Les saints du jour
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Les saints du jour
Rappel du premier message :
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 18 janvier
Bse Marie-Thérèse Fasce (1881-1947)
Abbesse de l'Ordre de Saint-Augustin
Commemoration:
Martyrologium Romanum le 18 janvier (dies natalis).
L’Ordo Fratrum Sancti Augustini le 12 octobre (jour de sa béatification).
Maria Teresa Fasce naît a Torriglia (Gênes, Ligurie, Italie) en 1881.
Sa vie a pour cadre le diocèse de Spoleto-Norcia en Ombrie. À partir du 6 juin 1906, à l’âge de 25 ans, elle fait partie de l'Ordre de Saint-Augustin. Dans la contemplation du mystère du Christ et dans l'approfondissement de la connaissance de Dieu, Marie-Thérèse trouve un élan pour un singulier rayonnement apostolique.
Dans le monastère de Sainte Rita à Cascia (province de Pérouse, dans la région Ombrie, en Italie centrale), dont elle est abbesse de 1920 jusqu'à sa mort, elle mène une vie austère et radicale selon le stylede son Ordre.
De son cloître, cette fidèle servante de Dieu construit une grande variété d'œuvres. Dans sa personne se réalise ainsi une synthèse vivante entre la vie contemplative et la solidarité envers les hommes, en particulier les plus pauvres, les humbles, les personnes abandonnées et celles qui souffrent. « Je le veux bien que cela coûte, dit-elle souvent, je le veux car cela coûte, je le veux à tout prix. » Cette devise résume bien sa vie qui s'écoule dans le travail, la souffrance offerte au Seigneur et l'expérience mystique.
Ses maux physiques s'accumulent sans fin : au diabète s’ajute l'asthme pendant que des problèmes cardiaques l’empêche de marcher ; aussi elle vit depuis 27 ans avec un cancer au sein (c’est pour cela que maintenant est invoquée, avec confiance, par qui est attaqué par ce mal du siècle).
« Dieu est la source originelle de toute sainteté. » C'est en fixant son regard sur lui que Maria Teresa y est parvenue.
Les mains pleines de nombreux gestes d'amour, elle va à la rencontre de son Seigneur et meurt le 18 janvier 1947, à l'âge de 66 ans.
Son corps intact repose dans la crypte de la Basilique de Cascia, à côté de la Sainte qu’elle avait aimée profondément, où elle attend en paix l’heure de la gloire.
Maria Teresa Fasce a été proclamé bienheureuse le 12 octobre 1997 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Marguerite de Hongrie (1270)
Princesse et moniale
Marguerite de Hongrie naît vers 1242 dans la famille royale hongroise des Arpads.
Fille du roi Béla IV de Hongrie et d'une princesse byzantine, elle entra d'abord au monastère de Veszprem puis chez les Dominicaines près de Budapest.
Elle y prit le voile à l'âge de 19 ans et se distingua bientôt par l'intensité de sa vie spirituelle. Elle vivait le plus pauvrement possible et donnait aux pauvres tout l'argent que lui donnait son frère, le roi Étienne V.
A l'intérieur du monastère, Marguerite cherchait les tâches les plus rudes et les plus humbles. Éprise d'ascèse, elle affligeait son corps de toutes les façons, non par fidélité à la règle dominicaine qui n'en demandait pas tant, mais de sa propre initiative.
Pour mieux s'associer à la Passion du Christ, elle se flagellait souvent, portait à même la peau des cordes qui lui provoquaient des plaies. En retour, elle fut couronnée de dons mystiques assez étonnants.
Le 18 janvier 1270 elle remet son âme entre les mains de son Époux céleste, à peine âgée de vingt huit ans.
Son procès de béatification commença en 1271 sous le Bx Grégoire X (Tebaldo Visconti, 1271-1276).
Le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), le 19 novembre 1943, a confirmé son culte, ininterrompu, par une canonisation équipollente (cela signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le Calendrier de l’Église universelle).
Bse Marie-Thérèse Fasce (1881-1947)
Abbesse de l'Ordre de Saint-Augustin
Commemoration:
Martyrologium Romanum le 18 janvier (dies natalis).
L’Ordo Fratrum Sancti Augustini le 12 octobre (jour de sa béatification).
Maria Teresa Fasce naît a Torriglia (Gênes, Ligurie, Italie) en 1881.
Sa vie a pour cadre le diocèse de Spoleto-Norcia en Ombrie. À partir du 6 juin 1906, à l’âge de 25 ans, elle fait partie de l'Ordre de Saint-Augustin. Dans la contemplation du mystère du Christ et dans l'approfondissement de la connaissance de Dieu, Marie-Thérèse trouve un élan pour un singulier rayonnement apostolique.
Dans le monastère de Sainte Rita à Cascia (province de Pérouse, dans la région Ombrie, en Italie centrale), dont elle est abbesse de 1920 jusqu'à sa mort, elle mène une vie austère et radicale selon le stylede son Ordre.
De son cloître, cette fidèle servante de Dieu construit une grande variété d'œuvres. Dans sa personne se réalise ainsi une synthèse vivante entre la vie contemplative et la solidarité envers les hommes, en particulier les plus pauvres, les humbles, les personnes abandonnées et celles qui souffrent. « Je le veux bien que cela coûte, dit-elle souvent, je le veux car cela coûte, je le veux à tout prix. » Cette devise résume bien sa vie qui s'écoule dans le travail, la souffrance offerte au Seigneur et l'expérience mystique.
Ses maux physiques s'accumulent sans fin : au diabète s’ajute l'asthme pendant que des problèmes cardiaques l’empêche de marcher ; aussi elle vit depuis 27 ans avec un cancer au sein (c’est pour cela que maintenant est invoquée, avec confiance, par qui est attaqué par ce mal du siècle).
« Dieu est la source originelle de toute sainteté. » C'est en fixant son regard sur lui que Maria Teresa y est parvenue.
Les mains pleines de nombreux gestes d'amour, elle va à la rencontre de son Seigneur et meurt le 18 janvier 1947, à l'âge de 66 ans.
Son corps intact repose dans la crypte de la Basilique de Cascia, à côté de la Sainte qu’elle avait aimée profondément, où elle attend en paix l’heure de la gloire.
Maria Teresa Fasce a été proclamé bienheureuse le 12 octobre 1997 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Marguerite de Hongrie (1270)
Princesse et moniale
Marguerite de Hongrie naît vers 1242 dans la famille royale hongroise des Arpads.
Fille du roi Béla IV de Hongrie et d'une princesse byzantine, elle entra d'abord au monastère de Veszprem puis chez les Dominicaines près de Budapest.
Elle y prit le voile à l'âge de 19 ans et se distingua bientôt par l'intensité de sa vie spirituelle. Elle vivait le plus pauvrement possible et donnait aux pauvres tout l'argent que lui donnait son frère, le roi Étienne V.
A l'intérieur du monastère, Marguerite cherchait les tâches les plus rudes et les plus humbles. Éprise d'ascèse, elle affligeait son corps de toutes les façons, non par fidélité à la règle dominicaine qui n'en demandait pas tant, mais de sa propre initiative.
Pour mieux s'associer à la Passion du Christ, elle se flagellait souvent, portait à même la peau des cordes qui lui provoquaient des plaies. En retour, elle fut couronnée de dons mystiques assez étonnants.
Le 18 janvier 1270 elle remet son âme entre les mains de son Époux céleste, à peine âgée de vingt huit ans.
Son procès de béatification commença en 1271 sous le Bx Grégoire X (Tebaldo Visconti, 1271-1276).
Le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), le 19 novembre 1943, a confirmé son culte, ininterrompu, par une canonisation équipollente (cela signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le Calendrier de l’Église universelle).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 19 janvier
Bx Marcelo Spinola y Maestre (1835-1906)
Archevêque et cardinal
Marcelo Spínola y Maestre naît le 14 janvier 1835 à San Fernando, dans la province de Cadix (Espagne).
Il fit de brillantes études et, le 29 juin 1856, il obtient la licence en droit à l'université de Séville et commence une carrière d'avocat, plaidant gratuitement pour les pauvres.
Puis, sur le conseil de son directeur spirituel, il s’oriente vers le sacerdoce et il est ordonné prêtre à Séville en 1864 à l’âge de 29 ans.
Tout son ministère se déroulera en différents lieux d’Andalousie : à Huelva, puis dans une paroisse de Sanlúcar de Barramela comme chapelain, puis curé à San Lorenzo de Séville et enfin chanoine de la cathédrale.
Il prodigue son zèle en plusieurs domaines, spécialement dans le sacrement de la pénitence, car sa réputation lui attire de nombreux pénitents de toutes classes sociales. Il y consacre la majeure partie de son temps. Il est gai et doux de caractère, simple et grand travailleur.
Le 16 décembre 1880, il est nommé, évêque auxiliaire de Séville et consacré le 6 février 1881. Sa devise épiscopale est : « Je peux tout en Lui » (Ph. 4,13). S’appuyant sur cette confiance, il mène une vie austère pour lui-même et charitable pour les autres, attentif aux plus humbles et héroïque dans l'accomplissement de ses devoirs épiscopaux.
En 1884, il est nommé évêque de Coria. Il est le premier évêque à visiter la zone la plus déprimée d’Espagne, Las Hurdes, située dans son diocèse.
Devant la montée des troubles sociaux et de l’anticléricalisme, dus en partie aux conditions de pauvreté, il s’attache à l’éducation populaire et fonde, en 1886, la congrégation féminine des “Esclaves du Divin Cœur” pour l’apostolat de la jeunesse.
De 1886 à 1896, il est évêque de Malaga. C’est là que les gens commencent à l’appeler ‘le saint’. Puis, il est nommé archevêque de Séville en 1896. Toujours préoccupé des pauvres, il cherche des moyens pour les aider et on l’appelle ‘l’archevêque mendiant’. Il est mêlé à tous les mouvements de son temps, mais son indépendance ecclésiale le situe au-dessus des divisions et des partis, ce qui le rend « porteur de paix et de compréhension, en même temps que défenseur de la liberté de l’Église dans l’accomplissement de sa mission sacrée. Tout cela, nourri par un amour enflammé envers Jésus-Christ et marqué d’une profonde humilité personnelle » (Jean-Paul II).
Tombé malade, il reçoit au lit sa nomination de cardinal, promulguée par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) le 11 décembre 1905 et signifiée par une lettre de son secrétaire d’État, le cardinal Merry del Val. La barrette lui est imposée par le roi Alphonse XIII le 31 décembre suivant.
Il meurt peu après, le 19 janvier 1906, à 71 ans.
Marcelo Spinola y Maestre a été béatifié à Rome le 19 mars 1987 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sts Marius, Marthe, Audifax, Abacum
Martyrs
(† 270)
Marius était un notable persan qui s'était converti avec son épouse Marthe et ses deux enfants Audifax et Abacum, au christianisme.
Venus avec sa femme et leurs deux fils en pèlerinage à Rome sous le règne de Claude-le-Gothique (268-270), ils se dévouèrent à soulager les victimes de la persécution, à visiter les prisonniers et à ensevelir dignement les chrétiens exécutés.
Quand ils furent reconnus comme chrétiens, ils furent arrêtés et, refusant toute proposition d'idolâtrie, condamnés : les trois hommes furent décapités et Marthe périt noyée.
Bx Marcelo Spinola y Maestre (1835-1906)
Archevêque et cardinal
Marcelo Spínola y Maestre naît le 14 janvier 1835 à San Fernando, dans la province de Cadix (Espagne).
Il fit de brillantes études et, le 29 juin 1856, il obtient la licence en droit à l'université de Séville et commence une carrière d'avocat, plaidant gratuitement pour les pauvres.
Puis, sur le conseil de son directeur spirituel, il s’oriente vers le sacerdoce et il est ordonné prêtre à Séville en 1864 à l’âge de 29 ans.
Tout son ministère se déroulera en différents lieux d’Andalousie : à Huelva, puis dans une paroisse de Sanlúcar de Barramela comme chapelain, puis curé à San Lorenzo de Séville et enfin chanoine de la cathédrale.
Il prodigue son zèle en plusieurs domaines, spécialement dans le sacrement de la pénitence, car sa réputation lui attire de nombreux pénitents de toutes classes sociales. Il y consacre la majeure partie de son temps. Il est gai et doux de caractère, simple et grand travailleur.
Le 16 décembre 1880, il est nommé, évêque auxiliaire de Séville et consacré le 6 février 1881. Sa devise épiscopale est : « Je peux tout en Lui » (Ph. 4,13). S’appuyant sur cette confiance, il mène une vie austère pour lui-même et charitable pour les autres, attentif aux plus humbles et héroïque dans l'accomplissement de ses devoirs épiscopaux.
En 1884, il est nommé évêque de Coria. Il est le premier évêque à visiter la zone la plus déprimée d’Espagne, Las Hurdes, située dans son diocèse.
Devant la montée des troubles sociaux et de l’anticléricalisme, dus en partie aux conditions de pauvreté, il s’attache à l’éducation populaire et fonde, en 1886, la congrégation féminine des “Esclaves du Divin Cœur” pour l’apostolat de la jeunesse.
De 1886 à 1896, il est évêque de Malaga. C’est là que les gens commencent à l’appeler ‘le saint’. Puis, il est nommé archevêque de Séville en 1896. Toujours préoccupé des pauvres, il cherche des moyens pour les aider et on l’appelle ‘l’archevêque mendiant’. Il est mêlé à tous les mouvements de son temps, mais son indépendance ecclésiale le situe au-dessus des divisions et des partis, ce qui le rend « porteur de paix et de compréhension, en même temps que défenseur de la liberté de l’Église dans l’accomplissement de sa mission sacrée. Tout cela, nourri par un amour enflammé envers Jésus-Christ et marqué d’une profonde humilité personnelle » (Jean-Paul II).
Tombé malade, il reçoit au lit sa nomination de cardinal, promulguée par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) le 11 décembre 1905 et signifiée par une lettre de son secrétaire d’État, le cardinal Merry del Val. La barrette lui est imposée par le roi Alphonse XIII le 31 décembre suivant.
Il meurt peu après, le 19 janvier 1906, à 71 ans.
Marcelo Spinola y Maestre a été béatifié à Rome le 19 mars 1987 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sts Marius, Marthe, Audifax, Abacum
Martyrs
(† 270)
Marius était un notable persan qui s'était converti avec son épouse Marthe et ses deux enfants Audifax et Abacum, au christianisme.
Venus avec sa femme et leurs deux fils en pèlerinage à Rome sous le règne de Claude-le-Gothique (268-270), ils se dévouèrent à soulager les victimes de la persécution, à visiter les prisonniers et à ensevelir dignement les chrétiens exécutés.
Quand ils furent reconnus comme chrétiens, ils furent arrêtés et, refusant toute proposition d'idolâtrie, condamnés : les trois hommes furent décapités et Marthe périt noyée.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 20 janvier
Saint Sébastien
Martyr
(† 288)
Sébastien, né à Narbonne, a reçu le glorieux titre de Défenseur de l'Église romaine. On pense que, renonçant à une brillante carrière dans sa patrie, il entra dans l'armée afin de pouvoir plus facilement servir ses frères dans la foi.
Ses grandes qualités le firent bientôt connaître à la cour; il s'y distingua et devint en peu de temps un des favoris de Dioclétien qui le nomma capitaine de la première compagnie de ses gardes. Cette position favorisa ses desseins. Bon nombre de chrétiens lui durent de ne pas faiblir devant les supplices. Il fut pour les païens l'occasion d'une foule de conversions : la grâce de Dieu était en lui, et le Ciel confirmait son zèle par les miracles.
Un apostat le trahit enfin, et il fut traduit comme chrétien devant l'empereur. Sébastien parut sans frayeur en face du tyran, et se proclama disciple de Jésus-Christ : « Quoi! lui dit Dioclétien, je t'ai comblé de mes faveurs, tu habites mon palais, et tu es l'ennemi de l'empereur et des dieux? “J'ai toujours invoqué Jésus-Christ pour votre salut et la conservation de l'empire, reprit Sébastien, et j'ai toujours adoré le Dieu du Ciel. ”»
L'empereur, écumant de rage, le livra à une troupe d'archers pour être percé de flèches. Tout couvert de blessures, on le laissa pour mort, baigné dans son sang. Mais, recueilli par une dame chrétienne, il fut bientôt providentiellement guéri. Il alla lui-même se présenter devant Dioclétien, qui, stupéfait de le voir, lui dit : « Quoi! Tu es Sébastien, que j'avais ordonné de faire mourir à coups de flèches? “Le Seigneur, dit Sébastien, m'a guéri, afin de protester, en présence de tout le peuple, contre l'injuste persécution dont vous accablez les chrétiens, qui sont les meilleurs et les plus fidèles citoyens de l'empire.”
L'empereur le fit traîner dans le cirque, pour y être assommé à coups de bâton. Ce fut le 20 janvier 288 qu'il acheva son sacrifice. On l'invoque avec succès contre la peste et les maladies contagieuses.
Sainte Maria Cristina dell’Immacolata Concezione (1856-1906)
Religieuse et fondatrice des “Sœurs victimes expiatrices de Jésus-Sacrement”
Marie-Christine, dans le siècle Adelaide Brando, naît à Naples le 1er mai 1856 de Giovanni Giuseppe et de Maria Concetta Marrazzo, qui meurt quelques jours après l’accouchement.
Elle manifesta très tôt une inclination à la prière et à la chasteté et, en 1876, entra chez les Sœurs Sacramentines sous le nom de Sœur Maria Cristina de l'Immaculée Conception.
En 1878, elle fonda la Congrégation des “Sœurs victimes expiatrices de Jésus-Sacrement”, qui connut une croissance rapide malgré les difficultés et la santé fragile de la Fondatrice. Marie Christine Brando émit ses vœux temporaires en 1897. La Congrégation s'installa à Casoria, dans les environs de Naples, et reçut l'approbation canonique du Saint-Siège le 20 juillet 1903. Le 2 novembre, la Fondatrice et d'autres consœurs émirent leur profession perpétuelle.
Elle vécut sa consécration avec générosité, joie et persévérance et remplit ses responsabilités de Supérieure générale avec humilité et prudence. Elle cultiva une dévotion particulière pour l'Incarnation, la Passion et la Mort du Christ et l'Eucharistie. Pour se rapprocher davantage par le corps et l'esprit du tabernacle, elle se fit faire une cellule contiguë à l'Église qu'elle avait fait construire à Casoria. "Le but principal de l'œuvre est la réparation des outrages que reçut le Sacré-Cœur de Jésus dans le Très Saint Sacrement". Les œuvres qui en sont le fruit sont nombreuses: couvents féminins, pensionnats de jeunes filles, orphelinats, écoles.
L'amour de Dieu et l'amour pour son prochain, que Marie-Christine définissait comme « les deux branches qui partent du même tronc », sont les deux orientations sur lesquelles se fondent le charisme que Mère Brando a transmis aux Sœurs victimes expiatrices.
Elle meurt le 20 janvier 1906.
Maria Cristina dell’Immacolata Concezione a été reconnue Vénérable le 2 juillet 1994 et béatifiée le 27 avril 2003 à Rome par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Le Saint Père François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) l’a proclamée sainte le 17 mai 2015.
Saint Sébastien
Martyr
(† 288)
Sébastien, né à Narbonne, a reçu le glorieux titre de Défenseur de l'Église romaine. On pense que, renonçant à une brillante carrière dans sa patrie, il entra dans l'armée afin de pouvoir plus facilement servir ses frères dans la foi.
Ses grandes qualités le firent bientôt connaître à la cour; il s'y distingua et devint en peu de temps un des favoris de Dioclétien qui le nomma capitaine de la première compagnie de ses gardes. Cette position favorisa ses desseins. Bon nombre de chrétiens lui durent de ne pas faiblir devant les supplices. Il fut pour les païens l'occasion d'une foule de conversions : la grâce de Dieu était en lui, et le Ciel confirmait son zèle par les miracles.
Un apostat le trahit enfin, et il fut traduit comme chrétien devant l'empereur. Sébastien parut sans frayeur en face du tyran, et se proclama disciple de Jésus-Christ : « Quoi! lui dit Dioclétien, je t'ai comblé de mes faveurs, tu habites mon palais, et tu es l'ennemi de l'empereur et des dieux? “J'ai toujours invoqué Jésus-Christ pour votre salut et la conservation de l'empire, reprit Sébastien, et j'ai toujours adoré le Dieu du Ciel. ”»
L'empereur, écumant de rage, le livra à une troupe d'archers pour être percé de flèches. Tout couvert de blessures, on le laissa pour mort, baigné dans son sang. Mais, recueilli par une dame chrétienne, il fut bientôt providentiellement guéri. Il alla lui-même se présenter devant Dioclétien, qui, stupéfait de le voir, lui dit : « Quoi! Tu es Sébastien, que j'avais ordonné de faire mourir à coups de flèches? “Le Seigneur, dit Sébastien, m'a guéri, afin de protester, en présence de tout le peuple, contre l'injuste persécution dont vous accablez les chrétiens, qui sont les meilleurs et les plus fidèles citoyens de l'empire.”
L'empereur le fit traîner dans le cirque, pour y être assommé à coups de bâton. Ce fut le 20 janvier 288 qu'il acheva son sacrifice. On l'invoque avec succès contre la peste et les maladies contagieuses.
Sainte Maria Cristina dell’Immacolata Concezione (1856-1906)
Religieuse et fondatrice des “Sœurs victimes expiatrices de Jésus-Sacrement”
Marie-Christine, dans le siècle Adelaide Brando, naît à Naples le 1er mai 1856 de Giovanni Giuseppe et de Maria Concetta Marrazzo, qui meurt quelques jours après l’accouchement.
Elle manifesta très tôt une inclination à la prière et à la chasteté et, en 1876, entra chez les Sœurs Sacramentines sous le nom de Sœur Maria Cristina de l'Immaculée Conception.
En 1878, elle fonda la Congrégation des “Sœurs victimes expiatrices de Jésus-Sacrement”, qui connut une croissance rapide malgré les difficultés et la santé fragile de la Fondatrice. Marie Christine Brando émit ses vœux temporaires en 1897. La Congrégation s'installa à Casoria, dans les environs de Naples, et reçut l'approbation canonique du Saint-Siège le 20 juillet 1903. Le 2 novembre, la Fondatrice et d'autres consœurs émirent leur profession perpétuelle.
Elle vécut sa consécration avec générosité, joie et persévérance et remplit ses responsabilités de Supérieure générale avec humilité et prudence. Elle cultiva une dévotion particulière pour l'Incarnation, la Passion et la Mort du Christ et l'Eucharistie. Pour se rapprocher davantage par le corps et l'esprit du tabernacle, elle se fit faire une cellule contiguë à l'Église qu'elle avait fait construire à Casoria. "Le but principal de l'œuvre est la réparation des outrages que reçut le Sacré-Cœur de Jésus dans le Très Saint Sacrement". Les œuvres qui en sont le fruit sont nombreuses: couvents féminins, pensionnats de jeunes filles, orphelinats, écoles.
L'amour de Dieu et l'amour pour son prochain, que Marie-Christine définissait comme « les deux branches qui partent du même tronc », sont les deux orientations sur lesquelles se fondent le charisme que Mère Brando a transmis aux Sœurs victimes expiatrices.
Elle meurt le 20 janvier 1906.
Maria Cristina dell’Immacolata Concezione a été reconnue Vénérable le 2 juillet 1994 et béatifiée le 27 avril 2003 à Rome par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Le Saint Père François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) l’a proclamée sainte le 17 mai 2015.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
(désolé pour hier, le site était inaccessible pour moi)
Vendredi le 22 janvier
Saint Vincent Pallotti (1795-1850)
Prêtre et fondateur de la « Societas Apostolatus Cattolici »
Vincent (Vincenzo) Pallotti naît a Rome, le 21 avril 1795, troisième de dix enfants de Pietro Paolo et Maria Maddalena De Rossi. Ses premières études eurent lieu à l'école de San Pantaleone, puis il alla au collège à Rome.
C'est à l'âge de 16 ans qu'il souhaita devenir prêtre. Le 16 mai 1820, il était ordonné et célébrait sa première messe dans l’église du Gesù, à Frascati.
Le 25 juillet, il devenait docteur es théologie, et fut nommé professeur de théologie. Il était un excellent théologien, et aurait pu faire une brillante carrière dans l'enseignement de cette discipline, mais sa vocation le porta plutôt vers l'apostolat.
Il parcourait la ville de Rome, apportant aide matérielle et réconfort à la population misérable, prêchant l'évangile, vivant de peu, et partageant le peu qu'il avait, écoutant les confessions, et aidant spirituellement tous les fidèles qui venaient à lui.
Parallèlement, dans le contexte qui était celui où il vivait, avec l'aide de quelques collaborateurs, il œuvrait à la coordination de toutes les initiatives apostoliques qui impliquaient les chrétiens, religieux et laïcs, afin que la mission et l'action de l'Église se propagent partout.
Le père Pallotti était persuadé de l'importance de la charité et de sa mise en œuvre par tous les catholiques afin d'apporter la Bonne Nouvelle à tous.
C'est ainsi qu'en 1835, il fonda la Pieuse Société des Missions qui deviendra la « Societas Apostolatus Cattolici » (Société de l'Apostolat Catholique - congrégation connue sous l'appellation des Pallottins), mise en place pour animer des groupes de prêtres et de laïcs œuvrant à l'action catholique.
Par ailleurs, le Père Pallotti, dès 1836, a commencé à promouvoir l'observance de l'octave de l'Épiphanie, qui est toujours célébrée ; son but étant d'être un signe de rapprochement avec les églises orientales.
Don Vincenzo meurt prématurément d’un refroidissement, le 22 janvier 1850 ; il n'avait que 55 ans. Il fut inhumé dans église de San Salvatore à Onda.
Déclaré Vénérable en 1887 par le pape Léon XIII (Vincenzo Pecci, 1878-1903), qui le considérait déjà comme un saint, Vincenzo Pallotti fut béatifié le 22 janvier 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), et canonisé le 20 janvier 1963 par St Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963).
Les Pallottins sont voués aux missions, à l'apostolat de la jeunesse à travers des œuvres d'éducation, à l'apostolat de la presse et à diverses œuvres d'assistance. Ils attachent de l'importance à la participation commune des prêtres, des laïcs et des religieux et à la promotion du laïcat.
Des missions existent notamment en Amérique du Sud, Australie, Inde, Afrique, Océanie. La congrégation compte 2391 membres en 2008, dont 1640 prêtres en 2005, répartis en 407 maisons.
Il existe aussi une congrégation des Sœurs de l'Apostolat catholique, appelées pallottines.
Les Pères Pallotins œuvrent en France à la diffusion des messages reçus par Sainte Faustine Kowalska. Ils éditent une très belle petite revue trimestrielle le « Messager de la Miséricorde Divine ».
Saint Vincent
Diacre et Martyr
(† 304)
Vincent, l'un des plus illustres martyrs de Jésus-Christ, naquit à Saragosse, en Espagne. Son éducation fut toute chrétienne, et il fit de rapides progrès dans la connaissance des saintes Lettres.
Il était diacre, quand Dacien, gouverneur d'Espagne, l'un des plus cruels persécuteurs qu'ait jamais eu l'Église, en fit une des premières victimes. Rien n'est plus beau que le récit de son interrogatoire : « Ta naissance, Vincent, dit le juge, et ta brillante jeunesse excitent toute ma sympathie ; renonce à ta religion et choisis entre les honneurs ou les tourments. -- Tu as pris trop de peine, répond le martyr, pour me faire apostasier ; je resterai chrétien et saurai mourir joyeusement pour la vérité. Les souffrances me vaudront la couronne des élus. »
Comme prélude de son supplice, Vincent est étendu sur un chevalet, et, sous l'action des cordes et des roues, ses nerfs se rompent et ses membres se brisent : « Eh bien ! Dis-moi maintenant quelle est ta foi ? Reprend Dacien. -- Tu combles aujourd'hui mes vœux, dit le martyr, laisse libre cours à ta rage, tes fureurs me conduisent à la gloire. »
Le tyran s'irrite contre les bourreaux, et le supplice recommence plus horrible encore. Vincent sourit dans les tortures : « Vos idoles, dit-il, sont de bois et de pierre ; servez, si vous voulez, ces vains fantômes ; pour moi, je ne sacrifie qu'au Dieu vivant qui est béni dans tous les siècles. » Dacien lui-même est touché de l'affreux état où il a mis sa victime : « Aie pitié de toi, Vincent, ne méprise pas ainsi la jeunesse dans sa fleur, épargne-toi de plus terribles châtiments. »
Mais le saint diacre ne cède pas plus aux flatteries qu'aux menaces : « Langue de vipère, dit-il, je crains plus ton poison que tes tourments. J'ai pour me soutenir la parole de mon Sauveur, qui m'a dit : “Ne craignez point ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent rien sur l'âme.” » Alors on prépare un vaste gril de fer ; on le place sur un brasier ardent et on y jette le martyr, qui bénit Dieu dans son affreux supplice.
Vainqueur du tyran, Vincent est retourné dans son cachot et soumis à de nouvelles tortures. Au milieu de la nuit, les anges viennent le consoler. Vincent rendit peu après le dernier soupir ; il avait vingt-deux ans. Saint Augustin a dit de lui : « Enivré du vin qui rend fort et chaste, Vincent triompha des tyrans qui voulaient ruiner le règne de Jésus-Christ. »
Vendredi le 22 janvier
Saint Vincent Pallotti (1795-1850)
Prêtre et fondateur de la « Societas Apostolatus Cattolici »
Vincent (Vincenzo) Pallotti naît a Rome, le 21 avril 1795, troisième de dix enfants de Pietro Paolo et Maria Maddalena De Rossi. Ses premières études eurent lieu à l'école de San Pantaleone, puis il alla au collège à Rome.
C'est à l'âge de 16 ans qu'il souhaita devenir prêtre. Le 16 mai 1820, il était ordonné et célébrait sa première messe dans l’église du Gesù, à Frascati.
Le 25 juillet, il devenait docteur es théologie, et fut nommé professeur de théologie. Il était un excellent théologien, et aurait pu faire une brillante carrière dans l'enseignement de cette discipline, mais sa vocation le porta plutôt vers l'apostolat.
Il parcourait la ville de Rome, apportant aide matérielle et réconfort à la population misérable, prêchant l'évangile, vivant de peu, et partageant le peu qu'il avait, écoutant les confessions, et aidant spirituellement tous les fidèles qui venaient à lui.
Parallèlement, dans le contexte qui était celui où il vivait, avec l'aide de quelques collaborateurs, il œuvrait à la coordination de toutes les initiatives apostoliques qui impliquaient les chrétiens, religieux et laïcs, afin que la mission et l'action de l'Église se propagent partout.
Le père Pallotti était persuadé de l'importance de la charité et de sa mise en œuvre par tous les catholiques afin d'apporter la Bonne Nouvelle à tous.
C'est ainsi qu'en 1835, il fonda la Pieuse Société des Missions qui deviendra la « Societas Apostolatus Cattolici » (Société de l'Apostolat Catholique - congrégation connue sous l'appellation des Pallottins), mise en place pour animer des groupes de prêtres et de laïcs œuvrant à l'action catholique.
Par ailleurs, le Père Pallotti, dès 1836, a commencé à promouvoir l'observance de l'octave de l'Épiphanie, qui est toujours célébrée ; son but étant d'être un signe de rapprochement avec les églises orientales.
Don Vincenzo meurt prématurément d’un refroidissement, le 22 janvier 1850 ; il n'avait que 55 ans. Il fut inhumé dans église de San Salvatore à Onda.
Déclaré Vénérable en 1887 par le pape Léon XIII (Vincenzo Pecci, 1878-1903), qui le considérait déjà comme un saint, Vincenzo Pallotti fut béatifié le 22 janvier 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), et canonisé le 20 janvier 1963 par St Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963).
Les Pallottins sont voués aux missions, à l'apostolat de la jeunesse à travers des œuvres d'éducation, à l'apostolat de la presse et à diverses œuvres d'assistance. Ils attachent de l'importance à la participation commune des prêtres, des laïcs et des religieux et à la promotion du laïcat.
Des missions existent notamment en Amérique du Sud, Australie, Inde, Afrique, Océanie. La congrégation compte 2391 membres en 2008, dont 1640 prêtres en 2005, répartis en 407 maisons.
Il existe aussi une congrégation des Sœurs de l'Apostolat catholique, appelées pallottines.
Les Pères Pallotins œuvrent en France à la diffusion des messages reçus par Sainte Faustine Kowalska. Ils éditent une très belle petite revue trimestrielle le « Messager de la Miséricorde Divine ».
Saint Vincent
Diacre et Martyr
(† 304)
Vincent, l'un des plus illustres martyrs de Jésus-Christ, naquit à Saragosse, en Espagne. Son éducation fut toute chrétienne, et il fit de rapides progrès dans la connaissance des saintes Lettres.
Il était diacre, quand Dacien, gouverneur d'Espagne, l'un des plus cruels persécuteurs qu'ait jamais eu l'Église, en fit une des premières victimes. Rien n'est plus beau que le récit de son interrogatoire : « Ta naissance, Vincent, dit le juge, et ta brillante jeunesse excitent toute ma sympathie ; renonce à ta religion et choisis entre les honneurs ou les tourments. -- Tu as pris trop de peine, répond le martyr, pour me faire apostasier ; je resterai chrétien et saurai mourir joyeusement pour la vérité. Les souffrances me vaudront la couronne des élus. »
Comme prélude de son supplice, Vincent est étendu sur un chevalet, et, sous l'action des cordes et des roues, ses nerfs se rompent et ses membres se brisent : « Eh bien ! Dis-moi maintenant quelle est ta foi ? Reprend Dacien. -- Tu combles aujourd'hui mes vœux, dit le martyr, laisse libre cours à ta rage, tes fureurs me conduisent à la gloire. »
Le tyran s'irrite contre les bourreaux, et le supplice recommence plus horrible encore. Vincent sourit dans les tortures : « Vos idoles, dit-il, sont de bois et de pierre ; servez, si vous voulez, ces vains fantômes ; pour moi, je ne sacrifie qu'au Dieu vivant qui est béni dans tous les siècles. » Dacien lui-même est touché de l'affreux état où il a mis sa victime : « Aie pitié de toi, Vincent, ne méprise pas ainsi la jeunesse dans sa fleur, épargne-toi de plus terribles châtiments. »
Mais le saint diacre ne cède pas plus aux flatteries qu'aux menaces : « Langue de vipère, dit-il, je crains plus ton poison que tes tourments. J'ai pour me soutenir la parole de mon Sauveur, qui m'a dit : “Ne craignez point ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent rien sur l'âme.” » Alors on prépare un vaste gril de fer ; on le place sur un brasier ardent et on y jette le martyr, qui bénit Dieu dans son affreux supplice.
Vainqueur du tyran, Vincent est retourné dans son cachot et soumis à de nouvelles tortures. Au milieu de la nuit, les anges viennent le consoler. Vincent rendit peu après le dernier soupir ; il avait vingt-deux ans. Saint Augustin a dit de lui : « Enivré du vin qui rend fort et chaste, Vincent triompha des tyrans qui voulaient ruiner le règne de Jésus-Christ. »
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 23 janvier
Saint François de Sales (1567-1622)
Évêque et Docteur de l'Église
(mémoire)
François naît le 21 août 1567 au château de Sales, en Savoie. Nommer ce saint, c'est personnifier la vertu de douceur ; il fut le saint aimable par excellence et le parfait imitateur de Celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. »
Jeune homme, il mena la vie des anges. Ordonné prêtre, le 18 décembre 1593, il se montra digne émule des plus grands apôtres, par ses travaux et par les innombrables conversions qu'il opéra parmi les protestants.
Évêque, il fut le rempart de la foi, le père de son peuple, le docteur de la piété chrétienne, un pontife incomparable. « On disait communément, écrit sainte Jeanne de Chantal, qu'il n'y avait pas de meilleur moyen de gagner sa faveur que de lui faire du mal, et que c'était la seule vengeance qu'il sût exercer. » -- « Il avait un cœur tout à fait innocent, dit la même sainte ; jamais il ne fit aucun acte par malice ou amertume de cœur. Jamais on n'a vu un cœur si doux, si humble, si débonnaire, si gracieux et si affable qu'était le sien. »
Citons quelques paroles de François lui-même : « Soyez, disait-il, le plus doux que vous pourrez, et souvenez-vous que l'on prend plus de mouches avec une cuillerée de miel qu'avec cent barils de vinaigre. S'il faut donner en quelque excès, que ce soit du côté de la douceur. » -- « Je le veux tant aimer, ce cher prochain, je le veux tant aimer ! Il a plu à Dieu de faire ainsi mon cœur ! Oh ! Quand est-ce que nous serons tout détrempés en douceur et en charité ! »
Il meurt à Lyon le 28 décembre 1622, le jour des saints Innocents.
François de Sales a été béatifié en 1661 et canonisé en 1665 par le pape Alexandre VII (Fabio Chigi, 1655-1667).
Le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le proclama Docteur de l’Église en 1887 ; Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le proclama Patron des journalistes en 1923.
On célèbre sa mémoire au jour anniversaire du transfert de son corps de Lyon à Annecy, le 24 janvier 1623.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
«Dieu est le Dieu du cœur humain» (Traité de l’Amour de Dieu, I, XV): dans ces paroles apparemment simples, nous percevons l’empreinte de la spiritualité d’un grand maître, dont je voudrais vous parler aujourd’hui, saint François de Sale, évêque et docteur de l’Eglise. Né en 1567 dans une région frontalière de France, il était le fils du Seigneur de Boisy, antique et noble famille de Savoie. Ayant vécu à cheval entre deux siècles, le XVIe et le XVIIe, il rassemblait en lui le meilleur des enseignements et des conquêtes culturelles du siècle qui s’achevait, réconciliant l’héritage de l’humanisme et la tension vers l’absolu propre aux courants mystiques. Sa formation fut très complète; à Paris, il suivit ses études supérieures, se consacrant également à la théologie, et à l’Université de Padoue celles de droit, suivant le désir de son père, qu’il conclut brillamment par une maîtrise in utroque iure, droit canonique et droit civil. Dans sa jeunesse équilibrée, réfléchissant sur la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, il traversa une crise profonde qui le conduisit à s’interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance comme un véritable drame spirituel les questions théologiques de son époque. Il priait intensément, mais le doute le tourmenta si fort que pendant plusieurs semaines, il ne réussit presque plus à manger et à dormir. Au comble de l’épreuve, il se rendit dans l’église des dominicains à Paris, ouvrit son cœur et pria ainsi: «Quoi qu’il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité; quoi que tu aies établi à mon égard...; toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t’aimerai Seigneur (...) je j’aimerai ici, ô mon Dieu, et j’espérerai toujours en ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges... O Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants» (I Proc. Canon., vol. I, art. 4). François, âgé de vingt ans, trouva la paix dans la réalité radicale et libératrice de l’amour de Dieu: l’aimer sans rien attendre en retour et placer sa confiance dans l’amour divin; ne plus demander ce que Dieu fera de moi: moi je l’aime simplement, indépendamment de ce qu’il me donne ou pas. Ainsi, il trouva la paix, et la question de la prédestination — sur laquelle on débattait à cette époque — s’en trouva résolue, car il ne cherchait pas plus que ce qu’il pouvait avoir de Dieu; il l’aimait simplement, il s’abandonnait à sa bonté. Et cela sera le secret de sa vie, qui transparaîtra dans son œuvre principale: le Traité de l’amour de Dieu.
En vainquant les résistances de son père, François suivit l’appel du Seigneur et, le 18 décembre 1593, fut ordonné prêtre. En 1602, il devint évêque de Genève, à une époque où la ville était un bastion du calvinisme, au point que le siège épiscopal se trouvait «en exil» à Annecy. Pasteur d’un diocèse pauvre et tourmenté, dans un paysage de montagne dont il connaissait aussi bien la dureté que la beauté, il écrivit: «[Dieu] je l’ai rencontré dans toute sa douceur et sa délicatesse dans nos plus hautes et rudes montagnes, où de nombreuses âmes simples l’aimaient et l’adoraient en toute vérité et sincérité; et les chevreuils et les chamois sautillaient ici et là entre les glaciers terrifiants pour chanter ses louanges» (Lettre à la Mère de Chantal, octobre 1606, in Œuvres, éd. Mackey, t. XIII, p. 223). Et toutefois, l’influence de sa vie et de son enseignement sur l’Europe de l’époque et des siècles successifs apparaît immense. C’est un apôtre, un prédicateur, un homme d’action et de prière; engagé dans la réalisation des idéaux du Concile de Trente; participant à la controverse et au dialogue avec les protestants, faisant toujours plus l’expérience, au-delà de la confrontation théologique nécessaire, de l’importance de la relation personnelle et de la charité; chargé de missions diplomatiques au niveau européen, et de fonctions sociales de médiation et de réconciliation. Mais saint François de Sales est surtout un guide des âmes: de sa rencontre avec une jeune femme, madame de Charmoisy, il tirera l’inspiration pour écrire l’un des livres les plus lus à l’époque moderne, l’Introduction à la vie dévote; de sa profonde communion spirituelle avec une personnalité d’exception, sainte Jeanne Françoise de Chantal, naîtra une nouvelle famille religieuse, l’Ordre de la Visitation, caractérisé — comme le voulut le saint — par une consécration totale à Dieu vécue dans la simplicité et l’humilité, en accomplissant extraordinairement bien les choses ordinaires: «... Je veux que mes Filles — écrit-il — n’aient pas d’autre idéal que celui de glorifier [Notre Seigneur] par leur humilité» (Lettre à Mgr de Marquemond, juin 1615). Il meurt en 1622, à cinquante-cinq ans, après une existence marquée par la dureté des temps et par le labeur apostolique.
La vie de saint François de Sales a été une vie relativement brève, mais vécue avec une grande intensité. De la figure de ce saint émane une impression de rare plénitude, démontrée dans la sérénité de sa recherche intellectuelle, mais également dans la richesse de ses sentiments, dans la «douceur» de ses enseignements qui ont eu une grande influence sur la conscience chrétienne. De la parole «humanité», il a incarné les diverses acceptions que, aujourd’hui comme hier, ce terme peut prendre: culture et courtoisie, liberté et tendresse, noblesse et solidarité. Il avait dans son aspect quelque chose de la majesté du paysage dans lequel il a vécu, conservant également sa simplicité et son naturel. Les antiques paroles et les images avec lesquelles il s’exprimait résonnent de manière inattendue, également à l’oreille de l’homme d’aujourd’hui, comme une langue natale et familière.
François de Sales adresse à Philotée, le destinataire imaginaire de son Introduction à la vie dévote (1607) une invitation qui, à l’époque, dut sembler révolutionnaire. Il s’agit de l’invitation à appartenir complètement à Dieu, en vivant en plénitude la présence dans le monde et les devoirs de son propre état. «Mon intention est d'instruire ceux qui vivent en villes, en ménages, en la cour [...]» (Préface de l’Introduction à la vie dévote). Le document par lequel le Pape Pie ix, plus de deux siècles après, le proclamera docteur de l’Eglise insistera sur cet élargissement de l’appel à la perfection, à la sainteté. Il y est écrit: «[la véritable piété] a pénétré jusqu’au trône des rois, dans la tente des chefs des armées, dans le prétoire des juges, dans les bureaux, dans les boutiques et même dans les cabanes de pasteurs [...]» (Bref Dives in misericordia, 16 novembre 1877). C’est ainsi que naissait cet appel aux laïcs, ce soin pour la consécration des choses temporelles et pour la sanctification du quotidien sur lesquels insisteront le Concile Vatican ii et la spiritualité de notre temps. L’idéal d’une humanité réconciliée se manifestait, dans l’harmonie entre action dans le monde et prière, entre condition séculière et recherche de perfection, avec l’aide de la grâce de Dieu qui imprègne l’homme et, sans le détruire, le purifie, en l’élevant aux hauteurs divines. Saint François de Sales offre une leçon plus complexe à Théotime, le chrétien adulte, spirituellement mûr, auquel il adresse quelques années plus tard son Traité de l’amour de Dieu (1616). Cette leçon suppose, au début, une vision précise de l’être humain, une anthropologie: la «raison» de l’homme, ou plutôt l’«âme raisonnable», y est vue comme une architecture harmonieuse, un temple, articulé en plusieurs espaces, autour d’un centre, qu’il appelle, avec les grands mystiques, «cime», «pointe» de l’esprit, ou «fond» de l’âme. C’est le point où la raison, une fois parcourus tous ses degrés, «ferme les yeux» et la connaissance ne fait plus qu’un avec l’amour (cf. livre I, chap. XII). Que l’amour, dans sa dimension théologale, divine, soit la raison d’être de toutes les choses, selon une échelle ascendante qui ne semble pas connaître de fractures et d’abîmes. Saint François de Sales l’a résumé dans une phrase célèbre: «L’homme est la perfection de l’univers; l’esprit est la perfection de l’homme; l’amour, celle de l’esprit; et la charité, celle de l’amour» (ibid., livre X, chap. I).
Dans une saison d'intense floraison mystique, le Traité de l'amour de Dieu est une véritable somme, en même temps qu'une fascinante œuvre littéraire. Sa description de l'itinéraire vers Dieu part de la reconnaissance de l'«inclination naturelle» (ibid., livre I, chap. XVI), inscrite dans le cœur de l'homme bien qu'il soit pécheur, à aimer Dieu par dessus toute chose. Selon le modèle de la Sainte Ecriture, saint François de Sales parle de l'union entre Dieu et l'homme en développant toute une série d'images de relation interpersonnelle. Son Dieu est père et seigneur, époux et ami, il a des caractéristiques maternelles et d’une nourrice, il est le soleil dont même la nuit est une mystérieuse révélation. Un tel Dieu attire l'homme à lui avec les liens de l'amour, c'est-à-dire de la vraie liberté: «Car l’amour n’a point de forçats ni d’esclaves, [mais] réduit toutes choses à son obéissance avec une force si délicieuse, que comme rien n’est si fort que l’amour, aussi rien n’est si aimable que sa force» (ibid., livre I, chap. VI). Nous trouvons dans le traité de notre saint une méditation profonde sur la volonté humaine et la description de son flux, son passage, sa mort, pour vivre (cf. ibid., livre IX, chap. XIII) dans l’abandon total non seulement à la volonté de Dieu, mais à ce qui Lui plaît, à son «bon plaisir» (cf. ibid., livre IX, chap. I). Au sommet de l'union avec Dieu, outre les ravissements de l'extase contemplative, se place ce reflux de charité concrète, qui se fait attentive à tous les besoins des autres et qu'il appelle «l’extase de l’œuvre et de la vie» (ibid., livre VII, chap. VI).
On perçoit bien, en lisant le livre sur l'amour de Dieu et plus encore les si nombreuses lettres de direction et d'amitié spirituelle, quel connaisseur du cœur humain a été saint François de Sales. A sainte Jeanne de Chantal, à qui il écrit: «[…] car voici la règle générale de notre obéissance écrite en grosses lettres: il faut tout faire par amour, et rien par force; il faut plus aimer l'obéissance que craindre la désobéissance. Je vous laisse l'esprit de liberté, non pas celui qui forclos [exclut] l'obéissance, car c'est la liberté de la chair; mais celui qui forclos la contrainte et le scrupule, ou empressement» (Lettre du 14 octobre 1604). Ce n'est pas par hasard qu'à l'origine de nombreux parcours de la pédagogie et de la spiritualité de notre époque nous retrouvons la trace de ce maître, sans lequel n'auraient pas existé saint Jean Bosco ni l'héroïque «petite voie» de sainte Thérèse de Lisieux.
Chers frères et sœurs, à une époque comme la nôtre qui recherche la liberté, parfois par la violence et l'inquiétude, ne doit pas échapper l'actualité de ce grand maître de spiritualité et de paix, qui remet à ses disciples l'«esprit de liberté», la vraie, au sommet d'un enseignement fascinant et complet sur la réalité de l'amour. Saint François de Sales est un témoin exemplaire de l'humanisme chrétien avec son style familier, avec des paraboles qui volent parfois sur les ailes de la poésie, il rappelle que l'homme porte inscrite en lui la nostalgie de Dieu et que ce n'est qu'en Lui que se trouve la vraie joie et sa réalisation la plus totale.
Bse Marie Poussepin (1653-1744)
Vierge et fondatrice des « Sœurs dominicaines de la Présentation »
Marie Poussepin naît le 14 octobre 1653 à Dourdan (Essonne). Responsable d'une manufacture de bas de laine au métier, a exercé un rôle social en avance sur son temps.
D'abord tertiaire dominicaine, puis consacrée, avec un groupe d'autres tertiaires, elle fonde en 1695, à Sainville-en-Beauce, une congrégation originale « Sœurs dominicaines de la Présentation » où les sœurs agissent gratuitement au service des pauvres et doivent par ailleurs gagner leur vie (travail de tissage à l'époque de la fondation). Elle place l'exercice de la charité au centre de la vie religieuse ; le travail devenant un moyen de vivre la pauvreté religieuse. Marie donnera une grande place au travail comme véritable ascèse et engagement fraternel pour atteindre les objectifs de la congrégation.
La communauté s'agrandit et rapidement d'autres communautés sont créées toujours au service des plus pauvres, des malades, des orphelines... Elle fonde une autre communauté à Auneau, puis à Meung sur Loire, à Joigny, à Massy, à Chilly-Mazarin...
En 1725, à 72 ans, elle est à la tête de vingt établissements répartis dans six diocèses.
Elle s'éteint le 24 janvier 1744 à Sainville où elle est inhumée. La congrégation compte alors 113 sœurs réparties dans vingt communautés.
En 2011, la congrégation des « sœurs de charité » regroupe près de 4000 sœurs à travers le monde, dévouées à l’enseignement et à la médecine
Marie Poussepin a été béatifiée le 20 novembre 1994, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint François de Sales (1567-1622)
Évêque et Docteur de l'Église
(mémoire)
François naît le 21 août 1567 au château de Sales, en Savoie. Nommer ce saint, c'est personnifier la vertu de douceur ; il fut le saint aimable par excellence et le parfait imitateur de Celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. »
Jeune homme, il mena la vie des anges. Ordonné prêtre, le 18 décembre 1593, il se montra digne émule des plus grands apôtres, par ses travaux et par les innombrables conversions qu'il opéra parmi les protestants.
Évêque, il fut le rempart de la foi, le père de son peuple, le docteur de la piété chrétienne, un pontife incomparable. « On disait communément, écrit sainte Jeanne de Chantal, qu'il n'y avait pas de meilleur moyen de gagner sa faveur que de lui faire du mal, et que c'était la seule vengeance qu'il sût exercer. » -- « Il avait un cœur tout à fait innocent, dit la même sainte ; jamais il ne fit aucun acte par malice ou amertume de cœur. Jamais on n'a vu un cœur si doux, si humble, si débonnaire, si gracieux et si affable qu'était le sien. »
Citons quelques paroles de François lui-même : « Soyez, disait-il, le plus doux que vous pourrez, et souvenez-vous que l'on prend plus de mouches avec une cuillerée de miel qu'avec cent barils de vinaigre. S'il faut donner en quelque excès, que ce soit du côté de la douceur. » -- « Je le veux tant aimer, ce cher prochain, je le veux tant aimer ! Il a plu à Dieu de faire ainsi mon cœur ! Oh ! Quand est-ce que nous serons tout détrempés en douceur et en charité ! »
Il meurt à Lyon le 28 décembre 1622, le jour des saints Innocents.
François de Sales a été béatifié en 1661 et canonisé en 1665 par le pape Alexandre VII (Fabio Chigi, 1655-1667).
Le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le proclama Docteur de l’Église en 1887 ; Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le proclama Patron des journalistes en 1923.
On célèbre sa mémoire au jour anniversaire du transfert de son corps de Lyon à Annecy, le 24 janvier 1623.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
«Dieu est le Dieu du cœur humain» (Traité de l’Amour de Dieu, I, XV): dans ces paroles apparemment simples, nous percevons l’empreinte de la spiritualité d’un grand maître, dont je voudrais vous parler aujourd’hui, saint François de Sale, évêque et docteur de l’Eglise. Né en 1567 dans une région frontalière de France, il était le fils du Seigneur de Boisy, antique et noble famille de Savoie. Ayant vécu à cheval entre deux siècles, le XVIe et le XVIIe, il rassemblait en lui le meilleur des enseignements et des conquêtes culturelles du siècle qui s’achevait, réconciliant l’héritage de l’humanisme et la tension vers l’absolu propre aux courants mystiques. Sa formation fut très complète; à Paris, il suivit ses études supérieures, se consacrant également à la théologie, et à l’Université de Padoue celles de droit, suivant le désir de son père, qu’il conclut brillamment par une maîtrise in utroque iure, droit canonique et droit civil. Dans sa jeunesse équilibrée, réfléchissant sur la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, il traversa une crise profonde qui le conduisit à s’interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance comme un véritable drame spirituel les questions théologiques de son époque. Il priait intensément, mais le doute le tourmenta si fort que pendant plusieurs semaines, il ne réussit presque plus à manger et à dormir. Au comble de l’épreuve, il se rendit dans l’église des dominicains à Paris, ouvrit son cœur et pria ainsi: «Quoi qu’il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité; quoi que tu aies établi à mon égard...; toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t’aimerai Seigneur (...) je j’aimerai ici, ô mon Dieu, et j’espérerai toujours en ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges... O Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants» (I Proc. Canon., vol. I, art. 4). François, âgé de vingt ans, trouva la paix dans la réalité radicale et libératrice de l’amour de Dieu: l’aimer sans rien attendre en retour et placer sa confiance dans l’amour divin; ne plus demander ce que Dieu fera de moi: moi je l’aime simplement, indépendamment de ce qu’il me donne ou pas. Ainsi, il trouva la paix, et la question de la prédestination — sur laquelle on débattait à cette époque — s’en trouva résolue, car il ne cherchait pas plus que ce qu’il pouvait avoir de Dieu; il l’aimait simplement, il s’abandonnait à sa bonté. Et cela sera le secret de sa vie, qui transparaîtra dans son œuvre principale: le Traité de l’amour de Dieu.
En vainquant les résistances de son père, François suivit l’appel du Seigneur et, le 18 décembre 1593, fut ordonné prêtre. En 1602, il devint évêque de Genève, à une époque où la ville était un bastion du calvinisme, au point que le siège épiscopal se trouvait «en exil» à Annecy. Pasteur d’un diocèse pauvre et tourmenté, dans un paysage de montagne dont il connaissait aussi bien la dureté que la beauté, il écrivit: «[Dieu] je l’ai rencontré dans toute sa douceur et sa délicatesse dans nos plus hautes et rudes montagnes, où de nombreuses âmes simples l’aimaient et l’adoraient en toute vérité et sincérité; et les chevreuils et les chamois sautillaient ici et là entre les glaciers terrifiants pour chanter ses louanges» (Lettre à la Mère de Chantal, octobre 1606, in Œuvres, éd. Mackey, t. XIII, p. 223). Et toutefois, l’influence de sa vie et de son enseignement sur l’Europe de l’époque et des siècles successifs apparaît immense. C’est un apôtre, un prédicateur, un homme d’action et de prière; engagé dans la réalisation des idéaux du Concile de Trente; participant à la controverse et au dialogue avec les protestants, faisant toujours plus l’expérience, au-delà de la confrontation théologique nécessaire, de l’importance de la relation personnelle et de la charité; chargé de missions diplomatiques au niveau européen, et de fonctions sociales de médiation et de réconciliation. Mais saint François de Sales est surtout un guide des âmes: de sa rencontre avec une jeune femme, madame de Charmoisy, il tirera l’inspiration pour écrire l’un des livres les plus lus à l’époque moderne, l’Introduction à la vie dévote; de sa profonde communion spirituelle avec une personnalité d’exception, sainte Jeanne Françoise de Chantal, naîtra une nouvelle famille religieuse, l’Ordre de la Visitation, caractérisé — comme le voulut le saint — par une consécration totale à Dieu vécue dans la simplicité et l’humilité, en accomplissant extraordinairement bien les choses ordinaires: «... Je veux que mes Filles — écrit-il — n’aient pas d’autre idéal que celui de glorifier [Notre Seigneur] par leur humilité» (Lettre à Mgr de Marquemond, juin 1615). Il meurt en 1622, à cinquante-cinq ans, après une existence marquée par la dureté des temps et par le labeur apostolique.
La vie de saint François de Sales a été une vie relativement brève, mais vécue avec une grande intensité. De la figure de ce saint émane une impression de rare plénitude, démontrée dans la sérénité de sa recherche intellectuelle, mais également dans la richesse de ses sentiments, dans la «douceur» de ses enseignements qui ont eu une grande influence sur la conscience chrétienne. De la parole «humanité», il a incarné les diverses acceptions que, aujourd’hui comme hier, ce terme peut prendre: culture et courtoisie, liberté et tendresse, noblesse et solidarité. Il avait dans son aspect quelque chose de la majesté du paysage dans lequel il a vécu, conservant également sa simplicité et son naturel. Les antiques paroles et les images avec lesquelles il s’exprimait résonnent de manière inattendue, également à l’oreille de l’homme d’aujourd’hui, comme une langue natale et familière.
François de Sales adresse à Philotée, le destinataire imaginaire de son Introduction à la vie dévote (1607) une invitation qui, à l’époque, dut sembler révolutionnaire. Il s’agit de l’invitation à appartenir complètement à Dieu, en vivant en plénitude la présence dans le monde et les devoirs de son propre état. «Mon intention est d'instruire ceux qui vivent en villes, en ménages, en la cour [...]» (Préface de l’Introduction à la vie dévote). Le document par lequel le Pape Pie ix, plus de deux siècles après, le proclamera docteur de l’Eglise insistera sur cet élargissement de l’appel à la perfection, à la sainteté. Il y est écrit: «[la véritable piété] a pénétré jusqu’au trône des rois, dans la tente des chefs des armées, dans le prétoire des juges, dans les bureaux, dans les boutiques et même dans les cabanes de pasteurs [...]» (Bref Dives in misericordia, 16 novembre 1877). C’est ainsi que naissait cet appel aux laïcs, ce soin pour la consécration des choses temporelles et pour la sanctification du quotidien sur lesquels insisteront le Concile Vatican ii et la spiritualité de notre temps. L’idéal d’une humanité réconciliée se manifestait, dans l’harmonie entre action dans le monde et prière, entre condition séculière et recherche de perfection, avec l’aide de la grâce de Dieu qui imprègne l’homme et, sans le détruire, le purifie, en l’élevant aux hauteurs divines. Saint François de Sales offre une leçon plus complexe à Théotime, le chrétien adulte, spirituellement mûr, auquel il adresse quelques années plus tard son Traité de l’amour de Dieu (1616). Cette leçon suppose, au début, une vision précise de l’être humain, une anthropologie: la «raison» de l’homme, ou plutôt l’«âme raisonnable», y est vue comme une architecture harmonieuse, un temple, articulé en plusieurs espaces, autour d’un centre, qu’il appelle, avec les grands mystiques, «cime», «pointe» de l’esprit, ou «fond» de l’âme. C’est le point où la raison, une fois parcourus tous ses degrés, «ferme les yeux» et la connaissance ne fait plus qu’un avec l’amour (cf. livre I, chap. XII). Que l’amour, dans sa dimension théologale, divine, soit la raison d’être de toutes les choses, selon une échelle ascendante qui ne semble pas connaître de fractures et d’abîmes. Saint François de Sales l’a résumé dans une phrase célèbre: «L’homme est la perfection de l’univers; l’esprit est la perfection de l’homme; l’amour, celle de l’esprit; et la charité, celle de l’amour» (ibid., livre X, chap. I).
Dans une saison d'intense floraison mystique, le Traité de l'amour de Dieu est une véritable somme, en même temps qu'une fascinante œuvre littéraire. Sa description de l'itinéraire vers Dieu part de la reconnaissance de l'«inclination naturelle» (ibid., livre I, chap. XVI), inscrite dans le cœur de l'homme bien qu'il soit pécheur, à aimer Dieu par dessus toute chose. Selon le modèle de la Sainte Ecriture, saint François de Sales parle de l'union entre Dieu et l'homme en développant toute une série d'images de relation interpersonnelle. Son Dieu est père et seigneur, époux et ami, il a des caractéristiques maternelles et d’une nourrice, il est le soleil dont même la nuit est une mystérieuse révélation. Un tel Dieu attire l'homme à lui avec les liens de l'amour, c'est-à-dire de la vraie liberté: «Car l’amour n’a point de forçats ni d’esclaves, [mais] réduit toutes choses à son obéissance avec une force si délicieuse, que comme rien n’est si fort que l’amour, aussi rien n’est si aimable que sa force» (ibid., livre I, chap. VI). Nous trouvons dans le traité de notre saint une méditation profonde sur la volonté humaine et la description de son flux, son passage, sa mort, pour vivre (cf. ibid., livre IX, chap. XIII) dans l’abandon total non seulement à la volonté de Dieu, mais à ce qui Lui plaît, à son «bon plaisir» (cf. ibid., livre IX, chap. I). Au sommet de l'union avec Dieu, outre les ravissements de l'extase contemplative, se place ce reflux de charité concrète, qui se fait attentive à tous les besoins des autres et qu'il appelle «l’extase de l’œuvre et de la vie» (ibid., livre VII, chap. VI).
On perçoit bien, en lisant le livre sur l'amour de Dieu et plus encore les si nombreuses lettres de direction et d'amitié spirituelle, quel connaisseur du cœur humain a été saint François de Sales. A sainte Jeanne de Chantal, à qui il écrit: «[…] car voici la règle générale de notre obéissance écrite en grosses lettres: il faut tout faire par amour, et rien par force; il faut plus aimer l'obéissance que craindre la désobéissance. Je vous laisse l'esprit de liberté, non pas celui qui forclos [exclut] l'obéissance, car c'est la liberté de la chair; mais celui qui forclos la contrainte et le scrupule, ou empressement» (Lettre du 14 octobre 1604). Ce n'est pas par hasard qu'à l'origine de nombreux parcours de la pédagogie et de la spiritualité de notre époque nous retrouvons la trace de ce maître, sans lequel n'auraient pas existé saint Jean Bosco ni l'héroïque «petite voie» de sainte Thérèse de Lisieux.
Chers frères et sœurs, à une époque comme la nôtre qui recherche la liberté, parfois par la violence et l'inquiétude, ne doit pas échapper l'actualité de ce grand maître de spiritualité et de paix, qui remet à ses disciples l'«esprit de liberté», la vraie, au sommet d'un enseignement fascinant et complet sur la réalité de l'amour. Saint François de Sales est un témoin exemplaire de l'humanisme chrétien avec son style familier, avec des paraboles qui volent parfois sur les ailes de la poésie, il rappelle que l'homme porte inscrite en lui la nostalgie de Dieu et que ce n'est qu'en Lui que se trouve la vraie joie et sa réalisation la plus totale.
Bse Marie Poussepin (1653-1744)
Vierge et fondatrice des « Sœurs dominicaines de la Présentation »
Marie Poussepin naît le 14 octobre 1653 à Dourdan (Essonne). Responsable d'une manufacture de bas de laine au métier, a exercé un rôle social en avance sur son temps.
D'abord tertiaire dominicaine, puis consacrée, avec un groupe d'autres tertiaires, elle fonde en 1695, à Sainville-en-Beauce, une congrégation originale « Sœurs dominicaines de la Présentation » où les sœurs agissent gratuitement au service des pauvres et doivent par ailleurs gagner leur vie (travail de tissage à l'époque de la fondation). Elle place l'exercice de la charité au centre de la vie religieuse ; le travail devenant un moyen de vivre la pauvreté religieuse. Marie donnera une grande place au travail comme véritable ascèse et engagement fraternel pour atteindre les objectifs de la congrégation.
La communauté s'agrandit et rapidement d'autres communautés sont créées toujours au service des plus pauvres, des malades, des orphelines... Elle fonde une autre communauté à Auneau, puis à Meung sur Loire, à Joigny, à Massy, à Chilly-Mazarin...
En 1725, à 72 ans, elle est à la tête de vingt établissements répartis dans six diocèses.
Elle s'éteint le 24 janvier 1744 à Sainville où elle est inhumée. La congrégation compte alors 113 sœurs réparties dans vingt communautés.
En 2011, la congrégation des « sœurs de charité » regroupe près de 4000 sœurs à travers le monde, dévouées à l’enseignement et à la médecine
Marie Poussepin a été béatifiée le 20 novembre 1994, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Lundi 24 janvier
La Conversion de saint Paul
Fête
Paul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l'Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin : « Benjamin est un loup ravisseur. » Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l'application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s'est changé en agneau. »
Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l'environna et une voix lui dit : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? - Qui es-tu, Seigneur ? - Je suis Jésus, que tu persécutes. - Seigneur, que veux-tu que je fasse ? - Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. » Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême.
Dès lors, Saul, devenu Paul, n'est pas seulement un converti, un chrétien, c'est un apôtre, c'est l'Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l'admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.
Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce. Nous ne comprendrons bien qu'au Ciel quelle a été l'influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l'intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n'avait pas prié, nous n'aurions pas saint Paul ! »
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion. C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du i siècle, et après une période où il avait persécuté l'Eglise, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul. On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue. Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf. Ph 3, 7-8). Que s'était-il passé?
Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23). Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne. Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement: le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie elle-même. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle: il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ. Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.
Dans l'Eglise antique le baptême était également appelé "illumination", car ce sacrement donne la lumière, fait voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul: guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte. Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion. Cette rencontre est le centre du récit de saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas. La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.
Le deuxième type de sources sur la conversion est constitué par les Lettres de saint Paul lui-même. Il n'a jamais parlé en détail de cet événement, je pense que c'est parce qu'il pouvait supposer que tous connaissaient l'essentiel de cette histoire, que tous savaient que de persécuteur il avait été transformé en apôtre fervent du Christ. Et cela avait eu lieu non à la suite d'une réflexion personnelle, mais d'un événement fort, d'une rencontre avec le Ressuscité. Bien que ne mentionnant pas de détails, il mentionne plusieurs fois ce fait très important, c'est-à-dire que lui aussi est témoin de la résurrection de Jésus, de laquelle il a reçu directement de Jésus lui-même la révélation, avec la mission d'apôtre. Le texte le plus clair sur ce point se trouve dans son récit sur ce qui constitue le centre de l'histoire du salut: la mort et la résurrection de Jésus et les apparitions aux témoins (cf. 1 Co 15). Avec les paroles de la très ancienne tradition, que lui aussi a reçues de l'Eglise de Jérusalem, il dit que Jésus mort crucifié, enseveli, ressuscité, apparut, après la résurrection, tous d'abord à Céphas, c'est-à-dire à Pierre, puis aux Douze, puis à cinq cents frères qui vivaient encore en grande partie à cette époque, puis à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et à ce récit reçu de la tradition, il ajoute: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8). Il fait ainsi comprendre que cela est le fondement de son apostolat et de sa nouvelle vie. Il existe également d'autres textes dans lesquels la même chose apparaît: "Nous avons reçu par lui [Jésus] grâce et mission d'Apôtre" (cf. Rm 1, 5); et encore: "N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur?" (1 Co 9, 1), des paroles avec lesquelles il fait allusion à une chose que tous savent. Et finalement le texte le plus diffusé peut être trouvé dans Ga 1, 15-17: "Mais Dieu m'avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m'avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils, pour que moi, je l'annonce parmi les nations païennes. Aussitôt, sans prendre l'avis de personne, sans même monter à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient les Apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie; de là, je suis revenu à Damas". Dans cette "auto-apologie" il souligne de manière décidée qu'il est lui aussi un véritable témoin du Ressuscité, qu'il a une mission reçue directement du Ressuscité.
Nous pouvons ainsi voir que les deux sources, les Actes des Apôtres et les Lettres de saint Paul, convergent et s'accordent sur un point fondamental: le Ressuscité a parlé à Paul, il l'a appelé à l'apostolat, il a fait de lui un véritable apôtre, témoin de la résurrection, avec la charge spécifique d'annoncer l'Evangile aux païens, au monde gréco-romain. Et dans le même temps, Paul a appris que, malgré le caractère direct de sa relation avec le Ressuscité, il doit entrer dans la communion de l'Eglise, il doit se faire baptiser, il doit vivre en harmonie avec les autres apôtres. Ce n'est que dans cette communion avec tous qu'il pourra être un véritable apôtre, ainsi qu'il l'écrit explicitement dans la première Epître aux Corinthiens: "Eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru" (15, 11). Il n'y a qu'une seule annonce du Ressuscité car le Christ est un.
Comme on peut le voir, dans tous ces passages Paul n'interprète jamais ce moment comme un fait de conversion. Pourquoi? Il y a beaucoup d'hypothèses, mais selon moi le motif était tout à fait évident. Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur: ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ. En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son "moi", mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même: il mourut à sa vie et naquit à une autre vie nouvelle avec le Christ ressuscité. D'aucune autre manière on ne peut expliquer ce renouveau de Paul. Toutes les analyses psychologiques ne peuvent pas éclairer et résoudre le problème. Seul l'événement, la rencontre forte avec le Christ, est la clé pour comprendre ce qui était arrivé; mort et résurrection, renouveau de la part de Celui qui s'était montré et avait parlé avec lui. En ce sens plus profond, nous pouvons et nous devons parler de conversion. Cette rencontre est un réel renouveau qui a changé tous ses paramètres. Maintenant il peut dire que ce qui auparavant était pour lui essentiel et fondamental, est devenu pour lui "balayures"; ce n'est plus un "gain", mais une perte, parce que désormais seul compte la vie dans le Christ.
Nous ne devons toutefois pas penser que Paul ait été ainsi enfermé dans un événement aveugle. Le contraire est vrai, parce que le Christ ressuscité est la lumière de la vérité, la lumière de Dieu lui-même. Cela a élargi son cœur, l'a ouvert à tous. En cet instant il n'a pas perdu ce qu'il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage, mais il a compris de manière nouvelle la sagesse, la vérité, la profondeur de la loi et des prophètes, il se l'est réapproprié de manière nouvelle. Dans le même temps, sa raison s'est ouverte à la sagesse des païens; s'étant ouvert au Christ de tout son cœur, il est devenu capable d'un large dialogue avec tous, il est devenu capable de se faire tout pour tous. C'est ainsi qu'il pouvait réellement devenir l'apôtre des païens.
Si l'on en revient à présent à nous-mêmes, nous nous demandons: qu'est-ce que tout cela veut dire pour nous? Cela veut dire que pour nous aussi le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale. Nous ne sommes chrétiens que si nous rencontrons le Christ. Assurément, il ne se montre pas à nous de manière irrésistible, lumineuse, comme il l'a fait avec Paul pour en faire l'apôtre de toutes les nations. Mais nous aussi nous pouvons rencontrer le Christ, dans la lecture de l'Ecriture Sainte, dans la prière, dans la vie liturgique de l'Eglise. Nous pouvons toucher le cœur du Christ et sentir qu'il touche le nôtre. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Christ, seulement dans cette rencontre avec le Ressuscité que nous devenons réellement chrétiens. Et ainsi s'ouvre notre raison, s'ouvre toute la sagesse du Christ et toute la richesse de la vérité. Prions donc le Seigneur de nous éclairer, de nous offrir dans notre monde de rencontrer sa présence: et qu'ainsi il nous donne une foi vivace, un cœur ouvert, une grande charité pour tous, capable de renouveler le monde.
Bienheureux Henri Suso
Prêtre dominicain
(† 1366)
Henri Suso naît sur les bords du lac de Constance (situé à la frontière entre la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche), à la fin du XIIIe siècle. Un père mondain et violent, une mère douce et pieuse d'où lui vient cette nature tendre et aimante que nous trouvons dans ses écrits.
Il entre chez les dominicains de Constance à l'âge de 13 ans. Pendant cinq ans il y mène une vie plutôt médiocre et relâchée et, à l'âge de 18 ans, ayant été favorisé d'une vision, il se convertit. Dès lors il se livre à de très rudes austérités pour réduire son corps en servitude, si bien qu'à 40 ans il était proche de la mort. Sur un signe du Très-Haut, il jeta dans le Rhin tous ses instruments de pénitence.
Après ses premières études théologiques, on l'avait envoyé à Cologne où il connut Maître Eckart vers 1320-1325. Devenu lecteur, il revient à Constance de 1329 à 1336. Il y est lecteur conventuel, puis prieur ; il y écrit, pour la défense d'Eckart, "Le livre de la vérité". Cet ouvrage lui vaut de grands ennuis de la part du Chapitre provincial, puis du Chapitre général qui le dépose de sa charge priorale. Il reste alors dans son couvent et travaille à son "Livre de la Sagesse" dédié au Maître de l'Ordre sous le titre "L'Horloge de la Sagesse". Il se donne également à la prédication dans toute la région.
S'il a mis fin volontairement à ses mortifications corporelles, le Seigneur ne lui épargne pas les autres : il devient l'objet de calomnies et de détractions de toutes sortes. De nature extrêmement sensible et aimante, il se voit abandonné par plusieurs de ses amis. Il exerce pourtant un ministère très apprécié auprès de plusieurs couvents de religieuses dominicaines. C'est à l'une d'elles, Élisabeth Stagel, qu'il confie l'histoire de sa vie qu'elle mettra par écrit.
Refusant d'obéir aux ordres schismatiques de Louis de Bavière, les dominicains quittent Constance et se réfugient à Diessenhoven. Suso est envoyé à Ulm. On ne sait que très peu de choses sur les dernières années de sa vie.
Il y meurt en 1366 vers sa 70ème année. Le concile de Constance le considéra comme bienheureux, mais sa béatification officielle est due à Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846) en 1831.
Il nous reste de lui sa Vie, sous la forme que nous avons dite, avec quelques retouches postérieures à la révision qu'il en fit, le Livre de la Vérité, l'Horloge de la Sagesse, deux collections de lettres et quelques Sermons. Le succès du Livre de la Sagesse fut énorme : aux XIVe et XVe siècles, ce fut le livre le plus lu en Allemagne ; aucun autre n'est représenté par autant de manuscrits, pas même l'Imitation de Jésus-Christ
Après Maître Eckart et Jean Tauler, Henri Suso est représentatif de l'Ecole de spiritualité dominicaine des "mystiques rhénans" du XIVe siècle. Elle garde la vision de l'univers que lui donne saint Thomas, exalte le primat de la contemplation et, pour y arriver, le dépouillement progressif du sensible, la purification de ce qui agite et distrait, le regard sur le Christ, Vérité éternelle.
Suso insiste sur l'union au Christ par la contemplation de ses perfections et de ses souffrances. Après lui, l'accent sera mis davantage sur l'affection que sur la connaissance : on cherche ce qui émeut, on s'applique à méditer les plaies du Crucifié, les sept douleurs de la Vierge : c'est l'ère des représentations tragiques de la Passion, des Pietà, des descentes de croix... L'œuvre de Suso annonce déjà ce tournant à la fin du XIVe et au XVe siècle.
Bse Marie-Antonie (Teresa Grillo) (1855-1944)
Veuve Michel, fondatrice : "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence"
Commémoration :
Congrégation le 23 janvier.
Martyrologium Romanum le 25 janvier (dies natalis).
Teresa Grillo naît le 25 septembre 1855 à Spinetta Marengo (Alessandria dans le Piémont, Italie). Issue d’une famille riche et aristocratique, elle est la cinquième et dernière fille de Giuseppe, médecin chef de l’Hôpital civil d’Alessandria e de Maria Antonietta Parvopassu, descendante d’une vieille et illustre famille ; elle fut baptisée le lendemain dans l’Église paroissiale de Spinetta.
Elle suit d'abord la vocation du mariage en épousant, le 2 août 1877, Giovanni Battista MICHEL, capitaine des 'bersaglieri' (corps militaire italien, type chasseurs à pieds, dans lequel a fait son service votre petit rédacteur hagiographe). Elle suivi son époux dans ses déplacements : à Caserta, à Acireale, à Catania, à Portici et enfin à Naples. C’est ici que son mari mourut, le 13 juin 1891, suite à une insolation au cours d’un défilé militaire.
Veuve à 36 ans et n'ayant pas d'enfants, elle se sent poussée à consacrer totalement sa vie au service des plus démunis. Elle devient ainsi la mère d'une foule de personnes abandonnées: orphelins, personnes âgées, malades. « Le nombre des pauvres augmente toujours davantage et l'on voudrait pouvoir ouvrir les bras pour en accueillir le plus grand nombre sous la protection de la Divine Providence. » Ainsi s'exprime-t-elle au début de son œuvre dans la ville d'Alessandria. Le Seigneur l'appelle à diffuser cet amour envers les plus pauvres à l'aide de l'Institut qu'elle fonde, appelé: "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence".
Au centre de sa vie spirituelle et de celle de ses sœurs se trouve l'Eucharistie, dont elle tient à placer l'image de façon visible sur l'habit religieux. De la prière prolongée devant le Saint Sacrement, Teresa tire l'inspiration et le soutien pour son dévouement quotidien ainsi que pour les courageuses initiatives missionnaires qui la conduisent plusieurs fois jusqu'au Brésil.
Elle meurt à Alessandria le 25 janvier 1944. C'est à travers le service effectif de ses frères dans le besoin qu'elle laisse au monde le message de l'amour divin. Sa congrégation comptait 25 maisons en Italie, 19 au Brésil et 7 en Argentine.
Maria Antonia (Teresa Grillo) a été déclarée Vénérable le 6 juillet 1985 et béatifiée, le 24 mai 1998, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
La Conversion de saint Paul
Fête
Paul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l'Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin : « Benjamin est un loup ravisseur. » Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l'application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s'est changé en agneau. »
Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l'environna et une voix lui dit : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? - Qui es-tu, Seigneur ? - Je suis Jésus, que tu persécutes. - Seigneur, que veux-tu que je fasse ? - Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. » Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême.
Dès lors, Saul, devenu Paul, n'est pas seulement un converti, un chrétien, c'est un apôtre, c'est l'Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l'admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.
Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce. Nous ne comprendrons bien qu'au Ciel quelle a été l'influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l'intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n'avait pas prié, nous n'aurions pas saint Paul ! »
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion. C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du i siècle, et après une période où il avait persécuté l'Eglise, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul. On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue. Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf. Ph 3, 7-8). Que s'était-il passé?
Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23). Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne. Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement: le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie elle-même. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle: il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ. Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.
Dans l'Eglise antique le baptême était également appelé "illumination", car ce sacrement donne la lumière, fait voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul: guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte. Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion. Cette rencontre est le centre du récit de saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas. La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.
Le deuxième type de sources sur la conversion est constitué par les Lettres de saint Paul lui-même. Il n'a jamais parlé en détail de cet événement, je pense que c'est parce qu'il pouvait supposer que tous connaissaient l'essentiel de cette histoire, que tous savaient que de persécuteur il avait été transformé en apôtre fervent du Christ. Et cela avait eu lieu non à la suite d'une réflexion personnelle, mais d'un événement fort, d'une rencontre avec le Ressuscité. Bien que ne mentionnant pas de détails, il mentionne plusieurs fois ce fait très important, c'est-à-dire que lui aussi est témoin de la résurrection de Jésus, de laquelle il a reçu directement de Jésus lui-même la révélation, avec la mission d'apôtre. Le texte le plus clair sur ce point se trouve dans son récit sur ce qui constitue le centre de l'histoire du salut: la mort et la résurrection de Jésus et les apparitions aux témoins (cf. 1 Co 15). Avec les paroles de la très ancienne tradition, que lui aussi a reçues de l'Eglise de Jérusalem, il dit que Jésus mort crucifié, enseveli, ressuscité, apparut, après la résurrection, tous d'abord à Céphas, c'est-à-dire à Pierre, puis aux Douze, puis à cinq cents frères qui vivaient encore en grande partie à cette époque, puis à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et à ce récit reçu de la tradition, il ajoute: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8). Il fait ainsi comprendre que cela est le fondement de son apostolat et de sa nouvelle vie. Il existe également d'autres textes dans lesquels la même chose apparaît: "Nous avons reçu par lui [Jésus] grâce et mission d'Apôtre" (cf. Rm 1, 5); et encore: "N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur?" (1 Co 9, 1), des paroles avec lesquelles il fait allusion à une chose que tous savent. Et finalement le texte le plus diffusé peut être trouvé dans Ga 1, 15-17: "Mais Dieu m'avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m'avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils, pour que moi, je l'annonce parmi les nations païennes. Aussitôt, sans prendre l'avis de personne, sans même monter à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient les Apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie; de là, je suis revenu à Damas". Dans cette "auto-apologie" il souligne de manière décidée qu'il est lui aussi un véritable témoin du Ressuscité, qu'il a une mission reçue directement du Ressuscité.
Nous pouvons ainsi voir que les deux sources, les Actes des Apôtres et les Lettres de saint Paul, convergent et s'accordent sur un point fondamental: le Ressuscité a parlé à Paul, il l'a appelé à l'apostolat, il a fait de lui un véritable apôtre, témoin de la résurrection, avec la charge spécifique d'annoncer l'Evangile aux païens, au monde gréco-romain. Et dans le même temps, Paul a appris que, malgré le caractère direct de sa relation avec le Ressuscité, il doit entrer dans la communion de l'Eglise, il doit se faire baptiser, il doit vivre en harmonie avec les autres apôtres. Ce n'est que dans cette communion avec tous qu'il pourra être un véritable apôtre, ainsi qu'il l'écrit explicitement dans la première Epître aux Corinthiens: "Eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru" (15, 11). Il n'y a qu'une seule annonce du Ressuscité car le Christ est un.
Comme on peut le voir, dans tous ces passages Paul n'interprète jamais ce moment comme un fait de conversion. Pourquoi? Il y a beaucoup d'hypothèses, mais selon moi le motif était tout à fait évident. Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur: ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ. En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son "moi", mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même: il mourut à sa vie et naquit à une autre vie nouvelle avec le Christ ressuscité. D'aucune autre manière on ne peut expliquer ce renouveau de Paul. Toutes les analyses psychologiques ne peuvent pas éclairer et résoudre le problème. Seul l'événement, la rencontre forte avec le Christ, est la clé pour comprendre ce qui était arrivé; mort et résurrection, renouveau de la part de Celui qui s'était montré et avait parlé avec lui. En ce sens plus profond, nous pouvons et nous devons parler de conversion. Cette rencontre est un réel renouveau qui a changé tous ses paramètres. Maintenant il peut dire que ce qui auparavant était pour lui essentiel et fondamental, est devenu pour lui "balayures"; ce n'est plus un "gain", mais une perte, parce que désormais seul compte la vie dans le Christ.
Nous ne devons toutefois pas penser que Paul ait été ainsi enfermé dans un événement aveugle. Le contraire est vrai, parce que le Christ ressuscité est la lumière de la vérité, la lumière de Dieu lui-même. Cela a élargi son cœur, l'a ouvert à tous. En cet instant il n'a pas perdu ce qu'il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage, mais il a compris de manière nouvelle la sagesse, la vérité, la profondeur de la loi et des prophètes, il se l'est réapproprié de manière nouvelle. Dans le même temps, sa raison s'est ouverte à la sagesse des païens; s'étant ouvert au Christ de tout son cœur, il est devenu capable d'un large dialogue avec tous, il est devenu capable de se faire tout pour tous. C'est ainsi qu'il pouvait réellement devenir l'apôtre des païens.
Si l'on en revient à présent à nous-mêmes, nous nous demandons: qu'est-ce que tout cela veut dire pour nous? Cela veut dire que pour nous aussi le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale. Nous ne sommes chrétiens que si nous rencontrons le Christ. Assurément, il ne se montre pas à nous de manière irrésistible, lumineuse, comme il l'a fait avec Paul pour en faire l'apôtre de toutes les nations. Mais nous aussi nous pouvons rencontrer le Christ, dans la lecture de l'Ecriture Sainte, dans la prière, dans la vie liturgique de l'Eglise. Nous pouvons toucher le cœur du Christ et sentir qu'il touche le nôtre. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Christ, seulement dans cette rencontre avec le Ressuscité que nous devenons réellement chrétiens. Et ainsi s'ouvre notre raison, s'ouvre toute la sagesse du Christ et toute la richesse de la vérité. Prions donc le Seigneur de nous éclairer, de nous offrir dans notre monde de rencontrer sa présence: et qu'ainsi il nous donne une foi vivace, un cœur ouvert, une grande charité pour tous, capable de renouveler le monde.
Bienheureux Henri Suso
Prêtre dominicain
(† 1366)
Henri Suso naît sur les bords du lac de Constance (situé à la frontière entre la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche), à la fin du XIIIe siècle. Un père mondain et violent, une mère douce et pieuse d'où lui vient cette nature tendre et aimante que nous trouvons dans ses écrits.
Il entre chez les dominicains de Constance à l'âge de 13 ans. Pendant cinq ans il y mène une vie plutôt médiocre et relâchée et, à l'âge de 18 ans, ayant été favorisé d'une vision, il se convertit. Dès lors il se livre à de très rudes austérités pour réduire son corps en servitude, si bien qu'à 40 ans il était proche de la mort. Sur un signe du Très-Haut, il jeta dans le Rhin tous ses instruments de pénitence.
Après ses premières études théologiques, on l'avait envoyé à Cologne où il connut Maître Eckart vers 1320-1325. Devenu lecteur, il revient à Constance de 1329 à 1336. Il y est lecteur conventuel, puis prieur ; il y écrit, pour la défense d'Eckart, "Le livre de la vérité". Cet ouvrage lui vaut de grands ennuis de la part du Chapitre provincial, puis du Chapitre général qui le dépose de sa charge priorale. Il reste alors dans son couvent et travaille à son "Livre de la Sagesse" dédié au Maître de l'Ordre sous le titre "L'Horloge de la Sagesse". Il se donne également à la prédication dans toute la région.
S'il a mis fin volontairement à ses mortifications corporelles, le Seigneur ne lui épargne pas les autres : il devient l'objet de calomnies et de détractions de toutes sortes. De nature extrêmement sensible et aimante, il se voit abandonné par plusieurs de ses amis. Il exerce pourtant un ministère très apprécié auprès de plusieurs couvents de religieuses dominicaines. C'est à l'une d'elles, Élisabeth Stagel, qu'il confie l'histoire de sa vie qu'elle mettra par écrit.
Refusant d'obéir aux ordres schismatiques de Louis de Bavière, les dominicains quittent Constance et se réfugient à Diessenhoven. Suso est envoyé à Ulm. On ne sait que très peu de choses sur les dernières années de sa vie.
Il y meurt en 1366 vers sa 70ème année. Le concile de Constance le considéra comme bienheureux, mais sa béatification officielle est due à Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846) en 1831.
Il nous reste de lui sa Vie, sous la forme que nous avons dite, avec quelques retouches postérieures à la révision qu'il en fit, le Livre de la Vérité, l'Horloge de la Sagesse, deux collections de lettres et quelques Sermons. Le succès du Livre de la Sagesse fut énorme : aux XIVe et XVe siècles, ce fut le livre le plus lu en Allemagne ; aucun autre n'est représenté par autant de manuscrits, pas même l'Imitation de Jésus-Christ
Après Maître Eckart et Jean Tauler, Henri Suso est représentatif de l'Ecole de spiritualité dominicaine des "mystiques rhénans" du XIVe siècle. Elle garde la vision de l'univers que lui donne saint Thomas, exalte le primat de la contemplation et, pour y arriver, le dépouillement progressif du sensible, la purification de ce qui agite et distrait, le regard sur le Christ, Vérité éternelle.
Suso insiste sur l'union au Christ par la contemplation de ses perfections et de ses souffrances. Après lui, l'accent sera mis davantage sur l'affection que sur la connaissance : on cherche ce qui émeut, on s'applique à méditer les plaies du Crucifié, les sept douleurs de la Vierge : c'est l'ère des représentations tragiques de la Passion, des Pietà, des descentes de croix... L'œuvre de Suso annonce déjà ce tournant à la fin du XIVe et au XVe siècle.
Bse Marie-Antonie (Teresa Grillo) (1855-1944)
Veuve Michel, fondatrice : "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence"
Commémoration :
Congrégation le 23 janvier.
Martyrologium Romanum le 25 janvier (dies natalis).
Teresa Grillo naît le 25 septembre 1855 à Spinetta Marengo (Alessandria dans le Piémont, Italie). Issue d’une famille riche et aristocratique, elle est la cinquième et dernière fille de Giuseppe, médecin chef de l’Hôpital civil d’Alessandria e de Maria Antonietta Parvopassu, descendante d’une vieille et illustre famille ; elle fut baptisée le lendemain dans l’Église paroissiale de Spinetta.
Elle suit d'abord la vocation du mariage en épousant, le 2 août 1877, Giovanni Battista MICHEL, capitaine des 'bersaglieri' (corps militaire italien, type chasseurs à pieds, dans lequel a fait son service votre petit rédacteur hagiographe). Elle suivi son époux dans ses déplacements : à Caserta, à Acireale, à Catania, à Portici et enfin à Naples. C’est ici que son mari mourut, le 13 juin 1891, suite à une insolation au cours d’un défilé militaire.
Veuve à 36 ans et n'ayant pas d'enfants, elle se sent poussée à consacrer totalement sa vie au service des plus démunis. Elle devient ainsi la mère d'une foule de personnes abandonnées: orphelins, personnes âgées, malades. « Le nombre des pauvres augmente toujours davantage et l'on voudrait pouvoir ouvrir les bras pour en accueillir le plus grand nombre sous la protection de la Divine Providence. » Ainsi s'exprime-t-elle au début de son œuvre dans la ville d'Alessandria. Le Seigneur l'appelle à diffuser cet amour envers les plus pauvres à l'aide de l'Institut qu'elle fonde, appelé: "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence".
Au centre de sa vie spirituelle et de celle de ses sœurs se trouve l'Eucharistie, dont elle tient à placer l'image de façon visible sur l'habit religieux. De la prière prolongée devant le Saint Sacrement, Teresa tire l'inspiration et le soutien pour son dévouement quotidien ainsi que pour les courageuses initiatives missionnaires qui la conduisent plusieurs fois jusqu'au Brésil.
Elle meurt à Alessandria le 25 janvier 1944. C'est à travers le service effectif de ses frères dans le besoin qu'elle laisse au monde le message de l'amour divin. Sa congrégation comptait 25 maisons en Italie, 19 au Brésil et 7 en Argentine.
Maria Antonia (Teresa Grillo) a été déclarée Vénérable le 6 juillet 1985 et béatifiée, le 24 mai 1998, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mardi le 25 janvier
Saints Timothée et Tite (1er siècle)
Évêques
Saint Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Église d’Éphèse et l’autre l’Église de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4 janvier.
Timothée, né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres.
Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Éphèse dont il fut le premier évêque. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Éphèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).
Tite né dans le paganisme, aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Écritures des Hébreux.
Son oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël, l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les Apôtres et adjoint à saint Paul.
Plus probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui, quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et d’Éphèse.
Après la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul, Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans (823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle est vénérée à Saint Marc.
Catéchèse du Pape Benoît XVI
Chers frères et soeurs,
Après avoir longuement parlé du grand Apôtre Paul, nous prenons aujourd'hui en considération ses deux collaborateurs les plus proches: Timothée et Tite. C'est à eux que sont adressées trois Lettres traditionnellement attribuées à Paul, dont deux sont destinées à Timothée et une à Tite.
Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens: "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).
Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous, ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire, il choisit Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).
Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit: "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.
Quant à la figure de Tite, dont le nom est d'origine latine, nous savons qu'il était grec de naissance, c'est-à-dire païen (cf. Gal 2, 3). Paul le conduisit avec lui à Jérusalem pour participer au Concile apostolique, dans lequel fut solennellement acceptée la prédication de l'Evangile aux païens, sans les contraintes de la loi mosaïque. Dans la Lettre qui lui est adressée, l'Apôtre fait son éloge, le définissant comme son "véritable enfant selon la foi qui nous est commune" (Tt 1, 4). Après le départ de Timothée de Corinthe, Paul y envoya Tite avec la tâche de reconduire cette communauté indocile à l'obéissance. Tite ramena la paix entre l'Eglise de Corinthe et l'Apôtre, qui écrivit à celle-ci en ces termes: "Pourtant, le Dieu qui réconforte les humbles nous a réconfortés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais par le réconfort qu'il avait trouvé chez vous: il nous a fait part de votre grand désir de nous revoir, de votre désolation, de votre amour ardent pour moi... En plus de ce réconfort, nous nous sommes réjouis encore bien davantage à voir la joie de Tite: son esprit a été pleinement tranquillisé par vous tous" (2 Co 7, 6-7.13). Tite fut ensuite envoyé encore une fois à Corinthe par Paul - qui le qualifie comme "mon compagnon et mon collaborateur" (2 Co 8, 23) - pour y organiser la conclusion des collectes en faveur des chrétiens de Jérusalem (cf. 2 Co 8, 6). Des nouvelles supplémentaires provenant des Lettres pastorales le qualifient d'Evêque de Crète (cf. Tt 1, 5), d'où sur l'invitation de Paul, il rejoint l'Apôtre à Nicopolis en Epire (cf. Tt 3, 12). Il se rendit ensuite également en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Nous ne possédons pas d'autres informations sur les déplacements successifs de Tite et sur sa mort.
En conclusion, si nous considérons de manière unitaire les deux figures de Timothée et de Tite, nous nous rendons compte de plusieurs données très significatives. La plus importante est que Paul s'appuya sur des collaborateurs dans l'accomplissement de ses missions. Il reste certainement l'Apôtre par antonomase, fondateur et pasteur de nombreuses Eglises. Il apparaît toutefois évident qu'il ne faisait pas tout tout seul, mais qu'il s'appuyait sur des personnes de confiance qui partageaient ses peines et ses responsabilités. Une autre observation concerne la disponibilité de ces collaborateurs. Les sources concernant Timothée et Tite mettent bien en lumière leur promptitude à assumer des charges diverses, consistant souvent à représenter Paul également en des occasions difficiles. En un mot, ils nous enseignent à servir l'Evangile avec générosité, sachant que cela comporte également un service à l'Eglise elle-même. Recueillons enfin la recommandation que l'Apôtre Paul fait à Tite, dans la lettre qui lui est adressée: "Voilà une parole sûre, et je veux que tu t'en portes garant, afin que ceux qui ont mis leur foi en Dieu s'efforcent d'être au premier rang pour faire le bien" (Tt 3, 8). A travers notre engagement concret, nous devons et nous pouvons découvrir la vérité de ces paroles, et, précisément en ce temps de l'Avent, être nous aussi riches de bonnes oeuvres et ouvrir ainsi les portes du monde au Christ, notre Sauveur.
Bx Gabriele Maria Allegra (1907-1976)
Missionnaire o.f.m. en Chine
Traducteur de la 1ère Bible en chinois
Gabriele Maria, dans le siècle Giovanni Stefano, naît à San Giovanni La Punta (Catane, Sicile), le 26 décembre 1907 : il est le Ier de huit enfants de Rosario Allegra et Giovanna Guglielmino. Baptisé le 05 janvier 1908, fait sa première Communion et reçoit le sacrement de la Confirmation le 24 décembre 1916.
En 1918 il entra au séminaire franciscain de saint Blaise à Acireale (province de Catane). Devenu novice en 1923, il fut envoyé trois ans plus tard à la faculté de théologie franciscaine, « l’Antonianum » de Rome. Il mûrit alors l’idée d’une traduction de la bible en chinois.
Il fut ordonné prêtre le 20 juillet 1930, et envoyé en mission en Chine le mois de septembre.
Il commença à étudier, la difficile langue locale, avec une telle passion, qu’après seulement 4 mois il était capable de confesser, de baptiser et même de prêcher le chinois.
En 1935 Gabriele Maria commença la traduction de l’Ancien Testament de l’araméen et il l’acheva en 1944. Mais pendant la guerre, il perdit plus de la moitié du texte traduit ! Il ne se découragea cependant pas et fit appel à différents confrères chinois pour l’aider dans sa tâche.
En 1945, il fonda à Pékin le « Studium Biblicum Franciscanum », transféré à Hong Kong en 1948.
Après avoir achevé la traduction de l’Ancien Testament en 1952, il se rendit en Terre Sainte avec ses confrères pour un cours de formation permanente.
Revenu à Hong Kong en 1955, il se mit à traduire le Nouveau Testament du grec.
En 1968, le « Studium Biblicum Franciscanum » publia, pour la première fois dans l’histoire, la Bible en langue chinoise (Ancien et Nouveau Testament).
Le Père Gabriel Marie Allegra quitta sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, à Hong Kong, le 26 janvier 1976.
En 1994, une fois achevée de manière positive la phase diocésaine du procès de béatification, au travers de la reconnaissance de ses vertus héroïques, il a été proclamé vénérable.
Le décret, approuvé par le pape Benoît XVI, relatif à un miracle attribué à son intercession, a été promulgué le 23 avril 2002.
Gabriele Maria Allegra a été proclamé bienheureux le 29 septembre 2012, dans la basilique-cathédrale de l’Assomption d’Acireale, par le Card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Étaient présents le card. archevêque de Palerme, Paolo Romeo, président de la Conférence Épiscopale sicilienne, le card. d’Hong Kong, John Tong Hon, le ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, le père José Rodriguez Carballo, et des milliers de fideles provenant de tous les diocèses siciliens.
Saints Timothée et Tite (1er siècle)
Évêques
Saint Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Église d’Éphèse et l’autre l’Église de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4 janvier.
Timothée, né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres.
Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Éphèse dont il fut le premier évêque. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Éphèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).
Tite né dans le paganisme, aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Écritures des Hébreux.
Son oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël, l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les Apôtres et adjoint à saint Paul.
Plus probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui, quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et d’Éphèse.
Après la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul, Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans (823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle est vénérée à Saint Marc.
Catéchèse du Pape Benoît XVI
Chers frères et soeurs,
Après avoir longuement parlé du grand Apôtre Paul, nous prenons aujourd'hui en considération ses deux collaborateurs les plus proches: Timothée et Tite. C'est à eux que sont adressées trois Lettres traditionnellement attribuées à Paul, dont deux sont destinées à Timothée et une à Tite.
Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens: "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).
Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous, ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire, il choisit Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).
Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit: "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.
Quant à la figure de Tite, dont le nom est d'origine latine, nous savons qu'il était grec de naissance, c'est-à-dire païen (cf. Gal 2, 3). Paul le conduisit avec lui à Jérusalem pour participer au Concile apostolique, dans lequel fut solennellement acceptée la prédication de l'Evangile aux païens, sans les contraintes de la loi mosaïque. Dans la Lettre qui lui est adressée, l'Apôtre fait son éloge, le définissant comme son "véritable enfant selon la foi qui nous est commune" (Tt 1, 4). Après le départ de Timothée de Corinthe, Paul y envoya Tite avec la tâche de reconduire cette communauté indocile à l'obéissance. Tite ramena la paix entre l'Eglise de Corinthe et l'Apôtre, qui écrivit à celle-ci en ces termes: "Pourtant, le Dieu qui réconforte les humbles nous a réconfortés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais par le réconfort qu'il avait trouvé chez vous: il nous a fait part de votre grand désir de nous revoir, de votre désolation, de votre amour ardent pour moi... En plus de ce réconfort, nous nous sommes réjouis encore bien davantage à voir la joie de Tite: son esprit a été pleinement tranquillisé par vous tous" (2 Co 7, 6-7.13). Tite fut ensuite envoyé encore une fois à Corinthe par Paul - qui le qualifie comme "mon compagnon et mon collaborateur" (2 Co 8, 23) - pour y organiser la conclusion des collectes en faveur des chrétiens de Jérusalem (cf. 2 Co 8, 6). Des nouvelles supplémentaires provenant des Lettres pastorales le qualifient d'Evêque de Crète (cf. Tt 1, 5), d'où sur l'invitation de Paul, il rejoint l'Apôtre à Nicopolis en Epire (cf. Tt 3, 12). Il se rendit ensuite également en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Nous ne possédons pas d'autres informations sur les déplacements successifs de Tite et sur sa mort.
En conclusion, si nous considérons de manière unitaire les deux figures de Timothée et de Tite, nous nous rendons compte de plusieurs données très significatives. La plus importante est que Paul s'appuya sur des collaborateurs dans l'accomplissement de ses missions. Il reste certainement l'Apôtre par antonomase, fondateur et pasteur de nombreuses Eglises. Il apparaît toutefois évident qu'il ne faisait pas tout tout seul, mais qu'il s'appuyait sur des personnes de confiance qui partageaient ses peines et ses responsabilités. Une autre observation concerne la disponibilité de ces collaborateurs. Les sources concernant Timothée et Tite mettent bien en lumière leur promptitude à assumer des charges diverses, consistant souvent à représenter Paul également en des occasions difficiles. En un mot, ils nous enseignent à servir l'Evangile avec générosité, sachant que cela comporte également un service à l'Eglise elle-même. Recueillons enfin la recommandation que l'Apôtre Paul fait à Tite, dans la lettre qui lui est adressée: "Voilà une parole sûre, et je veux que tu t'en portes garant, afin que ceux qui ont mis leur foi en Dieu s'efforcent d'être au premier rang pour faire le bien" (Tt 3, 8). A travers notre engagement concret, nous devons et nous pouvons découvrir la vérité de ces paroles, et, précisément en ce temps de l'Avent, être nous aussi riches de bonnes oeuvres et ouvrir ainsi les portes du monde au Christ, notre Sauveur.
Bx Gabriele Maria Allegra (1907-1976)
Missionnaire o.f.m. en Chine
Traducteur de la 1ère Bible en chinois
Gabriele Maria, dans le siècle Giovanni Stefano, naît à San Giovanni La Punta (Catane, Sicile), le 26 décembre 1907 : il est le Ier de huit enfants de Rosario Allegra et Giovanna Guglielmino. Baptisé le 05 janvier 1908, fait sa première Communion et reçoit le sacrement de la Confirmation le 24 décembre 1916.
En 1918 il entra au séminaire franciscain de saint Blaise à Acireale (province de Catane). Devenu novice en 1923, il fut envoyé trois ans plus tard à la faculté de théologie franciscaine, « l’Antonianum » de Rome. Il mûrit alors l’idée d’une traduction de la bible en chinois.
Il fut ordonné prêtre le 20 juillet 1930, et envoyé en mission en Chine le mois de septembre.
Il commença à étudier, la difficile langue locale, avec une telle passion, qu’après seulement 4 mois il était capable de confesser, de baptiser et même de prêcher le chinois.
En 1935 Gabriele Maria commença la traduction de l’Ancien Testament de l’araméen et il l’acheva en 1944. Mais pendant la guerre, il perdit plus de la moitié du texte traduit ! Il ne se découragea cependant pas et fit appel à différents confrères chinois pour l’aider dans sa tâche.
En 1945, il fonda à Pékin le « Studium Biblicum Franciscanum », transféré à Hong Kong en 1948.
Après avoir achevé la traduction de l’Ancien Testament en 1952, il se rendit en Terre Sainte avec ses confrères pour un cours de formation permanente.
Revenu à Hong Kong en 1955, il se mit à traduire le Nouveau Testament du grec.
En 1968, le « Studium Biblicum Franciscanum » publia, pour la première fois dans l’histoire, la Bible en langue chinoise (Ancien et Nouveau Testament).
Le Père Gabriel Marie Allegra quitta sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, à Hong Kong, le 26 janvier 1976.
En 1994, une fois achevée de manière positive la phase diocésaine du procès de béatification, au travers de la reconnaissance de ses vertus héroïques, il a été proclamé vénérable.
Le décret, approuvé par le pape Benoît XVI, relatif à un miracle attribué à son intercession, a été promulgué le 23 avril 2002.
Gabriele Maria Allegra a été proclamé bienheureux le 29 septembre 2012, dans la basilique-cathédrale de l’Assomption d’Acireale, par le Card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Étaient présents le card. archevêque de Palerme, Paolo Romeo, président de la Conférence Épiscopale sicilienne, le card. d’Hong Kong, John Tong Hon, le ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, le père José Rodriguez Carballo, et des milliers de fideles provenant de tous les diocèses siciliens.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 27 janvier
Sainte Angèle Merici (1540)
Vierge, fondatrice de la « Congrégation des Ursulines »
Angèle (Angela) Merici naît le 21 mars 1474 à Desenzano, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété ou dans la Vie des saints terminait la journée.
À ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans ; sa mère mourut deux ans plus tard. Un oncle nommé Barthélémy la prit alors chez lui et s'attacha à favoriser ses pratiques de dévotion. Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique sœur de sang et de sentiments ; le décès de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.
Doublement orpheline, Angèle rentra à la maison paternelle, acheva de se dépouiller de tout ce qu'elle possédait et se livra aux plus grandes austérités. Elle était alors âgée de vingt-deux ans. Afin de se sanctifier plus sûrement, elle s'affilia au Tiers-Ordre de Saint-François d'Assise.
En 1506, un jour qu'elle travaillait aux champs, une lumière éclatante l'environna soudain. Angèle vit une échelle s'élever du sol jusqu'au ciel et une troupe innombrable de vierges qui en parcouraient les échelons, soutenues par des anges. Une des vierges se tourna vers elle et lui dit : « Angèle, sache que Dieu t'a ménagé cette vision pour te révéler qu'avant de mourir tu fonderas, à Brescia, une société de vierges semblable à celles-ci. »
Dieu fournit à sa servante les moyens de réaliser cet oracle, seulement vingt ans après la mémorable vision.
La réputation de sainteté d'Angèle Merici s'était répandue jusque dans la ville de Brescia. Les Patengoli, riche famille et grands bienfaiteurs des œuvres pies, habitaient cette cité. En 1516, ayant perdu coup sur coup leurs deux fils, ils invitèrent Angèle à venir habiter avec eux pour les consoler dans leur peine. À partir de ce moment, Angèle se fixa à Brescia, édifiant la ville par ses vertus. Chaque jour, on la voyait en compagnie de jeunes filles de son âge, rassembler les fillettes et leur enseigner la doctrine chrétienne, visiter les pauvres et les malades, instruire les grandes personnes qui venaient, en foule, écouter leurs conférences. Ces pieuses filles s'ingéniaient à rechercher les pécheurs jusque dans leur lieu de travail.
Suivant une pratique très usitée à cette époque, Angèle entreprit plusieurs pèlerinages. Comme elle se rendait un jour à Jérusalem avec un groupe de pèlerins, une mystérieuse cécité se déclara dans la ville de Candie, l'affligeant tout le reste du parcours, pour ne cesser qu'à son retour exactement au même endroit où elle avait perdu l'usage de la vue. Dans cette pénible circonstance, Angèle vit comme un symbole du renoncement qui devait être à la base de tous ses projets. En 1525, le pape Clément VII (Giulio de' Medici, 1523-1534), instruit des vertus et des miracles d’Angèle, lui réserva un accueil des plus bienveillants.
Le souvenir de la merveilleuse vision demeurait toujours au fond de son cœur. Un jour, Angèle réunit douze jeunes filles qui désiraient tendre à la vie parfaite. Elle leur proposa de mener une vie retirée dans leurs demeures et les rassemblaient fréquemment pour les former à la pratique des vertus chrétiennes. En 1533, ce noviciat achevé, Angèle Merici leur révéla son plan, leur démontrant que l'ignorance religieuse était la cause des ravages exercés par le protestantisme et que la fondation d'une société de religieuses d'une forme nouvelle pour l'époque, unissant la vie contemplative à l'instruction des enfants, constituerait un remède efficace à l'état déplorable qui régnait dans l'Église.
Afin de mieux atteindre toutes les âmes dans le besoin, la fondatrice implanta les bases d'un Ordre sans clôture. Ses sœurs parcouraient les prisons et les hôpitaux, recherchaient les pauvres pour les instruire et rompaient généreusement leur pain avec eux. Remontant le cours du mal jusqu'à sa source, Angèle Merici pensait qu'on ne pouvait réformer les mœurs que par la famille, laquelle dépendait surtout de la mère. Elle réalisait que la mauvaise éducation des jeunes filles provenait de la carence de mères chrétiennes. Dans les desseins de Dieu, la Congrégation des Ursulines devait rayonner à travers le monde par l'éducation des jeunes filles.
Le 25 novembre 1535, à Brescia, les premières religieuses du nouvel institut prononcèrent les trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, ajoutant celui de se consacrer exclusivement à l'enseignement. Mère Angèle Merici plaça sa congrégation sous le patronage de sainte Ursule.
Dieu l'avait gratifiée des dons éminents de science infuse et de prophétie. Elle parlait latin sans l'avoir étudié, expliquait les passages les plus difficiles des Livres Saints et traitait les questions théologiques avec une si admirable fermeté et précision, que les plus doctes personnages recouraient volontiers à ses lumières. Ses dernières années furent marquées par de fréquentes extases.
Elle meurt le 27 janvier 1540. Pendant trois nuits, toute la ville de Brescia contempla une lumière extraordinaire au-dessus de la chapelle où reposait son corps qui s'est conservé intact de toute corruption.
Angela Merici a été béatifiée, le 30 avril 1768, par Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769), et canonisée, le 24 mai 1807, par Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) dans la Basilique de saint Pierre.
Sainte Dévote
Vierge et martyre (début du IVe siècle)
Patronne de la Principauté de Monaco
Patronne principale de la Corse
Au tout début du IVe siècle, en Corse (en ce temps-là province romaine), le gouverneur romain Dioclétien ordonne la grande persécution des chrétiens.
Une jeune chrétienne, Dévote, fut arrêtée, emprisonnée et torturée. Elle mourut sans renier sa foi. Après sa mort, le gouverneur de la province ordonna de brûler son corps mais des chrétiens l’enlevèrent et le placèrent sur une barque en partance pour l’Afrique où, pensaient-ils, on lui donnerait une sépulture chrétienne.
Dès les premières heures de la traversée, une tempête se leva. C’est alors que de la bouche de Dévote sortit une colombe qui guida la barque sans encombre jusqu'à Monaco où elle vint s’échouer dans le vallon des Gaumates (emplacement de l’actuelle église Sainte-Dévote). C’était le sixième jour avant les calendes de février, ce qui correspond approximativement à la date du 27 janvier.
Un oratoire marqua l’emplacement de la tombe. Les fidèles, habitants de Monaco ou navigateurs de passage, vinrent s’y recueillir nombreux et les premiers miracles s’accomplirent. Cependant, une nuit, un homme déroba les reliques de la sainte dans l’intention d’en négocier les bienfaits. Le sacrilège tourna court car un groupe de pêcheurs poursuivit le malfaiteur et le rattrapa en quelques coups de rame. La barque du voleur fut ensuite brûlée sur la plage en sacrifice expiatoire.
On raconte aussi qu’au XVIe siècle, au cours d’une guerre contre les Génois et les Pisans, la sainte protégea Monaco : les ennemis assiégeaient la forteresse. Pendant plus de six mois, leurs attaques furent repoussées par les Monégasques à qui Sainte Dévote était apparue, les assurant de la protection divine et de la victoire. Le 15 mars 1507, les Génois abandonnèrent le siège.
Le culte de Sainte Dévote demeure toujours fervent en Principauté de Monaco. Son culte, lié à Monaco et à ses Princes, se retrouve officiellement dans chaque église de la Principauté et sur des monnaies. C'est l'âme protectrice de l'identité monégasque, dont les reliques ont été implorées dans les joies et les peines. A noter que le premier livre écrit en monégasque par le poète monégasque Louis Notari s'appelle “A legenda de Santa Devota” (La légende de Sainte Dévote).
Sainte Angèle Merici (1540)
Vierge, fondatrice de la « Congrégation des Ursulines »
Angèle (Angela) Merici naît le 21 mars 1474 à Desenzano, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété ou dans la Vie des saints terminait la journée.
À ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans ; sa mère mourut deux ans plus tard. Un oncle nommé Barthélémy la prit alors chez lui et s'attacha à favoriser ses pratiques de dévotion. Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique sœur de sang et de sentiments ; le décès de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.
Doublement orpheline, Angèle rentra à la maison paternelle, acheva de se dépouiller de tout ce qu'elle possédait et se livra aux plus grandes austérités. Elle était alors âgée de vingt-deux ans. Afin de se sanctifier plus sûrement, elle s'affilia au Tiers-Ordre de Saint-François d'Assise.
En 1506, un jour qu'elle travaillait aux champs, une lumière éclatante l'environna soudain. Angèle vit une échelle s'élever du sol jusqu'au ciel et une troupe innombrable de vierges qui en parcouraient les échelons, soutenues par des anges. Une des vierges se tourna vers elle et lui dit : « Angèle, sache que Dieu t'a ménagé cette vision pour te révéler qu'avant de mourir tu fonderas, à Brescia, une société de vierges semblable à celles-ci. »
Dieu fournit à sa servante les moyens de réaliser cet oracle, seulement vingt ans après la mémorable vision.
La réputation de sainteté d'Angèle Merici s'était répandue jusque dans la ville de Brescia. Les Patengoli, riche famille et grands bienfaiteurs des œuvres pies, habitaient cette cité. En 1516, ayant perdu coup sur coup leurs deux fils, ils invitèrent Angèle à venir habiter avec eux pour les consoler dans leur peine. À partir de ce moment, Angèle se fixa à Brescia, édifiant la ville par ses vertus. Chaque jour, on la voyait en compagnie de jeunes filles de son âge, rassembler les fillettes et leur enseigner la doctrine chrétienne, visiter les pauvres et les malades, instruire les grandes personnes qui venaient, en foule, écouter leurs conférences. Ces pieuses filles s'ingéniaient à rechercher les pécheurs jusque dans leur lieu de travail.
Suivant une pratique très usitée à cette époque, Angèle entreprit plusieurs pèlerinages. Comme elle se rendait un jour à Jérusalem avec un groupe de pèlerins, une mystérieuse cécité se déclara dans la ville de Candie, l'affligeant tout le reste du parcours, pour ne cesser qu'à son retour exactement au même endroit où elle avait perdu l'usage de la vue. Dans cette pénible circonstance, Angèle vit comme un symbole du renoncement qui devait être à la base de tous ses projets. En 1525, le pape Clément VII (Giulio de' Medici, 1523-1534), instruit des vertus et des miracles d’Angèle, lui réserva un accueil des plus bienveillants.
Le souvenir de la merveilleuse vision demeurait toujours au fond de son cœur. Un jour, Angèle réunit douze jeunes filles qui désiraient tendre à la vie parfaite. Elle leur proposa de mener une vie retirée dans leurs demeures et les rassemblaient fréquemment pour les former à la pratique des vertus chrétiennes. En 1533, ce noviciat achevé, Angèle Merici leur révéla son plan, leur démontrant que l'ignorance religieuse était la cause des ravages exercés par le protestantisme et que la fondation d'une société de religieuses d'une forme nouvelle pour l'époque, unissant la vie contemplative à l'instruction des enfants, constituerait un remède efficace à l'état déplorable qui régnait dans l'Église.
Afin de mieux atteindre toutes les âmes dans le besoin, la fondatrice implanta les bases d'un Ordre sans clôture. Ses sœurs parcouraient les prisons et les hôpitaux, recherchaient les pauvres pour les instruire et rompaient généreusement leur pain avec eux. Remontant le cours du mal jusqu'à sa source, Angèle Merici pensait qu'on ne pouvait réformer les mœurs que par la famille, laquelle dépendait surtout de la mère. Elle réalisait que la mauvaise éducation des jeunes filles provenait de la carence de mères chrétiennes. Dans les desseins de Dieu, la Congrégation des Ursulines devait rayonner à travers le monde par l'éducation des jeunes filles.
Le 25 novembre 1535, à Brescia, les premières religieuses du nouvel institut prononcèrent les trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, ajoutant celui de se consacrer exclusivement à l'enseignement. Mère Angèle Merici plaça sa congrégation sous le patronage de sainte Ursule.
Dieu l'avait gratifiée des dons éminents de science infuse et de prophétie. Elle parlait latin sans l'avoir étudié, expliquait les passages les plus difficiles des Livres Saints et traitait les questions théologiques avec une si admirable fermeté et précision, que les plus doctes personnages recouraient volontiers à ses lumières. Ses dernières années furent marquées par de fréquentes extases.
Elle meurt le 27 janvier 1540. Pendant trois nuits, toute la ville de Brescia contempla une lumière extraordinaire au-dessus de la chapelle où reposait son corps qui s'est conservé intact de toute corruption.
Angela Merici a été béatifiée, le 30 avril 1768, par Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769), et canonisée, le 24 mai 1807, par Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) dans la Basilique de saint Pierre.
Sainte Dévote
Vierge et martyre (début du IVe siècle)
Patronne de la Principauté de Monaco
Patronne principale de la Corse
Au tout début du IVe siècle, en Corse (en ce temps-là province romaine), le gouverneur romain Dioclétien ordonne la grande persécution des chrétiens.
Une jeune chrétienne, Dévote, fut arrêtée, emprisonnée et torturée. Elle mourut sans renier sa foi. Après sa mort, le gouverneur de la province ordonna de brûler son corps mais des chrétiens l’enlevèrent et le placèrent sur une barque en partance pour l’Afrique où, pensaient-ils, on lui donnerait une sépulture chrétienne.
Dès les premières heures de la traversée, une tempête se leva. C’est alors que de la bouche de Dévote sortit une colombe qui guida la barque sans encombre jusqu'à Monaco où elle vint s’échouer dans le vallon des Gaumates (emplacement de l’actuelle église Sainte-Dévote). C’était le sixième jour avant les calendes de février, ce qui correspond approximativement à la date du 27 janvier.
Un oratoire marqua l’emplacement de la tombe. Les fidèles, habitants de Monaco ou navigateurs de passage, vinrent s’y recueillir nombreux et les premiers miracles s’accomplirent. Cependant, une nuit, un homme déroba les reliques de la sainte dans l’intention d’en négocier les bienfaits. Le sacrilège tourna court car un groupe de pêcheurs poursuivit le malfaiteur et le rattrapa en quelques coups de rame. La barque du voleur fut ensuite brûlée sur la plage en sacrifice expiatoire.
On raconte aussi qu’au XVIe siècle, au cours d’une guerre contre les Génois et les Pisans, la sainte protégea Monaco : les ennemis assiégeaient la forteresse. Pendant plus de six mois, leurs attaques furent repoussées par les Monégasques à qui Sainte Dévote était apparue, les assurant de la protection divine et de la victoire. Le 15 mars 1507, les Génois abandonnèrent le siège.
Le culte de Sainte Dévote demeure toujours fervent en Principauté de Monaco. Son culte, lié à Monaco et à ses Princes, se retrouve officiellement dans chaque église de la Principauté et sur des monnaies. C'est l'âme protectrice de l'identité monégasque, dont les reliques ont été implorées dans les joies et les peines. A noter que le premier livre écrit en monégasque par le poète monégasque Louis Notari s'appelle “A legenda de Santa Devota” (La légende de Sainte Dévote).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 28 janvier
Saint Thomas d'Aquin
Prêtre dominicain, Docteur de l'Église
Tommaso d’Aquino naît en 1225 dans une noble famille napolitaine.
Élevé à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin, Thomas choisit, cependant, à 19 ans, d'entrer chez les Frères prêcheurs. Ce n'est guère du goût de sa famille, qui le fait enlever et enfermer. L'ordre dominicain est un ordre mendiant, fondé quelques années plus tôt, et il n'avait pas bonne presse dans l'aristocratie.
Au bout d'un an, Thomas peut enfin suivre sa vocation. On l'envoie à Paris pour y suivre les cours de la bouillonnante Université. Il a comme professeur saint Albert le Grand. Pour ce dernier, il faut faire confiance à la raison et à l'intelligence de l'homme pour chercher Dieu. Le philosophe le plus approprié à cette recherche est Aristote. Thomas retient la leçon.
Devenu professeur, il s'attelle à un gigantesque travail pour la mettre en œuvre. Connaissant très bien Aristote et ses commentateurs, mais aussi la Bible et la tradition patristique chrétienne, il élabore une pensée originale, qu'il expose dans de multiples ouvrages, dont le plus connu est la « Summa Theologiae» (Somme Théologique).
Comme professeur, il doit aussi soutenir de véhémentes controverses avec des intellectuels chevronnés. Il voyage aussi à la demande des papes. Mais c'est l'étude qui a toute sa faveur : à la possession de « Paris la grande ville », il dit préférer « le texte correct des homélies de saint Jean Chrysostome sur l'évangile de saint Matthieu ».
Il meurt sur la route qui le conduisait au Concile de Lyon, le 7 mars 1274, dans l'abbaye cistercienne de Fossanova (dans la région du Latium).
On célèbre sa mémoire au jour anniversaire du transfert de son corps au couvent des dominicains de Toulouse, les Jacobins, en 1369.
Saint Joseph Freinademetz
Prêtre de la Société du Verbe Divin
Missionnaire en Chine (1908)
Joseph Freinademetz est né le 15 avril 1852 à Oies, un hameau de 5 maisons dans les Alpes dolomitiques au Nord de l'Italie. Joseph reçut le baptême le jour même de sa naissance. Il hérita de sa famille une foi simple mais tenace et une grande capacité de travail.
Pendant que Joseph étudiait la théologie au Séminaire diocésain de Bressanone, il commença à penser sérieusement aux missions étrangères comme un chemin de vie possible. Ordonné prêtre le 25 Juillet 1875, il fut nommé pour la communauté S. Martino di Badia, une paroisse près de chez lui, où très vite il gagna les cœurs des gens. Cependant, l'appel au service missionnaire ne le quittait pas. Seulement deux ans après son ordination, il entra en contact avec le Père Arnold Janssen, fondateur d'une maison missionnaire, que deviendra bientôt officiellement la Société du Verbe Divin.
En Août 1878, avec la permission de son Évêque, Joseph entre dans la Maison de Mission à Steyl en Hollande. Le 2 mars 1879, il reçoit sa croix missionnaire et part pour la Chine avec le Père Jean Baptiste Anzer, un autre missionnaire du Verbe Divin. Après un voyage de cinq semaines, ils arrivent à Hongkong où ils restent pour deux ans et se préparant pour l'étape suivante. En 1881, ils partent pour leur nouvelle mission au Sud Shantung, une province de 12 millions d'habitants avec seulement 158 Chrétiens.
Les deux années suivantes furent dures, marquées par des voyages longs et ardus, avec les assauts des bandits, et consacrées spécialement au travail difficile de former les premières communautés chrétiennes. Aussi, à peine qu'une communauté a été formée, une instruction de la part de l'Évêque pouvait lui demander de la quitter pour fonder ailleurs une nouvelle.
Très tôt, Joseph comprendra l'importance des laïcs, en particulier des catéchistes, dans la première évangélisation. Il consacra une grande partie de ses forces à leur formation et prépara un manuel catéchétique en langue chinoise. En même temps, avec Anzer qui devint évêque, il investit un grand effort dans la préparation spirituelle et la formation permanente des prêtres chinois et des missionnaires.
Toute sa vie était tellement caractérisée par l'effort de se faire un chinois parmi les chinois, qu'il pouvait écrire à sa famille : « J'aime la Chine et les Chinois. Je ne veux que mourir parmi eux et être enterré au milieu d'eux ».
En 1898, Joseph Freinademetz souffrait de laryngite et il ressentait les premiers symptômes de tuberculose comme conséquence de la surcharge de travail et de beaucoup de privations. Sur l'insistance de l'Évêque et d'autres prêtres, il partit pour quelque temps au Japon pour se reposer, dans l'espoir de retrouver sa santé. Il retourna en Chine quelque peu rétabli, mais pas complètement guéri.
A la fin de 1907, pendant qu'il était Administrateur diocésain pour la sixième fois, il y eut une épidémie de typhus. Joseph, offrant comme bon pasteur sans cesse son assistance, visitait plusieurs communautés jusqu'à en être lui-même infecté.
Il se rendit à Taikia, le siège du diocèse, où il mourut le 28 janvier 1908. Il a été enterré sous la 12e station du Chemin de la Croix et son tombeau deviendra très vite un lieu de pèlerinage pour les chrétiens.
Joseph Freinademetz a su découvrir la grandeur et la beauté de la culture chinoise et aimer profondément le peuple auquel il a été envoyé. Il a consacré sa vie à proclamer l'évangile de l'amour que Dieu a pour tous les peuples, et à incarner cet amour dans la communion des communautés chrétiennes chinoises. Il a appris à ces communautés à s'ouvrir à la solidarité avec tout le peuple chinois. Et il a encouragé beaucoup de chrétiens chinois à devenir missionnaires auprès de leur peuple, comme catéchistes, religieux, religieuses et prêtres. Toute sa vie a été l'expression de ce qu'il avait écrit une fois : « L'amour est le seul langage que tous les peuples comprennent ».
Joseph Freinademetz fut élevé aux honneurs des autels le 9 octobre 1975 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé le 5 octobre 2003 par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Thomas d'Aquin
Prêtre dominicain, Docteur de l'Église
Tommaso d’Aquino naît en 1225 dans une noble famille napolitaine.
Élevé à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin, Thomas choisit, cependant, à 19 ans, d'entrer chez les Frères prêcheurs. Ce n'est guère du goût de sa famille, qui le fait enlever et enfermer. L'ordre dominicain est un ordre mendiant, fondé quelques années plus tôt, et il n'avait pas bonne presse dans l'aristocratie.
Au bout d'un an, Thomas peut enfin suivre sa vocation. On l'envoie à Paris pour y suivre les cours de la bouillonnante Université. Il a comme professeur saint Albert le Grand. Pour ce dernier, il faut faire confiance à la raison et à l'intelligence de l'homme pour chercher Dieu. Le philosophe le plus approprié à cette recherche est Aristote. Thomas retient la leçon.
Devenu professeur, il s'attelle à un gigantesque travail pour la mettre en œuvre. Connaissant très bien Aristote et ses commentateurs, mais aussi la Bible et la tradition patristique chrétienne, il élabore une pensée originale, qu'il expose dans de multiples ouvrages, dont le plus connu est la « Summa Theologiae» (Somme Théologique).
Comme professeur, il doit aussi soutenir de véhémentes controverses avec des intellectuels chevronnés. Il voyage aussi à la demande des papes. Mais c'est l'étude qui a toute sa faveur : à la possession de « Paris la grande ville », il dit préférer « le texte correct des homélies de saint Jean Chrysostome sur l'évangile de saint Matthieu ».
Il meurt sur la route qui le conduisait au Concile de Lyon, le 7 mars 1274, dans l'abbaye cistercienne de Fossanova (dans la région du Latium).
On célèbre sa mémoire au jour anniversaire du transfert de son corps au couvent des dominicains de Toulouse, les Jacobins, en 1369.
Saint Joseph Freinademetz
Prêtre de la Société du Verbe Divin
Missionnaire en Chine (1908)
Joseph Freinademetz est né le 15 avril 1852 à Oies, un hameau de 5 maisons dans les Alpes dolomitiques au Nord de l'Italie. Joseph reçut le baptême le jour même de sa naissance. Il hérita de sa famille une foi simple mais tenace et une grande capacité de travail.
Pendant que Joseph étudiait la théologie au Séminaire diocésain de Bressanone, il commença à penser sérieusement aux missions étrangères comme un chemin de vie possible. Ordonné prêtre le 25 Juillet 1875, il fut nommé pour la communauté S. Martino di Badia, une paroisse près de chez lui, où très vite il gagna les cœurs des gens. Cependant, l'appel au service missionnaire ne le quittait pas. Seulement deux ans après son ordination, il entra en contact avec le Père Arnold Janssen, fondateur d'une maison missionnaire, que deviendra bientôt officiellement la Société du Verbe Divin.
En Août 1878, avec la permission de son Évêque, Joseph entre dans la Maison de Mission à Steyl en Hollande. Le 2 mars 1879, il reçoit sa croix missionnaire et part pour la Chine avec le Père Jean Baptiste Anzer, un autre missionnaire du Verbe Divin. Après un voyage de cinq semaines, ils arrivent à Hongkong où ils restent pour deux ans et se préparant pour l'étape suivante. En 1881, ils partent pour leur nouvelle mission au Sud Shantung, une province de 12 millions d'habitants avec seulement 158 Chrétiens.
Les deux années suivantes furent dures, marquées par des voyages longs et ardus, avec les assauts des bandits, et consacrées spécialement au travail difficile de former les premières communautés chrétiennes. Aussi, à peine qu'une communauté a été formée, une instruction de la part de l'Évêque pouvait lui demander de la quitter pour fonder ailleurs une nouvelle.
Très tôt, Joseph comprendra l'importance des laïcs, en particulier des catéchistes, dans la première évangélisation. Il consacra une grande partie de ses forces à leur formation et prépara un manuel catéchétique en langue chinoise. En même temps, avec Anzer qui devint évêque, il investit un grand effort dans la préparation spirituelle et la formation permanente des prêtres chinois et des missionnaires.
Toute sa vie était tellement caractérisée par l'effort de se faire un chinois parmi les chinois, qu'il pouvait écrire à sa famille : « J'aime la Chine et les Chinois. Je ne veux que mourir parmi eux et être enterré au milieu d'eux ».
En 1898, Joseph Freinademetz souffrait de laryngite et il ressentait les premiers symptômes de tuberculose comme conséquence de la surcharge de travail et de beaucoup de privations. Sur l'insistance de l'Évêque et d'autres prêtres, il partit pour quelque temps au Japon pour se reposer, dans l'espoir de retrouver sa santé. Il retourna en Chine quelque peu rétabli, mais pas complètement guéri.
A la fin de 1907, pendant qu'il était Administrateur diocésain pour la sixième fois, il y eut une épidémie de typhus. Joseph, offrant comme bon pasteur sans cesse son assistance, visitait plusieurs communautés jusqu'à en être lui-même infecté.
Il se rendit à Taikia, le siège du diocèse, où il mourut le 28 janvier 1908. Il a été enterré sous la 12e station du Chemin de la Croix et son tombeau deviendra très vite un lieu de pèlerinage pour les chrétiens.
Joseph Freinademetz a su découvrir la grandeur et la beauté de la culture chinoise et aimer profondément le peuple auquel il a été envoyé. Il a consacré sa vie à proclamer l'évangile de l'amour que Dieu a pour tous les peuples, et à incarner cet amour dans la communion des communautés chrétiennes chinoises. Il a appris à ces communautés à s'ouvrir à la solidarité avec tout le peuple chinois. Et il a encouragé beaucoup de chrétiens chinois à devenir missionnaires auprès de leur peuple, comme catéchistes, religieux, religieuses et prêtres. Toute sa vie a été l'expression de ce qu'il avait écrit une fois : « L'amour est le seul langage que tous les peuples comprennent ».
Joseph Freinademetz fut élevé aux honneurs des autels le 9 octobre 1975 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé le 5 octobre 2003 par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 29 janvier
Beata Bolesława Maria Lament (1862-1946)
Vierge et fondatrice : “Sœurs missionnaires de la Sainte-Famille”
Bolesława Maria Lament naît à Łowiczu (Pologne) le 3 juillet 1862, première de huit enfants. Son père était Marcina Lament, sa mère Łucji Cyganowska.
Encore petite, elle eut la douleur d'assister à la mort de deux petites sœurs, Elena et Léocodia, ainsi que du petit frère Martin. Après avoir fréquenté l'école primaire et le collège, elle alla à Varsovie dans une école d'arts et métiers, où elle obtint le diplôme de tailleur. De retour à Łowiczu elle ouvrit un atelier de couture avec sa sœur Stanisława.Pendant tout ce temps, elle vivait une vie intérieure intense, profondément marquée de spiritualité.
En 1884, elle décida d'entrer dans la Congrégation de la Famille de Marie, qui était en train de s'organiser à Varsovie, clandestinement à cause des persécutions tsaristes. C'était une sœur pleine de zèle ; elle se distinguait particulièrement dans la prière, le recueillement, le sérieux et la fidélité avec laquelle elle remplissait toutes ses tâches. Après le noviciat et les vœux simples, elle travailla comme maîtresse de couture, enseignante et éducatrice en différentes maisons de la Congrégation, disséminées dans l'empire russe.
Mais après neuf années, juste avant de prononcer les vœux solennels, elle eut une crise profonde : elle n'avait plus la certitude de sa vocation dans cette Congrégation, au point qu'elle la quitta pour rentrer chez elle à Łowiczu, dans l'intention de rejoindre un monastère cloîtré, dès que possible ; mais sur le conseil de son confesseur, elle choisit plutôt les œuvres d'assistance auprès des sans-logis, activité qu'elle poursuivit à Varsovie, quand sa famille s'y transféra ; là, pour vivre, elle ouvrit avec sa petite sœur Maria un atelier de couture.
En 1894, une énième épidémie de choléra lui enleva son père, en lui ajoutant de nouvelles charges et responsabilités familiales ; elle prit chez elle sa mère et son frère Stephan, de treize ans, qui fréquentait le collège à Varsovie et désirait être prêtre. Mais en 1900, le jeune Stephan mourait à son tour ; devant son cercueil, Bolesława promit de revenir à la vie religieuse.
En octobre 1905, avec Leocidia Gorczynska et Łucji Czechowska, avec l'aide du père jésuite Félix Wierciński,Bolesława donna naissance à la Congrégation appelée "Société de la Sainte Famille", qui ensuite prit le nom de "Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille", dont la première supérieure fut Bolesława.
A l'automne de 1907, en compagnie des six sœurs de la communauté d'alors, Bolesława se déplaça à Saint-Pétersbourg, où elle déploya une large activité d'instruction et d'éducation, dédiée surtout aux jeunes, et dès 1913 elle pouvait étendre cette activité en Finlande, en ouvrant à Wyborg un collège pour jeunes filles.
Il y eut ensuite d'autres maisons dans l'archidiocèse de Vilnius et le diocèse de Pinsk ; en 1935, il y avait jusqu'à 33 maisons un peu partout en Pologne, et même une à Rome.
En 1935, mère Bolesława Maria Lament décida de renoncer à la charge de Supérieure Générale pour de graves motifs de santé et, en accord avec la nouvelle Supérieure, elle se retira à Białystok; là, malgré son âge et sa pénible maladie, elle s'employa à ouvrir des écoles, des asiles, un hospice pour dames seules et une cantine pour les chômeurs.
En 1941, ce fut la paralysie complète : sa vie devint plus ascétique encore, tandis qu'elle communiquait de précieux conseils aux consœurs.
Elle mourut saintement à Białystok le 29 janvier 1946 à 84 ans ; sa dépouille fut transférée au couvent de Ratow, et ensevelie dans la crypte de l'église Saint-Antoine.
Le Congrégation des Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille se répandit largement en Pologne, en Russie, en Zambie, en Lybie, aux Etats-Unis, à Rome.
Bolesława Maria Lament a été proclamé Bienheureuse le 05 juin 1991, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), durant son voyage apostolique en Pologne.
Saint Aphraate le Sage persan, anachorète (378)
Martyrologe Romain : Près d’Antioche en Syrie, vers 378, saint Aphraate, anachorète. Persan de naissance et d’éducation, et suivant les traces des mages à Bethléem, il se convertit au Seigneur. Puis, gagnant Éphèse, il se retira dans une petite maison en dehors de la ville ; enfin à Antioche, par sa prédication et ses écrits, il défendit la foi catholique contre les ariens.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Dans notre parcours dans le monde des Pères de l'Eglise, je voudrais aujourd'hui vous guider dans une partie peu connue de cet univers de la foi, c'est-à-dire dans les territoires où fleurirent les Eglises de langue sémitique, qui n'étaient pas encore influencées par le pensée grecque. Ces Eglises, durant le IV siècle, se développent au proche Orient, de la Terre Sainte au Liban et à la Mésopotamie. Au cours de ce siècle, qui est une période de formation au niveau ecclésial et littéraire, ces communautés voient l'affirmation du phénomène ascétique et monastique avec des caractéristiques autochtones, qui ne subissent pas l'influence du monachisme égyptien. Les communautés syriaques du IV siècle représentent donc le monde sémite, dont la Bible elle-même est née, et elles sont l'expression d'un christianisme dont la formulation théologique n'est pas encore entrée en contact avec des courants culturels différents, mais qui vit sa propre forme de pensée. Ce sont des Eglises où l'ascétisme sous diverses formes érémitiques (ermites dans le désert, dans les grottes, reclus, stylites), et le monachisme sous des formes de vie communautaire, exercent un rôle d'importance vitale dans le développement de la pensée théologique et spirituelle.
Je voudrais présenter ce monde à travers la grande figure d'Aphraate, également connu sous le nom de "Sage", un des personnages les plus importants, et dans le même temps les plus énigmatiques, du christianisme syriaque du IV siècle. Originaire de la région de Ninive-Mossoul, aujourd'hui en Irak, il vécut dans la première moitié du IV siècle. Nous ne possédons que peu d'informations sur sa vie; il entretint cependant des rapports étroits avec les milieux ascétiques et monastiques de l'Eglise syriaque, dont il nous a transmis des informations dans son œuvre et auxquels il consacre une partie de sa réflexion. Selon certaines sources, il fut même responsable d'un monastère et, pour finir, il fut également consacré Evêque. Il écrivit 23 discours, connus sous le nom d'Expositions ou Démonstrations, dans lesquels il traite de divers thèmes de vie chrétienne, comme la foi, l'amour, le jeûne, l'humilité, la prière, la vie ascétique elle-même, et également le rapport entre judaïsme et christianisme, entre Ancien et Nouveau Testament. Il écrit dans un style simple, en employant des phrases brèves et en utilisant des parallélismes parfois contrastants; il réussit toutefois à formuler un discours cohérent avec un développement bien articulé des divers thèmes qu'il traite.
Aphraate était originaire d'une communauté ecclésiale qui se trouvait à la frontière entre le judaïsme et le christianisme. C'était une communauté profondément liée à l'Eglise-mère de Jérusalem, et ses Evêques étaient traditionnellement choisis parmi ceux qu'on appelle "les proches" de Jacques, le "frère du Seigneur" (cf. Mc 6, 3): il s'agissait en fait de personnes liées par le sang et par la foi à l'Eglise hyérosolimitaine. La langue d'Aphraate est la langue syriaque, une langue donc sémitique comme l'hébreu de l'Ancien Testament et comme l'araraméen parlé par Jésus lui-même. La communauté ecclésiale dans laquelle se déroule la vie d'Aphraate était une communauté qui cherchait à rester fidèle à la tradition judéo-chrétienne, dont elle se sentait la fille. Celle-ci conservait donc un lien étroit avec le monde juif et avec ses Livres sacrés. Aphraate se définit de manière significative "disciple de l'Ecriture Sainte" de l'Ancien et du Nouveau Testament (Démonstrations 22, 26), qu'il considère comme son unique source d'inspiration, ayant recours à celle-ci d'une manière si fréquente qu'il en fait le centre de sa réflexion.
Aphraate développe plusieurs arguments dans ses Démonstrations. Fidèle à la tradition syriaque, il présente souvent le salut accompli par le Christ comme une guérison et, donc, le Christ lui-même comme un médecin. En revanche, le péché est vu comme une blessure, que seule la pénitence peut guérir: "Un homme qui a été blessé lors d'une bataille, dit Aphraate, n'a pas honte de se remettre entre les mains d'un sage médecin...; de la même façon, celui qui a été blessé par Satan ne doit pas avoir honte de reconnaître sa faute et de s'éloigner d'elle, en demandant le remède de la pénitence" (Démonstrations 7, 3). Un autre aspect important de l'œuvre d'Aphraate est son enseignement sur la prière, et en particulier sur le Christ comme maître de prière. Le chrétien prie en suivant l'enseignement de Jésus et son exemple d'orant: "Notre Sauveur nous a enseigné à prier ainsi, en disant: "Prie dans le secret Celui qui est caché, mais qui voit tout"; et encore: "Entre dans ta chambre et prie ton Père dans le secret, et le Père qui voit dans le secret te récompensera" (Mt 6, 6)... Ce que notre Sauveur veut montrer, c'est que Dieu connaît les désirs et les pensées du coeur" (Démonstrations 4, 10).
Pour Aphraate, la vie chrétienne est centrée sur l'imitation du Christ, sur le fait de prendre son joug et de le suivre sur la voie de l'Evangile. Une des vertus qui s'adapte le mieux au disciple du Christ est l'humilité. Celle-ci n'est pas un aspect secondaire dans la vie spirituelle du chrétien: la nature de l'homme est humble, et c'est Dieu qui l'exalte pour sa sa propre gloire. L'humilité, observe Aphraate, n'est pas une valeur négative: "Si la racine de l'homme est plantée dans la terre, ses fruits croissent devant le Seigneur de la grandeur" (Démonstrations 9, 14). En restant humble, même au sein de la réalité terrestre dans laquelle il vit, le chrétien peut entrer en relation avec le Seigneur: "L'humble est humble, mais son coeur s'élève à des hauteurs éminentes. Les yeux de son visage observent la terre et les yeux de l'esprit, les hauteurs éminentes" (Démonstrations 9, 2).
La vision qu'Aphraate a de l'homme et de sa réalité corporelle est très positive: le corps de l'homme, à l'exemple du Christ humble, est appelé à la beauté, à la joie, à la lumière: "Dieu s'approche de l'homme qu'il aime, et il est juste d'aimer l'humilité et de rester dans la condition d'humilité. Les humbles sont simples, patients aimés, intègres, droits, experts dans le bien, prudents, sereins, sages, calmes, pacifiques, miséricordieux, prêts à se convertir, bienveillants, profonds, pondérés, beaux et désirables" (Démonstrations 9, 14). Chez Aphraate, la vie chrétienne est souvent présentée dans une claire dimension ascétique et spirituelle: la foi en est la base, le fondement; elle fait de l'homme un temple où le Christ lui-même demeure. La foi rend donc possible une charité sincère, qui s'exprime dans l'amour envers Dieu et envers le prochain. Un autre aspect important chez Aphraate est le jeûne, qu'il entend au sens large. Il parle du jeûne de la nourriture comme d'une pratique nécessaire pour être charitable et vierge, du jeûne constitué par la continence en vue de la sainteté, du jeûne des paroles vaines ou détestables, du jeûne de la colère, du jeûne de la propriété des biens en vue du ministère, du jeûne du sommeil pour s'appliquer à la prière.
Chers frères et soeurs, revenons encore - pour conclure - à l'enseignement d'Aphraate sur la prière. Selon cet antique "Sage", la prière se réalise lorsque le Christ demeure dans le coeur du chrétien, et il l'invite à un engagement cohérent de charité envers son prochain. Il écrit en effet:
"Apporte le réconfort aux accablés, visite les malades,
sois plein de sollicitude envers les pauvres: telle est la prière.
La prière est bonne,
et ses oeuvres sont belles.
La prière est acceptée lorsqu'elle apporte le réconfort au prochain.
La prière est écoutée
lorsque dans celle-ci se trouve également le pardon des offenses.
La prière est forte
lorsqu'elle est remplie de la force de Dieu" (Démonstrations 4, 14-16).
Avec ces paroles, Aphraate nous invite à une prière qui devient vie chrétienne, vie réalisée, vie pénétrée par la foi, par l'ouverture à Dieu et, ainsi, par l'amour pour le prochain.
Beata Bolesława Maria Lament (1862-1946)
Vierge et fondatrice : “Sœurs missionnaires de la Sainte-Famille”
Bolesława Maria Lament naît à Łowiczu (Pologne) le 3 juillet 1862, première de huit enfants. Son père était Marcina Lament, sa mère Łucji Cyganowska.
Encore petite, elle eut la douleur d'assister à la mort de deux petites sœurs, Elena et Léocodia, ainsi que du petit frère Martin. Après avoir fréquenté l'école primaire et le collège, elle alla à Varsovie dans une école d'arts et métiers, où elle obtint le diplôme de tailleur. De retour à Łowiczu elle ouvrit un atelier de couture avec sa sœur Stanisława.Pendant tout ce temps, elle vivait une vie intérieure intense, profondément marquée de spiritualité.
En 1884, elle décida d'entrer dans la Congrégation de la Famille de Marie, qui était en train de s'organiser à Varsovie, clandestinement à cause des persécutions tsaristes. C'était une sœur pleine de zèle ; elle se distinguait particulièrement dans la prière, le recueillement, le sérieux et la fidélité avec laquelle elle remplissait toutes ses tâches. Après le noviciat et les vœux simples, elle travailla comme maîtresse de couture, enseignante et éducatrice en différentes maisons de la Congrégation, disséminées dans l'empire russe.
Mais après neuf années, juste avant de prononcer les vœux solennels, elle eut une crise profonde : elle n'avait plus la certitude de sa vocation dans cette Congrégation, au point qu'elle la quitta pour rentrer chez elle à Łowiczu, dans l'intention de rejoindre un monastère cloîtré, dès que possible ; mais sur le conseil de son confesseur, elle choisit plutôt les œuvres d'assistance auprès des sans-logis, activité qu'elle poursuivit à Varsovie, quand sa famille s'y transféra ; là, pour vivre, elle ouvrit avec sa petite sœur Maria un atelier de couture.
En 1894, une énième épidémie de choléra lui enleva son père, en lui ajoutant de nouvelles charges et responsabilités familiales ; elle prit chez elle sa mère et son frère Stephan, de treize ans, qui fréquentait le collège à Varsovie et désirait être prêtre. Mais en 1900, le jeune Stephan mourait à son tour ; devant son cercueil, Bolesława promit de revenir à la vie religieuse.
En octobre 1905, avec Leocidia Gorczynska et Łucji Czechowska, avec l'aide du père jésuite Félix Wierciński,Bolesława donna naissance à la Congrégation appelée "Société de la Sainte Famille", qui ensuite prit le nom de "Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille", dont la première supérieure fut Bolesława.
A l'automne de 1907, en compagnie des six sœurs de la communauté d'alors, Bolesława se déplaça à Saint-Pétersbourg, où elle déploya une large activité d'instruction et d'éducation, dédiée surtout aux jeunes, et dès 1913 elle pouvait étendre cette activité en Finlande, en ouvrant à Wyborg un collège pour jeunes filles.
Il y eut ensuite d'autres maisons dans l'archidiocèse de Vilnius et le diocèse de Pinsk ; en 1935, il y avait jusqu'à 33 maisons un peu partout en Pologne, et même une à Rome.
En 1935, mère Bolesława Maria Lament décida de renoncer à la charge de Supérieure Générale pour de graves motifs de santé et, en accord avec la nouvelle Supérieure, elle se retira à Białystok; là, malgré son âge et sa pénible maladie, elle s'employa à ouvrir des écoles, des asiles, un hospice pour dames seules et une cantine pour les chômeurs.
En 1941, ce fut la paralysie complète : sa vie devint plus ascétique encore, tandis qu'elle communiquait de précieux conseils aux consœurs.
Elle mourut saintement à Białystok le 29 janvier 1946 à 84 ans ; sa dépouille fut transférée au couvent de Ratow, et ensevelie dans la crypte de l'église Saint-Antoine.
Le Congrégation des Sœurs Missionnaires de la Sainte Famille se répandit largement en Pologne, en Russie, en Zambie, en Lybie, aux Etats-Unis, à Rome.
Bolesława Maria Lament a été proclamé Bienheureuse le 05 juin 1991, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), durant son voyage apostolique en Pologne.
Saint Aphraate le Sage persan, anachorète (378)
Martyrologe Romain : Près d’Antioche en Syrie, vers 378, saint Aphraate, anachorète. Persan de naissance et d’éducation, et suivant les traces des mages à Bethléem, il se convertit au Seigneur. Puis, gagnant Éphèse, il se retira dans une petite maison en dehors de la ville ; enfin à Antioche, par sa prédication et ses écrits, il défendit la foi catholique contre les ariens.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Dans notre parcours dans le monde des Pères de l'Eglise, je voudrais aujourd'hui vous guider dans une partie peu connue de cet univers de la foi, c'est-à-dire dans les territoires où fleurirent les Eglises de langue sémitique, qui n'étaient pas encore influencées par le pensée grecque. Ces Eglises, durant le IV siècle, se développent au proche Orient, de la Terre Sainte au Liban et à la Mésopotamie. Au cours de ce siècle, qui est une période de formation au niveau ecclésial et littéraire, ces communautés voient l'affirmation du phénomène ascétique et monastique avec des caractéristiques autochtones, qui ne subissent pas l'influence du monachisme égyptien. Les communautés syriaques du IV siècle représentent donc le monde sémite, dont la Bible elle-même est née, et elles sont l'expression d'un christianisme dont la formulation théologique n'est pas encore entrée en contact avec des courants culturels différents, mais qui vit sa propre forme de pensée. Ce sont des Eglises où l'ascétisme sous diverses formes érémitiques (ermites dans le désert, dans les grottes, reclus, stylites), et le monachisme sous des formes de vie communautaire, exercent un rôle d'importance vitale dans le développement de la pensée théologique et spirituelle.
Je voudrais présenter ce monde à travers la grande figure d'Aphraate, également connu sous le nom de "Sage", un des personnages les plus importants, et dans le même temps les plus énigmatiques, du christianisme syriaque du IV siècle. Originaire de la région de Ninive-Mossoul, aujourd'hui en Irak, il vécut dans la première moitié du IV siècle. Nous ne possédons que peu d'informations sur sa vie; il entretint cependant des rapports étroits avec les milieux ascétiques et monastiques de l'Eglise syriaque, dont il nous a transmis des informations dans son œuvre et auxquels il consacre une partie de sa réflexion. Selon certaines sources, il fut même responsable d'un monastère et, pour finir, il fut également consacré Evêque. Il écrivit 23 discours, connus sous le nom d'Expositions ou Démonstrations, dans lesquels il traite de divers thèmes de vie chrétienne, comme la foi, l'amour, le jeûne, l'humilité, la prière, la vie ascétique elle-même, et également le rapport entre judaïsme et christianisme, entre Ancien et Nouveau Testament. Il écrit dans un style simple, en employant des phrases brèves et en utilisant des parallélismes parfois contrastants; il réussit toutefois à formuler un discours cohérent avec un développement bien articulé des divers thèmes qu'il traite.
Aphraate était originaire d'une communauté ecclésiale qui se trouvait à la frontière entre le judaïsme et le christianisme. C'était une communauté profondément liée à l'Eglise-mère de Jérusalem, et ses Evêques étaient traditionnellement choisis parmi ceux qu'on appelle "les proches" de Jacques, le "frère du Seigneur" (cf. Mc 6, 3): il s'agissait en fait de personnes liées par le sang et par la foi à l'Eglise hyérosolimitaine. La langue d'Aphraate est la langue syriaque, une langue donc sémitique comme l'hébreu de l'Ancien Testament et comme l'araraméen parlé par Jésus lui-même. La communauté ecclésiale dans laquelle se déroule la vie d'Aphraate était une communauté qui cherchait à rester fidèle à la tradition judéo-chrétienne, dont elle se sentait la fille. Celle-ci conservait donc un lien étroit avec le monde juif et avec ses Livres sacrés. Aphraate se définit de manière significative "disciple de l'Ecriture Sainte" de l'Ancien et du Nouveau Testament (Démonstrations 22, 26), qu'il considère comme son unique source d'inspiration, ayant recours à celle-ci d'une manière si fréquente qu'il en fait le centre de sa réflexion.
Aphraate développe plusieurs arguments dans ses Démonstrations. Fidèle à la tradition syriaque, il présente souvent le salut accompli par le Christ comme une guérison et, donc, le Christ lui-même comme un médecin. En revanche, le péché est vu comme une blessure, que seule la pénitence peut guérir: "Un homme qui a été blessé lors d'une bataille, dit Aphraate, n'a pas honte de se remettre entre les mains d'un sage médecin...; de la même façon, celui qui a été blessé par Satan ne doit pas avoir honte de reconnaître sa faute et de s'éloigner d'elle, en demandant le remède de la pénitence" (Démonstrations 7, 3). Un autre aspect important de l'œuvre d'Aphraate est son enseignement sur la prière, et en particulier sur le Christ comme maître de prière. Le chrétien prie en suivant l'enseignement de Jésus et son exemple d'orant: "Notre Sauveur nous a enseigné à prier ainsi, en disant: "Prie dans le secret Celui qui est caché, mais qui voit tout"; et encore: "Entre dans ta chambre et prie ton Père dans le secret, et le Père qui voit dans le secret te récompensera" (Mt 6, 6)... Ce que notre Sauveur veut montrer, c'est que Dieu connaît les désirs et les pensées du coeur" (Démonstrations 4, 10).
Pour Aphraate, la vie chrétienne est centrée sur l'imitation du Christ, sur le fait de prendre son joug et de le suivre sur la voie de l'Evangile. Une des vertus qui s'adapte le mieux au disciple du Christ est l'humilité. Celle-ci n'est pas un aspect secondaire dans la vie spirituelle du chrétien: la nature de l'homme est humble, et c'est Dieu qui l'exalte pour sa sa propre gloire. L'humilité, observe Aphraate, n'est pas une valeur négative: "Si la racine de l'homme est plantée dans la terre, ses fruits croissent devant le Seigneur de la grandeur" (Démonstrations 9, 14). En restant humble, même au sein de la réalité terrestre dans laquelle il vit, le chrétien peut entrer en relation avec le Seigneur: "L'humble est humble, mais son coeur s'élève à des hauteurs éminentes. Les yeux de son visage observent la terre et les yeux de l'esprit, les hauteurs éminentes" (Démonstrations 9, 2).
La vision qu'Aphraate a de l'homme et de sa réalité corporelle est très positive: le corps de l'homme, à l'exemple du Christ humble, est appelé à la beauté, à la joie, à la lumière: "Dieu s'approche de l'homme qu'il aime, et il est juste d'aimer l'humilité et de rester dans la condition d'humilité. Les humbles sont simples, patients aimés, intègres, droits, experts dans le bien, prudents, sereins, sages, calmes, pacifiques, miséricordieux, prêts à se convertir, bienveillants, profonds, pondérés, beaux et désirables" (Démonstrations 9, 14). Chez Aphraate, la vie chrétienne est souvent présentée dans une claire dimension ascétique et spirituelle: la foi en est la base, le fondement; elle fait de l'homme un temple où le Christ lui-même demeure. La foi rend donc possible une charité sincère, qui s'exprime dans l'amour envers Dieu et envers le prochain. Un autre aspect important chez Aphraate est le jeûne, qu'il entend au sens large. Il parle du jeûne de la nourriture comme d'une pratique nécessaire pour être charitable et vierge, du jeûne constitué par la continence en vue de la sainteté, du jeûne des paroles vaines ou détestables, du jeûne de la colère, du jeûne de la propriété des biens en vue du ministère, du jeûne du sommeil pour s'appliquer à la prière.
Chers frères et soeurs, revenons encore - pour conclure - à l'enseignement d'Aphraate sur la prière. Selon cet antique "Sage", la prière se réalise lorsque le Christ demeure dans le coeur du chrétien, et il l'invite à un engagement cohérent de charité envers son prochain. Il écrit en effet:
"Apporte le réconfort aux accablés, visite les malades,
sois plein de sollicitude envers les pauvres: telle est la prière.
La prière est bonne,
et ses oeuvres sont belles.
La prière est acceptée lorsqu'elle apporte le réconfort au prochain.
La prière est écoutée
lorsque dans celle-ci se trouve également le pardon des offenses.
La prière est forte
lorsqu'elle est remplie de la force de Dieu" (Démonstrations 4, 14-16).
Avec ces paroles, Aphraate nous invite à une prière qui devient vie chrétienne, vie réalisée, vie pénétrée par la foi, par l'ouverture à Dieu et, ainsi, par l'amour pour le prochain.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 1er février
Bienheureux Benedict Daswa (1946-1990)
Catéchiste et martyr en Afrique du Sud
Premier martyr sud-africain reconnu par l’Église
Benedict (à la naissance Bakali) Daswa naît le 16 juin 1946 dans le village de Mbahe au sein d’une famille non chrétienne ; il était l’aîné de cinq enfants. Il a été élevé dans la religion traditionnelle, au sein de son clan de la tribu Bakali Lemba.
C’est au lycée que Benedict a reçu une instruction dans la foi catholique, par son catéchiste, le P. Benoît Risimati : c’est pour lui rendre hommage qu’il a choisi Benoît comme prénom de baptême et qu’il a faite sienne la devise de saint Benoît, « Prie et travaille ».
Il a été baptisé le 21 avril 1963 par le Père Augustin O’Brien m.s.c., qui lui a donné la première communion. Trois mois plus tard, il était confirmé par l’évêque bénédictin de Pietersburg, Mgr Van Hoeck.
Il est ensuite devenu instituteur et directeur de l’école primaire de Nweli. Benedict invitait les élèves qui ne pouvaient pas payer les frais de scolarité à travailler dans son jardin. Il rendait visite aux familles des absents pour offrir son aide ; il travaillait au potager et il plantait des arbres.
Il a été le premier de son village à construire une maison en briques avec ses économies et grâce à la vente des fruits et des légumes du potager et du verger. Grâce à des prévisions budgétaires prudentes, il pu acheter une voiture, un poste de télévision et il avait le téléphone.
Son succès attira des jalousies: il fut même accusé de faire usage de zombies, des soi-disant cadavres ramenés à la vie par la sorcellerie.
En 1980, Benedict épousa une luthérienne, Shadi Eveline Monyai, qui a ensuite été reçue dans l’Église catholique. Ils eurent huit enfants, le dernier naquit quatre mois après sa mort.
Il lui est tout naturel d’aider sa femme dans l’éducation des enfants et dans les tâches ménagères, et il encourageait les autres pères de famille à en faire autant: « Vous devriez aider votre femme dans les tâches ménagères ». Il enseignait à ses enfants à participer aussi aux tâches de la maison, à être assidus à l’école et au travail du jardin.
Mais surtout, sa famille était une école de prière. Tous les soirs, ils lisaient la bible ensemble et ils participaient aux assemblées dominicales.
Il avait aussi institué ce qu’il appelait le « jour des Daswa », le jour de la fête de Noël: la famille et tous leurs proches parents passaient cette journée ensemble. Les enfants recevaient comme cadeau de Noël du matériel scolaire.
Le chef du village l’avait choisi comme secrétaire et conseiller. Son honnêteté, son intégrité, sa sincérité et son humilité le faisaient respecter.
Catéchiste et membre du Conseil pastoral de la paroisse, il aida à la création de la communauté ecclésiale, en particulier en préparant les candidats au baptême.
Il dirigeait l’office dominical, quand le prêtre ou un agent pastoral n’était pas disponible. Il aida dans la construction, à Nweli, de la première église catholique de la région ; il était très impliqué dans la pastorale des jeunes: il les voulait occupés et disciplinés, et il créa pour eux des clubs de football.
Lors d’une sécheresse survenue dans la région de Venda, dans les années quatre-vingt, il réussit à obtenir des fournitures et des vivres pour les enfants de l’école.
On le respectait aussi en tant qu’homme de prière et pour sa compassion et sa générosité pour les malades, les pauvres et les prisonniers qu’il visitait.
Le 25 janvier 1990, au cours d’un violent orage, la foudre tomba plusieurs fois sur les cases rondes, les ‘rondavels’ couvertes de chaume la population locale pensa que ces phénomènes étaient dus à des actes de sorcellerie. Le conseil des anciens décida donc de consulter un guérisseur et demanda pour cela aux habitants une contribution individuelle de pour lui payer ses émoluments. Benedict répondit que les éclairs étaient des phénomènes naturels et que sa foi catholique lui interdisait d’offrir sa contribution afin de payer un sorcier, suscitant ainsi la colère de nombreux habitants.
Dans l’après-midi du 2 février 1990, alors qu’il travaillait dans son verger, sa belle sœur l’appelle de toute urgence, lui demandant d’emmener son enfant très malade chez le médecin, à Makwarela (Sibasa).
Il lui dit: « Avant de partir, prions ». Sur la route du retour à Mbahe, il s’arrêta pour emmener aussi un habitant d’un village voisin. Celui-ci portait un sac de farine de maïs et il ne voulait pas prendre les transports publics en raison des troubles dans la région.
Mais la route se trouva bloquée à un certain endroit par des troncs d’arbres. Lorsqu’il descendit pour dégager la route, une foule de jeunes garçons et d’hommes dissimulés derrière les buissons se ruèrent sur lui, lui jetant de grosses pierres. Blessé et saignant abondamment, il traversa le terrain de football, espérant trouver de l’aide auprès d’un “Shebeen”, un débit illégal de boissons alcoolisées.
Il finit par trouver refuge dans la cuisine d’une ‘rondavel’ mais sort quand ses poursuivants menacent de tuer l'habitante. Il meurt assassiné à coups de couteau et de ‘knobkerrie’ (type de bâton africain principalement utilisé dans l'Est et le Sud de l'Afrique) disant : « Dieu, je remets mon esprit entre tes mains ».
Lors de ses funérailles, le 10 février 1990, les prêtres portaient des vêtements liturgiques rouges, sûrs que Benedict était mort pour sa foi dans le Christ, du fait de son refus héroïque de la sorcellerie.
Benedict Daswa a été beatifié le 13 septembre 2015, au sanctuaire de Tshitanini, dans la province du Limpopo, par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, qui représentait le Pape François.
Sa commémoration a été fixée au premier février.
Bx Louis (Luigi) Variara (1875-1923)
Prêtre et fondateur de la Congrégation des « Filles des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie »
Commémoré le 1er février (dies natalis) dans le Martyrologe Romain et le 15 janvier par la Famille Salésienne.
Luigi Variara naît le 15 janvier 1875 à Viarigi (Asti), en Italie. La rencontre avec don Bosco, à l'âge de 11 ans, marqua sa vocation.
Il entra au noviciat salésien le 17 août 1891 et prononça ses vœux perpétuels le 2 octobre 1892. Il suivit des études de philosophie à Valsalice, où il fit la connaissance de don Andrea Beltrami et de don Unia, un célèbre missionnaire qui l'envoya auprès des lépreux.
Il arriva à Agua de Dios le 6 août 1894 pour commencer sa mission.
Le 24 avril 1898, il fut ordonné prêtre et se révéla très vite un excellent directeur spirituel. Parmi ses fidèles figuraient également les membres de l'Association des Filles de Marie, un groupe d'environ 200 jeunes filles, dont de nombreuses lépreuses, qui voulaient se consacrer au Seigneur. Mais aucune Congrégation n'acceptant de lépreuses, il eut l'idée de fonder la Congrégation des « Filles des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie », inaugurée le 7 mai 1905. Cette mission compte aujourd'hui 404 membres et est présente dans 10 nations.
Au cours des dix années de son apostolat à Agua de Dios, il accomplit un apostolat intense et fonda le 7 mai 1905 la Maison « Don Michele Unia ».
Toujours en 1905, cependant, il fut contraint d'abandonner Agua de Dios et fut transféré dans diverses villes avant d'être envoyé, en 1921, à Tàriba, au Venezuela.
Son état de santé s'étant détérioré, il fut transporté à Cùcuta, en Colombie; c'est là qu'il meurt le 1er février 1923.
En 1932, sa dépouille fut transférée dans la chapelle de ses Filles à Agua de Dios.
Luigi Variara fut déclaré vénérable le 2 avril 1993 et béatifié, le 14 avril 2002, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005)
La Congrégation des Sœurs Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, compte aujourd'hui 600 religieuses.
Bienheureux Benedict Daswa (1946-1990)
Catéchiste et martyr en Afrique du Sud
Premier martyr sud-africain reconnu par l’Église
Benedict (à la naissance Bakali) Daswa naît le 16 juin 1946 dans le village de Mbahe au sein d’une famille non chrétienne ; il était l’aîné de cinq enfants. Il a été élevé dans la religion traditionnelle, au sein de son clan de la tribu Bakali Lemba.
C’est au lycée que Benedict a reçu une instruction dans la foi catholique, par son catéchiste, le P. Benoît Risimati : c’est pour lui rendre hommage qu’il a choisi Benoît comme prénom de baptême et qu’il a faite sienne la devise de saint Benoît, « Prie et travaille ».
Il a été baptisé le 21 avril 1963 par le Père Augustin O’Brien m.s.c., qui lui a donné la première communion. Trois mois plus tard, il était confirmé par l’évêque bénédictin de Pietersburg, Mgr Van Hoeck.
Il est ensuite devenu instituteur et directeur de l’école primaire de Nweli. Benedict invitait les élèves qui ne pouvaient pas payer les frais de scolarité à travailler dans son jardin. Il rendait visite aux familles des absents pour offrir son aide ; il travaillait au potager et il plantait des arbres.
Il a été le premier de son village à construire une maison en briques avec ses économies et grâce à la vente des fruits et des légumes du potager et du verger. Grâce à des prévisions budgétaires prudentes, il pu acheter une voiture, un poste de télévision et il avait le téléphone.
Son succès attira des jalousies: il fut même accusé de faire usage de zombies, des soi-disant cadavres ramenés à la vie par la sorcellerie.
En 1980, Benedict épousa une luthérienne, Shadi Eveline Monyai, qui a ensuite été reçue dans l’Église catholique. Ils eurent huit enfants, le dernier naquit quatre mois après sa mort.
Il lui est tout naturel d’aider sa femme dans l’éducation des enfants et dans les tâches ménagères, et il encourageait les autres pères de famille à en faire autant: « Vous devriez aider votre femme dans les tâches ménagères ». Il enseignait à ses enfants à participer aussi aux tâches de la maison, à être assidus à l’école et au travail du jardin.
Mais surtout, sa famille était une école de prière. Tous les soirs, ils lisaient la bible ensemble et ils participaient aux assemblées dominicales.
Il avait aussi institué ce qu’il appelait le « jour des Daswa », le jour de la fête de Noël: la famille et tous leurs proches parents passaient cette journée ensemble. Les enfants recevaient comme cadeau de Noël du matériel scolaire.
Le chef du village l’avait choisi comme secrétaire et conseiller. Son honnêteté, son intégrité, sa sincérité et son humilité le faisaient respecter.
Catéchiste et membre du Conseil pastoral de la paroisse, il aida à la création de la communauté ecclésiale, en particulier en préparant les candidats au baptême.
Il dirigeait l’office dominical, quand le prêtre ou un agent pastoral n’était pas disponible. Il aida dans la construction, à Nweli, de la première église catholique de la région ; il était très impliqué dans la pastorale des jeunes: il les voulait occupés et disciplinés, et il créa pour eux des clubs de football.
Lors d’une sécheresse survenue dans la région de Venda, dans les années quatre-vingt, il réussit à obtenir des fournitures et des vivres pour les enfants de l’école.
On le respectait aussi en tant qu’homme de prière et pour sa compassion et sa générosité pour les malades, les pauvres et les prisonniers qu’il visitait.
Le 25 janvier 1990, au cours d’un violent orage, la foudre tomba plusieurs fois sur les cases rondes, les ‘rondavels’ couvertes de chaume la population locale pensa que ces phénomènes étaient dus à des actes de sorcellerie. Le conseil des anciens décida donc de consulter un guérisseur et demanda pour cela aux habitants une contribution individuelle de pour lui payer ses émoluments. Benedict répondit que les éclairs étaient des phénomènes naturels et que sa foi catholique lui interdisait d’offrir sa contribution afin de payer un sorcier, suscitant ainsi la colère de nombreux habitants.
Dans l’après-midi du 2 février 1990, alors qu’il travaillait dans son verger, sa belle sœur l’appelle de toute urgence, lui demandant d’emmener son enfant très malade chez le médecin, à Makwarela (Sibasa).
Il lui dit: « Avant de partir, prions ». Sur la route du retour à Mbahe, il s’arrêta pour emmener aussi un habitant d’un village voisin. Celui-ci portait un sac de farine de maïs et il ne voulait pas prendre les transports publics en raison des troubles dans la région.
Mais la route se trouva bloquée à un certain endroit par des troncs d’arbres. Lorsqu’il descendit pour dégager la route, une foule de jeunes garçons et d’hommes dissimulés derrière les buissons se ruèrent sur lui, lui jetant de grosses pierres. Blessé et saignant abondamment, il traversa le terrain de football, espérant trouver de l’aide auprès d’un “Shebeen”, un débit illégal de boissons alcoolisées.
Il finit par trouver refuge dans la cuisine d’une ‘rondavel’ mais sort quand ses poursuivants menacent de tuer l'habitante. Il meurt assassiné à coups de couteau et de ‘knobkerrie’ (type de bâton africain principalement utilisé dans l'Est et le Sud de l'Afrique) disant : « Dieu, je remets mon esprit entre tes mains ».
Lors de ses funérailles, le 10 février 1990, les prêtres portaient des vêtements liturgiques rouges, sûrs que Benedict était mort pour sa foi dans le Christ, du fait de son refus héroïque de la sorcellerie.
Benedict Daswa a été beatifié le 13 septembre 2015, au sanctuaire de Tshitanini, dans la province du Limpopo, par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, qui représentait le Pape François.
Sa commémoration a été fixée au premier février.
Bx Louis (Luigi) Variara (1875-1923)
Prêtre et fondateur de la Congrégation des « Filles des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie »
Commémoré le 1er février (dies natalis) dans le Martyrologe Romain et le 15 janvier par la Famille Salésienne.
Luigi Variara naît le 15 janvier 1875 à Viarigi (Asti), en Italie. La rencontre avec don Bosco, à l'âge de 11 ans, marqua sa vocation.
Il entra au noviciat salésien le 17 août 1891 et prononça ses vœux perpétuels le 2 octobre 1892. Il suivit des études de philosophie à Valsalice, où il fit la connaissance de don Andrea Beltrami et de don Unia, un célèbre missionnaire qui l'envoya auprès des lépreux.
Il arriva à Agua de Dios le 6 août 1894 pour commencer sa mission.
Le 24 avril 1898, il fut ordonné prêtre et se révéla très vite un excellent directeur spirituel. Parmi ses fidèles figuraient également les membres de l'Association des Filles de Marie, un groupe d'environ 200 jeunes filles, dont de nombreuses lépreuses, qui voulaient se consacrer au Seigneur. Mais aucune Congrégation n'acceptant de lépreuses, il eut l'idée de fonder la Congrégation des « Filles des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie », inaugurée le 7 mai 1905. Cette mission compte aujourd'hui 404 membres et est présente dans 10 nations.
Au cours des dix années de son apostolat à Agua de Dios, il accomplit un apostolat intense et fonda le 7 mai 1905 la Maison « Don Michele Unia ».
Toujours en 1905, cependant, il fut contraint d'abandonner Agua de Dios et fut transféré dans diverses villes avant d'être envoyé, en 1921, à Tàriba, au Venezuela.
Son état de santé s'étant détérioré, il fut transporté à Cùcuta, en Colombie; c'est là qu'il meurt le 1er février 1923.
En 1932, sa dépouille fut transférée dans la chapelle de ses Filles à Agua de Dios.
Luigi Variara fut déclaré vénérable le 2 avril 1993 et béatifié, le 14 avril 2002, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005)
La Congrégation des Sœurs Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, compte aujourd'hui 600 religieuses.
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Re: Les saints du jour
Mardi le 2 février
Saint Jean-Théophane Vénard
Missionnaire m.e.p. et martyr
Jean-Théophane Vénard, fils d'un maître d'école, naît à Saint-Loup-sur-Thouet (Deux-Sèvres), le 21 novembre 1829.
Il fit ses études classiques au collège de Doué-la-Fontaine, puis sa philosophie au petit séminaire de Montmorillon. Il entra au grand séminaire de Poitiers en 1848, reçut le sous-diaconat en décembre 1850 et demanda aussitôt après à entrer au séminaire des Missions Étrangères de Paris, où il arriva le 3 mars 1851. Sa vocation missionnaire remontait à l'enfance : il la trouva, à l'âge de neuf ans en lisant la notice sur la vie et la mort de Jean-Charles Cornay.
À Paris, Théophane fut dirigé par M. Barran, qui lui enseigna la voie d'enfance spirituelle.
Ordonné prêtre le 5 juin 1852, le jeune missionnaire s'embarqua le 19 septembre suivant, à destination de la Chine, car là Propagande avait demandé à la Société des Missions Étrangères de prendre la charge d'un nouveau territoire. Ce projet ayant été ajourné, Jean-Théophane, après un an et demi d'attente à Hong-Kong, fut envoyé au Tonkin, où il arriva en juillet 1854.
Après avoir étudié la langue dans deux chrétientés, il fut chassé par la persécution et se réfugia à But-Dong, où il tomba dangereusement malade.
En 1857, on lui confia la direction d'un district et, malgré une santé toujours chancelante, il traduisit la Concordance des Évangiles de l'abbé Migne, les Actes des Apôtres, les Épîtres et l'Apocalypse.
Les persécutions le contraignirent à une vie clandestine et incroyablement pénible dans d'obscures cachettes. Son évêque l'avait nommé supérieur du séminaire, mais la persécution ne lui permit pas d'exercer ces fonctions.
Dénoncé, il fut arrêté à Ke-Beo, le 30 novembre 1860, enfermé dans une cage et conduit à Hanoï où il fut décapité le 2 février 1861.
Dès 1864, l'abbé Eusèbe Vénard, frère du martyr, publiait un ouvrage intitulé : Vie et correspondance de J. Théophane Vénard, qui a connu quatorze éditions. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus lut cet ouvrage, en fut très touchée et vécut dès lors dans une véritable intimité spirituelle avec le jeune martyr.
Théophane Vénard écrivait admirablement. Ses lettres si belles, manifestant la paix de son âme, et, d'autre part, la vénération que lui a manifestée sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus en ont fait le martyr le plus populaire de la Société des Missions Étrangères.
Jean-Théophane Vénard a été béatifié en 1909, par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), avec plusieurs chrétiens du Tonkin, de Cochinchine ou de Chine.
Il a été canonisé, le 19 juin 1988, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) avec cent-seize autres martyrs vietnamiens.
Sainte Jeanne De Lestonnac
Veuve et fondatrice
(1556-1640)
Nièce de Montaigne, Jeanne naît à Bordeaux, aînée d'une famille très en vue de la ville : son père, Richard de Lestonnac est Conseiller au Parlement et sa mère Jeanne Eyquem, est la sœur de l'humaniste Michel de Montaigne, auteur des Essais.
Le Calvinisme envahit la France et les guerres de religion désagrègent le pays. Sa mère, séduite par la Réforme, tente d'y attirer sa fille. Jeanne trouve en son père et son oncle Michel qui ont l'intuition de son conflit intérieur, des défenseurs de la foi Catholique.
À dix-sept ans elle est mariée à Gaston de Montferrant Landiras. Sept enfants viennent combler cet amour qui sera partagé pendant vingt-quatre ans. Suivent des mois de douleur et de rupture : son époux et son fils aîné meurent. Ensuite son père et son oncle. Ses enfants n'ayant plus besoin d'elle, a quarante-six ans elle entre chez les Feuillantines, monastère cistercien très strict de Toulouse. Elle prend le nom de Jeanne de Saint Bernard. Elle invoque l'Esprit pour que la lumière brille dans ses ténèbres. Soudain une double vision : une multitude de jeunes en danger et Marie qui est là, présente. Et un double engagement de la part de Jeanne : tendre la main à cette jeunesse en danger et vivre avec les attitudes de Marie.
À son retour des Feuillantines, Jeanne se retire dans ses terres de La Mothe. Elle vit patiemment une longue et confiante attente. Elle projette le nouvel Institut qui, tentera de remplir un manque concret en France au XVIIe siècle : l'éducation féminine dans toutes ses dimensions.
En 1605 une peste envahit Bordeaux. Jeanne brave la contagion et aide dans les quartiers les plus démunis. Là elle découvre le mystère du pauvre, présence vivante de Jésus. Ce service lui facilite aussi la rencontre avec des jeunes qui, attirées par sa personnalité, s'engagent dans son projet apostolique. Elle prend contact avec les jésuites de Bordes et Raymond préoccupés eux aussi par l'éducation des filles.
Le pape Paul V approuve la première communauté de la Compagnie de Marie Notre-Dame le 7 avril 1607. Jeanne a cinquante ans.
Elle meurt le 2 février 1640 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans laissant derrière elle une trentaine de Maisons de Notre-Dame.
Jeanne De Lestonnac a été canonisée, le 15 mai 1949, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Saint Jean-Théophane Vénard
Missionnaire m.e.p. et martyr
Jean-Théophane Vénard, fils d'un maître d'école, naît à Saint-Loup-sur-Thouet (Deux-Sèvres), le 21 novembre 1829.
Il fit ses études classiques au collège de Doué-la-Fontaine, puis sa philosophie au petit séminaire de Montmorillon. Il entra au grand séminaire de Poitiers en 1848, reçut le sous-diaconat en décembre 1850 et demanda aussitôt après à entrer au séminaire des Missions Étrangères de Paris, où il arriva le 3 mars 1851. Sa vocation missionnaire remontait à l'enfance : il la trouva, à l'âge de neuf ans en lisant la notice sur la vie et la mort de Jean-Charles Cornay.
À Paris, Théophane fut dirigé par M. Barran, qui lui enseigna la voie d'enfance spirituelle.
Ordonné prêtre le 5 juin 1852, le jeune missionnaire s'embarqua le 19 septembre suivant, à destination de la Chine, car là Propagande avait demandé à la Société des Missions Étrangères de prendre la charge d'un nouveau territoire. Ce projet ayant été ajourné, Jean-Théophane, après un an et demi d'attente à Hong-Kong, fut envoyé au Tonkin, où il arriva en juillet 1854.
Après avoir étudié la langue dans deux chrétientés, il fut chassé par la persécution et se réfugia à But-Dong, où il tomba dangereusement malade.
En 1857, on lui confia la direction d'un district et, malgré une santé toujours chancelante, il traduisit la Concordance des Évangiles de l'abbé Migne, les Actes des Apôtres, les Épîtres et l'Apocalypse.
Les persécutions le contraignirent à une vie clandestine et incroyablement pénible dans d'obscures cachettes. Son évêque l'avait nommé supérieur du séminaire, mais la persécution ne lui permit pas d'exercer ces fonctions.
Dénoncé, il fut arrêté à Ke-Beo, le 30 novembre 1860, enfermé dans une cage et conduit à Hanoï où il fut décapité le 2 février 1861.
Dès 1864, l'abbé Eusèbe Vénard, frère du martyr, publiait un ouvrage intitulé : Vie et correspondance de J. Théophane Vénard, qui a connu quatorze éditions. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus lut cet ouvrage, en fut très touchée et vécut dès lors dans une véritable intimité spirituelle avec le jeune martyr.
Théophane Vénard écrivait admirablement. Ses lettres si belles, manifestant la paix de son âme, et, d'autre part, la vénération que lui a manifestée sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus en ont fait le martyr le plus populaire de la Société des Missions Étrangères.
Jean-Théophane Vénard a été béatifié en 1909, par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), avec plusieurs chrétiens du Tonkin, de Cochinchine ou de Chine.
Il a été canonisé, le 19 juin 1988, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) avec cent-seize autres martyrs vietnamiens.
Sainte Jeanne De Lestonnac
Veuve et fondatrice
(1556-1640)
Nièce de Montaigne, Jeanne naît à Bordeaux, aînée d'une famille très en vue de la ville : son père, Richard de Lestonnac est Conseiller au Parlement et sa mère Jeanne Eyquem, est la sœur de l'humaniste Michel de Montaigne, auteur des Essais.
Le Calvinisme envahit la France et les guerres de religion désagrègent le pays. Sa mère, séduite par la Réforme, tente d'y attirer sa fille. Jeanne trouve en son père et son oncle Michel qui ont l'intuition de son conflit intérieur, des défenseurs de la foi Catholique.
À dix-sept ans elle est mariée à Gaston de Montferrant Landiras. Sept enfants viennent combler cet amour qui sera partagé pendant vingt-quatre ans. Suivent des mois de douleur et de rupture : son époux et son fils aîné meurent. Ensuite son père et son oncle. Ses enfants n'ayant plus besoin d'elle, a quarante-six ans elle entre chez les Feuillantines, monastère cistercien très strict de Toulouse. Elle prend le nom de Jeanne de Saint Bernard. Elle invoque l'Esprit pour que la lumière brille dans ses ténèbres. Soudain une double vision : une multitude de jeunes en danger et Marie qui est là, présente. Et un double engagement de la part de Jeanne : tendre la main à cette jeunesse en danger et vivre avec les attitudes de Marie.
À son retour des Feuillantines, Jeanne se retire dans ses terres de La Mothe. Elle vit patiemment une longue et confiante attente. Elle projette le nouvel Institut qui, tentera de remplir un manque concret en France au XVIIe siècle : l'éducation féminine dans toutes ses dimensions.
En 1605 une peste envahit Bordeaux. Jeanne brave la contagion et aide dans les quartiers les plus démunis. Là elle découvre le mystère du pauvre, présence vivante de Jésus. Ce service lui facilite aussi la rencontre avec des jeunes qui, attirées par sa personnalité, s'engagent dans son projet apostolique. Elle prend contact avec les jésuites de Bordes et Raymond préoccupés eux aussi par l'éducation des filles.
Le pape Paul V approuve la première communauté de la Compagnie de Marie Notre-Dame le 7 avril 1607. Jeanne a cinquante ans.
Elle meurt le 2 février 1640 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans laissant derrière elle une trentaine de Maisons de Notre-Dame.
Jeanne De Lestonnac a été canonisée, le 15 mai 1949, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mercredi le 3 février
Saint Blaise
Évêque et martyr
(† v. 320)
Blaise fut l'un des saints autrefois les plus populaires et les plus célèbres par l'efficacité de leur intercession. D'abord très habile médecin, et en même temps très vertueux chrétien, il devint évêque de Sébaste, en Arménie, par le choix du peuple, qui l'entourait d'une grande estime. Mais Blaise, inspiré de Dieu, quitta bientôt son siège épiscopal pour s'enfuir sur une montagne solitaire ; il y avait pour compagnie les bêtes fauves qui venaient chaque jour visiter et caresser l'homme de Dieu, et recevoir, avec sa bénédiction, la guérison de leurs maux.
Il fut rencontré en son désert par des païens qui, surpris de trouver un homme familièrement entouré de lions, de tigres, de loups et d'ours, allèrent raconter cette nouvelle au gouverneur. Blaise saisi peu de temps après comme chrétien, exprima sa joie profonde, à la pensée de souffrir pour Jésus-Christ. Arrivé devant le gouverneur : « Insensé, lui dit-il, penses-tu me séparer de Dieu par tes tourments ? Non, non, le Seigneur est avec moi, c'est Lui qui me fortifie ! »
Les bourreaux le frappèrent à coups de verges et le jetèrent en prison. Quelques jours après, est rappelé au tribunal : “Choisis, Blaise, lui dit le juge, choisis entre deux partis : ou bien adore nos dieux, et alors tu seras notre ami, ou bien, si tu refuses, tu seras livré aux supplices et tu périras d'une mort cruelle” « Ces statues que tu adores, reprend l'évêque, ne sont pas des dieux, mais les organes du démon, je ne puis donc les adorer. »
Le tyran, le voyant inflexible, ordonna de l'attacher à un chevalet, puis il fit apporter des peignes de fer, avec lesquels on lui déchira le dos et tout le corps. La victime, se tournant toute sanglante vers le gouverneur, lui dit : « Déjà voisin du ciel, je méprise toutes les choses de ce monde ; je me ris de vous et de vos supplices. Ces tourments ne dureront qu'un instant, tandis que la récompense sera éternelle. »
Après de nouveaux interrogatoires inutiles, Blaise fut jeté dans le lac voisin pour y être noyé ; mais il fit le signe de la croix et marcha sur les eaux comme sur un terrain solide. Le glorieux martyr eut enfin la tête tranchée.
Tandis qu'il était en prison on lui avait amené un enfant sur le point d'être étouffé par une arête de poisson. Blaise le guérit. C'est sans doute pour ce fait qu'on l'invoque spécialement pour les maux de gorge.
Sainte Claudine Thévenet (1774-1837)
Fondatrice de la Congrégation des « Religieuses de Jésus-Marie »
Claudine Thévenet, deuxième d'une famille de sept enfants, naît à Lyon le 30 mars 1774.
« Glady », comme on l'appelle affectueusement, exerce très tôt une heureuse influence sur ses frères et sœurs par sa bonté, sa douceur, son oubli de soi pour faire plaisir aux autres.
Elle a quinze ans lorsqu'éclate la Révolution française. En 1793, elle vit les heures tragiques de Lyon assiégée par les forces gouvernementales, et elle assiste, impuissante et horrifiée, à l'exécution de ses deux frères tués en représailles, après la chute de la ville, en janvier 1794. Leurs dernières paroles qu'elle recueille dans son cœur et fait siennes « Glady, pardonne, comme nous pardonnons » la marquent profondément et donnent un autre sens à sa vie. Dorénavant elle se consacrera à soulager les misères innombrables amenées par la Révolution ; pour elle l'ignorance de Dieu est la cause principale de la souffrance du peuple et un grand désir s'éveille en elle de le faire connaître à tous ; les enfants, les jeunes surtout attirent son zèle et elle brûle de leur faire connaître et aimer Jésus et Marie.
La rencontre d'un saint prêtre, l'abbé André Coindre, l'aidera à discerner la volonté de Dieu sur elle et sera décisive pour l'orientation de sa vie. Ayant trouvé deux petites filles abandonnées et grelottant de froid sur le parvis de l'église St-Nizier, le Père Coindre les avait conduites à Claudine qui n'avait pas hésité à s'en occuper.
La compassion et l'amour pour les enfants abandonnées est donc à l'origine de la « Providence » de St-Bruno, à Lyon (1815). Des compagnes se joignent à Claudine ; on se réunit en association, l'Association du Sacré-Cœur, dont Claudine est immédiatement élue présidente. Le 31 juillet 1818, l'appel du Seigneur se fait entendre par la voix du Père Coindre : former sans hésiter une communauté. « Dieu vous a choisie », dit-il à Claudine. Et c'est la fondation de la Congrégation des « Religieuses de Jésus-Marie » le 6 octobre 1818, aux Pierres-Plantées sur la colline de la Croix Rousse. En 1820 la jeune Congrégation s'établira à Fourvière (en face du célèbre sanctuaire) sur un terrain acheté à la famille Jaricot. Elle recevra l'approbation canonique du diocèse du Puy en 1823 et de Lyon en 1825.
Le premier but du jeune Institut avait été de recueillir les enfants pauvres et de les garder jusqu'à leur vingtième année, leur enseignant un métier en plus des connaissances de l'école élémentaire, et leur assurant une solide formation religieuse et morale. Mais on veut faire davantage et Claudine et ses sœurs ouvrent leurs cœurs et leurs bras aux jeunes filles de la classe aisée et fondent pour elles un pensionnat. Le but apostolique de la Congrégation sera donc l'éducation chrétienne de toutes les classes sociales avec une préférence pour les enfants et les jeunes et parmi ceux-ci pour les plus pauvres.
Les deux œuvres se développent simultanément malgré les épreuves qui accompagneront la Fondatrice durant les douze dernières années de son pèlerinage terrestre : la mort douloureusement ressentie du Père Coindre (1826) et des premières sœurs (1828) ; la lutte pour empêcher la fusion de sa Congrégation avec une autre ; les mouvements révolutionnaires de Lyon en 1831 et 1834 avec toutes les conséquences pour les habitants de Fourvière qui se trouvaient à un point stratégique entre les deux partis antagonistes.
Le courage insigne de la Fondatrice ne se laisse jamais intimider par l'adversité ; elle entreprend avec hardiesse de nouvelles constructions dont celle de la chapelle de la Maison-Mère ; en même temps elle s'adonne avec le plus grand soin à la rédaction des Constitutions de sa Congrégation. Elle allait y mettre la dernière main quand la mort la frappa dans la soixante-troisième année de son âge le 3 février 1837.
À près de 200 ans de la fondation de la Congrégation, les « Religieuses de Jésus-Marie » sont aujourd'hui plus de 2000, réparties dans de plus 180 maisons sur les cinq continents.
Leur but est « Faire connaître et aimer Jésus et Marie » et leur devise est « Loués soient à jamais Jésus et Marie ».
Claudine Thévenet a été béatifiée le 4 octobre 1981 et canonisée, dans la Basilique Vaticane, le 21 mars 1993 par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Blaise
Évêque et martyr
(† v. 320)
Blaise fut l'un des saints autrefois les plus populaires et les plus célèbres par l'efficacité de leur intercession. D'abord très habile médecin, et en même temps très vertueux chrétien, il devint évêque de Sébaste, en Arménie, par le choix du peuple, qui l'entourait d'une grande estime. Mais Blaise, inspiré de Dieu, quitta bientôt son siège épiscopal pour s'enfuir sur une montagne solitaire ; il y avait pour compagnie les bêtes fauves qui venaient chaque jour visiter et caresser l'homme de Dieu, et recevoir, avec sa bénédiction, la guérison de leurs maux.
Il fut rencontré en son désert par des païens qui, surpris de trouver un homme familièrement entouré de lions, de tigres, de loups et d'ours, allèrent raconter cette nouvelle au gouverneur. Blaise saisi peu de temps après comme chrétien, exprima sa joie profonde, à la pensée de souffrir pour Jésus-Christ. Arrivé devant le gouverneur : « Insensé, lui dit-il, penses-tu me séparer de Dieu par tes tourments ? Non, non, le Seigneur est avec moi, c'est Lui qui me fortifie ! »
Les bourreaux le frappèrent à coups de verges et le jetèrent en prison. Quelques jours après, est rappelé au tribunal : “Choisis, Blaise, lui dit le juge, choisis entre deux partis : ou bien adore nos dieux, et alors tu seras notre ami, ou bien, si tu refuses, tu seras livré aux supplices et tu périras d'une mort cruelle” « Ces statues que tu adores, reprend l'évêque, ne sont pas des dieux, mais les organes du démon, je ne puis donc les adorer. »
Le tyran, le voyant inflexible, ordonna de l'attacher à un chevalet, puis il fit apporter des peignes de fer, avec lesquels on lui déchira le dos et tout le corps. La victime, se tournant toute sanglante vers le gouverneur, lui dit : « Déjà voisin du ciel, je méprise toutes les choses de ce monde ; je me ris de vous et de vos supplices. Ces tourments ne dureront qu'un instant, tandis que la récompense sera éternelle. »
Après de nouveaux interrogatoires inutiles, Blaise fut jeté dans le lac voisin pour y être noyé ; mais il fit le signe de la croix et marcha sur les eaux comme sur un terrain solide. Le glorieux martyr eut enfin la tête tranchée.
Tandis qu'il était en prison on lui avait amené un enfant sur le point d'être étouffé par une arête de poisson. Blaise le guérit. C'est sans doute pour ce fait qu'on l'invoque spécialement pour les maux de gorge.
Sainte Claudine Thévenet (1774-1837)
Fondatrice de la Congrégation des « Religieuses de Jésus-Marie »
Claudine Thévenet, deuxième d'une famille de sept enfants, naît à Lyon le 30 mars 1774.
« Glady », comme on l'appelle affectueusement, exerce très tôt une heureuse influence sur ses frères et sœurs par sa bonté, sa douceur, son oubli de soi pour faire plaisir aux autres.
Elle a quinze ans lorsqu'éclate la Révolution française. En 1793, elle vit les heures tragiques de Lyon assiégée par les forces gouvernementales, et elle assiste, impuissante et horrifiée, à l'exécution de ses deux frères tués en représailles, après la chute de la ville, en janvier 1794. Leurs dernières paroles qu'elle recueille dans son cœur et fait siennes « Glady, pardonne, comme nous pardonnons » la marquent profondément et donnent un autre sens à sa vie. Dorénavant elle se consacrera à soulager les misères innombrables amenées par la Révolution ; pour elle l'ignorance de Dieu est la cause principale de la souffrance du peuple et un grand désir s'éveille en elle de le faire connaître à tous ; les enfants, les jeunes surtout attirent son zèle et elle brûle de leur faire connaître et aimer Jésus et Marie.
La rencontre d'un saint prêtre, l'abbé André Coindre, l'aidera à discerner la volonté de Dieu sur elle et sera décisive pour l'orientation de sa vie. Ayant trouvé deux petites filles abandonnées et grelottant de froid sur le parvis de l'église St-Nizier, le Père Coindre les avait conduites à Claudine qui n'avait pas hésité à s'en occuper.
La compassion et l'amour pour les enfants abandonnées est donc à l'origine de la « Providence » de St-Bruno, à Lyon (1815). Des compagnes se joignent à Claudine ; on se réunit en association, l'Association du Sacré-Cœur, dont Claudine est immédiatement élue présidente. Le 31 juillet 1818, l'appel du Seigneur se fait entendre par la voix du Père Coindre : former sans hésiter une communauté. « Dieu vous a choisie », dit-il à Claudine. Et c'est la fondation de la Congrégation des « Religieuses de Jésus-Marie » le 6 octobre 1818, aux Pierres-Plantées sur la colline de la Croix Rousse. En 1820 la jeune Congrégation s'établira à Fourvière (en face du célèbre sanctuaire) sur un terrain acheté à la famille Jaricot. Elle recevra l'approbation canonique du diocèse du Puy en 1823 et de Lyon en 1825.
Le premier but du jeune Institut avait été de recueillir les enfants pauvres et de les garder jusqu'à leur vingtième année, leur enseignant un métier en plus des connaissances de l'école élémentaire, et leur assurant une solide formation religieuse et morale. Mais on veut faire davantage et Claudine et ses sœurs ouvrent leurs cœurs et leurs bras aux jeunes filles de la classe aisée et fondent pour elles un pensionnat. Le but apostolique de la Congrégation sera donc l'éducation chrétienne de toutes les classes sociales avec une préférence pour les enfants et les jeunes et parmi ceux-ci pour les plus pauvres.
Les deux œuvres se développent simultanément malgré les épreuves qui accompagneront la Fondatrice durant les douze dernières années de son pèlerinage terrestre : la mort douloureusement ressentie du Père Coindre (1826) et des premières sœurs (1828) ; la lutte pour empêcher la fusion de sa Congrégation avec une autre ; les mouvements révolutionnaires de Lyon en 1831 et 1834 avec toutes les conséquences pour les habitants de Fourvière qui se trouvaient à un point stratégique entre les deux partis antagonistes.
Le courage insigne de la Fondatrice ne se laisse jamais intimider par l'adversité ; elle entreprend avec hardiesse de nouvelles constructions dont celle de la chapelle de la Maison-Mère ; en même temps elle s'adonne avec le plus grand soin à la rédaction des Constitutions de sa Congrégation. Elle allait y mettre la dernière main quand la mort la frappa dans la soixante-troisième année de son âge le 3 février 1837.
À près de 200 ans de la fondation de la Congrégation, les « Religieuses de Jésus-Marie » sont aujourd'hui plus de 2000, réparties dans de plus 180 maisons sur les cinq continents.
Leur but est « Faire connaître et aimer Jésus et Marie » et leur devise est « Loués soient à jamais Jésus et Marie ».
Claudine Thévenet a été béatifiée le 4 octobre 1981 et canonisée, dans la Basilique Vaticane, le 21 mars 1993 par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 4 février
Sainte Jeanne de Valois (1505)
Reine de France
Jeanne de Valois, fille du roi Louis XI, vint au monde, le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, laide et contrefaite, mais, en revanche, le Ciel révéla en elle, dès ses plus tendres années, une âme d'élite. Sa piété envers la Sainte Vierge marquait son âme du sceau des prédestinés. Elle avait cinq ans lorsque la Mère de Dieu daigna lui apprendre qu'elle était appelée à fonder en son honneur un ordre dont le but principal serait l'imitation de ses vertus.
Jeanne fut mariée malgré elle à un prince qui l'avait en aversion et ne la regarda jamais comme son épouse. Après quelques années pleines d'épreuves pour elle, le roi Louis XI étant mort, ce mariage, contracté en des conditions déplorables, fut, à la demande du mari, déclaré nul par le souverain pontife : « Que Dieu soit glorifié, dit alors la sainte, mes chaînes sont brisées ; c'est Lui qui l'a voulu, afin que désormais je puisse mieux Le servir que je ne l'ai fait jusqu'ici. »
Ses adieux au prince furent touchants : « Je vous dois, dit-elle, une grande reconnaissance, puisque vous me retirez de la servitude du siècle. Pardonnez-moi mes torts ; désormais, ma vie se passera à prier pour vous et pour la France. »
Dès lors la prière devint la compagne inséparable de Jeanne. Son ardent amour pour Jésus-Christ lui fit embrasser les mortifications volontaires, et plus d'une fois on la vit, à genoux au pied d'une croix, se frapper la poitrine avec une pierre et répandre un torrent de larmes, à la pensée de ses péchés et des souffrances de Jésus-Christ.
Consoler les pauvres, les servir à table, laver et baiser leurs pieds, voilà quelles étaient les occupations chères à son cœur. Son humilité aurait voulu cacher à tous les yeux les prodiges de sa charité ; elle n'aurait désiré que Dieu seul pour témoin, car elle ne cherchait que Lui dans la pratique de toutes les vertus.
L'eucharistie était sa force mystérieuse ; elle ne la recevait jamais que toute baignée de larmes, et c'est au pied du tabernacle qu'elle trouvait tous les trésors de dévouement qu'elle prodiguait autour d'elle.
Elle put, avant sa mort, fonder, selon la promesse de la Sainte Vierge, l'ordre des Annonciades. Une clarté extraordinaire parut pendant plus d'une heure dans sa chambre, au moment de sa mort, le 4 février 1505 à Bourges. On trouva son corps couvert d'un cilice, avec une chaîne de fer.
Martyrologe Romain : À Mayence en Franconie, l’an 856, saint Raban, surnommé Maure, évêque. Il était moine de Fulda quand il fut élu au siège de Mayence. Vraiment instruit en science, d’une éloquence aisée, pontife agréable à Dieu, jamais il ne négligea rien qu’il pût faire pour la gloire de Dieu.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd'hui parler d'un personnage de l'occident latin vraiment extraordinaire: le moine Raban Maure. Avec des hommes tels qu'Isidore de Séville, Bède le Vénérable, Ambroise Autpert, dont j'ai déjà parlé dans des catéchèses précédentes, il sut garder, pendant les siècles qui constituent ce qu'on appelle le Haut Moyen-âge, le contact avec la grande culture des antiques sages et des Pères chrétiens. Souvent rappelé comme "praeceptor Germaniae", Raban Maure fut d'une fécondité extraordinaire. Avec sa capacité de travail absolument exceptionnelle, il contribua peut-être plus que tout autre à garder vivante cette culture théologique, exégétique et spirituelle à laquelle les siècles suivants devaient puiser. C'est à lui que se réfèrent aussi bien des grands personnages appartenant au monde des moines comme Pier Damiani, Pierre le Vénérable et Bernard de Clairvaux, qu'également un nombre toujours plus important de "clercs" du clergé séculier, qui au cours du xii et du XIII siècles donnèrent vie à l'une des floraisons les plus belles et les plus fécondes de la pensée humaine.
Né à Mayence vers 780, Raban entra très jeune dans un monastère: on lui ajouta le nom de Maure précisément en référence au jeune Maure qui, selon le Livre ii des Dialogues de saint Grégoire le Grand, avait été confié encore enfant par ses parents eux-mêmes, nobles romains, à l'abbé Benoît de Nursie. Cette insertion précoce de Raban comme "puer oblatus" dans le monde monastique bénédictin, et les fruits qu'il en tira pour sa propre croissance humaine, culturelle et spirituelle, permettraient à eux seuls une ouverture très intéressante non seulement sur la vie des moines et de l'Eglise, mais également sur toute la société de son temps, habituellement qualifiée de "carolingienne". De ceux-ci, ou peut-être de lui-même, Raban Maure écrit: "Certains ont eu la chance d'être introduits dans la connaissance des Ecritures dès leur plus tendre enfance ("a cunabulis suis") et ont été tellement bien nourris par la nourriture qui leur a été offerte par la sainte Eglise qu'ils peuvent être promus, avec l'éducation appropriée, aux ordres sacrés les plus élevés" (PL 107, col 419 BC).
La culture extraordinaire qui caractérisait Raban Maure le fit rapidement remarquer par les grands de son temps. Il devint le conseiller de princes. Il s'engagea pour garantir l'unité de l'empire et, à un niveau culturel plus large, il ne refusa jamais à celui qui l'interrogeait une réponse modérée, qu'il tirait préférablement de la Bible et des textes des saints Pères. Tout d'abord élu abbé du célèbre monastère de Fulda, ensuite archevêque de sa ville natale, Mayence, il ne cessa pas pour autant de poursuivre ses études, démontrant par l'exemple de sa vie que l'on peut être simultanément à la disposition des autres, sans se priver pour cela d'un temps approprié pour la réflexion, l'étude et la méditation. Ainsi, Raban Maure fut exégète, philosophe, poète, pasteur et homme de Dieu. Les diocèses de Fulda, Mayence, Limbourg et Wroclaw le vénèrent comme saint et bienheureux. Ses œuvres remplissent six volumes de la Patrologie latine de Migne. C'est à lui que l'on doit, selon toute probabilité, l'un des hymnes les plus beaux et connus de l'Eglise latine, le "Veni Creator Spiritus", synthèse extraordinaire de pneumatologie chrétienne. Le premier engagement théologique de Raban s'exprima, en effet, sous forme de poésie et eut comme thème le mystère de la Sainte Croix dans une œuvre intitulée "De laudibus Sanctae Crucis", conçue de manière telle qu'elle propose non seulement des contenus conceptuels, mais également des stimulations plus purement artistiques, utilisant aussi bien la forme poétique que la forme picturale à l'intérieur du même codex manuscrit. En proposant iconographiquement, entre les lignes de son écrit, l'image du Christ crucifié, il écrit par exemple: "Voilà l'image du Sauveur qui, par la position de ses membres, rend sainte pour nous la très salubre, très douce et très aimée forme de la Croix, afin qu'en croyant en son nom et en obéissant à ses commandements nous puissions obtenir la vie éternelle grâce à sa Passion. Chaque fois que nous élevons le regard vers la Croix, rappelons-nous donc de celui qui souffrit pour nous, afin de nous arracher au pouvoir des ténèbres, en acceptant la mort pour faire de nous les héritiers de la vie éternelle" (Lib. 1, Fig. 1, PL 107 col 151 C).
Cette méthode d'allier tous les arts, l'esprit, le cœur et les sens, qui provenait de l'orient, devait recevoir un immense développement en occident, en parvenant à des sommets jamais atteints dans les codex enluminés de la Bible, ainsi que dans d'autres œuvres de foi et d'art qui fleurirent en Europe avant l'invention de l'imprimerie et même après. Celle-ci révèle en tous cas chez Raban Maure une conscience extraordinaire de la nécessité de faire participer dans l'expérience de la foi, non seulement l'esprit et le cœur, mais également les sens à travers les autres aspects du goût esthétique et de la sensibilité humaine qui conduisent l'homme à jouir de la vérité de toute leur personne, "esprit, âme et corps". Cela est important: la foi n'est pas seulement pensée, mais elle touche tout notre être. Etant donné que Dieu s'est fait homme en chair et en os, qu'il est entré dans le monde sensible, nous devons, dans toutes les dimensions de notre être, chercher et rencontrer Dieu. Ainsi, la réalité de Dieu, à travers la foi, pénètre dans notre être et le transforme. Pour cela, Raban Maure a concentré son attention en particulier sur la liturgie, comme synthèse de toutes les dimensions de notre perception de la réalité. Cette intuition de Raban Maure le rend extraordinairement actuel. De lui sont restés également célèbres les "Carmina", proposés pour être utilisés en particulier dans les célébrations liturgiques. En effet, étant donné que Raban était avant tout un moine, son intérêt pour la célébration liturgique était évident. Toutefois, il ne se consacrait pas à l'art de la poésie comme une fin en soi, mais il orientait l'art et tout autre type de connaissance vers l'approfondissement de la Parole de Dieu. Il s'efforça donc, avec une assiduité et une rigueur extrêmes, d'introduire ses contemporains, mais surtout les ministres (évêques, prêtres et diacres), à la compréhension de la signification profondément théologique et spirituelle de tous les éléments de la célébration liturgique.
Il tenta ainsi de comprendre et de proposer aux autres les significations théologiques cachées dans les rites, en puisant à la Bible et à la tradition des Pères. Il n'hésitait pas à citer, par souci d'honnêteté mais également pour donner une importance plus grande à ses explications, les sources patristiques auxquelles il devait son savoir. Mais il se servait d'elles avec liberté et un discernement attentif, en approfondissant le développement de la pensée patristique. Par exemple, au terme de l'"Epistola prima", adressée à un "chorévêque" du diocèse de Mayence, après avoir répondu aux demandes d'éclaircissement sur le comportement à adopter dans l'exercice de la responsabilité pastorale, il poursuit: "Nous t'avons écrit tout ceci de la façon dont nous l'avons déduit des Ecritures Saintes et des canons des Pères. Mais toi, très saint homme, prend tes décisions comme bon te semble, au cas par cas, en cherchant à modérer ton jugement de façon à garantir en tout la discrétion, car elle est la mère de toutes les vertus" (Epistulae, i, PL 112, col 1510 C). On voit ainsi la continuité de la foi chrétienne, qui trouve son origine dans la Parole de Dieu; mais celle-ci est toujours vivante, elle se développe et elle s'exprime de façons nouvelles, toujours en cohérence avec toute la construction, avec tout l'édifice de la foi.
Etant donné qu'une partie intégrante de la célébration liturgique est la Parole de Dieu, Raban Maure se consacra à cette dernière avec le plus grand zèle au cours de toute sa vie. Il publia des explications exégétiques appropriées pour presque tous les livres bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament dans une claire intention pastorale, qu'il justifiait par des paroles comme celles-ci: "J'ai écrit ces choses... en résumant les explications et les propositions de beaucoup d'autres pour offrir un service au lecteur dépourvu qui n'a pas à sa disposition de nombreux livres, mais également pour faciliter ceux qui, dans de nombreuses choses, n'arrivent pas à pénétrer en profondeur la compréhension des significations découvertes par les Pères" (Commentariorum in Matthaeum praefatio, PL 107, col 72D). En effet, en commentant les textes bibliques, il puisait à pleines mains aux Pères antiques, avec une prédilection particulière pour Jérôme, Ambroise, Augustin et Grégoire le Grand.
Sa sensibilité pastorale aiguë le conduisit ensuite à s'occuper avant tout de l'un des problèmes vécus de la manière la plus vive par les fidèles et les ministres sacrés de son temps: celui de la pénitence. Il compila en effet les "Pénitenciers" - c'est ainsi qu'on les appelait - dans lesquels, selon la sensibilité de l'époque, étaient énumérés les péchés et les peines correspondantes, en utilisant dans la mesure du possible des motivations puisées dans la Bible, dans les décisions des Conciles et les décrets des Papes. Ces mêmes textes furent utilisés par les "carolingiens" dans leur tentative de réforme de l'Eglise et de la société. C'est à la même intention pastorale que répondaient des œuvres comme "De disciplina ecclesiastica" et "De institutione clericorum" dans lesquelles, en puisant avant tout à saint Augustin, Raban expliquait aux personnes simples et au clergé de son diocèse les éléments fondamentaux de la foi chrétienne: il s'agissait de sortes de petits catéchismes.
Je voudrais conclure la présentation de ce grand "homme d'Eglise" en citant certaines de ses paroles dans lesquelles se reflète bien sa conviction fondamentale: "Celui qui est négligent dans la contemplation ("qui vacare Deo negligit") se prive lui-même de la vision de la lumière de Dieu; celui qui se laisse prendre de façon indiscrète par les préoccupations et permet à ses pensées d'être emportées par le tourbillon des choses terrestres se condamne lui-même à l'impossibilité absolue de pénétrer les secrets du Dieu invisible" (Lib. I, PL 112, col 1263A). Je pense que Raban Maure nous adresse ces paroles également à nous aujourd'hui: dans les heures de travail, avec ses rythmes frénétiques, et dans les temps de loisirs, nous devons réserver des moments à Dieu. Lui ouvrir notre vie en lui adressant une pensée, une réflexion, une brève prière, et surtout, nous ne devons pas oublier le dimanche comme jour du Seigneur, le jour de la liturgie, pour percevoir dans la beauté de nos églises, de la musique sacrée et de la Parole de Dieu la beauté même de Dieu, le laissant entrer dans notre être. Ce n'est qu'ainsi que notre vie peut devenir grande, devenir une vraie vie.
Sainte Jeanne de Valois (1505)
Reine de France
Jeanne de Valois, fille du roi Louis XI, vint au monde, le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, laide et contrefaite, mais, en revanche, le Ciel révéla en elle, dès ses plus tendres années, une âme d'élite. Sa piété envers la Sainte Vierge marquait son âme du sceau des prédestinés. Elle avait cinq ans lorsque la Mère de Dieu daigna lui apprendre qu'elle était appelée à fonder en son honneur un ordre dont le but principal serait l'imitation de ses vertus.
Jeanne fut mariée malgré elle à un prince qui l'avait en aversion et ne la regarda jamais comme son épouse. Après quelques années pleines d'épreuves pour elle, le roi Louis XI étant mort, ce mariage, contracté en des conditions déplorables, fut, à la demande du mari, déclaré nul par le souverain pontife : « Que Dieu soit glorifié, dit alors la sainte, mes chaînes sont brisées ; c'est Lui qui l'a voulu, afin que désormais je puisse mieux Le servir que je ne l'ai fait jusqu'ici. »
Ses adieux au prince furent touchants : « Je vous dois, dit-elle, une grande reconnaissance, puisque vous me retirez de la servitude du siècle. Pardonnez-moi mes torts ; désormais, ma vie se passera à prier pour vous et pour la France. »
Dès lors la prière devint la compagne inséparable de Jeanne. Son ardent amour pour Jésus-Christ lui fit embrasser les mortifications volontaires, et plus d'une fois on la vit, à genoux au pied d'une croix, se frapper la poitrine avec une pierre et répandre un torrent de larmes, à la pensée de ses péchés et des souffrances de Jésus-Christ.
Consoler les pauvres, les servir à table, laver et baiser leurs pieds, voilà quelles étaient les occupations chères à son cœur. Son humilité aurait voulu cacher à tous les yeux les prodiges de sa charité ; elle n'aurait désiré que Dieu seul pour témoin, car elle ne cherchait que Lui dans la pratique de toutes les vertus.
L'eucharistie était sa force mystérieuse ; elle ne la recevait jamais que toute baignée de larmes, et c'est au pied du tabernacle qu'elle trouvait tous les trésors de dévouement qu'elle prodiguait autour d'elle.
Elle put, avant sa mort, fonder, selon la promesse de la Sainte Vierge, l'ordre des Annonciades. Une clarté extraordinaire parut pendant plus d'une heure dans sa chambre, au moment de sa mort, le 4 février 1505 à Bourges. On trouva son corps couvert d'un cilice, avec une chaîne de fer.
Martyrologe Romain : À Mayence en Franconie, l’an 856, saint Raban, surnommé Maure, évêque. Il était moine de Fulda quand il fut élu au siège de Mayence. Vraiment instruit en science, d’une éloquence aisée, pontife agréable à Dieu, jamais il ne négligea rien qu’il pût faire pour la gloire de Dieu.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd'hui parler d'un personnage de l'occident latin vraiment extraordinaire: le moine Raban Maure. Avec des hommes tels qu'Isidore de Séville, Bède le Vénérable, Ambroise Autpert, dont j'ai déjà parlé dans des catéchèses précédentes, il sut garder, pendant les siècles qui constituent ce qu'on appelle le Haut Moyen-âge, le contact avec la grande culture des antiques sages et des Pères chrétiens. Souvent rappelé comme "praeceptor Germaniae", Raban Maure fut d'une fécondité extraordinaire. Avec sa capacité de travail absolument exceptionnelle, il contribua peut-être plus que tout autre à garder vivante cette culture théologique, exégétique et spirituelle à laquelle les siècles suivants devaient puiser. C'est à lui que se réfèrent aussi bien des grands personnages appartenant au monde des moines comme Pier Damiani, Pierre le Vénérable et Bernard de Clairvaux, qu'également un nombre toujours plus important de "clercs" du clergé séculier, qui au cours du xii et du XIII siècles donnèrent vie à l'une des floraisons les plus belles et les plus fécondes de la pensée humaine.
Né à Mayence vers 780, Raban entra très jeune dans un monastère: on lui ajouta le nom de Maure précisément en référence au jeune Maure qui, selon le Livre ii des Dialogues de saint Grégoire le Grand, avait été confié encore enfant par ses parents eux-mêmes, nobles romains, à l'abbé Benoît de Nursie. Cette insertion précoce de Raban comme "puer oblatus" dans le monde monastique bénédictin, et les fruits qu'il en tira pour sa propre croissance humaine, culturelle et spirituelle, permettraient à eux seuls une ouverture très intéressante non seulement sur la vie des moines et de l'Eglise, mais également sur toute la société de son temps, habituellement qualifiée de "carolingienne". De ceux-ci, ou peut-être de lui-même, Raban Maure écrit: "Certains ont eu la chance d'être introduits dans la connaissance des Ecritures dès leur plus tendre enfance ("a cunabulis suis") et ont été tellement bien nourris par la nourriture qui leur a été offerte par la sainte Eglise qu'ils peuvent être promus, avec l'éducation appropriée, aux ordres sacrés les plus élevés" (PL 107, col 419 BC).
La culture extraordinaire qui caractérisait Raban Maure le fit rapidement remarquer par les grands de son temps. Il devint le conseiller de princes. Il s'engagea pour garantir l'unité de l'empire et, à un niveau culturel plus large, il ne refusa jamais à celui qui l'interrogeait une réponse modérée, qu'il tirait préférablement de la Bible et des textes des saints Pères. Tout d'abord élu abbé du célèbre monastère de Fulda, ensuite archevêque de sa ville natale, Mayence, il ne cessa pas pour autant de poursuivre ses études, démontrant par l'exemple de sa vie que l'on peut être simultanément à la disposition des autres, sans se priver pour cela d'un temps approprié pour la réflexion, l'étude et la méditation. Ainsi, Raban Maure fut exégète, philosophe, poète, pasteur et homme de Dieu. Les diocèses de Fulda, Mayence, Limbourg et Wroclaw le vénèrent comme saint et bienheureux. Ses œuvres remplissent six volumes de la Patrologie latine de Migne. C'est à lui que l'on doit, selon toute probabilité, l'un des hymnes les plus beaux et connus de l'Eglise latine, le "Veni Creator Spiritus", synthèse extraordinaire de pneumatologie chrétienne. Le premier engagement théologique de Raban s'exprima, en effet, sous forme de poésie et eut comme thème le mystère de la Sainte Croix dans une œuvre intitulée "De laudibus Sanctae Crucis", conçue de manière telle qu'elle propose non seulement des contenus conceptuels, mais également des stimulations plus purement artistiques, utilisant aussi bien la forme poétique que la forme picturale à l'intérieur du même codex manuscrit. En proposant iconographiquement, entre les lignes de son écrit, l'image du Christ crucifié, il écrit par exemple: "Voilà l'image du Sauveur qui, par la position de ses membres, rend sainte pour nous la très salubre, très douce et très aimée forme de la Croix, afin qu'en croyant en son nom et en obéissant à ses commandements nous puissions obtenir la vie éternelle grâce à sa Passion. Chaque fois que nous élevons le regard vers la Croix, rappelons-nous donc de celui qui souffrit pour nous, afin de nous arracher au pouvoir des ténèbres, en acceptant la mort pour faire de nous les héritiers de la vie éternelle" (Lib. 1, Fig. 1, PL 107 col 151 C).
Cette méthode d'allier tous les arts, l'esprit, le cœur et les sens, qui provenait de l'orient, devait recevoir un immense développement en occident, en parvenant à des sommets jamais atteints dans les codex enluminés de la Bible, ainsi que dans d'autres œuvres de foi et d'art qui fleurirent en Europe avant l'invention de l'imprimerie et même après. Celle-ci révèle en tous cas chez Raban Maure une conscience extraordinaire de la nécessité de faire participer dans l'expérience de la foi, non seulement l'esprit et le cœur, mais également les sens à travers les autres aspects du goût esthétique et de la sensibilité humaine qui conduisent l'homme à jouir de la vérité de toute leur personne, "esprit, âme et corps". Cela est important: la foi n'est pas seulement pensée, mais elle touche tout notre être. Etant donné que Dieu s'est fait homme en chair et en os, qu'il est entré dans le monde sensible, nous devons, dans toutes les dimensions de notre être, chercher et rencontrer Dieu. Ainsi, la réalité de Dieu, à travers la foi, pénètre dans notre être et le transforme. Pour cela, Raban Maure a concentré son attention en particulier sur la liturgie, comme synthèse de toutes les dimensions de notre perception de la réalité. Cette intuition de Raban Maure le rend extraordinairement actuel. De lui sont restés également célèbres les "Carmina", proposés pour être utilisés en particulier dans les célébrations liturgiques. En effet, étant donné que Raban était avant tout un moine, son intérêt pour la célébration liturgique était évident. Toutefois, il ne se consacrait pas à l'art de la poésie comme une fin en soi, mais il orientait l'art et tout autre type de connaissance vers l'approfondissement de la Parole de Dieu. Il s'efforça donc, avec une assiduité et une rigueur extrêmes, d'introduire ses contemporains, mais surtout les ministres (évêques, prêtres et diacres), à la compréhension de la signification profondément théologique et spirituelle de tous les éléments de la célébration liturgique.
Il tenta ainsi de comprendre et de proposer aux autres les significations théologiques cachées dans les rites, en puisant à la Bible et à la tradition des Pères. Il n'hésitait pas à citer, par souci d'honnêteté mais également pour donner une importance plus grande à ses explications, les sources patristiques auxquelles il devait son savoir. Mais il se servait d'elles avec liberté et un discernement attentif, en approfondissant le développement de la pensée patristique. Par exemple, au terme de l'"Epistola prima", adressée à un "chorévêque" du diocèse de Mayence, après avoir répondu aux demandes d'éclaircissement sur le comportement à adopter dans l'exercice de la responsabilité pastorale, il poursuit: "Nous t'avons écrit tout ceci de la façon dont nous l'avons déduit des Ecritures Saintes et des canons des Pères. Mais toi, très saint homme, prend tes décisions comme bon te semble, au cas par cas, en cherchant à modérer ton jugement de façon à garantir en tout la discrétion, car elle est la mère de toutes les vertus" (Epistulae, i, PL 112, col 1510 C). On voit ainsi la continuité de la foi chrétienne, qui trouve son origine dans la Parole de Dieu; mais celle-ci est toujours vivante, elle se développe et elle s'exprime de façons nouvelles, toujours en cohérence avec toute la construction, avec tout l'édifice de la foi.
Etant donné qu'une partie intégrante de la célébration liturgique est la Parole de Dieu, Raban Maure se consacra à cette dernière avec le plus grand zèle au cours de toute sa vie. Il publia des explications exégétiques appropriées pour presque tous les livres bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament dans une claire intention pastorale, qu'il justifiait par des paroles comme celles-ci: "J'ai écrit ces choses... en résumant les explications et les propositions de beaucoup d'autres pour offrir un service au lecteur dépourvu qui n'a pas à sa disposition de nombreux livres, mais également pour faciliter ceux qui, dans de nombreuses choses, n'arrivent pas à pénétrer en profondeur la compréhension des significations découvertes par les Pères" (Commentariorum in Matthaeum praefatio, PL 107, col 72D). En effet, en commentant les textes bibliques, il puisait à pleines mains aux Pères antiques, avec une prédilection particulière pour Jérôme, Ambroise, Augustin et Grégoire le Grand.
Sa sensibilité pastorale aiguë le conduisit ensuite à s'occuper avant tout de l'un des problèmes vécus de la manière la plus vive par les fidèles et les ministres sacrés de son temps: celui de la pénitence. Il compila en effet les "Pénitenciers" - c'est ainsi qu'on les appelait - dans lesquels, selon la sensibilité de l'époque, étaient énumérés les péchés et les peines correspondantes, en utilisant dans la mesure du possible des motivations puisées dans la Bible, dans les décisions des Conciles et les décrets des Papes. Ces mêmes textes furent utilisés par les "carolingiens" dans leur tentative de réforme de l'Eglise et de la société. C'est à la même intention pastorale que répondaient des œuvres comme "De disciplina ecclesiastica" et "De institutione clericorum" dans lesquelles, en puisant avant tout à saint Augustin, Raban expliquait aux personnes simples et au clergé de son diocèse les éléments fondamentaux de la foi chrétienne: il s'agissait de sortes de petits catéchismes.
Je voudrais conclure la présentation de ce grand "homme d'Eglise" en citant certaines de ses paroles dans lesquelles se reflète bien sa conviction fondamentale: "Celui qui est négligent dans la contemplation ("qui vacare Deo negligit") se prive lui-même de la vision de la lumière de Dieu; celui qui se laisse prendre de façon indiscrète par les préoccupations et permet à ses pensées d'être emportées par le tourbillon des choses terrestres se condamne lui-même à l'impossibilité absolue de pénétrer les secrets du Dieu invisible" (Lib. I, PL 112, col 1263A). Je pense que Raban Maure nous adresse ces paroles également à nous aujourd'hui: dans les heures de travail, avec ses rythmes frénétiques, et dans les temps de loisirs, nous devons réserver des moments à Dieu. Lui ouvrir notre vie en lui adressant une pensée, une réflexion, une brève prière, et surtout, nous ne devons pas oublier le dimanche comme jour du Seigneur, le jour de la liturgie, pour percevoir dans la beauté de nos églises, de la musique sacrée et de la Parole de Dieu la beauté même de Dieu, le laissant entrer dans notre être. Ce n'est qu'ainsi que notre vie peut devenir grande, devenir une vraie vie.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 5 février
Sainte Agathe
Vierge et martyre
(† 251)
Deux villes de Sicile, Palerme et Catane, se disputent l'honneur d'avoir donné naissance à sainte Agathe ; ce qui est certain, c'est qu'elle fut martyrisée à Catane, sous l'empereur Dèce.
Dénoncée au préteur Quintianus, comme chrétienne, Agathe lui fut amenée. La beauté de la jeune fille le séduisit ; il conçut pour elle une passion criminelle et crut venir à bout de son dessein en la remettant aux mains d'une femme débauchée, nommée Aphrodisia. Celle-ci employa son art et son artifice afin de séduire Agathe, sans pouvoir y réussir ; et après un mois de tentatives, elle s'en fut trouver le préfet pour lui annoncer l'inutilité de ses efforts.
Le juge alors fit comparaître la servante du Seigneur devant son tribunal.
« Qui es-tu ?
- Je suis noble et d'une illustre famille, toute ma parenté le fait assez connaître.
- Pourquoi donc suis-tu la chétive condition des chrétiens ?
- Parce que la véritable noblesse s'acquiert avec Jésus-Christ dont je me dis la servante.
- Quoi donc ! Sommes-nous dégradés de noblesse pour mépriser ton Crucifié ?
- Oui, tu perds la véritable liberté en te faisant esclave du démon jusqu'au point d'adorer des pierres pour lui faire honneur. »
Afin d'apprendre à la jeune fille à mieux parler, Quintianus la fit frapper sur la joue, et commanda qu'on la conduisît en prison, lui disant qu'elle eut à se préparer à renier Jésus-Christ ou à mourir dans les tourments. Le lendemain, le juge essaya de gagner Agathe par des promesses, mais il la trouva inébranlable, et ses réponses excitèrent tellement la rage du persécuteur, que, sur son ordre, on lui arracha un sein. Elle dit à Quintianus : « N'as-tu pas honte, ô cruel tyran, de me faire souffrir de cette façon, toi qui as sucé ta première nourriture du sein d'une femme ? »
Quand elle fut rentrée dans la prison, où le préfet avait défendu de lui rien donner, saint Pierre lui apparut et la guérit au nom du Sauveur ; la Sainte s'écria : « Je vous rends grâces, ô mon Seigneur Jésus-Christ, de ce qu'il vous a plu de m'envoyer votre Apôtre afin de guérir mes plaies et de me rendre ce que le bourreau m'avait arraché » et la prison fut remplie d'une si éclatante lumière que les gardiens s'enfuirent épouvantés, laissant les portes ouvertes.
Les autres prisonniers conseillaient à Agathe de prendre la fuite, mais elle répondit : « Dieu me garde de quitter le champ de bataille et de m'enfuir en voyant une si belle occasion de remporter la victoire sur mes ennemis. »
Quatre jours après, Agathe fut ramenée devant le juge qui, la voyant saine et sauve, fut rempli d'étonnement ; sa rage n'en devint que plus grande. Par son ordre, on roula Agathe sur des têts de pots cassés et sur des charbons, en même temps que l'on perçait son corps de pointes aiguës. Pendant ce supplice, un tremblement de terre survint, et les principaux ministres de la cruauté de Quintianus furent écrasés. La ville, épouvantée, vit là un châtiment du Ciel, et le persécuteur, craignant qu'on ne lui enlevât sa victime, se hâta de la renvoyer en prison. Quand elle y fut rentrée, Agathe dit : « Ouvrez, Seigneur, les bras de votre miséricorde, et recevez mon esprit qui désire vous posséder avec tous les transports d'amour dont il est capable » et en achevant ces mots elle expira.
Aussitôt que la nouvelle de cette mort se fut répandue, toute la ville accourut pour honorer les restes de sainte Agathe, et au moment où on voulut la mettre dans le tombeau, cent Anges, sous la figure de jeunes hommes, apparurent, et au front d'Agathe inscrivirent ces mots : « C'est une âme sainte ; elle a rendu un honneur volontaire à Dieu et elle est la rédemption de sa patrie. » Quintianus, de son côté, était parti pour se mettre en possession des biens de la servante de Dieu, mais au passage d'une rivière, un cheval le mordit au visage et un autre, à coups de pieds, le précipita dans l'eau où il se noya.
La dévotion à sainte Agathe ne tarda pas à se répandre partout, mais nulle part elle ne fut plus honorée qu'à Catane. Plusieurs fois sa protection a sauvé cette ville des éruptions de l'Etna, et pour cela il suffisait aux habitants de donner, comme barrière aux torrents de lave qui descendaient de la montagne, un objet qui avait touché le corps de la Sainte.
Saint Jesús Méndez Montoya (1928)
Prêtre et martyr au Mexique
Jesús Méndez Montoya naît à Tarímbaro (Michoacán, Mexique) le 10 juin 1880, de parents pauvres, Florentino Méndez et María Cornelia Montoya.
Baptisé le 12 juin, il reçut la Confirmation le 12 septembre 1881, selon la coutume de l’époque.
Après l’école communale, il entra au séminaire de Morelia en 1894, où il étudia avec persévérance. Des paysans de son village participèrent aux frais de ses études.
Il reçut le diaconat en 1905, et le presbytérat en 1906.
Une fois ordonné prêtre, il fut vicaire successivement à Huetamo, Pedemales, enfin à Valtierrilla (Guanajuato). Dans les deux premiers postes, son zèle lui provoqua un sérieux problème de santé, car il s’était fatigué jusqu’à l’épuisement.
Ce fut un prêtre tout à tous, qui passait de longues heures au confessionnal, où les chrétiens venaient volontiers recevoir ses bons conseils. Il fonda diverses associations ou confraternités, pour l’apostolat de la prière et l’adoration perpétuelle.
Il n’hésitait pas, tout en se cachant quand il le fallait, à baptiser et célébrer de nuit, visitant les malades de jour, remplaçant autant que possible les autres prêtres qui étaient obligés de se cacher et de changer de localité pour échapper aux recherches.
Il vivait pauvrement, avec les familles pauvres du village.
Il monta aussi une belle chorale, grâce à ses dons musicaux, pour rehausser la liturgie.
Le 5 février 1928, les troupes fédérales entrèrent dans le village dans l’intention d’éliminer un groupe de ‘cristeros’ qui avaient pris les armes, et se dirigèrent vers la maison du prêtre. Jesús, lui, n’avait jamais touché à une arme. A ce moment précis, il venait de terminer la célébration de la messe. Lui qui portait le nom de notre Seigneur, s’identifia au Maître jusqu’au bout.
Il s’empara d’un ciboire contenant les saintes hosties de l’Eucharistie, et tenta de sortir par une fenêtre du presbytère, qui se trouvait juste à côté du clocher de l’église. Les soldats, qui ne le connaissaient pas, pensèrent que c’était un ‘cristero’, et qu’il cachait une arme, mais Jésús montra qu’il n’avait pas d’armes.
Les soldats lui demandèrent : « C’est vous le Curé ? et il répondit : “Oui, c’est moi” ». Ils l’arrêtèrent. Et lui, gentiment : « Les Hosties consacrées, vous n’en avez pas besoin, laissez-les moi » et il demanda aux soldats juste le temps de les consommer. Ils le lui permirent et il s’agenouilla pour communier. Puis se dirigeant vers les soldats : « Faites de moi ce que vous voulez ; je suis prêt ».
Six ou huit soldats le menèrent un peu plus loin de la place, le mirent assis sur un tronc qui se trouvait là, entre deux soldats. Le capitaine voulut tirer, mais son pistolet ne fonctionna pas ; il ordonna aux soldats de tirer ; ils s’y prirent par trois fois, sans y arriver (peut-être firent-ils exprès…), alors le capitaine, furieux, ordonna à Jesús de se lever, le fouilla, lui arracha un crucifix et une médaille qu’il portait au cou, le mit devant un agave, et lui tira dessus. Le père Jesús tomba, mort. Il pouvait être sept heures du matin, du 5 février 1928.
Il fut dignement enseveli à Cortazar, avant d’être reporté à l’église de Valtierrilla cinq ans plus tard.
Jesús Méndez Montoya, victime de la ‘Guerre Cristera’ a été reconnu comme un authentique martyr de la foi et, comme tel, a été béatifié le 22 novembre 1992 e canonisé, avec 24 autres martyrs mexicains, le 21 mai 2000, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Agathe
Vierge et martyre
(† 251)
Deux villes de Sicile, Palerme et Catane, se disputent l'honneur d'avoir donné naissance à sainte Agathe ; ce qui est certain, c'est qu'elle fut martyrisée à Catane, sous l'empereur Dèce.
Dénoncée au préteur Quintianus, comme chrétienne, Agathe lui fut amenée. La beauté de la jeune fille le séduisit ; il conçut pour elle une passion criminelle et crut venir à bout de son dessein en la remettant aux mains d'une femme débauchée, nommée Aphrodisia. Celle-ci employa son art et son artifice afin de séduire Agathe, sans pouvoir y réussir ; et après un mois de tentatives, elle s'en fut trouver le préfet pour lui annoncer l'inutilité de ses efforts.
Le juge alors fit comparaître la servante du Seigneur devant son tribunal.
« Qui es-tu ?
- Je suis noble et d'une illustre famille, toute ma parenté le fait assez connaître.
- Pourquoi donc suis-tu la chétive condition des chrétiens ?
- Parce que la véritable noblesse s'acquiert avec Jésus-Christ dont je me dis la servante.
- Quoi donc ! Sommes-nous dégradés de noblesse pour mépriser ton Crucifié ?
- Oui, tu perds la véritable liberté en te faisant esclave du démon jusqu'au point d'adorer des pierres pour lui faire honneur. »
Afin d'apprendre à la jeune fille à mieux parler, Quintianus la fit frapper sur la joue, et commanda qu'on la conduisît en prison, lui disant qu'elle eut à se préparer à renier Jésus-Christ ou à mourir dans les tourments. Le lendemain, le juge essaya de gagner Agathe par des promesses, mais il la trouva inébranlable, et ses réponses excitèrent tellement la rage du persécuteur, que, sur son ordre, on lui arracha un sein. Elle dit à Quintianus : « N'as-tu pas honte, ô cruel tyran, de me faire souffrir de cette façon, toi qui as sucé ta première nourriture du sein d'une femme ? »
Quand elle fut rentrée dans la prison, où le préfet avait défendu de lui rien donner, saint Pierre lui apparut et la guérit au nom du Sauveur ; la Sainte s'écria : « Je vous rends grâces, ô mon Seigneur Jésus-Christ, de ce qu'il vous a plu de m'envoyer votre Apôtre afin de guérir mes plaies et de me rendre ce que le bourreau m'avait arraché » et la prison fut remplie d'une si éclatante lumière que les gardiens s'enfuirent épouvantés, laissant les portes ouvertes.
Les autres prisonniers conseillaient à Agathe de prendre la fuite, mais elle répondit : « Dieu me garde de quitter le champ de bataille et de m'enfuir en voyant une si belle occasion de remporter la victoire sur mes ennemis. »
Quatre jours après, Agathe fut ramenée devant le juge qui, la voyant saine et sauve, fut rempli d'étonnement ; sa rage n'en devint que plus grande. Par son ordre, on roula Agathe sur des têts de pots cassés et sur des charbons, en même temps que l'on perçait son corps de pointes aiguës. Pendant ce supplice, un tremblement de terre survint, et les principaux ministres de la cruauté de Quintianus furent écrasés. La ville, épouvantée, vit là un châtiment du Ciel, et le persécuteur, craignant qu'on ne lui enlevât sa victime, se hâta de la renvoyer en prison. Quand elle y fut rentrée, Agathe dit : « Ouvrez, Seigneur, les bras de votre miséricorde, et recevez mon esprit qui désire vous posséder avec tous les transports d'amour dont il est capable » et en achevant ces mots elle expira.
Aussitôt que la nouvelle de cette mort se fut répandue, toute la ville accourut pour honorer les restes de sainte Agathe, et au moment où on voulut la mettre dans le tombeau, cent Anges, sous la figure de jeunes hommes, apparurent, et au front d'Agathe inscrivirent ces mots : « C'est une âme sainte ; elle a rendu un honneur volontaire à Dieu et elle est la rédemption de sa patrie. » Quintianus, de son côté, était parti pour se mettre en possession des biens de la servante de Dieu, mais au passage d'une rivière, un cheval le mordit au visage et un autre, à coups de pieds, le précipita dans l'eau où il se noya.
La dévotion à sainte Agathe ne tarda pas à se répandre partout, mais nulle part elle ne fut plus honorée qu'à Catane. Plusieurs fois sa protection a sauvé cette ville des éruptions de l'Etna, et pour cela il suffisait aux habitants de donner, comme barrière aux torrents de lave qui descendaient de la montagne, un objet qui avait touché le corps de la Sainte.
Saint Jesús Méndez Montoya (1928)
Prêtre et martyr au Mexique
Jesús Méndez Montoya naît à Tarímbaro (Michoacán, Mexique) le 10 juin 1880, de parents pauvres, Florentino Méndez et María Cornelia Montoya.
Baptisé le 12 juin, il reçut la Confirmation le 12 septembre 1881, selon la coutume de l’époque.
Après l’école communale, il entra au séminaire de Morelia en 1894, où il étudia avec persévérance. Des paysans de son village participèrent aux frais de ses études.
Il reçut le diaconat en 1905, et le presbytérat en 1906.
Une fois ordonné prêtre, il fut vicaire successivement à Huetamo, Pedemales, enfin à Valtierrilla (Guanajuato). Dans les deux premiers postes, son zèle lui provoqua un sérieux problème de santé, car il s’était fatigué jusqu’à l’épuisement.
Ce fut un prêtre tout à tous, qui passait de longues heures au confessionnal, où les chrétiens venaient volontiers recevoir ses bons conseils. Il fonda diverses associations ou confraternités, pour l’apostolat de la prière et l’adoration perpétuelle.
Il n’hésitait pas, tout en se cachant quand il le fallait, à baptiser et célébrer de nuit, visitant les malades de jour, remplaçant autant que possible les autres prêtres qui étaient obligés de se cacher et de changer de localité pour échapper aux recherches.
Il vivait pauvrement, avec les familles pauvres du village.
Il monta aussi une belle chorale, grâce à ses dons musicaux, pour rehausser la liturgie.
Le 5 février 1928, les troupes fédérales entrèrent dans le village dans l’intention d’éliminer un groupe de ‘cristeros’ qui avaient pris les armes, et se dirigèrent vers la maison du prêtre. Jesús, lui, n’avait jamais touché à une arme. A ce moment précis, il venait de terminer la célébration de la messe. Lui qui portait le nom de notre Seigneur, s’identifia au Maître jusqu’au bout.
Il s’empara d’un ciboire contenant les saintes hosties de l’Eucharistie, et tenta de sortir par une fenêtre du presbytère, qui se trouvait juste à côté du clocher de l’église. Les soldats, qui ne le connaissaient pas, pensèrent que c’était un ‘cristero’, et qu’il cachait une arme, mais Jésús montra qu’il n’avait pas d’armes.
Les soldats lui demandèrent : « C’est vous le Curé ? et il répondit : “Oui, c’est moi” ». Ils l’arrêtèrent. Et lui, gentiment : « Les Hosties consacrées, vous n’en avez pas besoin, laissez-les moi » et il demanda aux soldats juste le temps de les consommer. Ils le lui permirent et il s’agenouilla pour communier. Puis se dirigeant vers les soldats : « Faites de moi ce que vous voulez ; je suis prêt ».
Six ou huit soldats le menèrent un peu plus loin de la place, le mirent assis sur un tronc qui se trouvait là, entre deux soldats. Le capitaine voulut tirer, mais son pistolet ne fonctionna pas ; il ordonna aux soldats de tirer ; ils s’y prirent par trois fois, sans y arriver (peut-être firent-ils exprès…), alors le capitaine, furieux, ordonna à Jesús de se lever, le fouilla, lui arracha un crucifix et une médaille qu’il portait au cou, le mit devant un agave, et lui tira dessus. Le père Jesús tomba, mort. Il pouvait être sept heures du matin, du 5 février 1928.
Il fut dignement enseveli à Cortazar, avant d’être reporté à l’église de Valtierrilla cinq ans plus tard.
Jesús Méndez Montoya, victime de la ‘Guerre Cristera’ a été reconnu comme un authentique martyr de la foi et, comme tel, a été béatifié le 22 novembre 1992 e canonisé, avec 24 autres martyrs mexicains, le 21 mai 2000, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Samedi le 6 février
Sts Paul Miki et ses Compagnons
Martyrs (memoire)
(† 1597)
Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.
La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.
L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).
Ces vingt-six martyrs étaient :
Trois jésuites :
Paul Miki, frère jésuite, fils d'un général, premier jésuite japonais et grand prédicateur, Jean Soan (de Goto), frère jésuite japonais, Jacques Kisoï, frère jésuite japonais.
Six franciscains :
Pierre Baptiste de Saint-Esteban, prêtre espagnol, chef de la mission franciscaine au Japon, Martin d'Aguirré, prêtre espagnol, professeur de théologie, François Blanco, prêtre espagnol, Philippe de Las Casas, mexicain, frère convers, Gonzalve García, des Indes Orientales, frère convers, François de Saint-Michel, frère convers.
Dix-sept laïcs tertiaires franciscains, tous japonais et membres de la communauté de Méaco, (arrêtés le 31 décembre 1596) :
Côme Tachegia, Michel et Thomas Cozaki, Paul Ibarki, Léon Carasumo (catéchiste et interprète), Mathias, Bonaventure, Joachim Saccakibara (mèdecin), François de Méaco (médecin), Thomas Dauki (interprète), Jean Kinoia, Gabriel de Duisco, Paul Suzuki (catéchiste et interprète) ; François Danto et Pierre Sukejiro n’étaient pas sur la liste des arrestations mais, comme ils s’obstinaient à suivre les prisonniers et à les soigner, ils furent arrêtés à leur tour ; Louis (11 ans) et Antoine (13 ans).
Du haut de sa croix, Paul Miki continuait à prêcher pardonnant à ses bourreaux et invitant à la conversion : « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien ! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure de recevoir le baptême. »
Un autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon larron : « Seigneur, souvenez-vous de moi ! »
Les enfants ne furent pas moins admirables. Louis, répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi : « C'est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de salut. »
Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat : « Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même : je désire d'être attaché à la croix pour l'amour de Jésus crucifié. » Du haut de sa croix, il chanta d'une voix angélique le psaume : Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le cœur percé d'une lance au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le Ciel.
Ils furent tous achevés d'un coup de lance dans le cœur. Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles.
Paul Miki et ses Compagnons ont été béatifiés, par le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), le 14 septembre 1627 et canonisés, par le bienheureux Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d'un grand concours d'évêques de toutes les parties du monde.
Ce furent les premiers martyrs du Japon.
Bse Maria Theresia Bonzel (1905)
Fondatrice des : « Sœurs Franciscaines de l'Adoration Perpétuelle »
Maria Theresia, dans le siècle : Regina Christine Wilhelmine Bonzel, naît le 17 septembre 1830 à Olpe, une ville allemande située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle fut pensionnaire chez les Ursulines à Cologne, où mûrit sa vocation religieuse.
En 1850, elle entre dans le Tiers-Ordre Franciscain où elle prit le nom de Maria Theresia. Elle devient également membre de l'Association des Jeunes femmes pour soutenir les pauvres et les malades sans défenses.
En 1857, elle fut élue à la tête de cette organisation.
Avec quelques compagnes, elle créa une petite école à Olpe pour enseigner aux enfants orphelins : c’est ainsi que la Congrégation des « Sœurs Franciscaines de l'Adoration Perpétuelle » est née.
En 1863, l'évêque de Paderborn leur a permis de vivre selon la Règle de Saint François d'Assise. Elle s'appellera donc Mère Maria Theresia. Quelques années plus tard, sa fondation se développe et, en 1876, un couvent fut ouvert aux États-Unis.
Mère Maria Theresia Bonzel passa de la terre au Ciel le 6 février 1905 à Olpe. À sa mort, 73 couvents de sa fondation étaient implantés en Allemagne et 49 aux États-Unis. Sa congrégation comptait alors 1500 religieuses.
Maria Theresia Bonzel a été béatifiée le 10 novembre 2013 dans la cathédrale de Paderborn. La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio). Le Pape, lors de l’Angélus du même jour, a salué la « charité infatigable » envers les plus faibles de Mère Maria Theresia Bonzel : « L’Eucharistie était la source où elle puisait son énergie spirituelle, pour se dévouer avec une charité infatigable aux plus faibles », a déclaré le pape, invitant à « louer le Seigneur pour son témoignage ».
Sts Paul Miki et ses Compagnons
Martyrs (memoire)
(† 1597)
Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.
La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.
L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).
Ces vingt-six martyrs étaient :
Trois jésuites :
Paul Miki, frère jésuite, fils d'un général, premier jésuite japonais et grand prédicateur, Jean Soan (de Goto), frère jésuite japonais, Jacques Kisoï, frère jésuite japonais.
Six franciscains :
Pierre Baptiste de Saint-Esteban, prêtre espagnol, chef de la mission franciscaine au Japon, Martin d'Aguirré, prêtre espagnol, professeur de théologie, François Blanco, prêtre espagnol, Philippe de Las Casas, mexicain, frère convers, Gonzalve García, des Indes Orientales, frère convers, François de Saint-Michel, frère convers.
Dix-sept laïcs tertiaires franciscains, tous japonais et membres de la communauté de Méaco, (arrêtés le 31 décembre 1596) :
Côme Tachegia, Michel et Thomas Cozaki, Paul Ibarki, Léon Carasumo (catéchiste et interprète), Mathias, Bonaventure, Joachim Saccakibara (mèdecin), François de Méaco (médecin), Thomas Dauki (interprète), Jean Kinoia, Gabriel de Duisco, Paul Suzuki (catéchiste et interprète) ; François Danto et Pierre Sukejiro n’étaient pas sur la liste des arrestations mais, comme ils s’obstinaient à suivre les prisonniers et à les soigner, ils furent arrêtés à leur tour ; Louis (11 ans) et Antoine (13 ans).
Du haut de sa croix, Paul Miki continuait à prêcher pardonnant à ses bourreaux et invitant à la conversion : « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien ! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure de recevoir le baptême. »
Un autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon larron : « Seigneur, souvenez-vous de moi ! »
Les enfants ne furent pas moins admirables. Louis, répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi : « C'est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de salut. »
Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat : « Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même : je désire d'être attaché à la croix pour l'amour de Jésus crucifié. » Du haut de sa croix, il chanta d'une voix angélique le psaume : Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le cœur percé d'une lance au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le Ciel.
Ils furent tous achevés d'un coup de lance dans le cœur. Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles.
Paul Miki et ses Compagnons ont été béatifiés, par le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), le 14 septembre 1627 et canonisés, par le bienheureux Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d'un grand concours d'évêques de toutes les parties du monde.
Ce furent les premiers martyrs du Japon.
Bse Maria Theresia Bonzel (1905)
Fondatrice des : « Sœurs Franciscaines de l'Adoration Perpétuelle »
Maria Theresia, dans le siècle : Regina Christine Wilhelmine Bonzel, naît le 17 septembre 1830 à Olpe, une ville allemande située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle fut pensionnaire chez les Ursulines à Cologne, où mûrit sa vocation religieuse.
En 1850, elle entre dans le Tiers-Ordre Franciscain où elle prit le nom de Maria Theresia. Elle devient également membre de l'Association des Jeunes femmes pour soutenir les pauvres et les malades sans défenses.
En 1857, elle fut élue à la tête de cette organisation.
Avec quelques compagnes, elle créa une petite école à Olpe pour enseigner aux enfants orphelins : c’est ainsi que la Congrégation des « Sœurs Franciscaines de l'Adoration Perpétuelle » est née.
En 1863, l'évêque de Paderborn leur a permis de vivre selon la Règle de Saint François d'Assise. Elle s'appellera donc Mère Maria Theresia. Quelques années plus tard, sa fondation se développe et, en 1876, un couvent fut ouvert aux États-Unis.
Mère Maria Theresia Bonzel passa de la terre au Ciel le 6 février 1905 à Olpe. À sa mort, 73 couvents de sa fondation étaient implantés en Allemagne et 49 aux États-Unis. Sa congrégation comptait alors 1500 religieuses.
Maria Theresia Bonzel a été béatifiée le 10 novembre 2013 dans la cathédrale de Paderborn. La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio). Le Pape, lors de l’Angélus du même jour, a salué la « charité infatigable » envers les plus faibles de Mère Maria Theresia Bonzel : « L’Eucharistie était la source où elle puisait son énergie spirituelle, pour se dévouer avec une charité infatigable aux plus faibles », a déclaré le pape, invitant à « louer le Seigneur pour son témoignage ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 7 février
Sts Paul Miki et ses Compagnons
Martyrs (mémoire en Belgique)
(† 1597)
Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.
La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.
L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).
Ces vingt-six martyrs étaient :
Trois jésuites :
Paul Miki, frère jésuite, fils d'un général, premier jésuite japonais et grand prédicateur, Jean Soan (de Goto), frère jésuite japonais, Jacques Kisoï, frère jésuite japonais.
Six franciscains :
Pierre Baptiste de Saint-Esteban, prêtre espagnol, chef de la mission franciscaine au Japon, Martin d'Aguirré, prêtre espagnol, professeur de théologie, François Blanco, prêtre espagnol, Philippe de Las Casas, mexicain, frère convers, Gonzalve García, des Indes Orientales, frère convers, François de Saint-Michel, frère convers.
Dix-sept laïcs tertiaires franciscains, tous japonais et membres de la communauté de Méaco, (arrêtés le 31 décembre 1596) :
Côme Tachegia, Michel et Thomas Cozaki, Paul Ibarki, Léon Carasumo (catéchiste et interprète), Mathias, Bonaventure, Joachim Saccakibara (mèdecin), François de Méaco (médecin), Thomas Dauki (interprète), Jean Kinoia, Gabriel de Duisco, Paul Suzuki (catéchiste et interprète) ; François Danto et Pierre Sukejiro n’étaient pas sur la liste des arrestations mais, comme ils s’obstinaient à suivre les prisonniers et à les soigner, ils furent arrêtés à leur tour ; Louis (11 ans) et Antoine (13 ans).
Du haut de sa croix, Paul Miki continuait à prêcher pardonnant à ses bourreaux et invitant à la conversion : « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien ! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure de recevoir le baptême. »
Un autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon larron : « Seigneur, souvenez-vous de moi ! »
Les enfants ne furent pas moins admirables. Louis, répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi : « C'est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de salut. »
Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat : « Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même : je désire d'être attaché à la croix pour l'amour de Jésus crucifié. » Du haut de sa croix, il chanta d'une voix angélique le psaume : Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le cœur percé d'une lance au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le Ciel.
Ils furent tous achevés d'un coup de lance dans le cœur. Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles.
Paul Miki et ses Compagnons ont été béatifiés, par le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), le 14 septembre 1627 et canonisés, par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d'un grand concours d'évêques de toutes les parties du monde.
Ce furent les premiers martyrs du Japon.
Saint Égide Marie de Saint Joseph (1722-1812)
Religieux o.f.m.
Égide Marie de Saint Joseph (au baptême : François Antoine Postillo), né à Tarente (Italie) le 16 novembre 1729, expérimenta la pauvreté depuis son enfance.
Bientôt, il fut amené à apprendre le double et dur métier de ses parents devenant lui aussi un excellent « cordier » et un expert « feutrier ».
À dix-huit ans, orphelin de père, il devient le seul soutien de sa pauvre famille. La foi chrétienne sincère, que son père et sa mère lui avaient transmise, l'aida à dépasser toute difficulté et à toujours avoir confiance en la bonne Providence du Père céleste.
En février 1754, réalisant ce qui fut toujours son inspiration, à savoir : « pouvoir penser et travailler seulement pour le Seigneur », après avoir pourvu comme il fallait aux besoins de la famille, il fut accepté parmi les Frères mineurs « Alcantarins » de la Province de Lecce.
II fut initié à la vie franciscaine dans le couvent de Galatone (Lecce). Là, le 28 février 1755, dans les mains du Ministre provincial Frère Damien de Jésus et Marie, il fit sa profession religieuse.
Depuis le mois de février 1755 et jusqu'à la fin de mai 1759, il demeura dans le couvent de Squinzano (Lecce) s'adonnant à la tâche de cuisinier de la Fraternité.
Après un bref séjour dans le couvent de Capurso (Bari), au mois de mai 1759, le Frère Égide Marie fut destiné à Naples, où les Frères Mineurs Alcantarins de Lecce avaient un petit Hospice, celui de San Pasquale (Pascal) à Chiaia, élevé pendant le chapitre de 1759, au rang de « Gardiennat ».
À Naples il demeurera presque cinquante-trois ans, c'est à dire jusqu'au jour de sa mort, occupant au fur et à mesure les charges de cuisinier, de concierge et de quêteur, édifiant tous, et en particulier les pauvres, qui accouraient nombreux au couvent de Chiaia pour recevoir du Frère Égide Marie une aide ou un mot de consolation.
Avec sollicitude franciscaine et charité active le Bienheureux consacra ses énergies au service des derniers et des souffrants, s'insérant profondément dans le tissu de la ville parthénopéenne qui, dans ces années difficiles, expérimentait de très fortes tensions sociales et de scandaleuses formes de pauvreté, à cause des événements politiques qui impliquèrent ce qui était alors le Royaume de Naples et n'épargnèrent même pas l'Église et ses Pasteurs.
Très nombreux furent les prodiges qui accompagnèrent sa mission de bien de Frère Égide Marie, jusqu'à lui mériter, de son vivant, l'appellation populaire de : « Consolateur de Naples ».
Entouré d'une grande et vaste réputation de sainteté, Frère Égide Marie accueillit avec joie le Roi de gloire, à 12 heures le 7 février 1812.
Le Bx Pie IX (fête aussi aujourd’hui) déclara l'héroïcité de ses vertus le 24 février 1868.
Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le déclara bienheureux le 4 février 1888.
Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) l'éleva à la gloire des autels, le 3 juin 1996.
Sts Paul Miki et ses Compagnons
Martyrs (mémoire en Belgique)
(† 1597)
Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.
La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.
L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).
Ces vingt-six martyrs étaient :
Trois jésuites :
Paul Miki, frère jésuite, fils d'un général, premier jésuite japonais et grand prédicateur, Jean Soan (de Goto), frère jésuite japonais, Jacques Kisoï, frère jésuite japonais.
Six franciscains :
Pierre Baptiste de Saint-Esteban, prêtre espagnol, chef de la mission franciscaine au Japon, Martin d'Aguirré, prêtre espagnol, professeur de théologie, François Blanco, prêtre espagnol, Philippe de Las Casas, mexicain, frère convers, Gonzalve García, des Indes Orientales, frère convers, François de Saint-Michel, frère convers.
Dix-sept laïcs tertiaires franciscains, tous japonais et membres de la communauté de Méaco, (arrêtés le 31 décembre 1596) :
Côme Tachegia, Michel et Thomas Cozaki, Paul Ibarki, Léon Carasumo (catéchiste et interprète), Mathias, Bonaventure, Joachim Saccakibara (mèdecin), François de Méaco (médecin), Thomas Dauki (interprète), Jean Kinoia, Gabriel de Duisco, Paul Suzuki (catéchiste et interprète) ; François Danto et Pierre Sukejiro n’étaient pas sur la liste des arrestations mais, comme ils s’obstinaient à suivre les prisonniers et à les soigner, ils furent arrêtés à leur tour ; Louis (11 ans) et Antoine (13 ans).
Du haut de sa croix, Paul Miki continuait à prêcher pardonnant à ses bourreaux et invitant à la conversion : « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien ! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure de recevoir le baptême. »
Un autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon larron : « Seigneur, souvenez-vous de moi ! »
Les enfants ne furent pas moins admirables. Louis, répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi : « C'est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de salut. »
Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat : « Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même : je désire d'être attaché à la croix pour l'amour de Jésus crucifié. » Du haut de sa croix, il chanta d'une voix angélique le psaume : Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le cœur percé d'une lance au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le Ciel.
Ils furent tous achevés d'un coup de lance dans le cœur. Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles.
Paul Miki et ses Compagnons ont été béatifiés, par le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), le 14 septembre 1627 et canonisés, par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d'un grand concours d'évêques de toutes les parties du monde.
Ce furent les premiers martyrs du Japon.
Saint Égide Marie de Saint Joseph (1722-1812)
Religieux o.f.m.
Égide Marie de Saint Joseph (au baptême : François Antoine Postillo), né à Tarente (Italie) le 16 novembre 1729, expérimenta la pauvreté depuis son enfance.
Bientôt, il fut amené à apprendre le double et dur métier de ses parents devenant lui aussi un excellent « cordier » et un expert « feutrier ».
À dix-huit ans, orphelin de père, il devient le seul soutien de sa pauvre famille. La foi chrétienne sincère, que son père et sa mère lui avaient transmise, l'aida à dépasser toute difficulté et à toujours avoir confiance en la bonne Providence du Père céleste.
En février 1754, réalisant ce qui fut toujours son inspiration, à savoir : « pouvoir penser et travailler seulement pour le Seigneur », après avoir pourvu comme il fallait aux besoins de la famille, il fut accepté parmi les Frères mineurs « Alcantarins » de la Province de Lecce.
II fut initié à la vie franciscaine dans le couvent de Galatone (Lecce). Là, le 28 février 1755, dans les mains du Ministre provincial Frère Damien de Jésus et Marie, il fit sa profession religieuse.
Depuis le mois de février 1755 et jusqu'à la fin de mai 1759, il demeura dans le couvent de Squinzano (Lecce) s'adonnant à la tâche de cuisinier de la Fraternité.
Après un bref séjour dans le couvent de Capurso (Bari), au mois de mai 1759, le Frère Égide Marie fut destiné à Naples, où les Frères Mineurs Alcantarins de Lecce avaient un petit Hospice, celui de San Pasquale (Pascal) à Chiaia, élevé pendant le chapitre de 1759, au rang de « Gardiennat ».
À Naples il demeurera presque cinquante-trois ans, c'est à dire jusqu'au jour de sa mort, occupant au fur et à mesure les charges de cuisinier, de concierge et de quêteur, édifiant tous, et en particulier les pauvres, qui accouraient nombreux au couvent de Chiaia pour recevoir du Frère Égide Marie une aide ou un mot de consolation.
Avec sollicitude franciscaine et charité active le Bienheureux consacra ses énergies au service des derniers et des souffrants, s'insérant profondément dans le tissu de la ville parthénopéenne qui, dans ces années difficiles, expérimentait de très fortes tensions sociales et de scandaleuses formes de pauvreté, à cause des événements politiques qui impliquèrent ce qui était alors le Royaume de Naples et n'épargnèrent même pas l'Église et ses Pasteurs.
Très nombreux furent les prodiges qui accompagnèrent sa mission de bien de Frère Égide Marie, jusqu'à lui mériter, de son vivant, l'appellation populaire de : « Consolateur de Naples ».
Entouré d'une grande et vaste réputation de sainteté, Frère Égide Marie accueillit avec joie le Roi de gloire, à 12 heures le 7 février 1812.
Le Bx Pie IX (fête aussi aujourd’hui) déclara l'héroïcité de ses vertus le 24 février 1868.
Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le déclara bienheureux le 4 février 1888.
Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) l'éleva à la gloire des autels, le 3 juin 1996.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 8 février
Saint Jérôme Émiliani (1486-1537)
Fondateur des « Clercs réguliers de Somasque »
Girolamo Emiliani, né à Venise en 1486, passa sa jeunesse dans le métier des armes.
Il avait reçu une éducation chrétienne, mais se laissa bientôt entraîner par le torrent des passions.
Fait prisonnier et chargé de fers, en 1511, après une courageuse défense de la place de Castelnuovo, qui lui avait été confiée, voyant la mort proche de lui, il sentit une vive crainte de paraître devant Dieu en état de péché mortel. Les yeux pleins de larmes, Jérôme fit alors un vœu à Marie ; aussitôt, la Mère de Dieu lui apparut, l'appela par son nom, lui donna les clefs de ses fers et de son cachot et lui fit traverser sain et sauf les rangs de l'armée ennemie.
Le jeune converti alla suspendre ses chaînes et les clefs de sa prison à l'autel de la Madone de Trévise, et publia partout les miséricordes de Marie à son égard.
Dès lors, à l'admiration de Venise entière, qui l'avait connu si mondain, il change de vie et passe son temps dans l'exercice de la prière, de la mortification et des bonnes œuvres, visite les hôpitaux, panse les plaies des malades, et se montre le père de tous les malheureux. Il fit surtout éclater sa charité durant une famine et une maladie épidémique ; il vendit jusqu'à ses meubles, et sa maison devint un hôpital où personne n'était rebuté.
Touché du sort des enfants que la mort avait privés de leurs parents, il loua une maison où il les réunit, et où il se chargea de leur nourriture, de leur entretien et de leur instruction ; il devenait ainsi le père de ceux qui n'en avaient plus ; il allait les chercher par les rues et les places, les amenait dans son pieux asile, et leur inspirait une piété qui fit bientôt l'admiration de Venise.
Le zèle ne connaît pas de limites : Jérôme trouva encore le temps de s'occuper des jeunes gens et des vieillards, de diriger l'hôpital des Incurables, de fonder une œuvre pour réunir les pécheresses converties par ses prédications, de parcourir les campagnes, la clochette à la main, pour apprendre aux enfants et au peuple les éléments de la religion.
Il meurt, le 8 février 1537, au service des pestiférés, laissant la congrégation (fondée en 1532) des « Clercs réguliers de Somasque » pour continuer son œuvre.
Les clercs réguliers, très nombreux au XVIIe siècle, ils ne sont pas aujourd'hui implantés en France mais sont encore environ 500 répartis dans 88 maisons en Italie, Espagne, Pologne, Roumanie, Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, USA, Colombie, Brésil, Équateur, Philippines, Inde et Sri Lanka.
Girolamo Emiliani a été béatifié en 1747 par Benoît XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758) et canonisé par Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769) en 1767.
En 1928 Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le proclama « Patron universel des orphelins et de la jeunesse abandonnée ».
Sainte Joséphine Bakhita
Esclave soudanaise puis Sœur Canossienne
Joséphine (Giuseppina) Bakhita naît au Soudan en 1869, dans une famille nombreuse : elle eut 4 sœurs et 3 frères.
Alors qu'elle n'avait que 9 ans, elle fut enlevée par des négriers : vendue à plusieurs reprises sur les marchés africains, elle connut les atrocités d'un esclavage qui laissa dans son corps les signes profonds de la cruauté humaine : on a dénombré jusqu' à 144 cicatrices des sévices subis.
En 1883, Joséphine fut acquise par le consul d'Italie à Khartoum, Calisto Legnani. Dès lors sa vie commença à changer radicalement : elle trouva en lui quelqu'un de bon, qui l'a pris en affection au point de l'emmener avec lui en Italie. Quelques temps après elle fut confiée à une famille amie du consul qui prit grand soin d'elle.
Baptisée le 9 janvier 1890, elle fit part de son désir de se donner totalement au Seigneur : « Si vous saviez quelle grande joie c'est de connaître Dieu » aimait-elle répéter.
Le 8 décembre 1896, Bakhita (qui signifie « Heureuse ») fit ses premiers vœux chez les Sœurs Canossiennes. Ce jour-là elle rédigea cette prière :
« O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous et à grands cris Ta Bonté, combien d'âmes je pourrai Te conquérir ! Tout d' abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous les pauvres noirs de l'Afrique... Fais, ô Jésus, qu'eux aussi Te connaissent et T'aiment ».
En 1902 Sr. Bakhita rejoint la communauté que la congrégation a ouverte à Schio, une petite ville de province de Vicenza. Elle y reste, presque sans interruption, jusqu'en 1947, année de sa mort, en faisant avec grande générosité les travaux les plus ordinaires : cuisine, buanderie, réception
Sœur Joséphine vécut 51 ans de vie religieuse, se laissant conduire par l'obéissance dans son travail humble et caché mais riche d'authentique Charité et de prière. Toutes ses consœurs remarqueront sa patience, sa joie et son intelligence.
Pendant la guerre 1940-45 la ville de Schio est la cible de plusieurs bombardements. Aux Sœurs qui l'invitent à se réfugier dans le souterrain de la maison, elle dit : « Non, je n'ai pas peur, je suis dans les mains de Dieu. Il m'a libérée des mains des lions, des tigres et des panthères, ne voulez-vous pas qu'il me sauve aussi des bombes ? »
Elle assure d'ailleurs qu'aucune bombe ne tombera sur l'école des religieuses ou sur les maisons de Schio. En effet, la ville n'est pas touchée.
Elle accepte avec une joyeuse sérénité la maladie qui rend sa respiration difficile et sa marche pénible. A une religieuse qui l'assiste, elle confie : « Je m'en vais lentement, lentement, pas à pas vers l'éternité. Jésus est mon capitaine et moi, je suis son assistante. Je dois porter les valises. L'une contient mes dettes, l'autre, plus lourde, les mérites infinis de Jésus. Que ferai-je devant le tribunal de Dieu ? Je couvrirai mes dettes avec les mérites de Jésus et je dirai au Père Éternel : maintenant juge ce que tu vois… Au ciel j'irai avec Jésus et j'obtiendrai beaucoup de grâces. Je viendrai te visiter dans tes rêves si le Patron me le permet. Au paradis j'aurai du pouvoir et j'obtiendrai pour tous beaucoup de grâces… »
La « Mère Noire - Madre Moretta (en italien) » - ainsi l'appelaient affectueusement les gens qui la connaissaient - s'éteint le 8 février 1947.
Le procès pour la cause de canonisation commença douze ans après sa mort, et le 1er décembre 1978, l'Église publia le décret sur l'héroïcité de ses vertus.
Giuseppina Bakhita a été béatifiée le 17 mai 1992 et canonisée, par le même Pape, Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), le 1er octobre 2000.
Saint Jérôme Émiliani (1486-1537)
Fondateur des « Clercs réguliers de Somasque »
Girolamo Emiliani, né à Venise en 1486, passa sa jeunesse dans le métier des armes.
Il avait reçu une éducation chrétienne, mais se laissa bientôt entraîner par le torrent des passions.
Fait prisonnier et chargé de fers, en 1511, après une courageuse défense de la place de Castelnuovo, qui lui avait été confiée, voyant la mort proche de lui, il sentit une vive crainte de paraître devant Dieu en état de péché mortel. Les yeux pleins de larmes, Jérôme fit alors un vœu à Marie ; aussitôt, la Mère de Dieu lui apparut, l'appela par son nom, lui donna les clefs de ses fers et de son cachot et lui fit traverser sain et sauf les rangs de l'armée ennemie.
Le jeune converti alla suspendre ses chaînes et les clefs de sa prison à l'autel de la Madone de Trévise, et publia partout les miséricordes de Marie à son égard.
Dès lors, à l'admiration de Venise entière, qui l'avait connu si mondain, il change de vie et passe son temps dans l'exercice de la prière, de la mortification et des bonnes œuvres, visite les hôpitaux, panse les plaies des malades, et se montre le père de tous les malheureux. Il fit surtout éclater sa charité durant une famine et une maladie épidémique ; il vendit jusqu'à ses meubles, et sa maison devint un hôpital où personne n'était rebuté.
Touché du sort des enfants que la mort avait privés de leurs parents, il loua une maison où il les réunit, et où il se chargea de leur nourriture, de leur entretien et de leur instruction ; il devenait ainsi le père de ceux qui n'en avaient plus ; il allait les chercher par les rues et les places, les amenait dans son pieux asile, et leur inspirait une piété qui fit bientôt l'admiration de Venise.
Le zèle ne connaît pas de limites : Jérôme trouva encore le temps de s'occuper des jeunes gens et des vieillards, de diriger l'hôpital des Incurables, de fonder une œuvre pour réunir les pécheresses converties par ses prédications, de parcourir les campagnes, la clochette à la main, pour apprendre aux enfants et au peuple les éléments de la religion.
Il meurt, le 8 février 1537, au service des pestiférés, laissant la congrégation (fondée en 1532) des « Clercs réguliers de Somasque » pour continuer son œuvre.
Les clercs réguliers, très nombreux au XVIIe siècle, ils ne sont pas aujourd'hui implantés en France mais sont encore environ 500 répartis dans 88 maisons en Italie, Espagne, Pologne, Roumanie, Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, USA, Colombie, Brésil, Équateur, Philippines, Inde et Sri Lanka.
Girolamo Emiliani a été béatifié en 1747 par Benoît XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758) et canonisé par Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769) en 1767.
En 1928 Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le proclama « Patron universel des orphelins et de la jeunesse abandonnée ».
Sainte Joséphine Bakhita
Esclave soudanaise puis Sœur Canossienne
Joséphine (Giuseppina) Bakhita naît au Soudan en 1869, dans une famille nombreuse : elle eut 4 sœurs et 3 frères.
Alors qu'elle n'avait que 9 ans, elle fut enlevée par des négriers : vendue à plusieurs reprises sur les marchés africains, elle connut les atrocités d'un esclavage qui laissa dans son corps les signes profonds de la cruauté humaine : on a dénombré jusqu' à 144 cicatrices des sévices subis.
En 1883, Joséphine fut acquise par le consul d'Italie à Khartoum, Calisto Legnani. Dès lors sa vie commença à changer radicalement : elle trouva en lui quelqu'un de bon, qui l'a pris en affection au point de l'emmener avec lui en Italie. Quelques temps après elle fut confiée à une famille amie du consul qui prit grand soin d'elle.
Baptisée le 9 janvier 1890, elle fit part de son désir de se donner totalement au Seigneur : « Si vous saviez quelle grande joie c'est de connaître Dieu » aimait-elle répéter.
Le 8 décembre 1896, Bakhita (qui signifie « Heureuse ») fit ses premiers vœux chez les Sœurs Canossiennes. Ce jour-là elle rédigea cette prière :
« O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous et à grands cris Ta Bonté, combien d'âmes je pourrai Te conquérir ! Tout d' abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous les pauvres noirs de l'Afrique... Fais, ô Jésus, qu'eux aussi Te connaissent et T'aiment ».
En 1902 Sr. Bakhita rejoint la communauté que la congrégation a ouverte à Schio, une petite ville de province de Vicenza. Elle y reste, presque sans interruption, jusqu'en 1947, année de sa mort, en faisant avec grande générosité les travaux les plus ordinaires : cuisine, buanderie, réception
Sœur Joséphine vécut 51 ans de vie religieuse, se laissant conduire par l'obéissance dans son travail humble et caché mais riche d'authentique Charité et de prière. Toutes ses consœurs remarqueront sa patience, sa joie et son intelligence.
Pendant la guerre 1940-45 la ville de Schio est la cible de plusieurs bombardements. Aux Sœurs qui l'invitent à se réfugier dans le souterrain de la maison, elle dit : « Non, je n'ai pas peur, je suis dans les mains de Dieu. Il m'a libérée des mains des lions, des tigres et des panthères, ne voulez-vous pas qu'il me sauve aussi des bombes ? »
Elle assure d'ailleurs qu'aucune bombe ne tombera sur l'école des religieuses ou sur les maisons de Schio. En effet, la ville n'est pas touchée.
Elle accepte avec une joyeuse sérénité la maladie qui rend sa respiration difficile et sa marche pénible. A une religieuse qui l'assiste, elle confie : « Je m'en vais lentement, lentement, pas à pas vers l'éternité. Jésus est mon capitaine et moi, je suis son assistante. Je dois porter les valises. L'une contient mes dettes, l'autre, plus lourde, les mérites infinis de Jésus. Que ferai-je devant le tribunal de Dieu ? Je couvrirai mes dettes avec les mérites de Jésus et je dirai au Père Éternel : maintenant juge ce que tu vois… Au ciel j'irai avec Jésus et j'obtiendrai beaucoup de grâces. Je viendrai te visiter dans tes rêves si le Patron me le permet. Au paradis j'aurai du pouvoir et j'obtiendrai pour tous beaucoup de grâces… »
La « Mère Noire - Madre Moretta (en italien) » - ainsi l'appelaient affectueusement les gens qui la connaissaient - s'éteint le 8 février 1947.
Le procès pour la cause de canonisation commença douze ans après sa mort, et le 1er décembre 1978, l'Église publia le décret sur l'héroïcité de ses vertus.
Giuseppina Bakhita a été béatifiée le 17 mai 1992 et canonisée, par le même Pape, Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), le 1er octobre 2000.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 9 février
Bse Anna Katharina Emmerick « Mystique du Land de Münster »
(1774-1824)
Anna Katharina Emmerick naît le 8 septembre 1774, dans la communauté d'agriculteurs de Flamschen près de Coesfeld (Allemagne).
Elle grandit au sein d'une famille de neuf frères et sœurs. Dès sa plus tendre enfance elle dut aider aux travaux domestiques et agricoles. Elle ne fréquenta que quelques temps l'école, mais elle possédait une bonne instruction dans le domaine religieux. Très rapidement ses parents s'aperçurent de sa vocation à la prière et à la vie religieuse.
Elle travailla trois ans dans une grande ferme des environs, puis apprit la couture et retourna vivre chez ses parents. Elle demanda ensuite à être admise dans divers monastères, mais elle fut refusée car elle ne possédait pas de don particulier. Toutefois, les clarisses de Münster l'acceptèrent à la condition qu'elle apprenne à jouer de l'orgue. Ses parents l'autorisèrent alors à aller vivre dans la famille de l'organiste Söntgen de Coesfeld pour faire son apprentissage ; mais elle n'eut jamais la possibilité d'apprendre l'orgue, car la pauvreté de la famille la poussa à travailler afin de les aider à vivre.
En 1802, elle réussit finalement à entrer au monastère d'Agnetenberg, près de Dülmen, avec son amie Klara Söntgen. Elle prononça ses vœux l'année suivante, participant à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne voulait faire. Mais, de 1802 à 1811, elle tomba fréquemment malade et dut supporter de grandes douleurs.
En 1811, le monastère d'Agnetenberg fut fermé, elle devint alors domestique chez l'abbé Lambert, un prêtre qui avait fui la Révolution française et qui vivait à Dülmen. Mais elle tomba à nouveau malade et ne quitta plus son lit. Elle fit alors venir sa plus jeune sœur qui, sous sa direction, s'occupait de la maison.
C'est au cours de cette période qu'elle reçut les stigmates. Ce fait ne pouvait pas rester caché ; le docteur Franz Wesener l'examina et en resta profondément impressionné, devenant son ami fidèle au cours des années qui suivirent.
Une caractéristique de sa personnalité était l'amour qu'elle éprouvait pour son prochain. Elle cherchait toujours à aider les autres, même sans pouvoir se lever de son lit, où elle cousait des vêtements pour les enfants pauvres. De nombreuses personnalités, qui participaient au mouvement de renouveau de l'Église au début du XIX siècle, cherchèrent à la rencontrer.
La rencontre avec Clemens Brentano (poète et écrivain allemand) fut particulièrement significative. A partir de 1818, il lui rendit visite chaque jour pendant cinq ans, dessinant ses visions qu'il publia ensuite. Au cours de l'été 1823, la santé d'Anna Katharina déclina et, la mort approchant, elle décida d'unir sa souffrance à celle de Jésus, en l'offrant pour la rédemption des hommes. Elle meurt le 9 février 1824.
La vie d'Anna Katharina fut caractérisée par une profonde union avec le Christ ; les stigmates qu'elle portait en furent la preuve. Elle éprouva également une profonde dévotion à l'égard de Marie. À travers la foi et l'amour elle servit l'œuvre de la rédemption, disant à ce propos : « J'ai toujours considéré le service au prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j'ai prié Dieu afin qu'il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d'être utile. A présent je sais qu'il a exaucé ma prière. »
Anna Katharina Emmerick a été béatifiée le 3 octobre 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Apolline
Vierge et martyre
(† 249)
Sainte Apolline ou Apollonie était d'Alexandrie ; au milieu de la corruption générale, elle y passait pour un modèle de vertu et de modestie chrétienne. Cette héroïque jeune fille ne se contenta pas de consacrer au Seigneur ses premières années, sa jeunesse et son existence entière, elle voulut encore lui offrir le sacrifice de sa vie.
L'an 248, la fureur des païens contre les chrétiens ne connut point de bornes. On pilla les maisons et on exerça contre les personnes les plus horribles violences. Apolline, déjà avancée en âge, loin de prendre la fuite, demeura toujours à Alexandrie, sans craindre la perte de ses biens ni de sa vie, heureuse, au contraire, d'attendre l'occasion de couronner ses vertus par un glorieux martyre.
Un jour, elle fut arrêtée ; les bourreaux se jetèrent sur elle, la frappèrent si rudement avec des cailloux, qu'ils lui rompirent les mâchoires et lui brisèrent les dents ; puis, l'ayant entraînée hors de la ville, ils allumèrent un grand feu, résolus de l'y jeter, si elle ne renonçait pas à Jésus-Christ. La sainte demanda quelques moments comme pour réfléchir à ce qu'elle devait faire.
Les païens espérèrent un instant qu'elle allait reculer devant l'horrible supplice du feu. Mais Apolline, profitant de cet instant de liberté, s'échappa de leurs mains, et poussée par l'ardeur de l'amour divin qui embrasait son cœur, elle s'élança elle-même impétueusement dans le feu, au grand étonnement de ses bourreaux stupéfaits de voir une fille plus hardie et plus prompte à souffrir la mort qu'eux-mêmes à la lui faire endurer.
Son corps fut bientôt dévoré par les flammes, et son âme généreuse et pure s'envola dans les cieux, l'an 249 de Notre-Seigneur, le 9 février.
L'exemple étonnant de sainte Apolline serait répréhensible si elle avait obéi à la précipitation de la nature ; mais l'Église, en l'admettant au nombre des martyrs, nous oblige à croire qu'elle obéit à l'impulsion de l'Esprit divin.
Sainte Apolline a toujours été regardée par la dévotion populaire comme secourable contre le mal de dents, sans doute à cause du premier supplice qu'elle avait enduré.
Bse Anna Katharina Emmerick « Mystique du Land de Münster »
(1774-1824)
Anna Katharina Emmerick naît le 8 septembre 1774, dans la communauté d'agriculteurs de Flamschen près de Coesfeld (Allemagne).
Elle grandit au sein d'une famille de neuf frères et sœurs. Dès sa plus tendre enfance elle dut aider aux travaux domestiques et agricoles. Elle ne fréquenta que quelques temps l'école, mais elle possédait une bonne instruction dans le domaine religieux. Très rapidement ses parents s'aperçurent de sa vocation à la prière et à la vie religieuse.
Elle travailla trois ans dans une grande ferme des environs, puis apprit la couture et retourna vivre chez ses parents. Elle demanda ensuite à être admise dans divers monastères, mais elle fut refusée car elle ne possédait pas de don particulier. Toutefois, les clarisses de Münster l'acceptèrent à la condition qu'elle apprenne à jouer de l'orgue. Ses parents l'autorisèrent alors à aller vivre dans la famille de l'organiste Söntgen de Coesfeld pour faire son apprentissage ; mais elle n'eut jamais la possibilité d'apprendre l'orgue, car la pauvreté de la famille la poussa à travailler afin de les aider à vivre.
En 1802, elle réussit finalement à entrer au monastère d'Agnetenberg, près de Dülmen, avec son amie Klara Söntgen. Elle prononça ses vœux l'année suivante, participant à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne voulait faire. Mais, de 1802 à 1811, elle tomba fréquemment malade et dut supporter de grandes douleurs.
En 1811, le monastère d'Agnetenberg fut fermé, elle devint alors domestique chez l'abbé Lambert, un prêtre qui avait fui la Révolution française et qui vivait à Dülmen. Mais elle tomba à nouveau malade et ne quitta plus son lit. Elle fit alors venir sa plus jeune sœur qui, sous sa direction, s'occupait de la maison.
C'est au cours de cette période qu'elle reçut les stigmates. Ce fait ne pouvait pas rester caché ; le docteur Franz Wesener l'examina et en resta profondément impressionné, devenant son ami fidèle au cours des années qui suivirent.
Une caractéristique de sa personnalité était l'amour qu'elle éprouvait pour son prochain. Elle cherchait toujours à aider les autres, même sans pouvoir se lever de son lit, où elle cousait des vêtements pour les enfants pauvres. De nombreuses personnalités, qui participaient au mouvement de renouveau de l'Église au début du XIX siècle, cherchèrent à la rencontrer.
La rencontre avec Clemens Brentano (poète et écrivain allemand) fut particulièrement significative. A partir de 1818, il lui rendit visite chaque jour pendant cinq ans, dessinant ses visions qu'il publia ensuite. Au cours de l'été 1823, la santé d'Anna Katharina déclina et, la mort approchant, elle décida d'unir sa souffrance à celle de Jésus, en l'offrant pour la rédemption des hommes. Elle meurt le 9 février 1824.
La vie d'Anna Katharina fut caractérisée par une profonde union avec le Christ ; les stigmates qu'elle portait en furent la preuve. Elle éprouva également une profonde dévotion à l'égard de Marie. À travers la foi et l'amour elle servit l'œuvre de la rédemption, disant à ce propos : « J'ai toujours considéré le service au prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j'ai prié Dieu afin qu'il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d'être utile. A présent je sais qu'il a exaucé ma prière. »
Anna Katharina Emmerick a été béatifiée le 3 octobre 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Apolline
Vierge et martyre
(† 249)
Sainte Apolline ou Apollonie était d'Alexandrie ; au milieu de la corruption générale, elle y passait pour un modèle de vertu et de modestie chrétienne. Cette héroïque jeune fille ne se contenta pas de consacrer au Seigneur ses premières années, sa jeunesse et son existence entière, elle voulut encore lui offrir le sacrifice de sa vie.
L'an 248, la fureur des païens contre les chrétiens ne connut point de bornes. On pilla les maisons et on exerça contre les personnes les plus horribles violences. Apolline, déjà avancée en âge, loin de prendre la fuite, demeura toujours à Alexandrie, sans craindre la perte de ses biens ni de sa vie, heureuse, au contraire, d'attendre l'occasion de couronner ses vertus par un glorieux martyre.
Un jour, elle fut arrêtée ; les bourreaux se jetèrent sur elle, la frappèrent si rudement avec des cailloux, qu'ils lui rompirent les mâchoires et lui brisèrent les dents ; puis, l'ayant entraînée hors de la ville, ils allumèrent un grand feu, résolus de l'y jeter, si elle ne renonçait pas à Jésus-Christ. La sainte demanda quelques moments comme pour réfléchir à ce qu'elle devait faire.
Les païens espérèrent un instant qu'elle allait reculer devant l'horrible supplice du feu. Mais Apolline, profitant de cet instant de liberté, s'échappa de leurs mains, et poussée par l'ardeur de l'amour divin qui embrasait son cœur, elle s'élança elle-même impétueusement dans le feu, au grand étonnement de ses bourreaux stupéfaits de voir une fille plus hardie et plus prompte à souffrir la mort qu'eux-mêmes à la lui faire endurer.
Son corps fut bientôt dévoré par les flammes, et son âme généreuse et pure s'envola dans les cieux, l'an 249 de Notre-Seigneur, le 9 février.
L'exemple étonnant de sainte Apolline serait répréhensible si elle avait obéi à la précipitation de la nature ; mais l'Église, en l'admettant au nombre des martyrs, nous oblige à croire qu'elle obéit à l'impulsion de l'Esprit divin.
Sainte Apolline a toujours été regardée par la dévotion populaire comme secourable contre le mal de dents, sans doute à cause du premier supplice qu'elle avait enduré.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 10 février
Sainte Scholastique
Moniale, sœur de saint Benoît
(480-543)
Scholastique était la sœur de saint Benoît, patriarche des moines d'Occident.
Jeune encore, elle fit, au foyer paternel, de grands progrès dans la vertu. Loin d'imiter les illusions des filles du siècle, elle méprisa la beauté, les richesses, l'alliance des plus grands princes pour s'allier à Jésus-Christ. Suivre Benoît dans la solitude était son unique aspiration. Elle se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, et elle se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin, afin de profiter de ses leçons et de ses exemples.
Benoît ne consentait à voir sa sœur qu'une fois par an, avant le carême, et alors la sainte sortait de son cloître, et le frère, de son côté, allait au-devant de la sœur ; ils se rejoignaient sur le flanc de la montagne, et on voit encore le petit sanctuaire érigé, croit-on, sur les ruines de la chaumière où saint Benoît et sainte Scholastique eurent leur suprême entretien resté si célèbre.
Le 9 février 543, Scholastique était allée visiter son frère, comme de coutume. La journée se passa dans de grandes conversations, et la nuit arriva sans qu'ils s'en aperçussent. « Il est trop tard pour vous retirer, dit la sainte à son frère ; parlons jusqu'à l'aurore des joies de la vie céleste. “Que dites-vous là, ma sœur ? reprit Benoît ; je ne puis passer la nuit hors de mon couvent” ».
Scholastique, affligée de ce refus, se pencha sur la table, et, la tête entre ses mains, pria Dieu en versant d'abondantes larmes. Sa prière fut si promptement exaucée, que le tonnerre grondait déjà quand elle releva la tête, et que la pluie tombait par torrents, bien que le ciel fût auparavant serein et sans nuage : « Qu'avez-vous fait, ma sœur ? dit l'homme de Dieu.
“Je vous ai supplié, dit Scholastique, et vous n'avez pas voulu m'écouter ; j'ai invoqué Notre-Seigneur, et voilà qu'il m'exauce.” »
Dans l'impossibilité de sortir, Benoît resta par force ; les deux saints veillèrent toute la nuit, s'entretenant du bonheur des élus. Le lendemain, la vierge retourna à son couvent, et, Benoît à son monastère ; mais le troisième jour, l'homme de Dieu, dans sa cellule, élevant les yeux en haut, vit l'âme de sa sœur s'envoler dans les airs sous la forme d'une colombe.
Benoît voulut faire déposer le corps de sa sœur dans le tombeau qu'il avait préparé pour lui, afin que leurs corps fussent unis dans la mort comme leurs âmes l'avaient été dans la vie.
Bse Eusebia Palomino Yenes (1899-1935)
Fille de Marie Auxiliatrice
Eusebia Palomino Yenes naît le 15 décembre 1899 à Cantalpino, dans la province de Salamanque (Espagne) dans une famille très pauvre.
A douze ans elle partit à Salamanque avec sa grande sœur pour y travailler comme bonne d'enfants. Là, les Filles de Marie Auxiliatrice lui demandèrent d'apporter son aide à la communauté. Elle nourrissait le souhait secret de se consacrer entièrement au Seigneur.
Le 5 août 1924, elle commença son noviciat, alternant étude, prière et travail au service de la communauté.
Elle prononça ses vœux religieux en 1924, puis fut envoyée dans la maison de Valverde del Camino, petite ville à l'extrême sud-ouest de l'Espagne.
Les petites filles du patronage furent rapidement captivées par sa foi simple. Les deux pôles de sa spiritualité furent l'Amour miséricordieux du Christ, révélé à sainte Faustine Kowalska, et la « vrai dévotion mariale » de saint Louis Grignon de Montfort.
Au début des années 30, au moment des troubles de la guerre civile, elle s'offrit au Seigneur comme victime pour le salut de l'Espagne.
En août 1932, elle tomba gravement malade, et des visions sanglantes des événements qui déchiraient l'Espagne aggravèrent encore ses maux physiques. Le médecin était désemparé devant sa maladie, dont il ne comprenait pas les causes. Cela n'entama pas la force morale de la bienheureuse ni sa lucidité. Elle mourut dans la nuit du 9 au 10 février 1935.
Eusebia Palomino Yenes a été béatifiée à Rome - Chapelle Papale - le 25 avril 2004 par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Avec elle furent béatifiés le prêtre August Czartoryski; trois religieuses: Laura Montoya, María Guadalupe García Zavala, Nemesia Valle, une laïque, Alexandrina Maria da Costa.
Sainte Scholastique
Moniale, sœur de saint Benoît
(480-543)
Scholastique était la sœur de saint Benoît, patriarche des moines d'Occident.
Jeune encore, elle fit, au foyer paternel, de grands progrès dans la vertu. Loin d'imiter les illusions des filles du siècle, elle méprisa la beauté, les richesses, l'alliance des plus grands princes pour s'allier à Jésus-Christ. Suivre Benoît dans la solitude était son unique aspiration. Elle se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, et elle se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin, afin de profiter de ses leçons et de ses exemples.
Benoît ne consentait à voir sa sœur qu'une fois par an, avant le carême, et alors la sainte sortait de son cloître, et le frère, de son côté, allait au-devant de la sœur ; ils se rejoignaient sur le flanc de la montagne, et on voit encore le petit sanctuaire érigé, croit-on, sur les ruines de la chaumière où saint Benoît et sainte Scholastique eurent leur suprême entretien resté si célèbre.
Le 9 février 543, Scholastique était allée visiter son frère, comme de coutume. La journée se passa dans de grandes conversations, et la nuit arriva sans qu'ils s'en aperçussent. « Il est trop tard pour vous retirer, dit la sainte à son frère ; parlons jusqu'à l'aurore des joies de la vie céleste. “Que dites-vous là, ma sœur ? reprit Benoît ; je ne puis passer la nuit hors de mon couvent” ».
Scholastique, affligée de ce refus, se pencha sur la table, et, la tête entre ses mains, pria Dieu en versant d'abondantes larmes. Sa prière fut si promptement exaucée, que le tonnerre grondait déjà quand elle releva la tête, et que la pluie tombait par torrents, bien que le ciel fût auparavant serein et sans nuage : « Qu'avez-vous fait, ma sœur ? dit l'homme de Dieu.
“Je vous ai supplié, dit Scholastique, et vous n'avez pas voulu m'écouter ; j'ai invoqué Notre-Seigneur, et voilà qu'il m'exauce.” »
Dans l'impossibilité de sortir, Benoît resta par force ; les deux saints veillèrent toute la nuit, s'entretenant du bonheur des élus. Le lendemain, la vierge retourna à son couvent, et, Benoît à son monastère ; mais le troisième jour, l'homme de Dieu, dans sa cellule, élevant les yeux en haut, vit l'âme de sa sœur s'envoler dans les airs sous la forme d'une colombe.
Benoît voulut faire déposer le corps de sa sœur dans le tombeau qu'il avait préparé pour lui, afin que leurs corps fussent unis dans la mort comme leurs âmes l'avaient été dans la vie.
Bse Eusebia Palomino Yenes (1899-1935)
Fille de Marie Auxiliatrice
Eusebia Palomino Yenes naît le 15 décembre 1899 à Cantalpino, dans la province de Salamanque (Espagne) dans une famille très pauvre.
A douze ans elle partit à Salamanque avec sa grande sœur pour y travailler comme bonne d'enfants. Là, les Filles de Marie Auxiliatrice lui demandèrent d'apporter son aide à la communauté. Elle nourrissait le souhait secret de se consacrer entièrement au Seigneur.
Le 5 août 1924, elle commença son noviciat, alternant étude, prière et travail au service de la communauté.
Elle prononça ses vœux religieux en 1924, puis fut envoyée dans la maison de Valverde del Camino, petite ville à l'extrême sud-ouest de l'Espagne.
Les petites filles du patronage furent rapidement captivées par sa foi simple. Les deux pôles de sa spiritualité furent l'Amour miséricordieux du Christ, révélé à sainte Faustine Kowalska, et la « vrai dévotion mariale » de saint Louis Grignon de Montfort.
Au début des années 30, au moment des troubles de la guerre civile, elle s'offrit au Seigneur comme victime pour le salut de l'Espagne.
En août 1932, elle tomba gravement malade, et des visions sanglantes des événements qui déchiraient l'Espagne aggravèrent encore ses maux physiques. Le médecin était désemparé devant sa maladie, dont il ne comprenait pas les causes. Cela n'entama pas la force morale de la bienheureuse ni sa lucidité. Elle mourut dans la nuit du 9 au 10 février 1935.
Eusebia Palomino Yenes a été béatifiée à Rome - Chapelle Papale - le 25 avril 2004 par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Avec elle furent béatifiés le prêtre August Czartoryski; trois religieuses: Laura Montoya, María Guadalupe García Zavala, Nemesia Valle, une laïque, Alexandrina Maria da Costa.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 11 février
Saint Pedro de Jésus Maldonado Lucero
Prêtre et martyr au Mexique
Pedro de Jésus Maldonado naît à Sacramento, Chihuahua, le 8 juin 1892. À l’âge de 17 ans, il répond à l’appel de Dieu et entre au séminaire de Chihuahua. De santé fragile, il souffre des mauvaises conditions sanitaires prévalant à l’époque dans cette institution.
En 1918, il est envoyé à El Paso, au Texas, pour y recevoir les Ordres; il est ordonné prêtre le 25 janvier 1918 dans la Cathédrale St. Patrick, par Jésus Schuler s.j., évêque de El Paso.
Le Père Maldonado célèbre sa première Messe dans la paroisse Sagrada Familia de Chihuahua le 11 février, jour de la Fête de Notre-Dame de Lourdes.
Le 1er janvier 1924, il est nommé curé de la paroisse Santa Isabel, où il suscite l’enthousiasme de ses paroissiens ; l’Adoration au Saint Sacrement, ainsi que d’autres pratiques religieuses, prirent de l’essor. Le Père Maldonado avait aussi encouragé ses ouailles à plus d’Amour et de dévotion envers la Vierge Marie.
En 1926, le gouvernement mexicain entame une persécution à l’encontre de l’Église. Le culte public est suspendu ; les églises, séminaires et écoles religieuses sont fermées. L’État de Chihuahua est en partie épargné des hostilités, grâce aux mesures prudentes instituées par les autorités locales.
Avant 1931 il y a une nouvelle vague de persécution religieuse ; l’état de Chihuahua aussi est embrasé par la violence. Des prêtres sont persécutés et exilés. Des responsables et des enseignants catholiques sont forcés de signer des déclarations indiquant qu’ils renonçaient à leur Foi. Toute manifestation publique, visant à dénoncer l’action du gouvernement, était aussi interdite.
En 1934, le P. Maldonado, arrêté et expulsé d’El Paso, demande de réintégrer sa paroisse le plus tôt possible.
Revenu au Mexique en 1936 à Boquilla del Rio, une ville situé près de Santa Isabel, il réside là bas en compagnie d’une famille catholique qui avait transformé une partie de sa maison en lieu où célébrer la Messe.
Le 10 février 1937, Mercredi des cendres, Pedro de Jésus confessaitdes gens lorsqu’un groupe d’hommes ivres et armés part à sa recherche à travers la ville.
Bien que des fidèles tentent de le cacher, le Père fut capturé. Ses ravisseurs le firent marcher pieds nus jusqu’au centre de la ville. Tout au long du trajet, le prisonnier récita le rosaire à voix haute, accompagné par ses paroissiens qui marchèrent et prièrent à ses côtés.
Lorsque le groupe arriva à l’hôtel de ville, un fonctionnaire municipal attrapa le Père Maldonado par les cheveux et le frappa d’un coup de poing. Un leader politique dégaine son pistolet et vise le Père Maldonado qui s’effondre ; son crâne troué et l’œil gauche pratiquement sorti de son orbite.
Voyant qu’il vivait toujours, ses persécuteurs le frappèrent avec la crosse de leurs fusils et le trainèrent jusqu’au deuxième étage du bâtiment, l’abandonnant, inconscient, dans la mare formée par son propre sang. Découvert par un groupe de femmes on l’amena à l’hôpital où on lui donna l’extrême-onction ainsi que la Bénédiction.
Le Père Maldonado est mort en martyr, le 11 février 1937, et son sacrifice n’a pas été vain. Le 26 avril 1937, le gouverneur de Chihuahua signe, en effet, une requête autorisant la reprise du culte public dans son État.
Le 1er mai, les cloches de la Cathédrale sonnèrent à nouveau, appelant les fidèles à la Messe. Le jour du premier anniversaire de la mort du père Maldonado, le culte public avait repris partout dans l’État de Chihuahua. Le gouvernement venait de mettre un terme à toutes persécutions à l’encontre des Catholiques.
Pedro de Jesus Maldonado Lucero, victime de la ‘Guerre Cristera’ a été reconnu comme un authentique martyr de la foi et, comme tel, a été béatifié le 22 novembre 1992 et canonisé, avec 24 autres martyrs mexicains, le 21 mai 2000, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Séverin
Abbé
(+ 507)
Séverin naquit en Bourgogne, vers le milieu du Vème siècle, époque où l'arianisme régnait dans sa patrie ; mais il eut le bonheur d'être élevé dans la foi catholique.
Il ne fut pas plutôt en âge de connaître les dangers du monde, qu'il alla se consacrer à Dieu dans le monastère de Saint-Maurice en Valais, dont il devint abbé, et qu'il dirigea pendant plusieurs années avec autant de sagesse que de prudence.
Le roi Clovis, informé qu'un grand nombre de malades recouvraient tous les jours la santé par la vertu des prières de Séverin, l'envoya chercher, en 504, pour obtenir la guérison d'une fièvre dont l'art des plus habiles médecins n'avait pu le délivrer. Le saint partit après avoir pris congé de ses moines, auxquels il annonça qu'ils ne le reverraient plus.
A Nevers, il guérit Eulalius, évêque de cette ville, lequel était devenu sourd et muet. Il rendit la santé à un lépreux qu'il rencontra aux portes de Paris.
Arrivé chez le roi, il le couvrit de son habit, et la fièvre le quitta aussitôt. Le prince, pour témoigner à Dieu sa reconnaissance, fit distribuer aux pauvres d'abondantes aumônes, et mit tous les prisonniers en liberté.
Séverin, jugeant que sa présence n'était plus nécessaire à Paris, reprit le chemin de son monastère. Il s'arrêta à Chateau-Landon, qui était alors du diocèse de Sens, où deux saints prêtres servaient Dieu dans un petit oratoire. Il les pria de le recevoir avec eux, et, après les avoir édifiés par l'éclat de ses vertus, il mourut en 507.
Il y a à Paris une église paroissiale sous le vocable de saint Séverin.
Saint Pedro de Jésus Maldonado Lucero
Prêtre et martyr au Mexique
Pedro de Jésus Maldonado naît à Sacramento, Chihuahua, le 8 juin 1892. À l’âge de 17 ans, il répond à l’appel de Dieu et entre au séminaire de Chihuahua. De santé fragile, il souffre des mauvaises conditions sanitaires prévalant à l’époque dans cette institution.
En 1918, il est envoyé à El Paso, au Texas, pour y recevoir les Ordres; il est ordonné prêtre le 25 janvier 1918 dans la Cathédrale St. Patrick, par Jésus Schuler s.j., évêque de El Paso.
Le Père Maldonado célèbre sa première Messe dans la paroisse Sagrada Familia de Chihuahua le 11 février, jour de la Fête de Notre-Dame de Lourdes.
Le 1er janvier 1924, il est nommé curé de la paroisse Santa Isabel, où il suscite l’enthousiasme de ses paroissiens ; l’Adoration au Saint Sacrement, ainsi que d’autres pratiques religieuses, prirent de l’essor. Le Père Maldonado avait aussi encouragé ses ouailles à plus d’Amour et de dévotion envers la Vierge Marie.
En 1926, le gouvernement mexicain entame une persécution à l’encontre de l’Église. Le culte public est suspendu ; les églises, séminaires et écoles religieuses sont fermées. L’État de Chihuahua est en partie épargné des hostilités, grâce aux mesures prudentes instituées par les autorités locales.
Avant 1931 il y a une nouvelle vague de persécution religieuse ; l’état de Chihuahua aussi est embrasé par la violence. Des prêtres sont persécutés et exilés. Des responsables et des enseignants catholiques sont forcés de signer des déclarations indiquant qu’ils renonçaient à leur Foi. Toute manifestation publique, visant à dénoncer l’action du gouvernement, était aussi interdite.
En 1934, le P. Maldonado, arrêté et expulsé d’El Paso, demande de réintégrer sa paroisse le plus tôt possible.
Revenu au Mexique en 1936 à Boquilla del Rio, une ville situé près de Santa Isabel, il réside là bas en compagnie d’une famille catholique qui avait transformé une partie de sa maison en lieu où célébrer la Messe.
Le 10 février 1937, Mercredi des cendres, Pedro de Jésus confessaitdes gens lorsqu’un groupe d’hommes ivres et armés part à sa recherche à travers la ville.
Bien que des fidèles tentent de le cacher, le Père fut capturé. Ses ravisseurs le firent marcher pieds nus jusqu’au centre de la ville. Tout au long du trajet, le prisonnier récita le rosaire à voix haute, accompagné par ses paroissiens qui marchèrent et prièrent à ses côtés.
Lorsque le groupe arriva à l’hôtel de ville, un fonctionnaire municipal attrapa le Père Maldonado par les cheveux et le frappa d’un coup de poing. Un leader politique dégaine son pistolet et vise le Père Maldonado qui s’effondre ; son crâne troué et l’œil gauche pratiquement sorti de son orbite.
Voyant qu’il vivait toujours, ses persécuteurs le frappèrent avec la crosse de leurs fusils et le trainèrent jusqu’au deuxième étage du bâtiment, l’abandonnant, inconscient, dans la mare formée par son propre sang. Découvert par un groupe de femmes on l’amena à l’hôpital où on lui donna l’extrême-onction ainsi que la Bénédiction.
Le Père Maldonado est mort en martyr, le 11 février 1937, et son sacrifice n’a pas été vain. Le 26 avril 1937, le gouverneur de Chihuahua signe, en effet, une requête autorisant la reprise du culte public dans son État.
Le 1er mai, les cloches de la Cathédrale sonnèrent à nouveau, appelant les fidèles à la Messe. Le jour du premier anniversaire de la mort du père Maldonado, le culte public avait repris partout dans l’État de Chihuahua. Le gouvernement venait de mettre un terme à toutes persécutions à l’encontre des Catholiques.
Pedro de Jesus Maldonado Lucero, victime de la ‘Guerre Cristera’ a été reconnu comme un authentique martyr de la foi et, comme tel, a été béatifié le 22 novembre 1992 et canonisé, avec 24 autres martyrs mexicains, le 21 mai 2000, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Séverin
Abbé
(+ 507)
Séverin naquit en Bourgogne, vers le milieu du Vème siècle, époque où l'arianisme régnait dans sa patrie ; mais il eut le bonheur d'être élevé dans la foi catholique.
Il ne fut pas plutôt en âge de connaître les dangers du monde, qu'il alla se consacrer à Dieu dans le monastère de Saint-Maurice en Valais, dont il devint abbé, et qu'il dirigea pendant plusieurs années avec autant de sagesse que de prudence.
Le roi Clovis, informé qu'un grand nombre de malades recouvraient tous les jours la santé par la vertu des prières de Séverin, l'envoya chercher, en 504, pour obtenir la guérison d'une fièvre dont l'art des plus habiles médecins n'avait pu le délivrer. Le saint partit après avoir pris congé de ses moines, auxquels il annonça qu'ils ne le reverraient plus.
A Nevers, il guérit Eulalius, évêque de cette ville, lequel était devenu sourd et muet. Il rendit la santé à un lépreux qu'il rencontra aux portes de Paris.
Arrivé chez le roi, il le couvrit de son habit, et la fièvre le quitta aussitôt. Le prince, pour témoigner à Dieu sa reconnaissance, fit distribuer aux pauvres d'abondantes aumônes, et mit tous les prisonniers en liberté.
Séverin, jugeant que sa présence n'était plus nécessaire à Paris, reprit le chemin de son monastère. Il s'arrêta à Chateau-Landon, qui était alors du diocèse de Sens, où deux saints prêtres servaient Dieu dans un petit oratoire. Il les pria de le recevoir avec eux, et, après les avoir édifiés par l'éclat de ses vertus, il mourut en 507.
Il y a à Paris une église paroissiale sous le vocable de saint Séverin.
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 12 février
Commémoraison des saints martyrs d’Abitène
(† 304)
Saturnin, prêtre, avec ses quatre enfants : Saturnin le jeune et Félix, tous deux lecteurs, Marie, vierge consacrée, et le petit Hilarion. Le sénateur Dativus, Félix ; un autre Félix, Émérite et Ampelius, lecteurs. Rogatien, Quintus, Maximien ou Maxime, Telica ou Tazelita, un autre Rogatien, Rogatus, Janvier, Cassien, Victorien, Vincent, Cécilien, Restitute, Prima, Éve, encore un autre Rogatien, Givalius, Rogatus, Pomponia, Secunde, Januaria, Saturnine, Martin, Clautus, Félix le jeune, Marguerite, Major, Honorata, Regiola, Victorin, Peluse, Fauste, Dacien, Matrone, Cécile, Victoire, vierge de Carthage, Berectina, Secunde, Matrone, Januaria. (Martyrologe Romain)
Homélie du Pape Benoît XVI (2005):
Très chers frères et sœurs,
[...] Ce Congrès eucharistique, qui arrive aujourd'hui à sa conclusion, a voulu présenter le dimanche comme la « Pâque hebdomadaire », expression de l'identité de la communauté chrétienne et centre de sa vie et de sa mission.
Le thème choisi - « Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » - nous ramène à l'an 304, lorsque l'empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les Écritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l'Eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées.
A Abitène, une petite ville située dans l'actuelle Tunisie, 49 chrétiens furent surpris un dimanche alors que, réunis dans la maison d'Octave Félix, ils célébraient l'Eucharistie, bravant ainsi les interdictions impériales. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. La réponse, parmi d'autres, qu'un certain Eméritus donna au Proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l'ordre sévère de l'empereur, est significative. Il répondit : « Sine dominico non possumus » : sans nous réunir en assemblée le dimanche pour célébrer l'Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre.
Les forces nous manqueraient pour affronter les difficultés quotidiennes et ne pas succomber. Après d'atroces tortures, ces 49 martyrs d'Abitène furent mis à mort. Ils confirmèrent ainsi leur foi, à travers l'effusion de leur sang. Ils moururent, mais ils vainquirent : nous les rappelons à présent dans la gloire du Christ ressuscité.
Les martyrs d'Abitène représentent une expérience sur laquelle nous, chrétiens du XXI siècle, nous devons réfléchir. Pour nous non plus, il n'est pas facile de vivre en chrétiens, même s'il n'y a pas ces interdictions de l'empereur. Mais, d'un point de vue spirituel, le monde dans lequel nous nous trouvons, souvent marqué par une consommation effrénée, par l'indifférence religieuse, par un sécularisme fermé à la transcendance, peut apparaître comme un désert aussi aride que celui « grand et redoutable » (Dt 8, 15) dont nous a parlé la première lecture, tirée du Livre du Deutéronome. [...]
« Comment pourrions-nous vivre sans Lui ? ». Nous entendons retentir dans ces paroles de saint Ignace l'affirmation des martyrs d'Abitène : « Sine dominico non possumus ». C'est précisément de là que jaillit notre prière : que nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui, retrouvions la conscience de l'importance décisive de la Célébration dominicale et sachions tirer de la participation à l'Eucharistie l'élan nécessaire pour un nouvel engagement dans l'annonce au monde du Christ « notre paix » (Ep 2, 14). Amen !
Bx Réginald de Saint Gilles Prêtre dominicain (1220)
Commémoration :
Martyrologium Romanum le 01 février (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 12 février.
Réginald naît à St-Gilles du Gard entre 1180 e 1183.
À 18 ans il va à Paris où il fait de brillantes études et enseigne le droit canon de 1206 à 1211, puis il est nommé doyen de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans. Les intérêts considérables du Chapitre de Saint-Aignan réclamaient à cette époque un homme expert dans l’art de la procédure. Réginald fut élu prévôt du Chapitre, mais rêvait de devenir pauvre et libre.
En 1216, l’évêque d’Orléans, ayant fait vœu d’aller en pèlerinage aux Lieux Saints, le prend comme compagnon de voyage. À Rome, Réginald rencontra saint Dominique (c’est l’époque où celui-ci est auprès du pape Honorius III pour faire approuver son Ordre), et fut saisi par sa parole. Le plan du pauvre de Dieu, son zèle, son affranchissement vis-à-vis de toutes choses humaines, sa liberté pour l’œuvre de Dieu, son intelligence des besoins du temps et spécialement des milieux qu’avait fréquentés l’ancien professeur, c’était le rêve secret de Réginald réalisé. Du coup, il se met à l’entière disposition de St Dominique.
Mais voilà que Réginald tombe gravement malade. Dans la nuit la Vierge Marie lui apparaît, avec Ste Catherine et Ste Cécile. « Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai », dit la Vierge. Réginald s’en remet à son bon plaisir. La Vierge fit des onctions sur ses membres malades, puis, des mains de Catherine prenant le scapulaire, elle dit à Réginald : « Voici l’habit de ton Ordre. » La Vierge disparut, Réginald se trouva guéri. Il fut aussitôt mis par St Dominique à la tête du couvent de Bologne. A peine arrivé, il prêche et Bologne accourt.
Diana degli Andalò (1201-1236 - béatifiée an 1888),future fondatrice du monastère dominicain Sainte-Agnès de Bologne, est aussi retournée. Elle deviendra sa fille spirituelle et aidera à la mise en place du couvent des frères. En huit jours, par sa parole, Réginald a conquis la ville. L’université entame ses activités ; les maîtres et les étudiants s’empressent autour de sa chaire, plusieurs demandent l’habit de l’Ordre.
En 1219, après trois ans en Espagne, St Dominique retrouvait une communauté nombreuse et vivante, là même où quelques frères languissaient auparavant. Il envoie Réginald à Paris à l’automne de cette même année, mais Réginald dut renoncer à toute prédication. Il eut juste le temps de décider Jourdain de Saxe à entrer dans l’Ordre avant de mourir.
Jourdain le raconte dans son Libellus : « Frère Réginald, de sainte mémoire, s'en vint donc à Paris et se mit à prêcher avec une ferveur spirituelle infatigable, par la parole et par l'exemple, le Christ Jésus et Jésus crucifié. Mais le Seigneur l'enleva bientôt de la terre. Parvenu vite à son achèvement, il traversa en peu de temps une longue carrière. Enfin, il tomba bientôt malade et, arrivant aux portes de la mort charnelle, s'endormit dans le Seigneur et s'en alla vers les richesses de gloire de la maison de Dieu, lui qui, durant sa vie, s'était manifesté l'amant résolu de la pauvreté et de l'abaissement. Il fut enseveli dans l'église de Notre-Dame-des-Champs, car les frères n'avaient pas encore de lieu de sépulture.
La nuit même où l'esprit de ce saint homme s'envola vers le Seigneur, j'eus une vision. Je n'étais pas encore un frère selon l'habit, mais j'avais déjà émis ma profession entre ses mains. Je voyais donc les frères portés par un navire à travers les eaux. Puis le navire qui les portait coula ; mais les frères sortirent indemnes des eaux. J'estime que ce navire est frère Réginald lui-même, que les frères de ce temps, vraiment, considéraient comme le nourricier qui les portait. »
Jourdain se souvient de ces paroles de Réginald qui ont valeur de testament dans l’Ordre :
« Je crois n'avoir aucun mérite à vivre dans cet ordre, car j'y ai toujours trouvé trop de joie. »
Réginald meurt le 12 février 1220 en odeur de sainteté. Son tombeau à Notre-Dame-des-Champs s'illustra de miracles et c'est là que commença son culte, qui fut confirmé, en 1875, par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
Commémoraison des saints martyrs d’Abitène
(† 304)
Saturnin, prêtre, avec ses quatre enfants : Saturnin le jeune et Félix, tous deux lecteurs, Marie, vierge consacrée, et le petit Hilarion. Le sénateur Dativus, Félix ; un autre Félix, Émérite et Ampelius, lecteurs. Rogatien, Quintus, Maximien ou Maxime, Telica ou Tazelita, un autre Rogatien, Rogatus, Janvier, Cassien, Victorien, Vincent, Cécilien, Restitute, Prima, Éve, encore un autre Rogatien, Givalius, Rogatus, Pomponia, Secunde, Januaria, Saturnine, Martin, Clautus, Félix le jeune, Marguerite, Major, Honorata, Regiola, Victorin, Peluse, Fauste, Dacien, Matrone, Cécile, Victoire, vierge de Carthage, Berectina, Secunde, Matrone, Januaria. (Martyrologe Romain)
Homélie du Pape Benoît XVI (2005):
Très chers frères et sœurs,
[...] Ce Congrès eucharistique, qui arrive aujourd'hui à sa conclusion, a voulu présenter le dimanche comme la « Pâque hebdomadaire », expression de l'identité de la communauté chrétienne et centre de sa vie et de sa mission.
Le thème choisi - « Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » - nous ramène à l'an 304, lorsque l'empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les Écritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l'Eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées.
A Abitène, une petite ville située dans l'actuelle Tunisie, 49 chrétiens furent surpris un dimanche alors que, réunis dans la maison d'Octave Félix, ils célébraient l'Eucharistie, bravant ainsi les interdictions impériales. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. La réponse, parmi d'autres, qu'un certain Eméritus donna au Proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l'ordre sévère de l'empereur, est significative. Il répondit : « Sine dominico non possumus » : sans nous réunir en assemblée le dimanche pour célébrer l'Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre.
Les forces nous manqueraient pour affronter les difficultés quotidiennes et ne pas succomber. Après d'atroces tortures, ces 49 martyrs d'Abitène furent mis à mort. Ils confirmèrent ainsi leur foi, à travers l'effusion de leur sang. Ils moururent, mais ils vainquirent : nous les rappelons à présent dans la gloire du Christ ressuscité.
Les martyrs d'Abitène représentent une expérience sur laquelle nous, chrétiens du XXI siècle, nous devons réfléchir. Pour nous non plus, il n'est pas facile de vivre en chrétiens, même s'il n'y a pas ces interdictions de l'empereur. Mais, d'un point de vue spirituel, le monde dans lequel nous nous trouvons, souvent marqué par une consommation effrénée, par l'indifférence religieuse, par un sécularisme fermé à la transcendance, peut apparaître comme un désert aussi aride que celui « grand et redoutable » (Dt 8, 15) dont nous a parlé la première lecture, tirée du Livre du Deutéronome. [...]
« Comment pourrions-nous vivre sans Lui ? ». Nous entendons retentir dans ces paroles de saint Ignace l'affirmation des martyrs d'Abitène : « Sine dominico non possumus ». C'est précisément de là que jaillit notre prière : que nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui, retrouvions la conscience de l'importance décisive de la Célébration dominicale et sachions tirer de la participation à l'Eucharistie l'élan nécessaire pour un nouvel engagement dans l'annonce au monde du Christ « notre paix » (Ep 2, 14). Amen !
Bx Réginald de Saint Gilles Prêtre dominicain (1220)
Commémoration :
Martyrologium Romanum le 01 février (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 12 février.
Réginald naît à St-Gilles du Gard entre 1180 e 1183.
À 18 ans il va à Paris où il fait de brillantes études et enseigne le droit canon de 1206 à 1211, puis il est nommé doyen de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans. Les intérêts considérables du Chapitre de Saint-Aignan réclamaient à cette époque un homme expert dans l’art de la procédure. Réginald fut élu prévôt du Chapitre, mais rêvait de devenir pauvre et libre.
En 1216, l’évêque d’Orléans, ayant fait vœu d’aller en pèlerinage aux Lieux Saints, le prend comme compagnon de voyage. À Rome, Réginald rencontra saint Dominique (c’est l’époque où celui-ci est auprès du pape Honorius III pour faire approuver son Ordre), et fut saisi par sa parole. Le plan du pauvre de Dieu, son zèle, son affranchissement vis-à-vis de toutes choses humaines, sa liberté pour l’œuvre de Dieu, son intelligence des besoins du temps et spécialement des milieux qu’avait fréquentés l’ancien professeur, c’était le rêve secret de Réginald réalisé. Du coup, il se met à l’entière disposition de St Dominique.
Mais voilà que Réginald tombe gravement malade. Dans la nuit la Vierge Marie lui apparaît, avec Ste Catherine et Ste Cécile. « Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai », dit la Vierge. Réginald s’en remet à son bon plaisir. La Vierge fit des onctions sur ses membres malades, puis, des mains de Catherine prenant le scapulaire, elle dit à Réginald : « Voici l’habit de ton Ordre. » La Vierge disparut, Réginald se trouva guéri. Il fut aussitôt mis par St Dominique à la tête du couvent de Bologne. A peine arrivé, il prêche et Bologne accourt.
Diana degli Andalò (1201-1236 - béatifiée an 1888),future fondatrice du monastère dominicain Sainte-Agnès de Bologne, est aussi retournée. Elle deviendra sa fille spirituelle et aidera à la mise en place du couvent des frères. En huit jours, par sa parole, Réginald a conquis la ville. L’université entame ses activités ; les maîtres et les étudiants s’empressent autour de sa chaire, plusieurs demandent l’habit de l’Ordre.
En 1219, après trois ans en Espagne, St Dominique retrouvait une communauté nombreuse et vivante, là même où quelques frères languissaient auparavant. Il envoie Réginald à Paris à l’automne de cette même année, mais Réginald dut renoncer à toute prédication. Il eut juste le temps de décider Jourdain de Saxe à entrer dans l’Ordre avant de mourir.
Jourdain le raconte dans son Libellus : « Frère Réginald, de sainte mémoire, s'en vint donc à Paris et se mit à prêcher avec une ferveur spirituelle infatigable, par la parole et par l'exemple, le Christ Jésus et Jésus crucifié. Mais le Seigneur l'enleva bientôt de la terre. Parvenu vite à son achèvement, il traversa en peu de temps une longue carrière. Enfin, il tomba bientôt malade et, arrivant aux portes de la mort charnelle, s'endormit dans le Seigneur et s'en alla vers les richesses de gloire de la maison de Dieu, lui qui, durant sa vie, s'était manifesté l'amant résolu de la pauvreté et de l'abaissement. Il fut enseveli dans l'église de Notre-Dame-des-Champs, car les frères n'avaient pas encore de lieu de sépulture.
La nuit même où l'esprit de ce saint homme s'envola vers le Seigneur, j'eus une vision. Je n'étais pas encore un frère selon l'habit, mais j'avais déjà émis ma profession entre ses mains. Je voyais donc les frères portés par un navire à travers les eaux. Puis le navire qui les portait coula ; mais les frères sortirent indemnes des eaux. J'estime que ce navire est frère Réginald lui-même, que les frères de ce temps, vraiment, considéraient comme le nourricier qui les portait. »
Jourdain se souvient de ces paroles de Réginald qui ont valeur de testament dans l’Ordre :
« Je crois n'avoir aucun mérite à vivre dans cet ordre, car j'y ai toujours trouvé trop de joie. »
Réginald meurt le 12 février 1220 en odeur de sainteté. Son tombeau à Notre-Dame-des-Champs s'illustra de miracles et c'est là que commença son culte, qui fut confirmé, en 1875, par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Dimanche le 24 février
Saints Cyrille et Méthode Apôtres des slaves
Patrons de l'Europe
(† IXe siècle)
Jusqu'à ces derniers temps, saint Cyrille (son nom de baptême était Constantin) et saint Méthode n'étaient honorés qu'en certains lieux, surtout aux divers pays slaves, qu'ils avaient évangélisés, et à Rome. Le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) étendit leur culte à toute l'Église.
Ces deux nobles frères, nés à Thessalonique, allèrent s'instruire à Constantinople. Après de profondes études, Méthode se fit moine ; Cyrille reçut de l'impératrice Théodora la mission de christianiser certains peuples voisins de la Grèce ; de là, il fut appelé avec son frère à l'évangélisation de la Moravie, où leur zèle produisit des merveilles de conversions.
Ils traduisirent la Bible en langue slave, langue qui leur doit sa formation régulière. Leur renommée les fit appeler à Rome par le pape Nicolas Ier ; ils y arrivèrent porteurs des reliques du pape saint Clément Ier, que Cyrille avait découvertes dans la Chersonèse.
Revenus à leur apostolat, ils furent accusés d'employer la langue slave dans les cérémonies liturgiques ; mais ils se défendirent victorieusement auprès du pape Adrien II. Cyrille étant mort à Rome, dans la force de l'âge, eut son tombeau auprès de celui de saint Clément ; son frère évangélisa la Pannonie, la Bulgarie, la Dalmatie, la Carinthie.
Accusé de nouveau à Rome, il se justifia si bien qu'il revint à son apostolat revêtu du caractère épiscopal. Après avoir prêché l'Évangile à la Bohême et à la Pologne, il alla mourir en Moravie, chargé de mérites et de gloire.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat de l'empire Léon en 826/827: il était le plus jeune de sept enfants. Dans son enfance, il apprit la langue slave. A l'âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel iii. Au cours de ces années, il fut initié aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint "bibliothécaire" auprès du Patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l'enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu'il accomplit si bien qu'elle lui valut le surnom de "philosophe". Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère de Polychron.
Attiré par l'exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l'enseignement et de se rendre sur le mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d'une mission auprès des khazars de la Mer d'Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s'arrêta longuement en Crimée, où il apprit l'hébreu. Là, il rechercha également le corps du Pape Clément i, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l'empereur Michel iii, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise: "Notre peuple - lui avait-il dit - depuis qu'il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne; mais nous n'avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue". La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.
Toutefois, cela suscita à leur égard l'hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie et qui considérait le territoire comme appartenant à sa juridiction ecclésiale. Pour se justifier, en 867, les deux frères se rendirent à Rome. Au cours du voyage, ils s'arrêtèrent à Venise, où eut lieu une discussion animée avec les défenseurs de ce que l'on appelait l'"hérésie trilingue": ceux-ci considéraient qu'il n'y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu: l'hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères s'opposèrent à cela avec force. A Rome, Cyrille et Méthode furent reçus par le Pape Adrien ii, qui alla à leur rencontre en procession, pour accueillir dignement les reliques de saint Clément. Le Pape avait également compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. A partir du milieu du premier millénaire, en effet, les slaves s'étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l'Empire romain, orientale et occidentale, qui étaient déjà en tension entre elles. Le Pape comprit que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l'union entre les chrétiens de l'une et l'autre partie de l'Empire. Il n'hésita donc pas à approuver la mission des deux Frères dans la Grande Moravie, en acceptant l'usage de la langue slave dans la liturgie. Les livres slaves furent déposés sur l'autel de Sainte-Marie de Phatmé (Sainte-Marie-Majeure) et la liturgie en langue slave fut célébrée dans les Basiliques Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Paul.
Malheureusement, à Rome, Cyrille tomba gravement malade. Sentant la mort s'approcher, il voulut se consacrer entièrement à Dieu comme moine dans l'un des monastères grecs de la Ville (probablement près de Sainte-Praxède) et prit le nom monastique de Cyrille (son nom de baptême était Constantin). Il pria ensuite avec insistance son frère Méthode, qui entre-temps avait été consacré évêque, de ne pas abandonner la mission en Moravie et de retourner parmi ces populations. Il s'adressa à Dieu à travers cette invocation: "Seigneur, mon Dieu..., exauce ma prière et conserve dans la fidélité le troupeau auquel tu m'avais envoyé... Libère-les de l'hérésie des trois langues, rassemble-les tous dans l'unité, et rends le peuple que tu as choisi concorde dans la véritable foi et dans la droite confession". Il mourut le 14 février 869.
Fidèle à l'engagement pris avec son frère, Méthode revint en 870 en Moravie et en Pannonie (aujourd'hui la Hongrie), où il retrouva à nouveau la violente aversion des missionnaires francs qui l'emprisonnèrent. Il ne perdit pas courage et lorsqu'il fut libéré en 873, il se prodigua activement dans l'organisation de l'Eglise, en suivant la formation d'un groupe de disciples. Ce fut grâce à eux si la crise qui se déchaîna à la mort de Méthode, qui eut lieu le 6 avril 885, put être surmontée: persécutés et mis en prison, certains de ces disciples furent vendus comme esclaves et conduits à Venise, où ils furent rachetés par un fonctionnaire constantinopolitain, qui leur permit de repartir dans les pays des slaves balkaniques. Accueillis en Bulgarie, ils purent poursuivre la mission commencée par Méthode, en diffusant l'Evangile dans la "terre de la Rus'". Dieu, dans sa mystérieuse providence, utilisait ainsi la persécution pour sauver l'œuvre des saints frères. De cette dernière, il reste également la documentation littéraire. Il suffit de penser à des œuvres telles que l'Evangéliaire (épisodes liturgiques du Nouveau Testament), le Psautier, différents textes liturgiques en langue slave, auxquels travaillèrent les deux frères. Après la mort de Cyrille, on doit à Méthode et à ses disciples, entre autres, la traduction de toute l'Ecriture Sainte, le Nomocanon et le Livre des Pères.
Voulant à présent résumer brièvement le profil spirituel des deux frères, on doit tout d'abord remarquer la passion avec laquelle Cyrille aborda les écrits de saint Grégoire de Nazianze, apprenant à son école la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Saint Grégoire avait exprimé le désir que le Christ parle à travers lui: "Je suis le serviteur du Verbe, c'est pourquoi je me mets au service de la Parole". Voulant imiter Grégoire dans ce service, Cyrille demanda au Christ de vouloir parler en slave à travers lui. Il introduit son œuvre de traduction par l'invocation solennelle: "Ecoutez, ô vous tous les peuples slaves, écoutez la Parole qui vint de Dieu, la Parole qui nourrit les âmes, la Parole qui conduit à la connaissance de Dieu". En réalité, déjà quelques années avant que le prince de Moravie ne demande à l'empereur Michel iii l'envoi de missionnaires dans sa terre, il semble que Cyrille et son frère Méthode, entourés d'un groupe de disciples, travaillaient au projet de recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits en langue slave. Apparut alors clairement l'exigence de nouveaux signes graphiques, plus proches de la langue parlée: c'est ainsi que naquit l'alphabet glagolithique qui, modifié par la suite, fut ensuite désigné sous le nom de "cyrillique" en l'honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que chaque peuple ne pouvait pas considérer avoir pleinement reçu la Révélation tant qu'il ne l'avait pas entendue dans sa propre langue et lue dans les caractères propres à son alphabet.
C'est à Méthode que revient le mérite d'avoir fait en sorte que l'œuvre entreprise avec son frère ne soit pas brusquement interrompue. Alors que Cyrille, le "Philosophe", avait tendance à la contemplation, il était plutôt porté vers la vie active. C'est grâce à cela qu'il put établir les présupposés de l'affirmation successive de ce que nous pourrions appeler l'"idée cyrillo-méthodienne": celle-ci accompagna les peuples slaves pendant les diverses périodes historiques, favorisant le développement culturel, national et religieux. C'est ce que reconnaissait déjà le Pape Pie xi dans la Lettre apostolique Quod Sanctum Cyrillum, dans laquelle il qualifiait les deux frères: "fils de l'Orient, byzantins de patrie, grecs d'origine, romains par leur mission, slaves par leurs fruits apostoliques" (AAS 19 [1927] 93-96). Le rôle historique qu'ils jouèrent a ensuite été officiellement proclamé par le Pape Jean-Paul ii qui, dans la Lettre apostolique Egregiae virtutis viri, les a déclarés copatrons de l'Europe avec saint Benoît (AAS 73 [1981] 258-262). En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l'on indique aujourd'hui par le terme d'"inculturation": chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre. Cela suppose un travail de "traduction" très exigeant, car il demande l'identification de termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints Frères ont laissé de cela un témoignage significatif au plus haut point, vers lequel l'Eglise se tourne aujourd'hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.
Saint Valentin
Évêque et martyr
(† v. 273)
Valentin était évêque de Terni, dans les monts Sabin (Italie).
Le philosophe romain Craton vint un jour le voir pour qu'il guérisse son fils mourant. Valentin accepta s'il promettait, si son fils guérissait, de ne plus chasser les chrétiens mais de chercher à les comprendre. Craton accepta et Valentin, après une prière, guérit le malade. Aussitôt Craton et sa famille se convertirent non sans que cela ne fît beaucoup de bruit.
Valentin fut décapité vers 273 pour avoir refusé de renier sa foi. Saint Valentin est devenu le patron des amoureux à partir d'un proverbe du Moyen Âge :
« À la Saint-Valentin, les oiseaux commencent à roucouler ».
Saints Cyrille et Méthode Apôtres des slaves
Patrons de l'Europe
(† IXe siècle)
Jusqu'à ces derniers temps, saint Cyrille (son nom de baptême était Constantin) et saint Méthode n'étaient honorés qu'en certains lieux, surtout aux divers pays slaves, qu'ils avaient évangélisés, et à Rome. Le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) étendit leur culte à toute l'Église.
Ces deux nobles frères, nés à Thessalonique, allèrent s'instruire à Constantinople. Après de profondes études, Méthode se fit moine ; Cyrille reçut de l'impératrice Théodora la mission de christianiser certains peuples voisins de la Grèce ; de là, il fut appelé avec son frère à l'évangélisation de la Moravie, où leur zèle produisit des merveilles de conversions.
Ils traduisirent la Bible en langue slave, langue qui leur doit sa formation régulière. Leur renommée les fit appeler à Rome par le pape Nicolas Ier ; ils y arrivèrent porteurs des reliques du pape saint Clément Ier, que Cyrille avait découvertes dans la Chersonèse.
Revenus à leur apostolat, ils furent accusés d'employer la langue slave dans les cérémonies liturgiques ; mais ils se défendirent victorieusement auprès du pape Adrien II. Cyrille étant mort à Rome, dans la force de l'âge, eut son tombeau auprès de celui de saint Clément ; son frère évangélisa la Pannonie, la Bulgarie, la Dalmatie, la Carinthie.
Accusé de nouveau à Rome, il se justifia si bien qu'il revint à son apostolat revêtu du caractère épiscopal. Après avoir prêché l'Évangile à la Bohême et à la Pologne, il alla mourir en Moravie, chargé de mérites et de gloire.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat de l'empire Léon en 826/827: il était le plus jeune de sept enfants. Dans son enfance, il apprit la langue slave. A l'âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel iii. Au cours de ces années, il fut initié aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint "bibliothécaire" auprès du Patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l'enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu'il accomplit si bien qu'elle lui valut le surnom de "philosophe". Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère de Polychron.
Attiré par l'exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l'enseignement et de se rendre sur le mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d'une mission auprès des khazars de la Mer d'Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s'arrêta longuement en Crimée, où il apprit l'hébreu. Là, il rechercha également le corps du Pape Clément i, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l'empereur Michel iii, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise: "Notre peuple - lui avait-il dit - depuis qu'il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne; mais nous n'avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue". La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.
Toutefois, cela suscita à leur égard l'hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie et qui considérait le territoire comme appartenant à sa juridiction ecclésiale. Pour se justifier, en 867, les deux frères se rendirent à Rome. Au cours du voyage, ils s'arrêtèrent à Venise, où eut lieu une discussion animée avec les défenseurs de ce que l'on appelait l'"hérésie trilingue": ceux-ci considéraient qu'il n'y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu: l'hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères s'opposèrent à cela avec force. A Rome, Cyrille et Méthode furent reçus par le Pape Adrien ii, qui alla à leur rencontre en procession, pour accueillir dignement les reliques de saint Clément. Le Pape avait également compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. A partir du milieu du premier millénaire, en effet, les slaves s'étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l'Empire romain, orientale et occidentale, qui étaient déjà en tension entre elles. Le Pape comprit que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l'union entre les chrétiens de l'une et l'autre partie de l'Empire. Il n'hésita donc pas à approuver la mission des deux Frères dans la Grande Moravie, en acceptant l'usage de la langue slave dans la liturgie. Les livres slaves furent déposés sur l'autel de Sainte-Marie de Phatmé (Sainte-Marie-Majeure) et la liturgie en langue slave fut célébrée dans les Basiliques Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Paul.
Malheureusement, à Rome, Cyrille tomba gravement malade. Sentant la mort s'approcher, il voulut se consacrer entièrement à Dieu comme moine dans l'un des monastères grecs de la Ville (probablement près de Sainte-Praxède) et prit le nom monastique de Cyrille (son nom de baptême était Constantin). Il pria ensuite avec insistance son frère Méthode, qui entre-temps avait été consacré évêque, de ne pas abandonner la mission en Moravie et de retourner parmi ces populations. Il s'adressa à Dieu à travers cette invocation: "Seigneur, mon Dieu..., exauce ma prière et conserve dans la fidélité le troupeau auquel tu m'avais envoyé... Libère-les de l'hérésie des trois langues, rassemble-les tous dans l'unité, et rends le peuple que tu as choisi concorde dans la véritable foi et dans la droite confession". Il mourut le 14 février 869.
Fidèle à l'engagement pris avec son frère, Méthode revint en 870 en Moravie et en Pannonie (aujourd'hui la Hongrie), où il retrouva à nouveau la violente aversion des missionnaires francs qui l'emprisonnèrent. Il ne perdit pas courage et lorsqu'il fut libéré en 873, il se prodigua activement dans l'organisation de l'Eglise, en suivant la formation d'un groupe de disciples. Ce fut grâce à eux si la crise qui se déchaîna à la mort de Méthode, qui eut lieu le 6 avril 885, put être surmontée: persécutés et mis en prison, certains de ces disciples furent vendus comme esclaves et conduits à Venise, où ils furent rachetés par un fonctionnaire constantinopolitain, qui leur permit de repartir dans les pays des slaves balkaniques. Accueillis en Bulgarie, ils purent poursuivre la mission commencée par Méthode, en diffusant l'Evangile dans la "terre de la Rus'". Dieu, dans sa mystérieuse providence, utilisait ainsi la persécution pour sauver l'œuvre des saints frères. De cette dernière, il reste également la documentation littéraire. Il suffit de penser à des œuvres telles que l'Evangéliaire (épisodes liturgiques du Nouveau Testament), le Psautier, différents textes liturgiques en langue slave, auxquels travaillèrent les deux frères. Après la mort de Cyrille, on doit à Méthode et à ses disciples, entre autres, la traduction de toute l'Ecriture Sainte, le Nomocanon et le Livre des Pères.
Voulant à présent résumer brièvement le profil spirituel des deux frères, on doit tout d'abord remarquer la passion avec laquelle Cyrille aborda les écrits de saint Grégoire de Nazianze, apprenant à son école la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Saint Grégoire avait exprimé le désir que le Christ parle à travers lui: "Je suis le serviteur du Verbe, c'est pourquoi je me mets au service de la Parole". Voulant imiter Grégoire dans ce service, Cyrille demanda au Christ de vouloir parler en slave à travers lui. Il introduit son œuvre de traduction par l'invocation solennelle: "Ecoutez, ô vous tous les peuples slaves, écoutez la Parole qui vint de Dieu, la Parole qui nourrit les âmes, la Parole qui conduit à la connaissance de Dieu". En réalité, déjà quelques années avant que le prince de Moravie ne demande à l'empereur Michel iii l'envoi de missionnaires dans sa terre, il semble que Cyrille et son frère Méthode, entourés d'un groupe de disciples, travaillaient au projet de recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits en langue slave. Apparut alors clairement l'exigence de nouveaux signes graphiques, plus proches de la langue parlée: c'est ainsi que naquit l'alphabet glagolithique qui, modifié par la suite, fut ensuite désigné sous le nom de "cyrillique" en l'honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que chaque peuple ne pouvait pas considérer avoir pleinement reçu la Révélation tant qu'il ne l'avait pas entendue dans sa propre langue et lue dans les caractères propres à son alphabet.
C'est à Méthode que revient le mérite d'avoir fait en sorte que l'œuvre entreprise avec son frère ne soit pas brusquement interrompue. Alors que Cyrille, le "Philosophe", avait tendance à la contemplation, il était plutôt porté vers la vie active. C'est grâce à cela qu'il put établir les présupposés de l'affirmation successive de ce que nous pourrions appeler l'"idée cyrillo-méthodienne": celle-ci accompagna les peuples slaves pendant les diverses périodes historiques, favorisant le développement culturel, national et religieux. C'est ce que reconnaissait déjà le Pape Pie xi dans la Lettre apostolique Quod Sanctum Cyrillum, dans laquelle il qualifiait les deux frères: "fils de l'Orient, byzantins de patrie, grecs d'origine, romains par leur mission, slaves par leurs fruits apostoliques" (AAS 19 [1927] 93-96). Le rôle historique qu'ils jouèrent a ensuite été officiellement proclamé par le Pape Jean-Paul ii qui, dans la Lettre apostolique Egregiae virtutis viri, les a déclarés copatrons de l'Europe avec saint Benoît (AAS 73 [1981] 258-262). En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l'on indique aujourd'hui par le terme d'"inculturation": chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre. Cela suppose un travail de "traduction" très exigeant, car il demande l'identification de termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints Frères ont laissé de cela un témoignage significatif au plus haut point, vers lequel l'Eglise se tourne aujourd'hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.
Saint Valentin
Évêque et martyr
(† v. 273)
Valentin était évêque de Terni, dans les monts Sabin (Italie).
Le philosophe romain Craton vint un jour le voir pour qu'il guérisse son fils mourant. Valentin accepta s'il promettait, si son fils guérissait, de ne plus chasser les chrétiens mais de chercher à les comprendre. Craton accepta et Valentin, après une prière, guérit le malade. Aussitôt Craton et sa famille se convertirent non sans que cela ne fît beaucoup de bruit.
Valentin fut décapité vers 273 pour avoir refusé de renier sa foi. Saint Valentin est devenu le patron des amoureux à partir d'un proverbe du Moyen Âge :
« À la Saint-Valentin, les oiseaux commencent à roucouler ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 15 février
Saint Claude La Colombière (1641-1682)
Prêtre s.j.
Claude La Colombière, troisième enfant du notaire Bertrand La Colombière et Marguerite Coindat, naît le 2 février 1641 à St. Symphorien d'Ozon dans le Dauphiné.
Quatre des six enfants de cette famille profondément chrétienne entrent dans la vie religieuse, dont Claude. Un de ses frères, Joseph La Colombière, fut vicaire général au Canada.
Après des études au collège de la Sainte Trinité de Lyon, Claude entra le 25 octobre 1658 au noviciat de la Compagnie de Jésus. Après quinze ans de vie religieuse, cherchant la plus haute perfection spirituelle, il fit le vœu d'observer fidèlement la règle et les constitutions de son ordre sous peine de péché. Ceux qui vécurent avec lui purent certifier que ce vœu fut observé avec la plus grande exactitude.
En 1675, Claude La Colombière, arrive à Paray comme supérieur de la communauté. Confesseur des religieuses du couvent de la Visitation, il rencontre alors Marguerite-Marie Alacoque : il prend nettement position en faveur de la voyante et la soutient dans sa mission.
« Mon fidèle serviteur et parfait ami » : c’est par ces mots étonnants que Notre-Seigneur lui-même avait désigné Claude La Colombière à Marguerite-Marie. Et il était en effet bien préparé à comprendre le message de l’amour de Dieu. Bien avant de venir à Paray, il avait écrit dans son journal : « Je veux que mon cœur ne soit désormais que dans celui de Jésus et de Marie, ou que celui de Jésus et de Marie soient dans le mien afin qu’ils lui communiquent leurs mouvements, et qu’il ne s’agite et qu’il ne s’émeuve que conformément à l’impression qu’il recevra de ces Cœurs ». Quand la sœur Marguerite-Marie Alacoque lui ouvre sa conscience, Claude voit en elle l’œuvre de Dieu, la rassure et l’encourage.
Mais dès l’année suivante, il part pour Londres en qualité de prédicateur de Marie Beatrice de Modène, duchesse d’York. Bientôt éclate en Angleterre la « Terreur papiste » : Claude est calomnieusement accusé, jeté en prison pendant trois semaines, frôle le martyre et finalement est expulsé. Il revient en France phtisique et presque mourant. Il ne retournera à Paray que pour de brefs séjours qui lui permettront de réconforter Sœur Marguerite-Marie dont la vie mystique se heurte toujours au scepticisme de son entourage.
Quand la tuberculose l’emporte, le 15 février 1682, il n’a que 41 ans mais la mission est accomplie.
Deux ans plus tard, paraît en librairie la Retraite spirituelle du Père Claude La Colombière : ce modeste opuscule va merveilleusement ouvrir les voies à la mission de Marguerite-Marie (canonisée le 13 mai 1920) et au message du Cœur de Jésus.
La « dévotion au Sacré-Cœur » va se répandre dans toute la chrétienté et en 1899, le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) instituera la fête du Sacré-Cœur.
Claude La Colombière a laissé de très nombreux écrits :
•Sermons (3 vol.), Lyon, 1684.
•Réflexions chrétiennes, Lyon, 1684.
•Retraite spirituelle, Lyon, 1684.
•Lettres spirituelles, Lyon, 1715.
Des éditions complètes de ses œuvres ont été publiées plusieurs fois :
•Œuvres du R. P. Claude de la Colombière, Avignon, 1832 ; Paris, 1864.
•Œuvres complètes (6 vol.), Grenoble, 1900-1902.
•Écrits spirituels (éd. par André Ravier), Collection 'Christus', Paris, 1962
Claude La Colombière a été béatifié, le 16 juin 1929, par le Pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) et canonisé, le 31 mai 1992, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Michał Sopoćko
Prêtre
[Juszewszczyzna (LT) 1er novembre 1888 - Białystok (PL) 15 février 1975]
Michał Sopoćko fut le confesseur et le père spirituel de sainte Faustine Kowalska.
Par l'intermédiaire de la sainte, il se trouva lié directement au mystère des révélations de Jésus Miséricordieux. Il eut la tâche de réaliser les demandes, transmises à sainte Faustine par le Seigneur Jésus. Il y consacra toute sa vie ; il supporta nombre d'ennuis et souffrit beaucoup pour cette œuvre.
L'abbé Sopoćko était un homme de contemplation et d'action. Quand ses forces physiques s'atténuèrent, sa vie spirituelle devint primordiale comme en témoigne son Journal :
« Il faut traiter la vieillesse comme une vocation à un plus grand amour de Dieu et du prochain. Dieu possède vis-à-vis des personnes âgées d'autres projets pour les enrichir, en leur révélant, les yeux dans les yeux, Sa vie intérieure. Le seul acte efficace dont nous sommes capables est la prière. Dans cette passivité active tout se prépare, tout se décide, tout se travaille. Le ciel sera pour nous le “Notre Père”. »
Il remit son âme à Dieu le 15 février 1975 en la fête de saint Faustin, patron de sainte Faustine.
Michał Sopoćko a été béatifié le 28 septembre 2008, à Białystok en Pologne, par le cardinal Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des saints, qui représentait le pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Saint Claude La Colombière (1641-1682)
Prêtre s.j.
Claude La Colombière, troisième enfant du notaire Bertrand La Colombière et Marguerite Coindat, naît le 2 février 1641 à St. Symphorien d'Ozon dans le Dauphiné.
Quatre des six enfants de cette famille profondément chrétienne entrent dans la vie religieuse, dont Claude. Un de ses frères, Joseph La Colombière, fut vicaire général au Canada.
Après des études au collège de la Sainte Trinité de Lyon, Claude entra le 25 octobre 1658 au noviciat de la Compagnie de Jésus. Après quinze ans de vie religieuse, cherchant la plus haute perfection spirituelle, il fit le vœu d'observer fidèlement la règle et les constitutions de son ordre sous peine de péché. Ceux qui vécurent avec lui purent certifier que ce vœu fut observé avec la plus grande exactitude.
En 1675, Claude La Colombière, arrive à Paray comme supérieur de la communauté. Confesseur des religieuses du couvent de la Visitation, il rencontre alors Marguerite-Marie Alacoque : il prend nettement position en faveur de la voyante et la soutient dans sa mission.
« Mon fidèle serviteur et parfait ami » : c’est par ces mots étonnants que Notre-Seigneur lui-même avait désigné Claude La Colombière à Marguerite-Marie. Et il était en effet bien préparé à comprendre le message de l’amour de Dieu. Bien avant de venir à Paray, il avait écrit dans son journal : « Je veux que mon cœur ne soit désormais que dans celui de Jésus et de Marie, ou que celui de Jésus et de Marie soient dans le mien afin qu’ils lui communiquent leurs mouvements, et qu’il ne s’agite et qu’il ne s’émeuve que conformément à l’impression qu’il recevra de ces Cœurs ». Quand la sœur Marguerite-Marie Alacoque lui ouvre sa conscience, Claude voit en elle l’œuvre de Dieu, la rassure et l’encourage.
Mais dès l’année suivante, il part pour Londres en qualité de prédicateur de Marie Beatrice de Modène, duchesse d’York. Bientôt éclate en Angleterre la « Terreur papiste » : Claude est calomnieusement accusé, jeté en prison pendant trois semaines, frôle le martyre et finalement est expulsé. Il revient en France phtisique et presque mourant. Il ne retournera à Paray que pour de brefs séjours qui lui permettront de réconforter Sœur Marguerite-Marie dont la vie mystique se heurte toujours au scepticisme de son entourage.
Quand la tuberculose l’emporte, le 15 février 1682, il n’a que 41 ans mais la mission est accomplie.
Deux ans plus tard, paraît en librairie la Retraite spirituelle du Père Claude La Colombière : ce modeste opuscule va merveilleusement ouvrir les voies à la mission de Marguerite-Marie (canonisée le 13 mai 1920) et au message du Cœur de Jésus.
La « dévotion au Sacré-Cœur » va se répandre dans toute la chrétienté et en 1899, le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) instituera la fête du Sacré-Cœur.
Claude La Colombière a laissé de très nombreux écrits :
•Sermons (3 vol.), Lyon, 1684.
•Réflexions chrétiennes, Lyon, 1684.
•Retraite spirituelle, Lyon, 1684.
•Lettres spirituelles, Lyon, 1715.
Des éditions complètes de ses œuvres ont été publiées plusieurs fois :
•Œuvres du R. P. Claude de la Colombière, Avignon, 1832 ; Paris, 1864.
•Œuvres complètes (6 vol.), Grenoble, 1900-1902.
•Écrits spirituels (éd. par André Ravier), Collection 'Christus', Paris, 1962
Claude La Colombière a été béatifié, le 16 juin 1929, par le Pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) et canonisé, le 31 mai 1992, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Michał Sopoćko
Prêtre
[Juszewszczyzna (LT) 1er novembre 1888 - Białystok (PL) 15 février 1975]
Michał Sopoćko fut le confesseur et le père spirituel de sainte Faustine Kowalska.
Par l'intermédiaire de la sainte, il se trouva lié directement au mystère des révélations de Jésus Miséricordieux. Il eut la tâche de réaliser les demandes, transmises à sainte Faustine par le Seigneur Jésus. Il y consacra toute sa vie ; il supporta nombre d'ennuis et souffrit beaucoup pour cette œuvre.
L'abbé Sopoćko était un homme de contemplation et d'action. Quand ses forces physiques s'atténuèrent, sa vie spirituelle devint primordiale comme en témoigne son Journal :
« Il faut traiter la vieillesse comme une vocation à un plus grand amour de Dieu et du prochain. Dieu possède vis-à-vis des personnes âgées d'autres projets pour les enrichir, en leur révélant, les yeux dans les yeux, Sa vie intérieure. Le seul acte efficace dont nous sommes capables est la prière. Dans cette passivité active tout se prépare, tout se décide, tout se travaille. Le ciel sera pour nous le “Notre Père”. »
Il remit son âme à Dieu le 15 février 1975 en la fête de saint Faustin, patron de sainte Faustine.
Michał Sopoćko a été béatifié le 28 septembre 2008, à Białystok en Pologne, par le cardinal Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des saints, qui représentait le pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 16 février
Bx Joseph Allamano (1851-1926)
Prêtre et fondateur de deux Congrégations : « Missionnaires de la Consolata » et « Sœurs Missionnaires de la Consolata »
Joseph (Giuseppe) Allamano naît le 21 janvier 1851 dans une petite ville du nord de l’Italie (Castelnuovo d’Asti, aujourd’hui : Castelnuovo Don Bosco); sa mère était la sœur de saint Joseph Cafasso, alors recteur du sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata à Turin.
Il fréquenta l’école de saint Jean Bosco et devint en 1873 prêtre du diocèse de Turin. Sept ans plus tard, son évêque le nomme recteur du sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata et responsable de la formation permanente des prêtres du diocèse. C’est ainsi que l’abbé Allamano se rend compte qu’il y a beaucoup de prêtres en Italie.
Dans les années 1890, avec son fidèle collaborateur Jacques Camisassa, il tente de fonder une communauté de missionnaires pour aller évangéliser l’Afrique, mais tous ses projets échouent.
Le 29 janvier 1900, il guérit miraculeusement d’une maladie grave et son évêque lui dit : « C’est pour que tu fondes un institut missionnaire ! »
Joseph Allamano se met tout de suite à la tâche et, en mai 1902, le premier groupe de quatre missionnaires (dont un laïque) part pour le Kenya.
En 1910, il fondera un deuxième institut, les « Sœurs Missionnaires de la Consolata ».
Il passe le reste de sa vie à diriger ses deux instituts missionnaires, à coordonner la pastorale au sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata et à la formation des prêtres de son diocèse.
Il meurt à Turin le 16 février 1926.
Dans son homélie à la messe de la béatification de Joseph Allamano, le 7 octobre 1990, Saint Jean-Paul II a déclaré :
« En ce moment où il est accueilli parmi les bienheureux, Joseph Allamano nous rappelle que, pour rester fidèles à notre vocation chrétienne, nous devons savoir partager les dons reçus de Dieu avec nos frères et sœurs, sans discrimination de race ou de culture. »
Bx Mariano Arciero Prêtre, surnommé la : « Bibliothèque de Dieu » (1707-1788)
On le surnommait la « Bibliothèque de Dieu» tant sa culture théologique, sa connaissance des Saintes Écritures et son empressement à répandre l’Évangile, partout où il allait, étaient grands.
Mariano Arciero, fils de Mattia et Autilia Marmora,de pieux chrétiens et modestes travailleurs ruraux, naît à Contursi, près de Salerne, dans le sud de l’Italie, le 26 février 1707.
Dès l’âge de 8 ans s’était fait remarquer, par son tempérament docile et sa profonde dévotion pour la Vierge, qu’il appelait « jolie Maman ».
Il fut invité à quitter la surveillance de ses moutons et sa famille pour aller à Naples, en compagnie de son précepteur Emanuele Parisi, qui devint son guide pour ses études, sa formation et durant toute sa jeunesse.
Devenu prêtre, don Emanuele initiera son protégé à la vie consacrée et ce dernier, se révélant tout de suite un élève intéressé et très appliqué, sera ordonné prêtre le 22 décembre 1731.
Son savoir en théologie, sa connaissance des saintes Écritures et sa préparation en sciences humaines attirèrent très vite l’attention du clergé napolitain. Mais le plus frappant fut cette fascination qu’il exerçait sur son auditoire, vaste et varié, lorsqu’il enseignait le catéchisme et prêchait, manifestant un zèle sacerdotal hors du commun.
Quand Mgr Gennaro Fortunato, Premier chanoine de la cathédrale de Naples, fut nommé évêque de Cassano all’Jonio en Calabre, il voulut avec lui le père Mariano dans son diocèse. Mariano y restera 20 ans, allant de ville en ville, comme un authentique missionnaire et pèlerin de l’Évangile ; il ramènera la discipline au sein du clergé et lui fera retrouver sa dignité, construira et reconstruira tant d’églises, en travaillant comme un ouvrier parmi les autres.
Le jeune prêtre passait le plus clair de son temps, jusqu’à 6 heures par jour, à instruire les petits, les adultes et les pauvres à la religion. Il a écrit un livre, édité cinq fois : « Pratique de la Doctrine chrétienne, en douze instructions et dialogues », proposant une méthode très efficace pour apprendre à devenir un parfait chrétien. D’où cet appellatif bien mérité d’ « Apôtre de la Calabre ».
À la mort de Mgr Fortunato, Mariano repartit pour Naples, passant par Contursi, où il alla embrasser sa mère, mais où il ne resta pas, comme guidé par on ne sait quel mystérieux et providentiel projet à reprendre son premier travail. L’archevêque de Naples, le cardinal Sersale, lui demanda de retourner à la prédication et à la catéchèse, et lui confia en même temps la direction spirituelle du Séminaire et de la congrégation de l’Assomption, un rôle qu’il prit très à cœur, conscient de devoir former pour l’avenir, de saints prêtres apôtres.
Il était un conseiller et un confesseur recherché par le clergé de Naples et d’éminentes personnalités, mais surtout le confesseur du peuple et des pauvres. Il reprit ses Missions dans tout le Royaume de Naples. Apôtre de l’Eucharistie, il restait très souvent dans la contemplation extatique du Mystère eucharistique ; grand dévot et amoureux de la Vierge.
Les souffrances furent son pain quotidien et l’accompagnèrent pendant plus de 50 ans : il vivait d’aumônes qu’il recevait et distribuait à d’autres qui en avaient plus besoin que lui, s’habillait modestement, mangeait et se reposait très peu.
Il mourut, comme il l’avait souvent prédit, le 16 février 1788, à Naples, à 16 h à l’âge de 81 ans. La Vénérable (aujourd’hui Sainte) Maria Francesca des Cinq Plaies, qui était là, a dit : « J’ai vu l’âme de don Mariano transportée aux cieux. Elle était entourée de deux anges, qui portaient deux couronnes : Jésus et la très Sainte Marie, qui le bénirent ».
Les prodiges, qui s’étaient déjà manifestés durant sa vie sur terre, continuèrent et se multiplièrent dès le jour de sa sainte mort. Le 24 avril 1830, le pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni, 1829-1830) signa le décret qui ouvrait la phase apostolique de sa cause ; le 14 août 1854 il fut proclamé vénérable par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) qui reconnut l’héroïcité de ses vertus, en disant de lui qu’il était « un très fidèle outil de Dieu pour le bien de l’Église ».
Le 15 octobre 1950, ses os furent transférés de Naples à Contursi, sa ville natale, avec le concours appuyé du peuple et dans un climat d’émotion général : ses concitoyens retrouvaient « leur saint ».
Mariano Arciero a été béatifié dimanche 24 juin 2012, dans sa ville natale, à l’occasion d’une messe présidée, au nom du pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013), par le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Card. Angelo Amato s.d.b..
Bx Joseph Allamano (1851-1926)
Prêtre et fondateur de deux Congrégations : « Missionnaires de la Consolata » et « Sœurs Missionnaires de la Consolata »
Joseph (Giuseppe) Allamano naît le 21 janvier 1851 dans une petite ville du nord de l’Italie (Castelnuovo d’Asti, aujourd’hui : Castelnuovo Don Bosco); sa mère était la sœur de saint Joseph Cafasso, alors recteur du sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata à Turin.
Il fréquenta l’école de saint Jean Bosco et devint en 1873 prêtre du diocèse de Turin. Sept ans plus tard, son évêque le nomme recteur du sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata et responsable de la formation permanente des prêtres du diocèse. C’est ainsi que l’abbé Allamano se rend compte qu’il y a beaucoup de prêtres en Italie.
Dans les années 1890, avec son fidèle collaborateur Jacques Camisassa, il tente de fonder une communauté de missionnaires pour aller évangéliser l’Afrique, mais tous ses projets échouent.
Le 29 janvier 1900, il guérit miraculeusement d’une maladie grave et son évêque lui dit : « C’est pour que tu fondes un institut missionnaire ! »
Joseph Allamano se met tout de suite à la tâche et, en mai 1902, le premier groupe de quatre missionnaires (dont un laïque) part pour le Kenya.
En 1910, il fondera un deuxième institut, les « Sœurs Missionnaires de la Consolata ».
Il passe le reste de sa vie à diriger ses deux instituts missionnaires, à coordonner la pastorale au sanctuaire de Notre-Dame de la Consolata et à la formation des prêtres de son diocèse.
Il meurt à Turin le 16 février 1926.
Dans son homélie à la messe de la béatification de Joseph Allamano, le 7 octobre 1990, Saint Jean-Paul II a déclaré :
« En ce moment où il est accueilli parmi les bienheureux, Joseph Allamano nous rappelle que, pour rester fidèles à notre vocation chrétienne, nous devons savoir partager les dons reçus de Dieu avec nos frères et sœurs, sans discrimination de race ou de culture. »
Bx Mariano Arciero Prêtre, surnommé la : « Bibliothèque de Dieu » (1707-1788)
On le surnommait la « Bibliothèque de Dieu» tant sa culture théologique, sa connaissance des Saintes Écritures et son empressement à répandre l’Évangile, partout où il allait, étaient grands.
Mariano Arciero, fils de Mattia et Autilia Marmora,de pieux chrétiens et modestes travailleurs ruraux, naît à Contursi, près de Salerne, dans le sud de l’Italie, le 26 février 1707.
Dès l’âge de 8 ans s’était fait remarquer, par son tempérament docile et sa profonde dévotion pour la Vierge, qu’il appelait « jolie Maman ».
Il fut invité à quitter la surveillance de ses moutons et sa famille pour aller à Naples, en compagnie de son précepteur Emanuele Parisi, qui devint son guide pour ses études, sa formation et durant toute sa jeunesse.
Devenu prêtre, don Emanuele initiera son protégé à la vie consacrée et ce dernier, se révélant tout de suite un élève intéressé et très appliqué, sera ordonné prêtre le 22 décembre 1731.
Son savoir en théologie, sa connaissance des saintes Écritures et sa préparation en sciences humaines attirèrent très vite l’attention du clergé napolitain. Mais le plus frappant fut cette fascination qu’il exerçait sur son auditoire, vaste et varié, lorsqu’il enseignait le catéchisme et prêchait, manifestant un zèle sacerdotal hors du commun.
Quand Mgr Gennaro Fortunato, Premier chanoine de la cathédrale de Naples, fut nommé évêque de Cassano all’Jonio en Calabre, il voulut avec lui le père Mariano dans son diocèse. Mariano y restera 20 ans, allant de ville en ville, comme un authentique missionnaire et pèlerin de l’Évangile ; il ramènera la discipline au sein du clergé et lui fera retrouver sa dignité, construira et reconstruira tant d’églises, en travaillant comme un ouvrier parmi les autres.
Le jeune prêtre passait le plus clair de son temps, jusqu’à 6 heures par jour, à instruire les petits, les adultes et les pauvres à la religion. Il a écrit un livre, édité cinq fois : « Pratique de la Doctrine chrétienne, en douze instructions et dialogues », proposant une méthode très efficace pour apprendre à devenir un parfait chrétien. D’où cet appellatif bien mérité d’ « Apôtre de la Calabre ».
À la mort de Mgr Fortunato, Mariano repartit pour Naples, passant par Contursi, où il alla embrasser sa mère, mais où il ne resta pas, comme guidé par on ne sait quel mystérieux et providentiel projet à reprendre son premier travail. L’archevêque de Naples, le cardinal Sersale, lui demanda de retourner à la prédication et à la catéchèse, et lui confia en même temps la direction spirituelle du Séminaire et de la congrégation de l’Assomption, un rôle qu’il prit très à cœur, conscient de devoir former pour l’avenir, de saints prêtres apôtres.
Il était un conseiller et un confesseur recherché par le clergé de Naples et d’éminentes personnalités, mais surtout le confesseur du peuple et des pauvres. Il reprit ses Missions dans tout le Royaume de Naples. Apôtre de l’Eucharistie, il restait très souvent dans la contemplation extatique du Mystère eucharistique ; grand dévot et amoureux de la Vierge.
Les souffrances furent son pain quotidien et l’accompagnèrent pendant plus de 50 ans : il vivait d’aumônes qu’il recevait et distribuait à d’autres qui en avaient plus besoin que lui, s’habillait modestement, mangeait et se reposait très peu.
Il mourut, comme il l’avait souvent prédit, le 16 février 1788, à Naples, à 16 h à l’âge de 81 ans. La Vénérable (aujourd’hui Sainte) Maria Francesca des Cinq Plaies, qui était là, a dit : « J’ai vu l’âme de don Mariano transportée aux cieux. Elle était entourée de deux anges, qui portaient deux couronnes : Jésus et la très Sainte Marie, qui le bénirent ».
Les prodiges, qui s’étaient déjà manifestés durant sa vie sur terre, continuèrent et se multiplièrent dès le jour de sa sainte mort. Le 24 avril 1830, le pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni, 1829-1830) signa le décret qui ouvrait la phase apostolique de sa cause ; le 14 août 1854 il fut proclamé vénérable par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) qui reconnut l’héroïcité de ses vertus, en disant de lui qu’il était « un très fidèle outil de Dieu pour le bien de l’Église ».
Le 15 octobre 1950, ses os furent transférés de Naples à Contursi, sa ville natale, avec le concours appuyé du peuple et dans un climat d’émotion général : ses concitoyens retrouvaient « leur saint ».
Mariano Arciero a été béatifié dimanche 24 juin 2012, dans sa ville natale, à l’occasion d’une messe présidée, au nom du pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013), par le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Card. Angelo Amato s.d.b..
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mercredi le 17 février
Saint Alexis Falconieri
et les sept fondateurs de l’Ordre des « Servites de Marie »
Alexis, en italien Alessio, Falconieri, né en 1200 à Florence (Toscane), où il est mort le 17 février 1310, est l'un des sept fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie.
Il est fêté dans l’Église catholique le 17 février, date de sa mort, en même temps que ses autres compagnons, canonisés ensemble « comme un seul homme » par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), le 15 janvier 1888.
Alexis était le fils de Bernard Falconieri, riche négociant de Florence. Sa famille appartenait au parti des Guelfes, favorable à la papauté, et opposé aux tenants du Saint-Empire romain germanique. Il grandit dans une atmosphère pieuse, cultivant l'humilité et la charité et rejoignit, ensuite, une confraternité religieuse dédiée à la Vierge Marie, où il rencontra ses six futurs compagnons : Bonfils (Bonfilio), Bienvenu (Bonagiunta), Manet (Manetto), Amédée (Amadeo), Sosthène (Sostegno) et Hugues (Uguccione).
Tous les sept fondèrent l’Ordre des Servites de Marie.
Ses biographes ont relaté l'apparition qu'il eut de la Vierge Marie, le 15 août 1233.
Il ne voulut jamais être ordonné prêtre, ne s'estimant pas digne de cette fonction, et préféra rester frère lai, occupé aux basses besognes, allant mendier la subsistance de ses frères.
En 1252, avec l'aide financière de Chiarissimo Falconieri, il acheva la construction de l'église de Cafaggio, dans les faubourgs de Florence. Il fut le directeur spirituel de sa nièce, Julienne Falconieri, qui fut canonisée en 1737.
À la fin de sa vie, Alexis Falconieri se retira d'abord à La Camarzia, une maison à l'extérieur de la ville, et enfin à l’abbaye de Monte Senario où il mourut, âgé de 110 ans, le 17 février 1310.
Ses six compagnons étaient partis vers la maison du Père bien des années avant lui :
- Bonfilio († 1er janvier 1262)
- Bonagiunta († 31 août 1267)
- Manetto († 20 août 1268)
- Amadio († 18 aprile 1266)
- Sostegno et Uguccione († 3 mai 1282)
Les sept fondateurs des Servites de Marie sont habituellement représentés ensemble, vêtus de bure noire, en contemplation devant la Vierge Marie.
Comme un même lien de vraie fraternité avait uni ces sept hommes durant leur vie, ainsi la postérité les embrassa dans une seule et même vénération.
Leurs corps sont ensevelis au Mont Sénario, près de l’église de l’Annonciation, à Florence, dans le même sépulcre, afin qu'une même châsse conserve, une fois morts, ceux que la vie fraternelle avait unis.
Bx Antoni Leszczewicz
Prêtre et martyr († 1943)
Antoine Leszczewicz naît le 30 septembre 1890 à Abramowszczyźna (Lituanie), alors dans l'Empire russe, de parents polonais, Jan et Karolina Leszczewicz Sadowska.
À Saint-Pétersbourg : en 1902 il commence ses études secondaires au lycée catholique de la paroisse Sainte-Catherine ; en 1907 il entre au séminaire catholique, et ensuite à l'académie impériale de théologie; le 13 avril 1914 il est ordonné prêtre.
Il est nommé vicaire à Irkoutsk à la paroisse de l'Assomption, puis à Tchita, et suit ses fidèles, qui fuient les conséquences de la Révolution d'octobre, vers l'Extrême-Orient.
Il s'installe donc à Harbin en Mandchourie (Chine), où sont réfugiés des milliers d'émigrés de l'ancien Empire russe dont un certain nombre de catholiques. La congrégation des marianistes polonais, où il entrera plus tard, est dirigée à Harbin depuis 1928 par le P. Fabian Abrantovitch. Il est d'abord prêtre à l'église Saint-Stanislas et enseigne, dans les écoles polonaises, le latin, le russe et le catéchisme. Il ouvre une crèche, une école pour enfants de familles catholiques pauvres, et construit une petite église : l'église paroissiale Saint-Josaphat, dont il devient le curé en 1924.
Le P. Leszczewicz demande à partir pour la Pologne en 1937 et passe par le Japon, où il entend parler du P. Maximilien Kolbe, et prend le bateau pour l'Europe qu'il n'a pas vue depuis de nombreuses années. Il se rend à Rome auprès des marianistes polonais qui l'envoient faire son noviciat en Pologne en 1938. La congrégation des marianistes polonais correspond à ses attentes de congrégation missionnaire moderne. Il prononce ses vœux en juin 1939 et il est aussitôt envoyé à Drouïa à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie bolchévique, où la congrégation a ouvert un lycée en 1923, dirigé depuis 1938 par le P. Kulesza. En septembre, les soviétiques envahissent la région. Le lycée des marianistes est fermé et ils sont expulsés de leur maison, mais, curieusement, les communistes n'arrêtent pas les prêtres et les religieuses qui peuvent en habit laïc poursuivre un apostolat discret en ville.
En juin 1941, il décide de passer de l'autre côté de la frontière au-delà de la Dvina occidentale, après que cette région a été occupée par la ‘Wehrmacht’, afin de rouvrir les paroisses qui avaient été fermées par les autorités bolchéviques depuis une vingtaine d'années. Il s'installe au village de Rossitsa avec des Sœurs de la congrégation des Servantes de Jésus dans l'Eucharistie et un jeune confrère, le P. Georges Kaszyra ; il commence un travail missionnaire et pastoral dans les environs.
Peu à peu, les autorités allemandes deviennent méfiantes, craignant le nationalisme biélorusse, favorable à l'URSS.
Une opération de ratissage, l'opération ‘Winterzauber’ contre les partisans soviétiques, est prévue en février 1943, mais, prévenu, le P. Leszczewski décide de rester au village.
Le 17 février 1943 des miliciens ukrainiens et lettons, poussés à la vengeance contre les partisans soviétiques et encadrés par des soldats SS allemands, enferment un millier d'otages, dans l'église de la Sainte-Trinité du village.
Le P. Leszczewski se joint à eux pour les confesser et leur donner les derniers sacrements pendant plusieurs heures, tandis que les Sœurs et des femmes du village apportent quelques nourritures et parviennent à faire sortir certains pères de famille et des adolescents. Il ne veut pas les quitter malgré la proposition de l'officier allemand et partage leur sort jusqu'au bout. Des groupes de dix otages environ sont extraits de l'église, enfermés dans des granges environnantes, que les miliciens font sauter avec des grenades à intervalles réguliers ; d'autres sont fusillés.
Le P. Leszczewski brûle avec une douzaine de fidèles dans une écurie que les miliciens font sauter dans la nuit du 17 au 18 février. Le P. Kaszyra connaît le même sort quelques heures plus tard.
Antoni Leszczewicz a été béatifié le 13 juin 1999, avec 107 autres martyrs de la Seconde Guerre mondiale, sur la place Józef-Piłsudski (Varsovie), par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), lors de son voyage apostolique en Pologne (5-17 juin 1999).
Saint Alexis Falconieri
et les sept fondateurs de l’Ordre des « Servites de Marie »
Alexis, en italien Alessio, Falconieri, né en 1200 à Florence (Toscane), où il est mort le 17 février 1310, est l'un des sept fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie.
Il est fêté dans l’Église catholique le 17 février, date de sa mort, en même temps que ses autres compagnons, canonisés ensemble « comme un seul homme » par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), le 15 janvier 1888.
Alexis était le fils de Bernard Falconieri, riche négociant de Florence. Sa famille appartenait au parti des Guelfes, favorable à la papauté, et opposé aux tenants du Saint-Empire romain germanique. Il grandit dans une atmosphère pieuse, cultivant l'humilité et la charité et rejoignit, ensuite, une confraternité religieuse dédiée à la Vierge Marie, où il rencontra ses six futurs compagnons : Bonfils (Bonfilio), Bienvenu (Bonagiunta), Manet (Manetto), Amédée (Amadeo), Sosthène (Sostegno) et Hugues (Uguccione).
Tous les sept fondèrent l’Ordre des Servites de Marie.
Ses biographes ont relaté l'apparition qu'il eut de la Vierge Marie, le 15 août 1233.
Il ne voulut jamais être ordonné prêtre, ne s'estimant pas digne de cette fonction, et préféra rester frère lai, occupé aux basses besognes, allant mendier la subsistance de ses frères.
En 1252, avec l'aide financière de Chiarissimo Falconieri, il acheva la construction de l'église de Cafaggio, dans les faubourgs de Florence. Il fut le directeur spirituel de sa nièce, Julienne Falconieri, qui fut canonisée en 1737.
À la fin de sa vie, Alexis Falconieri se retira d'abord à La Camarzia, une maison à l'extérieur de la ville, et enfin à l’abbaye de Monte Senario où il mourut, âgé de 110 ans, le 17 février 1310.
Ses six compagnons étaient partis vers la maison du Père bien des années avant lui :
- Bonfilio († 1er janvier 1262)
- Bonagiunta († 31 août 1267)
- Manetto († 20 août 1268)
- Amadio († 18 aprile 1266)
- Sostegno et Uguccione († 3 mai 1282)
Les sept fondateurs des Servites de Marie sont habituellement représentés ensemble, vêtus de bure noire, en contemplation devant la Vierge Marie.
Comme un même lien de vraie fraternité avait uni ces sept hommes durant leur vie, ainsi la postérité les embrassa dans une seule et même vénération.
Leurs corps sont ensevelis au Mont Sénario, près de l’église de l’Annonciation, à Florence, dans le même sépulcre, afin qu'une même châsse conserve, une fois morts, ceux que la vie fraternelle avait unis.
Bx Antoni Leszczewicz
Prêtre et martyr († 1943)
Antoine Leszczewicz naît le 30 septembre 1890 à Abramowszczyźna (Lituanie), alors dans l'Empire russe, de parents polonais, Jan et Karolina Leszczewicz Sadowska.
À Saint-Pétersbourg : en 1902 il commence ses études secondaires au lycée catholique de la paroisse Sainte-Catherine ; en 1907 il entre au séminaire catholique, et ensuite à l'académie impériale de théologie; le 13 avril 1914 il est ordonné prêtre.
Il est nommé vicaire à Irkoutsk à la paroisse de l'Assomption, puis à Tchita, et suit ses fidèles, qui fuient les conséquences de la Révolution d'octobre, vers l'Extrême-Orient.
Il s'installe donc à Harbin en Mandchourie (Chine), où sont réfugiés des milliers d'émigrés de l'ancien Empire russe dont un certain nombre de catholiques. La congrégation des marianistes polonais, où il entrera plus tard, est dirigée à Harbin depuis 1928 par le P. Fabian Abrantovitch. Il est d'abord prêtre à l'église Saint-Stanislas et enseigne, dans les écoles polonaises, le latin, le russe et le catéchisme. Il ouvre une crèche, une école pour enfants de familles catholiques pauvres, et construit une petite église : l'église paroissiale Saint-Josaphat, dont il devient le curé en 1924.
Le P. Leszczewicz demande à partir pour la Pologne en 1937 et passe par le Japon, où il entend parler du P. Maximilien Kolbe, et prend le bateau pour l'Europe qu'il n'a pas vue depuis de nombreuses années. Il se rend à Rome auprès des marianistes polonais qui l'envoient faire son noviciat en Pologne en 1938. La congrégation des marianistes polonais correspond à ses attentes de congrégation missionnaire moderne. Il prononce ses vœux en juin 1939 et il est aussitôt envoyé à Drouïa à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie bolchévique, où la congrégation a ouvert un lycée en 1923, dirigé depuis 1938 par le P. Kulesza. En septembre, les soviétiques envahissent la région. Le lycée des marianistes est fermé et ils sont expulsés de leur maison, mais, curieusement, les communistes n'arrêtent pas les prêtres et les religieuses qui peuvent en habit laïc poursuivre un apostolat discret en ville.
En juin 1941, il décide de passer de l'autre côté de la frontière au-delà de la Dvina occidentale, après que cette région a été occupée par la ‘Wehrmacht’, afin de rouvrir les paroisses qui avaient été fermées par les autorités bolchéviques depuis une vingtaine d'années. Il s'installe au village de Rossitsa avec des Sœurs de la congrégation des Servantes de Jésus dans l'Eucharistie et un jeune confrère, le P. Georges Kaszyra ; il commence un travail missionnaire et pastoral dans les environs.
Peu à peu, les autorités allemandes deviennent méfiantes, craignant le nationalisme biélorusse, favorable à l'URSS.
Une opération de ratissage, l'opération ‘Winterzauber’ contre les partisans soviétiques, est prévue en février 1943, mais, prévenu, le P. Leszczewski décide de rester au village.
Le 17 février 1943 des miliciens ukrainiens et lettons, poussés à la vengeance contre les partisans soviétiques et encadrés par des soldats SS allemands, enferment un millier d'otages, dans l'église de la Sainte-Trinité du village.
Le P. Leszczewski se joint à eux pour les confesser et leur donner les derniers sacrements pendant plusieurs heures, tandis que les Sœurs et des femmes du village apportent quelques nourritures et parviennent à faire sortir certains pères de famille et des adolescents. Il ne veut pas les quitter malgré la proposition de l'officier allemand et partage leur sort jusqu'au bout. Des groupes de dix otages environ sont extraits de l'église, enfermés dans des granges environnantes, que les miliciens font sauter avec des grenades à intervalles réguliers ; d'autres sont fusillés.
Le P. Leszczewski brûle avec une douzaine de fidèles dans une écurie que les miliciens font sauter dans la nuit du 17 au 18 février. Le P. Kaszyra connaît le même sort quelques heures plus tard.
Antoni Leszczewicz a été béatifié le 13 juin 1999, avec 107 autres martyrs de la Seconde Guerre mondiale, sur la place Józef-Piłsudski (Varsovie), par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), lors de son voyage apostolique en Pologne (5-17 juin 1999).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 18 février
Sainte Bernadette Soubirous
Vierge (1844-1879)
Cette date a été choisie car c'est un 18 février que la Vierge Marie lui dit : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre. » Bernadette avait quatorze ans lorsqu'elle vit pour la première fois la Vierge.
Fille aînée d'une famille de meuniers que l'arrivée des moulins à vapeur jettera dans une extrême pauvreté, Bernadette Soubirous est accueillie en janvier 1858 à l'Hospice de Lourdes dirigé par les Sœurs de la Charité de Nevers, pour y apprendre à lire et à écrire afin de préparer sa première communion.
En février 1858, alors qu'elle ramassait du bois avec deux autres petites filles, la Vierge Marie lui apparaît au creux du rocher de Massabielle, près de Lourdes.
Dix-huit apparitions auront ainsi lieu entre février et juillet 1858. Chargée de transmettre le message de la Vierge Marie, et non de le faire croire, Bernadette résistera aux accusations multiples de ses contemporains.
En juillet 1866, voulant réaliser son désir de vie religieuse, elle entre chez les Sœurs de la Charité de Nevers à Saint-Gildard, Maison-Mère de la Congrégation. Elle y mène une vie humble et cachée. Bien que de plus en plus malade, elle remplit avec amour les tâches qui lui sont confiées.
Elle meurt le 16 avril 1879 à trente-cinq ans.
Elle est béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933, par le Pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939). Son corps retrouvé intact, repose depuis 1925, dans une châsse en verre dans la chapelle. Chaque année, venant du monde entier, des milliers de pèlerins et de visiteurs, se rendent à Nevers pour accueillir le message de Bernadette.
Bx Fra' Angelico (Giovanni de Fiesole)
Prêtre o.p. et peintre († 1455)
Fra’ Angelico, dans le siècle Guido di Pietro, naît en 1387 à Vicchio di Mugello (Toscane, Italie).
Son éducation artistique se déroule à Florence à l'époque de Lorenzo Monaco et Gherardo Starnina. Du premier, il reprend l'usage de couleurs accentuées et peu naturelles, mais aussi une lumière très forte qui annule les ombres et participe au mysticisme des scènes sacrées, thèmes qu'on retrouve dans ses miniatures et dans ses premières compositions.
En 1418 il entre chez les Dominicains observants au couvent Saint-Dominique à Fiesole. Il commence sa carrière comme enlumineur dans le scriptorium du couvent. Il réalise la décoration d'un autel pour la chapelle Gherardini de l'église Santo Stefano à Florence. Le triptyque de saint Pierre Martyr est daté d'environ 1425.
En 1427, il est ordonné prêtre.
En 1430 il peint l'Annonciation, une œuvre où apparaissent de nouvelles techniques inspirées de Masaccio. Pour la première fois est utilisée une lumière diaphane qui enveloppe la composition, exaltant les couleurs et les masses plastiques des figures, et unifie l'image.
Entre 1430 et 1433 il réalise le Jugement Dernier, encore très influencé par le style de Lorenzo Monaco, mais le rythme des plans démontre un intérêt naissant pour l'organisation en perspective de l'espace.
Entre 1434 et 1435 il peint a tempera sur bois.
En 1436, les dominicains de Fiesole s'installent au couvent San Marco à Florence, récemment reconstruit par Michelozzo. L'Angelico, aidé parfois d'assistants, peint de nombreuses fresques pour le cloître, le chapitre et une vingtaine de cellules. Les travaux sont dirigés par son ami St Antonin de Florence.
Invité à Rome par le pape Eugène IV, il peint une chapelle. En 1447 il se rend à Orvieto pour peindre la nouvelle chapelle de la cathédrale en collaboration avec son élève Benozzo Gozzoli.
De 1449 à 1452, Fra’ Angelico est prieur de son couvent.
Il meurt à Rome le 18 février 1455 dans le couvent de Santa Maria sur la Minerve, où il est enterré. C'est seulement après sa mort qu'il est appelé ‘Beato Angelico’.
« Fra’ Giovanni fut un homme simple et de mœurs très saintes. Il ne cessa de pratiquer la peinture et ne voulut jamais faire que des sujets religieux. Il aurait pu être riche mais il ne s’en soucia point. Il fut d’une profonde humanité, sobre, menant une vie chaste, et échappa ainsi aux pièges du monde. Jamais les frères ne l’ont vu en colère; il avait coutume d’admonester ses amis avec un simple sourire. Avec une gentillesse incroyable, il disait à tous ceux qui lui demandaient une œuvre de se mettre d’accord avec le prieur, et qu’ensuite il ne manquerait pas de les satisfaire. Nul autre n’offre des saints qui aient autant l’air de saints. Il ne retoucha et ne transforma jamais aucune de ses peintures. Il n’aurait jamais touché ses pinceaux sans avoir auparavant récité une prière. » (Giorgio Vasari)
La représentation du mystère pour l'Angelico ne peut se réduire à une simple figuration, car la finalité de la peinture, objet matériel en soi, est contradictoire avec le désir de représenter l'immatériel absolu, c'est-à-dire le divin. La peinture de l'Angelico est profondément liée aux réflexions théologiques menées à l'époque autour de l'œuvre de saint Thomas d'Aquin par les dominicains florentins. Il ne peignit jamais d’autres visages que ceux du Seigneur, de la Vierge, des saints et des anges.
Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), qui l’a béatifié le 03 octobre 1982, et déclaré Patron Universel des artistes le 18 février 1984, a défini son œuvre comme “une prière peinte”.
Sainte Bernadette Soubirous
Vierge (1844-1879)
Cette date a été choisie car c'est un 18 février que la Vierge Marie lui dit : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre. » Bernadette avait quatorze ans lorsqu'elle vit pour la première fois la Vierge.
Fille aînée d'une famille de meuniers que l'arrivée des moulins à vapeur jettera dans une extrême pauvreté, Bernadette Soubirous est accueillie en janvier 1858 à l'Hospice de Lourdes dirigé par les Sœurs de la Charité de Nevers, pour y apprendre à lire et à écrire afin de préparer sa première communion.
En février 1858, alors qu'elle ramassait du bois avec deux autres petites filles, la Vierge Marie lui apparaît au creux du rocher de Massabielle, près de Lourdes.
Dix-huit apparitions auront ainsi lieu entre février et juillet 1858. Chargée de transmettre le message de la Vierge Marie, et non de le faire croire, Bernadette résistera aux accusations multiples de ses contemporains.
En juillet 1866, voulant réaliser son désir de vie religieuse, elle entre chez les Sœurs de la Charité de Nevers à Saint-Gildard, Maison-Mère de la Congrégation. Elle y mène une vie humble et cachée. Bien que de plus en plus malade, elle remplit avec amour les tâches qui lui sont confiées.
Elle meurt le 16 avril 1879 à trente-cinq ans.
Elle est béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933, par le Pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939). Son corps retrouvé intact, repose depuis 1925, dans une châsse en verre dans la chapelle. Chaque année, venant du monde entier, des milliers de pèlerins et de visiteurs, se rendent à Nevers pour accueillir le message de Bernadette.
Bx Fra' Angelico (Giovanni de Fiesole)
Prêtre o.p. et peintre († 1455)
Fra’ Angelico, dans le siècle Guido di Pietro, naît en 1387 à Vicchio di Mugello (Toscane, Italie).
Son éducation artistique se déroule à Florence à l'époque de Lorenzo Monaco et Gherardo Starnina. Du premier, il reprend l'usage de couleurs accentuées et peu naturelles, mais aussi une lumière très forte qui annule les ombres et participe au mysticisme des scènes sacrées, thèmes qu'on retrouve dans ses miniatures et dans ses premières compositions.
En 1418 il entre chez les Dominicains observants au couvent Saint-Dominique à Fiesole. Il commence sa carrière comme enlumineur dans le scriptorium du couvent. Il réalise la décoration d'un autel pour la chapelle Gherardini de l'église Santo Stefano à Florence. Le triptyque de saint Pierre Martyr est daté d'environ 1425.
En 1427, il est ordonné prêtre.
En 1430 il peint l'Annonciation, une œuvre où apparaissent de nouvelles techniques inspirées de Masaccio. Pour la première fois est utilisée une lumière diaphane qui enveloppe la composition, exaltant les couleurs et les masses plastiques des figures, et unifie l'image.
Entre 1430 et 1433 il réalise le Jugement Dernier, encore très influencé par le style de Lorenzo Monaco, mais le rythme des plans démontre un intérêt naissant pour l'organisation en perspective de l'espace.
Entre 1434 et 1435 il peint a tempera sur bois.
En 1436, les dominicains de Fiesole s'installent au couvent San Marco à Florence, récemment reconstruit par Michelozzo. L'Angelico, aidé parfois d'assistants, peint de nombreuses fresques pour le cloître, le chapitre et une vingtaine de cellules. Les travaux sont dirigés par son ami St Antonin de Florence.
Invité à Rome par le pape Eugène IV, il peint une chapelle. En 1447 il se rend à Orvieto pour peindre la nouvelle chapelle de la cathédrale en collaboration avec son élève Benozzo Gozzoli.
De 1449 à 1452, Fra’ Angelico est prieur de son couvent.
Il meurt à Rome le 18 février 1455 dans le couvent de Santa Maria sur la Minerve, où il est enterré. C'est seulement après sa mort qu'il est appelé ‘Beato Angelico’.
« Fra’ Giovanni fut un homme simple et de mœurs très saintes. Il ne cessa de pratiquer la peinture et ne voulut jamais faire que des sujets religieux. Il aurait pu être riche mais il ne s’en soucia point. Il fut d’une profonde humanité, sobre, menant une vie chaste, et échappa ainsi aux pièges du monde. Jamais les frères ne l’ont vu en colère; il avait coutume d’admonester ses amis avec un simple sourire. Avec une gentillesse incroyable, il disait à tous ceux qui lui demandaient une œuvre de se mettre d’accord avec le prieur, et qu’ensuite il ne manquerait pas de les satisfaire. Nul autre n’offre des saints qui aient autant l’air de saints. Il ne retoucha et ne transforma jamais aucune de ses peintures. Il n’aurait jamais touché ses pinceaux sans avoir auparavant récité une prière. » (Giorgio Vasari)
La représentation du mystère pour l'Angelico ne peut se réduire à une simple figuration, car la finalité de la peinture, objet matériel en soi, est contradictoire avec le désir de représenter l'immatériel absolu, c'est-à-dire le divin. La peinture de l'Angelico est profondément liée aux réflexions théologiques menées à l'époque autour de l'œuvre de saint Thomas d'Aquin par les dominicains florentins. Il ne peignit jamais d’autres visages que ceux du Seigneur, de la Vierge, des saints et des anges.
Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), qui l’a béatifié le 03 octobre 1982, et déclaré Patron Universel des artistes le 18 février 1984, a défini son œuvre comme “une prière peinte”.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi 19 février
Bse Élisabeth (Elisabetta) Picenardi (1468)
Servite de Marie
Élisabeth (nom de baptême Bartolomea) naît à Crémone (en Lombardie) entre 1428 et 1430, de Leonardo Picenardi et Paola Nuvoloni.
Peu après sa naissance, son père déménage avec sa famille à Mantoue pour être au service du marquis de Gonzague. Élisabeth est donc élevée dans cette ville. Elle demeure dans une maison proche de l’église Saint-Barnabé desservie par les frères Serviteurs de Marie de l’Observance. Elle a donc souvent l’occasion de rencontrer des membres de l’Ordre, ce qui sans aucun doute influence sa formation spirituelle de jeune fille.
Comme son père voulait la marier à l’un des princes de la ville, Élisabeth, qui désirait garder la virginité, refuse ce mariage. À l’âge de vingt ans, elle se consacre à Dieu et revêt l’habit des mantelées, comme on disait alors. D’abord, dans la maison paternelle, elle mène une vie quasi religieuse. Puis, à la mort de son père, elle va vivre chez sa sœur Orsina. Jusqu’à sa mort, elle demeure chez elle, non loin de l’église des Servites, dans une cellule qui lui était réservée.
Élisabeth rend témoignage par son amour de la Vierge Marie, sa chasteté, sa pénitence, son esprit de prière et son amour de l’eucharistie.
Elle est tellement attachée à la Mère du Christ qu’elle décide de garder la virginité à son exemple. Dans sa dernière agonie, elle remercie Dieu et la Vierge de mourir en ayant gardé la virginité qu’elle estime tant. Bien qu’accablée de plusieurs maladies, elle s’impose de rudes pénitences, portant continuellement un cilice et une chaîne de fer.
Dans la veille et la prière, elle attend le Christ, son Époux. Elle chante les louanges de Dieu et intercède pour le salut des hommes, en célébrant l’Office divin, répandu par les frères mendiants.
Contrairement à l’usage de son temps, elle communie souvent des mains du frère Barnabé de Mantoue. Vers la fin de sa vie, elle reçoit tous les jours le sacrement de pénitence.
Sa réputation de sainteté se répand si bien que ses concitoyens viennent la consulter. Leur ayant souvent obtenu des faveurs de Dieu par l’intercession de notre Dame, elle est considérée comme leur porte-parole auprès de la Mère de Dieu.
Plusieurs jeunes filles suivent son exemple et imitent son mode de vie. Elles constitueront plus tard un groupe du Tiers-Ordre régulier.
Favorisée du don de prophétie, Élisabeth prédit le jour et l’heure de sa mort. Avant de s’en aller vers le Seigneur, raconte l’auteur de sa Legenda, alors qu’elle souffre de violentes douleurs, on la voit réconfortée comme par une vision de Jésus et de sa Mère et par une musique céleste.
Elle manifeste de diverses manières son amour de l’Ordre. En particulier, un an avant sa mort, le 19 février 1468, elle lègue par testament aux frères du couvent Saint-Barnabé le bréviaire dont elle se servait pour célébrer la louange divine et une somme de 300 ducats.
D’abord enseveli dans l’église Saint-Barnabé, son corps est transféré au village de Tordei Picenardi, dans la région de Crémone, après la destruction du couvent.
Le 20 novembre 1804, le pape Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) accorde à tout l’Ordre des Servites la faculté de célébrer la messe et l’office de la bienheureuse.
Saint Conrad Confalonieri (1351)
Ermite tertiaire franciscain en Sicile
Conrad (Corrado) naît à Calendasco (province de Plaisance, Italie) en 1290, descendant de la noble famille Confalonieri.
Seigneur de Plaisance, Conrad voulut, au cours d'une chasse, en 1313, débusquer un sanglier en mettant le feu à un fourré. Mais un vent violent se leva et l'incendie ravagea une grande partie de la contrée. On trouva le coupable en désignant un pauvre vieillard qui était venu ramasser du bois.
Conrad le laissa condamner à mort mais il se repentit bientôt de sa lâcheté et alla se dénoncer pour éviter que l'innocent ne soit exécuté. Il dut alors, avec sa femme, sacrifier tous leurs biens pour réparation et se retrouvèrent pauvres.
Ils décidèrent, un peu plus tard, de se séparer d'un commun accord afin de pouvoir entrer dans les ordres. Sa femme se fit carmélite et lui-même entra dans le tiers ordre de saint François. Puis il alla en Sicile se dévouer au service des malades et passa les dernières années de sa vie comme anachorète sur une haute montagne.
Conrad mourut près de Noto en Sicile, dans la grotte des « Pizzoni », le 19 février 1351.
Bse Élisabeth (Elisabetta) Picenardi (1468)
Servite de Marie
Élisabeth (nom de baptême Bartolomea) naît à Crémone (en Lombardie) entre 1428 et 1430, de Leonardo Picenardi et Paola Nuvoloni.
Peu après sa naissance, son père déménage avec sa famille à Mantoue pour être au service du marquis de Gonzague. Élisabeth est donc élevée dans cette ville. Elle demeure dans une maison proche de l’église Saint-Barnabé desservie par les frères Serviteurs de Marie de l’Observance. Elle a donc souvent l’occasion de rencontrer des membres de l’Ordre, ce qui sans aucun doute influence sa formation spirituelle de jeune fille.
Comme son père voulait la marier à l’un des princes de la ville, Élisabeth, qui désirait garder la virginité, refuse ce mariage. À l’âge de vingt ans, elle se consacre à Dieu et revêt l’habit des mantelées, comme on disait alors. D’abord, dans la maison paternelle, elle mène une vie quasi religieuse. Puis, à la mort de son père, elle va vivre chez sa sœur Orsina. Jusqu’à sa mort, elle demeure chez elle, non loin de l’église des Servites, dans une cellule qui lui était réservée.
Élisabeth rend témoignage par son amour de la Vierge Marie, sa chasteté, sa pénitence, son esprit de prière et son amour de l’eucharistie.
Elle est tellement attachée à la Mère du Christ qu’elle décide de garder la virginité à son exemple. Dans sa dernière agonie, elle remercie Dieu et la Vierge de mourir en ayant gardé la virginité qu’elle estime tant. Bien qu’accablée de plusieurs maladies, elle s’impose de rudes pénitences, portant continuellement un cilice et une chaîne de fer.
Dans la veille et la prière, elle attend le Christ, son Époux. Elle chante les louanges de Dieu et intercède pour le salut des hommes, en célébrant l’Office divin, répandu par les frères mendiants.
Contrairement à l’usage de son temps, elle communie souvent des mains du frère Barnabé de Mantoue. Vers la fin de sa vie, elle reçoit tous les jours le sacrement de pénitence.
Sa réputation de sainteté se répand si bien que ses concitoyens viennent la consulter. Leur ayant souvent obtenu des faveurs de Dieu par l’intercession de notre Dame, elle est considérée comme leur porte-parole auprès de la Mère de Dieu.
Plusieurs jeunes filles suivent son exemple et imitent son mode de vie. Elles constitueront plus tard un groupe du Tiers-Ordre régulier.
Favorisée du don de prophétie, Élisabeth prédit le jour et l’heure de sa mort. Avant de s’en aller vers le Seigneur, raconte l’auteur de sa Legenda, alors qu’elle souffre de violentes douleurs, on la voit réconfortée comme par une vision de Jésus et de sa Mère et par une musique céleste.
Elle manifeste de diverses manières son amour de l’Ordre. En particulier, un an avant sa mort, le 19 février 1468, elle lègue par testament aux frères du couvent Saint-Barnabé le bréviaire dont elle se servait pour célébrer la louange divine et une somme de 300 ducats.
D’abord enseveli dans l’église Saint-Barnabé, son corps est transféré au village de Tordei Picenardi, dans la région de Crémone, après la destruction du couvent.
Le 20 novembre 1804, le pape Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) accorde à tout l’Ordre des Servites la faculté de célébrer la messe et l’office de la bienheureuse.
Saint Conrad Confalonieri (1351)
Ermite tertiaire franciscain en Sicile
Conrad (Corrado) naît à Calendasco (province de Plaisance, Italie) en 1290, descendant de la noble famille Confalonieri.
Seigneur de Plaisance, Conrad voulut, au cours d'une chasse, en 1313, débusquer un sanglier en mettant le feu à un fourré. Mais un vent violent se leva et l'incendie ravagea une grande partie de la contrée. On trouva le coupable en désignant un pauvre vieillard qui était venu ramasser du bois.
Conrad le laissa condamner à mort mais il se repentit bientôt de sa lâcheté et alla se dénoncer pour éviter que l'innocent ne soit exécuté. Il dut alors, avec sa femme, sacrifier tous leurs biens pour réparation et se retrouvèrent pauvres.
Ils décidèrent, un peu plus tard, de se séparer d'un commun accord afin de pouvoir entrer dans les ordres. Sa femme se fit carmélite et lui-même entra dans le tiers ordre de saint François. Puis il alla en Sicile se dévouer au service des malades et passa les dernières années de sa vie comme anachorète sur une haute montagne.
Conrad mourut près de Noto en Sicile, dans la grotte des « Pizzoni », le 19 février 1351.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Samedi le 20 février
BBx Jacinthe et Francisco Marto ( 1916-1917)
Voyants de Fatima
Jacinthe (Jacinta de Jesus) Marto, la plus jeune des visionnaires des apparitions de Notre-Dame de Fatima, en 1917, avec son frère Francisco Marto et leur cousine Lúcia dos Santos, est née le 11 mars 1910 à Aljustrel au Portugal. Elle est la fille légitime de Manuel Pedro Marto et d’Olímpia de Jésus. Le 19 mars, elle reçoit le sacrement du baptême à l’église paroissiale de Fatima.
De caractère joyeux et insouciant, elle aime à danser - ce qu'elle fait avec grâce - et ce jusque dans la prison de Vila Nova de Ourém ! Très marquée par la vision de l'enfer (montré lors des apparitions de Fatima), elle s'attache spécialement à prier et à se sacrifier pour la conversion des pécheurs. Elle redit souvent la prière enseignée par Notre Dame et elle invite son frère et sa cousine à prier « pour sauver les âmes de l'enfer ».
Le 13 octobre 1917, un ecclésiastique lui demande de prier pour le Saint-Père. Elle lui demande qui est le Saint-Père, et dès lors, à chaque prière ou sacrifice, elle ajoute « …et pour le Saint-Père ». Après chaque chapelet, elle ajoute trois Ave pour lui. Elle aurait tant aimé le voir ! « Beaucoup de personnes viennent ici, dit-elle, mais jamais le Saint-Père ». À deux reprises, elle aura une vision du pape Benoît XV, priant et souffrant.
Elle tremble devant la perspective de la deuxième guerre mondiale « pire encore que la première » (apparition du 13 juillet 1917) qui arrivera si l'on n'écoute pas les demandes de la Vierge, et dont les horreurs lui paraissent présentes. « Tant de gens qui vont mourir. Et presque tous vont en enfer ! Beaucoup de maisons seront détruites et beaucoup de prêtres tués ».
Ainsi offre-t-elle généreusement ses sacrifices : repas donnés aux brebis, puis aux pauvres - support des visiteurs qui la questionnent - mauvais traitements, moqueries - maladie et séparation des siens. Elle dit aussi : « J'aime tellement le Cœur Immaculé de Marie. C'est le Cœur de notre petite maman du Ciel ! » Et elle chante sur des airs à elle : « Doux cœur de Marie, soyez mon salut ! Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l'enfer ».
Elle regrette de ne pouvoir communier à ces intentions. Devant partir à l'hôpital, elle fait ses dernières recommandations à Lucie, inspirées des messages de la Vierge, et elle annonce qu'elle ira dans deux hôpitaux, non pas pour guérir mais « pour souffrir davantage » et qu'elle mourra « toute seule ».
Elle reçoit plusieurs visites de la Sainte Vierge et meurt, en odeur de sainteté mais seule, le 20 février 1920.
Francisco Marto naît à Aljustrel, Fátima (Portugal) le 11 juin 1908. Il était le fils de Manuel Pedro Marto et de Olímpia de Jesus, frère de Jacinta Marto (1910-1920) et cousin de Lúcia de Jesus (1907-2005).
C’est à ceux-là qu’est apparu un Ange, au printemps, en été et à l’automne 1916, à la Loca do Cabeço et sur le Puits de la Maison de Lúcia et Notre-Dame du Rosaire les 13 mai, juin, juillet, septembre et octobre 1917, aux Valinhos.
Il est tombé malade le 23 décembre 1918 avec une grippe/pneumonie et est décédé le 4 avril 1919, après s’être confessé et communié. Il fut enterré dans le cimetière paroissial de Fátima le 5 avril. Le prêtre de la paroisse en complément au procès paroissial, organisé par l’archevêque de Mitilene en octobre 1917 et envoyé au Patriarcat de Lisbonne, le 28 avril 1919, a écrit en date du 18 avril : « Francisco – voyant – est décédé à dix heures de la nuit du 4 avril, victime d’une pneumonie avec un alitement prolongé de cinq mois, ayant reçu les sacrements avec une grande lucidité et piété. Et il a confirmé qu’il avait vu une Dame à la Cova da Iria et Valinhos ». Ses restes mortels ont été exhumés d’où ils se trouvaient, en février 1952 et transférés le 13 mars de la même année dans la basilique de Fátima, où ils ont été ensevelis, du côté droit du transept.
Son procès de béatification a débuté le 30 avril de la même année 1952, conjointement avec celui de sa sœur Jacinta, mais envoyé à la Congrégation pour la Cause des Saints, seulement le 3 août 1979. Il fut ouvert le 20 décembre de cette année. En avril 1981 un avis positif a été donné sur la possibilité de reconnaître la pratique de vertus héroïques, de la part des enfants et pour cela, pouvant être béatifiés et canonisés en tant qu’enfants non martyres. Le décret sur les vertus héroïques des deux pastoureaux a été signé par saint Jean Paul II, le 13 mai 1989, leur accordant le titre de vénérables.
Le 28 juin 1999, fut promulgué, en présence du Pape, le décret de la Congrégation pour la Cause des Saints sur le miracle attribué à Francisco et Jacinta en faveur de Maria Emilia Santos.
Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), à Fátima le 13 mai 2000, a béatifié les pastoureaux Francisco et Jacinthe Marto et a choisi la date à fêter leur béatification, le 20 février (jour du décès de Jacinthe).
Bse Julia (Stanisława) Rodzińska
Sœur dominicaine et martyre (†1945)
Commémoration :
Martyrologe Romain le 20 février (dies natalis).
Ordre des Frères Prêcheurs le 06 septembre.
Julia, dans le siècle Stanisława, Rodzińska, naît le 16 mars 1899 a Nawojowa (diocèse de Tarnów, au sud de la Pologne). Elle était la deuxième d'une famille de cinq enfants. Ses parents étaient très pieux : son père Michel était organiste à l'église du village ; à 8 ans elle perdit sa mère. La famille était très proche des religieuses du Tiers-Ordre dominicain de Tarnobrzeg-Wielowieś ou probablement Nawojowa dont la mère Stanisława Leniart avait fondé le couvent du village. Elles tenaient une école, une infirmerie et catéchisaient les enfants du secteur.
Elle devint orpheline à l'âge de dix ans et fut recueillie avec sa petite sœur Janine au couvent. Pendant l'occupation austro-allemande, à dix-sept ans, elle entra comme postulante au couvent de Nawojowa, puis fit sa profession, sous le nom de sœur Marie-Julie, à Cracovie, partie de l'ancienne Pologne autrichienne qui venait de se réunir à la nouvelle République polonaise.
Elle continua ses études pédagogiques à Poznań. La Pologne renaissait de ses cendres, et les sœurs fondaient ou renforçaient les communautés dominicaines du pays réunifié. Elles fondèrent un orphelinat à Wilno qui avait été au centre d'un conflit polono-lithuanien, ainsi qu'à Rava Ruska près de Lvov.
Julia prononça ses vœux définitifs en 1924 et fut surnommée la mère des orphelins ; elle organisait des écoles et des colonies de vacances pour les enfants défavorisés. Elle avait une dévotion particulière pour le rosaire, qui est à la base de la spiritualité dominicaine.
En 1934, elle était supérieure de l’orphelinat de Wilno. Elle recueillait des enfants de différentes origines, et les autorités de la ville lui furent reconnaissantes.
En septembre 1939, lorsque la Pologne fut envahie, Wilno (désormais Vilnius) passa aux Soviétiques. Julia dut fermer l'école et continua en secret à donner des cours de religion, et de polonais, langue désormais interdite. Lorsque les Allemands prirent la région, elle continua ses activités clandestines.
En juillet 1943, sœur Julia fut arrêtée par la Gestapo et détenue à la prison de Lukiszki à Wilno. Elle y fut gardée une année en strict isolement, dans un petit bloc de ciment où elle ne pouvait pas bouger. Les sœurs emprisonnées étaient torturées physiquement et psychologiquement, et un grand nombre de prisonniers étaient exécutés. En juillet 1944, sœur Julia fut transférée au camp de concentration de Stutthof, près de Gdańsk. Le voyage dura plusieurs jours, dans un wagon à bestiaux, avec des malades et des mourants. Les sœurs furent violées à l’arrivée dans le camp. Sœur Julia fut placée dans le secteur juif du camp avec le numéro 40992 tatoué sur son bras. Il était prévu d’exterminer rapidement les déportés de cette section. Mais cela prit du temps parce que de nouveaux trains de juifs arrivaient sans cesse.
La faim, la torture, la terreur, le labeur épuisant et le sadisme des gardiens constituaient la routine quotidienne. Les femmes les plus fragiles étaient sélectionnées chaque jour pour mourir gazées. Quoique la plupart des détenues de sa baraque fussent juives, issues de toute l’Europe, sœur Julia organisait avec elles une prière commune quotidienne. Les survivantes ont évoqué son courage, sa prière, son espérance et sa générosité. Elle partageait ses maigres aliments avec les prisonnières. Ces dernières lui demandaient d’intervenir en cas de conflits entre elles. Ewa Hoff, une femme juive qui survécut au camp a écrit de Julia : « Elle était noble, désireuse d’aider, bonne. Dans le camp, où toute pitié était totalement oubliée, elle servait avec miséricorde ». Quand elle priait, sœur Julia restait à genoux et ne se levait pas à l’entrée des gardiens dans les baraques, ce qui les déconcertait. Ayant appris un jour que le mari de l’une des prisonnières, qui se trouvait dans une autre section du camp, voulait se suicider, sœur Julia réussit à plusieurs reprises à lui faire passer des lettres, pour le convaincre de ne pas perdre espoir. Au bout du compte, il survécut au camp et à la guerre.
En novembre 1944, on clôtura un secteur du camp pour les malades atteints de typhoïde, et sœur Julia se porta volontaire pour les rejoindre. Au milieu des corps putrides et affamés, elle apporta espoir et charité. Elle réussit à tirer d’un amas de corps destinés à la crémation une femme qui était encore en vie. Cette femme survécut et a rendu hommage au service de sœur Julia.
À la libération du camp, le 30 janvier 1945, il y avait dans le secteur juif 6922 femmes agonisantes ; sœur Julia était parmi elles.
Elle meurt de la typhoïde le 20 février 1945.
Julia (Stanisława) Rodzińska a été béatifiée le 13 juin 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), lors de son septième voyage apostolique en Pologne, avec 108 martyrs victimes des persécutions nazies du 1939 à 1945.
BBx Jacinthe et Francisco Marto ( 1916-1917)
Voyants de Fatima
Jacinthe (Jacinta de Jesus) Marto, la plus jeune des visionnaires des apparitions de Notre-Dame de Fatima, en 1917, avec son frère Francisco Marto et leur cousine Lúcia dos Santos, est née le 11 mars 1910 à Aljustrel au Portugal. Elle est la fille légitime de Manuel Pedro Marto et d’Olímpia de Jésus. Le 19 mars, elle reçoit le sacrement du baptême à l’église paroissiale de Fatima.
De caractère joyeux et insouciant, elle aime à danser - ce qu'elle fait avec grâce - et ce jusque dans la prison de Vila Nova de Ourém ! Très marquée par la vision de l'enfer (montré lors des apparitions de Fatima), elle s'attache spécialement à prier et à se sacrifier pour la conversion des pécheurs. Elle redit souvent la prière enseignée par Notre Dame et elle invite son frère et sa cousine à prier « pour sauver les âmes de l'enfer ».
Le 13 octobre 1917, un ecclésiastique lui demande de prier pour le Saint-Père. Elle lui demande qui est le Saint-Père, et dès lors, à chaque prière ou sacrifice, elle ajoute « …et pour le Saint-Père ». Après chaque chapelet, elle ajoute trois Ave pour lui. Elle aurait tant aimé le voir ! « Beaucoup de personnes viennent ici, dit-elle, mais jamais le Saint-Père ». À deux reprises, elle aura une vision du pape Benoît XV, priant et souffrant.
Elle tremble devant la perspective de la deuxième guerre mondiale « pire encore que la première » (apparition du 13 juillet 1917) qui arrivera si l'on n'écoute pas les demandes de la Vierge, et dont les horreurs lui paraissent présentes. « Tant de gens qui vont mourir. Et presque tous vont en enfer ! Beaucoup de maisons seront détruites et beaucoup de prêtres tués ».
Ainsi offre-t-elle généreusement ses sacrifices : repas donnés aux brebis, puis aux pauvres - support des visiteurs qui la questionnent - mauvais traitements, moqueries - maladie et séparation des siens. Elle dit aussi : « J'aime tellement le Cœur Immaculé de Marie. C'est le Cœur de notre petite maman du Ciel ! » Et elle chante sur des airs à elle : « Doux cœur de Marie, soyez mon salut ! Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l'enfer ».
Elle regrette de ne pouvoir communier à ces intentions. Devant partir à l'hôpital, elle fait ses dernières recommandations à Lucie, inspirées des messages de la Vierge, et elle annonce qu'elle ira dans deux hôpitaux, non pas pour guérir mais « pour souffrir davantage » et qu'elle mourra « toute seule ».
Elle reçoit plusieurs visites de la Sainte Vierge et meurt, en odeur de sainteté mais seule, le 20 février 1920.
Francisco Marto naît à Aljustrel, Fátima (Portugal) le 11 juin 1908. Il était le fils de Manuel Pedro Marto et de Olímpia de Jesus, frère de Jacinta Marto (1910-1920) et cousin de Lúcia de Jesus (1907-2005).
C’est à ceux-là qu’est apparu un Ange, au printemps, en été et à l’automne 1916, à la Loca do Cabeço et sur le Puits de la Maison de Lúcia et Notre-Dame du Rosaire les 13 mai, juin, juillet, septembre et octobre 1917, aux Valinhos.
Il est tombé malade le 23 décembre 1918 avec une grippe/pneumonie et est décédé le 4 avril 1919, après s’être confessé et communié. Il fut enterré dans le cimetière paroissial de Fátima le 5 avril. Le prêtre de la paroisse en complément au procès paroissial, organisé par l’archevêque de Mitilene en octobre 1917 et envoyé au Patriarcat de Lisbonne, le 28 avril 1919, a écrit en date du 18 avril : « Francisco – voyant – est décédé à dix heures de la nuit du 4 avril, victime d’une pneumonie avec un alitement prolongé de cinq mois, ayant reçu les sacrements avec une grande lucidité et piété. Et il a confirmé qu’il avait vu une Dame à la Cova da Iria et Valinhos ». Ses restes mortels ont été exhumés d’où ils se trouvaient, en février 1952 et transférés le 13 mars de la même année dans la basilique de Fátima, où ils ont été ensevelis, du côté droit du transept.
Son procès de béatification a débuté le 30 avril de la même année 1952, conjointement avec celui de sa sœur Jacinta, mais envoyé à la Congrégation pour la Cause des Saints, seulement le 3 août 1979. Il fut ouvert le 20 décembre de cette année. En avril 1981 un avis positif a été donné sur la possibilité de reconnaître la pratique de vertus héroïques, de la part des enfants et pour cela, pouvant être béatifiés et canonisés en tant qu’enfants non martyres. Le décret sur les vertus héroïques des deux pastoureaux a été signé par saint Jean Paul II, le 13 mai 1989, leur accordant le titre de vénérables.
Le 28 juin 1999, fut promulgué, en présence du Pape, le décret de la Congrégation pour la Cause des Saints sur le miracle attribué à Francisco et Jacinta en faveur de Maria Emilia Santos.
Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), à Fátima le 13 mai 2000, a béatifié les pastoureaux Francisco et Jacinthe Marto et a choisi la date à fêter leur béatification, le 20 février (jour du décès de Jacinthe).
Bse Julia (Stanisława) Rodzińska
Sœur dominicaine et martyre (†1945)
Commémoration :
Martyrologe Romain le 20 février (dies natalis).
Ordre des Frères Prêcheurs le 06 septembre.
Julia, dans le siècle Stanisława, Rodzińska, naît le 16 mars 1899 a Nawojowa (diocèse de Tarnów, au sud de la Pologne). Elle était la deuxième d'une famille de cinq enfants. Ses parents étaient très pieux : son père Michel était organiste à l'église du village ; à 8 ans elle perdit sa mère. La famille était très proche des religieuses du Tiers-Ordre dominicain de Tarnobrzeg-Wielowieś ou probablement Nawojowa dont la mère Stanisława Leniart avait fondé le couvent du village. Elles tenaient une école, une infirmerie et catéchisaient les enfants du secteur.
Elle devint orpheline à l'âge de dix ans et fut recueillie avec sa petite sœur Janine au couvent. Pendant l'occupation austro-allemande, à dix-sept ans, elle entra comme postulante au couvent de Nawojowa, puis fit sa profession, sous le nom de sœur Marie-Julie, à Cracovie, partie de l'ancienne Pologne autrichienne qui venait de se réunir à la nouvelle République polonaise.
Elle continua ses études pédagogiques à Poznań. La Pologne renaissait de ses cendres, et les sœurs fondaient ou renforçaient les communautés dominicaines du pays réunifié. Elles fondèrent un orphelinat à Wilno qui avait été au centre d'un conflit polono-lithuanien, ainsi qu'à Rava Ruska près de Lvov.
Julia prononça ses vœux définitifs en 1924 et fut surnommée la mère des orphelins ; elle organisait des écoles et des colonies de vacances pour les enfants défavorisés. Elle avait une dévotion particulière pour le rosaire, qui est à la base de la spiritualité dominicaine.
En 1934, elle était supérieure de l’orphelinat de Wilno. Elle recueillait des enfants de différentes origines, et les autorités de la ville lui furent reconnaissantes.
En septembre 1939, lorsque la Pologne fut envahie, Wilno (désormais Vilnius) passa aux Soviétiques. Julia dut fermer l'école et continua en secret à donner des cours de religion, et de polonais, langue désormais interdite. Lorsque les Allemands prirent la région, elle continua ses activités clandestines.
En juillet 1943, sœur Julia fut arrêtée par la Gestapo et détenue à la prison de Lukiszki à Wilno. Elle y fut gardée une année en strict isolement, dans un petit bloc de ciment où elle ne pouvait pas bouger. Les sœurs emprisonnées étaient torturées physiquement et psychologiquement, et un grand nombre de prisonniers étaient exécutés. En juillet 1944, sœur Julia fut transférée au camp de concentration de Stutthof, près de Gdańsk. Le voyage dura plusieurs jours, dans un wagon à bestiaux, avec des malades et des mourants. Les sœurs furent violées à l’arrivée dans le camp. Sœur Julia fut placée dans le secteur juif du camp avec le numéro 40992 tatoué sur son bras. Il était prévu d’exterminer rapidement les déportés de cette section. Mais cela prit du temps parce que de nouveaux trains de juifs arrivaient sans cesse.
La faim, la torture, la terreur, le labeur épuisant et le sadisme des gardiens constituaient la routine quotidienne. Les femmes les plus fragiles étaient sélectionnées chaque jour pour mourir gazées. Quoique la plupart des détenues de sa baraque fussent juives, issues de toute l’Europe, sœur Julia organisait avec elles une prière commune quotidienne. Les survivantes ont évoqué son courage, sa prière, son espérance et sa générosité. Elle partageait ses maigres aliments avec les prisonnières. Ces dernières lui demandaient d’intervenir en cas de conflits entre elles. Ewa Hoff, une femme juive qui survécut au camp a écrit de Julia : « Elle était noble, désireuse d’aider, bonne. Dans le camp, où toute pitié était totalement oubliée, elle servait avec miséricorde ». Quand elle priait, sœur Julia restait à genoux et ne se levait pas à l’entrée des gardiens dans les baraques, ce qui les déconcertait. Ayant appris un jour que le mari de l’une des prisonnières, qui se trouvait dans une autre section du camp, voulait se suicider, sœur Julia réussit à plusieurs reprises à lui faire passer des lettres, pour le convaincre de ne pas perdre espoir. Au bout du compte, il survécut au camp et à la guerre.
En novembre 1944, on clôtura un secteur du camp pour les malades atteints de typhoïde, et sœur Julia se porta volontaire pour les rejoindre. Au milieu des corps putrides et affamés, elle apporta espoir et charité. Elle réussit à tirer d’un amas de corps destinés à la crémation une femme qui était encore en vie. Cette femme survécut et a rendu hommage au service de sœur Julia.
À la libération du camp, le 30 janvier 1945, il y avait dans le secteur juif 6922 femmes agonisantes ; sœur Julia était parmi elles.
Elle meurt de la typhoïde le 20 février 1945.
Julia (Stanisława) Rodzińska a été béatifiée le 13 juin 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), lors de son septième voyage apostolique en Pologne, avec 108 martyrs victimes des persécutions nazies du 1939 à 1945.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Dimanche le 21 février
Saint Pierre Damien
Évêque et docteur de l'Église
Pierre Damien (en italien Pier Damiani) est né à Ravenne (Italie) en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien.
Grâce à son frère, Damien, il put faire des études. Il choisit ensuite d'être moine et fut admis au monastère de Fonte Avellana (Marches, Italie) dont il devint abbé.
Sa réputation s'amplifiant, il fut sollicité par plusieurs papes pour réformer l'Église et voyagea pendant six ans comme légat du pape.
Il fut promu, malgré lui, cardinal évêque d'Ostie mais abandonna ses titres dès qu'il put pour retourner à Fonte Avellana.
C'est sur le trajet du retour qu'il mourut, à Faenza, la nuit entre le 22 et le 23 février 1072.
Grace à ses nombreux écrits à caractère théologique, Pierre Damien fut proclamé Docteur de l’église le premier octobre 1828 par le Pape Léon XII (Annibale Sermattei della Genga, 1823-1829).
Son œuvre consiste surtout en une imposante correspondance (158 lettres) et des sermons (75). Il est également l’auteur d’hagiographies et de traités, parmi lesquels :
De divina omnipotentia, sur la puissance de Dieu (Lettre sur la toute-puissance divine, Paris: Cerf, 1972 (texte avec traduction))
Une disputatio avec un Juif sur le problème de la Trinité et du Messie ;
Liber gratissimus, dédié à l’archevêque Henri de Ravenne, contre la simonie ;
De brevitate vitæ pontificum romanorum, sur la courte vie accordée aux papes.
On le fête le 21 février. On l'invoque pour les migraines et tous les maux de tête, en rapport avec ses nombreuses études.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Au cours des catéchèses de ces mercredis, je traite certaines grandes figures de la vie de l'Eglise depuis ses origines. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur l'une des personnalités les plus significatives du xi siècle, saint Pierre Damien, moine, amant de la solitude et dans le même temps, intrépide homme d'Eglise, engagé personnellement dans l'œuvre de réforme commencée par les Papes de l'époque. Il est né à Ravenne en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien. Il suivit une formation d'abord à Faenza, puis à Parme où, à l'âge de 25 ans déjà, nous le trouvons engagé dans l'enseignement. A côté d'une bonne compétence dans le domaine du droit, il acquit une grande habileté et un raffinement dans l'art de composer - l'ars scribendi - et, grâce à sa connaissance des grands classiques latins, il devint l'"un des meilleurs latinistes de son époque, l'un des plus grands écrivains du Moyen Age latin" (J. Leclercq, Pierre Damien, ermite et homme d'Eglise, Rome, 1960, p. 172).
Il se distingua dans les genres littéraires les plus divers: des lettres aux sermons, des hagiographies aux prières, des poèmes aux épigrammes. Sa sensibilité pour la beauté le conduisait à la contemplation poétique du monde. Pierre Damien concevait l'univers comme une "parabole" inépuisable et une étendue de symboles, à partir de laquelle il interprétait la vie intérieure et la réalité divine et surnaturelle. Dans cette perspective, aux alentours de l'an 1034, la contemplation de l'absolu de Dieu le poussa à se détacher progressivement du monde et de ses réalités éphémères, pour se retirer dans le monastère de Fonte Avellana, fondé quelques décennies plus tôt seulement, mais déjà célèbre en raison de son austérité. Pour édifier les moines, il écrivit la Vie du fondateur, saint Romuald de Ravenne, et s'engagea dans le même temps à en approfondir la spiritualité, en exposant son idéal de monachisme érémitique.
Il faut immédiatement souligner un détail: l'ermitage de Fonte Avellana était consacré à la Sainte Croix, et la Croix sera le mystère chrétien qui, plus que tout autre, fascinera Pierre Damien. "Celui qui n'aime pas la croix du Christ n'aime pas le Christ", affirme-t-il (Sermo, XVIII 11, p. 117) et il se qualifie comme: "Petrus crucis Christi servorum famulus - Pierre serviteur des serviteurs de la croix du Christ" (Ep 9, 1). Pierre Damien adresse à la croix de très belles prières, dans lesquelles il révèle une vision de ce mystère aux dimensions cosmiques, car il embrasse toute l'histoire du salut: "O bienheureuse Croix - s'exclame-t-il - la foi des patriarches, les prophéties des prophètes, le sénat des apôtres chargé de juger, l'armée victorieuse des martyrs et les foules de tous les saints te vénèrent, te prêchent et t'honorent" (Sermo, XVIII 14, p. 304). Chers frères et sœurs, que l'exemple de saint Pierre Damien nous pousse nous aussi à regarder toujours la Croix comme l'acte suprême d'amour de Dieu à l'égard de l'homme, qui nous a donné le salut.
Pour le déroulement de la vie érémitique, ce grand moine rédige une Règle, dans laquelle il souligne profondément la "rigueur de l'ermitage": dans le silence du cloître, le moine est appelé à passer une longue vie de prière, diurne et nocturne, avec des jeûnes prolongés et austères; il doit s'exercer à une généreuse charité fraternelle et à une obéissance au prieur toujours prête et disponible. Dans l'étude et la méditation quotidienne, Pierre Damien découvre les significations mystiques de la Parole de Dieu, trouvant dans celle-ci une nourriture pour sa vie spirituelle. C'est dans ce sens qu'il qualifie la cellule de l'ermitage de "parloir où Dieu converse avec les hommes". La vie érémitique est pour lui le sommet de la vie chrétienne, elle se trouve "au sommet des états de vie", car le moine, désormais libre des liens du monde et de son propre moi, reçoit "les arrhes de l'Esprit Saint et son âme s'unit heureuse à l'Epoux céleste" (Ep 18, 17; cf. Ep 28, 43sq). Cela apparaît important également pour nous aujourd'hui, même si nous ne sommes pas des moines: savoir faire le silence en nous pour écouter la voix de Dieu, chercher, pour ainsi dire un "parloir" où Dieu parle avec nous: apprendre la Parole de Dieu dans la prière et dans la méditation est le chemin de la vie.
Saint Pierre Damien, qui fut substantiellement un homme de prière, de méditation, de contemplation, fut également un fin théologien: sa réflexion sur différents thèmes doctrinaux le conduit à des conclusions importantes pour la vie. Ainsi, par exemple, il expose avec clarté et vivacité la doctrine trinitaire en utilisant déjà, dans le sillage des textes bibliques et patristiques, les trois termes fondamentaux, qui sont ensuite devenus déterminants également pour la philosophie de l'Occident, processio, relatio et persona (cf. Opusc. XXXVIII: PL CXLV, 633-642; et Opusc. II et III: ibid., 41sq et 58sq). Toutefois, étant donné que l'analyse théologique du mystère le conduit à contempler la vie intime de Dieu et le dialogue d'amour ineffable entre les trois Personnes divines, il en tire des conclusions ascétiques pour la vie en communauté et pour les relations entre chrétiens latins et grecs, divisés sur ce thème. La méditation sur la figure du Christ a elle aussi des conséquences pratiques significatives, toute l'Ecriture étant axée sur Lui. Le "peuple des juifs - note saint Pierre Damien -, à travers les pages de l'Ecriture Sainte, a comme porté le Christ sur ses épaules" (Sermo XLVI, 15). Le Christ, ajoute-t-il, doit donc se trouver au centre de la vie du moine: "Que le Christ soit entendu dans notre langue, que le Christ soit vu dans notre vie, qu'il soit perçu dans notre cœur" (Sermo VIII, 5). L'union intime avec le Christ engage non seulement les moines, mais tous les baptisés. Nous trouvons ici un rappel puissant, également pour nous, à ne pas nous laisser totalement prendre par les activités, par les problèmes et par les préoccupations de chaque jour, en oubliant que Jésus doit vraiment être au centre de notre vie.
La communion avec le Christ crée l'unité d'amour entre les chrétiens. Dans la lettre 28, qui est un traité d'ecclésiologie de génie, Pierre Damien développe une profonde théologie de l'Eglise comme communion. "L'Eglise du Christ - écrit-il - est unie dans le lien de la charité au point que, de même qu'elle est une en plusieurs membres, elle est tout entière mystiquement dans chacun des membres; si bien que toute l'Eglise universelle se dénomme à juste titre unique Epouse du Christ au singulier, et chaque âme élue, par le mystère sacramentel, est considérée comme pleinement Eglise". Cela est important: non seulement l'Eglise universelle tout entière est unie, mais en chacun de nous devrait être présente l'Eglise dans sa totalité. Ainsi le service de l'individu devient "expression de l'universalité" (Ep 28, 9-23). Toutefois, l'image idéale de la "sainte Eglise" illustrée par Pierre Damien ne correspond pas - il le savait bien - à la réalité de son temps. C'est pourquoi il ne craint pas de dénoncer l'état de corruption existant dans les monastères et parmi le clergé, en raison, avant tout, de la pratique de laisser les autorités laïques remettre l'investiture des charges ecclésiastiques: plusieurs évêques et abbés se comportaient en gouverneurs de leurs propres sujets plus qu'en pasteurs des âmes. Souvent, leur vie morale laissait beaucoup à désirer. C'est pourquoi, avec une grande douleur et tristesse, en 1057, Pierre Damien quitte le monastère et accepte, bien qu'avec difficulté, la nomination comme cardinal évêque d'Ostie, entrant ainsi pleinement en collaboration avec les Papes dans l'entreprise difficile de la réforme de l'Eglise. Il a vu que la contemplation n'était pas suffisante et il a dû renoncer à la beauté de la contemplation pour apporter son aide à l'œuvre de renouveau de l'Eglise. Il a ainsi renoncé à la beauté de l'ermitage et avec courage il a entrepris de nombreux voyages et missions.
Pour son amour de la vie monastique, dix ans plus tard, en 1067, il obtient la permission de retourner à Fonte Avellana, en renonçant au diocèse d'Ostie. Mais la tranquillité à laquelle il aspirait dure peu de temps: à peine deux ans plus tard, il est envoyé à Francfort dans le tentative d'empêcher le divorce d'Henri iv de sa femme Berthe; et de nouveau deux ans plus tard, en 1071, il se rend au Mont Cassin pour la consécration de l'église abbatiale et au début de 1072 il va à Ravenne pour rétablir la paix avec l'archevêque local, qui avait soutenu l'antipape en frappant la ville d'interdiction. Pendant le voyage de retour à son ermitage, une maladie subite le contraint à s'arrêter à Faenza dans le monastère bénédictin de "Santa Maria Vecchia fuori porta", et il y meurt dans la nuit du 22 au 23 février 1072.
Chers frères et sœurs, c'est une grande grâce que dans la vie de l'Eglise, le Seigneur ait suscité une personnalité aussi exubérante, riche et complexe que celle de saint Pierre Damien et il n'est pas commun de trouver des œuvres de théologie et de spiritualité aussi pointues et vives que celles de l'ermite de Fonte Avellana. Il fut moine jusqu'au bout, avec des formes d'austérité qui aujourd'hui, pourraient presque nous sembler excessives. Mais de cette manière, il a fait de la vie monastique un témoignage éloquent du primat de Dieu et un rappel pour tous à cheminer vers la sainteté, libres de tout compromis avec le mal. Il se consuma, avec une cohérence lucide et une grande sévérité, pour la réforme de l'Eglise de son temps. Il consacra toutes ses énergies spirituelles et physiques au Christ et à l'Eglise, en restant toujours, comme il aimait se définir, Petrus ultimus monachorum servus, Pierre, le dernier serviteur des moines.
Bienheureux Noël Pinot
Prêtre et martyr
(1747-1794)
Né à Angers, seizième enfant d'une famille très croyante, Noël devint prêtre en 1771. Il en est l'archétype dans la campagne du Louroux où il officia.
Comme de nombreux saints prêtres, il refusa de prêter serment à la Constitution de 1789, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d'une loi civile. Il fut arrêté dans la nuit du 8 février alors qu'il s'apprêtait à célébrer clandestinement la messe.
Condamné à mort, il fut guillotiné le 21 février 1794, encore vêtu de ses ornements de messe.
Il a été béatifié par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le 31 octobre 1926.
Saint Pierre Damien
Évêque et docteur de l'Église
Pierre Damien (en italien Pier Damiani) est né à Ravenne (Italie) en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien.
Grâce à son frère, Damien, il put faire des études. Il choisit ensuite d'être moine et fut admis au monastère de Fonte Avellana (Marches, Italie) dont il devint abbé.
Sa réputation s'amplifiant, il fut sollicité par plusieurs papes pour réformer l'Église et voyagea pendant six ans comme légat du pape.
Il fut promu, malgré lui, cardinal évêque d'Ostie mais abandonna ses titres dès qu'il put pour retourner à Fonte Avellana.
C'est sur le trajet du retour qu'il mourut, à Faenza, la nuit entre le 22 et le 23 février 1072.
Grace à ses nombreux écrits à caractère théologique, Pierre Damien fut proclamé Docteur de l’église le premier octobre 1828 par le Pape Léon XII (Annibale Sermattei della Genga, 1823-1829).
Son œuvre consiste surtout en une imposante correspondance (158 lettres) et des sermons (75). Il est également l’auteur d’hagiographies et de traités, parmi lesquels :
De divina omnipotentia, sur la puissance de Dieu (Lettre sur la toute-puissance divine, Paris: Cerf, 1972 (texte avec traduction))
Une disputatio avec un Juif sur le problème de la Trinité et du Messie ;
Liber gratissimus, dédié à l’archevêque Henri de Ravenne, contre la simonie ;
De brevitate vitæ pontificum romanorum, sur la courte vie accordée aux papes.
On le fête le 21 février. On l'invoque pour les migraines et tous les maux de tête, en rapport avec ses nombreuses études.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Au cours des catéchèses de ces mercredis, je traite certaines grandes figures de la vie de l'Eglise depuis ses origines. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur l'une des personnalités les plus significatives du xi siècle, saint Pierre Damien, moine, amant de la solitude et dans le même temps, intrépide homme d'Eglise, engagé personnellement dans l'œuvre de réforme commencée par les Papes de l'époque. Il est né à Ravenne en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien. Il suivit une formation d'abord à Faenza, puis à Parme où, à l'âge de 25 ans déjà, nous le trouvons engagé dans l'enseignement. A côté d'une bonne compétence dans le domaine du droit, il acquit une grande habileté et un raffinement dans l'art de composer - l'ars scribendi - et, grâce à sa connaissance des grands classiques latins, il devint l'"un des meilleurs latinistes de son époque, l'un des plus grands écrivains du Moyen Age latin" (J. Leclercq, Pierre Damien, ermite et homme d'Eglise, Rome, 1960, p. 172).
Il se distingua dans les genres littéraires les plus divers: des lettres aux sermons, des hagiographies aux prières, des poèmes aux épigrammes. Sa sensibilité pour la beauté le conduisait à la contemplation poétique du monde. Pierre Damien concevait l'univers comme une "parabole" inépuisable et une étendue de symboles, à partir de laquelle il interprétait la vie intérieure et la réalité divine et surnaturelle. Dans cette perspective, aux alentours de l'an 1034, la contemplation de l'absolu de Dieu le poussa à se détacher progressivement du monde et de ses réalités éphémères, pour se retirer dans le monastère de Fonte Avellana, fondé quelques décennies plus tôt seulement, mais déjà célèbre en raison de son austérité. Pour édifier les moines, il écrivit la Vie du fondateur, saint Romuald de Ravenne, et s'engagea dans le même temps à en approfondir la spiritualité, en exposant son idéal de monachisme érémitique.
Il faut immédiatement souligner un détail: l'ermitage de Fonte Avellana était consacré à la Sainte Croix, et la Croix sera le mystère chrétien qui, plus que tout autre, fascinera Pierre Damien. "Celui qui n'aime pas la croix du Christ n'aime pas le Christ", affirme-t-il (Sermo, XVIII 11, p. 117) et il se qualifie comme: "Petrus crucis Christi servorum famulus - Pierre serviteur des serviteurs de la croix du Christ" (Ep 9, 1). Pierre Damien adresse à la croix de très belles prières, dans lesquelles il révèle une vision de ce mystère aux dimensions cosmiques, car il embrasse toute l'histoire du salut: "O bienheureuse Croix - s'exclame-t-il - la foi des patriarches, les prophéties des prophètes, le sénat des apôtres chargé de juger, l'armée victorieuse des martyrs et les foules de tous les saints te vénèrent, te prêchent et t'honorent" (Sermo, XVIII 14, p. 304). Chers frères et sœurs, que l'exemple de saint Pierre Damien nous pousse nous aussi à regarder toujours la Croix comme l'acte suprême d'amour de Dieu à l'égard de l'homme, qui nous a donné le salut.
Pour le déroulement de la vie érémitique, ce grand moine rédige une Règle, dans laquelle il souligne profondément la "rigueur de l'ermitage": dans le silence du cloître, le moine est appelé à passer une longue vie de prière, diurne et nocturne, avec des jeûnes prolongés et austères; il doit s'exercer à une généreuse charité fraternelle et à une obéissance au prieur toujours prête et disponible. Dans l'étude et la méditation quotidienne, Pierre Damien découvre les significations mystiques de la Parole de Dieu, trouvant dans celle-ci une nourriture pour sa vie spirituelle. C'est dans ce sens qu'il qualifie la cellule de l'ermitage de "parloir où Dieu converse avec les hommes". La vie érémitique est pour lui le sommet de la vie chrétienne, elle se trouve "au sommet des états de vie", car le moine, désormais libre des liens du monde et de son propre moi, reçoit "les arrhes de l'Esprit Saint et son âme s'unit heureuse à l'Epoux céleste" (Ep 18, 17; cf. Ep 28, 43sq). Cela apparaît important également pour nous aujourd'hui, même si nous ne sommes pas des moines: savoir faire le silence en nous pour écouter la voix de Dieu, chercher, pour ainsi dire un "parloir" où Dieu parle avec nous: apprendre la Parole de Dieu dans la prière et dans la méditation est le chemin de la vie.
Saint Pierre Damien, qui fut substantiellement un homme de prière, de méditation, de contemplation, fut également un fin théologien: sa réflexion sur différents thèmes doctrinaux le conduit à des conclusions importantes pour la vie. Ainsi, par exemple, il expose avec clarté et vivacité la doctrine trinitaire en utilisant déjà, dans le sillage des textes bibliques et patristiques, les trois termes fondamentaux, qui sont ensuite devenus déterminants également pour la philosophie de l'Occident, processio, relatio et persona (cf. Opusc. XXXVIII: PL CXLV, 633-642; et Opusc. II et III: ibid., 41sq et 58sq). Toutefois, étant donné que l'analyse théologique du mystère le conduit à contempler la vie intime de Dieu et le dialogue d'amour ineffable entre les trois Personnes divines, il en tire des conclusions ascétiques pour la vie en communauté et pour les relations entre chrétiens latins et grecs, divisés sur ce thème. La méditation sur la figure du Christ a elle aussi des conséquences pratiques significatives, toute l'Ecriture étant axée sur Lui. Le "peuple des juifs - note saint Pierre Damien -, à travers les pages de l'Ecriture Sainte, a comme porté le Christ sur ses épaules" (Sermo XLVI, 15). Le Christ, ajoute-t-il, doit donc se trouver au centre de la vie du moine: "Que le Christ soit entendu dans notre langue, que le Christ soit vu dans notre vie, qu'il soit perçu dans notre cœur" (Sermo VIII, 5). L'union intime avec le Christ engage non seulement les moines, mais tous les baptisés. Nous trouvons ici un rappel puissant, également pour nous, à ne pas nous laisser totalement prendre par les activités, par les problèmes et par les préoccupations de chaque jour, en oubliant que Jésus doit vraiment être au centre de notre vie.
La communion avec le Christ crée l'unité d'amour entre les chrétiens. Dans la lettre 28, qui est un traité d'ecclésiologie de génie, Pierre Damien développe une profonde théologie de l'Eglise comme communion. "L'Eglise du Christ - écrit-il - est unie dans le lien de la charité au point que, de même qu'elle est une en plusieurs membres, elle est tout entière mystiquement dans chacun des membres; si bien que toute l'Eglise universelle se dénomme à juste titre unique Epouse du Christ au singulier, et chaque âme élue, par le mystère sacramentel, est considérée comme pleinement Eglise". Cela est important: non seulement l'Eglise universelle tout entière est unie, mais en chacun de nous devrait être présente l'Eglise dans sa totalité. Ainsi le service de l'individu devient "expression de l'universalité" (Ep 28, 9-23). Toutefois, l'image idéale de la "sainte Eglise" illustrée par Pierre Damien ne correspond pas - il le savait bien - à la réalité de son temps. C'est pourquoi il ne craint pas de dénoncer l'état de corruption existant dans les monastères et parmi le clergé, en raison, avant tout, de la pratique de laisser les autorités laïques remettre l'investiture des charges ecclésiastiques: plusieurs évêques et abbés se comportaient en gouverneurs de leurs propres sujets plus qu'en pasteurs des âmes. Souvent, leur vie morale laissait beaucoup à désirer. C'est pourquoi, avec une grande douleur et tristesse, en 1057, Pierre Damien quitte le monastère et accepte, bien qu'avec difficulté, la nomination comme cardinal évêque d'Ostie, entrant ainsi pleinement en collaboration avec les Papes dans l'entreprise difficile de la réforme de l'Eglise. Il a vu que la contemplation n'était pas suffisante et il a dû renoncer à la beauté de la contemplation pour apporter son aide à l'œuvre de renouveau de l'Eglise. Il a ainsi renoncé à la beauté de l'ermitage et avec courage il a entrepris de nombreux voyages et missions.
Pour son amour de la vie monastique, dix ans plus tard, en 1067, il obtient la permission de retourner à Fonte Avellana, en renonçant au diocèse d'Ostie. Mais la tranquillité à laquelle il aspirait dure peu de temps: à peine deux ans plus tard, il est envoyé à Francfort dans le tentative d'empêcher le divorce d'Henri iv de sa femme Berthe; et de nouveau deux ans plus tard, en 1071, il se rend au Mont Cassin pour la consécration de l'église abbatiale et au début de 1072 il va à Ravenne pour rétablir la paix avec l'archevêque local, qui avait soutenu l'antipape en frappant la ville d'interdiction. Pendant le voyage de retour à son ermitage, une maladie subite le contraint à s'arrêter à Faenza dans le monastère bénédictin de "Santa Maria Vecchia fuori porta", et il y meurt dans la nuit du 22 au 23 février 1072.
Chers frères et sœurs, c'est une grande grâce que dans la vie de l'Eglise, le Seigneur ait suscité une personnalité aussi exubérante, riche et complexe que celle de saint Pierre Damien et il n'est pas commun de trouver des œuvres de théologie et de spiritualité aussi pointues et vives que celles de l'ermite de Fonte Avellana. Il fut moine jusqu'au bout, avec des formes d'austérité qui aujourd'hui, pourraient presque nous sembler excessives. Mais de cette manière, il a fait de la vie monastique un témoignage éloquent du primat de Dieu et un rappel pour tous à cheminer vers la sainteté, libres de tout compromis avec le mal. Il se consuma, avec une cohérence lucide et une grande sévérité, pour la réforme de l'Eglise de son temps. Il consacra toutes ses énergies spirituelles et physiques au Christ et à l'Eglise, en restant toujours, comme il aimait se définir, Petrus ultimus monachorum servus, Pierre, le dernier serviteur des moines.
Bienheureux Noël Pinot
Prêtre et martyr
(1747-1794)
Né à Angers, seizième enfant d'une famille très croyante, Noël devint prêtre en 1771. Il en est l'archétype dans la campagne du Louroux où il officia.
Comme de nombreux saints prêtres, il refusa de prêter serment à la Constitution de 1789, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d'une loi civile. Il fut arrêté dans la nuit du 8 février alors qu'il s'apprêtait à célébrer clandestinement la messe.
Condamné à mort, il fut guillotiné le 21 février 1794, encore vêtu de ses ornements de messe.
Il a été béatifié par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le 31 octobre 1926.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
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