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Les saints du jour

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Les saints du jour - Page 15 Empty Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 1 Déc 2013 - 16:56

Rappel du premier message :

1er décembre

Bienheureux Charles de Foucauld

Ermite, prêtre, missionnaire et martyr


Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.


Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».


De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».


Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.


Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».


Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».



Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.


Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.


Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
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Message par jaimedieu Sam 13 Déc 2014 - 5:20

Samedi le 13 décembre

Beato Antonio Grassi
Prêtre de l’Oratoire ( 1671)

Antoine Grassi naît le 13 novembre 1592 à Fermo, dans les Marches (Italie). Enfant il était déjà pieux, appréciant le solitude et fabriquant de petits autels, pour y honorer Jésus et Marie et certains saints. Il fut éduqué par les Oratoriens, fondés par saint Philippe Néri (1564).

Le 11 octobre 1609, malgré l’opposition de sa mère, il entra dans la Congrégation de l'Oratoire ; il fut ordonné prêtre le 17 décembre 1617. Le P. Grassi se distingua par l'amour des enfants qu'il préparait au catéchisme, des malades et des prisonniers dont il s'occupait. Il affirmait que la vocation du prêtre était de compatir, de consoler et de porter assistance.
Il avait une grande dévotion à la Vierge Marie et faisait à pied, chaque année, le pèlerinage de Notre Dame de Lorette.

En 1625, Année Sainte, il fit le pèlerinage à Rome et ce fut pour lui l'occasion de grâces mystiques. À 43 ans, il fut élu supérieur de l’Oratoire de Fermo, charge qu'il assuma jusqu'à sa mort.
Le père Antoine Grassi se voulait très proche de l’esprit de saint Philippe Néri, gardant en toute chose un véritable esprit humaniste et agissant avec mesure. Il fut un remarquable confesseur, lisant dans les cœurs.

Ayant eu connaissance des bienfaits qu'il prodiguait (assistance aux pauvres, réconciliations, confessions et direction spirituelle), les papes le tenaient en grande estime. D’autres maisons de l'Oratoire ouvrirent dans la région et la réputation de sainteté se répandit en vertu des nombreuses grâces qui lui furent attribuées.

On rapporte qu’il prédit même le jour de sa mort qui advint le 13 décembre 1671.

Antonio Grassi a été proclamé Bienheureux par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le 30 septembre 1900, Année Sainte.
Il repose dans l'église de Notre Dame du Mont-Carmel à Fermo.


St Josse, prêtre et ermite († v. 668)

Martyrologe Romain : Dans le Ponthieu, au nord de la Gaule, vers 668, saint Josse, prêtre et ermite. Fils de Juthaël, roi de Domnonée en Bretagne, et frère de saint Judicaël, pour ne pas être contraint de succéder à son père, il quitta sa patrie et se retira pour mener en divers endroits la vie érémitique.







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Message par jaimedieu Dim 14 Déc 2014 - 5:34

dimanche 14 décembre

Saint Jean de la Croix
Carme, Docteur de l'Église


Jean de la Croix (Juan de Yepes Álvarez) naît en 1542 dans le petit village de Fontiveros, proche d'Avila, en Vieille Castille, de Gonzalo de Yepes et Catalina Álvarez.

Jouant un jour au bord d'un étang, il glissa au fond de l'eau ; une grande et belle dame vint lui offrir la main pour le sauver : « Non, dit l'enfant, vous êtes trop belle, ma main salirait la vôtre. » Alors un vieillard se présenta, marchant aussi dans l'eau, tendit son bâton à l'enfant et le ramena sur le bord. Une autre fois il tomba dans un puits ; on croyait l'y retrouver mort ; il était assis paisiblement : « Une belle dame, dit-il, m'a reçu dans son manteau et m'a gardé. » Ainsi Jean croissait sous le regard de Marie.

Un jour qu'il priait Notre-Seigneur de lui faire connaître sa vocation, une voix intérieure lui dit : « Tu entreras dans un ordre religieux, dont tu relèveras la ferveur primitive. »

Il avait vingt et un ans quand il entra au Carmel, et dépassa de beaucoup tous ses frères, tout en cachant ses œuvres extraordinaires. Il habitait un réduit obscur, mais dont la fenêtre donnait dans la chapelle, en face du Très Saint-Sacrement. Il portait autour du corps une chaîne de fer hérissée de pointes, et par-dessus cette chaîne un vêtement étroit et serré, composé de joncs enlacés par de gros nœuds. Ses disciplines étaient si cruelles, que le sang jaillissait en abondance.

Le sacerdoce ne fit que redoubler son désir de la perfection. Il songeait à s'ensevelir à la Chartreuse, quand sainte Thérèse, éclairée de Dieu sur son mérite, lui confia ses projets de réforme du Carmel et l'engagea à se faire son auxiliaire. Jean se retira dans une maison étroite, pauvre, et commença seul un nouveau genre de vie, conforme aux règles primitives de l'Ordre du Carmel. Peu de jours après, il avait deux compagnons : la réforme était fondée.

Ce ne fut pas sans tempêtes qu'elle se développa, car l'enfer sembla s'acharner contre elle, et tandis que le peuple vénérait Jean comme un saint, il eut à souffrir, de la part de ceux qui auraient dû le seconder, d'incroyables persécutions, les injures, les calomnies, jusqu'à la prison. Pour le consoler, Marie lui apparut et lui annonça sa délivrance prochaine ; en effet, quelques jours après, il se trouva, sans savoir comment, au milieu de la ville de Tolède. Dieu le récompensa de ses épreuves par des extases fréquentes ; sainte Thérèse l'appelait un homme tout divin. Il écrivit des ouvrages spirituels d'une élévation sublime. Une colombe le suivait partout, et une odeur suave s'exhalait de son corps.

Au moment de sa mort, la nuit entre le 13 et le 14 décembre 1591, à Úbeda, en Espagne, un globe de feu brillant comme un soleil entoura son corps.

Jean de la Croix a été béatifié en 1675 par le Pp Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676) ; canonisé par le pape Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730), le 27 décembre 1726 ; déclaré docteur de l'Église par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 24 août 1926.


Catéchèse du pape Benoit XVI:

Je voudrais aujourd'hui parler d'un saint important, ami spirituel de sainte Thérèse d'Avila, réformateur, avec elle, de la famille religieuse carmélitaine: saint Jean de la Croix, proclamé Docteur de l'Eglise par le Pape Pie XI, en 1926, et surnommé dans la tradition Doctor mysticus, «Docteur mystique».

Jean de la Croix naquit en 1542 dans le petit village de Fontiveros, proche d'Avila, en Vieille Castille, de Gonzalo de Yepes et Catalina Alvarez. Sa famille était très pauvre, car son père, issu d’une famille noble de Tolède, avait été chassé de chez lui et déshérité pour avoir épousé Catalina, une humble tisseuse de soie. Orphelin de père dans son jeune âge, Jean, à neuf ans, partit avec sa mère et son frère Francisco pour Medina del Campo, non loin de Valladolid, un pôle commercial et culturel. I

l y fréquenta le Colegio de los Doctrinos, en assurant également d'humbles travaux pour les sœurs de l'église-couvent de la Madeleine. Par la suite, vues ses qualités humaines et ses résultats dans les études, il fut admis d'abord comme infirmier dans l'Hôpital de la Conception, puis au Collège des jésuites, qui venait d'être fondé à Medina del Campo: Jean y entra à dix-huit ans et étudia pendant trois ans les sciences humaines, la rhétorique et les langues classiques.

A la fin de sa formation, sa vocation lui était très claire: la vie religieuse et, parmi tous les ordres présents à Medina, il se sentit appelé au carmel. Au cours de l'été 1563, il débuta le noviciat chez les carmes de la ville, en prenant le nom religieux de Mattia. L'année suivante, il fut destiné à la prestigieuse université de Salamanque, où il étudia pendant un triennat les arts et la philosophie. En 1567, il fut ordonné prêtre et retourna à Medina del Campo pour célébrer sa première Messe entouré de l'affection de sa famille.

C'est là qu'eut lieu la première rencontre entre Jean et Thérèse de Jésus. La rencontre fut décisive pour tous les deux: Thérèse lui exposa son programme de réforme du carmel, l’appliquant également à la branche masculine de l'ordre et proposa à Jean d'y adhérer «pour la plus grande gloire de Dieu»; le jeune prêtre fut fasciné par les idées de Thérèse, au point de devenir un grand défenseur du projet. Ils travaillèrent ensemble quelques mois, partageant les idéaux et les propositions pour inaugurer le plus rapidement possible la première maison des carmes déchaux: l'ouverture eut lieu le 28 décembre 1568 à Duruelo, un lieu isolé de la province d'Avila.

Avec Jean, trois autres compagnons formaient cette première communauté masculine réformée. En renouvelant leur profession de foi selon la Règle primitive, tous les quatre adoptèrent un nouveau nom: Jean s'appela dès lors «de la Croix», nom sous lequel il sera universellement connu.

A la fin de 1572, à la demande de sainte Thérèse, il devint confesseur et vicaire du monastère de l’Incarnation d'Avila, où la sainte était prieure. Ce furent des années d'étroite collaboration et d'amitié spirituelle, qui les enrichit tous deux. C'est à cette période que remontent aussi les plus importantes œuvres de Thérèse et les premiers écrits de Jean.

L’adhésion à la réforme du carmel ne fut pas facile et coûta également de graves souffrances à Jean. L’épisode le plus traumatisant fut, en 1577, son enlèvement et son incarcération dans le couvent des carmes de l’antique observance de Tolède, à la suite d’une accusation injuste. Le saint fut emprisonné pendant des mois, soumis à des privations et des contraintes physiques et morales.

En ce lieu, il composa, avec d’autres poésies, le célèbre Cantique spirituel. Finalement, dans la nuit du 16 au 17 août 1578, il réussit à fuir de façon aventureuse, se réfugiant dans le monastère des carmélites déchaussées de la ville. Sainte Thérèse et ses compagnons réformés célébrèrent avec une immense joie sa libération et, après une brève période pour retrouver ses forces, Jean fut destiné à l’Andalousie, où il passa dix ans dans divers couvents, en particulier à Grenade. Il assuma des charges toujours plus importantes dans l’ordre, jusqu’à devenir vicaire provincial, et il compléta la rédaction de ses traités spirituels.

Il revint ensuite dans sa terre natale, comme membre du gouvernement général de la famille religieuse thérésienne, qui jouissait désormais d’une pleine autonomie juridique. Il habita au carmel de Ségovie, exerçant la charge de supérieur de cette communauté.

En 1591, il fut relevé de toute responsabilité et destiné à la nouvelle province religieuse du Mexique. Alors qu’il se préparait pour ce long voyage avec dix autres compagnons, il se retira dans un couvent solitaire près de Jaén, où il tomba gravement malade. Jean affronta avec une sérénité et une patience exemplaires d’immenses souffrances.

Il mourut dans la nuit du 13 au 14 décembre 1591, alors que ses confrères récitaient l’office de mâtines. Il les quitta en disant: «Aujourd’hui je vais chanter l’Office au ciel». Sa dépouille mortelle fut transférée à Ségovie. Il fut béatifié par Clément X en 1675 et canonisé par Benoît XIII en 1726.

Jean est considéré comme l’un des plus importants poètes lyriques de la littérature espagnole. Ses plus grandes œuvres sont au nombre de quatre: «La montée du Mont Carmel», «La nuit obscure», «Les cantiques spirituels» et «La vive flamme d’amour».

Dans les Cantiques spirituels, saint Jean présente le chemin de purification de l’âme, c’est-à-dire la possession progressive et joyeuse de Dieu, jusqu’à ce que l’âme parvienne à sentir qu’elle aime Dieu avec le même amour dont Il l’aime. La vive flamme d’amour poursuit dans cette perspective, en décrivant plus en détail l’état de l’union transformante avec Dieu. Le parallèle utilisé par Jean est toujours celui du feu: de même que le feu, plus il brûle et consume le bois, plus il devient incandescent jusqu’à devenir flamme, ainsi l’Esprit Saint, qui au cours de la nuit obscure purifie et «nettoie» l’âme, avec le temps l’illumine et la réchauffe comme si elle était une flamme. La vie de l’âme est une incessante fête de l’Esprit Saint, qui laisse entrevoir la gloire de l’union avec Dieu dans l’éternité.

La montée du Mont Carmel présente l’itinéraire spirituel du point de vue de la purification progressive de l’âme, nécessaire pour gravir le sommet de la perfection chrétienne, symbolisée par le sommet du Mont Carmel.

Cette purification est proposée comme un chemin que l’homme entreprend, en collaborant avec l’action divine, pour libérer l’âme de tout attachement ou lien d’affection contraire à la volonté de Dieu. La purification, qui pour parvenir à l’union d’amour avec Dieu doit être totale, commence par celle de la vie des sens et se poursuit par celle que l’on obtient au moyen des trois vertus théologales: foi, espérance et charité, qui purifient l’intention, la mémoire et la volonté.

La nuit obscure décrit l’aspect «passif», c’est-à-dire l’intervention de Dieu dans ce processus de «purification» de l’âme. L’effort humain, en effet, est incapable tout seul d’arriver jusqu’aux racines profondes des inclinations et des mauvaises habitudes de la personne: il peut seulement les freiner, mais non les déraciner complètement. Pour cela, l’action spéciale de Dieu est nécessaire, qui purifie radicalement l’esprit et le dispose à l’union d’amour avec Lui.

Saint Jean qualifie de «passive» cette purification, précisément parce que, bien qu’acceptée par l’âme, elle est réalisée par l’action mystérieuse de l’Esprit Saint qui, comme la flamme du feu, consume toute impureté. Dans cet état, l’âme est soumise à tous types d’épreuves, comme si elle se trouvait dans une nuit obscure.

Ces indications sur les œuvres principales du saint nous aident à nous familiariser avec les points principaux de sa vaste et profonde doctrine mystique, dont l’objectif est de décrire un chemin sûr pour parvenir à la sainteté, l’état de perfection auquel Dieu nous appelle tous.

Selon Jean de la Croix, tout ce qui existe, créé par Dieu, est bon. A travers les créatures, nous pouvons parvenir à la découverte de Celui qui a laissé en elles une trace de lui. La foi, quoi qu’il en soit, est l’unique source donnée à l’homme pour connaître Dieu tel qu’il est en soi, comme Dieu Un et Trine. Tout ce que Dieu voulait communiquer à l’homme, il l’a dit en Jésus Christ, sa Parole faite chair. Jésus Christ est le chemin unique et définitif vers le Père (cf. Jn 14, 6). Toute chose créée n’est rien par rapport à Dieu et ne vaut rien en dehors de Lui: par conséquent, pour atteindre l’amour parfait de Dieu, tout autre amour doit se conformer dans le Christ à l’amour divin.

C’est de là que découle l’insistance de saint Jean de la Croix sur la nécessité de la purification et de la libération intérieure pour se transformer en Dieu, qui est l’objectif unique de la perfection. Cette «purification» ne consiste pas dans la simple absence physique des choses ou de leur utilisation; ce qui rend l’âme pure et libre, en revanche, est d’éliminer toute dépendance désordonnée aux choses. Tout doit être placé en Dieu comme centre et fin de la vie. Le processus long et fatigant de purification exige certainement un effort personnel, mais le véritable protagoniste est Dieu: tout ce que l’homme peut faire est d’«être disposé», être ouvert à l’action divine et ne pas lui opposer d’obstacle.

En vivant les vertus théologales, l’homme s’élève et donne une valeur à son engagement. Le rythme de croissance de la foi, de l’espérance et de la charité va de pair avec l’œuvre de purification et avec l’union progressive avec Dieu jusqu’à se transformer en Lui. Lorsque l’on parvient à cet objectif, l’âme est plongée dans la vie trinitaire elle-même, de sorte que saint Jean affirme qu’elle parvient à aimer Dieu avec le même amour que celui avec lequel il l’aime, car il l’aime dans l’Esprit Saint.

Voilà pourquoi le Docteur mystique soutient qu’il n’existe pas de véritable union d’amour avec Dieu si elle ne culmine pas dans l’union trinitaire. Dans cet état suprême, l’âme sainte connaît tout en Dieu et ne doit plus passer à travers les créatures pour arriver à Lui. L’âme se sent désormais inondée par l’amour divin et se réjouit entièrement en lui.

Chers frères et sœurs, à la fin demeure la question: ce saint, avec sa mystique élevée, avec ce chemin difficile vers le sommet de la perfection, a-t-il quelque chose à nous dire à nous également, au chrétien normal qui vit dans les circonstances de cette vie actuelle, ou est-il un exemple, un modèle uniquement pour quelques âmes élues, qui peuvent réellement entreprendre ce chemin de la purification, de l’ascèse mystique?

Pour trouver la réponse, nous devons avant tout tenir compte du fait que la vie de saint Jean de la Croix n’a pas été un «envol sur les nuages mystiques», mais a été une vie très dure, très pratique et concrète, tant comme réformateur de l’ordre, où il rencontra de nombreuses oppositions, que comme supérieur provincial, ou dans les prisons de ses confrères, où il était exposé à des insultes incroyables et à de mauvais traitements physiques.

Cela a été une vie dure, mais précisément au cours des mois passés en prison, il a écrit l’une de ses œuvres les plus belles. Et ainsi, nous pouvons comprendre que le chemin avec le Christ, aller avec le Christ, «le Chemin», n’est pas un poids ajouté au fardeau déjà assez difficile de notre vie, ce n’est pas quelque chose qui rendrait encore plus lourd ce fardeau, mais il s’agit d’une chose totalement différente, c’est une lumière, une force, qui nous aide à porter ce fardeau.

Si un homme porte en lui un grand amour, cet amour lui donne presque des ailes, et il supporte plus facilement toutes les épreuves de la vie, car il porte en lui cette grande lumière; telle est la foi: être aimé par Dieu et se laisser aimer par Dieu en Jésus Christ. Se laisser aimer est la lumière qui nous aide à porter le fardeau de chaque jour. Et la sainteté n’est pas notre œuvre, très difficile, mais elle est précisément cette «ouverture»: ouvrir les fenêtres de notre âme pour que la lumière de Dieu puisse entrer, ne pas oublier Dieu car c’est précisément dans l’ouverture à sa lumière que se trouve la force, la joie des rachetés.

Prions le Seigneur afin qu’il nous aide à trouver cette sainteté, à nous laisser aimer par Dieu, qui est notre vocation à tous et la véritable rédemption.

Sainte Odile (Odilia)
Vierge, première abbesse du monastère d’Hohenbourg
Patronne de l'Alsace

La fête de sainte Odile a longtemps été célébrée le 13 décembre, qui était aussi la fête de sainte Lucie, elle aussi invoquée par les fidèles pour guérir les maladies oculaires ; par conséquent, on a préféré reporter la fête d'Odile au 14 décembre, pour distinguer les deux fêtes.

Le plus ancien document sur la vie de sainte Odile est un parchemin du Xe siècle où un moine a noté ce que la tradition orale transmettait depuis près de deux cents ans, au mont Sainte-Odile qui domine la plaine d'Alsace.

Au temps du roi mérovingien Childéric II, Aldaric, troisième duc d'Alsace, père de sainte Odile, tenait sous son empire toute la vallée du Rhin, de Strasbourg à Bâle. Aldaric était un chrétien sincère, mais il s'arrachait avec peine aux coutumes barbares ; ses réactions étaient impulsives et même dangereuses : pas de pardon pour qui l'offense. En 660, alors qu’il attendait avec impatience la naissance de son fils premier-né, lui naquit une petite fille aveugle. Son premier réflexe fut de vouloir la tuer, mais devant les pleurs de sa femme, Béreswinde, il accepta de lui laisser la vie à condition que le bébé disparût aussitôt. Béreswinde, bouleversée, se mit en quête d'une nourrice. Odile fut emmenée à Scherwiller, à une trentaine de kilomètres d'Obernai. Devant le beau linge du bébé et les soins particuliers dont il était entouré, les langues allaient bon train. Bientôt Odile ne fut plus en sécurité chez la nourrice et, à un an, dut reprendre la route pour Baume-les-Dames, près de Besançon, où elle franchit les portes d'un monastère.

Pendant toute son enfance, Odile était entourée du silence et de la paix des moniales qui essayaient de lui faire oublier sa cécité : elle apprit à se diriger seule dans le cloître, à reconnaître les appels de la cloche, à chanter par cœur les offices, faisant la joie de ses mères adoptives.

L'évêque Ehrhardt de Ratisbonne arriva un jour au monastère pour, dit-il, baptiser la petite aveugle. Devant la communauté, Ehrhardt prononça les paroles sacramentelles : « Odilia Je te baptise au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Odilia veut dire : soleil de Dieu. Au moment où l'eau coula sur son front, Odile ouvrit les paupières... elle voyait ! Après la guérison, l’évêque fit avertir Aldaric qui n'eut aucun geste de repentir. Il avait maintenant quatre fils et une fille, sa fille aînée était oubliée. Odile demeura donc à Palma chez les religieuses qui lui apprirent aussitôt à écrire et à lire dans les livres saints. La souffrance et la cécité l'avaient mûrie : elle faisait preuve d'une force d'âme et d'un détachement extraordinaires. Au fur et à mesure que les mois passaient, Odile sentait grandir en elle le désir de connaître sa famille. Certains voyageurs, qui s'arrêtaient au monastère, lui avaient déjà parlé de son frère Hugon qu’ils disaient aimable et généreux. Par l'intermédiaire d'un pèlerin, Odile lui fit parvenir une lettre qui émut Hugon au point qu’il osa affronter son père.

L'heure du pardon n'avait pas encore sonné, Aldaric ne voulait pas revoir sa fille mais Hugon écrivit cependant à sa sœur de venir au château, pensant que la vue d'Odile ferait tomber la colère de son père. Hélas, à l'arrivée de sa fille aînée la colère d’Aldaric redoubla : il frappa Hugon qui mourut des suites des blessures. Ce fut le dernier accès de colère du terrible barbare qui, désespéré par la mort de son fils préféré, installa sa fille à Hohenbourg et assura sa subsistance. Odile eut la patience de vivre ignorée des siens et se contenta de ce que lui donnait son père qu'elle n'osait plus affronter. Elle ne vivait que pour les pauvres avec qui elle partageait ses maigres ressources. Peu à peu Aldaric se transforma et offrit à Odile le Hohenbourg et toutes ses dépendances à condition qu'elle priât pour lui.

La jeune fille humiliée va devenir la célèbre Abbesse représentée par les statues et les tapisseries. Son cœur profond, son austère vertu, sa grande charité attirèrent plus de cent trente moniales et la plupart des membres de sa famille. Les travaux commencèrent rapidement pour transformer le Hohenbourg en un monastère. Odile qui était une âme d'oraison, couvrit de chapelles tout le sommet de la colline dont la première fut dédiée à Notre-Dame, puis une autre à saint Jean-Baptiste qu'Odile vénérait particulièrement depuis son baptême. Un soir, la moniale chargée d'appeler ses compagnes pour l'office fut éblouie par une violente clarté : Odile conversait avec saint Jean-Baptiste. De jour, de nuit, par petits groupes qui se succédaient, les moniales chantaient sans cesse la louange de Dieu. L'Abbesse était la plus ardente à la prière ; elle aimait la mortification, mais elle était sage et prudente pour ses filles.

Peu de temps après la construction du monastère, Aldaric mourut. Avertie par une vision, Odile le sut en Purgatoire et se mit en prière jusqu'à ce que Notre-Seigneur lui apparût pour lui apprendre l'entrée de son père en Paradis. Une chapelle, dite des larmes, se dresse encore aujourd'hui sur la terrasse du couvent ; la tradition assure qu'une pierre creusée par les genoux de la sainte existe encore devant le maître-autel.

Le Hohenbourg était le refuge des pauvres, des malheureux, des malchanceux et des pèlerins qui savaient y trouver bon accueil. Un vieillard tomba en montant vers le monastère. Odile le rencontra un moment plus tard et, comme pour le soulager, il fallait de l'eau, Odile implora le secours de Dieu, frappa le rocher et une source jaillit qui ne tarira jamais. Mais la preuve était faite que tous ceux qui désiraient du secours ne pouvaient parvenir au sommet de la colline. Aussi un autre monastère fut construit en bas. Aucun des deux couvents ne voulait se passer de la présence d'Odile qui allait donc du cloître du haut à celui du bas. En chemin elle aidait les éclopés et les infirmes. De toutes parts on venait la voir car on savait que ses mains étaient bénies. Parfois lorsqu'elle pansait des blessés ou des lépreux, les plaies se fermaient et les douleurs s'apaisaient. Sa préférence allait aux aveugles en souvenir de son infirmité. Elle présidait tout, elle prévoyait tout et s'intéressait à chacun en particulier.

Mais ses compagnes la voyaient de plus en plus lasse. Sentant la faiblesse la gagner, Odile se rendit à la chapelle Saint-Jean-Baptiste ; une dernière fois elle s'adressa à ses filles puis, à l'heure de l'office elle les envoya à l'église. Quand les moniales revinrent de l'office, Odile les avait quittées. Leur peine était grande d'autant plus que leur mère était partie sans avoir communié. Elles se mirent en prière et Odile revint à elle. Après les avoir réprimandées, l'Abbesse réclama le ciboire, se communia et quitta définitivement la terre, le 13 décembre 720.

Elle est fêtée le 13 décembre en Alsace.

jaimedieu
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Message par jaimedieu Lun 15 Déc 2014 - 4:36

Lundi le 15 décembre

Sainte Marie-Crucifiée Di Rosa
Vierge et fondatrice : « Ancelles de la Charité »

Marie-Crucifiée (nom de baptême : Paola Francesca) Di Rosa naît, sixième de neuf enfants, le 6 novembre 1813, à Brescia.

Son père était un entrepreneur très fortuné et sa mère, issue de la noblesse de Bergame, mourut lorsque la petite fille était dans sa onzième année. Elle fit ses études chez les Visitandines.

Lorsqu' elle eut dix-sept ans, son père songea à de bons partis pour sa fille ; mais celle-ci préféra demeurer fidèle à la promesse de virginité qu'elle avait faite au couvent. Pour l'éprouver, son père décida de lui faire diriger le pensionnat - on dirait foyer aujourd'hui - des ouvrières d'une filature de tissus de soie qui lui appartenait. Les vertus familiales étaient fondées sur l'honnêteté, l'amour du travail et l'entreprenariat. Il était hors de question que sa fille se complaise dans l'oisiveté. Et c'est ainsi que, dans le petit bourg d'Acquafredda, à côté de Brescia, la jeune fille se retrouva à la tête de plus d'une soixantaine d'ouvrières.

Paola appartenait à une génération et à un milieu de jeunes Catholiques qui s'ouvrirent en Europe à la question du paupérisme, vue sous un angle chrétien. Confrontée à la situation de ses ouvrières, elle ouvrit une infirmerie, assista les malades, fit donner une instruction aux enfants, etc... Elle fit tout cela de sa propre initiative sans soutien quelconque.

En 1836, une épidémie de choléra frappa la Lombardie et fit 32.000 morts ! Aidée de quelques jeunes femmes, et sur les conseils de Mgr Pinzoni, Paola s'occupa des malades et des orphelins; plus tard, elle ouvrit deux écoles pour sourds-muets.

Elle réunit ses compagnes en une Union pieuse dont la règle sera approuvée par Mgr Pinzoni. L'adoration au Saint-Sacrement était au centre de leur journée, bien sûr après la Messe, et ensuite les exercices spirituels. La visite aux malades était qualifiée de pèlerinage.

Elle s'engageait sous tous les fronts à la fois ; mais petit-à-petit son esprit d'entreprise, sa disponibilité et son expérience furent mis au service de desseins plus importants. Elle était alors déjà entourée d'une trentaine de volontaires. Elle avait déjà plusieurs maisons, lorsque la seconde épidémie de 1848 éclata.

En 1849, au moment des troubles contre les autorités autrichiennes, et alors que l'Europe s'enflammait de nouvelles idées, pas toujours chrétiennes, elle répondit toujours de la même façon avec ses compagnes : secours, assistance, charité...

En 1850, elle fut reçue en audience par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) et, en 1851, elle obtint l'approbation ecclésiastique pour sa communauté qui prit le nom de « Servantes de la Charité ». Plusieurs hôpitaux firent appel aux Servantes de la Charité.

En 1852, Paola prononça ses vœux et devint désormais Mère Marie-Crucifiée (qui était le nom de religion - Crocifissa en italien - de sa sœur aînée, religieuse Visitandine décédée en 1839).

Les religieuses connurent une rapide expansion en Lombardie, appartenant désormais au roi de Sardaigne, et en Vénétie.

De retour de Mantoue, où elle avait ouvert une maison, elle meurt à Brescia, à l'âge de 42 ans, le 15 décembre 1855.

Maria Crocifissa Di Rosa a été béatifiée, le 26 mai 1940, et canonisée, le 12 juin 1954, par le même Pape, le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).

La Congrégation compte aujourd'hui près de 1200 religieuses dans 102 maisons. Elles sont regroupées en quatre Provinces (trois en Italie, une en Croatie) et deux Délégations (à Rome et au Brésil). Elles dirigent surtout des écoles (primaires, secondaires et techniques) et des œuvres hospitalières.

Sainte Virginie Centurione Bracelli

Veuve et fondatrice :

« Soeurs de Notre-Dame du Refuge du Mont-Calvaire»
« Soeurs Filles de Notre-Dame au Mont Calvaire »

Virginie (Virginia) naît le 2 avril 1587 à Gênes (Italie).

Son père fut Doge de la République au cours des années 1621-1622, sa mère étant également issue d'une famille d'antique noblesse.

Elle reçut sa première formation religieuse et littéraire en famille. Malgré son inclination pour la vie religieuse, son père la maria en 1602 à Gaspare Grimaldi Bracelli, d'une illustre famille, mais qui menait une vie extrêmement dissolue. De cette union naquirent deux filles.

En 1607, son mari mourut alors qu'elle avait 20 ans. Elle fit vœu de chasteté, refusant de se remarier, et mena une vie retirée chez sa belle-mère avec ses deux filles.

En 1610, elle sentit plus clairement la vocation à « servir Dieu à travers ses pauvres » et elle participa activement à des œuvres de charité.

Après avoir marié ses filles, elle se consacra entièrement au soin des enfants abandonnés, des personnes âgées, des malades et à la promotion des laissés-pour-compte.

Pendant la guerre entre la République ligure et le Duc de Savoie, au cours de l'hiver 1624-1625, elle accueillit chez elle une quinzaine de jeunes orphelins, puis de nombreuses femmes pauvres aux besoins desquelles elle subvenait. Pour faire face à la misère croissante, elle institua les « Cent Dames de la Miséricorde protectrices des Pauvres de Jésus Christ », qui avaient pour tâche de constater, lors de visites à domicile, les besoins des plus démunis.

En 1631, elle s'installa dans le couvent vide de Montecalvario, qu'elle avait loué, avec ses assistées. Après trois ans, l'œuvre comptait déjà trois maisons avec environ 300 pensionnaires. Elle demanda donc la reconnaissance du Sénat de la République, qui lui fut accordée en décembre 1635. Elle acheta alors deux maisons et fit construire une église consacrée à Notre-Dame du Refuge, qui devint la Maison-mère de son œuvre.

Avec le temps, l'œuvre se développera en deux Congrégations religieuses : les « Soeurs de Notre-Dame du Refuge du Mont Calvaire » et les « Soeurs Filles de Notre-Dame au Mont Calvaire ». Au sein de son œuvre, elle fit preuve d'une grande humilité, abandonnant le gouvernement de ses maisons aux Protecteurs de l'Œuvre, et vivant comme la plus humble de ses sœurs. Sa santé déclina rapidement, mais elle resta un point de référence pour les plus démunis et demeura toujours disponible pour ceux qui lui demandaient de l'aide.

Elle meurt le 15 décembre 1651 à l'âge de 64 ans.

Virginia Centurione Bracelli a été béatifiée, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), à l'occasion de son voyage apostolique à Gênes, le 22 septembre 1985, et canonisée à Rome, par ce même pape, le 18 mai 2003
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Message par jaimedieu Mar 16 Déc 2014 - 4:24

Mardi le 16 décembre

Sainte Adélaïde
Impératrice du Saint Empire
(† 999)

Elle était à la fois reine d'Italie, reine d'Allemagne et elle sera la première en date des impératrices du Saint Empire-Romain Germanique à la suite de son mariage avec Othon Ier, lorsqu'elle fut veuve du roi d'Italie.

À la mort d'Othon Ier, elle exerça la régence pendant cinq ans, durant l'enfance d'Othon II. Puis à nouveau pendant la minorité d'Othon III. Ce fut pour elle, des périodes difficiles, pleines de souffrances et d'épreuves. Mais sa force de caractère et sa bonté, puisées dans sa foi, surmontèrent tous les obstacles. Elle montra toutes les qualités d'un chef d'État dans la justice de sa charge et toutes les vertus chrétiennes dans sa charité attentive aux pauvres.

Elle consacra les trois dernières années de sa vie à promouvoir le bien de l'Église et des pauvres. Elle se montra le ferme appui de la culture occidentale en favorisant le monachisme clunisien. Elle mourut à Seltz, près de Strasbourg, lors d'un voyage qu'elle effectuait dans l'un des nombreux monastères qu'elle avait fondés.


Bienheureuse Marie des Anges
Vierge moniale du Carmel

Marie des Anges (Marianna) Fontanella, née à Turin, le 07 janvier 1661 et cousine de St Louis de Gonzague, fut, par son enfance si pure et si vertueuse, la digne émule de l'héroïque patron de la jeunesse.

A quatre ans, elle gémissait de ne pouvoir communier ; à six ans, elle voulait s'enfuir en la solitude pour vivre dans la pénitence jusqu'à sa mort. Elle tomba gravement malade de chagrin, à la suite des obstacles qui s'opposèrent à ses desseins, et guérit soudain après avoir reçu la douce apparition de Marie tenant Jésus dans ses bras.

Après sa Première Communion, vers l'âge de onze ans et demi, son confesseur l'autorisa à communier trois fois par semaine.

Elle vécut quelques temps dans le monde comme une vraie carmélite, et entra à quinze ans, le 19 novembre 1676, au Carmel de Turin, où rien ne l'étonna dans la vie austère qu'on y mène. Dieu la purifia par de longues maladies, par des peines de conscience, par la permission qu'il donna au démon de la tenter quelques fois même visiblement. Elle sortit de l'épreuve comme l'or de la fournaise et Dieu la gratifia dès lors des faveurs les plus extraordinaires : don d'oraison, don de prophétie, don de pénétrer les cœurs, don d'extase, don de miracles. Elle était apôtre dans le cloître et pensait à tous les besoins divers des âmes rachetées par le sang du Sauveur.

Sa charité était sans bornes. On raconte qu'ayant fait demander sans succès à son souverain la grâce d'un soldat condamné à mort pour crime de désertion, elle se jeta aux pieds d'une image de Jésus agonisant et s'écria : « O mon doux Sauveur, si je m'étais adressée à Vous, Vous n'auriez pas manqué d'exaucer ma prière ! » A peine achevait-elle ses mots qu'on vint lui annoncer que sa prière avait été écoutée et que le condamné serait rendu à la liberté. Elle s'employait très efficacement pour la délivrance des âmes du purgatoire. Elle meurt le 16 décembre 1717.

Maria degli Angeli a été béatifiée le 25 avril 1865 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
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Message par jaimedieu Mer 17 Déc 2014 - 5:10

Mercredi le 17 décembre

SaintJosep Manyanet y Vives
Prêtre et fondateur : « Fils de la Sainte Famille Jésus, Marie et Joseph »
« Missionnaires Filles de la Sainte Famille de Nazareth »

Josep Manyanet naît le 7 janvier 1833 à Tremp (Lleida, Espagne), au sein d'une famille nombreuse et chrétienne. Il fut baptisé le même jour, et, à l'âge de 5 ans, il fut voué par sa mère à la Vierge de Valldeflors, protectrice de la ville. Il lui fallut beaucoup travailler pour compléter ses études secondaires au collège de la Congrégation de Saint-Joseph de Calasanz de Barbastro et des ecclésiastiques aux séminaires diocésains de Lleida et de la Seu d'Urgell. Il fut ordonné prêtre le 9 avril 1859.

Après douze ans de travail intense dans la diocèse d'Urgell au service de l'évêque, ayant les postes de majordome et secrétaire personnel, maire du palais, bibliothécaire du séminaire, sous-secrétaire de chambre et secrétaire de visite pastorale, il se sentit appelé par Dieu à la vie religieuse et il fonda deux congrégations religieuses.

En 1864, ayant le consentement de l'évêque, il fonda la congrégation de « Fils de la Sainte Famille Jésus, Marie et Joseph » et, en 1874, les « Missionnaires Filles de la Sainte Famille de Nazareth ».Son but était celui d'imiter, d'honorer et propager le culte de la Sainte Famille de Nazareth et veiller à la formation chrétienne des familles, principalement par moyen de l'éducation et l'enseignement catholique des enfants et des jeunes et le ministère sacerdotal.

Tout au long de presque quarante ans, il guida et poussa la formation et le développement des instituts, en inaugurant des écoles, des collèges et des ateliers et d'autres centres d'apostolat dans plusieurs villes d'Espagne. Au présent les deux instituts sont présents dans plusieurs pays d'Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Afrique. Il put réaliser tout ceci avec la prière et le travail constants, avec l'exercice exemplaire de toutes les vertus, avec un dévouement amoureux et la sollicitude pour les âmes.

Appelé spécialement par Dieu pour présenter au monde l'exemple de la Sainte Famille de Nazareth, il écrivit plusieurs œuvres et opuscules pour propager la piété religieuse de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph; il fonda la revue La Sagrada Familia (La Sainte Famille) et il eut l'idée d'ériger, à Barcelone, le temple expiatoire de la Sainte Famille, œuvre de l'architecte et serviteur de Dieu Antonio Gaudí, destiné à immortaliser les vertus et les exemples de la Famille de Nazareth, et à être le foyer universel des familles.

Josep Manyanet proclama abondamment la Parole de Dieu et il écrivit beaucoup de lettres et d'autres livres et d'opuscules pour la formation des religieux et religieuses, des familles et des enfants, et aussi pour la direction des collèges et des écoles ateliers. Parmi tout ce qu'il écrivit, il faut souligner La Escuela de Nazaret y Casa de la Sagrada Familia (L'École de Nazareth et Maison de la Sainte Famille) (Barcelona 1895), son autobiographie spirituelle, où par moyen des dialogues de l'âme, personnifié en Desideria (Désirée) avec Jésus, Marie et Joseph, il décrit un processus de perfection chrétienne et religieuse inspirée de la spiritualité de la maison et de l'école de Nazareth.

Il faut aussi souligner Preciosa joya de familia (Précieux bijou de famille) (Barcelona 1899), il s'agit d'un guide pour les époux et les familles, auxquels il rappelle la dignité du mariage comme vocation et il souligne aussi le devoir si important de l'éducation chrétienne de leurs enfants.

Il écrivit aussi un livre de méditations intitulé El Espíritu de la Sagrada Familia (L'Esprit de la Sainte Famille) pour la formation des religieux où il décrit l'identité de la vocation et la mission des religieux et religieuses Fils de la Sainte Famille dans la société et dans l'Église.

Il existe aussi une édition de ses Obras Selectas (Œuvres choisies) (Madrid 1991) et le premier volume de son Obras Completas (Œuvres Complètes).

Les œuvres de l'abbé Manyanet grandirent parmi beaucoup de difficultés : plusieurs maladies très douloureuses le firent souffrir tout au long de sa vie. Mais sa constance indomptée et sa force d'âme, nourries par une adhésion et obéissance à la volonté de Dieu, l'aidèrent à surmonter toute sorte de difficultés.

Durant seize années sa santé s'est affaiblie progressivement à cause des plaies ouvertes au côté - qu'il appelait « les miséricordes du Seigneur » -, et le 17 décembre 1901, noble en vertus et en bonnes œuvres il meurt à Barcelone, au collège Jésus, Marie et Joseph, lieu où il avait centralisé son travail. Il mourut entouré d'enfants et, avec toute la simplicité qui caractérisa toute son existence.

Les derniers mots qu'il prononça furent : « Jésus, Marie et Joseph, au moment de ma mort, recevez mon âme », prière jaculatoire qu'il avait répétée maintes fois.

Sa dépouille mortelle repose à la chapelle-panthéon du même collège Jésus, Marie et Joseph, accompagnées toujours par la prière et la reconnaissance de ses fils et ses filles spirituels et d'innombrables jeunes, attirés par son exemple et ses enseignements.

La réputation de sa sainteté qui le distingua pendant toute sa vie se répandit partout. La Cause de béatification fut introduite en 1956 et l'héroïcité de ses vertus reconnue en 1982.

Josep Manyanet y Vives fut proclamé bienheureux, le 25 novembre 1984, et canonisé, le 16 mai 2004, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


Saint Jean De Matha
Prêtre et fondateur des Trinitaires
(1160-1213)

Jean de Matha, originaire d'une illustre famille, en Provence, fut consacré au Seigneur par un vœu, dès sa naissance. Il brilla, tout jeune encore, par le divin instinct de la charité. On le voyait distribuer aux pauvres l'argent que ses parents lui donnaient pour ses menus plaisirs, et tous les vendredis il allait servir les malades dans les hôpitaux ; là, il pansait leurs plaies et leur procurait tous les secours qui étaient en son pouvoir. C'est par cette conduite admirable, il y a lieu de le croire, que le pieux jeune homme mérita de devenir le père d'un grand ordre de charité.

Le jour où il fut élevé au sacerdoce, une colonne de feu reposa sur la tête du nouveau prêtre et manifesta l'onction du Saint-Esprit qui opérait dans son âme. Le bruit de ce prodige s'étant répandu, une nombreuse assemblée assista à sa première messe. Au moment de la consécration, lorsque Jean élevait l'hostie, on vit le visage du saint resplendir d'une lumière surnaturelle et ses yeux se fixer au dessus de l'autel sur un spectacle invisible aux assistants. « J'ai vu, dit-il plus tard, un ange tout blanc, avec un vêtement brillant, portant sur la poitrine une croix de couleur rouge et bleue ; ses bras se croisaient, et il présentait les mains à deux captifs, l'un chrétien et l'autre maure ; ils étaient à ses pieds dans la posture de suppliants. »

C'était l'annonce claire de l'œuvre qu'il devait établir ; il fut, en effet, le fondateur de l'Ordre de la Sainte-Trinité pour la rédemption des captifs, dont les religieux portèrent le costume indiqué par la vision.

Qui dira tout ce que le saint eut à souffrir dans son pénible apostolat ? « Si je n'ai pas le bonheur d'être martyr, disait-il souvent, puissé-je au moins rester chez les barbares, comme esclave, pour mes frères ! »

Dieu seconda plus d'une fois son zèle par des miracles. Un jour que les habitants de Tunis voulaient l'empêcher de ramener en Europe les nombreux captifs qu'il avait rachetés, il se prosterna et invoqua Marie ; puis, à la grande stupéfaction des infidèles, étendit son manteau en guise de voile sur le navire. Celui-ci, sans rames, sans voiles, sans gouvernail, vogua bientôt en pleine mer et aborda en moins de deux jours à Ostie.

Jean de Matha mourut à Rome, usé de fatigues, dans la pauvreté et la pénitence, mais chargé d'œuvres et de mérites. La pauvre petite cellule qu'il sanctifia par ses dernières années et par sa mort a été conservée jusqu'à ce jour.


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Message par jaimedieu Jeu 18 Déc 2014 - 5:24

Jeudi le 18 décembre

Saint Gatien
Premier évêque de Tours
(IIIe siècle)

Gatien, premier évêque de Tours, fut envoyé dans les Gaules par le Pp St Fabien, en 250, avec six autres évêques. A son arrivée, le pays de Touraine était plongé dans le paganisme et l'on ne voyait partout que les images des faux dieux. Gatien commença par montrer à ces païens l'absurdité de leur culte et l'impuissance de leurs idoles, puis il en vint à leur découvrir les mystères de la puissance et de la bonté de Dieu et révéla à leurs yeux étonnés l'incomparable figure du Sauveur et celle de sa sainte Mère.

Les conquêtes furent nombreuses ; mais le démon ne laissa pas détruire son règne sans résistance ; les miracles de Gatien ne suffirent pas à lui faire pardonner ses succès, et plus d'une fois les païens endurcis jurèrent sa mort. Traqué, l'apôtre se cachait en des grottes profondes et y célébrait les saints mystères : une de ses retraites est devenue plus tard la célèbre abbaye de Marmoutier. Gatien, songeant à l'avenir, forma une école où de jeunes clercs apprenaient, avec les leçons de la science, celles de la vertu ; il les initiait au sacerdoce et en faisait ses auxiliaires ; il les envoyait même au loin porter les lumières de l'Évangile. Huit églises furent élevées sur la terre de Tournai.

Les travaux apostoliques de Gatien ne l'empêchaient pas de se livrer à de grandes austérités ; il épuisait son corps par les jeûnes et par les veilles, et se préparait par le martyre quotidien et volontaire à la couronne de gloire. Comme tous les vrais disciples du Christ, il aimait éperdument les pauvres, et sa charité se plaisait à soulager leurs misères.

Il fit bâtir un hôpital pour les malheureux. C'est dans cet asile que le Sauveur réservait à son disciple une grâce extraordinaire. Il y avait cinquante ans que Gatien arrosait de ses sueurs le pays qu'il avait gagné à Dieu. Un jour, accablé de fatigue, il s'était retiré dans l'hôpital des pauvres et y prenait un peu de repos, quand Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : « Ne crains rien, ta couronne est prête et les saints attendent ton arrivée au Ciel. » Et le Sauveur administra lui-même à son disciple la Sainte Communion en viatique.

L'Église de Tours a de tout temps voué un culte enthousiaste à son premier prédicateur. La magnifique cathédrale est sous son vocable.


Bienheureuse Némésie (Julie) Valle
Nemesia (Giulia) Valle
Sœur de la Charité de Ste Jeanne-Antide Thouret

Fille d’Anselmo Valle et de Maria Cristina Dalbar, Giulia est le prénom qu’elle reçoit de ses parents le 26 juin 1847, jour de sa naissance à Aoste et de son baptême dans l’église collégiale S. Orso.

Les premières années de sa vie se passent dans la sérénité d’une famille qui se réjouit de la naissance d’un autre enfant : Vincenzo. Le travail des parents : un atelier de mode tenu par la maman et les activités commerciales du père assurent à tous un réel bien-être. Mais quand elle a quatre ans, Giulia connaît l’épreuve de la mort de sa maman.

Quand elle a onze ans, pour compléter son instruction, Giulia est envoyée en France, à Besançon dans un pensionnat tenu par les Sœurs de la Charité. La séparation de la famille est une nouvelle souffrance pour elle, une nouvelle expérience de solitude qui l’oriente vers une profonde amitié avec « le Seigneur qui tient la place de la maman ».

Le 8 septembre 1866 son père l’accompagne à Vercelli, au monastère S. Margherita où se trouve un noviciat des sœurs de la Charité. Commence alors pour elle une nouvelle vie dans la paix, dans la joie malgré les larmes d’une séparation pas facile.

A la fin du noviciat, elle reçoit l’habit religieux et un nom nouveau : Nemesia. C’est le nom d’un martyr des premiers siècles. Elle en est contente et de ce nom, elle fait un programme de vie : témoigner de son amour pour Jésus jusqu’au bout, à n’importe quel prix, pour toujours.

Quand elle a quarante ans, elle est nommée supérieure de la communauté ; Sœur Nemesia est déconcertée mais une pensée l’encourage : être supérieure signifie servir ; elle pourra donc se dépenser sans mesure et, humblement, elle se met en route. Les lignes de son programme sont tracées :

« Presser le pas sans regarder en arrière, en fixant son regard sur l’essentiel : Dieu Seul ! A lui la gloire, aux autres la joie, à moi le prix à payer, souffrir mais ne jamais faire souffrir. Être exigeante pour moi-même et toute charitable pour les sœurs : l’amour qui se donne est l’unique chose qui demeure. »

En effet, sa charité n’aura pas de limites. A Tortona on l’appelle notre ange.

Elle meurt, à l'âge de 69 ans, le 18 décembre 1916.

Sœur Nemesia Giulia Valle a été béatifiée le 25 avril 2004, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

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Message par jaimedieu Ven 19 Déc 2014 - 5:40

Vendredi le 19 décembre

Saint Anastase Ier
39e pape de 399 à 401

Anastase, naît à Rome dans la famille des Massimi, est pape du 27-11-399 au 19-12-401.
Il condamne les doctrines d'Origène et les donatistes ; plus modéré que Jérôme contre Origène, il se montre plus ferme envers les donatistes de l'Église en Afrique.
Il censure les ouvrages qui ne correspondent pas à la cosmologie chrétienne (la censure chrétienne sera souvent appelée anastasie).

Cependant, il est un homme de conciliation et se montre très attentif au retour paisible des chrétiens qui, devant la persécution, ont cédé par faiblesse : il y a quelques lettres qui témoignent de cette miséricorde très fraternelle. Il réconcilie les Églises de Rome et d’Antioche.

Anastase combattit les disciples d'une secte qui pratiquait des rites hétérodoxes et décida que les prêtres devaient se lever et tenir la tête inclinée durant la lecture de l'Évangile.
Il meurt le 19 décembre 401. Il est enterré à Rome, sur la via Ostiense, au-dessus des catacombes de Saint-Pontien. Son fils lui succède sur le trône de Pierre : Innocent Ier.

Homme de très riche pauvreté, dit saint Jérôme, et d’ardeur apostolique, qui, dans un bref pontificat, s’opposa fermement aux doctrines hérétiques.


Bienheureux Urbain V
Pape (200e) de 1362 à 1370

Urbain V, de son nom de famille Guillaume de Grimoard, naquit près de Mende. Il gravit rapidement les degrés successifs de l'échelle des lettres et des sciences. La vie religieuse s'offrit alors à lui comme l'idéal qui répondait le mieux aux tendances de son esprit et aux besoins de son cœur. Il alla frapper à la porte de l'abbaye de Saint-Victor, près de Marseille, et, à l'ombre paisible du cloître, il s'éleva chaque jour de vertu en vertu. On remarquait particulièrement en lui une tendre dévotion pour la Sainte Vierge.

La profession religieuse n'avait fait que développer son ardeur pour la science, les supérieurs crurent bientôt l'humble moine capable d'enseigner, et, en effet, il illustra successivement les chaires qui lui furent confiées à Montpellier, à Paris, à Avignon et à Toulouse. Quelques années plus tard, après avoir été peu de temps abbé de Saint-Germain d'Auxerre, il fut envoyé en Italie par le Pape Clément VI (Pierre Roger, 1342-1352) en qualité de légat. C'était, à son insu, un acheminement vers la plus haute dignité qui soit au monde.

Il fut élu pape en 1362 et prit le nom d'Urbain V, parce que tous les Papes qui avaient porté ce nom l'avaient illustré par la sainteté de leur vie. C'est lui qui ajouta à la tiare papale une troisième couronne, non par orgueil, mais pour symboliser la triple royauté du pape sur les fidèles, sur les évêques et sur les États romains.

Il se proposa, en montant sur le trône de saint Pierre, trois grands projets : ramener la papauté d'Avignon à Rome, réformer les mœurs, propager au loin la foi catholique. Le retour de la papauté à Rome fut un triomphe, et les poètes le saluèrent comme l'augure d'un nouvel âge d'or. Pendant ces grandes œuvres, Urbain vivait en saint, jeûnait comme un moine, et rapportait toute gloire à Dieu. A sa mort, il demanda qu'on permît au peuple de circuler autour de son lit : « Il faut, dit-il, que le peuple puisse voir comment les papes meurent. »

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Message par jaimedieu Sam 20 Déc 2014 - 6:40

Samedi le 20 décembre

L'église fête la semaine préparatoire à Noël

Dieu l’avait promis : dans la maison de David surgira celui qui aura le pouvoir (2 Sm 7, 16 et Lc 1, 32). L’apôtre dira un jour, à propos de Jésus : « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » Celui que nous appelons la « clé de la maison de David », celui qui a le pouvoir de lier et de délier (Mt 16,19), d’ouvrir et de fermer (Ap 3,7), est le seul qui pourra rompre les chaînes qui attachent les hommes. C’est pourquoi nous implorons, pour nous-mêmes et pour tous les hommes et femmes de ce monde : «Viens libérer ceux qui vivent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort».

O Clef de la cité de David, sceptre du royaume d'Israël,
tu ouvres, et personne alors ne peut fermer ;
tu fermes, et personne ne peut ouvrir ;
viens, fais sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort.

Saint Dominique de Silos
Abbé († 1073)

Dominique, surnommé de Silos, à cause de son long séjour dans le monastère de ce nom, était de la souche des anciens rois de Navarre. Il se mit à l'étude, n'ayant guère pour maître que l'Esprit-Saint. Devenu prêtre, il entra bientôt dans un monastère de l'Ordre de Saint-Benoît, où il brilla au premier rang par sa sainteté.

Le monastère de Silos était bien déchu de sa gloire et de sa ferveur passées. Le moine Licinien, qui gémissait de cet état de choses, disait la Sainte Messe quand Dominique entra dans l'église ; par une permission de Dieu, lorsque, au moment de l'offertoire, il se tourna vers le peuple pour chanter : Dominus vobiscum, il chanta : Voici le restaurateur qui vient ! Et le chœur répondit : C'est le Seigneur qui l'a envoyé ! L'oracle ne tarda pas à se vérifier.

La charité du saint ne se concentrait point dans son monastère, mais elle s'étendait à tous les affligés. Le don des miracles attirait au couvent des aveugles, des malades, des boiteux, et il les guérissait par centaines, comme le prouvent encore aujourd'hui les ex-voto de la chapelle où sont gardées ces reliques. Les guirlandes de chaînes, de boulets, de fers, suspendues aux voûtes attestent sa charité spéciale pour les pauvres chrétiens captifs des Maures d'Espagne ; il allait les consoler et payer leur rançon, préludant ainsi à l'Œuvre de Notre-Dame-de-la-Merci.

Après de longues années de bonnes œuvres, Dominique sentit approcher le moment de la récompense, il en fut même averti par la Sainte Vierge : « J'ai passé toute la nuit avec la Reine des anges, dit-il un jour à ses religieux ; elle m'a invité à me rendre près d'elle dans trois jours ; je vais donc aller bientôt au céleste festin où Elle me convie. » Il fut, en effet, malade trois jours ; ses frères virent son âme monter glorieuse au ciel. C'est à son tombeau que la mère de St Dominique de Guzman obtint la naissance de son fils.

Bienheureux Vincent Romano
Curé de paroisse
(1751-1831)

Martyrologe Romain :
À Torre del Greco près de Naples, en 1831, le bienheureux Vincent Romano, prêtre. curé de paroisse, il mit toute son ardeur à éduquer les enfants et à s’occuper des besoins des ouvriers et des pêcheurs.

Vincenzo Romano naît le 3 juin 1751 à Torre del Greco (petite ville près de Naples, capitale du corail). À 14 ans est admis au Séminaire diocésain de Naples ; le 10 juin 1775 est ordonné prêtre.

Curé de paroisse à Torre del Greco près de Naples, sa personnalité ressemblait beaucoup à celle du Curé d'Ars. Il passa toute sa vie dans sa ville natale, comme père des orphelins, consolateur des affligés et protecteur des opprimés. Il mourut le 20 décembre 1831 après une longue et pénible maladie.

Vincenzo Romano à été élevé à la gloire des autels le 17 novembre 1963, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).
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Message par jaimedieu Dim 21 Déc 2014 - 6:25

Dimanche le 21 décembre

Bx Peter Friedhofen (1860)
ancien ramoneur, fondateur des
“Frères de la Miséricorde de Marie Auxiliatrice”

Pierre Friedhofen naît le 25 février 1819 à Weitersburg près de Coblence, petit village de 300 habitants, tous catholiques, qui domine la vallée du Rhin. Il est le sixième de sept enfants d’une famille profondément chrétienne.
L’année suivante son père, qui était fermier, mourut. A neuf ans, ce fut au tour de sa mère...Les enfants furent plongés dans un tel état de pauvreté que la commune de Vallendar, à laquelle appartenait leur village, les prit en charge. Une bonne dame assuma l’éducation des trois plus petits ; mais la gêne matérielle obligea le jeune Pierre à des absences fréquentes à l’école. A treize ans, il rejoignit son grand frère Jacob, qui était ramoneur à Ahrweiler, pour apprendre le métier avec lui. Il fut reçut au sein de la corporation à dix-huit ans et à vingt-trois ans retourna à Vallendar, comme maître-ramoneur de la commune.

Frappé par l’indifférence religieuse des jeunes de sa commune, il commença à former des groupes de filles et des groupes de garçons afin de redonner de l’élan aux sociétés locales d’assistance et d’apostolat, et les réunit sous le patronage de saint Louis de Gonzague. Il en rédigea même les statuts.
A vingt-six ans, il sentit un mal de poitrine - sans doute les prémices de la tuberculose - qui l’obligea à renoncer pour un temps à son métier. Il demanda son admission au noviciat des Rédemptoristes à Wittern en Hollande et il fut marqué pendant son séjour de deux semaines par la ferveur qui y régnait. Mais, le 27 octobre 1845, son frère Jacob mourut, laissant une femme enceinte et une famille nombreuse...Le jeune homme renonça à l’appel de la vie religieuse pour secourir la famille endeuillée. Il se fit nommer comme maître-ramoneur de la ville d’Ahrweiler pour assurer l’entretien de ses neveux et de sa belle-sœur.
Il n’en continuait pas moins son apostolat poussé par l’amour du Christ. Il créa une association, toujours sous le patronage de saint Louis de Gonzague, pour apprendre à la jeunesse l’entraide et la fréquentation des sacrements.

L’évêque de Trèves le reçut le 2 juillet 1847 avec d’autres délégations ; nous étions en pleine époque d’industrialisation et de déracinement des campagnes avec toutes les conséquences qui en découlaient. En même temps, il fit la connaissance de l’abbé Liehs, secrétaire de l’évêque, dont il en fit son directeur spirituel. Pierre voulait trouver un terrain pour faire bâtir un hospice ; l’année 1848 fut en effet l’année d’une grave épidémie de choléra et de troubles politiques.

L’évêque, Mgr Arnoldi (1798-1864), qui connaissait désormais cet artisan humble et déterminé, se dit qu’il avait trouvé son homme pour restaurer dans la région les Frères de la Miséricorde, congrégation de religieux infirmiers, appelés aussi Alexiens (d’après saint Alexis, titulaire de l’église de leur couvent d’Aix-la-Chapelle). Il demanda à Pierre et à son ami Charles Marchand de faire une année de noviciat chez les Frères à Aix-la-Chapelle pour apprendre les règles de la vie commune et du métier d’infirmier.
L’expérience ne fut pas totalement concluante pour Pierre, car il voulait « un nouveau feu, un nouvel esprit, une nouvelle impulsion. Je veux porter assistance aux malades et ainsi m’unir plus intimement à Jésus-Christ et convertir les pécheurs les plus obstinés. » De plus selon la loi, depuis l'administration napoléonienne, les vœux perpétuels étaient interdits dans la région d'Aix-la-Chapelle et la gestion des finances des Frères était soumise à l' approbation du conseil municipal, ainsi que l'admission de nouveaux membres. Les Frères, qui ne pouvaient recevoir de dons collectifs, étaient directement et individuellement payés par les malades, ce qui s’opposait au vœu de pauvreté individuelle : Pierre était donc troublé. Ils quittèrent le noviciat au bout de cinq mois, en ayant toutefois appris de nouvelles règles.

Finalement convaincu, car la congrégation était à l’agonie en partie à cause de la législation, l’évêque fournit de l’aide à Pierre pour s’installer dans une pauvre maisonnette à Weitersburg, son village natal, et aider, en novembre 1850, à la formation d’une nouvelle communauté, les « Frères de la Miséricorde de Marie-Auxiliatrice ».
Le 15 février 1851, Pierre transféra le siège de la communauté à Coblence, sur les conseils du chapelain de la princesse de Wittgenstein, celle-ci assurant un soutien financier pour s’installer. Il y trouva auprès du jeune abbé Philippe De Lorenzi, curé de la paroisse Notre-Dame, assistance spirituelle et matérielle. Il les recommanda auprès des médecins et les infirmières commencèrent à les former. Un mois après, Pierre et deux compagnons prirent l’habit dans la sacristie de l’église Notre-Dame et, en 1852, Mgr Arnoldi reconnut canoniquement la communauté.

L’abbé De Lorenzi fut nommé en tant que supérieur ecclésiastique. On rédigea une règle de vie stable et ils émirent leurs vœux ; assez rapidement de nouvelles vocations se présentèrent en ces temps de bouleversements sociaux. Des hôpitaux firent appel à eux, des soins à domicile furent organisés. En quelques années, la congrégation s’étendit à Trèves (1853), Kyllburg (1856) et au Luxembourg (1858).

Le 14 mars 1852, Pierre Friedhofen fut finalement reconnu comme Supérieur - la communauté s’installera à la fin de l’année dans la maison mère de Florinspfaffengasse - et il assuma cette charge jusqu' à sa mort, le 21 décembre 1860.

Mais dans les faits, le bienheureux était malade des poumons et, à partir de 1857, le mal s’aggrava. Il rédigeait de nombreuses lettres circulaires à ses Frères en dehors de Coblence, lui qui semble-t-il avait si peu d’instruction et qui avait tout appris, comme on dit ‘sur le tas’. Ses lettres témoignent d’une grande sensibilité et d’un pragmatisme remarquable, écrites avec bon sens et charité. Dans les dernières années de sa vie, il s’éleva à une union contemplative de plus en plus intense.
Les funérailles furent suivies par des milliers d’anonymes ; la future impératrice Augusta (1811-1890), qui résidait au château de Coblence, fit ériger une croix sur la tombe de cet ancien ramoneur surnommé « le bon Samaritain ».
La Congrégation fut approuvée par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), en 1905, et définitivement, en 1926, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).

Peter Friedhofen a été béatifié le 23 juin 1985, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


Saint Pierre Canisius
Prêtre s.j. Docteur de l'Église

Pierre Canisius (Pieter Kanijs) était issu d'une famille de Nimègue, située dans les Pays-Bas actuels. Pierre était l'aîné ; il naît, le 8 mai 1521, jour où Luther fut mis au ban de l'empire et le mois même où saint Ignace fut blessé au siège de la citadelle de Pampelune (blessure qui valut à saint Ignace de longues semaines d'immobilisation et de souffrances, mises à profit pour lire des vies de saints et prendre la décision de les imiter).

Pierre étudia à Cologne (D) la philosophie, et c'est alors qu'il mûrit la décision de devenir prêtre. Il orienta ses études de théologie vers l'Écriture Sainte et les Pères de l'Église et rencontra Pierre Favre, le premier compagnon d'Ignace de Loyola, qui, chargé d'une mission papale, séjournait à Mayence.

Au printemps 1543, Pierre Canisius fit, sous la direction de Pierre Favre, les exercices spirituels de St Ignace durant trente jours ; puis il décida d'entrer dans la Compagnie et scella son choix par un vœu. En 1546, il fut ordonné prêtre. Il quitta bientôt Cologne pour l'Italie où il fut envoyé au concile de Trente comme théologien de l'évêque d'Augsbourg. Après l'ajournement du concile, Ignace l'appela à Rome et lui fit accomplir son noviciat sous sa propre direction.

Au printemps 1548, fut envoyé avec un groupe de dix jésuites, sous la direction de Jérôme Nadal, pour fonder à Messine le premier collège jésuite ; Pierre y enseigna le latin. Mais bientôt, sur l'ordre du pape Paul III (Alessandro Farnese, 1534-1549), il fut envoyé, en 1549, avec Claude Jay et Alonso Salmeron en Bavière. C'est de cette base que pendant trente ans, notre saint va déployer dans l'empire son activité et ses talents en faveur de l'Église alors menacée par sa propre décadence et par la puissante poussée de la réforme protestante.

En 1556, il fonda le Collège de Prague et, jusqu’en 1569, il fut le premier supérieur de la province jésuite de l’Allemagne supérieure.

Dans le cadre de cette charge, il établit dans les pays germaniques un réseau étroit de communautés de son Ordre, en particulier de collèges, qui devinrent des points de départ pour la réforme catholique, pour le renouveau de la foi catholique.

A cette époque, il participa également au colloque de Worms avec les dirigeants protestants, parmi lesquels Philip Mélanchthon (1557). Il exerça la fonction de nonce pontifical en Pologne (1558) ; il participa aux deux Diètes d’Augsbourg (1559 et 1565). Il accompagna le cardinal Stanislas Hozjusz, légat du Pape Pie IV (Giovanni Angelo Medici,1559-1565) auprès de l’empereur Ferdinand (1560). Il intervint à la session finale du Concile de Trente, où il parla de la question de la Communion sous les deux espèces et de l’index des livres interdits (1562).

En 1580, il se retira à Fribourg en Suisse, en se consacrant totalement à la prédication et à la composition de ses œuvres, et c'est là qu'il meurt le 21 décembre 1597.

Pierre Canisius a été :
Ø Béatifié par Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) en 1869 ;

Ø proclamé, en 1897, le deuxième Apôtre de l'Allemagne par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878- 1903) ;

Ø canonisé et proclamé Docteur de l'Église par Pie XI (Ambrogio DamianoAchille Ratti, 1922-1939) le 21 mai 1925.

Catéchèse du pape Benoît XVI:




Chers frères et sœurs,

Je voudrais vous parler aujourd’hui de saint Pierre Kanis, Canisius, forme latinisée de son nom de famille, une figure très importante du XVIe siècle catholique. Il était né le 8 mai 1521 à Nimègue, en Hollande. Son père était bourgmestre de la ville. Alors qu’il était étudiant à l’université de Cologne, il fréquenta les moines chartreux de Sainte Barbara, un centre dynamique de vie catholique, ainsi que d’autres hommes pieux qui cultivaient la spiritualité dite devotio moderna.

Il entra dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543 à Mayence (Rhénanie-Palatinat), après avoir suivi un cours d’exercices spirituels sous la direction du bienheureux Pierre Favre, Petrus Faber, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Ordonné prêtre en juin 1546 à Cologne, dès l’année suivante, comme théologien de l’évêque d’Augsburg, le cardinal Otto Truchsess von Waldburg, il participa au Concile de Trente, où il collabora avec deux confrères, Diego Laínez et Alfonso Salmerón.

En 1548, saint Ignace lui fit terminer sa formation spirituelle à Rome et l’envoya ensuite au Collège de Messine pour accomplir d’humbles travaux domestiques. Ayant obtenu à Bologne un doctorat en théologie le 4 octobre 1549, il fut destiné par saint Ignace à l’apostolat en Allemagne.

Le 2 septembre de cette même année, 1549, il rendit visite au Pape Paul III à Castel Gandolfo, puis se rendit dans la basilique Saint-Pierre pour prier. Là, il implora l’aide des grands saints apôtres Pierre et Paul, afin qu’ils accordent une efficacité permanente à la Bénédiction apostolique pour son grand destin, pour sa nouvelle mission. Dans son journal, il note certaines phrases de cette prière. Il dit: «J’ai alors ressenti qu’un grand réconfort et que la présence de la grâce m’étaient accordés au moyen de ces intercesseurs [Pierre et Paul]. Ils confirmaient ma mission en Allemagne et semblaient me transmettre, comme apôtre de l’Allemagne, le soutien de leur bienveillance. Tu sais, Seigneur, de combien de façons et combien de fois en ce même jour tu m’as confié l’Allemagne pour laquelle, par la suite, je continuerais à être sollicité, pour laquelle je désirerais vivre et mourir».

Nous devons tenir compte du fait que nous nous trouvons à l’époque de la Réforme luthérienne, au moment où la foi catholique dans les pays de langue germanique, face à l’attraction de la Réforme, semblait s’éteindre.

Le devoir de Pierre Canisius, chargé de revitaliser, de renouveler la foi catholique dans les pays germaniques, était presque impossible. Il n’était possible que par la force de la prière. Il n’était possible qu’à partir du centre, c’est-à-dire d’une profonde amitié personnelle avec Jésus Christ; une amitié avec le Christ dans son Corps, l’Église, qui doit être nourrie dans l’Eucharistie, Sa présence réelle.

En suivant la mission reçue par Ignace et par le Pape Paul III, Pierre Canisius partit pour l’Allemagne et se rendit avant tout dans le duché de Bavière, qui pendant de nombreuses années, fut le lieu de son ministère. En tant que doyen, recteur et vice-chancelier de l’université d’Ingolstadt, il s’occupa de la vie académique de l’Institut et de la réforme religieuse et morale du peuple.

A Vienne, où, pendant une brève période, il fut administrateur du diocèse, il accomplit son ministère pastoral dans les hôpitaux et dans les prisons, tant en ville que dans les campagnes, et prépara la publication de son Catéchisme. En 1556, il fonda le Collège de Prague et, jusqu’en 1569, il fut le premier supérieur de la province jésuite de l’Allemagne supérieure.

Dans le cadre de cette charge, il établit dans les pays germaniques un réseau étroit de communautés de son Ordre, en particulier de collèges, qui devinrent des points de départ pour la réforme catholique, pour le renouveau de la foi catholique. A cette époque, il participa également au colloque de Worms avec les dirigeants protestants, parmi lesquels Philip Mélanchthon (1557); il exerça la fonction de nonce pontifical en Pologne (1558); il participa aux deux Diètes d’Augsbourg (1559 et 1565); il accompagna le cardinal Stanislas Hozjusz, légat du Pape Pie IV auprès de l’empereur Ferdinand (1560); il intervint à la session finale du Concile de Trente, où il parla de la question de la Communion sous les deux espèces et de l’index des livres interdits (1562).

En 1580, il se retira à Fribourg en Suisse, en se consacrant totalement à la prédication et à la composition de ses œuvres, et c'est là qu'il mourut le 21 décembre 1597. Béatifié par le bienheureux Pie IX en 1864, il fut proclamé en 1897 le deuxième Apôtre de l'Allemagne par le Pape Léon XIII, et canonisé et proclamé Docteur de l'Église par le Pape Pie XI en 1925.

Saint Pierre Canisius passa une bonne partie de sa vie au contact des personnes les plus importantes socialement de son époque et exerça une influence particulière par ses écrits. Il fut l'éditeur des œuvres complètes de saint Cyril d'Alexandrie et de saint Léon le Grand, des Lettres de saint Jérôme et des Oraisons de saint Nicolas de Flue.

Il publia des livres de dévotion en plusieurs langues, les biographies de plusieurs saints suisses et de nombreux textes d’homilétique. Mais ses écrits les plus répandus furent les trois Catéchismes composés entre 1555 et 1558. Le premier Catéchisme était destiné aux étudiants en mesure de comprendre des notions élémentaires de théologie; le deuxième aux jeunes du peuple pour une première instruction religieuse; le troisième aux jeunes ayant une formation scolaire de niveau secondaire et supérieur.

La doctrine catholique était exposée sous forme de questions et réponses, brièvement, dans des termes bibliques, avec une grande clarté et sans accents polémiques. Rien que de son vivant, on dénombrait déjà 200 éditions de ce Catéchisme! Et des centaines d'éditions se sont succédé jusqu'au XXe siècle. Ainsi en Allemagne, les personnes de la génération de mon père appelaient encore le Catéchisme simplement le Canisius: il est réellement le catéchiste à travers les siècles, il a formé la foi de personnes pendant des siècles.

C'est bien une caractéristique de saint Pierre Canisius: savoir composer harmonieusement la fidélité aux principes dogmatiques avec le respect dû à chaque personne. Saint Canisius a fait la distinction entre l'apostasie consciente, coupable, de la foi, et la perte de la foi non coupable, du fait des circonstances. Et il a déclaré, à l'égard de Rome, que la plupart des Allemands passés au protestantisme étaient sans faute. A un moment historique de fortes oppositions confessionnelles, il évitait — c'est quelque chose d'extraordinaire — l'âpreté et la rhétorique de la colère — quelque chose de rare comme je l'ai dit en ces temps de débats entre chrétiens, — et il visait uniquement à la présentation des racines spirituelles et à la revitalisation de la foi dans l'Église.

C'est à cela que servit la connaissance vaste et profonde qu'il avait des Écritures Saintes et des Pères de l'Église: cette même connaissance sur laquelle s'appuya sa relation personnelle avec Dieu et l'austère spiritualité qui lui venait de la devotio moderna et de la mystique rhénane.

La spiritualité de saint Canisius se caractérise par une profonde amitié personnelle avec Jésus. Il écrit, par exemple, le 4 septembre 1549 dans son journal, parlant avec le Seigneur: «Toi, à la fin, comme si tu m'ouvrais le cœur du Très Saint Corps, qu'il me semblait voir devant moi, tu m'as commandé de boire à cette source, en m'invitant pour ainsi dire à puiser les eaux de mon salut à tes sources, ô mon Sauveur».

Puis il voit que le Sauveur lui donne un vêtement en trois parties qui s'appellent paix, amour et persévérance. Et avec ce vêtement composé de paix, d’amour et de persévérance, Canisius a mené son œuvre de renouveau du catholicisme. Son amitié avec Jésus — qui est au centre de sa personnalité — nourrie par l'amour de la Bible, par l'amour du Sacrement, par l'amour des Pères, cette amitié était clairement unie avec la conscience d'être dans l'Église un continuateur de la mission des Apôtres. Et cela nous rappelle que chaque évangélisateur authentique est toujours un instrument uni — et cela même le rend fécond — avec Jésus et avec son Église.

Saint Pierre Canisius s’était formé à l’amitié avec Jésus dans le milieu spirituel de la Chartreuse de Cologne, dans laquelle il était en contact étroit avec deux mystiques chartreux: Johann Lansperger, latinisé en Lanspergius, et Nicolas van Hesche, latinisé en Eschius. Il approfondit par la suite l’expérience de cette amitié, familiaritas stupenda nimis, avec la contemplation des mystères de la vie de Jésus, qui occupent une grande partie des Exercices spirituels de saint Ignace.

Son intense dévotion au Cœur du Seigneur, qui atteint son sommet dans la consécration au ministère apostolique dans la Basilique vaticane, trouve ici son fondement.

Dans la spiritualité christocentrique de saint Pierre Canisius s’enracine une conviction profonde: il n’y a pas d’âme soucieuse de sa propre perfection qui ne pratique chaque jour la prière, l’oraison mentale, moyen ordinaire qui permet au disciple de Jésus de vivre dans l’intimité du Maître divin.

C’est pourquoi, dans les écrits destinés à l’éducation spirituelle du peuple, notre saint insiste sur l’importance de la liturgie avec ses commentaires des Évangiles, des fêtes, du rite de la Messe et des autres sacrements, mais, dans le même temps, il a soin de montrer aux fidèles la nécessité et la beauté de la prière personnelle qui accompagne et imprègne la participation au culte public de l’Église.

Il s’agit d’une exhortation et d’une méthode qui conservent leur valeur intacte, en particulier après qu’elles aient été reproposées de manière faisant autorité par le Concile Vatican II dans la constitution Sacrosanctum Concilium: la vie chrétienne ne croît pas si elle n’est pas nourrie par la participation à la liturgie, de manière particulière à la Messe dominicale, et par la prière personnelle quotidienne, par le contact personnel avec Dieu.

Parmi les mille activités et les multiples stimulations qui nous entourent, il est nécessaire de trouver chaque jour des moments de recueillement devant le Seigneur pour l’écouter et parler avec Lui.

Dans le même temps, l’exemple que saint Pierre Canisius nous a laissé, non seulement dans ses œuvres, mais surtout à travers sa vie, est toujours actuel et d’une valeur permanente. Il enseigne avec clarté que le ministère apostolique n’est incisif et ne produit des fruits de salut dans les cœurs que si le prédicateur est un témoin personnel de Jésus et sait être un instrument à sa disposition, étroitement uni à Lui par la foi dans son Évangile et dans son Église, par une vie moralement cohérente et par une prière incessante comme l’amour. Et cela vaut pour chaque chrétien qui veut vivre avec engagement et fidélité son adhésion au Christ.
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Message par jaimedieu Lun 22 Déc 2014 - 5:11

Lundi le 22 décembre

Fête de l'Avent: semaine préparatoire à Noël

Semaine préparatoire à Noël
22 décembre

Noël approche. Nous savons que celui qui naîtra à Bethléem, que les mages adoreront, est le « Roi des nations », même de celles qui ne le connaissent pas. Mais nous savons aussi qu’il nous lèguera la responsabilité de l’annonce, lui qui est la « pierre angulaire de l’Église ».

Dans cette avant-veille nous récapitulons l’histoire de notre salut et lui demandons : « Viens sauver l’homme que tu as formé de la poussière de la terre ».

O Roi des nations, objet de leur désir,
clef de voûte qui unissez les peuples opposés,
venez sauver l'homme que vous avez façonné d'argile.

Sainte Françoise-Xavier Cabrini
(1850-1917)
Vierge et fondatrice : « Missionnaires du Sacré-Cœur»

Née et baptisée le 15 juillet 1850 à Sant'Angelo Lodigiano, en Lombardie, treizième enfant d'une famille de cultivateurs, la petite Marie-Françoise, de santé si frêle, ne semblait guère vouée à traverser trente fois l'océan et à établir des fondations qui essaimeraient jusqu'en Australie et en Chine.

Françoise Cabrini embrassa la profession d'institutrice. Plusieurs tentatives pour se faire religieuse échouèrent à cause de sa santé précaire ; elle désirait aussi ardemment devenir missionnaire. Le curé de Codogno, qui connaissait sa force d'âme, la fit venir à l'âge de vingt-quatre ans dans la Maison de la Providence pour remettre de l'ordre dans ce couvent où quelques orphelines recevaient leur formation.

Un jour, l'évêque de Lodi dit à Françoise : « Je sais que vous voulez être missionnaire. Je ne connais pas d'institution qui réponde à votre désir. Fondez-en une ! » Sœur Cabrini réfléchit un instant et répondit fermement : « Je chercherai une maison. » Elle posa à Codogno les bases de l'Institut des Sœurs Missionnaires du Sacré-Coeur. La prière était l'âme de leur action ; l'oraison remplissait quatre heures du jour, une cinquième s'ajoutait pour la fondatrice qui se levait une heure plus tôt que ses sœurs.

En sept ans, Mère Cabrini accomplit l'objectif désiré : l'établissement de sa congrégation à Rome et son approbation par le Pp Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).

De Rome, son institut s'étendit rapidement. La Françoise-Xavier croyait que la Chine l'appelait, mais le pape lui demanda d'envoyer ses sœurs en Amérique pour aider les cinquante mille émigrés italiens qui attendaient un support matériel, spirituel et moral. Le Saint-Père lui dit : « Non pas l'est, mais l'ouest. Allez aux États-Unis où vous trouverez un large champ d'apostolat. » En effet, sans racines et sans foyer, les émigrés dépérissaient sur le plan religieux et social.

Francesca Saverio Cabrini arriva en Amérique le 31 mars 1889. Sa communauté prit bientôt un développement extraordinaire : hôpitaux, écoles, orphelinats surgirent à New-York, Brooklyn, Scranton, New Jersey, Philadelphia, New Orleans, Chicago, Denver, Seattle et Californie.

Elle fonda une école supérieure féminine à Buenos-Aires. Cette vaillante ouvrière de l'Évangile se dépensa aussi en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Au retour de ses voyages en Europe, Mère Cabrini ramenait des milliers de sœurs pour ses hôpitaux, ses écoles et ses orphelinats.

« Travaillons, travaillons, disait-elle toujours à ses Filles, car nous avons une éternité pour nous reposer. Travaillons simplement et bien, et le Seigneur est Celui qui fera tout. » Elle établit soixante-sept maisons en huit pays. Humble devant la prospérité de son œuvre, elle répondait aux témoignages d'admiration : « Est-ce nous qui faisons cela ou bien est-ce Notre-Seigneur ? » Son inébranlable confiance dans le Cœur de Jésus fut largement récompensée.

Celle qui s'était souvent écrié : « Ou aimer ou mourir ! » fit de sa mort un acte de pur amour de Dieu. Elle expira le 22 décembre 1917, à Chicago, dans l'état d'Illinois. Son corps fut transporté à New-York, dans la chapelle de l'école qui porte son nom. C'est là que ses restes sont encore vénérés.

Francesca Saverio Cabrini a été béatifié, en 1938, par le Pp Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) et canonisée le 7 juillet 1946 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) qui l'a aussi constituée la Patronne céleste de tous les immigrants.


Bx Thomas Holland
Prêtre s.j. et martyr

Thomas Holland naît en 1600 à Sutton (Lancaster). Après des études au Collège de St. Omer, il entra dans la Compagnie de Jésus.

Il fit son noviciat à Watten, en Belgique, et étudia la théologie à Liège, d’où, ordonné prêtre, il fut envoyé comme directeur spirituel au Collège de St. Omer. Sa piété et sa culture ascétique lui valurent le titre de ‘Bibliotheca Pietatis’.

À cause de sa santé précaire, il fut envoyé, par ses supérieurs, en Angleterre, où il arriva en 1635. Mais il ne reçut aucune amélioration, au contraire, se troubles s’aggravèrent. Néanmoins il résista pendant sept ans, en exerçant un apostolat continu par le biais de toutes sortes de péripéties. Il dédiait tout le temps libre à la prière et ceci explique que tous ceux qui l’approchaient se rendaient compte d’une atmosphère surnaturelle.

Soupçonné d’être prêtre, il fut amené à la prison de Newgate, le 4 octobre 1642. Il se defenda très habilement mais, malgré l’absence de preuves contre lui, il fut condamné à mort le 10 décembre. Entendu la sentence de culpabilité il répondu avec joie :« Deo Gratias » et, arrivé en prison, il chanta le ‘Te Deum’. Pendant deux jours, la prison fut prise d’assaut par des visiteurs à qui il adressait des paroles pleines de foi et de haute spiritualité.

Le matin du 12 décembre il put célébrer la messe dans la prison, ensuite il fut conduit au gibet de Tyburn. Ici il manifesta publiquement sa qualité de prêtre et de jésuite ; il récita les actes de foi et de contrition ; il pardonna son bourreau ; il reçut l’absolution par un confrère caché parmi la foule : il fut pendu tout en gardant les mains jointes. Il avait quarante-deux ans, dont dix-neuf vécus dans la Compagnie de Jésus.

Thomas Holland a été béatifié par le Pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939), le 15 décembre 1929.
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Message par jaimedieu Mar 23 Déc 2014 - 6:19

Semaine préparatoire à Noël
23 décembre

Voici la prophétie qui s’accomplit, le mot mystérieux d’Isaïe (7,14) qui trouve son sens profond. Jésus, le fils de Marie, est vraiment l’Emmanuel (Mt 1,23). Il l’est à Bethléem, à Nazareth, à Jérusalem… Il l’est dans l’Eucharistie (Lc 22,19). Il l’est dans l’Église (1 Co 12,27).
La naissance de Jésus n’est pas un épisode du passé mais une histoire qui traverse les siècles. Il est celui « qui était, qui est et qui vient » (Ap 4,8) , celui qui est avec nous « pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Il est Jésus, le Dieu qui sauve (Mt 1,21), le Dieu qui nous sauve. C’est pourquoi nous lui crions : « Viens nous sauver, Seigneur notre Dieu ».

O Emmanuel, notre roi et législateur,
que tous les peuples attendent comme leur Sauveur,
viens nous sauver,
Seigneur notre Dieu !

Saint Jean de Kęty
Prêtre et théologien
Patron de la Pologne et Lituanie

Jean naît le 23 juin 1390 à Kęty (Cracovie), et dut aux soins que prirent ses vieux parents, de lui donner une bonne éducation, l'avantage précieux de passer sa vie dans l'innocence.

Ses études terminées, il fut professeur à l'université de Cracovie pendant plusieurs années, et, tout en enseignant la science, il profitait de toutes les occasions d'inspirer la piété à ses élèves par ses exemples, et par ses discours.

Ordonné prêtre, il montra un zèle de plus en plus ardent pour sa perfection et pour la gloire de Dieu ; il était profondément affligé de voir Dieu si peu connu et si mal servi par un grand nombre de chrétiens.

Il avait une très grande dévotion à Jésus crucifié, et l'on raconte qu'un crucifix, devant lequel il priait souvent, lui parla plusieurs fois. Ayant quitté le professorat pour une cure, il se donna tout entier au bien de son troupeau. Rien ne lui paraissait trop pénible pour le salut des âmes ; il joignait à la prédication la prière assidue et la mortification pour les pécheurs. Père de ses paroissiens, il dépensait toutes ses ressources au service des pauvres ; il donna parfois jusqu'à ses habits et à ses chaussures.

Un matin qu'il se rendait à l'église, Jean rencontre un mendiant couché sur la neige, grelottant de froid ; le bon pasteur se dépouille de son manteau, le conduit au presbytère pour le soigner et le combler de ses bontés. Peu après, la Sainte Vierge lui apparut et lui rendit le manteau.

Épouvanté par les responsabilités du ministère paroissial, le saint curé obtint de son évêque de redevenir professeur ; il se signala de plus en plus, dans ces fonctions, par sa mortification et sa piété, et renonça pour le reste de sa vie à l'usage de la viande. Un jour qu'il était vivement tenté d'en manger, il en fit rôtir un morceau, le plaça tout brûlant sur ses mains, et dit : « Ô chair, tu aimes la chair, jouis-en à ton aise. » Il fut délivré sur le coup de cette tentation pour toujours.

Dans un pèlerinage à Rome, il fut dévalisé par des brigands : « Avez-vous encore autre chose ? lui dirent-ils. - Non »répondit Jean. Ils le laissèrent partir ; mais, se souvenant bientôt qu'il avait quelques pièces d'or cousues en son vêtement, il courut après eux pour les leur offrir. Confus, ils lui rendirent tout ce qu'ils lui avaient pris. Jean de Kęty fut illustre par ses miracles.

Il meurt à Cracovie pendant la messe de la veille de Noël 1473.

Jean de Kęty fut déclaré :

Ø Vénérable, en 1600, par le Pp Clément VIII (Ippolito Aldobrandini, 1592-1605) ;

Ø Bienheureux, le 28 mars 1676, par le Pp Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676) ;

Ø Saint, le 16 juillet 1767, par le Pp Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769).



Sainte Marguerite d'Youville (1701 - 1771)
Fondatrice de la Congrégation des : « Sœurs de la Charité »
(Sœurs Grises)

Commémorée le 23 décembre (dies natalis) dans le Martyrologe Romain et le 16 octobre (mémoire facultative) au Canada.

Première fleur de sainteté aux racines canadiennes, Marguerite D'Youville (Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais) naît à Varennes (Québec), le 15 octobre 1701. Enfant de Christophe Dufrost de Lajemmerais et de Marie-Renée Gaultier de Varennes, elle sera suivie de deux soeurs et trois frères. À sept ans, elle est orpheline de père. Sa famille connaît dès lors une grande pauvreté. Grâce à l'influence de Pierre Boucher, son arrière-grand-père, Marguerite bénéficie de deux années d'études chez les Ursulines de Québec. Ses éducatrices décèlent chez elle un caractère bien trempé et une grande maturité.

De retour au foyer, l'adolescente seconde sa mère dans la tenue de la maison et l'éducation de ses frères et soeurs. Plus tard, elle suit à Montréal sa mère remariée et fait la connaissance de François d'Youville qu'elle épouse en 1722. Très tôt, elle réalise qu'il devient indifférent à son foyer. Elle souffre de ses fréquentes absences et de son commerce de l'alcool avec les Indiens. Des six enfants qu'elle met au monde, quatre décèdent en bas âge. À ces épreuves s'ajoute celle de la cohabitation avec une belle-mère exigeante. Lorsqu'une maladie soudaine et mortelle atteint son mari, Marguerite veille sur lui avec tendresse jusqu'à ce qu'il meure, en 1730, la laissant enceinte du sixième enfant qui ne survivra pas.

La jeune veuve saisit progressivement l'amour de sollicitude de Dieu pour tous les humains et se sent pressée de manifester cette compassion autour d'elle. Avec une immense confiance en la Providence de ce Dieu qu'elle aime comme un Père, elle entreprend de multiples ceuvres en réponse à des besoins non comblés. Tout en veillant à l'éducation de ses deux fils qui deviendront prêtres, elle accueille chez elle une aveugle, le 21 novembre 1737. Puis, avec trois compagnes qui partagent ses visées, elle se consacre à Dieu, le 31 décembre 1737, pour le servir dans la personne des plus démunis. Marguerite devient alors, à son insu, fondatrice de l'Institut connu plus tard sous le nom de « Sœurs de la Charité » de Montréal (Sœurs Grises).

En se rangeant du côté des pauvres, Marguerite fait éclater les cadres sociaux de son époque. Aussi cette femme audacieuse est-elle la cible des railleries et des calomnies des siens et de son milieu. Elle persévère dans son projet malgré une santé ébranlée et la mort d'une associée.

L'incendie qui détruit son logis l'amène à radicaliser son engagement au service des pauvres. Avec ses deux compagnes de première heure, elle s'engage, le 2 février 1745, à tout mettre en commun pour aider un plus grand nombre de personnes dans le besoin. Deux ans plus tard, la « mère des pauvres », comme on l'appelle déjà, prend la direction de l'Hôpital des Frères Charon qui tombe en ruine. Elle en fait un refuge pour toutes les misères humaines que son œil perspicace sait découvrir. Avec ses sœurs et les collaborateurs et collaboratrices dont elle s'entoure, Marguerite met sur pied des services en faveur des pauvres aux mille visages.

En 1765, un incendie ravage l'hôpital, mais non la foi et le courage de la fondatrice. Elle invite alors ses sœurs et les pauvres à reconnaître le passage de Dieu dans cette épreuve et à le louer. Et comme si elle voyait l'avenir, elle entreprend, à 64 ans, la reconstruction de ce refuge des gens mal pris. Épuisée, Marguerite décède le 23 décembre 1771, laissant le souvenir d'une mère qui a servi avec compassion Jésus Christ dans les démunis.

Le petit grain jeté en terre canadienne en 1737 par cette fille de l'Église, devient un arbre qui étend ses racines sur presque tous les continents. Les « Sœurs de la Charité » de Montréal, « Sœurs Grises », avec leurs communautés-sœurs: les Sœurs de la Charité de St-Hyacinthe, les Sœurs de la Charité d'Ottawa, les Sœurs de la Charité de Québec, les Grey Nuns of the Sacred Heurt (Philadelphia) et les Grey Sisters of the Immaculate Conception (Pembroke) poursuivent la même mission avec audace et espérance.

Le 3 mai 1959, Saint Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963) proclamait bienheureuse cette Mère à la charité universelle, cette femme au cœur sans frontière. Depuis ce jour, la dévotion du peuple à cette grande servante des pauvres n'a cessé de croître et de nombreuses faveurs sont obtenues par son intercession. L'une d'elles, la guérison d'une jeune femme atteinte de leucémie myéloblastique en 1978, a servi de miracle requis pour sa canonisation.

Aujourd'hui encore, Marguerite d'Youville sait comprendre, pour les avoir vécues, les situations pénibles qui marquent tant d'enfants orphelins, d'adolescents inquiets de l'avenir, de jeunes filles aux espoirs déçus, d'épouses brimées dans leur amour, de familles monoparentales, de personnes engagées dans les œuvres caritatives et de celles dont la vie est consacrée à Dieu au service de leurs frères et sœurs.

Marguerite d'Youville a été béatifiée, le 3 mai 1959, par Saint Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963) et canonisée, le 9 décembre 1990, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Mer 24 Déc 2014 - 4:45

Mercredi le 24 décembre

Solennité de la Nativité du Seigneur
Extraits de l’homélie du pape Benoît XVI
Basilique Vaticane

Chers Frères et Sœurs,

« Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ? Lui, il siège là-haut. Mais il abaisse son regard vers le ciel et vers la terre ». Ainsi chante Israël dans un de ses psaumes (112 [113], 5-6), où il exalte à la fois la grandeur de Dieu et sa proximité bienveillante à l’égard des hommes.

Dieu demeure dans les hauteurs, mais il se penche vers le bas… Dieu est immensément grand et bien au-dessus de nous. C’est là la première expérience de l’homme. La distance semble infinie. Le Créateur de l’univers, Celui qui conduit tout, est très loin de nous : c’est ce qui paraît tout d’abord. Mais ensuite vient l’expérience surprenante : Celui auquel rien n’est égal, qui « siège là-haut », Celui-ci regarde vers le bas. Il se penche vers le bas. Il nous voit et Il me voit. Ce regard de Dieu vers en bas est plus qu’un regard d’en-haut. Le regard de Dieu est un agir. Le fait qu’Il me voit, qu’il me regarde, me transforme de même que le monde autour de moi.

Ainsi le psaume continue-t-il immédiatement : « De la poussière il relève le faible… ». Par son regard vers le bas il me relève, avec bienveillance il me prend par la main et m’aide à m’élever, moi précisément, du bas vers le haut. « Dieu s’abaisse ». Cette parole est une parole prophétique. Dans la nuit de Bethléem, elle a acquis une signification complètement nouvelle. L’abaissement de Dieu a pris un réalisme inouï et inimaginable auparavant. Il s’abaisse – il vient, Lui, comme bébé et dans la misère de l’étable, symbole de toute nécessité et de l’état d’abandon des hommes.

Dieu descend réellement. Il devient un enfant et se met dans la condition de dépendance totale qui est celle d’un être humain qui vient de naître. Le Créateur qui tient tout dans ses mains, dont nous dépendons tous, se fait petit et nécessiteux de l’amour humain. Dieu est dans l’étable. Dans l’Ancien Testament, le temple était considéré presque comme le marchepied du trône de Dieu ; l’arche sacrée comme le lieu où, de façon mystérieuse, Celui-ci était présent au milieu des hommes.

Ainsi on savait que, au-dessus du temple, secrètement, se tenait la nuée de la gloire de Dieu. Maintenant, elle se tient au-dessus de l’étable. Dieu est dans la nuée de la misère d’un bébé sans toit : quelle nuée impénétrable et néanmoins nuée de la gloire ! De quelle façon, en effet, sa prédilection pour l’homme, sa préoccupation pour lui pourraient apparaître plus grandes et plus pures ?

La nuée de la dissimulation, de la pauvreté de l’enfant qui a totalement besoin de l’amour, est en même temps la nuée de la gloire. Parce que rien ne peut être plus sublime, plus grand que l’amour qui de cette manière s’abaisse, descend, se rend dépendant. La gloire du vrai Dieu devient visible quand s’ouvrent les yeux du cœur devant l’étable de Bethléem. [...]

Le récit de Noël selon saint Luc, que nous venons d’entendre dans le passage évangélique, nous raconte que Dieu a soulevé un peu le voile derrière lequel il se cache, d’abord devant des personnes de très basse condition, devant des personnes qui dans la haute société étaient plutôt méprisées : devant les bergers qui dans les champs autour de Bethléem gardaient leurs troupeaux. Luc nous dit que ces personnes « veillaient ». Nous pouvons ainsi nous sentir ramenés à un thème central du message de Jésus dans lequel, à maintes reprises et avec une urgence croissante jusqu’au Jardin des oliviers, revient l’invitation à la vigilance – à rester éveillés pour nous apercevoir de la venue du Seigneur et y être préparés. [...]

De plus, saint Luc nous raconte que les bergers eux-mêmes étaient « enveloppés » de la gloire de Dieu, de la nuée de lumière, ils se trouvaient au cœur même de la splendeur de cette gloire. Enveloppés de la nuée sainte, ils écoutent le cantique de louange des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Et qui sont ces hommes qu’il aime sinon les petits, ceux qui veillent, ceux qui sont dans l’attente, qui espèrent dans la bonté de Dieu et le cherchent en regardant vers Lui, de loin ?

[...] La gloire de Dieu est au plus haut des cieux, mais cette hauteur de Dieu réside maintenant dans l’étable, ce qui était vil est devenu sublime. Sa gloire est sur la terre, elle est la gloire de l’humilité et de l’amour. Et encore : la gloire de Dieu est la paix. Là où il est, là est la paix. Il est là où les hommes ne veulent pas faire par eux-mêmes de la terre le paradis, en recourant pour cela à la violence.

Il est avec les personnes dont le cœur veille, avec les humbles et avec ceux qui sont « en phase » avec sa grandeur, avec la grandeur de l’humilité et de l’amour. À ceux-là, il donne sa paix, afin que, par eux, la paix entre dans ce monde.

Au Moyen Âge, le théologien Guillaume de Saint-Thierry a affirmé une fois : Dieu – à partir d’Adam – a vu que sa grandeur provoquait chez l’homme une résistance ; que l’homme se sent limité dans son être même et menacé dans sa liberté. C’est pourquoi Dieu a choisi une voie nouvelle. Il est devenu enfant. Il s’est rendu dépendant et faible, nécessiteux de notre amour. Aujourd’hui – nous dit ce Dieu qui s’est fait petit enfant – vous ne pouvez plus avoir peur de moi, désormais vous pouvez seulement m’aimer.

Avec ces pensées, nous nous approchons en cette nuit de l’enfant de Bethléem, de ce Dieu qui, pour nous, a voulu se faire enfant. Sur chaque enfant, il y a le reflet de l’enfant de Bethléem. Tout enfant réclame notre amour. En cette nuit, pensons donc d’une façon particulière à ces enfants auxquels l’amour des parents est refusé. Aux enfants des rues qui n’ont pas de foyer. Aux enfants qui sont utilisés d’une façon brutale comme soldats et dont on fait des instruments de violence, plutôt que de pouvoir être porteurs de réconciliation et de paix.

Aux enfants qui, par l’industrie de la pornographie et par toutes les autres formes abominables d’abus, sont blessés au plus profond de leur âme. L’Enfant de Bethléem est un nouvel appel qui nous est adressé pour faire tout ce qui est possible afin que soient mis un terme aux épreuves de ces enfants, de faire tout ce qui est possible afin que la lumière de Bethléem touche le cœur des hommes. Ce n’est qu’à travers la conversion des cœurs, ce n’est qu’à travers un changement au plus intime de l’homme que peut être dépassée la cause de tout ce mal, que peut être vaincu le pouvoir du malin.

Ce n’est que si les hommes changent, que change le monde et, pour changer, les hommes ont besoin de la lumière qui vient de Dieu, de cette lumière qui, de façon si inattendue, est entrée dans notre nuit.

En parlant de l’enfant de Bethléem, nous pensons également à la localité qui porte le nom de Bethléem, nous pensons à ce pays dans lequel Jésus a vécu et qu’il a profondément aimé. Et nous prions pour que, là, advienne la paix. Que cessent la haine et la violence. Que s’éveille la compréhension réciproque, que se réalise une ouverture des cœurs qui ouvre les frontières. Que descende la paix que les anges ont chantée au cours de cette nuit.

[...] En cette heure, nous entrons dans le chant de louange de la création et notre louange est en même temps une prière : Oui, Seigneur, fais-nous voir un peu de la splendeur de ta gloire. Et donne la paix sur la terre. Fais de nous des hommes et des femmes de paix, de ta paix. Amen.


Sainte Paule-Élisabeth Cerioli
Fondatrice de la « Congrégation de la Sainte Famille »

Paola Elisabetta (au siècle Costanza) Cerioli, naît à Soncino, dans la province de Crémone, le 28 janvier 1816 du noble Francesco Cerioli et de la comtesse Francesca Corniani, riches propriétaires terriens.

Elle dut épouser, à dix-neuf ans, un sexagénaire, le comte Buzecchi, excentrique, lunatique, jaloux, acariâtre. Elle accepta tout avec patience si bien qu'on ne s'aperçut jamais qu'elle souffrait. Elle perdit les trois enfants qu'elle eut de lui.

Devenue veuve, elle adopta des orphelines tant et si bien que son château en devint trop étroit et qu'elle dut chercher des collaboratrices.

Avec elles, elle fonda la « Congrégation de la Sainte Famille » et, devenue sœur Paule-Élisabeth, elle gouverna toutes ces abandonnées avec grande bonté et grande humilité.

Consommée par son assistance sociale et par son activité religieuse, elle mourut à Comonte, à l'âge de 49 ans, le 24 décembre 1865.

Paola Elisabetta Cerioli a été béatifiée le 19 mars 1950, année sainte, par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée, le 16 mai 2004, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui au cours de son Homélie a dit :

« En contemplant la Sainte Famille, Paola Elisabetta eut l'intuition que les communautés familiales réussissent à rester solides lorsque les liens de parenté sont renforcés et cimentés par le partage des valeurs de la foi et de la culture chrétienne. Afin de diffuser ces valeurs, la nouvelle sainte fonda l'Institut de la Sainte-Famille. En effet, elle était convaincue que les enfants ont besoin d'une famille saine et unie, généreuse et stable pour grandir sûrs et forts. Que Dieu aide les familles chrétiennes à accueillir et à témoigner en toute circonstance l'amour de Dieu miséricordieux. »


Saint Jacob
Patriarche du peuple juif

Jacob (hébreu : יעקב - ya`aqov = « Dieu a soutenu, protégé ») est un patriarche biblique qui aurait vécu entre les XVIIe et XVe siècles av. J.-C.

Il est le fils d’Isaac et Rébecca et le petit-fils d'Abraham. Il reçoit également le nom d'Israël après son combat avec l’ange (Gn 32,28).

Le Coran le dit prophète au lieu de patriarche et le nomme également Israël. Les enfants d'Israël, dans le Coran, représentent les enfants de Jacob.

Le livre de la Genèse au chapitre 32 parle mystérieusement d’un « homme » et la tradition y a vu l’ange de Dieu, parfois identifié à l'ange Gabriel. L’histoire de Jacob est racontée dans le Livre de la Genèse.

Catéchèse du pape Benoît XVI:


Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, je voudrais réfléchir avec vous sur un texte du Livre de la Genèse, qui rapporte un épisode assez particulier de l’histoire du patriarche Jacob. C’est un passage qui n’est pas facile à interpréter, mais qui est important pour notre vie de foi et de prière; il s’agit du récit de la lutte avec Dieu au gué du Yabboq, dont nous avons entendu un passage.

Comme vous vous en souviendrez, Jacob avait soustrait à son jumeau Esaü son droit d’aînesse en échange d’un plat de lentilles et avait ensuite soutiré par la ruse la bénédiction de son père Isaac, désormais très âgé, en profitant de sa cécité. Fuyant la colère d’Esaü, il s’était réfugié chez un parent, Laban; il s’était marié, était devenu riche et s’en retournait à présent dans sa terre natale, prêt à affronter son frère après avoir prudemment pris certaines précautions.

Mais, lorsque tout est prêt pour cette rencontre, après avoir fait traverser à ceux qui l’accompagnaient le gué du torrent qui délimitait le territoire d’Esaü, Jacob, demeuré seul, est soudain agressé par un inconnu avec lequel il lutte toute une nuit. Ce combat corps à corps — que nous trouvons dans le chapitre 32 du Livre de la Genèse — devient précisément pour lui une expérience particulière de Dieu.

La nuit est le temps favorable pour agir de façon cachée, et donc, pour Jacob, le meilleur moment pour entrer dans le territoire de son frère sans être vu et sans doute dans l’illusion de prendre Esaü par surprise. Mais c’est au contraire lui qui est surpris par une attaque soudaine, à laquelle il n’était pas préparé.

Il avait joué d’astuce pour tenter d’échapper à une situation dangereuse, il pensait réussir à tout contrôler, et il doit en revanche affronter à présent une lutte mystérieuse qui le surprend seul et sans lui donner la possibilité d’organiser une défense adéquate. Sans défense, dans la nuit, le patriarche Jacob lutte contre quelqu’un.

Le texte ne spécifie pas l’identité de l’agresseur; il utilise un terme hébreu qui indique «un homme» de façon générique, «un, quelqu’un»; il s’agit donc d’une définition vague, indéterminée, qui maintient volontairement l’attaquant dans le mystère. Il fait nuit, Jacob ne réussit pas à distinguer son adversaire et pour le lecteur, pour nous, il demeure inconnu; quelqu’un s’oppose au patriarche et cela est l’unique élément sûr fourni par le narrateur. Ce n’est qu’à la fin, lorsque la lutte sera désormais terminée et que ce «quelqu’un» aura disparu, que Jacob le nommera et pourra dire qu’il a lutté avec Dieu.

L’épisode se déroule donc dans l’obscurité et il est difficile de percevoir non seulement l’identité de l’agresseur de Jacob, mais également le déroulement de la lutte. En lisant le passage, il est difficile d’établir qui des deux adversaires réussit à avoir le dessus; les verbes utilisés sont souvent sans sujet explicite, et les actions se déroulent de façon presque contradictoire, de sorte que lorsque l’on croit que l’un des deux a l’avantage, l’action successive contredit immédiatement les faits et présente l’autre comme le vainqueur.

Au début, en effet, Jacob semble être le plus fort, et l’adversaire — dit le texte — «ne le maîtrisait pas» (v. 26); et pourtant, il frappe Jacob à l’emboîture de la hanche, provoquant son déboîtement. On devrait alors penser que Jacob est sur le point de succomber, mais c’est l’autre au contraire qui lui demande de le lâcher; et le patriarche refuse, en imposant une condition: «Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni» (v. 27). Celui qui par la ruse avait dérobé son frère de la bénédiction due à l’aîné, la prétend à présent de l’inconnu, dont il commence sans doute à entrevoir les traits divins, mais sans pouvoir encore vraiment le reconnaître.

Son rival, qui semble retenu et donc vaincu par Jacob, au lieu de céder à la demande du patriarche, lui demande son nom: «Quel est ton nom». Et le patriarche répond: «Jacob» (v. 28). Ici, la lutte prend un tournant important. Connaître le nom de quelqu’un, en effet, implique une sorte de pouvoir sur la personne, car le nom, dans la mentalité biblique, contient la réalité la plus profonde de l’individu, en dévoile le secret et le destin. Connaître le nom veut dire alors connaître la vérité de l’autre et cela permet de pouvoir le dominer.

Lorsque, à la demande de l’inconnu, Jacob révèle donc son nom, il se place entre les mains de son adversaire, c’est une façon de capituler, de se remettre totalement à l’autre.

Mais dans le geste de se rendre, Jacob résulte paradoxalement aussi vainqueur, car il reçoit un nom nouveau, en même temps que la reconnaissance de sa victoire de la part de son adversaire, qui lui dit: «On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté» (v. 29). «Jacob» était un nom qui rappelait l’origine problématique du patriarche; en hébreu, en effet, il rappelle le terme «talon», et renvoie le lecteur au moment de la naissance de Jacob, lorsque, sortant du sein maternel, il tenait par la main le talon de son frère jumeau (cf. Gn 25, 26), presque en préfigurant l’acte de passer en premier, au détriment de son frère, qu’il aurait effectué à l’âge adulte; mais le nom de Jacob rappelle également le verbe «tromper, supplanter».

Eh bien, à présent, dans la lutte, le patriarche révèle à son opposant, dans le geste de se remettre et de se rendre, sa propre réalité d’imposteur, qui supplante; mais l’autre, qui est Dieu, transforme cette réalité négative en positive: Jacob l’imposteur devient Israël, un nom nouveau lui est donné qui marque une nouvelle identité. Mais ici aussi, le récit conserve une duplicité voulue, car la signification la plus probable du nom Israël est «Dieu est fort, Dieu triomphe».

Jacob a donc prévalu, il a vaincu — c’est l’adversaire lui-même qui l’affirme — mais sa nouvelle identité, reçue de l’adversaire, affirme et témoigne de la victoire de Dieu. Et lorsque Jacob demandera, à son tour, son nom à son adversaire, celui-ci refusera de le lui dire, mais il se révélera dans un geste sans équivoque, en lui donnant la bénédiction.

Cette bénédiction que le patriarche avait demandée au début de la lutte lui est à présent accordée. Et ce n’est pas la bénédiction obtenue par la tromperie, mais celle donnée gratuitement par Dieu, que Jacob peut recevoir car il est désormais seul, sans protection, sans astuces ni tromperies, il se remet sans défense, il accepte de se rendre et confesse la vérité sur lui-même. Ainsi, au terme de la lutte, ayant reçu la bénédiction, le patriarche peut finalement reconnaître l’autre, le Dieu de la bénédiction: «car — dit-il — j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve» (v. 31), et il peut à présent traverser le gué, porteur d’un nom nouveau mais «vaincu» par Dieu et marqué pour toujours, boiteux à la suite de la blessure reçue.

Les explications que l’exégèse biblique peut donner à ce passage sont multiples; les chercheurs reconnaissent en particulier dans celui-ci des intentions et des composantes littéraires de différents genres, ainsi que des références à certains récits populaires. Mais lorsque ces éléments sont repris par les auteurs sacrés et inclus dans le récit biblique, ils changent de signification et le texte s’ouvre à des dimensions plus vastes.

L’épisode de la lutte au Yabboq se présente ainsi au croyant comme un texte paradigmatique dans lequel le peuple d’Israël parle de sa propre origine et définit les traits d’une relation particulière entre Dieu et l’homme. C’est pourquoi, comme cela est également affirmé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, «la tradition spirituelle de l’Eglise a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance» (n. 2573).

Le texte biblique nous parle de la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte pour en connaître le nom et en voir le visage; c’est la nuit de la prière qui avec ténacité et persévérance demande à Dieu la bénédiction et un nouveau nom, une nouvelle réalité fruit de conversion et de pardon.

La nuit de Jacob au gué du Yabboq devient ainsi pour le croyant le point de référence pour comprendre la relation avec Dieu qui, dans la prière, trouve sa plus haute expression. La prière demande confiance, proximité, presque un corps à corps symbolique, non avec un Dieu adversaire et ennemi, mais avec un Seigneur bénissant qui reste toujours mystérieux, qui apparaît inaccessible.

C’est pourquoi l’auteur sacré utilise le symbole de la lutte, qui implique force d’âme, persévérance, ténacité pour parvenir à ce que l’on désire. Et si l’objet du désir est la relation avec Dieu, sa bénédiction et son amour, alors la lutte ne pourra qu’atteindre son sommet dans le don de soi-même à Dieu, dans la reconnaissance de sa propre faiblesse, qui l’emporte précisément lorsqu’on en arrive à se remettre entre les mains miséricordieuses de Dieu.

Chers frères et sœurs, toute notre vie est comme cette longue nuit de lutte et de prière, qu’il faut passer dans le désir et dans la demande d’une bénédiction de Dieu qui ne peut pas être arrachée ou gagnée en comptant sur nos forces, mais qui doit être reçue avec humilité de Lui, comme don gratuit qui permet, enfin, de reconnaître le visage du Seigneur. Et quand cela se produit, toute notre réalité change, nous recevons un nouveau nom et la bénédiction de Dieu.

Mais encore davantage: Jacob, qui reçoit un nom nouveau, devient Israël, il donne également un nom nouveau au lieu où il a lutté avec Dieu, où il l’a prié, il le renomme Penuel, qui signifie «Visage de Dieu». Avec ce nom, il reconnaît ce lieu comblé de la présence du Seigneur, il rend cette terre sacrée en y imprimant presque la mémoire de cette mystérieuse rencontre avec Dieu. Celui qui se laisse bénir par Dieu, qui s’abandonne à Lui, qui se laisse transformer par Lui, rend le monde béni. Que le Seigneur nous aide à combattre la bonne bataille de la foi (cf 1 Tm 6, 12; 2 Tm 4, 7) et à demander, dans notre prière, sa bénédiction, pour qu’il nous renouvelle dans l’attente de voir son Visage.
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Message par jaimedieu Jeu 25 Déc 2014 - 4:11

Jeudi le 25 décembre

Bienheureux Pierre le Vénérable
Neuvième abbé de Cluny

Pierre le Vénérable naît dans la noble famille des Montboissier, entre 1092 et 1094, en Auvergne.

Il entre très jeune au monastère clunisien de Sauxillanges en Auvergne, puis gravit les échelons de la carrière clunisienne : il fut notamment nommé écolâtre et prieur à l'abbaye de Vézelay, dans les années 1116/1117, par le nouvel abbé de Cluny, Pons de Melgueil. Certains lui ont attribué le programme iconographique des chapiteaux de l'abbatiale romane de Vézelay.

Il voyage beaucoup et joue un rôle diplomatique important, notamment lors de l’élection pontificale lorsqu’il reconnaît en 1130 le Pape Innocent II (Gregorio Papareschi, 1130-1143), contre l’antipape Anaclet II (Pietro Pierleoni, 1130-1138).

Son activité intellectuelle fait de lui un représentant de la renaissance du XIIe siècle. Il fait traduire le Coran en latin, Lex Mahumet pseudoprophete. Connu comme polémiste, il rédigera ensuite des traités pour réfuter les doctrines israélites et musulmanes. En effet, il recommande d'établir des débats argumentés avec les théologiens des autres religions, plutôt que des Croisades.

Sa devise est : « La règle de saint Benoît est subordonnée à la charité ». Les accusations de Bernard de Clairvaux (St Bernard) contre Cluny avaient été violentes et Pierre y avait répondu avec une dignité qui lui avait assuré la victoire. Il s'est ensuite réconcilié avec Bernard dont il est devenu l'ami et parfois, tout de même, son charitable critique.

Quand Abélard, également dénoncé par le très contemplatif St Bernard, est condamné comme hérétique à être enfermé dans un couvent, Pierre le Vénérable l'accueille à Cluny comme un frère. À la mort d'Abélard, Pierre cède furtivement son corps à l'abbaye du Paraclet, dont Héloïse est abbesse, et rédige l'absolution plénière suivante : « Moi, Pierre, abbé de Cluny, j'ai reçu Pierre Abélard dans le monastère de Cluny et cédé son corps, furtivement apporté, à l'abbesse et aux religieuses du Paraclet. Par autorité de Dieu tout-puissant et de tous les saints, je l'absous d'office de tous ses péchés. » Cette absolution fut, selon la coutume d'alors, gravée au-dessus du tombeau d'Abélard par l'abbesse.

Considéré par l'historiographie du XXe siècle comme le dernier des grands abbés de Cluny, Pierre succède à son oncle Hugues II de Semur. Il combat également l’hérésie de Pierre de Bruys. Il réforme l'abbaye de Cluny, en proie à des difficultés financières. Il réforme le domaine seigneurial pour assurer le train de vie des moines (Dispositio rei familiaris).

Les inventaires qui sont constitués (Constitutio expense cluniaci) sont une précieuse source pour les historiens, avec des données sur les rendements, les semences, les techniques agricoles…

Il est l'auteur d'un livre « Les merveilles de Dieu » et aussi d'un traité contre les juifs : Aduersus Iudœorum inueteratam duritiem.

Pierre le Vénérable meurt le 25 décembre 1156.


Saint Albert (Albertynki) Chmielowski
Peintre, religieux, fondateur des
« Albertins »

Albert (nom de baptême Adam) Chmielowski naît à Igołomia, près de Varsovie (PL) le 20 août 1845, premier de quatre enfants de Adalbert et Józefa Borzystawska, descendants d’une noble famille.

Il n’avait pas encore 18 ans quand, étudiant dans un institut agricole et forestier, il participa à l'insurrection de 1863-1864 contre la russification de la Pologne. Il y fut grièvement blessé à une jambe, et dut être amputé.

À la suite de ces événements, Adam partit pour la France, afin d'échapper aux répressions. Il y fit des études d'ingénieur, mais aussi de peinture, abandonnant ses études agricoles.

Il revint en Pologne en 1873 grâce à l'amnistie, et, devant la misère qu'il avait devant ses yeux, renonça à sa carrière, pourtant prometteuse de peintre, pour s'occuper activement des pauvres, des malades abandonnés et des clochards.

Le 24 septembre1880, il entra au noviciat des jésuites de Stara Wieś. Mais, après une période de doute, il quitta les jésuites et rejoignit le tiers-ordre franciscain.

Il fonda un premier hospice pour héberger les mendiants de Varsovie, et institua la « Congrégation des Frères et Sœurs du Tiers-Ordre de Saint-François servants et servantes des pauvres » que l'on appela « Albertins » de son nom en religion, Albert.

À la fin de sa vie, ils existaient 21 institutions semblables. Actuellement, il y a 69 fondations d'Albertins, 53 en Pologne et 16 en dehors du pays d'origine : Angleterre, Argentine Bilivie, États-Unis, Italie, Russie, Slovaquie, Ukraine.

Ayant vécu comme les pauvres, il meurt dans un des hospices qu'il avait fondé, le jour de Noël 1916.

Albert (Albertynki) Chmielowski a été béatifié le 22 juin 1983, à Cracovie, et canonisé le 12 novembre 1989, à Rome, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui, étudiant, avait écrit une pièce de théâtre sur le Frère Albert, intitulée « Frère de notre Dieu ».
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Message par jaimedieu Ven 26 Déc 2014 - 5:35

Vendredi le 26 décembre

Saint Zosime
Pape (41e)

Zosime était Grec ; son père s'appelait Abram et sa famille était d'origine juive, convertie au christianisme.

Successeur d'Innocent Ier, il fut élu unanimement le 9 mars 417. À cette époque, Célestius, qui partageait les idées de Pélage, déjà condamné par saint Innocent, vint à Rome et porta son appel de la condamnation prononcée contre lui-même par le concile de Carthage.
Zosime mit dans l'instruction de cette affaire toute la circonspection et toute la prudence d'un juge qui veut être convaincu. Il entendit l'accusé dans une assemblée composée de prêtres et d'évêques. Il lui fit même promettre de condamner tout ce qui serait condamné par le Saint-Siège. Néanmoins il ne leva point l'excommunication et prit un délai de deux mois afin de pouvoir écrire en Afrique et en recevoir des réponses.

Le pape écrivit lui-même aux évêques d'Afrique, pour être parfaitement informé des motifs de leur jugement. Mais Célestius et Pelage trouvèrent des amis qui parvinrent à s'emparer de la religion du saint pontife ; il les reconnut innocents et alla même jusqu'à punir deux envoyés de Carthage, qui étaient venus à Rome pour soutenir la décision du concile.
Zosime reçut alors une lettre de Praïle, évêque de Jérusalem, successeur de Jean qui lui recommandait spécialement l'affaire de Pelage, pour lequel il était aussi affectionné que l'avait été son prédécesseur. Le pape, prévenu par cette lettre et par une profession de foi de Pelage qui y était jointe, en faveur des intentions de cet hérésiarque, écrivit aux évêques d'Afrique une seconde lettre plus forte que la première et dans laquelle il témoignait être persuadé de la sincérité de Pelage et blâmait même Héros et Lazare, qui avaient pour eux l'estime de saint Augustin.

C'est ainsi que Zosime se laissa surprendre par les artifices de Pelage et de Célestius, par sa trop grande bonté et par un excès de crédulité, non en approuvant l'erreur avec eux, dit un auteur non suspect, mais en les croyant catholiques avec lui. Après la nouvelle lettre synodale du concile de Carthage du 1er mai 418 au pape, et après les mesures prises par l'empereur Honorius contre les pélagiens, Zosime reconnut le vrai caractère des hérétiques. Il écrivit alors une lettre à tous les évêques, spécialement à ceux d'Afrique, où il expliqua solidement la doctrine catholique sur le péché originel et la grâce de Jésus-Christ.
Dix-huit évêques refusèrent de la souscrire ; à leur tête était le fameux Julien d'Eclane. Ces dix-huit réfractaires (d'autres n'en comptent que dix-sept) donnèrent le premier exemple de l'appel d'une constitution dogmatique du Saint-Siège au futur concile général. Tous les évêques d'Afrique tinrent un nouveau concile et, avec le secours et l'éloquence de saint Augustin, parvinrent à faire triompher la vérité. Zosime reconnut qu'il avait été trompé : il ordonna un nouvel examen, et le premier jugement fut rétracté.

Prévenu de même en faveur de Patrocle, évêque d'Arles, Zosime accorda à ce siège, en 417, un droit de primatie pour les ordinations et les jugements, qui fut par la suite un grand sujet de contestation et qui ne fut pas soutenu par les papes, ses successeurs.
Il s'aliène les évêques de Gaule en tentant d'imposer son protégé à la tête des diocèses de Vienne et Narbonne. L'évêque de Marseille, Proculus, encourut l'indignation de ce pape pour avoir affecté les droits de métropolitain sur la deuxième Narbonnaise. Une autre contestation s'élevait entre lui et les évêques d'Afrique, au sujet d'un prêtre nommé Apiarius, qui appelait au Saint-Siège de l'excommunication prononcée contre lui par l'évêque, lorsqu'une maladie longue et douloureuse enleva le pape, le 26 décembre 418.

On lit dans le martyrologe qu'il ordonna que les diacres porteraient des pâlies ou serviettes sur le bras gauche, d'où l'on conclut qu'il a établi le manipule. On lui attribue aussi divers usages et règlements, par exemple de bénir le cierge pascal dans les paroisses ; mais cette bénédiction est d'un temps plus reculé.
Il reste de Zosime treize lettres, qu'on trouve écrites avec beaucoup de vigueur et d'autorité. Les anciens ont fort loué la constitution de Zosime contre Pelage, dont il ne nous reste que quelques fragments ; elle est connue sous le nom de Tractoria Zosimi, nom générique donné aux lettres et décrets portés dans les provinces par les courriers publics et que quelques critiques croient devoir être appelés Tractatoria.

Saint Étienne
Premier Martyr
(Ier siècle)

Étienne fut-il disciple de Jésus-Christ ou converti par les prédications des Apôtres ? On l’ignore, mais il est certain qu'il se fit promptement remarquer par ses vertus, et mérita d'être le chef des sept diacres élus par les Âpôtres pour les aider dans les fonctions secondaires de leur ministère.

Le récit de son élection, de sa prédication et de son martyre lui attribue cinq plénitudes :

1. Il était plein de foi, parce qu'il croyait fermement tous les mystères et qu'il avait une grâce spéciale pour les expliquer.

2. Il était plein de sagesse, et nul ne pouvait résister aux paroles qui sortaient de sa bouche.

3. Il était plein de grâce, montrant dans tous ses actes une ferveur toute céleste et un parfait amour de Dieu.

4. Il était plein de force, comme son martyre en fut la preuve éloquente.

5. Enfin il était plein du Saint-Esprit, qu'il avait reçu au cénacle par l'imposition des mains des Âpôtres.

Tant de vertus ne tardèrent pas à produire dans Jérusalem d'abondants fruits de salut. Étienne, élevé à l'école de Gamaliel, dans toute la science des Juifs, avait même une autorité spéciale pour convertir les prêtres et les personnes instruites de sa nation. Ses miracles ajoutaient encore au prestige de son éloquence et de sa sainteté. De tels succès excitèrent bientôt la jalousie ; on l'accusa de blasphémer contre Moïse et contre le temple.

Étienne fut traîné devant le Conseil, répondit victorieusement aux attaques dirigées contre lui, et prouva que le blasphème était du côté de ses adversaires et de ses accusateurs. À ce moment le visage du saint diacre parut éclatant de lumière comme celui d'un ange. Mais il avait affaire à des obstinés, à des aveugles. Pour toute réponse à ses paroles et au prodige céleste qui en confirmait la vérité, ils grinçaient des dents contre lui et se disposaient à la plus noire vengeance.

Afin de rendre leur conduite plus coupable, Dieu fit un nouveau miracle ; le ciel s'entrouvrit et le saint, levant les yeux en haut, s'écria avec ravissement : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. »

À ces mots ses ennemis ne se contiennent plus ; ils poussent des cris de mort, entraînent le martyr hors de la ville et le lapident comme un blasphémateur. Étienne, calme et souriant, invoquait Dieu et disait : « Seigneur, reçois mon esprit !... Seigneur, ne leur impute point ce péché. »

Saul, le futur saint Paul, était parmi les bourreaux. « Si Étienne n'avait pas prié, dit saint Augustin, nous n'aurions pas eu saint Paul. »

Catéchèse du pape Benoît XVI:

Chers frères et soeurs,

Nous voulons aujourd'hui nous arrêter sur la figure de saint Étienne, fêté par l'Église le lendemain de Noël.
Saint Etienne est le plus représentatif d'un groupe de sept compagnons. La tradition voit dans ce groupe la semence du futur ministère des "diacres", même s'il faut souligner que cette dénomination est absente dans le Livre des Actes. L'importance d'Etienne découle dans tous les cas du fait que Luc, dans son livre important, lui consacre deux chapitres entiers.

Le récit de Luc part de la constatation d'une sous-division établie au sein de l'Église primitive de Jérusalem: celle-ci était certes entièrement composée de chrétiens d'origine juive, mais certains d'entre eux étaient originaires de la terre d'Israël et étaient appelés "Hébreux", tandis que d'autres de foi juive vétérotestamentaire provenaient de la diaspora de langue grecque et étaient appelés "Hellénistes".

Voici le problème qui se présentait: les plus démunis parmi les hellénistes, en particulier les veuves dépourvues de tout soutien social, couraient le risque d'être négligés dans l'assistance au service quotidien. Pour remédier à cette difficulté, les Apôtres, se réservant la prière et le ministère de la Parole comme devoir central propre, décidèrent de charger "sept hommes de bonne réputation, remplis de l'Esprit et de sagesse" afin d'accomplir le devoir de l'assistance (Ac 6, 2-4), c'est-à-dire du service social caritatif. Dans ce but, comme l'écrit Luc, sur l'invitation des Apôtres, les disciples élirent sept hommes. Nous connaissons également leurs noms. Il s'agit de: "Étienne, homme rempli de foi et de l'Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas prosélyte d'Antioche. On les présenta aux Apôtres et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains" (Ac 6, 5-6).

Le geste de l'imposition des mains peut avoir diverses significations. Dans l'Ancien Testament, ce geste a surtout la signification de transmettre une charge importante, comme le fit Moïse avec Josué (cf. Mb 27, 18-23), désignant ainsi son successeur. Dans ce sillage, l'Eglise d'Antioche utilisera également ce geste pour envoyer Paul et Barnabé en mission aux peuples du monde (cf. Ac 13, 3). C'est à une imposition analogue des mains sur Timothée, pour lui transmettre une fonction officielle, que font référence les deux Epîtres de Paul qui lui sont adressées (cf. 1 Tm 4, 14; 2 Tm 1, 6).

Le fait qu'il s'agisse d'une action importante, devant être accomplie avec discernement, se déduit de ce que l'on lit dans la Première Epître à Timothée: "Ne te hâte pas d'imposer les mains à qui que ce soit. Ne te fais pas complice des péchés d'autrui" (5, 22). Nous voyons donc que le geste d'imposition des mains se développe dans la lignée d'un signe sacramentel. Dans le cas d'Étienne et de ses compagnons, il s'agit certainement de la transmission officielle, de la part des Apôtres, d'une charge et, dans le même temps, d'une façon d'implorer la grâce de Dieu pour qu'ils l'exercent.

La chose la plus importante à souligner est que, outre les services caritatifs, Étienne accomplit également une tâche d'évangélisation à l'égard de ses compatriotes, de ceux qu'on appelle "hellénistes", Luc insiste en effet sur le fait que celui-ci, "plein de grâce et de puissance" (Ac 6, 8), présente au nom de Jésus une nouvelle interprétation de Moïse et de la Loi même de Dieu, il relit l'Ancien Testament à la lumière de l'annonce de la mort et de la résurrection de Jésus.

Cette relecture de l'Ancien Testament, une relecture christologique, provoque les réactions des Juifs qui perçoivent ses paroles comme un blasphème (cf. Ac 6, 11-14). C'est pour cette raison qu'il est condamné à la lapidation. Et saint Luc nous transmet le dernier discours du saint, une synthèse de sa prédication. Comme Jésus avait montré aux disciples d'Emmaüs que tout l'Ancien Testament parle de lui, de sa croix et de sa résurrection, de même saint Etienne, suivant l'enseignement de Jésus, lit tout l'Ancien Testament d'un point de vue christologique. Il démontre que le mystère de la Croix se trouve au centre de l'histoire du salut raconté dans l'Ancien Testament, il montre que réellement Jésus, le crucifié et le ressuscité, est le point d'arrivée de toute cette histoire. Et il démontre donc également que le culte du temple est fini et que Jésus, le ressuscité, est le nouveau et véritable "temple".

C'est précisément ce "non" au temple et à son culte qui provoque la condamnation de saint Étienne, qui, à ce moment-là - nous dit saint Luc -, fixant les yeux vers le ciel vit la gloire de Dieu et Jésus qui se trouvait à sa droite. Et voyant le ciel, Dieu et Jésus, saint Étienne dit: "Voici que je contemple les cieux ouverts: le Fils de l'homme est debout à la droite de Dieu" (Ac 7, 56). Suit alors son martyre, qui, de fait, est modelé sur la passion de Jésus lui-même, dans la mesure où il remet au "Seigneur Jésus" son esprit et qu'il prie pour que les péchés de ses meurtriers ne leur soient pas imputés (cf. Ac 7, 59-60).

Le lieu du martyre de saint Étienne à Jérusalem est traditionnellement situé un peu à l'extérieur de la Porte de Damas, au nord, où s'élève à présent précisément l'église Saint-Étienne, à côté de la célèbre École Biblique des Dominicains. La mort d'Étienne, premier martyr du Christ, fut suivie par une persécution locale contre les disciples de Jésus (cf. Ac 8, 1), la première qui ait eu lieu dans l'histoire de l'Église.

Celle-ci constitua l'occasion concrète qui poussa le groupe des chrétiens juifs d'origine grecque à fuir de Jérusalem et à se disperser. Chassés de Jérusalem, ils se transformèrent en missionnaires itinérants: "Ceux qui s'étaient dispersés allèrent répandre partout la Bonne Nouvelle de la Parole" (Ac 8, 4). La persécution et la dispersion qui s'ensuit deviennent mission.

L'Évangile se diffusa ainsi en Samarie, en Phénicie et en Syrie, jusqu'à la grande ville d'Antioche, où selon Luc il fut annoncé pour la première fois également aux païens (cf. Ac 11, 19-20) et où retentit aussi pour la première fois le nom de "chrétiens" (Ac 11, 26).

Luc note en particulier que les lapidateurs d'Étienne "avaient mis leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul" (Ac 7, 58), le même qui, de persécuteur, deviendra un éminent apôtre de l'Évangile. Cela signifie que le jeune Saul devait avoir entendu la prédication d'Étienne, et qu'il connaissait donc ses contenus principaux. Saint Paul était probablement parmi ceux qui, suivant et entendant ce discours, "s'exaspéraient contre lui, et grinçaient des dents" (Ac 7, 54).

Nous pouvons alors voir les merveilles de la Providence divine. Saul, adversaire acharné de la vision d'Etienne, après sa rencontre avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas, reprend la lecture christologique de l'Ancien Testament effectuée par le Protomartyre, il l'approfondit et la complète, et devient ainsi l'"Apôtre des Nations". La Loi est accomplie, ainsi enseigne-t-il, dans la Croix du Christ. Et la foi en Christ, la communion avec l'amour du Christ est le véritable accomplissement de toute la Loi. Tel est le contenu de la prédication de Paul. Il démontre ainsi que le Dieu d'Abraham devient le Dieu de tous. En conséquence, tous les croyants en Jésus Christ, en tant que fils d'Abraham, participent de ses promesses. Dans la mission de saint Paul s'accomplit la vision d'Etienne.

L'histoire d'Étienne nous dit beaucoup de choses. Par exemple, elle nous enseigne qu'il ne faut jamais dissocier l'engagement social de la charité de l'annonce courageuse de la foi. Il était l'un des sept, chargé en particulier de la charité. Mais il n'était pas possible de dissocier la charité et l'annonce.

Ainsi, avec la charité, il annonce le Christ crucifié, jusqu'au point d'accepter également le martyre. Telle est la première leçon que nous pouvons apprendre de la figure de saint Étienne: charité et annonce vont toujours de pair. Saint Étienne nous parle surtout du Christ, du Christ crucifié et ressuscité comme centre de l'histoire et de notre vie.

Nous pouvons comprendre que la Croix reste toujours centrale dans la vie de l'Église et également dans notre vie personnelle. Dans l'histoire de l'Église ne manquera jamais la passion, la persécution. Et c'est précisément la persécution qui, selon la célèbre phrase de Tertullien, devient une source de mission pour les nouveaux chrétiens.

Je cite ses paroles: "Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous: le sang des chrétiens est une semence" (Apologetico 50, 13: Plures efficimur quoties metimur a vobis: semen est sanguis christianorum). Mais dans notre vie aussi la croix, qui ne manquera jamais, devient bénédiction. Et en acceptant la croix, en sachant qu'elle devient et qu'elle est une bénédiction, nous apprenons la joie du chrétien également dans les moments de difficulté. La valeur du témoignage est irremplaçable, car c'est à lui que conduit l'Évangile et c'est de lui que se nourrit l'Eglise. Que saint Étienne nous enseigne à tirer profit de ces leçons, qu'il nous enseigne à aimer la Croix, car elle est le chemin sur lequel le Christ arrive toujours à nouveau parmi nous.
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Message par jaimedieu Sam 27 Déc 2014 - 5:00

Samedi le 27 décembre

Saint Jean
Apôtre et évangéliste
(† v. 103)

Jean occupe une place de choix et dans l'Évangile et au sein du collège apostolique.

Représentant l'Amour, il marche à côté de Pierre, qui symbolise la Doctrine. Jésus semble avoir réservé à cet apôtre les plus tendres effusions de son Cœur. Plus que tout autre, en effet, Jean pouvait rendre amour pour amour au divin Maître.

Le Sauveur prit plaisir à multiplier les occasions de témoigner envers son cher disciple une prédilection singulière : il le fit témoin de la résurrection de la fille de Jaïre ; il lui montra sa gloire sur le Thabor, au jour de sa transfiguration. Mais surtout, la veille de sa Passion, à la dernière cène, il lui permit de reposer doucement la tête sur son Cœur divin, où il puisa cette charité et cette science des choses de Dieu, qu'il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l'Évangile.

Une des gloires de saint Jean fut d'être le seul, parmi les apôtres, fidèle à Jésus dans ses souffrances ; il le suivit dans l'agonie du calvaire ; il accompagna, dans ces douloureux instants, la Mère du Sauveur.

« Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : “Femme, voici ton fils.” Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.” Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jn 19,26-27)

L'Apôtre, en cette circonstance, nous disent les saints docteurs, représentait l'humanité tout entière ; en ce moment solennel Marie devenait la Mère de tous les hommes, et les hommes recevaient le droit de s'appeler les enfants de Marie.

Il était juste que saint Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât, l'un des premiers, les joies pures de la Résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth, pendant que les disciples étaient à la pêche, saint Jean fut le seul à Le reconnaître. C'est le Seigneur, dit-il à Pierre. Jean était donc bien, comme tout l'Évangile le prouve, le disciple que Jésus aimait.

Catéchèse du pape Benoît XVI:

JEAN L'APÔTRE

Chers frères et soeurs,

Nous consacrons notre rencontre d'aujourd'hui au souvenir d'un autre membre très important du collège apostolique: Jean, fils de Zébédée et frère de Jacques. Son nom, typiquement juif, signifie "le Seigneur a fait grâce". Il était en train de réparer les filets sur la rive du lac de Tibériade, quand Jésus l'appela avec son frère (cf. Mt 4, 21; Mc 1, 19). Jean appartient lui aussi au petit groupe que Jésus emmène avec lui en des occasions particulières. Il se trouve avec Pierre et Jacques quand Jésus, à Capharnaüm, entre dans la maison de Pierre pour guérir sa belle-mère (cf. Mc 1, 29); avec les deux autres, il suit le Maître dans la maison du chef de la synagogue Jaïre, dont la fille sera rendue à la vie (cf. Mc 5, 37); il le suit lorsqu'il gravit la montagne pour être transfiguré (cf. Mc 9, 2); il est à ses côtés sur le Mont des Oliviers lorsque, devant l'aspect imposant du Temple de Jérusalem, Jésus prononce le discours sur la fin de la ville et du monde (cf. Mc 13, 3); et, enfin, il est proche de lui quand, dans le jardin de Gethsémani, il s'isole pour prier le Père avant la Passion (cf. Mc 14, 33).

Peu avant Pâques, lorsque Jésus choisit deux disciples pour les envoyer préparer la salle pour la Cène, c'est à lui et à Pierre qu'il confie cette tâche (cf. 22, 8).

Cette position importante dans le groupe des Douze rend d'une certaine façon compréhensible l'initiative prise un jour par sa mère: elle s'approcha de Jésus pour lui demander que ses deux fils, Jean précisément et Jacques, puissent s'asseoir l'un à sa droite et l'autre à sa gauche dans le Royaume (cf. Mt 20, 20-21).

Comme nous le savons, Jésus répondit en posant à son tour une question: il demanda s'ils étaient disposés à boire la coupe qu'il allait lui-même boire (cf. Mt 20, 22). L'intention qui se trouvait derrière ces paroles était d'ouvrir les yeux des deux disciples, de les introduire à la connaissance du mystère de sa personne et de leur laisser entrevoir l'appel futur à être ses témoins jusqu'à l'épreuve suprême du sang.

Peu après, en effet, Jésus précisa qu'il n'était pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa propre vie en rançon pour une multitude (cf. Mt 20, 28). Les jours qui suivent la résurrection, nous retrouvons "les fils de Zébédée" travaillant avec Pierre et plusieurs autres disciples au cours d'une nuit infructueuse, à laquelle suit, grâce à l'intervention du Ressuscité, la pêche miraculeuse: ce sera "le disciple que Jésus aimait" qui reconnaîtra en premier "le Seigneur" et l'indiquera à Pierre (cf. Jn 21, 1-13).

Au sein de l'Église de Jérusalem, Jean occupa une place importante dans la direction du premier regroupement de chrétiens. En effet, Paul le compte au nombre de ceux qu'il appelle les "colonnes" de cette communauté (cf. Ga 2, 9). En réalité, Luc le présente avec Pierre dans les Actes, alors qu'ils vont prier dans le Temple (cf. Ac 3, 1-4.11) ou bien apparaissent devant le Sanhédrin pour témoigner de leur foi en Jésus Christ (cf. Ac 4, 13.19).

Avec Pierre, il est envoyé par l'Église de Jérusalem pour confirmer ceux qui ont accueilli l'Évangile en Samarie, en priant pour eux afin qu'ils reçoivent l'Esprit Saint (cf. Ac 8, 14-15). Il faut en particulier rappeler ce qu'il affirme, avec Pierre, devant le Sanhédrin qui fait leur procès: "Quant à nous, il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu" (Ac 4, 20).

Cette franchise à confesser sa propre foi est précisément un exemple et une invitation pour nous tous à être toujours prêts à déclarer de manière décidée notre adhésion inébranlable au Christ, en plaçant la foi avant tout calcul ou intérêt humain.

Selon la tradition, Jean est "le disciple bien-aimé" qui, dans le Quatrième Évangile, pose sa tête sur la poitrine du Maître au cours de la Dernière Cène (cf. Jn 13, 21), qui se trouve au pied de la Croix avec la Mère de Jésus (cf. Jn 19, 25) et, enfin, qui est le témoin de la Tombe vide, ainsi que de la présence même du Ressuscité (cf. Jn 20, 2; 21, 7).

Nous savons que cette identification est aujourd'hui débattue par les chercheurs, certains d'entre eux voyant simplement en lui le prototype du disciple de Jésus. En laissant les exégètes résoudre la question, nous nous contentons ici de tirer une leçon importante pour notre vie: le Seigneur désire faire de chacun de nous un disciple qui vit une amitié personnelle avec Lui. Pour y parvenir, il ne suffit pas de le suivre et de l'écouter extérieurement; il faut aussi vivre avec Lui et comme Lui.

Cela n'est possible que dans le contexte d'une relation de grande familiarité, imprégnée par la chaleur d'une confiance totale. C'est ce qui se passe entre des amis; c'est pourquoi Jésus dit un jour: "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis... Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître; maintenant je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître" (Jn 15, 13, 15).

Dans les Actes de Jean apocryphes, l'Apôtre est présenté non pas comme le fondateur d'Églises, ni même à la tête de communautés déjà constituées, mais dans un pèlerinage permanent en tant que communicateur de la foi dans la rencontre avec des "âmes capables d'espérer et d'être sauvées" (18, 10; 23, 8). Tout cela est animé par l'intention paradoxale de faire voir l'invisible.

En effet, il est simplement appelé "le Théologien" par l'Église orientale, c'est-à-dire celui qui est capable de parler en termes accessibles des choses divines, en révélant un accès mystérieux à Dieu à travers l'adhésion à Jésus.

Le culte de Jean apôtre s'affirma à partir de la ville d'Éphèse, où, selon une antique tradition, il oeuvra long-temps, y mourant à la fin à un âge extraordinairement avancé, sous l'empereur Trajan. A Éphèse, l'empereur Justinien, au VI siècle, fit construire en son honneur une grande basilique, dont il reste aujourd'hui encore des ruines imposantes. Précisément en Orient, il a joui et jouit encore d'une grande vénération.

Dans l'iconographie byzantine, il est souvent représenté très âgé - selon la tradition il mourut sous l'empereur Trajan - et dans l'acte d'une intense contemplation, presque dans l'attitude de quelqu'un qui invite au silence.

En effet, sans un recueillement approprié, il n'est pas possible de s'approcher du mystère suprême de Dieu et de sa révélation. Cela explique pourquoi, il y a des années, le Patriarche oecuménique de Constantinople, Athénagoras, celui que le Pape Paul VI embrassa lors d'une mémorable rencontre, affirma: "Jean est à l'origine de notre plus haute spiritualité. Comme lui, les "silencieux" connaissent ce mystérieux échange de coeurs, invoquent la présence de Jean et leur coeur s'enflamme" (O. Clément, Dialogues avec Athénagoras, Turin 1972, p. 159). Que le Seigneur nous aide à nous mettre à l'école de Jean pour apprendre la grande leçon de l'amour de manière à nous sentir aimés par le Christ "jusqu'au bout" (Jn 13, 1) et donner notre vie pour lui.

JEAN LE THÉOLOGIEN

S'il est un thème caractéristique qui ressort des écrits de Jean, c'est l'amour. Ce n'est pas par hasard que j'ai voulu commencer ma première Lettre encyclique par les paroles de cet Apôtre: "Dieu est amour (Deus caritas est); celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui" (1 Jn 4, 16). Il est très difficile de trouver des textes de ce genre dans d'autres religions. Et ces expressions nous placent donc face à un concept très particulier du christianisme. Assurément,

Jean n'est pas l'unique auteur des origines chrétiennes à parler de l'amour. Étant donné qu'il s'agit d'un élément constitutif essentiel du christianisme, tous les écrivains du Nouveau Testament en parlent, bien qu'avec des accents divers. Si nous nous arrêtons à présent pour réfléchir sur ce thème chez Jean, c'est parce qu'il nous en a tracé avec insistance et de façon incisive les lignes principales. Nous nous en remettons donc à ses paroles. Une chose est certaine: il ne traite pas de façon abstraite, philosophique ou même théologique de ce qu'est l'amour. Non, ce n'est pas un théoricien.

En effet, de par sa nature, le véritable amour n'est jamais purement spéculatif, mais exprime une référence directe, concrète et vérifiable à des personnes réelles. Et Jean, en tant qu'apôtre et ami de Jésus, nous fait voir quels sont les éléments, ou mieux, les étapes de l'amour chrétien, un mouvement caractérisé par trois moments.

Le premier concerne la Source même de l'amour, que l'Apôtre situe en Dieu, en allant jusqu'à affirmer, comme nous l'avons entendu, que "Dieu est Amour" (1 Jn 4, 8.16). Jean est l'unique auteur de Nouveau Testament à nous donner une sorte de définition de Dieu. Il dit par exemple que "Dieu est esprit" (Jn 4, 24) ou que "Dieu est Lumière" (1 Jn 1, 5). Ici, il proclame avec une intuition fulgurante que "Dieu est amour".

Que l'on remarque bien: il n'est pas affirmé simplement que "Dieu aime" ou encore moins que "l'amour est Dieu"! En d'autres termes: Jean ne se limite pas à décrire l'action divine, mais va jusqu'à ses racines. En outre, il ne veut pas attribuer une qualité divine à un amour générique ou même impersonnel; il ne remonte pas de l'amour vers Dieu, mais se tourne directement vers Dieu pour définir sa nature à travers la dimension infinie de l'amour. Par cela, Jean veut dire que l'élément constitutif essentiel de Dieu est l'amour et donc toute l'activité de Dieu naît de l'amour et elle est marquée par l'amour: tout ce que Dieu fait, il le fait par amour et avec amour, même si nous ne pouvons pas immédiatement comprendre que cela est amour, le véritable amour.

Mais, à ce point, il est indispensable de faire un pas en avant et de préciser que Dieu a démontré de façon concrète son amour en entrant dans l'histoire humaine à travers la personne de Jésus Christ incarné, mort et ressuscité pour nous.

Cela est le second moment constitutif de l'amour de Dieu. Il ne s'est pas limité à des déclarations verbales, mais, pouvons-nous dire, il s'est véritablement engagé et il a "payé" en personne. Comme l'écrit précisément Jean, "Dieu a tant aimé le monde (c'est-à-dire nous tous), qu'il a donné son Fils unique" (Jn 3, 16).

Désormais, l'amour de Dieu pour les hommes se concrétise et se manifeste dans l'amour de Jésus lui-même. Jean écrit encore: Jésus "ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin" (Jn 13, 1). En vertu de cet amour oblatif et total, nous sommes radicalement rachetés du péché, comme l'écrit encore saint Jean: "Petits enfants [...] si quelqu'un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le Juste. C'est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier" (1 Jn 2, 1-2; cf. 1 Jn 1, 7). Voilà jusqu'où est arrivé l'amour de Jésus pour nous: jusqu'à l'effusion de son sang pour notre salut! Le chrétien, en s'arrêtant en contemplation devant cet "excès" d'amour, ne peut pas ne pas se demander quelle est la réponse juste. Et je pense que chacun de nous doit toujours et à nouveau se le demander.

Cette question nous introduit au troisième moment du mouvement de l'amour: de destinataires qui recevons un amour qui nous précède et nous dépasse, nous sommes appelés à l'engagement d'une réponse active qui, pour être adéquate, ne peut être qu'une réponse d'amour. Jean parle d'un "commandement".

Il rapporte en effet ces paroles de Jésus: "Je vous donne un commandement nouveau: vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13, 34). Où se trouve la nouveauté dont parle Jésus? Elle réside dans le fait qu'il ne se contente pas de répéter ce qui était déjà exigé dans l'Ancien Testament, et que nous lisons également dans les autres Évangiles: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lv 19, 18; cf. Mt 22, 37-39; Mc 12, 29-31; Lc 10 27).

Dans l'ancien précepte, le critère normatif était tiré de l'homme ("comme toi-même"), tandis que dans le précepte rapporté par Jean, Jésus présente comme motif et norme de notre amour sa personne même: "Comme je vous ai aimés". C'est ainsi que l'amour devient véritablement chrétien, en portant en lui la nouveauté du christianisme: à la fois dans le sens où il doit s'adresser à tous, sans distinction, et surtout dans le sens où il doit parvenir jusqu'aux conséquences extrêmes, n'ayant d'autre mesure que d'être sans mesure.

Ces paroles de Jésus, "comme je vous ai aimés", nous interpellent et nous préoccupent à la fois; elles représentent un objectif christologique qui peut apparaître impossible à atteindre, mais dans le même temps, elles représentent un encouragement qui ne nous permet pas de nous reposer sur ce que nous avons pu réaliser. Il ne nous permet pas d'être contents de ce que nous sommes, mais nous pousse à demeurer en chemin vers cet objectif.

Le précieux texte de spiritualité qu'est le petit livre datant de la fin du Moyen-Age intitulé Imitation du Christ, écrit à ce sujet: "Le noble amour de Jésus nous pousse à faire de grandes choses et nous incite à désirer des choses toujours plus parfaites. L'amour veut demeurer élevé et n'être retenu par aucune bassesse.

L'amour veut être libre et détaché de tout sentiment terrestre... En effet, l'amour est né de Dieu et ne peut reposer qu'en Dieu, par-delà toutes les choses créées. Celui qui aime vole, court, et se réjouit, il est libre, rien ne le retient. Il donne tout à tous et a tout en toute chose, car il trouve son repos dans l'Unique puissant qui s'élève par-dessus toutes les choses, dont jaillit et découle tout bien" (Livre III, chap. 5).

Quel meilleur commentaire du "commandement nouveau" énoncé par Jean? Prions le Père de pouvoir le vivre, même de façon imparfaite, si intensément, au point de contaminer tous ceux que nous rencontrons sur notre chemin.

JEAN, LE VOYANT DE PATMOS

Chers frères et soeurs,

Dans la dernière catéchèse, nous étions arrivés à la méditation sur la figure de l'Apôtre Jean. Nous avions tout d'abord cherché à voir ce que l'on peut savoir de sa vie. Puis, dans une deuxième catéchèse, nous avions médité le contenu central de son évangile, de ses Lettres: la charité, l'amour. Et aujourd'hui, nous revenons encore une fois sur la figure de l'Apôtre Jean, en prenant cette fois en considération le Voyant de l'Apocalypse. Et nous faisons immédiatement une observation: alors que ni le Quatrième évangile, ni les Lettres attribuées à l'Apôtre ne portent jamais son nom, l'Apocalypse fait référence au nom de Jean, à quatre reprises (cf. 1, 1.4.9; 22, 8).

Il est évident que l'Auteur, d'une part, n'avait aucun motif pour taire son propre nom et, de l'autre, savait que ses premiers lecteurs pouvaient l'identifier avec précision. Nous savons par ailleurs que, déjà au III siècle, les chercheurs discutaient sur la véritable identité anagraphique du Jean de l'Apocalypse.

Quoi qu'il en soit, nous pourrions également l'appeler "le Voyant de Patmos", car sa figure est liée au nom de cette île de la Mer égée, où, selon son propre témoignage autobiographique, il se trouvait en déportation "à cause de la Parole de Dieu et du témoignage pour Jésus" (Ap 1, 9). C'est précisément à Patmos, "le jour du Seigneur... inspiré par l'Esprit" (Ap 1, 10), que Jean eut des visions grandioses et entendit des messages extraordinaires, qui influencèrent profondément l'histoire de l'Église et la culture occidentale tout entière. C'est par exemple à partir du titre de son livre - Apocalypse, Révélation - que furent introduites dans notre langage les paroles "apocalypse, apocalyptique", qui évoquent, bien que de manière inappropriée, l'idée d'une catastrophe imminente.

Le livre doit être compris dans le cadre de l'expérience dramatique des sept Églises d'Asie (Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée), qui vers la fin du I siècle durent affronter des difficultés importantes - des persécutions et également des tensions internes - dans leur témoignage au Christ.

Jean s'adresse à elles en faisant preuve d'une vive sensibilité pastorale à l'égard des chrétiens persécutés, qu'il exhorte à rester solides dans la foi et à ne pas s'identifier au monde païen si fort. Son objet est constitué en définitive par la révélation, à partir de la mort et de la résurrection du Christ, du sens de l'histoire humaine.

La première vision fondamentale de Jean, en effet, concerne la figure de l'Agneau, qui est égorgé et pourtant se tient debout (cf. Ap 5, 6), placé au milieu du trône où Dieu lui-même est déjà assis. A travers cela, Jean veut tout d'abord nous dire deux choses: la première est que Jésus, bien que tué par un acte de violence, au lieu de s'effondrer au sol, se tient paradoxalement bien fermement sur ses pieds, car à travers la résurrection, il a définitivement vaincu la mort; l'autre est que Jésus, précisément en tant que mort et ressuscité, participe désormais pleinement au pouvoir royal et salvifique du Père.

Telle est la vision fondamentale. Jésus, le Fils de Dieu, est sur cette terre un agneau sans défense, blessé, mort. Toutefois, il se tient droit, il est debout, il se tient devant le trône de Dieu et participe du pouvoir divin. Il a entre ses mains l'histoire du monde. Et ainsi, le Voyant veut nous dire: Ayez confiance en Jésus, n'ayez pas peur des pouvoirs opposés, de la persécution! L'Agneau blessé et mort vainc! Suivez l'Agneau Jésus, confiez-vous à Jésus, prenez sa route! Même si dans ce monde, ce n'est qu'un Agneau qui apparaît faible, c'est Lui le vainqueur!

L'une des principales visions de l'Apocalypse a pour objet cet Agneau en train d'ouvrir un livre, auparavant fermé par sept sceaux que personne n'était en mesure de rompre. Jean est même présenté alors qu'il pleure, car l'on ne trouvait personne digne d'ouvrir le livre et de le lire (cf. Ap 5, 4).

L'histoire reste indéchiffrable, incompréhensible. Personne ne peut la lire. Ces pleurs de Jean devant le mystère de l'histoire si obscur expriment peut-être le sentiment des Églises asiatiques déconcertées par le silence de Dieu face aux persécutions auxquelles elles étaient exposées à cette époque. C'est un trouble dans lequel peut bien se refléter notre effroi face aux graves difficultés, incompréhensions et hostilités dont souffre également l'Église aujourd'hui dans diverses parties du monde.

Ce sont des souffrances que l'Église ne mérite certainement pas, de même que Jésus ne mérita pas son supplice. Celles-ci révèlent cependant la méchanceté de l'homme, lorsqu'il s'abandonne à l'influence du mal, ainsi que le gouvernement supérieur des événements de la part de Dieu.

Eh bien, seul l'Agneau immolé est en mesure d'ouvrir le livre scellé et d'en révéler le contenu, de donner un sens à cette histoire apparemment si souvent absurde. Lui seul peut en tirer les indications et les enseignements pour la vie des chrétiens, auxquels sa victoire sur la mort apporte l'annonce et la garantie de la victoire qu'ils obtiendront eux aussi sans aucun doute. Tout le langage fortement imagé que Jean utilise vise à offrir ce réconfort.

Au centre des visions que l'Apocalypse présente, se trouvent également celles très significatives de la Femme qui accouche d'un Fils, et la vision complémentaire du Dragon désormais tombé des cieux, mais encore très puissant.

Cette Femme représente Marie, la Mère du Rédempteur, mais elle représente dans le même temps toute l'Église, le Peuple de Dieu de tous les temps, l'Église qui, à toutes les époques, avec une grande douleur, donne toujours à nouveau le jour au Christ. Et elle est toujours menacée par le pouvoir du Dragon. Elle apparaît sans défense, faible. Mais alors qu'elle est menacée, persécutée par le Dragon, elle est également protégée par le réconfort de Dieu. Et à la fin, cette Femme l'emporte. Ce n'est pas le Dragon qui gagne. Voilà la grande prophétie de ce livre qui nous donne confiance. La Femme qui souffre dans l'histoire, l'Église qui est persécutée, apparaît à la fin comme une Épouse splendide, figure de la nouvelle Jérusalem, où il n'y a plus de larmes, ni de pleurs, image du monde transformé, du nouveau monde, dont la lumière est Dieu lui-même, dont la lampe est l'Agneau.

C'est pour cette raison que l'Apocalypse de Jean, bien qu'imprégnée par des références continues aux souffrances, aux tribulations et aux pleurs - la face obscure de l'histoire -, est tout autant imprégnée par de fréquents chants de louange, qui représentent comme la face lumineuse de l'histoire.

C'est ainsi, par exemple, que l'on lit la description d'une foule immense, qui chante presque en criant: "Alléluia! le Seigneur notre Dieu a pris possession de sa royauté, lui, le Tout-Puissant. Soyons dans la joie, exultons, rendons-lui gloire, car voici les noces de l'Agneau. Son épouse a revêtu ses parures" (Ap 19, 6-7).

Nous nous trouvons ici face au paradoxe chrétien typique, selon lequel la souffrance n'est jamais perçue comme le dernier mot, mais considérée comme un point de passage vers le bonheur, étant déjà même mystérieusement imprégnée par la joie qui naît de l'espérance. C'est précisément pour cela que Jean, le Voyant de Patmos, peut terminer son livre par une ultime aspiration, vibrant d'une attente fervente. Il invoque la venue définitive du Seigneur: "Viens, Seigneur Jésus!" (Ap 22, 20). C'est l'une des prières centrales de la chrétienté naissante, également traduite par saint Paul dans la langue araméenne: "Maranatha".

Cette prière, "Notre Seigneur, viens!" (1 Co 16, 22), possède plusieurs dimensions. Naturellement, elle est tout d'abord l'attente de la victoire définitive du Seigneur, de la nouvelle Jérusalem, du Seigneur qui vient et qui transforme le monde. Mais, dans le même temps, elle est également une prière eucharistique: "Viens Jésus, maintenant!". Et Jésus vient, il anticipe son arrivée définitive. Ainsi, nous disons avec joie au même moment: "Viens maintenant, et viens de manière définitive!". Cette prière possède également une troisième signification: "Tu es déjà venu, Seigneur! Nous sommes certains de ta présence parmi nous. C'est pour nous une expérience joyeuse. Mais viens de manière définitive!".

Ainsi, avec saint Paul, avec le Voyant de Patmos, avec la chrétienté naissante, nous prions nous aussi: "Viens, Jésus! Viens, et transforme le monde! Viens dès aujourd'hui et que la paix l'emporte!". Amen!
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Message par jaimedieu Sam 27 Déc 2014 - 5:01

Samedi le 27 décembre

Bx Odoardo Focherini
Journaliste martyr du nazisme
« Juste parmi les nations »

Odoardo Focherini naît le 6 juin 1907 à Carpi, en Émilie-Romagne. Durant sa jeunesse, il fréquente l'école élémentaire et technique.

En 1924, il participe à un magazine pour les jeunes et en 1928, il entre dans l'Action Catholique de son diocèse.
En 1930, Odoardo épouse Maria Marchesi (1909-1989), avec qui il eut sept enfants.
En 1934, il a été embauché à l'Assurance Catholique de Vérone, puis il est devenu l'inspecteur de la compagnie d'assurance et a exercé ces fonctions à Modène, Bologne, Vérone et Pordenone.
En 1942, il a commencé ses travaux en faveur des juifs. Puis, à partir de 1943, Odoardo a commencé à collaborer avec Dante Hall, curé de San Martino Spino (province de Modène). Avec lui, il a réussi à créer une organisation souterraine pour y protéger une centaine de juifs.

Le 11 mars 1944, il est arrêté à l'Hôpital de Carpi, alors qu'il y préparait l'évasion d'un juif. Il a été transféré à la prison de San Giovanni in Monte à Bologne. Pendant sa détention, il adressa 166 lettres à sa famille et ses amis.
Après plusieurs transferts dans différents camps de concentration, il a été placé dans celui de Hersbruck, où Odoardo y est mort, le 27 décembre 1944. Peu avant de mourir, il déclara qu’il offrait sa vie pour son diocèse et pour l’action catholique.

En 1955, on lui a décerné la médaille d'or du Mérite de la République italienne.
En 1969, il a été inscrit dans le livre des « Juste parmi les nations » à Yad Vashem.
En 1996, la phase diocésaine du procès en béatification a été lancée, puis la cause est passée à la phase romaine en 1998. Le 10 mai 2012 le pape Benoît XVI l'a déclaré martyr et vénérable.

Odoardo Focherini a été béatifié le 15 juin 2013 à Carpi (dans la province de Modène) sa ville natale. La cérémonie de béatification a été présidée par le card. Angelo Amato S.D.B., préfet de la Congrégation pour la cause des saints, qui représentait le pape François.
« Le bienheureux Odoardo n’a pas hésité à faire passer en premier le bien de ses frères en offrant sa propre vie », a souligné le cardinal.
Durant la seconde guerre mondiale, Odoardo Focherini, grace à une organisation clandestine et à l’appui de la Curie épiscopale, il avait réussi à sauver 105 juifs de la déportation nazie.
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Message par jaimedieu Dim 28 Déc 2014 - 5:54

Dimanche le 28 décembre

Saint Gaspard (Gaspare) del Bufalo
Prêtre et fondateur des « Missionnaires du Précieux Sang »

Gaspare del Bufalo naît à Rome le 6 janvier 1786 de Antonio et Annunziata Quartieroni.

Dès les premières années de sa vie, il est attiré par la prière et la pénitence, il tente de fuir de la maison familiale pour aller évangéliser les païens, rêvant de mourir martyr. Il est particulièrement intéressé par saint François Xavier et il se sent, pendant un certain temps, appelé par les jésuites ; il fréquente l'église du Gesù qui se situe près de chez lui.

Ayant terminé ses études au Collège romain, en 1798 il prit l'habitude de donner aux œuvres pour organiser l'aide spirituelle et assistance matérielle pour les nécessiteux. Il fut à l'origine de la renaissance de l'opéra de sainte Galla et en fut élu directeur en 1806.

Ordonné prêtre le 31 Juillet 1808, il intensifia l'apostolat parmi les classes populaires et fonda le premier oratoire de S. Maria in Pincis, pour l'évangélisation des charretiers et les paysans de la province romaine, qui ont leurs dépôts de foin dans le Forum Romain.

L'Église, à cette époque, vit des moments difficiles : dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, le pape Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) est fait prisonnier et déporté.

Le 13 juin 1810, Gaspard refuse le serment de fidélité à Napoléon et est condamnée à l'exil, puis à la prison.

De retour à Rome en 1814, après la chute de Napoléon, il met sa force et sa vie à servir le pape. Pie VII lui donne l'ordre de se consacrer aux missions populaires pour la restauration de la religion et la morale. Comme moyen de promouvoir l'efficacité de la conversion des pécheurs, pour éliminer l'esprit d'impiété et irréligion, il choisi la dévotion au Très Précieux Sang de Jésus et en devient un ardent apôtre.

Le 15 août 1815, il fonde la Congrégation des « Missionnaires du Précieux Sang », qui auront des hommes de grande sainteté comme le serviteur de Dieu Jean Merlini, Jean Mastai Ferretti, le futur Pie IX.

En 1834, il aide à la fondation des « Sœurs Adoratrices du Sang du Christ », avec sainte Maria De Mattias. Il combattit les sociétés secrètes, en particulier la maçonnerie, en dépit des menaces et des attaques sur sa propre vie, il ne cessa de prêcher ouvertement contre ces sectes, terrain fertile pour la laïcité athée.

Mais un autre fléau se propageait sur les états pontificaux, comme aussi dans d'autres régions: le brigandage. Léon XII (Annibale Sermattei Della Genga, 1823-1829), sur les conseils du Card. Belisario Cristaldi, leur envoya Gaspard, avec pour seules armes le crucifix et la miséricorde évangélique, qui réussi à réduire le terrible fléau sur la périphérie de Rome et à rétablir la paix et la sécurité parmi la population.

Il meurt à Rome le 28 décembre 1837. St Vincent Pallotti vit son âme monter au ciel sous la forme d'une étoile et Jésus venir le chercher.

Son corps repose à Rome en l'église de Santa Maria in Trivio, qui se trouve près de la fontaine de Trévi.

Gaspare del Bufalo a été béatifié, le 18 décembre 1904, par saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) et canonisé, le 12 juin 1954, par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).


Les Saints Innocents
Martyrs
(Fête)

Les enfants de Bethléem constituent les prémices de la rédemption de Jésus-Christ. C'est la jalousie et la crainte qui poussèrent Hérode à commettre un crime inouï dans l'histoire ; il en fut châtié et d'une manière terrible, car il mourut dans le désespoir et dévoré tout vivant par les vers.

St Augustin nous a dépeint le saisissant tableau de cet horrible massacre : « Les mères s'arrachaient les cheveux ; elles voulaient cacher leurs petits enfants, mais ces tendres créatures se trahissaient elles-mêmes ; elles ne savaient pas se taire, n'ayant pas appris à craindre. C'était un combat entre la mère et le bourreau ; l'un saisissait violemment sa proie, l'autre la retenait avec effort... Une voix se faisait entendre : “Qui cherchez-vous ? Vous tuez une multitude d'enfants pour vous débarrasser d'un seul, et Celui que vous cherchez vous échappe !” Et tandis que les cris des femmes formaient un mélange confus, le sacrifice des petits enfants était agréé du Ciel. »

St Jean, dans son Apocalypse, nous montre les saints Innocents entourant le trône de l'Agneau parce qu'ils sont purs, et Le suivant partout où Il va. « Demanderez-vous, dit saint Bernard, pour quels mérites ces enfants ont été couronnés de la main de Dieu ? Demandez plutôt à Hérode pour quels crimes ils ont été cruellement massacrés. La bonté du Sauveur sera-t-elle vaincue par la barbarie d'Hérode? Ce roi impie a pu mettre à mort des enfants innocents, et Jésus-Christ ne pourrait pas donner la vie éternelle à ceux qui ne sont morts qu'à cause de Lui ? Les yeux de l'homme ou de l'ange ne découvrent aucun mérite dans ces tendres créatures ; mais la grâce divine s'est plu à les enrichir, aussi l'Église a-t-elle établi leur fête au plus tard dès le second siècle. »
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Message par jaimedieu Lun 29 Déc 2014 - 4:56

Lundi le 29 décembre

St David fils de Jessé le Bethléémite,
IIe roi d'Israël


Dans le livre du Prophète Samuel, on peut lire le commencement, pas ordinaire, de cette histoire: le choix inattendu d’un jeune berger appelé à succéder à Saül, lequel fut premier roi régnant en Israël. Il s’agit de David, le personnage biblique de l’Ancienne Alliance sur qui le Livre sacré nous fournit le plus de détails - sur son histoire édifiante et quelques fois fort tumultueuse. À preuve...

Le prophète Samuel était parti en quête d’un successeur pour le roi Saül tombé en disgrâce devant le Très-Haut. Évidemment, le roi n’en savait rien, sinon la démarche du vieux prophète n’aurait pas fait long feu. On ne change pas de roi comme on change de chemise... si ce n’est par un coup d’état, ce dont Samuel n’avait nullement envie. Samuel agissait toujours avec la patience et la discrétion de l’Esprit. Or l’Esprit, ce jour-là, le conduisit au patelin de Bethléem où habitait un propriétaire terrien du nom de Ishaï. Samuel confia son dessein au seigneur du lieu qui appela ses fils. Il en avait huit, dont sept en âge de prendre des responsabilités; le septième n’était qu’un gamin qu’il laissa au champ pour garder le troupeau. Le prophète se mit en prière et exerça son discernement sur les sept grands gars d’Ishaï; mais il n’en trouva aucun marqué de l’Esprit. On appela donc le petit dernier et Samuel le sacra roi dans le plus grand secret.

David était un bel adolescent roux d’une quinzaine d’années. On le mit au courant de sa mission: aller vivre, plutôt incognito, à la cour du roi. Comme il était artiste, chantait bien, touchait la lyre et composait des mélodies, il serait facile de trouver un poste auprès de Saül. Cependant, déjà sacré par le prophète, il ne devait rien laisser transpirer du projet de son Élohim (Dieu). Le secret ainsi gardé, le Seigneur lui révélerait à quel moment se faire connaître comme nouveau roi en Juda.
Selon le livre sacré, l’esprit de Dieu s’était retiré de Saül, et un esprit mauvais le tenaillait, lui causait des terreurs inexplicables. Un serviteur convia David en présence du roi pour jouer de la lyre et calmer son esprit tourmenté. En entendant la musique de David, Saül éprouvait un grand soulagement. Aussi, dit le Livre, « Saül se prit d’une grande affection pour lui et David devint son écuyer ». Un jour, comme écuyer du roi, David se lança, seul, à l’attaque du géant Goliath qui terrorisait Israël. Au nom de Yahvé Sabaot, il le tua d’une pierre de sa fronde et lui trancha la tête. Cet événement enchanta le peuple qui acclama le jeune David. Dès lors, le roi Saül commença de jalouser son écuyer. Et, très rapidement, la vie se compliqua pour David qui devait fuir continuellement la présence du roi. Celui-ci forma même le projet de le faire périr. Jonathan et Milka aidèrent David à échapper au piège.

David devint un homme de guerre, toujours doublé du poète qui chantait par des psaumes la gloire du Très-Haut. Il avait gardé son cœur d’enfant, de petit berger qui tendrement protégeait et conduisait son troupeau. Il se tenait en présence du Dieu qui l’assistait en toutes ses entreprises.

Quand il succéda à Saül, décédé aux mains des Pelishtîm, il régna sept ans sur Iehouda, siégeant à Hèbrôn, tandis qu’un fils de Saül, Ishbaal, fut sacré roi en Israël. Puis, une guerre se déclara entre les deux royaumes, où David vainquit Abner, chef d’armée du roi d’Israël. Après cette victoire, qui fut suivie des meurtres d’Abner et d’Ishbaal, les chefs des tribus d’Israël joignirent David à Hèbrôn et le reconnurent comme leur roi. La Bible nous dit: « David avait trente ans à son avènement et il régna quarante ans. À Hèbrôn, il régna sept ans et six mois sur Juda; à Jerusalem, il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda ». De fait, après sa victoire sur Israël, David partit en guerre contre les Iebussîm, s’empara de Ieroushalaîm dont il fit la capitale du royaume uni. Le prophète Natân le bénit au nom de Yahvé et lui assura une descendance à jamais: “Ta maison et ta royauté subsisteront à jamais devant moi, ton trône sera affermi à jamais”. David n’avait que trente ans et louait Dieu de tout ce qu’il lui avait permis de vivre en si peu d’années. Parfois, il se demandait s’il rêvait ou si c’était bien vrai! Il faisait à Dieu cette prière, conservée au Livre sacré: “Qui suis-je, Seigneur Adonaï, et quelle est ma maison pour que tu m’aies mené jusque-là? Mais cela est encore trop peu à tes yeux, Seigneur Adonaï, et tu étends aussi tes promesses à la maison de ton serviteur pour un lointain avenir...”

L’unification du Royaume constitua un événement majeur dans l’histoire du peuple élu; mais aussi un tournant, un peu tragique, dans la vie de David. Il commença à prospérer, à sentir qu’il était “maître après Dieu”. Et il lui arrivait d’oublier le “après Dieu”! Il organisa le royaume, avec l’aide des sages de ce temps qui étaient plus “hommes politiques” que “hommes de l’Esprit”. Il se prit à leur jeu, et se référa de moins à moins à l’Esprit de son Elohîm pour prendre des décisions: constructions, armées, guerres, annexions, relations diplomatiques, mariages d’état en série, etc. Ce qui, peu à peu, l’emporta dans son esprit et guida sa politique royale, ce fut l’efficacité, la possession, le pouvoir. Le royaume marcha si bien que David pensa de moins en moins à recourir à son Seigneur : il en vint à négliger ses prières! Mais Dieu l’attendait au détour...

Moins enclin à prier son Seigneur, David laissait facilement errer son esprit où il ne devait pas. Il commit une imprudence glissante en examinant, de sa terrasse et avec convoitise, la très belle Bat-Shèba, épouse de son voisin Ouryah. Il succomba même au désir d’avoir une relation avec elle, et elle devint enceinte. Alors, comme allant de soi, David s’arrangea pour liquider l’époux gênant, l’envoyant au front d’un combat perdu d’avance. Puis, tout bonnement, il fit entrer Bat-Shèba dans son harem... Il pensait que l’histoire finirait là, qu’on n’en parlerait plus et que tout rentrerait dans l’ordre. Mais Dieu veillait sur son David d’autrefois, si croyant, fidèle et pieux. Il lui fit la grâce d’un prophète pour le tirer de son errement qui risquait de l’encroûter à jamais. Natân, qu’il aimait bien, vint lui conter l’histoire d’un homme riche, aux troupeaux fabuleux, qui prit à un indigent la seule petite brebis qu’il possédait et faisait reposer sur con cœur. Le Livre raconte que David entra en grande colère contre cet homme et dit à Natân: “Aussi vrai que Yahvé est vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort!...” Quand David eut fini de se vider le cœur et d’exprimer sa profonde indignation devant telle injustice, le Prophète lui dit: “Cet homme, c’est toi!”

Ce fut un réveil brutal pour David. Il pleura amèrement et pria la très belle prière que l’on prie au Livre des Psaumes; il la composa, dit le Livre, “quand Natân, l’inspiré, vint à lui parce qu’il était allé vers Bat-Shèba”. La prière de l’Église récite souvent ce qu’on a appelé le >>> Miserere Mei, Deus, et que des poètes musiciens ont mis en musique.

Le roi David recouvrit son cœur d’enfant de Dieu. Il fut, par la suite de son long règne, un roi modèle que l’on présenta toujours comme tel à la postérité: tous les rois qui suivirent furent jugés à l’aune du roi David. Pareillement, on attendit toujours le Messie à venir comme “fils de David” qui devait naître à Béit-Lèhèm de Iehouda, la ville du saint Roi David.


Saint Thomas Becket
Archevêque de Cantorbéry
Martyr (1170)

Thomas de Cantorbéry naît à Londres le 21 décembre 1117.

Par son courage indomptable à défendre les droits de l'Église, il est devenu l'un des plus célèbres évêques honorés du nom de saints et de martyrs. Dès sa jeunesse, il fut élevé aux plus hautes charges de la magistrature ; mais l'injustice des hommes détacha du monde ce cœur plein de droiture et de sincérité, et il entra dans l'état ecclésiastique. Là encore, son mérite l'éleva aux honneurs, et le roi Henri II le nomma son chancelier. Il ne fit que croître en vertu, donnant le jour aux affaires et passant la meilleure partie de la nuit en oraison. Il n'était que le distributeur de ses immenses revenus : les familles ruinées, les malades abandonnés, les prisonniers, les monastères pauvres, en avaient la meilleure part.

Le roi l'obligea d'accepter l'archevêché de Cantorbéry. Thomas eut beau dire au prince, pour le dissuader, qu'il s'en repentirait bientôt : celui-ci persista, et le chancelier reçut le sacerdoce et l'onction épiscopale. Sa sainteté s'accrut en raison de la sublimité de ses fonctions. On ne le voyait jamais dire la Sainte Messe, sinon les yeux baignés de larmes ; en récitant le Confiteor, il poussait autant de soupirs qu'il prononçait de mots. Il servait les pauvres à table trois fois par jour ; à la première table, il y avait treize pauvres ; à la seconde, douze ; à la troisième, cent.

Thomas avait bien prévu : les exigences injustes du roi obligèrent l'archevêque à défendre avec fermeté les droits et les privilèges de l'Église. Henri II, mal conseillé et furieux de voir un évêque lui résister, exerça contre Thomas une persécution à outrance. Le pontife, abandonné par les évêques d'Angleterre, chercha un refuge en France. Il rentra bientôt en son pays, avec la conviction arrêtée qu'il allait y chercher la mort ; mais il était prêt.

Le 29 décembre 1170, les émissaires du roi se présentèrent dans l'église où Thomas priait. Il refusa de fuir et fut assommé si brutalement, que sa tête se brisa et que sa cervelle se répandit sur le pavé du sanctuaire. C'est à genoux qu'il reçut le coup de la mort. Il employa ce qui lui restait de force pour dire : « Je meurs volontiers pour le nom de Jésus et pour la défense de l'Église ».

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Message par jaimedieu Mar 30 Déc 2014 - 4:27

Mardi le 30 décembre

St Félix I, pape (26e) de 269 à 274

Martyrologe Romain : À Rome au cimetière de Calliste sur la voie Appienne, en 274, la mise au tombeau de saint Félix Ier, pape, qui dirigea l’Église romaine au temps de l’empereur Aurélien.

Bx Jean-Marie Boccardo (848-1913)

Prêtre et fondateur des
« Sœurs de Saint-Gaétan »



Giovanni Maria Boccardo, aîné de dix enfants, naît à Moncalieri, près de Turin, le 20 novembre 1848.

Son père lui avait dit, lorsqu'il lui avait annoncé sa volonté de devenir prêtre :

« Oui, si tu es un vrai prêtre, pas seulement en habit, mais en actes. »

Il entre au séminaire le 8 septembre 1864 ; il est ordonné prêtre le 3 juin 1871; il devient directeur spirituel des séminaires de Chieri (1873) et de Turin (1881), convaincu de l'exigence de sainteté que requiert son rôle de formateur.

Il achève un doctorat en théologie le 1er février 1877 et en 1882 il est nommé curé de Pancalieri où, le jour de son arrivée, il s'adressa ainsi aux fidèles : « Je viens à vous, chers amis, pour vivre comme l'un de vous, votre père, frère et ami, et partager avec vous les joies et les peines de la vie. Je viens à vous comme serviteur de tous, chacun pourra disposer de ma personne, et je m'estimerai toujours chanceux et heureux de pouvoir servir, en ne cherchant rien d'autre que le bien de tous. »

Fidèle dévot du Curé d'Ars et à son exemple, il indique à ses paroissiens, à travers la parole et surtout l'exemple, la voie du Ciel.

Sa paroisse est dès lors, pour lui, une « terre de mission » ; il considère comme son premier devoir de curé d'évangéliser, et il s'offre à Dieu pour le bien de ses paroissiens.

Il avait aussi un infatigable zèle pour les plus pauvres. Il sut se pencher sur chaque forme de pauvreté humaine avec l'esprit de saint Gaétan de Thienne (1480-1547), lequel avait renoncé aux honneurs et aux richesses pour se consacrer aux malades et aux pauvres.

Le père Jean-Marie communiqua cet esprit à la Congrégation féminine « Sœurs de Saint-Gaétan » qu'il fonda en 1886 pour soigner les personnes âgées, les malades et pour l'éducation de la jeunesse.

Il se proclamait toujours fils de la Madone et il se tournait vers elle avec une confiance constante. À ceux qui lui demandaient s’il était difficile de gagner le paradis, il répondait : « Fais preuve de dévotion à l'égard de Marie, qui est la 'Porte', et tu y entreras ».

Touché par une hémiparésie en mai 1911, il sera paralysé pendant les derniers 31 mois de sa vie qui s’acheva sereinement, malgré de graves souffrances, le 30 décembre 1913.

Giovanni Maria Boccardo a été élevé aux honneurs des autels le 24 mai 1998, à Turin, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Mer 31 Déc 2014 - 15:26

Mercredi le 31 décembre

L'Église fête:

Célébration du « Te Deum » d'action de Grâce
Pour la fin de l’année

Extraits de l’homélie de Benoît XVI du 31 décembre 2008


Chers frères et sœurs !

L'année qui se termine et celle qui s'annonce à l'horizon sont placées toutes les deux sous le regard bénissant de la Très Sainte Mère de Dieu. [...]

Ce soir, tout nous invite donc à tourner le regard vers Celle qui « reçut le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la vie » et qui précisément pour cela - rappelle le Concile Vatican II - « est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu » (Const. Lumen gentium, n. 53). Le Noël du Christ, que nous commémorons en ces jours, est entièrement parcouru par la lumière de Marie et, alors que dans la crèche nous nous arrêtons pour contempler l'Enfant, le regard ne peut que se tourner avec reconnaissance également vers la Mère, qui par son oui a rendu possible le don de la Rédemption.

Voilà pourquoi le temps de Noël contient en lui une profonde connotation mariale ; la naissance de Jésus, homme-Dieu et la maternité divine de Marie sont des réalités indissociables entre elles ; le mystère de Marie et le mystère du Fils unique de Dieu qui se fait homme, forment un unique mystère, l'un aidant à mieux comprendre l'autre. [...]

Ce soir, nous voulons placer entre les mains de la Mère céleste de Dieu notre hymne choral d'action de grâces au Seigneur pour les bienfaits qu'au cours des douze mois écoulés il nous a largement accordés. Le premier sentiment, qui naît ce soir spontanément dans notre cœur, est précisément de louange et d'action de grâces à Celui qui nous fait don du temps, précieuse opportunité pour accomplir le bien ; nous y joignons la requête de pardon pour ne pas l'avoir peut-être toujours employé utilement.

En venant au monde, le Verbe éternel du Père nous a révélé la proximité de Dieu et la vérité ultime sur l'homme et sur son destin éternel ; il est venu demeurer avec nous pour être notre soutien irremplaçable, en particulier dans les inévitables difficultés de chaque jour. Et ce soir la Vierge elle-même nous rappelle quel grand don Jésus nous a fait avec sa naissance, quel trésor précieux constitue pour nous son Incarnation.

Dans son Noël, Jésus vient offrir sa Parole comme une lampe qui guide nos pas ; il vient s'offrir lui-même et nous devons savoir rendre raison de Lui, notre espérance certaine, dans notre existence quotidienne, conscients que « le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (Gaudium et spes, n. 22).

Même si apparaissent à l'horizon de nombreuses ombres sur notre avenir, nous ne devons pas avoir peur. Notre grande espérance de croyants est la vie éternelle dans la communion du Christ et de toute la famille de Dieu.

Cette grande espérance nous donne la force d'affronter et de surmonter les difficultés de la vie dans ce monde. La présence maternelle de Marie nous assure ce soir que Dieu ne nous abandonne jamais, si nous nous confions à Lui et si nous suivons ses enseignements. Nous présentons donc à Marie, avec une affection et une confiance filiales, les attentes et les espérances, ainsi que les peurs et les difficultés qui habitent notre cœur, tandis que nous prenons congé de cette année et que nous nous apprêtons à accueillir la nouvelle année. Que la Vierge Marie nous offre l'enfant couché dans la crèche comme notre espérance certaine.

Emplis de confiance, nous pourrons alors chanter en conclusion du >>> Te Deum : « In te, Domine, speravi : non confundar in aeternum - Tu es Seigneur mon espérance, jamais je ne serai déçu ! ». Oui Seigneur, en Toi nous plaçons notre espérance, aujourd'hui et à jamais ; Tu es notre espérance. Amen !


Saint Jean-François Régis
Prêtre de la Compagnie de Jésus
« Apôtre du Velay et du Vivarais».
(1597-1640)

Fête liturgique : le 16 juin en France ; le 31 décembre (dies natalis) pour l’Église Universelle.

Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s'exerça pas hors de France.

Jean-François Régis naît à Fontcouverte, dans l’Aude, le 31 janvier 1597. Il grandit dans le cadre d’une famille foncièrement chrétienne.

Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Toulouse, le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la longue formation des Jésuites. Il fait ses études théologiques à Toulouse où il est ordonné prêtre en mai 1631.

En 1632, il est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Mgr de la Baume de Suze, pour l’aider dans la visite de la partie sud de son diocèse. C’est dans les rudes montagnes des Boutières qu’il montre particulièrement ses qualités de missionnaire. Il attire les populations par sa grande bonté et sa parole simple.

En 1636, il est nommé au Puy. A la belle saison, il travaille au Puy et pendant l’hiver il reprend ses missions dans les montagnes, car il sait alors qu’il peut trouver les gens chez eux.

En décembre 1640, le père Régis termine une mission à Montfaucon où sévit la peste. Il part en bénissant la ville et en annonçant la fin de l’épidémie. Il retourne secrètement au Puy où pendant trois jours, il fait retraite : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à mourir ».

Le 23 décembre 1640, il reprend la route par très mauvais temps. Il contracte une pleurésie. Au matin du 24 décembre, il se rend à la petite église de Lalouvesc et commence sa mission. Durant trois jours, il travaille sans relâche.

Le mercredi 26 décembre, après sa messe dite à deux heures de l’après-midi, il ne peut regagner son confessionnal tant la foule est dense. Alors, il s’assoit près de l’autel et se remet à confesser. Soudain, dans la soirée il chancelle et s’affaisse. On le transporte à la Cure. Pendant cinq jours encore, il lutte contre la maladie.

Le 31 décembre 1640, peu avant minuit, il dit au Frère Bideau qu’il « se trouvait au plus mal ». Et tout de suite après « Ah ! mon Frère, je vois Notre Seigneur et Notre Dame qui m’ouvrent le Paradis ». Puis il commença de dire la parole du Christ expirant « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Ayant fini, il finit aussi sa vie. Il était âgé de 43 ans et 11 mois.

La dévotion populaire pour le père Régis commença le jour même de sa mort ; il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier même si son apostolat ne s'exerça pas hors de France.

Jean-François Régis a été béatifié en 1716, par Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721), et canonisé en 1737, par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).

Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France. En raison de son action au Puy, il est aussi patron des dentellières.


Sainte Catherine Zoé Labouré
Vierge, religieuse des Filles de la Charité
(1806-1876)

Fête liturgique : le 28 novembre pour la famille vincentienne ; le 31 décembre (dies natalis) pour l’Église universelle.

Catherine Zoé Labouré, neuvième enfant d'une famille de dix-sept, vint au monde le 2 mai 1806, à Fain-les-Moutiers, petit village de la Côte-d'Or. Enfant, elle était surtout connue par son deuxième prénom, Zoé.

À neuf ans, elle perdit sa mère. On la vit alors monter sur une chaise, saisir la statue de Notre-Dame, l'embrasser longuement et la presser sur son cœur en disant : « Je n'ai plus de maman ; soyez vous-même ma maman, bonne Sainte Vierge ! »

À onze ans, la fillette dut remplir l'office de mère au foyer domestique. Prenant la direction intérieure de la ferme paternelle, elle devenait responsable des travaux domestiques. Malgré son peu d'instruction, Catherine s'occupa de former à la piété sa petite sœur et son petit frère. Après son travail, elle se rendait souvent à l'église et priait devant l'autel de la Vierge.

En 1830, après un séjour de deux ans chez deux de ses frères qui demeuraient près de Paris, Catherine Labouré fit trois mois de postulat à Châtillon-sur-Seine et entra au séminaire des Filles de la Charité, rue du Bac, toujours à Paris. Sœur Catherine fut favorisée de grâces exceptionnelles durant les six mois de son noviciat. Au moment de la messe, Notre-Seigneur se manifestait à sa petite servante. Dans sa ferveur, elle désirait voir la Très Sainte Vierge et demanda cette faveur par l'intermédiaire de son ange gardien.

Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, veille de la fête de saint Vincent de Paul, le cœur de ce saint lui apparut dans la chapelle du couvent. La Sainte Vierge lui apparut et lui prédit des souffrances à venir tout en l'assurant du soutien de ses grâces maternelles.

Lors de la deuxième apparition de la Reine du ciel, Catherine Labouré reçoit la mission de répandre la médaille miraculeuse par le monde et de faire éclore sur des milliers de lèvres l'invocation : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! » La prière fut le premier moyen qu'employa la voyante pour remplir sa mission.

Sœur Catherine Labouré disait le chapelet avec tant d'onction et de grâce que les anciennes religieuses se faisaient un plaisir d'aller le réciter en sa compagnie. « Aimez bien votre Mère du ciel, avait-elle coutume de dire, prenez-la pour modèle ; c'est la plus sûre garantie du ciel. » Son deuxième moyen pour accomplir infailliblement sa mission de faire glorifier Marie et de sauver les âmes fut la pénitence qu'elle accomplit tout bonnement dans les emplois manuels les plus modestes dans lesquels elle se plaisait : service de la cuisine, soin de la basse-cour, garde de la porte.

Son carnet de retraite de 1839 nous révèle son désir de souffrir : « Ô Cœur Immaculé de Marie, sollicitez pour moi la foi et l'amour qui vous attacha au pied de la croix de Jésus. Ô doux objet de mes affections, Jésus et Marie, que je souffre pour vous, que je meure pour vous, que je sois toute à vous, que je ne sois plus à moi ! »

En janvier 1831, Catherine Labouré fut transférée à l'hospice d'Enghien, au Faubourg St-Antoine, à Paris. Employée d'abord à la cuisine, puis à la lingerie, elle demeura ensuite affectée pendant près de quarante ans à la salle des vieillards, ajoutant le soin de la basse-cour à cet office.

C'est dans cet obscur et généreux dévouement que la mort trouva cette fidèle servante de Dieu, le 31 décembre 1876. Elle trépassa à l'âge de soixante-dix ans. Cinquante-six ans après son décès, lors de l'ouverture de son tombeau, son corps fut trouvé dans un état de parfaite conservation.
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Message par jaimedieu Jeu 1 Jan 2015 - 6:37

Jeudi le 1er janvier 2015

Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

Huit jours après la Nativité du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, nous célébrons sa Mère, celle qui lui a donné son être humain, corps et âme par l'Esprit-Saint qui vient sur elle la plaçant dans l'orbite de la paternité divine.

C'est pourquoi le concile d'Éphèse, en 431, la proclama la Theotokos (en grec Θεοτόκος; en latin Deipara ou Dei genetrix), la Mère de Dieu, puisque son fils est Dieu, ce qui ne préjuge pas de la différence entre Marie créature humaine et Jésus Fils éternel de Dieu.

La solennité de Ste Marie Mère de Dieu est la première fête mariale apparue dans l’Église occidentale.


Saint Vincent-Marie Strambi
Religieux passioniste et évêque

Vincent-Marie (Vincenzo Maria) Strambi naît à Civitavecchia, où son père exerçait la profession de pharmacien, le 1er janvier 1745. Ses vertueux parents veillèrent avec la plus grande sollicitude sur l'éducation de ce fils unique, et l'enfant répondit à leurs soins attentifs. Ses humanités terminées, Vincent-Marie se rendit à Rome pour suivre des cours de théologie en vue du sacerdoce. Son père lui exprima son désir de le voir marié plutôt que prêtre ; pour toute réponse, son fils lui remit une statue de la Très Ste Vierge sur laquelle il écrivit qu'elle était son élue.

Vincent-Marie reçut le diaconat à Bagnorea (aujourd’hui Bagnoregio) dans le Latium. Avant son ordination, le jeune clerc suivit une retraite sous la direction du fondateur des Passionistes, saint Paul de la Croix. Très édifié du zèle et de la prodigieuse austérité de ce saint, il décida d'entrer dans cette nouvelle congrégation après avoir reçu, en 1767, l'onction sacerdotale à l'âge de vingt-deux ans. Il devait devenir une des plus fermes colonnes de cette société naissante qui accomplit tant de bien dans l'Église. L'évêque de Montefiascone le nomma recteur du séminaire de Bagnorea, et après un an de prêtrise seulement, il fut nommé pour prêcher le carême dans l'une des paroisses de la ville.

Vincent-Marie Strambi donna un grand nombre de missions très suivies par les fidèles. En 1801, alors qu'il remplissait à Rome la charge de recteur du couvent des Saints-Jean-et-Paul, sa haute réputation de science et de vertu détermina le Pape Pie VII (Barbara Chiaramonti, 1800-1823) à le choisir comme évêque des églises de Macerata et de Tolentino (dans les Marches).

À côté de ces lourdes tâches, le saint prédicateur déployait un apostolat très étendu comme orateur sacré. Durant cette période critique de l'histoire pendant laquelle les apostasies foisonnèrent, par la puissance de sa parole et le rayonnement de sa sainteté, Vincent-Marie arracha une multitude d'âmes à la funeste influence de l'esprit révolutionnaire et antireligieux qui régnait au sein de la société. Avant chaque sermon, il priait le Christ en croix « car, disait-il, un prédicateur qui est pénétré de la science de la croix est en mesure de faire frémir l'enfer tout entier. »

L'administration de ses deux diocèses et les missions qu'il y présida ne le distrayaient pas de son union avec Dieu. Il ne consentit jamais, sous aucun prétexte, à tempérer l'austérité de la règle des Passionistes qu'il observa avec une rigoureuse exactitude jusqu'à sa mort.

En 1808, Napoléon envahit les États romains et imposa au clergé un serment de fidélité que le Pie VII réprouva. Vincent-Marie Strambi resta inviolablement attaché au vicaire de Jésus-Christ et refusa de prêter serment. Déporté à Novare et ensuite à Milan, son exil se prolongea durant cinq ans et prit fin en 1814, après le retour du souverain pontife, auparavant captif à Fontainebleau.

En 1823, âgé de près de quatre-vingts ans, le saint évêque de Macerata et de Tolentino, obtint d'être déchargé de ses fonctions épiscopales. Sur la demande de Léon XII (Annibale Sermattei Della Genga, 1823-1829) qui désirait l'avoir auprès de lui, Vincent-Marie vint habiter un appartement au palais du Quirinal, qui était encore la résidence des papes à cette époque. Cet ordre effraya extrêmement l'humble Vincent-Marie, mais la nouvelle rassurante lui parvint bientôt que son séjour au Quirinal ne durerait que quarante jours. Il devait être affecté ensuite à la basilique des Saints-Jean-et-Paul (Giovanni e Paolo).

Le souverain pontife, qui lui demandait conseil tous les jours, tomba gravement malade durant la Noël 1824. Léon XII fit aussitôt appeler « son Père Vincent » afin de recevoir de ses mains les derniers sacrements. Vincent-Marie Strambi offrit sa vie à Dieu en échange de celle du Père de la chrétienté et lui révéla en secret qu'il ne mourrait pas de cette maladie, mais qu'il vivrait encore cinq ans et quatre mois, prédiction qui s'avéra parfaitement juste. Quoiqu'étant sur le point d'entrer en agonie, le Saint-Père recouvra subitement la santé. Quelques jours plus tard, le 1er janvier 1824, Vincent-Marie Strambi expire frappé d'apoplexie. On l'enterra dans l'église des Passionistes, à Rome.

Le bienheureux Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le béatifia le 26 avril 1925.

Sa canonisation eut lieu le 11 juin 1950 par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
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Message par jaimedieu Ven 2 Jan 2015 - 6:34

Vendredi le 2 janvier

Saint Basile le Grand
Docteur de l'Église

Basile naquit à Césarée, l'an 329, d'une famille où la sainteté était héréditaire ; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses sœurs, sont placés au rang des saints. Un seul défaut paraissait dans cet enfant de prédilection, sa faible santé ; elle se rétablit pourtant, grâce aux prières de ses parents.

Doué d'un heureux génie, Basile s'éleva vite au niveau des grands hommes : « Il était, dit son ami Grégoire de Nazianze, au-dessus de son âge par son instruction, au-dessus de son instruction par sa vertu ; il était rhéteur avant d'avoir étudié l'art des rhéteurs, philosophe avant d'avoir étudié la philosophie, prêtre avant d'avoir reçu le sacerdoce. » Ses aptitudes universelles, sa rare modestie, ses vertus éminentes, lui conciliaient l'estime et l'admiration de tous.

À vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au point que tous les deux ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme. De retour en son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y vivre dans l'oubli du monde et la pénitence ; il fonda plusieurs monastères, écrivit des ouvrages ascétiques très estimés et traça des règles de vie religieuse demeurées célèbres.

Un très léger repas par jour, un sommeil très court, de longues veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire de ce saint austère, « dont la pâleur, dit saint Grégoire, annonçait un mort plutôt qu'un vivant. » Basile eut à souffrir d'infirmités continuelles ; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins.

Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite, et bientôt il courbait la tête sous le fardeau de l'épiscopat. Ni les intrigues, ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de ses biens, de l'exil, des tourments, et de mort : « Faites-moi d'autres menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre ; le premier coup suffira pour achever mes peines ; la mort m'unira à mon Dieu. » L'empereur dut s'avouer vaincu.

Le saint pontife mourut en 379 à cinquante ans, ne laissant pas de quoi se faire élever un tombeau de pierre.

Catéchèse du pape Benoît XVI:


Chers frères et sœurs!

Aujourd'hui, nous voulons rappeler l'un des grands Pères de l'Eglise, saint Basile, défini par les textes liturgiques byzantins comme une "lumière de l'Église". Il fut un grand Evêque du IV siècle, que l'Église d'Orient tout comme celle d'Occident considère avec admiration, en raison de sa sainteté de vie, de l'excellence de sa doctrine et de la synthèse harmonieuse entre ses qualités spéculatives et pratiques.

Il naquit autour de 330 dans une famille de saints, "authentique Eglise domestique", qui vivait dans un climat de foi profonde. Il accomplit ses études auprès des meilleurs maîtres d'Athènes et de Constantinople. Insatisfait de ses succès dans le monde, et s'étant rendu compte qu'il avait perdu beaucoup de temps en vanités, il confesse lui-même: "Un jour, comme me réveillant d'un sommeil profond, je me tournai vers l'admirable lumière de la vérité de l'Evangile..., et je pleurai sur ma vie misérable" (cf. Ep. 223: PG 32, 824a).

Attiré par le Christ, il commença à regarder vers Lui et à n'écouter que Lui (cf. Moralia 80, 1: PG 31, 860bc.). Il se consacra avec détermination à la vie monastique dans la prière, dans la méditation des Saintes Écritures et des écrits des Pères de l'Église, et dans l'exercice de la charité (cf. Epp. 2 et 22), suivant également l'exemple de sa sœur, sainte Macrine, qui vivait déjà dans l'ascétisme monacal. Il fut ensuite ordonné prêtre et, enfin, en 370, Evêque de Césarée de Cappadoce, dans l'actuelle Turquie.

A travers sa prédication et ses écrits, il accomplit une intense activité pastorale, théologique et littéraire.

Avec un sage équilibre, il sut concilier le service des âmes et le dévouement à la prière et à la méditation dans la solitude. Fort de son expérience personnelle, il encouragea la fondation de nombreuses "fraternités" ou communautés de chrétiens consacrés à Dieu, auxquelles il rendait fréquemment visite (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 29 in laudem Basilii: PG 36, 536b).

A travers la parole et les écrits, dont un grand nombre sont parvenus jusqu'à nous (cf. Regulae brevius tractatae, Préambule: PG 31, 1080ab), il les exhortait à vivre et à progresser dans la perfection. Divers législateurs du monachisme antique ont puisé à ses œuvres, dont saint Benoît, qui considérait Basile comme son maître (cf. Regula 73, 5). En réalité, il a créé un monachisme très particulier: non pas fermé à l'Eglise locale, mais ouvert à elle.

Ses moines faisaient partie de l'Eglise particulière, ils en étaient le centre vivant qui, précédant les autres fidèles à la suite du Christ, et non seulement dans la foi, montrait la ferme adhésion au Christ - l'amour pour Lui - surtout dans les œuvres de charité. Ces moines, qui avaient des écoles et des hôpitaux, étaient au service des pauvres et ont ainsi montré l'intégrité de la vie chrétienne.

Ainsi, écrivait le Serviteur de Dieu Jean-Paul II: "Beaucoup pensent que cette institution importante qu'est la vie monastique dans la structure de toute l'Eglise, a été établie au cours des siècles surtout par saint Basile ou au moins qu'elle n'a pas été définie selon sa nature propre sans sa participation décisive" (Lettre apostolique Patres Ecclesiae, n. 2).

En tant qu'Evêque et pasteur de son vaste diocèse, Basile se soucia constamment des conditions matérielles difficiles dans lesquelles vivaient les fidèles; il dénonça avec fermeté les maux; il s'engagea en faveur des plus pauvres et des laissés-pour-compte; il intervint également auprès des gouvernants pour soulager les souffrances de la population, en particulier dans les périodes de catastrophes; il se préoccupa de la liberté de l'Eglise, s'opposant également aux puissants pour défendre le droit de professer la vraie foi (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 48-51 in Laudem Basilii: PG 36, 557c-561c).

A Dieu, qui est amour et charité, Basile rendit un précieux témoignage, en construisant plusieurs hospices pour les plus démunis (cf. Basile, Ep. 94: PG 32, 488bc), une sorte de ville de la miséricorde, qui prit de lui son nom de Basiliade (cf. Sozomène, Historia Eccl. 6, 34: PG 67, 1397a). Celle-ci se trouve à l'origine des institutions hospitalières modernes d'accueil et de soin des malades.

Conscient que "la liturgie est le sommet vers lequel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source dont émane toute sa vertu" (Sacrosanctum Concilium, n. 10), Basile, bien que toujours soucieux de réaliser la charité qui est la caractéristique de la foi, fut également un sage "réformateur liturgique" (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 34 in laudem Basilii: PG 36, 541c).

En effet, il nous a laissé une grande prière eucharistique [ou anaphore] qui tire son nom de lui, et il a donné une organisation fondamentale à la prière et à la psalmodie: sur son impulsion, le peuple aima et connut les Psaumes, et il se rendait en prière également la nuit (cf. Basile, In Psalmum 1, 1-2: PG 29, 212a-213c). Et ainsi, nous voyons que liturgie, adoration, prière avec l'Eglise et charité vont de pair et se conditionnent réciproquement.

Basile sut s'opposer avec zèle et courage aux hérétiques, qui niaient que Jésus Christ soit Dieu comme le Père (cf. Basile, Ep. 9, 3: PG 32, 272a; Ep. 52, 1-3: PG 32, 392b-396a; Adv. Eunomium 1, 20: PG 29, 556c).

De même, contre ceux qui n'acceptaient pas la divinité de l'Esprit Saint, il soutint que l'Esprit est Dieu lui aussi, et "doit être compté et glorifié avec le Père et le Fils" (cf. De Spiritu Sancto: SC 17bis, 348). C'est pourquoi Basile est l'un des grands Pères qui ont formulé la doctrine sur la Trinité: l'unique Dieu, précisément parce qu'il est amour, est un Dieu en trois Personnes, qui forment l'unité la plus profonde qui existe: l'unité divine.

Dans son amour pour le Christ et pour son Evangile, le grand Cappadocien s'engagea également à recomposer les divisions au sein de l'Eglise (cf. Epp. 70 et 243), se prodiguant afin que tous se convertissent au Christ et à sa Parole (cf. De iudicio 4: PG 31, 660b-661a), force unificatrice, à laquelle tous les croyants doivent obéir (cf. ibid. 1-3: PG 31, 653a-656c).

En conclusion, Basile se dévoua totalement au service fidèle de l'Eglise et à l'exercice du ministère épiscopal aux multiples aspects. Selon le programme qu'il traça lui-même, il devint "apôtre et ministre du Christ, dispensateur des mystères de Dieu, héraut du royaume, modèle et règle de piété, oeil du corps de l'Eglise, pasteur des brebis du Christ, pieux médecin, père et nourricier, coopérateur de Dieu, vigneron de Dieu, bâtisseur du temple de Dieu" (cf. Moralia 80, 11-20: PG 31, 864b-868b).

C'est ce programme que le saint Evêque remet aux annonciateurs de la Parole - hier comme aujourd'hui -, un programme qu'il s'engagea lui-même généreusement à mettre en pratique. En 379, Basile, qui n'avait pas encore cinquante ans, consumé par les peines et par l'ascèse, retourna à Dieu, "dans l'espérance de la vie éternelle, à travers Jésus Christ notre Seigneur" (De Baptismo 1, 2, 9).

C'était un homme qui a véritablement vécu avec le regard fixé sur le Christ. C'était un homme d'amour envers son prochain. Empli de l'espérance et de la joie de la foi, Basile nous montre comment être réellement chrétiens.


Saint Grégoire de Nazianze
Évêque, Docteur de l'Église
(312-389)

Grégoire doit sa naissance aux prières et aux larmes de sa mère. Elle se chargea elle-même de sa première éducation et lui apprit à lire, à comprendre et à aimer les Saintes Écritures. L'enfant devint digne de sa sainte mère, et demeura pur au milieu des séductions.

« Un jour, raconte-t-il lui-même, j'aperçus près de moi deux vierges d'une majesté surhumaine. On aurait dit deux sœurs. La simplicité et la modestie de leurs vêtements, plus blancs que la neige, faisaient toute leur parure. À leur vue, je tressaillis d'un transport céleste. "Nous sommes la Tempérance et la Chasteté, me dirent-elles ; nous siégeons auprès du Christ-Roi. Donne-toi tout à nous, cher fils, accepte notre joug, nous t'introduirons un jour dans les splendeurs de l'immortelle Trinité." La voie de Grégoire était tracée : il la suivit sans faiblir toute sa vie.

Il s'embarqua pour Athènes, afin de compléter ses études. Dieu mit sur le chemin de Grégoire, dans la ville des arts antiques, une âme grande comme la sienne : St Basile. Qui dira la beauté et la force de cette amitié, dont le but unique était la vertu ! « Nous ne connaissions que deux chemins, raconte Grégoire, celui de l'église et celui des écoles. » La vertu s'accorde bien avec la science ; partout où l'on voulait parler de deux jeunes gens accomplis, on nommait Basile et Grégoire.

Revenus dans leur patrie, ils se conservèrent toujours cette affection pure et dévouée qui avait sauvegardé leur jeunesse, et qui désormais fortifiera leur âge mûr et consolera leur vieillesse. Rien de plus édifiant que la correspondance de ces deux grands hommes, frères d'abord dans l'étude, puis dans la solitude de la vie monastique et enfin dans les luttes de l'épiscopat.

À la mort de son père, qui était devenu évêque de Nazianze, Grégoire lui succède ; mais, au bout de deux ans, son amour de la solitude l'emporte, et il va se réfugier dans un monastère. Bientôt on le réclame pour le siège patriarcal de Constantinople. Il résiste : « Jusqu'à quand, lui dit-on, préférerez-vous votre repos au bien de l'Église ? » Grégoire est ému ; il craint de résister à la volonté divine et se dirige vers la capitale de l'empire, dont il devient le patriarche légitime. Là, sa mansuétude triomphe des plus endurcis, il fait l'admiration de ses ennemis, et il mérite, avec le nom de Père de son peuple, le nom glorieux de théologien, que l'Église a consacré.

Avant de mourir, Grégoire se retira à Nazianze, où sa vie s'acheva dans la pratique de l'oraison, du jeûne et du travail.

Catéchèse du pape Benoît XVI (1):

Chers frères et sœurs!

Aujourd'hui, je voudrais parler de son ami Grégoire de Nazianze, lui aussi, comme Basile, originaire de Cappadoce. Illustre théologien, orateur et défenseur de la foi chrétienne au IV siècle, il fut célèbre pour son éloquence et avait également, en tant que poète, une âme raffinée et sensible.

Grégoire naquit au sein d'une noble famille. Sa mère le consacra à Dieu dès sa naissance qui eut lieu autour de l'an 330. Après une première éducation familiale, il fréquenta les écoles les plus célèbres de son temps: il fut d'abord à Césarée de Cappadoce, où il se lia d'amitié avec Basile, futur Evêque de cette ville, puis il séjourna dans d'autres métropoles du monde antique, comme Alexandrie d'Egypte et surtout Athènes, où il rencontra de nouveau Basile (cf. Oratio 43, 14-24: SC 384, 146-180). En réévoquant son amitié avec lui, Grégoire écrira plus tard: "Alors, non seulement je me sentais empli de vénération pour mon grand Basile, pour ses mœurs sérieuses et la maturité et la sagesse de ses écrits, mais j'en encourageais également d'autres, qui ne le connaissaient pas encore, à en faire autant... Nous étions guidés par le même désir de savoir... Telle était notre compétition: non pas qui était le premier, mais qui permettait à l'autre de l'être. On aurait dit que nous avions une unique âme et un seul corps" (Oratio 43, 16.20: SC 384, 154-156.164). Ce sont des paroles qui sont un peu l'autoportrait de cette noble âme. Mais l'on peut également imaginer que cet homme, qui était fortement projeté au-delà des valeurs terrestres, a beaucoup souffert pour les choses de ce monde.

De retour chez lui, Grégoire reçut le Baptême et s'orienta vers la vie monastique: la solitude, la méditation philosophique et spirituelle le fascinaient: "Rien ne me semble plus grand que cela: faire taire ses sens, sortir de la chair du monde, se recueillir en soi, ne plus s'occuper des choses humaines, sinon celles strictement nécessaires; parler avec soi-même et avec Dieu, conduire une vie qui transcende les choses visibles; porter dans l'âme des images divines toujours pures, sans y mêler les formes terrestres et erronées, être véritablement le reflet immaculé de Dieu et des choses divines, et le devenir toujours plus, en puisant la lumière à la lumière...; jouir, dans l'espérance présente, du bien à venir et converser avec les anges; avoir déjà quitté la terre, tout en restant sur terre, transporté vers le haut par l'esprit" (Oratio, 2, 7: SC 247, 96).

Comme il le confie dans son autobiographie (cf. Carmina [historica] 2, 1, 11 de vita sua 340-349: PG 37, 1053), il reçut l'ordination sacerdotale avec une certaine réticence, car il savait qu'il aurait dû faire ensuite le Pasteur, s'occuper des autres, de leurs affaires, et donc ne plus se recueillir ainsi dans la pure méditation: toutefois, il accepta ensuite cette vocation, et accomplit le ministère pastoral en pleine obéissance acceptant, comme cela lui arrivait souvent dans la vie, d'être porté par la Providence là où il ne voulait pas aller. (cf. Jn 21, 18). En 371, son ami Basile, Evêque de Césarée, contre la volonté de Grégoire lui-même, voulut le consacrer Evêque de Sasimes, une petite ville ayant une importance stratégique en Cappadoce. Toutefois, en raison de diverses difficultés, il n'en prit jamais possession et demeura en revanche dans la ville de Nazianze.

Vers 379, Grégoire fut appelé à Constantinople, la capitale, pour guider la petite communauté catholique fidèle au Concile de Nicée et à la foi trinitaire. La majorité adhérait au contraire à l'arianisme, qui était "politiquement correct" et considéré comme politiquement utile par les empereurs.

Ainsi, il se trouva dans une situation de minorité, entouré d'hostilité. Dans la petite église de l'Anastasis, il prononça cinq Discours théologiques précisément pour défendre et rendre également intelligible la foi trinitaire.

Il s'agit de discours demeurés célèbres en raison de la sûreté de la doctrine, de l'habilité du raisonnement, qui fait réellement comprendre qu'il s'agit bien de la logique divine. Et la splendeur de la forme également les rend aujourd'hui fascinants. Grégoire reçut, en raison de ces discours, l'appellation de "théologien".

Ainsi, il fut appelé par l'Eglise orthodoxe le "théologien". Et cela parce que pour lui, la théologie n'est pas une réflexion purement humaine, et encore moins le fruit uniquement de spéculations complexes, mais parce qu'elle découle d'une vie de prière et de sainteté, d'un dialogue assidu avec Dieu. Et précisément ainsi, elle fait apparaître à notre raison la réalité de Dieu, le mystère trinitaire.

Dans le silence de la contemplation, mêlé de stupeur face aux merveilles du mystère révélé, l'âme accueille la beauté et la gloire divine.

Alors qu'il participait au second Concile œcuménique de 381, Grégoire fut élu Evêque de Constantinople et assura la présidence du Concile. Mais très vite, une forte opposition se déchaîna contre lui, jusqu'à devenir insoutenable. Pour une âme aussi sensible, ces inimitiés étaient insupportables.

Il se répétait ce que Grégoire avait déjà dénoncé auparavant à travers des paroles implorantes: "Nous avons divisé le Christ, nous qui aimions tant Dieu et le Christ! Nous nous sommes mentis les uns aux autres à cause de la Vérité, nous avons nourri des sentiments de haine à cause de l'Amour, nous nous sommes divisés les uns les autres!".

On en arriva ainsi, dans un climat de tension, à sa démission. Dans la cathédrale bondée, Grégoire prononça un discours d'adieu d'un grand effet et d'une grande dignité. Il concluait son intervention implorante par ces paroles: "Adieu, grande ville aimée du Christ... Mes fils, je vous en supplie, conservez le dépôt [de la foi] qui vous a été confié (cf. 1 Tm 6, 20), souvenez-vous de mes souffrances (cf. Col 4, 18). Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous".

Il retourna à Nazianze et, pendant deux ans environ, il se consacra au soin pastoral de cette communauté chrétienne. Puis, il se retira définitivement dans la solitude, dans la proche Arianze, sa terre natale, où il consacra à l'étude et à la vie ascétique.

Au cours de cette période, il composa la plus grande partie de son œuvre poétique, surtout autobiographique: le De vita sua, une relecture en vers de son chemin humain et spirituel, le chemin exemplaire d'un chrétien qui souffre, d'un homme d'une grande intériorité dans un monde chargé de conflits.

C'est un homme qui nous fait ressentir le primat de Dieu, et qui nous parle donc également à nous, à notre monde: sans Dieu, l'homme perd sa grandeur, sans Dieu, le véritable humanisme n'existe pas. Ecoutons donc cette voix et cherchons à connaître nous aussi le visage de Dieu. Dans l'une de ses poésies, il avait écrit, en s'adressant à Dieu: "Sois clément, Toi, l'Au-Delà de tous".

Et, en 390, Dieu accueillait dans ses bras ce fidèle serviteur qui, avec une intelligence aiguë, l'avait défendu dans ses écrits et qui, avec tant d'amour, l'avait chanté dans ses poésies.


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Message par jaimedieu Sam 3 Jan 2015 - 7:23

Samedi le 3 janvier

l'Église fête: LE TRÈS SAINT NOM DE JÉSUS

Dans le Martyrologe Romain, cette mémoire est définie ainsi : « Le très saint Nom de Jésus, devant qui doit fléchir tout genou, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, pour la gloire de la divine majesté. » Ces paroles sont extraites de la lettre de St Paul aux Philippiens (2, 8-11) : « il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus Christ est le Seigneur”, pour la gloire de Dieu le Père. »

C'est au jour de sa circoncision, selon la loi de Moïse, que le divin Enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, le huitième jour après sa naissance. L'ange Gabriel le lui avait assigné à l'avance au jour de l'Annonciation : « Vous l'appellerez Jésus, car il délivrera son peuple de l'esclavage du péché. »

Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu'il signifie Sauveur ; la grandeur de son origine, puisqu'il fut apporté du ciel ; sa grandeur sur la terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles ; sa grandeur jusque dans les enfers où il fait trembler les démons ? Qui dira sa puissance, puisque c'est par ce nom que l'Église prie, qu'elle administre les sacrements et donne ses bénédictions, et que les apôtres et les saints ont opéré des multitudes de miracles ? Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les saints l'ont si bien chanté et que les chrétiens l'ont invoqué et l'invoquent toujours avec tant de confiance, de fruits et d'amour?

Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre cœur pendant la vie ! Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l'heure de la mort, notre joie et notre chant éternel dans les Cieux.

Sainte Geneviève
Vierge, Patronne de Paris

Geneviève, naît au village de Nanterre, vers l'an 422. C'est bien dans une vie comme la sienne que l'on reconnaît la vérité et que l'on trouve la réalisation de cette parole de St Paul : « Dieu choisit dans ce monde les instruments les plus faibles pour confondre l'orgueil et les prétentions des hommes. »

Elle était âgée de sept ans quand St Germain, évêque d'Auxerre, traversa le village de Nanterre, où elle habitait. Éclairé par une lumière divine, le saint discerna cette modeste enfant parmi la foule accourue sur ses pas : « Béni soit, dit-il à ses parents, le jour où cette enfant vous fut donnée. Sa naissance a été saluée par les anges, et Dieu la destine à de grandes choses. » Puis, s'adressant à la jeune enfant, il la confirma dans son désir de se donner tout à Dieu : « Ayez confiance, ma fille, lui dit-il, demeurez inébranlable dans votre vocation ; le Seigneur vous donnera force et courage. »

Depuis ce moment, Geneviève se regarda comme consacrée à Dieu ; elle s'éloigna de plus en plus des jeux et des divertissements de l'enfance et se livra à tous les exercices de la piété chrétienne avec une ardeur bien au-dessus de son âge. Rarement on vit, dans une existence si humble, de si admirables vertus. Elle n'était heureuse que dans son éloignement du monde, en la compagnie de Jésus, de Marie et de son ange gardien.

Geneviève reçut le voile à quatorze ans, des mains de l'archevêque de Paris, et, après la mort de ses parents, elle quitta Nanterre pour se retirer à Paris même, chez sa marraine, où elle vécut plus que jamais saintement. Malgré ses austérités, ses extases, ses miracles, elle devint bientôt l'objet de la haine populaire, et le démon jaloux suscita contre elle une guerre acharnée. Il fallut un nouveau passage de St Germain de Nanterre pour rétablir sa réputation : « Cette vierge, dit-il, sera votre salut à tous. »

Bientôt, en effet, le terrible Attila, surnommé le Fléau de Dieu, envahissait la Gaule ; mais Geneviève prêcha la pénitence, et, selon sa prédiction, Paris ne fut pas même assiégé. La sainte meurt à quatre-vingt-neuf ans, le 3 janvier 512.

D'innombrables miracles ont été opérés par son intercession. Son tombeau est toujours entouré de vénération dans l'église de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris. Elle est une des grandes patronnes de la France.

Martyrologe Romain : À Koonam dans l’état indien du Kerala, en 1871, le bienheureux Élie Chavara, prêtre, fondateur de la Congrégation des Frères Carmes de Marie Immaculée.

Béatifié le 8 février 1986 à Kottayam (Kerala - Inde) par le Saint Père Jean-Paul II.

Canonisé, à Rome, le 23 novembre 2014 par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio).
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Message par jaimedieu Dim 4 Jan 2015 - 6:27

Dimanche le 3 janvier

Ste Angèle (Angela) de Foligno
Grande mystique médiévale

Angèle (Angela) naît à Foligno, à trois lieues d'Assise, aux alentours de 1248. Mariée fort jeune, elle ne prit point au sérieux ses devoirs d'épouse et de mère, et elle connut trop, avec les plaisirs du monde, ses excès et ses désordres.

Plusieurs événements, comme le violent tremblement de terre de 1279, un ouragan, l’antique guerre contre Pérouse et ses dures conséquences, ont une influence sur la vie d’Angèle, qui prend progressivement conscience de ses péchés, jusqu’à accomplir un pas décisif : elle invoque saint François, qui lui apparaît en vision, pour lui demander conseil en vue d’une bonne confession générale à accomplir : nous sommes en 1285, Angèle se confesse à un frère à San Feliciano.

Trois ans plus tard, la voie de la conversion prend un nouveau tournant : la dissolution des liens affectifs, étant donné qu’en quelques mois, à la mort de sa mère suit celle de son mari et de tous ses enfants. Elle vend alors ses biens et, en 1291, rejoint le Tiers-Ordre de saint François.

Sa vie dès lors fut remplie de sacrifices et d'austérités. Un jour qu'elle était tentée de découragement : « Quand il serait vrai, Seigneur, dit-elle, que vous m'auriez condamnée à l'enfer que je mérite, je ne cesserais de faire pénitence et de demeurer, s'il vous plaît, à votre service. »

Sa grande grâce fut l'amour de Jésus crucifié. La contemplation des souffrances du Sauveur lui devint si familière, que la vue d'un crucifix provoquait spontanément chez elle des torrents de larmes : « Quand je méditais sur la Passion, dit-elle, je souffrais le supplice de la compassion ; j'éprouvais dans les os et les jointures une douleur épouvantable et une sensation comme si j'avais été transpercée corps et âme. »

Cette grande mystique ne fut pas moins admirable par ses visions, ses écrits et ses extases que par ses vertus. Elle meurt à Foligno le 4 janvier 1309.

Elle a été béatifiée le 11 juillet par le pape Clément IX et canonisée par le pape François le 9 octobre 2013 (canonisation équipollente). La canonisation équipollente signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le Calendrier de l’Église universelle).

Catéchèse du pape Benoît XVI:

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui je voudrais vous parler de la bienheureuse Angèle de Foligno, une grande mystique médiévale ayant vécu au XIIIe siècle. D’habitude, on est fasciné par les sommets de l’expérience d’union avec Dieu qu’elle a atteints, mais on ne prend sans doute pas assez en compte ses premiers pas, sa conversion, et le long chemin qui l’a conduite du point de départ, «la grande crainte de l’enfer», jusqu’au but ultime, l’union totale avec la Trinité.

La première partie de la vie d’Angèle n’est certainement pas celle d’une disciple fervente du Seigneur. Née aux alentours de 1248 dans une famille aisée, elle devint orpheline de père et fut éduquée par sa mère de façon plutôt superficielle. Elle fut très tôt introduite dans les milieux mondains de la ville de Foligno, où elle connut un homme, qu’elle épousa à l’âge de 20 ans et dont elle eut des enfants. Sa vie était insouciante, au point de mépriser ceux que l’on appelait les «pénitents» — très répandus à l’époque —, c’est-à-dire ceux qui, pour suivre le Christ, vendaient leurs biens et vivaient dans la prière, dans le jeûne, dans le service à l’Eglise et dans la charité.

Plusieurs événements, comme le violent tremblement de terre de 1279, un ouragan, l’antique guerre contre Pérouse et ses dures conséquences, ont une influence sur la vie d’Angèle, qui prend progressivement conscience de ses péchés, jusqu’à accomplir un pas décisif: elle invoque saint François, qui lui apparaît en vision, pour lui demander conseil en vue d’une bonne confession générale à accomplir: nous sommes en 1285, Angèle se confesse à un frère à San Feliciano.

Trois ans plus tard, la voie de la conversion prend un nouveau tournant: la dissolution des liens affectifs, étant donné qu’en quelques mois, à la mort de sa mère suit celle de son mari et de tous ses enfants. Elle vend alors ses biens et, en 1291, rejoint le Tiers-Ordre de saint François. Elle meurt à Foligno le 4 janvier 1309.

Le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, qui rassemble la documentation relative à notre bienheureuse, rapporte cette conversion; elle en indique les instruments nécessaires: la pénitence, l’humilité et les épreuves; et elle en rapporte les étapes, la succession des expériences d’Angèle, commencées en 1285.

En se les rappelant, après les avoir vécues, elle tenta de les raconter à travers le frère confesseur, qui les transcrivit fidèlement, en s’efforçant ensuite de les diviser en étapes, qu’il appela «étapes ou mutations», mais sans réussir à les mettre entièrement en ordre.

La raison en est que pour la bienheureuse Angèle, l’expérience d’union implique de façon totale les sens spirituels et corporels, et ce qu’elle «comprend» pendant ses extases demeure, pour ainsi dire, uniquement une «ombre» dans son esprit. «J’entendis véritablement ces paroles — confesse-t-elle après une extase mystique — mais ce que j’ai vu et compris, et ce qu’il [c’est-à-dire Dieu] me montra, je ne sais ni ne peux le dire en aucune façon, bien que je révèlerais volontiers ce que je compris à travers les paroles que j’entendis, mais ce fut un abîme absolument ineffable». Angèle de Foligno présente son «vécu» mystique sans l’élaborer avec son esprit, car il s’agit d’illuminations divines qui se communiquent à son âme de façon imprévue et inattendue. Le frère confesseur lui-même a des difficultés à rapporter de tels événements, «notamment à cause de sa grande et admirable réserve à l’égard des dons divins».

A la difficulté d’Angèle d’exprimer son expérience mystique s’ajoute également la difficulté pour ses interlocuteurs de la comprendre. Une situation qui montre clairement que l’unique et véritable Maître, Jésus, vit dans le cœur de chaque croyant et désire en prendre entièrement possession. Comme chez Angèle, qui écrivait à l’un de ses fils spirituels: «Mon Fils, si tu voyais mon cœur, tu serais absolument contraint de faire toutes les choses que Dieu veut, parce que mon cœur est celui de Dieu et le cœur de Dieu est le mien». Ici retentissent les paroles de saint Paul: «Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20).

Étudions alors certains «pas» seulement du riche cheminement spirituel de notre bienheureuse. Le premier, en réalité, est une prémisse: «Le premier pas est la connaissance du péché — comme elle le précise —, par elle l’âme craint fort d'être damnée en enfer. En ce pas l'âme pleure amèrement. Cette «crainte» de l'enfer répond au type de foi qu'Angèle avait au moment de sa «conversion»; une foi encore pauvre de charité, c'est-à-dire de l'amour de Dieu.

Repentir, peur de l’enfer, pénitence ouvrent à Angèle la perspective du douloureux «chemin de la croix» qui, du huitième au quinzième pas, la conduira ensuite sur le «chemin de l'amour». Le frère confesseur raconte: «La fidèle me dit alors: J'ai eu cette révélation divine: “Après ce que vous avez écrit, faites écrire que quiconque veut conserver la grâce ne doit pas détourner les yeux de l'âme de la Croix, tant dans la joie que dans la tristesse que je lui accorde ou je lui permets”». Mais dans cette phase encore, Angèle «ne sent pas l'amour»; elle affirme: «l'âme éprouve de la honte et de l'amertume et elle ne fait pas encore l'expérience de l'amour, mais de la douleur», et elle est insatisfaite.

Angèle sent qu'elle doit donner quelque chose à Dieu pour réparer ses péchés, mais lentement, elle comprend qu'elle n'a rien à lui donner, bien plus, qu’elle n'«est rien» devant lui; elle comprend que ce ne sera pas sa volonté qui lui donnera l'amour de Dieu, parce que cela ne peut rien lui donner d'autre que son «néant», le «non amour».

Comme elle le dira: seul «l'amour vrai et pur, qui vient de Dieu, est dans l'âme et fait en sorte qu'elle reconnaisse ses propres défauts et la bonté divine. […] Cet amour porte l'âme dans le Christ et elle comprend avec assurance qu'il ne peut exister ou n'y avoir aucune tromperie. A cet amour, rien de ce monde ne peut se mêler». S'ouvrir uniquement et totalement à l'amour de Dieu, qui a sa plus haute expression dans le Christ: «O mon Dieu — prie-t-elle — rends moi digne de connaître le très haut mystère, que ton très ardent et ineffable amour mit en œuvre, avec l'amour de la Trinité, c’est-à-dire le très haut mystère de ta très sainte incarnation pour nous. […]. Oh incompréhensible amour! Au-dessus de cet amour, qui a permis que mon Dieu se soit fait homme pour me faire Dieu, il n'y a pas d'amour plus grand».

Toutefois, le cœur d’Angèle porte pour toujours les blessures du péché; même après une bonne confession, elle se trouvait pardonnée et encore accablée par le péché, libre et conditionnée par le passé, absoute mais en manque de pénitence. Et la pensée de l'enfer l'accompagne également parce que plus l'âme progresse sur le chemin de la perfection chrétienne, plus elle se convaincra non seulement d'être «indigne», mais de mériter l'enfer.

Et voici que, sur son chemin mystique, Angèle comprend en profondeur la réalité centrale: ce qui la sauvera de son «indignité» et de «l'enfer qu'elle mérite», ce ne sera pas son «union avec Dieu» et sa possession de la «vérité», mais Jésus crucifié, «sa crucifixion pour moi», son amour. Dans le huitième pas, elle dit: «Je ne comprenais pas encore si le bien le plus grand était ma libération des péchés et de l’enfer et la confession et la pénitence, ou bien sa crucifixion pour moi».

C'est l'équilibre instable entre amour et douleur, ressenti dans tout son difficile chemin vers la perfection. C'est précisément pour cela qu'elle contemple de préférence le Christ crucifié, parce que dans cette vision, elle voit réalisé l'équilibre parfait: sur la croix, il y a l'homme-Dieu, dans un acte suprême de souffrance qui est un acte suprême d'amour. Dans la troisième Instruction, la bienheureuse insiste sur cette contemplation et affirme: «Lorsque nous voyons avec plus de perfection et de pureté, nous aimons avec d'autant plus de perfection et de pureté. […] C'est pourquoi, plus nous voyons le Dieu et homme Jésus Christ, plus nous sommes transformés en lui à travers l'amour. […] Ce que j'ai dit de l'amour […] je le dis aussi de la douleur: lorsque l'âme contemple l'ineffable douleur de Dieu et homme Jésus Christ, elle souffre d’autant et se transforme en douleur».

Se fondre, se transformer dans l’amour et dans les souffrances du Christ crucifié, s'identifier avec lui. La conversion d'Angèle, qui commença avec la confession de 1285, n'arrivera à maturité que lorsque le pardon de Dieu apparaîtra à son âme comme le don gratuit d'amour du Père, source d'amour: «Il n'y a personne qui ne puisse avancer d'excuses — affirme-t-elle — parce quiconque peut aimer Dieu, et il ne demande rien d'autre à l'âme que de l'aimer, parce qu'il l'aime et il est son amour».

Dans l’itinéraire spirituel d’Angèle, le passage de la conversion à l’expérience mystique, de ce qui peut être exprimé à l’inexprimable, a lieu à travers le Crucifix. C’est le «Dieu-homme passionné», qui devient son «maître de perfection». Toute son expérience mystique revient donc à tendre à une parfaite «ressemblance» avec Lui, à travers des purifications et des transformations toujours plus profondes et radicales. Angèle se donne entièrement à cette merveilleuse entreprise, corps et âme, sans s’épargner les pénitences, les épreuves du début à la fin, désirant mourir avec toutes les douleurs souffertes par le Dieu-homme crucifié, pour être transformée totalement en Lui: «O fils de Dieu — recommandait-elle — transformez-vous totalement dans le Dieu-homme passionné, qui vous aima tant qu’il daigna mourir pour vous d’une mort ignominieuse et avec une douleur totalement ineffable et de manière très pénible et amère. Cela uniquement par amour pour toi, ô homme!».

Cette identification signifie également vivre ce que Jésus a vécu: la pauvreté, le mépris, la douleur car — comme elle l’affirme —, «à travers la pauvreté temporelle, l’âme trouvera les richesses éternelles; à travers le mépris et la honte, elle obtiendra l’honneur suprême et la très grande gloire; à travers la pénitence, faite avec peine et douleur, elle possédera avec une infinie douceur et consolation le Bien Suprême, Dieu éternel».

De la conversion à l’union mystique avec le Christ crucifié, à l’inexprimable. Un chemin très élevé, dont le secret est la prière constante: «Plus tu prieras — affirme-t-elle — plus tu seras illuminé; plus tu seras illuminé, plus profondément et intensément tu verras le Bien Suprême, l’Être suprêmement bon; plus profondément et intensément tu le verras, plus tu l’aimeras; plus tu l’aimeras, plus il te délectera; et plus il te délectera, plus tu le comprendras et tu deviendras capable de le comprendre.

Par la suite, tu arriveras à la plénitude de la lumière, car tu comprendras ne pas pouvoir comprendre».

Chers frères et sœurs, la vie de la bienheureuse Angèle commence par une existence mondaine, assez éloignée de Dieu. Mais ensuite, la rencontre avec la figure de saint François et, finalement, la rencontre avec le Christ crucifié réveille l’âme en raison de la présence de Dieu, du fait que ce n’est qu’avec Dieu que la vie devient vie véritable, car elle devient, dans la douleur pour le péché, amour et joie. La bienheureuse Angèle nous parle ainsi.

Aujourd’hui, nous courrons tous le danger de vivre comme si Dieu n’existait pas: il semble si éloigné de la vie actuelle. Mais Dieu a mille façons, une pour chacun, d'être présent dans l’âme, de montrer qu’il existe et me connaît et m’aime. Et la bienheureuse Angèle veut nous rendre attentifs à ces signes avec lesquels le Seigneur touche notre âme, attentifs à la présence de Dieu, pour apprendre ainsi la vie vers Dieu et avec Dieu, dans la communion avec le Christ crucifié. Prions le Seigneur afin qu’il nous rende attentif aux signes de sa présence, qu’il nous enseigne à vivre réellement. Merci.


Sainte Elizabeth Ann Seton
Fondatrice des
« Sœurs de la Charité de Saint-Joseph »

Elizabeth Ann Seton ou Betty-Ann naît le 28 août 1774 à New York, dans une famille de médecins, l'année même où éclatait la guerre d'indépendance.

Élevée dans l'Église épiscopalienne, elle épousa en 1794 William Seton dont elle eut cinq enfants. Elle se montra une mère de famille attentive.

Les deux époux firent un voyage en Italie et au cours de leur séjour, William, qui était malade, mourut la laissant veuve à vingt-neuf ans.

Elizabeth se convertit au catholicisme et se consacra entièrement au service de l'Église et de la société américaine. Elle fonda alors, en 1809 à Baltimore, un Institut religieux, les Sœurs de la Charité de Saint-Joseph, qui donna naissance au réseau scolaire et hospitalier américain.

Elle s'endormit dans le Seigneur le 4 janvier 1821.

Elizabeth Ann Seton a été béatifiée, le 17 mars 1963, par saint Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963) et canonisée, le 14 septembre 1975, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).

Sainte Elizabeth Ann Seton est la sainte patronne des veuves, des enfants proches de la mort et des instituteurs.

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Message par jaimedieu Lun 5 Jan 2015 - 7:21

Lundi le 5 janvier

Sainte Genoveva Torres Morales

Vierge et fondatrice des
« Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus et des Saints Anges »

Genoveva Torres Morales naît à Almenara (Castellón) le 3 janvier 1870. Elle se retrouva orpheline à l'âge de huit ans. Elle dut alors prendre soin de son frère et lui trouver un toit.

A l'âge de treize ans, on dut l'amputer d'une jambe : suite à cette intervention, faite dans des conditions rudimentaires, elle fut contrainte toute sa vie de marcher avec des béquilles. Elle dut être hospitalisée à la Maison de la Miséricorde de Valence, où elle put compléter sa formation culturelle et croître dans sa vie spirituelle.

A vingt-quatre ans, avec deux amies, elle fonda la « Société Angélique » afin d'offrir une protection aux femmes seules et pour l'adoration nocturne de l'Eucharistie. Partie de la Maison mère de Saragosse, l'œuvre se diffusa rapidement.

D'un caractère affable et miséricordieux, elle dirigea avec sagesse l'œuvre qu'elle avait fondée qui, lors de l'approbation pontificale, fut appelée Congrégation des « Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus et des Saints Anges ». D'une grande dévotion à la Vierge, en particulier à travers la récitation du Rosaire, elle plaça au centre de sa vie le Cœur de Jésus et l'Eucharistie. Elle meurt à Saragosse, le 5 janvier 1956.

La population commença alors à l'invoquer sous le titre Ange de la solitude.

Genoveva Torres Morales a été béatifiée le 29 janvier 1995 et canonisée, par le même Pape, Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), le 4 mai 2003 à Madrid.


Saint Charles de Saint-André Houben

Charles de Saint-André Houben (dans le siècle Jean André Houben), naît le 11 décembre 1821 à Munstergeleen (diocèse de Roermond, Hollande), dans la famille d'un meunier aisé.

Dès l'enfance, il manifesta le désir de devenir prêtre. Il commença ses études, qu'il interrompit en 1840 pour effectuer son service militaire. C'est précisément dans la caserne de Bergent-op-Zoom, en 1841, qu'il connut la Congrégation de la Passion grâce à l'un de ses camarades dont le frère était religieux passionniste.

Après son service militaire, il demanda à être admis chez les Passionnistes. Sa requête fut accueillie par le bienheureux Domenico Barberi et il entra au noviciat d'Ère, près de Tournai, le 5 novembre 1845, prenant le nom religieux de Charles de Saint-André. Après une année de noviciat, il prononça ses vœux le 10 décembre de l'année suivante.

Après avoir terminé ses études de philosophie et de théologie, il fut ordonné prêtre le 21 décembre 1850, par l'Évêque de Tournai. Il fut alors envoyé en Angleterre, où les Passionnistes avaient fondé trois couvents, en tant que vice-maître des novices à Broadway, puis dans le nouveau couvent de Mount Argus, près de Dublin. Il vécut presque tout le reste de sa vie dans cette retraite et fut profondément aimé par les Irlandais, qui l'appelaient Père Charles de Mount Argus.

Ce fut un prêtre d'une piété extraordinaire, se distinguant particulièrement dans l'exercice de l'obéissance, dans la pratique de la pauvreté, de l'humilité et de la simplicité, et encore plus dans la dévotion pour la Passion du Seigneur. Il se consacra en particulier à la direction spirituelle des âmes à travers la confession. Sa réputation de vertu attira rapidement un grand nombre de fidèles au couvent, qui demandaient sa bénédiction.

Fréquemment appelé pour bénir les malades, de nombreux témoignages attestent de guérisons surprenantes, au point de lui avoir créé une réputation de thaumaturge. C'est précisément à cause de cette réputation qu'il fut transféré, en 1866, en Angleterre pour pouvoir trouver un peu de tranquillité, dans les couvents de Broadway, de Sutton et de Londres.

Il revint à Dublin en 1874, où il demeura jusqu'à sa mort. Vers 1880, sa santé commença à décliner en raison de sa vie austère. En outre, il ne se remit jamais complètement des blessures d'un accident survenu en 1881 et meurt le 5 janvier 1893.

Au cours de ses funérailles, en présence de personnes venues de toute l'Irlande, la dévotion populaire qui l'avait entouré au cours de sa vie apparut clairement. Sa cause de canonisation fut introduite le 13 novembre 1935.

Charles de Saint-André Houben a été béatifié le 16 octobre 1988, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et canonisé le 3 juin 2007 à Rome par le pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Mar 6 Jan 2015 - 4:55

Mardi le 6 janvier

Sainte Raphaëlle-Marie Porras y Ayllon
Vierge et fondatrice de la Congrégation
« Ancelles du Sacré-Cœur »

Raphaëlle Porras y Ayllon naît le 1er mars 1850 près de Cordoue en Andalousie. A 19 ans, après la mort de son père, elle entre dans la société française de Marie-Réparatrice à Cordoue, avec sa sœur Pilar.

Elle quitte sa communauté (elle n'avait pas encore prononcé ses vœux) et part à Madrid fonder, sous le contrôle des Jésuites, « Les esclaves du Sacré-Cœur » qui prendra par la suite le nom de « Ancelles du Sacré-Cœur », dont elle est la première supérieure en 1887.

L'objectif de cette congrégation est le culte public du Saint-Sacrement associé à l'éducation des jeunes filles et à la formation des laïcs à la spiritualité.

A la suite de dissensions, Raphaëlle-Marie quitte sa charge de supérieure et se retire dans leur maison romaine pour les 32 dernières années de sa vie qu'elle passe dans le silence, l'humilité et l'oubli, jusqu'à sa mort, le 6 janvier 1925.

Raphaëlle-Marie Porras y Ayllon a été béatifiée le 18 mai 1952 à Rome par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée à Rome, le 23 janvier 1977, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).



Saint André Corsini (1302-1373)
Évêque de Fiesole

André (Andrea), issu de l'illustre famille des Corsini, naît à Florence, en 1302, le jour de saint André, dont il reçut le nom.

La veille de sa naissance, sa mère eut un songe, dans lequel il lui semblait mettre au monde un louveteau qui, entré dans l'église des Carmes, s'y transforma aussitôt en un agneau d'éclatante blancheur. Aussi cette pieuse mère eut-elle soin de vouer son enfant à la Très Sainte Vierge et de lui inspirer l'amour de la piété et de la vertu.

Malgré les exemples édifiants de ses parents et les sages instructions de ses précepteurs, André, entraîné par les mauvaises compagnies dans toute espèce de désordres, ne tarda pas à vérifier la première partie du songe maternel. Nouvelle Monique, la pauvre mère n'avait d'autres ressources que ses larmes et ses prières.

Or un jour, André, mû par un reste de tendresse, demanda à sa mère pourquoi elle pleurait ainsi : « Ah ! Mon fils,répondit-elle, je pleure sur le louveteau que j'ai mis au monde. Quand donc se changera-t-il en agneau ? Souviens-toi que tu appartiens à la Vierge Marie et que tu dois la servir. »

Ces paroles, comme une flèche divine, pénétrèrent le cœur d'André. Le lendemain il entra dans l'église des Carmes et, se prosternant devant l'image de Notre-Dame du Peuple :

« Glorieuse Vierge Marie, dit-il, voici le loup dévorant qui vous prie de le rendre désormais un agneau docile ; il veut vous servir dans l'Ordre du Carmel. » Aussitôt, il alla prier le supérieur du monastère de l'admettre dans son couvent. Il avait alors seize ans.

Dès le début de son noviciat, sa ferveur étonna les plus parfaits : l'esprit de la pénitence lui faisait accepter avec joie les offices les plus humbles. Ses passions un instant se révoltèrent, mais avec son énergie, l'amour de la prière et de la mortification, il les dompta si bien qu'il en demeura pour jamais vainqueur. Il fut un modèle d'obéissance, de ferveur et d'humilité.

Ordonné prêtre en 1328, il offrit à Dieu les prémices de son sacerdoce dans un petit couvent où il était inconnu et y célébra sa première Messe avec un recueillement et une dévotion extraordinaires. Aussitôt après la communion, la Très Sainte Vierge lui apparut, disant :

« Tu es mon serviteur, je t'ai choisi, et je serai glorifiée par toi. » Dans la suite André ne voulut plus d'autre titre que celui de serviteur de Marie.

Dieu donna à ses paroles une onction et une force merveilleuse pour convertir les pécheurs et le favorisa du don des miracles. Un de ses parents fut guéri par lui d'un mal de jambe qui lui rongeait les chairs, et il rendit la vue à un aveugle dans la ville d'Avignon où il terminait ses études près du cardinal Corsini, son oncle.

De retour dans sa patrie, élu prieur du couvent de Florence, il devint comme le second apôtre du pays. Dans son admiration pour André, la ville de Fiesole le choisit pour évêque. À cette nouvelle il prend la fuite et va se cacher dans un couvent de Chartreux ; mais un enfant dévoile sa retraite.

Son élévation lui fit redoubler ses austérités. Au cilice il joignit une ceinture de fer. Il couchait sur des sarments de vigne étendus à terre. Chaque jour il récitait les sept psaumes de la pénitence et les Litanies des Saints, et se donnait une rude discipline. Sa charité pour les pauvres et surtout pour les pauvres honteux était inépuisable ; Dieu lui accorda un jour de multiplier le pain qu'il distribuait aux indigents.

Pris d'un mal subit le jour de Noël, il pressentit avec joie son dernier moment. Il meurt, le 6 janvier 1373, dans la soixante-douzième année de son âge et la treizième de son épiscopat. Ses reliques sont conservées à Florence dans l'église des Carmes.

Andrea Corsini a été canonisé en 1629 par le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644).
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Message par jaimedieu Mer 7 Jan 2015 - 7:10

Mercredi le 7 janvier

Saint André Bessette
Frère de la Congrégation de la Sainte-Croix


André (dans le civil Alfred) naît le 9 août 1845 dans une famille pauvre et devint orphelin dès l'âge de douze ans.

Obligé de gagner sa vie, il sera ouvrier non spécialisé, souvent exploité, mal nourri, mal payé. À vingt ans, il décide d'aller tenter sa chance dans les filatures du nord-est des États-Unis. Il y restera deux ans.

De retour au pays, Alfred Bessette se sent attiré par la vie religieuse. En 1870, il va frapper aux portes de la Congrégation de Sainte-Croix à Montréal. Désormais, il portera le nom de Frère André. Nommé portier au Collège Notre-Dame, il exercera les tâches les plus humbles au service de la communauté.

La vie de portier amène son lot d'imprévus et le frère André accueille souvent des visiteurs affligés de divers maux. À chacun d'entre eux, il recommandera de prier St Joseph. Peu à peu, des témoignages de faveurs obtenues arrivent au collège. Durant vingt-cinq ans, il recevra ainsi des gens dans son petit bureau ou dans la gare des tramways en face du collège.

Avec l'aide d'amis, le frère André construit une première chapelle dédiée à St Joseph en 1904 ; les visiteurs de plus en plus nombreux auront ainsi un lieu pour se recueillir et se reposer. Très vite, il faut agrandir. Une première fois en 1908 puis en 1910, et encore en 1917 alors que la nouvelle crypte pourra accueillir 1000 personnes. Mais ce n'est jamais assez grand pour accueillir tous ceux et celles qui le souhaitent. La communauté poursuivra des travaux, malgré les difficultés économiques des années trente, jusqu'à l'érection de l'Oratoire que nous connaissons aujourd'hui.

De plus en plus, on parle de miracles qui s'accomplissent sur la montagne. Homme de foi, le frère André se défendra toujours de cette réputation de thaumaturge qui lui était faite partout jusqu'aux États-Unis où il avait des amis. Il encourageait les gens à voir le médecin : « Je prierai le bon Dieu et saint Joseph pour vous. », disait-il.

À sa mort, le 6 janvier 1937, les journaux du temps ont rapporté que plus d'un million de personnes ont défilé devant sa dépouille. Le monde catholique nord-américain était en deuil.

Frère André Bessette a été béatifié le 23 mai 1982, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), et canonisé, le 17 octobre 2010, à Rome, par le Pape Benoît XVI.

La date de sa fête a été placée au 7 janvier.


Saint Raymond de Peñafort
Prêtre o.p.

Raymond naît en 1175, au château de Peñafort en Espagne.

Ce Catalan est professeur de philosophie à l'Université de Barcelone et décide de se rendre à Bologne, la plus grande Université de Droit de son temps, pour y étudier puis enseigner le droit civil et canonique.

Le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241), qui savait détecter les gens intelligents, lui confie la rédaction d'une « Somme des cas pénitentiaux », puis celle des « Décrétales » qui serviront de Code de Droit canonique à l'Église catholique romaine jusqu'en 1917.

Il rencontre alors saint Dominique de passage à Bologne et, dès son retour à Barcelone, il entre dans l'ordre des Dominicains à 47 ans. Il en deviendra le Maître Général et encourage l'apostolat de ses frères auprès des juifs et des musulmans qui sont en Espagne.

Préoccupé par l'Islam, il encourage saint Thomas d'Aquin à écrire la « Summa contra Gentiles » (Somme contre les Gentils) et fonde simultanément l'ordre de Notre-Dame de la Merci pour la libération des chrétiens captifs des Sarrasins.

C'est un esprit indépendant, et l'on raconte même que le roi ayant voulut le retenir dans l'île de Majorque, Raymond étendra son manteau sur la mer et la traversera ainsi jusqu'à Barcelone.

Prétextant son grand âge, il demande à être relevé de la charge de Maître de l'Ordre, ce qui ne l'empêchera pas de mourir centenaire (1275).

Il employa les trente-cinq dernières années de sa vie à se préparer plus spécialement à la mort.
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Message par jaimedieu Jeu 8 Jan 2015 - 4:10

Bse Eurosia Fabris
cnnue sous le nom de « Mamma Rosa »

Fêtée le 08 janvier (dies natalis) selon le Martyrologe romain et le 09 janvier dans le Diocèse de Vicence (Vénétie).

Eurosia Fabris naît le 27 septembre 1866 à Quinto Vicentino, une commune agricole à peu de kilomètres de Vicence (Vénétie), fille de Luigi et Maria Fabris, des petits paysans.

En 1870, Eurosia avait 4 ans quand elle se transféra avec sa famille à Marola, près de Vicence, où elle y restera pendant toute sa vie. Elle fréquenta seulement les deux premières années de classes élémentaires de 1872 à 1874. Il fallait aider ses parents aux travaux des champs et soutenir sa maman dans l’accomplissement des tâches domestiques. Ce qui lui suffit, toutefois, pour apprendre à écrire et à lire l’Écriture sainte ou des textes à thème religieux comme le catéchisme, l’Histoire sainte, la Philothée, les Maximes éternelles de saint Alphonse de Liguori
Outre les activités domestiques, Eurosia aidait aussi sa maman dans son métier de couturière, profession qu’elle-même exercera plus tard. Riche en qualités humaines et religieuses, elle sera toujours attentive aux besoins de sa famille.


À douze ans, elle reçut la première communion. À partir de ce jour-là, elle s’approchera du sacrement eucharistique à chaque fête religieuse. En ce temps-là, on ne pratiquait pas encore la communion quotidienne. Il faudra attendre le fameux Décret de saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), en 1905.

Inscrite à l’Association des Filles de Marie dans la paroisse de Marola, elle fut assidue aux réunions périodiques du groupe. Elle en observa le statut avec diligence. La ferveur de sa piété mariale s’accrut encore sous l’influence du sanctuaire voisin de la Madone de Monte Berico, point de référence de sa dévotion, car, depuis Marola, le sanctuaire était bien visible au sommet de la montagne.

Elle avait comme objet de ses dévotions : l’Esprit saint, la Crèche, le Crucifix, l’Eucharistie, la très sainte Vierge, les âmes du Purgatoire. Elle fut un apôtre dans sa famille, parmi ses amies et à la paroisse, où elle enseignait le catéchisme aux enfants. Elle l’enseigna aussi aux jeunes filles qui fréquentaient sa maison pour apprendre l’art de la couture et de la découpe des vêtements.

À 18 ans, Eurosia était une jeune fille sérieuse, pieuse et travailleuse. Ces vertus et sa prestance physique ne passaient pas inaperçues, lui occasionnant plusieurs propositions de mariage, qu’elle ne prit jamais en considération.

En 1885 Rosine (c’est ainsi qu’on l’appelait aussi dans la famille) fut touchée par un événement tragique : une jeune épouse, sa voisine, mourut, laissant trois filles bien jeunes. La première mourra d’ailleurs peu après. Les deux autres, Chiara Angela et Italia, avaient respectivement 20 et 4 mois. Un oncle et le grand père, malade chronique, vivaient avec le père des deux orphelines. C’étaient trois hommes au caractère bien trempé, qui se disputaient souvent. Rosine en fut profondément émue. Pendant six mois, chaque matin, elle alla soigner ces enfants et mettre de l’ordre dans la maison. Ensuite, suivant le conseil de ses parents et de son curé, après avoir longtemps prié, elle accepta d’épouser Carlo Barban, bien consciente des sacrifices qu’elle devrait affronter dans l’avenir. Elle considéra la chose comme la volonté de Dieu qui l’appelait à une nouvelle mission. Le curé dira plus tard : « Ce fut vraiment un acte héroïque de charité envers le prochain ».

Le mariage fut célébré le 5 mai 1886 et comblé par la naissance de neuf enfants, auxquels il faudrait ajouter les deux petites orphelines et d’autres gosses accueillis dans la maison. Notons parmi eux Mansueto Mazzuco entré plus tard, comme Franciscain, dans l’Ordre des Frères Mineurs. Il y porta le nom de Frère Giorgio. À tous ces enfants, « Mamma Rosa », comme on l’appela après son mariage, offrit de l’affection, des soins assidus, des sacrifices ainsi qu’une solide formation chrétienne. Pendant le triennat de 1918 à 1921, trois de ses fils furent ordonnés prêtres : deux diocésains et un franciscain, le frère Bernardino, qui fut son premier biographe.

Elle accomplit, avec la plus grande fidélité, ses obligations de vie conjugale : elle vécut dans une profonde communion avec son mari. Elle devint sa conseillère et son réconfort ; elle montra un tendre amour pour tous ses enfants ; une capacité de travail hors normes ; le soin de répondre à tous les besoins de son prochain ; une vie de prière intense, l’amour de Dieu, la dévotion envers l’Eucharistie et la Vierge Marie.

Eurosia devint pour sa famille un vrai trésor, la femme forte dont parle l’Écriture. Elle sut gérer l’économie familiale, bien maigre, mais en exerçant néanmoins une intense charité envers les pauvres avec lesquels elle partageait le pain quotidien ; l’amour et le soin des malades, en leur offrant une assistance constante et prolongée. Elle démontra un courage héroïque au cours de la maladie qui mena à la mort son mari Carlo Barban, en 1930.

Ele entra dans le tiers ordre franciscain, aujourd’hui OFS, fréquenta les réunions mais en vécut surtout l’esprit dans la pauvreté et la joie, le travail et la prière, l’attention délicate envers le prochain, la louange au Dieu Créateur, source de tout bien et de toute notre espérance.

La famille de Mamma Rosa fut vraiment une petite église domestique. Elle sut y éduquer les enfants à la prière, à l’obéissance, à la crainte de Dieu, au sacrifice, à l’amour du travail et à toutes les vertus chrétiennes.

Dans cette mission de mère chrétienne, Mamma Rosa s’est sacrifiée et consumée dans un long et permanent service, jour après jour, comme un luminaire sur l’autel de la charité. Elle meurt le 8 janvier 1932. Elle repose dans l’église de Marola, dans l’attente de la Résurrection.

Le procès canonique en vue de la béatification et de la canonisation ne débuta que le 3 février 1975 à la Curie épiscopale de Padoue, après avoir surmonté les incompréhensions et les difficultés surgies entre les diverses personnes juridiques qui devaient promouvoir la Cause.

Lumineux modèle de sainteté vécue dans le quotidien de la vie familiale, ainsi que maman de fils prêtres et religieux animés par son exemple de vie chrétienne authentique, le titre de Vénérable lui fut attribué le 7 juillet 2003 par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), reconnaissant la valeur héroïque des vertus qu’elle avait pratiquées.

C’est ainsi que s’accomplissait le souhait de du Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) : « Il faut faire connaître cette belle âme, c’est un exemple pour les familles d’aujourd’hui ! ».
Eurosia Fabris a été béatifiée le 6 novembre 2005, en la cathédrale de Vicence (Italie), par le Card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les causes des saint

Saint Laurent Justinien
Patriarche de Venise
(1381-1455)

Lorenzo Giutiniani naît à Venise. On remarqua en lui,dès son enfance, une docilité peu commune. Sa pieuse mère le grondait quelques fois pour le prémunir contre l'orgueil, le tenir dans l'humilité et le porter à ce qu'il y avait de plus parfait. Il répondait alors qu'il tâcherait de mieux faire, et qu'il ne désirait rien tant que de devenir un saint. Une vision de la sagesse éternelle le porta vers la vocation religieuse ; il s'y essaya d'abord par la pénitence, coucha sur le bois ou la terre nue, et brisa son corps par les macérations. Laurent ne tarda pas à s'enfuir chez les chanoines réguliers de Saint-Georges-d'Alga, où il prit l'habit.

Ses premiers pas dans la vie religieuse montrèrent en lui le modèle de tous ses frères : jamais de récréations non nécessaires, jamais de feu, jamais de boisson en dehors des repas, fort peu de nourriture, de sévères disciplines : c'était là sa règle.

Quand, par une grande chaleur, on lui proposait de boire : « Si nous ne pouvons supporter la soif, disait-il, comment supporterons-nous le feu du purgatoire ? » Il dut subir une opération par le fer et par le feu ; aucune plainte ne sortit de sa bouche : « Allons, disait-il au chirurgien dont la main tremblait, coupez hardiment ; cela ne vaut pas les ongles de fer avec lesquels on déchirait les martyrs. »

« Allons quêter des mépris, disait-il à son compagnon de quête, lorsqu'il y avait quelque avanie à souffrir ; nous n'avons rien fait, si nous n'avons renoncé au monde. » À un frère qui se lamentait parce que le grenier de la communauté avait brûlé : « Pourquoi donc, dit-il, avons-nous fait le vœu de pauvreté ? Cet incendie est une grâce de Dieu pour nous ! »

Il ne célébrait jamais la Sainte Messe sans larmes, et souvent il y était favorisé de ravissements. Ses vertus l'élevèrent d'abord aux fonctions de général de son ordre, puis au patriarcat de Venise, malgré ses supplications et ses larmes. Il parut aussi admirable pontife qu'il avait été saint religieux ; son zèle lui attira des injures qu'il reçut avec joie ; sa charité le faisait bénir de tous les pauvres ; sa ponctualité ne laissait jamais attendre personne, sa bonté agréait tout le monde : il était regardé de tous comme un ange sur la terre. Après de longs travaux, il sentit sa fin prochaine : « Un chrétien, dit-il, après saint Martin, doit mourir sur la cendre et le cilice. »


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Message par jaimedieu Ven 9 Jan 2015 - 5:23

Vendredi le 9 janvier

Bse Alix Le Clerc, Vierge, co-fondatrice de la
Congrégation de Notre-Dame
(Chanoinesses de Saint-Augustin) (1576-1622)

Alix, en religionMarie-Thérèse de Jésus,naît le 2 fevrier 1576 à Remiremont, ville des Vosges dans le duché de Lorraine, alors indépendant de la France. Son père, Jean Le Clerc, seigneur de Roville-aux-Chênes, avait épousé Anne Sagay, descendante d'une ancienne famille d'Épinal, et Alix sera leur seule enfant. C'était une belle jeune fille, elle était riche et passait sa jeunesse dans la joie et l'insouciance, aimant danser et se divertir : « J’avais tant de compagnie de vanité et de jeunesse… J’aimais fort à danser. »

Vers ses 18 ans, elle quitte sa ville natale avec ses parents pour un petit village d' Hymont dépendant de la cure de Mattaincourt. Toujours insatisfaite, mais déterminée, elle se confie au jeune nouveau curé arrivé, le 1er juin 1597. C’était St Pierre Fourier. « Il me tombait toujours en l’esprit qu’il faudraitfaire une nouvelle maison de filles pour y pratiquer tout le bien que l’on pourrait. » Elle entraîne avec elle quatre amies. Elles désirent donner leur vie à Dieu : elles vont s’essayer à vivre ensemble, prier et faire l’école aux petites filles dont, en ce temps, personne ne s’occupe.

Le Concile de Trente s’était clos en 1563. De la volonté de rénovation pastorale et sociale de Pierre et de l’intuition créatrice d’Alix, la Congrégation Notre-Dame naît à Noël 1597, à Mattaincourt.

Durant vingt-cinq ans, avec Pierre Fourier, Alix connaît les difficultés des premières fondations, lutte pour maintenir l’esprit du projet d’origine, participe à l’élaboration des constitutions de la congrégation, vivant elle-même une intense expérience spirituelle, séjournant dans les maisons qui s’ouvrent, proche de ses sœurs, leur souhaitant en fin de lettre : « Que Dieu soit votre amour entier. »
Elle meurt le 9 janvier 1622 au monastère de Nancy, récemment fondé.

Marie-Thérèse de Jésus a été béatifiée le 4 mai 1947 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).

Quand Pierre Fourier est canonisé, en 1897, on dénombre 31 monastères-écoles de Notre-Dame en Europe. Puis ce sont les fondations au Brésil, au Vietnam, en RD Congo, à Hong Kong, au Mexique.

Avec Vatican II, les sœurs ont revisité le charisme éducatif de leurs fondateurs. Elles offrent de partager ce trésor aux nombreux laïcs rencontrés dans leur vie de religieuses apostoliques : enfants, jeunes, éducateurs, animateurs, enseignants, parents, collaborateurs, associés, et tant d’autres, proches et amis. En 1987 Rome approuve les nouvelles constitutions.


Bse Eurosia Fabris (1866-1932)
Connue sous le nom de « Mamma Rosa »

Fêtée le 08 janvier (dies natalis) selon le Martyrologe Romain et le 09 janvier dans le Diocèse de Vicence (Vénétie).

Eurosia Fabris naît le 27 septembre 1866 à Quinto Vicentino, une commune agricole à peu de kilomètres de Vicence (Vénétie), fille de Luigi et Maria Fabris, des petits paysans.

En 1870, Eurosia avait 4 ans quand elle se transféra avec sa famille à Marola, près de Vicence, où elle y restera pendant toute sa vie. Elle fréquenta seulement les deux premières années de classes élémentaires de 1872 à 1874. Il fallait aider ses parents aux travaux des champs et soutenir sa maman dans l’accomplissement des tâches domestiques. Ce qui lui suffit, toutefois, pour apprendre à écrire et à lire l’Écriture sainte ou des textes à thème religieux comme le catéchisme, l’Histoire sainte, la Philothée, les Maximes éternelles de St Alphonse de Liguori.

Outre les activités domestiques, Eurosia aidait aussi sa maman dans son métier de couturière, profession qu’elle-même exercera plus tard. Riche en qualités humaines et religieuses, elle sera toujours attentive aux besoins de sa famille.

À douze ans, elle reçut la première communion. À partir de ce jour-là, elle s’approchera du sacrement eucharistique à chaque fête religieuse. En ce temps-là, on ne pratiquait pas encore la communion quotidienne. Il faudra attendre le fameux Décret de St Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), en 1905.

Inscrite à l’Association des Filles de Marie dans la paroisse de Marola, elle fut assidue aux réunions périodiques du groupe. Elle en observa le statut avec diligence. La ferveur de sa piété mariale s’accrut encore sous l’influence du sanctuaire voisin de la Madone de Monte Berico, point de référence de sa dévotion, car, depuis Marola, le sanctuaire était bien visible au sommet de la montagne.

Elle avait comme objet de ses dévotions : l’Esprit saint, la Crèche, le Crucifix, l’Eucharistie, la très sainte Vierge, les âmes du Purgatoire. Elle fut un apôtre dans sa famille, parmi ses amies et à la paroisse, où elle enseignait le catéchisme aux enfants. Elle l’enseigna aussi aux jeunes filles qui fréquentaient sa maison pour apprendre l’art de la couture et de la découpe des vêtements.

À 18 ans, Eurosia était une jeune fille sérieuse, pieuse et travailleuse. Ces vertus et sa prestance physique ne passaient pas inaperçues, lui occasionnant plusieurs propositions de mariage, qu’elle ne prit jamais en considération.

En 1885 Rosine (c’est ainsi qu’on l’appelait aussi dans la famille) fut touchée par un événement tragique : une jeune épouse, sa voisine, mourut, laissant trois filles bien jeunes. La première mourra d’ailleurs peu après. Les deux autres, Chiara Angela et Italia, avaient respectivement 20 et 4 mois. Un oncle et le grand père, malade chronique, vivaient avec le père des deux orphelines. C’étaient trois hommes au caractère bien trempé, qui se disputaient souvent. Rosine en fut profondément émue. Pendant six mois, chaque matin, elle alla soigner ces enfants et mettre de l’ordre dans la maison. Ensuite, suivant le conseil de ses parents et de son curé, après avoir longtemps prié, elle accepta d’épouser Carlo Barban, bien consciente des sacrifices qu’elle devrait affronter dans l’avenir. Elle considéra la chose comme la volonté de Dieu qui l’appelait à une nouvelle mission. Le curé dira plus tard : « Ce fut vraiment un acte héroïque de charité envers le prochain ».

Le mariage fut célébré le 5 mai 1886 et comblé par la naissance de neuf enfants, auxquels il faudrait ajouter les deux petites orphelines et d’autres gosses accueillis dans la maison. Notons parmi eux Mansueto Mazzuco entré plus tard, comme Franciscain, dans l’Ordre des Frères Mineurs. Il y porta le nom de Frère Giorgio. À tous ces enfants, « Mamma Rosa », comme on l’appela après son mariage, offrit de l’affection, des soins assidus, des sacrifices ainsi qu’une solide formation chrétienne. Pendant le triennat de 1918 à 1921, trois de ses fils furent ordonnés prêtres : deux diocésains et un franciscain, le Frère Bernardino, qui fut son premier biographe.

Elle accomplit, avec la plus grande fidélité, ses obligations de vie conjugale : elle vécut dans une profonde communion avec son mari. Elle devint sa conseillère et son réconfort ; elle montra un tendre amour pour tous ses enfants ; une capacité de travail hors normes ; le soin de répondre à tous les besoins de son prochain ; une vie de prière intense, l’amour de Dieu, la dévotion envers l’Eucharistie et la Vierge Marie.

Eurosia devint pour sa famille un vrai trésor, la femme forte dont parle l’Écriture. Elle sut gérer l’économie familiale, bien maigre, mais en exerçant néanmoins une intense charité envers les pauvres avec lesquels elle partageait le pain quotidien ; l’amour et le soin des malades, en leur offrant une assistance constante et prolongée. Elle démontra un courage héroïque au cours de la maladie qui mena à la mort son mari Carlo Barban, en 1930.

Elle entra dans le Tiers Ordre franciscain, aujourd’hui OFS, fréquenta les réunions mais en vécut surtout l’esprit dans la pauvreté et la joie, le travail et la prière, l’attention délicate envers le prochain, la louange au Dieu Créateur, source de tout bien et de toute notre espérance.

La famille de Mamma Rosa fut vraiment une petite église domestique. Elle sut y éduquer les enfants à la prière, à l’obéissance, à la crainte de Dieu, au sacrifice, à l’amour du travail et à toutes les vertus chrétiennes.

Dans cette mission de mère chrétienne, Mamma Rosa s’est sacrifiée et consumée dans un long et permanent service, jour après jour, comme un luminaire sur l’autel de la charité. Elle meurt le 8 janvier 1932. Elle repose dans l’église de Marola, dans l’attente de la Résurrection.

Le procès canonique en vue de la béatification et de la canonisation ne débuta que le 3 février 1975 à la Curie épiscopale de Padoue, après avoir surmonté les incompréhensions et les difficultés surgies entre les diverses personnes juridiques qui devaient promouvoir la Cause.

Lumineux modèle de sainteté vécue dans le quotidien de la vie familiale, ainsi que maman de fils prêtres et religieux animés par son exemple de vie chrétienne authentique, le titre de Vénérable lui fut attribué le 7 juillet 2003 par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), reconnaissant la valeur héroïque des vertus qu’elle avait pratiquées.

C’est ainsi que s’accomplissait le souhait de du Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) : « Il faut faire connaître cette belle âme, c’est un exemple pour les familles d’aujourd’hui ! ».

Eurosia Fabris a été béatifiée le 6 novembre 2005, en la cathédrale de Vicence (Italie), par le Card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Sam 10 Jan 2015 - 4:48

Samedi le 10 janvier

Saint Grégoire de Nysse
Évêque, frère de saint Basile le Grand

Grégoire de Nysse naît autour de 335 ; sa formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile - qu'il définit comme « père et maître » (Ep 13, 4: SC 363, 198) - et par sa sœur Macrine. Il suivit ses études en appréciant particulièrement la philosophie et la rhétorique. Dans un premier temps, il se consacra à l'enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui aussi entièrement, comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard, il fut élu Évêque de Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut l'estime de la communauté. Accusé de malversations financières par ses adversaires hérétiques, il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6: SC 363, 164-170), et il continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi.

En particulier après la mort de Basile, recueillant presque son héritage spirituel, il coopéra au triomphe de l'orthodoxie. Il participa à divers synodes ; il chercha à résoudre les conflits entre les Églises ; il participa activement à la réorganisation ecclésiastique et, en tant que « pilier de l'orthodoxie », il fut l'un des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la divinité de l'Esprit Saint. Il reçut diverses charges officielles de la part de l'empereur Théodose, il prononça d'importants discours et homélies funèbres, il se consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques.

En 394, il participa encore à un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date de sa mort.

Catéchèse du pape Benoît XVI:

Chers frères et soeurs,

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un grand docteur de l'Église, saint Grégoire de Nysse, qui s'est révélé un homme au caractère réfléchi, avec de grandes capacités de méditation, et d'une vive intelligence, ouverte à la culture de son temps. Il s'est ainsi révélé comme un penseur original et profond dans l'histoire du christianisme.

Il naquit autour de 335; sa formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile - qu'il définit comme "père et maître" - et par sa sœur Macrine. Il suivit ses études en appréciant particulièrement la philosophie et la rhétorique.

Dans un premier temps, il se consacra à l'enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui aussi entièrement, comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard, il fut élu Evêque de Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut l'estime de la communauté.

Accusé de malversations financières par ses adversaires hérétiques, il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y revint ensuite triomphalement, et il continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi.

En particulier après la mort de Basile, recueillant presque son héritage spirituel, il coopéra au triomphe de l'orthodoxie. Il participa à divers synodes; il chercha à résoudre les conflits entre les Eglises; il participa activement à la réorganisation ecclésiastique et, en tant que "pilier de l'orthodoxie", il fut l'un des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la divinité de l'Esprit Saint.

Il reçut diverses charges officielles de la part de l'empereur Théodose, il prononça d'importants discours et homélies funèbres, il se consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques. En 394, il participa encore à un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date de sa mort.

Grégoire explique avec clarté la finalité de ses études, le but suprême auquel il aspire dans son travail de théologien: ne pas employer sa vie en choses vaines, mais trouver la lumière qui permet de discerner ce qui est vraiment utile. Il trouva ce bien suprême dans le christianisme, grâce auquel est possible "l'imitation de la nature divine". Avec sa vive intelligence et ses vastes connaissances philosophiques et théologiques, il défendit la foi chrétienne contre les hérétiques, qui niaient la divinité du Fils et de l'Esprit Saint (comme Eunomios et les Macédoniens), ou mettaient en doute la parfaite humanité du Christ (comme Apollinaire).

Il commenta l'Ecriture Sainte, s'arrêtant sur la création de l'homme. Cela était pour lui un thème central: la création. Il voyait dans la créature le reflet du Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu. Mais il écrivit également un livre important sur la vie de Moïse, qu'il présente comme un homme en marche vers Dieu: cette montée vers le Mont Sinaï devient pour lui une image de notre ascension dans la vie humaine, vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu.

Il a interprété également la prière du Seigneur, le Notre-Père, et les Béatitudes. Dans son "Grand discours catéchétique" (Oratio catechetica magna) - il exposa les lignes fondamentales de la théologie, non pas pour une théologie académique refermée sur elle-même, mais pour offrir aux catéchistes un système de référence dont tenir compte dans leurs instructions, comme un cadre dans lequel s'inscrit ensuite l'interprétation théologique de la foi.

En outre, Grégoire est célèbre pour sa doctrine spirituelle. Toute sa théologie n'était pas une réflexion académique, mais l'expression d'une vie spirituelle, d'une vie de foi vécue. En tant que grand "père de la mystique", il exposa dans divers traités - comme le De professione christiana et le De perfectione christiana - le chemin que les chrétiens doivent entreprendre pour atteindre la vraie vie, la perfection.

Il exalta la virginité consacrée (De virginitate), et en proposa un modèle éminent dans la vie de sa sœur Macrine, qui est toujours restée pour lui un guide, un exemple. Il tint divers discours et homélies, et écrivit de nombreuses lettres. En commentant la création de l'homme, Grégoire souligne que Dieu, "le meilleur des artistes, forge notre nature de manière à la rendre adaptée au service de la royauté.

A travers la supériorité établie de l'âme, et au moyen de la conformation même du corps, il dispose les choses de manière à ce que l'homme soit réellement adapté au pouvoir royal". Mais nous voyons que l'homme, pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la création et n'exerce pas une véritable royauté. C'est pourquoi, afin d'exercer une véritable responsabilité envers les créatures, il doit être pénétré par Dieu et vivre dans sa lumière.

En effet, l'homme est un reflet de cette beauté originelle qui est Dieu: "Tout ce que Dieu créa était excellent", écrit le saint Evêque. Et il ajoute: "Le récit de la création en témoigne (cf. Gn 1, 31).

Parmi les choses excellentes se trouvait aussi l'homme, orné d'une beauté largement supérieure à toutes les belles choses. En effet, quelle chose pouvait être aussi belle que celui qui est semblable à la beauté pure et incorruptible? Reflet et image de la vie éternelle, il était véritablement beau, et même très beau, comme le signe rayonnant de la vie sur son visage".

L'homme a été honoré par Dieu et placé au dessus de toute autre créature: "Le ciel n'a pas été fait à l'image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des étoiles, ni aucune des choses qui apparaissent dans la création. Seule toi, tu as été rendue l'image de la nature qui domine toute intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la vraie divinité, réceptacle de la vie bienheureuse, image de la véritable lumière; et lorsque tu la regardes, tu deviens ce qu'Il est, car à travers le rayon reflété provenant de ta pureté, tu imites Celui qui brille en toi.

Aucune des choses qui existe n'est grande au point de pouvoir être comparée à ta grandeur". Méditons cet éloge de l'homme. Voyons également à quel point l'homme est dégradé par le péché. Et cherchons à revenir à la grandeur originelle: ce n'est que si Dieu est présent que l'homme arrive à sa véritable grandeur.

L'homme reconnaît donc en lui-même le reflet de la lumière divine: en purifiant son cœur, il redevient comme il était au début, une image limpide de Dieu, Beauté exemplaire. Ainsi, l'homme, en se purifiant, peut voir Dieu, comme les cœurs purs (cf. Mt 5, 8): "Si, avec un style de vie diligent et attentif, tu effaces les choses laides qui se sont déposées sur ton cœur, alors resplendira en toi la beauté divine...

En te contemplant toi-même, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras bienheureux". Il faut donc laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et retrouver en nous-même la lumière de Dieu.

L'homme a donc comme objectif la contemplation de Dieu. Ce n'est qu'en celle-ci qu'il peut trouver sa réalisation. Pour anticiper, dans une certaine mesure, cet objectif déjà au cours de cette vie, il doit progresser sans cesse vers une vie spirituelle, une vie de dialogue avec Dieu. En d'autres termes - et telle est la leçon la plus importante que saint Grégoire de Nysse nous transmet -, la pleine réalisation de l'homme consiste dans la sainteté, dans une vie vécue dans la rencontre avec Dieu, qui devient ainsi lumineuse également pour les autres, et pour le monde.


Sainte Françoise De Sales (Léonie Aviat) (1844-1914)
Fondatrice des Sœurs
« Oblates de Saint-François de Sales »

Léonie Aviat naît à Sézanne, en Champagne (F), le 16 septembre 1844.

Elle est baptisée dès le lendemain. Toute jeune, elle entre comme pensionnaire à la Visitation de Troyes, gouvernée alors par la Vénérable Mère Marie de Sales Chappuis.

L'aumônier du Monastère, l’Abbé Louis Brisson, la prépare à sa Première Communion qu'elle fait avec ferveur, le 2 juillet 1856.

Léonie devient une élève qui se distingue non seulement par ses qualités naturelles, mais aussi par une foi ardente et une solide piété. Elle connaît de bonne heure le secret de l'abandon à la Volonté divine, secret que le Sauveur lui révèle plus intimement encore par l'entremise de la Vénérable Mère Marie de Sales Chappuis qui lui dit à sa sortie du pensionnat : « Dieu sait arranger toutes choses ; laissez-Le agir ; mettez-Le dans vos intérêts et faites toujours sa divine Volonté. » Profondément touchée par ces paroles, elle y conformera sa vie tout entière avec une inébranlable fidélité.

Léonie désire vivement être religieuse. Pour mieux étudier sa vocation, elle revient au Monastère de Troyes faire une retraite sous la direction de la Vénérable Mère Chappuis. Pendant ces jours de grâces, elle comprend que Dieu l'a choisie pour être le premier plant de vigne que le Père Brisson est appelé à enraciner dans le champ du Père de famille, pour répandre l’esprit de saint François de Sales dans le monde, par l'éducation et la protection de la jeunesse. Léonie répond aussitôt à l'appel divin, sans considérer les incertitudes et les difficultés de ce chemin inconnu. Dès lors, elle se donne généreusement à la mission d’apostolat qui va lui être confiée.

Le 30 octobre 1868, elle reçoit l'habit de la nouvelle Congrégation des « Oblates de Saint-François de Sales », des mains de Monseigneur Mermillod, évêque de Genève, et le 11 octobre 1871, elle fait sa Profession religieuse en présence de Monseigneur de Ségur, qui préside la cérémonie.

Nommée Supérieure Générale de l'Institut naissant, elle exerce cette charge pendant six ans ; puis elle est nommée supérieure du Pensionnat, à Paris, et est réélue Supérieure Générale, en 1893. Elle gouverne alors la Congrégation sans interruption jusqu'à sa mort avec une sagesse et une prudence remarquables. Elle donne en même temps les plus beaux exemples d'humilité, de charité et d'oubli total d’elle-même. Toujours docile à suivre les indications de la Providence, par sa fidélité au mouvement de la grâce, elle coopère au rapide développement de l’Institut qui étend ses rameaux d'abord dans plusieurs villes de France par l'établissement d'œuvres ouvrières et de maisons d'éducation, puis en Suisse, en Italie, en Autriche, en Angleterre, en Amérique, et jusque dans l'Afrique australe, dans les Missions du Fleuve Orange.

La persécution religieuse qui frappe les Communautés en France est une douloureuse épreuve qu'elle accepte avec la force d'âme et la générosité qui la caractérisent.
D’Italie où elle a dû s’exiler, Mère Françoise de Sales continue à répandre par sa douceur, sa mansuétude, la paix dans tous les cœurs, et à les gagner à la confiance en Dieu. Attentive à se perfectionner chaque jour selon l'esprit de son Institut, elle adhère de plus en plus aux Vouloirs divins. Une courte maladie, dont elle supporte les vives souffrances avec une admirable patience, la conduit bientôt aux portes du tombeau.

Elle reçoit les derniers sacrements avec une piété et une foi ardente, et retourne paisiblement à Dieu, le 10 janvier 1914, à Pérouse (Italie), dans la sérénité et l'abandon à Dieu, fidèle jusqu'à son dernier souffle à sa résolution de profession : « M'oublier entièrement ».

Elle laisse à ses filles cette consigne très salésienne : « Travaillons à faire le bonheur des autres ».

Françoise De Sales (Léonie Aviat) a été béatifiée le 27 septembre 1992 et canonisée le 25 novembre 2001, à Rome, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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