Un Rayon de Miel – ou doctrine spirituelle du Vénérable Louis de Blois – 16 eme siècle.
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Un Rayon de Miel – ou doctrine spirituelle du Vénérable Louis de Blois – 16 eme siècle.
Un Rayon de Miel – ou doctrine spirituelle du Vénérable Louis de Blois – 16 eme siècle.
Louis de Blois, ou Blosius né en 1506, décédé le 7 janvier 1566, était d'une famille noble et fut abbé bénédictin et réformateur qui rétablit la Règle de saint Benoît.
Biographie
Louis a été élevé de meilleure façon et en noble compagnie qui comprenait Charles Quint, il entra à quatorze ans en l'Abbaye de Liessies, copiste mais aussi écrivit des ouvrages comme Speculum religisosorum sur la demande de Odon. Louis rédigea le Monile spirituale (institution spirituelle) qui se basait sur les écrit de la moniale d'Helfta, sainte Gertrude dont il défendit les révélations et de sainte Mechtilde. Il se réfère aussi à Lansperge, Harpinuis et Jean de Ruisbroek. Il rédige aussi Explication de la passion, Prière et règles de vies, Miroir de l'âme.
En 1530 il fut nommé abbé jusqu'à son décès le 7 janvier 1566; il réforma l'abbaye en rétablissant en 1545 la Règle de saint Benoît, ce qui fut approuvé par Paul III et lui donna ainsi une nouvelle renommée.
Son travail influença grandement les courants de pensée en Hainaut, Espagne, Champagne et permit à l'abbaye de rayoner jusqu'à la Révolution. Il est des traces jusqu'en la Compagnie de Jésus avec jésuite de la Nauze. Revitalise encore le culte du sacré-cœur2. Saint François de Sales appréciait ses œuvres : “J’ai fait lire à table ‘L’Institution de Blosius’, et l’ai goûtée incroyablement” 3.
Sa fête est le 7 janvier4. La tête du vénérable Louis de Blois était conservée en l'abbaye de Solesmes
Extraits du livre: ( Note: ce livre a été écrit pour une congrégation de moines - des hommes cherchant a vivre comme des anges sur cette terre - elle est beaucoup plus exigeante que la doctrine pour le chrétien ordinaire vivant dans le quotidien et sert d`inspiration vers la perfection.)
Un Rayon de Miel – ou doctrine spirituelle du Vénérable Louis de Blois – 16 eme siècle.
Chapitre 1
Les deux armées, celle de Jésus-Christ et celle du démon.
Voici d`un côté le démon, ce prince des ténèbres, qui vous dit : « Écoute, et suis-moi ; sois orgueilleux, puis laisse la Dieu pour faire ta propre volonté ; aime le monde et ce qui est dans le monde, et tu seras tourmenté avec moi dans les feux éternels de l`enfer.»
D`un autre côté, c`est le doux et aimable roi de gloire, Jésus-Christ qui vous dit : «Écoutez, et suivez-moi ; soyez humble, méprisez le monde, et renoncez a votre volonté propre ; aimez Dieu et les choses de Dieu, et vous serez éternellement heureux avec moi dans les cieux.»
En ce moment, examinez soigneusement en vous-même lequel des deux vous devez écouter et suivre. Sans doute votre raison vous dit hautement que vous devez suivre le Seigneur Jésus, votre créateur, votre rédempteur, votre ami et votre bienfaiteur.
Puisqu`il en est ainsi, allez sans hésiter vous unir a Jésus-Christ, et dite-lui de cœur : « Seigneur Jésus, dès ce moment, je méprise le démon, et je n`ai plus qu`un but, c`est de vous suivre comme mon roi, de vous imiter et de vous aimer, avec le secours de votre grâce.» (Medit. 6, divis. 1.)
Chapitre 2
De l`imitation de Jésus-Christ au moyen de l`humilité, de la douceur et de la pauvreté.
Votre roi, Jésus-Christ, le Dieu très-haut, s`est humilié lui-même et anéanti quand il a pris le corps et la nature de son serviteur, quand il est né d`une pauvre vierge, quand il a lavé les pieds de ses disciples, quand il a obéi en tous points a son Père et aux hommes. Donc, à votre tour, proposez-vous de vous humilier désormais en tout, par amour pour lui.
Volontiers vous vous abaisserez au-dessous de tous les hommes; volontiers vous vous ferez le serviteur de tous. Volontiers vous vous mettrez a la dernière place, puisque vous n`êtes pas digne que la terre vous porte, a cause de vos péchés et de votre ingratitude.
Volontiers vous vous livrerez a des occupations viles et méprisables, dussiez-vous en rougir devant les hommes. Volontiers, et tout de suite, vous obéirez en tout ce qui est de justice et de convenance, non pas seulement à vos supérieurs, mais à vos égaux, et même à vos inférieurs.» (Medit. 6, divis.2.)
De plus, comme Jésus-Christ, votre roi a toujours été doux et humble de cœur, de même aussi vous ferez a l`avenir tous vos efforts pour éteindre en vous les mouvements brusques et désordonnés d`une humeur colère. Vous ne serez point entêté dans votre opinion, et vous n`abonderez pas dans votre propre jugement; mais vous saurez sagement préférer le jugement et la volonté d`autrui aux vôtres.
Vous vous regarderez comme étant réellement le plus indigne de tous; vous renoncerez, dans la mesure de vos forces, a toute espèce de vaine gloire et de complaisance personnelles, reconnaissant que de vous-même vous n`êtes rien, et que vous n`avez en propre que des péchés et des défauts.
Donc à tout jamais, vous ne vous ferez un mérite de quoi que ce soit des dons de Dieu; mais tout le bien, vous l`attribuerez, et le rapporterez a lui sans réserve. Par choix vous aimerez a être ignoré et bafoué des hommes plutôt que d`être connu et loué. ( Medit. 6, divis 3)
De même encore que Jésus-Christ, votre roi, ne s`est point laissé aller à la vanité, au faste, a la recherche et a la superfluité dans le boire et le manger, dans les vêtements et les autres nécessités de la vie; que bien au contraire, il a fait choix, au moment de sa naissance, comme à celui de sa mort, de la pauvreté la plus méprisable; de même aussi dorénavant vous vous prescrirez de vous contenter de choses communes, comme aussi de mets simples, d`habits simples et de meubles simples, rejetant loin de vous tout ce qui pourrait ressentir la vanité, l`orgueil et le superflu. ( Idem, divis. 4.)
Chapitre 3
Suivre Jésus-Christ au moyen de la mortification, de la patience, de la résignation et de la charité
Jésus-Christ, votre roi, s`est privé des jouissances sensuelles et des délices qui flattent la chair. Quand il eut soif, il fut abreuvé de fiel et de vinaigre; rien de désordonné ne put le captiver : sa conduite, son maintien, tout en lui respirait le calme le plus profond. Vous aussi, comme lui, vous vous étudierai a dédaigner absolument les plaisirs que procurent l`impureté, la sensualité et les consolations mondaines.
Tous vos sens, la vue, l`ouïe, l`odorat, le gout et le toucher, ainsi que votre langue, maitrisez-les contre les excès, la vanité et la curiosité.
Vous aurez grand soin de conserver votre cœur pur et libre. Vous ne vous attacherez d`une manière déréglée ni a quelque personne, ni a quelque objet périssable que ce soit.
Vous vous abstiendrez des ris immodérés, et de tout ce qui ressent la légèreté dans la conduite.
Vous éviterez la compagnie dangereuse des gens du monde, et vous mettrez une grande prudence à fuir les occasions de péché. Vous emploierez utilement le temps de votre vie a des œuvres qui auront la gloire de Dieu pour mobile; et, aidé de sa grâce, vous vous efforcerez de vivre sobrement, chastement, purement et saintement. ( Medit. 6, divis. 5.)
En outre, comme Jésus-Christ, votre roi, a supporté avec la plus humble patience, une résignation pleine d`amour les injustes accusations dirigées contre lui, les injures, les persécutions et les tourments; à son exemple, vous vous proposerez désormais de supporter, pour son amour, avec patience et douceur, reproches, injures, mépris, souffrances, toutes sortes d`adversités, les recevant chacune comme venant de sa main paternelle.
Vous vous soumettrez entièrement et sans réserve a ses jugements plein d`équité et a son bon plaisir; vous vous en remettrez entièrement a lui; vous le laisserez agir en vous, quoi qu`il vous envoie, quoi qu`il vous enlève, quoi qu`il veuille, et comme il voudra. Vous renoncerez tout a fait à votre volonté propre.
Vous croirez être digne du poids des tribulations; bien que les créatures puissent vous causer des tourments, pensez que vos afflictions sont peu de choses comparées aux châtiments que mérite le nombre infini de vos iniquités.
Vous vous garderez d`une plainte, même légère, quand vous recevrez une injure, sous le prétexte que vous souffrez injustement; toujours vous souffrirez moins que vous ne méritez. (Idem, divis.6)
Enfin, puisque Jésus-Christ, votre roi, aime tout le monde, désire le salut de tous, a prié pour ses ennemis mêmes, et fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants, vous vous ferez une loi a l`avenir de chérir tous les hommes, sans en excepter un seul, de désirer de le salut de tous, et de vous montrer vis- à –vis de tous, mais particulièrement de vos ennemis, sincère, affable et doux par votre charité.
Vous gémirez sur la perte de tant d’âmes qui portent l`empreinte sacrée de la divinité; vous serez compatissant à l`égard des affligés.
Vous ne mépriserez, vous ne jugerez personne; les jugements téméraires sont de grands obstacles aux opérations de la grâce de Dieu. (Medit. 6, divis. 7.)
Chapitre 4
Que la méditation de la vie et de la Passion du Seigneur est la voie la plus courte pour arriver à la perfection.
Je vous conseille, avant tout, de prendre pour sujet de vos méditations les actions, les paroles et les souffrances de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nulle part vous ne trouverez de préservatif plus souverain contre les attraits de la vanité et de la séduction, contre la corruption des instincts mauvais, contre les orages soulevés par les tentations et le malheur, contre les angoisses causées par la tristesse et la pusillanimité.
Mieux que le reste, la vie du Sauveur vous offrira l`abrégé exact des vertus de toutes les vertus, et le moyen d`atteindre à la perfection de la vertu elle-même. Quand on la lit fréquemment, l`âme parvient à se purifier des souillures du péché et des vices; admise dans une sorte de saint abandon et d`intime familiarité avec le Seigneur, elle brille d`une lumière toute céleste. Jésus, en effet, auquel elle s`unit, n`est-il pas «un feu dévorant» (Deutéronome 4,24) qui nous a purifié de nos péchés? (Hébreux c 1 ,3) Ce Jésus, qu`elle aime, n`est-il pas «la véritable lumière qui éclaire tous les hommes?» ( St-Jean 1)
Suivez donc les attraits de la grâce en méditant la vie du Seigneur Jésus : vous y trouverez de grandes délices. Qu`elle vous soit un délassement dans vos travaux, une consolation dans vos angoisses, un rempart contre les tentations et une source de joie au milieu des opprobres. Nuit et jour tenez-le renfermée au fond de votre cœur, comme vous feriez d`une perle inestimable; portez-la partout avec vous. Dans le travail, dans le repos, regardez-la avec amour des yeux de l`esprit, dans la mesure du don céleste qui vous aura été fait.
Ne feuilletez pas cette sainte histoire avec négligence ou légèreté. Rendez-vous en présente a l`esprit les différentes circonstances, et comme si vous aviez sous les yeux ce qui y est rapporté du Sauveur, et comme si vous entendiez les paroles qu`on y dit. Pesez-en avec reconnaissance les moindres détails, et vous y attachez; car si vous la méditez attentivement, vous trouverez a toutes les pages un remède et un adoucissement aux chagrins de votre exil.
La plus grande marque de bonté que Dieu nous ait accordée, ce fut de vouloir bien se faire homme et souffrir pour nous. Il est donc de toute justice que nous ayons très souvent a l`esprit le souvenir de la rédemption, et que nous en remercions le Seigneur. Ce souvenir lui sera aussi agréable qu`infiniment utile a nous-même. ( Can vit. Spir, c 19)
La simple lecture de la vie de Jésus-Christ sera aussi pour vous le moyen de retirer beaucoup de fruits, si vous parcourez avec piété et respect ces paroles de l`Esprit-Saint, qui recèlent en elles une vertus ineffable. La femme qui souffrait d`un flux de sang fut guérie pour avoir touché avec foi la frange du vêtement du Seigneur. La lettre de l`Évangile est la frange de ce vêtement. ( Can. Vit. Spir. C 20)
Personne ne saurait lire avec humilité un passage de la Passion du Seigneur, et s`y arrêter sans en retirer des fruits abondants de salut, même en le faisant avec un léger sentiment d`affection. Il est impossible que celui qui touche la farine ou le baume, même du bout des doigts, n`en reste blanchi ou parfumé. De même un simple regard jeté sur Jésus crucifié, ne restera pas sans profit. (Instit, spir, c, 6)
Chapitre V¸
Que la méditation ou la lecture de la vie et de la Passion de Jésus-Christ est d`un prix infini pour l`âme.
Quel bonheur c`est pour l`âme de garder toujours le trésor de sa mémoire, et de porter partout avec elle le souvenir de la vie d`amour et de la Passion de Jésus-Christ son bien-aimé! C`est posséder le plus précieux des joyaux. On ne saurait dire combien est utile la méditation affectueuse et répétée, et même la simple lecture de la vie du seigneur Jésus. Elle renferme le pardon du péché, l`anéantissement des affections mauvaises, la pureté du cœur, et la lumière de l`intelligence, la paix de la conscience, la tranquillité, une sainte confiance en Dieu, une force d`esprit invincible l`adversité, et un abattement agréable à Dieu dans la prospérité. On y trouver la consolation intérieure et la joie dans le St-Esprit, la véritable humilité, la véritable charité, enfin la réunion de toutes les autres vertus. C`est la, en un mot, que prend naissance la certitude du bonheur éternel que nous attendons.
En effet, quoi de plus désirable pour une personne véritablement pieuse, que d`avoir l`esprit occupé a l`œuvre de notre rédemption au milieu des labeurs et des tourments de ce lieu d`exil! Qu`il est doux de vivre constamment avec Jésus, de voyager avec Lui et la Vierge, sa mère, ainsi qu`avec ses chers disciples. De contempler ses traits gracieux, de recevoir de sa bouche les paroles de vie et les enseignements du salut! N`est-il pas la Vérité, la Sagesse Éternelle et le Roi des Rois! Quelles émotions on ressent quand on considère l``ignominie et les atrocités exercées contre lui dans sa Passion, et quand on s`unit étroitement a lui par les liens d`un pur amour!
On raconte que la bienheureuse Mechtilde, vierge, éprouvait, en lisant l`Évangile, une joie et une douceur profondes, que presque toujours elle était transportée d`amour au point de perdre le sentiment. En effet, les saintes paroles évangéliques renferment une bien merveilleuse puissance; mais elles demandent un esprit humble et un cœur pur.
Bin certainement l`humanité de Jésus-Christ est la voie sure et la vraie porte qui mènent a la divinité. Quelle abondance de joie en celui auquel Jésus veut se manifester dans le pèlerinage d`ici-bas! Profitez avec empressement, de la compagnie de l`Époux bien-aimé de votre cœur. Contemplez-le des yeux de l`âme, et voyez-en lui, non pas seulement l`homme, mais Dieu et l`homme tout ensemble. Observez avec attention les vertus qu`il a pratiquées jusqu`à la perfection, comme l`humilité, l`obéissance, la douceur, la patience, la bonté, la miséricorde, le calme, la retenue, la charité et la modestie; puis essayez-vous a l`imiter selon votre pouvoir.
Considérez, je vous prie, que le Seigneur Jésus n`a laissé passer aucun instant de sa vie sans l`employer tout entier pour votre salut, d`après la volonté de son Père; il a tout fait, tout souffert, poussé qu`il était part l`amour immodéré, avec lequel il vous aima de toute éternité. Cette pensée de votre salut ne sortait pas de son cœur. C`est le plus libéral des Peres, qui n`a eu d`autres souci, pendant trente-trois ans, que de vous enrichir, par ses travaux assidus, des biens éternels. Il vous a amassé, il vous a donné un trésor inépuisable de vertus et de mérites ou vous pouvez puiser en abondance tout le bien qui vous manque.
Remerciez votre Rédempteur et rendez-lui, selon votre pouvoir, amour pour amour, compatissez intimement a ses angoisses, a ses peines et a ses tourments. Excitez votre âme à méditer ces souffrances par les paroles suivantes ou autres semblables que l`Esprit-Saint vous suggèrera : O mon âme, c`est notre Dieu; c`est le doux, l`aimable Jésus. Allons, voyons ce qu`il a fait et enduré pour nous.»
Que si votre cœur est dur et sec de manière a ne ressentir ni compassion ni amour, n`en soyez point troublé; mais humiliez-vous avec résignation. Alors ne cessez de lire et de réfléchir même au milieu de cette sécheresse pour l`honneur et la gloire de Dieu. A la place des sentiments de compassion qui vous manquent, présentez-lui votre reconnaissance. Gardez-vous de vous attrister si, en cette vie, Dieu ne vous élève pas à la sublimité des contemplations. C`est un bonheur pour vous qu`au milieu des agitation de la vie présente, vous ayez un lieu d`habitation et de repos dans la très sainte humanité du Fils de Dieu, ou vous serai a l`abri, ou vous serez a l`abri comme dans le vaisseau le plus solide. Ce vaisseau finira par vous conduire directement au port du salut si vous y restez avec humilité, si vous mortifiez vos vices, si vous veillez à la pureté de votre cœur, si vous restez uni a Jésus-Christ par la charité.( Proefat. Margar. Spir.)
(Des extraits seront ajoutés de temps en temps.)
Louis de Blois, ou Blosius né en 1506, décédé le 7 janvier 1566, était d'une famille noble et fut abbé bénédictin et réformateur qui rétablit la Règle de saint Benoît.
Biographie
Louis a été élevé de meilleure façon et en noble compagnie qui comprenait Charles Quint, il entra à quatorze ans en l'Abbaye de Liessies, copiste mais aussi écrivit des ouvrages comme Speculum religisosorum sur la demande de Odon. Louis rédigea le Monile spirituale (institution spirituelle) qui se basait sur les écrit de la moniale d'Helfta, sainte Gertrude dont il défendit les révélations et de sainte Mechtilde. Il se réfère aussi à Lansperge, Harpinuis et Jean de Ruisbroek. Il rédige aussi Explication de la passion, Prière et règles de vies, Miroir de l'âme.
En 1530 il fut nommé abbé jusqu'à son décès le 7 janvier 1566; il réforma l'abbaye en rétablissant en 1545 la Règle de saint Benoît, ce qui fut approuvé par Paul III et lui donna ainsi une nouvelle renommée.
Son travail influença grandement les courants de pensée en Hainaut, Espagne, Champagne et permit à l'abbaye de rayoner jusqu'à la Révolution. Il est des traces jusqu'en la Compagnie de Jésus avec jésuite de la Nauze. Revitalise encore le culte du sacré-cœur2. Saint François de Sales appréciait ses œuvres : “J’ai fait lire à table ‘L’Institution de Blosius’, et l’ai goûtée incroyablement” 3.
Sa fête est le 7 janvier4. La tête du vénérable Louis de Blois était conservée en l'abbaye de Solesmes
Extraits du livre: ( Note: ce livre a été écrit pour une congrégation de moines - des hommes cherchant a vivre comme des anges sur cette terre - elle est beaucoup plus exigeante que la doctrine pour le chrétien ordinaire vivant dans le quotidien et sert d`inspiration vers la perfection.)
Un Rayon de Miel – ou doctrine spirituelle du Vénérable Louis de Blois – 16 eme siècle.
Chapitre 1
Les deux armées, celle de Jésus-Christ et celle du démon.
Voici d`un côté le démon, ce prince des ténèbres, qui vous dit : « Écoute, et suis-moi ; sois orgueilleux, puis laisse la Dieu pour faire ta propre volonté ; aime le monde et ce qui est dans le monde, et tu seras tourmenté avec moi dans les feux éternels de l`enfer.»
D`un autre côté, c`est le doux et aimable roi de gloire, Jésus-Christ qui vous dit : «Écoutez, et suivez-moi ; soyez humble, méprisez le monde, et renoncez a votre volonté propre ; aimez Dieu et les choses de Dieu, et vous serez éternellement heureux avec moi dans les cieux.»
En ce moment, examinez soigneusement en vous-même lequel des deux vous devez écouter et suivre. Sans doute votre raison vous dit hautement que vous devez suivre le Seigneur Jésus, votre créateur, votre rédempteur, votre ami et votre bienfaiteur.
Puisqu`il en est ainsi, allez sans hésiter vous unir a Jésus-Christ, et dite-lui de cœur : « Seigneur Jésus, dès ce moment, je méprise le démon, et je n`ai plus qu`un but, c`est de vous suivre comme mon roi, de vous imiter et de vous aimer, avec le secours de votre grâce.» (Medit. 6, divis. 1.)
Chapitre 2
De l`imitation de Jésus-Christ au moyen de l`humilité, de la douceur et de la pauvreté.
Votre roi, Jésus-Christ, le Dieu très-haut, s`est humilié lui-même et anéanti quand il a pris le corps et la nature de son serviteur, quand il est né d`une pauvre vierge, quand il a lavé les pieds de ses disciples, quand il a obéi en tous points a son Père et aux hommes. Donc, à votre tour, proposez-vous de vous humilier désormais en tout, par amour pour lui.
Volontiers vous vous abaisserez au-dessous de tous les hommes; volontiers vous vous ferez le serviteur de tous. Volontiers vous vous mettrez a la dernière place, puisque vous n`êtes pas digne que la terre vous porte, a cause de vos péchés et de votre ingratitude.
Volontiers vous vous livrerez a des occupations viles et méprisables, dussiez-vous en rougir devant les hommes. Volontiers, et tout de suite, vous obéirez en tout ce qui est de justice et de convenance, non pas seulement à vos supérieurs, mais à vos égaux, et même à vos inférieurs.» (Medit. 6, divis.2.)
De plus, comme Jésus-Christ, votre roi a toujours été doux et humble de cœur, de même aussi vous ferez a l`avenir tous vos efforts pour éteindre en vous les mouvements brusques et désordonnés d`une humeur colère. Vous ne serez point entêté dans votre opinion, et vous n`abonderez pas dans votre propre jugement; mais vous saurez sagement préférer le jugement et la volonté d`autrui aux vôtres.
Vous vous regarderez comme étant réellement le plus indigne de tous; vous renoncerez, dans la mesure de vos forces, a toute espèce de vaine gloire et de complaisance personnelles, reconnaissant que de vous-même vous n`êtes rien, et que vous n`avez en propre que des péchés et des défauts.
Donc à tout jamais, vous ne vous ferez un mérite de quoi que ce soit des dons de Dieu; mais tout le bien, vous l`attribuerez, et le rapporterez a lui sans réserve. Par choix vous aimerez a être ignoré et bafoué des hommes plutôt que d`être connu et loué. ( Medit. 6, divis 3)
De même encore que Jésus-Christ, votre roi, ne s`est point laissé aller à la vanité, au faste, a la recherche et a la superfluité dans le boire et le manger, dans les vêtements et les autres nécessités de la vie; que bien au contraire, il a fait choix, au moment de sa naissance, comme à celui de sa mort, de la pauvreté la plus méprisable; de même aussi dorénavant vous vous prescrirez de vous contenter de choses communes, comme aussi de mets simples, d`habits simples et de meubles simples, rejetant loin de vous tout ce qui pourrait ressentir la vanité, l`orgueil et le superflu. ( Idem, divis. 4.)
Chapitre 3
Suivre Jésus-Christ au moyen de la mortification, de la patience, de la résignation et de la charité
Jésus-Christ, votre roi, s`est privé des jouissances sensuelles et des délices qui flattent la chair. Quand il eut soif, il fut abreuvé de fiel et de vinaigre; rien de désordonné ne put le captiver : sa conduite, son maintien, tout en lui respirait le calme le plus profond. Vous aussi, comme lui, vous vous étudierai a dédaigner absolument les plaisirs que procurent l`impureté, la sensualité et les consolations mondaines.
Tous vos sens, la vue, l`ouïe, l`odorat, le gout et le toucher, ainsi que votre langue, maitrisez-les contre les excès, la vanité et la curiosité.
Vous aurez grand soin de conserver votre cœur pur et libre. Vous ne vous attacherez d`une manière déréglée ni a quelque personne, ni a quelque objet périssable que ce soit.
Vous vous abstiendrez des ris immodérés, et de tout ce qui ressent la légèreté dans la conduite.
Vous éviterez la compagnie dangereuse des gens du monde, et vous mettrez une grande prudence à fuir les occasions de péché. Vous emploierez utilement le temps de votre vie a des œuvres qui auront la gloire de Dieu pour mobile; et, aidé de sa grâce, vous vous efforcerez de vivre sobrement, chastement, purement et saintement. ( Medit. 6, divis. 5.)
En outre, comme Jésus-Christ, votre roi, a supporté avec la plus humble patience, une résignation pleine d`amour les injustes accusations dirigées contre lui, les injures, les persécutions et les tourments; à son exemple, vous vous proposerez désormais de supporter, pour son amour, avec patience et douceur, reproches, injures, mépris, souffrances, toutes sortes d`adversités, les recevant chacune comme venant de sa main paternelle.
Vous vous soumettrez entièrement et sans réserve a ses jugements plein d`équité et a son bon plaisir; vous vous en remettrez entièrement a lui; vous le laisserez agir en vous, quoi qu`il vous envoie, quoi qu`il vous enlève, quoi qu`il veuille, et comme il voudra. Vous renoncerez tout a fait à votre volonté propre.
Vous croirez être digne du poids des tribulations; bien que les créatures puissent vous causer des tourments, pensez que vos afflictions sont peu de choses comparées aux châtiments que mérite le nombre infini de vos iniquités.
Vous vous garderez d`une plainte, même légère, quand vous recevrez une injure, sous le prétexte que vous souffrez injustement; toujours vous souffrirez moins que vous ne méritez. (Idem, divis.6)
Enfin, puisque Jésus-Christ, votre roi, aime tout le monde, désire le salut de tous, a prié pour ses ennemis mêmes, et fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants, vous vous ferez une loi a l`avenir de chérir tous les hommes, sans en excepter un seul, de désirer de le salut de tous, et de vous montrer vis- à –vis de tous, mais particulièrement de vos ennemis, sincère, affable et doux par votre charité.
Vous gémirez sur la perte de tant d’âmes qui portent l`empreinte sacrée de la divinité; vous serez compatissant à l`égard des affligés.
Vous ne mépriserez, vous ne jugerez personne; les jugements téméraires sont de grands obstacles aux opérations de la grâce de Dieu. (Medit. 6, divis. 7.)
Chapitre 4
Que la méditation de la vie et de la Passion du Seigneur est la voie la plus courte pour arriver à la perfection.
Je vous conseille, avant tout, de prendre pour sujet de vos méditations les actions, les paroles et les souffrances de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nulle part vous ne trouverez de préservatif plus souverain contre les attraits de la vanité et de la séduction, contre la corruption des instincts mauvais, contre les orages soulevés par les tentations et le malheur, contre les angoisses causées par la tristesse et la pusillanimité.
Mieux que le reste, la vie du Sauveur vous offrira l`abrégé exact des vertus de toutes les vertus, et le moyen d`atteindre à la perfection de la vertu elle-même. Quand on la lit fréquemment, l`âme parvient à se purifier des souillures du péché et des vices; admise dans une sorte de saint abandon et d`intime familiarité avec le Seigneur, elle brille d`une lumière toute céleste. Jésus, en effet, auquel elle s`unit, n`est-il pas «un feu dévorant» (Deutéronome 4,24) qui nous a purifié de nos péchés? (Hébreux c 1 ,3) Ce Jésus, qu`elle aime, n`est-il pas «la véritable lumière qui éclaire tous les hommes?» ( St-Jean 1)
Suivez donc les attraits de la grâce en méditant la vie du Seigneur Jésus : vous y trouverez de grandes délices. Qu`elle vous soit un délassement dans vos travaux, une consolation dans vos angoisses, un rempart contre les tentations et une source de joie au milieu des opprobres. Nuit et jour tenez-le renfermée au fond de votre cœur, comme vous feriez d`une perle inestimable; portez-la partout avec vous. Dans le travail, dans le repos, regardez-la avec amour des yeux de l`esprit, dans la mesure du don céleste qui vous aura été fait.
Ne feuilletez pas cette sainte histoire avec négligence ou légèreté. Rendez-vous en présente a l`esprit les différentes circonstances, et comme si vous aviez sous les yeux ce qui y est rapporté du Sauveur, et comme si vous entendiez les paroles qu`on y dit. Pesez-en avec reconnaissance les moindres détails, et vous y attachez; car si vous la méditez attentivement, vous trouverez a toutes les pages un remède et un adoucissement aux chagrins de votre exil.
La plus grande marque de bonté que Dieu nous ait accordée, ce fut de vouloir bien se faire homme et souffrir pour nous. Il est donc de toute justice que nous ayons très souvent a l`esprit le souvenir de la rédemption, et que nous en remercions le Seigneur. Ce souvenir lui sera aussi agréable qu`infiniment utile a nous-même. ( Can vit. Spir, c 19)
La simple lecture de la vie de Jésus-Christ sera aussi pour vous le moyen de retirer beaucoup de fruits, si vous parcourez avec piété et respect ces paroles de l`Esprit-Saint, qui recèlent en elles une vertus ineffable. La femme qui souffrait d`un flux de sang fut guérie pour avoir touché avec foi la frange du vêtement du Seigneur. La lettre de l`Évangile est la frange de ce vêtement. ( Can. Vit. Spir. C 20)
Personne ne saurait lire avec humilité un passage de la Passion du Seigneur, et s`y arrêter sans en retirer des fruits abondants de salut, même en le faisant avec un léger sentiment d`affection. Il est impossible que celui qui touche la farine ou le baume, même du bout des doigts, n`en reste blanchi ou parfumé. De même un simple regard jeté sur Jésus crucifié, ne restera pas sans profit. (Instit, spir, c, 6)
Chapitre V¸
Que la méditation ou la lecture de la vie et de la Passion de Jésus-Christ est d`un prix infini pour l`âme.
Quel bonheur c`est pour l`âme de garder toujours le trésor de sa mémoire, et de porter partout avec elle le souvenir de la vie d`amour et de la Passion de Jésus-Christ son bien-aimé! C`est posséder le plus précieux des joyaux. On ne saurait dire combien est utile la méditation affectueuse et répétée, et même la simple lecture de la vie du seigneur Jésus. Elle renferme le pardon du péché, l`anéantissement des affections mauvaises, la pureté du cœur, et la lumière de l`intelligence, la paix de la conscience, la tranquillité, une sainte confiance en Dieu, une force d`esprit invincible l`adversité, et un abattement agréable à Dieu dans la prospérité. On y trouver la consolation intérieure et la joie dans le St-Esprit, la véritable humilité, la véritable charité, enfin la réunion de toutes les autres vertus. C`est la, en un mot, que prend naissance la certitude du bonheur éternel que nous attendons.
En effet, quoi de plus désirable pour une personne véritablement pieuse, que d`avoir l`esprit occupé a l`œuvre de notre rédemption au milieu des labeurs et des tourments de ce lieu d`exil! Qu`il est doux de vivre constamment avec Jésus, de voyager avec Lui et la Vierge, sa mère, ainsi qu`avec ses chers disciples. De contempler ses traits gracieux, de recevoir de sa bouche les paroles de vie et les enseignements du salut! N`est-il pas la Vérité, la Sagesse Éternelle et le Roi des Rois! Quelles émotions on ressent quand on considère l``ignominie et les atrocités exercées contre lui dans sa Passion, et quand on s`unit étroitement a lui par les liens d`un pur amour!
On raconte que la bienheureuse Mechtilde, vierge, éprouvait, en lisant l`Évangile, une joie et une douceur profondes, que presque toujours elle était transportée d`amour au point de perdre le sentiment. En effet, les saintes paroles évangéliques renferment une bien merveilleuse puissance; mais elles demandent un esprit humble et un cœur pur.
Bin certainement l`humanité de Jésus-Christ est la voie sure et la vraie porte qui mènent a la divinité. Quelle abondance de joie en celui auquel Jésus veut se manifester dans le pèlerinage d`ici-bas! Profitez avec empressement, de la compagnie de l`Époux bien-aimé de votre cœur. Contemplez-le des yeux de l`âme, et voyez-en lui, non pas seulement l`homme, mais Dieu et l`homme tout ensemble. Observez avec attention les vertus qu`il a pratiquées jusqu`à la perfection, comme l`humilité, l`obéissance, la douceur, la patience, la bonté, la miséricorde, le calme, la retenue, la charité et la modestie; puis essayez-vous a l`imiter selon votre pouvoir.
Considérez, je vous prie, que le Seigneur Jésus n`a laissé passer aucun instant de sa vie sans l`employer tout entier pour votre salut, d`après la volonté de son Père; il a tout fait, tout souffert, poussé qu`il était part l`amour immodéré, avec lequel il vous aima de toute éternité. Cette pensée de votre salut ne sortait pas de son cœur. C`est le plus libéral des Peres, qui n`a eu d`autres souci, pendant trente-trois ans, que de vous enrichir, par ses travaux assidus, des biens éternels. Il vous a amassé, il vous a donné un trésor inépuisable de vertus et de mérites ou vous pouvez puiser en abondance tout le bien qui vous manque.
Remerciez votre Rédempteur et rendez-lui, selon votre pouvoir, amour pour amour, compatissez intimement a ses angoisses, a ses peines et a ses tourments. Excitez votre âme à méditer ces souffrances par les paroles suivantes ou autres semblables que l`Esprit-Saint vous suggèrera : O mon âme, c`est notre Dieu; c`est le doux, l`aimable Jésus. Allons, voyons ce qu`il a fait et enduré pour nous.»
Que si votre cœur est dur et sec de manière a ne ressentir ni compassion ni amour, n`en soyez point troublé; mais humiliez-vous avec résignation. Alors ne cessez de lire et de réfléchir même au milieu de cette sécheresse pour l`honneur et la gloire de Dieu. A la place des sentiments de compassion qui vous manquent, présentez-lui votre reconnaissance. Gardez-vous de vous attrister si, en cette vie, Dieu ne vous élève pas à la sublimité des contemplations. C`est un bonheur pour vous qu`au milieu des agitation de la vie présente, vous ayez un lieu d`habitation et de repos dans la très sainte humanité du Fils de Dieu, ou vous serai a l`abri, ou vous serez a l`abri comme dans le vaisseau le plus solide. Ce vaisseau finira par vous conduire directement au port du salut si vous y restez avec humilité, si vous mortifiez vos vices, si vous veillez à la pureté de votre cœur, si vous restez uni a Jésus-Christ par la charité.( Proefat. Margar. Spir.)
(Des extraits seront ajoutés de temps en temps.)
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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