Les saints du jour
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Les saints du jour
Rappel du premier message :
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 5 juillet
Saint Antoine-Marie Zaccaria
Fondateur de la Congrégation des Barnabites
(1502-1539)
Antonio Maria Zaccaria naît en 1502 à Crémone, en Italie, d'une famille d'opulents patriciens. Son père, enlevé par une mort soudaine alors qu'Antonio était encore au berceau, laissa sa mère veuve à l'âge de dix-huit ans. Elle se consacra tout entière à l'éducation de son fils. Chrétienne fervente, elle s'appliquait surtout à former le petit Antoine-Marie à la vertu. À son école, il apprit vite à soulager les pauvres avec une grande compassion. Cet enfant au bon cœur allait jusqu'à se priver volontairement de nourriture pour pouvoir nourrir et vêtir les indigents. Sa sincère charité lui attira d'abondantes bénédictions et des grâces de choix.
Le jeune Antoine-Marie Zaccaria étudia la philosophie à Pavie, puis à Padoue. Reçu docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans, il choisit sa ville natale pour exercer son art. Tout en soignant les corps, il cherchait à faire du bien aux âmes. Une inspiration intérieure le poussait à embrasser l'état ecclésiastique. Pour se préparer à l'apostolat des âmes, il se mit à étudier avec ardeur la théologie, les écrits des Pères de l'Église ; il reçut l'ordination sacerdotale le 20 février 1529. Pendant ses études, il ne perdit jamais de vue sa propre sanctification ni celle de son prochain. Il visitait les malades dans les hôpitaux, rassemblait les petits enfants abandonnés et leur enseignait le catéchisme.
Devenu prêtre, il œuvra à Crémone où sa parole simple et persuasive ramena beaucoup de chrétiens à la pratique de leurs devoirs. « Allons voir l'ange de Dieu ! » disaient ses compatriotes. Bien qu'il passât des heures au confessionnal, il ne suffisait pas à la tâche. C'est alors qu’Antoine-Marie songea à réunir autour de lui un certain nombre de prêtres zélés, qui tout en s'appliquant à se sanctifier eux-mêmes, travailleraient en plus à la sanctification de leurs frères en combattant l'ignorance, la paresse et la corruption du siècle. Ces prêtres menaient une vie pauvre et frugale, prêchant surtout par l'exemple. « C'est le propre des grands cœurs, leur disait, de vouloir servir sans récompense, combattre sans ravitaillement assuré. »
Le pape leur permit de constituer une nouvelle congrégation sous le nom de : « Clercs réguliers de St-Paul ». On leur confia l'église St-Barnabé à Milan, d'où leur vint le nom de: « Barnabites ». Le zélé fondateur institua encore des Conférences spirituelles pour les prêtres. Les personnes mariées eurent une Congrégation spéciale où elles s'exercèrent aux bonnes œuvres corporelles et spirituelles de Miséricorde. Il fonda en outre un ordre de religieuses, dites les « Angéliques de Saint-Paul » pour l'instruction des jeunes filles pauvres et l'entretien des linges des églises.
La dévotion à la Sainte Eucharistie fut son moyen de choix pour conquérir les cœurs à Dieu. En 1534, il commença à exposer publiquement le très Saint Sacrement durant quarante heures, en souvenir du temps que le corps du Sauveur demeura dans le tombeau. C'est à lui que l'on doit cette bienfaisante institution des Quarante-Heures. Devant ce renouveau chrétien, les médiocres traitèrent les fervents de fanatiques et de superstitieux.
Antoine-Marie Zaccaria fut critiqué, moqué, décrié, mais une grande paix et une grande sérénité ne cessaient d'envelopper son âme. En 1539, épuisé par une mission qu'il prêchait à Guastalla, sa santé fléchit soudainement. Le Saint se rendit à Crémone, chez sa mère; ses religieux vinrent l'y voir une dernière fois ; il leur annonça sa mort prochaine qu'il venait d'apprendre par révélation.
Après avoir reçu l'extrême-onction et le saint viatique, il s'endormit paisiblement dans le Seigneur, le 5 juillet 1539, à l'âge de trente-sept ans. On l'enterra à Milan où il fut vite honoré comme un saint.
Antonio Maria Zaccaria a été inscrit dans le livre des saints, le 27 mai 1897, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).
BBx George Nichols (1589)
et 3 compagnons. Martyrs
George Nichols naît à Oxford aux environs de 1550. Il entre au Collège Brasenose en 1564 ou 1565, et est réadmis le 20 août 1567. Il devient plus tard huissier à Saint Paul’s School, à Londres.
Il arrive à Reims avec Thomas Pilehard le 20 novembre 1581 ; mais se rend à Rome, d’où il revient le 21 juillet 1582. Ordonné sous-diacre et diacre à Laon (probablement par l’évêque Valentin Douglas) en avril 1583, et prêtre à Reims par le cardinal archevêque Louis de Guise) le 24 septembre, il est envoyé en mission la même année.
Après avoir converti beaucoup de personne, notamment un voleur de grand chemin condamné dans le château d’Oxford, il est arrêté près de l’église St. Mary Magdalen à Oxford, ainsi qu’Humphrid Pritchard, un domestique Gallois, Thomas Belson et Richard Yaxley. Ce dernier était un fils (probablement le troisième, certainement pas le sixième) de William Yaxley de Boston, dans le Lincolnshire, et de Rose, la fille de John Langton de Northolme.
Arrivé à Reims le 29 août 1582, il reçoit la tonsure et les ordres mineurs le 23 septembre 1583, et le sous-diaconat le 5 ou 6 avril 1585, de l’archevêque cardinal. La même main lui confère probablement le diaconat le 20 avril. La prêtrise lui est conféré à Reims par Louis de Breze, évêque de Meaux, le 21 septembre 1585. Yaxley quitte Reims pour l’Angleterre le 28 janvier 1585-86.
Les quatre prisonniers sont envoyés d’Oxford à la prison de Bridewell à Londres, où les deux prêtres sont pendus sans résultat pendant cinq heures afin qu’ils livrent les leurs. Yaxley est envoyé à la Tour de Londres en tant que prisonnier le 25 mai 1589, et semble avoir été fréquemment supplicié. Belson est envoyé au Gatehouse. Les deux autres sont demeurés à Bridewell, Nichols étant mis dans une geôle profonde.
Le 30 juin tous les quatre sont de nouveau conduits à Oxford pour leur procès. Tous sont condamnés, les prêtres pour trahison, les laïques pour crime. Nichols souffrit le premier, puis Yaxley, ensuite Belson, et enfin Prichard. Leurs têtes furent dressées sur le château, et leurs restes sur les quatre portes de la ville.
Martyrologe Romain : À Oxford en Angleterre, l’an 1589, les bienheureux Georges Nichols, Richard Yaxley, prêtres, Thomas Belson, qui se préparait au sacerdoce, et Humphrid Pritchard, condamnés à mort sous la reine Elizabeth Ière, les uns parce qu’ils étaient entrés comme prêtres en Angleterre, les autres parce qu’ils avaient aidé ces prêtres; ils subirent ensemble les supplices de la pendaison.
Saint Antoine-Marie Zaccaria
Fondateur de la Congrégation des Barnabites
(1502-1539)
Antonio Maria Zaccaria naît en 1502 à Crémone, en Italie, d'une famille d'opulents patriciens. Son père, enlevé par une mort soudaine alors qu'Antonio était encore au berceau, laissa sa mère veuve à l'âge de dix-huit ans. Elle se consacra tout entière à l'éducation de son fils. Chrétienne fervente, elle s'appliquait surtout à former le petit Antoine-Marie à la vertu. À son école, il apprit vite à soulager les pauvres avec une grande compassion. Cet enfant au bon cœur allait jusqu'à se priver volontairement de nourriture pour pouvoir nourrir et vêtir les indigents. Sa sincère charité lui attira d'abondantes bénédictions et des grâces de choix.
Le jeune Antoine-Marie Zaccaria étudia la philosophie à Pavie, puis à Padoue. Reçu docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans, il choisit sa ville natale pour exercer son art. Tout en soignant les corps, il cherchait à faire du bien aux âmes. Une inspiration intérieure le poussait à embrasser l'état ecclésiastique. Pour se préparer à l'apostolat des âmes, il se mit à étudier avec ardeur la théologie, les écrits des Pères de l'Église ; il reçut l'ordination sacerdotale le 20 février 1529. Pendant ses études, il ne perdit jamais de vue sa propre sanctification ni celle de son prochain. Il visitait les malades dans les hôpitaux, rassemblait les petits enfants abandonnés et leur enseignait le catéchisme.
Devenu prêtre, il œuvra à Crémone où sa parole simple et persuasive ramena beaucoup de chrétiens à la pratique de leurs devoirs. « Allons voir l'ange de Dieu ! » disaient ses compatriotes. Bien qu'il passât des heures au confessionnal, il ne suffisait pas à la tâche. C'est alors qu’Antoine-Marie songea à réunir autour de lui un certain nombre de prêtres zélés, qui tout en s'appliquant à se sanctifier eux-mêmes, travailleraient en plus à la sanctification de leurs frères en combattant l'ignorance, la paresse et la corruption du siècle. Ces prêtres menaient une vie pauvre et frugale, prêchant surtout par l'exemple. « C'est le propre des grands cœurs, leur disait, de vouloir servir sans récompense, combattre sans ravitaillement assuré. »
Le pape leur permit de constituer une nouvelle congrégation sous le nom de : « Clercs réguliers de St-Paul ». On leur confia l'église St-Barnabé à Milan, d'où leur vint le nom de: « Barnabites ». Le zélé fondateur institua encore des Conférences spirituelles pour les prêtres. Les personnes mariées eurent une Congrégation spéciale où elles s'exercèrent aux bonnes œuvres corporelles et spirituelles de Miséricorde. Il fonda en outre un ordre de religieuses, dites les « Angéliques de Saint-Paul » pour l'instruction des jeunes filles pauvres et l'entretien des linges des églises.
La dévotion à la Sainte Eucharistie fut son moyen de choix pour conquérir les cœurs à Dieu. En 1534, il commença à exposer publiquement le très Saint Sacrement durant quarante heures, en souvenir du temps que le corps du Sauveur demeura dans le tombeau. C'est à lui que l'on doit cette bienfaisante institution des Quarante-Heures. Devant ce renouveau chrétien, les médiocres traitèrent les fervents de fanatiques et de superstitieux.
Antoine-Marie Zaccaria fut critiqué, moqué, décrié, mais une grande paix et une grande sérénité ne cessaient d'envelopper son âme. En 1539, épuisé par une mission qu'il prêchait à Guastalla, sa santé fléchit soudainement. Le Saint se rendit à Crémone, chez sa mère; ses religieux vinrent l'y voir une dernière fois ; il leur annonça sa mort prochaine qu'il venait d'apprendre par révélation.
Après avoir reçu l'extrême-onction et le saint viatique, il s'endormit paisiblement dans le Seigneur, le 5 juillet 1539, à l'âge de trente-sept ans. On l'enterra à Milan où il fut vite honoré comme un saint.
Antonio Maria Zaccaria a été inscrit dans le livre des saints, le 27 mai 1897, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).
BBx George Nichols (1589)
et 3 compagnons. Martyrs
George Nichols naît à Oxford aux environs de 1550. Il entre au Collège Brasenose en 1564 ou 1565, et est réadmis le 20 août 1567. Il devient plus tard huissier à Saint Paul’s School, à Londres.
Il arrive à Reims avec Thomas Pilehard le 20 novembre 1581 ; mais se rend à Rome, d’où il revient le 21 juillet 1582. Ordonné sous-diacre et diacre à Laon (probablement par l’évêque Valentin Douglas) en avril 1583, et prêtre à Reims par le cardinal archevêque Louis de Guise) le 24 septembre, il est envoyé en mission la même année.
Après avoir converti beaucoup de personne, notamment un voleur de grand chemin condamné dans le château d’Oxford, il est arrêté près de l’église St. Mary Magdalen à Oxford, ainsi qu’Humphrid Pritchard, un domestique Gallois, Thomas Belson et Richard Yaxley. Ce dernier était un fils (probablement le troisième, certainement pas le sixième) de William Yaxley de Boston, dans le Lincolnshire, et de Rose, la fille de John Langton de Northolme.
Arrivé à Reims le 29 août 1582, il reçoit la tonsure et les ordres mineurs le 23 septembre 1583, et le sous-diaconat le 5 ou 6 avril 1585, de l’archevêque cardinal. La même main lui confère probablement le diaconat le 20 avril. La prêtrise lui est conféré à Reims par Louis de Breze, évêque de Meaux, le 21 septembre 1585. Yaxley quitte Reims pour l’Angleterre le 28 janvier 1585-86.
Les quatre prisonniers sont envoyés d’Oxford à la prison de Bridewell à Londres, où les deux prêtres sont pendus sans résultat pendant cinq heures afin qu’ils livrent les leurs. Yaxley est envoyé à la Tour de Londres en tant que prisonnier le 25 mai 1589, et semble avoir été fréquemment supplicié. Belson est envoyé au Gatehouse. Les deux autres sont demeurés à Bridewell, Nichols étant mis dans une geôle profonde.
Le 30 juin tous les quatre sont de nouveau conduits à Oxford pour leur procès. Tous sont condamnés, les prêtres pour trahison, les laïques pour crime. Nichols souffrit le premier, puis Yaxley, ensuite Belson, et enfin Prichard. Leurs têtes furent dressées sur le château, et leurs restes sur les quatre portes de la ville.
Martyrologe Romain : À Oxford en Angleterre, l’an 1589, les bienheureux Georges Nichols, Richard Yaxley, prêtres, Thomas Belson, qui se préparait au sacerdoce, et Humphrid Pritchard, condamnés à mort sous la reine Elizabeth Ière, les uns parce qu’ils étaient entrés comme prêtres en Angleterre, les autres parce qu’ils avaient aidé ces prêtres; ils subirent ensemble les supplices de la pendaison.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Lundi le 6 juillet
Sainte Maria Goretti
« martyre de la pureté »
(1890-1902)
Maria naît dans le petit village de Corinaldo, le 16 octobre 1890, troisième d'une famille de sept enfants. En 1899, son père, cultivateur pauvre, déménagea dans une ferme au bord de la Méditerranée, près de Nettuno. Il mourut peu de temps après, laissant six enfants à nourrir.
Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Marietta, qui n'était alors âgée que de neuf ans. La petite fille d'une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle communia pour la première fois avec une ferveur angélique. Elle s'appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l'éloignement du village l'empêchèrent de fréquenter l'école. La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu'il s'agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. « Je puis à peine attendre le moment où demain j'irai à la communion », dit-elle l'après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l'Époux des vierges.
Les Serenelli, proches voisins de la famille Goretti, étaient des gens serviables et honnêtes, mais leur fils Alessandro se laissait entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses. Il venait aider la famille Goretti pour des travaux agricoles trop pénibles. Maria l'accueillait, reconnaissante, trop pure pour se méfier. Ce jeune homme ne tarda pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter. Sans bien comprendre le péril qui la menaçait et craignant d'être en faute, Maria avoua tout à sa mère. Avertie d'un danger qu'elle ignorait, elle promit de ne jamais céder.
Alessandro Serenelli devenait de plus en plus pressant, mais prudente, l'adolescente s'esquivait le plus possible de sa présence. Furieux de cette sourde résistance, le jeune homme guettait le départ de la mère pour pouvoir réaliser ses desseins pervers. L'occasion tant attendue se présenta le matin du 6 juillet 1902. Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense. Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame acérée mesurait 24 centimètres, il lui fit cette menace : « Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer ! » La jeune chrétienne s'écria : « Non! C'est un péché, Dieu le défend ! Vous iriez en enfer ! » Déchaîné par la passion, n'obéissant plus qu'à son instinct, l'assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon.
Lorsque Assunta est mise au courant du drame, Maria gît mourante à l'hôpital de Nettuno. Le prêtre au chevet de la martyre, lui rappelle la mort de Jésus en croix, le coup de lance et la conversion du bon larron : « Et toi, Maria, pardonnes-tu ? lui demanda-t-il. - “Oh, oui ! murmura sans hésitation la douce victime, pour l'amour de Jésus, qu'il vienne avec moi au Paradis.” » Les dernières paroles que la Sainte prononça au milieu d'atroces douleurs, furent celles-ci : « Que fais-tu Alessandro ? Tu vas en enfer ! » et comme elle se détournait dans un ultime effort, son cœur cessa de battre.
Alessandro Serenelli fut condamné à une peine de trente ans de prison. Après huit années d'incarcération, une nuit de 1910, il rêva que Maria lui offrait des lys qui se transformaient en lumières scintillantes. Ce rêve lui fit réaliser le mal qu'il avait fait et il se repentit. Il fut libéré en 1929, après vingt-sept années de détention.
Dans la nuit de Noël 1934, il alla jusqu'à Corinaldo, où était retournée la mère de Marietta, Assunta Goretti, qui à cette époque était au service du curé, et la supplia de lui pardonner. Elle accepta en disant : « Dieu vous a pardonné, ma Marietta vous a pardonné, moi aussi je vous pardonne. » Tous deux assistèrent à la messe ensemble le lendemain, recevant la Sainte Communion, l'un à côté de l'autre, sous le regard très étonné des paroissiens.
C'est ensemble également qu'ils assistèrent le 27 avril 1947 aux cérémonies de la béatification et à celles de la canonisation de Marietta le 24 juin 1950, par le pape Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce fut la première fois qu'une mère assistait à la canonisation de sa fille.
Dans son allocution, le Saint-Père déclarait : « Elle est le fruit mûr d'une famille où l'on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l'obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l'atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s'unir à Dieu et à croître en vertu. Elle n'était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d'âme des vierges et des martyrs, cette force d'âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité. »
Alessandro Serenelli, devenu membre du Tiers-Ordre franciscain, travaillait depuis 1936 en tant que jardinier du Couvent des Pères Capucins d’Ascoli Piceno, puis, plus tard, au couvent de Macerata où il passa le reste de sa vie à leur service. Il y mourut le 6 mai 1970, à l'âge de 88 ans, après avoir rédigé un testament des plus édifiants.
Alessandro Serenelli, testament autographe, 5 mai 1961:
« Je suis âgé de presque 80 ans, et ma journée va bientôt se terminer. Si je jette un regard sur mon passé, je reconnais que dans ma première jeunesse j'ai pris un mauvais chemin : celui du mal qui m'a conduit à la ruine ; j'ai été influencé par la presse, les spectacles et les mauvais exemples que la plupart des jeunes suivent sans réfléchir, mais je ne m'en souciais pas. J'avais auprès de moi des personnes croyantes et pratiquantes, mais je ne faisais pas attention à elles, aveuglé par une force brutale qui me poussait sur une route mauvaise. À vingt ans j'ai commis un crime passionnel, dont le seul souvenir me fait encore frémir aujourd'hui.
Maria Goretti, qui est aujourd’hui une sainte, a été le bon ange que la Providence avait mis devant mes pas. Dans mon cœur j’ai encore l’impression de ses paroles de reproche et de pardon. Elle a prié pour moi, intercédé pour moi, son assassin. Trente ans de prison ont suivi. Si je n’avais pas été mineur, j’aurais été condamné à vie. J’ai accepté la sentence méritée ; j’ai expié ma faute avec résignation. Marie a été vraiment ma lumière, ma Protectrice ; avec son aide j’ai acquis un bon comportement et j’ai cherché à vivre de façon honnête lorsque la société m’a accepté à nouveau parmi ses membres. Avec une charité séraphique les fils de saint François, les frères mineurs capucins des Marches, m’ont accueilli parmi eux non comme un serviteur, mais comme un frère. C’est avec eux que je vis depuis 1936. Et maintenant j’attends avec sérénité le moment où je serai admis à la vision de Dieu, où j’embrasserai de nouveau ceux qui me sont chers, où je serai près de mon ange gardien et de sa chère maman, Assunta.
Puissent ceux qui liront ma lettre en tirer l’heureuse leçon de fuir dès l’enfance le mal et de suivre le bien. Qu’ils pensent que la religion avec ses préceptes n’est pas une chose dont on puisse se passer, mais qu’elle est le vrai réconfort, la seule voie sûre dans toutes les circonstances, même les plus douloureuses de la vie. Pax et Bonum (Paix et bien !) ».
Sainte Kyriaquie de Nicomedie
vierge et martyre (287-303)
Sous le règne de Dioclétien, à Tropea, en Calabre (I), un couple de pieux chrétiens aisés, Doroteo et Eusebia, qui étaient restés sans enfants, supplièrent Dieu de leur accorder une progéniture, en lui promettant de la Lui consacrer. Leur prière fut exaucée, et il leur naquit une fille, un dimanche de l’année 287, c'est pourquoi ils la nommèrent Kyriaquie (signifie « dimanche » en grec. On pourrait donc traduire son nom par celui de « Dominique ». L'ayant baptisée, ils l'élevèrent en l'instruisant et la corrigeant selon le Seigneur (cf. Éphés. 6:4), et fidèles à leur promesse, ils préservèrent sa virginité afin de la consacrer au service du Seigneur.
Un jour, un riche païen, qui séjournait dans la ville, ayant entendu vanter la beauté et la qualité des mœurs de la jeune vierge, décida de la marier à son fils. Mais quand on vint lui en faire la proposition, Kyriaquie déclara qu'elle était épouse du Christ, et qu'elle désirait mourir dans la virginité. Furieux, le prince alla les dénoncer, elle et ses parents, à l'empereur Dioclétien comme rebelles à son autorité. Le souverain les convoqua, et leur demanda pourquoi ils rejetaient les dieux de l'Empire. Dorothée répondit avec courage qu'il avait appris de ses parents à n'adorer qu'un seul Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, qui s'est incarne pour notre Salut. Il fut soumis à la flagellation. Mais comme, sous les coups, il continuait à se moquer des idoles, l'empereur, voyant qu'il n'en tirerait rien de plus, l'envoya, avec Eusébie, auprès de Justus, gouverneur de Mélitène, en Petite Arménie. Celui-ci les soumit à la torture et leur procura la couronne du Martyre, en leur faisant trancher la tête.
Quant à Kyriaquie, Dioclétien l'envoya à son gendre, le césar Maximien, qui résidait à Nicomédie. Ayant admiré son éclatante beauté, Maximien la fit comparaître et lui promit qu'elle épouserait un des parents de l'empereur si elle acceptait d'honorer les dieux. Mais la frêle jeune fille se montra inflexible et lui déclara que rien ne pourrait la séparer de l'amour du Christ. Le tyran la fit alors étendre à terre entre quatre piquets et ordonna de la fustiger à coups de nerfs de bœuf, jusqu'à ce que mort s'en suive. Les soldats épuisés changèrent à trois reprises, mais Kyriaquie restait insensible aux coups et n'en était que plus rayonnante de grâce. Maximien, croyant que, par pitié pour la jeune vierge, ses hommes n'usaient pas de toute leur force retourna sa colère contre eux. La Sainte l'interpella alors: « Ne t'égares pas, Maximien. Jamais tu ne pourras me vaincre, car Dieu me porte secours ». Craignant d'être de nouveau tourné en ridicule, l'empereur la fit transférer auprès d'Hilarion (ou Hilaire), gouverneur de Bithynie, homme réputé pour sa cruauté envers les Chrétiens.
Après avoir pris connaissance de la lettre de Maximien, qui accompagnait la captive, Hilarion menaça Kyriaquie de tortures inouïes. Elle lui répondit qu'il serait plus aisé d'amollir le fer, plutôt que de la soumettre; et quand on lui passa des torches enflammées sur le corps, après l'avoir suspendue par les cheveux, elle resta impassible, comme si elle était déjà revêtue de l'incorruptibilité promise aux élus. La nuit suivante, elle reçut dans sa prison la visite du Christ qui la guérit et lui promit de la délivrer de toutes épreuves par Sa grâce. Au matin, le tyran s'étonna de la voir indemne, mais attribuant ce miracle aux dieux, il la fit conduire au temple des idoles. En entrant dans le temple Kyriaquie se mit à genoux et adressa une prière au Christ. Aussitôt l'édifice s'ébranla et les idoles tombèrent à terre, et se brisèrent en mille morceaux qu'un vent violent dispersa, mettant en fuite les païens présents. Seul Hilaire continuait de proférer des blasphèmes, quand un éclair fendit le ciel et brûla le visage du gouverneur qui, tombant de son siège, expira. Il fut remplacé par un autre magistrat, Apollonios, qui, ayant été mis au courant des événements qui agitaient la province, fit comparaître la Sainte et la condamna à être brûlée vive. Après avoir allumé une grande fournaise, les soldats y jetèrent Kyriaquie. Elle demeura plusieurs heures en prière, les mains tendues vers le ciel, sans que les flammes puissent lui causer la moindre brûlure. Et, alors qu'on était en été et que le ciel était dégagé, un nuage noir apparut et une averse vint éteindre le feu. Apollonios ordonna ensuite de lâcher contre elle deux lions; mais, dès qu'ils l'approchèrent, les fauves devinrent doux comme des agneaux et se couchèrent aux pieds de la Sainte. De nombreux païens, qui avaient été témoins de ces prodiges, confessèrent alors le Christ, et ils furent aussitôt exécutés.
Le jour suivant, un nouvel interrogatoire devant le gouverneur s'avéra tout aussi vain. Constatant donc qu'il ne pourrait vaincre la valeureuse athlète du Christ, ni par les flatteries ni par les tortures, Apollonios la condamna à mourir par le glaive. Emmenée en dehors de la ville, Kyriaquie demanda à ses bourreaux de lui accorder un instant pour prier. Tombant à genoux, elle adressa une longue prière au Christ, qui lui avait donné la force de témoigner de son Nom devant les rois et les princes, et qui avait préservé sa virginité jusqu'à ce jour de ses noces mystiques. Des Anges lumineux vinrent prendre son âme, pour la présenter à son Époux, et elle s'affaissa doucement à terre : c’était le 06 juillet 303. Les soldats, qui s'apprêtaient à lui trancher la tête, furent stupéfaits de la trouver déjà morte. Ils entendirent alors une voix céleste, qui leur disait: « Frères, allez raconter à tous les merveilles de Dieu ». Pendant qu'ils allaient rendre compte au gouverneur de ce qu'ils avaient vu, des Chrétiens, qui se tenaient cachés par crainte des païens, vinrent prendre le corps de la Sainte et l'ensevelirent dans un lieu convenable en rendant grâces à Dieu. Les dépouilles mortelles sont conservées dans la Cathédrale de Tropea, en Calabre.
Sainte Kyriaquie, localement appelée Santa Domenica, est la Patronne de Tropea où elle est l’objet d’une grande vénération et où, tous les ans, il y a une grande fête en son honneur dans toute la province.
Sainte Maria Goretti
« martyre de la pureté »
(1890-1902)
Maria naît dans le petit village de Corinaldo, le 16 octobre 1890, troisième d'une famille de sept enfants. En 1899, son père, cultivateur pauvre, déménagea dans une ferme au bord de la Méditerranée, près de Nettuno. Il mourut peu de temps après, laissant six enfants à nourrir.
Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Marietta, qui n'était alors âgée que de neuf ans. La petite fille d'une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle communia pour la première fois avec une ferveur angélique. Elle s'appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l'éloignement du village l'empêchèrent de fréquenter l'école. La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu'il s'agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. « Je puis à peine attendre le moment où demain j'irai à la communion », dit-elle l'après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l'Époux des vierges.
Les Serenelli, proches voisins de la famille Goretti, étaient des gens serviables et honnêtes, mais leur fils Alessandro se laissait entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses. Il venait aider la famille Goretti pour des travaux agricoles trop pénibles. Maria l'accueillait, reconnaissante, trop pure pour se méfier. Ce jeune homme ne tarda pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter. Sans bien comprendre le péril qui la menaçait et craignant d'être en faute, Maria avoua tout à sa mère. Avertie d'un danger qu'elle ignorait, elle promit de ne jamais céder.
Alessandro Serenelli devenait de plus en plus pressant, mais prudente, l'adolescente s'esquivait le plus possible de sa présence. Furieux de cette sourde résistance, le jeune homme guettait le départ de la mère pour pouvoir réaliser ses desseins pervers. L'occasion tant attendue se présenta le matin du 6 juillet 1902. Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense. Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame acérée mesurait 24 centimètres, il lui fit cette menace : « Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer ! » La jeune chrétienne s'écria : « Non! C'est un péché, Dieu le défend ! Vous iriez en enfer ! » Déchaîné par la passion, n'obéissant plus qu'à son instinct, l'assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon.
Lorsque Assunta est mise au courant du drame, Maria gît mourante à l'hôpital de Nettuno. Le prêtre au chevet de la martyre, lui rappelle la mort de Jésus en croix, le coup de lance et la conversion du bon larron : « Et toi, Maria, pardonnes-tu ? lui demanda-t-il. - “Oh, oui ! murmura sans hésitation la douce victime, pour l'amour de Jésus, qu'il vienne avec moi au Paradis.” » Les dernières paroles que la Sainte prononça au milieu d'atroces douleurs, furent celles-ci : « Que fais-tu Alessandro ? Tu vas en enfer ! » et comme elle se détournait dans un ultime effort, son cœur cessa de battre.
Alessandro Serenelli fut condamné à une peine de trente ans de prison. Après huit années d'incarcération, une nuit de 1910, il rêva que Maria lui offrait des lys qui se transformaient en lumières scintillantes. Ce rêve lui fit réaliser le mal qu'il avait fait et il se repentit. Il fut libéré en 1929, après vingt-sept années de détention.
Dans la nuit de Noël 1934, il alla jusqu'à Corinaldo, où était retournée la mère de Marietta, Assunta Goretti, qui à cette époque était au service du curé, et la supplia de lui pardonner. Elle accepta en disant : « Dieu vous a pardonné, ma Marietta vous a pardonné, moi aussi je vous pardonne. » Tous deux assistèrent à la messe ensemble le lendemain, recevant la Sainte Communion, l'un à côté de l'autre, sous le regard très étonné des paroissiens.
C'est ensemble également qu'ils assistèrent le 27 avril 1947 aux cérémonies de la béatification et à celles de la canonisation de Marietta le 24 juin 1950, par le pape Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce fut la première fois qu'une mère assistait à la canonisation de sa fille.
Dans son allocution, le Saint-Père déclarait : « Elle est le fruit mûr d'une famille où l'on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l'obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l'atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s'unir à Dieu et à croître en vertu. Elle n'était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d'âme des vierges et des martyrs, cette force d'âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité. »
Alessandro Serenelli, devenu membre du Tiers-Ordre franciscain, travaillait depuis 1936 en tant que jardinier du Couvent des Pères Capucins d’Ascoli Piceno, puis, plus tard, au couvent de Macerata où il passa le reste de sa vie à leur service. Il y mourut le 6 mai 1970, à l'âge de 88 ans, après avoir rédigé un testament des plus édifiants.
Alessandro Serenelli, testament autographe, 5 mai 1961:
« Je suis âgé de presque 80 ans, et ma journée va bientôt se terminer. Si je jette un regard sur mon passé, je reconnais que dans ma première jeunesse j'ai pris un mauvais chemin : celui du mal qui m'a conduit à la ruine ; j'ai été influencé par la presse, les spectacles et les mauvais exemples que la plupart des jeunes suivent sans réfléchir, mais je ne m'en souciais pas. J'avais auprès de moi des personnes croyantes et pratiquantes, mais je ne faisais pas attention à elles, aveuglé par une force brutale qui me poussait sur une route mauvaise. À vingt ans j'ai commis un crime passionnel, dont le seul souvenir me fait encore frémir aujourd'hui.
Maria Goretti, qui est aujourd’hui une sainte, a été le bon ange que la Providence avait mis devant mes pas. Dans mon cœur j’ai encore l’impression de ses paroles de reproche et de pardon. Elle a prié pour moi, intercédé pour moi, son assassin. Trente ans de prison ont suivi. Si je n’avais pas été mineur, j’aurais été condamné à vie. J’ai accepté la sentence méritée ; j’ai expié ma faute avec résignation. Marie a été vraiment ma lumière, ma Protectrice ; avec son aide j’ai acquis un bon comportement et j’ai cherché à vivre de façon honnête lorsque la société m’a accepté à nouveau parmi ses membres. Avec une charité séraphique les fils de saint François, les frères mineurs capucins des Marches, m’ont accueilli parmi eux non comme un serviteur, mais comme un frère. C’est avec eux que je vis depuis 1936. Et maintenant j’attends avec sérénité le moment où je serai admis à la vision de Dieu, où j’embrasserai de nouveau ceux qui me sont chers, où je serai près de mon ange gardien et de sa chère maman, Assunta.
Puissent ceux qui liront ma lettre en tirer l’heureuse leçon de fuir dès l’enfance le mal et de suivre le bien. Qu’ils pensent que la religion avec ses préceptes n’est pas une chose dont on puisse se passer, mais qu’elle est le vrai réconfort, la seule voie sûre dans toutes les circonstances, même les plus douloureuses de la vie. Pax et Bonum (Paix et bien !) ».
Sainte Kyriaquie de Nicomedie
vierge et martyre (287-303)
Sous le règne de Dioclétien, à Tropea, en Calabre (I), un couple de pieux chrétiens aisés, Doroteo et Eusebia, qui étaient restés sans enfants, supplièrent Dieu de leur accorder une progéniture, en lui promettant de la Lui consacrer. Leur prière fut exaucée, et il leur naquit une fille, un dimanche de l’année 287, c'est pourquoi ils la nommèrent Kyriaquie (signifie « dimanche » en grec. On pourrait donc traduire son nom par celui de « Dominique ». L'ayant baptisée, ils l'élevèrent en l'instruisant et la corrigeant selon le Seigneur (cf. Éphés. 6:4), et fidèles à leur promesse, ils préservèrent sa virginité afin de la consacrer au service du Seigneur.
Un jour, un riche païen, qui séjournait dans la ville, ayant entendu vanter la beauté et la qualité des mœurs de la jeune vierge, décida de la marier à son fils. Mais quand on vint lui en faire la proposition, Kyriaquie déclara qu'elle était épouse du Christ, et qu'elle désirait mourir dans la virginité. Furieux, le prince alla les dénoncer, elle et ses parents, à l'empereur Dioclétien comme rebelles à son autorité. Le souverain les convoqua, et leur demanda pourquoi ils rejetaient les dieux de l'Empire. Dorothée répondit avec courage qu'il avait appris de ses parents à n'adorer qu'un seul Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, qui s'est incarne pour notre Salut. Il fut soumis à la flagellation. Mais comme, sous les coups, il continuait à se moquer des idoles, l'empereur, voyant qu'il n'en tirerait rien de plus, l'envoya, avec Eusébie, auprès de Justus, gouverneur de Mélitène, en Petite Arménie. Celui-ci les soumit à la torture et leur procura la couronne du Martyre, en leur faisant trancher la tête.
Quant à Kyriaquie, Dioclétien l'envoya à son gendre, le césar Maximien, qui résidait à Nicomédie. Ayant admiré son éclatante beauté, Maximien la fit comparaître et lui promit qu'elle épouserait un des parents de l'empereur si elle acceptait d'honorer les dieux. Mais la frêle jeune fille se montra inflexible et lui déclara que rien ne pourrait la séparer de l'amour du Christ. Le tyran la fit alors étendre à terre entre quatre piquets et ordonna de la fustiger à coups de nerfs de bœuf, jusqu'à ce que mort s'en suive. Les soldats épuisés changèrent à trois reprises, mais Kyriaquie restait insensible aux coups et n'en était que plus rayonnante de grâce. Maximien, croyant que, par pitié pour la jeune vierge, ses hommes n'usaient pas de toute leur force retourna sa colère contre eux. La Sainte l'interpella alors: « Ne t'égares pas, Maximien. Jamais tu ne pourras me vaincre, car Dieu me porte secours ». Craignant d'être de nouveau tourné en ridicule, l'empereur la fit transférer auprès d'Hilarion (ou Hilaire), gouverneur de Bithynie, homme réputé pour sa cruauté envers les Chrétiens.
Après avoir pris connaissance de la lettre de Maximien, qui accompagnait la captive, Hilarion menaça Kyriaquie de tortures inouïes. Elle lui répondit qu'il serait plus aisé d'amollir le fer, plutôt que de la soumettre; et quand on lui passa des torches enflammées sur le corps, après l'avoir suspendue par les cheveux, elle resta impassible, comme si elle était déjà revêtue de l'incorruptibilité promise aux élus. La nuit suivante, elle reçut dans sa prison la visite du Christ qui la guérit et lui promit de la délivrer de toutes épreuves par Sa grâce. Au matin, le tyran s'étonna de la voir indemne, mais attribuant ce miracle aux dieux, il la fit conduire au temple des idoles. En entrant dans le temple Kyriaquie se mit à genoux et adressa une prière au Christ. Aussitôt l'édifice s'ébranla et les idoles tombèrent à terre, et se brisèrent en mille morceaux qu'un vent violent dispersa, mettant en fuite les païens présents. Seul Hilaire continuait de proférer des blasphèmes, quand un éclair fendit le ciel et brûla le visage du gouverneur qui, tombant de son siège, expira. Il fut remplacé par un autre magistrat, Apollonios, qui, ayant été mis au courant des événements qui agitaient la province, fit comparaître la Sainte et la condamna à être brûlée vive. Après avoir allumé une grande fournaise, les soldats y jetèrent Kyriaquie. Elle demeura plusieurs heures en prière, les mains tendues vers le ciel, sans que les flammes puissent lui causer la moindre brûlure. Et, alors qu'on était en été et que le ciel était dégagé, un nuage noir apparut et une averse vint éteindre le feu. Apollonios ordonna ensuite de lâcher contre elle deux lions; mais, dès qu'ils l'approchèrent, les fauves devinrent doux comme des agneaux et se couchèrent aux pieds de la Sainte. De nombreux païens, qui avaient été témoins de ces prodiges, confessèrent alors le Christ, et ils furent aussitôt exécutés.
Le jour suivant, un nouvel interrogatoire devant le gouverneur s'avéra tout aussi vain. Constatant donc qu'il ne pourrait vaincre la valeureuse athlète du Christ, ni par les flatteries ni par les tortures, Apollonios la condamna à mourir par le glaive. Emmenée en dehors de la ville, Kyriaquie demanda à ses bourreaux de lui accorder un instant pour prier. Tombant à genoux, elle adressa une longue prière au Christ, qui lui avait donné la force de témoigner de son Nom devant les rois et les princes, et qui avait préservé sa virginité jusqu'à ce jour de ses noces mystiques. Des Anges lumineux vinrent prendre son âme, pour la présenter à son Époux, et elle s'affaissa doucement à terre : c’était le 06 juillet 303. Les soldats, qui s'apprêtaient à lui trancher la tête, furent stupéfaits de la trouver déjà morte. Ils entendirent alors une voix céleste, qui leur disait: « Frères, allez raconter à tous les merveilles de Dieu ». Pendant qu'ils allaient rendre compte au gouverneur de ce qu'ils avaient vu, des Chrétiens, qui se tenaient cachés par crainte des païens, vinrent prendre le corps de la Sainte et l'ensevelirent dans un lieu convenable en rendant grâces à Dieu. Les dépouilles mortelles sont conservées dans la Cathédrale de Tropea, en Calabre.
Sainte Kyriaquie, localement appelée Santa Domenica, est la Patronne de Tropea où elle est l’objet d’une grande vénération et où, tous les ans, il y a une grande fête en son honneur dans toute la province.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 7 juillet
Saint Antonin Fantosati, évêque
Saint Joseph-Marie Gambaro, prêtre
Tous deux franciscains et martyrs en Chine
Martyrologe Romain : En Chine, près de la ville de Hengchow dans la province de Hunan, en 1900 (le 07 juillet), les saints martyrs Antonin Fantosati, évêque, et Joseph-Marie Gambaro, prêtre, tous deux franciscains. Dans la persécution de la secte de Yihetuan, alors qu’ils accostaient à la rive du fleuve pour venir en aide aux fidèles, ils furent massacrés à coups de pierres.
Antonino, au siècle Antonio Sante Agostino, Fantosati naît le 16 octobre 1842 à Santa Maria in Valle, au diocèse de Spolète (Ombrie - Italie).
Giuseppe Maria Gambaro naît à Galliate (Piémont, Italie) le 07 août 1869. Après une enfance pieuse, il entre le 23 octobre 1883 au couvent de Monte Mesma : là, il fait son noviciat et fait des études ecclésiastiques. Il a été ordonné prêtre à Novara le 12 mars 1892 et a été immédiatement nommé recteur du Collège séraphique de Cerano, puis d'Ornavasso, un poste qu'il a occupé jusqu'à son départ pour la Chine, qui a eu lieu après de nombreux refus, en décembre 1895.
Antonino Fantosati est missionnaire en Chine depuis plus de 30 ans et vicaire apostolique du Hunan méridional depuis 8 ans lorsque, le 4 juillet 1900, un jeune missionnaire franciscain de 27 ans, le Père Cesidio Giacomantino est tué par les Boxers à Heng-chow-fou. Lorsqu'il apprend ce qui s'est passé, Mgr Fantosati, alors en visite pastorale dans les montagnes, décide aussitôt de se rendre près de ses fidèles persécutés. À ceux qui essayent de le dissuader d'accomplir ce dangereux voyage, il répond : « Je ne le peux pas, mon devoir est de défendre mes enfants et surtout les orphelins ». Et il part accompagné du Père Joseph-Marie Gambaro qui n'a que 30 ans.
Ils arrivent devant Heng-chow-fou le 7 juillet. Dès que leur barque est reconnue, de nombreuses barques l'entourent et la poussent au rivage où les deux missionnaires sont accueillis par une grêle de pierres. Ils s'effondrent sans proférer une plainte, mais en répétant seulement : « Jésus, Marie ». Le P. Gambaro se traîne jusqu'aux pieds de son évêque, il l'embrasse et retombe mort. Mgr Fantosati agonise encore pendant deux heures. Un païen l'achève. De nombreux païens, qui avaient assisté au terrible martyre, répétaient : « Cet étranger était vraiment un homme juste ! »
Antonino Fantosati et Giuseppe Maria Gambaro ont été béatifiés le 24 novembre 1946 par le vénerable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Le Ier octobre 2000, saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) canonisa un groupe de 120 martyrs en Chine parmi lesquels figuraient Antonino Fantosati, Giuseppe Maria Gambaro et les autres 26 martyrs chinois béatifiés avec eux en 1946.
Bse María Romero Meneses (1902-1917)
Religieuse s.d.b. FMA
María Romero Meneses naît à Granada (Nicaragua - Amérique centrale) le 13 janvier 1902. Son père était très riche et ministre dans le gouvernement de la république. Mais il était aussi très généreux envers les malheureux, ce qui lui causa beaucoup de dommage car il fut trompé et sa situation économique en fut compromise pour toujours.
Marie avait un cœur semblable à celui de son père. Sa famille songeait pour elle à un bel avenir : elle étudia la musique, le piano et le violon mais elle choisit la voie religieuse. Il lui semblait que le charisme de Don Bosco avait été créé justement pour ses saintes aspirations. À l’âge de vingt et un ans, elle émet la profession religieuse dans l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice.
Après avoir prononcé ses vœux perpétuels, elle fut envoyée à San José au Costa Rica, qui devint sa deuxième patrie. On la destina à l’enseignement dans un collège pour jeunes filles aisées. Mais elle cherchait surtout « les enfants pauvres et abandonnés » comme Don Bosco. Une fois conquis ceux de la ville, elle partit à la campagne pour « sauver les âmes! ».
Comme Don Bosco, elle forma, en les choisissant parmi les meilleures de ses élèves, ses disciples pour l`Œuvre des Patronages. Elle les appelait « les petites missionnaires » et elles firent des miracles, et pas seulement au sens figuré. Elle ne quitta jamais, jusqu’à son dernier soupir, même quand elle dut abandonner son enseignement, l’enseignement du catéchisme aux petits et aux plus grands. Autour d’elle grandirent des « œuvres sociales » qui émerveillèrent le gouvernement lui-même.
Elle réussit à créer un village pour les plus pauvres parmi les pauvres, en donnant à chaque famille, retirée de sous les ponts, une petite maison personnelle. Elle sut répandre beaucoup la dévotion à Marie Auxiliatrice.
Elle lui construisit une église au centre de San José qui est un phare de salut pour de très nombreuses âmes. Elle fit réellement des grandes choses grâce à sa foi et avec l’aide de personnes aisées conquises à sa cause après avoir fait l’expérience des effets de la dévotion à la Vierge.
Cette sœur si active était aussi une grande mystique, douée d’une union intime avec Dieu. On a déjà imprimé quelques volumes de ses « Écrits Spirituels ».
Elle meurt d’un infarctus le 7 juillet 1977. Le gouvernement du Costa Rica l’a déclarée citoyenne d’honneur de la nation. Sa dépouille se trouve à San José au Costa Rica, à côté de la grande œuvre qu’elle avait fondée comme « Maison de la Vierge » et « Œuvre Sociale ».
María Romero Meneses a été béatifiée, à Rome, le 14 avril 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Antonin Fantosati, évêque
Saint Joseph-Marie Gambaro, prêtre
Tous deux franciscains et martyrs en Chine
Martyrologe Romain : En Chine, près de la ville de Hengchow dans la province de Hunan, en 1900 (le 07 juillet), les saints martyrs Antonin Fantosati, évêque, et Joseph-Marie Gambaro, prêtre, tous deux franciscains. Dans la persécution de la secte de Yihetuan, alors qu’ils accostaient à la rive du fleuve pour venir en aide aux fidèles, ils furent massacrés à coups de pierres.
Antonino, au siècle Antonio Sante Agostino, Fantosati naît le 16 octobre 1842 à Santa Maria in Valle, au diocèse de Spolète (Ombrie - Italie).
Giuseppe Maria Gambaro naît à Galliate (Piémont, Italie) le 07 août 1869. Après une enfance pieuse, il entre le 23 octobre 1883 au couvent de Monte Mesma : là, il fait son noviciat et fait des études ecclésiastiques. Il a été ordonné prêtre à Novara le 12 mars 1892 et a été immédiatement nommé recteur du Collège séraphique de Cerano, puis d'Ornavasso, un poste qu'il a occupé jusqu'à son départ pour la Chine, qui a eu lieu après de nombreux refus, en décembre 1895.
Antonino Fantosati est missionnaire en Chine depuis plus de 30 ans et vicaire apostolique du Hunan méridional depuis 8 ans lorsque, le 4 juillet 1900, un jeune missionnaire franciscain de 27 ans, le Père Cesidio Giacomantino est tué par les Boxers à Heng-chow-fou. Lorsqu'il apprend ce qui s'est passé, Mgr Fantosati, alors en visite pastorale dans les montagnes, décide aussitôt de se rendre près de ses fidèles persécutés. À ceux qui essayent de le dissuader d'accomplir ce dangereux voyage, il répond : « Je ne le peux pas, mon devoir est de défendre mes enfants et surtout les orphelins ». Et il part accompagné du Père Joseph-Marie Gambaro qui n'a que 30 ans.
Ils arrivent devant Heng-chow-fou le 7 juillet. Dès que leur barque est reconnue, de nombreuses barques l'entourent et la poussent au rivage où les deux missionnaires sont accueillis par une grêle de pierres. Ils s'effondrent sans proférer une plainte, mais en répétant seulement : « Jésus, Marie ». Le P. Gambaro se traîne jusqu'aux pieds de son évêque, il l'embrasse et retombe mort. Mgr Fantosati agonise encore pendant deux heures. Un païen l'achève. De nombreux païens, qui avaient assisté au terrible martyre, répétaient : « Cet étranger était vraiment un homme juste ! »
Antonino Fantosati et Giuseppe Maria Gambaro ont été béatifiés le 24 novembre 1946 par le vénerable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Le Ier octobre 2000, saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) canonisa un groupe de 120 martyrs en Chine parmi lesquels figuraient Antonino Fantosati, Giuseppe Maria Gambaro et les autres 26 martyrs chinois béatifiés avec eux en 1946.
Bse María Romero Meneses (1902-1917)
Religieuse s.d.b. FMA
María Romero Meneses naît à Granada (Nicaragua - Amérique centrale) le 13 janvier 1902. Son père était très riche et ministre dans le gouvernement de la république. Mais il était aussi très généreux envers les malheureux, ce qui lui causa beaucoup de dommage car il fut trompé et sa situation économique en fut compromise pour toujours.
Marie avait un cœur semblable à celui de son père. Sa famille songeait pour elle à un bel avenir : elle étudia la musique, le piano et le violon mais elle choisit la voie religieuse. Il lui semblait que le charisme de Don Bosco avait été créé justement pour ses saintes aspirations. À l’âge de vingt et un ans, elle émet la profession religieuse dans l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice.
Après avoir prononcé ses vœux perpétuels, elle fut envoyée à San José au Costa Rica, qui devint sa deuxième patrie. On la destina à l’enseignement dans un collège pour jeunes filles aisées. Mais elle cherchait surtout « les enfants pauvres et abandonnés » comme Don Bosco. Une fois conquis ceux de la ville, elle partit à la campagne pour « sauver les âmes! ».
Comme Don Bosco, elle forma, en les choisissant parmi les meilleures de ses élèves, ses disciples pour l`Œuvre des Patronages. Elle les appelait « les petites missionnaires » et elles firent des miracles, et pas seulement au sens figuré. Elle ne quitta jamais, jusqu’à son dernier soupir, même quand elle dut abandonner son enseignement, l’enseignement du catéchisme aux petits et aux plus grands. Autour d’elle grandirent des « œuvres sociales » qui émerveillèrent le gouvernement lui-même.
Elle réussit à créer un village pour les plus pauvres parmi les pauvres, en donnant à chaque famille, retirée de sous les ponts, une petite maison personnelle. Elle sut répandre beaucoup la dévotion à Marie Auxiliatrice.
Elle lui construisit une église au centre de San José qui est un phare de salut pour de très nombreuses âmes. Elle fit réellement des grandes choses grâce à sa foi et avec l’aide de personnes aisées conquises à sa cause après avoir fait l’expérience des effets de la dévotion à la Vierge.
Cette sœur si active était aussi une grande mystique, douée d’une union intime avec Dieu. On a déjà imprimé quelques volumes de ses « Écrits Spirituels ».
Elle meurt d’un infarctus le 7 juillet 1977. Le gouvernement du Costa Rica l’a déclarée citoyenne d’honneur de la nation. Sa dépouille se trouve à San José au Costa Rica, à côté de la grande œuvre qu’elle avait fondée comme « Maison de la Vierge » et « Œuvre Sociale ».
María Romero Meneses a été béatifiée, à Rome, le 14 avril 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 8 juillet
Saints Aquilas et Priscilla
Époux exemplaires
(† Ier s.)
« Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude: c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux » (Rm 16, 3-5).
Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Éphèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Églises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l'Évangile
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et soeurs,
En faisant un nouveau pas dans cette sorte de galerie de portraits des premiers témoins de la foi chrétienne, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous prenons aujourd'hui en considération un couple d'époux. Il s'agit des conjoints Priscille et Aquilas, qui se trouvent dans le groupe des nombreux collaborateurs qui ont entouré l'apôtre Paul, que j'avais déjà brièvement mentionnés mercredi dernier. Sur la base des informations en notre possession, ce couple d'époux joua un rôle très actif au temps des origines post-pascales de l'Église.
Les noms d'Aquilas et de Priscille sont latins, mais l'homme et la femme qui les portent étaient d'origine juive. Cependant, au moins Aquilas provenait géographiquement de la diaspora de l'Anatolie septentrionale, qui s'ouvre sur la Mer Noire - dans la Turquie actuelle -, alors que Priscille, dont le nom se trouve parfois abrégé en Prisca, était probablement une juive provenant de Rome (cf. Ac 18, 2). C'est en tout cas de Rome qu'ils étaient parvenus à Corinthe, où Paul les rencontra au début des années 50; c'est là qu'il s'associa à eux car, comme nous le raconte Luc, ils exerçaient le même métier de fabricants de toiles ou de tentes pour un usage domestique, et il fut même accueilli dans leur maison (cf. Ac 18, 3). Le motif de leur venue à Corinthe avait été la décision de l'empereur Claude de chasser de Rome les Juifs résidant dans l'Urbs. L'historien Romain Suétone nous dit, à propos de cet événement, qu'il avait expulsé les Juifs car "ils provoquaient des tumultes en raison d'un certain Crestus" (cf. "Les vies des douze Césars, Claude", 25). On voit qu'il ne connaissait pas bien le nom - au lieu du Christ, il écrit "Crestus" - et qu'il n'avait qu'une idée très confuse de ce qui s'était passé. Quoi qu'il en soit, des discordes régnaient à l'intérieur de la communauté juive autour de la question de savoir si Jésus était ou non le Christ. Et ces problèmes constituaient pour l'empereur un motif pour expulser simplement tous les juifs de Rome. On en déduit que les deux époux avait déjà embrassé la foi chrétienne à Rome dans les années 40, et qu'ils avaient à présent trouvé en Paul quelqu'un non seulement qui partageait cette foi avec eux - que Jésus est le Christ - mais qui était également un apôtre, appelé personnellement par le Seigneur Ressuscité. La première rencontre a donc lieu à Corinthe, où ils l'accueillent dans leur maison et travaillent ensemble à la fabrication de tentes.
Dans un deuxième temps, ils se rendirent en Asie mineure, à Éphèse. Ils jouèrent là un rôle déterminant pour compléter la formation chrétienne du juif alexandrin Apollos, dont nous avons parlé mercredi dernier. Comme il ne connaissait que de façon sommaire la foi chrétienne, "Priscille et Aquilas l'entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus d'exactitude la Voie de Dieu" (Ac 18, 26). Quand, à Éphèse, l'Apôtre Paul écrit sa Première Lettre aux Corinthiens, il envoie aussi explicitement avec ses propres salutations celles d'"Aquilas et Prisca [qui] vous saluent bien dans le Seigneur, avec l'Église qui se rassemble chez eux" (16, 19). Nous apprenons ainsi le rôle très important que ce couple joua dans le milieu de l'Église primitive: accueillir dans leur maison le groupe des chrétiens locaux, lorsque ceux-ci se rassemblaient pour écouter la Parole de Dieu et pour célébrer l'Eucharistie. C'est précisément ce type de rassemblement qui est appelé en grec "ekklesìa" - le mot latin est "ecclesia", le mot français "église" - qui signifie convocation, assemblée, regroupement. Dans la maison d'Aquilas et de Priscille, se réunit donc l'Église, la convocation du Christ, qui célèbre là les saints Mystères. Et ainsi, nous pouvons précisément voir la naissance de la réalité de l'Église dans les maisons des croyants. Les chrétiens, en effet, jusque vers le III siècle, ne possédaient pas leurs propres lieux de culte: dans un premier temps, ce furent les synagogues juives, jusqu'à ce que la symbiose originelle entre l'Ancien et le Nouveau Testament ne se défasse et que l'Église des Gentils ne soit obligée de trouver sa propre identité, toujours profondément enracinée dans l'Ancien Testament. Ensuite, après cette "rupture", les chrétiens se réunissent dans les maisons, qui deviennent ainsi "Église". Et enfin, au III siècle, naissent de véritables édifices de culte chrétien. Mais ici, dans la première moitié du I et du II siècle, les maisons des chrétiens deviennent véritablement et à proprement parler des "églises". Comme je l'ai dit, on y lit ensemble les Saintes Écritures et l'on célèbre l'Eucharistie. C'est ce qui se passait, par exemple, à Corinthe, où Paul mentionne un certain "Gaïus vous salue, lui qui m'a ouvert sa maison, à moi et à toute l'Église" (Rm 16, 23), ou à Laodicée, où la communauté se rassemblait dans la maison d'une certaine Nympha (cf. Col 4, 15), ou à Colosse, où le rassemblement avait lieu dans la maison d'un certain Archippe (cf. Phm 1, 2).
De retour à Rome, Aquilas et Priscille continuèrent à accomplir cette très précieuse fonction également dans la capitale de l'Empire. En effet, Paul, écrivant aux Romains, envoie précisément ce salut: "Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude: c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux" (Rm 16, 3-5). Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Éphèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Églises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l'Évangile.
La tradition hagiographique postérieure a conféré une importance particulière à Priscille, même s'il reste le problème de son identification avec une autre Priscille martyre. Dans tous les cas, ici, à Rome, nous avons aussi bien une église consacrée à Sainte Prisca sur l'Aventin que les catacombes de Priscille sur la Via Salaria. De cette façon se perpétue la mémoire d'une femme, qui a été certainement une personne active et d'une grande valeur dans l'histoire du christianisme romain. Une chose est certaine: à la gratitude de ces premières Églises, dont parle saint Paul, doit s'unir la nôtre, car c'est grâce à la foi et à l'engagement apostolique de fidèles laïcs, de familles, d'époux comme Priscille et Aquilas, que le christianisme est parvenu à notre génération. Il ne pouvait pas croître uniquement grâce aux Apôtres qui l'annonçaient. Pour s'enraciner dans la terre du peuple, pour se développer de façon vivante, était nécessaire l'engagement de ces familles, de ces époux, de ces communautés chrétiennes, et de fidèles laïcs qui ont offert l'"humus" à la croissance de la foi. Et c'est toujours et seulement ainsi que croît l'Église. En particulier, ce couple démontre combien l'action des époux chrétiens est importante. Lors-qu'ils sont soutenus par la foi et par une forte spiritualité, leur engagement courageux pour l'Église et dans l'Église devient naturel. Leur vie commune quotidienne se prolonge et en quelque sorte s'élève en assumant une responsabilité commune en faveur du Corps mystique du Christ, ne fût-ce qu'une petite partie de celui-ci. Il en était ainsi dans la première génération et il en sera souvent ainsi.
Nous pouvons tirer une autre leçon importante de leur exemple: chaque maison peut se transformer en une petite Église. Non seulement dans le sens où dans celle-ci doit régner le typique amour chrétien fait d'altruisme et d'attention réciproque, mais plus encore dans le sens où toute la vie familiale sur la base de la foi, est appelée à tourner autour de l'unique domination de Jésus Christ. Ce n'est pas par hasard que dans la Lettre aux Éphésiens, Paul compare la relation matrimoniale à la communion sponsale qui existe entre le Christ et l'Église (cf. Eph 5, 25-33). Nous pourrions même considérer que l'Apôtre façonne indirectement la vie de l'Église tout entière sur celle de la famille. Et en réalité, l'Église est la famille de Dieu. Nous honorons donc Aquilas et Priscille comme modèles d'une vie conjugale engagée de façon responsable au service de toute la communauté chrétienne. Et nous trouvons en eux le modèle de l'Église, famille de Dieu pour tous les temps.
Bx Pierre Vigne (1670-1740)
Prêtre et fondateur de la :« Congrégation du Saint Sacrement ».
Pierre Vigne, un pur Ardéchois, né à Privas, le 20 août 1670, dans une famille de commerçants. Il est leur cinquième enfant, mais seuls trois échapperont à la mortalité infantile, si fréquente à cette époque.
L’enfance de Pierre Vigne semble sans histoires et pourtant, selon une tradition ancienne, l’adolescent aurait abandonné sa foi catholique. Un jour, alors qu’il se rendait à Genève, il aurait croisé un prêtre portant le Saint Sacrement et aurait refusé de le vénérer. Son cheval se serait alors cabré et l’aurait précipité à terre. Ce fut pour Pierre une expérience décisive : il se convertit aussitôt et changeant de route, il partit pour le séminaire de Viviers.
Cette aventure est peut-être en partie légendaire, mais elle rend parfaitement compte de ce qui sera au cœur de la spiritualité de Pierre Vigne : sa dévotion eucharistique. Cette tradition, transmise au fil des siècles, explique parfaitement l’itinéraire du Bienheureux : saisi par Dieu, il lui consacre toute sa vie, à travers son ministère de prêtre, son engagement missionnaire et la fondation de la « Congrégation du Saint Sacrement ».
Ordonné prêtre à Bourg-Saint-Andéol, le 18 septembre 1694, il est nommé vicaire à Saint-Agrève. En 1700, il entre chez les Lazaristes, l’ordre fondé par saint Vincent de Paul, où il prêche des missions, de Lyon à Béziers, pendant cinq années. Il réintègre alors le clergé diocésain et on le retrouve aux Ollières, à Saint-Fortunat, entre autres. On pense à lui pour la cure de Privas, mais il n’ira jamais. En effet, en 1712, il arrive à Boucieu-le-Roi et il est séduit par le charme des lieux ; le vallon, les collines, tout lui évoque Jérusalem. Il décide d’y édifier un grand Chemin de Croix. Aujourd’hui encore, les Ardéchois et les Drômois viennent en nombre, le Vendredi Saint, participer au Chemin de Croix de Boucieu.
En 1713, une jeune fille de Nozières vient demander à Pierre Vigne des conseils sur une éventuelle vocation. D’autres la suivront bientôt….
Infatigable, Pierre Vigne continue ses missions dans les villages les plus écartés. Il est reconnu comme un grand prédicateur de la Miséricorde de Dieu et il passe des heures à confesser, à diriger les fidèles, à les instruire. Il n’oublie pas de favoriser l’éducation des jeunes gens et il s’efforce de soulager les misères. Sa charité est sans limite : il donne tout ce qu’il possède, il court au-devant des malades, comme en cette année 1722 où il va soigner les habitants de Rochepaule frappés par la peste.
Il meurt le 8 juillet 1740, au cours d’une mission, à Rancurel, dans le Vercors. Une foule accompagne son corps jusqu’à Boucieu où il est inhumé dans l’église paroissiale.
Pierre Vigne a été béatifié le 03 octobre 2004, à Rome, avec quatre autres Serviteurs de Dieu : Joseph-Marie Cassant, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche, par saint Jean-Paul II (Homélie du Pape).
Saints Aquilas et Priscilla
Époux exemplaires
(† Ier s.)
« Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude: c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux » (Rm 16, 3-5).
Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Éphèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Églises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l'Évangile
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et soeurs,
En faisant un nouveau pas dans cette sorte de galerie de portraits des premiers témoins de la foi chrétienne, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous prenons aujourd'hui en considération un couple d'époux. Il s'agit des conjoints Priscille et Aquilas, qui se trouvent dans le groupe des nombreux collaborateurs qui ont entouré l'apôtre Paul, que j'avais déjà brièvement mentionnés mercredi dernier. Sur la base des informations en notre possession, ce couple d'époux joua un rôle très actif au temps des origines post-pascales de l'Église.
Les noms d'Aquilas et de Priscille sont latins, mais l'homme et la femme qui les portent étaient d'origine juive. Cependant, au moins Aquilas provenait géographiquement de la diaspora de l'Anatolie septentrionale, qui s'ouvre sur la Mer Noire - dans la Turquie actuelle -, alors que Priscille, dont le nom se trouve parfois abrégé en Prisca, était probablement une juive provenant de Rome (cf. Ac 18, 2). C'est en tout cas de Rome qu'ils étaient parvenus à Corinthe, où Paul les rencontra au début des années 50; c'est là qu'il s'associa à eux car, comme nous le raconte Luc, ils exerçaient le même métier de fabricants de toiles ou de tentes pour un usage domestique, et il fut même accueilli dans leur maison (cf. Ac 18, 3). Le motif de leur venue à Corinthe avait été la décision de l'empereur Claude de chasser de Rome les Juifs résidant dans l'Urbs. L'historien Romain Suétone nous dit, à propos de cet événement, qu'il avait expulsé les Juifs car "ils provoquaient des tumultes en raison d'un certain Crestus" (cf. "Les vies des douze Césars, Claude", 25). On voit qu'il ne connaissait pas bien le nom - au lieu du Christ, il écrit "Crestus" - et qu'il n'avait qu'une idée très confuse de ce qui s'était passé. Quoi qu'il en soit, des discordes régnaient à l'intérieur de la communauté juive autour de la question de savoir si Jésus était ou non le Christ. Et ces problèmes constituaient pour l'empereur un motif pour expulser simplement tous les juifs de Rome. On en déduit que les deux époux avait déjà embrassé la foi chrétienne à Rome dans les années 40, et qu'ils avaient à présent trouvé en Paul quelqu'un non seulement qui partageait cette foi avec eux - que Jésus est le Christ - mais qui était également un apôtre, appelé personnellement par le Seigneur Ressuscité. La première rencontre a donc lieu à Corinthe, où ils l'accueillent dans leur maison et travaillent ensemble à la fabrication de tentes.
Dans un deuxième temps, ils se rendirent en Asie mineure, à Éphèse. Ils jouèrent là un rôle déterminant pour compléter la formation chrétienne du juif alexandrin Apollos, dont nous avons parlé mercredi dernier. Comme il ne connaissait que de façon sommaire la foi chrétienne, "Priscille et Aquilas l'entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus d'exactitude la Voie de Dieu" (Ac 18, 26). Quand, à Éphèse, l'Apôtre Paul écrit sa Première Lettre aux Corinthiens, il envoie aussi explicitement avec ses propres salutations celles d'"Aquilas et Prisca [qui] vous saluent bien dans le Seigneur, avec l'Église qui se rassemble chez eux" (16, 19). Nous apprenons ainsi le rôle très important que ce couple joua dans le milieu de l'Église primitive: accueillir dans leur maison le groupe des chrétiens locaux, lorsque ceux-ci se rassemblaient pour écouter la Parole de Dieu et pour célébrer l'Eucharistie. C'est précisément ce type de rassemblement qui est appelé en grec "ekklesìa" - le mot latin est "ecclesia", le mot français "église" - qui signifie convocation, assemblée, regroupement. Dans la maison d'Aquilas et de Priscille, se réunit donc l'Église, la convocation du Christ, qui célèbre là les saints Mystères. Et ainsi, nous pouvons précisément voir la naissance de la réalité de l'Église dans les maisons des croyants. Les chrétiens, en effet, jusque vers le III siècle, ne possédaient pas leurs propres lieux de culte: dans un premier temps, ce furent les synagogues juives, jusqu'à ce que la symbiose originelle entre l'Ancien et le Nouveau Testament ne se défasse et que l'Église des Gentils ne soit obligée de trouver sa propre identité, toujours profondément enracinée dans l'Ancien Testament. Ensuite, après cette "rupture", les chrétiens se réunissent dans les maisons, qui deviennent ainsi "Église". Et enfin, au III siècle, naissent de véritables édifices de culte chrétien. Mais ici, dans la première moitié du I et du II siècle, les maisons des chrétiens deviennent véritablement et à proprement parler des "églises". Comme je l'ai dit, on y lit ensemble les Saintes Écritures et l'on célèbre l'Eucharistie. C'est ce qui se passait, par exemple, à Corinthe, où Paul mentionne un certain "Gaïus vous salue, lui qui m'a ouvert sa maison, à moi et à toute l'Église" (Rm 16, 23), ou à Laodicée, où la communauté se rassemblait dans la maison d'une certaine Nympha (cf. Col 4, 15), ou à Colosse, où le rassemblement avait lieu dans la maison d'un certain Archippe (cf. Phm 1, 2).
De retour à Rome, Aquilas et Priscille continuèrent à accomplir cette très précieuse fonction également dans la capitale de l'Empire. En effet, Paul, écrivant aux Romains, envoie précisément ce salut: "Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude: c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux" (Rm 16, 3-5). Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Éphèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Églises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l'Évangile.
La tradition hagiographique postérieure a conféré une importance particulière à Priscille, même s'il reste le problème de son identification avec une autre Priscille martyre. Dans tous les cas, ici, à Rome, nous avons aussi bien une église consacrée à Sainte Prisca sur l'Aventin que les catacombes de Priscille sur la Via Salaria. De cette façon se perpétue la mémoire d'une femme, qui a été certainement une personne active et d'une grande valeur dans l'histoire du christianisme romain. Une chose est certaine: à la gratitude de ces premières Églises, dont parle saint Paul, doit s'unir la nôtre, car c'est grâce à la foi et à l'engagement apostolique de fidèles laïcs, de familles, d'époux comme Priscille et Aquilas, que le christianisme est parvenu à notre génération. Il ne pouvait pas croître uniquement grâce aux Apôtres qui l'annonçaient. Pour s'enraciner dans la terre du peuple, pour se développer de façon vivante, était nécessaire l'engagement de ces familles, de ces époux, de ces communautés chrétiennes, et de fidèles laïcs qui ont offert l'"humus" à la croissance de la foi. Et c'est toujours et seulement ainsi que croît l'Église. En particulier, ce couple démontre combien l'action des époux chrétiens est importante. Lors-qu'ils sont soutenus par la foi et par une forte spiritualité, leur engagement courageux pour l'Église et dans l'Église devient naturel. Leur vie commune quotidienne se prolonge et en quelque sorte s'élève en assumant une responsabilité commune en faveur du Corps mystique du Christ, ne fût-ce qu'une petite partie de celui-ci. Il en était ainsi dans la première génération et il en sera souvent ainsi.
Nous pouvons tirer une autre leçon importante de leur exemple: chaque maison peut se transformer en une petite Église. Non seulement dans le sens où dans celle-ci doit régner le typique amour chrétien fait d'altruisme et d'attention réciproque, mais plus encore dans le sens où toute la vie familiale sur la base de la foi, est appelée à tourner autour de l'unique domination de Jésus Christ. Ce n'est pas par hasard que dans la Lettre aux Éphésiens, Paul compare la relation matrimoniale à la communion sponsale qui existe entre le Christ et l'Église (cf. Eph 5, 25-33). Nous pourrions même considérer que l'Apôtre façonne indirectement la vie de l'Église tout entière sur celle de la famille. Et en réalité, l'Église est la famille de Dieu. Nous honorons donc Aquilas et Priscille comme modèles d'une vie conjugale engagée de façon responsable au service de toute la communauté chrétienne. Et nous trouvons en eux le modèle de l'Église, famille de Dieu pour tous les temps.
Bx Pierre Vigne (1670-1740)
Prêtre et fondateur de la :« Congrégation du Saint Sacrement ».
Pierre Vigne, un pur Ardéchois, né à Privas, le 20 août 1670, dans une famille de commerçants. Il est leur cinquième enfant, mais seuls trois échapperont à la mortalité infantile, si fréquente à cette époque.
L’enfance de Pierre Vigne semble sans histoires et pourtant, selon une tradition ancienne, l’adolescent aurait abandonné sa foi catholique. Un jour, alors qu’il se rendait à Genève, il aurait croisé un prêtre portant le Saint Sacrement et aurait refusé de le vénérer. Son cheval se serait alors cabré et l’aurait précipité à terre. Ce fut pour Pierre une expérience décisive : il se convertit aussitôt et changeant de route, il partit pour le séminaire de Viviers.
Cette aventure est peut-être en partie légendaire, mais elle rend parfaitement compte de ce qui sera au cœur de la spiritualité de Pierre Vigne : sa dévotion eucharistique. Cette tradition, transmise au fil des siècles, explique parfaitement l’itinéraire du Bienheureux : saisi par Dieu, il lui consacre toute sa vie, à travers son ministère de prêtre, son engagement missionnaire et la fondation de la « Congrégation du Saint Sacrement ».
Ordonné prêtre à Bourg-Saint-Andéol, le 18 septembre 1694, il est nommé vicaire à Saint-Agrève. En 1700, il entre chez les Lazaristes, l’ordre fondé par saint Vincent de Paul, où il prêche des missions, de Lyon à Béziers, pendant cinq années. Il réintègre alors le clergé diocésain et on le retrouve aux Ollières, à Saint-Fortunat, entre autres. On pense à lui pour la cure de Privas, mais il n’ira jamais. En effet, en 1712, il arrive à Boucieu-le-Roi et il est séduit par le charme des lieux ; le vallon, les collines, tout lui évoque Jérusalem. Il décide d’y édifier un grand Chemin de Croix. Aujourd’hui encore, les Ardéchois et les Drômois viennent en nombre, le Vendredi Saint, participer au Chemin de Croix de Boucieu.
En 1713, une jeune fille de Nozières vient demander à Pierre Vigne des conseils sur une éventuelle vocation. D’autres la suivront bientôt….
Infatigable, Pierre Vigne continue ses missions dans les villages les plus écartés. Il est reconnu comme un grand prédicateur de la Miséricorde de Dieu et il passe des heures à confesser, à diriger les fidèles, à les instruire. Il n’oublie pas de favoriser l’éducation des jeunes gens et il s’efforce de soulager les misères. Sa charité est sans limite : il donne tout ce qu’il possède, il court au-devant des malades, comme en cette année 1722 où il va soigner les habitants de Rochepaule frappés par la peste.
Il meurt le 8 juillet 1740, au cours d’une mission, à Rancurel, dans le Vercors. Une foule accompagne son corps jusqu’à Boucieu où il est inhumé dans l’église paroissiale.
Pierre Vigne a été béatifié le 03 octobre 2004, à Rome, avec quatre autres Serviteurs de Dieu : Joseph-Marie Cassant, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche, par saint Jean-Paul II (Homélie du Pape).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 9 juillet
Saints Augustin Zhao Rong († 1815)
et 119 Compagnons
Martyrs en Chine († 1648 - 1930)
Chapelle Papale pour la Canonisation des Bienheureux
Extraits de l’Homélie de Sa Sainteté Jean Paul II
Dimanche 1er octobre 2000
[...] 2. « Les préceptes du Seigneur apportent la joie » (Ps. resp.). Ces paroles du Psaume résponsorial reflètent bien l'expérience d'Agostino Zhao Rong et de ses 119 compagnons, Martyrs en Chine. Les témoignages qui nous sont parvenus laissent entrevoir chez eux un état d'âme empreint d'une profonde sérénité et joie.
L'Église est aujourd'hui reconnaissante au Seigneur, qui la bénit et l'inonde de lumière à travers la splendeur de la sainteté de ces fils et filles de la Chine. L'Année Sainte n'est-elle pas le moment le plus opportun pour faire resplendir leur témoignage héroïque? La jeune Anna Wang, âgée de 14 ans, résiste aux menaces du bourreau qui la somme d'apostasier, et, se préparant à être décapité, le visage lumineux, déclare: « La porte du Ciel est ouverte à tous » et murmure trois fois de suite « Jésus ». A ceux qui viennent de lui couper le bras droit et qui se préparent à l'écorcher vif, Chi Zhuzi, âgé de 18 ans, crie avec courage: « Chaque morceau de ma chair, chaque goutte de mon sang vous répéteront que je suis chrétien ».
Les 85 autres Chinois, hommes et femmes de tout âge et de toute condition, prêtres, religieux et laïcs, ont témoigné d'une conviction et d'une joie semblables en scellant leur fidélité indéfectible au Christ et à l'Église à travers le don de la vie. Cela est survenu au cours de divers siècles et en des temps complexes et difficiles de l'histoire de Chine. La célébration présente n'est pas le lieu opportun pour émettre des jugements sur ces périodes de l'histoire: on pourra et on devra le faire en une autre occasion. Aujourd'hui, à travers cette proclamation solennelle de sainteté, l'Église entend uniquement reconnaître que ces martyrs sont un exemple de courage et de cohérence pour nous tous et font honneur au noble peuple chinois.
Parmi cette foule de martyrs resplendissent également 33 missionnaires, hommes et femmes, qui quittèrent leur terre et tentèrent de s'introduire dans la réalité chinoise, en assumant avec amour ses caractéristiques, dans le désir d’annoncer le Christ et servir ce peuple. Leurs tombes sont là-bas, représentant presque un signe de leur appartenance définitive à la Chine, que, même dans leurs limites humaines, ils ont sincèrement aimée, dépensant pour elle toutes leurs énergies. « Nous n'avons jamais fait de mal à personne - répond l'Évêque Francesco Fogolla au gouverneur qui s'apprête à le frapper avec son épée - au contraire, nous avons fait du bien à de nombreuses personnes ». [...]
Bx Luigi Caburlotto (1817-1897)
Prêtre et fondateur de l’institut des
‘Filles de Saint Joseph’
Luigi Caburlotto, fils de gondoliers, naît à Venise le 7 juin 1817. Il a été éduqué à l’École des pères Antonangelo et Marco Cavanis (aujourd’hui vénérables), puis au séminaire du patriarcat.
Il fut ordonné prêtre le 24 septembre 1842, par le patriarche Jacopo Monico, et l’année suivante il était nommé vicaire à la paroisse Saint Giacomo dall’Orio. Pendant six ans, il s’y est dépensé dans un travail pastoral intense, étudiant la situation sociale et morale de la population et discernant dans l’enfance et l’adolescence abandonnées le secteur d’intervention le plus urgent.
Le 15 octobre 1849, il est nommé curé de cette paroisse, devenue encore plus pauvre et démunie avec la guerre de 1848-1849.
Le 30 avril 1850, il lance une école populaire pour les jeunes filles les plus négligées par leurs familles. En quelques années le groupe d’enseignantes volontaires qui soutenaient l’école devient un institut religieux de sœurs dont il écrit lui-même la Règle et qu’il appelle : ‘Filles de Saint Joseph’.
Tout en poursuivant avec amour le soin pastoral de sa paroisse, développant la formation catéchétique des petits et des grands, soignant la liturgie, le culte eucharistique et la fréquence des sacrements, il se préoccupe aussi de maintenir et d’organiser les œuvres de charité et d’aide pour les plus pauvres de cette partie de la ville. Il se soucie aussi de la formation scolaire et professionnelle des jeunes gens en instituant un patronage du soir pour les garçons.
En 1857, à Venise, non loin de Saint-Sébastien, il accueille les jeunes filles pauvres aidées par l’assistance publique, créant ainsi l’Institut Manin féminin.
En 1859, il fonde, dans la ville de Ceneda (aujourd’hui Vittorio-Veneto) une école élémentaire populaire gratuite pour élèves externes et, à côté, un collège avec un niveau d’études plus élevé.
En 1869, il est appelé à réorganiser l’important Institut Manin d’arts et métiers pour les garçons, qui se trouvait dans des conditions disciplinaires et économiques précaire depuis deux ans. À partir de ce moment, il se retrouve au cœur du débat politico-religieux qui vit se durcir les rapports entre catholiques et libéraux au lendemain de l’annexion de la Vénétie au Royaume d’Italie.
Il ajuste ses choix en interrogeant sa vocation sacerdotale qui lui imposait d’exprimer son amour pour Dieu à travers le soin éducatif des jeunes, y compris au risque de subir des incompréhensions et des oppositions.
Sa santé s’étant affaiblie, Caburlotto renonce à sa paroisse en 1872 pour se consacrer avec plus d’énergie aux maisons d’éducation. Travaillant gratuitement, il peut exercer une influence bénéfique sur la direction éducative des instituts publics.
En 1881, la Congrégation de Charité lui confie en effet, outre les deux Instituts Manin, les orphelinats de garçons (église des « Gesuati ») et de filles (église des « Terese ») où il peut remplacer les enseignantes laïques par ses religieuses, ouvrant ainsi la quatrième maison de la Congrégation.
À côté de ces activités, il savait apporter son aide à tous les services que lui demandait son évêque. Il exerça le ministère de prédication de retraites pour des religieuses et des laïcs, organisa des missions populaires, donna des conférences spirituelles aux prêtres, etc.
Il passa les dernières années de sa vie dans un retrait presque total, éprouvé par de longues souffrances mais serein et s’intéressant toujours aux œuvres qu’il continuait de diriger. Il mourut le 9 juillet 1897, en invoquant la Vierge Marie et assisté par le patriarche Joseph Sarto (futur St Pie X).
En juillet 1994, Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) a promulgué le décret par lequel il déclarait que Mgr Luigi Caburlotto avait vécu toutes les vertus chrétiennes de manière héroïque. La guérison, en 2008 à Rome, de Maria Grazia Veltraino fut reconnue en mai 2014 par les tribunaux ecclésiastiques comme un miracle obtenu par l’intercession du vénérable Mgr Luigi Caburlotto, ouvrant la voie à sa béatification.
La messe de béatification du P. Luigi Caburlotto a eu lieu le samedi 16 mai 2015, à Venise, Place Saint-Marc. Au cours de la cérémonie, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a cité la lettre apostolique de béatification : « Le pape François appelle le bienheureux Luigi Caburlotto, “éminent éducateur des jeunes, apôtre infatigable de la charité évangélique et enseignant fidèle de la doctrine catholique”. »
Sa sainteté était remplie de « charité pastorale et de sagesse éducative », a ajouté le cardinal : « en toute circonstance, il avait l'habitude de juger les situations, les problèmes et les personnes à la lumière de la volonté de Dieu ».
Luigi Caburlotto est le premier curé de paroisse de Venise à être béatifié.
Saints Augustin Zhao Rong († 1815)
et 119 Compagnons
Martyrs en Chine († 1648 - 1930)
Chapelle Papale pour la Canonisation des Bienheureux
Extraits de l’Homélie de Sa Sainteté Jean Paul II
Dimanche 1er octobre 2000
[...] 2. « Les préceptes du Seigneur apportent la joie » (Ps. resp.). Ces paroles du Psaume résponsorial reflètent bien l'expérience d'Agostino Zhao Rong et de ses 119 compagnons, Martyrs en Chine. Les témoignages qui nous sont parvenus laissent entrevoir chez eux un état d'âme empreint d'une profonde sérénité et joie.
L'Église est aujourd'hui reconnaissante au Seigneur, qui la bénit et l'inonde de lumière à travers la splendeur de la sainteté de ces fils et filles de la Chine. L'Année Sainte n'est-elle pas le moment le plus opportun pour faire resplendir leur témoignage héroïque? La jeune Anna Wang, âgée de 14 ans, résiste aux menaces du bourreau qui la somme d'apostasier, et, se préparant à être décapité, le visage lumineux, déclare: « La porte du Ciel est ouverte à tous » et murmure trois fois de suite « Jésus ». A ceux qui viennent de lui couper le bras droit et qui se préparent à l'écorcher vif, Chi Zhuzi, âgé de 18 ans, crie avec courage: « Chaque morceau de ma chair, chaque goutte de mon sang vous répéteront que je suis chrétien ».
Les 85 autres Chinois, hommes et femmes de tout âge et de toute condition, prêtres, religieux et laïcs, ont témoigné d'une conviction et d'une joie semblables en scellant leur fidélité indéfectible au Christ et à l'Église à travers le don de la vie. Cela est survenu au cours de divers siècles et en des temps complexes et difficiles de l'histoire de Chine. La célébration présente n'est pas le lieu opportun pour émettre des jugements sur ces périodes de l'histoire: on pourra et on devra le faire en une autre occasion. Aujourd'hui, à travers cette proclamation solennelle de sainteté, l'Église entend uniquement reconnaître que ces martyrs sont un exemple de courage et de cohérence pour nous tous et font honneur au noble peuple chinois.
Parmi cette foule de martyrs resplendissent également 33 missionnaires, hommes et femmes, qui quittèrent leur terre et tentèrent de s'introduire dans la réalité chinoise, en assumant avec amour ses caractéristiques, dans le désir d’annoncer le Christ et servir ce peuple. Leurs tombes sont là-bas, représentant presque un signe de leur appartenance définitive à la Chine, que, même dans leurs limites humaines, ils ont sincèrement aimée, dépensant pour elle toutes leurs énergies. « Nous n'avons jamais fait de mal à personne - répond l'Évêque Francesco Fogolla au gouverneur qui s'apprête à le frapper avec son épée - au contraire, nous avons fait du bien à de nombreuses personnes ». [...]
Bx Luigi Caburlotto (1817-1897)
Prêtre et fondateur de l’institut des
‘Filles de Saint Joseph’
Luigi Caburlotto, fils de gondoliers, naît à Venise le 7 juin 1817. Il a été éduqué à l’École des pères Antonangelo et Marco Cavanis (aujourd’hui vénérables), puis au séminaire du patriarcat.
Il fut ordonné prêtre le 24 septembre 1842, par le patriarche Jacopo Monico, et l’année suivante il était nommé vicaire à la paroisse Saint Giacomo dall’Orio. Pendant six ans, il s’y est dépensé dans un travail pastoral intense, étudiant la situation sociale et morale de la population et discernant dans l’enfance et l’adolescence abandonnées le secteur d’intervention le plus urgent.
Le 15 octobre 1849, il est nommé curé de cette paroisse, devenue encore plus pauvre et démunie avec la guerre de 1848-1849.
Le 30 avril 1850, il lance une école populaire pour les jeunes filles les plus négligées par leurs familles. En quelques années le groupe d’enseignantes volontaires qui soutenaient l’école devient un institut religieux de sœurs dont il écrit lui-même la Règle et qu’il appelle : ‘Filles de Saint Joseph’.
Tout en poursuivant avec amour le soin pastoral de sa paroisse, développant la formation catéchétique des petits et des grands, soignant la liturgie, le culte eucharistique et la fréquence des sacrements, il se préoccupe aussi de maintenir et d’organiser les œuvres de charité et d’aide pour les plus pauvres de cette partie de la ville. Il se soucie aussi de la formation scolaire et professionnelle des jeunes gens en instituant un patronage du soir pour les garçons.
En 1857, à Venise, non loin de Saint-Sébastien, il accueille les jeunes filles pauvres aidées par l’assistance publique, créant ainsi l’Institut Manin féminin.
En 1859, il fonde, dans la ville de Ceneda (aujourd’hui Vittorio-Veneto) une école élémentaire populaire gratuite pour élèves externes et, à côté, un collège avec un niveau d’études plus élevé.
En 1869, il est appelé à réorganiser l’important Institut Manin d’arts et métiers pour les garçons, qui se trouvait dans des conditions disciplinaires et économiques précaire depuis deux ans. À partir de ce moment, il se retrouve au cœur du débat politico-religieux qui vit se durcir les rapports entre catholiques et libéraux au lendemain de l’annexion de la Vénétie au Royaume d’Italie.
Il ajuste ses choix en interrogeant sa vocation sacerdotale qui lui imposait d’exprimer son amour pour Dieu à travers le soin éducatif des jeunes, y compris au risque de subir des incompréhensions et des oppositions.
Sa santé s’étant affaiblie, Caburlotto renonce à sa paroisse en 1872 pour se consacrer avec plus d’énergie aux maisons d’éducation. Travaillant gratuitement, il peut exercer une influence bénéfique sur la direction éducative des instituts publics.
En 1881, la Congrégation de Charité lui confie en effet, outre les deux Instituts Manin, les orphelinats de garçons (église des « Gesuati ») et de filles (église des « Terese ») où il peut remplacer les enseignantes laïques par ses religieuses, ouvrant ainsi la quatrième maison de la Congrégation.
À côté de ces activités, il savait apporter son aide à tous les services que lui demandait son évêque. Il exerça le ministère de prédication de retraites pour des religieuses et des laïcs, organisa des missions populaires, donna des conférences spirituelles aux prêtres, etc.
Il passa les dernières années de sa vie dans un retrait presque total, éprouvé par de longues souffrances mais serein et s’intéressant toujours aux œuvres qu’il continuait de diriger. Il mourut le 9 juillet 1897, en invoquant la Vierge Marie et assisté par le patriarche Joseph Sarto (futur St Pie X).
En juillet 1994, Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) a promulgué le décret par lequel il déclarait que Mgr Luigi Caburlotto avait vécu toutes les vertus chrétiennes de manière héroïque. La guérison, en 2008 à Rome, de Maria Grazia Veltraino fut reconnue en mai 2014 par les tribunaux ecclésiastiques comme un miracle obtenu par l’intercession du vénérable Mgr Luigi Caburlotto, ouvrant la voie à sa béatification.
La messe de béatification du P. Luigi Caburlotto a eu lieu le samedi 16 mai 2015, à Venise, Place Saint-Marc. Au cours de la cérémonie, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a cité la lettre apostolique de béatification : « Le pape François appelle le bienheureux Luigi Caburlotto, “éminent éducateur des jeunes, apôtre infatigable de la charité évangélique et enseignant fidèle de la doctrine catholique”. »
Sa sainteté était remplie de « charité pastorale et de sagesse éducative », a ajouté le cardinal : « en toute circonstance, il avait l'habitude de juger les situations, les problèmes et les personnes à la lumière de la volonté de Dieu ».
Luigi Caburlotto est le premier curé de paroisse de Venise à être béatifié.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi 10 juillet
Sainte Félicité et ses sept Fils
Martyrs († 150)
Commémorés le 23 novembre par le Martyrologe Romain et le 10 juillet au niveau local.
Félicité était une dame romaine distinguée par sa vertu et par sa naissance. Mère de sept enfants, elle les éleva dans la crainte du Seigneur. Après la mort de son mari, elle servit Dieu et ne s'occupa plus que de bonnes œuvres. Ses exemples, ainsi que ceux de sa famille, arrachèrent plusieurs païens à leurs superstitions, en même temps qu'ils encourageaient les chrétiens à se montrer dignes de leur vocation. Les prêtres païens, furieux de l'abandon de leurs dieux, la dénoncèrent.
Elle comparut, avec ses pieux enfants, devant le juge, qui l'exhorta à sacrifier aux idoles, mais reçut en réponse une généreuse confession de foi : « Malheureuse femme, lui dit-il alors, comment avez-vous la barbarie d'exposer vos enfants aux tourments et à la mort ? Ayez pitié de ces tendres créatures, qui sont à la fleur de l'âge et qui peuvent aspirer aux premières charges de l'État.
- Mes enfants, reprit Félicité, vivront éternellement avec Jésus-Christ, s'ils sont fidèles ; ils doivent s'attendre à d'éternels supplices, s'ils sacrifient aux idoles. Votre pitié apparente n'est donc qu'une cruelle impiété. » Se tournant ensuite vers ses enfants : « Regardez, leur dit-elle, regardez le Ciel, où Jésus-Christ vous attend avec ses saints. »
Le juge, prenant les enfants séparément, essaya d'ébranler leur constance. Il commença par Janvier ; mais il en reçut cette réponse : « Ce que vous me conseillez de faire est contraire à la raison ; le Sauveur Jésus, je l'espère, me préservera d'une telle impiété. »
Félix, le second, fut ensuite amené. Comme on le pressait de sacrifier, il répondit : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est à Lui que nous devons offrir le sacrifice de nos cœurs ; employez tous les artifices, tous les raffinements de la cruauté, vous ne nous ferez pas trahir notre foi ! »
Les autres frères, interrogés, répondirent avec la même fermeté. Martial, qui parla le dernier, dit : « Tous ceux qui ne confessent pas que Jésus-Christ est le vrai Dieu seront jetés dans un feu qui ne s'éteindra jamais. »
L'interrogatoire fini, Félicité et ses sept Fils souffrirent la peine du fouet et furent ramenés en prison ; bientôt ils achevèrent leur sacrifice de différentes manières : Janvier fut frappé jusqu'à la mort avec des fouets garnis de plomb ; Félix et Philippe furent tués à coups de massue ; Sylvain fut jeté, la tête en bas, dans un précipice ; Alexandre, Vital et Martial eurent la tête tranchée.
Félicité, mère de ces nouveaux Macchabées, subit le martyre la dernière.
Saint Canut
Martyr
(1040-1086)
Canut, roi du Danemark, alliait toutes les qualités de l'âme à celles du corps. Élevé dans la religion chrétienne, encore peu répandue en ce pays, il l'embrassa de cœur et y conforma généreusement sa conduite. Aux vertus du citoyen et du chrétien, il joignit les qualités qui font les grands rois.
Comprenant qu'il est du devoir d'un prince de défendre ses sujets, il aimait à s'exercer au métier des armes et devint bientôt maître dans l'art militaire. À la bataille, il était le premier et ne reculait jamais ; placé à la tête des armées danoises, chacun de ses combats fut une victoire. Mais ce fut sur le trône qu'éclatèrent complètement ses qualités et ses vertus.
Canut comprenait que l'obéissance au Roi éternel est la seule et véritable grandeur ; il estimait peu sa couronne passagère, en comparaison de celle que la pratique de l'Évangile lui mériterait dans le ciel. La frugalité de sa table, la simplicité de ses vêtements, faisaient un contraste frappant avec le luxe de sa cour. Cependant il savait, à l'occasion, faire respecter sa dignité et imposer à tous par sa majesté et par la crainte de sa juste autorité.
Ce roi juste était le plus loyal des hommes, et sa bonté d'âme égalait sa fermeté. Austère et pieux, il jeûnait souvent, passait les nuits en oraison et n'avait qu'un soin, celui d'étendre la foi dans son royaume, comprenant bien qu'elle est la vraie source de tout progrès et de toute civilisation.
L'enfer suscitait dans l'ombre des ennemis à ce saint roi ; pendant qu'il priait dans une église, il fut entouré par des assassins, et, plutôt que de fuir, il continua sa prière et se laissa poignarder à genoux sur les marches de l'autel. Des guérisons miraculeuses s'opérèrent à son tombeau.
Sainte Félicité et ses sept Fils
Martyrs († 150)
Commémorés le 23 novembre par le Martyrologe Romain et le 10 juillet au niveau local.
Félicité était une dame romaine distinguée par sa vertu et par sa naissance. Mère de sept enfants, elle les éleva dans la crainte du Seigneur. Après la mort de son mari, elle servit Dieu et ne s'occupa plus que de bonnes œuvres. Ses exemples, ainsi que ceux de sa famille, arrachèrent plusieurs païens à leurs superstitions, en même temps qu'ils encourageaient les chrétiens à se montrer dignes de leur vocation. Les prêtres païens, furieux de l'abandon de leurs dieux, la dénoncèrent.
Elle comparut, avec ses pieux enfants, devant le juge, qui l'exhorta à sacrifier aux idoles, mais reçut en réponse une généreuse confession de foi : « Malheureuse femme, lui dit-il alors, comment avez-vous la barbarie d'exposer vos enfants aux tourments et à la mort ? Ayez pitié de ces tendres créatures, qui sont à la fleur de l'âge et qui peuvent aspirer aux premières charges de l'État.
- Mes enfants, reprit Félicité, vivront éternellement avec Jésus-Christ, s'ils sont fidèles ; ils doivent s'attendre à d'éternels supplices, s'ils sacrifient aux idoles. Votre pitié apparente n'est donc qu'une cruelle impiété. » Se tournant ensuite vers ses enfants : « Regardez, leur dit-elle, regardez le Ciel, où Jésus-Christ vous attend avec ses saints. »
Le juge, prenant les enfants séparément, essaya d'ébranler leur constance. Il commença par Janvier ; mais il en reçut cette réponse : « Ce que vous me conseillez de faire est contraire à la raison ; le Sauveur Jésus, je l'espère, me préservera d'une telle impiété. »
Félix, le second, fut ensuite amené. Comme on le pressait de sacrifier, il répondit : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est à Lui que nous devons offrir le sacrifice de nos cœurs ; employez tous les artifices, tous les raffinements de la cruauté, vous ne nous ferez pas trahir notre foi ! »
Les autres frères, interrogés, répondirent avec la même fermeté. Martial, qui parla le dernier, dit : « Tous ceux qui ne confessent pas que Jésus-Christ est le vrai Dieu seront jetés dans un feu qui ne s'éteindra jamais. »
L'interrogatoire fini, Félicité et ses sept Fils souffrirent la peine du fouet et furent ramenés en prison ; bientôt ils achevèrent leur sacrifice de différentes manières : Janvier fut frappé jusqu'à la mort avec des fouets garnis de plomb ; Félix et Philippe furent tués à coups de massue ; Sylvain fut jeté, la tête en bas, dans un précipice ; Alexandre, Vital et Martial eurent la tête tranchée.
Félicité, mère de ces nouveaux Macchabées, subit le martyre la dernière.
Saint Canut
Martyr
(1040-1086)
Canut, roi du Danemark, alliait toutes les qualités de l'âme à celles du corps. Élevé dans la religion chrétienne, encore peu répandue en ce pays, il l'embrassa de cœur et y conforma généreusement sa conduite. Aux vertus du citoyen et du chrétien, il joignit les qualités qui font les grands rois.
Comprenant qu'il est du devoir d'un prince de défendre ses sujets, il aimait à s'exercer au métier des armes et devint bientôt maître dans l'art militaire. À la bataille, il était le premier et ne reculait jamais ; placé à la tête des armées danoises, chacun de ses combats fut une victoire. Mais ce fut sur le trône qu'éclatèrent complètement ses qualités et ses vertus.
Canut comprenait que l'obéissance au Roi éternel est la seule et véritable grandeur ; il estimait peu sa couronne passagère, en comparaison de celle que la pratique de l'Évangile lui mériterait dans le ciel. La frugalité de sa table, la simplicité de ses vêtements, faisaient un contraste frappant avec le luxe de sa cour. Cependant il savait, à l'occasion, faire respecter sa dignité et imposer à tous par sa majesté et par la crainte de sa juste autorité.
Ce roi juste était le plus loyal des hommes, et sa bonté d'âme égalait sa fermeté. Austère et pieux, il jeûnait souvent, passait les nuits en oraison et n'avait qu'un soin, celui d'étendre la foi dans son royaume, comprenant bien qu'elle est la vraie source de tout progrès et de toute civilisation.
L'enfer suscitait dans l'ombre des ennemis à ce saint roi ; pendant qu'il priait dans une église, il fut entouré par des assassins, et, plutôt que de fuir, il continua sa prière et se laissa poignarder à genoux sur les marches de l'autel. Des guérisons miraculeuses s'opérèrent à son tombeau.
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Re: Les saints du jour
Samedi 11 juin
Saint Benoît de Nursie
Père des Moines d’Occident
(480-547)
Benoît naît, autour de l’an 480, dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres familles de ce pays. Le pape saint Grégoire assure que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme gage des bénédictions célestes dont il devait être comblé.
Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il y subsisterait ; mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé Romain, qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque jour.
Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan ; celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite ; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage. Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson s'est changé en un rosier : de ce buisson, de ce rosier est sorti l'arbre immense de l'ordre bénédictin, qui a couvert le monde.
Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage l'avaient choisi pour maître malgré lui ; bientôt ils cherchèrent à se débarrasser de lui par le poison ; le saint bénit la coupe, qui se brisa, à la grande confusion des coupables. Cependant il était dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de moines, et il ne put se soustraire à cette mission ; de nombreux monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable d'évêques, de papes et de saints.
Parmi ses innombrables miracles, citons les deux suivants : un de ses moines avait, en travaillant, laissé tomber le fer de sa hache dans la rivière. Benoît prit le manche de bois, le jeta sur l'eau, et le fer, remontant à la surface, revint prendre sa place. Une autre fois, cédant aux importunes prières d'un père qui le sollicitait de ressusciter son fils, Benoît se couche sur l'enfant et dit : « Seigneur, ne regardez pas mes péchés, mais la foi de cet homme ! » Aussitôt l'enfant s'agite et va se jeter dans les bras paternels.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui de saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat. Je commence par une parole de saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît: "L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine". Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l'an 592; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans le florissant Ordre religieux qu'il avait fondé. Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne. La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. Il ne s'agit pas d'une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l'exemple d'un homme concret - précisément saint Benoît - l'ascension au sommet de la contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s'abandonne à Dieu. Il nous donne donc un modèle de la vie humaine comme ascension vers le sommet de la perfection. Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici aussi il ne veut pas raconter simplement quelque chose d'étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l'homme. Il veut démontrer que Dieu n'est pas une hypothèse lointaine placée à l'origine du monde, mais qu'il est présent dans la vie de l'homme, de tout homme.
Cette perspective du "biographe" s'explique également à la lumière du contexte général de son époque: entre le V et le VI siècle, le monde était bouleversé par une terrible crise des valeurs et des institutions, causée par la chute de l'Empire romain, par l'invasion des nouveaux peuples et par la décadence des mœurs. En présentant saint Benoît comme un "astre lumineux", Grégoire voulait indiquer dans cette situation terrible, précisément ici dans cette ville de Rome, l'issue de la "nuit obscure de l'histoire". De fait, l'œuvre du saint et, en particulier, sa Règle se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons "Europe".
La naissance de saint Benoît se situe autour de l'an 480. Il provenait, comme le dit saint Grégoire, "ex provincia Nursiae" - de la région de la Nursie. Ses parents, qui étaient aisés, l'envoyèrent suivre des études à Rome pour sa formation. Il ne s'arrêta cependant pas longtemps dans la Ville éternelle. Comme explication, pleinement crédible, Grégoire mentionne le fait que le jeune Benoît était écoeuré par le style de vie d'un grand nombre de ses compagnons d'étude, qui vivaient de manière dissolue, et qu'il ne voulait pas tomber dans les mêmes erreurs. Il voulait ne plaire qu'à Dieu seul; "soli Deo placere desiderans". Ainsi, avant même la conclusion de ses études, Benoît quitta Rome et se retira dans la solitude des montagnes à l'est de Rome. Après un premier séjour dans le village d'Effide (aujourd'hui Affile), où il s'associa pendant un certain temps à une "communauté religieuse" de moines, il devint ermite dans la proche Subiaco. Il vécut là pendant trois ans complètement seul dans une grotte qui, depuis le Haut Moyen-âge, constitue le "coeur" d'un monastère bénédictin appelé "Sacro Speco". La période à Subiaco, une période de solitude avec Dieu, fut un temps de maturation pour Benoît. Il dut supporter et surmonter en ce lieu les trois tentations fondamentales de chaque être humain: la tentation de l'affirmation personnelle et du désir de se placer lui-même au centre, la tentation de la sensualité et, enfin, la tentation de la colère et de la vengeance. Benoît était en effet convaincu que ce n'était qu'après avoir vaincu ces tentations qu'il aurait pu adresser aux autres une parole pouvant être utile à leur situation de besoin. Et ainsi, son âme désormais pacifiée était en mesure de contrôler pleinement les pulsions du "moi" pour être un créateur de paix autour de lui. Ce n'est qu'alors qu'il décida de fonder ses premiers monastères dans la vallée de l'Anio, près de Subiaco.
En l'an 529, Benoît quitta Subiaco pour s'installer à Montecassino. Certains ont expliqué ce déplacement comme une fuite face aux intrigues d'un ecclésiastique local envieux. Mais cette tentative d'explication s'est révélée peu convaincante, car la mort soudaine de ce dernier n'incita pas Benoît à revenir. En réalité, cette décision s'imposa à lui car il était entré dans une nouvelle phase de sa maturation intérieure et de son expérience monastique. Selon Grégoire le Grand, l'exode de la lointaine vallée de l'Anio vers le Mont Cassio - une hauteur qui, dominant la vaste plaine environnante, est visible de loin - revêt un caractère symbolique: la vie monastique cachée a sa raison d'être, mais un monastère possède également une finalité publique dans la vie de l'Église et de la société, il doit donner de la visibilité à la foi comme force de vie. De fait, lorsque Benoît conclut sa vie terrestre le 21 mars 547, il laissa avec sa Règle et avec la famille bénédictine qu'il avait fondée un patrimoine qui a porté des fruits dans le monde entier jusqu'à aujourd'hui.
Dans tout le deuxième livre des Dialogues, Grégoire nous montre la façon dont la vie de saint Benoît était plongée dans une atmosphère de prière, fondement central de son existence. Sans prière l'expérience de Dieu n'existe pas. Mais la spiritualité de Benoît n'était pas une intériorité en dehors de la réalité. Dans la tourmente et la confusion de son temps, il vivait sous le regard de Dieu et ne perdit ainsi jamais de vue les devoirs de la vie quotidienne et l'homme avec ses besoins concrets. En voyant Dieu, il comprit la réalité de l'homme et sa mission. Dans sa Règle, il qualifie la vie monastique d'"école du service du Seigneur" et il demande à ses moines de "ne rien placer avant l'Œuvre de Dieu [c'est-à-dire l'Office divin ou la Liturgie des Heures]" (43, 3). Il souligne cependant que la prière est en premier lieu un acte d'écoute, qui doit ensuite se traduire par l'action concrète. "Le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par les faits à ses saints enseignements", affirme-t-il. Ainsi, la vie du moine devient une symbiose féconde entre action et contemplation "afin que Dieu soit glorifié en tout" (57, 9). En opposition avec une réalisation personnelle facile et égocentrique, aujourd'hui souvent exaltée, l'engagement premier et incontournable du disciple de saint Benoît est la recherche sincère de Dieu sur la voie tracée par le Christ humble et obéissant, ne devant rien placer avant l'amour pour celui-ci et c'est précisément ainsi, au service de l'autre, qu'il devient un homme du service et de la paix. Dans l'exercice de l'obéissance mise en acte avec une foi animée par l'amour, le moine conquiert l'humilité, à laquelle la Règle consacre un chapitre entier. De cette manière, l'homme devient toujours plus conforme au Christ et atteint la véritable réalisation personnelle comme créature à l'image et à la ressemblance de Dieu.
A l'obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l'Abbé, qui dans le monastère remplit "les fonctions du Christ". Sa figure, définie en particulier dans le deuxième chapitre de la Règle, avec ses qualités de beauté spirituelle et d'engagement exigeant, peut-être considérée comme un autoportrait de Benoît, car - comme l'écrit Grégoire le Grand - "le saint ne put en aucune manière enseigner différemment de la façon dont il vécut". L'Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère, un véritable éducateur. Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur, à "aider plutôt qu'à dominer", à "accentuer davantage à travers les faits qu'à travers les paroles tout ce qui est bon et saint" et à "illustrer les commandements divins par son exemple". Pour être en mesure de décider de manière responsable, l'Abbé doit aussi être un personne qui écoute "le conseil de ses frères", car "souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure". Cette disposition rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles! Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu'il écoute.
Benoît qualifie la Règle de "Règle minimale tracée uniquement pour le début"; en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. En raison de sa mesure, de son humanité et de son sobre discernement entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui. Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne. Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe. Sans cette sève vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à l'antique tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, de différentes manières, a causé dans l'Europe du XX siècle, comme l'a remarqué le Pape Jean-Paul II, "un recul sans précédent dans l'histoire tourmentée de l'humanité". En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre le véritable humanisme.
Saint Benoît de Nursie
Père des Moines d’Occident
(480-547)
Benoît naît, autour de l’an 480, dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres familles de ce pays. Le pape saint Grégoire assure que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme gage des bénédictions célestes dont il devait être comblé.
Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il y subsisterait ; mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé Romain, qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque jour.
Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan ; celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite ; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage. Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson s'est changé en un rosier : de ce buisson, de ce rosier est sorti l'arbre immense de l'ordre bénédictin, qui a couvert le monde.
Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage l'avaient choisi pour maître malgré lui ; bientôt ils cherchèrent à se débarrasser de lui par le poison ; le saint bénit la coupe, qui se brisa, à la grande confusion des coupables. Cependant il était dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de moines, et il ne put se soustraire à cette mission ; de nombreux monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable d'évêques, de papes et de saints.
Parmi ses innombrables miracles, citons les deux suivants : un de ses moines avait, en travaillant, laissé tomber le fer de sa hache dans la rivière. Benoît prit le manche de bois, le jeta sur l'eau, et le fer, remontant à la surface, revint prendre sa place. Une autre fois, cédant aux importunes prières d'un père qui le sollicitait de ressusciter son fils, Benoît se couche sur l'enfant et dit : « Seigneur, ne regardez pas mes péchés, mais la foi de cet homme ! » Aussitôt l'enfant s'agite et va se jeter dans les bras paternels.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui de saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat. Je commence par une parole de saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît: "L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine". Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l'an 592; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans le florissant Ordre religieux qu'il avait fondé. Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne. La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. Il ne s'agit pas d'une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l'exemple d'un homme concret - précisément saint Benoît - l'ascension au sommet de la contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s'abandonne à Dieu. Il nous donne donc un modèle de la vie humaine comme ascension vers le sommet de la perfection. Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici aussi il ne veut pas raconter simplement quelque chose d'étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l'homme. Il veut démontrer que Dieu n'est pas une hypothèse lointaine placée à l'origine du monde, mais qu'il est présent dans la vie de l'homme, de tout homme.
Cette perspective du "biographe" s'explique également à la lumière du contexte général de son époque: entre le V et le VI siècle, le monde était bouleversé par une terrible crise des valeurs et des institutions, causée par la chute de l'Empire romain, par l'invasion des nouveaux peuples et par la décadence des mœurs. En présentant saint Benoît comme un "astre lumineux", Grégoire voulait indiquer dans cette situation terrible, précisément ici dans cette ville de Rome, l'issue de la "nuit obscure de l'histoire". De fait, l'œuvre du saint et, en particulier, sa Règle se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons "Europe".
La naissance de saint Benoît se situe autour de l'an 480. Il provenait, comme le dit saint Grégoire, "ex provincia Nursiae" - de la région de la Nursie. Ses parents, qui étaient aisés, l'envoyèrent suivre des études à Rome pour sa formation. Il ne s'arrêta cependant pas longtemps dans la Ville éternelle. Comme explication, pleinement crédible, Grégoire mentionne le fait que le jeune Benoît était écoeuré par le style de vie d'un grand nombre de ses compagnons d'étude, qui vivaient de manière dissolue, et qu'il ne voulait pas tomber dans les mêmes erreurs. Il voulait ne plaire qu'à Dieu seul; "soli Deo placere desiderans". Ainsi, avant même la conclusion de ses études, Benoît quitta Rome et se retira dans la solitude des montagnes à l'est de Rome. Après un premier séjour dans le village d'Effide (aujourd'hui Affile), où il s'associa pendant un certain temps à une "communauté religieuse" de moines, il devint ermite dans la proche Subiaco. Il vécut là pendant trois ans complètement seul dans une grotte qui, depuis le Haut Moyen-âge, constitue le "coeur" d'un monastère bénédictin appelé "Sacro Speco". La période à Subiaco, une période de solitude avec Dieu, fut un temps de maturation pour Benoît. Il dut supporter et surmonter en ce lieu les trois tentations fondamentales de chaque être humain: la tentation de l'affirmation personnelle et du désir de se placer lui-même au centre, la tentation de la sensualité et, enfin, la tentation de la colère et de la vengeance. Benoît était en effet convaincu que ce n'était qu'après avoir vaincu ces tentations qu'il aurait pu adresser aux autres une parole pouvant être utile à leur situation de besoin. Et ainsi, son âme désormais pacifiée était en mesure de contrôler pleinement les pulsions du "moi" pour être un créateur de paix autour de lui. Ce n'est qu'alors qu'il décida de fonder ses premiers monastères dans la vallée de l'Anio, près de Subiaco.
En l'an 529, Benoît quitta Subiaco pour s'installer à Montecassino. Certains ont expliqué ce déplacement comme une fuite face aux intrigues d'un ecclésiastique local envieux. Mais cette tentative d'explication s'est révélée peu convaincante, car la mort soudaine de ce dernier n'incita pas Benoît à revenir. En réalité, cette décision s'imposa à lui car il était entré dans une nouvelle phase de sa maturation intérieure et de son expérience monastique. Selon Grégoire le Grand, l'exode de la lointaine vallée de l'Anio vers le Mont Cassio - une hauteur qui, dominant la vaste plaine environnante, est visible de loin - revêt un caractère symbolique: la vie monastique cachée a sa raison d'être, mais un monastère possède également une finalité publique dans la vie de l'Église et de la société, il doit donner de la visibilité à la foi comme force de vie. De fait, lorsque Benoît conclut sa vie terrestre le 21 mars 547, il laissa avec sa Règle et avec la famille bénédictine qu'il avait fondée un patrimoine qui a porté des fruits dans le monde entier jusqu'à aujourd'hui.
Dans tout le deuxième livre des Dialogues, Grégoire nous montre la façon dont la vie de saint Benoît était plongée dans une atmosphère de prière, fondement central de son existence. Sans prière l'expérience de Dieu n'existe pas. Mais la spiritualité de Benoît n'était pas une intériorité en dehors de la réalité. Dans la tourmente et la confusion de son temps, il vivait sous le regard de Dieu et ne perdit ainsi jamais de vue les devoirs de la vie quotidienne et l'homme avec ses besoins concrets. En voyant Dieu, il comprit la réalité de l'homme et sa mission. Dans sa Règle, il qualifie la vie monastique d'"école du service du Seigneur" et il demande à ses moines de "ne rien placer avant l'Œuvre de Dieu [c'est-à-dire l'Office divin ou la Liturgie des Heures]" (43, 3). Il souligne cependant que la prière est en premier lieu un acte d'écoute, qui doit ensuite se traduire par l'action concrète. "Le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par les faits à ses saints enseignements", affirme-t-il. Ainsi, la vie du moine devient une symbiose féconde entre action et contemplation "afin que Dieu soit glorifié en tout" (57, 9). En opposition avec une réalisation personnelle facile et égocentrique, aujourd'hui souvent exaltée, l'engagement premier et incontournable du disciple de saint Benoît est la recherche sincère de Dieu sur la voie tracée par le Christ humble et obéissant, ne devant rien placer avant l'amour pour celui-ci et c'est précisément ainsi, au service de l'autre, qu'il devient un homme du service et de la paix. Dans l'exercice de l'obéissance mise en acte avec une foi animée par l'amour, le moine conquiert l'humilité, à laquelle la Règle consacre un chapitre entier. De cette manière, l'homme devient toujours plus conforme au Christ et atteint la véritable réalisation personnelle comme créature à l'image et à la ressemblance de Dieu.
A l'obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l'Abbé, qui dans le monastère remplit "les fonctions du Christ". Sa figure, définie en particulier dans le deuxième chapitre de la Règle, avec ses qualités de beauté spirituelle et d'engagement exigeant, peut-être considérée comme un autoportrait de Benoît, car - comme l'écrit Grégoire le Grand - "le saint ne put en aucune manière enseigner différemment de la façon dont il vécut". L'Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère, un véritable éducateur. Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur, à "aider plutôt qu'à dominer", à "accentuer davantage à travers les faits qu'à travers les paroles tout ce qui est bon et saint" et à "illustrer les commandements divins par son exemple". Pour être en mesure de décider de manière responsable, l'Abbé doit aussi être un personne qui écoute "le conseil de ses frères", car "souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure". Cette disposition rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles! Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu'il écoute.
Benoît qualifie la Règle de "Règle minimale tracée uniquement pour le début"; en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. En raison de sa mesure, de son humanité et de son sobre discernement entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui. Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne. Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe. Sans cette sève vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à l'antique tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, de différentes manières, a causé dans l'Europe du XX siècle, comme l'a remarqué le Pape Jean-Paul II, "un recul sans précédent dans l'histoire tourmentée de l'humanité". En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre le véritable humanisme.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche 12 juillet
Saint Jean Gualbert
Abbé de Vallombreuse
(999-1073)
Giovanni Gualberto, né à Florence, fut élevé avec soin dans les maximes de la piété et dans l'étude des lettres ; mais à peine était-il entré dans le monde, qu'il y prit un goût excessif. L'amour des plaisirs l'emporta tellement, que ce qui lui avait paru criminel ne lui offrit plus rien que de légitime et d'innocent. Il était perdu sans ressource, si Dieu n'eût ménagé des circonstances pour lui ouvrir les yeux et le tirer de l'état déplorable où il s'était réduit.
Un jour de Vendredi saint, il rencontre le meurtrier de son frère, et, plein d'idées de vengeance, il va le percer de son épée, lorsque le malheureux, se jetant à terre, les bras en croix, le conjure, par la Passion de Jésus-Christ, de ne pas lui ôter la vie. Gualberto ne peut résister à ce spectacle. L'exemple du Sauveur priant pour ses bourreaux amollit la dureté de son cœur ; il tend la main au gentilhomme et lui dit :
« Je ne puis vous refuser ce que vous me demandez au nom de Jésus-Christ. Je vous accorde non seulement la vie, mais mon amitié. Priez Dieu de me pardonner mon péché. »
S'étant ensuite embrassés, ils se séparèrent. Jean se dirige de là vers l'église d'une abbaye voisine ; il se jette lui-même aux pieds d'un crucifix, et y prie avec une ferveur extraordinaire. Dieu lui fait connaître par un prodige que sa prière est exaucée, et qu'il a obtenu le pardon de ses fautes ; car le crucifix devant lequel il priait baisse la tête et s'incline vers lui, comme pour le remercier du pardon qu'il a généreusement accordé par amour pour Dieu.
Changé en un homme nouveau, Jean prit l'habit de Saint-Benoît et devint un religieux si fervent, qu'à la mort de l'abbé tous les suffrages se réunirent sur lui ; mais il ne voulut jamais accepter la dignité qu'on lui offrait. Il se retira à Vallombreuse, qui devint le berceau d'un nouvel Ordre, où la règle de Saint-Benoît était suivie dans toute sa rigueur.
On trouve dans la vie de saint Gualbert toutes les austérités et toutes les vertus qu'on rencontre dans la vie des plus grands Saints. Par un temps de disette, il se fit conduire au grenier presque vide, et les provisions, à sa prière, se multiplièrent au point qu'il put distribuer du blé à tous ses couvents et à tous les pauvres qui se présentèrent. Ayant trouvé un monastère trop riche, il pria un ruisseau voisin de prendre la violence d'un torrent et de renverser l'édifice, ce qui s'accomplit aussitôt. Un de ses couvents fut dévasté, incendié, et les religieux fort maltraités : « Vous êtes maintenant de vrais religieux, leur dit le Saint ; oh ! Que j'envie votre sort ! »
BBx Louis et Zélie Martin
Parents de sainte Thérèse de Lisieux
Témoins de l’amour conjugal
Louis Martin, de son nom complet Louis-Joseph-Aloys-Stanislas Martin, naît à Bordeaux le 22 août 1823 ; il est horloger.
Zélie Martin, née Azélie-Marie Guérin, ouvrit les yeux au monde le 23 décembre 1831 à Gandelain, près de Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne ; elle est dentellière.
Le 13 juillet 1858, Louis Martin et Zélie Guérin se marient à l’église Notre-Dame à Alençon. Tous deux avaient pensé à la vie religieuse mais c’est au cœur de la vie de couple et en élevant une famille de neuf enfants qu’ils vont découvrir leur chemin de sainteté.
Zélie sera une femme active à la tête d’une petite entreprise de dentelle (le point d’Alençon). Elle va procurer du travail à une vingtaine d’ouvrières à domicile. Elle sera une épouse amoureuse de son mari. Dans ses lettres à Louis, elle écrit : « Ta femme qui t’aime plus que sa vie » ou encore « Je t’embrasse comme je t’aime ».
Ce ne sont pas que des mots : leur joie est d’être ensemble et de partager tout ce qui fait la vie quotidienne, sous le regard de Dieu. Zélie sera une mère comblée et en même temps éprouvée. De 1860 à 1873, neuf enfants naîtront au foyer Martin, dont quatre vont mourir en bas âge. Zélie éprouvera de grandes joies à la naissance de ses enfants : « J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir ». Au moment de la naissance de Thérèse, la dernière, Zélie a déjà le cancer du sein et elle souffre de plus en plus. Elle ajoute : « J’ai déjà beaucoup souffert dans ma vie ». La confiance est l’âme de l’éducation familiale. Zélie souhaite pour ses enfants de devenir des saints. Cela ne l’empêche pas d’organiser des fêtes, des jeux et même d’acheter de belles robes pour ses enfants. En famille, on prie tous les jours et durant le mois de mai les filles aiment apporter de belles fleurs à la statue de Marie : la Vierge du Sourire.
Zélie Martin va décéder le 28 août 1877, à l’âge de 46 ans, en laissant cinq enfants qu’elle va confier à son mari : Louis.
Louis est un fils de militaire. Il va s’installer à Alençon et il ouvre une horlogerie-bijouterie à l’âge de 27 ans. Jusqu’à son mariage, il partage son temps entre son travail, des loisirs (la pêche en particulier), la lecture et la rencontre des autres. Il s’engage au service des plus pauvres dans le cadre de la Conférence Saint Vincent Paul et va, chaque matin, à la messe. Chaque semaine, il participe aussi à l’adoration eucharistique. Il a été un époux plein d’attention et d’affection pour son épouse et ses filles. Quand leur mère va décéder, il va quitter Alençon pour Lisieux, auprès des Guérin, sa belle famille. Après l’entrée de Thérèse au Carmel, commence pour lui l’épreuve de la maladie qui le conduit à être interné au Bon Sauveur, l’hôpital psychiatrique de l’époque. Pendant les périodes de rémission, on le voit s’occuper des malades qui l’entourent. Paralysé, il revient dans sa famille et meurt le 24 juillet 1894 à 71 ans. Zélie avait écrit, à propos de son mari : « Je suis très heureuse avec lui. Il me rend la vie bien douce. C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil pour toutes les femmes ».
Ce qui a caractérise la sainteté des époux Martin, c’est leur capacité à vivre l’ordinaire de la vie en ayant une grande confiance en l’amour de Dieu et une relation de couple fondée sur la prière et la générosité. Un chemin possible pour toutes les familles qui le désirent.
Louis et Zélie Martin ont été béatifiés, par le pape Benoît XVI, à l’occasion des 150 ans de leur mariage, le 19 octobre 2008.
Louis et Zélie Martin ont formé un foyer d’amour et Thérèse écrira : « Le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres ». En pensant à ses parents, elle dira qu’ils étaient plus dignes du ciel que de la terre.
Saint Jean Gualbert
Abbé de Vallombreuse
(999-1073)
Giovanni Gualberto, né à Florence, fut élevé avec soin dans les maximes de la piété et dans l'étude des lettres ; mais à peine était-il entré dans le monde, qu'il y prit un goût excessif. L'amour des plaisirs l'emporta tellement, que ce qui lui avait paru criminel ne lui offrit plus rien que de légitime et d'innocent. Il était perdu sans ressource, si Dieu n'eût ménagé des circonstances pour lui ouvrir les yeux et le tirer de l'état déplorable où il s'était réduit.
Un jour de Vendredi saint, il rencontre le meurtrier de son frère, et, plein d'idées de vengeance, il va le percer de son épée, lorsque le malheureux, se jetant à terre, les bras en croix, le conjure, par la Passion de Jésus-Christ, de ne pas lui ôter la vie. Gualberto ne peut résister à ce spectacle. L'exemple du Sauveur priant pour ses bourreaux amollit la dureté de son cœur ; il tend la main au gentilhomme et lui dit :
« Je ne puis vous refuser ce que vous me demandez au nom de Jésus-Christ. Je vous accorde non seulement la vie, mais mon amitié. Priez Dieu de me pardonner mon péché. »
S'étant ensuite embrassés, ils se séparèrent. Jean se dirige de là vers l'église d'une abbaye voisine ; il se jette lui-même aux pieds d'un crucifix, et y prie avec une ferveur extraordinaire. Dieu lui fait connaître par un prodige que sa prière est exaucée, et qu'il a obtenu le pardon de ses fautes ; car le crucifix devant lequel il priait baisse la tête et s'incline vers lui, comme pour le remercier du pardon qu'il a généreusement accordé par amour pour Dieu.
Changé en un homme nouveau, Jean prit l'habit de Saint-Benoît et devint un religieux si fervent, qu'à la mort de l'abbé tous les suffrages se réunirent sur lui ; mais il ne voulut jamais accepter la dignité qu'on lui offrait. Il se retira à Vallombreuse, qui devint le berceau d'un nouvel Ordre, où la règle de Saint-Benoît était suivie dans toute sa rigueur.
On trouve dans la vie de saint Gualbert toutes les austérités et toutes les vertus qu'on rencontre dans la vie des plus grands Saints. Par un temps de disette, il se fit conduire au grenier presque vide, et les provisions, à sa prière, se multiplièrent au point qu'il put distribuer du blé à tous ses couvents et à tous les pauvres qui se présentèrent. Ayant trouvé un monastère trop riche, il pria un ruisseau voisin de prendre la violence d'un torrent et de renverser l'édifice, ce qui s'accomplit aussitôt. Un de ses couvents fut dévasté, incendié, et les religieux fort maltraités : « Vous êtes maintenant de vrais religieux, leur dit le Saint ; oh ! Que j'envie votre sort ! »
BBx Louis et Zélie Martin
Parents de sainte Thérèse de Lisieux
Témoins de l’amour conjugal
Louis Martin, de son nom complet Louis-Joseph-Aloys-Stanislas Martin, naît à Bordeaux le 22 août 1823 ; il est horloger.
Zélie Martin, née Azélie-Marie Guérin, ouvrit les yeux au monde le 23 décembre 1831 à Gandelain, près de Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne ; elle est dentellière.
Le 13 juillet 1858, Louis Martin et Zélie Guérin se marient à l’église Notre-Dame à Alençon. Tous deux avaient pensé à la vie religieuse mais c’est au cœur de la vie de couple et en élevant une famille de neuf enfants qu’ils vont découvrir leur chemin de sainteté.
Zélie sera une femme active à la tête d’une petite entreprise de dentelle (le point d’Alençon). Elle va procurer du travail à une vingtaine d’ouvrières à domicile. Elle sera une épouse amoureuse de son mari. Dans ses lettres à Louis, elle écrit : « Ta femme qui t’aime plus que sa vie » ou encore « Je t’embrasse comme je t’aime ».
Ce ne sont pas que des mots : leur joie est d’être ensemble et de partager tout ce qui fait la vie quotidienne, sous le regard de Dieu. Zélie sera une mère comblée et en même temps éprouvée. De 1860 à 1873, neuf enfants naîtront au foyer Martin, dont quatre vont mourir en bas âge. Zélie éprouvera de grandes joies à la naissance de ses enfants : « J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir ». Au moment de la naissance de Thérèse, la dernière, Zélie a déjà le cancer du sein et elle souffre de plus en plus. Elle ajoute : « J’ai déjà beaucoup souffert dans ma vie ». La confiance est l’âme de l’éducation familiale. Zélie souhaite pour ses enfants de devenir des saints. Cela ne l’empêche pas d’organiser des fêtes, des jeux et même d’acheter de belles robes pour ses enfants. En famille, on prie tous les jours et durant le mois de mai les filles aiment apporter de belles fleurs à la statue de Marie : la Vierge du Sourire.
Zélie Martin va décéder le 28 août 1877, à l’âge de 46 ans, en laissant cinq enfants qu’elle va confier à son mari : Louis.
Louis est un fils de militaire. Il va s’installer à Alençon et il ouvre une horlogerie-bijouterie à l’âge de 27 ans. Jusqu’à son mariage, il partage son temps entre son travail, des loisirs (la pêche en particulier), la lecture et la rencontre des autres. Il s’engage au service des plus pauvres dans le cadre de la Conférence Saint Vincent Paul et va, chaque matin, à la messe. Chaque semaine, il participe aussi à l’adoration eucharistique. Il a été un époux plein d’attention et d’affection pour son épouse et ses filles. Quand leur mère va décéder, il va quitter Alençon pour Lisieux, auprès des Guérin, sa belle famille. Après l’entrée de Thérèse au Carmel, commence pour lui l’épreuve de la maladie qui le conduit à être interné au Bon Sauveur, l’hôpital psychiatrique de l’époque. Pendant les périodes de rémission, on le voit s’occuper des malades qui l’entourent. Paralysé, il revient dans sa famille et meurt le 24 juillet 1894 à 71 ans. Zélie avait écrit, à propos de son mari : « Je suis très heureuse avec lui. Il me rend la vie bien douce. C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil pour toutes les femmes ».
Ce qui a caractérise la sainteté des époux Martin, c’est leur capacité à vivre l’ordinaire de la vie en ayant une grande confiance en l’amour de Dieu et une relation de couple fondée sur la prière et la générosité. Un chemin possible pour toutes les familles qui le désirent.
Louis et Zélie Martin ont été béatifiés, par le pape Benoît XVI, à l’occasion des 150 ans de leur mariage, le 19 octobre 2008.
Louis et Zélie Martin ont formé un foyer d’amour et Thérèse écrira : « Le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres ». En pensant à ses parents, elle dira qu’ils étaient plus dignes du ciel que de la terre.
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Re: Les saints du jour
Lundi le 13 juillet
Sainte Thérèse de Jésus de Los Andes (1900-1920)
Novice chez les Carmélites déchaussées
Thérèse de Jésus de Los Andes (dans le siècle Juanita Fernández Solar) est la première chilienne et la première carmélite américaine élevée à l'honneur des autels. Elle naît à Santiago du Chili le 13 juillet 1900, dans une famille chrétienne aisée. Ses parents s'appelaient Miguel Fernández et Lucía Solar.
À partir de 6 ans elle accompagna sa mère à la messe presque chaque jour avec le grand désir de communier, ce qu'elle fit pour la première fois le 11 septembre 1910. Dès lors elle aimait à communier chaque jour et à s'entretenir longuement avec Jésus, « son ami ».
Elle vécut aussi dès son enfance une intense vie mariale, qui fut un des piliers de sa vie spirituelle. La connaissance et l'amour de la Mère de Dieu anima et soutint chaque étape de son chemin à la suite de Jésus.
Elle fit ses études au collège du Sacré-Cœur (1907-1918). Profondément attachée à sa famille, elle pensait ne jamais pouvoir s'en séparer. Sa générosité lui fit vaincre l'épreuve de trois années d'internat, qui la préparèrent à la séparation définitive d'avec les siens le 7 mai 1919 où elle entra dans la communauté des carmélites de Los Andes.
Juanita avait entendu l'appel du Carmel à 14 ans. Par la lecture des saints de l'Ordre et une correspondance fréquente avec la prieure de Los Andes, elle se prépara si bien qu'on admire la lucidité avec laquelle à 17 ans elle comprenait l'idéal de la carmélite, et l'ardeur avec laquelle elle défendait la vie contemplative que « le monde traite d'inutile ». Elle la choisit par amour du monde, estimant lui être plus utile en témoignant de la dimension spirituelle de l'homme et en contribuant par son sacrifice à ce que le sang du Christ touche l'humanité et la purifie.
Comme carmélite, elle prit le nom de Thérèse de Jésus. Elle ne vécut pas même une année entière au monastère, où elle mourut le 12 avril 1920. Les religieuses assuraient qu'elle était déjà sainte à son entrée. Elle put ainsi consommer en si peu de temps sa course vers la sainteté qu'elle avait commencée très sérieusement bien avant sa première communion.
« Le Christ, ce fou d'amour, m'a rendue folle », disait-elle. Son rêve et son constant effort furent de lui ressembler, de se configurer au Christ. Pour se faire totalement semblable à lui, elle était prête à aller au bout du monde, à traverser le feu s'il l'eût fallu pour lui demeurer fidèle.
Toujours disponible aux autres, s'oubliant elle-même pour les servir joyeusement, elle rendait la vertu aimable et attrayante. Sa vie fut tout à fait ordinaire, équilibrée. Elle atteignit une maturité enviable par la synthèse harmonieuse du divin et de l'humain: oraison, études, devoirs domestiques et le sport qu'elle aimait passionnément, surtout la natation et l'équitation.
Belle jeune fille, sympathique, sportive, joyeuse, équilibrée, serviable et responsable, Thérèse de Los Andes peut entrainer les jeunes à la recherche du Christ et rappeler à tous que vivre l'évangile de l'amour est chemin d'accomplissement personnel.
Par son intercession, le Seigneur répand une abondante pluie de grâces et attire à lui d'innombrables enfants prodigues. Son sanctuaire, où se pressent plus de cent mille pèlerins chaque mois, est devenu le centre spirituel du Chili. Ainsi Thérèse de Los Andes remplit la mission qu'on lui reconnut peu après sa mort : susciter la faim et la soif de Dieu dans notre monde matérialiste.
Thérèse de Jésus de Los Andes a été béatifiée le 3 avril 1987 à Santiago du Chili et solennellement canonisée, le 21 mars 1993, à Rome, par le même Souverain Pontife : saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
BBses Élisabeth Verchière et cinq compagnes
Religieuses et martyres † 13 juillet 1794
Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté. Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres consœurs.
Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13 sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).
Le 6 juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
le 9 juillet : Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit ( Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
le 13 juillet: Sœur Madeleine, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchière, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
le 16 juillet : Sœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754) ;
le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).
Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.
Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.
Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 10 mai 1925.
Sainte Thérèse de Jésus de Los Andes (1900-1920)
Novice chez les Carmélites déchaussées
Thérèse de Jésus de Los Andes (dans le siècle Juanita Fernández Solar) est la première chilienne et la première carmélite américaine élevée à l'honneur des autels. Elle naît à Santiago du Chili le 13 juillet 1900, dans une famille chrétienne aisée. Ses parents s'appelaient Miguel Fernández et Lucía Solar.
À partir de 6 ans elle accompagna sa mère à la messe presque chaque jour avec le grand désir de communier, ce qu'elle fit pour la première fois le 11 septembre 1910. Dès lors elle aimait à communier chaque jour et à s'entretenir longuement avec Jésus, « son ami ».
Elle vécut aussi dès son enfance une intense vie mariale, qui fut un des piliers de sa vie spirituelle. La connaissance et l'amour de la Mère de Dieu anima et soutint chaque étape de son chemin à la suite de Jésus.
Elle fit ses études au collège du Sacré-Cœur (1907-1918). Profondément attachée à sa famille, elle pensait ne jamais pouvoir s'en séparer. Sa générosité lui fit vaincre l'épreuve de trois années d'internat, qui la préparèrent à la séparation définitive d'avec les siens le 7 mai 1919 où elle entra dans la communauté des carmélites de Los Andes.
Juanita avait entendu l'appel du Carmel à 14 ans. Par la lecture des saints de l'Ordre et une correspondance fréquente avec la prieure de Los Andes, elle se prépara si bien qu'on admire la lucidité avec laquelle à 17 ans elle comprenait l'idéal de la carmélite, et l'ardeur avec laquelle elle défendait la vie contemplative que « le monde traite d'inutile ». Elle la choisit par amour du monde, estimant lui être plus utile en témoignant de la dimension spirituelle de l'homme et en contribuant par son sacrifice à ce que le sang du Christ touche l'humanité et la purifie.
Comme carmélite, elle prit le nom de Thérèse de Jésus. Elle ne vécut pas même une année entière au monastère, où elle mourut le 12 avril 1920. Les religieuses assuraient qu'elle était déjà sainte à son entrée. Elle put ainsi consommer en si peu de temps sa course vers la sainteté qu'elle avait commencée très sérieusement bien avant sa première communion.
« Le Christ, ce fou d'amour, m'a rendue folle », disait-elle. Son rêve et son constant effort furent de lui ressembler, de se configurer au Christ. Pour se faire totalement semblable à lui, elle était prête à aller au bout du monde, à traverser le feu s'il l'eût fallu pour lui demeurer fidèle.
Toujours disponible aux autres, s'oubliant elle-même pour les servir joyeusement, elle rendait la vertu aimable et attrayante. Sa vie fut tout à fait ordinaire, équilibrée. Elle atteignit une maturité enviable par la synthèse harmonieuse du divin et de l'humain: oraison, études, devoirs domestiques et le sport qu'elle aimait passionnément, surtout la natation et l'équitation.
Belle jeune fille, sympathique, sportive, joyeuse, équilibrée, serviable et responsable, Thérèse de Los Andes peut entrainer les jeunes à la recherche du Christ et rappeler à tous que vivre l'évangile de l'amour est chemin d'accomplissement personnel.
Par son intercession, le Seigneur répand une abondante pluie de grâces et attire à lui d'innombrables enfants prodigues. Son sanctuaire, où se pressent plus de cent mille pèlerins chaque mois, est devenu le centre spirituel du Chili. Ainsi Thérèse de Los Andes remplit la mission qu'on lui reconnut peu après sa mort : susciter la faim et la soif de Dieu dans notre monde matérialiste.
Thérèse de Jésus de Los Andes a été béatifiée le 3 avril 1987 à Santiago du Chili et solennellement canonisée, le 21 mars 1993, à Rome, par le même Souverain Pontife : saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
BBses Élisabeth Verchière et cinq compagnes
Religieuses et martyres † 13 juillet 1794
Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté. Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres consœurs.
Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13 sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).
Le 6 juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
le 9 juillet : Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit ( Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
le 13 juillet: Sœur Madeleine, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchière, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
le 16 juillet : Sœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754) ;
le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).
Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.
Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.
Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 10 mai 1925.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mon ordinateur est "décédé". Je reprends le fil dans environ 2 semaines, le temps que je m'achète un nouvel ordi et que je le fasse installer.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Tout est installé...Cependant, comme je suis "nulle" dans ce domaine, il me reste qu'à contacter un technicien pour utiliser "la chose" ce que j'entends faire au plus tard vendredi...Alors en attendant ce moment je vous fais parvenir les fils quotidiens du bureau!
Sainte Marthe
Vierge († vers l'an 81)
Marthe était la sœur de Marie Madeleine et de Lazare. C'est elle qui dirigeait la maison de Béthanie et s'en montrait digne par sa douceur et son amabilité envers les siens, par sa charité envers les pauvres et par l'hospitalité si dévouée qu'elle offrait au Sauveur et à ses disciples.
Un jour, Marthe était absorbée par les soins domestiques, tandis que Madeleine se tenait aux pieds de Jésus. Marthe se plaignit : « Seigneur, dites donc à Marie de venir m'aider, ne voyez-vous pas qu'elle me laisse toute la charge ? » “Marthe, Marthe, lui dit le Maître, vous vous agitez trop. Une seule chose est nécessaire ; Marie a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera point enlevée.” »
C'est Marthe qui fit prévenir Jésus de la maladie, puis de la mort de son frère Lazare : « Seigneur, Lui dit-elle, dès qu'elle L'aperçut, si Vous eussiez été ici, mon frère ne serait pas mort. » Et Jésus lui donnant des paroles d'espérance : « Seigneur, ajouta-t-elle, je crois que Vous êtes le Christ, Fils du Dieu Vivant. »
Une tradition raconte qu'après la mort de la Très Sainte Vierge, Marthe subit le sort de Lazare et de Madeleine : exposée par les Juifs endurcis sur une frêle barque, à la merci des flots irrités, elle est portée avec les siens vers les beaux rivages de la Provence. Là elle participe à l'apostolat de son frère Lazare, qui devint évêque de Marseille, et à la sainte vie de Madeleine.
Marthe est devenue célèbre par l'enchaînement d'un dragon. Au moment où elle commençait à prêcher la foi sur les rives du Rhône, un monstre effroyable, connu sous le nom de Tarasque, jetait la terreur dans toute la contrée. Un jour que Marthe annonçait la parole divine dans la ville de Tarascon, la foule s'écria : « Si vous détruisez le dragon, nous embrasserons votre foi. » “Si vous êtes disposés à croire, répondit Marthe, tout est possible à celui qui croit.” Et seule elle s'avance vers la caverne du monstre. Pour combattre cet ennemi, Marthe se munit du signe de la Croix ; le monstre baisse la tête et tremble. Elle s'avance, l'enlace avec sa ceinture et l'amène comme un trophée de victoire aux habitants, et bientôt la Tarasque tombe écrasée sous les coups vengeurs de tout le peuple. En triomphant de ce monstre, Marthe avait triomphé du dragon infernal.
Marthe s'établit dans la ville, devenue chrétienne, se fit la servante des pauvres, et fonda une communauté de vierges.
BBx Lucio Martínez Mancebo et 6 compagnons
Prêtres et religieux o.p. et martyrs († 29 juillet 1936)
Lucio Martínez Mancebo, naît à Vegas del Condado (León) en 1902. En 1912 il entre au séminaire de León, en 1919 au noviciat de Solsona, en 1925 il est ordonné prêtre à Valence. 1930-1936 il est maître des novices et des étudiants, d’abord à Valence puis à Calanda. C’était un frère simple, de forte personnalité et de tempérament vigoureux, qu’il montra en faisant face aux études ecclésiastiques, qui lui coûtèrent beaucoup. Sa ténacité et son esprit religieux lui permirent d’atteindre le grade de lecteur. Il exerça comme professeur.
En tant que sous-prieur de la maison, à l’arrivée de la persécution il veilla à ce que les élèves quittent le couvent et le village pour Saragosse. Quand ils partirent avec sa bénédiction, il leur conseilla, au cas où ils devraient donner leur vie pour la foi, de l’assumer vaillamment. Le soir du 27 juillet il décida que les religieux, en vêtements civils, quitteraient le couvent et se réfugieraient dans des maisons ou fuiraient. Avec quelques frères, il resta au couvent. Quand le couvent fut attaqué, ils durent partir aussi et se réfugier dans des maisons particulières. Quand ceux qui cachaient des frères furent menacés de mort, les frères sortirent dans la rue, furent arrêtés, et fusillés deux jours après. Dans le camion qui les emmenait au lieu du martyre, le P. Lucio commença d’une voix forte à prier le rosaire. Arrivés à destination, ils pardonnèrent à tous et moururent en criant « Vive le Christ Roi ! » Il avait 34 ans.
Antonio López Couceiro, naît le 15 novembre 1869 à El Ferrol (La Coruña). Passe son enfance à Betanzos, entre en 1884 au séminaire d’Orense, où il fait sa philosophie, puis au séminaire conciliaire de Santiago où il fait la théologie. Il prend l’habit au couvent de Padrón en 1889. Il continue ses études à Corias et à Salamanque, est ordonné prêtre le 23 décembre 1893. Professeur à Vergara, maître des novices à Padrón. En 1912 il demande à être compté dans les restaurateurs de la Province d’Aragon. Homme de profond esprit religieux et d’un haut sens de l’austérité, ses pénitences physiques et morales étaient proverbiales. Il exerça des ministères variés. Caractère dur qu’il compensait et dominait avec sérieuse humilité et reconnaissance de ses limites. On a dit de lui que pour atteindre le sommet de la sainteté il ne lui manquait que le martyre : le Seigneur le lui accorda en juillet 1936. Le soir du 27 juillet, le P. Antonio fuit le couvent, et comme il ne pouvait courir aussi vite que ses compagnons, il tombe aux mains de ses poursuivants. Conduit en prison, il réconforte les religieux et laïcs détenus. Prêt au martyre, il montre l’exemple aux autres dans les heures tragiques qui précèdent le sacrifice de sa vie. Il leur rappela l'importance de la confession sacramentelle en ces moments, et l’absolue nécessité du pardon évangélique. Pour avoir voulu aider le religieux le plus âgé du groupe, qui se déplaçait avec difficulté, tous deux furent pris et fusillés avec tout le groupe de dominicains qui était resté au village. Blessé, tombé par terre, il joignit les mains, regarda le ciel, et on l’entendit murmurer: « Seigneur, pardonne-leur, parce qu’il ne savent pas ce qu’ils font!». Ce furent ses dernières paroles. Il avait 67 ans.
Felicissimo Díez González, naît le 26 novembre 1907 à Devesa de Curueño (León). En novembre 1922 il entra comme novice à Solsona, fit ses études à Valence, et fut ordonné prêtre en 1930. Il enseigna la philosophie aux aspirants, à Calanda. Il était sévère avec tous mais surtout avec lui-même. Il était de ceux qui voyaient objectivement la situation sociale conflictuelle. Son esprit vif et pénétrant, entretenu par une étude constante, fit de lui un excellent professeur. Étant donné sa grande jovialité, parler ou avoir affaire avec lui était très agréable malgré la dureté de caractère qu’il réussissait à freiner.
À l’arrivée de la persécution il fut des premiers à être emprisonné, avec deux autres membres de la communauté. Ils furent emmenés à la ‘comandancia’ d’Alcañiz où les miliciens voulurent les tuer, mais le commandant militaire exigea qu’ils fussent ramenés et jugés à Calanda, dont ils dépendaient. Ils furent les trois premiers frères qui entrèrent en prison. Ils reçurent la palme du martyre ensemble. Il avait 29 ans.
Saturio Rey Robles, naît le 21 décembre 1907 à Devesa de Curueño (León). Il fit ses études à Solsona puis à Valence, et en 1931 fut ordonné prêtre à Barcelone. Professeur, infirmier du couvent. De tempérament nerveux, il dut faire de grands efforts pour s’acclimater à la vie religieuse, mais il donna des signes de solide vocation, spécialement dans la charité au service des malades. Il dut lutter beaucoup pour freiner son addiction au tabac.
Ami inséparable du P. Felicissimo, et du même âge, ils le furent jusqu’au martyre. La nuit où se consomma le sacrifice, il eut une crise de nerfs, que quelques paroles du P. Antonio López Couceiro calmèrent immédiatement. « Il nous console dans nos afflictions, afin que nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction (2 Co 1,4), partageant avec eux le même courage que nous recevons de Dieu. » L’exemple, la force et les paroles opportunes du P. Antonio furent la consolation définitive dont il avait besoin. Ainsi il continua à la hauteur des autres. À partir du 27 juillet à Calanda il eut les mêmes vicissitudes que le P. Felicísimo. Il avait 29 ans, 11 ans de vie religieuse et 5 de sacerdoce.
Tirso Manrique Melero, naît le 26 janvier 1877 à Alfaro (La Rioja). Il entre au séminaire de San Gaudioso de Tarazona, fait le noviciat et la profession chez les jésuites à Veruela (Saragosse), puis quitte les jésuites et revient au diocèse de Tarazona, où il est ordonné prêtre en 1911. En 1928 il entre dans l’Ordre dominicain. Aux récréations, ses plaisanteries donnent à la communauté de nombreuses occasions de gaieté, bien que par nature il incline plutôt à la tristesse. Excellent compagnon dans la vie communautaire, doté de grâces spéciales pour la vie commune. Spirituellement, une profonde piété et un vigoureux sens ascétique.
Excellent professeur de latin, il écrit une grammaire claire et accessible pour les élèves. Humainement c’était un bon pédagogue, au plan pastoral ce prédicateur fut un apôtre de la doctrine sociale de l’Église. Il marque la société ‘calandine’ et la presse madrilène (1931) par une série d'articles sur la doctrine sociale de l’Église, et pour cette raison il est considéré comme un « défenseur du peuple » par beaucoup de socialistes de Calanda.
On le voyait parfois un peu abattu devant l’avenir qu’il voyait conflictuel. Un fond d’humilité et la conscience de sa petitesse faisaient que dans les moments difficiles il se sentait peu de chose. Mourir lui importait peu, mais il avait peur de ne pas être à la hauteur des circonstances ; mais dans les moments durs, il fit front. Repoussé de toutes les maisons, car la présence d’un frère était dangereuse, il décide, le 29 juillet, d’aller s’asseoir sur un banc sur la place de Calanda, et d’attendre. Peu après, il fut arrêté et emmené là où étaient les autres. La même nuit, ils furent fusillés. Il avait 59 ans.
Gumersindo Soto Barros, naît le 21 octobre 1869 à San Mamed de Amil près de Pontevedra (La Coruña). À 25 ans il demanda à entrer dans l’Ordre comme familier tertiaire sans vœux, au couvent de Padrón. Fin mai 1903 il fit profession solennelle comme frère coopérateur. En 1908 il arriva à Majorque pour s’occuper de l’organisation matérielle de la maison de Manacor, récemment restaurée. Exemple de foi simple et profonde. Grand travailleur, très habile aux travaux manuels, avec des dons d’organisateur. Très doué pour les mathématiques, ce qui lui valut d’être professeur des aspirants à l’entrée dans l’Ordre. Obéissant jusqu’à la mort.
Quand la persécution commença, avec ses infirmités il n’était pas en état de faire de longues marches. Quand il vit que sa présence dans des maisons particulières était compromettante et qu’il ne pouvait marcher, il décida de se remettre aux mains de la Providence, resta assis sur un banc de la place du village. Arrêté, il fut emmené à Alcañiz, puis ramené à Calanda pour être jugé. En prison il retrouva les autres membres de la communauté et tous se préparèrent pour l’heure finale. Ensemble ils reçurent la palme du martyre le 29 juillet 1936. Il avait 67 ans d’âge, 37 ans de vie religieuse.
Lamberto de Navascués y de Juan, né le 18 mai 1911 à Saragosse. D’une famille noble et chrétienne, il fit ses études chez les jésuites et les maristes, formation humaine complète. Il commença des études de droit, mais à la mort de son père, renonçant à tout, il demanda à être frère coopérateur chez les capucins, qui refusèrent car ils estimaient qu’il devait être prêtre. Sa famille fait pression aussi sur lui. Mais Lamberto garda son idée, il voulait servir les autres. Il arrive à Barcelone en 1935 chez les dominicains pour commencer le postulat. Il était novice depuis 2 mois 10 jours quand la guerre arrive à Calanda. La communauté dut se disperser, mais frère Lamberto voulut rester avec les religieux âgés et subir le même sort qu’eux. Il fut arrêté le 28 juillet et incarcéré. Soumis avec les autres à un simulacre de jugement, ils furent condamnés à mort. Après beaucoup de mauvais traitements en paroles et en actes, ils furent emmenés en camion à 6 km du village. Priant le rosaire à voix haute et pardonnant de tout cœur à leurs bourreaux, ils furent fusillés, en proclamant « Vive le Christ roi !» Il avait 25 ans.
Lucio Martínez Mancebo et ses 6 compagnons font partie d’un groupe de 233 martyres, tués entre 1936 et 1939, béatifiés à Rome le 11 mars 2001 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Marthe
Vierge († vers l'an 81)
Marthe était la sœur de Marie Madeleine et de Lazare. C'est elle qui dirigeait la maison de Béthanie et s'en montrait digne par sa douceur et son amabilité envers les siens, par sa charité envers les pauvres et par l'hospitalité si dévouée qu'elle offrait au Sauveur et à ses disciples.
Un jour, Marthe était absorbée par les soins domestiques, tandis que Madeleine se tenait aux pieds de Jésus. Marthe se plaignit : « Seigneur, dites donc à Marie de venir m'aider, ne voyez-vous pas qu'elle me laisse toute la charge ? » “Marthe, Marthe, lui dit le Maître, vous vous agitez trop. Une seule chose est nécessaire ; Marie a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera point enlevée.” »
C'est Marthe qui fit prévenir Jésus de la maladie, puis de la mort de son frère Lazare : « Seigneur, Lui dit-elle, dès qu'elle L'aperçut, si Vous eussiez été ici, mon frère ne serait pas mort. » Et Jésus lui donnant des paroles d'espérance : « Seigneur, ajouta-t-elle, je crois que Vous êtes le Christ, Fils du Dieu Vivant. »
Une tradition raconte qu'après la mort de la Très Sainte Vierge, Marthe subit le sort de Lazare et de Madeleine : exposée par les Juifs endurcis sur une frêle barque, à la merci des flots irrités, elle est portée avec les siens vers les beaux rivages de la Provence. Là elle participe à l'apostolat de son frère Lazare, qui devint évêque de Marseille, et à la sainte vie de Madeleine.
Marthe est devenue célèbre par l'enchaînement d'un dragon. Au moment où elle commençait à prêcher la foi sur les rives du Rhône, un monstre effroyable, connu sous le nom de Tarasque, jetait la terreur dans toute la contrée. Un jour que Marthe annonçait la parole divine dans la ville de Tarascon, la foule s'écria : « Si vous détruisez le dragon, nous embrasserons votre foi. » “Si vous êtes disposés à croire, répondit Marthe, tout est possible à celui qui croit.” Et seule elle s'avance vers la caverne du monstre. Pour combattre cet ennemi, Marthe se munit du signe de la Croix ; le monstre baisse la tête et tremble. Elle s'avance, l'enlace avec sa ceinture et l'amène comme un trophée de victoire aux habitants, et bientôt la Tarasque tombe écrasée sous les coups vengeurs de tout le peuple. En triomphant de ce monstre, Marthe avait triomphé du dragon infernal.
Marthe s'établit dans la ville, devenue chrétienne, se fit la servante des pauvres, et fonda une communauté de vierges.
BBx Lucio Martínez Mancebo et 6 compagnons
Prêtres et religieux o.p. et martyrs († 29 juillet 1936)
Lucio Martínez Mancebo, naît à Vegas del Condado (León) en 1902. En 1912 il entre au séminaire de León, en 1919 au noviciat de Solsona, en 1925 il est ordonné prêtre à Valence. 1930-1936 il est maître des novices et des étudiants, d’abord à Valence puis à Calanda. C’était un frère simple, de forte personnalité et de tempérament vigoureux, qu’il montra en faisant face aux études ecclésiastiques, qui lui coûtèrent beaucoup. Sa ténacité et son esprit religieux lui permirent d’atteindre le grade de lecteur. Il exerça comme professeur.
En tant que sous-prieur de la maison, à l’arrivée de la persécution il veilla à ce que les élèves quittent le couvent et le village pour Saragosse. Quand ils partirent avec sa bénédiction, il leur conseilla, au cas où ils devraient donner leur vie pour la foi, de l’assumer vaillamment. Le soir du 27 juillet il décida que les religieux, en vêtements civils, quitteraient le couvent et se réfugieraient dans des maisons ou fuiraient. Avec quelques frères, il resta au couvent. Quand le couvent fut attaqué, ils durent partir aussi et se réfugier dans des maisons particulières. Quand ceux qui cachaient des frères furent menacés de mort, les frères sortirent dans la rue, furent arrêtés, et fusillés deux jours après. Dans le camion qui les emmenait au lieu du martyre, le P. Lucio commença d’une voix forte à prier le rosaire. Arrivés à destination, ils pardonnèrent à tous et moururent en criant « Vive le Christ Roi ! » Il avait 34 ans.
Antonio López Couceiro, naît le 15 novembre 1869 à El Ferrol (La Coruña). Passe son enfance à Betanzos, entre en 1884 au séminaire d’Orense, où il fait sa philosophie, puis au séminaire conciliaire de Santiago où il fait la théologie. Il prend l’habit au couvent de Padrón en 1889. Il continue ses études à Corias et à Salamanque, est ordonné prêtre le 23 décembre 1893. Professeur à Vergara, maître des novices à Padrón. En 1912 il demande à être compté dans les restaurateurs de la Province d’Aragon. Homme de profond esprit religieux et d’un haut sens de l’austérité, ses pénitences physiques et morales étaient proverbiales. Il exerça des ministères variés. Caractère dur qu’il compensait et dominait avec sérieuse humilité et reconnaissance de ses limites. On a dit de lui que pour atteindre le sommet de la sainteté il ne lui manquait que le martyre : le Seigneur le lui accorda en juillet 1936. Le soir du 27 juillet, le P. Antonio fuit le couvent, et comme il ne pouvait courir aussi vite que ses compagnons, il tombe aux mains de ses poursuivants. Conduit en prison, il réconforte les religieux et laïcs détenus. Prêt au martyre, il montre l’exemple aux autres dans les heures tragiques qui précèdent le sacrifice de sa vie. Il leur rappela l'importance de la confession sacramentelle en ces moments, et l’absolue nécessité du pardon évangélique. Pour avoir voulu aider le religieux le plus âgé du groupe, qui se déplaçait avec difficulté, tous deux furent pris et fusillés avec tout le groupe de dominicains qui était resté au village. Blessé, tombé par terre, il joignit les mains, regarda le ciel, et on l’entendit murmurer: « Seigneur, pardonne-leur, parce qu’il ne savent pas ce qu’ils font!». Ce furent ses dernières paroles. Il avait 67 ans.
Felicissimo Díez González, naît le 26 novembre 1907 à Devesa de Curueño (León). En novembre 1922 il entra comme novice à Solsona, fit ses études à Valence, et fut ordonné prêtre en 1930. Il enseigna la philosophie aux aspirants, à Calanda. Il était sévère avec tous mais surtout avec lui-même. Il était de ceux qui voyaient objectivement la situation sociale conflictuelle. Son esprit vif et pénétrant, entretenu par une étude constante, fit de lui un excellent professeur. Étant donné sa grande jovialité, parler ou avoir affaire avec lui était très agréable malgré la dureté de caractère qu’il réussissait à freiner.
À l’arrivée de la persécution il fut des premiers à être emprisonné, avec deux autres membres de la communauté. Ils furent emmenés à la ‘comandancia’ d’Alcañiz où les miliciens voulurent les tuer, mais le commandant militaire exigea qu’ils fussent ramenés et jugés à Calanda, dont ils dépendaient. Ils furent les trois premiers frères qui entrèrent en prison. Ils reçurent la palme du martyre ensemble. Il avait 29 ans.
Saturio Rey Robles, naît le 21 décembre 1907 à Devesa de Curueño (León). Il fit ses études à Solsona puis à Valence, et en 1931 fut ordonné prêtre à Barcelone. Professeur, infirmier du couvent. De tempérament nerveux, il dut faire de grands efforts pour s’acclimater à la vie religieuse, mais il donna des signes de solide vocation, spécialement dans la charité au service des malades. Il dut lutter beaucoup pour freiner son addiction au tabac.
Ami inséparable du P. Felicissimo, et du même âge, ils le furent jusqu’au martyre. La nuit où se consomma le sacrifice, il eut une crise de nerfs, que quelques paroles du P. Antonio López Couceiro calmèrent immédiatement. « Il nous console dans nos afflictions, afin que nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction (2 Co 1,4), partageant avec eux le même courage que nous recevons de Dieu. » L’exemple, la force et les paroles opportunes du P. Antonio furent la consolation définitive dont il avait besoin. Ainsi il continua à la hauteur des autres. À partir du 27 juillet à Calanda il eut les mêmes vicissitudes que le P. Felicísimo. Il avait 29 ans, 11 ans de vie religieuse et 5 de sacerdoce.
Tirso Manrique Melero, naît le 26 janvier 1877 à Alfaro (La Rioja). Il entre au séminaire de San Gaudioso de Tarazona, fait le noviciat et la profession chez les jésuites à Veruela (Saragosse), puis quitte les jésuites et revient au diocèse de Tarazona, où il est ordonné prêtre en 1911. En 1928 il entre dans l’Ordre dominicain. Aux récréations, ses plaisanteries donnent à la communauté de nombreuses occasions de gaieté, bien que par nature il incline plutôt à la tristesse. Excellent compagnon dans la vie communautaire, doté de grâces spéciales pour la vie commune. Spirituellement, une profonde piété et un vigoureux sens ascétique.
Excellent professeur de latin, il écrit une grammaire claire et accessible pour les élèves. Humainement c’était un bon pédagogue, au plan pastoral ce prédicateur fut un apôtre de la doctrine sociale de l’Église. Il marque la société ‘calandine’ et la presse madrilène (1931) par une série d'articles sur la doctrine sociale de l’Église, et pour cette raison il est considéré comme un « défenseur du peuple » par beaucoup de socialistes de Calanda.
On le voyait parfois un peu abattu devant l’avenir qu’il voyait conflictuel. Un fond d’humilité et la conscience de sa petitesse faisaient que dans les moments difficiles il se sentait peu de chose. Mourir lui importait peu, mais il avait peur de ne pas être à la hauteur des circonstances ; mais dans les moments durs, il fit front. Repoussé de toutes les maisons, car la présence d’un frère était dangereuse, il décide, le 29 juillet, d’aller s’asseoir sur un banc sur la place de Calanda, et d’attendre. Peu après, il fut arrêté et emmené là où étaient les autres. La même nuit, ils furent fusillés. Il avait 59 ans.
Gumersindo Soto Barros, naît le 21 octobre 1869 à San Mamed de Amil près de Pontevedra (La Coruña). À 25 ans il demanda à entrer dans l’Ordre comme familier tertiaire sans vœux, au couvent de Padrón. Fin mai 1903 il fit profession solennelle comme frère coopérateur. En 1908 il arriva à Majorque pour s’occuper de l’organisation matérielle de la maison de Manacor, récemment restaurée. Exemple de foi simple et profonde. Grand travailleur, très habile aux travaux manuels, avec des dons d’organisateur. Très doué pour les mathématiques, ce qui lui valut d’être professeur des aspirants à l’entrée dans l’Ordre. Obéissant jusqu’à la mort.
Quand la persécution commença, avec ses infirmités il n’était pas en état de faire de longues marches. Quand il vit que sa présence dans des maisons particulières était compromettante et qu’il ne pouvait marcher, il décida de se remettre aux mains de la Providence, resta assis sur un banc de la place du village. Arrêté, il fut emmené à Alcañiz, puis ramené à Calanda pour être jugé. En prison il retrouva les autres membres de la communauté et tous se préparèrent pour l’heure finale. Ensemble ils reçurent la palme du martyre le 29 juillet 1936. Il avait 67 ans d’âge, 37 ans de vie religieuse.
Lamberto de Navascués y de Juan, né le 18 mai 1911 à Saragosse. D’une famille noble et chrétienne, il fit ses études chez les jésuites et les maristes, formation humaine complète. Il commença des études de droit, mais à la mort de son père, renonçant à tout, il demanda à être frère coopérateur chez les capucins, qui refusèrent car ils estimaient qu’il devait être prêtre. Sa famille fait pression aussi sur lui. Mais Lamberto garda son idée, il voulait servir les autres. Il arrive à Barcelone en 1935 chez les dominicains pour commencer le postulat. Il était novice depuis 2 mois 10 jours quand la guerre arrive à Calanda. La communauté dut se disperser, mais frère Lamberto voulut rester avec les religieux âgés et subir le même sort qu’eux. Il fut arrêté le 28 juillet et incarcéré. Soumis avec les autres à un simulacre de jugement, ils furent condamnés à mort. Après beaucoup de mauvais traitements en paroles et en actes, ils furent emmenés en camion à 6 km du village. Priant le rosaire à voix haute et pardonnant de tout cœur à leurs bourreaux, ils furent fusillés, en proclamant « Vive le Christ roi !» Il avait 25 ans.
Lucio Martínez Mancebo et ses 6 compagnons font partie d’un groupe de 233 martyres, tués entre 1936 et 1939, béatifiés à Rome le 11 mars 2001 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 30 juillet
Saint Léopold (Bogdan) Mandic
Prêtre o.f.m. cap. (186601942)
Né le 12 mai 1866 à Herceg Novi (Dalmatie), Bogdan Mandic entra chez les Capucins de Bassano del Grappa (Vénétie) en 1884 et reçut le nom de Léopold.
Après son ordination sacerdotale en 1890, il resta sept ans à Venise comme confesseur, puis fut nommé supérieur de l'hospice capucin de Zara. Trois ans après il redevint confesseur dans différents couvents : Bassano, Capodistria, Thiene et Padoue.
Destin étrange que le sien : en 1887, pendant ses études, il se sentit appelé à prier et à travailler à l'unité de l’Église ; il demanda à maintes reprises d'être envoyé comme missionnaire en Orient ; il fit même le vœu de travailler au retour de son pays à l'unité de la foi ; en 1912 il s'offre en victime pour la rédemption de ses frères d'Orient. Mais ses supérieurs en décideront autrement.
Ce n'est qu'en 1936, à l'âge de soixante-dix ans, qu'il se dit : « Toute âme qui recourra à mon ministère de la confession sera mon Orient. »
Six ans plus tard il mourait à Padoue, le 30 juillet 1942.
Léopold (Bogdan) Mandic a été élevé à la gloire des autels, le 2 mai 1976, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 16 octobre 1983, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saints Abdon et Sennen
Martyrs
(† 254)
Abdon et Sennen, nobles persans, avaient été comblés de biens et d'honneurs par les rois de Perse, qui les avaient investis des premières dignités de l'État. Cependant, leur piété et leur zèle pour la foi catholique surpassaient leurs immenses richesses et la noblesse de leur sang.
L'empereur Dèce, grand ennemi du christianisme, remporta une victoire décisive contre les rois persans, devenant par le fait même, maître absolu de plusieurs pays. Ce prince inique résolut d'exterminer les chrétiens dans tout son empire. Abdon et Sennen ressentirent une profonde affliction en voyant les cruelles injustices dont l'indigne empereur accablait les fidèles qui étaient chaque jour victimes d'odieux procédés. D'un commun accord, ils s'appliquèrent de tout leur pouvoir à fortifier et encourager leurs frères chrétiens. Ils ensevelissaient les martyrs, sous peine d'encourir eux-mêmes la terrible colère de leur nouveau souverain.
Dèce, instruit de leurs actions, commanda de les arrêter et de les conduire devant son tribunal. Usant d'abord de douceur à leur égard, il essaya de les persuader qu'il était redevable de sa victoire aux dieux de l'empire, et qu'il était de toute justice qu'ils les adorassent.
Les deux frères répondirent à Dèce que les vaincus avaient adoré les mêmes faux dieux que lui, et n'en avaient cependant pas moins perdu la bataille. Que pour eux, ils n'adoreraient jamais que le seul vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et son Fils Jésus-Christ qui donnait la victoire aux uns et permettait que les autres fussent vaincus à cause des desseins cachés de sa Providence.
Dèce leur déclara qu'il tenait à tout prix et sous peine de mort, qu'ils adorassent les mêmes dieux que lui. « La seule raison nous démontre, grand Prince, qu'il ne peut pas y avoir plusieurs dieux : deux maîtres souverains ne sauraient subsister dans l'empire. Ce que vous appelez des dieux ne sont que des démons, les singes de la Divinité dont les hommes sont dupes. Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est ce seul Dieu, notre souverain Maître et le vôtre, que nous adorons. “Je saurai bien venger nos dieux de vos blasphèmes, et vous faire repentir de votre impiété !” » répliqua l'empereur.
Ne pouvant supporter plus longtemps les propos que Abdon et Sennen lui tenaient, Dèce ordonna de charger de chaînes les martyrs et de les enfermer dans une obscure prison; et quand il s'en retourna pour triompher, il les amena avec lui afin qu'ils servissent d'ornements à son triomphe. Il les fit ensuite comparaître devant les membres du sénat leur disant qu'il ne tenait qu'à eux de recouvrer leurs richesses et leurs dignités, et d'arriver aux premières charges de l'empire ; que pour cela, il leur fallait seulement sacrifier aux dieux. Abdon et Sennen répondirent à l'empereur qu'ils ne reconnaissaient qu'un Dieu, Jésus-Christ, et n'adoreraient jamais des idoles qui n'étaient que des démons.
Ils furent renvoyés en prison, et le lendemain, traînés dans l'amphithéâtre où l'on devait, par force, leur faire fléchir le genou devant la statue du soleil. Les martyrs, ayant insulté cette statue, furent fouettés cruellement, et on lâcha contre eux deux lions et quatre ours. Ces animaux se couchèrent à leurs pieds et devinrent leurs gardiens de telle façon, que personne n'osait s'approcher d'eux ; enfin, des gladiateurs vinrent mettre fin aux jours des martyrs.
Une fois décapités, les bourreaux attachèrent les pieds des martyrs et traînèrent leurs corps en présence de l'idole du soleil. On les laissa là pendant trois jours, sans sépulture, dans l'intention d'inspirer de la frayeur aux chrétiens. Au bout de ce temps, le sous-diacre Quirin enleva les précieuses dépouilles et les ensevelit dans sa maison.
Saint Léopold (Bogdan) Mandic
Prêtre o.f.m. cap. (186601942)
Né le 12 mai 1866 à Herceg Novi (Dalmatie), Bogdan Mandic entra chez les Capucins de Bassano del Grappa (Vénétie) en 1884 et reçut le nom de Léopold.
Après son ordination sacerdotale en 1890, il resta sept ans à Venise comme confesseur, puis fut nommé supérieur de l'hospice capucin de Zara. Trois ans après il redevint confesseur dans différents couvents : Bassano, Capodistria, Thiene et Padoue.
Destin étrange que le sien : en 1887, pendant ses études, il se sentit appelé à prier et à travailler à l'unité de l’Église ; il demanda à maintes reprises d'être envoyé comme missionnaire en Orient ; il fit même le vœu de travailler au retour de son pays à l'unité de la foi ; en 1912 il s'offre en victime pour la rédemption de ses frères d'Orient. Mais ses supérieurs en décideront autrement.
Ce n'est qu'en 1936, à l'âge de soixante-dix ans, qu'il se dit : « Toute âme qui recourra à mon ministère de la confession sera mon Orient. »
Six ans plus tard il mourait à Padoue, le 30 juillet 1942.
Léopold (Bogdan) Mandic a été élevé à la gloire des autels, le 2 mai 1976, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 16 octobre 1983, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saints Abdon et Sennen
Martyrs
(† 254)
Abdon et Sennen, nobles persans, avaient été comblés de biens et d'honneurs par les rois de Perse, qui les avaient investis des premières dignités de l'État. Cependant, leur piété et leur zèle pour la foi catholique surpassaient leurs immenses richesses et la noblesse de leur sang.
L'empereur Dèce, grand ennemi du christianisme, remporta une victoire décisive contre les rois persans, devenant par le fait même, maître absolu de plusieurs pays. Ce prince inique résolut d'exterminer les chrétiens dans tout son empire. Abdon et Sennen ressentirent une profonde affliction en voyant les cruelles injustices dont l'indigne empereur accablait les fidèles qui étaient chaque jour victimes d'odieux procédés. D'un commun accord, ils s'appliquèrent de tout leur pouvoir à fortifier et encourager leurs frères chrétiens. Ils ensevelissaient les martyrs, sous peine d'encourir eux-mêmes la terrible colère de leur nouveau souverain.
Dèce, instruit de leurs actions, commanda de les arrêter et de les conduire devant son tribunal. Usant d'abord de douceur à leur égard, il essaya de les persuader qu'il était redevable de sa victoire aux dieux de l'empire, et qu'il était de toute justice qu'ils les adorassent.
Les deux frères répondirent à Dèce que les vaincus avaient adoré les mêmes faux dieux que lui, et n'en avaient cependant pas moins perdu la bataille. Que pour eux, ils n'adoreraient jamais que le seul vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et son Fils Jésus-Christ qui donnait la victoire aux uns et permettait que les autres fussent vaincus à cause des desseins cachés de sa Providence.
Dèce leur déclara qu'il tenait à tout prix et sous peine de mort, qu'ils adorassent les mêmes dieux que lui. « La seule raison nous démontre, grand Prince, qu'il ne peut pas y avoir plusieurs dieux : deux maîtres souverains ne sauraient subsister dans l'empire. Ce que vous appelez des dieux ne sont que des démons, les singes de la Divinité dont les hommes sont dupes. Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est ce seul Dieu, notre souverain Maître et le vôtre, que nous adorons. “Je saurai bien venger nos dieux de vos blasphèmes, et vous faire repentir de votre impiété !” » répliqua l'empereur.
Ne pouvant supporter plus longtemps les propos que Abdon et Sennen lui tenaient, Dèce ordonna de charger de chaînes les martyrs et de les enfermer dans une obscure prison; et quand il s'en retourna pour triompher, il les amena avec lui afin qu'ils servissent d'ornements à son triomphe. Il les fit ensuite comparaître devant les membres du sénat leur disant qu'il ne tenait qu'à eux de recouvrer leurs richesses et leurs dignités, et d'arriver aux premières charges de l'empire ; que pour cela, il leur fallait seulement sacrifier aux dieux. Abdon et Sennen répondirent à l'empereur qu'ils ne reconnaissaient qu'un Dieu, Jésus-Christ, et n'adoreraient jamais des idoles qui n'étaient que des démons.
Ils furent renvoyés en prison, et le lendemain, traînés dans l'amphithéâtre où l'on devait, par force, leur faire fléchir le genou devant la statue du soleil. Les martyrs, ayant insulté cette statue, furent fouettés cruellement, et on lâcha contre eux deux lions et quatre ours. Ces animaux se couchèrent à leurs pieds et devinrent leurs gardiens de telle façon, que personne n'osait s'approcher d'eux ; enfin, des gladiateurs vinrent mettre fin aux jours des martyrs.
Une fois décapités, les bourreaux attachèrent les pieds des martyrs et traînèrent leurs corps en présence de l'idole du soleil. On les laissa là pendant trois jours, sans sépulture, dans l'intention d'inspirer de la frayeur aux chrétiens. Au bout de ce temps, le sous-diacre Quirin enleva les précieuses dépouilles et les ensevelit dans sa maison.
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 31 juillet
Saint Ignace de Loyola
Prêtre et fondateur de la
« Compagnie de Jésus »
(1491-1556)
Ignace (en espagnol : Íñigo López de Loyola) naît au château de Loyola, en Espagne, le 24 décembre 1491 ; il est le dernier de 13 enfants de Beltran Ibañez de Oñaz et de Marina Sanchez de Licona.
Il fut d'abord page du roi Ferdinand V ; puis il embrassa la carrière des armes. Il ne le céda en courage à personne, mais négligea complètement de vivre en chrétien, dirigé uniquement par l'orgueil et l'amour des plaisirs. De ce chevalier mondain, Dieu allait faire l'un des premiers chevaliers chrétiens de tous les âges.
Au siège de Pampelune, un boulet de canon brisa la jambe droite du jeune officier, qui en peu de jours fut réduit à l'extrémité et reçut les derniers sacrements. Il s'endormit ensuite et crut voir en songe saint Pierre, qui lui rendait la santé en touchant sa blessure. À son réveil, il se trouva hors de danger, quoique perclus de sa jambe.
Pour se distraire, il demanda des livres ; on lui apporta la Vie de Jésus-Christ et la Vie des Saints. Il les lut d'abord sans attention, puis avec une émotion profonde. Il se livra en lui un violent combat ; mais enfin la grâce l'emporta, et comme des hommes de cette valeur ne font rien à demi, il devint, dans sa résolution, un grand Saint dès ce même jour. Il commença à traiter son corps avec la plus grande rigueur ; il se levait toutes les nuits pour pleurer ses péchés. Une nuit, il se consacra à Jésus-Christ par l'entremise de la Sainte Vierge, refuge des pécheurs, et lui jura une fidélité inviolable. Une autre nuit, Marie lui apparut environnée de lumière, tenant en ses bras l'Enfant Jésus.
Peu après, Ignace fit une confession générale et se retira à Manrèze, pour s'y livrer à des austérités qui n'ont guère d'exemple que dans la vie des plus célèbres anachorètes : vivant d'aumônes, jeûnant au pain et à l'eau, portant le cilice, il demeurait tous les jours six ou sept heures à genoux en oraison. Le démon fit en vain des efforts étonnants pour le décourager. C'est dans cette solitude qu'il composa ses Exercices spirituels, l'un des livres les plus sublimes qui aient été écrits par la main des hommes.
Passons sous silence son pèlerinage en Terre Sainte et différents faits merveilleux de sa vie, pour rappeler celui qui en est de beaucoup le plus important, la fondation de la Compagnie de Jésus (1534), que l'on pourrait appeler la chevalerie du Christ et le boulevard de la chrétienté. Cette fondation est assurément l'une des plus grandes gloires de l'Église catholique ; sciences profanes et sciences sacrées, enseignement, apostolat, rien ne devait être étranger à la Compagnie d'Ignace.
Les vertus du fondateur égalaient ses grandes œuvres ; elles avaient toutes pour inspiratrice cette devise digne de lui : « Ad maiorem Dei gloriam! » (À la plus grande gloire de Dieu !).
Saint Germain
Évêque
(v. 378-448)
Germain naît à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l'autorité impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de Dieu l'ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la volonté de Dieu ; Germain, qui était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l'épiscopat. Il ne fit plus désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain d'orge trempé dans l'eau ; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux solennités de Noël et de Pâques ; il passait les nuits en oraison, n'accordant à la nature qu'un court sommeil sur des planches couvertes de cendre.
Nommé légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire. Dans la traversée de la mer, Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d'huile sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples infestés par l'hérésie.
Le saint évêque continua sa vie d'apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le don des miracles. Un jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval ; mais il fut obligé de le rendre à l'évêque en lui disant qu'il n'avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de Dieu, il restituait à son maître l'animal volé : « Mon ami, lui dit le Saint, c'est moi qui suis coupable ; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol » et il le renvoya avec une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe. On rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses guérisons.
Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut après sept jours de maladie.
Saint Ignace de Loyola
Prêtre et fondateur de la
« Compagnie de Jésus »
(1491-1556)
Ignace (en espagnol : Íñigo López de Loyola) naît au château de Loyola, en Espagne, le 24 décembre 1491 ; il est le dernier de 13 enfants de Beltran Ibañez de Oñaz et de Marina Sanchez de Licona.
Il fut d'abord page du roi Ferdinand V ; puis il embrassa la carrière des armes. Il ne le céda en courage à personne, mais négligea complètement de vivre en chrétien, dirigé uniquement par l'orgueil et l'amour des plaisirs. De ce chevalier mondain, Dieu allait faire l'un des premiers chevaliers chrétiens de tous les âges.
Au siège de Pampelune, un boulet de canon brisa la jambe droite du jeune officier, qui en peu de jours fut réduit à l'extrémité et reçut les derniers sacrements. Il s'endormit ensuite et crut voir en songe saint Pierre, qui lui rendait la santé en touchant sa blessure. À son réveil, il se trouva hors de danger, quoique perclus de sa jambe.
Pour se distraire, il demanda des livres ; on lui apporta la Vie de Jésus-Christ et la Vie des Saints. Il les lut d'abord sans attention, puis avec une émotion profonde. Il se livra en lui un violent combat ; mais enfin la grâce l'emporta, et comme des hommes de cette valeur ne font rien à demi, il devint, dans sa résolution, un grand Saint dès ce même jour. Il commença à traiter son corps avec la plus grande rigueur ; il se levait toutes les nuits pour pleurer ses péchés. Une nuit, il se consacra à Jésus-Christ par l'entremise de la Sainte Vierge, refuge des pécheurs, et lui jura une fidélité inviolable. Une autre nuit, Marie lui apparut environnée de lumière, tenant en ses bras l'Enfant Jésus.
Peu après, Ignace fit une confession générale et se retira à Manrèze, pour s'y livrer à des austérités qui n'ont guère d'exemple que dans la vie des plus célèbres anachorètes : vivant d'aumônes, jeûnant au pain et à l'eau, portant le cilice, il demeurait tous les jours six ou sept heures à genoux en oraison. Le démon fit en vain des efforts étonnants pour le décourager. C'est dans cette solitude qu'il composa ses Exercices spirituels, l'un des livres les plus sublimes qui aient été écrits par la main des hommes.
Passons sous silence son pèlerinage en Terre Sainte et différents faits merveilleux de sa vie, pour rappeler celui qui en est de beaucoup le plus important, la fondation de la Compagnie de Jésus (1534), que l'on pourrait appeler la chevalerie du Christ et le boulevard de la chrétienté. Cette fondation est assurément l'une des plus grandes gloires de l'Église catholique ; sciences profanes et sciences sacrées, enseignement, apostolat, rien ne devait être étranger à la Compagnie d'Ignace.
Les vertus du fondateur égalaient ses grandes œuvres ; elles avaient toutes pour inspiratrice cette devise digne de lui : « Ad maiorem Dei gloriam! » (À la plus grande gloire de Dieu !).
Saint Germain
Évêque
(v. 378-448)
Germain naît à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l'autorité impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de Dieu l'ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la volonté de Dieu ; Germain, qui était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l'épiscopat. Il ne fit plus désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain d'orge trempé dans l'eau ; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux solennités de Noël et de Pâques ; il passait les nuits en oraison, n'accordant à la nature qu'un court sommeil sur des planches couvertes de cendre.
Nommé légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire. Dans la traversée de la mer, Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d'huile sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples infestés par l'hérésie.
Le saint évêque continua sa vie d'apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le don des miracles. Un jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval ; mais il fut obligé de le rendre à l'évêque en lui disant qu'il n'avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de Dieu, il restituait à son maître l'animal volé : « Mon ami, lui dit le Saint, c'est moi qui suis coupable ; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol » et il le renvoya avec une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe. On rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses guérisons.
Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut après sept jours de maladie.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Samedi le 1er août
Saint Alphonse-Marie de’ Liguori
Évêque, fondateur de la :
“Congregatio Sanctissimi Redemptoris”
Docteur de l'Église
Afonso Maria de’ Liguori naît à Marianella, près de Naples, le 27 septembre 1696, dans une famille noble.
Après de fort brillantes études, docteur en droit civil et canonique à seize ans, il embrassa la carrière d'avocat. Pendant les dix années qu'il remplit cette charge, il fut le modèle du parfait chrétien.
Il commençait à se relâcher, quand il échoua dans un plaidoyer superbe où il avait déployé tous ses talents ; « Ô monde ! s'écria-t-il, désormais je te connais; tu ne m'auras plus. »
Peu après, il entendit une voix lui dire : « Laisse le monde de côté, livre-toi à Moi tout entier... » Aussitôt il répondit, fondant en larmes : « Ô Dieu ! Me voici, faites de moi ce qu'il Vous plaira. » Aussitôt Alphonse va déposer à l'église de la Sainte Vierge son épée de gentilhomme, prend bientôt l'habit ecclésiastique, fait ses études de théologie, et au bout de trois ans reçoit le sacerdoce. Désormais le voilà embrasé du zèle des âmes ; il se mêle au peuple des campagnes et s'éprend d'un amour spécial pour lui.
C'est alors que l'idée lui vint de fonder, pour exercer l'apostolat parmi cette classe si intéressante de la société, la « Congrégation des Rédemptoristes ». Traité d'insensé par son père, ses proches et ses amis, persécuté et abandonné bientôt par plusieurs de ses premiers collaborateurs, délaissé et méprisé par son directeur lui-même, Alphonse endura toutes les souffrances morales qui peuvent tomber sur un homme : rien ne put l'abattre ni le décourager.
Il eut plusieurs visions de la très Sainte Vierge ; une fois, pendant un sermon sur les gloires de Marie, il fut ravi, et environné d'une éblouissante lumière.
Un jour, son pauvre accoutrement le fit prendre pour le cocher des autres missionnaires, et, à son premier sermon, son éloquence fit dire au peuple : « Si le cocher prêche si bien, que sera-t-il des autres ! » Aux travaux apostoliques, Alphonse joignait les travaux intellectuels, et il composa un grand nombre d'ouvrages de piété et de morale qui l'ont fait élever au rang des docteurs.
Sacré évêque, Alphonse égala par ses vertus les plus saints pontifes. Il passa de la terre au ciel, à l'âge de quatre-vingt-onze ans, le Ier août 1787, à Pagani, en Campanie.
Saint Pierre Favre (1506-1546)
Cofondateur de la S.J.
Ier prêtre jésuite
Pierre Favre naît le 13 avril 1506 dans le village du Villaret (Savoie, alors dans le diocèse de Genève), dans une famille nombreuse de bergers.
À 10 ans, il apprit les rudiments de la grammaire et du calcul à l'école de Thônes. Très vite, l'élève manifesta une vive intelligence servie par une mémoire fidèle, si bien qu'à la rentrée de l'automne 1517, Pierre entra au collège de la Roche-sur-Foron.
En 1525, encouragé également par son oncle, Dom Mamert Favre, prieur de la chartreuse du Reposoir, qui finança la suite de ses études, il partit étudier à Paris au collège de Montaigu mais il passe rapidement au Collège Sainte-Barbe où il a François Xavier comme camarade de chambre. Peu après un troisième élément, Ignace de Loyola, les rejoint. Alors que François Xavier est plus réservé, une profonde amitié se lie entre Pierre et Ignace. Le premier devient le répétiteur du second et Ignace, qui a déjà 34 ans et une grande expérience spirituelle, aide Pierre à surmonter ses tentations et ses scrupules.
En 1530, Pierre Favre est bachelier ès Arts et poursuit sa licence en théologie. En 1534, il suit ses Exercices spirituels sous la direction d’Ignace de Loyola et pénètre si profondément dans cette voie vers Dieu que, plus tard, Ignace le reconnaîtra comme celui qui donne le mieux les Exercices spirituels.
Ordonné prêtre le 30 mai 1534 par le cardinal Jean du Bellay, il fut le premier prêtre de la Compagnie de Jésus. Lorsque, le 15 août 1534, le groupe des sept « Amis dans le Seigneur » rassemblés par Ignace de Loyola monte à la chapelle St-Denis à Montmartre pour se consacrer à Dieu par les vœux de pauvreté et chasteté, c’est Pierre Favre qui célèbre la messe et reçoit leur engagement religieux et apostolique. Peu après, il remplace également Ignace à la tête du groupe lorsque ce dernier doit faire un séjour dans son pays natal pour des raisons de santé. Trois nouveaux compagnons sont alors reçus par Favre dans le groupe : Jean Codure, Claude Le Jay et Paschase Broët.
En 1536, Favre obtient sa maîtrise en arts.
En janvier 1537, tous les « Amis dans le Seigneur » - ils sont alors onze - se retrouvent avec Ignace à Venise. Ceux qui sont prêts sont alors ordonnés prêtres. Le séjour à Venise, avec une aide portée aux malades des hôpitaux des villes avoisinantes, est la dernière préparation spirituelle avant de se rendre à Rome pour se placer au service de l'Église et du Pape.
Arrivé dans la ville éternelle en 1538, Pierre Favre y enseigne pour un temps la théologie à l'université « La Sapienza » tout en préparant avec les autres le projet de fondation de la Compagnie de Jésus qui sera approuvé le 27 septembre 1540 par le pape Paul III (Regimini militantis ecclesiae).
Immédiatement après, fin 1540, Favre commence une vie itinérante missionnaire, parcourant les principaux pays d'Europe et travaillant au renouvellement spirituel et à la réforme du catholicisme. Il est d’abord à Parme où durant 18 mois il donne les Exercices spirituels et réforme plusieurs couvents et monastères.
Le pape l’envoie ensuite aux colloques de Worms et Ratisbonne, en Allemagne. Les contacts avec les protestants n'étaient pas encore rompus : on espérait y trouver un accord qui éviterait le schisme. Le colloque fut un échec mais le séjour de Favre en Allemagne lui ouvrit les yeux : l'ignorance religieuse du peuple chrétien et l'immoralité du clergé étaient les causes principales du progrès du protestantisme.
Favre fait ensuite un voyage en Espagne puis, en 1542, il est de retour en Allemagne, à Spire et Mayence, où il donne les Exercices Spirituels, entre autres, au printemps 1543, à Pierre Canisius qui entrera plus tard dans la Compagnie de Jésus.
À la demande du Pape Paul III (Alessandro Farnese, 1534-1549), Pierre Favre se rend à la cour du Portugal pour une mission spéciale. En Espagne, en 1545, il fonde des communautés jésuites à Valladolid et Alcala; mais ces voyages incessants minent sa santé. Rappelé à Rome pour s'y préparer à participer comme légat du pape au concile de Trente, Pierre Favre s’éteint épuisé le 1er août 1546 dans les bras mêmes, dit-on, d’Ignace de Loyola.
Mort à 40 ans, Favre est moins connu que d’autres parmi les premiers compagnons jésuites. Cependant, il occupe une place très importante dans l’histoire de la fondation de la Compagnie de Jésus ; d'abord parce qu'il faisait partie du noyau initial des trois « Amis dans le Seigneur » fondé dans la chambre du Collège Sainte-Barbe à Paris avec Ignace de Loyola et François-Xavier, ensuite parce qu'Ignace de Loyola avait la plus grande confiance en lui.
Pierre Favre n’était ni un philosophe, ni un théologien, au sens technique du mot. Les seuls écrits qu'il nous ait laissés sont ses lettres et un Mémorial qui est une autobiographie spirituelle, rédigée de 1542 à 1545 dans laquelle il fait une approche du divin par le biais de l'affection intime et du sentiment. Il n'hésitait pas à s'adresser directement au Christ et aux anges, comme dans l'extrait ci-dessous, où il raconte son installation dans une nouvelle demeure :
« Dans chaque pièce et dans chaque salle de la maison, je dis à genoux cette prière : “Visitez cette demeure, nous vous en prions, Seigneur ; écartez d'elle toutes les embûches de l'ennemi, pour que vos saints anges y habitent et nous gardent dans la paix, et que votre bénédiction soit sur nous à jamais, par le Christ notre Seigneur.” Je le fis avec une vraie dévotion et avec le sentiment qu'il était convenable et bon d'agir ainsi en entrant pour la première fois quelque part. J'invoquai ensuite les anges gardiens des voisins et je sentis que cela était convenable et bon quand on change de quartier. Je priai pour que mes compagnons de logis et moi, nous n'ayons à subir aucun mal de la part des mauvais esprits du voisinage et tout spécialement celui de la fornication »
Pierre Favre, béatifié le 05 septembre 1872 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), a été canonisé (canonisation équipollente) par le Saint Père François le 17 décembre 2013 (la canonisation équipollente signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le calendrier de l’Église universelle). Les Jésuites le fêtent le 2 août.
Saint Alphonse-Marie de’ Liguori
Évêque, fondateur de la :
“Congregatio Sanctissimi Redemptoris”
Docteur de l'Église
Afonso Maria de’ Liguori naît à Marianella, près de Naples, le 27 septembre 1696, dans une famille noble.
Après de fort brillantes études, docteur en droit civil et canonique à seize ans, il embrassa la carrière d'avocat. Pendant les dix années qu'il remplit cette charge, il fut le modèle du parfait chrétien.
Il commençait à se relâcher, quand il échoua dans un plaidoyer superbe où il avait déployé tous ses talents ; « Ô monde ! s'écria-t-il, désormais je te connais; tu ne m'auras plus. »
Peu après, il entendit une voix lui dire : « Laisse le monde de côté, livre-toi à Moi tout entier... » Aussitôt il répondit, fondant en larmes : « Ô Dieu ! Me voici, faites de moi ce qu'il Vous plaira. » Aussitôt Alphonse va déposer à l'église de la Sainte Vierge son épée de gentilhomme, prend bientôt l'habit ecclésiastique, fait ses études de théologie, et au bout de trois ans reçoit le sacerdoce. Désormais le voilà embrasé du zèle des âmes ; il se mêle au peuple des campagnes et s'éprend d'un amour spécial pour lui.
C'est alors que l'idée lui vint de fonder, pour exercer l'apostolat parmi cette classe si intéressante de la société, la « Congrégation des Rédemptoristes ». Traité d'insensé par son père, ses proches et ses amis, persécuté et abandonné bientôt par plusieurs de ses premiers collaborateurs, délaissé et méprisé par son directeur lui-même, Alphonse endura toutes les souffrances morales qui peuvent tomber sur un homme : rien ne put l'abattre ni le décourager.
Il eut plusieurs visions de la très Sainte Vierge ; une fois, pendant un sermon sur les gloires de Marie, il fut ravi, et environné d'une éblouissante lumière.
Un jour, son pauvre accoutrement le fit prendre pour le cocher des autres missionnaires, et, à son premier sermon, son éloquence fit dire au peuple : « Si le cocher prêche si bien, que sera-t-il des autres ! » Aux travaux apostoliques, Alphonse joignait les travaux intellectuels, et il composa un grand nombre d'ouvrages de piété et de morale qui l'ont fait élever au rang des docteurs.
Sacré évêque, Alphonse égala par ses vertus les plus saints pontifes. Il passa de la terre au ciel, à l'âge de quatre-vingt-onze ans, le Ier août 1787, à Pagani, en Campanie.
Saint Pierre Favre (1506-1546)
Cofondateur de la S.J.
Ier prêtre jésuite
Pierre Favre naît le 13 avril 1506 dans le village du Villaret (Savoie, alors dans le diocèse de Genève), dans une famille nombreuse de bergers.
À 10 ans, il apprit les rudiments de la grammaire et du calcul à l'école de Thônes. Très vite, l'élève manifesta une vive intelligence servie par une mémoire fidèle, si bien qu'à la rentrée de l'automne 1517, Pierre entra au collège de la Roche-sur-Foron.
En 1525, encouragé également par son oncle, Dom Mamert Favre, prieur de la chartreuse du Reposoir, qui finança la suite de ses études, il partit étudier à Paris au collège de Montaigu mais il passe rapidement au Collège Sainte-Barbe où il a François Xavier comme camarade de chambre. Peu après un troisième élément, Ignace de Loyola, les rejoint. Alors que François Xavier est plus réservé, une profonde amitié se lie entre Pierre et Ignace. Le premier devient le répétiteur du second et Ignace, qui a déjà 34 ans et une grande expérience spirituelle, aide Pierre à surmonter ses tentations et ses scrupules.
En 1530, Pierre Favre est bachelier ès Arts et poursuit sa licence en théologie. En 1534, il suit ses Exercices spirituels sous la direction d’Ignace de Loyola et pénètre si profondément dans cette voie vers Dieu que, plus tard, Ignace le reconnaîtra comme celui qui donne le mieux les Exercices spirituels.
Ordonné prêtre le 30 mai 1534 par le cardinal Jean du Bellay, il fut le premier prêtre de la Compagnie de Jésus. Lorsque, le 15 août 1534, le groupe des sept « Amis dans le Seigneur » rassemblés par Ignace de Loyola monte à la chapelle St-Denis à Montmartre pour se consacrer à Dieu par les vœux de pauvreté et chasteté, c’est Pierre Favre qui célèbre la messe et reçoit leur engagement religieux et apostolique. Peu après, il remplace également Ignace à la tête du groupe lorsque ce dernier doit faire un séjour dans son pays natal pour des raisons de santé. Trois nouveaux compagnons sont alors reçus par Favre dans le groupe : Jean Codure, Claude Le Jay et Paschase Broët.
En 1536, Favre obtient sa maîtrise en arts.
En janvier 1537, tous les « Amis dans le Seigneur » - ils sont alors onze - se retrouvent avec Ignace à Venise. Ceux qui sont prêts sont alors ordonnés prêtres. Le séjour à Venise, avec une aide portée aux malades des hôpitaux des villes avoisinantes, est la dernière préparation spirituelle avant de se rendre à Rome pour se placer au service de l'Église et du Pape.
Arrivé dans la ville éternelle en 1538, Pierre Favre y enseigne pour un temps la théologie à l'université « La Sapienza » tout en préparant avec les autres le projet de fondation de la Compagnie de Jésus qui sera approuvé le 27 septembre 1540 par le pape Paul III (Regimini militantis ecclesiae).
Immédiatement après, fin 1540, Favre commence une vie itinérante missionnaire, parcourant les principaux pays d'Europe et travaillant au renouvellement spirituel et à la réforme du catholicisme. Il est d’abord à Parme où durant 18 mois il donne les Exercices spirituels et réforme plusieurs couvents et monastères.
Le pape l’envoie ensuite aux colloques de Worms et Ratisbonne, en Allemagne. Les contacts avec les protestants n'étaient pas encore rompus : on espérait y trouver un accord qui éviterait le schisme. Le colloque fut un échec mais le séjour de Favre en Allemagne lui ouvrit les yeux : l'ignorance religieuse du peuple chrétien et l'immoralité du clergé étaient les causes principales du progrès du protestantisme.
Favre fait ensuite un voyage en Espagne puis, en 1542, il est de retour en Allemagne, à Spire et Mayence, où il donne les Exercices Spirituels, entre autres, au printemps 1543, à Pierre Canisius qui entrera plus tard dans la Compagnie de Jésus.
À la demande du Pape Paul III (Alessandro Farnese, 1534-1549), Pierre Favre se rend à la cour du Portugal pour une mission spéciale. En Espagne, en 1545, il fonde des communautés jésuites à Valladolid et Alcala; mais ces voyages incessants minent sa santé. Rappelé à Rome pour s'y préparer à participer comme légat du pape au concile de Trente, Pierre Favre s’éteint épuisé le 1er août 1546 dans les bras mêmes, dit-on, d’Ignace de Loyola.
Mort à 40 ans, Favre est moins connu que d’autres parmi les premiers compagnons jésuites. Cependant, il occupe une place très importante dans l’histoire de la fondation de la Compagnie de Jésus ; d'abord parce qu'il faisait partie du noyau initial des trois « Amis dans le Seigneur » fondé dans la chambre du Collège Sainte-Barbe à Paris avec Ignace de Loyola et François-Xavier, ensuite parce qu'Ignace de Loyola avait la plus grande confiance en lui.
Pierre Favre n’était ni un philosophe, ni un théologien, au sens technique du mot. Les seuls écrits qu'il nous ait laissés sont ses lettres et un Mémorial qui est une autobiographie spirituelle, rédigée de 1542 à 1545 dans laquelle il fait une approche du divin par le biais de l'affection intime et du sentiment. Il n'hésitait pas à s'adresser directement au Christ et aux anges, comme dans l'extrait ci-dessous, où il raconte son installation dans une nouvelle demeure :
« Dans chaque pièce et dans chaque salle de la maison, je dis à genoux cette prière : “Visitez cette demeure, nous vous en prions, Seigneur ; écartez d'elle toutes les embûches de l'ennemi, pour que vos saints anges y habitent et nous gardent dans la paix, et que votre bénédiction soit sur nous à jamais, par le Christ notre Seigneur.” Je le fis avec une vraie dévotion et avec le sentiment qu'il était convenable et bon d'agir ainsi en entrant pour la première fois quelque part. J'invoquai ensuite les anges gardiens des voisins et je sentis que cela était convenable et bon quand on change de quartier. Je priai pour que mes compagnons de logis et moi, nous n'ayons à subir aucun mal de la part des mauvais esprits du voisinage et tout spécialement celui de la fornication »
Pierre Favre, béatifié le 05 septembre 1872 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), a été canonisé (canonisation équipollente) par le Saint Père François le 17 décembre 2013 (la canonisation équipollente signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le calendrier de l’Église universelle). Les Jésuites le fêtent le 2 août.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Lundi le 3 août
Bx Augustin Kažotić (1260-1323)
Évêque o.p. et martyr
Augustin Kažotić, fils d'une famille patricienne, naît à Trogir (en Dalmatie) vers 1260.
Entré, à quinze ans, dans l’Ordre Dominicain, probablement à Trogir ou à Split, il se distingua rapidement durant ses études, qu’il alla poursuivre à Paris.
Impressionné par sa réputation d’érudit et de religieux dévot, le Bx Benoît XI (Nicola Boccasini, 1303-1304) – lui même dominicain – nomma Augustin Kažotić évêque de Zagreb en 1303. Il y promut de nombreuses activités pastorales et initia une réforme de la liturgie et de l’éducation. Il fonda également une école cathédrale accueillant les étudiants défavorisés.
Sa défense inflexible des droits de tous contre les abus du Roi Charles Robert d’Anjou (1308-1342) lui valut d’être exilé du Royaume de Croatie et de Hongrie. Il se rendit alors en Avignon et demanda l’aide du Pape Jean XXII (Jacques Duèse, 1316-1334), en 1318.
Le nom d’Augustin Kažotić est généralement lié à deux petits traités écrits lors de son séjour à Avignon (1318-1322) : le premier fait partie de la consultation judiciaire et doctrinale demandée par le Pape Jean XXII, qui aboutira à la bulle Super illius specula de 1320, qui assimile désormais la sorcellerie à l’hérésie ; le second, sur la pauvreté du Christ, est lié aux débats sur les mouvements de pauvreté, en particulier l’usus pauper des franciscains.
Dans un tout autre domaine, son nom est lié à l’histoire de la musique, puisqu’il est, semble-t-il, l’un des premiers auteurs connus en Croatie.
Augustin Kažotić attendit en vain pendant quatre ans l’autorisation de pouvoir rentrer dans son pays. En 1322, le Pape lui donna enfin la charge du Diocèse de Lucera, ville des Pouilles dans le Sud de l’Italie, qui venait d’être restauré.
Pendant le règne de l’Empereur Frédéric II de Hohenstaufen, des milliers de Musulmans Sarazins, qui servaient dans les troupes impériales d’élite, habitaient à Lucera. Après la chute de la dynastie Hohenstaufen, la restauration de la chrétienté pouvait commencer dans la ville et cette mission fut confiée à Augustin Kažotić. Son travail fut si efficace qu’un an plus tard, les musulmans encore présents décidèrent de le supprimer.
Il fut assassiné par un sarazin qui le frappa à la tête avec une lance de fer : il meurt de ses blessures le 3 août 1323, ajoutant l’honneur du martyre aux nombreux mérites qu’il eut de son vivant.
Dès sa mort, il fut considéré comme saint. Il fut béatifié par le Pape Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721) le 4 avril 1702. Le procès de Béatification est conservé aux archives diocésaines de Lucera. Son culte s'est développé à travers les siècles, en Italie, en Croatie et dans l’ordre des Frères Prêcheurs.
En avril 2010, a été lancé le procès de sa Canonisation. Le diocèse de Lucera-Troia s'est constitué acteur principal de la cause, tandis que la Province dominicaine de Croatie et l'Archevêché de Zagreb en sont co-acteurs.
Bx Miguel Remon Salvador (1907-1936)
Religieux o.f.m. conv. et martyr
M
iguel Remon Salvador naît à Caudé, dans le diocèse espagnol de Teruel, le 17 septembre 1907. Attiré par la vie religieuse, en 1927, entra au couvent de Granollers, des frères mineurs conventuels, où il fit le noviciat sous la direction du maître des novices, le père Alfonso López López.
Il émit ses vœux temporaires en 1928 et les perpétuels en 1933, prenant le nom de Miguel.
Il était toujours affable et pacifique : il s’occupait de ses propres tâches avec un grand esprit de service. En 1933 il fut envoyé en Italie pour effectuer des tâches dans la célèbre Basilique de Lorette (Loreto en italien). Après deux ans, en 1935, il fit retour dans son couvent de Granollers.
À cause de la révolution antichrétienne il se réfugia dans la maison de quelques amis avec le père Alfonso López López ; c’est ici qu’ils furent arrêtés le 3 août 1936. Le soir du même jour ils furent fusillés ensemble après avoir dit : « Nous ne renierons jamais notre foi et tout ce que nous avons fait ».
Alfonso López López, Miguel Remon Salvador et quatre de leurs confrères, appartenant à l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, ont été béatifiés le 11 mars 2001, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), avec un groupe composé de 233 martyrs de la même persécution.
Martyrologe Romain : En Espagne, dans la persécution qui sévit au cours de la guerre civile, en 1936, quatre bienheureux martyrs: à Lucenz, Sauveur Fernandis Segui, prêtre - à Barcelone, François Bandres Sanchez, prêtre salésien, et à Samalus, près de Barcelone, Alphonse Lopez Lopez, prêtre, et Michel Remon Salvador, franciscains conventuels.
Bx Augustin Kažotić (1260-1323)
Évêque o.p. et martyr
Augustin Kažotić, fils d'une famille patricienne, naît à Trogir (en Dalmatie) vers 1260.
Entré, à quinze ans, dans l’Ordre Dominicain, probablement à Trogir ou à Split, il se distingua rapidement durant ses études, qu’il alla poursuivre à Paris.
Impressionné par sa réputation d’érudit et de religieux dévot, le Bx Benoît XI (Nicola Boccasini, 1303-1304) – lui même dominicain – nomma Augustin Kažotić évêque de Zagreb en 1303. Il y promut de nombreuses activités pastorales et initia une réforme de la liturgie et de l’éducation. Il fonda également une école cathédrale accueillant les étudiants défavorisés.
Sa défense inflexible des droits de tous contre les abus du Roi Charles Robert d’Anjou (1308-1342) lui valut d’être exilé du Royaume de Croatie et de Hongrie. Il se rendit alors en Avignon et demanda l’aide du Pape Jean XXII (Jacques Duèse, 1316-1334), en 1318.
Le nom d’Augustin Kažotić est généralement lié à deux petits traités écrits lors de son séjour à Avignon (1318-1322) : le premier fait partie de la consultation judiciaire et doctrinale demandée par le Pape Jean XXII, qui aboutira à la bulle Super illius specula de 1320, qui assimile désormais la sorcellerie à l’hérésie ; le second, sur la pauvreté du Christ, est lié aux débats sur les mouvements de pauvreté, en particulier l’usus pauper des franciscains.
Dans un tout autre domaine, son nom est lié à l’histoire de la musique, puisqu’il est, semble-t-il, l’un des premiers auteurs connus en Croatie.
Augustin Kažotić attendit en vain pendant quatre ans l’autorisation de pouvoir rentrer dans son pays. En 1322, le Pape lui donna enfin la charge du Diocèse de Lucera, ville des Pouilles dans le Sud de l’Italie, qui venait d’être restauré.
Pendant le règne de l’Empereur Frédéric II de Hohenstaufen, des milliers de Musulmans Sarazins, qui servaient dans les troupes impériales d’élite, habitaient à Lucera. Après la chute de la dynastie Hohenstaufen, la restauration de la chrétienté pouvait commencer dans la ville et cette mission fut confiée à Augustin Kažotić. Son travail fut si efficace qu’un an plus tard, les musulmans encore présents décidèrent de le supprimer.
Il fut assassiné par un sarazin qui le frappa à la tête avec une lance de fer : il meurt de ses blessures le 3 août 1323, ajoutant l’honneur du martyre aux nombreux mérites qu’il eut de son vivant.
Dès sa mort, il fut considéré comme saint. Il fut béatifié par le Pape Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721) le 4 avril 1702. Le procès de Béatification est conservé aux archives diocésaines de Lucera. Son culte s'est développé à travers les siècles, en Italie, en Croatie et dans l’ordre des Frères Prêcheurs.
En avril 2010, a été lancé le procès de sa Canonisation. Le diocèse de Lucera-Troia s'est constitué acteur principal de la cause, tandis que la Province dominicaine de Croatie et l'Archevêché de Zagreb en sont co-acteurs.
Bx Miguel Remon Salvador (1907-1936)
Religieux o.f.m. conv. et martyr
M
iguel Remon Salvador naît à Caudé, dans le diocèse espagnol de Teruel, le 17 septembre 1907. Attiré par la vie religieuse, en 1927, entra au couvent de Granollers, des frères mineurs conventuels, où il fit le noviciat sous la direction du maître des novices, le père Alfonso López López.
Il émit ses vœux temporaires en 1928 et les perpétuels en 1933, prenant le nom de Miguel.
Il était toujours affable et pacifique : il s’occupait de ses propres tâches avec un grand esprit de service. En 1933 il fut envoyé en Italie pour effectuer des tâches dans la célèbre Basilique de Lorette (Loreto en italien). Après deux ans, en 1935, il fit retour dans son couvent de Granollers.
À cause de la révolution antichrétienne il se réfugia dans la maison de quelques amis avec le père Alfonso López López ; c’est ici qu’ils furent arrêtés le 3 août 1936. Le soir du même jour ils furent fusillés ensemble après avoir dit : « Nous ne renierons jamais notre foi et tout ce que nous avons fait ».
Alfonso López López, Miguel Remon Salvador et quatre de leurs confrères, appartenant à l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, ont été béatifiés le 11 mars 2001, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), avec un groupe composé de 233 martyrs de la même persécution.
Martyrologe Romain : En Espagne, dans la persécution qui sévit au cours de la guerre civile, en 1936, quatre bienheureux martyrs: à Lucenz, Sauveur Fernandis Segui, prêtre - à Barcelone, François Bandres Sanchez, prêtre salésien, et à Samalus, près de Barcelone, Alphonse Lopez Lopez, prêtre, et Michel Remon Salvador, franciscains conventuels.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Mardi le 4 août
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Curé d'Ars
Extraits de la Catéchèse de Benoît XVI
5 août 2009, Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars
Chers frères et sœurs, [...]
Jean-Marie Vianney naît dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.
Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.
Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: « Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel... si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour! » (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: « Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes » (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11).
A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (cf. Jn 20, 23).
Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant « d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal », où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.
Les méthodes pastorales de Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. [...]
Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l'esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu'ils affirmèrent que c'est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu'il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d'exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Église" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6).
L'enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l'intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d'aider leur ministère.
Bx Frédéric Janssoone (1838-1916)
Prêtre o.f.m.
Frédéric Janssoone naît le 19 novembre 1838 a Ghyvelde, petit village de la Flandre française, prés de Dunkerque, au nord de la France. Il grandit dans une famille très chrétienne qu'il a lui-même qualifiée d'« école de sainteté ». Son père et sa mère étaient des cultivateurs à l'aise. Quand son père meurt, Fréderic n'a que 9 ans, et c'est peu après que le garçon s'approche de la sainte communion pour la première fois.
Sa mère demeurée veuve jouissait des biens appréciables laissés par son époux mais, à cause de mauvais placements d'argent, elle tombe dans l'indigence, et Frédéric, le cadet de la famille, doit abandonner ses études pour subvenir aux nécessités de la famille, travaillant comme commis voyageur.
Peu après le décès de sa mère, le 5 mai 1861, il se remet aux études. Un jour, grâce à une dame chez qui il était en pension, Frédéric découvre saint François d'Assise et aussitôt il en est fasciné. Après deux ans de cheminement vocationnel, il prend la bure chez les Franciscains d'Amiens le 26 juin 1864. Tout au long de sa vie il gardera profondément, imprimée dans son âme, la ferveur de cette première étape de sa formation.
Ses études théologiques à peine terminées, on devance quelque peu son ordination sacerdotale, qui a lieu le 17 août 1870, à l’âge de 31 ans. Dès sa première année de prêtrise, Fréderic est mis à rude épreuve : on lui confie la pastorale d'un hôpital militaire. Les soldats se plaisent à l'appeler: « Notre bon petit aumônier ». Fréderic ressort enrichi de cette expérience qu'il n'oubliera jamais. Au contact de la souffrance et de l'angoisse humaines, il a appris « la compassion » pour les blessés de la vie.
Puis s'ouvre le grand rêve de sa vie : « la Terre Sainte », « le pays de Jésus ». Comment va-t-il se manifester en ce pays où règne une grande pluralité de religions ? Une première tournée de prédications dans les communautés religieuses fait de lui un homme dont la réputation de sainteté commence à poindre. On chuchotait : « C’est un saint ! »
Pendant son séjour de douze ans à Jérusalem, Fréderic s'initie à la spiritualité du pèlerinage et parvient à reprendre, dans les rues de cette ville, la prédication du Chemin de Croix abandonnée depuis trois siècles.
C'est cet homme, passionné de Jésus, qui sait rejoindre les cœurs, qui fait son apparition, au Québec, en 1881 d'abord, pour une première mission, et en 1888 pour y demeurer jusqu'à sa mort. Le peuple canadien a aussitôt vu en lui « un saint » envoyé par Dieu, un messager de Jésus, un apôtre dans le sens paulinien du terme.
Si sa mission première était de fonder un Commissariat de Terre Sainte et de visiter les fraternités du Tiers-Ordre de saint François, il n'en demeure pas moins que trois grandes activités ont retenu ses énergies : la prédication, les pèlerinages au Sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine, le porte-à-porte dans les familles de quatre diocèses.
Annoncer l'Évangile, parler de Jésus Christ, c'est toute la vie de Fréderic. On peut dire que son premier charisme, avant tout, est d'« être évangélisateur ». Peu de villes et de villages du Québec ont été privés de sa parole, sans oublier les États de la Nouvelle-Angleterre.
Quant à l'animation des pèlerinages de Cap-de-la-Madeleine, qu'en est-il ? Il est manifeste que Frédéric, au soir du 22 juin 1888, s'est senti fortement interpellé par la Vierge Marie, quand elle a ouvert les yeux et porté son regard sur les trois témoins : Pierre Lacroix, le curé Luc Desilets et le Père Frédéric. Ce dernier, pour sa part, a compris que la Vierge manifestait son assentiment pour que cette petite église de 1714 devienne un sanctuaire marial, et qu'elle l’appelait lui, Frédéric, a être le premier à prendre la charge des pèlerinages en ce lieu béni. Ses dons d'organisateur lui permirent de mener à bonne fin sa mission et de faire de ce petit sanctuaire, au début tout-à-fait inconnu, un lieu de pèlerinage national à la Vierge du Très Saint Rosaire. Il y déploya tout son zèle d'apôtre de Marie pendant quatorze ans.
Libéré des pèlerinages depuis l'arrivée des Pères oblats de Marie-Immaculée le 7 mai 1902, Frédéric se fait « commis voyageur du bon Dieu » pour promouvoir de grandes fondations comme le Sanctuaire de l'Adoration perpétuelle à Québec, le Monastère des Clarisses à Valleyfield, le Monastère du Précieux-Sang à Joliette et la Chapelle Saint Antoine à Trois-Rivières. Frédéric à 65 ans quand il prend la route : il marche jusqu'à dix heures par jour. Maison après maison, il offre un livre pieux qu'il vient d'écrire. Les témoignages sont unanimes : il apportait réconfort et consolation, guérissant les cœurs brisés et les infirmités physiques.
Cette activité intense n'a jamais freiné sa vie de prière ni sa vie de sacrifice. On le voit partout priant, austère dans sa vie personnelle, pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était une bonté toute simple. Il était patient et, dans les difficultés, il restait dans la paix, la sérénité du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine conformité avec « la volonté du Seigneur ».
Le Père Fréderic est mort à l'infirmerie des Franciscains à Montréal, le 4 août 1916, a l'âge de 77 ans. Son corps, transporté à Trois-Rivières, a été inhumé en la Chapelle Saint-Antoine. Tout de suite le peuple, qui a le sens religieux, l'a vénéré comme « un saint » que l'on aime et que l'on invoque.
Frédéric Janssoone a été béatifié, à Rome, le 25 septembre 1988 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Curé d'Ars
Extraits de la Catéchèse de Benoît XVI
5 août 2009, Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars
Chers frères et sœurs, [...]
Jean-Marie Vianney naît dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.
Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.
Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: « Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel... si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour! » (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: « Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes » (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11).
A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (cf. Jn 20, 23).
Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant « d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal », où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.
Les méthodes pastorales de Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. [...]
Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l'esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu'ils affirmèrent que c'est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu'il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d'exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Église" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6).
L'enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l'intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d'aider leur ministère.
Bx Frédéric Janssoone (1838-1916)
Prêtre o.f.m.
Frédéric Janssoone naît le 19 novembre 1838 a Ghyvelde, petit village de la Flandre française, prés de Dunkerque, au nord de la France. Il grandit dans une famille très chrétienne qu'il a lui-même qualifiée d'« école de sainteté ». Son père et sa mère étaient des cultivateurs à l'aise. Quand son père meurt, Fréderic n'a que 9 ans, et c'est peu après que le garçon s'approche de la sainte communion pour la première fois.
Sa mère demeurée veuve jouissait des biens appréciables laissés par son époux mais, à cause de mauvais placements d'argent, elle tombe dans l'indigence, et Frédéric, le cadet de la famille, doit abandonner ses études pour subvenir aux nécessités de la famille, travaillant comme commis voyageur.
Peu après le décès de sa mère, le 5 mai 1861, il se remet aux études. Un jour, grâce à une dame chez qui il était en pension, Frédéric découvre saint François d'Assise et aussitôt il en est fasciné. Après deux ans de cheminement vocationnel, il prend la bure chez les Franciscains d'Amiens le 26 juin 1864. Tout au long de sa vie il gardera profondément, imprimée dans son âme, la ferveur de cette première étape de sa formation.
Ses études théologiques à peine terminées, on devance quelque peu son ordination sacerdotale, qui a lieu le 17 août 1870, à l’âge de 31 ans. Dès sa première année de prêtrise, Fréderic est mis à rude épreuve : on lui confie la pastorale d'un hôpital militaire. Les soldats se plaisent à l'appeler: « Notre bon petit aumônier ». Fréderic ressort enrichi de cette expérience qu'il n'oubliera jamais. Au contact de la souffrance et de l'angoisse humaines, il a appris « la compassion » pour les blessés de la vie.
Puis s'ouvre le grand rêve de sa vie : « la Terre Sainte », « le pays de Jésus ». Comment va-t-il se manifester en ce pays où règne une grande pluralité de religions ? Une première tournée de prédications dans les communautés religieuses fait de lui un homme dont la réputation de sainteté commence à poindre. On chuchotait : « C’est un saint ! »
Pendant son séjour de douze ans à Jérusalem, Fréderic s'initie à la spiritualité du pèlerinage et parvient à reprendre, dans les rues de cette ville, la prédication du Chemin de Croix abandonnée depuis trois siècles.
C'est cet homme, passionné de Jésus, qui sait rejoindre les cœurs, qui fait son apparition, au Québec, en 1881 d'abord, pour une première mission, et en 1888 pour y demeurer jusqu'à sa mort. Le peuple canadien a aussitôt vu en lui « un saint » envoyé par Dieu, un messager de Jésus, un apôtre dans le sens paulinien du terme.
Si sa mission première était de fonder un Commissariat de Terre Sainte et de visiter les fraternités du Tiers-Ordre de saint François, il n'en demeure pas moins que trois grandes activités ont retenu ses énergies : la prédication, les pèlerinages au Sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine, le porte-à-porte dans les familles de quatre diocèses.
Annoncer l'Évangile, parler de Jésus Christ, c'est toute la vie de Fréderic. On peut dire que son premier charisme, avant tout, est d'« être évangélisateur ». Peu de villes et de villages du Québec ont été privés de sa parole, sans oublier les États de la Nouvelle-Angleterre.
Quant à l'animation des pèlerinages de Cap-de-la-Madeleine, qu'en est-il ? Il est manifeste que Frédéric, au soir du 22 juin 1888, s'est senti fortement interpellé par la Vierge Marie, quand elle a ouvert les yeux et porté son regard sur les trois témoins : Pierre Lacroix, le curé Luc Desilets et le Père Frédéric. Ce dernier, pour sa part, a compris que la Vierge manifestait son assentiment pour que cette petite église de 1714 devienne un sanctuaire marial, et qu'elle l’appelait lui, Frédéric, a être le premier à prendre la charge des pèlerinages en ce lieu béni. Ses dons d'organisateur lui permirent de mener à bonne fin sa mission et de faire de ce petit sanctuaire, au début tout-à-fait inconnu, un lieu de pèlerinage national à la Vierge du Très Saint Rosaire. Il y déploya tout son zèle d'apôtre de Marie pendant quatorze ans.
Libéré des pèlerinages depuis l'arrivée des Pères oblats de Marie-Immaculée le 7 mai 1902, Frédéric se fait « commis voyageur du bon Dieu » pour promouvoir de grandes fondations comme le Sanctuaire de l'Adoration perpétuelle à Québec, le Monastère des Clarisses à Valleyfield, le Monastère du Précieux-Sang à Joliette et la Chapelle Saint Antoine à Trois-Rivières. Frédéric à 65 ans quand il prend la route : il marche jusqu'à dix heures par jour. Maison après maison, il offre un livre pieux qu'il vient d'écrire. Les témoignages sont unanimes : il apportait réconfort et consolation, guérissant les cœurs brisés et les infirmités physiques.
Cette activité intense n'a jamais freiné sa vie de prière ni sa vie de sacrifice. On le voit partout priant, austère dans sa vie personnelle, pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était une bonté toute simple. Il était patient et, dans les difficultés, il restait dans la paix, la sérénité du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine conformité avec « la volonté du Seigneur ».
Le Père Fréderic est mort à l'infirmerie des Franciscains à Montréal, le 4 août 1916, a l'âge de 77 ans. Son corps, transporté à Trois-Rivières, a été inhumé en la Chapelle Saint-Antoine. Tout de suite le peuple, qui a le sens religieux, l'a vénéré comme « un saint » que l'on aime et que l'on invoque.
Frédéric Janssoone a été béatifié, à Rome, le 25 septembre 1988 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 5 août
L'Église fête le jour de la Dédicace de da Basilique Sainte-Marie Majeure
Sous le pontificat du Pape Libère (352-366), il y avait à Rome un patricien du nom de Jean, marié à une dame de haute naissance. Ils n'avaient pas d'enfant. Déjà bien avancés en âge, ils résolurent, à défaut d'héritiers, de léguer tous leurs biens à la très Sainte Vierge. Ils prièrent avec une ferveur nouvelle, multiplièrent leurs jeûnes et leurs bonnes œuvres, dans le but d'apprendre de la Reine du Ciel elle-même comment elle voulait que leur fortune fût employée.
Le 5 août 366, elle leur apparut en songe séparément et leur dit que la volonté de son divin Fils et la sienne était que leurs biens fussent employés à la construction d'une église sur le mont Esquilin, au lieu qu'ils trouveraient, le matin, couvert de neige. Les deux saints époux, à leur réveil, se communiquèrent leurs révélations, furent remplis de joie en voyant qu'elles se confirmaient l'une l'autre, et allèrent aussitôt trouver le Pape pour l'informer de ce que Dieu leur avait fait connaître.
Libère, qui avait eu un songe semblable, ne douta point que ce fût un prodige céleste. Il fit assembler le clergé et le peuple et marcha en procession vers le lieu indiqué, pour constater la réalité de cette merveille. Le patricien Jean et sa femme suivirent le cortège, et, quand la procession fut arrivée sur la colline, on aperçut un emplacement couvert de neige, sur une étendue de terrain suffisante pour bâtir une vaste église.
L'édifice fut bâti aux frais des deux époux, avec une grande magnificence, et on lui donna le nom de Sainte-Marie-des-Neiges, à cause du miracle qui en signala l'origine ; ensuite on la nomma basilique de Libère, en souvenir du Pape sous le pontificat duquel elle fut commencée ; plus tard, elle reçut le nom de Sainte-Marie-de-la-Crèche, parce que les restes précieux de la crèche qui avait servi de berceau au Sauveur du monde y furent apportés de Bethléem et s'y conservent encore dans une châsse d'argent.
Aujourd'hui l'église de Sainte-Marie-des-Neiges porte le nom de Sainte-Marie-Majeure, parce qu'elle est, tant par sa beauté que par son antiquité, la première des nombreuses églises dédiées, à Rome, sous l'invocation de Marie. Après la basilique incomparable de Saint-Pierre et celle de Latran, la plus vénérable de toutes par son ancienneté, Sainte-Marie-Majeure est une des plus splendides églises de Rome.
BBx Manuel Moreno Martínez, Maximino Fernández Marínas,
Víctor García Ceballos, Eduardo González Santo Domingo
Prêtres o.p. et martyrs en Espagne († 5 août 1936)
Manuel, né à Rincón de Soto (La Rioja) le 17 juin 1862, baptisé le 20, profession le 24 septembre 1878 au couvent d’Ocaña, profession solennelle le 30 septembre 1881 à Ávila. Encore diacre, en 1884 on l’envoie à Manille, où il termine ses études et est ordonné prêtre en juillet 1885. Envoyé aux missions de Chine (Fokien), il prêche l’évangile avec un grand zèle durant 26 ans; il écrit sur la Chine des récits du plus grand intérêt religieux et historique. Il est vicaire provincial de la mission de Fogan (en 1902 et 1906). Ensuite il exerce l’apostolat aux Philippines pendant 6 ans, au couvent Saint Dominique à Manille (1911-1913) et à Pampanga (1913-1917). De retour en Espagne en 1917, il vit dans divers couvents : Ávila (1917-1921), La Mejorada (1921-1931) comme confesseur des aspirantes et des moniales dominicaines d’Olmedo (Valladolid), chez qui il laisse une réputation de sainteté; puis il est à Santa María de Nieva (Segovia) (1931-1934), puis supérieur de la maison de Barcelone-Saint Gervais 1934-1935, où il est élu prieur d’Ocaña. Il avait un charme extraordinaire en raison de sa douceur et de sa largeur de jugement, sans rien perdre de son sérieux et de sa rigueur, il fit fleurir l’Ordre séculier dominicain à Ocaña.
Bien qu’il se soit occupé de faire passer au Portugal les frères les plus âgés, le 22 juillet ils furent surpris par l’assaut du couvent où se trouvaient 32 religieux; sous sa responsabilité il laissa les frères partir où ils voulaient et leur donna de l’argent; les assaillants saccagèrent le couvent, profanèrent l’église, brûlèrent les images et les archives. Avec le P. Maximino Fernández et le frère Eduardo González, il se réfugia dans une maison, de laquelle il se préoccupa de ses subordonnés; ils restèrent là jusqu’au 5 août. Alors il décida d’aller à Madrid chercher un hébergement pour tous. A la gare d’Ocaña on leur donna un sauf-conduit qui en réalité menait à la mort. Ils furent emprisonnés à la « poste de Cuenca »; arrivés à la gare de Madrid-Atocha, ils furent arrêtés et fusillés. Ils moururent en criant « Vive le Christ Roi ! Vive l’Église catholique! ». Il avait 74 ans.
Maximino, naît à Castañeo (Asturies) le 2 novembre 1867. Profession à Ocaña (Tolède) le 9 septembre 1885, profession solennelle à Ávila le 9 septembre 1888. Envoyé aux Philippines en 1892, ordonné prêtre à Manille en1893. Il reste 6 ans à Cagayán, au nord de Luzón. En 1898, au cours de la guerre d’indépendance des Philippines, il fut arrêté et maltraité. Libéré en 1899, il revient à Manille et de là, très malade, il s’embarque pour l’Espagne en 1902. Il passe deux ans à Ocaña, puis est envoyé au collège Santa María de Nieva (Segovia). En 1914 il est nommé vicaire provincial en Espagne, puis visiteur des maisons de la vicairie. En 1919 il va en Italie, où il est confesseur dans les sanctuaires de Pompéi et Madonna dell’Arco ; économe et sacristain au couvent de la Trinité à Rome (1919-1920). De retour en Espagne (septembre 1920), il réside à Ocaña, sauf pour des missions: chapelain des moniales dominicaines de Santa Inés, à Saragosse (1927-1931); directeur de retraites spirituelles chez les dominicaines d’Olmedo (Valladolid) et Ajofrín (Toledo).
En mai 1936, il retourne à Ocaña pour protéger les Pères âgés. Le 22 juillet, au début de la guerre, le couvent fut attaqué. Blessé mortellement à la gare Atocha à Madrid, le 5 août, il est transporté à demi-inconscient à l’hôpital près de la gare, avec 11 balles dans le corps. Il meurt 10 jours plus tard, le 15 août, après un supplice atroce, au milieu du plus grand abandon et des moqueries.
Victor, naît à Carrión le 24 juillet 1880, prêtre au couvent d’Ocaña. Le 22 juillet 1936 les milices pillèrent le couvent et les frères durent fuir; le P. Víctor se réfugia chez le vicaire d’Ocaña. Mais les frères ne se sentent pas en sécurité et pensent qu’ils seraient mieux à Madrid avec d’autres frères. Le 4 août ils cherchèrent un sauf-conduit pour rejoindre leurs frères de Madrid, une sœur malade se joignit à eux, et une femme qui l’accompagnait. Le lendemain ils prirent le train, mais le sauf-conduit s’avéra être un piège car il ordonnait de les tuer en chemin. À l’arrivée à la gare d’Atocha, ils furent assassinés, mais les deux femmes purent se sauver et témoigner de l’événement. Du P. Víctor García on garde à Carrión des bannières qu’il peignit pour les processions.
Eduardo, naît à Ávila le 5 janvier 1884 ; baptisé le 13, confirmé en 1891. Orphelin de père à 3 ans, sa mère (tertiaire dominicaine) dut travailler comme employée de maison chez Antonio Mata, chapelain des carmélites de San José, qui l’emmena à la résidence provinciale d’Ávila. À 11 ans il revint chez sa mère. Après un temps à Ocaña, il fit profession comme frère coopérateur à Ávila le 27 décembre 1914. Il travailla fidèlement aux offices de sa profession au collège de La Mejorada (1917-1923), Ocaña (1924), Ávila (1925-1930), maison de la Passion à Madrid (1932-1933), couvent du Rosaire, aussi à Madrid (1935-1936). Plein de bonté, travailleur et charitable, joyeux, recueilli et humble. Il se rendait très bien compte de l’hostilité antichrétienne qui régnait à Madrid depuis le début de 1936, il prévoyait le martyre et même le désirait. Le 6 juin il fut nommé à Ocaña, où le 22 juillet il fut victime de l’assaut du couvent. Il alla à Madrid avec les pères Maximino Fernández, Manuel Moreno et Víctor García Ceballos et mourut, avec eux, le 5 août 1936. Il avait 52 ans.
L'Église fête le jour de la Dédicace de da Basilique Sainte-Marie Majeure
Sous le pontificat du Pape Libère (352-366), il y avait à Rome un patricien du nom de Jean, marié à une dame de haute naissance. Ils n'avaient pas d'enfant. Déjà bien avancés en âge, ils résolurent, à défaut d'héritiers, de léguer tous leurs biens à la très Sainte Vierge. Ils prièrent avec une ferveur nouvelle, multiplièrent leurs jeûnes et leurs bonnes œuvres, dans le but d'apprendre de la Reine du Ciel elle-même comment elle voulait que leur fortune fût employée.
Le 5 août 366, elle leur apparut en songe séparément et leur dit que la volonté de son divin Fils et la sienne était que leurs biens fussent employés à la construction d'une église sur le mont Esquilin, au lieu qu'ils trouveraient, le matin, couvert de neige. Les deux saints époux, à leur réveil, se communiquèrent leurs révélations, furent remplis de joie en voyant qu'elles se confirmaient l'une l'autre, et allèrent aussitôt trouver le Pape pour l'informer de ce que Dieu leur avait fait connaître.
Libère, qui avait eu un songe semblable, ne douta point que ce fût un prodige céleste. Il fit assembler le clergé et le peuple et marcha en procession vers le lieu indiqué, pour constater la réalité de cette merveille. Le patricien Jean et sa femme suivirent le cortège, et, quand la procession fut arrivée sur la colline, on aperçut un emplacement couvert de neige, sur une étendue de terrain suffisante pour bâtir une vaste église.
L'édifice fut bâti aux frais des deux époux, avec une grande magnificence, et on lui donna le nom de Sainte-Marie-des-Neiges, à cause du miracle qui en signala l'origine ; ensuite on la nomma basilique de Libère, en souvenir du Pape sous le pontificat duquel elle fut commencée ; plus tard, elle reçut le nom de Sainte-Marie-de-la-Crèche, parce que les restes précieux de la crèche qui avait servi de berceau au Sauveur du monde y furent apportés de Bethléem et s'y conservent encore dans une châsse d'argent.
Aujourd'hui l'église de Sainte-Marie-des-Neiges porte le nom de Sainte-Marie-Majeure, parce qu'elle est, tant par sa beauté que par son antiquité, la première des nombreuses églises dédiées, à Rome, sous l'invocation de Marie. Après la basilique incomparable de Saint-Pierre et celle de Latran, la plus vénérable de toutes par son ancienneté, Sainte-Marie-Majeure est une des plus splendides églises de Rome.
BBx Manuel Moreno Martínez, Maximino Fernández Marínas,
Víctor García Ceballos, Eduardo González Santo Domingo
Prêtres o.p. et martyrs en Espagne († 5 août 1936)
Manuel, né à Rincón de Soto (La Rioja) le 17 juin 1862, baptisé le 20, profession le 24 septembre 1878 au couvent d’Ocaña, profession solennelle le 30 septembre 1881 à Ávila. Encore diacre, en 1884 on l’envoie à Manille, où il termine ses études et est ordonné prêtre en juillet 1885. Envoyé aux missions de Chine (Fokien), il prêche l’évangile avec un grand zèle durant 26 ans; il écrit sur la Chine des récits du plus grand intérêt religieux et historique. Il est vicaire provincial de la mission de Fogan (en 1902 et 1906). Ensuite il exerce l’apostolat aux Philippines pendant 6 ans, au couvent Saint Dominique à Manille (1911-1913) et à Pampanga (1913-1917). De retour en Espagne en 1917, il vit dans divers couvents : Ávila (1917-1921), La Mejorada (1921-1931) comme confesseur des aspirantes et des moniales dominicaines d’Olmedo (Valladolid), chez qui il laisse une réputation de sainteté; puis il est à Santa María de Nieva (Segovia) (1931-1934), puis supérieur de la maison de Barcelone-Saint Gervais 1934-1935, où il est élu prieur d’Ocaña. Il avait un charme extraordinaire en raison de sa douceur et de sa largeur de jugement, sans rien perdre de son sérieux et de sa rigueur, il fit fleurir l’Ordre séculier dominicain à Ocaña.
Bien qu’il se soit occupé de faire passer au Portugal les frères les plus âgés, le 22 juillet ils furent surpris par l’assaut du couvent où se trouvaient 32 religieux; sous sa responsabilité il laissa les frères partir où ils voulaient et leur donna de l’argent; les assaillants saccagèrent le couvent, profanèrent l’église, brûlèrent les images et les archives. Avec le P. Maximino Fernández et le frère Eduardo González, il se réfugia dans une maison, de laquelle il se préoccupa de ses subordonnés; ils restèrent là jusqu’au 5 août. Alors il décida d’aller à Madrid chercher un hébergement pour tous. A la gare d’Ocaña on leur donna un sauf-conduit qui en réalité menait à la mort. Ils furent emprisonnés à la « poste de Cuenca »; arrivés à la gare de Madrid-Atocha, ils furent arrêtés et fusillés. Ils moururent en criant « Vive le Christ Roi ! Vive l’Église catholique! ». Il avait 74 ans.
Maximino, naît à Castañeo (Asturies) le 2 novembre 1867. Profession à Ocaña (Tolède) le 9 septembre 1885, profession solennelle à Ávila le 9 septembre 1888. Envoyé aux Philippines en 1892, ordonné prêtre à Manille en1893. Il reste 6 ans à Cagayán, au nord de Luzón. En 1898, au cours de la guerre d’indépendance des Philippines, il fut arrêté et maltraité. Libéré en 1899, il revient à Manille et de là, très malade, il s’embarque pour l’Espagne en 1902. Il passe deux ans à Ocaña, puis est envoyé au collège Santa María de Nieva (Segovia). En 1914 il est nommé vicaire provincial en Espagne, puis visiteur des maisons de la vicairie. En 1919 il va en Italie, où il est confesseur dans les sanctuaires de Pompéi et Madonna dell’Arco ; économe et sacristain au couvent de la Trinité à Rome (1919-1920). De retour en Espagne (septembre 1920), il réside à Ocaña, sauf pour des missions: chapelain des moniales dominicaines de Santa Inés, à Saragosse (1927-1931); directeur de retraites spirituelles chez les dominicaines d’Olmedo (Valladolid) et Ajofrín (Toledo).
En mai 1936, il retourne à Ocaña pour protéger les Pères âgés. Le 22 juillet, au début de la guerre, le couvent fut attaqué. Blessé mortellement à la gare Atocha à Madrid, le 5 août, il est transporté à demi-inconscient à l’hôpital près de la gare, avec 11 balles dans le corps. Il meurt 10 jours plus tard, le 15 août, après un supplice atroce, au milieu du plus grand abandon et des moqueries.
Victor, naît à Carrión le 24 juillet 1880, prêtre au couvent d’Ocaña. Le 22 juillet 1936 les milices pillèrent le couvent et les frères durent fuir; le P. Víctor se réfugia chez le vicaire d’Ocaña. Mais les frères ne se sentent pas en sécurité et pensent qu’ils seraient mieux à Madrid avec d’autres frères. Le 4 août ils cherchèrent un sauf-conduit pour rejoindre leurs frères de Madrid, une sœur malade se joignit à eux, et une femme qui l’accompagnait. Le lendemain ils prirent le train, mais le sauf-conduit s’avéra être un piège car il ordonnait de les tuer en chemin. À l’arrivée à la gare d’Atocha, ils furent assassinés, mais les deux femmes purent se sauver et témoigner de l’événement. Du P. Víctor García on garde à Carrión des bannières qu’il peignit pour les processions.
Eduardo, naît à Ávila le 5 janvier 1884 ; baptisé le 13, confirmé en 1891. Orphelin de père à 3 ans, sa mère (tertiaire dominicaine) dut travailler comme employée de maison chez Antonio Mata, chapelain des carmélites de San José, qui l’emmena à la résidence provinciale d’Ávila. À 11 ans il revint chez sa mère. Après un temps à Ocaña, il fit profession comme frère coopérateur à Ávila le 27 décembre 1914. Il travailla fidèlement aux offices de sa profession au collège de La Mejorada (1917-1923), Ocaña (1924), Ávila (1925-1930), maison de la Passion à Madrid (1932-1933), couvent du Rosaire, aussi à Madrid (1935-1936). Plein de bonté, travailleur et charitable, joyeux, recueilli et humble. Il se rendait très bien compte de l’hostilité antichrétienne qui régnait à Madrid depuis le début de 1936, il prévoyait le martyre et même le désirait. Le 6 juin il fut nommé à Ocaña, où le 22 juillet il fut victime de l’assaut du couvent. Il alla à Madrid avec les pères Maximino Fernández, Manuel Moreno et Víctor García Ceballos et mourut, avec eux, le 5 août 1936. Il avait 52 ans.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 6 août
Saint Sixte II Pape
et ses compagnons, martyrs
(† 258)
Grec de naissance, Sixte était diacre de l'Église romaine quand il succéda en 257 au pape saint Étienne. Saint Cyprien lui rend ce témoignage qu'il était « amateur de la paix et excellent en toutes sortes de vertus ». Saint Denis d'Alexandrie lui écrivit trois lettres pour le consulter.
Sixte occupait le trône pontifical depuis un an lorsqu'il subit le martyre. Au diacre Laurent qui se désolait de le voir aller au supplice et de ne pouvoir mourir avec lui, il dit : « Dans trois jours, tu me suivras ».
Sixte fut décapité dans le cimetière de Calixte en 258.
Avec lui furent martyrisés ses diacres Félicissime et Agapit ainsi que les sous-diacres Magne, Vincent et Étienne. St Cyprien ajoute à ces noms celui de Quartus.
Martyrologe Romain : À Rome, sur la voie Appienne, au cimetière de Calliste, en 258, la passion de saint Sixte II, pape, et de ses diacres, dont la mémoire sera célébrée le lendemain.
Saint Hormisdas
Pape (52e) de 514 à 523
Hormisdas, né à Frosinone, en Italie, porte un nom persan. Noble et riche, il avait eu toute la confiance de pape Symmaque, qui le désigna probablement comme successeur.
Chef de famille avant de devenir moine, Hormisdas est le père de Silvère, pape de 536 à 537. Homme de paix, il commença par recevoir à la communion les partisans de l'anti-pape Laurent († 508). Mais il joua surtout un rôle décisif dans le règlement du long schisme acacien (484-519).
Avec l'accord de Théodoric, roi d'Italie, et surtout du nouvel empereur d'Orient Justin 1er (518-529), un document soigneusement élaboré par le pape fut signé à Constantinople le 28 mars 519, par le patriarche Jean et tous les évêques et supérieurs de monastère présents. Ce document impliquait essentiellement l'acceptation de la christologie de Chalcédoine; mais reconnaissait aussi Rome comme le siège apostolique par excellence. Ce document a été retenu par l'histoire sous le nom de « Formulaire d'Hormisdas » et sera souvent invoqué par la suite.
Le « Formulaire d'Hormisdas » fut incorporé dans la Constitution dogmatique Pastor aeternus par le Concile Vatican I le 18 juillet 1870. Hormisdas entretint une correspondance avec les principaux évêques de Gaule, surtout Césaire d'Arles († 542) et Avitus de Vienne († 519). Peu avant sa mort, il eut la satisfaction de savoir que la persécution des chrétiens en Afrique avait pris fin avec la mort du roi vandale Thrasamond (28 mai 523).
Il fut enseveli à Saint-Pierre. Son fils, le pape Silvère, composa pour lui l'épitaphe. Il est vénéré par l'Église comme saint. Fête, le 6 août.
Saint Sixte II Pape
et ses compagnons, martyrs
(† 258)
Grec de naissance, Sixte était diacre de l'Église romaine quand il succéda en 257 au pape saint Étienne. Saint Cyprien lui rend ce témoignage qu'il était « amateur de la paix et excellent en toutes sortes de vertus ». Saint Denis d'Alexandrie lui écrivit trois lettres pour le consulter.
Sixte occupait le trône pontifical depuis un an lorsqu'il subit le martyre. Au diacre Laurent qui se désolait de le voir aller au supplice et de ne pouvoir mourir avec lui, il dit : « Dans trois jours, tu me suivras ».
Sixte fut décapité dans le cimetière de Calixte en 258.
Avec lui furent martyrisés ses diacres Félicissime et Agapit ainsi que les sous-diacres Magne, Vincent et Étienne. St Cyprien ajoute à ces noms celui de Quartus.
Martyrologe Romain : À Rome, sur la voie Appienne, au cimetière de Calliste, en 258, la passion de saint Sixte II, pape, et de ses diacres, dont la mémoire sera célébrée le lendemain.
Saint Hormisdas
Pape (52e) de 514 à 523
Hormisdas, né à Frosinone, en Italie, porte un nom persan. Noble et riche, il avait eu toute la confiance de pape Symmaque, qui le désigna probablement comme successeur.
Chef de famille avant de devenir moine, Hormisdas est le père de Silvère, pape de 536 à 537. Homme de paix, il commença par recevoir à la communion les partisans de l'anti-pape Laurent († 508). Mais il joua surtout un rôle décisif dans le règlement du long schisme acacien (484-519).
Avec l'accord de Théodoric, roi d'Italie, et surtout du nouvel empereur d'Orient Justin 1er (518-529), un document soigneusement élaboré par le pape fut signé à Constantinople le 28 mars 519, par le patriarche Jean et tous les évêques et supérieurs de monastère présents. Ce document impliquait essentiellement l'acceptation de la christologie de Chalcédoine; mais reconnaissait aussi Rome comme le siège apostolique par excellence. Ce document a été retenu par l'histoire sous le nom de « Formulaire d'Hormisdas » et sera souvent invoqué par la suite.
Le « Formulaire d'Hormisdas » fut incorporé dans la Constitution dogmatique Pastor aeternus par le Concile Vatican I le 18 juillet 1870. Hormisdas entretint une correspondance avec les principaux évêques de Gaule, surtout Césaire d'Arles († 542) et Avitus de Vienne († 519). Peu avant sa mort, il eut la satisfaction de savoir que la persécution des chrétiens en Afrique avait pris fin avec la mort du roi vandale Thrasamond (28 mai 523).
Il fut enseveli à Saint-Pierre. Son fils, le pape Silvère, composa pour lui l'épitaphe. Il est vénéré par l'Église comme saint. Fête, le 6 août.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 7 août
Saint Sixte II
Pape (24e) de 257 à 258
Martyr
Le Liber pontificalis affirme qu'il était d'ascendance grecque. La forme originale de son nom suggère en effet une telle origine. Il régna dans une période difficile pour l'Église. L'empereur Valérien (253-260) abandonna son attitude tolérante à l'égard des chrétiens et se mit à les persécuter. Surtout ses chefs furent menacés de peine capitale.
Sixte réussit pendant quelque temps à échapper à la vigilance de la police. Pape plus conciliant que son prédécesseur, il renoua les relations amicales avec Cyprien, l'évêque de Carthage, avec lequel le pape Étienne s'était heurté sans aménité. Son bref pontificat trouva une fin tragique le 6 août 258, lorsqu'il fut surpris par la police au cours d'un office qu'il présidait dans le cimetière de Prétextat, un lieu de sépulture privé où il espérait ne pas être repéré. Il y fut sommairement décapité, ainsi que quatre diacres qui l'assistaient.
Le corps de Sixte fut plus tard transféré et inhumé dans la crypte des papes au cimetière de Calixte. Un siècle plus tard, le pape Damase composa une épitaphe décrivant le drame de son exécution. Sixte devint l'un des martyres les plus vénérés de l'Église. Son nom est inséré dans le Canon de la messe. Sa fête a été reporté au 7 août.
Saint Gaétan de Thiene (1480-1547)
Prêtre et fondateur de : L'« Ordre des Théatins »
Gaetano, troisième enfant de Gaspard, comte de Thiene et de la comtesse Maria Porto, naît à Vicence, qui faisait alors partie de la République de Venise, en octobre 1480.
C'est en souvenir d'un de ses oncles, chanoine et professeur à l'Université de Padoue (mort en 1465), qu'il reçut au baptême le prénom de Gaétan. Orphelin de père dès l'âge de deux ans, il fut éduqué par sa mère, fille spirituelle des dominicains de Santa Corona de Vicence, l'encouragea dans la voie de la sainteté.
Après avoir fait ses humanités à Vicence, il fréquenta l'Université de Padoue où il conquit le doctorat in « utroque jure » (17 juillet 1504). La même année, il reçut la tonsure des mains de l'évêque de Vicence, Pietro Dandolo. Très soucieux de l'éducation religieuse et de la promotion sociale des paysans vivant sur les terres que sa famille possédait à Rampazzo (province de Vicence), il y érigea en 1505, avec son frère Battista, une église dédiée à sainte Marie-Madeleine pour qui la Renaissance avait une grande dévotion.
En 1506, il travailla comme diplomate à la cour du Pape Jules II (Giuliano Della Rovere,1503-1513) où il aida à la réconciliation avec la République de Venise. À la suite du décès de sa mère, il fut rappelé à Vicence, où il fonda un hôpital pour les incurables. Il était alors tout autant préoccupé par le soin des âmes que par celui des corps. Il décida de regrouper des personnes qui seraient décidées à partager un idéal monastique avec un ministère actif.
La mort du Pape Jules II, en 1513, lui permit de quitter la cour pontificale et de fonder un ordre basé sur ces idéaux : l'« Oratoire de l'Amour Divin ». Gaétan ne fut ordonné prêtre qu'en 1516. La nouvelle congrégation fut approuvée par Clément VII (Giulio de' Medici, 1525-1534) en 1524. L'un de ses compagnons, Giovanni Pietro Carafa, futur pape sous le nom de Paul IV et alors évêque de Chieti, qui se dit Theate en latin, qui en fut le premier supérieur, est à l'origine du nom que la congrégation a porté par la suite.
L'« Ordre des Théatins » prit les apôtres comme modèles et contribua puissamment à la réforme des mœurs au XVIe siècle. Les premières maisons de la congrégation furent fondées à Naples en 1533 et à Venise en 1540.
Gaétan était déjà âgé quand il tomba malade, à Naples ; il refusa un matelas et voulut mourir sur la cendre et le cilice ; il refusa aussi un médecin extraordinaire, disant : « Je suis un pauvre religieux, qui ne vaut pas la peine d'être assisté. »
Marie vint elle-même chercher son âme le 07 août 1547. Ses restes sont à la basilique Saint Paul le Majeur de Naples.
Gaetano de Thiene a été béatifié le 23 novembre 1624, par le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), et canonisé le 12 avril 1671, par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), en même temps que Rose de Lima, François Borgia, Louis Bertrand et Philippe Benizi.
Saint Sixte II
Pape (24e) de 257 à 258
Martyr
Le Liber pontificalis affirme qu'il était d'ascendance grecque. La forme originale de son nom suggère en effet une telle origine. Il régna dans une période difficile pour l'Église. L'empereur Valérien (253-260) abandonna son attitude tolérante à l'égard des chrétiens et se mit à les persécuter. Surtout ses chefs furent menacés de peine capitale.
Sixte réussit pendant quelque temps à échapper à la vigilance de la police. Pape plus conciliant que son prédécesseur, il renoua les relations amicales avec Cyprien, l'évêque de Carthage, avec lequel le pape Étienne s'était heurté sans aménité. Son bref pontificat trouva une fin tragique le 6 août 258, lorsqu'il fut surpris par la police au cours d'un office qu'il présidait dans le cimetière de Prétextat, un lieu de sépulture privé où il espérait ne pas être repéré. Il y fut sommairement décapité, ainsi que quatre diacres qui l'assistaient.
Le corps de Sixte fut plus tard transféré et inhumé dans la crypte des papes au cimetière de Calixte. Un siècle plus tard, le pape Damase composa une épitaphe décrivant le drame de son exécution. Sixte devint l'un des martyres les plus vénérés de l'Église. Son nom est inséré dans le Canon de la messe. Sa fête a été reporté au 7 août.
Saint Gaétan de Thiene (1480-1547)
Prêtre et fondateur de : L'« Ordre des Théatins »
Gaetano, troisième enfant de Gaspard, comte de Thiene et de la comtesse Maria Porto, naît à Vicence, qui faisait alors partie de la République de Venise, en octobre 1480.
C'est en souvenir d'un de ses oncles, chanoine et professeur à l'Université de Padoue (mort en 1465), qu'il reçut au baptême le prénom de Gaétan. Orphelin de père dès l'âge de deux ans, il fut éduqué par sa mère, fille spirituelle des dominicains de Santa Corona de Vicence, l'encouragea dans la voie de la sainteté.
Après avoir fait ses humanités à Vicence, il fréquenta l'Université de Padoue où il conquit le doctorat in « utroque jure » (17 juillet 1504). La même année, il reçut la tonsure des mains de l'évêque de Vicence, Pietro Dandolo. Très soucieux de l'éducation religieuse et de la promotion sociale des paysans vivant sur les terres que sa famille possédait à Rampazzo (province de Vicence), il y érigea en 1505, avec son frère Battista, une église dédiée à sainte Marie-Madeleine pour qui la Renaissance avait une grande dévotion.
En 1506, il travailla comme diplomate à la cour du Pape Jules II (Giuliano Della Rovere,1503-1513) où il aida à la réconciliation avec la République de Venise. À la suite du décès de sa mère, il fut rappelé à Vicence, où il fonda un hôpital pour les incurables. Il était alors tout autant préoccupé par le soin des âmes que par celui des corps. Il décida de regrouper des personnes qui seraient décidées à partager un idéal monastique avec un ministère actif.
La mort du Pape Jules II, en 1513, lui permit de quitter la cour pontificale et de fonder un ordre basé sur ces idéaux : l'« Oratoire de l'Amour Divin ». Gaétan ne fut ordonné prêtre qu'en 1516. La nouvelle congrégation fut approuvée par Clément VII (Giulio de' Medici, 1525-1534) en 1524. L'un de ses compagnons, Giovanni Pietro Carafa, futur pape sous le nom de Paul IV et alors évêque de Chieti, qui se dit Theate en latin, qui en fut le premier supérieur, est à l'origine du nom que la congrégation a porté par la suite.
L'« Ordre des Théatins » prit les apôtres comme modèles et contribua puissamment à la réforme des mœurs au XVIe siècle. Les premières maisons de la congrégation furent fondées à Naples en 1533 et à Venise en 1540.
Gaétan était déjà âgé quand il tomba malade, à Naples ; il refusa un matelas et voulut mourir sur la cendre et le cilice ; il refusa aussi un médecin extraordinaire, disant : « Je suis un pauvre religieux, qui ne vaut pas la peine d'être assisté. »
Marie vint elle-même chercher son âme le 07 août 1547. Ses restes sont à la basilique Saint Paul le Majeur de Naples.
Gaetano de Thiene a été béatifié le 23 novembre 1624, par le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), et canonisé le 12 avril 1671, par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), en même temps que Rose de Lima, François Borgia, Louis Bertrand et Philippe Benizi.
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Re: Les saints du jour
Dimanche le 9 août
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
Édith Stein (1891-1942)
Carmélite déchaussée, martyr
Co-patronne de l'Europe
Édith Stein naît dans une famille juive de sept enfants vivants (sur onze naissances), le 12 octobre 1891 (jour du Yom Kippour, jour de l’expiation), à Breslau (alors en Allemagne, aujourd’hui Wroclaw en Pologne).
Son père, marchand de bois, décède alors qu’elle n’a que deux ans. Sa mère, une femme très religieuse, s’occupe de la famille tout en gérant l’entreprise, mais elle ne réussit pas à maintenir la foi de ses enfants.
Très indépendante, Edith poursuit des études universitaires (allemand et histoire) à Breslau en 1911 puis de philosophie - sa véritable passion - en 1913 à Göttingen, devenant ensuite assistante de son professeur Edmund Husserl. La période de guerre la voit travailler pendant quelque temps dans un hôpital militaire autrichien où elle soigne des maladies infectieuses et œuvre en salle opératoire. Elle passe sa thèse en 1917 mais ne peut enseigner puisqu’elle est une femme ; ce serait la première femme docteur en philosophie en Allemagne.
A cette époque, elle abandonne toute pratique religieuse et découvre le catholicisme avec plusieurs autres étudiants auprès de ses professeurs de phénoménologie. Elle est alors en total désaccord avec sa mère, mais elle n’en abandonne pas pour autant ses origines, dans un véritable partage spirituel entre judaïsme et catholicisme, surtout avec la montée du nazisme en 1933.
Influencée par sainte Thérèse d’Avila et saint Ignace de Loyola, Kierkegaard et Newman, elle se convertit en 1921, demande le baptême le 1er janvier 1922 et choisit d’entrer au Carmel. Mais les autorités religieuses lui refusent son entrée dans l’Ordre et lui proposent de poursuivre son activité d’enseignante. Elle fait cependant vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et travaille au séminaire pour enseignants du couvent dominicain de Spire, donne de nombreuses conférences, traduit de nombreux ouvrages religieux, écrit plusieurs ouvrages philosophiques.
En 1932, elle est à Münster, à l’institut catholique de pédagogie scientifique, et elle peut associer la science à sa foi. Parallèlement à cette démarche religieuse, elle a milité très tôt en faveur de la condition féminine et du droit de vote des femmes. Elle développa entre autre l’idée novatrice d’une « théologie catholique de la femme », affirmant également que toutes les professions sont ouvertes aux femmes.
Le 14 octobre 1933 elle peut, enfin, entrer au Carmel de Cologne et échapper ainsi aux premières mesures antisémites, interdisant en particulier aux juifs d’enseigner. Elle prend l’habit le 14 avril 1934 et devient sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ses vœux temporaires sont prononcés le 21 avril 1935. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des vœux, sa mère meurt à Wroclaw. « Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».
Le 21 avril 1938, elle prononce ses vœux perpétuels mais à la fin de l’année commence dans toute l’Allemagne une chasse systématique des juifs et la destruction des synagogues. La mère supérieure la fait conduire dans un monastère de Carmélites au Pays-Bas, à Echt, où, véritable théologienne, elle poursuit la rédaction de ses ouvrages.
Elle est arrêtée par la Gestapo, dans la chapelle, le 2 août 1942 avec sa sœur Rose qui s’était également fait baptiser. Ces deux arrestations, et celles de nombreux autres juifs convertis, suivaient en fait la protestation des évêques néerlandais contre les pogroms et les arrestations de juifs.
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix fait partie du convoi de 987 juifs qui part vers Auschwitz le 7 août. Tous sont morts dans les chambres à gaz dès le 9 août.
« Fille d’Israël » devenue le symbole de la tolérance et de la rencontre entre les peuples juif et chrétien, Edith Stein reste donc un précurseur de Vatican II.
Thérèse-Bénédicte de la Croix à été béatifiée le Ier mai 1987, à Cologne, dans le stade de " Köln-Müngersdorf " et canonisée le 11 octobre 1998, à Rome, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Depuis le 1er octobre 1999, par une lettre apostolique en forme de Motu Proprio, le Saint-Père a proclamé sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronne de l’Europe, avec sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne, aux côtés des trois co-patrons : saint Benoît, saint Cyrille et saint Méthode. Son rôle de femme, de théologienne, de missionnaire, de martyre, de mystique, était ainsi reconnu, de même que le lien qu’elle avait tissé entre ses racines juives et la religion catholique. Saint Jean-Paul II a ajoute qu’« elle est devenue ainsi l’expression d’un pèlerinage humain, culturel et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du continent européen ».
Bx Franz Jägerstätter
Objecteur de conscience autrichien
Martyr du nazisme († 1943)
Franz (François) Jägerstätter naît le 20 mai 1907, enfant naturel de Rosalia Huber, à Sainte-Radegonde, village de Haute-Autriche, tout proche de la frontière allemande. Il est baptisé dès le lendemain et élevé dans la pauvreté chez sa grand-mère. En 1917, sa mère épouse le fermier Heinrich Jägerstätter et Franz est légitimé; il deviendra héritier de la ferme de son beau-père. À vingt ans, il va gagner sa vie dans une exploitation minière. Le jeune homme se trouve dans un milieu matérialiste et hostile à l'Église, ce qui provoque en lui une crise religieuse. Il cesse un moment d'aller à la Messe, mais reviendra vite à une pratique chrétienne.
Le 9 avril 1936, il épouse Franziska Schwaninger, une serveuse de restaurant, née en 1913. Les époux se joignent à un groupe de pèlerins et font leur voyage de noces à Rome. Franziska, fervente chrétienne qui communie fréquemment et sanctifie les premiers vendredis du mois, est une jeune femme pleine de charme et d'humour. Franz a trouvé la perle précieuse. Entraîné par l'exemple de Franziska, il commence lui aussi à communier souvent; c'est le tournant de sa vie spirituelle.
En 1933, Hitler prend le pouvoir en Allemagne et les rapports avec l'Autriche sont aussitôt tendus. L'évêque de Linz, Mgr Gföllner, dans le diocèse duquel se trouve Sainte-Radegonde, constate dès cette année l'incompatibilité entre la doctrine catholique et celle du national-socialisme. Franz s'en tiendra à cette ligne de conduite: pas de compromis avec le néo-paganisme. Le 10 avril 1938, il vote « non » au plébiscite organisé en Autriche par les Nazis après l'Anschluss (annexion forcée de l'Autriche à l'Allemagne). Il est le seul de son village à oser le faire.
Le 17 juin 1940, Jägerstätter est appelé au service militaire actif à Braunau, lieu de naissance d’Hitler. Il est cependant déclaré indisponible sur l'intervention des autorités de sa commune, ayant trois filles en bas âge dont la dernière vient de naître. Mais en octobre, il est rappelé à Enns chez les chasseurs alpins. Le 8 décembre, il est reçu dans le Tiers-Ordre franciscain dont son épouse est également membre. En avril 1941, Franz parvient, toujours grâce aux autorités de sa commune, à rentrer chez lui; il aura deux ans de relative tranquillité; mais pendant tout ce temps, son épouse et lui vivent dans l'attente redoutée d'un courrier de la Wehrmacht.
Franz ne refuse nullement, par principe, de porter les armes. Il reçoit l'enseignement de l'Église, formulé aujourd'hui par le Catéchisme de l'Église Catholique. Cependant, dès avril 1941, il est décidé à ne pas obtempérer à un nouvel appel au service dans les armées du troisième Reich. Il est en effet convaincu, après une longue et prudente réflexion, que s'il le fait, il péchera en collaborant directement à une guerre injuste. La décision que prend Franz de se soustraire à un nouvel appel sous les drapeaux lui vaut de nombreuses critiques dans son entourage. Sa mère lui montre les conséquences tragiques qui sont à craindre pour lui et sa famille.
Franz interroge son évêque, Mgr Joseph Fliesser, qui – selon son propre témoignage – s'efforce de le convaincre d'obéir à l'appel aux armes : la question de savoir si la guerre est juste dépasse la compétence d'un simple citoyen, et Franz se doit d'abord à sa famille. Cette réponse ne satisfait pas Jägerstätter : il soupçonne que l'évêque a dû le prendre pour un provocateur nazi. De plus, en voyant dans son entourage le grand nombre de soldats qui sont morts au front en Russie, Franz remarque qu'il n'est guère moins dangereux d'être réfractaire que de se laisser conduire comme soldat sur le front de l'Est. « Je crois que si Dieu nous demande de mourir pour notre foi, ce n'est pas une chose trop difficile, si l'on pense aux milliers de jeunes gens qui, en ces difficiles années de guerre, ont été contraints à donner leur vie pour le national-socialisme ».
En février 1943, le ministre Goebbels proclame la « guerre totale ». Les réservistes seront désormais rappelés au service. Jägerstätter reçoit la convocation redoutée. En accusant réception, il remarque: « Je viens de signer mon arrêt de mort ». Si sa mère le supplie de ne pas s'obstiner, son épouse renonce, quant à elle, à le faire changer d'avis. Mis en demeure de se trouver à la caserne d'Enns le 25 février, Franz écrit à l'abbé Karobath, alors exilé : « Je dois vous annoncer que vous allez peut-être perdre un de vos paroissiens... Comme personne ne peut m'obtenir d'être dispensé d'accomplir une chose qui mettrait en danger mon salut éternel, je ne peux rien changer à ma résolution, que vous connaissez ». Le prêtre comprend alors la position de son ami et l'approuve.
Dans un premier temps, Franz ne se rend pas à la caserne; son idée est de se cacher dans la forêt. Puis, réfléchissant que sa fuite provoquerait des représailles à l'encontre de sa famille, il se présente à Enns le 1er mars. Dès le 2, il annonce à l'officier-recruteur qu'il refuse de porter les armes, en raison de son opposition aux principes du national-socialisme. Le même jour, il écrit à sa femme une lettre pleine d'amour où il lui explique les motifs de sa décision ; elle se termine ainsi: « Puisse Dieu t'accorder tout ce que tu désires, à condition que cela ne compromette pas ton salut éternel... Si Dieu ne permet pas que je vous revoie ici-bas, j'espère que nous serons bientôt tous réunis au Ciel ». Il demande à Franziska de lui envoyer une brochure sur les apparitions de la Vierge Marie à Fatima.
Le 7 mars, Franziska lui écrit : « Mon très cher époux... que la Volonté de Dieu soit faite, même si elle fait très mal !... Tes trois petites filles te réclament toujours et offrent des sacrifices de carême pour ton retour ».
Au début de mai, Franz est transféré à la prison militaire de Berlin-Tegel. Il se rend compte qu'il n'est pas le seul à avoir refusé le service armé et que bien d'autres ont accompli des actes héroïques de résistance contre le national-socialisme. Il aide plusieurs d'entre eux à se convertir et à accepter leur mort prochaine. Il apprend avec joie que des S.S. se sont convertis avant de mourir. L'aumônier Heinrich Kreutzberg, qui a déjà assisté deux cents catholiques condamnés à mort, lui témoigne affection et respect.
Avant le procès, l'avocat de Franz, Feldmann, qui veut tout faire pour sauver son client, a obtenu que le prévenu puisse rencontrer ses juges seul à seul. Ceux-ci l'exhortent à « ne pas les obliger à le condamner à mort », en acceptant de servir dans une unité sanitaire. Mais Franz décline l'offre, car il lui faudrait prêter le serment d'obéissance inconditionnelle, ce qu'il ne veut à aucun prix. L'arrêt du tribunal militaire de Berlin, en date du 6 juillet 1943, constate que ce refus du service armé est un crime punissable selon la loi du Reich, les motifs de conscience allégués n'étant pas recevables et l'accusé n'étant pas jugé malade mentalement. Franz est donc condamné à mort.
Le 12 juillet, Franziska est autorisée à voir son mari ; l'entretien de vingt minutes a lieu en présence du curé-remplaçant de Sainte-Radegonde, l'abbé Fürthauer. Ce prêtre pusillanime s'efforce en vain de convaincre le condamné de se soumettre pour sauver sa vie. Le 8 août 1943, Franz est transféré à la prison de Brandenburg. On lui annonce qu'il a été condamné à mort et que la sentence sera exécutée le lendemain. Ce même jour, Franz écrit aux siens: « J'aurais tant voulu vous épargner toute cette souffrance que vous avez à supporter à cause de moi. Mais vous savez ce que le Christ a dit : Celui qui aime son père, sa mère, son épouse et ses enfants plus que moi, n'est pas digne de moi (cf. Mt 10, 37) ».
À 16 heures, le 9 août, Franz Jägerstätter est décapité
Franz Jägerstätter a été béatifié le 26 octobre 2007, jour de la fête nationale autrichienne, à Linzen Autriche (la ville de naissance d’Adolf Hitler) par le Card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
Édith Stein (1891-1942)
Carmélite déchaussée, martyr
Co-patronne de l'Europe
Édith Stein naît dans une famille juive de sept enfants vivants (sur onze naissances), le 12 octobre 1891 (jour du Yom Kippour, jour de l’expiation), à Breslau (alors en Allemagne, aujourd’hui Wroclaw en Pologne).
Son père, marchand de bois, décède alors qu’elle n’a que deux ans. Sa mère, une femme très religieuse, s’occupe de la famille tout en gérant l’entreprise, mais elle ne réussit pas à maintenir la foi de ses enfants.
Très indépendante, Edith poursuit des études universitaires (allemand et histoire) à Breslau en 1911 puis de philosophie - sa véritable passion - en 1913 à Göttingen, devenant ensuite assistante de son professeur Edmund Husserl. La période de guerre la voit travailler pendant quelque temps dans un hôpital militaire autrichien où elle soigne des maladies infectieuses et œuvre en salle opératoire. Elle passe sa thèse en 1917 mais ne peut enseigner puisqu’elle est une femme ; ce serait la première femme docteur en philosophie en Allemagne.
A cette époque, elle abandonne toute pratique religieuse et découvre le catholicisme avec plusieurs autres étudiants auprès de ses professeurs de phénoménologie. Elle est alors en total désaccord avec sa mère, mais elle n’en abandonne pas pour autant ses origines, dans un véritable partage spirituel entre judaïsme et catholicisme, surtout avec la montée du nazisme en 1933.
Influencée par sainte Thérèse d’Avila et saint Ignace de Loyola, Kierkegaard et Newman, elle se convertit en 1921, demande le baptême le 1er janvier 1922 et choisit d’entrer au Carmel. Mais les autorités religieuses lui refusent son entrée dans l’Ordre et lui proposent de poursuivre son activité d’enseignante. Elle fait cependant vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et travaille au séminaire pour enseignants du couvent dominicain de Spire, donne de nombreuses conférences, traduit de nombreux ouvrages religieux, écrit plusieurs ouvrages philosophiques.
En 1932, elle est à Münster, à l’institut catholique de pédagogie scientifique, et elle peut associer la science à sa foi. Parallèlement à cette démarche religieuse, elle a milité très tôt en faveur de la condition féminine et du droit de vote des femmes. Elle développa entre autre l’idée novatrice d’une « théologie catholique de la femme », affirmant également que toutes les professions sont ouvertes aux femmes.
Le 14 octobre 1933 elle peut, enfin, entrer au Carmel de Cologne et échapper ainsi aux premières mesures antisémites, interdisant en particulier aux juifs d’enseigner. Elle prend l’habit le 14 avril 1934 et devient sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ses vœux temporaires sont prononcés le 21 avril 1935. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des vœux, sa mère meurt à Wroclaw. « Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».
Le 21 avril 1938, elle prononce ses vœux perpétuels mais à la fin de l’année commence dans toute l’Allemagne une chasse systématique des juifs et la destruction des synagogues. La mère supérieure la fait conduire dans un monastère de Carmélites au Pays-Bas, à Echt, où, véritable théologienne, elle poursuit la rédaction de ses ouvrages.
Elle est arrêtée par la Gestapo, dans la chapelle, le 2 août 1942 avec sa sœur Rose qui s’était également fait baptiser. Ces deux arrestations, et celles de nombreux autres juifs convertis, suivaient en fait la protestation des évêques néerlandais contre les pogroms et les arrestations de juifs.
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix fait partie du convoi de 987 juifs qui part vers Auschwitz le 7 août. Tous sont morts dans les chambres à gaz dès le 9 août.
« Fille d’Israël » devenue le symbole de la tolérance et de la rencontre entre les peuples juif et chrétien, Edith Stein reste donc un précurseur de Vatican II.
Thérèse-Bénédicte de la Croix à été béatifiée le Ier mai 1987, à Cologne, dans le stade de " Köln-Müngersdorf " et canonisée le 11 octobre 1998, à Rome, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Depuis le 1er octobre 1999, par une lettre apostolique en forme de Motu Proprio, le Saint-Père a proclamé sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronne de l’Europe, avec sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne, aux côtés des trois co-patrons : saint Benoît, saint Cyrille et saint Méthode. Son rôle de femme, de théologienne, de missionnaire, de martyre, de mystique, était ainsi reconnu, de même que le lien qu’elle avait tissé entre ses racines juives et la religion catholique. Saint Jean-Paul II a ajoute qu’« elle est devenue ainsi l’expression d’un pèlerinage humain, culturel et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du continent européen ».
Bx Franz Jägerstätter
Objecteur de conscience autrichien
Martyr du nazisme († 1943)
Franz (François) Jägerstätter naît le 20 mai 1907, enfant naturel de Rosalia Huber, à Sainte-Radegonde, village de Haute-Autriche, tout proche de la frontière allemande. Il est baptisé dès le lendemain et élevé dans la pauvreté chez sa grand-mère. En 1917, sa mère épouse le fermier Heinrich Jägerstätter et Franz est légitimé; il deviendra héritier de la ferme de son beau-père. À vingt ans, il va gagner sa vie dans une exploitation minière. Le jeune homme se trouve dans un milieu matérialiste et hostile à l'Église, ce qui provoque en lui une crise religieuse. Il cesse un moment d'aller à la Messe, mais reviendra vite à une pratique chrétienne.
Le 9 avril 1936, il épouse Franziska Schwaninger, une serveuse de restaurant, née en 1913. Les époux se joignent à un groupe de pèlerins et font leur voyage de noces à Rome. Franziska, fervente chrétienne qui communie fréquemment et sanctifie les premiers vendredis du mois, est une jeune femme pleine de charme et d'humour. Franz a trouvé la perle précieuse. Entraîné par l'exemple de Franziska, il commence lui aussi à communier souvent; c'est le tournant de sa vie spirituelle.
En 1933, Hitler prend le pouvoir en Allemagne et les rapports avec l'Autriche sont aussitôt tendus. L'évêque de Linz, Mgr Gföllner, dans le diocèse duquel se trouve Sainte-Radegonde, constate dès cette année l'incompatibilité entre la doctrine catholique et celle du national-socialisme. Franz s'en tiendra à cette ligne de conduite: pas de compromis avec le néo-paganisme. Le 10 avril 1938, il vote « non » au plébiscite organisé en Autriche par les Nazis après l'Anschluss (annexion forcée de l'Autriche à l'Allemagne). Il est le seul de son village à oser le faire.
Le 17 juin 1940, Jägerstätter est appelé au service militaire actif à Braunau, lieu de naissance d’Hitler. Il est cependant déclaré indisponible sur l'intervention des autorités de sa commune, ayant trois filles en bas âge dont la dernière vient de naître. Mais en octobre, il est rappelé à Enns chez les chasseurs alpins. Le 8 décembre, il est reçu dans le Tiers-Ordre franciscain dont son épouse est également membre. En avril 1941, Franz parvient, toujours grâce aux autorités de sa commune, à rentrer chez lui; il aura deux ans de relative tranquillité; mais pendant tout ce temps, son épouse et lui vivent dans l'attente redoutée d'un courrier de la Wehrmacht.
Franz ne refuse nullement, par principe, de porter les armes. Il reçoit l'enseignement de l'Église, formulé aujourd'hui par le Catéchisme de l'Église Catholique. Cependant, dès avril 1941, il est décidé à ne pas obtempérer à un nouvel appel au service dans les armées du troisième Reich. Il est en effet convaincu, après une longue et prudente réflexion, que s'il le fait, il péchera en collaborant directement à une guerre injuste. La décision que prend Franz de se soustraire à un nouvel appel sous les drapeaux lui vaut de nombreuses critiques dans son entourage. Sa mère lui montre les conséquences tragiques qui sont à craindre pour lui et sa famille.
Franz interroge son évêque, Mgr Joseph Fliesser, qui – selon son propre témoignage – s'efforce de le convaincre d'obéir à l'appel aux armes : la question de savoir si la guerre est juste dépasse la compétence d'un simple citoyen, et Franz se doit d'abord à sa famille. Cette réponse ne satisfait pas Jägerstätter : il soupçonne que l'évêque a dû le prendre pour un provocateur nazi. De plus, en voyant dans son entourage le grand nombre de soldats qui sont morts au front en Russie, Franz remarque qu'il n'est guère moins dangereux d'être réfractaire que de se laisser conduire comme soldat sur le front de l'Est. « Je crois que si Dieu nous demande de mourir pour notre foi, ce n'est pas une chose trop difficile, si l'on pense aux milliers de jeunes gens qui, en ces difficiles années de guerre, ont été contraints à donner leur vie pour le national-socialisme ».
En février 1943, le ministre Goebbels proclame la « guerre totale ». Les réservistes seront désormais rappelés au service. Jägerstätter reçoit la convocation redoutée. En accusant réception, il remarque: « Je viens de signer mon arrêt de mort ». Si sa mère le supplie de ne pas s'obstiner, son épouse renonce, quant à elle, à le faire changer d'avis. Mis en demeure de se trouver à la caserne d'Enns le 25 février, Franz écrit à l'abbé Karobath, alors exilé : « Je dois vous annoncer que vous allez peut-être perdre un de vos paroissiens... Comme personne ne peut m'obtenir d'être dispensé d'accomplir une chose qui mettrait en danger mon salut éternel, je ne peux rien changer à ma résolution, que vous connaissez ». Le prêtre comprend alors la position de son ami et l'approuve.
Dans un premier temps, Franz ne se rend pas à la caserne; son idée est de se cacher dans la forêt. Puis, réfléchissant que sa fuite provoquerait des représailles à l'encontre de sa famille, il se présente à Enns le 1er mars. Dès le 2, il annonce à l'officier-recruteur qu'il refuse de porter les armes, en raison de son opposition aux principes du national-socialisme. Le même jour, il écrit à sa femme une lettre pleine d'amour où il lui explique les motifs de sa décision ; elle se termine ainsi: « Puisse Dieu t'accorder tout ce que tu désires, à condition que cela ne compromette pas ton salut éternel... Si Dieu ne permet pas que je vous revoie ici-bas, j'espère que nous serons bientôt tous réunis au Ciel ». Il demande à Franziska de lui envoyer une brochure sur les apparitions de la Vierge Marie à Fatima.
Le 7 mars, Franziska lui écrit : « Mon très cher époux... que la Volonté de Dieu soit faite, même si elle fait très mal !... Tes trois petites filles te réclament toujours et offrent des sacrifices de carême pour ton retour ».
Au début de mai, Franz est transféré à la prison militaire de Berlin-Tegel. Il se rend compte qu'il n'est pas le seul à avoir refusé le service armé et que bien d'autres ont accompli des actes héroïques de résistance contre le national-socialisme. Il aide plusieurs d'entre eux à se convertir et à accepter leur mort prochaine. Il apprend avec joie que des S.S. se sont convertis avant de mourir. L'aumônier Heinrich Kreutzberg, qui a déjà assisté deux cents catholiques condamnés à mort, lui témoigne affection et respect.
Avant le procès, l'avocat de Franz, Feldmann, qui veut tout faire pour sauver son client, a obtenu que le prévenu puisse rencontrer ses juges seul à seul. Ceux-ci l'exhortent à « ne pas les obliger à le condamner à mort », en acceptant de servir dans une unité sanitaire. Mais Franz décline l'offre, car il lui faudrait prêter le serment d'obéissance inconditionnelle, ce qu'il ne veut à aucun prix. L'arrêt du tribunal militaire de Berlin, en date du 6 juillet 1943, constate que ce refus du service armé est un crime punissable selon la loi du Reich, les motifs de conscience allégués n'étant pas recevables et l'accusé n'étant pas jugé malade mentalement. Franz est donc condamné à mort.
Le 12 juillet, Franziska est autorisée à voir son mari ; l'entretien de vingt minutes a lieu en présence du curé-remplaçant de Sainte-Radegonde, l'abbé Fürthauer. Ce prêtre pusillanime s'efforce en vain de convaincre le condamné de se soumettre pour sauver sa vie. Le 8 août 1943, Franz est transféré à la prison de Brandenburg. On lui annonce qu'il a été condamné à mort et que la sentence sera exécutée le lendemain. Ce même jour, Franz écrit aux siens: « J'aurais tant voulu vous épargner toute cette souffrance que vous avez à supporter à cause de moi. Mais vous savez ce que le Christ a dit : Celui qui aime son père, sa mère, son épouse et ses enfants plus que moi, n'est pas digne de moi (cf. Mt 10, 37) ».
À 16 heures, le 9 août, Franz Jägerstätter est décapité
Franz Jägerstätter a été béatifié le 26 octobre 2007, jour de la fête nationale autrichienne, à Linzen Autriche (la ville de naissance d’Adolf Hitler) par le Card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi 19 août
Saint Louis
Évêque de Toulouse
(1274-1297)
Louis, évêque de Toulouse, petit-neveu de saint Louis, roi de France, fils de Charles le Boiteux, roi de Naples et de Jérusalem, naît à Brignoles, en Provence.
Il parut, dès son enfance, n'avoir d'inclination que pour la vertu. Ses récréations même se rapportaient à Dieu ; il n'en choisissait que de sérieuses et ne s'y livrait que pour donner à son corps l'exercice nécessaire et conserver la vigueur de son esprit. Sa promenade ordinaire consistait à visiter les églises et les monastères. À l'âge de sept ans, il pratiquait déjà la pénitence, et souvent il couchait sur une natte étendue auprès de son lit. Il fut tout particulièrement remarquable par sa pureté angélique, qui ne se ressentit en rien de la mollesse des cours ni des séductions du monde.
Sa charité pour les pauvres était extraordinaire. Un jour qu'il sortait des cuisines du palais, son père, prévenu par des valets malveillants, lui demanda ce qu'il portait sous son manteau. Louis, tremblant, ouvre le manteau qui ne contenait qu'un bouquet de fleurs magnifiques, bien qu'on fût en hiver. À l'âge de quatorze ans, il fut envoyé comme otage, avec deux de ses frères, au roi d'Aragon, qui retenait son père prisonnier. Pendant ses sept ans de captivité, il répandit autour de lui le parfum de la patience, de la résignation, de la modestie la plus parfaite et fut l'ange consolateur de ses compagnons d'infortune. Une fois libre, Louis s'abandonna aux pieux excès de la charité qu'il avait tant aimée dès son enfance. Il chérissait surtout les lépreux, les recherchait, les embrassait tendrement, et baisait leurs horribles plaies.
Dans une maladie mortelle, il fit vœu d'embrasser la vie religieuse, s'il guérissait. Il guérit en effet, refusa les offres séduisantes d'un mariage royal, renonça même au trône de son père et s'enrôla sous la bannière du séraphique François d'Assise. À peine avait-il consommé son sacrifice, que Dieu l'appela à de plus hautes destinées ; à vingt-deux ans il fut nommé, par le Pape, évêque de Toulouse. Son amour pour les pauvres devint plus héroïque que jamais. Un jour qu'il sortait de consoler une pauvre malade fort misérable, ses serviteurs lui firent remarquer que son vêtement était couvert de vermine : « Ce sont là, dit-il en souriant, les perles des pauvres. »
Dieu voulut seulement montrer à la terre ce saint pontife. À son dernier soupir, une belle rose sortit de sa bouche, et un saint religieux vit les anges emporter son âme vers les Cieux.
Saint Louis
Évêque de Toulouse
(1274-1297)
Louis, évêque de Toulouse, petit-neveu de saint Louis, roi de France, fils de Charles le Boiteux, roi de Naples et de Jérusalem, naît à Brignoles, en Provence.
Il parut, dès son enfance, n'avoir d'inclination que pour la vertu. Ses récréations même se rapportaient à Dieu ; il n'en choisissait que de sérieuses et ne s'y livrait que pour donner à son corps l'exercice nécessaire et conserver la vigueur de son esprit. Sa promenade ordinaire consistait à visiter les églises et les monastères. À l'âge de sept ans, il pratiquait déjà la pénitence, et souvent il couchait sur une natte étendue auprès de son lit. Il fut tout particulièrement remarquable par sa pureté angélique, qui ne se ressentit en rien de la mollesse des cours ni des séductions du monde.
Sa charité pour les pauvres était extraordinaire. Un jour qu'il sortait des cuisines du palais, son père, prévenu par des valets malveillants, lui demanda ce qu'il portait sous son manteau. Louis, tremblant, ouvre le manteau qui ne contenait qu'un bouquet de fleurs magnifiques, bien qu'on fût en hiver. À l'âge de quatorze ans, il fut envoyé comme otage, avec deux de ses frères, au roi d'Aragon, qui retenait son père prisonnier. Pendant ses sept ans de captivité, il répandit autour de lui le parfum de la patience, de la résignation, de la modestie la plus parfaite et fut l'ange consolateur de ses compagnons d'infortune. Une fois libre, Louis s'abandonna aux pieux excès de la charité qu'il avait tant aimée dès son enfance. Il chérissait surtout les lépreux, les recherchait, les embrassait tendrement, et baisait leurs horribles plaies.
Dans une maladie mortelle, il fit vœu d'embrasser la vie religieuse, s'il guérissait. Il guérit en effet, refusa les offres séduisantes d'un mariage royal, renonça même au trône de son père et s'enrôla sous la bannière du séraphique François d'Assise. À peine avait-il consommé son sacrifice, que Dieu l'appela à de plus hautes destinées ; à vingt-deux ans il fut nommé, par le Pape, évêque de Toulouse. Son amour pour les pauvres devint plus héroïque que jamais. Un jour qu'il sortait de consoler une pauvre malade fort misérable, ses serviteurs lui firent remarquer que son vêtement était couvert de vermine : « Ce sont là, dit-il en souriant, les perles des pauvres. »
Dieu voulut seulement montrer à la terre ce saint pontife. À son dernier soupir, une belle rose sortit de sa bouche, et un saint religieux vit les anges emporter son âme vers les Cieux.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
« Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68
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mercredi 19 août 2015
St Jean-Eudes, prêtre et fondateur (1601-1680)
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Saint Jean-Eudes
Prêtre et fondateur des :
« Congrégation de Jésus et de Marie » (Eudistes)
« Institut Notre-Dame de Charité »
Jean Eudes, né le 14 novembre 1601, dans le petit village normand de Ri, était l´aîné de six enfants ; l´historien Eudes de Mézerai était son frère. Son père, Isaac, qui avait été arrêté au seuil du sacerdoce par des devoirs impérieux, possédait une science religieuse au-dessus de la moyenne ; aussi en fit-il largement bénéficier ses enfants.
Aucun ne profita mieux de cette éducation que Jean. Il n´était encore qu´un enfant quand, un jour, ayant reçu un soufflet d´un de ses camarades, il se mit à genoux, et tendit l´autre joue, selon le conseil évangélique. À quatorze ans, il faisait le vœu de chasteté et montrait déjà cette ténacité de volonté qui sera sa note caractéristique. Au collège de Caen, sa dévotion envers Marie le poussa à se passer naïvement un anneau de fiançailles au doigt.
Ses études terminées, il se décida à entrer dans l´état ecclésiastique. Pour le faire avec plus de perfection, il se mit sous la direction du Père de Bérulle, entra à l´Oratoire et fut ordonné prêtre à Paris, le 24 décembre 1625.
Le nouveau prêtre inaugura son ministère en se dévouant au soulagement des populations de Normandie alors décimées par la peste. Il poussa si loin le dévouement envers les pestiférés qu´il ne se trouva personne à Caen pour oser lui prêter asile, et que pendant plusieurs semaines il en fut réduit à se loger hors de la ville, dans un grand tonneau.
Mais l´œuvre principale du Père Eudes fut l´œuvre des missions. Au sortir des guerres religieuses, en France, l´ignorance de la religion et le relâchement des mœurs étaient extrêmes. Pour y porter remède, le Père Eudes parcourut la Normandie, la Bourgogne, l´Île de France et maints autres lieux ; son éloquence populaire, servie par un bel organe, et accompagnée d´une sainteté authentique, exerça un ascendant considérable sur toutes les classes de la société. Depuis saint Vincent Ferrier on n´avait point vu de missionnaire qui exerçât une telle action sur les foules.
Dans le but de travailler au relèvement du Clergé, « le plus grand ennemi de l´Église », selon lui, le Père Eudes ouvrit à Caen un séminaire qui fut l´embryon d´une nouvelle famille religieuse, consacrée aux Cœurs de Jésus et de Marie, et appelée « Congrégation de Jésus et de Marie » (Eudistes). Le succès vint aussitôt : les diocèses de Normandie furent bientôt pourvus de prêtres instruits et vertueux. Le Père Eudes ajouta à la formation du clergé les missions dans les campagnes.
En même temps, il fondait à Caen un Institut pour assurer la persévérance des « Repenties ». Selon l´usage du temps, chaque maison était indépendante ; à la mort du Père Eudes, il y en avait quatre ; à la veille de la Révolution, il y en avait huit. En 1835, la supérieure du Refuge d´Angers, sainte Marie-Euphrasie Pelletier, femme « de taille à gouverner un royaume », obtint que les nouvelles maisons fondées par son monastère restassent sous la dépendance de la Maison-Mère et donna à sa Congrégation le nom de « Bon-Pasteur ». Cette branche a eu un grand succès, et possède des ramifications dans les cinq parties du monde.
Arrivé à un âge avancé, le saint fondateur déposa sa charge de Supérieur et mourut saintement le 19 août 1680.
Une des gloires du Père Eudes est d´avoir été le précurseur de la dévotion aux Cœurs de Jésus et de Marie. Quarante ans avant les apparitions de Paray-le-Monial, il faisait célébrer par ses prêtres l´Office solennel de ces très saints Cœurs et s´en faisait l´Apôtre dans ses missions. Aussi le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) appela le Père Eudes « Auteur du culte liturgique des SS. Cœurs de Jésus et de Marie ».
Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), en le béatifiant, le 25 avril 1909, a dit qu´il devait être regardé comme « Père, docteur et apôtre » de cette dévotion.
Jean-Eudes a été canonisé le 31 mai 1925 par Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 20 août
Saint Bernard
Abbé et docteur de l'Église
(1090-1153)
B
ernard, le prodige de son siècle, naît au château de Fontaines, près de Dijon, d'une famille distinguée par sa noblesse et par sa piété, et fut, dès sa naissance, consacré au Seigneur par sa mère, qui avait eu en songe le pressentiment de sa sainteté future. Une nuit de Noël, Bernard, tout jeune encore, assistait à la Messe de Noël ; il s'endormit, et, pendant son sommeil, il vit clairement sous ses yeux la scène ineffable de Bethléem, et contempla Jésus entre les bras de Marie.
À dix-neuf ans, malgré les instances de sa famille, il obéit à l'appel de Dieu, qui le voulait dans l'Ordre de Cîteaux ; mais il n'y entra pas seul ; il décida six de ses frères et vingt-quatre autres gentilshommes à le suivre. L'exemple de cette illustre jeunesse et l'accroissement de ferveur qui en résulta pour le couvent suscitèrent tant d'autres vocations, qu'on se vit obligé de faire de nouveaux établissements. Bernard fut le chef de la colonie qu'on envoya fonder à Clairvaux un monastère qui devint célèbre et fut la source de cent soixante fondations, du vivant même du Saint.
Chaque jour, pour animer sa ferveur, il avait sur les lèvres ces mots : « Bernard, qu'es-tu venu faire ici ? » Il y répondait à chaque fois par des élans nouveaux. Il réprimait ses sens au point qu'il semblait n'être plus de la terre ; voyant, il ne regardait point, entendant, il n'écoutait point ; goûtant, il ne savourait point. C'est ainsi qu'après avoir passé un an dans la chambre des novices, il ne savait si le plafond était lambrissé ou non ; côtoyant un lac, il ne s'en aperçut même pas ; un jour, il but de l'huile pour de l'eau, sans se douter de rien.
Bernard avait laissé, au château de sa famille, Nivard, le plus jeune de ses frères : « Adieu, cher petit frère, lui avait-il dit; nous t'abandonnons tout notre héritage. “Oui, je comprends, avait répondu l'enfant, vous prenez le Ciel et vous me laissez la terre ; le partage n'est pas juste.” » Plus tard, Nivard vint avec son vieux père rejoindre Bernard au monastère de Clairvaux.
Le Saint n'avait point étudié dans le monde ; mais l'école de l'oraison suffit à faire de lui un grand docteur, admirable par son éloquence, par la science et la suavité de ses écrits. Il fut le conseiller des évêques, l'ami des Papes, l'oracle de son temps. Mais sa principale gloire, entre tant d'autres, semble être sa dévotion incomparable envers la très sainte Vierges.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l'Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu'il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les arts libéraux - en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique - à l'école des chanoines de l'église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d'entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra à Cîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l'époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C'est là que le jeune abbé (il n'avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s'engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d'une vie sobre et mesurée, à table comme dans l'habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.
Au cours de ces mêmes années, avant 1130, Bernard commença une longue correspondance avec de nombreuses personnes, aussi bien importantes que de conditions sociales modestes. Aux multiples Lettres de cette période, il faut ajouter les nombreux Sermons, ainsi que les Sentences et les Traités. C'est toujours à cette époque que remonte la grande amitié de Bernard avec Guillaume, abbé de Saint-Thierry, et avec Guillaume de Champeaux, des figures parmi les plus importantes du xii siècle. A partir de 1130, il commença à s'occuper de nombreuses et graves questions du Saint-Siège et de l'Eglise. C'est pour cette raison qu'il dut sortir toujours plus souvent de son monastère, et parfois hors de France. Il fonda également quelques monastères féminins, et engagea une vive correspondance avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, dont j'ai parlé mercredi dernier. Il dirigea surtout ses écrits polémiques contre Abélard, le grand penseur qui a lancé une nouvelle manière de faire de la théologie en introduisant en particulier la méthode dialectique-philosophique dans la construction de la pensée théologique. Un autre front sur lequel Bernard a lutté était l'hérésie des Cathares, qui méprisaient la matière et le corps humain, méprisant en conséquence le Créateur. En revanche, il sentit le devoir de prendre la défense des juifs, en condamnant les vagues d'antisémitisme toujours plus diffuses. C'est pour ce dernier aspect de son action apostolique que, quelques dizaines d'années plus tard, Ephraïm, rabbin de Bonn, adressa un vibrant hommage à Bernard. Au cours de cette même période, le saint abbé rédigea ses œuvres les plus fameuses, comme les très célèbres Sermons sur le Cantique des Cantiques. Au cours des dernières années de sa vie - sa mort survint en 1153 - Bernard dut limiter les voyages, sans pourtant les interrompre complètement. Il en profita pour revoir définitivement l'ensemble des Lettres, des Sermons, et des Traités. Un ouvrage assez singulier, qu'il termina précisément en cette période, en 1145, quand un de ses élèves Bernardo Pignatelli, fut élu Pape sous le nom d'Eugène III, mérite d'être mentionné. En cette circonstance, Bernard, en qualité de Père spirituel, écrivit à son fils spirituel le texte De Consideratione, qui contient un enseignement en vue d'être un bon Pape. Dans ce livre, qui demeure une lecture intéressante pour les Papes de tous les temps, Bernard n'indique pas seulement comment bien faire le Pape, mais présente également une profonde vision des mystères de l'Eglise et du mystère du Christ, qui se résout, à la fin, dans la contemplation du mystère de Dieu un et trine: "On devrait encore poursuivre la recherche de ce Dieu, qui n'est pas encore assez recherché", écrit le saint abbé: "mais on peut peut-être mieux le chercher et le trouver plus facilement avec la prière qu'avec la discussion. Nous mettons alors ici un terme au livre, mais non à la recherche" (xiv, 32: PL 182, 808), à être en chemin vers Dieu.
Je voudrais à présent m'arrêter sur deux aspects centraux de la riche doctrine de Bernard: elles concernent Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, sa Mère. Sa sollicitude à l'égard de la participation intime et vitale du chrétien à l'amour de Dieu en Jésus Christ n'apporte pas d'orientations nouvelles dans le statut scientifique de la théologie. Mais, de manière plus décidée que jamais, l'abbé de Clairvaux configure le théologien au contemplatif et au mystique. Seul Jésus - insiste Bernard face aux raisonnements dialectiques complexes de son temps - seul Jésus est "miel à la bouche, cantique à l'oreille, joie dans le cœur (mel in ore, in aure melos, in corde iubilum)". C'est précisément de là que vient le titre, que lui attribue la tradition, de Doctor mellifluus: sa louange de Jésus Christ, en effet, "coule comme le miel". Dans les batailles exténuantes entre nominalistes et réalistes - deux courants philosophiques de l'époque - dans ces batailles, l'Abbé de Clairvaux ne se lasse pas de répéter qu'il n'y a qu'un nom qui compte, celui de Jésus le Nazaréen. "Aride est toute nourriture de l'âme", confesse-t-il, "si elle n'est pas baignée de cette huile; insipide, si elle n'est pas agrémentée de ce sel. Ce que tu écris n'a aucun goût pour moi, si je n'y ai pas lu Jésus". Et il conclut: "Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n'a de saveur pour moi, si je n'ai pas entendu résonner le nom de Jésus" (Sermones in Cantica Canticorum xv, 6: PL 183, 847). En effet, pour Bernard, la véritable connaissance de Dieu consiste dans l'expérience personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Et cela, chers frères et sœurs, vaut pour chaque chrétien: la foi est avant tout une rencontre personnelle, intime avec Jésus, et doit faire l'expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour, et ce n'est qu'ainsi que l'on apprend à le connaître toujours plus, à l'aimer et le suivre toujours plus. Que cela puisse advenir pour chacun de nous!
Dans un autre célèbre Sermon le dimanche entre l'octave de l'Assomption, le saint Abbé décrit en termes passionnés l'intime participation de Marie au sacrifice rédempteur du Fils. "O sainte Mère, - s'exclame-t-il - vraiment, une épée a transpercé ton âme!... La violence de la douleur a transpercé à tel point ton âme que nous pouvons t'appeler à juste titre plus que martyr, car en toi, la participation à la passion du Fils dépassa de loin dans l'intensité les souffrances physiques du martyre" (14: PL 183-437-438). Bernard n'a aucun doute: "per Mariam ad Iesum", à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Il atteste avec clarté l'obéissance de Marie à Jésus, selon les fondements de la mariologie traditionnelle. Mais le corps du Sermon documente également la place privilégiée de la Vierge dans l'économie de salut, à la suite de la participation très particulière de la Mère (compassio) au sacrifice du Fils. Ce n'est pas par hasard qu'un siècle et demi après la mort de Bernard, Dante Alighieri, dans le dernier cantique de la Divine Comédie, placera sur les lèvres du "Doctor mellifluus" la sublime prière à Marie: "Vierge Mère, fille de ton Fils, / humble et élevée plus qu'aucune autre créature / terme fixe d'un éternel conseil,..." (Paradis 33, vv. 1ss).
Ces réflexions, caractéristiques d'un amoureux de Jésus et de Marie comme saint Bernard, interpellent aujourd'hui encore de façon salutaire non seulement les théologiens, mais tous les croyants. On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l'homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l'Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la "science des saints", à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l'Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l'homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu "avec la prière qu'avec la discussion". A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l'apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.
Je voudrais conclure ces réflexions sur saint Bernard par les invocations à Marie, que nous lisons dans une belle homélie. "Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes - dit-il - pense à Marie, invoque Marie. Qu'elle ne se détache jamais de tes lèvres, qu'elle ne se détache jamais de ton cœur; et afin que tu puisses obtenir l'aide de sa prière, n'oublie jamais l'exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne te tromperas pas de chemin; si tu la pries, tu ne désespéreras pas; si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper. Si elle te soutient, tu ne tombes pas; si elle te protège, tu n'as rien à craindre; si elle te guide, tu ne te fatigues pas; si elle t'est propice, tu arriveras à destination.
Sainte Maria De Mattias
Vierge et fondatrice de la Congrégation des
« Sœurs adoratrices du Sang du Christ »
M
aria De Mattias naît le 4 février 1805 à Vallecorsa (Frosinone, Italie), dans une famille profondément chrétienne, qui était également aisée et cultivée. Mais elle ne put pas suivre d'études car, à l'époque, les femmes n'avaient pas accès à l'éducation. Sans éducation et sans contact avec l'extérieur, en raison de son rang social, elle vécut son enfance et le début de son adolescence repliée sur elle-même.
Mais, parvenue à l'âge de 16 ans, elle alla à la recherche du sens de sa propre vie, ressentant le besoin d'un amour sans limites. Ce fut à travers le dialogue avec son père, que Dieu lui permit de comprendre, de façon mystique, la beauté de Son amour qui s'est manifesté en plénitude dans le Christ crucifié, qui a donné son sang pour nous. Cette expérience fut précisément la source, la force et la motivation qui la conduisirent sur les routes d'Italie pour faire connaître à tous l'amour du Christ. Elle était en effet convaincue que la réforme de la société naît du cœur des personnes, et que celui-ci se transforme lorsqu'il parvient à comprendre à quel point Dieu l'aime.
En 1822, à 17 ans, elle avait déjà constaté la possibilité de cette transformation du cœur en chacun, lorsque Gaspare del Bufalo (canonisé en 1954) alla prêcher à Vallecorsa une mission populaire et qu'elle vit la population transformée par la Parole de Dieu. Ce fut à cette occasion que naquit dans son cœur le désir de l'imiter.
Sous la direction d'un compagnon de saint Gaspare, don Giovanni Merlini, elle fonda, le 4 mars 1834, la Congrégation des « Sœurs adoratrices du Sang du Christ ». Elle avait été appelée à faire l'école aux petites filles par l'Administrateur d'Anagni, Mgr Giuseppe Maria Lais. Elle ne se limita cependant pas à l'école, mais rassembla les mères et les jeunes pour les catéchiser et les éduquer à vivre de façon chrétienne. Les hommes allaient spontanément l'écouter et les bergers de la région, abandonnés à eux-mêmes, lui demandèrent de les instruire. Les gens accouraient pour l'entendre parler.
Elle devint une grande prédicatrice qui fascinait des personnes de tous les milieux. Cette ardeur apostolique attira de nombreux jeunes et, avec eux, elle put ouvrir environ 70 communautés, dont 3 en Allemagne et en Angleterre.
Elle fut appelée à Rome par le Bx Pie IX lui-même (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) pour diriger l'Hospice de Saint-Louis et l'École de Civitavecchia.
À Rome, le 20 août 1866, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
MariaDe Mattias a été béatifiée le Ier octobre 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée à Rome, Place Saint Pierre, le 18 octobre 1950 par le Pape Pie XII et canonisée à Rome, Place Saint Pierre, le 18 mai par le Pape Jean Paul II.
Saint Bernard
Abbé et docteur de l'Église
(1090-1153)
B
ernard, le prodige de son siècle, naît au château de Fontaines, près de Dijon, d'une famille distinguée par sa noblesse et par sa piété, et fut, dès sa naissance, consacré au Seigneur par sa mère, qui avait eu en songe le pressentiment de sa sainteté future. Une nuit de Noël, Bernard, tout jeune encore, assistait à la Messe de Noël ; il s'endormit, et, pendant son sommeil, il vit clairement sous ses yeux la scène ineffable de Bethléem, et contempla Jésus entre les bras de Marie.
À dix-neuf ans, malgré les instances de sa famille, il obéit à l'appel de Dieu, qui le voulait dans l'Ordre de Cîteaux ; mais il n'y entra pas seul ; il décida six de ses frères et vingt-quatre autres gentilshommes à le suivre. L'exemple de cette illustre jeunesse et l'accroissement de ferveur qui en résulta pour le couvent suscitèrent tant d'autres vocations, qu'on se vit obligé de faire de nouveaux établissements. Bernard fut le chef de la colonie qu'on envoya fonder à Clairvaux un monastère qui devint célèbre et fut la source de cent soixante fondations, du vivant même du Saint.
Chaque jour, pour animer sa ferveur, il avait sur les lèvres ces mots : « Bernard, qu'es-tu venu faire ici ? » Il y répondait à chaque fois par des élans nouveaux. Il réprimait ses sens au point qu'il semblait n'être plus de la terre ; voyant, il ne regardait point, entendant, il n'écoutait point ; goûtant, il ne savourait point. C'est ainsi qu'après avoir passé un an dans la chambre des novices, il ne savait si le plafond était lambrissé ou non ; côtoyant un lac, il ne s'en aperçut même pas ; un jour, il but de l'huile pour de l'eau, sans se douter de rien.
Bernard avait laissé, au château de sa famille, Nivard, le plus jeune de ses frères : « Adieu, cher petit frère, lui avait-il dit; nous t'abandonnons tout notre héritage. “Oui, je comprends, avait répondu l'enfant, vous prenez le Ciel et vous me laissez la terre ; le partage n'est pas juste.” » Plus tard, Nivard vint avec son vieux père rejoindre Bernard au monastère de Clairvaux.
Le Saint n'avait point étudié dans le monde ; mais l'école de l'oraison suffit à faire de lui un grand docteur, admirable par son éloquence, par la science et la suavité de ses écrits. Il fut le conseiller des évêques, l'ami des Papes, l'oracle de son temps. Mais sa principale gloire, entre tant d'autres, semble être sa dévotion incomparable envers la très sainte Vierges.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l'Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu'il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les arts libéraux - en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique - à l'école des chanoines de l'église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d'entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra à Cîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l'époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C'est là que le jeune abbé (il n'avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s'engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d'une vie sobre et mesurée, à table comme dans l'habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.
Au cours de ces mêmes années, avant 1130, Bernard commença une longue correspondance avec de nombreuses personnes, aussi bien importantes que de conditions sociales modestes. Aux multiples Lettres de cette période, il faut ajouter les nombreux Sermons, ainsi que les Sentences et les Traités. C'est toujours à cette époque que remonte la grande amitié de Bernard avec Guillaume, abbé de Saint-Thierry, et avec Guillaume de Champeaux, des figures parmi les plus importantes du xii siècle. A partir de 1130, il commença à s'occuper de nombreuses et graves questions du Saint-Siège et de l'Eglise. C'est pour cette raison qu'il dut sortir toujours plus souvent de son monastère, et parfois hors de France. Il fonda également quelques monastères féminins, et engagea une vive correspondance avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, dont j'ai parlé mercredi dernier. Il dirigea surtout ses écrits polémiques contre Abélard, le grand penseur qui a lancé une nouvelle manière de faire de la théologie en introduisant en particulier la méthode dialectique-philosophique dans la construction de la pensée théologique. Un autre front sur lequel Bernard a lutté était l'hérésie des Cathares, qui méprisaient la matière et le corps humain, méprisant en conséquence le Créateur. En revanche, il sentit le devoir de prendre la défense des juifs, en condamnant les vagues d'antisémitisme toujours plus diffuses. C'est pour ce dernier aspect de son action apostolique que, quelques dizaines d'années plus tard, Ephraïm, rabbin de Bonn, adressa un vibrant hommage à Bernard. Au cours de cette même période, le saint abbé rédigea ses œuvres les plus fameuses, comme les très célèbres Sermons sur le Cantique des Cantiques. Au cours des dernières années de sa vie - sa mort survint en 1153 - Bernard dut limiter les voyages, sans pourtant les interrompre complètement. Il en profita pour revoir définitivement l'ensemble des Lettres, des Sermons, et des Traités. Un ouvrage assez singulier, qu'il termina précisément en cette période, en 1145, quand un de ses élèves Bernardo Pignatelli, fut élu Pape sous le nom d'Eugène III, mérite d'être mentionné. En cette circonstance, Bernard, en qualité de Père spirituel, écrivit à son fils spirituel le texte De Consideratione, qui contient un enseignement en vue d'être un bon Pape. Dans ce livre, qui demeure une lecture intéressante pour les Papes de tous les temps, Bernard n'indique pas seulement comment bien faire le Pape, mais présente également une profonde vision des mystères de l'Eglise et du mystère du Christ, qui se résout, à la fin, dans la contemplation du mystère de Dieu un et trine: "On devrait encore poursuivre la recherche de ce Dieu, qui n'est pas encore assez recherché", écrit le saint abbé: "mais on peut peut-être mieux le chercher et le trouver plus facilement avec la prière qu'avec la discussion. Nous mettons alors ici un terme au livre, mais non à la recherche" (xiv, 32: PL 182, 808), à être en chemin vers Dieu.
Je voudrais à présent m'arrêter sur deux aspects centraux de la riche doctrine de Bernard: elles concernent Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, sa Mère. Sa sollicitude à l'égard de la participation intime et vitale du chrétien à l'amour de Dieu en Jésus Christ n'apporte pas d'orientations nouvelles dans le statut scientifique de la théologie. Mais, de manière plus décidée que jamais, l'abbé de Clairvaux configure le théologien au contemplatif et au mystique. Seul Jésus - insiste Bernard face aux raisonnements dialectiques complexes de son temps - seul Jésus est "miel à la bouche, cantique à l'oreille, joie dans le cœur (mel in ore, in aure melos, in corde iubilum)". C'est précisément de là que vient le titre, que lui attribue la tradition, de Doctor mellifluus: sa louange de Jésus Christ, en effet, "coule comme le miel". Dans les batailles exténuantes entre nominalistes et réalistes - deux courants philosophiques de l'époque - dans ces batailles, l'Abbé de Clairvaux ne se lasse pas de répéter qu'il n'y a qu'un nom qui compte, celui de Jésus le Nazaréen. "Aride est toute nourriture de l'âme", confesse-t-il, "si elle n'est pas baignée de cette huile; insipide, si elle n'est pas agrémentée de ce sel. Ce que tu écris n'a aucun goût pour moi, si je n'y ai pas lu Jésus". Et il conclut: "Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n'a de saveur pour moi, si je n'ai pas entendu résonner le nom de Jésus" (Sermones in Cantica Canticorum xv, 6: PL 183, 847). En effet, pour Bernard, la véritable connaissance de Dieu consiste dans l'expérience personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Et cela, chers frères et sœurs, vaut pour chaque chrétien: la foi est avant tout une rencontre personnelle, intime avec Jésus, et doit faire l'expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour, et ce n'est qu'ainsi que l'on apprend à le connaître toujours plus, à l'aimer et le suivre toujours plus. Que cela puisse advenir pour chacun de nous!
Dans un autre célèbre Sermon le dimanche entre l'octave de l'Assomption, le saint Abbé décrit en termes passionnés l'intime participation de Marie au sacrifice rédempteur du Fils. "O sainte Mère, - s'exclame-t-il - vraiment, une épée a transpercé ton âme!... La violence de la douleur a transpercé à tel point ton âme que nous pouvons t'appeler à juste titre plus que martyr, car en toi, la participation à la passion du Fils dépassa de loin dans l'intensité les souffrances physiques du martyre" (14: PL 183-437-438). Bernard n'a aucun doute: "per Mariam ad Iesum", à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Il atteste avec clarté l'obéissance de Marie à Jésus, selon les fondements de la mariologie traditionnelle. Mais le corps du Sermon documente également la place privilégiée de la Vierge dans l'économie de salut, à la suite de la participation très particulière de la Mère (compassio) au sacrifice du Fils. Ce n'est pas par hasard qu'un siècle et demi après la mort de Bernard, Dante Alighieri, dans le dernier cantique de la Divine Comédie, placera sur les lèvres du "Doctor mellifluus" la sublime prière à Marie: "Vierge Mère, fille de ton Fils, / humble et élevée plus qu'aucune autre créature / terme fixe d'un éternel conseil,..." (Paradis 33, vv. 1ss).
Ces réflexions, caractéristiques d'un amoureux de Jésus et de Marie comme saint Bernard, interpellent aujourd'hui encore de façon salutaire non seulement les théologiens, mais tous les croyants. On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l'homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l'Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la "science des saints", à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l'Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l'homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu "avec la prière qu'avec la discussion". A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l'apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.
Je voudrais conclure ces réflexions sur saint Bernard par les invocations à Marie, que nous lisons dans une belle homélie. "Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes - dit-il - pense à Marie, invoque Marie. Qu'elle ne se détache jamais de tes lèvres, qu'elle ne se détache jamais de ton cœur; et afin que tu puisses obtenir l'aide de sa prière, n'oublie jamais l'exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne te tromperas pas de chemin; si tu la pries, tu ne désespéreras pas; si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper. Si elle te soutient, tu ne tombes pas; si elle te protège, tu n'as rien à craindre; si elle te guide, tu ne te fatigues pas; si elle t'est propice, tu arriveras à destination.
Sainte Maria De Mattias
Vierge et fondatrice de la Congrégation des
« Sœurs adoratrices du Sang du Christ »
M
aria De Mattias naît le 4 février 1805 à Vallecorsa (Frosinone, Italie), dans une famille profondément chrétienne, qui était également aisée et cultivée. Mais elle ne put pas suivre d'études car, à l'époque, les femmes n'avaient pas accès à l'éducation. Sans éducation et sans contact avec l'extérieur, en raison de son rang social, elle vécut son enfance et le début de son adolescence repliée sur elle-même.
Mais, parvenue à l'âge de 16 ans, elle alla à la recherche du sens de sa propre vie, ressentant le besoin d'un amour sans limites. Ce fut à travers le dialogue avec son père, que Dieu lui permit de comprendre, de façon mystique, la beauté de Son amour qui s'est manifesté en plénitude dans le Christ crucifié, qui a donné son sang pour nous. Cette expérience fut précisément la source, la force et la motivation qui la conduisirent sur les routes d'Italie pour faire connaître à tous l'amour du Christ. Elle était en effet convaincue que la réforme de la société naît du cœur des personnes, et que celui-ci se transforme lorsqu'il parvient à comprendre à quel point Dieu l'aime.
En 1822, à 17 ans, elle avait déjà constaté la possibilité de cette transformation du cœur en chacun, lorsque Gaspare del Bufalo (canonisé en 1954) alla prêcher à Vallecorsa une mission populaire et qu'elle vit la population transformée par la Parole de Dieu. Ce fut à cette occasion que naquit dans son cœur le désir de l'imiter.
Sous la direction d'un compagnon de saint Gaspare, don Giovanni Merlini, elle fonda, le 4 mars 1834, la Congrégation des « Sœurs adoratrices du Sang du Christ ». Elle avait été appelée à faire l'école aux petites filles par l'Administrateur d'Anagni, Mgr Giuseppe Maria Lais. Elle ne se limita cependant pas à l'école, mais rassembla les mères et les jeunes pour les catéchiser et les éduquer à vivre de façon chrétienne. Les hommes allaient spontanément l'écouter et les bergers de la région, abandonnés à eux-mêmes, lui demandèrent de les instruire. Les gens accouraient pour l'entendre parler.
Elle devint une grande prédicatrice qui fascinait des personnes de tous les milieux. Cette ardeur apostolique attira de nombreux jeunes et, avec eux, elle put ouvrir environ 70 communautés, dont 3 en Allemagne et en Angleterre.
Elle fut appelée à Rome par le Bx Pie IX lui-même (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) pour diriger l'Hospice de Saint-Louis et l'École de Civitavecchia.
À Rome, le 20 août 1866, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
MariaDe Mattias a été béatifiée le Ier octobre 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée à Rome, Place Saint Pierre, le 18 octobre 1950 par le Pape Pie XII et canonisée à Rome, Place Saint Pierre, le 18 mai par le Pape Jean Paul II.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Saint Pie X
Joseph Sarto
Pape (257e) - Mémoire
G
iuseppe Sarto, tel était son nom, naît à Riese (Trévise, Italie) le 2 juin 1835 et baptisé à la paroisse Saint-Matthieu le lendemain. Après deux ans dans la petite école de Riese, il poursuit ses études primaires à Castelfranco de Vénitie. Il reçoit sa première communion à Riese, aux Pâques 1847 (6 avril).
Il entre au séminaire de Padoue, le 13 novembre 1850, où il reste neuf ans. Tonsuré à la cathédrale d'Asolo, le 20 septembre 1851, il reçoit les deux premiers ordres mineurs en novembre 1856 et les deux autres le 6 juin 1857.
Il est ordonné sous-diacre le 19 septembre 1857 et diacre le 27 février 1858.
Il reçoit l'ordination sacerdotale dans la cathédrale de Castelfranco le 18 septembre 1858 ; célèbre sa première messe, le lendemain, à Riese et, le 29 novembre 1858, prend son poste de vicaire à Tombolo.
Nommé curé de Salzano, le 21 mai 1867, don Giuseppe Sarto quitte sa paroisse le 16 septembre 1875 pour devenir chanoine de Trévise.
Directeur du séminaire et chancelier épiscopal (28 novembre 1875). Primicier de la cathédrale le 12 juin 1879, il est, à la mort de l'évêque, élu par le chapitre vicaire capitulaire (27 novembre 1879).
Nommé à l'évêché de Mantoue en septembre 1884, il est sacré à Rome, dans l'église Saint-Apollinaire, le 23 novembre 1884, et entre à Mantoue le 18 avril 1885.
Créé cardinal du titre de Saint-Bernard des Thermes au Consistoire secret du 12 juin 1893, il est trois jours après prom4u patriarche de Venise où il ne peut entrer que le 24 novembre 1894 puisque le gouvernement italien n'a donné son exequatur que le 5 septembre 1894.
Élu pape le 4 août 1903, il prend le nom de Pie X, il est couronné le 9 août 1903.
Pie X passa de la terre au ciel durant la nuit entre le 20 et 21 août 1914 ; sa dépouille est déposée dans les Grottes vaticanes le 23 août 1914.
Pie X a été béatifié le 03 juin 1951 par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et proclamé saint, le 29 mai 1954, par le même pape.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs!
Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, saint Pie X, dont on célébrera samedi prochain la mémoire liturgique, en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.
Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.
Le pontificat de saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la devise Instaurare omnia in Christo, «Renouveler toute chose dans le Christ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’«iter» de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés. Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée «de Pie X» a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.
Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, «lorsque l’enfant commence à raisonner» (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulari: AAS 2 [1910], 582).
Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, ssaint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le «Modernisme», pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer «la douleur aiguë» de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser l’un contre l’autre. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.
Chers frères et sœurs, saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.
Bx Władysław Findysz
Prêtre et martyr
W
ładysław Findysz naît à Krościenko Niżne, près de Krosno, en Pologne, le 13 décembre 1907.
En 1919 il termine l’école élémentaire tenue par les Sœurs féliciennes (CSSF) à Krościenko Niżne puis entre au lycée d’État. Jeune lycéen, il devient membre de la Congrégation mariale. En mai 1927, il subit avec succès les examens du baccalauréat et prend part à la retraite spirituelle organisée pour les bacheliers.
En automne 1927, il entre au Grand Séminaire à Przemyśl et commence les études de philosophie et de théologie. Sa formation au sacerdoce s’effectue sous la direction du Recteur, le bienheureux abbé Jean Balicki. Son ordination sacerdotale, reçue le 19 juin 1932 en la cathédrale de Przemyśl des mains de l’évêque du diocèse Monseigneur Anatole Nowak, est comme le couronnement de cette période de formation.
Après un mois de vacances, le 1er août 1932, l’abbé Findysz assume la fonction de second vicaire dans la paroisse de Borysław (aujourd’hui en Ukraine). Nommé vicaire de la paroisse de Drohobycz (aujourd’hui en Ukraine) le 17 septembre 1935, il est transféré à la paroisse de Strzyżów dont il est nommé administrateur le 22 septembre 1939. Par la suite, il reçoit sa nomination de vicaire à Jasło le 10 octobre 1940 et, le 8 juillet 1941, celle d’administrateur de la paroisse de Nowy Żmigród. Au bout d’un an, le 13 août 1942, il est nommé curé de cette même paroisse.
Pendant la seconde guerre mondiale et dans les années qui suivirent, il se consacre avec générosité au soutien spirituel et matériel de tous les habitants de sa paroisse, indépendamment de leur nationalité ou confession.
Durant les années du Concile Vatican II il s’investit dans l’activité pastorale liée aux « œuvres conciliaires de bonté » et, du haut de la chaire comme par l’envoi de lettres pressantes, il appelle à un renouvellement de la vie chrétienne. Les autorités communistes répondent à ce travail pastoral zélé par de nombreuses persécutions.
Le 17 décembre 1963, il est condamné à deux ans et six mois de réclusion, accusé de « contraindre les fidèles à la pratique religieuse ». En prison, il est soumis à des mauvais traitements et à des humiliations physiques, psychiques et spirituelles. Les autorités empêchent délibérément que soit pratiquée l’opération d’une tumeur précédemment identifiée.
Il est libéré sous condition dans un état d’extrême épuisement. Il meurt après quelques mois le 21 août 1964.
Władysław Findysz a été béatifié le 19 juin 2005, à Varsovie, par le card. Józef Glemp, primat de Pologne, qui représentait le pape Benoît XVI.
Joseph Sarto
Pape (257e) - Mémoire
G
iuseppe Sarto, tel était son nom, naît à Riese (Trévise, Italie) le 2 juin 1835 et baptisé à la paroisse Saint-Matthieu le lendemain. Après deux ans dans la petite école de Riese, il poursuit ses études primaires à Castelfranco de Vénitie. Il reçoit sa première communion à Riese, aux Pâques 1847 (6 avril).
Il entre au séminaire de Padoue, le 13 novembre 1850, où il reste neuf ans. Tonsuré à la cathédrale d'Asolo, le 20 septembre 1851, il reçoit les deux premiers ordres mineurs en novembre 1856 et les deux autres le 6 juin 1857.
Il est ordonné sous-diacre le 19 septembre 1857 et diacre le 27 février 1858.
Il reçoit l'ordination sacerdotale dans la cathédrale de Castelfranco le 18 septembre 1858 ; célèbre sa première messe, le lendemain, à Riese et, le 29 novembre 1858, prend son poste de vicaire à Tombolo.
Nommé curé de Salzano, le 21 mai 1867, don Giuseppe Sarto quitte sa paroisse le 16 septembre 1875 pour devenir chanoine de Trévise.
Directeur du séminaire et chancelier épiscopal (28 novembre 1875). Primicier de la cathédrale le 12 juin 1879, il est, à la mort de l'évêque, élu par le chapitre vicaire capitulaire (27 novembre 1879).
Nommé à l'évêché de Mantoue en septembre 1884, il est sacré à Rome, dans l'église Saint-Apollinaire, le 23 novembre 1884, et entre à Mantoue le 18 avril 1885.
Créé cardinal du titre de Saint-Bernard des Thermes au Consistoire secret du 12 juin 1893, il est trois jours après prom4u patriarche de Venise où il ne peut entrer que le 24 novembre 1894 puisque le gouvernement italien n'a donné son exequatur que le 5 septembre 1894.
Élu pape le 4 août 1903, il prend le nom de Pie X, il est couronné le 9 août 1903.
Pie X passa de la terre au ciel durant la nuit entre le 20 et 21 août 1914 ; sa dépouille est déposée dans les Grottes vaticanes le 23 août 1914.
Pie X a été béatifié le 03 juin 1951 par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et proclamé saint, le 29 mai 1954, par le même pape.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs!
Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, saint Pie X, dont on célébrera samedi prochain la mémoire liturgique, en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.
Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.
Le pontificat de saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la devise Instaurare omnia in Christo, «Renouveler toute chose dans le Christ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’«iter» de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés. Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée «de Pie X» a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.
Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, «lorsque l’enfant commence à raisonner» (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulari: AAS 2 [1910], 582).
Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, ssaint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le «Modernisme», pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer «la douleur aiguë» de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser l’un contre l’autre. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.
Chers frères et sœurs, saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.
Bx Władysław Findysz
Prêtre et martyr
W
ładysław Findysz naît à Krościenko Niżne, près de Krosno, en Pologne, le 13 décembre 1907.
En 1919 il termine l’école élémentaire tenue par les Sœurs féliciennes (CSSF) à Krościenko Niżne puis entre au lycée d’État. Jeune lycéen, il devient membre de la Congrégation mariale. En mai 1927, il subit avec succès les examens du baccalauréat et prend part à la retraite spirituelle organisée pour les bacheliers.
En automne 1927, il entre au Grand Séminaire à Przemyśl et commence les études de philosophie et de théologie. Sa formation au sacerdoce s’effectue sous la direction du Recteur, le bienheureux abbé Jean Balicki. Son ordination sacerdotale, reçue le 19 juin 1932 en la cathédrale de Przemyśl des mains de l’évêque du diocèse Monseigneur Anatole Nowak, est comme le couronnement de cette période de formation.
Après un mois de vacances, le 1er août 1932, l’abbé Findysz assume la fonction de second vicaire dans la paroisse de Borysław (aujourd’hui en Ukraine). Nommé vicaire de la paroisse de Drohobycz (aujourd’hui en Ukraine) le 17 septembre 1935, il est transféré à la paroisse de Strzyżów dont il est nommé administrateur le 22 septembre 1939. Par la suite, il reçoit sa nomination de vicaire à Jasło le 10 octobre 1940 et, le 8 juillet 1941, celle d’administrateur de la paroisse de Nowy Żmigród. Au bout d’un an, le 13 août 1942, il est nommé curé de cette même paroisse.
Pendant la seconde guerre mondiale et dans les années qui suivirent, il se consacre avec générosité au soutien spirituel et matériel de tous les habitants de sa paroisse, indépendamment de leur nationalité ou confession.
Durant les années du Concile Vatican II il s’investit dans l’activité pastorale liée aux « œuvres conciliaires de bonté » et, du haut de la chaire comme par l’envoi de lettres pressantes, il appelle à un renouvellement de la vie chrétienne. Les autorités communistes répondent à ce travail pastoral zélé par de nombreuses persécutions.
Le 17 décembre 1963, il est condamné à deux ans et six mois de réclusion, accusé de « contraindre les fidèles à la pratique religieuse ». En prison, il est soumis à des mauvais traitements et à des humiliations physiques, psychiques et spirituelles. Les autorités empêchent délibérément que soit pratiquée l’opération d’une tumeur précédemment identifiée.
Il est libéré sous condition dans un état d’extrême épuisement. Il meurt après quelques mois le 21 août 1964.
Władysław Findysz a été béatifié le 19 juin 2005, à Varsovie, par le card. Józef Glemp, primat de Pologne, qui représentait le pape Benoît XVI.
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Re: Les saints du jour
Samedi 22 Août
Sainte Marie Reine
Mémoire
Extraits de l’Encyclique du Vénérable Pie XII
(Eugenio Pacelli, 1939-1958)
« Ad Cæli Reginam » §22-26, §36, §39
L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43). Il s'en suit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses. St Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l'Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.
Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.
Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie : « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ». En effet, « Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale ».
De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.
Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.
Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.
Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.
Saint Symphorien
Martyr
(† IIIe ou IV siècle)
Symphorien, né à Autun, appartenait à l'une des familles de cette ville les plus illustres par ses ancêtres, par ses richesses et par ses fonctions. Il resta pur au milieu des dangers de la jeunesse ; avec le rayonnement de la vertu, son beau front reflétait la noblesse et l'intelligence ; il était déjà l'ornement de la cité.
Un jour que le peuple, en grande partie païen, célébrait la fête de la déesse Cybèle, Symphorien témoigna hautement son mépris pour ces démonstrations ridicules et refusa de joindre ses hommages à ceux de la foule. Il n'en fallait pas davantage pour être saisi et traîné devant les tribunaux :
« Déclare ton nom et ta condition, lui dit le juge.
- Je m'appelle Symphorien, et je suis chrétien.
- Pourquoi n'as-tu pas voulu adorer la déesse ?
- Je n'adore que le Dieu vivant; quant à votre déesse, donnez-moi un marteau, et je la briserai en mille pièces.
- Si tu ne veux pas obéir à l'édit des empereurs, tu paieras ta révolte de ton sang.
- Dieu punit les méchants, mais Il récompense les justes en proportion de leurs mérites ; je n'ai donc point lieu de craindre tes supplices ; plus je souffrirai, plus ma couronne sera belle. »
Après une sanglante flagellation, le jeune martyr fut jeté dans un noir cachot ; quelques jours après, non seulement on ne le trouva pas amolli, mais il se montra plus ferme encore. Comme le juge l'exhortait à sacrifier aux idoles :
« Ne perdez pas votre temps en discours vains et frivoles » lui dit Symphorien.
Le juge insistant, pour le flatter, sur les honneurs qui l'attendaient : « Les biens des chrétiens, dit-il, leurs honneurs, ne sont pas de ce monde; le monde passe comme une ombre ; Dieu seul donne le vrai bonheur.
- Obéis, dit le juge furieux, ou je te condamne à mort !
- Je crains Dieu seul ; vous avez pouvoir sur mon corps, mais vous ne pouvez rien sur mon âme.
- Symphorien, vous êtes condamné à périr par le glaive ! »
C'est alors qu'eut lieu une scène sublime. La mère du jeune martyr avait assisté à sa glorieuse confession de foi; elle voulait assister à son couronnement et suivit le cortège jusqu'aux murailles de la cité, près du lieu où devait s'accomplir le sacrifice. Là, du haut des remparts, cette femme, digne émule de la mère des Macchabées, fit entendre à son fils cette exhortation touchante :
« Courage, mon fils, courage, la mort nous conduit à la vie. Regardez en haut, mon enfant, regardez Celui qui règne au Ciel ! »
Fortifié par ces paroles, le jeune chrétien livra sans hésiter sa tête au fer du bourreau.
Saint Philippe Benizi
Prêtre o.s.m.
(1233-1285)
Filippo Benizi est originaire d'une des plus nobles familles de Florence. À peine âgé d'un an, il s'écria, à la vue de quelques frères Servites : « Ce sont là les serviteurs de la Vierge Marie ! »
Tout lui souriait : après ses brillantes études de médecine, un bel avenir s'ouvrait devant lui ; mais la grâce l'appelait à de plus grandes choses, et il entra dans l'Ordre des Servites. Il y fut reçu comme frère convers, grâce à son humilité, qui lui fit déguiser ses talents ; mais son mérite, bientôt découvert, ne tarda pas à changer les sentiments de ses supérieurs.
Au jour de sa première Messe, toute l'assemblée entendit distinctement des voix célestes chanter : Sanctus, Sanctus, Sanctus... Après avoir passé par toutes les dignités secondaires, il fut élu à l'unanimité supérieur général de son Ordre.
Sous sa direction, l'Ordre des Servites, encore peu répandu, prit bien vite un développement extraordinaire. À la mort du pape Clément IV (Guy Foulques, 1265-1268), les suffrages des cardinaux se portèrent sur l'humble religieux, et il n'échappa à cet honneur suprême qu'en prenant la fuite dans les montagnes. Là il attendit l'élection du Pape en se livrant à tous les exercices de la vie la plus austère. Le jeûne était sa nourriture, les veilles son soulagement et son repos, l'entretien avec Dieu sa récréation et son divertissement. Il ne mangeait point de pain, mais seulement des herbes sauvages, et ne buvait que de l'eau ; encore lui manqua-t-elle bientôt. La Providence vint alors à son secours, car il frappa trois fois la terre de son bâton, et il en sortit une fontaine abondante, devenue depuis doublement miraculeuse par les guérisons qui s'y sont opérées.
Au sortir de sa retraite profonde, Philippe, sous l'inspiration de Dieu, parcourut les pays d'Europe, y fondant des établissements de Servites et laissant sous ses pas la trace d'innombrables merveilles. Parmi ses miracles, on signale le suivant : Un jour un pauvre lépreux vint lui demander l'aumône. « Je n'ai ni or ni argent, lui dit-il, mais ce que j'ai je vous le donne. » Et à l'instant, quittant son manteau, il en vêtit le pauvre lépreux, qui fut aussitôt guéri.
Les travaux et les pénitences avaient usé avant l'âge le corps de Philippe. C'est à son monastère de Todi qu'il alla mourir. En y arrivant : « C'est ici le lieu de mon repos à jamais » dit-il. Le lendemain, fête de l'Assomption, la fièvre le prit ; huit jours après, il mourut en demandant son Crucifix.
Sainte Marie Reine
Mémoire
Extraits de l’Encyclique du Vénérable Pie XII
(Eugenio Pacelli, 1939-1958)
« Ad Cæli Reginam » §22-26, §36, §39
L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43). Il s'en suit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses. St Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l'Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.
Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.
Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie : « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ». En effet, « Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale ».
De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.
Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.
Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.
Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.
Saint Symphorien
Martyr
(† IIIe ou IV siècle)
Symphorien, né à Autun, appartenait à l'une des familles de cette ville les plus illustres par ses ancêtres, par ses richesses et par ses fonctions. Il resta pur au milieu des dangers de la jeunesse ; avec le rayonnement de la vertu, son beau front reflétait la noblesse et l'intelligence ; il était déjà l'ornement de la cité.
Un jour que le peuple, en grande partie païen, célébrait la fête de la déesse Cybèle, Symphorien témoigna hautement son mépris pour ces démonstrations ridicules et refusa de joindre ses hommages à ceux de la foule. Il n'en fallait pas davantage pour être saisi et traîné devant les tribunaux :
« Déclare ton nom et ta condition, lui dit le juge.
- Je m'appelle Symphorien, et je suis chrétien.
- Pourquoi n'as-tu pas voulu adorer la déesse ?
- Je n'adore que le Dieu vivant; quant à votre déesse, donnez-moi un marteau, et je la briserai en mille pièces.
- Si tu ne veux pas obéir à l'édit des empereurs, tu paieras ta révolte de ton sang.
- Dieu punit les méchants, mais Il récompense les justes en proportion de leurs mérites ; je n'ai donc point lieu de craindre tes supplices ; plus je souffrirai, plus ma couronne sera belle. »
Après une sanglante flagellation, le jeune martyr fut jeté dans un noir cachot ; quelques jours après, non seulement on ne le trouva pas amolli, mais il se montra plus ferme encore. Comme le juge l'exhortait à sacrifier aux idoles :
« Ne perdez pas votre temps en discours vains et frivoles » lui dit Symphorien.
Le juge insistant, pour le flatter, sur les honneurs qui l'attendaient : « Les biens des chrétiens, dit-il, leurs honneurs, ne sont pas de ce monde; le monde passe comme une ombre ; Dieu seul donne le vrai bonheur.
- Obéis, dit le juge furieux, ou je te condamne à mort !
- Je crains Dieu seul ; vous avez pouvoir sur mon corps, mais vous ne pouvez rien sur mon âme.
- Symphorien, vous êtes condamné à périr par le glaive ! »
C'est alors qu'eut lieu une scène sublime. La mère du jeune martyr avait assisté à sa glorieuse confession de foi; elle voulait assister à son couronnement et suivit le cortège jusqu'aux murailles de la cité, près du lieu où devait s'accomplir le sacrifice. Là, du haut des remparts, cette femme, digne émule de la mère des Macchabées, fit entendre à son fils cette exhortation touchante :
« Courage, mon fils, courage, la mort nous conduit à la vie. Regardez en haut, mon enfant, regardez Celui qui règne au Ciel ! »
Fortifié par ces paroles, le jeune chrétien livra sans hésiter sa tête au fer du bourreau.
Saint Philippe Benizi
Prêtre o.s.m.
(1233-1285)
Filippo Benizi est originaire d'une des plus nobles familles de Florence. À peine âgé d'un an, il s'écria, à la vue de quelques frères Servites : « Ce sont là les serviteurs de la Vierge Marie ! »
Tout lui souriait : après ses brillantes études de médecine, un bel avenir s'ouvrait devant lui ; mais la grâce l'appelait à de plus grandes choses, et il entra dans l'Ordre des Servites. Il y fut reçu comme frère convers, grâce à son humilité, qui lui fit déguiser ses talents ; mais son mérite, bientôt découvert, ne tarda pas à changer les sentiments de ses supérieurs.
Au jour de sa première Messe, toute l'assemblée entendit distinctement des voix célestes chanter : Sanctus, Sanctus, Sanctus... Après avoir passé par toutes les dignités secondaires, il fut élu à l'unanimité supérieur général de son Ordre.
Sous sa direction, l'Ordre des Servites, encore peu répandu, prit bien vite un développement extraordinaire. À la mort du pape Clément IV (Guy Foulques, 1265-1268), les suffrages des cardinaux se portèrent sur l'humble religieux, et il n'échappa à cet honneur suprême qu'en prenant la fuite dans les montagnes. Là il attendit l'élection du Pape en se livrant à tous les exercices de la vie la plus austère. Le jeûne était sa nourriture, les veilles son soulagement et son repos, l'entretien avec Dieu sa récréation et son divertissement. Il ne mangeait point de pain, mais seulement des herbes sauvages, et ne buvait que de l'eau ; encore lui manqua-t-elle bientôt. La Providence vint alors à son secours, car il frappa trois fois la terre de son bâton, et il en sortit une fontaine abondante, devenue depuis doublement miraculeuse par les guérisons qui s'y sont opérées.
Au sortir de sa retraite profonde, Philippe, sous l'inspiration de Dieu, parcourut les pays d'Europe, y fondant des établissements de Servites et laissant sous ses pas la trace d'innombrables merveilles. Parmi ses miracles, on signale le suivant : Un jour un pauvre lépreux vint lui demander l'aumône. « Je n'ai ni or ni argent, lui dit-il, mais ce que j'ai je vous le donne. » Et à l'instant, quittant son manteau, il en vêtit le pauvre lépreux, qui fut aussitôt guéri.
Les travaux et les pénitences avaient usé avant l'âge le corps de Philippe. C'est à son monastère de Todi qu'il alla mourir. En y arrivant : « C'est ici le lieu de mon repos à jamais » dit-il. Le lendemain, fête de l'Assomption, la fièvre le prit ; huit jours après, il mourut en demandant son Crucifix.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche 23 août
Sainte Rose de Lima
Vierge
(1586-1617)
Rose naît à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d´Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s´écria : « Désormais, tu seras ma ‘Rose’ », changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu´eut plus tard la jeune fille.
La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d´état. Une source de difficultés lui vint de concilier l´obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait. Elle s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère ; mais elle sut y cacher à l'intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.
À l´exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s´exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit vœu de ne jamais manger de viande. À 20 ans, elle prend l'habit des tertiaires dominicaines. Plus tard, elle ne mangea qu´une soupe faite de pain et d´eau, sans sel ni autre assaisonnement. Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s´offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l'Église, l'État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes ; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.
La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l´humilité et l´obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l´obéissance ; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s´étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d´aussi cruelles macérations ; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s´y opposer, ils en furent empêchés par une lumière intérieure.
Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l'attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n'altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable ! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs ; ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l´eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d´elle en disant : « Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence ! Elle revient sans doute d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps ! » Rose en remercia Dieu.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l´Europe.
Elle passe de la terre au ciel le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
Rose de Lima a été béatifiée en 1668 par Clément IX (Giulio Rospigliosi, 1667-1669) et canonisée, le 12 avril 1671, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).
Saints Claude, Astèrius et Néon
Martyrs à Égée, en Cilicie († v. 303)
Claude, Astérius et Néon perdirent leur mère et furent sous la tutelle de la seconde femme de leur père lorsque celui-ci mourut à son tour. Pour s'emparer des biens qui leur étaient dévolus, elle les dénonça comme chrétiens.
Les gouverneurs suivaient impunément leurs humeurs, ou leurs haines particulières, et faisaient valoir au besoin les anciens édits.
Lysias se signala en ce genre dans son gouvernement de Cilicie. Son zèle impie le poussa jusqu'à interroger lui-même Claude, Astérius et Néon.
Claude fut présenté le premier, et demeura inébranlable. Le proconsul le fit pendre au chevalet, ordonna qu'on lui appliquât le feu sous les pieds, qu'on lui coupât des morceaux de chair aux talons, et qu'on les lui mît sous les yeux. « Il n'est point de perte affligeante, dit-il en les voyant, pour ceux qui aiment Dieu. Ces maux apparents sont les arrhes des biens éternels. » Lysias commanda de le déchirer avec les ongles de fer, de frotter ses plaies avec des morceaux raboteux de pots cassés, de leur appliquer des torches ardentes. Tout fut inutile, et l'on reconduisit Claude en prison.
Astérius fut traité de la même manière, et marqua la même constance. Comme Néon était fort jeune, le proconsul en espéra davantage, mais la force de la grâce n'en parut qu'avec plus d'éclat. Toutes les tortures ne servant enfin qu'à couvrir le tyran de confusion, on conduisit les trois frères hors de la ville pour y être crucifiés.
Source principale : nominis.cef.fr (« Rév. x gpm »).
Sainte Rose de Lima
Vierge
(1586-1617)
Rose naît à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d´Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s´écria : « Désormais, tu seras ma ‘Rose’ », changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu´eut plus tard la jeune fille.
La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d´état. Une source de difficultés lui vint de concilier l´obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait. Elle s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère ; mais elle sut y cacher à l'intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.
À l´exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s´exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit vœu de ne jamais manger de viande. À 20 ans, elle prend l'habit des tertiaires dominicaines. Plus tard, elle ne mangea qu´une soupe faite de pain et d´eau, sans sel ni autre assaisonnement. Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s´offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l'Église, l'État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes ; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.
La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l´humilité et l´obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l´obéissance ; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s´étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d´aussi cruelles macérations ; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s´y opposer, ils en furent empêchés par une lumière intérieure.
Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l'attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n'altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable ! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs ; ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l´eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d´elle en disant : « Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence ! Elle revient sans doute d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps ! » Rose en remercia Dieu.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l´Europe.
Elle passe de la terre au ciel le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
Rose de Lima a été béatifiée en 1668 par Clément IX (Giulio Rospigliosi, 1667-1669) et canonisée, le 12 avril 1671, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).
Saints Claude, Astèrius et Néon
Martyrs à Égée, en Cilicie († v. 303)
Claude, Astérius et Néon perdirent leur mère et furent sous la tutelle de la seconde femme de leur père lorsque celui-ci mourut à son tour. Pour s'emparer des biens qui leur étaient dévolus, elle les dénonça comme chrétiens.
Les gouverneurs suivaient impunément leurs humeurs, ou leurs haines particulières, et faisaient valoir au besoin les anciens édits.
Lysias se signala en ce genre dans son gouvernement de Cilicie. Son zèle impie le poussa jusqu'à interroger lui-même Claude, Astérius et Néon.
Claude fut présenté le premier, et demeura inébranlable. Le proconsul le fit pendre au chevalet, ordonna qu'on lui appliquât le feu sous les pieds, qu'on lui coupât des morceaux de chair aux talons, et qu'on les lui mît sous les yeux. « Il n'est point de perte affligeante, dit-il en les voyant, pour ceux qui aiment Dieu. Ces maux apparents sont les arrhes des biens éternels. » Lysias commanda de le déchirer avec les ongles de fer, de frotter ses plaies avec des morceaux raboteux de pots cassés, de leur appliquer des torches ardentes. Tout fut inutile, et l'on reconduisit Claude en prison.
Astérius fut traité de la même manière, et marqua la même constance. Comme Néon était fort jeune, le proconsul en espéra davantage, mais la force de la grâce n'en parut qu'avec plus d'éclat. Toutes les tortures ne servant enfin qu'à couvrir le tyran de confusion, on conduisit les trois frères hors de la ville pour y être crucifiés.
Source principale : nominis.cef.fr (« Rév. x gpm »).
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Re: Les saints du jour
Lundi le 24 août
Saint Barthélemy
Apôtre et martyr
(† vers l'an 71)
Barthélemy, appelé par le Sauveur, vécut avec lui, assista à ses prédications, entendit ses paraboles, fut le témoin de ses vertus divines.
Après la Pentecôte, il fut envoyé prêcher l'Évangile dans l'Inde, au-delà du Gange. Dans tous les pays qu'il dut traverser, il annonça Jésus-Christ, Rédempteur du monde. Son zèle et ses prodiges eurent bientôt changé la face de ces contrées ; non seulement il convertit les foules, mais il ordonna des prêtres pour le seconder et consacra des évêques. Quand, plus tard, saint Pantène évangélisa ce pays, il y trouva l'Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélemy.
En quittant les Indes, l'Apôtre vint dans la grande Arménie. Dans la capitale de ce pays, il y avait un temple où l'on rendait les honneurs divins à l'idole Astaroth, et où l'on allait lui demander la délivrance des sortilèges et lui faire prononcer des oracles ; le prédicateur de la foi s'y rendit, et aussitôt l'idole devint muette et ne fit plus de guérisons. Les démons avouèrent aux prêtres de ce faux dieu que la faute en était à Barthélemy, et leur donnèrent son signalement ; mais l'Apôtre se fit assez connaître par ses miracles ; il délivra du démon la fille du roi, et fit faire à l'idole, en présence d'une foule immense, l'aveu public de ses fourberies ; après quoi le démon s'éloigna en grinçant des dents. Une merveille si éclatante convertit le roi et une multitude de personnes ; la famille royale et douze villes du royaume reçurent bientôt le baptême.
Le démon résolut de se venger ; l'Apôtre fut saisi par le frère du roi et condamné à être écorché vif. Les bourreaux inhumains s'armèrent de couteaux et de pierres tranchantes et écorchèrent la victime de la tête aux pieds ; de telle sorte que, n'ayant plus de peau, son corps montrait une chair sanglante percée de ses os. Il eut ensuite la tête tranchée. Le corps écorché et la peau sanglante de l'Apôtre furent enterrés à Albane, en la haute Arménie ; il s'y opéra tant de miracles, que les païens furieux, enfermèrent le corps du bienheureux dans un cercueil de plomb et le jetèrent à la mer. Mais le cercueil, flottant sur l'onde, vint heureusement à l'île de Lipari, près de la Sicile.
Plus tard, les Sarrasins s'emparèrent de cette île et dispersèrent les saintes reliques ; mais un moine reçut, dans une vision, l'ordre de recueillir les ossements de l'Apôtre. Le corps de saint Barthélemy est aujourd'hui à Rome, son chef à Toulouse.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et soeurs,
Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël: un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave: "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion: dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël: "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante: le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme: "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).
En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame: "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume: "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement: "Comment me connais-tu?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit: "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend: cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant: "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu! C'est toi le roi d'Israël!" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus: Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'oeuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.
Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la Charité de Besançon »
Jeanne-Antide Thouret naît le 27 novembre 1765, à Sancey-le-Long, en Franche-Comté, au sein d'une famille très chrétienne composée de neuf enfants ; ses parents exerçaient le métier d'agriculteurs. Quand Jeanne a quinze ans, sa mère meurt et, par conséquent, elle sera désormais l'éducatrice de ses frères et sœurs et la ménagère dévouée qui entretiendra la maison. Bien que la famille vive dans une réelle pauvreté, la charitable jeune fille trouve le moyen de ne jamais refuser l'aumône. Elle a environ dix-sept ans lorsque son père lui annonce qu'un riche jeune homme l'a demandée en mariage. Sans hésiter, Jeanne répond à son père qu'elle refuserait la main d'un roi.
Après cinq longues années d'attente, elle réussit enfin à vaincre les obstacles qui s'opposent à sa vocation religieuse. Accueillie à la maison mère des Filles de la Charité le jour de la Toussaint 1787, elle est reçue le lendemain par la supérieure générale, la vénérable Mère Dubois. Le onzième mois de son séminaire, elle revêt l'habit des Filles de la Charité et on l'envoie travailler successivement à l'hôpital de Langres, puis à Paris où elle prodigue ses soins maternels aux incurables de l'hospice. La Révolution était déjà amorcée. Comme la plupart de ses compagnes, tout en restant au service des malades, Sœur Thouret refuse de reconnaître le clergé schismatique.
En novembre 1793, elle doit quitter Paris pour regagner son pays natal à pied, en mendiant. Sa charité qui se fait la providence des malades et des pauvres, la sauve plus d'une fois de la fureur des révolutionnaires. Durant les jours de la Terreur, Jeanne-Antide se réfugie en Suisse. Aussitôt qu'elle peut rentrer en France, elle ouvre une école à Besançon. Son établissement connait le succès dès le premier jour. Au cours de la même année elle organise trois autres écoles dans la même ville. Ouvrière infatigable, elle dirige un dispensaire et distribue une soupe populaire. Le préfet lui confie bientôt une maison de détention.
Jeanne-Antide Thouret donna à ses collaboratrices les Règles et le nom de : « Sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul ». Ce titre devait engendrer tôt ou tard des confusions et des conflits, aussi les filles de Monsieur Vincent en réclamèrent-elles un autre. Le cardinal Fesch décida que les nouvelles religieuses s'appelleraient : « Sœurs de la Charité de Besançon ». Cette communauté connut tout de suite une rapide expansion.
En 1810, la mère de Napoléon Bonaparte leur ouvrit le royaume de Naples et Murat leur abandonnait l'énorme couvent hôpital de Regina Cœli. Mère Thouret alla y installer ses compagnes et ouvrit cent trente maisons en l'espace de dix ans.
Sans le sceau divin de la souffrance, il aurait manqué quelque chose à la sainteté de la fondatrice. Profitant de son long séjour en Italie, elle fit approuver son institut par le Saint-Siège, sous le nom de : « Filles de la Charité sous la protection de Saint Vincent de Paul ». Ce changement de nom et les modifications introduites dans les constitutions en dehors de toute entente avec le nouvel archevêque de Besançon qui lui était hostile, furent cause d'une scission entre les communautés de France et celles d'Italie. En effet, celles de France entendirent rester fidèles aux premières constitutions et se déclarèrent autonomes sous la supériorité de l'Ordinaire du lieu. Jeanne-Antide Thouret passa deux années dans sa patrie pour tâcher de réunir les deux obédiences de Besançon et de Naples. Non seulement elle n'y parvint aucunement, mais elle eut la douleur de rentrer à Naples, après s'être vue refuser l'entrée de la maison mère de Besançon.
Dieu rappela à Lui sa digne servante le 24 août 1826. Cent ans après sa mort, on ramenait ses restes d'Italie dans le couvent de Besançon. Ses filles firent acte de solennelle réparation en chantant le Miserere de toute leur âme.
Jeanne-Antide Thouret a été beatifié le 23 mai 1926 et canonisé le 14 janvier 1934 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
Saint Barthélemy
Apôtre et martyr
(† vers l'an 71)
Barthélemy, appelé par le Sauveur, vécut avec lui, assista à ses prédications, entendit ses paraboles, fut le témoin de ses vertus divines.
Après la Pentecôte, il fut envoyé prêcher l'Évangile dans l'Inde, au-delà du Gange. Dans tous les pays qu'il dut traverser, il annonça Jésus-Christ, Rédempteur du monde. Son zèle et ses prodiges eurent bientôt changé la face de ces contrées ; non seulement il convertit les foules, mais il ordonna des prêtres pour le seconder et consacra des évêques. Quand, plus tard, saint Pantène évangélisa ce pays, il y trouva l'Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélemy.
En quittant les Indes, l'Apôtre vint dans la grande Arménie. Dans la capitale de ce pays, il y avait un temple où l'on rendait les honneurs divins à l'idole Astaroth, et où l'on allait lui demander la délivrance des sortilèges et lui faire prononcer des oracles ; le prédicateur de la foi s'y rendit, et aussitôt l'idole devint muette et ne fit plus de guérisons. Les démons avouèrent aux prêtres de ce faux dieu que la faute en était à Barthélemy, et leur donnèrent son signalement ; mais l'Apôtre se fit assez connaître par ses miracles ; il délivra du démon la fille du roi, et fit faire à l'idole, en présence d'une foule immense, l'aveu public de ses fourberies ; après quoi le démon s'éloigna en grinçant des dents. Une merveille si éclatante convertit le roi et une multitude de personnes ; la famille royale et douze villes du royaume reçurent bientôt le baptême.
Le démon résolut de se venger ; l'Apôtre fut saisi par le frère du roi et condamné à être écorché vif. Les bourreaux inhumains s'armèrent de couteaux et de pierres tranchantes et écorchèrent la victime de la tête aux pieds ; de telle sorte que, n'ayant plus de peau, son corps montrait une chair sanglante percée de ses os. Il eut ensuite la tête tranchée. Le corps écorché et la peau sanglante de l'Apôtre furent enterrés à Albane, en la haute Arménie ; il s'y opéra tant de miracles, que les païens furieux, enfermèrent le corps du bienheureux dans un cercueil de plomb et le jetèrent à la mer. Mais le cercueil, flottant sur l'onde, vint heureusement à l'île de Lipari, près de la Sicile.
Plus tard, les Sarrasins s'emparèrent de cette île et dispersèrent les saintes reliques ; mais un moine reçut, dans une vision, l'ordre de recueillir les ossements de l'Apôtre. Le corps de saint Barthélemy est aujourd'hui à Rome, son chef à Toulouse.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et soeurs,
Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël: un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave: "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion: dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël: "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante: le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme: "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).
En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame: "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume: "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement: "Comment me connais-tu?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit: "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend: cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant: "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu! C'est toi le roi d'Israël!" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus: Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'oeuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.
Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la Charité de Besançon »
Jeanne-Antide Thouret naît le 27 novembre 1765, à Sancey-le-Long, en Franche-Comté, au sein d'une famille très chrétienne composée de neuf enfants ; ses parents exerçaient le métier d'agriculteurs. Quand Jeanne a quinze ans, sa mère meurt et, par conséquent, elle sera désormais l'éducatrice de ses frères et sœurs et la ménagère dévouée qui entretiendra la maison. Bien que la famille vive dans une réelle pauvreté, la charitable jeune fille trouve le moyen de ne jamais refuser l'aumône. Elle a environ dix-sept ans lorsque son père lui annonce qu'un riche jeune homme l'a demandée en mariage. Sans hésiter, Jeanne répond à son père qu'elle refuserait la main d'un roi.
Après cinq longues années d'attente, elle réussit enfin à vaincre les obstacles qui s'opposent à sa vocation religieuse. Accueillie à la maison mère des Filles de la Charité le jour de la Toussaint 1787, elle est reçue le lendemain par la supérieure générale, la vénérable Mère Dubois. Le onzième mois de son séminaire, elle revêt l'habit des Filles de la Charité et on l'envoie travailler successivement à l'hôpital de Langres, puis à Paris où elle prodigue ses soins maternels aux incurables de l'hospice. La Révolution était déjà amorcée. Comme la plupart de ses compagnes, tout en restant au service des malades, Sœur Thouret refuse de reconnaître le clergé schismatique.
En novembre 1793, elle doit quitter Paris pour regagner son pays natal à pied, en mendiant. Sa charité qui se fait la providence des malades et des pauvres, la sauve plus d'une fois de la fureur des révolutionnaires. Durant les jours de la Terreur, Jeanne-Antide se réfugie en Suisse. Aussitôt qu'elle peut rentrer en France, elle ouvre une école à Besançon. Son établissement connait le succès dès le premier jour. Au cours de la même année elle organise trois autres écoles dans la même ville. Ouvrière infatigable, elle dirige un dispensaire et distribue une soupe populaire. Le préfet lui confie bientôt une maison de détention.
Jeanne-Antide Thouret donna à ses collaboratrices les Règles et le nom de : « Sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul ». Ce titre devait engendrer tôt ou tard des confusions et des conflits, aussi les filles de Monsieur Vincent en réclamèrent-elles un autre. Le cardinal Fesch décida que les nouvelles religieuses s'appelleraient : « Sœurs de la Charité de Besançon ». Cette communauté connut tout de suite une rapide expansion.
En 1810, la mère de Napoléon Bonaparte leur ouvrit le royaume de Naples et Murat leur abandonnait l'énorme couvent hôpital de Regina Cœli. Mère Thouret alla y installer ses compagnes et ouvrit cent trente maisons en l'espace de dix ans.
Sans le sceau divin de la souffrance, il aurait manqué quelque chose à la sainteté de la fondatrice. Profitant de son long séjour en Italie, elle fit approuver son institut par le Saint-Siège, sous le nom de : « Filles de la Charité sous la protection de Saint Vincent de Paul ». Ce changement de nom et les modifications introduites dans les constitutions en dehors de toute entente avec le nouvel archevêque de Besançon qui lui était hostile, furent cause d'une scission entre les communautés de France et celles d'Italie. En effet, celles de France entendirent rester fidèles aux premières constitutions et se déclarèrent autonomes sous la supériorité de l'Ordinaire du lieu. Jeanne-Antide Thouret passa deux années dans sa patrie pour tâcher de réunir les deux obédiences de Besançon et de Naples. Non seulement elle n'y parvint aucunement, mais elle eut la douleur de rentrer à Naples, après s'être vue refuser l'entrée de la maison mère de Besançon.
Dieu rappela à Lui sa digne servante le 24 août 1826. Cent ans après sa mort, on ramenait ses restes d'Italie dans le couvent de Besançon. Ses filles firent acte de solennelle réparation en chantant le Miserere de toute leur âme.
Jeanne-Antide Thouret a été beatifié le 23 mai 1926 et canonisé le 14 janvier 1934 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi 26 août
Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges
Vierge et co-fondatrice de la Congrégation des : « Filles de la Croix »
(1773-1838)
Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges naît le 5 juillet 1773, au Blanc (Indre). Dans son milieu familial, elle développe une relation intime au Seigneur et un amour profond des pauvres.
Pendant la révolution, son désir de participer à la messe et de communier lui fait prendre de nuit le chemin périlleux vers la grange des Marsyllis. C'est en ce lieu que se situe la rencontre avec le Père André Fournet.
André Hubert Fournet est né le 6 décembre 1752, à St Pierre de Maillé (Vienne) et ordonné prêtre en 1776. Vigoureusement converti par l'intempestive réplique d'un mendiant, il s'ouvre totalement à Dieu et aux pauvres. Exilé cinq ans en Espagne pendant la Révolution, contraint à son retour de célébrer l'Eucharistie clandestinement, c'est dans la grange des Marsyllis qu'il rencontre Élisabeth Bichier des Ages.
De cette rencontre, naît la Congrégation des « Filles de la Croix ».
Élisabeth et ses quatre premières compagnes prononcent leurs premiers vœux en 1806, devant le Père André Fournet. La Congrégation s'étend rapidement en Poitou, Région parisienne, Sud-ouest. C'est en 1820 que les sœurs s'établissent à la Puye, dans l'ancien monastère fontevriste qui devient la Maison-Mère.
« Glorifier Dieu et le faire Glorifier par les petits et les pauvres » était l’esprit de la congrégation.
Sœur Élisabeth, malgré un tempérament robuste, est affaiblie par la maladie et la souffrance ; le 26 août 1838, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Jeanne-Élisabeth a été béatifiée le 13 mai 1934, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et canonisée le 06 juillet 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Saint Césaire d'Arles
(470-543)
Il est fêté le 26 août en France et le 27 août dans l'Église universelle.
Né à Chalon-sur-Saône, il fut admis à dix-huit ans dans le clergé de Chalon puis se retira dans le monastère de Lérins, deux ans plus tard. Il fit preuve de tant d'austérité qu'il fut envoyé se soigner à Arles. Là, l'évêque, son parent, lui conféra la prêtrise.
En 503, Césaire lui succéda sur le siège d'Arles. Durant son épiscopat, il eut à faire avec les Wisigoths, les Ostrogoths et enfin avec les Francs.
Son éloquence, son courage, et sa connaissance approfondie de saint Augustin firent qu'il acquit un grand prestige auprès des évêques de Gaule et d'Espagne. Il présida de nombreux conciles.
Il fut le premier à fonder un monastère de femmes en Gaule : la règle qu'il leur donna fut celle que suivirent toutes les fondations semblables jusqu'au VIIe siècle.
Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges
Vierge et co-fondatrice de la Congrégation des : « Filles de la Croix »
(1773-1838)
Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges naît le 5 juillet 1773, au Blanc (Indre). Dans son milieu familial, elle développe une relation intime au Seigneur et un amour profond des pauvres.
Pendant la révolution, son désir de participer à la messe et de communier lui fait prendre de nuit le chemin périlleux vers la grange des Marsyllis. C'est en ce lieu que se situe la rencontre avec le Père André Fournet.
André Hubert Fournet est né le 6 décembre 1752, à St Pierre de Maillé (Vienne) et ordonné prêtre en 1776. Vigoureusement converti par l'intempestive réplique d'un mendiant, il s'ouvre totalement à Dieu et aux pauvres. Exilé cinq ans en Espagne pendant la Révolution, contraint à son retour de célébrer l'Eucharistie clandestinement, c'est dans la grange des Marsyllis qu'il rencontre Élisabeth Bichier des Ages.
De cette rencontre, naît la Congrégation des « Filles de la Croix ».
Élisabeth et ses quatre premières compagnes prononcent leurs premiers vœux en 1806, devant le Père André Fournet. La Congrégation s'étend rapidement en Poitou, Région parisienne, Sud-ouest. C'est en 1820 que les sœurs s'établissent à la Puye, dans l'ancien monastère fontevriste qui devient la Maison-Mère.
« Glorifier Dieu et le faire Glorifier par les petits et les pauvres » était l’esprit de la congrégation.
Sœur Élisabeth, malgré un tempérament robuste, est affaiblie par la maladie et la souffrance ; le 26 août 1838, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Jeanne-Élisabeth a été béatifiée le 13 mai 1934, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et canonisée le 06 juillet 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Saint Césaire d'Arles
(470-543)
Il est fêté le 26 août en France et le 27 août dans l'Église universelle.
Né à Chalon-sur-Saône, il fut admis à dix-huit ans dans le clergé de Chalon puis se retira dans le monastère de Lérins, deux ans plus tard. Il fit preuve de tant d'austérité qu'il fut envoyé se soigner à Arles. Là, l'évêque, son parent, lui conféra la prêtrise.
En 503, Césaire lui succéda sur le siège d'Arles. Durant son épiscopat, il eut à faire avec les Wisigoths, les Ostrogoths et enfin avec les Francs.
Son éloquence, son courage, et sa connaissance approfondie de saint Augustin firent qu'il acquit un grand prestige auprès des évêques de Gaule et d'Espagne. Il présida de nombreux conciles.
Il fut le premier à fonder un monastère de femmes en Gaule : la règle qu'il leur donna fut celle que suivirent toutes les fondations semblables jusqu'au VIIe siècle.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 27 août
Sainte Monique
Mère de saint Augustin
(332-388)
À l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère chrétienne, il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.
Monique naît à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante. Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix. À toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.
Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère. Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est par ces beaux exemples qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère du grand saint Augustin.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : « Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ! » Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tombe malade à Ostie, au moment de s'embarquer pour l'Afrique, et meurt à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps cette mère de son corps et de son âme.
Le corps de sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des mères chrétiennes.
Bse María Pilar Izquierdo Albero (1906-1945)
Vierge et fondatrice de : l’ « Œuvre Missionnaire de Jésus et Marie »
María Pilar Izquierdo Albero naît le 27 juillet 1906, dans le quartier populaire de la Magdalena de Saragosse (Espagne), au sein d'une famille humble et chrétienne. Son père, Mariano, était garçon boulanger et sa mère, Pabla, aidait au soutien du foyer en travaillant comme employée domestique. Pendant que sa mère allait travailler, María gardait ses deux frères plus petits : c’est pourquoi elle n'a pas pu aller à l'école et n'a pas appris à écrire ; c’est à peine si elle savait lire.
Depuis sa tendre enfance, brille en elle la charité la plus admirable et l'amour à la souffrance, fruit de son union intense et affectueuse avec Dieu. Elle visitait de façon assidue la Basilique de Nuestra Señora del Pilar de Saragosse et sa paroisse.
Pendant son adolescence, elle savoure le dur travail d'ouvrière dans une usine de chaussures, représentant pour tous, l'exemple admirable d'application au travail, de simplicité, de bonté et un aimable sourire.
Une chute du tramway, lui causant une fracture du pelvis et, trois ans plus tard, une grave maladie, provoquée par une multitude de kystes hydatiques à la tête, poumon et abdomen, accompagnés de paralysie totale et de cécité absolue, lui feront entreprendre une voie douloureuse, qui durera plus de douze ans entre les hôpitaux de Saragosse et sa maison, une pauvre mansarde sise au nº 24 de la rue Cerdan.
María Pilar, victime d'holocauste et possédant des dons surnaturels dans la connaissance de Dieu et des âmes, est admiration, attraction, puits de science, guide et phare lumineux de milliers de personnes qui trouvent en elle la paix et la consolation. Ces personnes, unies à María Pilar par le lien de l’oraison et de la souffrance, arriveraient à former « le petit troupeau de Jésus ».
Déjà toute petite, elle parlait d'une Œuvre qui devait apparaître dans l'Église, afin de reproduire la vie active de Jésus sur la terre, par le biais des Œuvres de la Miséricorde. C’était le charisme pour lequel Dieu la destinait. Comme María de los Sagrarios, elle avait le privilège de recevoir la Messe chez elle, et le 8 décembre 1939, fête de l'Immaculée Conception, en recevant la Communion, ses yeux fulgurants s’ouvrent, elle retrouve la mobilité, les kystes disparaissent de la tête, et sa chair nouvelle refleurit, tout cela d'une façon merveilleuse et inexplicable. Elle se lève, et alors se mettent en marche, elle et l'Œuvre de Jésus.
Le 15 décembre, flanquée d’un nombreux groupe de jeunes gens, elle part pour Madrid, où à l'Évêché, on lui avait déjà donné l’autorisation pour la fondation. Ils s'installent dans les faubourgs de Vallecas, Tetuan et Puente Toledo. Elle attire l'attention par son exquise charité envers les enfants, les pauvres et les malades, dont elle s'occupait dans leur propre domicile, jour et sa nuit.
Mais bientôt, surgissent l'opposition, la calomnie, les obstacles, l'abandon, les incompréhensions et les plans tortueux des hommes, qui conduisirent María Pilar à une intense souffrance et à voir son Œuvre détruite. Avec le pardon sur les lèvres et au cœur, pleine de joie, elle embrasse la croix, et prédit que l’Œuvre resurgira deux ans après sa mort.
Dieu la rappela auprès de lui à San Sébastien, le 27 août 1945, à l’âge de 39 ans : « Je regrette de vous quitter, disait-elle, parce que je vous aime beaucoup, mais depuis le ciel, je vous serai plus utile. Je reviendrai sur terre pour être parmi ceux qui souffrent, avec les pauvres et les malades ».
Les paroles de la Mère se sont accomplies fidèlement, et l’ « Œuvre Missionnaire de Jésus et Marie » a resurgi à Logroño en 1947, avec les relatives approbations ecclésiastiques. Actuellement elle s'étend dans divers points d’Espagne, de Colombie, Venezuela, Équateur, Mozambique, ainsi qu’à Rome.
María Pilar Izquierdo Albero a été béatifiée à Rome le 04 novembre 2001, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Son corps se trouve dans la crypte de la Maison mère et généralice de Logroño où accourent de nombreux fidèles, en quête de consolation à leurs peines ou en remerciement aux grâces concédées parce que la Mère continue à tenir sa promesse : « Je reviendrai sur la terre… »
Sainte Monique
Mère de saint Augustin
(332-388)
À l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère chrétienne, il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.
Monique naît à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante. Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix. À toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.
Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère. Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est par ces beaux exemples qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère du grand saint Augustin.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : « Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ! » Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tombe malade à Ostie, au moment de s'embarquer pour l'Afrique, et meurt à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps cette mère de son corps et de son âme.
Le corps de sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des mères chrétiennes.
Bse María Pilar Izquierdo Albero (1906-1945)
Vierge et fondatrice de : l’ « Œuvre Missionnaire de Jésus et Marie »
María Pilar Izquierdo Albero naît le 27 juillet 1906, dans le quartier populaire de la Magdalena de Saragosse (Espagne), au sein d'une famille humble et chrétienne. Son père, Mariano, était garçon boulanger et sa mère, Pabla, aidait au soutien du foyer en travaillant comme employée domestique. Pendant que sa mère allait travailler, María gardait ses deux frères plus petits : c’est pourquoi elle n'a pas pu aller à l'école et n'a pas appris à écrire ; c’est à peine si elle savait lire.
Depuis sa tendre enfance, brille en elle la charité la plus admirable et l'amour à la souffrance, fruit de son union intense et affectueuse avec Dieu. Elle visitait de façon assidue la Basilique de Nuestra Señora del Pilar de Saragosse et sa paroisse.
Pendant son adolescence, elle savoure le dur travail d'ouvrière dans une usine de chaussures, représentant pour tous, l'exemple admirable d'application au travail, de simplicité, de bonté et un aimable sourire.
Une chute du tramway, lui causant une fracture du pelvis et, trois ans plus tard, une grave maladie, provoquée par une multitude de kystes hydatiques à la tête, poumon et abdomen, accompagnés de paralysie totale et de cécité absolue, lui feront entreprendre une voie douloureuse, qui durera plus de douze ans entre les hôpitaux de Saragosse et sa maison, une pauvre mansarde sise au nº 24 de la rue Cerdan.
María Pilar, victime d'holocauste et possédant des dons surnaturels dans la connaissance de Dieu et des âmes, est admiration, attraction, puits de science, guide et phare lumineux de milliers de personnes qui trouvent en elle la paix et la consolation. Ces personnes, unies à María Pilar par le lien de l’oraison et de la souffrance, arriveraient à former « le petit troupeau de Jésus ».
Déjà toute petite, elle parlait d'une Œuvre qui devait apparaître dans l'Église, afin de reproduire la vie active de Jésus sur la terre, par le biais des Œuvres de la Miséricorde. C’était le charisme pour lequel Dieu la destinait. Comme María de los Sagrarios, elle avait le privilège de recevoir la Messe chez elle, et le 8 décembre 1939, fête de l'Immaculée Conception, en recevant la Communion, ses yeux fulgurants s’ouvrent, elle retrouve la mobilité, les kystes disparaissent de la tête, et sa chair nouvelle refleurit, tout cela d'une façon merveilleuse et inexplicable. Elle se lève, et alors se mettent en marche, elle et l'Œuvre de Jésus.
Le 15 décembre, flanquée d’un nombreux groupe de jeunes gens, elle part pour Madrid, où à l'Évêché, on lui avait déjà donné l’autorisation pour la fondation. Ils s'installent dans les faubourgs de Vallecas, Tetuan et Puente Toledo. Elle attire l'attention par son exquise charité envers les enfants, les pauvres et les malades, dont elle s'occupait dans leur propre domicile, jour et sa nuit.
Mais bientôt, surgissent l'opposition, la calomnie, les obstacles, l'abandon, les incompréhensions et les plans tortueux des hommes, qui conduisirent María Pilar à une intense souffrance et à voir son Œuvre détruite. Avec le pardon sur les lèvres et au cœur, pleine de joie, elle embrasse la croix, et prédit que l’Œuvre resurgira deux ans après sa mort.
Dieu la rappela auprès de lui à San Sébastien, le 27 août 1945, à l’âge de 39 ans : « Je regrette de vous quitter, disait-elle, parce que je vous aime beaucoup, mais depuis le ciel, je vous serai plus utile. Je reviendrai sur terre pour être parmi ceux qui souffrent, avec les pauvres et les malades ».
Les paroles de la Mère se sont accomplies fidèlement, et l’ « Œuvre Missionnaire de Jésus et Marie » a resurgi à Logroño en 1947, avec les relatives approbations ecclésiastiques. Actuellement elle s'étend dans divers points d’Espagne, de Colombie, Venezuela, Équateur, Mozambique, ainsi qu’à Rome.
María Pilar Izquierdo Albero a été béatifiée à Rome le 04 novembre 2001, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Son corps se trouve dans la crypte de la Maison mère et généralice de Logroño où accourent de nombreux fidèles, en quête de consolation à leurs peines ou en remerciement aux grâces concédées parce que la Mère continue à tenir sa promesse : « Je reviendrai sur la terre… »
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 28 août
Saint Augustin
Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église
(354-430)
Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! »
Augustin naît à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort. À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes.
C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient. Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.
Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.
BBx Martyrs (64) des pontons de Rochefort
(1794-1795)
La déportation sur les pontons de Rochefort a concerné 829 prêtres, dont 547 ont péri d'avril 1794 aux premières semaines de 1795.
La Constitution civile du clergé
L'Assemblée constituante vote la Constitution civile du clergé le 12 juillet 1790. La Constitution civile du clergé transforme les ecclésiastiques en fonctionnaires élus par l'assemblée des citoyens actifs, et évince le Pape de la nomination des évêques. Ceci n'est pas acceptable par le Saint-Siège.
Les prêtres constitutionnels, assermentés ou jureurs sont ceux qui se soumettent à cette constitution, les réfractaires ou non jureurs sont ceux qui refusent de prêter serment. Les assemblées successives condamnent à l'exil, à la réclusion puis à la déportation les prêtres réfractaires (mais aussi des assermentés !) L'Église souffrira lourdement de ces évènements : les lieux de culte sont fermés, la pratique interdite, des prêtres sont massacrés.
La Terreur à Rochefort
Le 21 septembre 1792, la Convention succède à l'Assemblée législative, qui elle-même avait déjà remplacé l'Assemblée constituante. La République est proclamée le lendemain. La Société populaire et le Comité de surveillance (institutions révolutionnaires locales) fraîchement mises en place, font de Rochefort une ville ultra-jacobine. Lequinio et Laignelot, les représentants du peuple envoyés par la Convention seront chargés de faire appliquer à Rochefort le régime de la Terreur, décrété le 5 septembre 1793. Les prisons se remplissent, 52 têtes tomberont place Colbert, où est installée la guillotine.
Les convois des prêtres déportés
Un arrêté du Comité de salut public (25 janvier 1794) organise le départ des prêtres réfractaires vers les ports de l'Atlantique, où ils doivent être regroupés avant leur déportation. Ceux qui sont emprisonnés à Nantes seront noyés par Carrier, et finalement, seuls Bordeaux et Rochefort mettront en œuvre les directives du comité.
Les convois de déportés traversent la France pendant l'hiver et jusqu'au printemps 1794, parcourant parfois jusqu'à 800 km. Les conditions de voyage (parfois à pied) sont souvent difficiles, en raison des nuits passées en prison aux étapes, et des insultes et brutalités endurées à certaines haltes. Ils sont souvent systématiquement dépouillés.
À leur arrivée à Rochefort, ils seront incarcérés dans différents lieux (prison Saint-Maurice, couvent des Capucins...) ou sur des navires (le Borée, le Bonhomme Richard, la Nourrice).
Les déportés sont finalement entassés dans deux anciens navires négriers, les Deux-Associés et le Washington, réquisitionnés après l'abolition de l'esclavage par la Convention le 4 février 1794. Destinés à partir pour la Guyane ou les côtes d'Afrique, les bâtiments ne quittèrent cependant pas l'estuaire de la Charente. En état de naviguer, ils n'étaient donc pas de véritables pontons (navires retirés du service, déclassés et démâtés pour servir de magasin ou de prison) mais ils en remplirent les fonctions.
Les pontons
Le commandement des navires fut assuré par Laly pour les Deux-Associés et Gibert pour le Washington. Ils appliquèrent avec leurs équipages, les consignes de sévérité avec rigueur, les aggravant même parfois : pas de prière, injures, menaces, brimades physiques, nourriture infecte, pas de conversation. Mais les prisonniers continueront dans le secret une activité religieuse.
Les décès dus aux conditions de détention s'accélèrent, le scorbut, le typhus font des ravages. L'épidémie est telle qu'enfin les prisonniers valides sont transférés sur un troisième navire, l'Indien, tandis que les plus malades sont débarqués sur l'île citoyenne (l'île Madame) où beaucoup périront. L'automne 1794 est particulièrement rude, et en novembre, le vent renverse les tentes de fortune de l'hôpital installé sur l'île, les survivants sont alors à nouveau embarqués sur les navires. Les conditions matérielles de détention s'améliorent quelque peu tandis que la neige et le gel s'installent. En décembre, trois bâtiments chargés de prêtres et provenant de Bordeaux, (le Jeanty, le Dunkerque, et le Républicain) se réfugient dans l'estuaire (les Anglais bloquent les côtes).
La fin de la Terreur
Lors du Coup d'État du 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre, principal instigateur de la Terreur, est exécuté, et c'est pour la République un nouveau départ. Des épurateurs écartent les éléments les plus extrémistes de la dictature révolutionnaire. Les institutions du régime précédent (Tribunal révolutionnaire, clubs et associations patriotiques) sont généralement supprimées. Bien des prisons commencent à s'ouvrir. Cependant, en cette fin d'année 1794, les pontons gardent toujours leurs prisonniers. Quelques-uns sont libérés mais aucune mesure collective n'est prise.
Grâce à quelques initiatives individuelles (notamment des interventions auprès de la Convention), le transfert à Saintes des prêtres déportés de Rochefort a lieu en février 1795. Ils peuvent y célébrer à nouveau le culte et administrer les sacrements dans les oratoires privés.
Sur les 829 prêtres déportés à Rochefort, 274 survécurent. Les déportés de Bordeaux, d'abord transférés à Brouage, ne furent conduits à Saintes que plus tard. 250 prêtres sont morts sur les 1494 emmenés initialement à Bordeaux.
La deuxième déportation
En octobre 1795, la Convention ordonne cependant, après ce bref répit, la réclusion ou la déportation des prêtres réfractaires vers la Guyane. Encore une fois, ces départs n'eurent pas lieu, et un décret du 4 décembre 1796 prononcera enfin la libération des prêtres détenus.
Le 18 fructidor de l'an V (4 septembre 1797), un coup d'État des républicains du Directoire (le Directoire avait remplacé la Convention dès la fin 1795) contre les modérés et les royalistes, devenus majoritaires aux élections, fait resurgir la ligne dure à la tête de la République. Le pouvoir exécutif s'en trouve renforcé, au détriment du législatif. Les adversaires politiques sont emprisonnés ou déportés.
Les précédentes mesures de détente sont annulées et les décrets de proscription envers les prêtres sont renouvelés. Ils ont à nouveau emprisonnés à Rochefort et quelques-uns sont effectivement envoyés en Guyane, où la mortalité est effrayante. Mais le Directoire se voit obligé de suspendre ces départs, certains navires étant capturés par les Anglais, et les prêtres seront entassés dans les citadelles de St-Martin-de-Ré et du Château d'Oléron jusqu'en 1802.
La libération
Le Coup d'État du 18 brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) donne le pouvoir à Bonaparte. Le Consulat, nouveau gouvernement remplaçant le Directoire dote la France d'une nouvelle constitution (celle de l'an VIII), trois consuls sont nommés, dont Bonaparte, 1er consul.
Les persécutions des prêtres prennent fin lorsque le Saint-Siège conclut un Concordat avec la France (ratifié le 5 avril 1802). Cet accord, signé par le Pape Pie VII et le 1er consul Bonaparte, réorganise le catholicisme dans le pays.
Cette hécatombe resta pourtant longtemps ignorée, et même volontairement tenue cachée, par souci de ne pas réveiller les querelles de la Révolution. La cause aboutit par la béatification solennelle d'octobre 1995, par laquelle l'Église reconnut en soixante-quatre des victimes des pontons (le bienheureux Jean-Baptiste Souzy et ses compagnons) d'authentiques témoins de la foi, mis à mort volontairement, en haine de la foi, et en acceptant consciemment leur sort.
Liste des soixante-quatre prêtres ou religieux béatifiés
1. Jean-Baptiste Étienne Souzy, prêtre du diocèse de La Rochelle. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 27 août 1794.
2. Antoine Bannassat, curé de Saint-Fiel (Creuse). Déporté sur les Deux-Associés; mort le 18 août 1794.
3. Jean-Baptiste de Bruxelles, chanoine de Saint-Léonard (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 18 juillet 1794.
4. Florent Dumontet de Cardaillac, aumônier de la comtesse de Provence. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 5 septembre 1794.
5. Jean-Baptiste Duverneuil (père Léonard), carme de la maison d'Angoulême. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 1er juillet 1794.
6. Pierre Gabilhaud, curé de Saint-Christophe (Creuse). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 août 1794.
7. Louis-Wulphy Huppy, prêtre du diocèse de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 29 août 1794.
8. Pierre Jarrige de la Morelie de Puyredon, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 12 août 1794.
9. Barthélemy Jarrige de la Morelie de Biars, bénédictin de l'abbaye de Lezat (Ariège). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 juillet 1794.
10. Jean-François Jarrige de la Morelie du Breuil, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). sur les Deux-Associés; mort le 31 juillet 1794.
11. Joseph Juge de Saint-Martin, sulpicien, directeur de séminaire. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 7 juillet 1794.
12. Marcel-Gaucher Labiche de Reignefort, missionnaire à Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juillet 1794.
13. Pierre-Yrieix Labrouhe de Laborderie, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés; mort le 1er juillet 1794.
14. Claude-Barnabé Laurent de Mascloux, chanoine du Dorat (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 7 septembre 1794.
15. Jacques Lombardie, curé de Saint-Hilaire-de-Foissac (Corrèze). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 22 juillet 1794.
16. Joseph Marchandon, curé de Marsac (Creuse). Déporté sur les Deux Associés ; mort le 22 septembre 1794.
17. François d'Oudinot de La Boissière, chanoine du diocèse de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 7 septembre 1794.
18. Raymond Petiniaud de Jourgnac, vicaire général de l'évêque de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juin 1794.
19. Jacques Retouret, carme de la maison de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 août 1794.
20. Paul-Jean Charles (frère Paul), moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 25 août 1794.
21. Augustin-Joseph Desgardin (frère Elie), moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 6 juillet 1794.
22. Pierre-Sulpice-Christophe Favergne (frère Roger), frère des Écoles chrétiennes à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 12 septembre 1794.
23. Joseph Imbert, jésuite. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 9 juin 1794.
24. Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont, sulpicien, supérieur du petit séminaire d'Autun. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 août 1794.
25. Claude Laplace, prêtre à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 14 septembre 1794.
26. Noël-Hilaire Le Conte, chanoine de la cathédrale de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 17 août 1794.
27. Pierre-Joseph Le Groing de La Romagère, chanoine à la cathédrale de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juillet 1794.
28. Jean-Baptiste-Xavier Loir, capucin au Petit-Forez, à Lyon. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 19 mai 1794.
29. Jean Mopinot (frère Léon), frère des Écoles chrétiennes à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 21 mai 1794.
30. Philippe Papon, curé de Contigny (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 17 juin 1794.
31. Nicolas Sauvouret, cordelier à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juillet 1794.
32. Jean-Baptiste Vernoy de Montjournal, chanoine à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 1er juin 1794.
33. Louis-Armand-Joseph Adam, cordelier à Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 juillet 1794.
34. Charles-Antoine-Nicolas Ancel, eudiste à Lisieux. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 29 juillet 1794.
35. Claude Beguignot, chartreux à Saint-Pierre-de-Quevilly, près de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juillet 1794.
36. Jean Bourdon (frère Protais), capucin à Sotteville, près de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 23 août 1794.
37. Louis-François Lebrun, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 20 août 1794.
38. Michel-Bernard Marchand, prêtre du diocèse de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 15 juillet 1794.
39. Pierre-Michel Noël, prêtre du diocèse de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 5 août 1794.
40. Gervais-Protais Brunel, moine cistercien de Mortagne (Orne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 20 août 1794.
41. François François (frère Sébastien), capucin. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 août 1794.
42. Jacques Gagnot (frère Hubert de Saint-Claude), carme de la maison de Nancy. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 septembre 1794.
43. Jean-Baptiste Guillaume (frère Uldaric), frère des Écoles chrétiennes à Nancy. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 27 août 1794.
44. Jean-Georges Rehm (père Thomas), dominicain au couvent de Schlestadt (Alsace). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 11 août 1794.
45. Claude Richard, bénédictin à Moyen-Moutier (Vosges). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 9 août 1794.
46. Jean Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington ; mort le 7 octobre 1794.
47. Sébastien-Loup Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington; mort le 17 novembre 1794.
48. François Hunot, chanoine de Brienon-l'Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington ; mort le 6 octobre 1794.
49. Georges-Edme René, chanoine à Vézelay. Déporté sur le Washington ; mort le 2 octobre 1794.
50. Lazare Tiersot, chartreux à Beaune (Côte-d'Or). Déporté sur le Washington ; mort le 10 août 1794.
51. Scipion-Jérôme Brigeat Lambert, doyen du chapitre d'Avranches (Manche). Déporté sur le Washington ; mort le 4 septembre 1794.
52. Jean-Nicolas Cordier, jésuite. Déporté sur le Washington ; mort le 30 septembre 1794.
53. Charles-Arnould Hanus, curé et doyen du chapitre de Ligny (Meuse). Déporté sur le Washington ; mort le 28 août 1794.
54. Nicolas Tabouillot, curé de Méligny-le-Grand (Meuse). Déporté sur le Washington ; mort le 23 février 1795.
55. Antoine, dit Constant, Auriel, vicaire à Calviat et Sainte Mondane (Lot). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juin 1794.
56. Élie Leymarie de Laroche, prieur de Coutras (Gironde). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 22 août 1794.
57. François Mayaudon, chanoine à Saint-Brieuc puis à Soissons. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 11 septembre 1794.
58. Claude Dumonet, professeur au collège de Mâcon (Saône-et-Loire). Déporté sur le Washington ; mort le 13 septembre 1794.
59. Jean-Baptiste Laborie du Vivier, chanoine de la cathédrale de Mâcon (Saône-et-Loire). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 27 septembre 1794.
60. Gabriel Pergaud, génovéfain de l'abbaye de Beaulieu (Côtes-d'Armor). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 21 juillet 1794.
61. Michel-Louis Brulard, carme de la maison de Charenton. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 25 juillet 1794.
62. Charles-René Collas du Bignon, sulpicien, supérieur du petit séminaire de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 3 juin 1794.
63. Jacques-Morelle Dupas, vicaire à Ruffec (Charente). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 21 juin 1794.
64. Jean-Baptiste Ménestrel, chanoine à Remiremont (Vosges). Déporté sur le Washington ; mort le 16 août 1794.
Saint Augustin
Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église
(354-430)
Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! »
Augustin naît à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort. À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes.
C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient. Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.
Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.
BBx Martyrs (64) des pontons de Rochefort
(1794-1795)
La déportation sur les pontons de Rochefort a concerné 829 prêtres, dont 547 ont péri d'avril 1794 aux premières semaines de 1795.
La Constitution civile du clergé
L'Assemblée constituante vote la Constitution civile du clergé le 12 juillet 1790. La Constitution civile du clergé transforme les ecclésiastiques en fonctionnaires élus par l'assemblée des citoyens actifs, et évince le Pape de la nomination des évêques. Ceci n'est pas acceptable par le Saint-Siège.
Les prêtres constitutionnels, assermentés ou jureurs sont ceux qui se soumettent à cette constitution, les réfractaires ou non jureurs sont ceux qui refusent de prêter serment. Les assemblées successives condamnent à l'exil, à la réclusion puis à la déportation les prêtres réfractaires (mais aussi des assermentés !) L'Église souffrira lourdement de ces évènements : les lieux de culte sont fermés, la pratique interdite, des prêtres sont massacrés.
La Terreur à Rochefort
Le 21 septembre 1792, la Convention succède à l'Assemblée législative, qui elle-même avait déjà remplacé l'Assemblée constituante. La République est proclamée le lendemain. La Société populaire et le Comité de surveillance (institutions révolutionnaires locales) fraîchement mises en place, font de Rochefort une ville ultra-jacobine. Lequinio et Laignelot, les représentants du peuple envoyés par la Convention seront chargés de faire appliquer à Rochefort le régime de la Terreur, décrété le 5 septembre 1793. Les prisons se remplissent, 52 têtes tomberont place Colbert, où est installée la guillotine.
Les convois des prêtres déportés
Un arrêté du Comité de salut public (25 janvier 1794) organise le départ des prêtres réfractaires vers les ports de l'Atlantique, où ils doivent être regroupés avant leur déportation. Ceux qui sont emprisonnés à Nantes seront noyés par Carrier, et finalement, seuls Bordeaux et Rochefort mettront en œuvre les directives du comité.
Les convois de déportés traversent la France pendant l'hiver et jusqu'au printemps 1794, parcourant parfois jusqu'à 800 km. Les conditions de voyage (parfois à pied) sont souvent difficiles, en raison des nuits passées en prison aux étapes, et des insultes et brutalités endurées à certaines haltes. Ils sont souvent systématiquement dépouillés.
À leur arrivée à Rochefort, ils seront incarcérés dans différents lieux (prison Saint-Maurice, couvent des Capucins...) ou sur des navires (le Borée, le Bonhomme Richard, la Nourrice).
Les déportés sont finalement entassés dans deux anciens navires négriers, les Deux-Associés et le Washington, réquisitionnés après l'abolition de l'esclavage par la Convention le 4 février 1794. Destinés à partir pour la Guyane ou les côtes d'Afrique, les bâtiments ne quittèrent cependant pas l'estuaire de la Charente. En état de naviguer, ils n'étaient donc pas de véritables pontons (navires retirés du service, déclassés et démâtés pour servir de magasin ou de prison) mais ils en remplirent les fonctions.
Les pontons
Le commandement des navires fut assuré par Laly pour les Deux-Associés et Gibert pour le Washington. Ils appliquèrent avec leurs équipages, les consignes de sévérité avec rigueur, les aggravant même parfois : pas de prière, injures, menaces, brimades physiques, nourriture infecte, pas de conversation. Mais les prisonniers continueront dans le secret une activité religieuse.
Les décès dus aux conditions de détention s'accélèrent, le scorbut, le typhus font des ravages. L'épidémie est telle qu'enfin les prisonniers valides sont transférés sur un troisième navire, l'Indien, tandis que les plus malades sont débarqués sur l'île citoyenne (l'île Madame) où beaucoup périront. L'automne 1794 est particulièrement rude, et en novembre, le vent renverse les tentes de fortune de l'hôpital installé sur l'île, les survivants sont alors à nouveau embarqués sur les navires. Les conditions matérielles de détention s'améliorent quelque peu tandis que la neige et le gel s'installent. En décembre, trois bâtiments chargés de prêtres et provenant de Bordeaux, (le Jeanty, le Dunkerque, et le Républicain) se réfugient dans l'estuaire (les Anglais bloquent les côtes).
La fin de la Terreur
Lors du Coup d'État du 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre, principal instigateur de la Terreur, est exécuté, et c'est pour la République un nouveau départ. Des épurateurs écartent les éléments les plus extrémistes de la dictature révolutionnaire. Les institutions du régime précédent (Tribunal révolutionnaire, clubs et associations patriotiques) sont généralement supprimées. Bien des prisons commencent à s'ouvrir. Cependant, en cette fin d'année 1794, les pontons gardent toujours leurs prisonniers. Quelques-uns sont libérés mais aucune mesure collective n'est prise.
Grâce à quelques initiatives individuelles (notamment des interventions auprès de la Convention), le transfert à Saintes des prêtres déportés de Rochefort a lieu en février 1795. Ils peuvent y célébrer à nouveau le culte et administrer les sacrements dans les oratoires privés.
Sur les 829 prêtres déportés à Rochefort, 274 survécurent. Les déportés de Bordeaux, d'abord transférés à Brouage, ne furent conduits à Saintes que plus tard. 250 prêtres sont morts sur les 1494 emmenés initialement à Bordeaux.
La deuxième déportation
En octobre 1795, la Convention ordonne cependant, après ce bref répit, la réclusion ou la déportation des prêtres réfractaires vers la Guyane. Encore une fois, ces départs n'eurent pas lieu, et un décret du 4 décembre 1796 prononcera enfin la libération des prêtres détenus.
Le 18 fructidor de l'an V (4 septembre 1797), un coup d'État des républicains du Directoire (le Directoire avait remplacé la Convention dès la fin 1795) contre les modérés et les royalistes, devenus majoritaires aux élections, fait resurgir la ligne dure à la tête de la République. Le pouvoir exécutif s'en trouve renforcé, au détriment du législatif. Les adversaires politiques sont emprisonnés ou déportés.
Les précédentes mesures de détente sont annulées et les décrets de proscription envers les prêtres sont renouvelés. Ils ont à nouveau emprisonnés à Rochefort et quelques-uns sont effectivement envoyés en Guyane, où la mortalité est effrayante. Mais le Directoire se voit obligé de suspendre ces départs, certains navires étant capturés par les Anglais, et les prêtres seront entassés dans les citadelles de St-Martin-de-Ré et du Château d'Oléron jusqu'en 1802.
La libération
Le Coup d'État du 18 brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) donne le pouvoir à Bonaparte. Le Consulat, nouveau gouvernement remplaçant le Directoire dote la France d'une nouvelle constitution (celle de l'an VIII), trois consuls sont nommés, dont Bonaparte, 1er consul.
Les persécutions des prêtres prennent fin lorsque le Saint-Siège conclut un Concordat avec la France (ratifié le 5 avril 1802). Cet accord, signé par le Pape Pie VII et le 1er consul Bonaparte, réorganise le catholicisme dans le pays.
Cette hécatombe resta pourtant longtemps ignorée, et même volontairement tenue cachée, par souci de ne pas réveiller les querelles de la Révolution. La cause aboutit par la béatification solennelle d'octobre 1995, par laquelle l'Église reconnut en soixante-quatre des victimes des pontons (le bienheureux Jean-Baptiste Souzy et ses compagnons) d'authentiques témoins de la foi, mis à mort volontairement, en haine de la foi, et en acceptant consciemment leur sort.
Liste des soixante-quatre prêtres ou religieux béatifiés
1. Jean-Baptiste Étienne Souzy, prêtre du diocèse de La Rochelle. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 27 août 1794.
2. Antoine Bannassat, curé de Saint-Fiel (Creuse). Déporté sur les Deux-Associés; mort le 18 août 1794.
3. Jean-Baptiste de Bruxelles, chanoine de Saint-Léonard (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 18 juillet 1794.
4. Florent Dumontet de Cardaillac, aumônier de la comtesse de Provence. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 5 septembre 1794.
5. Jean-Baptiste Duverneuil (père Léonard), carme de la maison d'Angoulême. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 1er juillet 1794.
6. Pierre Gabilhaud, curé de Saint-Christophe (Creuse). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 août 1794.
7. Louis-Wulphy Huppy, prêtre du diocèse de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 29 août 1794.
8. Pierre Jarrige de la Morelie de Puyredon, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 12 août 1794.
9. Barthélemy Jarrige de la Morelie de Biars, bénédictin de l'abbaye de Lezat (Ariège). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 juillet 1794.
10. Jean-François Jarrige de la Morelie du Breuil, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). sur les Deux-Associés; mort le 31 juillet 1794.
11. Joseph Juge de Saint-Martin, sulpicien, directeur de séminaire. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 7 juillet 1794.
12. Marcel-Gaucher Labiche de Reignefort, missionnaire à Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juillet 1794.
13. Pierre-Yrieix Labrouhe de Laborderie, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés; mort le 1er juillet 1794.
14. Claude-Barnabé Laurent de Mascloux, chanoine du Dorat (Haute-Vienne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 7 septembre 1794.
15. Jacques Lombardie, curé de Saint-Hilaire-de-Foissac (Corrèze). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 22 juillet 1794.
16. Joseph Marchandon, curé de Marsac (Creuse). Déporté sur les Deux Associés ; mort le 22 septembre 1794.
17. François d'Oudinot de La Boissière, chanoine du diocèse de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 7 septembre 1794.
18. Raymond Petiniaud de Jourgnac, vicaire général de l'évêque de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juin 1794.
19. Jacques Retouret, carme de la maison de Limoges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 août 1794.
20. Paul-Jean Charles (frère Paul), moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 25 août 1794.
21. Augustin-Joseph Desgardin (frère Elie), moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 6 juillet 1794.
22. Pierre-Sulpice-Christophe Favergne (frère Roger), frère des Écoles chrétiennes à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 12 septembre 1794.
23. Joseph Imbert, jésuite. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 9 juin 1794.
24. Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont, sulpicien, supérieur du petit séminaire d'Autun. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 août 1794.
25. Claude Laplace, prêtre à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 14 septembre 1794.
26. Noël-Hilaire Le Conte, chanoine de la cathédrale de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 17 août 1794.
27. Pierre-Joseph Le Groing de La Romagère, chanoine à la cathédrale de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 26 juillet 1794.
28. Jean-Baptiste-Xavier Loir, capucin au Petit-Forez, à Lyon. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 19 mai 1794.
29. Jean Mopinot (frère Léon), frère des Écoles chrétiennes à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 21 mai 1794.
30. Philippe Papon, curé de Contigny (Allier). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 17 juin 1794.
31. Nicolas Sauvouret, cordelier à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juillet 1794.
32. Jean-Baptiste Vernoy de Montjournal, chanoine à Moulins. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 1er juin 1794.
33. Louis-Armand-Joseph Adam, cordelier à Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 13 juillet 1794.
34. Charles-Antoine-Nicolas Ancel, eudiste à Lisieux. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 29 juillet 1794.
35. Claude Beguignot, chartreux à Saint-Pierre-de-Quevilly, près de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juillet 1794.
36. Jean Bourdon (frère Protais), capucin à Sotteville, près de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 23 août 1794.
37. Louis-François Lebrun, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 20 août 1794.
38. Michel-Bernard Marchand, prêtre du diocèse de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 15 juillet 1794.
39. Pierre-Michel Noël, prêtre du diocèse de Rouen. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 5 août 1794.
40. Gervais-Protais Brunel, moine cistercien de Mortagne (Orne). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 20 août 1794.
41. François François (frère Sébastien), capucin. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 août 1794.
42. Jacques Gagnot (frère Hubert de Saint-Claude), carme de la maison de Nancy. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 10 septembre 1794.
43. Jean-Baptiste Guillaume (frère Uldaric), frère des Écoles chrétiennes à Nancy. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 27 août 1794.
44. Jean-Georges Rehm (père Thomas), dominicain au couvent de Schlestadt (Alsace). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 11 août 1794.
45. Claude Richard, bénédictin à Moyen-Moutier (Vosges). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 9 août 1794.
46. Jean Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington ; mort le 7 octobre 1794.
47. Sébastien-Loup Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington; mort le 17 novembre 1794.
48. François Hunot, chanoine de Brienon-l'Archevêque (Yonne). Déporté sur le Washington ; mort le 6 octobre 1794.
49. Georges-Edme René, chanoine à Vézelay. Déporté sur le Washington ; mort le 2 octobre 1794.
50. Lazare Tiersot, chartreux à Beaune (Côte-d'Or). Déporté sur le Washington ; mort le 10 août 1794.
51. Scipion-Jérôme Brigeat Lambert, doyen du chapitre d'Avranches (Manche). Déporté sur le Washington ; mort le 4 septembre 1794.
52. Jean-Nicolas Cordier, jésuite. Déporté sur le Washington ; mort le 30 septembre 1794.
53. Charles-Arnould Hanus, curé et doyen du chapitre de Ligny (Meuse). Déporté sur le Washington ; mort le 28 août 1794.
54. Nicolas Tabouillot, curé de Méligny-le-Grand (Meuse). Déporté sur le Washington ; mort le 23 février 1795.
55. Antoine, dit Constant, Auriel, vicaire à Calviat et Sainte Mondane (Lot). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 16 juin 1794.
56. Élie Leymarie de Laroche, prieur de Coutras (Gironde). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 22 août 1794.
57. François Mayaudon, chanoine à Saint-Brieuc puis à Soissons. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 11 septembre 1794.
58. Claude Dumonet, professeur au collège de Mâcon (Saône-et-Loire). Déporté sur le Washington ; mort le 13 septembre 1794.
59. Jean-Baptiste Laborie du Vivier, chanoine de la cathédrale de Mâcon (Saône-et-Loire). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 27 septembre 1794.
60. Gabriel Pergaud, génovéfain de l'abbaye de Beaulieu (Côtes-d'Armor). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 21 juillet 1794.
61. Michel-Louis Brulard, carme de la maison de Charenton. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 25 juillet 1794.
62. Charles-René Collas du Bignon, sulpicien, supérieur du petit séminaire de Bourges. Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 3 juin 1794.
63. Jacques-Morelle Dupas, vicaire à Ruffec (Charente). Déporté sur les Deux-Associés ; mort le 21 juin 1794.
64. Jean-Baptiste Ménestrel, chanoine à Remiremont (Vosges). Déporté sur le Washington ; mort le 16 août 1794.
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