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Les saints du jour

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Les saints du jour - Page 32 Empty Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 1 Déc 2013 - 16:56

Rappel du premier message :

1er décembre

Bienheureux Charles de Foucauld

Ermite, prêtre, missionnaire et martyr


Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.


Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».


De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».


Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.


Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».


Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».



Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.


Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.


Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
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Message par jaimedieu Ven 1 Juil 2016 - 16:38

Vendredi le 1er juillet

Saint Olivier Plunkett (ou Plunket)
Archevêque et martyr
(1629 - 1681)


Oivier Plunkett (ou Plunket) naît en Irlande le Ier novembre 1629. Il a été élevé par son oncle bénédictin à Dublin. À 16 ans il part à Rome en vue de faire des études de théologie à l'Irish College.
Il reçut la prêtrise là-bas puis revint dans son pays.
En 1670, il est nommé archevêque d'Armagh et primat d'Irlande. Allant dans les montagnes et les forêts à la recherche de son peuple, il confirma 10.000 fidèles en trois mois. Mais, dans le contexte de querelles anglo-irlandaises, il est calomnié et accusé d'avoir préparé un débarquement de soldats français.

Transféré à Londres en 1678, il resta 3 ans en prison avant d'être condamné à être « pendu, vidé et démembré ». Il eut à subir de nombreuses tortures mais ne cessa de rendre grâce à Dieu. Olivier remercia le juge et dit à tous ceux qui l'avaient calomnié : « Je suis heureux d'aller auprès du Christ dont je vous ai tant parlé ».

Il est mort le 11 juillet 1681 à Londres (01 juillet, selon l'ancien calendrier). Son corps repose dans l'abbaye de Downside (Comté de Wilts, Angleterre) tandis que sa tête est enchâssée à Drogheda (Comté de Meath, Irlande). Il fut le dernier catholique livré au martyre à Tyburn.

Olivier Plunkett a été béatifié le 23 mai 1920, à Rome, par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa 1914-1922), et canonisé le 12 octobre 1975 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).


Bx Antoine Rosmini (1797-1855)
Prêtre, philosophe, fondateur de : l'« Institut de la Charité »


A
ntonio Rosmini naît le 24 mars 1797 à Rovereto, dans l'empire austro-hongrois. Il fait ses études à l'école publique. En août 1816, il passe les examens finals au lycée impérial en obtenant la mention « éminent » dans toutes les matières ainsi que l'appréciation : « doté d'une intelligence fulgurante ».

À l'automne 1816, il commence à étudier la théologie à l'université de Padoue, d'où il sort diplômé le 23 juin 1822. Entre-temps, en 1821, il a été ordonné prêtre par l'évêque de Chioggia.
Le cardinal Ladislas Pyrker, patriarche de Venise, l'emmène à Rome. Là, il est introduit chez l'abbé Mauro Cappellari, futur Grégoire XVI et rencontre à deux reprises le pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni, 1829-1830). Celui-ci donne le conseil suivant au prêtre-philosophe : « Rappelez-vous, vous devez vous consacrer à la rédaction de livres et ne pas vous occuper des affaires de la vie active »; vous maniez très bien la logique et nous avons besoin d'auteurs qui sachent se faire respecter ».

En 1830, l'abbé Rosmini publie sa première grande œuvre philosophique : “Nuovo saggio sull’origine delle idee [Nouvel essai sur les origines des idées]”. Le 2 février 1831, le cardinal Cappellari, grand ami de l'abbé Rosmini, monte sur le trône de Pierre. En une douzaine de jours, du 18 au 30 novembre 1832, il écrit “Delle cinque piaghe della santa Chiesa [Les cinq plaies de la sainte Église]”, où il dénonce les dangers qui menacent l’unité et la liberté de l’Église et en donne les remèdes (le livre sera publié en 1846).
Le 20 septembre 1839, l'« Institut de la Charité » que le philosophe a fondé est définitivement approuvé.
En 1839, l’abbé Rosmini publie “Traité de la conscience morale”, où il soutient que l'intelligence est éclairée par la lumière de l’être qui est la lumière de la vérité, ce qui fait qu’il y a quelque chose de “divin“ dans l’homme. Ses thèses sont âprement critiquées par certains jésuites.

En 1848, l’abbé Rosmini revient à Rome en mission diplomatique. Il est chargé par le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Albert de Savoie, d’inciter le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) à présider une confédération d’états italiens. Mais lorsque le gouvernement piémontais demande que le pape entre lui aussi en guerre contre l’Autriche, le père Rosmini renonce à sa mission diplomatique.
Pie IX lui ordonne cependant de rester à Rome. On parle de lui comme prochain cardinal secrétaire d’état et, après la fondation de la République de Rome, comme premier ministre. Mais il refuse de présider un gouvernement révolutionnaire qui prive le pape de liberté.
Le 24 novembre 1848, Pie IX s’enfuit à Gaète (au sud de Rome). L'abbé Rosmini le suit. Mais il tombe rapidement en disgrâce, car en désaccord avec la ligne politique du cardinal Giacomo Antonelli, qui veut que le pape soit soutenu par des armées étrangères.
En 1849, il prend congé de Pie IX.

Pendant son voyage de retour dans le nord de l'Italie, à Stresa, il apprend que ses œuvres “Les cinq plaies de la sainte Église” et “La constitution civile selon la justice sociale” ont été mises à l’Index des livres interdits.
Attaqué par les jésuites mais réconforté par les visites de ses amis, dont l’écrivain Alessandro Manzoni, l’abbé Rosmini passe les dernières années de sa vie à Stresa, à la tête des deux congrégations qu’il a fondées, à écrire son œuvre la plus aboutie, “Théosophie”.
Jugé une première fois par le Vatican en 1854, il est acquitté. Il meurt à Stresa le 1er juillet 1855. En 1887, l'Église condamne 40 propositions extraites de ses œuvres, condamnation qui a été levée en 2001.

Antonio Rosmini, mis à l’Index par le Saint-Office en 1849 pour certains de ses écrits avant d’être réhabilité plus de 150 ans plus tard, en 2001, a été béatifié à Novare le 18 novembre 2007.
Comme l'a rappelé le card. José Saraiva Martins, dans l'homélie de la béatification, Rosmini a prévu plus d'un siècle à l'avance les thèses soutenues par le Concile Vatican II à propos de la liberté religieuse.
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Message par jaimedieu Sam 2 Juil 2016 - 16:23

Samedi le 2 juillet

Saint François Jérôme (de Geronimo ou de Girolamo)
Prêtre s.j. (1642-1716)

Dans le Martyrologe romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 11 mai. Pour la Congrégation, et au niveau local, le jour de la mémoire est le 2 juillet.

F
rancesco de Geronimo, aîné de onze enfants, naît à Grottaglie (en Pouilles, Italie) le 17 décembre 1642.
Son enfance fut remarquable par une compassion innée pour les misères d'autrui. Un jour, il prenait un pain pour les pauvres, sans la permission de ses parents. Sa mère lui en adressa d'amers reproches : « Croyez-vous que l'aumône appauvrisse ? dit-il à sa mère ; regardez le buffet ! » La mère regarda : aucun pain ne manquait.

Entré jeune encore dans la Compagnie de Jésus, il s'y montra dès l'abord saint religieux dans la force du terme. Ce qu'il convient avant tout de remarquer en lui, c'est l'apôtre. Il demande un jour à ses supérieurs d'aller évangéliser les Indes et le Japon : « Les Indes et le Japon, lui est-il répondu, sont pour vous à Naples. Quant au martyre, les épines du ministère apostolique suffiront. » C'était vrai.

Qu'il est beau de le voir chaque mois, la sonnette à la main, appeler Naples à la Sainte Communion, bravant toutes les intempéries des saisons et réussissant à amener jusqu'à vingt mille communiants, le même jour, à la Table sainte ! Souvent l'église ne suffisait pas à ses prédications ; une éminence en plein air lui servait de chaire, et l'on voyait les multitudes saisies d'émotion sous sa parole puissante.

Avant d'aller prêcher, le missionnaire passait des heures en prière et ne paraissait devant la foule que le cœur débordant des flammes de la charité qu'il avait puisée aux pieds du crucifix. Un jour, une personne scandaleuse qui l'avait interrompu dans un sermon vint à mourir ; le Saint alla près de son lit funèbre et lui cria : « Où es-tu ? à ces mots, les lèvres du cadavre s'agitent et répondent : “En enfer !” ». Dieu, par une foule de miracles, centuplait la puissance apostolique de son serviteur.

Plusieurs fois l'on put constater sa présence en deux endroits simultanément ; ses prophéties étaient de chaque jour, sa foi rendit la vie à un enfant mort, et sa parole ressuscita une multitude d'âmes à la vie de la grâce.

Il meurt, comme il l’avait prédit, le 11 mai 1716, à Naples.

Béatifié le 2 mai 1806 par le pape Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823), il fut canonisé le 26 mai 1839 par le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Cappellari, 1831-1846).



Bx Pierre de Luxembourg
Cardinal évêque de Metz
(1369-1387)


Pierre de Luxembourg vint au monde le 20 juillet 1369 à Ligny-en-Barrois (Meuse, France), d'une famille illustre parmi les plus illustres de l'Europe entière. Ses mœurs intègres, son humilité, sa modestie, attirèrent sur lui l'admiration de tout le monde ; sa dévotion savait s'allier avec les exigences extérieures, et il se faisait remarquer, en même temps que par sa gravité, par une aisance et une amabilité charmante.
À six ans, il voua à Dieu sa virginité, et poussa au même vœu sa sœur Jeanne, âgée de douze ans. Ayant appris que la charité était une vertu traditionnelle dans sa famille, il l'exerça dès son enfance avec le plus grand soin.

Chanoine à quinze ans, il dut, à seize ans, accepter l'évêché de Metz, sans toutefois avoir reçu encore les ordres sacrés, et il gouverna ce diocèse, ayant pour coadjuteur un évêque choisi dans l'Ordre de Saint-Dominique. L'épiscopat était au-dessus de l'âge de Pierre, mais non au-dessus de ses mérites. Il fit son entrée à Metz pieds nus et monté sur un âne : il bannit de son palais et de son entourage tout luxe et tout éclat ; il ne fut magnifique qu'à l'égard des pauvres et pour la construction de nouveaux temples au Seigneur.

Il avait une extrême délicatesse de conscience et tenait son corps dans une grande servitude. Il vécut dans une grande pureté de cœur.

Plein de Dieu, il ne le perdait jamais de vue, et sa vie fut une oraison continuelle ; la prière, l'étude, le soin de son diocèse, occupaient tout son temps : « Puisqu'on a voulu me faire évêque, disait-il, il n'est plus de saison d'être un jeune homme. » Plus d'une fois on le vit tomber en extase, environné de lumière.

En 1386, il est nommé cardinal d’Avignon et meurt dix mois plus tard, le 2 juillet 1387 à Villeneuve-lès-Avignon. Il est enterré au cimetière Saint-Michel d’Avignon.

Il fut question de le canoniser pendant le Concile de Bâle (1431-1449), mais cela n'aboutit pas.

Il fut béatifié le 9 avril 1527 par le pape Clément VII. Il est fêté le 2 juillet à Châteauneuf du Pape dont il est le saint patron. Une chapelle lui est dédiée dans ce village depuis le XVIIIe siècle.



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Message par Rémi Dim 3 Juil 2016 - 18:45

Administration : J'ai du replacer ce message de jaimedieu ici à la bonne place car il avait été posté au mauvais endroit.

Dimanche le 3 juillet


Saint Thomas
Apôtre
(Ier siècle)


Thomas était probablement originaire d'une pauvre famille de Galilée. Il était dépourvu de connaissances humaines, mais d'un esprit réfléchi et d'une volonté ferme jusqu'à l'obstination ; d'autre part, il avait du cœur et du dévouement. Ces deux caractères de sa personnalité paraissent en deux paroles que l'Évangile cite de lui.
Peu avant sa Passion, Jésus veut retourner en Judée ; les Apôtres lui rappellent les menaces de ses ennemis. Thomas seul s'écrie : « Eh bien ! Allons et mourons avec lui ! » Voilà le dévouement du cœur de l'Apôtre.
Après sa résurrection, le Sauveur était apparu à plusieurs de ses disciples, en l'absence de Thomas. Quand, à son retour, on lui raconta cette apparition, il fut si étonné d'une telle merveille, qu'il en douta et dit vivement : « Je ne le croirai pas avant d'avoir mis mes doigts dans ses plaies. » Voilà le second caractère de Thomas, esprit trop raisonneur. Mais son premier mouvement d'hésitation, en chose si grave, ne fut pas un crime et le bon Sauveur répondit à son défi. Que fit alors Thomas ? Nous le savons ; un cri du cœur s'échappa de ses lèvres : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Dieu permit l'hésitation de cet Apôtre pour donner aux esprits difficiles une preuve de plus en faveur de la résurrection de Jésus-Christ.

Saint Augustin attribue à saint Thomas, parmi les douze articles du Symbole, celui qui concerna la Résurrection. Quand les Apôtres se partagèrent le monde, les pays des Parthes et des Perses et les Indes furent le vaste lot de son apostolat. La tradition prétend qu'il rencontra les mages, les premiers adorateurs de Jésus parmi les Gentils, qu'il les instruisit, leur donna le Baptême et les associa à son ministère. Partout, sur son passage, l'Apôtre établissait des chrétientés, ordonnait des prêtres, consacrait des évêques.

Quand au XIVe siècle, les Européens s'emparèrent des Indes orientales, ils trouvèrent dans les traditions des peuples de ce vaste pays des souvenirs chrétiens, et en particulier celui de saint Thomas. Un miracle de l'Apôtre, traînant avec un faible lien une poutre énorme que les éléphants n'avaient pu remuer, fut l'occasion d'innombrables conversions. Cependant les prêtres des faux dieux, jaloux de tant de succès, jurèrent la mort de l'Apôtre ; il aurait été percé d'une lance devant une Croix où il priait.

Catéchèse du Pape Benoît XVI :

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Benoît XVI Audiences 2006
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BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 27 septembre 2006



Thomas

Chers frères et soeurs,

Nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.

Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples:  "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement:  elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante:  "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même:  mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.

Une deuxième intervention de Thomas apparaît lors de la Dernière Cène. A cette occasion, Jésus, prédisant son départ imminent, annonce qu'il va préparer une place à ses disciples pour qu'ils aillent eux aussi là où il se trouve; et il leur précise:  "Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin" (Jn 14, 4). C'est alors que Thomas intervient en disant:  "Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment pourrions-nous savoir le chemin?" (Jn 14, 5). En réalité, avec cette phrase, il révèle un niveau de compréhension plutôt bas; mais ses paroles fournissent à Jésus l'occasion de prononcer la célèbre définition:  "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14, 6). C'est donc tout d'abord à Thomas que cette révélation est faite, mais elle vaut pour nous tous et pour tous les temps. Chaque fois que nous entendons ou que nous lisons ces mots, nous pouvons nous placer en pensée aux côtés de Thomas et imaginer que le Seigneur nous parle à nous aussi, comme Il lui parla. Dans le même temps, sa question nous confère à nous aussi le droit, pour ainsi dire, de demander des explications à Jésus. Souvent, nous ne le comprenons pas. Ayons le courage de dire:  je ne te comprends pas, Seigneur, écoute-moi, aide-moi à comprendre. De cette façon, avec cette franchise qui est la véritable façon de prier, de parler avec Jésus, nous exprimons la petitesse de notre capacité à comprendre et, dans le même temps, nous nous plaçons dans l'attitude confiante de celui qui attend la lumière et la force de celui qui est en mesure de les donner.

Très célèbre et même proverbiale est ensuite la scène de Thomas incrédule, qui eut lieu huit jours après Pâques. Dans un premier temps, il n'avait pas cru à l'apparition de Jésus en son absence et il avait dit:  "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté; non, je ne croirai pas!" (Jn 20, 25). Au fond, ces paroles laissent apparaître la conviction que Jésus est désormais reconnaissable non pas tant par son visage que par ses plaies. Thomas considère que les signes caractéristiques de l'identité de Jésus sont à présent surtout les plaies, dans lesquelles se révèle jusqu'à quel point Il nous a aimés. En cela, l'Apôtre ne se trompe pas. Comme nous le savons, huit jours après, Jésus réapparaît parmi ses disciples, et cette fois, Thomas est présent. Jésus l'interpelle:  "Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté:  cesse d'être incrédule, sois croyant" (Jn 20, 27). Thomas réagit avec la plus splendide profession de foi de tout le Nouveau Testament:  "Mon Seigneur et mon Dieu!" (Jn 20, 28). A ce propos, saint Augustin commente:  Thomas "voyait et touchait l'homme, mais il confessait sa foi en Dieu, qu'il ne voyait ni ne touchait. Mais ce qu'il voyait et touchait le poussait à croire en ce que, jusqu'alors, il avait douté" (In Iohann. 121, 5). L'évangéliste poursuit par une dernière parole de Jésus à Thomas:  "Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu" (Jn 20, 29). Cette phrase peut également être mise au présent:  "Heureux ceux qui croient sans avoir vu". Quoi qu'il en soit, Jésus annonce un principe fondamental pour les chrétiens qui viendront après Thomas, et donc pour nous tous. Il est intéressant d'observer qu'un autre Thomas, le grand théologien médiéval d'Aquin, rapproche de cette formule de béatitude celle apparemment opposée qui est rapportée par Luc:  "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez" (Lc 10, 23). Mais saint Thomas d'Aquin commente:  "Celui qui croit sans voir mérite bien davantage  que  ceux  qui  croient en voyant" (In Johann. XX lectio VI  2566). En effet, la Lettre aux Hébreux, rappelant toute la série des anciens Patriarches bibliques, qui crurent en Dieu sans voir l'accomplissement de ses promesses, définit la foi comme "le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas" (11, 1). Le cas de l'Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons:  la première, parce qu'il nous réconforte dans nos incertitudes; la deuxième, parce qu'il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude; et, enfin, parce que les paroles qu'il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d'adhésion à sa personne.

Une dernière annotation sur Thomas est conservée dans le Quatrième Evangile, qui le présente comme le témoin du Ressuscité lors du moment qui suit la pêche miraculeuse sur le Lac de Tibériade (cf. Jn 21, 2). En cette occasion, il est même mentionné immédiatement après Simon-Pierre:  signe évident de la grande importance dont il jouissait au sein des premières communautés chrétiennes. En effet, c'est sous son nom que furent ensuite écrits les Actes et l'Evangile de Thomas, tous deux apocryphes, mais tout de même importants pour l'étude des origines chrétiennes. Rappelons enfin que, selon une antique tradition, Thomas évangélisa tout d'abord la Syrie et la Perse (c'est ce que réfère déjà Origène, rapporté par Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. 3, 1), se rendit ensuite jusqu'en Inde occidentale (cf. Actes de Thomas 1-2 et 17sqq), d'où il atteignit également l'Inde méridionale. Nous terminons notre réflexion dans cette perspective missionnaire, en formant le voeu que l'exemple de Thomas corrobore toujours davantage notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu.


Saint Léon II
Pape (80e) de 681 à 683


Après la mort du pape Agathon, le siège apostolique demeura vacant pendant dix-neuf mois. Ce fut après cette longue vacance que fut élu un des derniers papes du Moyen-âge, Léon II originaire de la Grande-Grèce, à Piano-di-San-Martino, près de Reggio. Fils de médecin, parfaitement versé dans les Saintes Écritures, il était aussi pieux que savant, et ses bons exemples portaient tout le monde à la vertu.
Devenu chanoine régulier, il prit un soin particulier des pauvres, des orphelins et des veuves. Son court pontificat qui dura dix mois seulement, fut marqué par la confirmation du sixième concile œcuménique que son prédécesseur avait fait assembler à Constantinople pour combattre les hérétiques Monothélites ainsi appelés parce qu'ils ne reconnaissaient en Jésus-Christ qu'une volonté et une seule opération.

Connaissant aussi bien la langue grecque que latine, Léon traduisit les actes de ce concile pour les Occidentaux, du grec au latin. Léon II ordonna qu'on donne la paix à tous les assistants pendant la messe. Cette pieuse coutume avait été pratiquée et observée dès les premiers siècles de l'Église, comme on peut le constater dans les écrits de saint Denis et de saint Justin.

Le plain-chant que saint Grégoire le Grand avait composé et établi dans l'Église se trouvait alors dans une extrême confusion et décadence. Léon II réforma lui-même le chant grégorien et composa aussi quelques nouvelles hymnes que l'Église a conservées jusqu'à nos jours. Bien qu'il n'ait tenu le siège que dix mois et dix-sept jours, Léon II est un des plus excellents papes qui aient gouverné l'Église. Aimé et respecté de tout le monde, tant à cause de sa vertu que pour son naturel doux, affable et bienveillant, il ne manquait d'aucune des qualités requises pour exercer la charge de Pasteur suprême.

Tous les fidèles le regrettèrent comme un père véritable. On inhuma son corps dans l'église St-Pierre, tombeau ordinaire des souverains pontifes. On le représente embrassant un mendiant, par allusion à sa charité envers les malheureux, ou tenant un livre où se lisent des notes musicales.


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Message par jaimedieu Lun 4 Juil 2016 - 15:26

Lundi le 4 juillet

Sainte Élisabeth
Reine du Portugal
(1271-1336)


Élisabeth, née en 1271, reçut ce nom à son baptême, en souvenir de sainte Élisabeth de Hongrie, sa tante. À l'âge de huit ans, elle récitait chaque jour l'office divin et conserva cette pratique jusqu'à sa mort.
Elle méprisait le luxe, fuyait les divertissements, soulageait les pauvres, multipliait ses jeûnes et menait une vie vraiment céleste. Toutes les œuvres de piété d'Élisabeth étaient accompagnées de larmes que l'amour faisait monter de son cœur à ses yeux. Le temps que ses exercices religieux lui laissaient libre, elle aimait à l'employer à l'ornementation des autels ou aux vêtements des pauvres.

Élevée sur le trône de Portugal par son mariage avec Denys, roi de ce pays, elle fut d'une patience remarquable dans les épreuves qu'elle eut souvent à subir de la part de son mari, et ne lui montra jamais, en échange de ses procédés injustes, qu'une amabilité croissante, une douceur toute affectueuse et un dévouement sans bornes, qui finirent par triompher de ce cœur rebelle. Élisabeth est célèbre par le don que lui fit le Ciel de rétablir la paix entre les princes et les peuples.

Peu de Saintes ont montré tant de charité pour les membres souffrants de Jésus-Christ ; jamais aucun pauvre ne partait du palais sans avoir rien reçu ; les monastères qu'elle savait dans le besoin recevaient abondamment le secours de ses aumônes ; elle prenait les orphelins sous sa protection, dotait les jeunes filles indigentes, servait elle-même les malades.

Tous les vendredis de Carême, elle lavait les pieds à treize pauvres, et après les leur avoir baisés humblement, elle les faisait revêtir d'habits neufs. Le Jeudi saint, elle remplissait le même office près de treize femmes pauvres. Or, un jour qu'elle lavait les pieds à ces pauvres, il se trouva dans le nombre une femme qui avait au pied une plaie dont la mauvaise odeur était insupportable : la reine, malgré toutes les répugnances de la nature, prit ce pied infect, en pansa l'ulcère, le lava, l'essuya, le baisa et le guérit. Même miracle arriva en faveur d'un pauvre lépreux.

Un jour qu'elle portait dans les pans de sa robe de l'argent pour les pauvres, son mari lui demanda à voir ce qu'elle portait, et il fut émerveillé d'y voir des roses hors de saison. Après la mort du roi, elle voulait se retirer chez les Clarisses, mais on lui fit observer qu'elle ferait une meilleure œuvre en continuant ses libéralités. Enfin, après une vie toute d'œuvres héroïques, elle mourut, le 04 juillet 1336, en saluant la Très Sainte Vierge, qui lui apparut, accompagnée de sainte Claire et de quelques autres Saintes.




Bse Maria Crocifissa Curcio
Fondatrice de la Congrégation : « Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus »
(1877-1957)

Maria Crocifissa (au baptême : Rosa), septième des dix enfants de Salvatore Curcio et Concetta Franzò, naît le 30 janvier 1877 à Ispica, dans le sud-est de la Sicile (diocèse de Noto) dans une famille dont le niveau culturel et social étaient élevés.
Elle manifesta très tôt une vive intelligence, un caractère joyeux et déterminé, mûrissant dès le début de son adolescence une nette tendance à la piété, à l'attention et à la solidarité envers les plus faibles et les laissés-pour-compte.
En 1890, à l'âge de 13 ans, elle obtint la permission de son père de s'inscrire dans le Tiers Ordre carmélite récemment fondé à Ispica, éprouvant une intense dévotion pour la Mère du Carmel, qui « avait ravi son cœur dès l'enfance ». Voulant partager l'idéal d'un Carmel missionnaire unissant la dimension contemplative à celle plus spécifiquement apostolique, elle commença une première expérience de vie communautaire avec plusieurs compagnes tertiaires dans une maison appartenant à sa famille. Elle se transféra ensuite à Modica, où lui fut confiée la direction de l'institution « Carmela Polara » pour l'accueil et l'assistance des jeunes filles orphelines ou indigentes, afin de les aider à mener une vie digne.

En 1925, elle choisit de s'établir avec ses consœurs à Santa Marinella, près de Rome, et le 16 juillet de la même année, elle reçut le décret d'affiliation de sa petite communauté à l'Ordre du Carmel, scellant ainsi pour toujours son appartenance à Marie du Carmel.

En 1930, elle obtint la reconnaissance de son institut par l'Église, sa communauté étant érigée sous le nom de Congrégation des « Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ». Conduire des âmes à Dieu était l'objectif qui animait les multiples œuvres éducatives et d'assistance qu'elle fonda par la suite en Italie et à l'étranger.

En 1947, après la guerre, elle envoya quatre sœurs au Brésil, avec pour seul mandat « de ne pas oublier les pauvres ». Marquée au cours de toute sa vie par une santé précaire et un fort diabète, elle passa ses dernières années dans la souffrance, continuant à prier et à se donner à ses sœurs, auxquelles elle offrait un précieux exemple de vertus toujours plus lumineuses.

Le 4 juillet 1957, elle s'éteignit à Santa Marinella, rejoignant pour toujours le Christ son époux.

Maria Crocifissa Curcio a été déclaré Bienheureuse le 13 novembre 2005, dans la Basilique de Saint Pierre, par le card. José Saraiva Martins (>>> Homélie), Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.


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Message par jaimedieu Mar 5 Juil 2016 - 16:26

Mardi le 5 juillet

Saint Antoine-Marie Zaccaria
Fondateur de la Congrégation des Barnabites
(1502-1539)


Antonio Maria Zaccaria naît en 1502 à Crémone, en Italie, d'une famille d'opulents patriciens. Son père, enlevé par une mort soudaine alors qu'Antonio était encore au berceau, laissa sa mère veuve à l'âge de dix-huit ans. Elle se consacra tout entière à l'éducation de son fils. Chrétienne fervente, elle s'appliquait surtout à former le petit Antoine-Marie à la vertu. À son école, il apprit vite à soulager les pauvres avec une grande compassion. Cet enfant au bon cœur allait jusqu'à se priver volontairement de nourriture pour pouvoir nourrir et vêtir les indigents. Sa sincère charité lui attira d'abondantes bénédictions et des grâces de choix.
Le jeune Antoine-Marie Zaccaria étudia la philosophie à Pavie, puis à Padoue. Reçu docteur en médecine à l'âge de vingt-deux ans, il choisit sa ville natale pour exercer son art. Tout en soignant les corps, il cherchait à faire du bien aux âmes. Une inspiration intérieure le poussait à embrasser l'état ecclésiastique. Pour se préparer à l'apostolat des âmes, il se mit à étudier avec ardeur la théologie, les écrits des Pères de l'Église ; il reçut l'ordination sacerdotale le 20 février 1529. Pendant ses études, il ne perdit jamais de vue sa propre sanctification ni celle de son prochain. Il visitait les malades dans les hôpitaux, rassemblait les petits enfants abandonnés et leur enseignait le catéchisme.

Devenu prêtre, il œuvra à Crémone où sa parole simple et persuasive ramena beaucoup de chrétiens à la pratique de leurs devoirs. « Allons voir l'ange de Dieu ! » disaient ses compatriotes. Bien qu'il passât des heures au confessionnal, il ne suffisait pas à la tâche. C'est alors qu’Antoine-Marie songea à réunir autour de lui un certain nombre de prêtres zélés, qui tout en s'appliquant à se sanctifier eux-mêmes, travailleraient en plus à la sanctification de leurs frères en combattant l'ignorance, la paresse et la corruption du siècle. Ces prêtres menaient une vie pauvre et frugale, prêchant surtout par l'exemple. « C'est le propre des grands cœurs, leur disait, de vouloir servir sans récompense, combattre sans ravitaillement assuré. »

Le pape leur permit de constituer une nouvelle congrégation sous le nom de : « Clercs réguliers de St-Paul ». On leur confia l'église St-Barnabé à Milan, d'où leur vint le nom de: « Barnabites ». Le zélé fondateur institua encore des Conférences spirituelles pour les prêtres. Les personnes mariées eurent une Congrégation spéciale où elles s'exercèrent aux bonnes œuvres corporelles et spirituelles de Miséricorde. Il fonda en outre un ordre de religieuses, dites les « Angéliques de Saint-Paul » pour l'instruction des jeunes filles pauvres et l'entretien des linges des églises.

La dévotion à la Sainte Eucharistie fut son moyen de choix pour conquérir les cœurs à Dieu. En 1534, il commença à exposer publiquement le très Saint Sacrement durant quarante heures, en souvenir du temps que le corps du Sauveur demeura dans le tombeau. C'est à lui que l'on doit cette bienfaisante institution des Quarante-Heures. Devant ce renouveau chrétien, les médiocres traitèrent les fervents de fanatiques et de superstitieux.

Antoine-Marie Zaccaria fut critiqué, moqué, décrié, mais une grande paix et une grande sérénité ne cessaient d'envelopper son âme. En 1539, épuisé par une mission qu'il prêchait à Guastalla, sa santé fléchit soudainement. Le Saint se rendit à Crémone, chez sa mère; ses religieux vinrent l'y voir une dernière fois ; il leur annonça sa mort prochaine qu'il venait d'apprendre par révélation.

Après avoir reçu l'extrême-onction et le saint viatique, il s'endormit paisiblement dans le Seigneur, le 5 juillet 1539, à l'âge de trente-sept ans. On l'enterra à Milan où il fut vite honoré comme un saint.

Antonio Maria Zaccaria a été inscrit dans le livre des saints, le 27 mai 1897, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).


BBx George Nichols (1589)
et 3 compagnons. Martyrs


George Nichols naît à Oxford aux environs de 1550. Il entre au Collège Brasenose en 1564 ou 1565, et est réadmis le 20 août 1567. Il devient plus tard huissier à Saint Paul’s School, à Londres.

Il arrive à Reims avec Thomas Pilehard le 20 novembre 1581 ; mais se rend à Rome, d’où il revient le 21 juillet 1582. Ordonné sous-diacre et diacre à Laon (probablement par l’évêque Valentin Douglas) en avril 1583, et prêtre à Reims par le cardinal archevêque Louis de Guise) le 24 septembre, il est envoyé en mission la même année.

Après avoir converti beaucoup de personne, notamment un voleur de grand chemin condamné dans le château d’Oxford, il est arrêté près de l’église St. Mary Magdalen à Oxford, ainsi qu’Humphrid Pritchard, un domestique Gallois, Thomas Belson et Richard Yaxley. Ce dernier était un fils (probablement le troisième, certainement pas le sixième) de William Yaxley de Boston, dans le Lincolnshire, et de Rose, la fille de John Langton de Northolme.

Arrivé à Reims le 29 août 1582, il reçoit la tonsure et les ordres mineurs le 23 septembre 1583, et le sous-diaconat le 5 ou 6 avril 1585, de l’archevêque cardinal. La même main lui confère probablement le diaconat le 20 avril. La prêtrise lui est conféré à Reims par Louis de Breze, évêque de Meaux, le 21 septembre 1585. Yaxley quitte Reims pour l’Angleterre le 28 janvier 1585-86.

Les quatre prisonniers sont envoyés d’Oxford à la prison de Bridewell à Londres, où les deux prêtres sont pendus sans résultat pendant cinq heures afin qu’ils livrent les leurs. Yaxley est envoyé à la Tour de Londres en tant que prisonnier le 25 mai 1589, et semble avoir été fréquemment supplicié. Belson est envoyé au Gatehouse. Les deux autres sont demeurés à Bridewell, Nichols étant mis dans une geôle profonde.

Le 30 juin tous les quatre sont de nouveau conduits à Oxford pour leur procès. Tous sont condamnés, les prêtres pour trahison, les laïques pour crime. Nichols souffrit le premier, puis Yaxley, ensuite Belson, et enfin Prichard. Leurs têtes furent dressées sur le château, et leurs restes sur les quatre portes de la ville.

Martyrologe Romain : À Oxford en Angleterre, l’an 1589, les bienheureux Georges Nichols, Richard Yaxley, prêtres, Thomas Belson, qui se préparait au sacerdoce, et Humphrid Pritchard, condamnés à mort sous la reine Elizabeth Ière, les uns parce qu’ils étaient entrés comme prêtres en Angleterre, les autres parce qu’ils avaient aidé ces prêtres; ils subirent ensemble les supplices de la pendaison.

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Message par jaimedieu Mer 6 Juil 2016 - 16:17

Mercredi le 6 juillet


Sainte Maria Goretti
« martyre de la pureté »
(1890-1902)


Maria naît dans le petit village de Corinaldo, le 16 octobre 1890, troisième d'une famille de sept enfants. En 1899, son père, cultivateur pauvre, déménagea dans une ferme au bord de la Méditerranée, près de Nettuno. Il mourut peu de temps après, laissant six enfants à nourrir.
Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Marietta, qui n'était alors âgée que de neuf ans. La petite fille d'une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle communia pour la première fois avec une ferveur angélique. Elle s'appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l'éloignement du village l'empêchèrent de fréquenter l'école. La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu'il s'agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. « Je puis à peine attendre le moment où demain j'irai à la communion », dit-elle l'après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l'Époux des vierges.

Les Serenelli, proches voisins de la famille Goretti, étaient des gens serviables et honnêtes, mais leur fils Alessandro se laissait entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses. Il venait aider la famille Goretti pour des travaux agricoles trop pénibles. Maria l'accueillait, reconnaissante, trop pure pour se méfier. Ce jeune homme ne tarda pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter. Sans bien comprendre le péril qui la menaçait et craignant d'être en faute, Maria avoua tout à sa mère. Avertie d'un danger qu'elle ignorait, elle promit de ne jamais céder.

Alessandro Serenelli devenait de plus en plus pressant, mais prudente, l'adolescente s'esquivait le plus possible de sa présence. Furieux de cette sourde résistance, le jeune homme guettait le départ de la mère pour pouvoir réaliser ses desseins pervers. L'occasion tant attendue se présenta le matin du 6 juillet 1902. Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense. Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame acérée mesurait 24 centimètres, il lui fit cette menace : « Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer ! » La jeune chrétienne s'écria : « Non! C'est un péché, Dieu le défend ! Vous iriez en enfer ! » Déchaîné par la passion, n'obéissant plus qu'à son instinct, l'assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon.

Lorsque Assunta est mise au courant du drame, Maria gît mourante à l'hôpital de Nettuno. Le prêtre au chevet de la martyre, lui rappelle la mort de Jésus en croix, le coup de lance et la conversion du bon larron : « Et toi, Maria, pardonnes-tu ? lui demanda-t-il. - “Oh, oui ! murmura sans hésitation la douce victime, pour l'amour de Jésus, qu'il vienne avec moi au Paradis.” » Les dernières paroles que la Sainte prononça au milieu d'atroces douleurs, furent celles-ci : « Que fais-tu Alessandro ? Tu vas en enfer ! » et comme elle se détournait dans un ultime effort, son cœur cessa de battre.

Alessandro Serenelli fut condamné à une peine de trente ans de prison. Après huit années d'incarcération, une nuit de 1910, il rêva que Maria lui offrait des lys qui se transformaient en lumières scintillantes. Ce rêve lui fit réaliser le mal qu'il avait fait et il se repentit. Il fut libéré en 1929, après vingt-sept années de détention.

Dans la nuit de Noël 1934, il alla jusqu'à Corinaldo, où était retournée la mère de Marietta, Assunta Goretti, qui à cette époque était au service du curé, et la supplia de lui pardonner. Elle accepta en disant : « Dieu vous a pardonné, ma Marietta vous a pardonné, moi aussi je vous pardonne. » Tous deux assistèrent à la messe ensemble le lendemain, recevant la Sainte Communion, l'un à côté de l'autre, sous le regard très étonné des paroissiens.

C'est ensemble également qu'ils assistèrent le 27 avril 1947 aux cérémonies de la béatification et à celles de la canonisation de Marietta le 24 juin 1950, par le vénérable pape Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce fut la première fois qu'une mère assistait à la canonisation de sa fille.

Dans son allocution, le Saint-Père déclarait : « Elle est le fruit mûr d'une famille où l'on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l'obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l'atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s'unir à Dieu et à croître en vertu. Elle n'était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d'âme des vierges et des martyrs, cette force d'âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité. »

Alessandro Serenelli, devenu membre du Tiers-Ordre franciscain, travaillait depuis 1936 en tant que jardinier du Couvent des Pères Capucins d’Ascoli Piceno, puis, plus tard, au couvent de Macerata où il passa le reste de sa vie à leur service. Il y mourut le 6 mai 1970, à l'âge de 88 ans, après avoir rédigé un testament des plus édifiants.

Alessandro Serenelli, testament autographe, 5 mai 1961:

« Je suis âgé de presque 80 ans, et ma journée va bientôt se terminer. Si je jette un regard sur mon passé, je reconnais que dans ma première jeunesse j'ai pris un mauvais chemin : celui du mal qui m'a conduit à la ruine ; j'ai été influencé par la presse, les spectacles et les mauvais exemples que la plupart des jeunes suivent sans réfléchir, mais je ne m'en souciais pas. J'avais auprès de moi des personnes croyantes et pratiquantes, mais je ne faisais pas attention à elles, aveuglé par une force brutale qui me poussait sur une route mauvaise. À vingt ans j'ai commis un crime passionnel, dont le seul souvenir me fait encore frémir aujourd'hui.

Maria Goretti, qui est aujourd’hui une sainte, a été le bon ange que la Providence avait mis devant mes pas. Dans mon cœur j’ai encore l’impression de ses paroles de reproche et de pardon. Elle a prié pour moi, intercédé pour moi, son assassin. Trente ans de prison ont suivi. Si je n’avais pas été mineur, j’aurais été condamné à vie. J’ai accepté la sentence méritée ; j’ai expié ma faute avec résignation. Marie a été vraiment ma lumière, ma Protectrice ; avec son aide j’ai acquis un bon comportement et j’ai cherché à vivre de façon honnête lorsque la société m’a accepté à nouveau parmi ses membres. Avec une charité séraphique les fils de saint François, les frères mineurs capucins des Marches, m’ont accueilli parmi eux non comme un serviteur, mais comme un frère. C’est avec eux que je vis depuis 1936. Et maintenant j’attends avec sérénité le moment où je serai admis à la vision de Dieu, où j’embrasserai de nouveau ceux qui me sont chers, où je serai près de mon ange gardien et de sa chère maman, Assunta.

Puissent ceux qui liront ma lettre en tirer l’heureuse leçon de fuir dès l’enfance le mal et de suivre le bien. Qu’ils pensent que la religion avec ses préceptes n’est pas une chose dont on puisse se passer, mais qu’elle est le vrai réconfort, la seule voie sûre dans toutes les circonstances, même les plus douloureuses de la vie. Pax et Bonum (Paix et bien !) ».


Sainte Kyriaquie de Nicomedie (287-303)
vierge et martyre


Sous le règne de Dioclétien, à Tropea, en Calabre (I), un couple de pieux chrétiens aisés, Doroteo et Eusebia, qui étaient restés sans enfants, supplièrent Dieu de leur accorder une progéniture, en lui promettant de la Lui consacrer. Leur prière fut exaucée, et il leur naquit une fille, un dimanche de l’année 287, c'est pourquoi ils la nommèrent Kyriaquie (signifie « dimanche » en grec. On pourrait donc traduire son nom par celui de « Dominique ». L'ayant baptisée, ils l'élevèrent en l'instruisant et la corrigeant selon le Seigneur (cf. Éphés. 6:4), et fidèles à leur promesse, ils préservèrent sa virginité afin de la consacrer au service du Seigneur.

Un jour, un riche païen, qui séjournait dans la ville, ayant entendu vanter la beauté et la qualité des mœurs de la jeune vierge, décida de la marier à son fils. Mais quand on vint lui en faire la proposition, Kyriaquie déclara qu'elle était épouse du Christ, et qu'elle désirait mourir dans la virginité. Furieux, le prince alla les dénoncer, elle et ses parents, à l'empereur Dioclétien comme rebelles à son autorité. Le souverain les convoqua, et leur demanda pourquoi ils rejetaient les dieux de l'Empire. Dorothée répondit avec courage qu'il avait appris de ses parents à n'adorer qu'un seul Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, qui s'est incarne pour notre Salut. Il fut soumis à la flagellation. Mais comme, sous les coups, il continuait à se moquer des idoles, l'empereur, voyant qu'il n'en tirerait rien de plus, l'envoya, avec Eusébie, auprès de Justus, gouverneur de Mélitène, en Petite Arménie. Celui-ci les soumit à la torture et leur procura la couronne du Martyre, en leur faisant trancher la tête.

Quant à Kyriaquie, Dioclétien l'envoya à son gendre, le césar Maximien, qui résidait à Nicomédie. Ayant admiré son éclatante beauté, Maximien la fit comparaître et lui promit qu'elle épouserait un des parents de l'empereur si elle acceptait d'honorer les dieux. Mais la frêle jeune fille se montra inflexible et lui déclara que rien ne pourrait la séparer de l'amour du Christ. Le tyran la fit alors étendre à terre entre quatre piquets et ordonna de la fustiger à coups de nerfs de bœuf, jusqu'à ce que mort s'en suive. Les soldats épuisés changèrent à trois reprises, mais Kyriaquie restait insensible aux coups et n'en était que plus rayonnante de grâce. Maximien, croyant que, par pitié pour la jeune vierge, ses hommes n'usaient pas de toute leur force retourna sa colère contre eux. La Sainte l'interpella alors: « Ne t'égares pas, Maximien. Jamais tu ne pourras me vaincre, car Dieu me porte secours ». Craignant d'être de nouveau tourné en ridicule, l'empereur la fit transférer auprès d'Hilarion (ou Hilaire), gouverneur de Bithynie, homme réputé pour sa cruauté envers les Chrétiens.

Après avoir pris connaissance de la lettre de Maximien, qui accompagnait la captive, Hilarion menaça Kyriaquie de tortures inouïes. Elle lui répondit qu'il serait plus aisé d'amollir le fer, plutôt que de la soumettre; et quand on lui passa des torches enflammées sur le corps, après l'avoir suspendue par les cheveux, elle resta impassible, comme si elle était déjà revêtue de l'incorruptibilité promise aux élus. La nuit suivante, elle reçut dans sa prison la visite du Christ qui la guérit et lui promit de la délivrer de toutes épreuves par Sa grâce. Au matin, le tyran s'étonna de la voir indemne, mais attribuant ce miracle aux dieux, il la fit conduire au temple des idoles. En entrant dans le temple Kyriaquie se mit à genoux et adressa une prière au Christ. Aussitôt l'édifice s'ébranla et les idoles tombèrent à terre, et se brisèrent en mille morceaux qu'un vent violent dispersa, mettant en fuite les païens présents. Seul Hilaire continuait de proférer des blasphèmes, quand un éclair fendit le ciel et brûla le visage du gouverneur qui, tombant de son siège, expira. Il fut remplacé par un autre magistrat, Apollonios, qui, ayant été mis au courant des événements qui agitaient la province, fit comparaître la Sainte et la condamna à être brûlée vive. Après avoir allumé une grande fournaise, les soldats y jetèrent Kyriaquie. Elle demeura plusieurs heures en prière, les mains tendues vers le ciel, sans que les flammes puissent lui causer la moindre brûlure. Et, alors qu'on était en été et que le ciel était dégagé, un nuage noir apparut et une averse vint éteindre le feu. Apollonios ordonna ensuite de lâcher contre elle deux lions; mais, dès qu'ils l'approchèrent, les fauves devinrent doux comme des agneaux et se couchèrent aux pieds de la Sainte. De nombreux païens, qui avaient été témoins de ces prodiges, confessèrent alors le Christ, et ils furent aussitôt exécutés.

Le jour suivant, un nouvel interrogatoire devant le gouverneur s'avéra tout aussi vain. Constatant donc qu'il ne pourrait vaincre la valeureuse athlète du Christ, ni par les flatteries ni par les tortures, Apollonios la condamna à mourir par le glaive. Emmenée en dehors de la ville, Kyriaquie demanda à ses bourreaux de lui accorder un instant pour prier. Tombant à genoux, elle adressa une longue prière au Christ, qui lui avait donné la force de témoigner de son Nom devant les rois et les princes, et qui avait préservé sa virginité jusqu'à ce jour de ses noces mystiques. Des Anges lumineux vinrent prendre son âme, pour la présenter à son Époux, et elle s'affaissa doucement à terre : c’était le 06 juillet 303. Les soldats, qui s'apprêtaient à lui trancher la tête, furent stupéfaits de la trouver déjà morte. Ils entendirent alors une voix céleste, qui leur disait: « Frères, allez raconter à tous les merveilles de Dieu ». Pendant qu'ils allaient rendre compte au gouverneur de ce qu'ils avaient vu, des Chrétiens, qui se tenaient cachés par crainte des païens, vinrent prendre le corps de la Sainte et l'ensevelirent dans un lieu convenable en rendant grâces à Dieu. Les dépouilles mortelles sont conservées dans la Cathédrale de Tropea, en Calabre.

Sainte Kyriaquie, localement appelée Santa Domenica, est la Patronne de Tropea où elle est l’objet d’une grande vénération et où, tous les ans, il y a une grande fête en son honneur dans toute la province.


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Message par jaimedieu Jeu 7 Juil 2016 - 16:52

Jeudi le 7 juillet

Saint Antonin Fantosati, évêque
Saint Joseph-Marie Gambaro, prêtre
Tous deux franciscains et martyrs en Chine


Martyrologe Romain : En Chine, près de la ville de Hengchow dans la province de Hunan, en 1900 (le 07 juillet), les saints martyrs Antonin Fantosati, évêque, et Joseph-Marie Gambaro, prêtre, tous deux franciscains. Dans la persécution de la secte de Yihetuan, alors qu’ils accostaient à la rive du fleuve pour venir en aide aux fidèles, ils furent massacrés à coups de pierres.

Antonino, au siècle Antonio Sante Agostino, Fantosati naît le 16 octobre 1842 à Santa Maria in Valle, au diocèse de Spolète (Ombrie - Italie).

Giuseppe Maria Gambaro naît à Galliate (Piémont, Italie) le 07 août 1869. Après une enfance pieuse, il entre le 23 octobre 1883 au couvent de Monte Mesma : là, il fait son noviciat et fait des études ecclésiastiques. Il a été ordonné prêtre à Novara le 12 mars 1892 et a été immédiatement nommé recteur du Collège séraphique de Cerano, puis d'Ornavasso, un poste qu'il a occupé jusqu'à son départ pour la Chine, qui a eu lieu après de nombreux refus, en décembre 1895.
Antonino Fantosati est missionnaire en Chine depuis plus de 30 ans et vicaire apostolique du Hunan méridional depuis 8 ans lorsque, le 4 juillet 1900, un jeune missionnaire franciscain de 27 ans, le Père Cesidio Giacomantino est tué par les Boxers à Heng-chow-fou. Lorsqu'il apprend ce qui s'est passé, Mgr Fantosati, alors en visite pastorale dans les montagnes, décide aussitôt de se rendre près de ses fidèles persécutés. À ceux qui essayent de le dissuader d'accomplir ce dangereux voyage, il répond : « Je ne le peux pas, mon devoir est de défendre mes enfants et surtout les orphelins ». Et il part accompagné du Père Joseph-Marie Gambaro qui n'a que 30 ans.

Ils arrivent devant Heng-chow-fou le 7 juillet. Dès que leur barque est reconnue, de nombreuses barques l'entourent et la poussent au rivage où les deux missionnaires sont accueillis par une grêle de pierres. Ils s'effondrent sans proférer une plainte, mais en répétant seulement : « Jésus, Marie ». Le P. Gambaro se traîne jusqu'aux pieds de son évêque, il l'embrasse et retombe mort. Mgr Fantosati agonise encore pendant deux heures. Un païen l'achève. De nombreux païens, qui avaient assisté au terrible martyre, répétaient : « Cet étranger était vraiment un homme juste ! »

Antonino Fantosati et Giuseppe Maria Gambaro ont été béatifiés le 24 novembre 1946 par le vénerable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).

Le Ier octobre 2000, saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) canonisa un groupe de 120 martyrs en Chine parmi lesquels figuraient Antonino Fantosati, Giuseppe Maria Gambaro et les autres 26 martyrs chinois béatifiés avec eux en 1946.


Bse María Romero Meneses (1902-1977)
Religieuse s.d.b. FMA


María Romero Meneses naît à Granada (Nicaragua - Amérique centrale) le 13 janvier 1902. Son père était très riche et ministre dans le gouvernement de la république. Mais il était aussi très généreux envers les malheureux, ce qui lui causa beaucoup de dommage car il fut trompé et sa situation économique en fut compromise pour toujours.

Marie avait un cœur semblable à celui de son père. Sa famille songeait pour elle à un bel avenir : elle étudia la musique, le piano et le violon mais elle choisit la voie religieuse. Il lui semblait que le charisme de Don Bosco avait été créé justement pour ses saintes aspirations. À l’âge de vingt et un ans, elle émet la profession religieuse dans l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice.

Après avoir prononcé ses vœux perpétuels, elle fut envoyée à San José au Costa Rica, qui devint sa deuxième patrie. On la destina à l’enseignement dans un collège pour jeunes filles aisées. Mais elle cherchait surtout « les enfants pauvres et abandonnés » comme Don Bosco. Une fois conquis ceux de la ville, elle partit à la campagne pour « sauver les âmes! ».

Comme Don Bosco, elle forma, en les choisissant parmi les meilleures de ses élèves, ses disciples pour l`Œuvre des Patronages. Elle les appelait « les petites missionnaires » et elles firent des miracles, et pas seulement au sens figuré. Elle ne quitta jamais, jusqu’à son dernier soupir, même quand elle dut abandonner son enseignement, l’enseignement du catéchisme aux petits et aux plus grands. Autour d’elle grandirent des « œuvres sociales » qui émerveillèrent le gouvernement lui-même.

Elle réussit à créer un village pour les plus pauvres parmi les pauvres, en donnant à chaque famille, retirée de sous les ponts, une petite maison personnelle. Elle sut répandre beaucoup la dévotion à Marie Auxiliatrice.

Elle lui construisit une église au centre de San José qui est un phare de salut pour de très nombreuses âmes. Elle fit réellement des grandes choses grâce à sa foi et avec l’aide de personnes aisées conquises à sa cause après avoir fait l’expérience des effets de la dévotion à la Vierge.

Cette sœur si active était aussi une grande mystique, douée d’une union intime avec Dieu. On a déjà imprimé quelques volumes de ses « Écrits Spirituels ».
Elle meurt d’un infarctus le 7 juillet 1977. Le gouvernement du Costa Rica l’a déclarée citoyenne d’honneur de la nation. Sa dépouille se trouve à San José au Costa Rica, à côté de la grande œuvre qu’elle avait fondée comme « Maison de la Vierge » et « Œuvre Sociale ».

María Romero Meneses a été béatifiée, à Rome, le 14 avril 2002 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


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Message par jaimedieu Ven 8 Juil 2016 - 15:35

Vendredi le 8 juillet

Saints Aquilas (ou Aquila) et Priscilla
Époux exemplaires
(† Ier s.)


« Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude: c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l'Église qui se réunit chez eux » (Rm 16, 3-5).
Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Éphèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Églises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l'Évangile.

Catéchèse du Pape Benoît XVI :

Chers frères et soeurs,

En faisant un nouveau pas dans cette sorte de galerie de portraits des premiers témoins de la foi chrétienne, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous prenons aujourd'hui en considération un couple d'époux. Il s'agit des conjoints Priscille et Aquilas, qui se trouvent dans le groupe des nombreux collaborateurs qui ont entouré l'apôtre Paul, que j'avais déjà brièvement mentionnés mercredi dernier. Sur la base des informations en notre possession, ce couple d'époux joua un rôle très actif au temps des origines post-pascales de l'Eglise.

Les noms d'Aquilas et de Priscille sont latins, mais l'homme et la femme qui les portent étaient d'origine juive. Cependant, au moins Aquilas provenait géographiquement de la diaspora de l'Anatolie septentrionale, qui s'ouvre sur la Mer Noire - dans la Turquie actuelle -, alors que Priscille, dont le nom se trouve parfois abrégé en Prisca, était probablement une juive provenant de Rome (cf. Ac 18, 2). C'est en tout cas de Rome qu'ils étaient parvenus à Corinthe, où Paul les rencontra au début des années 50; c'est là qu'il s'associa à eux car, comme nous le raconte Luc, ils exerçaient le même métier de fabricants de toiles ou de tentes pour un usage domestique, et il fut même accueilli dans leur maison (cf. Ac 18, 3). Le motif de leur venue à Corinthe avait été la décision de l'empereur Claude de chasser de Rome les Juifs résidant dans l'Urbs. L'historien Romain Suétone nous dit, à propos de cet événement, qu'il avait expulsé les Juifs car "ils provoquaient des tumultes en raison d'un certain Crestus" (cf. "Les vies des douze Césars, Claude", 25). On voit qu'il ne connaissait pas bien le nom - au lieu du Christ, il écrit "Crestus" - et qu'il n'avait qu'une idée très confuse de ce qui s'était passé. Quoi qu'il en soit, des discordes régnaient à l'intérieur de la communauté juive autour de la question de savoir si Jésus était ou non le Christ. Et ces problèmes constituaient pour l'empereur un motif pour expulser simplement tous les juifs de Rome. On en déduit que les deux époux avait déjà embrassé la foi chrétienne à Rome dans les années 40, et qu'ils avaient à présent trouvé en Paul quelqu'un non seulement qui partageait cette foi avec eux - que Jésus est le Christ - mais qui était également un apôtre, appelé personnellement par le Seigneur Ressuscité. La première rencontre a donc lieu à Corinthe, où ils l'accueillent dans leur maison et travaillent ensemble à la fabrication de tentes.

Dans un deuxième temps, ils se rendirent en Asie mineure, à Ephèse. Ils jouèrent là un rôle déterminant pour compléter la formation chrétienne du juif alexandrin Apollos, dont nous avons parlé mercredi dernier. Comme il ne connaissait que de façon sommaire la foi chrétienne, "Priscille et Aquilas l'entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus d'exactitude la Voie de Dieu" (Ac 18, 26). Quand, à Ephèse, l'Apôtre Paul écrit sa Première Lettre aux Corinthiens, il envoie aussi explicitement avec ses propres salutations celles d'"Aquilas et Prisca [qui] vous saluent bien dans le Seigneur, avec l'Eglise qui se rassemble chez eux" (16, 19). Nous apprenons ainsi le rôle très important que ce couple joua dans le milieu de l'Eglise primitive: accueillir dans leur maison le groupe des chrétiens locaux, lorsque ceux-ci se rassemblaient pour écouter la Parole de Dieu et pour célébrer l'Eucharistie. C'est précisément ce type de rassemblement qui est appelé en grec "ekklesìa" - le mot latin est "ecclesia", le mot français "église" - qui signifie convocation, assemblée, regroupement. Dans la maison d'Aquilas et de Priscille, se réunit donc l'Eglise, la convocation du Christ, qui célèbre là les saints Mystères. Et ainsi, nous pouvons précisément voir la naissance de la réalité de l'Eglise dans les maisons des croyants. Les chrétiens, en effet, jusque vers le III siècle, ne possédaient pas leurs propres lieux de culte: dans un premier temps, ce furent les synagogues juives, jusqu'à ce que la symbiose originelle entre l'Ancien et le Nouveau Testament ne se défasse et que l'Eglise des Gentils ne soit obligée de trouver sa propre identité, toujours profondément enracinée dans l'Ancien Testament. Ensuite, après cette "rupture", les chrétiens se réunissent dans les maisons, qui deviennent ainsi "Eglise". Et enfin, au III siècle, naissent de véritables édifices de culte chrétien. Mais ici, dans la première moitié du I et du II siècle, les maisons des chrétiens deviennent véritablement et à proprement parler des "églises". Comme je l'ai dit, on y lit ensemble les Saintes Ecritures et l'on célèbre l'Eucharistie. C'est ce qui se passait, par exemple, à Corinthe, où Paul mentionne un certain "Gaïus vous salue, lui qui m'a ouvert sa maison, à moi et à toute l'Eglise" (Rm 16, 23), ou à Laodicée, où la communauté se rassemblait dans la maison d'une certaine Nympha (cf. Col 4, 15), ou à Colosse, où le rassemblement avait lieu dans la maison d'un certain Archippe (cf. Phm 1, 2).

De retour à Rome, Aquilas et Priscille continuèrent à accomplir cette très précieuse fonction également dans la capitale de l'Empire. En effet, Paul, écrivant aux Romains, envoie précisément ce salut: "Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude: c'est le cas de toutes les Eglises de la gentilité; saluez aussi l'Eglise qui se réunit chez eux" (Rm 16, 3-5). Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Ephèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Eglises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l'Evangile.

La tradition hagiographique postérieure a conféré une importance particulière à Priscille, même s'il reste le problème de son identification avec une autre Priscille martyre. Dans tous les cas, ici, à Rome, nous avons aussi bien une église consacrée à Sainte Prisca sur l'Aventin que les catacombes de Priscille sur la Via Salaria. De cette façon se perpétue la mémoire d'une femme, qui a été certainement une personne active et d'une grande valeur dans l'histoire du christianisme romain. Une chose est certaine: à la gratitude de ces premières Eglises, dont parle saint Paul, doit s'unir la nôtre, car c'est grâce à la foi et à l'engagement apostolique de fidèles laïcs, de familles, d'époux comme Priscille et Aquilas, que le christianisme est parvenu à notre génération. Il ne pouvait pas croître uniquement grâce aux Apôtres qui l'annonçaient. Pour s'enraciner dans la terre du peuple, pour se développer de façon vivante, était nécessaire l'engagement de ces familles, de ces époux, de ces communautés chrétiennes, et de fidèles laïcs qui ont offert l'"humus" à la croissance de la foi. Et c'est toujours et seulement ainsi que croît l'Eglise. En particulier, ce couple démontre combien l'action des époux chrétiens est importante. Lors-qu'ils sont soutenus par la foi et par une forte spiritualité, leur engagement courageux pour l'Eglise et dans l'Eglise devient naturel. Leur vie commune quotidienne se prolonge et en quelque sorte s'élève en assumant une responsabilité commune en faveur du Corps mystique du Christ, ne fût-ce qu'une petite partie de celui-ci. Il en était ainsi dans la première génération et il en sera souvent ainsi.

Nous pouvons tirer une autre leçon importante de leur exemple: chaque maison peut se transformer en une petite Eglise. Non seulement dans le sens où dans celle-ci doit régner le typique amour chrétien fait d'altruisme et d'attention réciproque, mais plus encore dans le sens où toute la vie familiale sur la base de la foi, est appelée à tourner autour de l'unique domination de Jésus Christ. Ce n'est pas par hasard que dans la Lettre aux Ephésiens, Paul compare la relation matrimoniale à la communion sponsale qui existe entre le Christ et l'Eglise (cf. Eph 5, 25-33). Nous pourrions même considérer que l'Apôtre façonne indirectement la vie de l'Eglise tout entière sur celle de la famille. Et en réalité, l'Eglise est la famille de Dieu. Nous honorons donc Aquilas et Priscille comme modèles d'une vie conjugale engagée de façon responsable au service de toute la communauté chrétienne. Et nous trouvons en eux le modèle de l'Eglise, famille de Dieu pour tous les temps.


Bx Pierre Vigne (1670-1740)
Prêtre et fondateur de la : « Congrégation du Saint Sacrement ».


Pierre Vigne, un pur Ardéchois, né à Privas, le 20 août 1670, dans une famille de commerçants. Il est leur cinquième enfant, mais seuls trois échapperont à la mortalité infantile, si fréquente à cette époque.
L’enfance de Pierre Vigne semble sans histoires et pourtant, selon une tradition ancienne, l’adolescent aurait abandonné sa foi catholique. Un jour, alors qu’il se rendait à Genève, il aurait croisé un prêtre portant le Saint Sacrement et aurait refusé de le vénérer. Son cheval se serait alors cabré et l’aurait précipité à terre. Ce fut pour Pierre une expérience décisive : il se convertit aussitôt et changeant de route, il partit pour le séminaire de Viviers.

Cette aventure est peut-être en partie légendaire, mais elle rend parfaitement compte de ce qui sera au cœur de la spiritualité de Pierre Vigne : sa dévotion eucharistique. Cette tradition, transmise au fil des siècles, explique parfaitement l’itinéraire du Bienheureux : saisi par Dieu, il lui consacre toute sa vie, à travers son ministère de prêtre, son engagement missionnaire et la fondation de la « Congrégation du Saint Sacrement ».

Ordonné prêtre à Bourg-Saint-Andéol, le 18 septembre 1694, il est nommé vicaire à Saint-Agrève. En 1700, il entre chez les Lazaristes, l’ordre fondé par saint Vincent de Paul, où il prêche des missions, de Lyon à Béziers, pendant cinq années. Il réintègre alors le clergé diocésain et on le retrouve aux Ollières, à Saint-Fortunat, entre autres. On pense à lui pour la cure de Privas, mais il n’ira jamais. En effet, en 1712, il arrive à Boucieu-le-Roi et il est séduit par le charme des lieux ; le vallon, les collines, tout lui évoque Jérusalem. Il décide d’y édifier un grand Chemin de Croix. Aujourd’hui encore, les Ardéchois et les Drômois viennent en nombre, le Vendredi Saint, participer au Chemin de Croix de Boucieu.

En 1713, une jeune fille de Nozières vient demander à Pierre Vigne des conseils sur une éventuelle vocation. D’autres la suivront bientôt….

Infatigable, Pierre Vigne continue ses missions dans les villages les plus écartés. Il est reconnu comme un grand prédicateur de la Miséricorde de Dieu et il passe des heures à confesser, à diriger les fidèles, à les instruire. Il n’oublie pas de favoriser l’éducation des jeunes gens et il s’efforce de soulager les misères. Sa charité est sans limite : il donne tout ce qu’il possède, il court au-devant des malades, comme en cette année 1722 où il va soigner les habitants de Rochepaule frappés par la peste.

Il meurt le 8 juillet 1740, au cours d’une mission, à Rancurel, dans le Vercors. Une foule accompagne son corps jusqu’à Boucieu où il est inhumé dans l’église paroissiale.

Pierre Vigne a été béatifié le 03 octobre 2004, à Rome, avec quatre autres Serviteurs de Dieu : Joseph-Marie Cassant, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis, Charles d'Autriche, par saint Jean-Paul II.
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Message par jaimedieu Dim 10 Juil 2016 - 14:45

Dimanche le 10 juillet

Sainte Félicité et ses sept Fils
Martyrs († 150)

Commémorés le 23 novembre par le Martyrologe Romain et le 10 juillet au niveau local
.

Félicité était une dame romaine distinguée par sa vertu et par sa naissance. Mère de sept enfants, elle les éleva dans la crainte du Seigneur. Après la mort de son mari, elle servit Dieu et ne s'occupa plus que de bonnes œuvres. Ses exemples, ainsi que ceux de sa famille, arrachèrent plusieurs païens à leurs superstitions, en même temps qu'ils encourageaient les chrétiens à se montrer dignes de leur vocation. Les prêtres païens, furieux de l'abandon de leurs dieux, la dénoncèrent.
Elle comparut, avec ses pieux enfants, devant le juge, qui l'exhorta à sacrifier aux idoles, mais reçut en réponse une généreuse confession de foi : « Malheureuse femme, lui dit-il alors, comment avez-vous la barbarie d'exposer vos enfants aux tourments et à la mort ? Ayez pitié de ces tendres créatures, qui sont à la fleur de l'âge et qui peuvent aspirer aux premières charges de l'État.

- Mes enfants, reprit Félicité, vivront éternellement avec Jésus-Christ, s'ils sont fidèles ; ils doivent s'attendre à d'éternels supplices, s'ils sacrifient aux idoles. Votre pitié apparente n'est donc qu'une cruelle impiété. » Se tournant ensuite vers ses enfants : « Regardez, leur dit-elle, regardez le Ciel, où Jésus-Christ vous attend avec ses saints. »

Le juge, prenant les enfants séparément, essaya d'ébranler leur constance. Il commença par Janvier ; mais il en reçut cette réponse : « Ce que vous me conseillez de faire est contraire à la raison ; le Sauveur Jésus, je l'espère, me préservera d'une telle impiété. »

Félix, le second, fut ensuite amené. Comme on le pressait de sacrifier, il répondit : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est à Lui que nous devons offrir le sacrifice de nos cœurs ; employez tous les artifices, tous les raffinements de la cruauté, vous ne nous ferez pas trahir notre foi ! »

Les autres frères, interrogés, répondirent avec la même fermeté. Martial, qui parla le dernier, dit : « Tous ceux qui ne confessent pas que Jésus-Christ est le vrai Dieu seront jetés dans un feu qui ne s'éteindra jamais. »

L'interrogatoire fini, Félicité et ses sept Fils souffrirent la peine du fouet et furent ramenés en prison ; bientôt ils achevèrent leur sacrifice de différentes manières : Janvier fut frappé jusqu'à la mort avec des fouets garnis de plomb ; Félix et Philippe furent tués à coups de massue ; Sylvain fut jeté, la tête en bas, dans un précipice ; Alexandre, Vital et Martial eurent la tête tranchée.

Félicité, mère de ces nouveaux Macchabées, subit le martyre la dernière.


Saint Canut
Martyr
(1040-1086)


Canut, roi du Danemark, alliait toutes les qualités de l'âme à celles du corps. Élevé dans la religion chrétienne, encore peu répandue en ce pays, il l'embrassa de cœur et y conforma généreusement sa conduite. Aux vertus du citoyen et du chrétien, il joignit les qualités qui font les grands rois.
Comprenant qu'il est du devoir d'un prince de défendre ses sujets, il aimait à s'exercer au métier des armes et devint bientôt maître dans l'art militaire. À la bataille, il était le premier et ne reculait jamais ; placé à la tête des armées danoises, chacun de ses combats fut une victoire. Mais ce fut sur le trône qu'éclatèrent complètement ses qualités et ses vertus.

Canut comprenait que l'obéissance au Roi éternel est la seule et véritable grandeur ; il estimait peu sa couronne passagère, en comparaison de celle que la pratique de l'Évangile lui mériterait dans le ciel. La frugalité de sa table, la simplicité de ses vêtements, faisaient un contraste frappant avec le luxe de sa cour. Cependant il savait, à l'occasion, faire respecter sa dignité et imposer à tous par sa majesté et par la crainte de sa juste autorité.

Ce roi juste était le plus loyal des hommes, et sa bonté d'âme égalait sa fermeté. Austère et pieux, il jeûnait souvent, passait les nuits en oraison et n'avait qu'un soin, celui d'étendre la foi dans son royaume, comprenant bien qu'elle est la vraie source de tout progrès et de toute civilisation.

L'enfer suscitait dans l'ombre des ennemis à ce saint roi ; pendant qu'il priait dans une église, il fut entouré par des assassins, et, plutôt que de fuir, il continua sa prière et se laissa poignarder à genoux sur les marches de l'autel. Des guérisons miraculeuses s'opérèrent à son tombeau.




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Message par jaimedieu Lun 11 Juil 2016 - 15:28

Lundi le 11 juillet

Saint Benoît de Nursie
Père des Moines d’Occident
(480-547)


Benoît naît, autour de l’an 480, dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres familles de ce pays. Le pape saint Grégoire assure que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme gage des bénédictions célestes dont il devait être comblé.
Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il y subsisterait ; mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé Romain, qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque jour.

Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan ; celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite ; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage. Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson s'est changé en un rosier : de ce buisson, de ce rosier est sorti l'arbre immense de l'ordre bénédictin, qui a couvert le monde.

Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage l'avaient choisi pour maître malgré lui ; bientôt ils cherchèrent à se débarrasser de lui par le poison ; le saint bénit la coupe, qui se brisa, à la grande confusion des coupables. Cependant il était dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de moines, et il ne put se soustraire à cette mission ; de nombreux monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable d'évêques, de papes et de saints.

Parmi ses innombrables miracles, citons les deux suivants : un de ses moines avait, en travaillant, laissé tomber le fer de sa hache dans la rivière. Benoît prit le manche de bois, le jeta sur l'eau, et le fer, remontant à la surface, revint prendre sa place. Une autre fois, cédant aux importunes prières d'un père qui le sollicitait de ressusciter son fils, Benoît se couche sur l'enfant et dit : « Seigneur, ne regardez pas mes péchés, mais la foi de cet homme ! » Aussitôt l'enfant s'agite et va se jeter dans les bras paternels.

Catéchèse du Pape Benoît XVI:

Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd'hui de saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat. Je commence par une parole de saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît: "L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine" (Dial. II, 36). Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l'an 592; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans le florissant Ordre religieux qu'il avait fondé. Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne. La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. Il ne s'agit pas d'une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l'exemple d'un homme concret - précisément saint Benoît - l'ascension au sommet de la contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s'abandonne à Dieu. Il nous donne donc un modèle de la vie humaine comme ascension vers le sommet de la perfection. Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici aussi il ne veut pas raconter simplement quelque chose d'étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l'homme. Il veut démontrer que Dieu n'est pas une hypothèse lointaine placée à l'origine du monde, mais qu'il est présent dans la vie de l'homme, de tout homme.

Cette perspective du "biographe" s'explique également à la lumière du contexte général de son époque: entre le V et le VI siècle, le monde était bouleversé par une terrible crise des valeurs et des institutions, causée par la chute de l'Empire romain, par l'invasion des nouveaux peuples et par la décadence des mœurs. En présentant saint Benoît comme un "astre lumineux", Grégoire voulait indiquer dans cette situation terrible, précisément ici dans cette ville de Rome, l'issue de la "nuit obscure de l'histoire" (Jean-Paul II, Insegnamenti, II/1, 1979, p. 1158). De fait, l'œuvre du saint et, en particulier, sa Règle se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons "Europe".

La naissance de saint Benoît se situe autour de l'an 480. Il provenait, comme le dit saint Grégoire, "ex provincia Nursiae" - de la région de la Nursie. Ses parents, qui étaient aisés, l'envoyèrent suivre des études à Rome pour sa formation. Il ne s'arrêta cependant pas longtemps dans la Ville éternelle. Comme explication, pleinement crédible, Grégoire mentionne le fait que le jeune Benoît était écoeuré par le style de vie d'un grand nombre de ses compagnons d'étude, qui vivaient de manière dissolue, et qu'il ne voulait pas tomber dans les mêmes erreurs. Il voulait ne plaire qu'à Dieu seul; "soli Deo placere desiderans" (II Dial. Prol. 1). Ainsi, avant même la conclusion de ses études, Benoît quitta Rome et se retira dans la solitude des montagnes à l'est de Rome. Après un premier séjour dans le village d'Effide (aujourd'hui Affile), où il s'associa pendant un certain temps à une "communauté religieuse" de moines, il devint ermite dans la proche Subiaco. Il vécut là pendant trois ans complètement seul dans une grotte qui, depuis le Haut Moyen-âge, constitue le "coeur" d'un monastère bénédictin appelé "Sacro Speco". La période à Subiaco, une période de solitude avec Dieu, fut un temps de maturation pour Benoît. Il dut supporter et surmonter en ce lieu les trois tentations fondamentales de chaque être humain: la tentation de l'affirmation personnelle et du désir de se placer lui-même au centre, la tentation de la sensualité et, enfin, la tentation de la colère et de la vengeance. Benoît était en effet convaincu que ce n'était qu'après avoir vaincu ces tentations qu'il aurait pu adresser aux autres une parole pouvant être utile à leur situation de besoin. Et ainsi, son âme désormais pacifiée était en mesure de contrôler pleinement les pulsions du "moi" pour être un créateur de paix autour de lui. Ce n'est qu'alors qu'il décida de fonder ses premiers monastères dans la vallée de l'Anio, près de Subiaco.

En l'an 529, Benoît quitta Subiaco pour s'installer à Montecassino. Certains ont expliqué ce déplacement comme une fuite face aux intrigues d'un ecclésiastique local envieux. Mais cette tentative d'explication s'est révélée peu convaincante, car la mort soudaine de ce dernier n'incita pas Benoît à revenir (II Dial. 8). En réalité, cette décision s'imposa à lui car il était entré dans une nouvelle phase de sa maturation intérieure et de son expérience monastique. Selon Grégoire le Grand, l'exode de la lointaine vallée de l'Anio vers le Mont Cassio - une hauteur qui, dominant la vaste plaine environnante, est visible de loin - revêt un caractère symbolique: la vie monastique cachée a sa raison d'être, mais un monastère possède également une finalité publique dans la vie de l'Eglise et de la société, il doit donner de la visibilité à la foi comme force de vie. De fait, lorsque Benoît conclut sa vie terrestre le 21 mars 547, il laissa avec sa Règle et avec la famille bénédictine qu'il avait fondée un patrimoine qui a porté des fruits dans le monde entier jusqu'à aujourd'hui.

Dans tout le deuxième livre des Dialogues, Grégoire nous montre la façon dont la vie de saint Benoît était plongée dans une atmosphère de prière, fondement central de son existence. Sans prière l'expérience de Dieu n'existe pas. Mais la spiritualité de Benoît n'était pas une intériorité en dehors de la réalité. Dans la tourmente et la confusion de son temps, il vivait sous le regard de Dieu et ne perdit ainsi jamais de vue les devoirs de la vie quotidienne et l'homme avec ses besoins concrets. En voyant Dieu, il comprit la réalité de l'homme et sa mission. Dans sa Règle, il qualifie la vie monastique d'"école du service du Seigneur" (Prol. 45) et il demande à ses moines de "ne rien placer avant l'Œuvre de Dieu [c'est-à-dire l'Office divin ou la Liturgie des Heures]" (43, 3). Il souligne cependant que la prière est en premier lieu un acte d'écoute (Prol. 9-11), qui doit ensuite se traduire par l'action concrète. "Le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par les faits à ses saints enseignements", affirme-t-il (Prol. 35). Ainsi, la vie du moine devient une symbiose féconde entre action et contemplation "afin que Dieu soit glorifié en tout" (57, 9). En opposition avec une réalisation personnelle facile et égocentrique, aujourd'hui souvent exaltée, l'engagement premier et incontournable du disciple de saint Benoît est la recherche sincère de Dieu (58, 7) sur la voie tracée par le Christ humble et obéissant (5, 13), ne devant rien placer avant l'amour pour celui-ci (4, 21; 72, 11) et c'est précisément ainsi, au service de l'autre, qu'il devient un homme du service et de la paix. Dans l'exercice de l'obéissance mise en acte avec une foi animée par l'amour (5, 2), le moine conquiert l'humilité (5, 1), à laquelle la Règle consacre un chapitre entier (7). De cette manière, l'homme devient toujours plus conforme au Christ et atteint la véritable réalisation personnelle comme créature à l'image et à la ressemblance de Dieu.

A l'obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l'Abbé, qui dans le monastère remplit "les fonctions du Christ" (2, 2; 63, 13). Sa figure, définie en particulier dans le deuxième chapitre de la Règle, avec ses qualités de beauté spirituelle et d'engagement exigeant, peut-être considérée comme un autoportrait de Benoît, car - comme l'écrit Grégoire le Grand - "le saint ne put en aucune manière enseigner différemment de la façon dont il vécut" (Dial. II, 36). L'Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère (2, 24), un véritable éducateur. Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur (27, 8), à "aider plutôt qu'à dominer" (64, 8), à "accentuer davantage à travers les faits qu'à travers les paroles tout ce qui est bon et saint" et à "illustrer les commandements divins par son exemple" (2, 12). Pour être en mesure de décider de manière responsable, l'Abbé doit aussi être un personne qui écoute "le conseil de ses frères" (3, 2), car "souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure" (3, 3). Cette disposition rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles! Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu'il écoute.

Benoît qualifie la Règle de "Règle minimale tracée uniquement pour le début" (73, 8); en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. En raison de sa mesure, de son humanité et de son sobre discernement entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui. Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne. Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe. Sans cette sève vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à l'antique tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, de différentes manières, a causé dans l'Europe du XX siècle, comme l'a remarqué le Pape Jean-Paul II, "un recul sans précédent dans l'histoire tourmentée de l'humanité" (Insegnamenti, XIII/1, 1990, p. 58). En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre le véritable humanisme.


Saint Pie I
Pape (10e) et martyr
(142 à 157)

Le premier pape qui porta le nom glorieux de Pie était un italien de la ville d'Aquilée, dans l'état de Venise. Encore tout jeune, il vint habiter Rome où il fut admis au nombre des diacres. Le futur élu au souverain pontificat exerçait le sacerdoce lorsque le pape Hygin mourut martyr, en l'an 142. Il adopta le nom de Pie Ier, nom qui devait devenir si cher à l'Église.

Avec l'aide des lumières de saint Justin le Philosophe, il combattit l'hérésie de Valentin et refusa de communiquer avec Marcion qui tentait d'introduire dans l'Église la doctrine fataliste des deux principes, l'un auteur du bien, dont l'âme serait une émanation, l'autre auteur du mal, dont le corps serait l'ouvrage. Le saint pape Pie Ier eut surtout à combattre l'hérésie des Gnostiques implantée par Simon le Magicien qui avait essayé de tromper les fidèles de Rome par ses prestiges et ses artifices diaboliques.

Il établit que la fête de Pâques se célébrerait le dimanche, en mémoire de la glorieuse Résurrection du Sauveur qui eut lieu ce jour de la semaine. Il fixa cette loi inviolable afin de continuer la pieuse coutume qui s'observait déjà par la tradition des Apôtres.

Pie Ier venait souvent célébrer le Saint Sacrifice de la messe dans l'illustre maison de saint Pudens, sénateur qui voulut consacrer sa maison afin de la convertir en église ouverte à tous les chrétiens. Comme une multitude de païens accouraient en ces lieux bénis pour demander leur admission au sein de l'Église naissante, cette affluence ne tarda pas à être remarquée par les idolâtres jaloux et hostiles qui s'empressèrent d'adresser leurs plaintes à l'empereur Marc-Aurèle Antonin.

Ce prince ralluma la persécution à cause du grand nombre de conversions qui ne cessaient de se multiplier dans son empire. Il défendit aux chrétiens de se mêler au reste du peuple et de paraître dans les marchés, ainsi qu'aux thermes publics.

Saint Pie Ier gouverna la chrétienté pendant plus de quinze ans. L'histoire conteste que ce pontife ait donné son sang pour la foi, mais l'Église l'honore comme martyr. Il fut enseveli dans la catacombe du Vatican, auprès du corps de saint Pierre.


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Message par jaimedieu Mar 12 Juil 2016 - 14:37

Mardi le 12 juillet

Saints Louis et Zélie Martin
Parents de Sainte Thérèse de Lisieux
Témoins de l’Amour Conjugale

Fêtés ensemble le 12 juillet : date de leur mariage.

Louis Martin, de son nom complet Louis-Joseph-Aloys-Stanislas Martin, naît à Bordeaux le 22 août 1823 ; il est horloger.
Zélie Martin, née Azélie-Marie Guérin, ouvrit les yeux au monde le 23 décembre 1831 à Gandelain, près de Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne ; elle est dentellière.

Le 12 juillet 1858, Louis Martin et Zélie Guérin se marient à l’hôtel de ville d’Alençon à 22h et à l’église Notre-Dame à minuit. Tous deux avaient pensé à la vie religieuse mais c’est au cœur de la vie de couple et en élevant une famille de neuf enfants qu’ils vont découvrir leur chemin de sainteté.

Zélie sera une femme active à la tête d’une petite entreprise de dentelle (le point d’Alençon). Elle va procurer du travail à une vingtaine d’ouvrières à domicile. Elle sera une épouse amoureuse de son mari. Dans ses lettres à Louis, elle écrit : « Ta femme qui t’aime plus que sa vie » ou encore « Je t’embrasse comme je t’aime ».

Ce ne sont pas que des mots : leur joie est d’être ensemble et de partager tout ce qui fait la vie quotidienne, sous le regard de Dieu. Zélie sera une mère comblée et en même temps éprouvée. De 1860 à 1873, le couple Martin a eu neuf enfants, dont quatre sont morts en bas âge. Les cinq filles survivantes sont devenues religieuses et l'une, sainte Thérèse de Lisieux, carmélite morte en 1897 à l'âge de 24 ans, a été canonisée en 1925.

Zélie éprouvera de grandes joies à la naissance de ses enfants : « J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir ». Au moment de la naissance de Thérèse, la dernière, Zélie a déjà le cancer du sein et elle souffre de plus en plus. Elle ajoute : « J’ai déjà beaucoup souffert dans ma vie ». La confiance est l’âme de l’éducation familiale. Zélie souhaite pour ses enfants de devenir des saints. Cela ne l’empêche pas d’organiser des fêtes, des jeux et même d’acheter de belles robes pour ses enfants. En famille, on prie tous les jours et durant le mois de mai les filles aiment apporter de belles fleurs à la statue de Marie : la Vierge du Sourire.

Zélie Martin va décéder le 28 août 1877, à l’âge de 46 ans, en laissant cinq enfants qu’elle va confier à son mari : Louis.

Louis est un fils de militaire. Il va s’installer à Alençon et il ouvre une horlogerie-bijouterie à l’âge de 27 ans. Jusqu’à son mariage, il partage son temps entre son travail, des loisirs (la pêche en particulier), la lecture et la rencontre des autres. Il s’engage au service des plus pauvres dans le cadre de la Conférence Saint Vincent Paul et va, chaque matin, à la messe. Chaque semaine, il participe aussi à l’adoration eucharistique. Il a été un époux plein d’attention et d’affection pour son épouse et ses filles. Quand leur mère va décéder, il va quitter Alençon pour Lisieux, auprès des Guérin, sa belle famille. Après l’entrée de Thérèse au Carmel, commence pour lui l’épreuve de la maladie qui le conduit à être interné au Bon Sauveur, l’hôpital psychiatrique de l’époque. Pendant les périodes de rémission, on le voit s’occuper des malades qui l’entourent. Paralysé, il revient dans sa famille et meurt le 29 juillet 1894 à 71 ans. Zélie avait écrit, à propos de son mari : « Je suis très heureuse avec lui. Il me rend la vie bien douce. C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil pour toutes les femmes ».

Ce qui a caractérise la sainteté des époux Martin, c’est leur capacité à vivre l’ordinaire de la vie en ayant une grande confiance en l’amour de Dieu et une relation de couple fondée sur la prière et la générosité. Un chemin possible pour toutes les familles qui le désirent.

Louis et Zélie Martin ont été béatifiés le 19 octobre 2008, par le Pape Benoît XVI, à l’occasion des 150 ans de leur mariage.

Louis et Zélie Martin ont formé un foyer d’amour et Thérèse écrira : « Le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres ». En pensant à ses parents, elle dira qu’ils étaient plus dignes du ciel que de la terre.

Le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) a proclamé,le dimanche 18 octobre 2015, à Rome, quatre nouveaux saints : Vincenzo Grossi, un prêtre italien mort en 1917 près avoir consacré sa vie à venir en aide aux pauvres dans le nord de l'Italie, María Isabel Salvat Romero, une religieuse espagnole morte en 1998 et le couple Louis et Zélie Martin, un geste symbolique en plein synode sur la famille.
La canonisation de Louis Martin et de son épouse Zélie marque une première dans l'histoire de l'Église. D'autres couples ont, par le passé, été béatifiés mais aucun n'avait jusqu'ici été canonisé.



Saint Jean Gualbert
Abbé de Vallombreuse
(999-1073)


Giovanni Gualberto, né à Florence, fut élevé avec soin dans les maximes de la piété et dans l'étude des lettres ; mais à peine était-il entré dans le monde, qu'il y prit un goût excessif. L'amour des plaisirs l'emporta tellement, que ce qui lui avait paru criminel ne lui offrit plus rien que de légitime et d'innocent. Il était perdu sans ressource, si Dieu n'eût ménagé des circonstances pour lui ouvrir les yeux et le tirer de l'état déplorable où il s'était réduit.
Un jour de Vendredi saint, il rencontre le meurtrier de son frère, et, plein d'idées de vengeance, il va le percer de son épée, lorsque le malheureux, se jetant à terre, les bras en croix, le conjure, par la Passion de Jésus-Christ, de ne pas lui ôter la vie. Gualberto ne peut résister à ce spectacle. L'exemple du Sauveur priant pour ses bourreaux amollit la dureté de son cœur ; il tend la main au gentilhomme et lui dit :
« Je ne puis vous refuser ce que vous me demandez au nom de Jésus-Christ. Je vous accorde non seulement la vie, mais mon amitié. Priez Dieu de me pardonner mon péché. »

S'étant ensuite embrassés, ils se séparèrent. Jean se dirige de là vers l'église d'une abbaye voisine ; il se jette lui-même aux pieds d'un crucifix, et y prie avec une ferveur extraordinaire. Dieu lui fait connaître par un prodige que sa prière est exaucée, et qu'il a obtenu le pardon de ses fautes ; car le crucifix devant lequel il priait baisse la tête et s'incline vers lui, comme pour le remercier du pardon qu'il a généreusement accordé par amour pour Dieu.

Changé en un homme nouveau, Jean prit l'habit de Saint-Benoît et devint un religieux si fervent, qu'à la mort de l'abbé tous les suffrages se réunirent sur lui ; mais il ne voulut jamais accepter la dignité qu'on lui offrait. Il se retira à Vallombreuse, qui devint le berceau d'un nouvel Ordre, où la règle de Saint-Benoît était suivie dans toute sa rigueur.

On trouve dans la vie de saint Gualbert toutes les austérités et toutes les vertus qu'on rencontre dans la vie des plus grands Saints. Par un temps de disette, il se fit conduire au grenier presque vide, et les provisions, à sa prière, se multiplièrent au point qu'il put distribuer du blé à tous ses couvents et à tous les pauvres qui se présentèrent. Ayant trouvé un monastère trop riche, il pria un ruisseau voisin de prendre la violence d'un torrent et de renverser l'édifice, ce qui s'accomplit aussitôt. Un de ses couvents fut dévasté, incendié, et les religieux fort maltraités : « Vous êtes maintenant de vrais religieux, leur dit le Saint ; oh ! Que j'envie votre sort ! »

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Message par jaimedieu Mer 13 Juil 2016 - 15:13

Mercredi le 13 juillet

Saint Henri II
Empereur d'Allemagne
(972-1024)


Henri, surnommé le Pieux, appartenait à la famille impériale des Othons d'Allemagne, qui joua un si grand rôle au moyen âge. Touché d'une grâce spéciale de Dieu, il fit, jeune encore, un acte de hardiesse que lui eût dissuadé la prudence humaine, en promettant à Dieu de ne s'attacher qu'à Lui et en Lui vouant la continence perpétuelle. Héritier du royaume de Bavière par la mort de son père, il se vit obligé de prendre une épouse, pour ne pas s'exposer à la révolte de son royaume ; le choix du peuple et le sien se porta sur la noble Cunégonde, digne en tous points de cet honneur. Elle avait fait, dès son adolescence, le même vœu que son mari.
Henri, devenu plus tard empereur d'Allemagne, justifia la haute idée qu'on avait conçue de lui par la sagesse de son gouvernement ainsi que par la pratique de toutes les vertus qui font les grands rois, les héros et les Saints. Il s'appliquait à bien connaître toute l'étendue de ses devoirs, pour les remplir fidèlement, il priait, méditait la loi divine, remédiait aux abus et aux désordres, prévenait les injustices et protégeait le peuple contre les excès de pouvoirs et ne passait dans aucun lieu sans assister les pauvres par d'abondantes aumônes. Il regardait comme ses meilleurs amis ceux qui le reprenaient librement de ses fautes, et s'empressait de réparer les torts qu'il croyait avoir causés.

Cependant son âme si élevée gémissait sous le poids du fardeau de la dignité royale. Un jour, comme il visitait le cloître de Vannes, il s'écria : « C'est ici le lieu de mon repos ; voilà la demeure que j'ai choisie ! » Et il demanda à l'abbé de le recevoir sur-le-champ. Le religieux lui répondit qu'il était plus utile sur le trône que dans un couvent ; mais, sur les instances du prince, l'abbé se servit d'un moyen terme :
« Voulez-vous, lui dit-il, pratiquer l'obéissance jusqu'à la mort ?
“Je le veux, répondit Henri.”
- Et moi, dit l'abbé, je vous reçois au nombre de mes religieux ; j'accepte la responsabilité de votre salut, si vous voulez m'obéir.
“Je vous obéirai.”
- Eh bien ! Je vous commande, au nom de l'obéissance, de reprendre le gouvernement de votre empire et de travailler plus que jamais à la gloire de Dieu et au salut de vos sujets. »
Henri se soumit en gémissant.
Sa carrière devait être, du reste, bientôt achevée. Près de mourir, prenant la main de Cunégonde, il dit à sa famille présente :
« Vous m'aviez confié cette vierge, je la rends vierge au Seigneur et à vous. »



Sainte Thérèse de Jésus de Los Andes (1900-1920)
Novice chez les Carmélites déchaussées

Commémorée le 12 avril (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le 13 juillet par l'ordre du Carmel.


Thérèse de Jésus de Los Andes (dans le siècle Juanita Fernández Solar) est la première chilienne et la première carmélite américaine élevée à l'honneur des autels. Elle naît à Santiago du Chili le 13 juillet 1900, dans une famille chrétienne aisée. Ses parents s'appelaient Miguel Fernández et Lucía Solar.
À partir de 6 ans elle accompagna sa mère à la messe presque chaque jour avec le grand désir de communier, ce qu'elle fit pour la première fois le 11 septembre 1910. Dès lors elle aimait à communier chaque jour et à s'entretenir longuement avec Jésus, « son ami ».

Elle vécut aussi dès son enfance une intense vie mariale, qui fut un des piliers de sa vie spirituelle. La connaissance et l'amour de la Mère de Dieu anima et soutint chaque étape de son chemin à la suite de Jésus.

Elle fit ses études au collège du Sacré-Cœur (1907-1918). Profondément attachée à sa famille, elle pensait ne jamais pouvoir s'en séparer. Sa générosité lui fit vaincre l'épreuve de trois années d'internat, qui la préparèrent à la séparation définitive d'avec les siens le 7 mai 1919 où elle entra dans la communauté des carmélites de Los Andes.

Juanita avait entendu l'appel du Carmel à 14 ans. Par la lecture des saints de l'Ordre et une correspondance fréquente avec la prieure de Los Andes, elle se prépara si bien qu'on admire la lucidité avec laquelle à 17 ans elle comprenait l'idéal de la carmélite, et l'ardeur avec laquelle elle défendait la vie contemplative que « le monde traite d'inutile ». Elle la choisit par amour du monde, estimant lui être plus utile en témoignant de la dimension spirituelle de l'homme et en contribuant par son sacrifice à ce que le sang du Christ touche l'humanité et la purifie.
Comme carmélite, elle prit le nom de Thérèse de Jésus. Elle ne vécut pas même une année entière au monastère, où elle mourut le 12 avril 1920. Les religieuses assuraient qu'elle était déjà sainte à son entrée. Elle put ainsi consommer en si peu de temps sa course vers la sainteté qu'elle avait commencée très sérieusement bien avant sa première communion.
« Le Christ, ce fou d'amour, m'a rendue folle », disait-elle. Son rêve et son constant effort furent de lui ressembler, de se configurer au Christ. Pour se faire totalement semblable à lui, elle était prête à aller au bout du monde, à traverser le feu s'il l'eût fallu pour lui demeurer fidèle.
Toujours disponible aux autres, s'oubliant elle-même pour les servir joyeusement, elle rendait la vertu aimable et attrayante. Sa vie fut tout à fait ordinaire, équilibrée. Elle atteignit une maturité enviable par la synthèse harmonieuse du divin et de l'humain: oraison, études, devoirs domestiques et le sport qu'elle aimait passionnément, surtout la natation et l'équitation.

Belle jeune fille, sympathique, sportive, joyeuse, équilibrée, serviable et responsable, Thérèse de Los Andes peut entrainer les jeunes à la recherche du Christ et rappeler à tous que vivre l'évangile de l'amour est chemin d'accomplissement personnel.

Par son intercession, le Seigneur répand une abondante pluie de grâces et attire à lui d'innombrables enfants prodigues. Son sanctuaire, où se pressent plus de cent mille pèlerins chaque mois, est devenu le centre spirituel du Chili. Ainsi Thérèse de Los Andes remplit la mission qu'on lui reconnut peu après sa mort : susciter la faim et la soif de Dieu dans notre monde matérialiste.

Thérèse de Jésus de Los Andes a été béatifiée le 3 avril 1987 à Santiago du Chili et solennellement canonisée, le 21 mars 1993, à Rome, par le même Souverain Pontife : saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


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Message par jaimedieu Jeu 14 Juil 2016 - 14:39

Jeudi le 14 juillet

Saint Camille de Lellis (1550-1614)
Prêtre et fondateur des : « Clercs réguliers ministres des infirmes » (Camilliens)

Camillo da Lellis, naît à Bucchianico près de Chieti dans les Abruzzes, le 25 mai 1550 ; il fut privé de sa mère dès le berceau. Malgré les heureux présages donnés par un songe qu'avait eu sa mère avant sa naissance, il eut une enfance peu vertueuse ; sa jeunesse fut même débauchée. Jusque vers l'âge de vingt-cinq ans, on le voit mener une vie d'aventures ; il se livre au jeu avec frénésie, et un jour en particulier il joue tout, jusqu'à ses vêtements.
Sa misère le fait entrer dans un couvent de Capucins, où il sert de commissionnaire. Un jour, en revenant d'une course faite à cheval, pour le service du monastère, il est pénétré d'un vif rayon de la lumière divine et se jette à terre, saisi d'un profond repentir, en versant un torrent de larmes : « Ah ! Malheureux que je suis, s'écria-t-il, pourquoi ai-je connu si tard mon Dieu ? Comment suis-je resté sourd à tant d'appels ? Pardon, Seigneur, pardon pour ce misérable pécheur ! Je renonce pour jamais au monde ! »

Transformé par la pénitence, Camille fut admis au nombre des novices et mérita, par l'édification qu'il donna, le nom de « frère Humble ». Dieu permit que le frottement de la robe de bure rouvrît une ancienne plaie qu'il avait eue à la jambe, ce qui l'obligea de quitter le couvent des Capucins. Lorsque guéri de son mal, il voulut revenir chez ces religieux, saint Philippe de Néri, consulté par lui, lui dit : « Adieu, Camille, tu retournes chez les Capucins, mais ce ne sera pas pour longtemps. » En effet, peu après, la plaie se rouvrit, et Camille, obligé de renoncer à la vie monastique, s'occupa de soigner les malades et d'édifier des hôpitaux.

Il est frappé par la détresse des autres malades et s'engage comme infirmier. L'indifférence de ses collègues, des mercenaires ou repris de justice, vis-à-vis des malades le bouleverse. Il ressent le besoin de réunir autour du Crucifix des hommes qui partagent son amour des malades. Il est guidé, en cette démarche, par son père spirituel, saint Philippe Néri. En prenant soin des malades, ce sont les plaies du Christ qu'il soigne. Sa charité rayonnante lui attire de jeunes disciples. Ces volontaires, qui se réunissent pour prier ensemble et rivalisent de tendresse envers les malades, constituent le noyau initial des « Clercs Réguliers Ministres des Infirmes » que l'on appellera par la suite les « Camilliens » ou « Serviteurs des Malades ».

C'est en 1586 que le pape Sixte V (Felice Peretti, 1585-1590) reconnaît la Congrégation et autorise le port de la grande Croix rouge sur leur soutane. La mission de ces nouveaux religieux est « l'exercice des œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers tous les malades, tant dans les hôpitaux et prisons que dans les maisons privées, partout où il faudra. »

Partout où se déclare une peste, il accourt ou envoie ses frères. Il finit par mourir d'épuisement à Rome, le 14 juillet 1614.

Camillo da Lellis a été béatifié le 07 avril 1742 et canonisé le 29 juin 1746 par Benoît XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758).

Il est déclaré patron céleste des hôpitaux et des malades en 1886 par Léon XIII (Gioacchino Pecci, 1878-1903) et proclamé patron céleste des soignants en 1929 par Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939). Le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), en 1974, en a fait le protecteur particulier du service de santé de l'armée italienne. « La musique que je préfère, c’est celle que font les pauvres malades lorsque l’un demande qu’on lui refasse son lit, l’autre qu’on lui rafraîchisse la langue ou qu’on lui réchauffe les pieds. »


Bx Ghébré-Mikaël
Prêtre lazariste et martyr (1791-1855)


Ghébré-Mikaël (son nom signifie dévot de St Michel) naît à Dibo (Godjam, au nord de l'Ethiopie), en 1791. Il était sourd de l’oreille gauche, ce qui ne l’empêcha d’étudier dans la proche ville de Mertolé Mariàm. A cette époque, l’étudiant vivait dans la maison de son maître, en lui rendant tous les services de la maison et apprenant par cœur ce que le maître disait.

À 25 ans il entra au monastère de Mertolé Miriam, où l’on suivait la doctrine hérétique de Nestor. Ici, en 1816, il fit profession de moine orthodoxe et perfectionna ses études sur les livres anciens du monastère. Il vivait dans la plus parfaite chasteté.

Il voyagea, en Égypte, avec l’évêque catholique Justin de Jacobis, devenu après un grand saint, où il eu l’occasion de le connaître. Avec lui se rendit à Rome et à Jérusalem, avant de retourner dans son pays ; ce saint l’avait converti.

Après avoir longuement réfléchi et prié Ghébré-Michaël prit, en 1844, la décision de passer au catholicisme et de s'unir à la petite communauté de Mgr de Jacobis. Il devint professeur aux Séminaires de Guala et Alitena, il composa un catéchisme pour le peuple et s’occupa de la formation du clergé indigène et la réfutation des hérétiques.

Lorsqu'éclata la persécution contre les catholiques, Ghébré-Michaël refusa de se cacher ou de fuir. Il fut arrêté, emprisonné à Gondar, en mai 1854, et soumis à de grands tourments : jeûne, flagellations, guend (tronc d'olivier plein d'aiguilles) et humiliations de toutes sortes. Déçu dans son espoir de le voir abjurer, l'empereur décida d'en finir avec lui. C'était à Liguama, dans la province de Wollo, le 28 août 1855, fête de saint Georges pour l'Église Éthiopique.
On croit qu'il a été enterré à Were Ilu, à 80 km sud-ouest de Desie.

Ghébré-Mikaël a été béatifié le 31 octobre 1926 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
Sa fête est célébrée le 14 juillet. Il est le Patron des prêtres diocésains.

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Message par jaimedieu Ven 15 Juil 2016 - 14:49

Vendredi le 15 juillet

Saint Bonaventure
Cardinal-Évêque, Docteur de l’Église
(1217-1274)

Bonaventura, au baptême Giovanni, naît, probablement en 1217, à Civita de Bagnoregio (Toscane, Italie) de Giovanni Fidanza, médecin, et Maria di Ritello.
À l’âge de quatre ans, il fut attaqué d’une maladie si dangereuse, que les médecins désespérèrent de sa vie. Sa mère alla se jeter aux pieds de saint François d’Assise, le conjurant d’intercéder auprès de Dieu pour un enfant qui lui était si cher. Le Saint, touché de compassion, se mit en prière, et le malade se trouva parfaitement guéri. Par reconnaissance, Giovanni entra dans l’Ordre fondé par saint François, et en devint l’ornement et la gloire. Le saint patriarche, près de finir sa course mortelle, lui prédit toutes les grâces dont la miséricorde divine le comblerait, et s’écria tout à coup, dans un ravissement prophétique : « O buona ventura ! O la bonne aventure ! » De là vint le nom de Bonaventure qui fut donné à notre Saint.

Durant les années 1232-1246 Bonaventure est étudiant à l’Université de Paris, où il devait lier avec saint Thomas une amitié qui sembla faire revivre celle de saint Grégoire de Nazianze et de saint Basile. Tous deux couraient plus qu’ils ne marchaient dans la carrière des sciences et de la vertu, et, d’étudiants de génie, ils parvinrent en peu de temps à la gloire des plus savants professeurs et des docteurs les plus illustres. Les études de Bonaventure n’étaient que la prolongation de sa fervente oraison.

Saint Thomas d’Aquin vint un jour le visiter et lui demanda dans quels livres il puisait cette profonde doctrine qu’on admirait en lui. Bonaventure lui montra quelques volumes : mais, son ami faisant l’incrédule, il finit par montrer un crucifix qui était sur sa table, et lui dit : « Voilà l’unique source de ma doctrine ; c’est dans ces plaies sacrées que je puise mes lumières ! »

De 1253 à 1255, il est maître régent, titulaire de la chaire franciscaine de la faculté de théologie de l'Université de Paris, au moment où Thomas enseigne chez les Dominicains.

Élu général de son Ordre malgré ses larmes, il continua ses travaux ; mais, de tous, celui qui lui fut le plus cher fut la Vie de saint François d’Assise, qu’il écrivit avec une plume trempée dans l’amour divin, après avoir visité tous les lieux où avait passé son bienheureux père. Saint Thomas vint un jour lui rendre visite, et, à travers sa porte entrouverte, l’aperçut ravi, hors de lui-même et élevé de terre, pendant qu’il travaillait à la vie du saint fondateur ; il se retira avec respect, en disant : « Laissons un Saint faire la vie d’un Saint. »

Bonaventure avait à peu près cinquante six ans quand, le 3 juin 1273, le Bx Grégoire X (Tebaldo Visconti, 1271-1276) le nomma cardinal-évêque d’Albano. Les envoyés du Pape le trouvèrent, lui, général de l’Ordre, occupé, avec plusieurs frères, à laver la vaisselle.

Il meurt ministre général des Franciscains, le 15 juillet 1274.

Bonaventura a été inscrit dans le livre des saints, le 14 avril 1482, par le pape franciscain Sixte IV (Francesco della Rovere, 1471-1484). En 1588, un autre pape franciscain, Sixte V (Felice Peretti, 1585-1590), le déclara “Docteur de l’Église”.

Catéchèses du Pape Benoît XVI (1):

Chers frères et sœurs,

Aujourd'hui, je voudrais parler de saint Bonaventure de Bagnoregio. Je vous avoue qu'en vous proposant ce thème, je ressens une certaine nostalgie, car je repense aux recherches que, jeune chercheur, j'ai conduites précisément sur cet auteur, qui m'est particulièrement cher. Sa connaissance a beaucoup influencé ma formation. C'est avec une grande joie que je me suis rendu en pèlerinage, il y a quelques mois, sur son lieu de naissance, Bagnoregio, petite ville italienne dans le Latium, qui conserve avec vénération sa mémoire.

Né probablement aux alentours de 1217 et mort en 1274, il vécut au XIIIe siècle, à une époque où la foi chrétienne, profondément imprégnée dans la culture et dans la société de l'Europe, inspira des œuvres durables dans le domaine de la littérature, des arts visuels, de la philosophie et de la théologie. Parmi les grandes figures chrétiennes qui contribuèrent à la composition de cette harmonie entre foi et culture se distingue précisément Bonaventure, homme d'action et de contemplation, de profonde piété et de prudence dans le gouvernement.

Il s'appelait Jean de Fidanza. Comme il le raconte lui-même, un épisode qui eut lieu alors qu'il était encore jeune garçon, marqua profondément sa vie. Il avait été frappé d'une grave maladie, et pas même son père, qui était médecin, espérait désormais pouvoir le sauver de la mort. Alors, sa mère eut recours à l'intercession de saint François d'Assise, canonisé depuis peu. Et Jean guérit.

La figure du Poverello d'Assise lui devint encore plus familière quelques années plus tard, alors qu'il se trouvait à Paris, où il s'était rendu pour ses études. Il avait obtenu le diplôme de Maître d'art, que nous pourrions comparer à celui d'un prestigieux lycée de notre époque. A ce moment, comme tant de jeunes du passé et également d'aujourd'hui, Jean se posa une question cruciale: « Que dois-je faire de ma vie? ». Fasciné par le témoignage de ferveur et de radicalité évangélique des frères mineurs, qui étaient arrivés à Paris en 1219, Jean frappa aux portes du couvent franciscain de la ville et demanda à être accueilli dans la grande famille des disciples de saint François. De nombreuses années plus tard, il expliqua les raisons de son choix: chez saint François et dans le mouvement auquel il avait donné naissance, il reconnaissait l'action du Christ. Il écrivait ceci dans une lettre adressée à un autre frère: « Je confesse devant Dieu que la raison qui m'a fait aimer le plus la vie du bienheureux François est qu'elle ressemble aux débuts et à la croissance de l'Eglise. L'Eglise commença avec de simples pêcheurs, et s'enrichit par la suite de docteurs très illustres et sages; la religion du bienheureux François n'a pas été établie par la prudence des hommes mais par le Christ » (Epistula de tribus quaestionibus ad magistrum innominatum, in Œuvres de saint Bonaventure. Introduction générale, Rome 1990, p. 29).

C'est pourquoi, autour de l'an 1243, Jean revêtit l'habit franciscain et prit le nom de Bonaventure. Il fut immédiatement dirigé vers les études, et fréquenta la Faculté de théologie de l'université de Paris, suivant un ensemble de cours de très haut niveau. Il obtint les divers titres requis pour la carrière académique, ceux de « bachelier biblique » et de « bachelier sentencier ». Ainsi, Bonaventure étudia-t-il en profondeur l'Ecriture Sainte, les Sentences de Pierre Lombard, le manuel de théologie de l'époque, ainsi que les plus importants auteurs de théologie, et, au contact des maîtres et des étudiants qui affluaient à Paris de toute l'Europe, il mûrit sa propre réflexion personnelle et une sensibilité spirituelle de grande valeur qu'au cours des années suivantes, il sut transcrire dans ses œuvres et dans ses sermons, devenant ainsi l'un des théologiens les plus importants de l'histoire de l'Eglise. Il est significatif de rappeler le titre de la thèse qu'il défendit pour être habilité à l'enseignement de la théologie, la licentia ubique docendi, comme l'on disait alors. Sa dissertation avait pour titre Questions sur la connaissance du Christ. Cet argument montre le rôle central que le Christ joua toujours dans la vie et dans l'enseignement de Bonaventure. Nous pouvons dire sans aucun doute que toute sa pensée fut profondément christocentrique.

Dans ces années-là, à Paris, la ville d'adoption de Bonaventure, se répandait une violente polémique contre les frères mineurs de saint François d'Assise et les frères prédicateurs de saint Dominique de Guzman. On leur contestait le droit d'enseigner à l'Université, et l'on allait jusqu'à mettre en doute l'authenticité de leur vie consacrée. Assurément, les changements introduits par les ordres mendiants dans la manière d'envisager la vie religieuse, dont j'ai parlé dans les catéchèses précédentes, étaient tellement innovateurs que tous ne parvenaient pas à les comprendre. S'ajoutaient ensuite, comme cela arrive parfois même entre des personnes sincèrement religieuses, des motifs de faiblesse humaine, comme l'envie et la jalousie. Bonaventure, même s'il était encerclé par l'opposition des autres maîtres universitaires, avait déjà commencé à enseigner à la chaire de théologie des franciscains et, pour répondre à qui contestait les ordres mendiants, il composa un écrit intitulé La perfection évangélique. Dans cet écrit, il démontre comment les ordres mendiants, spécialement les frères mineurs, en pratiquant les vœux de chasteté et d'obéissance, suivaient les conseils de l'Evangile lui-même. Au-delà de ces circonstances historiques, l'enseignement fourni par Bonaventure dans son œuvre et dans sa vie demeure toujours actuel: l'Eglise est rendue plus lumineuse et belle par la fidélité à la vocation de ses fils et de ses filles qui non seulement mettent en pratique les préceptes évangéliques mais, par la grâce de Dieu, sont appelés à en observer les conseils et témoignent ainsi, à travers leur style de vie pauvre, chaste et obéissant, que l'Evangile est une source de joie et de perfection.

Le conflit retomba, au moins un certain temps, et, grâce à l'intervention personnelle du Pape Alexandre IV, en 1257, Bonaventure fut reconnu officiellement comme docteur et maître de l'université parisienne. Il dut toutefois renoncer à cette charge prestigieuse, parce que la même année, le Chapitre général de l'ordre l'élut ministre général.

Il exerça cette fonction pendant dix-sept ans avec sagesse et dévouement, visitant les provinces, écrivant aux frères, intervenant parfois avec une certaine sévérité pour éliminer les abus. Quand Bonaventure commença ce service, l'Ordre des frères mineurs s'était développé de manière prodigieuse: il y avait plus de 30.000 frères dispersés dans tout l'Occident avec des présences missionnaires en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, et également à Pékin. Il fallait consolider cette expansion et surtout lui conférer, en pleine fidélité au charisme de François, une unité d'action et d'esprit. En effet, parmi les disciples du saint d'Assise, on enregistrait différentes façons d'interpréter le message et il existait réellement le risque d'une fracture interne. Pour éviter ce danger, le chapitre général de l'Ordre, qui eut lieu à Narbonne en 1260, accepta et ratifia un texte proposé par Bonaventure, dans lequel on recueillait et on unifiait les normes qui réglementaient la vie quotidienne des frères mineurs. Bonaventure avait toutefois l'intuition que les dispositions législatives, bien qu'elles fussent inspirées par la sagesse et la modération, n'étaient pas suffisantes à assurer la communion de l'esprit et des cœurs. Il fallait partager les mêmes idéaux et les mêmes motivations. C'est pour cette raison que Bonaventure voulut présenter le charisme authentique de François, sa vie et son enseignement. Il rassembla donc avec un grand zèle des documents concernant le Poverello et il écouta avec attention les souvenirs de ceux qui avaient directement connu François. Il en naquit une biographie, historiquement bien fondée, du saint d'Assise, intitulée Legenda Maior, rédigée également sous forme plus brève, et donc appelée Legenda Minor. Le mot latin, à la différence du mot italien, n'indique pas un fruit de l'imagination, mais, au contraire, « Legenda » signifie un texte faisant autorité, « à lire » de manière officielle. En effet, le chapitre des frères mineurs de 1263, qui s'était réuni à Pise, reconnut dans la biographie de saint Bonaventure le portrait le plus fidèle du fondateur et celle-ci devint, ainsi, la biographie officielle du saint.

Quelle est l'image de François qui ressort du cœur et de la plume de son pieux fils et successeur, saint Bonaventure? Le point essentiel: François est un alter Christus, un homme qui a cherché passionnément le Christ. Dans l'amour qui pousse à l'imitation, il s'est conformé entièrement à Lui. Bonaventure indiquait cet idéal vivant à tous les disciples de François. Cet idéal, valable pour chaque chrétien, hier, aujourd'hui et à jamais, a été indiqué comme programme également pour l'Eglise du Troisième millénaire par mon prédécesseur, le vénérable Jean-Paul II. Ce programme, écrivait-il dans la Lettre Novo millennio ineunte, est centré « sur le Christ lui-même, qu'il faut connaître, aimer, imiter, pour vivre en lui la vie trinitaire et pour transformer avec lui l'histoire jusqu'à son achèvement dans la Jérusalem céleste » (n. 29).

En 1273, la vie de saint Bonaventure connut un autre changement. Le Pape Grégoire X voulut le consacrer évêque et le nommer cardinal. Il lui demanda également de préparer un événement ecclésial très important: le IIe concile œcuménique de Lyon, qui avait pour but le rétablissement de la communion entre l'Eglise latine et l'Eglise grecque. Il se consacra à cette tâche avec diligence, mais il ne réussit pas à voir la conclusion de cette assise œcuménique, car il mourut pendant son déroulement. Un notaire pontifical anonyme composa un éloge de Bonaventure, qui nous offre un portrait conclusif de ce grand saint et excellent théologien: « Un homme bon, affable, pieux et miséricordieux, plein de vertus, aimé de Dieu et des hommes... En effet, Dieu lui avait donné une telle grâce, que tous ceux qui le voyaient étaient envahis par un amour que le cœur ne pouvait pas cacher » (cf. J.G. Bougerol, Bonaventura, in. A. Vauchez (sous la direction de), Storia dei santi e della santità cristiana. Vol. VI L'epoca del rinnovamento evangelico, Milan 1991, p. 91).

Recueillons l'héritage de ce grand Docteur de l'Eglise, qui nous rappelle le sens de notre vie avec les paroles suivantes: « Sur la terre... nous pouvons contempler l'immensité divine à travers le raisonnement et l'admiration; dans la patrie céleste, en revanche, à travers la vision, lorsque nous serons faits semblables à Dieu, et à travers l'extase... nous entrerons dans la joie de Dieu » (La conoscenza di Cristo, q. 6, conclusione, in Opere di San Bonaventura. Opuscoli Teologici/1, Roma 1993, p. 187).

(Suite post suivant)
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Message par jaimedieu Ven 15 Juil 2016 - 14:57

Catéchèse (suite 2)

Chers frères et sœurs,

La semaine dernière, j'ai parlé de la vie et de la personnalité de saint Bonaventure de Bagnoregio. Ce matin, je voudrais poursuivre sa présentation, en m'arrêtant sur une partie de son œuvre littéraire et de sa doctrine.

Comme je le disais déjà, saint Bonaventure a eu, entre autres mérites, celui d'interpréter de façon authentique et fidèle la figure de saint François d'Assise, qu'il a vénéré et étudié avec un grand amour. De façon particulière, à l'époque de saint Bonaventure, un courant de Frères mineurs, dits "spirituels", soutenait qu'avec saint François avait été inaugurée une phase entièrement nouvelle de l'histoire, et que serait apparu l'"Evangile éternel", dont parle l'Apocalypse, qui remplaçait le Nouveau Testament. Ce groupe affirmait que l'Eglise avait désormais épuisé son rôle historique, et était remplacée par une communauté charismatique d'hommes libres, guidés intérieurement par l'Esprit, c'est-à-dire les "Franciscains spirituels". A la base des idées de ce groupe, il y avait les écrits d'un abbé cistercien, Joachim de Flore, mort en 1202. Dans ses œuvres, il affirmait l'existence d'un rythme trinitaire de l'histoire. Il considérait l'Ancien Testament comme l'ère du Père, suivie par le temps du Fils et le temps de l'Eglise. Il fallait encore attendre la troisième ère, celle de l'Esprit Saint. Toute cette histoire devait être interprétée comme une histoire de progrès: de la sévérité de l'Ancien Testament à la liberté relative du temps du Fils, dans l'Eglise, jusqu'à la pleine liberté des Fils de Dieu au cours du temps de l'Esprit Saint, qui devait être également, enfin, le temps de la paix entre les hommes, de la réconciliation des peuples et des religions. Joachim de Flore avait suscité l'espérance que le début du temps nouveau aurait dérivé d'un nouveau monachisme. Il est donc compréhensible qu'un groupe de franciscains pensait reconnaître chez saint François d'Assise l'initiateur du temps nouveau et dans son Ordre la communauté de la période nouvelle - la communauté du temps de l'Esprit Saint, qui laissait derrière elle l'Eglise hiérarchique, pour commencer la nouvelle Eglise de l'Esprit, qui n'était plus liée aux anciennes structures.

Il existait donc le risque d'un très grave malentendu sur le message de saint François, de son humble fidélité à l'Evangile et à l'Eglise, et cette équivoque comportait une vision erronée du christianisme dans son ensemble.

Saint Bonaventure, qui, en 1257, devint ministre général de l'Ordre franciscain, se trouva face à une grave tension au sein de son Ordre même, précisément en raison de ceux qui soutenaient le courant mentionné des "Franciscains spirituels", qui se référait à Joachim de Flore. Précisément pour répondre à ce groupe et pour redonner une unité à l'Ordre, saint Bonaventure étudia avec soin les écrits authentiques de Joachim de Flore et ceux qui lui étaient attribués et, tenant compte de la nécessité de présenter correctement la figure et le message de son bien-aimé saint François, voulut exposer une juste vision de la théologie de l'histoire. Saint Bonaventure affronta le problème précisément dans sa dernière œuvre, un recueil de conférences aux moines de l'étude parisienne, demeuré incomplet et qui nous est parvenu à travers les transcriptions des auditeurs, intitulée Hexaëmeron, c'est-à-dire une explication allégorique des six jours de la création. Les Pères de l'Eglise considéraient les six ou sept jours du récit sur la création comme une prophétie de l'histoire du monde, de l'humanité. Les sept jours représentaient pour eux sept périodes de l'histoire, interprétées plus tard également comme sept millénaires. Avec le Christ, nous devions entrer dans le dernier, c'est-à-dire dans la sixième période de l'histoire, à laquelle devrait succéder ensuite le grand sabbat de Dieu. Saint Bonaventure présuppose cette interprétation historique du rapport avec les jours de la création, mais d'une façon très libre et innovatrice. Pour lui, deux phénomènes de son époque rendent nécessaire une nouvelle interprétation du cours de l'histoire:
Le premier: la figure de saint François, l'homme entièrement uni au Christ jusqu'à la communion des stigmates, presque un alter Christus, et avec saint François, la nouvelle communauté qu'il avait créée, différente du monachisme connu jusqu'alors. Ce phénomène exigeait une nouvelle interprétation, comme nouveauté de Dieu apparue à ce moment.
Le deuxième: la position de Joachim de Flore, qui annonçait un nouveau monachisme et une période totalement nouvelle de l'histoire, en allant au-delà de la révélation du Nouveau Testament, exigeait une réponse.

En tant que ministre général de l'Ordre des franciscains, saint Bonaventure avait immédiatement vu qu'avec la conception spiritualiste, inspirée par Joachim de Flore, l'Ordre n'était pas gouvernable, mais allait logiquement vers l'anarchie. Deux conséquences en découlaient selon lui.

La première: la nécessité pratique de structures et d'insertion dans la réalité de l'Eglise hiérarchique, de l'Eglise réelle, avait besoin d'un fondement théologique, notamment parce que les autres, ceux qui suivaient la conception spiritualiste, manifestaient un fondement théologique apparent.

La seconde: tout en tenant compte du réalisme nécessaire, il ne fallait pas perdre la nouveauté de la figure de saint François.

Comment saint Bonaventure a-t-il répondu à l'exigence pratique et théorique? Je ne peux donner ici qu'un résumé très schématique et incomplet sur certains points de sa réponse:

1. Saint Bonaventure repousse l'idée du rythme trinitaire de l'histoire. Dieu est un pour toute l'histoire et il ne se divise pas en trois divinités. En conséquence, l'histoire est une, même si elle est un chemin et - selon saint Bonaventure - un chemin de progrès.

2. Jésus Christ est la dernière parole de Dieu - en Lui Dieu a tout dit, se donnant et se disant lui-même. Plus que lui-même, Dieu ne peut pas dire, ni donner. L'Esprit Saint est l'Esprit du Père et du Fils. Le Seigneur dit de l'Esprit Saint: "...il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit" (Jn 14, 26); "il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître" (Jn 16, 15). Il n'y a donc pas un autre Evangile, il n'y a pas une autre Eglise à attendre. L'Ordre de saint François doit donc lui aussi s'insérer dans cette Eglise, dans sa foi, dans son organisation hiérarchique.

3. Cela ne signifie pas que l'Eglise soit immobile, fixée dans le passé et qu'il ne puisse pas y avoir de nouveauté dans celle-ci. "Opera Christi non deficiunt, sed proficiunt", les œuvres du Christ ne reculent pas, ne disparaissent pas, mais elles progressent", dit le saint dans la lettre De tribus quaestionibus. Ainsi, saint Bonaventure formule explicitement l'idée du progrès, et cela est une nouveauté par rapport aux Pères de l'Eglise et à une grande partie de ses contemporains. Pour saint Bonaventure, le Christ n'est plus, comme il l'avait été pour les Pères de l'Eglise, la fin, mais le centre de l'histoire; avec le Christ, l'histoire ne finit pas, mais une nouvelle période commence. Une autre conséquence est la suivante: jusqu'à ce moment dominait l'idée que les Pères de l'Eglise avaient été le sommet absolu de la théologie; toutes les générations suivantes ne pouvaient être que leurs disciples. Saint Bonaventure reconnaît lui aussi les Pères comme des maîtres pour toujours, mais le phénomène de saint François lui donne la certitude que la richesse de la parole du Christ est intarissable et que chez les nouvelles générations aussi peuvent apparaître de nouvelles lumières. Le caractère unique du Christ garantit également des nouveautés et un renouveau pour toutes les périodes de l'histoire.

Assurément, l'Ordre franciscain - souligne-t-il - appartient à l'Eglise de Jésus Christ, à l'Eglise apostolique et il ne peut pas se construire dans un spiritualisme utopique. Mais, dans le même temps, la nouveauté de cet Ordre par rapport au monachisme classique est valable, et saint Bonaventure - comme je l'ai dit dans la catéchèse précédente - a défendu cette nouveauté contre les attaques du clergé séculier de Paris: les franciscains n'ont pas de monastère fixe, ils peuvent être présents partout pour annoncer l'Evangile. C'est précisément la rupture avec la stabilité, caractéristique du monachisme, en faveur d'une nouvelle flexibilité, qui restitua à l'Eglise le dynamisme missionnaire.

A ce point, il est peut-être utile de dire qu'aujourd'hui aussi, il existe des points de vue selon lesquels toute l'histoire de l'Eglise au deuxième millénaire aurait été un déclin permanent; certains voient déjà le déclin immédiatement après le Nouveau Testament. En réalité, "Opera Christi non deficiunt, sed proficiunt", les œuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent. Que serait l'Eglise sans la nouvelle spiritualité des cisterciens, des franciscains et des dominicains, la spiritualité de sainte Thérèse d'Avila et de saint Jean de la Croix, et ainsi de suite? Aujourd'hui aussi vaut l'affirmation suivante: "Opera Christi non deficiunt, sed proficiunt", elles vont de l'avant. Saint Bonaventure nous enseigne l'ensemble du discernement nécessaire, même sévère, du réalisme sobre et de l'ouverture à de nouveaux charismes donnés par le Christ, dans l'Esprit Saint, à son Eglise. Et alors que se répète cette idée du déclin, il y a également l'autre idée, cet "utopisme spiritualiste", qui se répète. Nous savons, en effet, qu'après le Concile Vatican II, certains étaient convaincus que tout était nouveau, qu'il y avait une autre Eglise, que l'Eglise pré-conciliaire était finie et que nous en aurions eu une autre, totalement "autre". Un utopisme anarchique! Et grâce à Dieu, les sages timoniers de la barque de Pierre, le Pape Paul vi et le Pape Jean-Paul ii, d'une part ont défendu la nouveauté du Concile et, de l'autre, dans le même temps, ils ont défendu l'unicité et la continuité de l'Eglise, qui est toujours une Eglise de pécheurs et toujours un lieu de Grâce.

4. Dans ce sens, saint Bonaventure, en tant que ministre général des franciscains, suivit une ligne de gouvernement dans laquelle il était bien clair que le nouvel Ordre ne pouvait pas, comme communauté, vivre à la même "hauteur eschatologique" que saint François, chez qui il voit anticipé le monde futur, mais - guidé, dans le même temps, par un sain réalisme et par le courage spirituel - il devait s'approcher le plus possible de la réalisation maximale du Sermon de la montagne, qui pour saint François fut la règle, tout en tenant compte des limites de l'homme, marqué par le péché originel.

Nous voyons ainsi que pour saint Bonaventure gouverner n'était pas simplement un acte, mais signifiait surtout penser et prier. A la base de son gouvernement nous trouvons toujours la prière et la pensée; toutes ses décisions résultent de la réflexion, de la pensée éclairée par la prière. Son contact intime avec le Christ a toujours accompagné son travail de ministre général et c'est pourquoi il a composé une série d'écrits théologico-mystiques, qui expriment l'âme de son gouvernement et manifestent l'intention de conduire intérieurement l'Ordre, c'est-à-dire de gouverner non seulement par les ordres et les structures, mais en guidant et en éclairant les âmes, en les orientant vers le Christ.

De ces écrits, qui sont l'âme de son gouvernement et qui montrent la route à parcourir tant à l'individu qu'à la communauté, je ne voudrais en mentionner qu'un seul, son chef-d'œuvre, l'Itinerarium mentis in Deum, qui est un "manuel" de contemplation mystique. Ce livre fut conçu en un lieu de profonde spiritualité: le mont de la Verne, où saint François avait reçu les stigmates. Dans l'introduction, l'auteur illustre les circonstances qui furent à l'origine de ce texte: "Tandis que je méditais sur les possibilités de l'âme d'accéder à Dieu, je me représentai, entre autres, cet événement merveilleux qui advint en ce lieu au bienheureux François, la vision du Séraphin ailé en forme de Crucifié. Et méditant sur cela, je me rendis compte immédiatement que cette vision m'offrait l'extase contemplative du père François et, dans le même temps, la voie qui y conduit" (Itinéraire de l'esprit en Dieu, Prologue, 2 in Opere di San Bonaventura. Opuscoli Teologici / 1, Rome, 1993, p. 499).

Les six ailes du Séraphin deviennent ainsi le symbole des six étapes qui conduisent progressivement l'homme de la connaissance de Dieu, à travers l'observation du monde et des créatures et à travers l'exploration de l'âme elle-même avec ses facultés, jusqu'à l'union gratifiante avec la Trinité par l'intermédiaire du Christ, à l'imitation de saint François d'Assise. Les dernières paroles de l'Itinerarium de saint Bonaventure, qui répondent à la question sur la manière dont on peut atteindre cette communion mystique avec Dieu, devraient descendre profondément dans nos cœurs: "Si à présent tu soupires de savoir comment cela peut advenir (la communion mystique avec Dieu), interroge la grâce, non la doctrine; le désir, non l'intellect; le murmure de la prière, non l'étude des lettres; l'époux, non le maître; Dieu, non l'homme; le brouillard, non la clarté; non la lumière, mais le feu qui tout enflamme et transporte en Dieu avec les fortes onctions et les très ardentes affections... Entrons donc dans le brouillard, étouffons les angoisses, les passions et les fantômes; passons avec le Christ crucifié de ce monde au Père, afin qu'après l'avoir vu, nous disions avec Philippe: cela me suffit" (ibid., vii, 6).

Chers frères et sœurs, accueillons l'invitation qui nous est adressée par saint Bonaventure, le Docteur Séraphique, et mettons-nous à l'école du Maître divin: écoutons sa Parole de vie et de vérité, qui résonne dans l'intimité de notre âme. Purifions nos pensées et nos actions, afin qu'Il puisse habiter en nous et que nous puissions entendre sa Voix divine, qui nous attire vers le vrai bonheur.
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Message par jaimedieu Ven 15 Juil 2016 - 14:59

Suite 3, fin de la catéchèse:

Chers frères et sœurs,

Ce matin, en poursuivant la réflexion de mercredi dernier, je voudrais approfondir avec vous d'autres aspects de la doctrine de saint Bonaventure de Bagnoregio. Il s'agit d'un éminent théologien, qui mérite d'être placé à côté d'un autre très grand penseur de son époque, saint Thomas d'Aquin. Tous deux ont scruté les mystères de la Révélation, en mettant en valeur les ressources de la raison humaine, dans ce dialogue fécond entre foi et raison qui caractérise le Moyen-âge chrétien, en en faisant une époque de très grand dynamisme intellectuel, ainsi que de foi et de renouveau ecclésial, rarement mis en évidence. D'autres similitudes les rapprochent: tant Bonaventure, franciscain, que Thomas, dominicain, appartenaient aux Ordres mendiants qui, par leur fraîcheur spirituelle, comme je l'ai rappelé lors de précédentes catéchèses, renouvelèrent, au xiii siècle, l'Eglise tout entière et attirèrent de nombreux fidèles. Tous deux servirent l'Eglise avec diligence, avec passion et avec amour, au point d'être envoyés pour participer au Concile œcuménique de Lyon en 1274, l'année même où ils moururent: Thomas tandis qu'il se rendait à Lyon, Bonaventure au cours du déroulement de ce même Concile. Sur la Place Saint-Pierre également, les statues des deux saints sont parallèles, et placées précisément au début de la Colonnade, en partant de la façade de la Basilique vaticane: l'une est située sur le bras gauche, et l'autre sur le bras droit. En dépit de tous ces aspects, nous pouvons saisir chez les deux grands saints deux approches différentes de la recherche philosophique et théologique, qui montrent l'originalité et la profondeur de pensée de l'un et de l'autre. Je voudrais évoquer certaines de ces différences.

Une première différence concerne le concept de théologie. Les deux docteurs se demandent si la théologie est une science pratique ou une science théorique, spéculative. Saint Thomas réfléchit sur deux possibles réponses opposées. La première dit: la théologie est une réflexion sur la foi et l'objectif de la foi est que l'homme devienne bon, et vive selon la volonté de Dieu. Le but de la théologie devrait donc être celui de guider sur la voie juste, bonne; par conséquent, celle-ci, au fond, est une science pratique. L'autre position dit: la théologie cherche à connaître Dieu. Nous sommes l'œuvre de Dieu; Dieu est au-dessus de nos actions. Dieu opère en nous la juste action. Il s'agit donc en substance non pas de notre action, mais de connaître Dieu, pas notre œuvre. La conclusion de saint Thomas est: la théologie implique les deux aspects: elle est théorique, elle cherche à connaître Dieu toujours plus, et elle est pratique: elle cherche à orienter notre vie vers le bien. Mais il existe un primat de la connaissance: nous devons avant tout connaître Dieu, puis suit l'action selon Dieu (Summa Theologiae, Ia, q. 1, art. 4). Ce primat de la connaissance par rapport à la pratique est significatif pour l'orientation fondamentale de saint Thomas.

La réponse de saint Bonaventure est très semblable, mais les accents sont différents. Saint Bonaventure connaît les mêmes arguments dans l'une et dans l'autre direction, comme saint Thomas, mais pour répondre à la question de savoir si la théologie est une science pratique ou théorique, saint Bonaventure fait une triple distinction - il étend l'alternative entre théorique (primat de la connaissance) et pratique (primat de la pratique), en ajoutant une troisième attitude, qu'il appelle "sapientielle" et affirme que la sagesse embrasse les deux aspects. Il poursuit: la sagesse recherche la contemplation (comme la plus haute forme de la connaissance) et a pour intention "ut boni fiamus" - que nous devenions bons, surtout cela: devenir bons (cf. Breviloquium, Prologus, n. 5). Puis il ajoute: "La foi est dans l'esprit d'une façon telle qu'elle provoque l'affection. Par exemple: savoir que le Christ est mort "pour nous" ne demeure pas une connaissance, mais devient nécessairement affection, amour" (Proemium in i Sent., q. 3).

C'est dans la même optique que se situe sa défense de la théologie, c'est-à-dire de la réflexion rationnelle et méthodique de la foi. Saint Bonaventure dresse la liste de plusieurs arguments contre le fait de faire de la théologie, peut-être également répandus chez une partie des frères franciscains et présents aussi à notre époque: la raison viderait la foi, elle serait une attitude violente à l'égard de la Parole de Dieu, nous devons écouter et non analyser la Parole de Dieu (cf. Lettre de saint François d'Assise à saint Antoine de Padoue). A ces arguments contre la théologie, qui démontrent les dangers existant dans la théologie elle-même, le saint répond: il existe une manière arrogante de faire de la théologie, un orgueil de la raison, qui se place au-dessus de la Parole de Dieu. Mais la vraie théologie, le travail rationnel de la véritable et de la bonne théologie a une autre origine, non l'orgueil de la raison. Celui qui aime veut toujours connaître mieux et davantage l'aimé; la véritable théologie n'engage pas la raison et sa recherche motivée par l'orgueil, "sed propter amorem eius cui assentit" - "motivée par l'amour de Celui à qui elle a donné son assentiment" (Proemium in i Sent. 2, qu. 2) et veut mieux connaître l'aimé, telle est l'intention fondamentale de la théologie. Pour saint Bonaventure, le primat de l'amour est donc déterminant.

En conséquence, saint Thomas et saint Bonaventure définissent de manière différente la destination ultime de l'homme, son bonheur complet: pour saint Thomas, le but suprême, vers lequel se dirige notre désir est: voir Dieu. Dans ce simple acte de voir Dieu, tous les problèmes trouvent leur solution: nous sommes heureux, rien d'autre n'est nécessaire.

Pour saint Bonaventure, le destin ultime de l'homme est en revanche: aimer Dieu, la rencontre et l'union de son amour et du nôtre. Telle est pour lui la définition la plus adaptée de notre bonheur.

Dans cette optique, nous pourrions également dire que la catégorie la plus élevée pour saint Thomas est la vérité, alors que pour saint Bonaventure, c'est le bien. Il serait erroné de voir une contradiction dans ces deux réponses. Pour tous les deux, la vérité est également le bien, et le bien est également la vérité; voir Dieu est aimer et aimer est voir. Il s'agit d'aspects différents d'une vision fondamentalement commune. Ces deux aspects ont formé des traditions différentes et des spiritualités différentes et ils ont ainsi montré la fécondité de la foi, une, dans la diversité de ses expressions.

Revenons à saint Bonaventure. Il est évident que l'accent spécifique de sa théologie, dont je n'ai donné qu'un exemple, s'explique à partir du charisme franciscain: le Poverello d'Assise, au-delà des débats intellectuels de son époque, avait montré à travers toute sa vie le primat de l'amour; il était une icône vivante et aimante du Christ et, ainsi, il a rendu présente, à son époque, la figure du Seigneur - il a convaincu ses contemporains non par les mots, mais par sa vie. Dans toutes les œuvres de saint Bonaventure, précisément aussi dans les œuvres scientifiques, d'école, on voit et on trouve cette inspiration franciscaine; c'est-à-dire que l'on remarque qu'il pense en partant de la rencontre avec le Poverello d'Assise. Mais pour comprendre l'élaboration concrète du thème "primat de l'amour", nous devons encore garder à l'esprit une autre source: les écrits de celui qu'on appelle le Pseudo-Denys, un théologien syriaque du vi siècle, qui s'est caché sous le pseudonyme de Denys l'Aréopagite, en faisant allusion, avec ce nom, à une figure des Actes des Apôtres (cf. 17, 34). Ce théologien avait créé une théologie liturgique et une théologie mystique, et il avait longuement parlé des différents ordres des anges. Ses écrits furent traduits en latin au ix siècle; à l'époque de saint Bonaventure, nous sommes au xiii siècle, apparaissait une nouvelle tradition, qui suscita l'intérêt du saint et des autres théologiens de son siècle. Deux choses attiraient de manière particulière l'attention de saint Bonaventure.

1. Le Pseudo-Denys parle de neuf ordres des anges, dont il avait trouvé les noms dans l'Ecriture et qu'il avait ensuite classés à sa manière, des anges simples jusqu'aux séraphins. Saint Bonaventure interprète ces ordres des anges comme des degrés dans le rapprochement de la créature avec Dieu. Ils peuvent ainsi représenter le chemin humain, la montée vers la communion avec Dieu. Pour saint Bonaventure, il n'y a aucun doute: saint François d'Assise appartenait à l'ordre séraphique, au chœur des séraphins; c'est-à-dire qu'il était un pur feu d'amour. Et c'est ainsi qu'auraient dû être les franciscains. Mais saint Bonaventure savait bien que ce dernier degré de proximité avec Dieu ne peut pas être inséré dans un ordre juridique, mais que c'est toujours un don particulier de Dieu. C'est pourquoi la structure de l'ordre franciscain est plus modeste, plus réaliste, mais doit, toutefois, aider les membres à s'approcher toujours davantage d'une existence séraphique d'amour pur. J'ai parlé mercredi dernier de cette synthèse entre sobre réalisme et radicalité évangélique dans la pensée et dans l'action de saint Bonaventure.

2. Saint Bonaventure, toutefois, a trouvé dans les écrits du Pseudo-Denys un autre élément, encore plus important pour lui. Tandis que pour saint Augustin l'intellectus, le voir avec la raison et le cœur, est la dernière catégorie de la connaissance, le Pseudo-Denys va encore un peu plus loin: dans l'ascension vers Dieu, on peut arriver à un point où la raison ne voit plus. Mais dans la nuit de l'intellect, l'amour voit encore - il voit ce qui reste inaccessible pour la raison. L'amour s'étend au-delà de la raison, il voit davantage, il entre plus profondément dans le mystère de Dieu. Saint Bonaventure fut fasciné par cette vision, qui correspondait à sa spiritualité franciscaine. C'est précisément dans la nuit obscure de la Croix qu'apparaît toute la grandeur de l'amour divin; là où la raison ne voit plus, c'est l'amour qui voit. Les paroles de conclusion de l'"itinéraire de l'esprit en Dieu", lors d'une lecture superficielle, peuvent apparaître comme une expression exagérée d'une dévotion sans contenu; mais lues à la lumière de la théologie de la Croix de saint Bonaventure, elles sont une expression limpide et réaliste de la spiritualité franciscaine: "Si tu brûles de savoir comment cela advient (l'ascension vers Dieu), interroge la grâce, non la doctrine; le désir, non l'intellect; la plainte de la prière, non l'étude de la lettre;... non la lumière, mais le feu qui enflamme toute chose et transporte en Dieu" (VII, 6). Tout cela n'est pas anti-intellectuel et n'est pas anti-rationnel: cela suppose le chemin de la raison, mais le transcende dans l'amour du Christ crucifié. Avec cette transformation de la mystique du Pseudo-Denys, saint Bonaventure se place au commencement d'un grand courant mystique, qui a beaucoup élevé et purifié l'esprit humain: c'est un sommet dans l'histoire de l'esprit humain.

Cette théologie de la Croix, née de la rencontre entre la théologie du Pseudo-Denys et la spiritualité franciscaine, ne doit pas nous faire oublier que saint Bonaventure partagea avec saint François d'Assise également l'amour pour la création, la joie pour la beauté de la création de Dieu. Je cite sur ce point une phrase du premier chapitre de l'"Itinéraire": "Celui... qui ne voit pas les splendeurs innombrables des créatures, est aveugle; celui qui n'est pas réveillé par les si nombreuses voix, est sourd; celui qui, pour toutes ces merveilles, ne loue pas Dieu, est muet; celui qui devant tant de signes ne s'élève pas au premier principe, est stupide" (I, 15). Toute la création parle à voix haute de Dieu, du Dieu bon et beau; de son amour.

Toute notre vie est donc pour saint Bonaventure un "itinéraire", un pèlerinage - une ascension vers Dieu. Mais avec nos seules forces nous ne pouvons pas monter vers les hauteurs de Dieu. Dieu lui-même doit nous aider, doit "nous tirer" vers le haut. C'est pourquoi la prière est nécessaire. La prière - ainsi dit le saint - est la mère et l'origine de l'élévation - "sursum actio", une action qui nous élève, dit Bonaventure. Je conclus donc par la prière, avec laquelle commence son "Itinéraire": "Prions donc et disons au Seigneur notre Dieu: "Conduis-moi, Seigneur, sur ton chemin et je marcherai dans ta vérité. Que mon cœur se réjouisse dans la crainte de ton nom"" (I, 1).
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Message par jaimedieu Ven 15 Juil 2016 - 15:00

Bse Anne-Marie Javouhey
Vierge et fondatrice de la Congrégation : « Sœurs de Saint-Joseph de Cluny »
(1779-1851)

Anne-Marie Javouhey naît à Jallanges (en Bourgogne, France). Dès 15 ans, elle se mit à soigner les malades et à instruire les enfants de son village. Pendant la Révolution, elle aidait les prêtres réfractaires en leurs donnant des caches.
À 19 ans, elle veut être religieuse, mais ses essais restant infructueux, elle décida de créer une école à Châlons-sur-Saône avec ses trois sœurs. Dans le même temps, elle fonde une congrégation qu'elle nommera « Sœurs de Saint-Joseph de Cluny ».

Elle établira plusieurs fondations en France mais s'intéressera très vite aux missions et orientera sa congrégation dans ce sens, en faisant ainsi le premier ordre de femmes missionnaires. Elle enverra ses religieuses au Sénégal, en Guyane, dans les Antilles... Là, ses sœurs créeront des écoles et enseigneront aux Noirs, encore esclaves, l'agriculture, l'économie, etc. les préparant déjà à leur liberté.

Elle meurt à Paris le 15 juillet 1851 et est béatifiée par le Vénérable Pie XII en 1950.
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Message par jaimedieu Sam 16 Juil 2016 - 15:27

Samedi le 16 juillet

L'Église fête:

Notre-Dame du Mont Carmel et le Saint Scapulaire

L'Ordre du Carmel se donne une origine aussi ancienne que glorieuse ; on croit, non sans raisons sérieuses, que cet Ordre n'est que la continuation de l'école des prophètes établie au mont Carmel par le prophète Élie. Les disciples de cette école furent au premier rang parmi les convertis au christianisme naissant, et le Carmel devint le berceau de la vie monastique depuis Jésus-Christ.
Après la dispersion des Apôtres, l'an 38, ils bâtirent une chapelle en l'honneur de Marie et se vouèrent tout spécialement à célébrer ses louanges.

C'est à l'occasion des épreuves subies par l'Ordre du Carmel que les Carmes vinrent en France avec le roi saint Louis. Ils y établirent plusieurs maisons et allèrent même s'implanter en Angleterre, où ils eurent le bonheur de voir saint Simon Stock embrasser leur Institut. Ce grand Saint devint, en 1245, supérieur général des Carmes, et n'oublia rien pour rallumer la dévotion à Marie dans son Ordre.

La fête de Notre-Dame du Mont-Carmel a pour but de rappeler une grâce insigne accordée par Marie à l'Ordre du Carmel et par lui à toute l'Église. Dans la nuit du 16 juillet, Simon Stock demandait, avec une ferveur toute spéciale, la protection de la Sainte Vierge sur son Institut. Au lever de l'aurore, Marie lui apparut, accompagnée d'une multitude d'anges, environnée de lumière et vêtue de l'habit du Carmel. Son visage était souriant ; dans ses mains elle tenait le scapulaire de l'Ordre. Devant le Saint elle s'en revêtit elle-même, en disant : « Ceci est un privilège pour toi et pour tous les Carmes. Quiconque mourra en portant cet habit ne souffrira pas le feu éternel. »

Le Saint fit des miracles pour confirmer la réalité de cette vision. Ce fut l'origine de la Confrérie de Notre-Dame du Mont Carmel, pour les chrétiens qui, ne pouvant embrasser la Règle, veulent attirer sur eux les bénédictions promises au scapulaire. Le privilège le plus considérable accordé à la confrérie du Mont-Carmel après celui que Marie fit connaître à saint Simon Stock, est celui qui fut révélé au Pape Jean XXII : la délivrance du purgatoire, le samedi après leur mort, des confrères du Mont-Carmel qui auront été fidèles à l'esprit et aux règles de la Confrérie. Outre ces deux privilèges, il y a de nombreuses indulgences attachées au scapulaire.


Bx Bartolomeu Fernandes dos Martires
Archevêque o.p. de Braga

Commémoration :
Martyrologium Romanum le 16 juillet (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 04 novembre.


Bartolomeu Fernandes naît le 3 mai 1514 à Lisbonne. Le 11 novembre 1528 il reçoit l'habit dominicain. Il fait son noviciat au couvent de Lisbonne et achève ses études philosophiques et théologiques en 1538.
Il enseigne aux couvents de Batalha de Lisbonne et d'Evora, de 1538 à 1557, puis il devient prieur du couvent de Benfica de Lisbonne (1557-58). Pour succéder à l'archevêque de Braga, la reine Catherine du Portugal présente le Vénérable Louis de Bois, célèbre par ses écrits, mais celui-ci conseille à la reine de présenter plutôt le Père Barthélemy dont il est le Prieur provincial, et ce dernier accepte par obéissance.

Il ajoute à son nom « dos Mártires » en souvenir de l'église de Sainte Marie des Martyrs où il a été baptisé. Sa nomination est confirmée par le Pape Paul IV (Giovanni Pietro Carafa, 1555-1559) le 27 janvier 1559 et il est ordonné le 3 septembre suivant à Lisbonne.

Le 4 octobre il commence sa mission apostolique dans son vaste diocèse : il fait les visites pastorales de ses 1400 paroisses ; pour l'évangélisation du peuple, il rédige un « Catéchisme ou Doctrine chrétienne et pratique spirituelle » (15 éditions). Ayant une grande sollicitude pour la formation culturelle et la sanctification du clergé, il compose quelques ouvrages de doctrine et institue des écoles de théologie morale dans de nombreuses villes du diocèse.

En tout, sa production littéraire comptera 32 œuvres. Il s'engage concrètement pour la réforme catholique. En 1560 il confie les études publiques aux Jésuites, lesquels transforment le collège Saint-Paul. De 1561 à 1563, il participe activement au Concile de Trente, présentant 268 pétitions et propositions pour la réforme de l'Église. On accepte la franchise de ses remarques, car ce pittoresque prélat passe pour un saint. A propos de la Curie, il dit par exemple : « M'est avis que les illustrissimes Seigneurs ont grand besoin d'une illustrissime réforme ». C'est pour les Pères du Concile qu'il écrit son plus célèbre ouvrage, le « Stimulus pastorum » sur la mission apostolique des évêques, œuvre qui connaîtra 22 éditions et qui, ayant gardé toute son actualité, sera distribuée aux Pères des Conciles Vatican I et Vatican II. Après avoir suscité l'émotion et l'enthousiasme des évêques au Concile de Trente en faveur de la Réforme, Mgr Barthélemy des Martyrs s'emploie à la réaliser lui-même avec courage et une persévérance invincible.

En 1564, il organise un synode diocésain suivi, en 1566, d'un synode provincial. Il privilégie ceux qui n'ont presque rien, ou rien, pour vivre et il se prive pour donner aux pauvres. Critiqué pour son apparence misérable due au peu qui lui reste, il répond : « Vous ne me verrez jamais perdre la raison au point de dépenser avec les oisifs ce avec quoi je peux faire vivre de nombreux pauvres. » L'ignorance religieuse étant la plus grande des pauvretés, il fait tout son possible pour y porter remède en commençant par la réforme morale et l'élévation culturelle du clergé, car « il est évident - dit-il à ses prêtres - que si votre zèle correspondait à votre charge, le troupeau du Christ ne dévierait pas autant des chemins du Ciel. »

En 1571 (ou 1572) il commence la construction d'un séminaire conciliaire à Campo da Vinha, le premier du Portugal. Dans son action il rencontre des obstacles, dont l'écho se fait parfois sentir jusqu'à Rome, mais à propos du Frère Barthélemy, le Pape Pie IV (Giovanni Angelo Medici, 1559-1565) s'exprime ainsi : « Il nous a donné une telle satisfaction à l'époque où il participa au Concile, en raison de sa bonté, de sa religion et de sa dévotion, que nous continuons à le tenir en grande considération, en ayant une telle opinion de son honneur et de sa vertu qu'elle ne pourra être altérée par les critiques d'aucune personne. »

Après 23 ans de service épiscopal, âgé et épuisé, il renonce à sa charge d'Archevêque et se retire dans un couvent dominicain qu'il avait créé en 1561 : le couvent de Sainte Croix à Viana do Castelo. Il meurt huit ans plus tard, le 16 juillet 1590, reconnu et vénéré par le peuple comme « le saint Archevêque, père des pauvres et des infirmes ».

Bartolomeu Fernandes dos Martires a été béatifié le 04 novembre 2001, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), qui fixe sa mémoire liturgique au 4 novembre pour l'unir à celle de St Charles Borromée qui, comme lui, s'est consacré assidûment à mettre en pratique les décisions du Concile de Trente.


BBses Marie-Rose de Gordon et 6 compagnes
Religieuses et martyres † 16 juillet 1794


Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté. Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres consœurs.

Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13 sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).

Le 6 juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
le 9 juillet : Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit ( Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
le 13 juillet : Sœur Madeleine, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchières, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
le 16 juillet: Sœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754) ;
le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).

Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.

Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.

Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 10 mai 1925.


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Message par jaimedieu Dim 17 Juil 2016 - 16:41

Dimanche le 17 juillet


BBses Thérèse de Saint-Augustin et ses compagnes
Carmélites de Compiègne, martyres
(† 1794)


En 1790, il y avait 21 sœurs au Carmel de Compiègne dont la plus âgée avait 75 ans et la plus jeune 26 ans. Chassées de leur Carmel en 1792, elles s'installèrent dans 3 maisons voisines.

Lors d'une perquisition des révolutionnaires, ceux-ci trouvèrent des images du Sacré-Cœur (emblème vendéen et royaliste) ainsi que des lettres destinées à des prêtres réfractaires.

Arrêtées, elles furent escortées jusqu'à Paris et là, jugées sommairement et guillotinées, sur la Place du Trône (aujourd'hui, Place de la Nation), le 16 juillet 1794.
En montant sur l'échafaud, elles chantaient le « >>> Veni Creator Spiritus » et la mère supérieure donna la bénédiction à chacune avant d'être elle-même guillotinée. Seule une sœur en réchappa, absente le jour de l'arrestation, et publia un récit en 1836, basé sur de nombreux témoignages.

Noms, dates et lieux de naissances des seize Martyres :

1 - Mère Thérèse de St. Augustin : Madeleine-Claudine Lidoine, 1752, Paris, St Sulpice
2 - Sœur Saint Louis : Marie-Anne-Françoise Brideau, 1751, Belfort
3 - Sœur de Jésus Crucifié : Marie-Amie Piedcourt,1715, Paris, St. Innocents
4 - Sœur Charlotte de la Résurrection : Anne-Marie-Madeleine-Françoise Thouret, 1715, Mouy (Oise)
5 - Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception : Marie-Claude-Cyprienne Brard, 1736, Bourth (Eure)
6 - Mère Henriette de Jésus : Marie-Françoise de Croissy, 1745, Paris, St. Roch
7 - Soeur Thérèse du Cœur de Marie : Marie-Anne Hanisset, 1742, Reims
8 - Sœur Thérèse de St. Ignace : Marie-Gabrielle Trézel, 1743, Compiègne, St. Jacques
9 - Sœur Julie-Louise de Jésus : Rose Crétien de Neuville, 1741, Évreux (Eure)
10 - Sœur Marie-Henriette de la Providence : Anne Pelras, 1760 Cajarc (Lot)
11 - Sœur Constance de Jésus : Marie-Geneviêve Meunier, 1765, St. Denis
12 - Sœur Marie du Saint-Ésprit : Angélique Roussel, 1742, Fresne-Mazancourt (Somme)
13 - Sœur Ste Marthe : Marie Dufour, 1741, Bannes (Sarthe)
14 - Sœur St. François-Xavier : Elisabeth-Juliue Verolot, 1764, Lignières (Aube)
15 - Sœur Catherine : Marie-Anne Soiron, 1742, Compiègne, St. Jacques
16 - Sœur Thérèse : Marie-Thérêse Soiron, 1748, Compiègne, St. Jacques

Le seize Martyres de Compiègne furent béatifiées le 13 mai 1906 par saint Pie X (Giuseppe Sarto, 1903-1914).


Saint Alexis
Pèlerin et mendiant
(Ve s.)


À Rome, dans une église située sur l’Aventin, au VIe siècle, on célèbre sous le nom de saint Alexis, un homme de Dieu qui, selon la tradition, quitta sa maison pour se faire pauvre et, inconnu de tous, mendia l’aumône.

Sa vie ne nous est connue que par la légende qui raconte qu'il fut un rare modèle de mépris du monde. Fils unique d'un des plus illustres sénateurs de Rome nommé Euphémien, il reçut une éducation brillante et soignée.

L'exemple de ses parents apprit au jeune Alexis que le meilleur usage des richesses consistait à les partager avec les pauvres. Cédant aux désirs de sa famille, le jeune Alexis dut choisir une épouse. Mais le jour même de ses noces, se sentant pénétré du désir d'être uniquement à Dieu et de l'aimer sans partage, il résolut de s'enfuir secrètement, s'embarqua sur un vaisseau qui se dirigeait vers Laodicée, et gagna la ville d'Édesse.

Là, distribuant aux indigents tout ce qui lui restait d'argent, il se mit à mendier son pain. Il passait la plus grande partie de son temps à prier sous le portail du sanctuaire de Notre-Dame d'Édesse, devant une image de la Vierge. Après dix-sept années passées dans l'abjection et l'oubli le plus total, il plut à Marie de glorifier son serviteur par un éclatant miracle. Un jour, comme le trésorier de l'église passait sous le porche, l'image de Notre-Dame s'illumina d'une clarté soudaine. Frappé de ce merveilleux spectacle, le trésorier se prosterna devant la Madone. La Très Sainte Vierge lui montra Alexis et lui dit : « Allez préparer à ce pauvre un logement convenable. Je ne puis souffrir qu'un de mes serviteurs aussi dévoué soit délaissé de la sorte. »

La nouvelle de cette révélation se répandit aussitôt dans la ville. L'humilité du Saint s'alarma devant les témoignages de vénération dont il était devenu subitement l'objet. Il quitta donc la ville d'Édesse pour se rendre à Tarse, mais une tempête poussa l'embarcation sur les rivages d'Italie. L'Esprit-Saint lui inspira l'idée de retourner à Rome, sa ville natale, et de mendier une petite place dans la maison paternelle. À la requête de l'humble pèlerin, le sénateur Euphémien consentit à le laisser habiter sous l'escalier d'entrée de son palais, lui demandant, en reconnaissance de ce bienfait, de prier pour le retour de son fils disparu.

Alexis vécut inconnu, pauvre et méprisé, à l'endroit même où il avait été entouré de tant d'estime et d'honneurs. Tous les jours, il voyait couler les larmes du vieux patricien, il entendait les soupirs d'une mère inconsolable et entrevoyait cette noble fiancée dont la beauté s'était empreinte d'une indicible tristesse. Malgré ce déchirant spectacle, saint Alexis eut le courage surhumain de garder son secret et de renouveler perpétuellement son sacrifice à Dieu.

Ce Saint, plus qu'admirable, demeura dix-sept nouvelles années dans le plus complet oubli, vivant caché sous les marches de cet escalier que tous gravissaient pour entrer dans une maison qui était la sienne, en sorte qu'il semblait foulé aux pieds de tous. Avec une humilité consommée, il subit sans jamais se plaindre, les odieux procédés et les persécutions des valets qui l'avaient servi autrefois avec tant de respect et d'égards. Saint Alexis passa donc trente-quatre ans dans une âpre et héroïque lutte contre lui-même. Ce temps écoulé, Dieu ordonna à son serviteur d'écrire son nom et de rédiger l'histoire de sa vie. Alexis comprit qu'il allait mourir bientôt, et obéit promptement.

Le dimanche suivant, au moment où le pape Innocent Ier célébrait la messe dans la basilique St-Pierre de Rome, en présence de l'empereur Honorius, tout le peuple entendit une voix mystérieuse qui partait du sanctuaire : « Cherchez l'homme de Dieu, dit la voix, il priera pour Rome, et le Seigneur lui sera propice. Du reste, il doit mourir vendredi prochain. »

Durant cinq jours, tous les habitants de la ville s'épuisèrent en vaines recherches. Le vendredi suivant, dans la même basilique, la même voix se fit entendre de nouveau au peuple assemblé : « Le Saint est dans la maison du sénateur Euphémien. » On y courut, et on trouva le pauvre pèlerin, qui venait de mourir. Quand le Pape eu fait donner lecture du parchemin que le mort tenait en sa main, ce ne fut de toutes parts, dans Rome, qu'un cri d'admiration. Innocent Ier ordonna d'exposer le corps d’Alexis à la basilique St-Pierre, pendant sept jours. Ses funérailles eurent lieu au milieu d'un immense concours de peuple.
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Message par jaimedieu Lun 18 Juil 2016 - 15:01

Lundi le 18 juillet

Saint Simon de Lipnica (1482)
Prêtre o.f.m.

Simon naît à Lipnica, dans le sud de la Pologne, dans les années 1435-1440, au sein d'une famille qui, malgré sa modeste condition, lui donna une solide formation culturelle. Il grandit avec un caractère pieux et responsable, doté d'une prédisposition naturelle à la prière et faisant preuve d'un grand amour pour la Mère de Dieu.
En 1454, il se transféra à Cracovie pour fréquenter l'Académie jagellonne, au moment où saint Jean de Capistran enthousiasmait la ville par la ferveur de ses prédications, attirant à la vie franciscaine un grand nombre de jeunes. En 1457, le jeune Simon, fasciné par l'idéal franciscain, demanda à être accueilli dans le couvent de Stradom (Cracovie).

Il fut ordonné prêtre vers 1460. Il exerça tout d'abord son ministère dans le couvent de Tarnów, puis il s'établit à Stradom, où il se consacra inlassablement à la prédication, obtenant la conversion d'innombrables pécheurs. En 1463, il fut le premier Frère mineur à occuper la position de prédicateur de la cathédrale de Wawel.

Il se rendit en Italie en 1472, à l'occasion de la translation du corps de saint Bernardin de Sienne, puis en 1478, pour le chapitre général des Frères mineurs à Pavie. Il se rendit ensuite sur les tombes des apôtres Pierre et Paul à Rome, puis jusqu'en Terre Sainte, sur les traces de saint François, vivant cette expérience dans un esprit de pénitence, en disciple fervent de la passion du Christ, avec l'aspiration cachée de verser son sang pour le salut des âmes si Dieu le désirait.

Son amour pour ses frères se manifesta d'une façon extraordinaire lorsqu'une épidémie de peste éclata à Cracovie, de 1482 à 1483. Entouré par une désolation générale, il se prodigua inlassablement avec les frères du couvent franciscain de Saint Bernardin pour soigner les malades. Il se rendit partout pour réconforter, porter secours, administrer les sacrements et annoncer la Parole réconfortante de Dieu aux mourants. Il fut à son tour contaminé et supporta avec une patience extraordinaire les souffrances de la maladie, puis, proche de la fin, il exprima le désir d'être enseveli sous le seuil de l'église pour que tous puissent le fouler aux pieds.

Le 18 juillet 1482, il rendit l'âme à Dieu. Authentique témoin de la pauvreté, de l'humilité et de la simplicité, Simon de Lipnica sut admirablement conjuguer l'engagement pour l'évangélisation et le témoignage de la charité, qui naissait de son grand amour pour la Parole de Dieu et pour ses frères les plus pauvres et malades.

Le culte « ab immemorabili », qui lui était rendu, fut confirmé par le Bx Innocent XI (Benedetto Odescalchi, 1676-1689), le 24 février 1685; puis sa cause de canonisation fut reprise par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), le 25 juin 1948.

Simon de Lipnica a été canonisé le 03 juin 2007 par le Pape Benoît XVI (Joseph Aloisius Ratzinger, 2005-2013), en même temps que : Georges Preca, Charles de Saint-André Houben, Marie Eugénie de Jésus Milleret.


Saint Frédéric
Évêque et martyr
(† 838)

Frédéric, petit-fils de Radbod roi des Frisons, fut élevé avec les clercs de l'église d'Utrecht qu'il édifia par ses vertus, ses austérités, son ardeur à la prière.

Élu évêque d'Utrecht en 820, il travailla à évangéliser le Nord de la Frise, réprouva avec une liberté apostolique la conduite de Judith seconde femme de Louis le Débonnaire et s'attira ainsi le ressentiment de cette princesse. Il passa dans l'île de Walcheren pour y combattre l'abus des unions incestueuses.

Un jour qu'il faisait son action de grâces dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, deux scélérats envoyés par Judith le percèrent de coups de poignard, et il mourut en récitant les paroles du psaume 114 : « Je louerai le Seigneur sur la terre des vivants. »



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Message par jaimedieu Mar 19 Juil 2016 - 14:53

Mardi le 19 juillet


Saint Ambroise Autpert
Moine († 784)

Ambroise Autpert, né en Provence, dans une bonne famille, - selon son biographe Tardif Jean - vécut à la cour du roi franc Pépin le Bref où, en plus de sa charge d'officier, il exerça également d'une certaine façon celle de précepteur du futur empereur Charlemagne.
Probablement à la suite du Pape Etienne II, qui en 753-54 s'était rendu à la cour franque, Autpert vint en Italie et eut l'occasion de visiter la célèbre abbaye bénédictine Saint-Vincent, à la source du Volturne, dans le duché de Bénévent. Fondée au début de ce siècle par les trois frères du Bénévent Paldone, Tatone et Tasone, l'abbaye était connue comme une oasis de culture classique et chrétienne.

Peu après sa visite, Ambroise Autpert décida d'embrasser la vie religieuse et il entra dans ce monastère, où il put se former de façon adaptée, en particulier dans le domaine de la théologie et de la spiritualité, selon la tradition des Pères.

Autour de l'année 761, il fut ordonné prêtre et, le 4 octobre 777, il fut élu abbé avec le soutien des moines francs, tandis que les moines lombards s'opposaient à lui, soutenant le lombard Potone. La tension à caractère nationaliste ne se calma pas pendant les mois qui suivirent, de sorte que l'année suivante, en 778, Autpert décida de donner sa démission et de se retirer avec quelques moines francs à Spolète, où il pouvait compter sur la protection de Charlemagne. Mais malgré cela, la divergence dans le monastère Saint-Vincent ne fut pas aplanie et quelques années plus tard, quand à la mort de l'abbé qui avait succédé à Aupert fut précisément nommé Potone (782), le conflit reprit avec vigueur et l'on arriva à la dénonciation du nouvel abbé auprès de Charlemagne. Celui-ci renvoya les adversaires devant le tribunal du Pape, qui les convoqua à Rome. Il appela également Autpert comme témoin, mais celui-ci mourut de manière inattendue pendant le voyage, peut-être assassiné, le 30 janvier 784.



Catéchèse du Pape Benoît XVI:

Chers frères et sœurs,

L'Eglise vit dans les personnes et celui qui veut connaître l'Eglise, comprendre son mystère, doit considérer les personnes qui ont vécu et vivent son message, son mystère. C'est pourquoi je parle depuis si longtemps dans les catéchèses du mercredi de personnes dont nous pouvons apprendre ce qu'est l'Eglise. Nous avons commencé avec les apôtres et les Pères de l'Eglise et nous sommes peu à peu arrivés jusqu'au viii siècle, la période de Charlemagne. Aujourd'hui, je voudrais parler d'Ambroise Autpert, un auteur relativement inconnu: ses œuvres, en effet, avaient été attribuées en grande partie à d'autres personnages plus célèbres, de saint Ambroise de Milan à saint Ildefonse, sans parler de celles que les moines du Mont-Cassin ont pensé devoir attribuer à la plume d'un de leurs abbés homonyme, ayant vécu presque un siècle plus tard. En dehors de quelques brefs faits autobiographiques insérés dans son grand commentaire de l'Apocalypse, nous ne possédons que peu d'informations certaines sur sa vie. La lecture attentive des œuvres dont peu à peu la critique lui reconnaît la paternité permet cependant de découvrir dans son enseignement un trésor théologique et spirituel précieux également pour notre époque.

Né en Provence, dans une bonne famille, Ambroise Autpert - selon son biographe tardif Jean - vécut à la cour du roi franc Pépin le Bref où, en plus de sa charge d'officier, il exerça également d'une certaine façon celle de précepteur du futur empereur Charlemagne. Probablement à la suite du Pape Etienne ii, qui en 753-54 s'était rendu à la cour franque, Autpert vint en Italie et eut l'occasion de visiter la célèbre abbaye bénédictine Saint-Vincent, à la source du Volturne, dans le duché de Bénévent. Fondée au début de ce siècle par les trois frères du Bénévent Paldone, Tatone et Tasone, l'abbaye était connue comme une oasis de culture classique et chrétienne. Peu après sa visite, Ambroise Autpert décida d'embrasser la vie religieuse et il entra dans ce monastère, où il put se former de façon adaptée, en particulier dans le domaine de la théologie et de la spiritualité, selon la tradition des Pères. Autour de l'année 761, il fut ordonné prêtre et, le 4 octobre 777, il fut élu abbé avec le soutien des moines francs, tandis que les moines lombards s'opposaient à lui, soutenant le lombard Potone. La tension à caractère nationaliste ne se calma pas pendant les mois qui suivirent, de sorte que l'année suivante, en 778, Autpert décida de donner sa démission et de se retirer avec quelques moines francs à Spolète, où il pouvait compter sur la protection de Charlemagne. Mais malgré cela, la divergence dans le monastère Saint-Vincent ne fut pas aplanie et quelques années plus tard, quand à la mort de l'abbé qui avait succédé à Aupert fut précisément nommé Potone (782), le conflit reprit avec vigueur et l'on arriva à la dénonciation du nouvel abbé auprès de Charlemagne. Celui-ci renvoya les adversaires devant le tribunal du Pape, qui les convoqua à Rome. Il appela également Autpert comme témoin, mais celui-ci mourut de manière inattendue pendant le voyage, peut-être assassiné, le 30 janvier 784.

Ambroise Autpert fut moine et abbé à une époque marquée par de fortes tensions politiques, qui se répercutaient également sur la vie à l'intérieur des monastères. Nous en avons des échos fréquents et préoccupés dans ses écrits. Il dénonce, par exemple, la contradiction entre la splendide apparence extérieure des monastères et la tiédeur des moines: cette critique visait aussi certainement sa propre abbaye. Pour celle-ci, il écrivit la Vie des trois fondateurs avec la claire intention d'offrir à la nouvelle génération de moines un point de référence auquel se confronter. Un but semblable était également poursuivi par le petit traité d'ascèse Conflictus vitirum et virtutum ("Sur le conflit des vices et des vertus"), qui connut un grand succès au Moyen-âge et fut publié en 1473 à Utrecht sous le nom de Grégoire le Grand et un an plus tard à Strasbourg sous celui de saint Augustin. Dans celui-ci, Ambroise Autpert entend enseigner aux moines de façon concrète la façon d'affronter le combat spirituel jour après jour. De manière significative, il applique l'affirmation de 2 Tm 3, 12: "D'ailleurs tous ceux qui veulent vivre en hommes religieux dans le Christ Jésus subiront la persécution", non plus la persécution extérieure, mais l'assaut que le chrétien doit affronter en lui-même de la part des forces du mal. Dans une sorte d'affrontement, sont présentés 24 couples de combattants; chaque vice cherche à tenter l'âme par de subtiles raisonnements, alors que la vertu respective combat ces tentations en se servant le plus souvent de paroles de l'Ecriture.

Dans ce traité sur le conflit entre vices et vertus, Autpert oppose à la cupiditas (la cupidité), le contemptus mundi (le mépris du monde), qui devient une figure importante dans la spiritualité des moines. Ce mépris du monde n'est pas un mépris de la création, de la beauté et de la bonté de la création et du Créateur, mais un mépris de la fausse vision du monde qui nous est présentée et qui est insinuée en nous précisément par la cupidité. Celle-ci nous laisse croire qu'"avoir" serait la valeur suprême de notre être, de notre vie dans le monde en apparaissant comme importants. Et ainsi, elle falsifie la création du monde et détruit le monde. Autpert observe ensuite que l'avidité au gain des riches et des puissants dans la société de son temps existe aussi au sein des âmes des moines, et il écrit donc un traité intitulé De cupiditate, où, avec l'apôtre Paul, il dénonce dès le début la cupidité comme la racine de tous les maux. Il écrit: "Du sol de la terre différentes épines acérées pointent de diverses racines; dans le coeur de l'homme, en revanche, les piqûres de tous les vices proviennent d'une unique racine, la cupidité" (De cupiditate: 1 cccm 27b, p. 963). Une observation qui, à la lumière de la présente crise économique mondiale, révèle toute son actualité. Nous voyons que c'est précisément de cette racine de la cupidité que cette crise est née. Ambroise imagine l'objection que les riches et les puissants pourraient soulever: mais nous ne sommes pas des moines, pour nous certaines exigences ascétiques ne sont pas valables. Et lui répond: "Ce que vous dites est vrai, mais pour vous également, selon la manière propre à votre milieu et dans la mesure de vos forces, celle qui est valable est la voie escarpée et étroite, car le Seigneur n'a proposé que deux portes et deux voies (c'est-à-dire la porte étroite et la porte large, la voie escarpée et la voie aisée); il n'a pas indiqué de troisième porte, ni de troisième voie" (op. cit., p. 978). Il voit clairement que les façons de vivre sont très diverses. Mais pour l'homme de ce monde également, pour le riche aussi vaut le devoir de combattre la cupidité, le désir de posséder, d'apparaître, contre le concept erroné de liberté comme faculté de disposer de tout selon le libre arbitre. Le riche aussi doit trouver l'authentique voie de la vérité, de l'amour et ainsi, de la juste voie. Alors Autpert, en pasteur d'âme prudent, sait ensuite dire, à la fin de sa prédication pénitentielle, une parole de réconfort: "J'ai parlé non pas contre les avides, mais contre l'avidité, non pas contre la nature, mais contre le vice" (op. cit., p. 981).

L'oeuvre la plus importante d'Ambroise Autpert est certainement son commentaire en dix livres de l'Apocalypse: il constitue, après des siècles, le premier long commentaire dans le monde latin du dernier livre de l'Ecriture Sainte. Cette oeuvre était le fruit d'un travail de plusieurs années, qui s'est déroulé en deux étapes entre 758 et 767, c'est-à-dire avant son élection comme abbé. Dans l'introduction, il indique de façon détaillée ses sources, ce qui n'était absolument pas habituel au Moyen-âge. A travers sa source sans doute la plus significative, le commentaire de l'évêque Primatius d'Hadrumète, rédigé vers le milieu du vi siècle, Autpert entre en contact avec l'interprétation qu'avait laissée de l'Apocalypse l'Africain Tyconius, qui avait vécu une génération avant saint Augustin. Il n'était pas catholique; il appartenait à l'Eglise schismatique donatiste; c'était toutefois un grand théologien. Dans son commentaire, il voit surtout réflété dans l'Apocalypse le mystère de l'Eglise. Tyconius était convaincu que l'Eglise était un corps bipartite: une partie, dit-il, appartient au Christ, mais il existe une autre partie de l'Eglise qui appartient au diable. Augustin lut ce commentaire et en tira profit, mais souligna avec fermeté que l'Eglise est entre les mains du Christ, demeure son Corps, ne formant avec Lui qu'un seul objet, participant à la médiation de la grâce. Il souligne donc que l'Eglise ne peut jamais être séparée de Jésus Christ. Dans sa lecture de l'Apocalypse, semblable à celle de Tyconius, Autpert ne s'intéresse pas tant à la deuxième venue du Christ à la fin des temps, qu'aux conséquences qui découlent pour l'Eglise du présent de sa première venue, l'incarnation dans le sein de la Vierge Marie. Et il nous dit une parole très importante: en réalité, le Christ "doit en nous, qui sommes son Corps, naître, mourir et ressusciter quotidiennement" (In Apoc, iii: cccm 27, p. 205). Dans le contexte de la dimension mystique qui investit chaque chrétien, il considère Marie comme le modèle de l'Eglise, modèle pour nous tous, car en nous et entre nous aussi doit naître le Christ. A la suite des Pères qui voyaient dans la "Femme vêtue de lumière" de l'Ap 12, 1, l'image de l'Eglise, Autpert explique: "La bienheureuse et pieuse Vierge... engendre quotidiennement de nouveaux peuples, à partir desquels se forme le Corps général du Médiateur. Il n'est donc pas surprenant si celle-ci, dans le sein bienheureux duquel l'Eglise elle-même mérite d'être unie à son Chef, représente le type de l'Eglise". En ce sens, Autpert voit un rôle décisif de la Vierge Marie dans l'oeuvre de la rédemption (cf. également ses homélies dans In purificatione s. Mariae et In adsumptione s. Mariae). Sa grande vénération et son profond amour pour la Mère de Dieu lui inspirent parfois des formulations qui, d'une certaine façon, anticipent celles de saint Bernard et de la mystique franciscaine, sans toutefois dévier vers des formes discutables de sentimentalisme, car il ne sépare jamais Marie du mystère de l'Eglise. C'est donc à juste titre qu'Ambroise Autpert est considéré comme le premier grand mariologue en Occident. A la piété qui, selon lui, doit libérer l'âme de l'attachement aux plaisirs terrestres transitoires, il considère que doit s'unir la profonde étude des sciences sacrées, en particulier la méditation des Saintes Ecritures, qu'il qualifie de "ciel profond, abîme insondable" (In Apoc. ix). Dans la belle prière par laquelle il conclut son commentaire de l'Apocalypse, en soulignant la priorité qui revient à l'amour dans toute recherche théologique de la vérité, il s'adresse à Dieu par ces paroles: "Lorsque nous te scrutons de façon intellectuelle, nous ne te découvrons jamais tel que tu es réellement; lorsque nous t'aimons, alors nous parvenons à toi".

Nous pouvons voir aujourd'hui chez Ambroise Autpert une personnalité qui vécut à une époque de profonde instrumentalisation politique de l'Eglise, dans laquelle nationalisme et tribalisme avaient défiguré le visage de l'Eglise. Mais lui, parmi toutes ces difficultés que nous connaissons nous aussi, sut redécouvrir le véritable visage de l'Eglise dans Marie et dans les saints. Et il apprit ainsi à comprendre ce que signifie être catholique, être chrétien, vivre de la parole de Dieu, entrer dans cet abîme et vivre ainsi le mystère de la Mère de Dieu: donner de nouveau vie à la Parole de Dieu, offrir à la Parole de Dieu sa propre chair dans le temps présent. Et avec toute sa connaissance théologique et la profondeur de sa science, Autpert dut comprendre qu'avec la simple recherche théologique, Dieu ne peut être connu tel qu'il est réellement. Seul l'amour peut parvenir à lui. Ecoutons ce message et prions le Seigneur afin qu'il nous aide à vivre le mystère de l'Eglise aujourd'hui, en notre temps.


Saint Symmaque
Pape (51e) de 498 à 514

Symmaque naît en Sardaigne. Il fut élu au Latran par une majorité du clergé mécontent de la position conciliant d'Anastase II à l'égard du déjà ancien schisme d'Acace (482-519). Mais une minorité des clercs romains qui était favorable à la poursuite de la détente avec Constantinople élut au même temps Laurent, à Sainte-Marie-la-Majeure.
Les deux factions demandèrent à Théodoric, roi ostrogoth d'Italie (493-526), tout arien qu'il fut, de trancher. Du fait que Symmaque avait été élu le premier, par une majorité de clercs, le roi se prononça en sa faveur. Laurent se soumit d'abord à la décision, et fut nommé évêque de Nuceria en Campanie. En attendant, un synode romain décréta qu'il n'y avait sur terre aucune autorité au dessus du pape et que celui-ci ne pouvait être jugé par personne en ce monde, le pape étant juge suprême (1er mars 499).

Les nobles romains, dont le sénateur Festus, étaient décidés à chasser Symmaque de Rome, et l'accusèrent auprès du roi Théodoric, lequel convoqua Symmaque à Ravenne. Celui-ci s'y rendait, lorsque, en cours de route, il apprit les accusations qui avaient été portées à Ravenne contre lui. Il paniqua, et retourna à Rome, se réfugiant à Saint-Pierre. Ceci apparut comme une reconnaissance de sa culpabilité et Théodoric s'excita contre lui.

Le roi confia à un synode le soin de juger la situation de Symmaque. Dans sa 2e session, le synode décida qu'aucun tribunal ne pouvait juger le pape, juge suprême. Pour sa part, Théodoric, brouillé politiquement avec Byzance et ses alliés romains, fut amené à confirmer l'acquittement de Symmaque par le synode et ordonna à Festus de faire de manière qu'il n'y eut qu'un pontife à Rome. Laurent dut se retirer définitivement. Ce pape envoya le pallium au célèbre évêque d'Arles, Césaire (502-542); c'était la première fois que cet insigne était conféré à un évêque hors Italie.

Il fut inhumé sous le portique de Saint-Pierre. Il est vénéré par l'Église comme saint. Fête, le 19 juillet
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Message par jaimedieu Jeu 21 Juil 2016 - 14:52

Jeudi le 21 juillet

Saint Laurent de Brindes (1559-1619)
Capucin et docteur de l’Église

Lorenzo (dans le siècle : Giulio Cesare) da Brindisi, prédicateur et théologien de la trempe de saint Antoine de Padoue et de saint Bonaventure, eut une féconde activité apostolique. Parlant plusieurs langues, dont l’hébreu, il fut professeur de théologie et d’Écriture Sainte. Il construisit une synthèse doctrinale puissante, comme ses contemporains jésuites, Pierre Canisius et Robert Bellarmin. On conserve de lui 840 homélies, dont 84 sur la Vierge Marie, et des commentaires sur 35 000 textes bibliques. Cela lui valut d’être déclaré Docteur de l’Église en 1959 par saint Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963).

Laurent naît à Brindisi le 22 juillet 1559, ville portuaire faisant le trait d’union entre le monde oriental et le monde romain. On lui donne comme prénom Jules-César. Âgé de dix ans, il perd son père et entre à 16 ans chez les capucins de Vérone.

Le 24 mars 1576, à 19 ans, il fait profession, prenant le nom de Laurent, comme le fameux diacre martyr. La réforme capucine, avec son retour aux sources, est alors en pleine expansion. Lancée en 1526, par Mathieu de Basci, Louis et Raphaël de Fossombrone, cette réforme compte déjà 5000 frères, après 50 ans. Elle en comptera bientôt 17 000, en son premier siècle d’existence, 32 000 en deux siècles. On envoie étudier Laurent à Padoue, ville universitaire. Doué d'une mémoire prodigieuse, il s'applique aux sciences sacrées, devenant maître en exégèse et en patrologie. Son originalité est de devenir un étonnant polyglotte, maîtrisant sept langues : latin, grec, syriaque, hébreu, italien, allemand et français.

Ordonné prêtre le 18 décembre 1582, Laurent est employé au ministère de la prédication pour lequel il montre de remarquables dispositions. Très éloquent, il évangélise l'Italie, l'Allemagne et d'autres pays. Grégoire XIII (Ugo Boncompagni, 1572-1585) l'appelle à Rome et le charge des relations avec les Juifs de la ville. Laurent se prépare à cette mission par la prière, l’étude et la réflexion. Il parle si bien l'hébreu, qu'on l’invite à prêcher dans les synagogues. Durant trois ans, il prêche tous les samedis, jours de Sabbat, aux Juifs de Rome. Ses succès sont retentissants à Rome qu’un autre Pape l'envoie prêcher aux Juifs des principales villes d'Italie.

En 1599, Laurent est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour œuvrer à la Réforme catholique. À cette occasion, Laurent implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz. Le Saint-Siège lui confie des missions diplomatiques. Nonce apostolique à Prague il réconcilie entre eux plusieurs souverains, prévenant ainsi de désastreuses guerres civiles. Il est également Nonce en d’autres pays, dont l’Allemagne et la Tchékoslovaquie, luttant contre les hérésies, au risque de sa vie.

En 1611, il sauve l’Italie d’une invasion de 80 000 Turcs, en prêchant jusque sur les champs de bataille. Il exerce toutes les charges de son Ordre, y compris celle de Ministre général, visitant les couvents et incitant à l’observance de la Règle. À ses frères il recommande l'obéissance et l'humilité. Il veut aussi qu’on soit sobre dans les constructions des maisons et des églises.

Voici en bref son itinéraire :
1583-1586 : Professeur de théologie et de Bible à Venise
1586-1588 : Supérieur et maître des novices
1590-1592 : Ministre provincial en Toscane
1596-1602 : Membre du définitoire général
1602-1605 : Ministre général, à 43 ans.

Il est au Portugal quand il meurt de dysenterie, le 22 juillet 1619, à l’âge de 60 ans, après 45 ans de vie religieuse.

Lorenzo da Brindisi a été béatifié en 1783 par Pie VI (Giovanni Angelo Braschi, 1775-1799) et canonisé, en 1881, par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).


Catéchèse du Pape Benoît XVI:

Chers frères et sœurs,

Je me souviens encore avec joie de l’accueil festif qui m’a été réservé en 2008 à Brindisi, la ville où, en 1559, naquit un éminent docteur de l’Eglise, saint Laurent de Brindisi, nom que Giulio Cesare Rossi prit en entrant dans l’Ordre des capucins. Dès son enfance, il fut attiré par la famille de saint François d’Assise. En effet, orphelin de père à l’âge de sept ans, il fut confié par sa mère aux soins des frères conventuels de sa ville. Quelques années plus tard, toutefois, il s’installa avec sa mère à Venise, et c’est précisément en Vénétie qu’il connut les capucins qui, à cette époque, s’étaient placés généreusement au service de l’Eglise tout entière, pour approfondir la grande réforme spirituelle promue par le Concile de Trente. En 1575, Laurent, à travers la profession religieuse, devint frère capucin, et en 1582, fut ordonné prêtre. Dès l’époque de ses études ecclésiastiques, il révéla les éminentes qualités intellectuelles dont il était doté. Il apprit facilement les langues anciennes, comme le grec, l’hébreu et le syriaque, et modernes, comme le français et l’allemand, qui s’ajoutaient à sa connaissance de la langue italienne et de la langue latine, à l’époque couramment parlée par tous les ecclésiastiques et hommes de culture.

Grâce à la connaissance de tant de langues, Laurent put accomplir un intense apostolat auprès de diverses catégories de personnes. Prédicateur efficace, il connaissait de façon si profonde non seulement la Bible, mais également la littérature rabbinique, que les rabbins eux-mêmes en étaient stupéfaits et admiratifs, manifestant à son égard estime et respect. Théologien expert de l’Ecriture Sainte et des Pères de l’Eglise, il était en mesure d’illustrer de façon exemplaire la doctrine catholique également aux chrétiens qui, surtout en Allemagne, avaient adhéré à la Réforme. A travers une présentation claire et douce, il montrait le fondement biblique et patristique de tous les articles de la foi mis en discussion par Martin Luther. Parmi ceux-ci, le primat de saint Pierre et de ses successeurs, l’origine divine de l’épiscopat, la justification comme transformation intérieure de l’homme, la nécessité des bonnes œuvres pour le salut. Le succès dont Laurent bénéficia nous aide à comprendre qu’aujourd’hui aussi, en poursuivant avec tant d’espérance le dialogue œcuménique, la confrontation avec la Sainte Ecriture, lue dans la Tradition de l’Eglise, constitue un élément incontournable et d’une importance fondamentale, comme j’ai voulu le rappeler dans l’Exhortation apostolique Verbum Domini (n. 46).

Même les fidèles les plus simples, dépourvus d’une grande culture, tirèrent profit de la parole convaincante de Laurent, qui s’adressait aux personnes humbles pour rappeler à tous la cohérence de leur vie avec la foi professée. Cela a été un grand mérite des capucins et d’autres ordres religieux, qui, aux XVI° et XVII° siècles, contribuèrent au renouveau de la vie chrétienne en pénétrant en profondeur dans la société à travers leur témoignage de vie et leur enseignement. Aujourd’hui aussi, la nouvelle évangélisation a besoin d’apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l’Evangile prévalent sur les orientations culturelles du relativisme éthique et de l’indifférence religieuse, et transforment les diverses façons de penser et d’agir en un authentique humanisme chrétien. Il est surprenant que saint Laurent de Brindisi ait pu accomplir de façon ininterrompue cette activité de prédicateur apprécié et inlassable dans de nombreuses villes d’Italie et dans divers pays, alors qu’il occupait d’autres charges lourdes et de grandes responsabilités. Au sein de l’Ordre des capucins, en effet, il fut professeur de théologie, maître des novices, plusieurs fois ministre provincial et définiteur général, et enfin ministre général de 1602 à 1605.

Parmi tant de travaux, Laurent cultiva une vie spirituelle d’une ferveur exceptionnelle, consacrant beaucoup de temps à la prière et, de manière particulière, à la célébration de la Messe, qu’il prolongeait souvent pendant des heures, absorbé et ému par le mémorial de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Seigneur. A l’école des saints, chaque prêtre, comme cela a souvent été souligné au cours de la récente Année sacerdotale, peut éviter le danger de l’activisme, c’est-à-dire d’agir en oubliant les motivations profondes de son ministère, seulement s’il prend soin de sa propre vie intérieure. En s’adressant aux prêtres et aux séminaristes dans la cathédrale de Brindisi, la ville natale de saint Laurent, j’ai rappelé que «le moment de la prière est le plus important dans la vie du prêtre, celui où la grâce divine agit avec le plus d’efficacité, en donnant sa fécondité au ministère. Prier est le premier service à rendre à la communauté. Les temps de prière doivent donc avoir une véritable priorité dans notre vie... Si l’on n’est pas intérieurement en communion avec Dieu, on ne peut rien donner non plus aux autres. Dieu est donc la première priorité. Nous devons toujours réserver le temps nécessaire pour être en communion de prière avec notre Seigneur». Du reste, avec l’ardeur incomparable de son style, Laurent exhorte chacun, et pas seulement les prêtres, à cultiver la vie de prière car au moyen de celle-ci nous parlons à Dieu et Dieu nous parle: «Oh, si nous considérions cette réalité! — s’exclame-t-il — C’est-à-dire que Dieu est vraiment présent à nous quand nous lui parlons en priant; qu’il écoute vraiment notre prière, même si nous prions seulement avec le cœur et avec l’esprit. Et que non seulement il est présent et nous écoute, mais qu’il peut même et qu’il désire volontiers répondre, et avec le plus grand plaisir, à nos questions».

Un autre trait qui caractérise l’œuvre de ce fils de saint François est son action pour la paix. Les Souverains Pontifes, ainsi que les princes catholiques lui confièrent à plusieurs reprises d’importantes missions diplomatiques pour résoudre des controverses et favoriser la concorde entre les Etats européens, menacés à cette époque par l’empire ottoman. L’autorité morale dont il jouissait faisait de lui un conseiller recherché et écouté. Aujourd’hui, comme à l’époque de saint Laurent, le monde a un grand besoin de paix, il a besoin d’hommes et de femmes pacifiques et pacificateurs. Tous ceux qui croient en Dieu doivent toujours être des sources et des agents de paix. Ce fut précisément à l’occasion d’une de ces missions diplomatiques que Laurent conclut sa vie terrestre, en 1619 à Lisbonne, où il s’était rendu auprès du roi d’Espagne, Philippe III, pour défendre la cause de ses sujets napolitains, opprimés par les autorités locales.

Il fut canonisé en 1881 et, en raison de son activité vigoureuse et intense, de sa science vaste et harmonieuse, il mérita le titre de Doctor apostolicus, «Docteur apostolique», que lui donna le bienheureux Pape Jean XXIII en 1959, à l'occasion du quatrième centenaire de sa naissance. Cette reconnaissance fut accordée à Laurent de Brindisi également parce qu'il fut l'auteur de nombreuses œuvres d'exégèse biblique, de théologie et d'écrits destinés à la prédication. Il y offre une présentation organique de l'histoire du salut, centrée sur le mystère de l'Incarnation, la plus grande manifestation de l'amour divin pour les hommes. En outre, étant un mariologiste de grande valeur, auteur d'un recueil de sermons sur la Vierge intitulé «Mariale», il met en évidence le rôle unique de la Vierge Marie, dont il affirme avec clarté l'Immaculée Conception et la coopération à l’œuvre de la rédemption accomplie par le Christ.

Avec une fine sensibilité théologique, Laurent de Brindisi a également mis en évidence l'action de l'Esprit Saint dans l'existence du croyant. Il nous rappelle qu’avec ses dons, la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité, éclaire et aide notre engagement à vivre dans la joie le message de l'Evangile. «L'Esprit Saint — écrit saint Laurent — rend doux le joug de la loi divine et léger son poids, afin que nous observions les commandements de Dieu avec une très grande facilité, et même avec plaisir».

Je voudrais compléter cette brève présentation de la vie et de la doctrine de saint Laurent de Brindisi en soulignant que toute son activité a été inspirée par un grand amour pour l'Ecriture Sainte, qu'il savait presque par cœur, et par la conviction que l'écoute et l'accueil de la Parole de Dieu produit une transformation intérieure qui nous conduit à la sainteté. «La Parole du Seigneur — affirme-t-il — est lumière pour l'intelligence et feu pour la volonté, pour que l'homme puisse connaître et aimer Dieu. Pour l'homme intérieur, qui au moyen de la grâce vit de l'Esprit de Dieu, il est pain et eau, mais un pain plus doux que le miel et une eau meilleure que le vin et le lait... C'est un maillet contre un cœur durement obstiné dans les vices. C’est une épée contre la chair, le monde et le démon, pour détruire tout péché». Saint Laurent de Brindisi nous enseigne à aimer l'Ecriture Sainte, à croître dans la familiarité avec elle, à cultiver quotidiennement le rapport d’amitié avec le Seigneur dans la prière, pour que chacune de nos actions, chacune de nos activités ait en Lui son commencement et son achèvement. Telle est la source à laquelle puiser afin que notre témoignage chrétien soit lumineux et soit capable de conduire les hommes de notre temps à Dieu.


Saint Albéric Crescitelli
Missionnaire en Chine
Martyr († 1900)


Alberico, quatrième des onze enfants de Beniamino Crescitelli et Degna Bruno, naît le 30 juin 1863 à Altavilla Irpina dans la province d'Avellino (Campanie/Italie). À son bapteme, deux jours après la naissance, reçoit les prénoms de Alberico, Pietro, Pellegrino.

Son curé, l'ayant remarqué, le poussa à continuer sa scolarité. A 15 ans, il entra au Séminaire pontifical des Saints Pierre-et-Paul à Rome. Il fut ordonné prêtre le 4 juin 1887 pour les Missions étrangères de Milan. Alors qu'il passait quelques jours dans sa famille, éclata une épidémie de choléra. La constance et le dévouement dont il fît preuve en cette occasion lui valurent la reconnaissance de tous et une médaille du gouvernement italien. Il quitta sa mère en larmes le 31 octobre 1887.

Il fut reçu par le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et partant de Rome le 2 avril 1888, il s'embarqua à Marseille pour la Chine. Il y arriva le 18 août et il fut désigné pour le vicariat apostolique du Shensi qu'il parcourut assidûment, sans jamais se soucier de sa fatigue, ni de l'inconfort de ses gîtes improvisés, attentif seulement à entrer le plus complètement possible dans la mentalité des populations frustres qui lui étaient confiées.

Quand il y avait distribution de riz en ce temps de misère extrême, il ne craignait pas de réclamer pour que les chrétiens reçoivent un traitement égal à celui des païens. Il étudia les problèmes que posait la culture du riz. Voyant qu'on s'intéressait à leurs problèmes vitaux, les chinois se sentirent plus facilement attirés à l'Évangile, et le Père Albéric dût construire une église à Han-yang-pin pour les nouveaux chrétiens.

En 1900, le vicaire apostolique lui demanda de se rendre dans la région de Ning-Kiang (Sichuan) qui n'avait pas été encore évangélisée. Ce fut là que le surprit la révolte des Boxers. Pour ne pas compromettre ses amis, il se sauva à Yan-Pin-Kovan où il fut reconnu. Frappé, torturé, traîné par les pieds sur la route, il fut finalement décapité près de Yen-Tsé-Pien, le 21 juillet 1900.

Alberico Crescitelli a été beatifié le 18 février 1951, à Rome, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisé le 1er octobre 2000, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

« Le désir missionnaire d’amener des âmes au Christ »
(Lettre d’Albéric Crescitelli à S. Em. le Card. Simeoni, Préfet de Prop. Fide : 7 Juin 1890)

« Depuis le temps où il a plu à la Divine Providence de m’appeler aux saintes missions, j’ai toujours eu une pensée à l’esprit : je me demandais, en moi-même, si je réussirais vraiment à en tirer un seul des ténèbres de l’idolâtrie, à sauver une âme. A une telle pensée, à une telle sollicitude, je ne pouvais, je ne savais, je n’osais répondre. Il n’y avait rien d’autre que l’espérance. Peut-être que je n’aurais rien fait, peut-être que j’aurais fait quelque chose… Je n’osais espérer faire beaucoup ; mais, qui peut savoir, pensais-je en moi-même, il se peut que le Seigneur veuille se servir de moi et jusqu’où ? De toute façon, il suffit de faire la volonté de Dieu, le désir était bien présent.

Lorsque vint le temps d’administrer mon district en Chine, bien sûr je désirais ardemment et plus que jamais la conversion des idolâtres. Voir l’idolâtrie dominante,… voir les idolâtres aussi nombreux, voir de grandes agglomérations et savoir que personne n’y adorait le vrai Dieu… m’angoissait, m’abattait, m’affligeait et j’en restais déchiré. Je désirais ardemment qu’ils adorent le vrai Dieu ; j’aurais voulu me donner de la peine pour leur conversion. Au fond de mon cœur, bien qu’indignement, je priais le Père des miséricordes de faire en sorte que ce peuple voie la Lumière qu’Il envoya au monde et qu’Il l’enlève des ténèbres et des ombres de la mort, dans lesquelles il se trouvait misérablement enseveli.

Bien que pensant convertir ces idolâtres, je ne savais pas ce que j’aurais pu faire, et voyant que je ne pouvais presque rien faire, j’avais le cœur qui se serrait. Toutefois, je commençai à exhorter continuellement les chrétiens à parler à leurs amis, à leurs voisins, et à d’autres qu’on pouvait espérer convertir.

Du reste, il me semble que dans la pratique, les conversions ne se font pas avec des arguments philosophiques, bien qu’ils aient un fondement dans la foi que l’on accorde à celui qui annonce la vérité chrétienne. Et c’est pour cela que les bons chrétiens, et plus encore les nouveaux convertis, peuvent faire beaucoup. Cependant, si le prêtre n’est pas là pour les inciter, ils ne font rien… Aussi, sous l’obéissance de mes supérieurs, j’espère œuvrer toujours avec alacrité dans la vigne du Seigneur et faire toujours sa sainte volonté. »


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Message par jaimedieu Ven 22 Juil 2016 - 14:48

Vendredi le 22 juillet

Bse María Inés Teresa del Santísimo Sacramento (1904-1961)
Vierge et fondatrice de la « Familia Inesiana »
« Missionnaires Clarisses du Saint Sacrement » (religieuses)
« Missionnaires de Christ pour l'Église universelle » (prêtres et religieux)
« Van-Clar » (missionnaires laïcs mariés ou célibataires de tous âges)
« Famille eucharistique » (association de laïcs mariés ou non)


María Inés Teresa du Très Saint Sacrement, dans le siècle Manuela de Jesús Arias Espinosa, naît à Ixtlán del Río, Nayarit (Mexique) le 07 juillet 1904. Elle est la cinquième des huit enfants, issus du mariage d’Eustachio Arias Arròniz et Maria Espinosa y Lopez Portillo. Au baptême reçut le prénom de Manuelita de Jésus et elle grandi dans un milieu familial chrétien.
En raison de l'occupation de son père, Juge de district, la famille vivait dans des villes différentes : Tepic, Mazatlan, Guadalajara, etc.
Pendant un certain temps, Manuelita travailla dans une banque dans la ville de Mazatlan.

En octobre 1924, au cours de la célébration du Congrès eucharistique national au Mexique, Jésus touche le cœur de Manuelita, qui vécut une expérience spirituelle si profonde que, dès ce moment, ne pensait pas à autre chose « être toute de son Dieu », fortement attiré par Jésus dans l'Eucharistie. Dans les temps difficiles pour les catholiques du Mexique, au cours de la fureur de la persécution religieuse, Manuelita se consacra à l'amour miséricordieux de Dieu comme victime de l'holocauste, s’offrant pour le salut du Mexique et du monde entier. Après la lecture de « Histoire d'une âme », l'autobiographie de sainte Thérèse de Lisieux, elle décida d'entrer dans la vie religieuse pour ressembler à la Sainte.

Manuelita, le 7 juin 1929, entre au monastère des Clarisses du Saint Sacrement, transféré à Los Angeles, Californie ; le 8 décembre commence le noviciat et prend le nom de María Inés Teresa del Santísimo Sacramento. Le 14 décembre 1931 émet les vœux perpétuels et vit une expérience spirituelle forte et inoubliable : de la bouche d’une image de la Vierge de Guadalupe, elle perçu ces mots : « S’il rentre dans les dessins de Dieu de se servir de toi pour des œuvres d’apostolat, je m'engage de t’accompagner dans toutes tes démarches, en mettant sur tes lèvres la parole persuasive qui adoucit les cœurs et les remplit de la grâce dont ils ont besoin ». Cette expérience marqua fortement sa vocation missionnaire.

Pendant les 16 années de permanence dans le monastère, elle vecut fidèlement dans le style propre de la vie monacale, mais le désir d'être missionnaire, dans le vrai sens du terme, allait progressivement murir : « depuis longtemps Dieu a mis dans mon cœur ce désir ».

Mère María Inés fonda donc, en 1945, après toutes les démarches nécessaires, un institut religieux missionnaire, s’engageant dans différents secteurs de la mission ad gentes : enseignement de tous degrés, hôpitaux, Paroisses, dispensaires, missions populaires. Commençait à naître la « Familia Inesiana » avec ses divers instituts présents, aujourd’hui, dans 14 pays (Japon, Etats-Unis, Costa Rica, Indonésie, Sierra Leone, Italie, Espagne, Nigeria, Irlande, Corée, Allemagne, Inde, Russie et Argentine).

Elle meurt comme elle avait vécu : dans la sérénité, la simplicité et l’abandon entre les mains du Père, le 22 juin 1981, dans la ville de Rome. Sa vie fut un hymne d'amour et de gratitude envers la Sainte Trinité.

María Inés Teresa del Santísimo Sacramento a été béatifiée le samedi 21 avril 2012 en la Basilique Notre-Dame de Guadalupe, à Mexico, sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, devant une assemblée de plus de 12.000 fidèles réunis au Sanctuaire marial.
La Béatification de Mère María Inés Teresa « est la fête de la sainteté parce que les Saints sont le sourire de Dieu sur cette terre » a déclaré le Cardinal dans son homélie, en soulignant que l’une des caractéristiques de la nouvelle Bienheureuse, quatrième femme mexicaine à être admise à la gloire des autels : « un sourire continuel agrémenta sa vie extraordinairement vertueuse ».


Sainte Marie-Madeleine
(Ier siècle)

Marie-Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare, était d'une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie vivait dans les plaisirs au point qu'elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu'on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu'au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan. Dieu avait fait naître en ce cœur coupable le désir de voir Jésus ; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Marie-Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence.
C'est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole : « Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé. »

Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l'Évangile ; elle contemple Jésus et L'écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa sœur Marthe s'occupe seule du service de la maison : « Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part. »

Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Marie-Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d'épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l'une des premières visites du Christ ressuscité : « Marie ! » s'écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d'amour : « Ô mon Maître ! »

D'après une tradition française, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes. Quant à Marie-Madeleine, elle s'enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu'humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d'amour.

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Message par jaimedieu Dim 24 Juil 2016 - 15:48

Dimanche le 24 juillet

Saint Charbel Makhlouf
Prêtre et moine maronite
(1828-1898)

Charbel, au siècle Youssef Antoun, Makhlouf naît à Beqaa-Kafra (Liban Nord) le 08 mai 1828. Sa formation chrétienne et l'exemple de ses deux oncles maternels, ermites au monastère de Saint-Antoine-Kozhaya, le vouèrent dès son jeune âge à la prière et à la vie monastique.
En 1851, il quitta ses parents et son village pour se diriger vers le monastère Notre-Dame-de-Mayfouq pour sa première année de noviciat. Dirigé ensuite vers le monastère Saint-Maroun d'Annaya, il s'engagea dans l'Ordre Libanais Maronite, choisissant le nom de Charbel, martyr antiochien du IIe siècle. Il y prononça ses vœux solennels le 1er novembre 1853 puis poursuivit ses études théologiques au monastère Saint Cyprien de Kfifane, Batroun. Il fut ordonné prêtre à Bkérké, siège patriarcal maronite, le 23 juillet 1859.

Il vécut au monastère Saint-Maroun d'Annaya durant seize ans après lesquels il se retira définitivement dans l'ermitage des saints Pierre et Paul dudit monastère. Il en sortait rarement, demeurait continuellement en prière, modèle exemplaire d'ascèse et de sainteté. Il vécut vingt-trois ans à l'ermitage et y meurt dans la nuit du 24 décembre 1898, vigile de la fête de Noël. Il fut enterré au cimetière d'Annaya.

Quelques mois après la mort de Père Charbel, des lumières éblouissantes apparurent autour de son tombeau. Son corps, qui continuait à suer de la sueur et du sang, fut déposé dans un nouveau cercueil. Beaucoup de pèlerins venaient implorer sa protection. On dénombre alors bien des guérisons physiques et des grâces spirituelles.

En 1925, s'ouvrit le procès de sa canonisation. En 1950, le tombeau du Père Charbel fut ouvert en présence d'un comité officiel et de médecins qui procédèrent à la vérification de l'intégrité du corps. Dès l'ouverture du tombeau, les guérisons de toutes sortes se sont multipliées d'une manière subite et inaccoutumée. De toutes les régions du Liban les pèlerins de toutes confessions venaient implorer le « Saint » Charbel.

Bientôt, les miracles dépassèrent les frontières. Des milliers de correspondances et de témoignages conservés dans les archives d'Annaya restent les meilleurs témoins de la propagation de sa sainteté. Ce phénomène exceptionnel a été la cause immédiate de plusieurs conversions et d'une grande revivification des vertus dans les cœurs des fidèles. Le si pauvre tombeau est devenu le pôle d'attraction qui attire vers lui les gens de tout âge et de toute classe, rassemblés devant le « Saint » sans distinction de religion ni de condition. Ils sont tous là, fils de Dieu.

En 1954, le Vénérable Pie XII signa la décision du procès de la Béatification de l'ermite Charbel Makhlouf.

Le 5 décembre 1965, le Bx Paul VI présida la cérémonie de la béatification, durant la clôture du Concile œcuménique Vatican II.

En 1975, le Bx Paul VI signa son accord pour le miracle requis pour proclamer la sainteté du Bienheureux Charbel, proclamée dans une cérémonie mondiale le 9 octobre 1977.

Parmi les nombreux miracles attribués à l'intercession de l'homme de Dieu, l'Église en retint deux pour la béatification et un troisième pour la canonisation.

1) Sœur Marie Abel Qamari, de la Congrégation des Saints Cœurs, opérée à deux reprises d'un ulcère très grave, supportait depuis quatorze ans des douleurs indescriptibles. Elle guérit à Annaya le 12 juillet 1950.
2) Iskandar Naïm Obeid, de Baabdate, avait perdu en 1937 l'usage d'un œil. Comme on lui avait conseillé de le faire enlever pour sauver le second, il pria le Père Charbel d'intercéder pour lui et redécouvrit la vue, après sa visite à Annaya en 1950.
3) Miriam Aouad, de Hammana, avait un cancer de la gorge. Les médecins déclaraient leur incapacité de la soigner. Elle pria Saint Charbel et en 1967, elle fut guérie par son intercession.
L'Église universelle célèbre sa mémoire le 24 juillet. L'Église du Liban le célèbre également le 24 décembre, jour de sa naissance au ciel.


Prière pour obtenir des grâces


Dieu, infiniment saint et glorifié dans tes saints, qui as inspiré au saint moine et ermite Charbel de vivre et de mourir dans une parfaite ressemblance avec Jésus, lui accordant la force de se détacher du monde afin de faire triompher, dans son ermitage, l'héroїsme des vertus monastiques : la pauvreté, l'obéissance et la chasteté, nous te supplions de nous accorder la grâce de t'aimer et de te servir à son exemple.
Seigneur Tout-Puissant, qui as manifesté le pouvoir de l'intercession de saint Charbel par de nombreux miracles et faveurs, accorde-nous la grâce que nous implorons par son intercession. Amen.


Bx Cristóbal de Santa Catalina
Prêtre et fondateur de la Congrégation :
« Hermanas Hospitalarias de Jesús Nazareno »
(Sœurs hospitalières de Jésus Nazaréen)


Cristóbal de Santa Catalina (dans le siècle : Cristobal López de Valladolid), né le 25 juillet 1638, à Mérida, en Espagne, dans une famille de pauvres paysans, fut éduqué selon les principes chrétiens. Dès son plus jeune âge il travaille dans les champs pour aider son père et ses cinq frères.
À 10 ans il sent déjà avec force l’appel de Dieu : il se rend en cachette dans un couvent de franciscains et demande à devenir moine mais les frères franciscains le ramènent à la maison où sa mère, le croyant disparu, priait désespérément.
Il commence, ensuite, à travailler dans l’hôpital Notre Dame de la Piété, géré par les ‘Fatebenefratelli’ (Frères de la Charité), se distinguant pour la délicatesse des soins donnés aux malades.

Ordonné prêtre le 20 mars 1663, il est nommé aumônier militaire dans un bataillon d’infanterie. L’expérience est dure : il confesse les soldats, assiste les blessés jusqu’à l’épuisement ; plusieurs fois il risque de mourir sous les bombes. Les horreurs de la guerre hispano-portugaise (1640-1668) le poussent à une vie solitaire dans le désert de Bañuelos de Córdoba où il reste deux ans.

Dans le silence de la prière il sent, dans son cœur, le visage du Christ dans les pauvres, dans les paysans, dans les femmes humbles, dans les enfants abandonnés, dans les malades : pour eux il demande l’aumône jour et nuit dans les rues de Córdoba.
Cette expérience l’amène à fonder une nouvelle Congrégation franciscaine : celle des « Sœurs hospitalières de Jésus Nazaréen » et l’hôpital du même nom à Córdoba, où sur la porte d’entrée le père Cristóbal place un écriteau : « Ma Providence et ta foi tiendront cette maison debout »

Il veut ressembler à Jésus qui a pris sur lui les souffrances des autres. Dans l’hôpital il soigne gratuitement les malades, en les accueillant, avec amour, même quand ils sont atteints de la peste. Pendant l’épidémie de choléra, sans se soucier de la contagion, il continue à soigner et à donner courage.

Il meurt, frappé à son tour par le choléra, le 24 juillet 1690, la veille de ses 52 ans, serrant un crucifix sur sa poitrine.

Cristóbal de Santa Catalina a été béatifié le 07 avril 2013, dans la cathédrale de Córdoba, par le Card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape François (première béatification sous le pontificat du pape François).

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Message par jaimedieu Lun 25 Juil 2016 - 14:58

Lundi le 25 juillet

Saint Jacques le Majeur
Apôtre et martyr
(† v. 42)

Jacques , fils de Zébédée et Jacques fils d'Alphée (cf. Mc 3, 17.18; Mt 10, 2-3), sont distingués communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces désignations n'entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l'importance différente qu'ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus.
Jacques put participer, avec Pierre et Jean, au moment de l'agonie de Jésus dans le jardin de Gethsémani, et à l'événement de la Transfiguration de Jésus.

Au début des années 40 du I siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d'Hérode le Grand, comme nous l'apprend Luc, "se mit à maltraiter certains membres de l'Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter" (Ac 12, 1-2). La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d'une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l'autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l'Église de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l'existence terrestre de Jésus.

Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu'il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l'empire romain. Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce lieu devint l'objet d'une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pèlerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C'est ainsi que s'explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pèlerin et le rouleau de l'Évangile, caractéristiques de l'apôtre itinérant et consacré à l'annonce de la "bonne nouvelle", caractéristiques du pèlerinage de la vie chrétienne.

Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l'intermédiaire de sa mère, à s'asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres.


Catéchèse du Pape Benoît XVI:

Chers frères et soeurs,

En poursuivant la série de portraits des Apôtres choisis directement par Jésus au cours de sa vie terrestre, nous avons parlé de saint Pierre, de son frère André. Aujourd'hui, nous rencontrons la figure de Jacques. Les listes bibliques des Douze mentionnent deux personnes portant ce nom: Jacques fils de Zébédée et Jacques fils d'Alphée (cf. Mc 3, 17.18; Mt 10, 2-3), que l'on distingue communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces désignations n'entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l'importance différente qu'ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus. Aujourd'hui, nous consacrons notre attention au premier de ces deux personnages homonymes.

Le nom de Jacques est la traduction de Iákobos, forme grécisée du nom du célèbre Patriarche Jacob. L'apôtre ainsi appelé est le frère de Jean et, dans les listes susmentionnées, il occupe la deuxième place immédiatement après Pierre, comme dans Marc (3, 17), ou la troisième place après Pierre et André dans les Evangiles de Matthieu (10, 2) et de Luc (6, 14), alors que dans les Actes, il vient après Pierre et Jean (1, 13). Ce Jacques appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés qui ont été admis par Jésus à des moments importants de sa vie.

Comme il fait très chaud, je voudrais abréger et ne mentionner ici que deux de ces occasions. Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l'agonie de Jésus dans le jardin du Gethsémani, et à l'événement de la Transfiguration de Jésus. Il s'agit donc de situations très différentes l'une de l'autre: dans un cas, Jacques avec les deux Apôtres fait l'expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus; dans l'autre, il se trouve face à la souffrance et à l'humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s'humilie, en obéissant jusqu'à la mort. La deuxième expérience constitua certainement pour lui l'occasion d'une maturation dans la foi, pour corriger l'interprétation unilatérale, triomphaliste de la première: il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n'était en réalité pas seulement entouré d'honneur et de gloire, mais également de souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.

Cette maturation de la foi fut menée à bien par l'Esprit Saint lors de la Pentecôte, si bien que Jacques, lorsque vint le moment du témoignage suprême, ne recula pas. Au début des années 40 du I siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d'Hérode le Grand, comme nous l'apprend Luc, "se mit à maltraiter certains membres de l'Eglise. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter" (Ac 12, 1-2). La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d'une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l'autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l'Eglise de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l'existence terrestre de Jésus. Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu'il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l'empire romain. Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme nous le savons tous, ce lieu devint l'objet d'une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pèlerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C'est ainsi que s'explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pèlerin et le rouleau de l'Evangile, caractéristiques de l'apôtre itinérant et consacré à l'annonce de la "bonne nouvelle", caractéristiques du pèlerinage de la vie chrétienne.

Nous pouvons donc apprendre beaucoup de choses de saint Jacques: la promptitude à accueillir l'appel du Seigneur, même lorsqu'il nous demande de laisser la "barque" de nos certitudes humaines, l'enthousiasme à le suivre sur les routes qu'Il nous indique au-delà de toute présomption illusoire qui est la nôtre, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu'au sacrifice suprême de la vie. Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l'intermédiaire de sa mère, à s'asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres.

Et à la fin, en résumant tout, nous pouvons dire que le chemin non seulement extérieur, mais surtout intérieur, du mont de la Transfiguration au mont de l'agonie, symbolise tout le pèlerinage de la vie chrétienne, entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu, comme le dit le Concile Vatican II. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur la bonne voie.


BBx José Luis Palacio Muñiz,
Antonio Varona Ortega,
Higinio Roldán Iriberri,
José Maria López Tascón.
Prêtres dominicains et martyrs
(† Madrid 25 juillet 1936)


José Luis Palacio Muñiz, né et baptisé le 20 mai 1870 à Tiñana, Siero (Asturies). Un frère prêtre, une sœur moniale contemplative. Philo et théologie au séminaire d’Oviedo. Profession à Ocaña le 1er janvier 1895, ordination à Ávila le 22 décembre 1899, et le même jour il s’offre au Serviteur de Dieu Ramón Zubieta pour la mission d’Urubamba et Mère de Dieu, au Pérou. Pendant 12 ans il se dévoue à l’action missionnaire dans la forêt amazonienne. Il était de caractère doux, paisible, humble, pieux. Sa santé étant ébranlée, il fut incorporé à la Province Saint Jean-Baptiste du Pérou, et en mai 1910 il est élu prieur du couvent d’Arequipa, mais il continue à visiter ses chers Indiens d’Urubamba. Sa santé restant délicate, il rentre en Espagne en 1921, au couvent du Rosaire à Madrid, dont le P. Buenaventura García Paredes présidait la maison comme vicaire ; il y exerça son ministère jusqu’en 1932, puis alla à Ocaña ; en 1935 il devient chapelain de la maison résidence de Nambroca (Tolède), où les ouvriers le tenaient pour saint.
Arrêté par les milices locales, il fut expulsé de la maison et du village de Nambroca (de même que les trois autres religieux compris dans cette cause). Quand ils voulurent prendre un train, ils furent fusillés près de la gare d’Algodor (Madrid), et enterrés au bord du Tage. Il avait 66 ans.

Antonio Varona Ortega, né à Zumel (Burgos) le 16 janvier 1901, baptisé le 18, confirmé en 1902. Il entre en 1913 à l’école apostolique de La Mejorada (Valladolid) ; profession à Ávila le 9 septembre 1918, profession solennelle le 18 janvier 1922. On l’envoie au couvent de Rosaryville, New Orleans (Louisiane), où il finit sa théologie, ainsi qu’à la Dominican House of Studies à Washington (1922-1924), à l’époque où il y avait des cours supérieurs de pédagogie à l’Université catholique (1924-1926).
Le 13 juin 1926 il est ordonné prêtre, puis arrive aux Philippines, enseigne au collège Saint Jean de Latran à Manille. C’était un grand professeur, plein de bonté pour tous. En 1933 il revient en Espagne avec la tuberculose, on l’envoie à Santo Tomás de Ávila. Comme il ne se remettait pas, on le mit le 10 mars 1934 au sanatorium de Guadarrama (Madrid) et, condamné, il passa à la résidence de Nambroca (Toledo) le 27 février 1936. Il supporta la maladie avec résignation et douceur. Bien que pouvant à peine marcher, il ne manquait jamais de célébrer la messe. Comme le P. José Luis Palacio, qui fait partie de cette cause, il fut martyrisé près de la gare d’Algodor, au bord du Tage, dans un endroit nommé Malecón de Cañete, les bras levés, bénissant le nom du Seigneur, Roi de l’Univers. Il avait 35 ans.

Higinio Roldán Iriberri, né à Ollogoyen, Navarre, le 11 janvier 1895, baptisé le 13. Une sœur religieuse. Il va à l’école de Matauten, puis se consacre aux besoins de la famille, tondeur, tisserand, travaux des champs. Il commence le noviciat comme frère coopérateur à Ávila le 2 février 1921, mais doit l’interrompre pour faire son service militaire. Après 3 ans de service à la communauté de La Mejorada (Valladolid), il revient à Ávila faire sa profession solennelle le 16 février 1924. On l’envoie à Ocaña, pour aider le frère administrateur de la propriété de Nambroca (Toledo). À partir de 1932 il fut lui-même administrateur, aimable avec tous, généreux, se consacrant beaucoup à l’oraison. Il aimait parler de la vie des saints. Arrêté le 24 juillet 1936 avec les autres religieux de la communauté, on les enferme à la mairie jusqu’à la nuit. Tandis qu’ils font semblant de les protéger, ils projettent de les envoyer hors du village et d’avertir les gares voisines de les emprisonner jusqu’à Madrid. Le lendemain ils durent prendre la direction d’Algodor (Madrid) et près de la gare furent martyrisés le même jour. Il avait 41 ans.

José Maria López Tascón, né à Aviados (León) le 3 mars 1896, baptisé le 4, confirmé en 1897; son frère Manuel devint aussi dominicain ; à 12 ans il entra à l’école apostolique de Corias (Asturies). Pieux, sérieux et studieux, il prit l’habit le 24 août 1913 en même temps que deux futurs Maîtres généraux de l’Ordre: Manuel Suárez et Aniceto Fernández; profession un an après à Padrón (La Coruña). Il fait la philo à Corias et la théologie à Salamanque, ordonné prêtre le 19 février 1921, fait des études complémentaires de littérature à Madrid; il publie des articles dans des revues scientifiques-littéraires. Dans les années 1920 il enseigne dans les collèges d’Oviedo et Vergara (Guipúzcoa), puis en 1930 on l’envoie à Madrid, au couvent d’Atocha. Travailleur, aimable, réservé, recueilli, compagnon idéal et affable. Il prenait les choses comme Dieu les disposait.
Le 20 juillet 1936, au cours de l’attaque du couvent d’Atocha, il fut gravement blessé dans la région de l’épigastre avec sortie de balle par la région lombaire, il dit : « Que Dieu vous pardonne comme je vous pardonne ». Blessé et perdant son sang, il accompagna le reste des religieux qu’on conduisit à la caserne d’Abtao et à la direction générale de sécurité, pour les enfermer au cachot, où il perdit connaissance. Le lendemain la Croix Rouge l’emmena à un hôpital situé rue Navas de Tolosa, où il montra résignation et acceptation de la souffrance ; une dominicaine de l’Anunciata, soeur Dolores Robinat, s’occupa de lui, et le P. Nicanor Menéndez, o.p., lui donna les sacrements, il fut transformé, plein de paix, de joie et de force. Il mourut, âgé de 40 ans, offrant sa vie pour Dieu, pour la paix en Espagne et la conversion de ses persécuteurs, et priant spécialement le Salve et l’antienne O spem miram, à saint Dominique.

José Luis Palacio Muñiz, Antonio Varona Ortega, Higinio Roldán Iriberri, José Maria López Tascón font partie d’un groupe de 498 martyrs, de la guerre civile espagnole, béatifiés le 28 octobre 2007 à Rome.
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Message par jaimedieu Mar 26 Juil 2016 - 14:43

Mardi le 26 juillet

Saints Anne et Joachim
Mère et père de la Vierge Marie


Anne appartenait à ce peuple choisi qui, dans les desseins de Dieu, devait donner naissance au Sauveur des hommes ; elle était de la tribu de Juda et de la race de David. Ses parents, recommandables par leur origine, devinrent surtout illustres entre tous leurs concitoyens par l'éclat d'une vie pleine de bonnes œuvres et de vertus. Dieu, qui avait prédestiné cette enfant à devenir l'aïeule du Sauveur, la combla des grâces les plus admirables.
Après Marie, aucune femme plus que sainte Anne ne fut bénie et privilégiée entre toutes les autres. Mais si elle reçut tant de grâces, comme elle sut y répondre par la sainteté de sa vie ! Toute jeune enfant, elle était douce, humble, modeste, obéissante et ornée des naïves vertus de son âge. Plus tard, comme elle sut bien garder intact le lis de sa virginité ! Comme elle dépassait toutes les filles, ses compagnes, par sa piété, par la réserve de sa tenue, son recueillement et la sainteté de toute sa conduite !

Puis, quand il plut à Dieu d'unir son sort à celui de Joachim, combien Anne fut une épouse prévenante, respectueuse, laborieuse, charitable et scrupuleusement fidèle à tous les devoirs de son état, vaquant à propos au travail et à la prière. Dieu lui refusa longtemps de devenir mère ; elle se soumit humblement à cette épreuve et l'utilisa pour sa sanctification. Mais à l'épreuve succéda une grande joie, car de Joachim et d'Anne, déjà vieux, naquit miraculeusement celle qui devait être la Mère du Sauveur et, dans l'ordre de la grâce, la Mère du genre humain. C'est sans doute un grand honneur pour sainte Anne, que d'avoir donné naissance à la Mère de Dieu ; mais il lui revient beaucoup plus de gloire d'avoir formé le cœur de Marie à la vertu et à l'innocence !

L'Église célébrera dans tous les âges la piété maternelle de sainte Anne, et la gloire de sa Fille rejaillira sur elle de génération en génération. Le culte de sainte Anne a subi diverses alternatives. Son corps fut transporté dans les Gaules, au premier siècle de l'ère chrétienne, et enfoui dans un souterrain de l'église d'Apt, en Provence, à l'époque des persécutions. À la fin du VIIIe siècle, il fut miraculeusement découvert et devint l'objet d'un pèlerinage. Mais c'est surtout au XVIIe siècle que le culte de sainte Anne acquit la popularité dont il jouit.

De tous les sanctuaires de sainte Anne, le plus célèbre est celui d'Auray, en Bretagne ; son origine est due à la miraculeuse découverte d'une vieille statue de la grande Sainte, accompagnée des circonstances les plus extraordinaires et suivies de prodiges sans nombre. Sainte-Anne d'Auray est encore aujourd'hui l'objet d'un pèlerinage national.

Joachim, de la tribu de Juda et de l'antique famille de David, était pasteur de brebis à Nazareth. Stolan, père de sainte Anne, lui donna sa pieuse fille en mariage. Les deux époux vécurent dans la crainte du Seigneur et dans la pratique des bonnes œuvres. Ils firent trois parts de leurs biens : l'une était destinée au temple et aux ministres de la religion ; ils répandaient la seconde dans le sein des pauvres ; la dernière servait aux besoins de la famille.
Cependant le bonheur n'était pas dans ce ménage : l'épouse de Joachim était stérile. Depuis vingt ans ils priaient Dieu de les délivrer d'un tel opprobre, lorsqu'ils se rendirent, suivant leur coutume, à la ville sainte pour la fête des Tabernacles. Les enfants d'Israël y venaient offrir des sacrifices au Seigneur, et le grand-prêtre Ruben immolait leurs victimes. Joachim se présenta à son tour. Il portait un agneau ; Anne le suivait, la tête voilée, le cœur plein de soupirs et de larmes. Le grand-prêtre, en les apercevant monter les degrés du temple, n'eut pour eux que des paroles de mépris et de reproche : « Vous est-il permis, leur dit-il, de présenter votre offrande au Seigneur, vous qu'Il n'a pas jugés dignes d'avoir une postérité ? Ne savez-vous pas qu'en Israël l'époux qui n'a pas la gloire d'être père est maudit de Dieu ? » Et en présence du peuple il repoussa leur offrande.

Joachim ne voulut point revenir à Nazareth avec les témoins de son opprobre. Leur présence eût augmenté sa douleur. Anne retourna seule dans sa demeure. Pour lui, il se retira dans une campagne voisine de Jérusalem, où des bergers gardaient ses troupeaux. Le calme silencieux de la vie pastorale, le spectacle touchant de la nature, apportèrent quelque soulagement à la blessure de son cœur. Qui n'a jamais senti que la solitude le rapproche de Dieu ?

Un jour qu'il se trouvait seul dans les champs, l'Ange Gabriel se tint debout devant lui. Joachim se prosterna, tremblant de peur : « Ne crains pas, dit le messager céleste, je suis l'Ange du Seigneur, et c'est Dieu Lui-même qui m'envoie. Il a prêté l'oreille à ta prière, tes aumônes sont montées en Sa présence. Anne, ton épouse, mettra au monde une fille ; vous la nommerez Marie et vous la consacrerez à Dieu dans le temps ; le Saint-Esprit habitera dans son âme dès le sein de sa mère et Il opérera en elle de grandes choses.» Après ces mots, l'Ange disparut.

Joachim vit bientôt se réaliser la prédiction de l'Archange. De son côté, il fut fidèle aux ordres du Seigneur : sa fille reçut le nom de Marie, et, à trois ans, il la confia aux pieuses femmes qui élevaient dans le temple de Jérusalem les jeunes filles consacrées au Seigneur. Elle y vivait depuis huit ans sous le regard de Dieu lorsque Joachim mourut chargé de mérites et de vertus. Anne, son épouse, le fit ensevelir dans la vallée de Josaphat, non loin du jardin de Gethsémani, où elle devait le rejoindre un an plus tard.


Saint Georges Preca (1962)
Prêtre et fondateur de la : « Societas Doctrinae Christianae »



Georges Preca (Ġorġ Preca en maltais ) naît le 12 février 1880 à La Vallette (Malte). Après ses études, il entra au séminaire de Malte, où il étudia la théologie, et décida de devenir prêtre. Il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1906.
En 1907, il réunit un groupe de jeunes laïcs pour les former à la vie ascétique et dans les principes catholiques, afin de les envoyer évangéliser la population. Cette date marqua le début de la « Societas Doctrinae Christianae ». Son groupe fut également appelé par ses membres « MUSEUM », acrostiche de « Magister unitam sequatur Evangelium universus mundus! » (Maître divin, puisse le monde entier suivre l'Évangile).

En 1910, il inaugura une section féminine avec l'aide de Giannina Cutajar. Peu à peu se définit le profil de la Société : des laïcs travailleurs célibataires, consacrés à l'apostolat de la catéchèse des enfants et des adultes ; une grande discipline ; une série de prières à réciter chaque quart d'heure ; une heure de catéchèse par jour dans des centres paroissiaux et une heure de formation permanente pour les membres de la société. Cette fondation connut des moments difficiles, lorsque Dun Ġorġ reçut l'ordre de ses supérieurs de fermer son centre en 1909 ; ce qu'il accepta sans se plaindre.

Mais en 1916, l'Évêque de Malte ordonna une enquête qui lui fut favorable, permettant de recommencer son œuvre avec quelques modifications. Le décret de l'érection canonique remonte au 12 avril 1932. Le fondateur de la « Societas Doctrinae Christianae » se prodigua comme un apôtre de l'Évangile dans les îles de Malte et écrivit de nombreux ouvrages de doctrine dogmatique et morale, ainsi qu'ascétique. Mais il travailla en particulier à la divulgation de la Parole de Dieu en langue maltaise, qu'il présentait dans des livrets de méditation. Il fut également un grand apôtre du mystère de l'Incarnation.

Durant les moments difficiles de la société, Dun Ġorġ se confia entièrement à la protection de la Vierge. En effet, le 21 juillet 1918, il s'inscrivit dans le Tiers Ordre carmélite, avec le nom de Fra Franco. Il souhaitait que tous les jeunes qui fréquentaient son association portent le scapulaire du Carmel. Il eut également une dévotion particulière pour la Madone du Bon Conseil, diffusant avec ferveur sa médaille miraculeuse.

En 1957, il suggéra cinq nouveaux mystères pour le Rosaire, qu'il appela les « Mystères de lumière ». En 1952, cinq membres furent envoyés en Australie pour ouvrir des centres, marquant le début du développement de la société dans le monde, aujourd'hui présente en Angleterre, en Albanie, au Kenya, au Soudan et au Pérou.

Le 26 juillet 1962, à Santa Venera (Malte), quitte, en odeur de sainteté, sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.

Ġorġ Preca a été béatifié à Malte le 09 mai 2001, sur la Place des « Greniers » de Floriana, par Saint Jean-Paul II (Homelie) et canonisé le 03 juin 2007 par le Pape Benoît XVI.
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Message par jaimedieu Mer 27 Juil 2016 - 14:48

Mercredi le 27 juillet

Saint Pantaléon
Médecin, martyr
(† v. 303)

Pantaléon vivait à Nicomédie. Son père était païen et sa mère chrétienne ; celle-ci mourut malheureusement bien trop tôt pour son enfant. Pantaléon, élevé dans la religion de Jésus-Christ, quoique non encore baptisé, subit l'influence de son père et finit par oublier les principes que sa mère lui avait inculqués dans son enfance.
Il s'attacha à l'étude de la médecine et y devint si célèbre, que l'empereur Maximien-Galère le choisit pour son médecin et voulut l'avoir à sa cour. Un prêtre chrétien, nommé Hermolaüs, résolut de ramener à la foi chrétienne un homme qui avait de si brillantes qualités ; il s'introduisit dans sa confiance et en vint à lui rappeler les vérités de la religion :
« À quoi, lui dit-il, vous serviront vos connaissances, si vous ignorez la science du salut ? »

Hermolaüs, voyant que ses paroles faisaient impression sur Pantaléon, le pressa davantage, et celui-ci lui déclara qu'il y penserait sérieusement. Ces heureuses dispositions s'affermirent par un miracle qu'il opéra en invoquant le nom de Jésus-Christ. Un jour qu'il se promenait dans la campagne, il rencontra un enfant mort, et, tout près de lui une vipère. Il ne douta point que l'enfant n'eût été la victime de ce reptile venimeux. Inspiré par la grâce, il s'adressa, plein de confiance, à Jésus-Christ, et dit : « Enfant, lève-toi, au nom de Jésus-Christ ! » Puis, se tournant vers la vipère : « Et toi, méchante bête, reçois le mal que tu as fait. » À l'instant l'enfant se relève vivant, et la vipère demeure inerte sur le sol. Pantaléon n'hésita plus à se faire baptiser.

Le salut de son père fut sa première pensée, et il employa tout pour y réussir, la raison, le sentiment, la piété filiale et surtout la prière ; il acheva sa conquête par un miracle. Un jour, un aveugle vint le trouver et lui dit : « J'ai depuis longtemps employé sans effet tous les remèdes ; on m'a dit que vous êtes très habile médecin ; pourriez-vous me secourir ? - Je vous guérirai, dit le médecin, si vous vous engagez à devenir chrétien. » L'aveugle promit avec joie et fut aussitôt guéri par l'invocation de Jésus-Christ. Son père, témoin de ce miracle, reçut le baptême avec l'aveugle guéri.

Pantaléon devint de plus en plus un apôtre de la foi ; à la mort de son père il vendit tous ses biens, les employa en bonnes œuvres et ne se réserva que le produit de l'exercice de sa profession. Des médecins jaloux le dénoncèrent comme chrétien à l'empereur. Pantaléon fut condamné à divers supplices et fut enfin décapité.


BBses Ramona Fossas Románs, Adelfa Soro Bo,
Reginalda Picas Planas,Teresa Prats Martí,
Ramona Perramón Vila, Rosa Jutglar Gallart,
Otilia Alonso González. Martyres le 27 juillet 1936

Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le Pape Benoît XVI, a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. » (>>> Lettre du Pape Benoît XVI).

Commémoration propre à l’Ordre en date du 26 juillet

Ramona Fossas Románs, naît à Ripoll (Gérone) le 1er novembre 1881. Elle fréquente le collège des Carmélites de la Charité. À 19 ans elle perd son père, et étant l’aînée de 4, elle aide sa mère dans son travail de modiste. Elle visite les pauvres et les malades, chez eux ou à l’hôpital. Elle entre chez les Dominicaines de l’Anunciata le 6 juillet 1903. Elle appartient aux communautés de Vic, Villanueva de Castellón (Valencia), Valencia, Sant Viçens de Castellet (Barcelone), Játiva (Valencia), Castell del Remei (Lérida), Gérone, Pineda de Mar, Canet de Mar, monastère de Montserrat, et Barcelone-Trafalgar, comme prieure dans les trois derniers.

Le 27 juillet 1936 les persécuteurs ordonnent aux sœurs Ramona Fossas, Adelfa Soro, Teresa Prats, Otilia Alonso et Ramona Perramón de sortir de leur couvent de la rue de Trafalgar, pour interrogatoires. Ils déployèrent la plus grande insistance pour qu’elles apostasient leur foi, abandonnent la profession religieuse et accèdent à leurs propositions malhonnêtes, mais elles répondirent avec une sérénité et une foi invincibles. Sous prétexte de les ramener au couvent, ils les firent monter dans un camion, qui prit la direction de la montagne du Tibidabo. Passé le village de Vallvidrera, ils les firent descendre du véhicule et les fusillèrent une à une. Mais deux d’entre elles survécurent quelques heures et purent raconter leur « passion ». La sœur Fossas avait 54 ans.

Adelfa Soro Bo, naît le 6 mars 1887 à Villanueva de Castellón (Valencia), baptisée le 7, confirmée en 1895. Elle fit ses études dans son village natal, au collège des Dominicaines de l’Anunciata, récemment fondé, congrégation où elle entra le 3 mars 1905. Profession le 30 avril 1907. Particulièrement douée pour la musique, elle donnait des cours de solfège et de piano; elle fut envoyée à Sant Andreu de Palomar (Barcelone), Gérone (collège ND du Rosaire), Salt (Gérone), Castell del Remei et Barcelone-Trafalgar. Elle avait un caractère optimiste et essayait d’encourager ses sœurs plus peureuses, en des temps où planait la persécution antichrétienne. Elle avait 49 ans.

Reginalda Picas Planas, naît à Borredá (Barcelone) le 25 mai 1895 ; elle est baptisée le 26 et confirmée en novembre 1895. Études primaires à l’école publique et au collège des Dominicaines de l’Anunciata de son village. Elle entra dans cette congrégation le 24 mars 1919. Après un temps d’expérience de travail, elle fit profession le 30 septembre 1920. Très éprouvée par la maladie, elle fut envoyée en différents endroits des Asturies, se consacrant aux classes primaires. À la fin de sa vie elle était au collège de Manresa (Barcelone). Le premier jour de 1936 elle disait à une autre sœur que Dieu ne lui avait pas permis d’être martyre en Asturies, mais qu’elle pressentait qu’elle le serait en Catalogne. Le 26 juillet 1936 un groupe de miliciens fouilla le domicile de Manresa où elle se trouvait réfugiée avec la sœur Rosa Jutglar ; elles furent l’objet de moqueries et de propositions malhonnêtes, se montrèrent fermes dans la foi et disposées au martyre. Le lendemain, ils allèrent chercher sœur Rosa à une autre maison où elle s’était réfugiée; la sœur Reginalda y était aussi, qui ne voulut pas se séparer de sa sœur ; ils les arrêtèrent et leur donnèrent la mort sur le territoire de Castellgalí.. Elle avait 41 ans.

Rosa Jutglar Gallart, naît à Sabassona (Barcelone) le 25 janvier 1900 ; elle est baptisée le 27 et confirmée en 1901. Études primaires au collège des Dominicaines de l’Anunciata de Folgarolas (Barcelone) ; elle fut ouvrière en usine, et entra dans la congrégation de l’Anunciata le 19 mars 1920. Profession le 30 septembre 1921. Son unique affectation fut le collège de Manresa, depuis 1921. Elle s’occupait de la section des tout-petits, dont elle était très aimée. Quelques-unes de ses élèves se sont longtemps souvenues des soins maternels qu’elle leur prodiguait. Elle était joyeuse, simple et candide. Elle souffrit le martyre avec la sœur Reginalda Picas. Elle avait 36 ans. Les restes de ces deux sœurs unies dans la mort sont dans la même tombe, dans l’église ND de Valldaura de Manresa.

Otilia Alonso González, naît le 31 décembre 1916 à Enfistiella, Nembra (Asturies) ; elle est baptisée le 2 janvier 1917 et confirmée en 1925. Orpheline de mère à 2 ans, mais accueillie avec tendresse par la seconde épouse de son père, elle alla à l’école publique puis chez les Dominicaines de l’Anunciata à Caborana. Elle entra dans la congrégation à Vic le 10 avril 1932, fit profession en octobre 1933. Ses vœux renouvelés, on l’envoya à Barcelone-Horta pour qu’elle commence les études d’institutrice. En juillet 1936 elle passa à la communauté de Barcelone-Trafalgar en attendant de pouvoir trouver refuge en Asturies. Elle vécut le même martyre que la sœur Fossas et les autres sœurs, mais survécut quelques heures aux coups de feu mortels. Recueillie par des personnes charitables qui l’emmenèrent à un hôpital provisoire de la Croix Rouge, elle put transmettre à un médecin l’adresse de sa famille, lui demanda d’aller voir ses parents et de leur dire qu’elle mourait pure, se remettant totalement à la volonté de Dieu. Avant de mourir elle demanda une médaille pour l’embrasser et prier. Elle survécut un peu moins de deux heures. Elle avait 19 ans.

Ramona Perramón, naît à Vic (Barcelone) le 29 août 1898 ; elle est baptisée peu après sous les noms de Ramona Rosa María et confirmée en 1898. Elle fut domestique, travailla dans une usine textile et fréquenta l’école du dimanche des Dominicaines de l’Anunciata, puis entra dans cette congrégation le 13 septembre 1920. Profession perpétuelle le 5 avril 1928. En 1922 elle était déjà à Barcelone-Trafalgar. Comme sœur Otilia, elle resta gravement blessée, on la soigna aussi dans l’hôpital de campagne mentionné. Elle survécut pendant la nuit du 27-28 juillet 1936; elle donna l’impression à ses bons Samaritains d’une personne simple et franche; elle se montra contente de son sort. Quand elle parlait de ses souffrances, elle demandait qu’on ne le prenne pas dans le sens d’offenser quiconque, mais qu’on prenne ses paroles comme motif de rendre gloire à Dieu, et elle répétait qu’elle voulait se rendre digne de ce qu’elle considérait comme une immense grâce, un cadeau de Dieu : le martyre. Elle avait 37 ans.

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Message par jaimedieu Jeu 28 Juil 2016 - 14:40

Jeudi le 28 juillet

Saint Pedro Poveda Castroverde
Prêtre et martyr
(1874-1936)

Pedro Poveda Castroverde naît à Linares (Jaén, Espagne), le 3 décembre 1874. Il fut attiré dès l'enfance par le sacerdoce, puis entra au séminaire de Jaén et termina ses études au séminaire de Guadix, diocèse dans lequel il reçut l'ordination sacerdotale en 1897.
Il commença son ministère au sein du séminaire, en consacrant également son attention pastorale à ceux qui vivaient dans les grottes situées à l'extérieur de l'enceinte de la ville, et pour qui il créa une école.

Nommé chanoine de Covadonga, il s'occupa de la formation chrétienne des pèlerins, tout en commençant, à la même époque, à rédiger ses premières œuvres sur l'éducation et le rapport entre la foi et la science.

C'est à cette époque qu'il étudie les rapports entre l'Église et la société de son temps, il pense que les laïcs chrétiens ont un rôle très important à jouer pour construire un monde plus juste. Il écrit de nombreuses brochures à ce sujet, participe à des sessions d'étude et de controverse théologiques à l'université d'Oviedo. Il affirme qu'« Il n’est pas possible de croire et en même temps de se taire ».

A partir de 1911, avec un petit nombre de jeunes collaboratrices, il commença à fonder des académies et des centres de formation, qui devaient se traduire dans l'Institution Thérésienne pour la formation des professeurs laïcs et chrétiens.

Il s'installa à Jaén pour consolider l'Institution, qui y reçut par la suite l'approbation diocésaine, puis, alors qu'il se trouvait à Madrid comme chanoine royal, l'approbation pontificale.

Prêtre sage et audacieux, pacifique et ouvert au dialogue, il offrit sa vie pour la cause de la foi le 28 juillet 1936, en prononçant les paroles d'aveu: « Je suis prêtre du Christ » face à ceux qui devaient le conduire au martyre.

Pedro Poveda Castroverde a été béatifié le 10 octobre 1993 et canonisé le 4 mai 2003, à Madrid, par le même pape : Saint Jean-Paul II (Homélie du Pape Jean-Paul II).


Saint Melchor Garcia Sanpedro
Évêque dominicain et martyr († 1858)

Melchor Garcia Sampedro (Melchor de Quirós) naît à Lindes (Asturias, Espagne) le 28 avril 1821.

En 1835 il étudie la philosophie et la théologie à l’université d’Oviedo, enseigne au collège diocésain San José, puis quitte l’enseignement et entre dans l’Ordre dominicain, avec l’intention d’être missionnaire en Orient, prenant l’habit au couvent d’Ocaña (Tolède) le 16 août 1845.

Ordonné prêtre en décembre 1847 à Madrid, il s’embarque à Cádiz le 7 mars 1848 et arrive à Manille (Philippines) le 25 juillet. Il est lecteur de philosophie au collège Saint Thomas de Manille, jusqu’en octobre de la même année, puis embarque à Macao pour le Tonkin, où il arrive en février 1849. Il était d’une grande piété, avec une dévotion particulière envers le Seigneur de la Passion et la Mère douloureuse. Vu ses remarquables qualités pour le ministère et le gouvernement, il est vite élevé au service de vicaire du groupe de missionnaires.

Le 16 septembre 1855 l’évêque P. Sanjurjo le consacre évêque de Tricomia à Bui-Chu. En parfaite harmonie avec son projet ministériel, il se livre sans réserves au soin, formation et sanctification des fidèles, donnant ainsi l’occasion d’être connu publiquement et d’affronter la persécution que l’empereur Tu Duc avait décrétée contre les chrétiens. Il écrit à ses parents: « Nous n’avons pas eu un jour de paix ni de quiétude, ni une heure où notre vie n’ait pas été en danger. L’enfer entier s’est conjuré contre nous, et ces mandarins, comme d’autres Nérons, se sont proposé d’en finir avec l’œuvre du Seigneur... Persécution cruelle, famine et guerre civile sont les trois fléaux par lesquels les néophytes du Tonkin central purgent leurs péchés et se préparent une couronne plus brillante que le soleil, qu’ils ceindront pour toute l’éternité. En un jour ils ont coupé la tête au prêtre Huang et à cinq chrétiens; le lendemain à dix, et peu après à dix autres; ensuite à trois prêtres, et avant tous ceux-là, ils avaient coupé en morceaux en un seul jour treize chrétiens. Aidez-moi par vos prières à laver mes fautes avec mon sang et que j’obtienne la palme du martyre ».
Après l’exécution de Mgr Sanjurjo, son successeur, García Sampedro, est arrêté le 8 juillet 1858 à Kieu-Lao et conduit chargé de chaînes à Nam-Dinh, capitale de la province, où il est soumis à de cruelles tortures et tentations. Mais il demeure inébranlable dans sa foi, ce pourquoi, 28 juillet 1858, il est mis en pièces publiquement. Ses restes, rapatriés 30 ans après à Oviedo, où sont célébrés de solennels honneurs funèbres les 28-29 avril 1889, sont transférés à la cathédrale d’Oviedo.

Melchor Garcia Sanpedro a été béatifié le 24 avril 1951, avec 24 autres martyrs du Viêt-Nam, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisé, avec 116 autres martyrs du Viêt-Nam, le 19 juin 1988 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Ven 29 Juil 2016 - 14:40

Vendredi le 29 juillet

Sainte Marthe
Vierge
(† vers l'an 81)

Marthe était la sœur de Marie Madeleine et de Lazare. C'est elle qui dirigeait la maison de Béthanie et s'en montrait digne par sa douceur et son amabilité envers les siens, par sa charité envers les pauvres et par l'hospitalité si dévouée qu'elle offrait au Sauveur et à ses disciples.
Un jour, Marthe était absorbée par les soins domestiques, tandis que Madeleine se tenait aux pieds de Jésus. Marthe se plaignit : « Seigneur, dites donc à Marie de venir m'aider, ne voyez-vous pas qu'elle me laisse toute la charge ? » “Marthe, Marthe, lui dit le Maître, vous vous agitez trop. Une seule chose est nécessaire ; Marie a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera point enlevée.” »

C'est Marthe qui fit prévenir Jésus de la maladie, puis de la mort de son frère Lazare : « Seigneur, Lui dit-elle, dès qu'elle L'aperçut, si Vous eussiez été ici, mon frère ne serait pas mort. » Et Jésus lui donnant des paroles d'espérance : « Seigneur, ajouta-t-elle, je crois que Vous êtes le Christ, Fils du Dieu Vivant. »

Une tradition raconte qu'après la mort de la Très Sainte Vierge, Marthe subit le sort de Lazare et de Madeleine : exposée par les Juifs endurcis sur une frêle barque, à la merci des flots irrités, elle est portée avec les siens vers les beaux rivages de la Provence. Là elle participe à l'apostolat de son frère Lazare, qui devint évêque de Marseille, et à la sainte vie de Madeleine.

Marthe est devenue célèbre par l'enchaînement d'un dragon. Au moment où elle commençait à prêcher la foi sur les rives du Rhône, un monstre effroyable, connu sous le nom de Tarasque, jetait la terreur dans toute la contrée. Un jour que Marthe annonçait la parole divine dans la ville de Tarascon, la foule s'écria : « Si vous détruisez le dragon, nous embrasserons votre foi. » “Si vous êtes disposés à croire, répondit Marthe, tout est possible à celui qui croit.” Et seule elle s'avance vers la caverne du monstre. Pour combattre cet ennemi, Marthe se munit du signe de la Croix ; le monstre baisse la tête et tremble. Elle s'avance, l'enlace avec sa ceinture et l'amène comme un trophée de victoire aux habitants, et bientôt la Tarasque tombe écrasée sous les coups vengeurs de tout le peuple. En triomphant de ce monstre, Marthe avait triomphé du dragon infernal.

Marthe s'établit dans la ville, devenue chrétienne, se fit la servante des pauvres, et fonda une communauté de vierges.




BBx Lucio Martínez Mancebo et 6 compagnons
Prêtres et religieux o.p. et martyrs
(† 29 juillet 1936)

Lucio Martínez Mancebo, naît à Vegas del Condado (León) en 1902. En 1912 il entre au séminaire de León, en 1919 au noviciat de Solsona, en 1925 il est ordonné prêtre à Valence. 1930-1936 il est maître des novices et des étudiants, d’abord à Valence puis à Calanda. C’était un frère simple, de forte personnalité et de tempérament vigoureux, qu’il montra en faisant face aux études ecclésiastiques, qui lui coûtèrent beaucoup. Sa ténacité et son esprit religieux lui permirent d’atteindre le grade de lecteur. Il exerça comme professeur.
En tant que sous-prieur de la maison, à l’arrivée de la persécution il veilla à ce que les élèves quittent le couvent et le village pour Saragosse. Quand ils partirent avec sa bénédiction, il leur conseilla, au cas où ils devraient donner leur vie pour la foi, de l’assumer vaillamment. Le soir du 27 juillet il décida que les religieux, en vêtements civils, quitteraient le couvent et se réfugieraient dans des maisons ou fuiraient. Avec quelques frères, il resta au couvent. Quand le couvent fut attaqué, ils durent partir aussi et se réfugier dans des maisons particulières. Quand ceux qui cachaient des frères furent menacés de mort, les frères sortirent dans la rue, furent arrêtés, et fusillés deux jours après. Dans le camion qui les emmenait au lieu du martyre, le P. Lucio commença d’une voix forte à prier le rosaire. Arrivés à destination, ils pardonnèrent à tous et moururent en criant « Vive le Christ Roi ! » Il avait 34 ans.


Antonio López Couceiro, naît le 15 novembre 1869 à El Ferrol (La Coruña). Passe son enfance à Betanzos, entre en 1884 au séminaire d’Orense, où il fait sa philosophie, puis au séminaire conciliaire de Santiago où il fait la théologie. Il prend l’habit au couvent de Padrón en 1889. Il continue ses études à Corias et à Salamanque, est ordonné prêtre le 23 décembre 1893. Professeur à Vergara, maître des novices à Padrón. En 1912 il demande à être compté dans les restaurateurs de la Province d’Aragon. Homme de profond esprit religieux et d’un haut sens de l’austérité, ses pénitences physiques et morales étaient proverbiales. Il exerça des ministères variés. Caractère dur qu’il compensait et dominait avec sérieuse humilité et reconnaissance de ses limites. On a dit de lui que pour atteindre le sommet de la sainteté il ne lui manquait que le martyre : le Seigneur le lui accorda en juillet 1936. Le soir du 27 juillet, le P. Antonio fuit le couvent, et comme il ne pouvait courir aussi vite que ses compagnons, il tombe aux mains de ses poursuivants. Conduit en prison, il réconforte les religieux et laïcs détenus. Prêt au martyre, il montre l’exemple aux autres dans les heures tragiques qui précèdent le sacrifice de sa vie. Il leur rappela l'importance de la confession sacramentelle en ces moments, et l’absolue nécessité du pardon évangélique. Pour avoir voulu aider le religieux le plus âgé du groupe, qui se déplaçait avec difficulté, tous deux furent pris et fusillés avec tout le groupe de dominicains qui était resté au village. Blessé, tombé par terre, il joignit les mains, regarda le ciel, et on l’entendit murmurer: « Seigneur, pardonne-leur, parce qu’il ne savent pas ce qu’ils font!». Ce furent ses dernières paroles. Il avait 67 ans.


Felicissimo Díez González, naît le 26 novembre 1907 à Devesa de Curueño (León). En novembre 1922 il entra comme novice à Solsona, fit ses études à Valence, et fut ordonné prêtre en 1930. Il enseigna la philosophie aux aspirants, à Calanda. Il était sévère avec tous mais surtout avec lui-même. Il était de ceux qui voyaient objectivement la situation sociale conflictuelle. Son esprit vif et pénétrant, entretenu par une étude constante, fit de lui un excellent professeur. Étant donné sa grande jovialité, parler ou avoir affaire avec lui était très agréable malgré la dureté de caractère qu’il réussissait à freiner.
À l’arrivée de la persécution il fut des premiers à être emprisonné, avec deux autres membres de la communauté. Ils furent emmenés à la ‘comandancia’ d’Alcañiz où les miliciens voulurent les tuer, mais le commandant militaire exigea qu’ils fussent ramenés et jugés à Calanda, dont ils dépendaient. Ils furent les trois premiers frères qui entrèrent en prison. Ils reçurent la palme du martyre ensemble. Il avait 29 ans.

Saturio Rey Robles, naît le 21 décembre 1907 à Devesa de Curueño (León). Il fit ses études à Solsona puis à Valence, et en 1931 fut ordonné prêtre à Barcelone. Professeur, infirmier du couvent. De tempérament nerveux, il dut faire de grands efforts pour s’acclimater à la vie religieuse, mais il donna des signes de solide vocation, spécialement dans la charité au service des malades. Il dut lutter beaucoup pour freiner son addiction au tabac.
Ami inséparable du P. Felicissimo, et du même âge, ils le furent jusqu’au martyre. La nuit où se consomma le sacrifice, il eut une crise de nerfs, que quelques paroles du P. Antonio López Couceiro calmèrent immédiatement. « Il nous console dans nos afflictions, afin que nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction (2 Co 1,4), partageant avec eux le même courage que nous recevons de Dieu. » L’exemple, la force et les paroles opportunes du P. Antonio furent la consolation définitive dont il avait besoin. Ainsi il continua à la hauteur des autres. À partir du 27 juillet à Calanda il eut les mêmes vicissitudes que le P. Felicísimo. Il avait 29 ans, 11 ans de vie religieuse et 5 de sacerdoce.

Tirso Manrique Melero, naît le 26 janvier 1877 à Alfaro (La Rioja). Il entre au séminaire de San Gaudioso de Tarazona, fait le noviciat et la profession chez les jésuites à Veruela (Saragosse), puis quitte les jésuites et revient au diocèse de Tarazona, où il est ordonné prêtre en 1911. En 1928 il entre dans l’Ordre dominicain. Aux récréations, ses plaisanteries donnent à la communauté de nombreuses occasions de gaieté, bien que par nature il incline plutôt à la tristesse. Excellent compagnon dans la vie communautaire, doté de grâces spéciales pour la vie commune. Spirituellement, une profonde piété et un vigoureux sens ascétique.
Excellent professeur de latin, il écrit une grammaire claire et accessible pour les élèves. Humainement c’était un bon pédagogue, au plan pastoral ce prédicateur fut un apôtre de la doctrine sociale de l’Église. Il marque la société ‘calandine’ et la presse madrilène (1931) par une série d'articles sur la doctrine sociale de l’Église, et pour cette raison il est considéré comme un « défenseur du peuple » par beaucoup de socialistes de Calanda.
On le voyait parfois un peu abattu devant l’avenir qu’il voyait conflictuel. Un fond d’humilité et la conscience de sa petitesse faisaient que dans les moments difficiles il se sentait peu de chose. Mourir lui importait peu, mais il avait peur de ne pas être à la hauteur des circonstances ; mais dans les moments durs, il fit front. Repoussé de toutes les maisons, car la présence d’un frère était dangereuse, il décide, le 29 juillet, d’aller s’asseoir sur un banc sur la place de Calanda, et d’attendre. Peu après, il fut arrêté et emmené là où étaient les autres. La même nuit, ils furent fusillés. Il avait 59 ans.

Gumersindo Soto Barros, naît le 21 octobre 1869 à San Mamed de Amil près de Pontevedra (La Coruña). À 25 ans il demanda à entrer dans l’Ordre comme familier tertiaire sans vœux, au couvent de Padrón. Fin mai 1903 il fit profession solennelle comme frère coopérateur. En 1908 il arriva à Majorque pour s’occuper de l’organisation matérielle de la maison de Manacor, récemment restaurée. Exemple de foi simple et profonde. Grand travailleur, très habile aux travaux manuels, avec des dons d’organisateur. Très doué pour les mathématiques, ce qui lui valut d’être professeur des aspirants à l’entrée dans l’Ordre. Obéissant jusqu’à la mort.
Quand la persécution commença, avec ses infirmités il n’était pas en état de faire de longues marches. Quand il vit que sa présence dans des maisons particulières était compromettante et qu’il ne pouvait marcher, il décida de se remettre aux mains de la Providence, resta assis sur un banc de la place du village. Arrêté, il fut emmené à Alcañiz, puis ramené à Calanda pour être jugé. En prison il retrouva les autres membres de la communauté et tous se préparèrent pour l’heure finale. Ensemble ils reçurent la palme du martyre le 29 juillet 1936. Il avait 67 ans d’âge, 37 ans de vie religieuse.

Lamberto de Navascués y de Juan, né le 18 mai 1911 à Saragosse. D’une famille noble et chrétienne, il fit ses études chez les jésuites et les maristes, formation humaine complète. Il commença des études de droit, mais à la mort de son père, renonçant à tout, il demanda à être frère coopérateur chez les capucins, qui refusèrent car ils estimaient qu’il devait être prêtre. Sa famille fait pression aussi sur lui. Mais Lamberto garda son idée, il voulait servir les autres. Il arrive à Barcelone en 1935 chez les dominicains pour commencer le postulat. Il était novice depuis 2 mois 10 jours quand la guerre arrive à Calanda. La communauté dut se disperser, mais frère Lamberto voulut rester avec les religieux âgés et subir le même sort qu’eux. Il fut arrêté le 28 juillet et incarcéré. Soumis avec les autres à un simulacre de jugement, ils furent condamnés à mort. Après beaucoup de mauvais traitements en paroles et en actes, ils furent emmenés en camion à 6 km du village. Priant le rosaire à voix haute et pardonnant de tout cœur à leurs bourreaux, ils furent fusillés, en proclamant « Vive le Christ roi !» Il avait 25 ans.

Lucio Martínez Mancebo et ses 6 compagnons font partie d’un groupe de 233 martyres, tués entre 1936 et 1939, béatifiés à Rome le 11 mars 2001 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

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Message par jaimedieu Sam 30 Juil 2016 - 15:52

Samedi le 29 juillet


Saint Léopold (Bogdan) Mandic (1866-1942)
Prêtre o.f.m. cap.

L’Ordre, après la canonisation, a demandé de fixer la fête au 12 mai (jour de la naissance sur la terre) ; le Martyrologe Romain le commémore le 30 juillet (dies natalis).

Né le 12 mai 1866 à Herceg Novi (Dalmatie), Bogdan Mandic entra chez les Capucins de Bassano del Grappa (Vénétie) en 1884 et reçut le nom de Léopold.

Après son ordination sacerdotale en 1890, il resta sept ans à Venise comme confesseur, puis fut nommé supérieur de l'hospice capucin de Zara. Trois ans après il redevint confesseur dans différents couvents : Bassano, Capodistria, Thiene et Padoue.

Destin étrange que le sien : en 1887, pendant ses études, il se sentit appelé à prier et à travailler à l'unité de l’Église ; il demanda à maintes reprises d'être envoyé comme missionnaire en Orient ; il fit même le vœu de travailler au retour de son pays à l'unité de la foi ; en 1912 il s'offre en victime pour la rédemption de ses frères d'Orient. Mais ses supérieurs en décideront autrement.

Ce n'est qu'en 1936, à l'âge de soixante-dix ans, qu'il se dit : « Toute âme qui recourra à mon ministère de la confession sera mon Orient. »

Six ans plus tard il mourait à Padoue, le 30 juillet 1942.

Léopold (Bogdan) Mandic a été élevé à la gloire des autels, le 2 mai 1976, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 16 octobre 1983, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).




Saints Abdon et Sennen
Martyrs
(† 254)

Abdon et Sennen, nobles persans, avaient été comblés de biens et d'honneurs par les rois de Perse, qui les avaient investis des premières dignités de l'État. Cependant, leur piété et leur zèle pour la foi catholique surpassaient leurs immenses richesses et la noblesse de leur sang.

L'empereur Dèce, grand ennemi du christianisme, remporta une victoire décisive contre les rois persans, devenant par le fait même, maître absolu de plusieurs pays. Ce prince inique résolut d'exterminer les chrétiens dans tout son empire. Abdon et Sennen ressentirent une profonde affliction en voyant les cruelles injustices dont l'indigne empereur accablait les fidèles qui étaient chaque jour victimes d'odieux procédés. D'un commun accord, ils s'appliquèrent de tout leur pouvoir à fortifier et encourager leurs frères chrétiens. Ils ensevelissaient les martyrs, sous peine d'encourir eux-mêmes la terrible colère de leur nouveau souverain.

Dèce, instruit de leurs actions, commanda de les arrêter et de les conduire devant son tribunal. Usant d'abord de douceur à leur égard, il essaya de les persuader qu'il était redevable de sa victoire aux dieux de l'empire, et qu'il était de toute justice qu'ils les adorassent.

Les deux frères répondirent à Dèce que les vaincus avaient adoré les mêmes faux dieux que lui, et n'en avaient cependant pas moins perdu la bataille. Que pour eux, ils n'adoreraient jamais que le seul vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et son Fils Jésus-Christ qui donnait la victoire aux uns et permettait que les autres fussent vaincus à cause des desseins cachés de sa Providence.

Dèce leur déclara qu'il tenait à tout prix et sous peine de mort, qu'ils adorassent les mêmes dieux que lui. « La seule raison nous démontre, grand Prince, qu'il ne peut pas y avoir plusieurs dieux : deux maîtres souverains ne sauraient subsister dans l'empire. Ce que vous appelez des dieux ne sont que des démons, les singes de la Divinité dont les hommes sont dupes. Il n'y a qu'un seul Dieu, et c'est ce seul Dieu, notre souverain Maître et le vôtre, que nous adorons. “Je saurai bien venger nos dieux de vos blasphèmes, et vous faire repentir de votre impiété !” » répliqua l'empereur.
Ne pouvant supporter plus longtemps les propos que Abdon et Sennen lui tenaient, Dèce ordonna de charger de chaînes les martyrs et de les enfermer dans une obscure prison; et quand il s'en retourna pour triompher, il les amena avec lui afin qu'ils servissent d'ornements à son triomphe. Il les fit ensuite comparaître devant les membres du sénat leur disant qu'il ne tenait qu'à eux de recouvrer leurs richesses et leurs dignités, et d'arriver aux premières charges de l'empire ; que pour cela, il leur fallait seulement sacrifier aux dieux. Abdon et Sennen répondirent à l'empereur qu'ils ne reconnaissaient qu'un Dieu, Jésus-Christ, et n'adoreraient jamais des idoles qui n'étaient que des démons.

Ils furent renvoyés en prison, et le lendemain, traînés dans l'amphithéâtre où l'on devait, par force, leur faire fléchir le genou devant la statue du soleil. Les martyrs, ayant insulté cette statue, furent fouettés cruellement, et on lâcha contre eux deux lions et quatre ours. Ces animaux se couchèrent à leurs pieds et devinrent leurs gardiens de telle façon, que personne n'osait s'approcher d'eux ; enfin, des gladiateurs vinrent mettre fin aux jours des martyrs.

Une fois décapités, les bourreaux attachèrent les pieds des martyrs et traînèrent leurs corps en présence de l'idole du soleil. On les laissa là pendant trois jours, sans sépulture, dans l'intention d'inspirer de la frayeur aux chrétiens. Au bout de ce temps, le sous-diacre Quirin enleva les précieuses dépouilles et les ensevelit dans sa maison.




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