Les saints du jour
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Les saints du jour
Rappel du premier message :
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 5 juin
Saint Boniface (754)
Archevêque de Mayence, martyr
Boniface, appelé d'abord Winfrid, naît en Angleterre, vers 673-680. Une maladie grave décida son père à le laisser partir dans un monastère.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est effrayé ; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux pieds de saint Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à saint Willibrord, apôtre des Frisons ; mais il s'enfuit dès que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de monastères et se peuplent de saints.
La moisson est trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le Pape l'appelle à Rome, le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface. L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes audaces sont bénies du Ciel.
Un jour, il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible et va tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le Christ avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême.
Boniface était de nouveau débordé par l'immensité de ses succès; il fait un appel à sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à lui. Archevêque, légat du Pape, Boniface ne s'attribue point la gloire de ses œuvres ; Dieu est sa seule force et son seul recours ; voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
À ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Le 05 juin 754, jour de Pentecôte, Boniface se préparait à offrir le Saint Sacrifice, quand une foule armée se précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il, voici l'heure de la délivrance ! » Bientôt l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le livre de saint Ambroise : « Du bienfait de la mort ».
Bse Marguerite Lucie Szewczyk (1828-1905)
Religieuse, fondatrice de la Congrégation des :
« Filles de la B.V.M. des Douleurs » (dites Sœurs séraphiques)
Małgorzata (au baptême : Łucja) Szewczyk naît en 1828 dans une famille polonaise de Wolyn (aujourd'hui en Ukraine).
Dans sa plus tendre enfance, elle perd ses parents et fut élevée par sa sœur ainée. Se sentant attirée par la vie religieuse, à l'âge de 20 ans, Lucie entra dans l'ordre tertiaire de Saint François d'Assise car, à cause de la situation politique dans la Pologne occupée, elle ne put rentrer dans aucun Ordre religieux.
Afin de renforcer sa foi et son amour pour Dieu, en 1870, Lucie entreprit un pèlerinage en Terre Sainte où elle travailla, comme simple laïque, au service des pèlerins et des pauvres.
Profondément émue par cette expérience Lucie décide de consacrer sa vie à aider les pauvres, les vieillards et les malades.
Rentrée en Pologne, elle déclare son désir à son confesseur, le père franciscain Honorat de Biala (dans le siècle: Florentin Kozminski), qui approuva sa décision et l'encouragea à commencer le travail.
Elle fonde avec lui, en 1881, la Congrégation des : « Filles de la B.V.M. des Douleurs » appelé l'Ordre Séraphique ; elle prend alors le nom de Sœur Małgorzata (Marguerite).
Elle est élue première supérieure de cette fondation, fonction qu’elle remplira jusqu'à sa démission en 1904, pour des raisons de santé.
Mère Marguerite quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 05 juin 1905 à Nieszawa, ville située dans le centre-nord de la Pologne.
Son procès en béatification a été ouvert à la phase diocésaine en 1993. La cause est passée à la phase romaine en 1996 pour y être examinée par la Congrégation pour la cause des saints ; elle a été déclarée vénérable par le Pape Benoit XVI en 2008
Małgorzata Łucja Szewczyk a été béatifiée le 9 juin 2013. Messe et cérémonie se sont tenues au sanctuaire de la Divine Miséricorde de Lagiewniki (Cracovie, Pologne), en présence de 20.000 fidèles, sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François, et la conduite du cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque métropolitain de Cracovie et l’archevêque Jozef Kowalczyk, Primat de Pologne. Étaient également présents : l’ancien archevêque de Cracovie, le cardinal Franciszek Macharski, le cardinal Kazimierz Nycz, archevêque Métropolitain de Varsovie, et le nonce apostolique, Mgr Celestino Migliore, ainsi que tant d’autres prélats polonais ou d’autres pays et une poignée de parlementaires.
Saint Boniface (754)
Archevêque de Mayence, martyr
Boniface, appelé d'abord Winfrid, naît en Angleterre, vers 673-680. Une maladie grave décida son père à le laisser partir dans un monastère.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est effrayé ; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux pieds de saint Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à saint Willibrord, apôtre des Frisons ; mais il s'enfuit dès que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de monastères et se peuplent de saints.
La moisson est trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le Pape l'appelle à Rome, le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface. L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes audaces sont bénies du Ciel.
Un jour, il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible et va tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le Christ avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême.
Boniface était de nouveau débordé par l'immensité de ses succès; il fait un appel à sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à lui. Archevêque, légat du Pape, Boniface ne s'attribue point la gloire de ses œuvres ; Dieu est sa seule force et son seul recours ; voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
À ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Le 05 juin 754, jour de Pentecôte, Boniface se préparait à offrir le Saint Sacrifice, quand une foule armée se précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il, voici l'heure de la délivrance ! » Bientôt l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le livre de saint Ambroise : « Du bienfait de la mort ».
Bse Marguerite Lucie Szewczyk (1828-1905)
Religieuse, fondatrice de la Congrégation des :
« Filles de la B.V.M. des Douleurs » (dites Sœurs séraphiques)
Małgorzata (au baptême : Łucja) Szewczyk naît en 1828 dans une famille polonaise de Wolyn (aujourd'hui en Ukraine).
Dans sa plus tendre enfance, elle perd ses parents et fut élevée par sa sœur ainée. Se sentant attirée par la vie religieuse, à l'âge de 20 ans, Lucie entra dans l'ordre tertiaire de Saint François d'Assise car, à cause de la situation politique dans la Pologne occupée, elle ne put rentrer dans aucun Ordre religieux.
Afin de renforcer sa foi et son amour pour Dieu, en 1870, Lucie entreprit un pèlerinage en Terre Sainte où elle travailla, comme simple laïque, au service des pèlerins et des pauvres.
Profondément émue par cette expérience Lucie décide de consacrer sa vie à aider les pauvres, les vieillards et les malades.
Rentrée en Pologne, elle déclare son désir à son confesseur, le père franciscain Honorat de Biala (dans le siècle: Florentin Kozminski), qui approuva sa décision et l'encouragea à commencer le travail.
Elle fonde avec lui, en 1881, la Congrégation des : « Filles de la B.V.M. des Douleurs » appelé l'Ordre Séraphique ; elle prend alors le nom de Sœur Małgorzata (Marguerite).
Elle est élue première supérieure de cette fondation, fonction qu’elle remplira jusqu'à sa démission en 1904, pour des raisons de santé.
Mère Marguerite quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 05 juin 1905 à Nieszawa, ville située dans le centre-nord de la Pologne.
Son procès en béatification a été ouvert à la phase diocésaine en 1993. La cause est passée à la phase romaine en 1996 pour y être examinée par la Congrégation pour la cause des saints ; elle a été déclarée vénérable par le Pape Benoit XVI en 2008
Małgorzata Łucja Szewczyk a été béatifiée le 9 juin 2013. Messe et cérémonie se sont tenues au sanctuaire de la Divine Miséricorde de Lagiewniki (Cracovie, Pologne), en présence de 20.000 fidèles, sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François, et la conduite du cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque métropolitain de Cracovie et l’archevêque Jozef Kowalczyk, Primat de Pologne. Étaient également présents : l’ancien archevêque de Cracovie, le cardinal Franciszek Macharski, le cardinal Kazimierz Nycz, archevêque Métropolitain de Varsovie, et le nonce apostolique, Mgr Celestino Migliore, ainsi que tant d’autres prélats polonais ou d’autres pays et une poignée de parlementaires.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Samedi le 6 juin
Saint Marcellin Joseph Benoît Champagnat (1790-1840)
Prêtre de la Société de Marie et fondateur des :
« Petits Frères de Marie (Frères Maristes) »
Marcellin JosephBenoît Champagnat naît le 20 mai 1789 à Marlhes, village de montagne dans le Centre-Est de la France. Il est le neuvième enfant d'une famille chrétienne. Son éducation est essentiellement familiale. Sa mère et sa tante religieuse, chassée du couvent, éveillent en lui une foi solide, une profonde dévotion à Marie.
A 16 ans il entre au petit séminaire de Verrières et en 1813 au grand séminaire de Lyon. Il se joint à un groupe de séminaristes dont le projet est de fonder une Congrégation comprenant des prêtres, des religieuses et un tiers ordre, portant le nom de Marie, la « Société de Marie », pour rechristianiser la société.
Au lendemain de leur ordination, le 22 juillet 1816, ces jeunes prêtres vont se consacrer à Marie et mettre leur projet sous sa protection dans le sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière.
Marcellin est nommé à La Valla-en-Gier comme vicaire. Il gagne rapidement la confiance des habitants et soigne de nombreux enfants et visite les malades. Ses sermons encouragent à la vertu et à l'honnêteté.
Il fonde l'Institut des « Petits frères de Marie » et donne une règle de conduite aux frères.
« Tout à Jésus par Marie et tout à Marie pour Jésus » est sa devise. « Faire connaître et aimer Jésus-Christ » est la mission des frères. L'école est le milieu privilégié pour cette mission d'évangélisation. Marcellin inculque à ses disciples le respect, l'amour des enfants, l'attention aux plus pauvres, aux plus ingrats aux plus abandonnés, les orphelins en particulier. La présence prolongée auprès des jeunes, la simplicité, l'esprit de famille, l'amour du travail, le tout à la manière de Marie, sont les points essentiels de sa conception de l'éducation.
En 1836, l'Église reconnaît la Société de Marie, et lui confie la mission de l'Océanie. Marcellin, le 24 septembre 1836, prononce ses vœux comme membre de la Société de Marie. Il envoie trois frères avec les premiers missionnaires pères maristes dans les îles du Pacifique. « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues » écrit-il. Les démarches concernant l'autorisation légale de sa congrégation lui demandent beaucoup de temps, d'énergie et d'esprit de foi. Il ne cesse de répéter : « Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n'est impossible ! »
La maladie a raison de sa robuste constitution. Épuisé par la tâche il meurt à l'âge de 51 ans à la Maison Mère de Notre-Dame de l'Hermitage, le 6 juin 1840, laissant à ses frères ce message : « Qu'il n'y ait parmi vous qu'un même cœur et un même esprit. Qu'on puisse dire des Petits Frères de Marie comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s'aiment ! »
Il y a alors 280 frères Maristes dans 48 écoles qui enseignent à 7000 élèves.
Marcellin Joseph Benoît Champagnat a été béatifié le 29 mai 1955, par le Vénérable Pie XII, et canonisé, le 18 avril 1999, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Norbert
Archevêque, Fondateur de l'Ordre des Prémontrés
(1080-1134)
Norbert, né en 1080, près de Cologne, fut engagé dès son jeune âge dans la cléricature ; mais il fréquentait plus la cour que l'Église et reculait devant les Ordres sacrés, afin de suivre la voie des plaisirs.
Il avait déjà trente-trois ans, quand, traversant à cheval une belle prairie, accompagné d'un seul serviteur, il fut assailli par une soudaine et horrible tempête. La scène de saint Paul sur le chemin de Damas se renouvela ; car Norbert entendit une voix céleste lui dire : « Pourquoi me fuis-tu ? Je te destinais à édifier mon Église, et tu scandalises mon peuple. » En même temps, la foudre éclate et le renverse par terre, où il demeure évanoui pendant une heure entière. Quand il eut recouvré ses sens, il dit à Dieu : « Seigneur, que demandez-vous de moi ? » Et la réponse à sa question lui fit comprendre qu'il devait quitter le monde et vivre dans la pénitence.
La conversion fut immédiate et complète, et bientôt l'on put voir, non sans étonnement, le brillant gentilhomme échanger ses riches vêtements contre la bure du moine. Il se prépara pendant quarante jours, dans un monastère, à offrir pour la première fois le Saint Sacrifice de la Messe.
Norbert obtint du Pape les pouvoirs de missionnaire apostolique et commença à prêcher la pénitence. Ses œuvres étaient plus éloquentes encore que sa prédication : il marchait nu-pieds, même en plein hiver, au milieu de la neige, n'avait pour vêtement qu'un rude cilice en forme de tunique et un manteau de pénitent ; il observait perpétuellement le carême selon la rigueur des premiers siècles, et y ajoutait de ne manger presque point de poisson et de ne boire du vin que très rarement : on eût dit un nouveau Jean-Baptiste, par son zèle et ses austérités.
Cependant Dieu réservait à Norbert la gloire de fonder l'Ordre des Prémontrés, ainsi nommé parce que le Saint avait eu révélation du lieu où il devait l'établir. Saint Augustin lui ayant apparu, une Règle d'or à la main, il comprit qu'il devait adopter pour son Ordre la règle de ce grand docteur. Il fut lui-même la règle vivante de ses frères.
En 1126, se réalisa une vision que sa mère avait eue avant sa naissance : Norbert fut obligé d'accepter l'archevêché de Magdebourg, et il eut désormais outre le souci de son Ordre, le soin de son diocèse, où son apostolat fut traversé par de grandes persécutions et couronné d'abondants fruits de salut. Rien du reste, n'avait changé dans sa vie, et jusqu'à sa mort il mena dans son palais la vie d'un moine dans sa cellule.
Saint Marcellin Joseph Benoît Champagnat (1790-1840)
Prêtre de la Société de Marie et fondateur des :
« Petits Frères de Marie (Frères Maristes) »
Marcellin JosephBenoît Champagnat naît le 20 mai 1789 à Marlhes, village de montagne dans le Centre-Est de la France. Il est le neuvième enfant d'une famille chrétienne. Son éducation est essentiellement familiale. Sa mère et sa tante religieuse, chassée du couvent, éveillent en lui une foi solide, une profonde dévotion à Marie.
A 16 ans il entre au petit séminaire de Verrières et en 1813 au grand séminaire de Lyon. Il se joint à un groupe de séminaristes dont le projet est de fonder une Congrégation comprenant des prêtres, des religieuses et un tiers ordre, portant le nom de Marie, la « Société de Marie », pour rechristianiser la société.
Au lendemain de leur ordination, le 22 juillet 1816, ces jeunes prêtres vont se consacrer à Marie et mettre leur projet sous sa protection dans le sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière.
Marcellin est nommé à La Valla-en-Gier comme vicaire. Il gagne rapidement la confiance des habitants et soigne de nombreux enfants et visite les malades. Ses sermons encouragent à la vertu et à l'honnêteté.
Il fonde l'Institut des « Petits frères de Marie » et donne une règle de conduite aux frères.
« Tout à Jésus par Marie et tout à Marie pour Jésus » est sa devise. « Faire connaître et aimer Jésus-Christ » est la mission des frères. L'école est le milieu privilégié pour cette mission d'évangélisation. Marcellin inculque à ses disciples le respect, l'amour des enfants, l'attention aux plus pauvres, aux plus ingrats aux plus abandonnés, les orphelins en particulier. La présence prolongée auprès des jeunes, la simplicité, l'esprit de famille, l'amour du travail, le tout à la manière de Marie, sont les points essentiels de sa conception de l'éducation.
En 1836, l'Église reconnaît la Société de Marie, et lui confie la mission de l'Océanie. Marcellin, le 24 septembre 1836, prononce ses vœux comme membre de la Société de Marie. Il envoie trois frères avec les premiers missionnaires pères maristes dans les îles du Pacifique. « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues » écrit-il. Les démarches concernant l'autorisation légale de sa congrégation lui demandent beaucoup de temps, d'énergie et d'esprit de foi. Il ne cesse de répéter : « Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n'est impossible ! »
La maladie a raison de sa robuste constitution. Épuisé par la tâche il meurt à l'âge de 51 ans à la Maison Mère de Notre-Dame de l'Hermitage, le 6 juin 1840, laissant à ses frères ce message : « Qu'il n'y ait parmi vous qu'un même cœur et un même esprit. Qu'on puisse dire des Petits Frères de Marie comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s'aiment ! »
Il y a alors 280 frères Maristes dans 48 écoles qui enseignent à 7000 élèves.
Marcellin Joseph Benoît Champagnat a été béatifié le 29 mai 1955, par le Vénérable Pie XII, et canonisé, le 18 avril 1999, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Norbert
Archevêque, Fondateur de l'Ordre des Prémontrés
(1080-1134)
Norbert, né en 1080, près de Cologne, fut engagé dès son jeune âge dans la cléricature ; mais il fréquentait plus la cour que l'Église et reculait devant les Ordres sacrés, afin de suivre la voie des plaisirs.
Il avait déjà trente-trois ans, quand, traversant à cheval une belle prairie, accompagné d'un seul serviteur, il fut assailli par une soudaine et horrible tempête. La scène de saint Paul sur le chemin de Damas se renouvela ; car Norbert entendit une voix céleste lui dire : « Pourquoi me fuis-tu ? Je te destinais à édifier mon Église, et tu scandalises mon peuple. » En même temps, la foudre éclate et le renverse par terre, où il demeure évanoui pendant une heure entière. Quand il eut recouvré ses sens, il dit à Dieu : « Seigneur, que demandez-vous de moi ? » Et la réponse à sa question lui fit comprendre qu'il devait quitter le monde et vivre dans la pénitence.
La conversion fut immédiate et complète, et bientôt l'on put voir, non sans étonnement, le brillant gentilhomme échanger ses riches vêtements contre la bure du moine. Il se prépara pendant quarante jours, dans un monastère, à offrir pour la première fois le Saint Sacrifice de la Messe.
Norbert obtint du Pape les pouvoirs de missionnaire apostolique et commença à prêcher la pénitence. Ses œuvres étaient plus éloquentes encore que sa prédication : il marchait nu-pieds, même en plein hiver, au milieu de la neige, n'avait pour vêtement qu'un rude cilice en forme de tunique et un manteau de pénitent ; il observait perpétuellement le carême selon la rigueur des premiers siècles, et y ajoutait de ne manger presque point de poisson et de ne boire du vin que très rarement : on eût dit un nouveau Jean-Baptiste, par son zèle et ses austérités.
Cependant Dieu réservait à Norbert la gloire de fonder l'Ordre des Prémontrés, ainsi nommé parce que le Saint avait eu révélation du lieu où il devait l'établir. Saint Augustin lui ayant apparu, une Règle d'or à la main, il comprit qu'il devait adopter pour son Ordre la règle de ce grand docteur. Il fut lui-même la règle vivante de ses frères.
En 1126, se réalisa une vision que sa mère avait eue avant sa naissance : Norbert fut obligé d'accepter l'archevêché de Magdebourg, et il eut désormais outre le souci de son Ordre, le soin de son diocèse, où son apostolat fut traversé par de grandes persécutions et couronné d'abondants fruits de salut. Rien du reste, n'avait changé dans sa vie, et jusqu'à sa mort il mena dans son palais la vie d'un moine dans sa cellule.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche 7 juin
Antoine-Marie Gianelli (1789-1846_
Évêque et fondateur des :
« Filles de Sainte-Marie dell’Orto »
Antonio Maria Gianelli naît à Cerreta, près de Chiavari, archidiocèse de Gênes (en Ligurie), le 12 avril 1789, jour de Pâques ; il est baptisé le 19 avril.
À l’âge de 19 ans il entre au séminaire et, quatre ans après, le mois de mai 1812, il est ordonné prêtre à Gênes.
Professeur du petit séminaire, il fonde en 1829 les « Filles de Sainte-Marie dell’Orto » (du Jardin), « Gianellines », pour l’éducation de la jeunesse, le soin des malades et des vieillards. Puis après avoir été curé d’une grosse paroisse, il est sacré évêque de Bobbio en 1838. Homme d’action qui puise ses ressources dans la contemplation, il mène une vie très mortifiée, à quoi s’ajoutent bien des croix, notamment la défection d’un proche collaborateur qu’il convertira par ses prières et ses larmes. « Son zèle courageux et infatigable le fait appeler “un homme de fer” » et dans son apostolat, il agit « avec force et douceur ».
Une vie comblée de fruits spirituels, ce fidèle intendant rend son âme à Dieu à 57 ans, le 7 juin 1846, à Plaisance.
Antonio Maria Gianelli a été béatifié le 19 avril 1925 par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939), à Rome, et canonisé le 21 octobre 1951 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) toujours à Rome.
Le 04 juin de l’année 2000 a été nommé saint patron de Bobbio.
Bse Marie-Thérèse de Soubiran la Louvière (1834-1889)
Vierge et fondatrice :
« Congrégation de Marie Auxiliatrice »
Marie-Thérèse de Soubiran La Louvière naît le 16 mai 1834 à Castelnaudary. Elle est issue d'une ancienne famille du Midi de la France. Élevée par des parents profondément chrétiens, elle désire très jeune répondre à l'appel de Dieu et lui consacrer sa vie.
À 20 ans, elle essaie une vie religieuse dans un béguinage de Gand en Belgique, mais cette expérience ne dure qu'un an et elle revient en France, où elle voudrait l'adapter. En 1854, avec quelques compagnes, elle ébauche une première forme de vie religieuse. Pendant plusieurs années, les sœurs partagent une vie de pauvreté dans la prière et le travail. Elles construisent une maison pour accueillir les fillettes pauvres, mais, à peine achevée, la maison est détruite par un incendie.
Afin de mieux discerner le dessein de Dieu, Marie-Thérèse part à Toulouse en 1864 pour faire une retraite de trente jours. Dans la prière, elle comprend que Dieu lui demande de continuer la fondation ébauchée, mais en lui donnant une autre base, et qu'elle doit y demeurer pour en assurer la croissance. Elle consacre alors la jeune congrégation à Marie, dont désormais toutes les Sœurs porteront le nom.
La « Congrégation de Marie Auxiliatrice » est née. Les Sœurs adopteront la spiritualité ignatienne et trouveront Dieu aussi bien dans la prière que dans l'action apostolique. La maison mère de Toulouse essaime bientôt dans toute la France et même, après la guerre de 1870, en Angleterre.
Soutenir les jeunes filles de l'âge de quatorze ans à vingt cinq ans environ. Très spécialement cette partie de la jeunesse qui, sans famille, réside dans les grandes villes, fréquente l'atelier et les fabriques. Ce but étant un besoin de nos sociétés modernes qui centralisent tout et remplacent les familles chrétiennes par des masses d'individus.
Pour mieux se mettre entre les mains de Dieu, « pour ne faire fond que sur Lui », Marie-Thérèse renonce à tous ses biens personnels par un vœu de pauvreté radical : Dieu lui donne une tâche à accomplir, elle compte uniquement sur Lui pour la réaliser. « Celui qui met sa confiance en Dieu est fort de la force même de Dieu ».
Mais une sœur la supplante à la tête de la congrégation et la chasse. En 1874, elle échoue à Paris où elle est recueillie par les sœurs de Notre-Dame de Charité. Elle mène alors une vie très effacée jusqu'à sa mort le 7 juin 1889.
Un an plus tard, une nouvelle supérieure est élue à la tête de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice et Mère Marie-Thérèse est réhabilitée.
Marie-Thérèse de Soubiran est proclamée bienheureuse le 20 octobre 1946 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Antoine-Marie Gianelli (1789-1846_
Évêque et fondateur des :
« Filles de Sainte-Marie dell’Orto »
Antonio Maria Gianelli naît à Cerreta, près de Chiavari, archidiocèse de Gênes (en Ligurie), le 12 avril 1789, jour de Pâques ; il est baptisé le 19 avril.
À l’âge de 19 ans il entre au séminaire et, quatre ans après, le mois de mai 1812, il est ordonné prêtre à Gênes.
Professeur du petit séminaire, il fonde en 1829 les « Filles de Sainte-Marie dell’Orto » (du Jardin), « Gianellines », pour l’éducation de la jeunesse, le soin des malades et des vieillards. Puis après avoir été curé d’une grosse paroisse, il est sacré évêque de Bobbio en 1838. Homme d’action qui puise ses ressources dans la contemplation, il mène une vie très mortifiée, à quoi s’ajoutent bien des croix, notamment la défection d’un proche collaborateur qu’il convertira par ses prières et ses larmes. « Son zèle courageux et infatigable le fait appeler “un homme de fer” » et dans son apostolat, il agit « avec force et douceur ».
Une vie comblée de fruits spirituels, ce fidèle intendant rend son âme à Dieu à 57 ans, le 7 juin 1846, à Plaisance.
Antonio Maria Gianelli a été béatifié le 19 avril 1925 par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939), à Rome, et canonisé le 21 octobre 1951 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) toujours à Rome.
Le 04 juin de l’année 2000 a été nommé saint patron de Bobbio.
Bse Marie-Thérèse de Soubiran la Louvière (1834-1889)
Vierge et fondatrice :
« Congrégation de Marie Auxiliatrice »
Marie-Thérèse de Soubiran La Louvière naît le 16 mai 1834 à Castelnaudary. Elle est issue d'une ancienne famille du Midi de la France. Élevée par des parents profondément chrétiens, elle désire très jeune répondre à l'appel de Dieu et lui consacrer sa vie.
À 20 ans, elle essaie une vie religieuse dans un béguinage de Gand en Belgique, mais cette expérience ne dure qu'un an et elle revient en France, où elle voudrait l'adapter. En 1854, avec quelques compagnes, elle ébauche une première forme de vie religieuse. Pendant plusieurs années, les sœurs partagent une vie de pauvreté dans la prière et le travail. Elles construisent une maison pour accueillir les fillettes pauvres, mais, à peine achevée, la maison est détruite par un incendie.
Afin de mieux discerner le dessein de Dieu, Marie-Thérèse part à Toulouse en 1864 pour faire une retraite de trente jours. Dans la prière, elle comprend que Dieu lui demande de continuer la fondation ébauchée, mais en lui donnant une autre base, et qu'elle doit y demeurer pour en assurer la croissance. Elle consacre alors la jeune congrégation à Marie, dont désormais toutes les Sœurs porteront le nom.
La « Congrégation de Marie Auxiliatrice » est née. Les Sœurs adopteront la spiritualité ignatienne et trouveront Dieu aussi bien dans la prière que dans l'action apostolique. La maison mère de Toulouse essaime bientôt dans toute la France et même, après la guerre de 1870, en Angleterre.
Soutenir les jeunes filles de l'âge de quatorze ans à vingt cinq ans environ. Très spécialement cette partie de la jeunesse qui, sans famille, réside dans les grandes villes, fréquente l'atelier et les fabriques. Ce but étant un besoin de nos sociétés modernes qui centralisent tout et remplacent les familles chrétiennes par des masses d'individus.
Pour mieux se mettre entre les mains de Dieu, « pour ne faire fond que sur Lui », Marie-Thérèse renonce à tous ses biens personnels par un vœu de pauvreté radical : Dieu lui donne une tâche à accomplir, elle compte uniquement sur Lui pour la réaliser. « Celui qui met sa confiance en Dieu est fort de la force même de Dieu ».
Mais une sœur la supplante à la tête de la congrégation et la chasse. En 1874, elle échoue à Paris où elle est recueillie par les sœurs de Notre-Dame de Charité. Elle mène alors une vie très effacée jusqu'à sa mort le 7 juin 1889.
Un an plus tard, une nouvelle supérieure est élue à la tête de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice et Mère Marie-Thérèse est réhabilitée.
Marie-Thérèse de Soubiran est proclamée bienheureuse le 20 octobre 1946 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 8 juin
Bx Nicolas de Gesturi
Religieux o.f.m. cap.
(1882-1958)
Nicola, au siècle Giovanni Angelo Salvatore Medda, naît à Gesturi (province de Cagliari, Italie) le 5 août 1882, dans une famille pauvre et très religieuse. Dès son plus jeune âge, alors qu'il était resté orphelin, il manifesta sa vocation religieuse, mais sa pauvreté l'empêcha de suivre immédiatement son appel.
Après une maladie, en 1911, il entra comme tertiaire oblat dans le couvent capucin Saint-Antoine à Cagliari. Le 30 octobre 1913, il prit l'habit sous le nom de Frère Nicolas. Le 16 février 1919, il prononça ses vœux définitifs.
Il passa ses premières années de vie religieuse dans divers couvents, puis il fut transféré à Cagliari où il resta trente-quatre ans, remplissant la fonction d'aumônier. De très nombreuses personnes allaient le trouver, se confiaient à lui, lui demandaient des conseils et des prières. C'est ainsi que naquit l'habitude de l'appeler auprès des malades, chez eux comme à l'hôpital. Des guérisons extraordinaires suivirent, qui montraient la main de Dieu à travers cet humble frère.
Sa réputation de sainteté et son pouvoir thaumaturgique se répandirent rapidement. Son comportement reflétait la présence de Dieu et une union constante avec le Seigneur et sa vie constitua pour tous un appel à la conversion, à l'amour et au service du Seigneur et de ses frères.
Il meurt le 8 juin 1958, à l'âge de 76 ans.
Nicola de Gesturi a été béatifié le 03 octobre 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Étienne (István) Sandor
Coadjuteur s.d.b. et martyr
Étienne (István) Sandor, naît le 26 novembre 1914, aîné de trois garçons, à Szolnok, en Hongrie, d’Étienne et Marie Fekete. Son enfance est marquée par un fort engagement catholique. Comme Dominique Savio, il s'occupe des autres jeunes. Il fréquente une paroisse franciscaine où il trouve son accompagnateur spirituel.
Les franciscains conseillent à sa famille de l'envoyer dans un institut salésien à Ràkospalota, où il peine dans les études qu'il finit en 1928. De retour chez lui, il approfondit la spiritualité salésienne dans le « Bulletin Salésien ». Il y reconnait un appel à la vie religieuse, mais sa demande d'entrée en noviciat est refusée en 1932 faute d'accord parental (il est encore mineur malgré ses 18 ans).
Les franciscains continuent à accompagner Étienne et l'encourage dans sa vocation salésienne. A sa majorité, il écrit une nouvelle demande, insistant sur l'importance du travail. Est-ce pour cela qu'il choisit d'être salésien coadjuteur ou pour son faible niveau scolaire ? Durant son pré-noviciat, il travaille comme aide-typographe puis imprimeur dans la maison d'édition Don Bosco, qui était renommée en Hongrie et l'est encore.
Il entre au noviciat le 1er avril 1938, mais l'interrompt pour faire son service militaire qu'il termine l'année suivante. Il fait sa première profession comme coadjuteur salésien le 8 septembre 1940. Dans ses lettres, on trouve une joie immense et un grand enthousiasme pour cette vie.
À Ràkospalota, il s'occupe avec beaucoup d'attention de la typographie, de l'animation pastorale et de l'oratoire. Il prend en charge et fait grandir aussi le groupe de la "JOC" (Jeunesse Ouvrière Catholique).
La Hongrie entre en guerre en juin 1941 : Étienne y est télégraphiste jusqu'en 1944. Il ne cache pas sa profession religieuse à ses camarades qu'il encourage à prier. Il se battra sur le front Russe et sera fait prisonnier de guerre en Allemagne par les américains. Son comportement exemplaire lui vaudra "le mérite de la Croix de guerre". Dans les lettres qu'il écrit aux salésiens à cette période, on trouve une grande préoccupation pour sa formation et pour son chemin de foi.
À la fin de la guerre, la Hongrie est occupée par les soviétiques. Commence alors pour les salésiens, une période de grandes souffrances. Tout est réquisitionné jusqu'aux matelas... La presse catholique est interdite et les imprimeries sont réquisitionnées. Les écoles sont fermées, les associations catholiques dissoutes.
Étienne continue secrètement à suivre les groupes de jeunes. Ils changent de lieux régulièrement ou se rencontrent la nuit. En 1950 le gouvernement déclare la suppression des ordres religieux. Commencent alors les déportations dans des camps de concentration. Les salésiens sont aussi dispersés et doivent chercher du travail hors des villes pour survivre. Ils ne peuvent pas correspondre entre eux. Le provincial est condamné à 33 ans de prison.
Étienne est contraint de retourner en famille et travaille dans une imprimerie. Reconnaissant en lui des dons d'éducateur, l'administration l'appelle pour s'occuper d'orphelins. Étienne continue à être un éducateur chrétien malgré les très grands dangers. Certains de ces orphelins seront choisis pour former un corps spécial de la police communiste mais ils resteront fidèles malgré tout à Étienne.
En 1951, se sachant suspecté par la police, change de nom, de domicile et de travail. Mais il continue son apostolat auprès des jeunes. Ses confrères préparent sa fuite du pays, mais il choisit de rester. Il partage un appartement avec Daniel Tibor, un jeune confrère. La concierge nourrit alors des soupçons lorsqu'elle voit arriver de nombreux courriers de jeunes. Elle ouvre les lettres et en transmet ensuite le contenu à la police.
En 1952, il s'oppose à l'ouverture d'un bar nommé « l'auberge de l'enfer » en recouvrant, une nuit, l'enseigne de bitume. Mais l'enquête et la torture feront avouer aux jeunes le nom du groupe. Malgré une nouvelle offre des salésiens de fuir, il choisi de rester objectant que les jeunes sont en danger.
Étienne est arrêté le 28 juillet. Daniel également arrêté et torturé mourra quelques jours plus tard. Le 28 octobre 1952 se déroule le procès truqué contre 9 jeunes de la police spéciale, 5 salésiens, un étudiant et une étudiante. Le verdict : István Sandor et trois jeunes sont condamnés à mort au motif de « complot contre la démocratie et trahison ». Durant son emprisonnement, ses compagnons survivants diront qu'il cherchait à redonner courage à tous et partageait le peu de nourriture qu'il avait.
Le 8 juin 1953 il est pendu et son corps est jeté dans une fosse commune.
Étienne (István) Sandor a été béatifié le 19 octobre 2013 sur la place devant la cathédrale de saint Étienne à Budapest. La cérémonie a été présidée par le card. Péter Erdo, Archevêque de Esztergom-Budapest et Primat de Hongrie et par le représentant du pape François, card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation des causes des Saints.
Bx Nicolas de Gesturi
Religieux o.f.m. cap.
(1882-1958)
Nicola, au siècle Giovanni Angelo Salvatore Medda, naît à Gesturi (province de Cagliari, Italie) le 5 août 1882, dans une famille pauvre et très religieuse. Dès son plus jeune âge, alors qu'il était resté orphelin, il manifesta sa vocation religieuse, mais sa pauvreté l'empêcha de suivre immédiatement son appel.
Après une maladie, en 1911, il entra comme tertiaire oblat dans le couvent capucin Saint-Antoine à Cagliari. Le 30 octobre 1913, il prit l'habit sous le nom de Frère Nicolas. Le 16 février 1919, il prononça ses vœux définitifs.
Il passa ses premières années de vie religieuse dans divers couvents, puis il fut transféré à Cagliari où il resta trente-quatre ans, remplissant la fonction d'aumônier. De très nombreuses personnes allaient le trouver, se confiaient à lui, lui demandaient des conseils et des prières. C'est ainsi que naquit l'habitude de l'appeler auprès des malades, chez eux comme à l'hôpital. Des guérisons extraordinaires suivirent, qui montraient la main de Dieu à travers cet humble frère.
Sa réputation de sainteté et son pouvoir thaumaturgique se répandirent rapidement. Son comportement reflétait la présence de Dieu et une union constante avec le Seigneur et sa vie constitua pour tous un appel à la conversion, à l'amour et au service du Seigneur et de ses frères.
Il meurt le 8 juin 1958, à l'âge de 76 ans.
Nicola de Gesturi a été béatifié le 03 octobre 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Étienne (István) Sandor
Coadjuteur s.d.b. et martyr
Étienne (István) Sandor, naît le 26 novembre 1914, aîné de trois garçons, à Szolnok, en Hongrie, d’Étienne et Marie Fekete. Son enfance est marquée par un fort engagement catholique. Comme Dominique Savio, il s'occupe des autres jeunes. Il fréquente une paroisse franciscaine où il trouve son accompagnateur spirituel.
Les franciscains conseillent à sa famille de l'envoyer dans un institut salésien à Ràkospalota, où il peine dans les études qu'il finit en 1928. De retour chez lui, il approfondit la spiritualité salésienne dans le « Bulletin Salésien ». Il y reconnait un appel à la vie religieuse, mais sa demande d'entrée en noviciat est refusée en 1932 faute d'accord parental (il est encore mineur malgré ses 18 ans).
Les franciscains continuent à accompagner Étienne et l'encourage dans sa vocation salésienne. A sa majorité, il écrit une nouvelle demande, insistant sur l'importance du travail. Est-ce pour cela qu'il choisit d'être salésien coadjuteur ou pour son faible niveau scolaire ? Durant son pré-noviciat, il travaille comme aide-typographe puis imprimeur dans la maison d'édition Don Bosco, qui était renommée en Hongrie et l'est encore.
Il entre au noviciat le 1er avril 1938, mais l'interrompt pour faire son service militaire qu'il termine l'année suivante. Il fait sa première profession comme coadjuteur salésien le 8 septembre 1940. Dans ses lettres, on trouve une joie immense et un grand enthousiasme pour cette vie.
À Ràkospalota, il s'occupe avec beaucoup d'attention de la typographie, de l'animation pastorale et de l'oratoire. Il prend en charge et fait grandir aussi le groupe de la "JOC" (Jeunesse Ouvrière Catholique).
La Hongrie entre en guerre en juin 1941 : Étienne y est télégraphiste jusqu'en 1944. Il ne cache pas sa profession religieuse à ses camarades qu'il encourage à prier. Il se battra sur le front Russe et sera fait prisonnier de guerre en Allemagne par les américains. Son comportement exemplaire lui vaudra "le mérite de la Croix de guerre". Dans les lettres qu'il écrit aux salésiens à cette période, on trouve une grande préoccupation pour sa formation et pour son chemin de foi.
À la fin de la guerre, la Hongrie est occupée par les soviétiques. Commence alors pour les salésiens, une période de grandes souffrances. Tout est réquisitionné jusqu'aux matelas... La presse catholique est interdite et les imprimeries sont réquisitionnées. Les écoles sont fermées, les associations catholiques dissoutes.
Étienne continue secrètement à suivre les groupes de jeunes. Ils changent de lieux régulièrement ou se rencontrent la nuit. En 1950 le gouvernement déclare la suppression des ordres religieux. Commencent alors les déportations dans des camps de concentration. Les salésiens sont aussi dispersés et doivent chercher du travail hors des villes pour survivre. Ils ne peuvent pas correspondre entre eux. Le provincial est condamné à 33 ans de prison.
Étienne est contraint de retourner en famille et travaille dans une imprimerie. Reconnaissant en lui des dons d'éducateur, l'administration l'appelle pour s'occuper d'orphelins. Étienne continue à être un éducateur chrétien malgré les très grands dangers. Certains de ces orphelins seront choisis pour former un corps spécial de la police communiste mais ils resteront fidèles malgré tout à Étienne.
En 1951, se sachant suspecté par la police, change de nom, de domicile et de travail. Mais il continue son apostolat auprès des jeunes. Ses confrères préparent sa fuite du pays, mais il choisit de rester. Il partage un appartement avec Daniel Tibor, un jeune confrère. La concierge nourrit alors des soupçons lorsqu'elle voit arriver de nombreux courriers de jeunes. Elle ouvre les lettres et en transmet ensuite le contenu à la police.
En 1952, il s'oppose à l'ouverture d'un bar nommé « l'auberge de l'enfer » en recouvrant, une nuit, l'enseigne de bitume. Mais l'enquête et la torture feront avouer aux jeunes le nom du groupe. Malgré une nouvelle offre des salésiens de fuir, il choisi de rester objectant que les jeunes sont en danger.
Étienne est arrêté le 28 juillet. Daniel également arrêté et torturé mourra quelques jours plus tard. Le 28 octobre 1952 se déroule le procès truqué contre 9 jeunes de la police spéciale, 5 salésiens, un étudiant et une étudiante. Le verdict : István Sandor et trois jeunes sont condamnés à mort au motif de « complot contre la démocratie et trahison ». Durant son emprisonnement, ses compagnons survivants diront qu'il cherchait à redonner courage à tous et partageait le peu de nourriture qu'il avait.
Le 8 juin 1953 il est pendu et son corps est jeté dans une fosse commune.
Étienne (István) Sandor a été béatifié le 19 octobre 2013 sur la place devant la cathédrale de saint Étienne à Budapest. La cérémonie a été présidée par le card. Péter Erdo, Archevêque de Esztergom-Budapest et Primat de Hongrie et par le représentant du pape François, card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation des causes des Saints.
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Re: Les saints du jour
Mardi le 9 juin
Saint Éphrem le Syrien
Diacre et Docteur de l'Église
(† 373)
Ephrem le Syrien, né au IVe siècle, fut le grand poète de la langue syriaque. Il est né de parents chrétiens, d’après ce qui ressort de ses propres écrits, à Nisibe, dans la Haute-Mésopotamie. Cette ville était un avant-poste de l’empire romain oriental et elle remplissait toutes les conditions pour être le point de rencontre entre l’Orient et l’Occident.
Après la chute de Nisibe, en 363, la population chrétienne de la ville fut évacuée et Éphrem finit par arriver à Édesse, qui se trouve à quelque cent cinquante kilomètres plus à l’Ouest, au sud-est de la Turquie, aujourd’hui Urfa.
Éphrem est l’héritier de l’interprétation biblique du judaïsme. Sur ce point S. Brock écrit :
« Et ceci peut être considéré sous deux angles. D’abord en ce qu’il a hérité, comme tout chrétien, de la Bible juive, devenue l’Ancien Testament des chrétiens. Ses œuvres montrent une familiarité intime avec la Bible, particulièrement ses hymnes, qui sont truffées de subtiles allusions littéraires ; il s’attendait, bien sûr, à ce qu’elles soient comprises de ses auditeurs et de ses lecteurs. Et puis, et ceci est encore plus significatif, Éphrem est aussi l’héritier de nombreuses traditions juives étrangères à la Bible, qu’on peut trouver dans la littérature post-biblique de Targum et des Midrash ».
Éphrem passa ces dernières dix années à Édesse. Il est mort le 9 juin 373.
Catéchèse de Benoit XVI:
Chers frères et sœurs,
Selon l'opinion commune d'aujourd'hui, le christianisme serait une religion européenne, qui aurait ensuite exporté la culture de ce continent dans d'autres pays. Mais la réalité est beaucoup plus complexe, car la racine de la religion chrétienne se trouve dans l'ancien Testament et donc à Jérusalem et dans le monde sémitique. Le christianisme se nourrit toujours à cette racine de l'Ancien Testament. Son expansion au cours des premiers siècles a eu lieu aussi bien vers l'Occident - vers le monde gréco-latin, où il a ensuite inspiré la culture européenne - que vers l'Orient, jusqu'à la Perse, à l'Inde, contribuant ainsi à susciter une culture spécifique, en langues sémitiques, avec une identité propre. Pour montrer cette multiplicité culturelle de l'unique foi chrétienne des débuts, j'ai parlé dans la catéchèse de mercredi dernier d'un représentant de cet autre christianisme, Aphraate le Sage persan, presque inconnu chez nous. Dans cette même optique, je voudrais aujourd'hui parler de saint Ephrem le Syrien, né à Nisibe vers 306 dans une famille chrétienne. Il fut le représentant le plus important du christianisme de langue syriaque et réussit à concilier d'une manière unique la vocation du théologien et celle du poète. Il se forma et grandit à côté de Jacques, Evêque de Nisibe (303-338), et il fonda avec lui l'école de théologie de sa ville. Ordonné diacre, il vécut intensément la vie de la communauté chrétienne locale jusqu'en 363, année où la ville de Nisibe tomba entre les mains des Persans. Ephrem immigra alors à Edesse, où il poursuivit son activité de prédicateur. Il mourut dans cette ville en l'an 373, victime de la contagion de la peste qu'il avait contractée en soignant les malades. On ne sait pas avec certitude s'il était moine, mais il est cependant certain qu'il est resté diacre pendant toute sa vie et qu'il a embrassé l'état de virginité et de pauvreté. C'est ainsi qu'apparaît dans la spécificité de son expression culturelle, l'identité chrétienne commune et fondamentale: la foi, l'espérance - cette espérance qui permet de vivre pauvre et chaste dans ce monde, en plaçant toutes ses attentes dans le Seigneur - et, enfin, la charité, jusqu'au don de soi-même dans le soin des malades de la peste.
Saint Ephrem nous a laissé un grand héritage théologique: sa production considérable peut se regrouper en quatre catégories: les œuvres écrites en prose ordinaire (ses œuvres polémiques, ou bien les commentaires bibliques); les œuvres en prose poétique; les homélies en vers; et enfin les hymnes, qui sont certainement l'œuvre la plus vaste d'Ephrem. Il s'agit d'un auteur riche et intéressant sous de nombreux aspects, mais en particulier sous le profil théologique. Si nous voulons aborder sa doctrine, nous devons insister dès le début sur ceci: le fait qu'il fait de la théologie sous une forme poétique. La poésie lui permet d'approfondir la réflexion théologique à travers des paradoxes et des images. Dans le même temps sa théologie devient liturgie, devient musique: en effet, c'était un grand compositeur, un musicien. Théologie, réflexion sur la foi, poésie, chant, louange de Dieu vont de pair; et c'est précisément dans ce caractère liturgique qu'apparaît avec limpidité la théologie d'Ephrem, la vérité divine. Dans sa recherche de Dieu, dans sa façon de faire de la théologie, il suit le chemin du paradoxe et du symbole. Il privilégie largement les images contrastantes, car elles lui servent à souligner le mystère de Dieu.
Je ne peux pour le moment présenter que peu de chose de lui, également parce que la poésie est difficilement traduisible, mais pour donner au moins une idée de sa théologie poétique, je voudrais citer en partie deux hymnes. Tout d'abord, également en vue du prochain Avent, je vous propose plusieurs images splendides tirées des hymnes Sur la nativité du Christ. Devant la Vierge, Ephrem manifeste son émerveillement avec un ton inspiré:
"Le Seigneur vint en elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle
pour se taire dans son sein.
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l'Agneau né, qui pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles:
Celui qui créa toutes choses
est entré en possession de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle (Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en elle,
mais revêtue de vêtements humbles.
Celui qui dispense toutes choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit d'elle,
lui qui revêt (de beauté) toutes choses"
(Hymne "De Nativitate" 11, 6-8)
Pour exprimer le mystère du Christ, Ephrem utilise une grande diversité de thèmes, d'expressions, d'images. Dans l'une de ses hymnes, il relie de manière efficace Adam (au paradis) au Christ (dans l'Eucharistie):
"Ce fut en fermant
avec l'épée du chérubin,
que fut fermé
le chemin de l'arbre de la vie.
Mais pour les peuples,
le Seigneur de cet arbre
s'est donné comme nourriture
lui-même dans l'oblation (eucharistique).
Les arbres de l'Eden
furent donnés comme nourriture
au premier Adam.
Pour nous, le jardinier
du Jardin en personne
s'est fait nourriture
pour nos âmes.
En effet, nous étions tous sortis
du Paradis avec Adam,
qui le laissa derrière lui.
A présent que l'épée a été ôtée
là-bas (sur la croix) par la lance
nous pouvons y retourner"
(Hymne 49, 9-11).
Pour parler de l'Eucharistie, Ephrem se sert de deux images: la braise ou le charbon ardent, et la perle. Le thème de la braise est tiré du prophète Isaïe (cf. 6, 6). C'est l'image du séraphin, qui prend la braise avec les pinces, et effleure simplement les lèvres du prophète pour les purifier; le chrétien, en revanche, touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même:
"Dans ton pain se cache l'Esprit
qui ne peut être consommé;
dans ton vin se trouve le feu
qui ne peut être bu.
L'Esprit dans ton pain, le feu dans ton vin:
voilà une merveille accueillie par nos lèvres.
Le séraphin ne pouvait pas approcher ses doigts de la braise,
qui ne fut approchée que de la bouche d'Isaïe;
les doigts ne l'ont pas prise, les lèvres ne l'ont pas avalée;
mais à nous, le Seigneur a permis de faire les deux choses.
Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs,
mais le feu de la grâce descend sur le pain et y reste.
Au lieu du feu qui détruisit l'homme,
nous avons mangé le feu dans le pain
et nous avons été vivifiés"
(Hymne "De Fide" 10, 8-10).
Voilà encore un dernier exemple des hymnes de saint Ephrem, où il parle de la perle comme symbole de la richesse et de la beauté de la foi:
"Je posai (la perle), mes frères, sur la paume de ma main,
pour pouvoir l'examiner.
Je me mis à l'observer d'un côté puis de l'autre:
elle n'avait qu'un seul aspect de tous les côtés.
(Ainsi) est la recherche du Fils, impénétrable, car elle n'est que lumière.
Dans sa clarté, je vis la Limpidité,
qui ne devient pas opaque;
et dans sa pureté,
le grand symbole du corps de notre Seigneur,
qui est pur.
Dans son indivisibilité, je vis la vérité,
qui est indivisible"
(Hymne "Sur la Perle" 1, 2-3).
La figure d'Ephrem est encore pleinement actuelle pour la vie des différentes Eglises chrétiennes. Nous le découvrons tout d'abord comme théologien, qui, à partir de l'Ecriture Sainte, réfléchit poétiquement sur le mystère de la rédemption de l'homme opérée par le Christ, le Verbe de Dieu incarné. Sa réflexion est une réflexion théologique exprimée par des images et des symboles tirés de la nature, de la vie quotidienne et de la Bible. Ephrem confère un caractère didactique et catéchistique à la poésie et aux hymnes pour la liturgie; il s'agit d'hymnes théologiques et, dans le même temps, adaptées à la récitation ou au chant liturgique. Ephrem se sert de ces hymnes pour diffuser, à l'occasion des fêtes liturgiques, la doctrine de l'Eglise. Au fil du temps, elles se sont révélées un moyen de catéchèse extrêmement efficace pour la communauté chrétienne.
La réflexion d'Ephrem sur le thème de Dieu créateur est importante: rien n'est isolé dans la création, et le monde est, à côté de l'Ecriture Sainte, une Bible de Dieu. En utilisant de manière erronée sa liberté, l'homme renverse l'ordre de l'univers. Pour Ephrem, le rôle de la femme est important. La façon dont il en parle est toujours inspirée par la sensibilité et le respect: la demeure de Jésus dans le sein de Marie a grandement élevé la dignité de la femme. Pour Ephrem, de même qu'il n'y a pas de Rédemption sans Jésus, il n'y a pas d'incarnation sans Marie. Les dimensions divines et humaines du mystère de notre rédemption se trouvent déjà dans les textes d'Ephrem; de manière poétique et avec des images fondamentalement tirées des Ecritures, il anticipe le cadre théologique et, d'une certaine manière, le langage même des grandes définitions christologiques des Conciles du V siècle.
Ephrem, honoré par la tradition chrétienne sous le titre de "lyre de l'Esprit Saint", resta diacre de son Eglise pendant toute sa vie. Ce fut un choix décisif et emblématique: il fut diacre, c'est-à-dire serviteur, que ce soit dans le ministère liturgique, ou, plus radicalement, dans l'amour pour le Christ, qu'il chanta de manière inégalable, ou encore, dans la charité envers ses frères, qu'il introduisit avec une rare habileté dans la connaissance de la Révélation divine.
Saint Éphrem le Syrien
Diacre et Docteur de l'Église
(† 373)
Ephrem le Syrien, né au IVe siècle, fut le grand poète de la langue syriaque. Il est né de parents chrétiens, d’après ce qui ressort de ses propres écrits, à Nisibe, dans la Haute-Mésopotamie. Cette ville était un avant-poste de l’empire romain oriental et elle remplissait toutes les conditions pour être le point de rencontre entre l’Orient et l’Occident.
Après la chute de Nisibe, en 363, la population chrétienne de la ville fut évacuée et Éphrem finit par arriver à Édesse, qui se trouve à quelque cent cinquante kilomètres plus à l’Ouest, au sud-est de la Turquie, aujourd’hui Urfa.
Éphrem est l’héritier de l’interprétation biblique du judaïsme. Sur ce point S. Brock écrit :
« Et ceci peut être considéré sous deux angles. D’abord en ce qu’il a hérité, comme tout chrétien, de la Bible juive, devenue l’Ancien Testament des chrétiens. Ses œuvres montrent une familiarité intime avec la Bible, particulièrement ses hymnes, qui sont truffées de subtiles allusions littéraires ; il s’attendait, bien sûr, à ce qu’elles soient comprises de ses auditeurs et de ses lecteurs. Et puis, et ceci est encore plus significatif, Éphrem est aussi l’héritier de nombreuses traditions juives étrangères à la Bible, qu’on peut trouver dans la littérature post-biblique de Targum et des Midrash ».
Éphrem passa ces dernières dix années à Édesse. Il est mort le 9 juin 373.
Catéchèse de Benoit XVI:
Chers frères et sœurs,
Selon l'opinion commune d'aujourd'hui, le christianisme serait une religion européenne, qui aurait ensuite exporté la culture de ce continent dans d'autres pays. Mais la réalité est beaucoup plus complexe, car la racine de la religion chrétienne se trouve dans l'ancien Testament et donc à Jérusalem et dans le monde sémitique. Le christianisme se nourrit toujours à cette racine de l'Ancien Testament. Son expansion au cours des premiers siècles a eu lieu aussi bien vers l'Occident - vers le monde gréco-latin, où il a ensuite inspiré la culture européenne - que vers l'Orient, jusqu'à la Perse, à l'Inde, contribuant ainsi à susciter une culture spécifique, en langues sémitiques, avec une identité propre. Pour montrer cette multiplicité culturelle de l'unique foi chrétienne des débuts, j'ai parlé dans la catéchèse de mercredi dernier d'un représentant de cet autre christianisme, Aphraate le Sage persan, presque inconnu chez nous. Dans cette même optique, je voudrais aujourd'hui parler de saint Ephrem le Syrien, né à Nisibe vers 306 dans une famille chrétienne. Il fut le représentant le plus important du christianisme de langue syriaque et réussit à concilier d'une manière unique la vocation du théologien et celle du poète. Il se forma et grandit à côté de Jacques, Evêque de Nisibe (303-338), et il fonda avec lui l'école de théologie de sa ville. Ordonné diacre, il vécut intensément la vie de la communauté chrétienne locale jusqu'en 363, année où la ville de Nisibe tomba entre les mains des Persans. Ephrem immigra alors à Edesse, où il poursuivit son activité de prédicateur. Il mourut dans cette ville en l'an 373, victime de la contagion de la peste qu'il avait contractée en soignant les malades. On ne sait pas avec certitude s'il était moine, mais il est cependant certain qu'il est resté diacre pendant toute sa vie et qu'il a embrassé l'état de virginité et de pauvreté. C'est ainsi qu'apparaît dans la spécificité de son expression culturelle, l'identité chrétienne commune et fondamentale: la foi, l'espérance - cette espérance qui permet de vivre pauvre et chaste dans ce monde, en plaçant toutes ses attentes dans le Seigneur - et, enfin, la charité, jusqu'au don de soi-même dans le soin des malades de la peste.
Saint Ephrem nous a laissé un grand héritage théologique: sa production considérable peut se regrouper en quatre catégories: les œuvres écrites en prose ordinaire (ses œuvres polémiques, ou bien les commentaires bibliques); les œuvres en prose poétique; les homélies en vers; et enfin les hymnes, qui sont certainement l'œuvre la plus vaste d'Ephrem. Il s'agit d'un auteur riche et intéressant sous de nombreux aspects, mais en particulier sous le profil théologique. Si nous voulons aborder sa doctrine, nous devons insister dès le début sur ceci: le fait qu'il fait de la théologie sous une forme poétique. La poésie lui permet d'approfondir la réflexion théologique à travers des paradoxes et des images. Dans le même temps sa théologie devient liturgie, devient musique: en effet, c'était un grand compositeur, un musicien. Théologie, réflexion sur la foi, poésie, chant, louange de Dieu vont de pair; et c'est précisément dans ce caractère liturgique qu'apparaît avec limpidité la théologie d'Ephrem, la vérité divine. Dans sa recherche de Dieu, dans sa façon de faire de la théologie, il suit le chemin du paradoxe et du symbole. Il privilégie largement les images contrastantes, car elles lui servent à souligner le mystère de Dieu.
Je ne peux pour le moment présenter que peu de chose de lui, également parce que la poésie est difficilement traduisible, mais pour donner au moins une idée de sa théologie poétique, je voudrais citer en partie deux hymnes. Tout d'abord, également en vue du prochain Avent, je vous propose plusieurs images splendides tirées des hymnes Sur la nativité du Christ. Devant la Vierge, Ephrem manifeste son émerveillement avec un ton inspiré:
"Le Seigneur vint en elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle
pour se taire dans son sein.
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l'Agneau né, qui pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles:
Celui qui créa toutes choses
est entré en possession de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle (Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en elle,
mais revêtue de vêtements humbles.
Celui qui dispense toutes choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit d'elle,
lui qui revêt (de beauté) toutes choses"
(Hymne "De Nativitate" 11, 6-8)
Pour exprimer le mystère du Christ, Ephrem utilise une grande diversité de thèmes, d'expressions, d'images. Dans l'une de ses hymnes, il relie de manière efficace Adam (au paradis) au Christ (dans l'Eucharistie):
"Ce fut en fermant
avec l'épée du chérubin,
que fut fermé
le chemin de l'arbre de la vie.
Mais pour les peuples,
le Seigneur de cet arbre
s'est donné comme nourriture
lui-même dans l'oblation (eucharistique).
Les arbres de l'Eden
furent donnés comme nourriture
au premier Adam.
Pour nous, le jardinier
du Jardin en personne
s'est fait nourriture
pour nos âmes.
En effet, nous étions tous sortis
du Paradis avec Adam,
qui le laissa derrière lui.
A présent que l'épée a été ôtée
là-bas (sur la croix) par la lance
nous pouvons y retourner"
(Hymne 49, 9-11).
Pour parler de l'Eucharistie, Ephrem se sert de deux images: la braise ou le charbon ardent, et la perle. Le thème de la braise est tiré du prophète Isaïe (cf. 6, 6). C'est l'image du séraphin, qui prend la braise avec les pinces, et effleure simplement les lèvres du prophète pour les purifier; le chrétien, en revanche, touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même:
"Dans ton pain se cache l'Esprit
qui ne peut être consommé;
dans ton vin se trouve le feu
qui ne peut être bu.
L'Esprit dans ton pain, le feu dans ton vin:
voilà une merveille accueillie par nos lèvres.
Le séraphin ne pouvait pas approcher ses doigts de la braise,
qui ne fut approchée que de la bouche d'Isaïe;
les doigts ne l'ont pas prise, les lèvres ne l'ont pas avalée;
mais à nous, le Seigneur a permis de faire les deux choses.
Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs,
mais le feu de la grâce descend sur le pain et y reste.
Au lieu du feu qui détruisit l'homme,
nous avons mangé le feu dans le pain
et nous avons été vivifiés"
(Hymne "De Fide" 10, 8-10).
Voilà encore un dernier exemple des hymnes de saint Ephrem, où il parle de la perle comme symbole de la richesse et de la beauté de la foi:
"Je posai (la perle), mes frères, sur la paume de ma main,
pour pouvoir l'examiner.
Je me mis à l'observer d'un côté puis de l'autre:
elle n'avait qu'un seul aspect de tous les côtés.
(Ainsi) est la recherche du Fils, impénétrable, car elle n'est que lumière.
Dans sa clarté, je vis la Limpidité,
qui ne devient pas opaque;
et dans sa pureté,
le grand symbole du corps de notre Seigneur,
qui est pur.
Dans son indivisibilité, je vis la vérité,
qui est indivisible"
(Hymne "Sur la Perle" 1, 2-3).
La figure d'Ephrem est encore pleinement actuelle pour la vie des différentes Eglises chrétiennes. Nous le découvrons tout d'abord comme théologien, qui, à partir de l'Ecriture Sainte, réfléchit poétiquement sur le mystère de la rédemption de l'homme opérée par le Christ, le Verbe de Dieu incarné. Sa réflexion est une réflexion théologique exprimée par des images et des symboles tirés de la nature, de la vie quotidienne et de la Bible. Ephrem confère un caractère didactique et catéchistique à la poésie et aux hymnes pour la liturgie; il s'agit d'hymnes théologiques et, dans le même temps, adaptées à la récitation ou au chant liturgique. Ephrem se sert de ces hymnes pour diffuser, à l'occasion des fêtes liturgiques, la doctrine de l'Eglise. Au fil du temps, elles se sont révélées un moyen de catéchèse extrêmement efficace pour la communauté chrétienne.
La réflexion d'Ephrem sur le thème de Dieu créateur est importante: rien n'est isolé dans la création, et le monde est, à côté de l'Ecriture Sainte, une Bible de Dieu. En utilisant de manière erronée sa liberté, l'homme renverse l'ordre de l'univers. Pour Ephrem, le rôle de la femme est important. La façon dont il en parle est toujours inspirée par la sensibilité et le respect: la demeure de Jésus dans le sein de Marie a grandement élevé la dignité de la femme. Pour Ephrem, de même qu'il n'y a pas de Rédemption sans Jésus, il n'y a pas d'incarnation sans Marie. Les dimensions divines et humaines du mystère de notre rédemption se trouvent déjà dans les textes d'Ephrem; de manière poétique et avec des images fondamentalement tirées des Ecritures, il anticipe le cadre théologique et, d'une certaine manière, le langage même des grandes définitions christologiques des Conciles du V siècle.
Ephrem, honoré par la tradition chrétienne sous le titre de "lyre de l'Esprit Saint", resta diacre de son Eglise pendant toute sa vie. Ce fut un choix décisif et emblématique: il fut diacre, c'est-à-dire serviteur, que ce soit dans le ministère liturgique, ou, plus radicalement, dans l'amour pour le Christ, qu'il chanta de manière inégalable, ou encore, dans la charité envers ses frères, qu'il introduisit avec une rare habileté dans la connaissance de la Révélation divine.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mardi le 9 juin
Bse Anne-Marie Taigi
Épouse et mère, Tertiaire trinitaire
(1769-1837)
Anna Maria Giannetti Taigi, née à Sienne le 29 mai 1769, suivit son père à Rome où des revers de fortune l'avait contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire. Ses parents faisaient retomber leur amertume sur leur fillette, mais l'angélique pauvrette redoublait de douceur envers eux. Anna-Maria entra très tôt en service afin d'aider ses parents. Elle grandissait, pieuse, travailleuse et coquette, prenant plaisir à se parer. Domenico Taigi, qui travaillait au jour le jour au palais Chigi, homme honnête, rude et prompt à la colère, offrit de l'épouser ; Anna Maria accepta sa proposition de mariage. Dans les premiers temps de son ménage, elle conserva ses habitudes mondaines, aimant à fréquenter le théâtre des marionnettes et à porter des colliers de verroterie.
Après trois ans de cette vie ainsi partagée entre l'amour de Dieu et l'amour du monde, Anna Maria se confessa au Père Angelo de l'Ordre des Servites, se convertit totalement et, avec l'assentiment de son mari, elle se fit recevoir dans le Tiers-Ordre des Trinitaires. Domenico ne demandait qu'une chose : que la maison soit bien tenue et paisible ! Or, les parents d'Anna-Maria vinrent partager la vie du jeune foyer. Depuis leur arrivée, les scènes de criailleries qu'elle apaise de son mieux se répètent tous les jours, car sa mère acariâtre cherche sans cesse querelle à son gendre qui s'emporte facilement. Atténuant les heurts le mieux possible, elle s'empresse auprès de son époux trop vif qui jette le dîner par terre avec la table quand un plat lui déplaît.
Après la mort de sa mère, son père vit aux dépens de sa fille et multiplie disputes sur disputes. Lorsque la lèpre l'atteint, Anna Maria le soigne tendrement et l'aide à mourir chrétiennement. Pour leurs sept enfants, la maison risquait de devenir un enfer, mais elle demeurait si surnaturellement douce, que Domenico affirmera que c'était un vrai paradis chez lui, et que l'ordre et la propreté régnaient partout dans son pauvre gîte. Anna Maria se levait de grand matin pour se rendre à l'église, et communiait tous les jours. Lorsqu'un membre de la famille était malade, pour ne donner à personne l'occasion de se plaindre et de murmurer, elle se privait de la messe et de la communion. Pour suppléer à cette privation involontaire, elle se recueillait pendant les moments libres de la journée.
Anna Maria tenait ses enfants toujours occupés. Après le souper, la famille récitait le rosaire et lisait une courte vie du Saint du jour, puis les enfants se mettaient au lit après avoir reçu la bénédiction. Le dimanche, ils visitaient les malades à l'hôpital. Sa tendresse maternelle ne l'empêchait pas d'appliquer fermement les sanctions méritées. Ses enfants profitèrent avantageusement de cette éducation si équilibrée et devinrent vite l'honneur de leur vertueuse mère et le modèle de leurs camarades.
Sa délicatesse envers les humbles était exquise. Elle nourrissait sa servante mieux qu'elle-même; à une qui cassait la vaisselle par maladresse, elle disait gentiment : « Il faut bien faire gagner la vie aux fabricants de faïence. »
Lors de sa réception comme membre du Tiers Ordre de la Sainte Trinité, Anna Maria s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde. En retour de cette généreuse offrande, Dieu lui accorda la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux dans lequel elle lisait les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église. Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept-ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire. Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.
Bien que la Anna Maria souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.
Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna Maria expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était. Malgré ses doigts devenus si douloureux, elle cousait beaucoup afin d'assurer le pain quotidien de la maisonnée. La femme du gouverneur de Savoie qui avait obtenu tant de grâces par les prières de la servante de Dieu, voulut lui donner une forte somme d'argent, mais elle la refusa catégoriquement.
Le Lundi Saint, dans une extase, Anna Maria apprit qu'elle mourrait le Vendredi saint, 09 juin 1837. Après avoir béni tous les siens, et les avoir remerciés, elle rendit l'âme dans un cri de bonheur et de délivrance. Il semble que Dieu ait voulu montrer, dans la personne de cette admirable femme, la possibilité d'allier des vertus éminentes et des dons surnaturels exceptionnels à la fidélité aux devoirs les plus humbles et les plus matériels de la vie commune.
Anna Maria Giannetti Taigi fut beatifiée le 30 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
Bse Anne-Marie Taigi
Épouse et mère, Tertiaire trinitaire
(1769-1837)
Anna Maria Giannetti Taigi, née à Sienne le 29 mai 1769, suivit son père à Rome où des revers de fortune l'avait contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire. Ses parents faisaient retomber leur amertume sur leur fillette, mais l'angélique pauvrette redoublait de douceur envers eux. Anna-Maria entra très tôt en service afin d'aider ses parents. Elle grandissait, pieuse, travailleuse et coquette, prenant plaisir à se parer. Domenico Taigi, qui travaillait au jour le jour au palais Chigi, homme honnête, rude et prompt à la colère, offrit de l'épouser ; Anna Maria accepta sa proposition de mariage. Dans les premiers temps de son ménage, elle conserva ses habitudes mondaines, aimant à fréquenter le théâtre des marionnettes et à porter des colliers de verroterie.
Après trois ans de cette vie ainsi partagée entre l'amour de Dieu et l'amour du monde, Anna Maria se confessa au Père Angelo de l'Ordre des Servites, se convertit totalement et, avec l'assentiment de son mari, elle se fit recevoir dans le Tiers-Ordre des Trinitaires. Domenico ne demandait qu'une chose : que la maison soit bien tenue et paisible ! Or, les parents d'Anna-Maria vinrent partager la vie du jeune foyer. Depuis leur arrivée, les scènes de criailleries qu'elle apaise de son mieux se répètent tous les jours, car sa mère acariâtre cherche sans cesse querelle à son gendre qui s'emporte facilement. Atténuant les heurts le mieux possible, elle s'empresse auprès de son époux trop vif qui jette le dîner par terre avec la table quand un plat lui déplaît.
Après la mort de sa mère, son père vit aux dépens de sa fille et multiplie disputes sur disputes. Lorsque la lèpre l'atteint, Anna Maria le soigne tendrement et l'aide à mourir chrétiennement. Pour leurs sept enfants, la maison risquait de devenir un enfer, mais elle demeurait si surnaturellement douce, que Domenico affirmera que c'était un vrai paradis chez lui, et que l'ordre et la propreté régnaient partout dans son pauvre gîte. Anna Maria se levait de grand matin pour se rendre à l'église, et communiait tous les jours. Lorsqu'un membre de la famille était malade, pour ne donner à personne l'occasion de se plaindre et de murmurer, elle se privait de la messe et de la communion. Pour suppléer à cette privation involontaire, elle se recueillait pendant les moments libres de la journée.
Anna Maria tenait ses enfants toujours occupés. Après le souper, la famille récitait le rosaire et lisait une courte vie du Saint du jour, puis les enfants se mettaient au lit après avoir reçu la bénédiction. Le dimanche, ils visitaient les malades à l'hôpital. Sa tendresse maternelle ne l'empêchait pas d'appliquer fermement les sanctions méritées. Ses enfants profitèrent avantageusement de cette éducation si équilibrée et devinrent vite l'honneur de leur vertueuse mère et le modèle de leurs camarades.
Sa délicatesse envers les humbles était exquise. Elle nourrissait sa servante mieux qu'elle-même; à une qui cassait la vaisselle par maladresse, elle disait gentiment : « Il faut bien faire gagner la vie aux fabricants de faïence. »
Lors de sa réception comme membre du Tiers Ordre de la Sainte Trinité, Anna Maria s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde. En retour de cette généreuse offrande, Dieu lui accorda la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux dans lequel elle lisait les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église. Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept-ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire. Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.
Bien que la Anna Maria souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.
Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna Maria expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était. Malgré ses doigts devenus si douloureux, elle cousait beaucoup afin d'assurer le pain quotidien de la maisonnée. La femme du gouverneur de Savoie qui avait obtenu tant de grâces par les prières de la servante de Dieu, voulut lui donner une forte somme d'argent, mais elle la refusa catégoriquement.
Le Lundi Saint, dans une extase, Anna Maria apprit qu'elle mourrait le Vendredi saint, 09 juin 1837. Après avoir béni tous les siens, et les avoir remerciés, elle rendit l'âme dans un cri de bonheur et de délivrance. Il semble que Dieu ait voulu montrer, dans la personne de cette admirable femme, la possibilité d'allier des vertus éminentes et des dons surnaturels exceptionnels à la fidélité aux devoirs les plus humbles et les plus matériels de la vie commune.
Anna Maria Giannetti Taigi fut beatifiée le 30 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
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Re: Les saints du jour
Mercredi le 10 juin
Bx Edward Joannes Maria Poppe (1890-1924)
Prêtre « Apôtre de l'Eucharistie et de la Mission »
Edward Poppe naît à Moerzeke (Belgique) le 18 décembre 1890 dans une famille de boulangers très pieuse. En mai 1909, il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1916.
Il commença son ministère comme vice-curé de Sainte-Colette, dans un quartier ouvrier de Gandt. C'est là que naquit son amour pour les pauvres, les marginaux et les enfants. Cela l'incita à vivre une vie de grande pauvreté personnelle et à prêter une attention particulière à l'éducation à la foi de ses fidèles à travers la catéchèse et l'Eucharistie.
A la fin de la Première Guerre mondiale, il alla vivre dans la zone rurale de Moerzeke, où il fut aumônier d'une communauté religieuse. Il se consacra à la contemplation et à l'étude, à la prédication et à l'apostolat. Sa maison était ouverte à tous et se transforma en lieu de prière.
Le 15 septembre 1920, il se rendit sur la tombe de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, à Lisieux, ce qui fut un moment fondamental de sa vie spirituelle. Il fut un précurseur de son temps, mobilisant tous les éducateurs pour une campagne de réévangélisation, dont le point de départ et d'arrivée devait être l'Eucharistie.
En octobre 1922, il alla à Leopoldsburg, où il se chargea de la direction spirituelle des prêtres de tout le pays appelés au service militaire. Ce furent ses derniers mois d'activité apostolique. Il y fit passer son message, non seulement auprès des prêtres soldats, mais aussi auprès des fidèles, sensibilisés ainsi à l’Évangile et à leur mission.
Il apprend à « se livrer, mains vides, au feu du brasier de l'amour de Dieu pour la sanctification de ses confrères ».
Il meurt le matin du 10 juin 1924, les yeux fixés sur l'image du Sacré-Cœur, pleuré par toute la Flandre. Il avait 34 ans.
Édouard Poppe a été béatifié le 3 octobre 1999 par le saint Père Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui, durant la cérémonie de béatification, a dit : « Le Père Poppe, qui a connu l'épreuve, adresse un message aux malades, leur rappelant que la prière et l'amour de Marie sont essentiels à l'engagement missionnaire de l'Église ».
Saint Landry
Évêque
(† v. 656)
Évêque de Paris, saint Landry n'avait de cesse d'aider les plus démunis. Lors des famines, il vendait tous ses biens jusqu'aux objets liturgiques pour acheter un peu de pain et le redistribuer.
Parce que les maladies faisaient de nombreux morts et se transformaient souvent en épidémies, il eut l'idée de regrouper tous les malades pour mieux les soigner et ne pas contaminer le reste de la population : le premier Hôtel-Dieu était créé.
Bx Edward Joannes Maria Poppe (1890-1924)
Prêtre « Apôtre de l'Eucharistie et de la Mission »
Edward Poppe naît à Moerzeke (Belgique) le 18 décembre 1890 dans une famille de boulangers très pieuse. En mai 1909, il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1916.
Il commença son ministère comme vice-curé de Sainte-Colette, dans un quartier ouvrier de Gandt. C'est là que naquit son amour pour les pauvres, les marginaux et les enfants. Cela l'incita à vivre une vie de grande pauvreté personnelle et à prêter une attention particulière à l'éducation à la foi de ses fidèles à travers la catéchèse et l'Eucharistie.
A la fin de la Première Guerre mondiale, il alla vivre dans la zone rurale de Moerzeke, où il fut aumônier d'une communauté religieuse. Il se consacra à la contemplation et à l'étude, à la prédication et à l'apostolat. Sa maison était ouverte à tous et se transforma en lieu de prière.
Le 15 septembre 1920, il se rendit sur la tombe de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, à Lisieux, ce qui fut un moment fondamental de sa vie spirituelle. Il fut un précurseur de son temps, mobilisant tous les éducateurs pour une campagne de réévangélisation, dont le point de départ et d'arrivée devait être l'Eucharistie.
En octobre 1922, il alla à Leopoldsburg, où il se chargea de la direction spirituelle des prêtres de tout le pays appelés au service militaire. Ce furent ses derniers mois d'activité apostolique. Il y fit passer son message, non seulement auprès des prêtres soldats, mais aussi auprès des fidèles, sensibilisés ainsi à l’Évangile et à leur mission.
Il apprend à « se livrer, mains vides, au feu du brasier de l'amour de Dieu pour la sanctification de ses confrères ».
Il meurt le matin du 10 juin 1924, les yeux fixés sur l'image du Sacré-Cœur, pleuré par toute la Flandre. Il avait 34 ans.
Édouard Poppe a été béatifié le 3 octobre 1999 par le saint Père Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui, durant la cérémonie de béatification, a dit : « Le Père Poppe, qui a connu l'épreuve, adresse un message aux malades, leur rappelant que la prière et l'amour de Marie sont essentiels à l'engagement missionnaire de l'Église ».
Saint Landry
Évêque
(† v. 656)
Évêque de Paris, saint Landry n'avait de cesse d'aider les plus démunis. Lors des famines, il vendait tous ses biens jusqu'aux objets liturgiques pour acheter un peu de pain et le redistribuer.
Parce que les maladies faisaient de nombreux morts et se transformaient souvent en épidémies, il eut l'idée de regrouper tous les malades pour mieux les soigner et ne pas contaminer le reste de la population : le premier Hôtel-Dieu était créé.
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Re: Les saints du jour
Jeudi 11 juin
Saint Barnabé, Apôtre (1er siècle)
Extraits de la catéchèse du Pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs, [...]
Barnabé signifie « homme de l'exhortation » (Ac 4, 36) ou « homme du réconfort » ; il s'agit du surnom d'un juif lévite originaire de Chypre. S'étant établi à Jérusalem, il fut l'un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l'un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l'Église (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s'était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Église de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu'il s'agissait de l'heure de Saul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Église ; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations.
Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l'Église d'Antioche, accomplissant ce qu'on appelle le premier voyage missionnaire de l'Apôtre. En réalité, il s'agit d'un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l'Anatolie du centre et du sud, dans l'actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d'Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible l'Église des païens, une Église sans circoncision : nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus. [...]
Ces trois hommes (Barnabé, Silas et Apollos) brillent dans le firmament des témoins de l'Évangile en vertu d'un trait commun, et non seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, outre l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Évangile, et le fait d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul: aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c'est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd'hui encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous servons l'Évangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu'Il fasse croître aujourd'hui son Évangile, son Église.
Saint Barnabé, Apôtre (1er siècle)
Extraits de la catéchèse du Pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs, [...]
Barnabé signifie « homme de l'exhortation » (Ac 4, 36) ou « homme du réconfort » ; il s'agit du surnom d'un juif lévite originaire de Chypre. S'étant établi à Jérusalem, il fut l'un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l'un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l'Église (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s'était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Église de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu'il s'agissait de l'heure de Saul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Église ; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations.
Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l'Église d'Antioche, accomplissant ce qu'on appelle le premier voyage missionnaire de l'Apôtre. En réalité, il s'agit d'un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l'Anatolie du centre et du sud, dans l'actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d'Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible l'Église des païens, une Église sans circoncision : nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus. [...]
Ces trois hommes (Barnabé, Silas et Apollos) brillent dans le firmament des témoins de l'Évangile en vertu d'un trait commun, et non seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, outre l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Évangile, et le fait d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul: aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c'est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd'hui encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous servons l'Évangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu'Il fasse croître aujourd'hui son Évangile, son Église.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 12 juin
Bse Maria Candida dell'Eucaristia (1884-1949)
Carmélite
Maria Candida dell'Eucaristia (au siècle Maria Barba) naît le 16 janvier 1884 à Catanzaro (Italie), dans une famille originaire de Palerme qui s'était momentanément installée dans cette ville en raison du travail de son père, Pietro Barba, Conseiller à la Cour d'appel. Ses parents étaient profondément croyants, mais ils s'opposèrent pourtant résolument à sa vocation religieuse, qui s'était manifestée dès l'âge de quinze ans.
Elle dut attendre vingt ans pour pouvoir réaliser son aspiration, faisant preuve d'une surprenante force d'âme et d'une fidélité non commune à son aspiration initiale.
Elle entra au Carmel thérésien de Raguse le 25 septembre 1919, prenant le nom de Maria Candida dell'Eucaristia, et soutenue par une dévotion particulière au mystère eucharistique. L'Eucharistie occupait véritablement toute sa vie spirituelle. Elle développa pleinement cette « vocation pour l'Eucharistie » aidée par la spiritualité carmélite, de laquelle elle s'était approchée à la suite de la lecture de l'« Histoire d'une âme », où sainte Thérèse de Jésus décrit sa dévotion pour l'Eucharistie et comment elle a fait en celle-ci l'expérience du mystère fécond de l'Humanité du Christ.
Élue prieure du monastère en 1924, elle restera à ce poste, à l'exception d'une brève période, jusqu'en 1947, transmettant à sa communauté un profond amour pour la Règle de sainte Thérèse de Jésus et contribuant à l'expansion du Carmel thérésien en Sicile, et au retour de la branche masculine de l'Ordre.
A partir de la solennité du Corpus Domini de 1933, elle commença à écrire ce que nous pourrions définir comme son chef-d’œuvre de spiritualité eucharistique. Il s'agit d'une longue et intense méditation sur l'Eucharistie qui s'appuie à la fois sur l'expérience personnelle et son approfondissement théologique de cette même expérience. Dans l'Eucharistie, elle saisit également le sens profond des trois vœux religieux qui, dans une vie eucharistique, trouvent non seulement leur pleine expression, mais un exercice concret de vie, une sorte de profonde ascèse et de conformation progressive à l'unique modèle de toute consécration, Jésus Christ mort et ressuscité pour nous.
Mais la Vierge Marie, celle qui a porté en son sein le Fils de Dieu, est sans aucun doute son véritable modèle de vie eucharistique. Pour Mère Maria Candida, l'Eucharistie est école, nourriture, rencontre avec Dieu, fusion du cœur, école de vertu et sagesse de vie.
Le Seigneur la rappela à Lui après quelques mois de profondes souffrances physiques, le 12 juin 1949, Solennité de la Très Sainte Trinité.
Maria Candida dell'Eucaristia a été béatifié le 21 mars 2004, à Rome, avec 3 autres serviteurs de Dieu : Luigi Talamoni, Matilde del Sagrado Corazón Télles Robles, Piedad de la Cruz Ortíz Real, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
Bse Antonia Maria Verna (1733-1838)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée »
Dans l’Institut, on la fête non pas à son « dies natalis » : 25 décembre, mais, exceptionnellement, le 12 juin, anniversaire de sa naissance sur terre.
Guglielmo Verna et Domenica Maria Vacheri, de pauvres paysans de Pasquaro (près d’Ivrée, Turin, Italie) eurent deux enfants ; la deuxième naquit le 12 juin 1773 et reçut le jour même au baptême le nom d’Antonia Maria. La famille est si pauvre, qu’elle n’a qu’une pièce pour abriter toute la famille, mais on y est très uni dans la foi et les principes chrétiens. Domenica sait enseigner à ses enfants les premiers éléments du catéchisme.
Quand Antonia peut fréquenter les leçons de catéchèse paroissiales, elle s’empresse de répéter ce qu’elle y a appris aux enfants qu’elle réunit autour d’elle. Elle a trois dévotions particulières : l’Enfant Jésus, la Vierge Marie Immaculée, et saint Joseph.
Quand elle a quinze ans, elle parle de se consacrer à Dieu, mais les parents voudraient la marier à quelque bon parti, et il n’en manque pas car la jeune fille attire les regards. Mais Antonia, bien conseillée par son directeur spirituel, fait le vœu de virginité perpétuelle et, pour mettre fin aux prétentions, quitte le pays.
Or, à cette époque, la Révolution française répand ses idées dans l’Italie ; Antonia comprend que la société est menacée par le laïcisme, le naturalisme, le rationalisme, par les soi-disant « droits de l’homme », en opposition avec les devoirs de l’homme envers son Créateur.
Antonia n’a que dix-huit ans, mais comprend que pour contrer cette invasion d’idées perverses, il faut agir au niveau de l’éducation, et de l’éducation chrétienne.
Après son vœu de virginité, elle veut reprendre et compléter sa propre instruction, et retourne sur les bancs de l’école : huit kilomètres à pied chaque jour, dans la prière et la pénitence, pour fréquenter la Scuola del Gesù (École du Jésus ou Institut Rigoletti) à San Giorgio Canavese. Elle reprend à Pasquaro son activité apostolique, instruisant les enfants, ramenant les plus grands aux pratiques chrétiennes, réconfortant les faibles et les affligés, patiemment.
Pasquaro ne lui suffit plus : elle s’établit dans la localité proche, Rivarolo Canavese, entre 1796 et 1800. Période très difficile, à cause de l’invasion des idées révolutionnaires françaises, et des troupes napoléoniennes ; la population s’appauvrit, la délinquance s’élargit.
La petite maison d’Antonia lui sert de cloître, de chaire d’enseignement, mais est trop petite, car elle veut assister les malades. Elle commence de s’entourer de compagnes ; une première communauté est en train de se constituer, qui vont s’appeler les « Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception ».
On est dans les premières années du 19e siècle, mais Antonia devra attendre 1828 pour recevoir les premières lettres patentes de l’approbation et prendre un habit religieux.
Comme il est question, de la part des Pères Lazaristes de Turin, d’« annexer » ces Sœurs de la Charité à celles fondées en France par saint Vincent de Paul, Antonia se met sous la protection de l’évêque d’Ivrea, qui lui donne l’approbation ecclésiastique en 1835. Les Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception s’appelleront désormais « d’Ivrea », là où Antonia établit la maison-mère.
Antonia Maria meurt le jour de Noël 1838 à Rivarolo Canavese.
Les Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée sont présentes aujourd’hui dans 11 pays en Europe, Asie, Afrique et Amérique, particulièrement engagées dans un apostolat éducatif dans les écoles et les paroisses. Ce sont elles qui œuvrent à la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
Antonia Maria Verna a été béatifiée le 2 octobre 2011 à Ivrée par le card. Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Bse Maria Candida dell'Eucaristia (1884-1949)
Carmélite
Maria Candida dell'Eucaristia (au siècle Maria Barba) naît le 16 janvier 1884 à Catanzaro (Italie), dans une famille originaire de Palerme qui s'était momentanément installée dans cette ville en raison du travail de son père, Pietro Barba, Conseiller à la Cour d'appel. Ses parents étaient profondément croyants, mais ils s'opposèrent pourtant résolument à sa vocation religieuse, qui s'était manifestée dès l'âge de quinze ans.
Elle dut attendre vingt ans pour pouvoir réaliser son aspiration, faisant preuve d'une surprenante force d'âme et d'une fidélité non commune à son aspiration initiale.
Elle entra au Carmel thérésien de Raguse le 25 septembre 1919, prenant le nom de Maria Candida dell'Eucaristia, et soutenue par une dévotion particulière au mystère eucharistique. L'Eucharistie occupait véritablement toute sa vie spirituelle. Elle développa pleinement cette « vocation pour l'Eucharistie » aidée par la spiritualité carmélite, de laquelle elle s'était approchée à la suite de la lecture de l'« Histoire d'une âme », où sainte Thérèse de Jésus décrit sa dévotion pour l'Eucharistie et comment elle a fait en celle-ci l'expérience du mystère fécond de l'Humanité du Christ.
Élue prieure du monastère en 1924, elle restera à ce poste, à l'exception d'une brève période, jusqu'en 1947, transmettant à sa communauté un profond amour pour la Règle de sainte Thérèse de Jésus et contribuant à l'expansion du Carmel thérésien en Sicile, et au retour de la branche masculine de l'Ordre.
A partir de la solennité du Corpus Domini de 1933, elle commença à écrire ce que nous pourrions définir comme son chef-d’œuvre de spiritualité eucharistique. Il s'agit d'une longue et intense méditation sur l'Eucharistie qui s'appuie à la fois sur l'expérience personnelle et son approfondissement théologique de cette même expérience. Dans l'Eucharistie, elle saisit également le sens profond des trois vœux religieux qui, dans une vie eucharistique, trouvent non seulement leur pleine expression, mais un exercice concret de vie, une sorte de profonde ascèse et de conformation progressive à l'unique modèle de toute consécration, Jésus Christ mort et ressuscité pour nous.
Mais la Vierge Marie, celle qui a porté en son sein le Fils de Dieu, est sans aucun doute son véritable modèle de vie eucharistique. Pour Mère Maria Candida, l'Eucharistie est école, nourriture, rencontre avec Dieu, fusion du cœur, école de vertu et sagesse de vie.
Le Seigneur la rappela à Lui après quelques mois de profondes souffrances physiques, le 12 juin 1949, Solennité de la Très Sainte Trinité.
Maria Candida dell'Eucaristia a été béatifié le 21 mars 2004, à Rome, avec 3 autres serviteurs de Dieu : Luigi Talamoni, Matilde del Sagrado Corazón Télles Robles, Piedad de la Cruz Ortíz Real, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
Bse Antonia Maria Verna (1733-1838)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée »
Dans l’Institut, on la fête non pas à son « dies natalis » : 25 décembre, mais, exceptionnellement, le 12 juin, anniversaire de sa naissance sur terre.
Guglielmo Verna et Domenica Maria Vacheri, de pauvres paysans de Pasquaro (près d’Ivrée, Turin, Italie) eurent deux enfants ; la deuxième naquit le 12 juin 1773 et reçut le jour même au baptême le nom d’Antonia Maria. La famille est si pauvre, qu’elle n’a qu’une pièce pour abriter toute la famille, mais on y est très uni dans la foi et les principes chrétiens. Domenica sait enseigner à ses enfants les premiers éléments du catéchisme.
Quand Antonia peut fréquenter les leçons de catéchèse paroissiales, elle s’empresse de répéter ce qu’elle y a appris aux enfants qu’elle réunit autour d’elle. Elle a trois dévotions particulières : l’Enfant Jésus, la Vierge Marie Immaculée, et saint Joseph.
Quand elle a quinze ans, elle parle de se consacrer à Dieu, mais les parents voudraient la marier à quelque bon parti, et il n’en manque pas car la jeune fille attire les regards. Mais Antonia, bien conseillée par son directeur spirituel, fait le vœu de virginité perpétuelle et, pour mettre fin aux prétentions, quitte le pays.
Or, à cette époque, la Révolution française répand ses idées dans l’Italie ; Antonia comprend que la société est menacée par le laïcisme, le naturalisme, le rationalisme, par les soi-disant « droits de l’homme », en opposition avec les devoirs de l’homme envers son Créateur.
Antonia n’a que dix-huit ans, mais comprend que pour contrer cette invasion d’idées perverses, il faut agir au niveau de l’éducation, et de l’éducation chrétienne.
Après son vœu de virginité, elle veut reprendre et compléter sa propre instruction, et retourne sur les bancs de l’école : huit kilomètres à pied chaque jour, dans la prière et la pénitence, pour fréquenter la Scuola del Gesù (École du Jésus ou Institut Rigoletti) à San Giorgio Canavese. Elle reprend à Pasquaro son activité apostolique, instruisant les enfants, ramenant les plus grands aux pratiques chrétiennes, réconfortant les faibles et les affligés, patiemment.
Pasquaro ne lui suffit plus : elle s’établit dans la localité proche, Rivarolo Canavese, entre 1796 et 1800. Période très difficile, à cause de l’invasion des idées révolutionnaires françaises, et des troupes napoléoniennes ; la population s’appauvrit, la délinquance s’élargit.
La petite maison d’Antonia lui sert de cloître, de chaire d’enseignement, mais est trop petite, car elle veut assister les malades. Elle commence de s’entourer de compagnes ; une première communauté est en train de se constituer, qui vont s’appeler les « Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception ».
On est dans les premières années du 19e siècle, mais Antonia devra attendre 1828 pour recevoir les premières lettres patentes de l’approbation et prendre un habit religieux.
Comme il est question, de la part des Pères Lazaristes de Turin, d’« annexer » ces Sœurs de la Charité à celles fondées en France par saint Vincent de Paul, Antonia se met sous la protection de l’évêque d’Ivrea, qui lui donne l’approbation ecclésiastique en 1835. Les Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception s’appelleront désormais « d’Ivrea », là où Antonia établit la maison-mère.
Antonia Maria meurt le jour de Noël 1838 à Rivarolo Canavese.
Les Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée sont présentes aujourd’hui dans 11 pays en Europe, Asie, Afrique et Amérique, particulièrement engagées dans un apostolat éducatif dans les écoles et les paroisses. Ce sont elles qui œuvrent à la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
Antonia Maria Verna a été béatifiée le 2 octobre 2011 à Ivrée par le card. Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui représentait le Pape Benoît XVI.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Samedi le 13 juin
Cœur immaculé de Marie
Mémoire
La propagation de la dévotion au Cœur de Marie remonte au XVIIe siècle où saint Jean Eudes la propagea en l'unissant à celle du Sacré-Cœur de Jésus.
Au cours du XIXe siècle, Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) d'abord, et le bienheureux Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) ensuite, accordèrent à plusieurs églises une fête du Cœur très pur de Marie fixée au dimanche dans l'octave de l'Assomption, puis au samedi suivant la fête du Sacré-Cœur.
Le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge apparaissait au Portugal pour déclarer aux petits voyants de Fatima que Dieu voulait établir la dévotion à son Cœur immaculé pour le salut du monde. Elle demanda aux chrétiens la pratique du premier samedi du mois par la communion réparatrice et la récitation du chapelet accompagnée de la méditation des mystères du rosaire.
Le 31 octobre 1942, le jour de la clôture solennelle du jubilé des Apparitions de Fatima, le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) s'exprimant à la radio, consacra le monde au Cœur immaculé de Marie pour répondre à l'appel de notre Mère du ciel. Il renouvela ce geste important le 8 décembre 1942. En 1944, en pleine guerre mondiale, le même souverain pontife consacrait encore tout le genre humain au Cœur immaculé de Marie pour le mettre sous sa puissante protection. À l'occasion de cette même cérémonie, il décréta que l'Église entière célébrerait chaque année une fête en l'honneur du Cœur immaculé de Marie afin d'obtenir, par l'intercession de la Très Sainte Vierge, « la paix des nations, la liberté de l'Église, la conversion des pécheurs, l'amour de la pureté et la pratique des vertus. » Il fixa la date de cette fête au 22 août, jour octave de la fête de l'Assomption.
En créant la très Sainte Vierge, la Trinité Sainte a pu contempler le ravissant spectacle d'un Cœur qui, dès son premier battement, n'aima que son Dieu, et l'aima à lui seul plus que tous les anges et les saints ensemble ne l'aimeront jamais. « Le Père, dit saint Jean Eudes, a déployé sa puissance pour former un cœur de fille plein de respect et de fidélité envers son Créateur. Le Fils en fit un cœur de Mère et l'Esprit-Saint en fit un cœur d'épouse pour y célébrer ses noces ineffables. » La gloire de la fille du roi, disent les Livres Saints, est toute intérieure et cachée, autrement dit, elle est toute en son cœur. Là se trouvent toutes les perfections des anges et des hommes, dans un tel degré d'excellence que rien n'y peut être comparé. Là se trouvent les perfections de Dieu même, aussi fidèlement retracées qu'elles peuvent l'être dans une simple créature.
La bonté et la miséricorde président parmi les vertus dont Dieu a orné le Cœur immaculé de sa Mère. Aussi tout pécheur trouve en elle un refuge assuré. Ce cœur, qui nous a tant aimés, n'a point été flétri dans le tombeau comme celui des autres mortels. Ses mouvements n'ont été qu'un seul instant suspendus sous le souffle de la mort. Il vit aujourd'hui palpitant d'un amour infini, inondé de célestes délices au sein de la gloire immortelle où il continue de nous aimer avec prédilection.
Comme la sainte Église nous le recommande aujourd'hui au moyen de la belle fête du Cœur immaculé de Marie, vouons un culte spécial de vénération et d'amour à ce cœur magnanime, le plus noble le plus généreux qui soit sorti des mains du Créateur. Supplions-le donc de nous apprendre à aimer Jésus, à souffrir pour Lui, à supporter avec amour et résignation les peines de la vie, les souffrances et les croix qu'il plaira à Dieu de nous envoyer. Recourons donc sans cesse à ce cœur incomparable et nous expérimenterons infailliblement sa bénignité, sa mansuétude et sa tendresse.
Consécration au Cœur immaculé de Marie, instituée par le pape Pie XII.
Reine du très saint rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuses de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l'aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l'effet de l'immense bonté de votre cœur maternel.
C'est à vous, c'est à votre Cœur immaculé, qu'en cette heure tragique de l'histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la sainte Église - corps mystique de votre Fils Jésus - qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d'un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.
Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d'angoisses de pères et de mères, de frères, d'enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l'âge, tant d'âmes torturées et agonisantes, tant d'autres en péril de se perdre éternellement.
Ô Mère de miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le cœur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix ! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la vérité, dans la justice, dans la charité du Christ.
Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l'ordre s'étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort ; donnez-leur la paix, faites que se lève pour eux le soleil de la vérité et qu'ils puissent avec nous, devant l'unique Sauveur du monde, répéter au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ! Aux peuples séparés par l'erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n'y avait pas de maison qui n'honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd'hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l'unique bercail du Christ, sous l'unique vrai Pasteur.
Obtenez à la sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes ; arrêtez les débordements du déluge néo-païen ; développez dans le cœur des fidèles l'amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.
Enfin, de même qu'au cœur de votre Fils Jésus furent consacrés l'Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Cœur immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d'une extrémité du monde à l'autre, l'éternel Magnificat de gloire à celui en qui seul elles peuvent trouver la vérité, la vie et la paix.
Cœur immaculé de Marie
Mémoire
La propagation de la dévotion au Cœur de Marie remonte au XVIIe siècle où saint Jean Eudes la propagea en l'unissant à celle du Sacré-Cœur de Jésus.
Au cours du XIXe siècle, Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) d'abord, et le bienheureux Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) ensuite, accordèrent à plusieurs églises une fête du Cœur très pur de Marie fixée au dimanche dans l'octave de l'Assomption, puis au samedi suivant la fête du Sacré-Cœur.
Le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge apparaissait au Portugal pour déclarer aux petits voyants de Fatima que Dieu voulait établir la dévotion à son Cœur immaculé pour le salut du monde. Elle demanda aux chrétiens la pratique du premier samedi du mois par la communion réparatrice et la récitation du chapelet accompagnée de la méditation des mystères du rosaire.
Le 31 octobre 1942, le jour de la clôture solennelle du jubilé des Apparitions de Fatima, le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) s'exprimant à la radio, consacra le monde au Cœur immaculé de Marie pour répondre à l'appel de notre Mère du ciel. Il renouvela ce geste important le 8 décembre 1942. En 1944, en pleine guerre mondiale, le même souverain pontife consacrait encore tout le genre humain au Cœur immaculé de Marie pour le mettre sous sa puissante protection. À l'occasion de cette même cérémonie, il décréta que l'Église entière célébrerait chaque année une fête en l'honneur du Cœur immaculé de Marie afin d'obtenir, par l'intercession de la Très Sainte Vierge, « la paix des nations, la liberté de l'Église, la conversion des pécheurs, l'amour de la pureté et la pratique des vertus. » Il fixa la date de cette fête au 22 août, jour octave de la fête de l'Assomption.
En créant la très Sainte Vierge, la Trinité Sainte a pu contempler le ravissant spectacle d'un Cœur qui, dès son premier battement, n'aima que son Dieu, et l'aima à lui seul plus que tous les anges et les saints ensemble ne l'aimeront jamais. « Le Père, dit saint Jean Eudes, a déployé sa puissance pour former un cœur de fille plein de respect et de fidélité envers son Créateur. Le Fils en fit un cœur de Mère et l'Esprit-Saint en fit un cœur d'épouse pour y célébrer ses noces ineffables. » La gloire de la fille du roi, disent les Livres Saints, est toute intérieure et cachée, autrement dit, elle est toute en son cœur. Là se trouvent toutes les perfections des anges et des hommes, dans un tel degré d'excellence que rien n'y peut être comparé. Là se trouvent les perfections de Dieu même, aussi fidèlement retracées qu'elles peuvent l'être dans une simple créature.
La bonté et la miséricorde président parmi les vertus dont Dieu a orné le Cœur immaculé de sa Mère. Aussi tout pécheur trouve en elle un refuge assuré. Ce cœur, qui nous a tant aimés, n'a point été flétri dans le tombeau comme celui des autres mortels. Ses mouvements n'ont été qu'un seul instant suspendus sous le souffle de la mort. Il vit aujourd'hui palpitant d'un amour infini, inondé de célestes délices au sein de la gloire immortelle où il continue de nous aimer avec prédilection.
Comme la sainte Église nous le recommande aujourd'hui au moyen de la belle fête du Cœur immaculé de Marie, vouons un culte spécial de vénération et d'amour à ce cœur magnanime, le plus noble le plus généreux qui soit sorti des mains du Créateur. Supplions-le donc de nous apprendre à aimer Jésus, à souffrir pour Lui, à supporter avec amour et résignation les peines de la vie, les souffrances et les croix qu'il plaira à Dieu de nous envoyer. Recourons donc sans cesse à ce cœur incomparable et nous expérimenterons infailliblement sa bénignité, sa mansuétude et sa tendresse.
Consécration au Cœur immaculé de Marie, instituée par le pape Pie XII.
Reine du très saint rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuses de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l'aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l'effet de l'immense bonté de votre cœur maternel.
C'est à vous, c'est à votre Cœur immaculé, qu'en cette heure tragique de l'histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la sainte Église - corps mystique de votre Fils Jésus - qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d'un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.
Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d'angoisses de pères et de mères, de frères, d'enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l'âge, tant d'âmes torturées et agonisantes, tant d'autres en péril de se perdre éternellement.
Ô Mère de miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le cœur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix ! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la vérité, dans la justice, dans la charité du Christ.
Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l'ordre s'étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort ; donnez-leur la paix, faites que se lève pour eux le soleil de la vérité et qu'ils puissent avec nous, devant l'unique Sauveur du monde, répéter au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ! Aux peuples séparés par l'erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n'y avait pas de maison qui n'honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd'hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l'unique bercail du Christ, sous l'unique vrai Pasteur.
Obtenez à la sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes ; arrêtez les débordements du déluge néo-païen ; développez dans le cœur des fidèles l'amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.
Enfin, de même qu'au cœur de votre Fils Jésus furent consacrés l'Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Cœur immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d'une extrémité du monde à l'autre, l'éternel Magnificat de gloire à celui en qui seul elles peuvent trouver la vérité, la vie et la paix.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Saint Antoine de Padoue
Prêtre o.f.m. et docteur de l’Église
(1195-1231)
Antoine de Padoue (au Portugal : António de Lisboa), dans le siècle Fernando Martim de Bulhões, naît à Lisbonne le 15 août 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
À quinze ans il entra chez les Chanoines Réguliers de saint Augustin à Coïmbre, important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.
Lorsqu'en 1220 les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc, Fernando entra dans l'Ordre des Frères Mineurs et prit le nom d'Antoine. A sa demande il fut envoyé au Maroc, mais y tomba malade et dut rentrer en Europe ; son bateau fut jeté par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux à Assise pour le Chapitre général de 1221. Il fut nommé prédicateur et professeur de théologie de ses frères à Bologne puis à Toulouse, Montpellier, Limoges, Milan et Padoue.
En 1226 il est custode de Limoges et en 1227 il est Provincial de l'Italie du nord, tout en enseignant la théologie et en participant à des controverses avec les Albigeois. Mais au Chapitre de 1230 il renonça à sa charge de ministre provincial; il fut cependant envoyé à Rome où il joua le rôle de conseiller auprès de Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) dans le problème de la valeur obligatoire du Testament de saint François.
En 1231 il est envoyé à Padoue où ses prêches pour le Carême sont mémorables. Après l'intense et dur travail du carême et de la période pascale, les forces étaient épuisées et Antoine, vraisemblablement à partir du 19 mai, se retira dans l'ermitage de Camposampiero, près de Padoue.
Vers la fin du printemps 1231, Antoine fut pris de malaise. Déposé sur un char traîné par des bœufs, il fut transporté à Padoue, là où il avait demandé de pouvoir mourir. Cependant, arrivé à l'Arcella, un bourg à la périphérie de la ville, la mort le cueillit.
Il expira en murmurant : « Je vois mon Seigneur ». C'était le vendredi 13 juin. Il avait 36 ans.
Grégoire IX le canonisa le 30 mai de l'année suivante. Depuis lors l'Ordre entier le célébrait comme un Docteur de l'Église, mais ce n'est qu'en 1946 que le vénérable Pie XII lui donna officiellement le titre de « Doctor Evangelicus ».
Catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je voudrais parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires de toute l'Église catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux fidèles.
Antoine a contribué de façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement de ferveur mystique.
Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et des Pères de l'Église, acquérant une science théologique qu'il mit à profit dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220, furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes qui s'étaient détachées de l'Église à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.
Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.
Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Écriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Écriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Écriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Église, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Évangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.
Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.
Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.
Antoine écrit encore: « La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).
Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté, et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété ».
N'est-ce pas là, chers amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la personne ».
Antoine, à l'école de François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et de gratitude envers la bonté divine.
D'une part la Nativité, un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix ».
En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.
Chers amis, puisse Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Église entière, et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton esprit ».
Mariana Biernacka
Mère de famille et martyre
(1888-1943)
Marie-Anne Biernacka, du diocèse de Lomza en Pologne, naît à Lipsk en 1888, au sein d’une famille chrétienne orthodoxe. À l’âge de 17 ans, en 1915, en même temps que le reste de sa famille, elle devint catholique de rite latin.
Quand elle eut 20 ans, elle épousa, selon le rite catholique, Ludwik Biernacki et de leur union naquirent six enfants. Après le décès de son mari, elle alla vivre chez son fils Stanisław, vivant en harmonie avec sa bru, partageant avec eux son expérience et démontrant à chaque instant une grande sagesse chrétienne et un amour fraternel sans faille, ainsi qu’à leurs enfants, ses petits-enfants. Parmi les gens de son village, elle était connue par sa bonté et sa profonde vie religieuse.
Quand, le 1er juillet 1943, eut lieu une rafle de représailles organisée par les autorités allemandes, on procéda à de nombreuses arrestations et, sa belle-fille était du nombre. Alors Mariana démontra une fois encore son amour et son courage : elle se proposa de remplacer sa belle-fille, qui était alors enceinte, afin de sauver la mère et l'enfant qu'elle portait.
Ce fut là une grande preuve d’amour donnée par une dame de 55 ans qui imitait ainsi >>> Saint Maximilien-Marie Kolbe (1894-1941), prêtre franciscain tué au camp de Auschwitz.
L’échange fut accepté et l’innocente victime fut arrêtée et ensuite conduite à Naumowicz, près de Grodno (actuellement en Biélorussie), où elle fut fusillée le 13 juillet 1943.
Le 13 juin 1999, au cours de son plus long voyage en Pologne (5-17 juin), saint Jean Paul II a béatifié, à Varsovie, 108 martyrs polonais, victimes de la barbare persécution nazie, menée pendant l’occupation allemande de 1939 à 1945.
Le groupe est composé de :
- 3 évêques,
- 52 prêtres diocésains,
- 3 séminaristes,
- 26 prêtres religieux,
- 7 frères profès,
- 8 religieuses et
- 9 laïcs (dont Marie-Anne Biernacka).
Ils subirent des tortures, mauvais traitements, vexations et presque tous finirent leurs jours dans les camps de concentration tristement célèbres de Dachau, Auschwitz, Sutthof, Ravensbrück, Sachsenhausen. Ils furent victimes, selon les cas, de la chambre à gaz, de la décapitation, et d’autres encore furent fusillés ou massacrés à coups de botte par les gardiens des camps.
Prêtre o.f.m. et docteur de l’Église
(1195-1231)
Antoine de Padoue (au Portugal : António de Lisboa), dans le siècle Fernando Martim de Bulhões, naît à Lisbonne le 15 août 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
À quinze ans il entra chez les Chanoines Réguliers de saint Augustin à Coïmbre, important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.
Lorsqu'en 1220 les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc, Fernando entra dans l'Ordre des Frères Mineurs et prit le nom d'Antoine. A sa demande il fut envoyé au Maroc, mais y tomba malade et dut rentrer en Europe ; son bateau fut jeté par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux à Assise pour le Chapitre général de 1221. Il fut nommé prédicateur et professeur de théologie de ses frères à Bologne puis à Toulouse, Montpellier, Limoges, Milan et Padoue.
En 1226 il est custode de Limoges et en 1227 il est Provincial de l'Italie du nord, tout en enseignant la théologie et en participant à des controverses avec les Albigeois. Mais au Chapitre de 1230 il renonça à sa charge de ministre provincial; il fut cependant envoyé à Rome où il joua le rôle de conseiller auprès de Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) dans le problème de la valeur obligatoire du Testament de saint François.
En 1231 il est envoyé à Padoue où ses prêches pour le Carême sont mémorables. Après l'intense et dur travail du carême et de la période pascale, les forces étaient épuisées et Antoine, vraisemblablement à partir du 19 mai, se retira dans l'ermitage de Camposampiero, près de Padoue.
Vers la fin du printemps 1231, Antoine fut pris de malaise. Déposé sur un char traîné par des bœufs, il fut transporté à Padoue, là où il avait demandé de pouvoir mourir. Cependant, arrivé à l'Arcella, un bourg à la périphérie de la ville, la mort le cueillit.
Il expira en murmurant : « Je vois mon Seigneur ». C'était le vendredi 13 juin. Il avait 36 ans.
Grégoire IX le canonisa le 30 mai de l'année suivante. Depuis lors l'Ordre entier le célébrait comme un Docteur de l'Église, mais ce n'est qu'en 1946 que le vénérable Pie XII lui donna officiellement le titre de « Doctor Evangelicus ».
Catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je voudrais parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires de toute l'Église catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux fidèles.
Antoine a contribué de façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement de ferveur mystique.
Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et des Pères de l'Église, acquérant une science théologique qu'il mit à profit dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220, furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes qui s'étaient détachées de l'Église à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.
Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.
Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Écriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Écriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Écriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Église, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Évangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.
Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.
Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.
Antoine écrit encore: « La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).
Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté, et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété ».
N'est-ce pas là, chers amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la personne ».
Antoine, à l'école de François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et de gratitude envers la bonté divine.
D'une part la Nativité, un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix ».
En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.
Chers amis, puisse Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Église entière, et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton esprit ».
Mariana Biernacka
Mère de famille et martyre
(1888-1943)
Marie-Anne Biernacka, du diocèse de Lomza en Pologne, naît à Lipsk en 1888, au sein d’une famille chrétienne orthodoxe. À l’âge de 17 ans, en 1915, en même temps que le reste de sa famille, elle devint catholique de rite latin.
Quand elle eut 20 ans, elle épousa, selon le rite catholique, Ludwik Biernacki et de leur union naquirent six enfants. Après le décès de son mari, elle alla vivre chez son fils Stanisław, vivant en harmonie avec sa bru, partageant avec eux son expérience et démontrant à chaque instant une grande sagesse chrétienne et un amour fraternel sans faille, ainsi qu’à leurs enfants, ses petits-enfants. Parmi les gens de son village, elle était connue par sa bonté et sa profonde vie religieuse.
Quand, le 1er juillet 1943, eut lieu une rafle de représailles organisée par les autorités allemandes, on procéda à de nombreuses arrestations et, sa belle-fille était du nombre. Alors Mariana démontra une fois encore son amour et son courage : elle se proposa de remplacer sa belle-fille, qui était alors enceinte, afin de sauver la mère et l'enfant qu'elle portait.
Ce fut là une grande preuve d’amour donnée par une dame de 55 ans qui imitait ainsi >>> Saint Maximilien-Marie Kolbe (1894-1941), prêtre franciscain tué au camp de Auschwitz.
L’échange fut accepté et l’innocente victime fut arrêtée et ensuite conduite à Naumowicz, près de Grodno (actuellement en Biélorussie), où elle fut fusillée le 13 juillet 1943.
Le 13 juin 1999, au cours de son plus long voyage en Pologne (5-17 juin), saint Jean Paul II a béatifié, à Varsovie, 108 martyrs polonais, victimes de la barbare persécution nazie, menée pendant l’occupation allemande de 1939 à 1945.
Le groupe est composé de :
- 3 évêques,
- 52 prêtres diocésains,
- 3 séminaristes,
- 26 prêtres religieux,
- 7 frères profès,
- 8 religieuses et
- 9 laïcs (dont Marie-Anne Biernacka).
Ils subirent des tortures, mauvais traitements, vexations et presque tous finirent leurs jours dans les camps de concentration tristement célèbres de Dachau, Auschwitz, Sutthof, Ravensbrück, Sachsenhausen. Ils furent victimes, selon les cas, de la chambre à gaz, de la décapitation, et d’autres encore furent fusillés ou massacrés à coups de botte par les gardiens des camps.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 14 juin
Bse Francisca de Paula De Jesus
(surnommée Nhà Chica : tante Francisca)
Laïque (ex esclave) brésilienne
Francisca de Paula De Jesus, fille d’une mère célibataire esclave, naît entre 1808 et 1810 dans le quartier Santo Antônio do Rio das Mortes Pequeno de São João del-Rei (Bresil).
Francisca est analphabète et se retrouve orpheline très jeune. Elle apprit de sa mère les prières et les dévotions, malgré le fait, étant une fille et esclave, qu’elle ne reçut aucune instruction. Elle se transféra à Baependi, ville en plein développement et demeura orpheline. Au moment de sa mort sa mère lui recommanda de conduire une vie retirée de manière à mieux pratiquer la charité et conserver la foi.
Adulte, elle choisit le célibat, et se consacre à la prière. A partir de ce moment-là, Francisca vécut seule dans une petite maison sur une colline à la périphérie de la ville, se consacrant à la prière et aux soins des plus démunis, choisissant, ainsi, une vie de pauvreté et de louange, pauvre parmi les pauvres.
Sa maison devient un véritable lieu de « pèlerinage ». Femme d'une humilité extraordinaire, et d'une grande dévotion pour la Vierge Marie, Nhà Chica consacre sa vie aux pauvres, ce qui lui vaut l’appellation de « Mère des pauvres ».
Sa renommée de mère humble se diffusa rapidement parmi les derniers qui l’approchaient, recevaient des prières, nourriture, consolation et réconfort.
Héritant d’une immense fortune après la mort de son frère, elle distribue tous ses biens aux plus pauvres et fait construire une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Conception, où elle sera enterrée à sa mort : le 14 juin 1895.
De son vivant, Nhá Chica était considérée comme une sainte. En 1991, son procès en béatification fut ouvert à la phase diocésaine et passé, après une validation par la Congrégation pour les causes des saints, à la phase romaine en 2007, au titre duquel elle a été déclarée vénérable. La postulation pour la cause en béatification de Nhá Chica a reçu environ 20 000 témoignages de grâces.
Francisca de Paula De Jesus a été déclarée bienheureuse le 04 mai 2013 au Sanctuaire de Notre-Dame de la Conception à Baependi (Brésil). La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au nom du pape François, qui s'est uni au peuple brésilien, dans la prière durant le Regina Cœli du dimanche 5 mai 2013. Le pape a en effet évoqué la nouvelle bienheureuse.
« Sa vie simple fut toute dédiée à Dieu et à la charité, à tel point qu’elle était appelée “mère des pauvres”, a souligné le pape François, s’unissant « à la joie de l’Église du Brésil pour cette disciple lumineuse du Seigneur ».
Saint Élisée
Prophète de l'Ancien Testament
(IXe siècle av. J.-C.)
Fils de Shafath, fermier du royaume de Juda, Élisée rencontra le prophète Élie et le suivit aussitôt et devint son disciple. Après l'ascension du prophète dans un char de feu, Élisée lui succéda.
Contrairement à son maître, il va beaucoup s'impliquer auprès de ses concitoyens et réalisera de nombreux miracles. Il était un prophète très écouté et respecté.
Bse Francisca de Paula De Jesus
(surnommée Nhà Chica : tante Francisca)
Laïque (ex esclave) brésilienne
Francisca de Paula De Jesus, fille d’une mère célibataire esclave, naît entre 1808 et 1810 dans le quartier Santo Antônio do Rio das Mortes Pequeno de São João del-Rei (Bresil).
Francisca est analphabète et se retrouve orpheline très jeune. Elle apprit de sa mère les prières et les dévotions, malgré le fait, étant une fille et esclave, qu’elle ne reçut aucune instruction. Elle se transféra à Baependi, ville en plein développement et demeura orpheline. Au moment de sa mort sa mère lui recommanda de conduire une vie retirée de manière à mieux pratiquer la charité et conserver la foi.
Adulte, elle choisit le célibat, et se consacre à la prière. A partir de ce moment-là, Francisca vécut seule dans une petite maison sur une colline à la périphérie de la ville, se consacrant à la prière et aux soins des plus démunis, choisissant, ainsi, une vie de pauvreté et de louange, pauvre parmi les pauvres.
Sa maison devient un véritable lieu de « pèlerinage ». Femme d'une humilité extraordinaire, et d'une grande dévotion pour la Vierge Marie, Nhà Chica consacre sa vie aux pauvres, ce qui lui vaut l’appellation de « Mère des pauvres ».
Sa renommée de mère humble se diffusa rapidement parmi les derniers qui l’approchaient, recevaient des prières, nourriture, consolation et réconfort.
Héritant d’une immense fortune après la mort de son frère, elle distribue tous ses biens aux plus pauvres et fait construire une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Conception, où elle sera enterrée à sa mort : le 14 juin 1895.
De son vivant, Nhá Chica était considérée comme une sainte. En 1991, son procès en béatification fut ouvert à la phase diocésaine et passé, après une validation par la Congrégation pour les causes des saints, à la phase romaine en 2007, au titre duquel elle a été déclarée vénérable. La postulation pour la cause en béatification de Nhá Chica a reçu environ 20 000 témoignages de grâces.
Francisca de Paula De Jesus a été déclarée bienheureuse le 04 mai 2013 au Sanctuaire de Notre-Dame de la Conception à Baependi (Brésil). La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au nom du pape François, qui s'est uni au peuple brésilien, dans la prière durant le Regina Cœli du dimanche 5 mai 2013. Le pape a en effet évoqué la nouvelle bienheureuse.
« Sa vie simple fut toute dédiée à Dieu et à la charité, à tel point qu’elle était appelée “mère des pauvres”, a souligné le pape François, s’unissant « à la joie de l’Église du Brésil pour cette disciple lumineuse du Seigneur ».
Saint Élisée
Prophète de l'Ancien Testament
(IXe siècle av. J.-C.)
Fils de Shafath, fermier du royaume de Juda, Élisée rencontra le prophète Élie et le suivit aussitôt et devint son disciple. Après l'ascension du prophète dans un char de feu, Élisée lui succéda.
Contrairement à son maître, il va beaucoup s'impliquer auprès de ses concitoyens et réalisera de nombreux miracles. Il était un prophète très écouté et respecté.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Lundi le 15 juin
Sainte Germaine Cousin
Vierge
(1579-1601)
Germaine Cousin naît à Pibrac, non loin de Toulouse. Sa courte vie de vingt-deux ans est une merveille de la grâce. Fille d'un pauvre laboureur, percluse de la main droite, scrofuleuse, elle fut, pour comble de malheur, privée de sa mère, à peine sortie du berceau. La petite orpheline devint l'objet de la haine et du mépris d'une belle-mère acariâtre et sans cœur ; la douleur, née avec elle, devait être sa compagne jusqu'à la mort. Cette pauvre ignorante fut instruite par Dieu même dans la science de la prière.
Bergère des troupeaux de la famille, elle passait son temps en conversations avec le Ciel ; le chapelet était son seul livre ; la Sainte Vierge était sa mère, les anges ses amis, l'Eucharistie sa vie. Souvent on la vit agenouillée dans la neige, traversant à pied sec le ruisseau voisin sans se mouiller, pour se rendre à l'église, où elle assistait chaque jour au Saint Sacrifice et communiait souvent, pendant que ses brebis paissaient tranquilles autour de sa quenouille plantée en terre. Charitable pour les pauvres, elle leur donnait son pauvre pain noir, ne vivant guère que de l'amour de Dieu ; et, un jour, le Ciel renouvela pour elle le miracle des roses devant les yeux de son impitoyable marâtre.
À sa mort, les anges et les vierges célestes chantèrent au-dessus de sa maison. Quarante ans plus tard, on trouva, comme par hasard, mais providentiellement, son corps intact avec un bouquet de fleurs fraîches, sous les dalles de l'église de sa paroisse. Elle est devenue un des grands thaumaturges et une des saintes les plus populaires de la France.
Bse Albertina Berkenbrock (1919-1931)
Vierge et martyre
« Maria Goretti du Brésil »
Albertina Berkenbrock naît le 11 avril 1919 à São Luís,au nord du Brésil, dans une famille très pieuse originaire de la Westphalie (Allemagne). Ses parents fréquentaient régulièrement l’église et priaient tous les jours à la maison.
Albertina reçut la confirmation le 9 mars 1925 et la première communion le 16 août 1928. Sa mère a témoigné qu’Albertina était une fille très obéissante, docile et pieuse. Elle aidait beaucoup dans les travaux ménagers ainsi que dans les champs. À l’école, elle était aimée par ses enseignants comme par ses camarades. Une fille simple, en robe modeste, sereine et délicate.
Elle avait deux repères spirituels: la Vierge Mère de Dieu et Saint-Louis Gonzague. Trois mots recourent particulièrement dans les témoignages de ceux qui ont rencontré Albertina : « délicate », « modeste » et « réservée ». Un autre élément qui ressort avec force des témoignages est son grand sens de la charité, jusqu’à partager son pain avec les pauvres.
Idanlício Cyprien Martins avait 33 ans et vivait avec sa femme et ses enfants près de la maison des Berkenbrock. Il travaillait à son service. Le 15 juin 1931, à quatre heures de l’après-midi, Albertina accompagnait au pâturage le bétail de sa famille quand le père lui demanda d’aller à la recherche d’un bœuf qui s’était éloigné. Sur le chemin elle rencontra Idanlício, qui s’offrit de l’aider. Avec ruse, il la conduisit jusqu’à un bois tout près et lui proposa d’avoir des rapports sexuels. Albertina s’opposa fermement. Idanlício tenta de la violer mais inutilement. L’agresseur, réalisant qu’il ne parviendrait pas à ses fins et craignant d’être ensuite reconnu, sortit un couteau et lui coupa la gorge. Albertina mourut sur place. Elle avait douze ans et demi.
L’enterrement eut lieu deux jours plus tard. Les habitants de São Luis et de nombreux villages d’alentour y participèrent, choqués par cette mort tragique, mais émus pour l’héroïsme avec lequel la jeune fille avait défendu sa pureté.
Sur le lieu du martyre, on édifia plus tard une chapelle dédiée à Santa Inés, une vierge martyre des premiers siècles du christianisme, et qui est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté. Des grâces nombreuses furent reçues par son intercession.
Albertina Berkenbrock a été béatifié, sur la place de la cathédrale de Tubarão (Brésil), le samedi 20 octobre 2007 par le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape Benoît XVI.
Sainte Germaine Cousin
Vierge
(1579-1601)
Germaine Cousin naît à Pibrac, non loin de Toulouse. Sa courte vie de vingt-deux ans est une merveille de la grâce. Fille d'un pauvre laboureur, percluse de la main droite, scrofuleuse, elle fut, pour comble de malheur, privée de sa mère, à peine sortie du berceau. La petite orpheline devint l'objet de la haine et du mépris d'une belle-mère acariâtre et sans cœur ; la douleur, née avec elle, devait être sa compagne jusqu'à la mort. Cette pauvre ignorante fut instruite par Dieu même dans la science de la prière.
Bergère des troupeaux de la famille, elle passait son temps en conversations avec le Ciel ; le chapelet était son seul livre ; la Sainte Vierge était sa mère, les anges ses amis, l'Eucharistie sa vie. Souvent on la vit agenouillée dans la neige, traversant à pied sec le ruisseau voisin sans se mouiller, pour se rendre à l'église, où elle assistait chaque jour au Saint Sacrifice et communiait souvent, pendant que ses brebis paissaient tranquilles autour de sa quenouille plantée en terre. Charitable pour les pauvres, elle leur donnait son pauvre pain noir, ne vivant guère que de l'amour de Dieu ; et, un jour, le Ciel renouvela pour elle le miracle des roses devant les yeux de son impitoyable marâtre.
À sa mort, les anges et les vierges célestes chantèrent au-dessus de sa maison. Quarante ans plus tard, on trouva, comme par hasard, mais providentiellement, son corps intact avec un bouquet de fleurs fraîches, sous les dalles de l'église de sa paroisse. Elle est devenue un des grands thaumaturges et une des saintes les plus populaires de la France.
Bse Albertina Berkenbrock (1919-1931)
Vierge et martyre
« Maria Goretti du Brésil »
Albertina Berkenbrock naît le 11 avril 1919 à São Luís,au nord du Brésil, dans une famille très pieuse originaire de la Westphalie (Allemagne). Ses parents fréquentaient régulièrement l’église et priaient tous les jours à la maison.
Albertina reçut la confirmation le 9 mars 1925 et la première communion le 16 août 1928. Sa mère a témoigné qu’Albertina était une fille très obéissante, docile et pieuse. Elle aidait beaucoup dans les travaux ménagers ainsi que dans les champs. À l’école, elle était aimée par ses enseignants comme par ses camarades. Une fille simple, en robe modeste, sereine et délicate.
Elle avait deux repères spirituels: la Vierge Mère de Dieu et Saint-Louis Gonzague. Trois mots recourent particulièrement dans les témoignages de ceux qui ont rencontré Albertina : « délicate », « modeste » et « réservée ». Un autre élément qui ressort avec force des témoignages est son grand sens de la charité, jusqu’à partager son pain avec les pauvres.
Idanlício Cyprien Martins avait 33 ans et vivait avec sa femme et ses enfants près de la maison des Berkenbrock. Il travaillait à son service. Le 15 juin 1931, à quatre heures de l’après-midi, Albertina accompagnait au pâturage le bétail de sa famille quand le père lui demanda d’aller à la recherche d’un bœuf qui s’était éloigné. Sur le chemin elle rencontra Idanlício, qui s’offrit de l’aider. Avec ruse, il la conduisit jusqu’à un bois tout près et lui proposa d’avoir des rapports sexuels. Albertina s’opposa fermement. Idanlício tenta de la violer mais inutilement. L’agresseur, réalisant qu’il ne parviendrait pas à ses fins et craignant d’être ensuite reconnu, sortit un couteau et lui coupa la gorge. Albertina mourut sur place. Elle avait douze ans et demi.
L’enterrement eut lieu deux jours plus tard. Les habitants de São Luis et de nombreux villages d’alentour y participèrent, choqués par cette mort tragique, mais émus pour l’héroïsme avec lequel la jeune fille avait défendu sa pureté.
Sur le lieu du martyre, on édifia plus tard une chapelle dédiée à Santa Inés, une vierge martyre des premiers siècles du christianisme, et qui est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté. Des grâces nombreuses furent reçues par son intercession.
Albertina Berkenbrock a été béatifié, sur la place de la cathédrale de Tubarão (Brésil), le samedi 20 octobre 2007 par le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape Benoît XVI.
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Re: Les saints du jour
Mardi le 16 juin
Saint Jean-François Régis (1597-1640)
Prêtre de la Compagnie de Jésus
« Apôtre du Velay et du Vivarais».
Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis naît à Fontcouverte, dans l’Aude, le 31 janvier 1597. Il grandit dans le cadre d’une famille foncièrement chrétienne.
Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Toulouse, le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la longue formation des Jésuites. Il fait ses études théologiques à Toulouse où il est ordonné prêtre en mai 1631.
En 1632, il est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Mgr de la Baume de Suze, pour l’aider dans la visite de la partie sud de son diocèse. C’est dans les rudes montagnes des Boutières qu’il montre particulièrement ses qualités de missionnaire. Il attire les populations par sa grande bonté et sa parole simple.
En 1636, il est nommé au Puy. A la belle saison, il travaille au Puy et pendant l’hiver il reprend ses missions dans les montagnes, car il sait alors qu’il peut trouver les gens chez eux.
En décembre 1640, le père Régis termine une mission à Montfaucon où sévit la peste. Il part en bénissant la ville et en annonçant la fin de l’épidémie. Il retourne secrètement au Puy où pendant trois jours, il fait retraite : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à mourir ».
Le 23 décembre 1640, il reprend la route par très mauvais temps. Il contracte une pleurésie. Au matin du 24 décembre, il se rend à la petite église de Lalouvesc et commence sa mission. Durant trois jours, il travaille sans relâche.
Le mercredi 26 décembre, après sa messe dite à deux heures de l’après-midi, il ne peut regagner son confessionnal tant la foule est dense. Alors, il s’assoit près de l’autel et se remet à confesser. Soudain, dans la soirée il chancelle et s’affaisse. On le transporte à la Cure. Pendant cinq jours encore, il lutte contre la maladie.
Le 31 décembre 1640, peu avant minuit, il dit au Frère Bideau qu’il « se trouvait au plus mal ». Et tout de suite après « Ah ! mon Frère, je vois Notre Seigneur et Notre Dame qui m’ouvrent le Paradis ». Puis il commença de dire la parole du Christ expirant « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Ayant fini, il finit aussi sa vie. Il était âgé de 43 ans et 11 mois.
La dévotion populaire pour le père Régis commença le jour même de sa mort ; il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier même si son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis a été béatifié en 1716, par Clément XI(Giovanni Francesco Albani, 1700-1721), et canonisé en 1737, par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France. En raison de son action au Puy, il est aussi patron des dentellières.
Bse Maria Theresia Scherer (1825-1888)
Vierge cofondatrice des : « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix »
Maria Theresia, dans le siècle Anna Maria Katharina, Scherer, naît le 31 octobre 1825 dans une famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse).
Elle passa son enfance à Meggen, sur le lac des Quatre-Cantons. Toute jeune, elle eut la douleur de perdre brutalement son père, fauché par une pneumonie foudroyante. A la suite de ce décès tragique, la famille fut disloquée. La fillette grandit chez des personnes de sa parenté, de bons chrétiens et elle devint une jeune fille très croyante.
En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est Marie-Thérèse.
Sa vie durant, mère Marie-Thérèse conserva les dernières lignes écrites par le Père, comme un précieux testament: « Dans les choses nécessaires : l'unité ; dans le doute : la liberté ; en toutes choses : l'amour. » C'est dans cette optique que la jeune supérieure et ses sœurs reconnurent et endossèrent l'énorme dette laissée par le fondateur. L'attitude de la jeune religieuse les brancha et leur communiqua le sens des valeurs. Elle tendit la main à celles qui étaient tentées de rebrousser chemin et, sans se lasser, leur montra le but à atteindre.
Sa présence mettait la joie dans les communautés, elle les désirait fraternelles et amicales. Auprès d'elle, on se sentait à l'aise et libre. Elle savait découvrir le côté positif des sœurs, elle respectait leurs originalités et tâchait de les diriger judicieusement. Elle manifestait sa confiance envers chacune et attendait beaucoup de leur part.
Elle s'efforçait d'être, avant tout, une compagne pour chacune. Toute son attitude rayonnait de dévouement et de sérénité. Elle ne voulait pas « présider » en première ligne, par contre, elle considérait sa charge comme prophétique.
Dans sa vie, il y eut des temps de crises, d'incertitudes, de tâtonnements. Dieu lui demandait beaucoup! Mère Marie-Thérèse s'accrocha à Lui et Il la soutenait. Sans cette confiance en Dieu, elle n'aurait certainement pas tenu le coup. Ses propres paroles en témoignent. Elle encourageait sans cesse les sœurs à s'abandonner à la providence divine et à faire totalement confiance à Dieu. A Lui, le Dieu crucifié et ressuscité à qui elle s'était vouée corps et âme au jour de sa profession, elle vouait maintenant une confiance sans bornes.
Imprégnée de la parole de Dieu, elle fut toute sa vie à l'écoute des autres. La foi et l'espérance soutenaient sa tâche exigeante. Ainsi, l'amour grandit en elle et dans la communauté.
Toute sa vie, Mère Marie-Thérèse a dû supporter des ennuis de santé: rhumatisme aigu, varices, maladie de foie... Dans le courant de 1887, un médecin constate une tumeur cancéreuse à l'estomac. Le 1er mai 1888, elle reçoit les derniers sacrements. Ses derniers jours sont particulièrement douloureux. Le 16 juin au soir, à Ingenbohl, elle entre en agonie puis exhale paisiblement le dernier soupir après avoir murmuré: « Ciel... Ciel! »
La Congrégation des « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix » comptait à la mort de sa cofondatrice 1658 religieuses travaillant dans plusieurs pays et réparties dans 434 établissements: écoles, orphelinats, crèches, garderies d'enfants, instituts pour sourds-muets, pour aveugles, pensions pour apprentis et étudiants pauvres, maisons d'accueil pour jeunes filles, hôpitaux, infirmières à domicile, maisons d'aliénés, asiles pour personnes âgées...
Saint Jean-François Régis (1597-1640)
Prêtre de la Compagnie de Jésus
« Apôtre du Velay et du Vivarais».
Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis naît à Fontcouverte, dans l’Aude, le 31 janvier 1597. Il grandit dans le cadre d’une famille foncièrement chrétienne.
Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Toulouse, le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la longue formation des Jésuites. Il fait ses études théologiques à Toulouse où il est ordonné prêtre en mai 1631.
En 1632, il est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Mgr de la Baume de Suze, pour l’aider dans la visite de la partie sud de son diocèse. C’est dans les rudes montagnes des Boutières qu’il montre particulièrement ses qualités de missionnaire. Il attire les populations par sa grande bonté et sa parole simple.
En 1636, il est nommé au Puy. A la belle saison, il travaille au Puy et pendant l’hiver il reprend ses missions dans les montagnes, car il sait alors qu’il peut trouver les gens chez eux.
En décembre 1640, le père Régis termine une mission à Montfaucon où sévit la peste. Il part en bénissant la ville et en annonçant la fin de l’épidémie. Il retourne secrètement au Puy où pendant trois jours, il fait retraite : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à mourir ».
Le 23 décembre 1640, il reprend la route par très mauvais temps. Il contracte une pleurésie. Au matin du 24 décembre, il se rend à la petite église de Lalouvesc et commence sa mission. Durant trois jours, il travaille sans relâche.
Le mercredi 26 décembre, après sa messe dite à deux heures de l’après-midi, il ne peut regagner son confessionnal tant la foule est dense. Alors, il s’assoit près de l’autel et se remet à confesser. Soudain, dans la soirée il chancelle et s’affaisse. On le transporte à la Cure. Pendant cinq jours encore, il lutte contre la maladie.
Le 31 décembre 1640, peu avant minuit, il dit au Frère Bideau qu’il « se trouvait au plus mal ». Et tout de suite après « Ah ! mon Frère, je vois Notre Seigneur et Notre Dame qui m’ouvrent le Paradis ». Puis il commença de dire la parole du Christ expirant « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Ayant fini, il finit aussi sa vie. Il était âgé de 43 ans et 11 mois.
La dévotion populaire pour le père Régis commença le jour même de sa mort ; il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier même si son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis a été béatifié en 1716, par Clément XI(Giovanni Francesco Albani, 1700-1721), et canonisé en 1737, par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France. En raison de son action au Puy, il est aussi patron des dentellières.
Bse Maria Theresia Scherer (1825-1888)
Vierge cofondatrice des : « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix »
Maria Theresia, dans le siècle Anna Maria Katharina, Scherer, naît le 31 octobre 1825 dans une famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse).
Elle passa son enfance à Meggen, sur le lac des Quatre-Cantons. Toute jeune, elle eut la douleur de perdre brutalement son père, fauché par une pneumonie foudroyante. A la suite de ce décès tragique, la famille fut disloquée. La fillette grandit chez des personnes de sa parenté, de bons chrétiens et elle devint une jeune fille très croyante.
En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est Marie-Thérèse.
Sa vie durant, mère Marie-Thérèse conserva les dernières lignes écrites par le Père, comme un précieux testament: « Dans les choses nécessaires : l'unité ; dans le doute : la liberté ; en toutes choses : l'amour. » C'est dans cette optique que la jeune supérieure et ses sœurs reconnurent et endossèrent l'énorme dette laissée par le fondateur. L'attitude de la jeune religieuse les brancha et leur communiqua le sens des valeurs. Elle tendit la main à celles qui étaient tentées de rebrousser chemin et, sans se lasser, leur montra le but à atteindre.
Sa présence mettait la joie dans les communautés, elle les désirait fraternelles et amicales. Auprès d'elle, on se sentait à l'aise et libre. Elle savait découvrir le côté positif des sœurs, elle respectait leurs originalités et tâchait de les diriger judicieusement. Elle manifestait sa confiance envers chacune et attendait beaucoup de leur part.
Elle s'efforçait d'être, avant tout, une compagne pour chacune. Toute son attitude rayonnait de dévouement et de sérénité. Elle ne voulait pas « présider » en première ligne, par contre, elle considérait sa charge comme prophétique.
Dans sa vie, il y eut des temps de crises, d'incertitudes, de tâtonnements. Dieu lui demandait beaucoup! Mère Marie-Thérèse s'accrocha à Lui et Il la soutenait. Sans cette confiance en Dieu, elle n'aurait certainement pas tenu le coup. Ses propres paroles en témoignent. Elle encourageait sans cesse les sœurs à s'abandonner à la providence divine et à faire totalement confiance à Dieu. A Lui, le Dieu crucifié et ressuscité à qui elle s'était vouée corps et âme au jour de sa profession, elle vouait maintenant une confiance sans bornes.
Imprégnée de la parole de Dieu, elle fut toute sa vie à l'écoute des autres. La foi et l'espérance soutenaient sa tâche exigeante. Ainsi, l'amour grandit en elle et dans la communauté.
Toute sa vie, Mère Marie-Thérèse a dû supporter des ennuis de santé: rhumatisme aigu, varices, maladie de foie... Dans le courant de 1887, un médecin constate une tumeur cancéreuse à l'estomac. Le 1er mai 1888, elle reçoit les derniers sacrements. Ses derniers jours sont particulièrement douloureux. Le 16 juin au soir, à Ingenbohl, elle entre en agonie puis exhale paisiblement le dernier soupir après avoir murmuré: « Ciel... Ciel! »
La Congrégation des « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix » comptait à la mort de sa cofondatrice 1658 religieuses travaillant dans plusieurs pays et réparties dans 434 établissements: écoles, orphelinats, crèches, garderies d'enfants, instituts pour sourds-muets, pour aveugles, pensions pour apprentis et étudiants pauvres, maisons d'accueil pour jeunes filles, hôpitaux, infirmières à domicile, maisons d'aliénés, asiles pour personnes âgées...
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 17 juin
Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903)
Moine et prêtre cistercien
Marie-Joseph (au baptême Pierre-Joseph) Cassant naît le 6 mars 1878 à Casseneuil-sur-Lot, près d'Agen, dans le sud-ouest de la France, dans une famille d'arboriculteurs qui comptait déjà un garçon âgé de neuf ans. Il suivit des études au pensionnat des frères de Saint Jean-Baptiste de la Salle, toujours à Casseneuil, où il rencontra des difficultés en raison de sa mauvaise mémoire.
À la maison et au pensionnat, il reçut une solide éducation chrétienne et, peu à peu, grandit en lui le désir profond d'être prêtre. L'abbé Filhol, curé de la paroisse, estimant beaucoup le garçon, le faisait aider dans ses études par un vicaire, mais le manque de mémoire continua à empêcher son entrée au petit séminaire. Cependant, l'adolescent était porté au silence, au recueillement et à la prière. L'abbé Filhol lui suggéra de s'orienter vers la Trappe : le jeune homme de seize ans accepta sans hésiter. Après un temps de probation au presbytère, Joseph entra donc à l'abbaye cistercienne de Sainte-Marie du Désert (diocèse de Toulouse, France) le 5 décembre 1894.
Le maître des novices était alors le Père André Malet. Il savait percevoir les besoins des âmes et y répondre avec humanité. Dès la première rencontre il manifesta sa bienveillance : « Ayez confiance ! Je vous aiderai à aimer Jésus ». Quant aux frères du monastère, ils ne tardèrent pas à apprécier le nouveau venu : Joseph n'était ni raisonneur ni grognon, mais toujours content, toujours souriant. En contemplant souvent Jésus dans sa passion et sur la croix, le jeune moine s'imprégna de l'amour du Christ. La « voie du Cœur de Jésus », que lui enseigna le Père André, est un appel incessant à vivre l'instant présent avec patience, espérance et amour. Frère Marie-Joseph était conscient de ses lacunes, de sa faiblesse. Mais il comptait toujours plus sur Jésus, qui était sa force. Ce n'était pas un partisan des demi-mesures. Il voulut se donner totalement au Christ. Sa devise en témoigne : « Tout pour Jésus, tout par Marie ». Il fut ainsi admis à prononcer ses vœux définitifs, le 24 mai 1900, en la fête de l'Ascension.
Ce fut alors la préparation au sacerdoce. Frère Marie-Joseph l'envisagea surtout en fonction de l'Eucharistie. Celle-ci était bien pour lui la réalité présente et vivante de Jésus : le Sauveur entièrement donné aux hommes, dont le Cœur transpercé sur la croix accueille avec tendresse ceux qui vont à lui dans la confiance. Toutefois, les cours de théologie donnés par un frère peu compréhensif occasionnèrent des affronts très douloureux pour la sensibilité du jeune moine. Face à toutes les contradictions, il s'appuyait sur le Christ présent dans l'Eucharistie, « le seul bonheur de la terre », et confiait sa souffrance au Père André qui l'éclairait et le réconfortait. Il passa toutefois ses examens de façon satisfaisante et il eut la grande joie de recevoir l'ordination sacerdotale le 12 octobre 1902.
Cependant, on constata qu'il était atteint de tuberculose. Le mal était très avancé. Le jeune prêtre n'avait révélé ses souffrances qu'au moment où il ne pouvait plus les cacher : pourquoi se plaindre quand on médite assidûment le chemin de croix du Sauveur ? Malgré un séjour en famille durant sept semaines, exigé par le Père Abbé, ses forces déclinèrent de plus en plus. À son retour au monastère, on l'envoya bientôt à l'infirmerie, nouvelle occasion d'offrir, pour le Christ et l'Église, ses souffrances physiques de plus en plus intolérables, aggravées par les négligences de son infirmier. Plus que jamais, le Père André l'écouta, le conseilla et le soutint. Il avait dit : « Quand je ne pourrai plus dire la Messe, Jésus pourra me retirer de ce monde ». Le 17 juin 1903, au petit matin, après avoir communié, Père Marie-Joseph rejoignit pour toujours le Christ Jésus.
On a parfois souligné la banalité de cette courte existence : seize années discrètes à Casseneuil et neuf années dans la clôture d'un monastère, à faire des choses simples : prière, études, travail. Des choses simples, mais qu'il sut vivre de façon extraordinaire; de petites actions, mais accomplies avec une générosité sans limites. Le Christ avait mis en son esprit, limpide comme une eau de source, la conviction que Dieu seul est le suprême bonheur, que son Royaume est semblable à un trésor caché et à une perle précieuse.
Le message du Père Marie-Joseph est très actuel : dans un monde de défiance, souvent victime de désespérance, mais assoiffé d'amour et de tendresse, sa vie peut être une réponse, surtout pour les jeunes en quête du sens de leur vie. Marie-Joseph était un adolescent sans relief et sans valeur aux yeux des hommes. Il doit la réussite de sa vie à la rencontre bouleversante de Jésus. Il a su se mettre à sa suite au sein d'une communauté de frères, avec le soutien d'un Père spirituel, à la fois témoin du Christ et capable d'accueillir et de comprendre.
Il est pour les petits et les humbles un exemple magnifique. Il montre comment vivre, jour après jour, pour le Christ, avec amour, énergie et fidélité, en acceptant d'être aidés par un frère, par une sœur, expérimentés, capables de les mener sur les traces de Jésus.
Marie-Joseph Cassant a été béatifié le 03 octobre 2004, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape) en même temps que : Pierre Vigne, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche.
Ce furent les dernières béatifications de saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Avit
Abbé de Micy-Saint Mesmin
(† v. 530)
Avit naît au pays de Beauce, de deux humbles cultivateurs. Quand sa mère le mit au monde, sa chambre, comme une autre étable de Bethléem, fut inondée d'une céleste lumière, indice des grandes destinées de cet enfant. Jeune homme, il entra dans l'abbaye de Micy, appelée plus tard de Saint-Mesmin, près d'Orléans. Dès les premiers jours, il s'y fit le serviteur de tous, au point de passer près de certains de ses frères pour un idiot et un incapable.
Le saint abbé Mesmin ou Maximin sut discerner son mérite dans sa charité pour les pauvres, et lui donna la charge d'économe du couvent. Mais bientôt l'amour de la solitude l'emporte : il dépose, de nuit, ses clefs dans le lit de l'abbé endormi, et s'enfuit au fond d'une épaisse forêt, à cinq lieues du monastère. Là, il vivait dans un si parfait détachement du monde, dans une si grande union à Dieu, qu'il semblait un esprit plutôt qu'un homme.
À la mort de l'abbé Maximin, les religieux du couvent, qui avaient souvent ridiculisé Avit, furent les premiers à le choisir pour abbé. De temps en temps, saint Avit, toujours épris de la solitude, se retirait au plus épais de la forêt pour s'y retrouver seul quelques jours avec Dieu.
Il guérit un grand nombre de malades, rendit la vue à un aveugle de naissance et ressuscita un de ses religieux.
Il meurt vers l'an 530.
Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903)
Moine et prêtre cistercien
Marie-Joseph (au baptême Pierre-Joseph) Cassant naît le 6 mars 1878 à Casseneuil-sur-Lot, près d'Agen, dans le sud-ouest de la France, dans une famille d'arboriculteurs qui comptait déjà un garçon âgé de neuf ans. Il suivit des études au pensionnat des frères de Saint Jean-Baptiste de la Salle, toujours à Casseneuil, où il rencontra des difficultés en raison de sa mauvaise mémoire.
À la maison et au pensionnat, il reçut une solide éducation chrétienne et, peu à peu, grandit en lui le désir profond d'être prêtre. L'abbé Filhol, curé de la paroisse, estimant beaucoup le garçon, le faisait aider dans ses études par un vicaire, mais le manque de mémoire continua à empêcher son entrée au petit séminaire. Cependant, l'adolescent était porté au silence, au recueillement et à la prière. L'abbé Filhol lui suggéra de s'orienter vers la Trappe : le jeune homme de seize ans accepta sans hésiter. Après un temps de probation au presbytère, Joseph entra donc à l'abbaye cistercienne de Sainte-Marie du Désert (diocèse de Toulouse, France) le 5 décembre 1894.
Le maître des novices était alors le Père André Malet. Il savait percevoir les besoins des âmes et y répondre avec humanité. Dès la première rencontre il manifesta sa bienveillance : « Ayez confiance ! Je vous aiderai à aimer Jésus ». Quant aux frères du monastère, ils ne tardèrent pas à apprécier le nouveau venu : Joseph n'était ni raisonneur ni grognon, mais toujours content, toujours souriant. En contemplant souvent Jésus dans sa passion et sur la croix, le jeune moine s'imprégna de l'amour du Christ. La « voie du Cœur de Jésus », que lui enseigna le Père André, est un appel incessant à vivre l'instant présent avec patience, espérance et amour. Frère Marie-Joseph était conscient de ses lacunes, de sa faiblesse. Mais il comptait toujours plus sur Jésus, qui était sa force. Ce n'était pas un partisan des demi-mesures. Il voulut se donner totalement au Christ. Sa devise en témoigne : « Tout pour Jésus, tout par Marie ». Il fut ainsi admis à prononcer ses vœux définitifs, le 24 mai 1900, en la fête de l'Ascension.
Ce fut alors la préparation au sacerdoce. Frère Marie-Joseph l'envisagea surtout en fonction de l'Eucharistie. Celle-ci était bien pour lui la réalité présente et vivante de Jésus : le Sauveur entièrement donné aux hommes, dont le Cœur transpercé sur la croix accueille avec tendresse ceux qui vont à lui dans la confiance. Toutefois, les cours de théologie donnés par un frère peu compréhensif occasionnèrent des affronts très douloureux pour la sensibilité du jeune moine. Face à toutes les contradictions, il s'appuyait sur le Christ présent dans l'Eucharistie, « le seul bonheur de la terre », et confiait sa souffrance au Père André qui l'éclairait et le réconfortait. Il passa toutefois ses examens de façon satisfaisante et il eut la grande joie de recevoir l'ordination sacerdotale le 12 octobre 1902.
Cependant, on constata qu'il était atteint de tuberculose. Le mal était très avancé. Le jeune prêtre n'avait révélé ses souffrances qu'au moment où il ne pouvait plus les cacher : pourquoi se plaindre quand on médite assidûment le chemin de croix du Sauveur ? Malgré un séjour en famille durant sept semaines, exigé par le Père Abbé, ses forces déclinèrent de plus en plus. À son retour au monastère, on l'envoya bientôt à l'infirmerie, nouvelle occasion d'offrir, pour le Christ et l'Église, ses souffrances physiques de plus en plus intolérables, aggravées par les négligences de son infirmier. Plus que jamais, le Père André l'écouta, le conseilla et le soutint. Il avait dit : « Quand je ne pourrai plus dire la Messe, Jésus pourra me retirer de ce monde ». Le 17 juin 1903, au petit matin, après avoir communié, Père Marie-Joseph rejoignit pour toujours le Christ Jésus.
On a parfois souligné la banalité de cette courte existence : seize années discrètes à Casseneuil et neuf années dans la clôture d'un monastère, à faire des choses simples : prière, études, travail. Des choses simples, mais qu'il sut vivre de façon extraordinaire; de petites actions, mais accomplies avec une générosité sans limites. Le Christ avait mis en son esprit, limpide comme une eau de source, la conviction que Dieu seul est le suprême bonheur, que son Royaume est semblable à un trésor caché et à une perle précieuse.
Le message du Père Marie-Joseph est très actuel : dans un monde de défiance, souvent victime de désespérance, mais assoiffé d'amour et de tendresse, sa vie peut être une réponse, surtout pour les jeunes en quête du sens de leur vie. Marie-Joseph était un adolescent sans relief et sans valeur aux yeux des hommes. Il doit la réussite de sa vie à la rencontre bouleversante de Jésus. Il a su se mettre à sa suite au sein d'une communauté de frères, avec le soutien d'un Père spirituel, à la fois témoin du Christ et capable d'accueillir et de comprendre.
Il est pour les petits et les humbles un exemple magnifique. Il montre comment vivre, jour après jour, pour le Christ, avec amour, énergie et fidélité, en acceptant d'être aidés par un frère, par une sœur, expérimentés, capables de les mener sur les traces de Jésus.
Marie-Joseph Cassant a été béatifié le 03 octobre 2004, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape) en même temps que : Pierre Vigne, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche.
Ce furent les dernières béatifications de saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Avit
Abbé de Micy-Saint Mesmin
(† v. 530)
Avit naît au pays de Beauce, de deux humbles cultivateurs. Quand sa mère le mit au monde, sa chambre, comme une autre étable de Bethléem, fut inondée d'une céleste lumière, indice des grandes destinées de cet enfant. Jeune homme, il entra dans l'abbaye de Micy, appelée plus tard de Saint-Mesmin, près d'Orléans. Dès les premiers jours, il s'y fit le serviteur de tous, au point de passer près de certains de ses frères pour un idiot et un incapable.
Le saint abbé Mesmin ou Maximin sut discerner son mérite dans sa charité pour les pauvres, et lui donna la charge d'économe du couvent. Mais bientôt l'amour de la solitude l'emporte : il dépose, de nuit, ses clefs dans le lit de l'abbé endormi, et s'enfuit au fond d'une épaisse forêt, à cinq lieues du monastère. Là, il vivait dans un si parfait détachement du monde, dans une si grande union à Dieu, qu'il semblait un esprit plutôt qu'un homme.
À la mort de l'abbé Maximin, les religieux du couvent, qui avaient souvent ridiculisé Avit, furent les premiers à le choisir pour abbé. De temps en temps, saint Avit, toujours épris de la solitude, se retirait au plus épais de la forêt pour s'y retrouver seul quelques jours avec Dieu.
Il guérit un grand nombre de malades, rendit la vue à un aveugle de naissance et ressuscita un de ses religieux.
Il meurt vers l'an 530.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 19 juin
Saint Romuald
Anachorète et « père des moines camaldules »
(v. 952-1027)
Romualdo naît à Ravenne, vers 952, d'une des plus illustres familles d'Italie. Sa jeunesse fut orageuse, mais bientôt la grâce, qui le poursuivait, triompha de ses résistances, et il racheta son passé par les plus effrayantes austérités.
Après avoir vécu sept ans dans un monastère de Saint-Benoît, il se sentit inspiré de mener la vie solitaire, et alla habiter avec un saint homme qui lui faisait réciter chaque jour de mémoire tout le psautier. Quand il faisait quelque faute, l'ermite, toujours armé d'une verge, lui donnait un rude coup sur l'oreille gauche. Romuald souffrait patiemment ; cependant un jour, s'apercevant qu'il perdait l'ouïe du côté gauche, il pria le rude vieillard de le frapper sur l'oreille droite. Ce fait suppose un grand progrès dans la vertu.
Bientôt Romualdo devint le chef d'une foule de solitaires ; il réforma et fonda un grand nombre de monastères, et établit enfin l'Ordre des Camaldules.
Dieu éprouva sa vertu par les terribles assauts du démon, qui lui demandait à quoi servaient tant de prières et de pénitences. Les victoires du Saint rendaient son ennemi plus furieux, et plus d'une fois il fut battu et foulé aux pieds par des esprits malins revêtus des formes les plus fantastiques : « Quoi! disait Romuald au démon, en se moquant de lui, tu as été chassé du Ciel et tu viens au désert montrer ta honte ! Va-t-en, bête immonde, vilain serpent ! »
Romualdo jouit à un haut degré du don des larmes ; il ne pouvait célébrer la Messe sans pleurer, et, pendant son oraison, vaincu par l'émotion et ravi en extase, il s'écriait : « Jésus, mon cher Jésus ! Ô doux miel, ineffable désir, délices des Saints, suavité des Anges ! »
Arrivé à une extrême vieillesse, il jeûnait encore tous les jours, et, pendant le carême, il se contentait d'une écuelle de légumes à son unique repas. Quelquefois il demandait certains mets afin de les voir, d'en faire le sacrifice à Dieu et de se moquer de la sensualité : « Voilà un bon morceau bien apprêté, Romuald, disait-il ; tu le trouverais bien de ton goût, n'est-ce pas ? Eh bien ! Tu n'y toucheras pas, et tu n'en auras eu la vue que pour te mortifier davantage.»
Il faisait tant et de si grands miracles que toute la nature semblait lui être soumise. Cet illustre athlète de la pénitence, malgré ses austérités étonnantes, mourut à un âge avancé.
Sainte Julienne Falconieri
Vierge, qui institua les
« Sœurs de l’Ordre des Servites de Marie »
appelées “Mantellate” à cause de leur habit religieux
(1270-1341)
Giuliana de l'illustre famille Falconieri, vint au monde à Florence, l'an 1270, de parents très avancés en âge. Elle fut initiée dès son berceau à la piété et à la vertu, si bien que son oncle, saint Alexis Falconieri, de l'Ordre des Servites, disait à la mère ravie : « Ce n'est pas une fille, c'est un Ange que Dieu vous a donné ; il la destine à de grandes choses. »
Les journées de la sainte enfant se passaient presque entières en pieux exercices. Sa mère, y trouvant de l'excès, la grondait : « Julienne, disait-elle, si tu n'apprends pas ce que doit savoir une maîtresse de maison, je ne pourrais pas te trouver un mari. - “Ne craignez rien, ma mère, répondait finalement Julienne ; quand le temps sera venu, la Sainte Vierge y pourvoira.” » Le temps venu, Julienne refusa de se marier, et offrit à Dieu sa virginité.
Elle entra dans l'Ordre récemment fondé des Tertiaires Servites, où elle fit, sous la conduite de saint Philippe Benizi, les plus grands progrès dans la vertu. À trente-six ans, elle était élue supérieure générale, malgré les réclamations de son humilité. Dès les commencements de sa vie religieuse, sa vie était très austère.
Elle consacrait le lundi au soulagement des âmes du purgatoire, et accompagnait ses prières de rudes pénitences et de cruelles flagellations. Le mercredi et le vendredi, elle gardait un jeûne absolu, ne prenant d'autre nourriture que la Sainte Eucharistie. Le samedi, elle jeûnait au pain et à l'eau en l'honneur de la très Sainte Vierge, et elle passait cette journée dans la compagnie de Marie, au pied de la Croix. Le vendredi, son âme était absorbée, souvent jusqu'à l'extase, dans la méditation de la passion du Sauveur.
Après sa mort, ses religieuses furent saisies d'émotion, en trouvant sur elle une ceinture de fer incrustée dans les chairs. Son divin Époux ne lui ménagea ni les tentations, ni les peines intérieures : « Seigneur, disait-elle un jour dans ses angoisses, que je souffre, s'il le faut, tous les tourments de l'enfer pendant toute l'éternité ; mais, de grâce, ne permettez pas que je Vous offense ! » Le plus beau triomphe de Julienne, ce fut sa mort. Gémissant de ne pouvoir communier, elle supplie qu'au moins on lui montre la Sainte Hostie, et, quand on lui a procuré ce bonheur, son audace d'amour va plus loin, elle prie qu'on place le corporal avec l'Hostie sur sa poitrine ; mais à peine son vœu est-il exaucé, que l'Hostie disparaît et que Julienne, transportée d'amour, rend le dernier soupir en disant : « Mon doux Jésus ! »
Giuliana Falconieri fut canonisée le 16 juin 1737 par le pape Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Romuald
Anachorète et « père des moines camaldules »
(v. 952-1027)
Romualdo naît à Ravenne, vers 952, d'une des plus illustres familles d'Italie. Sa jeunesse fut orageuse, mais bientôt la grâce, qui le poursuivait, triompha de ses résistances, et il racheta son passé par les plus effrayantes austérités.
Après avoir vécu sept ans dans un monastère de Saint-Benoît, il se sentit inspiré de mener la vie solitaire, et alla habiter avec un saint homme qui lui faisait réciter chaque jour de mémoire tout le psautier. Quand il faisait quelque faute, l'ermite, toujours armé d'une verge, lui donnait un rude coup sur l'oreille gauche. Romuald souffrait patiemment ; cependant un jour, s'apercevant qu'il perdait l'ouïe du côté gauche, il pria le rude vieillard de le frapper sur l'oreille droite. Ce fait suppose un grand progrès dans la vertu.
Bientôt Romualdo devint le chef d'une foule de solitaires ; il réforma et fonda un grand nombre de monastères, et établit enfin l'Ordre des Camaldules.
Dieu éprouva sa vertu par les terribles assauts du démon, qui lui demandait à quoi servaient tant de prières et de pénitences. Les victoires du Saint rendaient son ennemi plus furieux, et plus d'une fois il fut battu et foulé aux pieds par des esprits malins revêtus des formes les plus fantastiques : « Quoi! disait Romuald au démon, en se moquant de lui, tu as été chassé du Ciel et tu viens au désert montrer ta honte ! Va-t-en, bête immonde, vilain serpent ! »
Romualdo jouit à un haut degré du don des larmes ; il ne pouvait célébrer la Messe sans pleurer, et, pendant son oraison, vaincu par l'émotion et ravi en extase, il s'écriait : « Jésus, mon cher Jésus ! Ô doux miel, ineffable désir, délices des Saints, suavité des Anges ! »
Arrivé à une extrême vieillesse, il jeûnait encore tous les jours, et, pendant le carême, il se contentait d'une écuelle de légumes à son unique repas. Quelquefois il demandait certains mets afin de les voir, d'en faire le sacrifice à Dieu et de se moquer de la sensualité : « Voilà un bon morceau bien apprêté, Romuald, disait-il ; tu le trouverais bien de ton goût, n'est-ce pas ? Eh bien ! Tu n'y toucheras pas, et tu n'en auras eu la vue que pour te mortifier davantage.»
Il faisait tant et de si grands miracles que toute la nature semblait lui être soumise. Cet illustre athlète de la pénitence, malgré ses austérités étonnantes, mourut à un âge avancé.
Sainte Julienne Falconieri
Vierge, qui institua les
« Sœurs de l’Ordre des Servites de Marie »
appelées “Mantellate” à cause de leur habit religieux
(1270-1341)
Giuliana de l'illustre famille Falconieri, vint au monde à Florence, l'an 1270, de parents très avancés en âge. Elle fut initiée dès son berceau à la piété et à la vertu, si bien que son oncle, saint Alexis Falconieri, de l'Ordre des Servites, disait à la mère ravie : « Ce n'est pas une fille, c'est un Ange que Dieu vous a donné ; il la destine à de grandes choses. »
Les journées de la sainte enfant se passaient presque entières en pieux exercices. Sa mère, y trouvant de l'excès, la grondait : « Julienne, disait-elle, si tu n'apprends pas ce que doit savoir une maîtresse de maison, je ne pourrais pas te trouver un mari. - “Ne craignez rien, ma mère, répondait finalement Julienne ; quand le temps sera venu, la Sainte Vierge y pourvoira.” » Le temps venu, Julienne refusa de se marier, et offrit à Dieu sa virginité.
Elle entra dans l'Ordre récemment fondé des Tertiaires Servites, où elle fit, sous la conduite de saint Philippe Benizi, les plus grands progrès dans la vertu. À trente-six ans, elle était élue supérieure générale, malgré les réclamations de son humilité. Dès les commencements de sa vie religieuse, sa vie était très austère.
Elle consacrait le lundi au soulagement des âmes du purgatoire, et accompagnait ses prières de rudes pénitences et de cruelles flagellations. Le mercredi et le vendredi, elle gardait un jeûne absolu, ne prenant d'autre nourriture que la Sainte Eucharistie. Le samedi, elle jeûnait au pain et à l'eau en l'honneur de la très Sainte Vierge, et elle passait cette journée dans la compagnie de Marie, au pied de la Croix. Le vendredi, son âme était absorbée, souvent jusqu'à l'extase, dans la méditation de la passion du Sauveur.
Après sa mort, ses religieuses furent saisies d'émotion, en trouvant sur elle une ceinture de fer incrustée dans les chairs. Son divin Époux ne lui ménagea ni les tentations, ni les peines intérieures : « Seigneur, disait-elle un jour dans ses angoisses, que je souffre, s'il le faut, tous les tourments de l'enfer pendant toute l'éternité ; mais, de grâce, ne permettez pas que je Vous offense ! » Le plus beau triomphe de Julienne, ce fut sa mort. Gémissant de ne pouvoir communier, elle supplie qu'au moins on lui montre la Sainte Hostie, et, quand on lui a procuré ce bonheur, son audace d'amour va plus loin, elle prie qu'on place le corporal avec l'Hostie sur sa poitrine ; mais à peine son vœu est-il exaucé, que l'Hostie disparaît et que Julienne, transportée d'amour, rend le dernier soupir en disant : « Mon doux Jésus ! »
Giuliana Falconieri fut canonisée le 16 juin 1737 par le pape Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Désolée pour cette absence mais j'ai dû quitter Montréal pour aller aider ma soeur.
Dimanche 21 juin
Saint Louis de Gonzague
Jésuite
(1568-1591)
Luigi Gonzaga, premier des sept enfants de Ferrante Gonzaga, marquis de Castiglione delle Stiviere et Marta Tana de Sàntena, naît le 9 mars 1568, au château de Castiglione, près de Mantoue (Lombardie, Italie) ; il reçoit le baptême le 20 avril.
Avant sa naissance, sa mère, en danger de mort, avait fait vœu de consacrer son enfant à Notre-Dame de Lorette, si elle obtenait une heureuse délivrance. Encore au berceau, s'il se présentait un pauvre, Louis pleurait jusqu'à ce qu'on lui eût fait l'aumône ; son visage respirait un tel air de vertu, que ceux qui le portaient dans leurs bras croyaient tenir un Ange.
À l'âge de cinq ans, il avait retenu et répété quelques paroles grossières qu'il avait entendues sortir de la bouche des soldats de son père, sans les comprendre; il en fut repris et en montra tant d'horreur, qu'il pleura cette faute, la plus grande de sa vie, et qu'il en fit pénitence jusqu'à la mort. Le père de Louis, qui songeait à la fortune de son fils, l'envoya successivement chez plusieurs princes, en qualité de page ; mais Dieu, qui avait d'autres vues, voulait ainsi montrer ce jeune Saint aux cours d'Europe, pour leur faire voir que la piété est de toutes les conditions, et l'innocence de tous les âges. Dans ces milieux mondains où il vivait comme n'y vivant pas, ses progrès dans la sainteté furent surprenants.
À huit ou neuf ans, il fit le vœu de virginité perpétuelle ; sa délicatesse était si angélique, que jamais il ne regarda une femme en face, pas même sa mère ; jamais il ne permit à son valet de chambre de l'aider à s'habiller, et sa pudeur était si grande, qu'il n'osa même pas lui laisser voir le bout de ses pieds nus. Vers l'âge de onze ans, il fit sa Première Communion des mains de saint Charles Borromée.
À seize ans, il se décida à entrer dans la Compagnie de Jésus. Peu de vocations ont été aussi éprouvées que la sienne : son père fut pour lui, pendant quelques temps, d'une dureté sans pareille ; mais il dut enfin céder devant la volonté de Dieu, et Louis entra au noviciat des Jésuites, à Rome. Il y parut dès les premiers jours comme un modèle digne d'être proposé aux plus parfaits ; on vit en lui un prodige de mortification, un ange de pureté, une merveille d'amour de Dieu. La seule vue de Louis dissipait chez les autres les plus violentes tentations de la chair. Jamais il n'avait ressenti la concupiscence charnelle, et malgré cela il était cruel pour son propre corps à l'égal des Saints les plus austères.
Obligé par ses supérieurs, pour cause de santé, à ne pas se laisser absorber dans la pensée de Dieu, il devait s'écrier souvent, emporté par l'amour au-delà de l'obéissance : « Éloignez-vous de moi, Seigneur ! » Louis reçut du Ciel l'annonce de sa mort et fut bientôt victime de sa charité pendant la peste de Rome, le 21 juin 1591.
Son premier miracle après sa mort fut la guérison de sa mère, à laquelle il apparut souriant et resplendissant de gloire. Ce fut le signal d'une dévotion qui fut récompensée par de nombreux prodiges.
Luigi Gonzaga a été béatifié le 19 octobre 1605 (14 ans après sa mort), par le pape Paul V (Camillo Borghese, 1605-1621), canonisé le 31 décembre 1726 et proclamé, en 1729, Patron de la jeunesse, spécialement des étudiants, par le pape Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730).
Saint José Isabel Flores Varela (1866-1927)
Prêtre et martyr
Après la dictature de Porfirio Diaz (1876-1911) au Mexique, il y eut une période de guerre civile et de troubles. Dans ces conditions, la situation de l'Église mexicaine fut rendue extrêmement difficile, surtout après l'entrée en vigueur, le 5 février 1917, d'une constitution anticléricale et violemment anticatholique. La situation empira à partir de 1924 sous l'action du gouvernement Calles qui interdit le culte catholique.
José Isabel naît à Santa Maria de la Paz, Zacatecas, dans le diocèse de Guadalajara le 28 novembre 1866. Il fut curé à Matatlan (dans le diocèse de Guadalajara) pendant 26 ans. Il fut un père attentif pour ses paroissiens, zélé dans la prière et l'esprit de sacrifice.
Odieusement trahi par l'un de ses vieux amis paroissiens qui, à l’instar de Judas, le dénonça aux autorités locales de Zapotlanejo, le petit bourg où il exerçait son ministère paroissial dans la clandestinité, il fut arrêté le 18 juin 1927 alors qu'il s'apprêtait à célébrer la messe dans un ranch, et emprisonné pendant trois jours.
Le 21 juin, il fut conduit de nuit dans le cimetière du village par une escorte de militaires. Arrivés là, ils choisirent un arbre, ils passèrent une corde à l’une des branches et passèrent ensuite la corde autour du coup du bon prête. Commença, alors, un jeu raffiné : le faire monter presque jusqu'à l’asphyxie, et le faire descendre ensuite pour qu'il respire. Fatigués ils arrêtèrent le supplice.
Le chef ordonna alors qu’on le fusille, mais le soldat chargé de cette besogne ayant reconnu le prêtre qui l’avait baptisé, refusa de tirer : « Je ne lèverai pas la main contre le père ; il m'a baptisé. »
Son chef, furieux, lui dit : « Nous te tuons toi aussi. » « Je ne le ferai pas, je préfère mourir avec mon parrain », dit le soldat.
Alors, furieux, le chef le tua, puis désigna ceux qui devaient tirer sur le Père Flores. Mais, curieusement les coups de feu ne partirent pas et les bourreaux finirent par égorger le valeureux prêtre.
Le crime consommé, le corps du prêtre martyr fut enterré dans le cimetière, là même où il venait de donner sa vie pour le Christ.
Vingt-cinq martyrs mexicains, tués pendant les persécutions (1915-1937), ont été béatifiés le 22 novembre 1992 à Rome, puis canonisés le dimanche 21 mai 2000, Place Saint-Pierre à Rome, par Saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
Canonisés le 21 mai 2000 :
Prêtres : Cristobal Magallanes Jara, Agustin Caloca Cortes, Roman Adame Rosales, Rodrigo Aguilar Aleman, Julio Alvarez Mendoza, Luis Batis Sainz, Mateo Correa Magallanes, Atilano Cruz Alvarado, Miguel De La Mora, Pedro Esqueda Ramirez, Margarito Flores Garcia, José Isabel Flores Varela, David Galvan Bermudez, Pedro de Jesus Maldonado Lucero, Jesus Mendez Montoya, Justino Orona Madrigal, Jose Maria Robles Hurtado, Toribio Romo Gonzalez, Jenaro Sanchez Delgadillo, Sabas Reyes Salazar, David Uribe Velasco, Tranquilino Ubiarco Robles.
Laïcs : Salvador Lara Puente, Manuel Morales, David Roldan Lara.
Avec ces 25 martyrs ont été canonisés aussi : José María de Yermo y Parres, prêtre fondateur des religieuses « Servantes du Sacré-Cœur de Jésus », et María de Jesús Sacramentado Venegas, fondatrice des « Filles du Sacré-Cœur de Jésus ».
Dimanche 21 juin
Saint Louis de Gonzague
Jésuite
(1568-1591)
Luigi Gonzaga, premier des sept enfants de Ferrante Gonzaga, marquis de Castiglione delle Stiviere et Marta Tana de Sàntena, naît le 9 mars 1568, au château de Castiglione, près de Mantoue (Lombardie, Italie) ; il reçoit le baptême le 20 avril.
Avant sa naissance, sa mère, en danger de mort, avait fait vœu de consacrer son enfant à Notre-Dame de Lorette, si elle obtenait une heureuse délivrance. Encore au berceau, s'il se présentait un pauvre, Louis pleurait jusqu'à ce qu'on lui eût fait l'aumône ; son visage respirait un tel air de vertu, que ceux qui le portaient dans leurs bras croyaient tenir un Ange.
À l'âge de cinq ans, il avait retenu et répété quelques paroles grossières qu'il avait entendues sortir de la bouche des soldats de son père, sans les comprendre; il en fut repris et en montra tant d'horreur, qu'il pleura cette faute, la plus grande de sa vie, et qu'il en fit pénitence jusqu'à la mort. Le père de Louis, qui songeait à la fortune de son fils, l'envoya successivement chez plusieurs princes, en qualité de page ; mais Dieu, qui avait d'autres vues, voulait ainsi montrer ce jeune Saint aux cours d'Europe, pour leur faire voir que la piété est de toutes les conditions, et l'innocence de tous les âges. Dans ces milieux mondains où il vivait comme n'y vivant pas, ses progrès dans la sainteté furent surprenants.
À huit ou neuf ans, il fit le vœu de virginité perpétuelle ; sa délicatesse était si angélique, que jamais il ne regarda une femme en face, pas même sa mère ; jamais il ne permit à son valet de chambre de l'aider à s'habiller, et sa pudeur était si grande, qu'il n'osa même pas lui laisser voir le bout de ses pieds nus. Vers l'âge de onze ans, il fit sa Première Communion des mains de saint Charles Borromée.
À seize ans, il se décida à entrer dans la Compagnie de Jésus. Peu de vocations ont été aussi éprouvées que la sienne : son père fut pour lui, pendant quelques temps, d'une dureté sans pareille ; mais il dut enfin céder devant la volonté de Dieu, et Louis entra au noviciat des Jésuites, à Rome. Il y parut dès les premiers jours comme un modèle digne d'être proposé aux plus parfaits ; on vit en lui un prodige de mortification, un ange de pureté, une merveille d'amour de Dieu. La seule vue de Louis dissipait chez les autres les plus violentes tentations de la chair. Jamais il n'avait ressenti la concupiscence charnelle, et malgré cela il était cruel pour son propre corps à l'égal des Saints les plus austères.
Obligé par ses supérieurs, pour cause de santé, à ne pas se laisser absorber dans la pensée de Dieu, il devait s'écrier souvent, emporté par l'amour au-delà de l'obéissance : « Éloignez-vous de moi, Seigneur ! » Louis reçut du Ciel l'annonce de sa mort et fut bientôt victime de sa charité pendant la peste de Rome, le 21 juin 1591.
Son premier miracle après sa mort fut la guérison de sa mère, à laquelle il apparut souriant et resplendissant de gloire. Ce fut le signal d'une dévotion qui fut récompensée par de nombreux prodiges.
Luigi Gonzaga a été béatifié le 19 octobre 1605 (14 ans après sa mort), par le pape Paul V (Camillo Borghese, 1605-1621), canonisé le 31 décembre 1726 et proclamé, en 1729, Patron de la jeunesse, spécialement des étudiants, par le pape Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730).
Saint José Isabel Flores Varela (1866-1927)
Prêtre et martyr
Après la dictature de Porfirio Diaz (1876-1911) au Mexique, il y eut une période de guerre civile et de troubles. Dans ces conditions, la situation de l'Église mexicaine fut rendue extrêmement difficile, surtout après l'entrée en vigueur, le 5 février 1917, d'une constitution anticléricale et violemment anticatholique. La situation empira à partir de 1924 sous l'action du gouvernement Calles qui interdit le culte catholique.
José Isabel naît à Santa Maria de la Paz, Zacatecas, dans le diocèse de Guadalajara le 28 novembre 1866. Il fut curé à Matatlan (dans le diocèse de Guadalajara) pendant 26 ans. Il fut un père attentif pour ses paroissiens, zélé dans la prière et l'esprit de sacrifice.
Odieusement trahi par l'un de ses vieux amis paroissiens qui, à l’instar de Judas, le dénonça aux autorités locales de Zapotlanejo, le petit bourg où il exerçait son ministère paroissial dans la clandestinité, il fut arrêté le 18 juin 1927 alors qu'il s'apprêtait à célébrer la messe dans un ranch, et emprisonné pendant trois jours.
Le 21 juin, il fut conduit de nuit dans le cimetière du village par une escorte de militaires. Arrivés là, ils choisirent un arbre, ils passèrent une corde à l’une des branches et passèrent ensuite la corde autour du coup du bon prête. Commença, alors, un jeu raffiné : le faire monter presque jusqu'à l’asphyxie, et le faire descendre ensuite pour qu'il respire. Fatigués ils arrêtèrent le supplice.
Le chef ordonna alors qu’on le fusille, mais le soldat chargé de cette besogne ayant reconnu le prêtre qui l’avait baptisé, refusa de tirer : « Je ne lèverai pas la main contre le père ; il m'a baptisé. »
Son chef, furieux, lui dit : « Nous te tuons toi aussi. » « Je ne le ferai pas, je préfère mourir avec mon parrain », dit le soldat.
Alors, furieux, le chef le tua, puis désigna ceux qui devaient tirer sur le Père Flores. Mais, curieusement les coups de feu ne partirent pas et les bourreaux finirent par égorger le valeureux prêtre.
Le crime consommé, le corps du prêtre martyr fut enterré dans le cimetière, là même où il venait de donner sa vie pour le Christ.
Vingt-cinq martyrs mexicains, tués pendant les persécutions (1915-1937), ont été béatifiés le 22 novembre 1992 à Rome, puis canonisés le dimanche 21 mai 2000, Place Saint-Pierre à Rome, par Saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
Canonisés le 21 mai 2000 :
Prêtres : Cristobal Magallanes Jara, Agustin Caloca Cortes, Roman Adame Rosales, Rodrigo Aguilar Aleman, Julio Alvarez Mendoza, Luis Batis Sainz, Mateo Correa Magallanes, Atilano Cruz Alvarado, Miguel De La Mora, Pedro Esqueda Ramirez, Margarito Flores Garcia, José Isabel Flores Varela, David Galvan Bermudez, Pedro de Jesus Maldonado Lucero, Jesus Mendez Montoya, Justino Orona Madrigal, Jose Maria Robles Hurtado, Toribio Romo Gonzalez, Jenaro Sanchez Delgadillo, Sabas Reyes Salazar, David Uribe Velasco, Tranquilino Ubiarco Robles.
Laïcs : Salvador Lara Puente, Manuel Morales, David Roldan Lara.
Avec ces 25 martyrs ont été canonisés aussi : José María de Yermo y Parres, prêtre fondateur des religieuses « Servantes du Sacré-Cœur de Jésus », et María de Jesús Sacramentado Venegas, fondatrice des « Filles du Sacré-Cœur de Jésus ».
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Re: Les saints du jour
Lundi le 22 juin
Saint Paulin
Évêque de Nole
(354-431)
Paulin naît à Bordeaux en 354, d'une des plus anciennes et des plus célèbres familles sénatoriales de Rome, qui avait d'immenses possessions en Italie, en Aquitaine et en Espagne. Ausone, le premier orateur et le premier poète de son temps, fut son maître ; et, sous sa conduite, Paulin devint lui-même un orateur et un écrivain fort remarquable. Ses talents, ses richesses, ses vertus l'élevèrent aux plus hautes dignités de l'empire ; il fut même honoré du consulat, l'an 378.
Paulin avait vingt-quatre ans quand il épousa Thérésia, opulente patricienne, pieuse chrétienne, dont l'influence rapprocha peu à peu son époux de la vérité et le conduisit au baptême. Ses relations avec le célèbre saint Martin, grand thaumaturge des Gaules, qui le guérit miraculeusement d'une grave maladie des yeux, contribua beaucoup aussi à tourner ses pensées vers la beauté de la perfection chrétienne. Il reçut le Baptême et goûta enfin la paix qu'il cherchait depuis longtemps. La mort de son jeune enfant, nommé Celsus, porta de plus en plus le nouveau chrétien au mépris des biens de ce monde.
Son immense fortune lui était à charge ; il s'en dépouilla en faveur des pauvres, croyant que “ le véritable riche est celui qui compte sur Dieu et non celui qui compte sur la terre” et que “ celui qui possède Jésus possède plus que le monde entier”. Dès lors Paulin et Thérésia, tout en vivant dans une union parfaite, pratiquèrent la continence. Ces nouvelles jetèrent l'étonnement dans tout l'empire ; à l'étonnement succédèrent les dérisions, les reproches, le mépris. Paulin, en revanche, voyait sa conduite exaltée par tout le monde chrétien et recevait les éloges des Ambroise, des Augustin, des Jérôme et des Grégoire.
Il fut ordonné prêtre en 393, et alla se fixer à Nole, en Italie, où il fit de sa maison une sorte de monastère. En 409, le peuple de Nole l'acclama comme évêque. Son épiscopat est célèbre par un acte de dévouement devenu immortel. Une pauvre veuve avait vu son fils unique emmené prisonnier par les barbares ; elle va trouver Paulin, le priant de racheter son enfant : “Je n'ai plus d'argent - dit le pontife - mais je m'offre moi-même.” La pauvre femme ne pouvait le croire, mais il l'obligea à se rendre avec lui en Afrique, où il se livra en échange du prisonnier. Au bout de quelques temps, la noblesse du caractère et les vertus de Paulin intriguèrent son maître ; il fut obligé de se découvrir, et le barbare, confus d'avoir pour esclave un évêque, lui donna sa liberté avec celle de tous les prisonniers de sa ville épiscopale. Sa réception à Nole fut un triomphe.
Catéchèse du pape Benoit XVI:
Chers frères et sœurs,
Le Père de l'Eglise sur lequel nous portons aujourd'hui notre attention est saint Paulin de Nole. Contemporain de saint Augustin, auquel il fut lié par une vive amitié, Paulin exerça son ministère en Campanie, à Nole, où il fut moine, puis prêtre et Evêque. Il était cependant originaire d'Aquitaine, dans le sud de la France et précisément de Bordeaux, où il était né dans une famille de haut rang. Il y reçut une bonne formation littéraire, ayant pour maître le poète Ausone. Il s'éloigna une première fois de son pays natal pour suivre une carrière politique précoce, qui le vit accéder, encore à un jeune âge, à la charge de gouverneur de la Campanie. Dans cette carrière publique, il fit admirer ses dons de sagesse et de douceur. Ce fut au cours de cette période que la grâce fit germer dans son cœur la semence de la conversion. L'impulsion vint de la foi simple et intense avec laquelle le peuple honorait la tombe d'un saint, le martyr Félix, dans le Sanctuaire de l'actuel Cimitile. En tant que responsable du bien public, Paulin s'intéressa à ce Sanctuaire et fit construire un hospice pour les pauvres et une route pour rendre l'accès aux nombreux pèlerins plus aisé.
Tandis qu'il œuvrait pour construire la cité terrestre, il découvrait la route vers la cité céleste. La rencontre avec le Christ fut le point d'arrivée d'un chemin difficile, semé d'épreuves. Des circonstances douloureuses, à commencer par la disparition des faveurs de l'autorité politique, lui firent toucher du doigt l'aspect éphémère des choses. Après avoir découvert la foi, il écrira: "L'homme sans le Christ n'est que poussière et ombre" (Chant X, 289). Souhaitant faire la lumière sur le sens de l'existence, il se rendit à Milan pour se mettre à l'école d'Ambroise. Il compléta ensuite sa formation chrétienne dans sa terre natale, où il reçut le baptême des mains de l'Evêque Delphin de Bordeaux. Sur son parcours de foi se trouve également le mariage. Il épousa en effet Teresia, une pieuse noble dame de Barcelone, dont il eut un fils. Il aurait continué à vivre en bon laïc chrétien, si la mort de son enfant après quelques jours ne fût pas arrivée pour l'ébranler, lui montrant que le dessein de Dieu pour sa vie était un autre. Il se sentit en effet appelé à se donner au Christ dans une vie ascétique rigoureuse.
En plein accord avec son épouse Teresia, il vendit ses biens au profit des pauvres et, avec elle, quitta l'Aquitaine pour Nole, où les deux époux établirent leur demeure à côté de la Basilique du protecteur saint Félix, vivant désormais dans une chasteté fraternelle, selon une forme de vie que d'autres personnes adoptèrent. Le rythme communautaire était typiquement monastique, mais Paulin, qui avait été ordonné prêtre à Barcelone, commença également à s'engager dans le ministère sacerdotal en faveur des pèlerins. Cela lui valut la sympathie et la confiance de la communauté chrétienne, qui, à la mort de l'Evêque, vers 409, voulut le choisir comme successeur sur la chaire de Nole. Son action pastorale s'intensifia, se caractérisant par une attention particulière à l'égard des pauvres. Il laissa l'image d'un authentique pasteur de la charité, comme le décrivit saint Grégoire le Grand dans le chapitre III de ses Dialogues, où Paulin est décrit alors qu'il accomplit le geste héroïque de s'offrir comme prisonnier à la place du fils d'une veuve. L'épisode est historiquement controversé, mais il nous reste la figure d'un Evêque au grand cœur, qui sut rester proche de son peuple face aux tristes événements des invasions barbares.
La conversion de Paulin impressionna ses contemporains. Son maître Ausone, un poète païen, se sentit "trahi", et lui adressa des paroles amères, lui reprochant d'une part le "mépris", jugé insensé, des biens matériels et, de l'autre, l'abandon de la vocation de lettré. Paulin répliqua que son don aux pauvres ne signifiait pas le mépris des choses terrestres, mais plutôt leur valorisation pour l'objectif plus élevé de la charité. Quant aux engagements littéraires, ce dont Paulin avait pris congé n'était pas le talent poétique, qu'il aurait continué à cultiver, mais les thèmes poétiques inspirés de la mythologie et des idéaux païens. Une nouvelle esthétique gouvernait désormais sa sensibilité: il s'agissait de la beauté du Dieu incarné, crucifié et ressuscité, dont il se faisait maintenant le chantre. En réalité, il n'avait pas abandonné la poésie, mais il puisait désormais son inspiration dans l'Evangile, comme il le dit dans ce vers: "Pour moi l'unique art est la foi, et le Christ est ma poésie" ("At nobis ars una fides, et musica Christus": Chant XX, 32).
Ses chants sont des textes de foi et d'amour, dans lesquels l'histoire quotidienne des petits et des grands événements est comprise comme l'histoire du salut, comme l'histoire de Dieu parmi nous. Un grand nombre de ces compositions, intitulées "Chants de Noël", sont liées à la fête du martyr Félix, qu'il avait élu comme Patron céleste. En rappelant saint Félix, il entendait glorifier le Christ lui-même, ayant la ferme conviction que l'intercession du saint lui avait obtenu la grâce de la conversion: "Dans ta lumière, joyeux, j'ai aimé le Christ" (Chant XXI, 373). Il voulut exprimer ce même concept en agrandissant les dimensions du sanctuaire avec une nouvelle Basilique, qu'il fit décorer de manière à ce que les peintures, expliquées par des légendes appropriées, puissent constituer une catéchèse visible pour les pèlerins. Il expliquait ainsi son projet d'un Chant consacré à un autre grand catéchète, saint Nicetas de Remesiana, alors qu'il l'accompagnait pendant la visite dans ses Basiliques: "Je désire à présent que tu contemples les peintures qui se déroulent en une longue série sur les murs des portiques peints... Il nous a semblé utile de représenter grâce à la peinture des thèmes sacrés dans toute la maison de Félix, dans l'espérance que, à la vue de ces images, la figure peinte suscite l'intérêt des esprits émerveillés des paysans" (Chant XXVII, vv. 511.580-583). Aujourd'hui encore, on peut admirer les restes de ces réalisations, qui placent à juste titre le saint de Nole parmi les figures de référence de l'archéologie chrétienne.
Dans la retraite ascétique de Cimitile, la vie s'écoulait dans la pauvreté, dans la prière, entièrement plongée dans la "lectio divina". L'Ecriture lue, méditée, assimilée, était la lumière sous le rayon de laquelle le saint de Nole examinait son âme, dans une tension vers la perfection. A ceux qui l'admiraient d'avoir pris la décision d'abandonner les biens matériels, il rappelait que ce geste était bien loin de représenter la pleine conversion: "L'abandon ou la vente des biens temporels possédés dans ce monde ne constitue pas l'accomplissement, mais seulement le début de la course dans le stade; ce n'est pas, pour ainsi dire, le but, mais seulement le départ. En effet, l'athlète ne gagne pas au moment où il se déshabille, car il dépose ses vêtements précisément pour commencer à lutter; mais il n'est digne d'être couronné comme vainqueur qu'après avoir combattu comme il se doit" (cf. Ep. XXIV, 7 à Sulpice Sévère).
A côté de l'ascèse et de la parole de Dieu, la charité: dans la communauté monastique les pauvres étaient chez eux. Paulin ne se limitait pas à leur faire l'aumône: il les accueillait comme s'ils étaient le Christ lui-même. Il leur avait réservé une partie du monastère et, en agissant ainsi, il ne lui semblait pas tant donner que recevoir, dans un échange de don entre l'accueil offert et la gratitude orante des assistés. Il appelait les pauvres ses "patrons" (cf. Ep. XIII, 11 à Pammachius) et, observant qu'ils étaient logés à l'étage inférieur, il aimait dire que leur prière servait de fondement à sa maison (cf. Chant XXI, 393-394).
Saint Paulin n'écrivit pas de traités de théologie, mais ses chants et sa correspondance intense sont riches d'une théologie vécue, imprégnée par la Parole de Dieu, constamment étudiée comme une lumière pour la vie. Le sens de l'Eglise comme mystère d'unité apparaît en particulier. Il vivait surtout la communion à travers une intense pratique de l'amitié spirituelle. Paulin fut un véritable maître à cet égard, faisant de sa vie un carrefour d'esprits élus: de Martin de Tours à Jérôme, d'Ambroise à Augustin, de Delphin de Bordeaux à Nicetas de Remesiana, de Victrix de Rouen à Rufin d'Aquilée, de Pammachius à Sulpice Sévère, et à tant d'autres encore, plus ou moins célèbres. C'est dans ce climat que naissent les pages intenses écrites à Augustin. Au-delà du contenu de chaque lettre, on est impressionné par la chaleur avec laquelle le saint de Nole célèbre l'amitié elle-même, en tant que manifestation de l'unique Corps du Christ animé par l'Esprit Saint. En voici un passage significatif, au début de la correspondance entre les deux amis: "Il ne faut pas s'émerveiller si, bien qu'étant loin, nous sommes présents l'un à l'autre et sans nous être connus nous nous connaissons, car nous sommes les membres d'un seul corps, nous avons un unique chef, nous sommes inondés par une unique grâce, nous vivons d'un seul pain, nous marchons sur une unique voie, nous habitons la même maison" (Ep. 6, 2). Comme on peut le voir, il s'agit d'une très belle description de ce que signifie être chrétiens, être Corps du Christ, vivre dans la communion de l'Eglise. La théologie de notre époque a précisément trouvé dans le concept de communion, la clef pour approcher du mystère de l'Eglise. Le témoignage de saint Paulin de Nole nous aide à percevoir l'Eglise, telle que nous la présente le Concile Vatican II, comme un sacrement de la communion intime avec Dieu et ainsi de l'unité de nous tous et enfin de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1).
Saint Thomas More
Martyr (1478-1535)
Thomas More naît à Londres, le 7 février 1478. Son père remplissait la fonction de juge, dans la capitale. Thomas passa quelques unes de ses premières années en qualité de page, au service du cardinal Morton, alors archevêque de Cantorbéry et chancelier d'Angleterre. À l'âge de quatorze ans, il alla étudier à Oxford où il fit de sérieuses études juridiques et donna des conférences sur la Cité de Dieu, de saint Augustin.
En 1501, Thomas More était reçu avocat et élu membre du Parlement trois ans plus tard. Après quelques années de mariage, il perdit sa femme et demeura seul avec ses quatre enfants : trois filles et un fils. Parce que ses enfants étaient encore très jeunes, et qu'il était toujours absent de chez lui, par ses affaires au tribunal et à la cour du roi, il se remaria tout de suite, avec une veuve, au grand scandale de certains. En père vigilant, il veillait à ce que Dieu restât le centre de la vie de ses enfants. Le soir, il récitait la prière avec eux ; aux repas, une de ses filles lisait un passage de l'Écriture Sainte et on discutait ensuite sur le texte en conversant gaiement. Jamais la science, ni la vertu, ne prirent un visage austère dans sa demeure ; sa piété n'en était cependant pas moins profonde. Thomas More entendait la messe tous les jours ; en plus de ses prières du matin et du soir, il récitait les psaumes quotidiennement.
Sa valeur le fit nommer Maître des Requêtes et conseiller privé du roi. En 1529, Thomas More remplaça le défunt cardinal Wolsey dans la charge de Lord chancelier. Celui qui n'avait jamais recherché les honneurs ni désiré une haute situation se trouvait placé au sommet des dignités humaines. Les succès, pas plus que les afflictions, n'eurent de prise sur sa force de caractère.
Lorsqu’Henri VIII voulut divorcer pour épouser Anne Boleyn et qu'il prétendit, devant l'opposition formelle du pape, se proclamer chef de l'Église d'Angleterre, Thomas More refusa de signer l'acte de suprématie. Dès lors, les bonnes grâces du roi se changèrent en hostilité ouverte contre lui. Le roi le renvoya sans aucune ressource, car Thomas versait au fur à mesure tous ses revenus dans le sein des pauvres. Le jour où il apprit que ses granges avaient été incendiées, il écrivit à sa femme de rendre grâces à Dieu pour cette épreuve.
Le 13 avril 1534, l'ex-chancelier fut invité à prononcer le serment qui reconnaissait Anne Boleyn comme épouse légitime et rejetait l'autorité du pape. Thomas rejeta noblement toute espèce de compromis avec sa conscience et refusa de donner son appui à l'adultère et au schisme.
Après un second refus réitéré le 17 avril, on l'emprisonna à la Tour de Londres. Il vécut dans le recueillement et la prière durant les quatorze mois de son injuste incarcération. Comme il avait fait de toute sa vie une préparation à l'éternité, la sérénité ne le quittait jamais. Il avoua bonnement : « Il me semble que Dieu fait de moi son jouet et qu'Il me berce. »
L'épreuve de la maladie s'ajouta bientôt à celle de la réclusion. Devenu semblable à un squelette, il ne cessa cependant de travailler en écrivant des traités moraux, un traité sur la Passion, et même de joyeuses satires. L'intensité de sa prière conservait sa force d'âme : « Donne-moi Ta grâce, Dieu bon, pour que je compte pour rien le monde et fixe mon esprit sur Toi. » Il disait à sa chère fille Marguerite : « Si je sens la frayeur sur le point de me vaincre, je me rappellerai comment un souffle de vent faillit faire faire naufrage à Pierre parce que sa foi avait faibli. Je ferai donc comme lui, j'appellerai le Christ à mon secours. »
On accusa Thomas More de haute trahison parce qu'il niait la suprématie spirituelle du roi. Lorsque le simulacre de jugement qui le condamnait à être décapité fut terminé, le courageux confesseur de la foi n'eut que des paroles de réconfort pour tous ceux qui pleuraient sa mort imminente et injuste. À la foule des spectateurs, il demanda de prier pour lui et de porter témoignage qu'il mourait dans la foi et pour la foi de la Sainte Église catholique. Sir Kingston, connu pour son cœur impitoyable, lui fit ses adieux en sanglotant. Il récita pieusement le Miserere au pied de l'échafaud. Il demanda de l'aide pour monter sur l'échafaud : « Pour la descente, ajouta-t-il avec humour, je m'en tirerai bien tout seul. » Il embrassa son bourreau : « Courage, mon brave, n'aie pas peur, mais comme j'ai le cou très court, attention ! Il y va de ton honneur. » Il se banda les yeux et se plaça lui-même sur la planche.
Thomas More a été béatifié le 29 décembre 1886, par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé le 19 mai 1935, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).
Saint Paulin
Évêque de Nole
(354-431)
Paulin naît à Bordeaux en 354, d'une des plus anciennes et des plus célèbres familles sénatoriales de Rome, qui avait d'immenses possessions en Italie, en Aquitaine et en Espagne. Ausone, le premier orateur et le premier poète de son temps, fut son maître ; et, sous sa conduite, Paulin devint lui-même un orateur et un écrivain fort remarquable. Ses talents, ses richesses, ses vertus l'élevèrent aux plus hautes dignités de l'empire ; il fut même honoré du consulat, l'an 378.
Paulin avait vingt-quatre ans quand il épousa Thérésia, opulente patricienne, pieuse chrétienne, dont l'influence rapprocha peu à peu son époux de la vérité et le conduisit au baptême. Ses relations avec le célèbre saint Martin, grand thaumaturge des Gaules, qui le guérit miraculeusement d'une grave maladie des yeux, contribua beaucoup aussi à tourner ses pensées vers la beauté de la perfection chrétienne. Il reçut le Baptême et goûta enfin la paix qu'il cherchait depuis longtemps. La mort de son jeune enfant, nommé Celsus, porta de plus en plus le nouveau chrétien au mépris des biens de ce monde.
Son immense fortune lui était à charge ; il s'en dépouilla en faveur des pauvres, croyant que “ le véritable riche est celui qui compte sur Dieu et non celui qui compte sur la terre” et que “ celui qui possède Jésus possède plus que le monde entier”. Dès lors Paulin et Thérésia, tout en vivant dans une union parfaite, pratiquèrent la continence. Ces nouvelles jetèrent l'étonnement dans tout l'empire ; à l'étonnement succédèrent les dérisions, les reproches, le mépris. Paulin, en revanche, voyait sa conduite exaltée par tout le monde chrétien et recevait les éloges des Ambroise, des Augustin, des Jérôme et des Grégoire.
Il fut ordonné prêtre en 393, et alla se fixer à Nole, en Italie, où il fit de sa maison une sorte de monastère. En 409, le peuple de Nole l'acclama comme évêque. Son épiscopat est célèbre par un acte de dévouement devenu immortel. Une pauvre veuve avait vu son fils unique emmené prisonnier par les barbares ; elle va trouver Paulin, le priant de racheter son enfant : “Je n'ai plus d'argent - dit le pontife - mais je m'offre moi-même.” La pauvre femme ne pouvait le croire, mais il l'obligea à se rendre avec lui en Afrique, où il se livra en échange du prisonnier. Au bout de quelques temps, la noblesse du caractère et les vertus de Paulin intriguèrent son maître ; il fut obligé de se découvrir, et le barbare, confus d'avoir pour esclave un évêque, lui donna sa liberté avec celle de tous les prisonniers de sa ville épiscopale. Sa réception à Nole fut un triomphe.
Catéchèse du pape Benoit XVI:
Chers frères et sœurs,
Le Père de l'Eglise sur lequel nous portons aujourd'hui notre attention est saint Paulin de Nole. Contemporain de saint Augustin, auquel il fut lié par une vive amitié, Paulin exerça son ministère en Campanie, à Nole, où il fut moine, puis prêtre et Evêque. Il était cependant originaire d'Aquitaine, dans le sud de la France et précisément de Bordeaux, où il était né dans une famille de haut rang. Il y reçut une bonne formation littéraire, ayant pour maître le poète Ausone. Il s'éloigna une première fois de son pays natal pour suivre une carrière politique précoce, qui le vit accéder, encore à un jeune âge, à la charge de gouverneur de la Campanie. Dans cette carrière publique, il fit admirer ses dons de sagesse et de douceur. Ce fut au cours de cette période que la grâce fit germer dans son cœur la semence de la conversion. L'impulsion vint de la foi simple et intense avec laquelle le peuple honorait la tombe d'un saint, le martyr Félix, dans le Sanctuaire de l'actuel Cimitile. En tant que responsable du bien public, Paulin s'intéressa à ce Sanctuaire et fit construire un hospice pour les pauvres et une route pour rendre l'accès aux nombreux pèlerins plus aisé.
Tandis qu'il œuvrait pour construire la cité terrestre, il découvrait la route vers la cité céleste. La rencontre avec le Christ fut le point d'arrivée d'un chemin difficile, semé d'épreuves. Des circonstances douloureuses, à commencer par la disparition des faveurs de l'autorité politique, lui firent toucher du doigt l'aspect éphémère des choses. Après avoir découvert la foi, il écrira: "L'homme sans le Christ n'est que poussière et ombre" (Chant X, 289). Souhaitant faire la lumière sur le sens de l'existence, il se rendit à Milan pour se mettre à l'école d'Ambroise. Il compléta ensuite sa formation chrétienne dans sa terre natale, où il reçut le baptême des mains de l'Evêque Delphin de Bordeaux. Sur son parcours de foi se trouve également le mariage. Il épousa en effet Teresia, une pieuse noble dame de Barcelone, dont il eut un fils. Il aurait continué à vivre en bon laïc chrétien, si la mort de son enfant après quelques jours ne fût pas arrivée pour l'ébranler, lui montrant que le dessein de Dieu pour sa vie était un autre. Il se sentit en effet appelé à se donner au Christ dans une vie ascétique rigoureuse.
En plein accord avec son épouse Teresia, il vendit ses biens au profit des pauvres et, avec elle, quitta l'Aquitaine pour Nole, où les deux époux établirent leur demeure à côté de la Basilique du protecteur saint Félix, vivant désormais dans une chasteté fraternelle, selon une forme de vie que d'autres personnes adoptèrent. Le rythme communautaire était typiquement monastique, mais Paulin, qui avait été ordonné prêtre à Barcelone, commença également à s'engager dans le ministère sacerdotal en faveur des pèlerins. Cela lui valut la sympathie et la confiance de la communauté chrétienne, qui, à la mort de l'Evêque, vers 409, voulut le choisir comme successeur sur la chaire de Nole. Son action pastorale s'intensifia, se caractérisant par une attention particulière à l'égard des pauvres. Il laissa l'image d'un authentique pasteur de la charité, comme le décrivit saint Grégoire le Grand dans le chapitre III de ses Dialogues, où Paulin est décrit alors qu'il accomplit le geste héroïque de s'offrir comme prisonnier à la place du fils d'une veuve. L'épisode est historiquement controversé, mais il nous reste la figure d'un Evêque au grand cœur, qui sut rester proche de son peuple face aux tristes événements des invasions barbares.
La conversion de Paulin impressionna ses contemporains. Son maître Ausone, un poète païen, se sentit "trahi", et lui adressa des paroles amères, lui reprochant d'une part le "mépris", jugé insensé, des biens matériels et, de l'autre, l'abandon de la vocation de lettré. Paulin répliqua que son don aux pauvres ne signifiait pas le mépris des choses terrestres, mais plutôt leur valorisation pour l'objectif plus élevé de la charité. Quant aux engagements littéraires, ce dont Paulin avait pris congé n'était pas le talent poétique, qu'il aurait continué à cultiver, mais les thèmes poétiques inspirés de la mythologie et des idéaux païens. Une nouvelle esthétique gouvernait désormais sa sensibilité: il s'agissait de la beauté du Dieu incarné, crucifié et ressuscité, dont il se faisait maintenant le chantre. En réalité, il n'avait pas abandonné la poésie, mais il puisait désormais son inspiration dans l'Evangile, comme il le dit dans ce vers: "Pour moi l'unique art est la foi, et le Christ est ma poésie" ("At nobis ars una fides, et musica Christus": Chant XX, 32).
Ses chants sont des textes de foi et d'amour, dans lesquels l'histoire quotidienne des petits et des grands événements est comprise comme l'histoire du salut, comme l'histoire de Dieu parmi nous. Un grand nombre de ces compositions, intitulées "Chants de Noël", sont liées à la fête du martyr Félix, qu'il avait élu comme Patron céleste. En rappelant saint Félix, il entendait glorifier le Christ lui-même, ayant la ferme conviction que l'intercession du saint lui avait obtenu la grâce de la conversion: "Dans ta lumière, joyeux, j'ai aimé le Christ" (Chant XXI, 373). Il voulut exprimer ce même concept en agrandissant les dimensions du sanctuaire avec une nouvelle Basilique, qu'il fit décorer de manière à ce que les peintures, expliquées par des légendes appropriées, puissent constituer une catéchèse visible pour les pèlerins. Il expliquait ainsi son projet d'un Chant consacré à un autre grand catéchète, saint Nicetas de Remesiana, alors qu'il l'accompagnait pendant la visite dans ses Basiliques: "Je désire à présent que tu contemples les peintures qui se déroulent en une longue série sur les murs des portiques peints... Il nous a semblé utile de représenter grâce à la peinture des thèmes sacrés dans toute la maison de Félix, dans l'espérance que, à la vue de ces images, la figure peinte suscite l'intérêt des esprits émerveillés des paysans" (Chant XXVII, vv. 511.580-583). Aujourd'hui encore, on peut admirer les restes de ces réalisations, qui placent à juste titre le saint de Nole parmi les figures de référence de l'archéologie chrétienne.
Dans la retraite ascétique de Cimitile, la vie s'écoulait dans la pauvreté, dans la prière, entièrement plongée dans la "lectio divina". L'Ecriture lue, méditée, assimilée, était la lumière sous le rayon de laquelle le saint de Nole examinait son âme, dans une tension vers la perfection. A ceux qui l'admiraient d'avoir pris la décision d'abandonner les biens matériels, il rappelait que ce geste était bien loin de représenter la pleine conversion: "L'abandon ou la vente des biens temporels possédés dans ce monde ne constitue pas l'accomplissement, mais seulement le début de la course dans le stade; ce n'est pas, pour ainsi dire, le but, mais seulement le départ. En effet, l'athlète ne gagne pas au moment où il se déshabille, car il dépose ses vêtements précisément pour commencer à lutter; mais il n'est digne d'être couronné comme vainqueur qu'après avoir combattu comme il se doit" (cf. Ep. XXIV, 7 à Sulpice Sévère).
A côté de l'ascèse et de la parole de Dieu, la charité: dans la communauté monastique les pauvres étaient chez eux. Paulin ne se limitait pas à leur faire l'aumône: il les accueillait comme s'ils étaient le Christ lui-même. Il leur avait réservé une partie du monastère et, en agissant ainsi, il ne lui semblait pas tant donner que recevoir, dans un échange de don entre l'accueil offert et la gratitude orante des assistés. Il appelait les pauvres ses "patrons" (cf. Ep. XIII, 11 à Pammachius) et, observant qu'ils étaient logés à l'étage inférieur, il aimait dire que leur prière servait de fondement à sa maison (cf. Chant XXI, 393-394).
Saint Paulin n'écrivit pas de traités de théologie, mais ses chants et sa correspondance intense sont riches d'une théologie vécue, imprégnée par la Parole de Dieu, constamment étudiée comme une lumière pour la vie. Le sens de l'Eglise comme mystère d'unité apparaît en particulier. Il vivait surtout la communion à travers une intense pratique de l'amitié spirituelle. Paulin fut un véritable maître à cet égard, faisant de sa vie un carrefour d'esprits élus: de Martin de Tours à Jérôme, d'Ambroise à Augustin, de Delphin de Bordeaux à Nicetas de Remesiana, de Victrix de Rouen à Rufin d'Aquilée, de Pammachius à Sulpice Sévère, et à tant d'autres encore, plus ou moins célèbres. C'est dans ce climat que naissent les pages intenses écrites à Augustin. Au-delà du contenu de chaque lettre, on est impressionné par la chaleur avec laquelle le saint de Nole célèbre l'amitié elle-même, en tant que manifestation de l'unique Corps du Christ animé par l'Esprit Saint. En voici un passage significatif, au début de la correspondance entre les deux amis: "Il ne faut pas s'émerveiller si, bien qu'étant loin, nous sommes présents l'un à l'autre et sans nous être connus nous nous connaissons, car nous sommes les membres d'un seul corps, nous avons un unique chef, nous sommes inondés par une unique grâce, nous vivons d'un seul pain, nous marchons sur une unique voie, nous habitons la même maison" (Ep. 6, 2). Comme on peut le voir, il s'agit d'une très belle description de ce que signifie être chrétiens, être Corps du Christ, vivre dans la communion de l'Eglise. La théologie de notre époque a précisément trouvé dans le concept de communion, la clef pour approcher du mystère de l'Eglise. Le témoignage de saint Paulin de Nole nous aide à percevoir l'Eglise, telle que nous la présente le Concile Vatican II, comme un sacrement de la communion intime avec Dieu et ainsi de l'unité de nous tous et enfin de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1).
Saint Thomas More
Martyr (1478-1535)
Thomas More naît à Londres, le 7 février 1478. Son père remplissait la fonction de juge, dans la capitale. Thomas passa quelques unes de ses premières années en qualité de page, au service du cardinal Morton, alors archevêque de Cantorbéry et chancelier d'Angleterre. À l'âge de quatorze ans, il alla étudier à Oxford où il fit de sérieuses études juridiques et donna des conférences sur la Cité de Dieu, de saint Augustin.
En 1501, Thomas More était reçu avocat et élu membre du Parlement trois ans plus tard. Après quelques années de mariage, il perdit sa femme et demeura seul avec ses quatre enfants : trois filles et un fils. Parce que ses enfants étaient encore très jeunes, et qu'il était toujours absent de chez lui, par ses affaires au tribunal et à la cour du roi, il se remaria tout de suite, avec une veuve, au grand scandale de certains. En père vigilant, il veillait à ce que Dieu restât le centre de la vie de ses enfants. Le soir, il récitait la prière avec eux ; aux repas, une de ses filles lisait un passage de l'Écriture Sainte et on discutait ensuite sur le texte en conversant gaiement. Jamais la science, ni la vertu, ne prirent un visage austère dans sa demeure ; sa piété n'en était cependant pas moins profonde. Thomas More entendait la messe tous les jours ; en plus de ses prières du matin et du soir, il récitait les psaumes quotidiennement.
Sa valeur le fit nommer Maître des Requêtes et conseiller privé du roi. En 1529, Thomas More remplaça le défunt cardinal Wolsey dans la charge de Lord chancelier. Celui qui n'avait jamais recherché les honneurs ni désiré une haute situation se trouvait placé au sommet des dignités humaines. Les succès, pas plus que les afflictions, n'eurent de prise sur sa force de caractère.
Lorsqu’Henri VIII voulut divorcer pour épouser Anne Boleyn et qu'il prétendit, devant l'opposition formelle du pape, se proclamer chef de l'Église d'Angleterre, Thomas More refusa de signer l'acte de suprématie. Dès lors, les bonnes grâces du roi se changèrent en hostilité ouverte contre lui. Le roi le renvoya sans aucune ressource, car Thomas versait au fur à mesure tous ses revenus dans le sein des pauvres. Le jour où il apprit que ses granges avaient été incendiées, il écrivit à sa femme de rendre grâces à Dieu pour cette épreuve.
Le 13 avril 1534, l'ex-chancelier fut invité à prononcer le serment qui reconnaissait Anne Boleyn comme épouse légitime et rejetait l'autorité du pape. Thomas rejeta noblement toute espèce de compromis avec sa conscience et refusa de donner son appui à l'adultère et au schisme.
Après un second refus réitéré le 17 avril, on l'emprisonna à la Tour de Londres. Il vécut dans le recueillement et la prière durant les quatorze mois de son injuste incarcération. Comme il avait fait de toute sa vie une préparation à l'éternité, la sérénité ne le quittait jamais. Il avoua bonnement : « Il me semble que Dieu fait de moi son jouet et qu'Il me berce. »
L'épreuve de la maladie s'ajouta bientôt à celle de la réclusion. Devenu semblable à un squelette, il ne cessa cependant de travailler en écrivant des traités moraux, un traité sur la Passion, et même de joyeuses satires. L'intensité de sa prière conservait sa force d'âme : « Donne-moi Ta grâce, Dieu bon, pour que je compte pour rien le monde et fixe mon esprit sur Toi. » Il disait à sa chère fille Marguerite : « Si je sens la frayeur sur le point de me vaincre, je me rappellerai comment un souffle de vent faillit faire faire naufrage à Pierre parce que sa foi avait faibli. Je ferai donc comme lui, j'appellerai le Christ à mon secours. »
On accusa Thomas More de haute trahison parce qu'il niait la suprématie spirituelle du roi. Lorsque le simulacre de jugement qui le condamnait à être décapité fut terminé, le courageux confesseur de la foi n'eut que des paroles de réconfort pour tous ceux qui pleuraient sa mort imminente et injuste. À la foule des spectateurs, il demanda de prier pour lui et de porter témoignage qu'il mourait dans la foi et pour la foi de la Sainte Église catholique. Sir Kingston, connu pour son cœur impitoyable, lui fit ses adieux en sanglotant. Il récita pieusement le Miserere au pied de l'échafaud. Il demanda de l'aide pour monter sur l'échafaud : « Pour la descente, ajouta-t-il avec humour, je m'en tirerai bien tout seul. » Il embrassa son bourreau : « Courage, mon brave, n'aie pas peur, mais comme j'ai le cou très court, attention ! Il y va de ton honneur. » Il se banda les yeux et se plaça lui-même sur la planche.
Thomas More a été béatifié le 29 décembre 1886, par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé le 19 mai 1935, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mardi 23 juin
Bse Maria Raffaella Cimatti (1861-1945)
Sœur Hospitalière de la Miséricorde
« Ange des malades »
Maria Raffaella (dans le siècle Santina Cimatti) naît le 6 juin 1861 à Celle di Faenza dans la province de Ravenne en Italie au sein d'une humble famille. Elle assiste sa mère dans ses vieux jours après l’avoir aidée dans son veuvage pour l’éducation de ses petits frères. C’est alors seulement qu’elle peut entrer chez les Sœurs Hospitalières de la Miséricorde, à Rome ; elle a 28 ans.
En 1890, elle reçoit le nom de Maria Raffaella et prononce ses vœux de religion auxquels elle ajoute le vœu « d’hospitalité » propre à sa Congrégation. Elle se dévoue au service des pauvres et des malades. Dans l'esprit des temps modernes, cette sœur a effectué avec intelligence et sérénité un service héroïque en faveur des affligés et des malades.
« Quand elle n'était pas affectée au service des malades, elle allait s’agenouiller devant le Saint-Sacrement, et elle priait. Quand ses mains n’étaient pas occupées au service du prochain, elles égrainaient les grains du Rosaire. »
En 1921, elle est supérieure à Frosinone et en 1928 à Alatri (située dans la province de Frosinone dans la région Latium). Partout elle fait de l’hôpital un lieu où peuvent s’exercer les vertus naturelles et surnaturelles les plus élevées.
En 1940 elle renonce à sa charge de supérieure tout en restant à Alatri. Elle consacre une grande partie de son temps à la prière et à l’adoration du Saint-Sacrement; mais quoique octogénaire, elle continue à se dévouer au service des autres avec une telle sollicitude qu’on l’appelle l’ « Ange des malades ».
Sœur Raffaella vit chaque jour la présence de Dieu dans ceux qui souffrent: elle n’oublie jamais qu'un homme n’a besoin que d'amour, même dans les petits événements quotidiens. L’une de ses patientes raconte : « J'étais encore bien jeune, mais je souffrais déjà de divers troubles. Un peu plus tard, j'ai dû être hospitalisée pour être opérée de l'appendicite. J'étais inquiète et je ressentais l'absence de ma mère qui était loin… Je pleurais beaucoup, comme jamais auparavant, à cause de cette situation. Sœur Raffaella a vu ma profonde prostration morale et m'a demandé : “Pourquoi pleurez-vous ?”. Et j'ai dit : « Je me sens mal et je n’ai pas ma mère...”. D’un ton qui exprimait toute sa compréhension, elle m’a dit : “Ne suis-je pas votre mère ? Pourquoi suis-je ici ? Chaque sœur hospitalière doit être la mère de ceux qui souffrent”. »
Elle meurt le 23 juin 1945, jour où elle est commémorée au Martyrologe.
Lors de la béatification, qui a eu lieu le 12 mai 1996 à Rome, Saint Jean Paul II relevait que pour notre époque individualiste et trop souvent égoïste, “cette humble religieuse constitue un lumineux exemple de féminité pleinement réalisée dans le don de soi”.
Saint Joseph Cafasso
Prêtre à Turin
(1811-1860)
Giuseppe Cafasso naît le 15 janvier 1811 à Castelnuovo d’Asti, qui maintenant s'appelle Castelnuovo Don Bosco, dans la province d’Asti, au Piémont. Fils de petits propriétaires terriens, il est le troisième de quatre enfants, dont la dernière, Marianne, sera la maman du Bx Giuseppe Allamano.
Depuis tout petit, il était considéré comme un petit saint, dans sa famille et dans le village. Il fit ses études de théologie au Séminaire de Chieri et fut ordonné prêtre en 1833. Quatre mois plus tard, il s’installe au Collège Ecclésiastique pour perfectionner sa formation sacerdotale et pastorale. Il y restera toute sa vie ; entre-temps, il en devint le Recteur. Au Collège, on respirait la spiritualité de Saint Ignace et on suivait les directives théologiques et pastorales de Saint Alphonse Marie de Liguori.
L’enseignement y est donné avec grand soin et vise à former de bons confesseurs et d’habiles prédicateurs. Giuseppe étudie et approfondit la spiritualité de Saint François de Sales, qu’il transmettra par la suite, de façon particulière, à l’un de ses étudiants : Giovanni Bosco. Don Cafasso, son directeur spirituel de 1841 à 1860, a contribué à former et à orienter la personnalité et la spiritualité de Giovanni. Typique de son enseignement était l’insistance sur le devoir quotidien dans son rapport à la sainteté.
Le fondateur des Salésiens en a lui-même témoigné en ces termes : « La vertu extraordinaire de don Cafasso fut de pratiquer en permanence et avec une fidélité merveilleuse les vertus ordinaires. » Toujours attentif aux besoins des plus faibles, il visitait et aidait, même économiquement, les plus pauvres, leur apportant en même temps la consolation émanant de son ministère sacerdotal.
Son apostolat consistait aussi dans l’accompagnement spirituel des prisonniers et des condamnés à mort, qu'il assiste jusqu'à leur dernière heure. Il est surnommé « l'aumônier des gibets » et est actuellement le saint protecteur des aumôniers de prison. Il donne l'absolution aux condamnés à mort, et comme ceux-ci sont exécutés tout de suite après, Giuseppe parle d'eux comme des saints pendus.
Prudent et réservé, maître spirituel, il fut le directeur spirituel de prêtres, de laïcs, de personnalités politiques, de fondateurs. Don Cafasso soutint Don Bosco et la Congrégation salésienne, y compris matériellement, depuis le début.
Après une courte maladie, il meurt d’une pneumonie, à l’âge de 49 ans à peine, le 23 juin 1860. C'est Don Bosco qui prononça l'homélie pour la messe de funérailles.
Giuseppe Cafasso fut béatifié en 1925, par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) qui le défini « la perle du clergé italien », et canonisé le 22 juin 1947, le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce dernier le présenta comme « un modèle de vie sacerdotale, père des pauvres, consolateur des malades, soutien des prisonniers, salut des condamnés à mort ». Le même Pape, dans son encyclique Menti Nostrae du 23 septembre 1950, l’a proposé comme modèle aux prêtres.
Bse Maria Raffaella Cimatti (1861-1945)
Sœur Hospitalière de la Miséricorde
« Ange des malades »
Maria Raffaella (dans le siècle Santina Cimatti) naît le 6 juin 1861 à Celle di Faenza dans la province de Ravenne en Italie au sein d'une humble famille. Elle assiste sa mère dans ses vieux jours après l’avoir aidée dans son veuvage pour l’éducation de ses petits frères. C’est alors seulement qu’elle peut entrer chez les Sœurs Hospitalières de la Miséricorde, à Rome ; elle a 28 ans.
En 1890, elle reçoit le nom de Maria Raffaella et prononce ses vœux de religion auxquels elle ajoute le vœu « d’hospitalité » propre à sa Congrégation. Elle se dévoue au service des pauvres et des malades. Dans l'esprit des temps modernes, cette sœur a effectué avec intelligence et sérénité un service héroïque en faveur des affligés et des malades.
« Quand elle n'était pas affectée au service des malades, elle allait s’agenouiller devant le Saint-Sacrement, et elle priait. Quand ses mains n’étaient pas occupées au service du prochain, elles égrainaient les grains du Rosaire. »
En 1921, elle est supérieure à Frosinone et en 1928 à Alatri (située dans la province de Frosinone dans la région Latium). Partout elle fait de l’hôpital un lieu où peuvent s’exercer les vertus naturelles et surnaturelles les plus élevées.
En 1940 elle renonce à sa charge de supérieure tout en restant à Alatri. Elle consacre une grande partie de son temps à la prière et à l’adoration du Saint-Sacrement; mais quoique octogénaire, elle continue à se dévouer au service des autres avec une telle sollicitude qu’on l’appelle l’ « Ange des malades ».
Sœur Raffaella vit chaque jour la présence de Dieu dans ceux qui souffrent: elle n’oublie jamais qu'un homme n’a besoin que d'amour, même dans les petits événements quotidiens. L’une de ses patientes raconte : « J'étais encore bien jeune, mais je souffrais déjà de divers troubles. Un peu plus tard, j'ai dû être hospitalisée pour être opérée de l'appendicite. J'étais inquiète et je ressentais l'absence de ma mère qui était loin… Je pleurais beaucoup, comme jamais auparavant, à cause de cette situation. Sœur Raffaella a vu ma profonde prostration morale et m'a demandé : “Pourquoi pleurez-vous ?”. Et j'ai dit : « Je me sens mal et je n’ai pas ma mère...”. D’un ton qui exprimait toute sa compréhension, elle m’a dit : “Ne suis-je pas votre mère ? Pourquoi suis-je ici ? Chaque sœur hospitalière doit être la mère de ceux qui souffrent”. »
Elle meurt le 23 juin 1945, jour où elle est commémorée au Martyrologe.
Lors de la béatification, qui a eu lieu le 12 mai 1996 à Rome, Saint Jean Paul II relevait que pour notre époque individualiste et trop souvent égoïste, “cette humble religieuse constitue un lumineux exemple de féminité pleinement réalisée dans le don de soi”.
Saint Joseph Cafasso
Prêtre à Turin
(1811-1860)
Giuseppe Cafasso naît le 15 janvier 1811 à Castelnuovo d’Asti, qui maintenant s'appelle Castelnuovo Don Bosco, dans la province d’Asti, au Piémont. Fils de petits propriétaires terriens, il est le troisième de quatre enfants, dont la dernière, Marianne, sera la maman du Bx Giuseppe Allamano.
Depuis tout petit, il était considéré comme un petit saint, dans sa famille et dans le village. Il fit ses études de théologie au Séminaire de Chieri et fut ordonné prêtre en 1833. Quatre mois plus tard, il s’installe au Collège Ecclésiastique pour perfectionner sa formation sacerdotale et pastorale. Il y restera toute sa vie ; entre-temps, il en devint le Recteur. Au Collège, on respirait la spiritualité de Saint Ignace et on suivait les directives théologiques et pastorales de Saint Alphonse Marie de Liguori.
L’enseignement y est donné avec grand soin et vise à former de bons confesseurs et d’habiles prédicateurs. Giuseppe étudie et approfondit la spiritualité de Saint François de Sales, qu’il transmettra par la suite, de façon particulière, à l’un de ses étudiants : Giovanni Bosco. Don Cafasso, son directeur spirituel de 1841 à 1860, a contribué à former et à orienter la personnalité et la spiritualité de Giovanni. Typique de son enseignement était l’insistance sur le devoir quotidien dans son rapport à la sainteté.
Le fondateur des Salésiens en a lui-même témoigné en ces termes : « La vertu extraordinaire de don Cafasso fut de pratiquer en permanence et avec une fidélité merveilleuse les vertus ordinaires. » Toujours attentif aux besoins des plus faibles, il visitait et aidait, même économiquement, les plus pauvres, leur apportant en même temps la consolation émanant de son ministère sacerdotal.
Son apostolat consistait aussi dans l’accompagnement spirituel des prisonniers et des condamnés à mort, qu'il assiste jusqu'à leur dernière heure. Il est surnommé « l'aumônier des gibets » et est actuellement le saint protecteur des aumôniers de prison. Il donne l'absolution aux condamnés à mort, et comme ceux-ci sont exécutés tout de suite après, Giuseppe parle d'eux comme des saints pendus.
Prudent et réservé, maître spirituel, il fut le directeur spirituel de prêtres, de laïcs, de personnalités politiques, de fondateurs. Don Cafasso soutint Don Bosco et la Congrégation salésienne, y compris matériellement, depuis le début.
Après une courte maladie, il meurt d’une pneumonie, à l’âge de 49 ans à peine, le 23 juin 1860. C'est Don Bosco qui prononça l'homélie pour la messe de funérailles.
Giuseppe Cafasso fut béatifié en 1925, par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) qui le défini « la perle du clergé italien », et canonisé le 22 juin 1947, le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce dernier le présenta comme « un modèle de vie sacerdotale, père des pauvres, consolateur des malades, soutien des prisonniers, salut des condamnés à mort ». Le même Pape, dans son encyclique Menti Nostrae du 23 septembre 1950, l’a proposé comme modèle aux prêtres.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mercredi le 24 juin
Nativité de Saint Jean-Baptiste
Solennité
Jean, cousin de Jésus, né de Zacharie et Élisabeth, est appelé « baptiste » car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. L'Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus : tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s'ajoutaient aux miracles autour du berceau de l'enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d'une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : « Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant ? »
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière. » (La Luzerne)
Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français.
Sainte María Guadalupe García Zavala
Vierge et fondatrice de la Congrégation :
« Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres »
(1878-1963)
María Guadalupe García Zavala naît à Zapopan, Jalisco, au Mexique le 27 avril 1878, dans une famille de commerçants en articles religieux.
Après une enfance pieuse, elle ressentit à 23 ans l'appel du Seigneur à se consacrer à la vie religieuse, avec une attention particulière à l'égard des malades et des pauvres. Son Directeur spirituel, le Père Iñiguez, qui souhaitait fonder une Congrégation religieuse pour prendre soin des malades à l'hôpital, l'invita à se joindre à lui. C'est ainsi qu'ils fondèrent la Congrégation des « Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres », à laquelle elle se dévoua corps et âme.
Elle fut rapidement élue Supérieure de la Congrégation, charge qu'elle exerça toute sa vie. Au cours de la persécution contre l'Église catholique au Mexique, au péril de sa vie, elle cacha à l'intérieur de l'hôpital plusieurs prêtres, ainsi que l'Archevêque de Guadalajara, Mgr Orozco y Jimenez. Elle soignait cependant également les soldats qui persécutaient les religieux et les fidèles, sans établir de distinction.
Au cours de sa vie, 11 fondations furent ouvertes au Mexique et, après sa mort, la Congrégation continua à se développer; elle compte actuellement 22 instituts, au Mexique, au Pérou, en Islande, en Grèce et en Italie.
Elle mourut le 24 juin 1963 à Guadalajara, Jalisco, au Mexique, à l'âge de 85 ans.
María Guadalupe García Zavala a été béatifiée le 25 avril 2004 à Rome, avec cinq autres Serviteurs de Dieu : le prêtre August Czartoryski; trois religieuses: Laura Montoya, Nemesia Valle, Eusebia Palomino Yenes; une laïque, Alexandrina Maria da Costa, par Saint Jean-Paul II, et canonisée, le 12 mai 2013, par le Saint Père François.
Saint Gohard de Nantes
Évêque et martyr († 843)
Gohard, né à Angers, était « évêque de Nantes et seigneur de Blain » au temps où les Normands, causaient tant de maux pendant le neuvième siècle, emportant d'assaut les places les plus fortes et ne respectant rien ni personne.
Tandis que le roi Charles était occupé à pacifier l'Aquitaine, Nomenoy, qui avait obtenu le duché de Bretagne de Louis le Débonnaire, se révolta et se rendit maître de Nantes, à la sollicitation du duc Lambert : ensuite s'étant brouillé avec Nomenoy…
Gohard n'eut pas seulement à subir les conséquences de ces luttes entre Francs et Bretons ; il connut des ennemis plus terribles venus des pays scandinaves et qui déjà avaient ravagé le nord de la France : les Normands.
Ces barbares, « invités » par Nomenoy qui leur promit le pillage de Nantes, ne se firent pas attendre longtemps (un mois après la défaite de Blain ils étaient là !) et escaladèrent la ville le 24 juin 843. La crainte qu'ils inspiraient à tous les peuples et la fête de saint Jean-Baptiste avaient attiré dans cette cité une immense multitude de fidèles sur lesquels les Normands assouvirent leur rage.
L'évêque Gohard s'était enfermé dans la cathédrale Saint-Pierre avec son clergé et une foule de chrétiens et y célébrait la fête de saint Jean Baptiste. Les barbares enfoncèrent les portes, firent une horrible boucherie dans le lieu saint, massacrèrent sans pitié évêque, prêtres, moines, et les poursuivirent jusque sur les autels sur lesquels ils se réfugiaient (faits évoqués par les Annales de Saint-Serge d'Angers et reprises dans la Chronique de Nantes). La légende raconte que, décapité, l'évêque reprit sa tête et marcha jusque vers la Loire où un bateau l'emmena à Angers. Sa dépouille fut effectivement inhumée à la Collégiale Saint-Pierre de la ville dont il était originaire.
Après avoir saccagé Nantes, les Normands allèrent piller le monastère d'Aindre, fondé dans le septième siècle par S. Hernieland. Cette maison fut tellement réduite, qu'on ne l'a plus rétablie depuis cette époque.
Dix ans après, les Normands remontèrent de nouveau la Loire, et cette fois incendièrent la ville. Pendant plus de cent ans, retranchés dans quelques îles du fleuve, ils ne cessèrent de dévaster le pays. Ils étaient un fléau si redoutable que l'Église de Nantes avait ajouté dans les litanies : « de la fureur des Normands, délivrez-nous, Seigneur ».
Ce ne fut qu'en 939 qu'Alain Barbe-Torte les chassa définitivement du pays et ramena la paix dans les villes et les campagnes.
Selon certaines sources, Gohard de Nantes fut canonisé (culte autorisé) en 1096. La crypte romane de la cathédrale de Nantes lui est dédiée : elle a été réaménagée peu après sa canonisation pour accueillir ses reliques ramenées d'Angers.
Nativité de Saint Jean-Baptiste
Solennité
Jean, cousin de Jésus, né de Zacharie et Élisabeth, est appelé « baptiste » car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. L'Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus : tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s'ajoutaient aux miracles autour du berceau de l'enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d'une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : « Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant ? »
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière. » (La Luzerne)
Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français.
Sainte María Guadalupe García Zavala
Vierge et fondatrice de la Congrégation :
« Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres »
(1878-1963)
María Guadalupe García Zavala naît à Zapopan, Jalisco, au Mexique le 27 avril 1878, dans une famille de commerçants en articles religieux.
Après une enfance pieuse, elle ressentit à 23 ans l'appel du Seigneur à se consacrer à la vie religieuse, avec une attention particulière à l'égard des malades et des pauvres. Son Directeur spirituel, le Père Iñiguez, qui souhaitait fonder une Congrégation religieuse pour prendre soin des malades à l'hôpital, l'invita à se joindre à lui. C'est ainsi qu'ils fondèrent la Congrégation des « Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres », à laquelle elle se dévoua corps et âme.
Elle fut rapidement élue Supérieure de la Congrégation, charge qu'elle exerça toute sa vie. Au cours de la persécution contre l'Église catholique au Mexique, au péril de sa vie, elle cacha à l'intérieur de l'hôpital plusieurs prêtres, ainsi que l'Archevêque de Guadalajara, Mgr Orozco y Jimenez. Elle soignait cependant également les soldats qui persécutaient les religieux et les fidèles, sans établir de distinction.
Au cours de sa vie, 11 fondations furent ouvertes au Mexique et, après sa mort, la Congrégation continua à se développer; elle compte actuellement 22 instituts, au Mexique, au Pérou, en Islande, en Grèce et en Italie.
Elle mourut le 24 juin 1963 à Guadalajara, Jalisco, au Mexique, à l'âge de 85 ans.
María Guadalupe García Zavala a été béatifiée le 25 avril 2004 à Rome, avec cinq autres Serviteurs de Dieu : le prêtre August Czartoryski; trois religieuses: Laura Montoya, Nemesia Valle, Eusebia Palomino Yenes; une laïque, Alexandrina Maria da Costa, par Saint Jean-Paul II, et canonisée, le 12 mai 2013, par le Saint Père François.
Saint Gohard de Nantes
Évêque et martyr († 843)
Gohard, né à Angers, était « évêque de Nantes et seigneur de Blain » au temps où les Normands, causaient tant de maux pendant le neuvième siècle, emportant d'assaut les places les plus fortes et ne respectant rien ni personne.
Tandis que le roi Charles était occupé à pacifier l'Aquitaine, Nomenoy, qui avait obtenu le duché de Bretagne de Louis le Débonnaire, se révolta et se rendit maître de Nantes, à la sollicitation du duc Lambert : ensuite s'étant brouillé avec Nomenoy…
Gohard n'eut pas seulement à subir les conséquences de ces luttes entre Francs et Bretons ; il connut des ennemis plus terribles venus des pays scandinaves et qui déjà avaient ravagé le nord de la France : les Normands.
Ces barbares, « invités » par Nomenoy qui leur promit le pillage de Nantes, ne se firent pas attendre longtemps (un mois après la défaite de Blain ils étaient là !) et escaladèrent la ville le 24 juin 843. La crainte qu'ils inspiraient à tous les peuples et la fête de saint Jean-Baptiste avaient attiré dans cette cité une immense multitude de fidèles sur lesquels les Normands assouvirent leur rage.
L'évêque Gohard s'était enfermé dans la cathédrale Saint-Pierre avec son clergé et une foule de chrétiens et y célébrait la fête de saint Jean Baptiste. Les barbares enfoncèrent les portes, firent une horrible boucherie dans le lieu saint, massacrèrent sans pitié évêque, prêtres, moines, et les poursuivirent jusque sur les autels sur lesquels ils se réfugiaient (faits évoqués par les Annales de Saint-Serge d'Angers et reprises dans la Chronique de Nantes). La légende raconte que, décapité, l'évêque reprit sa tête et marcha jusque vers la Loire où un bateau l'emmena à Angers. Sa dépouille fut effectivement inhumée à la Collégiale Saint-Pierre de la ville dont il était originaire.
Après avoir saccagé Nantes, les Normands allèrent piller le monastère d'Aindre, fondé dans le septième siècle par S. Hernieland. Cette maison fut tellement réduite, qu'on ne l'a plus rétablie depuis cette époque.
Dix ans après, les Normands remontèrent de nouveau la Loire, et cette fois incendièrent la ville. Pendant plus de cent ans, retranchés dans quelques îles du fleuve, ils ne cessèrent de dévaster le pays. Ils étaient un fléau si redoutable que l'Église de Nantes avait ajouté dans les litanies : « de la fureur des Normands, délivrez-nous, Seigneur ».
Ce ne fut qu'en 939 qu'Alain Barbe-Torte les chassa définitivement du pays et ramena la paix dans les villes et les campagnes.
Selon certaines sources, Gohard de Nantes fut canonisé (culte autorisé) en 1096. La crypte romane de la cathédrale de Nantes lui est dédiée : elle a été réaménagée peu après sa canonisation pour accueillir ses reliques ramenées d'Angers.
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Re: Les saints du jour
Jeudi 25 juin
Saint Maxime de Turin
Ier évêque de la ville
Maxime, Ier évêque de Turin, florissait dans le Ve siècle. On pense, d’après quelques passages de ses homélies, qu’il était né à Verceil. Il avait fait dans sa jeunesse une étude approfondie des Écritures et dès qu’il fut élevé au sacerdoce, il signala son zèle pour la foi chrétienne par de continuelles prédications dans les diverses provinces de la Lombardie. Il assista, comme évêque, au Concile de Milan en 451 et il souscrivit à celui de Rome en 465, immédiatement après le pape saint Hilaire, ce qui prouve qu’il était le plus âgé de tous les prélats ; on croit qu’il mourut peu de temps après son retour dan son diocèse.
Il nous reste de saint Maxime de Turin un grand nombre de Sermons, dont plusieurs avaient été attribuées à saint Ambroise, à saint Augustin, à Eusèbe d’Émèse, sur les principales fêtes de l’année et sur différents sujet de morale.
Catéchèse du pape Benoit XVI
Chers frères et sœurs!
Entre la fin du quatrième siècle et le début du cinquième, un autre Père de l'Eglise, après saint Ambroise, contribua de manière décisive à la diffusion et à la consolidation du christianisme dans l'Italie du Nord: il s'agit de saint Maxime, que nous retrouvons Evêque de Turin en 398, un an après la mort d'Ambroise. Les informations sur lui sont peu nombreuses; en revanche, un recueil d'environ quatre-vingt-dix Sermons est parvenu jusqu'à nous, d'où ressort le lien profond et vital de l'Evêque avec sa ville, qui atteste un point de contact évident entre le ministère épiscopal d'Ambroise et celui de Maxime.
A cette époque, de graves tensions troublaient le bon déroulement de la coexistence civile ordonnée. Dans ce contexte, Maxime réussit à rassembler le peuple chrétien autour de sa personne de pasteur et de maître. La ville était menacée par des groupes dispersés de barbares qui, entrés par les frontières de l'Est, avançaient jusqu'aux Alpes occidentales. C'est pourquoi Turin était protégée de manière stable par des garnisons militaires, et devenait, lors des moments critiques, le refuge des populations en fuite des campagnes et des centres urbains manquant de protection. Les interventions de Maxime, face à cette situation, témoignent de son engagement pour réagir à la dégradation civile et à la désagrégation. Même s'il reste difficile de déterminer la composition sociale des destinataires des Sermons, il semble que la prédication de Maxime - pour éviter le risque de rester générique - s'adressait de manière spécifique à un groupe sélectionné de la communauté chrétienne de Turin, constitué par de riches propriétaires terriens, dont les possessions se trouvaient dans la campagne turinoise et leur maison en ville. Ce fut un choix pastoral lucide de l'Evêque, qui entrevit dans ce type de prédication la voie la plus efficace pour conserver et renforcer son lien avec le peuple.
Pour illustrer dans cette perspective le ministère de Maxime dans sa ville, on peut s'appuyer par exemple sur les Sermons 17 et 18, consacrés à un thème toujours actuel, qui est celui de la richesse et de la pauvreté dans les communautés chrétiennes. Même dans ce domaine, la ville était parcourue par de graves tensions. Les richesses étaient accumulées et cachées. "Personne ne pense au besoin de l'autre", constate avec amertume l'Evêque dans son dix-septième Sermon. "En effet, de nombreux chrétiens non seulement ne distribuent pas les choses qui leur appartiennent, mais volent également celles des autres. Non seulement, disais-je, en recueillant leur argent, ils ne l'apportent pas aux pieds des apôtres, mais ils éloignent aussi des prêtres leurs frères qui cherchent de l'aide". Et il conclut: "Dans notre ville, il y a beaucoup de visiteurs ou de pèlerins. Faites ce que vous avez promis" en adhérant à la foi, "pour que l'on ne vous dise pas à vous aussi ce qui fut dit à Ananie: "Vous n'avez pas menti aux hommes, mais à Dieu"" (Sermon 17, 2-3).
Dans le Sermon suivant, le dix-huitième, Maxime dénonce des formes récurrentes de spéculations sur les malheurs d'autrui. "Dis-moi, chrétien", ainsi l'Evêque apostrophe-t-il ses fidèles, "dis-moi: pourquoi as-tu pris la proie abandonnée par les pillards? Pourquoi as-tu introduit dans ta maison un "gain", comme tu le penses toi-même, déchiré et contaminé?". "Mais peut-être", poursuit-il, "dis-tu l'avoir acheté, et crois pour cette raison éviter l'accusation d'avarice. Mais ce n'est pas de cette façon que l'on peut faire correspondre l'achat à la vente. C'est une bonne chose d'acheter, mais en temps de paix, ce que l'on vend librement, et non au cours d'un pillage ce qui a été volé... Agis donc en chrétien et en citoyen qui achète pour restituer" (Sermon 18, 3). Sans en avoir l'air, Maxime arrive ainsi à prêcher une relation profonde entre les devoirs du chrétien et ceux du citoyen. A ses yeux, vivre la vie chrétienne signifie également assumer les engagements civils. Inversement, chaque chrétien qui, "bien que pouvant vivre de son travail, capture la proie d'autrui avec la fureur des fauves"; qui "menace son voisin, qui chaque jour tente de ronger les frontières d'autrui, de s'emparer des produits", ne lui apparaît même plus semblable au renard qui égorge les poules, mais au loup qui se jette sur les porcs (Sermon 41, 4).
Par rapport à l'attitude prudente de défense prise par Ambroise pour justifier sa célèbre initiative de racheter les prisonniers de guerre, apparaissent clairement les changements historiques intervenus dans la relation entre l'Evêque et les institutions de la ville. Désormais soutenu par une législation qui invitait les chrétiens à racheter les prisonniers, Maxime, face à l'écroulement des autorités civiles de l'Empire romain, se sentait pleinement autorisé à exercer dans ce sens un véritable pouvoir de contrôle sur la ville. Ce pouvoir serait ensuite devenu toujours plus vaste et efficace, jusqu'à remplacer l'absence des magistrats et des institutions civiles. Dans ce contexte, Maxime œuvre non seulement pour rallumer chez les fidèles l'amour traditionnel envers la patrie de la ville, mais il proclame également le devoir précis de faire face aux charges fiscales, aussi lourdes et désagréables que celles-ci puissent paraître" (Sermon 26, 2). En somme, le ton et la substance des Sermons cités semblent supposer une conscience accrue de la responsabilité politique de l'Evêque dans les circonstances historiques spécifiques. Il est la "sentinelle" placée dans la ville. Qui sont ces sentinelles, se demande en effet Maxime dans le Sermon 92, "sinon les bienheureux Evêques, qui, placés pour ainsi dire sur un rocher élevé de sagesse pour la défense des peuples, voient de loin les maux qui surviennent?". Et dans le Sermon 89, l'Evêque de Turin illustre aux fidèles ses tâches, utilisant une comparaison singulière entre la fonction épiscopale et celle des abeilles: "Comme l'abeille", dit-il, les Evêques "observent la chasteté du corps, présentent la nourriture de la vie céleste, utilisent l'aiguillon de la loi. Ils sont purs pour sanctifier, doux pour restaurer, sévères pour punir". C'est ainsi que saint Maxime décrit la tâche de l'Evêque à son époque.
En définitive, l'analyse historique et littéraire révèle une conscience croissante de la responsabilité politique de l'autorité ecclésiastique, dans un contexte dans lequel celle-ci commençait, de fait, à remplacer l'autorité civile. Telle est, en effet, la ligne du développement du ministère de l'Evêque en Italie du nord-ouest, à partir d'Eusèbe, qui "comme un moine" habitait dans sa ville de Verceil, jusqu'à Maxime de Turin, placé "comme sentinelle" sur le rocher le plus haut de la ville. Il est évident que le contexte historique, culturel et social est aujourd'hui profondément différent. Le contexte actuel est plutôt celui qui est dessiné par mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, dans l'Exhortation Ecclesia in Europa, dans laquelle il offre une analyse articulée des défis et des signes d'espérance pour l'Eglise en Europe aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, en dehors des conditions différentes, les devoirs du croyant envers sa ville et sa patrie restent toujours valables. Le lien des engagements du "citoyen honnête" avec ceux du "bon chrétien" n'est pas du tout dépassé.
En conclusion, je voudrais rappeler ce que dit la Constitution pastorale Gaudium et spes, pour éclairer l'un des aspects les plus importants de l'unité de la vie du chrétien: la cohérence entre foi et comportement, entre Evangile et culture. Le Concile exhorte les fidèles à "remplir avec zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par l'esprit de l'Evangile. Ils s'éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais que nous marchons vers la cité future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans s'apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun, leur en fait un devoir plus pressant". En suivant le magistère de saint Maxime et de nombreux autres Pères, nous faisons nôtre le souhait du Concile, que les fidèles soient toujours plus désireux de "mener toutes leurs activités terrestres, en unissant dans une synthèse vitale tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques, techniques, avec les valeurs religieuses, sous la souveraine ordonnance desquelles tout se trouve coordonné à la gloire de Dieu" et donc au bien de l'humanité.
Saint Guglielmo de Verceil
(ou de Montevergine)
Fondateur du monastère de Montevergine
(1085-1142)
Verceil, l'ancienne et fameuse ville du vieux Piémont, servit de berceau à Guillaume. Illustres par la noblesse de leur sang, son père et sa mère étaient encore plus respectables par la sainteté de leur vie. Guillaume perdit ses parents dès son enfance et vécut sous la conduite d'un de ses parents qui prit grand soin de son éducation.
À quinze ans, le pieux adolescent résolut de mener une vie pénitente et entreprit le pèlerinage de St-Jacques de Compostelle, en Galice, comme on nommait alors l'Espagne. Il voyageait les pieds nus, revêtu d'un simple habit de pèlerin. Durant ce long voyage, Guillaume souffrit la faim, la soif, avec toutes sortes d'incommodités. Son amour de la mortification lui inspira cependant de faire confectionner deux cercles de fer qu'il appliqua sur sa chair nue. Dieu révéla au jeune pénitent qu'Il l'appelait à la vie solitaire dans laquelle il pratiquerait la vertu avec plus de perfection. Obéissant à cette céleste inspiration, Guillaume de Verceil quitta son pays afin de trouver moins d'obstacle à son projet. Il se retira au royaume de Naples, sur une montagne déserte où il pratiqua des abstinences et des austérités presque incroyables.
Guillaume ne jouit pas longtemps de cette douce solitude, car une foule de personnes attirées par sa réputation de sainteté et le désir de recevoir ses instructions, se mirent à le visiter fréquemment. Plusieurs prêtres séculiers ravis de ses entretiens spirituels le supplièrent de les admettre au nombre de ses disciples. En l'an 1119, sous le pontificat de Calixte II, Guillaume de Verceil commença donc l'établissement de la Congrégation, dite du Mont-Vierge.
Animés par les ardentes exhortations de leur saint fondateur, les nouveaux religieux embrassèrent la pratique de la vertu avec une ferveur indescriptible. Vivant dans une parfaite concorde, ils avançaient à grands pas dans le chemin de la perfection, lorsque le démon excita en eux un esprit de murmure contre Guillaume, à cause de l'austérité des Règles qu'il leur prescrivait. Comme l'esprit de critique et de rébellion animait de plus en plus ses religieux, le Saint jugea que sa présence leur devenait plutôt désavantageuse qu'utile et décida de se retirer.
Après avoir quitté le Mont-Vierge, Guillaume fonda plusieurs monastères tant d'hommes que de femmes, en divers endroits du royaume de Naples. Ainsi, la sourde persécution fomentée contre le saint fondateur, servit à étendre davantage le nouvel Ordre qu'il avait institué. Le but de son institut consistait principalement et avant tout, dans l'exercice d'une vie pénitente et mortifiée. C'est pourquoi il interdit à ses enfants spirituels l'usage du vin, de la viande et de toutes sortes de laitage. Il ordonna aussi que ses religieux mangent des herbes crues avec un peu de pain pendant trois jours de la semaine.
Roger Ier, roi de Naples, désirait vivement s'entretenir avec Guillaume de Verceil ; il le fit donc venir à sa cour. Sa conversation tout angélique l'édifia tellement qu'il ordonna de bâtir un couvent de son Ordre à Salerne, juste en face de son palais, afin de pouvoir jouir plus souvent de ses célestes entretiens et de ses sages avis. Guillaume profita de son influence pour porter le roi à la pratique de la vertu et lui rappeler ses importants devoirs. Il exhortait les grands seigneurs de la même façon, tâchant de leur inspirer l'horreur du péché et l'amour de la piété.
Comme la dévotion trouve des ennemis partout, quelques courtisans persuadèrent le roi Roger d'éprouver la vertu du Saint, qui n'était selon eux, que pure hypocrisie. On chargea une courtisane de le solliciter au mal et de le faire tomber dans le péché. Saint Guillaume feignit d'abord d'acquiescer à ses honteuses propositions et la pria de revenir vers le soir. La courtisane se félicitait de sa réussite, mais lorsqu'elle retourna chez le Saint, elle resta fort perplexe en le voyant se coucher sur un lit de charbons ardents tout en l'invitant à faire de même. Ce prodige bouleversa tellement cette misérable femme, que fondant en larmes, elle demanda pardon au serviteur de Dieu en se prosternant jusqu'à terre. De pécheresse, elle devint abbesse d'un couvent de religieuses fondée par Guillaume, à Venosa. Elle est connue sous le nom de la bienheureuse Agnès de Venosa.
Guillaume de Verceil apprit par révélation qu'il irait bientôt recevoir la récompense de ses travaux. Il en avertit le roi et lui recommanda la pratique des instructions données. Pour mieux se préparer à son prochain départ pour le ciel, il se retira au monastère de Guglieto. Lorsque l'heureux jour arriva, Guillaume se fit transporter à l'église, et là, couché sur la terre nue, il exhorta ses religieux à la persévérance et rendit paisiblement son âme à Dieu.
Son corps fut inhumé dans l'église où il exhala son dernier soupir. Depuis ce temps, cette église a changé son nom de St-Sauveur, pour celui de St-Guillaume.
Saint Maxime de Turin
Ier évêque de la ville
Maxime, Ier évêque de Turin, florissait dans le Ve siècle. On pense, d’après quelques passages de ses homélies, qu’il était né à Verceil. Il avait fait dans sa jeunesse une étude approfondie des Écritures et dès qu’il fut élevé au sacerdoce, il signala son zèle pour la foi chrétienne par de continuelles prédications dans les diverses provinces de la Lombardie. Il assista, comme évêque, au Concile de Milan en 451 et il souscrivit à celui de Rome en 465, immédiatement après le pape saint Hilaire, ce qui prouve qu’il était le plus âgé de tous les prélats ; on croit qu’il mourut peu de temps après son retour dan son diocèse.
Il nous reste de saint Maxime de Turin un grand nombre de Sermons, dont plusieurs avaient été attribuées à saint Ambroise, à saint Augustin, à Eusèbe d’Émèse, sur les principales fêtes de l’année et sur différents sujet de morale.
Catéchèse du pape Benoit XVI
Chers frères et sœurs!
Entre la fin du quatrième siècle et le début du cinquième, un autre Père de l'Eglise, après saint Ambroise, contribua de manière décisive à la diffusion et à la consolidation du christianisme dans l'Italie du Nord: il s'agit de saint Maxime, que nous retrouvons Evêque de Turin en 398, un an après la mort d'Ambroise. Les informations sur lui sont peu nombreuses; en revanche, un recueil d'environ quatre-vingt-dix Sermons est parvenu jusqu'à nous, d'où ressort le lien profond et vital de l'Evêque avec sa ville, qui atteste un point de contact évident entre le ministère épiscopal d'Ambroise et celui de Maxime.
A cette époque, de graves tensions troublaient le bon déroulement de la coexistence civile ordonnée. Dans ce contexte, Maxime réussit à rassembler le peuple chrétien autour de sa personne de pasteur et de maître. La ville était menacée par des groupes dispersés de barbares qui, entrés par les frontières de l'Est, avançaient jusqu'aux Alpes occidentales. C'est pourquoi Turin était protégée de manière stable par des garnisons militaires, et devenait, lors des moments critiques, le refuge des populations en fuite des campagnes et des centres urbains manquant de protection. Les interventions de Maxime, face à cette situation, témoignent de son engagement pour réagir à la dégradation civile et à la désagrégation. Même s'il reste difficile de déterminer la composition sociale des destinataires des Sermons, il semble que la prédication de Maxime - pour éviter le risque de rester générique - s'adressait de manière spécifique à un groupe sélectionné de la communauté chrétienne de Turin, constitué par de riches propriétaires terriens, dont les possessions se trouvaient dans la campagne turinoise et leur maison en ville. Ce fut un choix pastoral lucide de l'Evêque, qui entrevit dans ce type de prédication la voie la plus efficace pour conserver et renforcer son lien avec le peuple.
Pour illustrer dans cette perspective le ministère de Maxime dans sa ville, on peut s'appuyer par exemple sur les Sermons 17 et 18, consacrés à un thème toujours actuel, qui est celui de la richesse et de la pauvreté dans les communautés chrétiennes. Même dans ce domaine, la ville était parcourue par de graves tensions. Les richesses étaient accumulées et cachées. "Personne ne pense au besoin de l'autre", constate avec amertume l'Evêque dans son dix-septième Sermon. "En effet, de nombreux chrétiens non seulement ne distribuent pas les choses qui leur appartiennent, mais volent également celles des autres. Non seulement, disais-je, en recueillant leur argent, ils ne l'apportent pas aux pieds des apôtres, mais ils éloignent aussi des prêtres leurs frères qui cherchent de l'aide". Et il conclut: "Dans notre ville, il y a beaucoup de visiteurs ou de pèlerins. Faites ce que vous avez promis" en adhérant à la foi, "pour que l'on ne vous dise pas à vous aussi ce qui fut dit à Ananie: "Vous n'avez pas menti aux hommes, mais à Dieu"" (Sermon 17, 2-3).
Dans le Sermon suivant, le dix-huitième, Maxime dénonce des formes récurrentes de spéculations sur les malheurs d'autrui. "Dis-moi, chrétien", ainsi l'Evêque apostrophe-t-il ses fidèles, "dis-moi: pourquoi as-tu pris la proie abandonnée par les pillards? Pourquoi as-tu introduit dans ta maison un "gain", comme tu le penses toi-même, déchiré et contaminé?". "Mais peut-être", poursuit-il, "dis-tu l'avoir acheté, et crois pour cette raison éviter l'accusation d'avarice. Mais ce n'est pas de cette façon que l'on peut faire correspondre l'achat à la vente. C'est une bonne chose d'acheter, mais en temps de paix, ce que l'on vend librement, et non au cours d'un pillage ce qui a été volé... Agis donc en chrétien et en citoyen qui achète pour restituer" (Sermon 18, 3). Sans en avoir l'air, Maxime arrive ainsi à prêcher une relation profonde entre les devoirs du chrétien et ceux du citoyen. A ses yeux, vivre la vie chrétienne signifie également assumer les engagements civils. Inversement, chaque chrétien qui, "bien que pouvant vivre de son travail, capture la proie d'autrui avec la fureur des fauves"; qui "menace son voisin, qui chaque jour tente de ronger les frontières d'autrui, de s'emparer des produits", ne lui apparaît même plus semblable au renard qui égorge les poules, mais au loup qui se jette sur les porcs (Sermon 41, 4).
Par rapport à l'attitude prudente de défense prise par Ambroise pour justifier sa célèbre initiative de racheter les prisonniers de guerre, apparaissent clairement les changements historiques intervenus dans la relation entre l'Evêque et les institutions de la ville. Désormais soutenu par une législation qui invitait les chrétiens à racheter les prisonniers, Maxime, face à l'écroulement des autorités civiles de l'Empire romain, se sentait pleinement autorisé à exercer dans ce sens un véritable pouvoir de contrôle sur la ville. Ce pouvoir serait ensuite devenu toujours plus vaste et efficace, jusqu'à remplacer l'absence des magistrats et des institutions civiles. Dans ce contexte, Maxime œuvre non seulement pour rallumer chez les fidèles l'amour traditionnel envers la patrie de la ville, mais il proclame également le devoir précis de faire face aux charges fiscales, aussi lourdes et désagréables que celles-ci puissent paraître" (Sermon 26, 2). En somme, le ton et la substance des Sermons cités semblent supposer une conscience accrue de la responsabilité politique de l'Evêque dans les circonstances historiques spécifiques. Il est la "sentinelle" placée dans la ville. Qui sont ces sentinelles, se demande en effet Maxime dans le Sermon 92, "sinon les bienheureux Evêques, qui, placés pour ainsi dire sur un rocher élevé de sagesse pour la défense des peuples, voient de loin les maux qui surviennent?". Et dans le Sermon 89, l'Evêque de Turin illustre aux fidèles ses tâches, utilisant une comparaison singulière entre la fonction épiscopale et celle des abeilles: "Comme l'abeille", dit-il, les Evêques "observent la chasteté du corps, présentent la nourriture de la vie céleste, utilisent l'aiguillon de la loi. Ils sont purs pour sanctifier, doux pour restaurer, sévères pour punir". C'est ainsi que saint Maxime décrit la tâche de l'Evêque à son époque.
En définitive, l'analyse historique et littéraire révèle une conscience croissante de la responsabilité politique de l'autorité ecclésiastique, dans un contexte dans lequel celle-ci commençait, de fait, à remplacer l'autorité civile. Telle est, en effet, la ligne du développement du ministère de l'Evêque en Italie du nord-ouest, à partir d'Eusèbe, qui "comme un moine" habitait dans sa ville de Verceil, jusqu'à Maxime de Turin, placé "comme sentinelle" sur le rocher le plus haut de la ville. Il est évident que le contexte historique, culturel et social est aujourd'hui profondément différent. Le contexte actuel est plutôt celui qui est dessiné par mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, dans l'Exhortation Ecclesia in Europa, dans laquelle il offre une analyse articulée des défis et des signes d'espérance pour l'Eglise en Europe aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, en dehors des conditions différentes, les devoirs du croyant envers sa ville et sa patrie restent toujours valables. Le lien des engagements du "citoyen honnête" avec ceux du "bon chrétien" n'est pas du tout dépassé.
En conclusion, je voudrais rappeler ce que dit la Constitution pastorale Gaudium et spes, pour éclairer l'un des aspects les plus importants de l'unité de la vie du chrétien: la cohérence entre foi et comportement, entre Evangile et culture. Le Concile exhorte les fidèles à "remplir avec zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par l'esprit de l'Evangile. Ils s'éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais que nous marchons vers la cité future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans s'apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun, leur en fait un devoir plus pressant". En suivant le magistère de saint Maxime et de nombreux autres Pères, nous faisons nôtre le souhait du Concile, que les fidèles soient toujours plus désireux de "mener toutes leurs activités terrestres, en unissant dans une synthèse vitale tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques, techniques, avec les valeurs religieuses, sous la souveraine ordonnance desquelles tout se trouve coordonné à la gloire de Dieu" et donc au bien de l'humanité.
Saint Guglielmo de Verceil
(ou de Montevergine)
Fondateur du monastère de Montevergine
(1085-1142)
Verceil, l'ancienne et fameuse ville du vieux Piémont, servit de berceau à Guillaume. Illustres par la noblesse de leur sang, son père et sa mère étaient encore plus respectables par la sainteté de leur vie. Guillaume perdit ses parents dès son enfance et vécut sous la conduite d'un de ses parents qui prit grand soin de son éducation.
À quinze ans, le pieux adolescent résolut de mener une vie pénitente et entreprit le pèlerinage de St-Jacques de Compostelle, en Galice, comme on nommait alors l'Espagne. Il voyageait les pieds nus, revêtu d'un simple habit de pèlerin. Durant ce long voyage, Guillaume souffrit la faim, la soif, avec toutes sortes d'incommodités. Son amour de la mortification lui inspira cependant de faire confectionner deux cercles de fer qu'il appliqua sur sa chair nue. Dieu révéla au jeune pénitent qu'Il l'appelait à la vie solitaire dans laquelle il pratiquerait la vertu avec plus de perfection. Obéissant à cette céleste inspiration, Guillaume de Verceil quitta son pays afin de trouver moins d'obstacle à son projet. Il se retira au royaume de Naples, sur une montagne déserte où il pratiqua des abstinences et des austérités presque incroyables.
Guillaume ne jouit pas longtemps de cette douce solitude, car une foule de personnes attirées par sa réputation de sainteté et le désir de recevoir ses instructions, se mirent à le visiter fréquemment. Plusieurs prêtres séculiers ravis de ses entretiens spirituels le supplièrent de les admettre au nombre de ses disciples. En l'an 1119, sous le pontificat de Calixte II, Guillaume de Verceil commença donc l'établissement de la Congrégation, dite du Mont-Vierge.
Animés par les ardentes exhortations de leur saint fondateur, les nouveaux religieux embrassèrent la pratique de la vertu avec une ferveur indescriptible. Vivant dans une parfaite concorde, ils avançaient à grands pas dans le chemin de la perfection, lorsque le démon excita en eux un esprit de murmure contre Guillaume, à cause de l'austérité des Règles qu'il leur prescrivait. Comme l'esprit de critique et de rébellion animait de plus en plus ses religieux, le Saint jugea que sa présence leur devenait plutôt désavantageuse qu'utile et décida de se retirer.
Après avoir quitté le Mont-Vierge, Guillaume fonda plusieurs monastères tant d'hommes que de femmes, en divers endroits du royaume de Naples. Ainsi, la sourde persécution fomentée contre le saint fondateur, servit à étendre davantage le nouvel Ordre qu'il avait institué. Le but de son institut consistait principalement et avant tout, dans l'exercice d'une vie pénitente et mortifiée. C'est pourquoi il interdit à ses enfants spirituels l'usage du vin, de la viande et de toutes sortes de laitage. Il ordonna aussi que ses religieux mangent des herbes crues avec un peu de pain pendant trois jours de la semaine.
Roger Ier, roi de Naples, désirait vivement s'entretenir avec Guillaume de Verceil ; il le fit donc venir à sa cour. Sa conversation tout angélique l'édifia tellement qu'il ordonna de bâtir un couvent de son Ordre à Salerne, juste en face de son palais, afin de pouvoir jouir plus souvent de ses célestes entretiens et de ses sages avis. Guillaume profita de son influence pour porter le roi à la pratique de la vertu et lui rappeler ses importants devoirs. Il exhortait les grands seigneurs de la même façon, tâchant de leur inspirer l'horreur du péché et l'amour de la piété.
Comme la dévotion trouve des ennemis partout, quelques courtisans persuadèrent le roi Roger d'éprouver la vertu du Saint, qui n'était selon eux, que pure hypocrisie. On chargea une courtisane de le solliciter au mal et de le faire tomber dans le péché. Saint Guillaume feignit d'abord d'acquiescer à ses honteuses propositions et la pria de revenir vers le soir. La courtisane se félicitait de sa réussite, mais lorsqu'elle retourna chez le Saint, elle resta fort perplexe en le voyant se coucher sur un lit de charbons ardents tout en l'invitant à faire de même. Ce prodige bouleversa tellement cette misérable femme, que fondant en larmes, elle demanda pardon au serviteur de Dieu en se prosternant jusqu'à terre. De pécheresse, elle devint abbesse d'un couvent de religieuses fondée par Guillaume, à Venosa. Elle est connue sous le nom de la bienheureuse Agnès de Venosa.
Guillaume de Verceil apprit par révélation qu'il irait bientôt recevoir la récompense de ses travaux. Il en avertit le roi et lui recommanda la pratique des instructions données. Pour mieux se préparer à son prochain départ pour le ciel, il se retira au monastère de Guglieto. Lorsque l'heureux jour arriva, Guillaume se fit transporter à l'église, et là, couché sur la terre nue, il exhorta ses religieux à la persévérance et rendit paisiblement son âme à Dieu.
Son corps fut inhumé dans l'église où il exhala son dernier soupir. Depuis ce temps, cette église a changé son nom de St-Sauveur, pour celui de St-Guillaume.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 26 juin
Saint Josemaría Escrivá de Balaguer
Prêtre, fondateur de l'Opus Dei
(1902-1975)
Josemaría Escrivá de Balaguer naît à Barbastro (province de Huesca, Espagne) le 9 janvier 1902. Ses parents s'appelaient José et Dolores. Il eut cinq frères et sœurs : Carmen (1899-1957), Santiago (1919-1994) et trois sœurs plus jeunes que lui, qui moururent étant encore enfants. Le couple Escrivá donna à ses enfants une profonde éducation chrétienne.
En 1915, l'entreprise commerciale de son père ferma ses portes, et il dût s'installer à Logroño, où il trouva un autre travail. Dans cette ville, Josémaria perçut pour la première fois que Dieu l'appelait : après avoir vu des traces de pieds nus dans la neige laissées par un religieux, il comprit que Dieu attendait quelque chose de lui, sans savoir quoi exactement. Il pensa alors qu'il pourrait mieux le découvrir en devenant prêtre ; il commença à s'y préparer tout d'abord à Logroño et plus tard au séminaire de Saragosse. Il poursuivit aussi des études de droit civil, comme auditeur libre.
Son père mourut en 1924, et il devint alors comme le chef de la famille. Le 28 mars 1925, il fût ordonné prêtre et il commença à exercer son ministère dans une paroisse rurale dans les environs de Saragosse. En 1927, il s'installa, avec la permission de son évêque, à Madrid, pour pouvoir achever un doctorat en droit. Là, le 2 octobre 1928, durant des exercices spirituels, il vit ce que Dieu lui demandait et il fonda l'Opus Dei. Dès lors, il commença à travailler à cette fondation, en même temps qu'il exerçait son ministère sacerdotal, spécialement dans les milieux déshérités, auprès des pauvres et des malades. En outre, il prolongea ses études à l'Université de Madrid et dispensa des cours pour subvenir aux besoins de sa famille.
En 1946, il fixa sa résidence à Rome. Il obtint le doctorat en Théologie à l'Université du Latran. Il fût nommé consulteur de deux congrégations vaticanes, membre honoraire de l'Académie Pontificale de Théologie et prélat d'honneur de Sa Sainteté. Depuis Rome, il voyagea à de nombreuses occasions dans différents pays d'Europe - et en 1970 au Mexique -, pour établir et consolider l'Opus Dei dans ces régions du monde. Animé de la même ambition, il entreprit, en 1974 et en 1975, deux grands voyages en Amérique centrale et du Sud, où il tint des réunions catéchétiques avec de très nombreuses personnes.
Josemaría mourut à Rome le 26 juin 1975. Des milliers de personnes, dont plus d'un tiers de l'épiscopat mondial, sollicitèrent du Saint-Siège l'ouverture de son procès en béatification et en canonisation.
Depuis sa mort, des milliers de lettres furent adressées à Rome pour demander au pape l'ouverture de sa cause en béatification et en canonisation. Parmi elles, celles de 69 cardinaux et près de 1300 évêques (plus d'un tiers de l'épiscopat mondial). Plusieurs miracles ont été attribués à l'intercession du saint, incluant quelques guérisons, médicalement inexpliqués.
Le miracle retenu pour la béatification de Mgr Escrivá fut celui de la guérison, en 1976, d'une carmélite de la Charité, la sœur Concepción Boullón Rubio, qui, malade, était au bord de la mort.
Après un examen exhaustif de la vie et de l'œuvre de Mgr Escrivá - un procès de 10 ans - le pape le béatifia le 17 mai 1992 sur la Place Saint-Pierre. La béatification de Mgr Escrivá, aux côtés de la bienheureuse Joséphine Bakhita, eut lieu devant une des plus grandes foules réunie sur cette place au cours du XXème siècle, soit quelques 300 000 personnes dont 34 cardinaux et 200 évêques. Dans son homélie, Jean-Paul II dit aux fidèles : « Avec une intuition surnaturelle, le bienheureux Josémaria a prêché inlassablement l'appel universel à la sainteté et à l'apostolat.
Dans une société où le désir effréné de posséder transforme les biens matériels en idoles qui éloignent les hommes de Dieu, le nouveau bienheureux nous rappelle que ces réalités concrètes, créés par Dieu et par le génie de l'homme, si l'on s'en sert correctement pour la gloire du Créateur et au service de nos frères, peuvent être un chemin qui conduit les hommes à rencontrer le Christ. »
Josemaría Escrivá de Balaguer a été canonisé le 06 octobre 2002, sur la place Saint-Pierre, par saint Jean-Paul II (Homélie du Saint-Père)
Saints Jean et Paul
Martyrs († 362)
Jean et Paul étaient deux frères de haute famille ; ils demeuraient à Rome et remplissaient des emplois fort honorables dans la maison princière de Constance, fille de Constantin ; ils se faisaient remarquer par leurs œuvres de piété et par une grande charité envers les pauvres.
Quand Julien l’Apostat fut monté sur le trône, ils renoncèrent à toutes leurs charges et se retirèrent dans leur maison du mont Cœlius, dont on a retrouvé récemment des parties fort intéressantes et bien conservées, sous l’antique église construite en leur honneur et administrée aujourd’hui par les passionistes.
Julien n’était pas moins altéré de l’or que du sang des chrétiens, il résolut de s’emparer des biens des deux frères, qui avaient méprisé de le servir. Il leur fit demander de venir à sa cour, comme du temps de Constantin et de ses fils ; mais ils refusèrent de communiquer avec un apostat. Dix jours de réflexion leur sont accordés ; ils en profitent pour se préparer au martyre par les œuvres de charité. Ils vendent tout ce qu’ils peuvent de leurs propriétés, et distribuent aux pauvres argent, vêtements, meubles précieux, plutôt que de voir tous ces biens tomber entre les mains d’un homme aussi cupide qu’impie ; ils passent ensuite le reste de leur temps à prier et à fortifier les fidèles dans la résolution de mourir pour Jésus-Christ plutôt que d’abandonner la religion. Le dixième jour, l’envoyé de l’empereur les trouve en prière et disposés à tout souffrir pour leur foi : « Adorez Jupiter », leur dit-il en leur présentant une petite idole de cette divinité.
« À Dieu ne plaise, répondent-ils, que nous adorions un démon ! Que Julien nous commande des choses utiles au bien de l’État et de sa personne : c’est son droit ; mais qu’il nous commande d’adorer les simulacres d’hommes vicieux et impurs, cela dépasse son pouvoir. Nous le reconnaissons pour notre empereur, mais nous n’avons point d’autre Dieu que le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu en trois personnes. » Le messager, voyant qu’il ne pourrait ébranler leur courage invincible, ordonna de creuser une fosse dans leur jardin ; il les fit décapiter pendant la nuit dans leur propre maison, et ensuite enterrer secrètement.
L’empereur, craignant que cette exécution ne soulevât la réprobation de Rome, répandit le bruit qu’il les avait envoyés en exil ; mais les démons publièrent leur mort et leur triomphe, et l’exécuteur des ordres de Julien, après avoir vu son fils délivré du démon par l’intercession des martyrs, se convertit avec sa famille.
Saint Josemaría Escrivá de Balaguer
Prêtre, fondateur de l'Opus Dei
(1902-1975)
Josemaría Escrivá de Balaguer naît à Barbastro (province de Huesca, Espagne) le 9 janvier 1902. Ses parents s'appelaient José et Dolores. Il eut cinq frères et sœurs : Carmen (1899-1957), Santiago (1919-1994) et trois sœurs plus jeunes que lui, qui moururent étant encore enfants. Le couple Escrivá donna à ses enfants une profonde éducation chrétienne.
En 1915, l'entreprise commerciale de son père ferma ses portes, et il dût s'installer à Logroño, où il trouva un autre travail. Dans cette ville, Josémaria perçut pour la première fois que Dieu l'appelait : après avoir vu des traces de pieds nus dans la neige laissées par un religieux, il comprit que Dieu attendait quelque chose de lui, sans savoir quoi exactement. Il pensa alors qu'il pourrait mieux le découvrir en devenant prêtre ; il commença à s'y préparer tout d'abord à Logroño et plus tard au séminaire de Saragosse. Il poursuivit aussi des études de droit civil, comme auditeur libre.
Son père mourut en 1924, et il devint alors comme le chef de la famille. Le 28 mars 1925, il fût ordonné prêtre et il commença à exercer son ministère dans une paroisse rurale dans les environs de Saragosse. En 1927, il s'installa, avec la permission de son évêque, à Madrid, pour pouvoir achever un doctorat en droit. Là, le 2 octobre 1928, durant des exercices spirituels, il vit ce que Dieu lui demandait et il fonda l'Opus Dei. Dès lors, il commença à travailler à cette fondation, en même temps qu'il exerçait son ministère sacerdotal, spécialement dans les milieux déshérités, auprès des pauvres et des malades. En outre, il prolongea ses études à l'Université de Madrid et dispensa des cours pour subvenir aux besoins de sa famille.
En 1946, il fixa sa résidence à Rome. Il obtint le doctorat en Théologie à l'Université du Latran. Il fût nommé consulteur de deux congrégations vaticanes, membre honoraire de l'Académie Pontificale de Théologie et prélat d'honneur de Sa Sainteté. Depuis Rome, il voyagea à de nombreuses occasions dans différents pays d'Europe - et en 1970 au Mexique -, pour établir et consolider l'Opus Dei dans ces régions du monde. Animé de la même ambition, il entreprit, en 1974 et en 1975, deux grands voyages en Amérique centrale et du Sud, où il tint des réunions catéchétiques avec de très nombreuses personnes.
Josemaría mourut à Rome le 26 juin 1975. Des milliers de personnes, dont plus d'un tiers de l'épiscopat mondial, sollicitèrent du Saint-Siège l'ouverture de son procès en béatification et en canonisation.
Depuis sa mort, des milliers de lettres furent adressées à Rome pour demander au pape l'ouverture de sa cause en béatification et en canonisation. Parmi elles, celles de 69 cardinaux et près de 1300 évêques (plus d'un tiers de l'épiscopat mondial). Plusieurs miracles ont été attribués à l'intercession du saint, incluant quelques guérisons, médicalement inexpliqués.
Le miracle retenu pour la béatification de Mgr Escrivá fut celui de la guérison, en 1976, d'une carmélite de la Charité, la sœur Concepción Boullón Rubio, qui, malade, était au bord de la mort.
Après un examen exhaustif de la vie et de l'œuvre de Mgr Escrivá - un procès de 10 ans - le pape le béatifia le 17 mai 1992 sur la Place Saint-Pierre. La béatification de Mgr Escrivá, aux côtés de la bienheureuse Joséphine Bakhita, eut lieu devant une des plus grandes foules réunie sur cette place au cours du XXème siècle, soit quelques 300 000 personnes dont 34 cardinaux et 200 évêques. Dans son homélie, Jean-Paul II dit aux fidèles : « Avec une intuition surnaturelle, le bienheureux Josémaria a prêché inlassablement l'appel universel à la sainteté et à l'apostolat.
Dans une société où le désir effréné de posséder transforme les biens matériels en idoles qui éloignent les hommes de Dieu, le nouveau bienheureux nous rappelle que ces réalités concrètes, créés par Dieu et par le génie de l'homme, si l'on s'en sert correctement pour la gloire du Créateur et au service de nos frères, peuvent être un chemin qui conduit les hommes à rencontrer le Christ. »
Josemaría Escrivá de Balaguer a été canonisé le 06 octobre 2002, sur la place Saint-Pierre, par saint Jean-Paul II (Homélie du Saint-Père)
Saints Jean et Paul
Martyrs († 362)
Jean et Paul étaient deux frères de haute famille ; ils demeuraient à Rome et remplissaient des emplois fort honorables dans la maison princière de Constance, fille de Constantin ; ils se faisaient remarquer par leurs œuvres de piété et par une grande charité envers les pauvres.
Quand Julien l’Apostat fut monté sur le trône, ils renoncèrent à toutes leurs charges et se retirèrent dans leur maison du mont Cœlius, dont on a retrouvé récemment des parties fort intéressantes et bien conservées, sous l’antique église construite en leur honneur et administrée aujourd’hui par les passionistes.
Julien n’était pas moins altéré de l’or que du sang des chrétiens, il résolut de s’emparer des biens des deux frères, qui avaient méprisé de le servir. Il leur fit demander de venir à sa cour, comme du temps de Constantin et de ses fils ; mais ils refusèrent de communiquer avec un apostat. Dix jours de réflexion leur sont accordés ; ils en profitent pour se préparer au martyre par les œuvres de charité. Ils vendent tout ce qu’ils peuvent de leurs propriétés, et distribuent aux pauvres argent, vêtements, meubles précieux, plutôt que de voir tous ces biens tomber entre les mains d’un homme aussi cupide qu’impie ; ils passent ensuite le reste de leur temps à prier et à fortifier les fidèles dans la résolution de mourir pour Jésus-Christ plutôt que d’abandonner la religion. Le dixième jour, l’envoyé de l’empereur les trouve en prière et disposés à tout souffrir pour leur foi : « Adorez Jupiter », leur dit-il en leur présentant une petite idole de cette divinité.
« À Dieu ne plaise, répondent-ils, que nous adorions un démon ! Que Julien nous commande des choses utiles au bien de l’État et de sa personne : c’est son droit ; mais qu’il nous commande d’adorer les simulacres d’hommes vicieux et impurs, cela dépasse son pouvoir. Nous le reconnaissons pour notre empereur, mais nous n’avons point d’autre Dieu que le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu en trois personnes. » Le messager, voyant qu’il ne pourrait ébranler leur courage invincible, ordonna de creuser une fosse dans leur jardin ; il les fit décapiter pendant la nuit dans leur propre maison, et ensuite enterrer secrètement.
L’empereur, craignant que cette exécution ne soulevât la réprobation de Rome, répandit le bruit qu’il les avait envoyés en exil ; mais les démons publièrent leur mort et leur triomphe, et l’exécuteur des ordres de Julien, après avoir vu son fils délivré du démon par l’intercession des martyrs, se convertit avec sa famille.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Samedi le 27 juin
Saint Cyrille d'Alexandrie
Évêque et docteur de l’Église
(370-444)
Cyrille naît probablement dans la métropole égyptienne entre 370 et 380. On sait très peu de choses sur la vie de Cyrille avant son élection sur l'important siège d'Alexandrie. Neveu de Théophile, qui en tant qu'Évêque, dirigea d'une main ferme et avec prestige le diocèse alexandrin à partir de 385, il fut très tôt dirigé vers la vie ecclésiastique et reçut une bonne éducation, tant culturelle que théologique.
En 403, il se trouvait à Constantinople à la suite de son puissant oncle et il participa dans cette même ville au Synode appelé du « Chêne », qui déposa l'Évêque de la ville, Jean (appelé plus tard Chrysostome), marquant ainsi le triomphe du siège alexandrin sur celui, traditionnellement rival, de Constantinople, où résidait l'empereur. A la mort de son oncle Théophile, Cyrille encore jeune fut élu Évêque de l'influente Église d'Alexandrie en 412, qu'il gouverna avec une grande énergie jusqu’à sa mort, en 444, visant toujours à en affirmer le primat dans tout l'Orient, également fort des liens traditionnels avec Rome.
Il se battit contre la théorie voulant que Jésus ne soit pas homme, et contre son contraire, niant la divinité du Christ (arianisme). Il luttait d'autant plus que les deux théories niaient la virginité et la maternité de Marie. Par ses efforts, il réussit à faire accepter le dogme de la double nature du Christ et permettra que la Vierge Marie soit appelée « Mère de Dieu ».
Pour couronner ses efforts, il fut déclaré docteur de l'Église en 1883.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs!
Poursuivant notre itinéraire sur les traces des Pères de l'Eglise, nous rencontrons une grande figure: saint Cyrille d'Alexandrie. Lié à la controverse christologique qui conduisit au Concile d'Ephèse de 431 et dernier représentant important de la tradition alexandrine, dans l'Orient grec, Cyrille fut plus tard défini le "gardien de l'exactitude" - qu'il faut comprendre comme gardien de la vraie foi - et même "sceau des Pères". Ces antiques expressions expriment un fait qui est caractéristique de Cyrille, c'est-à-dire la référence constante de l'Evêque d'Alexandrie aux auteurs ecclésiastiques précédents (parmi ceux-ci, Athanase en particulier), dans le but de montrer la continuité de sa théologie avec la tradition. Il s'insère volontairement, explicitement dans la tradition de l'Eglise, dans laquelle il reconnaît la garantie de la continuité avec les Apôtres et avec le Christ lui-même. Vénéré comme saint aussi bien en Orient qu'en Occident, saint Cyrille fut proclamé docteur de l'Eglise en 1882 par le Pape Léon XIII, qui, dans le même temps, attribua ce titre également à un autre représentant important de la patristique grecque, saint Cyrille de Jérusalem. Ainsi, se révélaient l'attention et l'amour pour les traditions chrétiennes orientales de ce Pape, qui voulut ensuite proclamer saint Jean Damascène Docteur de l'Eglise, montrant ainsi que tant la tradition orientale qu'occidentale exprime la doctrine de l'unique Eglise du Christ.
On sait très peu de choses sur la vie de Cyrille avant son élection sur l'important siège d'Alexandrie. Neveu de Théophile, qui en tant qu'Evêque, dirigea d'une main ferme et avec prestige le diocèse alexandrin à partir de 385, Cyrille naquit probablement dans la même métropole égyptienne entre 370 et 380. Il fut très tôt dirigé vers la vie ecclésiastique et reçut une bonne éducation, tant culturelle que théologique. En 403, il se trouvait à Constantinople à la suite de son puissant oncle et il participa dans cette même ville au Synode appelé du "Chêne", qui déposa l'Evêque de la ville, Jean (appelé plus tard Chrysostome), marquant ainsi le triomphe du siège alexandrin sur celui, traditionnellement rival, de Constantinople, où résidait l'empereur. A la mort de son oncle Théophile, Cyrille encore jeune fut élu Evêque de l'influente Eglise d'Alexandrie en 412, qu'il gouverna avec une grande énergie pendant trente-deux ans, visant toujours à en affirmer le primat dans tout l'Orient, également fort des liens traditionnels avec Rome.
Deux ou trois ans plus tard, en 417 ou 418, l'Evêque d'Alexandrie se montra réaliste en recomposant la rupture de la communion avec Constantinople, qui durait désormais depuis 406, suite à la déposition de Jean Chrysostome. Mais l'ancienne opposition avec le siège de Constantinople se ralluma une dizaine d'années plus tard, lorsqu'en 428, Nestor y fut élu, un moine sévère et faisant autorité, de formation antiochienne. En effet, le nouvel Evêque de Constantinople suscita très vite des oppositions, car dans sa prédication, il préférait pour Marie le titre de "Mère du Christ" (Christotòkos), à celui - déjà très cher à la dévotion populaire - de "Mère de Dieu" (Theotòkos). Le motif de ce choix de l'Evêque Nestor était son adhésion à la christologie de type antiochien qui, pour préserver l'importance de l'humanité du Christ, finissait par en affirmer la division de la divinité. Et ainsi, l'union entre Dieu et l'homme dans le Christ n'était plus véritable, et, naturellement, on ne pouvait plus parler de "Mère de Dieu".
La réaction de Cyrille - alors le plus grand représentant de la christologie alexandrine, qui entendait en revanche profondément souligner l'unité de la personne du Christ - fut presque immédiate, et se manifesta par tous les moyens déjà à partir de 429, s'adressant également dans quelques lettres à Nestor lui-même. Dans la deuxième que Cyrille lui adressa, en février 430, nous lisons une claire affirmation du devoir des Pasteurs de préserver la foi du Peuple de Dieu. Tel était son critère, par ailleurs encore valable aujourd'hui: la foi du Peuple de Dieu est l'expression de la tradition, elle est la garantie de la saine doctrine. Il écrit ainsi à Nestor: "Il faut exposer au peuple l'enseignement et l'interprétation de la foi de la manière la plus irrépréhensible, et rappeler que celui qui scandalise ne serait-ce qu'un seul des petits qui croient dans le Christ subira un châtiment intolérable".
Dans cette même lettre à Nestor - une lettre qui plus tard, en 451, devait être approuvée par le Concile de Chalcédoine, le quatrième Concile oecuménique - Cyrille décrit avec clarté sa foi christologique: "Nous affirmons ainsi que les natures qui se sont unies dans une véritable unité sont différentes, mais de toutes les deux n'a résulté qu'un seul Christ et Fils; non parce qu'en raison de l'unité ait été éliminée la différence des natures, mais plutôt parce que divinité et humanité, réunies en une union indicible et inénarrable, ont produit pour nous le seul Seigneur et Christ et Fils". Et cela est important: réellement, la véritable humanité et la véritable divinité s'unissent en une seule Personne, Notre Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi, poursuit l'Evêque d'Alexandrie, "nous professerons un seul Christ et Seigneur, non dans le sens où nous adorons l'homme avec le Logos, pour ne pas insinuer l'idée de la séparation lorsque nous disons "avec", mais dans le sens où nous adorons un seul et le même, car son corps n'est pas étranger au Logos, avec lequel il s'assied également aux côtés de son Père, non comme si deux fils s'asseyaient à côté de lui, mais bien un seul uni avec sa propre chair".
Très vite, l'Evêque d'Alexandrie, grâce à de sages alliances, obtint que Nestor soit condamné à plusieurs reprises: par le siège romain, puis par une série de douze anathèmes qu'il composa lui-même et, enfin, par le Concile qui se tint à Ephèse en 431, le troisième concile œcuménique. L'assemblée, qui connut des épisodes tumultueux et une alternance de moments favorables et de moments difficiles, se conclut par le premier grand triomphe de la dévotion à Marie et avec l'exil de l'Evêque de Constantinople, qui ne voulait pas reconnaître à la Vierge le titre de "Mère de Dieu", à cause d'une christologie erronée, qui suscitait des divisions dans le Christ lui-même. Après avoir ainsi prévalu sur son rival et sur sa doctrine, Cyrille sut cependant parvenir, dès 433, à une formule théologique de compromis et de réconciliation avec les Antiochiens. Et cela aussi est significatif: d'une part, il y a la clarté de la doctrine de la foi, mais de l'autre, également la recherche intense de l'unité et de la réconciliation. Au cours des années suivantes, il se consacra de toutes les façons possibles à défendre et à éclaircir sa position théologique jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 27 juin 444.
Les écrits de Cyrille - vraiment très nombreux et largement publiés également dans diverses traductions latines et orientales déjà de son vivant, témoignant de leur succès immédiat - sont d'une importance primordiale pour l'histoire du christianisme. Ses commentaires de nombreux livres vétéro-testamentaires et du Nouveau Testament, parmi lesquels tout le Pentateuque, Isaïe, les Psaumes et les Evangiles de Jean et de Luc, sont importants. Ses nombreuses œuvres doctrinales sont également notables; dans celles-ci revient la défense de la foi trinitaire contre les thèses ariennes et contre celles de Nestor. La base de l'enseignement de Cyrille est la tradition ecclésiastique, et en particulier, comme je l'ai mentionné, les écrits d'Athanase, son grand prédécesseur sur le siège alexandrin. Parmi les autres écrits de Cyrille, il faut enfin rappeler les livres Contre Julien, dernière grande réponse aux polémiques antichrétiennes, dictée par l'Evêque d'Alexandrie probablement au cours des dernières années de sa vie, pour répondre à l'œuvre Contre les Galiléens, écrite de nombreuses années auparavant, en 363, par l'empereur qui fut qualifié d'Apostat pour avoir abandonné le christianisme dans lequel il avait été éduqué.
La foi chrétienne est tout d'abord une rencontre avec Jésus, "une Personne qui donne à la vie un nouvel horizon". Saint Cyrille d'Alexandrie a été un témoin inlassable et ferme de Jésus Christ, Verbe de Dieu incarné, soulignant en particulier son unité, comme il le répète en 433 dans la première lettre à l'Evêque Succenso: "Un seul est le Fils, un seul le Seigneur Jésus Christ, que ce soit avant l'incarnation ou après l'incarnation. En effet, le Logos né de Dieu le Père n'était pas un fils, et celui né de la Sainte Vierge un autre fils; mais nous croyons que précisément Celui qui existe depuis toute éternité est né également selon la chair d'une femme". Cette affirmation, au-delà de sa signification doctrinale, montre que la foi en Jésus Logos né du Père est également bien enracinée dans l'histoire, car, comme l'affirme saint Cyrille, ce même Jésus est venu dans le temps avec la naissance de Marie, la Theotòkos, et il sera, selon sa promesse, toujours avec nous. Et cela est important: Dieu est éternel, il est né d'une femme, et il reste avec nous chaque jour. Nous vivons dans cette certitude, en elle nous trouvons le chemin de notre vie.
Bse Marguerite Bays
La Couturière mystique de La Pierraz
(1815-1879)
Marguerite Bays naît en 1815 au hameau de La Pierraz, dépendant du village de Siviriez, dans le canton de Fribourg (Suisse), dans une famille de petits agriculteurs qui eurent six enfants. C'était le 08 septembre, jour de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge.
Très tôt elle ressent un attrait pour la prière dans la solitude et le silence. Trop faible pour les lourds travaux de la campagne (ce qui lui vaudra parfois des critiques!), elle restera dans sa chambrette où elle exercera toute sa vie le métier de couturière, en assurant aussi le soin du ménage dans la ferme après le départ de ses deux sœurs. Chaque jour elle se rend à pied à Siviriez (à 1,5 km) pour y assister à la Messe qu'elle considère comme le « sommet de sa journée ». Chaque dimanche après-midi, elle réunit des enfants chez elle ou dans la chapelle Notre-Dame des Bois : elle met à leur portée un catéchisme présenté de façon trop théorique à la paroisse. Les enfants l'aiment beaucoup car elle est simple et gaie. Souvent elle se rend à pied à Einsiedeln.
Elle fait partie du Tiers-Ordre franciscain. Avec zèle elle assiste malades et mourants du voisinage. Enfin dans un esprit missionnaire, elle s'intéresse à l'œuvre de la Propagation de la Foi, et en ce temps marqué par le « Kulturkampf » (combat pour un idéal de société), elle aide le chanoine Schorderet fondateur de l'Œuvre de Saint-Paul pour l'apostolat par la presse.
Frappée par un cancer, elle en guérit miraculeusement le 8 décembre 1854 (jour où Pie IX proclamait à Rome le dogme de l'Immaculée Conception), mais cette maladie se commue aussitôt en stigmates car elle avait demandé d'être associée plus étroitement encore au Christ crucifié; elle cherche néanmoins à cacher ces marques. Ce qui la caractérise, c'est la simplicité, le silence. Elle mène une vie ordinaire cachée avec le Christ en Dieu.
Elle meurt après de grandes souffrances le vendredi 27 juin 1879 vers trois heure de l'après-midi, et depuis, la voix populaire l'a toujours considérée comme une sainte.
Ses restes mortels ont été exhumés en 1929 et placés dans la chapelle de l’église de Siviriez le 26 juin 1953.
Marguerite Bays a été béatifiée à Rome le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Cyrille d'Alexandrie
Évêque et docteur de l’Église
(370-444)
Cyrille naît probablement dans la métropole égyptienne entre 370 et 380. On sait très peu de choses sur la vie de Cyrille avant son élection sur l'important siège d'Alexandrie. Neveu de Théophile, qui en tant qu'Évêque, dirigea d'une main ferme et avec prestige le diocèse alexandrin à partir de 385, il fut très tôt dirigé vers la vie ecclésiastique et reçut une bonne éducation, tant culturelle que théologique.
En 403, il se trouvait à Constantinople à la suite de son puissant oncle et il participa dans cette même ville au Synode appelé du « Chêne », qui déposa l'Évêque de la ville, Jean (appelé plus tard Chrysostome), marquant ainsi le triomphe du siège alexandrin sur celui, traditionnellement rival, de Constantinople, où résidait l'empereur. A la mort de son oncle Théophile, Cyrille encore jeune fut élu Évêque de l'influente Église d'Alexandrie en 412, qu'il gouverna avec une grande énergie jusqu’à sa mort, en 444, visant toujours à en affirmer le primat dans tout l'Orient, également fort des liens traditionnels avec Rome.
Il se battit contre la théorie voulant que Jésus ne soit pas homme, et contre son contraire, niant la divinité du Christ (arianisme). Il luttait d'autant plus que les deux théories niaient la virginité et la maternité de Marie. Par ses efforts, il réussit à faire accepter le dogme de la double nature du Christ et permettra que la Vierge Marie soit appelée « Mère de Dieu ».
Pour couronner ses efforts, il fut déclaré docteur de l'Église en 1883.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs!
Poursuivant notre itinéraire sur les traces des Pères de l'Eglise, nous rencontrons une grande figure: saint Cyrille d'Alexandrie. Lié à la controverse christologique qui conduisit au Concile d'Ephèse de 431 et dernier représentant important de la tradition alexandrine, dans l'Orient grec, Cyrille fut plus tard défini le "gardien de l'exactitude" - qu'il faut comprendre comme gardien de la vraie foi - et même "sceau des Pères". Ces antiques expressions expriment un fait qui est caractéristique de Cyrille, c'est-à-dire la référence constante de l'Evêque d'Alexandrie aux auteurs ecclésiastiques précédents (parmi ceux-ci, Athanase en particulier), dans le but de montrer la continuité de sa théologie avec la tradition. Il s'insère volontairement, explicitement dans la tradition de l'Eglise, dans laquelle il reconnaît la garantie de la continuité avec les Apôtres et avec le Christ lui-même. Vénéré comme saint aussi bien en Orient qu'en Occident, saint Cyrille fut proclamé docteur de l'Eglise en 1882 par le Pape Léon XIII, qui, dans le même temps, attribua ce titre également à un autre représentant important de la patristique grecque, saint Cyrille de Jérusalem. Ainsi, se révélaient l'attention et l'amour pour les traditions chrétiennes orientales de ce Pape, qui voulut ensuite proclamer saint Jean Damascène Docteur de l'Eglise, montrant ainsi que tant la tradition orientale qu'occidentale exprime la doctrine de l'unique Eglise du Christ.
On sait très peu de choses sur la vie de Cyrille avant son élection sur l'important siège d'Alexandrie. Neveu de Théophile, qui en tant qu'Evêque, dirigea d'une main ferme et avec prestige le diocèse alexandrin à partir de 385, Cyrille naquit probablement dans la même métropole égyptienne entre 370 et 380. Il fut très tôt dirigé vers la vie ecclésiastique et reçut une bonne éducation, tant culturelle que théologique. En 403, il se trouvait à Constantinople à la suite de son puissant oncle et il participa dans cette même ville au Synode appelé du "Chêne", qui déposa l'Evêque de la ville, Jean (appelé plus tard Chrysostome), marquant ainsi le triomphe du siège alexandrin sur celui, traditionnellement rival, de Constantinople, où résidait l'empereur. A la mort de son oncle Théophile, Cyrille encore jeune fut élu Evêque de l'influente Eglise d'Alexandrie en 412, qu'il gouverna avec une grande énergie pendant trente-deux ans, visant toujours à en affirmer le primat dans tout l'Orient, également fort des liens traditionnels avec Rome.
Deux ou trois ans plus tard, en 417 ou 418, l'Evêque d'Alexandrie se montra réaliste en recomposant la rupture de la communion avec Constantinople, qui durait désormais depuis 406, suite à la déposition de Jean Chrysostome. Mais l'ancienne opposition avec le siège de Constantinople se ralluma une dizaine d'années plus tard, lorsqu'en 428, Nestor y fut élu, un moine sévère et faisant autorité, de formation antiochienne. En effet, le nouvel Evêque de Constantinople suscita très vite des oppositions, car dans sa prédication, il préférait pour Marie le titre de "Mère du Christ" (Christotòkos), à celui - déjà très cher à la dévotion populaire - de "Mère de Dieu" (Theotòkos). Le motif de ce choix de l'Evêque Nestor était son adhésion à la christologie de type antiochien qui, pour préserver l'importance de l'humanité du Christ, finissait par en affirmer la division de la divinité. Et ainsi, l'union entre Dieu et l'homme dans le Christ n'était plus véritable, et, naturellement, on ne pouvait plus parler de "Mère de Dieu".
La réaction de Cyrille - alors le plus grand représentant de la christologie alexandrine, qui entendait en revanche profondément souligner l'unité de la personne du Christ - fut presque immédiate, et se manifesta par tous les moyens déjà à partir de 429, s'adressant également dans quelques lettres à Nestor lui-même. Dans la deuxième que Cyrille lui adressa, en février 430, nous lisons une claire affirmation du devoir des Pasteurs de préserver la foi du Peuple de Dieu. Tel était son critère, par ailleurs encore valable aujourd'hui: la foi du Peuple de Dieu est l'expression de la tradition, elle est la garantie de la saine doctrine. Il écrit ainsi à Nestor: "Il faut exposer au peuple l'enseignement et l'interprétation de la foi de la manière la plus irrépréhensible, et rappeler que celui qui scandalise ne serait-ce qu'un seul des petits qui croient dans le Christ subira un châtiment intolérable".
Dans cette même lettre à Nestor - une lettre qui plus tard, en 451, devait être approuvée par le Concile de Chalcédoine, le quatrième Concile oecuménique - Cyrille décrit avec clarté sa foi christologique: "Nous affirmons ainsi que les natures qui se sont unies dans une véritable unité sont différentes, mais de toutes les deux n'a résulté qu'un seul Christ et Fils; non parce qu'en raison de l'unité ait été éliminée la différence des natures, mais plutôt parce que divinité et humanité, réunies en une union indicible et inénarrable, ont produit pour nous le seul Seigneur et Christ et Fils". Et cela est important: réellement, la véritable humanité et la véritable divinité s'unissent en une seule Personne, Notre Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi, poursuit l'Evêque d'Alexandrie, "nous professerons un seul Christ et Seigneur, non dans le sens où nous adorons l'homme avec le Logos, pour ne pas insinuer l'idée de la séparation lorsque nous disons "avec", mais dans le sens où nous adorons un seul et le même, car son corps n'est pas étranger au Logos, avec lequel il s'assied également aux côtés de son Père, non comme si deux fils s'asseyaient à côté de lui, mais bien un seul uni avec sa propre chair".
Très vite, l'Evêque d'Alexandrie, grâce à de sages alliances, obtint que Nestor soit condamné à plusieurs reprises: par le siège romain, puis par une série de douze anathèmes qu'il composa lui-même et, enfin, par le Concile qui se tint à Ephèse en 431, le troisième concile œcuménique. L'assemblée, qui connut des épisodes tumultueux et une alternance de moments favorables et de moments difficiles, se conclut par le premier grand triomphe de la dévotion à Marie et avec l'exil de l'Evêque de Constantinople, qui ne voulait pas reconnaître à la Vierge le titre de "Mère de Dieu", à cause d'une christologie erronée, qui suscitait des divisions dans le Christ lui-même. Après avoir ainsi prévalu sur son rival et sur sa doctrine, Cyrille sut cependant parvenir, dès 433, à une formule théologique de compromis et de réconciliation avec les Antiochiens. Et cela aussi est significatif: d'une part, il y a la clarté de la doctrine de la foi, mais de l'autre, également la recherche intense de l'unité et de la réconciliation. Au cours des années suivantes, il se consacra de toutes les façons possibles à défendre et à éclaircir sa position théologique jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 27 juin 444.
Les écrits de Cyrille - vraiment très nombreux et largement publiés également dans diverses traductions latines et orientales déjà de son vivant, témoignant de leur succès immédiat - sont d'une importance primordiale pour l'histoire du christianisme. Ses commentaires de nombreux livres vétéro-testamentaires et du Nouveau Testament, parmi lesquels tout le Pentateuque, Isaïe, les Psaumes et les Evangiles de Jean et de Luc, sont importants. Ses nombreuses œuvres doctrinales sont également notables; dans celles-ci revient la défense de la foi trinitaire contre les thèses ariennes et contre celles de Nestor. La base de l'enseignement de Cyrille est la tradition ecclésiastique, et en particulier, comme je l'ai mentionné, les écrits d'Athanase, son grand prédécesseur sur le siège alexandrin. Parmi les autres écrits de Cyrille, il faut enfin rappeler les livres Contre Julien, dernière grande réponse aux polémiques antichrétiennes, dictée par l'Evêque d'Alexandrie probablement au cours des dernières années de sa vie, pour répondre à l'œuvre Contre les Galiléens, écrite de nombreuses années auparavant, en 363, par l'empereur qui fut qualifié d'Apostat pour avoir abandonné le christianisme dans lequel il avait été éduqué.
La foi chrétienne est tout d'abord une rencontre avec Jésus, "une Personne qui donne à la vie un nouvel horizon". Saint Cyrille d'Alexandrie a été un témoin inlassable et ferme de Jésus Christ, Verbe de Dieu incarné, soulignant en particulier son unité, comme il le répète en 433 dans la première lettre à l'Evêque Succenso: "Un seul est le Fils, un seul le Seigneur Jésus Christ, que ce soit avant l'incarnation ou après l'incarnation. En effet, le Logos né de Dieu le Père n'était pas un fils, et celui né de la Sainte Vierge un autre fils; mais nous croyons que précisément Celui qui existe depuis toute éternité est né également selon la chair d'une femme". Cette affirmation, au-delà de sa signification doctrinale, montre que la foi en Jésus Logos né du Père est également bien enracinée dans l'histoire, car, comme l'affirme saint Cyrille, ce même Jésus est venu dans le temps avec la naissance de Marie, la Theotòkos, et il sera, selon sa promesse, toujours avec nous. Et cela est important: Dieu est éternel, il est né d'une femme, et il reste avec nous chaque jour. Nous vivons dans cette certitude, en elle nous trouvons le chemin de notre vie.
Bse Marguerite Bays
La Couturière mystique de La Pierraz
(1815-1879)
Marguerite Bays naît en 1815 au hameau de La Pierraz, dépendant du village de Siviriez, dans le canton de Fribourg (Suisse), dans une famille de petits agriculteurs qui eurent six enfants. C'était le 08 septembre, jour de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge.
Très tôt elle ressent un attrait pour la prière dans la solitude et le silence. Trop faible pour les lourds travaux de la campagne (ce qui lui vaudra parfois des critiques!), elle restera dans sa chambrette où elle exercera toute sa vie le métier de couturière, en assurant aussi le soin du ménage dans la ferme après le départ de ses deux sœurs. Chaque jour elle se rend à pied à Siviriez (à 1,5 km) pour y assister à la Messe qu'elle considère comme le « sommet de sa journée ». Chaque dimanche après-midi, elle réunit des enfants chez elle ou dans la chapelle Notre-Dame des Bois : elle met à leur portée un catéchisme présenté de façon trop théorique à la paroisse. Les enfants l'aiment beaucoup car elle est simple et gaie. Souvent elle se rend à pied à Einsiedeln.
Elle fait partie du Tiers-Ordre franciscain. Avec zèle elle assiste malades et mourants du voisinage. Enfin dans un esprit missionnaire, elle s'intéresse à l'œuvre de la Propagation de la Foi, et en ce temps marqué par le « Kulturkampf » (combat pour un idéal de société), elle aide le chanoine Schorderet fondateur de l'Œuvre de Saint-Paul pour l'apostolat par la presse.
Frappée par un cancer, elle en guérit miraculeusement le 8 décembre 1854 (jour où Pie IX proclamait à Rome le dogme de l'Immaculée Conception), mais cette maladie se commue aussitôt en stigmates car elle avait demandé d'être associée plus étroitement encore au Christ crucifié; elle cherche néanmoins à cacher ces marques. Ce qui la caractérise, c'est la simplicité, le silence. Elle mène une vie ordinaire cachée avec le Christ en Dieu.
Elle meurt après de grandes souffrances le vendredi 27 juin 1879 vers trois heure de l'après-midi, et depuis, la voix populaire l'a toujours considérée comme une sainte.
Ses restes mortels ont été exhumés en 1929 et placés dans la chapelle de l’église de Siviriez le 26 juin 1953.
Marguerite Bays a été béatifiée à Rome le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche 27 juin
Saint Irénée
Évêque et martyr
(135-140 - † 202-203)
Irénée naît selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Évêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean.
Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon : c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Éleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Évêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison.
Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Évêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Catéchèse du Pape benoît XVI:
Chers frères et sœurs!
Dans les catéchèses sur les grandes figures de l'Eglise des premiers siècles, nous arrivons aujourd'hui à l'éminente personnalité de saint Irénée de Lyon. Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, dans le livre V de l'Histoire ecclésiastique. Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon: c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Irénée est avant tout un homme de foi et un Pasteur. Du bon Pasteur, il possède le sens de la mesure, la richesse de la doctrine, l'ardeur missionnaire. En tant qu'écrivain, il poursuit un double objectif: défendre la véritable doctrine des attaques des hérétiques, et exposer avec clarté les vérités de la foi. Les deux œuvres qui nous sont parvenues de lui correspondent exactement à ces objectifs: les cinq livres Contre les hérésies, et l'Exposition de la prédication apostolique (que l'on peut également appeler le plus ancien "catéchisme de la doctrine chrétienne"). En définitive, Irénée est le champion de la lutte contre les hérésies. L'Eglise du II siècle était menacée par ce que l'on appelle la gnose, une doctrine qui affirmait que la foi enseignée dans l'Eglise ne serait qu'un symbolisme destiné aux personnes simples, qui ne sont pas en mesure de comprendre les choses difficiles; au contraire, les initiés, les intellectuels, - on les appelait les gnostiques - auraient compris ce qui se cache derrière ces symboles, et auraient formé un christianisme élitiste, intellectuel. Bien sûr, ce christianisme intellectuel se fragmentait toujours plus en divers courants de pensées souvent étranges et extravagants, mais qui attiraient de nombreuses personnes. Un élément commun de ces divers courants était le dualisme, c'est-à-dire que l'on niait la foi dans l'unique Dieu, Père de tous, Créateur et Sauveur de l'homme et du monde. Pour expliquer le mal dans le monde, ils affirmaient l'existence, auprès de Dieu bon, d'un principe négatif. Ce principe négatif aurait produit les choses matérielles, la matière.
En s'enracinant solidement dans la doctrine biblique de la création, Irénée réfute le dualisme et le pessimisme gnostique qui sous-évaluaient les réalités corporelles. Il revendiquait fermement la sainteté originelle de la matière, du corps, de la chair, ainsi que de l'esprit. Mais son œuvre va bien au-delà du rejet de l'hérésie: on peut dire, en effet, qu'il se présente comme le premier grand théologien de l'Eglise, qui a créé la théologie systématique; lui-même parle du système de la théologie, c'est-à-dire de la cohérence interne de toute la foi. Au centre de sa doctrine réside la question de la "règle de la foi" et de sa transmission. Pour Irénée, la "règle de la foi" coïncide en pratique avec le Credo des Apôtres et nous donne la clé pour interpréter l'Evangile, pour interpréter le Credo à la lumière de l'Evangile. Le symbole apostolique, qui est une sorte de synthèse de l'Evangile, nous aide à comprendre ce qu'il veut dire, et la façon dont nous devons lire l'Evangile lui-même.
En effet, l'Evangile prêché par Irénée est celui qu'il a reçu de Polycarpe, Evêque de Smyrne, et l'Evangile de Polycarpe remonte à l'Apôtre Jean, dont Polycarpe était le disciple. Et ainsi, le véritable enseignement n'est pas celui inventé par les intellectuels au-delà de la foi simple de l'Eglise. Le véritable Evangile est celui enseigné par les Evêques qui l'ont reçu des Apôtres à travers une chaîne ininterrompue. Ceux-ci n'ont rien enseigné d'autre que précisément cette foi simple, qui est également la véritable profondeur de la révélation de Dieu. Ainsi - nous dit Irénée - il n'existe pas de doctrine secrète derrière le Credo commun de l'Eglise. Il n'existe pas de christianisme supérieur pour les intellectuels. La foi publiquement confessée par l'Eglise est la foi commune de tous. Seule cette foi est apostolique, elle vient des Apôtres, c'est-à-dire de Jésus et de Dieu. En adhérant à cette foi transmise publiquement par les Apôtres à leurs successeurs, les chrétiens doivent observer ce que les Evêques disent, ils doivent suivre en particulier l'enseignement de l'Eglise de Rome, prééminente et très ancienne. Cette Eglise, en raison de son origine antique, possède un caractère apostolique suprême; en effet, elle tire son origine des piliers du Collège apostolique, Pierre et Paul. Toutes les Eglises doivent être en accord avec l'Eglise de Rome, en reconnaissant en elle la mesure de la véritable tradition apostolique, de l'unique foi commune de l'Eglise. A travers ces arguments, ici brièvement résumés, Irénée réfute à leur racine même les prétentions de ces gnostiques, de ces intellectuels: avant tout, ils ne possèdent pas une vérité qui serait supérieure à celle de la foi commune, car ce qu'ils disent n'est pas d'origine apostolique, mais est inventé par eux; en second lieu, la vérité et le salut ne sont pas le privilège et le monopole de quelques personnes, mais tous peuvent y parvenir à travers la prédication des successeurs des Apôtres, et surtout de l'Evêque de Rome. En particulier - toujours en remettant en question le caractère "secret" de la tradition gnostique, et en soulignant ses effets multiples et contradictoires entre eux - Irénée se préoccupe d'illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points.
a) La Tradition apostolique est "publique", et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l'Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu. Il n'existe pas d'autre enseignement que celui-ci. C'est pourquoi, celui qui veut connaître la véritable doctrine doit uniquement connaître "la Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes": tradition et foi qui "sont parvenues jusqu'à nous à travers la succession des évêques". Ainsi, succession des Evêques, principe personnel et Tradition apostolique, de même que principe doctrinal coïncident.
b) La Tradition apostolique est "unique". En effet, tandis que le gnosticisme est sous-divisé en de multiples sectes, la Tradition de l'Eglise est unique dans ses contenus fondamentaux que - comme nous l'avons vu - Irénée appelle précisément regula fidei ou veritatis: et parce qu'elle est unique, elle crée ainsi une unité à travers les peuples, à travers les diverses cultures, à travers les différents peuples; il s'agit d'un contenu commun comme la vérité, en dépit de la diversité des langues et des cultures. Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre Contre les hérésies: "L'Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin [la foi des Apôtres], comme si elle n'habitait qu'une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule âme et un même cœur; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même: les Eglises fondées dans les Germanies n'ont pas reçu ni ne transmettent de foi différente, pas plus que celles fondées dans les Espagnes, ou encore parmi les Celtes ou dans les régions orientales, ou en Egypte ou en Libye ou dans le centre du monde". On voit déjà à cette époque, nous sommes en l'an 200, l'universalité de l'Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l'Espagne, à l'Italie, à l'Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.
c) Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, "pneumatique", c'est-à-dire spirituelle, guidée par l'Esprit Saint: en grec Esprit se dit pneuma. Il ne s'agit pas, en effet, d'une transmission confiée à l'habileté d'hommes plus ou moins savants, mais à l'Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la "vie" de l'Eglise, ce qui rend l'Eglise toujours fraîche et jeune, c'est-à-dire féconde de multiples charismes. Pour Irénée, Eglise et Esprit sont inséparables: "Cette foi", lisons-nous encore dans le troisième livre Contre les hérésies, "nous l'avons reçue de l'Eglise et nous la conservons: la foi, par l'œuvre de l'Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux conservé dans un vase de valeur rajeunit toujours et fait rajeunir également le vase qui la contient. Là où est l'Eglise se trouve l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce".
Comme on le voit, saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n'est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l'Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l'Eglise. Selon son enseignement, la foi de l'Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu'elle doit être, c'est-à-dire "publique", "unique", "pneumatique", "spirituelle". A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l'authentique transmission de la foi dans l'aujourd'hui de l'Eglise. De manière plus générale, dans la doctrine d'Irénée la dignité de l'homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l'image du Christ et dans l'œuvre permanente de sanctification de l'Esprit. Cette doctrine est comme une "voie maîtresse" pour éclaircir avec toutes les personnes de bonne volonté l'objet et les limites du dialogue sur les valeurs, et pour donner un élan toujours nouveau à l'action missionnaire de l'Eglise, à la force de la vérité qui est la source de toutes les véritables valeurs du monde.
Bse Maria Pia Mastena
Vierge et fondatrice des :
« Religieuses de la Sainte-Face »
(1881-1951)
M
aria Pia Mastena naît à Bovolone (province de Vérone, Italie) le 7 décembre 1881 ; première des cinq enfants de Giulio et Maria Antonia Casarotti. Sa famille était profondément chrétienne et très fervente dans la pratique religieuse et l'exercice de la charité. Le dernier de ses quatre frères, Tarcisio, entra dans l'Ordre des Frères capucins et mourut lui aussi en odeur de sainteté.
Au cours de son adolescence, elle suivait assidûment les fonctions religieuses et les activités de la paroisse, en particulier comme catéchiste. Elle entendit très tôt l'appel à la vie religieuse, poursuivant un idéal empreint d'une profonde dévotion eucharistique et d'une grande piété pour la Sainte Face.
Elle demanda à entrer au couvent à l'âge de 14 ans, mais ne fut acceptée qu'en 1901 comme postulante dans l'Institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone.
Elle prit l'habit religieux le 29 septembre 1902 et prononça ses vœux religieux le 24 octobre 1903, prenant le nom de Sœur Passitea di Gesù Bambino.
Avec la permission de ses Supérieurs, le 11 avril 1903, le jour même ou mourait sainte Gemma Galgani, elle fit le « vœu privé de victime ». Elle vécut avec une généreuse intensité spirituelle cette première étape de sa vie religieuse, se rappelant toujours comme d'un temps de grâce de la période qu'elle passa à l'Institut des Sœurs de la Miséricorde.
Elle exerça la fonction d'enseignante dans diverses villes de Vénétie et passa ensuite 19 ans à Miane, se consacrant également à un intense apostolat parmi des élèves de tous les âges, des malades et des handicapés.
Avec l'autorisation de ses supérieurs et le « nihil obstat » du Saint-Siège, elle entra le 15 avril 1927 au monastère cistercien de Veglie, pour répondre à son aspiration contemplative.
Le 15 novembre 1927, encouragée par l'Évêque de Vittorio Veneto, elle sortit du monastère et reprit l'enseignement, instituant une nouvelle Congrégation appelée « Religieuses de la Sainte-Face ». Érigée canoniquement le 8 décembre 1936, elle fut reconnue Congrégation de Droit pontifical le 10 décembre 1947.
Toute son activité fut ensuite consacrée à la consolidation et au développement de la Congrégation, promouvant de nouvelles initiatives pour les pauvres, les personnes qui souffrent et les malades, et confiant à l'Institut le charisme de « diffuser, réparer et rétablir l'image du doux Jésus dans les âmes ».
Elle meurt à Rome le 28 juin 1951.
Maria Pia Mastena a été déclarée Vénérable le 05 juillet 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et béatifiée le 13 novembre 2005, à Rome, avec 2 autres Serviteurs de Dieu : Charles de Foucauld (1856-1916), prêtre et Maria Crocifissa Curcio (1977-1957), religieuse, par le card. José Saraiva Martins.
Saint Irénée
Évêque et martyr
(135-140 - † 202-203)
Irénée naît selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Évêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean.
Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon : c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Éleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Évêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison.
Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Évêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Catéchèse du Pape benoît XVI:
Chers frères et sœurs!
Dans les catéchèses sur les grandes figures de l'Eglise des premiers siècles, nous arrivons aujourd'hui à l'éminente personnalité de saint Irénée de Lyon. Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, dans le livre V de l'Histoire ecclésiastique. Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon: c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Irénée est avant tout un homme de foi et un Pasteur. Du bon Pasteur, il possède le sens de la mesure, la richesse de la doctrine, l'ardeur missionnaire. En tant qu'écrivain, il poursuit un double objectif: défendre la véritable doctrine des attaques des hérétiques, et exposer avec clarté les vérités de la foi. Les deux œuvres qui nous sont parvenues de lui correspondent exactement à ces objectifs: les cinq livres Contre les hérésies, et l'Exposition de la prédication apostolique (que l'on peut également appeler le plus ancien "catéchisme de la doctrine chrétienne"). En définitive, Irénée est le champion de la lutte contre les hérésies. L'Eglise du II siècle était menacée par ce que l'on appelle la gnose, une doctrine qui affirmait que la foi enseignée dans l'Eglise ne serait qu'un symbolisme destiné aux personnes simples, qui ne sont pas en mesure de comprendre les choses difficiles; au contraire, les initiés, les intellectuels, - on les appelait les gnostiques - auraient compris ce qui se cache derrière ces symboles, et auraient formé un christianisme élitiste, intellectuel. Bien sûr, ce christianisme intellectuel se fragmentait toujours plus en divers courants de pensées souvent étranges et extravagants, mais qui attiraient de nombreuses personnes. Un élément commun de ces divers courants était le dualisme, c'est-à-dire que l'on niait la foi dans l'unique Dieu, Père de tous, Créateur et Sauveur de l'homme et du monde. Pour expliquer le mal dans le monde, ils affirmaient l'existence, auprès de Dieu bon, d'un principe négatif. Ce principe négatif aurait produit les choses matérielles, la matière.
En s'enracinant solidement dans la doctrine biblique de la création, Irénée réfute le dualisme et le pessimisme gnostique qui sous-évaluaient les réalités corporelles. Il revendiquait fermement la sainteté originelle de la matière, du corps, de la chair, ainsi que de l'esprit. Mais son œuvre va bien au-delà du rejet de l'hérésie: on peut dire, en effet, qu'il se présente comme le premier grand théologien de l'Eglise, qui a créé la théologie systématique; lui-même parle du système de la théologie, c'est-à-dire de la cohérence interne de toute la foi. Au centre de sa doctrine réside la question de la "règle de la foi" et de sa transmission. Pour Irénée, la "règle de la foi" coïncide en pratique avec le Credo des Apôtres et nous donne la clé pour interpréter l'Evangile, pour interpréter le Credo à la lumière de l'Evangile. Le symbole apostolique, qui est une sorte de synthèse de l'Evangile, nous aide à comprendre ce qu'il veut dire, et la façon dont nous devons lire l'Evangile lui-même.
En effet, l'Evangile prêché par Irénée est celui qu'il a reçu de Polycarpe, Evêque de Smyrne, et l'Evangile de Polycarpe remonte à l'Apôtre Jean, dont Polycarpe était le disciple. Et ainsi, le véritable enseignement n'est pas celui inventé par les intellectuels au-delà de la foi simple de l'Eglise. Le véritable Evangile est celui enseigné par les Evêques qui l'ont reçu des Apôtres à travers une chaîne ininterrompue. Ceux-ci n'ont rien enseigné d'autre que précisément cette foi simple, qui est également la véritable profondeur de la révélation de Dieu. Ainsi - nous dit Irénée - il n'existe pas de doctrine secrète derrière le Credo commun de l'Eglise. Il n'existe pas de christianisme supérieur pour les intellectuels. La foi publiquement confessée par l'Eglise est la foi commune de tous. Seule cette foi est apostolique, elle vient des Apôtres, c'est-à-dire de Jésus et de Dieu. En adhérant à cette foi transmise publiquement par les Apôtres à leurs successeurs, les chrétiens doivent observer ce que les Evêques disent, ils doivent suivre en particulier l'enseignement de l'Eglise de Rome, prééminente et très ancienne. Cette Eglise, en raison de son origine antique, possède un caractère apostolique suprême; en effet, elle tire son origine des piliers du Collège apostolique, Pierre et Paul. Toutes les Eglises doivent être en accord avec l'Eglise de Rome, en reconnaissant en elle la mesure de la véritable tradition apostolique, de l'unique foi commune de l'Eglise. A travers ces arguments, ici brièvement résumés, Irénée réfute à leur racine même les prétentions de ces gnostiques, de ces intellectuels: avant tout, ils ne possèdent pas une vérité qui serait supérieure à celle de la foi commune, car ce qu'ils disent n'est pas d'origine apostolique, mais est inventé par eux; en second lieu, la vérité et le salut ne sont pas le privilège et le monopole de quelques personnes, mais tous peuvent y parvenir à travers la prédication des successeurs des Apôtres, et surtout de l'Evêque de Rome. En particulier - toujours en remettant en question le caractère "secret" de la tradition gnostique, et en soulignant ses effets multiples et contradictoires entre eux - Irénée se préoccupe d'illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points.
a) La Tradition apostolique est "publique", et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l'Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu. Il n'existe pas d'autre enseignement que celui-ci. C'est pourquoi, celui qui veut connaître la véritable doctrine doit uniquement connaître "la Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes": tradition et foi qui "sont parvenues jusqu'à nous à travers la succession des évêques". Ainsi, succession des Evêques, principe personnel et Tradition apostolique, de même que principe doctrinal coïncident.
b) La Tradition apostolique est "unique". En effet, tandis que le gnosticisme est sous-divisé en de multiples sectes, la Tradition de l'Eglise est unique dans ses contenus fondamentaux que - comme nous l'avons vu - Irénée appelle précisément regula fidei ou veritatis: et parce qu'elle est unique, elle crée ainsi une unité à travers les peuples, à travers les diverses cultures, à travers les différents peuples; il s'agit d'un contenu commun comme la vérité, en dépit de la diversité des langues et des cultures. Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre Contre les hérésies: "L'Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin [la foi des Apôtres], comme si elle n'habitait qu'une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule âme et un même cœur; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même: les Eglises fondées dans les Germanies n'ont pas reçu ni ne transmettent de foi différente, pas plus que celles fondées dans les Espagnes, ou encore parmi les Celtes ou dans les régions orientales, ou en Egypte ou en Libye ou dans le centre du monde". On voit déjà à cette époque, nous sommes en l'an 200, l'universalité de l'Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l'Espagne, à l'Italie, à l'Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.
c) Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, "pneumatique", c'est-à-dire spirituelle, guidée par l'Esprit Saint: en grec Esprit se dit pneuma. Il ne s'agit pas, en effet, d'une transmission confiée à l'habileté d'hommes plus ou moins savants, mais à l'Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la "vie" de l'Eglise, ce qui rend l'Eglise toujours fraîche et jeune, c'est-à-dire féconde de multiples charismes. Pour Irénée, Eglise et Esprit sont inséparables: "Cette foi", lisons-nous encore dans le troisième livre Contre les hérésies, "nous l'avons reçue de l'Eglise et nous la conservons: la foi, par l'œuvre de l'Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux conservé dans un vase de valeur rajeunit toujours et fait rajeunir également le vase qui la contient. Là où est l'Eglise se trouve l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce".
Comme on le voit, saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n'est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l'Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l'Eglise. Selon son enseignement, la foi de l'Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu'elle doit être, c'est-à-dire "publique", "unique", "pneumatique", "spirituelle". A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l'authentique transmission de la foi dans l'aujourd'hui de l'Eglise. De manière plus générale, dans la doctrine d'Irénée la dignité de l'homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l'image du Christ et dans l'œuvre permanente de sanctification de l'Esprit. Cette doctrine est comme une "voie maîtresse" pour éclaircir avec toutes les personnes de bonne volonté l'objet et les limites du dialogue sur les valeurs, et pour donner un élan toujours nouveau à l'action missionnaire de l'Eglise, à la force de la vérité qui est la source de toutes les véritables valeurs du monde.
Bse Maria Pia Mastena
Vierge et fondatrice des :
« Religieuses de la Sainte-Face »
(1881-1951)
M
aria Pia Mastena naît à Bovolone (province de Vérone, Italie) le 7 décembre 1881 ; première des cinq enfants de Giulio et Maria Antonia Casarotti. Sa famille était profondément chrétienne et très fervente dans la pratique religieuse et l'exercice de la charité. Le dernier de ses quatre frères, Tarcisio, entra dans l'Ordre des Frères capucins et mourut lui aussi en odeur de sainteté.
Au cours de son adolescence, elle suivait assidûment les fonctions religieuses et les activités de la paroisse, en particulier comme catéchiste. Elle entendit très tôt l'appel à la vie religieuse, poursuivant un idéal empreint d'une profonde dévotion eucharistique et d'une grande piété pour la Sainte Face.
Elle demanda à entrer au couvent à l'âge de 14 ans, mais ne fut acceptée qu'en 1901 comme postulante dans l'Institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone.
Elle prit l'habit religieux le 29 septembre 1902 et prononça ses vœux religieux le 24 octobre 1903, prenant le nom de Sœur Passitea di Gesù Bambino.
Avec la permission de ses Supérieurs, le 11 avril 1903, le jour même ou mourait sainte Gemma Galgani, elle fit le « vœu privé de victime ». Elle vécut avec une généreuse intensité spirituelle cette première étape de sa vie religieuse, se rappelant toujours comme d'un temps de grâce de la période qu'elle passa à l'Institut des Sœurs de la Miséricorde.
Elle exerça la fonction d'enseignante dans diverses villes de Vénétie et passa ensuite 19 ans à Miane, se consacrant également à un intense apostolat parmi des élèves de tous les âges, des malades et des handicapés.
Avec l'autorisation de ses supérieurs et le « nihil obstat » du Saint-Siège, elle entra le 15 avril 1927 au monastère cistercien de Veglie, pour répondre à son aspiration contemplative.
Le 15 novembre 1927, encouragée par l'Évêque de Vittorio Veneto, elle sortit du monastère et reprit l'enseignement, instituant une nouvelle Congrégation appelée « Religieuses de la Sainte-Face ». Érigée canoniquement le 8 décembre 1936, elle fut reconnue Congrégation de Droit pontifical le 10 décembre 1947.
Toute son activité fut ensuite consacrée à la consolidation et au développement de la Congrégation, promouvant de nouvelles initiatives pour les pauvres, les personnes qui souffrent et les malades, et confiant à l'Institut le charisme de « diffuser, réparer et rétablir l'image du doux Jésus dans les âmes ».
Elle meurt à Rome le 28 juin 1951.
Maria Pia Mastena a été déclarée Vénérable le 05 juillet 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et béatifiée le 13 novembre 2005, à Rome, avec 2 autres Serviteurs de Dieu : Charles de Foucauld (1856-1916), prêtre et Maria Crocifissa Curcio (1977-1957), religieuse, par le card. José Saraiva Martins.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 29 juin
Solennité des saints Pierre et Paul
Extraits de l’homélie du bx Jean-Paul II
(Jeudi 29 juin 2000)
« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)
Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu'il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c'est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C'est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l'Église s'y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l'Évêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. [...]
« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l'Église, ne pouvait naître dans ta conscience d'homme que par l'œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l'Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l'illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l'intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l'action de l'Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l'Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l'Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l'Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.
« Le Seigneur lui, m'a assisté et m'a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu'il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l'œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l'avait choisi comme ministre de l'Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s'était présenté à lui, disant : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu'une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c'était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l'avait réellement ressuscité des morts. C'est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c'était Lui le Christ vivant et présent dans l'Église et dans le monde ! Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu'un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l'Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu'aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l'Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). [...]
Pour les personnes intéressées à lire plusieurs catéchèses du pape Benoît XVI au sujet de ces deux Apôtres, voici le lien, les catéchèses sont énumérées à la suite du texte:
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Bienheureux Raymond Lull
Tertiaire franciscain
Martyr († 1316)
Raymond Lull c’est incontestablement l'esprit le plus original de son temps. Son œuvre immense comprend des ouvrages de théologie, de philosophie, de science et de pédagogie, des romans philosophiques, des poèmes mystiques de toute beauté.
Ce franciscain était né à Majorque en 1235. Il résumait ainsi sa vie : « J'ai été marié, j'ai eu des enfants, j'ai été riche, j'ai aimé le monde et ses plaisirs. Puis j'ai tout quitté pour la gloire de Dieu. J'ai appris l'arabe pour propager la vraie foi, je me suis rendu chez les Sarrasins où j'ai été flagellé et incarcéré. J'ai tenté d'intéresser les chefs de l'Église et les princes chrétiens au bien public. »
Il avait maintes fois recherché le martyre. Il l'obtint à quatre-vingt ans. A Bougie, en Algérie, il fut lapidé et laissé pour mort. Il expira en vue de Majorque sur le bateau qui le ramenait à son couvent.
Ce franciscain surnommé le « docteur illuminé » était originaire de l'île de Majorque et se livra à des études très approfondies : philosophie arabe, médecine, chimie et théologie. Son savoir était encyclopédique. Il encourageait l'étude de la religion musulmane et de la culture orientale. Il avait aussi quelques connaissances alchimiques. Il fit plusieurs missions en Afrique, dont trois à Tunis, pour annoncer l'Évangile aux infidèles barbaresques dont il connaissait bien la langue. Une tradition incontrôlée le fait mourir lapidé à Bougie en Algérie.
Martyrologe Romain : En vue de l’île Majorque, l’an 1316, le trépas du bienheureux Raymond Lulle; religieux du Tiers-Ordre de saint François et martyr. Homme de science éminente et de doctrine éclairée, il instaura un dialogue fraternel avec les Sarrasins, mais fut lapidé à Bougie et, laissé pour mort, fut recueilli par des marins.
Solennité des saints Pierre et Paul
Extraits de l’homélie du bx Jean-Paul II
(Jeudi 29 juin 2000)
« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)
Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu'il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c'est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C'est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l'Église s'y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l'Évêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. [...]
« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l'Église, ne pouvait naître dans ta conscience d'homme que par l'œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l'Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l'illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l'intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l'action de l'Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l'Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l'Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l'Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.
« Le Seigneur lui, m'a assisté et m'a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu'il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l'œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l'avait choisi comme ministre de l'Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s'était présenté à lui, disant : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu'une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c'était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l'avait réellement ressuscité des morts. C'est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c'était Lui le Christ vivant et présent dans l'Église et dans le monde ! Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu'un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l'Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu'aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l'Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). [...]
Pour les personnes intéressées à lire plusieurs catéchèses du pape Benoît XVI au sujet de ces deux Apôtres, voici le lien, les catéchèses sont énumérées à la suite du texte:
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Bienheureux Raymond Lull
Tertiaire franciscain
Martyr († 1316)
Raymond Lull c’est incontestablement l'esprit le plus original de son temps. Son œuvre immense comprend des ouvrages de théologie, de philosophie, de science et de pédagogie, des romans philosophiques, des poèmes mystiques de toute beauté.
Ce franciscain était né à Majorque en 1235. Il résumait ainsi sa vie : « J'ai été marié, j'ai eu des enfants, j'ai été riche, j'ai aimé le monde et ses plaisirs. Puis j'ai tout quitté pour la gloire de Dieu. J'ai appris l'arabe pour propager la vraie foi, je me suis rendu chez les Sarrasins où j'ai été flagellé et incarcéré. J'ai tenté d'intéresser les chefs de l'Église et les princes chrétiens au bien public. »
Il avait maintes fois recherché le martyre. Il l'obtint à quatre-vingt ans. A Bougie, en Algérie, il fut lapidé et laissé pour mort. Il expira en vue de Majorque sur le bateau qui le ramenait à son couvent.
Ce franciscain surnommé le « docteur illuminé » était originaire de l'île de Majorque et se livra à des études très approfondies : philosophie arabe, médecine, chimie et théologie. Son savoir était encyclopédique. Il encourageait l'étude de la religion musulmane et de la culture orientale. Il avait aussi quelques connaissances alchimiques. Il fit plusieurs missions en Afrique, dont trois à Tunis, pour annoncer l'Évangile aux infidèles barbaresques dont il connaissait bien la langue. Une tradition incontrôlée le fait mourir lapidé à Bougie en Algérie.
Martyrologe Romain : En vue de l’île Majorque, l’an 1316, le trépas du bienheureux Raymond Lulle; religieux du Tiers-Ordre de saint François et martyr. Homme de science éminente et de doctrine éclairée, il instaura un dialogue fraternel avec les Sarrasins, mais fut lapidé à Bougie et, laissé pour mort, fut recueilli par des marins.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 30 juin
Premiers Martyrs de l'Église de Rome
(† 64)
Martyrologe Romain : Mémoire des premiers saints martyrs de la sainte Église romaine.
En 64, après l’incendie de la ville de Rome, l’empereur Néron accusa faussement les chrétiens de ce forfait et en fit cruellement périr un grand nombre: les uns, revêtus de peaux de bêtes, furent exposés aux morsures des chiens; d’autres crucifiés; d’autres transformés en torches, afin qu’à la chute du jour ils servissent d’éclairage nocturne dans le cirque.
Tous étaient disciples des Apôtres; ils furent les premiers des martyrs que l’Église romaine offrit au Seigneur.
Saint Ladislas
Roi de Hongrie
(1031-1095)
Ladislas fut appelé au trône de Hongrie, l'an 1080, par la libre volonté du peuple. Bien différent de la plupart des puissants de ce monde, qui n'aspirent qu'aux grandeurs passagères, Ladislas ne recherchait que la vraie grandeur, celle que l'on acquiert par la vertu. Dès sa jeunesse il était admiré de tout le monde pour sa chasteté, sa modestie, sa piété, sa tendresse envers les pauvres.
Il n'avait pas seulement l'âme d'un Saint, mais toutes les qualités d'un roi. Nul, dans toute la Hongrie, n'était de taille plus grande ni de port plus majestueux que lui; les fatigues de la guerre, les graves occupations de la paix lui convenaient également. Il recevait tout le monde avec la plus grande affabilité, et les moindres de ses sujets pouvaient en confiance venir lui réclamer justice ; ses jugements équitables, semblables à ceux d'un père plutôt que d'un maître, étaient agréés de tous ; aussi la voix publique lui donna-t-elle le beau nom de Pieux.
La vie de Ladislas en son palais était fort austère ; sa table, il est vrai, était royalement servie, mais il n'y prenait que ce qui lui était nécessaire ; il jeûnait même souvent, se refusait l'usage du vin, couchait sur la dure, mortifiait son corps et, par ces moyens, triomphait des périls que courent les rois au milieu de l'éclat et de la mollesse des cours.
Ennemi des amusements frivoles, il donnait tout son temps aux exercices de piété et aux devoirs de son état, ne se proposant en tout que la plus grande gloire de Dieu. La religion était tout pour lui ; fort conciliant quand il s'agissait de sa personne, il ignorait les demi-mesures quand il s'agissait de maintenir les droits de l'Église ou de défendre son pays. Pas un pauvre ne sortait de son palais sans avoir reçu quelque soulagement à sa misère : chaque genre de besoin trouvait près de lui un secours assuré.
Les églises magnifiques qu'il fit construire sont un nouveau témoignage de la religion de ce grand prince et de son zèle à favoriser le développement du culte chrétien chez un peuple encore à demi barbare et à demi païen. Du reste, Ladislas ne se contentait pas de travailler à la conversion des autres, il était le modèle de tous, une sorte de loi vivante, qui enseignait à chacun ses devoirs. Son palais était si édifiant, qu'on n'y entendait ni jurements, ni paroles inconvenantes ; les jeûnes y étaient fidèlement observés ; en un mot, on eût dit moins une cour royale qu'une maison religieuse.
Ladislas avait été choisi pour commander en chef la première croisade, quand Dieu l'appela à Lui, le 30 juillet 1095.
Le 27 juin est l'anniversaire de la translation de ses reliques.
Premiers Martyrs de l'Église de Rome
(† 64)
Martyrologe Romain : Mémoire des premiers saints martyrs de la sainte Église romaine.
En 64, après l’incendie de la ville de Rome, l’empereur Néron accusa faussement les chrétiens de ce forfait et en fit cruellement périr un grand nombre: les uns, revêtus de peaux de bêtes, furent exposés aux morsures des chiens; d’autres crucifiés; d’autres transformés en torches, afin qu’à la chute du jour ils servissent d’éclairage nocturne dans le cirque.
Tous étaient disciples des Apôtres; ils furent les premiers des martyrs que l’Église romaine offrit au Seigneur.
Saint Ladislas
Roi de Hongrie
(1031-1095)
Ladislas fut appelé au trône de Hongrie, l'an 1080, par la libre volonté du peuple. Bien différent de la plupart des puissants de ce monde, qui n'aspirent qu'aux grandeurs passagères, Ladislas ne recherchait que la vraie grandeur, celle que l'on acquiert par la vertu. Dès sa jeunesse il était admiré de tout le monde pour sa chasteté, sa modestie, sa piété, sa tendresse envers les pauvres.
Il n'avait pas seulement l'âme d'un Saint, mais toutes les qualités d'un roi. Nul, dans toute la Hongrie, n'était de taille plus grande ni de port plus majestueux que lui; les fatigues de la guerre, les graves occupations de la paix lui convenaient également. Il recevait tout le monde avec la plus grande affabilité, et les moindres de ses sujets pouvaient en confiance venir lui réclamer justice ; ses jugements équitables, semblables à ceux d'un père plutôt que d'un maître, étaient agréés de tous ; aussi la voix publique lui donna-t-elle le beau nom de Pieux.
La vie de Ladislas en son palais était fort austère ; sa table, il est vrai, était royalement servie, mais il n'y prenait que ce qui lui était nécessaire ; il jeûnait même souvent, se refusait l'usage du vin, couchait sur la dure, mortifiait son corps et, par ces moyens, triomphait des périls que courent les rois au milieu de l'éclat et de la mollesse des cours.
Ennemi des amusements frivoles, il donnait tout son temps aux exercices de piété et aux devoirs de son état, ne se proposant en tout que la plus grande gloire de Dieu. La religion était tout pour lui ; fort conciliant quand il s'agissait de sa personne, il ignorait les demi-mesures quand il s'agissait de maintenir les droits de l'Église ou de défendre son pays. Pas un pauvre ne sortait de son palais sans avoir reçu quelque soulagement à sa misère : chaque genre de besoin trouvait près de lui un secours assuré.
Les églises magnifiques qu'il fit construire sont un nouveau témoignage de la religion de ce grand prince et de son zèle à favoriser le développement du culte chrétien chez un peuple encore à demi barbare et à demi païen. Du reste, Ladislas ne se contentait pas de travailler à la conversion des autres, il était le modèle de tous, une sorte de loi vivante, qui enseignait à chacun ses devoirs. Son palais était si édifiant, qu'on n'y entendait ni jurements, ni paroles inconvenantes ; les jeûnes y étaient fidèlement observés ; en un mot, on eût dit moins une cour royale qu'une maison religieuse.
Ladislas avait été choisi pour commander en chef la première croisade, quand Dieu l'appela à Lui, le 30 juillet 1095.
Le 27 juin est l'anniversaire de la translation de ses reliques.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mercredi 1er juillet
Saint Olivier Plunket
Archevêque et martyr
(1629 - 1681)
Olivier Plunket naît en Irlande le Ier novembre 1629. Il a été élevé par son oncle bénédictin à Dublin. À 16 ans il part à Rome en vue de faire des études de théologie à l'Irish College.
Il reçut la prêtrise là-bas puis revint dans son pays.
En 1670, il est nommé archevêque d'Armagh et primat d'Irlande. Allant dans les montagnes et les forêts à la recherche de son peuple, il confirma 10.000 fidèles en trois mois. Mais, dans le contexte de querelles anglo-irlandaises, il est calomnié et accusé d'avoir préparé un débarquement de soldats français.
Transféré à Londres en 1678, il resta 3 ans en prison avant d'être condamné à être « pendu, vidé et démembré ». Il eut à subir de nombreuses tortures mais ne cessa de rendre grâce à Dieu. Olivier remercia le juge et dit à tous ceux qui l'avaient calomnié : « Je suis heureux d'aller auprès du Christ dont je vous ai tant parlé ».
Il est mort le 11 juillet 1681 à Londres (01 juillet, selon l'ancien calendrier). Son corps repose dans l'abbaye de Downside (Comté de Wilts, Angleterre) tandis que sa tête est enchâssée à Drogheda (Comté de Meath, Irlande). Il fut le dernier catholique livré au martyre à Tyburn.
Olivier Plunket a été béatifié le 23 mai 1920, à Rome, par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa 1914-1922), et canonisé le 12 octobre 1975 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).
Bx Antoine Rosmini (1797-1855)
Prêtre, philosophe, fondateur de :
l'« Institut de la Charité »
Antonio Rosmini naît le 24 mars 1797 à Rovereto, dans l'empire austro-hongrois. Il fait ses études à l'école publique. En août 1816, il passe les examens finals au lycée impérial en obtenant la mention « éminent » dans toutes les matières ainsi que l'appréciation : « doté d'une intelligence fulgurante ».
À l'automne 1816, il commence à étudier la théologie à l'université de Padoue, d'où il sort diplômé le 23 juin 1822. Entre-temps, en 1821, il a été ordonné prêtre par l'évêque de Chioggia.
Le cardinal Ladislas Pyrker, patriarche de Venise, l'emmène à Rome. Là, il est introduit chez l'abbé Mauro Cappellari, futur Grégoire XVI et rencontre à deux reprises le pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni, 1829-1830). Celui-ci donne le conseil suivant au prêtre-philosophe : « Rappelez-vous, vous devez vous consacrer à la rédaction de livres et ne pas vous occuper des affaires de la vie active »; vous maniez très bien la logique et nous avons besoin d'auteurs qui sachent se faire respecter ».
En 1830, l'abbé Rosmini publie sa première grande œuvre philosophique : “Nuovo saggio sull’origine delle idee [Nouvel essai sur les origines des idées]”. Le 2 février 1831, le cardinal Cappellari, grand ami de l'abbé Rosmini, monte sur le trône de Pierre. En une douzaine de jours, du 18 au 30 novembre 1832, il écrit “Delle cinque piaghe della santa Chiesa [Les cinq plaies de la sainte Église]”, où il dénonce les dangers qui menacent l’unité et la liberté de l’Église et en donne les remèdes (le livre sera publié en 1846).
Le 20 septembre 1839, l'« Institut de la Charité » que le philosophe a fondé est définitivement approuvé.
En 1839, l’abbé Rosmini publie “Traité de la conscience morale”, où il soutient que l'intelligence est éclairée par la lumière de l’être qui est la lumière de la vérité, ce qui fait qu’il y a quelque chose de “divin“ dans l’homme. Ses thèses sont âprement critiquées par certains jésuites.
En 1848, l’abbé Rosmini revient à Rome en mission diplomatique. Il est chargé par le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Albert de Savoie, d’inciter le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) à présider une confédération d’états italiens. Mais lorsque le gouvernement piémontais demande que le pape entre lui aussi en guerre contre l’Autriche, le père Rosmini renonce à sa mission diplomatique.
Pie IX lui ordonne cependant de rester à Rome. On parle de lui comme prochain cardinal secrétaire d’état et, après la fondation de la République de Rome, comme premier ministre. Mais il refuse de présider un gouvernement révolutionnaire qui prive le pape de liberté.
Le 24 novembre 1848, Pie IX s’enfuit à Gaète (au sud de Rome). L'abbé Rosmini le suit. Mais il tombe rapidement en disgrâce, car en désaccord avec la ligne politique du cardinal Giacomo Antonelli, qui veut que le pape soit soutenu par des armées étrangères.
En 1849, il prend congé de Pie IX.
Pendant son voyage de retour dans le nord de l'Italie, à Stresa, il apprend que ses œuvres “Les cinq plaies de la sainte Église” et “La constitution civile selon la justice sociale” ont été mises à l’Index des livres interdits.
Attaqué par les jésuites mais réconforté par les visites de ses amis, dont l’écrivain Alessandro Manzoni, l’abbé Rosmini passe les dernières années de sa vie à Stresa, à la tête des deux congrégations qu’il a fondées, à écrire son œuvre la plus aboutie, “Théosophie”.
Jugé une première fois par le Vatican en 1854, il est acquitté. Il meurt à Stresa le 1er juillet 1855. En 1887, l'Église condamne 40 propositions extraites de ses œuvres, condamnation qui a été levée en 2001.
Antonio Rosmini, mis à l’Index par le Saint-Office en 1849 pour certains de ses écrits avant d’être réhabilité plus de 150 ans plus tard, en 2001, a été béatifié à Novare le 18 novembre 2007.
Comme l'a rappelé le card. José Saraiva Martins, dans l'homélie de la béatification, Rosmini a prévu plus d'un siècle à l'avance les thèses soutenues par le Concile Vatican II à propos de la liberté religieuse.
Saint Olivier Plunket
Archevêque et martyr
(1629 - 1681)
Olivier Plunket naît en Irlande le Ier novembre 1629. Il a été élevé par son oncle bénédictin à Dublin. À 16 ans il part à Rome en vue de faire des études de théologie à l'Irish College.
Il reçut la prêtrise là-bas puis revint dans son pays.
En 1670, il est nommé archevêque d'Armagh et primat d'Irlande. Allant dans les montagnes et les forêts à la recherche de son peuple, il confirma 10.000 fidèles en trois mois. Mais, dans le contexte de querelles anglo-irlandaises, il est calomnié et accusé d'avoir préparé un débarquement de soldats français.
Transféré à Londres en 1678, il resta 3 ans en prison avant d'être condamné à être « pendu, vidé et démembré ». Il eut à subir de nombreuses tortures mais ne cessa de rendre grâce à Dieu. Olivier remercia le juge et dit à tous ceux qui l'avaient calomnié : « Je suis heureux d'aller auprès du Christ dont je vous ai tant parlé ».
Il est mort le 11 juillet 1681 à Londres (01 juillet, selon l'ancien calendrier). Son corps repose dans l'abbaye de Downside (Comté de Wilts, Angleterre) tandis que sa tête est enchâssée à Drogheda (Comté de Meath, Irlande). Il fut le dernier catholique livré au martyre à Tyburn.
Olivier Plunket a été béatifié le 23 mai 1920, à Rome, par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa 1914-1922), et canonisé le 12 octobre 1975 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).
Bx Antoine Rosmini (1797-1855)
Prêtre, philosophe, fondateur de :
l'« Institut de la Charité »
Antonio Rosmini naît le 24 mars 1797 à Rovereto, dans l'empire austro-hongrois. Il fait ses études à l'école publique. En août 1816, il passe les examens finals au lycée impérial en obtenant la mention « éminent » dans toutes les matières ainsi que l'appréciation : « doté d'une intelligence fulgurante ».
À l'automne 1816, il commence à étudier la théologie à l'université de Padoue, d'où il sort diplômé le 23 juin 1822. Entre-temps, en 1821, il a été ordonné prêtre par l'évêque de Chioggia.
Le cardinal Ladislas Pyrker, patriarche de Venise, l'emmène à Rome. Là, il est introduit chez l'abbé Mauro Cappellari, futur Grégoire XVI et rencontre à deux reprises le pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni, 1829-1830). Celui-ci donne le conseil suivant au prêtre-philosophe : « Rappelez-vous, vous devez vous consacrer à la rédaction de livres et ne pas vous occuper des affaires de la vie active »; vous maniez très bien la logique et nous avons besoin d'auteurs qui sachent se faire respecter ».
En 1830, l'abbé Rosmini publie sa première grande œuvre philosophique : “Nuovo saggio sull’origine delle idee [Nouvel essai sur les origines des idées]”. Le 2 février 1831, le cardinal Cappellari, grand ami de l'abbé Rosmini, monte sur le trône de Pierre. En une douzaine de jours, du 18 au 30 novembre 1832, il écrit “Delle cinque piaghe della santa Chiesa [Les cinq plaies de la sainte Église]”, où il dénonce les dangers qui menacent l’unité et la liberté de l’Église et en donne les remèdes (le livre sera publié en 1846).
Le 20 septembre 1839, l'« Institut de la Charité » que le philosophe a fondé est définitivement approuvé.
En 1839, l’abbé Rosmini publie “Traité de la conscience morale”, où il soutient que l'intelligence est éclairée par la lumière de l’être qui est la lumière de la vérité, ce qui fait qu’il y a quelque chose de “divin“ dans l’homme. Ses thèses sont âprement critiquées par certains jésuites.
En 1848, l’abbé Rosmini revient à Rome en mission diplomatique. Il est chargé par le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Albert de Savoie, d’inciter le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) à présider une confédération d’états italiens. Mais lorsque le gouvernement piémontais demande que le pape entre lui aussi en guerre contre l’Autriche, le père Rosmini renonce à sa mission diplomatique.
Pie IX lui ordonne cependant de rester à Rome. On parle de lui comme prochain cardinal secrétaire d’état et, après la fondation de la République de Rome, comme premier ministre. Mais il refuse de présider un gouvernement révolutionnaire qui prive le pape de liberté.
Le 24 novembre 1848, Pie IX s’enfuit à Gaète (au sud de Rome). L'abbé Rosmini le suit. Mais il tombe rapidement en disgrâce, car en désaccord avec la ligne politique du cardinal Giacomo Antonelli, qui veut que le pape soit soutenu par des armées étrangères.
En 1849, il prend congé de Pie IX.
Pendant son voyage de retour dans le nord de l'Italie, à Stresa, il apprend que ses œuvres “Les cinq plaies de la sainte Église” et “La constitution civile selon la justice sociale” ont été mises à l’Index des livres interdits.
Attaqué par les jésuites mais réconforté par les visites de ses amis, dont l’écrivain Alessandro Manzoni, l’abbé Rosmini passe les dernières années de sa vie à Stresa, à la tête des deux congrégations qu’il a fondées, à écrire son œuvre la plus aboutie, “Théosophie”.
Jugé une première fois par le Vatican en 1854, il est acquitté. Il meurt à Stresa le 1er juillet 1855. En 1887, l'Église condamne 40 propositions extraites de ses œuvres, condamnation qui a été levée en 2001.
Antonio Rosmini, mis à l’Index par le Saint-Office en 1849 pour certains de ses écrits avant d’être réhabilité plus de 150 ans plus tard, en 2001, a été béatifié à Novare le 18 novembre 2007.
Comme l'a rappelé le card. José Saraiva Martins, dans l'homélie de la béatification, Rosmini a prévu plus d'un siècle à l'avance les thèses soutenues par le Concile Vatican II à propos de la liberté religieuse.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi 2 juillet
Saint François Jérôme (de Geronimo ou de Girolamo)
Prêtre s.j. (1642-1716)
Francesco de Geronimo, aîné de onze enfants, naît à Grottaglie (en Pouilles, Italie) le 17 décembre 1642.
Son enfance fut remarquable par une compassion innée pour les misères d'autrui. Un jour, il prenait un pain pour les pauvres, sans la permission de ses parents. Sa mère lui en adressa d'amers reproches : « Croyez-vous que l'aumône appauvrisse ? dit-il à sa mère ; regardez le buffet ! » La mère regarda : aucun pain ne manquait.
Entré jeune encore dans la Compagnie de Jésus, il s'y montra dès l'abord saint religieux dans la force du terme. Ce qu'il convient avant tout de remarquer en lui, c'est l'apôtre. Il demande un jour à ses supérieurs d'aller évangéliser les Indes et le Japon : « Les Indes et le Japon, lui est-il répondu, sont pour vous à Naples. Quant au martyre, les épines du ministère apostolique suffiront. » C'était vrai.
Qu'il est beau de le voir chaque mois, la sonnette à la main, appeler Naples à la Sainte Communion, bravant toutes les intempéries des saisons et réussissant à amener jusqu'à vingt mille communiants, le même jour, à la Table sainte ! Souvent l'église ne suffisait pas à ses prédications ; une éminence en plein air lui servait de chaire, et l'on voyait les multitudes saisies d'émotion sous sa parole puissante.
Avant d'aller prêcher, le missionnaire passait des heures en prière et ne paraissait devant la foule que le cœur débordant des flammes de la charité qu'il avait puisée aux pieds du crucifix. Un jour, une personne scandaleuse qui l'avait interrompu dans un sermon vint à mourir ; le Saint alla près de son lit funèbre et lui cria : « Où es-tu ? à ces mots, les lèvres du cadavre s'agitent et répondent : “En enfer !” ». Dieu, par une foule de miracles, centuplait la puissance apostolique de son serviteur.
Plusieurs fois l'on put constater sa présence en deux endroits simultanément ; ses prophéties étaient de chaque jour, sa foi rendit la vie à un enfant mort, et sa parole ressuscita une multitude d'âmes à la vie de la grâce.
Il meurt, comme il l’avait prédit, le 11 mai 1716, à Naples.
Béatifié le 2 mai 1806 par le pape Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823), il fut canonisé le 26 mai 1839 par le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846).
Bx Pierre de Luxembourg
Cardinal évêque de Metz
(1369-1387)
Pierre de Luxembourg vint au monde le 20 juillet 1369 à Ligny-en-Barrois, d'une famille illustre parmi les plus illustres de l'Europe entière. Ses mœurs intègres, son humilité, sa modestie, attirèrent sur lui l'admiration de tout le monde ; sa dévotion savait s'allier avec les exigences extérieures, et il se faisait remarquer, en même temps que par sa gravité, par une aisance et une amabilité charmante.
À six ans, il voua à Dieu sa virginité, et poussa au même vœu sa sœur Jeanne, âgée de douze ans. Ayant appris que la charité était une vertu traditionnelle dans sa famille, il l'exerça dès son enfance avec le plus grand soin.
Chanoine à quinze ans, il dut, à seize ans, accepter l'évêché de Metz, sans toutefois avoir reçu encore les ordres sacrés, et il gouverna ce diocèse, ayant pour coadjuteur un évêque choisi dans l'Ordre de Saint-Dominique. L'épiscopat était au-dessus de l'âge de Pierre, mais non au-dessus de ses mérites. Il fit son entrée à Metz pieds nus et monté sur un âne : il bannit de son palais et de son entourage tout luxe et tout éclat ; il ne fut magnifique qu'à l'égard des pauvres et pour la construction de nouveaux temples au Seigneur.
Il avait une extrême délicatesse de conscience et tenait son corps dans une grande servitude. Il vécut dans une grande pureté de cœur.
Plein de Dieu, il ne le perdait jamais de vue, et sa vie fut une oraison continuelle ; la prière, l'étude, le soin de son diocèse, occupaient tout son temps : « Puisqu'on a voulu me faire évêque, disait-il, il n'est plus de saison d'être un jeune homme. » Plus d'une fois on le vit tomber en extase, environné de lumière.
En 1386, il est nommé cardinal d’Avignon et meurt dix mois plus tard, le 2 juillet 1387 à Villeneuve-lès-Avignon. Il est enterré au cimetière Saint-Michel d’Avignon.
Il fut question de le canoniser pendant le Concile de Bâle (1431-1449), mais cela n'aboutit pas.
Il fut béatifié le 9 avril 1527 par le pape Clément VII. Il est fêté le 2 juillet à Châteauneuf du Pape dont il est le saint patron. Une chapelle lui est dédiée dans ce village depuis le XVIIIe siècle.
Saint François Jérôme (de Geronimo ou de Girolamo)
Prêtre s.j. (1642-1716)
Francesco de Geronimo, aîné de onze enfants, naît à Grottaglie (en Pouilles, Italie) le 17 décembre 1642.
Son enfance fut remarquable par une compassion innée pour les misères d'autrui. Un jour, il prenait un pain pour les pauvres, sans la permission de ses parents. Sa mère lui en adressa d'amers reproches : « Croyez-vous que l'aumône appauvrisse ? dit-il à sa mère ; regardez le buffet ! » La mère regarda : aucun pain ne manquait.
Entré jeune encore dans la Compagnie de Jésus, il s'y montra dès l'abord saint religieux dans la force du terme. Ce qu'il convient avant tout de remarquer en lui, c'est l'apôtre. Il demande un jour à ses supérieurs d'aller évangéliser les Indes et le Japon : « Les Indes et le Japon, lui est-il répondu, sont pour vous à Naples. Quant au martyre, les épines du ministère apostolique suffiront. » C'était vrai.
Qu'il est beau de le voir chaque mois, la sonnette à la main, appeler Naples à la Sainte Communion, bravant toutes les intempéries des saisons et réussissant à amener jusqu'à vingt mille communiants, le même jour, à la Table sainte ! Souvent l'église ne suffisait pas à ses prédications ; une éminence en plein air lui servait de chaire, et l'on voyait les multitudes saisies d'émotion sous sa parole puissante.
Avant d'aller prêcher, le missionnaire passait des heures en prière et ne paraissait devant la foule que le cœur débordant des flammes de la charité qu'il avait puisée aux pieds du crucifix. Un jour, une personne scandaleuse qui l'avait interrompu dans un sermon vint à mourir ; le Saint alla près de son lit funèbre et lui cria : « Où es-tu ? à ces mots, les lèvres du cadavre s'agitent et répondent : “En enfer !” ». Dieu, par une foule de miracles, centuplait la puissance apostolique de son serviteur.
Plusieurs fois l'on put constater sa présence en deux endroits simultanément ; ses prophéties étaient de chaque jour, sa foi rendit la vie à un enfant mort, et sa parole ressuscita une multitude d'âmes à la vie de la grâce.
Il meurt, comme il l’avait prédit, le 11 mai 1716, à Naples.
Béatifié le 2 mai 1806 par le pape Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823), il fut canonisé le 26 mai 1839 par le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846).
Bx Pierre de Luxembourg
Cardinal évêque de Metz
(1369-1387)
Pierre de Luxembourg vint au monde le 20 juillet 1369 à Ligny-en-Barrois, d'une famille illustre parmi les plus illustres de l'Europe entière. Ses mœurs intègres, son humilité, sa modestie, attirèrent sur lui l'admiration de tout le monde ; sa dévotion savait s'allier avec les exigences extérieures, et il se faisait remarquer, en même temps que par sa gravité, par une aisance et une amabilité charmante.
À six ans, il voua à Dieu sa virginité, et poussa au même vœu sa sœur Jeanne, âgée de douze ans. Ayant appris que la charité était une vertu traditionnelle dans sa famille, il l'exerça dès son enfance avec le plus grand soin.
Chanoine à quinze ans, il dut, à seize ans, accepter l'évêché de Metz, sans toutefois avoir reçu encore les ordres sacrés, et il gouverna ce diocèse, ayant pour coadjuteur un évêque choisi dans l'Ordre de Saint-Dominique. L'épiscopat était au-dessus de l'âge de Pierre, mais non au-dessus de ses mérites. Il fit son entrée à Metz pieds nus et monté sur un âne : il bannit de son palais et de son entourage tout luxe et tout éclat ; il ne fut magnifique qu'à l'égard des pauvres et pour la construction de nouveaux temples au Seigneur.
Il avait une extrême délicatesse de conscience et tenait son corps dans une grande servitude. Il vécut dans une grande pureté de cœur.
Plein de Dieu, il ne le perdait jamais de vue, et sa vie fut une oraison continuelle ; la prière, l'étude, le soin de son diocèse, occupaient tout son temps : « Puisqu'on a voulu me faire évêque, disait-il, il n'est plus de saison d'être un jeune homme. » Plus d'une fois on le vit tomber en extase, environné de lumière.
En 1386, il est nommé cardinal d’Avignon et meurt dix mois plus tard, le 2 juillet 1387 à Villeneuve-lès-Avignon. Il est enterré au cimetière Saint-Michel d’Avignon.
Il fut question de le canoniser pendant le Concile de Bâle (1431-1449), mais cela n'aboutit pas.
Il fut béatifié le 9 avril 1527 par le pape Clément VII. Il est fêté le 2 juillet à Châteauneuf du Pape dont il est le saint patron. Une chapelle lui est dédiée dans ce village depuis le XVIIIe siècle.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 3 juilet
Saint Thomas
Apôtre
(Ier siècle)
Thomas était probablement originaire d'une pauvre famille de Galilée. Il était dépourvu de connaissances humaines, mais d'un esprit réfléchi et d'une volonté ferme jusqu'à l'obstination ; d'autre part, il avait du cœur et du dévouement. Ces deux caractères de sa personnalité paraissent en deux paroles que l'Évangile cite de lui.
Peu avant sa Passion, Jésus veut retourner en Judée ; les Apôtres lui rappellent les menaces de ses ennemis. Thomas seul s'écrie : « Eh bien ! Allons et mourons avec lui ! » Voilà le dévouement du cœur de l'Apôtre.
Après sa résurrection, le Sauveur était apparu à plusieurs de ses disciples, en l'absence de Thomas. Quand, à son retour, on lui raconta cette apparition, il fut si étonné d'une telle merveille, qu'il en douta et dit vivement : « Je ne le croirai pas avant d'avoir mis mes doigts dans ses plaies. » Voilà le second caractère de Thomas, esprit trop raisonneur. Mais son premier mouvement d'hésitation, en chose si grave, ne fut pas un crime et le bon Sauveur répondit à son défi. Que fit alors Thomas ? Nous le savons ; un cri du cœur s'échappa de ses lèvres : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Dieu permit l'hésitation de cet Apôtre pour donner aux esprits difficiles une preuve de plus en faveur de la résurrection de Jésus-Christ.
Saint Augustin attribue à saint Thomas, parmi les douze articles du Symbole, celui qui concerna la Résurrection. Quand les Apôtres se partagèrent le monde, les pays des Parthes et des Perses et les Indes furent le vaste lot de son apostolat. La tradition prétend qu'il rencontra les mages, les premiers adorateurs de Jésus parmi les Gentils, qu'il les instruisit, leur donna le Baptême et les associa à son ministère. Partout, sur son passage, l'Apôtre établissait des chrétientés, ordonnait des prêtres, consacrait des évêques.
Quand au XIVe siècle, les Européens s'emparèrent des Indes orientales, ils trouvèrent dans les traditions des peuples de ce vaste pays des souvenirs chrétiens, et en particulier celui de saint Thomas. Un miracle de l'Apôtre, traînant avec un faible lien une poutre énorme que les éléphants n'avaient pu remuer, fut l'occasion d'innombrables conversions. Cependant les prêtres des faux dieux, jaloux de tant de succès, jurèrent la mort de l'Apôtre ; il aurait été percé d'une lance devant une Croix où il priait.
Catéchèse du pape Benoit XVI:
Chers frères et soeurs,
Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.
Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples: "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement: elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante: "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même: mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.
Une deuxième intervention de Thomas apparaît lors de la Dernière Cène. A cette occasion, Jésus, prédisant son départ imminent, annonce qu'il va préparer une place à ses disciples pour qu'ils aillent eux aussi là où il se trouve; et il leur précise: "Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin" (Jn 14, 4). C'est alors que Thomas intervient en disant: "Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment pourrions-nous savoir le chemin?" (Jn 14, 5). En réalité, avec cette phrase, il révèle un niveau de compréhension plutôt bas; mais ses paroles fournissent à Jésus l'occasion de prononcer la célèbre définition: "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14, 6). C'est donc tout d'abord à Thomas que cette révélation est faite, mais elle vaut pour nous tous et pour tous les temps. Chaque fois que nous entendons ou que nous lisons ces mots, nous pouvons nous placer en pensée aux côtés de Thomas et imaginer que le Seigneur nous parle à nous aussi, comme Il lui parla. Dans le même temps, sa question nous confère à nous aussi le droit, pour ainsi dire, de demander des explications à Jésus. Souvent, nous ne le comprenons pas. Ayons le courage de dire: je ne te comprends pas, Seigneur, écoute-moi, aide-moi à comprendre. De cette façon, avec cette franchise qui est la véritable façon de prier, de parler avec Jésus, nous exprimons la petitesse de notre capacité à comprendre et, dans le même temps, nous nous plaçons dans l'attitude confiante de celui qui attend la lumière et la force de celui qui est en mesure de les donner.
Très célèbre et même proverbiale est ensuite la scène de Thomas incrédule, qui eut lieu huit jours après Pâques. Dans un premier temps, il n'avait pas cru à l'apparition de Jésus en son absence et il avait dit: "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté; non, je ne croirai pas!" (Jn 20, 25). Au fond, ces paroles laissent apparaître la conviction que Jésus est désormais reconnaissable non pas tant par son visage que par ses plaies. Thomas considère que les signes caractéristiques de l'identité de Jésus sont à présent surtout les plaies, dans lesquelles se révèle jusqu'à quel point Il nous a aimés. En cela, l'Apôtre ne se trompe pas. Comme nous le savons, huit jours après, Jésus réapparaît parmi ses disciples, et cette fois, Thomas est présent. Jésus l'interpelle: "Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté: cesse d'être incrédule, sois croyant" (Jn 20, 27). Thomas réagit avec la plus splendide profession de foi de tout le Nouveau Testament: "Mon Seigneur et mon Dieu!" (Jn 20, 28). A ce propos, saint Augustin commente: Thomas "voyait et touchait l'homme, mais il confessait sa foi en Dieu, qu'il ne voyait ni ne touchait. Mais ce qu'il voyait et touchait le poussait à croire en ce que, jusqu'alors, il avait douté" (In Iohann. 121, 5). L'évangéliste poursuit par une dernière parole de Jésus à Thomas: "Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu" (Jn 20, 29). Cette phrase peut également être mise au présent: "Heureux ceux qui croient sans avoir vu". Quoi qu'il en soit, Jésus annonce un principe fondamental pour les chrétiens qui viendront après Thomas, et donc pour nous tous. Il est intéressant d'observer qu'un autre Thomas, le grand théologien médiéval d'Aquin, rapproche de cette formule de béatitude celle apparemment opposée qui est rapportée par Luc: "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez" (Lc 10, 23). Mais saint Thomas d'Aquin commente: "Celui qui croit sans voir mérite bien davantage que ceux qui croient en voyant" (In Johann. XX lectio VI 2566). En effet, la Lettre aux Hébreux, rappelant toute la série des anciens Patriarches bibliques, qui crurent en Dieu sans voir l'accomplissement de ses promesses, définit la foi comme "le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas" (11, 1). Le cas de l'Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons: la première, parce qu'il nous réconforte dans nos incertitudes; la deuxième, parce qu'il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude; et, enfin, parce que les paroles qu'il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d'adhésion à sa personne.
Une dernière annotation sur Thomas est conservée dans le Quatrième Evangile, qui le présente comme le témoin du Ressuscité lors du moment qui suit la pêche miraculeuse sur le Lac de Tibériade (cf. Jn 21, 2). En cette occasion, il est même mentionné immédiatement après Simon-Pierre: signe évident de la grande importance dont il jouissait au sein des premières communautés chrétiennes. En effet, c'est sous son nom que furent ensuite écrits les Actes et l'Evangile de Thomas, tous deux apocryphes, mais tout de même importants pour l'étude des origines chrétiennes. Rappelons enfin que, selon une antique tradition, Thomas évangélisa tout d'abord la Syrie et la Perse (c'est ce que réfère déjà Origène, rapporté par Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. 3, 1), se rendit ensuite jusqu'en Inde occidentale (cf. Actes de Thomas 1-2 et 17sqq), d'où il atteignit également l'Inde méridionale. Nous terminons notre réflexion dans cette perspective missionnaire, en formant le voeu que l'exemple de Thomas corrobore toujours davantage notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu.
Saint Thomas
Apôtre
(Ier siècle)
Thomas était probablement originaire d'une pauvre famille de Galilée. Il était dépourvu de connaissances humaines, mais d'un esprit réfléchi et d'une volonté ferme jusqu'à l'obstination ; d'autre part, il avait du cœur et du dévouement. Ces deux caractères de sa personnalité paraissent en deux paroles que l'Évangile cite de lui.
Peu avant sa Passion, Jésus veut retourner en Judée ; les Apôtres lui rappellent les menaces de ses ennemis. Thomas seul s'écrie : « Eh bien ! Allons et mourons avec lui ! » Voilà le dévouement du cœur de l'Apôtre.
Après sa résurrection, le Sauveur était apparu à plusieurs de ses disciples, en l'absence de Thomas. Quand, à son retour, on lui raconta cette apparition, il fut si étonné d'une telle merveille, qu'il en douta et dit vivement : « Je ne le croirai pas avant d'avoir mis mes doigts dans ses plaies. » Voilà le second caractère de Thomas, esprit trop raisonneur. Mais son premier mouvement d'hésitation, en chose si grave, ne fut pas un crime et le bon Sauveur répondit à son défi. Que fit alors Thomas ? Nous le savons ; un cri du cœur s'échappa de ses lèvres : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Dieu permit l'hésitation de cet Apôtre pour donner aux esprits difficiles une preuve de plus en faveur de la résurrection de Jésus-Christ.
Saint Augustin attribue à saint Thomas, parmi les douze articles du Symbole, celui qui concerna la Résurrection. Quand les Apôtres se partagèrent le monde, les pays des Parthes et des Perses et les Indes furent le vaste lot de son apostolat. La tradition prétend qu'il rencontra les mages, les premiers adorateurs de Jésus parmi les Gentils, qu'il les instruisit, leur donna le Baptême et les associa à son ministère. Partout, sur son passage, l'Apôtre établissait des chrétientés, ordonnait des prêtres, consacrait des évêques.
Quand au XIVe siècle, les Européens s'emparèrent des Indes orientales, ils trouvèrent dans les traditions des peuples de ce vaste pays des souvenirs chrétiens, et en particulier celui de saint Thomas. Un miracle de l'Apôtre, traînant avec un faible lien une poutre énorme que les éléphants n'avaient pu remuer, fut l'occasion d'innombrables conversions. Cependant les prêtres des faux dieux, jaloux de tant de succès, jurèrent la mort de l'Apôtre ; il aurait été percé d'une lance devant une Croix où il priait.
Catéchèse du pape Benoit XVI:
Chers frères et soeurs,
Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.
Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples: "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement: elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante: "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même: mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.
Une deuxième intervention de Thomas apparaît lors de la Dernière Cène. A cette occasion, Jésus, prédisant son départ imminent, annonce qu'il va préparer une place à ses disciples pour qu'ils aillent eux aussi là où il se trouve; et il leur précise: "Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin" (Jn 14, 4). C'est alors que Thomas intervient en disant: "Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment pourrions-nous savoir le chemin?" (Jn 14, 5). En réalité, avec cette phrase, il révèle un niveau de compréhension plutôt bas; mais ses paroles fournissent à Jésus l'occasion de prononcer la célèbre définition: "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14, 6). C'est donc tout d'abord à Thomas que cette révélation est faite, mais elle vaut pour nous tous et pour tous les temps. Chaque fois que nous entendons ou que nous lisons ces mots, nous pouvons nous placer en pensée aux côtés de Thomas et imaginer que le Seigneur nous parle à nous aussi, comme Il lui parla. Dans le même temps, sa question nous confère à nous aussi le droit, pour ainsi dire, de demander des explications à Jésus. Souvent, nous ne le comprenons pas. Ayons le courage de dire: je ne te comprends pas, Seigneur, écoute-moi, aide-moi à comprendre. De cette façon, avec cette franchise qui est la véritable façon de prier, de parler avec Jésus, nous exprimons la petitesse de notre capacité à comprendre et, dans le même temps, nous nous plaçons dans l'attitude confiante de celui qui attend la lumière et la force de celui qui est en mesure de les donner.
Très célèbre et même proverbiale est ensuite la scène de Thomas incrédule, qui eut lieu huit jours après Pâques. Dans un premier temps, il n'avait pas cru à l'apparition de Jésus en son absence et il avait dit: "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté; non, je ne croirai pas!" (Jn 20, 25). Au fond, ces paroles laissent apparaître la conviction que Jésus est désormais reconnaissable non pas tant par son visage que par ses plaies. Thomas considère que les signes caractéristiques de l'identité de Jésus sont à présent surtout les plaies, dans lesquelles se révèle jusqu'à quel point Il nous a aimés. En cela, l'Apôtre ne se trompe pas. Comme nous le savons, huit jours après, Jésus réapparaît parmi ses disciples, et cette fois, Thomas est présent. Jésus l'interpelle: "Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté: cesse d'être incrédule, sois croyant" (Jn 20, 27). Thomas réagit avec la plus splendide profession de foi de tout le Nouveau Testament: "Mon Seigneur et mon Dieu!" (Jn 20, 28). A ce propos, saint Augustin commente: Thomas "voyait et touchait l'homme, mais il confessait sa foi en Dieu, qu'il ne voyait ni ne touchait. Mais ce qu'il voyait et touchait le poussait à croire en ce que, jusqu'alors, il avait douté" (In Iohann. 121, 5). L'évangéliste poursuit par une dernière parole de Jésus à Thomas: "Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu" (Jn 20, 29). Cette phrase peut également être mise au présent: "Heureux ceux qui croient sans avoir vu". Quoi qu'il en soit, Jésus annonce un principe fondamental pour les chrétiens qui viendront après Thomas, et donc pour nous tous. Il est intéressant d'observer qu'un autre Thomas, le grand théologien médiéval d'Aquin, rapproche de cette formule de béatitude celle apparemment opposée qui est rapportée par Luc: "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez" (Lc 10, 23). Mais saint Thomas d'Aquin commente: "Celui qui croit sans voir mérite bien davantage que ceux qui croient en voyant" (In Johann. XX lectio VI 2566). En effet, la Lettre aux Hébreux, rappelant toute la série des anciens Patriarches bibliques, qui crurent en Dieu sans voir l'accomplissement de ses promesses, définit la foi comme "le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas" (11, 1). Le cas de l'Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons: la première, parce qu'il nous réconforte dans nos incertitudes; la deuxième, parce qu'il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude; et, enfin, parce que les paroles qu'il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d'adhésion à sa personne.
Une dernière annotation sur Thomas est conservée dans le Quatrième Evangile, qui le présente comme le témoin du Ressuscité lors du moment qui suit la pêche miraculeuse sur le Lac de Tibériade (cf. Jn 21, 2). En cette occasion, il est même mentionné immédiatement après Simon-Pierre: signe évident de la grande importance dont il jouissait au sein des premières communautés chrétiennes. En effet, c'est sous son nom que furent ensuite écrits les Actes et l'Evangile de Thomas, tous deux apocryphes, mais tout de même importants pour l'étude des origines chrétiennes. Rappelons enfin que, selon une antique tradition, Thomas évangélisa tout d'abord la Syrie et la Perse (c'est ce que réfère déjà Origène, rapporté par Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. 3, 1), se rendit ensuite jusqu'en Inde occidentale (cf. Actes de Thomas 1-2 et 17sqq), d'où il atteignit également l'Inde méridionale. Nous terminons notre réflexion dans cette perspective missionnaire, en formant le voeu que l'exemple de Thomas corrobore toujours davantage notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Samedi le 4 juillet
Sainte Élisabeth
Reine du Portugal
(1271-1336)
Élisabeth, née en 1271, reçut ce nom à son baptême, en souvenir de sainte Élisabeth de Hongrie, sa tante. À l'âge de huit ans, elle récitait chaque jour l'office divin et conserva cette pratique jusqu'à sa mort.
Elle méprisait le luxe, fuyait les divertissements, soulageait les pauvres, multipliait ses jeûnes et menait une vie vraiment céleste. Toutes les œuvres de piété d'Élisabeth étaient accompagnées de larmes que l'amour faisait monter de son cœur à ses yeux. Le temps que ses exercices religieux lui laissaient libre, elle aimait à l'employer à l'ornementation des autels ou aux vêtements des pauvres.
Élevée sur le trône de Portugal par son mariage avec Denys, roi de ce pays, elle fut d'une patience remarquable dans les épreuves qu'elle eut souvent à subir de la part de son mari, et ne lui montra jamais, en échange de ses procédés injustes, qu'une amabilité croissante, une douceur toute affectueuse et un dévouement sans bornes, qui finirent par triompher de ce cœur rebelle. Élisabeth est célèbre par le don que lui fit le Ciel de rétablir la paix entre les princes et les peuples.
Peu de Saintes ont montré tant de charité pour les membres souffrants de Jésus-Christ ; jamais aucun pauvre ne partait du palais sans avoir rien reçu ; les monastères qu'elle savait dans le besoin recevaient abondamment le secours de ses aumônes ; elle prenait les orphelins sous sa protection, dotait les jeunes filles indigentes, servait elle-même les malades.
Tous les vendredis de Carême, elle lavait les pieds à treize pauvres, et après les leur avoir baisés humblement, elle les faisait revêtir d'habits neufs. Le Jeudi saint, elle remplissait le même office près de treize femmes pauvres. Or, un jour qu'elle lavait les pieds à ces pauvres, il se trouva dans le nombre une femme qui avait au pied une plaie dont la mauvaise odeur était insupportable : la reine, malgré toutes les répugnances de la nature, prit ce pied infect, en pansa l'ulcère, le lava, l'essuya, le baisa et le guérit. Même miracle arriva en faveur d'un pauvre lépreux.
Un jour qu'elle portait dans les pans de sa robe de l'argent pour les pauvres, son mari lui demanda à voir ce qu'elle portait, et il fut émerveillé d'y voir des roses hors de saison. Après la mort du roi, elle voulait se retirer chez les Clarisses, mais on lui fit observer qu'elle ferait une meilleure œuvre en continuant ses libéralités. Enfin, après une vie toute d'œuvres héroïques, elle mourut, le 04 juillet 1336, en saluant la Très Sainte Vierge, qui lui apparut, accompagnée de sainte Claire et de quelques autres Saintes.
Bse Maria Crocifissa Curcio
Fondatrice de la Congrégation :
« Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus »
(1877-1957)
Maria Crocifissa (au baptême : Rosa), septième des dix enfants de Salvatore Curcio et Concetta Franzò, naît le 30 janvier 1877 à Ispica, dans le sud-est de la Sicile (diocèse de Noto) dans une famille dont le niveau culturel et social étaient élevés.
Elle manifesta très tôt une vive intelligence, un caractère joyeux et déterminé, mûrissant dès le début de son adolescence une nette tendance à la piété, à l'attention et à la solidarité envers les plus faibles et les laissés-pour-compte.
En 1890, à l'âge de 13 ans, elle obtint la permission de son père de s'inscrire dans le Tiers Ordre carmélite récemment fondé à Ispica, éprouvant une intense dévotion pour la Mère du Carmel, qui « avait ravi son cœur dès l'enfance ». Voulant partager l'idéal d'un Carmel missionnaire unissant la dimension contemplative à celle plus spécifiquement apostolique, elle commença une première expérience de vie communautaire avec plusieurs compagnes tertiaires dans une maison appartenant à sa famille. Elle se transféra ensuite à Modica, où lui fut confiée la direction de l'institution « Carmela Polara » pour l'accueil et l'assistance des jeunes filles orphelines ou indigentes, afin de les aider à mener une vie digne.
En 1925, elle choisit de s'établir avec ses consœurs à Santa Marinella, près de Rome, et le 16 juillet de la même année, elle reçut le décret d'affiliation de sa petite communauté à l'Ordre du Carmel, scellant ainsi pour toujours son appartenance à Marie du Carmel.
En 1930, elle obtint la reconnaissance de son institut par l'Église, sa communauté étant érigée sous le nom de Congrégation des « Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ». Conduire des âmes à Dieu était l'objectif qui animait les multiples œuvres éducatives et d'assistance qu'elle fonda par la suite en Italie et à l'étranger.
En 1947, après la guerre, elle envoya quatre sœurs au Brésil, avec pour seul mandat « de ne pas oublier les pauvres ». Marquée au cours de toute sa vie par une santé précaire et un fort diabète, elle passa ses dernières années dans la souffrance, continuant à prier et à se donner à ses sœurs, auxquelles elle offrait un précieux exemple de vertus toujours plus lumineuses.
Le 4 juillet 1957, elle s'éteignit à Santa Marinella, rejoignant pour toujours le Christ son époux.
Maria Crocifissa Curcio a été déclaré Bienheureuse le 13 novembre 2005, dans la Basilique de Saint Pierre, par le card. José Saraiva Martins (>>> Homélie), Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Sainte Élisabeth
Reine du Portugal
(1271-1336)
Élisabeth, née en 1271, reçut ce nom à son baptême, en souvenir de sainte Élisabeth de Hongrie, sa tante. À l'âge de huit ans, elle récitait chaque jour l'office divin et conserva cette pratique jusqu'à sa mort.
Elle méprisait le luxe, fuyait les divertissements, soulageait les pauvres, multipliait ses jeûnes et menait une vie vraiment céleste. Toutes les œuvres de piété d'Élisabeth étaient accompagnées de larmes que l'amour faisait monter de son cœur à ses yeux. Le temps que ses exercices religieux lui laissaient libre, elle aimait à l'employer à l'ornementation des autels ou aux vêtements des pauvres.
Élevée sur le trône de Portugal par son mariage avec Denys, roi de ce pays, elle fut d'une patience remarquable dans les épreuves qu'elle eut souvent à subir de la part de son mari, et ne lui montra jamais, en échange de ses procédés injustes, qu'une amabilité croissante, une douceur toute affectueuse et un dévouement sans bornes, qui finirent par triompher de ce cœur rebelle. Élisabeth est célèbre par le don que lui fit le Ciel de rétablir la paix entre les princes et les peuples.
Peu de Saintes ont montré tant de charité pour les membres souffrants de Jésus-Christ ; jamais aucun pauvre ne partait du palais sans avoir rien reçu ; les monastères qu'elle savait dans le besoin recevaient abondamment le secours de ses aumônes ; elle prenait les orphelins sous sa protection, dotait les jeunes filles indigentes, servait elle-même les malades.
Tous les vendredis de Carême, elle lavait les pieds à treize pauvres, et après les leur avoir baisés humblement, elle les faisait revêtir d'habits neufs. Le Jeudi saint, elle remplissait le même office près de treize femmes pauvres. Or, un jour qu'elle lavait les pieds à ces pauvres, il se trouva dans le nombre une femme qui avait au pied une plaie dont la mauvaise odeur était insupportable : la reine, malgré toutes les répugnances de la nature, prit ce pied infect, en pansa l'ulcère, le lava, l'essuya, le baisa et le guérit. Même miracle arriva en faveur d'un pauvre lépreux.
Un jour qu'elle portait dans les pans de sa robe de l'argent pour les pauvres, son mari lui demanda à voir ce qu'elle portait, et il fut émerveillé d'y voir des roses hors de saison. Après la mort du roi, elle voulait se retirer chez les Clarisses, mais on lui fit observer qu'elle ferait une meilleure œuvre en continuant ses libéralités. Enfin, après une vie toute d'œuvres héroïques, elle mourut, le 04 juillet 1336, en saluant la Très Sainte Vierge, qui lui apparut, accompagnée de sainte Claire et de quelques autres Saintes.
Bse Maria Crocifissa Curcio
Fondatrice de la Congrégation :
« Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus »
(1877-1957)
Maria Crocifissa (au baptême : Rosa), septième des dix enfants de Salvatore Curcio et Concetta Franzò, naît le 30 janvier 1877 à Ispica, dans le sud-est de la Sicile (diocèse de Noto) dans une famille dont le niveau culturel et social étaient élevés.
Elle manifesta très tôt une vive intelligence, un caractère joyeux et déterminé, mûrissant dès le début de son adolescence une nette tendance à la piété, à l'attention et à la solidarité envers les plus faibles et les laissés-pour-compte.
En 1890, à l'âge de 13 ans, elle obtint la permission de son père de s'inscrire dans le Tiers Ordre carmélite récemment fondé à Ispica, éprouvant une intense dévotion pour la Mère du Carmel, qui « avait ravi son cœur dès l'enfance ». Voulant partager l'idéal d'un Carmel missionnaire unissant la dimension contemplative à celle plus spécifiquement apostolique, elle commença une première expérience de vie communautaire avec plusieurs compagnes tertiaires dans une maison appartenant à sa famille. Elle se transféra ensuite à Modica, où lui fut confiée la direction de l'institution « Carmela Polara » pour l'accueil et l'assistance des jeunes filles orphelines ou indigentes, afin de les aider à mener une vie digne.
En 1925, elle choisit de s'établir avec ses consœurs à Santa Marinella, près de Rome, et le 16 juillet de la même année, elle reçut le décret d'affiliation de sa petite communauté à l'Ordre du Carmel, scellant ainsi pour toujours son appartenance à Marie du Carmel.
En 1930, elle obtint la reconnaissance de son institut par l'Église, sa communauté étant érigée sous le nom de Congrégation des « Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ». Conduire des âmes à Dieu était l'objectif qui animait les multiples œuvres éducatives et d'assistance qu'elle fonda par la suite en Italie et à l'étranger.
En 1947, après la guerre, elle envoya quatre sœurs au Brésil, avec pour seul mandat « de ne pas oublier les pauvres ». Marquée au cours de toute sa vie par une santé précaire et un fort diabète, elle passa ses dernières années dans la souffrance, continuant à prier et à se donner à ses sœurs, auxquelles elle offrait un précieux exemple de vertus toujours plus lumineuses.
Le 4 juillet 1957, elle s'éteignit à Santa Marinella, rejoignant pour toujours le Christ son époux.
Maria Crocifissa Curcio a été déclaré Bienheureuse le 13 novembre 2005, dans la Basilique de Saint Pierre, par le card. José Saraiva Martins (>>> Homélie), Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
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