Les saints du jour
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Les saints du jour
Rappel du premier message :
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
1er décembre
Bienheureux Charles de Foucauld
Ermite, prêtre, missionnaire et martyr
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».
Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 31 juillet
Saint Ignace de Loyola
Prêtre et fondateur de la
« Compagnie de Jésus »
(1491-1556)
Ignace (en espagnol : Íñigo López de Loyola) naît au château de Loyola, en Espagne, le 24 décembre 1491 ; il est le dernier de 13 enfants de Beltran Ibañez de Oñaz et de Marina Sanchez de Licona.
Il fut d'abord page du roi Ferdinand V ; puis il embrassa la carrière des armes. Il ne le céda en courage à personne, mais négligea complètement de vivre en chrétien, dirigé uniquement par l'orgueil et l'amour des plaisirs. De ce chevalier mondain, Dieu allait faire l'un des premiers chevaliers chrétiens de tous les âges.
Au siège de Pampelune, un boulet de canon brisa la jambe droite du jeune officier, qui en peu de jours fut réduit à l'extrémité et reçut les derniers sacrements. Il s'endormit ensuite et crut voir en songe saint Pierre, qui lui rendait la santé en touchant sa blessure. À son réveil, il se trouva hors de danger, quoique perclus de sa jambe.
Pour se distraire, il demanda des livres ; on lui apporta la Vie de Jésus-Christ et la Vie des Saints. Il les lut d'abord sans attention, puis avec une émotion profonde. Il se livra en lui un violent combat ; mais enfin la grâce l'emporta, et comme des hommes de cette valeur ne font rien à demi, il devint, dans sa résolution, un grand Saint dès ce même jour. Il commença à traiter son corps avec la plus grande rigueur ; il se levait toutes les nuits pour pleurer ses péchés. Une nuit, il se consacra à Jésus-Christ par l'entremise de la Sainte Vierge, refuge des pécheurs, et lui jura une fidélité inviolable. Une autre nuit, Marie lui apparut environnée de lumière, tenant en ses bras l'Enfant Jésus.
Peu après, Ignace fit une confession générale et se retira à Manrèze, pour s'y livrer à des austérités qui n'ont guère d'exemple que dans la vie des plus célèbres anachorètes : vivant d'aumônes, jeûnant au pain et à l'eau, portant le cilice, il demeurait tous les jours six ou sept heures à genoux en oraison. Le démon fit en vain des efforts étonnants pour le décourager. C'est dans cette solitude qu'il composa ses Exercices spirituels, l'un des livres les plus sublimes qui aient été écrits par la main des hommes. Il fut ordonné prêtre à Venise en 1537.
Passons sous silence son pèlerinage en Terre Sainte et différents faits merveilleux de sa vie, pour rappeler celui qui en est de beaucoup le plus important, la fondation de la Compagnie de Jésus (1540), que l'on pourrait appeler la chevalerie du Christ et le boulevard de la chrétienté. Cette fondation est assurément l'une des plus grandes gloires de l'Église catholique ; sciences profanes et sciences sacrées, enseignement, apostolat, rien ne devait être étranger à la Compagnie d'Ignace.
Les vertus du fondateur égalaient ses grandes œuvres ; elles avaient toutes pour inspiratrice cette devise digne de lui : « Ad maiorem Dei gloriam! » (À la plus grande gloire de Dieu !).
Saint Germain
Évêque
(v. 378-448)
Germain naît à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l'autorité impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de Dieu l'ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la volonté de Dieu ; Germain, qui était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l'épiscopat. Il ne fit plus désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain d'orge trempé dans l'eau ; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux solennités de Noël et de Pâques ; il passait les nuits en oraison, n'accordant à la nature qu'un court sommeil sur des planches couvertes de cendre.
Nommé légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire. Dans la traversée de la mer, Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d'huile sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples infestés par l'hérésie.
Le saint évêque continua sa vie d'apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le don des miracles. Un jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval ; mais il fut obligé de le rendre à l'évêque en lui disant qu'il n'avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de Dieu, il restituait à son maître l'animal volé : « Mon ami, lui dit le Saint, c'est moi qui suis coupable ; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol » et il le renvoya avec une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe. On rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses guérisons.
Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut après sept jours de maladie.
Saint Ignace de Loyola
Prêtre et fondateur de la
« Compagnie de Jésus »
(1491-1556)
Ignace (en espagnol : Íñigo López de Loyola) naît au château de Loyola, en Espagne, le 24 décembre 1491 ; il est le dernier de 13 enfants de Beltran Ibañez de Oñaz et de Marina Sanchez de Licona.
Il fut d'abord page du roi Ferdinand V ; puis il embrassa la carrière des armes. Il ne le céda en courage à personne, mais négligea complètement de vivre en chrétien, dirigé uniquement par l'orgueil et l'amour des plaisirs. De ce chevalier mondain, Dieu allait faire l'un des premiers chevaliers chrétiens de tous les âges.
Au siège de Pampelune, un boulet de canon brisa la jambe droite du jeune officier, qui en peu de jours fut réduit à l'extrémité et reçut les derniers sacrements. Il s'endormit ensuite et crut voir en songe saint Pierre, qui lui rendait la santé en touchant sa blessure. À son réveil, il se trouva hors de danger, quoique perclus de sa jambe.
Pour se distraire, il demanda des livres ; on lui apporta la Vie de Jésus-Christ et la Vie des Saints. Il les lut d'abord sans attention, puis avec une émotion profonde. Il se livra en lui un violent combat ; mais enfin la grâce l'emporta, et comme des hommes de cette valeur ne font rien à demi, il devint, dans sa résolution, un grand Saint dès ce même jour. Il commença à traiter son corps avec la plus grande rigueur ; il se levait toutes les nuits pour pleurer ses péchés. Une nuit, il se consacra à Jésus-Christ par l'entremise de la Sainte Vierge, refuge des pécheurs, et lui jura une fidélité inviolable. Une autre nuit, Marie lui apparut environnée de lumière, tenant en ses bras l'Enfant Jésus.
Peu après, Ignace fit une confession générale et se retira à Manrèze, pour s'y livrer à des austérités qui n'ont guère d'exemple que dans la vie des plus célèbres anachorètes : vivant d'aumônes, jeûnant au pain et à l'eau, portant le cilice, il demeurait tous les jours six ou sept heures à genoux en oraison. Le démon fit en vain des efforts étonnants pour le décourager. C'est dans cette solitude qu'il composa ses Exercices spirituels, l'un des livres les plus sublimes qui aient été écrits par la main des hommes. Il fut ordonné prêtre à Venise en 1537.
Passons sous silence son pèlerinage en Terre Sainte et différents faits merveilleux de sa vie, pour rappeler celui qui en est de beaucoup le plus important, la fondation de la Compagnie de Jésus (1540), que l'on pourrait appeler la chevalerie du Christ et le boulevard de la chrétienté. Cette fondation est assurément l'une des plus grandes gloires de l'Église catholique ; sciences profanes et sciences sacrées, enseignement, apostolat, rien ne devait être étranger à la Compagnie d'Ignace.
Les vertus du fondateur égalaient ses grandes œuvres ; elles avaient toutes pour inspiratrice cette devise digne de lui : « Ad maiorem Dei gloriam! » (À la plus grande gloire de Dieu !).
Saint Germain
Évêque
(v. 378-448)
Germain naît à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l'autorité impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de Dieu l'ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la volonté de Dieu ; Germain, qui était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l'épiscopat. Il ne fit plus désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain d'orge trempé dans l'eau ; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux solennités de Noël et de Pâques ; il passait les nuits en oraison, n'accordant à la nature qu'un court sommeil sur des planches couvertes de cendre.
Nommé légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire. Dans la traversée de la mer, Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d'huile sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples infestés par l'hérésie.
Le saint évêque continua sa vie d'apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le don des miracles. Un jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval ; mais il fut obligé de le rendre à l'évêque en lui disant qu'il n'avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de Dieu, il restituait à son maître l'animal volé : « Mon ami, lui dit le Saint, c'est moi qui suis coupable ; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol » et il le renvoya avec une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe. On rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses guérisons.
Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut après sept jours de maladie.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 1er août
Saint Alphonse-Marie de’ Liguori (1787)
Évêque, fondateur de la : “Congregatio Sanctissimi Redemptoris”
Docteur de l'Église
Alfonso Maria de’ Liguori naît à Marianella, près de Naples, le 27 septembre 1696, dans une famille noble.
Après de fort brillantes études, docteur en droit civil et canonique à seize ans, il embrassa la carrière d'avocat. Pendant les dix années qu'il remplit cette charge, il fut le modèle du parfait chrétien.
Il commençait à se relâcher, quand il échoua dans un plaidoyer superbe où il avait déployé tous ses talents ; « Ô monde ! s'écria-t-il, désormais je te connais; tu ne m'auras plus. »
Peu après, il entendit une voix lui dire : « Laisse le monde de côté, livre-toi à Moi tout entier... » Aussitôt il répondit, fondant en larmes : « Ô Dieu ! Me voici, faites de moi ce qu'il Vous plaira. » Aussitôt Alphonse va déposer à l'église de la Sainte Vierge son épée de gentilhomme, prend bientôt l'habit ecclésiastique, fait ses études de théologie, et au bout de trois ans reçoit le sacerdoce. Désormais le voilà embrasé du zèle des âmes ; il se mêle au peuple des campagnes et s'éprend d'un amour spécial pour lui.
C'est alors que l'idée lui vint de fonder, pour exercer l'apostolat parmi cette classe si intéressante de la société, la « Congrégation des Rédemptoristes ». Traité d'insensé par son père, ses proches et ses amis, persécuté et abandonné bientôt par plusieurs de ses premiers collaborateurs, délaissé et méprisé par son directeur lui-même, Alphonse endura toutes les souffrances morales qui peuvent tomber sur un homme : rien ne put l'abattre ni le décourager.
Il eut plusieurs visions de la très Sainte Vierge ; une fois, pendant un sermon sur les gloires de Marie, il fut ravi, et environné d'une éblouissante lumière.
Un jour, son pauvre accoutrement le fit prendre pour le cocher des autres missionnaires, et, à son premier sermon, son éloquence fit dire au peuple : « Si le cocher prêche si bien, que sera-t-il des autres ! » Aux travaux apostoliques, Alphonse joignait les travaux intellectuels, et il composa un grand nombre d'ouvrages de piété et de morale qui l'ont fait élever au rang des docteurs.
Sacré évêque, Alphonse égala par ses vertus les plus saints pontifes. Il passa de la terre au ciel, à l'âge de quatre-vingt-onze ans, le Ier août 1787, à Pagani, en Campanie.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd’hui vous présenter la figure d’un saint docteur de l’Eglise à qui nous devons beaucoup, car ce fut un éminent théologien moraliste et un maître de vie spirituelle pour tous, en particulier pour les personnes simples. Il est l’auteur des paroles et de la musique de l’un des chants de Noël les plus populaires en Italie et pas seulement: Tu descends des étoiles.
Appartenant à une noble et riche famille napolitaine, Alphonse Marie de Liguori naquit en 1696. Doté de nombreuses qualités intellectuelles, il obtint à seulement 16 ans une maîtrise de droit civil et canonique. Il était l’avocat le plus brillant du barreau de Naples: pendant huit ans il gagna toutes les causes qu’il défendit. Toutefois, dans son âme assoiffée de Dieu et désireuse de perfection, le Seigneur le conduisait à comprendre que la vocation à laquelle il l’appelait était une autre. En effet, en 1723, indigné par la corruption et l’injustice qui viciaient le milieu juridique, il abandonna sa profession — et avec elle la richesse et le succès — et il décida de devenir prêtre, malgré l’opposition de son père. Il eut d’excellents maîtres, qui l’initièrent à l’étude de l’Ecriture Sainte, de l’histoire de l’Eglise et de la mystique. Il acquit une vaste culture théologique, qu’il mit à profit quand, quelques années plus tard, il entreprit son œuvre d’écrivain. Il fut ordonné prêtre en 1726 et il se lia, pour l’exercice de son ministère, à la Congrégation diocésaine des Missions apostoliques. Alphonse commença une action d’évangélisation et de catéchèse dans les couches les plus humbles de la société napolitaine, auxquelles il aimait prêcher, et qu’il instruisait sur les vérités fondamentales de la foi. Un grand nombre de ces personnes, pauvres et modestes, auxquelles il s’adressait, s’adonnaient souvent aux vices et accomplissaient des actes criminels. Il leur enseignait avec patience à prier, les encourageant à améliorer leur façon de vivre. Alphonse obtint d’excellents résultats: dans les quartiers les plus misérables de la ville se multipliaient les groupes de personnes qui, le soir, se réunissaient dans les maisons privées et dans les échoppes, pour prier et pour méditer la Parole de Dieu, sous la direction de plusieurs catéchistes formés par Alphonse et par d’autres prêtres, qui rendaient visite régulièrement à ces groupes de fidèles. Quand, suivant le désir de l’archevêque de Naples, ces réunions furent tenues dans les chapelles de la ville, elles prirent le nom de «chapelles du soir». Elles furent de véritables sources d’éducation morale, d’assainissement social, d’aide réciproque entre les pauvres: les vols, les duels, la prostitution finirent presque par disparaître.
Même si le contexte social et religieux de l’époque de saint Alphonse étaient bien différent du nôtre, les «chapelles du soir» apparaissent comme un modèle d’action missionnaire auquel nous pouvons nous inspirer également aujourd’hui pour une «nouvelle évangélisation», en particulier des plus pauvres, et pour construire une coexistence humaine plus juste, fraternelle et solidaire. Une tâche de ministère spirituel est confiée aux prêtres, alors que des laïcs bien formés peuvent être des animateurs chrétiens efficaces, un authentique levain évangélique au sein de la société.
Après avoir pensé partir pour évangéliser les peuples païens, Alphonse, à l’âge de 35 ans, entra en contact avec les paysans et les pasteurs des régions intérieures du royaume de Naples et, frappé par leur ignorance religieuse et par l’état d’abandon dans lequel ils se trouvaient, il décida de quitter la capitale et de se consacrer à ces personnes, qui étaient pauvres spirituellement et matériellement. En 1732, il fonda la Congrégation religieuse du Très Saint Rédempteur, qu’il plaça sous la protection de l’évêque Tommaso Falcoia, et dont par la suite il devint lui-même le successeur. Ces religieux, guidés par Alphonse, furent d’authentiques missionnaires itinérants, qui atteignaient aussi les villages les plus reculés en exhortant à la conversion et à la persévérance dans la vie chrétienne, en particulier au moyen de la prière. Aujourd’hui encore les Rédemptoristes, présents dans de nombreux pays du monde, avec de nouvelles formes d’apostolat, continuent cette mission d’évangélisation. Je pense à eux avec reconnaissance, en les exhortant à être toujours fidèles à l’exemple de leur saint fondateur.
Estimé pour sa bonté et pour son zèle pastoral, en 1762 Alphonse fut nommé évêque de Sant’Agata dei Goti, un ministère qu’il quitta en 1775 avec l’autorisation du Pape Pie vi, à la suite des maladies dont il était atteint. Ce même Pape, en 1787, en apprenant la nouvelle de sa mort, qui eut lieu après de grandes souffrances, s’exclama: «C’était un saint!». Et il ne se trompait pas: Alphonse fut canonisé en 1839, et en 1871 il fut déclaré Docteur de l’Eglise. Ce titre lui convient pour de nombreuses raisons. Tout d’abord parce qu’il a proposé un riche enseignement de théologie morale, qui exprime de manière adaptée la doctrine catholique, au point qu’il fut proclamé par le Pape Pie XII «Patron de tous les confesseurs et moralistes». A son époque, s’était diffusée une interprétation très rigoriste de la vie morale également en raison de la mentalité janséniste qui, au lieu d’alimenter la confiance et l’espérance dans la miséricorde de Dieu, fomentait la peur et présentait un visage de Dieu revêche et sévère, bien éloigné de celui que nous a révélé Jésus. Saint Alphonse, en particulier dans son œuvre principale intitulée Théologie morale, propose une synthèse équilibrée et convaincante entre les exigences de la loi de Dieu, gravée dans nos cœurs, pleinement révélée par le Christ et interprétée de manière faisant autorité par l’Eglise, et les dynamismes de la conscience et de la liberté de l’homme, qui précisément dans l’adhésion à la vérité et au bien permettent la maturation et la réalisation de la personne. Alphonse recommandait aux pasteurs d’âmes et aux confesseurs d’être fidèles à la doctrine morale catholique, en assumant, dans le même temps, une attitude charitable, compréhensive, douce, pour que les pénitents puissent se sentir accompagnés, soutenus, encouragés dans leur chemin de foi et de vie chrétienne. Saint Alphonse ne se lassait jamais de répéter que les prêtres sont un signe visible de la miséricorde infinie de Dieu, qui pardonne et illumine l’esprit et le cœur du pécheur afin qu’il se convertisse et change de vie. A notre époque, où on voit de clairs signes d’égarement de la conscience morale et — il faut le reconnaître — un certain manque d’estime envers le sacrement de la confession, l’enseignement de saint Alphonse est encore de grande actualité.
A côté des œuvres de théologie, saint Alphonse rédigea de très nombreux écrits, destinés à la formation religieuse du peuple. Le style est simple et plaisant. Lues et traduites dans un grand nombre de langues, les œuvres de saint Alphonse ont contribué à façonner la spiritualité populaire des deux derniers siècles. Certaines d’entre elles sont des textes à lire avec un grand intérêt encore aujourd’hui, comme Les Maximes éternelles, Les gloires de Marie, La pratique d’amour envers Jésus Christ, une œuvre — cette dernière — qui représente la synthèse de sa pensée et son chef-d’œuvre. Il insiste beaucoup sur la nécessité de la prière, qui permet de s’ouvrir à la Grâce divine pour accomplir quotidiennement la volonté de Dieu et poursuivre la sanctification personnelle. Au sujet de la prière, il écrit: «Dieu ne refuse à personne la grâce de la prière, par laquelle on obtient l’aide pour vaincre les concupiscences et les tentations. Et je dis, et je réponds et je répondrai toujours, tant que j’aurai vie, que tout notre salut réside dans la prière». De là vient son célèbre axiome «Qui prie se sauve» (Grand moyen de la prière et opuscules semblables. Œuvres ascétiques II, Rome 1962, p. 171). Il me revient à l’esprit, à cet égard, l’exhortation de mon prédécesseur, le vénérable serviteur de Dieu Jean-Paul II: «Nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques “écoles” de prière... Il faut alors que l’éducation à la prière devienne en quelque sorte un point déterminant de tout programme pastoral» (Lett. ap. Novo Millennio ineunte, nn. 33.34).
Parmi les formes de prière conseillées avec ferveur par saint Alphonse se détache la visite au Très Saint Sacrement ou, comme nous l’appellerions aujourd’hui, l’adoration, brève ou prolongée, personnelle ou communautaire, devant l’Eucharistie. «Assurément — écrit Alphonse — parmi toutes les dévotions celle d’adorer Jésus sacrement est la première après les sacrements, la plus chère à Dieu, et celle qui nous est la plus utile... Oh, quel délice d’être devant un autel plein de foi... et lui présenter nos nécessités, comme fait un ami avec un autre ami intime!» (Visites au Saint Sacrement et à la Sainte Vierge pour chaque jour du mois. Introduction). La spiritualité alphonsienne est en effet éminemment christologique, centrée sur le Christ et son Evangile. La méditation du mystère de l’Incarnation et de la Passion du Seigneur sont fréquemment l’objet de sa prédication. Dans ces événements en effet la Rédemption est offerte «copieusement» à tous les hommes. Et précisement parce qu’elle est christologique, la piété alphonsienne est aussi absolument mariale. D’une grande dévotion pour Marie, il en illustre le rôle dans l’histoire du salut: associée à la Rédemption et Médiatrice de grâce, Mère, Avocate et Reine. En outre, saint Alphonse affirme que la dévotion à Marie nous sera d’un grand réconfort au moment de notre mort. Il était convaincu que la méditation sur notre destin éternel, sur notre appel à participer pour toujours à la béatitude de Dieu, tout comme sur la tragique possibilité de la damnation, contribue à vivre avec sérénité et engagement, et à affronter la réalité de la mort en conservant toujours toute sa confiance dans la bonté de Dieu.
Saint Alphonse de Liguori est un exemple de pasteur zélé, qui a conquis les âmes en prêchant l’Evangile et en administrant les sacrements, s’unissant à une façon d’agir marquée par une bonté sereine et douce, qui naissait de l’intense rapport avec Dieu, qui est la Bonté infinie. Il a eu une vision à la fois réaliste et optimiste des ressources de bien que le Seigneur donne à chaque homme et il a donné importance aux élans et aux sentiments du cœur, ainsi qu’à ceux de l’esprit, pour pouvoir aimer Dieu et son prochain.
En conclusion, je voudrais rappeler que notre saint, de manière analogue à saint François de Sales — dont j’ai parlé il y a quelques semaines — insiste pour nous dire que la sainteté est accessible à chaque chrétien: «Le religieux comme religieux, le séculier comme séculier, le prêtre comme prêtre, le mari comme mari, le marchand comme marchand, le soldat comme soldat, et ainsi de suite pour tout autre statut» (La pratique de l’amour envers Jésus Christ. Œuvres ascétiques I, Rome 1933, p. 79). Rendons grâce au Seigneur qui, avec sa Providence, suscite des saints et des docteurs en des lieux et en des temps différents, qui parlent le même langage pour nous inviter à croître dans la foi et à vivre avec amour et avec joie notre être chrétiens dans les actions simples de chaque jour, pour avancer sur le chemin de la sainteté, sur la route vers Dieu et vers la joie véritable. Merci.
Saint Pierre Favre Cofondateur de la S.J.
Ier prêtre jésuite (1506-1546)
Pierre Favre naît le 13 avril 1506 dans le village du Villaret (Savoie, alors dans le diocèse de Genève), dans une famille nombreuse de bergers.
À 10 ans, il apprit les rudiments de la grammaire et du calcul à l'école de Thônes. Très vite, l'élève manifesta une vive intelligence servie par une mémoire fidèle, si bien qu'à la rentrée de l'automne 1517, Pierre entra au collège de la Roche-sur-Foron.
En 1525, encouragé également par son oncle, Dom Mamert Favre, prieur de la chartreuse du Reposoir, qui finança la suite de ses études, il partit étudier à Paris au collège de Montaigu mais il passe rapidement au Collège Sainte-Barbe où il a François Xavier comme camarade de chambre. Peu après un troisième élément, Ignace de Loyola, les rejoint. Alors que François Xavier est plus réservé, une profonde amitié se lie entre Pierre et Ignace. Le premier devient le répétiteur du second et Ignace, qui a déjà 34 ans et une grande expérience spirituelle, aide Pierre à surmonter ses tentations et ses scrupules.
En 1530, Pierre Favre est bachelier ès Arts et poursuit sa licence en théologie. En 1534, il suit ses Exercices spirituels sous la direction d’Ignace de Loyola et pénètre si profondément dans cette voie vers Dieu que, plus tard, Ignace le reconnaîtra comme celui qui donne le mieux les Exercices spirituels.
Ordonné prêtre le 30 mai 1534 par le cardinal Jean du Bellay, il fut le premier prêtre de la Compagnie de Jésus. Lorsque, le 15 août 1534, le groupe des sept « Amis dans le Seigneur » rassemblés par Ignace de Loyola monte à la chapelle St-Denis à Montmartre pour se consacrer à Dieu par les vœux de pauvreté et chasteté, c’est Pierre Favre qui célèbre la messe et reçoit leur engagement religieux et apostolique. Peu après, il remplace également Ignace à la tête du groupe lorsque ce dernier doit faire un séjour dans son pays natal pour des raisons de santé. Trois nouveaux compagnons sont alors reçus par Favre dans le groupe : Jean Codure, Claude Le Jay et Paschase Broët.
En 1536, Favre obtient sa maîtrise en arts.
En janvier 1537, tous les « Amis dans le Seigneur » - ils sont alors onze - se retrouvent avec Ignace à Venise. Ceux qui sont prêts sont alors ordonnés prêtres. Le séjour à Venise, avec une aide portée aux malades des hôpitaux des villes avoisinantes, est la dernière préparation spirituelle avant de se rendre à Rome pour se placer au service de l'Église et du Pape.
Arrivé dans la ville éternelle en 1538, Pierre Favre y enseigne pour un temps la théologie à l'université « La Sapienza » tout en préparant avec les autres le projet de fondation de la Compagnie de Jésus qui sera approuvé le 27 septembre 1540 par le pape Paul III (Regimini militantis ecclesiae).
Immédiatement après, fin 1540, Favre commence une vie itinérante missionnaire, parcourant les principaux pays d'Europe et travaillant au renouvellement spirituel et à la réforme du catholicisme. Il est d’abord à Parme où durant 18 mois il donne les Exercices spirituels et réforme plusieurs couvents et monastères.
Le pape l’envoie ensuite aux colloques de Worms et Ratisbonne, en Allemagne. Les contacts avec les protestants n'étaient pas encore rompus : on espérait y trouver un accord qui éviterait le schisme. Le colloque fut un échec mais le séjour de Favre en Allemagne lui ouvrit les yeux : l'ignorance religieuse du peuple chrétien et l'immoralité du clergé étaient les causes principales du progrès du protestantisme.
Favre fait ensuite un voyage en Espagne puis, en 1542, il est de retour en Allemagne, à Spire et Mayence, où il donne les Exercices Spirituels, entre autres, au printemps 1543, à Pierre Canisius qui entrera plus tard dans la Compagnie de Jésus.
À la demande du Pape Paul III (Alessandro Farnese, 1534-1549), Pierre Favre se rend à la cour du Portugal pour une mission spéciale. En Espagne, en 1545, il fonde des communautés jésuites à Valladolid et Alcala; mais ces voyages incessants minent sa santé. Rappelé à Rome pour s'y préparer à participer comme légat du pape au concile de Trente, Pierre Favre s’éteint épuisé le 1er août 1546 dans les bras mêmes, dit-on, d’Ignace de Loyola.
Mort à 40 ans, Favre est moins connu que d’autres parmi les premiers compagnons jésuites. Cependant, il occupe une place très importante dans l’histoire de la fondation de la Compagnie de Jésus ; d'abord parce qu'il faisait partie du noyau initial des trois « Amis dans le Seigneur » fondé dans la chambre du Collège Sainte-Barbe à Paris avec Ignace de Loyola et François-Xavier, ensuite parce qu'Ignace de Loyola avait la plus grande confiance en lui.
Pierre Favre n’était ni un philosophe, ni un théologien, au sens technique du mot. Les seuls écrits qu'il nous ait laissés sont ses lettres et un Mémorial qui est une autobiographie spirituelle, rédigée de 1542 à 1545 dans laquelle il fait une approche du divin par le biais de l'affection intime et du sentiment. Il n'hésitait pas à s'adresser directement au Christ et aux anges, comme dans l'extrait ci-dessous, où il raconte son installation dans une nouvelle demeure :
« Dans chaque pièce et dans chaque salle de la maison, je dis à genoux cette prière : “Visitez cette demeure, nous vous en prions, Seigneur ; écartez d'elle toutes les embûches de l'ennemi, pour que vos saints anges y habitent et nous gardent dans la paix, et que votre bénédiction soit sur nous à jamais, par le Christ notre Seigneur.” Je le fis avec une vraie dévotion et avec le sentiment qu'il était convenable et bon d'agir ainsi en entrant pour la première fois quelque part. J'invoquai ensuite les anges gardiens des voisins et je sentis que cela était convenable et bon quand on change de quartier. Je priai pour que mes compagnons de logis et moi, nous n'ayons à subir aucun mal de la part des mauvais esprits du voisinage et tout spécialement celui de la fornication »
Pierre Favre, béatifié le 05 septembre 1872 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), a été canonisé (canonisation équipollente) par le Saint Père François le 17 décembre 2013 (la canonisation équipollente signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le calendrier de l’Église universelle). Les Jésuites le fêtent le 2 août.
Saint Alphonse-Marie de’ Liguori (1787)
Évêque, fondateur de la : “Congregatio Sanctissimi Redemptoris”
Docteur de l'Église
Alfonso Maria de’ Liguori naît à Marianella, près de Naples, le 27 septembre 1696, dans une famille noble.
Après de fort brillantes études, docteur en droit civil et canonique à seize ans, il embrassa la carrière d'avocat. Pendant les dix années qu'il remplit cette charge, il fut le modèle du parfait chrétien.
Il commençait à se relâcher, quand il échoua dans un plaidoyer superbe où il avait déployé tous ses talents ; « Ô monde ! s'écria-t-il, désormais je te connais; tu ne m'auras plus. »
Peu après, il entendit une voix lui dire : « Laisse le monde de côté, livre-toi à Moi tout entier... » Aussitôt il répondit, fondant en larmes : « Ô Dieu ! Me voici, faites de moi ce qu'il Vous plaira. » Aussitôt Alphonse va déposer à l'église de la Sainte Vierge son épée de gentilhomme, prend bientôt l'habit ecclésiastique, fait ses études de théologie, et au bout de trois ans reçoit le sacerdoce. Désormais le voilà embrasé du zèle des âmes ; il se mêle au peuple des campagnes et s'éprend d'un amour spécial pour lui.
C'est alors que l'idée lui vint de fonder, pour exercer l'apostolat parmi cette classe si intéressante de la société, la « Congrégation des Rédemptoristes ». Traité d'insensé par son père, ses proches et ses amis, persécuté et abandonné bientôt par plusieurs de ses premiers collaborateurs, délaissé et méprisé par son directeur lui-même, Alphonse endura toutes les souffrances morales qui peuvent tomber sur un homme : rien ne put l'abattre ni le décourager.
Il eut plusieurs visions de la très Sainte Vierge ; une fois, pendant un sermon sur les gloires de Marie, il fut ravi, et environné d'une éblouissante lumière.
Un jour, son pauvre accoutrement le fit prendre pour le cocher des autres missionnaires, et, à son premier sermon, son éloquence fit dire au peuple : « Si le cocher prêche si bien, que sera-t-il des autres ! » Aux travaux apostoliques, Alphonse joignait les travaux intellectuels, et il composa un grand nombre d'ouvrages de piété et de morale qui l'ont fait élever au rang des docteurs.
Sacré évêque, Alphonse égala par ses vertus les plus saints pontifes. Il passa de la terre au ciel, à l'âge de quatre-vingt-onze ans, le Ier août 1787, à Pagani, en Campanie.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd’hui vous présenter la figure d’un saint docteur de l’Eglise à qui nous devons beaucoup, car ce fut un éminent théologien moraliste et un maître de vie spirituelle pour tous, en particulier pour les personnes simples. Il est l’auteur des paroles et de la musique de l’un des chants de Noël les plus populaires en Italie et pas seulement: Tu descends des étoiles.
Appartenant à une noble et riche famille napolitaine, Alphonse Marie de Liguori naquit en 1696. Doté de nombreuses qualités intellectuelles, il obtint à seulement 16 ans une maîtrise de droit civil et canonique. Il était l’avocat le plus brillant du barreau de Naples: pendant huit ans il gagna toutes les causes qu’il défendit. Toutefois, dans son âme assoiffée de Dieu et désireuse de perfection, le Seigneur le conduisait à comprendre que la vocation à laquelle il l’appelait était une autre. En effet, en 1723, indigné par la corruption et l’injustice qui viciaient le milieu juridique, il abandonna sa profession — et avec elle la richesse et le succès — et il décida de devenir prêtre, malgré l’opposition de son père. Il eut d’excellents maîtres, qui l’initièrent à l’étude de l’Ecriture Sainte, de l’histoire de l’Eglise et de la mystique. Il acquit une vaste culture théologique, qu’il mit à profit quand, quelques années plus tard, il entreprit son œuvre d’écrivain. Il fut ordonné prêtre en 1726 et il se lia, pour l’exercice de son ministère, à la Congrégation diocésaine des Missions apostoliques. Alphonse commença une action d’évangélisation et de catéchèse dans les couches les plus humbles de la société napolitaine, auxquelles il aimait prêcher, et qu’il instruisait sur les vérités fondamentales de la foi. Un grand nombre de ces personnes, pauvres et modestes, auxquelles il s’adressait, s’adonnaient souvent aux vices et accomplissaient des actes criminels. Il leur enseignait avec patience à prier, les encourageant à améliorer leur façon de vivre. Alphonse obtint d’excellents résultats: dans les quartiers les plus misérables de la ville se multipliaient les groupes de personnes qui, le soir, se réunissaient dans les maisons privées et dans les échoppes, pour prier et pour méditer la Parole de Dieu, sous la direction de plusieurs catéchistes formés par Alphonse et par d’autres prêtres, qui rendaient visite régulièrement à ces groupes de fidèles. Quand, suivant le désir de l’archevêque de Naples, ces réunions furent tenues dans les chapelles de la ville, elles prirent le nom de «chapelles du soir». Elles furent de véritables sources d’éducation morale, d’assainissement social, d’aide réciproque entre les pauvres: les vols, les duels, la prostitution finirent presque par disparaître.
Même si le contexte social et religieux de l’époque de saint Alphonse étaient bien différent du nôtre, les «chapelles du soir» apparaissent comme un modèle d’action missionnaire auquel nous pouvons nous inspirer également aujourd’hui pour une «nouvelle évangélisation», en particulier des plus pauvres, et pour construire une coexistence humaine plus juste, fraternelle et solidaire. Une tâche de ministère spirituel est confiée aux prêtres, alors que des laïcs bien formés peuvent être des animateurs chrétiens efficaces, un authentique levain évangélique au sein de la société.
Après avoir pensé partir pour évangéliser les peuples païens, Alphonse, à l’âge de 35 ans, entra en contact avec les paysans et les pasteurs des régions intérieures du royaume de Naples et, frappé par leur ignorance religieuse et par l’état d’abandon dans lequel ils se trouvaient, il décida de quitter la capitale et de se consacrer à ces personnes, qui étaient pauvres spirituellement et matériellement. En 1732, il fonda la Congrégation religieuse du Très Saint Rédempteur, qu’il plaça sous la protection de l’évêque Tommaso Falcoia, et dont par la suite il devint lui-même le successeur. Ces religieux, guidés par Alphonse, furent d’authentiques missionnaires itinérants, qui atteignaient aussi les villages les plus reculés en exhortant à la conversion et à la persévérance dans la vie chrétienne, en particulier au moyen de la prière. Aujourd’hui encore les Rédemptoristes, présents dans de nombreux pays du monde, avec de nouvelles formes d’apostolat, continuent cette mission d’évangélisation. Je pense à eux avec reconnaissance, en les exhortant à être toujours fidèles à l’exemple de leur saint fondateur.
Estimé pour sa bonté et pour son zèle pastoral, en 1762 Alphonse fut nommé évêque de Sant’Agata dei Goti, un ministère qu’il quitta en 1775 avec l’autorisation du Pape Pie vi, à la suite des maladies dont il était atteint. Ce même Pape, en 1787, en apprenant la nouvelle de sa mort, qui eut lieu après de grandes souffrances, s’exclama: «C’était un saint!». Et il ne se trompait pas: Alphonse fut canonisé en 1839, et en 1871 il fut déclaré Docteur de l’Eglise. Ce titre lui convient pour de nombreuses raisons. Tout d’abord parce qu’il a proposé un riche enseignement de théologie morale, qui exprime de manière adaptée la doctrine catholique, au point qu’il fut proclamé par le Pape Pie XII «Patron de tous les confesseurs et moralistes». A son époque, s’était diffusée une interprétation très rigoriste de la vie morale également en raison de la mentalité janséniste qui, au lieu d’alimenter la confiance et l’espérance dans la miséricorde de Dieu, fomentait la peur et présentait un visage de Dieu revêche et sévère, bien éloigné de celui que nous a révélé Jésus. Saint Alphonse, en particulier dans son œuvre principale intitulée Théologie morale, propose une synthèse équilibrée et convaincante entre les exigences de la loi de Dieu, gravée dans nos cœurs, pleinement révélée par le Christ et interprétée de manière faisant autorité par l’Eglise, et les dynamismes de la conscience et de la liberté de l’homme, qui précisément dans l’adhésion à la vérité et au bien permettent la maturation et la réalisation de la personne. Alphonse recommandait aux pasteurs d’âmes et aux confesseurs d’être fidèles à la doctrine morale catholique, en assumant, dans le même temps, une attitude charitable, compréhensive, douce, pour que les pénitents puissent se sentir accompagnés, soutenus, encouragés dans leur chemin de foi et de vie chrétienne. Saint Alphonse ne se lassait jamais de répéter que les prêtres sont un signe visible de la miséricorde infinie de Dieu, qui pardonne et illumine l’esprit et le cœur du pécheur afin qu’il se convertisse et change de vie. A notre époque, où on voit de clairs signes d’égarement de la conscience morale et — il faut le reconnaître — un certain manque d’estime envers le sacrement de la confession, l’enseignement de saint Alphonse est encore de grande actualité.
A côté des œuvres de théologie, saint Alphonse rédigea de très nombreux écrits, destinés à la formation religieuse du peuple. Le style est simple et plaisant. Lues et traduites dans un grand nombre de langues, les œuvres de saint Alphonse ont contribué à façonner la spiritualité populaire des deux derniers siècles. Certaines d’entre elles sont des textes à lire avec un grand intérêt encore aujourd’hui, comme Les Maximes éternelles, Les gloires de Marie, La pratique d’amour envers Jésus Christ, une œuvre — cette dernière — qui représente la synthèse de sa pensée et son chef-d’œuvre. Il insiste beaucoup sur la nécessité de la prière, qui permet de s’ouvrir à la Grâce divine pour accomplir quotidiennement la volonté de Dieu et poursuivre la sanctification personnelle. Au sujet de la prière, il écrit: «Dieu ne refuse à personne la grâce de la prière, par laquelle on obtient l’aide pour vaincre les concupiscences et les tentations. Et je dis, et je réponds et je répondrai toujours, tant que j’aurai vie, que tout notre salut réside dans la prière». De là vient son célèbre axiome «Qui prie se sauve» (Grand moyen de la prière et opuscules semblables. Œuvres ascétiques II, Rome 1962, p. 171). Il me revient à l’esprit, à cet égard, l’exhortation de mon prédécesseur, le vénérable serviteur de Dieu Jean-Paul II: «Nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques “écoles” de prière... Il faut alors que l’éducation à la prière devienne en quelque sorte un point déterminant de tout programme pastoral» (Lett. ap. Novo Millennio ineunte, nn. 33.34).
Parmi les formes de prière conseillées avec ferveur par saint Alphonse se détache la visite au Très Saint Sacrement ou, comme nous l’appellerions aujourd’hui, l’adoration, brève ou prolongée, personnelle ou communautaire, devant l’Eucharistie. «Assurément — écrit Alphonse — parmi toutes les dévotions celle d’adorer Jésus sacrement est la première après les sacrements, la plus chère à Dieu, et celle qui nous est la plus utile... Oh, quel délice d’être devant un autel plein de foi... et lui présenter nos nécessités, comme fait un ami avec un autre ami intime!» (Visites au Saint Sacrement et à la Sainte Vierge pour chaque jour du mois. Introduction). La spiritualité alphonsienne est en effet éminemment christologique, centrée sur le Christ et son Evangile. La méditation du mystère de l’Incarnation et de la Passion du Seigneur sont fréquemment l’objet de sa prédication. Dans ces événements en effet la Rédemption est offerte «copieusement» à tous les hommes. Et précisement parce qu’elle est christologique, la piété alphonsienne est aussi absolument mariale. D’une grande dévotion pour Marie, il en illustre le rôle dans l’histoire du salut: associée à la Rédemption et Médiatrice de grâce, Mère, Avocate et Reine. En outre, saint Alphonse affirme que la dévotion à Marie nous sera d’un grand réconfort au moment de notre mort. Il était convaincu que la méditation sur notre destin éternel, sur notre appel à participer pour toujours à la béatitude de Dieu, tout comme sur la tragique possibilité de la damnation, contribue à vivre avec sérénité et engagement, et à affronter la réalité de la mort en conservant toujours toute sa confiance dans la bonté de Dieu.
Saint Alphonse de Liguori est un exemple de pasteur zélé, qui a conquis les âmes en prêchant l’Evangile et en administrant les sacrements, s’unissant à une façon d’agir marquée par une bonté sereine et douce, qui naissait de l’intense rapport avec Dieu, qui est la Bonté infinie. Il a eu une vision à la fois réaliste et optimiste des ressources de bien que le Seigneur donne à chaque homme et il a donné importance aux élans et aux sentiments du cœur, ainsi qu’à ceux de l’esprit, pour pouvoir aimer Dieu et son prochain.
En conclusion, je voudrais rappeler que notre saint, de manière analogue à saint François de Sales — dont j’ai parlé il y a quelques semaines — insiste pour nous dire que la sainteté est accessible à chaque chrétien: «Le religieux comme religieux, le séculier comme séculier, le prêtre comme prêtre, le mari comme mari, le marchand comme marchand, le soldat comme soldat, et ainsi de suite pour tout autre statut» (La pratique de l’amour envers Jésus Christ. Œuvres ascétiques I, Rome 1933, p. 79). Rendons grâce au Seigneur qui, avec sa Providence, suscite des saints et des docteurs en des lieux et en des temps différents, qui parlent le même langage pour nous inviter à croître dans la foi et à vivre avec amour et avec joie notre être chrétiens dans les actions simples de chaque jour, pour avancer sur le chemin de la sainteté, sur la route vers Dieu et vers la joie véritable. Merci.
Saint Pierre Favre Cofondateur de la S.J.
Ier prêtre jésuite (1506-1546)
Pierre Favre naît le 13 avril 1506 dans le village du Villaret (Savoie, alors dans le diocèse de Genève), dans une famille nombreuse de bergers.
À 10 ans, il apprit les rudiments de la grammaire et du calcul à l'école de Thônes. Très vite, l'élève manifesta une vive intelligence servie par une mémoire fidèle, si bien qu'à la rentrée de l'automne 1517, Pierre entra au collège de la Roche-sur-Foron.
En 1525, encouragé également par son oncle, Dom Mamert Favre, prieur de la chartreuse du Reposoir, qui finança la suite de ses études, il partit étudier à Paris au collège de Montaigu mais il passe rapidement au Collège Sainte-Barbe où il a François Xavier comme camarade de chambre. Peu après un troisième élément, Ignace de Loyola, les rejoint. Alors que François Xavier est plus réservé, une profonde amitié se lie entre Pierre et Ignace. Le premier devient le répétiteur du second et Ignace, qui a déjà 34 ans et une grande expérience spirituelle, aide Pierre à surmonter ses tentations et ses scrupules.
En 1530, Pierre Favre est bachelier ès Arts et poursuit sa licence en théologie. En 1534, il suit ses Exercices spirituels sous la direction d’Ignace de Loyola et pénètre si profondément dans cette voie vers Dieu que, plus tard, Ignace le reconnaîtra comme celui qui donne le mieux les Exercices spirituels.
Ordonné prêtre le 30 mai 1534 par le cardinal Jean du Bellay, il fut le premier prêtre de la Compagnie de Jésus. Lorsque, le 15 août 1534, le groupe des sept « Amis dans le Seigneur » rassemblés par Ignace de Loyola monte à la chapelle St-Denis à Montmartre pour se consacrer à Dieu par les vœux de pauvreté et chasteté, c’est Pierre Favre qui célèbre la messe et reçoit leur engagement religieux et apostolique. Peu après, il remplace également Ignace à la tête du groupe lorsque ce dernier doit faire un séjour dans son pays natal pour des raisons de santé. Trois nouveaux compagnons sont alors reçus par Favre dans le groupe : Jean Codure, Claude Le Jay et Paschase Broët.
En 1536, Favre obtient sa maîtrise en arts.
En janvier 1537, tous les « Amis dans le Seigneur » - ils sont alors onze - se retrouvent avec Ignace à Venise. Ceux qui sont prêts sont alors ordonnés prêtres. Le séjour à Venise, avec une aide portée aux malades des hôpitaux des villes avoisinantes, est la dernière préparation spirituelle avant de se rendre à Rome pour se placer au service de l'Église et du Pape.
Arrivé dans la ville éternelle en 1538, Pierre Favre y enseigne pour un temps la théologie à l'université « La Sapienza » tout en préparant avec les autres le projet de fondation de la Compagnie de Jésus qui sera approuvé le 27 septembre 1540 par le pape Paul III (Regimini militantis ecclesiae).
Immédiatement après, fin 1540, Favre commence une vie itinérante missionnaire, parcourant les principaux pays d'Europe et travaillant au renouvellement spirituel et à la réforme du catholicisme. Il est d’abord à Parme où durant 18 mois il donne les Exercices spirituels et réforme plusieurs couvents et monastères.
Le pape l’envoie ensuite aux colloques de Worms et Ratisbonne, en Allemagne. Les contacts avec les protestants n'étaient pas encore rompus : on espérait y trouver un accord qui éviterait le schisme. Le colloque fut un échec mais le séjour de Favre en Allemagne lui ouvrit les yeux : l'ignorance religieuse du peuple chrétien et l'immoralité du clergé étaient les causes principales du progrès du protestantisme.
Favre fait ensuite un voyage en Espagne puis, en 1542, il est de retour en Allemagne, à Spire et Mayence, où il donne les Exercices Spirituels, entre autres, au printemps 1543, à Pierre Canisius qui entrera plus tard dans la Compagnie de Jésus.
À la demande du Pape Paul III (Alessandro Farnese, 1534-1549), Pierre Favre se rend à la cour du Portugal pour une mission spéciale. En Espagne, en 1545, il fonde des communautés jésuites à Valladolid et Alcala; mais ces voyages incessants minent sa santé. Rappelé à Rome pour s'y préparer à participer comme légat du pape au concile de Trente, Pierre Favre s’éteint épuisé le 1er août 1546 dans les bras mêmes, dit-on, d’Ignace de Loyola.
Mort à 40 ans, Favre est moins connu que d’autres parmi les premiers compagnons jésuites. Cependant, il occupe une place très importante dans l’histoire de la fondation de la Compagnie de Jésus ; d'abord parce qu'il faisait partie du noyau initial des trois « Amis dans le Seigneur » fondé dans la chambre du Collège Sainte-Barbe à Paris avec Ignace de Loyola et François-Xavier, ensuite parce qu'Ignace de Loyola avait la plus grande confiance en lui.
Pierre Favre n’était ni un philosophe, ni un théologien, au sens technique du mot. Les seuls écrits qu'il nous ait laissés sont ses lettres et un Mémorial qui est une autobiographie spirituelle, rédigée de 1542 à 1545 dans laquelle il fait une approche du divin par le biais de l'affection intime et du sentiment. Il n'hésitait pas à s'adresser directement au Christ et aux anges, comme dans l'extrait ci-dessous, où il raconte son installation dans une nouvelle demeure :
« Dans chaque pièce et dans chaque salle de la maison, je dis à genoux cette prière : “Visitez cette demeure, nous vous en prions, Seigneur ; écartez d'elle toutes les embûches de l'ennemi, pour que vos saints anges y habitent et nous gardent dans la paix, et que votre bénédiction soit sur nous à jamais, par le Christ notre Seigneur.” Je le fis avec une vraie dévotion et avec le sentiment qu'il était convenable et bon d'agir ainsi en entrant pour la première fois quelque part. J'invoquai ensuite les anges gardiens des voisins et je sentis que cela était convenable et bon quand on change de quartier. Je priai pour que mes compagnons de logis et moi, nous n'ayons à subir aucun mal de la part des mauvais esprits du voisinage et tout spécialement celui de la fornication »
Pierre Favre, béatifié le 05 septembre 1872 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), a été canonisé (canonisation équipollente) par le Saint Père François le 17 décembre 2013 (la canonisation équipollente signifie que le Pape étend d’autorité à toute l’Église le culte, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office, dans le calendrier de l’Église universelle). Les Jésuites le fêtent le 2 août.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 2 août
Saint Eusèbe de Verceil
Évêque de Verceil
(283-371)
Eusèbe, naît à Cagliari, en Sardaigne, vers le 283. Il perdit son père pendant la persécution de Dioclétien. Sa mère le conduisit à Rome où il reçut le baptême des mains du pape Eusèbe qui lui donna son nom. À Verceil, Eusèbe étudia avec soin les Saintes Lettres, les arts libéraux, et fut reçu lecteur. Il menait une vie si sainte en fréquentant les écoles qu'on le regardait comme un ange. Ses éminentes vertus le distinguèrent au sein du clergé de la ville de Verceil et lorsque le siège épiscopal vint à vaquer en l'an 340, le pape Jules Ier l'élut pour remplir la charge d'évêque.
Eusèbe s'appliqua tout d'abord à former de dignes ministres de Jésus-Christ et un clergé instruit. Il organisa dans son palais épiscopal une école où les jeunes ecclésiastiques unissaient la vie monastique à la vie cléricale. Saint Ambroise en parle avec admiration : « C'est, disait-il, une milice toute céleste et toute évangélique, occupée jour et nuit à chanter les louanges de Dieu, à apaiser sa colère et à implorer sa miséricorde. Ils ont toujours l'esprit appliqué à la lecture ou au travail. » Le succès couronna ses efforts apostoliques, car de son clergé sortit un grand nombre de saints prélats aussi vertueux qu'éclairés. Plusieurs Églises sollicitèrent la faveur d'être gouvernées par les disciples de saint Eusèbe.
L'hérésie d'Arius, favorisée par l'empereur Constance, commençait à se répandre en Occident. Le saint évêque de Verceil résista ouvertement à l'empereur et lui reprocha hautement son impiété. En l'an 355, dans un concile tenu à Milan par le pape Libère, Eusèbe demanda qu'on souscrivît avant tout au symbole de Nicée et refusa de signer la sentence prononcée par les hérétiques contre saint Athanase d'Alexandrie.
Les évêques ariens s'opposèrent et le firent exiler en Palestine, à Scythopolis, où on lui fit subir d'indignes traitements. L'empereur Constance le transféra plus tard en Cappadoce et ensuite, dans la Haute-Thébaïde. Les ariens le traînaient par terre à demi-nu ou lui faisaient descendre un escalier très élevé la tête en bas et l'accablaient de coups. Saint Eusèbe souffrait tout sans se plaindre. Dans son exil, il écrivit aux Églises d'Italie pour les exhorter à demeurer fermes au milieu des persécutions.
Remis en liberté après la mort de Constance, survenue en 361, Eusèbe alla rallumer le flambeau de la foi dans les Églises d'Orient infestées par l'hérésie, et eut le bonheur de rencontrer le grand Athanase à Alexandrie.
Ce vaillant et fidèle défenseur de la foi termina sa vie laborieuse et pénitente le Ier août 371 à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Ses précieuses reliques enchâssées reposent dans la cathédrale de Verceil.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je vous invite à réfléchir sur saint Eusèbe de Verceil, le premier Evêque de l'Italie du Nord sur lequel nous ayons des données certaines. Né en Sardaigne au début du IV siècle, sa famille se transféra à Rome alors qu'il était en bas âge. Plus tard, il fut institué lecteur: il entra ainsi au sein du clergé de l'Urbs, à une époque où l'Eglise était gravement éprouvée par l'hérésie arienne. La grande estime qui se développa autour d'Eusèbe explique son élection en 345 à la chaire épiscopale de Verceil. Le nouvel Evêque commença immédiatement une intense œuvre d'évangélisation sur un territoire encore en grande partie païen, en particulier dans les zones rurales. Inspiré par Athanase - qui avait écrit la Vie de saint Antoine, initiateur du monachisme en Orient -, il fonda à Verceil une communauté sacerdotale, semblable à une communauté monastique. Ce monastère donna au clergé de l'Italie du Nord une empreinte de sainteté apostolique significative, et suscita des figures importantes d'Evêques, comme Limenius et Honorat, successeurs d'Eusèbe à Verceil, Gaudentius à Novare, Exuperantius à Tortone, Eustasius à Aoste, Eulogius à Ivrée, Maxime à Turin, tous vénérés par l'Eglise comme des saints.
Solidement formé dans la foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée "de la même substance" que le Père. Dans ce but, il s'allia avec les grands Pères du IV siècle - surtout avec saint Athanase, le porte-drapeau de l'orthodoxie nicéenne - contre la politique philo-arienne de l'empereur. Pour l'empereur, la foi arienne plus simple apparaissait politiquement plus utile comme idéologie de l'empire. Pour lui, ne comptait pas la vérité, mais l'opportunité politique: il voulait instrumentaliser la religion comme lien d'unité de l'empire. Mais ces grands Pères résistèrent en défendant la vérité contre la domination de la politique. C'est pour cette raison qu'Eusèbe fut condamné à l'exil comme tant d'autres Evêques d'Orient et d'Occident: comme Athanase lui-même, comme Hilaire de Poitiers - dont nous avons parlé la dernière fois -, comme Osius de Cordoue. A Scitopolis, en Palestine, où il fut assigné entre 355 et 360, Eusèbe écrivit une page merveilleuse de sa vie. Là aussi, il fonda un monastère avec un petit groupe de disciples et, de ce lieu, il s'occupa de la correspondance avec ses fidèles du Piémont, comme le démontre en particulier la deuxième des trois Lettres eusébiennes reconnues comme authentiques. Par la suite, après 360, il fut exilé en Cappadoce et dans la Thébaïde, où il subit de graves mauvais traitements physiques. En 361, Constance II mourut, et lui succéda l'empereur Julien, dit l'apostat, qui ne s'intéressait pas au christianisme comme religion de l'empire, mais voulait simplement restaurer le paganisme. Il mit fin à l'exil de ces Evêques et permit à Eusèbe de reprendre possession de son siège. En 362, il fut envoyé par Anastase pour participer au Concile d'Alexandrie, qui décida de pardonner les Evêques ariens s'ils retournaient à l'état de laïc. Eusèbe put encore exercer le ministère épiscopal pendant une dizaine d'années, jusqu'à sa mort, entretenant avec sa ville une relation exemplaire, qui ne manqua pas d'inspirer le service pastoral d'autres Evêques de l'Italie du Nord, dont nous nous occuperons dans les prochaines catéchèses, comme saint Ambroise de Milan et saint Maxime de Turin.
La relation entre l'Evêque de Verceil et sa ville est en particulier éclairée par deux témoignages épistolaires. Le premier se trouve dans la Lettre déjà citée, qu'Eusèbe écrivit de son exil de Scitopolis "à mes bien-aimés frères et aux prêtres tant désirés, ainsi qu'aux saints peuples solides dans leur foi de Verceil, Novare, Ivrée et Tortone" (Ep. secunda, CCL 9, p. 104). Ces expressions initiales, qui marquent l'émotion du bon pasteur face à son troupeau, trouvent un large écho à la fin de la Lettre, dans les saluts très chaleureux du père à tous et à chacun de ses enfants de Verceil, à travers des expressions débordantes d'affection et d'amour. Il faut tout d'abord noter le rapport explicite qui lie l'Evêque aux sanctae plebes non seulement de Vercellae/Verceil - le premier et, pendant quelques années encore, l'unique diocèse du Piémont -, mais également de Novaria/Novare, Eporedia/Ivrée et Dertona/Tortone, c'est-à-dire de ces communautés chrétiennes qui, au sein du diocèse lui-même, avaient trouvé une certaine consistance et autonomie. Un autre élément intéressant est fourni par le salut avec lequel se conclut la Lettre: Eusèbe demande à ses fils et à ses filles de saluer "également ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir pour nous des sentiments d'amour: etiam hos, qui foris sunt et nos dignantur diligere". Signe évident que la relation de l'Evêque avec sa ville ne se limitait pas à la population chrétienne, mais s'étendait également à ceux qui - en dehors de l'Eglise - en reconnaissaient d'une certaine manière l'autorité spirituelle et aimaient cet homme exemplaire.
Le deuxième témoignage du rapport singulier de l'Evêque avec sa ville provient de la Lettre que saint Ambroise de Milan écrivit aux habitants de Verceil autour de 394, plus de vingt ans après la mort d'Eusèbe (Ep. extra collectionem 14: Maur. 63). L'Eglise de Verceil traversait un moment difficile: elle était divisée et sans pasteur. Ambroise déclare avec franchise qu'il hésite à reconnaître chez ces habitants de Verceil "la descendance des saints pères, qui approuvèrent Eusèbe à peine l'eurent-ils vu, sans jamais l'avoir connu auparavant, oubliant même leurs propres concitoyens". Dans la même Lettre, l'Evêque de Milan témoigne de la manière la plus claire son estime à l'égard d'Eusèbe: "Un homme aussi grand", écrit-il de manière péremptoire, "mérita bien d'être élu par toute l'Eglise". L'admiration d'Ambroise pour Eusèbe se fondait surtout sur le fait que l'Evêque de Verceil gouvernait son diocèse à travers le témoignage de sa vie: "Avec l'austérité du jeûne, il gouvernait son Eglise". De fait, Ambroise était fasciné - comme il le reconnaît lui-même - par l'idéal monastique de la contemplation de Dieu, qu'Eusèbe avait poursuivi sur les traces du prophète Elie. Tout d'abord - note Ambroise -, l'Evêque de Verceil rassembla son propre clergé en vita communis et l'éduqua à l'"observance des règles monastiques, bien que vivant dans la ville". L'Evêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils l'ont fait de manière crédible précisément en cultivant dans le même temps une citoyenneté différente, celle du Ciel (cf. He 13, 14). Et ainsi, ils ont réellement construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité, comme entre les citoyens de Verceil.
Ainsi Eusèbe, alors qu'il faisait sienne la cause de la sancta plebs de Verceil, vivait au sein de la ville comme un moine ouvrant la ville vers Dieu. Cette caractéristique n'ôta donc rien à son dynamisme pastoral exemplaire. Il semble d'ailleurs qu'il ait institué à Verceil des paroisses pour un service ecclésial ordonné et stable, et qu'il ait promu des sanctuaires mariaux pour la conversion des populations rurales païennes. Ce "caractère monastique" conférait plutôt une dimension particulière à la relation de l'Evêque avec sa ville. Comme déjà les Apôtres, pour lesquels Jésus priait au cours de la Dernière Cène, les pasteurs et les fidèles de l'Eglise "sont dans le monde" (Jn 17, 11), mais ils ne sont pas "du monde". C'est pourquoi les pasteurs - rappelait Eusèbe - doivent exhorter les fidèles à ne pas considérer les villes du monde comme leur demeure stable, mais à chercher la Cité future, la Jérusalem du Ciel définitive. Cette "réserve eschatologique" permet aux pasteurs et aux fidèles de préserver la juste échelle des valeurs, sans jamais se plier aux modes du moment et aux prétentions injustes du pouvoir politique en charge. L'échelle authentique en charge des valeurs - semble dire la vie tout entière d'Eusèbe - ne vient pas des empereurs d'hier et d'aujourd'hui, mais vient de Jésus Christ, l'Homme parfait, égal au Père dans la divinité, et pourtant homme comme nous. En se référant à cette échelle de valeurs, Eusèbe ne se lasse pas de "recommander chaudement" à ses fidèles de "conserver la foi avec le plus grand soin, de préserver la concorde, d'être assidus dans la prière" (Ep. secunda, cit.).
Chers amis, je vous recommande moi aussi de tout cœur ces valeurs éternelles, alors que je vous salue et que je vous bénis avec les mêmes paroles par lesquelles le saint Evêque Eusèbe concluait sa deuxième Lettre: "Je m'adresse à vous tous, mes frères et saintes sœurs, fils et filles, fidèles des deux sexes et de tout âge, afin que vous vouliez bien... apporter notre salut également à ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir à notre égard des sentiments d'amour" (ibid.).
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868)
Prêtre et fondateur de la « Congrégation du très Saint-Sacrement »
Pierre-Julien Eymard naît à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le tabernacle « pour y prier plus près de Jésus et l'écouter ».
Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné. Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé ; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus.
Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre. Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa mère céleste lui révéla, à Fourvière, sa vraie vocation, celle de fonder une « Congrégation du très Saint-Sacrement ». Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses œuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie.
Épuisé de fatigues, il meurt prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes œuvres eucharistiques de notre temps.
Pie XI le béatifia le 12 juillet 1925 et Saint Jean XXIII le canonisa le 9 décembre 1962 à l'issue de la première session du Concile Vatican II.
Le 9 décembre 1995, Saint Jean-Paul II inscrit son nom au calendrier de l'Église universelle et fixe sa fête liturgique à la date du 2 août, en reconnaissant en lui « un apôtre éminent de l'Eucharistie ».
Saint Eusèbe de Verceil
Évêque de Verceil
(283-371)
Eusèbe, naît à Cagliari, en Sardaigne, vers le 283. Il perdit son père pendant la persécution de Dioclétien. Sa mère le conduisit à Rome où il reçut le baptême des mains du pape Eusèbe qui lui donna son nom. À Verceil, Eusèbe étudia avec soin les Saintes Lettres, les arts libéraux, et fut reçu lecteur. Il menait une vie si sainte en fréquentant les écoles qu'on le regardait comme un ange. Ses éminentes vertus le distinguèrent au sein du clergé de la ville de Verceil et lorsque le siège épiscopal vint à vaquer en l'an 340, le pape Jules Ier l'élut pour remplir la charge d'évêque.
Eusèbe s'appliqua tout d'abord à former de dignes ministres de Jésus-Christ et un clergé instruit. Il organisa dans son palais épiscopal une école où les jeunes ecclésiastiques unissaient la vie monastique à la vie cléricale. Saint Ambroise en parle avec admiration : « C'est, disait-il, une milice toute céleste et toute évangélique, occupée jour et nuit à chanter les louanges de Dieu, à apaiser sa colère et à implorer sa miséricorde. Ils ont toujours l'esprit appliqué à la lecture ou au travail. » Le succès couronna ses efforts apostoliques, car de son clergé sortit un grand nombre de saints prélats aussi vertueux qu'éclairés. Plusieurs Églises sollicitèrent la faveur d'être gouvernées par les disciples de saint Eusèbe.
L'hérésie d'Arius, favorisée par l'empereur Constance, commençait à se répandre en Occident. Le saint évêque de Verceil résista ouvertement à l'empereur et lui reprocha hautement son impiété. En l'an 355, dans un concile tenu à Milan par le pape Libère, Eusèbe demanda qu'on souscrivît avant tout au symbole de Nicée et refusa de signer la sentence prononcée par les hérétiques contre saint Athanase d'Alexandrie.
Les évêques ariens s'opposèrent et le firent exiler en Palestine, à Scythopolis, où on lui fit subir d'indignes traitements. L'empereur Constance le transféra plus tard en Cappadoce et ensuite, dans la Haute-Thébaïde. Les ariens le traînaient par terre à demi-nu ou lui faisaient descendre un escalier très élevé la tête en bas et l'accablaient de coups. Saint Eusèbe souffrait tout sans se plaindre. Dans son exil, il écrivit aux Églises d'Italie pour les exhorter à demeurer fermes au milieu des persécutions.
Remis en liberté après la mort de Constance, survenue en 361, Eusèbe alla rallumer le flambeau de la foi dans les Églises d'Orient infestées par l'hérésie, et eut le bonheur de rencontrer le grand Athanase à Alexandrie.
Ce vaillant et fidèle défenseur de la foi termina sa vie laborieuse et pénitente le Ier août 371 à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Ses précieuses reliques enchâssées reposent dans la cathédrale de Verceil.
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je vous invite à réfléchir sur saint Eusèbe de Verceil, le premier Evêque de l'Italie du Nord sur lequel nous ayons des données certaines. Né en Sardaigne au début du IV siècle, sa famille se transféra à Rome alors qu'il était en bas âge. Plus tard, il fut institué lecteur: il entra ainsi au sein du clergé de l'Urbs, à une époque où l'Eglise était gravement éprouvée par l'hérésie arienne. La grande estime qui se développa autour d'Eusèbe explique son élection en 345 à la chaire épiscopale de Verceil. Le nouvel Evêque commença immédiatement une intense œuvre d'évangélisation sur un territoire encore en grande partie païen, en particulier dans les zones rurales. Inspiré par Athanase - qui avait écrit la Vie de saint Antoine, initiateur du monachisme en Orient -, il fonda à Verceil une communauté sacerdotale, semblable à une communauté monastique. Ce monastère donna au clergé de l'Italie du Nord une empreinte de sainteté apostolique significative, et suscita des figures importantes d'Evêques, comme Limenius et Honorat, successeurs d'Eusèbe à Verceil, Gaudentius à Novare, Exuperantius à Tortone, Eustasius à Aoste, Eulogius à Ivrée, Maxime à Turin, tous vénérés par l'Eglise comme des saints.
Solidement formé dans la foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée "de la même substance" que le Père. Dans ce but, il s'allia avec les grands Pères du IV siècle - surtout avec saint Athanase, le porte-drapeau de l'orthodoxie nicéenne - contre la politique philo-arienne de l'empereur. Pour l'empereur, la foi arienne plus simple apparaissait politiquement plus utile comme idéologie de l'empire. Pour lui, ne comptait pas la vérité, mais l'opportunité politique: il voulait instrumentaliser la religion comme lien d'unité de l'empire. Mais ces grands Pères résistèrent en défendant la vérité contre la domination de la politique. C'est pour cette raison qu'Eusèbe fut condamné à l'exil comme tant d'autres Evêques d'Orient et d'Occident: comme Athanase lui-même, comme Hilaire de Poitiers - dont nous avons parlé la dernière fois -, comme Osius de Cordoue. A Scitopolis, en Palestine, où il fut assigné entre 355 et 360, Eusèbe écrivit une page merveilleuse de sa vie. Là aussi, il fonda un monastère avec un petit groupe de disciples et, de ce lieu, il s'occupa de la correspondance avec ses fidèles du Piémont, comme le démontre en particulier la deuxième des trois Lettres eusébiennes reconnues comme authentiques. Par la suite, après 360, il fut exilé en Cappadoce et dans la Thébaïde, où il subit de graves mauvais traitements physiques. En 361, Constance II mourut, et lui succéda l'empereur Julien, dit l'apostat, qui ne s'intéressait pas au christianisme comme religion de l'empire, mais voulait simplement restaurer le paganisme. Il mit fin à l'exil de ces Evêques et permit à Eusèbe de reprendre possession de son siège. En 362, il fut envoyé par Anastase pour participer au Concile d'Alexandrie, qui décida de pardonner les Evêques ariens s'ils retournaient à l'état de laïc. Eusèbe put encore exercer le ministère épiscopal pendant une dizaine d'années, jusqu'à sa mort, entretenant avec sa ville une relation exemplaire, qui ne manqua pas d'inspirer le service pastoral d'autres Evêques de l'Italie du Nord, dont nous nous occuperons dans les prochaines catéchèses, comme saint Ambroise de Milan et saint Maxime de Turin.
La relation entre l'Evêque de Verceil et sa ville est en particulier éclairée par deux témoignages épistolaires. Le premier se trouve dans la Lettre déjà citée, qu'Eusèbe écrivit de son exil de Scitopolis "à mes bien-aimés frères et aux prêtres tant désirés, ainsi qu'aux saints peuples solides dans leur foi de Verceil, Novare, Ivrée et Tortone" (Ep. secunda, CCL 9, p. 104). Ces expressions initiales, qui marquent l'émotion du bon pasteur face à son troupeau, trouvent un large écho à la fin de la Lettre, dans les saluts très chaleureux du père à tous et à chacun de ses enfants de Verceil, à travers des expressions débordantes d'affection et d'amour. Il faut tout d'abord noter le rapport explicite qui lie l'Evêque aux sanctae plebes non seulement de Vercellae/Verceil - le premier et, pendant quelques années encore, l'unique diocèse du Piémont -, mais également de Novaria/Novare, Eporedia/Ivrée et Dertona/Tortone, c'est-à-dire de ces communautés chrétiennes qui, au sein du diocèse lui-même, avaient trouvé une certaine consistance et autonomie. Un autre élément intéressant est fourni par le salut avec lequel se conclut la Lettre: Eusèbe demande à ses fils et à ses filles de saluer "également ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir pour nous des sentiments d'amour: etiam hos, qui foris sunt et nos dignantur diligere". Signe évident que la relation de l'Evêque avec sa ville ne se limitait pas à la population chrétienne, mais s'étendait également à ceux qui - en dehors de l'Eglise - en reconnaissaient d'une certaine manière l'autorité spirituelle et aimaient cet homme exemplaire.
Le deuxième témoignage du rapport singulier de l'Evêque avec sa ville provient de la Lettre que saint Ambroise de Milan écrivit aux habitants de Verceil autour de 394, plus de vingt ans après la mort d'Eusèbe (Ep. extra collectionem 14: Maur. 63). L'Eglise de Verceil traversait un moment difficile: elle était divisée et sans pasteur. Ambroise déclare avec franchise qu'il hésite à reconnaître chez ces habitants de Verceil "la descendance des saints pères, qui approuvèrent Eusèbe à peine l'eurent-ils vu, sans jamais l'avoir connu auparavant, oubliant même leurs propres concitoyens". Dans la même Lettre, l'Evêque de Milan témoigne de la manière la plus claire son estime à l'égard d'Eusèbe: "Un homme aussi grand", écrit-il de manière péremptoire, "mérita bien d'être élu par toute l'Eglise". L'admiration d'Ambroise pour Eusèbe se fondait surtout sur le fait que l'Evêque de Verceil gouvernait son diocèse à travers le témoignage de sa vie: "Avec l'austérité du jeûne, il gouvernait son Eglise". De fait, Ambroise était fasciné - comme il le reconnaît lui-même - par l'idéal monastique de la contemplation de Dieu, qu'Eusèbe avait poursuivi sur les traces du prophète Elie. Tout d'abord - note Ambroise -, l'Evêque de Verceil rassembla son propre clergé en vita communis et l'éduqua à l'"observance des règles monastiques, bien que vivant dans la ville". L'Evêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils l'ont fait de manière crédible précisément en cultivant dans le même temps une citoyenneté différente, celle du Ciel (cf. He 13, 14). Et ainsi, ils ont réellement construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité, comme entre les citoyens de Verceil.
Ainsi Eusèbe, alors qu'il faisait sienne la cause de la sancta plebs de Verceil, vivait au sein de la ville comme un moine ouvrant la ville vers Dieu. Cette caractéristique n'ôta donc rien à son dynamisme pastoral exemplaire. Il semble d'ailleurs qu'il ait institué à Verceil des paroisses pour un service ecclésial ordonné et stable, et qu'il ait promu des sanctuaires mariaux pour la conversion des populations rurales païennes. Ce "caractère monastique" conférait plutôt une dimension particulière à la relation de l'Evêque avec sa ville. Comme déjà les Apôtres, pour lesquels Jésus priait au cours de la Dernière Cène, les pasteurs et les fidèles de l'Eglise "sont dans le monde" (Jn 17, 11), mais ils ne sont pas "du monde". C'est pourquoi les pasteurs - rappelait Eusèbe - doivent exhorter les fidèles à ne pas considérer les villes du monde comme leur demeure stable, mais à chercher la Cité future, la Jérusalem du Ciel définitive. Cette "réserve eschatologique" permet aux pasteurs et aux fidèles de préserver la juste échelle des valeurs, sans jamais se plier aux modes du moment et aux prétentions injustes du pouvoir politique en charge. L'échelle authentique en charge des valeurs - semble dire la vie tout entière d'Eusèbe - ne vient pas des empereurs d'hier et d'aujourd'hui, mais vient de Jésus Christ, l'Homme parfait, égal au Père dans la divinité, et pourtant homme comme nous. En se référant à cette échelle de valeurs, Eusèbe ne se lasse pas de "recommander chaudement" à ses fidèles de "conserver la foi avec le plus grand soin, de préserver la concorde, d'être assidus dans la prière" (Ep. secunda, cit.).
Chers amis, je vous recommande moi aussi de tout cœur ces valeurs éternelles, alors que je vous salue et que je vous bénis avec les mêmes paroles par lesquelles le saint Evêque Eusèbe concluait sa deuxième Lettre: "Je m'adresse à vous tous, mes frères et saintes sœurs, fils et filles, fidèles des deux sexes et de tout âge, afin que vous vouliez bien... apporter notre salut également à ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir à notre égard des sentiments d'amour" (ibid.).
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868)
Prêtre et fondateur de la « Congrégation du très Saint-Sacrement »
Pierre-Julien Eymard naît à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le tabernacle « pour y prier plus près de Jésus et l'écouter ».
Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné. Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé ; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus.
Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre. Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa mère céleste lui révéla, à Fourvière, sa vraie vocation, celle de fonder une « Congrégation du très Saint-Sacrement ». Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses œuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie.
Épuisé de fatigues, il meurt prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes œuvres eucharistiques de notre temps.
Pie XI le béatifia le 12 juillet 1925 et Saint Jean XXIII le canonisa le 9 décembre 1962 à l'issue de la première session du Concile Vatican II.
Le 9 décembre 1995, Saint Jean-Paul II inscrit son nom au calendrier de l'Église universelle et fixe sa fête liturgique à la date du 2 août, en reconnaissant en lui « un apôtre éminent de l'Eucharistie ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 3 août
Bx Augustin Kažotić1260-1323)
Évêque o.p. et martyr
Augustin Kažotić, fils d'une famille patricienne, naît à Trogir (en Dalmatie) vers 1260.
Entré, à quinze ans, dans l’Ordre Dominicain, probablement à Trogir ou à Split, il se distingua rapidement durant ses études, qu’il alla poursuivre à Paris.
Impressionné par sa réputation d’érudit et de religieux dévot, le Bx Benoît XI (Nicola Boccasini, 1303-1304) – lui même dominicain – nomma Augustin Kažotić évêque de Zagreb en 1303. Il y promut de nombreuses activités pastorales et initia une réforme de la liturgie et de l’éducation. Il fonda également une école cathédrale accueillant les étudiants défavorisés.
Sa défense inflexible des droits de tous contre les abus du Roi Charles Robert d’Anjou (1308-1342) lui valut d’être exilé du Royaume de Croatie et de Hongrie. Il se rendit alors en Avignon et demanda l’aide du Pape Jean XXII (Jacques Duèse, 1316-1334), en 1318.
Le nom d’Augustin Kažotić est généralement lié à deux petits traités écrits lors de son séjour à Avignon (1318-1322) : le premier fait partie de la consultation judiciaire et doctrinale demandée par le Pape Jean XXII, qui aboutira à la bulle Super illius specula de 1320, qui assimile désormais la sorcellerie à l’hérésie ; le second, sur la pauvreté du Christ, est lié aux débats sur les mouvements de pauvreté, en particulier l’usus pauper des franciscains.
Dans un tout autre domaine, son nom est lié à l’histoire de la musique, puisqu’il est, semble-t-il, l’un des premiers auteurs connus en Croatie.
Augustin Kažotić attendit en vain pendant quatre ans l’autorisation de pouvoir rentrer dans son pays. En 1322, le Pape lui donna enfin la charge du Diocèse de Lucera, ville des Pouilles dans le Sud de l’Italie, qui venait d’être restauré.
Pendant le règne de l’Empereur Frédéric II de Hohenstaufen, des milliers de Musulmans Sarazins, qui servaient dans les troupes impériales d’élite, habitaient à Lucera. Après la chute de la dynastie Hohenstaufen, la restauration de la chrétienté pouvait commencer dans la ville et cette mission fut confiée à Augustin Kažotić. Son travail fut si efficace qu’un an plus tard, les musulmans encore présents décidèrent de le supprimer.
Il fut assassiné par un sarazin qui le frappa à la tête avec une lance de fer : il meurt de ses blessures le 3 août 1323, ajoutant l’honneur du martyre aux nombreux mérites qu’il eut de son vivant.
Dès sa mort, il fut considéré comme saint. Il fut béatifié par le Pape Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721) le 4 avril 1702. Le procès de Béatification est conservé aux archives diocésaines de Lucera. Son culte s'est développé à travers les siècles, en Italie, en Croatie et dans l’ordre des Frères Prêcheurs.
En avril 2010, a été lancé le procès de sa Canonisation. Le diocèse de Lucera-Troia s'est constitué acteur principal de la cause, tandis que la Province dominicaine de Croatie et l'Archevêché de Zagreb en sont co-acteurs.
Bx Miguel Remon Salvador (1907-1936)
Religieux o.f.m. conv. et martyr
Miguel Remon Salvador naît à Caudé, dans le diocèse espagnol de Teruel, le 17 septembre 1907. Attiré par la vie religieuse, en 1927, entra au couvent de Granollers, des frères mineurs conventuels, où il fit le noviciat sous la direction du maître des novices, le père Alfonso López López.
Il émit ses vœux temporaires en 1928 et les perpétuels en 1933, prenant le nom de Miguel.
Il était toujours affable et pacifique : il s’occupait de ses propres tâches avec un grand esprit de service. En 1933 il fut envoyé en Italie pour effectuer des tâches dans la célèbre Basilique de Lorette (Loreto en italien). Après deux ans, en 1935, il fit retour dans son couvent de Granollers.
À cause de la révolution antichrétienne il se réfugia dans la maison de quelques amis avec le père Alfonso López López ; c’est ici qu’ils furent arrêtés le 3 août 1936. Le soir du même jour ils furent fusillés ensemble après avoir dit : « Nous ne renierons jamais notre foi et tout ce que nous avons fait ».
Alfonso López López, Miguel Remon Salvador et quatre de leurs confrères, appartenant à l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, ont été béatifiés le 11 mars 2001, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), avec un groupe composé de 233 martyrs de la même persécution.
Martyrologe Romain : En Espagne, dans la persécution qui sévit au cours de la guerre civile, en 1936, quatre bienheureux martyrs: à Lucenz, Sauveur Fernandis Segui, prêtre - à Barcelone, François Bandres Sanchez, prêtre salésien, et à Samalus, près de Barcelone, Alphonse Lopez Lopez, prêtre, et Michel Remon Salvador, franciscains conventuels.
Bx Augustin Kažotić1260-1323)
Évêque o.p. et martyr
Augustin Kažotić, fils d'une famille patricienne, naît à Trogir (en Dalmatie) vers 1260.
Entré, à quinze ans, dans l’Ordre Dominicain, probablement à Trogir ou à Split, il se distingua rapidement durant ses études, qu’il alla poursuivre à Paris.
Impressionné par sa réputation d’érudit et de religieux dévot, le Bx Benoît XI (Nicola Boccasini, 1303-1304) – lui même dominicain – nomma Augustin Kažotić évêque de Zagreb en 1303. Il y promut de nombreuses activités pastorales et initia une réforme de la liturgie et de l’éducation. Il fonda également une école cathédrale accueillant les étudiants défavorisés.
Sa défense inflexible des droits de tous contre les abus du Roi Charles Robert d’Anjou (1308-1342) lui valut d’être exilé du Royaume de Croatie et de Hongrie. Il se rendit alors en Avignon et demanda l’aide du Pape Jean XXII (Jacques Duèse, 1316-1334), en 1318.
Le nom d’Augustin Kažotić est généralement lié à deux petits traités écrits lors de son séjour à Avignon (1318-1322) : le premier fait partie de la consultation judiciaire et doctrinale demandée par le Pape Jean XXII, qui aboutira à la bulle Super illius specula de 1320, qui assimile désormais la sorcellerie à l’hérésie ; le second, sur la pauvreté du Christ, est lié aux débats sur les mouvements de pauvreté, en particulier l’usus pauper des franciscains.
Dans un tout autre domaine, son nom est lié à l’histoire de la musique, puisqu’il est, semble-t-il, l’un des premiers auteurs connus en Croatie.
Augustin Kažotić attendit en vain pendant quatre ans l’autorisation de pouvoir rentrer dans son pays. En 1322, le Pape lui donna enfin la charge du Diocèse de Lucera, ville des Pouilles dans le Sud de l’Italie, qui venait d’être restauré.
Pendant le règne de l’Empereur Frédéric II de Hohenstaufen, des milliers de Musulmans Sarazins, qui servaient dans les troupes impériales d’élite, habitaient à Lucera. Après la chute de la dynastie Hohenstaufen, la restauration de la chrétienté pouvait commencer dans la ville et cette mission fut confiée à Augustin Kažotić. Son travail fut si efficace qu’un an plus tard, les musulmans encore présents décidèrent de le supprimer.
Il fut assassiné par un sarazin qui le frappa à la tête avec une lance de fer : il meurt de ses blessures le 3 août 1323, ajoutant l’honneur du martyre aux nombreux mérites qu’il eut de son vivant.
Dès sa mort, il fut considéré comme saint. Il fut béatifié par le Pape Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721) le 4 avril 1702. Le procès de Béatification est conservé aux archives diocésaines de Lucera. Son culte s'est développé à travers les siècles, en Italie, en Croatie et dans l’ordre des Frères Prêcheurs.
En avril 2010, a été lancé le procès de sa Canonisation. Le diocèse de Lucera-Troia s'est constitué acteur principal de la cause, tandis que la Province dominicaine de Croatie et l'Archevêché de Zagreb en sont co-acteurs.
Bx Miguel Remon Salvador (1907-1936)
Religieux o.f.m. conv. et martyr
Miguel Remon Salvador naît à Caudé, dans le diocèse espagnol de Teruel, le 17 septembre 1907. Attiré par la vie religieuse, en 1927, entra au couvent de Granollers, des frères mineurs conventuels, où il fit le noviciat sous la direction du maître des novices, le père Alfonso López López.
Il émit ses vœux temporaires en 1928 et les perpétuels en 1933, prenant le nom de Miguel.
Il était toujours affable et pacifique : il s’occupait de ses propres tâches avec un grand esprit de service. En 1933 il fut envoyé en Italie pour effectuer des tâches dans la célèbre Basilique de Lorette (Loreto en italien). Après deux ans, en 1935, il fit retour dans son couvent de Granollers.
À cause de la révolution antichrétienne il se réfugia dans la maison de quelques amis avec le père Alfonso López López ; c’est ici qu’ils furent arrêtés le 3 août 1936. Le soir du même jour ils furent fusillés ensemble après avoir dit : « Nous ne renierons jamais notre foi et tout ce que nous avons fait ».
Alfonso López López, Miguel Remon Salvador et quatre de leurs confrères, appartenant à l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, ont été béatifiés le 11 mars 2001, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), avec un groupe composé de 233 martyrs de la même persécution.
Martyrologe Romain : En Espagne, dans la persécution qui sévit au cours de la guerre civile, en 1936, quatre bienheureux martyrs: à Lucenz, Sauveur Fernandis Segui, prêtre - à Barcelone, François Bandres Sanchez, prêtre salésien, et à Samalus, près de Barcelone, Alphonse Lopez Lopez, prêtre, et Michel Remon Salvador, franciscains conventuels.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 4 août
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Curé d'Ars
Extraits de la Catéchèse de Benoît XVI
5 août 2009
Chers frères et sœurs, [...]
Jean-Marie Vianney naît dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.
Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.
Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: « Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel... si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour! » (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: « Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes » (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11).
A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (cf. Jn 20, 23).
Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant « d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal », où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.
Les méthodes pastorales de Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. [...]
Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l'esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu'ils affirmèrent que c'est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu'il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d'exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Église" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6).
L'enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l'intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d'aider leur ministère.
Bx Frédéric Janssoone (1838-1916)
Prêtre o.f.m.
Inscrit au 04 août au Martyrologe Romain ; commémoré le 05 août au Canada.
Frédéric Janssoone naît le 19 novembre 1838 a Ghyvelde, petit village de la Flandre française, prés de Dunkerque, au nord de la France. Il grandit dans une famille très chrétienne qu'il a lui-même qualifiée d'« école de sainteté ». Son père et sa mère étaient des cultivateurs à l'aise. Quand son père meurt, Fréderic n'a que 9 ans, et c'est peu après que le garçon s'approche de la sainte communion pour la première fois.
Sa mère demeurée veuve jouissait des biens appréciables laissés par son époux mais, à cause de mauvais placements d'argent, elle tombe dans l'indigence, et Frédéric, le cadet de la famille, doit abandonner ses études pour subvenir aux nécessités de la famille, travaillant comme commis voyageur.
Peu après le décès de sa mère, le 5 mai 1861, il se remet aux études. Un jour, grâce à une dame chez qui il était en pension, Frédéric découvre saint François d'Assise et aussitôt il en est fasciné. Après deux ans de cheminement vocationnel, il prend la bure chez les Franciscains d'Amiens le 26 juin 1864. Tout au long de sa vie il gardera profondément, imprimée dans son âme, la ferveur de cette première étape de sa formation.
Ses études théologiques à peine terminées, on devance quelque peu son ordination sacerdotale, qui a lieu le 17 août 1870, à l’âge de 31 ans. Dès sa première année de prêtrise, Fréderic est mis à rude épreuve : on lui confie la pastorale d'un hôpital militaire. Les soldats se plaisent à l'appeler: « Notre bon petit aumônier ». Fréderic ressort enrichi de cette expérience qu'il n'oubliera jamais. Au contact de la souffrance et de l'angoisse humaines, il a appris « la compassion » pour les blessés de la vie.
Puis s'ouvre le grand rêve de sa vie : « la Terre Sainte », « le pays de Jésus ». Comment va-t-il se manifester en ce pays où règne une grande pluralité de religions ? Une première tournée de prédications dans les communautés religieuses fait de lui un homme dont la réputation de sainteté commence à poindre. On chuchotait : « C’est un saint ! »
Pendant son séjour de douze ans à Jérusalem, Fréderic s'initie à la spiritualité du pèlerinage et parvient à reprendre, dans les rues de cette ville, la prédication du Chemin de Croix abandonnée depuis trois siècles.
C'est cet homme, passionné de Jésus, qui sait rejoindre les cœurs, qui fait son apparition, au Québec, en 1881 d'abord, pour une première mission, et en 1888 pour y demeurer jusqu'à sa mort. Le peuple canadien a aussitôt vu en lui « un saint » envoyé par Dieu, un messager de Jésus, un apôtre dans le sens paulinien du terme.
Si sa mission première était de fonder un Commissariat de Terre Sainte et de visiter les fraternités du Tiers-Ordre de saint François, il n'en demeure pas moins que trois grandes activités ont retenu ses énergies : la prédication, les pèlerinages au Sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine, le porte-à-porte dans les familles de quatre diocèses.
Annoncer l'Évangile, parler de Jésus Christ, c'est toute la vie de Fréderic. On peut dire que son premier charisme, avant tout, est d'« être évangélisateur ». Peu de villes et de villages du Québec ont été privés de sa parole, sans oublier les États de la Nouvelle-Angleterre.
Quant à l'animation des pèlerinages de Cap-de-la-Madeleine, qu'en est-il ? Il est manifeste que Frédéric, au soir du 22 juin 1888, s'est senti fortement interpellé par la Vierge Marie, quand elle a ouvert les yeux et porté son regard sur les trois témoins : Pierre Lacroix, le curé Luc Desilets et le Père Frédéric. Ce dernier, pour sa part, a compris que la Vierge manifestait son assentiment pour que cette petite église de 1714 devienne un sanctuaire marial, et qu'elle l’appelait lui, Frédéric, a être le premier à prendre la charge des pèlerinages en ce lieu béni. Ses dons d'organisateur lui permirent de mener à bonne fin sa mission et de faire de ce petit sanctuaire, au début tout-à-fait inconnu, un lieu de pèlerinage national à la Vierge du Très Saint Rosaire. Il y déploya tout son zèle d'apôtre de Marie pendant quatorze ans.
Libéré des pèlerinages depuis l'arrivée des Pères oblats de Marie-Immaculée le 7 mai 1902, Frédéric se fait « commis voyageur du bon Dieu » pour promouvoir de grandes fondations comme le Sanctuaire de l'Adoration perpétuelle à Québec, le Monastère des Clarisses à Valleyfield, le Monastère du Précieux-Sang à Joliette et la Chapelle Saint Antoine à Trois-Rivières. Frédéric à 65 ans quand il prend la route : il marche jusqu'à dix heures par jour. Maison après maison, il offre un livre pieux qu'il vient d'écrire. Les témoignages sont unanimes : il apportait réconfort et consolation, guérissant les cœurs brisés et les infirmités physiques.
Cette activité intense n'a jamais freiné sa vie de prière ni sa vie de sacrifice. On le voit partout priant, austère dans sa vie personnelle, pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était une bonté toute simple. Il était patient et, dans les difficultés, il restait dans la paix, la sérénité du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine conformité avec « la volonté du Seigneur ».
Le Père Fréderic est mort à l'infirmerie des Franciscains à Montréal, le 4 août 1916, a l'âge de 77 ans. Son corps, transporté à Trois-Rivières, a été inhumé en la Chapelle Saint-Antoine. Tout de suite le peuple, qui a le sens religieux, l'a vénéré comme « un saint » que l'on aime et que l'on invoque.
Frédéric Janssoone a été béatifié, à Rome, le 25 septembre 1988 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Curé d'Ars
Extraits de la Catéchèse de Benoît XVI
5 août 2009
Chers frères et sœurs, [...]
Jean-Marie Vianney naît dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.
Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier.
Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: « Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel... si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour! » (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: « Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes » (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11).
A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (cf. Jn 20, 23).
Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant « d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal », où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.
Les méthodes pastorales de Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. [...]
Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l'esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu'ils affirmèrent que c'est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu'il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d'exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Église" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6).
L'enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l'intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d'aider leur ministère.
Bx Frédéric Janssoone (1838-1916)
Prêtre o.f.m.
Inscrit au 04 août au Martyrologe Romain ; commémoré le 05 août au Canada.
Frédéric Janssoone naît le 19 novembre 1838 a Ghyvelde, petit village de la Flandre française, prés de Dunkerque, au nord de la France. Il grandit dans une famille très chrétienne qu'il a lui-même qualifiée d'« école de sainteté ». Son père et sa mère étaient des cultivateurs à l'aise. Quand son père meurt, Fréderic n'a que 9 ans, et c'est peu après que le garçon s'approche de la sainte communion pour la première fois.
Sa mère demeurée veuve jouissait des biens appréciables laissés par son époux mais, à cause de mauvais placements d'argent, elle tombe dans l'indigence, et Frédéric, le cadet de la famille, doit abandonner ses études pour subvenir aux nécessités de la famille, travaillant comme commis voyageur.
Peu après le décès de sa mère, le 5 mai 1861, il se remet aux études. Un jour, grâce à une dame chez qui il était en pension, Frédéric découvre saint François d'Assise et aussitôt il en est fasciné. Après deux ans de cheminement vocationnel, il prend la bure chez les Franciscains d'Amiens le 26 juin 1864. Tout au long de sa vie il gardera profondément, imprimée dans son âme, la ferveur de cette première étape de sa formation.
Ses études théologiques à peine terminées, on devance quelque peu son ordination sacerdotale, qui a lieu le 17 août 1870, à l’âge de 31 ans. Dès sa première année de prêtrise, Fréderic est mis à rude épreuve : on lui confie la pastorale d'un hôpital militaire. Les soldats se plaisent à l'appeler: « Notre bon petit aumônier ». Fréderic ressort enrichi de cette expérience qu'il n'oubliera jamais. Au contact de la souffrance et de l'angoisse humaines, il a appris « la compassion » pour les blessés de la vie.
Puis s'ouvre le grand rêve de sa vie : « la Terre Sainte », « le pays de Jésus ». Comment va-t-il se manifester en ce pays où règne une grande pluralité de religions ? Une première tournée de prédications dans les communautés religieuses fait de lui un homme dont la réputation de sainteté commence à poindre. On chuchotait : « C’est un saint ! »
Pendant son séjour de douze ans à Jérusalem, Fréderic s'initie à la spiritualité du pèlerinage et parvient à reprendre, dans les rues de cette ville, la prédication du Chemin de Croix abandonnée depuis trois siècles.
C'est cet homme, passionné de Jésus, qui sait rejoindre les cœurs, qui fait son apparition, au Québec, en 1881 d'abord, pour une première mission, et en 1888 pour y demeurer jusqu'à sa mort. Le peuple canadien a aussitôt vu en lui « un saint » envoyé par Dieu, un messager de Jésus, un apôtre dans le sens paulinien du terme.
Si sa mission première était de fonder un Commissariat de Terre Sainte et de visiter les fraternités du Tiers-Ordre de saint François, il n'en demeure pas moins que trois grandes activités ont retenu ses énergies : la prédication, les pèlerinages au Sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine, le porte-à-porte dans les familles de quatre diocèses.
Annoncer l'Évangile, parler de Jésus Christ, c'est toute la vie de Fréderic. On peut dire que son premier charisme, avant tout, est d'« être évangélisateur ». Peu de villes et de villages du Québec ont été privés de sa parole, sans oublier les États de la Nouvelle-Angleterre.
Quant à l'animation des pèlerinages de Cap-de-la-Madeleine, qu'en est-il ? Il est manifeste que Frédéric, au soir du 22 juin 1888, s'est senti fortement interpellé par la Vierge Marie, quand elle a ouvert les yeux et porté son regard sur les trois témoins : Pierre Lacroix, le curé Luc Desilets et le Père Frédéric. Ce dernier, pour sa part, a compris que la Vierge manifestait son assentiment pour que cette petite église de 1714 devienne un sanctuaire marial, et qu'elle l’appelait lui, Frédéric, a être le premier à prendre la charge des pèlerinages en ce lieu béni. Ses dons d'organisateur lui permirent de mener à bonne fin sa mission et de faire de ce petit sanctuaire, au début tout-à-fait inconnu, un lieu de pèlerinage national à la Vierge du Très Saint Rosaire. Il y déploya tout son zèle d'apôtre de Marie pendant quatorze ans.
Libéré des pèlerinages depuis l'arrivée des Pères oblats de Marie-Immaculée le 7 mai 1902, Frédéric se fait « commis voyageur du bon Dieu » pour promouvoir de grandes fondations comme le Sanctuaire de l'Adoration perpétuelle à Québec, le Monastère des Clarisses à Valleyfield, le Monastère du Précieux-Sang à Joliette et la Chapelle Saint Antoine à Trois-Rivières. Frédéric à 65 ans quand il prend la route : il marche jusqu'à dix heures par jour. Maison après maison, il offre un livre pieux qu'il vient d'écrire. Les témoignages sont unanimes : il apportait réconfort et consolation, guérissant les cœurs brisés et les infirmités physiques.
Cette activité intense n'a jamais freiné sa vie de prière ni sa vie de sacrifice. On le voit partout priant, austère dans sa vie personnelle, pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était une bonté toute simple. Il était patient et, dans les difficultés, il restait dans la paix, la sérénité du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine conformité avec « la volonté du Seigneur ».
Le Père Fréderic est mort à l'infirmerie des Franciscains à Montréal, le 4 août 1916, a l'âge de 77 ans. Son corps, transporté à Trois-Rivières, a été inhumé en la Chapelle Saint-Antoine. Tout de suite le peuple, qui a le sens religieux, l'a vénéré comme « un saint » que l'on aime et que l'on invoque.
Frédéric Janssoone a été béatifié, à Rome, le 25 septembre 1988 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 5 août
Dédicace de la basilique de
Sainte-Marie Majeure
Sous le pontificat du Pape Libère (352-366), il y avait à Rome un patricien du nom de Jean, marié à une dame de haute naissance. Ils n'avaient pas d'enfant. Déjà bien avancés en âge, ils résolurent, à défaut d'héritiers, de léguer tous leurs biens à la très Sainte Vierge. Ils prièrent avec une ferveur nouvelle, multiplièrent leurs jeûnes et leurs bonnes œuvres, dans le but d'apprendre de la Reine du Ciel elle-même comment elle voulait que leur fortune fût employée.
Le 5 août 366, elle leur apparut en songe séparément et leur dit que la volonté de son divin Fils et la sienne était que leurs biens fussent employés à la construction d'une église sur le mont Esquilin, au lieu qu'ils trouveraient, le matin, couvert de neige. Les deux saints époux, à leur réveil, se communiquèrent leurs révélations, furent remplis de joie en voyant qu'elles se confirmaient l'une l'autre, et allèrent aussitôt trouver le Pape pour l'informer de ce que Dieu leur avait fait connaître.
Libère, qui avait eu un songe semblable, ne douta point que ce fût un prodige céleste. Il fit assembler le clergé et le peuple et marcha en procession vers le lieu indiqué, pour constater la réalité de cette merveille. Le patricien Jean et sa femme suivirent le cortège, et, quand la procession fut arrivée sur la colline, on aperçut un emplacement couvert de neige, sur une étendue de terrain suffisante pour bâtir une vaste église.
L'édifice fut bâti aux frais des deux époux, avec une grande magnificence, et on lui donna le nom de Sainte-Marie-des-Neiges, à cause du miracle qui en signala l'origine ; ensuite on la nomma basilique de Libère, en souvenir du Pape sous le pontificat duquel elle fut commencée ; plus tard, elle reçut le nom de Sainte-Marie-de-la-Crèche, parce que les restes précieux de la crèche qui avait servi de berceau au Sauveur du monde y furent apportés de Bethléem et s'y conservent encore dans une châsse d'argent.
Aujourd'hui l'église de Sainte-Marie-des-Neiges porte le nom de Sainte-Marie Majeure, parce qu'elle est, tant par sa beauté que par son antiquité, la première des nombreuses églises dédiées, à Rome, sous l'invocation de Marie. Après la basilique incomparable de Saint-Pierre et celle de Latran, la plus vénérable de toutes par son ancienneté, Sainte-Marie Majeure est une des plus splendides églises de Rome.
BBx Manuel Moreno Martínez, Maximino Fernández Marínas,
Víctor García Ceballos, Eduardo González Santo Domingo
Prêtres o.p. et martyrs en Espagne († 5 août 1936)
Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le Pape Benoît XVI, a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. » (>>> Lettre du Pape Benoît XVI).
Commémoration propre à l’Ordo Fratrum Praedicatorum :
Manuel, né à Rincón de Soto (La Rioja) le 17 juin 1862, baptisé le 20, profession le 24 septembre 1878 au couvent d’Ocaña, profession solennelle le 30 septembre 1881 à Ávila. Encore diacre, en 1884 on l’envoie à Manille, où il termine ses études et est ordonné prêtre en juillet 1885. Envoyé aux missions de Chine (Fokien), il prêche l’évangile avec un grand zèle durant 26 ans; il écrit sur la Chine des récits du plus grand intérêt religieux et historique. Il est vicaire provincial de la mission de Fogan (en 1902 et 1906). Ensuite il exerce l’apostolat aux Philippines pendant 6 ans, au couvent Saint Dominique à Manille (1911-1913) et à Pampanga (1913-1917). De retour en Espagne en 1917, il vit dans divers couvents : Ávila (1917-1921), La Mejorada (1921-1931) comme confesseur des aspirantes et des moniales dominicaines d’Olmedo (Valladolid), chez qui il laisse une réputation de sainteté; puis il est à Santa María de Nieva (Segovia) (1931-1934), puis supérieur de la maison de Barcelone-Saint Gervais 1934-1935, où il est élu prieur d’Ocaña. Il avait un charme extraordinaire en raison de sa douceur et de sa largeur de jugement, sans rien perdre de son sérieux et de sa rigueur, il fit fleurir l’Ordre séculier dominicain à Ocaña.
Bien qu’il se soit occupé de faire passer au Portugal les frères les plus âgés, le 22 juillet ils furent surpris par l’assaut du couvent où se trouvaient 32 religieux; sous sa responsabilité il laissa les frères partir où ils voulaient et leur donna de l’argent; les assaillants saccagèrent le couvent, profanèrent l’église, brûlèrent les images et les archives. Avec le P. Maximino Fernández et le frère Eduardo González, il se réfugia dans une maison, de laquelle il se préoccupa de ses subordonnés; ils restèrent là jusqu’au 5 août. Alors il décida d’aller à Madrid chercher un hébergement pour tous. A la gare d’Ocaña on leur donna un sauf-conduit qui en réalité menait à la mort. Ils furent emprisonnés à la « poste de Cuenca »; arrivés à la gare de Madrid-Atocha, ils furent arrêtés et fusillés. Ils moururent en criant « Vive le Christ Roi ! Vive l’Église catholique! ». Il avait 74 ans.
Maximino, naît à Castañeo (Asturies) le 2 novembre 1867. Profession à Ocaña (Tolède) le 9 septembre 1885, profession solennelle à Ávila le 9 septembre 1888. Envoyé aux Philippines en 1892, ordonné prêtre à Manille en1893. Il reste 6 ans à Cagayán, au nord de Luzón. En 1898, au cours de la guerre d’indépendance des Philippines, il fut arrêté et maltraité. Libéré en 1899, il revient à Manille et de là, très malade, il s’embarque pour l’Espagne en 1902. Il passe deux ans à Ocaña, puis est envoyé au collège Santa María de Nieva (Segovia). En 1914 il est nommé vicaire provincial en Espagne, puis visiteur des maisons de la vicairie. En 1919 il va en Italie, où il est confesseur dans les sanctuaires de Pompéi et Madonna dell’Arco ; économe et sacristain au couvent de la Trinité à Rome (1919-1920). De retour en Espagne (septembre 1920), il réside à Ocaña, sauf pour des missions: chapelain des moniales dominicaines de Santa Inés, à Saragosse (1927-1931); directeur de retraites spirituelles chez les dominicaines d’Olmedo (Valladolid) et Ajofrín (Toledo).
En mai 1936, il retourne à Ocaña pour protéger les Pères âgés. Le 22 juillet, au début de la guerre, le couvent fut attaqué. Blessé mortellement à la gare Atocha à Madrid, le 5 août, il est transporté à demi-inconscient à l’hôpital près de la gare, avec 11 balles dans le corps. Il meurt 10 jours plus tard, le 15 août, après un supplice atroce, au milieu du plus grand abandon et des moqueries.
Victor, naît à Carrión le 24 juillet 1880, prêtre au couvent d’Ocaña. Le 22 juillet 1936 les milices pillèrent le couvent et les frères durent fuir; le P. Víctor se réfugia chez le vicaire d’Ocaña. Mais les frères ne se sentent pas en sécurité et pensent qu’ils seraient mieux à Madrid avec d’autres frères. Le 4 août ils cherchèrent un sauf-conduit pour rejoindre leurs frères de Madrid, une sœur malade se joignit à eux, et une femme qui l’accompagnait. Le lendemain ils prirent le train, mais le sauf-conduit s’avéra être un piège car il ordonnait de les tuer en chemin. À l’arrivée à la gare d’Atocha, ils furent assassinés, mais les deux femmes purent se sauver et témoigner de l’événement. Du P. Víctor García on garde à Carrión des bannières qu’il peignit pour les processions.
Eduardo, naît à Ávila le 5 janvier 1884 ; baptisé le 13, confirmé en 1891. Orphelin de père à 3 ans, sa mère (tertiaire dominicaine) dut travailler comme employée de maison chez Antonio Mata, chapelain des carmélites de San José, qui l’emmena à la résidence provinciale d’Ávila. À 11 ans il revint chez sa mère. Après un temps à Ocaña, il fit profession comme frère coopérateur à Ávila le 27 décembre 1914. Il travailla fidèlement aux offices de sa profession au collège de La Mejorada (1917-1923), Ocaña (1924), Ávila (1925-1930), maison de la Passion à Madrid (1932-1933), couvent du Rosaire, aussi à Madrid (1935-1936). Plein de bonté, travailleur et charitable, joyeux, recueilli et humble. Il se rendait très bien compte de l’hostilité antichrétienne qui régnait à Madrid depuis le début de 1936, il prévoyait le martyre et même le désirait. Le 6 juin il fut nommé à Ocaña, où le 22 juillet il fut victime de l’assaut du couvent. Il alla à Madrid avec les pères Maximino Fernández, Manuel Moreno et Víctor García Ceballos et mourut, avec eux, le 5 août 1936. Il avait 52 ans.
Dédicace de la basilique de
Sainte-Marie Majeure
Sous le pontificat du Pape Libère (352-366), il y avait à Rome un patricien du nom de Jean, marié à une dame de haute naissance. Ils n'avaient pas d'enfant. Déjà bien avancés en âge, ils résolurent, à défaut d'héritiers, de léguer tous leurs biens à la très Sainte Vierge. Ils prièrent avec une ferveur nouvelle, multiplièrent leurs jeûnes et leurs bonnes œuvres, dans le but d'apprendre de la Reine du Ciel elle-même comment elle voulait que leur fortune fût employée.
Le 5 août 366, elle leur apparut en songe séparément et leur dit que la volonté de son divin Fils et la sienne était que leurs biens fussent employés à la construction d'une église sur le mont Esquilin, au lieu qu'ils trouveraient, le matin, couvert de neige. Les deux saints époux, à leur réveil, se communiquèrent leurs révélations, furent remplis de joie en voyant qu'elles se confirmaient l'une l'autre, et allèrent aussitôt trouver le Pape pour l'informer de ce que Dieu leur avait fait connaître.
Libère, qui avait eu un songe semblable, ne douta point que ce fût un prodige céleste. Il fit assembler le clergé et le peuple et marcha en procession vers le lieu indiqué, pour constater la réalité de cette merveille. Le patricien Jean et sa femme suivirent le cortège, et, quand la procession fut arrivée sur la colline, on aperçut un emplacement couvert de neige, sur une étendue de terrain suffisante pour bâtir une vaste église.
L'édifice fut bâti aux frais des deux époux, avec une grande magnificence, et on lui donna le nom de Sainte-Marie-des-Neiges, à cause du miracle qui en signala l'origine ; ensuite on la nomma basilique de Libère, en souvenir du Pape sous le pontificat duquel elle fut commencée ; plus tard, elle reçut le nom de Sainte-Marie-de-la-Crèche, parce que les restes précieux de la crèche qui avait servi de berceau au Sauveur du monde y furent apportés de Bethléem et s'y conservent encore dans une châsse d'argent.
Aujourd'hui l'église de Sainte-Marie-des-Neiges porte le nom de Sainte-Marie Majeure, parce qu'elle est, tant par sa beauté que par son antiquité, la première des nombreuses églises dédiées, à Rome, sous l'invocation de Marie. Après la basilique incomparable de Saint-Pierre et celle de Latran, la plus vénérable de toutes par son ancienneté, Sainte-Marie Majeure est une des plus splendides églises de Rome.
BBx Manuel Moreno Martínez, Maximino Fernández Marínas,
Víctor García Ceballos, Eduardo González Santo Domingo
Prêtres o.p. et martyrs en Espagne († 5 août 1936)
Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le Pape Benoît XVI, a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. » (>>> Lettre du Pape Benoît XVI).
Commémoration propre à l’Ordo Fratrum Praedicatorum :
Manuel, né à Rincón de Soto (La Rioja) le 17 juin 1862, baptisé le 20, profession le 24 septembre 1878 au couvent d’Ocaña, profession solennelle le 30 septembre 1881 à Ávila. Encore diacre, en 1884 on l’envoie à Manille, où il termine ses études et est ordonné prêtre en juillet 1885. Envoyé aux missions de Chine (Fokien), il prêche l’évangile avec un grand zèle durant 26 ans; il écrit sur la Chine des récits du plus grand intérêt religieux et historique. Il est vicaire provincial de la mission de Fogan (en 1902 et 1906). Ensuite il exerce l’apostolat aux Philippines pendant 6 ans, au couvent Saint Dominique à Manille (1911-1913) et à Pampanga (1913-1917). De retour en Espagne en 1917, il vit dans divers couvents : Ávila (1917-1921), La Mejorada (1921-1931) comme confesseur des aspirantes et des moniales dominicaines d’Olmedo (Valladolid), chez qui il laisse une réputation de sainteté; puis il est à Santa María de Nieva (Segovia) (1931-1934), puis supérieur de la maison de Barcelone-Saint Gervais 1934-1935, où il est élu prieur d’Ocaña. Il avait un charme extraordinaire en raison de sa douceur et de sa largeur de jugement, sans rien perdre de son sérieux et de sa rigueur, il fit fleurir l’Ordre séculier dominicain à Ocaña.
Bien qu’il se soit occupé de faire passer au Portugal les frères les plus âgés, le 22 juillet ils furent surpris par l’assaut du couvent où se trouvaient 32 religieux; sous sa responsabilité il laissa les frères partir où ils voulaient et leur donna de l’argent; les assaillants saccagèrent le couvent, profanèrent l’église, brûlèrent les images et les archives. Avec le P. Maximino Fernández et le frère Eduardo González, il se réfugia dans une maison, de laquelle il se préoccupa de ses subordonnés; ils restèrent là jusqu’au 5 août. Alors il décida d’aller à Madrid chercher un hébergement pour tous. A la gare d’Ocaña on leur donna un sauf-conduit qui en réalité menait à la mort. Ils furent emprisonnés à la « poste de Cuenca »; arrivés à la gare de Madrid-Atocha, ils furent arrêtés et fusillés. Ils moururent en criant « Vive le Christ Roi ! Vive l’Église catholique! ». Il avait 74 ans.
Maximino, naît à Castañeo (Asturies) le 2 novembre 1867. Profession à Ocaña (Tolède) le 9 septembre 1885, profession solennelle à Ávila le 9 septembre 1888. Envoyé aux Philippines en 1892, ordonné prêtre à Manille en1893. Il reste 6 ans à Cagayán, au nord de Luzón. En 1898, au cours de la guerre d’indépendance des Philippines, il fut arrêté et maltraité. Libéré en 1899, il revient à Manille et de là, très malade, il s’embarque pour l’Espagne en 1902. Il passe deux ans à Ocaña, puis est envoyé au collège Santa María de Nieva (Segovia). En 1914 il est nommé vicaire provincial en Espagne, puis visiteur des maisons de la vicairie. En 1919 il va en Italie, où il est confesseur dans les sanctuaires de Pompéi et Madonna dell’Arco ; économe et sacristain au couvent de la Trinité à Rome (1919-1920). De retour en Espagne (septembre 1920), il réside à Ocaña, sauf pour des missions: chapelain des moniales dominicaines de Santa Inés, à Saragosse (1927-1931); directeur de retraites spirituelles chez les dominicaines d’Olmedo (Valladolid) et Ajofrín (Toledo).
En mai 1936, il retourne à Ocaña pour protéger les Pères âgés. Le 22 juillet, au début de la guerre, le couvent fut attaqué. Blessé mortellement à la gare Atocha à Madrid, le 5 août, il est transporté à demi-inconscient à l’hôpital près de la gare, avec 11 balles dans le corps. Il meurt 10 jours plus tard, le 15 août, après un supplice atroce, au milieu du plus grand abandon et des moqueries.
Victor, naît à Carrión le 24 juillet 1880, prêtre au couvent d’Ocaña. Le 22 juillet 1936 les milices pillèrent le couvent et les frères durent fuir; le P. Víctor se réfugia chez le vicaire d’Ocaña. Mais les frères ne se sentent pas en sécurité et pensent qu’ils seraient mieux à Madrid avec d’autres frères. Le 4 août ils cherchèrent un sauf-conduit pour rejoindre leurs frères de Madrid, une sœur malade se joignit à eux, et une femme qui l’accompagnait. Le lendemain ils prirent le train, mais le sauf-conduit s’avéra être un piège car il ordonnait de les tuer en chemin. À l’arrivée à la gare d’Atocha, ils furent assassinés, mais les deux femmes purent se sauver et témoigner de l’événement. Du P. Víctor García on garde à Carrión des bannières qu’il peignit pour les processions.
Eduardo, naît à Ávila le 5 janvier 1884 ; baptisé le 13, confirmé en 1891. Orphelin de père à 3 ans, sa mère (tertiaire dominicaine) dut travailler comme employée de maison chez Antonio Mata, chapelain des carmélites de San José, qui l’emmena à la résidence provinciale d’Ávila. À 11 ans il revint chez sa mère. Après un temps à Ocaña, il fit profession comme frère coopérateur à Ávila le 27 décembre 1914. Il travailla fidèlement aux offices de sa profession au collège de La Mejorada (1917-1923), Ocaña (1924), Ávila (1925-1930), maison de la Passion à Madrid (1932-1933), couvent du Rosaire, aussi à Madrid (1935-1936). Plein de bonté, travailleur et charitable, joyeux, recueilli et humble. Il se rendait très bien compte de l’hostilité antichrétienne qui régnait à Madrid depuis le début de 1936, il prévoyait le martyre et même le désirait. Le 6 juin il fut nommé à Ocaña, où le 22 juillet il fut victime de l’assaut du couvent. Il alla à Madrid avec les pères Maximino Fernández, Manuel Moreno et Víctor García Ceballos et mourut, avec eux, le 5 août 1936. Il avait 52 ans.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 7 août
Saint Sixte II
Pape (24e) de 257 à 258
Martyr
Le Liber pontificalis affirme qu'il était d'ascendance grecque. La forme originale de son nom suggère en effet une telle origine. Il régna dans une période difficile pour l'Église. L'empereur Valérien (253-260) abandonna son attitude tolérante à l'égard des chrétiens et se mit à les persécuter. Surtout ses chefs furent menacés de peine capitale.
Sixte réussit pendant quelque temps à échapper à la vigilance de la police. Pape plus conciliant que son prédécesseur, il renoua les relations amicales avec Cyprien, l'évêque de Carthage, avec lequel le pape Étienne s'était heurté sans aménité. Son bref pontificat trouva une fin tragique le 6 août 258, lorsqu'il fut surpris par la police au cours d'un office qu'il présidait dans le cimetière de Prétextat, un lieu de sépulture privé où il espérait ne pas être repéré. Il y fut sommairement décapité, ainsi que quatre diacres qui l'assistaient.
Le corps de Sixte fut plus tard transféré et inhumé dans la crypte des papes au cimetière de Calixte. Un siècle plus tard, le pape Damase composa une épitaphe décrivant le drame de son exécution. Sixte devint l'un des martyres les plus vénérés de l'Église. Son nom est inséré dans le Canon de la messe. Sa fête a été reporté au 7 août.
Saint Gaétan de Thiene (1480-1547)
Prêtre et fondateur de : L'« Ordre des Théatins »
Gaetano, troisième enfant de Gaspard, comte de Thiene et de la comtesse Maria Porto, naît à Vicence, qui faisait alors partie de la République de Venise, en octobre 1480.
C'est en souvenir d'un de ses oncles, chanoine et professeur à l'Université de Padoue (mort en 1465), qu'il reçut au baptême le prénom de Gaétan. Orphelin de père dès l'âge de deux ans, il fut éduqué par sa mère, fille spirituelle des dominicains de Santa Corona de Vicence, l'encouragea dans la voie de la sainteté.
Après avoir fait ses humanités à Vicence, il fréquenta l'Université de Padoue où il conquit le doctorat in « utroque jure » (17 juillet 1504). La même année, il reçut la tonsure des mains de l'évêque de Vicence, Pietro Dandolo. Très soucieux de l'éducation religieuse et de la promotion sociale des paysans vivant sur les terres que sa famille possédait à Rampazzo (province de Vicence), il y érigea en 1505, avec son frère Battista, une église dédiée à sainte Marie-Madeleine pour qui la Renaissance avait une grande dévotion.
En 1506, il travailla comme diplomate à la cour du Pape Jules II (Giuliano Della Rovere,1503-1513) où il aida à la réconciliation avec la République de Venise. À la suite du décès de sa mère, il fut rappelé à Vicence, où il fonda un hôpital pour les incurables. Il était alors tout autant préoccupé par le soin des âmes que par celui des corps. Il décida de regrouper des personnes qui seraient décidées à partager un idéal monastique avec un ministère actif.
La mort du Pape Jules II, en 1513, lui permit de quitter la cour pontificale et de fonder un ordre basé sur ces idéaux : l'« Oratoire de l'Amour Divin ». Gaétan ne fut ordonné prêtre qu'en 1516. La nouvelle congrégation fut approuvée par Clément VII (Giulio de' Medici, 1525-1534) en 1524. L'un de ses compagnons, Giovanni Pietro Carafa, futur pape sous le nom de Paul IV et alors évêque de Chieti, qui se dit Theate en latin, qui en fut le premier supérieur, est à l'origine du nom que la congrégation a porté par la suite.
L'« Ordre des Théatins » prit les apôtres comme modèles et contribua puissamment à la réforme des mœurs au XVIe siècle. Les premières maisons de la congrégation furent fondées à Naples en 1533 et à Venise en 1540.
Gaétan était déjà âgé quand il tomba malade, à Naples ; il refusa un matelas et voulut mourir sur la cendre et le cilice ; il refusa aussi un médecin extraordinaire, disant : « Je suis un pauvre religieux, qui ne vaut pas la peine d'être assisté. »
Marie vint elle-même chercher son âme le 07 août 1547. Ses restes sont à la basilique Saint Paul le Majeur de Naples.
Gaetano de Thiene a été béatifié le 23 novembre 1624, par le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), et canonisé le 12 avril 1671, par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), en même temps que Rose de Lima, François Borgia, Louis Bertrand et Philippe Benizi.
Saint Sixte II
Pape (24e) de 257 à 258
Martyr
Le Liber pontificalis affirme qu'il était d'ascendance grecque. La forme originale de son nom suggère en effet une telle origine. Il régna dans une période difficile pour l'Église. L'empereur Valérien (253-260) abandonna son attitude tolérante à l'égard des chrétiens et se mit à les persécuter. Surtout ses chefs furent menacés de peine capitale.
Sixte réussit pendant quelque temps à échapper à la vigilance de la police. Pape plus conciliant que son prédécesseur, il renoua les relations amicales avec Cyprien, l'évêque de Carthage, avec lequel le pape Étienne s'était heurté sans aménité. Son bref pontificat trouva une fin tragique le 6 août 258, lorsqu'il fut surpris par la police au cours d'un office qu'il présidait dans le cimetière de Prétextat, un lieu de sépulture privé où il espérait ne pas être repéré. Il y fut sommairement décapité, ainsi que quatre diacres qui l'assistaient.
Le corps de Sixte fut plus tard transféré et inhumé dans la crypte des papes au cimetière de Calixte. Un siècle plus tard, le pape Damase composa une épitaphe décrivant le drame de son exécution. Sixte devint l'un des martyres les plus vénérés de l'Église. Son nom est inséré dans le Canon de la messe. Sa fête a été reporté au 7 août.
Saint Gaétan de Thiene (1480-1547)
Prêtre et fondateur de : L'« Ordre des Théatins »
Gaetano, troisième enfant de Gaspard, comte de Thiene et de la comtesse Maria Porto, naît à Vicence, qui faisait alors partie de la République de Venise, en octobre 1480.
C'est en souvenir d'un de ses oncles, chanoine et professeur à l'Université de Padoue (mort en 1465), qu'il reçut au baptême le prénom de Gaétan. Orphelin de père dès l'âge de deux ans, il fut éduqué par sa mère, fille spirituelle des dominicains de Santa Corona de Vicence, l'encouragea dans la voie de la sainteté.
Après avoir fait ses humanités à Vicence, il fréquenta l'Université de Padoue où il conquit le doctorat in « utroque jure » (17 juillet 1504). La même année, il reçut la tonsure des mains de l'évêque de Vicence, Pietro Dandolo. Très soucieux de l'éducation religieuse et de la promotion sociale des paysans vivant sur les terres que sa famille possédait à Rampazzo (province de Vicence), il y érigea en 1505, avec son frère Battista, une église dédiée à sainte Marie-Madeleine pour qui la Renaissance avait une grande dévotion.
En 1506, il travailla comme diplomate à la cour du Pape Jules II (Giuliano Della Rovere,1503-1513) où il aida à la réconciliation avec la République de Venise. À la suite du décès de sa mère, il fut rappelé à Vicence, où il fonda un hôpital pour les incurables. Il était alors tout autant préoccupé par le soin des âmes que par celui des corps. Il décida de regrouper des personnes qui seraient décidées à partager un idéal monastique avec un ministère actif.
La mort du Pape Jules II, en 1513, lui permit de quitter la cour pontificale et de fonder un ordre basé sur ces idéaux : l'« Oratoire de l'Amour Divin ». Gaétan ne fut ordonné prêtre qu'en 1516. La nouvelle congrégation fut approuvée par Clément VII (Giulio de' Medici, 1525-1534) en 1524. L'un de ses compagnons, Giovanni Pietro Carafa, futur pape sous le nom de Paul IV et alors évêque de Chieti, qui se dit Theate en latin, qui en fut le premier supérieur, est à l'origine du nom que la congrégation a porté par la suite.
L'« Ordre des Théatins » prit les apôtres comme modèles et contribua puissamment à la réforme des mœurs au XVIe siècle. Les premières maisons de la congrégation furent fondées à Naples en 1533 et à Venise en 1540.
Gaétan était déjà âgé quand il tomba malade, à Naples ; il refusa un matelas et voulut mourir sur la cendre et le cilice ; il refusa aussi un médecin extraordinaire, disant : « Je suis un pauvre religieux, qui ne vaut pas la peine d'être assisté. »
Marie vint elle-même chercher son âme le 07 août 1547. Ses restes sont à la basilique Saint Paul le Majeur de Naples.
Gaetano de Thiene a été béatifié le 23 novembre 1624, par le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), et canonisé le 12 avril 1671, par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), en même temps que Rose de Lima, François Borgia, Louis Bertrand et Philippe Benizi.
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Re: Les saints du jour
Lundi le 8 août
Saint Dominique de Guzman (1170-1221)
Fondateur de : « Ordo Fratrum Prædicatorum »
(Ordre des Frères prêcheurs : dominicains)
Dominique de Guzman naît aux alentours de 1170 au château de Caleruega près de Silos en Vieille-Castille, de Félix de Guzman et Jeanne d'Asa qui sera béatifiée par l'Église. L'enfant reçoit le nom de Dominique en l'honneur du saint abbé de l'abbaye voisine de Silos, mort un siècle auparavant.
Devenu de bonne heure chanoine d'Osma, Dominique accompagne son évêque Diego dans ses voyages. Il se rend à plusieurs reprises en Languedoc et constate les dégâts causés par l'hérésie cathare. À Rome, où Diego et Dominique viennent demander à Innocent III (Lotario dei Conti di Segni, 1198-1216) d'approuver l'inspiration qu'ils avaient eue d'aller évangéliser les Cumans d'Ukraine, ils reçoivent l'ordre du pape d'assister les cisterciens qui tentent en vain de rechristianiser les albigeois.
Dès 1206, Dominique fonde à Prouille un monastère destiné à accueillir les jeunes filles tentées par les « maisons des parfaites » et qui constituera le noyau des futures dominicaines. À la mort de son évêque, Dominique prend la tête de la mission et, assuré du concours de quelques prêtres instruits, développe une œuvre de prédication et de pénitence. Ensemble, ils organisent des débats contradictoires avec les cathares qui durent parfois plusieurs jours, s'imposent une vie austère qui contraste avec le faste des légats pontificaux. L'apostolat de Dominique parmi les Cathares et les Albigeois échoue. Mais le jeune ordre reçoit l'approbation de l'évêque de Toulouse, puis celle d'Innocent III (Lotario dei Conti di Segni, 1198-1216) que Dominique va trouver à Rome où avait lieu le IVe concile du Latran.
À la mort d'Innocent III en 1216, son successeur, Honorius III (Cencio Savelli, 1216-1227) confirme le nouvel institut et le premier couvent s'ouvre à Rome. En 1219, Dominique prêche le Carême à Toulouse, puis part à Paris afin d'installer un couvent de ses religieux rue Saint-Jacques, d'où leur surnom de « Jacobins ».
Dominique retourne en Italie et se fixe à Bologne. C'est là qu'il quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu, le 6 août 1221.
Le 3 juillet 1234 le pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) le canonise et fait lever son corps de terre afin de l'exposer à la vénération des fidèles.
L'effort intellectuel que Dominique demandait à ses frères porte bientôt ses fruits. À sa mort, on dénombrait à peine 25 docteurs en théologie dans toute l'Europe ; cinquante ans après, l'ordre en comptait environ 700... Bien que n'ayant jamais été aussi populaire que saint François d'Assise, il était vénéré dans toute l'Italie, en Espagne et dans le sud de la France.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un autre saint qui, à la même époque, a apporté une contribution fondamentale au renouveau de l'Eglise de son temps. Il s'agit de saint Dominique, le fondateur de l'Ordre des prêcheurs, connus également sous le nom de Frères dominicains.
Son successeur à la tête de l'Ordre, le bienheureux Jourdain de Saxe, offre un portrait complet de saint Dominique dans le texte d'une célèbre prière: « Enflammé par le zèle de Dieu et par l'ardeur surnaturelle, par ta charité sans fin et la ferveur de ton esprit véhément, tu t'es consacré tout entier par le vœu de la pauvreté perpétuelle à l'observance apostolique et à la prédication évangélique ». C'est précisément ce trait fondamental du témoignage de Dominique qui est souligné: il parlait toujours avec Dieu et de Dieu. Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de pair.
Dominique est né en Espagne, à Caleruega, aux alentours de 1170. Il appartenait à une noble famille de la Vieille Castille et, soutenu par un oncle prêtre, il fut formé dans une célèbre école de Palencia. Il se distingua immédiatement par son intérêt pour l'étude de l'Ecriture Sainte et par son amour envers les pauvres, au point de vendre ses livres, qui à l'époque représentaient un bien d'une grande valeur, pour venir en aide, grâce à l'argent qu'il en tira, aux victimes d'une famine.
Ordonné prêtre, il fut élu chanoine du chapitre de la cathédrale de son diocèse d'origine, Osma. Même si cette nomination pouvait représenter pour lui un motif de prestige dans l'Eglise et dans la société, il ne l'interpréta pas comme un privilège personnel, ni comme le début d'une brillante carrière ecclésiastique, mais comme un service à rendre avec dévouement et humilité. La tentation de la carrière n'est-elle pas une tentation dont ne sont pas même exempts ceux qui ont un rôle d'animation et de gouvernement dans l'Eglise? C'est ce que je rappelais, il y a quelques mois, à l'occasion de la consécration de plusieurs évêques: « Ne recherchons pas le pouvoir, le prestige, l'estime pour nous-mêmes... Nous savons que dans la société civile, et souvent, même dans l'Eglise, les affaires souffrent du fait que beaucoup de personnes, auxquelles a été confiée une responsabilité, œuvrent pour elles-mêmes et non pas pour la communauté » (Homélie lors de la chapelle papale pour l'ordination épiscopale de cinq prélats, 12 septembre 2009, cf. ORLF n. 37 du 15 septembre 2009).
L'évêque d'Osma, qui se nommait Diego, un véritable pasteur zélé, remarqua très tôt les qualités spirituelles de Dominique, et voulut bénéficier de sa collaboration. Ils allèrent ensemble en Europe du nord, pour accomplir des missions diplomatiques qui leur avaient été confiées par le roi de Castille. En voyageant, Dominique se rendit compte de deux immenses défis pour l'Eglise de son temps: l'existence de peuples pas encore évangélisés, aux frontières nord du continent européen et le déchirement religieux qui affaiblissait la vie chrétienne dans le sud de la France, où l'action de certains groupes hérétiques créait des troubles et éloignait de la vérité de la foi. L'action missionnaire envers ceux qui ne connaissaient pas la lumière de l'Evangile et l'œuvre de réévangélisation des communautés chrétiennes devinrent ainsi les objectifs apostoliques que Dominique se proposa de poursuivre. Ce fut le Pape, auprès duquel l'évêque Diego et Dominique se rendirent pour lui demander conseil, qui demanda à ce dernier de se consacrer à prêcher aux Albigeois, un groupe hérétique qui soutenait une conception dualiste de la réalité, c'est-à-dire à travers deux principes créateurs également puissants, le Bien et le Mal. Ce groupe, par conséquent méprisait la matière comme provenant du principe du mal, refusant également le mariage, allant jusqu'à nier l'incarnation du Christ, les sacrements dans lesquels le Seigneur nous « touche » à travers la matière et la résurrection des corps. Les Albigeois privilégiaient la vie pauvre et austère, – dans ce sens, il étaient également exemplaires – et ils critiquaient la richesse du clergé de l'époque. Dominique accepta avec enthousiasme cette mission, qu'il réalisa précisément à travers l'exemple de son existence pauvre et austère, à travers la prédication de l'Evangile et les débats publics. Il consacra le reste de sa vie à cette mission de prêcher la Bonne Nouvelle. Ses fils devaient réaliser également les autres rêves de saint Dominique: la mission ad gentes, c'est-à-dire à ceux qui ne connaissaient pas encore Jésus, et la mission à ceux qui vivaient dans les villes, surtout les villes universitaires, où les nouvelles tendances intellectuelles étaient un défi pour la foi des personnes cultivées.
Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l'Eglise doit toujours brûler un feu missionnaire, qui incite sans cesse à apporter la première annonce de l'Evangile et, là où cela est nécessaire, une nouvelle évangélisation: en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de connaître et d'aimer! Il est réconfortant de voir que dans l'Eglise d'aujourd'hui également il existe tant de personnes – pasteurs et fidèles laïcs, membres d'antiques ordres religieux et de nouveaux mouvements ecclésiaux – qui donnent leur vie avec joie pour cet idéal suprême: annoncer et témoigner de l'Evangile!
A Dominique Guzman s'associèrent ensuite d'autres hommes, attirés par sa même aspiration. De cette manière, progressivement, à partir de la première fondation de Toulouse, fut créé l'ordre des prêcheurs. Dominique, en effet, en pleine obéissance aux directives des Papes de son temps, Innocent III et Honorius III, adopta l'antique Règle de saint Augustin, l'adaptant aux exigences de vie apostolique, qui le conduisaient, ainsi que ses compagnons, à prêcher en se déplaçant d'un lieu à l'autre, mais en revenant ensuite dans leurs propres couvents, lieux d'étude, de prière et de vie communautaire. Dominique voulut souligner de manière particulière deux valeurs considérées indispensables pour le succès de la mission évangélisatrice: la vie communautaire dans la pauvreté et l'étude.
Dominique et les frères prêcheurs se présentaient tout d'abord comme mendiants, c'est-à-dire sans de grandes propriétés foncières à administrer. Cet élément les rendait plus disponibles à l'étude et à la prédication itinérante et constituait un témoignage concret pour les personnes. Le gouvernement interne des couvents et des provinces dominicaines s'organisa sur le système des chapitres, qui élisaient leurs propres supérieurs, ensuite confirmés par les supérieurs majeurs; une organisation qui stimulait donc la vie fraternelle et la responsabilité de tous les membres de la communauté, en exigeant de fortes convictions personnelles. Le choix de ce système naissait précisément du fait que les dominicains, en tant que prêcheurs de la vérité de Dieu, devaient être cohérents avec ce qu'ils annonçaient. La vérité étudiée et partagée dans la charité avec les frères est le fondement le plus profond de la joie. Le bienheureux Jourdain de Saxe dit à propos de saint Dominique: « Il accueillait chaque homme dans le grand sein de la charité et, étant donné qu'il aimait chacun, tous l'aimaient. Il s'était fait pour règle personnelle de se réjouir avec les personnes heureuses et de pleurer avec ceux qui pleuraient ».
En second lieu, Dominique, par un geste courageux, voulut que ses disciples reçoivent une solide formation théologique, il n'hésita pas à les envoyer dans les universités de son temps, même si un grand nombre d'ecclésiastiques regardaient avec défiance ces institutions culturelles. Les Constitutions de l'Ordre des prêcheurs accordent une grande importance à l'étude comme préparation à l'apostolat. Dominique voulut que ses frères s'y consacrent sans compter, avec diligence et piété; une étude fondée sur l'âme de tout savoir théologique, c'est-à-dire sur l'Ecriture Sainte, et respectueuse des questions posées à la raison. Le développement de la culture impose à ceux qui accomplissent le ministère de la Parole, aux différents niveaux, d'être bien préparés. Il exhorte donc tous, pasteurs et laïcs, à cultiver cette « dimension culturelle » de la foi, afin que la beauté de la vérité chrétienne puisse être mieux comprise et que la foi puisse être vraiment nourrie, renforcée et aussi défendue. En cette Année sacerdotale, j'invite les séminaristes et les prêtres à estimer la valeur spirituelle de l'étude. La qualité du ministère sacerdotal dépend aussi de la générosité avec laquelle on s'applique à l'étude des vérités révélées.
Dominique, qui voulut fonder un Ordre religieux de prêcheurs-théologiens, nous rappelle que la théologie a une dimension spirituelle et pastorale, qui enrichit l'âme et la vie. Les prêtres, les personnes consacrées, ainsi que tous les fidèles, peuvent trouver une profonde « joie intérieure » dans la contemplation de la beauté de la vérité qui vient de Dieu, une vérité toujours actuelle et toujours vivante. La devise des frères prêcheurs – contemplata aliis tradere – nous aide à découvrir, ensuite, un élan pastoral dans l'étude contemplative de cette vérité, du fait de l'exigence de transmettre aux autres le fruit de notre propre contemplation.
Lorsque Dominique mourut en 1221, à Bologne, la ville qui l'a choisi comme patron, son œuvre avait déjà rencontré un grand succès. L'Ordre des prêcheurs, avec l'appui du Saint-Siège, s'était répandu dans de nombreux pays d'Europe, au bénéfice de l'Eglise tout entière. Dominique fut canonisé en 1234, et c'est lui-même qui, par sa sainteté, nous indique deux moyens indispensables afin que l'action apostolique soit incisive. Tout d'abord la dévotion mariale, qu'il cultiva avec tendresse et qu'il laissa comme héritage précieux à ses fils spirituels, qui dans l'histoire de l'Eglise ont eu le grand mérite de diffuser la prière du saint Rosaire, si chère au peuple chrétien et si riche de valeurs évangéliques, une véritable école de foi et de piété. En second lieu, Dominique, qui s'occupa de plusieurs monastères féminins en France et à Rome, crut jusqu'au bout à la valeur de la prière d'intercession pour le succès du travail apostolique. Ce n'est qu'au Paradis que nous comprendrons combien la prière des religieuses contemplatives accompagne efficacement l'action apostolique! A chacune d'elles, j'adresse ma pensée reconnaissante et affectueuse.
Chers frères et sœurs, la vie de Dominique Guzman nous engage tous à être fervents dans la prière, courageux à vivre la foi, profondément amoureux de Jésus Christ. Par son intercession, nous demandons à Dieu d'enrichir toujours l'Eglise d'authentiques prédicateurs de l'Evangile.
Sainte Bonifacia Rodríguez Castro (1837-1905)
Vierge et fondatrice de la congrégation des « Servantes de Saint Joseph »
Bonifacia naît à Salamanque (Espagne) le 6 juin 1837 au sein d'une famille artisane. Ses parents, Juan et María Natalia, étaient profondément chrétiens, en étant leur principale occupation l'éducation dans la foi de ses six filles, dont Bonifacia était l'aînée. Le foyer de ses parents est sa première école, où Juan, tailleur, avait installé son atelier de couture; c'est pour cela que les yeux de Bonifacia, au moment de naître, contemplent en premier lieu un atelier.
Elle a 15 ans quand son père meurt et elle doit aider sa mère et travailler dans la passementerie à laquelle elle s’est initiée.
Très vite, Bonifacia expérimente les dures conditions de la femme travailleuse à cette époque : horaires épuisants et maigre salaire. Elle monte son propre atelier de passementerie où elle travaille avec le plus grand recueillement, imitant la vie cachée de la Sainte Famille de Nazareth. A partir de 1865, sa mère, qui a perdu tous ses autres enfants, sauf une fille qui s’est mariée, travaille aussi dans l’atelier de Bonifacia. Elles mènent toutes les deux une vie de grande piété.
Bonifacia nourrit un amour de prédilection pour la Vierge Marie Immaculée, dogme récemment promulgué (1854), ainsi que pour saint Joseph que Léon XIII déclare Patron de l’Église universelle (1870).
Un groupe de jeunes filles, amies de Bonifacia, se joint à elle, attirées par le témoignage de sa vie. Elles se réunissent dans sa maison-atelier, spécialement les soirées de dimanches et jours de fête, pour se libérer des amusements dangereux qui les guettent. Elles décident ensemble de faire une Association de l’Immaculée et de Saint Joseph qu’elles nomment ensuite Association Joséphine. Bonifacia, qui se sent appelée à la vie religieuse, songe à entrer dans un couvent de dominicaines à Salamanque.
L'événement qui changea le cours de sa vie fut la rencontre d'un jésuite catalan, le P. Francisco Javier Butinyà i Hospital, originaire de Bañolas-Girona (1834-1899), qui arriva à Salamanque en octobre de 1870. Il était en train d'écrire « La lumière de l'artisan : collection de vies d'illustres fidèles qui se sont sanctifiés dans des professions humbles ».
Bonifacia le choisit comme conseiller spirituel et lui confia son désir de devenir dominicaine, mais le P. Butinyà lui proposa de fonder la congrégation des « Servantes de Saint-Joseph ». Bonifacia accepta. Avec six autres femmes, membres de l'Association Joséphine - dont la mère de Bonifacia -, la vie de la communauté commença, dans l'atelier, le 10 janvier 1874.
Le 7 janvier, l'évêque de Salamanque, Mgr Joaquin Lluch i Garriga, avait signé le décret d'érection du nouvel institut. L'évêque, catalan comme le P. Butinyà, originaire de Manrèse-Barcelone (1816-1882), avait dès le début accueilli la nouvelle fondation avec enthousiasme.
Dans leur atelier les Servantes de Saint-Joseph offraient du travail aux femmes pauvres qui en manquaient. C'était une forme de vie religieuse audacieuse qui suscita des oppositions.
Le P. Butinyà sera exilé, Bonifacia destituée. Sans aucun mot de revendication, elle proposa au nouvel évêque de Salamanque, Mgr Narciso Martínez Izquierdo, de partir fonder une nouvelle communauté à Zamora. La proposition sera acceptée par lui et par l'évêque de Zamora, Mgr Tomás Belestá y Cambeses.
Bonifacia et sa mère quittèrent Salamanque pour Zamora, le 25 juillet 1883 : elles y firent revivre leur atelier et à Salamanque on commença à « rectifier » le projet incompris. Et lorsque, le 1er juillet 1901, le pape Léon XIII accorda l'approbation pontificale aux Servantes de Saint-Joseph, la maison de Zamora fut exclue.
On ne lui permettra pas de revenir parler à ses sœurs de Salamanque. Mais elle était sûre que la réunification aurait lieu après sa mort.
De fait, elle s'éteignit le 8 août 1905, et le 23 janvier 1907 la maison de Zamora s'unit au reste de la congrégation.
Bonifacia Rodríguez Castro a été béatifiée le 9 novembre 2003 par Saint Jean-Paul II
Saint Dominique de Guzman (1170-1221)
Fondateur de : « Ordo Fratrum Prædicatorum »
(Ordre des Frères prêcheurs : dominicains)
Dominique de Guzman naît aux alentours de 1170 au château de Caleruega près de Silos en Vieille-Castille, de Félix de Guzman et Jeanne d'Asa qui sera béatifiée par l'Église. L'enfant reçoit le nom de Dominique en l'honneur du saint abbé de l'abbaye voisine de Silos, mort un siècle auparavant.
Devenu de bonne heure chanoine d'Osma, Dominique accompagne son évêque Diego dans ses voyages. Il se rend à plusieurs reprises en Languedoc et constate les dégâts causés par l'hérésie cathare. À Rome, où Diego et Dominique viennent demander à Innocent III (Lotario dei Conti di Segni, 1198-1216) d'approuver l'inspiration qu'ils avaient eue d'aller évangéliser les Cumans d'Ukraine, ils reçoivent l'ordre du pape d'assister les cisterciens qui tentent en vain de rechristianiser les albigeois.
Dès 1206, Dominique fonde à Prouille un monastère destiné à accueillir les jeunes filles tentées par les « maisons des parfaites » et qui constituera le noyau des futures dominicaines. À la mort de son évêque, Dominique prend la tête de la mission et, assuré du concours de quelques prêtres instruits, développe une œuvre de prédication et de pénitence. Ensemble, ils organisent des débats contradictoires avec les cathares qui durent parfois plusieurs jours, s'imposent une vie austère qui contraste avec le faste des légats pontificaux. L'apostolat de Dominique parmi les Cathares et les Albigeois échoue. Mais le jeune ordre reçoit l'approbation de l'évêque de Toulouse, puis celle d'Innocent III (Lotario dei Conti di Segni, 1198-1216) que Dominique va trouver à Rome où avait lieu le IVe concile du Latran.
À la mort d'Innocent III en 1216, son successeur, Honorius III (Cencio Savelli, 1216-1227) confirme le nouvel institut et le premier couvent s'ouvre à Rome. En 1219, Dominique prêche le Carême à Toulouse, puis part à Paris afin d'installer un couvent de ses religieux rue Saint-Jacques, d'où leur surnom de « Jacobins ».
Dominique retourne en Italie et se fixe à Bologne. C'est là qu'il quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu, le 6 août 1221.
Le 3 juillet 1234 le pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) le canonise et fait lever son corps de terre afin de l'exposer à la vénération des fidèles.
L'effort intellectuel que Dominique demandait à ses frères porte bientôt ses fruits. À sa mort, on dénombrait à peine 25 docteurs en théologie dans toute l'Europe ; cinquante ans après, l'ordre en comptait environ 700... Bien que n'ayant jamais été aussi populaire que saint François d'Assise, il était vénéré dans toute l'Italie, en Espagne et dans le sud de la France.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un autre saint qui, à la même époque, a apporté une contribution fondamentale au renouveau de l'Eglise de son temps. Il s'agit de saint Dominique, le fondateur de l'Ordre des prêcheurs, connus également sous le nom de Frères dominicains.
Son successeur à la tête de l'Ordre, le bienheureux Jourdain de Saxe, offre un portrait complet de saint Dominique dans le texte d'une célèbre prière: « Enflammé par le zèle de Dieu et par l'ardeur surnaturelle, par ta charité sans fin et la ferveur de ton esprit véhément, tu t'es consacré tout entier par le vœu de la pauvreté perpétuelle à l'observance apostolique et à la prédication évangélique ». C'est précisément ce trait fondamental du témoignage de Dominique qui est souligné: il parlait toujours avec Dieu et de Dieu. Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de pair.
Dominique est né en Espagne, à Caleruega, aux alentours de 1170. Il appartenait à une noble famille de la Vieille Castille et, soutenu par un oncle prêtre, il fut formé dans une célèbre école de Palencia. Il se distingua immédiatement par son intérêt pour l'étude de l'Ecriture Sainte et par son amour envers les pauvres, au point de vendre ses livres, qui à l'époque représentaient un bien d'une grande valeur, pour venir en aide, grâce à l'argent qu'il en tira, aux victimes d'une famine.
Ordonné prêtre, il fut élu chanoine du chapitre de la cathédrale de son diocèse d'origine, Osma. Même si cette nomination pouvait représenter pour lui un motif de prestige dans l'Eglise et dans la société, il ne l'interpréta pas comme un privilège personnel, ni comme le début d'une brillante carrière ecclésiastique, mais comme un service à rendre avec dévouement et humilité. La tentation de la carrière n'est-elle pas une tentation dont ne sont pas même exempts ceux qui ont un rôle d'animation et de gouvernement dans l'Eglise? C'est ce que je rappelais, il y a quelques mois, à l'occasion de la consécration de plusieurs évêques: « Ne recherchons pas le pouvoir, le prestige, l'estime pour nous-mêmes... Nous savons que dans la société civile, et souvent, même dans l'Eglise, les affaires souffrent du fait que beaucoup de personnes, auxquelles a été confiée une responsabilité, œuvrent pour elles-mêmes et non pas pour la communauté » (Homélie lors de la chapelle papale pour l'ordination épiscopale de cinq prélats, 12 septembre 2009, cf. ORLF n. 37 du 15 septembre 2009).
L'évêque d'Osma, qui se nommait Diego, un véritable pasteur zélé, remarqua très tôt les qualités spirituelles de Dominique, et voulut bénéficier de sa collaboration. Ils allèrent ensemble en Europe du nord, pour accomplir des missions diplomatiques qui leur avaient été confiées par le roi de Castille. En voyageant, Dominique se rendit compte de deux immenses défis pour l'Eglise de son temps: l'existence de peuples pas encore évangélisés, aux frontières nord du continent européen et le déchirement religieux qui affaiblissait la vie chrétienne dans le sud de la France, où l'action de certains groupes hérétiques créait des troubles et éloignait de la vérité de la foi. L'action missionnaire envers ceux qui ne connaissaient pas la lumière de l'Evangile et l'œuvre de réévangélisation des communautés chrétiennes devinrent ainsi les objectifs apostoliques que Dominique se proposa de poursuivre. Ce fut le Pape, auprès duquel l'évêque Diego et Dominique se rendirent pour lui demander conseil, qui demanda à ce dernier de se consacrer à prêcher aux Albigeois, un groupe hérétique qui soutenait une conception dualiste de la réalité, c'est-à-dire à travers deux principes créateurs également puissants, le Bien et le Mal. Ce groupe, par conséquent méprisait la matière comme provenant du principe du mal, refusant également le mariage, allant jusqu'à nier l'incarnation du Christ, les sacrements dans lesquels le Seigneur nous « touche » à travers la matière et la résurrection des corps. Les Albigeois privilégiaient la vie pauvre et austère, – dans ce sens, il étaient également exemplaires – et ils critiquaient la richesse du clergé de l'époque. Dominique accepta avec enthousiasme cette mission, qu'il réalisa précisément à travers l'exemple de son existence pauvre et austère, à travers la prédication de l'Evangile et les débats publics. Il consacra le reste de sa vie à cette mission de prêcher la Bonne Nouvelle. Ses fils devaient réaliser également les autres rêves de saint Dominique: la mission ad gentes, c'est-à-dire à ceux qui ne connaissaient pas encore Jésus, et la mission à ceux qui vivaient dans les villes, surtout les villes universitaires, où les nouvelles tendances intellectuelles étaient un défi pour la foi des personnes cultivées.
Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l'Eglise doit toujours brûler un feu missionnaire, qui incite sans cesse à apporter la première annonce de l'Evangile et, là où cela est nécessaire, une nouvelle évangélisation: en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de connaître et d'aimer! Il est réconfortant de voir que dans l'Eglise d'aujourd'hui également il existe tant de personnes – pasteurs et fidèles laïcs, membres d'antiques ordres religieux et de nouveaux mouvements ecclésiaux – qui donnent leur vie avec joie pour cet idéal suprême: annoncer et témoigner de l'Evangile!
A Dominique Guzman s'associèrent ensuite d'autres hommes, attirés par sa même aspiration. De cette manière, progressivement, à partir de la première fondation de Toulouse, fut créé l'ordre des prêcheurs. Dominique, en effet, en pleine obéissance aux directives des Papes de son temps, Innocent III et Honorius III, adopta l'antique Règle de saint Augustin, l'adaptant aux exigences de vie apostolique, qui le conduisaient, ainsi que ses compagnons, à prêcher en se déplaçant d'un lieu à l'autre, mais en revenant ensuite dans leurs propres couvents, lieux d'étude, de prière et de vie communautaire. Dominique voulut souligner de manière particulière deux valeurs considérées indispensables pour le succès de la mission évangélisatrice: la vie communautaire dans la pauvreté et l'étude.
Dominique et les frères prêcheurs se présentaient tout d'abord comme mendiants, c'est-à-dire sans de grandes propriétés foncières à administrer. Cet élément les rendait plus disponibles à l'étude et à la prédication itinérante et constituait un témoignage concret pour les personnes. Le gouvernement interne des couvents et des provinces dominicaines s'organisa sur le système des chapitres, qui élisaient leurs propres supérieurs, ensuite confirmés par les supérieurs majeurs; une organisation qui stimulait donc la vie fraternelle et la responsabilité de tous les membres de la communauté, en exigeant de fortes convictions personnelles. Le choix de ce système naissait précisément du fait que les dominicains, en tant que prêcheurs de la vérité de Dieu, devaient être cohérents avec ce qu'ils annonçaient. La vérité étudiée et partagée dans la charité avec les frères est le fondement le plus profond de la joie. Le bienheureux Jourdain de Saxe dit à propos de saint Dominique: « Il accueillait chaque homme dans le grand sein de la charité et, étant donné qu'il aimait chacun, tous l'aimaient. Il s'était fait pour règle personnelle de se réjouir avec les personnes heureuses et de pleurer avec ceux qui pleuraient ».
En second lieu, Dominique, par un geste courageux, voulut que ses disciples reçoivent une solide formation théologique, il n'hésita pas à les envoyer dans les universités de son temps, même si un grand nombre d'ecclésiastiques regardaient avec défiance ces institutions culturelles. Les Constitutions de l'Ordre des prêcheurs accordent une grande importance à l'étude comme préparation à l'apostolat. Dominique voulut que ses frères s'y consacrent sans compter, avec diligence et piété; une étude fondée sur l'âme de tout savoir théologique, c'est-à-dire sur l'Ecriture Sainte, et respectueuse des questions posées à la raison. Le développement de la culture impose à ceux qui accomplissent le ministère de la Parole, aux différents niveaux, d'être bien préparés. Il exhorte donc tous, pasteurs et laïcs, à cultiver cette « dimension culturelle » de la foi, afin que la beauté de la vérité chrétienne puisse être mieux comprise et que la foi puisse être vraiment nourrie, renforcée et aussi défendue. En cette Année sacerdotale, j'invite les séminaristes et les prêtres à estimer la valeur spirituelle de l'étude. La qualité du ministère sacerdotal dépend aussi de la générosité avec laquelle on s'applique à l'étude des vérités révélées.
Dominique, qui voulut fonder un Ordre religieux de prêcheurs-théologiens, nous rappelle que la théologie a une dimension spirituelle et pastorale, qui enrichit l'âme et la vie. Les prêtres, les personnes consacrées, ainsi que tous les fidèles, peuvent trouver une profonde « joie intérieure » dans la contemplation de la beauté de la vérité qui vient de Dieu, une vérité toujours actuelle et toujours vivante. La devise des frères prêcheurs – contemplata aliis tradere – nous aide à découvrir, ensuite, un élan pastoral dans l'étude contemplative de cette vérité, du fait de l'exigence de transmettre aux autres le fruit de notre propre contemplation.
Lorsque Dominique mourut en 1221, à Bologne, la ville qui l'a choisi comme patron, son œuvre avait déjà rencontré un grand succès. L'Ordre des prêcheurs, avec l'appui du Saint-Siège, s'était répandu dans de nombreux pays d'Europe, au bénéfice de l'Eglise tout entière. Dominique fut canonisé en 1234, et c'est lui-même qui, par sa sainteté, nous indique deux moyens indispensables afin que l'action apostolique soit incisive. Tout d'abord la dévotion mariale, qu'il cultiva avec tendresse et qu'il laissa comme héritage précieux à ses fils spirituels, qui dans l'histoire de l'Eglise ont eu le grand mérite de diffuser la prière du saint Rosaire, si chère au peuple chrétien et si riche de valeurs évangéliques, une véritable école de foi et de piété. En second lieu, Dominique, qui s'occupa de plusieurs monastères féminins en France et à Rome, crut jusqu'au bout à la valeur de la prière d'intercession pour le succès du travail apostolique. Ce n'est qu'au Paradis que nous comprendrons combien la prière des religieuses contemplatives accompagne efficacement l'action apostolique! A chacune d'elles, j'adresse ma pensée reconnaissante et affectueuse.
Chers frères et sœurs, la vie de Dominique Guzman nous engage tous à être fervents dans la prière, courageux à vivre la foi, profondément amoureux de Jésus Christ. Par son intercession, nous demandons à Dieu d'enrichir toujours l'Eglise d'authentiques prédicateurs de l'Evangile.
Sainte Bonifacia Rodríguez Castro (1837-1905)
Vierge et fondatrice de la congrégation des « Servantes de Saint Joseph »
Bonifacia naît à Salamanque (Espagne) le 6 juin 1837 au sein d'une famille artisane. Ses parents, Juan et María Natalia, étaient profondément chrétiens, en étant leur principale occupation l'éducation dans la foi de ses six filles, dont Bonifacia était l'aînée. Le foyer de ses parents est sa première école, où Juan, tailleur, avait installé son atelier de couture; c'est pour cela que les yeux de Bonifacia, au moment de naître, contemplent en premier lieu un atelier.
Elle a 15 ans quand son père meurt et elle doit aider sa mère et travailler dans la passementerie à laquelle elle s’est initiée.
Très vite, Bonifacia expérimente les dures conditions de la femme travailleuse à cette époque : horaires épuisants et maigre salaire. Elle monte son propre atelier de passementerie où elle travaille avec le plus grand recueillement, imitant la vie cachée de la Sainte Famille de Nazareth. A partir de 1865, sa mère, qui a perdu tous ses autres enfants, sauf une fille qui s’est mariée, travaille aussi dans l’atelier de Bonifacia. Elles mènent toutes les deux une vie de grande piété.
Bonifacia nourrit un amour de prédilection pour la Vierge Marie Immaculée, dogme récemment promulgué (1854), ainsi que pour saint Joseph que Léon XIII déclare Patron de l’Église universelle (1870).
Un groupe de jeunes filles, amies de Bonifacia, se joint à elle, attirées par le témoignage de sa vie. Elles se réunissent dans sa maison-atelier, spécialement les soirées de dimanches et jours de fête, pour se libérer des amusements dangereux qui les guettent. Elles décident ensemble de faire une Association de l’Immaculée et de Saint Joseph qu’elles nomment ensuite Association Joséphine. Bonifacia, qui se sent appelée à la vie religieuse, songe à entrer dans un couvent de dominicaines à Salamanque.
L'événement qui changea le cours de sa vie fut la rencontre d'un jésuite catalan, le P. Francisco Javier Butinyà i Hospital, originaire de Bañolas-Girona (1834-1899), qui arriva à Salamanque en octobre de 1870. Il était en train d'écrire « La lumière de l'artisan : collection de vies d'illustres fidèles qui se sont sanctifiés dans des professions humbles ».
Bonifacia le choisit comme conseiller spirituel et lui confia son désir de devenir dominicaine, mais le P. Butinyà lui proposa de fonder la congrégation des « Servantes de Saint-Joseph ». Bonifacia accepta. Avec six autres femmes, membres de l'Association Joséphine - dont la mère de Bonifacia -, la vie de la communauté commença, dans l'atelier, le 10 janvier 1874.
Le 7 janvier, l'évêque de Salamanque, Mgr Joaquin Lluch i Garriga, avait signé le décret d'érection du nouvel institut. L'évêque, catalan comme le P. Butinyà, originaire de Manrèse-Barcelone (1816-1882), avait dès le début accueilli la nouvelle fondation avec enthousiasme.
Dans leur atelier les Servantes de Saint-Joseph offraient du travail aux femmes pauvres qui en manquaient. C'était une forme de vie religieuse audacieuse qui suscita des oppositions.
Le P. Butinyà sera exilé, Bonifacia destituée. Sans aucun mot de revendication, elle proposa au nouvel évêque de Salamanque, Mgr Narciso Martínez Izquierdo, de partir fonder une nouvelle communauté à Zamora. La proposition sera acceptée par lui et par l'évêque de Zamora, Mgr Tomás Belestá y Cambeses.
Bonifacia et sa mère quittèrent Salamanque pour Zamora, le 25 juillet 1883 : elles y firent revivre leur atelier et à Salamanque on commença à « rectifier » le projet incompris. Et lorsque, le 1er juillet 1901, le pape Léon XIII accorda l'approbation pontificale aux Servantes de Saint-Joseph, la maison de Zamora fut exclue.
On ne lui permettra pas de revenir parler à ses sœurs de Salamanque. Mais elle était sûre que la réunification aurait lieu après sa mort.
De fait, elle s'éteignit le 8 août 1905, et le 23 janvier 1907 la maison de Zamora s'unit au reste de la congrégation.
Bonifacia Rodríguez Castro a été béatifiée le 9 novembre 2003 par Saint Jean-Paul II
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 9 août
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
Édith Stein (1891-1942)
Carmélite déchaussée, martyre
Co-patronne de l'Europe
Édith Stein naît dans une famille juive de sept enfants vivants (sur onze naissances), le 12 octobre 1891 (jour du Yom Kippour, jour de l’expiation), à Breslau (alors en Allemagne, aujourd’hui Wrocław en Pologne).
Son père, marchand de bois, décède alors qu’elle n’a que deux ans. Sa mère, une femme très religieuse, s’occupe de la famille tout en gérant l’entreprise, mais elle ne réussit pas à maintenir la foi de ses enfants.
Très indépendante, Edith poursuit des études universitaires (allemand et histoire) à Breslau en 1911 puis de philosophie - sa véritable passion - en 1913 à Göttingen, devenant ensuite assistante de son professeur Edmund Husserl. La période de guerre la voit travailler pendant quelque temps dans un hôpital militaire autrichien où elle soigne des maladies infectieuses et œuvre en salle opératoire. Elle passe sa thèse en 1917 mais ne peut enseigner puisqu’elle est une femme ; ce serait la première femme docteur en philosophie en Allemagne.
À cette époque, elle abandonne toute pratique religieuse et découvre le catholicisme avec plusieurs autres étudiants auprès de ses professeurs de phénoménologie. Elle est alors en total désaccord avec sa mère, mais elle n’en abandonne pas pour autant ses origines, dans un véritable partage spirituel entre judaïsme et catholicisme, surtout avec la montée du nazisme en 1933.
Influencée par sainte Thérèse d’Avila et saint Ignace de Loyola, Kierkegaard et Newman, elle se convertit en 1921, demande le baptême le 1er janvier 1922 et choisit d’entrer au Carmel. Mais les autorités religieuses lui refusent son entrée dans l’Ordre et lui proposent de poursuivre son activité d’enseignante. Elle fait cependant vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et travaille au séminaire pour enseignants du couvent dominicain de Spire, donne de nombreuses conférences, traduit de nombreux ouvrages religieux, écrit plusieurs ouvrages philosophiques.
En 1932, elle est à Münster, à l’Institut catholique de pédagogie scientifique, et elle peut associer la science à sa foi. Parallèlement à cette démarche religieuse, elle a milité très tôt en faveur de la condition féminine et du droit de vote des femmes. Elle développa entre autre l’idée novatrice d’une « théologie catholique de la femme », affirmant également que toutes les professions sont ouvertes aux femmes.
Le 14 octobre 1933 elle peut, enfin, entrer au Carmel de Cologne et échapper ainsi aux premières mesures antisémites, interdisant en particulier aux juifs d’enseigner. Elle prend l’habit le 14 avril 1934 et devient sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ses vœux temporaires sont prononcés le 21 avril 1935. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des vœux, sa mère meurt à Breslau. « Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».
Le 21 avril 1938, elle prononce ses vœux perpétuels mais à la fin de l’année commence dans toute l’Allemagne une chasse systématique des juifs et la destruction des synagogues. La mère supérieure la fait conduire dans un monastère de Carmélites au Pays-Bas, à Echt, où, véritable théologienne, elle poursuit la rédaction de ses ouvrages.
Elle est arrêtée par la Gestapo, dans la chapelle, le 2 août 1942 avec sa sœur Rose qui s’était également fait baptiser. Ces deux arrestations, et celles de nombreux autres juifs convertis, suivaient en fait la protestation des évêques néerlandais contre les pogroms et les arrestations de juifs.
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix fait partie du convoi de 987 juifs qui part vers Auschwitz le 7 août. Tous sont morts dans les chambres à gaz dès le 9 août.
« Fille d’Israël » devenue le symbole de la tolérance et de la rencontre entre les peuples juif et chrétien, Edith Stein reste donc un précurseur de Vatican II.
Thérèse-Bénédicte de la Croix à été béatifiée le 1er mai 1987, à Cologne, dans le stade de " Köln-Müngersdorf " et canonisée le 11 octobre 1998, à Rome, par le même Pape : saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Depuis le 1er octobre 1999, par une lettre apostolique en forme de Motu Proprio, le Saint-Père a proclamé sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronne de l’Europe, avec sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne, aux côtés des trois co-patrons : saint Benoît, saint Cyrille et saint Méthode. Son rôle de femme, de théologienne, de missionnaire, de martyre, de mystique, était ainsi reconnu, de même que le lien qu’elle avait tissé entre ses racines juives et la religion catholique. Saint Jean-Paul II a ajoute qu’« elle est devenue ainsi l’expression d’un pèlerinage humain, culturel et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du continent européen ».
BBx Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski
Prêtres polonais o.f.m. conv.
Martyrs († Pariacoto, Pérou, 9 août 1991)
Michał Tomaszek naît le 23 septembre 1960 à Łękawica (Pologne) et baptisé une semaine plus tard à la paroisse Saint-Michel. Il reçoit une éducation chrétienne approfondie. Son père meurt en 1969.
Après avoir terminé sa scolarité élémentaire, il entre à l'âge de 15 ans au séminaire des frères franciscains conventuels de Legnica de Legnica. Il passe brillamment son examen de maturité (équivalent du baccalauréat), puis entre au noviciat de Smardzewice.
Il reçoit l'habit le 4 octobre 1980. Après avoir étudié la théologie à Cracovie, il fait sa profession religieuse en 1987.
Il est ordonné prêtre le 23 mai 1987. Par la suite, le frère Michał est envoyé exercer son ministère dans une paroisse de Pieńsk.
Le 24 juillet 1989, il accepte de partir dans la nouvelle mission du Pérou confiée aux franciscains conventuels de la Province de Cracovie dont le centre se trouve dans la petite ville de Pariacoto, en pleine montagne, dans le diocèse de Chimbote.
Zbigniew Strzałkowski naît le 3 juillet 1958 à Tarnów (Pologne). Après avoir terminé ses études élémentaires puis secondaires, il parvient à obtenir un diplôme de mécanique en 1978 à Tarnów, une profession dans laquelle il s'exerce pendant un an.
Ressentant un appel à la vie religieuse, il se lance dans des études en théologie et philosophie au séminaire des frères franciscains conventuels de 1980 à 1986. Il fait sa profession religieuse dans l'église des franciscains conventuels de Cracovie, prenant le nom de frère Zbigniew. Il est ordonné prêtre le 7 juin 1986 par le cardinal Henryk Roman Gulbinowicz en l'église Saint-Charles-Borromée de Wrocław.
Pendant deux ans, il sert comme vice-recteur du séminaire de Legnica.
En novembre 1988, il accepte de partir en mission au Pérou. Le Père Zbigniew fut l'un des premiers à commencer un travail apostolique dans la région de Pariacoto. Malgré la pression terroriste, il continue activement son action pastorale dans la région.
Les Pères Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski assument soigneusement leur devoir d'état, menant avec dynamisme l’activité pastorale. Malgré les menaces terroristes, ils continuent leur mission auprès de cette population pauvre, organisant l'école des catéchistes, visitant les habitants des villages dispersés, les Pères étant aidés par des religieuses sud-américaines des Servantes du Sacré-Cœur. Le tout s'effectue selon l'esprit de l'« option préférentielle pour les plus pauvres », tel qu'il fut défini aux Conférences épiscopales de Medellín (1968) et de Puebla (1979). Tous les jours, la messe est célébrée à 8 heures du matin.
Le 9 août 1991, les Pères Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski sont enlevés et assassinés par des membres du groupe Sentier lumineux. Trois jours plus tard, ils sont enterrés à l'intérieur de l'église paroissiale de Pariacoto. Un petit oratoire de campagne a été érigé sur le lieu du crime près de la rivière à Pueblo Viejo, près du cimetière.
Le prêtre italien Alessandro Dordi subit le même sort le 25 août suivant.
D'un caractère contemplatif, Michał Tomaszek écrivit à un ami quelques semaines avant sa mort : « Nous ne sommes pas ici pour comprendre le monde, mais pour comprendre quelle est la volonté de Dieu pour nous. Il est question d'être là où nous sommes supposés être. »
1996 : ouverture du procès en béatification.
3 février 2015 : le pape François signe le décret de la béatification.
5 décembre 2015 : la cérémonie de béatification de Michał Tomaszek, Zbigniew Strzałkowski et Alessandro Dordi (prêtre italien assassiné le 25 août 1991) a été célébrée au Stade Manuel Rivera Sanchez de Chimbote (Pérou) par le cardinal Angelo Amato, au nom du pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013), devant trente mille personnes et en présence du président Ollanta Moisés Humala Tasso et des ambassadeurs de Pologne et d'Italie.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
Édith Stein (1891-1942)
Carmélite déchaussée, martyre
Co-patronne de l'Europe
Édith Stein naît dans une famille juive de sept enfants vivants (sur onze naissances), le 12 octobre 1891 (jour du Yom Kippour, jour de l’expiation), à Breslau (alors en Allemagne, aujourd’hui Wrocław en Pologne).
Son père, marchand de bois, décède alors qu’elle n’a que deux ans. Sa mère, une femme très religieuse, s’occupe de la famille tout en gérant l’entreprise, mais elle ne réussit pas à maintenir la foi de ses enfants.
Très indépendante, Edith poursuit des études universitaires (allemand et histoire) à Breslau en 1911 puis de philosophie - sa véritable passion - en 1913 à Göttingen, devenant ensuite assistante de son professeur Edmund Husserl. La période de guerre la voit travailler pendant quelque temps dans un hôpital militaire autrichien où elle soigne des maladies infectieuses et œuvre en salle opératoire. Elle passe sa thèse en 1917 mais ne peut enseigner puisqu’elle est une femme ; ce serait la première femme docteur en philosophie en Allemagne.
À cette époque, elle abandonne toute pratique religieuse et découvre le catholicisme avec plusieurs autres étudiants auprès de ses professeurs de phénoménologie. Elle est alors en total désaccord avec sa mère, mais elle n’en abandonne pas pour autant ses origines, dans un véritable partage spirituel entre judaïsme et catholicisme, surtout avec la montée du nazisme en 1933.
Influencée par sainte Thérèse d’Avila et saint Ignace de Loyola, Kierkegaard et Newman, elle se convertit en 1921, demande le baptême le 1er janvier 1922 et choisit d’entrer au Carmel. Mais les autorités religieuses lui refusent son entrée dans l’Ordre et lui proposent de poursuivre son activité d’enseignante. Elle fait cependant vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et travaille au séminaire pour enseignants du couvent dominicain de Spire, donne de nombreuses conférences, traduit de nombreux ouvrages religieux, écrit plusieurs ouvrages philosophiques.
En 1932, elle est à Münster, à l’Institut catholique de pédagogie scientifique, et elle peut associer la science à sa foi. Parallèlement à cette démarche religieuse, elle a milité très tôt en faveur de la condition féminine et du droit de vote des femmes. Elle développa entre autre l’idée novatrice d’une « théologie catholique de la femme », affirmant également que toutes les professions sont ouvertes aux femmes.
Le 14 octobre 1933 elle peut, enfin, entrer au Carmel de Cologne et échapper ainsi aux premières mesures antisémites, interdisant en particulier aux juifs d’enseigner. Elle prend l’habit le 14 avril 1934 et devient sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ses vœux temporaires sont prononcés le 21 avril 1935. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des vœux, sa mère meurt à Breslau. « Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».
Le 21 avril 1938, elle prononce ses vœux perpétuels mais à la fin de l’année commence dans toute l’Allemagne une chasse systématique des juifs et la destruction des synagogues. La mère supérieure la fait conduire dans un monastère de Carmélites au Pays-Bas, à Echt, où, véritable théologienne, elle poursuit la rédaction de ses ouvrages.
Elle est arrêtée par la Gestapo, dans la chapelle, le 2 août 1942 avec sa sœur Rose qui s’était également fait baptiser. Ces deux arrestations, et celles de nombreux autres juifs convertis, suivaient en fait la protestation des évêques néerlandais contre les pogroms et les arrestations de juifs.
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix fait partie du convoi de 987 juifs qui part vers Auschwitz le 7 août. Tous sont morts dans les chambres à gaz dès le 9 août.
« Fille d’Israël » devenue le symbole de la tolérance et de la rencontre entre les peuples juif et chrétien, Edith Stein reste donc un précurseur de Vatican II.
Thérèse-Bénédicte de la Croix à été béatifiée le 1er mai 1987, à Cologne, dans le stade de " Köln-Müngersdorf " et canonisée le 11 octobre 1998, à Rome, par le même Pape : saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Depuis le 1er octobre 1999, par une lettre apostolique en forme de Motu Proprio, le Saint-Père a proclamé sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronne de l’Europe, avec sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne, aux côtés des trois co-patrons : saint Benoît, saint Cyrille et saint Méthode. Son rôle de femme, de théologienne, de missionnaire, de martyre, de mystique, était ainsi reconnu, de même que le lien qu’elle avait tissé entre ses racines juives et la religion catholique. Saint Jean-Paul II a ajoute qu’« elle est devenue ainsi l’expression d’un pèlerinage humain, culturel et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du continent européen ».
BBx Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski
Prêtres polonais o.f.m. conv.
Martyrs († Pariacoto, Pérou, 9 août 1991)
Michał Tomaszek naît le 23 septembre 1960 à Łękawica (Pologne) et baptisé une semaine plus tard à la paroisse Saint-Michel. Il reçoit une éducation chrétienne approfondie. Son père meurt en 1969.
Après avoir terminé sa scolarité élémentaire, il entre à l'âge de 15 ans au séminaire des frères franciscains conventuels de Legnica de Legnica. Il passe brillamment son examen de maturité (équivalent du baccalauréat), puis entre au noviciat de Smardzewice.
Il reçoit l'habit le 4 octobre 1980. Après avoir étudié la théologie à Cracovie, il fait sa profession religieuse en 1987.
Il est ordonné prêtre le 23 mai 1987. Par la suite, le frère Michał est envoyé exercer son ministère dans une paroisse de Pieńsk.
Le 24 juillet 1989, il accepte de partir dans la nouvelle mission du Pérou confiée aux franciscains conventuels de la Province de Cracovie dont le centre se trouve dans la petite ville de Pariacoto, en pleine montagne, dans le diocèse de Chimbote.
Zbigniew Strzałkowski naît le 3 juillet 1958 à Tarnów (Pologne). Après avoir terminé ses études élémentaires puis secondaires, il parvient à obtenir un diplôme de mécanique en 1978 à Tarnów, une profession dans laquelle il s'exerce pendant un an.
Ressentant un appel à la vie religieuse, il se lance dans des études en théologie et philosophie au séminaire des frères franciscains conventuels de 1980 à 1986. Il fait sa profession religieuse dans l'église des franciscains conventuels de Cracovie, prenant le nom de frère Zbigniew. Il est ordonné prêtre le 7 juin 1986 par le cardinal Henryk Roman Gulbinowicz en l'église Saint-Charles-Borromée de Wrocław.
Pendant deux ans, il sert comme vice-recteur du séminaire de Legnica.
En novembre 1988, il accepte de partir en mission au Pérou. Le Père Zbigniew fut l'un des premiers à commencer un travail apostolique dans la région de Pariacoto. Malgré la pression terroriste, il continue activement son action pastorale dans la région.
Les Pères Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski assument soigneusement leur devoir d'état, menant avec dynamisme l’activité pastorale. Malgré les menaces terroristes, ils continuent leur mission auprès de cette population pauvre, organisant l'école des catéchistes, visitant les habitants des villages dispersés, les Pères étant aidés par des religieuses sud-américaines des Servantes du Sacré-Cœur. Le tout s'effectue selon l'esprit de l'« option préférentielle pour les plus pauvres », tel qu'il fut défini aux Conférences épiscopales de Medellín (1968) et de Puebla (1979). Tous les jours, la messe est célébrée à 8 heures du matin.
Le 9 août 1991, les Pères Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski sont enlevés et assassinés par des membres du groupe Sentier lumineux. Trois jours plus tard, ils sont enterrés à l'intérieur de l'église paroissiale de Pariacoto. Un petit oratoire de campagne a été érigé sur le lieu du crime près de la rivière à Pueblo Viejo, près du cimetière.
Le prêtre italien Alessandro Dordi subit le même sort le 25 août suivant.
D'un caractère contemplatif, Michał Tomaszek écrivit à un ami quelques semaines avant sa mort : « Nous ne sommes pas ici pour comprendre le monde, mais pour comprendre quelle est la volonté de Dieu pour nous. Il est question d'être là où nous sommes supposés être. »
1996 : ouverture du procès en béatification.
3 février 2015 : le pape François signe le décret de la béatification.
5 décembre 2015 : la cérémonie de béatification de Michał Tomaszek, Zbigniew Strzałkowski et Alessandro Dordi (prêtre italien assassiné le 25 août 1991) a été célébrée au Stade Manuel Rivera Sanchez de Chimbote (Pérou) par le cardinal Angelo Amato, au nom du pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013), devant trente mille personnes et en présence du président Ollanta Moisés Humala Tasso et des ambassadeurs de Pologne et d'Italie.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 10 août
Saint Laurent
Diacre et Martyr
(† 258)
Laurent fut l'un des plus illustres martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier diacre.
L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort. Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? » Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils ; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées ; vous me suivrez dans trois jours. » Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs : mission que Laurent accomplit avec joie.
Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer. » Le préfet accorda trois jours de délai.
Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église ; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses. “Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet ; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ?” » Puis il le fit déchirer à coups de fouets.
Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte. Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement ; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr : « Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices. » Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant ; faites-moi rôtir de l'autre. » Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.
Bx Arcangelo Piacentini
Prêtre o.f.m. conv.
Arcangelo naît à Calatafimi Segesta (commune de la province de Trapani dans la région Sicile) en 1390, dans la noble famille des Piacentini. Assez jeune quitta la maison paternelle et alla vivre dans une grotte non loin de l’église Sainte Marie du Giubino ; là il aurait eu plusieurs apparitions de la Vierge Marie priant au dessus d’un cyprès.
La nouvelle de ces apparitions et miracles poussa beaucoup de curieux et de fideles à fréquenter ce lieu et ses parents y allèrent aussi pour le persuader de renoncer à ses intentions. Arcangelo, à la suite de ces événements et pour sa tranquillité, se déplaça à Alcamo où il commença à s'occuper des malades dans le vieil hôpital de Saint-Antoine, qu’il remit en état après une période d’abandon. Dans les moments libres il se retirait dans une grotte à proximité pour prier et faire pénitence.
Après la suppression des ermites en Sicile, par le pape Martin V (Oddone Colonna, 1417-1431), il prit l'habit des Frères Mineurs Observants à Palerme, au couvent de Sainte Marie de Jesus. Après être devenu prêtre, le Bx Matteo Guimerà d'Agrigente, son supérieur hiérarchique, lui accorda la faculté d’ouvrir de nouveaux couvents : Arcangelo retourna à hôpital de Saint-Antoine à Alcamo pour ouvrir un couvent. Il fut aussi élu vicaire provinciale de l’Ordre et se consacra à la prédication.
Il a vécu dans le couvent de Sainte Marie de Jésus jusqu'à sa mort, le 24 juillet 1460.
Le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Mauro Alberto Cappellari, 1831-1846), le 09 septembre 1836, le proclama bienheureux en vertu des nombreux miracles dus à son intercession.
Saint Laurent
Diacre et Martyr
(† 258)
Laurent fut l'un des plus illustres martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier diacre.
L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort. Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? » Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils ; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées ; vous me suivrez dans trois jours. » Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs : mission que Laurent accomplit avec joie.
Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer. » Le préfet accorda trois jours de délai.
Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église ; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses. “Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet ; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ?” » Puis il le fit déchirer à coups de fouets.
Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte. Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement ; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr : « Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices. » Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant ; faites-moi rôtir de l'autre. » Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.
Bx Arcangelo Piacentini
Prêtre o.f.m. conv.
Arcangelo naît à Calatafimi Segesta (commune de la province de Trapani dans la région Sicile) en 1390, dans la noble famille des Piacentini. Assez jeune quitta la maison paternelle et alla vivre dans une grotte non loin de l’église Sainte Marie du Giubino ; là il aurait eu plusieurs apparitions de la Vierge Marie priant au dessus d’un cyprès.
La nouvelle de ces apparitions et miracles poussa beaucoup de curieux et de fideles à fréquenter ce lieu et ses parents y allèrent aussi pour le persuader de renoncer à ses intentions. Arcangelo, à la suite de ces événements et pour sa tranquillité, se déplaça à Alcamo où il commença à s'occuper des malades dans le vieil hôpital de Saint-Antoine, qu’il remit en état après une période d’abandon. Dans les moments libres il se retirait dans une grotte à proximité pour prier et faire pénitence.
Après la suppression des ermites en Sicile, par le pape Martin V (Oddone Colonna, 1417-1431), il prit l'habit des Frères Mineurs Observants à Palerme, au couvent de Sainte Marie de Jesus. Après être devenu prêtre, le Bx Matteo Guimerà d'Agrigente, son supérieur hiérarchique, lui accorda la faculté d’ouvrir de nouveaux couvents : Arcangelo retourna à hôpital de Saint-Antoine à Alcamo pour ouvrir un couvent. Il fut aussi élu vicaire provinciale de l’Ordre et se consacra à la prédication.
Il a vécu dans le couvent de Sainte Marie de Jésus jusqu'à sa mort, le 24 juillet 1460.
Le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Mauro Alberto Cappellari, 1831-1846), le 09 septembre 1836, le proclama bienheureux en vertu des nombreux miracles dus à son intercession.
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 11 août
Sainte Claire d’Assise
Vierge et fondatrice des Clarisses
(1193-1253)
C
laire, naît en 1193 en Assise (Italie), dans la noble famille de Favarone di Offreduccio, de Bernardino et de Ortolana. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l'oraison, le mépris du monde, l'amour des pauvres et de la souffrance ; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.
À l'âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d'Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il exige des actes : Claire devra, revêtue d'un sac, parcourir la ville en mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand cœur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.
Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après, sa sœur Agnès la supplie de l'agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu'on me ramène Agnès ! » s'écria le père, furieux à cette nouvelle ; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie, épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs sœurs, vint les rejoindre.
La communauté fut bientôt nombreuse et florissante ; on y vit pratiquer, sous la direction de Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu, une obéissance sublime : l'amour de Dieu était l'âme de toutes ses vertus.
Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification ; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture ; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l'eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.
Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu'on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.
Elle est célèbre par l'expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria : « Je vous ai gardées et je vous garderai toujours. » ; malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis.
Claire, le 11 août 1253, quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
L’une des saintes les plus aimées est sans aucun doute sainte Claire d’Assise, qui vécut au XIIIe siècle, et qui fut contemporaine de saint François. Son témoignage nous montre combien l’Eglise tout entière possède une dette envers des femmes courageuses et riches de foi comme elle, capables d’apporter une impulsion décisive au renouveau de l’Eglise.
Qui était donc Claire d’Assise? Pour répondre à cette question, nous possédons des sources sûres: non seulement les anciennes biographies, comme celles de Thomas de Celano, mais également les Actes du procès de canonisation promu par le Pape quelques mois seulement après la mort de Claire et qui contiennent les témoignages de ceux qui vécurent à ses côtés pendant longtemps.
Née en 1193, Claire appartenait à une riche famille aristocratique. Elle renonça à la noblesse et à la richesse pour vivre dans l’humilité et la pauvreté, adoptant la forme de vie que François d’Assise proposait. Même si ses parents, comme cela arrivait alors, projetaient pour elle un mariage avec un personnage important, à 18 ans, Claire, à travers un geste audacieux inspiré par le profond désir de suivre le Christ et par son admiration pour François, quitta la maison paternelle et, en compagnie de son amie, Bona de Guelfuccio, rejoignit en secret les frères mineurs dans la petite église de la Portioncule. C’était le soir du dimanche des Rameaux de l’an 1211. Dans l’émotion générale, fut accompli un geste hautement symbolique: tandis que ses compagnons tenaient entre les mains des flambeaux allumés, François lui coupa les cheveux et Claire se vêtit d’un habit de pénitence en toile rêche. A partir de ce moment, elle devint l’épouse vierge du Christ, humble et pauvre, et se consacra entièrement à Lui. Comme Claire et ses compagnes, d’innombrables femmes au cours de l’histoire ont été fascinées par l’amour pour le Christ qui, dans la beauté de sa Personne divine, remplit leur cœur. Et l’Eglise tout entière, au moyen de la mystique vocation nuptiale des vierges consacrées, apparaît ce qu’elle sera pour toujours: l’Epouse belle et pure du Christ.
L’une des quatre lettres que Claire envoya à sainte Agnès de Prague, fille du roi de Bohême, qui voulut suivre ses traces, parle du Christ, son bien-aimé Epoux, avec des expressions nuptiales qui peuvent étonner, mais qui sont émouvantes: «Alors que vous le touchez, vous devenez plus pure, alors que vous le recevez, vous êtes vierge. Son pouvoir est plus fort, sa générosité plus grande, son apparence plus belle, son amour plus suave et son charme plus exquis. Il vous serre déjà dans ses bras, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses... lui qui a mis sur votre tête une couronne d'or arborant le signe de la sainteté» (Première Lettre: FF, 2862).
En particulier au début de son expérience religieuse, Claire trouva en François d’Assise non seulement un maître dont elle pouvait suivre les enseignements, mais également un ami fraternel. L’amitié entre ces deux saints constitue un très bel et important aspect. En effet, lorsque deux âmes pures et enflammées par le même amour pour le Christ se rencontrent, celles-ci tirent de leur amitié réciproque un encouragement très profond pour parcourir la voie de la perfection. L’amitié est l’un des sentiments humains les plus nobles et élevés que la Grâce divine purifie et transfigure. Comme saint François et sainte Claire, d’autres saints également ont vécu une profonde amitié sur leur chemin vers la perfection chrétienne, comme saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Et précisément saint François de Sales écrit: «Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l’autre. Je ne parle pas ici du simple amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes; je parle de l’amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs personnes s’échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent réellement un seul esprit» (Introduction à la vie de dévotion, III, 19).
Après avoir passé une période de quelques mois auprès d’autres communautés monastiques, résistant aux pressions de sa famille qui au début, n’approuvait pas son choix, Claire s’établit avec ses premières compagnes dans l’église Saint-Damien où les frères mineurs avaient préparé un petit couvent pour elles. Elle vécut dans ce monastère pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort, survenue en 1253. Une description directe nous est parvenue de la façon dont vivaient ces femmes au cours de ces années, au début du mouvement franciscain. Il s’agit du compte-rendu admiratif d’un évêque flamand en visite en Italie, Jacques de Vitry, qui affirme avoir trouvé un grand nombre d’hommes et de femmes, de toute origine sociale, qui «ayant quitté toute chose pour le Christ, fuyaient le monde. Ils s’appelaient frères mineurs et sœurs mineures et sont tenus en grande estime par Monsieur le Pape et par les cardinaux... Les femmes... demeurent ensemble dans divers hospices non loin des villes. Elle ne reçoivent rien, mais vivent du travail de leurs mains. Et elles sont profondément attristées et troublées, car elles sont honorées plus qu’elles ne le voudraient, par les prêtres et les laïcs» (Lettre d’octobre 1216: FF, 2205.2207).
Jacques de Vitry avait saisi avec une grande perspicacité un trait caractéristique de la spiritualité franciscaine à laquelle Claire fut très sensible: la radicalité de la pauvreté associée à la confiance totale dans la Providence divine. C'est pour cette raison qu'elle agit avec une grande détermination, en obtenant du Pape Grégoire IX ou, probablement déjà du Pape Innocent III, celui que l’on appela le Privilegium Paupertatis (cf. FF, 3279). Sur la base de celui-ci, Claire et ses compagnes de Saint-Damien ne pouvaient posséder aucune propriété matérielle. Il s'agissait d'une exception véritablement extraordinaire par rapport au droit canonique en vigueur et les autorités ecclésiastiques de cette époque le concédèrent en appréciant les fruits de sainteté évangélique qu’elles reconnaissaient dans le mode de vie de Claire et de ses consœurs. Cela montre que même au cours des siècles du Moyen âge, le rôle des femmes n'était pas secondaire, mais considérable. A cet égard, il est bon de rappeler que Claire a été la première femme dans l'histoire de l'Eglise à avoir rédigé une Règle écrite, soumise à l'approbation du Pape, pour que le charisme de François d'Assise fût conservé dans toutes les communautés féminines qui étaient fondées de plus en plus nombreuses déjà de son temps et qui désiraient s'inspirer de l'exemple de François et de Claire.
Dans le couvent de Saint-Damien, Claire pratiqua de manière héroïque les vertus qui devraient distinguer chaque chrétien: l'humilité, l'esprit de piété et de pénitence, la charité. Bien qu'étant la supérieure, elle voulait servir personnellement les sœurs malades, en s'imposant aussi des tâches très humbles: la charité en effet, surmonte toute résistance et celui qui aime accomplit tous les sacrifices avec joie. Sa foi dans la présence réelle de l'Eucharistie était si grande que, par deux fois, un fait prodigieux se réalisa. Par la seule ostension du Très Saint Sacrement, elle éloigna les soldats mercenaires sarrasins, qui étaient sur le point d'agresser le couvent de Saint-Damien et de dévaster la ville d'Assise.
Ces épisodes aussi, comme d'autres miracles, dont est conservée la mémoire, poussèrent le Pape Alexandre IV à la canoniser deux années seulement après sa mort, en 1255, traçant un éloge dans la Bulle de canonisation, où nous lisons: «Comme est vive la puissance de cette lumière et comme est forte la clarté de cette source lumineuse. Vraiment, cette lumière se tenait cachée dans la retraite de la vie de clôture et dehors rayonnaient des éclats lumineux; elle se recueillait dans un étroit monastère, et dehors elle se diffusait dans la grandeur du monde. Elle se protégeait à l'intérieur et elle se répandait à l'extérieur. Claire en effet, se cachait: mais sa vie était révélée à tous. Claire se taisait mais sa renommée criait» (FF, 3284). Et il en est véritablement ainsi, chers amis: ce sont les saints qui changent le monde en mieux, le transforment de manière durable, en insufflant les énergies que seul l'amour inspiré par l'Evangile peut susciter. Les saints sont les grands bienfaiteurs de l'humanité!
La spiritualité de sainte Claire, la synthèse de sa proposition de sainteté est recueillie dans la quatrième lettre à sainte Agnès de Prague. Sainte Claire a recours à une image très répandue au Moyen âge, d'ascendance patristique, le miroir. Et elle invite son amie de Prague à se refléter dans ce miroir de perfection de toute vertu qu'est le Seigneur lui-même. Elle écrit: «Heureuse certes celle à qui il est donné de prendre part au festin sacré pour s'attacher jusqu'au fond de son cœur [au Christ], à celui dont toutes les troupes célestes ne cessent d'admirer la beauté, dont l'amitié émeut, dont la contemplation nourrit, dont la bienveillance comble, dont la douceur rassasie, dont le souvenir pointe en douceur, dont le parfum fera revivre les morts, dont la vue en gloire fera le bonheur des citoyens de la Jérusalem d'en haut. Tout cela puisqu'il est la splendeur de la gloire éternelle, l'éclat de la lumière éternelle et le miroir sans tache. Ce miroir, contemple-le chaque jour, ô Reine, épouse de Jésus Christ, et n'arrête d'y contempler ton apparence afin que... tu puisses, intérieurement et extérieurement, te parer comme il convient... En ce miroir brillent la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l'ineffable charité» (Quatrième lettre: FF, 2901-2903).
Reconnaissants à Dieu qui nous donne les saints qui parlent à notre cœur et nous offrent un exemple de vie chrétienne à imiter, je voudrais conclure avec les mêmes paroles de bénédiction que sainte Claire composa pour ses consœurs et qu'aujourd'hui encore les Clarisses, qui jouent un précieux rôle dans l'Eglise par leur prière et leur œuvre, conservent avec une grande dévotion. Ce sont des expressions où émerge toute la tendresse de sa maternité spirituelle: «Je vous bénis dans ma vie et après ma mort, comme je peux et plus que je le peux, avec toutes les bénédictions par lesquelles le Père des miséricordes pourrait bénir et bénira au ciel et sur la terre les fils et les filles, et avec lesquelles un père et une mère spirituelle pourraient bénir et béniront leurs fils et leurs filles spirituels. Amen».
Martyrologe Romain : À Comane dans le Pont, au IIIe siècle, saint Alexandre, évêque, surnommé le Charbonnier. De philosophe, il devint habile dans la science éminente de l’humilité chrétienne. Élevé par saint Grégoire le Thaumaturge sur le siège de cette Église, il s’y rendit célèbre non seulement par sa prédication, mais encore par son martyre accompli dans les flammes.
Sainte Claire d’Assise
Vierge et fondatrice des Clarisses
(1193-1253)
C
laire, naît en 1193 en Assise (Italie), dans la noble famille de Favarone di Offreduccio, de Bernardino et de Ortolana. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l'oraison, le mépris du monde, l'amour des pauvres et de la souffrance ; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.
À l'âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d'Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il exige des actes : Claire devra, revêtue d'un sac, parcourir la ville en mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand cœur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.
Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après, sa sœur Agnès la supplie de l'agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu'on me ramène Agnès ! » s'écria le père, furieux à cette nouvelle ; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie, épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs sœurs, vint les rejoindre.
La communauté fut bientôt nombreuse et florissante ; on y vit pratiquer, sous la direction de Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu, une obéissance sublime : l'amour de Dieu était l'âme de toutes ses vertus.
Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification ; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture ; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l'eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.
Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu'on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.
Elle est célèbre par l'expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria : « Je vous ai gardées et je vous garderai toujours. » ; malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis.
Claire, le 11 août 1253, quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
L’une des saintes les plus aimées est sans aucun doute sainte Claire d’Assise, qui vécut au XIIIe siècle, et qui fut contemporaine de saint François. Son témoignage nous montre combien l’Eglise tout entière possède une dette envers des femmes courageuses et riches de foi comme elle, capables d’apporter une impulsion décisive au renouveau de l’Eglise.
Qui était donc Claire d’Assise? Pour répondre à cette question, nous possédons des sources sûres: non seulement les anciennes biographies, comme celles de Thomas de Celano, mais également les Actes du procès de canonisation promu par le Pape quelques mois seulement après la mort de Claire et qui contiennent les témoignages de ceux qui vécurent à ses côtés pendant longtemps.
Née en 1193, Claire appartenait à une riche famille aristocratique. Elle renonça à la noblesse et à la richesse pour vivre dans l’humilité et la pauvreté, adoptant la forme de vie que François d’Assise proposait. Même si ses parents, comme cela arrivait alors, projetaient pour elle un mariage avec un personnage important, à 18 ans, Claire, à travers un geste audacieux inspiré par le profond désir de suivre le Christ et par son admiration pour François, quitta la maison paternelle et, en compagnie de son amie, Bona de Guelfuccio, rejoignit en secret les frères mineurs dans la petite église de la Portioncule. C’était le soir du dimanche des Rameaux de l’an 1211. Dans l’émotion générale, fut accompli un geste hautement symbolique: tandis que ses compagnons tenaient entre les mains des flambeaux allumés, François lui coupa les cheveux et Claire se vêtit d’un habit de pénitence en toile rêche. A partir de ce moment, elle devint l’épouse vierge du Christ, humble et pauvre, et se consacra entièrement à Lui. Comme Claire et ses compagnes, d’innombrables femmes au cours de l’histoire ont été fascinées par l’amour pour le Christ qui, dans la beauté de sa Personne divine, remplit leur cœur. Et l’Eglise tout entière, au moyen de la mystique vocation nuptiale des vierges consacrées, apparaît ce qu’elle sera pour toujours: l’Epouse belle et pure du Christ.
L’une des quatre lettres que Claire envoya à sainte Agnès de Prague, fille du roi de Bohême, qui voulut suivre ses traces, parle du Christ, son bien-aimé Epoux, avec des expressions nuptiales qui peuvent étonner, mais qui sont émouvantes: «Alors que vous le touchez, vous devenez plus pure, alors que vous le recevez, vous êtes vierge. Son pouvoir est plus fort, sa générosité plus grande, son apparence plus belle, son amour plus suave et son charme plus exquis. Il vous serre déjà dans ses bras, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses... lui qui a mis sur votre tête une couronne d'or arborant le signe de la sainteté» (Première Lettre: FF, 2862).
En particulier au début de son expérience religieuse, Claire trouva en François d’Assise non seulement un maître dont elle pouvait suivre les enseignements, mais également un ami fraternel. L’amitié entre ces deux saints constitue un très bel et important aspect. En effet, lorsque deux âmes pures et enflammées par le même amour pour le Christ se rencontrent, celles-ci tirent de leur amitié réciproque un encouragement très profond pour parcourir la voie de la perfection. L’amitié est l’un des sentiments humains les plus nobles et élevés que la Grâce divine purifie et transfigure. Comme saint François et sainte Claire, d’autres saints également ont vécu une profonde amitié sur leur chemin vers la perfection chrétienne, comme saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Et précisément saint François de Sales écrit: «Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l’autre. Je ne parle pas ici du simple amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes; je parle de l’amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs personnes s’échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent réellement un seul esprit» (Introduction à la vie de dévotion, III, 19).
Après avoir passé une période de quelques mois auprès d’autres communautés monastiques, résistant aux pressions de sa famille qui au début, n’approuvait pas son choix, Claire s’établit avec ses premières compagnes dans l’église Saint-Damien où les frères mineurs avaient préparé un petit couvent pour elles. Elle vécut dans ce monastère pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort, survenue en 1253. Une description directe nous est parvenue de la façon dont vivaient ces femmes au cours de ces années, au début du mouvement franciscain. Il s’agit du compte-rendu admiratif d’un évêque flamand en visite en Italie, Jacques de Vitry, qui affirme avoir trouvé un grand nombre d’hommes et de femmes, de toute origine sociale, qui «ayant quitté toute chose pour le Christ, fuyaient le monde. Ils s’appelaient frères mineurs et sœurs mineures et sont tenus en grande estime par Monsieur le Pape et par les cardinaux... Les femmes... demeurent ensemble dans divers hospices non loin des villes. Elle ne reçoivent rien, mais vivent du travail de leurs mains. Et elles sont profondément attristées et troublées, car elles sont honorées plus qu’elles ne le voudraient, par les prêtres et les laïcs» (Lettre d’octobre 1216: FF, 2205.2207).
Jacques de Vitry avait saisi avec une grande perspicacité un trait caractéristique de la spiritualité franciscaine à laquelle Claire fut très sensible: la radicalité de la pauvreté associée à la confiance totale dans la Providence divine. C'est pour cette raison qu'elle agit avec une grande détermination, en obtenant du Pape Grégoire IX ou, probablement déjà du Pape Innocent III, celui que l’on appela le Privilegium Paupertatis (cf. FF, 3279). Sur la base de celui-ci, Claire et ses compagnes de Saint-Damien ne pouvaient posséder aucune propriété matérielle. Il s'agissait d'une exception véritablement extraordinaire par rapport au droit canonique en vigueur et les autorités ecclésiastiques de cette époque le concédèrent en appréciant les fruits de sainteté évangélique qu’elles reconnaissaient dans le mode de vie de Claire et de ses consœurs. Cela montre que même au cours des siècles du Moyen âge, le rôle des femmes n'était pas secondaire, mais considérable. A cet égard, il est bon de rappeler que Claire a été la première femme dans l'histoire de l'Eglise à avoir rédigé une Règle écrite, soumise à l'approbation du Pape, pour que le charisme de François d'Assise fût conservé dans toutes les communautés féminines qui étaient fondées de plus en plus nombreuses déjà de son temps et qui désiraient s'inspirer de l'exemple de François et de Claire.
Dans le couvent de Saint-Damien, Claire pratiqua de manière héroïque les vertus qui devraient distinguer chaque chrétien: l'humilité, l'esprit de piété et de pénitence, la charité. Bien qu'étant la supérieure, elle voulait servir personnellement les sœurs malades, en s'imposant aussi des tâches très humbles: la charité en effet, surmonte toute résistance et celui qui aime accomplit tous les sacrifices avec joie. Sa foi dans la présence réelle de l'Eucharistie était si grande que, par deux fois, un fait prodigieux se réalisa. Par la seule ostension du Très Saint Sacrement, elle éloigna les soldats mercenaires sarrasins, qui étaient sur le point d'agresser le couvent de Saint-Damien et de dévaster la ville d'Assise.
Ces épisodes aussi, comme d'autres miracles, dont est conservée la mémoire, poussèrent le Pape Alexandre IV à la canoniser deux années seulement après sa mort, en 1255, traçant un éloge dans la Bulle de canonisation, où nous lisons: «Comme est vive la puissance de cette lumière et comme est forte la clarté de cette source lumineuse. Vraiment, cette lumière se tenait cachée dans la retraite de la vie de clôture et dehors rayonnaient des éclats lumineux; elle se recueillait dans un étroit monastère, et dehors elle se diffusait dans la grandeur du monde. Elle se protégeait à l'intérieur et elle se répandait à l'extérieur. Claire en effet, se cachait: mais sa vie était révélée à tous. Claire se taisait mais sa renommée criait» (FF, 3284). Et il en est véritablement ainsi, chers amis: ce sont les saints qui changent le monde en mieux, le transforment de manière durable, en insufflant les énergies que seul l'amour inspiré par l'Evangile peut susciter. Les saints sont les grands bienfaiteurs de l'humanité!
La spiritualité de sainte Claire, la synthèse de sa proposition de sainteté est recueillie dans la quatrième lettre à sainte Agnès de Prague. Sainte Claire a recours à une image très répandue au Moyen âge, d'ascendance patristique, le miroir. Et elle invite son amie de Prague à se refléter dans ce miroir de perfection de toute vertu qu'est le Seigneur lui-même. Elle écrit: «Heureuse certes celle à qui il est donné de prendre part au festin sacré pour s'attacher jusqu'au fond de son cœur [au Christ], à celui dont toutes les troupes célestes ne cessent d'admirer la beauté, dont l'amitié émeut, dont la contemplation nourrit, dont la bienveillance comble, dont la douceur rassasie, dont le souvenir pointe en douceur, dont le parfum fera revivre les morts, dont la vue en gloire fera le bonheur des citoyens de la Jérusalem d'en haut. Tout cela puisqu'il est la splendeur de la gloire éternelle, l'éclat de la lumière éternelle et le miroir sans tache. Ce miroir, contemple-le chaque jour, ô Reine, épouse de Jésus Christ, et n'arrête d'y contempler ton apparence afin que... tu puisses, intérieurement et extérieurement, te parer comme il convient... En ce miroir brillent la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l'ineffable charité» (Quatrième lettre: FF, 2901-2903).
Reconnaissants à Dieu qui nous donne les saints qui parlent à notre cœur et nous offrent un exemple de vie chrétienne à imiter, je voudrais conclure avec les mêmes paroles de bénédiction que sainte Claire composa pour ses consœurs et qu'aujourd'hui encore les Clarisses, qui jouent un précieux rôle dans l'Eglise par leur prière et leur œuvre, conservent avec une grande dévotion. Ce sont des expressions où émerge toute la tendresse de sa maternité spirituelle: «Je vous bénis dans ma vie et après ma mort, comme je peux et plus que je le peux, avec toutes les bénédictions par lesquelles le Père des miséricordes pourrait bénir et bénira au ciel et sur la terre les fils et les filles, et avec lesquelles un père et une mère spirituelle pourraient bénir et béniront leurs fils et leurs filles spirituels. Amen».
Martyrologe Romain : À Comane dans le Pont, au IIIe siècle, saint Alexandre, évêque, surnommé le Charbonnier. De philosophe, il devint habile dans la science éminente de l’humilité chrétienne. Élevé par saint Grégoire le Thaumaturge sur le siège de cette Église, il s’y rendit célèbre non seulement par sa prédication, mais encore par son martyre accompli dans les flammes.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 12 août
Sainte Jeanne-Françoise de Chantal
Veuve et fondatrice de : “Ordo Visitationis Beatissimae Mariae Virginis” (Ordre de la Visitation...)
(1572-1641)
Françoise-Madeleine de Chaugy, nièce de la mère de Chantal, évoque « l'humeur vive et gaie » de sa tante, « son esprit clair, prompt et net, son jugement solide ». Ces qualités humaines devaient rendre sainte Jeanne-Françoise de Chantal très efficace dans toute sa vie d'épouse et de mère, puis de femme consacrée.
Fille de magistrat, Jeanne-Françoise Frémyot, âgée de vingt ans, fut donnée en mariage au baron de Chantal. Leur foyer, où naquirent quatre enfants, connut huit années de bonheur profond, que vint interrompre brutalement un accident de chasse (1600). Le baron, blessé, mourut pieusement quelques jours après. Jeanne avait vingt-huit ans ; dans sa douleur, elle se confia toute à Dieu.
C'est alors que le Seigneur mit François de Sales sur sa route. Dès lors, elle se mit sous sa direction. Avec patience et fermeté, l'évêque de Genève conduisit Jeanne-Françoise à une perfection supérieure : « J'ai trouvé à Dijon, pouvait dire le Saint, la femme forte, en Mme de Chantal. » Le saint évêque donna à la future sainte cette parole qui devrait conduire toute sa vie : « Il faut tout faire par amour, et rien par force ; il faut plus aimer l'obéissance que craindre la désobéissance. »
En 1610, vint l'heure des adieux héroïques de Madame de Chantal à son père et à ses enfants. Elle devint fondatrice de l'Ordre de la Visitation, ordre qui allie contemplation et service des malades. Alors commencèrent à travers la France les voyages incessants pour fonder des maisons à l'image de celle d'Annecy.
La sainte fondatrice meurt à Moulins le 13 décembre 1641.
L'amour de Dieu possédait son âme au point qu'elle n'en pouvait supporter l'ardeur. « Ah ! disait-elle, si le monde connaissait la douceur d'aimer Dieu, il mourrait d'amour ! ».
Bx Buenaventura García Paredes
Maître Général des dominicains et martyr
(† Madrid 12 août 1936)
Buenaventura, fils de Serapio García Paredes et María Pallasá, naît à Castanedo de Luarda (Asturies, Espagne) le 19 avril 1866. D’une famille chrétienne, il aidait son père à garder les bêtes et fréquentait l’école paroissiale, quand il connut l’Ordre Dominicain durant une mission populaire. Les frères comprirent que ce jeune avait des dons peu ordinaires et, les deux années suivantes, ils lui firent fréquenter l’École apostolique dominicaine de Curias. Il commença ensuite le noviciat et, après une brève période dans sa famille à cause d’un problème de santé, il continua ses études à Tolède, habitant la cellule qui avait été celle du martyr saint Melchor García Sampedro.
Le 30 août 1883 il reçut l’habit, 4 ans après il fit sa profession solennelle. Il prit le nom de Buenaventura de Saint Luis Beltran. Il fit sa théologie à Avila, étudiant en particulier la Somme de théologie de saint Thomas. Il étudia aussi à Salamanque, à Valence et à Madrid, et fut toujours un étudiant brillant.
Le 25 juillet 1891, il est ordonné prêtre. Docteur en philo et lettres avec une thèse sur St Thomas et l’esthétique moderne, et en droit civil. Il fut envoyé aux Philippines, à Manille, pour achever ses études, puis, de retour à Avila, il commença à enseigner et à publier des articles.
En 1901 il fut élu prieur du couvent Saint Thomas. Le 14 mai 1910 il fut élu supérieur de la Province de Manille, la plus nombreuse de l’Ordre, qui comptait 600 frères. Animé de l’esprit missionnaire, il se préoccupa constamment de la formation des nouveaux frères. Il visita la Chine, le Japon, le Vietnam, où il construisit des écoles et des hôpitaux. Il fonda la revue Missions Dominicaines, pour faire connaître les fatigues des missionnaires. À Manille il projeta et construisit le nouveau siège de la curie provinciale.
En 1911, pour le tricentenaire de la fondation, il entreprit d’agrandir l’Université Saint Thomas en Espagne. Il construisit aussi le Centre d’Études Théologiques de New Orleans.
Au terme des 4 ans de provincialat, il fut reconfirmé par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) dans la charge pour poursuivre son intense apostolat. En 1917 il aida à la construction de la maison du Rosaire de Madrid dont ensuite il devint supérieur. Il vivait dans cette maison avec le Bx Manuel Alvarez qui recevra avec lui la couronne du martyre. Il était un point de référence pour tout l’Ordre et le 22 mai 1926, malgré lui, il fut élu Maître Général. À la première bénédiction comme Maître, étaient présents quelques futurs compagnons de martyre. Il demanda la collaboration de tous, mettant la prière à la base de son nouveau et lourd devoir. Il déménagea ensuite dans sa nouvelle demeure à Rome.
Un an après l’élection il prit, au chapitre général de tous les frères et les sœurs délégués de Ordre, une mesure importante : chacun d’eux, par droit, pouvait signer avec le sigle O.P. Tous étaient appelés à témoigner de la foi au nom de saint Dominique, parce que comme dans une grande famille, “bat dans tous les cœurs dominicains le même amour pour le bien commun de l’Ordre”. Il nomma ensuite les commissions pour adapter au nouveau droit canon les Constitutions des frères et celles de la branche féminine.
En 1936, le P. Buenaventura retourna en Espagne, sachant combien c’était dangereux. Dans les premiers jours d’août, il fut enlevé au couvent d’Ocaña et conduit à Madrid où, le 12 août, il fut tué. Le fils du berger, qui avait été guide de tout l’Ordre Prêcheur, comme le Bon Pasteur prompt à donner sa vie pour ses brebis, témoignait une confiante résignation à la volonté de Dieu.
Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013), a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête (commune) soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. »
Sainte Jeanne-Françoise de Chantal
Veuve et fondatrice de : “Ordo Visitationis Beatissimae Mariae Virginis” (Ordre de la Visitation...)
(1572-1641)
Françoise-Madeleine de Chaugy, nièce de la mère de Chantal, évoque « l'humeur vive et gaie » de sa tante, « son esprit clair, prompt et net, son jugement solide ». Ces qualités humaines devaient rendre sainte Jeanne-Françoise de Chantal très efficace dans toute sa vie d'épouse et de mère, puis de femme consacrée.
Fille de magistrat, Jeanne-Françoise Frémyot, âgée de vingt ans, fut donnée en mariage au baron de Chantal. Leur foyer, où naquirent quatre enfants, connut huit années de bonheur profond, que vint interrompre brutalement un accident de chasse (1600). Le baron, blessé, mourut pieusement quelques jours après. Jeanne avait vingt-huit ans ; dans sa douleur, elle se confia toute à Dieu.
C'est alors que le Seigneur mit François de Sales sur sa route. Dès lors, elle se mit sous sa direction. Avec patience et fermeté, l'évêque de Genève conduisit Jeanne-Françoise à une perfection supérieure : « J'ai trouvé à Dijon, pouvait dire le Saint, la femme forte, en Mme de Chantal. » Le saint évêque donna à la future sainte cette parole qui devrait conduire toute sa vie : « Il faut tout faire par amour, et rien par force ; il faut plus aimer l'obéissance que craindre la désobéissance. »
En 1610, vint l'heure des adieux héroïques de Madame de Chantal à son père et à ses enfants. Elle devint fondatrice de l'Ordre de la Visitation, ordre qui allie contemplation et service des malades. Alors commencèrent à travers la France les voyages incessants pour fonder des maisons à l'image de celle d'Annecy.
La sainte fondatrice meurt à Moulins le 13 décembre 1641.
L'amour de Dieu possédait son âme au point qu'elle n'en pouvait supporter l'ardeur. « Ah ! disait-elle, si le monde connaissait la douceur d'aimer Dieu, il mourrait d'amour ! ».
Bx Buenaventura García Paredes
Maître Général des dominicains et martyr
(† Madrid 12 août 1936)
Buenaventura, fils de Serapio García Paredes et María Pallasá, naît à Castanedo de Luarda (Asturies, Espagne) le 19 avril 1866. D’une famille chrétienne, il aidait son père à garder les bêtes et fréquentait l’école paroissiale, quand il connut l’Ordre Dominicain durant une mission populaire. Les frères comprirent que ce jeune avait des dons peu ordinaires et, les deux années suivantes, ils lui firent fréquenter l’École apostolique dominicaine de Curias. Il commença ensuite le noviciat et, après une brève période dans sa famille à cause d’un problème de santé, il continua ses études à Tolède, habitant la cellule qui avait été celle du martyr saint Melchor García Sampedro.
Le 30 août 1883 il reçut l’habit, 4 ans après il fit sa profession solennelle. Il prit le nom de Buenaventura de Saint Luis Beltran. Il fit sa théologie à Avila, étudiant en particulier la Somme de théologie de saint Thomas. Il étudia aussi à Salamanque, à Valence et à Madrid, et fut toujours un étudiant brillant.
Le 25 juillet 1891, il est ordonné prêtre. Docteur en philo et lettres avec une thèse sur St Thomas et l’esthétique moderne, et en droit civil. Il fut envoyé aux Philippines, à Manille, pour achever ses études, puis, de retour à Avila, il commença à enseigner et à publier des articles.
En 1901 il fut élu prieur du couvent Saint Thomas. Le 14 mai 1910 il fut élu supérieur de la Province de Manille, la plus nombreuse de l’Ordre, qui comptait 600 frères. Animé de l’esprit missionnaire, il se préoccupa constamment de la formation des nouveaux frères. Il visita la Chine, le Japon, le Vietnam, où il construisit des écoles et des hôpitaux. Il fonda la revue Missions Dominicaines, pour faire connaître les fatigues des missionnaires. À Manille il projeta et construisit le nouveau siège de la curie provinciale.
En 1911, pour le tricentenaire de la fondation, il entreprit d’agrandir l’Université Saint Thomas en Espagne. Il construisit aussi le Centre d’Études Théologiques de New Orleans.
Au terme des 4 ans de provincialat, il fut reconfirmé par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) dans la charge pour poursuivre son intense apostolat. En 1917 il aida à la construction de la maison du Rosaire de Madrid dont ensuite il devint supérieur. Il vivait dans cette maison avec le Bx Manuel Alvarez qui recevra avec lui la couronne du martyre. Il était un point de référence pour tout l’Ordre et le 22 mai 1926, malgré lui, il fut élu Maître Général. À la première bénédiction comme Maître, étaient présents quelques futurs compagnons de martyre. Il demanda la collaboration de tous, mettant la prière à la base de son nouveau et lourd devoir. Il déménagea ensuite dans sa nouvelle demeure à Rome.
Un an après l’élection il prit, au chapitre général de tous les frères et les sœurs délégués de Ordre, une mesure importante : chacun d’eux, par droit, pouvait signer avec le sigle O.P. Tous étaient appelés à témoigner de la foi au nom de saint Dominique, parce que comme dans une grande famille, “bat dans tous les cœurs dominicains le même amour pour le bien commun de l’Ordre”. Il nomma ensuite les commissions pour adapter au nouveau droit canon les Constitutions des frères et celles de la branche féminine.
En 1936, le P. Buenaventura retourna en Espagne, sachant combien c’était dangereux. Dans les premiers jours d’août, il fut enlevé au couvent d’Ocaña et conduit à Madrid où, le 12 août, il fut tué. Le fils du berger, qui avait été guide de tout l’Ordre Prêcheur, comme le Bon Pasteur prompt à donner sa vie pour ses brebis, témoignait une confiante résignation à la volonté de Dieu.
Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013), a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête (commune) soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. »
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Samedi le 13 août
Saint Jean Berchmans
Religieux s.j.
(1599-1621)
Dans le Martyrologe Romain la date de la commémoration est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : 13 août. Dans la Congrégation, et en Belgique, sa mémoire est célébrée le 26 novembre.
Jean Berchmans naît le 13 mars 1599 à Diest, dans le diocèse de Brabant, en Belgique. C'est au sanctuaire de Notre-Dame de Montaigu qu'il fit vœu de chasteté perpétuelle.
À l'âge de seize ans, une charité anonyme lui permit d'entrer au collège des Jésuites de Malines. En lisant les écrits du bienheureux Pierre Canisius et la vie de saint Louis de Gonzague, mort vingt-cinq ans auparavant, Jean Berchmans se sentit attiré vers la Compagnie de Jésus. Il obtint difficilement le consentement de son père.
Entré au noviciat de Malines, Jean s'y distingua par sa fidélité à observer la Règle et par une singulière amabilité de caractère. Dans le procès de sa canonisation, les témoins ont déclaré ne jamais l'avoir vu enfreindre une seule de ses Règles. « Plutôt mourir, disait-il, que de transgresser la moindre Règle. »
Son exercice le plus cher était de faire le catéchisme aux petits enfants pauvres. À son édifiante piété, il alliait une gaîté qui charmait tous ceux qui avaient quelques rapports avec lui. Celui qui avait écrit : « Si je ne deviens pas un saint maintenant que je suis jeune, je ne le serai jamais », poursuivit son idéal de sainteté en vivant chaque journée dans un total abandon à Dieu.
Sa confiance en Marie était sans limite. « Mon frère, confia-t-il un jour à un religieux, dès que j'ai songé à m'avancer dans la perfection, j'ai posé pour fondement de mon édifice, l'amour de la Reine du Ciel... »
Devenu veuf, son père entra dans les Ordres et fut ordonné prêtre ; vers le même temps, Jean prononça les vœux traditionnels d'obéissance, pauvreté et chasteté.
Ses supérieurs l'envoyèrent à Rome à pied, en compagnie d'un confrère, pour y compléter ses études. Arrivé au collège romain, il occupa la chambre de saint Louis de Gonzague dont il imita ses vertus tout en se montrant moins austère et plus gracieux.
C'est à Rome que sonna son départ pour le ciel, à l'âge de vingt-deux ans et cinq mois. « C'est une mort toute divine, mes remèdes n'y peuvent rien », affirmait le médecin impuissant.
Jean reçut les derniers sacrements avec une indescriptible ferveur. Avant de quitter la terre, il eut à subir une dernière épreuve : le démon l'assaillit à deux reprises à l'article de la mort. Le pieux moribond serra son crucifix dans ses mains défaillantes, son chapelet et son livre des Règles : « Voici mes armes, dit-il, avec ces trois trésors, je me présenterai joyeusement devant Dieu. » Il renouvela ses vœux de religion et recouvra la paix.
Prononçant les noms bénis de Jésus et de Marie, Jean s'endormit paisiblement dans le Seigneur. Le vendredi 13 août 1621, la cloche du collège romain annonçait son départ pour les demeures éternelles.
Jean Berchmans a été béatifié le 09 mai 1865 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) et canonisé le 15 janvier 1888 par le pape Léon XIII (Gioacchino Pecci, 1878-1903).
Saint Maxime le Confesseur
Père de l'Église d’Orient
(580-662)
Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner - « confesser » -, également à travers la souffrance, l'intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde, naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580.
Dès l'enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l'étude des Écritures, également à travers les œuvres d'Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à « fixer » la tradition exégétique alexandrine.
Vers 613-614, il laissa volontairement son poste de haut dirigeant dans l’administration royale, pour embrasser la vie monastique, en entrant dans le monastère de Chrysopolis, situé sur le détroit du Bosphore, devant Constantinople, puis il passa en Egypte.
En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin I pour défendre les deux volontés du Christ, contre l'édit de l'empereur, qui - pro bono pacis - interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage : bien que de santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d'humiliations et de tourments.
Quelques temps plus tard, en 662, ce fut le tour de Maxime, qui, s'opposant lui aussi à l'empereur, continuait à répéter : « Il est impossible d'affirmer dans le Christ une seule volonté! » (cf. PG 91, cc. 268-269). Ainsi, avec deux de ses disciples, tous deux appelés Anastase, Maxime fut soumis à un procès exténuant, alors qu'il avait désormais dépassé l'âge de 80 ans.
Le tribunal de l'empereur le condamna, avec l'accusation d'hérésie, à la mutilation cruelle de la langue et de la main droite - les deux organes avec lesquels, à travers la parole et les écrits, Maxime avait combattu la doctrine erronée de l'unique volonté du Christ. Pour finir, le saint moine fut exilé en Colchide, sur la Mer Noire, où il mourut, épuisé par les souffrances endurées, le 13 août de cette même année.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Je voudrais présenter aujourd'hui la figure de l'un des grands Pères de l'Eglise d'Orient de l'époque tardive. Il s'agit d'un moine, saint Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner - "confesser" -, également à travers la souffrance, l'intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde. Maxime naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580. Dès l'enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l'étude des Ecritures, également à travers les œuvres d'Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à "fixer" la tradition exégétique alexandrine.
De Jérusalem, Maxime s'installa à Constantinople, et de là, à cause des invasions barbares, il se réfugia en Afrique. Il s'y distingua par un courage extrême dans la défense de l'orthodoxie. Maxime n'acceptait aucune réduction de l'humanité du Christ. La théorie était née selon laquelle il n'y aurait eu dans le Christ qu'une seule volonté, la volonté divine. Pour défendre l'unicité de sa personne, on niait en Lui une véritable volonté humaine. Et, à première vue, cela pourrait aussi apparaître une bonne chose que dans le Christ il n'y ait qu'une volonté. Mais saint Maxime comprit immédiatement que cela aurait détruit le mystère du salut, car une humanité sans volonté, un homme sans volonté n'est pas un homme véritable, c'est un homme amputé. L'homme Jésus Christ n'aurait donc pas été un homme véritable, il n'aurait pas vécu le drame de l'être humain, qui consiste précisément dans la difficulté de conformer notre volonté avec la vérité de l'être. Et ainsi, saint Maxime affirme avec une grande décision: l'Ecriture Sainte ne nous montre pas un homme amputé, sans volonté, mais un véritable homme complet: Dieu, en Jésus Christ, a réellement assumé la totalité de l'être humain - excepté le péché, bien évidemment - et donc également une volonté humaine. Et la chose, ainsi formulée, apparaît claire: le Christ est ou n'est pas un homme. S'il est un homme, il a également une volonté. Mais un problème apparaît: ne finit-on pas ainsi dans une sorte de dualisme? N'arrive-t-on pas à affirmer deux personnalités complètes: raison, volonté, sentiment? Comment surmonter le dualisme, conserver la totalité de l'être humain et toutefois préserver l'unité de la personne du Christ, qui n'était pas schizophrène. Et saint Maxime démontre que l'homme trouve son unité, l'intégration de lui-même, sa totalité non pas en lui-même, mais en se dépassant lui-même, en sortant de lui-même. Ainsi, également dans le Christ, en sortant de lui-même, l'homme se trouve lui-même en Dieu, dans le Fils de Dieu. On ne doit pas amputer l'homme pour expliquer l'Incarnation; il faut seulement comprendre le dynamisme de l'être humain qui ne se réalise qu'en sortant de lui-même; ce n'est qu'en Dieu que nous trouvons nous-mêmes, notre totalité et notre plénitude. On voit ainsi que ce n'est pas l'homme qui se referme sur lui-même qui est un homme complet; mais c'est l'homme qui s'ouvre, qui sort de lui-même, qui devient complet et se trouve lui-même précisément dans le Fils de Dieu, qui trouve sa véritable humanité. Pour saint Maxime cette vision ne reste pas une spéculation philosophique; il la voit réalisée dans la vie concrète de Jésus, surtout dans le drame du Gethsémani. Dans ce drame de l'agonie de Jésus, de l'angoisse de la mort, de l'opposition entre la volonté humaine de ne pas mourir et la volonté divine qui s'offre à la mort, dans ce drame du Gethsémani se réalise tout le drame humain, le drame de notre rédemption. Saint Maxime nous dit, et nous savons que cela est vrai: Adam (et Adam c'est nous) pensait que le "non" était le sommet de la liberté. Seul celui qui peut dire "non" serait réellement libre; pour réaliser réellement sa liberté, l'homme devait dire "non" à Dieu; ce n'est qu'ainsi qu'il pense être finalement lui-même, être arrivé au sommet de la liberté. Cette tendance était aussi contenue dans la nature humaine du Christ, mais il l'a surmontée, car Jésus a vu que le "non" n'est pas le sommet de la liberté. Le sommet de la liberté est le "oui", la conformité avec la volonté de Dieu. Ce n'est que dans le "oui" que l'homme devient réellement lui-même; ce n'est que dans la grande ouverture du "oui", dans l'unification de sa volonté avec la volonté divine, que l'homme devient immensément ouvert, devient "divin". Etre comme Dieu était le désir d'Adam, c'est-à-dire être complètement libre. Mais l'homme qui se referme sur lui-même n'est pas divin, n'est pas complètement libre; il l'est en sortant de lui-même, c'est dans le "oui" qu'il devient libre; et tel est le drame du Gethsémani: non pas ma volonté, mais la tienne. C'est en transférant la volonté humaine dans la volonté divine que naît l'homme véritable et que nous sommes rachetés. C'est, en quelques mots, le point fondamental de ce que voulait dire saint Maxime, et nous voyons qu'ici tout l'être humain est véritablement en question; c'est là que se trouve toute la question de notre vie. Saint Maxime avait déjà eu des problèmes en Afrique en défendant cette vision de l'homme et de Dieu; il fut ensuite appelé à Rome. En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin I pour défendre les deux volontés du Christ, contre l'édit de l'empereur, qui - pro bono pacis - interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage: bien que de santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d'humiliations et de tourments.
Quelques temps plus tard, en 662, ce fut le tour de Maxime, qui - s'opposant lui aussi à l'empereur - continuait à répéter: "Il est impossible d'affirmer dans le Christ une seule volonté!" (cf. PG 91, cc. 268-269). Ainsi, avec deux de ses disciples, tous deux appelés Anastase, Maxime fut soumis à un procès exténuant, alors qu'il avait désormais dépassé l'âge de 80 ans. Le tribunal de l'empereur le condamna, avec l'accusation d'hérésie, à la mutilation cruelle de la langue et de la main droite - les deux organes avec lesquels, à travers la parole et les écrits, Maxime avait combattu la doctrine erronée de l'unique volonté du Christ. Pour finir, le saint moine fut exilé en Colchide, sur la Mer Noire, où il mourut, épuisé par les souffrances endurées, le 13 août de cette même année 662.
En parlant de la vie de Maxime, nous avons mentionné son œuvre littéraire en défense de l'orthodoxie. Nous avons en particulier fait référence à la Dispute avec Pyrrhus, ancien Patriarche de Constantinople: dans celle-ci, il réussissait à persuader son adversaire de ses erreurs. En effet, avec une grande honnêteté, Pyrrhus concluait ainsi la Dispute: "Je demande pardon pour moi et pour ceux qui m'ont précédé: par ignorance nous sommes parvenus à ces absurdes pensées et argumentations; et je prie pour que l'on trouve la façon d'effacer ces absurdités, en sauvant la mémoire de ceux qui se sont trompés" (PG 91, c. 352). Quelques dizaines d'œuvres importantes sont également parvenues jusqu'à nous, parmi lesquelles se détache la Mistagoghía, l'un des écrits les plus significatifs de saint Maxime, qui rassemble dans une synthèse bien structurée sa pensée théologique.
La pensée de saint Maxime n'est jamais seulement une pensée théologique, spéculative, refermée sur elle-même, car elle a toujours comme aboutissement la réalité concrète du monde et de son salut. Dans ce contexte, dans lequel il a dû souffrir, il ne pouvait pas se réfugier dans des affirmations philosophiques uniquement théoriques; il devait chercher le sens de la vie, en se demandant: qui suis-je, qu'est-ce que le monde? A l'homme, créé à son image et à sa ressemblance, Dieu a confié la mission d'unifier le cosmos. Et comme le Christ a unifié en lui-même l'être humain, en l'homme le Créateur a unifié le cosmos. Il nous a montré comment unifier dans la communion du Christ le cosmos et arriver ainsi réellement à un monde racheté. A cette puissante vision salvifique fait référence l'un des plus grands théologiens du vingtième siècle, Hans Urs von Balthasar, qui - "relançant" la figure de Maxime - définit sa pensée par l'expression emblématique de Kosmische Liturgie, "liturgie cosmique". Au centre de cette solennelle "liturgie" se trouve toujours Jésus Christ, unique Sauveur du monde. L'efficacité de son action salvifique, qui a définitivement unifié le cosmos, est garantie par le fait que, bien qu'étant Dieu en tout, il est aussi intégralement homme - étant également comprise l'"énergie" et la volonté de l'homme.
La vie et la pensée de Maxime restent puissamment illuminées par un immense courage dans le témoignage de la réalité intégrale du Christ, sans aucune réduction ou compromis. Et ainsi nous apparaît qui est vraiment l'homme, comment nous devons vivre pour répondre à notre vocation. Nous devons vivre unis à Dieu, pour être ainsi unis à nous-mêmes et au cosmos, en donnant au cosmos lui-même et à l'humanité la juste forme. Le "oui" universel du Christ, nous montre également avec clarté comment donner leur juste place à toutes les autres valeurs. Nous pensons à des valeurs qui sont aujourd'hui à juste titre défendues, comme la tolérance, la liberté, le dialogue. Mais une tolérance qui ne saurait plus distinguer entre le bien et le mal deviendrait chaotique et autodestructrice. De même: une liberté qui ne respecterait pas la liberté des autres et ne trouverait pas la commune mesure de nos libertés respectives, deviendrait anarchie et détruirait l'autorité. Le dialogue qui ne sait plus sur quoi dialoguer devient un vain bavardage. Toutes ces valeurs sont grandes et fondamentales, mais elles ne peuvent demeurer de vraies valeurs que si elles ont un point de référence qui les unit et leur donne leur véritable authenticité. Ce point de référence est la synthèse entre Dieu et le cosmos, c'est la figure du Christ dans laquelle nous apprenons la vérité sur nous-mêmes et nous apprenons ainsi où placer toutes les autres valeurs. Tel est le point d'arrivée du témoignage de ce grand Confesseur. Et ainsi, en fin de compte, le Christ nous indique que le cosmos doit devenir liturgie, gloire de Dieu et que l'adoration est le commencement de la vraie transformation, du vrai renouveau du monde.
C'est pourquoi je voudrais conclure par un passage fondamental des œuvres de saint Maxime: "Nous adorons un seul Fils, avec le Père et avec l'Esprit Saint, comme avant les temps, à présent aussi, et pour tous les temps, et pour les temps après les temps. Amen!" (PG 91, c. 269).
Saint Jean Berchmans
Religieux s.j.
(1599-1621)
Dans le Martyrologe Romain la date de la commémoration est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : 13 août. Dans la Congrégation, et en Belgique, sa mémoire est célébrée le 26 novembre.
Jean Berchmans naît le 13 mars 1599 à Diest, dans le diocèse de Brabant, en Belgique. C'est au sanctuaire de Notre-Dame de Montaigu qu'il fit vœu de chasteté perpétuelle.
À l'âge de seize ans, une charité anonyme lui permit d'entrer au collège des Jésuites de Malines. En lisant les écrits du bienheureux Pierre Canisius et la vie de saint Louis de Gonzague, mort vingt-cinq ans auparavant, Jean Berchmans se sentit attiré vers la Compagnie de Jésus. Il obtint difficilement le consentement de son père.
Entré au noviciat de Malines, Jean s'y distingua par sa fidélité à observer la Règle et par une singulière amabilité de caractère. Dans le procès de sa canonisation, les témoins ont déclaré ne jamais l'avoir vu enfreindre une seule de ses Règles. « Plutôt mourir, disait-il, que de transgresser la moindre Règle. »
Son exercice le plus cher était de faire le catéchisme aux petits enfants pauvres. À son édifiante piété, il alliait une gaîté qui charmait tous ceux qui avaient quelques rapports avec lui. Celui qui avait écrit : « Si je ne deviens pas un saint maintenant que je suis jeune, je ne le serai jamais », poursuivit son idéal de sainteté en vivant chaque journée dans un total abandon à Dieu.
Sa confiance en Marie était sans limite. « Mon frère, confia-t-il un jour à un religieux, dès que j'ai songé à m'avancer dans la perfection, j'ai posé pour fondement de mon édifice, l'amour de la Reine du Ciel... »
Devenu veuf, son père entra dans les Ordres et fut ordonné prêtre ; vers le même temps, Jean prononça les vœux traditionnels d'obéissance, pauvreté et chasteté.
Ses supérieurs l'envoyèrent à Rome à pied, en compagnie d'un confrère, pour y compléter ses études. Arrivé au collège romain, il occupa la chambre de saint Louis de Gonzague dont il imita ses vertus tout en se montrant moins austère et plus gracieux.
C'est à Rome que sonna son départ pour le ciel, à l'âge de vingt-deux ans et cinq mois. « C'est une mort toute divine, mes remèdes n'y peuvent rien », affirmait le médecin impuissant.
Jean reçut les derniers sacrements avec une indescriptible ferveur. Avant de quitter la terre, il eut à subir une dernière épreuve : le démon l'assaillit à deux reprises à l'article de la mort. Le pieux moribond serra son crucifix dans ses mains défaillantes, son chapelet et son livre des Règles : « Voici mes armes, dit-il, avec ces trois trésors, je me présenterai joyeusement devant Dieu. » Il renouvela ses vœux de religion et recouvra la paix.
Prononçant les noms bénis de Jésus et de Marie, Jean s'endormit paisiblement dans le Seigneur. Le vendredi 13 août 1621, la cloche du collège romain annonçait son départ pour les demeures éternelles.
Jean Berchmans a été béatifié le 09 mai 1865 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) et canonisé le 15 janvier 1888 par le pape Léon XIII (Gioacchino Pecci, 1878-1903).
Saint Maxime le Confesseur
Père de l'Église d’Orient
(580-662)
Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner - « confesser » -, également à travers la souffrance, l'intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde, naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580.
Dès l'enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l'étude des Écritures, également à travers les œuvres d'Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à « fixer » la tradition exégétique alexandrine.
Vers 613-614, il laissa volontairement son poste de haut dirigeant dans l’administration royale, pour embrasser la vie monastique, en entrant dans le monastère de Chrysopolis, situé sur le détroit du Bosphore, devant Constantinople, puis il passa en Egypte.
En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin I pour défendre les deux volontés du Christ, contre l'édit de l'empereur, qui - pro bono pacis - interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage : bien que de santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d'humiliations et de tourments.
Quelques temps plus tard, en 662, ce fut le tour de Maxime, qui, s'opposant lui aussi à l'empereur, continuait à répéter : « Il est impossible d'affirmer dans le Christ une seule volonté! » (cf. PG 91, cc. 268-269). Ainsi, avec deux de ses disciples, tous deux appelés Anastase, Maxime fut soumis à un procès exténuant, alors qu'il avait désormais dépassé l'âge de 80 ans.
Le tribunal de l'empereur le condamna, avec l'accusation d'hérésie, à la mutilation cruelle de la langue et de la main droite - les deux organes avec lesquels, à travers la parole et les écrits, Maxime avait combattu la doctrine erronée de l'unique volonté du Christ. Pour finir, le saint moine fut exilé en Colchide, sur la Mer Noire, où il mourut, épuisé par les souffrances endurées, le 13 août de cette même année.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Je voudrais présenter aujourd'hui la figure de l'un des grands Pères de l'Eglise d'Orient de l'époque tardive. Il s'agit d'un moine, saint Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner - "confesser" -, également à travers la souffrance, l'intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde. Maxime naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580. Dès l'enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l'étude des Ecritures, également à travers les œuvres d'Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à "fixer" la tradition exégétique alexandrine.
De Jérusalem, Maxime s'installa à Constantinople, et de là, à cause des invasions barbares, il se réfugia en Afrique. Il s'y distingua par un courage extrême dans la défense de l'orthodoxie. Maxime n'acceptait aucune réduction de l'humanité du Christ. La théorie était née selon laquelle il n'y aurait eu dans le Christ qu'une seule volonté, la volonté divine. Pour défendre l'unicité de sa personne, on niait en Lui une véritable volonté humaine. Et, à première vue, cela pourrait aussi apparaître une bonne chose que dans le Christ il n'y ait qu'une volonté. Mais saint Maxime comprit immédiatement que cela aurait détruit le mystère du salut, car une humanité sans volonté, un homme sans volonté n'est pas un homme véritable, c'est un homme amputé. L'homme Jésus Christ n'aurait donc pas été un homme véritable, il n'aurait pas vécu le drame de l'être humain, qui consiste précisément dans la difficulté de conformer notre volonté avec la vérité de l'être. Et ainsi, saint Maxime affirme avec une grande décision: l'Ecriture Sainte ne nous montre pas un homme amputé, sans volonté, mais un véritable homme complet: Dieu, en Jésus Christ, a réellement assumé la totalité de l'être humain - excepté le péché, bien évidemment - et donc également une volonté humaine. Et la chose, ainsi formulée, apparaît claire: le Christ est ou n'est pas un homme. S'il est un homme, il a également une volonté. Mais un problème apparaît: ne finit-on pas ainsi dans une sorte de dualisme? N'arrive-t-on pas à affirmer deux personnalités complètes: raison, volonté, sentiment? Comment surmonter le dualisme, conserver la totalité de l'être humain et toutefois préserver l'unité de la personne du Christ, qui n'était pas schizophrène. Et saint Maxime démontre que l'homme trouve son unité, l'intégration de lui-même, sa totalité non pas en lui-même, mais en se dépassant lui-même, en sortant de lui-même. Ainsi, également dans le Christ, en sortant de lui-même, l'homme se trouve lui-même en Dieu, dans le Fils de Dieu. On ne doit pas amputer l'homme pour expliquer l'Incarnation; il faut seulement comprendre le dynamisme de l'être humain qui ne se réalise qu'en sortant de lui-même; ce n'est qu'en Dieu que nous trouvons nous-mêmes, notre totalité et notre plénitude. On voit ainsi que ce n'est pas l'homme qui se referme sur lui-même qui est un homme complet; mais c'est l'homme qui s'ouvre, qui sort de lui-même, qui devient complet et se trouve lui-même précisément dans le Fils de Dieu, qui trouve sa véritable humanité. Pour saint Maxime cette vision ne reste pas une spéculation philosophique; il la voit réalisée dans la vie concrète de Jésus, surtout dans le drame du Gethsémani. Dans ce drame de l'agonie de Jésus, de l'angoisse de la mort, de l'opposition entre la volonté humaine de ne pas mourir et la volonté divine qui s'offre à la mort, dans ce drame du Gethsémani se réalise tout le drame humain, le drame de notre rédemption. Saint Maxime nous dit, et nous savons que cela est vrai: Adam (et Adam c'est nous) pensait que le "non" était le sommet de la liberté. Seul celui qui peut dire "non" serait réellement libre; pour réaliser réellement sa liberté, l'homme devait dire "non" à Dieu; ce n'est qu'ainsi qu'il pense être finalement lui-même, être arrivé au sommet de la liberté. Cette tendance était aussi contenue dans la nature humaine du Christ, mais il l'a surmontée, car Jésus a vu que le "non" n'est pas le sommet de la liberté. Le sommet de la liberté est le "oui", la conformité avec la volonté de Dieu. Ce n'est que dans le "oui" que l'homme devient réellement lui-même; ce n'est que dans la grande ouverture du "oui", dans l'unification de sa volonté avec la volonté divine, que l'homme devient immensément ouvert, devient "divin". Etre comme Dieu était le désir d'Adam, c'est-à-dire être complètement libre. Mais l'homme qui se referme sur lui-même n'est pas divin, n'est pas complètement libre; il l'est en sortant de lui-même, c'est dans le "oui" qu'il devient libre; et tel est le drame du Gethsémani: non pas ma volonté, mais la tienne. C'est en transférant la volonté humaine dans la volonté divine que naît l'homme véritable et que nous sommes rachetés. C'est, en quelques mots, le point fondamental de ce que voulait dire saint Maxime, et nous voyons qu'ici tout l'être humain est véritablement en question; c'est là que se trouve toute la question de notre vie. Saint Maxime avait déjà eu des problèmes en Afrique en défendant cette vision de l'homme et de Dieu; il fut ensuite appelé à Rome. En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin I pour défendre les deux volontés du Christ, contre l'édit de l'empereur, qui - pro bono pacis - interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage: bien que de santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d'humiliations et de tourments.
Quelques temps plus tard, en 662, ce fut le tour de Maxime, qui - s'opposant lui aussi à l'empereur - continuait à répéter: "Il est impossible d'affirmer dans le Christ une seule volonté!" (cf. PG 91, cc. 268-269). Ainsi, avec deux de ses disciples, tous deux appelés Anastase, Maxime fut soumis à un procès exténuant, alors qu'il avait désormais dépassé l'âge de 80 ans. Le tribunal de l'empereur le condamna, avec l'accusation d'hérésie, à la mutilation cruelle de la langue et de la main droite - les deux organes avec lesquels, à travers la parole et les écrits, Maxime avait combattu la doctrine erronée de l'unique volonté du Christ. Pour finir, le saint moine fut exilé en Colchide, sur la Mer Noire, où il mourut, épuisé par les souffrances endurées, le 13 août de cette même année 662.
En parlant de la vie de Maxime, nous avons mentionné son œuvre littéraire en défense de l'orthodoxie. Nous avons en particulier fait référence à la Dispute avec Pyrrhus, ancien Patriarche de Constantinople: dans celle-ci, il réussissait à persuader son adversaire de ses erreurs. En effet, avec une grande honnêteté, Pyrrhus concluait ainsi la Dispute: "Je demande pardon pour moi et pour ceux qui m'ont précédé: par ignorance nous sommes parvenus à ces absurdes pensées et argumentations; et je prie pour que l'on trouve la façon d'effacer ces absurdités, en sauvant la mémoire de ceux qui se sont trompés" (PG 91, c. 352). Quelques dizaines d'œuvres importantes sont également parvenues jusqu'à nous, parmi lesquelles se détache la Mistagoghía, l'un des écrits les plus significatifs de saint Maxime, qui rassemble dans une synthèse bien structurée sa pensée théologique.
La pensée de saint Maxime n'est jamais seulement une pensée théologique, spéculative, refermée sur elle-même, car elle a toujours comme aboutissement la réalité concrète du monde et de son salut. Dans ce contexte, dans lequel il a dû souffrir, il ne pouvait pas se réfugier dans des affirmations philosophiques uniquement théoriques; il devait chercher le sens de la vie, en se demandant: qui suis-je, qu'est-ce que le monde? A l'homme, créé à son image et à sa ressemblance, Dieu a confié la mission d'unifier le cosmos. Et comme le Christ a unifié en lui-même l'être humain, en l'homme le Créateur a unifié le cosmos. Il nous a montré comment unifier dans la communion du Christ le cosmos et arriver ainsi réellement à un monde racheté. A cette puissante vision salvifique fait référence l'un des plus grands théologiens du vingtième siècle, Hans Urs von Balthasar, qui - "relançant" la figure de Maxime - définit sa pensée par l'expression emblématique de Kosmische Liturgie, "liturgie cosmique". Au centre de cette solennelle "liturgie" se trouve toujours Jésus Christ, unique Sauveur du monde. L'efficacité de son action salvifique, qui a définitivement unifié le cosmos, est garantie par le fait que, bien qu'étant Dieu en tout, il est aussi intégralement homme - étant également comprise l'"énergie" et la volonté de l'homme.
La vie et la pensée de Maxime restent puissamment illuminées par un immense courage dans le témoignage de la réalité intégrale du Christ, sans aucune réduction ou compromis. Et ainsi nous apparaît qui est vraiment l'homme, comment nous devons vivre pour répondre à notre vocation. Nous devons vivre unis à Dieu, pour être ainsi unis à nous-mêmes et au cosmos, en donnant au cosmos lui-même et à l'humanité la juste forme. Le "oui" universel du Christ, nous montre également avec clarté comment donner leur juste place à toutes les autres valeurs. Nous pensons à des valeurs qui sont aujourd'hui à juste titre défendues, comme la tolérance, la liberté, le dialogue. Mais une tolérance qui ne saurait plus distinguer entre le bien et le mal deviendrait chaotique et autodestructrice. De même: une liberté qui ne respecterait pas la liberté des autres et ne trouverait pas la commune mesure de nos libertés respectives, deviendrait anarchie et détruirait l'autorité. Le dialogue qui ne sait plus sur quoi dialoguer devient un vain bavardage. Toutes ces valeurs sont grandes et fondamentales, mais elles ne peuvent demeurer de vraies valeurs que si elles ont un point de référence qui les unit et leur donne leur véritable authenticité. Ce point de référence est la synthèse entre Dieu et le cosmos, c'est la figure du Christ dans laquelle nous apprenons la vérité sur nous-mêmes et nous apprenons ainsi où placer toutes les autres valeurs. Tel est le point d'arrivée du témoignage de ce grand Confesseur. Et ainsi, en fin de compte, le Christ nous indique que le cosmos doit devenir liturgie, gloire de Dieu et que l'adoration est le commencement de la vraie transformation, du vrai renouveau du monde.
C'est pourquoi je voudrais conclure par un passage fondamental des œuvres de saint Maxime: "Nous adorons un seul Fils, avec le Père et avec l'Esprit Saint, comme avant les temps, à présent aussi, et pour tous les temps, et pour les temps après les temps. Amen!" (PG 91, c. 269).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche le 14 août
Saint Maximilien-Marie Kolbe
Prêtre o.f.m. conv. et martyr
Fondateur de la : « Mission de l'Immaculée »
Maximilien Kolbe (de son prénom de baptême: Rajmund) naît le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola, pas très loin de Lodz, en Pologne. Il était le fils de Jules et Marie Dabrowska.
Adolescent, il se sentit fasciné par l'idéal de saint François d'Assise et entra au petit séminaire des Franciscains conventuels (dits Cordeliers) de Léopoli.
Après le noviciat, il fut envoyé à Rome, au Collège International de l'ordre, pour y faire ses études ecclésiastiques. En 1915, il fut diplômé en philosophie puis, en 1919, en théologie.
Alors que l'Europe est déchirée par la Première Guerre Mondiale, Maximilien songe à une grande œuvre au service de l'Immaculée pour l'avènement du Royaume du Christ.
Le soir du 16 octobre 1917, il fonde avec quelques compagnons la « Mission de l'Immaculée », qui a pour but la conversion et la sanctification de tous les hommes par l'offrande inconditionnelle à la Vierge Marie.
Il est ordonné prêtre en 1918 et, en 1919, une fois ses études ecclésiastiques terminées, il rentre en Pologne pour commencer à Cracovie un travail d'organisation et d'animation du mouvement de la « Mission de l'Immaculée ».
Comme moyen de liaison entre les adhérents du mouvement, il fonde la revue « Le Chevalier de l'Immaculée ».
En 1927, encouragé par la progression importante du nombre de collaborateurs consacrés et de membres de la M.I., il transfère le centre d'édition à Niepokalanow, ou « Cité de l'Immaculée », près de Varsovie, qui accueillera plus de 700 religieux. Ceux-ci se consacreront à évangéliser le monde grâce à l’utilisation des moyens de communication sociale.
En 1930, il part avec quatre autres frères pour le Japon, où il fonde « Mugenzai No Sono », ou « Jardin de l'Immaculée », dans la banlieue de Nagasaki et y imprime une revue mariale. Cette « cité » restera intacte après l'explosion, en 1945, de la bombe atomique sur Nagasaki.
En 1936, il rentre en Pologne, appelé par la croissance de la communauté religieuse et l'expansion de l'activité éditoriale : onze publications, parmi lesquelles un quotidien de grande audience dans les classes populaires : il tire à 228.560 exemplaires, et le « Le Chevalier de l'Immaculée » à un million d'exemplaires.
Le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Niepokalanow est bombardée et saccagée. Les religieux doivent l’abandonner. Les bâtiments sont utilisés comme lieu de premier accueil pour les réfugiés et les militaires
Le 17 février 1941, le Père Kolbe est arrêté par la Gestapo et incarcéré dans la prison Pawiak de Varsovie. Le 28 mai de la même année, il est déporté au camp d’extermination d’Auschwitz, où on lui assigna le numéro 16670.
Fin juillet, un prisonnier s'échappa. En guise de représailles, le commandant Fritsch décide de choisir dix compagnons du même bloc et les condamne injustement à mourir de faim et de soif dans le « souterrain de la mort ».
À la stupeur de tous les prisonniers et des nazis eux-mêmes, le père Maximilien sort des rangs et s'offre pour remplacer l'un des condamnés, le jeune sergent polonais François Gajowniczek. De cette manière inattendue et héroïque, le Père Maximilien descend avec les neuf autres prisonniers dans le « souterrain de la mort » où, les uns après les autres, les prisonniers meurent, consolés, assistés et bénis par un saint.
Le 14 août 1941, le Père Kolbe quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, suite à une injection d’acide phénique. Le jour suivant, son corps fut brûlé dans le four crématoire et ses cendres dispersées au vent.
Maximilien-Marie Kolbe a été élevé à la gloire des autels, le 17 octobre 1971, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 10 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Acte de consécration à l'Immaculée
Daignez recevoir ma louange, ô Vierge bénie ! Immaculée Conception, Reine du ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très-aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la miséricorde, me voici à vos pieds, moi, pauvre pécheur. Je vous en supplie, acceptez mon être tout entier comme votre bien et votre propriété. Agissez en moi selon votre volonté, en mon âme et mon corps, en ma vie et ma mort et mon éternité. Disposez avant tout de moi comme vous le désirez, pour que se réalise enfin ce qui est dit de vous : La Femme écrasera la tête du serpent et aussi : Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier. Qu'en vos mains immaculées, si riches de miséricorde, je devienne un instrument de votre amour, capable de ranimer et d'épanouir pleinement tant d'âmes tièdes ou égarées. Ainsi s'étendra sans fin le règne du Cœur divin de Jésus. Vraiment, votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la grâce jaillit du Cœur divin de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.
Saints Martyrs (800) d'Otrante
(†14 août 1480)
Les Saints Martyrs d'Otrante (province de Lecce dans les Pouilles, en Italie) sont les 800 habitants de cette ville du Salento tués le 14 août 1480 par les Turcs conduits par Gedik Ahmed Pacha pour avoir refusé de se convertir à l'islam après la chute de leur ville.
Le 28 juillet 1480, une armée turque, venant de Valona (ville portuaire d'Albanie), forte de 90 galères, 40 galiotes et 20 autres navires (18.000 soldats au total) se présenta sous les murs d'Otrante.
La ville résista de toutes ses forces aux attaques, mais sa population composée seulement de 6.000 habitants ne put s'opposer longtemps au bombardement de l'artillerie turque. En définitive, le 29 juillet la garnison et tous les habitants abandonnèrent le bourg aux mains des Turcs en se retirant dans la citadelle tandis que ceux-ci commencèrent leur razzia, même dans les habitations avoisinantes.
Quand Gedik Ahmed Pacha demanda aux défenseurs de se rendre, ceux-ci refusèrent, et l'artillerie turque reprit le bombardement. Le 11 août, après 15 jours de siège, Gedik Ahmed Pacha donna l'ordre de l'attaque finale et réussit à enfoncer les défenses et à prendre le château.
Un terrible massacre s'ensuivit. Tous les hommes de plus de quinze ans furent tués et les femmes et les enfants réduits en esclavage. Selon certains rapports historiques, les tués furent 12.000 et les personnes réduites en esclavage 5.000, mais la taille de la ville ne semble pas confirmer ces estimations.
Les rescapés et le clergé s'étaient réfugiés à l'intérieur de la cathédrale afin de prier avec l'archevêque Stefano Agricoli. Gedik Ahmed Pacha leur ordonna de renier leur foi chrétienne, recevant un refus net, il pénétra avec ses hommes dans la cathédrale et les fit prisonniers. Ils furent tous tués et l'église fut transformée en étable à chevaux.
L'assassinat du vieil archevêque Stefano Agricoli fut particulièrement barbare, alors qu'il incitait les mourants à s'en remettre à Dieu, il fut décapité, dépecé à coups de cimeterres, sa tête fut embrochée sur une pique et portée par les rues de la ville. Le commandant de la garnison Francesco Largo fut scié vivant. L'un des premiers à être exécuté fut le tailleur Antonio Pezzulla, dit le Primaldo qui, à la tête des Otrantins, le 12 août 1480, avait refusé la conversion à l'Islam. Le 14 août Ahmed fit attacher le reste des survivants et les fit traîner au col de la Minerva. Là il en fit décapiter au moins 800 en obligeant leurs proches à assister à l'exécution.
Les chroniques rapportent que, pendant le massacre, un Turc nommé Bersabei, impressionné par la façon dont les Otrantins mouraient pour leur foi, se convertit à la religion chrétienne et il fut empalé par ses compagnons d'armes.
Toutes les personnes massacrées furent reconnues martyrs de l'Église et vénérés comme bienheureux martyrs d'Otrante. La plus grande partie de leurs ossements se trouve dans sept grandes armoires en bois dans la chapelle des Martyrs bâtie dans l'abside droite de la cathédrale d'Otrante. Sur le col de la Minerve fut construite une petite église qui leur fut dédiée, Sainte Marie des Martyrs.
Treize mois après, Otrante fut reconquise par les Aragonais.
Le 13 octobre 1481, les corps des Otrantins massacrés furent trouvés indemnes par Alphonse d'Aragon et furent transférés à la Cathédrale des Bienheureux Martyrs d'Otrante.
À partir de 1485, une partie des restes des martyrs fut transférée à Naples et reposa dans l'église de Sainte-Catherine à Formiello. Ils furent déposés sous l'autel de la Madone du Rosaire (qui commémore la victoire définitive des troupes chrétiennes sur les Ottomans lors de la bataille de Lepante en 1571). Par la suite les restes furent déposés dans la chapelle des reliques, consacrée par le pape Benoît XIII, depuis 1901, ils se trouvaient sous l'autel.
Une reconnaissance canonique effectuée entre 2002 et 2003, en a confirmé l'authenticité.
Les reliques des martyrs sont vénérées dans de nombreux lieux des Pouilles, à Venise et en Espagne.
Un procès en canonisation commencé en 1539 se termina le 14 décembre 1771, quand le pape Clément XIV déclara bienheureux les 800 victimes du col de la Minerve et en autorisa le culte. Depuis ils sont les protecteurs d'Otrante.
En vue d'une possible canonisation à la demande du diocèse d'Otrante, le procès a été récemment rouvert et a confirmé les conclusions du précédent.
Le 6 juillet 2007, le pape Benoît XVI publie un décret dans lequel il reconnaît le martyre d'Antonio Primaldo et de ses concitoyens tués pour haine envers la foi. Il en annonce la canonisation en consistoire le 11 février 2013.
Les 800 Martyrs d’Otrante ont été proclamés Saints le 12 mai 2013, sur la Place Saint-Pierre à Rome, par le Saint Père François (sa première canonisation).
Saint Maximilien-Marie Kolbe
Prêtre o.f.m. conv. et martyr
Fondateur de la : « Mission de l'Immaculée »
Maximilien Kolbe (de son prénom de baptême: Rajmund) naît le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola, pas très loin de Lodz, en Pologne. Il était le fils de Jules et Marie Dabrowska.
Adolescent, il se sentit fasciné par l'idéal de saint François d'Assise et entra au petit séminaire des Franciscains conventuels (dits Cordeliers) de Léopoli.
Après le noviciat, il fut envoyé à Rome, au Collège International de l'ordre, pour y faire ses études ecclésiastiques. En 1915, il fut diplômé en philosophie puis, en 1919, en théologie.
Alors que l'Europe est déchirée par la Première Guerre Mondiale, Maximilien songe à une grande œuvre au service de l'Immaculée pour l'avènement du Royaume du Christ.
Le soir du 16 octobre 1917, il fonde avec quelques compagnons la « Mission de l'Immaculée », qui a pour but la conversion et la sanctification de tous les hommes par l'offrande inconditionnelle à la Vierge Marie.
Il est ordonné prêtre en 1918 et, en 1919, une fois ses études ecclésiastiques terminées, il rentre en Pologne pour commencer à Cracovie un travail d'organisation et d'animation du mouvement de la « Mission de l'Immaculée ».
Comme moyen de liaison entre les adhérents du mouvement, il fonde la revue « Le Chevalier de l'Immaculée ».
En 1927, encouragé par la progression importante du nombre de collaborateurs consacrés et de membres de la M.I., il transfère le centre d'édition à Niepokalanow, ou « Cité de l'Immaculée », près de Varsovie, qui accueillera plus de 700 religieux. Ceux-ci se consacreront à évangéliser le monde grâce à l’utilisation des moyens de communication sociale.
En 1930, il part avec quatre autres frères pour le Japon, où il fonde « Mugenzai No Sono », ou « Jardin de l'Immaculée », dans la banlieue de Nagasaki et y imprime une revue mariale. Cette « cité » restera intacte après l'explosion, en 1945, de la bombe atomique sur Nagasaki.
En 1936, il rentre en Pologne, appelé par la croissance de la communauté religieuse et l'expansion de l'activité éditoriale : onze publications, parmi lesquelles un quotidien de grande audience dans les classes populaires : il tire à 228.560 exemplaires, et le « Le Chevalier de l'Immaculée » à un million d'exemplaires.
Le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Niepokalanow est bombardée et saccagée. Les religieux doivent l’abandonner. Les bâtiments sont utilisés comme lieu de premier accueil pour les réfugiés et les militaires
Le 17 février 1941, le Père Kolbe est arrêté par la Gestapo et incarcéré dans la prison Pawiak de Varsovie. Le 28 mai de la même année, il est déporté au camp d’extermination d’Auschwitz, où on lui assigna le numéro 16670.
Fin juillet, un prisonnier s'échappa. En guise de représailles, le commandant Fritsch décide de choisir dix compagnons du même bloc et les condamne injustement à mourir de faim et de soif dans le « souterrain de la mort ».
À la stupeur de tous les prisonniers et des nazis eux-mêmes, le père Maximilien sort des rangs et s'offre pour remplacer l'un des condamnés, le jeune sergent polonais François Gajowniczek. De cette manière inattendue et héroïque, le Père Maximilien descend avec les neuf autres prisonniers dans le « souterrain de la mort » où, les uns après les autres, les prisonniers meurent, consolés, assistés et bénis par un saint.
Le 14 août 1941, le Père Kolbe quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, suite à une injection d’acide phénique. Le jour suivant, son corps fut brûlé dans le four crématoire et ses cendres dispersées au vent.
Maximilien-Marie Kolbe a été élevé à la gloire des autels, le 17 octobre 1971, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 10 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Acte de consécration à l'Immaculée
Daignez recevoir ma louange, ô Vierge bénie ! Immaculée Conception, Reine du ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très-aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la miséricorde, me voici à vos pieds, moi, pauvre pécheur. Je vous en supplie, acceptez mon être tout entier comme votre bien et votre propriété. Agissez en moi selon votre volonté, en mon âme et mon corps, en ma vie et ma mort et mon éternité. Disposez avant tout de moi comme vous le désirez, pour que se réalise enfin ce qui est dit de vous : La Femme écrasera la tête du serpent et aussi : Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier. Qu'en vos mains immaculées, si riches de miséricorde, je devienne un instrument de votre amour, capable de ranimer et d'épanouir pleinement tant d'âmes tièdes ou égarées. Ainsi s'étendra sans fin le règne du Cœur divin de Jésus. Vraiment, votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la grâce jaillit du Cœur divin de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.
Saints Martyrs (800) d'Otrante
(†14 août 1480)
Les Saints Martyrs d'Otrante (province de Lecce dans les Pouilles, en Italie) sont les 800 habitants de cette ville du Salento tués le 14 août 1480 par les Turcs conduits par Gedik Ahmed Pacha pour avoir refusé de se convertir à l'islam après la chute de leur ville.
Le 28 juillet 1480, une armée turque, venant de Valona (ville portuaire d'Albanie), forte de 90 galères, 40 galiotes et 20 autres navires (18.000 soldats au total) se présenta sous les murs d'Otrante.
La ville résista de toutes ses forces aux attaques, mais sa population composée seulement de 6.000 habitants ne put s'opposer longtemps au bombardement de l'artillerie turque. En définitive, le 29 juillet la garnison et tous les habitants abandonnèrent le bourg aux mains des Turcs en se retirant dans la citadelle tandis que ceux-ci commencèrent leur razzia, même dans les habitations avoisinantes.
Quand Gedik Ahmed Pacha demanda aux défenseurs de se rendre, ceux-ci refusèrent, et l'artillerie turque reprit le bombardement. Le 11 août, après 15 jours de siège, Gedik Ahmed Pacha donna l'ordre de l'attaque finale et réussit à enfoncer les défenses et à prendre le château.
Un terrible massacre s'ensuivit. Tous les hommes de plus de quinze ans furent tués et les femmes et les enfants réduits en esclavage. Selon certains rapports historiques, les tués furent 12.000 et les personnes réduites en esclavage 5.000, mais la taille de la ville ne semble pas confirmer ces estimations.
Les rescapés et le clergé s'étaient réfugiés à l'intérieur de la cathédrale afin de prier avec l'archevêque Stefano Agricoli. Gedik Ahmed Pacha leur ordonna de renier leur foi chrétienne, recevant un refus net, il pénétra avec ses hommes dans la cathédrale et les fit prisonniers. Ils furent tous tués et l'église fut transformée en étable à chevaux.
L'assassinat du vieil archevêque Stefano Agricoli fut particulièrement barbare, alors qu'il incitait les mourants à s'en remettre à Dieu, il fut décapité, dépecé à coups de cimeterres, sa tête fut embrochée sur une pique et portée par les rues de la ville. Le commandant de la garnison Francesco Largo fut scié vivant. L'un des premiers à être exécuté fut le tailleur Antonio Pezzulla, dit le Primaldo qui, à la tête des Otrantins, le 12 août 1480, avait refusé la conversion à l'Islam. Le 14 août Ahmed fit attacher le reste des survivants et les fit traîner au col de la Minerva. Là il en fit décapiter au moins 800 en obligeant leurs proches à assister à l'exécution.
Les chroniques rapportent que, pendant le massacre, un Turc nommé Bersabei, impressionné par la façon dont les Otrantins mouraient pour leur foi, se convertit à la religion chrétienne et il fut empalé par ses compagnons d'armes.
Toutes les personnes massacrées furent reconnues martyrs de l'Église et vénérés comme bienheureux martyrs d'Otrante. La plus grande partie de leurs ossements se trouve dans sept grandes armoires en bois dans la chapelle des Martyrs bâtie dans l'abside droite de la cathédrale d'Otrante. Sur le col de la Minerve fut construite une petite église qui leur fut dédiée, Sainte Marie des Martyrs.
Treize mois après, Otrante fut reconquise par les Aragonais.
Le 13 octobre 1481, les corps des Otrantins massacrés furent trouvés indemnes par Alphonse d'Aragon et furent transférés à la Cathédrale des Bienheureux Martyrs d'Otrante.
À partir de 1485, une partie des restes des martyrs fut transférée à Naples et reposa dans l'église de Sainte-Catherine à Formiello. Ils furent déposés sous l'autel de la Madone du Rosaire (qui commémore la victoire définitive des troupes chrétiennes sur les Ottomans lors de la bataille de Lepante en 1571). Par la suite les restes furent déposés dans la chapelle des reliques, consacrée par le pape Benoît XIII, depuis 1901, ils se trouvaient sous l'autel.
Une reconnaissance canonique effectuée entre 2002 et 2003, en a confirmé l'authenticité.
Les reliques des martyrs sont vénérées dans de nombreux lieux des Pouilles, à Venise et en Espagne.
Un procès en canonisation commencé en 1539 se termina le 14 décembre 1771, quand le pape Clément XIV déclara bienheureux les 800 victimes du col de la Minerve et en autorisa le culte. Depuis ils sont les protecteurs d'Otrante.
En vue d'une possible canonisation à la demande du diocèse d'Otrante, le procès a été récemment rouvert et a confirmé les conclusions du précédent.
Le 6 juillet 2007, le pape Benoît XVI publie un décret dans lequel il reconnaît le martyre d'Antonio Primaldo et de ses concitoyens tués pour haine envers la foi. Il en annonce la canonisation en consistoire le 11 février 2013.
Les 800 Martyrs d’Otrante ont été proclamés Saints le 12 mai 2013, sur la Place Saint-Pierre à Rome, par le Saint Père François (sa première canonisation).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 15 août
Saint Tarcisius (257)
Acolyte et martyr de l’Eucharistie
Tarcisius, nous le connaissons grâce à saint Damase, élu pape en 366, qui organisa le culte des martyrs, composa et fit graver dans la catacombe de Saint-Calixte des épigrammes en leur honneur.
Sur sa tombe est écrit : « Tarcisius portait les sacrements du Christ. C'est alors qu'une troupe d'excités le pressa de les montrer aux impies. Il préféra donner sa vie plutôt que de montrer à ces chiens enragés les célestes membres. »
C'était vers l'an 254, le cruel Valérien régnait sur l'empire de Rome. Dans la ville où les saints apôtres Pierre et Paul avaient donné leur vie pour Jésus-Christ, les chrétiens se multipliaient. Les païens qui les rencontraient dans les rues disaient d'eux : « Ceux-là, voyez comme ils s'aiment ». Mais ils n'avaient pas le droit de se réunir pour prier ensemble. Pour célébrer la messe, ils se cachaient dans les catacombes.
Or, à cette époque, Etienne était pape et parmi les enfants qu'il instruisait pour devenir prêtres, se trouvait un garçon d'une quinzaine d'années : Tarcisius.
Le saint pontife leur dit un jour : « Vous ne devez pas seulement sauver votre âme, mais aussi celle des autres ; si vous avez un ami ou un parent païen, vous devez le convertir. Soyez des apôtres ! ». Et Tarcisius lorsqu'il servait la messe priait et communiait pour ceux qui ne connaissaient pas Jésus-Christ.
Quelques mois après, le 15 août, le prêtre Dyonisus disait la messe dans les catacombes. Au moment de la communion, il se tourna vers l'assistance : « Mes frères, lequel d'entre vous se sent assez courageux pour porter l'hostie sainte aux prisonniers qui seront livrés aux bêtes demain ? “Moi, père, fais-moi cet honneur”, répondit le premier, Tarcisius, devenu acolyte, et qui servait la messe. Enfant, tu passeras peut-être inaperçu, que Dieu te protège ! » et Dyonisus déposa l'hostie dans les mains de l'acolyte. Tarcisius enveloppa ce précieux dépôt dans sa tunique, serra ses bras sur sa poitrine et sortit des catacombes.
Sur la via Appia, tout en priant Dieu qu'il portait sur son cœur, il marcha ainsi jusqu'à la place publique. Il y avait là une bande de garçons païens qui jouaient sous la direction de Quintilus le plus âgé d'entre eux. « Tarcisius, qu'est-ce que tu portes comme ça ?, dit Quintilus en le saisissant par le bras. “Ça ne te regarde pas”. On sait que tu es chrétien, si tu ne dis pas ce que tu portes, on te dénoncera à la police ».
A ce moment-là, les soldats qui passaient entendirent les paroles des enfants et s'approchèrent : « Est-ce vrai que tu es chrétien ? “Oui, je le suis” ».
Ils voulurent l'obliger à desserrer les mains, mais une force extraordinaire les avaient comme soudées l'une à l'autre. Pour lui faire lâcher prise, ils frappèrent l'héroïque enfant à coup de pierre et de bâton. Il fut atteint gravement à la tête et il tomba sur les dalles de la route, les mains toujours pressées sur sa poitrine. Alors ils s'acharnèrent sur lui avec une
telle violence qu'il s'évanouit en murmurant : « Seigneur Jésus, ne permettez pas que votre corps soit profané ».
Ils essayèrent encore de le fouiller, mais ils ne réussirent pas à dégager ses bras. A ce moment-là, passa un envoyé de Dyonisus, inquiet de ne pas le voir revenir. En voyant cet homme, les soldats et les enfants eurent peur et se dispersèrent, mais il était trop tard !
L'envoyé du prêtre s'agenouilla près de l'enfant et le souleva dans ses bras. Le petit martyr ouvrit les yeux une dernière fois et murmura : « Ne vous occupez pas de moi, mais prenez soin des hosties que je porte ».
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Qui était saint Tarcisius? Nous ne disposons pas de beaucoup d'informations. Nous sommes dans les premiers siècles de l’histoire de l'Eglise, plus précisément au troisième siècle; on raconte qu'il était un jeune homme qui fréquentait les catacombes de Saint-Calixte ici à Rome et qu'il était très fidèle à ses engagements chrétiens. Il aimait beaucoup l'Eucharistie et, de divers éléments, nous concluons que, probablement, il était un acolyte, c'est-à-dire un servant d'autel. Dans ces années-là, l'empereur Valérien persécutait durement les chrétiens, qui étaient contraints de se réunir clandestinement dans les maisons privées ou, parfois, également dans les catacombes, pour écouter la Parole de Dieu, prier et célébrer la Messe. Même la tradition d'apporter l’Eucharistie aux prisonniers et aux malades devenait de plus en plus dangereuse. Un jour, alors que le prêtre demanda comme d’habitude, qui était disposé à apporter l'Eucharistie aux autres frères et sœurs qui l'attendaient, le jeune Tarcisius se leva et dit: «Veux-tu que je m'en charge?». Ce garçon semblait trop jeune pour un service aussi exigeant! «Ma jeunesse — dit Tarcisius — sera le meilleur abri pour l'Eucharistie». Le prêtre, convaincu, lui confia le précieux Pain en lui disant: «Tarcisius, rappelle-toi qu'un trésor céleste est remis entre tes faibles mains. Evite les chemins fréquentés et n'oublie pas que les choses saintes ne doivent pas être jetées aux chiens ni les perles aux cochons. Protégeras-tu avec fidélité et assurance les Saints Mystères?». «Je mourrai — répondit Tarcisius avec fermeté — plutôt que de les céder». En route, il rencontra des amis qui, s'approchant de lui, lui demandèrent de se joindre à eux. A sa réponse négative — ils étaient païens — ils devinrent soupçonneux et insistants et ils se rendirent compte qu'il serrait quelque chose sur sa poitrine qu'il semblait défendre. Ils tentèrent de la lui arracher mais en vain; la lutte se fit de plus en plus acharnée, surtout lorsqu'ils apprirent que Tarcisius était chrétien: ils lui donnèrent des coups de pied, lui lancèrent des pierres, mais il ne céda pas. Mourant, il fut apporté au prêtre par un officier prétorien du nom de Quadratus, devenu lui aussi, clandestinement, chrétien. Il y arriva sans vie, mais il serrait encore contre sa poitrine un petit morceau de lin contenant l'Eucharistie. Il fut enterré immédiatement dans les catacombes de Saint-Calixte. Le Pape Damase fit apposer une inscription sur la tombe de saint Tarcisius, selon laquelle le jeune homme mourut en 257. Le Martyrologe romain fixe la date au 15 août et dans le même Martyrologe est rapportée une belle tradition orale selon laquelle, sur le corps de saint Tarcisius, on ne retrouva pas le Très Saint Sacrement, ni dans ses mains, ni dans ses vêtements. On raconta que le pain consacré, défendu par sa vie par le petit martyr, était devenu chair de sa chair, formant ainsi avec son propre corps, une unique hostie immaculée offerte à Dieu.
Chères servantes et chers servants d'autel, le témoignage de saint Tarcisius et cette belle tradition nous enseignent l’amour profond et la grande vénération que nous devons avoir pour l'Eucharistie: c'est un bien précieux, un trésor dont la valeur ne peux pas être mesurée, c'est le Pain de la vie, c'est Jésus lui-même qui se fait nourriture, soutien et force pour notre chemin de chaque jour et route ouverte vers la vie éternelle, c'est le don le plus grand que Jésus nous a laissé.
Je m'adresse à vous ici présents et, à travers vous, à tous les servants d'autel du monde! Servez avec générosité Jésus présent dans l'Eucharistie. C'est une tâche importante, qui vous permet d'être particulièrement proches du Seigneur et de croître dans une amitié vraie et profonde avec Lui. Conservez jalousement cette amitié dans votre cœur comme saint Tarcisius, prêts à vous engager, à lutter et à donner la vie pour que Jésus parvienne à tous les hommes. Vous aussi, transmettez aux jeunes de votre âge le don de cette amitié, avec joie, avec enthousiasme, sans peur, afin qu'ils puissent sentir que vous connaissez ce Mystère, qu'il est vrai et que vous l'aimez! Chaque fois que vous vous approchez de l'autel, vous avez la chance d’assister au grand geste d'amour de Dieu, qui continue à vouloir se donner à chacun de nous, à être proche de nous, à nous aider, à nous donner la force pour vivre bien. Avec la consécration — vous le savez — ce petit morceau de pain devient Corps du Christ, ce vin devient Sang du Christ. Vous avez la chance de pouvoir vivre de près cet indicible mystère! Vous accomplissez avec amour, avec dévotion et avec fidélité votre tâche de servants d'autel; n'entrez pas dans l'église pour la célébration avec superficialité, mais préparez-vous intérieurement à la Messe! En aidant vos prêtres dans le service de l’autel, vous contribuez à rendre Jésus plus proche, de manière telle que les fidèles puissent le sentir et s’en rendre compte avec plus de force: Il est ici; vous collaborez afin qu'il puisse être plus présent dans le monde, dans la vie de chaque jour, dans l'Eglise et en tout lieu. Chers amis! Vous prêtez à Jésus vos mains, vos pensées, votre temps. Il ne manquera pas de vous récompenser, en vous donnant la vraie joie et en vous faisant sentir où est le bonheur le plus complet. Saint Tarcisius nous a montré que l'amour peut nous conduire jusqu'au don de la vie pour un bien authentique, pour le bien véritable, pour le Seigneur.
A nous probablement, le martyre n'est pas demandé, mais Jésus nous demande la fidélité dans les petites choses, le recueillement intérieur, la participation intérieure, notre foi et l'effort de conserver présent ce trésor dans notre vie de chaque jour. Il nous demande la fidélité dans les tâches quotidiennes, le témoignage de Son amour, en fréquentant l'Eglise par conviction intérieure et pour la joie de sa présence. Ainsi pouvons-nous aussi faire savoir à nos amis que Jésus est vivant. Dans cet engagement, puisse nous aider l’intercession de saint Jean-Marie Vianney, dont c'est aujourd'hui la fête liturgique, de cet humble curé de France, qui a changé une petite communauté et a ainsi donné au monde une lumière nouvelle. Que l'exemple des saints Tarcisius et Jean-Marie Vianney nous pousse chaque jour à aimer Jésus et à accomplir sa volonté, comme l'a fait la Vierge Marie, fidèle à son Fils jusqu'au bout. Merci encore à tous!
Saint Jacek (Hyacinthe) Odrowąż
Prêtre o.p. missionnaire en Pologne
Commémoration :
Martyrologium Romanum le 15 août (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 17 août. (1185-1257)
Hyacinthe naît vers le 1183 à Groß-Stein (aujourd’hui Kamień Śląski près d’Opole en Pologne). De famille noble, frère ou cousin du Bx Ceslas Odrowąż, il étudia à Cracovie, Prague et Bologne, puis devint prêtre (et sans doute chanoine) à Cracovie.
En 1218 son oncle Yves Konski, évêque de Cracovie, emmène ses deux neveux à Rome, et demande à st Dominique des missionnaires pour son diocèse. St Dominique lui dit qu’il n’en a pas de disponibles mais qu’il peut en former sur place : Hyacinthe, Ceslas, et deux personnes de la suite de l’évêque, Hermann le Teutonique et Henri le Morave. St Dominique leur donne l’habit à Sainte-Sabine en mars 1218, ils font leurs vœux au bout de six mois de noviciat. St Dominique établit Hyacinthe supérieur de la mission, et pour respecter leur nouvelle règle, ils reviennent en Pologne à pied et sans provisions (donc pas avec l’évêque Yves). Passant en Haute-Carinthie, ils restent six mois et fondent à Friesach un couvent avec Hermann comme supérieur. Ils passent en Styrie, Autriche, Moravie, Silésie, puis arrivent à Cracovie où Hyacinthe fonde un couvent avec l’aide de son oncle. Beaucoup de gens entrent dans ce couvent, et Hyacinthe évangélise la population avec succès.
Zèle et ascèse. La Sainte Vierge lui apparaît souvent. Il envoie Ceslas et Henri à Prague où ils fondent le couvent Saint Clément, et part lui-même évangéliser le Nord. Il fonde des couvents à Sandomir sur la Vistule ; à Ploko en Moravie ; dans une petite île déserte où plus tard sera construite la ville de Dantzig ; à Culm en Prusse (ennuis avec les Chevaliers Teutoniques); à Cammin, à Premislau, à l’île de Rugen, à Elbing, à Montréal en Poméranie. Il va aussi en Danemark, Suède, Gothie, Norvège, Écosse, Livonie, Petite-Russie, Constantinople, Chio, Grande-Russie (ou Moscovie), il construit un couvent à Kiev (1229-1233) mais doit fuir car les Tartares détruisent la ville (il emporte le Saint Sacrement), il revient à Cracovie (1241-1243), fait divers miracles, évangélise la Cumanie, la Tartarie, le Tibet, le nord de la Chine, la Volhynie, la Podolie, la Lithuanie, la Finlande. Le tout sans armes, sans monture, sans argent, sans interprète, sans fourrures, parfois sans guide, mais Dieu l’a protégé puisqu’il est revenu en bonne santé à Cracovie, âgé de plus de 72 ans.
Il meurt, le 15 août 1257 à Cracovie, en disant le psaume « Entre tes mains Seigneur je remets mon esprit ». Quand il fut question de le canoniser, les témoignages attestèrent, rien que pour Cracovie, 50 résurrections, 72 agonisants rétablis en santé, et une infinité de malades guéris. Il a fondé la Province de Pologne mais ne voulut jamais être provincial ni évêque, il voulait être libre. Il traversa à pied sec les grands fleuves, et la Vierge Marie venait converser avec lui. Des témoins oculaires rapportent à son propos plusieurs prodiges comme la traversée miraculeuse de la Vistule sur sa chape, alors qu'il transportait l'Eucharistie et la statue de la Vierge. Ne cessant jamais de mener la vie austère et priante des premiers dominicains. Ne se déplaçant qu’à pied et vivant d’aumônes. « Il était humble, charitable, compatissant et avait des entrailles de père pour tous les hommes ».
Hyacinthe a été canonisé le 17 avril 1594 par Clément VIII (Ippolito Aldodrandini, 1592-1605). Patron de la Pologne, Poméranie, Prusse, Lituanie, Russie, Cracovie, Kiev, Wroclaw; on l’invoque pour le danger de noyade, contre la stérilité et pour avoir un accouchement facile. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, obtient du roi Ladislas de Pologne une partie des reliques d’Hyacinthe qu’elle offre aux dominicains de la rue Saint-Honoré.
Saint Tarcisius (257)
Acolyte et martyr de l’Eucharistie
Tarcisius, nous le connaissons grâce à saint Damase, élu pape en 366, qui organisa le culte des martyrs, composa et fit graver dans la catacombe de Saint-Calixte des épigrammes en leur honneur.
Sur sa tombe est écrit : « Tarcisius portait les sacrements du Christ. C'est alors qu'une troupe d'excités le pressa de les montrer aux impies. Il préféra donner sa vie plutôt que de montrer à ces chiens enragés les célestes membres. »
C'était vers l'an 254, le cruel Valérien régnait sur l'empire de Rome. Dans la ville où les saints apôtres Pierre et Paul avaient donné leur vie pour Jésus-Christ, les chrétiens se multipliaient. Les païens qui les rencontraient dans les rues disaient d'eux : « Ceux-là, voyez comme ils s'aiment ». Mais ils n'avaient pas le droit de se réunir pour prier ensemble. Pour célébrer la messe, ils se cachaient dans les catacombes.
Or, à cette époque, Etienne était pape et parmi les enfants qu'il instruisait pour devenir prêtres, se trouvait un garçon d'une quinzaine d'années : Tarcisius.
Le saint pontife leur dit un jour : « Vous ne devez pas seulement sauver votre âme, mais aussi celle des autres ; si vous avez un ami ou un parent païen, vous devez le convertir. Soyez des apôtres ! ». Et Tarcisius lorsqu'il servait la messe priait et communiait pour ceux qui ne connaissaient pas Jésus-Christ.
Quelques mois après, le 15 août, le prêtre Dyonisus disait la messe dans les catacombes. Au moment de la communion, il se tourna vers l'assistance : « Mes frères, lequel d'entre vous se sent assez courageux pour porter l'hostie sainte aux prisonniers qui seront livrés aux bêtes demain ? “Moi, père, fais-moi cet honneur”, répondit le premier, Tarcisius, devenu acolyte, et qui servait la messe. Enfant, tu passeras peut-être inaperçu, que Dieu te protège ! » et Dyonisus déposa l'hostie dans les mains de l'acolyte. Tarcisius enveloppa ce précieux dépôt dans sa tunique, serra ses bras sur sa poitrine et sortit des catacombes.
Sur la via Appia, tout en priant Dieu qu'il portait sur son cœur, il marcha ainsi jusqu'à la place publique. Il y avait là une bande de garçons païens qui jouaient sous la direction de Quintilus le plus âgé d'entre eux. « Tarcisius, qu'est-ce que tu portes comme ça ?, dit Quintilus en le saisissant par le bras. “Ça ne te regarde pas”. On sait que tu es chrétien, si tu ne dis pas ce que tu portes, on te dénoncera à la police ».
A ce moment-là, les soldats qui passaient entendirent les paroles des enfants et s'approchèrent : « Est-ce vrai que tu es chrétien ? “Oui, je le suis” ».
Ils voulurent l'obliger à desserrer les mains, mais une force extraordinaire les avaient comme soudées l'une à l'autre. Pour lui faire lâcher prise, ils frappèrent l'héroïque enfant à coup de pierre et de bâton. Il fut atteint gravement à la tête et il tomba sur les dalles de la route, les mains toujours pressées sur sa poitrine. Alors ils s'acharnèrent sur lui avec une
telle violence qu'il s'évanouit en murmurant : « Seigneur Jésus, ne permettez pas que votre corps soit profané ».
Ils essayèrent encore de le fouiller, mais ils ne réussirent pas à dégager ses bras. A ce moment-là, passa un envoyé de Dyonisus, inquiet de ne pas le voir revenir. En voyant cet homme, les soldats et les enfants eurent peur et se dispersèrent, mais il était trop tard !
L'envoyé du prêtre s'agenouilla près de l'enfant et le souleva dans ses bras. Le petit martyr ouvrit les yeux une dernière fois et murmura : « Ne vous occupez pas de moi, mais prenez soin des hosties que je porte ».
Catéchèse du pape Benoît XVI:
Chers frères et sœurs,
Qui était saint Tarcisius? Nous ne disposons pas de beaucoup d'informations. Nous sommes dans les premiers siècles de l’histoire de l'Eglise, plus précisément au troisième siècle; on raconte qu'il était un jeune homme qui fréquentait les catacombes de Saint-Calixte ici à Rome et qu'il était très fidèle à ses engagements chrétiens. Il aimait beaucoup l'Eucharistie et, de divers éléments, nous concluons que, probablement, il était un acolyte, c'est-à-dire un servant d'autel. Dans ces années-là, l'empereur Valérien persécutait durement les chrétiens, qui étaient contraints de se réunir clandestinement dans les maisons privées ou, parfois, également dans les catacombes, pour écouter la Parole de Dieu, prier et célébrer la Messe. Même la tradition d'apporter l’Eucharistie aux prisonniers et aux malades devenait de plus en plus dangereuse. Un jour, alors que le prêtre demanda comme d’habitude, qui était disposé à apporter l'Eucharistie aux autres frères et sœurs qui l'attendaient, le jeune Tarcisius se leva et dit: «Veux-tu que je m'en charge?». Ce garçon semblait trop jeune pour un service aussi exigeant! «Ma jeunesse — dit Tarcisius — sera le meilleur abri pour l'Eucharistie». Le prêtre, convaincu, lui confia le précieux Pain en lui disant: «Tarcisius, rappelle-toi qu'un trésor céleste est remis entre tes faibles mains. Evite les chemins fréquentés et n'oublie pas que les choses saintes ne doivent pas être jetées aux chiens ni les perles aux cochons. Protégeras-tu avec fidélité et assurance les Saints Mystères?». «Je mourrai — répondit Tarcisius avec fermeté — plutôt que de les céder». En route, il rencontra des amis qui, s'approchant de lui, lui demandèrent de se joindre à eux. A sa réponse négative — ils étaient païens — ils devinrent soupçonneux et insistants et ils se rendirent compte qu'il serrait quelque chose sur sa poitrine qu'il semblait défendre. Ils tentèrent de la lui arracher mais en vain; la lutte se fit de plus en plus acharnée, surtout lorsqu'ils apprirent que Tarcisius était chrétien: ils lui donnèrent des coups de pied, lui lancèrent des pierres, mais il ne céda pas. Mourant, il fut apporté au prêtre par un officier prétorien du nom de Quadratus, devenu lui aussi, clandestinement, chrétien. Il y arriva sans vie, mais il serrait encore contre sa poitrine un petit morceau de lin contenant l'Eucharistie. Il fut enterré immédiatement dans les catacombes de Saint-Calixte. Le Pape Damase fit apposer une inscription sur la tombe de saint Tarcisius, selon laquelle le jeune homme mourut en 257. Le Martyrologe romain fixe la date au 15 août et dans le même Martyrologe est rapportée une belle tradition orale selon laquelle, sur le corps de saint Tarcisius, on ne retrouva pas le Très Saint Sacrement, ni dans ses mains, ni dans ses vêtements. On raconta que le pain consacré, défendu par sa vie par le petit martyr, était devenu chair de sa chair, formant ainsi avec son propre corps, une unique hostie immaculée offerte à Dieu.
Chères servantes et chers servants d'autel, le témoignage de saint Tarcisius et cette belle tradition nous enseignent l’amour profond et la grande vénération que nous devons avoir pour l'Eucharistie: c'est un bien précieux, un trésor dont la valeur ne peux pas être mesurée, c'est le Pain de la vie, c'est Jésus lui-même qui se fait nourriture, soutien et force pour notre chemin de chaque jour et route ouverte vers la vie éternelle, c'est le don le plus grand que Jésus nous a laissé.
Je m'adresse à vous ici présents et, à travers vous, à tous les servants d'autel du monde! Servez avec générosité Jésus présent dans l'Eucharistie. C'est une tâche importante, qui vous permet d'être particulièrement proches du Seigneur et de croître dans une amitié vraie et profonde avec Lui. Conservez jalousement cette amitié dans votre cœur comme saint Tarcisius, prêts à vous engager, à lutter et à donner la vie pour que Jésus parvienne à tous les hommes. Vous aussi, transmettez aux jeunes de votre âge le don de cette amitié, avec joie, avec enthousiasme, sans peur, afin qu'ils puissent sentir que vous connaissez ce Mystère, qu'il est vrai et que vous l'aimez! Chaque fois que vous vous approchez de l'autel, vous avez la chance d’assister au grand geste d'amour de Dieu, qui continue à vouloir se donner à chacun de nous, à être proche de nous, à nous aider, à nous donner la force pour vivre bien. Avec la consécration — vous le savez — ce petit morceau de pain devient Corps du Christ, ce vin devient Sang du Christ. Vous avez la chance de pouvoir vivre de près cet indicible mystère! Vous accomplissez avec amour, avec dévotion et avec fidélité votre tâche de servants d'autel; n'entrez pas dans l'église pour la célébration avec superficialité, mais préparez-vous intérieurement à la Messe! En aidant vos prêtres dans le service de l’autel, vous contribuez à rendre Jésus plus proche, de manière telle que les fidèles puissent le sentir et s’en rendre compte avec plus de force: Il est ici; vous collaborez afin qu'il puisse être plus présent dans le monde, dans la vie de chaque jour, dans l'Eglise et en tout lieu. Chers amis! Vous prêtez à Jésus vos mains, vos pensées, votre temps. Il ne manquera pas de vous récompenser, en vous donnant la vraie joie et en vous faisant sentir où est le bonheur le plus complet. Saint Tarcisius nous a montré que l'amour peut nous conduire jusqu'au don de la vie pour un bien authentique, pour le bien véritable, pour le Seigneur.
A nous probablement, le martyre n'est pas demandé, mais Jésus nous demande la fidélité dans les petites choses, le recueillement intérieur, la participation intérieure, notre foi et l'effort de conserver présent ce trésor dans notre vie de chaque jour. Il nous demande la fidélité dans les tâches quotidiennes, le témoignage de Son amour, en fréquentant l'Eglise par conviction intérieure et pour la joie de sa présence. Ainsi pouvons-nous aussi faire savoir à nos amis que Jésus est vivant. Dans cet engagement, puisse nous aider l’intercession de saint Jean-Marie Vianney, dont c'est aujourd'hui la fête liturgique, de cet humble curé de France, qui a changé une petite communauté et a ainsi donné au monde une lumière nouvelle. Que l'exemple des saints Tarcisius et Jean-Marie Vianney nous pousse chaque jour à aimer Jésus et à accomplir sa volonté, comme l'a fait la Vierge Marie, fidèle à son Fils jusqu'au bout. Merci encore à tous!
Saint Jacek (Hyacinthe) Odrowąż
Prêtre o.p. missionnaire en Pologne
Commémoration :
Martyrologium Romanum le 15 août (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 17 août. (1185-1257)
Hyacinthe naît vers le 1183 à Groß-Stein (aujourd’hui Kamień Śląski près d’Opole en Pologne). De famille noble, frère ou cousin du Bx Ceslas Odrowąż, il étudia à Cracovie, Prague et Bologne, puis devint prêtre (et sans doute chanoine) à Cracovie.
En 1218 son oncle Yves Konski, évêque de Cracovie, emmène ses deux neveux à Rome, et demande à st Dominique des missionnaires pour son diocèse. St Dominique lui dit qu’il n’en a pas de disponibles mais qu’il peut en former sur place : Hyacinthe, Ceslas, et deux personnes de la suite de l’évêque, Hermann le Teutonique et Henri le Morave. St Dominique leur donne l’habit à Sainte-Sabine en mars 1218, ils font leurs vœux au bout de six mois de noviciat. St Dominique établit Hyacinthe supérieur de la mission, et pour respecter leur nouvelle règle, ils reviennent en Pologne à pied et sans provisions (donc pas avec l’évêque Yves). Passant en Haute-Carinthie, ils restent six mois et fondent à Friesach un couvent avec Hermann comme supérieur. Ils passent en Styrie, Autriche, Moravie, Silésie, puis arrivent à Cracovie où Hyacinthe fonde un couvent avec l’aide de son oncle. Beaucoup de gens entrent dans ce couvent, et Hyacinthe évangélise la population avec succès.
Zèle et ascèse. La Sainte Vierge lui apparaît souvent. Il envoie Ceslas et Henri à Prague où ils fondent le couvent Saint Clément, et part lui-même évangéliser le Nord. Il fonde des couvents à Sandomir sur la Vistule ; à Ploko en Moravie ; dans une petite île déserte où plus tard sera construite la ville de Dantzig ; à Culm en Prusse (ennuis avec les Chevaliers Teutoniques); à Cammin, à Premislau, à l’île de Rugen, à Elbing, à Montréal en Poméranie. Il va aussi en Danemark, Suède, Gothie, Norvège, Écosse, Livonie, Petite-Russie, Constantinople, Chio, Grande-Russie (ou Moscovie), il construit un couvent à Kiev (1229-1233) mais doit fuir car les Tartares détruisent la ville (il emporte le Saint Sacrement), il revient à Cracovie (1241-1243), fait divers miracles, évangélise la Cumanie, la Tartarie, le Tibet, le nord de la Chine, la Volhynie, la Podolie, la Lithuanie, la Finlande. Le tout sans armes, sans monture, sans argent, sans interprète, sans fourrures, parfois sans guide, mais Dieu l’a protégé puisqu’il est revenu en bonne santé à Cracovie, âgé de plus de 72 ans.
Il meurt, le 15 août 1257 à Cracovie, en disant le psaume « Entre tes mains Seigneur je remets mon esprit ». Quand il fut question de le canoniser, les témoignages attestèrent, rien que pour Cracovie, 50 résurrections, 72 agonisants rétablis en santé, et une infinité de malades guéris. Il a fondé la Province de Pologne mais ne voulut jamais être provincial ni évêque, il voulait être libre. Il traversa à pied sec les grands fleuves, et la Vierge Marie venait converser avec lui. Des témoins oculaires rapportent à son propos plusieurs prodiges comme la traversée miraculeuse de la Vistule sur sa chape, alors qu'il transportait l'Eucharistie et la statue de la Vierge. Ne cessant jamais de mener la vie austère et priante des premiers dominicains. Ne se déplaçant qu’à pied et vivant d’aumônes. « Il était humble, charitable, compatissant et avait des entrailles de père pour tous les hommes ».
Hyacinthe a été canonisé le 17 avril 1594 par Clément VIII (Ippolito Aldodrandini, 1592-1605). Patron de la Pologne, Poméranie, Prusse, Lituanie, Russie, Cracovie, Kiev, Wroclaw; on l’invoque pour le danger de noyade, contre la stérilité et pour avoir un accouchement facile. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, obtient du roi Ladislas de Pologne une partie des reliques d’Hyacinthe qu’elle offre aux dominicains de la rue Saint-Honoré.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 16 août
Saint Étienne
Roi de Hongrie
(977-1038)
Les Hongrois étaient les descendants de ces fiers et terribles envahisseurs connus sous le nom de Huns. Étienne eut le bonheur d'être l'apôtre en même temps que le roi des Hongrois, et de les civiliser.
Avant sa naissance, sa mère eut une vision de saint Étienne, martyr, lui prédisant que son enfant achèverait l'œuvre de la conversion de la Hongrie, commencée par ses parents. Aussi le prédestiné reçut-il au baptême le nom d'Étienne. Ses premières inclinations le portèrent à Dieu ; sa première parole fut le nom de Jésus ; ses études furent aussi remarquables par ses succès que par sa piété.
Étienne avait vingt ans quand il succéda à son père. Pour donner tous ses soins à la christianisation de son royaume, il commença par établir une paix solide avec tous ses voisins. Ce ne fut pas sans peine que le pieux roi put mener à bonne fin son entreprise ; son peuple était tout barbare et endurci dans les superstitions du paganisme ; il lui fallut soutenir une guerre contre ses propres sujets; mais le jeûne, l'aumône et la prière lui assurèrent la victoire. Étienne fit alors venir des apôtres pour évangéliser cette nation ignorante et grossière ; il publia des lois très sévères contre le meurtre, le vol, l'adultère, le blasphème et d'autres crimes ; il pourvut à la protection des veuves et des orphelins et à la subsistance des pauvres ; il fonda et enrichit les églises: aussi vit-on bientôt ce pays offrir une magnifique végétation chrétienne.
Dans toutes ses œuvres, le saint roi était secondé par sa pieuse épouse, Gisèle, sœur de l'empereur saint Henri. L'humilité accompagnait tous les bienfaits du prince ; souvent il choisissait la nuit pour accomplir ses œuvres de charité ; il lavait en secret les pieds des pèlerins, et cachait discrètement ses aumônes. Un jour qu'il était sorti incognito pour distribuer de l'argent aux malheureux, comme il n'avait point réussi à contenter tout le monde, il fut dévalisé et foulé aux pieds ; loin de s'en fâcher et de se faire connaître, il offrit à la Sainte Vierge cette humiliation et résolut de ne jamais rien refuser à aucun pauvre. Il était impossible que ses revenus pussent suffire à tant de charités, sans quelque merveille d'en haut. Un jour qu’Étienne priait, absorbé en Dieu, il fut enlevé en l'air par les Anges jusqu'à ce que son oraison fût achevée. Dieu opéra en sa faveur beaucoup d'autres prodiges.
Ses dernières années furent éprouvées par des maladies, qu'il supporta avec patience et courage.
Curiosité sur la couronne de saint Étienne surmontée d'une croix inclinée
La couronne de Hongrie est actuellement composée d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique et d'un cercle précieux, ayant pour poids 2 056 grammes.
L'inclinaison de la croix est due à une circonstance fortuite. Lors d'un bouleversement politique, la reine Isabelle voulut emporter la sainte couronne. Elle la mit dans un coffret trop étroit et en s'appuyant sur le couvercle pour le fermer, elle fit céder la croix qui s'inclina sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut accidentel.
Saint Roch
Pèlerin
(1295-1327)
Roch était fils d'un gouverneur de Montpellier ; ses pieux parents, déjà avancés en âge, obtinrent sa naissance par leurs persévérantes prières, se promettant de donner à Dieu l'enfant qu'il leur accorderait. Cet enfant du miracle naquit avec une croix rouge sur la poitrine, gage d'une toute particulière prédestination. Dès l'âge de cinq ans, il commençait à châtier son petit corps par des privations ; il se signala, en grandissant, par une grâce spéciale d'hospitalité envers les pauvres et les voyageurs.
Il n'avait pas vingt ans, quand il eut la douleur de perdre successivement son père et sa mère. Aussitôt, il vendit ses biens, se fit pauvre du Christ, à l'exemple de saint François d'Assise, entra dans le Tiers Ordre, et vêtu en pèlerin, il prit le chemin de Rome, en demandant l'aumône. La peste sévissait en Italie sur son passage ; il se dévoua au soin des pauvres pestiférés ; passant devant leurs lits, il prenait leurs mains, leur faisait faire le signe de la Croix, et tous se levaient guéris. À Rome, les miracles se multiplièrent sous ses pas ; il y vécut trois ans sans faire connaître son nom et son origine, même au Pape.
En retournant dans son pays, il fut saisi par la peste et se retira mourant dans une cabane, au bord d'une forêt, où un chien lui apportait chaque jour un petit pain. Guéri par l'intervention du Ciel, il reparut à Montpellier comme un étranger, méconnu par le gouverneur, son oncle, et jeté en prison comme espion ; là, au bout de cinq ans, il mourut étendu à terre, muni des sacrements. On le reconnut à la croix rouge marquée sur sa poitrine. Ses obsèques furent un triomphe. Son culte est devenu et demeure populaire dans toute l'Église. Cette courte notice fait deviner l'origine de l'expression si connue : Saint Roch et son chien.
Saint Étienne
Roi de Hongrie
(977-1038)
Les Hongrois étaient les descendants de ces fiers et terribles envahisseurs connus sous le nom de Huns. Étienne eut le bonheur d'être l'apôtre en même temps que le roi des Hongrois, et de les civiliser.
Avant sa naissance, sa mère eut une vision de saint Étienne, martyr, lui prédisant que son enfant achèverait l'œuvre de la conversion de la Hongrie, commencée par ses parents. Aussi le prédestiné reçut-il au baptême le nom d'Étienne. Ses premières inclinations le portèrent à Dieu ; sa première parole fut le nom de Jésus ; ses études furent aussi remarquables par ses succès que par sa piété.
Étienne avait vingt ans quand il succéda à son père. Pour donner tous ses soins à la christianisation de son royaume, il commença par établir une paix solide avec tous ses voisins. Ce ne fut pas sans peine que le pieux roi put mener à bonne fin son entreprise ; son peuple était tout barbare et endurci dans les superstitions du paganisme ; il lui fallut soutenir une guerre contre ses propres sujets; mais le jeûne, l'aumône et la prière lui assurèrent la victoire. Étienne fit alors venir des apôtres pour évangéliser cette nation ignorante et grossière ; il publia des lois très sévères contre le meurtre, le vol, l'adultère, le blasphème et d'autres crimes ; il pourvut à la protection des veuves et des orphelins et à la subsistance des pauvres ; il fonda et enrichit les églises: aussi vit-on bientôt ce pays offrir une magnifique végétation chrétienne.
Dans toutes ses œuvres, le saint roi était secondé par sa pieuse épouse, Gisèle, sœur de l'empereur saint Henri. L'humilité accompagnait tous les bienfaits du prince ; souvent il choisissait la nuit pour accomplir ses œuvres de charité ; il lavait en secret les pieds des pèlerins, et cachait discrètement ses aumônes. Un jour qu'il était sorti incognito pour distribuer de l'argent aux malheureux, comme il n'avait point réussi à contenter tout le monde, il fut dévalisé et foulé aux pieds ; loin de s'en fâcher et de se faire connaître, il offrit à la Sainte Vierge cette humiliation et résolut de ne jamais rien refuser à aucun pauvre. Il était impossible que ses revenus pussent suffire à tant de charités, sans quelque merveille d'en haut. Un jour qu’Étienne priait, absorbé en Dieu, il fut enlevé en l'air par les Anges jusqu'à ce que son oraison fût achevée. Dieu opéra en sa faveur beaucoup d'autres prodiges.
Ses dernières années furent éprouvées par des maladies, qu'il supporta avec patience et courage.
Curiosité sur la couronne de saint Étienne surmontée d'une croix inclinée
La couronne de Hongrie est actuellement composée d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique et d'un cercle précieux, ayant pour poids 2 056 grammes.
L'inclinaison de la croix est due à une circonstance fortuite. Lors d'un bouleversement politique, la reine Isabelle voulut emporter la sainte couronne. Elle la mit dans un coffret trop étroit et en s'appuyant sur le couvercle pour le fermer, elle fit céder la croix qui s'inclina sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut accidentel.
Saint Roch
Pèlerin
(1295-1327)
Roch était fils d'un gouverneur de Montpellier ; ses pieux parents, déjà avancés en âge, obtinrent sa naissance par leurs persévérantes prières, se promettant de donner à Dieu l'enfant qu'il leur accorderait. Cet enfant du miracle naquit avec une croix rouge sur la poitrine, gage d'une toute particulière prédestination. Dès l'âge de cinq ans, il commençait à châtier son petit corps par des privations ; il se signala, en grandissant, par une grâce spéciale d'hospitalité envers les pauvres et les voyageurs.
Il n'avait pas vingt ans, quand il eut la douleur de perdre successivement son père et sa mère. Aussitôt, il vendit ses biens, se fit pauvre du Christ, à l'exemple de saint François d'Assise, entra dans le Tiers Ordre, et vêtu en pèlerin, il prit le chemin de Rome, en demandant l'aumône. La peste sévissait en Italie sur son passage ; il se dévoua au soin des pauvres pestiférés ; passant devant leurs lits, il prenait leurs mains, leur faisait faire le signe de la Croix, et tous se levaient guéris. À Rome, les miracles se multiplièrent sous ses pas ; il y vécut trois ans sans faire connaître son nom et son origine, même au Pape.
En retournant dans son pays, il fut saisi par la peste et se retira mourant dans une cabane, au bord d'une forêt, où un chien lui apportait chaque jour un petit pain. Guéri par l'intervention du Ciel, il reparut à Montpellier comme un étranger, méconnu par le gouverneur, son oncle, et jeté en prison comme espion ; là, au bout de cinq ans, il mourut étendu à terre, muni des sacrements. On le reconnut à la croix rouge marquée sur sa poitrine. Ses obsèques furent un triomphe. Son culte est devenu et demeure populaire dans toute l'Église. Cette courte notice fait deviner l'origine de l'expression si connue : Saint Roch et son chien.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 17 août
Sainte Claire de Montefalco (1268-1308)
Abbesse de l'ordre de Saint Augustin
Chiara de Montefalco, seconde fille de Damiano et Iacopa, naît en 1268 à Montefalco dans la Province de Pérouse, centre Italie. Très jeune, elle manifesta un grand goût pour la prière et la vie pieuse. Elle s'infligeait des mortifications corporelles peu en rapport avec son âge.
Sa sœur aînée, Jeanne, était entrée dans une maison de recluses volontaires, Claire voulut la rejoindre, elle avait alors 7 ans.
Les recluses furent de plus en plus nombreuses, à tel point qu'il fallut agrandir les bâtiments. C'est alors que Claire partit mendier dans les rues afin d'assurer la subsistance de ses sœurs.
Une fois la maison agrandie, les recluses souhaitèrent qu'elle devienne un véritable couvent.
L'évêque, Gerardo Artesino, sur la sollicitation de Jeanne, par décret du 10 juin 1290, accepta et leur donna la règle de Saint Augustin. Jeanne en devint l'abbesse et le monastère prit de nom de Monastère de la Croix.
Le 22 novembre 1291, Jeanne mourut. Claire fut élue abbesse à sa place et le monastère devint florissant. Claire y mourut à son tour le 17 août 1308.
Claire de Montefalco bénéficia d'extases mystiques profondes, et de nombreuses visions. Sa renommée, ainsi que son don d'exégèse dépassaient les portes du monastère, de son vivant, elle était déjà considérée comme sainte.
Moins d'un an après la mort de Claire, l'évêque de Spolète ordonna l'ouverture du procès informatif sur la vie et les vertus de la religieuse, devant les nombreux témoignages de miracles obtenus par son intercession.
Le père Béranger de Saint-Affrique se déplaça à Avignon en 1316 pour y rencontrer le Pape Jean XXII. Le procès, bien que terminé le 6 septembre 1318 n'aboutit pas.
Le 14 août 1624, le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644) accorda l'autorisation du culte en l'honneur de Claire, dont le nom fut inscrit, ultérieurement, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), le 19 avril 1673, au martyrologe romain.
Un nouveau procès canonique fut entamé en 1738, et ratifié par la Congrégation des Rites le 17 septembre 1743, puis un autre, terminé en 1851, toutefois, il fallut attendre le 8 décembre 1881 pour que le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) déclare sainte Claire de Montefalco, et fixe sa fête au 17 août.
Sainte Jeanne Delanoue (1666-1736)
Vierge et fondatrice de la Congrégation
« Sainte Anne de la Providence »
Jeanne Delanoue nait à Saumur, sur les bords de la Loire, le 18 juin 1666, dernière d'une famille de douze enfants. Ses parents tiennent un modeste magasin de mercerie, près du sanctuaire de Notre-Dame-des-Ardilliers. Elle perd son père, bien jeune à l'âge de six ans et, malgré son jeune âge, elle aide sa mère à tenir le magasin pour faire vivre toute la famille. Ses qualités sont remarquables : habile, active, infatigable, au point de garder le magasin ouvert dimanches et jours de fêtes.
Quel avenir ne pouvait-elle pas espérer? Certainement, agrandir son « affaire » et prospérer. Mais voici que, à l'âge de 27 ans, elle reçoit, de la part d'une vieille et fidèle pèlerine de Notre-Dame-des-Ardilliers, une invitation à se consacrer aux pauvres, si nombreux. Sa mère est morte depuis peu.
Malgré ses responsabilités accrues, elle va s'occuper un peu des pauvres, pour répondre à cet appel qu'elle sent bien venir de Dieu. Elle s'occupe d'eux chaque jour, plus que de ses clients. Jusqu'à ce qu'elle soit toute à eux « à plein temps ». Bientôt, du reste, les pauvres ne l'attendent plus chez eux, mais ils se rendent chez elle. En 1700, une enfant est accueillie à la maison, bientôt suivie de malades, de vieillards et d'indigents.
Pour tant de monde à loger, il n'y a que des grottes de tufeau. On les aménage au mieux. Mais il faut chercher de l'aide. Au bout de quatre années, en 1704, quelques jeunes filles se sont trouvées disposées à aider Jeanne et même à revêtir l'habit religieux si elle le leur demande. Ainsi naît la Congrégation de « Sainte Anne de la Providence ». C'est sous ce nom que sont approuvées les Constitutions en 1709.
La ténacité de Jeanne Delanoue, secondée par de si beaux dévouements, fonde le premier hospice de Saumur en 1715; il avait été demandé par le roi Louis XIV en ... 1672!
Sa charité déborde bien vite hors des limites de sa ville de Saumur et de son diocèse. Du reste, elle compte déjà quarante auxiliaires, toutes à ses ordres, et décidées à suivre son exemple de dévouement, de prière et de mortification.
A sa mort, le 17 août 1736, Jeanne Delanoue laisse une douzaine de communautés, hospices et petites écoles aussi. « La Sainte est morte », dit-on à Saumur.
Tout le monde a pu admirer son zèle, son action dans les nombreuses visites reçues ou faites, mais seuls ses intimes connaissent sa mortification, sa vie de prière et d'union à Dieu. C'est de là que procède cette charité inlassable, attirée vers tous ceux qui souffrent, mais surtout s'ils sont pauvres. Et Dieu sait qu'ils ne manquent pas, en ces tristes années de famine, de disette et de froid ; années de guerre aussi. Les Sœurs de Jeanne Delanoue, comme on les nomme tout simplement aujourd'hui, comptent environ 400 religieuses, en France, à Madagascar et à Sumatra, où elles ont fondé en 1979.
Jeanne Delanoue a été béatifiée le 05 novembre 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée le 31 octobre 1982 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Sainte Claire de Montefalco (1268-1308)
Abbesse de l'ordre de Saint Augustin
Chiara de Montefalco, seconde fille de Damiano et Iacopa, naît en 1268 à Montefalco dans la Province de Pérouse, centre Italie. Très jeune, elle manifesta un grand goût pour la prière et la vie pieuse. Elle s'infligeait des mortifications corporelles peu en rapport avec son âge.
Sa sœur aînée, Jeanne, était entrée dans une maison de recluses volontaires, Claire voulut la rejoindre, elle avait alors 7 ans.
Les recluses furent de plus en plus nombreuses, à tel point qu'il fallut agrandir les bâtiments. C'est alors que Claire partit mendier dans les rues afin d'assurer la subsistance de ses sœurs.
Une fois la maison agrandie, les recluses souhaitèrent qu'elle devienne un véritable couvent.
L'évêque, Gerardo Artesino, sur la sollicitation de Jeanne, par décret du 10 juin 1290, accepta et leur donna la règle de Saint Augustin. Jeanne en devint l'abbesse et le monastère prit de nom de Monastère de la Croix.
Le 22 novembre 1291, Jeanne mourut. Claire fut élue abbesse à sa place et le monastère devint florissant. Claire y mourut à son tour le 17 août 1308.
Claire de Montefalco bénéficia d'extases mystiques profondes, et de nombreuses visions. Sa renommée, ainsi que son don d'exégèse dépassaient les portes du monastère, de son vivant, elle était déjà considérée comme sainte.
Moins d'un an après la mort de Claire, l'évêque de Spolète ordonna l'ouverture du procès informatif sur la vie et les vertus de la religieuse, devant les nombreux témoignages de miracles obtenus par son intercession.
Le père Béranger de Saint-Affrique se déplaça à Avignon en 1316 pour y rencontrer le Pape Jean XXII. Le procès, bien que terminé le 6 septembre 1318 n'aboutit pas.
Le 14 août 1624, le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644) accorda l'autorisation du culte en l'honneur de Claire, dont le nom fut inscrit, ultérieurement, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), le 19 avril 1673, au martyrologe romain.
Un nouveau procès canonique fut entamé en 1738, et ratifié par la Congrégation des Rites le 17 septembre 1743, puis un autre, terminé en 1851, toutefois, il fallut attendre le 8 décembre 1881 pour que le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) déclare sainte Claire de Montefalco, et fixe sa fête au 17 août.
Sainte Jeanne Delanoue (1666-1736)
Vierge et fondatrice de la Congrégation
« Sainte Anne de la Providence »
Jeanne Delanoue nait à Saumur, sur les bords de la Loire, le 18 juin 1666, dernière d'une famille de douze enfants. Ses parents tiennent un modeste magasin de mercerie, près du sanctuaire de Notre-Dame-des-Ardilliers. Elle perd son père, bien jeune à l'âge de six ans et, malgré son jeune âge, elle aide sa mère à tenir le magasin pour faire vivre toute la famille. Ses qualités sont remarquables : habile, active, infatigable, au point de garder le magasin ouvert dimanches et jours de fêtes.
Quel avenir ne pouvait-elle pas espérer? Certainement, agrandir son « affaire » et prospérer. Mais voici que, à l'âge de 27 ans, elle reçoit, de la part d'une vieille et fidèle pèlerine de Notre-Dame-des-Ardilliers, une invitation à se consacrer aux pauvres, si nombreux. Sa mère est morte depuis peu.
Malgré ses responsabilités accrues, elle va s'occuper un peu des pauvres, pour répondre à cet appel qu'elle sent bien venir de Dieu. Elle s'occupe d'eux chaque jour, plus que de ses clients. Jusqu'à ce qu'elle soit toute à eux « à plein temps ». Bientôt, du reste, les pauvres ne l'attendent plus chez eux, mais ils se rendent chez elle. En 1700, une enfant est accueillie à la maison, bientôt suivie de malades, de vieillards et d'indigents.
Pour tant de monde à loger, il n'y a que des grottes de tufeau. On les aménage au mieux. Mais il faut chercher de l'aide. Au bout de quatre années, en 1704, quelques jeunes filles se sont trouvées disposées à aider Jeanne et même à revêtir l'habit religieux si elle le leur demande. Ainsi naît la Congrégation de « Sainte Anne de la Providence ». C'est sous ce nom que sont approuvées les Constitutions en 1709.
La ténacité de Jeanne Delanoue, secondée par de si beaux dévouements, fonde le premier hospice de Saumur en 1715; il avait été demandé par le roi Louis XIV en ... 1672!
Sa charité déborde bien vite hors des limites de sa ville de Saumur et de son diocèse. Du reste, elle compte déjà quarante auxiliaires, toutes à ses ordres, et décidées à suivre son exemple de dévouement, de prière et de mortification.
A sa mort, le 17 août 1736, Jeanne Delanoue laisse une douzaine de communautés, hospices et petites écoles aussi. « La Sainte est morte », dit-on à Saumur.
Tout le monde a pu admirer son zèle, son action dans les nombreuses visites reçues ou faites, mais seuls ses intimes connaissent sa mortification, sa vie de prière et d'union à Dieu. C'est de là que procède cette charité inlassable, attirée vers tous ceux qui souffrent, mais surtout s'ils sont pauvres. Et Dieu sait qu'ils ne manquent pas, en ces tristes années de famine, de disette et de froid ; années de guerre aussi. Les Sœurs de Jeanne Delanoue, comme on les nomme tout simplement aujourd'hui, comptent environ 400 religieuses, en France, à Madagascar et à Sumatra, où elles ont fondé en 1979.
Jeanne Delanoue a été béatifiée le 05 novembre 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée le 31 octobre 1982 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Age : 67
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Re: Les saints du jour
Jeudi le 18 août
Saint Alberto Hurtado Cruchaga (1901-1952)
Prêtre s.j. et fondateur du : « El Hogar de Cristo »
Alberto Hurtado Cruchaga naît le 22 janvier 1901 à Viña del Mar au Chili et devint orphelin de père à l’âge de 4 ans. Sa mère fut contrainte de vendre à des conditions défavorables leur modeste propriété pour payer les dettes de la famille. En conséquence, Alberto et son frère durent aller vivre auprès de parents et furent souvent déplacés de chez l’un vers chez l’autre. Dès son jeune âge, il apprit la condition des pauvres sans domicile et à la merci d’autrui.
Une bourse d’étude lui donna la possibilité de fréquenter le Collège des Jésuites à Santiago. Là, il devint membre de la Congrégation Mariale et, comme tel, s’intéressa vivement aux pauvres, prenant du temps avec eux dans les quartiers les plus misérables chaque dimanche après-midi.
A la fin de ses études secondaires en 1917, il aurait voulu devenir jésuite, mais on lui conseilla de retarder la réalisation d’un tel projet afin de s’occuper de sa mère et de son frère plus jeune. En travaillant l’après-midi et le soir, il réussit à subvenir à leurs besoins, tout en fréquentant la Faculté de Droit de l’Université Catholique. Pendant cette période aussi, sa sollicitude pour les pauvres qu’il visitait chaque dimanche, ne se démentait pas. L’obligation du service militaire interrompit ses études mais, une fois son devoir accompli, il obtint son diplôme au début d’août 1923. Le 15 du même mois, il entra au Noviciat de la Compagnie à Chillán.
En 1925, il alla à Cordoba, en Argentine, où il étudia les humanités.
En 1927, il fut envoyé en Espagne pour étudier la philosophie et la théologie. Cependant, en raison de la suppression de la Compagnie dans ce pays en 1931, il dut partir en Belgique et continuer la théologie à Louvain. C’est là qu’il fut ordonné prêtre le 24 août 1933 et qu’il obtint le doctorat en Pédagogie et Psychologie en 1935. Après avoir accompli le troisième an de Probation à Drongen, toujours en Belgique, il retourna au Chili en janvier 1936.
De retour dans son pays, son zèle s’étendit progressivement à tous les domaines : il commença à déployer son activité comme professeur de religion au Collège Saint Ignace, de pédagogie à l’Université Catholique de Santiago et au Séminaire Pontifical. Il écrivit divers essais sur l’éducation, comme aussi sur l’ordre social chrétien. Il construisit une maison d’Exercices Spirituels dans un village qui porte aujourd’hui son nom. Il fut directeur de la Congrégation Mariale des étudiants, les impliquant dans la catéchèse des pauvres. Il anima des retraites innombrables selon les Exercices Spirituels, et offrit sa direction spirituelle à de nombreux jeunes, accompagnant plusieurs d’entre eux dans leur réponse à une vocation sacerdotale et contribuant de façon notable à la formation de nombreux laïcs chrétiens.
En 1941, le Père Hurtado publia son livre le plus fameux: « ¿Es Chile un pais Católico? ». La même année lui fut confiée la responsabilité d’Assistant de la section des jeunes de l’Action Catholique pour l’Archidiocèse de Santiago, puis, l’année suivante, au niveau national. Il s’y engagea avec un esprit remarquable d’initiative, de dévouement et de sacrifice.
En octobre de l’année 1944, alors qu’il donnait les Exercices, il ressentit le besoin impérieux de faire appel aux auditeurs en leur demandant de penser aux nombreux pauvres de la ville, et en particulier aux enfants innombrables qui vagabondaient dans les rues de Santiago. Cet appel suscita promptement un élan de générosité et fut le début de l’initiative qui a fait connaître de plus le Père Hurtado. Il s’agit d’une forme d’action caritative qui fournissait aux personnes sans domicile non seulement un endroit où vivre, mais un vrai foyer domestique: « El Hogar de Cristo ».
Au moyen des contributions des bienfaiteurs et avec la collaboration active de laïcs engagés, le Père Hurtado ouvrit une première maison d’accueil pour les enfants, puis pour les femmes, puis encore une autre pour les hommes: les pauvres commencèrent ainsi finalement à avoir au « Hogar de Cristo » une ambiance familiale où vivre. Ces maisons se multiplièrent, tout en adoptant des formes et des caractéristiques nouvelles : certaines devinrent des centres de réhabilitation; d’autres des centres de formation artisanale, et ainsi de suite, le tout toujours inspiré par des valeurs chrétiennes et imprégné de celles-ci.
En 1945, Le Père Hurtado visita les États-Unis pour étudier le mouvement « Boys Town » de façon à l’adapter à son pays. Les six dernières années de sa vie furent dédiées au développement des diverses formes selon lesquelles « El Hogar de Cristo » existait et opérait.
En 1947 le Père Hurtado fonda l’Association Syndicale Chilienne (ASICH), pour promouvoir un syndicalisme s’inspirant de la Doctrine Sociale de l’Eglise.
Entre 1947 et 1950, il écrivit trois livres importants sur les syndicats, sur l’humanisme social et sur l’ordre social chrétien.
En 1951, il fonda le revue « Mensaje » la célèbre revue des Jésuites chiliens destinée à faire connaître et à expliquer la Doctrine de l’Église.
Un cancer du pancréas le conduisit en quelques mois à la fin de sa vie. Au milieu de douleurs atroces on l’entendit répéter souvent: « Content, Seigneur, Content ».
Après avoir passé son existence à manifester l’amour de Dieu aux pauvres, il fut rappelé à Lui le 18 août 1952.
Depuis son retour au Chili jusqu’à sa mort, le Père Hurtado a vécu seulement quinze années. Ce furent des années d’apostolat intense, expression d’un profond amour personnel pour le Christ et, pour cette raison même, caractérisé par un grand dévouement aux enfants pauvres et abandonnés, par un zèle ardent pour la formation des laïcs, et par un sens vif de la justice sociale chrétienne.
Alberto Hurtado Cruchaga a été béatifié, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), le 16 octobre 1994, et canonisé le 23 octobre 2005, par le Pape Benoît XVI (>>> Homélie du Pape Benoît XVI).
Sainte Hélène
Impératrice
(† 329)
Hélène naît vers le milieu du IIIe siècle. Voici ce que dit saint Ambroise : « Hélène, première femme de Constance Chlore, qui ceignit depuis la couronne impériale, était, paraît-il, une humble fille d'étable. Noble fille d'étable, qui sut mettre tant de sollicitude dans la recherche de la Crèche sacrée ! Noble fille d'étable, à qui fut réservé de connaître l'Étable de Celui qui guérit les blessures de l'humanité déchue ! Noble fille d'étable, qui préféra les abaissements du Christ aux dignités trompeuses du monde ! Aussi le Christ l'a-t-il élevée de l'humilité de l'étable au sommet des grandeurs humaines. »
La gloire de sainte Hélène c'est d'avoir été la mère du grand Constantin. « Constantin, dit saint Paulin de Nole, doit plus à la piété de sa mère qu'à la sienne d'avoir été le premier empereur chrétien. » Contrairement aux autres empereurs, Constance Chlore reconnaissait le vrai Dieu. Les prêtres chrétiens étaient admis à sa cour et y vivaient en paix. Une telle bienveillance ne peut être attribuée qu'à l'influence de l'impératrice sur le cœur de son époux. Sainte Hélène a donc joué un grand rôle dans la fin des persécutions, puisqu'elle fut l'épouse et la mère des deux hommes qui, sous son influence, protégèrent le christianisme. Qui sait même si les prières d'Hélène ne méritèrent point à Constantin l'apparition miraculeuse de la Croix, par laquelle il remporta la victoire et devint seul maître de l'empire?
Un autre événement remarquable dans la vie de sainte Hélène, c'est la découverte de la vraie Croix du Sauveur.
Hélène vivait sans étalage de grandeurs. Nourrir les pauvres, donner aux uns de l'argent, aux autres des vêtements, à d'autres une maison ou un coin de terre, c'était son bonheur. Sa bonté s'étendait aux prisonniers, aux exilés, à tous les malheureux. Le peuple ne pouvait voir sans une joie mêlée de larmes son impératrice venir en habits simples et communs prendre sa place à l'église dans les rangs des fidèles : une telle conduite n'a sa source que dans l'Évangile. Hélène eut, avant sa mort, la consolation de voir Constantin, non seulement protecteur de la religion de Jésus-Christ, mais chrétien lui-même.
Saint Alberto Hurtado Cruchaga (1901-1952)
Prêtre s.j. et fondateur du : « El Hogar de Cristo »
Alberto Hurtado Cruchaga naît le 22 janvier 1901 à Viña del Mar au Chili et devint orphelin de père à l’âge de 4 ans. Sa mère fut contrainte de vendre à des conditions défavorables leur modeste propriété pour payer les dettes de la famille. En conséquence, Alberto et son frère durent aller vivre auprès de parents et furent souvent déplacés de chez l’un vers chez l’autre. Dès son jeune âge, il apprit la condition des pauvres sans domicile et à la merci d’autrui.
Une bourse d’étude lui donna la possibilité de fréquenter le Collège des Jésuites à Santiago. Là, il devint membre de la Congrégation Mariale et, comme tel, s’intéressa vivement aux pauvres, prenant du temps avec eux dans les quartiers les plus misérables chaque dimanche après-midi.
A la fin de ses études secondaires en 1917, il aurait voulu devenir jésuite, mais on lui conseilla de retarder la réalisation d’un tel projet afin de s’occuper de sa mère et de son frère plus jeune. En travaillant l’après-midi et le soir, il réussit à subvenir à leurs besoins, tout en fréquentant la Faculté de Droit de l’Université Catholique. Pendant cette période aussi, sa sollicitude pour les pauvres qu’il visitait chaque dimanche, ne se démentait pas. L’obligation du service militaire interrompit ses études mais, une fois son devoir accompli, il obtint son diplôme au début d’août 1923. Le 15 du même mois, il entra au Noviciat de la Compagnie à Chillán.
En 1925, il alla à Cordoba, en Argentine, où il étudia les humanités.
En 1927, il fut envoyé en Espagne pour étudier la philosophie et la théologie. Cependant, en raison de la suppression de la Compagnie dans ce pays en 1931, il dut partir en Belgique et continuer la théologie à Louvain. C’est là qu’il fut ordonné prêtre le 24 août 1933 et qu’il obtint le doctorat en Pédagogie et Psychologie en 1935. Après avoir accompli le troisième an de Probation à Drongen, toujours en Belgique, il retourna au Chili en janvier 1936.
De retour dans son pays, son zèle s’étendit progressivement à tous les domaines : il commença à déployer son activité comme professeur de religion au Collège Saint Ignace, de pédagogie à l’Université Catholique de Santiago et au Séminaire Pontifical. Il écrivit divers essais sur l’éducation, comme aussi sur l’ordre social chrétien. Il construisit une maison d’Exercices Spirituels dans un village qui porte aujourd’hui son nom. Il fut directeur de la Congrégation Mariale des étudiants, les impliquant dans la catéchèse des pauvres. Il anima des retraites innombrables selon les Exercices Spirituels, et offrit sa direction spirituelle à de nombreux jeunes, accompagnant plusieurs d’entre eux dans leur réponse à une vocation sacerdotale et contribuant de façon notable à la formation de nombreux laïcs chrétiens.
En 1941, le Père Hurtado publia son livre le plus fameux: « ¿Es Chile un pais Católico? ». La même année lui fut confiée la responsabilité d’Assistant de la section des jeunes de l’Action Catholique pour l’Archidiocèse de Santiago, puis, l’année suivante, au niveau national. Il s’y engagea avec un esprit remarquable d’initiative, de dévouement et de sacrifice.
En octobre de l’année 1944, alors qu’il donnait les Exercices, il ressentit le besoin impérieux de faire appel aux auditeurs en leur demandant de penser aux nombreux pauvres de la ville, et en particulier aux enfants innombrables qui vagabondaient dans les rues de Santiago. Cet appel suscita promptement un élan de générosité et fut le début de l’initiative qui a fait connaître de plus le Père Hurtado. Il s’agit d’une forme d’action caritative qui fournissait aux personnes sans domicile non seulement un endroit où vivre, mais un vrai foyer domestique: « El Hogar de Cristo ».
Au moyen des contributions des bienfaiteurs et avec la collaboration active de laïcs engagés, le Père Hurtado ouvrit une première maison d’accueil pour les enfants, puis pour les femmes, puis encore une autre pour les hommes: les pauvres commencèrent ainsi finalement à avoir au « Hogar de Cristo » une ambiance familiale où vivre. Ces maisons se multiplièrent, tout en adoptant des formes et des caractéristiques nouvelles : certaines devinrent des centres de réhabilitation; d’autres des centres de formation artisanale, et ainsi de suite, le tout toujours inspiré par des valeurs chrétiennes et imprégné de celles-ci.
En 1945, Le Père Hurtado visita les États-Unis pour étudier le mouvement « Boys Town » de façon à l’adapter à son pays. Les six dernières années de sa vie furent dédiées au développement des diverses formes selon lesquelles « El Hogar de Cristo » existait et opérait.
En 1947 le Père Hurtado fonda l’Association Syndicale Chilienne (ASICH), pour promouvoir un syndicalisme s’inspirant de la Doctrine Sociale de l’Eglise.
Entre 1947 et 1950, il écrivit trois livres importants sur les syndicats, sur l’humanisme social et sur l’ordre social chrétien.
En 1951, il fonda le revue « Mensaje » la célèbre revue des Jésuites chiliens destinée à faire connaître et à expliquer la Doctrine de l’Église.
Un cancer du pancréas le conduisit en quelques mois à la fin de sa vie. Au milieu de douleurs atroces on l’entendit répéter souvent: « Content, Seigneur, Content ».
Après avoir passé son existence à manifester l’amour de Dieu aux pauvres, il fut rappelé à Lui le 18 août 1952.
Depuis son retour au Chili jusqu’à sa mort, le Père Hurtado a vécu seulement quinze années. Ce furent des années d’apostolat intense, expression d’un profond amour personnel pour le Christ et, pour cette raison même, caractérisé par un grand dévouement aux enfants pauvres et abandonnés, par un zèle ardent pour la formation des laïcs, et par un sens vif de la justice sociale chrétienne.
Alberto Hurtado Cruchaga a été béatifié, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), le 16 octobre 1994, et canonisé le 23 octobre 2005, par le Pape Benoît XVI (>>> Homélie du Pape Benoît XVI).
Sainte Hélène
Impératrice
(† 329)
Hélène naît vers le milieu du IIIe siècle. Voici ce que dit saint Ambroise : « Hélène, première femme de Constance Chlore, qui ceignit depuis la couronne impériale, était, paraît-il, une humble fille d'étable. Noble fille d'étable, qui sut mettre tant de sollicitude dans la recherche de la Crèche sacrée ! Noble fille d'étable, à qui fut réservé de connaître l'Étable de Celui qui guérit les blessures de l'humanité déchue ! Noble fille d'étable, qui préféra les abaissements du Christ aux dignités trompeuses du monde ! Aussi le Christ l'a-t-il élevée de l'humilité de l'étable au sommet des grandeurs humaines. »
La gloire de sainte Hélène c'est d'avoir été la mère du grand Constantin. « Constantin, dit saint Paulin de Nole, doit plus à la piété de sa mère qu'à la sienne d'avoir été le premier empereur chrétien. » Contrairement aux autres empereurs, Constance Chlore reconnaissait le vrai Dieu. Les prêtres chrétiens étaient admis à sa cour et y vivaient en paix. Une telle bienveillance ne peut être attribuée qu'à l'influence de l'impératrice sur le cœur de son époux. Sainte Hélène a donc joué un grand rôle dans la fin des persécutions, puisqu'elle fut l'épouse et la mère des deux hommes qui, sous son influence, protégèrent le christianisme. Qui sait même si les prières d'Hélène ne méritèrent point à Constantin l'apparition miraculeuse de la Croix, par laquelle il remporta la victoire et devint seul maître de l'empire?
Un autre événement remarquable dans la vie de sainte Hélène, c'est la découverte de la vraie Croix du Sauveur.
Hélène vivait sans étalage de grandeurs. Nourrir les pauvres, donner aux uns de l'argent, aux autres des vêtements, à d'autres une maison ou un coin de terre, c'était son bonheur. Sa bonté s'étendait aux prisonniers, aux exilés, à tous les malheureux. Le peuple ne pouvait voir sans une joie mêlée de larmes son impératrice venir en habits simples et communs prendre sa place à l'église dans les rangs des fidèles : une telle conduite n'a sa source que dans l'Évangile. Hélène eut, avant sa mort, la consolation de voir Constantin, non seulement protecteur de la religion de Jésus-Christ, mais chrétien lui-même.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 19 août
Saint Jean-Eudes (1601-1680)
Prêtre et fondateur des : « Congrégation de Jésus et de Marie » (Eudistes)
« Institut Notre-Dame de Charité »
Jean Eudes, né le 14 novembre 1601, dans le petit village normand de Ri, était l´aîné de six enfants ; l´historien Eudes de Mézerai était son frère. Son père, Isaac, qui avait été arrêté au seuil du sacerdoce par des devoirs impérieux, possédait une science religieuse au-dessus de la moyenne ; aussi en fit-il largement bénéficier ses enfants.
Aucun ne profita mieux de cette éducation que Jean. Il n´était encore qu´un enfant quand, un jour, ayant reçu un soufflet d´un de ses camarades, il se mit à genoux, et tendit l´autre joue, selon le conseil évangélique. À quatorze ans, il faisait le vœu de chasteté et montrait déjà cette ténacité de volonté qui sera sa note caractéristique. Au collège de Caen, sa dévotion envers Marie le poussa à se passer naïvement un anneau de fiançailles au doigt.
Ses études terminées, il se décida à entrer dans l´état ecclésiastique. Pour le faire avec plus de perfection, il se mit sous la direction du Père de Bérulle, entra à l´Oratoire et fut ordonné prêtre à Paris, le 24 décembre 1625.
Le nouveau prêtre inaugura son ministère en se dévouant au soulagement des populations de Normandie alors décimées par la peste. Il poussa si loin le dévouement envers les pestiférés qu´il ne se trouva personne à Caen pour oser lui prêter asile, et que pendant plusieurs semaines il en fut réduit à se loger hors de la ville, dans un grand tonneau.
Mais l´œuvre principale du Père Eudes fut l´œuvre des missions. Au sortir des guerres religieuses, en France, l´ignorance de la religion et le relâchement des mœurs étaient extrêmes. Pour y porter remède, le Père Eudes parcourut la Normandie, la Bourgogne, l´Île de France et maints autres lieux ; son éloquence populaire, servie par un bel organe, et accompagnée d´une sainteté authentique, exerça un ascendant considérable sur toutes les classes de la société. Depuis saint Vincent Ferrier on n´avait point vu de missionnaire qui exerçât une telle action sur les foules.
Dans le but de travailler au relèvement du Clergé, « le plus grand ennemi de l´Église », selon lui, le Père Eudes ouvrit à Caen un séminaire qui fut l´embryon d´une nouvelle famille religieuse, consacrée aux Cœurs de Jésus et de Marie, et appelée « Congrégation de Jésus et de Marie » (Eudistes). Le succès vint aussitôt : les diocèses de Normandie furent bientôt pourvus de prêtres instruits et vertueux. Le Père Eudes ajouta à la formation du clergé les missions dans les campagnes.
En même temps, il fondait à Caen un Institut pour assurer la persévérance des « Repenties ». Selon l´usage du temps, chaque maison était indépendante ; à la mort du Père Eudes, il y en avait quatre ; à la veille de la Révolution, il y en avait huit. En 1835, la supérieure du Refuge d´Angers, sainte Marie-Euphrasie Pelletier, femme « de taille à gouverner un royaume », obtint que les nouvelles maisons fondées par son monastère restassent sous la dépendance de la Maison-Mère et donna à sa Congrégation le nom de « Bon-Pasteur ». Cette branche a eu un grand succès, et possède des ramifications dans les cinq parties du monde.
Arrivé à un âge avancé, le saint fondateur déposa sa charge de Supérieur et mourut saintement le 19 août 1680.
Une des gloires du Père Eudes est d´avoir été le précurseur de la dévotion aux Cœurs de Jésus et de Marie. Quarante ans avant les apparitions de Paray-le-Monial, il faisait célébrer par ses prêtres l´Office solennel de ces très saints Cœurs et s´en faisait l´Apôtre dans ses missions. Aussi le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) appela le Père Eudes « Auteur du culte liturgique des SS. Cœurs de Jésus et de Marie ».
Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), en le béatifiant, le 25 avril 1909, a dit qu´il devait être regardé comme « Père, docteur et apôtre » de cette dévotion.
Saint Jean-Eudes (1601-1680)
Prêtre et fondateur des : « Congrégation de Jésus et de Marie » (Eudistes)
« Institut Notre-Dame de Charité »
Jean Eudes, né le 14 novembre 1601, dans le petit village normand de Ri, était l´aîné de six enfants ; l´historien Eudes de Mézerai était son frère. Son père, Isaac, qui avait été arrêté au seuil du sacerdoce par des devoirs impérieux, possédait une science religieuse au-dessus de la moyenne ; aussi en fit-il largement bénéficier ses enfants.
Aucun ne profita mieux de cette éducation que Jean. Il n´était encore qu´un enfant quand, un jour, ayant reçu un soufflet d´un de ses camarades, il se mit à genoux, et tendit l´autre joue, selon le conseil évangélique. À quatorze ans, il faisait le vœu de chasteté et montrait déjà cette ténacité de volonté qui sera sa note caractéristique. Au collège de Caen, sa dévotion envers Marie le poussa à se passer naïvement un anneau de fiançailles au doigt.
Ses études terminées, il se décida à entrer dans l´état ecclésiastique. Pour le faire avec plus de perfection, il se mit sous la direction du Père de Bérulle, entra à l´Oratoire et fut ordonné prêtre à Paris, le 24 décembre 1625.
Le nouveau prêtre inaugura son ministère en se dévouant au soulagement des populations de Normandie alors décimées par la peste. Il poussa si loin le dévouement envers les pestiférés qu´il ne se trouva personne à Caen pour oser lui prêter asile, et que pendant plusieurs semaines il en fut réduit à se loger hors de la ville, dans un grand tonneau.
Mais l´œuvre principale du Père Eudes fut l´œuvre des missions. Au sortir des guerres religieuses, en France, l´ignorance de la religion et le relâchement des mœurs étaient extrêmes. Pour y porter remède, le Père Eudes parcourut la Normandie, la Bourgogne, l´Île de France et maints autres lieux ; son éloquence populaire, servie par un bel organe, et accompagnée d´une sainteté authentique, exerça un ascendant considérable sur toutes les classes de la société. Depuis saint Vincent Ferrier on n´avait point vu de missionnaire qui exerçât une telle action sur les foules.
Dans le but de travailler au relèvement du Clergé, « le plus grand ennemi de l´Église », selon lui, le Père Eudes ouvrit à Caen un séminaire qui fut l´embryon d´une nouvelle famille religieuse, consacrée aux Cœurs de Jésus et de Marie, et appelée « Congrégation de Jésus et de Marie » (Eudistes). Le succès vint aussitôt : les diocèses de Normandie furent bientôt pourvus de prêtres instruits et vertueux. Le Père Eudes ajouta à la formation du clergé les missions dans les campagnes.
En même temps, il fondait à Caen un Institut pour assurer la persévérance des « Repenties ». Selon l´usage du temps, chaque maison était indépendante ; à la mort du Père Eudes, il y en avait quatre ; à la veille de la Révolution, il y en avait huit. En 1835, la supérieure du Refuge d´Angers, sainte Marie-Euphrasie Pelletier, femme « de taille à gouverner un royaume », obtint que les nouvelles maisons fondées par son monastère restassent sous la dépendance de la Maison-Mère et donna à sa Congrégation le nom de « Bon-Pasteur ». Cette branche a eu un grand succès, et possède des ramifications dans les cinq parties du monde.
Arrivé à un âge avancé, le saint fondateur déposa sa charge de Supérieur et mourut saintement le 19 août 1680.
Une des gloires du Père Eudes est d´avoir été le précurseur de la dévotion aux Cœurs de Jésus et de Marie. Quarante ans avant les apparitions de Paray-le-Monial, il faisait célébrer par ses prêtres l´Office solennel de ces très saints Cœurs et s´en faisait l´Apôtre dans ses missions. Aussi le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) appela le Père Eudes « Auteur du culte liturgique des SS. Cœurs de Jésus et de Marie ».
Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), en le béatifiant, le 25 avril 1909, a dit qu´il devait être regardé comme « Père, docteur et apôtre » de cette dévotion.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Samedi le 20 août
Sainte Maria De Mattias (1805-1866)
Vierge et fondatrice de la Congrégation des « Sœurs adoratrices du Sang du Christ »
Maria De Mattias naît le 4 février 1805 à Vallecorsa (Frosinone, Italie), dans une famille profondément chrétienne, qui était également aisée et cultivée. Mais elle ne put pas suivre d'études car, à l'époque, les femmes n'avaient pas accès à l'éducation. Sans éducation et sans contact avec l'extérieur, en raison de son rang social, elle vécut son enfance et le début de son adolescence repliée sur elle-même.
Mais, parvenue à l'âge de 16 ans, elle alla à la recherche du sens de sa propre vie, ressentant le besoin d'un amour sans limites. Ce fut à travers le dialogue avec son père, que Dieu lui permit de comprendre, de façon mystique, la beauté de Son amour qui s'est manifesté en plénitude dans le Christ crucifié, qui a donné son sang pour nous. Cette expérience fut précisément la source, la force et la motivation qui la conduisirent sur les routes d'Italie pour faire connaître à tous l'amour du Christ. Elle était en effet convaincue que la réforme de la société naît du cœur des personnes, et que celui-ci se transforme lorsqu'il parvient à comprendre à quel point Dieu l'aime.
En 1822, à 17 ans, elle avait déjà constaté la possibilité de cette transformation du cœur en chacun, lorsque Gaspare del Bufalo (canonisé en 1954) alla prêcher à Vallecorsa une mission populaire et qu'elle vit la population transformée par la Parole de Dieu. Ce fut à cette occasion que naquit dans son cœur le désir de l'imiter.
Sous la direction d'un compagnon de saint Gaspare, don Giovanni Merlini, elle fonda, le 4 mars 1834, la Congrégation des « Sœurs adoratrices du Sang du Christ ». Elle avait été appelée à faire l'école aux petites filles par l'Administrateur d'Anagni, Mgr Giuseppe Maria Lais. Elle ne se limita cependant pas à l'école, mais rassembla les mères et les jeunes pour les catéchiser et les éduquer à vivre de façon chrétienne. Les hommes allaient spontanément l'écouter et les bergers de la région, abandonnés à eux-mêmes, lui demandèrent de les instruire. Les gens accouraient pour l'entendre parler.
Elle devint une grande prédicatrice qui fascinait des personnes de tous les milieux. Cette ardeur apostolique attira de nombreux jeunes et, avec eux, elle put ouvrir environ 70 communautés, dont 3 en Allemagne et en Angleterre.
Elle fut appelée à Rome par le Bx Pie IX lui-même (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) pour diriger l'Hospice de Saint-Louis et l'École de Civitavecchia.
À Rome, le 20 août 1866, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Maria De Mattias a été béatifiée le Ier octobre 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée à Rome, place Saint-Pierre, le 18 mai 2003 par saint Jean-Paul II .
Saint Bernard
Abbé et docteur de l'Église
(1090-1153)
Bernard, le prodige de son siècle, naît au château de Fontaines, près de Dijon, d'une famille distinguée par sa noblesse et par sa piété, et fut, dès sa naissance, consacré au Seigneur par sa mère, qui avait eu en songe le pressentiment de sa sainteté future. Une nuit de Noël, Bernard, tout jeune encore, assistait à la Messe de Noël ; il s'endormit, et, pendant son sommeil, il vit clairement sous ses yeux la scène ineffable de Bethléem, et contempla Jésus entre les bras de Marie.
À dix-neuf ans, malgré les instances de sa famille, il obéit à l'appel de Dieu, qui le voulait dans l'Ordre de Cîteaux ; mais il n'y entra pas seul ; il décida six de ses frères et vingt-quatre autres gentilshommes à le suivre. L'exemple de cette illustre jeunesse et l'accroissement de ferveur qui en résulta pour le couvent suscitèrent tant d'autres vocations, qu'on se vit obligé de faire de nouveaux établissements. Bernard fut le chef de la colonie qu'on envoya fonder à Clairvaux un monastère qui devint célèbre et fut la source de cent soixante fondations, du vivant même du Saint.
Chaque jour, pour animer sa ferveur, il avait sur les lèvres ces mots : « Bernard, qu'es-tu venu faire ici ? » Il y répondait à chaque fois par des élans nouveaux. Il réprimait ses sens au point qu'il semblait n'être plus de la terre ; voyant, il ne regardait point, entendant, il n'écoutait point ; goûtant, il ne savourait point. C'est ainsi qu'après avoir passé un an dans la chambre des novices, il ne savait si le plafond était lambrissé ou non ; côtoyant un lac, il ne s'en aperçut même pas ; un jour, il but de l'huile pour de l'eau, sans se douter de rien.
Bernard avait laissé, au château de sa famille, Nivard, le plus jeune de ses frères : « Adieu, cher petit frère, lui avait-il dit; nous t'abandonnons tout notre héritage. “Oui, je comprends, avait répondu l'enfant, vous prenez le Ciel et vous me laissez la terre ; le partage n'est pas juste.” » Plus tard, Nivard vint avec son vieux père rejoindre Bernard au monastère de Clairvaux.
Le Saint n'avait point étudié dans le monde ; mais l'école de l'oraison suffit à faire de lui un grand docteur, admirable par son éloquence, par la science et la suavité de ses écrits. Il fut le conseiller des évêques, l'ami des Papes, l'oracle de son temps. Mais sa principale gloire, entre tant d'autres, semble être sa dévotion incomparable envers la très Sainte Vierge.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l'Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu'il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les arts libéraux - en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique - à l'école des chanoines de l'église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d'entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra à Cîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l'époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C'est là que le jeune abbé (il n'avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s'engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d'une vie sobre et mesurée, à table comme dans l'habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.
Au cours de ces mêmes années, avant 1130, Bernard commença une longue correspondance avec de nombreuses personnes, aussi bien importantes que de conditions sociales modestes. Aux multiples Lettres de cette période, il faut ajouter les nombreux Sermons, ainsi que les Sentences et les Traités. C'est toujours à cette époque que remonte la grande amitié de Bernard avec Guillaume, abbé de Saint-Thierry, et avec Guillaume de Champeaux, des figures parmi les plus importantes du xii siècle. A partir de 1130, il commença à s'occuper de nombreuses et graves questions du Saint-Siège et de l'Eglise. C'est pour cette raison qu'il dut sortir toujours plus souvent de son monastère, et parfois hors de France. Il fonda également quelques monastères féminins, et engagea une vive correspondance avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, dont j'ai parlé mercredi dernier. Il dirigea surtout ses écrits polémiques contre Abélard, le grand penseur qui a lancé une nouvelle manière de faire de la théologie en introduisant en particulier la méthode dialectique-philosophique dans la construction de la pensée théologique. Un autre front sur lequel Bernard a lutté était l'hérésie des Cathares, qui méprisaient la matière et le corps humain, méprisant en conséquence le Créateur. En revanche, il sentit le devoir de prendre la défense des juifs, en condamnant les vagues d'antisémitisme toujours plus diffuses. C'est pour ce dernier aspect de son action apostolique que, quelques dizaines d'années plus tard, Ephraïm, rabbin de Bonn, adressa un vibrant hommage à Bernard. Au cours de cette même période, le saint abbé rédigea ses œuvres les plus fameuses, comme les très célèbres Sermons sur le Cantique des Cantiques. Au cours des dernières années de sa vie - sa mort survint en 1153 - Bernard dut limiter les voyages, sans pourtant les interrompre complètement. Il en profita pour revoir définitivement l'ensemble des Lettres, des Sermons, et des Traités. Un ouvrage assez singulier, qu'il termina précisément en cette période, en 1145, quand un de ses élèves Bernardo Pignatelli, fut élu Pape sous le nom d'Eugène III, mérite d'être mentionné. En cette circonstance, Bernard, en qualité de Père spirituel, écrivit à son fils spirituel le texte De Consideratione, qui contient un enseignement en vue d'être un bon Pape. Dans ce livre, qui demeure une lecture intéressante pour les Papes de tous les temps, Bernard n'indique pas seulement comment bien faire le Pape, mais présente également une profonde vision des mystères de l'Eglise et du mystère du Christ, qui se résout, à la fin, dans la contemplation du mystère de Dieu un et trine: "On devrait encore poursuivre la recherche de ce Dieu, qui n'est pas encore assez recherché", écrit le saint abbé: "mais on peut peut-être mieux le chercher et le trouver plus facilement avec la prière qu'avec la discussion. Nous mettons alors ici un terme au livre, mais non à la recherche" (xiv, 32: PL 182, 808), à être en chemin vers Dieu.
Je voudrais à présent m'arrêter sur deux aspects centraux de la riche doctrine de Bernard: elles concernent Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, sa Mère. Sa sollicitude à l'égard de la participation intime et vitale du chrétien à l'amour de Dieu en Jésus Christ n'apporte pas d'orientations nouvelles dans le statut scientifique de la théologie. Mais, de manière plus décidée que jamais, l'abbé de Clairvaux configure le théologien au contemplatif et au mystique. Seul Jésus - insiste Bernard face aux raisonnements dialectiques complexes de son temps - seul Jésus est "miel à la bouche, cantique à l'oreille, joie dans le cœur (mel in ore, in aure melos, in corde iubilum)". C'est précisément de là que vient le titre, que lui attribue la tradition, de Doctor mellifluus: sa louange de Jésus Christ, en effet, "coule comme le miel". Dans les batailles exténuantes entre nominalistes et réalistes - deux courants philosophiques de l'époque - dans ces batailles, l'Abbé de Clairvaux ne se lasse pas de répéter qu'il n'y a qu'un nom qui compte, celui de Jésus le Nazaréen. "Aride est toute nourriture de l'âme", confesse-t-il, "si elle n'est pas baignée de cette huile; insipide, si elle n'est pas agrémentée de ce sel. Ce que tu écris n'a aucun goût pour moi, si je n'y ai pas lu Jésus". Et il conclut: "Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n'a de saveur pour moi, si je n'ai pas entendu résonner le nom de Jésus" (Sermones in Cantica Canticorum xv, 6: PL 183, 847). En effet, pour Bernard, la véritable connaissance de Dieu consiste dans l'expérience personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Et cela, chers frères et sœurs, vaut pour chaque chrétien: la foi est avant tout une rencontre personnelle, intime avec Jésus, et doit faire l'expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour, et ce n'est qu'ainsi que l'on apprend à le connaître toujours plus, à l'aimer et le suivre toujours plus. Que cela puisse advenir pour chacun de nous!
Dans un autre célèbre Sermon le dimanche entre l'octave de l'Assomption, le saint Abbé décrit en termes passionnés l'intime participation de Marie au sacrifice rédempteur du Fils. "O sainte Mère, - s'exclame-t-il - vraiment, une épée a transpercé ton âme!... La violence de la douleur a transpercé à tel point ton âme que nous pouvons t'appeler à juste titre plus que martyr, car en toi, la participation à la passion du Fils dépassa de loin dans l'intensité les souffrances physiques du martyre" (14: PL 183-437-438). Bernard n'a aucun doute: "per Mariam ad Iesum", à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Il atteste avec clarté l'obéissance de Marie à Jésus, selon les fondements de la mariologie traditionnelle. Mais le corps du Sermon documente également la place privilégiée de la Vierge dans l'économie de salut, à la suite de la participation très particulière de la Mère (compassio) au sacrifice du Fils. Ce n'est pas par hasard qu'un siècle et demi après la mort de Bernard, Dante Alighieri, dans le dernier cantique de la Divine Comédie, placera sur les lèvres du "Doctor mellifluus" la sublime prière à Marie: "Vierge Mère, fille de ton Fils, / humble et élevée plus qu'aucune autre créature / terme fixe d'un éternel conseil,..." (Paradis 33, vv. 1ss).
Ces réflexions, caractéristiques d'un amoureux de Jésus et de Marie comme saint Bernard, interpellent aujourd'hui encore de façon salutaire non seulement les théologiens, mais tous les croyants. On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l'homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l'Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la "science des saints", à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l'Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l'homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu "avec la prière qu'avec la discussion". A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l'apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.
Je voudrais conclure ces réflexions sur saint Bernard par les invocations à Marie, que nous lisons dans une belle homélie. "Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes - dit-il - pense à Marie, invoque Marie. Qu'elle ne se détache jamais de tes lèvres, qu'elle ne se détache jamais de ton cœur; et afin que tu puisses obtenir l'aide de sa prière, n'oublie jamais l'exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne te tromperas pas de chemin; si tu la pries, tu ne désespéreras pas; si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper. Si elle te soutient, tu ne tombes pas; si elle te protège, tu n'as rien à craindre; si elle te guide, tu ne te fatigues pas; si elle t'est propice, tu arriveras à destination..." (Hom. II super "Missus est", 17: PL 183, 70-71).
Sainte Maria De Mattias (1805-1866)
Vierge et fondatrice de la Congrégation des « Sœurs adoratrices du Sang du Christ »
Maria De Mattias naît le 4 février 1805 à Vallecorsa (Frosinone, Italie), dans une famille profondément chrétienne, qui était également aisée et cultivée. Mais elle ne put pas suivre d'études car, à l'époque, les femmes n'avaient pas accès à l'éducation. Sans éducation et sans contact avec l'extérieur, en raison de son rang social, elle vécut son enfance et le début de son adolescence repliée sur elle-même.
Mais, parvenue à l'âge de 16 ans, elle alla à la recherche du sens de sa propre vie, ressentant le besoin d'un amour sans limites. Ce fut à travers le dialogue avec son père, que Dieu lui permit de comprendre, de façon mystique, la beauté de Son amour qui s'est manifesté en plénitude dans le Christ crucifié, qui a donné son sang pour nous. Cette expérience fut précisément la source, la force et la motivation qui la conduisirent sur les routes d'Italie pour faire connaître à tous l'amour du Christ. Elle était en effet convaincue que la réforme de la société naît du cœur des personnes, et que celui-ci se transforme lorsqu'il parvient à comprendre à quel point Dieu l'aime.
En 1822, à 17 ans, elle avait déjà constaté la possibilité de cette transformation du cœur en chacun, lorsque Gaspare del Bufalo (canonisé en 1954) alla prêcher à Vallecorsa une mission populaire et qu'elle vit la population transformée par la Parole de Dieu. Ce fut à cette occasion que naquit dans son cœur le désir de l'imiter.
Sous la direction d'un compagnon de saint Gaspare, don Giovanni Merlini, elle fonda, le 4 mars 1834, la Congrégation des « Sœurs adoratrices du Sang du Christ ». Elle avait été appelée à faire l'école aux petites filles par l'Administrateur d'Anagni, Mgr Giuseppe Maria Lais. Elle ne se limita cependant pas à l'école, mais rassembla les mères et les jeunes pour les catéchiser et les éduquer à vivre de façon chrétienne. Les hommes allaient spontanément l'écouter et les bergers de la région, abandonnés à eux-mêmes, lui demandèrent de les instruire. Les gens accouraient pour l'entendre parler.
Elle devint une grande prédicatrice qui fascinait des personnes de tous les milieux. Cette ardeur apostolique attira de nombreux jeunes et, avec eux, elle put ouvrir environ 70 communautés, dont 3 en Allemagne et en Angleterre.
Elle fut appelée à Rome par le Bx Pie IX lui-même (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) pour diriger l'Hospice de Saint-Louis et l'École de Civitavecchia.
À Rome, le 20 août 1866, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Maria De Mattias a été béatifiée le Ier octobre 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée à Rome, place Saint-Pierre, le 18 mai 2003 par saint Jean-Paul II .
Saint Bernard
Abbé et docteur de l'Église
(1090-1153)
Bernard, le prodige de son siècle, naît au château de Fontaines, près de Dijon, d'une famille distinguée par sa noblesse et par sa piété, et fut, dès sa naissance, consacré au Seigneur par sa mère, qui avait eu en songe le pressentiment de sa sainteté future. Une nuit de Noël, Bernard, tout jeune encore, assistait à la Messe de Noël ; il s'endormit, et, pendant son sommeil, il vit clairement sous ses yeux la scène ineffable de Bethléem, et contempla Jésus entre les bras de Marie.
À dix-neuf ans, malgré les instances de sa famille, il obéit à l'appel de Dieu, qui le voulait dans l'Ordre de Cîteaux ; mais il n'y entra pas seul ; il décida six de ses frères et vingt-quatre autres gentilshommes à le suivre. L'exemple de cette illustre jeunesse et l'accroissement de ferveur qui en résulta pour le couvent suscitèrent tant d'autres vocations, qu'on se vit obligé de faire de nouveaux établissements. Bernard fut le chef de la colonie qu'on envoya fonder à Clairvaux un monastère qui devint célèbre et fut la source de cent soixante fondations, du vivant même du Saint.
Chaque jour, pour animer sa ferveur, il avait sur les lèvres ces mots : « Bernard, qu'es-tu venu faire ici ? » Il y répondait à chaque fois par des élans nouveaux. Il réprimait ses sens au point qu'il semblait n'être plus de la terre ; voyant, il ne regardait point, entendant, il n'écoutait point ; goûtant, il ne savourait point. C'est ainsi qu'après avoir passé un an dans la chambre des novices, il ne savait si le plafond était lambrissé ou non ; côtoyant un lac, il ne s'en aperçut même pas ; un jour, il but de l'huile pour de l'eau, sans se douter de rien.
Bernard avait laissé, au château de sa famille, Nivard, le plus jeune de ses frères : « Adieu, cher petit frère, lui avait-il dit; nous t'abandonnons tout notre héritage. “Oui, je comprends, avait répondu l'enfant, vous prenez le Ciel et vous me laissez la terre ; le partage n'est pas juste.” » Plus tard, Nivard vint avec son vieux père rejoindre Bernard au monastère de Clairvaux.
Le Saint n'avait point étudié dans le monde ; mais l'école de l'oraison suffit à faire de lui un grand docteur, admirable par son éloquence, par la science et la suavité de ses écrits. Il fut le conseiller des évêques, l'ami des Papes, l'oracle de son temps. Mais sa principale gloire, entre tant d'autres, semble être sa dévotion incomparable envers la très Sainte Vierge.
Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l'Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu'il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les arts libéraux - en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique - à l'école des chanoines de l'église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d'entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra à Cîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l'époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C'est là que le jeune abbé (il n'avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s'engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d'une vie sobre et mesurée, à table comme dans l'habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.
Au cours de ces mêmes années, avant 1130, Bernard commença une longue correspondance avec de nombreuses personnes, aussi bien importantes que de conditions sociales modestes. Aux multiples Lettres de cette période, il faut ajouter les nombreux Sermons, ainsi que les Sentences et les Traités. C'est toujours à cette époque que remonte la grande amitié de Bernard avec Guillaume, abbé de Saint-Thierry, et avec Guillaume de Champeaux, des figures parmi les plus importantes du xii siècle. A partir de 1130, il commença à s'occuper de nombreuses et graves questions du Saint-Siège et de l'Eglise. C'est pour cette raison qu'il dut sortir toujours plus souvent de son monastère, et parfois hors de France. Il fonda également quelques monastères féminins, et engagea une vive correspondance avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, dont j'ai parlé mercredi dernier. Il dirigea surtout ses écrits polémiques contre Abélard, le grand penseur qui a lancé une nouvelle manière de faire de la théologie en introduisant en particulier la méthode dialectique-philosophique dans la construction de la pensée théologique. Un autre front sur lequel Bernard a lutté était l'hérésie des Cathares, qui méprisaient la matière et le corps humain, méprisant en conséquence le Créateur. En revanche, il sentit le devoir de prendre la défense des juifs, en condamnant les vagues d'antisémitisme toujours plus diffuses. C'est pour ce dernier aspect de son action apostolique que, quelques dizaines d'années plus tard, Ephraïm, rabbin de Bonn, adressa un vibrant hommage à Bernard. Au cours de cette même période, le saint abbé rédigea ses œuvres les plus fameuses, comme les très célèbres Sermons sur le Cantique des Cantiques. Au cours des dernières années de sa vie - sa mort survint en 1153 - Bernard dut limiter les voyages, sans pourtant les interrompre complètement. Il en profita pour revoir définitivement l'ensemble des Lettres, des Sermons, et des Traités. Un ouvrage assez singulier, qu'il termina précisément en cette période, en 1145, quand un de ses élèves Bernardo Pignatelli, fut élu Pape sous le nom d'Eugène III, mérite d'être mentionné. En cette circonstance, Bernard, en qualité de Père spirituel, écrivit à son fils spirituel le texte De Consideratione, qui contient un enseignement en vue d'être un bon Pape. Dans ce livre, qui demeure une lecture intéressante pour les Papes de tous les temps, Bernard n'indique pas seulement comment bien faire le Pape, mais présente également une profonde vision des mystères de l'Eglise et du mystère du Christ, qui se résout, à la fin, dans la contemplation du mystère de Dieu un et trine: "On devrait encore poursuivre la recherche de ce Dieu, qui n'est pas encore assez recherché", écrit le saint abbé: "mais on peut peut-être mieux le chercher et le trouver plus facilement avec la prière qu'avec la discussion. Nous mettons alors ici un terme au livre, mais non à la recherche" (xiv, 32: PL 182, 808), à être en chemin vers Dieu.
Je voudrais à présent m'arrêter sur deux aspects centraux de la riche doctrine de Bernard: elles concernent Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, sa Mère. Sa sollicitude à l'égard de la participation intime et vitale du chrétien à l'amour de Dieu en Jésus Christ n'apporte pas d'orientations nouvelles dans le statut scientifique de la théologie. Mais, de manière plus décidée que jamais, l'abbé de Clairvaux configure le théologien au contemplatif et au mystique. Seul Jésus - insiste Bernard face aux raisonnements dialectiques complexes de son temps - seul Jésus est "miel à la bouche, cantique à l'oreille, joie dans le cœur (mel in ore, in aure melos, in corde iubilum)". C'est précisément de là que vient le titre, que lui attribue la tradition, de Doctor mellifluus: sa louange de Jésus Christ, en effet, "coule comme le miel". Dans les batailles exténuantes entre nominalistes et réalistes - deux courants philosophiques de l'époque - dans ces batailles, l'Abbé de Clairvaux ne se lasse pas de répéter qu'il n'y a qu'un nom qui compte, celui de Jésus le Nazaréen. "Aride est toute nourriture de l'âme", confesse-t-il, "si elle n'est pas baignée de cette huile; insipide, si elle n'est pas agrémentée de ce sel. Ce que tu écris n'a aucun goût pour moi, si je n'y ai pas lu Jésus". Et il conclut: "Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n'a de saveur pour moi, si je n'ai pas entendu résonner le nom de Jésus" (Sermones in Cantica Canticorum xv, 6: PL 183, 847). En effet, pour Bernard, la véritable connaissance de Dieu consiste dans l'expérience personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Et cela, chers frères et sœurs, vaut pour chaque chrétien: la foi est avant tout une rencontre personnelle, intime avec Jésus, et doit faire l'expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour, et ce n'est qu'ainsi que l'on apprend à le connaître toujours plus, à l'aimer et le suivre toujours plus. Que cela puisse advenir pour chacun de nous!
Dans un autre célèbre Sermon le dimanche entre l'octave de l'Assomption, le saint Abbé décrit en termes passionnés l'intime participation de Marie au sacrifice rédempteur du Fils. "O sainte Mère, - s'exclame-t-il - vraiment, une épée a transpercé ton âme!... La violence de la douleur a transpercé à tel point ton âme que nous pouvons t'appeler à juste titre plus que martyr, car en toi, la participation à la passion du Fils dépassa de loin dans l'intensité les souffrances physiques du martyre" (14: PL 183-437-438). Bernard n'a aucun doute: "per Mariam ad Iesum", à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Il atteste avec clarté l'obéissance de Marie à Jésus, selon les fondements de la mariologie traditionnelle. Mais le corps du Sermon documente également la place privilégiée de la Vierge dans l'économie de salut, à la suite de la participation très particulière de la Mère (compassio) au sacrifice du Fils. Ce n'est pas par hasard qu'un siècle et demi après la mort de Bernard, Dante Alighieri, dans le dernier cantique de la Divine Comédie, placera sur les lèvres du "Doctor mellifluus" la sublime prière à Marie: "Vierge Mère, fille de ton Fils, / humble et élevée plus qu'aucune autre créature / terme fixe d'un éternel conseil,..." (Paradis 33, vv. 1ss).
Ces réflexions, caractéristiques d'un amoureux de Jésus et de Marie comme saint Bernard, interpellent aujourd'hui encore de façon salutaire non seulement les théologiens, mais tous les croyants. On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l'homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l'Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la "science des saints", à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l'Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l'homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu "avec la prière qu'avec la discussion". A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l'apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.
Je voudrais conclure ces réflexions sur saint Bernard par les invocations à Marie, que nous lisons dans une belle homélie. "Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes - dit-il - pense à Marie, invoque Marie. Qu'elle ne se détache jamais de tes lèvres, qu'elle ne se détache jamais de ton cœur; et afin que tu puisses obtenir l'aide de sa prière, n'oublie jamais l'exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne te tromperas pas de chemin; si tu la pries, tu ne désespéreras pas; si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper. Si elle te soutient, tu ne tombes pas; si elle te protège, tu n'as rien à craindre; si elle te guide, tu ne te fatigues pas; si elle t'est propice, tu arriveras à destination..." (Hom. II super "Missus est", 17: PL 183, 70-71).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 22 août
Saint Symphorien
Martyr
(† IIIe ou IV siècle)
Symphorien, né à Autun, appartenait à l'une des familles de cette ville les plus illustres par ses ancêtres, par ses richesses et par ses fonctions. Il resta pur au milieu des dangers de la jeunesse ; avec le rayonnement de la vertu, son beau front reflétait la noblesse et l'intelligence ; il était déjà l'ornement de la cité.
Un jour que le peuple, en grande partie païen, célébrait la fête de la déesse Cybèle, Symphorien témoigna hautement son mépris pour ces démonstrations ridicules et refusa de joindre ses hommages à ceux de la foule. Il n'en fallait pas davantage pour être saisi et traîné devant les tribunaux :
« Déclare ton nom et ta condition, lui dit le juge.
- Je m'appelle Symphorien, et je suis chrétien.
- Pourquoi n'as-tu pas voulu adorer la déesse ?
- Je n'adore que le Dieu vivant; quant à votre déesse, donnez-moi un marteau, et je la briserai en mille pièces.
- Si tu ne veux pas obéir à l'édit des empereurs, tu paieras ta révolte de ton sang.
- Dieu punit les méchants, mais Il récompense les justes en proportion de leurs mérites ; je n'ai donc point lieu de craindre tes supplices ; plus je souffrirai, plus ma couronne sera belle. »
Après une sanglante flagellation, le jeune martyr fut jeté dans un noir cachot ; quelques jours après, non seulement on ne le trouva pas amolli, mais il se montra plus ferme encore. Comme le juge l'exhortait à sacrifier aux idoles :
« Ne perdez pas votre temps en discours vains et frivoles » lui dit Symphorien.
Le juge insistant, pour le flatter, sur les honneurs qui l'attendaient : « Les biens des chrétiens, dit-il, leurs honneurs, ne sont pas de ce monde; le monde passe comme une ombre ; Dieu seul donne le vrai bonheur.
- Obéis, dit le juge furieux, ou je te condamne à mort !
- Je crains Dieu seul ; vous avez pouvoir sur mon corps, mais vous ne pouvez rien sur mon âme.
- Symphorien, vous êtes condamné à périr par le glaive ! »
C'est alors qu'eut lieu une scène sublime. La mère du jeune martyr avait assisté à sa glorieuse confession de foi; elle voulait assister à son couronnement et suivit le cortège jusqu'aux murailles de la cité, près du lieu où devait s'accomplir le sacrifice. Là, du haut des remparts, cette femme, digne émule de la mère des Macchabées, fit entendre à son fils cette exhortation touchante :
« Courage, mon fils, courage, la mort nous conduit à la vie. Regardez en haut, mon enfant, regardez Celui qui règne au Ciel ! »
Fortifié par ces paroles, le jeune chrétien livra sans hésiter sa tête au fer du bourreau.
Saint Philippe Benizi
Prêtre o.s.m.
(1233-1285)
Filippo Benizi est originaire d'une des plus nobles familles de Florence. À peine âgé d'un an, il s'écria, à la vue de quelques frères Servites : « Ce sont là les serviteurs de la Vierge Marie ! »
Tout lui souriait : après ses brillantes études de médecine, un bel avenir s'ouvrait devant lui ; mais la grâce l'appelait à de plus grandes choses, et il entra dans l'Ordre des Servites. Il y fut reçu comme frère convers, grâce à son humilité, qui lui fit déguiser ses talents ; mais son mérite, bientôt découvert, ne tarda pas à changer les sentiments de ses supérieurs.
Au jour de sa première Messe, toute l'assemblée entendit distinctement des voix célestes chanter : Sanctus, Sanctus, Sanctus... Après avoir passé par toutes les dignités secondaires, il fut élu à l'unanimité supérieur général de son Ordre.
Sous sa direction, l'Ordre des Servites, encore peu répandu, prit bien vite un développement extraordinaire. À la mort du pape Clément IV (Guy Foulques, 1265-1268), les suffrages des cardinaux se portèrent sur l'humble religieux, et il n'échappa à cet honneur suprême qu'en prenant la fuite dans les montagnes. Là il attendit l'élection du Pape en se livrant à tous les exercices de la vie la plus austère. Le jeûne était sa nourriture, les veilles son soulagement et son repos, l'entretien avec Dieu sa récréation et son divertissement. Il ne mangeait point de pain, mais seulement des herbes sauvages, et ne buvait que de l'eau ; encore lui manqua-t-elle bientôt. La Providence vint alors à son secours, car il frappa trois fois la terre de son bâton, et il en sortit une fontaine abondante, devenue depuis doublement miraculeuse par les guérisons qui s'y sont opérées.
Au sortir de sa retraite profonde, Philippe, sous l'inspiration de Dieu, parcourut les pays d'Europe, y fondant des établissements de Servites et laissant sous ses pas la trace d'innombrables merveilles. Parmi ses miracles, on signale le suivant : Un jour un pauvre lépreux vint lui demander l'aumône. « Je n'ai ni or ni argent, lui dit-il, mais ce que j'ai je vous le donne. » Et à l'instant, quittant son manteau, il en vêtit le pauvre lépreux, qui fut aussitôt guéri.
Les travaux et les pénitences avaient usé avant l'âge le corps de Philippe. C'est à son monastère de Todi qu'il alla mourir. En y arrivant : « C'est ici le lieu de mon repos à jamais » dit-il. Le lendemain, fête de l'Assomption, la fièvre le prit ; huit jours après, il mourut en demandant son Crucifix.
Saint Symphorien
Martyr
(† IIIe ou IV siècle)
Symphorien, né à Autun, appartenait à l'une des familles de cette ville les plus illustres par ses ancêtres, par ses richesses et par ses fonctions. Il resta pur au milieu des dangers de la jeunesse ; avec le rayonnement de la vertu, son beau front reflétait la noblesse et l'intelligence ; il était déjà l'ornement de la cité.
Un jour que le peuple, en grande partie païen, célébrait la fête de la déesse Cybèle, Symphorien témoigna hautement son mépris pour ces démonstrations ridicules et refusa de joindre ses hommages à ceux de la foule. Il n'en fallait pas davantage pour être saisi et traîné devant les tribunaux :
« Déclare ton nom et ta condition, lui dit le juge.
- Je m'appelle Symphorien, et je suis chrétien.
- Pourquoi n'as-tu pas voulu adorer la déesse ?
- Je n'adore que le Dieu vivant; quant à votre déesse, donnez-moi un marteau, et je la briserai en mille pièces.
- Si tu ne veux pas obéir à l'édit des empereurs, tu paieras ta révolte de ton sang.
- Dieu punit les méchants, mais Il récompense les justes en proportion de leurs mérites ; je n'ai donc point lieu de craindre tes supplices ; plus je souffrirai, plus ma couronne sera belle. »
Après une sanglante flagellation, le jeune martyr fut jeté dans un noir cachot ; quelques jours après, non seulement on ne le trouva pas amolli, mais il se montra plus ferme encore. Comme le juge l'exhortait à sacrifier aux idoles :
« Ne perdez pas votre temps en discours vains et frivoles » lui dit Symphorien.
Le juge insistant, pour le flatter, sur les honneurs qui l'attendaient : « Les biens des chrétiens, dit-il, leurs honneurs, ne sont pas de ce monde; le monde passe comme une ombre ; Dieu seul donne le vrai bonheur.
- Obéis, dit le juge furieux, ou je te condamne à mort !
- Je crains Dieu seul ; vous avez pouvoir sur mon corps, mais vous ne pouvez rien sur mon âme.
- Symphorien, vous êtes condamné à périr par le glaive ! »
C'est alors qu'eut lieu une scène sublime. La mère du jeune martyr avait assisté à sa glorieuse confession de foi; elle voulait assister à son couronnement et suivit le cortège jusqu'aux murailles de la cité, près du lieu où devait s'accomplir le sacrifice. Là, du haut des remparts, cette femme, digne émule de la mère des Macchabées, fit entendre à son fils cette exhortation touchante :
« Courage, mon fils, courage, la mort nous conduit à la vie. Regardez en haut, mon enfant, regardez Celui qui règne au Ciel ! »
Fortifié par ces paroles, le jeune chrétien livra sans hésiter sa tête au fer du bourreau.
Saint Philippe Benizi
Prêtre o.s.m.
(1233-1285)
Filippo Benizi est originaire d'une des plus nobles familles de Florence. À peine âgé d'un an, il s'écria, à la vue de quelques frères Servites : « Ce sont là les serviteurs de la Vierge Marie ! »
Tout lui souriait : après ses brillantes études de médecine, un bel avenir s'ouvrait devant lui ; mais la grâce l'appelait à de plus grandes choses, et il entra dans l'Ordre des Servites. Il y fut reçu comme frère convers, grâce à son humilité, qui lui fit déguiser ses talents ; mais son mérite, bientôt découvert, ne tarda pas à changer les sentiments de ses supérieurs.
Au jour de sa première Messe, toute l'assemblée entendit distinctement des voix célestes chanter : Sanctus, Sanctus, Sanctus... Après avoir passé par toutes les dignités secondaires, il fut élu à l'unanimité supérieur général de son Ordre.
Sous sa direction, l'Ordre des Servites, encore peu répandu, prit bien vite un développement extraordinaire. À la mort du pape Clément IV (Guy Foulques, 1265-1268), les suffrages des cardinaux se portèrent sur l'humble religieux, et il n'échappa à cet honneur suprême qu'en prenant la fuite dans les montagnes. Là il attendit l'élection du Pape en se livrant à tous les exercices de la vie la plus austère. Le jeûne était sa nourriture, les veilles son soulagement et son repos, l'entretien avec Dieu sa récréation et son divertissement. Il ne mangeait point de pain, mais seulement des herbes sauvages, et ne buvait que de l'eau ; encore lui manqua-t-elle bientôt. La Providence vint alors à son secours, car il frappa trois fois la terre de son bâton, et il en sortit une fontaine abondante, devenue depuis doublement miraculeuse par les guérisons qui s'y sont opérées.
Au sortir de sa retraite profonde, Philippe, sous l'inspiration de Dieu, parcourut les pays d'Europe, y fondant des établissements de Servites et laissant sous ses pas la trace d'innombrables merveilles. Parmi ses miracles, on signale le suivant : Un jour un pauvre lépreux vint lui demander l'aumône. « Je n'ai ni or ni argent, lui dit-il, mais ce que j'ai je vous le donne. » Et à l'instant, quittant son manteau, il en vêtit le pauvre lépreux, qui fut aussitôt guéri.
Les travaux et les pénitences avaient usé avant l'âge le corps de Philippe. C'est à son monastère de Todi qu'il alla mourir. En y arrivant : « C'est ici le lieu de mon repos à jamais » dit-il. Le lendemain, fête de l'Assomption, la fièvre le prit ; huit jours après, il mourut en demandant son Crucifix.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Les saints du jour
Mardi le 23 août
Sainte Rose de Lima
Vierge
(1586-1617)
Rose naît à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d´Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s´écria : « Désormais, tu seras ma ‘Rose’ », changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu´eut plus tard la jeune fille.
La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d´état. Une source de difficultés lui vint de concilier l´obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait. Elle s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère ; mais elle sut y cacher à l'intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.
À l´exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s´exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit vœu de ne jamais manger de viande. À 20 ans, elle prend l'habit des tertiaires dominicaines. Plus tard, elle ne mangea qu´une soupe faite de pain et d´eau, sans sel ni autre assaisonnement. Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s´offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l'Église, l'État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes ; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.
La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l´humilité et l´obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l´obéissance ; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s´étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d´aussi cruelles macérations ; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s´y opposer, ils en furent empêchés par une lumière intérieure.
Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l'attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n'altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable ! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs ; ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l´eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d´elle en disant : « Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence ! Elle revient sans doute d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps ! » Rose en remercia Dieu.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l´Europe.
Elle passe de la terre au ciel le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
Rose de Lima a été béatifiée en 1668 par Clément IX (Giulio Rospigliosi, 1667-1669) et canonisée, le 12 avril 1671, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).
Saints Claude, Astèrius et Néon
Martyrs à Égée, en Cilicie († v. 303)
Claude, Astérius et Néon perdirent leur mère et furent sous la tutelle de la seconde femme de leur père lorsque celui-ci mourut à son tour. Pour s'emparer des biens qui leur étaient dévolus, elle les dénonça comme chrétiens.
Les gouverneurs suivaient impunément leurs humeurs, ou leurs haines particulières, et faisaient valoir au besoin les anciens édits.
Lysias se signala en ce genre dans son gouvernement de Cilicie. Son zèle impie le poussa jusqu'à interroger lui-même Claude, Astérius et Néon.
Claude fut présenté le premier, et demeura inébranlable. Le proconsul le fit pendre au chevalet, ordonna qu'on lui appliquât le feu sous les pieds, qu'on lui coupât des morceaux de chair aux talons, et qu'on les lui mît sous les yeux. « Il n'est point de perte affligeante, dit-il en les voyant, pour ceux qui aiment Dieu. Ces maux apparents sont les arrhes des biens éternels. » Lysias commanda de le déchirer avec les ongles de fer, de frotter ses plaies avec des morceaux raboteux de pots cassés, de leur appliquer des torches ardentes. Tout fut inutile, et l'on reconduisit Claude en prison.
Astérius fut traité de la même manière, et marqua la même constance. Comme Néon était fort jeune, le proconsul en espéra davantage, mais la force de la grâce n'en parut qu'avec plus d'éclat. Toutes les tortures ne servant enfin qu'à couvrir le tyran de confusion, on conduisit les trois frères hors de la ville pour y être crucifiés.
Sainte Rose de Lima
Vierge
(1586-1617)
Rose naît à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d´Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s´écria : « Désormais, tu seras ma ‘Rose’ », changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu´eut plus tard la jeune fille.
La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d´état. Une source de difficultés lui vint de concilier l´obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait. Elle s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère ; mais elle sut y cacher à l'intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.
À l´exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s´exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit vœu de ne jamais manger de viande. À 20 ans, elle prend l'habit des tertiaires dominicaines. Plus tard, elle ne mangea qu´une soupe faite de pain et d´eau, sans sel ni autre assaisonnement. Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s´offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l'Église, l'État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes ; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.
La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l´humilité et l´obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l´obéissance ; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s´étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d´aussi cruelles macérations ; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s´y opposer, ils en furent empêchés par une lumière intérieure.
Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l'attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n'altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable ! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs ; ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l´eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d´elle en disant : « Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence ! Elle revient sans doute d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps ! » Rose en remercia Dieu.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l´Europe.
Elle passe de la terre au ciel le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
Rose de Lima a été béatifiée en 1668 par Clément IX (Giulio Rospigliosi, 1667-1669) et canonisée, le 12 avril 1671, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).
Saints Claude, Astèrius et Néon
Martyrs à Égée, en Cilicie († v. 303)
Claude, Astérius et Néon perdirent leur mère et furent sous la tutelle de la seconde femme de leur père lorsque celui-ci mourut à son tour. Pour s'emparer des biens qui leur étaient dévolus, elle les dénonça comme chrétiens.
Les gouverneurs suivaient impunément leurs humeurs, ou leurs haines particulières, et faisaient valoir au besoin les anciens édits.
Lysias se signala en ce genre dans son gouvernement de Cilicie. Son zèle impie le poussa jusqu'à interroger lui-même Claude, Astérius et Néon.
Claude fut présenté le premier, et demeura inébranlable. Le proconsul le fit pendre au chevalet, ordonna qu'on lui appliquât le feu sous les pieds, qu'on lui coupât des morceaux de chair aux talons, et qu'on les lui mît sous les yeux. « Il n'est point de perte affligeante, dit-il en les voyant, pour ceux qui aiment Dieu. Ces maux apparents sont les arrhes des biens éternels. » Lysias commanda de le déchirer avec les ongles de fer, de frotter ses plaies avec des morceaux raboteux de pots cassés, de leur appliquer des torches ardentes. Tout fut inutile, et l'on reconduisit Claude en prison.
Astérius fut traité de la même manière, et marqua la même constance. Comme Néon était fort jeune, le proconsul en espéra davantage, mais la force de la grâce n'en parut qu'avec plus d'éclat. Toutes les tortures ne servant enfin qu'à couvrir le tyran de confusion, on conduisit les trois frères hors de la ville pour y être crucifiés.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 24 août
Saint Barthélemy
Apôtre et martyr
(† vers l'an 71)
Barthélemy, appelé par le Sauveur, vécut avec lui, assista à ses prédications, entendit ses paraboles, fut le témoin de ses vertus divines.
Après la Pentecôte, il fut envoyé prêcher l'Évangile dans l'Inde, au-delà du Gange. Dans tous les pays qu'il dut traverser, il annonça Jésus-Christ, Rédempteur du monde. Son zèle et ses prodiges eurent bientôt changé la face de ces contrées ; non seulement il convertit les foules, mais il ordonna des prêtres pour le seconder et consacra des évêques. Quand, plus tard, saint Pantène évangélisa ce pays, il y trouva l'Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélemy.
En quittant les Indes, l'Apôtre vint dans la grande Arménie. Dans la capitale de ce pays, il y avait un temple où l'on rendait les honneurs divins à l'idole Astaroth, et où l'on allait lui demander la délivrance des sortilèges et lui faire prononcer des oracles ; le prédicateur de la foi s'y rendit, et aussitôt l'idole devint muette et ne fit plus de guérisons. Les démons avouèrent aux prêtres de ce faux dieu que la faute en était à Barthélemy, et leur donnèrent son signalement ; mais l'Apôtre se fit assez connaître par ses miracles ; il délivra du démon la fille du roi, et fit faire à l'idole, en présence d'une foule immense, l'aveu public de ses fourberies ; après quoi le démon s'éloigna en grinçant des dents. Une merveille si éclatante convertit le roi et une multitude de personnes ; la famille royale et douze villes du royaume reçurent bientôt le baptême.
Le démon résolut de se venger ; l'Apôtre fut saisi par le frère du roi et condamné à être écorché vif. Les bourreaux inhumains s'armèrent de couteaux et de pierres tranchantes et écorchèrent la victime de la tête aux pieds ; de telle sorte que, n'ayant plus de peau, son corps montrait une chair sanglante percée de ses os. Il eut ensuite la tête tranchée. Le corps écorché et la peau sanglante de l'Apôtre furent enterrés à Albane, en la haute Arménie ; il s'y opéra tant de miracles, que les païens furieux, enfermèrent le corps du bienheureux dans un cercueil de plomb et le jetèrent à la mer. Mais le cercueil, flottant sur l'onde, vint heureusement à l'île de Lipari, près de la Sicile.
Plus tard, les Sarrasins s'emparèrent de cette île et dispersèrent les saintes reliques ; mais un moine reçut, dans une vision, l'ordre de recueillir les ossements de l'Apôtre. Le corps de saint Barthélemy est aujourd'hui à Rome, son chef à Toulouse.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et soeurs,
Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël: un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave: "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion: dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël: "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante: le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme: "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).
En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame: "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume: "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement: "Comment me connais-tu?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit: "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend: cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant: "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu! C'est toi le roi d'Israël!" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus: Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'oeuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.
Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la Charité de Besançon »
Jeanne-Antide Thouret naît le 27 novembre 1765, à Sancey-le-Long, en Franche-Comté, au sein d'une famille très chrétienne composée de neuf enfants ; ses parents exerçaient le métier d'agriculteurs. Quand Jeanne a quinze ans, sa mère meurt et, par conséquent, elle sera désormais l'éducatrice de ses frères et sœurs et la ménagère dévouée qui entretiendra la maison. Bien que la famille vive dans une réelle pauvreté, la charitable jeune fille trouve le moyen de ne jamais refuser l'aumône. Elle a environ dix-sept ans lorsque son père lui annonce qu'un riche jeune homme l'a demandée en mariage. Sans hésiter, Jeanne répond à son père qu'elle refuserait la main d'un roi.
Après cinq longues années d'attente, elle réussit enfin à vaincre les obstacles qui s'opposent à sa vocation religieuse. Accueillie à la maison mère des Filles de la Charité le jour de la Toussaint 1787, elle est reçue le lendemain par la supérieure générale, la vénérable Mère Dubois. Le onzième mois de son séminaire, elle revêt l'habit des Filles de la Charité et on l'envoie travailler successivement à l'hôpital de Langres, puis à Paris où elle prodigue ses soins maternels aux incurables de l'hospice. La Révolution était déjà amorcée. Comme la plupart de ses compagnes, tout en restant au service des malades, Sœur Thouret refuse de reconnaître le clergé schismatique.
En novembre 1793, elle doit quitter Paris pour regagner son pays natal à pied, en mendiant. Sa charité qui se fait la providence des malades et des pauvres, la sauve plus d'une fois de la fureur des révolutionnaires. Durant les jours de la Terreur, Jeanne-Antide se réfugie en Suisse. Aussitôt qu'elle peut rentrer en France, elle ouvre une école à Besançon. Son établissement connait le succès dès le premier jour. Au cours de la même année elle organise trois autres écoles dans la même ville. Ouvrière infatigable, elle dirige un dispensaire et distribue une soupe populaire. Le préfet lui confie bientôt une maison de détention.
Jeanne-Antide Thouret donna à ses collaboratrices les Règles et le nom de : « Sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul ». Ce titre devait engendrer tôt ou tard des confusions et des conflits, aussi les filles de Monsieur Vincent en réclamèrent-elles un autre. Le cardinal Fesch décida que les nouvelles religieuses s'appelleraient : « Sœurs de la Charité de Besançon ». Cette communauté connut tout de suite une rapide expansion.
En 1810, la mère de Napoléon Bonaparte leur ouvrit le royaume de Naples et Murat leur abandonnait l'énorme couvent hôpital de Regina Cœli. Mère Thouret alla y installer ses compagnes et ouvrit cent trente maisons en l'espace de dix ans.
Sans le sceau divin de la souffrance, il aurait manqué quelque chose à la sainteté de la fondatrice. Profitant de son long séjour en Italie, elle fit approuver son institut par le Saint-Siège, sous le nom de : « Filles de la Charité sous la protection de Saint Vincent de Paul ». Ce changement de nom et les modifications introduites dans les constitutions en dehors de toute entente avec le nouvel archevêque de Besançon qui lui était hostile, furent cause d'une scission entre les communautés de France et celles d'Italie. En effet, celles de France entendirent rester fidèles aux premières constitutions et se déclarèrent autonomes sous la supériorité de l'Ordinaire du lieu. Jeanne-Antide Thouret passa deux années dans sa patrie pour tâcher de réunir les deux obédiences de Besançon et de Naples. Non seulement elle n'y parvint aucunement, mais elle eut la douleur de rentrer à Naples, après s'être vue refuser l'entrée de la maison mère de Besançon.
Dieu rappela à Lui sa digne servante le 24 août 1826. Cent ans après sa mort, on ramenait ses restes d'Italie dans le couvent de Besançon. Ses filles firent acte de solennelle réparation en chantant le Miserere de toute leur âme.
Jeanne-Antide Thouret a été beatifié le 23 mai 1926 et canonisé le 14 janvier 1934 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
Saint Barthélemy
Apôtre et martyr
(† vers l'an 71)
Barthélemy, appelé par le Sauveur, vécut avec lui, assista à ses prédications, entendit ses paraboles, fut le témoin de ses vertus divines.
Après la Pentecôte, il fut envoyé prêcher l'Évangile dans l'Inde, au-delà du Gange. Dans tous les pays qu'il dut traverser, il annonça Jésus-Christ, Rédempteur du monde. Son zèle et ses prodiges eurent bientôt changé la face de ces contrées ; non seulement il convertit les foules, mais il ordonna des prêtres pour le seconder et consacra des évêques. Quand, plus tard, saint Pantène évangélisa ce pays, il y trouva l'Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélemy.
En quittant les Indes, l'Apôtre vint dans la grande Arménie. Dans la capitale de ce pays, il y avait un temple où l'on rendait les honneurs divins à l'idole Astaroth, et où l'on allait lui demander la délivrance des sortilèges et lui faire prononcer des oracles ; le prédicateur de la foi s'y rendit, et aussitôt l'idole devint muette et ne fit plus de guérisons. Les démons avouèrent aux prêtres de ce faux dieu que la faute en était à Barthélemy, et leur donnèrent son signalement ; mais l'Apôtre se fit assez connaître par ses miracles ; il délivra du démon la fille du roi, et fit faire à l'idole, en présence d'une foule immense, l'aveu public de ses fourberies ; après quoi le démon s'éloigna en grinçant des dents. Une merveille si éclatante convertit le roi et une multitude de personnes ; la famille royale et douze villes du royaume reçurent bientôt le baptême.
Le démon résolut de se venger ; l'Apôtre fut saisi par le frère du roi et condamné à être écorché vif. Les bourreaux inhumains s'armèrent de couteaux et de pierres tranchantes et écorchèrent la victime de la tête aux pieds ; de telle sorte que, n'ayant plus de peau, son corps montrait une chair sanglante percée de ses os. Il eut ensuite la tête tranchée. Le corps écorché et la peau sanglante de l'Apôtre furent enterrés à Albane, en la haute Arménie ; il s'y opéra tant de miracles, que les païens furieux, enfermèrent le corps du bienheureux dans un cercueil de plomb et le jetèrent à la mer. Mais le cercueil, flottant sur l'onde, vint heureusement à l'île de Lipari, près de la Sicile.
Plus tard, les Sarrasins s'emparèrent de cette île et dispersèrent les saintes reliques ; mais un moine reçut, dans une vision, l'ordre de recueillir les ossements de l'Apôtre. Le corps de saint Barthélemy est aujourd'hui à Rome, son chef à Toulouse.
Catéchèse du Pape Benoît XVI:
Chers frères et soeurs,
Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël: un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave: "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion: dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël: "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante: le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme: "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).
En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame: "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume: "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement: "Comment me connais-tu?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit: "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend: cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant: "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu! C'est toi le roi d'Israël!" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus: Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'oeuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.
Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826)
Vierge et fondatrice des : « Sœurs de la Charité de Besançon »
Jeanne-Antide Thouret naît le 27 novembre 1765, à Sancey-le-Long, en Franche-Comté, au sein d'une famille très chrétienne composée de neuf enfants ; ses parents exerçaient le métier d'agriculteurs. Quand Jeanne a quinze ans, sa mère meurt et, par conséquent, elle sera désormais l'éducatrice de ses frères et sœurs et la ménagère dévouée qui entretiendra la maison. Bien que la famille vive dans une réelle pauvreté, la charitable jeune fille trouve le moyen de ne jamais refuser l'aumône. Elle a environ dix-sept ans lorsque son père lui annonce qu'un riche jeune homme l'a demandée en mariage. Sans hésiter, Jeanne répond à son père qu'elle refuserait la main d'un roi.
Après cinq longues années d'attente, elle réussit enfin à vaincre les obstacles qui s'opposent à sa vocation religieuse. Accueillie à la maison mère des Filles de la Charité le jour de la Toussaint 1787, elle est reçue le lendemain par la supérieure générale, la vénérable Mère Dubois. Le onzième mois de son séminaire, elle revêt l'habit des Filles de la Charité et on l'envoie travailler successivement à l'hôpital de Langres, puis à Paris où elle prodigue ses soins maternels aux incurables de l'hospice. La Révolution était déjà amorcée. Comme la plupart de ses compagnes, tout en restant au service des malades, Sœur Thouret refuse de reconnaître le clergé schismatique.
En novembre 1793, elle doit quitter Paris pour regagner son pays natal à pied, en mendiant. Sa charité qui se fait la providence des malades et des pauvres, la sauve plus d'une fois de la fureur des révolutionnaires. Durant les jours de la Terreur, Jeanne-Antide se réfugie en Suisse. Aussitôt qu'elle peut rentrer en France, elle ouvre une école à Besançon. Son établissement connait le succès dès le premier jour. Au cours de la même année elle organise trois autres écoles dans la même ville. Ouvrière infatigable, elle dirige un dispensaire et distribue une soupe populaire. Le préfet lui confie bientôt une maison de détention.
Jeanne-Antide Thouret donna à ses collaboratrices les Règles et le nom de : « Sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul ». Ce titre devait engendrer tôt ou tard des confusions et des conflits, aussi les filles de Monsieur Vincent en réclamèrent-elles un autre. Le cardinal Fesch décida que les nouvelles religieuses s'appelleraient : « Sœurs de la Charité de Besançon ». Cette communauté connut tout de suite une rapide expansion.
En 1810, la mère de Napoléon Bonaparte leur ouvrit le royaume de Naples et Murat leur abandonnait l'énorme couvent hôpital de Regina Cœli. Mère Thouret alla y installer ses compagnes et ouvrit cent trente maisons en l'espace de dix ans.
Sans le sceau divin de la souffrance, il aurait manqué quelque chose à la sainteté de la fondatrice. Profitant de son long séjour en Italie, elle fit approuver son institut par le Saint-Siège, sous le nom de : « Filles de la Charité sous la protection de Saint Vincent de Paul ». Ce changement de nom et les modifications introduites dans les constitutions en dehors de toute entente avec le nouvel archevêque de Besançon qui lui était hostile, furent cause d'une scission entre les communautés de France et celles d'Italie. En effet, celles de France entendirent rester fidèles aux premières constitutions et se déclarèrent autonomes sous la supériorité de l'Ordinaire du lieu. Jeanne-Antide Thouret passa deux années dans sa patrie pour tâcher de réunir les deux obédiences de Besançon et de Naples. Non seulement elle n'y parvint aucunement, mais elle eut la douleur de rentrer à Naples, après s'être vue refuser l'entrée de la maison mère de Besançon.
Dieu rappela à Lui sa digne servante le 24 août 1826. Cent ans après sa mort, on ramenait ses restes d'Italie dans le couvent de Besançon. Ses filles firent acte de solennelle réparation en chantant le Miserere de toute leur âme.
Jeanne-Antide Thouret a été beatifié le 23 mai 1926 et canonisé le 14 janvier 1934 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi 25 août
Saint Louis (Louis IX)
Roi de France
(1215-1270)
Louis a frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété et sa grande charité envers les pauvres ; sa vertu le faisait regarder comme l'arbitre des princes d'Europe.
Il fut baptisé à Poissy, et en conserva toujours religieusement le souvenir, car plus tard il signait ordinairement Louis de Poissy, marquant par là qu'il estimait la grâce du baptême comme son plus glorieux titre de noblesse. Sa mère, Blanche de Castille, voulut le nourrir elle-même. Tout le monde connaît la belle parole de cette grande reine : « Mon fils, je vous aime après Dieu plus que toutes choses ; cependant, sachez-le bien, j'aimerais mieux vous voir mort que coupable d'un seul péché mortel. »
Élevé à une telle école, le jeune Louis montra dès son enfance les grandes vertus qu'il devait faire éclater sur le trône, l'égalité d'âme, l'amour de la justice et une tendre piété. Comme on lui reprochait quelques fois de donner trop de temps aux pieux exercices : « Les hommes sont étranges, disait-il ; on me fait un crime de mon assiduité à la prière, et on ne dirait rien si j'employais des heures plus longues à jouer aux jeux de hasard, à courir les bêtes fauves, à chasser aux oiseaux. »
Devenu roi, il voulut établir avant tout le règne de Dieu, auquel sont indéfectiblement liés le Roi et la France. Il s'appliqua plus que jamais à faire de la France un royaume puissant et chrétien. On connaît sa loi condamnant les blasphémateurs à subir aux lèvres la marque d'un fer rougi au feu.
Un des plus beaux jours de sa vie fut celui où il alla au-devant des religieux qui apportaient d'Orient la sainte Couronne d'épines, et la porta, pieds nus, dans sa capitale. Il fonde des hôpitaux et des monastères. Il réalise son grand projet : construire la Sainte-Chapelle comme une châsse de lumière et de vitraux destinée à recueillir les saintes reliques, surtout la Couronne d'épines. Il donne à sa sœur, la bienheureuse Isabelle de France, le terrain de Longchamp pour y fonder une abbaye de religieuses de Sainte-Claire. « Si je dépense beaucoup d'argent quelquefois, j'aime mieux le faire en aumônes faites pour l'amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m'a tout donné ce que j'ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé. » (Saint Louis au sire de Joinville)
À vingt ans, il épouse Marguerite de Provence et leur amour sera tendre et fidèle. Saint Louis fut aussi un modèle du pur amour conjugal ; il avait fait graver sur son anneau cette devise : « Dieu, France et Marguerite. »
À la suite d'une maladie mortelle, guéri miraculeusement, il obéit à une inspiration du Ciel qui l'appelait aux Croisades. Il part pour délivrer la Terre Sainte en 1248. On le vit, dans ces luttes gigantesques, qui avaient pour but la libération des Lieux Saints, faire des actes de bravoure qui le mettaient au rang des plus illustres guerriers. On se tromperait en croyant que le bon et pieux roi n'eût pas toute la noble fierté qui convenait à son rang. Les Sarrasins, qui le retinrent longtemps captif, après une désastreuse campagne, eurent lieu d'admirer sa grandeur d'âme, sa foi et son courage.
Une fois libéré et rentré dans son royaume, il y entreprend de grandes réformes en particulier l'interdiction du duel judiciaire.
Son royaume connaît une période de plein développement culturel, intellectuel et théologique.
Saint Louis aime recevoir à sa table saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin. Avec Robert de Sorbon, il fonde la Sorbonne (1257). Il suit avec attention l'achèvement de la cathédrale Notre-Dame et surtout les grandes rosaces (1255) et les porches.
Son plus grand souci est de pacifier, de réconcilier les ennemis et d'éteindre les conflits, en particulier entre la France et l'Angleterre (1258). Mais il rêve de retourner en Terre Sainte et de convertir le sultan d'Égypte. Il n'ira pas plus loin que Carthage, l'actuelle Tunis. La maladie a raison de lui le 25 août 1270.
Prière dite de St Louis*
Dieu Tout-Puissant et éternel, qui avez établi l'empire des Francs pour être dans le monde l'instrument de votre divine volonté, le glaive et le bouclier de votre sainte Église, nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre céleste lumière, les fils suppliants des Francs, afin qu'ils voient ce qu'il faut faire pour réaliser votre règne en ce monde, et que pour accomplir ce qu'ils ont vu, ils soient remplis de charité, de force et de persévérance, par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Amen.
--------
*ou “ prière des Francs ” : oraison tirée en fait d'un missel carolingien.
Prière qu'affectionnait le bienheureux Charles de Foucauld
Prière officielle des scouts de France.
Saint Louis (Louis IX)
Roi de France
(1215-1270)
Louis a frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété et sa grande charité envers les pauvres ; sa vertu le faisait regarder comme l'arbitre des princes d'Europe.
Il fut baptisé à Poissy, et en conserva toujours religieusement le souvenir, car plus tard il signait ordinairement Louis de Poissy, marquant par là qu'il estimait la grâce du baptême comme son plus glorieux titre de noblesse. Sa mère, Blanche de Castille, voulut le nourrir elle-même. Tout le monde connaît la belle parole de cette grande reine : « Mon fils, je vous aime après Dieu plus que toutes choses ; cependant, sachez-le bien, j'aimerais mieux vous voir mort que coupable d'un seul péché mortel. »
Élevé à une telle école, le jeune Louis montra dès son enfance les grandes vertus qu'il devait faire éclater sur le trône, l'égalité d'âme, l'amour de la justice et une tendre piété. Comme on lui reprochait quelques fois de donner trop de temps aux pieux exercices : « Les hommes sont étranges, disait-il ; on me fait un crime de mon assiduité à la prière, et on ne dirait rien si j'employais des heures plus longues à jouer aux jeux de hasard, à courir les bêtes fauves, à chasser aux oiseaux. »
Devenu roi, il voulut établir avant tout le règne de Dieu, auquel sont indéfectiblement liés le Roi et la France. Il s'appliqua plus que jamais à faire de la France un royaume puissant et chrétien. On connaît sa loi condamnant les blasphémateurs à subir aux lèvres la marque d'un fer rougi au feu.
Un des plus beaux jours de sa vie fut celui où il alla au-devant des religieux qui apportaient d'Orient la sainte Couronne d'épines, et la porta, pieds nus, dans sa capitale. Il fonde des hôpitaux et des monastères. Il réalise son grand projet : construire la Sainte-Chapelle comme une châsse de lumière et de vitraux destinée à recueillir les saintes reliques, surtout la Couronne d'épines. Il donne à sa sœur, la bienheureuse Isabelle de France, le terrain de Longchamp pour y fonder une abbaye de religieuses de Sainte-Claire. « Si je dépense beaucoup d'argent quelquefois, j'aime mieux le faire en aumônes faites pour l'amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m'a tout donné ce que j'ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé. » (Saint Louis au sire de Joinville)
À vingt ans, il épouse Marguerite de Provence et leur amour sera tendre et fidèle. Saint Louis fut aussi un modèle du pur amour conjugal ; il avait fait graver sur son anneau cette devise : « Dieu, France et Marguerite. »
À la suite d'une maladie mortelle, guéri miraculeusement, il obéit à une inspiration du Ciel qui l'appelait aux Croisades. Il part pour délivrer la Terre Sainte en 1248. On le vit, dans ces luttes gigantesques, qui avaient pour but la libération des Lieux Saints, faire des actes de bravoure qui le mettaient au rang des plus illustres guerriers. On se tromperait en croyant que le bon et pieux roi n'eût pas toute la noble fierté qui convenait à son rang. Les Sarrasins, qui le retinrent longtemps captif, après une désastreuse campagne, eurent lieu d'admirer sa grandeur d'âme, sa foi et son courage.
Une fois libéré et rentré dans son royaume, il y entreprend de grandes réformes en particulier l'interdiction du duel judiciaire.
Son royaume connaît une période de plein développement culturel, intellectuel et théologique.
Saint Louis aime recevoir à sa table saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin. Avec Robert de Sorbon, il fonde la Sorbonne (1257). Il suit avec attention l'achèvement de la cathédrale Notre-Dame et surtout les grandes rosaces (1255) et les porches.
Son plus grand souci est de pacifier, de réconcilier les ennemis et d'éteindre les conflits, en particulier entre la France et l'Angleterre (1258). Mais il rêve de retourner en Terre Sainte et de convertir le sultan d'Égypte. Il n'ira pas plus loin que Carthage, l'actuelle Tunis. La maladie a raison de lui le 25 août 1270.
Prière dite de St Louis*
Dieu Tout-Puissant et éternel, qui avez établi l'empire des Francs pour être dans le monde l'instrument de votre divine volonté, le glaive et le bouclier de votre sainte Église, nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre céleste lumière, les fils suppliants des Francs, afin qu'ils voient ce qu'il faut faire pour réaliser votre règne en ce monde, et que pour accomplir ce qu'ils ont vu, ils soient remplis de charité, de force et de persévérance, par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Amen.
--------
*ou “ prière des Francs ” : oraison tirée en fait d'un missel carolingien.
Prière qu'affectionnait le bienheureux Charles de Foucauld
Prière officielle des scouts de France.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Vendredi le 26 août
Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges
Vierge et co-fondatrice de la Congrégation des : « Filles de la Croix »
(1773-1838)
Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges naît le 5 juillet 1773, au Blanc (Indre). Dans son milieu familial, elle développe une relation intime au Seigneur et un amour profond des pauvres.
Pendant la révolution, son désir de participer à la messe et de communier lui fait prendre de nuit le chemin périlleux vers la grange des Marsyllis. C'est en ce lieu que se situe la rencontre avec le Père André Fournet.
André Hubert Fournet est né le 6 décembre 1752, à St Pierre de Maillé (Vienne) et ordonné prêtre en 1776. Vigoureusement converti par l'intempestive réplique d'un mendiant, il s'ouvre totalement à Dieu et aux pauvres. Exilé cinq ans en Espagne pendant la Révolution, contraint à son retour de célébrer l'Eucharistie clandestinement, c'est dans la grange des Marsyllis qu'il rencontre Élisabeth Bichier des Ages.
De cette rencontre, naît la Congrégation des « Filles de la Croix ».
Élisabeth et ses quatre premières compagnes prononcent leurs premiers vœux en 1806, devant le Père André Fournet. La Congrégation s'étend rapidement en Poitou, Région parisienne, Sud-ouest. C'est en 1820 que les sœurs s'établissent à la Puye, dans l'ancien monastère fontevriste qui devient la Maison-Mère.
« Glorifier Dieu et le faire Glorifier par les petits et les pauvres » était l’esprit de la congrégation.
Sœur Élisabeth, malgré un tempérament robuste, est affaiblie par la maladie et la souffrance ; le 26 août 1838, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Jeanne-Élisabeth a été béatifiée le 13 mai 1934, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et canonisée le 06 juillet 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Sainte Teresa de Jesús Jornet (1897)
Religieuse et cofondatrice avec le P. Saturnino López Novoa des : ‘Hermanitas de los Ancianos Desamparados’
(‘Petites sœurs des personnes âgées abandonnées’)
Thérèse de Jésus Jornet naît le 9 janvier 1843 à Aitona (province de Lérida, en Catalogne, Espagne) au sein d'une famille de paysans. Élevée dans une famille chrétienne, elle fut confiée à sa tante. Très tôt, elle manifesta attention et charité en n’hésitant pas à se priver discrètement au profit des autres.
Après l'obtention de son diplôme d'enseignante, elle exerce sa profession à Argençola (Barcelone). Son oncle, le Père François Palau y Quer, religieux carme déchaux, créateur de divers établissements d'enseignement pense à elle comme collaboratrice pour sa fondation de carmélites missionnaires mais elle aspire à une vie religieuse séparée du monde et en 1868, entre au monastère des clarisses de Briviesca (Burgos) qu'elle quitte 2 ans plus tard pour raison de santé. Encore une fois, son oncle tente d'orienter Thérèse dans sa fondation et la nomme visiteuse pour les écoles qu'il crée mais sans qu'elle s'engage dans la vie religieuse. Lorsque le Père Palau y Quer décède, elle retourne dans sa famille.
En 1872, elle va à Barbastro (Huesca) et rencontre un prêtre qui était ami du Père Palau y Quer, celui-ci lui parle d'un projet d'un autre ecclésiastique, le Père Saturnino López Novoa, qui désire constituer une congrégation pour venir en aide aux personnes âgées démunies. Thérèse se propose pour faire partie de la société de bienfaisance et rejoint les premières candidates dans le nouvel institut fondé à Barbastro le 3 octobre 1872 : les ‘Petites sœurs des personnes âgées abandonnées’. Quelques jours après, elle est élue Supérieure de ce groupe. La fondation se déplace à Valence.
On la vit, avec ses compagnes, se prodiguer généreusement au service des anciens ; animée par l'Amour du Seigneur reconnu et servi dans les plus pauvres, elle disait avec enthousiasme : « Dieu dans le cœur, l'Éternité dans la tête et le monde sous les pieds... Il n'y a rien de petit lorsqu' il s'agit de la Gloire de Dieu! ».
En 1887, elle est élue Supérieure générale de l'Institut et continue les fondations de maisons de retraite en Espagne et en Amérique.
Elle acheve sa vie à Liria (Valence) le 26 août 1897 à l'âge de 54 ans. Ses restes ont été transférés à Valence, à la Maison-Mère de la Congrégation.
Teresa de Jesús Jornet a été béatifiée, par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), le 27 avril 1958 et canonisée par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), le 27 janvier 1974.
Les ‘Petites sœurs des personnes âgées abandonnées’ sont présentes en : Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. La maison généralice est à Valence.
Au 31 décembre 2005, la congrégation comptait 2527 religieuses dans 210 maisons.
Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges
Vierge et co-fondatrice de la Congrégation des : « Filles de la Croix »
(1773-1838)
Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges naît le 5 juillet 1773, au Blanc (Indre). Dans son milieu familial, elle développe une relation intime au Seigneur et un amour profond des pauvres.
Pendant la révolution, son désir de participer à la messe et de communier lui fait prendre de nuit le chemin périlleux vers la grange des Marsyllis. C'est en ce lieu que se situe la rencontre avec le Père André Fournet.
André Hubert Fournet est né le 6 décembre 1752, à St Pierre de Maillé (Vienne) et ordonné prêtre en 1776. Vigoureusement converti par l'intempestive réplique d'un mendiant, il s'ouvre totalement à Dieu et aux pauvres. Exilé cinq ans en Espagne pendant la Révolution, contraint à son retour de célébrer l'Eucharistie clandestinement, c'est dans la grange des Marsyllis qu'il rencontre Élisabeth Bichier des Ages.
De cette rencontre, naît la Congrégation des « Filles de la Croix ».
Élisabeth et ses quatre premières compagnes prononcent leurs premiers vœux en 1806, devant le Père André Fournet. La Congrégation s'étend rapidement en Poitou, Région parisienne, Sud-ouest. C'est en 1820 que les sœurs s'établissent à la Puye, dans l'ancien monastère fontevriste qui devient la Maison-Mère.
« Glorifier Dieu et le faire Glorifier par les petits et les pauvres » était l’esprit de la congrégation.
Sœur Élisabeth, malgré un tempérament robuste, est affaiblie par la maladie et la souffrance ; le 26 août 1838, elle quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Jeanne-Élisabeth a été béatifiée le 13 mai 1934, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et canonisée le 06 juillet 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
Sainte Teresa de Jesús Jornet (1897)
Religieuse et cofondatrice avec le P. Saturnino López Novoa des : ‘Hermanitas de los Ancianos Desamparados’
(‘Petites sœurs des personnes âgées abandonnées’)
Thérèse de Jésus Jornet naît le 9 janvier 1843 à Aitona (province de Lérida, en Catalogne, Espagne) au sein d'une famille de paysans. Élevée dans une famille chrétienne, elle fut confiée à sa tante. Très tôt, elle manifesta attention et charité en n’hésitant pas à se priver discrètement au profit des autres.
Après l'obtention de son diplôme d'enseignante, elle exerce sa profession à Argençola (Barcelone). Son oncle, le Père François Palau y Quer, religieux carme déchaux, créateur de divers établissements d'enseignement pense à elle comme collaboratrice pour sa fondation de carmélites missionnaires mais elle aspire à une vie religieuse séparée du monde et en 1868, entre au monastère des clarisses de Briviesca (Burgos) qu'elle quitte 2 ans plus tard pour raison de santé. Encore une fois, son oncle tente d'orienter Thérèse dans sa fondation et la nomme visiteuse pour les écoles qu'il crée mais sans qu'elle s'engage dans la vie religieuse. Lorsque le Père Palau y Quer décède, elle retourne dans sa famille.
En 1872, elle va à Barbastro (Huesca) et rencontre un prêtre qui était ami du Père Palau y Quer, celui-ci lui parle d'un projet d'un autre ecclésiastique, le Père Saturnino López Novoa, qui désire constituer une congrégation pour venir en aide aux personnes âgées démunies. Thérèse se propose pour faire partie de la société de bienfaisance et rejoint les premières candidates dans le nouvel institut fondé à Barbastro le 3 octobre 1872 : les ‘Petites sœurs des personnes âgées abandonnées’. Quelques jours après, elle est élue Supérieure de ce groupe. La fondation se déplace à Valence.
On la vit, avec ses compagnes, se prodiguer généreusement au service des anciens ; animée par l'Amour du Seigneur reconnu et servi dans les plus pauvres, elle disait avec enthousiasme : « Dieu dans le cœur, l'Éternité dans la tête et le monde sous les pieds... Il n'y a rien de petit lorsqu' il s'agit de la Gloire de Dieu! ».
En 1887, elle est élue Supérieure générale de l'Institut et continue les fondations de maisons de retraite en Espagne et en Amérique.
Elle acheve sa vie à Liria (Valence) le 26 août 1897 à l'âge de 54 ans. Ses restes ont été transférés à Valence, à la Maison-Mère de la Congrégation.
Teresa de Jesús Jornet a été béatifiée, par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), le 27 avril 1958 et canonisée par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), le 27 janvier 1974.
Les ‘Petites sœurs des personnes âgées abandonnées’ sont présentes en : Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. La maison généralice est à Valence.
Au 31 décembre 2005, la congrégation comptait 2527 religieuses dans 210 maisons.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Dimanche 28 août
Saint Augustin
Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église
(354-430)
Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! »
Augustin naît à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort. À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes.
C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient. Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.
Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.
Saint Junípero Serra (1713-1784)
Prêtre franciscain missionnaire en Californie
Junípero, au siècle Miquel Josep, Serra, naît le 24 novembre 1713 à Petra sur l'île de Majorque aux Baléares.
Il entra chez les Franciscains le 14 septembre 1730. Excellent aux études il enseigna la philosophie, avant même d'être ordonné prêtre. Il obtint également un doctorat en théologie de l'université de Palma.
Junípero Serra part pour le Nouveau Monde en 1749. Il a alors 36 ans et enseigne d'abord la philosophie au collège de Mexico. Mais, de cœur, Serra est un pionnier et missionnaire. C’est à l’âge de 55 ans que ce petit homme, pas particulièrement robuste et marchant à l'aide d’une canne (séquelle d’une vieille blessure), accepte la tâche de coordonner les activités missionnaires dans la région.
Il faut d'abord reprendre les missions de la Baja California passées sous l'administration des Franciscains lorsque les jésuites furent expulsés d'Espagne et de toutes les colonies espagnoles par Charles III (en 1768).
Avec le groupe de 15 franciscains dont il est supérieur il fonde également des nouveaux postes : San Barnabé, près de Monterrey, au nord de la colonie de Nouvelle-Espagne (l'actuel Mexique). De là, il visite les peuples aborigènes de la Californie, région encore inexplorée. En quelques années, les Franciscains fondent 21 missions. L'une d'elles fait l'objet d'une attention particulière du vice-roi de Nouvelle-Espagne, Bucareli. C’est, principalement à dos de mule qu’il couvrira les 750 miles pour rejoindre le site de sa première mission, San Diego, qu’il atteint en 1769. De cette date jusqu’à sa mort, 15 ans plus tard, il aura fondé 9 autres missions (10 au total sur un ensemble, à terme, de 21).
Le 15 décembre 1774, le Vice-roi Antonio Maria de Bucareli adresse au Père Junipero Serra une lettre où il lui propose de participer à une expédition vers une baie d'importance stratégique, en Californie centrale, sous le commandement du capitaine de marine Juan Bautista de Anza. C'est ainsi qu'un premier camp militaire est établi en ce lieu et les Pères Palou et Cambon y célèbrent la messe pour la première fois devant une modeste cabane, la mission Dolorès. Le lieu recevra le nom de San Francisco en l'honneur de saint François d'Assise.
Il meurt le 28 août 1784 à Monterey, en Californie, après avoir fondé de nombreuses missions dans le Nouveau monde.
Junípero Serra a été béatifié le 25 septembre 1988 par St. Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamé Saint le 23 septembre 2015, au Sanctuaire national de l’Immaculée Conception de Washington, par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) lors de son voyage apostolique aux États-Unis
En canonisant Junípero Serra, le Pape François a donné à l'Église nord-américaine son premier Saint hispanique.
Saint Augustin
Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église
(354-430)
Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! »
Augustin naît à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort. À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes.
C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient. Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.
Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.
Saint Junípero Serra (1713-1784)
Prêtre franciscain missionnaire en Californie
Junípero, au siècle Miquel Josep, Serra, naît le 24 novembre 1713 à Petra sur l'île de Majorque aux Baléares.
Il entra chez les Franciscains le 14 septembre 1730. Excellent aux études il enseigna la philosophie, avant même d'être ordonné prêtre. Il obtint également un doctorat en théologie de l'université de Palma.
Junípero Serra part pour le Nouveau Monde en 1749. Il a alors 36 ans et enseigne d'abord la philosophie au collège de Mexico. Mais, de cœur, Serra est un pionnier et missionnaire. C’est à l’âge de 55 ans que ce petit homme, pas particulièrement robuste et marchant à l'aide d’une canne (séquelle d’une vieille blessure), accepte la tâche de coordonner les activités missionnaires dans la région.
Il faut d'abord reprendre les missions de la Baja California passées sous l'administration des Franciscains lorsque les jésuites furent expulsés d'Espagne et de toutes les colonies espagnoles par Charles III (en 1768).
Avec le groupe de 15 franciscains dont il est supérieur il fonde également des nouveaux postes : San Barnabé, près de Monterrey, au nord de la colonie de Nouvelle-Espagne (l'actuel Mexique). De là, il visite les peuples aborigènes de la Californie, région encore inexplorée. En quelques années, les Franciscains fondent 21 missions. L'une d'elles fait l'objet d'une attention particulière du vice-roi de Nouvelle-Espagne, Bucareli. C’est, principalement à dos de mule qu’il couvrira les 750 miles pour rejoindre le site de sa première mission, San Diego, qu’il atteint en 1769. De cette date jusqu’à sa mort, 15 ans plus tard, il aura fondé 9 autres missions (10 au total sur un ensemble, à terme, de 21).
Le 15 décembre 1774, le Vice-roi Antonio Maria de Bucareli adresse au Père Junipero Serra une lettre où il lui propose de participer à une expédition vers une baie d'importance stratégique, en Californie centrale, sous le commandement du capitaine de marine Juan Bautista de Anza. C'est ainsi qu'un premier camp militaire est établi en ce lieu et les Pères Palou et Cambon y célèbrent la messe pour la première fois devant une modeste cabane, la mission Dolorès. Le lieu recevra le nom de San Francisco en l'honneur de saint François d'Assise.
Il meurt le 28 août 1784 à Monterey, en Californie, après avoir fondé de nombreuses missions dans le Nouveau monde.
Junípero Serra a été béatifié le 25 septembre 1988 par St. Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamé Saint le 23 septembre 2015, au Sanctuaire national de l’Immaculée Conception de Washington, par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) lors de son voyage apostolique aux États-Unis
En canonisant Junípero Serra, le Pape François a donné à l'Église nord-américaine son premier Saint hispanique.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Lundi le 29 août
Martyre de
Saint Jean-Baptiste
Jean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du saint Précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur ; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale ; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : « Que dois-je demander ? dit-elle à Hérodiade. - Demande la tête de Jean-Baptiste » répond la haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait. Hérode était plus corrompu que cruel ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste ; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.
Ste Jeanne Jugan
Vierge et fondatrice des : « Petites Sœurs des Pauvres »
(1792-1879)
Jeanne Jugan naît à Cancale, en Ille-et-Vilaine (France), au hameau des Petites Croix, le 25 octobre 1792, et baptisée le jour même à l'église Saint-Méen en pleine tourmente révolutionnaire. Elle est la cinquième d'une fratrie de huit (quatre décéderont en bas âge). Son père, marin comme la plupart des hommes de son pays, est à la grande pêche à Terre-Neuve. Quatre ans plus tard, il disparaît en mer. Sa mère reste seule pour élever les 4 enfants.
Pour aider la famille, Jeanne à l’âge de 16 ans part comme aide-cuisinière dans un manoir proche de Cancale. Elle y reste jusqu'à l'âge de 25 ans, puis quitte la maison familiale pour Saint-Servan où elle travaille comme aide infirmière à l'hôpital du Rosais. A la demande en mariage d'un jeune marin, elle avait répondu : « Dieu me veut pour lui, il me garde pour une œuvre qui n'est pas encore fondée ».
Jeanne ne veut que servir Dieu et les autres, les pauvres, surtout les plus faibles, les plus démunis, fidèle à l'idéal de configuration à Jésus par Marie qu'enseigne saint Jean Eudes aux membres du Tiers-Ordre de la Mère Admirable, association qu'elle rejoint vers l'âge de 25 ans.
Un soir d'hiver de 1839, elle ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle, à demi paralysée, réduite brusquement à la solitude. Jeanne lui donne son lit… Ce geste l'engage à tout jamais. Une seconde vieille femme suivra, puis une troisième… En 1843, elles seront quarante avec, autour de Jeanne, trois jeunes compagnes. Ces dernières l'ont choisie comme supérieure de leur petite association qui s'achemine vers une vraie vie religieuse.
Mais bientôt Jeanne Jugan sera destituée de cette charge, réduite à la simple activité de quêteuse, rude tâche dont elle est l'initiatrice, encouragée dans cette démarche de charité et de partage par les Frères de Saint Jean-de-Dieu. A l'injustice, Jeanne ne répond que par le silence, la douceur, l'abandon. Sa foi et son amour découvrent dans cette mesure le chemin de Dieu pour elle et pour sa famille religieuse.
Au fil des années, l'ombre s'étend de plus en plus sur Jeanne Jugan. Les débuts de son œuvre sont falsifiés. Elle vit 27 ans de mise à l'écart (1852 à 1879), quatre à la maison de Rennes, et les vingt-trois dernières années de sa longue vie à La Tour St Joseph, maison mère de la Congrégation des « Petites Sœurs des Pauvres » depuis 1856.
À sa mort, le 29 août 1879, elle a 86 ans, peu de Petites Sœurs savent qu'elle est la fondatrice mais son influence près des jeunes postulantes et novices, dont elle a partagé la vie ces vingt-sept années durant, aura été décisive. En ce contact prolongé, le charisme initial a passé, l'esprit des origines s'est transmis.
Ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité. Jusqu'à son exhumation, qui eut lieu le 5 mars 1936, le corps de Jeanne Jugan reposait dans le paisible cimetière de la Tour Saint-Joseph.
À l'époque où Jeanne Jugan passa de vie à trépas, l'Institut qu'elle avait fondé comprenait, après seulement quarante années d'existence, 2.488 religieuses, 177 maisons dispersées à travers le monde, et il hospitalisait environ 20.500 vieillards.
Aujourd'hui l'on compte par le monde 6.000 Petites Sœurs, 307 maisons et près de 52.000 vieillards.
Jeanne Jugan a été béatifiée le 03 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamée sainte le 11 octobre 2009, à Rome, par le Pape Benoît XVI.
Martyre de
Saint Jean-Baptiste
Jean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du saint Précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur ; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale ; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : « Que dois-je demander ? dit-elle à Hérodiade. - Demande la tête de Jean-Baptiste » répond la haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait. Hérode était plus corrompu que cruel ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste ; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.
Ste Jeanne Jugan
Vierge et fondatrice des : « Petites Sœurs des Pauvres »
(1792-1879)
Jeanne Jugan naît à Cancale, en Ille-et-Vilaine (France), au hameau des Petites Croix, le 25 octobre 1792, et baptisée le jour même à l'église Saint-Méen en pleine tourmente révolutionnaire. Elle est la cinquième d'une fratrie de huit (quatre décéderont en bas âge). Son père, marin comme la plupart des hommes de son pays, est à la grande pêche à Terre-Neuve. Quatre ans plus tard, il disparaît en mer. Sa mère reste seule pour élever les 4 enfants.
Pour aider la famille, Jeanne à l’âge de 16 ans part comme aide-cuisinière dans un manoir proche de Cancale. Elle y reste jusqu'à l'âge de 25 ans, puis quitte la maison familiale pour Saint-Servan où elle travaille comme aide infirmière à l'hôpital du Rosais. A la demande en mariage d'un jeune marin, elle avait répondu : « Dieu me veut pour lui, il me garde pour une œuvre qui n'est pas encore fondée ».
Jeanne ne veut que servir Dieu et les autres, les pauvres, surtout les plus faibles, les plus démunis, fidèle à l'idéal de configuration à Jésus par Marie qu'enseigne saint Jean Eudes aux membres du Tiers-Ordre de la Mère Admirable, association qu'elle rejoint vers l'âge de 25 ans.
Un soir d'hiver de 1839, elle ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle, à demi paralysée, réduite brusquement à la solitude. Jeanne lui donne son lit… Ce geste l'engage à tout jamais. Une seconde vieille femme suivra, puis une troisième… En 1843, elles seront quarante avec, autour de Jeanne, trois jeunes compagnes. Ces dernières l'ont choisie comme supérieure de leur petite association qui s'achemine vers une vraie vie religieuse.
Mais bientôt Jeanne Jugan sera destituée de cette charge, réduite à la simple activité de quêteuse, rude tâche dont elle est l'initiatrice, encouragée dans cette démarche de charité et de partage par les Frères de Saint Jean-de-Dieu. A l'injustice, Jeanne ne répond que par le silence, la douceur, l'abandon. Sa foi et son amour découvrent dans cette mesure le chemin de Dieu pour elle et pour sa famille religieuse.
Au fil des années, l'ombre s'étend de plus en plus sur Jeanne Jugan. Les débuts de son œuvre sont falsifiés. Elle vit 27 ans de mise à l'écart (1852 à 1879), quatre à la maison de Rennes, et les vingt-trois dernières années de sa longue vie à La Tour St Joseph, maison mère de la Congrégation des « Petites Sœurs des Pauvres » depuis 1856.
À sa mort, le 29 août 1879, elle a 86 ans, peu de Petites Sœurs savent qu'elle est la fondatrice mais son influence près des jeunes postulantes et novices, dont elle a partagé la vie ces vingt-sept années durant, aura été décisive. En ce contact prolongé, le charisme initial a passé, l'esprit des origines s'est transmis.
Ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité. Jusqu'à son exhumation, qui eut lieu le 5 mars 1936, le corps de Jeanne Jugan reposait dans le paisible cimetière de la Tour Saint-Joseph.
À l'époque où Jeanne Jugan passa de vie à trépas, l'Institut qu'elle avait fondé comprenait, après seulement quarante années d'existence, 2.488 religieuses, 177 maisons dispersées à travers le monde, et il hospitalisait environ 20.500 vieillards.
Aujourd'hui l'on compte par le monde 6.000 Petites Sœurs, 307 maisons et près de 52.000 vieillards.
Jeanne Jugan a été béatifiée le 03 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamée sainte le 11 octobre 2009, à Rome, par le Pape Benoît XVI.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mardi le 30 août
Bse María de los Ángeles Ginard Martí
Religieuse de la Congrégation : « Hermanas Celadoras del Culto Eucarístico»
Martyre (1936)
María de los Ángeles (au baptême : Ángela Benita Sebastiana Margarita), naît le 3 avril 1894 dans la ville de Llucmayor, dans le diocèse de Majorque en Espagne.
Elle était la troisième de neuf enfants, dans une famille profondément religieuse, de Sebastián Ginard García et Margarita Martí Canals. Son enfance se déroula à Llucmayor, Las Palmas de Gran Canaria et Benisalem, en raison des déplacements de son père qui était « Guardia civil ».
Durant sa jeunesse à Palma de Majorque, où sa famille s'était installée à la recherche d'une vie digne malgré sa pauvreté, elle commença à travailler dans la broderie et la confection de chapeaux pour dames, se consacrant dans le même temps à une communion intime avec Dieu. Elle s'occupait également de ses frères les plus jeunes, les éduquant dans la religion et les formant à la connaissance de l'Écriture Sainte et de la vie des premiers martyrs de l'Église chrétienne.
Elle ressentit très tôt la vocation religieuse, mais pour aider ses parents qui avaient besoin de son assistance économique elle retarda son entrée en religion. Ce n'est que quelques temps plus tard, qu'elle entra chez les Sœurs zélatrices du Culte eucharistique, à Palma de Majorque, où elle pratiquait l'adoration de Jésus Sacrement, ainsi que la broderie des vêtements liturgiques. Elle s'occupa ensuite des fournitures et de l'administration de la communauté.
A l'époque de la persécution religieuse en Espagne elle resta sereine, ayant pour seul désir d'accueillir la volonté de Dieu. Elle fut arrêtée le 25 août 1936 et tuée dans la nuit, ayant consacré toute sa vie à l'adoration du Très Saint Sacrement et donné le témoignage suprême de la foi au prix du sacrifice de sa vie.
María de los Ángeles Ginard Martí a été déclarée Bienheureuse le 29 octobre 2005 au cours d’une cérémonie, célébrée dans la Basilique de Saint Pierre au Vatican, présidée par le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Selon la demande de Joan Enric Vives Sicilia, évêque d’Urgell, et du card. Antonio María Rouco Varela, archevêque de Madrid, la mémoire a été fixée au 30 août.
Saint Fiacre
Solitaire
(† 670)
Fiacre, fils d'un roi d'Écosse, vivait au VIe siècle ; il fut élevé dans la science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore, il sentit son âme enflammée par l'amour de la solitude et le désir de ne vivre que pour Dieu. Il s'embarqua pour la France, à l'insu de son père, et se choisit, près de Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l'évêque lui concéda une portion de terre.
Il y bâtit un couvent, qu'il consacra à la Sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance, une dévotion singulière. Là il mena une vie angélique, tant par son application à Dieu que par la pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer les moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas d'attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins.
Fiacre mangeait peu et employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de ses pieux visiteurs. On lui amenait des possédés et des malades, et il les délivrait ou les guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu'il occupait étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d'aumônes et à une si généreuse hospitalité, Fiacre fut obligé d'implorer de l'évêque une nouvelle concession de terre, et le prélat lui permit de prendre et d'utiliser tout ce qu'il pourrait entourer d'un fossé dans l'espace d'une journée. Chose merveilleuse, Dieu vint au secours du travailleur : la terre se fendait d'elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit à Fiacre pour entourer une étendue considérable.
C'est sans doute à cause des travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la prière et le service de Dieu, que saint Fiacre est regardé comme le patron des jardiniers.
Tandis qu'il jouissait tranquillement des délices de la solitude, des envoyés écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son frère s'était rendu indigne. Fiacre avait eu révélation de leur approche et obtint de Dieu, à force de larmes et de prière, de ne pas permettre qu'il sortît de sa chère solitude pour être exposé aux dangers des honneurs du monde. Il devint aussitôt semblable à un lépreux. Quand les ambassadeurs furent arrivés près de lui, ils ne purent voir sans horreur ce visage défiguré, et ils n'eurent plus aucun désir de le faire monter sur le trône de ses pères. Fiacre mourut dans son ermitage ; il opéra de grands miracles après sa mort.
Bse María de los Ángeles Ginard Martí
Religieuse de la Congrégation : « Hermanas Celadoras del Culto Eucarístico»
Martyre (1936)
María de los Ángeles (au baptême : Ángela Benita Sebastiana Margarita), naît le 3 avril 1894 dans la ville de Llucmayor, dans le diocèse de Majorque en Espagne.
Elle était la troisième de neuf enfants, dans une famille profondément religieuse, de Sebastián Ginard García et Margarita Martí Canals. Son enfance se déroula à Llucmayor, Las Palmas de Gran Canaria et Benisalem, en raison des déplacements de son père qui était « Guardia civil ».
Durant sa jeunesse à Palma de Majorque, où sa famille s'était installée à la recherche d'une vie digne malgré sa pauvreté, elle commença à travailler dans la broderie et la confection de chapeaux pour dames, se consacrant dans le même temps à une communion intime avec Dieu. Elle s'occupait également de ses frères les plus jeunes, les éduquant dans la religion et les formant à la connaissance de l'Écriture Sainte et de la vie des premiers martyrs de l'Église chrétienne.
Elle ressentit très tôt la vocation religieuse, mais pour aider ses parents qui avaient besoin de son assistance économique elle retarda son entrée en religion. Ce n'est que quelques temps plus tard, qu'elle entra chez les Sœurs zélatrices du Culte eucharistique, à Palma de Majorque, où elle pratiquait l'adoration de Jésus Sacrement, ainsi que la broderie des vêtements liturgiques. Elle s'occupa ensuite des fournitures et de l'administration de la communauté.
A l'époque de la persécution religieuse en Espagne elle resta sereine, ayant pour seul désir d'accueillir la volonté de Dieu. Elle fut arrêtée le 25 août 1936 et tuée dans la nuit, ayant consacré toute sa vie à l'adoration du Très Saint Sacrement et donné le témoignage suprême de la foi au prix du sacrifice de sa vie.
María de los Ángeles Ginard Martí a été déclarée Bienheureuse le 29 octobre 2005 au cours d’une cérémonie, célébrée dans la Basilique de Saint Pierre au Vatican, présidée par le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Selon la demande de Joan Enric Vives Sicilia, évêque d’Urgell, et du card. Antonio María Rouco Varela, archevêque de Madrid, la mémoire a été fixée au 30 août.
Saint Fiacre
Solitaire
(† 670)
Fiacre, fils d'un roi d'Écosse, vivait au VIe siècle ; il fut élevé dans la science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore, il sentit son âme enflammée par l'amour de la solitude et le désir de ne vivre que pour Dieu. Il s'embarqua pour la France, à l'insu de son père, et se choisit, près de Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l'évêque lui concéda une portion de terre.
Il y bâtit un couvent, qu'il consacra à la Sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance, une dévotion singulière. Là il mena une vie angélique, tant par son application à Dieu que par la pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer les moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas d'attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins.
Fiacre mangeait peu et employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de ses pieux visiteurs. On lui amenait des possédés et des malades, et il les délivrait ou les guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu'il occupait étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d'aumônes et à une si généreuse hospitalité, Fiacre fut obligé d'implorer de l'évêque une nouvelle concession de terre, et le prélat lui permit de prendre et d'utiliser tout ce qu'il pourrait entourer d'un fossé dans l'espace d'une journée. Chose merveilleuse, Dieu vint au secours du travailleur : la terre se fendait d'elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit à Fiacre pour entourer une étendue considérable.
C'est sans doute à cause des travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la prière et le service de Dieu, que saint Fiacre est regardé comme le patron des jardiniers.
Tandis qu'il jouissait tranquillement des délices de la solitude, des envoyés écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son frère s'était rendu indigne. Fiacre avait eu révélation de leur approche et obtint de Dieu, à force de larmes et de prière, de ne pas permettre qu'il sortît de sa chère solitude pour être exposé aux dangers des honneurs du monde. Il devint aussitôt semblable à un lépreux. Quand les ambassadeurs furent arrivés près de lui, ils ne purent voir sans horreur ce visage défiguré, et ils n'eurent plus aucun désir de le faire monter sur le trône de ses pères. Fiacre mourut dans son ermitage ; il opéra de grands miracles après sa mort.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Mercredi le 31 août
Saint Raymond Nonnat
Cardinal
(1200-1240)
Raymond Nonnat perdit sa mère dès sa naissance. Dès l'usage de la raison, se voyant sans mère ici-bas, il se choisit Marie pour Mère. La Sainte Vierge et son dévot serviteur rivalisaient de dévouement l'un pour l'autre. Partout le pieux enfant saluait l'image de sa Mère céleste, il trouvait chaque jour mille moyens de l'honorer. Le démon lui étant apparu un jour sous la forme d'un berger, pour le tenter, Raymond le reconnut, appela Marie à son aide, et le tentateur disparut avec un cri horrible. Son père, ayant entendu dire que la dévotion de son fils lui faisait négliger la garde de son troupeau, vint un jour l'épier et fut ravi d'admiration de voir un beau jeune homme éclatant de lumière garder le troupeau pendant que Raymond se livrait à la prière dans une chapelle voisine, aux pieds de l'image de la Vierge.
Raymond était arrivé à l'âge de fixer son avenir. Marie calma ses inquiétudes en lui révélant qu'il devait aller à Barcelone et se faire recevoir dans l'Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci pour la rédemption des captifs.
Après un noviciat plein de ferveur, il fut envoyé en Afrique, où, n'ayant pas assez d'argent pour racheter tous les prisonniers, il se donna lui-même en otage, afin de les mettre tous en liberté, et ne fut délivré que quand le surplus du payement fut arrivé. Il souffrit avec joie tous les outrages de la captivité en union avec le Rédempteur des âmes outragé pour les péchés du monde. Un jour, il faillit être empalé pour avoir instruit et converti plusieurs infidèles ; mais le supplice fut changé en coups de bâton. La bouche cadenassée, il chantait encore les louanges divines, ce qui fut attribué à des enchantements et donna lieu à une persécution nouvelle.
Après sa délivrance, qui fut moins pour lui un sujet de joie qu'un sujet de tristesse, il fut élevé au cardinalat ; mais, rentré dans son couvent, il y mena la même vie simple qu'auparavant, et ne consentit à changer ni d'habit, ni de logement, ni de genre de vie. Un jour très froid d'hiver, il avait donné son chapeau à un pauvre vieillard mendiant ; la nuit suivante, la Sainte Vierge vint, accompagnée de plusieurs Saints, déposer une couronne sur sa tête.
Près de mourir, il reçut la Communion des mains de Jésus-Christ.
Bx Pedro Tarrés y Claret
Médecin et prêtre
(1905-1950)
Pedro Tarrés y Claret naît le 30 mai 1905 à Manresa (province de Barcelone, Espagne), dans une famille de croyants exemplaires.
Il fut baptisé le 4 juin. Son père étant mécanicien, sa famille dut effectuer de nombreux déplacements à Badalona, Mataró et Barcelone.
Élève des Pères scolopes, il fit sa première communion le Ier mai 1913.
En 1914, sa famille retourna à Manresa, où il étudia avec les Pères jésuites. Ayant obtenu une bourse d'étude, il passa son baccalauréat au Collège Saint-Ignace, puis une nouvelle bourse lui permit de suivre des études de médecine à l'Université de Barcelone.
A partir de 1921, il habita à Gracia, un quartier populaire où il fréquenta le Patronage de Saint-Philippe Neri et devint le fils spirituel du P. Jaume Serra (1922-36). Il entra dans la Fédération des Jeunes chrétiens avec un zèle apostolique ardent, suivant les directives de Pie XI (Giacomo della Chiesa, 1914-1922) pour l'Action catholique : prière, étude, action, sous la direction de la hiérarchie locale. Il exerça diverses responsabilités au sein de la Fédération et de l'Action catholique. Il considérait que le secret de la vie spirituelle des militants était la dévotion eucharistique et l'amour filial envers la Mère de Dieu.
En juillet 1925, son père mourut et, quelques temps plus tard, sa mère eut un accident qui la laissa définitivement invalide.
En 1927, il fit vœu de chasteté à Monistrol de Calders avec l'approbation de son directeur spirituel.
En 1928, après avoir soutenu sa thèse de médecine, il s'installa définitivement à Barcelone. Entre temps, ses sœurs entrèrent au couvent des Conceptionnistes. En accord avec un collègue médecin, il fonda le sanatorium-clinique de « Nuestra Señora de la Merced », à Barcelone. Dans l'exercice de la profession médicale, il était exemplaire dans la charité et dans la vie de foi. Il ne perdit jamais sa joie contagieuse qui lui permettait de traiter les malades avec une familiarité pleine de respect.
Le 18 juillet 1936, il se retira au Monastère de Montserrat pour des exercices spirituels qui furent interrompus par le début de la guerre civile. Mais il réussit à obtenir la protection de la police pour le monastère. Réfugié à Barcelone, il apportait en cachette la communion à ceux qui étaient persécutés par les miliciens et put échapper aux perquisitions faites chez lui.
En 1938, il dut s'engager comme médecin dans l'armée républicaine, consacrant une partie de son temps à l'étude du latin et de la philosophie, en prévision de ses études de prêtre, ne perdant jamais une occasion de manifester sa foi.
En 1939, à la fin de la guerre civile, il reprit son activité de médecin, exerçant plusieurs fonctions dans l'Action catholique et se préparant à entrer au séminaire de Barcelone.
Il fut ordonné prêtre le 30 mai 1942 et, le 3 juin, il fut nommé, par son Évêque, vicaire de la paroisse de Saint-Etienne Sesrovile.
En 1943, toujours sur la volonté de son Évêque, il fut envoyé à l'Université de Salamanque, où il obtint une licence en théologie en 1944. Il exerça ensuite diverses fonctions pastorales dans sa communauté et plusieurs œuvres apostoliques lui furent confiées, telles que : conseiller des Oblats des laïcs bénédictins et de l'Union des Escolans de Montserrat ; Directeur de l'Œuvre de la Visitation de Notre-Dame pour les malades et les pauvres; conseiller de l'École catholique d'enseignement social de Barcelone; confesseur au séminaire conciliaire; délégué diocésain pour la protection de la femme, etc. Il laissa un souvenir inoubliable à tous ceux qui s'approchèrent de lui.
En 1950, on lui diagnostiqua un cancer. Il vécut sa maladie avec un abandon total aux mains de Dieu, offrant sa vie pour la sanctification des prêtres.
Le 31 août 1950, dans la clinique qu'il avait fondée, il passa de la terre au ciel.
Pedro Tarrés y Claret a été béatifié le 05 septembre 2004, avec Alberto Marvelli et Pina Suriano, à Lloret del Mar (Vallée de Montorso), en Espagne, par saint Jean-Paul II.
Saint Raymond Nonnat
Cardinal
(1200-1240)
Raymond Nonnat perdit sa mère dès sa naissance. Dès l'usage de la raison, se voyant sans mère ici-bas, il se choisit Marie pour Mère. La Sainte Vierge et son dévot serviteur rivalisaient de dévouement l'un pour l'autre. Partout le pieux enfant saluait l'image de sa Mère céleste, il trouvait chaque jour mille moyens de l'honorer. Le démon lui étant apparu un jour sous la forme d'un berger, pour le tenter, Raymond le reconnut, appela Marie à son aide, et le tentateur disparut avec un cri horrible. Son père, ayant entendu dire que la dévotion de son fils lui faisait négliger la garde de son troupeau, vint un jour l'épier et fut ravi d'admiration de voir un beau jeune homme éclatant de lumière garder le troupeau pendant que Raymond se livrait à la prière dans une chapelle voisine, aux pieds de l'image de la Vierge.
Raymond était arrivé à l'âge de fixer son avenir. Marie calma ses inquiétudes en lui révélant qu'il devait aller à Barcelone et se faire recevoir dans l'Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci pour la rédemption des captifs.
Après un noviciat plein de ferveur, il fut envoyé en Afrique, où, n'ayant pas assez d'argent pour racheter tous les prisonniers, il se donna lui-même en otage, afin de les mettre tous en liberté, et ne fut délivré que quand le surplus du payement fut arrivé. Il souffrit avec joie tous les outrages de la captivité en union avec le Rédempteur des âmes outragé pour les péchés du monde. Un jour, il faillit être empalé pour avoir instruit et converti plusieurs infidèles ; mais le supplice fut changé en coups de bâton. La bouche cadenassée, il chantait encore les louanges divines, ce qui fut attribué à des enchantements et donna lieu à une persécution nouvelle.
Après sa délivrance, qui fut moins pour lui un sujet de joie qu'un sujet de tristesse, il fut élevé au cardinalat ; mais, rentré dans son couvent, il y mena la même vie simple qu'auparavant, et ne consentit à changer ni d'habit, ni de logement, ni de genre de vie. Un jour très froid d'hiver, il avait donné son chapeau à un pauvre vieillard mendiant ; la nuit suivante, la Sainte Vierge vint, accompagnée de plusieurs Saints, déposer une couronne sur sa tête.
Près de mourir, il reçut la Communion des mains de Jésus-Christ.
Bx Pedro Tarrés y Claret
Médecin et prêtre
(1905-1950)
Pedro Tarrés y Claret naît le 30 mai 1905 à Manresa (province de Barcelone, Espagne), dans une famille de croyants exemplaires.
Il fut baptisé le 4 juin. Son père étant mécanicien, sa famille dut effectuer de nombreux déplacements à Badalona, Mataró et Barcelone.
Élève des Pères scolopes, il fit sa première communion le Ier mai 1913.
En 1914, sa famille retourna à Manresa, où il étudia avec les Pères jésuites. Ayant obtenu une bourse d'étude, il passa son baccalauréat au Collège Saint-Ignace, puis une nouvelle bourse lui permit de suivre des études de médecine à l'Université de Barcelone.
A partir de 1921, il habita à Gracia, un quartier populaire où il fréquenta le Patronage de Saint-Philippe Neri et devint le fils spirituel du P. Jaume Serra (1922-36). Il entra dans la Fédération des Jeunes chrétiens avec un zèle apostolique ardent, suivant les directives de Pie XI (Giacomo della Chiesa, 1914-1922) pour l'Action catholique : prière, étude, action, sous la direction de la hiérarchie locale. Il exerça diverses responsabilités au sein de la Fédération et de l'Action catholique. Il considérait que le secret de la vie spirituelle des militants était la dévotion eucharistique et l'amour filial envers la Mère de Dieu.
En juillet 1925, son père mourut et, quelques temps plus tard, sa mère eut un accident qui la laissa définitivement invalide.
En 1927, il fit vœu de chasteté à Monistrol de Calders avec l'approbation de son directeur spirituel.
En 1928, après avoir soutenu sa thèse de médecine, il s'installa définitivement à Barcelone. Entre temps, ses sœurs entrèrent au couvent des Conceptionnistes. En accord avec un collègue médecin, il fonda le sanatorium-clinique de « Nuestra Señora de la Merced », à Barcelone. Dans l'exercice de la profession médicale, il était exemplaire dans la charité et dans la vie de foi. Il ne perdit jamais sa joie contagieuse qui lui permettait de traiter les malades avec une familiarité pleine de respect.
Le 18 juillet 1936, il se retira au Monastère de Montserrat pour des exercices spirituels qui furent interrompus par le début de la guerre civile. Mais il réussit à obtenir la protection de la police pour le monastère. Réfugié à Barcelone, il apportait en cachette la communion à ceux qui étaient persécutés par les miliciens et put échapper aux perquisitions faites chez lui.
En 1938, il dut s'engager comme médecin dans l'armée républicaine, consacrant une partie de son temps à l'étude du latin et de la philosophie, en prévision de ses études de prêtre, ne perdant jamais une occasion de manifester sa foi.
En 1939, à la fin de la guerre civile, il reprit son activité de médecin, exerçant plusieurs fonctions dans l'Action catholique et se préparant à entrer au séminaire de Barcelone.
Il fut ordonné prêtre le 30 mai 1942 et, le 3 juin, il fut nommé, par son Évêque, vicaire de la paroisse de Saint-Etienne Sesrovile.
En 1943, toujours sur la volonté de son Évêque, il fut envoyé à l'Université de Salamanque, où il obtint une licence en théologie en 1944. Il exerça ensuite diverses fonctions pastorales dans sa communauté et plusieurs œuvres apostoliques lui furent confiées, telles que : conseiller des Oblats des laïcs bénédictins et de l'Union des Escolans de Montserrat ; Directeur de l'Œuvre de la Visitation de Notre-Dame pour les malades et les pauvres; conseiller de l'École catholique d'enseignement social de Barcelone; confesseur au séminaire conciliaire; délégué diocésain pour la protection de la femme, etc. Il laissa un souvenir inoubliable à tous ceux qui s'approchèrent de lui.
En 1950, on lui diagnostiqua un cancer. Il vécut sa maladie avec un abandon total aux mains de Dieu, offrant sa vie pour la sanctification des prêtres.
Le 31 août 1950, dans la clinique qu'il avait fondée, il passa de la terre au ciel.
Pedro Tarrés y Claret a été béatifié le 05 septembre 2004, avec Alberto Marvelli et Pina Suriano, à Lloret del Mar (Vallée de Montorso), en Espagne, par saint Jean-Paul II.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Les saints du jour
Jeudi le 1er septembre
Sainte Teresa Margherita del Sacro Cuore
Vierge o.c.d. (1747-1770)
Commémorée le 07 mars (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le Ier septembre par l’Ordre Carmélitain.
Teresa Margherita del Sacro Cuore, dans le siècle Anna Maria Redi, deuxième des treize enfants de Ignazio et Camilla Ballati, naît à Arezzo en Toscane (I), le 15 juillet 1747.
Dès son jeune âge, elle est habitée par une profonde piété et elle manifeste un grand désir d’entendre parler de Dieu. On peut même la qualifier de « petite contemplative » quand à l’âge de 6 ans, elle pose la question : « Dites-moi, qui est ce Dieu? » à qui peut lui répondre!
Son penchant au recueillement et à la prière s’accentue au cours des années vécues au pensionnat des bénédictines de Florence. Durant ses jeux d’enfant (car elle demeure une enfant enjouée, espiègle et normale), elle passe cette réflexion tout imprégnée de Celui qui l’habite : « Pendant que nous nous amusons, Jésus pense à nous! » C’est aussi durant cette période chez les Bénédictines que sa vie eucharistique et mariale, de même que sa dévotion au Sacré-Cœur s’épanouiront malgré le contexte janséniste de l’époque.
A son retour dans le cercle familial, elle attend une année avant de révéler son désir de vie religieuse au Carmel. Cette vocation, elle l’a découverte durant les derniers mois de ses études chez les sœurs Bénédictines. Son directeur spirituel et son confident, son pieux père Ignazio, ne s’oppose pas à la vocation de sa fille bien qu’il en ait le cœur brisé. Anne Marie entre donc au Carmel de Florence, le 1er septembre 1764. Elle prend l’habit le 11 mars 1765 et devient sœur Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus. Elle reçoit comme maîtresse de novices une carmélite digne de former les « anciens Pères du désert ». Mais jamais Thérèse Marguerite ne manifestera de mouvements d’impatience, de susceptibilité ou d’amertume. A l’âge de 23 ans, deux péritonites viennent écourter sa vie sur terre. Elle meurt le 7 mars 1770.
Teresa Margherita del Sacro Cuore a été béatifiée le 9 juin 1929 et canonisée le 13 mars 1934, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).
Qu’a donc fait sœur Thérèse Marguerite Redi pour que l’Église reconnaisse sa sainteté quelques 150 ans plus tard ? Le fondement de sa vie religieuse repose sur sa foi profonde et vivante; et cette foi vivante provient de ce qu’elle demeure constamment en présence du Seigneur. Son leitmotiv « Dieu est Amour » est le résumé de toute sa vie. Rendre à Dieu amour pour amour, mais cachée dans le cœur du Christ. La pensée de ce que le Seigneur a souffert, éveille en elle le « désir de souffrir aussi un peu pour lui ». Aucune épreuve ne lui semble trop pénible à cause de l’Amour qui l’habite. Mais cet amour pour Dieu passe aussi par l’amour bien concret de chacune de ses sœurs. Après sa profession, elle reçoit le travail d’infirmière dans la communauté. Elle prodigue les soins avec patience et sans mouvement d’humeur. Au travers de ce quotidien, aucune de ses sœurs ne soupçonne le feu d’Amour qui la brûle et commence à la consumer de plus en plus en vue du grand passage!
Le témoignage de son directeur spirituel, le père Ildephonse de St-Aloysius Gonzaga, au procès canonique, nous permet de pénétrer le silence de la vie cachée de sainte Thérèse Marguerite et de retrouver son itinéraire spirituel. Elle a été conduite sur le véritable chemin thérésien d’une contemplation assidue de la sainte humanité de Jésus, Verbe incarné. En fait, sa dévotion au Sacré-Cœur explique tous les aspects de sa spiritualité et de sa vie religieuse.
Elle considère le Sacré-Cœur comme le « centre de l’amour » par lequel la Parole de Dieu, dès le sein du Père, nous a aimés de toute éternité, et avec lequel il a tant mérité pour nous. Elle fait l’expérience, par le Sacré Cœur de Jésus, de « l’Habitation divine », comme le dit saint Paul « vous êtes le temple de Dieu ». Et sa grande épreuve intérieure sera d’aimer cet Amour mais de ne plus le sentir; ce sera d’aimer sans croire qu’elle aime!
Une grande grâce contemplative, reçue le dimanche après la Pentecôte de 1767, lui fait expérimenter en toute vérité, dans son être de chair ce « Dieu est Amour » et il deviendra la source de sa vie et de sa sainteté. C’est ce feu de l’Amour qui consume par la suite la vie toute simple et cachée de sœur Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur. Sa vie humaine et spirituelle est brûlée par cette charité vécue à « l’extrême ».
Thérèse Marguerite avait une santé forte et solide. Mais le 7 mars 1770, quelques douleurs mal diagnostiquées la conduisent à la mort après 18 heures de souffrances affreuses. Elle meurt à 23 ans après 6 ans de vie au Carmel. Durant sa courte maladie, à travers une douleur intolérable, elle trouve encore la patience et la charité de conseiller une sœur sur les soins à donner à des sœurs malades. Elle meurt paisiblement le regard fixé sur son crucifix qu’elle tient en ses mains et qu’elle baise avec amour.
Le corps de la jeune carmélite défunte était déjà très altéré et enflé après sa mort, à un point tel qu’on songeait à ne pas exposer sa dépouille à la grille du parloir comme c’était la coutume. Mais dès qu’on commença à la transporter un changement étonnant se produisit. La couleur bleuâtre de son visage et de son cou fit place à une délicate pâleur, le visage prit un éclat rosé, le corps devint mince et souple. La défunte semblait d’une beauté rayonnante plus qu’elle ne l’avait été de son vivant. On retarda l’inhumation de 15 jours et le corps demeura dans le même état en répandant un parfum agréable. Son corps est demeuré intact jusqu’à nos jours. Il repose maintenant dans une châsse en verre au monastère de Florence.
La fonction de Thérèse Marguerite Redi dans l’histoire de la spiritualité ne consiste pas à être « un maître » mais « un témoin ». Elle a témoigné par sa vie au Carmel, que lorsque cette vie est vécue sans compromis, dans son expression ascétique et contemplative la plus pure, cette vie est capable de conduire l’âme à l’union la plus intime avec Dieu. Le Sacré-Cœur de Jésus, où elle a su se cacher pour aimer, est la demeure où elle nous invite.
Saint Gilles ou Égide
Ermite
(640-720)
Gilles était d'Athènes. Son éducation fut brillante, comme elle devait être pour un jeune homme de race royale. On lui a attribué de remarquables ouvrages de médecine et de poésie ; mais sa science était surtout celle des saints.
Un jour qu'il se rendait à l'église, il rencontre un pauvre mendiant malade et presque nu, qui lui demande l'aumône.
Ému de compassion, Gilles se dépouille de sa riche tunique et la lui donne : à peine le malheureux en est-il revêtu, qu'il se trouve en parfaite santé. Le jeune homme comprit, à ce miracle, combien l'aumône est agréable à Dieu. Peu de temps après, à la mort de ses parents, il distribua tous ses biens aux pauvres et se voua lui-même à la pauvreté, à la souffrance et à l'humilité. Mais Jésus-Christ ne se laissa pas vaincre en générosité, et les miracles se multiplièrent tellement sous les pas du saint jeune homme, qu'il en fut effrayé lui-même et se résolut à quitter son pays et à faire voile pour l'Occident. Pendant la traversée, il calma par ses prières une effroyable tempête et débarqua bientôt à Marseille, où il guérit la fille de son hôtesse.
Mais il lui fallait la solitude ; il la trouva dans une grotte sauvage, où, dégagé de toute préoccupation terrestre, il ne vécut que pour Dieu. Ses jours, ses nuits presque entières s'écoulaient dans une prière continuelle, dans l'adoration et la contemplation. Il jeûnait tous les jours ; le lait d'une biche de la forêt, que Dieu lui envoyait, suffisait à son entretien.
Depuis trois ans, Gilles habitait ce lieu solitaire, quand un jour Wamba, roi des Visigoths d'Espagne, vint chasser jusque dans les forêts voisines avec une suite nombreuse. La biche qui nourrissait le saint ermite, poursuivie par les chiens allait succomber ; enfin, exténuée de fatigue, elle vint se jeter aux pieds de son maître. Gilles, ému jusqu'aux larmes, pria le Seigneur de protéger la vie de l'innocent animal. Une flèche, lancée par un chasseur, vint frapper la main de l'homme de Dieu et lui fit une blessure qui ne devait jamais guérir. La biche était sauvée, car le roi, plein d'admiration pour cet homme qui lui apparaissait avec l'auréole de la sainteté sur le front, donna ordre de cesser la poursuite. Il fit même, à la demande de Gilles, bâtir là un monastère. Après avoir dirigé quelques temps ce monastère, Gilles chercha de nouveau la solitude, et revint enfin terminer ses jours parmi ses chers religieux.
Martyrologe Romain : Au pays de Nîmes dans la province de Narbonne, au VIe ou VIIe siècle, saint Gilles, dont le nom a été donné à la ville qui s'est formée ensuite dans la vallée flavienne, où lui-même aurait érigé un monastère et terminé sa vie.
Sainte Teresa Margherita del Sacro Cuore
Vierge o.c.d. (1747-1770)
Commémorée le 07 mars (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le Ier septembre par l’Ordre Carmélitain.
Teresa Margherita del Sacro Cuore, dans le siècle Anna Maria Redi, deuxième des treize enfants de Ignazio et Camilla Ballati, naît à Arezzo en Toscane (I), le 15 juillet 1747.
Dès son jeune âge, elle est habitée par une profonde piété et elle manifeste un grand désir d’entendre parler de Dieu. On peut même la qualifier de « petite contemplative » quand à l’âge de 6 ans, elle pose la question : « Dites-moi, qui est ce Dieu? » à qui peut lui répondre!
Son penchant au recueillement et à la prière s’accentue au cours des années vécues au pensionnat des bénédictines de Florence. Durant ses jeux d’enfant (car elle demeure une enfant enjouée, espiègle et normale), elle passe cette réflexion tout imprégnée de Celui qui l’habite : « Pendant que nous nous amusons, Jésus pense à nous! » C’est aussi durant cette période chez les Bénédictines que sa vie eucharistique et mariale, de même que sa dévotion au Sacré-Cœur s’épanouiront malgré le contexte janséniste de l’époque.
A son retour dans le cercle familial, elle attend une année avant de révéler son désir de vie religieuse au Carmel. Cette vocation, elle l’a découverte durant les derniers mois de ses études chez les sœurs Bénédictines. Son directeur spirituel et son confident, son pieux père Ignazio, ne s’oppose pas à la vocation de sa fille bien qu’il en ait le cœur brisé. Anne Marie entre donc au Carmel de Florence, le 1er septembre 1764. Elle prend l’habit le 11 mars 1765 et devient sœur Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus. Elle reçoit comme maîtresse de novices une carmélite digne de former les « anciens Pères du désert ». Mais jamais Thérèse Marguerite ne manifestera de mouvements d’impatience, de susceptibilité ou d’amertume. A l’âge de 23 ans, deux péritonites viennent écourter sa vie sur terre. Elle meurt le 7 mars 1770.
Teresa Margherita del Sacro Cuore a été béatifiée le 9 juin 1929 et canonisée le 13 mars 1934, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).
Qu’a donc fait sœur Thérèse Marguerite Redi pour que l’Église reconnaisse sa sainteté quelques 150 ans plus tard ? Le fondement de sa vie religieuse repose sur sa foi profonde et vivante; et cette foi vivante provient de ce qu’elle demeure constamment en présence du Seigneur. Son leitmotiv « Dieu est Amour » est le résumé de toute sa vie. Rendre à Dieu amour pour amour, mais cachée dans le cœur du Christ. La pensée de ce que le Seigneur a souffert, éveille en elle le « désir de souffrir aussi un peu pour lui ». Aucune épreuve ne lui semble trop pénible à cause de l’Amour qui l’habite. Mais cet amour pour Dieu passe aussi par l’amour bien concret de chacune de ses sœurs. Après sa profession, elle reçoit le travail d’infirmière dans la communauté. Elle prodigue les soins avec patience et sans mouvement d’humeur. Au travers de ce quotidien, aucune de ses sœurs ne soupçonne le feu d’Amour qui la brûle et commence à la consumer de plus en plus en vue du grand passage!
Le témoignage de son directeur spirituel, le père Ildephonse de St-Aloysius Gonzaga, au procès canonique, nous permet de pénétrer le silence de la vie cachée de sainte Thérèse Marguerite et de retrouver son itinéraire spirituel. Elle a été conduite sur le véritable chemin thérésien d’une contemplation assidue de la sainte humanité de Jésus, Verbe incarné. En fait, sa dévotion au Sacré-Cœur explique tous les aspects de sa spiritualité et de sa vie religieuse.
Elle considère le Sacré-Cœur comme le « centre de l’amour » par lequel la Parole de Dieu, dès le sein du Père, nous a aimés de toute éternité, et avec lequel il a tant mérité pour nous. Elle fait l’expérience, par le Sacré Cœur de Jésus, de « l’Habitation divine », comme le dit saint Paul « vous êtes le temple de Dieu ». Et sa grande épreuve intérieure sera d’aimer cet Amour mais de ne plus le sentir; ce sera d’aimer sans croire qu’elle aime!
Une grande grâce contemplative, reçue le dimanche après la Pentecôte de 1767, lui fait expérimenter en toute vérité, dans son être de chair ce « Dieu est Amour » et il deviendra la source de sa vie et de sa sainteté. C’est ce feu de l’Amour qui consume par la suite la vie toute simple et cachée de sœur Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur. Sa vie humaine et spirituelle est brûlée par cette charité vécue à « l’extrême ».
Thérèse Marguerite avait une santé forte et solide. Mais le 7 mars 1770, quelques douleurs mal diagnostiquées la conduisent à la mort après 18 heures de souffrances affreuses. Elle meurt à 23 ans après 6 ans de vie au Carmel. Durant sa courte maladie, à travers une douleur intolérable, elle trouve encore la patience et la charité de conseiller une sœur sur les soins à donner à des sœurs malades. Elle meurt paisiblement le regard fixé sur son crucifix qu’elle tient en ses mains et qu’elle baise avec amour.
Le corps de la jeune carmélite défunte était déjà très altéré et enflé après sa mort, à un point tel qu’on songeait à ne pas exposer sa dépouille à la grille du parloir comme c’était la coutume. Mais dès qu’on commença à la transporter un changement étonnant se produisit. La couleur bleuâtre de son visage et de son cou fit place à une délicate pâleur, le visage prit un éclat rosé, le corps devint mince et souple. La défunte semblait d’une beauté rayonnante plus qu’elle ne l’avait été de son vivant. On retarda l’inhumation de 15 jours et le corps demeura dans le même état en répandant un parfum agréable. Son corps est demeuré intact jusqu’à nos jours. Il repose maintenant dans une châsse en verre au monastère de Florence.
La fonction de Thérèse Marguerite Redi dans l’histoire de la spiritualité ne consiste pas à être « un maître » mais « un témoin ». Elle a témoigné par sa vie au Carmel, que lorsque cette vie est vécue sans compromis, dans son expression ascétique et contemplative la plus pure, cette vie est capable de conduire l’âme à l’union la plus intime avec Dieu. Le Sacré-Cœur de Jésus, où elle a su se cacher pour aimer, est la demeure où elle nous invite.
Saint Gilles ou Égide
Ermite
(640-720)
Gilles était d'Athènes. Son éducation fut brillante, comme elle devait être pour un jeune homme de race royale. On lui a attribué de remarquables ouvrages de médecine et de poésie ; mais sa science était surtout celle des saints.
Un jour qu'il se rendait à l'église, il rencontre un pauvre mendiant malade et presque nu, qui lui demande l'aumône.
Ému de compassion, Gilles se dépouille de sa riche tunique et la lui donne : à peine le malheureux en est-il revêtu, qu'il se trouve en parfaite santé. Le jeune homme comprit, à ce miracle, combien l'aumône est agréable à Dieu. Peu de temps après, à la mort de ses parents, il distribua tous ses biens aux pauvres et se voua lui-même à la pauvreté, à la souffrance et à l'humilité. Mais Jésus-Christ ne se laissa pas vaincre en générosité, et les miracles se multiplièrent tellement sous les pas du saint jeune homme, qu'il en fut effrayé lui-même et se résolut à quitter son pays et à faire voile pour l'Occident. Pendant la traversée, il calma par ses prières une effroyable tempête et débarqua bientôt à Marseille, où il guérit la fille de son hôtesse.
Mais il lui fallait la solitude ; il la trouva dans une grotte sauvage, où, dégagé de toute préoccupation terrestre, il ne vécut que pour Dieu. Ses jours, ses nuits presque entières s'écoulaient dans une prière continuelle, dans l'adoration et la contemplation. Il jeûnait tous les jours ; le lait d'une biche de la forêt, que Dieu lui envoyait, suffisait à son entretien.
Depuis trois ans, Gilles habitait ce lieu solitaire, quand un jour Wamba, roi des Visigoths d'Espagne, vint chasser jusque dans les forêts voisines avec une suite nombreuse. La biche qui nourrissait le saint ermite, poursuivie par les chiens allait succomber ; enfin, exténuée de fatigue, elle vint se jeter aux pieds de son maître. Gilles, ému jusqu'aux larmes, pria le Seigneur de protéger la vie de l'innocent animal. Une flèche, lancée par un chasseur, vint frapper la main de l'homme de Dieu et lui fit une blessure qui ne devait jamais guérir. La biche était sauvée, car le roi, plein d'admiration pour cet homme qui lui apparaissait avec l'auréole de la sainteté sur le front, donna ordre de cesser la poursuite. Il fit même, à la demande de Gilles, bâtir là un monastère. Après avoir dirigé quelques temps ce monastère, Gilles chercha de nouveau la solitude, et revint enfin terminer ses jours parmi ses chers religieux.
Martyrologe Romain : Au pays de Nîmes dans la province de Narbonne, au VIe ou VIIe siècle, saint Gilles, dont le nom a été donné à la ville qui s'est formée ensuite dans la vallée flavienne, où lui-même aurait érigé un monastère et terminé sa vie.
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