Le cœur humain – (sa malignité – son orgueil) Grou - 17 eme siecle
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Le cœur humain – (sa malignité – son orgueil) Grou - 17 eme siecle
Le cœur humain – (sa malignité – son orgueil)
Le père Jésuite français Jean-Nicolas Grou – 18 eme siècle
«Le cœur humain est impénétrable : qui le connaitra?» (Jérémie 17,9)
Par le cœur humain il faut entendre ce fond de malignité, de perversité, d`amour-propre qui est en nous, et qui répand son venin sur toutes nos actions, même les meilleures, car il n`est pas une action que l`amour-propre ne souille, et dont il ne diminue la bonté.
Ce fond pervers et corrompu est une suite du péché originel, qui a faussé la droiture primitive de notre cœur, et qui a concentré en nous-mêmes nos affections, dont la tendance naturelle devait être vers Dieu. Si nous y prenons garde, nous aimons tout par rapport à nous, nous jugeons de tout selon notre propre esprit, et relativement à nos intérêts, au lieu que l`ordre demande que nous aimions tout, que nous nous jugions de tout selon l`esprit de Dieu (par rapport aux Écritures) et conformément aux intérêts de Dieu.
Ce renversement de l`ordre est la source de nos vices, soit ceux de l`esprit, soit ceux du cœur. Il est le principe de nos péchés et la cause unique de notre perte éternelle.
Pour peu que l`on étudie les enfants, on voit en eux les premières semences de ce désordre et le germe de toutes les passions. Ce germe se développe de jour en jour, et il a déjà fait bien du progrès avant que la raison et la religion puissent y apporter remède. Ce qu`il y a de plus fâcheux, c`est que le propre de ce désordre est de nous aveugler sur nous-mêmes. Nous voyons très bien les défauts des autres mais nous ne voyons pas les nôtres.
Nous nous fâchons contre ceux qui nous les font apercevoir, nous n`en voulons pas convenir et la principale peine que nous cause les fautes qui nous arrivent, est un dépit secret de l`orgueil, irrité de l`aveu qu`il est forcé de s`en faire a lui-même.
Toute notre application va a déguiser notre propre cœur a nous-même et aux autres. Nous n`y réussissons pas toujours pour les autres, qui ont intérêt à nous connaitre, mais malheureusement, nous n`y réussissons que trop pour nous-mêmes, et la connaissance de soi, qui de toute est la plus nécessaire, est aussi la plus rare est celle qu`on cherche le moins a se procurer. On vit et l`on meurt sans s`être connu, sans avoir rien fait pour se connaitre, et presque toujours après avoir travaillé toute sa vie a se rendre méconnaissable a soi-même.
Quel mécompte lorsque il faudra paraitre devant le Dieu de vérité et de se voir enfin tel que l`on est! Il est trop tard alors; il n`y a plus de ressources. On risque de se connaitre pour son malheur éternel.
Il faut donc s`appliquer dès cette vie a bien se connaitre, à se rendre justice à soi-même et, avant tout, il faut s`appliquer à se bien pénétrer, non seulement de l`importance, mais de la nécessité de cette connaissance, et en même temps de son extrême difficulté. Mais comment s`y prendre, puisque dès l`enfance, nous sommes plongé a cet égard dans de profondes ténèbres qui ne font qu`augmenter avec l’âge? Il faut recourir à celui qui seul nous connait parfaitement, qui sonde les plus secrets replis de nos cœurs, (Psaumes 7,10) qui a compté et suivi tous nos pas (Job 14,16). Il faut implorer les lumières de sa grâce et, à la faveur de cette lumière, étudier sans cesse toutes nos démarches et les motifs secrets qui nous font agir, nos penchants, nos affections, nos passions, celles surtout qui sont les plus délicates et les plus spirituelles.
Il faut être inexorable a se condamner en toutes les choses ou l`on se reconnait coupable, et ne chercher jamais à s`excuser a ses propres yeux et à ceux d`autrui. Lorsqu’on est dans cette disposition de droiture et de sincérité, lorsqu`on reconnait humblement devant Dieu son aveuglement sur soi-même, il nous éclaire infailliblement. Et si nous savons bien user de ce rayon de lumière, nous verrons clair de plus en plus chaque jour dans notre cœur, nous démêlerons jusqu`à nos défauts les plus imperceptibles, les plus subtiles ruses de l`amour-propre n`échapperont pas a notre vue et, aidé du secours divin, nous poursuivrons sans relâche cet ennemi.
Au reste, Dieu, qui est infiniment sage, ne nous donne que par degrés, la connaissance de nous-mêmes. Il ne nous montre pas à la fois toutes nos misères. Cette vue nous désespérerait et nous n`aurions pas la force de la porter. Mais il nous découvre d`abord ce qu`il y a de plus grossier et, a mesure que nous nous corrigeons, il nous fait voir des défauts plus subtils et plus délicats.
Cela dure toute la vie. Trop heureux si nous parvenons avant la mort a la pleine connaissance et a l`entière guérison de nos maux. Cette grâce ne s`accorde qu`aux âmes les plus saintes, les plus fidèles, les plus généreuses a ne se rien pardonner.
Le point principal est donc de marcher toujours à la faveur de la lumière divine, d`être bien convaincu que, pour peu qu`on s`écartera, on s`égarera; de se défier de son propre esprit, de son propre jugement, de ses réflexions, et de se conduire en tout par l`esprit de Dieu, d`attendre son jugement, et de tenir le nôtre suspendu jusqu`à ce qu`il l`applique et le dirige.Cette pratique est rare et elle demande une grande fidélité à mourir à soi-même. Mais aussi, que d`erreurs on évite, que de fautes on s`épargne, que de progrès on fait dans la perfection.
Que d`erreurs on évite! Il est certain que les jugements que nous portons de nous-mêmes sur les choses de Dieu sont fautifs, que nous nous trompons en ce qui regarde la nature de la sainteté, et les moyens d`y parvenir; que nous sommes incapables de prononcer sur nos actions, sur nos motifs, sur nos dispositions, ainsi que sur les actions et les dispositions du prochain; qu`en lui comme en nous, nous condamnons ou approuvons mal à propos, a la légère, sans connaissance de cause.
Et comme nos jugements par rapport à ces objets sont les principes de notre conduite, dans quel écart ne se précipite-t-on pas lorsqu`on prend pour guide son propre esprit! On se fait des idées de sainteté à sa manière, on s`en entête et on ne veut plus rien écouter. On se juge, on juge les autres selon ses idées et l`on donne dans des travers dont on est le seul à ne pas s`apercevoir.
Toutes nos fautes viennent que l`on quitte l`esprit de Dieu pour suivre son propre esprit. On n`y prend pas assez garde au commencement. On ne se défie pas assez de soi-même, on ne consulte pas toujours Dieu avec humilité. On s`appuie sur son propre esprit, il prend insensiblement la place de l`esprit de Dieu, on ne s`en aperçoit pas, on en vient jusqu`a se séduire et tomber dans l`illusion.
On croit suivre la lumière divine et l`on suit son imagination et ses passions. L`aveuglement augmente chaque jour. Les plus sages conseils ne sauraient nous ramener, on est même plus en état de les entendre. Je ne crains pas de la dire : avec les meilleures vues du monde, avec les intentions les plus droites, on se trouve sans cesse exposé à commettre des fautes considérables si l`on n’est pas toujours attentif à ne point se laisser surprendre par l`amour-propre.
Il n`y a qu`un moyen d`avancer, c`est de ne jamais se conduire par soi-même, de prendre toujours Dieu pour guide, de se renoncer en tout, de mourir a tout jugement propre, a la volonté propre.
Plus on avance et plus la lumière divine devient nécessaire.
Puisqu`il est donc impossible de connaitre notre propre cœur puisque l`amour-propre peut toujours nous séduire et nous aveugler, puisque l`orgueil, principe de tout péché, est d`autant plus a craindre que nous sommes avancés dans les voies de Dieu, ne comptons jamais sur nous-même, tenons-nous toujours sous la main de Dieu, prions le de nous éclairer sans cesse.
La vraie connaissance de nous-même consiste à croire que nous sommes toujours incapables par nous-même de bien penser, de bien juger, de bien agir et capable au contraire, de tomber dans les plus grands péchés et de nous perdre sans ressource, si nous nous détournons de Dieu le moins du monde. Quiconque se connait de la sorte et de conduit en conséquence ne s`égarera pas. Or pour se connaitre et se conduire ainsi, il faut être intérieur, adonné au recueillement, a l`oraison, à l`exercice de la présence de Dieu.
Le père Jésuite français Jean-Nicolas Grou – 18 eme siècle
«Le cœur humain est impénétrable : qui le connaitra?» (Jérémie 17,9)
Par le cœur humain il faut entendre ce fond de malignité, de perversité, d`amour-propre qui est en nous, et qui répand son venin sur toutes nos actions, même les meilleures, car il n`est pas une action que l`amour-propre ne souille, et dont il ne diminue la bonté.
Ce fond pervers et corrompu est une suite du péché originel, qui a faussé la droiture primitive de notre cœur, et qui a concentré en nous-mêmes nos affections, dont la tendance naturelle devait être vers Dieu. Si nous y prenons garde, nous aimons tout par rapport à nous, nous jugeons de tout selon notre propre esprit, et relativement à nos intérêts, au lieu que l`ordre demande que nous aimions tout, que nous nous jugions de tout selon l`esprit de Dieu (par rapport aux Écritures) et conformément aux intérêts de Dieu.
Ce renversement de l`ordre est la source de nos vices, soit ceux de l`esprit, soit ceux du cœur. Il est le principe de nos péchés et la cause unique de notre perte éternelle.
Pour peu que l`on étudie les enfants, on voit en eux les premières semences de ce désordre et le germe de toutes les passions. Ce germe se développe de jour en jour, et il a déjà fait bien du progrès avant que la raison et la religion puissent y apporter remède. Ce qu`il y a de plus fâcheux, c`est que le propre de ce désordre est de nous aveugler sur nous-mêmes. Nous voyons très bien les défauts des autres mais nous ne voyons pas les nôtres.
Nous nous fâchons contre ceux qui nous les font apercevoir, nous n`en voulons pas convenir et la principale peine que nous cause les fautes qui nous arrivent, est un dépit secret de l`orgueil, irrité de l`aveu qu`il est forcé de s`en faire a lui-même.
Toute notre application va a déguiser notre propre cœur a nous-même et aux autres. Nous n`y réussissons pas toujours pour les autres, qui ont intérêt à nous connaitre, mais malheureusement, nous n`y réussissons que trop pour nous-mêmes, et la connaissance de soi, qui de toute est la plus nécessaire, est aussi la plus rare est celle qu`on cherche le moins a se procurer. On vit et l`on meurt sans s`être connu, sans avoir rien fait pour se connaitre, et presque toujours après avoir travaillé toute sa vie a se rendre méconnaissable a soi-même.
Quel mécompte lorsque il faudra paraitre devant le Dieu de vérité et de se voir enfin tel que l`on est! Il est trop tard alors; il n`y a plus de ressources. On risque de se connaitre pour son malheur éternel.
Il faut donc s`appliquer dès cette vie a bien se connaitre, à se rendre justice à soi-même et, avant tout, il faut s`appliquer à se bien pénétrer, non seulement de l`importance, mais de la nécessité de cette connaissance, et en même temps de son extrême difficulté. Mais comment s`y prendre, puisque dès l`enfance, nous sommes plongé a cet égard dans de profondes ténèbres qui ne font qu`augmenter avec l’âge? Il faut recourir à celui qui seul nous connait parfaitement, qui sonde les plus secrets replis de nos cœurs, (Psaumes 7,10) qui a compté et suivi tous nos pas (Job 14,16). Il faut implorer les lumières de sa grâce et, à la faveur de cette lumière, étudier sans cesse toutes nos démarches et les motifs secrets qui nous font agir, nos penchants, nos affections, nos passions, celles surtout qui sont les plus délicates et les plus spirituelles.
Il faut être inexorable a se condamner en toutes les choses ou l`on se reconnait coupable, et ne chercher jamais à s`excuser a ses propres yeux et à ceux d`autrui. Lorsqu’on est dans cette disposition de droiture et de sincérité, lorsqu`on reconnait humblement devant Dieu son aveuglement sur soi-même, il nous éclaire infailliblement. Et si nous savons bien user de ce rayon de lumière, nous verrons clair de plus en plus chaque jour dans notre cœur, nous démêlerons jusqu`à nos défauts les plus imperceptibles, les plus subtiles ruses de l`amour-propre n`échapperont pas a notre vue et, aidé du secours divin, nous poursuivrons sans relâche cet ennemi.
Au reste, Dieu, qui est infiniment sage, ne nous donne que par degrés, la connaissance de nous-mêmes. Il ne nous montre pas à la fois toutes nos misères. Cette vue nous désespérerait et nous n`aurions pas la force de la porter. Mais il nous découvre d`abord ce qu`il y a de plus grossier et, a mesure que nous nous corrigeons, il nous fait voir des défauts plus subtils et plus délicats.
Cela dure toute la vie. Trop heureux si nous parvenons avant la mort a la pleine connaissance et a l`entière guérison de nos maux. Cette grâce ne s`accorde qu`aux âmes les plus saintes, les plus fidèles, les plus généreuses a ne se rien pardonner.
Le point principal est donc de marcher toujours à la faveur de la lumière divine, d`être bien convaincu que, pour peu qu`on s`écartera, on s`égarera; de se défier de son propre esprit, de son propre jugement, de ses réflexions, et de se conduire en tout par l`esprit de Dieu, d`attendre son jugement, et de tenir le nôtre suspendu jusqu`à ce qu`il l`applique et le dirige.Cette pratique est rare et elle demande une grande fidélité à mourir à soi-même. Mais aussi, que d`erreurs on évite, que de fautes on s`épargne, que de progrès on fait dans la perfection.
Que d`erreurs on évite! Il est certain que les jugements que nous portons de nous-mêmes sur les choses de Dieu sont fautifs, que nous nous trompons en ce qui regarde la nature de la sainteté, et les moyens d`y parvenir; que nous sommes incapables de prononcer sur nos actions, sur nos motifs, sur nos dispositions, ainsi que sur les actions et les dispositions du prochain; qu`en lui comme en nous, nous condamnons ou approuvons mal à propos, a la légère, sans connaissance de cause.
Et comme nos jugements par rapport à ces objets sont les principes de notre conduite, dans quel écart ne se précipite-t-on pas lorsqu`on prend pour guide son propre esprit! On se fait des idées de sainteté à sa manière, on s`en entête et on ne veut plus rien écouter. On se juge, on juge les autres selon ses idées et l`on donne dans des travers dont on est le seul à ne pas s`apercevoir.
Toutes nos fautes viennent que l`on quitte l`esprit de Dieu pour suivre son propre esprit. On n`y prend pas assez garde au commencement. On ne se défie pas assez de soi-même, on ne consulte pas toujours Dieu avec humilité. On s`appuie sur son propre esprit, il prend insensiblement la place de l`esprit de Dieu, on ne s`en aperçoit pas, on en vient jusqu`a se séduire et tomber dans l`illusion.
On croit suivre la lumière divine et l`on suit son imagination et ses passions. L`aveuglement augmente chaque jour. Les plus sages conseils ne sauraient nous ramener, on est même plus en état de les entendre. Je ne crains pas de la dire : avec les meilleures vues du monde, avec les intentions les plus droites, on se trouve sans cesse exposé à commettre des fautes considérables si l`on n’est pas toujours attentif à ne point se laisser surprendre par l`amour-propre.
Il n`y a qu`un moyen d`avancer, c`est de ne jamais se conduire par soi-même, de prendre toujours Dieu pour guide, de se renoncer en tout, de mourir a tout jugement propre, a la volonté propre.
Plus on avance et plus la lumière divine devient nécessaire.
Puisqu`il est donc impossible de connaitre notre propre cœur puisque l`amour-propre peut toujours nous séduire et nous aveugler, puisque l`orgueil, principe de tout péché, est d`autant plus a craindre que nous sommes avancés dans les voies de Dieu, ne comptons jamais sur nous-même, tenons-nous toujours sous la main de Dieu, prions le de nous éclairer sans cesse.
La vraie connaissance de nous-même consiste à croire que nous sommes toujours incapables par nous-même de bien penser, de bien juger, de bien agir et capable au contraire, de tomber dans les plus grands péchés et de nous perdre sans ressource, si nous nous détournons de Dieu le moins du monde. Quiconque se connait de la sorte et de conduit en conséquence ne s`égarera pas. Or pour se connaitre et se conduire ainsi, il faut être intérieur, adonné au recueillement, a l`oraison, à l`exercice de la présence de Dieu.
Dernière édition par MichelT le Dim 26 Nov 2017 - 20:48, édité 4 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Le cœur humain – (sa malignité – son orgueil) Grou - 17 eme siecle
Un passage du catéchisme parle aussi de la grande importance de la purification du cœur
La purification du cœur (CEC 2517-2519)
Le cœur est le siège de la personnalité morale : " C’est du cœur que viennent intentions mauvaises, meurtres, adultères et inconduites " (Mt 15, 19). La lutte contre la convoitise charnelle passe par la purification du cœur et la pratique de la tempérance : Maintiens-toi dans la simplicité, l’innocence, et tu seras comme les petits enfants qui ignorent le mal destructeur de la vie des hommes (Hermas, mand. 2, 1).
La sixième béatitude proclame : " Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu " (Mt 5, 8). Les " cœurs purs " désignent ceux qui ont accordé leur intelligence et leur volonté aux exigences de la sainteté de Dieu, principalement en trois domaines : la charité (cf. 1 Tm 4, 3-9 ; 2 Tm 2, 22), la chasteté ou rectitude sexuelle (cf. 1 Th 4, 7 ; Col 3, 5 ; Ep 4, 19), l’amour de la vérité et l’orthodoxie de la foi (cf. Tt 1, 15 ; 1 Tm 1, 3-4 ; 2 Tm 2, 23-26). Il existe un lien entre la pureté du cœur, du corps et de la foi :Les fidèles doivent croire les articles du Symbole, " afin qu’en croyant, ils obéissent à Dieu ; qu’en obéissant, ils vivent bien ; qu’en vivant bien, ils purifient leur cœur et qu’en purifiant leur cœur, ils comprennent ce qu’ils croient " (S. Augustin, fid. et symb. 10, 25 : PL 40, 196).
Aux " cœurs purs " est promis de voir Dieu face-à-face et de Lui être semblables (cf. 1 Co 13, 12 ; 1 Jn 3, 2). La pureté du cœur est le préalable à la vision. Dès aujourd’hui, elle nous donne de voir selon Dieu, de recevoir autrui comme un " prochain " ; elle nous permet de percevoir le corps humain, le nôtre et celui du prochain, comme un temple de l’Esprit Saint, une manifestation de la beauté divine.
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La purification du cœur (CEC 2517-2519)
Le cœur est le siège de la personnalité morale : " C’est du cœur que viennent intentions mauvaises, meurtres, adultères et inconduites " (Mt 15, 19). La lutte contre la convoitise charnelle passe par la purification du cœur et la pratique de la tempérance : Maintiens-toi dans la simplicité, l’innocence, et tu seras comme les petits enfants qui ignorent le mal destructeur de la vie des hommes (Hermas, mand. 2, 1).
La sixième béatitude proclame : " Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu " (Mt 5, 8). Les " cœurs purs " désignent ceux qui ont accordé leur intelligence et leur volonté aux exigences de la sainteté de Dieu, principalement en trois domaines : la charité (cf. 1 Tm 4, 3-9 ; 2 Tm 2, 22), la chasteté ou rectitude sexuelle (cf. 1 Th 4, 7 ; Col 3, 5 ; Ep 4, 19), l’amour de la vérité et l’orthodoxie de la foi (cf. Tt 1, 15 ; 1 Tm 1, 3-4 ; 2 Tm 2, 23-26). Il existe un lien entre la pureté du cœur, du corps et de la foi :Les fidèles doivent croire les articles du Symbole, " afin qu’en croyant, ils obéissent à Dieu ; qu’en obéissant, ils vivent bien ; qu’en vivant bien, ils purifient leur cœur et qu’en purifiant leur cœur, ils comprennent ce qu’ils croient " (S. Augustin, fid. et symb. 10, 25 : PL 40, 196).
Aux " cœurs purs " est promis de voir Dieu face-à-face et de Lui être semblables (cf. 1 Co 13, 12 ; 1 Jn 3, 2). La pureté du cœur est le préalable à la vision. Dès aujourd’hui, elle nous donne de voir selon Dieu, de recevoir autrui comme un " prochain " ; elle nous permet de percevoir le corps humain, le nôtre et celui du prochain, comme un temple de l’Esprit Saint, une manifestation de la beauté divine.
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Thrd- Date d'inscription : 04/03/2011
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