Les saints du jour
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Les saints du jour
Rappel du premier message :
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 25 mai
Saint Bède le Vénérable 9735) Docteur de l’Église
Bède naît dans le Nord-est de l'Angleterre, plus exactement dans le Northumberland, en 672/673. À l'âge de sept ans, il fut donné au célèbre moine anglais saint Benoît Biscop, pour être élevé et instruit selon l'usage bénédictin. Bède, en anglo-saxon, signifie prière, et qualifie bien toute la vie de cet homme de Dieu, si vénéré de ses contemporains qu'il en reçut le surnom de Vénérable, que la postérité lui a conservé.
À sa grande piété s'ajouta une science extraordinaire. À dix-neuf ans, il avait parcouru le cercle de toutes les sciences religieuses et humaines : latin, grec, poésie, sciences exactes, mélodies grégoriennes, liturgie sacrée, Écriture Sainte surtout, rien ne lui fut étranger. Mais la pensée de Dieu présidait à tous ses travaux : « Ô bon Jésus, s'écriait-il, vous avez daigné m'abreuver des ondes suaves de la science, accordez-moi surtout d'atteindre jusqu'à Vous, source de toute sagesse. »
D'élève passé maître, il eut jusqu'à six cents disciples et plus à instruire ; ce n'est pas un petit éloge que de citer seulement saint Boniface, Alcuin, comme des élèves par lesquels sa science rayonna jusqu'en France et en Allemagne. Étudier, écrire était sa vie ; mais l'étude ne desséchait point son cœur tendre et pieux ; il rédigeait tous ses immenses écrits de sa propre main : les principaux monuments de sa science sont ses vastes commentaires sur l'Écriture Sainte et son Histoire ecclésiastique d'Angleterre.
Bède eut à porter longtemps la lourde Croix de la jalousie et fut même accusé d'hérésie : ainsi Dieu perfectionne ses Saints et les maintient dans l'humilité.
Étant tombé malade, il ne cessa pas de travailler, conservant toujours une joie intérieure qui s'exprimait dans la prière et dans le chant. Il concluait son œuvre la plus importante, la Historia ecclesiastica gentis Anglorum, par cette invocation: « Je te prie, ô bon Jésus, qui avec bienveillance m'a permis de puiser aux douces paroles de ta sagesse, accorde-moi, dans ta bonté, de parvenir un jour à toi, source de toute sagesse, et de me trouver toujours face à ton visage ».
Il n'avait que soixante-deux ans quand il se sentit pris d'une extrême faiblesse ; tourné vers le Lieu saint, il expira le 26 mai 735 (jour de l'Ascension) en chantant : « Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto ».
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Le saint que nous évoquons aujourd'hui s'appelle Bède et naquit dans le Nord-Est de l'Angleterre, plus exactement dans le Northumberland, en 672/673. Il raconte lui-même que ses parents, à l'âge de sept ans, le confièrent à l'abbé du proche monastère bénédictin, afin qu'il l'instruise: "Depuis lors - rappelle-t-il -, j'ai toujours vécu dans ce monastère, me consacrant intensément à l'étude de l'Ecriture et, alors que j'observais la discipline de la Règle et l'engagement quotidien de chanter à l'église, il me fut toujours doux d'apprendre, d'enseigner ou d'écrire" (Historia eccl. Anglorum, v, 24). De fait, Bède devint l'une des plus éminentes figures d'érudit du haut Moyen-Age, pouvant utiliser les nombreux manuscrits précieux que ses abbés, revenant de leurs fréquents voyages sur le continent et à Rome, lui portaient. L'enseignement et la réputation de ses écrits lui valurent de nombreuses amitiés avec les principales personnalités de son époque, qui l'encouragèrent à poursuivre son travail, dont ils étaient nombreux à tirer bénéfice. Etant tombé malade, il ne cessa pas de travailler, conservant toujours une joie intérieure qui s'exprimait dans la prière et dans le chant. Il concluait son œuvre la plus importante, la Historia ecclesiastica gentis Anglorum, par cette invocation: "Je te prie, ô bon Jésus, qui avec bienveillance m'a permis de puiser aux douces paroles de ta sagesse, accorde-moi, dans ta bonté, de parvenir un jour à toi, source de toute sagesse, et de me trouver toujours face à ton visage". La mort le saisit le 26 mai 735: c'était le jour de l'Ascension.
Les Saintes Ecritures sont la source constante de la réflexion théologique de Bède. Après une étude critique approfondie du texte (une copie du monumental Codex Amiatinus de la Vulgate, sur lequel Bède travailla, nous est parvenue), il commente la Bible, en la lisant dans une optique christologique, c'est-à-dire qu'il réunit deux choses: d'une part, il écoute ce que dit exactement le texte, il veut réellement écouter, comprendre le texte lui-même; de l'autre, il est convaincu que la clef pour comprendre l'Ecriture Sainte comme unique Parole de Dieu est le Christ et avec le Christ, dans sa lumière, on comprend l'Ancien et le Nouveau Testament comme "une" Ecriture Sainte. Les événements de l'Ancien et du Nouveau Testament vont de pair, ils sont un chemin vers le Christ, bien qu'ils soient exprimés à travers des signes et des institutions différentes (c'est ce qu'il appelle la concordia sacramentorum). Par exemple, la tente de l'alliance que Moïse dressa dans le désert et le premier et le deuxième temple de Jérusalem sont des images de l'Eglise, nouveau temple édifié sur le Christ et sur les Apôtres avec des pierres vivantes, cimentées par la charité de l'Esprit. Et de même qu'à la construction de l'antique temple contribuèrent également des populations païennes, mettant à disposition des matériaux précieux et l'expérience technique de leurs maîtres d'œuvre, à l'édification de l'Eglise contribuent les apôtres et les maîtres provenant non seulement des antiques souches juive, grecque et latine, mais également des nouveaux peuples, parmi lesquels Bède se plaît à citer les celtes irlandais et les Anglo-saxons. Saint Bède voit croître l'universalité de l'Eglise qui ne se restreint pas à une culture déterminée, mais se compose de toutes les cultures du monde qui doivent s'ouvrir au Christ et trouver en Lui leur point d'arrivée.
L'histoire de l'Eglise est un autre thème cher à Bède. Après s'être intéressé à l'époque décrite dans les Actes des Apôtres, il reparcourt l'histoire des Pères et des Conciles, convaincu que l'œuvre de l'Esprit Saint continue dans l'histoire. Dans la Chronica Maiora, Bède trace une chronologie qui deviendra la base du Calendrier universel "ab incarnatione Domini". Déjà à l'époque, on calculait le temps depuis la fondation de la ville de Rome. Bède, voyant que le véritable point de référence, le centre de l'histoire est la naissance du Christ, nous a donné ce calendrier qui lit l'histoire en partant de l'Incarnation du Seigneur. Il enregistre les six premiers Conciles œcuméniques et leurs développements, présentant fidèlement la doctrine christologique, mariologique et sotériologique, et dénonçant les hérésies monophysite et monothélite, iconoclaste et néo-pélagienne. Enfin, il rédige avec beaucoup de rigueur documentaire et d'attention littéraire l'Histoire ecclésiastiques des peuples Angles, pour laquelle il est reconnu comme le "père de l'historiographie anglaise". Les traits caractéristiques de l'Eglise que Bède aime souligner sont: a) la catholicité, comme fidélité à la tradition et en même temps ouverture aux développements historiques, et comme recherche de l'unité dans la multiplicité, dans la diversité de l'histoire et des cultures, selon les directives que le Pape Grégoire le Grand avait données à l'Apôtre de l'Angleterre, Augustin de Canterbury; b) l'apostolicité et la romanité: à cet égard, il considère comme d'une importance primordiale de convaincre toutes les Eglises celtiques et des Pictes à célébrer de manière unitaire la Pâque selon le calendrier romain. Le Calcul qu'il élabora scientifiquement pour établir la date exacte de la célébration pascale, et donc tout le cycle de l'année liturgique, est devenu le texte de référence pour toute l'Eglise catholique.
Bède fut également un éminent maître de théologie liturgique. Dans les homélies sur les Evangiles du dimanche et des fêtes, il accomplit une véritable mystagogie, en éduquant les fidèles à célébrer joyeusement les mystères de la foi et à les reproduire de façon cohérente dans la vie, dans l'attente de leur pleine manifestation au retour du Christ, lorsque, avec nos corps glorifiés, nous serons admis en procession d'offrande à l'éternelle liturgie de Dieu au ciel. En suivant le "réalisme" des catéchèses de Cyrille, d'Ambroise et d'Augustin, Bède enseigne que les sacrements de l'initiation chrétienne constituent chaque fidèle "non seulement chrétien, mais Christ". En effet, chaque fois qu'une âme fidèle accueille et conserve avec amour la Parole de Dieu, à l'image de Marie, elle conçoit et engendre à nouveau le Christ. Et chaque fois qu'un groupe de néophytes reçoit les sacrements de Pâques, l'Eglise s'"auto-engendre" ou, à travers une expression encore plus hardie, l'Eglise devient "Mère de Dieu" en participant à la génération de ses fils, par l'œuvre de l'Esprit Saint.
Grâce à sa façon de faire de la théologie en mêlant la Bible, la liturgie et l'histoire, Bède transmet un message actuel pour les divers "états de vie": a) aux experts (doctores ac doctrices), il rappelle deux devoirs essentiels: sonder les merveilles de la Parole de Dieu pour les présenter sous une forme attrayante aux fidèles; exposer les vérités dogmatiques en évitant les complications hérétiques et en s'en tenant à la "simplicité catholique", avec l'attitude des petits et des humbles auxquels Dieu se complaît de révéler les mystères du royaume; b) les pasteurs, pour leur part, doivent donner la priorité à la prédication, non seulement à travers le langage verbal ou hagiographique, mais en valorisant également les icônes, les processions et les pèlerinages. Bède leur recommande l'utilisation de la langue vulgaire, comme il le fait lui-même, en expliquant en dialecte du Northumberland le "Notre Père", le "Credo" et en poursuivant jusqu'au dernier jour de sa vie le commentaire en langue vulgaire de l'Evangile de Jean; c) aux personnes consacrées qui se consacrent à l'Office divin, en vivant dans la joie de la communion fraternelle et en progressant dans la vie spirituelle à travers l'ascèse et la contemplation, Bède recommande de soigner l'apostolat - personne ne reçoit l'Evangile que pour soi, mais doit l'écouter comme un don également pour les autres - soit en collaborant avec les évêques dans des activités pastorales de divers types en faveur des jeunes communautés chrétiennes, soit en étant disponibles à la mission évangélisatrice auprès des païens, hors de leur pays, comme "peregrini pro amore Dei".
En se plaçant dans cette perspective, dans le commentaire du Cantique des Cantiques, Bède présente la synagogue et l'Eglise comme des collaboratrices dans la diffusion de la Parole de Dieu. Le Christ Epoux veut une Eglise industrieuse, "le teint hâlé par les efforts de l'évangélisation" - il y a ici une claire évocation de la parole du Cantique des Cantiques (1, 5) où l'épouse dit: "Nigra sum sed formosa" (je suis noire, et pourtant belle) -, occupée à défricher d'autres champs ou vignes et à établir parmi les nouvelles populations "non pas une cabane provisoire, mais une demeure stable", c'est-à-dire à insérer l'Evangile dans le tissu social et dans les institutions culturelles. Dans cette perspective, le saint docteur exhorte les fidèles laïcs à être assidus à l'instruction religieuse, en imitant les "insatiables foules évangéliques, qui ne laissaient pas même le temps aux apôtres de manger un morceau de nourriture". Il leur enseigne comment prier continuellement, "en reproduisant dans la vie ce qu'ils célèbrent dans la liturgie", en offrant toutes les actions comme sacrifice spirituel en union avec le Christ. Aux parents, il explique que même dans leur petit milieu familial, ils peuvent exercer "la charge sacerdotale de pasteurs et de guides", en formant de façon chrétienne leurs enfants et affirme connaître de nombreux fidèles (hommes et femmes, mariés ou célibataires), "capables d'une conduite irrépréhensible, qui, s'ils sont suivis de façon adéquate, pourraient s'approcher chaque jour de la communion eucharistique" (Epist. ad Ecgberctum, ed. Plummer, p. 419).
La renommée de sainteté et de sagesse dont, déjà au cours de sa vie, Bède jouit, lui valut le titre de "vénérable". C'est ainsi également que l'appelle le Pape Serge i, lorsqu'en 701, il écrit à son abbé en lui demandant qu'il le fasse venir pour un certain temps à Rome afin de le consulter sur des questions d'intérêt universel. Après sa mort, ses écrits furent diffusés largement dans sa patrie et sur le continent européen. Le grand missionnaire d'Allemagne, l'Evêque saint Boniface (+ 754), demanda plusieurs fois à l'archevêque de York et à l'abbé de Wearmouth de faire transcrire certaines de ses œuvres et de les lui envoyer de sorte que lui-même et ses compagnons puissent aussi bénéficier de la lumière spirituelle qui en émanait. Un siècle plus tard, Notkero Galbulo, abbé de Saint-Gall (+ 912), prenant acte de l'extraordinaire influence de Bède, le compara à un nouveau soleil que Dieu avait fait lever non de l'orient, mais de l'occident pour illuminer le monde. Hormis l'emphase rhétorique, il est de fait que, à travers ses œuvres, Bède contribua de façon efficace à la construction d'une Europe chrétienne, dans laquelle les diverses populations et cultures se sont amalgamées, lui conférant une physionomie unitaire, inspirée par la foi chrétienne. Prions afin qu'aujourd'hui également, se trouvent des personnalités de la stature de Bède pour maintenir uni tout le continent; prions afin que nous soyons tous prêts à redécouvrir nos racines communes, pour être les bâtisseurs d'une Europe profondément humaine et authentiquement chrétienne.
BBx Mario Vergara et Isidore Ngei Ko Lat
Missionnaire et catéchiste
Martyrs en Birmanie († 1950)
Mario Vergara naît le 16 novembre 1910 à Frattamaggiore (Naples) dans le diocèse d’Aversa. Ordonné prêtre au sein de la société des PIME en 1934, il est envoyé la même année au service du diocèse de Toungoo, en Birmanie, alors protectorat britannique.
Dès son arrivée, le P. Vergara se met à l’étude des langues locales puis, très vite, se voit confier le district de Citacio, où vivent les Soku, l'une des tribus de l’ethnie karen. Le missionnaire “se tue à la tâche”, rapportent les témoins ; malgré de fréquents accès de paludisme, il parcourt son district où sont éparpillés quelque 29 villages catholiques, se faisant tout à tour “prêtre, éducateur, médecin, administrateur et parfois même juge”.
Avec la deuxième guerre mondiale, les missionnaires italiens en Birmanie, considérés comme appartenant à une nation ennemie, sont poursuivis et internés par les Britanniques dans leurs camps de prisonniers en Inde. Le P. Vergara y restera de 1941 à 1944. A sa libération, le missionnaire ne peut cependant retourner encore sur son lieu de mission et devra patienter en Inde jusqu’en 1946. Très fragilisé par cette longue période d’attente et de détention, au cours de laquelle il a subi l’ablation d’un rein, le prêtre PIME accepte pourtant avec enthousiasme la nouvelle mission qui lui est confiée par son évêque. Il s’agit d’évangéliser une région à l’est de Toungoo où vivent des tribus isolées, dont une majorité de villages suivant la « religion traditionnelle » (un mélange de bouddhisme et d’animisme) et quelques missions baptistes.
Le P. Vergara, après avoir rapidement appris le dialecte local, s’intègre dans sa nouvelle communauté avec une facilité qui irrite les baptistes. Ces derniers, qui forment l’élite sociale des villages, s’inquiètent du soutien apporté par le missionnaire aux populations pauvres et sous-développées de la région.
Les premières menaces, accompagnées de campagnes de calomnie contre le P. Vergara, suivent de près le déclenchement de la guerre civile, lors de l’accession à l’indépendance de la Birmanie en 1948. Les tribus locales rebelles, dont le nationalisme a été exacerbé par les suites décevantes de la seconde guerre mondiale, sont désormais convaincues que les catholiques sont les “héritiers” de l’ancien gouvernement colonial et les espions du nouveau régime. La guérilla, soutenue par les baptistes, s’attaque désormais aux missionnaires catholiques qui, comme le P. Vergara lors de l’occupation de Toungoo par les milices rebelles, dénoncent les conséquences de la guerre civile sur les populations, les réquisitions de vivres pour les troupes et les taxes qui oppriment les villageois.
Cette même année 1948, un jeune missionnaire PIME, le P. Pietro Galastri, est envoyé pour aider le P. Vergara ; ensemble, ils commencent à construire écoles, églises, orphelinats et dispensaires.
En janvier 1950, Loikaw tombe aux mains des troupes gouvernementales. La mission des Pères PIME est alors coupée en deux et les missionnaires contraints à traverser fréquemment les lignes ennemies pour rejoindre, de leur résidence de Shadaw encore aux mains des rebelles, les autres villages situés sur le territoire reconquis par les troupes régulières, s’attirant menaces, perquisitions et de nombreuses accusations d’espionnage de la part des chefs de la guérilla.
Le 24 mai 1950, le P. Vergara se rend dans le centre de Shadaw avec son catéchiste Isidore Ngei Ko Lat, afin de convaincre le chef de district, Tiré, qui dirige les milices locales, de relâcher un autre catéchiste, James Colei, récemment arrêté. Mais le rendez-vous est un guet-apens : les deux catholiques se retrouvent face à d’autres chefs de la guérilla et sont soumis à un interrogatoire à l’issue duquel ils sont ligotés et emmenés dans la jungle.
Après avoir marché toute la nuit, le P. Vergara et Isidore Ngei Ko Lat sont fusillés à l’aube du 25 mai. Leurs corps, enfermés dans des sacs, puis jetés dans la rivière Salween (Salouène), ne seront jamais retrouvés.
Quant à Isidore Ngei Ko Lat, les lettres du P. Vergara et les témoignages de ses contemporains dressent de lui le portrait d’un “apôtre zélé”, animé de la volonté forte de “se mettre au service des autres et de l’Evangile”. Issu d’une famille de paysans convertis par le bienheureux P. Paolo Manna, Isidore a été baptisé par le P. Dominic Pedreotti, PIME, en 1918 dans son village de naissance, Taw Pon Athet, situé dans le diocèse de Toungoo. Ayant perdu ses parents à l’adolescence, il est élevé avec son frère par l’une de ses tantes.
Lors de l’enquête de béatification, un cousin d’Isidore a certifié que depuis son plus jeune âge le jeune Birman passait le plus clair de son temps avec les missionnaires, “les suivant partout”. C’est sans surprise que sa famille apprend qu’il désire devenir prêtre. Il entre au petit séminaire de Toungoo où il se fait remarquer pour son attitude “humble, sérieuse et honnête”, son ardeur missionnaire, ainsi que pour ses remarquables aptitudes pour l’étude et l’apprentissage des langues, comme le latin et l’anglais, qu’il maîtrise parfaitement.
Souffrant malheureusement d’une santé fragile (il est asthmatique), le jeune Isidore Ngei Ko Lat doit quitter le séminaire et retourner dans sa famille. N’ayant pas pu réaliser son rêve de devenir prêtre, il ne renonce pas cependant à « se consacrer au Seigneur ». Faisant vœu de célibat, il ouvre alors dans le village de Dorokho une école privée où il enseigne aux enfants le birman et l’anglais, donne des cours de catéchisme, de musique et de chant. Selon tous les témoins de cette partie de sa vie, il entretenait de bonnes relations avec tous et était très aimé.
En 1948, il rencontre le P. Vergara à Leiktho qui lui demande s’il veut devenir catéchiste. Le jeune Birman accepte avec enthousiasme et suit le missionnaire à Shadaw. Isidore, qui travaille étroitement avec le P. Vergara pour améliorer le quotidien de la population locale, joue également le rôle d’interprète pour le P. Galastri.
C’est sans hésitation qu’il soutient le P. Vergara dans sa lutte pour défendre les populations opprimées par la guérilla, s’attirant la même haine et les mêmes menaces que les missionnaires. C’est également sans hésitation qu’il accompagnera le missionnaire dans la tentative périlleuse de libération du catéchiste James Colei, une démarche qui lui vaudra de subir à ses côtés le martyre in odium fidei.
Le P. Mario Vergara et le jeune catéchiste Isidore Ngei Ko Lat ont été béatifiés dans la cathédrale d’Aversa, en Italie, le 24 mai 2014. La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-), et le supérieur général des PIME.
Saint Bède le Vénérable 9735) Docteur de l’Église
Bède naît dans le Nord-est de l'Angleterre, plus exactement dans le Northumberland, en 672/673. À l'âge de sept ans, il fut donné au célèbre moine anglais saint Benoît Biscop, pour être élevé et instruit selon l'usage bénédictin. Bède, en anglo-saxon, signifie prière, et qualifie bien toute la vie de cet homme de Dieu, si vénéré de ses contemporains qu'il en reçut le surnom de Vénérable, que la postérité lui a conservé.
À sa grande piété s'ajouta une science extraordinaire. À dix-neuf ans, il avait parcouru le cercle de toutes les sciences religieuses et humaines : latin, grec, poésie, sciences exactes, mélodies grégoriennes, liturgie sacrée, Écriture Sainte surtout, rien ne lui fut étranger. Mais la pensée de Dieu présidait à tous ses travaux : « Ô bon Jésus, s'écriait-il, vous avez daigné m'abreuver des ondes suaves de la science, accordez-moi surtout d'atteindre jusqu'à Vous, source de toute sagesse. »
D'élève passé maître, il eut jusqu'à six cents disciples et plus à instruire ; ce n'est pas un petit éloge que de citer seulement saint Boniface, Alcuin, comme des élèves par lesquels sa science rayonna jusqu'en France et en Allemagne. Étudier, écrire était sa vie ; mais l'étude ne desséchait point son cœur tendre et pieux ; il rédigeait tous ses immenses écrits de sa propre main : les principaux monuments de sa science sont ses vastes commentaires sur l'Écriture Sainte et son Histoire ecclésiastique d'Angleterre.
Bède eut à porter longtemps la lourde Croix de la jalousie et fut même accusé d'hérésie : ainsi Dieu perfectionne ses Saints et les maintient dans l'humilité.
Étant tombé malade, il ne cessa pas de travailler, conservant toujours une joie intérieure qui s'exprimait dans la prière et dans le chant. Il concluait son œuvre la plus importante, la Historia ecclesiastica gentis Anglorum, par cette invocation: « Je te prie, ô bon Jésus, qui avec bienveillance m'a permis de puiser aux douces paroles de ta sagesse, accorde-moi, dans ta bonté, de parvenir un jour à toi, source de toute sagesse, et de me trouver toujours face à ton visage ».
Il n'avait que soixante-deux ans quand il se sentit pris d'une extrême faiblesse ; tourné vers le Lieu saint, il expira le 26 mai 735 (jour de l'Ascension) en chantant : « Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto ».
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Le saint que nous évoquons aujourd'hui s'appelle Bède et naquit dans le Nord-Est de l'Angleterre, plus exactement dans le Northumberland, en 672/673. Il raconte lui-même que ses parents, à l'âge de sept ans, le confièrent à l'abbé du proche monastère bénédictin, afin qu'il l'instruise: "Depuis lors - rappelle-t-il -, j'ai toujours vécu dans ce monastère, me consacrant intensément à l'étude de l'Ecriture et, alors que j'observais la discipline de la Règle et l'engagement quotidien de chanter à l'église, il me fut toujours doux d'apprendre, d'enseigner ou d'écrire" (Historia eccl. Anglorum, v, 24). De fait, Bède devint l'une des plus éminentes figures d'érudit du haut Moyen-Age, pouvant utiliser les nombreux manuscrits précieux que ses abbés, revenant de leurs fréquents voyages sur le continent et à Rome, lui portaient. L'enseignement et la réputation de ses écrits lui valurent de nombreuses amitiés avec les principales personnalités de son époque, qui l'encouragèrent à poursuivre son travail, dont ils étaient nombreux à tirer bénéfice. Etant tombé malade, il ne cessa pas de travailler, conservant toujours une joie intérieure qui s'exprimait dans la prière et dans le chant. Il concluait son œuvre la plus importante, la Historia ecclesiastica gentis Anglorum, par cette invocation: "Je te prie, ô bon Jésus, qui avec bienveillance m'a permis de puiser aux douces paroles de ta sagesse, accorde-moi, dans ta bonté, de parvenir un jour à toi, source de toute sagesse, et de me trouver toujours face à ton visage". La mort le saisit le 26 mai 735: c'était le jour de l'Ascension.
Les Saintes Ecritures sont la source constante de la réflexion théologique de Bède. Après une étude critique approfondie du texte (une copie du monumental Codex Amiatinus de la Vulgate, sur lequel Bède travailla, nous est parvenue), il commente la Bible, en la lisant dans une optique christologique, c'est-à-dire qu'il réunit deux choses: d'une part, il écoute ce que dit exactement le texte, il veut réellement écouter, comprendre le texte lui-même; de l'autre, il est convaincu que la clef pour comprendre l'Ecriture Sainte comme unique Parole de Dieu est le Christ et avec le Christ, dans sa lumière, on comprend l'Ancien et le Nouveau Testament comme "une" Ecriture Sainte. Les événements de l'Ancien et du Nouveau Testament vont de pair, ils sont un chemin vers le Christ, bien qu'ils soient exprimés à travers des signes et des institutions différentes (c'est ce qu'il appelle la concordia sacramentorum). Par exemple, la tente de l'alliance que Moïse dressa dans le désert et le premier et le deuxième temple de Jérusalem sont des images de l'Eglise, nouveau temple édifié sur le Christ et sur les Apôtres avec des pierres vivantes, cimentées par la charité de l'Esprit. Et de même qu'à la construction de l'antique temple contribuèrent également des populations païennes, mettant à disposition des matériaux précieux et l'expérience technique de leurs maîtres d'œuvre, à l'édification de l'Eglise contribuent les apôtres et les maîtres provenant non seulement des antiques souches juive, grecque et latine, mais également des nouveaux peuples, parmi lesquels Bède se plaît à citer les celtes irlandais et les Anglo-saxons. Saint Bède voit croître l'universalité de l'Eglise qui ne se restreint pas à une culture déterminée, mais se compose de toutes les cultures du monde qui doivent s'ouvrir au Christ et trouver en Lui leur point d'arrivée.
L'histoire de l'Eglise est un autre thème cher à Bède. Après s'être intéressé à l'époque décrite dans les Actes des Apôtres, il reparcourt l'histoire des Pères et des Conciles, convaincu que l'œuvre de l'Esprit Saint continue dans l'histoire. Dans la Chronica Maiora, Bède trace une chronologie qui deviendra la base du Calendrier universel "ab incarnatione Domini". Déjà à l'époque, on calculait le temps depuis la fondation de la ville de Rome. Bède, voyant que le véritable point de référence, le centre de l'histoire est la naissance du Christ, nous a donné ce calendrier qui lit l'histoire en partant de l'Incarnation du Seigneur. Il enregistre les six premiers Conciles œcuméniques et leurs développements, présentant fidèlement la doctrine christologique, mariologique et sotériologique, et dénonçant les hérésies monophysite et monothélite, iconoclaste et néo-pélagienne. Enfin, il rédige avec beaucoup de rigueur documentaire et d'attention littéraire l'Histoire ecclésiastiques des peuples Angles, pour laquelle il est reconnu comme le "père de l'historiographie anglaise". Les traits caractéristiques de l'Eglise que Bède aime souligner sont: a) la catholicité, comme fidélité à la tradition et en même temps ouverture aux développements historiques, et comme recherche de l'unité dans la multiplicité, dans la diversité de l'histoire et des cultures, selon les directives que le Pape Grégoire le Grand avait données à l'Apôtre de l'Angleterre, Augustin de Canterbury; b) l'apostolicité et la romanité: à cet égard, il considère comme d'une importance primordiale de convaincre toutes les Eglises celtiques et des Pictes à célébrer de manière unitaire la Pâque selon le calendrier romain. Le Calcul qu'il élabora scientifiquement pour établir la date exacte de la célébration pascale, et donc tout le cycle de l'année liturgique, est devenu le texte de référence pour toute l'Eglise catholique.
Bède fut également un éminent maître de théologie liturgique. Dans les homélies sur les Evangiles du dimanche et des fêtes, il accomplit une véritable mystagogie, en éduquant les fidèles à célébrer joyeusement les mystères de la foi et à les reproduire de façon cohérente dans la vie, dans l'attente de leur pleine manifestation au retour du Christ, lorsque, avec nos corps glorifiés, nous serons admis en procession d'offrande à l'éternelle liturgie de Dieu au ciel. En suivant le "réalisme" des catéchèses de Cyrille, d'Ambroise et d'Augustin, Bède enseigne que les sacrements de l'initiation chrétienne constituent chaque fidèle "non seulement chrétien, mais Christ". En effet, chaque fois qu'une âme fidèle accueille et conserve avec amour la Parole de Dieu, à l'image de Marie, elle conçoit et engendre à nouveau le Christ. Et chaque fois qu'un groupe de néophytes reçoit les sacrements de Pâques, l'Eglise s'"auto-engendre" ou, à travers une expression encore plus hardie, l'Eglise devient "Mère de Dieu" en participant à la génération de ses fils, par l'œuvre de l'Esprit Saint.
Grâce à sa façon de faire de la théologie en mêlant la Bible, la liturgie et l'histoire, Bède transmet un message actuel pour les divers "états de vie": a) aux experts (doctores ac doctrices), il rappelle deux devoirs essentiels: sonder les merveilles de la Parole de Dieu pour les présenter sous une forme attrayante aux fidèles; exposer les vérités dogmatiques en évitant les complications hérétiques et en s'en tenant à la "simplicité catholique", avec l'attitude des petits et des humbles auxquels Dieu se complaît de révéler les mystères du royaume; b) les pasteurs, pour leur part, doivent donner la priorité à la prédication, non seulement à travers le langage verbal ou hagiographique, mais en valorisant également les icônes, les processions et les pèlerinages. Bède leur recommande l'utilisation de la langue vulgaire, comme il le fait lui-même, en expliquant en dialecte du Northumberland le "Notre Père", le "Credo" et en poursuivant jusqu'au dernier jour de sa vie le commentaire en langue vulgaire de l'Evangile de Jean; c) aux personnes consacrées qui se consacrent à l'Office divin, en vivant dans la joie de la communion fraternelle et en progressant dans la vie spirituelle à travers l'ascèse et la contemplation, Bède recommande de soigner l'apostolat - personne ne reçoit l'Evangile que pour soi, mais doit l'écouter comme un don également pour les autres - soit en collaborant avec les évêques dans des activités pastorales de divers types en faveur des jeunes communautés chrétiennes, soit en étant disponibles à la mission évangélisatrice auprès des païens, hors de leur pays, comme "peregrini pro amore Dei".
En se plaçant dans cette perspective, dans le commentaire du Cantique des Cantiques, Bède présente la synagogue et l'Eglise comme des collaboratrices dans la diffusion de la Parole de Dieu. Le Christ Epoux veut une Eglise industrieuse, "le teint hâlé par les efforts de l'évangélisation" - il y a ici une claire évocation de la parole du Cantique des Cantiques (1, 5) où l'épouse dit: "Nigra sum sed formosa" (je suis noire, et pourtant belle) -, occupée à défricher d'autres champs ou vignes et à établir parmi les nouvelles populations "non pas une cabane provisoire, mais une demeure stable", c'est-à-dire à insérer l'Evangile dans le tissu social et dans les institutions culturelles. Dans cette perspective, le saint docteur exhorte les fidèles laïcs à être assidus à l'instruction religieuse, en imitant les "insatiables foules évangéliques, qui ne laissaient pas même le temps aux apôtres de manger un morceau de nourriture". Il leur enseigne comment prier continuellement, "en reproduisant dans la vie ce qu'ils célèbrent dans la liturgie", en offrant toutes les actions comme sacrifice spirituel en union avec le Christ. Aux parents, il explique que même dans leur petit milieu familial, ils peuvent exercer "la charge sacerdotale de pasteurs et de guides", en formant de façon chrétienne leurs enfants et affirme connaître de nombreux fidèles (hommes et femmes, mariés ou célibataires), "capables d'une conduite irrépréhensible, qui, s'ils sont suivis de façon adéquate, pourraient s'approcher chaque jour de la communion eucharistique" (Epist. ad Ecgberctum, ed. Plummer, p. 419).
La renommée de sainteté et de sagesse dont, déjà au cours de sa vie, Bède jouit, lui valut le titre de "vénérable". C'est ainsi également que l'appelle le Pape Serge i, lorsqu'en 701, il écrit à son abbé en lui demandant qu'il le fasse venir pour un certain temps à Rome afin de le consulter sur des questions d'intérêt universel. Après sa mort, ses écrits furent diffusés largement dans sa patrie et sur le continent européen. Le grand missionnaire d'Allemagne, l'Evêque saint Boniface (+ 754), demanda plusieurs fois à l'archevêque de York et à l'abbé de Wearmouth de faire transcrire certaines de ses œuvres et de les lui envoyer de sorte que lui-même et ses compagnons puissent aussi bénéficier de la lumière spirituelle qui en émanait. Un siècle plus tard, Notkero Galbulo, abbé de Saint-Gall (+ 912), prenant acte de l'extraordinaire influence de Bède, le compara à un nouveau soleil que Dieu avait fait lever non de l'orient, mais de l'occident pour illuminer le monde. Hormis l'emphase rhétorique, il est de fait que, à travers ses œuvres, Bède contribua de façon efficace à la construction d'une Europe chrétienne, dans laquelle les diverses populations et cultures se sont amalgamées, lui conférant une physionomie unitaire, inspirée par la foi chrétienne. Prions afin qu'aujourd'hui également, se trouvent des personnalités de la stature de Bède pour maintenir uni tout le continent; prions afin que nous soyons tous prêts à redécouvrir nos racines communes, pour être les bâtisseurs d'une Europe profondément humaine et authentiquement chrétienne.
BBx Mario Vergara et Isidore Ngei Ko Lat
Missionnaire et catéchiste
Martyrs en Birmanie († 1950)
Mario Vergara naît le 16 novembre 1910 à Frattamaggiore (Naples) dans le diocèse d’Aversa. Ordonné prêtre au sein de la société des PIME en 1934, il est envoyé la même année au service du diocèse de Toungoo, en Birmanie, alors protectorat britannique.
Dès son arrivée, le P. Vergara se met à l’étude des langues locales puis, très vite, se voit confier le district de Citacio, où vivent les Soku, l'une des tribus de l’ethnie karen. Le missionnaire “se tue à la tâche”, rapportent les témoins ; malgré de fréquents accès de paludisme, il parcourt son district où sont éparpillés quelque 29 villages catholiques, se faisant tout à tour “prêtre, éducateur, médecin, administrateur et parfois même juge”.
Avec la deuxième guerre mondiale, les missionnaires italiens en Birmanie, considérés comme appartenant à une nation ennemie, sont poursuivis et internés par les Britanniques dans leurs camps de prisonniers en Inde. Le P. Vergara y restera de 1941 à 1944. A sa libération, le missionnaire ne peut cependant retourner encore sur son lieu de mission et devra patienter en Inde jusqu’en 1946. Très fragilisé par cette longue période d’attente et de détention, au cours de laquelle il a subi l’ablation d’un rein, le prêtre PIME accepte pourtant avec enthousiasme la nouvelle mission qui lui est confiée par son évêque. Il s’agit d’évangéliser une région à l’est de Toungoo où vivent des tribus isolées, dont une majorité de villages suivant la « religion traditionnelle » (un mélange de bouddhisme et d’animisme) et quelques missions baptistes.
Le P. Vergara, après avoir rapidement appris le dialecte local, s’intègre dans sa nouvelle communauté avec une facilité qui irrite les baptistes. Ces derniers, qui forment l’élite sociale des villages, s’inquiètent du soutien apporté par le missionnaire aux populations pauvres et sous-développées de la région.
Les premières menaces, accompagnées de campagnes de calomnie contre le P. Vergara, suivent de près le déclenchement de la guerre civile, lors de l’accession à l’indépendance de la Birmanie en 1948. Les tribus locales rebelles, dont le nationalisme a été exacerbé par les suites décevantes de la seconde guerre mondiale, sont désormais convaincues que les catholiques sont les “héritiers” de l’ancien gouvernement colonial et les espions du nouveau régime. La guérilla, soutenue par les baptistes, s’attaque désormais aux missionnaires catholiques qui, comme le P. Vergara lors de l’occupation de Toungoo par les milices rebelles, dénoncent les conséquences de la guerre civile sur les populations, les réquisitions de vivres pour les troupes et les taxes qui oppriment les villageois.
Cette même année 1948, un jeune missionnaire PIME, le P. Pietro Galastri, est envoyé pour aider le P. Vergara ; ensemble, ils commencent à construire écoles, églises, orphelinats et dispensaires.
En janvier 1950, Loikaw tombe aux mains des troupes gouvernementales. La mission des Pères PIME est alors coupée en deux et les missionnaires contraints à traverser fréquemment les lignes ennemies pour rejoindre, de leur résidence de Shadaw encore aux mains des rebelles, les autres villages situés sur le territoire reconquis par les troupes régulières, s’attirant menaces, perquisitions et de nombreuses accusations d’espionnage de la part des chefs de la guérilla.
Le 24 mai 1950, le P. Vergara se rend dans le centre de Shadaw avec son catéchiste Isidore Ngei Ko Lat, afin de convaincre le chef de district, Tiré, qui dirige les milices locales, de relâcher un autre catéchiste, James Colei, récemment arrêté. Mais le rendez-vous est un guet-apens : les deux catholiques se retrouvent face à d’autres chefs de la guérilla et sont soumis à un interrogatoire à l’issue duquel ils sont ligotés et emmenés dans la jungle.
Après avoir marché toute la nuit, le P. Vergara et Isidore Ngei Ko Lat sont fusillés à l’aube du 25 mai. Leurs corps, enfermés dans des sacs, puis jetés dans la rivière Salween (Salouène), ne seront jamais retrouvés.
Quant à Isidore Ngei Ko Lat, les lettres du P. Vergara et les témoignages de ses contemporains dressent de lui le portrait d’un “apôtre zélé”, animé de la volonté forte de “se mettre au service des autres et de l’Evangile”. Issu d’une famille de paysans convertis par le bienheureux P. Paolo Manna, Isidore a été baptisé par le P. Dominic Pedreotti, PIME, en 1918 dans son village de naissance, Taw Pon Athet, situé dans le diocèse de Toungoo. Ayant perdu ses parents à l’adolescence, il est élevé avec son frère par l’une de ses tantes.
Lors de l’enquête de béatification, un cousin d’Isidore a certifié que depuis son plus jeune âge le jeune Birman passait le plus clair de son temps avec les missionnaires, “les suivant partout”. C’est sans surprise que sa famille apprend qu’il désire devenir prêtre. Il entre au petit séminaire de Toungoo où il se fait remarquer pour son attitude “humble, sérieuse et honnête”, son ardeur missionnaire, ainsi que pour ses remarquables aptitudes pour l’étude et l’apprentissage des langues, comme le latin et l’anglais, qu’il maîtrise parfaitement.
Souffrant malheureusement d’une santé fragile (il est asthmatique), le jeune Isidore Ngei Ko Lat doit quitter le séminaire et retourner dans sa famille. N’ayant pas pu réaliser son rêve de devenir prêtre, il ne renonce pas cependant à « se consacrer au Seigneur ». Faisant vœu de célibat, il ouvre alors dans le village de Dorokho une école privée où il enseigne aux enfants le birman et l’anglais, donne des cours de catéchisme, de musique et de chant. Selon tous les témoins de cette partie de sa vie, il entretenait de bonnes relations avec tous et était très aimé.
En 1948, il rencontre le P. Vergara à Leiktho qui lui demande s’il veut devenir catéchiste. Le jeune Birman accepte avec enthousiasme et suit le missionnaire à Shadaw. Isidore, qui travaille étroitement avec le P. Vergara pour améliorer le quotidien de la population locale, joue également le rôle d’interprète pour le P. Galastri.
C’est sans hésitation qu’il soutient le P. Vergara dans sa lutte pour défendre les populations opprimées par la guérilla, s’attirant la même haine et les mêmes menaces que les missionnaires. C’est également sans hésitation qu’il accompagnera le missionnaire dans la tentative périlleuse de libération du catéchiste James Colei, une démarche qui lui vaudra de subir à ses côtés le martyre in odium fidei.
Le P. Mario Vergara et le jeune catéchiste Isidore Ngei Ko Lat ont été béatifiés dans la cathédrale d’Aversa, en Italie, le 24 mai 2014. La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-), et le supérieur général des PIME.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 26 mai
Saint Philippe Néri 91515-1595)
Prêtre et fondateur de l’« Oratoire »
Filippo Neri naît à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable. Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.
Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul, quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable. Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.
Un jour, Philippe fut tellement embrasé de l'amour de Dieu, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec Notre-Seigneur étaient si suaves, qu'il n'y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : « Assez, Seigneur, assez ! »
Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à Dieu. Il aimait surtout les jeunes gens ; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice. « Amusez-vous bien, leur disait-il souvent ; mais n'offensez pas le bon Dieu ! » Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le Patron des Œuvres de jeunesse. Le Saint fonda la Société des Prêtres de l'Oratoire.
Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à Dieu : « Seigneur, défiez-vous de moi, car j'ai peur de vous trahir ! »
Philippe mourut à l'âge de quatre-vingt ans, le 26 mai 1595.
Filippo Neri a été béatifié, le 11 mai 1615, par Paul V (Camillo Borghese 1605-1622) et canonisé, le 12 mars 1622, par Grégoire XV (Alessandro Ludovisi, 1621-1623).
Bx Andrea (André) Franchi
Évêque o.p. († 1401)
Commémoration :
Martyrologium Romanum le 26 mai (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 27 mai.
Andrea, fils de Francesco Franchi naît à Pistoia (Toscane, Italie) en 1335, de la noble famille Franchi-Boccagni.
En 1351 il entre chez les dominicains. Vers 1357-58, ou, au plus tard, en 1360 il est ordonné prêtre. Il fit, ensuite, ses éludes de philosophie et théologie au Studium Sacrae Curiae de Rome. Après la Peste noire, il restaure la vie de l’Ordre.
De 1371 à 1375 il est prieur à Pistoia, Lucques et Orvieto, où il se montra toujours un supérieur modèle.
En 1382 il est élu évêque de Pistoia par la volonté du peuple, et gouverne saintement. Il est un zélé chercheur de paix, un pasteur attentif et un célèbre prédicateur, à la parole chaude et persuasive, animée d’une vraie charité et à qui les âmes ne pouvaient résister. Il vénère particulièrement l’Enfant Jésus, la Vierge et les Mages. Grande était aussi son hospitalité envers les pèlerins et les étrangers. Piété, érudition, vrai souci pastoral.
Il fut amant zélé de sa Règle, comme le sont les saints, et ni la prédication infatigable, ni les soucis de l’épiscopat, ni le poids des ans ne lui en firent jamais ralentir l’observance. Rien n’échappait à son œil ni à son cœur, et surtout les pauvres et les malades avaient sa préférence. En récompense il eut la grâce de recevoir Jésus lui-même sous l’aspect d’un pèlerin. Il fut le grand médiateur de son peuple, qui se serait détruit par les atroces guerres civiles. Le Seigneur vint à son aide dans cette œuvre sainte avec des miracles.
Il était vénéré par le peuple, qui l’appelait ‘le père des pauvres’. Au bout de 18 ans d’épiscopat, en l400, il quitte la charge d’évêque et se retire dans son couvent St. Dominique de Pistoia où il supporta, d’une âme joyeuse, une longue maladie.
Andrea Franchi quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 26 mai 1401.
Seulement le 21 novembre 1921 son culte put être confirmé par Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
Saint Philippe Néri 91515-1595)
Prêtre et fondateur de l’« Oratoire »
Filippo Neri naît à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable. Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.
Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul, quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable. Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.
Un jour, Philippe fut tellement embrasé de l'amour de Dieu, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec Notre-Seigneur étaient si suaves, qu'il n'y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : « Assez, Seigneur, assez ! »
Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à Dieu. Il aimait surtout les jeunes gens ; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice. « Amusez-vous bien, leur disait-il souvent ; mais n'offensez pas le bon Dieu ! » Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le Patron des Œuvres de jeunesse. Le Saint fonda la Société des Prêtres de l'Oratoire.
Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à Dieu : « Seigneur, défiez-vous de moi, car j'ai peur de vous trahir ! »
Philippe mourut à l'âge de quatre-vingt ans, le 26 mai 1595.
Filippo Neri a été béatifié, le 11 mai 1615, par Paul V (Camillo Borghese 1605-1622) et canonisé, le 12 mars 1622, par Grégoire XV (Alessandro Ludovisi, 1621-1623).
Bx Andrea (André) Franchi
Évêque o.p. († 1401)
Commémoration :
Martyrologium Romanum le 26 mai (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 27 mai.
Andrea, fils de Francesco Franchi naît à Pistoia (Toscane, Italie) en 1335, de la noble famille Franchi-Boccagni.
En 1351 il entre chez les dominicains. Vers 1357-58, ou, au plus tard, en 1360 il est ordonné prêtre. Il fit, ensuite, ses éludes de philosophie et théologie au Studium Sacrae Curiae de Rome. Après la Peste noire, il restaure la vie de l’Ordre.
De 1371 à 1375 il est prieur à Pistoia, Lucques et Orvieto, où il se montra toujours un supérieur modèle.
En 1382 il est élu évêque de Pistoia par la volonté du peuple, et gouverne saintement. Il est un zélé chercheur de paix, un pasteur attentif et un célèbre prédicateur, à la parole chaude et persuasive, animée d’une vraie charité et à qui les âmes ne pouvaient résister. Il vénère particulièrement l’Enfant Jésus, la Vierge et les Mages. Grande était aussi son hospitalité envers les pèlerins et les étrangers. Piété, érudition, vrai souci pastoral.
Il fut amant zélé de sa Règle, comme le sont les saints, et ni la prédication infatigable, ni les soucis de l’épiscopat, ni le poids des ans ne lui en firent jamais ralentir l’observance. Rien n’échappait à son œil ni à son cœur, et surtout les pauvres et les malades avaient sa préférence. En récompense il eut la grâce de recevoir Jésus lui-même sous l’aspect d’un pèlerin. Il fut le grand médiateur de son peuple, qui se serait détruit par les atroces guerres civiles. Le Seigneur vint à son aide dans cette œuvre sainte avec des miracles.
Il était vénéré par le peuple, qui l’appelait ‘le père des pauvres’. Au bout de 18 ans d’épiscopat, en l400, il quitte la charge d’évêque et se retire dans son couvent St. Dominique de Pistoia où il supporta, d’une âme joyeuse, une longue maladie.
Andrea Franchi quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 26 mai 1401.
Seulement le 21 novembre 1921 son culte put être confirmé par Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
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Age : 67
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 27 mai
Saint Augustin de Cantorbéry (534-605)
Moine bénédictin et archevêque
Aux Ve et VIe siècles, l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis. Berthe consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide et l'appui d'un évêque gallo-franc. L'âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.
Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l'évangélisation de l'Angleterre qu'il souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome. On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.
À Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne. Le roi Ethelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.
Ethelbert n'abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s'appelle encore Stable Gate : la porte de l'Hôtellerie, et ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.
Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L'innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.
Charmé comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains de saint Augustin. Sa conversion amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes mœurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.
En 597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.
De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. À côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l'Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.
En le nommant primat d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique. Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la nouvelle Église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d'Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre méridionale.
Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l'Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à leur vie afin de les éloigner.
Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l'Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.
Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.
Bx José Tous y Soler 1811-1871)
Prêtre o.f.m. cap et fondateur de la Congrégation des :
“Hermanas Capuchinas de la Madre del Divino Pastor” (Sœurs capucines de la Mère de Dieu du Divin Pasteur)
La mémoire liturgique n’est pas célébrée le jour du « dies natalis » (27 février) mais le 27 mai, date de l’inauguration de la première école de l’Institut (27 mai 1850 à Ripoll). José Tous y Soler naît à Igualada (Barcelone), le 31 mars 1811 ; il est le huitième de douze enfants de Nicolas et Francisca.
En 1828, Fr. José émit les vœux religieux, puis il étudia la philosophie et la théologie dans les couvents de Calella de la Costa, de Gerona et de Valls. En 1833, il reçut le diaconat à Tarragona et le 24 mai 1834, il fut ordonné prêtre. Il fut ensuite envoyé au couvent S. Madrona à Barcelone, « où il se distingua par sa fidélité au ministère sacerdotal et par une vie intérieure profonde, alimentée par une relation intime avec Jésus crucifié, avec Jésus Eucharistie et avec Marie, la Mère du Bon Pasteur, dévotions qui marquèrent profondément sa vie ».
Avec la révolte sociale de 1835, les couvents furent supprimés par le gouvernement. Le capucin et ses frères furent emprisonnés pendant 18 jours dans la forteresse de Monjuic à Barcelone. Puis ce fut l'exil en France puis dans le nord de l'Italie, puis en France à nouveau en 1836, à Grenoble, Marseille et dans le diocèse de Toulouse, où il compléta ses études de morale, et obtint le titre de prédicateur de l'Ordre des Frères mineurs capucins. En même temps, il était chapelain des bénédictines de l'Adoration perpétuelle.
En authentique frère capucin, Fr José vivait « de peu », « cultivant l'humilité, l'amour pour le silence, la vie d'oraison et se dédiant aux nécessités matérielles et spirituelles de ceux qu'il rencontrait ».
En 1843, il revint en Espagne mais les lois « libérales » ne lui permirent pas un retour à la vie conventuelle, il partit donc dans sa famille, sans abandonner pour autant son style de vie capucin, et en supportant les « injures contre sa personne de prêtre et religieux ».
Il exerça son ministère à Esparragure (Barcelone) puis, en 1848, dans la paroisse de Saint-François de Paule à Barcelone et devenant directeur spirituel de la « Pieuse Association de la glorieuse et aimable martyre sainte Romaine » promouvant la vénération de la Mère du Bon Pasteur. A Saint-François de Paule, il constata l'abandon spirituel et matériel des enfants et des jeunes.
Pour eux, il fonda, en mars 1850, l'Institut des « Sœurs capucines de la Mère de Dieu du Divin Pasteur ». La première maison fut inaugurée le 27 mai 1850 à Ripoll (Gerona) et une autre, en 1858, à Capellades (Barcelone), puis à San Quirico de Besora (Barcelone, 1860), Barcelone (1862) et Ciempozuelos (Madrid, 1865). Les Constitutions de l'Institut rédigées par Fr José furent approuvées par l'évêque de Vic, Mgr Luciano Casadevall. Les deux piliers de cette nouvelle fondation sont « la dévotion à Marie, Mère du Divin Pasteur et l'éducation des enfants et des jeunes ». En 1905, l'Institut fut rattaché à l'Ordre des Frères mineurs capucins.
Fr. José rencontra sœur la mort le 27 février 1871, alors qu’il célébrait l’eucharistie dans le collège de la Mère du Divin Pasteur à Barcelone.
José Tous y Soler a été béatifié le 25 avril 2010, en la basilique Santa Maria del Mar à Barcelone, en présence du cardinal Secrétaire d'État, Tarcisio Bertone.
Saint Augustin de Cantorbéry (534-605)
Moine bénédictin et archevêque
Aux Ve et VIe siècles, l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis. Berthe consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide et l'appui d'un évêque gallo-franc. L'âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.
Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l'évangélisation de l'Angleterre qu'il souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome. On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.
À Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne. Le roi Ethelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.
Ethelbert n'abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s'appelle encore Stable Gate : la porte de l'Hôtellerie, et ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.
Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L'innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.
Charmé comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains de saint Augustin. Sa conversion amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes mœurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.
En 597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.
De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. À côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l'Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.
En le nommant primat d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique. Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la nouvelle Église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d'Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre méridionale.
Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l'Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à leur vie afin de les éloigner.
Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l'Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.
Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.
Bx José Tous y Soler 1811-1871)
Prêtre o.f.m. cap et fondateur de la Congrégation des :
“Hermanas Capuchinas de la Madre del Divino Pastor” (Sœurs capucines de la Mère de Dieu du Divin Pasteur)
La mémoire liturgique n’est pas célébrée le jour du « dies natalis » (27 février) mais le 27 mai, date de l’inauguration de la première école de l’Institut (27 mai 1850 à Ripoll). José Tous y Soler naît à Igualada (Barcelone), le 31 mars 1811 ; il est le huitième de douze enfants de Nicolas et Francisca.
En 1828, Fr. José émit les vœux religieux, puis il étudia la philosophie et la théologie dans les couvents de Calella de la Costa, de Gerona et de Valls. En 1833, il reçut le diaconat à Tarragona et le 24 mai 1834, il fut ordonné prêtre. Il fut ensuite envoyé au couvent S. Madrona à Barcelone, « où il se distingua par sa fidélité au ministère sacerdotal et par une vie intérieure profonde, alimentée par une relation intime avec Jésus crucifié, avec Jésus Eucharistie et avec Marie, la Mère du Bon Pasteur, dévotions qui marquèrent profondément sa vie ».
Avec la révolte sociale de 1835, les couvents furent supprimés par le gouvernement. Le capucin et ses frères furent emprisonnés pendant 18 jours dans la forteresse de Monjuic à Barcelone. Puis ce fut l'exil en France puis dans le nord de l'Italie, puis en France à nouveau en 1836, à Grenoble, Marseille et dans le diocèse de Toulouse, où il compléta ses études de morale, et obtint le titre de prédicateur de l'Ordre des Frères mineurs capucins. En même temps, il était chapelain des bénédictines de l'Adoration perpétuelle.
En authentique frère capucin, Fr José vivait « de peu », « cultivant l'humilité, l'amour pour le silence, la vie d'oraison et se dédiant aux nécessités matérielles et spirituelles de ceux qu'il rencontrait ».
En 1843, il revint en Espagne mais les lois « libérales » ne lui permirent pas un retour à la vie conventuelle, il partit donc dans sa famille, sans abandonner pour autant son style de vie capucin, et en supportant les « injures contre sa personne de prêtre et religieux ».
Il exerça son ministère à Esparragure (Barcelone) puis, en 1848, dans la paroisse de Saint-François de Paule à Barcelone et devenant directeur spirituel de la « Pieuse Association de la glorieuse et aimable martyre sainte Romaine » promouvant la vénération de la Mère du Bon Pasteur. A Saint-François de Paule, il constata l'abandon spirituel et matériel des enfants et des jeunes.
Pour eux, il fonda, en mars 1850, l'Institut des « Sœurs capucines de la Mère de Dieu du Divin Pasteur ». La première maison fut inaugurée le 27 mai 1850 à Ripoll (Gerona) et une autre, en 1858, à Capellades (Barcelone), puis à San Quirico de Besora (Barcelone, 1860), Barcelone (1862) et Ciempozuelos (Madrid, 1865). Les Constitutions de l'Institut rédigées par Fr José furent approuvées par l'évêque de Vic, Mgr Luciano Casadevall. Les deux piliers de cette nouvelle fondation sont « la dévotion à Marie, Mère du Divin Pasteur et l'éducation des enfants et des jeunes ». En 1905, l'Institut fut rattaché à l'Ordre des Frères mineurs capucins.
Fr. José rencontra sœur la mort le 27 février 1871, alors qu’il célébrait l’eucharistie dans le collège de la Mère du Divin Pasteur à Barcelone.
José Tous y Soler a été béatifié le 25 avril 2010, en la basilique Santa Maria del Mar à Barcelone, en présence du cardinal Secrétaire d'État, Tarcisio Bertone.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 29 mai
Solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ
(ou Fête-Dieu ou Corpus Domini ou Corpus Christi)
Messe et procession eucharistique
Extraits de l’homélie de Benoît XVI
Parvis de la basilique Saint-Jean-de-Latran
Jeudi 15 juin 2006
Chers frères et sœurs,
La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l'histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n'est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l'avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu'Il dit est un événement, l'événement central de l'histoire du monde et de notre vie personnelle.
Ces paroles sont inépuisables. Je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. À travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n'est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s'approche de nous et s'unit à nous. Mais les signes représentent, à leur façon, chacun un aspect particulier de Son mystère, et, à travers leur manifestation particulière, ils veulent nous parler, afin que nous apprenions à comprendre un peu plus le mystère de Jésus Christ. Au cours de la procession et dans l'adoration, nous regardons l'Hostie consacrée, - le type le plus simple de pain et de nourriture, composé uniquement d'un peu de farine et d'eau. Il apparaît ainsi comme la nourriture des pauvres, auxquels le Seigneur a accordé en premier lieu sa préférence. La prière à travers laquelle l'Église, au cours de la liturgie de la Messe, remet ce pain au Seigneur, le définit comme le fruit de la terre et du travail de l'homme. Celui-ci contient les peines de l'homme, le travail quotidien de ceux qui cultivent la terre, sèment et récoltent, et enfin, préparent le pain. Toutefois, le pain n'est pas seulement notre produit, quelque chose que nous fabriquons ; c'est le fruit de la terre et donc également un don. Car le fait que la terre porte des fruits n'est pas seulement l'un de nos mérites ; seul le Créateur pouvait lui conférer la fertilité. Et à présent, nous pouvons également étendre encore un peu cette prière de l'Église, en disant : le pain est fruit à la fois de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d'en haut, c'est-à-dire du soleil et de la pluie. Et l'eau aussi, dont nous avons besoin pour préparer le pain, nous ne pouvons pas la produire seuls. À une période où l'on parle de désertification et où nous entendons toujours plus de mises en garde contre le danger qu'hommes et bêtes meurent de soif dans les régions privées d'eau - en cette période, nous nous rendons à nouveau compte de la grandeur du don de l'eau également, et combien nous sommes incapables de nous la procurer seuls. Alors, en y regardant de plus près, ce petit morceau d'hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ciel et terre, mais également activité et esprit de l'homme coopèrent. La synergie des forces qui rend possible, sur notre pauvre planète, le mystère de la vie et l'existence de l'homme, nous est présentée dans toute sa merveilleuse grandeur. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi le Seigneur choisit ce morceau de pain comme son signe. [...]
Le signe du vin nous parle également de façon très semblable. Mais tandis que le pain renvoie à l'aspect quotidien, à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime le caractère exquis de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps et que, déjà à présent, il anticipe toujours à nouveau en l'évoquant à travers ce signe. Mais le vin parle également de la Passion : la vigne doit être taillée continuellement pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie et doit être pressé : ce n'est qu'à travers cette passion que mûrit un vin précieux.
En la fête du Corpus Domini, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d'Israël au cours des quarante années passées dans le désert. L'Hostie est notre manne à travers laquelle le Seigneur nous nourrit - c'est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.
Au cours de la procession, nous suivons ce signe, et ainsi, nous Le suivons Lui-même. Et nous Le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre toujours à nouveau le droit chemin à l'Église et à ses pasteurs ! Regarde l'humanité qui souffre, qui erre dans l'incertitude parmi tant d'interrogations ; vois la faim physique et psychologique qui la tourmente ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l'âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-toi à eux ! Purifie-nous et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que ce n'est qu'à travers la participation à ta Passion, à travers le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre sa pleine réalisation. Rassemble-nous de toutes les extrémités de la terre. Unis ton Église, unis l'humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen !
Sainte Urszula Ledóchowska (dans le siècle Julie Ledóchowska) (1865-1939)
Vierge et fondatrice des : « Ursulines du Cœur de Jésus Agonisant ».
« Pourvu que je sache aimer ! me laisser brûler, consumer par l’amour » ainsi écrit Julie Ledóchowska, âgée de 24 ans, novice dans le couvent des Ursulines à Cracovie, à la veille de ses vœux religieux. Le jour de sa profession elle prend le nom de Marie Ursule de Jésus et ces paroles deviennent la trame de toute sa vie.
Julie Ledóchowska, naît le 17 avril 1865 à Loosdorf (Autriche) d’une mère de nationalité suisse, descendante d’une ancienne famille chevaleresque, les Salis. Le père est issu d’une très ancienne famille polonaise, qui a donné naissance à des hommes d’état, des militaires et des ecclésiastiques liés à l’histoire de l’Europe et de l’Église. Julie et sa nombreuse fratrie grandissent, entourés de l’amour de leurs parents à la fois tendre et exigeant. Les trois aînés choisissent la voie de la vie consacrée. Marie Thérèse, béatifiée en 1975, fonde la « Sodalité de Saint Pierre Claver » et le frère cadet Vladimir, devient supérieur général de la Compagnie de Jésus.
Mère Ursule vit 21 ans dans le couvent de Cracovie. Son entourage est sensible à son amour de Dieu, son talent d’éducatrice, son attention aux besoins des jeunes filles en cette époque de changements sociaux, politiques et d’évolution des mœurs. C’est alors que les femmes accèdent à l’Université Jagellon. Mère Ursule ouvre le premier internat d’étudiantes en Pologne donnant aux jeunes filles un lieu de vie sûr, ainsi qu’une formation religieuse.
Avec la bénédiction de saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) elle est envoyée en compagnie d’une autre sœur à Saint Petersburg au cœur de la Russie hostile à l’Église catholique. Habillée en civil, la vie religieuse étant interdite en Russie, elle poursuit son travail éducatif, toujours attentive à la vie des jeunes. En quittant Cracovie Mère Ursule ne sait pas que l’Esprit Saint la conduit sur un chemin qu’elle ignore. A Saint Petersburg, la communauté grandissante est érigée en maison autonome. Les sœurs vivent leur vie religieuse dans la clandestinité. En dépit d’une surveillance policière permanente, elles sont engagées dans un travail d’éducation, de formation religieuse, dans un souci de rapprochement entre Polonais et Russes.
En 1914 la première guerre mondiale éclate. Mère Ursule expulsée de la Russie, s’exile à Stockholm. Lors de son périple scandinave, Suède, Danemark, Norvège, outre son travail éducatif, Mère Ursule s’engage dans la vie de l’église locale, l’aide aux victimes de la guerre et l’œcuménisme.
La communauté de Mère Ursule devient un lieu de soutien pour les personnes de différentes orientations politiques et religieuses. Son patriotisme fervent va de pair avec une ouverture à la différence et à la diversité. Interrogée sur son orientation politique, elle répond sans hésitation : « ma politique c’est l’amour ».
En 1920 Mère Ursule rentre en Pologne avec les sœurs et un groupe important d’orphelins, leurs parents étaient des émigrés polonais. Le couvent autonome est transformé par le Saint Siège en Congrégation apostolique : « Ursulines du Cœur de Jésus Agonisant ».
La spiritualité de la Congrégation est centrée sur la contemplation de l’amour rédempteur du Christ. Les sœurs participent à sa mission de salut par l’éducation, l’enseignement et le service des personnes souffrantes, délaissées, marginalisées, en quête du sens de la vie.
Mère Ursule forme les sœurs à l’amour inconditionnel de Dieu. « Elles aimeront en Dieu chaque personne et toute créature ». La sérénité, le sourire, l’humilité et la capacité de vivre la vie quotidienne ordinaire sont pour elle un chemin privilégié de sainteté. C’est un témoignage particulièrement crédible d’union au Christ, un moyen d’évangélisation et d’éducation. Elle-même en est un exemple.
Le développement de la Congrégation est rapide. Plusieurs communautés de sœurs sont fondées en Pologne, et aux confins du pays, à l’est, région pauvre habitée par une population de nationalité et de religions diverses. En 1928 la maison généralice est fondée à Rome ainsi qu’un internat. Son but est de donner la possibilité aux jeunes filles peu fortunées de connaître les richesses spirituelles et culturelles de l’Église et de l’Europe. Les sœurs s’engagent aussi auprès des pauvres d’une banlieue de Rome.
En 1930, les sœurs accompagnent des jeunes filles en recherche de travail en France. Partout où cela est possible, Mère Ursule crée des lieux d’éducation et d’enseignement. Elle envoie les sœurs dans la catéchèse et dans des quartiers pauvres. Elle crée des éditions pour les enfants et les jeunes, écrit des articles et des livres. Elle initie et soutient différents mouvements : le Mouvement Eucharistique des enfants et d’autres pour les jeunes et les femmes. Mère Ursule participe activement à la vie de l’Église et de son pays dont elle reçoit de hautes distinctions. Quand sa vie laborieuse et difficile s’éteint, le 29 mai 1939 à Rome, les gens s’exclament : « une sainte est morte »
Urszula Ledóchowska a été béatifiée le 20 juin 1983, à Poznań en Pologne, et canonisée le 18 mai 2003 à Rome, par le même pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Avec Urszula ont été canonisés 3 autres bienheureux : le compatriote Józef Sebastian Pelczar, Evêque de Przemysl, fondateur de la Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus; deux italiennes: Maria De Mattias, vierge, fondatrice de la Congrégation des Sœurs adoratrices du Sang du Christ; Virginia Centurione Bracelli, laïque, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Refuge sur le Mont Calvaire et des Sœurs Filles de Notre-Dame au Mont Calvaire.
Bse Elia de san Clemente (1901-1927)
Religieuse carmélite
Elia de san Clemente, dans le siècle Teodora Fracasso, naît à Bari (dans les Pouilles, Italie) le 17 janvier 1901. Troisième enfant de Giuseppe et Pasqua Cianci, elle fut baptisée quatre jours après sa naissance, dans l’Église S. Giacomo, par son oncle Carlo Fracasso. Elle est née quatre ans après que sa grande consœur, sainte Thérèse de Lisieux, fut née au ciel. Elles se sont passé le témoin du même petit grand message à cheval sur deux siècles aussi exaltants que destructeurs.
Il y eut d'abord, dans la vie de la petite Dora, une série de rêves prémonitoires de l'avenir. Le premier fut celui de la jardinière, lorsqu'elle avait quatre ans. Plus tard viendrait celui de la Moniale de Lisieux, qui lui apparut dans la nuit précédant la Première Communion. Elle n'avait jamais entendu parler de sainte Thérèse avant ce jour. Et elle reçut cette prophétie: « Tu seras moniale comme moi » Et elle l'appela par ce qui deviendra son nom: « Sœur Elia ». Elle lui annonça que, comme la sienne, sa vie serait très courte. Dora appellera dorénavant sainte Thérèse « ma très chère Amie du ciel ».
Thérèse et Dora, pendant les quelques années qu'elles ont passées au Carmel - la première à vingt-quatre ans, la seconde à vingt-six - sont parvenues aux sommets de l'expérience de l'union, tout en l'ornant d'humanité. Elles ont toutes deux laissé sur des centaines de feuillets des souvenirs, des pensées, des compositions, des lettres. Tout ce matériel a permis de reconstruire le parcours de leur intimité la plus profonde: la véritable histoire de deux âmes vivantes.
Chez Dora, le point culminant de son enfance fut la première rencontre eucharistique. Ce jour-là, elle apprit de Jésus, dont elle deviendrait « la petite victime de son amour miséricordieux » qu'elle « allait beaucoup souffrir dans sa vie ici bas ». A quatre ans, elle fit le rêve du jardin et de la Dame qui cueille un petit lys et le serre contre son cœur. Sa mère lui en donna la clé: « Tu as vu Marie, la Mère du ciel ». « Ce fut ce rêve - écrivit-elle - qui m'apporta un grand changement, et à partir de ce jour-là, le désir et la pensée incessante de devenir moniale ne quittèrent plus un seul instant mon esprit ». Par ailleurs, l'amour filial de cette jeune fille de Bari pour ses racines demeura intact, jusque dans l'avant-dernière lettre qu'elle écrivit à sa mère: « Ma chère Maman, il me semble qu'il y a un siècle que je ne te vois. Mais que dis-je? Je te revois chaque jour. Lorsque Jésus-Hostie descend dans mon cœur, je revois en lui mon cher Papa, et quelquefois aussi pendant mon sommeil, je vois en songe ma chère maman bien-aimée qui, me serrant sur son cœur, me couvre de baisers. J'entends encore résonner dans mes oreilles ta très douce voix. Ton aimable sourire brille encore dans mes yeux. M'as-tu exaucée? Te rappelles-tu la promesse?... Mets-tu un châle lorsque tu sors? Nous allons bien. »
Le « nous » qu'elle utilise se réfère à elle-même et à Sœur Celina, sa sœur, qui l'a suivie au monastère et a pris le nom de la sœur de sainte Thérèse. Lorsque Dora vivait encore en famille, elle démontrait déjà un zèle apostolique surprenant, qui se traduisait dans son attention envers les ouvriers de l'atelier dirigé par son père, qu'elle assiste lorsqu’ils sont malades, confectionnant des petits présents pour les nouveau-nés, donnant des leçons de catéchisme aux plus jeunes. Le départ pour le Carmel, qu'elle choisit comme une seconde famille, loin d'être une fuite et un refuge, est au contraire un choix d'amour.
La publication de l'autobiographie de sainte Thérèse intitulée Histoire d'une âme, alimenta en elle le feu de la vocation. En 1920, elle entra au Carmel de via de Rossi à Bari, qui est devenu un havre de contemplation au cœur de la frénésie du mouvement de la ville. Elle prit le nom d'Elia, qui lui avait été indiqué en songe par sainte Thérèse. L'année suivante, elle prononça ses premiers vœux. Elle n'avait que vingt ans.
De 1923 à 1925, Sœur Elia fut chargée des fonctions d'institutrice et d'enseignante de broderie à la machine. Elle fit l'expérience délicieuse de partager son amour rayonnant pour le Christ, auquel répondit l'enthousiasme de ses jeunes élèves. Mais elle dut également supporter la croix des incompréhensions dues aux méfiances, aux jalousies, aux envies et aux aveuglements.
A vingt-trois ans, avec l'autorisation de son Directeur spirituel, elle écrivit avec son sang l'offrande du « vœu le plus parfait ». Après deux années, elle prononçait sa profession solennelle. Son chemin fut aussi un chemin de douleur, et dans son Gethsémani, elle reçut le réconfort de l'Eucharistie. Elle parcourut les derniers moments de son chemin en composant des poésies pour l'Époux présent dans l'Eucharistie, et en rassurant les siens du bonheur dont elle jouissait à plaire à son Aimé. « Le Bon Dieu est pour moi une tendre mère ».
Alors que résonnait l'Angélus de la fête de Noël 1927, l'enfant de Jésus rejoignait les bras du Christ. Au Noël de l'Enfant Jésus répondit le « dies natalis » de Sœur Elia.
Sœur Elia di san Clemente a été béatifiée le 18 mars 2006, dans la cathédrale de Bari au cours d’une solennelle célébration présidée par l’archevêque de Bari-Bitonto, Francesco Cacucci, et par le Card. José Saraiva Martìns, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Avec la bienheureuse Elia di san Clemente, une nouvelle étoile est née au firmament de l'Église. La ville de Bari a vu pour la première fois l'une de ses filles, souvent appelé « la petite sainte Thérèse d'Italie », élevée aux honneurs des autels.
Solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ
(ou Fête-Dieu ou Corpus Domini ou Corpus Christi)
Messe et procession eucharistique
Extraits de l’homélie de Benoît XVI
Parvis de la basilique Saint-Jean-de-Latran
Jeudi 15 juin 2006
Chers frères et sœurs,
La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l'histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n'est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l'avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu'Il dit est un événement, l'événement central de l'histoire du monde et de notre vie personnelle.
Ces paroles sont inépuisables. Je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. À travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n'est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s'approche de nous et s'unit à nous. Mais les signes représentent, à leur façon, chacun un aspect particulier de Son mystère, et, à travers leur manifestation particulière, ils veulent nous parler, afin que nous apprenions à comprendre un peu plus le mystère de Jésus Christ. Au cours de la procession et dans l'adoration, nous regardons l'Hostie consacrée, - le type le plus simple de pain et de nourriture, composé uniquement d'un peu de farine et d'eau. Il apparaît ainsi comme la nourriture des pauvres, auxquels le Seigneur a accordé en premier lieu sa préférence. La prière à travers laquelle l'Église, au cours de la liturgie de la Messe, remet ce pain au Seigneur, le définit comme le fruit de la terre et du travail de l'homme. Celui-ci contient les peines de l'homme, le travail quotidien de ceux qui cultivent la terre, sèment et récoltent, et enfin, préparent le pain. Toutefois, le pain n'est pas seulement notre produit, quelque chose que nous fabriquons ; c'est le fruit de la terre et donc également un don. Car le fait que la terre porte des fruits n'est pas seulement l'un de nos mérites ; seul le Créateur pouvait lui conférer la fertilité. Et à présent, nous pouvons également étendre encore un peu cette prière de l'Église, en disant : le pain est fruit à la fois de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d'en haut, c'est-à-dire du soleil et de la pluie. Et l'eau aussi, dont nous avons besoin pour préparer le pain, nous ne pouvons pas la produire seuls. À une période où l'on parle de désertification et où nous entendons toujours plus de mises en garde contre le danger qu'hommes et bêtes meurent de soif dans les régions privées d'eau - en cette période, nous nous rendons à nouveau compte de la grandeur du don de l'eau également, et combien nous sommes incapables de nous la procurer seuls. Alors, en y regardant de plus près, ce petit morceau d'hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ciel et terre, mais également activité et esprit de l'homme coopèrent. La synergie des forces qui rend possible, sur notre pauvre planète, le mystère de la vie et l'existence de l'homme, nous est présentée dans toute sa merveilleuse grandeur. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi le Seigneur choisit ce morceau de pain comme son signe. [...]
Le signe du vin nous parle également de façon très semblable. Mais tandis que le pain renvoie à l'aspect quotidien, à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime le caractère exquis de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps et que, déjà à présent, il anticipe toujours à nouveau en l'évoquant à travers ce signe. Mais le vin parle également de la Passion : la vigne doit être taillée continuellement pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie et doit être pressé : ce n'est qu'à travers cette passion que mûrit un vin précieux.
En la fête du Corpus Domini, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d'Israël au cours des quarante années passées dans le désert. L'Hostie est notre manne à travers laquelle le Seigneur nous nourrit - c'est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.
Au cours de la procession, nous suivons ce signe, et ainsi, nous Le suivons Lui-même. Et nous Le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre toujours à nouveau le droit chemin à l'Église et à ses pasteurs ! Regarde l'humanité qui souffre, qui erre dans l'incertitude parmi tant d'interrogations ; vois la faim physique et psychologique qui la tourmente ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l'âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-toi à eux ! Purifie-nous et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que ce n'est qu'à travers la participation à ta Passion, à travers le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre sa pleine réalisation. Rassemble-nous de toutes les extrémités de la terre. Unis ton Église, unis l'humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen !
Sainte Urszula Ledóchowska (dans le siècle Julie Ledóchowska) (1865-1939)
Vierge et fondatrice des : « Ursulines du Cœur de Jésus Agonisant ».
« Pourvu que je sache aimer ! me laisser brûler, consumer par l’amour » ainsi écrit Julie Ledóchowska, âgée de 24 ans, novice dans le couvent des Ursulines à Cracovie, à la veille de ses vœux religieux. Le jour de sa profession elle prend le nom de Marie Ursule de Jésus et ces paroles deviennent la trame de toute sa vie.
Julie Ledóchowska, naît le 17 avril 1865 à Loosdorf (Autriche) d’une mère de nationalité suisse, descendante d’une ancienne famille chevaleresque, les Salis. Le père est issu d’une très ancienne famille polonaise, qui a donné naissance à des hommes d’état, des militaires et des ecclésiastiques liés à l’histoire de l’Europe et de l’Église. Julie et sa nombreuse fratrie grandissent, entourés de l’amour de leurs parents à la fois tendre et exigeant. Les trois aînés choisissent la voie de la vie consacrée. Marie Thérèse, béatifiée en 1975, fonde la « Sodalité de Saint Pierre Claver » et le frère cadet Vladimir, devient supérieur général de la Compagnie de Jésus.
Mère Ursule vit 21 ans dans le couvent de Cracovie. Son entourage est sensible à son amour de Dieu, son talent d’éducatrice, son attention aux besoins des jeunes filles en cette époque de changements sociaux, politiques et d’évolution des mœurs. C’est alors que les femmes accèdent à l’Université Jagellon. Mère Ursule ouvre le premier internat d’étudiantes en Pologne donnant aux jeunes filles un lieu de vie sûr, ainsi qu’une formation religieuse.
Avec la bénédiction de saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) elle est envoyée en compagnie d’une autre sœur à Saint Petersburg au cœur de la Russie hostile à l’Église catholique. Habillée en civil, la vie religieuse étant interdite en Russie, elle poursuit son travail éducatif, toujours attentive à la vie des jeunes. En quittant Cracovie Mère Ursule ne sait pas que l’Esprit Saint la conduit sur un chemin qu’elle ignore. A Saint Petersburg, la communauté grandissante est érigée en maison autonome. Les sœurs vivent leur vie religieuse dans la clandestinité. En dépit d’une surveillance policière permanente, elles sont engagées dans un travail d’éducation, de formation religieuse, dans un souci de rapprochement entre Polonais et Russes.
En 1914 la première guerre mondiale éclate. Mère Ursule expulsée de la Russie, s’exile à Stockholm. Lors de son périple scandinave, Suède, Danemark, Norvège, outre son travail éducatif, Mère Ursule s’engage dans la vie de l’église locale, l’aide aux victimes de la guerre et l’œcuménisme.
La communauté de Mère Ursule devient un lieu de soutien pour les personnes de différentes orientations politiques et religieuses. Son patriotisme fervent va de pair avec une ouverture à la différence et à la diversité. Interrogée sur son orientation politique, elle répond sans hésitation : « ma politique c’est l’amour ».
En 1920 Mère Ursule rentre en Pologne avec les sœurs et un groupe important d’orphelins, leurs parents étaient des émigrés polonais. Le couvent autonome est transformé par le Saint Siège en Congrégation apostolique : « Ursulines du Cœur de Jésus Agonisant ».
La spiritualité de la Congrégation est centrée sur la contemplation de l’amour rédempteur du Christ. Les sœurs participent à sa mission de salut par l’éducation, l’enseignement et le service des personnes souffrantes, délaissées, marginalisées, en quête du sens de la vie.
Mère Ursule forme les sœurs à l’amour inconditionnel de Dieu. « Elles aimeront en Dieu chaque personne et toute créature ». La sérénité, le sourire, l’humilité et la capacité de vivre la vie quotidienne ordinaire sont pour elle un chemin privilégié de sainteté. C’est un témoignage particulièrement crédible d’union au Christ, un moyen d’évangélisation et d’éducation. Elle-même en est un exemple.
Le développement de la Congrégation est rapide. Plusieurs communautés de sœurs sont fondées en Pologne, et aux confins du pays, à l’est, région pauvre habitée par une population de nationalité et de religions diverses. En 1928 la maison généralice est fondée à Rome ainsi qu’un internat. Son but est de donner la possibilité aux jeunes filles peu fortunées de connaître les richesses spirituelles et culturelles de l’Église et de l’Europe. Les sœurs s’engagent aussi auprès des pauvres d’une banlieue de Rome.
En 1930, les sœurs accompagnent des jeunes filles en recherche de travail en France. Partout où cela est possible, Mère Ursule crée des lieux d’éducation et d’enseignement. Elle envoie les sœurs dans la catéchèse et dans des quartiers pauvres. Elle crée des éditions pour les enfants et les jeunes, écrit des articles et des livres. Elle initie et soutient différents mouvements : le Mouvement Eucharistique des enfants et d’autres pour les jeunes et les femmes. Mère Ursule participe activement à la vie de l’Église et de son pays dont elle reçoit de hautes distinctions. Quand sa vie laborieuse et difficile s’éteint, le 29 mai 1939 à Rome, les gens s’exclament : « une sainte est morte »
Urszula Ledóchowska a été béatifiée le 20 juin 1983, à Poznań en Pologne, et canonisée le 18 mai 2003 à Rome, par le même pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Avec Urszula ont été canonisés 3 autres bienheureux : le compatriote Józef Sebastian Pelczar, Evêque de Przemysl, fondateur de la Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus; deux italiennes: Maria De Mattias, vierge, fondatrice de la Congrégation des Sœurs adoratrices du Sang du Christ; Virginia Centurione Bracelli, laïque, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Refuge sur le Mont Calvaire et des Sœurs Filles de Notre-Dame au Mont Calvaire.
Bse Elia de san Clemente (1901-1927)
Religieuse carmélite
Elia de san Clemente, dans le siècle Teodora Fracasso, naît à Bari (dans les Pouilles, Italie) le 17 janvier 1901. Troisième enfant de Giuseppe et Pasqua Cianci, elle fut baptisée quatre jours après sa naissance, dans l’Église S. Giacomo, par son oncle Carlo Fracasso. Elle est née quatre ans après que sa grande consœur, sainte Thérèse de Lisieux, fut née au ciel. Elles se sont passé le témoin du même petit grand message à cheval sur deux siècles aussi exaltants que destructeurs.
Il y eut d'abord, dans la vie de la petite Dora, une série de rêves prémonitoires de l'avenir. Le premier fut celui de la jardinière, lorsqu'elle avait quatre ans. Plus tard viendrait celui de la Moniale de Lisieux, qui lui apparut dans la nuit précédant la Première Communion. Elle n'avait jamais entendu parler de sainte Thérèse avant ce jour. Et elle reçut cette prophétie: « Tu seras moniale comme moi » Et elle l'appela par ce qui deviendra son nom: « Sœur Elia ». Elle lui annonça que, comme la sienne, sa vie serait très courte. Dora appellera dorénavant sainte Thérèse « ma très chère Amie du ciel ».
Thérèse et Dora, pendant les quelques années qu'elles ont passées au Carmel - la première à vingt-quatre ans, la seconde à vingt-six - sont parvenues aux sommets de l'expérience de l'union, tout en l'ornant d'humanité. Elles ont toutes deux laissé sur des centaines de feuillets des souvenirs, des pensées, des compositions, des lettres. Tout ce matériel a permis de reconstruire le parcours de leur intimité la plus profonde: la véritable histoire de deux âmes vivantes.
Chez Dora, le point culminant de son enfance fut la première rencontre eucharistique. Ce jour-là, elle apprit de Jésus, dont elle deviendrait « la petite victime de son amour miséricordieux » qu'elle « allait beaucoup souffrir dans sa vie ici bas ». A quatre ans, elle fit le rêve du jardin et de la Dame qui cueille un petit lys et le serre contre son cœur. Sa mère lui en donna la clé: « Tu as vu Marie, la Mère du ciel ». « Ce fut ce rêve - écrivit-elle - qui m'apporta un grand changement, et à partir de ce jour-là, le désir et la pensée incessante de devenir moniale ne quittèrent plus un seul instant mon esprit ». Par ailleurs, l'amour filial de cette jeune fille de Bari pour ses racines demeura intact, jusque dans l'avant-dernière lettre qu'elle écrivit à sa mère: « Ma chère Maman, il me semble qu'il y a un siècle que je ne te vois. Mais que dis-je? Je te revois chaque jour. Lorsque Jésus-Hostie descend dans mon cœur, je revois en lui mon cher Papa, et quelquefois aussi pendant mon sommeil, je vois en songe ma chère maman bien-aimée qui, me serrant sur son cœur, me couvre de baisers. J'entends encore résonner dans mes oreilles ta très douce voix. Ton aimable sourire brille encore dans mes yeux. M'as-tu exaucée? Te rappelles-tu la promesse?... Mets-tu un châle lorsque tu sors? Nous allons bien. »
Le « nous » qu'elle utilise se réfère à elle-même et à Sœur Celina, sa sœur, qui l'a suivie au monastère et a pris le nom de la sœur de sainte Thérèse. Lorsque Dora vivait encore en famille, elle démontrait déjà un zèle apostolique surprenant, qui se traduisait dans son attention envers les ouvriers de l'atelier dirigé par son père, qu'elle assiste lorsqu’ils sont malades, confectionnant des petits présents pour les nouveau-nés, donnant des leçons de catéchisme aux plus jeunes. Le départ pour le Carmel, qu'elle choisit comme une seconde famille, loin d'être une fuite et un refuge, est au contraire un choix d'amour.
La publication de l'autobiographie de sainte Thérèse intitulée Histoire d'une âme, alimenta en elle le feu de la vocation. En 1920, elle entra au Carmel de via de Rossi à Bari, qui est devenu un havre de contemplation au cœur de la frénésie du mouvement de la ville. Elle prit le nom d'Elia, qui lui avait été indiqué en songe par sainte Thérèse. L'année suivante, elle prononça ses premiers vœux. Elle n'avait que vingt ans.
De 1923 à 1925, Sœur Elia fut chargée des fonctions d'institutrice et d'enseignante de broderie à la machine. Elle fit l'expérience délicieuse de partager son amour rayonnant pour le Christ, auquel répondit l'enthousiasme de ses jeunes élèves. Mais elle dut également supporter la croix des incompréhensions dues aux méfiances, aux jalousies, aux envies et aux aveuglements.
A vingt-trois ans, avec l'autorisation de son Directeur spirituel, elle écrivit avec son sang l'offrande du « vœu le plus parfait ». Après deux années, elle prononçait sa profession solennelle. Son chemin fut aussi un chemin de douleur, et dans son Gethsémani, elle reçut le réconfort de l'Eucharistie. Elle parcourut les derniers moments de son chemin en composant des poésies pour l'Époux présent dans l'Eucharistie, et en rassurant les siens du bonheur dont elle jouissait à plaire à son Aimé. « Le Bon Dieu est pour moi une tendre mère ».
Alors que résonnait l'Angélus de la fête de Noël 1927, l'enfant de Jésus rejoignait les bras du Christ. Au Noël de l'Enfant Jésus répondit le « dies natalis » de Sœur Elia.
Sœur Elia di san Clemente a été béatifiée le 18 mars 2006, dans la cathédrale de Bari au cours d’une solennelle célébration présidée par l’archevêque de Bari-Bitonto, Francesco Cacucci, et par le Card. José Saraiva Martìns, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Avec la bienheureuse Elia di san Clemente, une nouvelle étoile est née au firmament de l'Église. La ville de Bari a vu pour la première fois l'une de ses filles, souvent appelé « la petite sainte Thérèse d'Italie », élevée aux honneurs des autels.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 30 mai
Sainte Jeanne d'Arc « La Pucelle d'Orléans »
Patronne secondaire de la France (1412-1431)
Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses : combien Dieu aime la France et comme il est vrai qu'Il se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses.
Jeanne d'Arc naît à Domrémy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412 ; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus ; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle se confessait et communiait très régulièrement ; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était « une bonne fille, aimant et craignant Dieu », priant beaucoup Jésus et Marie. Son curé put dire d'elle : « Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse.
La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés ; la situation du roi Charles VII était désespérée. Mais Dieu se souvint de son peuple, et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il se servit d'une humble fille des champs.
Jeanne avait treize ans quand l'Archange saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que Dieu voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent ; l'Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, que Dieu donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien.
Jusqu'ici la vie de Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère ; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée ; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims.
Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre : elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes.
Jeanne d'Arc a été béatifiée le 18 avril 1909, par saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), et proclamée sainte le 16 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.
Bse Marie-Céline de la Présentation (1897)
Jeune clarisse morte de tuberculose à 19 ans
Marie-Céline de la Présentation (au siècle Jeanne Germaine Castang) naît le 23 mai 1878 à Nojals, près de Beaumont-en-Périgord. Son père était issu d'une famille de propriétaires terriens et sa mère d'une famille de notaires. Cinquième de la famille, elle était très jolie, mutine, sensible et débrouillarde, ayant un fort caractère. Très vite, on la surnomma « la petite Maine »
En 1882, Germaine a 4 ans. Avec quelques autres enfants du village, elle s'était aventurée dans l'eau froide du petit ruisseau proche de l'école. Après trois jours, sa jambe gauche se paralyse et peu à peu le pied se retourna complètement, très certainement sous l'effet d'une poliomyélite. Elle ne put marcher que sur la cheville. Cette épreuve n'entama pas la foi et la piété de l'enfant. Les parents Castang élevaient leurs enfants dans l'amour de Dieu et du prochain. Les Sœurs de Saint-Joseph complétaient cette éducation. Germaine, malgré son jeune âge, se faisait déjà remarquer par sa dévotion à l'Eucharistie.
Son père avait ouvert une épicerie-café dans le bourg de Nojals. L'affaire n'ayant pas marché, le père fut ruiné, et il dut quitter sa maison avec sa femme et ses enfants. Ils s'installèrent alors au lieu-dit Salabert, dans un abri délabré et insalubre où la santé de la famille allait se détériorer inexorablement. Leur misère était telle que Germaine dut parcourir le pays, allant d'une ferme à l'autre pour mendier de la nourriture, malgré sa plaie béante et purulente qui affectait sa jambe.
Ne pouvant assurer la survie de sa famille, le père de Germaine se rendit à Bordeaux pour chercher du travail et loua une petite maison rue de Puységur. Au printemps 1890, toute la famille le rejoignit, quittant le logement insalubre de Salabert où trois des onze enfants avaient trouvé la mort. Deux autres mourront à Bordeaux de tuberculose et de malnutrition. En 1892, le père trouva du travail comme gardien d'un château à La Réole. Toute la famille se rendit à ce château, sauf Germaine qui resta à Bordeaux, où elle avait été hébergée par charité, dans une pension tenue par les Sœurs de Marie-Joseph. C'est à Bordeaux qu'elle fut opérée du pied à l'hôpital des enfants. Elle apprit la couture et se prépara à la première Communion et à la Confirmation qu'elle reçut dans la Cathédrale de Bordeaux.
Le 29 décembre 1892, sa mère mourut. Germaine vint prendre sa place auprès de son frère aîné Louis, gravement atteint par la tuberculose. Elle veilla sur lui jusqu'à sa mort le 6 février 1893, dormant sur le plancher de la chambre, où elle contracta certainement la maladie. Depuis sa jeune enfance, Germaine désirait devenir religieuse. Son premier souhait avait été d'entrer chez les Clarisses. Elle avait été refusée à cause de son handicap. Après la mort de sa mère, elle voulut rejoindre sa sœur Lucie dans la Congrégation de Saint-Joseph à Aubenas. Pour le même motif, elle ne put y entrer. De retour au pensionnat, Germaine reprit les travaux de couture tout en menant une vie de prière et de sacrifice qui édifiait son entourage.
Au cours d'une promenade en compagnie d'une amie, cette dernière lui proposa de rendre visite à une Clarisse de sa connaissance. Elle reprit espoir de pouvoir devenir religieuse. La Mère supérieure et les religieuses discernèrent chez cette jeune fille, au-delà de son handicap, une âme d'exception.
Elle fut admise dans la communauté de l'Ave Maria le 12 juin 1896. Elle prit l'habit le 21 novembre sous le nom de Sœur Marie-Céline de la Présentation.
Malgré la tuberculose qui la minait, elle supportait la dure vie des moniales contemplatives dans un amour toujours croissant de Dieu, de ses sœurs, et de l'Église. Elle accueillit avec humilité et discrétion les manifestations surnaturelles qui lui furent accordées de l'amour de Dieu.
Elle meurt le 30 mai 1897, à l'âge de 19 ans. Dès sa mort, elle se manifesta à de nombreuses personnes par des parfums. On la nomma « la sainte aux parfums ». La réputation de sa sainteté se répandit dans le monde entier.
Marie-Céline de la Présentation, déclarée vénérable le 22 janvier 1957, fut béatifiée le 16 septembre 2007, dans la cathédrale de saint André de Bordeaux, par le Card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Sœur Marie-Céline, qui connut la misère, l'exclusion, le handicap et la souffrance jusqu'à sa mort, est un modèle pour tous ceux qui souffrent de maladie, handicap physique, pauvreté et exclusion sociale de nos jours. Elle qui écrivait avant de mourir à sa sœur: « Je meurs sans regrets et je te donne rendez-vous au ciel... Là haut, je n'oublierai personne ».
Sainte Jeanne d'Arc « La Pucelle d'Orléans »
Patronne secondaire de la France (1412-1431)
Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses : combien Dieu aime la France et comme il est vrai qu'Il se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses.
Jeanne d'Arc naît à Domrémy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412 ; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus ; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle se confessait et communiait très régulièrement ; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était « une bonne fille, aimant et craignant Dieu », priant beaucoup Jésus et Marie. Son curé put dire d'elle : « Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse.
La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés ; la situation du roi Charles VII était désespérée. Mais Dieu se souvint de son peuple, et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il se servit d'une humble fille des champs.
Jeanne avait treize ans quand l'Archange saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que Dieu voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent ; l'Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, que Dieu donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien.
Jusqu'ici la vie de Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère ; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée ; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims.
Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre : elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes.
Jeanne d'Arc a été béatifiée le 18 avril 1909, par saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), et proclamée sainte le 16 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.
Bse Marie-Céline de la Présentation (1897)
Jeune clarisse morte de tuberculose à 19 ans
Marie-Céline de la Présentation (au siècle Jeanne Germaine Castang) naît le 23 mai 1878 à Nojals, près de Beaumont-en-Périgord. Son père était issu d'une famille de propriétaires terriens et sa mère d'une famille de notaires. Cinquième de la famille, elle était très jolie, mutine, sensible et débrouillarde, ayant un fort caractère. Très vite, on la surnomma « la petite Maine »
En 1882, Germaine a 4 ans. Avec quelques autres enfants du village, elle s'était aventurée dans l'eau froide du petit ruisseau proche de l'école. Après trois jours, sa jambe gauche se paralyse et peu à peu le pied se retourna complètement, très certainement sous l'effet d'une poliomyélite. Elle ne put marcher que sur la cheville. Cette épreuve n'entama pas la foi et la piété de l'enfant. Les parents Castang élevaient leurs enfants dans l'amour de Dieu et du prochain. Les Sœurs de Saint-Joseph complétaient cette éducation. Germaine, malgré son jeune âge, se faisait déjà remarquer par sa dévotion à l'Eucharistie.
Son père avait ouvert une épicerie-café dans le bourg de Nojals. L'affaire n'ayant pas marché, le père fut ruiné, et il dut quitter sa maison avec sa femme et ses enfants. Ils s'installèrent alors au lieu-dit Salabert, dans un abri délabré et insalubre où la santé de la famille allait se détériorer inexorablement. Leur misère était telle que Germaine dut parcourir le pays, allant d'une ferme à l'autre pour mendier de la nourriture, malgré sa plaie béante et purulente qui affectait sa jambe.
Ne pouvant assurer la survie de sa famille, le père de Germaine se rendit à Bordeaux pour chercher du travail et loua une petite maison rue de Puységur. Au printemps 1890, toute la famille le rejoignit, quittant le logement insalubre de Salabert où trois des onze enfants avaient trouvé la mort. Deux autres mourront à Bordeaux de tuberculose et de malnutrition. En 1892, le père trouva du travail comme gardien d'un château à La Réole. Toute la famille se rendit à ce château, sauf Germaine qui resta à Bordeaux, où elle avait été hébergée par charité, dans une pension tenue par les Sœurs de Marie-Joseph. C'est à Bordeaux qu'elle fut opérée du pied à l'hôpital des enfants. Elle apprit la couture et se prépara à la première Communion et à la Confirmation qu'elle reçut dans la Cathédrale de Bordeaux.
Le 29 décembre 1892, sa mère mourut. Germaine vint prendre sa place auprès de son frère aîné Louis, gravement atteint par la tuberculose. Elle veilla sur lui jusqu'à sa mort le 6 février 1893, dormant sur le plancher de la chambre, où elle contracta certainement la maladie. Depuis sa jeune enfance, Germaine désirait devenir religieuse. Son premier souhait avait été d'entrer chez les Clarisses. Elle avait été refusée à cause de son handicap. Après la mort de sa mère, elle voulut rejoindre sa sœur Lucie dans la Congrégation de Saint-Joseph à Aubenas. Pour le même motif, elle ne put y entrer. De retour au pensionnat, Germaine reprit les travaux de couture tout en menant une vie de prière et de sacrifice qui édifiait son entourage.
Au cours d'une promenade en compagnie d'une amie, cette dernière lui proposa de rendre visite à une Clarisse de sa connaissance. Elle reprit espoir de pouvoir devenir religieuse. La Mère supérieure et les religieuses discernèrent chez cette jeune fille, au-delà de son handicap, une âme d'exception.
Elle fut admise dans la communauté de l'Ave Maria le 12 juin 1896. Elle prit l'habit le 21 novembre sous le nom de Sœur Marie-Céline de la Présentation.
Malgré la tuberculose qui la minait, elle supportait la dure vie des moniales contemplatives dans un amour toujours croissant de Dieu, de ses sœurs, et de l'Église. Elle accueillit avec humilité et discrétion les manifestations surnaturelles qui lui furent accordées de l'amour de Dieu.
Elle meurt le 30 mai 1897, à l'âge de 19 ans. Dès sa mort, elle se manifesta à de nombreuses personnes par des parfums. On la nomma « la sainte aux parfums ». La réputation de sa sainteté se répandit dans le monde entier.
Marie-Céline de la Présentation, déclarée vénérable le 22 janvier 1957, fut béatifiée le 16 septembre 2007, dans la cathédrale de saint André de Bordeaux, par le Card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Sœur Marie-Céline, qui connut la misère, l'exclusion, le handicap et la souffrance jusqu'à sa mort, est un modèle pour tous ceux qui souffrent de maladie, handicap physique, pauvreté et exclusion sociale de nos jours. Elle qui écrivait avant de mourir à sa sœur: « Je meurs sans regrets et je te donne rendez-vous au ciel... Là haut, je n'oublierai personne ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 31 mai
Saint Felice de Nicosie
Frère lai chez les Capucins de Sicile
(1715-1787)
Dans le Martyrologe Romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 31 mai. L’Ordre des Frères mineurs le commémore le 2 juin.
Felice (Félix), au baptême Filippo Giacomo, naît à Nicosie, en Sicile, le 5 novembre 1715, de Filippo Amoroso et Carmela Pirro.
À vingt ans, en 1735, il alla frapper à la porte du couvent pour être accueilli en tant que frère lai. Comme il était analphabète, il essuya tout d’abord un refus. Mais il revint à diverses reprises pour renouveler sa demande sans se lasser et sans chercher une autre voie : une vocation « pas facile, éprouvée, mûrie, amplement pesée, et désirée ».
Après huit ans d’attente, il fut finalement accueilli à Mistretta, dans l’Ordre des Frères mineurs conventuels et reçut le nom de frère Felice da Nicosia. Après un an de noviciat, il fit profession religieuse et il fut envoyé à Nicosie où il fut chargé de demander l’aumône pour ses frères. Chaque jour, il parcourait les rues en frappant aux palais des riches pour les inviter à partager leur bien-être et aux demeures des pauvres, il apportait réconfort et secours dans leurs besoins quotidiens. Il remerciait chacun en disant : « Que ce soit pour l’amour de Dieu ».
« Il avait compris, soulignait le postulateur, que le secret de la vie, capable d’ouvrir et d’éclairer tout événement, ne consiste pas à indiquer avec force à Dieu notre volonté, mais dans le fait de faire la sienne joyeusement ». « Cette découverte simple lui a toujours permis, précisait le P. Tessari, partout et en dépit de tout, de voir Dieu et son amour, particulièrement là où c’est plus difficile de le découvrir. Il cherchait seulement à se laisser envahir et remplir par Dieu, il allait immédiatement au cœur des choses, à la racine de la vie ; où tout se recompose dans son harmonie originelle ».
« Pour faire cela, précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et agit. Le silence, plus que le bruit, est toujours le gardien de cela, de façon privilégiée. Une sagesse que le frère Félix connaissait, et surtout qu’il vivait. Pour lui, tout existait en Dieu, source de vie, d’harmonie et de paix. Et à part Dieu, il n’existait plus rien, rien qui comptât vraiment. Il avait tout parié sur Dieu, et sûrement tout lui-même. Sa vie fut apparemment faite de rien et au contraire capable de transformer tout dans le Tout. Et ainsi, là où sa vie risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et l’enflammait d’infini ».
Frère Félix tomba malade à la fin du mois de mai 1787 et mourut le 31 mai. L’Ordre des Capucins mit en route sa cause de béatification le 10 juillet 1828. Le procès apostolique se conclut le 12 juillet 1848 à Nicosie. Le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama l’héroïcité de ses vertus le 4 mars 1862.
Felice da Nicosia a été déclaré bienheureux le 12 février 1888, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé à Rome le 23 octobre 2005, par le pape Benoît XVI (Joseph Alois Ratzinger, 2005-2013).
Sainte Battista Varano (1458-1524)
Abbesse des clarisses
Battista, dans le siècle Camilla, Varano naît le 19 avril 1458. Elle était une fille, née hors mariage, du Prince Giulio Cesare da Varano, qui était le seigneur de la petite principauté de Camerino : Camilla était donc princesse. Le Prince reconnaissait sa paternité sur cinq enfants illégitimes, mais il se vantait d’avoir eu, en tout, 69 enfants (5 + 64). Son enfant préférée était Camilla qu’il destinait à un brillant avenir.
Dès l'enfance sa vie offrit un singulier mélange de piété et de mondanité; elle priait, s'adonnait à des pratiques pénible de pénitence. Mais en même temps, dit son biographe, dans le jardin de son âme, l'ivraie germait à côté du bon grain, et les mauvaises herbes menaçaient d'étouffer les fleurs. Au sortir de l'église elle s'occupait de toilettes et d'amusement ; ses méditations sur la Passion du Sauveur étaient suivies de lectures frivoles, d'amusements mondains. “Mais Dieu voulait l'avoir tout entière et l'instrument dont il se servit pour la retirer de la voie dangereuse où elle s'était engagée” : au carême de 1479, à 21 ans, elle fut libérée de sa prison intérieure. Elle entendit la prédication du père franciscain, le Francesco d’Urbino, prédicateur célèbre dans toute l'Italie, appelé ‘la trompette du Saint-Esprit’.
Un de ses sermons dessilla les yeux de la jeune fille ; elle comprit qu'elle ne pouvait faire mentir la parole du Christ, et qu'elle ne pouvait servir Dieu et le monde. Elle se mit sous la direction du saint religieux et fit de rapides progrès dans la vertu. Quelque temps après, agenouillée au pied de l’autel, elle consacrait à Dieu sa virginité. Toutefois, ce n'était pas encore là l'holocauste que son Créateur demandait d'elle, et la grâce frappa si fort à son cœur, qui essayait de repousser son inspiration, qu'elle fut obligée de céder.
Celui qui est la fleur des champs et le lis des vallées lui apparut à plusieurs reprises et après l'avoir inondée d'un déluge de grâces, lui laissa dans son âme, dit Battista elle-même, trois lis d'un parfum délicieux ; une haine du monde invincible, une humilité sincère, un ardent désir de souffrance. Elle embrassa alors la Règle, si austère de sainte Claire, et ni les caresses, ni les menaces, ni les larmes, ni les violences mêmes de ses parents, ne purent ébranler son énergique résolution.
Le Jardinier céleste vint donc arracher du milieu du monde cette plante battue par l'orage et qui avait, sous le vent de la tribulation, jeté de profondes racines dans la vertu. Mais la jeune héroïne n'était pas au bout de ses luttes ; des scènes déchirantes pour le cœur d'une enfant, vinrent au monastère comme au palais de son père, éprouver sa constance de faire éclater sa générosité ; elle fut invincible.
Le second acte de son existence commence alors : la vie religieuse, elle se donne entière aux exercices de la mortification, de la patience et de l'humilité et elle vit dans une union intime avec les douleurs de l'Homme-Dieu. Puis les maladies les plus diverses semblent se donner rendez-vous pour torturer son corps pendant que son âme est soumise à de pénibles épreuves. Les ténèbres s'épaississent auteur d'elle, de violentes tentations l'assiègent et de longues sécheresses, qui lui font oublier les délices passées, viennent resserrer son cœur, au point qu'on l'entendit murmurer dans une des ses prières : “Voilà trois ans que j'erre dans les ténèbres, mes forces s'épuisent et le courage va m'abandonner, rappelez-moi à vous, ô mon Jésus, soutenez dans vos bras votre fille qui chancelle.”
Elle devait cependant rester encore de longues années sur la croix, ce ne fut qu'au soir de sa vie que quelques rayons de l'aube éternelle vinrent tempérer ses douloureuses ténèbres et que quelques gouttes de joie infinie tombèrent dans son calice pour en adoucir l'amertume.
Elle mourut de la peste le 31 mai 1524, à 66 ans, et son culte fut confirmé, par Grégoire XVI (Bartolomeo Mauro Alberto Cappellari, 1831-1846), le 7 avril 1843.
Battista Varano a été canonisée le 17 octobre 2010 par le pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Saint Felice de Nicosie
Frère lai chez les Capucins de Sicile
(1715-1787)
Dans le Martyrologe Romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 31 mai. L’Ordre des Frères mineurs le commémore le 2 juin.
Felice (Félix), au baptême Filippo Giacomo, naît à Nicosie, en Sicile, le 5 novembre 1715, de Filippo Amoroso et Carmela Pirro.
À vingt ans, en 1735, il alla frapper à la porte du couvent pour être accueilli en tant que frère lai. Comme il était analphabète, il essuya tout d’abord un refus. Mais il revint à diverses reprises pour renouveler sa demande sans se lasser et sans chercher une autre voie : une vocation « pas facile, éprouvée, mûrie, amplement pesée, et désirée ».
Après huit ans d’attente, il fut finalement accueilli à Mistretta, dans l’Ordre des Frères mineurs conventuels et reçut le nom de frère Felice da Nicosia. Après un an de noviciat, il fit profession religieuse et il fut envoyé à Nicosie où il fut chargé de demander l’aumône pour ses frères. Chaque jour, il parcourait les rues en frappant aux palais des riches pour les inviter à partager leur bien-être et aux demeures des pauvres, il apportait réconfort et secours dans leurs besoins quotidiens. Il remerciait chacun en disant : « Que ce soit pour l’amour de Dieu ».
« Il avait compris, soulignait le postulateur, que le secret de la vie, capable d’ouvrir et d’éclairer tout événement, ne consiste pas à indiquer avec force à Dieu notre volonté, mais dans le fait de faire la sienne joyeusement ». « Cette découverte simple lui a toujours permis, précisait le P. Tessari, partout et en dépit de tout, de voir Dieu et son amour, particulièrement là où c’est plus difficile de le découvrir. Il cherchait seulement à se laisser envahir et remplir par Dieu, il allait immédiatement au cœur des choses, à la racine de la vie ; où tout se recompose dans son harmonie originelle ».
« Pour faire cela, précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et agit. Le silence, plus que le bruit, est toujours le gardien de cela, de façon privilégiée. Une sagesse que le frère Félix connaissait, et surtout qu’il vivait. Pour lui, tout existait en Dieu, source de vie, d’harmonie et de paix. Et à part Dieu, il n’existait plus rien, rien qui comptât vraiment. Il avait tout parié sur Dieu, et sûrement tout lui-même. Sa vie fut apparemment faite de rien et au contraire capable de transformer tout dans le Tout. Et ainsi, là où sa vie risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et l’enflammait d’infini ».
Frère Félix tomba malade à la fin du mois de mai 1787 et mourut le 31 mai. L’Ordre des Capucins mit en route sa cause de béatification le 10 juillet 1828. Le procès apostolique se conclut le 12 juillet 1848 à Nicosie. Le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama l’héroïcité de ses vertus le 4 mars 1862.
Felice da Nicosia a été déclaré bienheureux le 12 février 1888, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé à Rome le 23 octobre 2005, par le pape Benoît XVI (Joseph Alois Ratzinger, 2005-2013).
Sainte Battista Varano (1458-1524)
Abbesse des clarisses
Battista, dans le siècle Camilla, Varano naît le 19 avril 1458. Elle était une fille, née hors mariage, du Prince Giulio Cesare da Varano, qui était le seigneur de la petite principauté de Camerino : Camilla était donc princesse. Le Prince reconnaissait sa paternité sur cinq enfants illégitimes, mais il se vantait d’avoir eu, en tout, 69 enfants (5 + 64). Son enfant préférée était Camilla qu’il destinait à un brillant avenir.
Dès l'enfance sa vie offrit un singulier mélange de piété et de mondanité; elle priait, s'adonnait à des pratiques pénible de pénitence. Mais en même temps, dit son biographe, dans le jardin de son âme, l'ivraie germait à côté du bon grain, et les mauvaises herbes menaçaient d'étouffer les fleurs. Au sortir de l'église elle s'occupait de toilettes et d'amusement ; ses méditations sur la Passion du Sauveur étaient suivies de lectures frivoles, d'amusements mondains. “Mais Dieu voulait l'avoir tout entière et l'instrument dont il se servit pour la retirer de la voie dangereuse où elle s'était engagée” : au carême de 1479, à 21 ans, elle fut libérée de sa prison intérieure. Elle entendit la prédication du père franciscain, le Francesco d’Urbino, prédicateur célèbre dans toute l'Italie, appelé ‘la trompette du Saint-Esprit’.
Un de ses sermons dessilla les yeux de la jeune fille ; elle comprit qu'elle ne pouvait faire mentir la parole du Christ, et qu'elle ne pouvait servir Dieu et le monde. Elle se mit sous la direction du saint religieux et fit de rapides progrès dans la vertu. Quelque temps après, agenouillée au pied de l’autel, elle consacrait à Dieu sa virginité. Toutefois, ce n'était pas encore là l'holocauste que son Créateur demandait d'elle, et la grâce frappa si fort à son cœur, qui essayait de repousser son inspiration, qu'elle fut obligée de céder.
Celui qui est la fleur des champs et le lis des vallées lui apparut à plusieurs reprises et après l'avoir inondée d'un déluge de grâces, lui laissa dans son âme, dit Battista elle-même, trois lis d'un parfum délicieux ; une haine du monde invincible, une humilité sincère, un ardent désir de souffrance. Elle embrassa alors la Règle, si austère de sainte Claire, et ni les caresses, ni les menaces, ni les larmes, ni les violences mêmes de ses parents, ne purent ébranler son énergique résolution.
Le Jardinier céleste vint donc arracher du milieu du monde cette plante battue par l'orage et qui avait, sous le vent de la tribulation, jeté de profondes racines dans la vertu. Mais la jeune héroïne n'était pas au bout de ses luttes ; des scènes déchirantes pour le cœur d'une enfant, vinrent au monastère comme au palais de son père, éprouver sa constance de faire éclater sa générosité ; elle fut invincible.
Le second acte de son existence commence alors : la vie religieuse, elle se donne entière aux exercices de la mortification, de la patience et de l'humilité et elle vit dans une union intime avec les douleurs de l'Homme-Dieu. Puis les maladies les plus diverses semblent se donner rendez-vous pour torturer son corps pendant que son âme est soumise à de pénibles épreuves. Les ténèbres s'épaississent auteur d'elle, de violentes tentations l'assiègent et de longues sécheresses, qui lui font oublier les délices passées, viennent resserrer son cœur, au point qu'on l'entendit murmurer dans une des ses prières : “Voilà trois ans que j'erre dans les ténèbres, mes forces s'épuisent et le courage va m'abandonner, rappelez-moi à vous, ô mon Jésus, soutenez dans vos bras votre fille qui chancelle.”
Elle devait cependant rester encore de longues années sur la croix, ce ne fut qu'au soir de sa vie que quelques rayons de l'aube éternelle vinrent tempérer ses douloureuses ténèbres et que quelques gouttes de joie infinie tombèrent dans son calice pour en adoucir l'amertume.
Elle mourut de la peste le 31 mai 1524, à 66 ans, et son culte fut confirmé, par Grégoire XVI (Bartolomeo Mauro Alberto Cappellari, 1831-1846), le 7 avril 1843.
Battista Varano a été canonisée le 17 octobre 2010 par le pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Mercredi le 1er juin
Saint Annibal-Marie Di Francia 91851-1927)
Prêtre et fondateur des : « Rogationnistes du Cœur de Jésus » et des « Filles du Divin Zèle du Cœur de Jésus»
Annibale Maria Di Francia naît à Messine (Italie), le 5 juillet 1851, de la noble Anna Toscano et du chevalier Francesco, marquis de Santa Caterina dello Ionio, Vice-Consul pontifical et Capitaine honoraire de la Marine. Troisième de quatre enfants, Annibale devint orphelin à l'âge de quinze mois, en raison de la mort prématurée de son père. Cette expérience amère imprégna son âme d'une tendresse particulière et d'un amour spécial envers les orphelins qui caractérisèrent sa vie et son système éducatif.
Il développa un grand amour pour l'Eucharistie, au point de recevoir l'autorisation, exceptionnelle pour son époque, de pouvoir s'approcher de la Sainte Communion chaque jour. Très jeune, devant le Saint Sacrement exposé solennellement, il eut ce que l'on peut qualifier d'« intelligence du Rogate » : c'est-à-dire qu'il découvrit la nécessité de la prière pour les vocations qu'il trouva exprimée, par la suite, dans le verset de l'Évangile: « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux; priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson » (Mt 9, 38 ; Lc 10, 2). Ces mots de l'Évangile constituèrent l'intuition fondamentale à laquelle il consacra toute son existence.
Vif d'esprit et possédant de remarquables capacités littéraires, il répondit généreusement à l'appel du Seigneur dès qu'il l'entendit, adaptant ces talents à son ministère. Une fois ses études achevées, il fut ordonné prêtre le 16 mars 1878. Quelques mois auparavant, une rencontre « providentielle » avec un mendiant presque aveugle le mit au contact de la triste réalité sociale et morale du quartier périphérique le plus pauvre de Messine, dénommé Case Avignone ; cela lui ouvrit la voie de l'amour infini des pauvres et des orphelins, qui deviendra une caractéristique fondamentale de sa vie.
Avec l'accord de son évêque, il alla vivre dans ce « ghetto » et employa toutes ses forces à la rédemption de ces malheureux qu'il considérait, selon l'image évangélique, comme « des brebis sans berger ». Cette expérience fut marquée par de fortes incompréhensions, difficultés et hostilités en tout genre, qu'il surmonta avec une grande foi, voyant dans les humbles et les marginaux Jésus-Christ lui-même; il mit alors en œuvre ce qu'il appelait « l'Esprit de double charité: l'évangélisation et le secours des pauvres ».
En 1882, il ouvrit ses premiers orphelinats, appelés « antoniani » car il les plaça sous la protection de saint Antoine de Padoue. Son souci ne fut pas seulement de procurer du pain et du travail, mais surtout une éducation complète de la personne, sous l'aspect moral et religieux, en offrant à ces hôtes un véritable climat de famille favorisant un processus de formation capable de leur faire découvrir et suivre le projet de Dieu.
Dans un esprit missionnaire, il aurait voulu accueillir les orphelins et les pauvres du monde entier. Mais comment faire ? Le mot Rogate lui ouvrait cette possibilité. Par conséquent, il écrivit: « Que sont ces quelques orphelins et ces quelques pauvres que nous évangélisons face aux millions qui se perdent et sont abandonnés comme un troupeau sans berger? ... Je cherchais une issue et je l'ai trouvée, immense, dans ces adorables paroles de notre Seigneur Jésus-Christ: “Rogate ergo...” Il me sembla alors avoir découvert le secret de toutes les bonnes œuvres et du salut de toutes les âmes ».
Annibale avait eu l'intuition que le Rogate n'était pas une simple recommandation du Seigneur, mais un commandement explicite et un « remède infaillible ». Raison pour laquelle son charisme doit être perçu comme le principe animateur d'une fondation providentielle dans l'Église. Un autre aspect important à relever est qu'il anticipe les temps dans sa façon de considérer les vocations, notamment celles des laïcs engagés: parents, enseignants et même bons gouvernants.
Pour réaliser dans l'Église et dans le monde ses idéaux apostoliques, il fonda deux nouvelles familles religieuses : en 1887, la Congrégation des « Filles du Divin Zèle » et, dix ans plus tard, la Congrégation des « Rogationnistes du Cœur de Jésus ». Il voulut que les membres de ces deux Instituts, approuvés canoniquement le 6 août 1926, s'engagent à vivre le Rogate grâce à un quatrième vœu.
Ainsi, en 1909, le Père Di Francia écrivit une supplique à saint Pie X : « Je me suis consacré dès ma prime jeunesse à cette sainte parole de l'Évangile: Rogate ergo. Dans mes petits Instituts de bienfaisance s'élève une prière incessante, quotidienne, des orphelins, des pauvres, des prêtres, des vierges saintes, pour supplier les Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, le patriarche saint Joseph et les saints Apôtres, afin qu'ils veuillent abondamment concéder à la Sainte Église des prêtres élus et saints, des ouvriers évangéliques pour la moisson mystique des âmes ».
Pour diffuser la prière pour les vocations, il lança de nombreuses initiatives et entretint des contacts épistolaires et personnels avec les Souverains Pontifes de son temps; il institua la Sainte Alliance pour le Clergé et la Pieuse Union de la Rogation Évangélique pour tous les fidèles. Il fonda un périodique au titre significatif: « Dieu et le Prochain » pour inciter les fidèles à vivre les mêmes idéaux.
« C'est toute l'Église - écrit-il - qui officiellement doit prier à cette fin, car la mission de la prière pour obtenir les bons ouvriers est telle qu'elle doit intéresser vivement chaque fidèle, chaque chrétien qui a à cœur le bien de toutes les âmes, mais de façon particulière les évêques, les pasteurs du troupeau mystique auxquels sont confiées les âmes et qui sont les apôtres vivants de Jésus-Christ ». La Journée mondiale de prière pour les vocations, instituée par le Bx Paul VI en 1964 et célébrée chaque année, peut être considérée comme la réponse de l'Église à cette intuition.
Il nourrit un grand amour pour le sacerdoce, convaincu que le salut de l'humanité ne peut advenir que grâce à l'œuvre de prêtres saints et nombreux. Il s'engagea fortement dans la formation spirituelle des séminaristes, que l'archevêque de Messine confia à ses soins. Il répétait souvent que sans une solide formation spirituelle, sans la prière, « tous les efforts des évêques et des recteurs de séminaires se réduisent généralement à une culture artificielle des prêtres...». Il fut lui-même, le premier, un bon ouvrier de l'Évangile et un prêtre selon le Cœur de Dieu. Sa charité, qualifiée de « sans calculs et sans limites », se manifesta avec des accents particuliers, notamment envers les prêtres en difficulté et envers les moniales.
Durant son existence terrestre, une renommée de sainteté, claire et authentique, l'accompagnait déjà, à tous les niveaux, si bien que lorsqu'il s'éteignit à Messine, le 1er juin 1927 à 06:30, réconforté par la présence de la Très Sainte Vierge Marie qu'il avait tant aimée durant son existence terrestre, les gens disaient: « Allons voir le saint qui dort ».
Ses funérailles furent une véritable apothéose que les journaux de l'époque rapportèrent tous avec des articles et des photos. Sollicitées, les Autorités accordèrent la permission de l'enterrer dans l'Église de la Rogation Évangélique, qu'il avait lui-même voulue et qui est précisément dédiée au « divin commandement »: « Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson ».
Les Congrégations religieuses des Rogationistes et des Filles du Divin Zèle, fondées par le Père Annibale, aujourd'hui présentes sur les cinq continents, sont engagées, selon les idéaux du Fondateur, dans la diffusion de la prière pour les vocations par le biais de centres vocationnels et éditoriaux et par la gestion d'instituts d'éducation et d'assistance en faveur des enfants et des jeunes nécessiteux et malentendants, de centres nutritionnels et de santé, de maisons de retraite et pour filles-mères, d'écoles, de centres de formation professionnelle, etc...
La sainteté et la mission du Père Annibale, déclaré « apôtre insigne de la prière pour les vocations », sont vivement ressenties aujourd'hui par ceux qui ont profondément conscience des besoins en vocations de l'Église.
Annibale Maria Di Francia, « authentique pionnier et maître zélé de la pastorale moderne des vocations » a été béatifié le 7 octobre 1990 et canonisé le 16 mai 2004, à Rome, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
Saint Justin
Philosophe et martyr
(† v. 165)
Justin naît aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte ; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque.
Finalement, - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la « véritable philosophie ». En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière.
Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin: au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses Apologies.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Au cours de ces catéchèses, nous réfléchissons sur les grandes figures de l'Eglise naissante. Aujourd'hui, nous parlons de saint Justin, philosophe et martyr, le plus important des Pères apologistes du II siècle. Le terme "apologiste" désigne les antiques écrivains chrétiens qui se proposaient de défendre la nouvelle religion des lourdes accusations des païens et des Juifs, et de diffuser la doctrine chrétienne dans des termes adaptés à la culture de leur époque. Ainsi, chez les apologistes est présente une double sollicitude: celle, plus proprement apologétique, de défendre le christianisme naissant (apologhía en grec signifie précisément "défense"), et celle qui propose une sollicitude "missionnaire" qui a pour but d'exposer les contenus de la foi à travers un langage et des catégories de pensée compréhensibles par leurs contemporains.
Justin était né aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque. Finalement, - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la "véritable philosophie". En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin: au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses Apologies.
Ces deux œuvres - les deux Apologies et le Dialogue avec le Juif Tryphon - sont les seules qui nous restent de lui. Dans celles-ci, Justin entend illustrer avant tout le projet divin de la création et du salut qui s'accomplit en Jésus Christ, le Logos, c'est-à-dire le Verbe éternel, la raison éternelle, la Raison créatrice. Chaque homme, en tant que créature rationnelle, participe au Logos, porte en lui le "germe" et peut accueillir les lumières de la vérité. Ainsi, le même Logos, qui s'est révélé comme dans une figure prophétique aux juifs dans la Loi antique, s'est manifesté partiellement, comme dans des "germes de vérité", également dans la philosophie grecque. A présent, conclut Justin, étant donné que le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité, il en découle que "tout ce qui a été exprimé de beau par quiconque, nous appartient à nous chrétiens" (2 Apol. 13, 4). De cette façon, Justin, tout en contestant les contradictions de la philosophie grecque, oriente de façon décidée vers le Logos toute vérité philosophique, en justifiant d'un point de vue rationnel la "prétention" de vérité et d'universalité de la religion chrétienne. Si l'Ancien Testament tend au Christ comme la figure oriente vers la réalité signifiée, la philosophie grecque vise elle aussi au Christ et à l'Evangile, comme la partie tend à s'unir au tout. Et il dit que ces deux réalités, l'Ancien Testament et la philosophie grecque, sont comme les deux voies qui mènent au Christ, au Logos. Voilà pourquoi la philosophie grecque ne peut s'opposer à la vérité évangélique, et les chrétiens peuvent y puiser avec confiance, comme à un bien propre. C'est pourquoi mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, définit Justin comme "pionnier d'une rencontre fructueuse avec la pensée philosophique, même marquée par un discernement prudent", car Justin, "tout en conservant même après sa conversion, une grande estime pour la philosophie grecque, [...] affirmait avec force et clarté qu'il avait trouvé dans le christianisme "la seule philosophie sûre et profitable" (Dialogue, 8, 1)" (Fides et ratio, n. 38).
Dans l'ensemble, la figure et l'œuvre de Justin marquent le choix décidé de l'Eglise antique pour la philosophie, la raison, plutôt que pour la religion des païens. Avec la religion païenne en effet, les premiers chrétiens refusèrent absolument tout compromis. Ils estimaient qu'elle était une idolâtrie, au risque d'être taxés d'"impiété" et d'"athéisme". Justin en particulier, notamment dans sa première Apologie, conduisit une critique implacable à l'égard de la religion païenne et de ses mythes, qu'il considérait comme des "fausses routes" diaboliques sur le chemin de la vérité. La philosophie représenta en revanche le domaine privilégié de la rencontre entre paganisme, judaïsme et christianisme précisément sur le plan de la critique contre la religion païenne et ses faux mythes. "Notre philosophie...": c'est ainsi, de la manière la plus explicite, qu'un autre apologiste contemporain de Justin, l'Evêque Méliton de Sardes en vint à définir la nouvelle religion (ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).
De fait, la religion païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s'obstinait sur celles du mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de consistance dans la vérité. C'est pourquoi le crépuscule de la religion païenne était inéluctable: il découlait comme une conséquence logique du détachement de la religion - réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes - de la vérité de l'être. Justin, et avec lui les autres apologistes, marquèrent la prise de position nette de la foi chrétienne pour le Dieu des philosophes contre les faux dieux de la religion païenne. C'était le choix pour la vérité de l'être, contre le mythe de la coutume. Quelques décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la sentence lapidaire et toujours valable: "Dominus noster Christus veritatem se, non con-suetudinem, cognominavit - le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume" (De virgin. vle. 1, 1). On notera à ce propos que le terme consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions "habitude culturelle", "mode du temps".
A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion - tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s'agit là d'une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous repropose - et je conclus ainsi - les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer: "Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial. 7, 3).
Saint Annibal-Marie Di Francia 91851-1927)
Prêtre et fondateur des : « Rogationnistes du Cœur de Jésus » et des « Filles du Divin Zèle du Cœur de Jésus»
Annibale Maria Di Francia naît à Messine (Italie), le 5 juillet 1851, de la noble Anna Toscano et du chevalier Francesco, marquis de Santa Caterina dello Ionio, Vice-Consul pontifical et Capitaine honoraire de la Marine. Troisième de quatre enfants, Annibale devint orphelin à l'âge de quinze mois, en raison de la mort prématurée de son père. Cette expérience amère imprégna son âme d'une tendresse particulière et d'un amour spécial envers les orphelins qui caractérisèrent sa vie et son système éducatif.
Il développa un grand amour pour l'Eucharistie, au point de recevoir l'autorisation, exceptionnelle pour son époque, de pouvoir s'approcher de la Sainte Communion chaque jour. Très jeune, devant le Saint Sacrement exposé solennellement, il eut ce que l'on peut qualifier d'« intelligence du Rogate » : c'est-à-dire qu'il découvrit la nécessité de la prière pour les vocations qu'il trouva exprimée, par la suite, dans le verset de l'Évangile: « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux; priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson » (Mt 9, 38 ; Lc 10, 2). Ces mots de l'Évangile constituèrent l'intuition fondamentale à laquelle il consacra toute son existence.
Vif d'esprit et possédant de remarquables capacités littéraires, il répondit généreusement à l'appel du Seigneur dès qu'il l'entendit, adaptant ces talents à son ministère. Une fois ses études achevées, il fut ordonné prêtre le 16 mars 1878. Quelques mois auparavant, une rencontre « providentielle » avec un mendiant presque aveugle le mit au contact de la triste réalité sociale et morale du quartier périphérique le plus pauvre de Messine, dénommé Case Avignone ; cela lui ouvrit la voie de l'amour infini des pauvres et des orphelins, qui deviendra une caractéristique fondamentale de sa vie.
Avec l'accord de son évêque, il alla vivre dans ce « ghetto » et employa toutes ses forces à la rédemption de ces malheureux qu'il considérait, selon l'image évangélique, comme « des brebis sans berger ». Cette expérience fut marquée par de fortes incompréhensions, difficultés et hostilités en tout genre, qu'il surmonta avec une grande foi, voyant dans les humbles et les marginaux Jésus-Christ lui-même; il mit alors en œuvre ce qu'il appelait « l'Esprit de double charité: l'évangélisation et le secours des pauvres ».
En 1882, il ouvrit ses premiers orphelinats, appelés « antoniani » car il les plaça sous la protection de saint Antoine de Padoue. Son souci ne fut pas seulement de procurer du pain et du travail, mais surtout une éducation complète de la personne, sous l'aspect moral et religieux, en offrant à ces hôtes un véritable climat de famille favorisant un processus de formation capable de leur faire découvrir et suivre le projet de Dieu.
Dans un esprit missionnaire, il aurait voulu accueillir les orphelins et les pauvres du monde entier. Mais comment faire ? Le mot Rogate lui ouvrait cette possibilité. Par conséquent, il écrivit: « Que sont ces quelques orphelins et ces quelques pauvres que nous évangélisons face aux millions qui se perdent et sont abandonnés comme un troupeau sans berger? ... Je cherchais une issue et je l'ai trouvée, immense, dans ces adorables paroles de notre Seigneur Jésus-Christ: “Rogate ergo...” Il me sembla alors avoir découvert le secret de toutes les bonnes œuvres et du salut de toutes les âmes ».
Annibale avait eu l'intuition que le Rogate n'était pas une simple recommandation du Seigneur, mais un commandement explicite et un « remède infaillible ». Raison pour laquelle son charisme doit être perçu comme le principe animateur d'une fondation providentielle dans l'Église. Un autre aspect important à relever est qu'il anticipe les temps dans sa façon de considérer les vocations, notamment celles des laïcs engagés: parents, enseignants et même bons gouvernants.
Pour réaliser dans l'Église et dans le monde ses idéaux apostoliques, il fonda deux nouvelles familles religieuses : en 1887, la Congrégation des « Filles du Divin Zèle » et, dix ans plus tard, la Congrégation des « Rogationnistes du Cœur de Jésus ». Il voulut que les membres de ces deux Instituts, approuvés canoniquement le 6 août 1926, s'engagent à vivre le Rogate grâce à un quatrième vœu.
Ainsi, en 1909, le Père Di Francia écrivit une supplique à saint Pie X : « Je me suis consacré dès ma prime jeunesse à cette sainte parole de l'Évangile: Rogate ergo. Dans mes petits Instituts de bienfaisance s'élève une prière incessante, quotidienne, des orphelins, des pauvres, des prêtres, des vierges saintes, pour supplier les Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, le patriarche saint Joseph et les saints Apôtres, afin qu'ils veuillent abondamment concéder à la Sainte Église des prêtres élus et saints, des ouvriers évangéliques pour la moisson mystique des âmes ».
Pour diffuser la prière pour les vocations, il lança de nombreuses initiatives et entretint des contacts épistolaires et personnels avec les Souverains Pontifes de son temps; il institua la Sainte Alliance pour le Clergé et la Pieuse Union de la Rogation Évangélique pour tous les fidèles. Il fonda un périodique au titre significatif: « Dieu et le Prochain » pour inciter les fidèles à vivre les mêmes idéaux.
« C'est toute l'Église - écrit-il - qui officiellement doit prier à cette fin, car la mission de la prière pour obtenir les bons ouvriers est telle qu'elle doit intéresser vivement chaque fidèle, chaque chrétien qui a à cœur le bien de toutes les âmes, mais de façon particulière les évêques, les pasteurs du troupeau mystique auxquels sont confiées les âmes et qui sont les apôtres vivants de Jésus-Christ ». La Journée mondiale de prière pour les vocations, instituée par le Bx Paul VI en 1964 et célébrée chaque année, peut être considérée comme la réponse de l'Église à cette intuition.
Il nourrit un grand amour pour le sacerdoce, convaincu que le salut de l'humanité ne peut advenir que grâce à l'œuvre de prêtres saints et nombreux. Il s'engagea fortement dans la formation spirituelle des séminaristes, que l'archevêque de Messine confia à ses soins. Il répétait souvent que sans une solide formation spirituelle, sans la prière, « tous les efforts des évêques et des recteurs de séminaires se réduisent généralement à une culture artificielle des prêtres...». Il fut lui-même, le premier, un bon ouvrier de l'Évangile et un prêtre selon le Cœur de Dieu. Sa charité, qualifiée de « sans calculs et sans limites », se manifesta avec des accents particuliers, notamment envers les prêtres en difficulté et envers les moniales.
Durant son existence terrestre, une renommée de sainteté, claire et authentique, l'accompagnait déjà, à tous les niveaux, si bien que lorsqu'il s'éteignit à Messine, le 1er juin 1927 à 06:30, réconforté par la présence de la Très Sainte Vierge Marie qu'il avait tant aimée durant son existence terrestre, les gens disaient: « Allons voir le saint qui dort ».
Ses funérailles furent une véritable apothéose que les journaux de l'époque rapportèrent tous avec des articles et des photos. Sollicitées, les Autorités accordèrent la permission de l'enterrer dans l'Église de la Rogation Évangélique, qu'il avait lui-même voulue et qui est précisément dédiée au « divin commandement »: « Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson ».
Les Congrégations religieuses des Rogationistes et des Filles du Divin Zèle, fondées par le Père Annibale, aujourd'hui présentes sur les cinq continents, sont engagées, selon les idéaux du Fondateur, dans la diffusion de la prière pour les vocations par le biais de centres vocationnels et éditoriaux et par la gestion d'instituts d'éducation et d'assistance en faveur des enfants et des jeunes nécessiteux et malentendants, de centres nutritionnels et de santé, de maisons de retraite et pour filles-mères, d'écoles, de centres de formation professionnelle, etc...
La sainteté et la mission du Père Annibale, déclaré « apôtre insigne de la prière pour les vocations », sont vivement ressenties aujourd'hui par ceux qui ont profondément conscience des besoins en vocations de l'Église.
Annibale Maria Di Francia, « authentique pionnier et maître zélé de la pastorale moderne des vocations » a été béatifié le 7 octobre 1990 et canonisé le 16 mai 2004, à Rome, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
Saint Justin
Philosophe et martyr
(† v. 165)
Justin naît aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte ; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque.
Finalement, - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la « véritable philosophie ». En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière.
Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin: au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses Apologies.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Au cours de ces catéchèses, nous réfléchissons sur les grandes figures de l'Eglise naissante. Aujourd'hui, nous parlons de saint Justin, philosophe et martyr, le plus important des Pères apologistes du II siècle. Le terme "apologiste" désigne les antiques écrivains chrétiens qui se proposaient de défendre la nouvelle religion des lourdes accusations des païens et des Juifs, et de diffuser la doctrine chrétienne dans des termes adaptés à la culture de leur époque. Ainsi, chez les apologistes est présente une double sollicitude: celle, plus proprement apologétique, de défendre le christianisme naissant (apologhía en grec signifie précisément "défense"), et celle qui propose une sollicitude "missionnaire" qui a pour but d'exposer les contenus de la foi à travers un langage et des catégories de pensée compréhensibles par leurs contemporains.
Justin était né aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque. Finalement, - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la "véritable philosophie". En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin: au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses Apologies.
Ces deux œuvres - les deux Apologies et le Dialogue avec le Juif Tryphon - sont les seules qui nous restent de lui. Dans celles-ci, Justin entend illustrer avant tout le projet divin de la création et du salut qui s'accomplit en Jésus Christ, le Logos, c'est-à-dire le Verbe éternel, la raison éternelle, la Raison créatrice. Chaque homme, en tant que créature rationnelle, participe au Logos, porte en lui le "germe" et peut accueillir les lumières de la vérité. Ainsi, le même Logos, qui s'est révélé comme dans une figure prophétique aux juifs dans la Loi antique, s'est manifesté partiellement, comme dans des "germes de vérité", également dans la philosophie grecque. A présent, conclut Justin, étant donné que le christianisme est la manifestation historique et personnelle du Logos dans sa totalité, il en découle que "tout ce qui a été exprimé de beau par quiconque, nous appartient à nous chrétiens" (2 Apol. 13, 4). De cette façon, Justin, tout en contestant les contradictions de la philosophie grecque, oriente de façon décidée vers le Logos toute vérité philosophique, en justifiant d'un point de vue rationnel la "prétention" de vérité et d'universalité de la religion chrétienne. Si l'Ancien Testament tend au Christ comme la figure oriente vers la réalité signifiée, la philosophie grecque vise elle aussi au Christ et à l'Evangile, comme la partie tend à s'unir au tout. Et il dit que ces deux réalités, l'Ancien Testament et la philosophie grecque, sont comme les deux voies qui mènent au Christ, au Logos. Voilà pourquoi la philosophie grecque ne peut s'opposer à la vérité évangélique, et les chrétiens peuvent y puiser avec confiance, comme à un bien propre. C'est pourquoi mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, définit Justin comme "pionnier d'une rencontre fructueuse avec la pensée philosophique, même marquée par un discernement prudent", car Justin, "tout en conservant même après sa conversion, une grande estime pour la philosophie grecque, [...] affirmait avec force et clarté qu'il avait trouvé dans le christianisme "la seule philosophie sûre et profitable" (Dialogue, 8, 1)" (Fides et ratio, n. 38).
Dans l'ensemble, la figure et l'œuvre de Justin marquent le choix décidé de l'Eglise antique pour la philosophie, la raison, plutôt que pour la religion des païens. Avec la religion païenne en effet, les premiers chrétiens refusèrent absolument tout compromis. Ils estimaient qu'elle était une idolâtrie, au risque d'être taxés d'"impiété" et d'"athéisme". Justin en particulier, notamment dans sa première Apologie, conduisit une critique implacable à l'égard de la religion païenne et de ses mythes, qu'il considérait comme des "fausses routes" diaboliques sur le chemin de la vérité. La philosophie représenta en revanche le domaine privilégié de la rencontre entre paganisme, judaïsme et christianisme précisément sur le plan de la critique contre la religion païenne et ses faux mythes. "Notre philosophie...": c'est ainsi, de la manière la plus explicite, qu'un autre apologiste contemporain de Justin, l'Evêque Méliton de Sardes en vint à définir la nouvelle religion (ap. Hist. Eccl. 4, 26, 7).
De fait, la religion païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s'obstinait sur celles du mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de consistance dans la vérité. C'est pourquoi le crépuscule de la religion païenne était inéluctable: il découlait comme une conséquence logique du détachement de la religion - réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes - de la vérité de l'être. Justin, et avec lui les autres apologistes, marquèrent la prise de position nette de la foi chrétienne pour le Dieu des philosophes contre les faux dieux de la religion païenne. C'était le choix pour la vérité de l'être, contre le mythe de la coutume. Quelques décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la sentence lapidaire et toujours valable: "Dominus noster Christus veritatem se, non con-suetudinem, cognominavit - le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume" (De virgin. vle. 1, 1). On notera à ce propos que le terme consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions "habitude culturelle", "mode du temps".
A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion - tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s'agit là d'une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous repropose - et je conclus ainsi - les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer: "Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial. 7, 3).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 2 juin
Saint Félix de Nicosie
Frère lai chez les Capucins de Sicile
(1715-1787)
Dans le Martyrologe Romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 31 mai. L’Ordre des Frères mineurs le commémore le 2 juin.
Felice, au baptême Filippo Giacomo, naît à Nicosie, en Sicile, le 5 novembre 1715, de Filippo Amoroso et Carmela Pirro.
À dix huit ans, en 1735, il alla frapper à la porte du couvent pour être accueilli en tant que frère lai. Comme il était analphabète, il essuya tout d’abord un refus. Mais il revint à diverses reprises pour renouveler sa demande sans se lasser et sans chercher une autre voie : une vocation « pas facile, éprouvée, mûrie, amplement pesée, et désirée ».
Après dix ans d’attente, il fut finalement accueilli à Mistretta, dans l’Ordre des Frères mineurs conventuels et reçut le nom de frère Félix de Nicosie. Après un an de noviciat, il fit profession religieuse et il fut envoyé à Nicosie où il fut chargé de demander l’aumône pour ses frères. Chaque jour, il parcourait les rues en frappant aux palais des riches en les invitant à partager leur bien-être et aux demeures des pauvres, il apportait réconfort et secours dans leurs besoins quotidiens. Il remerciait chacun en disant : « Que ce soit pour l’amour de Dieu ».
Il avait compris, soulignait le postulateur, que le « secret de la vie, capable d’ouvrir et d’éclairer tout événement, ne consiste pas à indiquer avec force à Dieu notre volonté, mais dans le fait de faire la sienne joyeusement ».
« Cette découverte simple lui a toujours permis, précisait le P. Tessari, partout et en dépit de tout, de voir Dieu et son amour, particulièrement là où c’est plus difficile de le découvrir. Il cherchait seulement à se laisser envahir et remplir par Dieu, il allait immédiatement au cœur des choses, à la racine de la vie ; où tout se recompose dans son harmonie originelle ».
« Pour faire cela, précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et agit. Le silence, plus que le bruit, est toujours le gardien de cela, de façon privilégiée. Une sagesse que le frère Félix connaissait, et surtout qu’il vivait. Pour lui, tout existait en Dieu, source de vie, d’harmonie et de paix. Et à part Dieu, il n’existait plus rien, rien qui comptât vraiment. Il avait tout parié sur Dieu, et sûrement tout lui-même. Sa vie fut apparemment faite de rien et au contraire capable de transformer tout dans le Tout. Et ainsi, là où sa vie risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et l’enflammait d’infini ».
Frère Félix tomba malade à la fin du mois de mai 1787 et mourut le 31 mai. L’Ordre des Capucins mit en route sa cause de béatification le 10 juillet 1828. Le procès apostolique se conclut le 12 juillet 1848 à Nicosie. Le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama l’héroïcité de ses vertus le 4 mars 1862.
Felice da Nicosia a été déclaré bienheureux le 12 février 1888, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé à Rome le 23 octobre 2005, par le pape Benoît XVI (Joseph Alois Ratzinger, 2005-2013).
Saint Pothin, évêque
Sainte Blandine, vierge
et leurs compagnons
Martyrs († 177)
Pothin fut le premier évêque de Lyon. Il venait de l'Asie, avait été formé à l'école de saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et envoyé par lui dans les Gaules. Pothin, après avoir gagné un grand nombre d'âmes à Jésus-Christ, fut arrêté sous le règne de Marc-Aurèle. Il était âgé de quatre-vingt-dix ans, faible et tout infirme ; son zèle et le désir du martyre soutenaient ses forces et son courage. Conduit au tribunal au milieu des injures de la populace païenne, il fut interrogé par le gouverneur, qui lui demanda quel était le Dieu des chrétiens : « Vous le connaîtrez si vous en êtes digne » répondit l'évêque. À ces mots, la multitude furieuse se précipite contre lui ; ceux qui étaient plus près le frappèrent à coups de pieds et à coups de poings, sans aucun respect pour son âge. Le vieillard conservait à peine un souffle de vie quand il fut jeté en prison, où il expira peu après.
Le récit du martyre des compagnons de saint Pothin est une des plus belles pages de l'histoire de l'Église des premiers siècles. Le diacre Sanctus supporta sans faiblir toutes les tortures, au point que son corps était devenu un amas informe d'os et de membres broyés et de chairs calcinées ; au bout de quelques jours, miraculeusement guéri, il se trouva fort pour de nouveaux supplices. Il ne voulait dire à ses bourreaux ni son nom, ni sa patrie, ni sa condition ; à toutes les interrogations il répondait : « Je suis chrétien ! » Ce titre était tout pour lui ; livré enfin aux bêtes, il fut égorgé dans l'amphithéâtre. Maturus eut à endurer les mêmes supplices que le saint diacre ; il subit les verges, la chaise de fer rougie au feu, et fut enfin dévoré par les bêtes féroces. Le médecin Alexandre, qui, dans la foule des spectateurs, soutenait du geste le courage des martyrs, fut saisi et livré aux supplices.
Attale, pendant qu'on le grillait sur une chaise de fer, vengeait les chrétiens des odieuses imputations dont on les chargeait indignement : « Ce ne sont pas, disait-il, les chrétiens qui mangent les hommes, c'est vous ; quand à nous, nous évitons tout ce qui est mal. » On lui demanda comment s'appelait Dieu : « Dieu, dit-il, n'a pas de nom comme nous autres mortels. »
Il restait encore le jeune Ponticus, âgé de quinze ans, et l'esclave Blandine, qui avaient été témoins de la mort cruelle de leurs frères ; Ponticus alla le premier rejoindre les martyrs qui l'avaient devancé ; Blandine, rayonnante de joie, fut torturée avec une cruauté particulière, puis livrée à un taureau, qui la lança plusieurs fois dans les airs ; enfin elle eut la tête tranchée.
Saint Félix de Nicosie
Frère lai chez les Capucins de Sicile
(1715-1787)
Dans le Martyrologe Romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 31 mai. L’Ordre des Frères mineurs le commémore le 2 juin.
Felice, au baptême Filippo Giacomo, naît à Nicosie, en Sicile, le 5 novembre 1715, de Filippo Amoroso et Carmela Pirro.
À dix huit ans, en 1735, il alla frapper à la porte du couvent pour être accueilli en tant que frère lai. Comme il était analphabète, il essuya tout d’abord un refus. Mais il revint à diverses reprises pour renouveler sa demande sans se lasser et sans chercher une autre voie : une vocation « pas facile, éprouvée, mûrie, amplement pesée, et désirée ».
Après dix ans d’attente, il fut finalement accueilli à Mistretta, dans l’Ordre des Frères mineurs conventuels et reçut le nom de frère Félix de Nicosie. Après un an de noviciat, il fit profession religieuse et il fut envoyé à Nicosie où il fut chargé de demander l’aumône pour ses frères. Chaque jour, il parcourait les rues en frappant aux palais des riches en les invitant à partager leur bien-être et aux demeures des pauvres, il apportait réconfort et secours dans leurs besoins quotidiens. Il remerciait chacun en disant : « Que ce soit pour l’amour de Dieu ».
Il avait compris, soulignait le postulateur, que le « secret de la vie, capable d’ouvrir et d’éclairer tout événement, ne consiste pas à indiquer avec force à Dieu notre volonté, mais dans le fait de faire la sienne joyeusement ».
« Cette découverte simple lui a toujours permis, précisait le P. Tessari, partout et en dépit de tout, de voir Dieu et son amour, particulièrement là où c’est plus difficile de le découvrir. Il cherchait seulement à se laisser envahir et remplir par Dieu, il allait immédiatement au cœur des choses, à la racine de la vie ; où tout se recompose dans son harmonie originelle ».
« Pour faire cela, précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et agit. Le silence, plus que le bruit, est toujours le gardien de cela, de façon privilégiée. Une sagesse que le frère Félix connaissait, et surtout qu’il vivait. Pour lui, tout existait en Dieu, source de vie, d’harmonie et de paix. Et à part Dieu, il n’existait plus rien, rien qui comptât vraiment. Il avait tout parié sur Dieu, et sûrement tout lui-même. Sa vie fut apparemment faite de rien et au contraire capable de transformer tout dans le Tout. Et ainsi, là où sa vie risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et l’enflammait d’infini ».
Frère Félix tomba malade à la fin du mois de mai 1787 et mourut le 31 mai. L’Ordre des Capucins mit en route sa cause de béatification le 10 juillet 1828. Le procès apostolique se conclut le 12 juillet 1848 à Nicosie. Le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama l’héroïcité de ses vertus le 4 mars 1862.
Felice da Nicosia a été déclaré bienheureux le 12 février 1888, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé à Rome le 23 octobre 2005, par le pape Benoît XVI (Joseph Alois Ratzinger, 2005-2013).
Saint Pothin, évêque
Sainte Blandine, vierge
et leurs compagnons
Martyrs († 177)
Pothin fut le premier évêque de Lyon. Il venait de l'Asie, avait été formé à l'école de saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et envoyé par lui dans les Gaules. Pothin, après avoir gagné un grand nombre d'âmes à Jésus-Christ, fut arrêté sous le règne de Marc-Aurèle. Il était âgé de quatre-vingt-dix ans, faible et tout infirme ; son zèle et le désir du martyre soutenaient ses forces et son courage. Conduit au tribunal au milieu des injures de la populace païenne, il fut interrogé par le gouverneur, qui lui demanda quel était le Dieu des chrétiens : « Vous le connaîtrez si vous en êtes digne » répondit l'évêque. À ces mots, la multitude furieuse se précipite contre lui ; ceux qui étaient plus près le frappèrent à coups de pieds et à coups de poings, sans aucun respect pour son âge. Le vieillard conservait à peine un souffle de vie quand il fut jeté en prison, où il expira peu après.
Le récit du martyre des compagnons de saint Pothin est une des plus belles pages de l'histoire de l'Église des premiers siècles. Le diacre Sanctus supporta sans faiblir toutes les tortures, au point que son corps était devenu un amas informe d'os et de membres broyés et de chairs calcinées ; au bout de quelques jours, miraculeusement guéri, il se trouva fort pour de nouveaux supplices. Il ne voulait dire à ses bourreaux ni son nom, ni sa patrie, ni sa condition ; à toutes les interrogations il répondait : « Je suis chrétien ! » Ce titre était tout pour lui ; livré enfin aux bêtes, il fut égorgé dans l'amphithéâtre. Maturus eut à endurer les mêmes supplices que le saint diacre ; il subit les verges, la chaise de fer rougie au feu, et fut enfin dévoré par les bêtes féroces. Le médecin Alexandre, qui, dans la foule des spectateurs, soutenait du geste le courage des martyrs, fut saisi et livré aux supplices.
Attale, pendant qu'on le grillait sur une chaise de fer, vengeait les chrétiens des odieuses imputations dont on les chargeait indignement : « Ce ne sont pas, disait-il, les chrétiens qui mangent les hommes, c'est vous ; quand à nous, nous évitons tout ce qui est mal. » On lui demanda comment s'appelait Dieu : « Dieu, dit-il, n'a pas de nom comme nous autres mortels. »
Il restait encore le jeune Ponticus, âgé de quinze ans, et l'esclave Blandine, qui avaient été témoins de la mort cruelle de leurs frères ; Ponticus alla le premier rejoindre les martyrs qui l'avaient devancé ; Blandine, rayonnante de joie, fut torturée avec une cruauté particulière, puis livrée à un taureau, qui la lança plusieurs fois dans les airs ; enfin elle eut la tête tranchée.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Vendredi le 3 juin
Martyrologe Romain : Mémoire des saints Charles Lwanga et ses douze compagnons : les saints Mbaga Tuzindé, Bruno Serunkerma, Jacques Buzabaliawo, Kizito, Ambroise Kibuka, Mgagga, Gyavira, Achille Kiwanuka, Adolphe Ludigo Mkasa, Mukasa Kiriwawanvu, Anatole Kiriggwajjo ; Luc Banabakintu, martyrs en Ouganda l’an 1886. Âgés entre quatorze et trente ans, ils faisaient partie du groupe des pages ou de la garde du roi Mwanga.
Néophytes et fermement attachés à la foi catholique, ils refusèrent de se soumettre aux désirs impurs du roi et furent soit égorgés par l’épée, soit jetés au feu sur la colline Nemugongo.
Avec eux sont commémorés neuf autres martyrs : les saints Joseph Mukasa Balikuddembe, Denis Sebuggwawo, André Kaggwa, Pontien Ngondwe, Athanase Bazzekuketta, Gonzague Gonza, Matthias Kalemba, Noé Mawaggali, Jean-Marie Muzei. qui subirent le martyre dans la même persécution, à des jours différents, entre 1885 et 1889.
Bx Diego (Didace) Oddi (1919)
Religieux o.f.m.
Diego, dans le siècle Giuseppe, Oddi naît à Vallinfreda (Rome), le 6 juin 1839 au sein d'une famille pauvre et très religieuse.
À vingt ans, alors qu'il travaillait dans un champ, il entendit un appel mystérieux, qui mûrit lors de ses visites à l'église. Quelques mois plus tard, il effectua une visite dans le couvent des Frères mineurs Saint-François à Bellegra et fut frappé par la vie de prière des frères. Au printemps 1864, il revint dans ce couvent et comprit la profondeur de sa vocation après avoir demandé conseil à un frère très respecté de tous qui sut l'éclairer.
Il entra en 1871 au couvent de Bellegra, malgré l'opposition de ses parents. Accueilli tout d'abord comme ‘tertiaire oblat’ il ne put prononcer ses vœux solennels qu'en 1889. Il commença alors une nouvelle vie : pendant quarante ans, il parcourut les routes de Subiaco et sa région comme frère quêteur.
"Ange de paix", il va à la rencontre de tous, spécialement des plus pauvres et des personnes éprouvées. En toute chose il recherche Dieu « le Bien suprême », selon la spiritualité franciscaine et il apprend à ne s'inquiéter de rien ; son témoignage est joyeux et serein.
Analphabète, il surprenait cependant tout le monde par ses paroles, qui naissaient d'un cœur habitué au dialogue avec Dieu. Il passait des nuits en prière dans les églises des villages, et de cette communion permanente avec le Seigneur naissait la sagesse de la foi qui transparaissait dans ses discours. Le voir servir la messe et recevoir la communion équivalait à une prédication. Sa vie simple reflétait les merveilles que Dieu avait accomplies en lui.
Il meurt le 3 juin 1919.
Diego Oddi a été béatifié, avec Ferdinando Maria Baccilieri, Edward Joannes Maria Poppe, Arcangelo Tadini, Mariano da Roccacasale, et Nicola da Gesturi, le 03 octobre 1999, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Martyrologe Romain : Mémoire des saints Charles Lwanga et ses douze compagnons : les saints Mbaga Tuzindé, Bruno Serunkerma, Jacques Buzabaliawo, Kizito, Ambroise Kibuka, Mgagga, Gyavira, Achille Kiwanuka, Adolphe Ludigo Mkasa, Mukasa Kiriwawanvu, Anatole Kiriggwajjo ; Luc Banabakintu, martyrs en Ouganda l’an 1886. Âgés entre quatorze et trente ans, ils faisaient partie du groupe des pages ou de la garde du roi Mwanga.
Néophytes et fermement attachés à la foi catholique, ils refusèrent de se soumettre aux désirs impurs du roi et furent soit égorgés par l’épée, soit jetés au feu sur la colline Nemugongo.
Avec eux sont commémorés neuf autres martyrs : les saints Joseph Mukasa Balikuddembe, Denis Sebuggwawo, André Kaggwa, Pontien Ngondwe, Athanase Bazzekuketta, Gonzague Gonza, Matthias Kalemba, Noé Mawaggali, Jean-Marie Muzei. qui subirent le martyre dans la même persécution, à des jours différents, entre 1885 et 1889.
Bx Diego (Didace) Oddi (1919)
Religieux o.f.m.
Diego, dans le siècle Giuseppe, Oddi naît à Vallinfreda (Rome), le 6 juin 1839 au sein d'une famille pauvre et très religieuse.
À vingt ans, alors qu'il travaillait dans un champ, il entendit un appel mystérieux, qui mûrit lors de ses visites à l'église. Quelques mois plus tard, il effectua une visite dans le couvent des Frères mineurs Saint-François à Bellegra et fut frappé par la vie de prière des frères. Au printemps 1864, il revint dans ce couvent et comprit la profondeur de sa vocation après avoir demandé conseil à un frère très respecté de tous qui sut l'éclairer.
Il entra en 1871 au couvent de Bellegra, malgré l'opposition de ses parents. Accueilli tout d'abord comme ‘tertiaire oblat’ il ne put prononcer ses vœux solennels qu'en 1889. Il commença alors une nouvelle vie : pendant quarante ans, il parcourut les routes de Subiaco et sa région comme frère quêteur.
"Ange de paix", il va à la rencontre de tous, spécialement des plus pauvres et des personnes éprouvées. En toute chose il recherche Dieu « le Bien suprême », selon la spiritualité franciscaine et il apprend à ne s'inquiéter de rien ; son témoignage est joyeux et serein.
Analphabète, il surprenait cependant tout le monde par ses paroles, qui naissaient d'un cœur habitué au dialogue avec Dieu. Il passait des nuits en prière dans les églises des villages, et de cette communion permanente avec le Seigneur naissait la sagesse de la foi qui transparaissait dans ses discours. Le voir servir la messe et recevoir la communion équivalait à une prédication. Sa vie simple reflétait les merveilles que Dieu avait accomplies en lui.
Il meurt le 3 juin 1919.
Diego Oddi a été béatifié, avec Ferdinando Maria Baccilieri, Edward Joannes Maria Poppe, Arcangelo Tadini, Mariano da Roccacasale, et Nicola da Gesturi, le 03 octobre 1999, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Re: Les saints du jour
Samedi le 4 juin
Sainte Clotilde
Reine des Francs
(476-545)
Clotilde était fille de Chilpéric, roi catholique d'une partie de la Bourgogne, et nièce du prince arien Gondebaud. Appelée par Dieu à la grande mission du salut de la France, elle fut élevée au palais de son oncle, assassin de sa famille. La mère de Clotilde avait déposé dans son cœur, avec la foi, les germes de la piété ; aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations de Gondebaud et conserver la foi de son baptême.
Clovis, roi des Francs, entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui n'osa la refuser. Le mariage eut lieu en 493. Clotilde comprit qu'elle n'avait été appelée à partager le trône d'un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un peuple généreux mais non éclairé de la lumière de l'Évangile.
Elle eut soin de gagner les bonnes grâces d'un époux magnanime, mais violent et barbare ; elle usa de son influence pour lui parler de Jésus-Christ. Clovis l'écoutait avec intérêt ; toutefois, il ne se hâtait pas ; il lui permit cependant de faire célébrer le culte catholique dans le palais et consentit au baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la tête de cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple, quand Dieu, dont les desseins sont impénétrables, le ravit à la terre. À la colère du roi, à ses reproches, la douce reine répondit : « Je remercie Dieu de ce qu'il m'a jugée digne de mettre au monde un fils qui est maintenant dans le Ciel. » Un second enfant fut baptisé encore et tomba malade. Nouvelle et plus terrible colère de Clovis ; mais les prières de Clotilde furent entendues, et Dieu envoya des Anges guérir tout à coup le petit agonisant. Le moment de la grâce était venu.
À la bataille de Tolbiac, après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une illumination soudaine, s'écria : « Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire et tu seras mon Dieu ! » Le courage renaît à ses soldats et bientôt la victoire des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par saint Rémi, à Reims ; ce fut le signal du baptême de la nation entière.
Clovis meurt en 511, à l'âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses enfants, quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les prières les aumônes, au fond d'un couvent. Prévenue du jour de sa mort, elle fit venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations, et alla recevoir au Ciel sa récompense.
Saint Philippe Smaldone (1848-1923)
« Apôtre des sourds-muets »
Prêtre et fondateur des « Sœurs Salésiennes des Sacrés Cœurs »
Filippo Smaldone vécut de 1848 à 1923, période qui fut marquée par des années où les difficultés et les tensions, au sein de la société italienne et dans l’Église, étaient particulièrement importantes. Premier des sept enfants de Antonio et Maria Concetta De Luca, il naît à Naples, dans le quartier populaire « Mercato » le 17 juillet 1848, année de la fameuse « insurrection de Naples ».
Alors qu’il n’avait que douze ans, il assista à la chute politique de la monarchie des Bourbons, auxquels sa famille était fortement liée; au moment de la conquête de Garibaldi, l’Église napolitaine vécut des moments dramatiques, spécialement avec l’exil de son archevêque, le Cardinal Sisto Riario Sforza.
Les temps n’étaient certainement pas favorables et ne promettaient rien de bon pour l’avenir, spécialement pour la jeunesse, qui subissait les changements difficiles d’une société fragile et sans cesse en mouvement sur les plans sociologique, politique et religieux. C’est précisément dans cette période de crise institutionnelle et sociale, que Filippo prit la décision irrévocable de se faire prêtre et de s’engager pour toujours au service de l’Église, envers laquelle se développaient de nombreuses oppositions et de multiples persécutions. Pendant qu’il était encore étudiant en philosophie, il voulut mettre son avenir ecclésiastique sous le signe du service charitable, se consacrant à l’assistance d’une partie importante de la population mise au ban de la société et souvent abandonnée en ces temps-là à Naples : les sourds-muets.
Il s’appliqua à exercer une intense activité caritative, dans laquelle il se distingua particulièrement, beaucoup plus que dans les études; de ce fait, ses résultats scolaires, qui conditionnaient l’accès aux Ordres Mineurs, étaient insuffisants; ceci entraîna son passage de l’archidiocèse de Naples à celui de Rossano Calabro, où l’archevêque, Mgr Pietro Cilento, l’accueillit à bras ouverts, considérant sa bonté et son grand esprit religieux. Malgré le changement canonique de diocèse - qui cependant dura peu puisque, en 1876, avec la permission de son évêque, il fut de nouveau incardiné à Naples, - il demeura cependant dans la ville de Naples où il continua ses études ecclésiastiques sous la direction d’un des Maîtres du Collège des Théologiens, tout en poursuivant avec zèle son service auprès des sourds-muets.
Il fut ordonné sous-diacre à Naples le 31 juillet 1870, par Mgr Pietro Cilento, qui l’appréciait énormément et voulut l’ordonner personnellement. Le 27 mars 1871, il fut ordonné diacre et, finalement, le 23 septembre 1871, avec la dispense d’âge canonique de quelques mois, car il n’avait pas atteint les 24 ans exigés pour le sacerdoce, il fut ordonné prêtre à Naples, avec une joie indicible au fond de son cœur plein de bonté et de douceur. Dès son ordination sacerdotale, il commença un fervent ministère, à la fois comme catéchiste dans des groupes de prière du soir, qu’il avait fréquentés avec grand profit, encore enfant, comme collaborateur dévoué dans plusieurs paroisses, spécialement de la paroisse S. Caterina in Foro Magno, ainsi que comme visiteur assidu et apprécié par les malades dans des cliniques, dans des hôpitaux et chez des particuliers. Par sa charité, il parvint au sommet de la générosité et de l’héroïsme au moment d’une grave peste qui frappa la ville de Naples; il tomba lui-même malade jusqu’à l’épuisement et il fut sur le point de perdre la vie; il fut cependant guéri par Notre-Dame de Pompéi (La Vierge de Pompéi), pour laquelle il eut toute sa vie une dévotion particulière.
Mais la plus grande charge pastorale de don Filippo Smaldone était l’éducation des pauvres sourds-muets, auxquels il aurait voulu consacrer toute son énergie, avec des méthodes plus appropriées que celles qu’il voyait utiliser par d’autres éducateurs. Il souffrait beaucoup de constater que, malgré tous les efforts faits par beaucoup, l’éducation et la formation humaine et chrétienne de ces malheureux, considérés souvent comme des païens, ne portaient pas de fruits. A une époque, peut-être pour donner à son engagement sacerdotal un sens plus concret et plus précis, il envisagea de partir comme missionnaire dans les missions étrangères. Mais son confesseur, qui l’avait suivi continuellement depuis son enfance, lui fit comprendre que sa « mission » était parmi les sourds-muets de Naples. Dès lors, il se consacra totalement à l’apostolat parmi les sourds-muets, qui lui étaient chers. Il quitta la maison paternelle et alla vivre pour toujours parmi un group de prêtres et de laïcs, qui avaient l’intention de constituer une Congrégation de Prêtres Salésiens, sans pourtant réussir à réaliser leur rêve. Au fil du temps, il acquit une grande compétence pédagogique auprès des sourds-muets, et, petit à petit, il projeta de réaliser personnellement, si telle était la volonté du Seigneur, une institution durable, capable de se consacrer aux soins, à l’instruction et à l’assistance, humaine et chrétienne, de ceux qui sont atteints de surdité.
Le 25 mars 1885, il partit pour Lecce, afin d’ouvrir, avec don Lorenzo Apicella, un Institut pour sourds-muets. Il y fit venir quelques « religieuses », que lui-même avait formées, et il jeta ainsi les bases de la Congrégation des « Sœurs Salésiennes des Sacrés Cœurs » qui, ayant reçu la bénédiction et les encouragements des évêques successifs de Lecce, Mgr Salvatore Luigi dei Conti Zola et Mgr Gennaro Trama, eut un développement rapide et important. Il avait l'habitude de répéter : « Prenez l’Évangile pour guide et Jésus pour modèle. »
En raison du nombre croissant de personnes à accueillir et à assister, l’Institut de Lecce, comprenant des branches féminines et masculines, eut de plus en plus de maisons, jusqu’à acquérir le célèbre ancien couvent des Déchaussées, qui devint la résidence définitive et la Maison Mère de l’Institut. En 1897, fut créé l’Institut de Bari.
La compassion du Père Smaldone n’avait pas de limite. Il ne savait pas dire non à la demande de nombreuses familles pauvres; aussi, commença-t-il à accueillir, en plus des sourds-muets, des filles aveugles, des petites filles orphelines et abandonnées. Plus largement, il était attentif à toutes les nécessités humaines et morales de l’ensemble de la jeunesse. Il ouvrit, donc, plusieurs maisons, en y adjoignant des écoles maternelles, des ateliers pour jeunes filles, des pensions pour étudiantes, dont une à Rome. Pendant la vie du Père Smaldone, malgré les rudes épreuves dont elles eurent à souffrir, soit de l’extérieur soit à l’intérieur même de l’Institut, l’Œuvre et la Congrégation connurent un développement discret, mais s’affermirent. À Lecce, le fondateur eut à mener une lutte acharnée contre l’administration communale très laïque et oppose à l’Église. Au sein de la Congrégation, il vécut avec amertume la délicate et complexe histoire de succession de la première Supérieure Générale, succession qui provoqua une longue Visite Apostolique. Ces deux événements révélèrent l’âme vertueuse du Père Smaldone, et il fut évident que sa fondation était voulue par Dieu, qui purifie par la souffrance les œuvres nées en son nom et ses fils les plus chers.
Pendant environ une quarantaine d’années, le Père Filippo Smaldone poursuivit inlassablement et sans compter son œuvre caritative, sous de multiples formes, au soutien matériel et à l’éducation morale des sourds-muets, qui étaient chers à son cœur et envers lesquels il manifestait affection et attention, comme un père ; il s’attachait aussi à introduire ses Sœurs Salésiennes des Sacrés Cœurs dans la perfection de la vie religieuse.
À Lecce, c’est d’abord dans la fonction de directeur de l’Institut et de fondateur des Sœurs salésiennes, qu’il fut unanimement reconnu, puis ce fut aussi grâce à un ministère sacerdotal important et varié. Il fut un confesseur assidu et estimé de prêtres et de séminaristes, ainsi qu’un confesseur et un directeur spirituel de plusieurs communautés religieuses. Il fonda aussi la Ligue Eucharistique des Prêtres adorateurs et des Dames adoratrices; il fut encore Supérieur de la Congrégation des Missionnaires de Saint François de Sales pour les Missions populaires. Pour tout cela, il fut décoré de la Croix « Pro Ecclesia et Pontifice », compté parmi les chanoines de la Cathédrale de Lecce et décoré par les Autorités Civiles.
Il termina ses jours à Lecce, supportant, avec une sérénité admirable, un diabète associé à des complications cardiaques et circulatoires et à une sclérose qui se généralisait. Le 4 juin 1923 à 21 heures, après avoir reçu le soutien spirituel et la bénédiction de son archevêque, Mgr Trama, il mourut saintement à l’âge de 75 ans, entouré de plusieurs prêtres, de sœurs et de sourds-muets.
Filippo Smaldone a été béatifié le 12 mai 1996, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), et canonisé le 15 octobre 2006, à Rome place saint Pierre, avec trois autres bienheureux : Rafael Guízar Valencia (1878-1938), Rosa Venerini (1656-1728), Théodore Guérin (1798-1856), par le pape Benoît XVI.
Sainte Clotilde
Reine des Francs
(476-545)
Clotilde était fille de Chilpéric, roi catholique d'une partie de la Bourgogne, et nièce du prince arien Gondebaud. Appelée par Dieu à la grande mission du salut de la France, elle fut élevée au palais de son oncle, assassin de sa famille. La mère de Clotilde avait déposé dans son cœur, avec la foi, les germes de la piété ; aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations de Gondebaud et conserver la foi de son baptême.
Clovis, roi des Francs, entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui n'osa la refuser. Le mariage eut lieu en 493. Clotilde comprit qu'elle n'avait été appelée à partager le trône d'un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un peuple généreux mais non éclairé de la lumière de l'Évangile.
Elle eut soin de gagner les bonnes grâces d'un époux magnanime, mais violent et barbare ; elle usa de son influence pour lui parler de Jésus-Christ. Clovis l'écoutait avec intérêt ; toutefois, il ne se hâtait pas ; il lui permit cependant de faire célébrer le culte catholique dans le palais et consentit au baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la tête de cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple, quand Dieu, dont les desseins sont impénétrables, le ravit à la terre. À la colère du roi, à ses reproches, la douce reine répondit : « Je remercie Dieu de ce qu'il m'a jugée digne de mettre au monde un fils qui est maintenant dans le Ciel. » Un second enfant fut baptisé encore et tomba malade. Nouvelle et plus terrible colère de Clovis ; mais les prières de Clotilde furent entendues, et Dieu envoya des Anges guérir tout à coup le petit agonisant. Le moment de la grâce était venu.
À la bataille de Tolbiac, après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une illumination soudaine, s'écria : « Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire et tu seras mon Dieu ! » Le courage renaît à ses soldats et bientôt la victoire des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par saint Rémi, à Reims ; ce fut le signal du baptême de la nation entière.
Clovis meurt en 511, à l'âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses enfants, quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les prières les aumônes, au fond d'un couvent. Prévenue du jour de sa mort, elle fit venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations, et alla recevoir au Ciel sa récompense.
Saint Philippe Smaldone (1848-1923)
« Apôtre des sourds-muets »
Prêtre et fondateur des « Sœurs Salésiennes des Sacrés Cœurs »
Filippo Smaldone vécut de 1848 à 1923, période qui fut marquée par des années où les difficultés et les tensions, au sein de la société italienne et dans l’Église, étaient particulièrement importantes. Premier des sept enfants de Antonio et Maria Concetta De Luca, il naît à Naples, dans le quartier populaire « Mercato » le 17 juillet 1848, année de la fameuse « insurrection de Naples ».
Alors qu’il n’avait que douze ans, il assista à la chute politique de la monarchie des Bourbons, auxquels sa famille était fortement liée; au moment de la conquête de Garibaldi, l’Église napolitaine vécut des moments dramatiques, spécialement avec l’exil de son archevêque, le Cardinal Sisto Riario Sforza.
Les temps n’étaient certainement pas favorables et ne promettaient rien de bon pour l’avenir, spécialement pour la jeunesse, qui subissait les changements difficiles d’une société fragile et sans cesse en mouvement sur les plans sociologique, politique et religieux. C’est précisément dans cette période de crise institutionnelle et sociale, que Filippo prit la décision irrévocable de se faire prêtre et de s’engager pour toujours au service de l’Église, envers laquelle se développaient de nombreuses oppositions et de multiples persécutions. Pendant qu’il était encore étudiant en philosophie, il voulut mettre son avenir ecclésiastique sous le signe du service charitable, se consacrant à l’assistance d’une partie importante de la population mise au ban de la société et souvent abandonnée en ces temps-là à Naples : les sourds-muets.
Il s’appliqua à exercer une intense activité caritative, dans laquelle il se distingua particulièrement, beaucoup plus que dans les études; de ce fait, ses résultats scolaires, qui conditionnaient l’accès aux Ordres Mineurs, étaient insuffisants; ceci entraîna son passage de l’archidiocèse de Naples à celui de Rossano Calabro, où l’archevêque, Mgr Pietro Cilento, l’accueillit à bras ouverts, considérant sa bonté et son grand esprit religieux. Malgré le changement canonique de diocèse - qui cependant dura peu puisque, en 1876, avec la permission de son évêque, il fut de nouveau incardiné à Naples, - il demeura cependant dans la ville de Naples où il continua ses études ecclésiastiques sous la direction d’un des Maîtres du Collège des Théologiens, tout en poursuivant avec zèle son service auprès des sourds-muets.
Il fut ordonné sous-diacre à Naples le 31 juillet 1870, par Mgr Pietro Cilento, qui l’appréciait énormément et voulut l’ordonner personnellement. Le 27 mars 1871, il fut ordonné diacre et, finalement, le 23 septembre 1871, avec la dispense d’âge canonique de quelques mois, car il n’avait pas atteint les 24 ans exigés pour le sacerdoce, il fut ordonné prêtre à Naples, avec une joie indicible au fond de son cœur plein de bonté et de douceur. Dès son ordination sacerdotale, il commença un fervent ministère, à la fois comme catéchiste dans des groupes de prière du soir, qu’il avait fréquentés avec grand profit, encore enfant, comme collaborateur dévoué dans plusieurs paroisses, spécialement de la paroisse S. Caterina in Foro Magno, ainsi que comme visiteur assidu et apprécié par les malades dans des cliniques, dans des hôpitaux et chez des particuliers. Par sa charité, il parvint au sommet de la générosité et de l’héroïsme au moment d’une grave peste qui frappa la ville de Naples; il tomba lui-même malade jusqu’à l’épuisement et il fut sur le point de perdre la vie; il fut cependant guéri par Notre-Dame de Pompéi (La Vierge de Pompéi), pour laquelle il eut toute sa vie une dévotion particulière.
Mais la plus grande charge pastorale de don Filippo Smaldone était l’éducation des pauvres sourds-muets, auxquels il aurait voulu consacrer toute son énergie, avec des méthodes plus appropriées que celles qu’il voyait utiliser par d’autres éducateurs. Il souffrait beaucoup de constater que, malgré tous les efforts faits par beaucoup, l’éducation et la formation humaine et chrétienne de ces malheureux, considérés souvent comme des païens, ne portaient pas de fruits. A une époque, peut-être pour donner à son engagement sacerdotal un sens plus concret et plus précis, il envisagea de partir comme missionnaire dans les missions étrangères. Mais son confesseur, qui l’avait suivi continuellement depuis son enfance, lui fit comprendre que sa « mission » était parmi les sourds-muets de Naples. Dès lors, il se consacra totalement à l’apostolat parmi les sourds-muets, qui lui étaient chers. Il quitta la maison paternelle et alla vivre pour toujours parmi un group de prêtres et de laïcs, qui avaient l’intention de constituer une Congrégation de Prêtres Salésiens, sans pourtant réussir à réaliser leur rêve. Au fil du temps, il acquit une grande compétence pédagogique auprès des sourds-muets, et, petit à petit, il projeta de réaliser personnellement, si telle était la volonté du Seigneur, une institution durable, capable de se consacrer aux soins, à l’instruction et à l’assistance, humaine et chrétienne, de ceux qui sont atteints de surdité.
Le 25 mars 1885, il partit pour Lecce, afin d’ouvrir, avec don Lorenzo Apicella, un Institut pour sourds-muets. Il y fit venir quelques « religieuses », que lui-même avait formées, et il jeta ainsi les bases de la Congrégation des « Sœurs Salésiennes des Sacrés Cœurs » qui, ayant reçu la bénédiction et les encouragements des évêques successifs de Lecce, Mgr Salvatore Luigi dei Conti Zola et Mgr Gennaro Trama, eut un développement rapide et important. Il avait l'habitude de répéter : « Prenez l’Évangile pour guide et Jésus pour modèle. »
En raison du nombre croissant de personnes à accueillir et à assister, l’Institut de Lecce, comprenant des branches féminines et masculines, eut de plus en plus de maisons, jusqu’à acquérir le célèbre ancien couvent des Déchaussées, qui devint la résidence définitive et la Maison Mère de l’Institut. En 1897, fut créé l’Institut de Bari.
La compassion du Père Smaldone n’avait pas de limite. Il ne savait pas dire non à la demande de nombreuses familles pauvres; aussi, commença-t-il à accueillir, en plus des sourds-muets, des filles aveugles, des petites filles orphelines et abandonnées. Plus largement, il était attentif à toutes les nécessités humaines et morales de l’ensemble de la jeunesse. Il ouvrit, donc, plusieurs maisons, en y adjoignant des écoles maternelles, des ateliers pour jeunes filles, des pensions pour étudiantes, dont une à Rome. Pendant la vie du Père Smaldone, malgré les rudes épreuves dont elles eurent à souffrir, soit de l’extérieur soit à l’intérieur même de l’Institut, l’Œuvre et la Congrégation connurent un développement discret, mais s’affermirent. À Lecce, le fondateur eut à mener une lutte acharnée contre l’administration communale très laïque et oppose à l’Église. Au sein de la Congrégation, il vécut avec amertume la délicate et complexe histoire de succession de la première Supérieure Générale, succession qui provoqua une longue Visite Apostolique. Ces deux événements révélèrent l’âme vertueuse du Père Smaldone, et il fut évident que sa fondation était voulue par Dieu, qui purifie par la souffrance les œuvres nées en son nom et ses fils les plus chers.
Pendant environ une quarantaine d’années, le Père Filippo Smaldone poursuivit inlassablement et sans compter son œuvre caritative, sous de multiples formes, au soutien matériel et à l’éducation morale des sourds-muets, qui étaient chers à son cœur et envers lesquels il manifestait affection et attention, comme un père ; il s’attachait aussi à introduire ses Sœurs Salésiennes des Sacrés Cœurs dans la perfection de la vie religieuse.
À Lecce, c’est d’abord dans la fonction de directeur de l’Institut et de fondateur des Sœurs salésiennes, qu’il fut unanimement reconnu, puis ce fut aussi grâce à un ministère sacerdotal important et varié. Il fut un confesseur assidu et estimé de prêtres et de séminaristes, ainsi qu’un confesseur et un directeur spirituel de plusieurs communautés religieuses. Il fonda aussi la Ligue Eucharistique des Prêtres adorateurs et des Dames adoratrices; il fut encore Supérieur de la Congrégation des Missionnaires de Saint François de Sales pour les Missions populaires. Pour tout cela, il fut décoré de la Croix « Pro Ecclesia et Pontifice », compté parmi les chanoines de la Cathédrale de Lecce et décoré par les Autorités Civiles.
Il termina ses jours à Lecce, supportant, avec une sérénité admirable, un diabète associé à des complications cardiaques et circulatoires et à une sclérose qui se généralisait. Le 4 juin 1923 à 21 heures, après avoir reçu le soutien spirituel et la bénédiction de son archevêque, Mgr Trama, il mourut saintement à l’âge de 75 ans, entouré de plusieurs prêtres, de sœurs et de sourds-muets.
Filippo Smaldone a été béatifié le 12 mai 1996, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), et canonisé le 15 octobre 2006, à Rome place saint Pierre, avec trois autres bienheureux : Rafael Guízar Valencia (1878-1938), Rosa Venerini (1656-1728), Théodore Guérin (1798-1856), par le pape Benoît XVI.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 5 juin
Saint Boniface (754)
Archevêque de Mayence, martyr
Boniface, appelé d'abord Winfrid, naît en Angleterre, vers 673-680. Une maladie grave décida son père à le laisser partir dans un monastère.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est effrayé ; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux pieds de saint Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à saint Willibrord, apôtre des Frisons ; mais il s'enfuit dès que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de monastères et se peuplent de saints.
La moisson est trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le Pape l'appelle à Rome, le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface. L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes audaces sont bénies du Ciel.
Un jour, il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible et va tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le Christ avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême.
Boniface était de nouveau débordé par l'immensité de ses succès; il fait un appel à sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à lui. Archevêque, légat du Pape, Boniface ne s'attribue point la gloire de ses œuvres ; Dieu est sa seule force et son seul recours ; voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
À ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Le 05 juin 754, jour de Pentecôte, Boniface se préparait à offrir le Saint Sacrifice, quand une foule armée se précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il, voici l'heure de la délivrance ! » Bientôt l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le livre de saint Ambroise : « Du bienfait de la mort ».
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Nous nous arrêtons aujourd'hui sur un grand missionnaire du viii siècle, qui a diffusé le catéchisme en Europe centrale, et dans ma patrie également: saint Boniface, passé à l'histoire comme l'"apôtre des Germains". Nous possédons beaucoup d'informations sur sa vie grâce à la diligence de ses biographes: il naquit dans une famille anglosaxonne dans le Wessex autour de 675 et fut baptisé avec le nom de Winfrid. Il entra très jeune au monastère, attiré par l'idéal monastique. Possédant de remarquables capacités intellectuelles, il semblait destiné à une carrière tranquille et brillante d'érudit: il devint enseignant de grammaire latine, écrivit plusieurs traités, composa plusieurs poésies en latin. Ordonné prêtre à l'âge de trente ans environ, il se sentit appelé par l'apostolat auprès des païens du continent. La Grande-Bretagne, sa terre, évangélisée à peine cent ans plus tôt par les Bénédictins guidés par saint Augustin, faisait preuve d'une foi si solide et d'une charité si ardente qu'elle envoya des missionnaires en Europe centrale pour y annoncer l'Evangile. En 716, Winfrid, avec quelques compagnons, se rendit en Frise (aujourd'hui la Hollande), mais il buta sur l'opposition du chef local et la tentative d'évangélisation échoua. Rentré dans sa patrie, il ne perdit pas courage, et deux ans plus tard, il se rendit à Rome pour s'entretenir avec le Pape Grégoire ii et en recevoir des directives. Le Pape, selon le récit d'un biographe, l'accueillit "avec le visage souriant et le regard empli de douceur", et dans les jours qui suivirent, il tint avec lui "des conversations importantes" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. Levison, pp. 13-14) et enfin, après lui avoir imposé le nouveau nom de Boniface, il lui confia avec des lettres officielles la mission de prêcher l'Evangile parmi les peuples de Germanie.
Conforté et soutenu par l'appui du Pape, Boniface se consacra à la prédication de l'Evangile dans ces régions, en luttant contre les cultes païens et en renforçant les bases de la moralité humaine et chrétienne. Avec un grand sens du devoir, il écrivait dans une de ses lettres: "Nous sommes fermes dans la lutte dans le jour du Seigneur, car des jours d'affliction et de malheur sont venus... Nous ne sommes pas des chiens muets, ni des observateurs taciturnes, ni des mercenaires qui fuient devant les loups! Nous sommes en revanche des pasteurs diligents qui veillent sur le troupeau du Christ, qui annoncent aux personnes importantes et aux personnes communes, aux riches et aux pauvres la volonté de Dieu... à temps et à contretemps..." (Epistulae, 3, 352-354: mgh). Avec son activité inlassable, ses dons d'organisation, son caractère souple et aimable bien que ferme, Boniface obtint de grands résultats. Le Pape "déclara qu'il voulait lui imposer la dignité épiscopale, pour qu'ainsi il puisse, avec une plus grande détermination, corriger et ramener sur la voie de la vérité les errants, qu'il se sente soutenu par la plus grande autorité de la dignité apostolique et fût d'autant mieux accepté de tous dans la charge de la prédication qu'il apparaissait que pour cette raison il avait été ordonné par le prélat apostolique" (Otloho, Vita S. Bonifatii, éd. Levison, livre i, p. 127).
Ce fut le Souverain Pontife lui-même qui consacra "évêque régional" - c'est-à-dire pour toute la Germanie - Boniface, qui reprit ensuite son œuvre apostolique dans les territoires qui lui avaient été confiés et qu'il étendit son action également à l'Eglise de Gaule: avec une grande prudence, il rétablit la discipline ecclésiastique, réunit plusieurs synodes pour garantir l'autorité des canons sacrés, renforça la communion nécessaire avec le Pontife Romain: un point qui lui tenait particulièrement à cœur. Les successeurs du Pape Grégoire ii le tinrent également en très haute estime: Grégoire iii le nomma archevêque de toutes les tribus germaniques, lui envoya le pallium et lui donna faculté d'organiser la hiérarchie ecclésiastique dans ces régions (cf. Epist. 28: S. Bonifatii Epistulae, éd. Tangl, Berolini 1916); le Pape Zacharie confirma sa charge et loua son engagement (cf. Epist. 51, 57, 58, 60, 68, 77, 80, 86, 87, 89: op. cit.); le Pape Stéphane iii, tout juste élu, reçut de lui une lettre, par laquelle il lui exprimait son respect filial (cf. Epist. 108: op. cit.).
Ce grand évêque, outre ce travail d'évangélisation et d'organisation de l'Eglise à travers la fondation de diocèses et la célébration de synodes, ne manqua pas de favoriser la fondation de plusieurs monastères, masculins et féminins, pour qu'ils soient comme un phare pour le rayonnement de la foi et de la culture humaine et chrétienne sur le territoire. Des monastères bénédictins de sa patrie, il avait appelé des moines et des moniales qui lui apportèrent une aide très efficace et précieuse dans la tâche d'annoncer l'Evangile et de diffuser les sciences humaines et les arts au sein des populations. Il considérait en effet à juste titre que le travail pour l'Evangile devait également être un travail pour une véritable culture humaine. Le monastère de Fulda en particulier - fondé vers 743 - fut le coeur et le centre du rayonnement de la spiritualité et de la culture religieuse: en ce lieu, les moines, dans la prière, dans le travail et dans la pénitence, s'efforçaient de tendre à la sainteté, se formaient dans l'étude des disciplines sacrées et profanes, se préparaient à l'annonce de l'Evangile, à être missionnaires. Grâce au mérite de Boniface, de ses moines et de ses moniales - les femmes ont elles aussi joué un rôle très important dans cette œuvre d'évangélisation - fleurit donc également cette culture humaine qui est inséparable de la foi et en révèle la beauté. Boniface lui-même nous a laissé des œuvres intellectuelles significatives. Tout d'abord sa nombreuse correspondance, dans laquelle les lettres pastorales alternent avec les lettres officielles et d'autres à caractère privé, qui révèlent des faits sociaux et surtout son riche tempérament humain et sa foi profonde. Il composa également un traité d'Ars grammatica, dans lequel il expliquait les déclinaisons, les verbes, la syntaxe de la langue latine, mais qui pour lui devenait également un instrument pour diffuser la foi et la culture. On lui attribue aussi une Ars metrica, c'est-à-dire une introduction à la façon de faire de la poésie, et diverses compositions poétiques, et enfin un recueil de 15 sermons.
Bien qu'il fût déjà assez âgé - il était proche de 80 ans - il se prépara à une nouvelle mission évangélisatrice: avec une cinquantaine de moines il revint en Frise, où il avait commencé son œuvre. Comme un présage de sa mort imminente, faisant allusion au voyage de la vie, il écrivait à son disciple et successeur sur le siège de Mayence, l'évêque Lullo: "Je désire mener à bien l'objectif de ce voyage; je ne peux en aucune façon renoncer au désir de partir. Le jour de ma fin est proche et le temps de ma mort s'approche; une fois déposée ma dépouille mortelle, je monterai vers la récompense éternelle. Mais toi, fils très cher, rappelle sans cesse le peuple de la confusion de l'erreur, mène à bien l'édification de la basilique de Fulda déjà commencée et, en ce lieu, tu déposeras mon corps vieilli par les longues années de vie" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. cit., p. 46). Alors que commençait la célébration de la messe à Dokkum (aujourd'hui dans la Hollande du nord), le 5 juin 754 il fut assailli par une bande de païens. Alors, s'étant avancé, le visage serein, "il interdit à ses hommes de combattre en disant: "Mes fils, cessez les combats, abandonnez la guerre, car le témoignage de l'Ecriture nous exhorte à ne pas rendre le mal pour le mal, mais le bien pour le mal. Voilà le jour depuis longtemps désiré, voilà que le temps de notre fin est venu; courage dans le Seigneur!" (ibid. pp. 49-50). Ce furent ses dernières paroles avant de tomber sous les coups de ses agresseurs. La dépouille mortelle de l'évêque martyr fut ensuite portée dans le monastère de Fulda, où il reçut une digne sépulture. L'un de ses premiers biographes s'exprime déjà sur lui avec le jugement suivant: "Le saint évêque Boniface peut se dire le père de tous les habitants de la Germanie, car il a été le premier à les engendrer au Christ avec la parole de sa sainte prédication, il les a confirmés par l'exemple et, enfin, il a donné sa vie pour eux, un signe de charité qui ne pourrait pas être plus grand" (Otloho, Vita S. Bonifatii, éd. cit., lib. I, p. 158).
Des siècles plus tard, quel message pouvons-nous aujourd'hui recueillir de l'enseignement et de l'activité prodigieuse de ce grand missionnaire et martyr? Une première évidence s'impose à celui qui étudie saint Boniface: le caractère central de la Parole de Dieu, vécue et interprétée dans la foi de l'Eglise, Parole qu'il vécut, prêcha et dont il témoigna jusqu'au don suprême de lui-même dans le martyre. Il était tellement passionné par la Parole de Dieu qu'il ressentait l'urgence et le devoir de l'apporter aux autres, même au risque de sa propre vie. Sur elle reposait la foi à la diffusion de laquelle il s'était solennellement engagé au moment de sa consécration épiscopale: "Je professe intégralement la pureté de la sainte foi catholique et, avec l'aide de Dieu, je veux rester dans l'unité de cette foi, dans laquelle réside sans aucun doute tout le salut des chrétiens" (Epist. 12, in S. Bonifatii Epistolae, éd. cit., p. 29). La deuxième évidence, très importante, qui ressort de la vie de saint Boniface, est sa communion fidèle avec le Siège apostolique, qui était un point ferme et central de son travail de missionnaire. Il conserva toujours cette communion comme la règle de sa mission et la laissa comme son testament. Dans une lettre au Pape Zacharie, il affirmait: "Je ne cesse d'inviter et de soumettre à l'obéissance du Siège apostolique ceux qui veulent rester dans la foi catholique et dans l'unité de l'Eglise romaine et tous ceux que, dans ma mission, Dieu me donne comme auditeurs et disciples" (Epist. 50: in Ibid. p. 81). Le fruit de cet engagement fut le ferme esprit de cohésion autour du Successeur de Pierre que Boniface transmit aux Eglises de son territoire de mission, ajoutant à Rome l'Angleterre, la Germanie et la France, et contribuant ainsi de façon déterminante à planter les racines chrétiennes de l'Europe qui devaient produire des fruits féconds au cours des siècles successifs. Une troisième caractéristique par laquelle Boniface attire notre attention: il promut la rencontre entre la culture romano-chrétienne et la culture germanique. Il savait en effet qu'humaniser et évangéliser la culture était une partie intégrante de sa mission d'évêque. En transmettant l'antique patrimoine de valeurs chrétiennes, il donna aux populations germaniques un nouveau style de vie plus humain, grâce auquel les droits inaliénables de la personne étaient mieux respectés. En tant qu'authentique fils de saint Benoît, il sut unir la prière et le travail (manuel et intellectuel), la plume et la charrue.
Le témoignage courageux de Boniface représente une invitation pour nous tous à accueillir dans notre vie la Parole de Dieu comme point de référence essentiel, à aimer passionnément l'Eglise, à nous sentir coresponsables de son avenir, à rechercher son unité autour du Successeur de Pierre. Dans le même temps, il nous rappelle que le christianisme, en favorisant la diffusion de la culture, promeut le progrès de l'homme. C'est à présent à nous d'être à la hauteur d'un patrimoine si précieux et de le faire fructifier au bénéfice des générations qui suivront.
Je suis toujours impressionné par son zèle ardent pour l'Evangile: à quarante ans, il quitte une vie monastique belle et féconde, une vie de moine et de professeur pour annoncer l'Evangile aux simples, aux barbares; à quatre-vingt ans, une fois de plus, il se rend dans une région où il pressent son martyre. En comparant sa foi ardente, ce zèle pour l'Evangile à notre foi parfois si tiède et bureaucratisée, nous voyons ce que nous devons faire pour renouveler notre foi, pour donner en don à notre époque la perle précieuse de l'Evangile.
Bse Marguerite Lucie Szewczyk (1828-1905)
Religieuse, fondatrice de la Congrégation des : « Filles de la B.V.M. des Douleurs » (dites Sœurs séraphiques)
Małgorzata (au baptême : Łucja) Szewczyk naît en 1828 dans une famille polonaise de Wolyn (aujourd'hui en Ukraine).
Dans sa plus tendre enfance, elle perd ses parents et fut élevée par sa sœur ainée. Se sentant attirée par la vie religieuse, à l'âge de 20 ans, Lucie entra dans l'ordre tertiaire de Saint François d'Assise car, à cause de la situation politique dans la Pologne occupée, elle ne put rentrer dans aucun Ordre religieux.
Afin de renforcer sa foi et son amour pour Dieu, en 1870, Lucie entreprit un pèlerinage en Terre Sainte où elle travailla, comme simple laïque, au service des pèlerins et des pauvres.
Profondément émue par cette expérience Lucie décide de consacrer sa vie à aider les pauvres, les vieillards et les malades.
Rentrée en Pologne, elle déclare son désir à son confesseur, le père franciscain Honorat de Biala (dans le siècle: Florentin Kozminski), qui approuva sa décision et l'encouragea à commencer le travail.
Elle fonde avec lui, en 1881, la Congrégation des : « Filles de la B.V.M. des Douleurs » appelé l'Ordre Séraphique ; elle prend alors le nom de Sœur Małgorzata (Marguerite).
Elle est élue première supérieure de cette fondation, fonction qu’elle remplira jusqu'à sa démission en 1904, pour des raisons de santé.
Mère Marguerite quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 05 juin 1905 à Nieszawa, ville située dans le centre-nord de la Pologne.
Son procès en béatification a été ouvert à la phase diocésaine en 1993. La cause est passée à la phase romaine en 1996 pour y être examinée par la Congrégation pour la cause des saints ; elle a été déclarée vénérable par le Pape Benoit XVI en 2008
Małgorzata Łucja Szewczyk a été béatifiée le 9 juin 2013. Messe et cérémonie se sont tenues au sanctuaire de la Divine Miséricorde de Lagiewniki (Cracovie, Pologne), en présence de 20.000 fidèles, sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François, et la conduite du cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque métropolitain de Cracovie et l’archevêque Jozef Kowalczyk, Primat de Pologne. Étaient également présents : l’ancien archevêque de Cracovie, le cardinal Franciszek Macharski, le cardinal Kazimierz Nycz, archevêque Métropolitain de Varsovie, et le nonce apostolique, Mgr Celestino Migliore, ainsi que tant d’autres prélats polonais ou d’autres pays et une poignée de parlementaires.
Saint Boniface (754)
Archevêque de Mayence, martyr
Boniface, appelé d'abord Winfrid, naît en Angleterre, vers 673-680. Une maladie grave décida son père à le laisser partir dans un monastère.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est effrayé ; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux pieds de saint Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à saint Willibrord, apôtre des Frisons ; mais il s'enfuit dès que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de monastères et se peuplent de saints.
La moisson est trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le Pape l'appelle à Rome, le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface. L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes audaces sont bénies du Ciel.
Un jour, il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible et va tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le Christ avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême.
Boniface était de nouveau débordé par l'immensité de ses succès; il fait un appel à sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à lui. Archevêque, légat du Pape, Boniface ne s'attribue point la gloire de ses œuvres ; Dieu est sa seule force et son seul recours ; voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
À ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Le 05 juin 754, jour de Pentecôte, Boniface se préparait à offrir le Saint Sacrifice, quand une foule armée se précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il, voici l'heure de la délivrance ! » Bientôt l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le livre de saint Ambroise : « Du bienfait de la mort ».
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Nous nous arrêtons aujourd'hui sur un grand missionnaire du viii siècle, qui a diffusé le catéchisme en Europe centrale, et dans ma patrie également: saint Boniface, passé à l'histoire comme l'"apôtre des Germains". Nous possédons beaucoup d'informations sur sa vie grâce à la diligence de ses biographes: il naquit dans une famille anglosaxonne dans le Wessex autour de 675 et fut baptisé avec le nom de Winfrid. Il entra très jeune au monastère, attiré par l'idéal monastique. Possédant de remarquables capacités intellectuelles, il semblait destiné à une carrière tranquille et brillante d'érudit: il devint enseignant de grammaire latine, écrivit plusieurs traités, composa plusieurs poésies en latin. Ordonné prêtre à l'âge de trente ans environ, il se sentit appelé par l'apostolat auprès des païens du continent. La Grande-Bretagne, sa terre, évangélisée à peine cent ans plus tôt par les Bénédictins guidés par saint Augustin, faisait preuve d'une foi si solide et d'une charité si ardente qu'elle envoya des missionnaires en Europe centrale pour y annoncer l'Evangile. En 716, Winfrid, avec quelques compagnons, se rendit en Frise (aujourd'hui la Hollande), mais il buta sur l'opposition du chef local et la tentative d'évangélisation échoua. Rentré dans sa patrie, il ne perdit pas courage, et deux ans plus tard, il se rendit à Rome pour s'entretenir avec le Pape Grégoire ii et en recevoir des directives. Le Pape, selon le récit d'un biographe, l'accueillit "avec le visage souriant et le regard empli de douceur", et dans les jours qui suivirent, il tint avec lui "des conversations importantes" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. Levison, pp. 13-14) et enfin, après lui avoir imposé le nouveau nom de Boniface, il lui confia avec des lettres officielles la mission de prêcher l'Evangile parmi les peuples de Germanie.
Conforté et soutenu par l'appui du Pape, Boniface se consacra à la prédication de l'Evangile dans ces régions, en luttant contre les cultes païens et en renforçant les bases de la moralité humaine et chrétienne. Avec un grand sens du devoir, il écrivait dans une de ses lettres: "Nous sommes fermes dans la lutte dans le jour du Seigneur, car des jours d'affliction et de malheur sont venus... Nous ne sommes pas des chiens muets, ni des observateurs taciturnes, ni des mercenaires qui fuient devant les loups! Nous sommes en revanche des pasteurs diligents qui veillent sur le troupeau du Christ, qui annoncent aux personnes importantes et aux personnes communes, aux riches et aux pauvres la volonté de Dieu... à temps et à contretemps..." (Epistulae, 3, 352-354: mgh). Avec son activité inlassable, ses dons d'organisation, son caractère souple et aimable bien que ferme, Boniface obtint de grands résultats. Le Pape "déclara qu'il voulait lui imposer la dignité épiscopale, pour qu'ainsi il puisse, avec une plus grande détermination, corriger et ramener sur la voie de la vérité les errants, qu'il se sente soutenu par la plus grande autorité de la dignité apostolique et fût d'autant mieux accepté de tous dans la charge de la prédication qu'il apparaissait que pour cette raison il avait été ordonné par le prélat apostolique" (Otloho, Vita S. Bonifatii, éd. Levison, livre i, p. 127).
Ce fut le Souverain Pontife lui-même qui consacra "évêque régional" - c'est-à-dire pour toute la Germanie - Boniface, qui reprit ensuite son œuvre apostolique dans les territoires qui lui avaient été confiés et qu'il étendit son action également à l'Eglise de Gaule: avec une grande prudence, il rétablit la discipline ecclésiastique, réunit plusieurs synodes pour garantir l'autorité des canons sacrés, renforça la communion nécessaire avec le Pontife Romain: un point qui lui tenait particulièrement à cœur. Les successeurs du Pape Grégoire ii le tinrent également en très haute estime: Grégoire iii le nomma archevêque de toutes les tribus germaniques, lui envoya le pallium et lui donna faculté d'organiser la hiérarchie ecclésiastique dans ces régions (cf. Epist. 28: S. Bonifatii Epistulae, éd. Tangl, Berolini 1916); le Pape Zacharie confirma sa charge et loua son engagement (cf. Epist. 51, 57, 58, 60, 68, 77, 80, 86, 87, 89: op. cit.); le Pape Stéphane iii, tout juste élu, reçut de lui une lettre, par laquelle il lui exprimait son respect filial (cf. Epist. 108: op. cit.).
Ce grand évêque, outre ce travail d'évangélisation et d'organisation de l'Eglise à travers la fondation de diocèses et la célébration de synodes, ne manqua pas de favoriser la fondation de plusieurs monastères, masculins et féminins, pour qu'ils soient comme un phare pour le rayonnement de la foi et de la culture humaine et chrétienne sur le territoire. Des monastères bénédictins de sa patrie, il avait appelé des moines et des moniales qui lui apportèrent une aide très efficace et précieuse dans la tâche d'annoncer l'Evangile et de diffuser les sciences humaines et les arts au sein des populations. Il considérait en effet à juste titre que le travail pour l'Evangile devait également être un travail pour une véritable culture humaine. Le monastère de Fulda en particulier - fondé vers 743 - fut le coeur et le centre du rayonnement de la spiritualité et de la culture religieuse: en ce lieu, les moines, dans la prière, dans le travail et dans la pénitence, s'efforçaient de tendre à la sainteté, se formaient dans l'étude des disciplines sacrées et profanes, se préparaient à l'annonce de l'Evangile, à être missionnaires. Grâce au mérite de Boniface, de ses moines et de ses moniales - les femmes ont elles aussi joué un rôle très important dans cette œuvre d'évangélisation - fleurit donc également cette culture humaine qui est inséparable de la foi et en révèle la beauté. Boniface lui-même nous a laissé des œuvres intellectuelles significatives. Tout d'abord sa nombreuse correspondance, dans laquelle les lettres pastorales alternent avec les lettres officielles et d'autres à caractère privé, qui révèlent des faits sociaux et surtout son riche tempérament humain et sa foi profonde. Il composa également un traité d'Ars grammatica, dans lequel il expliquait les déclinaisons, les verbes, la syntaxe de la langue latine, mais qui pour lui devenait également un instrument pour diffuser la foi et la culture. On lui attribue aussi une Ars metrica, c'est-à-dire une introduction à la façon de faire de la poésie, et diverses compositions poétiques, et enfin un recueil de 15 sermons.
Bien qu'il fût déjà assez âgé - il était proche de 80 ans - il se prépara à une nouvelle mission évangélisatrice: avec une cinquantaine de moines il revint en Frise, où il avait commencé son œuvre. Comme un présage de sa mort imminente, faisant allusion au voyage de la vie, il écrivait à son disciple et successeur sur le siège de Mayence, l'évêque Lullo: "Je désire mener à bien l'objectif de ce voyage; je ne peux en aucune façon renoncer au désir de partir. Le jour de ma fin est proche et le temps de ma mort s'approche; une fois déposée ma dépouille mortelle, je monterai vers la récompense éternelle. Mais toi, fils très cher, rappelle sans cesse le peuple de la confusion de l'erreur, mène à bien l'édification de la basilique de Fulda déjà commencée et, en ce lieu, tu déposeras mon corps vieilli par les longues années de vie" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. cit., p. 46). Alors que commençait la célébration de la messe à Dokkum (aujourd'hui dans la Hollande du nord), le 5 juin 754 il fut assailli par une bande de païens. Alors, s'étant avancé, le visage serein, "il interdit à ses hommes de combattre en disant: "Mes fils, cessez les combats, abandonnez la guerre, car le témoignage de l'Ecriture nous exhorte à ne pas rendre le mal pour le mal, mais le bien pour le mal. Voilà le jour depuis longtemps désiré, voilà que le temps de notre fin est venu; courage dans le Seigneur!" (ibid. pp. 49-50). Ce furent ses dernières paroles avant de tomber sous les coups de ses agresseurs. La dépouille mortelle de l'évêque martyr fut ensuite portée dans le monastère de Fulda, où il reçut une digne sépulture. L'un de ses premiers biographes s'exprime déjà sur lui avec le jugement suivant: "Le saint évêque Boniface peut se dire le père de tous les habitants de la Germanie, car il a été le premier à les engendrer au Christ avec la parole de sa sainte prédication, il les a confirmés par l'exemple et, enfin, il a donné sa vie pour eux, un signe de charité qui ne pourrait pas être plus grand" (Otloho, Vita S. Bonifatii, éd. cit., lib. I, p. 158).
Des siècles plus tard, quel message pouvons-nous aujourd'hui recueillir de l'enseignement et de l'activité prodigieuse de ce grand missionnaire et martyr? Une première évidence s'impose à celui qui étudie saint Boniface: le caractère central de la Parole de Dieu, vécue et interprétée dans la foi de l'Eglise, Parole qu'il vécut, prêcha et dont il témoigna jusqu'au don suprême de lui-même dans le martyre. Il était tellement passionné par la Parole de Dieu qu'il ressentait l'urgence et le devoir de l'apporter aux autres, même au risque de sa propre vie. Sur elle reposait la foi à la diffusion de laquelle il s'était solennellement engagé au moment de sa consécration épiscopale: "Je professe intégralement la pureté de la sainte foi catholique et, avec l'aide de Dieu, je veux rester dans l'unité de cette foi, dans laquelle réside sans aucun doute tout le salut des chrétiens" (Epist. 12, in S. Bonifatii Epistolae, éd. cit., p. 29). La deuxième évidence, très importante, qui ressort de la vie de saint Boniface, est sa communion fidèle avec le Siège apostolique, qui était un point ferme et central de son travail de missionnaire. Il conserva toujours cette communion comme la règle de sa mission et la laissa comme son testament. Dans une lettre au Pape Zacharie, il affirmait: "Je ne cesse d'inviter et de soumettre à l'obéissance du Siège apostolique ceux qui veulent rester dans la foi catholique et dans l'unité de l'Eglise romaine et tous ceux que, dans ma mission, Dieu me donne comme auditeurs et disciples" (Epist. 50: in Ibid. p. 81). Le fruit de cet engagement fut le ferme esprit de cohésion autour du Successeur de Pierre que Boniface transmit aux Eglises de son territoire de mission, ajoutant à Rome l'Angleterre, la Germanie et la France, et contribuant ainsi de façon déterminante à planter les racines chrétiennes de l'Europe qui devaient produire des fruits féconds au cours des siècles successifs. Une troisième caractéristique par laquelle Boniface attire notre attention: il promut la rencontre entre la culture romano-chrétienne et la culture germanique. Il savait en effet qu'humaniser et évangéliser la culture était une partie intégrante de sa mission d'évêque. En transmettant l'antique patrimoine de valeurs chrétiennes, il donna aux populations germaniques un nouveau style de vie plus humain, grâce auquel les droits inaliénables de la personne étaient mieux respectés. En tant qu'authentique fils de saint Benoît, il sut unir la prière et le travail (manuel et intellectuel), la plume et la charrue.
Le témoignage courageux de Boniface représente une invitation pour nous tous à accueillir dans notre vie la Parole de Dieu comme point de référence essentiel, à aimer passionnément l'Eglise, à nous sentir coresponsables de son avenir, à rechercher son unité autour du Successeur de Pierre. Dans le même temps, il nous rappelle que le christianisme, en favorisant la diffusion de la culture, promeut le progrès de l'homme. C'est à présent à nous d'être à la hauteur d'un patrimoine si précieux et de le faire fructifier au bénéfice des générations qui suivront.
Je suis toujours impressionné par son zèle ardent pour l'Evangile: à quarante ans, il quitte une vie monastique belle et féconde, une vie de moine et de professeur pour annoncer l'Evangile aux simples, aux barbares; à quatre-vingt ans, une fois de plus, il se rend dans une région où il pressent son martyre. En comparant sa foi ardente, ce zèle pour l'Evangile à notre foi parfois si tiède et bureaucratisée, nous voyons ce que nous devons faire pour renouveler notre foi, pour donner en don à notre époque la perle précieuse de l'Evangile.
Bse Marguerite Lucie Szewczyk (1828-1905)
Religieuse, fondatrice de la Congrégation des : « Filles de la B.V.M. des Douleurs » (dites Sœurs séraphiques)
Małgorzata (au baptême : Łucja) Szewczyk naît en 1828 dans une famille polonaise de Wolyn (aujourd'hui en Ukraine).
Dans sa plus tendre enfance, elle perd ses parents et fut élevée par sa sœur ainée. Se sentant attirée par la vie religieuse, à l'âge de 20 ans, Lucie entra dans l'ordre tertiaire de Saint François d'Assise car, à cause de la situation politique dans la Pologne occupée, elle ne put rentrer dans aucun Ordre religieux.
Afin de renforcer sa foi et son amour pour Dieu, en 1870, Lucie entreprit un pèlerinage en Terre Sainte où elle travailla, comme simple laïque, au service des pèlerins et des pauvres.
Profondément émue par cette expérience Lucie décide de consacrer sa vie à aider les pauvres, les vieillards et les malades.
Rentrée en Pologne, elle déclare son désir à son confesseur, le père franciscain Honorat de Biala (dans le siècle: Florentin Kozminski), qui approuva sa décision et l'encouragea à commencer le travail.
Elle fonde avec lui, en 1881, la Congrégation des : « Filles de la B.V.M. des Douleurs » appelé l'Ordre Séraphique ; elle prend alors le nom de Sœur Małgorzata (Marguerite).
Elle est élue première supérieure de cette fondation, fonction qu’elle remplira jusqu'à sa démission en 1904, pour des raisons de santé.
Mère Marguerite quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 05 juin 1905 à Nieszawa, ville située dans le centre-nord de la Pologne.
Son procès en béatification a été ouvert à la phase diocésaine en 1993. La cause est passée à la phase romaine en 1996 pour y être examinée par la Congrégation pour la cause des saints ; elle a été déclarée vénérable par le Pape Benoit XVI en 2008
Małgorzata Łucja Szewczyk a été béatifiée le 9 juin 2013. Messe et cérémonie se sont tenues au sanctuaire de la Divine Miséricorde de Lagiewniki (Cracovie, Pologne), en présence de 20.000 fidèles, sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François, et la conduite du cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque métropolitain de Cracovie et l’archevêque Jozef Kowalczyk, Primat de Pologne. Étaient également présents : l’ancien archevêque de Cracovie, le cardinal Franciszek Macharski, le cardinal Kazimierz Nycz, archevêque Métropolitain de Varsovie, et le nonce apostolique, Mgr Celestino Migliore, ainsi que tant d’autres prélats polonais ou d’autres pays et une poignée de parlementaires.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 6 juin
Saint Norbert
Archevêque, Fondateur de l'Ordre des Prémontrés
(1080-1134)
Norbert, né en 1080, près de Cologne, fut engagé dès son jeune âge dans la cléricature ; mais il fréquentait plus la cour que l'Église et reculait devant les Ordres sacrés, afin de suivre la voie des plaisirs.
Il avait déjà trente-trois ans, quand, traversant à cheval une belle prairie, accompagné d'un seul serviteur, il fut assailli par une soudaine et horrible tempête. La scène de saint Paul sur le chemin de Damas se renouvela ; car Norbert entendit une voix céleste lui dire : « Pourquoi me fuis-tu ? Je te destinais à édifier mon Église, et tu scandalises mon peuple. » En même temps, la foudre éclate et le renverse par terre, où il demeure évanoui pendant une heure entière. Quand il eut recouvré ses sens, il dit à Dieu : « Seigneur, que demandez-vous de moi ? » Et la réponse à sa question lui fit comprendre qu'il devait quitter le monde et vivre dans la pénitence.
La conversion fut immédiate et complète, et bientôt l'on put voir, non sans étonnement, le brillant gentilhomme échanger ses riches vêtements contre la bure du moine. Il se prépara pendant quarante jours, dans un monastère, à offrir pour la première fois le Saint Sacrifice de la Messe.
Norbert obtint du Pape les pouvoirs de missionnaire apostolique et commença à prêcher la pénitence. Ses œuvres étaient plus éloquentes encore que sa prédication : il marchait nu-pieds, même en plein hiver, au milieu de la neige, n'avait pour vêtement qu'un rude cilice en forme de tunique et un manteau de pénitent ; il observait perpétuellement le carême selon la rigueur des premiers siècles, et y ajoutait de ne manger presque point de poisson et de ne boire du vin que très rarement : on eût dit un nouveau Jean-Baptiste, par son zèle et ses austérités.
Cependant Dieu réservait à Norbert la gloire de fonder l'Ordre des Prémontrés, ainsi nommé parce que le Saint avait eu révélation du lieu où il devait l'établir. Saint Augustin lui ayant apparu, une Règle d'or à la main, il comprit qu'il devait adopter pour son Ordre la règle de ce grand docteur. Il fut lui-même la règle vivante de ses frères.
En 1126, se réalisa une vision que sa mère avait eue avant sa naissance : Norbert fut obligé d'accepter l'archevêché de Magdebourg, et il eut désormais outre le souci de son Ordre, le soin de son diocèse, où son apostolat fut traversé par de grandes persécutions et couronné d'abondants fruits de salut. Rien du reste, n'avait changé dans sa vie, et jusqu'à sa mort il mena dans son palais la vie d'un moine dans sa cellule.
Quelques abbayes de Prémontrés:
- Abbaye Notre-Dame de Leffe
- Abbaye Saint-Michel de Frigolet
- Abbaye Saint-Martin de Mondaye
- Abbaye de Pont-à-Mousson
Saint Marcellin Joseph Benoît Champagnat (1789-1840)
Prêtre de la Société de Marie et fondateur des : « Petits Frères de Marie (Frères Maristes) »
Marcellin Joseph Benoît Champagnat naît le 20 mai 1789 à Marlhes, village de montagne dans le Centre-Est de la France. Il est le neuvième enfant d'une famille chrétienne. Son éducation est essentiellement familiale. Sa mère et sa tante religieuse, chassée du couvent, éveillent en lui une foi solide, une profonde dévotion à Marie.
A 16 ans il entre au petit séminaire de Verrières et en 1813 au grand séminaire de Lyon. Il se joint à un groupe de séminaristes dont le projet est de fonder une Congrégation comprenant des prêtres, des religieuses et un tiers ordre, portant le nom de Marie, la « Société de Marie », pour rechristianiser la société.
Au lendemain de leur ordination, le 22 juillet 1816, ces jeunes prêtres vont se consacrer à Marie et mettre leur projet sous sa protection dans le sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière.
Marcellin est nommé à La Valla-en-Gier comme vicaire. Il gagne rapidement la confiance des habitants et soigne de nombreux enfants et visite les malades. Ses sermons encouragent à la vertu et à l'honnêteté.
Il fonde l'Institut des « Petits frères de Marie » et donne une règle de conduite aux frères.
« Tout à Jésus par Marie et tout à Marie pour Jésus » est sa devise. « Faire connaître et aimer Jésus-Christ » est la mission des frères. L'école est le milieu privilégié pour cette mission d'évangélisation. Marcellin inculque à ses disciples le respect, l'amour des enfants, l'attention aux plus pauvres, aux plus ingrats aux plus abandonnés, les orphelins en particulier. La présence prolongée auprès des jeunes, la simplicité, l'esprit de famille, l'amour du travail, le tout à la manière de Marie, sont les points essentiels de sa conception de l'éducation.
En 1836, l'Église reconnaît la Société de Marie, et lui confie la mission de l'Océanie. Marcellin, le 24 septembre 1836, prononce ses vœux comme membre de la Société de Marie. Il envoie trois frères avec les premiers missionnaires pères maristes dans les îles du Pacifique. « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues » écrit-il. Les démarches concernant l'autorisation légale de sa congrégation lui demandent beaucoup de temps, d'énergie et d'esprit de foi. Il ne cesse de répéter : « Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n'est impossible ! »
La maladie a raison de sa robuste constitution. Épuisé par la tâche il meurt à l'âge de 51 ans à la Maison Mère de Notre-Dame de l'Hermitage, le 6 juin 1840, laissant à ses frères ce message : « Qu'il n'y ait parmi vous qu'un même cœur et un même esprit. Qu'on puisse dire des Petits Frères de Marie comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s'aiment ! »
Il y a alors 280 frères Maristes dans 48 écoles qui enseignent à 7000 élèves.
Marcellin Joseph Benoît Champagnat a été béatifié le 29 mai 1955, par le Vénérable Pie XII, et canonisé, le 18 avril 1999, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Norbert
Archevêque, Fondateur de l'Ordre des Prémontrés
(1080-1134)
Norbert, né en 1080, près de Cologne, fut engagé dès son jeune âge dans la cléricature ; mais il fréquentait plus la cour que l'Église et reculait devant les Ordres sacrés, afin de suivre la voie des plaisirs.
Il avait déjà trente-trois ans, quand, traversant à cheval une belle prairie, accompagné d'un seul serviteur, il fut assailli par une soudaine et horrible tempête. La scène de saint Paul sur le chemin de Damas se renouvela ; car Norbert entendit une voix céleste lui dire : « Pourquoi me fuis-tu ? Je te destinais à édifier mon Église, et tu scandalises mon peuple. » En même temps, la foudre éclate et le renverse par terre, où il demeure évanoui pendant une heure entière. Quand il eut recouvré ses sens, il dit à Dieu : « Seigneur, que demandez-vous de moi ? » Et la réponse à sa question lui fit comprendre qu'il devait quitter le monde et vivre dans la pénitence.
La conversion fut immédiate et complète, et bientôt l'on put voir, non sans étonnement, le brillant gentilhomme échanger ses riches vêtements contre la bure du moine. Il se prépara pendant quarante jours, dans un monastère, à offrir pour la première fois le Saint Sacrifice de la Messe.
Norbert obtint du Pape les pouvoirs de missionnaire apostolique et commença à prêcher la pénitence. Ses œuvres étaient plus éloquentes encore que sa prédication : il marchait nu-pieds, même en plein hiver, au milieu de la neige, n'avait pour vêtement qu'un rude cilice en forme de tunique et un manteau de pénitent ; il observait perpétuellement le carême selon la rigueur des premiers siècles, et y ajoutait de ne manger presque point de poisson et de ne boire du vin que très rarement : on eût dit un nouveau Jean-Baptiste, par son zèle et ses austérités.
Cependant Dieu réservait à Norbert la gloire de fonder l'Ordre des Prémontrés, ainsi nommé parce que le Saint avait eu révélation du lieu où il devait l'établir. Saint Augustin lui ayant apparu, une Règle d'or à la main, il comprit qu'il devait adopter pour son Ordre la règle de ce grand docteur. Il fut lui-même la règle vivante de ses frères.
En 1126, se réalisa une vision que sa mère avait eue avant sa naissance : Norbert fut obligé d'accepter l'archevêché de Magdebourg, et il eut désormais outre le souci de son Ordre, le soin de son diocèse, où son apostolat fut traversé par de grandes persécutions et couronné d'abondants fruits de salut. Rien du reste, n'avait changé dans sa vie, et jusqu'à sa mort il mena dans son palais la vie d'un moine dans sa cellule.
Quelques abbayes de Prémontrés:
- Abbaye Notre-Dame de Leffe
- Abbaye Saint-Michel de Frigolet
- Abbaye Saint-Martin de Mondaye
- Abbaye de Pont-à-Mousson
Saint Marcellin Joseph Benoît Champagnat (1789-1840)
Prêtre de la Société de Marie et fondateur des : « Petits Frères de Marie (Frères Maristes) »
Marcellin Joseph Benoît Champagnat naît le 20 mai 1789 à Marlhes, village de montagne dans le Centre-Est de la France. Il est le neuvième enfant d'une famille chrétienne. Son éducation est essentiellement familiale. Sa mère et sa tante religieuse, chassée du couvent, éveillent en lui une foi solide, une profonde dévotion à Marie.
A 16 ans il entre au petit séminaire de Verrières et en 1813 au grand séminaire de Lyon. Il se joint à un groupe de séminaristes dont le projet est de fonder une Congrégation comprenant des prêtres, des religieuses et un tiers ordre, portant le nom de Marie, la « Société de Marie », pour rechristianiser la société.
Au lendemain de leur ordination, le 22 juillet 1816, ces jeunes prêtres vont se consacrer à Marie et mettre leur projet sous sa protection dans le sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière.
Marcellin est nommé à La Valla-en-Gier comme vicaire. Il gagne rapidement la confiance des habitants et soigne de nombreux enfants et visite les malades. Ses sermons encouragent à la vertu et à l'honnêteté.
Il fonde l'Institut des « Petits frères de Marie » et donne une règle de conduite aux frères.
« Tout à Jésus par Marie et tout à Marie pour Jésus » est sa devise. « Faire connaître et aimer Jésus-Christ » est la mission des frères. L'école est le milieu privilégié pour cette mission d'évangélisation. Marcellin inculque à ses disciples le respect, l'amour des enfants, l'attention aux plus pauvres, aux plus ingrats aux plus abandonnés, les orphelins en particulier. La présence prolongée auprès des jeunes, la simplicité, l'esprit de famille, l'amour du travail, le tout à la manière de Marie, sont les points essentiels de sa conception de l'éducation.
En 1836, l'Église reconnaît la Société de Marie, et lui confie la mission de l'Océanie. Marcellin, le 24 septembre 1836, prononce ses vœux comme membre de la Société de Marie. Il envoie trois frères avec les premiers missionnaires pères maristes dans les îles du Pacifique. « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues » écrit-il. Les démarches concernant l'autorisation légale de sa congrégation lui demandent beaucoup de temps, d'énergie et d'esprit de foi. Il ne cesse de répéter : « Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n'est impossible ! »
La maladie a raison de sa robuste constitution. Épuisé par la tâche il meurt à l'âge de 51 ans à la Maison Mère de Notre-Dame de l'Hermitage, le 6 juin 1840, laissant à ses frères ce message : « Qu'il n'y ait parmi vous qu'un même cœur et un même esprit. Qu'on puisse dire des Petits Frères de Marie comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s'aiment ! »
Il y a alors 280 frères Maristes dans 48 écoles qui enseignent à 7000 élèves.
Marcellin Joseph Benoît Champagnat a été béatifié le 29 mai 1955, par le Vénérable Pie XII, et canonisé, le 18 avril 1999, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mardi le 7 juin
Saint Antoine-Marie Gianelli (1789-1846)
Évêque et fondateur des : « Filles de Sainte-Marie dell’Orto »
Antonio Maria Gianelli naît à Cerreta, près de Chiavari, archidiocèse de Gênes (en Ligurie), le 12 avril 1789, jour de Pâques ; il est baptisé le 19 avril.
À l’âge de 19 ans il entre au séminaire et, quatre ans après, le mois de mai 1812, il est ordonné prêtre à Gênes.
Professeur du petit séminaire, il fonde en 1829 les « Filles de Sainte-Marie dell’Orto » (du Jardin), « Gianellines », pour l’éducation de la jeunesse, le soin des malades et des vieillards. Puis après avoir été curé d’une grosse paroisse, il est sacré évêque de Bobbio en 1838. Homme d’action qui puise ses ressources dans la contemplation, il mène une vie très mortifiée, à quoi s’ajoutent bien des croix, notamment la défection d’un proche collaborateur qu’il convertira par ses prières et ses larmes. « Son zèle courageux et infatigable le fait appeler “un homme de fer” » et dans son apostolat, il agit « avec force et douceur ».
Une vie comblée de fruits spirituels, ce fidèle intendant rend son âme à Dieu à 57 ans, le 7 juin 1846, à Plaisance.
Antonio Maria Gianelli a été béatifié le 19 avril 1925 par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939), à Rome, et canonisé le 21 octobre 1951 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) toujours à Rome.
Le 04 juin de l’année 2000 a été nommé saint patron de Bobbio.
Bse Marie-Thérèse de Soubiran la Louvière (1834-1889)
Vierge et fondatrice : « Congrégation de Marie Auxiliatrice »
Marie-Thérèse de Soubiran La Louvière naît le 16 mai 1834 à Castelnaudary. Elle est issue d'une ancienne famille du Midi de la France. Élevée par des parents profondément chrétiens, elle désire très jeune répondre à l'appel de Dieu et lui consacrer sa vie.
À 20 ans, elle essaie une vie religieuse dans un béguinage de Gand en Belgique, mais cette expérience ne dure qu'un an et elle revient en France, où elle voudrait l'adapter. En 1854, avec quelques compagnes, elle ébauche une première forme de vie religieuse. Pendant plusieurs années, les sœurs partagent une vie de pauvreté dans la prière et le travail. Elles construisent une maison pour accueillir les fillettes pauvres, mais, à peine achevée, la maison est détruite par un incendie.
Afin de mieux discerner le dessein de Dieu, Marie-Thérèse part à Toulouse en 1864 pour faire une retraite de trente jours. Dans la prière, elle comprend que Dieu lui demande de continuer la fondation ébauchée, mais en lui donnant une autre base, et qu'elle doit y demeurer pour en assurer la croissance. Elle consacre alors la jeune congrégation à Marie, dont désormais toutes les Sœurs porteront le nom.
La « Congrégation de Marie Auxiliatrice » est née. Les Sœurs adopteront la spiritualité ignatienne et trouveront Dieu aussi bien dans la prière que dans l'action apostolique. La maison mère de Toulouse essaime bientôt dans toute la France et même, après la guerre de 1870, en Angleterre.
Soutenir les jeunes filles de l'âge de quatorze ans à vingt cinq ans environ. Très spécialement cette partie de la jeunesse qui, sans famille, réside dans les grandes villes, fréquente l'atelier et les fabriques. Ce but étant un besoin de nos sociétés modernes qui centralisent tout et remplacent les familles chrétiennes par des masses d'individus.
Pour mieux se mettre entre les mains de Dieu, « pour ne faire fond que sur Lui », Marie-Thérèse renonce à tous ses biens personnels par un vœu de pauvreté radical : Dieu lui donne une tâche à accomplir, elle compte uniquement sur Lui pour la réaliser. « Celui qui met sa confiance en Dieu est fort de la force même de Dieu ».
Mais une sœur la supplante à la tête de la congrégation et la chasse. En 1874, elle échoue à Paris où elle est recueillie par les sœurs de Notre-Dame de Charité. Elle mène alors une vie très effacée jusqu'à sa mort le 7 juin 1889.
Un an plus tard, une nouvelle supérieure est élue à la tête de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice et Mère Marie-Thérèse est réhabilitée.
Marie-Thérèse de Soubiran est proclamée bienheureuse le 20 octobre 1946 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Saint Antoine-Marie Gianelli (1789-1846)
Évêque et fondateur des : « Filles de Sainte-Marie dell’Orto »
Antonio Maria Gianelli naît à Cerreta, près de Chiavari, archidiocèse de Gênes (en Ligurie), le 12 avril 1789, jour de Pâques ; il est baptisé le 19 avril.
À l’âge de 19 ans il entre au séminaire et, quatre ans après, le mois de mai 1812, il est ordonné prêtre à Gênes.
Professeur du petit séminaire, il fonde en 1829 les « Filles de Sainte-Marie dell’Orto » (du Jardin), « Gianellines », pour l’éducation de la jeunesse, le soin des malades et des vieillards. Puis après avoir été curé d’une grosse paroisse, il est sacré évêque de Bobbio en 1838. Homme d’action qui puise ses ressources dans la contemplation, il mène une vie très mortifiée, à quoi s’ajoutent bien des croix, notamment la défection d’un proche collaborateur qu’il convertira par ses prières et ses larmes. « Son zèle courageux et infatigable le fait appeler “un homme de fer” » et dans son apostolat, il agit « avec force et douceur ».
Une vie comblée de fruits spirituels, ce fidèle intendant rend son âme à Dieu à 57 ans, le 7 juin 1846, à Plaisance.
Antonio Maria Gianelli a été béatifié le 19 avril 1925 par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939), à Rome, et canonisé le 21 octobre 1951 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) toujours à Rome.
Le 04 juin de l’année 2000 a été nommé saint patron de Bobbio.
Bse Marie-Thérèse de Soubiran la Louvière (1834-1889)
Vierge et fondatrice : « Congrégation de Marie Auxiliatrice »
Marie-Thérèse de Soubiran La Louvière naît le 16 mai 1834 à Castelnaudary. Elle est issue d'une ancienne famille du Midi de la France. Élevée par des parents profondément chrétiens, elle désire très jeune répondre à l'appel de Dieu et lui consacrer sa vie.
À 20 ans, elle essaie une vie religieuse dans un béguinage de Gand en Belgique, mais cette expérience ne dure qu'un an et elle revient en France, où elle voudrait l'adapter. En 1854, avec quelques compagnes, elle ébauche une première forme de vie religieuse. Pendant plusieurs années, les sœurs partagent une vie de pauvreté dans la prière et le travail. Elles construisent une maison pour accueillir les fillettes pauvres, mais, à peine achevée, la maison est détruite par un incendie.
Afin de mieux discerner le dessein de Dieu, Marie-Thérèse part à Toulouse en 1864 pour faire une retraite de trente jours. Dans la prière, elle comprend que Dieu lui demande de continuer la fondation ébauchée, mais en lui donnant une autre base, et qu'elle doit y demeurer pour en assurer la croissance. Elle consacre alors la jeune congrégation à Marie, dont désormais toutes les Sœurs porteront le nom.
La « Congrégation de Marie Auxiliatrice » est née. Les Sœurs adopteront la spiritualité ignatienne et trouveront Dieu aussi bien dans la prière que dans l'action apostolique. La maison mère de Toulouse essaime bientôt dans toute la France et même, après la guerre de 1870, en Angleterre.
Soutenir les jeunes filles de l'âge de quatorze ans à vingt cinq ans environ. Très spécialement cette partie de la jeunesse qui, sans famille, réside dans les grandes villes, fréquente l'atelier et les fabriques. Ce but étant un besoin de nos sociétés modernes qui centralisent tout et remplacent les familles chrétiennes par des masses d'individus.
Pour mieux se mettre entre les mains de Dieu, « pour ne faire fond que sur Lui », Marie-Thérèse renonce à tous ses biens personnels par un vœu de pauvreté radical : Dieu lui donne une tâche à accomplir, elle compte uniquement sur Lui pour la réaliser. « Celui qui met sa confiance en Dieu est fort de la force même de Dieu ».
Mais une sœur la supplante à la tête de la congrégation et la chasse. En 1874, elle échoue à Paris où elle est recueillie par les sœurs de Notre-Dame de Charité. Elle mène alors une vie très effacée jusqu'à sa mort le 7 juin 1889.
Un an plus tard, une nouvelle supérieure est élue à la tête de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice et Mère Marie-Thérèse est réhabilitée.
Marie-Thérèse de Soubiran est proclamée bienheureuse le 20 octobre 1946 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 18 juin
Bx Nicolas de Gesturi
Religieux o.f.m. cap. (1882-1958)
Nicola, au siècle Giovanni Angelo Salvatore Medda, naît à Gesturi (province de Cagliari, Italie) le 5 août 1882, dans une famille pauvre et très religieuse. Dès son plus jeune âge, alors qu'il était resté orphelin, il manifesta sa vocation religieuse, mais sa pauvreté l'empêcha de suivre immédiatement son appel.
Après une maladie, en 1911, il entra comme tertiaire oblat dans le couvent capucin Saint-Antoine à Cagliari. Le 30 octobre 1913, il prit l'habit sous le nom de Frère Nicolas. Le 16 février 1919, il prononça ses vœux définitifs.
Il passa ses premières années de vie religieuse dans divers couvents, puis il fut transféré à Cagliari où il resta trente-quatre ans, remplissant la fonction d'aumônier. De très nombreuses personnes allaient le trouver, se confiaient à lui, lui demandaient des conseils et des prières. C'est ainsi que naquit l'habitude de l'appeler auprès des malades, chez eux comme à l'hôpital. Des guérisons extraordinaires suivirent, qui montraient la main de Dieu à travers cet humble frère.
Sa réputation de sainteté et son pouvoir thaumaturgique se répandirent rapidement. Son comportement reflétait la présence de Dieu et une union constante avec le Seigneur et sa vie constitua pour tous un appel à la conversion, à l'amour et au service du Seigneur et de ses frères.
Il meurt le 8 juin 1958, à l'âge de 76 ans.
Nicola de Gesturi a été béatifié le 03 octobre 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Étienne (István) Sandor
Coadjuteur s.d.b. et martyr
Étienne (István) Sandor, naît le 26 novembre 1914, aîné de trois garçons, à Szolnok, en Hongrie, d’Étienne et Marie Fekete. Son enfance est marquée par un fort engagement catholique. Comme Dominique Savio, il s'occupe des autres jeunes. Il fréquente une paroisse franciscaine où il trouve son accompagnateur spirituel.
Les franciscains conseillent à sa famille de l'envoyer dans un institut salésien à Ràkospalota, où il peine dans les études qu'il finit en 1928. De retour chez lui, il approfondit la spiritualité salésienne dans le « Bulletin Salésien ». Il y reconnait un appel à la vie religieuse, mais sa demande d'entrée en noviciat est refusée en 1932 faute d'accord parental (il est encore mineur malgré ses 18 ans).
Les franciscains continuent à accompagner Étienne et l'encourage dans sa vocation salésienne. A sa majorité, il écrit une nouvelle demande, insistant sur l'importance du travail. Est-ce pour cela qu'il choisit d'être salésien coadjuteur ou pour son faible niveau scolaire ? Durant son pré-noviciat, il travaille comme aide-typographe puis imprimeur dans la maison d'édition Don Bosco, qui était renommée en Hongrie et l'est encore.
Il entre au noviciat le 1er avril 1938, mais l'interrompt pour faire son service militaire qu'il termine l'année suivante. Il fait sa première profession comme coadjuteur salésien le 8 septembre 1940. Dans ses lettres, on trouve une joie immense et un grand enthousiasme pour cette vie.
À Ràkospalota, il s'occupe avec beaucoup d'attention de la typographie, de l'animation pastorale et de l'oratoire. Il prend en charge et fait grandir aussi le groupe de la "JOC" (Jeunesse Ouvrière Catholique).
La Hongrie entre en guerre en juin 1941 : Étienne y est télégraphiste jusqu'en 1944. Il ne cache pas sa profession religieuse à ses camarades qu'il encourage à prier. Il se battra sur le front Russe et sera fait prisonnier de guerre en Allemagne par les américains. Son comportement exemplaire lui vaudra "le mérite de la Croix de guerre". Dans les lettres qu'il écrit aux salésiens à cette période, on trouve une grande préoccupation pour sa formation et pour son chemin de foi.
À la fin de la guerre, la Hongrie est occupée par les soviétiques. Commence alors pour les salésiens, une période de grandes souffrances. Tout est réquisitionné jusqu'aux matelas... La presse catholique est interdite et les imprimeries sont réquisitionnées. Les écoles sont fermées, les associations catholiques dissoutes.
Étienne continue secrètement à suivre les groupes de jeunes. Ils changent de lieux régulièrement ou se rencontrent la nuit. En 1950 le gouvernement déclare la suppression des ordres religieux. Commencent alors les déportations dans des camps de concentration. Les salésiens sont aussi dispersés et doivent chercher du travail hors des villes pour survivre. Ils ne peuvent pas correspondre entre eux. Le provincial est condamné à 33 ans de prison.
Étienne est contraint de retourner en famille et travaille dans une imprimerie. Reconnaissant en lui des dons d'éducateur, l'administration l'appelle pour s'occuper d'orphelins. Étienne continue à être un éducateur chrétien malgré les très grands dangers. Certains de ces orphelins seront choisis pour former un corps spécial de la police communiste mais ils resteront fidèles malgré tout à Étienne.
En 1951, se sachant suspecté par la police, change de nom, de domicile et de travail. Mais il continue son apostolat auprès des jeunes. Ses confrères préparent sa fuite du pays, mais il choisit de rester. Il partage un appartement avec Daniel Tibor, un jeune confrère. La concierge nourrit alors des soupçons lorsqu'elle voit arriver de nombreux courriers de jeunes. Elle ouvre les lettres et en transmet ensuite le contenu à la police.
En 1952, il s'oppose à l'ouverture d'un bar nommé « l'auberge de l'enfer » en recouvrant, une nuit, l'enseigne de bitume. Mais l'enquête et la torture feront avouer aux jeunes le nom du groupe. Malgré une nouvelle offre des salésiens de fuir, il choisi de rester objectant que les jeunes sont en danger.
Étienne est arrêté le 28 juillet. Daniel également arrêté et torturé mourra quelques jours plus tard. Le 28 octobre 1952 se déroule le procès truqué contre 9 jeunes de la police spéciale, 5 salésiens, un étudiant et une étudiante. Le verdict : István Sandor et trois jeunes sont condamnés à mort au motif de « complot contre la démocratie et trahison ». Durant son emprisonnement, ses compagnons survivants diront qu'il cherchait à redonner courage à tous et partageait le peu de nourriture qu'il avait.
Le 8 juin 1953 il est pendu et son corps est jeté dans une fosse commune.
Étienne (István) Sandor a été béatifié le 19 octobre 2013 sur la place devant la cathédrale de saint Étienne à Budapest. La cérémonie a été présidée par le card. Péter Erdo, Archevêque de Esztergom-Budapest et Primat de Hongrie et par le représentant du pape François, card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation des causes des Saints.
Bx Nicolas de Gesturi
Religieux o.f.m. cap. (1882-1958)
Nicola, au siècle Giovanni Angelo Salvatore Medda, naît à Gesturi (province de Cagliari, Italie) le 5 août 1882, dans une famille pauvre et très religieuse. Dès son plus jeune âge, alors qu'il était resté orphelin, il manifesta sa vocation religieuse, mais sa pauvreté l'empêcha de suivre immédiatement son appel.
Après une maladie, en 1911, il entra comme tertiaire oblat dans le couvent capucin Saint-Antoine à Cagliari. Le 30 octobre 1913, il prit l'habit sous le nom de Frère Nicolas. Le 16 février 1919, il prononça ses vœux définitifs.
Il passa ses premières années de vie religieuse dans divers couvents, puis il fut transféré à Cagliari où il resta trente-quatre ans, remplissant la fonction d'aumônier. De très nombreuses personnes allaient le trouver, se confiaient à lui, lui demandaient des conseils et des prières. C'est ainsi que naquit l'habitude de l'appeler auprès des malades, chez eux comme à l'hôpital. Des guérisons extraordinaires suivirent, qui montraient la main de Dieu à travers cet humble frère.
Sa réputation de sainteté et son pouvoir thaumaturgique se répandirent rapidement. Son comportement reflétait la présence de Dieu et une union constante avec le Seigneur et sa vie constitua pour tous un appel à la conversion, à l'amour et au service du Seigneur et de ses frères.
Il meurt le 8 juin 1958, à l'âge de 76 ans.
Nicola de Gesturi a été béatifié le 03 octobre 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Étienne (István) Sandor
Coadjuteur s.d.b. et martyr
Étienne (István) Sandor, naît le 26 novembre 1914, aîné de trois garçons, à Szolnok, en Hongrie, d’Étienne et Marie Fekete. Son enfance est marquée par un fort engagement catholique. Comme Dominique Savio, il s'occupe des autres jeunes. Il fréquente une paroisse franciscaine où il trouve son accompagnateur spirituel.
Les franciscains conseillent à sa famille de l'envoyer dans un institut salésien à Ràkospalota, où il peine dans les études qu'il finit en 1928. De retour chez lui, il approfondit la spiritualité salésienne dans le « Bulletin Salésien ». Il y reconnait un appel à la vie religieuse, mais sa demande d'entrée en noviciat est refusée en 1932 faute d'accord parental (il est encore mineur malgré ses 18 ans).
Les franciscains continuent à accompagner Étienne et l'encourage dans sa vocation salésienne. A sa majorité, il écrit une nouvelle demande, insistant sur l'importance du travail. Est-ce pour cela qu'il choisit d'être salésien coadjuteur ou pour son faible niveau scolaire ? Durant son pré-noviciat, il travaille comme aide-typographe puis imprimeur dans la maison d'édition Don Bosco, qui était renommée en Hongrie et l'est encore.
Il entre au noviciat le 1er avril 1938, mais l'interrompt pour faire son service militaire qu'il termine l'année suivante. Il fait sa première profession comme coadjuteur salésien le 8 septembre 1940. Dans ses lettres, on trouve une joie immense et un grand enthousiasme pour cette vie.
À Ràkospalota, il s'occupe avec beaucoup d'attention de la typographie, de l'animation pastorale et de l'oratoire. Il prend en charge et fait grandir aussi le groupe de la "JOC" (Jeunesse Ouvrière Catholique).
La Hongrie entre en guerre en juin 1941 : Étienne y est télégraphiste jusqu'en 1944. Il ne cache pas sa profession religieuse à ses camarades qu'il encourage à prier. Il se battra sur le front Russe et sera fait prisonnier de guerre en Allemagne par les américains. Son comportement exemplaire lui vaudra "le mérite de la Croix de guerre". Dans les lettres qu'il écrit aux salésiens à cette période, on trouve une grande préoccupation pour sa formation et pour son chemin de foi.
À la fin de la guerre, la Hongrie est occupée par les soviétiques. Commence alors pour les salésiens, une période de grandes souffrances. Tout est réquisitionné jusqu'aux matelas... La presse catholique est interdite et les imprimeries sont réquisitionnées. Les écoles sont fermées, les associations catholiques dissoutes.
Étienne continue secrètement à suivre les groupes de jeunes. Ils changent de lieux régulièrement ou se rencontrent la nuit. En 1950 le gouvernement déclare la suppression des ordres religieux. Commencent alors les déportations dans des camps de concentration. Les salésiens sont aussi dispersés et doivent chercher du travail hors des villes pour survivre. Ils ne peuvent pas correspondre entre eux. Le provincial est condamné à 33 ans de prison.
Étienne est contraint de retourner en famille et travaille dans une imprimerie. Reconnaissant en lui des dons d'éducateur, l'administration l'appelle pour s'occuper d'orphelins. Étienne continue à être un éducateur chrétien malgré les très grands dangers. Certains de ces orphelins seront choisis pour former un corps spécial de la police communiste mais ils resteront fidèles malgré tout à Étienne.
En 1951, se sachant suspecté par la police, change de nom, de domicile et de travail. Mais il continue son apostolat auprès des jeunes. Ses confrères préparent sa fuite du pays, mais il choisit de rester. Il partage un appartement avec Daniel Tibor, un jeune confrère. La concierge nourrit alors des soupçons lorsqu'elle voit arriver de nombreux courriers de jeunes. Elle ouvre les lettres et en transmet ensuite le contenu à la police.
En 1952, il s'oppose à l'ouverture d'un bar nommé « l'auberge de l'enfer » en recouvrant, une nuit, l'enseigne de bitume. Mais l'enquête et la torture feront avouer aux jeunes le nom du groupe. Malgré une nouvelle offre des salésiens de fuir, il choisi de rester objectant que les jeunes sont en danger.
Étienne est arrêté le 28 juillet. Daniel également arrêté et torturé mourra quelques jours plus tard. Le 28 octobre 1952 se déroule le procès truqué contre 9 jeunes de la police spéciale, 5 salésiens, un étudiant et une étudiante. Le verdict : István Sandor et trois jeunes sont condamnés à mort au motif de « complot contre la démocratie et trahison ». Durant son emprisonnement, ses compagnons survivants diront qu'il cherchait à redonner courage à tous et partageait le peu de nourriture qu'il avait.
Le 8 juin 1953 il est pendu et son corps est jeté dans une fosse commune.
Étienne (István) Sandor a été béatifié le 19 octobre 2013 sur la place devant la cathédrale de saint Étienne à Budapest. La cérémonie a été présidée par le card. Péter Erdo, Archevêque de Esztergom-Budapest et Primat de Hongrie et par le représentant du pape François, card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation des causes des Saints.
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 9 juin
Saint Éphrem le Syrien
Diacre et Docteur de l'Église
(† 373)
Ephrem le Syrien, né au IVe siècle, fut le grand poète de la langue syriaque. Il est né de parents chrétiens, d’après ce qui ressort de ses propres écrits, à Nisibe, dans la Haute-Mésopotamie. Cette ville était un avant-poste de l’empire romain oriental et elle remplissait toutes les conditions pour être le point de rencontre entre l’Orient et l’Occident.
Après la chute de Nisibe, en 363, la population chrétienne de la ville fut évacuée et Éphrem finit par arriver à Édesse, qui se trouve à quelque cent cinquante kilomètres plus à l’Ouest, au sud-est de la Turquie, aujourd’hui Urfa.
Éphrem est l’héritier de l’interprétation biblique du judaïsme. Sur ce point S. Brock écrit :
« Et ceci peut être considéré sous deux angles. D’abord en ce qu’il a hérité, comme tout chrétien, de la Bible juive, devenue l’Ancien Testament des chrétiens. Ses œuvres montrent une familiarité intime avec la Bible, particulièrement ses hymnes, qui sont truffées de subtiles allusions littéraires ; il s’attendait, bien sûr, à ce qu’elles soient comprises de ses auditeurs et de ses lecteurs. Et puis, et ceci est encore plus significatif, Éphrem est aussi l’héritier de nombreuses traditions juives étrangères à la Bible, qu’on peut trouver dans la littérature post-biblique de Targum et des Midrash ».
Éphrem passa ces dernières dix années à Édesse. Il est mort le 9 juin 373.
Catéchèse de Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Selon l'opinion commune d'aujourd'hui, le christianisme serait une religion européenne, qui aurait ensuite exporté la culture de ce continent dans d'autres pays. Mais la réalité est beaucoup plus complexe, car la racine de la religion chrétienne se trouve dans l'ancien Testament et donc à Jérusalem et dans le monde sémitique. Le christianisme se nourrit toujours à cette racine de l'Ancien Testament. Son expansion au cours des premiers siècles a eu lieu aussi bien vers l'Occident - vers le monde gréco-latin, où il a ensuite inspiré la culture européenne - que vers l'Orient, jusqu'à la Perse, à l'Inde, contribuant ainsi à susciter une culture spécifique, en langues sémitiques, avec une identité propre. Pour montrer cette multiplicité culturelle de l'unique foi chrétienne des débuts, j'ai parlé dans la catéchèse de mercredi dernier d'un représentant de cet autre christianisme, Aphraate le Sage persan, presque inconnu chez nous. Dans cette même optique, je voudrais aujourd'hui parler de saint Ephrem le Syrien, né à Nisibe vers 306 dans une famille chrétienne. Il fut le représentant le plus important du christianisme de langue syriaque et réussit à concilier d'une manière unique la vocation du théologien et celle du poète. Il se forma et grandit à côté de Jacques, Evêque de Nisibe (303-338), et il fonda avec lui l'école de théologie de sa ville. Ordonné diacre, il vécut intensément la vie de la communauté chrétienne locale jusqu'en 363, année où la ville de Nisibe tomba entre les mains des Persans. Ephrem immigra alors à Edesse, où il poursuivit son activité de prédicateur. Il mourut dans cette ville en l'an 373, victime de la contagion de la peste qu'il avait contractée en soignant les malades. On ne sait pas avec certitude s'il était moine, mais il est cependant certain qu'il est resté diacre pendant toute sa vie et qu'il a embrassé l'état de virginité et de pauvreté. C'est ainsi qu'apparaît dans la spécificité de son expression culturelle, l'identité chrétienne commune et fondamentale: la foi, l'espérance - cette espérance qui permet de vivre pauvre et chaste dans ce monde, en plaçant toutes ses attentes dans le Seigneur - et, enfin, la charité, jusqu'au don de soi-même dans le soin des malades de la peste.
Saint Ephrem nous a laissé un grand héritage théologique: sa production considérable peut se regrouper en quatre catégories: les œuvres écrites en prose ordinaire (ses œuvres polémiques, ou bien les commentaires bibliques); les œuvres en prose poétique; les homélies en vers; et enfin les hymnes, qui sont certainement l'œuvre la plus vaste d'Ephrem. Il s'agit d'un auteur riche et intéressant sous de nombreux aspects, mais en particulier sous le profil théologique. Si nous voulons aborder sa doctrine, nous devons insister dès le début sur ceci: le fait qu'il fait de la théologie sous une forme poétique. La poésie lui permet d'approfondir la réflexion théologique à travers des paradoxes et des images. Dans le même temps sa théologie devient liturgie, devient musique: en effet, c'était un grand compositeur, un musicien. Théologie, réflexion sur la foi, poésie, chant, louange de Dieu vont de pair; et c'est précisément dans ce caractère liturgique qu'apparaît avec limpidité la théologie d'Ephrem, la vérité divine. Dans sa recherche de Dieu, dans sa façon de faire de la théologie, il suit le chemin du paradoxe et du symbole. Il privilégie largement les images contrastantes, car elles lui servent à souligner le mystère de Dieu.
Je ne peux pour le moment présenter que peu de chose de lui, également parce que la poésie est difficilement traduisible, mais pour donner au moins une idée de sa théologie poétique, je voudrais citer en partie deux hymnes. Tout d'abord, également en vue du prochain Avent, je vous propose plusieurs images splendides tirées des hymnes Sur la nativité du Christ. Devant la Vierge, Ephrem manifeste son émerveillement avec un ton inspiré:
"Le Seigneur vint en elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle
pour se taire dans son sein.
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l'Agneau né, qui pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles:
Celui qui créa toutes choses
est entré en possession de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle (Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en elle,
mais revêtue de vêtements humbles.
Celui qui dispense toutes choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit d'elle,
lui qui revêt (de beauté) toutes choses"
(Hymne "De Nativitate" 11, 6-8)
Pour exprimer le mystère du Christ, Ephrem utilise une grande diversité de thèmes, d'expressions, d'images. Dans l'une de ses hymnes, il relie de manière efficace Adam (au paradis) au Christ (dans l'Eucharistie):
"Ce fut en fermant
avec l'épée du chérubin,
que fut fermé
le chemin de l'arbre de la vie.
Mais pour les peuples,
le Seigneur de cet arbre
s'est donné comme nourriture
lui-même dans l'oblation (eucharistique).
Les arbres de l'Eden
furent donnés comme nourriture
au premier Adam.
Pour nous, le jardinier
du Jardin en personne
s'est fait nourriture
pour nos âmes.
En effet, nous étions tous sortis
du Paradis avec Adam,
qui le laissa derrière lui.
A présent que l'épée a été ôtée
là-bas (sur la croix) par la lance
nous pouvons y retourner"
(Hymne 49, 9-11).
Pour parler de l'Eucharistie, Ephrem se sert de deux images: la braise ou le charbon ardent, et la perle. Le thème de la braise est tiré du prophète Isaïe (cf. 6, 6). C'est l'image du séraphin, qui prend la braise avec les pinces, et effleure simplement les lèvres du prophète pour les purifier; le chrétien, en revanche, touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même:
"Dans ton pain se cache l'Esprit
qui ne peut être consommé;
dans ton vin se trouve le feu
qui ne peut être bu.
L'Esprit dans ton pain, le feu dans ton vin:
voilà une merveille accueillie par nos lèvres.
Le séraphin ne pouvait pas approcher ses doigts de la braise,
qui ne fut approchée que de la bouche d'Isaïe;
les doigts ne l'ont pas prise, les lèvres ne l'ont pas avalée;
mais à nous, le Seigneur a permis de faire les deux choses.
Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs,
mais le feu de la grâce descend sur le pain et y reste.
Au lieu du feu qui détruisit l'homme,
nous avons mangé le feu dans le pain
et nous avons été vivifiés"
(Hymne "De Fide" 10, 8-10).
Voilà encore un dernier exemple des hymnes de saint Ephrem, où il parle de la perle comme symbole de la richesse et de la beauté de la foi:
"Je posai (la perle), mes frères, sur la paume de ma main,
pour pouvoir l'examiner.
Je me mis à l'observer d'un côté puis de l'autre:
elle n'avait qu'un seul aspect de tous les côtés.
(Ainsi) est la recherche du Fils, impénétrable, car elle n'est que lumière.
Dans sa clarté, je vis la Limpidité,
qui ne devient pas opaque;
et dans sa pureté,
le grand symbole du corps de notre Seigneur,
qui est pur.
Dans son indivisibilité, je vis la vérité,
qui est indivisible"
(Hymne "Sur la Perle" 1, 2-3).
La figure d'Ephrem est encore pleinement actuelle pour la vie des différentes Eglises chrétiennes. Nous le découvrons tout d'abord comme théologien, qui, à partir de l'Ecriture Sainte, réfléchit poétiquement sur le mystère de la rédemption de l'homme opérée par le Christ, le Verbe de Dieu incarné. Sa réflexion est une réflexion théologique exprimée par des images et des symboles tirés de la nature, de la vie quotidienne et de la Bible. Ephrem confère un caractère didactique et catéchistique à la poésie et aux hymnes pour la liturgie; il s'agit d'hymnes théologiques et, dans le même temps, adaptées à la récitation ou au chant liturgique. Ephrem se sert de ces hymnes pour diffuser, à l'occasion des fêtes liturgiques, la doctrine de l'Eglise. Au fil du temps, elles se sont révélées un moyen de catéchèse extrêmement efficace pour la communauté chrétienne.
La réflexion d'Ephrem sur le thème de Dieu créateur est importante: rien n'est isolé dans la création, et le monde est, à côté de l'Ecriture Sainte, une Bible de Dieu. En utilisant de manière erronée sa liberté, l'homme renverse l'ordre de l'univers. Pour Ephrem, le rôle de la femme est important. La façon dont il en parle est toujours inspirée par la sensibilité et le respect: la demeure de Jésus dans le sein de Marie a grandement élevé la dignité de la femme. Pour Ephrem, de même qu'il n'y a pas de Rédemption sans Jésus, il n'y a pas d'incarnation sans Marie. Les dimensions divines et humaines du mystère de notre rédemption se trouvent déjà dans les textes d'Ephrem; de manière poétique et avec des images fondamentalement tirées des Ecritures, il anticipe le cadre théologique et, d'une certaine manière, le langage même des grandes définitions christologiques des Conciles du V siècle.
Ephrem, honoré par la tradition chrétienne sous le titre de "lyre de l'Esprit Saint", resta diacre de son Eglise pendant toute sa vie. Ce fut un choix décisif et emblématique: il fut diacre, c'est-à-dire serviteur, que ce soit dans le ministère liturgique, ou, plus radicalement, dans l'amour pour le Christ, qu'il chanta de manière inégalable, ou encore, dans la charité envers ses frères, qu'il introduisit avec une rare habileté dans la connaissance de la Révélation divine.
Bse Anne-Marie Taigi
Épouse et mère, Tertiaire trinitaire
(1769-1837)
Anna Maria Giannetti Taigi, née à Sienne le 29 mai 1769, suivit son père à Rome où des revers de fortune l'avait contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire. Ses parents faisaient retomber leur amertume sur leur fillette, mais l'angélique pauvrette redoublait de douceur envers eux. Anna-Maria entra très tôt en service afin d'aider ses parents. Elle grandissait, pieuse, travailleuse et coquette, prenant plaisir à se parer. Domenico Taigi, qui travaillait au jour le jour au palais Chigi, homme honnête, rude et prompt à la colère, offrit de l'épouser ; Anna Maria accepta sa proposition de mariage. Dans les premiers temps de son ménage, elle conserva ses habitudes mondaines, aimant à fréquenter le théâtre des marionnettes et à porter des colliers de verroterie.
Après trois ans de cette vie ainsi partagée entre l'amour de Dieu et l'amour du monde, Anna Maria se confessa au Père Angelo de l'Ordre des Servites, se convertit totalement et, avec l'assentiment de son mari, elle se fit recevoir dans le Tiers-Ordre des Trinitaires. Domenico ne demandait qu'une chose : que la maison soit bien tenue et paisible ! Or, les parents d'Anna-Maria vinrent partager la vie du jeune foyer. Depuis leur arrivée, les scènes de criailleries qu'elle apaise de son mieux se répètent tous les jours, car sa mère acariâtre cherche sans cesse querelle à son gendre qui s'emporte facilement. Atténuant les heurts le mieux possible, elle s'empresse auprès de son époux trop vif qui jette le dîner par terre avec la table quand un plat lui déplaît.
Après la mort de sa mère, son père vit aux dépens de sa fille et multiplie disputes sur disputes. Lorsque la lèpre l'atteint, Anna Maria le soigne tendrement et l'aide à mourir chrétiennement. Pour leurs sept enfants, la maison risquait de devenir un enfer, mais elle demeurait si surnaturellement douce, que Domenico affirmera que c'était un vrai paradis chez lui, et que l'ordre et la propreté régnaient partout dans son pauvre gîte. Anna Maria se levait de grand matin pour se rendre à l'église, et communiait tous les jours. Lorsqu'un membre de la famille était malade, pour ne donner à personne l'occasion de se plaindre et de murmurer, elle se privait de la messe et de la communion. Pour suppléer à cette privation involontaire, elle se recueillait pendant les moments libres de la journée.
Anna Maria tenait ses enfants toujours occupés. Après le souper, la famille récitait le rosaire et lisait une courte vie du Saint du jour, puis les enfants se mettaient au lit après avoir reçu la bénédiction. Le dimanche, ils visitaient les malades à l'hôpital. Sa tendresse maternelle ne l'empêchait pas d'appliquer fermement les sanctions méritées. Ses enfants profitèrent avantageusement de cette éducation si équilibrée et devinrent vite l'honneur de leur vertueuse mère et le modèle de leurs camarades.
Sa délicatesse envers les humbles était exquise. Elle nourrissait sa servante mieux qu'elle-même; à une qui cassait la vaisselle par maladresse, elle disait gentiment : « Il faut bien faire gagner la vie aux fabricants de faïence. »
Lors de sa réception comme membre du Tiers Ordre de la Sainte Trinité, Anna Maria s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde. En retour de cette généreuse offrande, Dieu lui accorda la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux dans lequel elle lisait les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église. Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept-ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire. Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.
Bien que Anna Maria souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.
Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna Maria expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était. Malgré ses doigts devenus si douloureux, elle cousait beaucoup afin d'assurer le pain quotidien de la maisonnée. La femme du gouverneur de Savoie qui avait obtenu tant de grâces par les prières de la servante de Dieu, voulut lui donner une forte somme d'argent, mais elle la refusa catégoriquement.
Le Lundi Saint, dans une extase, Anna Maria apprit qu'elle mourrait le Vendredi saint, 09 juin 1837. Après avoir béni tous les siens, et les avoir remerciés, elle rendit l'âme dans un cri de bonheur et de délivrance. Il semble que Dieu ait voulu montrer, dans la personne de cette admirable femme, la possibilité d'allier des vertus éminentes et des dons surnaturels exceptionnels à la fidélité aux devoirs les plus humbles et les plus matériels de la vie commune.
Anna Maria Giannetti Taigi fut beatifiée le 30 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
Saint Éphrem le Syrien
Diacre et Docteur de l'Église
(† 373)
Ephrem le Syrien, né au IVe siècle, fut le grand poète de la langue syriaque. Il est né de parents chrétiens, d’après ce qui ressort de ses propres écrits, à Nisibe, dans la Haute-Mésopotamie. Cette ville était un avant-poste de l’empire romain oriental et elle remplissait toutes les conditions pour être le point de rencontre entre l’Orient et l’Occident.
Après la chute de Nisibe, en 363, la population chrétienne de la ville fut évacuée et Éphrem finit par arriver à Édesse, qui se trouve à quelque cent cinquante kilomètres plus à l’Ouest, au sud-est de la Turquie, aujourd’hui Urfa.
Éphrem est l’héritier de l’interprétation biblique du judaïsme. Sur ce point S. Brock écrit :
« Et ceci peut être considéré sous deux angles. D’abord en ce qu’il a hérité, comme tout chrétien, de la Bible juive, devenue l’Ancien Testament des chrétiens. Ses œuvres montrent une familiarité intime avec la Bible, particulièrement ses hymnes, qui sont truffées de subtiles allusions littéraires ; il s’attendait, bien sûr, à ce qu’elles soient comprises de ses auditeurs et de ses lecteurs. Et puis, et ceci est encore plus significatif, Éphrem est aussi l’héritier de nombreuses traditions juives étrangères à la Bible, qu’on peut trouver dans la littérature post-biblique de Targum et des Midrash ».
Éphrem passa ces dernières dix années à Édesse. Il est mort le 9 juin 373.
Catéchèse de Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Selon l'opinion commune d'aujourd'hui, le christianisme serait une religion européenne, qui aurait ensuite exporté la culture de ce continent dans d'autres pays. Mais la réalité est beaucoup plus complexe, car la racine de la religion chrétienne se trouve dans l'ancien Testament et donc à Jérusalem et dans le monde sémitique. Le christianisme se nourrit toujours à cette racine de l'Ancien Testament. Son expansion au cours des premiers siècles a eu lieu aussi bien vers l'Occident - vers le monde gréco-latin, où il a ensuite inspiré la culture européenne - que vers l'Orient, jusqu'à la Perse, à l'Inde, contribuant ainsi à susciter une culture spécifique, en langues sémitiques, avec une identité propre. Pour montrer cette multiplicité culturelle de l'unique foi chrétienne des débuts, j'ai parlé dans la catéchèse de mercredi dernier d'un représentant de cet autre christianisme, Aphraate le Sage persan, presque inconnu chez nous. Dans cette même optique, je voudrais aujourd'hui parler de saint Ephrem le Syrien, né à Nisibe vers 306 dans une famille chrétienne. Il fut le représentant le plus important du christianisme de langue syriaque et réussit à concilier d'une manière unique la vocation du théologien et celle du poète. Il se forma et grandit à côté de Jacques, Evêque de Nisibe (303-338), et il fonda avec lui l'école de théologie de sa ville. Ordonné diacre, il vécut intensément la vie de la communauté chrétienne locale jusqu'en 363, année où la ville de Nisibe tomba entre les mains des Persans. Ephrem immigra alors à Edesse, où il poursuivit son activité de prédicateur. Il mourut dans cette ville en l'an 373, victime de la contagion de la peste qu'il avait contractée en soignant les malades. On ne sait pas avec certitude s'il était moine, mais il est cependant certain qu'il est resté diacre pendant toute sa vie et qu'il a embrassé l'état de virginité et de pauvreté. C'est ainsi qu'apparaît dans la spécificité de son expression culturelle, l'identité chrétienne commune et fondamentale: la foi, l'espérance - cette espérance qui permet de vivre pauvre et chaste dans ce monde, en plaçant toutes ses attentes dans le Seigneur - et, enfin, la charité, jusqu'au don de soi-même dans le soin des malades de la peste.
Saint Ephrem nous a laissé un grand héritage théologique: sa production considérable peut se regrouper en quatre catégories: les œuvres écrites en prose ordinaire (ses œuvres polémiques, ou bien les commentaires bibliques); les œuvres en prose poétique; les homélies en vers; et enfin les hymnes, qui sont certainement l'œuvre la plus vaste d'Ephrem. Il s'agit d'un auteur riche et intéressant sous de nombreux aspects, mais en particulier sous le profil théologique. Si nous voulons aborder sa doctrine, nous devons insister dès le début sur ceci: le fait qu'il fait de la théologie sous une forme poétique. La poésie lui permet d'approfondir la réflexion théologique à travers des paradoxes et des images. Dans le même temps sa théologie devient liturgie, devient musique: en effet, c'était un grand compositeur, un musicien. Théologie, réflexion sur la foi, poésie, chant, louange de Dieu vont de pair; et c'est précisément dans ce caractère liturgique qu'apparaît avec limpidité la théologie d'Ephrem, la vérité divine. Dans sa recherche de Dieu, dans sa façon de faire de la théologie, il suit le chemin du paradoxe et du symbole. Il privilégie largement les images contrastantes, car elles lui servent à souligner le mystère de Dieu.
Je ne peux pour le moment présenter que peu de chose de lui, également parce que la poésie est difficilement traduisible, mais pour donner au moins une idée de sa théologie poétique, je voudrais citer en partie deux hymnes. Tout d'abord, également en vue du prochain Avent, je vous propose plusieurs images splendides tirées des hymnes Sur la nativité du Christ. Devant la Vierge, Ephrem manifeste son émerveillement avec un ton inspiré:
"Le Seigneur vint en elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle
pour se taire dans son sein.
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l'Agneau né, qui pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles:
Celui qui créa toutes choses
est entré en possession de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle (Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en elle,
mais revêtue de vêtements humbles.
Celui qui dispense toutes choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit d'elle,
lui qui revêt (de beauté) toutes choses"
(Hymne "De Nativitate" 11, 6-8)
Pour exprimer le mystère du Christ, Ephrem utilise une grande diversité de thèmes, d'expressions, d'images. Dans l'une de ses hymnes, il relie de manière efficace Adam (au paradis) au Christ (dans l'Eucharistie):
"Ce fut en fermant
avec l'épée du chérubin,
que fut fermé
le chemin de l'arbre de la vie.
Mais pour les peuples,
le Seigneur de cet arbre
s'est donné comme nourriture
lui-même dans l'oblation (eucharistique).
Les arbres de l'Eden
furent donnés comme nourriture
au premier Adam.
Pour nous, le jardinier
du Jardin en personne
s'est fait nourriture
pour nos âmes.
En effet, nous étions tous sortis
du Paradis avec Adam,
qui le laissa derrière lui.
A présent que l'épée a été ôtée
là-bas (sur la croix) par la lance
nous pouvons y retourner"
(Hymne 49, 9-11).
Pour parler de l'Eucharistie, Ephrem se sert de deux images: la braise ou le charbon ardent, et la perle. Le thème de la braise est tiré du prophète Isaïe (cf. 6, 6). C'est l'image du séraphin, qui prend la braise avec les pinces, et effleure simplement les lèvres du prophète pour les purifier; le chrétien, en revanche, touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même:
"Dans ton pain se cache l'Esprit
qui ne peut être consommé;
dans ton vin se trouve le feu
qui ne peut être bu.
L'Esprit dans ton pain, le feu dans ton vin:
voilà une merveille accueillie par nos lèvres.
Le séraphin ne pouvait pas approcher ses doigts de la braise,
qui ne fut approchée que de la bouche d'Isaïe;
les doigts ne l'ont pas prise, les lèvres ne l'ont pas avalée;
mais à nous, le Seigneur a permis de faire les deux choses.
Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs,
mais le feu de la grâce descend sur le pain et y reste.
Au lieu du feu qui détruisit l'homme,
nous avons mangé le feu dans le pain
et nous avons été vivifiés"
(Hymne "De Fide" 10, 8-10).
Voilà encore un dernier exemple des hymnes de saint Ephrem, où il parle de la perle comme symbole de la richesse et de la beauté de la foi:
"Je posai (la perle), mes frères, sur la paume de ma main,
pour pouvoir l'examiner.
Je me mis à l'observer d'un côté puis de l'autre:
elle n'avait qu'un seul aspect de tous les côtés.
(Ainsi) est la recherche du Fils, impénétrable, car elle n'est que lumière.
Dans sa clarté, je vis la Limpidité,
qui ne devient pas opaque;
et dans sa pureté,
le grand symbole du corps de notre Seigneur,
qui est pur.
Dans son indivisibilité, je vis la vérité,
qui est indivisible"
(Hymne "Sur la Perle" 1, 2-3).
La figure d'Ephrem est encore pleinement actuelle pour la vie des différentes Eglises chrétiennes. Nous le découvrons tout d'abord comme théologien, qui, à partir de l'Ecriture Sainte, réfléchit poétiquement sur le mystère de la rédemption de l'homme opérée par le Christ, le Verbe de Dieu incarné. Sa réflexion est une réflexion théologique exprimée par des images et des symboles tirés de la nature, de la vie quotidienne et de la Bible. Ephrem confère un caractère didactique et catéchistique à la poésie et aux hymnes pour la liturgie; il s'agit d'hymnes théologiques et, dans le même temps, adaptées à la récitation ou au chant liturgique. Ephrem se sert de ces hymnes pour diffuser, à l'occasion des fêtes liturgiques, la doctrine de l'Eglise. Au fil du temps, elles se sont révélées un moyen de catéchèse extrêmement efficace pour la communauté chrétienne.
La réflexion d'Ephrem sur le thème de Dieu créateur est importante: rien n'est isolé dans la création, et le monde est, à côté de l'Ecriture Sainte, une Bible de Dieu. En utilisant de manière erronée sa liberté, l'homme renverse l'ordre de l'univers. Pour Ephrem, le rôle de la femme est important. La façon dont il en parle est toujours inspirée par la sensibilité et le respect: la demeure de Jésus dans le sein de Marie a grandement élevé la dignité de la femme. Pour Ephrem, de même qu'il n'y a pas de Rédemption sans Jésus, il n'y a pas d'incarnation sans Marie. Les dimensions divines et humaines du mystère de notre rédemption se trouvent déjà dans les textes d'Ephrem; de manière poétique et avec des images fondamentalement tirées des Ecritures, il anticipe le cadre théologique et, d'une certaine manière, le langage même des grandes définitions christologiques des Conciles du V siècle.
Ephrem, honoré par la tradition chrétienne sous le titre de "lyre de l'Esprit Saint", resta diacre de son Eglise pendant toute sa vie. Ce fut un choix décisif et emblématique: il fut diacre, c'est-à-dire serviteur, que ce soit dans le ministère liturgique, ou, plus radicalement, dans l'amour pour le Christ, qu'il chanta de manière inégalable, ou encore, dans la charité envers ses frères, qu'il introduisit avec une rare habileté dans la connaissance de la Révélation divine.
Bse Anne-Marie Taigi
Épouse et mère, Tertiaire trinitaire
(1769-1837)
Anna Maria Giannetti Taigi, née à Sienne le 29 mai 1769, suivit son père à Rome où des revers de fortune l'avait contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire. Ses parents faisaient retomber leur amertume sur leur fillette, mais l'angélique pauvrette redoublait de douceur envers eux. Anna-Maria entra très tôt en service afin d'aider ses parents. Elle grandissait, pieuse, travailleuse et coquette, prenant plaisir à se parer. Domenico Taigi, qui travaillait au jour le jour au palais Chigi, homme honnête, rude et prompt à la colère, offrit de l'épouser ; Anna Maria accepta sa proposition de mariage. Dans les premiers temps de son ménage, elle conserva ses habitudes mondaines, aimant à fréquenter le théâtre des marionnettes et à porter des colliers de verroterie.
Après trois ans de cette vie ainsi partagée entre l'amour de Dieu et l'amour du monde, Anna Maria se confessa au Père Angelo de l'Ordre des Servites, se convertit totalement et, avec l'assentiment de son mari, elle se fit recevoir dans le Tiers-Ordre des Trinitaires. Domenico ne demandait qu'une chose : que la maison soit bien tenue et paisible ! Or, les parents d'Anna-Maria vinrent partager la vie du jeune foyer. Depuis leur arrivée, les scènes de criailleries qu'elle apaise de son mieux se répètent tous les jours, car sa mère acariâtre cherche sans cesse querelle à son gendre qui s'emporte facilement. Atténuant les heurts le mieux possible, elle s'empresse auprès de son époux trop vif qui jette le dîner par terre avec la table quand un plat lui déplaît.
Après la mort de sa mère, son père vit aux dépens de sa fille et multiplie disputes sur disputes. Lorsque la lèpre l'atteint, Anna Maria le soigne tendrement et l'aide à mourir chrétiennement. Pour leurs sept enfants, la maison risquait de devenir un enfer, mais elle demeurait si surnaturellement douce, que Domenico affirmera que c'était un vrai paradis chez lui, et que l'ordre et la propreté régnaient partout dans son pauvre gîte. Anna Maria se levait de grand matin pour se rendre à l'église, et communiait tous les jours. Lorsqu'un membre de la famille était malade, pour ne donner à personne l'occasion de se plaindre et de murmurer, elle se privait de la messe et de la communion. Pour suppléer à cette privation involontaire, elle se recueillait pendant les moments libres de la journée.
Anna Maria tenait ses enfants toujours occupés. Après le souper, la famille récitait le rosaire et lisait une courte vie du Saint du jour, puis les enfants se mettaient au lit après avoir reçu la bénédiction. Le dimanche, ils visitaient les malades à l'hôpital. Sa tendresse maternelle ne l'empêchait pas d'appliquer fermement les sanctions méritées. Ses enfants profitèrent avantageusement de cette éducation si équilibrée et devinrent vite l'honneur de leur vertueuse mère et le modèle de leurs camarades.
Sa délicatesse envers les humbles était exquise. Elle nourrissait sa servante mieux qu'elle-même; à une qui cassait la vaisselle par maladresse, elle disait gentiment : « Il faut bien faire gagner la vie aux fabricants de faïence. »
Lors de sa réception comme membre du Tiers Ordre de la Sainte Trinité, Anna Maria s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde. En retour de cette généreuse offrande, Dieu lui accorda la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux dans lequel elle lisait les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église. Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept-ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire. Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.
Bien que Anna Maria souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.
Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna Maria expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était. Malgré ses doigts devenus si douloureux, elle cousait beaucoup afin d'assurer le pain quotidien de la maisonnée. La femme du gouverneur de Savoie qui avait obtenu tant de grâces par les prières de la servante de Dieu, voulut lui donner une forte somme d'argent, mais elle la refusa catégoriquement.
Le Lundi Saint, dans une extase, Anna Maria apprit qu'elle mourrait le Vendredi saint, 09 juin 1837. Après avoir béni tous les siens, et les avoir remerciés, elle rendit l'âme dans un cri de bonheur et de délivrance. Il semble que Dieu ait voulu montrer, dans la personne de cette admirable femme, la possibilité d'allier des vertus éminentes et des dons surnaturels exceptionnels à la fidélité aux devoirs les plus humbles et les plus matériels de la vie commune.
Anna Maria Giannetti Taigi fut beatifiée le 30 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Samedi le 11 juin
Saint Barnabé, Apôtre
Extraits de la catéchèse du Pape Benoît XVI
(Mercredi 31 janvier 2007)
Chers frères et sœurs, [...]
Barnabé signifie « homme de l'exhortation » (Ac 4, 36) ou « homme du réconfort » ; il s'agit du surnom d'un juif lévite originaire de Chypre. S'étant établi à Jérusalem, il fut l'un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l'un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l'Église (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s'était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Église de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu'il s'agissait de l'heure de Saul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Église ; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations.
Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l'Église d'Antioche, accomplissant ce qu'on appelle le premier voyage missionnaire de l'Apôtre. En réalité, il s'agit d'un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l'Anatolie du centre et du sud, dans l'actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d'Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible l'Église des païens, une Église sans circoncision : nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus. [...]
Ces trois hommes (Barnabé, Silas et Apollos) brillent dans le firmament des témoins de l'Évangile en vertu d'un trait commun, et non seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, outre l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Évangile, et le fait d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul: aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c'est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd'hui encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous servons l'Évangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu'Il fasse croître aujourd'hui son Évangile, son Église.
Sainte Paola Frassinetti (1809-1882)
Vierge, fondatrice de la Congrégation des ‘Sœurs de Sainte-Dorothée’
Paule Frassinetti naît le 03 mars 1809 à Gênes (Ligurie, Italie) et baptisée le même jour dans la paroisse S. Stefano. Sa mère Angela meurt alors qu'elle avait 9 ans, et à 12 ans, seule fille dans la famille, elle doit tenir la maison. Elle souhaitait devenir religieuse, mais son père, Giovanni Battista, le lui refusa : il avait besoin d'elle au foyer. Elle accepta en vivant dans la prière et la mortification.
A l'âge de 19 ans, épuisée par toutes les tâches qui lui incombaient, et souffrant de troubles respiratoires, elle part chez son frère aîné Giuseppe, curé de Quinto, petit village au bord de la mer. Là, elle s'occupe du catéchisme, ses dons de pédagogue envers les petits enfants se révèlent, et il lui vient à l'esprit de fonder un institut pour s'occuper des enfants pauvres et abandonnés. Le 12 août 1834, six jeunes filles, avec elle, se consacrent à Dieu sous le nom de Filles de la Croix. Elles ouvrent une école. Elles assurent la subsistance de la jeune congrégation en travaillant la nuit, mais elles sont pleines d'enthousiasme, et l'école remporte un grand succès.
Un prêtre, ami de son frère, avait fondé de son côté un groupe pour s'occuper de la jeunesse pauvre, dédié à Sainte Dorothée. Il demande à Paola de le prendre en charge. Elle accepte sans hésiter et, en 1835, les ‘Filles de la Croix’ deviennent ‘Sœurs de Sainte-Dorothée’.
Paola s'en va à Rome, où désormais elle passera la plus grande partie de sa vie. Le Pape Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846) l'encourage vivement, et lui confie, en 1844, l'établissement de Sainte-Marie-du-Refuge, près de l'église Sant’Onofrio del Gianicolo, plus connu sous le nom de Conservatorio Torlonia, qui deviendra la Maison Mère de la congrégation. À son tour, le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) l'aidera et la soutiendra en approuvant sa fondation en 1863.
Elle meurt sereinement à Rome, en invoquant la Vierge Marie, le 11 juin 1882. Mais de son vivant, elle a vu sa congrégation essaimer au Portugal et au Brésil.
Paola Frassinetti a toute sa vie vénéré la Croix. Elle disait : « Ah, n'importe quelle punition, mais ne m'enlevez pas ma croix ! ». Elle était animée d'une profonde force intérieure, soutenue par sa dévotion au Sacré-Cœur.
Les Sœurs de Sainte-Dorothée sont présentes en : Europe (Italie, Espagne, Malte, Portugal, Royaume Uni, Suisse) ; Amérique du Nord (U.S.A.) ; Amérique Latine (Brésil, Pérou) ; Afrique (Angola, Mozambique) ; Asie (Taiwan).
Paola Frassinetti a été béatifiée le 8 juin 1930 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et canonisée, le 11 mars 1984, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Barnabé, Apôtre
Extraits de la catéchèse du Pape Benoît XVI
(Mercredi 31 janvier 2007)
Chers frères et sœurs, [...]
Barnabé signifie « homme de l'exhortation » (Ac 4, 36) ou « homme du réconfort » ; il s'agit du surnom d'un juif lévite originaire de Chypre. S'étant établi à Jérusalem, il fut l'un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l'un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l'Église (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s'était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Église de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu'il s'agissait de l'heure de Saul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Église ; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations.
Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l'Église d'Antioche, accomplissant ce qu'on appelle le premier voyage missionnaire de l'Apôtre. En réalité, il s'agit d'un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l'Anatolie du centre et du sud, dans l'actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d'Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible l'Église des païens, une Église sans circoncision : nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus. [...]
Ces trois hommes (Barnabé, Silas et Apollos) brillent dans le firmament des témoins de l'Évangile en vertu d'un trait commun, et non seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, outre l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Évangile, et le fait d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul: aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c'est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd'hui encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous servons l'Évangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu'Il fasse croître aujourd'hui son Évangile, son Église.
Sainte Paola Frassinetti (1809-1882)
Vierge, fondatrice de la Congrégation des ‘Sœurs de Sainte-Dorothée’
Paule Frassinetti naît le 03 mars 1809 à Gênes (Ligurie, Italie) et baptisée le même jour dans la paroisse S. Stefano. Sa mère Angela meurt alors qu'elle avait 9 ans, et à 12 ans, seule fille dans la famille, elle doit tenir la maison. Elle souhaitait devenir religieuse, mais son père, Giovanni Battista, le lui refusa : il avait besoin d'elle au foyer. Elle accepta en vivant dans la prière et la mortification.
A l'âge de 19 ans, épuisée par toutes les tâches qui lui incombaient, et souffrant de troubles respiratoires, elle part chez son frère aîné Giuseppe, curé de Quinto, petit village au bord de la mer. Là, elle s'occupe du catéchisme, ses dons de pédagogue envers les petits enfants se révèlent, et il lui vient à l'esprit de fonder un institut pour s'occuper des enfants pauvres et abandonnés. Le 12 août 1834, six jeunes filles, avec elle, se consacrent à Dieu sous le nom de Filles de la Croix. Elles ouvrent une école. Elles assurent la subsistance de la jeune congrégation en travaillant la nuit, mais elles sont pleines d'enthousiasme, et l'école remporte un grand succès.
Un prêtre, ami de son frère, avait fondé de son côté un groupe pour s'occuper de la jeunesse pauvre, dédié à Sainte Dorothée. Il demande à Paola de le prendre en charge. Elle accepte sans hésiter et, en 1835, les ‘Filles de la Croix’ deviennent ‘Sœurs de Sainte-Dorothée’.
Paola s'en va à Rome, où désormais elle passera la plus grande partie de sa vie. Le Pape Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846) l'encourage vivement, et lui confie, en 1844, l'établissement de Sainte-Marie-du-Refuge, près de l'église Sant’Onofrio del Gianicolo, plus connu sous le nom de Conservatorio Torlonia, qui deviendra la Maison Mère de la congrégation. À son tour, le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) l'aidera et la soutiendra en approuvant sa fondation en 1863.
Elle meurt sereinement à Rome, en invoquant la Vierge Marie, le 11 juin 1882. Mais de son vivant, elle a vu sa congrégation essaimer au Portugal et au Brésil.
Paola Frassinetti a toute sa vie vénéré la Croix. Elle disait : « Ah, n'importe quelle punition, mais ne m'enlevez pas ma croix ! ». Elle était animée d'une profonde force intérieure, soutenue par sa dévotion au Sacré-Cœur.
Les Sœurs de Sainte-Dorothée sont présentes en : Europe (Italie, Espagne, Malte, Portugal, Royaume Uni, Suisse) ; Amérique du Nord (U.S.A.) ; Amérique Latine (Brésil, Pérou) ; Afrique (Angola, Mozambique) ; Asie (Taiwan).
Paola Frassinetti a été béatifiée le 8 juin 1930 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et canonisée, le 11 mars 1984, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 13 juin
Bse Maria Candida dell'Eucaristia
Carmélite (1884-1942)
Maria Candida dell'Eucaristia (au siècle Maria Barba) naît le 16 janvier 1884 à Catanzaro (Italie), dans une famille originaire de Palerme qui s'était momentanément installée dans cette ville en raison du travail de son père, Pietro Barba, Conseiller à la Cour d'appel. Ses parents étaient profondément croyants, mais ils s'opposèrent pourtant résolument à sa vocation religieuse, qui s'était manifestée dès l'âge de quinze ans.
Elle dut attendre vingt ans pour pouvoir réaliser son aspiration, faisant preuve d'une surprenante force d'âme et d'une fidélité non commune à son aspiration initiale.
Elle entra au Carmel thérésien de Raguse le 25 septembre 1919, prenant le nom de Maria Candida dell'Eucaristia, et soutenue par une dévotion particulière au mystère eucharistique. L'Eucharistie occupait véritablement toute sa vie spirituelle. Elle développa pleinement cette « vocation pour l'Eucharistie » aidée par la spiritualité carmélite, de laquelle elle s'était approchée à la suite de la lecture de l'« Histoire d'une âme », où sainte Thérèse de Jésus décrit sa dévotion pour l'Eucharistie et comment elle a fait en celle-ci l'expérience du mystère fécond de l'Humanité du Christ.
Élue prieure du monastère en 1924, elle restera à ce poste, à l'exception d'une brève période, jusqu'en 1947, transmettant à sa communauté un profond amour pour la Règle de sainte Thérèse de Jésus et contribuant à l'expansion du Carmel thérésien en Sicile, et au retour de la branche masculine de l'Ordre.
A partir de la solennité du Corpus Domini de 1933, elle commença à écrire ce que nous pourrions définir comme son chef-d’œuvre de spiritualité eucharistique. Il s'agit d'une longue et intense méditation sur l'Eucharistie qui s'appuie à la fois sur l'expérience personnelle et son approfondissement théologique de cette même expérience. Dans l'Eucharistie, elle saisit également le sens profond des trois vœux religieux qui, dans une vie eucharistique, trouvent non seulement leur pleine expression, mais un exercice concret de vie, une sorte de profonde ascèse et de conformation progressive à l'unique modèle de toute consécration, Jésus Christ mort et ressuscité pour nous.
Mais la Vierge Marie, celle qui a porté en son sein le Fils de Dieu, est sans aucun doute son véritable modèle de vie eucharistique. Pour Mère Maria Candida, l'Eucharistie est école, nourriture, rencontre avec Dieu, fusion du cœur, école de vertu et sagesse de vie.
Le Seigneur la rappela à Lui après quelques mois de profondes souffrances physiques, le 12 juin 1949, Solennité de la Très Sainte Trinité.
Maria Candida dell'Eucaristia a été béatifié le 21 mars 2004, à Rome, avec 3 autres serviteurs de Dieu : Luigi Talamoni, Matilde del Sagrado Corazón Télles Robles, Piedad de la Cruz Ortíz Real, par saint Jean-Paul II.
Bse Antonia Maria Verna (1733-1838)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée »
Dans l’Institut, on la fête non pas à son « dies natalis » : 25 décembre, mais, exceptionnellement, le 12 juin, anniversaire de sa naissance sur terre.
Guglielmo Verna et Domenica Maria Vacheri, de pauvres paysans de Pasquaro (près d’Ivrée, Turin, Italie) eurent deux enfants ; la deuxième naquit le 12 juin 1773 et reçut le jour même au baptême le nom d’Antonia Maria. La famille est si pauvre, qu’elle n’a qu’une pièce pour abriter toute la famille, mais on y est très uni dans la foi et les principes chrétiens. Domenica sait enseigner à ses enfants les premiers éléments du catéchisme.
Quand Antonia peut fréquenter les leçons de catéchèse paroissiales, elle s’empresse de répéter ce qu’elle y a appris aux enfants qu’elle réunit autour d’elle. Elle a trois dévotions particulières : l’Enfant Jésus, la Vierge Marie Immaculée, et saint Joseph.
Quand elle a quinze ans, elle parle de se consacrer à Dieu, mais les parents voudraient la marier à quelque bon parti, et il n’en manque pas car la jeune fille attire les regards. Mais Antonia, bien conseillée par son directeur spirituel, fait le vœu de virginité perpétuelle et, pour mettre fin aux prétentions, quitte le pays.
Or, à cette époque, la Révolution française répand ses idées dans l’Italie ; Antonia comprend que la société est menacée par le laïcisme, le naturalisme, le rationalisme, par les soi-disant « droits de l’homme », en opposition avec les devoirs de l’homme envers son Créateur.
Antonia n’a que dix-huit ans, mais comprend que pour contrer cette invasion d’idées perverses, il faut agir au niveau de l’éducation, et de l’éducation chrétienne.
Après son vœu de virginité, elle veut reprendre et compléter sa propre instruction, et retourne sur les bancs de l’école : huit kilomètres à pied chaque jour, dans la prière et la pénitence, pour fréquenter la Scuola del Gesù (École du Jésus ou Institut Rigoletti) à San Giorgio Canavese. Elle reprend à Pasquaro son activité apostolique, instruisant les enfants, ramenant les plus grands aux pratiques chrétiennes, réconfortant les faibles et les affligés, patiemment.
Pasquaro ne lui suffit plus : elle s’établit dans la localité proche, Rivarolo Canavese, entre 1796 et 1800. Période très difficile, à cause de l’invasion des idées révolutionnaires françaises, et des troupes napoléoniennes ; la population s’appauvrit, la délinquance s’élargit.
La petite maison d’Antonia lui sert de cloître, de chaire d’enseignement, mais est trop petite, car elle veut assister les malades. Elle commence de s’entourer de compagnes ; une première communauté est en train de se constituer, qui vont s’appeler les « Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception ».
On est dans les premières années du 19e siècle, mais Antonia devra attendre 1828 pour recevoir les premières lettres patentes de l’approbation et prendre un habit religieux.
Comme il est question, de la part des Pères Lazaristes de Turin, d’« annexer » ces Sœurs de la Charité à celles fondées en France par saint Vincent de Paul, Antonia se met sous la protection de l’évêque d’Ivrea, qui lui donne l’approbation ecclésiastique en 1835. Les Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception s’appelleront désormais « d’Ivrea », là où Antonia établit la maison-mère.
Antonia Maria meurt le jour de Noël 1838 à Rivarolo Canavese.
Les Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée sont présentes aujourd’hui dans 11 pays en Europe, Asie, Afrique et Amérique, particulièrement engagées dans un apostolat éducatif dans les écoles et les paroisses. Ce sont elles qui œuvrent à la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
Antonia Maria Verna a été béatifiée le 2 octobre 2011 à Ivrée par le card. Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Bse Maria Candida dell'Eucaristia
Carmélite (1884-1942)
Maria Candida dell'Eucaristia (au siècle Maria Barba) naît le 16 janvier 1884 à Catanzaro (Italie), dans une famille originaire de Palerme qui s'était momentanément installée dans cette ville en raison du travail de son père, Pietro Barba, Conseiller à la Cour d'appel. Ses parents étaient profondément croyants, mais ils s'opposèrent pourtant résolument à sa vocation religieuse, qui s'était manifestée dès l'âge de quinze ans.
Elle dut attendre vingt ans pour pouvoir réaliser son aspiration, faisant preuve d'une surprenante force d'âme et d'une fidélité non commune à son aspiration initiale.
Elle entra au Carmel thérésien de Raguse le 25 septembre 1919, prenant le nom de Maria Candida dell'Eucaristia, et soutenue par une dévotion particulière au mystère eucharistique. L'Eucharistie occupait véritablement toute sa vie spirituelle. Elle développa pleinement cette « vocation pour l'Eucharistie » aidée par la spiritualité carmélite, de laquelle elle s'était approchée à la suite de la lecture de l'« Histoire d'une âme », où sainte Thérèse de Jésus décrit sa dévotion pour l'Eucharistie et comment elle a fait en celle-ci l'expérience du mystère fécond de l'Humanité du Christ.
Élue prieure du monastère en 1924, elle restera à ce poste, à l'exception d'une brève période, jusqu'en 1947, transmettant à sa communauté un profond amour pour la Règle de sainte Thérèse de Jésus et contribuant à l'expansion du Carmel thérésien en Sicile, et au retour de la branche masculine de l'Ordre.
A partir de la solennité du Corpus Domini de 1933, elle commença à écrire ce que nous pourrions définir comme son chef-d’œuvre de spiritualité eucharistique. Il s'agit d'une longue et intense méditation sur l'Eucharistie qui s'appuie à la fois sur l'expérience personnelle et son approfondissement théologique de cette même expérience. Dans l'Eucharistie, elle saisit également le sens profond des trois vœux religieux qui, dans une vie eucharistique, trouvent non seulement leur pleine expression, mais un exercice concret de vie, une sorte de profonde ascèse et de conformation progressive à l'unique modèle de toute consécration, Jésus Christ mort et ressuscité pour nous.
Mais la Vierge Marie, celle qui a porté en son sein le Fils de Dieu, est sans aucun doute son véritable modèle de vie eucharistique. Pour Mère Maria Candida, l'Eucharistie est école, nourriture, rencontre avec Dieu, fusion du cœur, école de vertu et sagesse de vie.
Le Seigneur la rappela à Lui après quelques mois de profondes souffrances physiques, le 12 juin 1949, Solennité de la Très Sainte Trinité.
Maria Candida dell'Eucaristia a été béatifié le 21 mars 2004, à Rome, avec 3 autres serviteurs de Dieu : Luigi Talamoni, Matilde del Sagrado Corazón Télles Robles, Piedad de la Cruz Ortíz Real, par saint Jean-Paul II.
Bse Antonia Maria Verna (1733-1838)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée »
Dans l’Institut, on la fête non pas à son « dies natalis » : 25 décembre, mais, exceptionnellement, le 12 juin, anniversaire de sa naissance sur terre.
Guglielmo Verna et Domenica Maria Vacheri, de pauvres paysans de Pasquaro (près d’Ivrée, Turin, Italie) eurent deux enfants ; la deuxième naquit le 12 juin 1773 et reçut le jour même au baptême le nom d’Antonia Maria. La famille est si pauvre, qu’elle n’a qu’une pièce pour abriter toute la famille, mais on y est très uni dans la foi et les principes chrétiens. Domenica sait enseigner à ses enfants les premiers éléments du catéchisme.
Quand Antonia peut fréquenter les leçons de catéchèse paroissiales, elle s’empresse de répéter ce qu’elle y a appris aux enfants qu’elle réunit autour d’elle. Elle a trois dévotions particulières : l’Enfant Jésus, la Vierge Marie Immaculée, et saint Joseph.
Quand elle a quinze ans, elle parle de se consacrer à Dieu, mais les parents voudraient la marier à quelque bon parti, et il n’en manque pas car la jeune fille attire les regards. Mais Antonia, bien conseillée par son directeur spirituel, fait le vœu de virginité perpétuelle et, pour mettre fin aux prétentions, quitte le pays.
Or, à cette époque, la Révolution française répand ses idées dans l’Italie ; Antonia comprend que la société est menacée par le laïcisme, le naturalisme, le rationalisme, par les soi-disant « droits de l’homme », en opposition avec les devoirs de l’homme envers son Créateur.
Antonia n’a que dix-huit ans, mais comprend que pour contrer cette invasion d’idées perverses, il faut agir au niveau de l’éducation, et de l’éducation chrétienne.
Après son vœu de virginité, elle veut reprendre et compléter sa propre instruction, et retourne sur les bancs de l’école : huit kilomètres à pied chaque jour, dans la prière et la pénitence, pour fréquenter la Scuola del Gesù (École du Jésus ou Institut Rigoletti) à San Giorgio Canavese. Elle reprend à Pasquaro son activité apostolique, instruisant les enfants, ramenant les plus grands aux pratiques chrétiennes, réconfortant les faibles et les affligés, patiemment.
Pasquaro ne lui suffit plus : elle s’établit dans la localité proche, Rivarolo Canavese, entre 1796 et 1800. Période très difficile, à cause de l’invasion des idées révolutionnaires françaises, et des troupes napoléoniennes ; la population s’appauvrit, la délinquance s’élargit.
La petite maison d’Antonia lui sert de cloître, de chaire d’enseignement, mais est trop petite, car elle veut assister les malades. Elle commence de s’entourer de compagnes ; une première communauté est en train de se constituer, qui vont s’appeler les « Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception ».
On est dans les premières années du 19e siècle, mais Antonia devra attendre 1828 pour recevoir les premières lettres patentes de l’approbation et prendre un habit religieux.
Comme il est question, de la part des Pères Lazaristes de Turin, d’« annexer » ces Sœurs de la Charité à celles fondées en France par saint Vincent de Paul, Antonia se met sous la protection de l’évêque d’Ivrea, qui lui donne l’approbation ecclésiastique en 1835. Les Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception s’appelleront désormais « d’Ivrea », là où Antonia établit la maison-mère.
Antonia Maria meurt le jour de Noël 1838 à Rivarolo Canavese.
Les Sœurs de la charité de l’Immaculée Conception d’Ivrée sont présentes aujourd’hui dans 11 pays en Europe, Asie, Afrique et Amérique, particulièrement engagées dans un apostolat éducatif dans les écoles et les paroisses. Ce sont elles qui œuvrent à la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
Antonia Maria Verna a été béatifiée le 2 octobre 2011 à Ivrée par le card. Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui représentait le Pape Benoît XVI.
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Re: Les saints du jour
Lundi le 13 juin
Saint Antoine de Padoue
Prêtre o.f.m. et docteur de l’Église
(1195-1231)
Antoine de Padoue (au Portugal : António de Lisboa), dans le siècle Fernando Martim de Bulhões, naît à Lisbonne le 15 août 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
À quinze ans il entra chez les Chanoines Réguliers de saint Augustin à Coïmbre, important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.
Lorsqu'en 1220 les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc, Fernando entra dans l'Ordre des Frères Mineurs et prit le nom d'Antoine. A sa demande il fut envoyé au Maroc, mais y tomba malade et dut rentrer en Europe ; son bateau fut jeté par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux à Assise pour le Chapitre général de 1221. Il fut nommé prédicateur et professeur de théologie de ses frères à Bologne puis à Toulouse, Montpellier, Limoges, Milan et Padoue.
En 1226 il est custode de Limoges et en 1227 il est Provincial de l'Italie du nord, tout en enseignant la théologie et en participant à des controverses avec les Albigeois. Mais au Chapitre de 1230 il renonça à sa charge de ministre provincial; il fut cependant envoyé à Rome où il joua le rôle de conseiller auprès de Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) dans le problème de la valeur obligatoire du Testament de saint François.
En 1231 il est envoyé à Padoue où ses prêches pour le Carême sont mémorables. Après l'intense et dur travail du carême et de la période pascale, les forces étaient épuisées et Antoine, vraisemblablement à partir du 19 mai, se retira dans l'ermitage de Camposampiero, près de Padoue.
Vers la fin du printemps 1231, Antoine fut pris de malaise. Déposé sur un char traîné par des bœufs, il fut transporté à Padoue, là où il avait demandé de pouvoir mourir. Cependant, arrivé à l'Arcella, un bourg à la périphérie de la ville, la mort le cueillit.
Il expira en murmurant : « Je vois mon Seigneur ». C'était le vendredi 13 juin. Il avait 36 ans.
Grégoire IX le canonisa le 30 mai de l'année suivante. Depuis lors l'Ordre entier le célébrait comme un Docteur de l'Église, mais ce n'est qu'en 1946 que le vénérable Pie XII lui donna officiellement le titre de « Doctor Evangelicus ».
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je voudrais parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires de toute l'Eglise catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux fidèles.
Antoine a contribué de façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement de ferveur mystique.
Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et des Pères de l'Eglise, acquérant une science théologique qu'il mit à profit dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220, furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes qui s'étaient détachées de l'Eglise à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.
Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.
Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Ecriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Ecriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Ecriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Eglise, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Evangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.
Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.
Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.
Antoine écrit encore: « La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).
Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté, et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété » (ibid., n. 29).
N'est-ce pas là, chers amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la personne » (n. 45).
Antoine, à l'école de François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et de gratitude envers la bonté divine.
D'une part la Nativité, un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix » (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).
En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.
Chers amis, puisse Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Eglise entière, et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton esprit » (Sermones Dominicales et Festivi, p. 59).
Bse Mariana Biernnacka
Mère de famille et martyre
(1888-1943)
Marie-Anne Biernnacka, du diocèse de Łomża en Pologne, naît à Lipsk en 1888, au sein d’une famille chrétienne orthodoxe. À l’âge de 17 ans, en 1915, en même temps que le reste de sa famille, elle devint catholique de rite latin.
Quand elle eut 20 ans, elle épousa, selon le rite catholique, Ludwik Biernacki et de leur union naquirent six enfants. Après le décès de son mari, elle alla vivre chez son fils Stanisław, vivant en harmonie avec sa bru, partageant avec eux son expérience et démontrant à chaque instant une grande sagesse chrétienne et un amour fraternel sans faille, ainsi qu’à leurs enfants, ses petits-enfants.
Parmi les gens de son village, elle était connue par sa bonté et sa profonde vie religieuse.
Quand, le 1er juillet 1943, eut lieu une rafle de représailles organisée par les autorités allemandes, on procéda à de nombreuses arrestations et, sa belle-fille était du nombre. Alors Marianna démontra une fois encore son amour et son courage : elle se proposa de remplacer sa belle-fille, qui était alors enceinte, afin de sauver la mère et l'enfant qu'elle portait.
Ce fut là une grande preuve d’amour donnée par une dame de 55 ans qui imitait ainsi >>> saint Maximilien-Marie Kolbe (1894-1941), prêtre franciscain tué au camp de Auschwitz.
L’échange fut accepté et l’innocente victime fut arrêtée et ensuite conduite à Naumowicz, près de Grodno (actuellement en Biélorussie), où elle fut fusillée le 13 juillet 1943.
Le 13 juin 1999, au cours de son plus long voyage en Pologne (5-17 juin), saint Jean Paul II a béatifié, à Varsovie, 108 martyrs polonais, victimes de la barbare persécution nazie, menée pendant l’occupation allemande de 1939 à 1945.
Le groupe est composé de :
- 3 évêques,
- 52 prêtres diocésains,
- 3 séminaristes,
- 26 prêtres religieux,
- 7 frères profès,
- 8 religieuses et
- 9 laïcs (dont Marie-Anne Biernacka).
Ils subirent des tortures, mauvais traitements, vexations et presque tous finirent leurs jours dans les camps de concentration tristement célèbres de Dachau, Auschwitz, Sutthof, Ravensbrück, Sachsenhausen. Ils furent victimes, selon les cas, de la chambre à gaz, de la décapitation, et d’autres encore furent fusillés ou massacrés à coups de botte par les gardiens des camps.
Saint Antoine de Padoue
Prêtre o.f.m. et docteur de l’Église
(1195-1231)
Antoine de Padoue (au Portugal : António de Lisboa), dans le siècle Fernando Martim de Bulhões, naît à Lisbonne le 15 août 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
À quinze ans il entra chez les Chanoines Réguliers de saint Augustin à Coïmbre, important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.
Lorsqu'en 1220 les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc, Fernando entra dans l'Ordre des Frères Mineurs et prit le nom d'Antoine. A sa demande il fut envoyé au Maroc, mais y tomba malade et dut rentrer en Europe ; son bateau fut jeté par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux à Assise pour le Chapitre général de 1221. Il fut nommé prédicateur et professeur de théologie de ses frères à Bologne puis à Toulouse, Montpellier, Limoges, Milan et Padoue.
En 1226 il est custode de Limoges et en 1227 il est Provincial de l'Italie du nord, tout en enseignant la théologie et en participant à des controverses avec les Albigeois. Mais au Chapitre de 1230 il renonça à sa charge de ministre provincial; il fut cependant envoyé à Rome où il joua le rôle de conseiller auprès de Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) dans le problème de la valeur obligatoire du Testament de saint François.
En 1231 il est envoyé à Padoue où ses prêches pour le Carême sont mémorables. Après l'intense et dur travail du carême et de la période pascale, les forces étaient épuisées et Antoine, vraisemblablement à partir du 19 mai, se retira dans l'ermitage de Camposampiero, près de Padoue.
Vers la fin du printemps 1231, Antoine fut pris de malaise. Déposé sur un char traîné par des bœufs, il fut transporté à Padoue, là où il avait demandé de pouvoir mourir. Cependant, arrivé à l'Arcella, un bourg à la périphérie de la ville, la mort le cueillit.
Il expira en murmurant : « Je vois mon Seigneur ». C'était le vendredi 13 juin. Il avait 36 ans.
Grégoire IX le canonisa le 30 mai de l'année suivante. Depuis lors l'Ordre entier le célébrait comme un Docteur de l'Église, mais ce n'est qu'en 1946 que le vénérable Pie XII lui donna officiellement le titre de « Doctor Evangelicus ».
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je voudrais parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires de toute l'Eglise catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux fidèles.
Antoine a contribué de façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement de ferveur mystique.
Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et des Pères de l'Eglise, acquérant une science théologique qu'il mit à profit dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220, furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes qui s'étaient détachées de l'Eglise à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.
Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.
Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Ecriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Ecriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Ecriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Eglise, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Evangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.
Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.
Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.
Antoine écrit encore: « La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).
Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté, et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété » (ibid., n. 29).
N'est-ce pas là, chers amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la personne » (n. 45).
Antoine, à l'école de François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et de gratitude envers la bonté divine.
D'une part la Nativité, un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix » (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).
En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.
Chers amis, puisse Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Eglise entière, et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton esprit » (Sermones Dominicales et Festivi, p. 59).
Bse Mariana Biernnacka
Mère de famille et martyre
(1888-1943)
Marie-Anne Biernnacka, du diocèse de Łomża en Pologne, naît à Lipsk en 1888, au sein d’une famille chrétienne orthodoxe. À l’âge de 17 ans, en 1915, en même temps que le reste de sa famille, elle devint catholique de rite latin.
Quand elle eut 20 ans, elle épousa, selon le rite catholique, Ludwik Biernacki et de leur union naquirent six enfants. Après le décès de son mari, elle alla vivre chez son fils Stanisław, vivant en harmonie avec sa bru, partageant avec eux son expérience et démontrant à chaque instant une grande sagesse chrétienne et un amour fraternel sans faille, ainsi qu’à leurs enfants, ses petits-enfants.
Parmi les gens de son village, elle était connue par sa bonté et sa profonde vie religieuse.
Quand, le 1er juillet 1943, eut lieu une rafle de représailles organisée par les autorités allemandes, on procéda à de nombreuses arrestations et, sa belle-fille était du nombre. Alors Marianna démontra une fois encore son amour et son courage : elle se proposa de remplacer sa belle-fille, qui était alors enceinte, afin de sauver la mère et l'enfant qu'elle portait.
Ce fut là une grande preuve d’amour donnée par une dame de 55 ans qui imitait ainsi >>> saint Maximilien-Marie Kolbe (1894-1941), prêtre franciscain tué au camp de Auschwitz.
L’échange fut accepté et l’innocente victime fut arrêtée et ensuite conduite à Naumowicz, près de Grodno (actuellement en Biélorussie), où elle fut fusillée le 13 juillet 1943.
Le 13 juin 1999, au cours de son plus long voyage en Pologne (5-17 juin), saint Jean Paul II a béatifié, à Varsovie, 108 martyrs polonais, victimes de la barbare persécution nazie, menée pendant l’occupation allemande de 1939 à 1945.
Le groupe est composé de :
- 3 évêques,
- 52 prêtres diocésains,
- 3 séminaristes,
- 26 prêtres religieux,
- 7 frères profès,
- 8 religieuses et
- 9 laïcs (dont Marie-Anne Biernacka).
Ils subirent des tortures, mauvais traitements, vexations et presque tous finirent leurs jours dans les camps de concentration tristement célèbres de Dachau, Auschwitz, Sutthof, Ravensbrück, Sachsenhausen. Ils furent victimes, selon les cas, de la chambre à gaz, de la décapitation, et d’autres encore furent fusillés ou massacrés à coups de botte par les gardiens des camps.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 14 juin
Bse Francisca de Paula De Jesus (surnommée Nhà Chica : tante Francisca)
Laïque (ex esclave) brésilienne
Francisca de Paula De Jesus, fille d’une mère célibataire esclave, naît entre 1808 et 1810 dans le quartier Santo Antônio do Rio das Mortes Pequeno de São João del-Rei (Bresil).
Fille d'esclave, Francisca ne reçoit aucune instruction. Elle est analphabète et se retrouve orpheline très jeune. Mais elle apprit de sa mère à aimer Jésus et Marie. Au moment de sa mort, sa mère lui recommanda de conduire une vie retirée de manière à mieux pratiquer la charité et conserver la foi.
Adulte, elle choisit le célibat, et se consacre à la prière. À partir de ce moment-là, Francisca vécut seule dans une petite maison sur une colline à la périphérie de la ville de Baependi, se consacrant à la prière et aux soins des plus démunis, choisissant, ainsi, une vie de pauvreté et de louange, pauvre parmi les pauvres.
Sa maison devient un véritable lieu de « pèlerinage ». Femme d'une humilité extraordinaire, et d'une grande dévotion pour la Vierge Marie, Nhà Chica consacre sa vie aux pauvres, ce qui lui vaut l’appellation de « Mère des pauvres ».
Sa renommée de mère humble se diffusa rapidement parmi ceux qui l’approchaient, recevant prières, nourriture, consolation et réconfort.
Héritant d’une immense fortune après la mort de son frère, elle distribue tous ses biens aux plus pauvres et fait construire une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Conception, où elle sera enterrée à sa mort : le 14 juin 1895.
De son vivant, Nhá Chica était considérée comme une sainte. En 1991, son procès en béatification fut ouvert à la phase diocésaine et passé, après une validation par la Congrégation pour les causes des saints, à la phase romaine en 2007, au titre duquel elle a été déclarée vénérable. La postulation pour la cause en béatification de Nhá Chica a reçu environ 20 000 témoignages de grâces.
Francisca de Paula De Jesus a été déclarée bienheureuse le 04 mai 2013 au Sanctuaire de Notre-Dame de la Conception à Baependi (Brésil). La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au nom du pape François, qui s'est uni au peuple brésilien, dans la prière durant le Regina Cœli du dimanche 5 mai 2013. Le pape a en effet évoqué la nouvelle bienheureuse.
« Sa vie simple fut toute dédiée à Dieu et à la charité, à tel point qu’elle était appelée “mère des pauvres”, a souligné le pape François, s’unissant « à la joie de l’Église du Brésil pour cette disciple lumineuse du Seigneur ».
Saint Élisée
Prophète de l'Ancien Testament
(IXe siècle av. J.-C.)
Fils de Shafath, fermier du royaume de Juda, Élisée rencontra le prophète Élie et le suivit aussitôt et devint son disciple. Après l'ascension du prophète dans un char de feu, Élisée lui succéda.
Contrairement à son maître, il va beaucoup s'impliquer auprès de ses concitoyens et réalisera de nombreux miracles. Il était un prophète très écouté et respecté.
Bse Francisca de Paula De Jesus (surnommée Nhà Chica : tante Francisca)
Laïque (ex esclave) brésilienne
Francisca de Paula De Jesus, fille d’une mère célibataire esclave, naît entre 1808 et 1810 dans le quartier Santo Antônio do Rio das Mortes Pequeno de São João del-Rei (Bresil).
Fille d'esclave, Francisca ne reçoit aucune instruction. Elle est analphabète et se retrouve orpheline très jeune. Mais elle apprit de sa mère à aimer Jésus et Marie. Au moment de sa mort, sa mère lui recommanda de conduire une vie retirée de manière à mieux pratiquer la charité et conserver la foi.
Adulte, elle choisit le célibat, et se consacre à la prière. À partir de ce moment-là, Francisca vécut seule dans une petite maison sur une colline à la périphérie de la ville de Baependi, se consacrant à la prière et aux soins des plus démunis, choisissant, ainsi, une vie de pauvreté et de louange, pauvre parmi les pauvres.
Sa maison devient un véritable lieu de « pèlerinage ». Femme d'une humilité extraordinaire, et d'une grande dévotion pour la Vierge Marie, Nhà Chica consacre sa vie aux pauvres, ce qui lui vaut l’appellation de « Mère des pauvres ».
Sa renommée de mère humble se diffusa rapidement parmi ceux qui l’approchaient, recevant prières, nourriture, consolation et réconfort.
Héritant d’une immense fortune après la mort de son frère, elle distribue tous ses biens aux plus pauvres et fait construire une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Conception, où elle sera enterrée à sa mort : le 14 juin 1895.
De son vivant, Nhá Chica était considérée comme une sainte. En 1991, son procès en béatification fut ouvert à la phase diocésaine et passé, après une validation par la Congrégation pour les causes des saints, à la phase romaine en 2007, au titre duquel elle a été déclarée vénérable. La postulation pour la cause en béatification de Nhá Chica a reçu environ 20 000 témoignages de grâces.
Francisca de Paula De Jesus a été déclarée bienheureuse le 04 mai 2013 au Sanctuaire de Notre-Dame de la Conception à Baependi (Brésil). La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au nom du pape François, qui s'est uni au peuple brésilien, dans la prière durant le Regina Cœli du dimanche 5 mai 2013. Le pape a en effet évoqué la nouvelle bienheureuse.
« Sa vie simple fut toute dédiée à Dieu et à la charité, à tel point qu’elle était appelée “mère des pauvres”, a souligné le pape François, s’unissant « à la joie de l’Église du Brésil pour cette disciple lumineuse du Seigneur ».
Saint Élisée
Prophète de l'Ancien Testament
(IXe siècle av. J.-C.)
Fils de Shafath, fermier du royaume de Juda, Élisée rencontra le prophète Élie et le suivit aussitôt et devint son disciple. Après l'ascension du prophète dans un char de feu, Élisée lui succéda.
Contrairement à son maître, il va beaucoup s'impliquer auprès de ses concitoyens et réalisera de nombreux miracles. Il était un prophète très écouté et respecté.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Les saints du jour
Mercredi le 15 juin
Sainte Germaine Cousin
Vierge
(1579-1601)
Germaine Cousin naît à Pibrac, non loin de Toulouse. Sa courte vie de vingt-deux ans est une merveille de la grâce. Fille d'un pauvre laboureur, percluse de la main droite, scrofuleuse, elle fut, pour comble de malheur, privée de sa mère, à peine sortie du berceau. La petite orpheline devint l'objet de la haine et du mépris d'une belle-mère acariâtre et sans cœur ; la douleur, née avec elle, devait être sa compagne jusqu'à la mort. Cette pauvre ignorante fut instruite par Dieu même dans la science de la prière.
Bergère des troupeaux de la famille, elle passait son temps en conversations avec le Ciel ; le chapelet était son seul livre ; la Sainte Vierge était sa mère, les anges ses amis, l'Eucharistie sa vie. Souvent on la vit agenouillée dans la neige, traversant à pied sec le ruisseau voisin sans se mouiller, pour se rendre à l'église, où elle assistait chaque jour au Saint Sacrifice et communiait souvent, pendant que ses brebis paissaient tranquilles autour de sa quenouille plantée en terre. Charitable pour les pauvres, elle leur donnait son pauvre pain noir, ne vivant guère que de l'amour de Dieu ; et, un jour, le Ciel renouvela pour elle le miracle des roses devant les yeux de son impitoyable marâtre.
À sa mort, les anges et les vierges célestes chantèrent au-dessus de sa maison. Quarante ans plus tard, on trouva, comme par hasard, mais providentiellement, son corps intact avec un bouquet de fleurs fraîches, sous les dalles de l'église de sa paroisse. Elle est devenue un des grands thaumaturges et une des saintes les plus populaires de la France.
Bse Albertina Berkenbrock 91919-1931)
Vierge et martyre « Maria Goretti du Brésil »
Albertina Berkenbrock naît le 11 avril 1919 à São Luís,au nord du Brésil, dans une famille très pieuse originaire de la Westphalie (Allemagne). Ses parents fréquentaient régulièrement l’église et priaient tous les jours à la maison.
Albertina reçut la confirmation le 9 mars 1925 et la première communion le 16 août 1928. Sa mère a témoigné qu’Albertina était une fille très obéissante, docile et pieuse. Elle aidait beaucoup dans les travaux ménagers ainsi que dans les champs. À l’école, elle était aimée par ses enseignants comme par ses camarades. Une fille simple, en robe modeste, sereine et délicate.
Elle avait deux repères spirituels: la Vierge Mère de Dieu et Saint-Louis Gonzague. Trois mots recourent particulièrement dans les témoignages de ceux qui ont rencontré Albertina : « délicate », « modeste » et « réservée ». Un autre élément qui ressort avec force des témoignages est son grand sens de la charité, jusqu’à partager son pain avec les pauvres.
Idanlício Cyprien Martins avait 33 ans et vivait avec sa femme et ses enfants près de la maison des Berkenbrock. Il travaillait à son service. Le 15 juin 1931, à quatre heures de l’après-midi, Albertina accompagnait au pâturage le bétail de sa famille quand le père lui demanda d’aller à la recherche d’un bœuf qui s’était éloigné. Sur le chemin elle rencontra Idanlício, qui s’offrit de l’aider. Avec ruse, il la conduisit jusqu’à un bois tout près et lui proposa d’avoir des rapports sexuels. Albertina s’opposa fermement. Idanlício tenta de la violer mais inutilement. L’agresseur, réalisant qu’il ne parviendrait pas à ses fins et craignant d’être ensuite reconnu, sortit un couteau et lui coupa la gorge. Albertina mourut sur place. Elle avait douze ans et demi.
L’enterrement eut lieu deux jours plus tard. Les habitants de São Luis et de nombreux villages d’alentour y participèrent, choqués par cette mort tragique, mais émus pour l’héroïsme avec lequel la jeune fille avait défendu sa pureté.
Sur le lieu du martyre, on édifia plus tard une chapelle dédiée à Santa Inés, une vierge martyre des premiers siècles du christianisme, et qui est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté. Des grâces nombreuses furent reçues par son intercession.
Albertina Berkenbrock a été béatifié, sur la place de la cathédrale de Tubarão (Brésil), le samedi 20 octobre 2007 par le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape Benoît XVI.
Sainte Germaine Cousin
Vierge
(1579-1601)
Germaine Cousin naît à Pibrac, non loin de Toulouse. Sa courte vie de vingt-deux ans est une merveille de la grâce. Fille d'un pauvre laboureur, percluse de la main droite, scrofuleuse, elle fut, pour comble de malheur, privée de sa mère, à peine sortie du berceau. La petite orpheline devint l'objet de la haine et du mépris d'une belle-mère acariâtre et sans cœur ; la douleur, née avec elle, devait être sa compagne jusqu'à la mort. Cette pauvre ignorante fut instruite par Dieu même dans la science de la prière.
Bergère des troupeaux de la famille, elle passait son temps en conversations avec le Ciel ; le chapelet était son seul livre ; la Sainte Vierge était sa mère, les anges ses amis, l'Eucharistie sa vie. Souvent on la vit agenouillée dans la neige, traversant à pied sec le ruisseau voisin sans se mouiller, pour se rendre à l'église, où elle assistait chaque jour au Saint Sacrifice et communiait souvent, pendant que ses brebis paissaient tranquilles autour de sa quenouille plantée en terre. Charitable pour les pauvres, elle leur donnait son pauvre pain noir, ne vivant guère que de l'amour de Dieu ; et, un jour, le Ciel renouvela pour elle le miracle des roses devant les yeux de son impitoyable marâtre.
À sa mort, les anges et les vierges célestes chantèrent au-dessus de sa maison. Quarante ans plus tard, on trouva, comme par hasard, mais providentiellement, son corps intact avec un bouquet de fleurs fraîches, sous les dalles de l'église de sa paroisse. Elle est devenue un des grands thaumaturges et une des saintes les plus populaires de la France.
Bse Albertina Berkenbrock 91919-1931)
Vierge et martyre « Maria Goretti du Brésil »
Albertina Berkenbrock naît le 11 avril 1919 à São Luís,au nord du Brésil, dans une famille très pieuse originaire de la Westphalie (Allemagne). Ses parents fréquentaient régulièrement l’église et priaient tous les jours à la maison.
Albertina reçut la confirmation le 9 mars 1925 et la première communion le 16 août 1928. Sa mère a témoigné qu’Albertina était une fille très obéissante, docile et pieuse. Elle aidait beaucoup dans les travaux ménagers ainsi que dans les champs. À l’école, elle était aimée par ses enseignants comme par ses camarades. Une fille simple, en robe modeste, sereine et délicate.
Elle avait deux repères spirituels: la Vierge Mère de Dieu et Saint-Louis Gonzague. Trois mots recourent particulièrement dans les témoignages de ceux qui ont rencontré Albertina : « délicate », « modeste » et « réservée ». Un autre élément qui ressort avec force des témoignages est son grand sens de la charité, jusqu’à partager son pain avec les pauvres.
Idanlício Cyprien Martins avait 33 ans et vivait avec sa femme et ses enfants près de la maison des Berkenbrock. Il travaillait à son service. Le 15 juin 1931, à quatre heures de l’après-midi, Albertina accompagnait au pâturage le bétail de sa famille quand le père lui demanda d’aller à la recherche d’un bœuf qui s’était éloigné. Sur le chemin elle rencontra Idanlício, qui s’offrit de l’aider. Avec ruse, il la conduisit jusqu’à un bois tout près et lui proposa d’avoir des rapports sexuels. Albertina s’opposa fermement. Idanlício tenta de la violer mais inutilement. L’agresseur, réalisant qu’il ne parviendrait pas à ses fins et craignant d’être ensuite reconnu, sortit un couteau et lui coupa la gorge. Albertina mourut sur place. Elle avait douze ans et demi.
L’enterrement eut lieu deux jours plus tard. Les habitants de São Luis et de nombreux villages d’alentour y participèrent, choqués par cette mort tragique, mais émus pour l’héroïsme avec lequel la jeune fille avait défendu sa pureté.
Sur le lieu du martyre, on édifia plus tard une chapelle dédiée à Santa Inés, une vierge martyre des premiers siècles du christianisme, et qui est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté. Des grâces nombreuses furent reçues par son intercession.
Albertina Berkenbrock a été béatifié, sur la place de la cathédrale de Tubarão (Brésil), le samedi 20 octobre 2007 par le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape Benoît XVI.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 16 juin
Saint Jean-François Régis (1597-1640)
Prêtre de la Compagnie de Jésus « Apôtre du Velay et du Vivarais».
Fête liturgique : le 16 juin en France ; le 31 décembre (dies natalis) pour l’Église Universelle.
Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis naît à Fontcouverte, dans l’Aude, le 31 janvier 1597. Il grandit dans le cadre d’une famille foncièrement chrétienne.
Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Toulouse, le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la longue formation des Jésuites. Il fait ses études théologiques à Toulouse où il est ordonné prêtre en mai 1631.
En 1632, il est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Mgr de la Baume de Suze, pour l’aider dans la visite de la partie sud de son diocèse. C’est dans les rudes montagnes des Boutières qu’il montre particulièrement ses qualités de missionnaire. Il attire les populations par sa grande bonté et sa parole simple.
En 1636, il est nommé au Puy. A la belle saison, il travaille au Puy et pendant l’hiver il reprend ses missions dans les montagnes, car il sait alors qu’il peut trouver les gens chez eux.
En décembre 1640, le père Régis termine une mission à Montfaucon où sévit la peste. Il part en bénissant la ville et en annonçant la fin de l’épidémie. Il retourne secrètement au Puy où pendant trois jours, il fait retraite : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à mourir ».
Le 23 décembre 1640, il reprend la route par très mauvais temps. Il contracte une pleurésie. Au matin du 24 décembre, il se rend à la petite église de Lalouvesc et commence sa mission. Durant trois jours, il travaille sans relâche.
Le mercredi 26 décembre, après sa messe dite à deux heures de l’après-midi, il ne peut regagner son confessionnal tant la foule est dense. Alors, il s’assoit près de l’autel et se remet à confesser. Soudain, dans la soirée il chancelle et s’affaisse. On le transporte à la Cure. Pendant cinq jours encore, il lutte contre la maladie.
Le 31 décembre 1640, peu avant minuit, il dit au Frère Bideau qu’il « se trouvait au plus mal ». Et tout de suite après « Ah ! mon Frère, je vois Notre Seigneur et Notre Dame qui m’ouvrent le Paradis ». Puis il commença de dire la parole du Christ expirant « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Ayant fini, il finit aussi sa vie. Il était âgé de 43 ans et 11 mois.
La dévotion populaire pour le père Régis commença le jour même de sa mort ; il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier même si son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis a été béatifié en 1716, par Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721), et canonisé en 1737, par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France. En raison de son action au Puy, il est aussi patron des dentellières.
Bse Maria Theresia Scherer (1825-1888)
Vierge cofondatrice des : « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix »
Maria Theresia, dans le siècle Anna Maria Katharina, Scherer, naît le 31 octobre 1825 dans une famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse).
Elle passa son enfance à Meggen, sur le lac des Quatre-Cantons. Toute jeune, elle eut la douleur de perdre brutalement son père, fauché par une pneumonie foudroyante. A la suite de ce décès tragique, la famille fut disloquée. La fillette grandit chez des personnes de sa parenté, de bons chrétiens et elle devint une jeune fille très croyante.
En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est Marie-Thérèse.
Sa vie durant, mère Marie-Thérèse conserva les dernières lignes écrites par le Père, comme un précieux testament: « Dans les choses nécessaires : l'unité ; dans le doute : la liberté ; en toutes choses : l'amour. » C'est dans cette optique que la jeune supérieure et ses sœurs reconnurent et endossèrent l'énorme dette laissée par le fondateur. L'attitude de la jeune religieuse les brancha et leur communiqua le sens des valeurs. Elle tendit la main à celles qui étaient tentées de rebrousser chemin et, sans se lasser, leur montra le but à atteindre.
Sa présence mettait la joie dans les communautés, elle les désirait fraternelles et amicales. Auprès d'elle, on se sentait à l'aise et libre. Elle savait découvrir le côté positif des sœurs, elle respectait leurs originalités et tâchait de les diriger judicieusement. Elle manifestait sa confiance envers chacune et attendait beaucoup de leur part.
Elle s'efforçait d'être, avant tout, une compagne pour chacune. Toute son attitude rayonnait de dévouement et de sérénité. Elle ne voulait pas « présider » en première ligne, par contre, elle considérait sa charge comme prophétique.
Dans sa vie, il y eut des temps de crises, d'incertitudes, de tâtonnements. Dieu lui demandait beaucoup! Mère Marie-Thérèse s'accrocha à Lui et Il la soutenait. Sans cette confiance en Dieu, elle n'aurait certainement pas tenu le coup. Ses propres paroles en témoignent. Elle encourageait sans cesse les sœurs à s'abandonner à la providence divine et à faire totalement confiance à Dieu. A Lui, le Dieu crucifié et ressuscité à qui elle s'était vouée corps et âme au jour de sa profession, elle vouait maintenant une confiance sans bornes.
Imprégnée de la parole de Dieu, elle fut toute sa vie à l'écoute des autres. La foi et l'espérance soutenaient sa tâche exigeante. Ainsi, l'amour grandit en elle et dans la communauté.
Toute sa vie, Mère Marie-Thérèse a dû supporter des ennuis de santé: rhumatisme aigu, varices, maladie de foie... Dans le courant de 1887, un médecin constate une tumeur cancéreuse à l'estomac. Le 1er mai 1888, elle reçoit les derniers sacrements. Ses derniers jours sont particulièrement douloureux. Le 16 juin au soir, à Ingenbohl, elle entre en agonie puis exhale paisiblement le dernier soupir après avoir murmuré: « Ciel... Ciel! »
La Congrégation des « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix » comptait à la mort de sa cofondatrice 1658 religieuses travaillant dans plusieurs pays et réparties dans 434 établissements: écoles, orphelinats, crèches, garderies d'enfants, instituts pour sourds-muets, pour aveugles, pensions pour apprentis et étudiants pauvres, maisons d'accueil pour jeunes filles, hôpitaux, infirmières à domicile, maisons d'aliénés, asiles pour personnes âgées...
Maria Theresia a été beatifiée le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Jean-François Régis (1597-1640)
Prêtre de la Compagnie de Jésus « Apôtre du Velay et du Vivarais».
Fête liturgique : le 16 juin en France ; le 31 décembre (dies natalis) pour l’Église Universelle.
Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis naît à Fontcouverte, dans l’Aude, le 31 janvier 1597. Il grandit dans le cadre d’une famille foncièrement chrétienne.
Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Toulouse, le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la longue formation des Jésuites. Il fait ses études théologiques à Toulouse où il est ordonné prêtre en mai 1631.
En 1632, il est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Mgr de la Baume de Suze, pour l’aider dans la visite de la partie sud de son diocèse. C’est dans les rudes montagnes des Boutières qu’il montre particulièrement ses qualités de missionnaire. Il attire les populations par sa grande bonté et sa parole simple.
En 1636, il est nommé au Puy. A la belle saison, il travaille au Puy et pendant l’hiver il reprend ses missions dans les montagnes, car il sait alors qu’il peut trouver les gens chez eux.
En décembre 1640, le père Régis termine une mission à Montfaucon où sévit la peste. Il part en bénissant la ville et en annonçant la fin de l’épidémie. Il retourne secrètement au Puy où pendant trois jours, il fait retraite : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à mourir ».
Le 23 décembre 1640, il reprend la route par très mauvais temps. Il contracte une pleurésie. Au matin du 24 décembre, il se rend à la petite église de Lalouvesc et commence sa mission. Durant trois jours, il travaille sans relâche.
Le mercredi 26 décembre, après sa messe dite à deux heures de l’après-midi, il ne peut regagner son confessionnal tant la foule est dense. Alors, il s’assoit près de l’autel et se remet à confesser. Soudain, dans la soirée il chancelle et s’affaisse. On le transporte à la Cure. Pendant cinq jours encore, il lutte contre la maladie.
Le 31 décembre 1640, peu avant minuit, il dit au Frère Bideau qu’il « se trouvait au plus mal ». Et tout de suite après « Ah ! mon Frère, je vois Notre Seigneur et Notre Dame qui m’ouvrent le Paradis ». Puis il commença de dire la parole du Christ expirant « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Ayant fini, il finit aussi sa vie. Il était âgé de 43 ans et 11 mois.
La dévotion populaire pour le père Régis commença le jour même de sa mort ; il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier même si son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis a été béatifié en 1716, par Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721), et canonisé en 1737, par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France. En raison de son action au Puy, il est aussi patron des dentellières.
Bse Maria Theresia Scherer (1825-1888)
Vierge cofondatrice des : « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix »
Maria Theresia, dans le siècle Anna Maria Katharina, Scherer, naît le 31 octobre 1825 dans une famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse).
Elle passa son enfance à Meggen, sur le lac des Quatre-Cantons. Toute jeune, elle eut la douleur de perdre brutalement son père, fauché par une pneumonie foudroyante. A la suite de ce décès tragique, la famille fut disloquée. La fillette grandit chez des personnes de sa parenté, de bons chrétiens et elle devint une jeune fille très croyante.
En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est Marie-Thérèse.
Sa vie durant, mère Marie-Thérèse conserva les dernières lignes écrites par le Père, comme un précieux testament: « Dans les choses nécessaires : l'unité ; dans le doute : la liberté ; en toutes choses : l'amour. » C'est dans cette optique que la jeune supérieure et ses sœurs reconnurent et endossèrent l'énorme dette laissée par le fondateur. L'attitude de la jeune religieuse les brancha et leur communiqua le sens des valeurs. Elle tendit la main à celles qui étaient tentées de rebrousser chemin et, sans se lasser, leur montra le but à atteindre.
Sa présence mettait la joie dans les communautés, elle les désirait fraternelles et amicales. Auprès d'elle, on se sentait à l'aise et libre. Elle savait découvrir le côté positif des sœurs, elle respectait leurs originalités et tâchait de les diriger judicieusement. Elle manifestait sa confiance envers chacune et attendait beaucoup de leur part.
Elle s'efforçait d'être, avant tout, une compagne pour chacune. Toute son attitude rayonnait de dévouement et de sérénité. Elle ne voulait pas « présider » en première ligne, par contre, elle considérait sa charge comme prophétique.
Dans sa vie, il y eut des temps de crises, d'incertitudes, de tâtonnements. Dieu lui demandait beaucoup! Mère Marie-Thérèse s'accrocha à Lui et Il la soutenait. Sans cette confiance en Dieu, elle n'aurait certainement pas tenu le coup. Ses propres paroles en témoignent. Elle encourageait sans cesse les sœurs à s'abandonner à la providence divine et à faire totalement confiance à Dieu. A Lui, le Dieu crucifié et ressuscité à qui elle s'était vouée corps et âme au jour de sa profession, elle vouait maintenant une confiance sans bornes.
Imprégnée de la parole de Dieu, elle fut toute sa vie à l'écoute des autres. La foi et l'espérance soutenaient sa tâche exigeante. Ainsi, l'amour grandit en elle et dans la communauté.
Toute sa vie, Mère Marie-Thérèse a dû supporter des ennuis de santé: rhumatisme aigu, varices, maladie de foie... Dans le courant de 1887, un médecin constate une tumeur cancéreuse à l'estomac. Le 1er mai 1888, elle reçoit les derniers sacrements. Ses derniers jours sont particulièrement douloureux. Le 16 juin au soir, à Ingenbohl, elle entre en agonie puis exhale paisiblement le dernier soupir après avoir murmuré: « Ciel... Ciel! »
La Congrégation des « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix » comptait à la mort de sa cofondatrice 1658 religieuses travaillant dans plusieurs pays et réparties dans 434 établissements: écoles, orphelinats, crèches, garderies d'enfants, instituts pour sourds-muets, pour aveugles, pensions pour apprentis et étudiants pauvres, maisons d'accueil pour jeunes filles, hôpitaux, infirmières à domicile, maisons d'aliénés, asiles pour personnes âgées...
Maria Theresia a été beatifiée le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 17 juin
Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903)
Moine et prêtre cistercien
Marie-Joseph (au baptême Pierre-Joseph) Cassant naît le 6 mars 1878 à Casseneuil-sur-Lot, près d'Agen, dans le sud-ouest de la France, dans une famille d'arboriculteurs qui comptait déjà un garçon âgé de neuf ans. Il suivit des études au pensionnat des frères de Saint Jean-Baptiste de la Salle, toujours à Casseneuil, où il rencontra des difficultés en raison de sa mauvaise mémoire.
À la maison et au pensionnat, il reçut une solide éducation chrétienne et, peu à peu, grandit en lui le désir profond d'être prêtre. L'abbé Filhol, curé de la paroisse, estimant beaucoup le garçon, le faisait aider dans ses études par un vicaire, mais le manque de mémoire continua à empêcher son entrée au petit séminaire. Cependant, l'adolescent était porté au silence, au recueillement et à la prière. L'abbé Filhol lui suggéra de s'orienter vers la Trappe : le jeune homme de seize ans accepta sans hésiter. Après un temps de probation au presbytère, Joseph entra donc à l'abbaye cistercienne de Sainte-Marie du Désert (diocèse de Toulouse, France) le 5 décembre 1894.
Le maître des novices était alors le Père André Malet. Il savait percevoir les besoins des âmes et y répondre avec humanité. Dès la première rencontre il manifesta sa bienveillance : « Ayez confiance ! Je vous aiderai à aimer Jésus ». Quant aux frères du monastère, ils ne tardèrent pas à apprécier le nouveau venu : Joseph n'était ni raisonneur ni grognon, mais toujours content, toujours souriant. En contemplant souvent Jésus dans sa passion et sur la croix, le jeune moine s'imprégna de l'amour du Christ. La « voie du Cœur de Jésus », que lui enseigna le Père André, est un appel incessant à vivre l'instant présent avec patience, espérance et amour. Frère Marie-Joseph était conscient de ses lacunes, de sa faiblesse. Mais il comptait toujours plus sur Jésus, qui était sa force. Ce n'était pas un partisan des demi-mesures. Il voulut se donner totalement au Christ. Sa devise en témoigne : « Tout pour Jésus, tout par Marie ». Il fut ainsi admis à prononcer ses vœux définitifs, le 24 mai 1900, en la fête de l'Ascension.
Ce fut alors la préparation au sacerdoce. Frère Marie-Joseph l'envisagea surtout en fonction de l'Eucharistie. Celle-ci était bien pour lui la réalité présente et vivante de Jésus : le Sauveur entièrement donné aux hommes, dont le Cœur transpercé sur la croix accueille avec tendresse ceux qui vont à lui dans la confiance. Toutefois, les cours de théologie donnés par un frère peu compréhensif occasionnèrent des affronts très douloureux pour la sensibilité du jeune moine. Face à toutes les contradictions, il s'appuyait sur le Christ présent dans l'Eucharistie, « le seul bonheur de la terre », et confiait sa souffrance au Père André qui l'éclairait et le réconfortait. Il passa toutefois ses examens de façon satisfaisante et il eut la grande joie de recevoir l'ordination sacerdotale le 12 octobre 1902.
Cependant, on constata qu'il était atteint de tuberculose. Le mal était très avancé. Le jeune prêtre n'avait révélé ses souffrances qu'au moment où il ne pouvait plus les cacher : pourquoi se plaindre quand on médite assidûment le chemin de croix du Sauveur ? Malgré un séjour en famille durant sept semaines, exigé par le Père Abbé, ses forces déclinèrent de plus en plus. À son retour au monastère, on l'envoya bientôt à l'infirmerie, nouvelle occasion d'offrir, pour le Christ et l'Église, ses souffrances physiques de plus en plus intolérables, aggravées par les négligences de son infirmier. Plus que jamais, le Père André l'écouta, le conseilla et le soutint. Il avait dit : « Quand je ne pourrai plus dire la Messe, Jésus pourra me retirer de ce monde ». Le 17 juin 1903, au petit matin, après avoir communié, Père Marie-Joseph rejoignit pour toujours le Christ Jésus.
On a parfois souligné la banalité de cette courte existence : seize années discrètes à Casseneuil et neuf années dans la clôture d'un monastère, à faire des choses simples : prière, études, travail. Des choses simples, mais qu'il sut vivre de façon extraordinaire; de petites actions, mais accomplies avec une générosité sans limites. Le Christ avait mis en son esprit, limpide comme une eau de source, la conviction que Dieu seul est le suprême bonheur, que son Royaume est semblable à un trésor caché et à une perle précieuse.
Le message du Père Marie-Joseph est très actuel : dans un monde de défiance, souvent victime de désespérance, mais assoiffé d'amour et de tendresse, sa vie peut être une réponse, surtout pour les jeunes en quête du sens de leur vie. Marie-Joseph était un adolescent sans relief et sans valeur aux yeux des hommes. Il doit la réussite de sa vie à la rencontre bouleversante de Jésus. Il a su se mettre à sa suite au sein d'une communauté de frères, avec le soutien d'un Père spirituel, à la fois témoin du Christ et capable d'accueillir et de comprendre.
Il est pour les petits et les humbles un exemple magnifique. Il montre comment vivre, jour après jour, pour le Christ, avec amour, énergie et fidélité, en acceptant d'être aidés par un frère, par une sœur, expérimentés, capables de les mener sur les traces de Jésus.
Marie-Joseph Cassant a été béatifié le 03 octobre 2004, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape) en même temps que : Pierre Vigne, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche.
Ce furent les dernières béatifications de saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Avit
Abbé de Micy-Saint Mesmin
(† v. 530)
Avit naît au pays de Beauce, de deux humbles cultivateurs. Quand sa mère le mit au monde, sa chambre, comme une autre étable de Bethléem, fut inondée d'une céleste lumière, indice des grandes destinées de cet enfant. Jeune homme, il entra dans l'abbaye de Micy, appelée plus tard de Saint-Mesmin, près d'Orléans. Dès les premiers jours, il s'y fit le serviteur de tous, au point de passer près de certains de ses frères pour un idiot et un incapable.
Le saint abbé Mesmin ou Maximin sut discerner son mérite dans sa charité pour les pauvres, et lui donna la charge d'économe du couvent. Mais bientôt l'amour de la solitude l'emporte : il dépose, de nuit, ses clefs dans le lit de l'abbé endormi, et s'enfuit au fond d'une épaisse forêt, à cinq lieues du monastère. Là, il vivait dans un si parfait détachement du monde, dans une si grande union à Dieu, qu'il semblait un esprit plutôt qu'un homme.
À la mort de l'abbé Maximin, les religieux du couvent, qui avaient souvent ridiculisé Avit, furent les premiers à le choisir pour abbé. De temps en temps, saint Avit, toujours épris de la solitude, se retirait au plus épais de la forêt pour s'y retrouver seul quelques jours avec Dieu.
Il guérit un grand nombre de malades, rendit la vue à un aveugle de naissance et ressuscita un de ses religieux.
Il meurt vers l'an 530.
Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903)
Moine et prêtre cistercien
Marie-Joseph (au baptême Pierre-Joseph) Cassant naît le 6 mars 1878 à Casseneuil-sur-Lot, près d'Agen, dans le sud-ouest de la France, dans une famille d'arboriculteurs qui comptait déjà un garçon âgé de neuf ans. Il suivit des études au pensionnat des frères de Saint Jean-Baptiste de la Salle, toujours à Casseneuil, où il rencontra des difficultés en raison de sa mauvaise mémoire.
À la maison et au pensionnat, il reçut une solide éducation chrétienne et, peu à peu, grandit en lui le désir profond d'être prêtre. L'abbé Filhol, curé de la paroisse, estimant beaucoup le garçon, le faisait aider dans ses études par un vicaire, mais le manque de mémoire continua à empêcher son entrée au petit séminaire. Cependant, l'adolescent était porté au silence, au recueillement et à la prière. L'abbé Filhol lui suggéra de s'orienter vers la Trappe : le jeune homme de seize ans accepta sans hésiter. Après un temps de probation au presbytère, Joseph entra donc à l'abbaye cistercienne de Sainte-Marie du Désert (diocèse de Toulouse, France) le 5 décembre 1894.
Le maître des novices était alors le Père André Malet. Il savait percevoir les besoins des âmes et y répondre avec humanité. Dès la première rencontre il manifesta sa bienveillance : « Ayez confiance ! Je vous aiderai à aimer Jésus ». Quant aux frères du monastère, ils ne tardèrent pas à apprécier le nouveau venu : Joseph n'était ni raisonneur ni grognon, mais toujours content, toujours souriant. En contemplant souvent Jésus dans sa passion et sur la croix, le jeune moine s'imprégna de l'amour du Christ. La « voie du Cœur de Jésus », que lui enseigna le Père André, est un appel incessant à vivre l'instant présent avec patience, espérance et amour. Frère Marie-Joseph était conscient de ses lacunes, de sa faiblesse. Mais il comptait toujours plus sur Jésus, qui était sa force. Ce n'était pas un partisan des demi-mesures. Il voulut se donner totalement au Christ. Sa devise en témoigne : « Tout pour Jésus, tout par Marie ». Il fut ainsi admis à prononcer ses vœux définitifs, le 24 mai 1900, en la fête de l'Ascension.
Ce fut alors la préparation au sacerdoce. Frère Marie-Joseph l'envisagea surtout en fonction de l'Eucharistie. Celle-ci était bien pour lui la réalité présente et vivante de Jésus : le Sauveur entièrement donné aux hommes, dont le Cœur transpercé sur la croix accueille avec tendresse ceux qui vont à lui dans la confiance. Toutefois, les cours de théologie donnés par un frère peu compréhensif occasionnèrent des affronts très douloureux pour la sensibilité du jeune moine. Face à toutes les contradictions, il s'appuyait sur le Christ présent dans l'Eucharistie, « le seul bonheur de la terre », et confiait sa souffrance au Père André qui l'éclairait et le réconfortait. Il passa toutefois ses examens de façon satisfaisante et il eut la grande joie de recevoir l'ordination sacerdotale le 12 octobre 1902.
Cependant, on constata qu'il était atteint de tuberculose. Le mal était très avancé. Le jeune prêtre n'avait révélé ses souffrances qu'au moment où il ne pouvait plus les cacher : pourquoi se plaindre quand on médite assidûment le chemin de croix du Sauveur ? Malgré un séjour en famille durant sept semaines, exigé par le Père Abbé, ses forces déclinèrent de plus en plus. À son retour au monastère, on l'envoya bientôt à l'infirmerie, nouvelle occasion d'offrir, pour le Christ et l'Église, ses souffrances physiques de plus en plus intolérables, aggravées par les négligences de son infirmier. Plus que jamais, le Père André l'écouta, le conseilla et le soutint. Il avait dit : « Quand je ne pourrai plus dire la Messe, Jésus pourra me retirer de ce monde ». Le 17 juin 1903, au petit matin, après avoir communié, Père Marie-Joseph rejoignit pour toujours le Christ Jésus.
On a parfois souligné la banalité de cette courte existence : seize années discrètes à Casseneuil et neuf années dans la clôture d'un monastère, à faire des choses simples : prière, études, travail. Des choses simples, mais qu'il sut vivre de façon extraordinaire; de petites actions, mais accomplies avec une générosité sans limites. Le Christ avait mis en son esprit, limpide comme une eau de source, la conviction que Dieu seul est le suprême bonheur, que son Royaume est semblable à un trésor caché et à une perle précieuse.
Le message du Père Marie-Joseph est très actuel : dans un monde de défiance, souvent victime de désespérance, mais assoiffé d'amour et de tendresse, sa vie peut être une réponse, surtout pour les jeunes en quête du sens de leur vie. Marie-Joseph était un adolescent sans relief et sans valeur aux yeux des hommes. Il doit la réussite de sa vie à la rencontre bouleversante de Jésus. Il a su se mettre à sa suite au sein d'une communauté de frères, avec le soutien d'un Père spirituel, à la fois témoin du Christ et capable d'accueillir et de comprendre.
Il est pour les petits et les humbles un exemple magnifique. Il montre comment vivre, jour après jour, pour le Christ, avec amour, énergie et fidélité, en acceptant d'être aidés par un frère, par une sœur, expérimentés, capables de les mener sur les traces de Jésus.
Marie-Joseph Cassant a été béatifié le 03 octobre 2004, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape) en même temps que : Pierre Vigne, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche.
Ce furent les dernières béatifications de saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Avit
Abbé de Micy-Saint Mesmin
(† v. 530)
Avit naît au pays de Beauce, de deux humbles cultivateurs. Quand sa mère le mit au monde, sa chambre, comme une autre étable de Bethléem, fut inondée d'une céleste lumière, indice des grandes destinées de cet enfant. Jeune homme, il entra dans l'abbaye de Micy, appelée plus tard de Saint-Mesmin, près d'Orléans. Dès les premiers jours, il s'y fit le serviteur de tous, au point de passer près de certains de ses frères pour un idiot et un incapable.
Le saint abbé Mesmin ou Maximin sut discerner son mérite dans sa charité pour les pauvres, et lui donna la charge d'économe du couvent. Mais bientôt l'amour de la solitude l'emporte : il dépose, de nuit, ses clefs dans le lit de l'abbé endormi, et s'enfuit au fond d'une épaisse forêt, à cinq lieues du monastère. Là, il vivait dans un si parfait détachement du monde, dans une si grande union à Dieu, qu'il semblait un esprit plutôt qu'un homme.
À la mort de l'abbé Maximin, les religieux du couvent, qui avaient souvent ridiculisé Avit, furent les premiers à le choisir pour abbé. De temps en temps, saint Avit, toujours épris de la solitude, se retirait au plus épais de la forêt pour s'y retrouver seul quelques jours avec Dieu.
Il guérit un grand nombre de malades, rendit la vue à un aveugle de naissance et ressuscita un de ses religieux.
Il meurt vers l'an 530.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 20 juin
Saint Romuald
Anachorète et « père des moines camaldules »
(v. 952-1027)
Romualdo naît à Ravenne, vers 952, d'une des plus illustres familles d'Italie. Sa jeunesse fut orageuse, mais bientôt la grâce, qui le poursuivait, triompha de ses résistances, et il racheta son passé par les plus effrayantes austérités.
Après avoir vécu sept ans dans un monastère de Saint-Benoît, il se sentit inspiré de mener la vie solitaire, et alla habiter avec un saint homme qui lui faisait réciter chaque jour de mémoire tout le psautier. Quand il faisait quelque faute, l'ermite, toujours armé d'une verge, lui donnait un rude coup sur l'oreille gauche. Romuald souffrait patiemment ; cependant un jour, s'apercevant qu'il perdait l'ouïe du côté gauche, il pria le rude vieillard de le frapper sur l'oreille droite. Ce fait suppose un grand progrès dans la vertu.
Bientôt Romualdo devint le chef d'une foule de solitaires ; il réforma et fonda un grand nombre de monastères, et établit enfin l'Ordre des Camaldules.
Dieu éprouva sa vertu par les terribles assauts du démon, qui lui demandait à quoi servaient tant de prières et de pénitences. Les victoires du Saint rendaient son ennemi plus furieux, et plus d'une fois il fut battu et foulé aux pieds par des esprits malins revêtus des formes les plus fantastiques : « Quoi! disait Romuald au démon, en se moquant de lui, tu as été chassé du Ciel et tu viens au désert montrer ta honte ! Va-t-en, bête immonde, vilain serpent ! »
Romualdo jouit à un haut degré du don des larmes ; il ne pouvait célébrer la Messe sans pleurer, et, pendant son oraison, vaincu par l'émotion et ravi en extase, il s'écriait : « Jésus, mon cher Jésus ! Ô doux miel, ineffable désir, délices des Saints, suavité des Anges ! »
Arrivé à une extrême vieillesse, il jeûnait encore tous les jours, et, pendant le carême, il se contentait d'une écuelle de légumes à son unique repas. Quelquefois il demandait certains mets afin de les voir, d'en faire le sacrifice à Dieu et de se moquer de la sensualité : « Voilà un bon morceau bien apprêté, Romuald, disait-il ; tu le trouverais bien de ton goût, n'est-ce pas ? Eh bien ! Tu n'y toucheras pas, et tu n'en auras eu la vue que pour te mortifier davantage. »
Il faisait tant et de si grands miracles que toute la nature semblait lui être soumise. Cet illustre athlète de la pénitence, malgré ses austérités étonnantes, mourut à un âge avancé.
Sainte Julienne Falconieri
Vierge, qui institua les « Sœurs de l’Ordre des Servites de Marie » appelées “Mantellate” à cause de leur habit religieux (1270-1341)
Giuliana de l'illustre famille Falconieri, vint au monde à Florence, l'an 1270, de parents très avancés en âge. Elle fut initiée dès son berceau à la piété et à la vertu, si bien que son oncle, saint Alexis Falconieri, de l'Ordre des Servites, disait à la mère ravie : « Ce n'est pas une fille, c'est un Ange que Dieu vous a donné ; il la destine à de grandes choses. »
Les journées de la sainte enfant se passaient presque entières en pieux exercices. Sa mère, y trouvant de l'excès, la grondait : « Julienne, disait-elle, si tu n'apprends pas ce que doit savoir une maîtresse de maison, je ne pourrais pas te trouver un mari. - “Ne craignez rien, ma mère, répondait finalement Julienne ; quand le temps sera venu, la Sainte Vierge y pourvoira.” » Le temps venu, Julienne refusa de se marier, et offrit à Dieu sa virginité.
Elle entra dans l'Ordre récemment fondé des Tertiaires Servites, où elle fit, sous la conduite de saint Philippe Benizi, les plus grands progrès dans la vertu. À trente-six ans, elle était élue supérieure générale, malgré les réclamations de son humilité. Dès les commencements de sa vie religieuse, sa vie était très austère.
Elle consacrait le lundi au soulagement des âmes du purgatoire, et accompagnait ses prières de rudes pénitences et de cruelles flagellations. Le mercredi et le vendredi, elle gardait un jeûne absolu, ne prenant d'autre nourriture que la Sainte Eucharistie. Le samedi, elle jeûnait au pain et à l'eau en l'honneur de la très Sainte Vierge, et elle passait cette journée dans la compagnie de Marie, au pied de la Croix. Le vendredi, son âme était absorbée, souvent jusqu'à l'extase, dans la méditation de la passion du Sauveur.
Après sa mort, ses religieuses furent saisies d'émotion, en trouvant sur elle une ceinture de fer incrustée dans les chairs. Son divin Époux ne lui ménagea ni les tentations, ni les peines intérieures : « Seigneur, disait-elle un jour dans ses angoisses, que je souffre, s'il le faut, tous les tourments de l'enfer pendant toute l'éternité ; mais, de grâce, ne permettez pas que je Vous offense ! » Le plus beau triomphe de Julienne, ce fut sa mort. Gémissant de ne pouvoir communier, elle supplie qu'au moins on lui montre la Sainte Hostie, et, quand on lui a procuré ce bonheur, son audace d'amour va plus loin, elle prie qu'on place le corporal avec l'Hostie sur sa poitrine ; mais à peine son vœu est-il exaucé, que l'Hostie disparaît et que Julienne, transportée d'amour, rend le dernier soupir en disant : « Mon doux Jésus ! »
Giuliana Falconieri fut canonisée le 16 juin 1737 par le pape Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Romuald
Anachorète et « père des moines camaldules »
(v. 952-1027)
Romualdo naît à Ravenne, vers 952, d'une des plus illustres familles d'Italie. Sa jeunesse fut orageuse, mais bientôt la grâce, qui le poursuivait, triompha de ses résistances, et il racheta son passé par les plus effrayantes austérités.
Après avoir vécu sept ans dans un monastère de Saint-Benoît, il se sentit inspiré de mener la vie solitaire, et alla habiter avec un saint homme qui lui faisait réciter chaque jour de mémoire tout le psautier. Quand il faisait quelque faute, l'ermite, toujours armé d'une verge, lui donnait un rude coup sur l'oreille gauche. Romuald souffrait patiemment ; cependant un jour, s'apercevant qu'il perdait l'ouïe du côté gauche, il pria le rude vieillard de le frapper sur l'oreille droite. Ce fait suppose un grand progrès dans la vertu.
Bientôt Romualdo devint le chef d'une foule de solitaires ; il réforma et fonda un grand nombre de monastères, et établit enfin l'Ordre des Camaldules.
Dieu éprouva sa vertu par les terribles assauts du démon, qui lui demandait à quoi servaient tant de prières et de pénitences. Les victoires du Saint rendaient son ennemi plus furieux, et plus d'une fois il fut battu et foulé aux pieds par des esprits malins revêtus des formes les plus fantastiques : « Quoi! disait Romuald au démon, en se moquant de lui, tu as été chassé du Ciel et tu viens au désert montrer ta honte ! Va-t-en, bête immonde, vilain serpent ! »
Romualdo jouit à un haut degré du don des larmes ; il ne pouvait célébrer la Messe sans pleurer, et, pendant son oraison, vaincu par l'émotion et ravi en extase, il s'écriait : « Jésus, mon cher Jésus ! Ô doux miel, ineffable désir, délices des Saints, suavité des Anges ! »
Arrivé à une extrême vieillesse, il jeûnait encore tous les jours, et, pendant le carême, il se contentait d'une écuelle de légumes à son unique repas. Quelquefois il demandait certains mets afin de les voir, d'en faire le sacrifice à Dieu et de se moquer de la sensualité : « Voilà un bon morceau bien apprêté, Romuald, disait-il ; tu le trouverais bien de ton goût, n'est-ce pas ? Eh bien ! Tu n'y toucheras pas, et tu n'en auras eu la vue que pour te mortifier davantage. »
Il faisait tant et de si grands miracles que toute la nature semblait lui être soumise. Cet illustre athlète de la pénitence, malgré ses austérités étonnantes, mourut à un âge avancé.
Sainte Julienne Falconieri
Vierge, qui institua les « Sœurs de l’Ordre des Servites de Marie » appelées “Mantellate” à cause de leur habit religieux (1270-1341)
Giuliana de l'illustre famille Falconieri, vint au monde à Florence, l'an 1270, de parents très avancés en âge. Elle fut initiée dès son berceau à la piété et à la vertu, si bien que son oncle, saint Alexis Falconieri, de l'Ordre des Servites, disait à la mère ravie : « Ce n'est pas une fille, c'est un Ange que Dieu vous a donné ; il la destine à de grandes choses. »
Les journées de la sainte enfant se passaient presque entières en pieux exercices. Sa mère, y trouvant de l'excès, la grondait : « Julienne, disait-elle, si tu n'apprends pas ce que doit savoir une maîtresse de maison, je ne pourrais pas te trouver un mari. - “Ne craignez rien, ma mère, répondait finalement Julienne ; quand le temps sera venu, la Sainte Vierge y pourvoira.” » Le temps venu, Julienne refusa de se marier, et offrit à Dieu sa virginité.
Elle entra dans l'Ordre récemment fondé des Tertiaires Servites, où elle fit, sous la conduite de saint Philippe Benizi, les plus grands progrès dans la vertu. À trente-six ans, elle était élue supérieure générale, malgré les réclamations de son humilité. Dès les commencements de sa vie religieuse, sa vie était très austère.
Elle consacrait le lundi au soulagement des âmes du purgatoire, et accompagnait ses prières de rudes pénitences et de cruelles flagellations. Le mercredi et le vendredi, elle gardait un jeûne absolu, ne prenant d'autre nourriture que la Sainte Eucharistie. Le samedi, elle jeûnait au pain et à l'eau en l'honneur de la très Sainte Vierge, et elle passait cette journée dans la compagnie de Marie, au pied de la Croix. Le vendredi, son âme était absorbée, souvent jusqu'à l'extase, dans la méditation de la passion du Sauveur.
Après sa mort, ses religieuses furent saisies d'émotion, en trouvant sur elle une ceinture de fer incrustée dans les chairs. Son divin Époux ne lui ménagea ni les tentations, ni les peines intérieures : « Seigneur, disait-elle un jour dans ses angoisses, que je souffre, s'il le faut, tous les tourments de l'enfer pendant toute l'éternité ; mais, de grâce, ne permettez pas que je Vous offense ! » Le plus beau triomphe de Julienne, ce fut sa mort. Gémissant de ne pouvoir communier, elle supplie qu'au moins on lui montre la Sainte Hostie, et, quand on lui a procuré ce bonheur, son audace d'amour va plus loin, elle prie qu'on place le corporal avec l'Hostie sur sa poitrine ; mais à peine son vœu est-il exaucé, que l'Hostie disparaît et que Julienne, transportée d'amour, rend le dernier soupir en disant : « Mon doux Jésus ! »
Giuliana Falconieri fut canonisée le 16 juin 1737 par le pape Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
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Re: Les saints du jour
Lundi le 20 juin
Saint Nicolas Cabasilas (1397)
Théologien orthodoxe
Dès sa jeunesse, il reçut la formation spirituelle d'un des disciples de saint Grégoire Palamas et fréquenta les cercles de Thessalonique qui s'adonnaient à la prière de Jésus. Puis il alla poursuivre ses études à l'Ecole de Philosophie de Constantinople, mais il resta très soucieux des problèmes sociaux et politiques de son époque.
Lors des émeutes de la guerre civile à Thessalonique contre le pouvoir impérial, il réussit de justesse à échapper à la mort. Plus tard, il se déclara favorable à un concile d'Union avec l'Eglise latine, mais sans compromis doctrinal.
La guerre civile reprit et Nicolas se retira des affaires publiques en venant à Constantinople et composa deux livres majeurs "L'interprétation de la sainte Liturgie" et "Ma vie en Christ".
Empruntant la voie hésychaste, il rappelle que la déification et l'union au Christ constituent le but de la vie spirituelle de tout chrétien, transfigurant ainsi la culture humaniste de son temps pour se faire le docteur de "l'hésychasme sacramentel".
Nicolas Cabasilas est un saint orthodoxe canonisé en 1983 par le patriarche de Constantinople.
Bse Margaret Ball (1515-1584)
Veuve irlandaise
Née Margaret Bermingham vers 1515 à Skreen dans le comté de Meath en Irlande. Elle épousa Bartholomew Ball un riche commercçant de Dublin.
Au temps des persécutions religieuses, elle herbergeait souvent des prêtres ou des évêques passant par Dublin pour leur donner asile. Son fils aîné, Walter, cédant à la pression des autorités anglaises passa au protestantisme. Quant il fut élu maire de Dublin en 1580, il fit arrêter sa mère, la fit torturer et emprisonner pour le restant de ses jours. Elle mourut en 1584.
Elle fut proclamée vénérable le 6 juillet 1991 et béatifiée à Rome le 27 septembre 1992 par saint Jean-Paul II.
Saint Nicolas Cabasilas (1397)
Théologien orthodoxe
Dès sa jeunesse, il reçut la formation spirituelle d'un des disciples de saint Grégoire Palamas et fréquenta les cercles de Thessalonique qui s'adonnaient à la prière de Jésus. Puis il alla poursuivre ses études à l'Ecole de Philosophie de Constantinople, mais il resta très soucieux des problèmes sociaux et politiques de son époque.
Lors des émeutes de la guerre civile à Thessalonique contre le pouvoir impérial, il réussit de justesse à échapper à la mort. Plus tard, il se déclara favorable à un concile d'Union avec l'Eglise latine, mais sans compromis doctrinal.
La guerre civile reprit et Nicolas se retira des affaires publiques en venant à Constantinople et composa deux livres majeurs "L'interprétation de la sainte Liturgie" et "Ma vie en Christ".
Empruntant la voie hésychaste, il rappelle que la déification et l'union au Christ constituent le but de la vie spirituelle de tout chrétien, transfigurant ainsi la culture humaniste de son temps pour se faire le docteur de "l'hésychasme sacramentel".
Nicolas Cabasilas est un saint orthodoxe canonisé en 1983 par le patriarche de Constantinople.
Bse Margaret Ball (1515-1584)
Veuve irlandaise
Née Margaret Bermingham vers 1515 à Skreen dans le comté de Meath en Irlande. Elle épousa Bartholomew Ball un riche commercçant de Dublin.
Au temps des persécutions religieuses, elle herbergeait souvent des prêtres ou des évêques passant par Dublin pour leur donner asile. Son fils aîné, Walter, cédant à la pression des autorités anglaises passa au protestantisme. Quant il fut élu maire de Dublin en 1580, il fit arrêter sa mère, la fit torturer et emprisonner pour le restant de ses jours. Elle mourut en 1584.
Elle fut proclamée vénérable le 6 juillet 1991 et béatifiée à Rome le 27 septembre 1992 par saint Jean-Paul II.
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Re: Les saints du jour
Mardi le 21 juin
Saint Louis de Gonzague
Jésuite
(1568-1591)
Luigi Gonzaga, premier des sept enfants de Ferrante Gonzaga, marquis de Castiglione delle Stiviere et Marta Tana de Sàntena, naît le 9 mars 1568, au château de Castiglione, près de Mantoue (Lombardie, Italie) ; il reçoit le baptême le 20 avril.
Avant sa naissance, sa mère, en danger de mort, avait fait vœu de consacrer son enfant à Notre-Dame de Lorette, si elle obtenait une heureuse délivrance. Encore au berceau, s'il se présentait un pauvre, Louis pleurait jusqu'à ce qu'on lui eût fait l'aumône ; son visage respirait un tel air de vertu, que ceux qui le portaient dans leurs bras croyaient tenir un Ange.
À l'âge de cinq ans, il avait retenu et répété quelques paroles grossières qu'il avait entendues sortir de la bouche des soldats de son père, sans les comprendre; il en fut repris et en montra tant d'horreur, qu'il pleura cette faute, la plus grande de sa vie, et qu'il en fit pénitence jusqu'à la mort. Le père de Louis, qui songeait à la fortune de son fils, l'envoya successivement chez plusieurs princes, en qualité de page ; mais Dieu, qui avait d'autres vues, voulait ainsi montrer ce jeune Saint aux cours d'Europe, pour leur faire voir que la piété est de toutes les conditions, et l'innocence de tous les âges. Dans ces milieux mondains où il vivait comme n'y vivant pas, ses progrès dans la sainteté furent surprenants.
À huit ou neuf ans, il fit le vœu de virginité perpétuelle ; sa délicatesse était si angélique, que jamais il ne regarda une femme en face, pas même sa mère ; jamais il ne permit à son valet de chambre de l'aider à s'habiller, et sa pudeur était si grande, qu'il n'osa même pas lui laisser voir le bout de ses pieds nus. Vers l'âge de onze ans, il fit sa Première Communion des mains de saint Charles Borromée.
À seize ans, il se décida à entrer dans la Compagnie de Jésus. Peu de vocations ont été aussi éprouvées que la sienne : son père fut pour lui, pendant quelques temps, d'une dureté sans pareille ; mais il dut enfin céder devant la volonté de Dieu, et Louis entra au noviciat des Jésuites, à Rome. Il y parut dès les premiers jours comme un modèle digne d'être proposé aux plus parfaits ; on vit en lui un prodige de mortification, un ange de pureté, une merveille d'amour de Dieu. La seule vue de Louis dissipait chez les autres les plus violentes tentations de la chair. Jamais il n'avait ressenti la concupiscence charnelle, et malgré cela il était cruel pour son propre corps à l'égal des Saints les plus austères.
Obligé par ses supérieurs, pour cause de santé, à ne pas se laisser absorber dans la pensée de Dieu, il devait s'écrier souvent, emporté par l'amour au-delà de l'obéissance : « Éloignez-vous de moi, Seigneur ! » Louis reçut du Ciel l'annonce de sa mort et fut bientôt victime de sa charité pendant la peste de Rome, le 21 juin 1591.
Son premier miracle après sa mort fut la guérison de sa mère, à laquelle il apparut souriant et resplendissant de gloire. Ce fut le signal d'une dévotion qui fut récompensée par de nombreux prodiges.
Luigi Gonzaga a été béatifié le 19 octobre 1605 (14 ans après sa mort), par le pape Paul V (Camillo Borghese, 1605-1621), canonisé le 31 décembre 1726 et proclamé, en 1729, Patron de la jeunesse, spécialement des étudiants, par le pape Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730).
Saint José Isabel Flores Varela (1866-1927)
Prêtre et martyr
Après la dictature de Porfirio Diaz (1876-1911) au Mexique, il y eut une période de guerre civile et de troubles. Dans ces conditions, la situation de l'Église mexicaine fut rendue extrêmement difficile, surtout après l'entrée en vigueur, le 5 février 1917, d'une constitution anticléricale et violemment anticatholique. La situation empira à partir de 1924 sous l'action du gouvernement Calles qui interdit le culte catholique.
José Isabel naît à Santa Maria de la Paz, Zacatecas, dans le diocèse de Guadalajara le 28 novembre 1866. Il fut curé à Matatlan (dans le diocèse de Guadalajara) pendant 26 ans. Il fut un père attentif pour ses paroissiens, zélé dans la prière et l'esprit de sacrifice.
Odieusement trahi par l'un de ses vieux amis paroissiens qui, à l’instar de Judas, le dénonça aux autorités locales de Zapotlanejo, le petit bourg où il exerçait son ministère paroissial dans la clandestinité, il fut arrêté le 18 juin 1927 alors qu'il s'apprêtait à célébrer la messe dans un ranch, et emprisonné pendant trois jours.
Le 21 juin, il fut conduit de nuit dans le cimetière du village par une escorte de militaires. Arrivés là, ils choisirent un arbre, ils passèrent une corde à l’une des branches et passèrent ensuite la corde autour du coup du bon prête. Commença, alors, un jeu raffiné : le faire monter presque jusqu'à l’asphyxie, et le faire descendre ensuite pour qu'il respire. Fatigués ils arrêtèrent le supplice.
Le chef ordonna alors qu’on le fusille, mais le soldat chargé de cette besogne ayant reconnu le prêtre qui l’avait baptisé, refusa de tirer : « Je ne lèverai pas la main contre le père ; il m'a baptisé. »
Son chef, furieux, lui dit : « Nous te tuons toi aussi. » « Je ne le ferai pas, je préfère mourir avec mon parrain », dit le soldat.
Alors, furieux, le chef le tua, puis désigna ceux qui devaient tirer sur le Père Flores. Mais, curieusement les coups de feu ne partirent pas et les bourreaux finirent par égorger le valeureux prêtre.
Le crime consommé, le corps du prêtre martyr fut enterré dans le cimetière, là même où il venait de donner sa vie pour le Christ.
Vingt-cinq martyrs mexicains, tués pendant les persécutions (1915-1937), ont été béatifiés le 22 novembre 1992 à Rome, puis canonisés le dimanche 21 mai 2000, Place Saint-Pierre à Rome, par Saint Jean-Paul II
Saint Louis de Gonzague
Jésuite
(1568-1591)
Luigi Gonzaga, premier des sept enfants de Ferrante Gonzaga, marquis de Castiglione delle Stiviere et Marta Tana de Sàntena, naît le 9 mars 1568, au château de Castiglione, près de Mantoue (Lombardie, Italie) ; il reçoit le baptême le 20 avril.
Avant sa naissance, sa mère, en danger de mort, avait fait vœu de consacrer son enfant à Notre-Dame de Lorette, si elle obtenait une heureuse délivrance. Encore au berceau, s'il se présentait un pauvre, Louis pleurait jusqu'à ce qu'on lui eût fait l'aumône ; son visage respirait un tel air de vertu, que ceux qui le portaient dans leurs bras croyaient tenir un Ange.
À l'âge de cinq ans, il avait retenu et répété quelques paroles grossières qu'il avait entendues sortir de la bouche des soldats de son père, sans les comprendre; il en fut repris et en montra tant d'horreur, qu'il pleura cette faute, la plus grande de sa vie, et qu'il en fit pénitence jusqu'à la mort. Le père de Louis, qui songeait à la fortune de son fils, l'envoya successivement chez plusieurs princes, en qualité de page ; mais Dieu, qui avait d'autres vues, voulait ainsi montrer ce jeune Saint aux cours d'Europe, pour leur faire voir que la piété est de toutes les conditions, et l'innocence de tous les âges. Dans ces milieux mondains où il vivait comme n'y vivant pas, ses progrès dans la sainteté furent surprenants.
À huit ou neuf ans, il fit le vœu de virginité perpétuelle ; sa délicatesse était si angélique, que jamais il ne regarda une femme en face, pas même sa mère ; jamais il ne permit à son valet de chambre de l'aider à s'habiller, et sa pudeur était si grande, qu'il n'osa même pas lui laisser voir le bout de ses pieds nus. Vers l'âge de onze ans, il fit sa Première Communion des mains de saint Charles Borromée.
À seize ans, il se décida à entrer dans la Compagnie de Jésus. Peu de vocations ont été aussi éprouvées que la sienne : son père fut pour lui, pendant quelques temps, d'une dureté sans pareille ; mais il dut enfin céder devant la volonté de Dieu, et Louis entra au noviciat des Jésuites, à Rome. Il y parut dès les premiers jours comme un modèle digne d'être proposé aux plus parfaits ; on vit en lui un prodige de mortification, un ange de pureté, une merveille d'amour de Dieu. La seule vue de Louis dissipait chez les autres les plus violentes tentations de la chair. Jamais il n'avait ressenti la concupiscence charnelle, et malgré cela il était cruel pour son propre corps à l'égal des Saints les plus austères.
Obligé par ses supérieurs, pour cause de santé, à ne pas se laisser absorber dans la pensée de Dieu, il devait s'écrier souvent, emporté par l'amour au-delà de l'obéissance : « Éloignez-vous de moi, Seigneur ! » Louis reçut du Ciel l'annonce de sa mort et fut bientôt victime de sa charité pendant la peste de Rome, le 21 juin 1591.
Son premier miracle après sa mort fut la guérison de sa mère, à laquelle il apparut souriant et resplendissant de gloire. Ce fut le signal d'une dévotion qui fut récompensée par de nombreux prodiges.
Luigi Gonzaga a été béatifié le 19 octobre 1605 (14 ans après sa mort), par le pape Paul V (Camillo Borghese, 1605-1621), canonisé le 31 décembre 1726 et proclamé, en 1729, Patron de la jeunesse, spécialement des étudiants, par le pape Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730).
Saint José Isabel Flores Varela (1866-1927)
Prêtre et martyr
Après la dictature de Porfirio Diaz (1876-1911) au Mexique, il y eut une période de guerre civile et de troubles. Dans ces conditions, la situation de l'Église mexicaine fut rendue extrêmement difficile, surtout après l'entrée en vigueur, le 5 février 1917, d'une constitution anticléricale et violemment anticatholique. La situation empira à partir de 1924 sous l'action du gouvernement Calles qui interdit le culte catholique.
José Isabel naît à Santa Maria de la Paz, Zacatecas, dans le diocèse de Guadalajara le 28 novembre 1866. Il fut curé à Matatlan (dans le diocèse de Guadalajara) pendant 26 ans. Il fut un père attentif pour ses paroissiens, zélé dans la prière et l'esprit de sacrifice.
Odieusement trahi par l'un de ses vieux amis paroissiens qui, à l’instar de Judas, le dénonça aux autorités locales de Zapotlanejo, le petit bourg où il exerçait son ministère paroissial dans la clandestinité, il fut arrêté le 18 juin 1927 alors qu'il s'apprêtait à célébrer la messe dans un ranch, et emprisonné pendant trois jours.
Le 21 juin, il fut conduit de nuit dans le cimetière du village par une escorte de militaires. Arrivés là, ils choisirent un arbre, ils passèrent une corde à l’une des branches et passèrent ensuite la corde autour du coup du bon prête. Commença, alors, un jeu raffiné : le faire monter presque jusqu'à l’asphyxie, et le faire descendre ensuite pour qu'il respire. Fatigués ils arrêtèrent le supplice.
Le chef ordonna alors qu’on le fusille, mais le soldat chargé de cette besogne ayant reconnu le prêtre qui l’avait baptisé, refusa de tirer : « Je ne lèverai pas la main contre le père ; il m'a baptisé. »
Son chef, furieux, lui dit : « Nous te tuons toi aussi. » « Je ne le ferai pas, je préfère mourir avec mon parrain », dit le soldat.
Alors, furieux, le chef le tua, puis désigna ceux qui devaient tirer sur le Père Flores. Mais, curieusement les coups de feu ne partirent pas et les bourreaux finirent par égorger le valeureux prêtre.
Le crime consommé, le corps du prêtre martyr fut enterré dans le cimetière, là même où il venait de donner sa vie pour le Christ.
Vingt-cinq martyrs mexicains, tués pendant les persécutions (1915-1937), ont été béatifiés le 22 novembre 1992 à Rome, puis canonisés le dimanche 21 mai 2000, Place Saint-Pierre à Rome, par Saint Jean-Paul II
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Desolé 2 jours sans ordinateur. ..
Vendredi le 24 juin
Nativité de Saint Jean-Baptiste
Solennité
Jean, cousin de Jésus, né de Zacharie et Élisabeth, est appelé « baptiste » car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. L'Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus : tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s'ajoutaient aux miracles autour du berceau de l'enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d'une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : « Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant ? »
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière. » (La Luzerne)
Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français.
Saint Gohard de Nantes
Évêque et martyr († 843)
Gohard, né à Angers, était « évêque de Nantes et seigneur de Blain » au temps où les Normands, causaient tant de maux pendant le neuvième siècle, emportant d'assaut les places les plus fortes et ne respectant rien ni personne.
Tandis que le roi Charles était occupé à pacifier l'Aquitaine, Nomenoy, qui avait obtenu le duché de Bretagne de Louis le Débonnaire, se révolta et se rendit maître de Nantes, à la sollicitation du duc Lambert : ensuite s'étant brouillé avec Nomenoy…
Gohard n'eut pas seulement à subir les conséquences de ces luttes entre Francs et Bretons ; il connut des ennemis plus terribles venus des pays scandinaves et qui déjà avaient ravagé le nord de la France : les Normands.
Ces barbares, « invités » par Nomenoy qui leur promit le pillage de Nantes, ne se firent pas attendre longtemps (un mois après la défaite de Blain ils étaient là !) et escaladèrent la ville le 24 juin 843. La crainte qu'ils inspiraient à tous les peuples et la fête de saint Jean-Baptiste avaient attiré dans cette cité une immense multitude de fidèles sur lesquels les Normands assouvirent leur rage.
L'évêque Gohard s'était enfermé dans la cathédrale Saint-Pierre avec son clergé et une foule de chrétiens et y célébrait la fête de saint Jean Baptiste. Les barbares enfoncèrent les portes, firent une horrible boucherie dans le lieu saint, massacrèrent sans pitié évêque, prêtres, moines, et les poursuivirent jusque sur les autels sur lesquels ils se réfugiaient (faits évoqués par les Annales de Saint-Serge d'Angers et reprises dans la Chronique de Nantes). La légende raconte que, décapité, l'évêque reprit sa tête et marcha jusque vers la Loire où un bateau l'emmena à Angers. Sa dépouille fut effectivement inhumée à la Collégiale Saint-Pierre de la ville dont il était originaire.
Après avoir saccagé Nantes, les Normands allèrent piller le monastère d'Aindre, fondé dans le septième siècle par S. Hernieland. Cette maison fut tellement réduite, qu'on ne l'a plus rétablie depuis cette époque.
Dix ans après, les Normands remontèrent de nouveau la Loire, et cette fois incendièrent la ville. Pendant plus de cent ans, retranchés dans quelques îles du fleuve, ils ne cessèrent de dévaster le pays. Ils étaient un fléau si redoutable que l'Église de Nantes avait ajouté dans les litanies : « de la fureur des Normands, délivrez-nous, Seigneur ».
Ce ne fut qu'en 939 qu'Alain Barbe-Torte les chassa définitivement du pays et ramena la paix dans les villes et les campagnes.
Selon certaines sources, Gohard de Nantes fut canonisé (culte autorisé) en 1096. La crypte romane de la cathédrale de Nantes lui est dédiée : elle a été réaménagée peu après sa canonisation pour accueillir ses reliques ramenées d'Angers.
Sainte María Guadalupe García Zavala
Vierge et fondatrice de la Congrégation :
« Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres » (1878-1963)
María Guadalupe García Zavala naît à Zapopan, Jalisco, au Mexique le 27 avril 1878, dans une famille de commerçants en articles religieux.
Après une enfance pieuse, elle ressentit à 23 ans l'appel du Seigneur à se consacrer à la vie religieuse, avec une attention particulière à l'égard des malades et des pauvres. Son Directeur spirituel, le Père Iñiguez, qui souhaitait fonder une Congrégation religieuse pour prendre soin des malades à l'hôpital, l'invita à se joindre à lui. C'est ainsi qu'ils fondèrent la Congrégation des « Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres », à laquelle elle se dévoua corps et âme.
Elle fut rapidement élue Supérieure de la Congrégation, charge qu'elle exerça toute sa vie. Au cours de la persécution contre l'Église catholique au Mexique, au péril de sa vie, elle cacha à l'intérieur de l'hôpital plusieurs prêtres, ainsi que l'Archevêque de Guadalajara, Mgr Orozco y Jimenez. Elle soignait cependant également les soldats qui persécutaient les religieux et les fidèles, sans établir de distinction.
Au cours de sa vie, 11 fondations furent ouvertes au Mexique et, après sa mort, la Congrégation continua à se développer; elle compte actuellement 22 instituts, au Mexique, au Pérou, en Islande, en Grèce et en Italie.
Elle mourut le 24 juin 1963 à Guadalajara, Jalisco, au Mexique, à l'âge de 85 ans.
María Guadalupe García Zavala a été béatifiée le 25 avril 2004 à Rome, avec cinq autres Serviteurs de Dieu : le prêtre August Czartoryski; trois religieuses: Laura Montoya, Nemesia Valle, Eusebia Palomino Yenes; une laïque, Alexandrina Maria da Costa, par Saint Jean-Paul II, et canonisée, le 12 mai 2013, par le Saint Père François.
Vendredi le 24 juin
Nativité de Saint Jean-Baptiste
Solennité
Jean, cousin de Jésus, né de Zacharie et Élisabeth, est appelé « baptiste » car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. L'Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus : tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s'ajoutaient aux miracles autour du berceau de l'enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d'une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : « Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant ? »
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière. » (La Luzerne)
Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français.
Saint Gohard de Nantes
Évêque et martyr († 843)
Gohard, né à Angers, était « évêque de Nantes et seigneur de Blain » au temps où les Normands, causaient tant de maux pendant le neuvième siècle, emportant d'assaut les places les plus fortes et ne respectant rien ni personne.
Tandis que le roi Charles était occupé à pacifier l'Aquitaine, Nomenoy, qui avait obtenu le duché de Bretagne de Louis le Débonnaire, se révolta et se rendit maître de Nantes, à la sollicitation du duc Lambert : ensuite s'étant brouillé avec Nomenoy…
Gohard n'eut pas seulement à subir les conséquences de ces luttes entre Francs et Bretons ; il connut des ennemis plus terribles venus des pays scandinaves et qui déjà avaient ravagé le nord de la France : les Normands.
Ces barbares, « invités » par Nomenoy qui leur promit le pillage de Nantes, ne se firent pas attendre longtemps (un mois après la défaite de Blain ils étaient là !) et escaladèrent la ville le 24 juin 843. La crainte qu'ils inspiraient à tous les peuples et la fête de saint Jean-Baptiste avaient attiré dans cette cité une immense multitude de fidèles sur lesquels les Normands assouvirent leur rage.
L'évêque Gohard s'était enfermé dans la cathédrale Saint-Pierre avec son clergé et une foule de chrétiens et y célébrait la fête de saint Jean Baptiste. Les barbares enfoncèrent les portes, firent une horrible boucherie dans le lieu saint, massacrèrent sans pitié évêque, prêtres, moines, et les poursuivirent jusque sur les autels sur lesquels ils se réfugiaient (faits évoqués par les Annales de Saint-Serge d'Angers et reprises dans la Chronique de Nantes). La légende raconte que, décapité, l'évêque reprit sa tête et marcha jusque vers la Loire où un bateau l'emmena à Angers. Sa dépouille fut effectivement inhumée à la Collégiale Saint-Pierre de la ville dont il était originaire.
Après avoir saccagé Nantes, les Normands allèrent piller le monastère d'Aindre, fondé dans le septième siècle par S. Hernieland. Cette maison fut tellement réduite, qu'on ne l'a plus rétablie depuis cette époque.
Dix ans après, les Normands remontèrent de nouveau la Loire, et cette fois incendièrent la ville. Pendant plus de cent ans, retranchés dans quelques îles du fleuve, ils ne cessèrent de dévaster le pays. Ils étaient un fléau si redoutable que l'Église de Nantes avait ajouté dans les litanies : « de la fureur des Normands, délivrez-nous, Seigneur ».
Ce ne fut qu'en 939 qu'Alain Barbe-Torte les chassa définitivement du pays et ramena la paix dans les villes et les campagnes.
Selon certaines sources, Gohard de Nantes fut canonisé (culte autorisé) en 1096. La crypte romane de la cathédrale de Nantes lui est dédiée : elle a été réaménagée peu après sa canonisation pour accueillir ses reliques ramenées d'Angers.
Sainte María Guadalupe García Zavala
Vierge et fondatrice de la Congrégation :
« Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres » (1878-1963)
María Guadalupe García Zavala naît à Zapopan, Jalisco, au Mexique le 27 avril 1878, dans une famille de commerçants en articles religieux.
Après une enfance pieuse, elle ressentit à 23 ans l'appel du Seigneur à se consacrer à la vie religieuse, avec une attention particulière à l'égard des malades et des pauvres. Son Directeur spirituel, le Père Iñiguez, qui souhaitait fonder une Congrégation religieuse pour prendre soin des malades à l'hôpital, l'invita à se joindre à lui. C'est ainsi qu'ils fondèrent la Congrégation des « Servantes de Sainte-Marguerite Marie et des Pauvres », à laquelle elle se dévoua corps et âme.
Elle fut rapidement élue Supérieure de la Congrégation, charge qu'elle exerça toute sa vie. Au cours de la persécution contre l'Église catholique au Mexique, au péril de sa vie, elle cacha à l'intérieur de l'hôpital plusieurs prêtres, ainsi que l'Archevêque de Guadalajara, Mgr Orozco y Jimenez. Elle soignait cependant également les soldats qui persécutaient les religieux et les fidèles, sans établir de distinction.
Au cours de sa vie, 11 fondations furent ouvertes au Mexique et, après sa mort, la Congrégation continua à se développer; elle compte actuellement 22 instituts, au Mexique, au Pérou, en Islande, en Grèce et en Italie.
Elle mourut le 24 juin 1963 à Guadalajara, Jalisco, au Mexique, à l'âge de 85 ans.
María Guadalupe García Zavala a été béatifiée le 25 avril 2004 à Rome, avec cinq autres Serviteurs de Dieu : le prêtre August Czartoryski; trois religieuses: Laura Montoya, Nemesia Valle, Eusebia Palomino Yenes; une laïque, Alexandrina Maria da Costa, par Saint Jean-Paul II, et canonisée, le 12 mai 2013, par le Saint Père François.
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Re: Les saints du jour
Samedi le 25 juin
Saint Maxime de Turin
Ier évêque de la ville
Maxime, Ier évêque de Turin, florissait dans le Ve siècle. On pense, d’après quelques passages de ses homélies, qu’il était né à Verceil. Il avait fait dans sa jeunesse une étude approfondie des Écritures et dès qu’il fut élevé au sacerdoce, il signala son zèle pour la foi chrétienne par de continuelles prédications dans les diverses provinces de la Lombardie. Il assista, comme évêque, au Concile de Milan en 451 et il souscrivit à celui de Rome en 465, immédiatement après le pape saint Hilaire, ce qui prouve qu’il était le plus âgé de tous les prélats ; on croit qu’il mourut peu de temps après son retour dan son diocèse.
Il nous reste de saint Maxime de Turin un grand nombre de Sermons, dont plusieurs avaient été attribuées à saint Ambroise, à saint Augustin, à Eusèbe d’Émèse, sur les principales fêtes de l’année et sur différents sujet de morale.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs!
Entre la fin du quatrième siècle et le début du cinquième, un autre Père de l'Eglise, après saint Ambroise, contribua de manière décisive à la diffusion et à la consolidation du christianisme dans l'Italie du Nord: il s'agit de saint Maxime, que nous retrouvons Evêque de Turin en 398, un an après la mort d'Ambroise. Les informations sur lui sont peu nombreuses; en revanche, un recueil d'environ quatre-vingt-dix Sermons est parvenu jusqu'à nous, d'où ressort le lien profond et vital de l'Evêque avec sa ville, qui atteste un point de contact évident entre le ministère épiscopal d'Ambroise et celui de Maxime.
A cette époque, de graves tensions troublaient le bon déroulement de la coexistence civile ordonnée. Dans ce contexte, Maxime réussit à rassembler le peuple chrétien autour de sa personne de pasteur et de maître. La ville était menacée par des groupes dispersés de barbares qui, entrés par les frontières de l'Est, avançaient jusqu'aux Alpes occidentales. C'est pourquoi Turin était protégée de manière stable par des garnisons militaires, et devenait, lors des moments critiques, le refuge des populations en fuite des campagnes et des centres urbains manquant de protection. Les interventions de Maxime, face à cette situation, témoignent de son engagement pour réagir à la dégradation civile et à la désagrégation. Même s'il reste difficile de déterminer la composition sociale des destinataires des Sermons, il semble que la prédication de Maxime - pour éviter le risque de rester générique - s'adressait de manière spécifique à un groupe sélectionné de la communauté chrétienne de Turin, constitué par de riches propriétaires terriens, dont les possessions se trouvaient dans la campagne turinoise et leur maison en ville. Ce fut un choix pastoral lucide de l'Evêque, qui entrevit dans ce type de prédication la voie la plus efficace pour conserver et renforcer son lien avec le peuple.
Pour illustrer dans cette perspective le ministère de Maxime dans sa ville, on peut s'appuyer par exemple sur les Sermons 17 et 18, consacrés à un thème toujours actuel, qui est celui de la richesse et de la pauvreté dans les communautés chrétiennes. Même dans ce domaine, la ville était parcourue par de graves tensions. Les richesses étaient accumulées et cachées. "Personne ne pense au besoin de l'autre", constate avec amertume l'Evêque dans son dix-septième Sermon. "En effet, de nombreux chrétiens non seulement ne distribuent pas les choses qui leur appartiennent, mais volent également celles des autres. Non seulement, disais-je, en recueillant leur argent, ils ne l'apportent pas aux pieds des apôtres, mais ils éloignent aussi des prêtres leurs frères qui cherchent de l'aide". Et il conclut: "Dans notre ville, il y a beaucoup de visiteurs ou de pèlerins. Faites ce que vous avez promis" en adhérant à la foi, "pour que l'on ne vous dise pas à vous aussi ce qui fut dit à Ananie: "Vous n'avez pas menti aux hommes, mais à Dieu"" (Sermon 17, 2-3).
Dans le Sermon suivant, le dix-huitième, Maxime dénonce des formes récurrentes de spéculations sur les malheurs d'autrui. "Dis-moi, chrétien", ainsi l'Evêque apostrophe-t-il ses fidèles, "dis-moi: pourquoi as-tu pris la proie abandonnée par les pillards? Pourquoi as-tu introduit dans ta maison un "gain", comme tu le penses toi-même, déchiré et contaminé?". "Mais peut-être", poursuit-il, "dis-tu l'avoir acheté, et crois pour cette raison éviter l'accusation d'avarice. Mais ce n'est pas de cette façon que l'on peut faire correspondre l'achat à la vente. C'est une bonne chose d'acheter, mais en temps de paix, ce que l'on vend librement, et non au cours d'un pillage ce qui a été volé... Agis donc en chrétien et en citoyen qui achète pour restituer" (Sermon 18, 3). Sans en avoir l'air, Maxime arrive ainsi à prêcher une relation profonde entre les devoirs du chrétien et ceux du citoyen. A ses yeux, vivre la vie chrétienne signifie également assumer les engagements civils. Inversement, chaque chrétien qui, "bien que pouvant vivre de son travail, capture la proie d'autrui avec la fureur des fauves"; qui "menace son voisin, qui chaque jour tente de ronger les frontières d'autrui, de s'emparer des produits", ne lui apparaît même plus semblable au renard qui égorge les poules, mais au loup qui se jette sur les porcs (Sermon 41, 4).
Par rapport à l'attitude prudente de défense prise par Ambroise pour justifier sa célèbre initiative de racheter les prisonniers de guerre, apparaissent clairement les changements historiques intervenus dans la relation entre l'Evêque et les institutions de la ville. Désormais soutenu par une législation qui invitait les chrétiens à racheter les prisonniers, Maxime, face à l'écroulement des autorités civiles de l'Empire romain, se sentait pleinement autorisé à exercer dans ce sens un véritable pouvoir de contrôle sur la ville. Ce pouvoir serait ensuite devenu toujours plus vaste et efficace, jusqu'à remplacer l'absence des magistrats et des institutions civiles. Dans ce contexte, Maxime œuvre non seulement pour rallumer chez les fidèles l'amour traditionnel envers la patrie de la ville, mais il proclame également le devoir précis de faire face aux charges fiscales, aussi lourdes et désagréables que celles-ci puissent paraître" (Sermon 26, 2). En somme, le ton et la substance des Sermons cités semblent supposer une conscience accrue de la responsabilité politique de l'Evêque dans les circonstances historiques spécifiques. Il est la "sentinelle" placée dans la ville. Qui sont ces sentinelles, se demande en effet Maxime dans le Sermon 92, "sinon les bienheureux Evêques, qui, placés pour ainsi dire sur un rocher élevé de sagesse pour la défense des peuples, voient de loin les maux qui surviennent?". Et dans le Sermon 89, l'Evêque de Turin illustre aux fidèles ses tâches, utilisant une comparaison singulière entre la fonction épiscopale et celle des abeilles: "Comme l'abeille", dit-il, les Evêques "observent la chasteté du corps, présentent la nourriture de la vie céleste, utilisent l'aiguillon de la loi. Ils sont purs pour sanctifier, doux pour restaurer, sévères pour punir". C'est ainsi que saint Maxime décrit la tâche de l'Evêque à son époque.
En définitive, l'analyse historique et littéraire révèle une conscience croissante de la responsabilité politique de l'autorité ecclésiastique, dans un contexte dans lequel celle-ci commençait, de fait, à remplacer l'autorité civile. Telle est, en effet, la ligne du développement du ministère de l'Evêque en Italie du nord-ouest, à partir d'Eusèbe, qui "comme un moine" habitait dans sa ville de Verceil, jusqu'à Maxime de Turin, placé "comme sentinelle" sur le rocher le plus haut de la ville. Il est évident que le contexte historique, culturel et social est aujourd'hui profondément différent. Le contexte actuel est plutôt celui qui est dessiné par mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, dans l'Exhortation Ecclesia in Europa, dans laquelle il offre une analyse articulée des défis et des signes d'espérance pour l'Eglise en Europe aujourd'hui (6-22). Quoi qu'il en soit, en dehors des conditions différentes, les devoirs du croyant envers sa ville et sa patrie restent toujours valables. Le lien des engagements du "citoyen honnête" avec ceux du "bon chrétien" n'est pas du tout dépassé.
En conclusion, je voudrais rappeler ce que dit la Constitution pastorale Gaudium et spes, pour éclairer l'un des aspects les plus importants de l'unité de la vie du chrétien: la cohérence entre foi et comportement, entre Evangile et culture. Le Concile exhorte les fidèles à "remplir avec zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par l'esprit de l'Evangile. Ils s'éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais que nous marchons vers la cité future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans s'apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun, leur en fait un devoir plus pressant" (n. 43). En suivant le magistère de saint Maxime et de nombreux autres Pères, nous faisons nôtre le souhait du Concile, que les fidèles soient toujours plus désireux de "mener toutes leurs activités terrestres, en unissant dans une synthèse vitale tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques, techniques, avec les valeurs religieuses, sous la souveraine ordonnance desquelles tout se trouve coordonné à la gloire de Dieu" (ibid.) et donc au bien de l'humanité.
Saint Guglielmo de Verceil (ou de Montevergine)
Fondateur du monastère de Montevergine
(1085-1142)
Verceil, l'ancienne et fameuse ville du vieux Piémont, servit de berceau à Guillaume. Illustres par la noblesse de leur sang, son père et sa mère étaient encore plus respectables par la sainteté de leur vie. Guillaume perdit ses parents dès son enfance et vécut sous la conduite d'un de ses parents qui prit grand soin de son éducation.
À quinze ans, le pieux adolescent résolut de mener une vie pénitente et entreprit le pèlerinage de St-Jacques de Compostelle, en Galice, comme on nommait alors l'Espagne. Il voyageait les pieds nus, revêtu d'un simple habit de pèlerin. Durant ce long voyage, Guillaume souffrit la faim, la soif, avec toutes sortes d'incommodités. Son amour de la mortification lui inspira cependant de faire confectionner deux cercles de fer qu'il appliqua sur sa chair nue. Dieu révéla au jeune pénitent qu'Il l'appelait à la vie solitaire dans laquelle il pratiquerait la vertu avec plus de perfection. Obéissant à cette céleste inspiration, Guillaume de Verceil quitta son pays afin de trouver moins d'obstacle à son projet. Il se retira au royaume de Naples, sur une montagne déserte où il pratiqua des abstinences et des austérités presque incroyables.
Guillaume ne jouit pas longtemps de cette douce solitude, car une foule de personnes attirées par sa réputation de sainteté et le désir de recevoir ses instructions, se mirent à le visiter fréquemment. Plusieurs prêtres séculiers ravis de ses entretiens spirituels le supplièrent de les admettre au nombre de ses disciples. En l'an 1119, sous le pontificat de Calixte II, Guillaume de Verceil commença donc l'établissement de la Congrégation, dite du Mont-Vierge.
Animés par les ardentes exhortations de leur saint fondateur, les nouveaux religieux embrassèrent la pratique de la vertu avec une ferveur indescriptible. Vivant dans une parfaite concorde, ils avançaient à grands pas dans le chemin de la perfection, lorsque le démon excita en eux un esprit de murmure contre Guillaume, à cause de l'austérité des Règles qu'il leur prescrivait. Comme l'esprit de critique et de rébellion animait de plus en plus ses religieux, le Saint jugea que sa présence leur devenait plutôt désavantageuse qu'utile et décida de se retirer.
Après avoir quitté le Mont-Vierge, Guillaume fonda plusieurs monastères tant d'hommes que de femmes, en divers endroits du royaume de Naples. Ainsi, la sourde persécution fomentée contre le saint fondateur, servit à étendre davantage le nouvel Ordre qu'il avait institué. Le but de son institut consistait principalement et avant tout, dans l'exercice d'une vie pénitente et mortifiée. C'est pourquoi il interdit à ses enfants spirituels l'usage du vin, de la viande et de toutes sortes de laitage. Il ordonna aussi que ses religieux mangent des herbes crues avec un peu de pain pendant trois jours de la semaine.
Roger Ier, roi de Naples, désirait vivement s'entretenir avec Guillaume de Verceil ; il le fit donc venir à sa cour. Sa conversation tout angélique l'édifia tellement qu'il ordonna de bâtir un couvent de son Ordre à Salerne, juste en face de son palais, afin de pouvoir jouir plus souvent de ses célestes entretiens et de ses sages avis. Guillaume profita de son influence pour porter le roi à la pratique de la vertu et lui rappeler ses importants devoirs. Il exhortait les grands seigneurs de la même façon, tâchant de leur inspirer l'horreur du péché et l'amour de la piété.
Comme la dévotion trouve des ennemis partout, quelques courtisans persuadèrent le roi Roger d'éprouver la vertu du Saint, qui n'était selon eux, que pure hypocrisie. On chargea une courtisane de le solliciter au mal et de le faire tomber dans le péché. Saint Guillaume feignit d'abord d'acquiescer à ses honteuses propositions et la pria de revenir vers le soir. La courtisane se félicitait de sa réussite, mais lorsqu'elle retourna chez le Saint, elle resta fort perplexe en le voyant se coucher sur un lit de charbons ardents tout en l'invitant à faire de même. Ce prodige bouleversa tellement cette misérable femme, que fondant en larmes, elle demanda pardon au serviteur de Dieu en se prosternant jusqu'à terre. De pécheresse, elle devint abbesse d'un couvent de religieuses fondée par Guillaume, à Venosa. Elle est connue sous le nom de la bienheureuse Agnès de Venosa.
Guillaume de Verceil apprit par révélation qu'il irait bientôt recevoir la récompense de ses travaux. Il en avertit le roi et lui recommanda la pratique des instructions données. Pour mieux se préparer à son prochain départ pour le ciel, il se retira au monastère de Guglieto. Lorsque l'heureux jour arriva, Guillaume se fit transporter à l'église, et là, couché sur la terre nue, il exhorta ses religieux à la persévérance et rendit paisiblement son âme à Dieu.
Son corps fut inhumé dans l'église où il exhala son dernier soupir. Depuis ce temps, cette église a changé son nom de St-Sauveur, pour celui de St-Guillaume.
Saint Maxime de Turin
Ier évêque de la ville
Maxime, Ier évêque de Turin, florissait dans le Ve siècle. On pense, d’après quelques passages de ses homélies, qu’il était né à Verceil. Il avait fait dans sa jeunesse une étude approfondie des Écritures et dès qu’il fut élevé au sacerdoce, il signala son zèle pour la foi chrétienne par de continuelles prédications dans les diverses provinces de la Lombardie. Il assista, comme évêque, au Concile de Milan en 451 et il souscrivit à celui de Rome en 465, immédiatement après le pape saint Hilaire, ce qui prouve qu’il était le plus âgé de tous les prélats ; on croit qu’il mourut peu de temps après son retour dan son diocèse.
Il nous reste de saint Maxime de Turin un grand nombre de Sermons, dont plusieurs avaient été attribuées à saint Ambroise, à saint Augustin, à Eusèbe d’Émèse, sur les principales fêtes de l’année et sur différents sujet de morale.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs!
Entre la fin du quatrième siècle et le début du cinquième, un autre Père de l'Eglise, après saint Ambroise, contribua de manière décisive à la diffusion et à la consolidation du christianisme dans l'Italie du Nord: il s'agit de saint Maxime, que nous retrouvons Evêque de Turin en 398, un an après la mort d'Ambroise. Les informations sur lui sont peu nombreuses; en revanche, un recueil d'environ quatre-vingt-dix Sermons est parvenu jusqu'à nous, d'où ressort le lien profond et vital de l'Evêque avec sa ville, qui atteste un point de contact évident entre le ministère épiscopal d'Ambroise et celui de Maxime.
A cette époque, de graves tensions troublaient le bon déroulement de la coexistence civile ordonnée. Dans ce contexte, Maxime réussit à rassembler le peuple chrétien autour de sa personne de pasteur et de maître. La ville était menacée par des groupes dispersés de barbares qui, entrés par les frontières de l'Est, avançaient jusqu'aux Alpes occidentales. C'est pourquoi Turin était protégée de manière stable par des garnisons militaires, et devenait, lors des moments critiques, le refuge des populations en fuite des campagnes et des centres urbains manquant de protection. Les interventions de Maxime, face à cette situation, témoignent de son engagement pour réagir à la dégradation civile et à la désagrégation. Même s'il reste difficile de déterminer la composition sociale des destinataires des Sermons, il semble que la prédication de Maxime - pour éviter le risque de rester générique - s'adressait de manière spécifique à un groupe sélectionné de la communauté chrétienne de Turin, constitué par de riches propriétaires terriens, dont les possessions se trouvaient dans la campagne turinoise et leur maison en ville. Ce fut un choix pastoral lucide de l'Evêque, qui entrevit dans ce type de prédication la voie la plus efficace pour conserver et renforcer son lien avec le peuple.
Pour illustrer dans cette perspective le ministère de Maxime dans sa ville, on peut s'appuyer par exemple sur les Sermons 17 et 18, consacrés à un thème toujours actuel, qui est celui de la richesse et de la pauvreté dans les communautés chrétiennes. Même dans ce domaine, la ville était parcourue par de graves tensions. Les richesses étaient accumulées et cachées. "Personne ne pense au besoin de l'autre", constate avec amertume l'Evêque dans son dix-septième Sermon. "En effet, de nombreux chrétiens non seulement ne distribuent pas les choses qui leur appartiennent, mais volent également celles des autres. Non seulement, disais-je, en recueillant leur argent, ils ne l'apportent pas aux pieds des apôtres, mais ils éloignent aussi des prêtres leurs frères qui cherchent de l'aide". Et il conclut: "Dans notre ville, il y a beaucoup de visiteurs ou de pèlerins. Faites ce que vous avez promis" en adhérant à la foi, "pour que l'on ne vous dise pas à vous aussi ce qui fut dit à Ananie: "Vous n'avez pas menti aux hommes, mais à Dieu"" (Sermon 17, 2-3).
Dans le Sermon suivant, le dix-huitième, Maxime dénonce des formes récurrentes de spéculations sur les malheurs d'autrui. "Dis-moi, chrétien", ainsi l'Evêque apostrophe-t-il ses fidèles, "dis-moi: pourquoi as-tu pris la proie abandonnée par les pillards? Pourquoi as-tu introduit dans ta maison un "gain", comme tu le penses toi-même, déchiré et contaminé?". "Mais peut-être", poursuit-il, "dis-tu l'avoir acheté, et crois pour cette raison éviter l'accusation d'avarice. Mais ce n'est pas de cette façon que l'on peut faire correspondre l'achat à la vente. C'est une bonne chose d'acheter, mais en temps de paix, ce que l'on vend librement, et non au cours d'un pillage ce qui a été volé... Agis donc en chrétien et en citoyen qui achète pour restituer" (Sermon 18, 3). Sans en avoir l'air, Maxime arrive ainsi à prêcher une relation profonde entre les devoirs du chrétien et ceux du citoyen. A ses yeux, vivre la vie chrétienne signifie également assumer les engagements civils. Inversement, chaque chrétien qui, "bien que pouvant vivre de son travail, capture la proie d'autrui avec la fureur des fauves"; qui "menace son voisin, qui chaque jour tente de ronger les frontières d'autrui, de s'emparer des produits", ne lui apparaît même plus semblable au renard qui égorge les poules, mais au loup qui se jette sur les porcs (Sermon 41, 4).
Par rapport à l'attitude prudente de défense prise par Ambroise pour justifier sa célèbre initiative de racheter les prisonniers de guerre, apparaissent clairement les changements historiques intervenus dans la relation entre l'Evêque et les institutions de la ville. Désormais soutenu par une législation qui invitait les chrétiens à racheter les prisonniers, Maxime, face à l'écroulement des autorités civiles de l'Empire romain, se sentait pleinement autorisé à exercer dans ce sens un véritable pouvoir de contrôle sur la ville. Ce pouvoir serait ensuite devenu toujours plus vaste et efficace, jusqu'à remplacer l'absence des magistrats et des institutions civiles. Dans ce contexte, Maxime œuvre non seulement pour rallumer chez les fidèles l'amour traditionnel envers la patrie de la ville, mais il proclame également le devoir précis de faire face aux charges fiscales, aussi lourdes et désagréables que celles-ci puissent paraître" (Sermon 26, 2). En somme, le ton et la substance des Sermons cités semblent supposer une conscience accrue de la responsabilité politique de l'Evêque dans les circonstances historiques spécifiques. Il est la "sentinelle" placée dans la ville. Qui sont ces sentinelles, se demande en effet Maxime dans le Sermon 92, "sinon les bienheureux Evêques, qui, placés pour ainsi dire sur un rocher élevé de sagesse pour la défense des peuples, voient de loin les maux qui surviennent?". Et dans le Sermon 89, l'Evêque de Turin illustre aux fidèles ses tâches, utilisant une comparaison singulière entre la fonction épiscopale et celle des abeilles: "Comme l'abeille", dit-il, les Evêques "observent la chasteté du corps, présentent la nourriture de la vie céleste, utilisent l'aiguillon de la loi. Ils sont purs pour sanctifier, doux pour restaurer, sévères pour punir". C'est ainsi que saint Maxime décrit la tâche de l'Evêque à son époque.
En définitive, l'analyse historique et littéraire révèle une conscience croissante de la responsabilité politique de l'autorité ecclésiastique, dans un contexte dans lequel celle-ci commençait, de fait, à remplacer l'autorité civile. Telle est, en effet, la ligne du développement du ministère de l'Evêque en Italie du nord-ouest, à partir d'Eusèbe, qui "comme un moine" habitait dans sa ville de Verceil, jusqu'à Maxime de Turin, placé "comme sentinelle" sur le rocher le plus haut de la ville. Il est évident que le contexte historique, culturel et social est aujourd'hui profondément différent. Le contexte actuel est plutôt celui qui est dessiné par mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, dans l'Exhortation Ecclesia in Europa, dans laquelle il offre une analyse articulée des défis et des signes d'espérance pour l'Eglise en Europe aujourd'hui (6-22). Quoi qu'il en soit, en dehors des conditions différentes, les devoirs du croyant envers sa ville et sa patrie restent toujours valables. Le lien des engagements du "citoyen honnête" avec ceux du "bon chrétien" n'est pas du tout dépassé.
En conclusion, je voudrais rappeler ce que dit la Constitution pastorale Gaudium et spes, pour éclairer l'un des aspects les plus importants de l'unité de la vie du chrétien: la cohérence entre foi et comportement, entre Evangile et culture. Le Concile exhorte les fidèles à "remplir avec zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par l'esprit de l'Evangile. Ils s'éloignent de la vérité ceux qui, sachant que nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais que nous marchons vers la cité future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines, sans s'apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun, leur en fait un devoir plus pressant" (n. 43). En suivant le magistère de saint Maxime et de nombreux autres Pères, nous faisons nôtre le souhait du Concile, que les fidèles soient toujours plus désireux de "mener toutes leurs activités terrestres, en unissant dans une synthèse vitale tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques, techniques, avec les valeurs religieuses, sous la souveraine ordonnance desquelles tout se trouve coordonné à la gloire de Dieu" (ibid.) et donc au bien de l'humanité.
Saint Guglielmo de Verceil (ou de Montevergine)
Fondateur du monastère de Montevergine
(1085-1142)
Verceil, l'ancienne et fameuse ville du vieux Piémont, servit de berceau à Guillaume. Illustres par la noblesse de leur sang, son père et sa mère étaient encore plus respectables par la sainteté de leur vie. Guillaume perdit ses parents dès son enfance et vécut sous la conduite d'un de ses parents qui prit grand soin de son éducation.
À quinze ans, le pieux adolescent résolut de mener une vie pénitente et entreprit le pèlerinage de St-Jacques de Compostelle, en Galice, comme on nommait alors l'Espagne. Il voyageait les pieds nus, revêtu d'un simple habit de pèlerin. Durant ce long voyage, Guillaume souffrit la faim, la soif, avec toutes sortes d'incommodités. Son amour de la mortification lui inspira cependant de faire confectionner deux cercles de fer qu'il appliqua sur sa chair nue. Dieu révéla au jeune pénitent qu'Il l'appelait à la vie solitaire dans laquelle il pratiquerait la vertu avec plus de perfection. Obéissant à cette céleste inspiration, Guillaume de Verceil quitta son pays afin de trouver moins d'obstacle à son projet. Il se retira au royaume de Naples, sur une montagne déserte où il pratiqua des abstinences et des austérités presque incroyables.
Guillaume ne jouit pas longtemps de cette douce solitude, car une foule de personnes attirées par sa réputation de sainteté et le désir de recevoir ses instructions, se mirent à le visiter fréquemment. Plusieurs prêtres séculiers ravis de ses entretiens spirituels le supplièrent de les admettre au nombre de ses disciples. En l'an 1119, sous le pontificat de Calixte II, Guillaume de Verceil commença donc l'établissement de la Congrégation, dite du Mont-Vierge.
Animés par les ardentes exhortations de leur saint fondateur, les nouveaux religieux embrassèrent la pratique de la vertu avec une ferveur indescriptible. Vivant dans une parfaite concorde, ils avançaient à grands pas dans le chemin de la perfection, lorsque le démon excita en eux un esprit de murmure contre Guillaume, à cause de l'austérité des Règles qu'il leur prescrivait. Comme l'esprit de critique et de rébellion animait de plus en plus ses religieux, le Saint jugea que sa présence leur devenait plutôt désavantageuse qu'utile et décida de se retirer.
Après avoir quitté le Mont-Vierge, Guillaume fonda plusieurs monastères tant d'hommes que de femmes, en divers endroits du royaume de Naples. Ainsi, la sourde persécution fomentée contre le saint fondateur, servit à étendre davantage le nouvel Ordre qu'il avait institué. Le but de son institut consistait principalement et avant tout, dans l'exercice d'une vie pénitente et mortifiée. C'est pourquoi il interdit à ses enfants spirituels l'usage du vin, de la viande et de toutes sortes de laitage. Il ordonna aussi que ses religieux mangent des herbes crues avec un peu de pain pendant trois jours de la semaine.
Roger Ier, roi de Naples, désirait vivement s'entretenir avec Guillaume de Verceil ; il le fit donc venir à sa cour. Sa conversation tout angélique l'édifia tellement qu'il ordonna de bâtir un couvent de son Ordre à Salerne, juste en face de son palais, afin de pouvoir jouir plus souvent de ses célestes entretiens et de ses sages avis. Guillaume profita de son influence pour porter le roi à la pratique de la vertu et lui rappeler ses importants devoirs. Il exhortait les grands seigneurs de la même façon, tâchant de leur inspirer l'horreur du péché et l'amour de la piété.
Comme la dévotion trouve des ennemis partout, quelques courtisans persuadèrent le roi Roger d'éprouver la vertu du Saint, qui n'était selon eux, que pure hypocrisie. On chargea une courtisane de le solliciter au mal et de le faire tomber dans le péché. Saint Guillaume feignit d'abord d'acquiescer à ses honteuses propositions et la pria de revenir vers le soir. La courtisane se félicitait de sa réussite, mais lorsqu'elle retourna chez le Saint, elle resta fort perplexe en le voyant se coucher sur un lit de charbons ardents tout en l'invitant à faire de même. Ce prodige bouleversa tellement cette misérable femme, que fondant en larmes, elle demanda pardon au serviteur de Dieu en se prosternant jusqu'à terre. De pécheresse, elle devint abbesse d'un couvent de religieuses fondée par Guillaume, à Venosa. Elle est connue sous le nom de la bienheureuse Agnès de Venosa.
Guillaume de Verceil apprit par révélation qu'il irait bientôt recevoir la récompense de ses travaux. Il en avertit le roi et lui recommanda la pratique des instructions données. Pour mieux se préparer à son prochain départ pour le ciel, il se retira au monastère de Guglieto. Lorsque l'heureux jour arriva, Guillaume se fit transporter à l'église, et là, couché sur la terre nue, il exhorta ses religieux à la persévérance et rendit paisiblement son âme à Dieu.
Son corps fut inhumé dans l'église où il exhala son dernier soupir. Depuis ce temps, cette église a changé son nom de St-Sauveur, pour celui de St-Guillaume.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 28 juin
Saint Irénée
Évêque et martyr
(135-140 - † 202-203)
Irénée naît selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Évêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean.
Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon : c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Éleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Évêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison.
Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Évêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs!
Dans les catéchèses sur les grandes figures de l'Eglise des premiers siècles, nous arrivons aujourd'hui à l'éminente personnalité de saint Irénée de Lyon. Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, dans le livre V de l'Histoire ecclésiastique. Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon: c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Irénée est avant tout un homme de foi et un Pasteur. Du bon Pasteur, il possède le sens de la mesure, la richesse de la doctrine, l'ardeur missionnaire. En tant qu'écrivain, il poursuit un double objectif: défendre la véritable doctrine des attaques des hérétiques, et exposer avec clarté les vérités de la foi. Les deux œuvres qui nous sont parvenues de lui correspondent exactement à ces objectifs: les cinq livres Contre les hérésies, et l'Exposition de la prédication apostolique (que l'on peut également appeler le plus ancien "catéchisme de la doctrine chrétienne"). En définitive, Irénée est le champion de la lutte contre les hérésies. L'Eglise du II siècle était menacée par ce que l'on appelle la gnose, une doctrine qui affirmait que la foi enseignée dans l'Eglise ne serait qu'un symbolisme destiné aux personnes simples, qui ne sont pas en mesure de comprendre les choses difficiles; au contraire, les initiés, les intellectuels, - on les appelait les gnostiques - auraient compris ce qui se cache derrière ces symboles, et auraient formé un christianisme élitiste, intellectuel. Bien sûr, ce christianisme intellectuel se fragmentait toujours plus en divers courants de pensées souvent étranges et extravagants, mais qui attiraient de nombreuses personnes. Un élément commun de ces divers courants était le dualisme, c'est-à-dire que l'on niait la foi dans l'unique Dieu, Père de tous, Créateur et Sauveur de l'homme et du monde. Pour expliquer le mal dans le monde, ils affirmaient l'existence, auprès de Dieu bon, d'un principe négatif. Ce principe négatif aurait produit les choses matérielles, la matière.
En s'enracinant solidement dans la doctrine biblique de la création, Irénée réfute le dualisme et le pessimisme gnostique qui sous-évaluaient les réalités corporelles. Il revendiquait fermement la sainteté originelle de la matière, du corps, de la chair, ainsi que de l'esprit. Mais son œuvre va bien au-delà du rejet de l'hérésie: on peut dire, en effet, qu'il se présente comme le premier grand théologien de l'Eglise, qui a créé la théologie systématique; lui-même parle du système de la théologie, c'est-à-dire de la cohérence interne de toute la foi. Au centre de sa doctrine réside la question de la "règle de la foi" et de sa transmission. Pour Irénée, la "règle de la foi" coïncide en pratique avec le Credo des Apôtres et nous donne la clé pour interpréter l'Evangile, pour interpréter le Credo à la lumière de l'Evangile. Le symbole apostolique, qui est une sorte de synthèse de l'Evangile, nous aide à comprendre ce qu'il veut dire, et la façon dont nous devons lire l'Evangile lui-même.
En effet, l'Evangile prêché par Irénée est celui qu'il a reçu de Polycarpe, Evêque de Smyrne, et l'Evangile de Polycarpe remonte à l'Apôtre Jean, dont Polycarpe était le disciple. Et ainsi, le véritable enseignement n'est pas celui inventé par les intellectuels au-delà de la foi simple de l'Eglise. Le véritable Evangile est celui enseigné par les Evêques qui l'ont reçu des Apôtres à travers une chaîne ininterrompue. Ceux-ci n'ont rien enseigné d'autre que précisément cette foi simple, qui est également la véritable profondeur de la révélation de Dieu. Ainsi - nous dit Irénée - il n'existe pas de doctrine secrète derrière le Credo commun de l'Eglise. Il n'existe pas de christianisme supérieur pour les intellectuels. La foi publiquement confessée par l'Eglise est la foi commune de tous. Seule cette foi est apostolique, elle vient des Apôtres, c'est-à-dire de Jésus et de Dieu. En adhérant à cette foi transmise publiquement par les Apôtres à leurs successeurs, les chrétiens doivent observer ce que les Evêques disent, ils doivent suivre en particulier l'enseignement de l'Eglise de Rome, prééminente et très ancienne. Cette Eglise, en raison de son origine antique, possède un caractère apostolique suprême; en effet, elle tire son origine des piliers du Collège apostolique, Pierre et Paul. Toutes les Eglises doivent être en accord avec l'Eglise de Rome, en reconnaissant en elle la mesure de la véritable tradition apostolique, de l'unique foi commune de l'Eglise. A travers ces arguments, ici brièvement résumés, Irénée réfute à leur racine même les prétentions de ces gnostiques, de ces intellectuels: avant tout, ils ne possèdent pas une vérité qui serait supérieure à celle de la foi commune, car ce qu'ils disent n'est pas d'origine apostolique, mais est inventé par eux; en second lieu, la vérité et le salut ne sont pas le privilège et le monopole de quelques personnes, mais tous peuvent y parvenir à travers la prédication des successeurs des Apôtres, et surtout de l'Evêque de Rome. En particulier - toujours en remettant en question le caractère "secret" de la tradition gnostique, et en soulignant ses effets multiples et contradictoires entre eux - Irénée se préoccupe d'illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points.
a) La Tradition apostolique est "publique", et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l'Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu. Il n'existe pas d'autre enseignement que celui-ci. C'est pourquoi, celui qui veut connaître la véritable doctrine doit uniquement connaître "la Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes": tradition et foi qui "sont parvenues jusqu'à nous à travers la succession des évêques" (Adv. Haer. 3, 3, 3-4). Ainsi, succession des Evêques, principe personnel et Tradition apostolique, de même que principe doctrinal coïncident.
b) La Tradition apostolique est "unique". En effet, tandis que le gnosticisme est sous-divisé en de multiples sectes, la Tradition de l'Eglise est unique dans ses contenus fondamentaux que - comme nous l'avons vu - Irénée appelle précisément regula fidei ou veritatis: et parce qu'elle est unique, elle crée ainsi une unité à travers les peuples, à travers les diverses cultures, à travers les différents peuples; il s'agit d'un contenu commun comme la vérité, en dépit de la diversité des langues et des cultures. Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre Contre les hérésies: "L'Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin [la foi des Apôtres], comme si elle n'habitait qu'une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule âme et un même cœur; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même: les Eglises fondées dans les Germanies n'ont pas reçu ni ne transmettent de foi différente, pas plus que celles fondées dans les Espagnes, ou encore parmi les Celtes ou dans les régions orientales, ou en Egypte ou en Libye ou dans le centre du monde" (1, 10, 1-2). On voit déjà à cette époque, nous sommes en l'an 200, l'universalité de l'Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l'Espagne, à l'Italie, à l'Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.
c) Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, "pneumatique", c'est-à-dire spirituelle, guidée par l'Esprit Saint: en grec Esprit se dit pneuma. Il ne s'agit pas, en effet, d'une transmission confiée à l'habileté d'hommes plus ou moins savants, mais à l'Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la "vie" de l'Eglise, ce qui rend l'Eglise toujours fraîche et jeune, c'est-à-dire féconde de multiples charismes. Pour Irénée, Eglise et Esprit sont inséparables: "Cette foi", lisons-nous encore dans le troisième livre Contre les hérésies, "nous l'avons reçue de l'Eglise et nous la conservons: la foi, par l'œuvre de l'Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux conservé dans un vase de valeur rajeunit toujours et fait rajeunir également le vase qui la contient. Là où est l'Eglise se trouve l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce" (3, 24, 1).
Comme on le voit, saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n'est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l'Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l'Eglise. Selon son enseignement, la foi de l'Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu'elle doit être, c'est-à-dire "publique", "unique", "pneumatique", "spirituelle". A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l'authentique transmission de la foi dans l'aujourd'hui de l'Eglise. De manière plus générale, dans la doctrine d'Irénée la dignité de l'homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l'image du Christ et dans l'œuvre permanente de sanctification de l'Esprit. Cette doctrine est comme une "voie maîtresse" pour éclaircir avec toutes les personnes de bonne volonté l'objet et les limites du dialogue sur les valeurs, et pour donner un élan toujours nouveau à l'action missionnaire de l'Eglise, à la force de la vérité qui est la source de toutes les véritables valeurs du monde.
Bse Maria Pia Mastena
Vierge et fondatrice des : « Religieuses de la Sainte-Face »
(1881-1951)
Maria Pia Mastena naît à Bovolone (province de Vérone, Italie) le 7 décembre 1881 ; première des cinq enfants de Giulio et Maria Antonia Casarotti. Sa famille était profondément chrétienne et très fervente dans la pratique religieuse et l'exercice de la charité. Le dernier de ses quatre frères, Tarcisio, entra dans l'Ordre des Frères capucins et mourut lui aussi en odeur de sainteté.
Au cours de son adolescence, elle suivait assidûment les fonctions religieuses et les activités de la paroisse, en particulier comme catéchiste. Elle entendit très tôt l'appel à la vie religieuse, poursuivant un idéal empreint d'une profonde dévotion eucharistique et d'une grande piété pour la Sainte Face.
Elle demanda à entrer au couvent à l'âge de 14 ans, mais ne fut acceptée qu'en 1901 comme postulante dans l'Institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone.
Elle prit l'habit religieux le 29 septembre 1902 et prononça ses vœux religieux le 24 octobre 1903, prenant le nom de Sœur Passitea di Gesù Bambino.
Avec la permission de ses Supérieurs, le 11 avril 1903, le jour même ou mourait sainte Gemma Galgani, elle fit le « vœu privé de victime ». Elle vécut avec une généreuse intensité spirituelle cette première étape de sa vie religieuse, se rappelant toujours comme d'un temps de grâce de la période qu'elle passa à l'Institut des Sœurs de la Miséricorde.
Elle exerça la fonction d'enseignante dans diverses villes de Vénétie et passa ensuite 19 ans à Miane, se consacrant également à un intense apostolat parmi des élèves de tous les âges, des malades et des handicapés.
Avec l'autorisation de ses supérieurs et le « nihil obstat » du Saint-Siège, elle entra le 15 avril 1927 au monastère cistercien de Veglie, pour répondre à son aspiration contemplative.
Le 15 novembre 1927, encouragée par l'Évêque de Vittorio Veneto, elle sortit du monastère et reprit l'enseignement, instituant une nouvelle Congrégation appelée « Religieuses de la Sainte-Face ». Érigée canoniquement le 8 décembre 1936, elle fut reconnue Congrégation de Droit pontifical le 10 décembre 1947.
Toute son activité fut ensuite consacrée à la consolidation et au développement de la Congrégation, promouvant de nouvelles initiatives pour les pauvres, les personnes qui souffrent et les malades, et confiant à l'Institut le charisme de « diffuser, réparer et rétablir l'image du doux Jésus dans les âmes ».
Elle meurt à Rome le 28 juin 1951.
Maria Pia Mastena a été déclarée Vénérable le 05 juillet 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et béatifiée le 13 novembre 2005, à Rome, avec 2 autres Serviteurs de Dieu : Charles de Foucauld (1856-1916), prêtre et Maria Crocifissa Curcio (1977-1957), religieuse, par le card. José Saraiva Martins (>>> Homélie), Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Saint Irénée
Évêque et martyr
(135-140 - † 202-203)
Irénée naît selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Évêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean.
Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon : c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Éleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Évêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison.
Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Évêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs!
Dans les catéchèses sur les grandes figures de l'Eglise des premiers siècles, nous arrivons aujourd'hui à l'éminente personnalité de saint Irénée de Lyon. Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, dans le livre V de l'Histoire ecclésiastique. Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l'école de l'Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l'Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d'Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon: c'est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C'est précisément cette année qu'il fut envoyé à Rome, porteur d'une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d'échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre.
Irénée est avant tout un homme de foi et un Pasteur. Du bon Pasteur, il possède le sens de la mesure, la richesse de la doctrine, l'ardeur missionnaire. En tant qu'écrivain, il poursuit un double objectif: défendre la véritable doctrine des attaques des hérétiques, et exposer avec clarté les vérités de la foi. Les deux œuvres qui nous sont parvenues de lui correspondent exactement à ces objectifs: les cinq livres Contre les hérésies, et l'Exposition de la prédication apostolique (que l'on peut également appeler le plus ancien "catéchisme de la doctrine chrétienne"). En définitive, Irénée est le champion de la lutte contre les hérésies. L'Eglise du II siècle était menacée par ce que l'on appelle la gnose, une doctrine qui affirmait que la foi enseignée dans l'Eglise ne serait qu'un symbolisme destiné aux personnes simples, qui ne sont pas en mesure de comprendre les choses difficiles; au contraire, les initiés, les intellectuels, - on les appelait les gnostiques - auraient compris ce qui se cache derrière ces symboles, et auraient formé un christianisme élitiste, intellectuel. Bien sûr, ce christianisme intellectuel se fragmentait toujours plus en divers courants de pensées souvent étranges et extravagants, mais qui attiraient de nombreuses personnes. Un élément commun de ces divers courants était le dualisme, c'est-à-dire que l'on niait la foi dans l'unique Dieu, Père de tous, Créateur et Sauveur de l'homme et du monde. Pour expliquer le mal dans le monde, ils affirmaient l'existence, auprès de Dieu bon, d'un principe négatif. Ce principe négatif aurait produit les choses matérielles, la matière.
En s'enracinant solidement dans la doctrine biblique de la création, Irénée réfute le dualisme et le pessimisme gnostique qui sous-évaluaient les réalités corporelles. Il revendiquait fermement la sainteté originelle de la matière, du corps, de la chair, ainsi que de l'esprit. Mais son œuvre va bien au-delà du rejet de l'hérésie: on peut dire, en effet, qu'il se présente comme le premier grand théologien de l'Eglise, qui a créé la théologie systématique; lui-même parle du système de la théologie, c'est-à-dire de la cohérence interne de toute la foi. Au centre de sa doctrine réside la question de la "règle de la foi" et de sa transmission. Pour Irénée, la "règle de la foi" coïncide en pratique avec le Credo des Apôtres et nous donne la clé pour interpréter l'Evangile, pour interpréter le Credo à la lumière de l'Evangile. Le symbole apostolique, qui est une sorte de synthèse de l'Evangile, nous aide à comprendre ce qu'il veut dire, et la façon dont nous devons lire l'Evangile lui-même.
En effet, l'Evangile prêché par Irénée est celui qu'il a reçu de Polycarpe, Evêque de Smyrne, et l'Evangile de Polycarpe remonte à l'Apôtre Jean, dont Polycarpe était le disciple. Et ainsi, le véritable enseignement n'est pas celui inventé par les intellectuels au-delà de la foi simple de l'Eglise. Le véritable Evangile est celui enseigné par les Evêques qui l'ont reçu des Apôtres à travers une chaîne ininterrompue. Ceux-ci n'ont rien enseigné d'autre que précisément cette foi simple, qui est également la véritable profondeur de la révélation de Dieu. Ainsi - nous dit Irénée - il n'existe pas de doctrine secrète derrière le Credo commun de l'Eglise. Il n'existe pas de christianisme supérieur pour les intellectuels. La foi publiquement confessée par l'Eglise est la foi commune de tous. Seule cette foi est apostolique, elle vient des Apôtres, c'est-à-dire de Jésus et de Dieu. En adhérant à cette foi transmise publiquement par les Apôtres à leurs successeurs, les chrétiens doivent observer ce que les Evêques disent, ils doivent suivre en particulier l'enseignement de l'Eglise de Rome, prééminente et très ancienne. Cette Eglise, en raison de son origine antique, possède un caractère apostolique suprême; en effet, elle tire son origine des piliers du Collège apostolique, Pierre et Paul. Toutes les Eglises doivent être en accord avec l'Eglise de Rome, en reconnaissant en elle la mesure de la véritable tradition apostolique, de l'unique foi commune de l'Eglise. A travers ces arguments, ici brièvement résumés, Irénée réfute à leur racine même les prétentions de ces gnostiques, de ces intellectuels: avant tout, ils ne possèdent pas une vérité qui serait supérieure à celle de la foi commune, car ce qu'ils disent n'est pas d'origine apostolique, mais est inventé par eux; en second lieu, la vérité et le salut ne sont pas le privilège et le monopole de quelques personnes, mais tous peuvent y parvenir à travers la prédication des successeurs des Apôtres, et surtout de l'Evêque de Rome. En particulier - toujours en remettant en question le caractère "secret" de la tradition gnostique, et en soulignant ses effets multiples et contradictoires entre eux - Irénée se préoccupe d'illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points.
a) La Tradition apostolique est "publique", et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l'Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu. Il n'existe pas d'autre enseignement que celui-ci. C'est pourquoi, celui qui veut connaître la véritable doctrine doit uniquement connaître "la Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes": tradition et foi qui "sont parvenues jusqu'à nous à travers la succession des évêques" (Adv. Haer. 3, 3, 3-4). Ainsi, succession des Evêques, principe personnel et Tradition apostolique, de même que principe doctrinal coïncident.
b) La Tradition apostolique est "unique". En effet, tandis que le gnosticisme est sous-divisé en de multiples sectes, la Tradition de l'Eglise est unique dans ses contenus fondamentaux que - comme nous l'avons vu - Irénée appelle précisément regula fidei ou veritatis: et parce qu'elle est unique, elle crée ainsi une unité à travers les peuples, à travers les diverses cultures, à travers les différents peuples; il s'agit d'un contenu commun comme la vérité, en dépit de la diversité des langues et des cultures. Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre Contre les hérésies: "L'Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin [la foi des Apôtres], comme si elle n'habitait qu'une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule âme et un même cœur; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même: les Eglises fondées dans les Germanies n'ont pas reçu ni ne transmettent de foi différente, pas plus que celles fondées dans les Espagnes, ou encore parmi les Celtes ou dans les régions orientales, ou en Egypte ou en Libye ou dans le centre du monde" (1, 10, 1-2). On voit déjà à cette époque, nous sommes en l'an 200, l'universalité de l'Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l'Espagne, à l'Italie, à l'Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.
c) Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, "pneumatique", c'est-à-dire spirituelle, guidée par l'Esprit Saint: en grec Esprit se dit pneuma. Il ne s'agit pas, en effet, d'une transmission confiée à l'habileté d'hommes plus ou moins savants, mais à l'Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la "vie" de l'Eglise, ce qui rend l'Eglise toujours fraîche et jeune, c'est-à-dire féconde de multiples charismes. Pour Irénée, Eglise et Esprit sont inséparables: "Cette foi", lisons-nous encore dans le troisième livre Contre les hérésies, "nous l'avons reçue de l'Eglise et nous la conservons: la foi, par l'œuvre de l'Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux conservé dans un vase de valeur rajeunit toujours et fait rajeunir également le vase qui la contient. Là où est l'Eglise se trouve l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce" (3, 24, 1).
Comme on le voit, saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n'est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l'Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l'Eglise. Selon son enseignement, la foi de l'Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu'elle doit être, c'est-à-dire "publique", "unique", "pneumatique", "spirituelle". A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l'authentique transmission de la foi dans l'aujourd'hui de l'Eglise. De manière plus générale, dans la doctrine d'Irénée la dignité de l'homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l'image du Christ et dans l'œuvre permanente de sanctification de l'Esprit. Cette doctrine est comme une "voie maîtresse" pour éclaircir avec toutes les personnes de bonne volonté l'objet et les limites du dialogue sur les valeurs, et pour donner un élan toujours nouveau à l'action missionnaire de l'Eglise, à la force de la vérité qui est la source de toutes les véritables valeurs du monde.
Bse Maria Pia Mastena
Vierge et fondatrice des : « Religieuses de la Sainte-Face »
(1881-1951)
Maria Pia Mastena naît à Bovolone (province de Vérone, Italie) le 7 décembre 1881 ; première des cinq enfants de Giulio et Maria Antonia Casarotti. Sa famille était profondément chrétienne et très fervente dans la pratique religieuse et l'exercice de la charité. Le dernier de ses quatre frères, Tarcisio, entra dans l'Ordre des Frères capucins et mourut lui aussi en odeur de sainteté.
Au cours de son adolescence, elle suivait assidûment les fonctions religieuses et les activités de la paroisse, en particulier comme catéchiste. Elle entendit très tôt l'appel à la vie religieuse, poursuivant un idéal empreint d'une profonde dévotion eucharistique et d'une grande piété pour la Sainte Face.
Elle demanda à entrer au couvent à l'âge de 14 ans, mais ne fut acceptée qu'en 1901 comme postulante dans l'Institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone.
Elle prit l'habit religieux le 29 septembre 1902 et prononça ses vœux religieux le 24 octobre 1903, prenant le nom de Sœur Passitea di Gesù Bambino.
Avec la permission de ses Supérieurs, le 11 avril 1903, le jour même ou mourait sainte Gemma Galgani, elle fit le « vœu privé de victime ». Elle vécut avec une généreuse intensité spirituelle cette première étape de sa vie religieuse, se rappelant toujours comme d'un temps de grâce de la période qu'elle passa à l'Institut des Sœurs de la Miséricorde.
Elle exerça la fonction d'enseignante dans diverses villes de Vénétie et passa ensuite 19 ans à Miane, se consacrant également à un intense apostolat parmi des élèves de tous les âges, des malades et des handicapés.
Avec l'autorisation de ses supérieurs et le « nihil obstat » du Saint-Siège, elle entra le 15 avril 1927 au monastère cistercien de Veglie, pour répondre à son aspiration contemplative.
Le 15 novembre 1927, encouragée par l'Évêque de Vittorio Veneto, elle sortit du monastère et reprit l'enseignement, instituant une nouvelle Congrégation appelée « Religieuses de la Sainte-Face ». Érigée canoniquement le 8 décembre 1936, elle fut reconnue Congrégation de Droit pontifical le 10 décembre 1947.
Toute son activité fut ensuite consacrée à la consolidation et au développement de la Congrégation, promouvant de nouvelles initiatives pour les pauvres, les personnes qui souffrent et les malades, et confiant à l'Institut le charisme de « diffuser, réparer et rétablir l'image du doux Jésus dans les âmes ».
Elle meurt à Rome le 28 juin 1951.
Maria Pia Mastena a été déclarée Vénérable le 05 juillet 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et béatifiée le 13 novembre 2005, à Rome, avec 2 autres Serviteurs de Dieu : Charles de Foucauld (1856-1916), prêtre et Maria Crocifissa Curcio (1977-1957), religieuse, par le card. José Saraiva Martins (>>> Homélie), Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 29 juin
Solennité des saints Pierre et Paul
Extraits de l’homélie de saint Jean-Paul II
(Jeudi 29 juin 2000)
« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)
Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu'il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c'est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C'est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l'Église s'y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l'Évêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. [...]
« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l'Église, ne pouvait naître dans ta conscience d'homme que par l'œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l'Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l'illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l'intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l'action de l'Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l'Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l'Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l'Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.
« Le Seigneur lui, m'a assisté et m'a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu'il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l'œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l'avait choisi comme ministre de l'Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s'était présenté à lui, disant : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu'une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c'était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l'avait réellement ressuscité des morts. C'est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c'était Lui le Christ vivant et présent dans l'Église et dans le monde ! Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu'un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l'Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu'aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l'Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). [...]
Le Pape Benoît XVI a donné plusieurs catéchèses à propos de ces deux Apôtres, pour les lires voici le lien:
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Bienheureux Raymond Lull
Tertiaire franciscain
Martyr († 1316)
R
aymond Lull, est incontestablement l'esprit le plus original de son temps. Son œuvre immense comprend des ouvrages de théologie, de philosophie, de science et de pédagogie, des romans philosophiques, des poèmes mystiques de toute beauté.
Ce franciscain naquit à Majorque en 1235. Il résumait ainsi sa vie : « J'ai été marié, j'ai eu des enfants, j'ai été riche, j'ai aimé le monde et ses plaisirs. Puis j'ai tout quitté pour la gloire de Dieu. J'ai appris l'arabe pour propager la vraie foi, je me suis rendu chez les Sarrasins où j'ai été flagellé et incarcéré. J'ai tenté d'intéresser les chefs de l'Église et les princes chrétiens au bien public. »
Surnommé le « docteur illuminé », son savoir était encyclopédique. Il encouragea l'étude de la religion musulmane et de la culture orientale. Il fit plusieurs missions en Afrique, dont trois à Tunis, pour annoncer l'Évangile aux infidèles barbaresques dont il connaissait bien la langue.
Il avait maintes fois recherché le martyre. Il l'obtint à quatre-vingt ans. Lapidé et laissé pour mort à Bougie, en Algérie, il expira en vue de Majorque sur le bateau qui le ramenait à son couvent.
Martyrologe Romain :
En vue de l’île Majorque, l’an 1316, le trépas du bienheureux Raymond Lulle; religieux du Tiers-Ordre de saint François et martyr. Homme de science éminente et de doctrine éclairée, il instaura un dialogue fraternel avec les Sarrasins, mais fut lapidé à Bougie et, laissé pour mort, fut recueilli par des marins.
Solennité des saints Pierre et Paul
Extraits de l’homélie de saint Jean-Paul II
(Jeudi 29 juin 2000)
« Mais pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15)
Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu'il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus ; désormais, c'est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C'est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l'Église s'y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l'Évêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. [...]
« Tu es le Christ ! »
À la confession de Pierre, Jésus répond : « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).
Tu es heureux, Pierre ! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l'Église, ne pouvait naître dans ta conscience d'homme que par l'œuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Nous réfléchissons sur cette page de l'Évangile particulièrement riche : le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples ; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l'illumination intérieure et proclame avec courage : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l'intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l'action de l'Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l'Église « Sur toi je bâtirai mon Église » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l'Église du Christ. La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. Ac 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas : le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, souffrirait le martyre ici à Rome, avec Paul, l'Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.
« Le Seigneur lui, m'a assisté et m'a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu'il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17)
Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple. Elles témoignent de l'œuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l'avait choisi comme ministre de l'Évangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12). Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s'était présenté à lui, disant : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4), tandis qu'une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur ? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5). Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c'était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l'avait réellement ressuscité des morts. C'est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c'était Lui le Christ vivant et présent dans l'Église et dans le monde ! Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu'un tel événement comportait ? Certainement pas ! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l'Église, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu'aux extrémités de la terre. De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l'Évangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). [...]
Le Pape Benoît XVI a donné plusieurs catéchèses à propos de ces deux Apôtres, pour les lires voici le lien:
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Bienheureux Raymond Lull
Tertiaire franciscain
Martyr († 1316)
R
aymond Lull, est incontestablement l'esprit le plus original de son temps. Son œuvre immense comprend des ouvrages de théologie, de philosophie, de science et de pédagogie, des romans philosophiques, des poèmes mystiques de toute beauté.
Ce franciscain naquit à Majorque en 1235. Il résumait ainsi sa vie : « J'ai été marié, j'ai eu des enfants, j'ai été riche, j'ai aimé le monde et ses plaisirs. Puis j'ai tout quitté pour la gloire de Dieu. J'ai appris l'arabe pour propager la vraie foi, je me suis rendu chez les Sarrasins où j'ai été flagellé et incarcéré. J'ai tenté d'intéresser les chefs de l'Église et les princes chrétiens au bien public. »
Surnommé le « docteur illuminé », son savoir était encyclopédique. Il encouragea l'étude de la religion musulmane et de la culture orientale. Il fit plusieurs missions en Afrique, dont trois à Tunis, pour annoncer l'Évangile aux infidèles barbaresques dont il connaissait bien la langue.
Il avait maintes fois recherché le martyre. Il l'obtint à quatre-vingt ans. Lapidé et laissé pour mort à Bougie, en Algérie, il expira en vue de Majorque sur le bateau qui le ramenait à son couvent.
Martyrologe Romain :
En vue de l’île Majorque, l’an 1316, le trépas du bienheureux Raymond Lulle; religieux du Tiers-Ordre de saint François et martyr. Homme de science éminente et de doctrine éclairée, il instaura un dialogue fraternel avec les Sarrasins, mais fut lapidé à Bougie et, laissé pour mort, fut recueilli par des marins.
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 30 juin
Premiers Martyrs de l'Église de Rome
(† 64)
Martyrologe Romain : Mémoire des premiers saints martyrs de la sainte Église romaine.
En 64, après l’incendie de la ville de Rome, l’empereur Néron accusa faussement les chrétiens de ce forfait et en fit cruellement périr un grand nombre: les uns, revêtus de peaux de bêtes, furent exposés aux morsures des chiens; d’autres crucifiés; d’autres transformés en torches, afin qu’à la chute du jour ils servissent d’éclairage nocturne dans le cirque.
Tous étaient disciples des Apôtres; ils furent les premiers des martyrs que l’Église romaine offrit au Seigneur.
Saint Ladislas
Roi de Hongrie
(1031-1095)
Ladislas fut appelé au trône de Hongrie, l'an 1080, par la libre volonté du peuple. Bien différent de la plupart des puissants de ce monde, qui n'aspirent qu'aux grandeurs passagères, Ladislas ne recherchait que la vraie grandeur, celle que l'on acquiert par la vertu. Dès sa jeunesse il était admiré de tout le monde pour sa chasteté, sa modestie, sa piété, sa tendresse envers les pauvres.
Il n'avait pas seulement l'âme d'un Saint, mais toutes les qualités d'un roi. Nul, dans toute la Hongrie, n'était de taille plus grande ni de port plus majestueux que lui; les fatigues de la guerre, les graves occupations de la paix lui convenaient également. Il recevait tout le monde avec la plus grande affabilité, et les moindres de ses sujets pouvaient en confiance venir lui réclamer justice ; ses jugements équitables, semblables à ceux d'un père plutôt que d'un maître, étaient agréés de tous ; aussi la voix publique lui donna-t-elle le beau nom de Pieux.
La vie de Ladislas en son palais était fort austère ; sa table, il est vrai, était royalement servie, mais il n'y prenait que ce qui lui était nécessaire ; il jeûnait même souvent, se refusait l'usage du vin, couchait sur la dure, mortifiait son corps et, par ces moyens, triomphait des périls que courent les rois au milieu de l'éclat et de la mollesse des cours.
Ennemi des amusements frivoles, il donnait tout son temps aux exercices de piété et aux devoirs de son état, ne se proposant en tout que la plus grande gloire de Dieu. La religion était tout pour lui ; fort conciliant quand il s'agissait de sa personne, il ignorait les demi-mesures quand il s'agissait de maintenir les droits de l'Église ou de défendre son pays. Pas un pauvre ne sortait de son palais sans avoir reçu quelque soulagement à sa misère : chaque genre de besoin trouvait près de lui un secours assuré.
Les églises magnifiques qu'il fit construire sont un nouveau témoignage de la religion de ce grand prince et de son zèle à favoriser le développement du culte chrétien chez un peuple encore à demi barbare et à demi païen. Du reste, Ladislas ne se contentait pas de travailler à la conversion des autres, il était le modèle de tous, une sorte de loi vivante, qui enseignait à chacun ses devoirs. Son palais était si édifiant, qu'on n'y entendait ni jurements, ni paroles inconvenantes ; les jeûnes y étaient fidèlement observés ; en un mot, on eût dit moins une cour royale qu'une maison religieuse.
Ladislas avait été choisi pour commander en chef la première croisade, quand Dieu l'appela à Lui, le 30 juillet 1095.
Le 27 juin est l'anniversaire de la translation de ses reliques.
Premiers Martyrs de l'Église de Rome
(† 64)
Martyrologe Romain : Mémoire des premiers saints martyrs de la sainte Église romaine.
En 64, après l’incendie de la ville de Rome, l’empereur Néron accusa faussement les chrétiens de ce forfait et en fit cruellement périr un grand nombre: les uns, revêtus de peaux de bêtes, furent exposés aux morsures des chiens; d’autres crucifiés; d’autres transformés en torches, afin qu’à la chute du jour ils servissent d’éclairage nocturne dans le cirque.
Tous étaient disciples des Apôtres; ils furent les premiers des martyrs que l’Église romaine offrit au Seigneur.
Saint Ladislas
Roi de Hongrie
(1031-1095)
Ladislas fut appelé au trône de Hongrie, l'an 1080, par la libre volonté du peuple. Bien différent de la plupart des puissants de ce monde, qui n'aspirent qu'aux grandeurs passagères, Ladislas ne recherchait que la vraie grandeur, celle que l'on acquiert par la vertu. Dès sa jeunesse il était admiré de tout le monde pour sa chasteté, sa modestie, sa piété, sa tendresse envers les pauvres.
Il n'avait pas seulement l'âme d'un Saint, mais toutes les qualités d'un roi. Nul, dans toute la Hongrie, n'était de taille plus grande ni de port plus majestueux que lui; les fatigues de la guerre, les graves occupations de la paix lui convenaient également. Il recevait tout le monde avec la plus grande affabilité, et les moindres de ses sujets pouvaient en confiance venir lui réclamer justice ; ses jugements équitables, semblables à ceux d'un père plutôt que d'un maître, étaient agréés de tous ; aussi la voix publique lui donna-t-elle le beau nom de Pieux.
La vie de Ladislas en son palais était fort austère ; sa table, il est vrai, était royalement servie, mais il n'y prenait que ce qui lui était nécessaire ; il jeûnait même souvent, se refusait l'usage du vin, couchait sur la dure, mortifiait son corps et, par ces moyens, triomphait des périls que courent les rois au milieu de l'éclat et de la mollesse des cours.
Ennemi des amusements frivoles, il donnait tout son temps aux exercices de piété et aux devoirs de son état, ne se proposant en tout que la plus grande gloire de Dieu. La religion était tout pour lui ; fort conciliant quand il s'agissait de sa personne, il ignorait les demi-mesures quand il s'agissait de maintenir les droits de l'Église ou de défendre son pays. Pas un pauvre ne sortait de son palais sans avoir reçu quelque soulagement à sa misère : chaque genre de besoin trouvait près de lui un secours assuré.
Les églises magnifiques qu'il fit construire sont un nouveau témoignage de la religion de ce grand prince et de son zèle à favoriser le développement du culte chrétien chez un peuple encore à demi barbare et à demi païen. Du reste, Ladislas ne se contentait pas de travailler à la conversion des autres, il était le modèle de tous, une sorte de loi vivante, qui enseignait à chacun ses devoirs. Son palais était si édifiant, qu'on n'y entendait ni jurements, ni paroles inconvenantes ; les jeûnes y étaient fidèlement observés ; en un mot, on eût dit moins une cour royale qu'une maison religieuse.
Ladislas avait été choisi pour commander en chef la première croisade, quand Dieu l'appela à Lui, le 30 juillet 1095.
Le 27 juin est l'anniversaire de la translation de ses reliques.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
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