*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
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*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Rappel du premier message :
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 18 Novembre 2021
Jeudi de la 33ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Dédicace des Basiliques de Saint Pierre du Vatican et de
Saint Paul-hors-les-Murs - Mémoire
Saint Odon, deuxième Abbé de Cluny (vers 879-942).
Sainte Rose-Philippine Duchesne, Religieuse de la Société du Sacré Cœur (1769-1852).
Bienheureux Grimoald de la Purification (Ferdinand Santamaria),
Religieux Passioniste (1883-1902).
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) : Premier livre des Maccabées 2,15-29…
Psaume 50(49),1-2.5-6.14-15…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.
« Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »
Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. C’est au XIe siècle qu’apparaît dans le martyrologe de Saint-Pierre l’annonce de la dédicace de la basilique, au 18 novembre. Au siècle suivant, les calendriers du Latran et du Vatican ajoutent au même jour la dédicace de Saint-Paul. Jésus a vaincu la mort et le mal, il apaisera la tempête qui secoue encore notre barque. Les épreuves, les tempêtes, et finalement la mort physique ne sont pas épargnées aux croyants. Les eaux sont le symbole des forces du mal et de la mort. La réalité quotidienne est d’affronter les vents contraires et la mer agitée. Jésus domine ces forces du mal, cet évènement est une annonce de la résurrection à venir. Jésus ressuscité est le signe de notre victoire, signe posé dans l’histoire des hommes. Les disciples, pour marcher sur les eaux, ne doivent pas attendre la fin de la tempête qui durera jusqu’à la fin des temps. La présence de Dieu est une présence délicate et ténue qui ne s’impose pas par la force, elle se déploie dans une faiblesse apparente. A la suite de Jésus, les Apôtres Pierre et Paul continuent le même combat.
"En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Lorsque Pierre suit Jésus sur les eaux agitées, le vent souffle, mais Pierre ne s’en effraye pas, confiant dans la Parole et l’exemple de Jésus. Mais dès que Pierre prend en considération les forces contraires, il prend peur, et il coule. Jésus doit le saisir par la main pour le sauver de la noyade. La délicatesse de Dieu dans sa présence à nos côtés est remarquable. Il ne s’impose pas face aux puissances de la mort et du mal. Nous suivons Jésus à la suite des apôtres malgré notre pauvreté et notre petitesse. Nous marchons sur les eaux de l’adversité avec la grâce de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint. Depuis deux mille ans, la puissance de Dieu est donnée à tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus.
« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. »
Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » En invitant Pierre à le suivre, Jésus l’invite à participer à sa victoire sur la mort et le mal. Nous faisons confiance à la Parole de Jésus, à son invitation à participer dès ici-bas à sa victoire. Jésus le premier a traversé la mort sans être englouti par les eaux. La puissance de vie de Jésus ne s’impose pas avec fracas sur les puissances de mort. Jésus marche sur les eaux. Il est le maître de la vie, il connaît la puissance de vie qui l’habite. Il laisse la mer et le vent se déchaîner car ils ne peuvent rien contre lui. Ainsi, Jésus nous assure que nous aussi, avec lui, nous traverserons les eaux de la mort. Nous aurons, nous aussi, à marcher sur des eaux agitées et à affronter des vents contraires. C’est quand Jésus sera monter dans notre barque que nous serons vainqueur avec lui. Nous comprenons que Pierre ait douté de sa capacité à résister aux éléments qui se déchaînaient contre lui. En Jésus réside la plénitude de la divinité, et rien ne peut l’engloutir. Marcher sur les eaux, signifie pour nous la rencontre de Jésus dans le quotidien au temps de l’Eglise.
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HYMNE : EN TOUTE VIE LE SILENCE DIT DIEU
En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !
Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.
Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.
Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.
Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.
HYMNE : TU ES VENU, SEIGNEUR
Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.
Pour nous mener au jour,
Tu as pris corps
Dans l’ombre humaine où tu descends.
Beaucoup voudraient voir et saisir :
Sauront-ils reconnaître
Ta lumière ?
Nous leur disons : « Voyez
Le grain qui meurt !
Aucun regard ne l’aperçoit ;
Mais notre cœur peut deviner
Dans le pain du partage
Sa présence. »
Puis nous portons vers toi,
Comme un appel,
L’espoir des hommes d’aujourd’hui.
Mûris le temps, hâte le jour,
Et que lève sur terre
Ton Royaume !
HYMNE : JOIE ET LUMIÈRE DE LA GLOIRE ÉTERNELLE DU PÈRE,
R/Joie et lumière
De la gloire éternelle du Père,
Le Très-Haut, le Très-Saint !
Ô Jésus Christ !
Oui, tu es digne d’être chanté
Dans tous les temps par des voix sanctifiées,
Fils de Dieu qui donnes vie :
Tout l’univers te rend gloire.
Parvenus à la fin du jour,
Contemplant cette clarté dans le soir,
Nous chantons le Père et le Fils
Et le Saint-Esprit de Dieu.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres,
toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit »,
arrache aussi nos cœurs à l'obscurité du péché et
fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 18 Novembre 2021
Jeudi de la 33ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Dédicace des Basiliques de Saint Pierre du Vatican et de
Saint Paul-hors-les-Murs - Mémoire
Saint Odon, deuxième Abbé de Cluny (vers 879-942).
Sainte Rose-Philippine Duchesne, Religieuse de la Société du Sacré Cœur (1769-1852).
Bienheureux Grimoald de la Purification (Ferdinand Santamaria),
Religieux Passioniste (1883-1902).
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) : Premier livre des Maccabées 2,15-29…
Psaume 50(49),1-2.5-6.14-15…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.
« Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »
Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. C’est au XIe siècle qu’apparaît dans le martyrologe de Saint-Pierre l’annonce de la dédicace de la basilique, au 18 novembre. Au siècle suivant, les calendriers du Latran et du Vatican ajoutent au même jour la dédicace de Saint-Paul. Jésus a vaincu la mort et le mal, il apaisera la tempête qui secoue encore notre barque. Les épreuves, les tempêtes, et finalement la mort physique ne sont pas épargnées aux croyants. Les eaux sont le symbole des forces du mal et de la mort. La réalité quotidienne est d’affronter les vents contraires et la mer agitée. Jésus domine ces forces du mal, cet évènement est une annonce de la résurrection à venir. Jésus ressuscité est le signe de notre victoire, signe posé dans l’histoire des hommes. Les disciples, pour marcher sur les eaux, ne doivent pas attendre la fin de la tempête qui durera jusqu’à la fin des temps. La présence de Dieu est une présence délicate et ténue qui ne s’impose pas par la force, elle se déploie dans une faiblesse apparente. A la suite de Jésus, les Apôtres Pierre et Paul continuent le même combat.
"En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Lorsque Pierre suit Jésus sur les eaux agitées, le vent souffle, mais Pierre ne s’en effraye pas, confiant dans la Parole et l’exemple de Jésus. Mais dès que Pierre prend en considération les forces contraires, il prend peur, et il coule. Jésus doit le saisir par la main pour le sauver de la noyade. La délicatesse de Dieu dans sa présence à nos côtés est remarquable. Il ne s’impose pas face aux puissances de la mort et du mal. Nous suivons Jésus à la suite des apôtres malgré notre pauvreté et notre petitesse. Nous marchons sur les eaux de l’adversité avec la grâce de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint. Depuis deux mille ans, la puissance de Dieu est donnée à tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus.
« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. »
Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » En invitant Pierre à le suivre, Jésus l’invite à participer à sa victoire sur la mort et le mal. Nous faisons confiance à la Parole de Jésus, à son invitation à participer dès ici-bas à sa victoire. Jésus le premier a traversé la mort sans être englouti par les eaux. La puissance de vie de Jésus ne s’impose pas avec fracas sur les puissances de mort. Jésus marche sur les eaux. Il est le maître de la vie, il connaît la puissance de vie qui l’habite. Il laisse la mer et le vent se déchaîner car ils ne peuvent rien contre lui. Ainsi, Jésus nous assure que nous aussi, avec lui, nous traverserons les eaux de la mort. Nous aurons, nous aussi, à marcher sur des eaux agitées et à affronter des vents contraires. C’est quand Jésus sera monter dans notre barque que nous serons vainqueur avec lui. Nous comprenons que Pierre ait douté de sa capacité à résister aux éléments qui se déchaînaient contre lui. En Jésus réside la plénitude de la divinité, et rien ne peut l’engloutir. Marcher sur les eaux, signifie pour nous la rencontre de Jésus dans le quotidien au temps de l’Eglise.
Nous demandons à Jésus de nous envelopper de sa tendresse pour que nous n’ayons rien à craindre dans la mission qu’il nous donne.
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HYMNE : EN TOUTE VIE LE SILENCE DIT DIEU
En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !
Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.
Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.
Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.
Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.
HYMNE : TU ES VENU, SEIGNEUR
Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.
Pour nous mener au jour,
Tu as pris corps
Dans l’ombre humaine où tu descends.
Beaucoup voudraient voir et saisir :
Sauront-ils reconnaître
Ta lumière ?
Nous leur disons : « Voyez
Le grain qui meurt !
Aucun regard ne l’aperçoit ;
Mais notre cœur peut deviner
Dans le pain du partage
Sa présence. »
Puis nous portons vers toi,
Comme un appel,
L’espoir des hommes d’aujourd’hui.
Mûris le temps, hâte le jour,
Et que lève sur terre
Ton Royaume !
HYMNE : JOIE ET LUMIÈRE DE LA GLOIRE ÉTERNELLE DU PÈRE,
R/Joie et lumière
De la gloire éternelle du Père,
Le Très-Haut, le Très-Saint !
Ô Jésus Christ !
Oui, tu es digne d’être chanté
Dans tous les temps par des voix sanctifiées,
Fils de Dieu qui donnes vie :
Tout l’univers te rend gloire.
Parvenus à la fin du jour,
Contemplant cette clarté dans le soir,
Nous chantons le Père et le Fils
Et le Saint-Esprit de Dieu.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres,
toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit »,
arrache aussi nos cœurs à l'obscurité du péché et
fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Dernière édition par Lumen le Ven 26 Nov 2021 - 21:37, édité 2 fois (Raison : correction titre)
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 19 Septembre 2024
Jeudi de la 24ème semaine du Temps Ordinaire.
Fête de l’Apparition de Notre-Dame de la Salette (19 Septembre 1846).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Janvier, Évêque de Naples et Martyr (+ 305).
Saint Charles Hyon Song-mun
Martyr en Corée (+ 1846)
Sainte Marie-Emilie de Rodat, Fondatrice des
Sœurs de la Sainte-Famille (1787-1852).
Bienheureux Giuseppe Bernardi et Mario Ghibaudo
Prêtres diocésains italiens martyrs (+ 1943)
Vénérable Alessandro Nottegar? Laïc et père de
famille, fondateur de la Communauté Regina Pacis
(+ 1986)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Curieuse invitation que celle du Pharisien : il a convié Jésus à son repas, mais il a évité soigneusement de trop se compromettre ; et Jésus a bien senti la nuance : pas d’eau sur les pieds, pas de parfum de joyeux avènement ; l’accueil est correct, sans plus.
La femme, elle, va se montrer incorrecte, surtout si l’on se réfère aux usages du temps. Or Jésus va louer son audace. Il en fallait beaucoup pour braver le mépris du Pharisien, mais ce jour-là la Galiléenne était prête à tous les risques.
En entrant, elle ne voit plus que Jésus, celui qui guérit, celui qui pardonne ; elle va droit à lui, et son amour de convertie lui donne la force d’agir comme si elle était seule et de livrer au Christ, en une seule fois, non seulement ses cheveux et son parfum, c’est-à-dire tout ce qu’elle avait pour se faire belle et plaire au monde, mais ses larmes, c’est-à-dire sa détresse, sa lassitude de l’esclavage, son immense solitude dans le plaisir, son espérance d’être enfin comprise et accueillie pour le meilleur d’elle-même.
Elle qui a perdu l’honneur selon le monde et qui n’existe plus pour personne comme une personne, a pressenti qu’elle pouvait encore donner quelque chose à Jésus. Elle le donne maladroitement, avec fougue et réserve à la fois ; mais elle n’a que faire des nuances, qu’elle a désapprises depuis longtemps.
Venir pleurer sur les pieds de Jésus, les couvrir de parfum et de baisers, personne n’en aurait l’idée ; mais elle, la pécheresse, l’ancienne pécheresse, par ce langage du corps, va réussir à dire au Christ en même temps son amour et son respect.
La réponse de Jésus à Simon apparemment est limpide : « Ses péchés, ses nombreux péchés, ont été pardonnés parce qu’elle a montré beaucoup d’amour ». Mais qu’est-ce qui est le premier dans le temps : le pardon, ou l’amour ? le pardon de Jésus ou l’amour de cette femme ?
Ici on pourrait comprendre de deux manières la pensée de Jésus.
Ou bien Jésus veut dire : « Puisqu’elle a montré tant d’amour, je lui pardonne ses péchés » ; et dans ce cas le pardon vient après, pour sceller la rencontre.
Ou bien Jésus renverse la perspective : « Si elle parvient à montrer tant d’amour, c’est qu’elle a fait d’abord l’expérience de mon pardon » ; et dans ce cas le pardon est au point de départ d’une nouvelle qualité de l’amour.
C’est dans ce dernier sens que va la petite parabole proposée par Jésus à Simon : une plus grande dette a été remise ; un plus grand amour est né. Dans le même sens aussi l’autre parole de Jésus : « Celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour ».
En réalité les deux approches coexistent dans cette page d’évangile ; et ce qui ressort avec certitude, c’est le lien direct entre l’amour et le pardon.
Toute démarche d’amour pauvre et humble de notre part appelle une parole libératrice de Jésus : « Tes péchés te sont remis ! » ; et toute expérience du pardon de Jésus rend notre amour pour lui plus intense, plus direct et plus audacieux : « confiant jusqu’à l’audace » (Thérèse de l’Enfant Jésus).
Et c’est bien ce que nous expérimentons dans toutes nos démarches de conversion, et spécialement dans le sacrement où nous fêtons le pardon du Christ : jamais nous ne sommes plus vrais dans notre amour que lorsque nous nous approchons du Seigneur en lui disant, à vingt-cinq ans, à cinquante ou à soixante-dix : « Jésus, j’ai besoin d’être sauvé ! »
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Qu’est-ce que je pourrais vous dire ce matin, vous qui, bien davantage que moi, avez l’habitude de guider d’autres aux portes de ce sacrement que nous vous proposons ce matin ?
Qu’est-ce que je peux ajouter que vous ne connaîtriez déjà ? Comment passer de cette création née de la conversion comme nous l’avons vu avec l’appel de saint Matthieu hier soir, à la recréation de la miséricorde que le Seigneur met à notre portée d’une manière nouvelle en ce jubilé de la Miséricorde ?
Non, je ne vois rien à ajouter. Car je ne suis pas là ce matin pour vous apprendre ce que vous ne sauriez pas encore sur la miséricorde qui trouve une expression particulière dans le sacrement de réconciliation dont vous cherchez à manifester la beauté à ceux que vous accompagnez.
Mais ensemble, pour vous, avec vous, je veux me laisser enseigner par le Christ qui nous livre sa Parole.
Car nous faisons cette expérience commune comme catéchiste, comme accompagnateur de catéchuménat, que nous sommes nous-mêmes renouvelés et transformés par l’annonce de Celui qui est le Chemin la Vérité et la Vie… et il peut même arriver que cette relation vivante, que nous cherchons à servir à tous les âges de la vie entre un homme et son Seigneur, nous oblige quelque peu.
On peut être un catéchiste aguerri, et avoir du mal à faire cette démarche d’aller se confesser. On peut être un éminent théologien et avoir du mal à aller rencontrer un prêtre pour recevoir le sacrement de la réconciliation.
En disant cela je ne porte aucun jugement mais je rends grâce que nous ayons l’occasion de progresser ensemble, non dans des techniques de confessions, non dans l’élaboration de l’examen de conscience le plus savant qui plongera dans les tréfonds de l’âme, mais que nous ayons tous à progresser dans l’approfondissement de la connaissance de la nature même de Dieu qui se révèle comme miséricorde. C’est Dieu qui nous permet d’oser regarder notre pauvreté de pécheur pour y contempler plus profondément encore l’amour de Celui qui nous porte vers les rives du salut.
La clef est là : est-ce que je crois, du plus profond de mon être que Dieu est infiniment bon ? Est-ce que je crois du fond de mon être que Jésus continue de poser sur moi un regard qui est fait d’espérance et de tendresse malgré mes refus d’aimer ?
Et il est heureux de contempler ce matin cette « femme de la ville » comme dit pudiquement notre traduction. Cette situation tout à fait singulière avait tout pour mettre Jésus mal à l’aise… Or il n’en est rien ! Il se contente de laisser faire cette femme, précédée par sa mauvaise réputation.
Émerge alors une profonde incompréhension entre ces sages, ces docteurs de la Loi et Jésus qui porte un autre regard sur celle qui est à ses pieds. Jésus, lui, sait laisser advenir le meilleur de la personne à travers le silence et les gestes de cette femme peu recommandable à première vue. Il parvient ainsi à mettre en lumière aux yeux de ses hôtes l’essentiel de la relation qui s’instaure : cette femme l’aime. « Elle a beaucoup aimé » dira-t-il. Au-delà de son comportement ambigu, au-delà de l’outrance de ce comportement, Jésus ne perçoit que la réalité profonde qu’elle cherche à manifester : elle l’aime !
Quel contraste avec la figure de Simon qui semblait être bien plus à même de témoigner son attachement à la personne de Jésus. Mais ça n’a pas été le cas !… Alors que cette femme à la moralité approximative déborde d’effusion pour Jésus, Simon n’a pas su, au-delà des convenances, témoigner du même amour auprès de Jésus.
Oui, ce matin, Jésus vient renouveler au milieu de son peuple, de ses catéchistes, les merveilles de sa miséricorde en venant sauver ce qui était perdu (cf. Luc 19, 10). Il vient pour que cette femme ne soit plus une pécheresse dans la ville. Et si je peux me permettre, il vient pour manifester sa préférence pour les pécheurs.
Oui, Jésus a une préférence pour les pécheurs !… Alors qu’attendons-nous pour reconnaître que nous sommes du lot ?! Mettrons-nous plus d’empressement à rencontrer le pape François ou Jésus lui-même qui se donne inlassablement en sa miséricorde ?
Si Jésus manifeste de la miséricorde, de la tendresse même pour les pécheurs, et qu’il peut apparaître comme sévère pour ceux qui se considèrent comme justes, ce n’est pas que Dieu préférerait le péché à la vertu, bien au contraire, mais ce que Jésus aime chez le pécheur, c’est que celui-ci prend pleinement conscience qu’il ne peut se sauver par lui-même. Il sait – mieux que d’autres – que ces pauvres actions restent vaines et ne procurent pas le Salut espéré.
Le pécheur, c’est celui qui sait que ce qu’il a fait est mal. C’est celui qui sait qu’on ne peut pas être sauvé par les simples forces de sa volonté. Le danger du juste, en faisant ceci et cela, en pratiquant tel ou tel commandement, serait de penser qu’il acquiert des mérites, et qu’il a ainsi le droit d’exiger de Dieu qu’il le récompense, qu’il le rétribue en fonction de ce qui lui apparaît juste.
Or Dieu n’est pas là pour distribuer des « bons points » ! Dieu n’est pas là pour jouer les « gardes-frontières » comme dirait le pape François. Rien de tout cela. Tout l’évangile s’évertue à nous dire le contraire. Jésus est venu pour nous dire qu’en tout homme qui cri du fond de sa misère vers le Seigneur, la résurrection est à l’œuvre.
La femme de l’évangile illustre bien les propos de saint Bernard : « la raison pour laquelle on aime Dieu, c’est Dieu lui-même ; et la mesure de cet amour, c’est de l’aimer sans mesure. »
Chers amis, vivre cette démarche jubilaire au cours de ce pèlerinage romain, c’est l’occasion pour nous de faire, d’éprouver à nouveau cette expérience indicible de nous laisser saisir, de nous laisser porter sur les épaules du bon pasteur.
Or, dans le champ de la vie spirituelle, le terme de « confession » appartient à ce vocabulaire qui engendre des réticences intérieures. Il y a là cependant un combat qu’il ne faut pas fuir. Nous sommes conviés à poser un acte de foi dans cette église de la Trinité. Car la première confession à laquelle Jésus nous appelle n’est pas une liste de péchés savamment hiérarchisés, mais une confession d’amour, une reconnaissance de Celui qui nous appelle et qui, dans le même mouvement, fait miséricorde (Miserando atque eligendo).
Qui de nous n’a aspiré à ce nouveau départ ? Vous savez, ce fameux tournant que nous espérons tous prendre un jour : « Oui, à partir de demain, c’est sûr, je m’y mets ! Je prends au sérieux ma conversion ! »… Mais notre cœur est ainsi fait que, bien souvent, nous voyons avec une lucidité particulière avec quel profit, avec quel bonheur, la conversion s’appliquerait à mon voisin qui a décidément tant de choses à convertir dans son existence qui rabote la mienne ! Ah ! Si mon voisin pouvait se plier à mon désir, me comprendre avant que j’ai ouvert la bouche ! Ah ! Si mon voisin il pouvait en finir avec tel ou tel travers !
Vous voyez dans cet évangile, Jésus prend la peine de signifier aux amoureux qui trébuchent, ou chutent dans leur quête d’amour, qu’Il se présente comme Celui qui, seul, peut combler nos désirs les plus profonds, en purifiant au passage nos désirs les plus superficiels. Si nous reconnaissons que, par nous-mêmes, nous trahissons l’amour, c’est-à-dire si nous confessons à l’image de la femme pécheresse notre incapacité et notre péché, nous sommes alors prêts à laisser le Christ déverser son amour dans notre cœur, et c’est ce qu’il fait en nous offrant inlassablement son pardon sans limite.
Aux légalistes aux cœurs un peu secs, le Seigneur annonce que, par amour, il a donné sa vie librement pour tous. Cela, la loi seule ne peut pas l’accomplir. Ne vivons pas dans l’obsession paralysante de ne pas tomber, mais dans cette capacité à reconnaître notre besoin d’être soutenu par Dieu, c’est-à-dire à confesser l’amour dont nous sommes aimés qui baigne d’une lumière nouvelle les recoins de nos existences.
Comme la pécheresse de l’Évangile, et comme tant d’autres, nous sommes invités à rencontrer Jésus, réellement. Lorsque nous avons tendance à nous rassurer dans notre vie spirituelle en nous comparant, Jésus lui nous propose une autre voie pour entrer dans le bonheur véritable ; et ce bonheur commence par accueillir une parole, comme lorsque l’on va confier un secret d’un grand poids : « Simon, j’ai quelque chose à ta dire »… « Simon, j’ai quelque chose à ta dire »… Ta logique n’est pas celle de Dieu. L’amour, la miséricorde, se moque du jugement (cf. Jc 2, 13).
Toute conversion est le fruit d’une parole qui féconde notre cœur blessé.
Et cet amour fou une fois accueilli rend possible ce qui nous semblait impossible comme le déploiement de la Résurrection du Christ. L’amour du Père pour son Fils manifeste là que la vie est plus forte que la mort.
Faire l’expérience de la miséricorde c’est puiser à la vie du Ressuscité, c’est choisir d’aimer à la manière du Christ. Notre Dieu ne se résout pas à nos situations bloquées. A nos refus de pardonner, à nos refus de demander pardon, à tout ce qui stérilise notre vie. Dieu veut plus, veut mieux pour chacun de nous. Il ne veut pas nous laisser nous étouffer par notre suffisance, nos manières de croire que l’on est en règle avec Dieu. C’est bien plus que ça la relation d’amour que Jésus nous révèle : Il n’y a pas de proportion entre le mal que nous pouvons commettre et l’amour de Dieu.
Se confesser, se laisser guérir, se laisser sauver, se laisser entraîner et guider sur la voie de la vie éternelle, ce n’est pas une corvée, c’est répondre à l’invitation de Dieu qui veut communiquer sa propre vie, son propre amour, sa propre manière de faire miséricorde. C’est ainsi que nous pourrons, à notre tour, devenir « Miséricordieux comme le Père ».
Quelles larmes et quel parfum déposerons-nous pour prendre part aux repas de l’Alliance renouvelée ?
Quelle consolation, quel soutien attendons-nous dans la foi ?… Peut-être rien d’autre que cet amour qui bouleverse la justice même de Dieu et nous permettra d’entendre : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ».
Père Emmanuel Coquet, Samedi 24 septembre 2016,
Eglise de la Trinité des Monts
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 19 Septembre 2024
Jeudi de la 24ème semaine du Temps Ordinaire.
Fête de l’Apparition de Notre-Dame de la Salette (19 Septembre 1846).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Janvier, Évêque de Naples et Martyr (+ 305).
Saint Charles Hyon Song-mun
Martyr en Corée (+ 1846)
Sainte Marie-Emilie de Rodat, Fondatrice des
Sœurs de la Sainte-Famille (1787-1852).
Bienheureux Giuseppe Bernardi et Mario Ghibaudo
Prêtres diocésains italiens martyrs (+ 1943)
Vénérable Alessandro Nottegar? Laïc et père de
famille, fondateur de la Communauté Regina Pacis
(+ 1986)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15, 1-11… Psaume 118(117), 1-2.16-17.28.21… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7, 36-50.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 1-11)
Lecture de la premiére Lettre de Saint Paul
Apôtre aux Corinthiens
Frères,
je vous rappelle la Bonne Nouvelle
que je vous ai annoncée ;
cet Évangile, vous l’avez reçu ;
c’est en lui que vous tenez bon,
c’est par lui que vous serez sauvés
si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ;
autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants.
Avant tout, je vous ai transmis ceci,
que j’ai moi-même reçu :
le Christ est mort pour nos péchés
conformément aux Écritures,
et il fut mis au tombeau ;
il est ressuscité le troisième jour
conformément aux Écritures,
il est apparu à Pierre, puis aux Douze ;
ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois
– la plupart sont encore vivants,
et quelques-uns sont endormis dans la mort –,
ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres.
Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis.
Car moi, je suis le plus petit des Apôtres,
je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre,
puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.
Mais ce que je suis,
je le suis par la grâce de Dieu,
et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile.
Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ;
à vrai dire, ce n’est pas moi,
c’est la grâce de Dieu avec moi.
Bref, qu’il s’agisse de moi ou des autres,
voilà ce que nous proclamons,
voilà ce que vous croyez.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 117 (118), 1-2, 16-17, 28.21
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
ou : Alléluia ! (Ps 117, 1a)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
Tu es mon Dieu, je te rends grâce,
mon Dieu, je t’exalte !
Je te rends grâce car tu m’as exaucé :
tu es pour moi le salut.
ÉVANGILE :
« Ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,
puisqu’elle a montré beaucoup d’amour » (Lc 7, 36-50)
Alléluia. Alléluia.
Venez à moi, vous tous qui peinez
sous le poids du fardeau, dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos..
Alléluia. (Mt 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui.
Jésus entra chez lui
et prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse.
Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien,
elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.
Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds,
et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus.
Elle les essuyait avec ses cheveux,
les couvrait de baisers
et répandait sur eux le parfum.
En voyant cela,
le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même :
« Si cet homme était prophète,
il saurait qui est cette femme qui le touche,
et ce qu’elle est : une pécheresse. »
Jésus, prenant la parole, lui dit :
« Simon, j’ai quelque chose à te dire.
– Parle, Maître. »
Jésus reprit :
« Un créancier avait deux débiteurs ;
le premier lui devait cinq cents pièces d’argent,
l’autre cinquante.
Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser,
il en fit grâce à tous deux.
Lequel des deux l’aimera davantage ? »
Simon répondit :
« Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce
de la plus grande dette.
– Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme et dit à Simon :
« Tu vois cette femme ?
Je suis entré dans ta maison,
et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ;
elle, elle les a mouillés de ses larmes
et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m’as pas embrassé ;
elle, depuis qu’elle est entrée,
n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.
Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ;
elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
Voilà pourquoi je te le dis :
ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,
puisqu’elle a montré beaucoup d’amour.
Mais celui à qui on pardonne peu
montre peu d’amour. »
Il dit alors à la femme :
« Tes péchés sont pardonnés. »
Les convives se mirent à dire en eux-mêmes :
« Qui est cet homme,
qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Jésus dit alors à la femme :
« Ta foi t’a sauvée.
Va en paix ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Jésus et la pécheresse
Jésus et la pécheresse
Curieuse invitation que celle du Pharisien : il a convié Jésus à son repas, mais il a évité soigneusement de trop se compromettre ; et Jésus a bien senti la nuance : pas d’eau sur les pieds, pas de parfum de joyeux avènement ; l’accueil est correct, sans plus.
La femme, elle, va se montrer incorrecte, surtout si l’on se réfère aux usages du temps. Or Jésus va louer son audace. Il en fallait beaucoup pour braver le mépris du Pharisien, mais ce jour-là la Galiléenne était prête à tous les risques.
En entrant, elle ne voit plus que Jésus, celui qui guérit, celui qui pardonne ; elle va droit à lui, et son amour de convertie lui donne la force d’agir comme si elle était seule et de livrer au Christ, en une seule fois, non seulement ses cheveux et son parfum, c’est-à-dire tout ce qu’elle avait pour se faire belle et plaire au monde, mais ses larmes, c’est-à-dire sa détresse, sa lassitude de l’esclavage, son immense solitude dans le plaisir, son espérance d’être enfin comprise et accueillie pour le meilleur d’elle-même.
Elle qui a perdu l’honneur selon le monde et qui n’existe plus pour personne comme une personne, a pressenti qu’elle pouvait encore donner quelque chose à Jésus. Elle le donne maladroitement, avec fougue et réserve à la fois ; mais elle n’a que faire des nuances, qu’elle a désapprises depuis longtemps.
Venir pleurer sur les pieds de Jésus, les couvrir de parfum et de baisers, personne n’en aurait l’idée ; mais elle, la pécheresse, l’ancienne pécheresse, par ce langage du corps, va réussir à dire au Christ en même temps son amour et son respect.
La réponse de Jésus à Simon apparemment est limpide : « Ses péchés, ses nombreux péchés, ont été pardonnés parce qu’elle a montré beaucoup d’amour ». Mais qu’est-ce qui est le premier dans le temps : le pardon, ou l’amour ? le pardon de Jésus ou l’amour de cette femme ?
Ici on pourrait comprendre de deux manières la pensée de Jésus.
Ou bien Jésus veut dire : « Puisqu’elle a montré tant d’amour, je lui pardonne ses péchés » ; et dans ce cas le pardon vient après, pour sceller la rencontre.
Ou bien Jésus renverse la perspective : « Si elle parvient à montrer tant d’amour, c’est qu’elle a fait d’abord l’expérience de mon pardon » ; et dans ce cas le pardon est au point de départ d’une nouvelle qualité de l’amour.
C’est dans ce dernier sens que va la petite parabole proposée par Jésus à Simon : une plus grande dette a été remise ; un plus grand amour est né. Dans le même sens aussi l’autre parole de Jésus : « Celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour ».
En réalité les deux approches coexistent dans cette page d’évangile ; et ce qui ressort avec certitude, c’est le lien direct entre l’amour et le pardon.
Toute démarche d’amour pauvre et humble de notre part appelle une parole libératrice de Jésus : « Tes péchés te sont remis ! » ; et toute expérience du pardon de Jésus rend notre amour pour lui plus intense, plus direct et plus audacieux : « confiant jusqu’à l’audace » (Thérèse de l’Enfant Jésus).
Et c’est bien ce que nous expérimentons dans toutes nos démarches de conversion, et spécialement dans le sacrement où nous fêtons le pardon du Christ : jamais nous ne sommes plus vrais dans notre amour que lorsque nous nous approchons du Seigneur en lui disant, à vingt-cinq ans, à cinquante ou à soixante-dix : « Jésus, j’ai besoin d’être sauvé ! »
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« Tes péchés sont pardonnés »
Autre commentaire de ce jour.
« Tes péchés sont pardonnés »
Dans l’homélie qu’il a prononcée lors de la célébration pénitentielle proposée aux catéchistes réunis à Rome pour le Jubilé de l’Année de la miséricorde (2016), le père Emmanuel Coquet nous livre un commentaire de l’épisode biblique de la femme pécheresse raconté par l’évangéliste Luc. Ses propos s’accompagnent de questions pour poursuivre notre réflexion sur la miséricorde dans notre propre expérience du sacrement de la réconciliation.
Qu’est-ce que je pourrais vous dire ce matin, vous qui, bien davantage que moi, avez l’habitude de guider d’autres aux portes de ce sacrement que nous vous proposons ce matin ?
Qu’est-ce que je peux ajouter que vous ne connaîtriez déjà ? Comment passer de cette création née de la conversion comme nous l’avons vu avec l’appel de saint Matthieu hier soir, à la recréation de la miséricorde que le Seigneur met à notre portée d’une manière nouvelle en ce jubilé de la Miséricorde ?
Non, je ne vois rien à ajouter. Car je ne suis pas là ce matin pour vous apprendre ce que vous ne sauriez pas encore sur la miséricorde qui trouve une expression particulière dans le sacrement de réconciliation dont vous cherchez à manifester la beauté à ceux que vous accompagnez.
Mais ensemble, pour vous, avec vous, je veux me laisser enseigner par le Christ qui nous livre sa Parole.
Car nous faisons cette expérience commune comme catéchiste, comme accompagnateur de catéchuménat, que nous sommes nous-mêmes renouvelés et transformés par l’annonce de Celui qui est le Chemin la Vérité et la Vie… et il peut même arriver que cette relation vivante, que nous cherchons à servir à tous les âges de la vie entre un homme et son Seigneur, nous oblige quelque peu.
On peut être un catéchiste aguerri, et avoir du mal à faire cette démarche d’aller se confesser. On peut être un éminent théologien et avoir du mal à aller rencontrer un prêtre pour recevoir le sacrement de la réconciliation.
En disant cela je ne porte aucun jugement mais je rends grâce que nous ayons l’occasion de progresser ensemble, non dans des techniques de confessions, non dans l’élaboration de l’examen de conscience le plus savant qui plongera dans les tréfonds de l’âme, mais que nous ayons tous à progresser dans l’approfondissement de la connaissance de la nature même de Dieu qui se révèle comme miséricorde. C’est Dieu qui nous permet d’oser regarder notre pauvreté de pécheur pour y contempler plus profondément encore l’amour de Celui qui nous porte vers les rives du salut.
La clef est là : est-ce que je crois, du plus profond de mon être que Dieu est infiniment bon ? Est-ce que je crois du fond de mon être que Jésus continue de poser sur moi un regard qui est fait d’espérance et de tendresse malgré mes refus d’aimer ?
Et il est heureux de contempler ce matin cette « femme de la ville » comme dit pudiquement notre traduction. Cette situation tout à fait singulière avait tout pour mettre Jésus mal à l’aise… Or il n’en est rien ! Il se contente de laisser faire cette femme, précédée par sa mauvaise réputation.
Émerge alors une profonde incompréhension entre ces sages, ces docteurs de la Loi et Jésus qui porte un autre regard sur celle qui est à ses pieds. Jésus, lui, sait laisser advenir le meilleur de la personne à travers le silence et les gestes de cette femme peu recommandable à première vue. Il parvient ainsi à mettre en lumière aux yeux de ses hôtes l’essentiel de la relation qui s’instaure : cette femme l’aime. « Elle a beaucoup aimé » dira-t-il. Au-delà de son comportement ambigu, au-delà de l’outrance de ce comportement, Jésus ne perçoit que la réalité profonde qu’elle cherche à manifester : elle l’aime !
Quel contraste avec la figure de Simon qui semblait être bien plus à même de témoigner son attachement à la personne de Jésus. Mais ça n’a pas été le cas !… Alors que cette femme à la moralité approximative déborde d’effusion pour Jésus, Simon n’a pas su, au-delà des convenances, témoigner du même amour auprès de Jésus.
Oui, ce matin, Jésus vient renouveler au milieu de son peuple, de ses catéchistes, les merveilles de sa miséricorde en venant sauver ce qui était perdu (cf. Luc 19, 10). Il vient pour que cette femme ne soit plus une pécheresse dans la ville. Et si je peux me permettre, il vient pour manifester sa préférence pour les pécheurs.
Oui, Jésus a une préférence pour les pécheurs !… Alors qu’attendons-nous pour reconnaître que nous sommes du lot ?! Mettrons-nous plus d’empressement à rencontrer le pape François ou Jésus lui-même qui se donne inlassablement en sa miséricorde ?
Si Jésus manifeste de la miséricorde, de la tendresse même pour les pécheurs, et qu’il peut apparaître comme sévère pour ceux qui se considèrent comme justes, ce n’est pas que Dieu préférerait le péché à la vertu, bien au contraire, mais ce que Jésus aime chez le pécheur, c’est que celui-ci prend pleinement conscience qu’il ne peut se sauver par lui-même. Il sait – mieux que d’autres – que ces pauvres actions restent vaines et ne procurent pas le Salut espéré.
Le pécheur, c’est celui qui sait que ce qu’il a fait est mal. C’est celui qui sait qu’on ne peut pas être sauvé par les simples forces de sa volonté. Le danger du juste, en faisant ceci et cela, en pratiquant tel ou tel commandement, serait de penser qu’il acquiert des mérites, et qu’il a ainsi le droit d’exiger de Dieu qu’il le récompense, qu’il le rétribue en fonction de ce qui lui apparaît juste.
Or Dieu n’est pas là pour distribuer des « bons points » ! Dieu n’est pas là pour jouer les « gardes-frontières » comme dirait le pape François. Rien de tout cela. Tout l’évangile s’évertue à nous dire le contraire. Jésus est venu pour nous dire qu’en tout homme qui cri du fond de sa misère vers le Seigneur, la résurrection est à l’œuvre.
La femme de l’évangile illustre bien les propos de saint Bernard : « la raison pour laquelle on aime Dieu, c’est Dieu lui-même ; et la mesure de cet amour, c’est de l’aimer sans mesure. »
Chers amis, vivre cette démarche jubilaire au cours de ce pèlerinage romain, c’est l’occasion pour nous de faire, d’éprouver à nouveau cette expérience indicible de nous laisser saisir, de nous laisser porter sur les épaules du bon pasteur.
Or, dans le champ de la vie spirituelle, le terme de « confession » appartient à ce vocabulaire qui engendre des réticences intérieures. Il y a là cependant un combat qu’il ne faut pas fuir. Nous sommes conviés à poser un acte de foi dans cette église de la Trinité. Car la première confession à laquelle Jésus nous appelle n’est pas une liste de péchés savamment hiérarchisés, mais une confession d’amour, une reconnaissance de Celui qui nous appelle et qui, dans le même mouvement, fait miséricorde (Miserando atque eligendo).
Qui de nous n’a aspiré à ce nouveau départ ? Vous savez, ce fameux tournant que nous espérons tous prendre un jour : « Oui, à partir de demain, c’est sûr, je m’y mets ! Je prends au sérieux ma conversion ! »… Mais notre cœur est ainsi fait que, bien souvent, nous voyons avec une lucidité particulière avec quel profit, avec quel bonheur, la conversion s’appliquerait à mon voisin qui a décidément tant de choses à convertir dans son existence qui rabote la mienne ! Ah ! Si mon voisin pouvait se plier à mon désir, me comprendre avant que j’ai ouvert la bouche ! Ah ! Si mon voisin il pouvait en finir avec tel ou tel travers !
Vous voyez dans cet évangile, Jésus prend la peine de signifier aux amoureux qui trébuchent, ou chutent dans leur quête d’amour, qu’Il se présente comme Celui qui, seul, peut combler nos désirs les plus profonds, en purifiant au passage nos désirs les plus superficiels. Si nous reconnaissons que, par nous-mêmes, nous trahissons l’amour, c’est-à-dire si nous confessons à l’image de la femme pécheresse notre incapacité et notre péché, nous sommes alors prêts à laisser le Christ déverser son amour dans notre cœur, et c’est ce qu’il fait en nous offrant inlassablement son pardon sans limite.
Aux légalistes aux cœurs un peu secs, le Seigneur annonce que, par amour, il a donné sa vie librement pour tous. Cela, la loi seule ne peut pas l’accomplir. Ne vivons pas dans l’obsession paralysante de ne pas tomber, mais dans cette capacité à reconnaître notre besoin d’être soutenu par Dieu, c’est-à-dire à confesser l’amour dont nous sommes aimés qui baigne d’une lumière nouvelle les recoins de nos existences.
Comme la pécheresse de l’Évangile, et comme tant d’autres, nous sommes invités à rencontrer Jésus, réellement. Lorsque nous avons tendance à nous rassurer dans notre vie spirituelle en nous comparant, Jésus lui nous propose une autre voie pour entrer dans le bonheur véritable ; et ce bonheur commence par accueillir une parole, comme lorsque l’on va confier un secret d’un grand poids : « Simon, j’ai quelque chose à ta dire »… « Simon, j’ai quelque chose à ta dire »… Ta logique n’est pas celle de Dieu. L’amour, la miséricorde, se moque du jugement (cf. Jc 2, 13).
Toute conversion est le fruit d’une parole qui féconde notre cœur blessé.
Et cet amour fou une fois accueilli rend possible ce qui nous semblait impossible comme le déploiement de la Résurrection du Christ. L’amour du Père pour son Fils manifeste là que la vie est plus forte que la mort.
Faire l’expérience de la miséricorde c’est puiser à la vie du Ressuscité, c’est choisir d’aimer à la manière du Christ. Notre Dieu ne se résout pas à nos situations bloquées. A nos refus de pardonner, à nos refus de demander pardon, à tout ce qui stérilise notre vie. Dieu veut plus, veut mieux pour chacun de nous. Il ne veut pas nous laisser nous étouffer par notre suffisance, nos manières de croire que l’on est en règle avec Dieu. C’est bien plus que ça la relation d’amour que Jésus nous révèle : Il n’y a pas de proportion entre le mal que nous pouvons commettre et l’amour de Dieu.
Se confesser, se laisser guérir, se laisser sauver, se laisser entraîner et guider sur la voie de la vie éternelle, ce n’est pas une corvée, c’est répondre à l’invitation de Dieu qui veut communiquer sa propre vie, son propre amour, sa propre manière de faire miséricorde. C’est ainsi que nous pourrons, à notre tour, devenir « Miséricordieux comme le Père ».
Quelles larmes et quel parfum déposerons-nous pour prendre part aux repas de l’Alliance renouvelée ?
Quelle consolation, quel soutien attendons-nous dans la foi ?… Peut-être rien d’autre que cet amour qui bouleverse la justice même de Dieu et nous permettra d’entendre : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ».
Père Emmanuel Coquet, Samedi 24 septembre 2016,
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Autre commentaire de ce jour.
Autre commentaire de ce jour.
« Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds »
Aujourd'hui, Simon le pharisien invite Jésus à manger pour attirer l'attention des gens. C'était un acte de vanité mais le traitement qu'il donna à Jésus quand il le reçut n'était même pas des plus élémentaires.
Au cours du dîner, une pécheresse publique fit un grand acte d'humilité : "Se tenant derrière Jésus, à ses pieds, elle commença à pleurer, elle lui mouilla les pieds avec ses larmes et les sécha avec ses cheveux ; elle embrassa ses pieds et les oignit de parfum" (Lc 7,38).
Par contre, le pharisien n'embrassa pas Jésus pour lui souhaiter la bienvenue, ne lui donna pas d'eau pour ses pieds, ni une serviette pour les sécher et ne lui mit pas d'huile sur la tête.
De plus, le pharisien avait de mauvaises pensées :
"Si cet homme était prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et quelle sorte de personne c'est, car c'est une pécheresse" (Lc 7,39).
En fait, celui qui ne savait pas à qui il avait affaire était le pharisien !
Le Pape François a beaucoup insisté sur l'importance de s'approcher des malades et ainsi "toucher la chair du Christ".
En Canonisant Sainte Guadalupe García, François dit : "Renoncer à une vie confortable pour suivre l'appel de Jésus ; aimer la pauvreté, pour pouvoir aimer davantage les pauvres, les malades et ceux qui sont abandonnés, pour les servir avec tendresse et compassion : cela s'appelle "toucher la chair du Christ".
Les pauvres, ceux qui sont abandonnés, les malades et les marginaux sont la chair du Christ". Jésus touchait les malades et se laissait toucher par les malades et les pécheurs.
La pécheresse de l'Évangile toucha Jésus et Il se réjouit en voyant comme son cœur se transformait.
C'est pour cela qu'Il lui donna la Paix récompensant ainsi sa Foi courageuse. Toi, mon ami, est-ce que tu t'approches avec Amour pour toucher la Chair du Christ à travers tous ceux qui passent près de toi et qui ont besoin de toi ?
Si tu sais le faire, ta récompense sera la Paix avec Dieu, avec les autres et avec toi-même.
Mgr. José Ignacio ALEMANY Grau, Évêque Émérite de Chachapoyas (Chachapoyas, Peru).Ta Foi t'a sauvée. Va en Paix!
Aujourd'hui, l'Évangile nous appelle à prêter attention au Pardon que Le Seigneur nous offre : « Tes péchés sont pardonnés » (Lc 7,48).
Il est nécessaire que les Chrétiens nous nous rappelions de deux choses: nous devons pardonner sans juger la personne et nous devons aimer beaucoup car Dieu nous a pardonné gratuitement.
Il y a deux mouvements: le Pardon reçu et le Pardon amoureux que nous devons donner.
« Lorsque quelqu'un vous insulte, ne lui attribuez pas la faute, attribuez-la au démon, qui le fait insulter, et déchargez en lui toute votre furie; en revanche, ayez Compassion pour le pauvre qui fait ce que le diable lui fait faire » (Saint Jean Chrysostome).
On ne doit pas juger la personne, sinon réprouver le mauvais acte.
La personne est objet continu de l'Amour du Seigneur, ce sont les actes qui nous éloignent de Dieu.
Nous devons donc toujours être disposés à pardonner, recevoir et aimer la personne, mais à rejeter les actes qui sont contraires à l'Amour de Dieu.
« Qui pèche cause lésion à l'honneur de Dieu et à son Amour, à sa propre dignité d'homme appelé à être fils de Dieu et au bien spirituel de l'Église, de laquelle chaque Chrétien doit être pierre vivante » (Catéchisme de l'Église, n. 1487).
À travers le Sacrement de la Pénitence, la personne a la possibilité et l'opportunité de refaire sa relation avec Dieu et avec toute l'Église.
La réponse au Pardon reçu peut seulement être l'Amour. La récupération de la Grâce et la réconciliation doit nous conduire à aimer d'un Amour divinisé.
Nous sommes appelés à aimer comme Dieu aime !
Demandons-nous aujourd'hui si nous nous rendons compte de la grandeur du Pardon de Dieu, et si nous sommes de ceux qui aiment la personne et luttent contre le péché et, finalement, si nous avons recours avec confiance au Sacrement de la Réconciliation.
Nous pouvons tout avec l'aide de Dieu. Que notre humble Prière nous aide.
Abbé Ferran JARABO i Carbonell (Agullana, Girona, Espagne).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Comme cette femme connaissait les taches de sa mauvaise vie, elle courut les laver à la fontaine de miséricorde, sans honte que soient présents les invités » (Saint Grégoire le Grand)
« Dieu nous attend toujours, même si nous nous sommes éloignés » (François)
« L’oraison est la prière de l’enfant de Dieu, du pécheur pardonné qui consent à accueillir l’amour dont il est aimé et qui veut y répondre en aimant plus encore (cf. Lc 7,36-50) (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.712)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 21 Septembre 2024
L’Église Célèbre la Fête de Saint Matthieu, Apôtre du Christ,
Martyr (Ier siècle) (Ier s.).
Sainte Déborah, Ancien Testament :
Prophétesse et juge d'Israël
Sainte Iphigénie, Convertie par saint Matthieu
en Ethiopie (Ier siècle)
Saints François Jacquard et Thomas Tran Van
Thien, Martyrs à Hué, en Annam (+ 1838)
Saints Laurent Imbert, Pierre Maubant et
Jacques Chastan, Martyrs en Corée (+ 1839)
Dédicace de la cathédrale de Gap
Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption (+ 1895)
Bienheureux Rosario Livatino, Juge anti-mafia
italien, Martyr (1952-1990).
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Textes de la Messe du Jour
L’épître aux Romains, dont nous avons lu un extrait, a eu dans l’histoire de l’Eglise un retentissement considérable. Paul y proclame solennellement la justification de l’homme par la foi. Dans le passage entendu, nous lisons : « En raison de sa foi, Dieu estima qu’Abraham était juste. En parlant ainsi de la foi d’Abraham ; l’écriture ne parle pas seulement de lui, mais aussi de nous ; car Dieu nous estimera juste, puisque nous croyons en lui. » (Rm 4, 23-24) Et nous retrouvons un écho à cette affirmation chez Ste Thérèse quand elle dit dans son acte d’offrande à l’Amour miséricordieux : « Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. »
Au soir de notre vie, qu’est-ce qui fera que le bon Dieu nous accueillera ? Notre foi, notre confiance audacieuse, ou nos œuvres, notre générosité ?
Si Paul dans l’épître aux Romains insiste clairement sur la justification par la foi, d’autres passages de l’écriture soulignent l’importance des œuvres. Vous connaissez le passage de l’épître de St Jacques où l’auteur semble répondre à l’épître aux Romains : « À quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : "J’ai la foi", s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? (…) Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. (…) Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les oeuvres quand il offrit Isaac, son fils, sur l’autel ? Tu le vois : la foi coopérait à ses oeuvres et par les oeuvres sa foi fut rendue parfaite. (…) Vous le voyez : c’est par les oeuvres que l’homme est justifié et non par la foi seule. » (Jc 2, 14…24) Nous avons aussi en mémoire le chapitre XXV de l’Evangile selon St Matthieu où le Christ décrit le jugement dernier : les hommes sont jugés selon leurs œuvres. « Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, (…). Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. »
Être sauvé, c’est être accueilli par le Seigneur dans son Royaume de Justice et de Paix. D’une manière plus spirituelle, on présente aussi le salut comme la participation à la vie Trinitaire, nous devenons fils adoptif du Père. Il s’agit pour l’homme de vivre une relation dans une communion personnelle et intime avec Dieu notre Père. La preuve que Dieu nous aime, c’est qu’il est venu nous chercher en Jésus-Christ. En comprenant le salut offert aux hommes comme l’expression de l’amour de Dieu qui nous établit dans une nouvelle relation avec lui, nous ne pouvons concevoir ce salut que comme un don. Car de lui-même, l’homme ne peut accéder à la vie divine, car nous ne pouvons développer en nous que ce que nous y trouvons. Du fait de la différence essentielle qui existe entre l’homme et Dieu, la participation à la vie divine ne peut être qu’un don de Dieu lui-même. L’homme ne peut pas se faire Dieu, mais Dieu peut faire de l’homme son fils.
Être sauvé, c’est accueillir cet amour de Dieu qui m’établi dans une relation nouvelle avec lui. Je suis justifié car je suis placé par amour dans cette relation d’amour infini qui existe entre le Père et le Fils dans l’Esprit Saint. Être sauvé, c’est être aimé et participer à l’amour de Dieu. Dès lors, on comprend que cette justification ne peut être que gratuite. On ne peut prétendre s’imposer dans une relation amoureuse. Si Dieu nous accueille et nous invite à participer à l’Amour trinitaire, ce ne peut être que parce que, Lui, le souhaite, et non parce que nous aurions, d’une manière ou d’une autre, payé notre place. L’amour ne s’achète pas ! Le cantique des cantiques l’affirme de manière catégorique : « Qui offrirait toutes les richesses de ma maison pour acheter l’amour, ne recueillerait que mépris. » Se présenter devant Dieu les mains pleines de nos bonnes œuvres, et lui dire, maintenant tu ne peux plus rien me refuser, j’ai mérité ma place auprès de toi, c’est n’avoir rien compris à ce qu’Il nous offrait. L’amour ne se paye que par l’amour, comme nous le redit Thérèse à la suite de St Jean de la Croix.
Certains peuvent se dire : « c’est trop facile » et me renvoyer les textes cités plus haut sur la nécessité des œuvres, en y ajoutant un autre bien connu : « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Mt 7,21) La facilité n’est pas un argument contre la justification par la foi, et cela ne signifie nullement que l’on est autorisé à faire n’importe quoi, sous prétexte que Dieu nous aime gratuitement. Ce n’est pas parce que ce qui nous est demandé semble facile qu’il n’est pas suffisant. Souvenez-vous de l’histoire de Naamân le Syrien, au livre des Rois, à qui Elisée demanda de simplement se baigner pour être guéri de sa lèpre. Naamân, irrité, s’en alla en disant : “Je m’étais dit : Sûrement il sortira et se présentera lui-même, puis il invoquera le nom du Seigneur son Dieu, il agitera la main sur l’endroit malade et délivrera la partie lépreuse”. Ses serviteurs s’approchèrent : “Mon père ! Si le prophète t’avait prescrit quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait ? Combien plus, lorsqu’il te dit : Baigne-toi et tu seras purifié.” Il descendit donc et se plongea sept fois dans le Jourdain : sa chair redevint nette comme la chair d’un petit enfant. » (2R 5, 9…14)
Cependant si notre salut est un don gratuit, nos actions ont des conséquences sur notre relation avec Dieu. Si nous sommes aimés de Dieu gratuitement, et sans mérite de notre part, son amour nous appelle à aimer à notre tour. Comme nous le dit Saint Paul dans l’épître aux Romains, l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit saint. Désormais, il s’agit pour nous, non plus de gagner, de mériter ce don, mais de vivre selon l’Esprit qui nous habite. Nos œuvres ne sont pas nécessaires pour mériter le don, mais elles sont nécessaires pour vivre du don que nous avons reçu. La question que se pose le chrétien n’est plus de savoir ce qu’il doit faire pour mériter le ciel, mais de savoir quelles œuvres témoignent de l’Esprit qui l’habite.
Si l’on est attentif au texte de son épître, c’est bien ce que nous dit St Jacques, il ne récuse pas la justification par la foi, mais l’infidélité à l’Esprit reçu qui tue le don reçu. Sans les œuvres, la foi est belle et bien morte, et par les œuvres, notre foi devient parfaite nous dit St Jacques. Ayant découvert et reçu l’amour de Dieu, je cherche à vivre en conformité avec l’Esprit saint qui m’habite. Comme celui qui pense acheter l’amour de Dieu par ces œuvres, celui qui pense ne pas devoir aimer à son tour, après avoir reçu le don de Dieu, celui-là n’a pas mieux compris l’amour de Dieu. Notre exigence en tant que chrétien est de vouloir collaborer effectivement à l’amour de Dieu qui nous habite.
Cette manière de comprendre l’articulation entre foi et œuvres est, je crois, relativement exigeante finalement. Justifié par la foi, Dieu nous accueille au sein de l’amour trinitaire, nos œuvres exprimant à l’extérieur la réalité spirituelle qui nous habite intérieurement. Certes nous ne réalisons pas tout selon l’Esprit, mais notre bonne volonté est orientée vers cette collaboration active avec l’Esprit Saint. Ma foi est vivante et me sauve, tant que je cherche à développer une communion effective avec l’amour trinitaire, en acte et en vérité. « C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices » nous dit Jésus aujourd’hui, miséricorde reçue du Père, et que j’essaie de rayonner autour de moi !
Fr. Antoine-Marie Leduc, o.c.d.
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Nous nous arrêtons aujourd'hui sur l’Évangéliste Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Évangile nous transmet.
Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (Mt 10, 3 ; Mc 3, 18 ; Lc 6, 15 ; Ac 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». Le premier Évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise : « le publicain » (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite : « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit : ‘’Suis-moi’’. L'homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9).
Marc (2, 13-17) et Luc (5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent « Levi ». Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Évangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît : dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.
Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Mt 9, 10 ; Lc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (Mt 5, 46 : ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).
La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine : alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘’Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !’’ ». Et Jésus commente : « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18, 13-14).
Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative : il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes – commente Jean Chrysostome – « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom.: PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.
Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus : « il se leva et le suivit ». La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent : aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu : il se leva et le suivit ! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.
Rappelons enfin que la tradition de l'Église antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Évangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, Évêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit : « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information : « Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les Juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Évangile qu'il avait annoncé ; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Évangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Évangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.
Pape Benoît XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE : Mercredi 30 août 2006
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Suis-moi. Cette demande s’adresse à chacun de nous. La demande de Jésus ne s’appuie pas sur nos qualités, sur notre dignité. Avec quelqu’un qui se sait meilleur que les autres, Jésus ne peut pas faire grand-chose. Il ne peut pas accomplir des prodiges en lui. Jésus n’est pas attiré par nos talents. Il cherche des personnes qui ne se suffisent pas à elles-mêmes, qui sont transparentes de fragilité et qui ressentent un besoin d’être accompagné dans leur vie. Cet appel à Lévi fait résonner en moi une question, rarement posée : qui suit qui ? Est-ce moi qui suis Jésus ou est-ce Jésus qui me suit ?
Spontanément, nous comprenons cette demande comme un appel à quitter nos barques et nos proches; en effet, Jésus, comme un gourou, nous fascine, nous séduit. Mais nous comprenons dans ce suis-moi que Jésus est tellement séduit et fasciné par Lévi, qu’il lui offre de l’accompagner, de le suivre. Dans ce suis-moi, Jésus demande la permission à Lévi d’entrer dans sa vie, de prendre soin de lui, de marcher à ses côtés, d’être un bon coach ou thérapeute; ainsi, Jésus ne nous laisse pas tomber quand, sur la route, nous sommes laissés pour morts (cf. Lc 10, 25-37).
Nous pouvons affirmer que Jésus s’est adapté à Lévi plus que Lévi à lui. Cette adaptation l’a motivé à se lever et à suivre Jésus. Comme l’exprime le pape dans son message pour la troisième journée des pauvres, Jésus est, pour Lévi, celui qui écoute, intervient, protège, défend, rachète, sauve[1].
Allons plus loin. Jésus fait une demande d’agenouillement (cf. Jn 13). Comme tout thérapeute, Jésus accepte de s’effacer pour donner à Lévi la première place dans ses préoccupations. Jésus ne cherche pas à accompagner des photocopies de ce qu’il est. Nous sommes tous des copyrights, avec tous droits réservés ![2]
En appelant Lévi, Jésus s’engage à l‘accompagner, à ne pas renier son originalité, à s’adapter à lui. Il se rend disponible en tout temps, se met à son écoute, à son service, quoiqu’il advienne. Nous portons rarement attention à cette fascination de Jésus sur quelqu’un pourtant mal aimé, rejeté, détesté, un mafieux.
L’appel de Jésus ne repose pas sur ce qu’est Lévi. Son regard ne s’arrête pas sur son passé. Jésus lui demande: veux-tu que je marche avec toi, que je t’accompagne dans tes fragilités ? Il lui demande la permission d’être son ami. Lévi traduit cette demande: suis-moi par lève-toi, va vers toi. L’appel de Jésus a été reçu par Lévi comme un appel à entrer en lui-même, à s’accepter tel qu’il est au plus intime de lui-même, a reconnaître qu’il est plus que ce que les autres pensent de lui, plus que ce que lui pense de lui. Suis-moi. En accompagnant Lévi, Jésus lui propose d’aller plus haut, plus en profondeur, d’aller vers lui, pour rencontrer le je suis qui l’appelle.
À Lévi, Jésus ne pose pas comme condition de ne plus chuter. Tu sais tout, dira Pierre. Comme tout accompagnateur, il ne renie jamais sa parole. Il accepte de le suivre dans et avec ses fragilités. De l’aimer tel qu’il est en précisant qu’il ne sera pas surpris, frustré devant d’éventuels échecs.
Il est tellement étonné de ne plus être dévisagé comme un voleur, absolument renversé que Jésus l’accueille à sa suite comme publicain et pécheur (Mt 9, 10; Lc 15, 1), qu’instantanément il se leva et s’engagea sur le chemin du renouvellement en profondeur de son regard sur lui. Désormais, l’autre existe pour lui et pour la première fois dans sa vie, il peut éprouver ce qu’est l’amitié. Souvent, notre refus de suivre Jésus cache notre incapacité d’accepter nos fragilités, nos failles, que quelqu’un nous regarde avec les richesses enfouies en dedans de nous.
Et nous, ici. Nous nous attachons à Jésus parce que fascinés, séduits d’amour, parce qu’il n’est pas seulement généreux et prompt à partager (1Tm 6,18), mais surtout parce qu’il donne généreusement. Pensons-y un peu. L’attitude de Jésus à nous accompagner motive notre engagement à le suivre. La certitude que Jésus ne nous laisse pas tomber, la conviction de sa compréhension malgré nos culbutes ou désengagements, l’assurance qu’il ne nous fera aucun reproche devant nos déviations ou faiblesses humaines, son respect de nos lenteurs à demeurer avec lui, nous encouragent à travailler à sa vigne (cf. Mt 20, 4).
Jésus nous demande à nouveau : si tu veux me suivre avec tes fragilités, moi je serai toujours avec toi comme je le suis avec le Père. Ce qui compte pour Jésus n’est pas ce que nous avons été, mais ce que nous voulons être pour lui aujourd’hui (cf. Ez 33, 10-20). Appliquons à Jésus ce que disait Paul tantôt : en toute humilité, douceur et patience [Jésus] nous supporte avec charité […] chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 21 Septembre 2024
L’Église Célèbre la Fête de Saint Matthieu, Apôtre du Christ,
Martyr (Ier siècle) (Ier s.).
Sainte Déborah, Ancien Testament :
Prophétesse et juge d'Israël
Sainte Iphigénie, Convertie par saint Matthieu
en Ethiopie (Ier siècle)
Saints François Jacquard et Thomas Tran Van
Thien, Martyrs à Hué, en Annam (+ 1838)
Saints Laurent Imbert, Pierre Maubant et
Jacques Chastan, Martyrs en Corée (+ 1839)
Dédicace de la cathédrale de Gap
Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption (+ 1895)
Bienheureux Rosario Livatino, Juge anti-mafia
italien, Martyr (1952-1990).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 1-7.11-13… Psaume 19(18), 2-3.4-5ab… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9, 9-13.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres et
aussi les évangélisateurs » (Ep 4, 1-7.11-13)
Lecture de la Lettre de Saint Paul Apôtre
aux Éphésiens
Frères,
moi qui suis en prison à cause du Seigneur,
je vous exhorte à vous conduire
d’une manière digne de votre vocation :
ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience,
supportez-vous les uns les autres avec amour ;
ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit
par le lien de la paix.
Comme votre vocation vous a tous appelés
à une seule espérance,
de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.
Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous,
au-dessus de tous,
par tous, et en tous.
À chacun d’entre nous, la grâce a été donnée
selon la mesure du don fait par le Christ.
Et les dons qu’il a faits,
ce sont les Apôtres,
et aussi les prophètes, les évangélisateurs,
les pasteurs et ceux qui enseignent.
De cette manière, les fidèles sont organisés
pour que les tâches du ministère soient accomplies
et que se construise le corps du Christ,
jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble
à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu,
à l’état de l’Homme parfait,
à la stature du Christ dans sa plénitude.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 18 (19), 2-3, 4-5ab
R/ Par toute la terre s'en va leur message. (Ps 18, 5)
Les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.
Le jour au jour en livre le récit
et la nuit à la nuit en donne connaissance.
Pas de paroles dans ce récit,
pas de voix qui s'entende;
mais sur toute la terre en paraît le message
et la nouvelle, aux limites du monde.
ÉVANGILE :
« Suis-moi. L’homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9-13)
Alléluia. Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi que les Apôtres glorifient,
nous t’acclamons : tu es Seigneur !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus sortit de Capharnaüm
et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu,
assis à son bureau de collecteur d’impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison,
voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :
« Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Vivre de la miséricorde : une Foi vivante par les œuvres !
Vivre de la miséricorde : une Foi vivante par les œuvres !
L’épître aux Romains, dont nous avons lu un extrait, a eu dans l’histoire de l’Eglise un retentissement considérable. Paul y proclame solennellement la justification de l’homme par la foi. Dans le passage entendu, nous lisons : « En raison de sa foi, Dieu estima qu’Abraham était juste. En parlant ainsi de la foi d’Abraham ; l’écriture ne parle pas seulement de lui, mais aussi de nous ; car Dieu nous estimera juste, puisque nous croyons en lui. » (Rm 4, 23-24) Et nous retrouvons un écho à cette affirmation chez Ste Thérèse quand elle dit dans son acte d’offrande à l’Amour miséricordieux : « Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. »
Au soir de notre vie, qu’est-ce qui fera que le bon Dieu nous accueillera ? Notre foi, notre confiance audacieuse, ou nos œuvres, notre générosité ?
Si Paul dans l’épître aux Romains insiste clairement sur la justification par la foi, d’autres passages de l’écriture soulignent l’importance des œuvres. Vous connaissez le passage de l’épître de St Jacques où l’auteur semble répondre à l’épître aux Romains : « À quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : "J’ai la foi", s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? (…) Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. (…) Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les oeuvres quand il offrit Isaac, son fils, sur l’autel ? Tu le vois : la foi coopérait à ses oeuvres et par les oeuvres sa foi fut rendue parfaite. (…) Vous le voyez : c’est par les oeuvres que l’homme est justifié et non par la foi seule. » (Jc 2, 14…24) Nous avons aussi en mémoire le chapitre XXV de l’Evangile selon St Matthieu où le Christ décrit le jugement dernier : les hommes sont jugés selon leurs œuvres. « Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, (…). Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. »
Être sauvé, c’est être accueilli par le Seigneur dans son Royaume de Justice et de Paix. D’une manière plus spirituelle, on présente aussi le salut comme la participation à la vie Trinitaire, nous devenons fils adoptif du Père. Il s’agit pour l’homme de vivre une relation dans une communion personnelle et intime avec Dieu notre Père. La preuve que Dieu nous aime, c’est qu’il est venu nous chercher en Jésus-Christ. En comprenant le salut offert aux hommes comme l’expression de l’amour de Dieu qui nous établit dans une nouvelle relation avec lui, nous ne pouvons concevoir ce salut que comme un don. Car de lui-même, l’homme ne peut accéder à la vie divine, car nous ne pouvons développer en nous que ce que nous y trouvons. Du fait de la différence essentielle qui existe entre l’homme et Dieu, la participation à la vie divine ne peut être qu’un don de Dieu lui-même. L’homme ne peut pas se faire Dieu, mais Dieu peut faire de l’homme son fils.
Être sauvé, c’est accueillir cet amour de Dieu qui m’établi dans une relation nouvelle avec lui. Je suis justifié car je suis placé par amour dans cette relation d’amour infini qui existe entre le Père et le Fils dans l’Esprit Saint. Être sauvé, c’est être aimé et participer à l’amour de Dieu. Dès lors, on comprend que cette justification ne peut être que gratuite. On ne peut prétendre s’imposer dans une relation amoureuse. Si Dieu nous accueille et nous invite à participer à l’Amour trinitaire, ce ne peut être que parce que, Lui, le souhaite, et non parce que nous aurions, d’une manière ou d’une autre, payé notre place. L’amour ne s’achète pas ! Le cantique des cantiques l’affirme de manière catégorique : « Qui offrirait toutes les richesses de ma maison pour acheter l’amour, ne recueillerait que mépris. » Se présenter devant Dieu les mains pleines de nos bonnes œuvres, et lui dire, maintenant tu ne peux plus rien me refuser, j’ai mérité ma place auprès de toi, c’est n’avoir rien compris à ce qu’Il nous offrait. L’amour ne se paye que par l’amour, comme nous le redit Thérèse à la suite de St Jean de la Croix.
Certains peuvent se dire : « c’est trop facile » et me renvoyer les textes cités plus haut sur la nécessité des œuvres, en y ajoutant un autre bien connu : « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Mt 7,21) La facilité n’est pas un argument contre la justification par la foi, et cela ne signifie nullement que l’on est autorisé à faire n’importe quoi, sous prétexte que Dieu nous aime gratuitement. Ce n’est pas parce que ce qui nous est demandé semble facile qu’il n’est pas suffisant. Souvenez-vous de l’histoire de Naamân le Syrien, au livre des Rois, à qui Elisée demanda de simplement se baigner pour être guéri de sa lèpre. Naamân, irrité, s’en alla en disant : “Je m’étais dit : Sûrement il sortira et se présentera lui-même, puis il invoquera le nom du Seigneur son Dieu, il agitera la main sur l’endroit malade et délivrera la partie lépreuse”. Ses serviteurs s’approchèrent : “Mon père ! Si le prophète t’avait prescrit quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait ? Combien plus, lorsqu’il te dit : Baigne-toi et tu seras purifié.” Il descendit donc et se plongea sept fois dans le Jourdain : sa chair redevint nette comme la chair d’un petit enfant. » (2R 5, 9…14)
Cependant si notre salut est un don gratuit, nos actions ont des conséquences sur notre relation avec Dieu. Si nous sommes aimés de Dieu gratuitement, et sans mérite de notre part, son amour nous appelle à aimer à notre tour. Comme nous le dit Saint Paul dans l’épître aux Romains, l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit saint. Désormais, il s’agit pour nous, non plus de gagner, de mériter ce don, mais de vivre selon l’Esprit qui nous habite. Nos œuvres ne sont pas nécessaires pour mériter le don, mais elles sont nécessaires pour vivre du don que nous avons reçu. La question que se pose le chrétien n’est plus de savoir ce qu’il doit faire pour mériter le ciel, mais de savoir quelles œuvres témoignent de l’Esprit qui l’habite.
Si l’on est attentif au texte de son épître, c’est bien ce que nous dit St Jacques, il ne récuse pas la justification par la foi, mais l’infidélité à l’Esprit reçu qui tue le don reçu. Sans les œuvres, la foi est belle et bien morte, et par les œuvres, notre foi devient parfaite nous dit St Jacques. Ayant découvert et reçu l’amour de Dieu, je cherche à vivre en conformité avec l’Esprit saint qui m’habite. Comme celui qui pense acheter l’amour de Dieu par ces œuvres, celui qui pense ne pas devoir aimer à son tour, après avoir reçu le don de Dieu, celui-là n’a pas mieux compris l’amour de Dieu. Notre exigence en tant que chrétien est de vouloir collaborer effectivement à l’amour de Dieu qui nous habite.
Cette manière de comprendre l’articulation entre foi et œuvres est, je crois, relativement exigeante finalement. Justifié par la foi, Dieu nous accueille au sein de l’amour trinitaire, nos œuvres exprimant à l’extérieur la réalité spirituelle qui nous habite intérieurement. Certes nous ne réalisons pas tout selon l’Esprit, mais notre bonne volonté est orientée vers cette collaboration active avec l’Esprit Saint. Ma foi est vivante et me sauve, tant que je cherche à développer une communion effective avec l’amour trinitaire, en acte et en vérité. « C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices » nous dit Jésus aujourd’hui, miséricorde reçue du Père, et que j’essaie de rayonner autour de moi !
Fr. Antoine-Marie Leduc, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Suis-moi. L’homme se leva et le suivit ».
Autre commentaire de ce jour.
« Suis-moi. L’homme se leva et le suivit ».
Nous nous arrêtons aujourd'hui sur l’Évangéliste Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Évangile nous transmet.
Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (Mt 10, 3 ; Mc 3, 18 ; Lc 6, 15 ; Ac 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». Le premier Évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise : « le publicain » (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite : « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit : ‘’Suis-moi’’. L'homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9).
Marc (2, 13-17) et Luc (5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent « Levi ». Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Évangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît : dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.
Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Mt 9, 10 ; Lc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (Mt 5, 46 : ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).
La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine : alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘’Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !’’ ». Et Jésus commente : « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18, 13-14).
Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative : il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes – commente Jean Chrysostome – « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom.: PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.
Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus : « il se leva et le suivit ». La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent : aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu : il se leva et le suivit ! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.
Rappelons enfin que la tradition de l'Église antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Évangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, Évêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit : « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information : « Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les Juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Évangile qu'il avait annoncé ; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Évangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Évangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.
Pape Benoît XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE : Mercredi 30 août 2006
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Autre commentaire de ce jour.
Fête de saint Matthieu ; qui suit qui ?
Autre commentaire de ce jour.
Fête de saint Matthieu ; qui suit qui ?
Suis-moi. Cette demande s’adresse à chacun de nous. La demande de Jésus ne s’appuie pas sur nos qualités, sur notre dignité. Avec quelqu’un qui se sait meilleur que les autres, Jésus ne peut pas faire grand-chose. Il ne peut pas accomplir des prodiges en lui. Jésus n’est pas attiré par nos talents. Il cherche des personnes qui ne se suffisent pas à elles-mêmes, qui sont transparentes de fragilité et qui ressentent un besoin d’être accompagné dans leur vie. Cet appel à Lévi fait résonner en moi une question, rarement posée : qui suit qui ? Est-ce moi qui suis Jésus ou est-ce Jésus qui me suit ?
Spontanément, nous comprenons cette demande comme un appel à quitter nos barques et nos proches; en effet, Jésus, comme un gourou, nous fascine, nous séduit. Mais nous comprenons dans ce suis-moi que Jésus est tellement séduit et fasciné par Lévi, qu’il lui offre de l’accompagner, de le suivre. Dans ce suis-moi, Jésus demande la permission à Lévi d’entrer dans sa vie, de prendre soin de lui, de marcher à ses côtés, d’être un bon coach ou thérapeute; ainsi, Jésus ne nous laisse pas tomber quand, sur la route, nous sommes laissés pour morts (cf. Lc 10, 25-37).
Nous pouvons affirmer que Jésus s’est adapté à Lévi plus que Lévi à lui. Cette adaptation l’a motivé à se lever et à suivre Jésus. Comme l’exprime le pape dans son message pour la troisième journée des pauvres, Jésus est, pour Lévi, celui qui écoute, intervient, protège, défend, rachète, sauve[1].
Allons plus loin. Jésus fait une demande d’agenouillement (cf. Jn 13). Comme tout thérapeute, Jésus accepte de s’effacer pour donner à Lévi la première place dans ses préoccupations. Jésus ne cherche pas à accompagner des photocopies de ce qu’il est. Nous sommes tous des copyrights, avec tous droits réservés ![2]
En appelant Lévi, Jésus s’engage à l‘accompagner, à ne pas renier son originalité, à s’adapter à lui. Il se rend disponible en tout temps, se met à son écoute, à son service, quoiqu’il advienne. Nous portons rarement attention à cette fascination de Jésus sur quelqu’un pourtant mal aimé, rejeté, détesté, un mafieux.
L’appel de Jésus ne repose pas sur ce qu’est Lévi. Son regard ne s’arrête pas sur son passé. Jésus lui demande: veux-tu que je marche avec toi, que je t’accompagne dans tes fragilités ? Il lui demande la permission d’être son ami. Lévi traduit cette demande: suis-moi par lève-toi, va vers toi. L’appel de Jésus a été reçu par Lévi comme un appel à entrer en lui-même, à s’accepter tel qu’il est au plus intime de lui-même, a reconnaître qu’il est plus que ce que les autres pensent de lui, plus que ce que lui pense de lui. Suis-moi. En accompagnant Lévi, Jésus lui propose d’aller plus haut, plus en profondeur, d’aller vers lui, pour rencontrer le je suis qui l’appelle.
À Lévi, Jésus ne pose pas comme condition de ne plus chuter. Tu sais tout, dira Pierre. Comme tout accompagnateur, il ne renie jamais sa parole. Il accepte de le suivre dans et avec ses fragilités. De l’aimer tel qu’il est en précisant qu’il ne sera pas surpris, frustré devant d’éventuels échecs.
Il est tellement étonné de ne plus être dévisagé comme un voleur, absolument renversé que Jésus l’accueille à sa suite comme publicain et pécheur (Mt 9, 10; Lc 15, 1), qu’instantanément il se leva et s’engagea sur le chemin du renouvellement en profondeur de son regard sur lui. Désormais, l’autre existe pour lui et pour la première fois dans sa vie, il peut éprouver ce qu’est l’amitié. Souvent, notre refus de suivre Jésus cache notre incapacité d’accepter nos fragilités, nos failles, que quelqu’un nous regarde avec les richesses enfouies en dedans de nous.
Et nous, ici. Nous nous attachons à Jésus parce que fascinés, séduits d’amour, parce qu’il n’est pas seulement généreux et prompt à partager (1Tm 6,18), mais surtout parce qu’il donne généreusement. Pensons-y un peu. L’attitude de Jésus à nous accompagner motive notre engagement à le suivre. La certitude que Jésus ne nous laisse pas tomber, la conviction de sa compréhension malgré nos culbutes ou désengagements, l’assurance qu’il ne nous fera aucun reproche devant nos déviations ou faiblesses humaines, son respect de nos lenteurs à demeurer avec lui, nous encouragent à travailler à sa vigne (cf. Mt 20, 4).
Jésus nous demande à nouveau : si tu veux me suivre avec tes fragilités, moi je serai toujours avec toi comme je le suis avec le Père. Ce qui compte pour Jésus n’est pas ce que nous avons été, mais ce que nous voulons être pour lui aujourd’hui (cf. Ez 33, 10-20). Appliquons à Jésus ce que disait Paul tantôt : en toute humilité, douceur et patience [Jésus] nous supporte avec charité […] chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Le Seigneur, qui l’appelait de sa voix, l’illuminait d’une manière intérieure et invisible, afin qu’il comprenne que celui qui ici-bas l’invitait à quitter ses affaires temporelles était capable de lui donner au ciel un trésor incorruptible » (Saint Bède le Vénérable)
« Ecoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau, afin que nous aussi sachions nous lever et suivre Jésus avec résolution » (Benoît XVI)
« Puisque Dieu peut créer de rien, il peut, par l’Esprit Saint donner la vie de l’âme à des pécheurs en créant en eux un cœur pur […]. Et puisque, par sa Parole, il a pu faire resplendir la lumière des ténèbres, il peut aussi donner la lumière de la foi à ceux qui l’ignorent (cf. 2Cor 4,6) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 298)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 22 Septembre 2024
Vingt-cinquième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
L’Église fait mémoire obligatoire (pour la Suisse) de la Fête de
Saint Maurice et de ses compagnons, Martyrs de la Légion
Thébéenne (+ 286).
Saint Silvain, Evangélisateur du Berry
et Ermite du Ve siècle (Ve siècle)
Saint Lô, Évêque de Coutances (+ v. 565)
Saint Jonas de Iachera, Fondateur du
monastère de l'Annonciation de la Sainte
Mère de Dieu (XVIe siècle)
Saint Ignace de Santhià, Prêtre capucin (+ 1770)
Saints Paul et Augustin, Catéchistes martyrs
en Corée (+ 1839)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi
qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Dans les différentes lectures qui ont précédé celles de ce dimanche, on voit Jésus qui forme Ses disciples pour vivre de l’Évangile. Au neuvième chapitre de Marc, le Christ est déjà connu : Il a accompli des miracles, des disciples le suivent et une foule l’entoure. Et l’on voit les apôtres qui sont fiers d’être les disciples de Celui que tout le monde admire. Et tout naturellement, ils se demandent qui est le plus grand d’entre eux : parmi toute cette foule, après le Christ, après le maître, qui va être le premier ?
Dimanche dernier, on perçoit cette discussion lorsque Pierre a cette réponse fulgurante : « Tu es le Fils du Dieu vivant ! » et lui dit en même temps : « Tu ne mourras pas sur la croix », et se fait traiter de Satan…
On voit que ces deux notions cohabitent dans l’Église naissante : cet amour du Seigneur et cette conversion qui pousse les disciples à se mettre à l’école de l’Évangile d’une manière différente. Il doivent renoncer au pouvoir. C’est quelque de très fort auquel Jésus nous invite : grandir dans l’autorité, mais pas dans le pouvoir, une autorité qui vient de la Passion, du don de sa vie.
C’est pour cela qu’Il enseignera les Béatitudes, la première étant celle des pauvres et les résumant toutes : c’est en effet dans ce chemin de pauvreté que le Christ Se manifeste et veut conduire Ses disciples. Et l’on voit bien que c’est difficile. Car on se dit que si l’on perd cet aura auprès des personnes qui me connaissent - cette sorte de pouvoir – cette place de disciple connu auprès de ce maître reconnu, que me restera-t-il ?
On le voit plus tard dans l’Évangile :
Il ne faut pas se méprendre sur la Passion du Christ, comme si Dieu n’était content que lorsque les hommes souffrent.
Ce qui glorifie Dieu, c’est l’Amour, et non la souffrance en soi. Et pour Le Christ, le summum de la souffrance coïncide mystérieusement avec le summum de l’Amour.
Le Christ emploie une pédagogie, et à chaque fois, Il termine par l’annonce de la Passion. Face à cette quête de pouvoir, Jésus répond par l’heure du Père qu’est la Passion.
Cela nous invite à méditer sur là où nous en sommes de cette renonciation à compter pour d’autres personnes, à avoir une certaine emprise, même dans l’Église.
Le pape François le rappelle en parlant du cléricalisme. Comment le définir si ce n’est la religion associée au pouvoir ? le Pape le dénonce comme n’étant pas de Dieu.
Les exemples dans l’histoire sont malheureusement très nombreux : dès que l’Église s’est associée au pouvoir temporel pour asseoir son autorité, il en a découlé des catastrophes. Ce n’est pas en étant ainsi ami du pouvoir politique que l’on gagne des fidèles.
Là où l’Église rayonne, c’est quand elle est pauvre, lorsqu’elle est dépouillée, dans l’humilité.
C’est donc difficile pour nous, passer à travers ce paradigme pour changer cette manière d’être n’est pas aidé. Plus on est à l’école de Celui qui s’est fait corps et sang livré pour nous, plus on a une autorité à la manière des béatitudes à travers laquelle le Christ peut rayonner. A l’inverse, moins on est dans cette dimension d’offrande – à l’image de l’Eucharistie – moins Il pourra transfigurer notre vie.
Il nous faut perdre nos défenses, notre carapace, accepter l’abaissement de nos barrières, laisser notre volonté de domination de côté. Nous serons alors à l’exemple de ce Jésus serviteur qui Se donne sur l’autel et Se livre en nos mains. Lorsque l’on y parvient, une vraie fécondité peut naître dans nos vies.
Il est des circonstances dans notre vie qui nous appellent au dépouillement : des accrocs de santé, des difficultés professionnelles et familiales qui nous invitent à sortir de la toute puissance. Et c’est un combat jusqu’à la mort. Car, en quelque sorte, la toute puissance meurt quinze minutes après nous, tellement elle nous est chevillée au corps. C’est la trace du péché en nous : cette volonté d’avoir raison, d’avoir le dernier mot, de dominer, d’être celui au sommet de la pyramide, en haut de l’affiche pour se faire valoir : tout cela est en nous.
Et Jésus nous montre un autre chemin. Par Sa Passion, Il nous dit : « N’ayez pas peur de la vulnérabilité, de la fragilité. Ne les voyez pas comme une menace, mais au contraire comme des forces pour être unis à moi. »
Cela demande une vraie conversion intérieure et c’est loin d’être facile. Dans l’Évangile, Capharnaüm représente la maison de Pierre, et cela symbolise aussi l’Église. Et on les imagine bien en train de discuter pour savoir qui est le plus grand. Le fait d’être disciple de Jésus, c’est rentrer dans un combat spirituel, c’est incontournable. Celui qui ne prend pas conscience qu’être disciple du Christ c’est lutter contre la volonté d’emprise, de domination – la volonté propre, comme disent les maîtres spirituel, ne s’opposant pas pour autant à la volonté tout court, car il en faut pour combattre – ne peut pas réellement Le suivre, car en nous, il y a une force qui contredit la loi de Dieu. C’est pour cela que nous venons chaque dimanche vivre l’Eucharistie : c’est pour supplier la grâce, en communion au Christ livré entre nos mains, de sortir des pièges du désir de domination. Et ce n’est qu’en communiant au Christ que nous pourrons vivre de cette grâce.
Cela demande d’être comme des enfants ; nous le savons, l’enfant n’est presque rien au temps de Jésus, dans l’Antiquité en général, au même niveau que les esclaves. Et Jésus nous dit : « Si vous ne rentrez pas dans cette dimension d’enfance, vous ne pourrez pas être mes disciples. Celui qui ne m’accueille pas comme un enfant n’y entrera pas. »
Par rapport à notre Salut, il y a donc un vrai enjeu dans cette lutte contre l’orgueil qui nous est chevillé au corps. Il en va non seulement de notre relation avec les autres, mais de notre Salut, de notre entrée dans la Vie Éternelle. Dieu s’oppose aux orgueilleux. Aux humbles, Il donne Sa grâce. Quand on contemple la Vierge Marie, on contemple Celle qui a reçu la grâce par l’humilité. Mais, c’est tout un chemin, c’est toute une vie. Alors, ne nous décourageons pas, car cela va dans le sens du démon : le Prince de ce monde a cette volonté de domination et inspire l’orgueil dans notre cœur.
Demandons ainsi cette grâce, à l’image de Marie, de rentrer dans une forme de lâcher prise.
Notre éducation va bien souvent au rebours de cela : les parents savent bien qu’ils éduquent leurs enfants pour qu’ils se prennent en charge, qu’ils se prennent en mains, et qu’ils soient les maîtres de leur destinée, et c’est bien compréhensible, on ne fait pas des adultes avec des enfantillages. Mais, ce n’est pas à opposer à l’enfance spirituelle. Et quand on est disciple de Jésus, tout en ayant acquis une autonomie, une indépendance, il faut reprendre conscience que l’on doit renaître d’en haut. C’est dans la confiance et le lâcher prise que je rencontre le Seigneur au plus profond. C’est une expérience que l’on est amené à faire dans certaines étapes de notre vie.
Jean Vanier dit souvent qu’il y a deux grands moments bénis dans la vie : la petite enfance et le grand âge, car ce sont des moments de grande dépendance, de grande fragilité, de grande vulnérabilité, durant lesquels on est déposé dans d’autres mains, car le corps ne répond pas encore dans un cas, ou plus, dans l’autre cas. Dans la petite enfance, ce qui marque l’entourage c’est l’absence de défense, la confiance totale, ils sont tout livrés…
C’est intéressant que cette discussion ait lieu dans la maison de Pierre, c’est à dire au cœur de l’Église, car Il sait qu’il va y avoir un combat spirituel, que l’on va être tenté d’utiliser la religion pour asseoir son pouvoir. L’histoire le confirme également aujourd’hui.
Il faut ainsi renoncer à être les plus forts et les plus nombreux, à tout ce qui peut - d’une certaine manière ou d’une autre – nous donner un valeur aux yeux du monde.
Rappelons-nous que nous ne sommes pas dans une logique du monde : nous sommes dans une logique des Béatitudes. C’est tout à fait différent.
Demandons à Jésus qu’Il nous aide, comme nous le faisons en venant à Lui le dimanche. Dans Son corps livré, dans Son sang versé, que nous puissions avoir la force de rentrer dans ce bouleversement intérieur, ce renversement intérieur, pour que nous soyons les disciples d’un dieu qui nous appelle des ténèbres à Son admirable lumière,
Amen !
Père Pierre-Marie
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Pour la deuxième fois, mes frères, Jésus annonce sa Passion et sa Résurrection. Dimanche dernier déjà, il l’avait dit bien haut aux disciples et Pierre s’était rebiffé : « Seigneur, à Dieu ne plaise ».
Jésus, voyant que ses disciples ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre : ils sont encore dans l’euphorie des miracles et des succès de Jésus et ne veulent pas entendre parler de difficultés, encore moins d’échecs… aussi Jésus insiste-t-il : « Le Fils de l’homme sera livré, ils le tueront et trois jours après sa mort, il ressuscitera ».
Toutes ces mauvaises futures nouvelles gênent les apôtres : « Ils ne comprennent pas ces paroles (souvent on ne comprend que ce que l’on veut bien comprendre) et ils avaient peur de l’interroger ». Quand on a peur de savoir la vérité, on n’ose pas poser de questions.
Ces apôtres sont tellement peu dans la perspective de la Passion que, sur la route, (Jésus est devant eux, et eux discutent derrière), non seulement ils ne discutent pas de la Passion du Christ, mais déjà ils s’attribuent les places dans la cour d’un Jésus triomphant. C’est à qui sera le plus grand, et à qui s’attribuera le plus de pouvoir : « Moi, je serai le 1er ministre, doit dire en substance Pierre ; et moi ministre des finances, assure Judas. Moi, je serai son secrétaire particulier, interrompt St-Jean ; et moi ministre du budget, dit Matthieu, l’ancien percepteur ».
Et les altercations s’élèvent. Les différents points de vue s’affrontent et Jésus, qui marche toujours devant, écoute, ne dit rien. Bientôt, ils arrivent à la maison, à Capharnaüm (vraisemblablement la maison de Pierre).
« De quoi discutiez-vous sur le chemin? », leur demande Jésus. Les apôtres ont tellement bien compris que leurs soucis n’étaient pas ceux du Christ qu’ils se taisent comme des enfants pris en faute.
Tout en nous aspire à vivre et nous passons notre temps dans le dérisoire et puis, n’est-il pas légitime de vouloir sauver sa vie de la tristesse, de l’ennui, de la solitude, de la maladie, de la pauvreté… quand ce n’est pas de la misère ?
Qu’est-ce-que veut dire « sauver sa vie », par exemple pour un chômeur, sinon peut-être d’abord trouver un emploi et pour cette femme dont le foyer ne marche pas, garder son mari ?
Et pour tout le monde, qu’est-ce-que « sauver sa vie » sinon la défendre, « sauvegarder » ses intérêts ?
Or, ce matin, ce qu’il faut bien regarder en face, c’est que personne n’est jamais totalement désintéressé et qu’en même temps, nous avons besoin de gratuité. L’intérêt, c’est le ressort de toute activité humaine. Il va dans le sens de notre instinct de conservation et de notre dynamisme : il ne faut pas s’en désoler, c’est normal, mais cela risque aussi de tout empoisonner par le profit.
Aussi, quand Jésus, aujourd’hui, nous demande de perdre notre vie pour lui, il nous invite à tendre vers le désintéressement qui ne peut venir que de lui, car lui seul est « amour désintéressé », lui seul est pure gratuité. C’est ce que nous appelons « la grâce ».
Le Seigneur alors va prendre exactement le contre-pied de leur ambition : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ».
C’est le monde à l’envers : être le dernier, c’est sentir le regard de mépris de tous ceux qui sont au-dessus de soi.
Etre le serviteur, c’est se faire le plus petit, se mettre au plus bas de l’échelle sociale.
Nous avons tous notre honneur, nos ambitions, notre rang à tenir, notre dignité à faire respecter, notre personnalité à affirmer et chacun, dans notre société, réclame ses droits d’où la multiplication de ces défilés, de ces manifestations, de ces revendications, du plus haut au plus bas de l’échelle sociale : « Avoir plus », « être plus », « avoir sa place au soleil », « être considéré », comme on dit dans le lyonnais.
Les paroles de Jésus sont à ce point choquantes qu’il craint à juste titre de ne pas se faire assez comprendre. Dans ce cas, il illustre, par un geste, son enseignement : il place un enfant au milieu d’eux.
L’enfant, dans ce temps-là, n’était pas le modèle de la simplicité ou de l’innocence, mais plutôt de l’insignifiance. Il est le type de celui qui n’a pas d’importance, qui ne compte pas, qui n’a pas de place dans le monde social, dont l’avis est négligeable, et cet enfant, il l’embrasse devant tous ceux qui s’étaient déjà attribués les portefeuilles de la royauté du Messie.
Cet enfant, dépouillé de grandeur, de prestige, c’est Jésus-Christ, c’est Dieu lui-même :
« Si vous l’accueillez, c’est-à-dire si vous tenez compte, non pas de son rang, de son honorabilité ou de son importance, c’est moi que vous accueillez et aussi celui qui m’envoie : Dieu, mon Père ».
Oui, c’est « le monde à l’envers » que nous propose le Christ, c’est un monde qui va à contre-courant de nos mentalités d’arrivistes et de promotion sociale. Non seulement on ne se pousse pas et on ne joue pas des coudes pour essayer de se glisser au 1er rang, mais on fait avancer les autres devant soi, en s’effaçant et en essayant de se mettre à leur disposition, de devenir leur serviteur.
Convenons-en, mes frères, tout cela va à l’encontre de tous nos instincts, de tous nos désirs et nous avons du mal, comme les apôtres, à avaler cela ! Et pourtant, il faut nous rendre à l’évidence, les paroles de Jésus, et plus encore son comportement, nous démontrent que la valeur ne dépend pas du rang, des honneurs, de la considération mais de la pauvreté, du dénuement, de l’insignifiance.
« Cette dernière place que vous fuyez de toute la force de vos vanités, moi, le Christ, je l’ai occupée à Bethléem, à Nazareth, je l’ai occupée à la Passion, rejeté, humilié, bafoué, méprisé, traité même, non plus comme un enfant qu’on écoute, mais dont on sourit, comme un objet sur lequel on crache avant de le clouer sur une Croix ».
Cette Croix du Christ qui est sur nos murs, nous rappelle que Jésus, lui, a choisi la dernière place mais nous continuons toujours, comme les disciples, à nous habiller de nos petites vanités, à oublier l’ordre véritable des valeurs. A notre époque, où chaque pays joue à être le plus grand, grâce à son niveau économique, technique, culturel, où les titres sont enviés, aussi bien dans les médailles d’or des sportifs, les oscars des acteurs de cinéma ou les prix Nobel de littérature, qui le Christ a-t-il envoyé pour donner deux messages au monde ?
Deux petites filles, elles n’avaient pas quinze ans, ni l’une ni l’autre : Bernadette de Lourdes et Thérèse de Lisieux. Deux enfants appartenant à des milieux différents, sinon opposés, mais dont la société ne peut que relever l’insignifiance, mais elles avaient plus à apprendre à notre époque que des experts, des agrégés, des savants ou des leaders de mouvements : deux poids, deux mesures, ceux de Dieu et ceux des hommes. Pour le christianisme, il y a des saints, il n’y a pas de grands hommes…
Seule une conversion, c’est-à-dire un retournement du cœur, peut nous permettre d’accueillir ce « monde à l’envers » qui est celui de l’Evangile et dont St-Paul nous disait qu’il est « folie aux yeux des hommes » mais « sagesse aux yeux de Dieu ».
Frères, devant la crèche, devant la Croix, reprenons nos vraies mesures :
– Avons-nous le sens des petits, des humbles, des faibles ?
– Sont-ils grands à nos yeux de la grandeur du Christ ?
– Notre action fait-elle place à la défense des petits : personnes âgées, travailleurs, sans travail, immigrés, handicapés physiques, mentaux, sociaux ?
– Acceptons-nous nos limites, nos faiblesses ?
– Avons-nous surtout conscience de cette dépendance essentielle à l’égard de celui à qui nous devons tout ?
– Savons-nous nous effacer, recherchant le service discret, anonyme?
– Recherchons-nous cette dernière place, celle du Christ, serviteur de l’Humanité ?
Laissons à Dieu le soin de nous placer lui-même :
c’est beaucoup plus sûr ! AMEN
Homélie du Père Louis DATTIN
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Aujourd’hui, le Christ nous dit : « Que celui qui veut être le plus grand, qu’il se fasse le serviteur de tous. » Mais alors qu’il invite ses disciples au service, au don de soi... eux discutent pour savoir qui est le plus grand parmi eux.
Cette lutte de pouvoir et de recherche de grandeur provoquent toutes sortes de conflits. Chaque jour, les médias nous parlent de ces conflits dans notre monde :
À l'échelle internationale : guerres et terrorisme, représailles, manifestations de toutes sortes.
À l'échelle nationale : conflits entre les partis politiques, entre les groupes ethniques, entre les nombreuses opinions au sujet de l’avortement, du mariage, des soins de santé, de l’éducation...
À l'échelle communautaire et familiale : infidélités, drames passionnels, divorces, séparations, drogue, rancunes, jalousies, haines.
Parfois, nous répétons aux enfants que le plus important n’est pas de gagner mais de participer, que les défaites forment le caractère, etc. Mais, dans notre civilisation de grande compétition, essayez de convaincre les jeunes d’être bons perdants quand souvent les parents eux-mêmes crient contre l’arbitre, insultent les joueurs du club adverse et commencent des bagarres avec les parents de l’équipe opposée.
Dans les lectures d’aujourd’hui, le Christ affirme que le service, le respect de l’autre, la tolérance favorisent la justice et la paix. Chacun et chacune de nous avons un choix à faire entre la paix, la justice et l’amour d’un côté, et de l’autre l’injustice, la cupidité et le manque d’amour.
Dans notre monde de violence, nous avons de nombreux exemples de respect et d’amour :
S. Pierre Claver qui attendait les bateaux d’esclaves sur les rives de la Colombie pour leur venir en aide, plutôt que de les exploiter à mort.
Le bienheureux Pierre Damien, un menuisier devenu prêtre, qui s’était installé sur l’île de Molokai pour vivre avec les lépreux. Le journaliste Raoul Follereau et sa femme qui ont lutté pour vaincre cette terrible maladie et qui l’ont font connaître en proposant «la journée mondiale des lépreux».
Mère Teresa de Calcutta, avec les sœurs de la communauté qu’elle a fondée, qui venaient en aide aux mourants et aux nécessiteux de l’Inde et d’ailleurs.
Nous pouvons aussi trouver de nombreux exemples semblables dans notre monde d’aujourd’hui :
- Un jeune exécutif qui décide de refuser un emploi très lucratif afin d’être plus près de sa famille.
- Un dirigeant d’entreprise qui décide de passer moins de temps au tennis ou au gold, pour faire du travail volontaire avec la Croix Rouge.
- Un homme qui décide de mettre de côté la haine qu’il a envers son frère pour le rencontrer et lui pardonner.
- Un jeune exécutif qui décide de refuser un emploi très lucratif afin d’être plus près de sa famille.
- Un dirigeant d’entreprise qui décide de passer moins de temps au tennis ou au gold, pour faire du travail volontaire avec la Croix Rouge.
- Un homme qui décide de mettre de côté la haine qu’il a envers son frère pour le rencontrer et lui pardonner.
- Un couple qui renonce à une semaine de soleil et de golf en Floride afin d’aider un voisin en difficultés financières.
C’est à travers l’amour et la bonté que nous avons pour les autres que nous devenons disciples du Christ et que nous trouvons notre propre épanouissement.
Dans sa vie, le Christ ne nous a pas seulement montré le chemin, il nous a donné l’exemple : « Vous m’appelez Maitre et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13, 14-15) Il a redonné espoir à de nombreux malades, a combattu tous les préjugés, a accepté Marie-Madeleine come disciple, protégé la femme adultère, s’est invité chez Zachée le publicain, a engagé la conversation avec la Samaritaine aux six maris, a osé toucher aux lépreux et les a réintégré dans leur famille et leur communauté… il a été le serviteur de tous.
Longtemps avant Martin Luther King, le Seigneur nous a dit : « J’ai fait le rêve… qu’un jour les politiciens, les enseignants, les médecins et les infirmières, les prêtres, les marchands, les journalistes seraient vraiment au service de la population, qu’un jour tous les Chrétiens le seraient aussi pour leur famille, leurs compagnons et compagnes de travail, leurs voisins. Il a donné sa vie pour que ce rêve devienne réalité.
Jésus disait à ses disciples : « Les rois des nations et ceux qui les gouvernent aiment bien paraître et se faire appeler «bienfaiteurs». Qu’il n’en soit pas ainsi pour vous. Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert. » (Luc 22, 24)
Chacun et chacune d’entre nous pouvons nous demander ce que nous pourrions faire pour que ce rêve du Christ se réalise.
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur
du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 22 Septembre 2024
Vingt-cinquième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
L’Église fait mémoire obligatoire (pour la Suisse) de la Fête de
Saint Maurice et de ses compagnons, Martyrs de la Légion
Thébéenne (+ 286).
Saint Silvain, Evangélisateur du Berry
et Ermite du Ve siècle (Ve siècle)
Saint Lô, Évêque de Coutances (+ v. 565)
Saint Jonas de Iachera, Fondateur du
monastère de l'Annonciation de la Sainte
Mère de Dieu (XVIe siècle)
Saint Ignace de Santhià, Prêtre capucin (+ 1770)
Saints Paul et Augustin, Catéchistes martyrs
en Corée (+ 1839)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
- Livre de la Sagesse 2, 12.17-20… Psaume 54(53), 3-4.5.6.8… Lettre de saint Jacques 3, 16-18.4,1-3… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9, 30-37.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Condamnons-le à une mort infâme » (Sg 2, 12.17-20)
Lecture du Livre de la Sagesse
Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes :
« Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie,
il s’oppose à nos entreprises,
il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu,
et nous accuse d’infidélités à notre éducation.
Voyons si ses paroles sont vraies,
regardons comment il en sortira.
Si le juste est fils de Dieu,
Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires.
Soumettons-le à des outrages et à des tourments ;
nous saurons ce que vaut sa douceur,
nous éprouverons sa patience.
Condamnons-le à une mort infâme,
puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 53 (54), 3-4, 5, 6.8
R/ Le Seigneur est mon appui entre tous. (Ps 53, 6b)
Par ton nom, Dieu, sauve-moi,
par ta puissance rends-moi justice ;
Dieu, entends ma prière,
écoute les paroles de ma bouche.
Des étrangers se sont levés contre moi,
des puissants cherchent ma perte :
ils n’ont pas souci de Dieu.
Mais voici que Dieu vient à mon aide,
le Seigneur est mon appui entre tous.
De grand cœur, je t’offrirai le sacrifice,
je rendrai grâce à ton nom, car il est bon !
DEUXIÈME LECTURE
« C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne
son fruit aux artisans de paix » (Jc 3, 16 – 4, 3)
Lecture de la Lettre de Saint Jacques
Bien-aimés,
la jalousie et les rivalités mènent au désordre
et à toutes sortes d’actions malfaisantes.
Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut
est d’abord pure,
puis pacifique, bienveillante, conciliante,
pleine de miséricorde et féconde en bons fruits,
sans parti pris, sans hypocrisie.
C’est dans la paix qu’est semée la justice,
qui donne son fruit aux artisans de la paix.
D’où viennent les guerres,
d’où viennent les conflits entre vous ?
N’est-ce pas justement de tous ces désirs
qui mènent leur combat en vous-mêmes ?
Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien,
alors vous tuez ;
vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins,
alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre.
Vous n’obtenez rien
parce que vous ne demandez pas ;
vous demandez, mais vous ne recevez rien ;
en effet, vos demandes sont mauvaises,
puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Le Fils de l’homme est livré…Si quelqu’un veut être le
premier, qu’il soit le serviteur de tous » (Mc 9, 30-37)
Alléluia. Alléluia.
Par l’annonce de l’Évangile,
Dieu nous appelle à partager
la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
En ce temps-là,
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom
un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille,
ce n’est pas moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi
qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Commentaire de ce jour.
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Dans les différentes lectures qui ont précédé celles de ce dimanche, on voit Jésus qui forme Ses disciples pour vivre de l’Évangile. Au neuvième chapitre de Marc, le Christ est déjà connu : Il a accompli des miracles, des disciples le suivent et une foule l’entoure. Et l’on voit les apôtres qui sont fiers d’être les disciples de Celui que tout le monde admire. Et tout naturellement, ils se demandent qui est le plus grand d’entre eux : parmi toute cette foule, après le Christ, après le maître, qui va être le premier ?
Dimanche dernier, on perçoit cette discussion lorsque Pierre a cette réponse fulgurante : « Tu es le Fils du Dieu vivant ! » et lui dit en même temps : « Tu ne mourras pas sur la croix », et se fait traiter de Satan…
On voit que ces deux notions cohabitent dans l’Église naissante : cet amour du Seigneur et cette conversion qui pousse les disciples à se mettre à l’école de l’Évangile d’une manière différente. Il doivent renoncer au pouvoir. C’est quelque de très fort auquel Jésus nous invite : grandir dans l’autorité, mais pas dans le pouvoir, une autorité qui vient de la Passion, du don de sa vie.
C’est pour cela qu’Il enseignera les Béatitudes, la première étant celle des pauvres et les résumant toutes : c’est en effet dans ce chemin de pauvreté que le Christ Se manifeste et veut conduire Ses disciples. Et l’on voit bien que c’est difficile. Car on se dit que si l’on perd cet aura auprès des personnes qui me connaissent - cette sorte de pouvoir – cette place de disciple connu auprès de ce maître reconnu, que me restera-t-il ?
On le voit plus tard dans l’Évangile :
« Qu’y aura-t-il pour nous nous qui avons tout quitté pur Te suivre ? »
Il ne faut pas se méprendre sur la Passion du Christ, comme si Dieu n’était content que lorsque les hommes souffrent.
Ce qui glorifie Dieu, c’est l’Amour, et non la souffrance en soi. Et pour Le Christ, le summum de la souffrance coïncide mystérieusement avec le summum de l’Amour.
Le Christ emploie une pédagogie, et à chaque fois, Il termine par l’annonce de la Passion. Face à cette quête de pouvoir, Jésus répond par l’heure du Père qu’est la Passion.
Cela nous invite à méditer sur là où nous en sommes de cette renonciation à compter pour d’autres personnes, à avoir une certaine emprise, même dans l’Église.
Le pape François le rappelle en parlant du cléricalisme. Comment le définir si ce n’est la religion associée au pouvoir ? le Pape le dénonce comme n’étant pas de Dieu.
Les exemples dans l’histoire sont malheureusement très nombreux : dès que l’Église s’est associée au pouvoir temporel pour asseoir son autorité, il en a découlé des catastrophes. Ce n’est pas en étant ainsi ami du pouvoir politique que l’on gagne des fidèles.
Là où l’Église rayonne, c’est quand elle est pauvre, lorsqu’elle est dépouillée, dans l’humilité.
"L’Église rayonne dans le dépouillement."
C’est donc difficile pour nous, passer à travers ce paradigme pour changer cette manière d’être n’est pas aidé. Plus on est à l’école de Celui qui s’est fait corps et sang livré pour nous, plus on a une autorité à la manière des béatitudes à travers laquelle le Christ peut rayonner. A l’inverse, moins on est dans cette dimension d’offrande – à l’image de l’Eucharistie – moins Il pourra transfigurer notre vie.
« Il faut qu’Il soit livré aux mains des hommes et que le troisième jour, Il ressuscite. »
Il nous faut perdre nos défenses, notre carapace, accepter l’abaissement de nos barrières, laisser notre volonté de domination de côté. Nous serons alors à l’exemple de ce Jésus serviteur qui Se donne sur l’autel et Se livre en nos mains. Lorsque l’on y parvient, une vraie fécondité peut naître dans nos vies.
Il est des circonstances dans notre vie qui nous appellent au dépouillement : des accrocs de santé, des difficultés professionnelles et familiales qui nous invitent à sortir de la toute puissance. Et c’est un combat jusqu’à la mort. Car, en quelque sorte, la toute puissance meurt quinze minutes après nous, tellement elle nous est chevillée au corps. C’est la trace du péché en nous : cette volonté d’avoir raison, d’avoir le dernier mot, de dominer, d’être celui au sommet de la pyramide, en haut de l’affiche pour se faire valoir : tout cela est en nous.
Et Jésus nous montre un autre chemin. Par Sa Passion, Il nous dit : « N’ayez pas peur de la vulnérabilité, de la fragilité. Ne les voyez pas comme une menace, mais au contraire comme des forces pour être unis à moi. »
« Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
Cela demande une vraie conversion intérieure et c’est loin d’être facile. Dans l’Évangile, Capharnaüm représente la maison de Pierre, et cela symbolise aussi l’Église. Et on les imagine bien en train de discuter pour savoir qui est le plus grand. Le fait d’être disciple de Jésus, c’est rentrer dans un combat spirituel, c’est incontournable. Celui qui ne prend pas conscience qu’être disciple du Christ c’est lutter contre la volonté d’emprise, de domination – la volonté propre, comme disent les maîtres spirituel, ne s’opposant pas pour autant à la volonté tout court, car il en faut pour combattre – ne peut pas réellement Le suivre, car en nous, il y a une force qui contredit la loi de Dieu. C’est pour cela que nous venons chaque dimanche vivre l’Eucharistie : c’est pour supplier la grâce, en communion au Christ livré entre nos mains, de sortir des pièges du désir de domination. Et ce n’est qu’en communiant au Christ que nous pourrons vivre de cette grâce.
Cela demande d’être comme des enfants ; nous le savons, l’enfant n’est presque rien au temps de Jésus, dans l’Antiquité en général, au même niveau que les esclaves. Et Jésus nous dit : « Si vous ne rentrez pas dans cette dimension d’enfance, vous ne pourrez pas être mes disciples. Celui qui ne m’accueille pas comme un enfant n’y entrera pas. »
Par rapport à notre Salut, il y a donc un vrai enjeu dans cette lutte contre l’orgueil qui nous est chevillé au corps. Il en va non seulement de notre relation avec les autres, mais de notre Salut, de notre entrée dans la Vie Éternelle. Dieu s’oppose aux orgueilleux. Aux humbles, Il donne Sa grâce. Quand on contemple la Vierge Marie, on contemple Celle qui a reçu la grâce par l’humilité. Mais, c’est tout un chemin, c’est toute une vie. Alors, ne nous décourageons pas, car cela va dans le sens du démon : le Prince de ce monde a cette volonté de domination et inspire l’orgueil dans notre cœur.
Demandons ainsi cette grâce, à l’image de Marie, de rentrer dans une forme de lâcher prise.
Notre éducation va bien souvent au rebours de cela : les parents savent bien qu’ils éduquent leurs enfants pour qu’ils se prennent en charge, qu’ils se prennent en mains, et qu’ils soient les maîtres de leur destinée, et c’est bien compréhensible, on ne fait pas des adultes avec des enfantillages. Mais, ce n’est pas à opposer à l’enfance spirituelle. Et quand on est disciple de Jésus, tout en ayant acquis une autonomie, une indépendance, il faut reprendre conscience que l’on doit renaître d’en haut. C’est dans la confiance et le lâcher prise que je rencontre le Seigneur au plus profond. C’est une expérience que l’on est amené à faire dans certaines étapes de notre vie.
Jean Vanier dit souvent qu’il y a deux grands moments bénis dans la vie : la petite enfance et le grand âge, car ce sont des moments de grande dépendance, de grande fragilité, de grande vulnérabilité, durant lesquels on est déposé dans d’autres mains, car le corps ne répond pas encore dans un cas, ou plus, dans l’autre cas. Dans la petite enfance, ce qui marque l’entourage c’est l’absence de défense, la confiance totale, ils sont tout livrés…
C’est intéressant que cette discussion ait lieu dans la maison de Pierre, c’est à dire au cœur de l’Église, car Il sait qu’il va y avoir un combat spirituel, que l’on va être tenté d’utiliser la religion pour asseoir son pouvoir. L’histoire le confirme également aujourd’hui.
Il faut ainsi renoncer à être les plus forts et les plus nombreux, à tout ce qui peut - d’une certaine manière ou d’une autre – nous donner un valeur aux yeux du monde.
Rappelons-nous que nous ne sommes pas dans une logique du monde : nous sommes dans une logique des Béatitudes. C’est tout à fait différent.
Demandons à Jésus qu’Il nous aide, comme nous le faisons en venant à Lui le dimanche. Dans Son corps livré, dans Son sang versé, que nous puissions avoir la force de rentrer dans ce bouleversement intérieur, ce renversement intérieur, pour que nous soyons les disciples d’un dieu qui nous appelle des ténèbres à Son admirable lumière,
Amen !
Père Pierre-Marie
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Autre commentaire de ce jour.
Qui est le plus grand ?
Mc 9, 30-37
Autre commentaire de ce jour.
Qui est le plus grand ?
Mc 9, 30-37
Pour la deuxième fois, mes frères, Jésus annonce sa Passion et sa Résurrection. Dimanche dernier déjà, il l’avait dit bien haut aux disciples et Pierre s’était rebiffé : « Seigneur, à Dieu ne plaise ».
Jésus, voyant que ses disciples ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre : ils sont encore dans l’euphorie des miracles et des succès de Jésus et ne veulent pas entendre parler de difficultés, encore moins d’échecs… aussi Jésus insiste-t-il : « Le Fils de l’homme sera livré, ils le tueront et trois jours après sa mort, il ressuscitera ».
Toutes ces mauvaises futures nouvelles gênent les apôtres : « Ils ne comprennent pas ces paroles (souvent on ne comprend que ce que l’on veut bien comprendre) et ils avaient peur de l’interroger ». Quand on a peur de savoir la vérité, on n’ose pas poser de questions.
Ces apôtres sont tellement peu dans la perspective de la Passion que, sur la route, (Jésus est devant eux, et eux discutent derrière), non seulement ils ne discutent pas de la Passion du Christ, mais déjà ils s’attribuent les places dans la cour d’un Jésus triomphant. C’est à qui sera le plus grand, et à qui s’attribuera le plus de pouvoir : « Moi, je serai le 1er ministre, doit dire en substance Pierre ; et moi ministre des finances, assure Judas. Moi, je serai son secrétaire particulier, interrompt St-Jean ; et moi ministre du budget, dit Matthieu, l’ancien percepteur ».
Et les altercations s’élèvent. Les différents points de vue s’affrontent et Jésus, qui marche toujours devant, écoute, ne dit rien. Bientôt, ils arrivent à la maison, à Capharnaüm (vraisemblablement la maison de Pierre).
« De quoi discutiez-vous sur le chemin? », leur demande Jésus. Les apôtres ont tellement bien compris que leurs soucis n’étaient pas ceux du Christ qu’ils se taisent comme des enfants pris en faute.
Tout en nous aspire à vivre et nous passons notre temps dans le dérisoire et puis, n’est-il pas légitime de vouloir sauver sa vie de la tristesse, de l’ennui, de la solitude, de la maladie, de la pauvreté… quand ce n’est pas de la misère ?
Qu’est-ce-que veut dire « sauver sa vie », par exemple pour un chômeur, sinon peut-être d’abord trouver un emploi et pour cette femme dont le foyer ne marche pas, garder son mari ?
Et pour tout le monde, qu’est-ce-que « sauver sa vie » sinon la défendre, « sauvegarder » ses intérêts ?
Or, ce matin, ce qu’il faut bien regarder en face, c’est que personne n’est jamais totalement désintéressé et qu’en même temps, nous avons besoin de gratuité. L’intérêt, c’est le ressort de toute activité humaine. Il va dans le sens de notre instinct de conservation et de notre dynamisme : il ne faut pas s’en désoler, c’est normal, mais cela risque aussi de tout empoisonner par le profit.
Aussi, quand Jésus, aujourd’hui, nous demande de perdre notre vie pour lui, il nous invite à tendre vers le désintéressement qui ne peut venir que de lui, car lui seul est « amour désintéressé », lui seul est pure gratuité. C’est ce que nous appelons « la grâce ».
Le Seigneur alors va prendre exactement le contre-pied de leur ambition : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ».
C’est le monde à l’envers : être le dernier, c’est sentir le regard de mépris de tous ceux qui sont au-dessus de soi.
Etre le serviteur, c’est se faire le plus petit, se mettre au plus bas de l’échelle sociale.
Nous avons tous notre honneur, nos ambitions, notre rang à tenir, notre dignité à faire respecter, notre personnalité à affirmer et chacun, dans notre société, réclame ses droits d’où la multiplication de ces défilés, de ces manifestations, de ces revendications, du plus haut au plus bas de l’échelle sociale : « Avoir plus », « être plus », « avoir sa place au soleil », « être considéré », comme on dit dans le lyonnais.
Les paroles de Jésus sont à ce point choquantes qu’il craint à juste titre de ne pas se faire assez comprendre. Dans ce cas, il illustre, par un geste, son enseignement : il place un enfant au milieu d’eux.
L’enfant, dans ce temps-là, n’était pas le modèle de la simplicité ou de l’innocence, mais plutôt de l’insignifiance. Il est le type de celui qui n’a pas d’importance, qui ne compte pas, qui n’a pas de place dans le monde social, dont l’avis est négligeable, et cet enfant, il l’embrasse devant tous ceux qui s’étaient déjà attribués les portefeuilles de la royauté du Messie.
Cet enfant, dépouillé de grandeur, de prestige, c’est Jésus-Christ, c’est Dieu lui-même :
« Si vous l’accueillez, c’est-à-dire si vous tenez compte, non pas de son rang, de son honorabilité ou de son importance, c’est moi que vous accueillez et aussi celui qui m’envoie : Dieu, mon Père ».
Oui, c’est « le monde à l’envers » que nous propose le Christ, c’est un monde qui va à contre-courant de nos mentalités d’arrivistes et de promotion sociale. Non seulement on ne se pousse pas et on ne joue pas des coudes pour essayer de se glisser au 1er rang, mais on fait avancer les autres devant soi, en s’effaçant et en essayant de se mettre à leur disposition, de devenir leur serviteur.
Convenons-en, mes frères, tout cela va à l’encontre de tous nos instincts, de tous nos désirs et nous avons du mal, comme les apôtres, à avaler cela ! Et pourtant, il faut nous rendre à l’évidence, les paroles de Jésus, et plus encore son comportement, nous démontrent que la valeur ne dépend pas du rang, des honneurs, de la considération mais de la pauvreté, du dénuement, de l’insignifiance.
« Cette dernière place que vous fuyez de toute la force de vos vanités, moi, le Christ, je l’ai occupée à Bethléem, à Nazareth, je l’ai occupée à la Passion, rejeté, humilié, bafoué, méprisé, traité même, non plus comme un enfant qu’on écoute, mais dont on sourit, comme un objet sur lequel on crache avant de le clouer sur une Croix ».
Cette Croix du Christ qui est sur nos murs, nous rappelle que Jésus, lui, a choisi la dernière place mais nous continuons toujours, comme les disciples, à nous habiller de nos petites vanités, à oublier l’ordre véritable des valeurs. A notre époque, où chaque pays joue à être le plus grand, grâce à son niveau économique, technique, culturel, où les titres sont enviés, aussi bien dans les médailles d’or des sportifs, les oscars des acteurs de cinéma ou les prix Nobel de littérature, qui le Christ a-t-il envoyé pour donner deux messages au monde ?
Deux petites filles, elles n’avaient pas quinze ans, ni l’une ni l’autre : Bernadette de Lourdes et Thérèse de Lisieux. Deux enfants appartenant à des milieux différents, sinon opposés, mais dont la société ne peut que relever l’insignifiance, mais elles avaient plus à apprendre à notre époque que des experts, des agrégés, des savants ou des leaders de mouvements : deux poids, deux mesures, ceux de Dieu et ceux des hommes. Pour le christianisme, il y a des saints, il n’y a pas de grands hommes…
Seule une conversion, c’est-à-dire un retournement du cœur, peut nous permettre d’accueillir ce « monde à l’envers » qui est celui de l’Evangile et dont St-Paul nous disait qu’il est « folie aux yeux des hommes » mais « sagesse aux yeux de Dieu ».
Frères, devant la crèche, devant la Croix, reprenons nos vraies mesures :
– Avons-nous le sens des petits, des humbles, des faibles ?
– Sont-ils grands à nos yeux de la grandeur du Christ ?
– Notre action fait-elle place à la défense des petits : personnes âgées, travailleurs, sans travail, immigrés, handicapés physiques, mentaux, sociaux ?
– Acceptons-nous nos limites, nos faiblesses ?
– Avons-nous surtout conscience de cette dépendance essentielle à l’égard de celui à qui nous devons tout ?
– Savons-nous nous effacer, recherchant le service discret, anonyme?
– Recherchons-nous cette dernière place, celle du Christ, serviteur de l’Humanité ?
Laissons à Dieu le soin de nous placer lui-même :
c’est beaucoup plus sûr ! AMEN
Homélie du Père Louis DATTIN
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Autre commentaire de ce jour.
Si quelqu’un veut être le premier, il sera le serviteur de tous
Autre commentaire de ce jour.
Si quelqu’un veut être le premier, il sera le serviteur de tous
Aujourd’hui, le Christ nous dit : « Que celui qui veut être le plus grand, qu’il se fasse le serviteur de tous. » Mais alors qu’il invite ses disciples au service, au don de soi... eux discutent pour savoir qui est le plus grand parmi eux.
Cette lutte de pouvoir et de recherche de grandeur provoquent toutes sortes de conflits. Chaque jour, les médias nous parlent de ces conflits dans notre monde :
À l'échelle internationale : guerres et terrorisme, représailles, manifestations de toutes sortes.
À l'échelle nationale : conflits entre les partis politiques, entre les groupes ethniques, entre les nombreuses opinions au sujet de l’avortement, du mariage, des soins de santé, de l’éducation...
À l'échelle communautaire et familiale : infidélités, drames passionnels, divorces, séparations, drogue, rancunes, jalousies, haines.
Parfois, nous répétons aux enfants que le plus important n’est pas de gagner mais de participer, que les défaites forment le caractère, etc. Mais, dans notre civilisation de grande compétition, essayez de convaincre les jeunes d’être bons perdants quand souvent les parents eux-mêmes crient contre l’arbitre, insultent les joueurs du club adverse et commencent des bagarres avec les parents de l’équipe opposée.
Dans les lectures d’aujourd’hui, le Christ affirme que le service, le respect de l’autre, la tolérance favorisent la justice et la paix. Chacun et chacune de nous avons un choix à faire entre la paix, la justice et l’amour d’un côté, et de l’autre l’injustice, la cupidité et le manque d’amour.
Dans notre monde de violence, nous avons de nombreux exemples de respect et d’amour :
S. Pierre Claver qui attendait les bateaux d’esclaves sur les rives de la Colombie pour leur venir en aide, plutôt que de les exploiter à mort.
Le bienheureux Pierre Damien, un menuisier devenu prêtre, qui s’était installé sur l’île de Molokai pour vivre avec les lépreux. Le journaliste Raoul Follereau et sa femme qui ont lutté pour vaincre cette terrible maladie et qui l’ont font connaître en proposant «la journée mondiale des lépreux».
Mère Teresa de Calcutta, avec les sœurs de la communauté qu’elle a fondée, qui venaient en aide aux mourants et aux nécessiteux de l’Inde et d’ailleurs.
Nous pouvons aussi trouver de nombreux exemples semblables dans notre monde d’aujourd’hui :
- Un jeune exécutif qui décide de refuser un emploi très lucratif afin d’être plus près de sa famille.
- Un dirigeant d’entreprise qui décide de passer moins de temps au tennis ou au gold, pour faire du travail volontaire avec la Croix Rouge.
- Un homme qui décide de mettre de côté la haine qu’il a envers son frère pour le rencontrer et lui pardonner.
- Un jeune exécutif qui décide de refuser un emploi très lucratif afin d’être plus près de sa famille.
- Un dirigeant d’entreprise qui décide de passer moins de temps au tennis ou au gold, pour faire du travail volontaire avec la Croix Rouge.
- Un homme qui décide de mettre de côté la haine qu’il a envers son frère pour le rencontrer et lui pardonner.
- Un couple qui renonce à une semaine de soleil et de golf en Floride afin d’aider un voisin en difficultés financières.
C’est à travers l’amour et la bonté que nous avons pour les autres que nous devenons disciples du Christ et que nous trouvons notre propre épanouissement.
Dans sa vie, le Christ ne nous a pas seulement montré le chemin, il nous a donné l’exemple : « Vous m’appelez Maitre et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13, 14-15) Il a redonné espoir à de nombreux malades, a combattu tous les préjugés, a accepté Marie-Madeleine come disciple, protégé la femme adultère, s’est invité chez Zachée le publicain, a engagé la conversation avec la Samaritaine aux six maris, a osé toucher aux lépreux et les a réintégré dans leur famille et leur communauté… il a été le serviteur de tous.
Longtemps avant Martin Luther King, le Seigneur nous a dit : « J’ai fait le rêve… qu’un jour les politiciens, les enseignants, les médecins et les infirmières, les prêtres, les marchands, les journalistes seraient vraiment au service de la population, qu’un jour tous les Chrétiens le seraient aussi pour leur famille, leurs compagnons et compagnes de travail, leurs voisins. Il a donné sa vie pour que ce rêve devienne réalité.
Jésus disait à ses disciples : « Les rois des nations et ceux qui les gouvernent aiment bien paraître et se faire appeler «bienfaiteurs». Qu’il n’en soit pas ainsi pour vous. Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert. » (Luc 22, 24)
Chacun et chacune d’entre nous pouvons nous demander ce que nous pourrions faire pour que ce rêve du Christ se réalise.
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur
du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Nous, nous souffrons les derniers tourments et nous nous réjouissons de mourir, car nous croyons que Dieu nous ressuscitera par son Christ et nous rendra incorruptibles, impassibles et immortels » (Saint Justin martyr)
« La résistance des disciples suit toujours cet enseignement du Seigneur (l’annonce de sa Passion) ! Jésus nous corrige : l’ascension vers Dieu se produit précisément dans la descente du serviteur humble, dans la descente de l’amour » (Benoît XVI)
« Pour le chrétien, "régner, c’est le servir" (LG 36), particulièrement "dans les pauvres et les souffrants, dans lesquels l’Église reconnaît l’image de son Fondateur pauvre et souffrant" (Concile Vatican II). Le Peuple de Dieu réalise sa "dignité royale" en vivant conformément à cette vocation de servir avec le Christ » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 786)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 23 Septembre 2024
Lundi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Pio de Pietrelcina
(Padre Pio), Prêtre o.f.m. Capucin (1887-1968).
Saints Zacharie et Élisabeth, parents de
Saint Jean-Baptiste (1er s.).
Saint Constant, Sacristain à Ancône, en Italie
(Ve siècle)
Saint Lin de Volterra, 2ème Pape, successeur
de Saint Pierre Apôtre († 67)
Saints Christophe, Antoine et Jean, Martyrs
à Tlaxcala au Mexique (XVIe siècle)
Bienheureux Vincent, Sophie, Marie, Marie-
Josèphe, Ascension, Martyrs de la guerre civile
espagnole (+ 1936)
Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin, Religieuse
canadienne, Fondatrice la Congrégation des Sœurs
de la Providence pour le service des orphelins, des
vieillards et des aliénés. (+ 1851)
Bienheureuse Bernardine Marie Jablonska, Fondatrice
de la Congrégation des Soeurs Servantes des
pauvres (+ 1940)
Vénérable Maria Teresa Spinelli, Religieuse italienne
et Fondatrice des Augustines Servantes de Jésus et
Marie (+ 1850)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Un évangile très court ! Trois petits versets ! »
Mais ça ne veut pas dire qu’il est facile à comprendre. On comprend très bien la première phrase.
Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la cacher, la couvrir d’un vase ou la mettre sous le lit.
La deuxième petite phrase est déjà un peu plus difficile. Que veut dire Jésus quand il dit : « Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. »
Et la troisième est encore plus paradoxale : « À celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
« Personne, après avoir allumé une lampe, ne la met sous le lit… ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. »
Qu’est-ce que c’est que cette lampe allumée qu’on ne met pas sous le lit ?
C’est Jésus lui-même, celui qui vient nous révéler ce qui était caché depuis des siècles, c’est lui, le Messie.
C’est lui la lampe qui brille au fond d’un lieu obscur et qui chasse les ténèbres pour éclairer à jamais la nuit du monde.
Et puis, Jésus ajoute : « Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. »
Ainsi, Jésus annonce aux foules le temps de l’Église qui approche. Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour.
C’est le temps de la mission. Tous ceux qui auront appris que Jésus est la lampe qu’on ne cache pas, qu’on met sur le lampadaire. Ce n’est plus un secret, ça doit être connu, venir au grand jour. C’est le temps de la mission pour nous, le temps de transmettre le message du messie au monde.
« À celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. » Que signifie cette phrase paradoxale ?
« À celui qui a, on donnera. » Celui qui a compris que Jésus est la lampe, qu’il est la lumière, et qui demeure dans les bonnes dispositions, a déjà beaucoup, mais il recevra encore davantage.
« Et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. » Il s’agit de ceux qui conspirent contre Jésus. Ce qu’ils croient avoir, c’est la loi de Moïse qui les rend sourds et aveugles. Aussi cette loi leur sera enlevée; la nouvelle alliance prendra toute la place.
Au fond, ces quelques observations de Saint Luc viennent beaucoup nous rejoindre.
Chaque fois que nous écoutons la Parole, toute notre personne se trouve comme illuminée et nous sommes transformés profondément.
Oui, nous croyons que Jésus est la lumière du monde, et parce que nous le croyons, nous pensons qu’il ne faut pas la cacher, mais la mettre sur le lampadaire pour que les autres la voient, que ça ne reste pas secret, mais que ça vienne au grand jour.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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DANS LA SAINTE ÉCRITURE, il est souvent fait référence à la lumière. Le livre de la Genèse nous rappelle que Dieu, après avoir créé le ciel et la terre, crée la lumière (cf. Gn 1, 3). Pour leur part, les prophéties du peuple d’Israël expriment ainsi la venue du Messie : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). Enfin, saint Jean écrit dans le prologue de son Évangile : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jn 1,9).
Penser à une existence sans lumière, dans les ténèbres, génère de la tristesse, car cela signifierait ne pas jouir de ce qui a été créé. C’est pourquoi, dans la tradition chrétienne, la vie dans les ténèbres est identifiée au mal. L’absence de lumière mène à la confusion, à l’absence de direction claire. Mais même dans la nuit la plus profonde, les petites lumières des étoiles suffisent à nous fournir au moins quelques repères qui jalonnent un itinéraire précis. Le Christ guide notre vie, nous aide à dissiper nos doutes : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105), dit le psalmiste en se référant à la loi de Dieu.
La lumière du Christ nous aide à affronter les difficultés du chemin avec espoir. Certes, croire en lui ne signifie pas être épargné par la souffrance, comme s’il était un analgésique pour les moments de douleur. Au contraire, le chrétien qui se confie au Seigneur sait qu’« il a toujours une lumière claire qui lui montre le chemin, le chemin qui mène à la vie en abondance. Les yeux de ceux qui croient au Christ entrevoient même dans la nuit la plus noire une lumière, et voient déjà l’éclat d’un jour nouveau » [1].
« PERSONNE, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Lc 8, 16). Autrefois, quand il n’y avait pas de lumière électrique, il était très difficile de garder un feu allumé. Cette expérience donne au Seigneur la base de certains de ses enseignements. La lumière est nécessaire à la vie humaine. C’est pourquoi, la nuit venue, ces lampes doivent être prêtes à donner de la lumière, comme celles des vierges qui attendent l’époux (cf. Mt 25, 1-13). Jésus, lorsqu’il évoque le rôle de ses disciples au milieu du monde, les compare à la lumière et au sel. Tout comme le sel donne du goût aux aliments, la lumière aide l’homme à ne pas trébucher, lui permet de voir ce qui l’entoure et le guide sur son chemin. Le Christ veut nous montrer dans cette parabole la tâche à laquelle il nous invite : « Remplir le monde de lumière, être sel et lumière : c’est ainsi que le Seigneur a décrit la mission de ses disciples. Porter jusqu’aux derniers confins de la terre la bonne nouvelle de l’amour de Dieu » [2].
La parabole suppose que la lampe est allumée. Qui a allumé le feu qui fait briller la lampe ? L’Église a la mission d’être cette lumière ; elle veut éclairer tous les hommes en annonçant l’Évangile avec la joie du Christ. Ceux d’entre nous qui ont reçu le baptême font partie de ce groupe d’hommes et de femmes que le Seigneur a appelés pour essayer d’éclairer le monde. Saint Ambroise a exprimé cette vocation des chrétiens et de l’Église comme mysterium lunae, le mystère de la lune : « L’Église, comme la lune, ne brille pas de sa propre lumière, mais de la lumière du Christ » [3]. C’est le Christ qui nous éclaire : ce que nous pouvons faire, c’est nous préparer à recevoir son reflet. « Pour l’Église, être missionnaire, c’est manifester sa propre nature : se laisser éclairer par Dieu et refléter sa lumière. Tel est son service. Il n’y a pas d’autre moyen, la mission est sa vocation, faire briller la lumière du Christ est son service. Beaucoup de gens attendent de nous cet engagement missionnaire, car ils ont besoin du Christ, ils ont besoin de connaître le visage du Père » [4].
« FAITES ATTENTION à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé » (Lc 8, 17-18). Le Seigneur, à la fin de la parabole, parle de la responsabilité d’avoir reçu sa lumière, d’avoir été le bénéficiaire d’un don de Dieu. Et cet appel peut nous amener à considérer notre faiblesse et le manque de cohérence que notre feu a parfois. En gardant à l’esprit que même une petite lumière fait beaucoup de bien dans les ténèbres, la prise en compte de notre petitesse peut nous amener à cultiver une disposition humble pour continuer à recevoir le feu de Dieu.
Saint Jean raconte son expérience de porteur de l’Évangile : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jn 3,19). Nous avons tous une expérience personnelle des ténèbres ; lorsque nous y entrons, nous perdons le sens du bien et du mal, les yeux de l’âme s’habituent progressivement aux ténèbres et ignorent la lumière. Le prélat de l’Opus Dei nous rappelle que, dans ces moments-là, « la fidélité consiste à parcourir — avec la grâce de Dieu — le chemin du fils prodigue » [5]. Nous reconnaissons qu’il ne vaut pas la peine de vivre dans les ténèbres, nous nous rappelons que nous sommes appelés à être le rayonnement de Dieu.
La joie de la vie d’un chrétien est de partager la mission avec Jésus. Nous découvrons alors en profondeur qui nous sommes. « Le péché est comme un voile sombre qui couvre notre visage et nous empêche de nous voir et de voir le monde clairement ; le pardon du Seigneur enlève ce manteau d’ombre et de ténèbres et nous donne une lumière nouvelle » [6]. « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1), dit Isaïe. Marie protège toujours la lampe de notre âme. Et si elle devait s’assombrir, elle la ravive avec le feu de son Fils, afin qu’elle éclaire ceux qui en ont besoin.
[1]. Benoît XVI, Audience générale, 24 septembre 2011.
[2]. Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 147.
[3]. Saint Ambroise, Exameron, IV, 8, 32.
[4]. Pape François, Homélie, 6 janvier 2016.
[5]. Mgr Fernando Ocariz, Lettre pastorale, 19 mars 2022, n° 2.
[6]. Pape François, Angélus, 22 mars 2020.
Méditation : Lundi de la 25ème semaine du Temps ordinaire
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Si nous laissons ces trois petites phrases nous nourrir, nous découvrirons qu’elles photographient la mission de tout chrétien : être lumière pour ceux qui vivent dans les ténèbres, être des lampes allumées dans l’obscurité, des étoiles dans la désorientation générale, des voix qui s’élèvent au milieu de la tempête et de la nuit noire. Nous avons été destinés, prédestinés pour être l’image de son Fils (Rm 8, 29), pour laisser naître Jésus en nos intérieurs, en nos cœurs, pour qu’il rayonne à l’extérieur.
Devant cette mission, des questions surgissent en nous : sommes-nous des mystères de lumière en ne plaçant pas l’évangile sous le lampadaire pour nous protéger de cette vague contre-courant qui nous assaille? Personne après avoir allumé une lampe ne la cache sous un couvercle. Sommes-nous des mystères de vie en gardant frileusement la Parole? Rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Sommes-nous des mystères d’écoute capables de goûter davantage chaque jour – le texte dit recevoir– le fruit juteux de la Parole de Dieu ? Faites attention à la manière dont vous écoutez.
En ce temps de ré-évangélisation, ces trois petites phrases ouvrent sur un appel à devenir «plus baptisés», plus «lumineux», plus «vivants», plus «écoutants». C’est plus urgent que de savoir comment s’organiser. Elles invitent à appuyer nos vies de «plus» sur le roc de notre immersion dans la Parole de Dieu pour que ni la pluie, ni les vents, ni les tempêtes n’en fracturent les fondations.
Mais comment réaliser cette mission d’être «plus» ? D’être ce que nous annonçons plutôt que de parler avec plus ou moins de conviction sur ce que nous devenons ? Le livre des proverbes que nous venons d’entendre (Pro 3, 27-34) nous suggère de ne pas aujourd’hui, maintenant, refuser notre aide ni travailler à rendre l’autre malheureux, ni chercher querelle sans raison à quelqu’un qui ne t’a pas fait de mal. C’est déjà en soi tout un programme!
Mais la parole de Dieu,- celle qui nous rend lumière et vie - il faut aussi la dire, ne pas la tenir dans le secret de nos cœurs. Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! (1 Co 9, 16) Ne pas la placer sous le lampadaire est nécessaire, mais
+ la dire comme les martyrs de l’église coréenne, s’impose pour qu’elle nous sorte des mirages plus scintillants qu’éclairants.
+ la dire même en sachant que notre parole qui s’appuie sur le sol de notre foi, n’est pas le sol qui la reçoit.
+ la dire sans prétendre détenir plus que d’autres la vérité sur Dieu.
+ la dire en sachant que le mystère de Dieu dépasse nos mots, qu’il ne peut être contenu dans nos mots et qu’aucun mot humain ne peut avoir la prétention de révéler Dieu. Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige de la parole ou de la sagesse. Ma parole et ma prédication n’avaient rien du discours persuasif. Elle était une démonstration de la puissance de l’Esprit (1 Co 2, 1-3).L’académicien Hector Bianciotti (Lettres à un ami prêtre, Gallimard, 2006, p.27) écrit que plus la parole cherche la justesse, plus elle s’en éloigne.
+la dire même si nous reconnaissons que nous ne savons pas la dire, que nous disons mal Dieu, mais il faut en parler.
Saintetés, nous n’avons pas encore compris que la parole de Dieu devient une épée tranchante quand – et c’est paradoxal – elle naît de notre faiblesse à bien parler de lui. C’est alors que nous montrons que nous sommes plus possédés par la Parole que nous la possédons. Savoir parler, dire notre Dieu est ce qu’il y a de plus urgent et de plus impossible aussi. Nous sommes des vases fragiles qui portent un trésor inestimable.
Je termine par ces paroles de Benoît XVI à Lourdes (2009) : restez en silence et adorez votre Maître. Restez en silence puis parlez et dites au monde votre foi. Vous ne pouvez taire ce que vous savez. Notre monde à besoin de voir chez les chrétiens [la lumière] qu’ils ne voient briller nulle part ailleurs. Une eucharistie pour nous confier à Celui qui nous confie la mission d’être des mystères de lumière, de vie et d’écoute. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 23 Septembre 2024
Lundi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Pio de Pietrelcina
(Padre Pio), Prêtre o.f.m. Capucin (1887-1968).
Saints Zacharie et Élisabeth, parents de
Saint Jean-Baptiste (1er s.).
Saint Constant, Sacristain à Ancône, en Italie
(Ve siècle)
Saint Lin de Volterra, 2ème Pape, successeur
de Saint Pierre Apôtre († 67)
Saints Christophe, Antoine et Jean, Martyrs
à Tlaxcala au Mexique (XVIe siècle)
Bienheureux Vincent, Sophie, Marie, Marie-
Josèphe, Ascension, Martyrs de la guerre civile
espagnole (+ 1936)
Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin, Religieuse
canadienne, Fondatrice la Congrégation des Sœurs
de la Providence pour le service des orphelins, des
vieillards et des aliénés. (+ 1851)
Bienheureuse Bernardine Marie Jablonska, Fondatrice
de la Congrégation des Soeurs Servantes des
pauvres (+ 1940)
Vénérable Maria Teresa Spinelli, Religieuse italienne
et Fondatrice des Augustines Servantes de Jésus et
Marie (+ 1850)
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Textes de la Messe du Jour
- Livre des Proverbes 3, 27-34... Psaume 15(14), 1a.2.3bc-4ab.4d-5... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 8, 16-18.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Le Seigneur a horreur des gens tortueux » (Pr 3, 27-34)
Lecture du Livre des Proverbes
Mon fils,
ne refuse pas un bienfait à qui tu le dois,
quand ce geste est à ta portée.
Ne dis pas à ton prochain : « Va-t’en, tu reviendras,
je donnerai demain ! », alors que tu as de quoi.
Ne travaille pas au malheur de ton prochain,
alors qu’il vit sans méfiance auprès de toi.
Ne cherche pas de vaine querelle
à qui ne t’a pas fait de mal.
N’envie pas l’homme violent,
n’adopte pas ses procédés.
Car le Seigneur a horreur des gens tortueux ;
il ne s’attache qu’aux hommes droits.
Malédiction du Seigneur sur la maison du méchant,
bénédiction sur la demeure des justes.
Il se moque des moqueurs,
aux humbles il accorde sa grâce.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 14 (15), 1a.2, 3bc-4ab, 4d-5
R/ Le juste habitera ta sainte montagne, Seigneur.
(cf. Ps 14, 1b)
Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?
Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.
Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.
ÉVANGILE :
« On met la lampe sur le lampadaire pour que ceux
qui entrent voient la lumière » (Lc 8, 16-18)
Alléluia. Alléluia.
Que votre lumière brille devant les hommes :
alors, voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père.
Alléluia. (Mt 5, 16)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne, après avoir allumé une lampe,
ne la couvre d’un vase
ou ne la met sous le lit ;
on la met sur le lampadaire
pour que ceux qui entrent voient la lumière.
Car rien n’est caché
qui ne doive paraître au grand jour ;
rien n’est secret
qui ne doive être connu
et venir au grand jour.
Faites attention à la manière dont vous écoutez.
Car à celui qui a,
on donnera ;
et à celui qui n’a pas,
même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
« On met la lampe sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière »
« On met la lampe sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière »
Un évangile très court ! Trois petits versets ! »
Mais ça ne veut pas dire qu’il est facile à comprendre. On comprend très bien la première phrase.
Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la cacher, la couvrir d’un vase ou la mettre sous le lit.
La deuxième petite phrase est déjà un peu plus difficile. Que veut dire Jésus quand il dit : « Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. »
Et la troisième est encore plus paradoxale : « À celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
« Personne, après avoir allumé une lampe, ne la met sous le lit… ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. »
Qu’est-ce que c’est que cette lampe allumée qu’on ne met pas sous le lit ?
C’est Jésus lui-même, celui qui vient nous révéler ce qui était caché depuis des siècles, c’est lui, le Messie.
C’est lui la lampe qui brille au fond d’un lieu obscur et qui chasse les ténèbres pour éclairer à jamais la nuit du monde.
Et puis, Jésus ajoute : « Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. »
Ainsi, Jésus annonce aux foules le temps de l’Église qui approche. Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour.
C’est le temps de la mission. Tous ceux qui auront appris que Jésus est la lampe qu’on ne cache pas, qu’on met sur le lampadaire. Ce n’est plus un secret, ça doit être connu, venir au grand jour. C’est le temps de la mission pour nous, le temps de transmettre le message du messie au monde.
« À celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. » Que signifie cette phrase paradoxale ?
« À celui qui a, on donnera. » Celui qui a compris que Jésus est la lampe, qu’il est la lumière, et qui demeure dans les bonnes dispositions, a déjà beaucoup, mais il recevra encore davantage.
« Et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. » Il s’agit de ceux qui conspirent contre Jésus. Ce qu’ils croient avoir, c’est la loi de Moïse qui les rend sourds et aveugles. Aussi cette loi leur sera enlevée; la nouvelle alliance prendra toute la place.
Au fond, ces quelques observations de Saint Luc viennent beaucoup nous rejoindre.
Chaque fois que nous écoutons la Parole, toute notre personne se trouve comme illuminée et nous sommes transformés profondément.
Oui, nous croyons que Jésus est la lumière du monde, et parce que nous le croyons, nous pensons qu’il ne faut pas la cacher, mais la mettre sur le lampadaire pour que les autres la voient, que ça ne reste pas secret, mais que ça vienne au grand jour.
Seigneur, donne à tous ceux qui se déclarent chrétiens,
donne-nous de rechercher ce qui lui fait honneur à ce nom ;
accorde-nous la grâce de recevoir une sainteté plus grande ;
fais grandir en nous ton œuvre de salut.
donne-nous de rechercher ce qui lui fait honneur à ce nom ;
accorde-nous la grâce de recevoir une sainteté plus grande ;
fais grandir en nous ton œuvre de salut.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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Autre commentaire de ce jour.
Les thèmes proposés pour la méditation sont : le Christ, lumière de notre vie ;
la mission des disciples ; notre responsabilité d’être lumière.
Autre commentaire de ce jour.
Les thèmes proposés pour la méditation sont : le Christ, lumière de notre vie ;
la mission des disciples ; notre responsabilité d’être lumière.
DANS LA SAINTE ÉCRITURE, il est souvent fait référence à la lumière. Le livre de la Genèse nous rappelle que Dieu, après avoir créé le ciel et la terre, crée la lumière (cf. Gn 1, 3). Pour leur part, les prophéties du peuple d’Israël expriment ainsi la venue du Messie : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). Enfin, saint Jean écrit dans le prologue de son Évangile : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jn 1,9).
Penser à une existence sans lumière, dans les ténèbres, génère de la tristesse, car cela signifierait ne pas jouir de ce qui a été créé. C’est pourquoi, dans la tradition chrétienne, la vie dans les ténèbres est identifiée au mal. L’absence de lumière mène à la confusion, à l’absence de direction claire. Mais même dans la nuit la plus profonde, les petites lumières des étoiles suffisent à nous fournir au moins quelques repères qui jalonnent un itinéraire précis. Le Christ guide notre vie, nous aide à dissiper nos doutes : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105), dit le psalmiste en se référant à la loi de Dieu.
La lumière du Christ nous aide à affronter les difficultés du chemin avec espoir. Certes, croire en lui ne signifie pas être épargné par la souffrance, comme s’il était un analgésique pour les moments de douleur. Au contraire, le chrétien qui se confie au Seigneur sait qu’« il a toujours une lumière claire qui lui montre le chemin, le chemin qui mène à la vie en abondance. Les yeux de ceux qui croient au Christ entrevoient même dans la nuit la plus noire une lumière, et voient déjà l’éclat d’un jour nouveau » [1].
« PERSONNE, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Lc 8, 16). Autrefois, quand il n’y avait pas de lumière électrique, il était très difficile de garder un feu allumé. Cette expérience donne au Seigneur la base de certains de ses enseignements. La lumière est nécessaire à la vie humaine. C’est pourquoi, la nuit venue, ces lampes doivent être prêtes à donner de la lumière, comme celles des vierges qui attendent l’époux (cf. Mt 25, 1-13). Jésus, lorsqu’il évoque le rôle de ses disciples au milieu du monde, les compare à la lumière et au sel. Tout comme le sel donne du goût aux aliments, la lumière aide l’homme à ne pas trébucher, lui permet de voir ce qui l’entoure et le guide sur son chemin. Le Christ veut nous montrer dans cette parabole la tâche à laquelle il nous invite : « Remplir le monde de lumière, être sel et lumière : c’est ainsi que le Seigneur a décrit la mission de ses disciples. Porter jusqu’aux derniers confins de la terre la bonne nouvelle de l’amour de Dieu » [2].
La parabole suppose que la lampe est allumée. Qui a allumé le feu qui fait briller la lampe ? L’Église a la mission d’être cette lumière ; elle veut éclairer tous les hommes en annonçant l’Évangile avec la joie du Christ. Ceux d’entre nous qui ont reçu le baptême font partie de ce groupe d’hommes et de femmes que le Seigneur a appelés pour essayer d’éclairer le monde. Saint Ambroise a exprimé cette vocation des chrétiens et de l’Église comme mysterium lunae, le mystère de la lune : « L’Église, comme la lune, ne brille pas de sa propre lumière, mais de la lumière du Christ » [3]. C’est le Christ qui nous éclaire : ce que nous pouvons faire, c’est nous préparer à recevoir son reflet. « Pour l’Église, être missionnaire, c’est manifester sa propre nature : se laisser éclairer par Dieu et refléter sa lumière. Tel est son service. Il n’y a pas d’autre moyen, la mission est sa vocation, faire briller la lumière du Christ est son service. Beaucoup de gens attendent de nous cet engagement missionnaire, car ils ont besoin du Christ, ils ont besoin de connaître le visage du Père » [4].
« FAITES ATTENTION à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé » (Lc 8, 17-18). Le Seigneur, à la fin de la parabole, parle de la responsabilité d’avoir reçu sa lumière, d’avoir été le bénéficiaire d’un don de Dieu. Et cet appel peut nous amener à considérer notre faiblesse et le manque de cohérence que notre feu a parfois. En gardant à l’esprit que même une petite lumière fait beaucoup de bien dans les ténèbres, la prise en compte de notre petitesse peut nous amener à cultiver une disposition humble pour continuer à recevoir le feu de Dieu.
Saint Jean raconte son expérience de porteur de l’Évangile : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jn 3,19). Nous avons tous une expérience personnelle des ténèbres ; lorsque nous y entrons, nous perdons le sens du bien et du mal, les yeux de l’âme s’habituent progressivement aux ténèbres et ignorent la lumière. Le prélat de l’Opus Dei nous rappelle que, dans ces moments-là, « la fidélité consiste à parcourir — avec la grâce de Dieu — le chemin du fils prodigue » [5]. Nous reconnaissons qu’il ne vaut pas la peine de vivre dans les ténèbres, nous nous rappelons que nous sommes appelés à être le rayonnement de Dieu.
La joie de la vie d’un chrétien est de partager la mission avec Jésus. Nous découvrons alors en profondeur qui nous sommes. « Le péché est comme un voile sombre qui couvre notre visage et nous empêche de nous voir et de voir le monde clairement ; le pardon du Seigneur enlève ce manteau d’ombre et de ténèbres et nous donne une lumière nouvelle » [6]. « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1), dit Isaïe. Marie protège toujours la lampe de notre âme. Et si elle devait s’assombrir, elle la ravive avec le feu de son Fils, afin qu’elle éclaire ceux qui en ont besoin.
[1]. Benoît XVI, Audience générale, 24 septembre 2011.
[2]. Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 147.
[3]. Saint Ambroise, Exameron, IV, 8, 32.
[4]. Pape François, Homélie, 6 janvier 2016.
[5]. Mgr Fernando Ocariz, Lettre pastorale, 19 mars 2022, n° 2.
[6]. Pape François, Angélus, 22 mars 2020.
Méditation : Lundi de la 25ème semaine du Temps ordinaire
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Autre commentaire de ce jour.
Des lampes qui éclairent
Autre commentaire de ce jour.
Des lampes qui éclairent
Si nous laissons ces trois petites phrases nous nourrir, nous découvrirons qu’elles photographient la mission de tout chrétien : être lumière pour ceux qui vivent dans les ténèbres, être des lampes allumées dans l’obscurité, des étoiles dans la désorientation générale, des voix qui s’élèvent au milieu de la tempête et de la nuit noire. Nous avons été destinés, prédestinés pour être l’image de son Fils (Rm 8, 29), pour laisser naître Jésus en nos intérieurs, en nos cœurs, pour qu’il rayonne à l’extérieur.
Devant cette mission, des questions surgissent en nous : sommes-nous des mystères de lumière en ne plaçant pas l’évangile sous le lampadaire pour nous protéger de cette vague contre-courant qui nous assaille? Personne après avoir allumé une lampe ne la cache sous un couvercle. Sommes-nous des mystères de vie en gardant frileusement la Parole? Rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Sommes-nous des mystères d’écoute capables de goûter davantage chaque jour – le texte dit recevoir– le fruit juteux de la Parole de Dieu ? Faites attention à la manière dont vous écoutez.
En ce temps de ré-évangélisation, ces trois petites phrases ouvrent sur un appel à devenir «plus baptisés», plus «lumineux», plus «vivants», plus «écoutants». C’est plus urgent que de savoir comment s’organiser. Elles invitent à appuyer nos vies de «plus» sur le roc de notre immersion dans la Parole de Dieu pour que ni la pluie, ni les vents, ni les tempêtes n’en fracturent les fondations.
Mais comment réaliser cette mission d’être «plus» ? D’être ce que nous annonçons plutôt que de parler avec plus ou moins de conviction sur ce que nous devenons ? Le livre des proverbes que nous venons d’entendre (Pro 3, 27-34) nous suggère de ne pas aujourd’hui, maintenant, refuser notre aide ni travailler à rendre l’autre malheureux, ni chercher querelle sans raison à quelqu’un qui ne t’a pas fait de mal. C’est déjà en soi tout un programme!
Mais la parole de Dieu,- celle qui nous rend lumière et vie - il faut aussi la dire, ne pas la tenir dans le secret de nos cœurs. Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! (1 Co 9, 16) Ne pas la placer sous le lampadaire est nécessaire, mais
+ la dire comme les martyrs de l’église coréenne, s’impose pour qu’elle nous sorte des mirages plus scintillants qu’éclairants.
+ la dire même en sachant que notre parole qui s’appuie sur le sol de notre foi, n’est pas le sol qui la reçoit.
+ la dire sans prétendre détenir plus que d’autres la vérité sur Dieu.
+ la dire en sachant que le mystère de Dieu dépasse nos mots, qu’il ne peut être contenu dans nos mots et qu’aucun mot humain ne peut avoir la prétention de révéler Dieu. Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige de la parole ou de la sagesse. Ma parole et ma prédication n’avaient rien du discours persuasif. Elle était une démonstration de la puissance de l’Esprit (1 Co 2, 1-3).L’académicien Hector Bianciotti (Lettres à un ami prêtre, Gallimard, 2006, p.27) écrit que plus la parole cherche la justesse, plus elle s’en éloigne.
+la dire même si nous reconnaissons que nous ne savons pas la dire, que nous disons mal Dieu, mais il faut en parler.
Saintetés, nous n’avons pas encore compris que la parole de Dieu devient une épée tranchante quand – et c’est paradoxal – elle naît de notre faiblesse à bien parler de lui. C’est alors que nous montrons que nous sommes plus possédés par la Parole que nous la possédons. Savoir parler, dire notre Dieu est ce qu’il y a de plus urgent et de plus impossible aussi. Nous sommes des vases fragiles qui portent un trésor inestimable.
Je termine par ces paroles de Benoît XVI à Lourdes (2009) : restez en silence et adorez votre Maître. Restez en silence puis parlez et dites au monde votre foi. Vous ne pouvez taire ce que vous savez. Notre monde à besoin de voir chez les chrétiens [la lumière] qu’ils ne voient briller nulle part ailleurs. Une eucharistie pour nous confier à Celui qui nous confie la mission d’être des mystères de lumière, de vie et d’écoute. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Seigneur Jésus-Christ, notre très doux Sauveur, daigne allumer toi-même nos lampes, afin qu’elles brillent sans cesse dans ton temple et qu’elles donnent de la lumière à notre nuit » (Saint Colomban, abbé)
« Une bougie ne peut donner de la lumière que si la flamme la consume. Elle ne servirait à rien si sa cire n’alimentait pas le feu. Laissez le Christ brûler en vous, même quand cela suppose parfois le sacrifice et le renoncement » (Benoît XVI)
« Il existe un lien organique entre notre vie spirituelle et les dogmes. Les dogmes sont des lumières sur le chemin de notre foi, ils l’éclairent et le rendent sûr. Inversement, si notre vie est droite, notre intelligence et notre cœur seront ouverts pour accueillir la lumière des dogmes de la foi” (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 89)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 24 Septembre 2024
Mardi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).
Fête de Notre-Dame de la Merci ou de la Rédemption
(ou du rachat) des captifs.
Saints Andoche, Thyrse et Félix, Martyrs
à Saulieu, en Bourgogne (IIe siècle).
Saint Loup de Lyon, Evêque (+ 542)
Saint Silouane, L'athonite (+ 1938)
Bienheureux William Spencer et Robert Hardesty,
Martyrs en Angleterre (+ 1589)
Bienheureuse Colombe Gabriel, Moniale et abbesse
- fondatrice des Soeurs Bénédictines de la Charité
(+ 1926)
Vénérable Angelo Ramazzotti, Patriarche de Venise,
Fondateur du PIME (+ 1861)
Vénérable Adolfo Barberis, Prêtre italien Fondateur
des Sœurs du Bon Secours.(+ 1967)
Vénérable Silvio Dissegna, Enfant (+ 1979)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
Les débuts du ministère public de Jésus ont suscité dans sa famille une certaine inquiétude.
Depuis le jour où il avait rangé ses outils pour inaugurer sa vie de prophète itinérant dans toute la Galilée, les gens de sa parenté suivaient avec attention les événements, se demandant ce que signifiait un changement si brusque et sur quoi tout cela allait déboucher.
Il n’y a donc rien d’étonnant à voir les cousins de Jésus venir aux nouvelles. Mais pourquoi Marie, mère de Jésus, s’est-elle jointe à eux ?
Tout simplement parce que Jésus la laissait vivre dans la foi et l’espérance. Elle savait bien que Jésus était totalement voué aux affaires de son Père et que l’œuvre du Messie dépassait les frontières de Nazareth. Elle se disait sans doute aussi que Jésus l’avait déjà beaucoup gâtée en restant trente années auprès d’elle. Elle était heureuse de le savoir heureux dans sa mission. Mais une mère est une mère : elle aussi voulait le voir, l’entendre parler du Père avec des mots tout simples. Et puis, à Nazareth elle veillait à tout ; maintenant qu’elle n’était plus là auprès de lui, ne manquait-il de rien ?
Marie est donc venue, elle aussi, pour voir Jésus. Mais impossible de l’atteindre, tellement la foule est dense autour de lui. On fait donc passer la nouvelle de rang en rang jusqu’à Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors ; ils veulent te voir ».
Étranges limites imposées à l’amour d’une mère : la foule lui a pris son fils, la foule la sépare de son fils.
Nous connaissons, nous aussi, cette souffrance de la séparation ; mais ce n’est plus la foule compacte qui nous interdit d’approcher de Jésus, c’est son retour au Père dans la gloire qui a mis entre nous et lui une distance que seule la foi peut franchir. Nous voudrions voir Jésus, et le Ressuscité nous répond en quelque sorte : « Pour l’instant il vous suffit de m’entendre ». La vision est pour plus tard ; elle est réservée pour le moment de l’heureuse rencontre. Mais dès aujourd’hui nous avons la parole du Maître, et l’Esprit Paraclet nous est donné pour nous faire réentendre cette parole, pour nous en faire ressouvenir et pour nous y faire entrer avec toute la force de notre espérance.
Il n’a donc pas de différence entre la vie théologale de Marie et la nôtre : elle aussi a dû rejoindre son Fils par la foi et la confiance ; elle aussi, même avant la Résurrection, a dû accepter de longues séparations et vivre de la parole de Jésus sans plus voir son visage. Et la réponse de Jésus souligne bien cette nécessité d’une foi vivante : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique ». Ce qui revient à dire : « Tous ceux qui écoutent ma parole et en vivent font partie de ma famille ».
Jésus a toujours refusé de privilégier sa famille selon la chair, car il venait pour le salut du monde entier. Et les disciples sur ce point ont bien compris les intentions du Maître : certes, Jacques, le cousin de Jésus, est resté longtemps un personnage de premier plan dans la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem, jusqu’à sa lapidation en l’an 62, mais jamais les cousins de Jésus n’ont tenté de fonder une dynastie.
À première vue la réponse de Jésus semble sévère pour ses cousins et surtout pour Marie. En réalité, quand il évoque l’attitude des vrais croyants, Jésus pense à sa propre mère, comme nous le lirons bientôt dans ce même Évangile de Luc : « Un jour que Jésus prêchait, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : Heureuse celle qui t’a porté et allaité ! » ; en d’autres termes : « Comme elle a de la chance d’avoir un fils tel que toi ! » Et Jésus de répondre : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » (Lc 11, 28).
Bien sûr, Marie a de la chance ; bien sûr, c’est pour elle un privilège inouï que d’être la Mère de Dieu ; mais Jésus veut souligner son mérite, le mérite de sa foi.
Heureuse Marie, « qui a cru en l’accomplissement des paroles de Dieu » (1, 45).
Heureuse Marie, « qui retenait tous les événements de la vie de Jésus et les méditait dans son coeur » (2, 19).
Par son privilège de Mère du Messie, Marie échappe à la condition commune. Par sa foi et son espérance, au contraire, Marie est non seulement admirable, mais imitable, et nous la voyons devant nous, loin devant nous mais parmi nous quand même, dans la longue caravane des croyants, des fils d’Abraham pèlerins de la foi.
C’est bien là aussi que Jésus la situe. Par un nouveau paradoxe, par une nouvelle délicatesse de son amour filial, au moment même où Marie attend dehors, hors du cercle de ses auditeurs, Jésus fait d’elle un éloge qui traversera tous les siècles : « Voici ma Mère, le modèle de votre foi ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Jésus vient d’achever son enseignement sur l’accueil de la Parole dans nos vies par cet appel à la vigilance : « Faites attention à la manière dont vous écoutez » ; sous-entendu : soyez ces « bonnes terres », qui, « ayant entendu la Parole dans un cœur bon et généreux la retiennent et portent du fruit par leur persévérance » (Lc 8, 15).
On peut supposer que Marie et « les frères de Jésus » - c’est-à-dire ses cousins - ont écouté son enseignement sur le parvis de la maison, mêlés à la foule trop nombreuse pour tenir à l’intérieur.
Puis lorsque le Maître eut terminé, ils ont cherché à le rejoindre, en essayant de se frayer un chemin entre les malades qui se pressaient autour de Jésus pour le toucher et se faire guérir par lui.
Quoi de plus naturel pour une mère que de désirer embrasser son Fils, et pour ses proches de vouloir le saluer ?
Les disciples ont reconnu Marie et signalent sa présence à Jésus, tout absorbé par son Ministère de Compassion.
Notre-Seigneur a sans aucun doute levé la tête et scruté la foule du regard, y cherchant la silhouette bien-aimée.
La découvrant, son visage s’est illuminé d’un sourire rayonnant auquel Marie a répondu avec tendresse.
Tout en gardant les yeux plongés dans ceux de sa mère, Jésus a interprété cet échange silencieux par ces quelques mots :
« Ma mère et mes frères ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique ».
Qui mieux que Marie a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique, elle qui « l’a accueillie par la Foi dans son cœur avant de la concevoir dans son sein par l’action de L’Esprit-Saint » (Saint Augustin) ?
Par deux fois Saint Luc souligne la vigilance intérieure de la Vierge : « Marie retenait toutes ces paroles-événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19) ; « Sa mère gardait dans son cœur toutes ces paroles-événements » (Lc 2, 51).
Nous traduisons le grec rhema par « parole-événement » car il s’agit d’une parole agissante, qui tend à se faire événement - pourvu que nous la laissions agir dans nos vies.
C’est précisément ce que Notre-Seigneur attend de nous : que nous accueillions sa Parole « pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’homme mais la Parole de Dieu qui est à l’œuvre en nous les croyants » (1 Th 2, 13).
Heureux sommes-nous si nous la recevons dans un cœur disponible et dans « l’obéissance de la foi » (Rm 1, 5) : elle sera en nous germe de Vie Divine ; « car Dieu nous a fait renaître non pas d’une semence périssable mais d’une semence impérissable : sa Parole vivante qui demeure » (1 P 1, 23).
Cette vie divine engendrée en nous par l’action de la grâce n’est autre que la Vie du Christ Jésus Lui-même.
Le Verbe de Dieu en effet, est devenu participant de notre nature humaine pour que nous puissions devenir participants de sa nature Divine (cf. 2 P 1, 4).
C’est ainsi que mystérieusement mais bien réellement, nous devenons non seulement « frères » de Jésus - puisque nous sommes engendrés par la volonté du même Père - mais également « mère » du Christ, en tant que nous lui permettons de poursuivre en nous son mouvement d’incarnation, jusqu’à l’achèvement de son Corps total.
C’est pourquoi « comme des enfants nouveau-nés, soyons avides de la Parole comme d’un lait pur qui nous fera grandir pour arriver au Salut » (1 P 2, 2).
« Seigneur Jésus, jour après jour tu t’offres à moi dans ta Parole et dans tes Sacrements, pour me nourrir de ta propre Vie Divine.
Et moi je boude ces dons comme des aliments méprisables. Arrache-moi à ma tiédeur, à mon indifférence coupable ; et donne-moi faim et soif du Pain du Ciel et de la Coupe du Salut afin que je puisse être reçu au sein de la famille de Ton Père et Notre Père, de Ton Dieu et Notre Dieu (cf. Jn 20, 17) ».
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Jésus connaît bien sa mère. Il sait qu'elle écoute la Parole de Dieu avec un cœur noble et généreux (Lc 8, 15). Il sait qu'elle la garde fidèlement (cf. Lc 2, 51) dans son cœur (cf. Lc 2, 19) et réfléchit sur son sens (cf. Lc 1, 29). Il sait que sa mère disparait tant elle est dans la Parole de Dieu (Benoît XVI). Tant elle n'est qu'écoute de Dieu qu'elle médite de tout son être dans l'obéissance de la foi.
Pour Jésus, sa mère n'est pas seulement celle qui l'a enfanté, mais aussi celle qui va nous permettre aussi de l'enfanter. Sans hésiter, et comprenant ce réflexe maternel et magnifique de trouver heureuse la mère qui l'a portée, Jésus rectifie les paroles de cette femme dans la foule certainement pleine d’un enthousiasme et qui soupçonne sans doute la grandeur de ce rabbi : heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent (Lc 11, 27-28).
Diplomate, Jésus dit à cette femme qu'elle a tort de réserver la béatitude à sa mère. Il l'invite à entrer dans une autre béatitude, accessible à tous, celle de reconnaître en lui l'envoyé du Père. Jésus ouvre une perspective nouvelle, une perspective inconcevable à notre entendement, mais que la foi nous révèle avec force : nous sommes, nous aussi, appelés à enfanter le Christ dans nos vies.
Jésus appelle cette femme à élargir son regard. Jésus ne rend pas heureuses seulement deux ou trois personnes choisies sur le volet, mais il veut rendre heureux tout le monde. Tous, tous, nous sommes appelés à connaître Jésus, notre béatitude, même dans les moments d'épreuves ou de souffrances insupportables et quand tout semble dégringoler autour de nous et en nous. La seule manière de vivre heureux, d'entendre Jésus nous déclarer heureux, c'est de vivre comme lui, tourner en permanence vers son Père et d'aimer tout le monde comme lui.
Écouter la parole de Dieu ne signifie pas suivre une série de règles arbitraires ni se soumettre à des ordres qui peuvent aller contre notre volonté. Il s’agit plutôt d’une dynamique de confiance. Si nous commencions à comprendre, même timidement, que Dieu nous aime, alors peu à peu nous saisirions que sa volonté n’est pas autre chose que de nous aimer follement et sans condition.
Écouter la parole de Dieu, la mettre en pratique, c'est ce que Jésus a fait toute sa vie. Il a écouté son Père même dans les heures de grandes solitudes et de grandes souffrances. C'est ce qui caractérise la vie de Marie qui a écouté son Fils jusqu'au pied de la croix. C'est ce qui est accessible à tous les humains sans aucune ex-ception quand nous entrons à fond dans la parole de Dieu. C'est ce qui rend heureux. Le sommes-nous vraiment en écoutant cet évangile ?
Le psaume déclarait heureux ceux qui ont choisi la voie de la fidélité. Traduit dans nos mots d'aujourd'hui, le psaume déclare heureux ceux qui n'écoutent pas à moitié, qui ne s'engagent pas à moitié, qui ne sont pas des croyants à temps partiel. Il déclare heureux, et Jésus confirme cela dans sa réponse, ceux qui contemplent en profondeur la parole de Dieu pour en vivre entièrement.
Pour vous, ce matin, une question: où en suis-je dans mon écoute de Jésus ? Plus précis encore, où en suis-je dans mon devenir disciple comme Marie l'a été ? Comme les apôtres l'ont été ? Celui qui renonce à s'écouter, et c'est une croix que de renoncer à cela, peut être mon disciple ( Cf Lc. 14, 25-33). Commençons à écouter avec enthousiasme la Parole de Dieu. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
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(ou du rachat) des captifs.
Saints Andoche, Thyrse et Félix, Martyrs
à Saulieu, en Bourgogne (IIe siècle).
Saint Loup de Lyon, Evêque (+ 542)
Saint Silouane, L'athonite (+ 1938)
Bienheureux William Spencer et Robert Hardesty,
Martyrs en Angleterre (+ 1589)
Bienheureuse Colombe Gabriel, Moniale et abbesse
- fondatrice des Soeurs Bénédictines de la Charité
(+ 1926)
Vénérable Angelo Ramazzotti, Patriarche de Venise,
Fondateur du PIME (+ 1861)
Vénérable Adolfo Barberis, Prêtre italien Fondateur
des Sœurs du Bon Secours.(+ 1967)
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Textes de la Messe du Jour
- Livre des Proverbes 21, 1-6.10-13... Psaume 119(118), 1.27.30.34.35.44... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 8, 19-21:
- PREMIÈRE LECTURE :
Maximes diverses pour une vie droite (Pr 21, 1-6.10-13)
Lecture du Livre des Proverbes
Le Seigneur dispose du cœur du roi
comme d’un canal d’irrigation,
il le dirige où il veut.
La conduite d’un homme est toujours droite à ses yeux,
mais c’est le Seigneur qui pèse les cœurs.
Accomplir la justice et le droit
plaît au Seigneur plus que le sacrifice.
Regarder de haut, se rengorger :
ainsi brillent les méchants, mais ce n’est que péché.
Les plans de l’homme actif lui assurent du profit ;
mais la précipitation conduit à l’indigence.
Une fortune acquise par le mensonge :
illusion fugitive de qui cherche la mort.
Le méchant ne désire que le mal ;
il n’a pas un regard de pitié pour son prochain.
Quand on punit l’insolent, l’étourdi devient sage ;
le sage, il suffit de le raisonner pour qu’il comprenne.
Le juste considère le clan du méchant :
le méchant pervertit les autres pour leur malheur.
Qui fait la sourde oreille à la clameur des faibles
criera lui-même sans obtenir de réponse.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 118 (119), 1.27, 30.34, 35.44
R/ Guide-moi, Seigneur,
sur la voie de tes volontés. (Ps 118, 35a)
Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
Montre-moi la voie de tes préceptes,
que je médite sur tes merveilles.
J’ai choisi la voie de la fidélité,
je m’ajuste à tes décisions.
Montre-moi comment garder ta loi,
que je l’observe de tout cœur.
Guide-moi sur la voie de tes volontés,
là, je me plais.
J’observerai sans relâche ta loi,
toujours et à jamais.
ÉVANGILE :
« Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole
de Dieu, et qui la mettent en pratique » (Lc 8, 19-21)
Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent !
Alléluia. (Lc 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
la mère et les frères de Jésus vinrent le trouver,
mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu’à lui
à cause de la foule.
On le lui fit savoir :
« Ta mère et tes frères sont là dehors,
qui veulent te voir. »
Il leur répondit :
« Ma mère et mes frères
sont ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la mettent en pratique. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Ta mère et tes frères
Ta mère et tes frères
Les débuts du ministère public de Jésus ont suscité dans sa famille une certaine inquiétude.
Depuis le jour où il avait rangé ses outils pour inaugurer sa vie de prophète itinérant dans toute la Galilée, les gens de sa parenté suivaient avec attention les événements, se demandant ce que signifiait un changement si brusque et sur quoi tout cela allait déboucher.
Il n’y a donc rien d’étonnant à voir les cousins de Jésus venir aux nouvelles. Mais pourquoi Marie, mère de Jésus, s’est-elle jointe à eux ?
Tout simplement parce que Jésus la laissait vivre dans la foi et l’espérance. Elle savait bien que Jésus était totalement voué aux affaires de son Père et que l’œuvre du Messie dépassait les frontières de Nazareth. Elle se disait sans doute aussi que Jésus l’avait déjà beaucoup gâtée en restant trente années auprès d’elle. Elle était heureuse de le savoir heureux dans sa mission. Mais une mère est une mère : elle aussi voulait le voir, l’entendre parler du Père avec des mots tout simples. Et puis, à Nazareth elle veillait à tout ; maintenant qu’elle n’était plus là auprès de lui, ne manquait-il de rien ?
Marie est donc venue, elle aussi, pour voir Jésus. Mais impossible de l’atteindre, tellement la foule est dense autour de lui. On fait donc passer la nouvelle de rang en rang jusqu’à Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors ; ils veulent te voir ».
Étranges limites imposées à l’amour d’une mère : la foule lui a pris son fils, la foule la sépare de son fils.
Nous connaissons, nous aussi, cette souffrance de la séparation ; mais ce n’est plus la foule compacte qui nous interdit d’approcher de Jésus, c’est son retour au Père dans la gloire qui a mis entre nous et lui une distance que seule la foi peut franchir. Nous voudrions voir Jésus, et le Ressuscité nous répond en quelque sorte : « Pour l’instant il vous suffit de m’entendre ». La vision est pour plus tard ; elle est réservée pour le moment de l’heureuse rencontre. Mais dès aujourd’hui nous avons la parole du Maître, et l’Esprit Paraclet nous est donné pour nous faire réentendre cette parole, pour nous en faire ressouvenir et pour nous y faire entrer avec toute la force de notre espérance.
Il n’a donc pas de différence entre la vie théologale de Marie et la nôtre : elle aussi a dû rejoindre son Fils par la foi et la confiance ; elle aussi, même avant la Résurrection, a dû accepter de longues séparations et vivre de la parole de Jésus sans plus voir son visage. Et la réponse de Jésus souligne bien cette nécessité d’une foi vivante : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique ». Ce qui revient à dire : « Tous ceux qui écoutent ma parole et en vivent font partie de ma famille ».
Jésus a toujours refusé de privilégier sa famille selon la chair, car il venait pour le salut du monde entier. Et les disciples sur ce point ont bien compris les intentions du Maître : certes, Jacques, le cousin de Jésus, est resté longtemps un personnage de premier plan dans la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem, jusqu’à sa lapidation en l’an 62, mais jamais les cousins de Jésus n’ont tenté de fonder une dynastie.
À première vue la réponse de Jésus semble sévère pour ses cousins et surtout pour Marie. En réalité, quand il évoque l’attitude des vrais croyants, Jésus pense à sa propre mère, comme nous le lirons bientôt dans ce même Évangile de Luc : « Un jour que Jésus prêchait, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : Heureuse celle qui t’a porté et allaité ! » ; en d’autres termes : « Comme elle a de la chance d’avoir un fils tel que toi ! » Et Jésus de répondre : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » (Lc 11, 28).
Bien sûr, Marie a de la chance ; bien sûr, c’est pour elle un privilège inouï que d’être la Mère de Dieu ; mais Jésus veut souligner son mérite, le mérite de sa foi.
Heureuse Marie, « qui a cru en l’accomplissement des paroles de Dieu » (1, 45).
Heureuse Marie, « qui retenait tous les événements de la vie de Jésus et les méditait dans son coeur » (2, 19).
Par son privilège de Mère du Messie, Marie échappe à la condition commune. Par sa foi et son espérance, au contraire, Marie est non seulement admirable, mais imitable, et nous la voyons devant nous, loin devant nous mais parmi nous quand même, dans la longue caravane des croyants, des fils d’Abraham pèlerins de la foi.
C’est bien là aussi que Jésus la situe. Par un nouveau paradoxe, par une nouvelle délicatesse de son amour filial, au moment même où Marie attend dehors, hors du cercle de ses auditeurs, Jésus fait d’elle un éloge qui traversera tous les siècles : « Voici ma Mère, le modèle de votre foi ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu,
et qui la mettent en pratique.
Autre commentaire de ce jour.
Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu,
et qui la mettent en pratique.
Jésus vient d’achever son enseignement sur l’accueil de la Parole dans nos vies par cet appel à la vigilance : « Faites attention à la manière dont vous écoutez » ; sous-entendu : soyez ces « bonnes terres », qui, « ayant entendu la Parole dans un cœur bon et généreux la retiennent et portent du fruit par leur persévérance » (Lc 8, 15).
On peut supposer que Marie et « les frères de Jésus » - c’est-à-dire ses cousins - ont écouté son enseignement sur le parvis de la maison, mêlés à la foule trop nombreuse pour tenir à l’intérieur.
Puis lorsque le Maître eut terminé, ils ont cherché à le rejoindre, en essayant de se frayer un chemin entre les malades qui se pressaient autour de Jésus pour le toucher et se faire guérir par lui.
Quoi de plus naturel pour une mère que de désirer embrasser son Fils, et pour ses proches de vouloir le saluer ?
Les disciples ont reconnu Marie et signalent sa présence à Jésus, tout absorbé par son Ministère de Compassion.
Notre-Seigneur a sans aucun doute levé la tête et scruté la foule du regard, y cherchant la silhouette bien-aimée.
La découvrant, son visage s’est illuminé d’un sourire rayonnant auquel Marie a répondu avec tendresse.
Tout en gardant les yeux plongés dans ceux de sa mère, Jésus a interprété cet échange silencieux par ces quelques mots :
« Ma mère et mes frères ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique ».
Qui mieux que Marie a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique, elle qui « l’a accueillie par la Foi dans son cœur avant de la concevoir dans son sein par l’action de L’Esprit-Saint » (Saint Augustin) ?
Par deux fois Saint Luc souligne la vigilance intérieure de la Vierge : « Marie retenait toutes ces paroles-événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19) ; « Sa mère gardait dans son cœur toutes ces paroles-événements » (Lc 2, 51).
Nous traduisons le grec rhema par « parole-événement » car il s’agit d’une parole agissante, qui tend à se faire événement - pourvu que nous la laissions agir dans nos vies.
C’est précisément ce que Notre-Seigneur attend de nous : que nous accueillions sa Parole « pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’homme mais la Parole de Dieu qui est à l’œuvre en nous les croyants » (1 Th 2, 13).
Heureux sommes-nous si nous la recevons dans un cœur disponible et dans « l’obéissance de la foi » (Rm 1, 5) : elle sera en nous germe de Vie Divine ; « car Dieu nous a fait renaître non pas d’une semence périssable mais d’une semence impérissable : sa Parole vivante qui demeure » (1 P 1, 23).
Cette vie divine engendrée en nous par l’action de la grâce n’est autre que la Vie du Christ Jésus Lui-même.
Le Verbe de Dieu en effet, est devenu participant de notre nature humaine pour que nous puissions devenir participants de sa nature Divine (cf. 2 P 1, 4).
C’est ainsi que mystérieusement mais bien réellement, nous devenons non seulement « frères » de Jésus - puisque nous sommes engendrés par la volonté du même Père - mais également « mère » du Christ, en tant que nous lui permettons de poursuivre en nous son mouvement d’incarnation, jusqu’à l’achèvement de son Corps total.
C’est pourquoi « comme des enfants nouveau-nés, soyons avides de la Parole comme d’un lait pur qui nous fera grandir pour arriver au Salut » (1 P 2, 2).
« Seigneur Jésus, jour après jour tu t’offres à moi dans ta Parole et dans tes Sacrements, pour me nourrir de ta propre Vie Divine.
Et moi je boude ces dons comme des aliments méprisables. Arrache-moi à ma tiédeur, à mon indifférence coupable ; et donne-moi faim et soif du Pain du Ciel et de la Coupe du Salut afin que je puisse être reçu au sein de la famille de Ton Père et Notre Père, de Ton Dieu et Notre Dieu (cf. Jn 20, 17) ».
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Élargir son regard
Autre commentaire de ce jour.
Élargir son regard
Jésus connaît bien sa mère. Il sait qu'elle écoute la Parole de Dieu avec un cœur noble et généreux (Lc 8, 15). Il sait qu'elle la garde fidèlement (cf. Lc 2, 51) dans son cœur (cf. Lc 2, 19) et réfléchit sur son sens (cf. Lc 1, 29). Il sait que sa mère disparait tant elle est dans la Parole de Dieu (Benoît XVI). Tant elle n'est qu'écoute de Dieu qu'elle médite de tout son être dans l'obéissance de la foi.
Pour Jésus, sa mère n'est pas seulement celle qui l'a enfanté, mais aussi celle qui va nous permettre aussi de l'enfanter. Sans hésiter, et comprenant ce réflexe maternel et magnifique de trouver heureuse la mère qui l'a portée, Jésus rectifie les paroles de cette femme dans la foule certainement pleine d’un enthousiasme et qui soupçonne sans doute la grandeur de ce rabbi : heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent (Lc 11, 27-28).
Diplomate, Jésus dit à cette femme qu'elle a tort de réserver la béatitude à sa mère. Il l'invite à entrer dans une autre béatitude, accessible à tous, celle de reconnaître en lui l'envoyé du Père. Jésus ouvre une perspective nouvelle, une perspective inconcevable à notre entendement, mais que la foi nous révèle avec force : nous sommes, nous aussi, appelés à enfanter le Christ dans nos vies.
Jésus appelle cette femme à élargir son regard. Jésus ne rend pas heureuses seulement deux ou trois personnes choisies sur le volet, mais il veut rendre heureux tout le monde. Tous, tous, nous sommes appelés à connaître Jésus, notre béatitude, même dans les moments d'épreuves ou de souffrances insupportables et quand tout semble dégringoler autour de nous et en nous. La seule manière de vivre heureux, d'entendre Jésus nous déclarer heureux, c'est de vivre comme lui, tourner en permanence vers son Père et d'aimer tout le monde comme lui.
Écouter la parole de Dieu ne signifie pas suivre une série de règles arbitraires ni se soumettre à des ordres qui peuvent aller contre notre volonté. Il s’agit plutôt d’une dynamique de confiance. Si nous commencions à comprendre, même timidement, que Dieu nous aime, alors peu à peu nous saisirions que sa volonté n’est pas autre chose que de nous aimer follement et sans condition.
Écouter la parole de Dieu, la mettre en pratique, c'est ce que Jésus a fait toute sa vie. Il a écouté son Père même dans les heures de grandes solitudes et de grandes souffrances. C'est ce qui caractérise la vie de Marie qui a écouté son Fils jusqu'au pied de la croix. C'est ce qui est accessible à tous les humains sans aucune ex-ception quand nous entrons à fond dans la parole de Dieu. C'est ce qui rend heureux. Le sommes-nous vraiment en écoutant cet évangile ?
Le psaume déclarait heureux ceux qui ont choisi la voie de la fidélité. Traduit dans nos mots d'aujourd'hui, le psaume déclare heureux ceux qui n'écoutent pas à moitié, qui ne s'engagent pas à moitié, qui ne sont pas des croyants à temps partiel. Il déclare heureux, et Jésus confirme cela dans sa réponse, ceux qui contemplent en profondeur la parole de Dieu pour en vivre entièrement.
Pour vous, ce matin, une question: où en suis-je dans mon écoute de Jésus ? Plus précis encore, où en suis-je dans mon devenir disciple comme Marie l'a été ? Comme les apôtres l'ont été ? Celui qui renonce à s'écouter, et c'est une croix que de renoncer à cela, peut être mon disciple ( Cf Lc. 14, 25-33). Commençons à écouter avec enthousiasme la Parole de Dieu. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Oh Fils Unique et Parole de Dieu ! Toi qui est immortel, tu as daigné, pour nous sauver, prendre chair de la Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie. Toi, l’Un de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint Esprit, sauve-nous ! » (Saint Jean Chrysostome)
« Rien que dans le Verbe qui s’est fait chair, dont l’amour s’accomplit sur la Croix, l’obéissance est parfaite » (Benoît XVI)
« Par la foi l’homme soumet complètement son intelligence et sa volonté à Dieu. De tout son être l’homme donne son assentiment à Dieu révélateur (cf. DV 5). L’Écriture Sainte appelle "obéissance de la foi" cette réponse de l’homme au Dieu qui révèle (cf. Rom 1,5)” (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 143)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 25 Septembre 2024
Mercredi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Solennité (propre à la Suisse) de la Fête
de Saint Nicolas de Flüe, patron de la Suisse (1417-1487).
Saint Cléophas, Disciple du Christ au
bourg d'Emmaüs (Ier siècle)
Saints Paul, Tatte et leurs enfants, Martyrs à
Damas (IVe siècle)
Saint Firmin, Evêque d'Amiens (IVe siècle)
Saint Serge de Radonège, Ermite, fondateur du
monastère de la Trinité-Saint-Serge (+ 1392)
Bienheureux Hermann Contract, le Boiteux, o.s.b.
(1013- † 1054).
Bienheureux José Antón Gómez et ses compagnons
José Antón Gómez et ses trois compagnons prêtres
et moines espagnols (+ 1936)
Bienheureux Juan Elias Medina et de 126 compagnons
Martyrs de la Guerre d’Espagne (+ 1936)
Vénérable María Benita Arias, Fondatrice des
Servantes de Jésus-Sacrement (+ 1894)
Vénérable Wanda Malczewska, Mystique polonaise
(+ 1896)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Jésus a tenu à ce que ses disciples fassent, de son vivant, leurs premières expériences missionnaires ; et l’Évangile rapporte qu’il a envoyé, dans un premier temps, les Douze, sa meilleure équipe, puis dans un second temps soixante-douze autres, deux par deux (Lc 10, 1-2).
Aujourd’hui nous assistons au départ des Douze. Jésus leur confie deux tâches essentielles : proclamer le Règne de Dieu et guérir ; et les deux sont liées, car les guérisons opérées par les Apôtres, tout comme celles accomplies par le Christ, seront le signe que le Règne de Dieu est arrivé et que les forces du mal reculent dans le monde, avec leur cortège de mort et de souffrances.
Voilà donc les Douze cheminant de village en village et expérimentant la puissance de Jésus à travers leurs paroles et leurs gestes. Parce qu’ils travaillent pour Jésus, avec sa force et son autorité, ils n’ont à prévoir aucun arsenal, aucune provision, aucune sécurité onéreuse. Et Jésus leur a recommandé de rester le plus légers possible : « ni bâton, ni besace, ni pain ni argent ; surtout pas deux tuniques l’une sur l’autre », ce qui serait un signe de luxe et d’oisiveté. Cette légèreté des missionnaires sera à la fois un signe de pauvreté et un témoignage de confiance dans la fidélité du Seigneur qui les envoie.
Il s’agit manifestement d’une mission courte, à l’intérieur même du pays d’Israël. Plus tard les missions de Paul en Méditerranée nécessiteront des équipes plus étoffées et le soutien financier de la communauté d’Antioche ou des jeunes églises.
Dans l’immédiat, c’est surtout un style missionnaire que Jésus veut inculquer aux Apôtres. Pour cette première tentative, les Douze iront de maison en maison, modestement, patiemment, prenant le temps d’un contact prolongé, annonçant la bonne nouvelle, l’unique nouvelle que le monde attende pour sa joie, et guérissant partout les malades physiques ou mentaux qu’on leur présentera.
Mais bien que ce soit une mission préparatoire, une sorte de répétition de la mission universelle, Jésus engage pleinement son autorité dans le travail de ses amis. Non seulement il leur donne de son pouvoir sur les démons et les maladies pour libérer tous ceux qui accueilleront le message avec foi, mais il leur demande de prononcer le cas échéant des avertissements solennels :
« Quant à ceux qui ne vous accueilleront pas, sortez de leur ville et secouez la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux ».
Il se peut en effet qu’en réponse à son offre de paix et de liberté le témoin de Jésus essuie un refus, refus de sa présence ou refus de sa parole. Il restera alors messager de paix et se laissera chasser de la ville, sans une plainte et sans rien emporter d’elle, ni amertume ni agressivité, pas même la poussière attachée à ses pieds.
Il s’en ira, libre, dans la paix de Dieu, mais sans rien brader des appels de Jésus.
Jésus reviendra sur cette consigne lors de l’envoi des soixante-douze : « Dans toute ville où vous serez entrés et où l’on ne vous accueillera pas, sortez sur la place publique et dites :’Même la poussière de votre ville qui s’est collée à nos pieds, nous l’essuyons pour vous la laisser. Pourtant, sachez-le bien : le Règne de Dieu est tout proche ! » (10, 11)
Bonne nouvelle pour les uns, occasion de raidissement pour les autres : la parole des disciples sera signe de contradiction comme celle du Maître ; et aussi longtemps que l’Évangile sera prêché au nom de Jésus, chaque homme devra signifier librement s’il accepte ou repousse son offre de miséricorde, s’il veut ou non être guéri, s’il prend ou non le chemin de l’amour.
De la part de Dieu, en tout cas, l’offre est généreuse. Dieu veut sauver, Dieu veut guérir, Dieu n’a pour nous que des pensées de paix et une bonne nouvelle. Mais c’est à nous de saisir le bonheur quand Jésus nous l’apporte.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Dans la finale de la longue section consacrée, depuis le verset 14 du chapitre 4, à la prédication en Galilée, Luc va s’attacher tout particulièrement aux liens qui relient Jésus à ses apôtres.
Dans notre péricope, nous voyons Jésus convoquer et envoyer les douze proclamer le Royaume de Dieu et faire des guérisons.
On est frappé dans cet Évangile par l’impression de légèreté, de liberté qui s’en dégage : « N’emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange ».
L’apôtre part, désencombré de tout souci matériel, de tout attachement autre que celui qui le relie à Son Seigneur.
C’est le seul lien qu’il garde mais un lien qui loin de le paralyser, le pousse au contraire en avant parce qu’il lui donne l’assurance de pouvoir compter sur Son Maître à chaque instant.
La pauvreté de l’apôtre interpelle. Elle interroge sur ce qui le fait vivre et lui donne cette joie, ce dynamisme et cette force.
Elle annonce une richesse qui dépasse les biens de ce monde : la Vie du Royaume de Dieu. Condition de celui qui annonce le Royaume, elle se révèle ainsi condition d’accès au Royaume.
Condition d’accès au Royaume, la pauvreté l’est en tant qu’elle libère le cœur et l’esprit pour permettre d’entrer dans la dynamique de l’Amour et du partage.
Car, de quoi vit-on dans le Royaume si ce n’est de la Charité !
A côté d’une pauvreté matérielle subie et négative, sans cesse à combattre, il existe une pauvreté matérielle positive qui, une fois choisie, libère, élève et rend disponible pour les réalités du Royaume.
Il apparaît dès lors cohérent que celui qui annonce le Royaume de l’Amour de Dieu vive une pauvreté effective et choisie.
Jésus ne nous l’a-t-il pas Lui-même montré, Lui qui s’est fait proche des pauvres pour les enrichir de sa pauvreté !
Toute sa vie, de la Crèche à la Croix, a été marquée par le dépouillement. C’est bien par sa pauvreté et son abaissement volontaire qu’il nous a ouvert les portes du Royaume et du Salut.
Saint Paul l’a bien compris lorsque dans son Épître aux habitants de Philippe il les invite à imiter le dépouillement du Seigneur Jésus Lui-même : « Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus-Christ : Lui qui est de condition divine n'a pas considéré comme une proie à saisir d'être l'égal de Dieu.
Mais il s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur une Croix.
C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au Nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les Cieux, sur la Terre et sous la Terre, et que toute langue confesse que Le Seigneur, c'est Jésus-Christ, à la Gloire de Dieu Le Père. » (Ph 2, 5-9)
Nous voyons combien la pauvreté que Jésus nous invite à saisir, sans l’exclure pour autant, est bien plus qu’un simple renoncement aux biens matériels.
Elle est une marche à sa suite, lui auquel nous sommes appelés à nous identifier pour nous faire les relais de son Amour auprès de nos frères en humanité.
C’est appel à choisir d’être pauvre avec Le Christ ne cessera jamais de résonner dans le cœur de tout Chrétien et de l’Église tout entière parce qu’il relève de l’essence missionnaire et apostolique de celle-ci.
C’est bien ce qu’exprime le Concile Vatican II lorsqu’il nous dit : « La mission de l’Église continue et développe au cours de l’histoire la mission du Christ Lui-même, qui fut envoyé pour annoncer aux pauvres la bonne nouvelle ; c’est donc par la même route qu’a suivie Le Christ Lui-même que, sous la poussée de L’Esprit du Christ, l’Église doit marcher, c’est-à-dire par la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa Résurrection.
Car c’est ainsi dans l’espérance qu’ont marché tous les apôtres, qui ont achevé par leurs multiples tribulations et souffrances ce qui manque à la Passion du Christ au profit de son Corps qui est l’Église (Col 1, 24)… » (Ad Gentes 5)
« Seigneur, fais-nous la grâce de devenir à la suite de tes apôtres de véritables disciples de ton Amour et de ta Miséricorde.
Conduis-nous sur le chemin du dessaisissement de nous-mêmes pour que nous rendions un témoignage de Toi toujours plus authentique. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Je commence cette réflexion par ces mots écrits au XIVe siècle pour le grand priant Ruysbroeck : dans l’Église primitive, les apôtres et les saints évêques marchaient de par le monde et convertissaient les païens. Maintenant, c’est une histoire différente. Quand un évêque ou un abbé visitent son peuple, il arrive avec ses quarante chevaux, sa famille étendue et à grands frais. Mais lui-même n’a rien à payer. Le changement était dans la bourse et non dans le cœur (traduction libre de ma part). [i]
L’appel à n’emporter ni argent, ni pain, ni bâton a été remplacé très tôt dans l’histoire de l’Église, par la séduction des richesses, que souvent les envoyés déployaient. Jésus et ses disciples étaient pauvres de tout bien. Ils étaient riches en humanité, en vertu, disait-on à une autre époque.
Ruysbroeck déplore qu’à son époque, les envoyés de l’Église (évêques, abbés, prêtres) fussent riches en avoir de toute sorte et pauvres en humanité, en vertu. Pour lui, c’était des disciples de Judas qui, à son époque, dirigeaient l’Église. Ils sont comme Judas qui ont vendu leur Maître.
Quand est-il aujourd’hui ? Le pape François atteste dans sa personne même et dans ses attitudes et comportements que l’évangile ne s’annonce pas en portant des phylactères et en rallongeant les franges (cf. Mt 23, 5). C’est seulement avec cette certitude intérieure de pauvreté et appuyée par des comportements extérieurs, que s’annonce l’évangile. Tout est gratuit. Tout est grâce. Il y a cinquante ans, le document Ad Gentes (no 5) notait que la mission de l’Église continue et développe la mission du Christ lui-même […] qui s’est fait pauvre.
Dans sa lettre pastorale sur l’environnement (Laudatio si, no 122), le pape François remarque avec lucidité que lorsque l'être humain se met lui-même au centre, il finit par donner priorité absolue à ses intérêts […] et tout ce qui ne sert pas ses propres intérêts est sans importance. Nos intérêts convoitent toujours davantage.
Tout quitter ou n’emportez rien, ces paroles engendrent des chrétiens. Ils donnent des ailes, pourrait-on dire, à l’évangélisation. Les évangélistes expriment les préoccupations de Jésus quand ils écrivent qu’on peut rendre vaine la Parole (cf. Mc 7, 13), la falsifier (cf. 2 Co 4, 2), la diluer pour gagner l’approbation (2 Co 2, 17) ou l’enfouir dans des paroles humaines qui la vident de sa beauté (1 Co 2, 4). Contre ces risques très réels, Pierre insiste pour nous entendre parler avec les mots de Dieu (cf. 1 Pi 4, 11), avec le style et comportement de Jésus.
Vincent de Paul atteste que le style de vie du chrétien est aussi important que le contenu de sa foi. La foi passe plus à travers nos personnes que dans nos paroles. Paul VI affirmait que les hommes d'aujourd'hui ont plus besoin de témoins que de maîtres. Et lorsqu'ils suivent des maîtres, c'est parce que leurs maîtres sont devenus des témoins (Paul VI au Conseil des laïcs, 1974). Une question surgit : et nous, ici, sommes-nous témoins ou maîtres en parole de Dieu ? Nos vies sont-elles des réponses à la parole que nous venons d’entendre ?
Aucunement question de délester l’héritage de la foi, le dépôt pour parler en termes de contenu, mais notre style de vie ne doit en attester la faisabilité. Il ne s’agit aucunement de vivre misérablement. Ce n’est pas les possessions qui font problème, mais l’emploi qui en est fait. Le tout quitté n’est pas non plus à comprendre seulement des biens à avoir ou pas. Il faut aussi quitter nos blessures intérieures, décrocher de ce qui nous arrive, délaisser nos turbulences d’ordre physique ou psychique. Ce terrain-là est plutôt difficile.
Accorde-nous une pareille ardeur à aimer et pratiquer ce qu’a enseigné (oraison) Vincent de Paul. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 25 Septembre 2024
Mercredi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Solennité (propre à la Suisse) de la Fête
de Saint Nicolas de Flüe, patron de la Suisse (1417-1487).
Saint Cléophas, Disciple du Christ au
bourg d'Emmaüs (Ier siècle)
Saints Paul, Tatte et leurs enfants, Martyrs à
Damas (IVe siècle)
Saint Firmin, Evêque d'Amiens (IVe siècle)
Saint Serge de Radonège, Ermite, fondateur du
monastère de la Trinité-Saint-Serge (+ 1392)
Bienheureux Hermann Contract, le Boiteux, o.s.b.
(1013- † 1054).
Bienheureux José Antón Gómez et ses compagnons
José Antón Gómez et ses trois compagnons prêtres
et moines espagnols (+ 1936)
Bienheureux Juan Elias Medina et de 126 compagnons
Martyrs de la Guerre d’Espagne (+ 1936)
Vénérable María Benita Arias, Fondatrice des
Servantes de Jésus-Sacrement (+ 1894)
Vénérable Wanda Malczewska, Mystique polonaise
(+ 1896)
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Textes de la Messe du Jour
- Livre des Proverbes 30, 5-9… Psaume 119(118), 29.72.89.101.104.163… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 1-6.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Ne me donne ni pauvreté ni richesse mais accorde-moi
ma part de pain » (Pr 30, 5-9)
Lecture du Livre des Proverbes
Toute parole de Dieu est éprouvée au feu ;
il est un bouclier pour qui s’abrite en lui.
N’ajoute rien à ce qu’il dit :
il te le reprocherait comme un mensonge.
Seigneur, je n’ai que deux choses à te demander,
ne me les refuse pas avant que je meure !
Éloigne de moi mensonge et fausseté,
ne me donne ni pauvreté ni richesse
accorde-moi seulement ma part de pain.
Car, dans l’abondance, je pourrais te renier
en disant : « Le Seigneur, qui est-ce ? »
Ou alors, la misère ferait de moi un voleur,
et je profanerais le nom de mon Dieu !
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 118 (119), 29.72, 89.101, 104.163
R/ Ta parole, Seigneur, est la lumière de
mes pas. (Ps 118, 105a)
Détourne-moi de la voie du mensonge,
fais-moi la grâce de ta loi.
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
plus qu’un monceau d’or ou d’argent.
Pour toujours, ta parole, Seigneur,
se dresse dans les cieux.
Des chemins du mal, je détourne mes pas,
afin d’observer ta parole.
Tes préceptes m’ont donné l’intelligence :
je hais tout chemin de mensonge.
Je hais, je déteste le mensonge ;
ta loi, je l’aime.
ÉVANGILE :
« Il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir
les malades » (Lc 9, 1-6)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
Jésus rassembla les Douze ;
il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons,
et de même pour faire des guérisons ;
il les envoya proclamer le règne de Dieu
et guérir les malades.
Il leur dit :
« Ne prenez rien pour la route,
ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ;
n’ayez pas chacun une tunique de rechange.
Quand vous serez reçus dans une maison,
restez-y ; c’est de là que vous repartirez.
Et si les gens ne vous accueillent pas,
sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds :
ce sera un témoignage contre eux. »
Ils partirent
et ils allaient de village en village,
annonçant la Bonne Nouvelle
et faisant partout des guérisons.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
L'envoi des Douze
L'envoi des Douze
Jésus a tenu à ce que ses disciples fassent, de son vivant, leurs premières expériences missionnaires ; et l’Évangile rapporte qu’il a envoyé, dans un premier temps, les Douze, sa meilleure équipe, puis dans un second temps soixante-douze autres, deux par deux (Lc 10, 1-2).
Aujourd’hui nous assistons au départ des Douze. Jésus leur confie deux tâches essentielles : proclamer le Règne de Dieu et guérir ; et les deux sont liées, car les guérisons opérées par les Apôtres, tout comme celles accomplies par le Christ, seront le signe que le Règne de Dieu est arrivé et que les forces du mal reculent dans le monde, avec leur cortège de mort et de souffrances.
Voilà donc les Douze cheminant de village en village et expérimentant la puissance de Jésus à travers leurs paroles et leurs gestes. Parce qu’ils travaillent pour Jésus, avec sa force et son autorité, ils n’ont à prévoir aucun arsenal, aucune provision, aucune sécurité onéreuse. Et Jésus leur a recommandé de rester le plus légers possible : « ni bâton, ni besace, ni pain ni argent ; surtout pas deux tuniques l’une sur l’autre », ce qui serait un signe de luxe et d’oisiveté. Cette légèreté des missionnaires sera à la fois un signe de pauvreté et un témoignage de confiance dans la fidélité du Seigneur qui les envoie.
Il s’agit manifestement d’une mission courte, à l’intérieur même du pays d’Israël. Plus tard les missions de Paul en Méditerranée nécessiteront des équipes plus étoffées et le soutien financier de la communauté d’Antioche ou des jeunes églises.
Dans l’immédiat, c’est surtout un style missionnaire que Jésus veut inculquer aux Apôtres. Pour cette première tentative, les Douze iront de maison en maison, modestement, patiemment, prenant le temps d’un contact prolongé, annonçant la bonne nouvelle, l’unique nouvelle que le monde attende pour sa joie, et guérissant partout les malades physiques ou mentaux qu’on leur présentera.
Mais bien que ce soit une mission préparatoire, une sorte de répétition de la mission universelle, Jésus engage pleinement son autorité dans le travail de ses amis. Non seulement il leur donne de son pouvoir sur les démons et les maladies pour libérer tous ceux qui accueilleront le message avec foi, mais il leur demande de prononcer le cas échéant des avertissements solennels :
« Quant à ceux qui ne vous accueilleront pas, sortez de leur ville et secouez la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux ».
Il se peut en effet qu’en réponse à son offre de paix et de liberté le témoin de Jésus essuie un refus, refus de sa présence ou refus de sa parole. Il restera alors messager de paix et se laissera chasser de la ville, sans une plainte et sans rien emporter d’elle, ni amertume ni agressivité, pas même la poussière attachée à ses pieds.
Il s’en ira, libre, dans la paix de Dieu, mais sans rien brader des appels de Jésus.
Jésus reviendra sur cette consigne lors de l’envoi des soixante-douze : « Dans toute ville où vous serez entrés et où l’on ne vous accueillera pas, sortez sur la place publique et dites :’Même la poussière de votre ville qui s’est collée à nos pieds, nous l’essuyons pour vous la laisser. Pourtant, sachez-le bien : le Règne de Dieu est tout proche ! » (10, 11)
Bonne nouvelle pour les uns, occasion de raidissement pour les autres : la parole des disciples sera signe de contradiction comme celle du Maître ; et aussi longtemps que l’Évangile sera prêché au nom de Jésus, chaque homme devra signifier librement s’il accepte ou repousse son offre de miséricorde, s’il veut ou non être guéri, s’il prend ou non le chemin de l’amour.
De la part de Dieu, en tout cas, l’offre est généreuse. Dieu veut sauver, Dieu veut guérir, Dieu n’a pour nous que des pensées de paix et une bonne nouvelle. Mais c’est à nous de saisir le bonheur quand Jésus nous l’apporte.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
N'emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent
Autre commentaire de ce jour.
N'emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent
Dans la finale de la longue section consacrée, depuis le verset 14 du chapitre 4, à la prédication en Galilée, Luc va s’attacher tout particulièrement aux liens qui relient Jésus à ses apôtres.
Dans notre péricope, nous voyons Jésus convoquer et envoyer les douze proclamer le Royaume de Dieu et faire des guérisons.
On est frappé dans cet Évangile par l’impression de légèreté, de liberté qui s’en dégage : « N’emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange ».
L’apôtre part, désencombré de tout souci matériel, de tout attachement autre que celui qui le relie à Son Seigneur.
C’est le seul lien qu’il garde mais un lien qui loin de le paralyser, le pousse au contraire en avant parce qu’il lui donne l’assurance de pouvoir compter sur Son Maître à chaque instant.
La pauvreté de l’apôtre interpelle. Elle interroge sur ce qui le fait vivre et lui donne cette joie, ce dynamisme et cette force.
Elle annonce une richesse qui dépasse les biens de ce monde : la Vie du Royaume de Dieu. Condition de celui qui annonce le Royaume, elle se révèle ainsi condition d’accès au Royaume.
Condition d’accès au Royaume, la pauvreté l’est en tant qu’elle libère le cœur et l’esprit pour permettre d’entrer dans la dynamique de l’Amour et du partage.
Car, de quoi vit-on dans le Royaume si ce n’est de la Charité !
A côté d’une pauvreté matérielle subie et négative, sans cesse à combattre, il existe une pauvreté matérielle positive qui, une fois choisie, libère, élève et rend disponible pour les réalités du Royaume.
Il apparaît dès lors cohérent que celui qui annonce le Royaume de l’Amour de Dieu vive une pauvreté effective et choisie.
Jésus ne nous l’a-t-il pas Lui-même montré, Lui qui s’est fait proche des pauvres pour les enrichir de sa pauvreté !
Toute sa vie, de la Crèche à la Croix, a été marquée par le dépouillement. C’est bien par sa pauvreté et son abaissement volontaire qu’il nous a ouvert les portes du Royaume et du Salut.
Saint Paul l’a bien compris lorsque dans son Épître aux habitants de Philippe il les invite à imiter le dépouillement du Seigneur Jésus Lui-même : « Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus-Christ : Lui qui est de condition divine n'a pas considéré comme une proie à saisir d'être l'égal de Dieu.
Mais il s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur une Croix.
C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au Nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les Cieux, sur la Terre et sous la Terre, et que toute langue confesse que Le Seigneur, c'est Jésus-Christ, à la Gloire de Dieu Le Père. » (Ph 2, 5-9)
Nous voyons combien la pauvreté que Jésus nous invite à saisir, sans l’exclure pour autant, est bien plus qu’un simple renoncement aux biens matériels.
Elle est une marche à sa suite, lui auquel nous sommes appelés à nous identifier pour nous faire les relais de son Amour auprès de nos frères en humanité.
C’est appel à choisir d’être pauvre avec Le Christ ne cessera jamais de résonner dans le cœur de tout Chrétien et de l’Église tout entière parce qu’il relève de l’essence missionnaire et apostolique de celle-ci.
C’est bien ce qu’exprime le Concile Vatican II lorsqu’il nous dit : « La mission de l’Église continue et développe au cours de l’histoire la mission du Christ Lui-même, qui fut envoyé pour annoncer aux pauvres la bonne nouvelle ; c’est donc par la même route qu’a suivie Le Christ Lui-même que, sous la poussée de L’Esprit du Christ, l’Église doit marcher, c’est-à-dire par la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa Résurrection.
Car c’est ainsi dans l’espérance qu’ont marché tous les apôtres, qui ont achevé par leurs multiples tribulations et souffrances ce qui manque à la Passion du Christ au profit de son Corps qui est l’Église (Col 1, 24)… » (Ad Gentes 5)
« Seigneur, fais-nous la grâce de devenir à la suite de tes apôtres de véritables disciples de ton Amour et de ta Miséricorde.
Conduis-nous sur le chemin du dessaisissement de nous-mêmes pour que nous rendions un témoignage de Toi toujours plus authentique. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Tout placer dans le cœur et non dans la bourse
Autre commentaire de ce jour.
Tout placer dans le cœur et non dans la bourse
Je commence cette réflexion par ces mots écrits au XIVe siècle pour le grand priant Ruysbroeck : dans l’Église primitive, les apôtres et les saints évêques marchaient de par le monde et convertissaient les païens. Maintenant, c’est une histoire différente. Quand un évêque ou un abbé visitent son peuple, il arrive avec ses quarante chevaux, sa famille étendue et à grands frais. Mais lui-même n’a rien à payer. Le changement était dans la bourse et non dans le cœur (traduction libre de ma part). [i]
L’appel à n’emporter ni argent, ni pain, ni bâton a été remplacé très tôt dans l’histoire de l’Église, par la séduction des richesses, que souvent les envoyés déployaient. Jésus et ses disciples étaient pauvres de tout bien. Ils étaient riches en humanité, en vertu, disait-on à une autre époque.
Ruysbroeck déplore qu’à son époque, les envoyés de l’Église (évêques, abbés, prêtres) fussent riches en avoir de toute sorte et pauvres en humanité, en vertu. Pour lui, c’était des disciples de Judas qui, à son époque, dirigeaient l’Église. Ils sont comme Judas qui ont vendu leur Maître.
Quand est-il aujourd’hui ? Le pape François atteste dans sa personne même et dans ses attitudes et comportements que l’évangile ne s’annonce pas en portant des phylactères et en rallongeant les franges (cf. Mt 23, 5). C’est seulement avec cette certitude intérieure de pauvreté et appuyée par des comportements extérieurs, que s’annonce l’évangile. Tout est gratuit. Tout est grâce. Il y a cinquante ans, le document Ad Gentes (no 5) notait que la mission de l’Église continue et développe la mission du Christ lui-même […] qui s’est fait pauvre.
Dans sa lettre pastorale sur l’environnement (Laudatio si, no 122), le pape François remarque avec lucidité que lorsque l'être humain se met lui-même au centre, il finit par donner priorité absolue à ses intérêts […] et tout ce qui ne sert pas ses propres intérêts est sans importance. Nos intérêts convoitent toujours davantage.
Tout quitter ou n’emportez rien, ces paroles engendrent des chrétiens. Ils donnent des ailes, pourrait-on dire, à l’évangélisation. Les évangélistes expriment les préoccupations de Jésus quand ils écrivent qu’on peut rendre vaine la Parole (cf. Mc 7, 13), la falsifier (cf. 2 Co 4, 2), la diluer pour gagner l’approbation (2 Co 2, 17) ou l’enfouir dans des paroles humaines qui la vident de sa beauté (1 Co 2, 4). Contre ces risques très réels, Pierre insiste pour nous entendre parler avec les mots de Dieu (cf. 1 Pi 4, 11), avec le style et comportement de Jésus.
Vincent de Paul atteste que le style de vie du chrétien est aussi important que le contenu de sa foi. La foi passe plus à travers nos personnes que dans nos paroles. Paul VI affirmait que les hommes d'aujourd'hui ont plus besoin de témoins que de maîtres. Et lorsqu'ils suivent des maîtres, c'est parce que leurs maîtres sont devenus des témoins (Paul VI au Conseil des laïcs, 1974). Une question surgit : et nous, ici, sommes-nous témoins ou maîtres en parole de Dieu ? Nos vies sont-elles des réponses à la parole que nous venons d’entendre ?
Aucunement question de délester l’héritage de la foi, le dépôt pour parler en termes de contenu, mais notre style de vie ne doit en attester la faisabilité. Il ne s’agit aucunement de vivre misérablement. Ce n’est pas les possessions qui font problème, mais l’emploi qui en est fait. Le tout quitté n’est pas non plus à comprendre seulement des biens à avoir ou pas. Il faut aussi quitter nos blessures intérieures, décrocher de ce qui nous arrive, délaisser nos turbulences d’ordre physique ou psychique. Ce terrain-là est plutôt difficile.
Accorde-nous une pareille ardeur à aimer et pratiquer ce qu’a enseigné (oraison) Vincent de Paul. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Je ne pourrai pas me reposer jusqu’à la fin du monde, tant qu’il y aura des âmes à sauver » (Sainte Thérèse de Lisieux)
« Celui qui a véritablement trouvé le Christ ne peut pas l’avoir pour lui seul, il doit l’annoncer » (Saint Jean-Paul II)
« Parce que, comme tous les fidèles, ils sont chargés par Dieu de l’apostolat en vertu du baptême et de la confirmation, les laïcs sont tenus par l’obligation et jouissent du droit, individuellement ou groupés en associations, de travailler à ce que le message divin du salut soit connu et reçu par tous les hommes et par toute la terre » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 900)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 26 Septembre 2024
Jeudi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Solennité (au Canada) de la Fête
des Saints Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et
leurs Compagnons, Martyrs († 1649).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête
de Saint Côme et Saint Damien, Martyrs (c. 286).
Saint Gédéon, Juge dans la tribu de
Manassé (XIVe siècle av. J.-C.)
Saint Nil de Rossano, Fondateur de l'abbaye de
Grottaferrata (+ 1005)
Sainte Thérèse Couderc, Vierge et Fondatrice de la
Congrégation de Notre-Dame du Cénacle (1805-1885).
Saints Sébastien Nam I-gwan et neuf compagnons
Martyrs en Corée (+ 1839)
Bienheureux Louis Tezza, Prêtre Religieux Camillien et
Fondateur de la Congrégation des Filles de
Saint-Camille (+1923).
Bienheureux Léon, Joseph, Marie, Raphaël, Crescence...
Martyrs de la guerre civile espagnole (+ 1936)
Vénérable Ladislas Kornilowicz, Prêtre diocésain polonais,
Théologien, Fondateur de Mouvements de Jeunesse (+ 1946)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
« ...Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? »
Visiblement Hérode était intrigué par Jésus et par sa popularité grandissante, et il avait du mal à le situer, d’autant plus qu’autour de lui tout le monde voyait dans le Nazaréen un personnage du passé venu réveiller Israël, soit Élie, soit l’un des autres prophètes, soit même Jean-Baptiste qui venait d’être décapité.
Mais Hérode, lui, se posait la vraie question : « Quel est-il, celui dont j’entends dire de pareilles choses ? » Et il cherchait à le voir. Pourquoi ?
Saint Luc nous donne la réponse, non pas dans ce contexte, mais au cœur du récit de la Passion (23, 8-12). Pilate, pour se débarrasser de l’affaire gênante du galiléen Jésus, croit avoir trouvé un moyen élégant : puisque Jésus est de la juridiction d’Hérode et qu’Hérode se trouve à Jérusalem, Jésus sera conduit chez le prince pour être jugé.
« À la vue de Jésus, écrit saint Luc, Hérode fut tout joyeux. Depuis longtemps, en effet, il désirait le voir, pour ce qu’il entendait dire de lui ; et il espérait lui voir faire un miracle ».
Ainsi le désir de voir Jésus, inspiré d’abord par une question authentique sur sa personne et son œuvre, était vite retombé au niveau d’une banale curiosité. Sur ce point Hérode allait être frustré, car Jésus ne lui répondit rien, si bien qu’Hérode, après l’avoir, avec ses gardes, traité avec mépris et bafoué, le revêtit d’un manteau magnifique et le renvoya à Pilate.
C’est un peu l’histoire, toutes proportions gardées, de nos propres ambiguïtés dans la recherche de Jésus et de la retombée de nos désirs.
Jésus nous a fascinés, appelés, conquis, et pendant des années nous avons cherché à cerner son visage, à saisir le sens de son message et de son sacrifice. Puis un jour une occasion inouïe nous est donnée de rencontrer Jésus, mais c’est Jésus contesté, méconnu, pourchassé, et déjà condamné par les hommes, le Jésus douloureux dont la rencontre a changé la vie de Thérèse d’Avila, au carême de 1554. Ce pourrait être un sommet de notre amitié avec lui, dans le vrai silence adorant ; ce pourrait être une découverte émerveillée de son évangile et de son amour. Au lieu de cela nous quêtons, comme Hérode, des miracles, de l’immédiat ; non pas du sensationnel, certes, mais des bienfaits à notre mesure et à notre service.
Comme Hérode, « nous cherchons à le voir », mais nous avons du mal à l’écouter. Nous ne l’accueillons pas au niveau de sa passion et de son sacrifice, de son passage pascal et de sa volonté universelle de salut ; nous n’engageons pas toutes nos forces à ses côtés dans le procès que lui intente le monde du refus ; et au moment même où Jésus vient nous offrir de le rejoindre dans son mystère de mort pour la vie, nous lui faisons attendre notre conversion personnelle et fraternelle.
Alors, parce que nous parlons trop, comme Hérode, Jésus ne répond rien ; car toute sa réponse est déjà dans sa patience et sa passion, dans ses souffrances assumées pour le salut du monde. Son message ultime, son testament spirituel, c’est le don de lui-même dont l’Église fait mémoire à chaque Eucharistie :
« Ceci est mon corps livré pour vous. « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang versé pour vous » (22, 20).[/center]
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
« Qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? »
C’est un homme qui rassemble de grandes foules, mais ce n’est pas un homme de pouvoir comme lui.
Qui est cet homme qui fait de grandes choses, qui guérit les malades, qui envoie ses disciples faire des guérisons?
Qui est donc cet homme-là, ce Jésus de Nazareth venu de nulle part, sans pouvoir officiel et pourtant si recherché par les foules ?
Nous le savons, Hérode est un homme de pouvoir, un homme qui a un trône à défendre et bien sûr, il veut se protéger. Il est aussi curieux, il veut savoir ce que les gens peuvent lui dire sur cet homme.
« Certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts ».
Mais c’est inconcevable pour Hérode qui a vu la tête de Jean-Baptiste sur un plateau.
Pour d’autres, c’est un ancien prophète qui serait ressuscité, mais personne n’a jamais vu quelqu’un revenir de la mort. Aussi Hérode demeure avec la même question : « Qui est cet homme ? » « Et il cherchait à le voir. »
Mais Hérode ne pourra jamais savoir qui est Jésus parce qu’il cherche seulement l’identité humaine de Jésus.
Pour savoir qui est Jésus, il faudrait qu’il croie au messie et qu’il l’accepte.
Impossible de découvrir l’identité de Jésus seulement avec les yeux humains, il faut un regard regard de foi.
C’est là que l’évangile vient nous rejoindre. Qui est Jésus pour nous ?
Est-ce quelqu’un qui a seulement une belle façon de penser, une belle philosophie ?
Avons-nous un regard de foi sur Jésus ?
Pour nous, est-il le Fils de Dieu venu sur terre pour nous conduire à la vie éternelle ? C’est un première question que nous pose cet évangile.
J’ai dit tantôt qu’Hérode était un homme de pouvoir, un homme qui avait un trône à défendre et qu’en conséquence, il veut se protéger. Il ne pouvait prendre le risque que quelqu’un vienne le déloger de son trône.
Ça nous rejoint aussi!
Voulons-nous que Dieu prenne notre parti, qu’il défende nos intérêts humains ?
Voulons-nous qu’il ne porte pas atteinte à notre pouvoir sur notre vie, sur nos ambitions ?
Au fond, la question qui se pose est celle-ci : Dieu est-il vraiment maître de notre vie ?
Les deux interrogations d’Hérode viennent nous rejoindre au cœur de notre vie de foi.
Regardons Marie un moment : elle est celle qui a dit oui à la vie de Dieu en s’oubliant totalement elle-même pour entrer dans le plan du salut divin.
Dieu a aussi un plan de salut pour nous au cœur de l’humanité, au cœur de la vie que nous menons, au milieu de tous ceux qui nous entourent.
Demandons-lui humblement, ce matin, d’intercéder pour nous afin que nous sachions nous aussi, nous offrir totalement au Seigneur, dans la foi, la confiance et l’amour.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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La mission des douze disciples dans les villes et villages de Galilée précède immédiatement ces réflexions du peuple et d'Hérode au sujet de Jésus.
Les disciples ont proclamé l'Évangile et fait connaître la personne de Jésus. La ferveur nationaliste, et même révolutionnaire, fermentait dans toutes ces localités, qui étaient hostiles à Hérode, le valet des Romains...
Aussi Hérode craignait tout nouveau mouvement, qui pouvait devenir subversif. Même Jean Baptiste, qui prêchait la conversion loin de la Galilée, près du Jourdain, dans le désert, avait provoqué sa peur et son hostilité.
Il pouvait craindre encore plus Jésus, dont l'activité missionnaire se déroulait en plein cœur de la Galilée, ce foyer des révoltes.
Les apôtres de Jésus venaient de parcourir les villages de Galilée. Quand on n'a pas la Foi, comme Hérode, c'est le soupçon qui tourmente le coupable.
Jésus est un mystère.
Après avoir fait exécuter Jean Baptiste, Hérode entend parler de Jésus et se pose des questions sur ce nouveau personnage.
Au fond de lui-même, il souffre de remords : il a eu l'illusion de se débarrasser de Jean, mais l'activité de Jésus ressuscite pour lui la figure de Jean.
On ne libère pas sa conscience avec une action brutale. La punition vient de notre conscience, qui nous juge.
La personne de Jésus, comme sa mission qui vient de Dieu, est un mystère. Aussi certains pensent à une réincarnation de Jean, du prophète Élie ou d'un autre prophète d'autrefois.
Pour comprendre le présent, on se réfère tout naturellement à ce qu'on connaît, au passé et à ses figures éminentes.
À toutes les époques, on a tenté de comprendre la personne de Jésus avec des critères humains, alors qu'on ne peut le connaître qu'avec les yeux de la Foi éclairée par L'Esprit. En dehors de la Foi, Jésus ne peut être qu'une énigme incompréhensible.
Hérode est un assassin curieux et en proie au remords. Il n'a ni la Foi, ni le minimum d'empathie pour comprendre un envoyé de Dieu.
Aussi Jésus ne lui répondra rien quand, au moment de la Passion, il comparaîtra devant lui (Lc 23,9).
Jésus dérange.
« Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins », déclare Le Seigneur (Is 55,8).
Les prophètes, que Dieu a envoyés et qui parlèrent en son Nom, ont toujours ouvert des perspectives qui ont déconcerté le peuple.
De même, et encore plus que tous les prophètes, Jésus ouvre des horizons infinis devant nous et il nous met en question, exigeant de nous la conversion, un changement radical.
Les prophètes et Jésus ont subi la persécution, parce qu'ils dérangeaient la routine et la paresse dans laquelle chacun s'est installé.
Personne n'aime être dérangé et obligé de remettre en question sa conduite et sa personne. Hérode a essayé de réduire Jean au silence.
Il voudra s'en prendre également à Jésus, que des Pharisiens avertiront : « Pars d'ici, va-t'en ailleurs, car Hérode veut te faire mourir. » (Lc 13,31)
Conclusion.
Dans une prière, on s'adresse à Dieu, « Toi qui viens me déranger. » C'est la prière du croyant, qui sait à l'avance que Le Seigneur va le déranger, par un signe, une épreuve, une maladie,...
En toute confiance, il remet sa personne entre les mains de Son Père, qui veut son Bonheur mieux et plus que lui-même.
Il est convaincu avec Paul que « Dieu fait tout concourir au bien de ceux qu'il aime » (Rom 8,28).
Sans la Foi, tout devient énigme incompréhensible et même révoltante. Il faut croire pour comprendre.
La promesse de Jésus à Marthe se réalise alors : « Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu » (Jn 11,40).
Jean Gobeil, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 26 Septembre 2024
Jeudi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Solennité (au Canada) de la Fête
des Saints Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et
leurs Compagnons, Martyrs († 1649).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête
de Saint Côme et Saint Damien, Martyrs (c. 286).
Saint Gédéon, Juge dans la tribu de
Manassé (XIVe siècle av. J.-C.)
Saint Nil de Rossano, Fondateur de l'abbaye de
Grottaferrata (+ 1005)
Sainte Thérèse Couderc, Vierge et Fondatrice de la
Congrégation de Notre-Dame du Cénacle (1805-1885).
Saints Sébastien Nam I-gwan et neuf compagnons
Martyrs en Corée (+ 1839)
Bienheureux Louis Tezza, Prêtre Religieux Camillien et
Fondateur de la Congrégation des Filles de
Saint-Camille (+1923).
Bienheureux Léon, Joseph, Marie, Raphaël, Crescence...
Martyrs de la guerre civile espagnole (+ 1936)
Vénérable Ladislas Kornilowicz, Prêtre diocésain polonais,
Théologien, Fondateur de Mouvements de Jeunesse (+ 1946)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de l'Ecclésiaste 1, 2-11... Psaume 90(89), 3-4.5-6.12-13.14.17ab... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 7-9.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Rien de nouveau sous le soleil » (Qo 1, 2-11)
Lecture du Livre de Qohèleth
Vanité des vanités, disait Qohèleth.
Vanité des vanités, tout est vanité !
Quel profit l’homme retire-t-il
de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ?
Une génération s’en va, une génération s’en vient,
et la terre subsiste toujours.
Le soleil se lève, le soleil se couche ;
il se hâte de retourner à sa place,
et de nouveau il se lèvera.
Le vent part vers le sud, il tourne vers le nord ;
il tourne et il tourne,
et recommence à tournoyer.
Tous les fleuves vont à la mer,
et la mer n’est pas remplie ;
dans le sens où vont les fleuves,
les fleuves continuent de couler.
Tout discours est fatigant,
on ne peut jamais tout dire.
L’œil n’a jamais fini de voir,
ni l’oreille d’entendre.
Ce qui a existé, c’est cela qui existera ;
ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ;
rien de nouveau sous le soleil.
Y a-t-il une seule chose dont on dise :
« Voilà enfin du nouveau ! »
– Non, cela existait déjà dans les siècles passés.
Mais, il ne reste pas de souvenir d’autrefois ;
de même, les événements futurs
ne laisseront pas de souvenir après eux.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc
R/ D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge ! (Ps 89, 1)
Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
ÉVANGILE :
« Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme
dont j’entends dire de telles choses ? » (Lc 9, 7-9)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
Hérode, qui était au pouvoir en Galilée,
entendit parler de tout ce qui se passait
et il ne savait que penser.
En effet, certains disaient que Jean le Baptiste
était ressuscité d’entre les morts.
D’autres disaient :
« C’est le prophète Élie qui est apparu. »
D’autres encore :
« C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. »
Quant à Hérode, il disait :
« Jean, je l’ai fait décapiter.
Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? »
Et il cherchait à le voir.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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« ...Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? »
Commentaire de ce jour.
Hérode cherchait à le voir
Hérode cherchait à le voir
Visiblement Hérode était intrigué par Jésus et par sa popularité grandissante, et il avait du mal à le situer, d’autant plus qu’autour de lui tout le monde voyait dans le Nazaréen un personnage du passé venu réveiller Israël, soit Élie, soit l’un des autres prophètes, soit même Jean-Baptiste qui venait d’être décapité.
Mais Hérode, lui, se posait la vraie question : « Quel est-il, celui dont j’entends dire de pareilles choses ? » Et il cherchait à le voir. Pourquoi ?
Saint Luc nous donne la réponse, non pas dans ce contexte, mais au cœur du récit de la Passion (23, 8-12). Pilate, pour se débarrasser de l’affaire gênante du galiléen Jésus, croit avoir trouvé un moyen élégant : puisque Jésus est de la juridiction d’Hérode et qu’Hérode se trouve à Jérusalem, Jésus sera conduit chez le prince pour être jugé.
« À la vue de Jésus, écrit saint Luc, Hérode fut tout joyeux. Depuis longtemps, en effet, il désirait le voir, pour ce qu’il entendait dire de lui ; et il espérait lui voir faire un miracle ».
Ainsi le désir de voir Jésus, inspiré d’abord par une question authentique sur sa personne et son œuvre, était vite retombé au niveau d’une banale curiosité. Sur ce point Hérode allait être frustré, car Jésus ne lui répondit rien, si bien qu’Hérode, après l’avoir, avec ses gardes, traité avec mépris et bafoué, le revêtit d’un manteau magnifique et le renvoya à Pilate.
C’est un peu l’histoire, toutes proportions gardées, de nos propres ambiguïtés dans la recherche de Jésus et de la retombée de nos désirs.
Jésus nous a fascinés, appelés, conquis, et pendant des années nous avons cherché à cerner son visage, à saisir le sens de son message et de son sacrifice. Puis un jour une occasion inouïe nous est donnée de rencontrer Jésus, mais c’est Jésus contesté, méconnu, pourchassé, et déjà condamné par les hommes, le Jésus douloureux dont la rencontre a changé la vie de Thérèse d’Avila, au carême de 1554. Ce pourrait être un sommet de notre amitié avec lui, dans le vrai silence adorant ; ce pourrait être une découverte émerveillée de son évangile et de son amour. Au lieu de cela nous quêtons, comme Hérode, des miracles, de l’immédiat ; non pas du sensationnel, certes, mais des bienfaits à notre mesure et à notre service.
Comme Hérode, « nous cherchons à le voir », mais nous avons du mal à l’écouter. Nous ne l’accueillons pas au niveau de sa passion et de son sacrifice, de son passage pascal et de sa volonté universelle de salut ; nous n’engageons pas toutes nos forces à ses côtés dans le procès que lui intente le monde du refus ; et au moment même où Jésus vient nous offrir de le rejoindre dans son mystère de mort pour la vie, nous lui faisons attendre notre conversion personnelle et fraternelle.
Alors, parce que nous parlons trop, comme Hérode, Jésus ne répond rien ; car toute sa réponse est déjà dans sa patience et sa passion, dans ses souffrances assumées pour le salut du monde. Son message ultime, son testament spirituel, c’est le don de lui-même dont l’Église fait mémoire à chaque Eucharistie :
« Ceci est mon corps livré pour vous. « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang versé pour vous » (22, 20).[/center]
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Encore trois petits versets dans l’évangile d’aujourd’hui !
Pensez-vous que cet évangile s’adresse à nous autres?
Ce n’est pas évident surtout qu’il est question d’un homme de pouvoir, Hérode,
« qui entendit parler de tout ce qui se passait et ne savait que penser. »
Autre commentaire de ce jour.
Encore trois petits versets dans l’évangile d’aujourd’hui !
Pensez-vous que cet évangile s’adresse à nous autres?
Ce n’est pas évident surtout qu’il est question d’un homme de pouvoir, Hérode,
« qui entendit parler de tout ce qui se passait et ne savait que penser. »
« Qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? »
C’est un homme qui rassemble de grandes foules, mais ce n’est pas un homme de pouvoir comme lui.
Qui est cet homme qui fait de grandes choses, qui guérit les malades, qui envoie ses disciples faire des guérisons?
Qui est donc cet homme-là, ce Jésus de Nazareth venu de nulle part, sans pouvoir officiel et pourtant si recherché par les foules ?
Nous le savons, Hérode est un homme de pouvoir, un homme qui a un trône à défendre et bien sûr, il veut se protéger. Il est aussi curieux, il veut savoir ce que les gens peuvent lui dire sur cet homme.
« Certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts ».
Mais c’est inconcevable pour Hérode qui a vu la tête de Jean-Baptiste sur un plateau.
Pour d’autres, c’est un ancien prophète qui serait ressuscité, mais personne n’a jamais vu quelqu’un revenir de la mort. Aussi Hérode demeure avec la même question : « Qui est cet homme ? » « Et il cherchait à le voir. »
Mais Hérode ne pourra jamais savoir qui est Jésus parce qu’il cherche seulement l’identité humaine de Jésus.
Pour savoir qui est Jésus, il faudrait qu’il croie au messie et qu’il l’accepte.
Impossible de découvrir l’identité de Jésus seulement avec les yeux humains, il faut un regard regard de foi.
C’est là que l’évangile vient nous rejoindre. Qui est Jésus pour nous ?
Est-ce quelqu’un qui a seulement une belle façon de penser, une belle philosophie ?
Avons-nous un regard de foi sur Jésus ?
Pour nous, est-il le Fils de Dieu venu sur terre pour nous conduire à la vie éternelle ? C’est un première question que nous pose cet évangile.
J’ai dit tantôt qu’Hérode était un homme de pouvoir, un homme qui avait un trône à défendre et qu’en conséquence, il veut se protéger. Il ne pouvait prendre le risque que quelqu’un vienne le déloger de son trône.
Ça nous rejoint aussi!
Voulons-nous que Dieu prenne notre parti, qu’il défende nos intérêts humains ?
Voulons-nous qu’il ne porte pas atteinte à notre pouvoir sur notre vie, sur nos ambitions ?
Au fond, la question qui se pose est celle-ci : Dieu est-il vraiment maître de notre vie ?
Les deux interrogations d’Hérode viennent nous rejoindre au cœur de notre vie de foi.
Regardons Marie un moment : elle est celle qui a dit oui à la vie de Dieu en s’oubliant totalement elle-même pour entrer dans le plan du salut divin.
Dieu a aussi un plan de salut pour nous au cœur de l’humanité, au cœur de la vie que nous menons, au milieu de tous ceux qui nous entourent.
Demandons-lui humblement, ce matin, d’intercéder pour nous afin que nous sachions nous aussi, nous offrir totalement au Seigneur, dans la foi, la confiance et l’amour.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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Autre commentaire de ce jour.
« Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas
vos chemins », déclare Le Seigneur (Is 55,8).
Autre commentaire de ce jour.
« Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas
vos chemins », déclare Le Seigneur (Is 55,8).
La mission des douze disciples dans les villes et villages de Galilée précède immédiatement ces réflexions du peuple et d'Hérode au sujet de Jésus.
Les disciples ont proclamé l'Évangile et fait connaître la personne de Jésus. La ferveur nationaliste, et même révolutionnaire, fermentait dans toutes ces localités, qui étaient hostiles à Hérode, le valet des Romains...
Aussi Hérode craignait tout nouveau mouvement, qui pouvait devenir subversif. Même Jean Baptiste, qui prêchait la conversion loin de la Galilée, près du Jourdain, dans le désert, avait provoqué sa peur et son hostilité.
Il pouvait craindre encore plus Jésus, dont l'activité missionnaire se déroulait en plein cœur de la Galilée, ce foyer des révoltes.
Les apôtres de Jésus venaient de parcourir les villages de Galilée. Quand on n'a pas la Foi, comme Hérode, c'est le soupçon qui tourmente le coupable.
Jésus est un mystère.
Après avoir fait exécuter Jean Baptiste, Hérode entend parler de Jésus et se pose des questions sur ce nouveau personnage.
Au fond de lui-même, il souffre de remords : il a eu l'illusion de se débarrasser de Jean, mais l'activité de Jésus ressuscite pour lui la figure de Jean.
On ne libère pas sa conscience avec une action brutale. La punition vient de notre conscience, qui nous juge.
La personne de Jésus, comme sa mission qui vient de Dieu, est un mystère. Aussi certains pensent à une réincarnation de Jean, du prophète Élie ou d'un autre prophète d'autrefois.
Pour comprendre le présent, on se réfère tout naturellement à ce qu'on connaît, au passé et à ses figures éminentes.
À toutes les époques, on a tenté de comprendre la personne de Jésus avec des critères humains, alors qu'on ne peut le connaître qu'avec les yeux de la Foi éclairée par L'Esprit. En dehors de la Foi, Jésus ne peut être qu'une énigme incompréhensible.
Hérode est un assassin curieux et en proie au remords. Il n'a ni la Foi, ni le minimum d'empathie pour comprendre un envoyé de Dieu.
Aussi Jésus ne lui répondra rien quand, au moment de la Passion, il comparaîtra devant lui (Lc 23,9).
Jésus dérange.
« Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins », déclare Le Seigneur (Is 55,8).
Les prophètes, que Dieu a envoyés et qui parlèrent en son Nom, ont toujours ouvert des perspectives qui ont déconcerté le peuple.
De même, et encore plus que tous les prophètes, Jésus ouvre des horizons infinis devant nous et il nous met en question, exigeant de nous la conversion, un changement radical.
Les prophètes et Jésus ont subi la persécution, parce qu'ils dérangeaient la routine et la paresse dans laquelle chacun s'est installé.
Personne n'aime être dérangé et obligé de remettre en question sa conduite et sa personne. Hérode a essayé de réduire Jean au silence.
Il voudra s'en prendre également à Jésus, que des Pharisiens avertiront : « Pars d'ici, va-t'en ailleurs, car Hérode veut te faire mourir. » (Lc 13,31)
Conclusion.
Dans une prière, on s'adresse à Dieu, « Toi qui viens me déranger. » C'est la prière du croyant, qui sait à l'avance que Le Seigneur va le déranger, par un signe, une épreuve, une maladie,...
En toute confiance, il remet sa personne entre les mains de Son Père, qui veut son Bonheur mieux et plus que lui-même.
Il est convaincu avec Paul que « Dieu fait tout concourir au bien de ceux qu'il aime » (Rom 8,28).
Sans la Foi, tout devient énigme incompréhensible et même révoltante. Il faut croire pour comprendre.
La promesse de Jésus à Marthe se réalise alors : « Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu » (Jn 11,40).
Jean Gobeil, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.
(Ni page, ni Logo : apparemment tout le site des homélies a été supprimé) je vous prie de m'excuser. Lumen
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Le Dieu que nous cherchons n’est pas un Dieu éloigné de nous. Nous l’avons entre nous. Il habite en nous comme l’âme dans le corps si nous sommes pour Lui, au moins, des membres sains que le péché n’a pas tué » (Saint Colomban, abbé)
« Hérode n’a pas pu surmonter les couches qui bloquaient son cœur. L’ambition du pouvoir, l’égoïsme et les faibles convictions étouffaient cette possibilité de découvrir un Jésus qui a souffert pour le sauver » (François)
« Toute société réfère ses jugements et sa conduite à une vision de l’homme et de sa destinée. Hors des lumières de l’Evangile sur Dieu et sur l’homme, les sociétés deviennent aisément totalitaires » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.257)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 27 Septembre 2024
Vendredi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Vincent de Paul,
Prêtre et Fondateur de la Congrégation de la Mission et
des Filles de la Charité (1581-1660).
Saints Florentin et Hilaire, Martyrs en
Bourgogne (IIIe siècle)
Saint Callistrate et ses Compagnons Martyrs
(IIIe siècle)
Saints Adolphe et Jean, Martyrs à Cordoue
(+ v. 845)
Sainte Aquiline, Vierge et Martyre (+ 1764).
Vénérable Maurice Garrigou, Fondateur de
l'Institut Notre Dame de Compassion (+ 1852)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Ce jour-là Jésus a perçu, dans sa prière, que le moment était venu de poser aux disciples la question décisive : « Pour vous, qui suis-je ? ». Question capitale pour nous également ; et puisque Jésus nous parle réellement quand sa parole est proclamée dans la liturgie, nous avons à entendre, personnellement et communautairement, son interrogation. C’est un moment de lucidité et de courage, mais qui peut être très pacifiant et source de joie.
« Toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ? »
Aujourd’hui, en ce début de journée ; aujourd’hui, en ce tournant de tes trente ans, de tes quarante, de tes quatre-vingts ans, pour toi, qui suis-je ? Que je sois dans ta vie, que je sois venu t’appeler, qu’est-ce que cela change à ton regard sur les événements et les personnes ? Qu’est-ce que cela crée dans ton cœur ? Quel cheminement cela ouvre-t-il ? Quel élan cela suscite-t-il ?
De fait, happés que nous sommes par le quotidien, nous en venons parfois à oublier au nom de qui nous l’assumons, pour l’amour de qui nous avons à l’offrir. La fascination du Seigneur Jésus a été assez puissante pour nous ramener à lui après des moments d’infidélité : faut-il croire que notre amour s’est refroidi ou banalisé pour que nous éprouvions tant de difficulté à chasser la tristesse, à trouver le bonheur dans l’oubli de nous-mêmes, à valoriser notre vie toute simple par une référence constante aux Béatitudes ?
Quand nous quittons Jésus du regard, l’aventure spirituelle n’offre plus que son versant aride, et nous sommes tentés de perdre cœur, alors que nous avons, tout près, à portée de prière, à portée de confiance, le Seigneur de notre appel qui n’a rien renié de son amour.
« Pour vous, qui suis-je ? », dit Jésus. Et à sa question il attend aussi une réponse communautaire. Il nous faut saisir et redire bien souvent ce que Jésus est pour nous, tous ensemble : le Sauveur qui nous a réunis ; sinon la force des soucis et le poids de la vie commune nous amèneront à vivre comme un échec la fraternité que Jésus vient chaque jour nourrir et fortifier.
La foi seule, il est vrai, nous dit que là où le Christ est vivant, rien n’est plus quelconque dans la vie partagée par les sœurs.
La foi nous convainc qu’ensemble les sœurs expriment le Corps du Christ et donnent un visage à l’Église.
La foi nous affirme qu’une communauté vit, dans le Christ, un mystère qui dépasse les réalités visibles et mesurables, et que ce mystère est en route, même si, à cause des pesanteurs de l’existence, les sœurs perdent l’élan chacune à son tour.
Comment pourraient-elles laisser s’évaporer de la maison fraternelle le parfum de la joie, celles qui se savent aimées par le même Seigneur, appelées d’une même parole, en route vers la même gloire auprès de Dieu ? Rien ne les séparera de l’amour du Christ, de l’amour du Père manifesté dans le Christ, ni les épreuves de santé, ni les incertitudes, ni la gêne des différences de tempérament, ni même les chutes et les blessures de la route, car en dépit de toutes les fatigues et de toutes les maladresses, toutes appartiennent pour la vie au grand Vivant.
Le point d’arrimage de leur espérance, le seul qui résiste aux bourrasques communautaires, le seul auquel chacune peut s’ancrer, c’est le Christ lui-même qui édifie son Corps, et qui est pour toujours la Tête et le guide.
C’est lui qui bâtit le Temple spirituel avec d’humbles pierres ; et à toutes il donne de rester vivantes.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Jésus se trouve en prière, à l’écart. Ce n’est pas la première fois qu’il se retire pour prier. Au fil des pages de l’Évangile, on a l’impression que le Seigneur passe presque chaque nuit dans un endroit désert pour prier. Seigneur, aide-moi à recourir à ce dialogue intime avec le Père, pour lui parler, le supplier, le louer ou le remercier. Mais cette fois-ci, Jésus n’est pas seul. Les apôtres l’ont vu partir, ils l’ont suivi et l’ont surpris en plein dialogue avec Dieu. Et cette scène de prière est tellement attirante qu’ils se rapprochent de lui.
Et moi ? Est-ce que ma prière attire ? Si quelqu’un me voyait prier, est-ce que ma ferveur l’encouragerait à se mettre à genoux, lui aussi ? Le pape nous dit qu’il est important d’attirer les personnes qui nous entourent : « L’Église ne grandit pas par prosélytisme. L’Église grandit par attraction, l’attraction du témoignage que chacun de nous donne au Peuple de Dieu. » (Pape François, 4 octobre 2013)
Impressionnés, les apôtres restent bouche bée. C’est Jésus qui rompt le silence : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Là, les langues se délient facilement. Il est tellement facile de colporter des rumeurs ! D’après les gens, Jésus serait Jean le Baptiste, Élie ou un autre des grands prophètes du passé. Une sorte de réincarnation ou d’apparition. En tout cas, il est clair pour la foule que Jésus ne peut pas être le simple charpentier de Nazareth. Mais… qui est-il donc ?
C’est alors que Jésus pose directement la question aux siens : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Saint Pierre, poussé par l’Esprit Saint, ne laisse pas aux autres le temps de répondre. Il proclame « [Tu es] le Christ, le Messie de Dieu. »
Et moi ? Mes paroles et mes œuvres sont-elles un témoignage de ma foi ? Seigneur, je t’en prie, que ma bouche, mes mains et tout mon être proclament que tu es le Messie de Dieu ! Comme le dit saint Paul : « En effet, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut. » (Rm 10, 9-10)
Seigneur, je crois en toi, mais augmente ma foi. Aide-moi à t’aimer aujourd’hui plus qu’hier. Aide-moi à faire ta volonté même si je dois te suivre sur le chemin de la croix.
Père Benoît Terrenoir, LC
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Je commence ce matin par SA question : Pour vous qui suis-je ? J’ajoute MA question pour vous : quelle image vous faites-vous de Jésus ? Un Jésus social, psychologique, politique, ecclésiastique ? C’est à chacun de nous que Jésus pose maintenant SA question et nous invite à y associer notre image de Lui. A la fin de ce millénaire, dans une société qui a renoncé aux traditions et à la pratique religieuses, dans une société où règne l’indifférence à l’égard de Dieu, SA question résonne-t-elle comme un simple souvenir de notre lointaine enfance ?
SA question est importante parce que Jésus vit aujourd’hui parmi nous, en nous. Nous chrétiens, croyons que répondre à SA question nous transforme. Présentement beaucoup ont quitté l’Eglise mais je ne connais personne qui a renoncé à Jésus-Christ. On quitte l’Eglise parce qu’elle ne sait plus, peut-être, répondre à SA question pour elle-même. Pierre, toujours fougueux, avait une réponse instantanée : le Christ de Dieu.
Jésus aurait posé durant sa vie plus de 140 questions. Mais SA question ouvre sur son identité. L’on sait comment cette question de l’identité est importante. A noter que Jésus n’approuve pas la réponse de Pierre. Il ne lui dit pas : tu as raison, tu deviendras le premier pape. Il impose le silence comme pour nous indiquer que SA question se
répond dans un contexte de prière. C’est dans sa prière que Jésus a découvert, expérimenté qui il était. L’autorité de la question de Jésus laisse transparaître l’autorité de sa connaissance de lui-même. Répondre à la question de Jésus nous conduit à notre propre connaissance de nous-mêmes. Eviter d’y répondre, c’est perdre le sens de l’être humain. Invraisemblable et pourtant combien vrai, la connaissance de Soi est un fruit de notre réponse à SA question. Dès sa première encyclique J-P 11 démontrait comment Jésus est le chemin pour se connaître dans notre identité profonde.
Je vous repose SA question. Pour vous, qui suis-je ? Question rédemptrice parce que si nous l’écoutons dans le silence, la solitude, notre réponse nous guidera vers la découverte de nos origines. A son image et ressemblance, il nous créa. Question qui nous conduit au Père, qui nous entraîne jusque dans les profondeurs du mystère du Père révélé en Jésus. Ce fils d’amour (Col 1, .3) en nous offrant SA question transforme notre identité en fils du Père. Répondre à SA question, c’est reconnaître, retrouver- en cette année qui lui est consacrée, un Père dont le Fils unique est dans le sein du Père (Jn 1, 18). Jésus nous a donné SA question, je reprends les mots de François dans son commentaire sur le Notre Père, pour nous rendre heureux. Notre bonheur repose sur la conscience que nous avons de notre identité : Fils du Père. Vraiment par SA question, Jésus, se fait pour nous un chemin de vérité et de vie. Je suis le chemin et la vie.
Reconnaître le Fils pour devenir Fils du Père, lui ressemblant à ce point que le Père ne nous distingue plus de son Fils ; reconnaître l’identité Jésus pour éviter de rabâcher comme les païens (Mc 6, 7) ce Notre Père, cette prière qui contient tout l’Evangile (Tertulien); reconnaître en le Fils, la part la meilleure, que Marie a choisi jadis.
A votre contemplation : Vous que j’ai choisie, vous que j’appelle mes amis (Jn15,15) vous à qui il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu (Lc 8, 10) vous qui croyez en Dieu, sachez, nous dit St Bonaventure que
le chemin qui mène à la patrie céleste consiste à connaître parfaitement le Christ et ajoute-t-il à l’imiter parfaitement. Une eucharistie pour que notre réponse transfigure nos vies jusqu’à lui devenir semblable. AMEN
ACCUEIL : Il ya la montagne du Thabor. Il y a celle des béatitudes. Mais il y a aussi ajoute St Bernard la montagne de l’oraison, celle où Jésus s’est retiré avant de poser à ses disciples SA question. Une eucharistie, ce jour, pour nous entendre poser une question rédemptrice parce qu’elle nous ouvre à notre identité profonde : nous sommes fils et fille du Père.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 27 Septembre 2024
Vendredi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Vincent de Paul,
Prêtre et Fondateur de la Congrégation de la Mission et
des Filles de la Charité (1581-1660).
Saints Florentin et Hilaire, Martyrs en
Bourgogne (IIIe siècle)
Saint Callistrate et ses Compagnons Martyrs
(IIIe siècle)
Saints Adolphe et Jean, Martyrs à Cordoue
(+ v. 845)
Sainte Aquiline, Vierge et Martyre (+ 1764).
Vénérable Maurice Garrigou, Fondateur de
l'Institut Notre Dame de Compassion (+ 1852)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de l'Ecclésiaste 3, 1-11... Psaume 144(143), 1a.2abc.3-4... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 18-22.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Il y a un temps pour chaque chose sous le ciel » (Qo 3, 1-11)
Lecture du Livre de Qohèleth
Il y a un moment pour tout,
et un temps pour chaque chose sous le ciel :
un temps pour donner la vie,
et un temps pour mourir ;
un temps pour planter,
et un temps pour arracher.
Un temps pour tuer,
et un temps pour guérir ;
un temps pour détruire
et un temps pour construire.
Un temps pour pleurer,
et un temps pour rire ;
un temps pour gémir,
et un temps pour danser.
Un temps pour jeter des pierres,
et un temps pour les amasser ;
un temps pour s’étreindre,
et un temps pour s’abstenir.
Un temps pour chercher,
et un temps pour perdre ;
un temps pour garder,
et un temps pour jeter.
Un temps pour déchirer,
et un temps pour coudre ;
un temps pour se taire,
et un temps pour parler.
Un temps pour aimer,
et un temps pour ne pas aimer ;
un temps pour la guerre,
et un temps pour la paix.
Quel profit le travailleur retire-t-il
de toute la peine qu’il prend ?
J’ai vu la besogne que Dieu impose aux fils d’Adam
pour les tenir en haleine.
Toutes les choses que Dieu a faites
sont bonnes en leur temps.
Dieu a mis toute la durée du temps dans l’esprit de l’homme,
mais celui-ci est incapable
d’embrasser l’œuvre que Dieu a faite
du début jusqu’à la fin.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 143 (144), 1a.2abc, 3-4
R/ Béni soit le Seigneur, mon rocher ! (Ps 143, 1a)
Béni soit le Seigneur, mon rocher !
Il est mon allié, ma forteresse,
ma citadelle, celui qui me libère ;
il est le bouclier qui m’abrite,
Qu’est-ce que l’homme, pour que tu le connaisses, Seigneur,
le fils d’un homme, pour que tu comptes avec lui ?
L’homme est semblable à un souffle,
ses jours sont une ombre qui passe.
ÉVANGILE :
« Tu es le Christ, le Messie de Dieu. – Il faut que le Fils
de l’homme souffre beaucoup » (Lc 9, 18-22)
Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart.
Comme ses disciples étaient là,
il les interrogea :
« Au dire des foules, qui suis-je ? »
Ils répondirent :
« Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ;
et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. »
Jésus leur demanda :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Pierre prit la parole et dit :
« Le Christ, le Messie de Dieu. »
Mais Jésus, avec autorité,
leur défendit vivement de le dire à personne,
et déclara :
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, le troisième jour, il ressuscite. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Pour vous, qui suis-je?
Pour vous, qui suis-je?
Ce jour-là Jésus a perçu, dans sa prière, que le moment était venu de poser aux disciples la question décisive : « Pour vous, qui suis-je ? ». Question capitale pour nous également ; et puisque Jésus nous parle réellement quand sa parole est proclamée dans la liturgie, nous avons à entendre, personnellement et communautairement, son interrogation. C’est un moment de lucidité et de courage, mais qui peut être très pacifiant et source de joie.
« Toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ? »
Aujourd’hui, en ce début de journée ; aujourd’hui, en ce tournant de tes trente ans, de tes quarante, de tes quatre-vingts ans, pour toi, qui suis-je ? Que je sois dans ta vie, que je sois venu t’appeler, qu’est-ce que cela change à ton regard sur les événements et les personnes ? Qu’est-ce que cela crée dans ton cœur ? Quel cheminement cela ouvre-t-il ? Quel élan cela suscite-t-il ?
De fait, happés que nous sommes par le quotidien, nous en venons parfois à oublier au nom de qui nous l’assumons, pour l’amour de qui nous avons à l’offrir. La fascination du Seigneur Jésus a été assez puissante pour nous ramener à lui après des moments d’infidélité : faut-il croire que notre amour s’est refroidi ou banalisé pour que nous éprouvions tant de difficulté à chasser la tristesse, à trouver le bonheur dans l’oubli de nous-mêmes, à valoriser notre vie toute simple par une référence constante aux Béatitudes ?
Quand nous quittons Jésus du regard, l’aventure spirituelle n’offre plus que son versant aride, et nous sommes tentés de perdre cœur, alors que nous avons, tout près, à portée de prière, à portée de confiance, le Seigneur de notre appel qui n’a rien renié de son amour.
« Pour vous, qui suis-je ? », dit Jésus. Et à sa question il attend aussi une réponse communautaire. Il nous faut saisir et redire bien souvent ce que Jésus est pour nous, tous ensemble : le Sauveur qui nous a réunis ; sinon la force des soucis et le poids de la vie commune nous amèneront à vivre comme un échec la fraternité que Jésus vient chaque jour nourrir et fortifier.
La foi seule, il est vrai, nous dit que là où le Christ est vivant, rien n’est plus quelconque dans la vie partagée par les sœurs.
La foi nous convainc qu’ensemble les sœurs expriment le Corps du Christ et donnent un visage à l’Église.
La foi nous affirme qu’une communauté vit, dans le Christ, un mystère qui dépasse les réalités visibles et mesurables, et que ce mystère est en route, même si, à cause des pesanteurs de l’existence, les sœurs perdent l’élan chacune à son tour.
Comment pourraient-elles laisser s’évaporer de la maison fraternelle le parfum de la joie, celles qui se savent aimées par le même Seigneur, appelées d’une même parole, en route vers la même gloire auprès de Dieu ? Rien ne les séparera de l’amour du Christ, de l’amour du Père manifesté dans le Christ, ni les épreuves de santé, ni les incertitudes, ni la gêne des différences de tempérament, ni même les chutes et les blessures de la route, car en dépit de toutes les fatigues et de toutes les maladresses, toutes appartiennent pour la vie au grand Vivant.
Le point d’arrimage de leur espérance, le seul qui résiste aux bourrasques communautaires, le seul auquel chacune peut s’ancrer, c’est le Christ lui-même qui édifie son Corps, et qui est pour toujours la Tête et le guide.
C’est lui qui bâtit le Temple spirituel avec d’humbles pierres ; et à toutes il donne de rester vivantes.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« Tu es le Christ, le Messie de Dieu »
Autre commentaire de ce jour.
« Tu es le Christ, le Messie de Dieu »
Jésus se trouve en prière, à l’écart. Ce n’est pas la première fois qu’il se retire pour prier. Au fil des pages de l’Évangile, on a l’impression que le Seigneur passe presque chaque nuit dans un endroit désert pour prier. Seigneur, aide-moi à recourir à ce dialogue intime avec le Père, pour lui parler, le supplier, le louer ou le remercier. Mais cette fois-ci, Jésus n’est pas seul. Les apôtres l’ont vu partir, ils l’ont suivi et l’ont surpris en plein dialogue avec Dieu. Et cette scène de prière est tellement attirante qu’ils se rapprochent de lui.
Et moi ? Est-ce que ma prière attire ? Si quelqu’un me voyait prier, est-ce que ma ferveur l’encouragerait à se mettre à genoux, lui aussi ? Le pape nous dit qu’il est important d’attirer les personnes qui nous entourent : « L’Église ne grandit pas par prosélytisme. L’Église grandit par attraction, l’attraction du témoignage que chacun de nous donne au Peuple de Dieu. » (Pape François, 4 octobre 2013)
Impressionnés, les apôtres restent bouche bée. C’est Jésus qui rompt le silence : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Là, les langues se délient facilement. Il est tellement facile de colporter des rumeurs ! D’après les gens, Jésus serait Jean le Baptiste, Élie ou un autre des grands prophètes du passé. Une sorte de réincarnation ou d’apparition. En tout cas, il est clair pour la foule que Jésus ne peut pas être le simple charpentier de Nazareth. Mais… qui est-il donc ?
C’est alors que Jésus pose directement la question aux siens : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Saint Pierre, poussé par l’Esprit Saint, ne laisse pas aux autres le temps de répondre. Il proclame « [Tu es] le Christ, le Messie de Dieu. »
Et moi ? Mes paroles et mes œuvres sont-elles un témoignage de ma foi ? Seigneur, je t’en prie, que ma bouche, mes mains et tout mon être proclament que tu es le Messie de Dieu ! Comme le dit saint Paul : « En effet, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut. » (Rm 10, 9-10)
Seigneur, je crois en toi, mais augmente ma foi. Aide-moi à t’aimer aujourd’hui plus qu’hier. Aide-moi à faire ta volonté même si je dois te suivre sur le chemin de la croix.
Père Benoît Terrenoir, LC
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Autre commentaire de ce jour.
Confession de Pierre et annonce de la Passion
Autre commentaire de ce jour.
Confession de Pierre et annonce de la Passion
Je commence ce matin par SA question : Pour vous qui suis-je ? J’ajoute MA question pour vous : quelle image vous faites-vous de Jésus ? Un Jésus social, psychologique, politique, ecclésiastique ? C’est à chacun de nous que Jésus pose maintenant SA question et nous invite à y associer notre image de Lui. A la fin de ce millénaire, dans une société qui a renoncé aux traditions et à la pratique religieuses, dans une société où règne l’indifférence à l’égard de Dieu, SA question résonne-t-elle comme un simple souvenir de notre lointaine enfance ?
SA question est importante parce que Jésus vit aujourd’hui parmi nous, en nous. Nous chrétiens, croyons que répondre à SA question nous transforme. Présentement beaucoup ont quitté l’Eglise mais je ne connais personne qui a renoncé à Jésus-Christ. On quitte l’Eglise parce qu’elle ne sait plus, peut-être, répondre à SA question pour elle-même. Pierre, toujours fougueux, avait une réponse instantanée : le Christ de Dieu.
Jésus aurait posé durant sa vie plus de 140 questions. Mais SA question ouvre sur son identité. L’on sait comment cette question de l’identité est importante. A noter que Jésus n’approuve pas la réponse de Pierre. Il ne lui dit pas : tu as raison, tu deviendras le premier pape. Il impose le silence comme pour nous indiquer que SA question se
répond dans un contexte de prière. C’est dans sa prière que Jésus a découvert, expérimenté qui il était. L’autorité de la question de Jésus laisse transparaître l’autorité de sa connaissance de lui-même. Répondre à la question de Jésus nous conduit à notre propre connaissance de nous-mêmes. Eviter d’y répondre, c’est perdre le sens de l’être humain. Invraisemblable et pourtant combien vrai, la connaissance de Soi est un fruit de notre réponse à SA question. Dès sa première encyclique J-P 11 démontrait comment Jésus est le chemin pour se connaître dans notre identité profonde.
Je vous repose SA question. Pour vous, qui suis-je ? Question rédemptrice parce que si nous l’écoutons dans le silence, la solitude, notre réponse nous guidera vers la découverte de nos origines. A son image et ressemblance, il nous créa. Question qui nous conduit au Père, qui nous entraîne jusque dans les profondeurs du mystère du Père révélé en Jésus. Ce fils d’amour (Col 1, .3) en nous offrant SA question transforme notre identité en fils du Père. Répondre à SA question, c’est reconnaître, retrouver- en cette année qui lui est consacrée, un Père dont le Fils unique est dans le sein du Père (Jn 1, 18). Jésus nous a donné SA question, je reprends les mots de François dans son commentaire sur le Notre Père, pour nous rendre heureux. Notre bonheur repose sur la conscience que nous avons de notre identité : Fils du Père. Vraiment par SA question, Jésus, se fait pour nous un chemin de vérité et de vie. Je suis le chemin et la vie.
Reconnaître le Fils pour devenir Fils du Père, lui ressemblant à ce point que le Père ne nous distingue plus de son Fils ; reconnaître l’identité Jésus pour éviter de rabâcher comme les païens (Mc 6, 7) ce Notre Père, cette prière qui contient tout l’Evangile (Tertulien); reconnaître en le Fils, la part la meilleure, que Marie a choisi jadis.
A votre contemplation : Vous que j’ai choisie, vous que j’appelle mes amis (Jn15,15) vous à qui il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu (Lc 8, 10) vous qui croyez en Dieu, sachez, nous dit St Bonaventure que
le chemin qui mène à la patrie céleste consiste à connaître parfaitement le Christ et ajoute-t-il à l’imiter parfaitement. Une eucharistie pour que notre réponse transfigure nos vies jusqu’à lui devenir semblable. AMEN
ACCUEIL : Il ya la montagne du Thabor. Il y a celle des béatitudes. Mais il y a aussi ajoute St Bernard la montagne de l’oraison, celle où Jésus s’est retiré avant de poser à ses disciples SA question. Une eucharistie, ce jour, pour nous entendre poser une question rédemptrice parce qu’elle nous ouvre à notre identité profonde : nous sommes fils et fille du Père.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Ah! Mon Dieu ! Que la plus grande partie des hommes continuent aujourd’hui à crier : "Pas celui-ci, mais Barrabas", chaque fois qu’ils méprisent le Christ pour un plaisir, pour des points d’honneur, pour un élan de colère » (Saint Alphonse Marie de Liguori)
« L’événement de la Croix ne révèle tout son sens que si "cet homme", qui a souffert et est mort sur la Croix, "était véritablement le Fils de Dieu", selon les paroles prononcées par le centurion devant le Crucifié » (Benoît XVI)
« Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre Seigneur Jésus-Christ le supplice de la croix, à coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal "crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu et le couvrent de confusion" (Hb 6,6) […] » Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 598)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 28 Septembre 2024
Samedi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).
L’Église fait mémoire (facultative propre à l’Allemagne)
de la Fête de Sainte Lioba, Abbesse Bénédictine
à Schornsheim († 782).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Venceslas,
Duc de Bohême et Martyr, patron de la Pologne, de la République
tchèque où le 28 Septembre y est Fête nationale (+ 929).
L’Église fait mémoire (obligatoire aux Philippines et facultative ailleurs)
de la Fête des Saints Laurent Ruiz et 15 compagnons,
Martyrs à Nagasaki au Japon (+ v. 1635).
Saints Alphée, Alexandre et Zosime
Martyrs en Pisidie (IVe siècle)
Bienheureux Jean Shozaburo et 5 compagnons
Martyrs à Nagasaki au Japon (+ 1630)
Bienheureux François-Xavier, Joseph, Amalie
Martyrs de la guerre civile espagnole (+ 1936)
Bienheureux Jean-Paul Ier, Pape (263e) 1978 (+ 1978)
Vénérable Anne-Marie Antigo, Religieuse clarisse
Mystique, Abbesse à Perpignan (+ 1676)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Pas une fois dans sa vie le Christ ne s’est appuyé sur l’effet merveilleux que pouvaient produire ses guérisons et ses miracles. Il ne recherchait pas l’enthousiasme des foules, mais le changement de vie de ceux qui l’écoutaient et le voyaient agir.
Et c’est au moment où tous s’émerveillent de ses œuvres que Jésus leur révèle avec insistance ce qui va devenir un scandale pour leur foi : « Le Fils de l’Homme va être livré aux mains des hommes ». Mais cette annonce qui nous paraît si claire reste hermétique pour les auditeurs de Jésus. Comment le Fils de l’Homme pourrait-il être livré ? comment ce personnage, dont la tradition (Daniel) disait qu’il avait ses entrées auprès de Dieu, pourrait-il être abandonné, impuissant, aux mains des hommes ?
Tout cela restait pour eux une énigme ; mais le malheur, c’est qu’ils avaient peur de l’interroger sur ce point.
C’est toujours un malheur que d’avoir peur de Dieu, et c’est l’une de nos misères que de ne pas aller hardiment au-devant de la lumière.
Quand la conduite de Dieu nous déroute, quand les chemins qu’il choisit pour nous nous semblent étranges, quand nous sentons planer une menace sur notre amour du Seigneur, il nous arrive de tendre le dos, de nous recroqueviller, de nous taire comme devant une fatalité.
Or Jésus aurait tant aimé que ses disciples l’interrogent ! il aurait tant voulu les aider à regarder l’événement en face, les préparer à la passion comme il s’y préparait lui-même ! Il leur aurait parlé de l’amour du Père, de sa propre mission telle qu’il la comprenait, et du sens qu’il allait donner à sa mort.
Mais ils avaient peur de l’interroger.
Les psalmistes et les prophètes, tous les grands priants ont posé des questions à Dieu, non pas sous le signe de la révolte, mais parce qu’ils ne voulaient pas que s’abîme en eux l’image de leur Seigneur.
Combien de nos tristesses cesseraient, combien de nos malaises spirituels s’éloigneraient, si nous savions dire simplement, comme un ami à un ami : « Jésus, explique-moi. Jésus, fais-moi comprendre ».
Non pas pour guetter une réponse immédiate, non pas même pour abréger l’attente, mais pour nous ouvrir d’avance à la lumière, quand il plaira à Dieu de l’envoyer.
« Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles soient mon guide et me ramènent vers ta sainte montagne, vers le lieu de ta demeure ! " (Ps 43, 3)
C’était la prière du psalmiste. Pour nous, disciples de Jésus, cette prière se change en appel à l’Esprit, puisque c’est lui qui nous conduira « vers la vérité tout entière ».
Quand l’épreuve s’épaissit dans notre vie, quand la passion à certaines heures se fait proche, quand les promesses du Christ restent voilées pour nous, le Maître n’attend de nous qu’un signe pour nous donner l’enseignement intime de son Esprit, mais nous n’osons pas l’interroger.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Rebondissant sur la confession de Foi de Saint Pierre, Jésus avait essayé une première fois d’annoncer sa Passion désormais proche; mais en vain : le premier des Apôtres n’avait pas pu entendre cette prophétie qui n’entrait pas dans ses vues sur les conditions de l’avènement du Règne de son Maître.
Entre la première et la seconde annonce que nous venons d’entendre, se situent la Transfiguration et la libération-guérison d’un enfant possédé.
D’une part une confirmation par Le Père de l’identité profonde de Jésus : « Celui-ci est Mon Fils, celui que j’ai élu, écoutez-le » (9, 36); de l’autre une guérison suivie d’un geste symbolique :
« Jésus menaça l’esprit impur, il guérit l’enfant et le remit à son père » (9, 43).
L’inclusion de ces épisodes entre les deux annonces de la Passion du Fils de l’homme, nous invite à établir un lien étroit entre les événements relatés et la Pâque de Notre-Seigneur : par sa Passion victorieuse, Jésus va nous arracher à l’emprise de l’ennemi qui nous tient en son pouvoir, et nous remettre à son Père afin qu’il soit aussi Notre Père.
Dieu désire faire de nous ses enfants : tel est le cœur de la Bonne Nouvelle; et c’est pour réaliser ce dessein de Salut qu’il a envoyé son Fils unique, car Lui seul est « digne de prendre le livre et d’en ouvrir le sceau » (Ap 5, 2).
Or, comment a-t-il « remporté la victoire, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David » (Ap 5, 5) ?
Ni par puissance, ni par force, mais par la folie de la Croix (1 Co 1,18). C’est par son immolation que l’Agneau triomphe; c’est par l’effusion de son Sang qu’il « rachète pour Dieu des hommes de toute tribu, langue, peuple et nation » (Ap 5, 9).
Voilà ce que nous avons « à bien nous mettre en tête nous aussi : Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes » pour triompher de la violence aveugle par sa patience et sa douceur ; pour tuer la haine par le glaive de l’Amour et de la Miséricorde.
Si nous voulons travailler et nous mettre en peine avec Jésus pour le Salut du monde, il nous faut réentendre ce qu’il vient de dire à ses proches quelques versets plus haut :
« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa Croix chaque jour et qu’il me suive » (Lc 9, 23).
« Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux ». Ils ne pouvaient pas envisager que le Messie se fasse proche de l’homme au point de s’en rendre solidaire dans la souffrance et la mort.
Le pouvons-nous davantage de nos jours ? Un Dieu qui s’humilie à ce point entre-t-il dans nos vues sur ce que devrait être sa toute-puissance ?
Pourtant que vaudrait pour nous l’Amour de Dieu s’il était incapable de nous arracher à la tombe ?
Et comment nous en arracherait-il sans y descendre ?
Certes nous pouvons adhérer rationnellement à cette explication; et néanmoins, nous aussi, « nous avons peur d’interroger le Maître sur ces paroles » concernant sa Passion, tant elles heurtent notre a priori et révèlent notre peur de la souffrance.
Puisse la Parole de Dieu triompher de nos résistances et nous donner l’audace de l’Espérance afin de pouvoir discerner, au cœur des épreuves et des contradictions qui nous accablent, l’aube du jour de Dieu qui s’annonce.
Jour de joie et de victoire pour ceux qui se seront engagés de tout leur cœur dans le combat de l’Amour contre la haine, du Pardon contre la rancœur, de la réconciliation contre la discorde, fusse au prix de leur propre vie :
« Qui veut sauver sa vie la perdra; mais qui perd sa vie à cause de Moi la sauvera » (Lc 9, 24).
« Seigneur, Père Saint, Toi seul peut nous révéler l’insondable mystère de la Rédemption et nous faire pressentir dans la folie de la Croix de Ton Fils, la révélation de son Amour Miséricordieux.
Envoie sur nous L’Esprit de Vérité, car sans Lui, nous sommes aussi démunis que les Apôtres et nous ne comprenons pas davantage qu’eux les Paroles de Jésus.
Que le Paraclet nous conduise à la Vérité toute entière en dévoilant pour nous le sens caché des Écritures.
Nous t’en prions, Père : plonge-nous dans le Feu de Pentecôte, car comment pourrions-nous témoigner au cœur du monde de la Victoire du Ressuscité, si nous ne vivons pas de sa Vie ? »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Cette annonce de Jésus à ses disciples appelle une nouvelle manière d’en comprendre le sens. Ouvrez bien vos oreilles. Nulle part dans les évangiles, Jésus exprime qu’il sacrifie sa vie. Il n’a jamais pensé, écrit Joseph Moingt à la suite de plusieurs théologiens, que sa mission était de mourir en victime expiatoire des péchés des hommes… il n’a pas cherché à donner une valeur sacrificielle à sa vie[1].
Un consensus semble affirmer aujourd’hui que c’est la charité agissant en Jésus (Ga 5,6), sa manière libre d’agir en sauveur de l’humain qui l’a conduit à la mort. Jésus anticipe que sa manière de vivre est tellement menaçante pour les chefs religieux et politiques qu’il en informe ses disciples. En célébrant récemment l’anniversaire de la mort de Martin Luther King, on mentionnait qu’il a avisé ses proches que sa vie est menacée. Cette appréhension ne lui a fait pas fait changer sa manière de se comporter.
Jésus, lui aussi, prévient ses disciples que le suivre risque le même chemin. Il les avertit de la passion qui les attend. Il leur transmet que sa manière de vivre est dangereuse. Pierre s’est rebiffé contre ce chemin. Cela ne t’arrivera pas (Mt 16, 22).
Il faut nous libérer de cette image répandue que Jésus est venu sacrifier sa vie. Jésus montre un autre Dieu que celui qui envoie son fils sacrifier sa vie. Quel père enverrait sciemment son fils mourir ? Sa mort est fidélité à son engagement de vie. Sa vie jusqu’à sa mort est une « révélation » que son « Dieu » ne se laisse pas annexer par la caste des gens pieux. Il appelle à s’asseoir aux tables des non-vertueux, des non-purs, des infréquentables.
La vision franciscaine qui n’a jamais été condamné ou réfuté, affirme que l’incarnation n’est pas motivée par un problème, mais par l’amour. L’incarnation n’est pas la solution de Dieu pour nous sortir de nos malheurs. Jésus n’annonce pas à ses disciples qu’il monte à Jérusalem pour sacrifier sa vie. Il leur révèle « l’énormité » de son amour pour nous.
Vu ainsi, la naissance de Jésus est le plan A qui remonte à la genèse, le plan initial de Dieu, selon cette contemplation toute franciscaine. Le prologue de saint Jean (Jn1, 1-18) redit cela à la suite de Paul quelque quarante ans plutôt, quand il écrit il a mené le temps à son accomplissement (Ep. 1,3-14 ; Col 1, 15-20). La théologienne franciscaine Ilia Delio écrit que Christ n’était pas un plan B après que les premiers humains aient péché. Elle parle de Jésus comme le livre de la création qui nous permet de contempler le très beau[2].
Bonaventure décrit cette vision comme le retour à sa beauté originelle de ce qui a été déformé. L’amour (Dieu) n’a pas besoin d’être payé par le sacrifice de son Fils pour nous montrer comment gros il nous aime. Dieu n’a pas besoin de sacrifices de son fils pour nous sortir de nos méchancetés. Son amour est inconditionnel. Il en va de sa liberté. Opter pour un Dieu qui sacrifie sa vie, c’est à bien y songer opter, comme l’a écrit J. B. Phillips il y a de nombreuses années, pour un petit Dieu. Votre Dieu est trop petit[3].
Le père Richard Rohr, ofm, fondateur du centre action et contemplation au Nouveau Mexique et qui inspire ma réflexion ce matin, écrit dans un livre non traduit en français, mais d’une grande popularité aux États-Unis, dansing with God, que le Dieu de notre foi est bien meilleur et différent que nous l’avions pensé.
Ce matin, à notre contemplation, quel plan A, celui de l’amour qui n’exige aucune compensation, le très beau Dieu ou le B, celui du sacrifice de sa vie, le petit Dieu, attire notre prière ? Le prière eucharistique a fait le choix du plan B.
[1] Joseph Moingt, Croire au Dieu qui vient, Gallimard, tome II, pp. 129-132.
[2] Delio Ilia, l’humilité de Dieu, une perspective franciscaine, Ed. Franciscaines, 2011, p. 69
[3] Un Dieu plus grand — Centre d’action et de contemplation (cac.org)
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 28 Septembre 2024
Samedi de la 25ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).
L’Église fait mémoire (facultative propre à l’Allemagne)
de la Fête de Sainte Lioba, Abbesse Bénédictine
à Schornsheim († 782).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Venceslas,
Duc de Bohême et Martyr, patron de la Pologne, de la République
tchèque où le 28 Septembre y est Fête nationale (+ 929).
L’Église fait mémoire (obligatoire aux Philippines et facultative ailleurs)
de la Fête des Saints Laurent Ruiz et 15 compagnons,
Martyrs à Nagasaki au Japon (+ v. 1635).
Saints Alphée, Alexandre et Zosime
Martyrs en Pisidie (IVe siècle)
Bienheureux Jean Shozaburo et 5 compagnons
Martyrs à Nagasaki au Japon (+ 1630)
Bienheureux François-Xavier, Joseph, Amalie
Martyrs de la guerre civile espagnole (+ 1936)
Bienheureux Jean-Paul Ier, Pape (263e) 1978 (+ 1978)
Vénérable Anne-Marie Antigo, Religieuse clarisse
Mystique, Abbesse à Perpignan (+ 1676)
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de l'Ecclésiaste 11, 9-10.12,1-8... Psaume 90(89), 3-4.5-6.12-13.14.17ab... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 43b-45.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Souviens-toi de ton Créateur, aux jours de ta jeunesse,
avant que la poussière retourne à la terre, et le souffle,
à Dieu » (Qo 11, 9 – 12, 8)
Lecture du Livre de Qohèleth
Réjouis-toi, jeune homme, dans ton adolescence,
et sois heureux aux jours de ta jeunesse.
Suis les sentiers de ton cœur
et les désirs de tes yeux !
Mais sache que pour tout cela
Dieu t’appellera en jugement.
Éloigne de ton cœur le chagrin,
écarte de ta chair la souffrance
car l’adolescence et le printemps de la vie
ne sont que vanité.
Souviens-toi de ton Créateur,
aux jours de ta jeunesse,
avant que viennent les jours mauvais,
et qu’approchent les années dont tu diras :
« Je ne les aime pas » ;
avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière,
la lune et les étoiles,
et que reviennent les nuages après la pluie ;
au jour où tremblent les gardiens de la maison,
où se courbent les hommes vigoureux ;
où les femmes, l’une après l’autre, cessent de moudre,
où le jour baisse aux fenêtres ;
quand la porte se ferme sur la rue,
quand s’éteint la voix de la meule,
quand s’arrête le chant de l’oiseau,
et quand se taisent les chansons ;
lorsqu’on redoute la montée
et qu’on a des frayeurs en chemin ;
l’amandier est en fleurs, la sauterelle s’alourdit,
et la câpre ne produit aucun effet ;
lorsque l’homme s’en va vers sa maison d’éternité,
et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue ;
avant que le fil d’argent se détache,
que la lampe d’or se brise,
que la cruche se casse à la fontaine,
que la poulie se fende sur le puits ;
et que la poussière retourne à la terre
comme elle en vint,
et le souffle de vie, à Dieu qui l’a donné.
Vanité des vanités, disait Qohèleth,
tout est vanité !
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc
R/ D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge. (Ps 89, 1)
Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
ÉVANGILE :
« Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes.
Les disciples avaient peur de l’interroger sur cette parole »
(Lc 9, 43b-45)
Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ;
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
comme tout le monde était dans l’admiration
devant tout ce qu’il faisait,
Jésus dit à ses disciples :
« Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant :
le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. »
Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole,
elle leur était voilée,
si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens,
et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Ils ne comprenaient pas cette parole
Ils ne comprenaient pas cette parole
Pas une fois dans sa vie le Christ ne s’est appuyé sur l’effet merveilleux que pouvaient produire ses guérisons et ses miracles. Il ne recherchait pas l’enthousiasme des foules, mais le changement de vie de ceux qui l’écoutaient et le voyaient agir.
Et c’est au moment où tous s’émerveillent de ses œuvres que Jésus leur révèle avec insistance ce qui va devenir un scandale pour leur foi : « Le Fils de l’Homme va être livré aux mains des hommes ». Mais cette annonce qui nous paraît si claire reste hermétique pour les auditeurs de Jésus. Comment le Fils de l’Homme pourrait-il être livré ? comment ce personnage, dont la tradition (Daniel) disait qu’il avait ses entrées auprès de Dieu, pourrait-il être abandonné, impuissant, aux mains des hommes ?
Tout cela restait pour eux une énigme ; mais le malheur, c’est qu’ils avaient peur de l’interroger sur ce point.
C’est toujours un malheur que d’avoir peur de Dieu, et c’est l’une de nos misères que de ne pas aller hardiment au-devant de la lumière.
Quand la conduite de Dieu nous déroute, quand les chemins qu’il choisit pour nous nous semblent étranges, quand nous sentons planer une menace sur notre amour du Seigneur, il nous arrive de tendre le dos, de nous recroqueviller, de nous taire comme devant une fatalité.
Or Jésus aurait tant aimé que ses disciples l’interrogent ! il aurait tant voulu les aider à regarder l’événement en face, les préparer à la passion comme il s’y préparait lui-même ! Il leur aurait parlé de l’amour du Père, de sa propre mission telle qu’il la comprenait, et du sens qu’il allait donner à sa mort.
Mais ils avaient peur de l’interroger.
Les psalmistes et les prophètes, tous les grands priants ont posé des questions à Dieu, non pas sous le signe de la révolte, mais parce qu’ils ne voulaient pas que s’abîme en eux l’image de leur Seigneur.
Combien de nos tristesses cesseraient, combien de nos malaises spirituels s’éloigneraient, si nous savions dire simplement, comme un ami à un ami : « Jésus, explique-moi. Jésus, fais-moi comprendre ».
Non pas pour guetter une réponse immédiate, non pas même pour abréger l’attente, mais pour nous ouvrir d’avance à la lumière, quand il plaira à Dieu de l’envoyer.
« Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles soient mon guide et me ramènent vers ta sainte montagne, vers le lieu de ta demeure ! " (Ps 43, 3)
C’était la prière du psalmiste. Pour nous, disciples de Jésus, cette prière se change en appel à l’Esprit, puisque c’est lui qui nous conduira « vers la vérité tout entière ».
Quand l’épreuve s’épaissit dans notre vie, quand la passion à certaines heures se fait proche, quand les promesses du Christ restent voilées pour nous, le Maître n’attend de nous qu’un signe pour nous donner l’enseignement intime de son Esprit, mais nous n’osons pas l’interroger.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes.
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Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes.
Rebondissant sur la confession de Foi de Saint Pierre, Jésus avait essayé une première fois d’annoncer sa Passion désormais proche; mais en vain : le premier des Apôtres n’avait pas pu entendre cette prophétie qui n’entrait pas dans ses vues sur les conditions de l’avènement du Règne de son Maître.
Entre la première et la seconde annonce que nous venons d’entendre, se situent la Transfiguration et la libération-guérison d’un enfant possédé.
D’une part une confirmation par Le Père de l’identité profonde de Jésus : « Celui-ci est Mon Fils, celui que j’ai élu, écoutez-le » (9, 36); de l’autre une guérison suivie d’un geste symbolique :
« Jésus menaça l’esprit impur, il guérit l’enfant et le remit à son père » (9, 43).
L’inclusion de ces épisodes entre les deux annonces de la Passion du Fils de l’homme, nous invite à établir un lien étroit entre les événements relatés et la Pâque de Notre-Seigneur : par sa Passion victorieuse, Jésus va nous arracher à l’emprise de l’ennemi qui nous tient en son pouvoir, et nous remettre à son Père afin qu’il soit aussi Notre Père.
Dieu désire faire de nous ses enfants : tel est le cœur de la Bonne Nouvelle; et c’est pour réaliser ce dessein de Salut qu’il a envoyé son Fils unique, car Lui seul est « digne de prendre le livre et d’en ouvrir le sceau » (Ap 5, 2).
Or, comment a-t-il « remporté la victoire, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David » (Ap 5, 5) ?
Ni par puissance, ni par force, mais par la folie de la Croix (1 Co 1,18). C’est par son immolation que l’Agneau triomphe; c’est par l’effusion de son Sang qu’il « rachète pour Dieu des hommes de toute tribu, langue, peuple et nation » (Ap 5, 9).
Voilà ce que nous avons « à bien nous mettre en tête nous aussi : Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes » pour triompher de la violence aveugle par sa patience et sa douceur ; pour tuer la haine par le glaive de l’Amour et de la Miséricorde.
Si nous voulons travailler et nous mettre en peine avec Jésus pour le Salut du monde, il nous faut réentendre ce qu’il vient de dire à ses proches quelques versets plus haut :
« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa Croix chaque jour et qu’il me suive » (Lc 9, 23).
« Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux ». Ils ne pouvaient pas envisager que le Messie se fasse proche de l’homme au point de s’en rendre solidaire dans la souffrance et la mort.
Le pouvons-nous davantage de nos jours ? Un Dieu qui s’humilie à ce point entre-t-il dans nos vues sur ce que devrait être sa toute-puissance ?
Pourtant que vaudrait pour nous l’Amour de Dieu s’il était incapable de nous arracher à la tombe ?
Et comment nous en arracherait-il sans y descendre ?
Certes nous pouvons adhérer rationnellement à cette explication; et néanmoins, nous aussi, « nous avons peur d’interroger le Maître sur ces paroles » concernant sa Passion, tant elles heurtent notre a priori et révèlent notre peur de la souffrance.
Puisse la Parole de Dieu triompher de nos résistances et nous donner l’audace de l’Espérance afin de pouvoir discerner, au cœur des épreuves et des contradictions qui nous accablent, l’aube du jour de Dieu qui s’annonce.
Jour de joie et de victoire pour ceux qui se seront engagés de tout leur cœur dans le combat de l’Amour contre la haine, du Pardon contre la rancœur, de la réconciliation contre la discorde, fusse au prix de leur propre vie :
« Qui veut sauver sa vie la perdra; mais qui perd sa vie à cause de Moi la sauvera » (Lc 9, 24).
« Seigneur, Père Saint, Toi seul peut nous révéler l’insondable mystère de la Rédemption et nous faire pressentir dans la folie de la Croix de Ton Fils, la révélation de son Amour Miséricordieux.
Envoie sur nous L’Esprit de Vérité, car sans Lui, nous sommes aussi démunis que les Apôtres et nous ne comprenons pas davantage qu’eux les Paroles de Jésus.
Que le Paraclet nous conduise à la Vérité toute entière en dévoilant pour nous le sens caché des Écritures.
Nous t’en prions, Père : plonge-nous dans le Feu de Pentecôte, car comment pourrions-nous témoigner au cœur du monde de la Victoire du Ressuscité, si nous ne vivons pas de sa Vie ? »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Choisissons-nous le plan A ou le plan B ?
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Choisissons-nous le plan A ou le plan B ?
Cette annonce de Jésus à ses disciples appelle une nouvelle manière d’en comprendre le sens. Ouvrez bien vos oreilles. Nulle part dans les évangiles, Jésus exprime qu’il sacrifie sa vie. Il n’a jamais pensé, écrit Joseph Moingt à la suite de plusieurs théologiens, que sa mission était de mourir en victime expiatoire des péchés des hommes… il n’a pas cherché à donner une valeur sacrificielle à sa vie[1].
Un consensus semble affirmer aujourd’hui que c’est la charité agissant en Jésus (Ga 5,6), sa manière libre d’agir en sauveur de l’humain qui l’a conduit à la mort. Jésus anticipe que sa manière de vivre est tellement menaçante pour les chefs religieux et politiques qu’il en informe ses disciples. En célébrant récemment l’anniversaire de la mort de Martin Luther King, on mentionnait qu’il a avisé ses proches que sa vie est menacée. Cette appréhension ne lui a fait pas fait changer sa manière de se comporter.
Jésus, lui aussi, prévient ses disciples que le suivre risque le même chemin. Il les avertit de la passion qui les attend. Il leur transmet que sa manière de vivre est dangereuse. Pierre s’est rebiffé contre ce chemin. Cela ne t’arrivera pas (Mt 16, 22).
Il faut nous libérer de cette image répandue que Jésus est venu sacrifier sa vie. Jésus montre un autre Dieu que celui qui envoie son fils sacrifier sa vie. Quel père enverrait sciemment son fils mourir ? Sa mort est fidélité à son engagement de vie. Sa vie jusqu’à sa mort est une « révélation » que son « Dieu » ne se laisse pas annexer par la caste des gens pieux. Il appelle à s’asseoir aux tables des non-vertueux, des non-purs, des infréquentables.
La vision franciscaine qui n’a jamais été condamné ou réfuté, affirme que l’incarnation n’est pas motivée par un problème, mais par l’amour. L’incarnation n’est pas la solution de Dieu pour nous sortir de nos malheurs. Jésus n’annonce pas à ses disciples qu’il monte à Jérusalem pour sacrifier sa vie. Il leur révèle « l’énormité » de son amour pour nous.
Vu ainsi, la naissance de Jésus est le plan A qui remonte à la genèse, le plan initial de Dieu, selon cette contemplation toute franciscaine. Le prologue de saint Jean (Jn1, 1-18) redit cela à la suite de Paul quelque quarante ans plutôt, quand il écrit il a mené le temps à son accomplissement (Ep. 1,3-14 ; Col 1, 15-20). La théologienne franciscaine Ilia Delio écrit que Christ n’était pas un plan B après que les premiers humains aient péché. Elle parle de Jésus comme le livre de la création qui nous permet de contempler le très beau[2].
Bonaventure décrit cette vision comme le retour à sa beauté originelle de ce qui a été déformé. L’amour (Dieu) n’a pas besoin d’être payé par le sacrifice de son Fils pour nous montrer comment gros il nous aime. Dieu n’a pas besoin de sacrifices de son fils pour nous sortir de nos méchancetés. Son amour est inconditionnel. Il en va de sa liberté. Opter pour un Dieu qui sacrifie sa vie, c’est à bien y songer opter, comme l’a écrit J. B. Phillips il y a de nombreuses années, pour un petit Dieu. Votre Dieu est trop petit[3].
Le père Richard Rohr, ofm, fondateur du centre action et contemplation au Nouveau Mexique et qui inspire ma réflexion ce matin, écrit dans un livre non traduit en français, mais d’une grande popularité aux États-Unis, dansing with God, que le Dieu de notre foi est bien meilleur et différent que nous l’avions pensé.
Ce matin, à notre contemplation, quel plan A, celui de l’amour qui n’exige aucune compensation, le très beau Dieu ou le B, celui du sacrifice de sa vie, le petit Dieu, attire notre prière ? Le prière eucharistique a fait le choix du plan B.
[1] Joseph Moingt, Croire au Dieu qui vient, Gallimard, tome II, pp. 129-132.
[2] Delio Ilia, l’humilité de Dieu, une perspective franciscaine, Ed. Franciscaines, 2011, p. 69
[3] Un Dieu plus grand — Centre d’action et de contemplation (cac.org)
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Ne craignez pas. Cette Croix a été mortelle non pour moi mais pour la mort. Ces clous ne me pénètrent pas de douleur, mais d'un Amour encore plus profond envers vous » (Saint Pierre Chrysologue)
« Sa fidélité tient non seulement au fait qu’Il agit comme "Dieu envers les hommes", mais aussi comme "l’homme face à Dieu", donnant ainsi irrévocablement naissance à l’Alliance éternelle » (Benoît XVI)
« Dès le début de sa vie publique, à son baptême, Jésus est le" Serviteur ", entièrement consacré à l’œuvre rédemptrice qui s’accomplira par le "baptême" de sa passion » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 565)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 29 Septembre 2024
Vingt-sixième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
L’Église Célèbre la Fête des Saints Archanges Michel, Gabriel,
Raphaël et toute l'armée Céleste.
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Bienheureux Jean de Montmirail, vaillant et
célèbre Chevalier qui se fit humble Moine (1165-1217).
Saints martyrs à Nagasaki, Prêtres et laïcs (+ 1636)
Bienheureux Antonio Arribas Hortigüela et six
compagnons, Prêtres et religieux, Missionnaires
du Sacré-Coeur de Jésus, martyrs (+ 1936)
Bienheureux Luigi Monza, Prêtre diocésain italien -
Fondateur des Petites apôtres de la Charité. (+ 1954)
Vénérable Miguel Ángel Builes, Evêque et Fondateur
de congrégations en Colombie (+ 1971)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
]
Bien souvent, on se plaint qu’il y a des gens qui sont croyants, mais pas pratiquants – ce qui n’est pas votre cas, puisque nous nous retrouvons ensemble autour du Seigneur.
Mais, il me semble que c’est plutôt l’inverse : dans notre société sécularisée où l’on met Dieu de côté, il y a beaucoup de pratiquants, mais peu de croyants…
Beaucoup de personnes qui ont assimilé l’Évangile. Et c’est vrai qu’en cette terre de France et d’Europe, la Parole de Dieu a été - comme des feuilles de thé qui se diffusent dans une tasse - assimilées par des peuples. Et les valeurs évangéliques sont même devenues une base pour les lois, pour le respect de la personne, du plus faible et du plus petit. C’est devenu quelque chose de courant et de naturel, même si on oublié leur raison d’être…
Et il y a beaucoup de gens « pratiquants" qui pratiquent l’Évangile et l’amour du prochain, mais qui ne croient pas en Jésus. Comment faire, quelle attitude avoir avec des personnes qui font le bien, car l’Esprit Saint repose sur qui Il veut - on l’a entendu dans la première lecture.
Rappelons-le : Dieu a choisi Moïse, qui a choisi lui-même 70 personnes pour annoncer et prophétiser, et Dieu choisit deux autres personnes en plus, de façon impromptue, qui prophétisent aussi dans le camp, mais qui ne font pas partie des 70 désignés par Moïse.
Et nous, comme croyants, nous disons que l’Esprit du Seigneur travaille en eux. Et c’est important que nous ayons cette attitude : non pas une attitude d’exclusion, comme nous le voyons avec les apôtres : « il n’est pas des nôtres ; il n’est pas de ceux qui Te suivent et il expulse le démons. Doit-on l’en empêcher ? »
Et Jésus dit très clairement :
Cela veut dire qu’il faut que nous ayons un regard différent sur qui - appartenant à une autre tradition religieuse ou n’en ayant pas du tout – font le bien et sont artisans de paix et expriment l’amour là où ils sont, sont pleins d’empathie et de compassion, pardonnent à leurs ennemis… et quand on en est témoin, il est important d’aller dire à la personne : « ce que tu fais, moi, en tant croyant, je le vois comme l’œuvre de Dieu qui s’accomplit par toi. »
Considérons maintenant quelle est la différence entre le fait de faire le bien parce que l’on est croyant, et le fait de faire le bien parce que l’on est humain, et que – comme le disait Charles Péguy – la charité nous est comme naturelle. Si l’on voit quelqu’un qui tombe, une personne âgée ou handicapée, qui ne va pas se précipiter pour l’aider à se relever. Et si l’on voit un accident, on s’arrête ; la non-assistance à personne en danger est même punie par la loi. Humainement, le cœur nous pousse à aller à la rencontre du prochain, particulièrement celui qui est en difficulté.
Et quelle est la différence si je pose ce geste au nom de ma foi en Jésus ou si c’est simplement parce que c’est ma nature humaine ?
Extérieurement, c’est le même geste : donner à manger aux pauvres, vêtir ceux qui sont nus, visiter les prisonniers n’est pas l’apanage des croyants.
La différence n’est donc pas tant dans la réalisation extérieure du geste que dans sa signification ultime. Pour nous, disciples de Jésus, lorsque nous accomplissons des œuvres de miséricorde, nous le faisons en prenant conscience que nous nous adressons à la personne du Christ, et que nos actes retentissent dans l’Éternité. Ce n’est pas pareil.
Nous croyons – et avons cette certitude – en cette parole :
Cela signifie que nos actes désintéressés retentissent dans l’Au-delà. Ainsi, lorsque l’on pardonne, que l’on se tient au secours de l’affligé, lorsque l’on est dans la compassion et que l’on refuse de céder à la critique et au mal, nous croyons qu’il y a quelque chose de l’amour de Dieu qui se donne. Et dans ce cas-là, c’est plus facile de persévérer car une grande espérance nous habite, une espérance qui a à voir avec la Vie Éternelle. Et lorsqu’on a fait le bien sans la dimension de la Foi, le risque est le découragement. Cela n’arrive pas toujours, mais le fait de n’avoir que cet horizon humain, sans Dieu, fait désirer voir le bonheur sur cette terre, et de voir le fruit de nos actions.
Or, lorsqu’on est au service des plus démunis, lorsque l’on fait le bien auprès des personnes en difficulté, on ne voit pas toujours le fruit de ses actions.
Pendant les années où j’étais en ministère en Argentine, j’étais en aumônier de prison. Et parmi les laïcs qui formaient la pastorale des prisons, j’ai vu des croyants, des baptisés engagés au service qui se lassaient. Il se décourageaient car ils pensaient que les détenus allaient s’améliorer, qu’il y aurait des conversions à foison… En réalité, ils attendaient une trop grande récompense de leurs actes. Or, quand on va à la rencontre des prisonniers, ce sont parfois des personnes aux prises avec une grande violence que l’on côtoie. Je me souviens d’un en particulier qui m’insultait du plus loin qu’il pouvait m’apercevoir, il éructait contre moi… Et quand on oublie cette dimension transcendantale qui nous fait dire : « j’accueille cette violence, non pas comme étant contre moi, mais provenant de la petite enfance, des jours sans amour et des manques de soin, je peux alors porter cette souffrance de cet homme qui crie, je deviens alors le Christ Lui-même. »
Mais, si je n’ai pas cette force, je peux me décourager. Et j’ai vu des croyants qui n’avaient pas conscience que de faire le bien dans la durée sans voir les résultats est une grâce qui dépasse notre simple limite humaine.
Oui, nous nous réjouissons de voir des personnes qui font le bien partout dans le monde et nous les encourageons, mais comme Chrétien, parce que nous participons à la Croix du Christ, parce que nous avons cette vision que Le Crucifié vient rejoindre chacun dans sa détresse et dans son impuissance, Il vient rejoindre celui qui fait le Bien et ne voit pas beaucoup de changement autour de lui.
Et c’est ce que dit Saint Paul :
C’est bien le signe que faire le bien peut lasser lorsque l’on entrevoit pas le changement.
Dans sa très belle encyclique sur l’Espérance, le pape Benoît XVI dit :
Ce n’est même pas chrétien. Notre but n’est pas d’enlever toute souffrance de ce monde, mais de la rendre habitée. C’est bien différent. Est habité celui ou celle qui va à la rencontre d’une personne en souffrance : habité par une espérance qui va au-delà des transformations. Nous sommes appelés non pas à « être une solution », mais juste à « être un signe ».
Cela nous rappelle les sacrements : signe et sacrement sont synonymes. Quel est le sacrement de l’Eucharistie si ce n’est le signe visible de l’amour du Seigneur qui s’offre sous les espèces du pain et du vin, signe de Sa Croix et de Sa Résurrection.
Comme pour tout sacrement, en acceptant d’être signe, je passe par un certain dépouillement. Et je vais pouvoir persévérer parce que je prends conscience que, même s’il n’y a pas beaucoup de changement – Jésus n’a pas guéri tous les malades, n’a pas ressuscité tous les morts – mais, le fait d’être un signe dans le monde, de témoigner de la bonne nouvelle que l’on peut aimer malgré tout, est énorme.
Mais comprenez que les Chrétiens n’ont pas l’exclusivité : ils ont la responsabilité. C’est bien différent. Ils ont la responsabilité de faire que ce monde soit plus lumineux, plus fraternel, tout en sachant qu’enlever le poids de la faute et du péché de ce monde n’est pas en notre pouvoir.
Au Brésil, où j’ai aussi été pendant un temps, existe une secte qui s’appelle le Règne universel de Dieu qui est très puissante et dont la devise est « Arrêter de souffrir ». Le Maire Rio y appartient. Vous imaginez bien une devise pareil dans ce pays qui se relève petit à petit d’une grande détresse matérielle et humaine (santé, alphabétisme, misère…). Et l’on présente un homme issu des favellas qui, après avoir adhéré à la secte, roule Mercedes. Voilà Dieu à l’action… et nous pensons à juste titre que cette personne n’est pas disciple de Jésus.
Être Chrétien c’est savoir que nous n’avons pas la responsabilité d’enlever tout ce qui est de la faute et du mal. Oui, nous allons à la rencontre des plus démunis, aux marges de l’humanité, depuis le commencement de l’Église, tout en sachant que ce n’est qu’un signe, que l’Église est très pauvre. Et se mettre à l’école des pauvres, c’est prendre conscience de sa propre vulnérabilité, de sa propre fragilité, sinon, nous « faisons » la charité.
Nous croyons que, quand nous sommes près du Seigneur et quand nous contemplons Sa Croix, cela nous donne des forces pour aller à al rencontre des plus démunis, sans nous lasser. Peut-être ne sommes-nous pas appelés à faire de grandes œuvres comme Mère Térésa ? mais faire le bien, ne serait-ce que dans nos familles – avec les tensions familiales, les incompréhensions, les brouilles, les manques d’amour – et dans nos milieux professionnels, ce n’est pas si simple…
Mais je choisis quand même d’aimer et de faire de mon mieux, quelque soit la circonstance, et c’est une grâce. Je ne cèderai pas à cette violence qui m’habite. Nous sommes tous concernés, avec chacun notre océan de violence. Par notre éducation, on apprend à la canaliser. Et, sans céder à cette violence, à la critique, sans me mettre du côté des railleurs, je choisis d’aimer.
Voilà ce qu’est être disciple de Jésus.
Et le Seigneur poursuit : « attention de ne pas céder au scandale, de ne pas décourager les autres, d’être une occasion de chute pour un seul de ces petits qui croit en moi… »
Attention à ne pas se croire meilleurs que ceux qui font le bien parce que nous sommes disciples du Christ. Nous avons plus de responsabilité que tout autre parce que nous Le connaissons davantage. Et plus nous connaissons Dieu, plus nous ressentons une impérieuse nécessité de répondre à Son appel, plus il nous sera demandé.
Ainsi, le fait de rentrer dans cette logique de reconnaître que l’autre fait du bien nécessite une sorte de dés-appropriation de soi-même. C’est dit avec des mots forts, selon la méthode rabbinique :
Cela veut dire que nous ne sortirons pas indemnes de cette aventure d’un amour jusqu’au bout : nous en sortions blessés. Mais, le disciple n’est pas plus grand que le maître… Et c’est bien avec Ses blessures que le Christ est ressuscité.
Frères et sœurs bien aimés, voyez bien comme il est important de se rappeler ces choses simples que vous connaissez déjà et que nous connaissons tous, mais que nous avons tellement tendance à oublier. Et c’est pour cela que nous venons au pied de l’autel pour supplier la grâce : supplier la grâce d’être signes, supplier la force d’être juste une présence, et même de renoncer à une solution efficace. Jésus le dit bien :
Alors, quand on vient à la messe, venons-y comme des pauvres. Supplions la grâce de nous protéger du découragement dans les diverses adversités que nous traversons. Demandons au Seigneur un cœur nouveau. Qu’Il enlève de notre cœur le cœur de pierre et qu’Il nous donne d’être des témoins d’un dieu qui nous appelle des ténèbres à Son admirable lumière,
Amen !
Père Pierre-Marie
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Vous avez pu le constater autour de vous, mes frères, les hommes sont très forts, souvent très habiles pour tracer entre eux des lignes de démarcation soit entre les races, entre les classes sociales, entre les idées politiques et même, parfois surtout, entre les religions. Ils décident, qu’ici triomphe le bien et que, là, règne le mal. Ici, c’est la vérité et là, l’erreur ; de ce côté-là, c’est le ciel et de l’autre, l’enfer. C’est un monde en noir et blanc, où tout est bon d’un côté, où tout est mauvais de l’autre. Ils en viennent même à incorporer Dieu, lui-même, dans leur camp. Ils le réquisitionnent à leur service. Les soldats allemands portaient un ceinturon, pendant la guerre, où était gravé « Dieu avec nous », tandis que les français chantaient « Sauvez, sauvez la France au nom du Sacré-Cœur », et les soldats s’entre-tuaient avec ardeur en se réclamant du même Dieu, lui demandant de les soutenir dans leurs « justes » combats.
Mais ne faudrait-il pas demander son avis à Dieu ? Or, justement, cet avis, il nous le donne aujourd’hui par deux textes de la liturgie..
Tout d’abord celui de l’Ancien Testament : Moïse s’est retiré pour prier avec soixante-dix Anciens et voici que l’Esprit vient sur eux et qu’ils se mettent à prophétiser, mais horreur ! On vient prévenir Moïse que deux anciens qui ne se sont pas joints à eux, se mettent à prophétiser eux aussi ! Il faut les arrêter ! Et Moïse intervient : « Seriez-vous jaloux ? » « Ah, si le Seigneur pouvait mettre son Esprit sur tous, pour faire de tout son peuple, un peuple de prophètes ! »
Le 2e texte est tiré de l’Evangile de Marc : cette fois, c’est un apôtre qui réagit violemment : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser les esprits mauvais en ton nom, alors que cet homme n’est pas de ceux qui nous suivent et nous avons voulu l’en empêcher ».
Jésus, lui, se réjouit : « Ne l’empêchez pas ! Car celui qui n’est pas contre nous, est avec nous »..
Nul ne peut prétendre posséder, confisquer, monopoliser l’Esprit. « L’Esprit, il souffle où il veut », rappelle Jésus à Nicodème. « Nul ne sait, ni d’où il vient, ni où il va » et ceux qui agissent par lui ne sont pas nécessairement des disciples patentés, des apôtres désignés, des chrétiens baptisés et mandatés.
Grâce à Dieu, l’Esprit n’est pas enfermé dans les registres de nos sacristies. « Dans l’Eglise catholique, écrivait St-Augustin, se trouve des non-catholiques, mais on peut trouver aussi du « catholique » en dehors de l’Eglise ». Beaucoup de ceux qui semblent être dehors sont dedans. Beaucoup de ceux qui paraissent être « en dedans » sont « en dehors ». Personne ne peut prétendre posséder tout seul la vérité de Dieu.
Les frontières du Royaume ne sont pas balisées et nul n’est assuré d’en être le citoyen !
Nous avons parfois, en face tel homme non-chrétien qui a forcé notre admiration et qui a eu une réaction plus évangélique que celle que nous aurions eue, la tentation de poser au Seigneur cette question : « Seigneur, dis-nous, « de quel camp tu es « ? Le camp du Seigneur ? » Frères, il n’est pas ici ou là : il est partout. Il n’est pas avec telle ou telle catégorie d’hommes. Il est avec tous les hommes ! Mais, rassurez-vous, j’ajoute immédiatement qu’il y a, en effet, des lieux ou des moments où l’Esprit du Christ agit, et d’autres où il n’agit pas. Oui, il y a des lignes de démarcation, des rideaux de fer, des ghettos, des clans… que sais-je.
Mais ces frontières-là ne sont pas où nous les dressons. Elles ne se situent pas entre tel groupe et tel autre, pas même entre tel homme et tel autre. Cette frontière-là, elle passe dans le cœur de chacun et de tous les hommes sans exception !
Le bien et le mal, il est dans notre cœur à nous. Nous le savons par expérience quotidienne : nous sommes partagés, divisés et si nous sommes loyaux, nous reconnaissons que si l’Esprit est capable de faire le bien par nous, un autre esprit, celui du mal, est aussi capable de nous entraîner vers le mal, vers l’égoïsme, vers l’orgueil, vers la haine et St-Paul avouait avec un rien de découragement : « Le bien que je désire, je n’arrive pas à le réaliser, tandis que le mal que je hais, je tombe dedans régulièrement ». St-Jean est catégorique : « Tout amour vient de Dieu : celui qui n’aime pas demeure dans la mort ». « S’il n’aime pas et qu’il prétend être dans la lumière, il se fait illusion : il est encore dans les ténèbres ».
Enfin, Jésus lui-même, nous rappelle dans l’Evangile du jugement dernier, que chacun de nous sera jugé sur son amour, son attitude envers les autres et spécialement les plus petits, les plus pauvres, et cela, qu’ils sachent ou non, qu’en les servant, c’est ce Jésus, lui-même, qu’ils servent.
Alors, frères, je vois déjà votre question sur vos lèvres : « Chrétiens ou non ? ».
Quelle est la différence ? Nous sommes un peu comme le fils aîné de la parabole du prodigue qui s’étonne que son fêtard de frère, qui a tout dépensé, soit aussi bien reçu par le père. Nous avons du mal à admettre que tous ces gens qui ne sont pas invités au festin soient installés les premiers à la table du Royaume et nous réagissons devant ces ouvriers de la onzième heure qui sont payés autant que nous, qui travaillons depuis la 1ère heure !…
Alors, pourquoi être chrétien ? Essayer péniblement de suivre Jésus-Christ sur cette terre, si certains qui ne le connaissent pas, vivent aussi bien que nous, sont quelquefois meilleurs que nous et qu’ils risquent de nous précéder au Royaume des cieux ? « Ce n’est pas juste ! Il y a sûrement une différence ! »
Frères, rassurez-vous. Oui, il y a une différence ! Pour vous la faire sentir, permettez-moi une image : vous avez peut-être vu à la télévision, je ne sais plus quelle émission, un jardinier aveugle ; c’était impressionnant ! On le voyait, semant, plantant, faisant pousser des fleurs et des fruits et on ne nous disait pas que ces fleurs ou ces fruits étaient de moins bonne qualité que ceux que plantaient des jardiniers aux yeux ouverts.
La seule différence entre lui et les autres, terrible différence, c’est que l’aveugle, lui, travaillait dans la nuit totale !
Frères, nous, chrétiens, nous sommes des voyants. Que nous apporte la foi ? Un regard :
* foi qui nous permet de reconnaître en Jésus de Nazareth, le fils du Dieu Vivant
* foi qui nous permet de voir au cœur du monde, l’Esprit de Jésus ressuscité qui travaille au cœur des hommes
* foi qui nous permet de voir, à travers les sacrements de l’église, Jésus, qui continue de s’offrir, vivant.
Parfois, hélas, notre vue baisse. Nous devenons des malvoyants et c’est encore notre foi qui nous permet de faire confiance à l’Eglise qui nous dit : « Ici travaille l’Esprit de Jésus, là, non ».
Chrétiens, nous avons le privilège de travailler « les yeux ouverts »… Alors, nous sommes davantage responsables ? Oui, d’une certaine façon, mais tout homme, quel qu’il soit, est responsable de sa vie et de celle de ses frères. La vraie différence, c’est que, nous, nous voyons celui avec qui nous travaillons et, croyant en lui, nous ne pouvons pas nous décourager.
Aussi, nous devrions être, dans la paix et dans la joie parce que le phare de l’Evangile éclaire notre vie. AMEN
Homélie du Père Louis DATTIN
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Les lectures d’aujourd’hui nous invitent à respecter ceux et celles qui ne sont pas de notre groupe. Josué demande à Moïse d’empêcher ceux qui ne sont pas des «officiels» de prophétiser. Et Moïse de répondre : « Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » Dans l’évangile, Jean dit à Jésus : « quelqu’un qui n’est pas de notre groupe chassait les démons et nous voulions l’empêcher ». Jésus demande de le laisser faire. Moïse et Jésus invitent à la tolérance et à l’ouverture envers ceux et celles qui sont différents de nous. Ce dimanche pourrait être celui de l’œcuménisme et du respect des diversités.
Le Pape Jean XXIII disait: « l’Église est comme une vieille fontaine de village qui a abreuvé des générations pendant des siècles. Les gens passent et la fontaine reste. La fontaine ne distingue pas entre les sympathiques et les antipathiques, entre les bons et les mauvais, entre les marginaux et les bien-pensants. Elle les accueille tous avec sa générosité proverbiale.»
L’objection de Jean dans l’évangile est celle de tous les intégristes, de toutes les personnes fermées aux autres : « Il n’est pas des nôtres ! ». C’est la tentation des esprits sectaires. Heureusement, il y a Jésus pour interdire les excommunications : « Ne les empêchez pas, acceptez la diversité, respectez ceux et celles qui sont différents de vous ». Le Christ veut nous guérir de notre mesquinerie, de notre vision trop étroite.
Les intégristes et les sectaires sont plus rapides à fermer la porte qu’à l’ouvrir : « Ils ne sont pas des nôtres ! : ils ne sont pas chrétiens, pas de notre parti politique, pas de notre idéologie. Montrez vos papiers ! Vous n’êtes pas francophones, pas anglophones, pas catholique, pas pratiquant, pas libéral, pas péquiste, pas caquiste ! Vous n’appartenez pas à mon syndicat, à mon école, à mon club. Vous êtes de la gauche, de la droite, du centre... alors, je ne vous écoute pas! Si je le peux, je vous ferai taire, je vous empêcherai de parler et d’agir. » Le sectarisme n’est pas mort !
Il n’y a pas si longtemps, avant le Concile Vatican II, l’Église défendait aux catholiques d’avoir des contacts avec les protestants et avec les non-chrétiens. Il fallait la permission du curé pour s’inscrire dans une école anglaise et il était interdit d’entrer dans une église protestante.
Il fut un temps où l’on interdisait tout ce qui ne répondait pas à nos valeurs et à nos critères : livres, films, musique, pièces de théâtre, etc. «La censure nous protégeait» de tout ce qui ne répondait pas à nos normes, sans se soucier de ce qui pouvait être bon dans ce que l’on rejetait.
Jésus est le «catholique» par excellence, l’homme universel (c’est le sens du mot « catholique ») Il présente Dieu comme celui qui fait pleuvoir sur les bons et sur les mauvais, qui fait briller son soleil sur tous. Il protège la femme adultère, contrevient à la loi qui interdit de s’approcher des lépreux, s’assoie à la table des pécheurs, côtoie les publicains, les prostituées, les samaritains.
L’encyclique Ecclesiam suam affirmait : « l’Église doit être prête à soutenir un dialogue ouvert avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, à l’intérieur et à l’extérieur de ses cadres. Personne ne doit être considéré comme étant en dehors de son coeur. Personne ne doit être considéré comme son ennemi, à moins qu’il ou qu’elle ne choisisse de l’être. » Le cardinal Martini, qui est décédé il y a peu de temps, était un exemple de cette ouverture à toutes et à tous.
Le Pape Jean XXIII disait : « L’Église a de nombreux ennemis, mais elle ne doit être l’ennemi de personne. »
Les textes d’aujourd’hui nous invitent à réfléchir sur nos préjugés, nos exclusions, nos rejets des autres. L’ouverture ne nous oblige pas à renoncer à notre propre identité chrétienne, au contraire elle la renforce, non dans l’affrontement mais dans le dialogue. Dialoguer pour comprendre, être émerveillé, être enrichi! Lorsque l’on s’approche des autres, que ce soit des Anglicans, des Méthodistes, des Mormons, des Musulmans, des Indus, des Juifs, des non-croyants, des athées, des animistes, on y découvre des perles d’humanité et de spiritualité.
On se rend compte qu’en dehors de l’Église, il y plein de salut, que des milliers de gens chassent les démons, c’est à dire qu’ils luttent contre le mal, la maladie, les préjugés et la discrimination. Il existe de nombreuses personnes qui font un travail exceptionnel dans un grand esprit de fraternité et d’engagement...
Ni le groupe des Douze, ni aucune Église n’est seul dépositaire de l’Esprit de Dieu. Hors de nos cénacles, l’Esprit souffle, imprévisible, libre comme le vent (Jean 3,8).
Le Christ nous invite aujourd’hui à être ouvert à ceux et celles qui veulent faire le bien, à être édifiés par leurs engagements, à admirer le beau travail que font ceux et celles qui ne sont pas de notre groupe, de notre parti politique, de notre nationalité. « Ne les empêchez pas, même s’ils ne sont pas des nôtres. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur
du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 29 Septembre 2024
Vingt-sixième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
L’Église Célèbre la Fête des Saints Archanges Michel, Gabriel,
Raphaël et toute l'armée Céleste.
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https: // www . introibo . fr/29-09-Dedicace-de-St-Michel
Bienheureux Jean de Montmirail, vaillant et
célèbre Chevalier qui se fit humble Moine (1165-1217).
Saints martyrs à Nagasaki, Prêtres et laïcs (+ 1636)
Bienheureux Antonio Arribas Hortigüela et six
compagnons, Prêtres et religieux, Missionnaires
du Sacré-Coeur de Jésus, martyrs (+ 1936)
Bienheureux Luigi Monza, Prêtre diocésain italien -
Fondateur des Petites apôtres de la Charité. (+ 1954)
Vénérable Miguel Ángel Builes, Evêque et Fondateur
de congrégations en Colombie (+ 1971)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
- Livre des Nombres 11, 25-29… Psaume 19(18), 8.10.12-13.14… Lettre de saint Jacques 5, 1-6… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 38-43.45.47-48.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait
faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » (Nb 11, 25-29)
Lecture du Livre des Nombres
En ces jours-là,
le Seigneur descendit dans la nuée
pour parler avec Moïse.
Il prit une part de l’esprit qui reposait sur celui-ci,
et le mit sur les 70 anciens.
Dès que l’esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser,
mais cela ne dura pas.
Or, deux hommes étaient restés dans le camp ;
l’un s’appelait Eldad, et l’autre Médad.
L’esprit reposa sur eux ;
eux aussi avaient été choisis,
mais ils ne s’étaient pas rendus à la Tente,
et c’est dans le camp qu’ils se mirent à prophétiser.
Un jeune homme courut annoncer à Moïse :
« Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! »
Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse,
prit la parole :
« Moïse, mon maître, arrête-les ! »
Mais Moïse lui dit :
« Serais-tu jaloux pour moi ?
Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple
un peuple de prophètes !
Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 18 (19), 8, 10, 12-13, 14
R/ Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur. (Ps 18, 9ab)
La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.
La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.
Aussi ton serviteur en est illuminé ;
à les garder, il trouve son profit.
Qui peut discerner ses erreurs ?
Purifie-moi de celles qui m’échappent.
Préserve aussi ton serviteur de l’orgueil :
qu’il n’ait sur moi aucune emprise.
Alors je serai sans reproche,
pur d’un grand péché.
DEUXIÈME LECTURE
« Vos richesses sont pourries » (Jc 5, 1-6)
Lecture de la Lettre de Saint Jacques
Vous autres, maintenant, les riches !
Pleurez, lamentez-vous
sur les malheurs qui vous attendent.
Vos richesses sont pourries,
vos vêtements sont mangés des mites,
votre or et votre argent sont rouillés.
Cette rouille sera un témoignage contre vous,
elle dévorera votre chair comme un feu.
Vous avez amassé des richesses,
alors que nous sommes dans les derniers jours !
Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers
qui ont moissonné vos champs,
le voici qui crie,
et les clameurs des moissonneurs
sont parvenues aux oreilles du Seigneur de l’univers.
Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices,
et vous vous êtes rassasiés
au jour du massacre.
Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué,
sans qu’il vous oppose de résistance.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta
main est pour toi une occasion de chute, coupe-la »
(Mc 9, 38-43.45.47-48)
Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur, est vérité ;
dans cette vérité, sanctifie-nous..
Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
En ce temps-là,
Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.
Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est
pour toi une occasion de chute, coupe-la »
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est
pour toi une occasion de chute, coupe-la »
Bien souvent, on se plaint qu’il y a des gens qui sont croyants, mais pas pratiquants – ce qui n’est pas votre cas, puisque nous nous retrouvons ensemble autour du Seigneur.
Mais, il me semble que c’est plutôt l’inverse : dans notre société sécularisée où l’on met Dieu de côté, il y a beaucoup de pratiquants, mais peu de croyants…
Beaucoup de personnes qui ont assimilé l’Évangile. Et c’est vrai qu’en cette terre de France et d’Europe, la Parole de Dieu a été - comme des feuilles de thé qui se diffusent dans une tasse - assimilées par des peuples. Et les valeurs évangéliques sont même devenues une base pour les lois, pour le respect de la personne, du plus faible et du plus petit. C’est devenu quelque chose de courant et de naturel, même si on oublié leur raison d’être…
Et il y a beaucoup de gens « pratiquants" qui pratiquent l’Évangile et l’amour du prochain, mais qui ne croient pas en Jésus. Comment faire, quelle attitude avoir avec des personnes qui font le bien, car l’Esprit Saint repose sur qui Il veut - on l’a entendu dans la première lecture.
Rappelons-le : Dieu a choisi Moïse, qui a choisi lui-même 70 personnes pour annoncer et prophétiser, et Dieu choisit deux autres personnes en plus, de façon impromptue, qui prophétisent aussi dans le camp, mais qui ne font pas partie des 70 désignés par Moïse.
Et nous, comme croyants, nous disons que l’Esprit du Seigneur travaille en eux. Et c’est important que nous ayons cette attitude : non pas une attitude d’exclusion, comme nous le voyons avec les apôtres : « il n’est pas des nôtres ; il n’est pas de ceux qui Te suivent et il expulse le démons. Doit-on l’en empêcher ? »
Et Jésus dit très clairement :
« Celui qui n’est pas contre nous est avec nous. »
Cela veut dire qu’il faut que nous ayons un regard différent sur qui - appartenant à une autre tradition religieuse ou n’en ayant pas du tout – font le bien et sont artisans de paix et expriment l’amour là où ils sont, sont pleins d’empathie et de compassion, pardonnent à leurs ennemis… et quand on en est témoin, il est important d’aller dire à la personne : « ce que tu fais, moi, en tant croyant, je le vois comme l’œuvre de Dieu qui s’accomplit par toi. »
Considérons maintenant quelle est la différence entre le fait de faire le bien parce que l’on est croyant, et le fait de faire le bien parce que l’on est humain, et que – comme le disait Charles Péguy – la charité nous est comme naturelle. Si l’on voit quelqu’un qui tombe, une personne âgée ou handicapée, qui ne va pas se précipiter pour l’aider à se relever. Et si l’on voit un accident, on s’arrête ; la non-assistance à personne en danger est même punie par la loi. Humainement, le cœur nous pousse à aller à la rencontre du prochain, particulièrement celui qui est en difficulté.
Et quelle est la différence si je pose ce geste au nom de ma foi en Jésus ou si c’est simplement parce que c’est ma nature humaine ?
Extérieurement, c’est le même geste : donner à manger aux pauvres, vêtir ceux qui sont nus, visiter les prisonniers n’est pas l’apanage des croyants.
La différence n’est donc pas tant dans la réalisation extérieure du geste que dans sa signification ultime. Pour nous, disciples de Jésus, lorsque nous accomplissons des œuvres de miséricorde, nous le faisons en prenant conscience que nous nous adressons à la personne du Christ, et que nos actes retentissent dans l’Éternité. Ce n’est pas pareil.
Nous croyons – et avons cette certitude – en cette parole :
« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi
que vous l’avez fait. »
Cela signifie que nos actes désintéressés retentissent dans l’Au-delà. Ainsi, lorsque l’on pardonne, que l’on se tient au secours de l’affligé, lorsque l’on est dans la compassion et que l’on refuse de céder à la critique et au mal, nous croyons qu’il y a quelque chose de l’amour de Dieu qui se donne. Et dans ce cas-là, c’est plus facile de persévérer car une grande espérance nous habite, une espérance qui a à voir avec la Vie Éternelle. Et lorsqu’on a fait le bien sans la dimension de la Foi, le risque est le découragement. Cela n’arrive pas toujours, mais le fait de n’avoir que cet horizon humain, sans Dieu, fait désirer voir le bonheur sur cette terre, et de voir le fruit de nos actions.
Or, lorsqu’on est au service des plus démunis, lorsque l’on fait le bien auprès des personnes en difficulté, on ne voit pas toujours le fruit de ses actions.
Pendant les années où j’étais en ministère en Argentine, j’étais en aumônier de prison. Et parmi les laïcs qui formaient la pastorale des prisons, j’ai vu des croyants, des baptisés engagés au service qui se lassaient. Il se décourageaient car ils pensaient que les détenus allaient s’améliorer, qu’il y aurait des conversions à foison… En réalité, ils attendaient une trop grande récompense de leurs actes. Or, quand on va à la rencontre des prisonniers, ce sont parfois des personnes aux prises avec une grande violence que l’on côtoie. Je me souviens d’un en particulier qui m’insultait du plus loin qu’il pouvait m’apercevoir, il éructait contre moi… Et quand on oublie cette dimension transcendantale qui nous fait dire : « j’accueille cette violence, non pas comme étant contre moi, mais provenant de la petite enfance, des jours sans amour et des manques de soin, je peux alors porter cette souffrance de cet homme qui crie, je deviens alors le Christ Lui-même. »
Mais, si je n’ai pas cette force, je peux me décourager. Et j’ai vu des croyants qui n’avaient pas conscience que de faire le bien dans la durée sans voir les résultats est une grâce qui dépasse notre simple limite humaine.
Oui, nous nous réjouissons de voir des personnes qui font le bien partout dans le monde et nous les encourageons, mais comme Chrétien, parce que nous participons à la Croix du Christ, parce que nous avons cette vision que Le Crucifié vient rejoindre chacun dans sa détresse et dans son impuissance, Il vient rejoindre celui qui fait le Bien et ne voit pas beaucoup de changement autour de lui.
Et c’est ce que dit Saint Paul :
« Ne vous lassez pas de faire le bien. »
C’est bien le signe que faire le bien peut lasser lorsque l’on entrevoit pas le changement.
Dans sa très belle encyclique sur l’Espérance, le pape Benoît XVI dit :
« Si je ne suis pas porté par la grande espérance dans la Vie Éternelle, je me rends compte qu’enlever le mal, enlever la souffrance et tout ce qui peut être une limite pour l’homme n’est pas possible en ce monde. »
Ce n’est même pas chrétien. Notre but n’est pas d’enlever toute souffrance de ce monde, mais de la rendre habitée. C’est bien différent. Est habité celui ou celle qui va à la rencontre d’une personne en souffrance : habité par une espérance qui va au-delà des transformations. Nous sommes appelés non pas à « être une solution », mais juste à « être un signe ».
Cela nous rappelle les sacrements : signe et sacrement sont synonymes. Quel est le sacrement de l’Eucharistie si ce n’est le signe visible de l’amour du Seigneur qui s’offre sous les espèces du pain et du vin, signe de Sa Croix et de Sa Résurrection.
Comme pour tout sacrement, en acceptant d’être signe, je passe par un certain dépouillement. Et je vais pouvoir persévérer parce que je prends conscience que, même s’il n’y a pas beaucoup de changement – Jésus n’a pas guéri tous les malades, n’a pas ressuscité tous les morts – mais, le fait d’être un signe dans le monde, de témoigner de la bonne nouvelle que l’on peut aimer malgré tout, est énorme.
Mais comprenez que les Chrétiens n’ont pas l’exclusivité : ils ont la responsabilité. C’est bien différent. Ils ont la responsabilité de faire que ce monde soit plus lumineux, plus fraternel, tout en sachant qu’enlever le poids de la faute et du péché de ce monde n’est pas en notre pouvoir.
Au Brésil, où j’ai aussi été pendant un temps, existe une secte qui s’appelle le Règne universel de Dieu qui est très puissante et dont la devise est « Arrêter de souffrir ». Le Maire Rio y appartient. Vous imaginez bien une devise pareil dans ce pays qui se relève petit à petit d’une grande détresse matérielle et humaine (santé, alphabétisme, misère…). Et l’on présente un homme issu des favellas qui, après avoir adhéré à la secte, roule Mercedes. Voilà Dieu à l’action… et nous pensons à juste titre que cette personne n’est pas disciple de Jésus.
Être Chrétien c’est savoir que nous n’avons pas la responsabilité d’enlever tout ce qui est de la faute et du mal. Oui, nous allons à la rencontre des plus démunis, aux marges de l’humanité, depuis le commencement de l’Église, tout en sachant que ce n’est qu’un signe, que l’Église est très pauvre. Et se mettre à l’école des pauvres, c’est prendre conscience de sa propre vulnérabilité, de sa propre fragilité, sinon, nous « faisons » la charité.
Nous croyons que, quand nous sommes près du Seigneur et quand nous contemplons Sa Croix, cela nous donne des forces pour aller à al rencontre des plus démunis, sans nous lasser. Peut-être ne sommes-nous pas appelés à faire de grandes œuvres comme Mère Térésa ? mais faire le bien, ne serait-ce que dans nos familles – avec les tensions familiales, les incompréhensions, les brouilles, les manques d’amour – et dans nos milieux professionnels, ce n’est pas si simple…
Mais je choisis quand même d’aimer et de faire de mon mieux, quelque soit la circonstance, et c’est une grâce. Je ne cèderai pas à cette violence qui m’habite. Nous sommes tous concernés, avec chacun notre océan de violence. Par notre éducation, on apprend à la canaliser. Et, sans céder à cette violence, à la critique, sans me mettre du côté des railleurs, je choisis d’aimer.
Voilà ce qu’est être disciple de Jésus.
Et le Seigneur poursuit : « attention de ne pas céder au scandale, de ne pas décourager les autres, d’être une occasion de chute pour un seul de ces petits qui croit en moi… »
Attention à ne pas se croire meilleurs que ceux qui font le bien parce que nous sommes disciples du Christ. Nous avons plus de responsabilité que tout autre parce que nous Le connaissons davantage. Et plus nous connaissons Dieu, plus nous ressentons une impérieuse nécessité de répondre à Son appel, plus il nous sera demandé.
Ainsi, le fait de rentrer dans cette logique de reconnaître que l’autre fait du bien nécessite une sorte de dés-appropriation de soi-même. C’est dit avec des mots forts, selon la méthode rabbinique :
« Si ton bras t’entraîne au péché, arrache-le !
Mieux vaut entrer manchot dans le royaume de Dieu qu’entier dans la géhenne ! »
Cela veut dire que nous ne sortirons pas indemnes de cette aventure d’un amour jusqu’au bout : nous en sortions blessés. Mais, le disciple n’est pas plus grand que le maître… Et c’est bien avec Ses blessures que le Christ est ressuscité.
Frères et sœurs bien aimés, voyez bien comme il est important de se rappeler ces choses simples que vous connaissez déjà et que nous connaissons tous, mais que nous avons tellement tendance à oublier. Et c’est pour cela que nous venons au pied de l’autel pour supplier la grâce : supplier la grâce d’être signes, supplier la force d’être juste une présence, et même de renoncer à une solution efficace. Jésus le dit bien :
« Les pauvres, vous les aurez toujours … »
Alors, quand on vient à la messe, venons-y comme des pauvres. Supplions la grâce de nous protéger du découragement dans les diverses adversités que nous traversons. Demandons au Seigneur un cœur nouveau. Qu’Il enlève de notre cœur le cœur de pierre et qu’Il nous donne d’être des témoins d’un dieu qui nous appelle des ténèbres à Son admirable lumière,
Amen !
Père Pierre-Marie
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Autre commentaire de ce jour.
Une Eglise sans frontières
Mc 9, 38-48
Autre commentaire de ce jour.
Une Eglise sans frontières
Mc 9, 38-48
Vous avez pu le constater autour de vous, mes frères, les hommes sont très forts, souvent très habiles pour tracer entre eux des lignes de démarcation soit entre les races, entre les classes sociales, entre les idées politiques et même, parfois surtout, entre les religions. Ils décident, qu’ici triomphe le bien et que, là, règne le mal. Ici, c’est la vérité et là, l’erreur ; de ce côté-là, c’est le ciel et de l’autre, l’enfer. C’est un monde en noir et blanc, où tout est bon d’un côté, où tout est mauvais de l’autre. Ils en viennent même à incorporer Dieu, lui-même, dans leur camp. Ils le réquisitionnent à leur service. Les soldats allemands portaient un ceinturon, pendant la guerre, où était gravé « Dieu avec nous », tandis que les français chantaient « Sauvez, sauvez la France au nom du Sacré-Cœur », et les soldats s’entre-tuaient avec ardeur en se réclamant du même Dieu, lui demandant de les soutenir dans leurs « justes » combats.
Mais ne faudrait-il pas demander son avis à Dieu ? Or, justement, cet avis, il nous le donne aujourd’hui par deux textes de la liturgie..
Tout d’abord celui de l’Ancien Testament : Moïse s’est retiré pour prier avec soixante-dix Anciens et voici que l’Esprit vient sur eux et qu’ils se mettent à prophétiser, mais horreur ! On vient prévenir Moïse que deux anciens qui ne se sont pas joints à eux, se mettent à prophétiser eux aussi ! Il faut les arrêter ! Et Moïse intervient : « Seriez-vous jaloux ? » « Ah, si le Seigneur pouvait mettre son Esprit sur tous, pour faire de tout son peuple, un peuple de prophètes ! »
Le 2e texte est tiré de l’Evangile de Marc : cette fois, c’est un apôtre qui réagit violemment : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser les esprits mauvais en ton nom, alors que cet homme n’est pas de ceux qui nous suivent et nous avons voulu l’en empêcher ».
Jésus, lui, se réjouit : « Ne l’empêchez pas ! Car celui qui n’est pas contre nous, est avec nous »..
Nul ne peut prétendre posséder, confisquer, monopoliser l’Esprit. « L’Esprit, il souffle où il veut », rappelle Jésus à Nicodème. « Nul ne sait, ni d’où il vient, ni où il va » et ceux qui agissent par lui ne sont pas nécessairement des disciples patentés, des apôtres désignés, des chrétiens baptisés et mandatés.
Grâce à Dieu, l’Esprit n’est pas enfermé dans les registres de nos sacristies. « Dans l’Eglise catholique, écrivait St-Augustin, se trouve des non-catholiques, mais on peut trouver aussi du « catholique » en dehors de l’Eglise ». Beaucoup de ceux qui semblent être dehors sont dedans. Beaucoup de ceux qui paraissent être « en dedans » sont « en dehors ». Personne ne peut prétendre posséder tout seul la vérité de Dieu.
Les frontières du Royaume ne sont pas balisées et nul n’est assuré d’en être le citoyen !
Nous avons parfois, en face tel homme non-chrétien qui a forcé notre admiration et qui a eu une réaction plus évangélique que celle que nous aurions eue, la tentation de poser au Seigneur cette question : « Seigneur, dis-nous, « de quel camp tu es « ? Le camp du Seigneur ? » Frères, il n’est pas ici ou là : il est partout. Il n’est pas avec telle ou telle catégorie d’hommes. Il est avec tous les hommes ! Mais, rassurez-vous, j’ajoute immédiatement qu’il y a, en effet, des lieux ou des moments où l’Esprit du Christ agit, et d’autres où il n’agit pas. Oui, il y a des lignes de démarcation, des rideaux de fer, des ghettos, des clans… que sais-je.
Mais ces frontières-là ne sont pas où nous les dressons. Elles ne se situent pas entre tel groupe et tel autre, pas même entre tel homme et tel autre. Cette frontière-là, elle passe dans le cœur de chacun et de tous les hommes sans exception !
Le bien et le mal, il est dans notre cœur à nous. Nous le savons par expérience quotidienne : nous sommes partagés, divisés et si nous sommes loyaux, nous reconnaissons que si l’Esprit est capable de faire le bien par nous, un autre esprit, celui du mal, est aussi capable de nous entraîner vers le mal, vers l’égoïsme, vers l’orgueil, vers la haine et St-Paul avouait avec un rien de découragement : « Le bien que je désire, je n’arrive pas à le réaliser, tandis que le mal que je hais, je tombe dedans régulièrement ». St-Jean est catégorique : « Tout amour vient de Dieu : celui qui n’aime pas demeure dans la mort ». « S’il n’aime pas et qu’il prétend être dans la lumière, il se fait illusion : il est encore dans les ténèbres ».
Enfin, Jésus lui-même, nous rappelle dans l’Evangile du jugement dernier, que chacun de nous sera jugé sur son amour, son attitude envers les autres et spécialement les plus petits, les plus pauvres, et cela, qu’ils sachent ou non, qu’en les servant, c’est ce Jésus, lui-même, qu’ils servent.
Alors, frères, je vois déjà votre question sur vos lèvres : « Chrétiens ou non ? ».
Quelle est la différence ? Nous sommes un peu comme le fils aîné de la parabole du prodigue qui s’étonne que son fêtard de frère, qui a tout dépensé, soit aussi bien reçu par le père. Nous avons du mal à admettre que tous ces gens qui ne sont pas invités au festin soient installés les premiers à la table du Royaume et nous réagissons devant ces ouvriers de la onzième heure qui sont payés autant que nous, qui travaillons depuis la 1ère heure !…
Alors, pourquoi être chrétien ? Essayer péniblement de suivre Jésus-Christ sur cette terre, si certains qui ne le connaissent pas, vivent aussi bien que nous, sont quelquefois meilleurs que nous et qu’ils risquent de nous précéder au Royaume des cieux ? « Ce n’est pas juste ! Il y a sûrement une différence ! »
Frères, rassurez-vous. Oui, il y a une différence ! Pour vous la faire sentir, permettez-moi une image : vous avez peut-être vu à la télévision, je ne sais plus quelle émission, un jardinier aveugle ; c’était impressionnant ! On le voyait, semant, plantant, faisant pousser des fleurs et des fruits et on ne nous disait pas que ces fleurs ou ces fruits étaient de moins bonne qualité que ceux que plantaient des jardiniers aux yeux ouverts.
La seule différence entre lui et les autres, terrible différence, c’est que l’aveugle, lui, travaillait dans la nuit totale !
Frères, nous, chrétiens, nous sommes des voyants. Que nous apporte la foi ? Un regard :
* foi qui nous permet de reconnaître en Jésus de Nazareth, le fils du Dieu Vivant
* foi qui nous permet de voir au cœur du monde, l’Esprit de Jésus ressuscité qui travaille au cœur des hommes
* foi qui nous permet de voir, à travers les sacrements de l’église, Jésus, qui continue de s’offrir, vivant.
Parfois, hélas, notre vue baisse. Nous devenons des malvoyants et c’est encore notre foi qui nous permet de faire confiance à l’Eglise qui nous dit : « Ici travaille l’Esprit de Jésus, là, non ».
Chrétiens, nous avons le privilège de travailler « les yeux ouverts »… Alors, nous sommes davantage responsables ? Oui, d’une certaine façon, mais tout homme, quel qu’il soit, est responsable de sa vie et de celle de ses frères. La vraie différence, c’est que, nous, nous voyons celui avec qui nous travaillons et, croyant en lui, nous ne pouvons pas nous décourager.
Aussi, nous devrions être, dans la paix et dans la joie parce que le phare de l’Evangile éclaire notre vie. AMEN
Homélie du Père Louis DATTIN
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Autre commentaire de ce jour.
Il n'est pas des nôtres
Autre commentaire de ce jour.
Il n'est pas des nôtres
Les lectures d’aujourd’hui nous invitent à respecter ceux et celles qui ne sont pas de notre groupe. Josué demande à Moïse d’empêcher ceux qui ne sont pas des «officiels» de prophétiser. Et Moïse de répondre : « Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » Dans l’évangile, Jean dit à Jésus : « quelqu’un qui n’est pas de notre groupe chassait les démons et nous voulions l’empêcher ». Jésus demande de le laisser faire. Moïse et Jésus invitent à la tolérance et à l’ouverture envers ceux et celles qui sont différents de nous. Ce dimanche pourrait être celui de l’œcuménisme et du respect des diversités.
Le Pape Jean XXIII disait: « l’Église est comme une vieille fontaine de village qui a abreuvé des générations pendant des siècles. Les gens passent et la fontaine reste. La fontaine ne distingue pas entre les sympathiques et les antipathiques, entre les bons et les mauvais, entre les marginaux et les bien-pensants. Elle les accueille tous avec sa générosité proverbiale.»
L’objection de Jean dans l’évangile est celle de tous les intégristes, de toutes les personnes fermées aux autres : « Il n’est pas des nôtres ! ». C’est la tentation des esprits sectaires. Heureusement, il y a Jésus pour interdire les excommunications : « Ne les empêchez pas, acceptez la diversité, respectez ceux et celles qui sont différents de vous ». Le Christ veut nous guérir de notre mesquinerie, de notre vision trop étroite.
Les intégristes et les sectaires sont plus rapides à fermer la porte qu’à l’ouvrir : « Ils ne sont pas des nôtres ! : ils ne sont pas chrétiens, pas de notre parti politique, pas de notre idéologie. Montrez vos papiers ! Vous n’êtes pas francophones, pas anglophones, pas catholique, pas pratiquant, pas libéral, pas péquiste, pas caquiste ! Vous n’appartenez pas à mon syndicat, à mon école, à mon club. Vous êtes de la gauche, de la droite, du centre... alors, je ne vous écoute pas! Si je le peux, je vous ferai taire, je vous empêcherai de parler et d’agir. » Le sectarisme n’est pas mort !
Il n’y a pas si longtemps, avant le Concile Vatican II, l’Église défendait aux catholiques d’avoir des contacts avec les protestants et avec les non-chrétiens. Il fallait la permission du curé pour s’inscrire dans une école anglaise et il était interdit d’entrer dans une église protestante.
Il fut un temps où l’on interdisait tout ce qui ne répondait pas à nos valeurs et à nos critères : livres, films, musique, pièces de théâtre, etc. «La censure nous protégeait» de tout ce qui ne répondait pas à nos normes, sans se soucier de ce qui pouvait être bon dans ce que l’on rejetait.
Jésus est le «catholique» par excellence, l’homme universel (c’est le sens du mot « catholique ») Il présente Dieu comme celui qui fait pleuvoir sur les bons et sur les mauvais, qui fait briller son soleil sur tous. Il protège la femme adultère, contrevient à la loi qui interdit de s’approcher des lépreux, s’assoie à la table des pécheurs, côtoie les publicains, les prostituées, les samaritains.
L’encyclique Ecclesiam suam affirmait : « l’Église doit être prête à soutenir un dialogue ouvert avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, à l’intérieur et à l’extérieur de ses cadres. Personne ne doit être considéré comme étant en dehors de son coeur. Personne ne doit être considéré comme son ennemi, à moins qu’il ou qu’elle ne choisisse de l’être. » Le cardinal Martini, qui est décédé il y a peu de temps, était un exemple de cette ouverture à toutes et à tous.
Le Pape Jean XXIII disait : « L’Église a de nombreux ennemis, mais elle ne doit être l’ennemi de personne. »
Les textes d’aujourd’hui nous invitent à réfléchir sur nos préjugés, nos exclusions, nos rejets des autres. L’ouverture ne nous oblige pas à renoncer à notre propre identité chrétienne, au contraire elle la renforce, non dans l’affrontement mais dans le dialogue. Dialoguer pour comprendre, être émerveillé, être enrichi! Lorsque l’on s’approche des autres, que ce soit des Anglicans, des Méthodistes, des Mormons, des Musulmans, des Indus, des Juifs, des non-croyants, des athées, des animistes, on y découvre des perles d’humanité et de spiritualité.
On se rend compte qu’en dehors de l’Église, il y plein de salut, que des milliers de gens chassent les démons, c’est à dire qu’ils luttent contre le mal, la maladie, les préjugés et la discrimination. Il existe de nombreuses personnes qui font un travail exceptionnel dans un grand esprit de fraternité et d’engagement...
Ni le groupe des Douze, ni aucune Église n’est seul dépositaire de l’Esprit de Dieu. Hors de nos cénacles, l’Esprit souffle, imprévisible, libre comme le vent (Jean 3,8).
Le Christ nous invite aujourd’hui à être ouvert à ceux et celles qui veulent faire le bien, à être édifiés par leurs engagements, à admirer le beau travail que font ceux et celles qui ne sont pas de notre groupe, de notre parti politique, de notre nationalité. « Ne les empêchez pas, même s’ils ne sont pas des nôtres. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur
du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« En même temps que nous rendons hommage à tous les peuples, leurs cultures et leurs traditions, nous les invitons avec respect à l’écouter et à lui ouvrir leurs cœurs » (Saint Jean-Paul II)
« En vérité, le chrétien qui n’est pas cohérent fait vraiment beaucoup de mal, et l’image forte utilisée par Jésus est très significative. Par conséquent, la vie du chrétien se trouve sur le chemin de la cohérence » (François)
« Suivant l’exemple du Christ, l’Église avertit les fidèles de la "triste et lamentable réalité de la mort éternelle" (DCG 69), appelée aussi " enfer ". (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1056)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 30 Septembre 2024
Lundi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de
Saint Jérôme, Prêtre, Père et Docteur de l'Église (347-420).
Saint Aristakès et ses successeurs à la tête
de l'Église apostolique arménienne (IVe siècle)
Saint Grégoire l'Illuminateur, Évêque et Apôtre
de l'Arménie (+ v. 325).
Bienheureux Frédéric Albert, Fondateur des
Vincentiennes de Marie Immaculée (+ 1876)
Vénérable Alfred Pampalon, Prêtre Rédemptoriste
au Québec (+ 1896).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
De ces deux consignes jumelées dans l’Évangile de Luc, et qui toutes deux ont trait à la vie de la commu-nauté, l’une vise la volonté de puissance, l’autre l’étroitesse de cœur, qui peut fausser même le service de Dieu.
C’est à dessein, sans doute, que Luc a placé ces enseignements de Jésus juste après la deuxième annonce de la Passion. Il souligne ainsi discrètement que ces paroles de Jésus ne prennent sens que sur la toile de fond d’une destinée de serviteur, donc d’une volonté toute livrée à Dieu, et que se laisser aller à des comparaisons ou à l’intolérance, c’est méconnaître la portée des souffrances du Christ.
Mais regardons de plus près ces deux consignes.
La première commence par un acte symbolique, ce qui est tout à fait dans la manière dans prophètes.
Les disciples se demandent qui d’entre eux est le plus grand, et Jésus répond à « la question de leur cœur » en plaçant un petit enfant près de lui. Il faut bien photographier ce geste si l’on veut comprendre le commen-taire de Jésus. Dans ce passage précis, Luc ne dit pas que Jésus embrasse l’enfant ni qu’il lui impose les mains, mais seulement : « Jésus le plaça auprès de lui ».
Près du petit se tient Jésus, le protégeant, le valorisant, lui conférant sa vraie grandeur. De même près de Jésus se tient, invisible, le Père, qui le protège, le valorise, et lui confère sa vraie grandeur. C’est pourquoi Jésus peut dire : « Quiconque m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé ».
La vraie grandeur pour Jésus est de se vouloir tout soumis au Père.
La vraie grandeur pour l’enfant est d’être là, tout près de Jésus, tout soumis à Jésus qui le choisit.
La vraie grandeur pour le disciple est de se situer comme l’enfant ce jour-là, tout au bout de la chaîne de l’envoi, et valorisé uniquement par l’appel de Jésus.
Au fond, la question qui agitait les Apôtres n’avait pas de sens aux yeux de Jésus. « Qui est le plus grand ? », se demandaient-ils ; mais ils ne comparaient que de fausses grandeurs. Dieu seul grandit l’homme, répond Jésus, et la vérité de l’homme, c’est d’être petit devant Dieu. C’est pourquoi l’enfant demeure, pour le croyant adulte, un modèle inapprochable. Non pas tellement parce qu’il serait innocent, mais parce qu’il trouve tout naturel d’être aimé. Thérèse de l’Enfant Jésus avait saisi cela de manière géniale.
La deuxième consigne de Jésus veut répondre également à un faux problème, ou du moins à un problème mal posé. Elle veut aussi couper court à une tentation de l’apôtre Jean, tentation qui guette toujours ceux et celles qui se veulent fidèles à l’Évangile, et qui consiste à annexer pour soi-même ou pour un groupe la présence du Christ, son amitié, ou la puissance de son Esprit.
« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom, et nous avons voulu l’en empêcher, parce qu’il ne te suit pas avec nous ! ». Jean perd de vue le bien réel qui se fait : les démons effectivement sont expulsés. Il perd de vue la loyauté de ces exorcistes, qui entendent travailler au nom de Jésus. Jean retient uniquement un point qui l’agace : « ces gens-là ne sont pas avec nous », ils ne sont pas de notre groupe !
C’est la tentation des nantis spirituels, qui ont besoin, pour vivre et servir, de se sentir privilégiés. Ce fut la tentation de certains membres du peuple choisi, l’aîné de tous dans la foi, au moment où il fallut admettre que les Gentils, sans la Loi, avaient reçu, eux aussi, l’Esprit Saint.
C’est un danger qui nous menace, à notre tour, que d’exclure un peu trop vite ceux ou celles qui apportent à l’harmonie communautaire une note de personnalité irréductible, qui ont besoin d’un plus long temps pour comprendre toutes les exigences du contrat fraternel lié à leurs voeux, qui servent le Seigneur d’une manière inhabituelle ou paradoxale, ou simplement n’entrent pas dans notre vue personnelle des choses.
Au moment où nous apportons ensemble notre offrande à l’autel, laissons le Christ agrandir notre cœur, pour accueillir ces frères et ces sœurs qui ne sont pas contre nous, même s’ils marchent à leur pas, et qui sont pournous, puisqu’ils cherchent le même Seigneur.
Laissons-nous habiter, laissons-nous blesser jusqu’à l’intime de nous-mêmes par la générosité de Dieu.
Son cœur est si large que pour lui il n’y a jamais de marginaux.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
« Une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. » Cette discussion entre les disciples se situe dans un contexte particulier. Pendant les derniers jours, Jésus a pris ses disciples à l’écart, il leur a révélé sa gloire par la Transfiguration et il leur a annoncé sa Passion et sa Résurrection. Il est sur le point de se mettre en route vers Jérusalem. Les disciples l’ont reconnu comme Messie, mais ils ne sont pas convaincus du chemin que le Sauveur devrait prendre.
C’est dans ce contexte décisif pour la mission de Jésus que survient notre discussion : qui est le plus grand ? Je vous invite à vous poser cette même question et à y répondre sincèrement – pas nécessairement selon les critères que Jésus nous donne, mais selon les paramètres humains qui dirigent normalement notre façon de penser. Qu’est-ce qui fait que ma vie soit grande, riche, importante ? Est-ce la sagesse ? Le pouvoir ? L’argent ou l’influence ? Est-ce lorsque les autres me considèrent grand ?
« Mais Jésus (…) prit un enfant (…) »
Maintenant, laissons Jésus nous enseigner ses critères de grandeur. Il nous montre un enfant et nous dit : « le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand ». Oui, le plus grand, c’est lui. Lui, qui a vécu caché, humble, petit. Petit à Bethléem. Humble à Nazareth. Caché dans l’Eucharistie. Mystère qui nous dépasse et que nous acceptons dans la foi ! Sa crucifixion est sa glorification.
Le Christ a aussi voulu nous donner un signe pour nous aider à comprendre : un enfant. Que voyons-nous chez un enfant ? Petitesse, faiblesse, imperfection… Et pourtant, nous en prenons soin. Nous ne voulons pas le peiner. Lorsqu’un bébé arrive dans une famille, il devient le centre de l’attention. Il semble qu’il n’a rien à nous apporter et, pourtant, c’est lui qui nous fait sourire. Quelle est donc cette grandeur ?
« Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand »
Jésus nous invite ainsi à une nouvelle forme de grandeur, celle de l’enfant, celle que lui-même a vécue. Il nous invite à le suivre et à se faire petit avec lui, afin de partager sa grandeur et être sa présence dans le monde. Nous aimerions représenter le Christ lorsqu’il fait des miracles, lorsqu’il est la terreur des démons, lorsqu’il est cherché et acclamé par les foules. Mais lorsqu’il se met en route vers sa Passion, vers son humiliation, le suivrons-nous ?
Seigneur, ton chemin me fait peur. J’ai peur d’être petit. Accompagne-moi sur ce chemin. Fortifie-moi. Que la joie et la paix en mon cœur me confirment ta présence car, si tu es avec moi, je n’aurai pas besoin d’autre grandeur.
Frère André Blanchette, LC
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Aujourd'hui, sur la route de Jérusalem pour aller vers sa passion une discussion «s'éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand parmi eux» (Lc 9,46). Tous les jours, les médias ainsi que nos conversations sont remplis de commentaires sur l'importance des personnes: des autres et de nous-mêmes également. Cette logique humaine provoque un désir de réussite, d'être reconnu, apprécié, remercié, et un manque de paix quand tout cela n'arrive pas.
La réponse de Jésus aux réflexions —et peut-être aussi aux commentaires— des disciples nous rappelle la façon d'agir des anciens prophètes. D'abord les gestes ensuite viennent les paroles. Jésus «prit un enfant, le plaça à côté de lui» (Lc 9,47). Ensuite vient l'enseignement «Et celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand» (Lc 9,48). —Jésus pourquoi est-ce que nous avons tant de mal à accepter que ceci n'est pas une Utopie pour ceux qui ne sont pas impliqués dans le trafic d'une tâche intense, où les coups des uns contre les autres ne manquent pas et qu'avec ta grâce nous pouvons tous vivre cela? Si nous le faisions nous aurions plus de paix intérieure et nous travaillerions avec plus de calme et de joie.
Cette attitude est aussi une source de joie, cela nous permet de constater que d'autres travaillent bien pour Dieu, avec un style différent du nôtre, mais toujours au nom de Jésus. Les disciples voulaient empêcher cela. En revanche, Jésus défend les autres. À nouveau, le fait de nous sentir fils de Dieu, petit fils de Dieu, nous permet d'ouvrir notre cœur vers les autres et de grandir dans la paix, la joie et la reconnaissance. Ces enseignements ont valu à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus le titre de Docteur de l'Église: dans son livre Histoire d'une âme, elle admire le beau jardin qu'est l'Église, et elle se contente d'être une petite fleur. A coté des grands saints –des roses et des lys– il y a les petites fleurs –les marguerites et les violettes— qui sont destinées à faire plaisir aux yeux de Dieu quand il tourne son regard vers la Terre.
Prof. Dr. Mgr. Lluís CLAVELL (Roma, Italie).
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 30 Septembre 2024
Lundi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de
Saint Jérôme, Prêtre, Père et Docteur de l'Église (347-420).
Saint Aristakès et ses successeurs à la tête
de l'Église apostolique arménienne (IVe siècle)
Saint Grégoire l'Illuminateur, Évêque et Apôtre
de l'Arménie (+ v. 325).
Bienheureux Frédéric Albert, Fondateur des
Vincentiennes de Marie Immaculée (+ 1876)
Vénérable Alfred Pampalon, Prêtre Rédemptoriste
au Québec (+ 1896).
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de Job 1, 6-22... Psaume 17(16), 1.3.4b-5.7... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 46-50.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : Que le
nom du Seigneur soit béni ! » (Jb 1, 6-22)
Lecture du Livre de Job
Le jour où les fils de Dieu se rendaient à l’audience du Seigneur,
le Satan, l’Adversaire, lui aussi, vint parmi eux.
Le Seigneur lui dit :
« D’où viens-tu ? »
L’Adversaire répondit :
« De parcourir la terre et d’y rôder. »
Le Seigneur reprit :
« As-tu remarqué mon serviteur Job ?
Il n’a pas son pareil sur la terre :
c’est un homme intègre et droit,
qui craint Dieu et s’écarte du mal. »
L’Adversaire riposta :
« Est-ce pour rien que Job craint Dieu ?
N’as-tu pas élevé une clôture pour le protéger,
lui, sa maison et tout ce qu’il possède ?
Tu as béni son travail,
et ses troupeaux se multiplient dans le pays.
Mais étends seulement la main,
et touche à tout ce qu’il possède :
je parie qu’il te maudira en face ! »
Le Seigneur dit à l’Adversaire :
« Soit ! Tu as pouvoir sur tout ce qu’il possède,
mais tu ne porteras pas la main sur lui. »
Et l’Adversaire se retira.
Le jour où les fils et les filles de Job étaient en train de festoyer
et de boire du vin dans la maison de leur frère aîné,
un messager arriva auprès de Job et lui dit :
« Les bœufs étaient en train de labourer
et les ânesses étaient au pâturage non loin de là.
Les Bédouins se sont jetés sur eux et les ont enlevés,
et ils ont passé les serviteurs au fil de l’épée.
Moi seul, j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer. »
Il parlait encore quand un autre survint et lui dit :
« Le feu du ciel est tombé,
il a brûlé troupeaux et serviteurs, et les a dévorés.
Moi seul, j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer. »
Il parlait encore quand un troisième survint et lui dit :
« Trois bandes de Chaldéens se sont emparées des chameaux,
ils les ont enlevés et ils ont passé les serviteurs au fil de l’épée.
Moi seul, j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer. »
Il parlait encore quand un quatrième survint et lui dit :
« Tes fils et tes filles étaient en train de festoyer
et de boire du vin dans la maison de leur frère aîné,
lorsqu’un ouragan s’est levé du fond du désert
et s’est rué contre la maison.
Ébranlée aux quatre coins,
elle s’est écroulée sur les jeunes gens,
et ils sont morts.
Moi seul, j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer. »
Alors Job se leva, il déchira son manteau et se rasa la tête,
il se jeta à terre et se prosterna.
Puis il dit :
« Nu je suis sorti du ventre de ma mère,
nu j’y retournerai.
Le Seigneur a donné,
le Seigneur a repris :
Que le nom du Seigneur soit béni ! »
En tout cela, Job ne commit pas de péché.
Il n’adressa à Dieu aucune parole déplacée.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 16 (17), 1, 3, 4b-5, 7
R/ Toi, le Dieu qui répond :
écoute-moi, entends ce que je dis. (cf. Ps 16, 6)
Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière :
mes lèvres ne mentent pas.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit,
tu m’éprouves, sans rien trouver ;
mes pensées n’ont pas franchi mes lèvres.
J’ai gardé le chemin prescrit ;
j’ai tenu mes pas sur tes traces :
jamais mon pied n’a trébuché.
Montre les merveilles de ta grâce,
toi qui libères de l’agresseur
ceux qui se réfugient sous ta droite.
ÉVANGILE :
« Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là
qui est grand » (Lc 9, 46-50)
Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
une discussion survint entre les disciples
pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand.
Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur,
prit un enfant, le plaça à côté de lui
et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom cet enfant,
il m’accueille, moi.
Et celui qui m’accueille
accueille celui qui m’a envoyé.
En effet, le plus petit d’entre vous tous,
c’est celui-là qui est grand. »
Jean, l’un des Douze, dit à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser des démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il ne marche pas à ta suite avec nous. »
Jésus lui répondit :
« Ne l’en empêchez pas :
qui n’est pas contre vous est pour vous. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
La vraie grandeur. La vraie suite du Christ.
La vraie grandeur. La vraie suite du Christ.
De ces deux consignes jumelées dans l’Évangile de Luc, et qui toutes deux ont trait à la vie de la commu-nauté, l’une vise la volonté de puissance, l’autre l’étroitesse de cœur, qui peut fausser même le service de Dieu.
C’est à dessein, sans doute, que Luc a placé ces enseignements de Jésus juste après la deuxième annonce de la Passion. Il souligne ainsi discrètement que ces paroles de Jésus ne prennent sens que sur la toile de fond d’une destinée de serviteur, donc d’une volonté toute livrée à Dieu, et que se laisser aller à des comparaisons ou à l’intolérance, c’est méconnaître la portée des souffrances du Christ.
Mais regardons de plus près ces deux consignes.
La première commence par un acte symbolique, ce qui est tout à fait dans la manière dans prophètes.
Les disciples se demandent qui d’entre eux est le plus grand, et Jésus répond à « la question de leur cœur » en plaçant un petit enfant près de lui. Il faut bien photographier ce geste si l’on veut comprendre le commen-taire de Jésus. Dans ce passage précis, Luc ne dit pas que Jésus embrasse l’enfant ni qu’il lui impose les mains, mais seulement : « Jésus le plaça auprès de lui ».
Près du petit se tient Jésus, le protégeant, le valorisant, lui conférant sa vraie grandeur. De même près de Jésus se tient, invisible, le Père, qui le protège, le valorise, et lui confère sa vraie grandeur. C’est pourquoi Jésus peut dire : « Quiconque m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé ».
La vraie grandeur pour Jésus est de se vouloir tout soumis au Père.
La vraie grandeur pour l’enfant est d’être là, tout près de Jésus, tout soumis à Jésus qui le choisit.
La vraie grandeur pour le disciple est de se situer comme l’enfant ce jour-là, tout au bout de la chaîne de l’envoi, et valorisé uniquement par l’appel de Jésus.
Au fond, la question qui agitait les Apôtres n’avait pas de sens aux yeux de Jésus. « Qui est le plus grand ? », se demandaient-ils ; mais ils ne comparaient que de fausses grandeurs. Dieu seul grandit l’homme, répond Jésus, et la vérité de l’homme, c’est d’être petit devant Dieu. C’est pourquoi l’enfant demeure, pour le croyant adulte, un modèle inapprochable. Non pas tellement parce qu’il serait innocent, mais parce qu’il trouve tout naturel d’être aimé. Thérèse de l’Enfant Jésus avait saisi cela de manière géniale.
La deuxième consigne de Jésus veut répondre également à un faux problème, ou du moins à un problème mal posé. Elle veut aussi couper court à une tentation de l’apôtre Jean, tentation qui guette toujours ceux et celles qui se veulent fidèles à l’Évangile, et qui consiste à annexer pour soi-même ou pour un groupe la présence du Christ, son amitié, ou la puissance de son Esprit.
« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom, et nous avons voulu l’en empêcher, parce qu’il ne te suit pas avec nous ! ». Jean perd de vue le bien réel qui se fait : les démons effectivement sont expulsés. Il perd de vue la loyauté de ces exorcistes, qui entendent travailler au nom de Jésus. Jean retient uniquement un point qui l’agace : « ces gens-là ne sont pas avec nous », ils ne sont pas de notre groupe !
C’est la tentation des nantis spirituels, qui ont besoin, pour vivre et servir, de se sentir privilégiés. Ce fut la tentation de certains membres du peuple choisi, l’aîné de tous dans la foi, au moment où il fallut admettre que les Gentils, sans la Loi, avaient reçu, eux aussi, l’Esprit Saint.
C’est un danger qui nous menace, à notre tour, que d’exclure un peu trop vite ceux ou celles qui apportent à l’harmonie communautaire une note de personnalité irréductible, qui ont besoin d’un plus long temps pour comprendre toutes les exigences du contrat fraternel lié à leurs voeux, qui servent le Seigneur d’une manière inhabituelle ou paradoxale, ou simplement n’entrent pas dans notre vue personnelle des choses.
Au moment où nous apportons ensemble notre offrande à l’autel, laissons le Christ agrandir notre cœur, pour accueillir ces frères et ces sœurs qui ne sont pas contre nous, même s’ils marchent à leur pas, et qui sont pournous, puisqu’ils cherchent le même Seigneur.
Laissons-nous habiter, laissons-nous blesser jusqu’à l’intime de nous-mêmes par la générosité de Dieu.
Son cœur est si large que pour lui il n’y a jamais de marginaux.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Le plus grand parmi vous
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Le plus grand parmi vous
« Une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. » Cette discussion entre les disciples se situe dans un contexte particulier. Pendant les derniers jours, Jésus a pris ses disciples à l’écart, il leur a révélé sa gloire par la Transfiguration et il leur a annoncé sa Passion et sa Résurrection. Il est sur le point de se mettre en route vers Jérusalem. Les disciples l’ont reconnu comme Messie, mais ils ne sont pas convaincus du chemin que le Sauveur devrait prendre.
C’est dans ce contexte décisif pour la mission de Jésus que survient notre discussion : qui est le plus grand ? Je vous invite à vous poser cette même question et à y répondre sincèrement – pas nécessairement selon les critères que Jésus nous donne, mais selon les paramètres humains qui dirigent normalement notre façon de penser. Qu’est-ce qui fait que ma vie soit grande, riche, importante ? Est-ce la sagesse ? Le pouvoir ? L’argent ou l’influence ? Est-ce lorsque les autres me considèrent grand ?
« Mais Jésus (…) prit un enfant (…) »
Maintenant, laissons Jésus nous enseigner ses critères de grandeur. Il nous montre un enfant et nous dit : « le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand ». Oui, le plus grand, c’est lui. Lui, qui a vécu caché, humble, petit. Petit à Bethléem. Humble à Nazareth. Caché dans l’Eucharistie. Mystère qui nous dépasse et que nous acceptons dans la foi ! Sa crucifixion est sa glorification.
Le Christ a aussi voulu nous donner un signe pour nous aider à comprendre : un enfant. Que voyons-nous chez un enfant ? Petitesse, faiblesse, imperfection… Et pourtant, nous en prenons soin. Nous ne voulons pas le peiner. Lorsqu’un bébé arrive dans une famille, il devient le centre de l’attention. Il semble qu’il n’a rien à nous apporter et, pourtant, c’est lui qui nous fait sourire. Quelle est donc cette grandeur ?
« Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand »
Jésus nous invite ainsi à une nouvelle forme de grandeur, celle de l’enfant, celle que lui-même a vécue. Il nous invite à le suivre et à se faire petit avec lui, afin de partager sa grandeur et être sa présence dans le monde. Nous aimerions représenter le Christ lorsqu’il fait des miracles, lorsqu’il est la terreur des démons, lorsqu’il est cherché et acclamé par les foules. Mais lorsqu’il se met en route vers sa Passion, vers son humiliation, le suivrons-nous ?
Seigneur, ton chemin me fait peur. J’ai peur d’être petit. Accompagne-moi sur ce chemin. Fortifie-moi. Que la joie et la paix en mon cœur me confirment ta présence car, si tu es avec moi, je n’aurai pas besoin d’autre grandeur.
Frère André Blanchette, LC
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Autre commentaire de ce jour.
« Celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là
qui est grand »
Autre commentaire de ce jour.
« Celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là
qui est grand »
Aujourd'hui, sur la route de Jérusalem pour aller vers sa passion une discussion «s'éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand parmi eux» (Lc 9,46). Tous les jours, les médias ainsi que nos conversations sont remplis de commentaires sur l'importance des personnes: des autres et de nous-mêmes également. Cette logique humaine provoque un désir de réussite, d'être reconnu, apprécié, remercié, et un manque de paix quand tout cela n'arrive pas.
La réponse de Jésus aux réflexions —et peut-être aussi aux commentaires— des disciples nous rappelle la façon d'agir des anciens prophètes. D'abord les gestes ensuite viennent les paroles. Jésus «prit un enfant, le plaça à côté de lui» (Lc 9,47). Ensuite vient l'enseignement «Et celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand» (Lc 9,48). —Jésus pourquoi est-ce que nous avons tant de mal à accepter que ceci n'est pas une Utopie pour ceux qui ne sont pas impliqués dans le trafic d'une tâche intense, où les coups des uns contre les autres ne manquent pas et qu'avec ta grâce nous pouvons tous vivre cela? Si nous le faisions nous aurions plus de paix intérieure et nous travaillerions avec plus de calme et de joie.
Cette attitude est aussi une source de joie, cela nous permet de constater que d'autres travaillent bien pour Dieu, avec un style différent du nôtre, mais toujours au nom de Jésus. Les disciples voulaient empêcher cela. En revanche, Jésus défend les autres. À nouveau, le fait de nous sentir fils de Dieu, petit fils de Dieu, nous permet d'ouvrir notre cœur vers les autres et de grandir dans la paix, la joie et la reconnaissance. Ces enseignements ont valu à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus le titre de Docteur de l'Église: dans son livre Histoire d'une âme, elle admire le beau jardin qu'est l'Église, et elle se contente d'être une petite fleur. A coté des grands saints –des roses et des lys– il y a les petites fleurs –les marguerites et les violettes— qui sont destinées à faire plaisir aux yeux de Dieu quand il tourne son regard vers la Terre.
Prof. Dr. Mgr. Lluís CLAVELL (Roma, Italie).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Il vaut mieux être chrétien sans le dire, que le dire sans l’être. C’est une très bonne chose que d’enseigner, mais à condition de pratiquer ce que l’on enseigne » (Saint Ignace d’Antioche)
« Nous nous conduisons souvent comme des contrôleurs de la grâce et non pas comme des facilitateurs. Mais l’Eglise n’est pas une douane » (François)
« Extraordinaires ou simples et humbles, les charismes sont des grâces de l’Esprit Saint qui ont, directement ou indirectement, une utilité ecclésiale, ordonnés qu’ils sont à l’édification de l’Église, au bien des hommes et aux besoins du monde » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 799)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 1er Octobre 2024
Mardi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Fête en Afrique du Nord et fait mémoire (obligatoire)
ailleurs, de la Fête de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face,
Vierge, Carmélite, Patronne des Missions, Docteur de l'Église, Co-Patronne
secondaire de la France (1873-1897).
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Saint Piat, Prêtre, évangélisateur des peuples
du pays de Tournai et martyr (IVe siècle)
Saint Romanos le Mélode, Poète liturgique
byzantin (VIe siècle)
Bienheureux Gaspar Hikojiro et André Yoshida
Martyrs à Nagasaki au Japon (+ 1617)
Vénérable Suzanne Aubert, Fondatrice de
l'Institut Notre Dame de la Compassion en
Nouvelle-Zélande (+ 1926)
Vénérable Tomás Morales Pérez, Jésuite
fondateur de la Cruzada de Sainte Marie (+ 1994)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
Nous commençons aujourd’hui une longue section de l’Évangile de Luc consacrée au voyage de Jésus à Jérusalem, le voyage qui le mène à sa passion et à sa mort.
Luc situe ainsi l’épisode : « Comme approchait le temps où Jésus allait être enlevé de ce monde ». C’est le même mot qui, dans la Septante, est employé pour l’enlèvement d’Élie au ciel.
Jésus sait ce qui l’attend, et pourtant il quitte sa Galilée natale, et « résolument » prend la route de Jérusalem, qui traverse la Samarie. Sa troupe est sans doute importante, puisqu’il doit envoyer des disciples pour préparer le cantonnement ; et les Samaritains d’un certain village, prenant la suite de Jésus pour un groupe de pèlerins juifs en route vers la Ville sainte, refusent d’héberger les voyageurs.
Cette réaction de rejet était courante, à l’époque, chez les gens de Samarie, qui voulaient défendre leur autonomie religieuse et la légitimité de leur temple du Mont Garizim. Réciproquement les fils d’Israël faisaient grief aux Samaritains de leur manière d’aller au vrai Dieu et de lui rendre leur culte.
Le réflexe de Jacques et de Jean est de rééditer contre ces villageois la menace d’Élie au capitaine du roi Ochozias (2 R 1, 12). À ce capitaine qui transmettait la consigne : « Homme de Dieu, le roi a ordonné : « Descends ! », le prophète avait répondu : « Si je suis un homme de Dieu, qu’un feu descende du ciel et te dévore, toi et ta compagnie ! ». Jacques et Jean réagissent immédiatement au refus des Samaritains. Ils y voient un manque d’égards outrageant pour Jésus, tout comme l’outrecuidance d’Ochozias était un affront pour le prophète ; et ils proposent pour ce village inhospitalier un châtiment digne d’Élie et de son siècle de fer : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu du ciel de descendre et de les consumer ? ». Ils veulent se servir de la puissance de Jésus pour passer en force.
Tout autre est l’attitude de Jésus, et l’Évangéliste prend bien soin de souligner le changement de style entre Élie et Jésus prophète. Jésus s’aperçoit bien que cette hostilité ne le concerne pas vraiment : les Samaritains n’en veulent pas à sa personne, mais se vengent du mépris dont ils se sentent l’objet depuis plusieurs siècles. Sereinement Jésus contourne l’obstacle et, se retournant, il réprimande les deux frères : la violence, c’était bon au temps d’Élie ; lui, Jésus, met sa puissance au service de la miséricorde. Alors qu’il s’en va mourir à Jérusalem, condamné par des membres de son peuple, il ne va pas se formaliser du mouvement d’humeur de quelques étrangers.
Jésus ne va pas là où va la violence, et il ne forcera pas l’entrée du village. Jacques et Jean, tout feu tout flammes, en « fils du tonnerre » (Mc 3, 17), appellent la foudre. Jésus, lui, décide de partir pour un autre bourg.
Quelle leçon d’objectivité et de sagesse, pour nous que l’hostilité, réelle ou supposée, désarçonne si souvent ! Pour la moindre contrariété, pour un oubli involontaire, pour une parole dite ou un silence gardé, pour une gêne passagère dans notre travail ou un retard dans nos projets, pour une méprise sur nos intentions, nous mobiliserions bientôt tous les tonnerres du firmament, prenant presque Dieu à témoin de notre bon droit.
Nous perdons du temps à tempêter contre nos Samaritains. Hâtons-nous avec Jésus, résolument, vers Jérusalem : c’est là que le salut va s’accomplir.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
« Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem ».
Notre-Seigneur est pleinement conscient que son « Heure » est venue. Loin de fuir, il fait face courageusement.
Littéralement : « il fixa fermement son visage sur la route qui devait le mener à Jérusalem ». Sans doute Jésus se souvient-il des paroles du prophète Isaïe, qu’il murmure dans son cœur pour se donner courage :
« Le Seigneur vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages ; c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50, 7).
Jésus n’attend pas passivement l’instant fatidique de son arrestation : il prend l’initiative et va au-devant de sa Pâque en se rendant délibérément à Jérusalem où il doit offrir sa vie pour le Salut du monde.
L’expression « être enlevé de ce monde » peut surprendre : par sa mort, Jésus va en effet être soustrait au regard de ses ennemis ; mais les disciples découvriront qu’en réalité il aura été élevé par Son Père dans la Gloire (cf. Ac 1, 1).
C’est donc en qualité de Messie que Notre-Seigneur se rend dans la ville Sainte pour y accomplir les Écritures.
Jésus semble pressé d’atteindre le terme du voyage : il prend au plus court, traversant la Samarie, territoire que les Juifs évitaient en raison de l’hétérodoxie des croyances de ce peuple mélangé.
Les Samaritains sont en effet les descendants des tribus venues d’Assyrie, importées au moment de la chute du Royaume du Nord (en 722) et de la déportation de sa population.
Chemin faisant, Notre-Seigneur poursuit son Ministère de prédicateur ambulant et envoie des émissaires pour annoncer sa venue et rassembler les foules.
La réaction des Samaritains était prévisible : ils refusent d’accueillir un Rabbi en pèlerinage vers la Cité Sainte des frères ennemis, qui est en concurrence avec leur propre lieu de culte, situé sur le Mont Garizim.
Rejeté par les (semi-)païens, Jésus devra l’être également par ses coreligionnaires pour entrer dans sa Gloire.
Il faut qu’il soit d’abord « élevé de terre » (Jn 12, 32) et rassemble autour de l’étendard de la Croix « les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52), avant de pouvoir faire descendre sur ses disciples « une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur eux.
Alors ils seront ses témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).
C’est donc pour féconder la future Mission de ses Apôtres que Notre-Seigneur va affronter sa Passion.
Le psaume 125 doit sans aucun doute nourrir la prière silencieuse de Jésus : « Qui sème dans les larmes, moissonne dans la joie. Il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes » (Ps 125, 5-6).
L’entourage du Seigneur est cependant loin de communier à ses dispositions intérieures. Enfermés dans leur conception humaine d’un Messie glorieux à qui rien ne résiste, et se souvenant qu’Élie avait fait tomber le feu du ciel sur les soldats envoyés par le roi Akhazias (II R 1, 10-14), les disciples envisagent de venger l’affront fait à leur Maître.
Sûrs d’être investis de sa puissance, ils lui proposent de détruire le village samaritain qui a refusé l’hospitalité au Messie de Dieu.
Une fois de plus, leur réaction manifeste combien il leur était difficile - comme pour nous d’ailleurs - d’accueillir la Parole de Jésus dans une « bonne terre » (Lc 8, 8), c’est-à-dire dans un cœur désencombré de ses a priori et disposé à se laisser instruire.
Pourtant, tout au long de ses enseignements, Notre-Seigneur n’a cessé d’insister sur le caractère bienveillant de sa Mission.
Depuis son discours-programme à Nazareth où il se présente comme « envoyé [de la part de Dieu] pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4, 8), jusque sur la Croix où il intercède pour ses bourreaux - « Père, Pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 3-4) - Jésus nous révèle la Tendresse Miséricordieuse du Père : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10).
Mais il faudra que les disciples soient confrontés au drame de la Croix pour que « les écailles tombent de leurs yeux » (cf. Ac 9, 18) ; puis qu’ils soient bouleversés par la Résurrection pour se convertir à l’inouï de Dieu dans la Lumière de L’Esprit :
« “Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa Gloire ?”
Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait » (Lc 24, 25-27).
« Seigneur, dans ce monde qui te rejette, qu’il est difficile de garder cette attitude de Compassion et de bienveillance que tu as toujours manifestée à l’égard de tes détracteurs.
Ne permets pas que nous en rajoutions à ta souffrance en étant cause de conflits, de divisions, voire de violence.
“Reprends-nous vivement” lorsque nous prétendons défendre le Royaume de l’Amour au moyen des armes de ce monde, et apprends-nous à invoquer sur ceux qui refusent de t’accueillir, le seul Feu que tu consens à répandre sur terre : celui de ton Esprit de Charité et de Paix. »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Paroles du pape François avant l’angelus
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Évangile de la liturgie de ce dimanche nous parle d’un tournant. On peut y lire : « Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. » (Lc 9, 51). C’est ainsi que commence le « grand voyage » vers la ville sainte, qui exige une décision particulière parce qu’il s’agit du dernier. Pleins d’un enthousiasme encore trop mondain, les disciples rêvent que leur Maître est en chemin vers le triomphe ; Jésus, lui, sait que le refus et la mort l’attendent à Jérusalem (cf. Lc 9, 22. 43b-45) ; il sait qu’il devra beaucoup souffrir ; et cela exige une décision ferme. Jésus se dirige donc d’un pas ferme vers Jérusalem. C’est la même décision que nous devons prendre si nous voulons être des disciples de Jésus. En quoi consiste cette décision ? Parce que nous devons être des disciples de Jésus avec sérieux, avec une vraie détermination, et non pas, comme le disait une vieille dame que je connaissais, être des « chrétiens à l’eau de rose ». Non ! Des chrétiens déterminés. Et l’épisode que l’évangéliste Luc raconte immédiatement après, nous aide à le comprendre.
Alors qu’ils étaient en route, un village de Samaritains, ayant appris que Jésus se rendait à Jérusalem – la ville ennemie – ne l’a pas accueilli. Les apôtres Jacques et Jean, indignés, suggèrent à Jésus de punir ces gens en faisant tomber un feu du ciel. Non seulement Jésus n’accepte pas la proposition, mais il réprimande les deux frères. Ils veulent l’impliquer dans leur désir de vengeance et Lui ne s’y prête pas (cf. vv. 52-55). C’est un autre « feu » qu’Il est venu apporter sur terre, (cf. Lc 12,49) c’est l’Amour miséricordieux du Père. Et pour faire grandir ce feu, il faut de la patience, il faut de la constance, il faut un esprit de pénitence.
Jacques et Jean, en revanche, se sont laissé gagner par la colère. Et cela nous arrive aussi lorsque, bien que nous fassions du bien, peut-être au prix de sacrifices, nous trouvons une porte fermée au lieu d’être accueilli. La colère s’installe alors : on essaie même d’impliquer Dieu lui-même, en menaçant de châtiments célestes. Jésus, lui, emprunte un autre chemin, non pas celui de la colère, mais celui de la ferme détermination à continuer et qui, loin de se traduire par la dureté, implique calme, patience et longanimité, sans toutefois renoncer à faire le bien. Cette façon d’être ne dénote pas une faiblesse mais, au contraire, une grande force intérieure. Il est facile de se laisser envahir par la colère dans l’adversité, c’est instinctif. Mais ce qui est difficile, c’est de se maîtriser soi-même, en faisant comme Jésus qui – dit l’Évangile – se mit en route « vers un autre village » (v. 56). Cela signifie que, lorsque nous nous heurtons à des fermetures, nous devons nous détourner pour faire le bien ailleurs, sans récriminations. Ainsi, Jésus nous aide à être des personnes sereines, satisfaites du bien que nous avons fait, sans rechercher d’approbation humaine.
Interrogeons-nous maintenant : où en sommes-nous ? Où en sommes-nous ? Face aux contrariétés ou aux incompréhensions, est-ce que nous nous tournons vers le Seigneur, est-ce que nous lui demandons sa constance à faire le bien ? Ou cherchons-nous une confirmation dans les applaudissements, et finissons-nous par être amers et pleins de rancœur lorsque nous ne les entendons pas ? Combien de fois, plus ou moins consciemment, recherchons-nous les applaudissements, l’approbation des autres ? Est-ce que nous faisons cela pour les applaudissements ? Non, ça ne va pas. Nous devons faire le bien pour le service, sans chercher les applaudissements. Nous pensons parfois que notre ferveur est due à un sentiment de droiture pour une bonne cause, mais en réalité, la plupart du temps, ce n’est rien d’autre que de l’orgueil, combiné à de la faiblesse, de la susceptibilité et de l’impatience. Demandons alors à Jésus la force de lui ressembler, de le suivre avec une ferme résolution sur ce chemin du service. De ne pas être vindicatif, ne pas être intolérant lorsque des difficultés surgissent, lorsque nous nous dépensons pour le bien et que les autres ne comprennent pas, voire nous disqualifient. Non, silence et avance.
Que la Vierge Marie nous aide à faire nôtre la ferme décision de Jésus de rester dans l’amour jusqu’au bout.
juin 27, 2022 19:03 - Hélène Ginabat - Angélus
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 1er Octobre 2024
Mardi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Fête en Afrique du Nord et fait mémoire (obligatoire)
ailleurs, de la Fête de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face,
Vierge, Carmélite, Patronne des Missions, Docteur de l'Église, Co-Patronne
secondaire de la France (1873-1897).
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Saint Piat, Prêtre, évangélisateur des peuples
du pays de Tournai et martyr (IVe siècle)
Saint Romanos le Mélode, Poète liturgique
byzantin (VIe siècle)
Bienheureux Gaspar Hikojiro et André Yoshida
Martyrs à Nagasaki au Japon (+ 1617)
Vénérable Suzanne Aubert, Fondatrice de
l'Institut Notre Dame de la Compassion en
Nouvelle-Zélande (+ 1926)
Vénérable Tomás Morales Pérez, Jésuite
fondateur de la Cruzada de Sainte Marie (+ 1994)
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de Job 3, 1-3.11-17.20-23... Psaume 88(87), 2-3.4-5.6.7-8... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 51-56.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Pourquoi donne-t-il la lumière à un malheureux ? »
(Jb 3, 1-3.11-17.20-23)
Lecture du Livre de Job
Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance.
Il prit la parole et dit :
« Périssent le jour qui m’a vu naître
et la nuit qui a déclaré : “Un homme vient d’être conçu !”
Pourquoi ne suis-je pas mort dès le sein de ma mère,
n’ai-je pas expiré au sortir de son ventre ?
Pourquoi s’est-il trouvé deux genoux pour me recevoir,
deux seins pour m’allaiter ?
Maintenant je serais étendu, au calme,
je dormirais d’un sommeil reposant,
avec les rois et les conseillers de la terre
qui se bâtissent des mausolées,
ou avec les princes qui ont de l’or
et remplissent d’argent leurs demeures.
Ou bien, comme l’avorton que l’on dissimule,
je n’aurais pas connu l’existence,
comme les petits qui n’ont pas vu le jour.
Là, au séjour des morts,
prend fin l’agitation des méchants,
là reposent ceux qui sont exténués.
Pourquoi Dieu donne-t-il la lumière à un malheureux,
la vie à ceux qui sont pleins d’amertume,
qui aspirent à la mort sans qu’elle vienne,
qui la recherchent plus avidement qu’un trésor ?
Ils se réjouiraient, ils seraient dans l’allégresse,
ils exulteraient s’ils trouvaient le tombeau.
Pourquoi Dieu donne-t-il la vie
à un homme dont la route est sans issue,
et qu’il enferme de toutes parts ? »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 87 (88), 2-3, 4-5, 6, 7-8
R/ Que ma prière parvienne jusqu’à toi, Seigneur !
(Ps 87, 3a)
Seigneur, mon Dieu et mon salut,
dans cette nuit où je crie en ta présence,
que ma prière parvienne jusqu’à toi,
ouvre l’oreille à ma plainte.
Car mon âme est rassasiée de malheur,
ma vie est au bord de l’abîme ;
on me voit déjà descendre à la fosse,
je suis comme un homme fini.
Ma place est parmi les morts,
avec ceux que l’on a tués, enterrés,
ceux dont tu n’as plus souvenir,
qui sont exclus, et loin de ta main.
Tu m’as mis au plus profond de la fosse,
en des lieux engloutis, ténébreux ;
le poids de ta colère m’écrase,
tu déverses tes flots contre moi.
ÉVANGILE :
« Jésus, le visage déterminé, prit la route de
Jérusalem » (Lc 9, 51-56)
Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé,
prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Le feu du ciel
Le feu du ciel
Nous commençons aujourd’hui une longue section de l’Évangile de Luc consacrée au voyage de Jésus à Jérusalem, le voyage qui le mène à sa passion et à sa mort.
Luc situe ainsi l’épisode : « Comme approchait le temps où Jésus allait être enlevé de ce monde ». C’est le même mot qui, dans la Septante, est employé pour l’enlèvement d’Élie au ciel.
Jésus sait ce qui l’attend, et pourtant il quitte sa Galilée natale, et « résolument » prend la route de Jérusalem, qui traverse la Samarie. Sa troupe est sans doute importante, puisqu’il doit envoyer des disciples pour préparer le cantonnement ; et les Samaritains d’un certain village, prenant la suite de Jésus pour un groupe de pèlerins juifs en route vers la Ville sainte, refusent d’héberger les voyageurs.
Cette réaction de rejet était courante, à l’époque, chez les gens de Samarie, qui voulaient défendre leur autonomie religieuse et la légitimité de leur temple du Mont Garizim. Réciproquement les fils d’Israël faisaient grief aux Samaritains de leur manière d’aller au vrai Dieu et de lui rendre leur culte.
Le réflexe de Jacques et de Jean est de rééditer contre ces villageois la menace d’Élie au capitaine du roi Ochozias (2 R 1, 12). À ce capitaine qui transmettait la consigne : « Homme de Dieu, le roi a ordonné : « Descends ! », le prophète avait répondu : « Si je suis un homme de Dieu, qu’un feu descende du ciel et te dévore, toi et ta compagnie ! ». Jacques et Jean réagissent immédiatement au refus des Samaritains. Ils y voient un manque d’égards outrageant pour Jésus, tout comme l’outrecuidance d’Ochozias était un affront pour le prophète ; et ils proposent pour ce village inhospitalier un châtiment digne d’Élie et de son siècle de fer : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu du ciel de descendre et de les consumer ? ». Ils veulent se servir de la puissance de Jésus pour passer en force.
Tout autre est l’attitude de Jésus, et l’Évangéliste prend bien soin de souligner le changement de style entre Élie et Jésus prophète. Jésus s’aperçoit bien que cette hostilité ne le concerne pas vraiment : les Samaritains n’en veulent pas à sa personne, mais se vengent du mépris dont ils se sentent l’objet depuis plusieurs siècles. Sereinement Jésus contourne l’obstacle et, se retournant, il réprimande les deux frères : la violence, c’était bon au temps d’Élie ; lui, Jésus, met sa puissance au service de la miséricorde. Alors qu’il s’en va mourir à Jérusalem, condamné par des membres de son peuple, il ne va pas se formaliser du mouvement d’humeur de quelques étrangers.
Jésus ne va pas là où va la violence, et il ne forcera pas l’entrée du village. Jacques et Jean, tout feu tout flammes, en « fils du tonnerre » (Mc 3, 17), appellent la foudre. Jésus, lui, décide de partir pour un autre bourg.
Quelle leçon d’objectivité et de sagesse, pour nous que l’hostilité, réelle ou supposée, désarçonne si souvent ! Pour la moindre contrariété, pour un oubli involontaire, pour une parole dite ou un silence gardé, pour une gêne passagère dans notre travail ou un retard dans nos projets, pour une méprise sur nos intentions, nous mobiliserions bientôt tous les tonnerres du firmament, prenant presque Dieu à témoin de notre bon droit.
Nous perdons du temps à tempêter contre nos Samaritains. Hâtons-nous avec Jésus, résolument, vers Jérusalem : c’est là que le salut va s’accomplir.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde
Autre commentaire de ce jour.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde
« Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem ».
Notre-Seigneur est pleinement conscient que son « Heure » est venue. Loin de fuir, il fait face courageusement.
Littéralement : « il fixa fermement son visage sur la route qui devait le mener à Jérusalem ». Sans doute Jésus se souvient-il des paroles du prophète Isaïe, qu’il murmure dans son cœur pour se donner courage :
« Le Seigneur vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages ; c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50, 7).
Jésus n’attend pas passivement l’instant fatidique de son arrestation : il prend l’initiative et va au-devant de sa Pâque en se rendant délibérément à Jérusalem où il doit offrir sa vie pour le Salut du monde.
L’expression « être enlevé de ce monde » peut surprendre : par sa mort, Jésus va en effet être soustrait au regard de ses ennemis ; mais les disciples découvriront qu’en réalité il aura été élevé par Son Père dans la Gloire (cf. Ac 1, 1).
C’est donc en qualité de Messie que Notre-Seigneur se rend dans la ville Sainte pour y accomplir les Écritures.
Jésus semble pressé d’atteindre le terme du voyage : il prend au plus court, traversant la Samarie, territoire que les Juifs évitaient en raison de l’hétérodoxie des croyances de ce peuple mélangé.
Les Samaritains sont en effet les descendants des tribus venues d’Assyrie, importées au moment de la chute du Royaume du Nord (en 722) et de la déportation de sa population.
Chemin faisant, Notre-Seigneur poursuit son Ministère de prédicateur ambulant et envoie des émissaires pour annoncer sa venue et rassembler les foules.
La réaction des Samaritains était prévisible : ils refusent d’accueillir un Rabbi en pèlerinage vers la Cité Sainte des frères ennemis, qui est en concurrence avec leur propre lieu de culte, situé sur le Mont Garizim.
Rejeté par les (semi-)païens, Jésus devra l’être également par ses coreligionnaires pour entrer dans sa Gloire.
Il faut qu’il soit d’abord « élevé de terre » (Jn 12, 32) et rassemble autour de l’étendard de la Croix « les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52), avant de pouvoir faire descendre sur ses disciples « une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur eux.
Alors ils seront ses témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).
C’est donc pour féconder la future Mission de ses Apôtres que Notre-Seigneur va affronter sa Passion.
Le psaume 125 doit sans aucun doute nourrir la prière silencieuse de Jésus : « Qui sème dans les larmes, moissonne dans la joie. Il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes » (Ps 125, 5-6).
L’entourage du Seigneur est cependant loin de communier à ses dispositions intérieures. Enfermés dans leur conception humaine d’un Messie glorieux à qui rien ne résiste, et se souvenant qu’Élie avait fait tomber le feu du ciel sur les soldats envoyés par le roi Akhazias (II R 1, 10-14), les disciples envisagent de venger l’affront fait à leur Maître.
Sûrs d’être investis de sa puissance, ils lui proposent de détruire le village samaritain qui a refusé l’hospitalité au Messie de Dieu.
Une fois de plus, leur réaction manifeste combien il leur était difficile - comme pour nous d’ailleurs - d’accueillir la Parole de Jésus dans une « bonne terre » (Lc 8, 8), c’est-à-dire dans un cœur désencombré de ses a priori et disposé à se laisser instruire.
Pourtant, tout au long de ses enseignements, Notre-Seigneur n’a cessé d’insister sur le caractère bienveillant de sa Mission.
Depuis son discours-programme à Nazareth où il se présente comme « envoyé [de la part de Dieu] pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4, 8), jusque sur la Croix où il intercède pour ses bourreaux - « Père, Pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 3-4) - Jésus nous révèle la Tendresse Miséricordieuse du Père : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10).
Mais il faudra que les disciples soient confrontés au drame de la Croix pour que « les écailles tombent de leurs yeux » (cf. Ac 9, 18) ; puis qu’ils soient bouleversés par la Résurrection pour se convertir à l’inouï de Dieu dans la Lumière de L’Esprit :
« “Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa Gloire ?”
Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait » (Lc 24, 25-27).
« Seigneur, dans ce monde qui te rejette, qu’il est difficile de garder cette attitude de Compassion et de bienveillance que tu as toujours manifestée à l’égard de tes détracteurs.
Ne permets pas que nous en rajoutions à ta souffrance en étant cause de conflits, de divisions, voire de violence.
“Reprends-nous vivement” lorsque nous prétendons défendre le Royaume de l’Amour au moyen des armes de ce monde, et apprends-nous à invoquer sur ceux qui refusent de t’accueillir, le seul Feu que tu consens à répandre sur terre : celui de ton Esprit de Charité et de Paix. »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Suivre Jésus dans l’adversité avec une « ferme détermination »
Autre commentaire de ce jour.
Suivre Jésus dans l’adversité avec une « ferme détermination »
Paroles du pape François avant l’angelus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Avant la prière de l’angelus Place Saint-Pierre, dimanche 26 juin 2022, le pape a commenté l’Evangile du jour, dans lequel Luc souligne la détermination de Jésus à marcher vers Jérusalem, où il sera mis à mort. Rejeté par les habitants de la Samarie qu’il doit traverser, Jésus se comporte différemment de ses disciples qui veulent « faire tomber le feu du ciel ». Jésus, souligne le pape, « emprunte un autre chemin » : non pas « la colère », mais « la ferme détermination à avancer » qui « implique calme, patience et longanimité, sans toutefois renoncer à faire le bien ». Loin d’être un signe de « faiblesse » son attitude révèle « une grande force intérieure » Le pape François reconnaît que, dans l’adversité, il est plus facile de « se laisser envahir par la colère » que de « se maîtriser soi-même ». Mais le « feu » que Jésus est venu apporter sur terre, explique-t-il, c’est « l’Amour miséricordieux du Père. Et pour faire grandir ce feu, il faut de la patience, il faut de la constance, il faut un esprit de pénitence ».]
L’Évangile de la liturgie de ce dimanche nous parle d’un tournant. On peut y lire : « Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. » (Lc 9, 51). C’est ainsi que commence le « grand voyage » vers la ville sainte, qui exige une décision particulière parce qu’il s’agit du dernier. Pleins d’un enthousiasme encore trop mondain, les disciples rêvent que leur Maître est en chemin vers le triomphe ; Jésus, lui, sait que le refus et la mort l’attendent à Jérusalem (cf. Lc 9, 22. 43b-45) ; il sait qu’il devra beaucoup souffrir ; et cela exige une décision ferme. Jésus se dirige donc d’un pas ferme vers Jérusalem. C’est la même décision que nous devons prendre si nous voulons être des disciples de Jésus. En quoi consiste cette décision ? Parce que nous devons être des disciples de Jésus avec sérieux, avec une vraie détermination, et non pas, comme le disait une vieille dame que je connaissais, être des « chrétiens à l’eau de rose ». Non ! Des chrétiens déterminés. Et l’épisode que l’évangéliste Luc raconte immédiatement après, nous aide à le comprendre.
Alors qu’ils étaient en route, un village de Samaritains, ayant appris que Jésus se rendait à Jérusalem – la ville ennemie – ne l’a pas accueilli. Les apôtres Jacques et Jean, indignés, suggèrent à Jésus de punir ces gens en faisant tomber un feu du ciel. Non seulement Jésus n’accepte pas la proposition, mais il réprimande les deux frères. Ils veulent l’impliquer dans leur désir de vengeance et Lui ne s’y prête pas (cf. vv. 52-55). C’est un autre « feu » qu’Il est venu apporter sur terre, (cf. Lc 12,49) c’est l’Amour miséricordieux du Père. Et pour faire grandir ce feu, il faut de la patience, il faut de la constance, il faut un esprit de pénitence.
Jacques et Jean, en revanche, se sont laissé gagner par la colère. Et cela nous arrive aussi lorsque, bien que nous fassions du bien, peut-être au prix de sacrifices, nous trouvons une porte fermée au lieu d’être accueilli. La colère s’installe alors : on essaie même d’impliquer Dieu lui-même, en menaçant de châtiments célestes. Jésus, lui, emprunte un autre chemin, non pas celui de la colère, mais celui de la ferme détermination à continuer et qui, loin de se traduire par la dureté, implique calme, patience et longanimité, sans toutefois renoncer à faire le bien. Cette façon d’être ne dénote pas une faiblesse mais, au contraire, une grande force intérieure. Il est facile de se laisser envahir par la colère dans l’adversité, c’est instinctif. Mais ce qui est difficile, c’est de se maîtriser soi-même, en faisant comme Jésus qui – dit l’Évangile – se mit en route « vers un autre village » (v. 56). Cela signifie que, lorsque nous nous heurtons à des fermetures, nous devons nous détourner pour faire le bien ailleurs, sans récriminations. Ainsi, Jésus nous aide à être des personnes sereines, satisfaites du bien que nous avons fait, sans rechercher d’approbation humaine.
Interrogeons-nous maintenant : où en sommes-nous ? Où en sommes-nous ? Face aux contrariétés ou aux incompréhensions, est-ce que nous nous tournons vers le Seigneur, est-ce que nous lui demandons sa constance à faire le bien ? Ou cherchons-nous une confirmation dans les applaudissements, et finissons-nous par être amers et pleins de rancœur lorsque nous ne les entendons pas ? Combien de fois, plus ou moins consciemment, recherchons-nous les applaudissements, l’approbation des autres ? Est-ce que nous faisons cela pour les applaudissements ? Non, ça ne va pas. Nous devons faire le bien pour le service, sans chercher les applaudissements. Nous pensons parfois que notre ferveur est due à un sentiment de droiture pour une bonne cause, mais en réalité, la plupart du temps, ce n’est rien d’autre que de l’orgueil, combiné à de la faiblesse, de la susceptibilité et de l’impatience. Demandons alors à Jésus la force de lui ressembler, de le suivre avec une ferme résolution sur ce chemin du service. De ne pas être vindicatif, ne pas être intolérant lorsque des difficultés surgissent, lorsque nous nous dépensons pour le bien et que les autres ne comprennent pas, voire nous disqualifient. Non, silence et avance.
Que la Vierge Marie nous aide à faire nôtre la ferme décision de Jésus de rester dans l’amour jusqu’au bout.
juin 27, 2022 19:03 - Hélène Ginabat - Angélus
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« A notre époque, l’Epouse du Christ préfère utiliser la médecine de la miséricorde et ne pas prendre les armes de la sévérité » (Saint Jean XXIII)
« Comme je souhaite que les années à venir soient imprégnées de miséricorde pour pouvoir aller à la rencontre de chaque personne portant la bonté et la tendresse de Dieu ! » (François)
« […] Toute l’Eglise est apostolique en tant qu’elle est "envoyée" dans le monde entier ; tous les membres de l’Eglise, toutefois de différentes manières, ont part à cet envoi […] » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 863)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 1er Octobre 2024
Mardi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait Mémoire (obligatoire) de la Fête
des Saints Anges gardiens.
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Sainte Ruth, Epouse de Booz
arrière grand-mère de David, Ancien Testament
Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve, Fondatrice
de la congrégation de Notre Dame de l'Immaculée
Conception (+ 1854)
Bienheureux Antoine Chevrier, Fondateur de
l'Œuvre du Prado (+ 1879).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Les enfants, les petits : Jésus vise là deux groupes bien distincts.
Les enfants sont pour lui le modèle de tous ceux qui veulent entrer dans le règne de Dieu. Pourquoi ? Parce que les enfants sont innocents ? Non sans doute, parce qu’en réalité les enfants ont de la malice à revendre, et s’ils ne font que de petites bêtises, c’est souvent parce qu’ils n’en connaissent pas de plus grandes. Mais l’enfant à ceci d’extraordinaire, c’est qu’il trouve tout naturel d’être aimé. Et c’est en cela qu’il nous montre la voie : si nous ne retournons pas à l’état des enfants, si nous n’acceptons pas d’être aimés gratuitement par le Dieu de la vie, nous n’entrerons pas dans son règne, son règne n’entrera pas en nous. Aux yeux de Dieu, le plus grand est celui qui se fait petit et qui ne trouve pas étrange d’être aimé sans mérite préalable, simplement parce que Dieu est amour et qu’il aime nous aimer.
Les petits dont Jésus parle plus loin ne sont plus les enfants, mais les petites gens de la communauté, « ces petits qui croient en moi », dit Jésus. Ils ne sont plus petits par l’âge ou la taille, mais par le peu de cas que l’on fait d’eux dans la société. Petits moyens, petite envergure, petit crédit aux yeux des hommes : voilà le portrait des petits dont Jésus prend la défense. Même dans le groupe des croyants ils sont méprisés, et l’on va jusqu’à placer des embûches pour les faire tomber. Jésus, lui, ne veut pas qu’un seul de ces petits se perde ; il a la même tendresse que son Père et met toute sa joie à les ramener quand il s’égarent.
Tels sont les choix de Dieu, tel est le parti pris de Jésus : ce qui ne compte pas pour le monde a du prix à ses yeux. Il aime les enfants qui se laissent aimer ; il aime les petits, les humbles, qui se laissent sauver. Mais il nous aime et nous sauve, nous aussi, qui avons renié notre enfance et pris des réflexes de grandeur.
Que cette eucharistie soit pour chacun de nous l’occasion de se laisser rejoindre par le Pasteur. Qu’elle restaure en nous un cœur d’enfant, tout en accueil de la joie du royaume. Qu’elle fasse grandir les petits que nous sommes, petits dans la foi, petits en espérance, « jusqu’à la taille du Christ en sa plénitude ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Alors que Jésus était avec ses disciples, nous dit l’Évangile d’aujourd’hui, "il appela un enfant, le plaça au milieu d'eux et leur dit : 'En vérité, je vous le dis, si vous ne changez pas de façon à devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux' (v. 2-4). Lorsque Jésus parle de devenir comme des enfants, il ne parle pas naïvement, ni simplement au figuré, mais il révèle une réalité profonde qui aide l'homme à pénétrer son propre mystère, qui lui fait prendre conscience de l'importance des valeurs que chaque être humain porte au monde avec lui et qui s'expriment spontanément pendant l’enfance. La perte de la simplicité, de la sincérité, de l'amour candide, de la capacité à s'étonner face à la grandeur ou à la beauté des choses, de la confiance et de tant d'autres valeurs propres à l'enfance, ne sont pas synonymes d’une plus grande maturité, mais plutôt d’une limitation à laquelle il faudrait remédier.
Lorsque Jésus parle de l'amour de Dieu le Père pour les enfants et pour ceux qui se font enfants, Il prévient: "Prenez garde de mépriser aucun de ces petits, car je vous le dis : leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux." (v. 10) "Sur la base de ce texte et d'autres textes inspirés, comme le rappelait mgr Echevarria, l'Église enseigne que "de l'enfance au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession ».[1] Et elle fait sienne une affirmation fréquente dans les écrits des Pères de l'Église : « Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour conduire sa vie. »[2] Parmi les êtres spirituels, les anges gardiens ont été placés par Dieu aux côtés de chaque homme et de chaque femme. Ils sont nos proches amis et nos alliés dans la lutte qui nous oppose – c’est l’Écriture qui le dit - aux embûches du diable. »[3] C'est pourquoi saint Josémaria recommande : « Recours à ton ange gardien à l’heure de l’épreuve ; il te protégera contre le démon et te soufflera de saintes inspirations. » [4]
Un jour comme aujourd'hui, le 2 octobre 1928, jour des Anges Gardiens, l'Opus Dei est né. Dieu a voulu déposer dans le cœur bien disposé de saint Josémaria le désir divin de transmettre à chacun l ‘appel universel à rechercher la sainteté dans sa vie ordinaire, en sanctifiant les réalités professionnelles et familiales de la vie quotidienne.
Chaque année, à cette date, son cœur s'élevait en action de grâce vers notre Seigneur avec une simplicité d’enfant, et il s’adressait à son ange gardien pour qu’il l’aide à aimer Dieu en toute intimité, de tout son esprit et de tout son cœur. "Ce matin, écrit-il trois ans plus tard, le 2 octobre 1931, j’ai engagé un tête à tête avec mon Ange. Je lui ai fait des compliments et lui ai demandé de m'apprendre à aimer Jésus, au moins, au moins, comme lui, il l'aime"[5]. Et sa prière a suivi son cours profond et serein : "Que de choses enfantines ai-je dites à mon Seigneur ! Avec la confiance d'un enfant qui parle au Grand Ami, dont il est certain de l'amour : "Que je ne vive que pour ton Œuvre", lui ai-je demandé, que je ne vive que pour ta Gloire, que je ne vive que pour ton Amour [...]. Je me suis souvenu et j'ai reconnu franchement que je fais tout de travers : cela ne peut pas t’étonner, mon Jésus : il m'est impossible de faire quelque chose de bien. Toi, aide-moi, fais-le pour moi et tu verras comme ça marchera bien. Alors, hardiment et sans m’écarter de la vérité, je Te dis : imprègne-moi, enivre-moi de Ton Esprit et ainsi je ferai Ta volonté. Je veux la faire. Si je ne la fais pas, c'est... que Tu ne m'aides pas. Et j’ai éprouvé des sentiments d'amour pour ma Mère et ma Dame, et je me sens maintenant très enfant de Dieu mon Père. »[6]
[1] Catéchisme de l'Église catholique, 336.
[2] Saint Basile, Adversus Eunomium 3, 1 (PG 29, 656B).
[3] Javier Echevarría, Lettre 1er octobre 2010
[4]Saint Josémaria, Chemin, 567.
[5] Saint Josémaria, Notes intimes, fascicule 4, 307, 2-X-1931
[6] Ibid.
OPUS DEI
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Il est question d’un plaidoyer contre l’exclusion et pour la dignité. Tu peux être en bonne santé, tu peux être le meilleur sportif, tu peux avoir une santé de fer, mais si tu n’as pas de dignité, tu ne vaux rien[1]. Ce sont les mots du pape rencontrant des membres de l’association Lazare que accueillent chez eux comme colocs, de gens sans papiers, sans résidence.
L’appel de Jésus contre l’exclusion des enfants est une attitude nouvelle, sa loi nouvelle, celle qui redonne de la dignité à une époque où ils étaient peu considérés. On imagine mal, à vingt siècles de distance, le courage qu’il a fallu à Jésus pour laisser les enfants venir à lui. Son geste affirme que le royaume est déjà là. Jésus opère un retournement de regard, pose un geste de révolution radicale. Il déclare que la dignité n’est pas attachée à un statut social, qu’elle ne se trouve pas dans ce que nous faisons, dans les vêtements que nous portons, dans les responsabilités que nous exerçons. Elle est intrinsèque et indélébile à notre être et ne dépend d’aucun facteur extérieur.
Parmi les lois les plus anciennes de l’humanité, on y lit dans les lois du Manu (tradition hindoue) que les enfants, les vieillards, les pauvres et les malades doivent être considérés comme les seigneurs de l’atmosphère. Toute personne possède une dignité indélébile, écrit la Charte universelle des droits de l’homme, inspirée par l’Évangile. Si l'humain envers les humains venait à manquer, nous tomberions dans l'abîme de l'inhumain ou du déshumain (Maurice Bellet). Toute personne existe comme une fin en elle-même, et non pas simplement comme un moyen dont on pourrait user à son gré (Emmanuel Kant).
C’est au nom de la dignité qu’est né le mouvement Black Lives Matter, suite au décès de Georges Flord. C’est au nom de la dignité qu’une femme, Rosa Parks, refuse de laisser sa place dans un autocar. C’est au nom de la dignité qu’une femme, Marie Labrecque, récemment décédée centenaire, initiatrice de l’école Rosalie-Jetté qui accueille des adolescentes enceintes ou des mères célibataires, a consacré sa vie à redonner leur dignité aux prostituées d’ici. C’est au nom de la dignité que Jésus déclare : laissez venir à moi les enfants (Cf. Lc 18,16 ; Mc 10,14). Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux (Mt 18, 3).
Jésus renverse les règles qui gèrent les rapports entre humains. La dignité est le nouvel habit social qu’inaugure Jésus. Jésus passe sa vie à sortir de l’inhumanité les victimes de toutes sortes de déshumanisation, les enfants, les malades, handicapés, les sans-logis, les exclus, les étrangers, les prostituées, etc. Il pose sur chacun le regard que son intimité avec le Père lui fait découvrir. Un regard divin.
Pour Jésus, la loi régulatrice de nos relations entre nous se trouve dans ce mot tellement usé qu’il ne fait plus sens, l’amour mutuel. Cette loi nous sauve d’un abîme inhumain. L’inhumain est tout ce qui brise nos relations aux autres. Tout ce qui déshumanise l’autre. La dignité est un bien commun universel.
En appelant les enfants vers lui, Jésus vit avec une intensité d’exception (Musset Jacques) ce qu’est être au service de son Père (Cf. Lc 4, 49). Son geste est un indice de son intimité avec Lui. Il atteste que l’essentiel de sa vie est de montrer le Père. Le royaume selon Jésus, est tout autre chose que l’exclusion. Nous n’en finirons jamais d’apprendre à nous donner ce regard humain, autre manière d’affirmer qu’il est divin.
Il ne s’agit pas seulement des enfants. Il s’agit de n’exclure personne. Il s’agit de mettre les derniers à la première place. Il s’agit de notre humanité. Il s’agit d’édifier un monde plus fraternel pour réduire à néant la mondialisation de l’indifférence. Que nos anges gardiens nous accompagnent sur cette route de regarder l'autre avec dignité. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Prière de consécration à mon saint ange gardien
« Saint ange gardien, vous que Dieu m'a donné pour être mon protecteur et mon guide dès le début de mon existence,
Ici, en présence de Dieu mon seigneur et maître, de Marie, ma céleste mère, de tous les anges et des saints, moi, pauvre pécheur, je me consacre aujourd'hui à vous ; je vous supplie de me prendre par la main et de ne plus me lâcher.
Par cette main devenue la vôtre, je promets fidélité et obéissance constantes à Dieu et à la sainte Église ;
je promets de vénérer toujours Marie, comme ma souveraine, ma reine et ma mère et d'imiter sa vie ; je promets aussi de toujours vous vénérer, vous, mon saint protecteur, et de propager selon mes moyens la dévotion aux saints anges, afin d'obtenir les secours de votre protection, qui sont spécialement promis en ces temps-ci où des combats spirituels se livrent pour ou contre le Royaume de Dieu.
Obtenez-moi, je vous en prie, saint ange de Dieu, que l'amour parfait me consume, et qu'une foi à toute épreuve me garde de tout faux pas.
Par votre main puissante, écartez de moi les assauts de l'enfer.
Je vous demande par l'humilité de Marie, de nous libérer de tous les dangers, afin que, sous votre égide, je parvienne aux portes de la cité céleste. Ainsi soit-il. »
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 1er Octobre 2024
Mardi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait Mémoire (obligatoire) de la Fête
des Saints Anges gardiens.
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Sainte Ruth, Epouse de Booz
arrière grand-mère de David, Ancien Testament
Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve, Fondatrice
de la congrégation de Notre Dame de l'Immaculée
Conception (+ 1854)
Bienheureux Antoine Chevrier, Fondateur de
l'Œuvre du Prado (+ 1879).
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de l'Exode 23, 20-23… Psaume 91(90), 1-2.3-4.5-6.10-11… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 1-5.10.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Comment l’homme pourrait-il avoir raison contre
Dieu ? » (Jb 9, 1-12.14-16)
Lecture du Livre de Job
Job prit la parole et répondit à ses amis :
« En vérité, je sais bien qu’il en est ainsi :
Comment l’homme pourrait-il avoir raison contre Dieu ?
Si l’on s’avise de discuter avec lui,
on ne trouvera pas à lui répondre une fois sur mille.
Il est plein de sagesse et d’une force invincible,
on ne lui tient pas tête impunément.
C’est lui qui déplace les montagnes à leur insu,
qui les renverse dans sa colère ;
il secoue la terre sur sa base,
et fait vaciller ses colonnes.
Il donne un ordre, et le soleil ne se lève pas,
et sur les étoiles il appose un sceau.
À lui seul il déploie les cieux,
il marche sur la crête des vagues.
Il fabrique la Grande Ourse, Orion,
les Pléiades et les constellations du Sud.
Il est l’auteur de grandes œuvres, insondables,
d’innombrables merveilles.
S’il passe à côté de moi, je ne le vois pas ;
s’il me frôle, je ne m’en aperçois pas.
S’il s’empare d’une proie, qui donc lui fera lâcher prise,
qui donc osera lui demander : “Que fais-tu là ?”
Et moi, je prétendrais lui répliquer !
je chercherais des arguments contre lui !
Même si j’ai raison, à quoi bon me défendre ?
Je ne puis que demander grâce à mon juge.
Même s’il répond quand je fais appel,
je ne suis pas sûr qu’il écoute ma voix ! »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 87 (88), 2-3, 4-5, 6, 7-8
R/ Que ma prière parvienne jusqu’à toi, Seigneur !
(Ps 87, 3a)
Je t’appelle, Seigneur, tout le jour,
je tends les mains vers toi :
fais-tu des miracles pour les morts ?
leur ombre se dresse-t-elle pour t’acclamer ?
Qui parlera de ton amour dans la tombe,
de ta fidélité au royaume de la mort ?
Connaît-on dans les ténèbres tes miracles,
et ta justice, au pays de l’oubli ?
Moi, je crie vers toi, Seigneur ;
dès le matin, ma prière te cherche :
pourquoi me rejeter, Seigneur,
pourquoi me cacher ta face ?
ÉVANGILE :
« Leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face
de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 1-5.10)
Alléluia. Alléluia.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur :
à lui, haute gloire, louange éternelle !
Alléluia. Dn 3, 58
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu
À ce moment là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Qui donc est le plus grand
dans le royaume des Cieux ? »
Alors Jésus appela un petit enfant ;
il le plaça au milieu d’eux,
et il déclara :
« Amen, je vous le dis :
si vous ne changez pas
pour devenir comme les enfants,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui se fera petit comme cet enfant,
celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom,
il m’accueille, moi. »
Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits,
car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux
voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Les enfants, les petits
Les enfants, les petits
Les enfants, les petits : Jésus vise là deux groupes bien distincts.
Les enfants sont pour lui le modèle de tous ceux qui veulent entrer dans le règne de Dieu. Pourquoi ? Parce que les enfants sont innocents ? Non sans doute, parce qu’en réalité les enfants ont de la malice à revendre, et s’ils ne font que de petites bêtises, c’est souvent parce qu’ils n’en connaissent pas de plus grandes. Mais l’enfant à ceci d’extraordinaire, c’est qu’il trouve tout naturel d’être aimé. Et c’est en cela qu’il nous montre la voie : si nous ne retournons pas à l’état des enfants, si nous n’acceptons pas d’être aimés gratuitement par le Dieu de la vie, nous n’entrerons pas dans son règne, son règne n’entrera pas en nous. Aux yeux de Dieu, le plus grand est celui qui se fait petit et qui ne trouve pas étrange d’être aimé sans mérite préalable, simplement parce que Dieu est amour et qu’il aime nous aimer.
Les petits dont Jésus parle plus loin ne sont plus les enfants, mais les petites gens de la communauté, « ces petits qui croient en moi », dit Jésus. Ils ne sont plus petits par l’âge ou la taille, mais par le peu de cas que l’on fait d’eux dans la société. Petits moyens, petite envergure, petit crédit aux yeux des hommes : voilà le portrait des petits dont Jésus prend la défense. Même dans le groupe des croyants ils sont méprisés, et l’on va jusqu’à placer des embûches pour les faire tomber. Jésus, lui, ne veut pas qu’un seul de ces petits se perde ; il a la même tendresse que son Père et met toute sa joie à les ramener quand il s’égarent.
Tels sont les choix de Dieu, tel est le parti pris de Jésus : ce qui ne compte pas pour le monde a du prix à ses yeux. Il aime les enfants qui se laissent aimer ; il aime les petits, les humbles, qui se laissent sauver. Mais il nous aime et nous sauve, nous aussi, qui avons renié notre enfance et pris des réflexes de grandeur.
Que cette eucharistie soit pour chacun de nous l’occasion de se laisser rejoindre par le Pasteur. Qu’elle restaure en nous un cœur d’enfant, tout en accueil de la joie du royaume. Qu’elle fasse grandir les petits que nous sommes, petits dans la foi, petits en espérance, « jusqu’à la taille du Christ en sa plénitude ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
"Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ?"
Autre commentaire de ce jour.
"Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ?"
Alors que Jésus était avec ses disciples, nous dit l’Évangile d’aujourd’hui, "il appela un enfant, le plaça au milieu d'eux et leur dit : 'En vérité, je vous le dis, si vous ne changez pas de façon à devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux' (v. 2-4). Lorsque Jésus parle de devenir comme des enfants, il ne parle pas naïvement, ni simplement au figuré, mais il révèle une réalité profonde qui aide l'homme à pénétrer son propre mystère, qui lui fait prendre conscience de l'importance des valeurs que chaque être humain porte au monde avec lui et qui s'expriment spontanément pendant l’enfance. La perte de la simplicité, de la sincérité, de l'amour candide, de la capacité à s'étonner face à la grandeur ou à la beauté des choses, de la confiance et de tant d'autres valeurs propres à l'enfance, ne sont pas synonymes d’une plus grande maturité, mais plutôt d’une limitation à laquelle il faudrait remédier.
Lorsque Jésus parle de l'amour de Dieu le Père pour les enfants et pour ceux qui se font enfants, Il prévient: "Prenez garde de mépriser aucun de ces petits, car je vous le dis : leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux." (v. 10) "Sur la base de ce texte et d'autres textes inspirés, comme le rappelait mgr Echevarria, l'Église enseigne que "de l'enfance au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession ».[1] Et elle fait sienne une affirmation fréquente dans les écrits des Pères de l'Église : « Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour conduire sa vie. »[2] Parmi les êtres spirituels, les anges gardiens ont été placés par Dieu aux côtés de chaque homme et de chaque femme. Ils sont nos proches amis et nos alliés dans la lutte qui nous oppose – c’est l’Écriture qui le dit - aux embûches du diable. »[3] C'est pourquoi saint Josémaria recommande : « Recours à ton ange gardien à l’heure de l’épreuve ; il te protégera contre le démon et te soufflera de saintes inspirations. » [4]
Un jour comme aujourd'hui, le 2 octobre 1928, jour des Anges Gardiens, l'Opus Dei est né. Dieu a voulu déposer dans le cœur bien disposé de saint Josémaria le désir divin de transmettre à chacun l ‘appel universel à rechercher la sainteté dans sa vie ordinaire, en sanctifiant les réalités professionnelles et familiales de la vie quotidienne.
Chaque année, à cette date, son cœur s'élevait en action de grâce vers notre Seigneur avec une simplicité d’enfant, et il s’adressait à son ange gardien pour qu’il l’aide à aimer Dieu en toute intimité, de tout son esprit et de tout son cœur. "Ce matin, écrit-il trois ans plus tard, le 2 octobre 1931, j’ai engagé un tête à tête avec mon Ange. Je lui ai fait des compliments et lui ai demandé de m'apprendre à aimer Jésus, au moins, au moins, comme lui, il l'aime"[5]. Et sa prière a suivi son cours profond et serein : "Que de choses enfantines ai-je dites à mon Seigneur ! Avec la confiance d'un enfant qui parle au Grand Ami, dont il est certain de l'amour : "Que je ne vive que pour ton Œuvre", lui ai-je demandé, que je ne vive que pour ta Gloire, que je ne vive que pour ton Amour [...]. Je me suis souvenu et j'ai reconnu franchement que je fais tout de travers : cela ne peut pas t’étonner, mon Jésus : il m'est impossible de faire quelque chose de bien. Toi, aide-moi, fais-le pour moi et tu verras comme ça marchera bien. Alors, hardiment et sans m’écarter de la vérité, je Te dis : imprègne-moi, enivre-moi de Ton Esprit et ainsi je ferai Ta volonté. Je veux la faire. Si je ne la fais pas, c'est... que Tu ne m'aides pas. Et j’ai éprouvé des sentiments d'amour pour ma Mère et ma Dame, et je me sens maintenant très enfant de Dieu mon Père. »[6]
[1] Catéchisme de l'Église catholique, 336.
[2] Saint Basile, Adversus Eunomium 3, 1 (PG 29, 656B).
[3] Javier Echevarría, Lettre 1er octobre 2010
[4]Saint Josémaria, Chemin, 567.
[5] Saint Josémaria, Notes intimes, fascicule 4, 307, 2-X-1931
[6] Ibid.
OPUS DEI
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Autre commentaire de ce jour.
Petit et grand à la fois
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Petit et grand à la fois
Il est question d’un plaidoyer contre l’exclusion et pour la dignité. Tu peux être en bonne santé, tu peux être le meilleur sportif, tu peux avoir une santé de fer, mais si tu n’as pas de dignité, tu ne vaux rien[1]. Ce sont les mots du pape rencontrant des membres de l’association Lazare que accueillent chez eux comme colocs, de gens sans papiers, sans résidence.
L’appel de Jésus contre l’exclusion des enfants est une attitude nouvelle, sa loi nouvelle, celle qui redonne de la dignité à une époque où ils étaient peu considérés. On imagine mal, à vingt siècles de distance, le courage qu’il a fallu à Jésus pour laisser les enfants venir à lui. Son geste affirme que le royaume est déjà là. Jésus opère un retournement de regard, pose un geste de révolution radicale. Il déclare que la dignité n’est pas attachée à un statut social, qu’elle ne se trouve pas dans ce que nous faisons, dans les vêtements que nous portons, dans les responsabilités que nous exerçons. Elle est intrinsèque et indélébile à notre être et ne dépend d’aucun facteur extérieur.
Parmi les lois les plus anciennes de l’humanité, on y lit dans les lois du Manu (tradition hindoue) que les enfants, les vieillards, les pauvres et les malades doivent être considérés comme les seigneurs de l’atmosphère. Toute personne possède une dignité indélébile, écrit la Charte universelle des droits de l’homme, inspirée par l’Évangile. Si l'humain envers les humains venait à manquer, nous tomberions dans l'abîme de l'inhumain ou du déshumain (Maurice Bellet). Toute personne existe comme une fin en elle-même, et non pas simplement comme un moyen dont on pourrait user à son gré (Emmanuel Kant).
C’est au nom de la dignité qu’est né le mouvement Black Lives Matter, suite au décès de Georges Flord. C’est au nom de la dignité qu’une femme, Rosa Parks, refuse de laisser sa place dans un autocar. C’est au nom de la dignité qu’une femme, Marie Labrecque, récemment décédée centenaire, initiatrice de l’école Rosalie-Jetté qui accueille des adolescentes enceintes ou des mères célibataires, a consacré sa vie à redonner leur dignité aux prostituées d’ici. C’est au nom de la dignité que Jésus déclare : laissez venir à moi les enfants (Cf. Lc 18,16 ; Mc 10,14). Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux (Mt 18, 3).
Jésus renverse les règles qui gèrent les rapports entre humains. La dignité est le nouvel habit social qu’inaugure Jésus. Jésus passe sa vie à sortir de l’inhumanité les victimes de toutes sortes de déshumanisation, les enfants, les malades, handicapés, les sans-logis, les exclus, les étrangers, les prostituées, etc. Il pose sur chacun le regard que son intimité avec le Père lui fait découvrir. Un regard divin.
Pour Jésus, la loi régulatrice de nos relations entre nous se trouve dans ce mot tellement usé qu’il ne fait plus sens, l’amour mutuel. Cette loi nous sauve d’un abîme inhumain. L’inhumain est tout ce qui brise nos relations aux autres. Tout ce qui déshumanise l’autre. La dignité est un bien commun universel.
En appelant les enfants vers lui, Jésus vit avec une intensité d’exception (Musset Jacques) ce qu’est être au service de son Père (Cf. Lc 4, 49). Son geste est un indice de son intimité avec Lui. Il atteste que l’essentiel de sa vie est de montrer le Père. Le royaume selon Jésus, est tout autre chose que l’exclusion. Nous n’en finirons jamais d’apprendre à nous donner ce regard humain, autre manière d’affirmer qu’il est divin.
Il ne s’agit pas seulement des enfants. Il s’agit de n’exclure personne. Il s’agit de mettre les derniers à la première place. Il s’agit de notre humanité. Il s’agit d’édifier un monde plus fraternel pour réduire à néant la mondialisation de l’indifférence. Que nos anges gardiens nous accompagnent sur cette route de regarder l'autre avec dignité. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Prière de consécration à mon saint ange gardien
« Saint ange gardien, vous que Dieu m'a donné pour être mon protecteur et mon guide dès le début de mon existence,
Ici, en présence de Dieu mon seigneur et maître, de Marie, ma céleste mère, de tous les anges et des saints, moi, pauvre pécheur, je me consacre aujourd'hui à vous ; je vous supplie de me prendre par la main et de ne plus me lâcher.
Par cette main devenue la vôtre, je promets fidélité et obéissance constantes à Dieu et à la sainte Église ;
je promets de vénérer toujours Marie, comme ma souveraine, ma reine et ma mère et d'imiter sa vie ; je promets aussi de toujours vous vénérer, vous, mon saint protecteur, et de propager selon mes moyens la dévotion aux saints anges, afin d'obtenir les secours de votre protection, qui sont spécialement promis en ces temps-ci où des combats spirituels se livrent pour ou contre le Royaume de Dieu.
Obtenez-moi, je vous en prie, saint ange de Dieu, que l'amour parfait me consume, et qu'une foi à toute épreuve me garde de tout faux pas.
Par votre main puissante, écartez de moi les assauts de l'enfer.
Je vous demande par l'humilité de Marie, de nous libérer de tous les dangers, afin que, sous votre égide, je parvienne aux portes de la cité céleste. Ainsi soit-il. »
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 03 Octobre 2024
Jeudi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
Saint Gérard de Brogne, Fondateur de
l'Abbaye de Brogne (+ 959).
Saint François de Borgia, Duc de Gandie,
général de la Compagnie de Jésus (+ 1572)
Bienheureux Utton, Fondateur et Abbé du
Monastère de Metten (+ 820)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
"Priez donc le Maître de la moisson"...
Tous les mots portent dans cette consigne toute simple de Jésus.
"Priez"... C'est la seule directive qu'il nous laisse, la seule solution qu'il nous propose, face au manque d'ouvriers et d'ouvrières pour la moisson de Dieu.
Car c'est Dieu qui prépare, qui appelle et qui envoie; mais il ne peut envoyer que ceux et celles qui auront répondu. Prier pour les vocations, c'est prier pour l'appel, et aussi pour les réponses, pour tous ceux et toutes celles qui ont commencé à répondre, qui luttent et souffrent pour répondre, pour tous ceux que déjà le Verbe de Dieu a fascinés et qui cherchent son visage.
Et nous prions non pas d'une prière résignée, mais d'une prière confiante; non pas battus d'avance, mais certains de la victoire de Jésus. Non pas dans l'impatience, mais dans la joie très douce de rejoindre l'idée de Dieu, le rêve de Dieu, le projet séculaire et universel du salut. Nous prions, non pas en gardant les yeux sur nos misères, notre impuissance et notre indignité, mais en contemplant le cœur de Dieu qui met sa joie à dépasser nos espérances.
Et en priant ainsi patiemment, quotidiennement, ne croyons pas que nous lassons Dieu. C'est nous qui risquons de nous lasser, en imaginant que Dieu n'entend pas, n'écoute pas, ou qu'il y met ... de la mauvaise volonté.
La volonté de Dieu est que nous demandions des bras pour la mission, tout comme nous demandons le pain pour chaque jour. Et Dieu, encore aujourd'hui, en chaque aujourd'hui, met sa joie à répondre, mais toujours à l'heure que Lui a choisie.
"Priez donc" ... Les ouvriers sont peu nombreux, donc priez. Priez parce qu'on manque de bras, parce qu'il y a pénurie.
Mais qui parle ici de manque, de pénurie? - C'est Jésus lui-même, qui choisissait et appelait! Qui se soucie des volontaires que Dieu va appeler? - Jésus lui-même, qui vient d'envoyer devant lui, deux par deux, soixante-douze disciples! Au moment même où il envoie, Jésus constate que les ouvriers sont peu nombreux!
Si donc Jésus Messie, de son vivant sur terre, a perçu le manque, c'est que ce manque de bras durera aussi longtemps que la mission de l'Église. L'Église, son Église, n'a donc pas à s'étonner ni à désespérer devant la pénurie, car la disproportion entre l'immensité du travail et le petit nombre d'hommes disponibles dure depuis le temps de Jésus et durera jusqu'à sa venue en gloire.
Jusqu'à la Parousie l'Église, pour la moisson de Dieu, sera en manque d'ouvriers et d'ouvrières; jusqu'au dernier jour de la mission, l'Église priera en situation de pénurie. Il faut donc nous installer durablement dans la prière, dans l'imploration et dans la confiance; il faut nous préparer à demander à longueur de vie.
Ainsi, la prière pour les vocations ne sera pas seulement un moment ponctuel, un réveil saisonnier, mais une dimension de notre prière en Église, une pente de notre intercession communautaire.
"Priez le Maître de la moisson"
Voilà le formidable optimisme que Jésus lègue à sa communauté! Il ne dit pas: "Priez le Maître des labours", ni même: "le Maître des semailles", mais bien: "le Maître de la moisson". Les ouvriers et ouvrières du Seigneur ont parfois et même souvent l'impression que le monde est à l'abandon, que des secteurs entiers de la mission retournent en friche. En réalité, là où nous voyons des herbes folles, Dieu voit déjà la moisson qui lève. Pour Jésus également, pour Jésus missionnaire en Samarie, "déjà les champs étaient blancs pour la moisson" (Jn 4,35).
Quant à nous, jusqu'au dernier jour de la moisson, de cette moisson déjà sur pied, nous entrons dans la réussite de Dieu, dans son travail d'engrangement, et donc dans sa joie de semeur. Et parce que nous partageons déjà avec lui l'enthousiasme de la récolte, c'est à nous de lui réclamer un supplément de bras, un regain de cœur à l'ouvrage.
"Il les envoya deux par deux, et il leur dit: "Priez"!
Ceux qui sont envoyés sont aussi ceux qui prient pour la relève.
Ceux qui prient sont déjà envoyés; ils sont la preuve vivante que Dieu exauce toujours.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
L’on parle beaucoup d’évangélisation ces temps-ci. L’évangile d’aujourd’hui peut certainement nous aider à approfondir cet appel en tant que disciples du Christ. Mais soyons réalistes. Peu d’entre nous se mettront à sillonner villes et villages pendant l’été comme le font les disciples. C’est pourquoi je vous propose d’aborder la question de l’évangélisation sous un autre angle, et qui est aussi au coeur du récit que nous venons d’entendre.
Il s’agit de la consigne de Jésus à ses disciples quand il leur dit : « Je vous envoie comme des agneaux parmi les loups. » Tout d’abord, l’annonce de la foi au Christ est risquée, elle est périlleuse encore aujourd’hui, et elle le sera jusqu’à la fin des temps. Il serait trop long d’en développer le pourquoi, sinon pour dire que l’évangile est porteur d’un message de paix, d’amour et de justice, et que les idéologues, les faux messies, les dictateurs et les violents ne peuvent s’accommoder d’un tel message. C’est pourquoi l’on a crucifié Jésus. Le même sort menace ses disciples, car en suivant le Christ ils s’engagent dans un combat pour le bien et pour la vérité.
Par ailleurs, cette image des agneaux qu’emploie Jésus vient nous rappeler que l’évangélisation n’est pas une entreprise de séduction ou de conquête. Elle est une proposition de vie qui doit être offerte avec le plus de délicatesse et de bienveillance possible. Car, ne l’oublions pas, les disciples sont appelés à imiter leur maître, lui qui est doux et humble de coeur.
Comme lui, les disciples sont appelés à s’en remettre entièrement à Dieu. Remarquez dans le récit d’aujourd’hui qu’ils n’apportent ni argent, ni provisions, ni sandales. Ils acceptent l’hospitalité qu’on veut bien leur offrir. Ils n’imposent rien, n’entrent en conflit avec personne, parce qu’ils sont porteurs de la paix du Christ. Et quand on ne veut pas les entendre, ils reprennent tout bonnement leur chemin, secouant la poussière de leurs pieds, afin de bien signifier que leur « démarche est totalement désintéressée, et que les bénéficiaires du message restent toujours libres de le refuser. » L’évangile de ce dimanche nous interpelle donc quant à la manière dont nous devons partager notre foi avec les autres.
C’est Marc Donzé, le biographe de Maurice Zundel, l’un des grands spirituels du XXesiècle, qui écrivait à son sujet : « Il voudrait pouvoir parler de Dieu, à pas de silence et de respect, au coeur de ce qui importe le plus à l’homme. Il voudrait pouvoir dire sans violence, mais en prenant chaque homme par la main, que Dieu est l’accomplissement de l’homme. »
La foi ne s’impose pas. Elle échappe aux raisonnements logiques qui en donneraient une preuve définitive. On ne peut ni la donner, ni la prêter, ni la transmettre comme un bien qui nous appartiendrait. On peut tout au plus en parler, la proposer et surtout en vivre. C’est-à-dire l’insérer au plus intime de nos journées, de nos faits et gestes, y puiser force et courage, goûter à cette joie secrète de celui ou celle qui accueille en sa vie la présence de Dieu et qui ne peut qu’en éprouver un grand bonheur et beaucoup de gratitude. Pour nous chrétiens et chrétiennes, c’est cela vivre notre foi en Jésus-Christ et c’est pourquoi nous voulons offrir à d’autres cette chance de croire en Dieu.
Nous sommes donc loin ici de définitions abstraites, de doctrines et de choses à retenir. Quand nous abordons la question de la foi, nous parlons avant tout de ce bonheur et de cette espérance qui nous habitent et qui nous font vivre. C’est la joie de croire. Et pour bien saisir ce que veut dire évangéliser, j’emploierais la comparaison suivante. Nous sommes comme des sourciers au pays de la soif, qui auraient découvert une source cachée et intarissable d’eau vive. Annoncer Jésus Christ, c’est tout simplement vouloir faire connaître cette source pour le plus grand bonheur de tous. Aux proches comme aux lointains, à nos enfants, à nos amis, à nos familles. Mais cela n’est pas simple. Nous le savons, car la foi est un don et il appartient à chacun d’accueillir librement ce don.
Pour beaucoup de nos contemporains, Dieu est méconnu, sinon ignoré, et c’est là la plus grande des tragédies pour l’humanité, car elle est alors orpheline et sans direction, vulnérable à toutes les passions, aux idéologies les plus meurtrières, car elle est sans espérance. Jésus, en nous envoyant dans le monde, nous rappelle que nous avons la responsabilité de nos frères et soeurs en humanité. Comme le soulignait le pape Jean-Paul II, «celui qui a vraiment rencontré le Christ ne peut le garder pour lui-même, il doit l’annoncer. »
C’est pourquoi Jésus, lui le Prince de la Paix, nous envoie comme des agneaux et non comme des loups, nous invitant à marcher à pas de patience et de sollicitude avec tous ceux et celles que Dieu met sur notre route, afin qu’ils puissent reconnaître cette réalité fondamentale de l’existence humaine : c’est en Dieu que reposent toutes nos joies, tous nos bonheurs et toutes nos amours, il en est la source et c’est pourquoi nous pouvons dire de Dieu qu’il est véritablement l’accomplissement de l’Homme. Voilà ce que nous annonçons au monde, voilà ce que nous ne pouvons taire, car comment pourrions-nous cacher la joie qui nous habite?
Frère Yves Bériault, o.p. Dominicain
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« Il ne s’agit pas d’avoir la réputation d’être chrétien, il faut l’être. Si je le suis, je pourrai en avoir la réputation et d’être un vrai disciple » Ces mots sont d’Ignace d’Antioche (lecture 10e sem. Lundi) en route vers son martyr. Pour nous donner non pas la réputation d’être chrétien mais de l’être, il faut que toute notre vie, par toute notre vie, nous soyons des évangélisateurs. Dans l’avion l’amenant au Brésil récemment Benoît XV1 répondait à une question d’un journaliste sur les défis de la mission : « nous devons devenir davantage missionnaire et plus dynamique pour offrir des réponses à la soif de Dieu ».
Mais ce n’est pas facile de « faire connaître avec assurance le mystère du Christ » ce n’est pas facile « d’être (des) ambassadeurs du Jésus (Eph 6, 19) ». Ce n’est pas facile présentement au Québec d’affirmer notre foi. De proposer la foi sans risquer se soulever des rires septiques. Pas facile parce que nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Parce que nous aussi avons nos doutes de foi. Pas facile de vivre « en véritables adorateurs de Jésus (JMJ Cologne 2006) » Pas facile de nous montrer croyants dans une société pour qui l’Évangile est loin d’être une bonne Nouvelle. Pas facile parce que la foi en Jésus ne s’invente pas. Il ne s’agit pas de présenter un menu à la carte. « Nous sommes des co-croyants dans le grand Moi de l’Église, dans son Nous vivant (Benoît XV1) ». Pas facile de transmettre l’intransmissible comme l’exprimait le thème de la semaine sociale de France en 2006. Au lieu de nous lamenter sur la panne de transmission de la foi, regardons le Christ. Il nous apprend que personne ne peut croire à la place d’un autre. Il nous apprend que la foi en la vie est un chemin de Béatitudes.
Deux par deux, justement parce que ce n’est pas facile. Deux par deux pour montrer que nous vivons entre nous la Bonne Nouvelle. « Voyez comme ils s’aiment ». Le motif d’orgueil dont parle Paul en conclusion de sa lettre aux Galates ce n’est pas ce qu’il est ou ce qu’il a fait mais c’est ce qu’Un autre, Jésus a fait par lui. Paul a eu foi en Dieu plutôt que dans ses moyens humains. Dans sa personne, il confirme que ne rien emporter est la seule richesse de l’évangélisateur.
Comment faire naître Jésus dans les cœurs ? Luc vient de nous suggérer la prière. Pas prier pour les autres. Prier pour que nous ayons l’audace d’éveiller à la foi les membres de nos familles. Luc suggère aussi un autre moyen : créer des liens. Annoncer Jésus commence d’abord en faisant « la paix entre nous ». Commençons pas écouter les pétillements de foi dans les cœurs, par discerner l’existence de la braise qui réchauffe le fonds des cœurs, là où dort le règne de Dieu. Impossible de connaître l’autre sans qu’il s’ouvre à moi. Quand cette terre là existe, quand il y a une connaissance mutuelle, quand nous pouvons demeurer « dans cette maison », dans l’amitié, alors nous pouvons éveiller, proposer la foi.
Luc envisage la possibilité que la beauté de ce message soit refusée parce que le monde est un immense champ de lutte pour la richesse la puissance. Parce trop de souffrances et d’atrocité leur cachent le visage de Dieu. Il ne faut surtout pas en allant deux par deux que nous apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. D’où l’invitation à n’argent, ni rien. Le monde attend notre amitié, un amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus-Christ.
A votre contemplation : nous avons mission de semer une bonne nouvelle. Non de la récolter. Nous avons mission de montrer que nous sommes heureux d’être chrétien. Heureux d’être au service de la foi en dehors de la foi. Mais cela commence qui nous évangélisons nos vies, quand nous savons évangéliser nos profondeurs (Pacot) « Si notre témoignage est souvent médiocre c’est que nous ne réalisons pas que pour être témoin, il faut le même héroïsme que pour être martyr (Madeleine Delbrêl). » « Qui parle sans le vivre risque toujours de le trahir au maximum ce qu’il vit quand il prétend le révéler (Maurice Zundel). » « Il est préférable de rester silencieux et d’être que de parler et de ne pas être (St Ignace d’antioche). » AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 03 Octobre 2024
Jeudi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
Saint Gérard de Brogne, Fondateur de
l'Abbaye de Brogne (+ 959).
Saint François de Borgia, Duc de Gandie,
général de la Compagnie de Jésus (+ 1572)
Bienheureux Utton, Fondateur et Abbé du
Monastère de Metten (+ 820)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de Job 19, 21-27… Psaume 27(26), 7-8.9abcd.13-14… Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10, 1-12.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Je sais, moi, que mon rédempteur est vivant »
(Jb 19, 21-27)
Lecture du Livre de Job
Job disait à ceux qui lui faisaient des reproches :
« Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi,
vous du moins, mes amis,
car la main de Dieu m’a frappé.
Pourquoi me poursuivre comme Dieu lui-même ?
Ne serez-vous jamais rassasiés de ma chair ?
Ah, si seulement on écrivait mes paroles,
si on les gravait sur une stèle
avec un ciseau de fer et du plomb,
si on les sculptait dans le roc pour toujours !
Mais je sais, moi, que mon rédempteur est vivant,
que, le dernier, il se lèvera sur la poussière ;
et quand bien même on m’arracherait la peau,
de ma chair je verrai Dieu.
Je le verrai, moi en personne,
et si mes yeux le regardent, il ne sera plus un étranger.
Mon cœur en défaille au-dedans de moi. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 26 (27), 7-8a, 8b.9abc, 13-14
R/ J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants. (Ps 26, 13)
Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
ÉVANGILE :
« Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
parmi les disciples
le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
“Paix à cette maison.”
S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
“Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
Mais dans toute ville où vous entrerez
et où vous ne serez pas accueillis,
allez sur les places et dites :
“Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds,
nous l’enlevons pour vous la laisser.
Toutefois, sachez-le :
le règne de Dieu s’est approché.”
Je vous le déclare :
au dernier jour,
Sodome sera mieux traitée que cette ville. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Des ouvriers pour la moisson (Lc 10,1-2)
Des ouvriers pour la moisson (Lc 10,1-2)
"Priez donc le Maître de la moisson"...
Tous les mots portent dans cette consigne toute simple de Jésus.
"Priez"... C'est la seule directive qu'il nous laisse, la seule solution qu'il nous propose, face au manque d'ouvriers et d'ouvrières pour la moisson de Dieu.
Car c'est Dieu qui prépare, qui appelle et qui envoie; mais il ne peut envoyer que ceux et celles qui auront répondu. Prier pour les vocations, c'est prier pour l'appel, et aussi pour les réponses, pour tous ceux et toutes celles qui ont commencé à répondre, qui luttent et souffrent pour répondre, pour tous ceux que déjà le Verbe de Dieu a fascinés et qui cherchent son visage.
Et nous prions non pas d'une prière résignée, mais d'une prière confiante; non pas battus d'avance, mais certains de la victoire de Jésus. Non pas dans l'impatience, mais dans la joie très douce de rejoindre l'idée de Dieu, le rêve de Dieu, le projet séculaire et universel du salut. Nous prions, non pas en gardant les yeux sur nos misères, notre impuissance et notre indignité, mais en contemplant le cœur de Dieu qui met sa joie à dépasser nos espérances.
Et en priant ainsi patiemment, quotidiennement, ne croyons pas que nous lassons Dieu. C'est nous qui risquons de nous lasser, en imaginant que Dieu n'entend pas, n'écoute pas, ou qu'il y met ... de la mauvaise volonté.
La volonté de Dieu est que nous demandions des bras pour la mission, tout comme nous demandons le pain pour chaque jour. Et Dieu, encore aujourd'hui, en chaque aujourd'hui, met sa joie à répondre, mais toujours à l'heure que Lui a choisie.
"Priez donc" ... Les ouvriers sont peu nombreux, donc priez. Priez parce qu'on manque de bras, parce qu'il y a pénurie.
Mais qui parle ici de manque, de pénurie? - C'est Jésus lui-même, qui choisissait et appelait! Qui se soucie des volontaires que Dieu va appeler? - Jésus lui-même, qui vient d'envoyer devant lui, deux par deux, soixante-douze disciples! Au moment même où il envoie, Jésus constate que les ouvriers sont peu nombreux!
Si donc Jésus Messie, de son vivant sur terre, a perçu le manque, c'est que ce manque de bras durera aussi longtemps que la mission de l'Église. L'Église, son Église, n'a donc pas à s'étonner ni à désespérer devant la pénurie, car la disproportion entre l'immensité du travail et le petit nombre d'hommes disponibles dure depuis le temps de Jésus et durera jusqu'à sa venue en gloire.
Jusqu'à la Parousie l'Église, pour la moisson de Dieu, sera en manque d'ouvriers et d'ouvrières; jusqu'au dernier jour de la mission, l'Église priera en situation de pénurie. Il faut donc nous installer durablement dans la prière, dans l'imploration et dans la confiance; il faut nous préparer à demander à longueur de vie.
Ainsi, la prière pour les vocations ne sera pas seulement un moment ponctuel, un réveil saisonnier, mais une dimension de notre prière en Église, une pente de notre intercession communautaire.
"Priez le Maître de la moisson"
Voilà le formidable optimisme que Jésus lègue à sa communauté! Il ne dit pas: "Priez le Maître des labours", ni même: "le Maître des semailles", mais bien: "le Maître de la moisson". Les ouvriers et ouvrières du Seigneur ont parfois et même souvent l'impression que le monde est à l'abandon, que des secteurs entiers de la mission retournent en friche. En réalité, là où nous voyons des herbes folles, Dieu voit déjà la moisson qui lève. Pour Jésus également, pour Jésus missionnaire en Samarie, "déjà les champs étaient blancs pour la moisson" (Jn 4,35).
Quant à nous, jusqu'au dernier jour de la moisson, de cette moisson déjà sur pied, nous entrons dans la réussite de Dieu, dans son travail d'engrangement, et donc dans sa joie de semeur. Et parce que nous partageons déjà avec lui l'enthousiasme de la récolte, c'est à nous de lui réclamer un supplément de bras, un regain de cœur à l'ouvrage.
"Il les envoya deux par deux, et il leur dit: "Priez"!
Ceux qui sont envoyés sont aussi ceux qui prient pour la relève.
Ceux qui prient sont déjà envoyés; ils sont la preuve vivante que Dieu exauce toujours.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
"« Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. »"
Autre commentaire de ce jour.
"« Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. »"
L’on parle beaucoup d’évangélisation ces temps-ci. L’évangile d’aujourd’hui peut certainement nous aider à approfondir cet appel en tant que disciples du Christ. Mais soyons réalistes. Peu d’entre nous se mettront à sillonner villes et villages pendant l’été comme le font les disciples. C’est pourquoi je vous propose d’aborder la question de l’évangélisation sous un autre angle, et qui est aussi au coeur du récit que nous venons d’entendre.
Il s’agit de la consigne de Jésus à ses disciples quand il leur dit : « Je vous envoie comme des agneaux parmi les loups. » Tout d’abord, l’annonce de la foi au Christ est risquée, elle est périlleuse encore aujourd’hui, et elle le sera jusqu’à la fin des temps. Il serait trop long d’en développer le pourquoi, sinon pour dire que l’évangile est porteur d’un message de paix, d’amour et de justice, et que les idéologues, les faux messies, les dictateurs et les violents ne peuvent s’accommoder d’un tel message. C’est pourquoi l’on a crucifié Jésus. Le même sort menace ses disciples, car en suivant le Christ ils s’engagent dans un combat pour le bien et pour la vérité.
Par ailleurs, cette image des agneaux qu’emploie Jésus vient nous rappeler que l’évangélisation n’est pas une entreprise de séduction ou de conquête. Elle est une proposition de vie qui doit être offerte avec le plus de délicatesse et de bienveillance possible. Car, ne l’oublions pas, les disciples sont appelés à imiter leur maître, lui qui est doux et humble de coeur.
Comme lui, les disciples sont appelés à s’en remettre entièrement à Dieu. Remarquez dans le récit d’aujourd’hui qu’ils n’apportent ni argent, ni provisions, ni sandales. Ils acceptent l’hospitalité qu’on veut bien leur offrir. Ils n’imposent rien, n’entrent en conflit avec personne, parce qu’ils sont porteurs de la paix du Christ. Et quand on ne veut pas les entendre, ils reprennent tout bonnement leur chemin, secouant la poussière de leurs pieds, afin de bien signifier que leur « démarche est totalement désintéressée, et que les bénéficiaires du message restent toujours libres de le refuser. » L’évangile de ce dimanche nous interpelle donc quant à la manière dont nous devons partager notre foi avec les autres.
C’est Marc Donzé, le biographe de Maurice Zundel, l’un des grands spirituels du XXesiècle, qui écrivait à son sujet : « Il voudrait pouvoir parler de Dieu, à pas de silence et de respect, au coeur de ce qui importe le plus à l’homme. Il voudrait pouvoir dire sans violence, mais en prenant chaque homme par la main, que Dieu est l’accomplissement de l’homme. »
La foi ne s’impose pas. Elle échappe aux raisonnements logiques qui en donneraient une preuve définitive. On ne peut ni la donner, ni la prêter, ni la transmettre comme un bien qui nous appartiendrait. On peut tout au plus en parler, la proposer et surtout en vivre. C’est-à-dire l’insérer au plus intime de nos journées, de nos faits et gestes, y puiser force et courage, goûter à cette joie secrète de celui ou celle qui accueille en sa vie la présence de Dieu et qui ne peut qu’en éprouver un grand bonheur et beaucoup de gratitude. Pour nous chrétiens et chrétiennes, c’est cela vivre notre foi en Jésus-Christ et c’est pourquoi nous voulons offrir à d’autres cette chance de croire en Dieu.
Nous sommes donc loin ici de définitions abstraites, de doctrines et de choses à retenir. Quand nous abordons la question de la foi, nous parlons avant tout de ce bonheur et de cette espérance qui nous habitent et qui nous font vivre. C’est la joie de croire. Et pour bien saisir ce que veut dire évangéliser, j’emploierais la comparaison suivante. Nous sommes comme des sourciers au pays de la soif, qui auraient découvert une source cachée et intarissable d’eau vive. Annoncer Jésus Christ, c’est tout simplement vouloir faire connaître cette source pour le plus grand bonheur de tous. Aux proches comme aux lointains, à nos enfants, à nos amis, à nos familles. Mais cela n’est pas simple. Nous le savons, car la foi est un don et il appartient à chacun d’accueillir librement ce don.
Pour beaucoup de nos contemporains, Dieu est méconnu, sinon ignoré, et c’est là la plus grande des tragédies pour l’humanité, car elle est alors orpheline et sans direction, vulnérable à toutes les passions, aux idéologies les plus meurtrières, car elle est sans espérance. Jésus, en nous envoyant dans le monde, nous rappelle que nous avons la responsabilité de nos frères et soeurs en humanité. Comme le soulignait le pape Jean-Paul II, «celui qui a vraiment rencontré le Christ ne peut le garder pour lui-même, il doit l’annoncer. »
C’est pourquoi Jésus, lui le Prince de la Paix, nous envoie comme des agneaux et non comme des loups, nous invitant à marcher à pas de patience et de sollicitude avec tous ceux et celles que Dieu met sur notre route, afin qu’ils puissent reconnaître cette réalité fondamentale de l’existence humaine : c’est en Dieu que reposent toutes nos joies, tous nos bonheurs et toutes nos amours, il en est la source et c’est pourquoi nous pouvons dire de Dieu qu’il est véritablement l’accomplissement de l’Homme. Voilà ce que nous annonçons au monde, voilà ce que nous ne pouvons taire, car comment pourrions-nous cacher la joie qui nous habite?
Frère Yves Bériault, o.p. Dominicain
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Autre commentaire de ce jour.
Allez deux par deux.
Autre commentaire de ce jour.
Allez deux par deux.
« Il ne s’agit pas d’avoir la réputation d’être chrétien, il faut l’être. Si je le suis, je pourrai en avoir la réputation et d’être un vrai disciple » Ces mots sont d’Ignace d’Antioche (lecture 10e sem. Lundi) en route vers son martyr. Pour nous donner non pas la réputation d’être chrétien mais de l’être, il faut que toute notre vie, par toute notre vie, nous soyons des évangélisateurs. Dans l’avion l’amenant au Brésil récemment Benoît XV1 répondait à une question d’un journaliste sur les défis de la mission : « nous devons devenir davantage missionnaire et plus dynamique pour offrir des réponses à la soif de Dieu ».
Mais ce n’est pas facile de « faire connaître avec assurance le mystère du Christ » ce n’est pas facile « d’être (des) ambassadeurs du Jésus (Eph 6, 19) ». Ce n’est pas facile présentement au Québec d’affirmer notre foi. De proposer la foi sans risquer se soulever des rires septiques. Pas facile parce que nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Parce que nous aussi avons nos doutes de foi. Pas facile de vivre « en véritables adorateurs de Jésus (JMJ Cologne 2006) » Pas facile de nous montrer croyants dans une société pour qui l’Évangile est loin d’être une bonne Nouvelle. Pas facile parce que la foi en Jésus ne s’invente pas. Il ne s’agit pas de présenter un menu à la carte. « Nous sommes des co-croyants dans le grand Moi de l’Église, dans son Nous vivant (Benoît XV1) ». Pas facile de transmettre l’intransmissible comme l’exprimait le thème de la semaine sociale de France en 2006. Au lieu de nous lamenter sur la panne de transmission de la foi, regardons le Christ. Il nous apprend que personne ne peut croire à la place d’un autre. Il nous apprend que la foi en la vie est un chemin de Béatitudes.
Deux par deux, justement parce que ce n’est pas facile. Deux par deux pour montrer que nous vivons entre nous la Bonne Nouvelle. « Voyez comme ils s’aiment ». Le motif d’orgueil dont parle Paul en conclusion de sa lettre aux Galates ce n’est pas ce qu’il est ou ce qu’il a fait mais c’est ce qu’Un autre, Jésus a fait par lui. Paul a eu foi en Dieu plutôt que dans ses moyens humains. Dans sa personne, il confirme que ne rien emporter est la seule richesse de l’évangélisateur.
Comment faire naître Jésus dans les cœurs ? Luc vient de nous suggérer la prière. Pas prier pour les autres. Prier pour que nous ayons l’audace d’éveiller à la foi les membres de nos familles. Luc suggère aussi un autre moyen : créer des liens. Annoncer Jésus commence d’abord en faisant « la paix entre nous ». Commençons pas écouter les pétillements de foi dans les cœurs, par discerner l’existence de la braise qui réchauffe le fonds des cœurs, là où dort le règne de Dieu. Impossible de connaître l’autre sans qu’il s’ouvre à moi. Quand cette terre là existe, quand il y a une connaissance mutuelle, quand nous pouvons demeurer « dans cette maison », dans l’amitié, alors nous pouvons éveiller, proposer la foi.
Luc envisage la possibilité que la beauté de ce message soit refusée parce que le monde est un immense champ de lutte pour la richesse la puissance. Parce trop de souffrances et d’atrocité leur cachent le visage de Dieu. Il ne faut surtout pas en allant deux par deux que nous apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. D’où l’invitation à n’argent, ni rien. Le monde attend notre amitié, un amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus-Christ.
A votre contemplation : nous avons mission de semer une bonne nouvelle. Non de la récolter. Nous avons mission de montrer que nous sommes heureux d’être chrétien. Heureux d’être au service de la foi en dehors de la foi. Mais cela commence qui nous évangélisons nos vies, quand nous savons évangéliser nos profondeurs (Pacot) « Si notre témoignage est souvent médiocre c’est que nous ne réalisons pas que pour être témoin, il faut le même héroïsme que pour être martyr (Madeleine Delbrêl). » « Qui parle sans le vivre risque toujours de le trahir au maximum ce qu’il vit quand il prétend le révéler (Maurice Zundel). » « Il est préférable de rester silencieux et d’être que de parler et de ne pas être (St Ignace d’antioche). » AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« La foi naît du message qu'on entend ; et ce qu'on entend,
c'est l'annonce de la parole du Christ. La prédication de la parole
de Dieu est donc nécessaire à la vie spirituelle, de même que les
semailles à la vie corporelle » (Saint Laurent de Brindisi)
« Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne
est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission,
est le "témoin" par excellence et le modèle du témoignage chrétien » (Saint Jean Paul II)
« Le Peuple saint de Dieu participe aussi à la fonction prophétique
du Christ (…) et en approfondit l’intelligence et devient témoin du Christ
au milieu de ce monde » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 785)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 04 Octobre 2024
Vendredi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint François d'Assise,
Fondateur de l'Ordre des Frères Mineurs (o.f.m.) (1181-1226).
Saint Amoun, Fondateur de Nitrie,
à l'ouest du delta du Nil (IVe siècle)
Saint Vladimir de Novgorod, Fondateur de
la somptueuse cathédrale Sainte Sophie
(+ 1050)
Bienheureux François-Xavier Seelos,
Prêtre de la Congrégation du Très Saint
Rédempteur (+ 1867).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Chorazin, Beitsaïda, Capharnaüm : trois villes privilégiées par Jésus qui ont vu ses miracles sans se convertir, qui ont profité de sa bonté sans ouvrir leur cœur, et qui n’ont pas su « reconnaître le temps de sa visite » (Lc 19, 44).
À maintes reprises, dans les Évangiles, Jésus revient sur cette idée, et parle d’occasion manquée, d’inertie devant la grâce ou d’aveuglement consenti. Ces différentes formes du refus suscitaient en lui une sorte d’étonnement douloureux. Fils de Dieu envoyé dans le monde, il percevait, dans le mystère de sa personne, quelle offre inouïe Dieu faisait aux hommes, quel amour Dieu leur manifestait, et quelle lumière s’était levée dans leurs ténèbres. Mais les fils de la promesse se détournaient de Celui qui venait l’accomplir. Quel contraste avec la foi toute droite de l’officier romain, avec la gratitude du lépreux samaritain, avec l’audace de la Cananéenne !
Le malheur des trois villes insouciantes et orgueilleuses, c’est aussi, à certaines heures, le malheur de nos communautés, si souvent interpellées par la parole de Jésus, si souvent visitées par sa grâce, et qui ont tant de mal à rester en état de conversion.
Mais à quoi servirait-il de s’appesantir sur les lourdeurs ou l’impuissance de nos communautés ? Nous-mêmes, personnellement, nous prenons conscience que nous laissons parfois sans écho la parole de Jésus et que nous le faisons attendre quand il nous apporte, gratuitement, sa liberté de Fils.
Là est la différence entre nous et les saints. Eux ont couru, comme Zachée, vers l’endroit où Jésus passait. Eux ont présenté à Jésus leur main desséchée. Eux sont restés, paisibles, sur un chemin d’humilité ; et ils ont saisi comme autant de faveurs de Dieu les occasions de s’oublier et de servir gratuitement.
Ils ont compris d’où viendrait le bonheur, et spontanément ils ont tout vendu ; ils ont tout livré de leurs richesses et de leur sécurité pour acheter la perle.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Très chers frères et sœurs en Christ, réjouissez-vous avec moi pour le don de ce nouveau jour, aucours duquel nous sommes appelés à entendre une fois de plus l’appel à la conversion que le Seigneur nous lance sans cesse et à nous engager résolument dans la voie du repentir. Alors à toi
qui écoute en ce moment la Parole du Seigneur, je lance cet appel : ne ferme pas ton cœur au Christ,
ne rejette pas sa Parole, mais laisse-toi transformer par elle.
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus fait des reproches aux villes de Corazine et de Bethaïde, villes où
avaient eu lieu la plus part de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties. Ces villes qui
ont eu le plus d’occasions d’entendre Jésus et de voir ses miracles, auraient dû recevoir davantage
les grâces de conversion que Jésus leur offrait. Mais à l’appel de la grâce, elles ont répondu par
l’indifférence ; elles sont restées insensibles.
Le malheur de notre génération réside lui aussi dans l’indifférence et le refus de Dieu. Dieu nous fait
chaque jour don de ses nombreuses grâces; Il réalise sans cesse de nombreux prodiges sous nos
yeux; Il nous envoie sans se lasser ses messagers qui, avec enthousiasme, nous annoncent son
Évangile; mais malgré tout cela nous fermons les yeux sur la vérité de sa présence, nous refusons
de l’accueillir dans notre cœur, nous choisissons de le mettre en dehors de notre vie.
Cette attitude de notre part ne peut que nous attirer le malheur et le désespoir. En effet, les êtres
humains ne sont pas à mesure de vivre sans Dieu. Ni vous ni moi ne sommes complets sans Dieu, et
sans Lui, il nous est impossible de découvrir notre raison d’être. La Bible nous montre que nous
sommes des créatures destinées à vivre dans l’union et la confiance en Dieu. Hors de cette union
nous sommes lamentablement voués à l’échec. C’est donc l’homme lui-même qui attire sur lui le
malheur en résistant sans cesse à la grâce, en persistant dans le péché, en refusant de reconnaitre
sa fragilité et son besoin de toujours recourir à Dieu dans toutes les situations de sa vie.
Les textes de ce jour sont donc une mise en garde pour vous et pour moi. Notre vie est témoin de
plusieurs miracles de Dieu, et Dieu passe par bien de moyens pour nous parler; mais sommes
attentifs aux événements où Dieu nous fait signe et veux nous parler ? Que faisons-nous de la Parole
de Dieu que nous écoutons tous les jours ? Que faisons-nous de la grâce que nous recevons à travers
les sacrements de l’Église ? Que faisons-nous de l’amour que le Christ manifeste à notre endroit
chaque jour ? Nous sommes encore très loin de l’idéal de notre foi. Si non comment expliquer que
des personnes qui lisent régulièrement la Bible, qui viennent à l’Église tous les jours, qui écoutent
tous les jours les homélies des prêtres, se conduisent pourtant comme si elles n’avaient rien appris
ni rien retenu ?
On ne peut se moquer ainsi de Dieu sans conséquences, c’est ce que Jésus veut nous faire
comprendre aujourd’hui. Il nous reste maintenant à savoir ce que nous voulons faire : le recevoir ou
le refuser. Cela dépend de nous.
Je te remercie Seigneur pour le don de ta Parole et pour ta présence dans ma vie. Merci pour ton
amour et ta bonté à mon endroit. Donne-moi la grâce de toujours Te reconnaitre présent et agissant
dans ma vie et que mon cœur soit continuellement tourné vers Toi, mon seul et unique vrai Bien.
Abbé Martial SOH TAKAMTE, Diocèse de Bafoussam, Séminariste
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Quand je lis cette page de l'Evangile, j'ai une nette impression que Jésus avait anticipé durant sa vie l ' échec de ceux et celles qu ' il enverrait en mission. Jésus prévient ses disciples qu ' ils ne seront pas écoutés. Si ces paroles avaient été annoncé à Tyr, il y a longtemps que ces gens auraient changé de style de vie . A noter que le territoire décrit comme malheureux est celui-là même que Jésus a fréquenté. Capharnaum était la ville-centre de la prédication de Jésus. On la cite 16 fois dans l ' Ev. Matt. précise que Jésus en a fait " sa " ville. (Matt9.1) Il y a fait de nombreux miracles (Lc) . A être trop gâté, on ne sait plus reconnaître. Quand on est " gavé" , on n ' a plus faim d'entendre une parole neuve. François avait bien compris cela en ne voulant rien savoir que le Saint-Evangile.
Le message n'a pas été entendu. Les invités ne se sont pas présentés au noce du Royaume. Jésus sachant, par expérience, que ne pas être écouté engendre frustration, colère, élévation de la voix, prévient ses disciples que ces attitudes toutes humaines qu ' elles soient, ne sont pas acceptables pour l ' exercice de la mission. C'est inutile de crier pour se faire entendre, inutile d'utiliser la violence pour convaincre. Il faut plutôt se faire violence en taisant ses réactions spontanées. Veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? Jésus les interpella vivement ajoute Luc (9:56).
Se convertir à l ' échec comme Jésus. Se convertir à la croix ! Accepter que notre désir de voir Dieu habiter au fonds des coeurs sera toujours inassouvi. Se convertir à l'Infini du désir dans la totale impuissance (Thérèse de Lisieux) . Porter comme elle, la passion de l'évangélisation "depuis la création du monde et d'être là jusqu'à la consommation des siècles" (Ms B,3) Se convertir à la patience de Dieu qui,comme dans la parabole, attend son fils parti au loin. Se convertir à la joie de le voir revenir, après des années de malheur, sans faire toute une histoire à propos de son passé. Quelle spiritualité de l'entrepreneurship il y a la- dedans ? Quelle spiritualité monastique aussi ?
Proclamer comme Jésus la Nouvelle sera toujours d'enthousiasme personnelle, une affaire de coeur. Aimer Jésus et le faire aimer clamait la A patronne des missions " Je demande à Jésus de m ' attirer dans les flammes de son amour "ouvre sur des chemins difficiles. Cela dit aussi l'emprise de Dieu sur le disciple. Jésus a vécu sa passion avant la Passion, avant son"heure" . Ainsi en serait-il pour l'Envoyé qui vit à la dimension du coeur de Jésus. Ce qui anime l'Envoyé, c'est la puissance d'aimer sans limites que Thérèse a vécu à travers les petites choses et non le succès..
Quelle tâche nous avons : "celui qui vous écoute M'écoute; celui qui vous repousse ME repousse". L'envoyé agit "à la manière Jésus " . A quelques heures de la solemnité de François, rappelons-nous l'Envoyé qu'il a été, les rejets qu'il a dü subir, même de sa famille, pour ne "désirer rien d'autre que Jésus ". Rappelons-nous son invitation à se glorifier de porter chaque jour la croix de Jésus-Christ .
A votre contemplation : Que la jubilation de François devant la mission à lui confier de réparer mon Eglise; que la passion de la petite Thérèse à faire aimer Jésus nourrissent notre propre joie d'avoir été appelées et choisies par Dieu pour, à partir de cette vie cloitrée, de devenir ( vita consecrata no 9) des signes véritables du Christ dans le monde. Sachons, dans les mots de Thérèse , "que si l'amour venait a s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Evangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang". Oui vous avez vocation d'Aimer. AMEN
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 04 Octobre 2024
Vendredi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint François d'Assise,
Fondateur de l'Ordre des Frères Mineurs (o.f.m.) (1181-1226).
Saint Amoun, Fondateur de Nitrie,
à l'ouest du delta du Nil (IVe siècle)
Saint Vladimir de Novgorod, Fondateur de
la somptueuse cathédrale Sainte Sophie
(+ 1050)
Bienheureux François-Xavier Seelos,
Prêtre de la Congrégation du Très Saint
Rédempteur (+ 1867).
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de Job 38,1.12-21.40,3-5... Psaume 139(138),1-3.7-8.9-10.13-14ab... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,13-16.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des
ordres au matin ? Es-tu parvenu jusqu’aux
sources de la mer ? » (Jb 38, 1.12-21 ; 40, 3-5)
Lecture du Livre de Job
Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
« As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des ordres au matin,
assigné son poste à l’aurore,
pour qu’elle saisisse la terre aux quatre coins
et en secoue les méchants ?
La terre alors prend forme comme argile sous le sceau
et se déploie tel un vêtement ;
aux méchants est enlevée la lumière,
et le bras qui se levait est brisé.
Es-tu parvenu jusqu’aux sources de la mer,
as-tu circulé au fond de l’abîme ?
Les portes de la mort se sont-elles montrées à toi,
les as-tu vues, les portes de l’ombre de mort ?
As-tu réfléchi à l’immensité de la terre ?
Raconte, si tu sais tout cela !
Quel chemin mène à la demeure de la lumière,
et l’obscurité, quel est son lieu,
pour que tu conduises chacune à son domaine
et discernes les sentiers de sa maison ?
Si tu le sais, alors tu étais né,
et le nombre de tes jours est bien grand ! »
Job s’adressa au Seigneur et dit :
« Moi qui suis si peu de chose, que pourrais-je te répliquer ?
Je mets la main sur ma bouche.
J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus ;
deux fois, je n’ajouterai plus rien. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 138 (139), 1-3, 7-8, 9-10, 13-14ab
R/ Conduis-moi, Seigneur, sur le chemin
d’éternité. (cf. Ps 138, 24b)
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées,
Que je marche ou me repose, tu le vois,
tous mes chemins te sont familiers.
Où donc aller, loin de ton souffle ?
où m’enfuir, loin de ta face ?
Je gravis les cieux : tu es là ;
je descends chez les morts : te voici.
Je prends les ailes de l’aurore
et me pose au-delà des mers :
même là, ta main me conduit,
ta main droite me saisit.
C’est toi qui as créé mes reins,
qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis.
ÉVANGILE :
« Celui qui me rejette rejette celui qui m’a
envoyé » (Lc 10, 13-16)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait :
« Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
il y a longtemps que leurs habitants
auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre.
D’ailleurs, Tyr et Sidon
seront mieux traitées que vous lors du Jugement.
Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ?
Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras !
Celui qui vous écoute
m’écoute ;
celui qui vous rejette
me rejette ;
et celui qui me rejette
rejette celui qui m’a envoyé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Chorazin, Beitsaïda
Chorazin, Beitsaïda
Chorazin, Beitsaïda, Capharnaüm : trois villes privilégiées par Jésus qui ont vu ses miracles sans se convertir, qui ont profité de sa bonté sans ouvrir leur cœur, et qui n’ont pas su « reconnaître le temps de sa visite » (Lc 19, 44).
À maintes reprises, dans les Évangiles, Jésus revient sur cette idée, et parle d’occasion manquée, d’inertie devant la grâce ou d’aveuglement consenti. Ces différentes formes du refus suscitaient en lui une sorte d’étonnement douloureux. Fils de Dieu envoyé dans le monde, il percevait, dans le mystère de sa personne, quelle offre inouïe Dieu faisait aux hommes, quel amour Dieu leur manifestait, et quelle lumière s’était levée dans leurs ténèbres. Mais les fils de la promesse se détournaient de Celui qui venait l’accomplir. Quel contraste avec la foi toute droite de l’officier romain, avec la gratitude du lépreux samaritain, avec l’audace de la Cananéenne !
Le malheur des trois villes insouciantes et orgueilleuses, c’est aussi, à certaines heures, le malheur de nos communautés, si souvent interpellées par la parole de Jésus, si souvent visitées par sa grâce, et qui ont tant de mal à rester en état de conversion.
Mais à quoi servirait-il de s’appesantir sur les lourdeurs ou l’impuissance de nos communautés ? Nous-mêmes, personnellement, nous prenons conscience que nous laissons parfois sans écho la parole de Jésus et que nous le faisons attendre quand il nous apporte, gratuitement, sa liberté de Fils.
Là est la différence entre nous et les saints. Eux ont couru, comme Zachée, vers l’endroit où Jésus passait. Eux ont présenté à Jésus leur main desséchée. Eux sont restés, paisibles, sur un chemin d’humilité ; et ils ont saisi comme autant de faveurs de Dieu les occasions de s’oublier et de servir gratuitement.
Ils ont compris d’où viendrait le bonheur, et spontanément ils ont tout vendu ; ils ont tout livré de leurs richesses et de leur sécurité pour acheter la perle.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Dieu nous invite à la conversion, ne soyons
pas indifférents à son appel!
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Dieu nous invite à la conversion, ne soyons
pas indifférents à son appel!
Très chers frères et sœurs en Christ, réjouissez-vous avec moi pour le don de ce nouveau jour, aucours duquel nous sommes appelés à entendre une fois de plus l’appel à la conversion que le Seigneur nous lance sans cesse et à nous engager résolument dans la voie du repentir. Alors à toi
qui écoute en ce moment la Parole du Seigneur, je lance cet appel : ne ferme pas ton cœur au Christ,
ne rejette pas sa Parole, mais laisse-toi transformer par elle.
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus fait des reproches aux villes de Corazine et de Bethaïde, villes où
avaient eu lieu la plus part de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties. Ces villes qui
ont eu le plus d’occasions d’entendre Jésus et de voir ses miracles, auraient dû recevoir davantage
les grâces de conversion que Jésus leur offrait. Mais à l’appel de la grâce, elles ont répondu par
l’indifférence ; elles sont restées insensibles.
Le malheur de notre génération réside lui aussi dans l’indifférence et le refus de Dieu. Dieu nous fait
chaque jour don de ses nombreuses grâces; Il réalise sans cesse de nombreux prodiges sous nos
yeux; Il nous envoie sans se lasser ses messagers qui, avec enthousiasme, nous annoncent son
Évangile; mais malgré tout cela nous fermons les yeux sur la vérité de sa présence, nous refusons
de l’accueillir dans notre cœur, nous choisissons de le mettre en dehors de notre vie.
Cette attitude de notre part ne peut que nous attirer le malheur et le désespoir. En effet, les êtres
humains ne sont pas à mesure de vivre sans Dieu. Ni vous ni moi ne sommes complets sans Dieu, et
sans Lui, il nous est impossible de découvrir notre raison d’être. La Bible nous montre que nous
sommes des créatures destinées à vivre dans l’union et la confiance en Dieu. Hors de cette union
nous sommes lamentablement voués à l’échec. C’est donc l’homme lui-même qui attire sur lui le
malheur en résistant sans cesse à la grâce, en persistant dans le péché, en refusant de reconnaitre
sa fragilité et son besoin de toujours recourir à Dieu dans toutes les situations de sa vie.
Les textes de ce jour sont donc une mise en garde pour vous et pour moi. Notre vie est témoin de
plusieurs miracles de Dieu, et Dieu passe par bien de moyens pour nous parler; mais sommes
attentifs aux événements où Dieu nous fait signe et veux nous parler ? Que faisons-nous de la Parole
de Dieu que nous écoutons tous les jours ? Que faisons-nous de la grâce que nous recevons à travers
les sacrements de l’Église ? Que faisons-nous de l’amour que le Christ manifeste à notre endroit
chaque jour ? Nous sommes encore très loin de l’idéal de notre foi. Si non comment expliquer que
des personnes qui lisent régulièrement la Bible, qui viennent à l’Église tous les jours, qui écoutent
tous les jours les homélies des prêtres, se conduisent pourtant comme si elles n’avaient rien appris
ni rien retenu ?
On ne peut se moquer ainsi de Dieu sans conséquences, c’est ce que Jésus veut nous faire
comprendre aujourd’hui. Il nous reste maintenant à savoir ce que nous voulons faire : le recevoir ou
le refuser. Cela dépend de nous.
Je te remercie Seigneur pour le don de ta Parole et pour ta présence dans ma vie. Merci pour ton
amour et ta bonté à mon endroit. Donne-moi la grâce de toujours Te reconnaitre présent et agissant
dans ma vie et que mon cœur soit continuellement tourné vers Toi, mon seul et unique vrai Bien.
Abbé Martial SOH TAKAMTE, Diocèse de Bafoussam, Séminariste
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Autre commentaire de ce jour.
Consignes pour la mission : écouter ou rejetter
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Consignes pour la mission : écouter ou rejetter
Quand je lis cette page de l'Evangile, j'ai une nette impression que Jésus avait anticipé durant sa vie l ' échec de ceux et celles qu ' il enverrait en mission. Jésus prévient ses disciples qu ' ils ne seront pas écoutés. Si ces paroles avaient été annoncé à Tyr, il y a longtemps que ces gens auraient changé de style de vie . A noter que le territoire décrit comme malheureux est celui-là même que Jésus a fréquenté. Capharnaum était la ville-centre de la prédication de Jésus. On la cite 16 fois dans l ' Ev. Matt. précise que Jésus en a fait " sa " ville. (Matt9.1) Il y a fait de nombreux miracles (Lc) . A être trop gâté, on ne sait plus reconnaître. Quand on est " gavé" , on n ' a plus faim d'entendre une parole neuve. François avait bien compris cela en ne voulant rien savoir que le Saint-Evangile.
Le message n'a pas été entendu. Les invités ne se sont pas présentés au noce du Royaume. Jésus sachant, par expérience, que ne pas être écouté engendre frustration, colère, élévation de la voix, prévient ses disciples que ces attitudes toutes humaines qu ' elles soient, ne sont pas acceptables pour l ' exercice de la mission. C'est inutile de crier pour se faire entendre, inutile d'utiliser la violence pour convaincre. Il faut plutôt se faire violence en taisant ses réactions spontanées. Veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? Jésus les interpella vivement ajoute Luc (9:56).
Se convertir à l ' échec comme Jésus. Se convertir à la croix ! Accepter que notre désir de voir Dieu habiter au fonds des coeurs sera toujours inassouvi. Se convertir à l'Infini du désir dans la totale impuissance (Thérèse de Lisieux) . Porter comme elle, la passion de l'évangélisation "depuis la création du monde et d'être là jusqu'à la consommation des siècles" (Ms B,3) Se convertir à la patience de Dieu qui,comme dans la parabole, attend son fils parti au loin. Se convertir à la joie de le voir revenir, après des années de malheur, sans faire toute une histoire à propos de son passé. Quelle spiritualité de l'entrepreneurship il y a la- dedans ? Quelle spiritualité monastique aussi ?
Proclamer comme Jésus la Nouvelle sera toujours d'enthousiasme personnelle, une affaire de coeur. Aimer Jésus et le faire aimer clamait la A patronne des missions " Je demande à Jésus de m ' attirer dans les flammes de son amour "ouvre sur des chemins difficiles. Cela dit aussi l'emprise de Dieu sur le disciple. Jésus a vécu sa passion avant la Passion, avant son"heure" . Ainsi en serait-il pour l'Envoyé qui vit à la dimension du coeur de Jésus. Ce qui anime l'Envoyé, c'est la puissance d'aimer sans limites que Thérèse a vécu à travers les petites choses et non le succès..
Quelle tâche nous avons : "celui qui vous écoute M'écoute; celui qui vous repousse ME repousse". L'envoyé agit "à la manière Jésus " . A quelques heures de la solemnité de François, rappelons-nous l'Envoyé qu'il a été, les rejets qu'il a dü subir, même de sa famille, pour ne "désirer rien d'autre que Jésus ". Rappelons-nous son invitation à se glorifier de porter chaque jour la croix de Jésus-Christ .
A votre contemplation : Que la jubilation de François devant la mission à lui confier de réparer mon Eglise; que la passion de la petite Thérèse à faire aimer Jésus nourrissent notre propre joie d'avoir été appelées et choisies par Dieu pour, à partir de cette vie cloitrée, de devenir ( vita consecrata no 9) des signes véritables du Christ dans le monde. Sachons, dans les mots de Thérèse , "que si l'amour venait a s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Evangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang". Oui vous avez vocation d'Aimer. AMEN
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Il est vrai que notre foi n'est point palpable et qu'elle ne dépend point des sens. La foi est un don de Dieu qu'Il infuse dans une âme humble, car elle n’habite pas dans une âme pleine d'orgueil » (Saint François de Sales)
« Seule la Parole de Dieu, la Parole de Jésus, est à même de nous sauver » (François)
« La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.431)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 05 Octobre 2024
Samedi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Sœur
Marie-Faustine Kowalska, Apôtre de la Miséricorde Divine (1905-1938).
Sainte Fleur (Flore), Religieuse
Hospitalière en Quercy (1300-1347).
Sainte Anne Schäffer, invalide et Mystique
(1882-1925).
Bienheureux Barthélemy Longo, Fondateur
de la congrégation de Notre Dame du
Rosaire (+ 1926)
Bienheureux Alberto Marvelli, laïc italien,
membre de l'Action Catholique (1918-1946).
Vénérable Varghese Payapilly
Fondateur de la congrégation des Soeurs
des Démunis (+ 1929)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux »
C’est le retour de la première mission, et l’enthousiasme des premières réussites. Les disciples viennent d’expérimenter non seulement la force de l’Évangile pour le salut de tout croyant, mais le pouvoir du Nom de Jésus, c’est-à-dire de sa personne et de sa puissance, sur les forces hostiles au Règne de Dieu.
Et les disciples, tout joyeux, s’étonnent qu’un tel pouvoir soit passé par eux. Jésus alors replace leur succès dans le cadre de sa propre victoire : puisque son triomphe sur l’Adversaire est inauguré, puisque les énergies du Règne de Dieu sont déjà à l’œuvre dans le monde, il est normal que les démons soient soumis à ses envoyés.
Et le Seigneur de rassurer ses disciples de tous les temps : « Voici que je vous ai donné le pouvoir contre toute la puissance de l’Ennemi. Rien ne pourra vous nuire ».
C’est donc encore une leçon d’optimisme et de confiance que Jésus veut inculquer à ceux qui portent son témoignage : l’apostolat chrétien, jusqu’à la fin du temps de l’Église, se déploiera sur un fond de victoire, et si nous croyons à la puissance du Christ qui nous sauve, jamais nous ne devrons nous étonner de ce qu’il réalisera en nous et par nous, dans notre pauvreté et malgré notre pauvreté.
Mais Jésus prend bien soin de purifier les joies que nous trouvons à le servir : « Ne vous réjouissez pas que les esprits vous soient soumis ». Il ne peut donc être question de nous approprier les succès de la mission. Si le Christ nous a confié « la diaconie de la réconciliation » (2 Co 5, 18) et s’il veut faire de nous les messagers de son projet sur le monde, la force qui sauve vient de lui et de lui seul.
Nul témoin du Christ ne peut ressaisir à son bénéfice les victoires que remporte l’amour de Dieu. Nulle communauté ne peut faire acte de propriétaire sur ce que Dieu, à travers elle, donne à l’Église : « Ce n’est pas nous que nous prêchons, dit Paul (2 Co 4, 5), mais le Christ Jésus, le Seigneur ; nous ne sommes, nous, que [vos] serviteurs, pour l’amour de Jésus. [. .] Nous sommes en ambassade pour le Christ (2 Co 5, 20), nous qui avons été choisis pour être de simples « intendants des mystères du Christ ».
Et c’est ce choix irrévocable de Dieu qui doit faire notre joie : « Réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux », sur ce livre de vie que chante le psalmiste : « Mes actions, tes yeux les voyaient ; toutes elles étaient sur ton livre » (Ps 139, 16 ; cf. 69, 29), ce livre qui garde, en vue du salut (Dn 12, 1), les noms de tous ceux qui auront lutté pour l’Évangile (Ph 4, 3) et que le Christ aura associé à sa victoire :
« Le vainqueur sera revêtu de blanc, et son nom, je ne l’effacerai pas du livre de vie, mais j’en répondrai en présence de mon Père » (Ap 3, 5).
Dès lors, qu’importent le succès visible, tangible, mesurable, de notre témoignage ou l’échec apparent de nos vies ; la base inattaquable de notre espérance, c’est que nous existons dans le souvenir de Dieu.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez, heureuses les oreilles qui entendent ce que vous entendez » (Lc 10, 23). Heureux sommes-nous ce soir de voir ce que nous voyons et d’entendre ce que nous entendons. La foi chrétienne qui construit le Corps du Christ en son Église est pour nous une source de joie inépuisable. Vous qui avez vu à l’instant le corps des diacres accompagner en procession le Livre de la Parole de Dieu, vous avez déjà compris une part importante de leur ministère, qui est d’annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile de toutes sortes de façons, par leur vie d’abord, par leur parole ensuite, dans la liturgie enfin. Si nous voulons entrer plus profondément dans cette joie de l’Église, nous devons suivre le chemin que Jésus nous indique dans cet évangile que nous venons d’entendre. Il ne s’agit pas d’abord de nous réjouir de ce que nous devenons capables de faire par la force de l’Esprit de Dieu, comme si notre joie était de réussir de bonnes opérations grâce à un surcroit de force qui nous viendrait du Seigneur lui-même. Certes, les soixante-douze n’étaient pas peu fiers d’avoir réussis à dominer quelques esprits mauvais. Il est humain que nous aussi, nous nous réjouissions de temps en temps quand nous réussissons quelque chose dans notre travail pastoral. Mais là n’est pas le premier motif de notre joie. Car ce pouvoir que le Christ donne à son Eglise de dominer les esprits mauvais n’est pas la première cause de sa propre prière et de sa propre jubilation par lesquelles il rend grâce à Dieu. Ce passage est un des rares endroits de l’Évangile, avec le chapitre 17 de l’évangile de saint Jean, où nous avons accès à une parole de Jésus en direction de son Père. Nous nous demandons ce qu’il pouvait lui dire dans sa prière. L’Évangile nous dit qu’il passait des nuits à prier. Nous sommes alors curieux de savoir ce que pouvait être ce tête-à-tête entre le Père et le Fils, comme les apôtres qui lui demandent à un certain moment : « Seigneur apprend-nous à prier ». Et voilà que l’Évangile nous donne accès à cette prière. Jésus exulte de joie dans l’Esprit Saint, et il dit : « Je te bénis Père ». Il le bénit de ce qu’il a révélé les mystères de son amour et de sa miséricorde à l’humanité. Comme saint Paul le dira dans l’épître aux romains : « Ce qui était caché depuis le commencement du monde est devenu manifeste » (Rm 16, 25). Dieu nous a fait connaître qui il est, et par voie de conséquence qui nous sommes et que nous vivons avec lui et en relation avec lui. Voici la première source de joie du Christ dans sa prière : « Béni sois-tu Père ». Cette révélation, Dieu l’offre de préférence aux pauvres et aux petits. Non qu’il voulût brimer les savants et les sages, mais pour que ne subsiste pas le moindre doute sur l’origine de cette grâce. Dieu ne veut pas cacher la vérité aux plus malins - c’est d’ailleurs très difficile -, mais il désire montrer que cette vérité n’est pas le fruit de notre industrie, que c’est un don qu’il nous fait. Connaître qui est le Fils et qui est le Père n’est pas le produit de nos réflexions philosophiques ou théologiques. C’est une révélation de Dieu qui se fait connaître lui-même. C’est ce que Jésus dira à Pierre au moment de la confession de foi de Césarée, « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela mais mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17). Voilà le cœur de la prière du Christ : je te bénis Père parce que tu as manifesté toi-même qui tu es aux hommes et que tu t’es fait connaître aux plus pauvres et aux plus petits.
Cette prière de bénédiction doit devenir la nôtre. Nous devons apprendre nous aussi à rendre grâce à Dieu non pas de ce que nous pouvons faire ici ou là, qui est toujours très utile mais qui s’efface aussi vite que la pluie traverse la terre et que le vent souffle les traces dans le sable. Même si vous vivez cent quarante ans comme Job, et que vous voyez les enfants de vos enfants jusqu’à la quatrième génération, il ne restera finalement pas grand-chose de vos œuvres ! Ce n’est pas de cela que nous nous réjouissons. Ce qui nous rend heureux c’est que Dieu s’est donné à connaître, qu’il se sert de nous, nous appelle et nous envoie pour être témoin de cette révélation. Pour qu’il soit clair que ce ne sont ni les philosophes, ni les savants, ni les grands esprits qui en garantissent l’authenticité, la mission de transmettre cette révélation est confiée à un ministère, le ministère apostolique, auxquels sont associés les prêtres et les diacres. La Parole qui est reçue de la part de Dieu est garantie par un ministère établi et consacré par l’Esprit de Dieu lui-même. Voilà ce qui procure sa joie à l’Église ! Une des premières composantes de votre ministère sera d’être le garant que les fruits produits par l’action de l’Église ne sont pas simplement des réussites humaines conséquences de nos œuvres, mais sont vraiment les fruits de la grâce.
Ce ministère, auquel Dieu vous associe par l’imposition de mes mains, est une source de vie, de joie, de paix et de bonheur pour chacun d’entre vous. A mesure que vous avez progressé vers l’ordination, vous avez accueilli plus profondément la certitude que ce n’était pas votre choix seul, ni même le choix des personnes qui vous avez sollicité ou qui vous avez encouragé à avancer, mais qu’il s’agissait du choix que Dieu a fait de vous. Et c’est pour cela que vous avez pu avancer dans la paix et que peu à peu, à travers votre vie habituelle, dans votre famille, avec vos proches, vos amis, les gens auprès de qui vous travaillez, votre communauté chrétienne, vous avez découvert que cette orientation de votre vie était pour vous une source de bonheur et de paix, et non pas un sujet d’agitation, de division intérieure, de conflit permanent et d’impossibilité à gérer sa vie. Cette ordination est source de joie et de grâce pour vous, pour vos familles, pour votre entourage professionnel, pour le quartier dans lequel vous vivez. Oui, Dieu se manifeste aujourd’hui à travers vous et il vous constitue pour servir le Peuple de Dieu tout entier et l’encourager, le soutenir, le mettre en état de mission. Je ne vous ordonne pas pour que vous soyez au service des caprices des uns ou des autres. Le Christ n’est pas serviteur pour satisfaire les consommateurs, mais bien pour appeler à rendre témoignage à la puissance de Dieu. Vous êtes serviteurs de l’Église non pas pour rendre la vie plus simple à tout le monde, mais pour être avec les prêtres qui vous entourent et les laïcs qui exercent des responsabilités, des stimulants, des agitateurs, des provocateurs pour la mission. Cette mission est d’abord tournée, comme le Christ nous le dit dans l’Évangile, vers les pauvres et les petits. Non seulement ils sont les premiers destinataires de la Bonne Nouvelle, mais ils en sont les premiers témoins. C’est là le deuxième versant de votre ministère : l’attestation de la révélation que vous êtes appelés à produire à travers l’annonce de l’Évangile se manifeste dans le service des pauvres et des plus délaissés qui est prioritaire pour vous et pour l’Église.
Frères et sœurs, tous ensembles nous nous associons à cette joie qui saisit notre Église au moment où se manifeste en elle la révélation du Père et du Fils, au moment où la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres, au moment où notre pauvreté devient le vecteur de la Bonne Nouvelle, au moment où l’Esprit Saint fait de nous des serviteurs de la charité. Amen.
Homélie du Cardinal André Vingt-Trois
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Retourner vers Jésus après une mission, n’est-ce pas ce que nous vivons à l’heure du synode. Des pasteurs, des religieux, et des non ordonnés se retrouvent ensemble pour se raconter ce qu’ils vivent. Ils mettent en commun leurs attentes, leur compréhension, leur vision dans un esprit d’ouverture et d’écoute. Ils vivront la charte de la charité.
Un jour, Thomas a demandé à Jésus, montre-nous le chemin. Nous nous demandons comment connaître le chemin à emprunter à l’heure où des routes fréquentées depuis longtemps sont devenues impraticables, glissantes à cause de la boue accumulée, d’infidélités dévoilées au grand jour ou d’autres devenus trop dangereuses pour les prendre. Il faut entendre à nouveau la réponse de Jésus à Thomas, le chemin, c’est moi. Le chemin est une personne. Une personne de communion.
Vous le savez ici d’expérience, se rencontrer, se rassembler, se réunir pour partager ce que l’on pense, ce que l’on vit, ce que l’on expérimente, s’écouter mutuellement, n’est jamais facile. Marcher ensemble, décider ensemble, prier ensemble, agir ensemble, et cela au milieu du monde (Alain Faubert, nouvel évêque), vivre comme Jésus, montrer Jésus, faire expérimenter Jésus, passe par l’exigence d’une vie synodale ; d’une vie à se porter attention les uns les autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres qui bonnes (Hb 10,24). Comment affirmer écouter Dieu si nous ne nous écoutons pas, si nous n’avons jamais du temps pour les autres ?
La seule fois où Jésus a laissé un disciple partir seul, c'est Judas. Il envoie 2x2, 72 dit Luc, non pas seulement pour parler de lui, mais pour transmettre l’expérience que nous avons aujourd’hui de lui, non seulement celle du passé. Jésus envoie répandre une vie en mode de communion. En mode humanitaire tellement parfaite qu’elle deviendra trinitaire.
Père, je te glorifie pour la manière de vivre, de marcher ensemble, sur la route. C’est la perfection demandée au disciple qui n’est pas au-dessus du maître (Lc 6, 40). Croire qu’on peut faire mieux que Jésus, c’est folie. Il ne s’agit pas de mieux réussir que lui. Je vous donne un commandement nouveau… Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples (Jn. 13,34-35).
Au retour de ses disciples de mission, ce qui réjouit Jésus, ce n’est pas de les voir raconter qu’ils ont écrasé serpents et scorpions, mais qu’ils ont compris que Jésus n’a pas d’autre plan, d’autre chemin pour l’annoncer que de vivre ensemble. François d’Assise précise dans sa règle : ne pas se disputer entre nous et avec les autres.
Cela exige la mort à nos propres idées. Passer du « je » au « nous » n’est pas spontané. Le synode exigera de nous convertir jusqu’à avoir un seul cœur et une seule âme (Ac 4,32) et précise la règle de saint Augustin comme des amants de la Beauté spirituelle. Une Église alourdie par les structures, la bureaucratie et le formalisme aura du mal à marcher sans l’amour qui construit (homélie Singapour sept.2024).
Dans la joie de l’Évangile (120), le pape écrit que la tentation est toujours présente de séparer quelques acteurs qualifiés qui font avancer l'action pastorale, tandis que le reste des fidèles ne serait qu'un récepteur passif. Ce temps synodal est un appel à travailler ensemble, en harmonie, avec un sens des responsabilités et dans un esprit de fraternité et d'inclusion[1].
Je termine par ces mots de Robert Lebel Je voudrais qu’en vous voyant vivre, étonnés, les gens puissent dire : voyez comme ils s’aiment, voyez leur bonheur.
[1] Voyage apostolique à Singapour : Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique au théâtre du Centre culturel de l'Université nationale de Singapour (12 septembre 2024) | François (vatican.va)
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 05 Octobre 2024
Samedi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Sœur
Marie-Faustine Kowalska, Apôtre de la Miséricorde Divine (1905-1938).
Sainte Fleur (Flore), Religieuse
Hospitalière en Quercy (1300-1347).
Sainte Anne Schäffer, invalide et Mystique
(1882-1925).
Bienheureux Barthélemy Longo, Fondateur
de la congrégation de Notre Dame du
Rosaire (+ 1926)
Bienheureux Alberto Marvelli, laïc italien,
membre de l'Action Catholique (1918-1946).
Vénérable Varghese Payapilly
Fondateur de la congrégation des Soeurs
des Démunis (+ 1929)
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Textes de la Messe du Jour
- Livre de Job 42,1-3.5-6.12-17... Psaume 119(118),66.71.75.91.125.130... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,17-24.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Maintenant mes yeux t’ont vu. C’est pourquoi
je me rétracte » (Jb 42, 1-3.5-6.12-17)
Lecture du Livre de Job
Job s’adressa au Seigneur et dit :
« Je sais que tu peux tout
et que nul projet pour toi n’est impossible.
Quel est celui qui déforme tes plans
sans rien y connaître ?
De fait, j’ai parlé, sans les comprendre,
de merveilles hors de ma portée, dont je ne savais rien.
C’est par ouï-dire que je te connaissais,
mais maintenant mes yeux t’ont vu.
C’est pourquoi je me rétracte et me repens
sur la poussière et sur la cendre. »
Le Seigneur bénit la nouvelle situation de Job
plus encore que l’ancienne.
Job posséda quatorze mille moutons et six mille chameaux,
mille paires de bœufs et mille ânesses.
Il eut encore sept fils et trois filles.
Il nomma la première Colombe,
la deuxième Fleur-de-Laurier,
et la troisième Ombre-du-regard.
On ne trouvait pas dans tout le pays de femmes aussi belles
que les filles de Job.
Leur père leur donna une part d’héritage avec leurs frères.
Après cela, Job vécut encore cent quarante ans,
et il vit ses fils et les fils de ses fils :
quatre générations.
Et Job mourut âgé, rassasié de jours.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 118 (119), 66.71, 75.91, 125.130
R/ Pour ton serviteur,
que ton visage s’illumine, Seigneur !
(Ps 118, 135a)
Apprends-moi à bien saisir, à bien juger :
je me fie à tes volontés.
C’est pour mon bien que j’ai souffert,
ainsi, ai-je appris tes commandements.
Seigneur, je le sais, tes décisions sont justes ;
tu es fidèle quand tu m’éprouves.
Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions :
toute chose est ta servante.
Je suis ton serviteur, éclaire-moi :
je connaîtrai tes exigences.
Déchiffrer ta parole illumine
et les simples comprennent.
ÉVANGILE :
« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent
inscrits dans les cieux » (Lc 10, 17-24)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
les 72 disciples que Jésus avait envoyés
revinrent tout joyeux, en disant :
« Seigneur, même les démons
nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit :
« Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
Voici que je vous ai donné le pouvoir
d’écraser serpents et scorpions,
et sur toute la puissance de l’Ennemi :
absolument rien ne pourra vous nuire.
Toutefois, ne vous réjouissez pas
parce que les esprits vous sont soumis ;
mais réjouissez-vous
parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »
À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint,
et il dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père.
Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ;
et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils
et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples
et leur dit en particulier :
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
Car, je vous le déclare :
beaucoup de prophètes et de rois
ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez,
et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l’ont pas entendu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux »
Commentaire de ce jour.
Les démons eux-mêmes nous sont soumis !
Les démons eux-mêmes nous sont soumis !
C’est le retour de la première mission, et l’enthousiasme des premières réussites. Les disciples viennent d’expérimenter non seulement la force de l’Évangile pour le salut de tout croyant, mais le pouvoir du Nom de Jésus, c’est-à-dire de sa personne et de sa puissance, sur les forces hostiles au Règne de Dieu.
Et les disciples, tout joyeux, s’étonnent qu’un tel pouvoir soit passé par eux. Jésus alors replace leur succès dans le cadre de sa propre victoire : puisque son triomphe sur l’Adversaire est inauguré, puisque les énergies du Règne de Dieu sont déjà à l’œuvre dans le monde, il est normal que les démons soient soumis à ses envoyés.
Et le Seigneur de rassurer ses disciples de tous les temps : « Voici que je vous ai donné le pouvoir contre toute la puissance de l’Ennemi. Rien ne pourra vous nuire ».
C’est donc encore une leçon d’optimisme et de confiance que Jésus veut inculquer à ceux qui portent son témoignage : l’apostolat chrétien, jusqu’à la fin du temps de l’Église, se déploiera sur un fond de victoire, et si nous croyons à la puissance du Christ qui nous sauve, jamais nous ne devrons nous étonner de ce qu’il réalisera en nous et par nous, dans notre pauvreté et malgré notre pauvreté.
Mais Jésus prend bien soin de purifier les joies que nous trouvons à le servir : « Ne vous réjouissez pas que les esprits vous soient soumis ». Il ne peut donc être question de nous approprier les succès de la mission. Si le Christ nous a confié « la diaconie de la réconciliation » (2 Co 5, 18) et s’il veut faire de nous les messagers de son projet sur le monde, la force qui sauve vient de lui et de lui seul.
Nul témoin du Christ ne peut ressaisir à son bénéfice les victoires que remporte l’amour de Dieu. Nulle communauté ne peut faire acte de propriétaire sur ce que Dieu, à travers elle, donne à l’Église : « Ce n’est pas nous que nous prêchons, dit Paul (2 Co 4, 5), mais le Christ Jésus, le Seigneur ; nous ne sommes, nous, que [vos] serviteurs, pour l’amour de Jésus. [. .] Nous sommes en ambassade pour le Christ (2 Co 5, 20), nous qui avons été choisis pour être de simples « intendants des mystères du Christ ».
Et c’est ce choix irrévocable de Dieu qui doit faire notre joie : « Réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux », sur ce livre de vie que chante le psalmiste : « Mes actions, tes yeux les voyaient ; toutes elles étaient sur ton livre » (Ps 139, 16 ; cf. 69, 29), ce livre qui garde, en vue du salut (Dn 12, 1), les noms de tous ceux qui auront lutté pour l’Évangile (Ph 4, 3) et que le Christ aura associé à sa victoire :
« Le vainqueur sera revêtu de blanc, et son nom, je ne l’effacerai pas du livre de vie, mais j’en répondrai en présence de mon Père » (Ap 3, 5).
Dès lors, qu’importent le succès visible, tangible, mesurable, de notre témoignage ou l’échec apparent de nos vies ; la base inattaquable de notre espérance, c’est que nous existons dans le souvenir de Dieu.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que
tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Autre commentaire de ce jour.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que
tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez, heureuses les oreilles qui entendent ce que vous entendez » (Lc 10, 23). Heureux sommes-nous ce soir de voir ce que nous voyons et d’entendre ce que nous entendons. La foi chrétienne qui construit le Corps du Christ en son Église est pour nous une source de joie inépuisable. Vous qui avez vu à l’instant le corps des diacres accompagner en procession le Livre de la Parole de Dieu, vous avez déjà compris une part importante de leur ministère, qui est d’annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile de toutes sortes de façons, par leur vie d’abord, par leur parole ensuite, dans la liturgie enfin. Si nous voulons entrer plus profondément dans cette joie de l’Église, nous devons suivre le chemin que Jésus nous indique dans cet évangile que nous venons d’entendre. Il ne s’agit pas d’abord de nous réjouir de ce que nous devenons capables de faire par la force de l’Esprit de Dieu, comme si notre joie était de réussir de bonnes opérations grâce à un surcroit de force qui nous viendrait du Seigneur lui-même. Certes, les soixante-douze n’étaient pas peu fiers d’avoir réussis à dominer quelques esprits mauvais. Il est humain que nous aussi, nous nous réjouissions de temps en temps quand nous réussissons quelque chose dans notre travail pastoral. Mais là n’est pas le premier motif de notre joie. Car ce pouvoir que le Christ donne à son Eglise de dominer les esprits mauvais n’est pas la première cause de sa propre prière et de sa propre jubilation par lesquelles il rend grâce à Dieu. Ce passage est un des rares endroits de l’Évangile, avec le chapitre 17 de l’évangile de saint Jean, où nous avons accès à une parole de Jésus en direction de son Père. Nous nous demandons ce qu’il pouvait lui dire dans sa prière. L’Évangile nous dit qu’il passait des nuits à prier. Nous sommes alors curieux de savoir ce que pouvait être ce tête-à-tête entre le Père et le Fils, comme les apôtres qui lui demandent à un certain moment : « Seigneur apprend-nous à prier ». Et voilà que l’Évangile nous donne accès à cette prière. Jésus exulte de joie dans l’Esprit Saint, et il dit : « Je te bénis Père ». Il le bénit de ce qu’il a révélé les mystères de son amour et de sa miséricorde à l’humanité. Comme saint Paul le dira dans l’épître aux romains : « Ce qui était caché depuis le commencement du monde est devenu manifeste » (Rm 16, 25). Dieu nous a fait connaître qui il est, et par voie de conséquence qui nous sommes et que nous vivons avec lui et en relation avec lui. Voici la première source de joie du Christ dans sa prière : « Béni sois-tu Père ». Cette révélation, Dieu l’offre de préférence aux pauvres et aux petits. Non qu’il voulût brimer les savants et les sages, mais pour que ne subsiste pas le moindre doute sur l’origine de cette grâce. Dieu ne veut pas cacher la vérité aux plus malins - c’est d’ailleurs très difficile -, mais il désire montrer que cette vérité n’est pas le fruit de notre industrie, que c’est un don qu’il nous fait. Connaître qui est le Fils et qui est le Père n’est pas le produit de nos réflexions philosophiques ou théologiques. C’est une révélation de Dieu qui se fait connaître lui-même. C’est ce que Jésus dira à Pierre au moment de la confession de foi de Césarée, « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela mais mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17). Voilà le cœur de la prière du Christ : je te bénis Père parce que tu as manifesté toi-même qui tu es aux hommes et que tu t’es fait connaître aux plus pauvres et aux plus petits.
Cette prière de bénédiction doit devenir la nôtre. Nous devons apprendre nous aussi à rendre grâce à Dieu non pas de ce que nous pouvons faire ici ou là, qui est toujours très utile mais qui s’efface aussi vite que la pluie traverse la terre et que le vent souffle les traces dans le sable. Même si vous vivez cent quarante ans comme Job, et que vous voyez les enfants de vos enfants jusqu’à la quatrième génération, il ne restera finalement pas grand-chose de vos œuvres ! Ce n’est pas de cela que nous nous réjouissons. Ce qui nous rend heureux c’est que Dieu s’est donné à connaître, qu’il se sert de nous, nous appelle et nous envoie pour être témoin de cette révélation. Pour qu’il soit clair que ce ne sont ni les philosophes, ni les savants, ni les grands esprits qui en garantissent l’authenticité, la mission de transmettre cette révélation est confiée à un ministère, le ministère apostolique, auxquels sont associés les prêtres et les diacres. La Parole qui est reçue de la part de Dieu est garantie par un ministère établi et consacré par l’Esprit de Dieu lui-même. Voilà ce qui procure sa joie à l’Église ! Une des premières composantes de votre ministère sera d’être le garant que les fruits produits par l’action de l’Église ne sont pas simplement des réussites humaines conséquences de nos œuvres, mais sont vraiment les fruits de la grâce.
Ce ministère, auquel Dieu vous associe par l’imposition de mes mains, est une source de vie, de joie, de paix et de bonheur pour chacun d’entre vous. A mesure que vous avez progressé vers l’ordination, vous avez accueilli plus profondément la certitude que ce n’était pas votre choix seul, ni même le choix des personnes qui vous avez sollicité ou qui vous avez encouragé à avancer, mais qu’il s’agissait du choix que Dieu a fait de vous. Et c’est pour cela que vous avez pu avancer dans la paix et que peu à peu, à travers votre vie habituelle, dans votre famille, avec vos proches, vos amis, les gens auprès de qui vous travaillez, votre communauté chrétienne, vous avez découvert que cette orientation de votre vie était pour vous une source de bonheur et de paix, et non pas un sujet d’agitation, de division intérieure, de conflit permanent et d’impossibilité à gérer sa vie. Cette ordination est source de joie et de grâce pour vous, pour vos familles, pour votre entourage professionnel, pour le quartier dans lequel vous vivez. Oui, Dieu se manifeste aujourd’hui à travers vous et il vous constitue pour servir le Peuple de Dieu tout entier et l’encourager, le soutenir, le mettre en état de mission. Je ne vous ordonne pas pour que vous soyez au service des caprices des uns ou des autres. Le Christ n’est pas serviteur pour satisfaire les consommateurs, mais bien pour appeler à rendre témoignage à la puissance de Dieu. Vous êtes serviteurs de l’Église non pas pour rendre la vie plus simple à tout le monde, mais pour être avec les prêtres qui vous entourent et les laïcs qui exercent des responsabilités, des stimulants, des agitateurs, des provocateurs pour la mission. Cette mission est d’abord tournée, comme le Christ nous le dit dans l’Évangile, vers les pauvres et les petits. Non seulement ils sont les premiers destinataires de la Bonne Nouvelle, mais ils en sont les premiers témoins. C’est là le deuxième versant de votre ministère : l’attestation de la révélation que vous êtes appelés à produire à travers l’annonce de l’Évangile se manifeste dans le service des pauvres et des plus délaissés qui est prioritaire pour vous et pour l’Église.
Frères et sœurs, tous ensembles nous nous associons à cette joie qui saisit notre Église au moment où se manifeste en elle la révélation du Père et du Fils, au moment où la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres, au moment où notre pauvreté devient le vecteur de la Bonne Nouvelle, au moment où l’Esprit Saint fait de nous des serviteurs de la charité. Amen.
Homélie du Cardinal André Vingt-Trois
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Autre commentaire de ce jour.
Marche synodale.
Autre commentaire de ce jour.
Marche synodale.
Retourner vers Jésus après une mission, n’est-ce pas ce que nous vivons à l’heure du synode. Des pasteurs, des religieux, et des non ordonnés se retrouvent ensemble pour se raconter ce qu’ils vivent. Ils mettent en commun leurs attentes, leur compréhension, leur vision dans un esprit d’ouverture et d’écoute. Ils vivront la charte de la charité.
Un jour, Thomas a demandé à Jésus, montre-nous le chemin. Nous nous demandons comment connaître le chemin à emprunter à l’heure où des routes fréquentées depuis longtemps sont devenues impraticables, glissantes à cause de la boue accumulée, d’infidélités dévoilées au grand jour ou d’autres devenus trop dangereuses pour les prendre. Il faut entendre à nouveau la réponse de Jésus à Thomas, le chemin, c’est moi. Le chemin est une personne. Une personne de communion.
Vous le savez ici d’expérience, se rencontrer, se rassembler, se réunir pour partager ce que l’on pense, ce que l’on vit, ce que l’on expérimente, s’écouter mutuellement, n’est jamais facile. Marcher ensemble, décider ensemble, prier ensemble, agir ensemble, et cela au milieu du monde (Alain Faubert, nouvel évêque), vivre comme Jésus, montrer Jésus, faire expérimenter Jésus, passe par l’exigence d’une vie synodale ; d’une vie à se porter attention les uns les autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres qui bonnes (Hb 10,24). Comment affirmer écouter Dieu si nous ne nous écoutons pas, si nous n’avons jamais du temps pour les autres ?
La seule fois où Jésus a laissé un disciple partir seul, c'est Judas. Il envoie 2x2, 72 dit Luc, non pas seulement pour parler de lui, mais pour transmettre l’expérience que nous avons aujourd’hui de lui, non seulement celle du passé. Jésus envoie répandre une vie en mode de communion. En mode humanitaire tellement parfaite qu’elle deviendra trinitaire.
Père, je te glorifie pour la manière de vivre, de marcher ensemble, sur la route. C’est la perfection demandée au disciple qui n’est pas au-dessus du maître (Lc 6, 40). Croire qu’on peut faire mieux que Jésus, c’est folie. Il ne s’agit pas de mieux réussir que lui. Je vous donne un commandement nouveau… Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples (Jn. 13,34-35).
Au retour de ses disciples de mission, ce qui réjouit Jésus, ce n’est pas de les voir raconter qu’ils ont écrasé serpents et scorpions, mais qu’ils ont compris que Jésus n’a pas d’autre plan, d’autre chemin pour l’annoncer que de vivre ensemble. François d’Assise précise dans sa règle : ne pas se disputer entre nous et avec les autres.
Cela exige la mort à nos propres idées. Passer du « je » au « nous » n’est pas spontané. Le synode exigera de nous convertir jusqu’à avoir un seul cœur et une seule âme (Ac 4,32) et précise la règle de saint Augustin comme des amants de la Beauté spirituelle. Une Église alourdie par les structures, la bureaucratie et le formalisme aura du mal à marcher sans l’amour qui construit (homélie Singapour sept.2024).
Dans la joie de l’Évangile (120), le pape écrit que la tentation est toujours présente de séparer quelques acteurs qualifiés qui font avancer l'action pastorale, tandis que le reste des fidèles ne serait qu'un récepteur passif. Ce temps synodal est un appel à travailler ensemble, en harmonie, avec un sens des responsabilités et dans un esprit de fraternité et d'inclusion[1].
Je termine par ces mots de Robert Lebel Je voudrais qu’en vous voyant vivre, étonnés, les gens puissent dire : voyez comme ils s’aiment, voyez leur bonheur.
[1] Voyage apostolique à Singapour : Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique au théâtre du Centre culturel de l'Université nationale de Singapour (12 septembre 2024) | François (vatican.va)
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Ce que réclame le cœur du petit enfant, ce ne sont ni richesses ni gloire ; ce qu’il demande c’est de l’amour. Je ne peux faire qu’une chose : t’aimer, oh Jésus ! » (Sainte Thérèse de Lisieux)
« A qui le Fils veut-il le révéler ? La volonté du Fils n’est pas arbitraire. Le Fils veut impliquer dans sa connaissance de Fils tous ceux auxquels le Père veut qu’ils participent de Lui. Mais, qui le Père attire-t-il ? Ni les sages ni les connaisseurs, mais les gens simples » (Benoît XVI)
« (…) Toute la prière de Jésus est dans cette adhésion aimante de son cœur d’homme au "mystère de la volonté" du Père » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.603)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 06 Octobre 2024
Vingt-septième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Bruno,
Fondateur de l'Ordre des Chartreux (1030-1101).
Sainte Foy de Conques, vierge et Martyre (IIIe s.).
Sainte Marie-Françoise des Cinq-Plaies
(Anne-Marie Gallo), Tertiaire Franciscaine (1715-1791).
Bienheureuse Marie-Rose Durocher, Fondatrice
des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de
Marie (1811 - 1849).
Bienheureux Isidore de Saint-Joseph, Religieux
Passioniste (1881-1916).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Aujourd’hui, Jésus nous adresse une parole claire et nette. Cette clarté et cette netteté peuvent d’ailleurs dans le contexte actuel nous mettre mal à l’aise. En effet, il est délicat actuellement d’affirmer, de manière aussi tranchée que le fait l’évangile, « que celui qui a renvoyé sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Et si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d’adultère ». Tous, nous connaissons des couples qui se sont séparés, qui ont divorcé, nous connaissons les blessures et les douleurs que portent ces personnes et aussi leurs enfants. Conscient de ces douleurs, il nous est difficile de les accentuer en les condamnant comme adultères. Nous préférerons de beaucoup pouvoir soulager ces personnes et à les aider dans la mesure du possible.
Cependant, le texte de l’évangile de ce jour vient nous rappeler l’exigence évangélique de l’unité et de la fidélité des couples chrétiens. Comment pouvons-nous être à la fois fidèles à la parole de Jésus et accueillant envers les personnes qui ont vécu un échec dans leur relation conjugale ? D’une part, cette parole de Jésus doit venir interpeller tous ceux qui se préparent au mariage pour vérifier si c’est bien dans cette voie de l’unité et de la fidélité qu’ils veulent s’engager. D’autre part, pour ceux qui sont déjà engagés dans les liens du mariage, cette parole les invite à trouver les solutions justes pour réussir leur relation conjugale en s’interrogeant sur la manière dont se construisent cette unité et cette fidélité.
Pour accueillir cette parole comme une lumière et comme un point de repère pour mener votre vie conjugale et familiale, il faut en entendre toute la force spirituelle. En effet, Jésus, en reprenant le texte de la genèse, ne veut pas d’abord souligner l’obligation morale qu’ont les époux de demeurer ensemble toute leur vie, mais, en disant que l’homme et la femme ne font plus qu’un, Jésus souligne la dimension spirituelle du couple. Ce petit mot « un » a un sens bien particulier car, dans la Bible, on n’utilise pas un terme de manière irréfléchi, sans avoir à l’esprit les occurrences de ce mot dans d’autres passages. Or ce petit mot de « un » est utilisé dans un texte fondamental de l’Ancien Testament, au livre du Deutéronome (6,4) : « Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, est un ». En disant au livre de la Genèse que l’homme et la femme qui s’unissent dans le mariage ne font plus qu’un, la révélation biblique ne veut pas dire d’abord que l’homme et la femme, dans le mariage, devront être bien d’accord entre eux sur tout. Mais, le texte biblique révèle avant tout que l’homme et la femme, engagés dans le mariage, sont image de Dieu et que le Seigneur est celui qui les unit.
C’est ainsi que l’Eglise présente le sacrement de mariage aux futurs époux. En leur demandant de s’engager librement sur les valeurs d’unité, de fidélité et de fécondité, l’Eglise demande aux fiancés de s’engager à transformer leur amour humain dans l’amour de Dieu. En s’engageant dans un amour unique et fécond, il s’engage à transformer l’amour qu’ils ressentent l’un pour l’autre dans l’amour même de Dieu qui seul est véritablement unique, fidèle et fécond. C’est donc au sens fort qu’il faut comprendre cette phrase « ce que Dieu a uni ». Car l’amour humain qui s’est engagé sur cette voie de l’unité, de la fidélité et de la fécondité n’est pas seul dans cet engagement. L’amour humain engagé dans le mariage est saisi par l’amour même de Dieu qui d’une certaine manière veut le prendre en charge et le mener à son accomplissement. Et d’ailleurs, sans cette présence de Dieu à nos côtés pourrions-nous réussir notre engagement à aimer pour toujours une même personne ? Notre capacité à aimer est limitée si nous sommes laissés à nous-mêmes. La fidélité conjugale est presque une gageure humainement, car elle demande un véritable dépassement de soi qui est quelquefois héroïque. C’est pourquoi la présence et l’aide de notre Dieu-Trinité, qui est communion d’amour, est l’appui nécessaire pour mener à bien notre engagement.
L’Esprit du Seigneur, présent en nous, peut transformer notre amour, qui est limité, dans l’amour immense de Dieu. C’est pourquoi l’Eglise croit à la possibilité de l’amour conjugal unique, fidèle, et fécond à l’image même de Dieu. Car l’Esprit Saint uni à notre esprit peut nous permettre d’aller infiniment au-delà de ce que nous pouvons concevoir de l’amour. Peu à peu notre amour humain est conduit et transformé pour participer à l’amour même du Père pour le Fils, et nous devenons ainsi participants de l’amour de Dieu. Nous découvrons alors qu’un mystère nous habite, qu’il y a en chacun de nous quelque chose de plus grand que nous. Quand les époux échangent entre eux, quand ils se pardonnent, même quand ils se donnent l’un à l’autre charnellement, leur amour n’est plus simplement le leur, il est l’œuvre de Dieu, et participation à l’amour de Dieu. Car en Jésus-Christ, Dieu nous a adressé une parole, il nous a pardonné, il s’est donné à nous comme l’époux de l’humanité. Il y a une véritable similitude entre la vie de Jésus telle que nous la livrent les Évangiles, et votre manière de pratiquer l’amour conjugal. Jésus nous apprend à dialoguer, à pardonner, à donner sa vie et à porter du fruit. C’est pourquoi le couple est sacrement de l’amour trinitaire et image de l’amour du Christ pour l’Eglise, c’est-à-dire de l’humanité sauvée.
En comprenant ainsi le sacrement du mariage, nous voyons que la parole biblique est une invitation pour les couples chrétiens à prendre conscience du mystère qu’ils sont eux-mêmes. Ils sont image de l’amour trinitaire et image de l’amour du Christ pour les hommes. La grandeur de cette vocation est de manifester aux yeux du monde cet amour de Dieu qui est capable de transformer notre amour humain en un amour divin, fort, unique et fécond. De plus, nous sommes invités à la confiance quant à la réussite de votre vie familiale, car elle n’est pas simplement le résultat de votre bonne volonté. C’est bien l’amour de Dieu qui vous unit, et ce que Dieu a uni, même vos manques d’amour, vos infidélités, ne peuvent porter atteinte à ce fondement, à ce rocher sur lequel vous êtes bâtis. Enfin, la révélation biblique nous permet aussi de comprendre pourquoi Jésus nous parle avec autant de clarté et de netteté, cars les échecs conjugaux sont aussi des échecs pour Dieu lui-même. Dès le début de la création, comme fondement et comme couronnement de la création, le Seigneur a voulu que le couple soit son image sur terre. En portant atteinte à l’unité du couple, les séparations portent atteinte à l’image de Dieu tel qu’il voudrait se faire connaître aux hommes. Il ne peut donc pas rester indifférent ni impassible face à ces échecs. Le Seigneur nous rappelle aujourd’hui que face aux difficultés de la vie conjugale, la réponse essentielle est l’ouverture de la famille à la présence de l’amour trinitaire comme source et sommet de l’amour conjugal.
Frère Antoine-Marie, o.c.d.
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Jésus enseigne. Des pharisiens se sont mêlés à la foule. Brusquement ils interrompent le Maître, et « pour le mettre à l’épreuve » lui posent une question. Leur demande surprend car tout Juif pieux de l’époque aurait pu donner la réponse. Jésus les renvoie d’ailleurs à la Loi de Moïse qu’ils énoncent sans hésitation ; mais c’est la position de Jésus sur ce sujet délicat qu’ils désirent entendre : « Moïse a certes permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation, mais toi que dis-tu ? »
L’enseignement de Notre-Seigneur qu’ils viennent d’interrompre inopinément, portait probablement sur la famille, l’importance de la fidélité de l’amour conjugal et le respect dû à la femme. Les foules étaient touchées par l’autorité de sa parole qui ouvrait de nouveaux horizons.
Aussi, pour casser son ascendant sur l’auditoire, les pharisiens cherchent-ils, par leur pseudo-question, à mettre Jésus en opposition à la Loi. Le piège est clair : si Jésus récuse la répudiation, il se prétend supérieur à Moïse ; s’il l’accepte, la preuve est faite qu’il n’est qu’un beau parleur qui, malgré les apparences, n’enseigne rien de neuf.
Notre Seigneur déjoue leur stratagème en remontant en amont de Moïse jusqu’à la Genèse, c'est-à-dire jusqu’au dessein originel de Dieu sur l’homme et la femme. Il s’appuie sur ces textes fondateurs pour argumenter en faveur de l’indissolubilité du mariage.
La différence sexuelle, inscrite dans la nature, est un don du Créateur qu’il convient d’interpréter comme un appel à la communion par la donation réciproque des époux. « A cause de cela », c’est-à-dire pour répondre à cet appel, « tous deux ne feront plus qu’un ». Et Jésus insiste : « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils ne font plus qu’un ». Cette unité est l’aboutissement du projet de Dieu sur l’homme et la femme. Projet dans lequel le Très-Haut s’investit - bien plus qu’il réalise lui-même avec les époux et en eux, puisque Jésus ajoute : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ».
La doctrine concernant l’indissolubilité du lien matrimonial est exigeante mais cohérente : le mariage scelle le don réciproque total des personnes, jusque dans leur dimension charnelle. Or ce qui est donné ne peut plus être repris : « La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme » (1 Co 7,4). La symétrie et la réciprocité de la donation garantissent qu’aucun des deux époux ne dispose de l’autre au point de pouvoir le rejeter, puisqu’il ne s’appartient plus à lui-même.
Depuis les origines, l’union de l’homme et de la femme constitue l’image la plus parlante de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Aussi tolérer la possibilité d’une rupture entre les époux reviendrait à envisager une possible mise en cause de cet engagement réciproque, ce que Jésus refuse résolument.
La lettre aux Ephésiens nous révèle même que l’archétype des relations entre l’époux et l’épouse n’est rien de moins que l’union indéfectible du Christ et de l’Église : « L'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église » (Ep 5, 31-32).
Cet enseignement nous invite à convertir résolument notre regard sur la sexualité humaine, afin d’y discerner non pas un simple fruit de l’évolution biologique, mais une grâce et un appel qui viennent d’en-haut. La sexualité est un don au service de la relation d’amour et dès lors de la vie. La différence sexuelle nous révèle que le don réciproque est la caractéristique fondamentale de l’existence personnelle.
Nous sommes hélas loin, de nos jours, de cette approche contemplative qui permet de reconnaître, jusque dans des réalités aussi naturelles que la masculinité et la féminité, une Parole de Dieu qui confirme l’enseignement du Christ, nous invitant au don de nous-mêmes sans retour.
Hélas, l’éthique consensuelle contemporaine récuse l’objectivité de la « loi naturelle » ; au nom de l’autonomie absolue de l’individu, elle refuse d’envisager que le corps puisse nous parler d’un soi-disant dessein de Dieu sur nous. Elle promeut dès lors une conception purement contractuelle du lien matrimonial, fondé sur le principe du libre arbitre de chacun des époux - impliquant dès lors la possibilité du divorce par consentement mutuel.
Pourtant, l’importance sociale de la famille demeure : les sondages révèlent que la majorité des jeunes d’aujourd’hui aspirent à la « réussite familiale ». Mais le nombre croissant de divorces révèle en même temps que le volontarisme ne suffit pas pour fonder une alliance. Si l’union ne dure pas, c’est que le but recherché au sein de ces couples qui se font et se défont, n’est pas le service du bien de l’autre dans la charité, mais l’accomplissement individuel de soi. Or deux individualités peuvent constituer une collectivité, mais pas une communauté, et encore moins une famille. Hélas, combien de temps encore allons-nous nous laisser tromper par le mensonge de l’individualisme, qui nous invite à ne voir en l’autre qu’un moyen au service de notre propre épanouissement ?
L’amour de convoitise - car c’est bien de cela qu’il s’agit - est une caricature de l’Amour authentique, que Benoît XVI dénonce fermement dans sa dernière Lettre encyclique Caritas in veritate : « Dépourvu de Vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement remplie. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité. Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier son contraire » (n° 3).
Notre réflexion n’est sans doute pas sans rapport avec la seconde partie - quelque peu surprenante - de la péricope évangélique : Jésus passe abruptement d’un discours sur le couple, à l’accueil des enfants, qu’il nous donne comme modèles pour accéder au Royaume. Saint Marc précise que Jésus « se fâcha » en voyant que les disciples écartaient les enfants qui cherchaient à s’approcher de lui.
Leur spontanéité à son égard est en effet le témoignage le plus éloquent de l’attitude à laquelle Notre-Seigneur nous invite : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas », mais faites de même : « car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemble. Amen je vous le dis : celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant, n’y entrera pas ».
Il nous faut retrouver l’humilité de l’enfant qui s’approche en toute simplicité de Jésus, pour recevoir sa bénédiction et jouir de sa proximité. Contrairement à l’individu qui vit dans l’illusion mensongère d’une autonomie absolue, l’enfant se reconnait dépendant et s’ouvre spontanément à la relation avec l’autre, dont il sait qu’il a besoin.
Puissions-nous nous laisser embrasser et bénir par Jésus comme ces enfants à qui il impose les mains. Et « puisque le Créateur et Maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu’à la gloire », mettons-nous docilement à la suite de « Celui qui est à l’origine du Salut de tous : Jésus, abaissé un peu au-dessous des Anges, mais couronné de Gloire et d’Honneur à cause de la Passion et de la mort » (2nd lect.) endurées pour nous, c'est-à-dire pour son Église-Épouse, qu’« il voulait se présenter à lui-même resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut : il la voulait sainte et irréprochable » (Ep 5, 27).
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Il n’y a pas si longtemps, un vieux prêtre me disait : « Si, à partir du texte de la parole de Dieu, l’homélie n’est pas « une bonne nouvelle », c’est que le curé n’a pas bien préparé son homélie ou que les paroissiens ont mal compris les lectures du dimanche. La parole de Dieu n’est pas une leçon de morale mais une bonne nouvelle » (c’est le sens du mot évangile en grec). Quelle est cette bonne nouvelle dans le discours de Jésus sur le mariage et le divorce?
Tout d’abord, nous constatons que les pharisiens ne sont pas intéressés à connaître la vérité. Ils questionnent Jésus pour le prendre en défaut : « c’était pour le mettre à l’épreuve ». Au temps de Moïse et au temps de Jésus, tout comme aujourd’hui, le divorce était permis. Dans presque tous les pays du monde, il existe une législation réglementant le divorce et le remariage.
L’expérience nous enseigne que dans les couples, toutes sortes de situations déplorables se développent : ça ne fonctionne pas toujours comme on l’avait prévu, les gens font de graves erreurs, il y a les infidélités, l’oppression et la violence à l’intérieur des familles, les incompréhensions et les silences mortels. Il en résulte des séparations et des divorces. Ensuite, il existe certains couples qui ne se séparent pas mais qui ne se parlent plus, qui refuse de se pardonner, de se réconcilier, de reprendre le dialogue.
La bonne nouvelle d’aujourd’hui se retrouve dans les attitudes et les valeurs que le Christ nous propose sur le mariage. Pour lui, le mariage n’est pas un contrat mais une alliance, et dans une alliance, les personnes sont toujours plus importantes que les institutions. Le Christ est celui qui s’occupe d’abord des personnes avant d’accuser et de lancer des pierres. Nous voyons comment il traite la Samaritaine avec ses six maris, la femme adultère en danger d’être lapidée, Marie Madeleine la prostituée, Zachée le collecteur d’impôts, les lépreux mis au ban de la société. Tous sont des exemples de la tendresse de Dieu, malgré la condition sociale souvent pénible et parfois répréhensible, où se retrouvent ces personnes.
Jésus mentionne que dans le mariage, la réciprocité doit être totale : les hommes et les femmes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre… » « Si une femme répudie son mari et en épouse un autre… » - Le droit juif ne permettait qu’à l’homme de divorcer, le droit romain permettait aux deux partenaires de le faire! Dans S. Marc, Jésus utilise le droit romain, plus juste et plus égalitaire.
L’argumentation de Jésus est en fait une défense de la femme. La femme n’est pas un objet jetable que l’on acquiert et dont on peut se débarrasser selon le bon vouloir du mari ! La loi juive disait : « Lorsqu’un homme aura pris une femme et l’aura épousée, s’il advient qu’elle ne trouve plus grâce à ses yeux parce qu’il a trouvé en elle quelque chose de choquant, il écrira pour elle une lettre de répudiation, la lui remettra en main, et la renverra de sa maison » (Deutéronome 24,1). Selon l’une des deux écoles de pensée au temps de Jésus, il suffisait que la femme déplaise à son mari, qu’elle brûle son repas par exemple, pour qu’il puisse la renvoyer. Au temps de Moïse, l’homme n’avait qu’à répéter trois fois : « je veux te divorcer » pour renvoyer la femme. Moïse, afin de rendre le divorce plus difficile, avait imposé « l’acte de divorce » - procédure compliquée à une époque où les gens ne savaient ni lire ni écrire. Il avait imposé cette procédure afin de protéger les femmes qui, dans la culture du temps, n’avaient aucun droit. C’est pourquoi Jésus ajoute que c’est à cause de leur « sclérose du cœur » (sclérocardia) que Moïse a promulgué cette loi. Saint Paul, que l’on accuse souvent de misogynie et qui en fait l’était beaucoup moins que les hommes de son temps, écrivait dans la lettre aux Éphésiens : « Les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Aimer sa femme, c'est s'aimer soi-même. Car nul n'a jamais haï sa propre chair; on la nourrit au contraire et on en prend soin. C’est justement ce que le Christ a fait pour son Église : ne sommes-nous pas les membres de son corps ? Voici donc que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église. Bref, en ce qui vous concerne, que chacun aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari. » (Ep 5, 22-33)
L’union entre deux personnes ne dépend pas seulement du «oui» prononcé au cours de la cérémonie du mariage... Il faut le renouveler tous les jours. S’il est beau de voir un couple s’unir dans le mariage, c’est encore plus beau de célébrer les 30e, 40e, 50e anniversaires de mariage d’un couple qui a toute une vie commune à son compte.
L’amour est comme le feu. Si l’on ne veut pas qu’il meure, il faut l’entretenir. D’où l’importance des gestes d’affection, du dialogue, des cadeaux, des mots de tendresse. Le mariage, dans le plan de Dieu, c’est quelque chose de beau, de sérieux, qui doit se construire au jour le jour. C’est plus qu’un contrat, c’est une alliance. Pour Jésus l’amour est fondé sur la tendresse du coeur et non sur des rapports de force; l’amour ne peut se vivre que dans la réciprocité et l’égalité. Il existe, selon lui, des attitudes, des façons d’agir dans le mariage qui assurent la stabilité et le respect du conjoint et des enfants. Le péché ou le mal ne consiste pas à enfreindre une loi, mais à briser les liens d’une relation importante. Cette rupture entraîne des résultats souvent pénibles et même parfois catastrophiques pour le couple et pour les enfants.
« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » C’est là l’idéal présenté par le Seigneur sur l’institution du mariage. Mais il sera toujours plein de tendresse pour tous, incluant les divorcés et les partenaires de mariages brisés. Les paroles de Jésus sont encore aujourd’hui une bonne nouvelle pour tous.
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 06 Octobre 2024
Vingt-septième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Bruno,
Fondateur de l'Ordre des Chartreux (1030-1101).
Sainte Foy de Conques, vierge et Martyre (IIIe s.).
Sainte Marie-Françoise des Cinq-Plaies
(Anne-Marie Gallo), Tertiaire Franciscaine (1715-1791).
Bienheureuse Marie-Rose Durocher, Fondatrice
des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de
Marie (1811 - 1849).
Bienheureux Isidore de Saint-Joseph, Religieux
Passioniste (1881-1916).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 2,18-24… Psaume 128(127),1-2.3.4-5.6… Lettre aux Hébreux 2,9-11… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,2-16.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Tous deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 18-24)
Lecture du Livre de la Genèse
Le Seigneur Dieu dit :
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l’homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C’étaient des êtres vivants,
et l’homme donna un nom à chacun.
L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l’homme s’endormit.
Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes,
puis il referma la chair à sa place.
Avec la côte qu’il avait prise à l’homme,
il façonna une femme
et il l’amena vers l’homme.
L’homme dit alors :
« Cette fois-ci, voilà l’os de mes os
et la chair de ma chair !
On l’appellera femme – Ishsha –,
elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-6
R/ Que le Seigneur nous bénisse
tous les jours de notre vie ! (cf. Ps 127, 5ac)
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie,
et tu verras les fils de tes fils. Paix sur Israël.
DEUXIÈME LECTURE
« Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés
doivent tous avoir même origine » (He 2, 9-11)
Lecture de la Lettre de Saint Paul
Apôtre aux Hébreux
Frères,
Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges,
nous le voyons couronné de gloire et d’honneur
à cause de sa Passion et de sa mort.
Si donc il a fait l’expérience de la mort,
c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous.
Celui pour qui et par qui tout existe
voulait conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire ;
c’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances,
celui qui est à l’origine de leur salut.
Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés
doivent tous avoir même origine ;
pour cette raison,
Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères,
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne
le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)
Alléluia. Alléluia.
Si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous ;
et en nous, son amour atteint la perfection.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
des pharisiens abordèrent Jésus
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :
« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
Jésus leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
Jésus répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »
Des gens présentaient à Jésus des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
« Ce que Dieu a uni »
« Ce que Dieu a uni »
Aujourd’hui, Jésus nous adresse une parole claire et nette. Cette clarté et cette netteté peuvent d’ailleurs dans le contexte actuel nous mettre mal à l’aise. En effet, il est délicat actuellement d’affirmer, de manière aussi tranchée que le fait l’évangile, « que celui qui a renvoyé sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Et si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d’adultère ». Tous, nous connaissons des couples qui se sont séparés, qui ont divorcé, nous connaissons les blessures et les douleurs que portent ces personnes et aussi leurs enfants. Conscient de ces douleurs, il nous est difficile de les accentuer en les condamnant comme adultères. Nous préférerons de beaucoup pouvoir soulager ces personnes et à les aider dans la mesure du possible.
Cependant, le texte de l’évangile de ce jour vient nous rappeler l’exigence évangélique de l’unité et de la fidélité des couples chrétiens. Comment pouvons-nous être à la fois fidèles à la parole de Jésus et accueillant envers les personnes qui ont vécu un échec dans leur relation conjugale ? D’une part, cette parole de Jésus doit venir interpeller tous ceux qui se préparent au mariage pour vérifier si c’est bien dans cette voie de l’unité et de la fidélité qu’ils veulent s’engager. D’autre part, pour ceux qui sont déjà engagés dans les liens du mariage, cette parole les invite à trouver les solutions justes pour réussir leur relation conjugale en s’interrogeant sur la manière dont se construisent cette unité et cette fidélité.
Pour accueillir cette parole comme une lumière et comme un point de repère pour mener votre vie conjugale et familiale, il faut en entendre toute la force spirituelle. En effet, Jésus, en reprenant le texte de la genèse, ne veut pas d’abord souligner l’obligation morale qu’ont les époux de demeurer ensemble toute leur vie, mais, en disant que l’homme et la femme ne font plus qu’un, Jésus souligne la dimension spirituelle du couple. Ce petit mot « un » a un sens bien particulier car, dans la Bible, on n’utilise pas un terme de manière irréfléchi, sans avoir à l’esprit les occurrences de ce mot dans d’autres passages. Or ce petit mot de « un » est utilisé dans un texte fondamental de l’Ancien Testament, au livre du Deutéronome (6,4) : « Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, est un ». En disant au livre de la Genèse que l’homme et la femme qui s’unissent dans le mariage ne font plus qu’un, la révélation biblique ne veut pas dire d’abord que l’homme et la femme, dans le mariage, devront être bien d’accord entre eux sur tout. Mais, le texte biblique révèle avant tout que l’homme et la femme, engagés dans le mariage, sont image de Dieu et que le Seigneur est celui qui les unit.
C’est ainsi que l’Eglise présente le sacrement de mariage aux futurs époux. En leur demandant de s’engager librement sur les valeurs d’unité, de fidélité et de fécondité, l’Eglise demande aux fiancés de s’engager à transformer leur amour humain dans l’amour de Dieu. En s’engageant dans un amour unique et fécond, il s’engage à transformer l’amour qu’ils ressentent l’un pour l’autre dans l’amour même de Dieu qui seul est véritablement unique, fidèle et fécond. C’est donc au sens fort qu’il faut comprendre cette phrase « ce que Dieu a uni ». Car l’amour humain qui s’est engagé sur cette voie de l’unité, de la fidélité et de la fécondité n’est pas seul dans cet engagement. L’amour humain engagé dans le mariage est saisi par l’amour même de Dieu qui d’une certaine manière veut le prendre en charge et le mener à son accomplissement. Et d’ailleurs, sans cette présence de Dieu à nos côtés pourrions-nous réussir notre engagement à aimer pour toujours une même personne ? Notre capacité à aimer est limitée si nous sommes laissés à nous-mêmes. La fidélité conjugale est presque une gageure humainement, car elle demande un véritable dépassement de soi qui est quelquefois héroïque. C’est pourquoi la présence et l’aide de notre Dieu-Trinité, qui est communion d’amour, est l’appui nécessaire pour mener à bien notre engagement.
L’Esprit du Seigneur, présent en nous, peut transformer notre amour, qui est limité, dans l’amour immense de Dieu. C’est pourquoi l’Eglise croit à la possibilité de l’amour conjugal unique, fidèle, et fécond à l’image même de Dieu. Car l’Esprit Saint uni à notre esprit peut nous permettre d’aller infiniment au-delà de ce que nous pouvons concevoir de l’amour. Peu à peu notre amour humain est conduit et transformé pour participer à l’amour même du Père pour le Fils, et nous devenons ainsi participants de l’amour de Dieu. Nous découvrons alors qu’un mystère nous habite, qu’il y a en chacun de nous quelque chose de plus grand que nous. Quand les époux échangent entre eux, quand ils se pardonnent, même quand ils se donnent l’un à l’autre charnellement, leur amour n’est plus simplement le leur, il est l’œuvre de Dieu, et participation à l’amour de Dieu. Car en Jésus-Christ, Dieu nous a adressé une parole, il nous a pardonné, il s’est donné à nous comme l’époux de l’humanité. Il y a une véritable similitude entre la vie de Jésus telle que nous la livrent les Évangiles, et votre manière de pratiquer l’amour conjugal. Jésus nous apprend à dialoguer, à pardonner, à donner sa vie et à porter du fruit. C’est pourquoi le couple est sacrement de l’amour trinitaire et image de l’amour du Christ pour l’Eglise, c’est-à-dire de l’humanité sauvée.
En comprenant ainsi le sacrement du mariage, nous voyons que la parole biblique est une invitation pour les couples chrétiens à prendre conscience du mystère qu’ils sont eux-mêmes. Ils sont image de l’amour trinitaire et image de l’amour du Christ pour les hommes. La grandeur de cette vocation est de manifester aux yeux du monde cet amour de Dieu qui est capable de transformer notre amour humain en un amour divin, fort, unique et fécond. De plus, nous sommes invités à la confiance quant à la réussite de votre vie familiale, car elle n’est pas simplement le résultat de votre bonne volonté. C’est bien l’amour de Dieu qui vous unit, et ce que Dieu a uni, même vos manques d’amour, vos infidélités, ne peuvent porter atteinte à ce fondement, à ce rocher sur lequel vous êtes bâtis. Enfin, la révélation biblique nous permet aussi de comprendre pourquoi Jésus nous parle avec autant de clarté et de netteté, cars les échecs conjugaux sont aussi des échecs pour Dieu lui-même. Dès le début de la création, comme fondement et comme couronnement de la création, le Seigneur a voulu que le couple soit son image sur terre. En portant atteinte à l’unité du couple, les séparations portent atteinte à l’image de Dieu tel qu’il voudrait se faire connaître aux hommes. Il ne peut donc pas rester indifférent ni impassible face à ces échecs. Le Seigneur nous rappelle aujourd’hui que face aux difficultés de la vie conjugale, la réponse essentielle est l’ouverture de la famille à la présence de l’amour trinitaire comme source et sommet de l’amour conjugal.
Frère Antoine-Marie, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que
Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !
Autre commentaire de ce jour.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que
Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !
Jésus enseigne. Des pharisiens se sont mêlés à la foule. Brusquement ils interrompent le Maître, et « pour le mettre à l’épreuve » lui posent une question. Leur demande surprend car tout Juif pieux de l’époque aurait pu donner la réponse. Jésus les renvoie d’ailleurs à la Loi de Moïse qu’ils énoncent sans hésitation ; mais c’est la position de Jésus sur ce sujet délicat qu’ils désirent entendre : « Moïse a certes permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation, mais toi que dis-tu ? »
L’enseignement de Notre-Seigneur qu’ils viennent d’interrompre inopinément, portait probablement sur la famille, l’importance de la fidélité de l’amour conjugal et le respect dû à la femme. Les foules étaient touchées par l’autorité de sa parole qui ouvrait de nouveaux horizons.
Aussi, pour casser son ascendant sur l’auditoire, les pharisiens cherchent-ils, par leur pseudo-question, à mettre Jésus en opposition à la Loi. Le piège est clair : si Jésus récuse la répudiation, il se prétend supérieur à Moïse ; s’il l’accepte, la preuve est faite qu’il n’est qu’un beau parleur qui, malgré les apparences, n’enseigne rien de neuf.
Notre Seigneur déjoue leur stratagème en remontant en amont de Moïse jusqu’à la Genèse, c'est-à-dire jusqu’au dessein originel de Dieu sur l’homme et la femme. Il s’appuie sur ces textes fondateurs pour argumenter en faveur de l’indissolubilité du mariage.
La différence sexuelle, inscrite dans la nature, est un don du Créateur qu’il convient d’interpréter comme un appel à la communion par la donation réciproque des époux. « A cause de cela », c’est-à-dire pour répondre à cet appel, « tous deux ne feront plus qu’un ». Et Jésus insiste : « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils ne font plus qu’un ». Cette unité est l’aboutissement du projet de Dieu sur l’homme et la femme. Projet dans lequel le Très-Haut s’investit - bien plus qu’il réalise lui-même avec les époux et en eux, puisque Jésus ajoute : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ».
La doctrine concernant l’indissolubilité du lien matrimonial est exigeante mais cohérente : le mariage scelle le don réciproque total des personnes, jusque dans leur dimension charnelle. Or ce qui est donné ne peut plus être repris : « La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme » (1 Co 7,4). La symétrie et la réciprocité de la donation garantissent qu’aucun des deux époux ne dispose de l’autre au point de pouvoir le rejeter, puisqu’il ne s’appartient plus à lui-même.
Depuis les origines, l’union de l’homme et de la femme constitue l’image la plus parlante de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Aussi tolérer la possibilité d’une rupture entre les époux reviendrait à envisager une possible mise en cause de cet engagement réciproque, ce que Jésus refuse résolument.
La lettre aux Ephésiens nous révèle même que l’archétype des relations entre l’époux et l’épouse n’est rien de moins que l’union indéfectible du Christ et de l’Église : « L'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église » (Ep 5, 31-32).
Cet enseignement nous invite à convertir résolument notre regard sur la sexualité humaine, afin d’y discerner non pas un simple fruit de l’évolution biologique, mais une grâce et un appel qui viennent d’en-haut. La sexualité est un don au service de la relation d’amour et dès lors de la vie. La différence sexuelle nous révèle que le don réciproque est la caractéristique fondamentale de l’existence personnelle.
Nous sommes hélas loin, de nos jours, de cette approche contemplative qui permet de reconnaître, jusque dans des réalités aussi naturelles que la masculinité et la féminité, une Parole de Dieu qui confirme l’enseignement du Christ, nous invitant au don de nous-mêmes sans retour.
Hélas, l’éthique consensuelle contemporaine récuse l’objectivité de la « loi naturelle » ; au nom de l’autonomie absolue de l’individu, elle refuse d’envisager que le corps puisse nous parler d’un soi-disant dessein de Dieu sur nous. Elle promeut dès lors une conception purement contractuelle du lien matrimonial, fondé sur le principe du libre arbitre de chacun des époux - impliquant dès lors la possibilité du divorce par consentement mutuel.
Pourtant, l’importance sociale de la famille demeure : les sondages révèlent que la majorité des jeunes d’aujourd’hui aspirent à la « réussite familiale ». Mais le nombre croissant de divorces révèle en même temps que le volontarisme ne suffit pas pour fonder une alliance. Si l’union ne dure pas, c’est que le but recherché au sein de ces couples qui se font et se défont, n’est pas le service du bien de l’autre dans la charité, mais l’accomplissement individuel de soi. Or deux individualités peuvent constituer une collectivité, mais pas une communauté, et encore moins une famille. Hélas, combien de temps encore allons-nous nous laisser tromper par le mensonge de l’individualisme, qui nous invite à ne voir en l’autre qu’un moyen au service de notre propre épanouissement ?
L’amour de convoitise - car c’est bien de cela qu’il s’agit - est une caricature de l’Amour authentique, que Benoît XVI dénonce fermement dans sa dernière Lettre encyclique Caritas in veritate : « Dépourvu de Vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement remplie. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité. Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier son contraire » (n° 3).
Notre réflexion n’est sans doute pas sans rapport avec la seconde partie - quelque peu surprenante - de la péricope évangélique : Jésus passe abruptement d’un discours sur le couple, à l’accueil des enfants, qu’il nous donne comme modèles pour accéder au Royaume. Saint Marc précise que Jésus « se fâcha » en voyant que les disciples écartaient les enfants qui cherchaient à s’approcher de lui.
Leur spontanéité à son égard est en effet le témoignage le plus éloquent de l’attitude à laquelle Notre-Seigneur nous invite : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas », mais faites de même : « car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemble. Amen je vous le dis : celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant, n’y entrera pas ».
Il nous faut retrouver l’humilité de l’enfant qui s’approche en toute simplicité de Jésus, pour recevoir sa bénédiction et jouir de sa proximité. Contrairement à l’individu qui vit dans l’illusion mensongère d’une autonomie absolue, l’enfant se reconnait dépendant et s’ouvre spontanément à la relation avec l’autre, dont il sait qu’il a besoin.
Puissions-nous nous laisser embrasser et bénir par Jésus comme ces enfants à qui il impose les mains. Et « puisque le Créateur et Maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu’à la gloire », mettons-nous docilement à la suite de « Celui qui est à l’origine du Salut de tous : Jésus, abaissé un peu au-dessous des Anges, mais couronné de Gloire et d’Honneur à cause de la Passion et de la mort » (2nd lect.) endurées pour nous, c'est-à-dire pour son Église-Épouse, qu’« il voulait se présenter à lui-même resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut : il la voulait sainte et irréprochable » (Ep 5, 27).
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Bonne nouvelle
Autre commentaire de ce jour.
Bonne nouvelle
Il n’y a pas si longtemps, un vieux prêtre me disait : « Si, à partir du texte de la parole de Dieu, l’homélie n’est pas « une bonne nouvelle », c’est que le curé n’a pas bien préparé son homélie ou que les paroissiens ont mal compris les lectures du dimanche. La parole de Dieu n’est pas une leçon de morale mais une bonne nouvelle » (c’est le sens du mot évangile en grec). Quelle est cette bonne nouvelle dans le discours de Jésus sur le mariage et le divorce?
Tout d’abord, nous constatons que les pharisiens ne sont pas intéressés à connaître la vérité. Ils questionnent Jésus pour le prendre en défaut : « c’était pour le mettre à l’épreuve ». Au temps de Moïse et au temps de Jésus, tout comme aujourd’hui, le divorce était permis. Dans presque tous les pays du monde, il existe une législation réglementant le divorce et le remariage.
L’expérience nous enseigne que dans les couples, toutes sortes de situations déplorables se développent : ça ne fonctionne pas toujours comme on l’avait prévu, les gens font de graves erreurs, il y a les infidélités, l’oppression et la violence à l’intérieur des familles, les incompréhensions et les silences mortels. Il en résulte des séparations et des divorces. Ensuite, il existe certains couples qui ne se séparent pas mais qui ne se parlent plus, qui refuse de se pardonner, de se réconcilier, de reprendre le dialogue.
La bonne nouvelle d’aujourd’hui se retrouve dans les attitudes et les valeurs que le Christ nous propose sur le mariage. Pour lui, le mariage n’est pas un contrat mais une alliance, et dans une alliance, les personnes sont toujours plus importantes que les institutions. Le Christ est celui qui s’occupe d’abord des personnes avant d’accuser et de lancer des pierres. Nous voyons comment il traite la Samaritaine avec ses six maris, la femme adultère en danger d’être lapidée, Marie Madeleine la prostituée, Zachée le collecteur d’impôts, les lépreux mis au ban de la société. Tous sont des exemples de la tendresse de Dieu, malgré la condition sociale souvent pénible et parfois répréhensible, où se retrouvent ces personnes.
Jésus mentionne que dans le mariage, la réciprocité doit être totale : les hommes et les femmes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre… » « Si une femme répudie son mari et en épouse un autre… » - Le droit juif ne permettait qu’à l’homme de divorcer, le droit romain permettait aux deux partenaires de le faire! Dans S. Marc, Jésus utilise le droit romain, plus juste et plus égalitaire.
L’argumentation de Jésus est en fait une défense de la femme. La femme n’est pas un objet jetable que l’on acquiert et dont on peut se débarrasser selon le bon vouloir du mari ! La loi juive disait : « Lorsqu’un homme aura pris une femme et l’aura épousée, s’il advient qu’elle ne trouve plus grâce à ses yeux parce qu’il a trouvé en elle quelque chose de choquant, il écrira pour elle une lettre de répudiation, la lui remettra en main, et la renverra de sa maison » (Deutéronome 24,1). Selon l’une des deux écoles de pensée au temps de Jésus, il suffisait que la femme déplaise à son mari, qu’elle brûle son repas par exemple, pour qu’il puisse la renvoyer. Au temps de Moïse, l’homme n’avait qu’à répéter trois fois : « je veux te divorcer » pour renvoyer la femme. Moïse, afin de rendre le divorce plus difficile, avait imposé « l’acte de divorce » - procédure compliquée à une époque où les gens ne savaient ni lire ni écrire. Il avait imposé cette procédure afin de protéger les femmes qui, dans la culture du temps, n’avaient aucun droit. C’est pourquoi Jésus ajoute que c’est à cause de leur « sclérose du cœur » (sclérocardia) que Moïse a promulgué cette loi. Saint Paul, que l’on accuse souvent de misogynie et qui en fait l’était beaucoup moins que les hommes de son temps, écrivait dans la lettre aux Éphésiens : « Les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Aimer sa femme, c'est s'aimer soi-même. Car nul n'a jamais haï sa propre chair; on la nourrit au contraire et on en prend soin. C’est justement ce que le Christ a fait pour son Église : ne sommes-nous pas les membres de son corps ? Voici donc que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église. Bref, en ce qui vous concerne, que chacun aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari. » (Ep 5, 22-33)
L’union entre deux personnes ne dépend pas seulement du «oui» prononcé au cours de la cérémonie du mariage... Il faut le renouveler tous les jours. S’il est beau de voir un couple s’unir dans le mariage, c’est encore plus beau de célébrer les 30e, 40e, 50e anniversaires de mariage d’un couple qui a toute une vie commune à son compte.
L’amour est comme le feu. Si l’on ne veut pas qu’il meure, il faut l’entretenir. D’où l’importance des gestes d’affection, du dialogue, des cadeaux, des mots de tendresse. Le mariage, dans le plan de Dieu, c’est quelque chose de beau, de sérieux, qui doit se construire au jour le jour. C’est plus qu’un contrat, c’est une alliance. Pour Jésus l’amour est fondé sur la tendresse du coeur et non sur des rapports de force; l’amour ne peut se vivre que dans la réciprocité et l’égalité. Il existe, selon lui, des attitudes, des façons d’agir dans le mariage qui assurent la stabilité et le respect du conjoint et des enfants. Le péché ou le mal ne consiste pas à enfreindre une loi, mais à briser les liens d’une relation importante. Cette rupture entraîne des résultats souvent pénibles et même parfois catastrophiques pour le couple et pour les enfants.
« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » C’est là l’idéal présenté par le Seigneur sur l’institution du mariage. Mais il sera toujours plein de tendresse pour tous, incluant les divorcés et les partenaires de mariages brisés. Les paroles de Jésus sont encore aujourd’hui une bonne nouvelle pour tous.
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Quand je pense aux maisons chrétiennes, j’aime les imaginer lumineuses et gaies, comme celle de la Sainte Famille » (Saint Josémaria)
« Les enfants paient aussi le prix des unions immatures et des séparations irresponsables : ils en sont les premières victimes. Ils subissent les résultats de la culture [égoïste] des droits subjectifs » (François)
« Le couple conjugal forme une "intime communauté de vie et d’amour conjugal, fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur". Elle est établie sur l’alliance des conjoints, c’est-à-dire, sur leur consentement personnel et irrévocable" (Concile Vatican II). Tous deux se donnent définitivement et totalement l’un à l’autre. Ils ne sont plus deux, mais forment désormais une seule chair. L’alliance contractée librement par les époux leur impose l’obligation de la maintenir une et indissoluble. "Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer" (Mc 10,9) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.364)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 07 Octobre 2024
Lundi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Notre-Dame du Rosaire.
Fête dans le calendrier propre à Malte; Mémoire obligatoire
le 08 Octobre en Finlande.
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https: // www . introibo . fr/07-10-Notre-Dame-du-Rosaire
Saint Marc, Pape (34e) en
336 (+ 336)
Saint Auguste, Prêtre et abbé à Bourges (+ 560)
Bienheureux Angel Cuartas Cristóbal et ses
8 compagnons, Martyrs de la guerre civile
espagnole entre 1934 et 1937 (XXe siècle)
Vénérable Maria degli Angeli,Fondatrice des
carmélites de Sainte-Thérèse de Turin (+ 1949)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
Nous n’allons pas reprendre aujourd’hui tous les détails de cette parabole de Jésus, si fraîche, si sobre, sur laquelle nous méditons depuis des années. Allons droit à l’essentiel, et essayons d’entrer dans la pédagogie de Jésus.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est que Jésus répond à une question en questionnant à son tour. Le scribe lui demande : « Que dois-je faire ? » Jésus répond : « Que lis-tu ? » Le scribe ne questionnait pas tant pour savoir la vérité que pour mettre Jésus à l’épreuve en l’entraînant sur le terrain des querelles théologiques. Jésus ne relève pas l’agressivité de cette question-piège, et il ramène l’homme face à la vérité qu’il ne cherchait pas vraiment. Il lui dit, en quelque sorte : la réponse, tu la connais, et c’est toi qui vas me la donner.
Et de fait le scribe rapproche infailliblement deux versets du Deutéronome et du Lévitique.
Ainsi en va-t-il souvent des questions que nous posons à Dieu : « Que dois-je faire ? Quel est le sens de ma vie ? Comment cela se fera-t-il ? Comment ce que je vis débouchera-t-il sur la vie éternelle ? » Jésus pourrait nous dire : la réponse, tu la connais déjà ; mon Père depuis longtemps te l’a livrée.
Effectivement, au niveau de la mémoire et du raisonnement, à partir de la parole de Dieu nous sommes capables d’articuler une réponse très sensée et que nous savons définitive, nous sommes à même de « bien répondre », sans que cela change notre vie. Or Jésus nous attend au niveau de la vie et de l’action : « Fais cela et tu vivras »; « engage dans ta relation au Père toutes les ressources de ton affectivité et de ton intelligence, aime-le avec la passion de le connaître, et comprends-le avec ton cœur. Use tes forces à le chercher. Redis sans cesse : ’Abba, Père !’ C’est cela qui fait vivre ! Et puis refais chaque jour pour chacun de tes frères le rêve de bonheur que tu fais pour toi. Désire intensément pour lui la liberté que tu veux pour toi, la beauté et la paix que tu cherches pour toi. Fais cela, fais-le de grand cœur, et tu auras la vie. »
Autre trait frappant de la pédagogie de Jésus : il aime renverser les perspectives.
Le scribe lui demande : « Qui est mon prochain ? » Jésus répond : « Celui dont tu rends proche ». Ton prochain, ce n’est pas une catégorie d’hommes bien déterminée que tu connaîtrais à l’avance ; mais c’est tout homme, car tu peux te rapprocher de tout homme et rendre tout homme tout proche de toi.
Ainsi Jésus étend à toute l’humanité le champ de notre amour. Souvent le prochain sera fortuit, et nous n’aurons pas de raison spéciale de l’aimer ou de nous rendre proches de lui, pas d’autre motif qu’une rencontre ménagée par le Seigneur. Le Samaritain aurait eu mille raisons de laisser agoniser ce Judéen au bord de la route; mais, simplement, « il l’a vu et il en a eu pitié ».
C’est toujours ainsi que commence la charité : il faut savoir regarder et rester vulnérable au malheur, aux besoins et aux appels. Mais on ne sait jamais où la charité finira : après le moment de la pitié vient le moment de la charité active; après les soins d’urgence viendra le transport du blessé, puis s’ajouteront les frais d’auberge ou d’hôpital. Car c’est souvent un blessé, un frère blessé, une sœur blessée, que Jésus met sur notre route. Or un blessé ne peut pas faire grand chose pour se soigner et pour guérir : il a besoin de nous.
Une chose est certaine : si on ramasse le blessé, il faudra repasser le voir ; si on s’arrête quand un homme souffre, il faut s’attendre à payer la note à la place des bandits.
Si nous nous arrêtons tout au long de la route chaque fois qu’un frère ou une sœur ont besoin de nous, nous arriverons sans doute en retard pour beaucoup de choses, nous aurons perdu le temps de bien des joies et l’argent de bien des négoces, mais nous aurons vécu pour l’unique nécessaire, car en nous faisant tout proches du plus perdu, du plus seul, du plus désespéré de nos frères, nous nous serons approchés tout près du cœur de Dieu.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Nous nous trouvons au chapitre 10 de l’Évangile de Saint Luc, dans la section centrale du récit lucanien qui se présente sous la forme de la montée de Jésus vers Jérusalem : « Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. » (Lc 9, 51)
Pour Saint Luc, Jérusalem représente la cité où se réalise le Salut et le voyage de Jésus vers cette cité est un thème central chez lui.
Le fait que son Évangile commence dans la cité sainte (Lc 1, 5) et finisse dans la même cité (Lc 24, 52) n’est pas fortuit. Et dans cette section centrale, Saint Luc répète avec insistance que Jésus se dirige résolument vers Jérusalem.
Le texte de ce jour, où nous est racontée la parabole du bon Samaritain dans le contexte d’une discussion avec un docteur de la Loi au sujet du « grand commandement », fait aussi partie de cette section. Il n’est donc pas étonnant d’y retrouver à nouveau la thématique du voyage vers Jérusalem.
Les Pères de l’Église, Saint Ambroise, Saint Augustin et bien d’autres, prenant en compte toute la symbolique de « Jérusalem » comme la cité sainte du salut, interprètent ainsi cette parabole : Dans l’homme qui descend de Jérusalem vers Jéricho, ils voient la figure d’Adam représentant toute l’humanité qui s’est exclut du paradis de l’Eden à cause du péché.
Dans les brigands, ils voient le tentateur qui nous éloigne de l’amitié divine, nous poursuit de ses embûches et tient en esclavage notre humanité blessée par le péché.
Dans la figure du Prêtre et du Lévite, ils lisent l’insuffisance de la Loi ancienne à accomplir notre Salut que seul pourra réaliser notre Bon Samaritain qui, partant lui aussi de la Jérusalem Céleste, vient à notre rencontre pour nous soigner de la morsure du péché avec l’huile de sa grâce et le vin de son Esprit.
Dans la figure de l’auberge, ils voient l’image de l’Église et dans l’aubergiste celle des pasteurs à qui Jésus confiera la charge de prendre soin de son peuple.
Ils interprètent le départ du Bon Samaritain de l’auberge comme la Résurrection et l’Ascension de Jésus à la droite du Père mais qui promet de revenir pour donner à chacun sa récompense.
Enfin, ils voient dans les deux deniers la Sainte Écriture et les Sacrements que Jésus laisse à son Église pour nous aider à cheminer vers la sainteté.
Il nous faut revenir alors à la question initiale du docteur de la Loi : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la Vie éternelle ? »
La question était donc bien celle du Salut. Jésus n’avait pas répondu. Il avait simplement posé une autre question : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit, que lis-tu ? »
Que fit alors le docteur de la Loi ? Il répondit, certes. Mais seulement à la première interrogation de Jésus.
Il répéta « ce qui est écrit » dans la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »
Mais, il ne dit pas « ce qu’il lisait » c’est-à-dire la manière dont il interprétait ce grand commandement…
C’est précisément pour entrer dans cet effort de lecture de la Loi que Jésus lui raconte la parabole du Bon Samaritain.
Alors, le docteur de la Loi peut « lire » que la Vie éternelle est le fruit d’une vie menée à l’imitation de celle du Christ, le Bon Samaritain.
Il découvre que le Salut s’obtient non pas en aimant celui qui serait reconnu comme son prochain mais en se faisant par Amour, comme Jésus Lui-même, le prochain de tout homme. En effet, Jésus fait basculer la question de « Et qui donc est mon prochain ? » à « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »
Poser la question « qui est mon prochain ? » implique que certains de le soient pas. A sa suite, Jésus nous appelle à rejoindre nos frères qui cheminent loin de lui, à nous faire proches d’eux, pour les conduire jusque dans la demeure de l’Église où nourris de la Parole et des Sacrements ils pourront renaître à la Vie même de Dieu.
Avec eux, nous pourrons alors partager le fruit du Salut car nous vivrons ensemble de l’Amour gratuit que Dieu a pour tout homme.
« Seigneur, que nous ne nous préoccupions pas tant de savoir qui est notre prochain mais de nous faire proche de tout homme que nous croisons sur notre route.
Enseigne-nous à nous faire les canaux de cette Miséricorde dont tu nous fais grâce et qui nous sauve chaque fois que nous l’implorons. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Une prière eucharistique dit : ouvre mes yeux à toute détresse, inspire nous une parole, un geste qui conviennent pour soutenir notre prochain dans la peine ou dans l'épreuve. Donne-nous de le servir avec un cœur généreux. C'est la signification de cette parabole que nous venons d'entendre. Cette page n'a aucune portée moralisatrice. C'est une parabole de la rédemption, disaient les Pères de l'Église. Une parabole de libération des tombés aux mains des brigands qui se retrouvent à tous les coins de rue où nous passons.
C'est un appel urgent pour une terre neuve. Appel qui remonte au début du monde. Faire entre nous un paradis sur terre. Un paradis entre voisins. Un paradis entre membre de nos familles. La foi chrétienne n'est pas un paradis fiscal à protéger mais à faire voir dans nos agir quotidiens. Je te rendrai à mon retour tout ce que tu auras fait pour lui. Qui ne se préoccupe pas de la misère d’autrui n’est pas chrétien, même s’il est baptisé et s’il va à l’église. Cette scène de l'évangile, ce geste de s'arrêter pour porter attention aux blessés de nos routes, aux itinérants, marginalisés, migrants et étrangers, aux sikhs aux turbans, se réalise chaque jour autour de nous. Nos mass média ne nous rapportent pas ces beaux gestes parce qu'ils se spécialisent à nous faire voir des comportements moins qu'humains.
La compassion, l'amour dont notre foi clame comme première attitude chrétienne, est une exigence promue au premier rang par Jésus. Être chrétien, ce n'est pas rester là à regarder le ciel sans rien voir autour de nous. Jésus nous a montré que la vie chrétienne se vit sur la route, aux croisés des chemins. Le message évangélique nous place à côté des maganés, des étrangers nombreux autour de nous. Ce message, François, l'évêque de Rome, ne cesse de l'exprimer avec une clarté indubitable. Une Église, dit-il, qui ne sort pas est une Église qui s'auto-regarde, une Église malade. Je préfère une Église accidentée à une Église qui s'auto-regarde. Notre foi nous engage, est un engagement en faveur de la libération des tombés sur la route.
Ce matin, nous émerveiller de la beauté de ce geste d'un voyageur devant un inconnu. Nous émerveiller pour en garder mémoire. Nous émerveiller jusqu'à faire pareil. Il y a dans cette page quelque chose à conserver précieusement, jalousement au fond de nos cœurs. Ce quelque chose, il faut le garder en soi pendant toute notre vie. Ce quelque chose semé dans nos cœurs par la Parole de l'évangile de ce matin, est un appel à sortir, à ne pas avoir peur de nous éloigner de nos temples, de nos liturgies pour rencontrer Dieu tombé aux mains des brigands. Il faut savoir quitter Dieu pour Dieu (saint Vincent de Paul). Notre première priorité: ne pas laisser Dieu mourir sur le bord de nos routes.
Sortir est une exigence des évangiles, une exigence de Jésus. Au chapitre 25 de l’évangile de Matthieu, Jésus aborde le thème d'une foi sorteuse : Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi. Et il ajoute : Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! (Mt 25, 35-40).
Un chrétien, s'il n'est pas un révolutionnaire en ce temps, n'est pas chrétien, disait François récemment. Pas des révolutionnaires par les guerres mais par la compassion et le souci des autres. Cette page est semée en abondance dans tous les cœurs, pas seulement des chrétiens. On peut n’être pas chrétien, on peut n’être pas très croyant, et être un bon Samaritain. Le non croyant aussi possède cette capacité de compassion qui rend belle la race humaine.
Saint Vincent de Paul se demandait : Quel est le premier acte de la charité ? Quelle production fait un cœur qui en est animé ? Qu'est-ce qui sort de lui, à la différence d'un homme qui en est dépourvu ? Et l'évangile répond ce matin : c'est de bien faire à chacun comme nous voudrions raisonnablement qu'il nous soit fait. Jésus, nous le saluons dans ce pain. Nous le rencontrons aussi dehors, sur nos routes quotidiennes. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 07 Octobre 2024
Lundi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Notre-Dame du Rosaire.
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le 08 Octobre en Finlande.
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Saint Marc, Pape (34e) en
336 (+ 336)
Saint Auguste, Prêtre et abbé à Bourges (+ 560)
Bienheureux Angel Cuartas Cristóbal et ses
8 compagnons, Martyrs de la guerre civile
espagnole entre 1934 et 1937 (XXe siècle)
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 1, 6-12... Psaume 111(110), 1-2.7-8.9.10c... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10, 25-37.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« L’Évangile que j’ai proclamé, ce n’est pas
d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais
par révélation de Jésus Christ » (Ga 1, 6-12)
Lecture de la Lettre de Saint Paul Apôtre
aux Galates
Frères,
je m’étonne que vous abandonniez si vite
celui qui vous a appelés par la grâce du Christ,
et que vous passiez à un Évangile différent.
Ce n'en est pas un autre :
il y a seulement des gens qui jettent le trouble parmi vous
et qui veulent changer l’Évangile du Christ.
Pourtant, si nous-mêmes, ou si un ange du ciel
vous annonçait un Évangile
différent de celui que nous vous avons annoncé,
qu’il soit anathème !
Nous l’avons déjà dit, et je le répète encore :
si quelqu’un vous annonce
un Évangile différent de celui que vous avez reçu,
qu’il soit anathème !
Maintenant, est-ce par des hommes ou par Dieu
que je veux me faire approuver ?
Est-ce donc à des hommes que je cherche à plaire ?
Si j’en étais encore à plaire à des hommes,
je ne serais pas serviteur du Christ.
Frères, je tiens à ce que vous le sachiez,
l’Évangile que j’ai proclamé
n’est pas une invention humaine.
Ce n’est pas non plus d’un homme
que je l’ai reçu ou appris,
mais par révélation de Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 110 (111), 1-2, 7-8, 9.10c
R/ Le Seigneur garde toujours
mémoire de son alliance.
ou : Alléluia ! (cf. Ps 110, 5b)
De tout cœur je rendrai grâce au Seigneur
dans l’assemblée, parmi les justes.
Grandes sont les œuvres du Seigneur ;
tous ceux qui les aiment s’en instruisent.
Justesse et sûreté, les œuvres de ses mains,
sécurité, toutes ses lois,
établies pour toujours et à jamais,
accomplies avec droiture et sûreté !
Il apporte la délivrance à son peuple ;
son alliance est promulguée pour toujours :
saint et redoutable est son nom.
À jamais se maintiendra sa louange.
ÉVANGILE :
« Qui est mon prochain ? » (Lc 10, 25-37)
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
voici qu’un docteur de la Loi se leva
et mit Jésus à l’épreuve en disant :
« Maître, que dois-je faire
pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda :
« Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ?
Et comment lis-tu ? »
L’autre répondit :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de toute ta force et de toute ton intelligence,
et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit :
« Tu as répondu correctement.
Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier,
dit à Jésus :
« Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole :
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho,
et il tomba sur des bandits ;
ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups,
s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ;
il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ;
il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en route,
arriva près de lui ;
il le vit et fut saisi de compassion.
Il s’approcha, et pansa ses blessures
en y versant de l’huile et du vin ;
puis il le chargea sur sa propre monture,
le conduisit dans une auberge
et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent,
et les donna à l’aubergiste, en lui disant :
“Prends soin de lui ;
tout ce que tu auras dépensé en plus,
je te le rendrai quand je repasserai.”
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain
de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répondit :
« Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »
Jésus lui dit :
« Va, et toi aussi, fais de même. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Le bon Samaritain
Le bon Samaritain
Nous n’allons pas reprendre aujourd’hui tous les détails de cette parabole de Jésus, si fraîche, si sobre, sur laquelle nous méditons depuis des années. Allons droit à l’essentiel, et essayons d’entrer dans la pédagogie de Jésus.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est que Jésus répond à une question en questionnant à son tour. Le scribe lui demande : « Que dois-je faire ? » Jésus répond : « Que lis-tu ? » Le scribe ne questionnait pas tant pour savoir la vérité que pour mettre Jésus à l’épreuve en l’entraînant sur le terrain des querelles théologiques. Jésus ne relève pas l’agressivité de cette question-piège, et il ramène l’homme face à la vérité qu’il ne cherchait pas vraiment. Il lui dit, en quelque sorte : la réponse, tu la connais, et c’est toi qui vas me la donner.
Et de fait le scribe rapproche infailliblement deux versets du Deutéronome et du Lévitique.
Ainsi en va-t-il souvent des questions que nous posons à Dieu : « Que dois-je faire ? Quel est le sens de ma vie ? Comment cela se fera-t-il ? Comment ce que je vis débouchera-t-il sur la vie éternelle ? » Jésus pourrait nous dire : la réponse, tu la connais déjà ; mon Père depuis longtemps te l’a livrée.
Effectivement, au niveau de la mémoire et du raisonnement, à partir de la parole de Dieu nous sommes capables d’articuler une réponse très sensée et que nous savons définitive, nous sommes à même de « bien répondre », sans que cela change notre vie. Or Jésus nous attend au niveau de la vie et de l’action : « Fais cela et tu vivras »; « engage dans ta relation au Père toutes les ressources de ton affectivité et de ton intelligence, aime-le avec la passion de le connaître, et comprends-le avec ton cœur. Use tes forces à le chercher. Redis sans cesse : ’Abba, Père !’ C’est cela qui fait vivre ! Et puis refais chaque jour pour chacun de tes frères le rêve de bonheur que tu fais pour toi. Désire intensément pour lui la liberté que tu veux pour toi, la beauté et la paix que tu cherches pour toi. Fais cela, fais-le de grand cœur, et tu auras la vie. »
Autre trait frappant de la pédagogie de Jésus : il aime renverser les perspectives.
Le scribe lui demande : « Qui est mon prochain ? » Jésus répond : « Celui dont tu rends proche ». Ton prochain, ce n’est pas une catégorie d’hommes bien déterminée que tu connaîtrais à l’avance ; mais c’est tout homme, car tu peux te rapprocher de tout homme et rendre tout homme tout proche de toi.
Ainsi Jésus étend à toute l’humanité le champ de notre amour. Souvent le prochain sera fortuit, et nous n’aurons pas de raison spéciale de l’aimer ou de nous rendre proches de lui, pas d’autre motif qu’une rencontre ménagée par le Seigneur. Le Samaritain aurait eu mille raisons de laisser agoniser ce Judéen au bord de la route; mais, simplement, « il l’a vu et il en a eu pitié ».
C’est toujours ainsi que commence la charité : il faut savoir regarder et rester vulnérable au malheur, aux besoins et aux appels. Mais on ne sait jamais où la charité finira : après le moment de la pitié vient le moment de la charité active; après les soins d’urgence viendra le transport du blessé, puis s’ajouteront les frais d’auberge ou d’hôpital. Car c’est souvent un blessé, un frère blessé, une sœur blessée, que Jésus met sur notre route. Or un blessé ne peut pas faire grand chose pour se soigner et pour guérir : il a besoin de nous.
Une chose est certaine : si on ramasse le blessé, il faudra repasser le voir ; si on s’arrête quand un homme souffre, il faut s’attendre à payer la note à la place des bandits.
Si nous nous arrêtons tout au long de la route chaque fois qu’un frère ou une sœur ont besoin de nous, nous arriverons sans doute en retard pour beaucoup de choses, nous aurons perdu le temps de bien des joies et l’argent de bien des négoces, mais nous aurons vécu pour l’unique nécessaire, car en nous faisant tout proches du plus perdu, du plus seul, du plus désespéré de nos frères, nous nous serons approchés tout près du cœur de Dieu.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la Vie éternelle ? »
Autre commentaire de ce jour.
« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la Vie éternelle ? »
Nous nous trouvons au chapitre 10 de l’Évangile de Saint Luc, dans la section centrale du récit lucanien qui se présente sous la forme de la montée de Jésus vers Jérusalem : « Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. » (Lc 9, 51)
Pour Saint Luc, Jérusalem représente la cité où se réalise le Salut et le voyage de Jésus vers cette cité est un thème central chez lui.
Le fait que son Évangile commence dans la cité sainte (Lc 1, 5) et finisse dans la même cité (Lc 24, 52) n’est pas fortuit. Et dans cette section centrale, Saint Luc répète avec insistance que Jésus se dirige résolument vers Jérusalem.
Le texte de ce jour, où nous est racontée la parabole du bon Samaritain dans le contexte d’une discussion avec un docteur de la Loi au sujet du « grand commandement », fait aussi partie de cette section. Il n’est donc pas étonnant d’y retrouver à nouveau la thématique du voyage vers Jérusalem.
Les Pères de l’Église, Saint Ambroise, Saint Augustin et bien d’autres, prenant en compte toute la symbolique de « Jérusalem » comme la cité sainte du salut, interprètent ainsi cette parabole : Dans l’homme qui descend de Jérusalem vers Jéricho, ils voient la figure d’Adam représentant toute l’humanité qui s’est exclut du paradis de l’Eden à cause du péché.
Dans les brigands, ils voient le tentateur qui nous éloigne de l’amitié divine, nous poursuit de ses embûches et tient en esclavage notre humanité blessée par le péché.
Dans la figure du Prêtre et du Lévite, ils lisent l’insuffisance de la Loi ancienne à accomplir notre Salut que seul pourra réaliser notre Bon Samaritain qui, partant lui aussi de la Jérusalem Céleste, vient à notre rencontre pour nous soigner de la morsure du péché avec l’huile de sa grâce et le vin de son Esprit.
Dans la figure de l’auberge, ils voient l’image de l’Église et dans l’aubergiste celle des pasteurs à qui Jésus confiera la charge de prendre soin de son peuple.
Ils interprètent le départ du Bon Samaritain de l’auberge comme la Résurrection et l’Ascension de Jésus à la droite du Père mais qui promet de revenir pour donner à chacun sa récompense.
Enfin, ils voient dans les deux deniers la Sainte Écriture et les Sacrements que Jésus laisse à son Église pour nous aider à cheminer vers la sainteté.
Il nous faut revenir alors à la question initiale du docteur de la Loi : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la Vie éternelle ? »
La question était donc bien celle du Salut. Jésus n’avait pas répondu. Il avait simplement posé une autre question : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit, que lis-tu ? »
Que fit alors le docteur de la Loi ? Il répondit, certes. Mais seulement à la première interrogation de Jésus.
Il répéta « ce qui est écrit » dans la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »
Mais, il ne dit pas « ce qu’il lisait » c’est-à-dire la manière dont il interprétait ce grand commandement…
C’est précisément pour entrer dans cet effort de lecture de la Loi que Jésus lui raconte la parabole du Bon Samaritain.
Alors, le docteur de la Loi peut « lire » que la Vie éternelle est le fruit d’une vie menée à l’imitation de celle du Christ, le Bon Samaritain.
Il découvre que le Salut s’obtient non pas en aimant celui qui serait reconnu comme son prochain mais en se faisant par Amour, comme Jésus Lui-même, le prochain de tout homme. En effet, Jésus fait basculer la question de « Et qui donc est mon prochain ? » à « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »
Poser la question « qui est mon prochain ? » implique que certains de le soient pas. A sa suite, Jésus nous appelle à rejoindre nos frères qui cheminent loin de lui, à nous faire proches d’eux, pour les conduire jusque dans la demeure de l’Église où nourris de la Parole et des Sacrements ils pourront renaître à la Vie même de Dieu.
Avec eux, nous pourrons alors partager le fruit du Salut car nous vivrons ensemble de l’Amour gratuit que Dieu a pour tout homme.
« Seigneur, que nous ne nous préoccupions pas tant de savoir qui est notre prochain mais de nous faire proche de tout homme que nous croisons sur notre route.
Enseigne-nous à nous faire les canaux de cette Miséricorde dont tu nous fais grâce et qui nous sauve chaque fois que nous l’implorons. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Servir les tombés sur la route, c'est contempler Dieu.
Autre commentaire de ce jour.
Servir les tombés sur la route, c'est contempler Dieu.
Une prière eucharistique dit : ouvre mes yeux à toute détresse, inspire nous une parole, un geste qui conviennent pour soutenir notre prochain dans la peine ou dans l'épreuve. Donne-nous de le servir avec un cœur généreux. C'est la signification de cette parabole que nous venons d'entendre. Cette page n'a aucune portée moralisatrice. C'est une parabole de la rédemption, disaient les Pères de l'Église. Une parabole de libération des tombés aux mains des brigands qui se retrouvent à tous les coins de rue où nous passons.
C'est un appel urgent pour une terre neuve. Appel qui remonte au début du monde. Faire entre nous un paradis sur terre. Un paradis entre voisins. Un paradis entre membre de nos familles. La foi chrétienne n'est pas un paradis fiscal à protéger mais à faire voir dans nos agir quotidiens. Je te rendrai à mon retour tout ce que tu auras fait pour lui. Qui ne se préoccupe pas de la misère d’autrui n’est pas chrétien, même s’il est baptisé et s’il va à l’église. Cette scène de l'évangile, ce geste de s'arrêter pour porter attention aux blessés de nos routes, aux itinérants, marginalisés, migrants et étrangers, aux sikhs aux turbans, se réalise chaque jour autour de nous. Nos mass média ne nous rapportent pas ces beaux gestes parce qu'ils se spécialisent à nous faire voir des comportements moins qu'humains.
La compassion, l'amour dont notre foi clame comme première attitude chrétienne, est une exigence promue au premier rang par Jésus. Être chrétien, ce n'est pas rester là à regarder le ciel sans rien voir autour de nous. Jésus nous a montré que la vie chrétienne se vit sur la route, aux croisés des chemins. Le message évangélique nous place à côté des maganés, des étrangers nombreux autour de nous. Ce message, François, l'évêque de Rome, ne cesse de l'exprimer avec une clarté indubitable. Une Église, dit-il, qui ne sort pas est une Église qui s'auto-regarde, une Église malade. Je préfère une Église accidentée à une Église qui s'auto-regarde. Notre foi nous engage, est un engagement en faveur de la libération des tombés sur la route.
Ce matin, nous émerveiller de la beauté de ce geste d'un voyageur devant un inconnu. Nous émerveiller pour en garder mémoire. Nous émerveiller jusqu'à faire pareil. Il y a dans cette page quelque chose à conserver précieusement, jalousement au fond de nos cœurs. Ce quelque chose, il faut le garder en soi pendant toute notre vie. Ce quelque chose semé dans nos cœurs par la Parole de l'évangile de ce matin, est un appel à sortir, à ne pas avoir peur de nous éloigner de nos temples, de nos liturgies pour rencontrer Dieu tombé aux mains des brigands. Il faut savoir quitter Dieu pour Dieu (saint Vincent de Paul). Notre première priorité: ne pas laisser Dieu mourir sur le bord de nos routes.
Sortir est une exigence des évangiles, une exigence de Jésus. Au chapitre 25 de l’évangile de Matthieu, Jésus aborde le thème d'une foi sorteuse : Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi. Et il ajoute : Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! (Mt 25, 35-40).
Un chrétien, s'il n'est pas un révolutionnaire en ce temps, n'est pas chrétien, disait François récemment. Pas des révolutionnaires par les guerres mais par la compassion et le souci des autres. Cette page est semée en abondance dans tous les cœurs, pas seulement des chrétiens. On peut n’être pas chrétien, on peut n’être pas très croyant, et être un bon Samaritain. Le non croyant aussi possède cette capacité de compassion qui rend belle la race humaine.
Saint Vincent de Paul se demandait : Quel est le premier acte de la charité ? Quelle production fait un cœur qui en est animé ? Qu'est-ce qui sort de lui, à la différence d'un homme qui en est dépourvu ? Et l'évangile répond ce matin : c'est de bien faire à chacun comme nous voudrions raisonnablement qu'il nous soit fait. Jésus, nous le saluons dans ce pain. Nous le rencontrons aussi dehors, sur nos routes quotidiennes. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Car le but qui nous a été signalé ne consiste pas à
faire quelque chose de petit, mais à nous efforcer pour
avoir la vie éternelle » (Saint Cyrille de Jérusalem)
« Dans le programme messianique du Christ, qui est à la
fois le programme du royaume de Dieu, la douleur est présente
dans le monde afin de provoquer de l’amour, pour faire naître
des œuvres d’amour au prochain » (Saint Jean-Paul II)
« (…) Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons
gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes :
"Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère
est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle
demeurant en lui" (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1033)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 08 Octobre 2024
Mardi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
Sainte Réparate, vierge et Martyre († c. 253).
Sainte Pélagie, la Pénitente d’Antioche (430-457).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Les vacances sont le temps de l’hospitalité : on vit chez les autres, ou bien l’on accueille les autres chez soi. Et dans la liturgie de ce dimanche, c’est un peu comme si le Seigneur disait : « Et moi ? Est-ce que je peux m’inviter ? Et si Je m’invite, comment serai-je accueilli ? »
En tout cas deux textes nous parlent d’hospitalité.
Dans le premier, c’est le patriarche Abraham qui voit trois voyageurs passer au plus chaud du jour, et qui, immédiatement, selon la belle tradition du désert, leur offre de quoi se rafraîchir et se restaurer, de l’eau pour se laver les pieds, et un repas dont nous apprenons même le menu : des galettes de pain, du lait caillé, et une escalope de veau.
En fait, sans le savoir, il avait invité trois messagers de Dieu, et, en réponse à sa générosité, Dieu lui fait connaître son plan généreux, incroyable pour un vieux foyer sans enfant : « Je reviendrai chez toi l’an prochain ; alors ta femme Sara aura un fils ».
Dans l’Évangile, ce sont deux femmes, Marthe et Marie, qui invitent Jésus. Deux sœurs qui ont tout en commun, et qui, à force de vivre ensemble, en viennent à se trouver réciproquement insupportables. Heureusement leur frère Lazare était là, au moins de temps en temps, pour rendre l’atmosphère un peu moins électrique.
Mais ce jour-là, elles ont un invité : Marthe a convié Jésus à prendre chez elle son repas. Vous connaissez les faits : Marthe part immédiatement dans ses casseroles, tandis que Marie, assise aux pieds du Seigneur, écoute sa parole.
Un moment, Marthe n’y tient plus : " Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse ainsi servir toute seule ? Dis-lui donc de m’aider ! " Mais Jésus ne dit rien à Marie, et c’est à Marthe qu’il s’adresse pour lui faire, amicalement, deux reproches : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses ! ». C’est le premier reproche : Marthe perd la paix, tout en voulant loyalement servir son Seigneur. Jésus connaît et approuve son dévouement, mais il la voudrait libre de cœur dans son service
Le second reproche pourrait se traduire ainsi : « Tu n’as pas compris comment je souhaite être invité. Si tu veux faire ma joie, commence par m’écouter ; si tu m’invites, laisse-moi te nourrir d’abord du pain de ma parole. »
Jésus aurait pu ajouter un troisième reproche : « Marthe, tu es jalouse ! Tu es dévouée comme pas une, mais tu es jalouse ! ». Cependant il préfère souligner que c’est Marie qui, des deux, a trouvé l’attitude juste : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas ôtée ». Elle a choisi d’écouter, de se laisser instruire et transformer : c’est la seule chose nécessaire, pour tout croyant.
On dénature parfois les paroles de Jésus dans cet épisode, et l’on perpétue la brouille des deux sœurs, par des considérations aventureuses sur Marthe et Marie. On dira, par exemple : « Marthe, c’est la vie active, le témoignage en plein monde ; Marie, c’est la vie contemplative, le retrait du monde pour une existence de prière et d’intercession. Ou bien l’on dira : « Il y a des Marie, il y a des Marthe. Que voulez-vous : moi qui suis une Marthe, qui ne suis qu’une Marthe, ce que j’ai dans le cœur passe par mes mains ; ne me demandez pas de m’arrêter pour la prière ! »
Mais nous sommes là bien loin de la pensée de Jésus. Certes, les vocations sont différentes au sein de l’Église, et le dosage des temps d’action et des temps de prière est différent dans la vie d’une carmélite et dans le quotidien d’une mère de famille ou d’un assistante sociale. Mais il n’y a pas d’un côté des Marthe, et de l’autre des Marie, d’un côté celles qui sont debout et actives, et de l’autre celles qui sont assises aux pieds du Seigneur. Car tout baptisé est à la fois Marthe et Marie ; tous et toutes, comme Lazare nous ressemblons à la fois à nos deux soeurs. Pour chacun de nous la meilleure part est l’écoute de Jésus et la réponse de foi et d’amour que nous lui donnons à la prière ; et chacun de nous doit faire place en priorité à cette écoute priante, même au moment des vacances où le temps du soleil empiète si facilement sur le temps du Seigneur. Chacun de nous puise la force de servir, de comprendre et de pardonner, dans le cœur à cœur avec Jésus, et c’est l’amour reçu de Jésus qui permet d’aimer tous ceux que Jésus aime. Comme disait sainte Thérèse d’Avila, commentant dans sa cinquième Exclamation cet épisode de Marthe et Marie : « Seul l’amour donne du prix à toutes choses, et l’unique nécessaire est d’aimer au point que rien n’empêche d’aimer ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
On pourrait intituler cet évangile : « Quand Dieu nous visite ». La Bible regorge d’histoires où Dieu se manifeste et se fait connaître. Parfois, c’est de manière éclatante, comme lorsqu’il se révèle à Moïse sur le Mont Sinaï, mais habituellement Dieu se fait voir à la manière d’un peintre impressionniste, avec des touches légères, tel le souffle d’une brise par un beau soir d’été.
Tout au long de la Bible Dieu se laisse deviner, pressentir, sans jamais s’imposer, et c’est ainsi qu’il se manifeste encore à nous aujourd’hui. Bien sûr, nous sommes ici dans l’ordre du subjectif et de l’invisible, mais quand une personne fait cette expérience du divin, d’une proximité avec l’Absolu, cela provoque une expérience semblable à celle des deux pèlerins d’Emmaüs qui s’exclamèrent après la disparition de Jésus ressuscité sous leurs yeux : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant alors qu’il nous expliquait les Écritures. » Cette expérience de Dieu est de l’ordre d’une paix, d’un amour, d’un ravissement, d’une joie profonde.
Vous qui êtes ici dans cette église, vous savez ce dont je veux parler. Peut-être ne pouvez-vous pas nommer un moment précis de votre vie de foi où une telle rencontre s’est vécue, mais Dieu vous a sûrement rejoint un jour sur la route, vous avez entendu sa voix, et vous avez dit oui. Et c’est ce oui qui nous amène ici de dimanche en dimanche, alors que nous célébrons la résurrection du Christ et notre foi en lui !
L’évangile aujourd’hui nous invite à nous interroger quant à la manière dont nous accueillons Jésus dans nos vies. L’évangéliste Luc nous raconte que Jésus s’est arrêté dans la maison de Marthe, alors que sa sœur Marie y est présente. Cette dernière se tient assise au pied de Jésus. C’est la position traditionnelle du disciple devant son maître. Et alors que Jésus fait la louange de Marie, il reproche à Marthe de s’inquiéter et de s’agiter pour bien des choses.
Pourtant on ne peut accuser Marthe d’indifférence à la présence de Jésus chez elle, bien au contraire. Toutefois, sa fébrilité à bien l’accueillir et à s’assurer que tout soit prêt pour le repas, semble lui faire oublier l’essentiel, soit celui qui lui rend visite, Jésus lui-même. « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap. 3, 20) À noter ici que c’est Jésus qui offre la nourriture et non l’inverse.
Mais pour bien comprendre la portée de l’évangile d’aujourd’hui, il nous faut revenir à celui de dimanche dernier qui forme un tout avec celui d’aujourd’hui.
Rappelez-vous : Un docteur de la Loi demande à Jésus ce qu’il faut faire pour avoir en héritage la vie éternelle. Jésus lui demande ce qui est écrit dans la Loi. L’autre répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
Après avoir entendu Jésus approuver le légiste qui fait l’éloge des deux grands commandements, l’amour de Dieu et l’amour du prochain, l’évangéliste Luc nous présente deux récits afin d’appuyer l’enseignement de Jésus. Tout d’abord la parabole du bon Samaritain, qui souligne l’importance de l’amour du prochain, et l’épisode de la venue de Jésus chez Marthe, afin de souligner la primauté de l’amour de Dieu qui se manifeste par l’écoute de Jésus, lui le Verbe de vie.
Deux commandements égaux, mais un des deux a préséance sur l’autre, et ce que l’évangéliste Luc veut faire comprendre à ses lecteurs, c’est que se tenir au pied de Jésus, c’est se mettre à l’écoute de Dieu, c’est accueillir le Verbe de vie.
La remarque de Jésus qui semble valoriser l’attitude de Marie quand il dit d’elle qu’elle a choisi la meilleure part, n’a pour but que de mettre en évidence ce premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence. »
Et lorsque Jésus dit à Marthe qu’elle s’inquiète pour bien peu de chose, sa remarque est tout empreinte d’affection à son endroit, puisqu’il répète à deux reprises son prénom, ce qui est une grande marque d’affection dans la tradition juive. L’on pourrait reformuler ce qu’il lui dit de la manière suivante : « Marthe, Marthe, j’aurais tant de choses à te dire. Viens t’asseoir près de moi et cesse de te préoccuper, car je t’ai réservé la meilleure part. » Comment ne pas évoquer ici les paroles de Jésus lors de la tentation au désert : « L’homme ne vit pas seulement que de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
L’enjeu qui est proposé par l’évangile de ce dimanche, c’est l’accueil de Dieu dans nos vies. Le service est quelque chose de fondamental pour nous chrétiens et de chrétiennes, mais ce service ne peut prendre tout son sens que s’il est porté par une certaine intimité avec Dieu, où nous nous mettons sans cesse à son écoute, n’hésitant pas à lui soumettre tout ce qui nous habite, n’hésitant pas à lui dire : « Et maintenant Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » C’est sans doute l’attitude qu’adopte Marie dans l’évangile, et c’est pourquoi Jésus n’hésite pas à dire d’elle qu’elle a choisi la meilleure part.
Alors comment nous mettrons-nous à l’écoute de Dieu aujourd’hui ? Comment nous ferons-nous plus proches de lui ?
Tout ce qui nous met en présence de Dieu, que ce soit la lecture de la Bible, la prière, l’oraison, l’adoration, le chapelet, la liturgie, la contemplation des merveilles de Dieu dans sa création, ce sont tous là des moyens afin de nous mettre à l’écoute de Dieu et ainsi l’accueillir quand il nous visite. Dans les psaumes, on proclame que les merveilles de la création révèlent la gloire de Dieu , elles éveillent en nous comme un chant de l’âme, un grand merci pour tant de beauté. Et il en est de même avec les arts, la musique, les voix humaines. Les créatures elles-mêmes sont missionnaires et elles nous aident à voir la présence de Dieu au cœur de sa création et nous font l’aimer et l’adorer.
Frères et sœurs, au cours de cet été, si nous prenons le temps nous arrêter pour prier et rendre grâce à Dieu, nous entendrons peut-être le souffle d’une voix nous dire à l’oreille : « Marthe, Marthe, viens t’asseoir près de moi, j’ai bien des choses à te dire. » Il nous suffira alors de répondre : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » Et nous aurons alors choisi la meilleure part !
C’est la grâce que je nous souhaite en cette belle saison de l’été.
Yves Bériault, o.p.
Dominicain. Ordre des prêcheurs.
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Oui Jésus a cheminé en son humanité et dans sa mission, à travers les rencontres, celles, nombreuses, régulières, vécues durant sa vie secrète mais certainement aussi celles vécues durant sa vie publique et parfois en établissant encore des liens spécialement puissants et durables comme dans les différents évangiles, l’atteste ce qui est dit de ce qui a été vécu entre lui : Jésus et la fratrie composée de Lazare de Marthe et de Marie…
Incidemment, notons que la fête que nous célébrons aujourd’hui, celle de cette fratrie, a été érigée, très récemment, le 26 Janvier 2021 par le Pape François.
Echos de ces relations étroites qui reviennent à notre mémoire chaque fois que nous évoquons Marie, Marthe ou Lazare : « Voyez comment il l’aimait » dit la foule à partir des pleurs de Jésus à l’enterrement de son ami Lazare, et ici dans le passage que nous venons d’entendre Marthe, la grande sœur, en tous les cas, celle qui régente, n’hésite pas à mettre Jésus dans le coup pour la crise qu’elle a avec sa sœur Marie : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. ». Jésus est proche d’eux tous et de chacun d’eux. L’échange entre eux quatre : Jésus, Marie, Marthe et Lazare est fluide, vivifiant, libre, équilibré. En fait, la maisonnée des trois nous apparait comme particulièrement vivante, vivifiante même et, par cela, attirante pour les voisins comme le montreront la mort de Lazare qui rassemblera une foule nombreuse ainsi que le dernier repas pris entre amis quelques jours avant l’arrestation du Seigneur selon Jean où Marie répandra le parfum sur les pieds de Jésus.
La meilleure part, c’est celle qui ouvre sur tout le reste de la personne
Alors, au-delà de cette atmosphère d’amitié profonde où se dit et se vit, dans le quotidien, l’évangile et son annonce, quelle est donc pour nous la bonne nouvelle qui nous est adressée ? Nous, d’une manière ou d’une autre, nous sommes impliqués dans cette quête d’une écoute plus profonde du Christ, écoute qui nous appelle, peut-être et même certainement, à évoluer nous-même, à nous situer autrement, à nous comprendre autrement. Et là, nous nous retrouvons devant deux sœurs avec des attitudes différentes… alors la question est peut-être de se dire que ce n’est pas de juger l’un ou de juger l’autre qui importe mais de considérer le tout. Non pas chacune des personnes, mais la maisonnée entière, tout comme dans la parabole du Père et des deux fils, c’est la famille et son unité à considérer et nos isolément chacun des membres. Dans cette perspective, la vie se manifeste du côté de la fluidité, du passage de l’attitude de l’une à l’attitude de l’autre…
Alors quand Jésus dit à Marthe parlant de sa sœur : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » Jésus pointe la dimension sacerdotale, cette dimension profonde en chacun de nous, où nous sommes pure réceptivité, où, à l’orée même de notre conscience, nous nous recevons d’un autre, du Père et où nous nous offrons à Lui. Marie écoute la parole de Jésus et laisse cette parole filiale, celle du Fils, la conduire en ce point profond de son être à elle. Là où je nais à moi-même dans la relation fondamentale avec mon créateur, celui que je puis appeler « mon Père ». Là, je perçois que je reçois, du Père, mon élan de vie. Je puis alors, en son nom, donner à mon élan de vie, reçu et offert, d’ordonner la situation qui est la mienne en ce jour. J’exerce ainsi ma primauté royale, comme pur « lieu tenant » de Dieu. Je puis également être attentif à mon prochain et pouvoir lui adresser une parole prophétique pour lui donner de cheminer de manière renouvelée sur son propre chemin de vie. A chaque fois, ma double capacité d’action prend sa vigueur de mon être sacerdotal. Je surgis libre enfant de Dieu, en la situation. Je ne suis pas contraint par elle. Marie fera bien ainsi comme prophétie en allant à Jésus pour l’appeler à sauver son frère Lazare, Marie fera bien ainsi en oignant les pieds de son maître à la fin de sa vie, le reconnaissant comme Messie devant tous et l’honorant telle une reine humble et courageuse. « Marie a choisi la meilleur part, elle ne lui sera pas enlevée ». Sachons habiter nous-même cette part sacerdotale à partir de laquelle tout s’exprime de moi justement comme roi et prophète.
Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 08 Octobre 2024
Mardi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
Sainte Réparate, vierge et Martyre († c. 253).
Sainte Pélagie, la Pénitente d’Antioche (430-457).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 1, 13-24... Psaume 139(138), 1-3.13-14ab.14cd-15... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10, 38-42.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Dieu a trouvé bon de révéler en moi son Fils,
pour que je l’annonce parmi les nations
païennes » (Ga 1, 13-24)
Lecture de la Lettre de Saint Paul Apôtre
aux Galates
Frères,
vous avez entendu parler
du comportement que j’avais autrefois dans le judaïsme :
je menais une persécution effrénée contre l’Église de Dieu,
et je cherchais à la détruire.
J’allais plus loin dans le judaïsme
que la plupart de mes frères de race qui avaient mon âge,
et, plus que les autres,
je défendais avec une ardeur jalouse les traditions de mes pères.
Mais Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma mère ;
dans sa grâce, il m’a appelé ;
et il a trouvé bon
de révéler en moi son Fils,
pour que je l’annonce parmi les nations païennes.
Aussitôt, sans prendre l’avis de personne,
sans même monter à Jérusalem
pour y rencontrer ceux qui étaient Apôtres avant moi,
je suis parti pour l’Arabie
et, de là, je suis retourné à Damas.
Puis, trois ans après,
je suis monté à Jérusalem
pour faire la connaissance de Pierre,
et je suis resté quinze jours auprès de lui.
Je n’ai vu aucun des autres Apôtres
sauf Jacques, le frère du Seigneur.
En vous écrivant cela,
– je le déclare devant Dieu –
je ne mens pas.
Ensuite, je me suis rendu dans les régions de Syrie et de Cilicie.
Mais pour les Églises de Judée qui sont dans le Christ,
mon visage restait inconnu ;
elles avaient simplement entendu dire :
« Celui qui nous persécutait naguère
annonce aujourd’hui la foi
qu’il cherchait alors à détruire. »
Et l’on rendait gloire à Dieu à mon sujet.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 138 (139), 1-3, 13-14ab, 14cd-15
R/ Conduis-moi, Seigneur, sur le chemin
d’éternité. (cf. Ps 138, 24b)
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois,
tous mes chemins te sont familiers.
C’est toi qui as créé mes reins,
qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis.
Étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.
Mes os n’étaient pas cachés pour toi
quand j’étais façonné dans le secret,
modelé aux entrailles de la terre.
ÉVANGILE :
« Une femme nommée Marthe le reçut.
Marie a choisi la meilleure part »
(Lc 10, 38-42)
Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent !
Alléluia. (Lc 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,
écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe,
tu te donnes du souci et tu t’agites
pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
L'hospitalité
L'hospitalité
Les vacances sont le temps de l’hospitalité : on vit chez les autres, ou bien l’on accueille les autres chez soi. Et dans la liturgie de ce dimanche, c’est un peu comme si le Seigneur disait : « Et moi ? Est-ce que je peux m’inviter ? Et si Je m’invite, comment serai-je accueilli ? »
En tout cas deux textes nous parlent d’hospitalité.
Dans le premier, c’est le patriarche Abraham qui voit trois voyageurs passer au plus chaud du jour, et qui, immédiatement, selon la belle tradition du désert, leur offre de quoi se rafraîchir et se restaurer, de l’eau pour se laver les pieds, et un repas dont nous apprenons même le menu : des galettes de pain, du lait caillé, et une escalope de veau.
En fait, sans le savoir, il avait invité trois messagers de Dieu, et, en réponse à sa générosité, Dieu lui fait connaître son plan généreux, incroyable pour un vieux foyer sans enfant : « Je reviendrai chez toi l’an prochain ; alors ta femme Sara aura un fils ».
Dans l’Évangile, ce sont deux femmes, Marthe et Marie, qui invitent Jésus. Deux sœurs qui ont tout en commun, et qui, à force de vivre ensemble, en viennent à se trouver réciproquement insupportables. Heureusement leur frère Lazare était là, au moins de temps en temps, pour rendre l’atmosphère un peu moins électrique.
Mais ce jour-là, elles ont un invité : Marthe a convié Jésus à prendre chez elle son repas. Vous connaissez les faits : Marthe part immédiatement dans ses casseroles, tandis que Marie, assise aux pieds du Seigneur, écoute sa parole.
Un moment, Marthe n’y tient plus : " Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse ainsi servir toute seule ? Dis-lui donc de m’aider ! " Mais Jésus ne dit rien à Marie, et c’est à Marthe qu’il s’adresse pour lui faire, amicalement, deux reproches : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses ! ». C’est le premier reproche : Marthe perd la paix, tout en voulant loyalement servir son Seigneur. Jésus connaît et approuve son dévouement, mais il la voudrait libre de cœur dans son service
Le second reproche pourrait se traduire ainsi : « Tu n’as pas compris comment je souhaite être invité. Si tu veux faire ma joie, commence par m’écouter ; si tu m’invites, laisse-moi te nourrir d’abord du pain de ma parole. »
Jésus aurait pu ajouter un troisième reproche : « Marthe, tu es jalouse ! Tu es dévouée comme pas une, mais tu es jalouse ! ». Cependant il préfère souligner que c’est Marie qui, des deux, a trouvé l’attitude juste : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas ôtée ». Elle a choisi d’écouter, de se laisser instruire et transformer : c’est la seule chose nécessaire, pour tout croyant.
On dénature parfois les paroles de Jésus dans cet épisode, et l’on perpétue la brouille des deux sœurs, par des considérations aventureuses sur Marthe et Marie. On dira, par exemple : « Marthe, c’est la vie active, le témoignage en plein monde ; Marie, c’est la vie contemplative, le retrait du monde pour une existence de prière et d’intercession. Ou bien l’on dira : « Il y a des Marie, il y a des Marthe. Que voulez-vous : moi qui suis une Marthe, qui ne suis qu’une Marthe, ce que j’ai dans le cœur passe par mes mains ; ne me demandez pas de m’arrêter pour la prière ! »
Mais nous sommes là bien loin de la pensée de Jésus. Certes, les vocations sont différentes au sein de l’Église, et le dosage des temps d’action et des temps de prière est différent dans la vie d’une carmélite et dans le quotidien d’une mère de famille ou d’un assistante sociale. Mais il n’y a pas d’un côté des Marthe, et de l’autre des Marie, d’un côté celles qui sont debout et actives, et de l’autre celles qui sont assises aux pieds du Seigneur. Car tout baptisé est à la fois Marthe et Marie ; tous et toutes, comme Lazare nous ressemblons à la fois à nos deux soeurs. Pour chacun de nous la meilleure part est l’écoute de Jésus et la réponse de foi et d’amour que nous lui donnons à la prière ; et chacun de nous doit faire place en priorité à cette écoute priante, même au moment des vacances où le temps du soleil empiète si facilement sur le temps du Seigneur. Chacun de nous puise la force de servir, de comprendre et de pardonner, dans le cœur à cœur avec Jésus, et c’est l’amour reçu de Jésus qui permet d’aimer tous ceux que Jésus aime. Comme disait sainte Thérèse d’Avila, commentant dans sa cinquième Exclamation cet épisode de Marthe et Marie : « Seul l’amour donne du prix à toutes choses, et l’unique nécessaire est d’aimer au point que rien n’empêche d’aimer ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Action et contemplation sont possibles
Autre commentaire de ce jour.
Action et contemplation sont possibles
On pourrait intituler cet évangile : « Quand Dieu nous visite ». La Bible regorge d’histoires où Dieu se manifeste et se fait connaître. Parfois, c’est de manière éclatante, comme lorsqu’il se révèle à Moïse sur le Mont Sinaï, mais habituellement Dieu se fait voir à la manière d’un peintre impressionniste, avec des touches légères, tel le souffle d’une brise par un beau soir d’été.
Tout au long de la Bible Dieu se laisse deviner, pressentir, sans jamais s’imposer, et c’est ainsi qu’il se manifeste encore à nous aujourd’hui. Bien sûr, nous sommes ici dans l’ordre du subjectif et de l’invisible, mais quand une personne fait cette expérience du divin, d’une proximité avec l’Absolu, cela provoque une expérience semblable à celle des deux pèlerins d’Emmaüs qui s’exclamèrent après la disparition de Jésus ressuscité sous leurs yeux : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant alors qu’il nous expliquait les Écritures. » Cette expérience de Dieu est de l’ordre d’une paix, d’un amour, d’un ravissement, d’une joie profonde.
Vous qui êtes ici dans cette église, vous savez ce dont je veux parler. Peut-être ne pouvez-vous pas nommer un moment précis de votre vie de foi où une telle rencontre s’est vécue, mais Dieu vous a sûrement rejoint un jour sur la route, vous avez entendu sa voix, et vous avez dit oui. Et c’est ce oui qui nous amène ici de dimanche en dimanche, alors que nous célébrons la résurrection du Christ et notre foi en lui !
L’évangile aujourd’hui nous invite à nous interroger quant à la manière dont nous accueillons Jésus dans nos vies. L’évangéliste Luc nous raconte que Jésus s’est arrêté dans la maison de Marthe, alors que sa sœur Marie y est présente. Cette dernière se tient assise au pied de Jésus. C’est la position traditionnelle du disciple devant son maître. Et alors que Jésus fait la louange de Marie, il reproche à Marthe de s’inquiéter et de s’agiter pour bien des choses.
Pourtant on ne peut accuser Marthe d’indifférence à la présence de Jésus chez elle, bien au contraire. Toutefois, sa fébrilité à bien l’accueillir et à s’assurer que tout soit prêt pour le repas, semble lui faire oublier l’essentiel, soit celui qui lui rend visite, Jésus lui-même. « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap. 3, 20) À noter ici que c’est Jésus qui offre la nourriture et non l’inverse.
Mais pour bien comprendre la portée de l’évangile d’aujourd’hui, il nous faut revenir à celui de dimanche dernier qui forme un tout avec celui d’aujourd’hui.
Rappelez-vous : Un docteur de la Loi demande à Jésus ce qu’il faut faire pour avoir en héritage la vie éternelle. Jésus lui demande ce qui est écrit dans la Loi. L’autre répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
Après avoir entendu Jésus approuver le légiste qui fait l’éloge des deux grands commandements, l’amour de Dieu et l’amour du prochain, l’évangéliste Luc nous présente deux récits afin d’appuyer l’enseignement de Jésus. Tout d’abord la parabole du bon Samaritain, qui souligne l’importance de l’amour du prochain, et l’épisode de la venue de Jésus chez Marthe, afin de souligner la primauté de l’amour de Dieu qui se manifeste par l’écoute de Jésus, lui le Verbe de vie.
Deux commandements égaux, mais un des deux a préséance sur l’autre, et ce que l’évangéliste Luc veut faire comprendre à ses lecteurs, c’est que se tenir au pied de Jésus, c’est se mettre à l’écoute de Dieu, c’est accueillir le Verbe de vie.
La remarque de Jésus qui semble valoriser l’attitude de Marie quand il dit d’elle qu’elle a choisi la meilleure part, n’a pour but que de mettre en évidence ce premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence. »
Et lorsque Jésus dit à Marthe qu’elle s’inquiète pour bien peu de chose, sa remarque est tout empreinte d’affection à son endroit, puisqu’il répète à deux reprises son prénom, ce qui est une grande marque d’affection dans la tradition juive. L’on pourrait reformuler ce qu’il lui dit de la manière suivante : « Marthe, Marthe, j’aurais tant de choses à te dire. Viens t’asseoir près de moi et cesse de te préoccuper, car je t’ai réservé la meilleure part. » Comment ne pas évoquer ici les paroles de Jésus lors de la tentation au désert : « L’homme ne vit pas seulement que de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
L’enjeu qui est proposé par l’évangile de ce dimanche, c’est l’accueil de Dieu dans nos vies. Le service est quelque chose de fondamental pour nous chrétiens et de chrétiennes, mais ce service ne peut prendre tout son sens que s’il est porté par une certaine intimité avec Dieu, où nous nous mettons sans cesse à son écoute, n’hésitant pas à lui soumettre tout ce qui nous habite, n’hésitant pas à lui dire : « Et maintenant Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » C’est sans doute l’attitude qu’adopte Marie dans l’évangile, et c’est pourquoi Jésus n’hésite pas à dire d’elle qu’elle a choisi la meilleure part.
Alors comment nous mettrons-nous à l’écoute de Dieu aujourd’hui ? Comment nous ferons-nous plus proches de lui ?
Tout ce qui nous met en présence de Dieu, que ce soit la lecture de la Bible, la prière, l’oraison, l’adoration, le chapelet, la liturgie, la contemplation des merveilles de Dieu dans sa création, ce sont tous là des moyens afin de nous mettre à l’écoute de Dieu et ainsi l’accueillir quand il nous visite. Dans les psaumes, on proclame que les merveilles de la création révèlent la gloire de Dieu , elles éveillent en nous comme un chant de l’âme, un grand merci pour tant de beauté. Et il en est de même avec les arts, la musique, les voix humaines. Les créatures elles-mêmes sont missionnaires et elles nous aident à voir la présence de Dieu au cœur de sa création et nous font l’aimer et l’adorer.
Frères et sœurs, au cours de cet été, si nous prenons le temps nous arrêter pour prier et rendre grâce à Dieu, nous entendrons peut-être le souffle d’une voix nous dire à l’oreille : « Marthe, Marthe, viens t’asseoir près de moi, j’ai bien des choses à te dire. » Il nous suffira alors de répondre : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » Et nous aurons alors choisi la meilleure part !
C’est la grâce que je nous souhaite en cette belle saison de l’été.
Yves Bériault, o.p.
Dominicain. Ordre des prêcheurs.
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Autre commentaire de ce jour.
Une amitié profonde donne de cheminer sur le chemin de la vraie vie
Autre commentaire de ce jour.
Une amitié profonde donne de cheminer sur le chemin de la vraie vie
Oui Jésus a cheminé en son humanité et dans sa mission, à travers les rencontres, celles, nombreuses, régulières, vécues durant sa vie secrète mais certainement aussi celles vécues durant sa vie publique et parfois en établissant encore des liens spécialement puissants et durables comme dans les différents évangiles, l’atteste ce qui est dit de ce qui a été vécu entre lui : Jésus et la fratrie composée de Lazare de Marthe et de Marie…
Incidemment, notons que la fête que nous célébrons aujourd’hui, celle de cette fratrie, a été érigée, très récemment, le 26 Janvier 2021 par le Pape François.
Echos de ces relations étroites qui reviennent à notre mémoire chaque fois que nous évoquons Marie, Marthe ou Lazare : « Voyez comment il l’aimait » dit la foule à partir des pleurs de Jésus à l’enterrement de son ami Lazare, et ici dans le passage que nous venons d’entendre Marthe, la grande sœur, en tous les cas, celle qui régente, n’hésite pas à mettre Jésus dans le coup pour la crise qu’elle a avec sa sœur Marie : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. ». Jésus est proche d’eux tous et de chacun d’eux. L’échange entre eux quatre : Jésus, Marie, Marthe et Lazare est fluide, vivifiant, libre, équilibré. En fait, la maisonnée des trois nous apparait comme particulièrement vivante, vivifiante même et, par cela, attirante pour les voisins comme le montreront la mort de Lazare qui rassemblera une foule nombreuse ainsi que le dernier repas pris entre amis quelques jours avant l’arrestation du Seigneur selon Jean où Marie répandra le parfum sur les pieds de Jésus.
La meilleure part, c’est celle qui ouvre sur tout le reste de la personne
Alors, au-delà de cette atmosphère d’amitié profonde où se dit et se vit, dans le quotidien, l’évangile et son annonce, quelle est donc pour nous la bonne nouvelle qui nous est adressée ? Nous, d’une manière ou d’une autre, nous sommes impliqués dans cette quête d’une écoute plus profonde du Christ, écoute qui nous appelle, peut-être et même certainement, à évoluer nous-même, à nous situer autrement, à nous comprendre autrement. Et là, nous nous retrouvons devant deux sœurs avec des attitudes différentes… alors la question est peut-être de se dire que ce n’est pas de juger l’un ou de juger l’autre qui importe mais de considérer le tout. Non pas chacune des personnes, mais la maisonnée entière, tout comme dans la parabole du Père et des deux fils, c’est la famille et son unité à considérer et nos isolément chacun des membres. Dans cette perspective, la vie se manifeste du côté de la fluidité, du passage de l’attitude de l’une à l’attitude de l’autre…
Alors quand Jésus dit à Marthe parlant de sa sœur : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » Jésus pointe la dimension sacerdotale, cette dimension profonde en chacun de nous, où nous sommes pure réceptivité, où, à l’orée même de notre conscience, nous nous recevons d’un autre, du Père et où nous nous offrons à Lui. Marie écoute la parole de Jésus et laisse cette parole filiale, celle du Fils, la conduire en ce point profond de son être à elle. Là où je nais à moi-même dans la relation fondamentale avec mon créateur, celui que je puis appeler « mon Père ». Là, je perçois que je reçois, du Père, mon élan de vie. Je puis alors, en son nom, donner à mon élan de vie, reçu et offert, d’ordonner la situation qui est la mienne en ce jour. J’exerce ainsi ma primauté royale, comme pur « lieu tenant » de Dieu. Je puis également être attentif à mon prochain et pouvoir lui adresser une parole prophétique pour lui donner de cheminer de manière renouvelée sur son propre chemin de vie. A chaque fois, ma double capacité d’action prend sa vigueur de mon être sacerdotal. Je surgis libre enfant de Dieu, en la situation. Je ne suis pas contraint par elle. Marie fera bien ainsi comme prophétie en allant à Jésus pour l’appeler à sauver son frère Lazare, Marie fera bien ainsi en oignant les pieds de son maître à la fin de sa vie, le reconnaissant comme Messie devant tous et l’honorant telle une reine humble et courageuse. « Marie a choisi la meilleur part, elle ne lui sera pas enlevée ». Sachons habiter nous-même cette part sacerdotale à partir de laquelle tout s’exprime de moi justement comme roi et prophète.
Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« L’âme, réchauffée grâce à la contemplation, va vivre plus parfaitement la vie active » (Saint Grégoire le Grand)
« L’esprit de la prière restaure le temps à Dieu, il sort de l’obsession d’une vie qui a toujours un manque de temps, il retrouve la paix ce qui est nécessaire et il découvre la joie des dons inattendus. Pour cela les sœurs Marthe et Marie sont de bonnes guides, elles ont appris de Dieu l’harmonie des rythmes familiers » (François)
« Le foyer est ainsi la première école de vie chrétienne et "une école d’enrichissement humain" (GS 52, § 1). C’est ici que l’on apprend l’endurance et la joie du travail, l’amour fraternel, le pardon généreux, même réitéré, et surtout le culte divin par la prière et l’offrande de sa vie » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1657)
Que mon cœur
Soit ta demeure
Sois là, Seigneur, soutiens-moi.
Détache mon cœur de tout, qu’il soit bien libre
pour que rien ne l’empêche de te voir.
O toi si humble de cœur,
Mon cœur, façonne-le
Pour qu’il puisse être ta demeure aimée,
Pour que tu viennes y reposer,
Y converser avec moi dans une idéale union.
Que ce pauvre cœur, Seigneur,
Ne fasse plus qu’un avec le tien.
Toi seul peux combler sa solitude.
Que je ne cherche rien en dehors de toi :
Seul tu es capable de me contenter.
Ote-moi, Seigneur, la liberté de te déplaire,
Que jamais je ne fasse la plus légère offense.
Je veux accomplir toujours ta volonté,
Répondre toujours à ta grâce.
O Maître, je veux être sainte pour toi.
Sois ma sainteté, car je connais ma faiblesse.
Elisabeth de la Trinité
Soit ta demeure
Sois là, Seigneur, soutiens-moi.
Détache mon cœur de tout, qu’il soit bien libre
pour que rien ne l’empêche de te voir.
O toi si humble de cœur,
Mon cœur, façonne-le
Pour qu’il puisse être ta demeure aimée,
Pour que tu viennes y reposer,
Y converser avec moi dans une idéale union.
Que ce pauvre cœur, Seigneur,
Ne fasse plus qu’un avec le tien.
Toi seul peux combler sa solitude.
Que je ne cherche rien en dehors de toi :
Seul tu es capable de me contenter.
Ote-moi, Seigneur, la liberté de te déplaire,
Que jamais je ne fasse la plus légère offense.
Je veux accomplir toujours ta volonté,
Répondre toujours à ta grâce.
O Maître, je veux être sainte pour toi.
Sois ma sainteté, car je connais ma faiblesse.
Elisabeth de la Trinité
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 09 Octobre 2024
Mercredi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Denis,
Évêque de Paris, et ses deux compagnons Eleuthère, le Prêtre,
et Rustique, le Diacre, Martyrs (3ème s.).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Jean
Léonardi, Fondateur des Clercs de la Mère de Dieu († 1609).
Abraham, Ancien Testament - Patriarche
du peuple Juif (+ v. 1850 av. J.-C.)
Sainte Sara, Ancien Testament : épouse du
Prophète Abraham (XIXe siècle av. J.-C.)
Saint John Henry Newman, Cardinal, Fondateur
de Communauté Religieuse de l’Oratoire,
théologien (1801-1890)..
Vénérable Pie XII, Pape (260ème) de 1939 à
1958 (+ 1958).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Voir Jésus en prière donnait envie de prier ; et la demande que lui fait ce jour-là l’un de ses disciples, beaucoup d’autres sans doute auraient aimé la lui adresser : « Apprends-nous à prier, à prier comme tu pries ! » Et ce que le disciple veut apprendre de Jésus, c’est une nouvelle manière de prier qui devienne la caractéristique de sa communauté : « Apprends-nous à prier comme Jean le Baptiste l’a appris à ses disciples ». La prière enseignée par Jésus deviendra donc un signe de ralliement pour tous les siens et le premier bien qu’ils auront à partager.
« Quand vous prierez, dites : Père ».
C’est essentiel aux yeux de Jésus, et lui-même parlait à Dieu en l’appelant : ’Abba’, un mot intraduisible, dont le sens est à mi-chemin entre Père et Père chéri. C’est donc par là qu’il faut commencer : dire « Père » à notre Créateur. Dire « Père » à Celui qui est maître de l’espace et du temps et qui mène l’histoire du monde comme la destinée de tout homme. Dire « Père », en mettant dans ce nom plus de confiance, plus d’assurance, plus de tendresse qu’aucun père d’ici-bas n’a jamais pu le mériter. Dire « Père » avec la certitude d’être aimés tels que nous sommes, et tels que nous avons été.
Quand on y réfléchit, il y a là une audace inouïe de notre part, et, de la part de Dieu, une offre d’amour qui nous dépasse totalement, au point que certains, hommes ou femmes, qui n’ont gardé de leur jeunesse qu’une image paternelle dévaluée, luttent parfois des années, à l’intime d’eux-mêmes, avant de pouvoir dire avec vérité, et avec bonheur, au début de leur prière : « père », « toi qui es Père à la manière de Dieu ».
C’est seulement lorsque nous nous sommes approchés de Dieu en lui donnant son nom de bonté et de tendresse que nous commençons notre prière, en lui parlant de Lui-même :
« Que ton Nom soit sanctifié » ; c’est-à-dire : que le mystère de ton être et de ton agir soit reconnu et adoré par les hommes. « Que ton Règne vienne » ; c’est-à-dire : que ton plan d’amour et de salut se réalise parmi les hommes comme tu le veux, aux moments que tu as choisis.
Avec le Nom et le Règne de Dieu il est bien question de la gloire de Dieu, mais nous lui sommes associés dans ce que nous demandons, puisque cette gloire par la louange devra venir de nous.
Ainsi la prière, selon Jésus, vise d’abord ce que Dieu attend de l’homme, mais tout naturellement, en vertu de la réciprocité de l’Alliance, dans un deuxième moment la prière aborde ce que l’homme peut attendre de Dieu.
Que va dire l’homme ?... « donne-moi » ? Non pas : il dira : « donne-nous » .
« Donne-nous le pain, dont nous avons besoin pour chaque jour. Même lorsque nous prions dans le secret, la prière de Jésus nous fait dire : « donne-nous ». Cela ne signifie pas que personnellement nous n’intéressons pas Dieu, car ce nous est fait, à ses yeux, de personnes irremplaçables, aimées chacune comme l’unique. Mais cela veut dire que la dimension communautaire, universelle même, habitera toujours notre prière personnelle.
Il y a des prières de silence, de souffrance, de regard, des cris du cœur ou des admirations qui sont intensément personnelles, et la prière de Jésus était souvent cela : « Je te rends grâces, Père, Seigneur du ciel et de la terre... Père, que ta volonté soit faite et non la mienne ». Mais quand nous disons le Notre Père, même dans le secret, c’est toujours une prière universelle : « donne-nous ; donne, Seigneur, à moi et à tous les hommes, le pain dont nous avons besoin ».
C’est une prière qui concerne des biens quotidiens, matériels ; mais Dieu, qui nous a créés êtres de chair, n’a pas peur, pour nous, des choses matérielles. Il aime qu’on le prie pour cela aussi, et, en nous fiant à la parabole choisie par Jésus, on pourrait dire : Dieu aime qu’on le dérange, même pour cela, dès lors qu’on garde un cœur ouvert au bonheur de tous.
À vrai dire on ne dérange jamais Dieu : il a toujours le temps, puisqu’il habite l’éternité ; il a toujours de la place, puisqu’il n’habite aucun espace ; il se penche vers chacun avec un cœur universel, et il a pour l’univers des hommes le même regard d’amour qu’il a pour chaque personne.
Le brave homme de la parabole insiste auprès de son voisin : « Prête-moi trois pains pour un voyageur de passage ». Trois pains : c’est là le maximum de l’audace ! Mais dans le Notre Père, parce que nous nous adressons à Dieu, notre audace devient d’emblée universelle : « Donne-nous, donne à tous les hommes, le pain de chaque jour ».
La demande suivante vise bien chaque croyant en particulier, mais elle est aussi une imploration pour le monde entier : « pardonne-nous nos péchés », et elle a aussitôt son prolongement communautaire : « car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous ».
Même la dernière demande du Pater peut être reprise avec ces deux mêmes dimensions, personnelle et universelle : « Ne nous soumets pas à la tentation », c’est-à-dire : Garde-nous de consentir à la tentation. Garde-moi, Seigneur, aux heures où je dois choisir. Garde-nous tous, Seigneur, des forces de refus qui travaillent le monde. Garde-nous tous des séductions du profit, du pouvoir et du plaisir.
Ainsi le Notre Père, qui monte en nous dans les plus beaux moments de notre intimité avec Dieu, fait craquer à chaque fois les limites ou les étroitesses de notre cœur, et nous ouvre au monde que Dieu aime et que Dieu sauve.
Ne nous en étonnons pas, puisque, avec le Notre Père, c’est Jésus lui-même qui nous introduit dans sa prière, dans sa manière de prier. C’est une prière intensément personnelle, puisque c’est la prière du Fils ; mais en même temps une imploration universelle, puisque c’est la prière du Sauveur.
« Pour toucher le Père avec les paroles du Fils » (Tertullien), nous nous remettons chaque jour à l’école de Jésus, le grand priant. Pour nous présenter devant Dieu en solidarité avec nos frères, nous prions comme Jésus. Pour recevoir d’auprès du Père l’Esprit que Jésus glorieux nous envoie, nous prions par lui, avec lui, et en lui.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Dans l’Évangile de Luc, il est très courant de voir Jésus prier. Ici, à l’un de ses disciples qui lui demande de lui apprendre à prier, Jésus va donner bien plus qu’un enseignement théorique sur la prière, il va lui livrer ce qui en est l’essence et ce, sous la forme même d’une prière : Le Notre Père.
Il est remarquable que dans cette prière il ne soit jamais fait mention du Fils. A ce titre, la parole qui l’initie, « Père », est révélatrice.
Le Père se présente ici comme le terme vers lequel toute prière doit être orientée. Certes, toute prière repose sur la médiation du Christ mais elle doit aboutir au Père. Il s’agit d’atteindre le mystère de Dieu, sans lequel l’humanité du Christ perd son enracinement.
Tout Don vient du Père. Et Le Christ, le suprême Don, révélateur de Dieu et médiateur auprès du Père, nous mène à sa rencontre et à sa connaissance dans la prière.
La prière chrétienne passe par Le Christ mais ne s’arrête pas à Lui, même pas à sa nature Divine.
Elle doit, par Lui, rencontrer Le « Père qui l’a envoyé ». Le fait même que l’on voit si souvent Jésus prier dans l’Évangile atteste cela de façon éloquente. Tout l’être du Christ est constamment tendu vers Le Père.
Lui qui se donne en nourriture (Pain), nous transforme progressivement en Lui et il ne nous relève que pour nous conduire à la Source divine, Le Père.
Ce double mouvement à travers Le Fils, vers nous et vers Le Père, s’effectue dans L’Esprit-Saint. Quelques versets plus haut, Saint Luc nous montrait Jésus exulter de Joie sous l’action de L’Esprit et s’écrier : « Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, je proclame ta Louange » (Lc 10, 21) !
La prière qui nous oriente vers Le Père repose ainsi non seulement sur la médiation du Christ mais aussi sur l’action de L’Esprit Saint, qui prie en nous.
La prière nous permet ainsi d’expérimenter en nous la Vie Trinitaire.
Bien plus qu’un concept, Le Dieu Trine est une réalité. Il est un mystère vécu, dans lequel le Chrétien se situe, se meut, pense, agit et prie.
Nous pouvons alors en toute Vérité nous écrier avec Jésus sous l’action de L’Esprit-Saint : « Père ». En cet instant, L’Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes fils de Dieu ; et ses héritiers, cohéritiers du Christ avec qui nous souffrons mais avec qui nous espérons aussi être glorifiés (cf. Rm 8, 16-17).
C’est ainsi que la prière nous filialise. Par elle, nous sommes transformés à l’image de Celui qui est l’Image parfaite du Père, Le Fils unique. Renouvelés spirituellement, nous réfléchissons dès lors sa filiation non par une ressemblance extérieure, mais par une assimilation profonde.
« Ô Mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité !
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre Ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma Foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. » (Bienheureuse Élisabeth de la Trinité).
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Il y a un petit garçon qui disait dans une prière : « Mon Dieu, si tu me donnes une lampe Aladin avec le génie, je vais te donner tout ce que tu veux, excepté mon argent et mon ordinateur. » Je pense que ce petit garçon a du chemin à faire pour apprendre à prier.
Quand Jésus termine sa prière, un de ses disciples lui demande : « Seigneur, apprends-nous à prier. »
Pourtant je suis certain que ce disciple-là, comme tout bon Juif, priait, à n’en pas douter, depuis sa petite enfance. Mais il a vu Jésus en prière, remarqué qu’il vivait une intimité profonde avec Dieu, ce qui lui donnait le goût d’apprendre à prier à la manière de Jésus.
Comme lui, même si ça fait des années qu’on prie, on peut toujours dire au Seigneur : « Seigneur, apprends-nous à prier ».
Il faut remarquer qu’il ne fait pas cette demande seulement pour lui mais pour les autres aussi: « Seigneur, apprends-nous… »
Et voilà que Jésus nous lègue la plus belle prière du monde, le Notre Père, une prière entre un Père et son enfant.
Notre Père, pendant des siècles, tu as amené les hommes à connaître peu à peu ton Nom, à te révéler comme un Dieu d’amour. Nous, tes enfants, nous reconnaissons ta grandeur et l’immensité de ton amour. Nous voulons collaborer à la sanctification de ton Nom, te faire connaître le plus possible que tu es un Père passionné d’amour pour ses enfants. « Que ton nom soit sanctifié. »
Depuis toujours, tu veux que ton règne vienne.
Tu nous as envoyé des prophètes et jusqu’à ton propre Fils pour que ton règne arrive. Parce que tu es notre Père, nous voulons collaborer à ton règne en cherchant à libérer le monde et le cœur des hommes. Nous savons bien que ta volonté est celle d’un Père et non pas celle d’un dictateur qui veut imposer sa loi, mais celle d’un Père. Aussi nous désirons que ta volonté soit faite dans notre vie et dans celles des autres.
Tu es Notre Père,
nous te demandons de nous donner notre pain de ce jour, le pain qui nourrit notre corps, bien sûr, mais aussi le Pain de ta Parole et le pain de l’Eucharistie pour nourrir notre foi. Ce pain, nous te le demandons pour nous, mais aussi pour tous les autres. Donne-nous de partager notre pain avec les plus démunis de notre monde.
Ton Fils Jésus nous a appris que tu pardonnes toujours le premier.
Pardonne-nous nos offenses. Et puisqu’il est difficile de pardonner quand nous avons été blessés, ne cesse pas de nous apprendre le pardon.
Ne nous laisse pas entrer en tentations
surtout quand nous vivons la plus grave de toutes les tentations, celle de douter de ton amour.
Père, nous portons vers toi toute la détresse du monde, tous ces maux qui accablent l’humanité, et nous implorons le don précieux de ta paix et la grâce d’attendre avec espérance le retour de ton Fils, Jésus.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 09 Octobre 2024
Mercredi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Denis,
Évêque de Paris, et ses deux compagnons Eleuthère, le Prêtre,
et Rustique, le Diacre, Martyrs (3ème s.).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Jean
Léonardi, Fondateur des Clercs de la Mère de Dieu († 1609).
Abraham, Ancien Testament - Patriarche
du peuple Juif (+ v. 1850 av. J.-C.)
Sainte Sara, Ancien Testament : épouse du
Prophète Abraham (XIXe siècle av. J.-C.)
Saint John Henry Newman, Cardinal, Fondateur
de Communauté Religieuse de l’Oratoire,
théologien (1801-1890)..
Vénérable Pie XII, Pape (260ème) de 1939 à
1958 (+ 1958).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 2, 1-2.7-14... Psaume 117(116), 1.2... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 1-4.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Ils ont reconnu la grâce qui m’a été
donnée » (Ga 2, 1-2.7-14)
Lecture de la Lettre de Saint Paul Apôtre
aux Galates
Frères,
au bout de quatorze ans,
je suis de nouveau monté à Jérusalem ;
j’étais avec Barnabé, et j’avais aussi emmené Tite.
J’y montais à la suite d’une révélation,
et j’y ai exposé l’Évangile que je proclame parmi les nations ;
je l’ai exposé en privé, aux personnages les plus importants,
car je ne voulais pas risquer de courir
ou d’avoir couru pour rien.
Or, ils ont constaté que l’annonce de l’Évangile
m’a été confiée pour les incirconcis (c’est-à-dire les païens),
comme elle l’a été à Pierre pour les circoncis (c’est-à-dire les Juifs).
En effet, si l’action de Dieu a fait de Pierre l’Apôtre des circoncis,
elle a fait de moi l’Apôtre des nations païennes.
Ayant reconnu la grâce qui m’a été donnée,
Jacques, Pierre et Jean,
qui sont considérés comme les colonnes de l’Église,
nous ont tendu la main, à moi et à Barnabé,
en signe de communion,
montrant par là que nous sommes, nous, envoyés aux nations,
et eux, aux circoncis.
Ils nous ont seulement demandé
de nous souvenir des pauvres,
ce que j’ai pris grand soin de faire.
Mais quand Pierre est venu à Antioche,
je me suis opposé à lui ouvertement,
parce qu’il était dans son tort.
En effet, avant l’arrivée de quelques personnes de l’entourage de Jacques,
Pierre prenait ses repas avec les fidèles d’origine païenne.
Mais après leur arrivée,
il prit l’habitude de se retirer et de se tenir à l’écart,
par crainte de ceux qui étaient d’origine juive.
Tous les autres fidèles d’origine juive jouèrent la même comédie que lui,
si bien que Barnabé lui-même se laissa entraîner dans ce jeu.
Mais quand je vis que ceux-ci ne marchaient pas droit
selon la vérité de l’Évangile,
je dis à Pierre devant tout le monde :
« Si toi qui es juif,
tu vis à la manière des païens et non des Juifs,
pourquoi obliges-tu les païens
à suivre les coutumes juives ? »
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 116 (117), 1, 2
R/ Allez dans le monde entier
proclamer la Bonne Nouvelle.
ou : Alléluia ! (Mc 16, 15)
Louez le Seigneur, tous les peuples ;
fêtez-le, tous les pays !
Son amour envers nous s’est montré le plus fort ;
éternelle est la fidélité du Seigneur !
ÉVANGILE :
« Seigneur, apprends-nous à prier »
(Lc 11, 1-4)
Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
“Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation.” »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Le Pater en saint Luc
Le Pater en saint Luc
Voir Jésus en prière donnait envie de prier ; et la demande que lui fait ce jour-là l’un de ses disciples, beaucoup d’autres sans doute auraient aimé la lui adresser : « Apprends-nous à prier, à prier comme tu pries ! » Et ce que le disciple veut apprendre de Jésus, c’est une nouvelle manière de prier qui devienne la caractéristique de sa communauté : « Apprends-nous à prier comme Jean le Baptiste l’a appris à ses disciples ». La prière enseignée par Jésus deviendra donc un signe de ralliement pour tous les siens et le premier bien qu’ils auront à partager.
« Quand vous prierez, dites : Père ».
C’est essentiel aux yeux de Jésus, et lui-même parlait à Dieu en l’appelant : ’Abba’, un mot intraduisible, dont le sens est à mi-chemin entre Père et Père chéri. C’est donc par là qu’il faut commencer : dire « Père » à notre Créateur. Dire « Père » à Celui qui est maître de l’espace et du temps et qui mène l’histoire du monde comme la destinée de tout homme. Dire « Père », en mettant dans ce nom plus de confiance, plus d’assurance, plus de tendresse qu’aucun père d’ici-bas n’a jamais pu le mériter. Dire « Père » avec la certitude d’être aimés tels que nous sommes, et tels que nous avons été.
Quand on y réfléchit, il y a là une audace inouïe de notre part, et, de la part de Dieu, une offre d’amour qui nous dépasse totalement, au point que certains, hommes ou femmes, qui n’ont gardé de leur jeunesse qu’une image paternelle dévaluée, luttent parfois des années, à l’intime d’eux-mêmes, avant de pouvoir dire avec vérité, et avec bonheur, au début de leur prière : « père », « toi qui es Père à la manière de Dieu ».
C’est seulement lorsque nous nous sommes approchés de Dieu en lui donnant son nom de bonté et de tendresse que nous commençons notre prière, en lui parlant de Lui-même :
« Que ton Nom soit sanctifié » ; c’est-à-dire : que le mystère de ton être et de ton agir soit reconnu et adoré par les hommes. « Que ton Règne vienne » ; c’est-à-dire : que ton plan d’amour et de salut se réalise parmi les hommes comme tu le veux, aux moments que tu as choisis.
Avec le Nom et le Règne de Dieu il est bien question de la gloire de Dieu, mais nous lui sommes associés dans ce que nous demandons, puisque cette gloire par la louange devra venir de nous.
Ainsi la prière, selon Jésus, vise d’abord ce que Dieu attend de l’homme, mais tout naturellement, en vertu de la réciprocité de l’Alliance, dans un deuxième moment la prière aborde ce que l’homme peut attendre de Dieu.
Que va dire l’homme ?... « donne-moi » ? Non pas : il dira : « donne-nous » .
« Donne-nous le pain, dont nous avons besoin pour chaque jour. Même lorsque nous prions dans le secret, la prière de Jésus nous fait dire : « donne-nous ». Cela ne signifie pas que personnellement nous n’intéressons pas Dieu, car ce nous est fait, à ses yeux, de personnes irremplaçables, aimées chacune comme l’unique. Mais cela veut dire que la dimension communautaire, universelle même, habitera toujours notre prière personnelle.
Il y a des prières de silence, de souffrance, de regard, des cris du cœur ou des admirations qui sont intensément personnelles, et la prière de Jésus était souvent cela : « Je te rends grâces, Père, Seigneur du ciel et de la terre... Père, que ta volonté soit faite et non la mienne ». Mais quand nous disons le Notre Père, même dans le secret, c’est toujours une prière universelle : « donne-nous ; donne, Seigneur, à moi et à tous les hommes, le pain dont nous avons besoin ».
C’est une prière qui concerne des biens quotidiens, matériels ; mais Dieu, qui nous a créés êtres de chair, n’a pas peur, pour nous, des choses matérielles. Il aime qu’on le prie pour cela aussi, et, en nous fiant à la parabole choisie par Jésus, on pourrait dire : Dieu aime qu’on le dérange, même pour cela, dès lors qu’on garde un cœur ouvert au bonheur de tous.
À vrai dire on ne dérange jamais Dieu : il a toujours le temps, puisqu’il habite l’éternité ; il a toujours de la place, puisqu’il n’habite aucun espace ; il se penche vers chacun avec un cœur universel, et il a pour l’univers des hommes le même regard d’amour qu’il a pour chaque personne.
Le brave homme de la parabole insiste auprès de son voisin : « Prête-moi trois pains pour un voyageur de passage ». Trois pains : c’est là le maximum de l’audace ! Mais dans le Notre Père, parce que nous nous adressons à Dieu, notre audace devient d’emblée universelle : « Donne-nous, donne à tous les hommes, le pain de chaque jour ».
La demande suivante vise bien chaque croyant en particulier, mais elle est aussi une imploration pour le monde entier : « pardonne-nous nos péchés », et elle a aussitôt son prolongement communautaire : « car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous ».
Même la dernière demande du Pater peut être reprise avec ces deux mêmes dimensions, personnelle et universelle : « Ne nous soumets pas à la tentation », c’est-à-dire : Garde-nous de consentir à la tentation. Garde-moi, Seigneur, aux heures où je dois choisir. Garde-nous tous, Seigneur, des forces de refus qui travaillent le monde. Garde-nous tous des séductions du profit, du pouvoir et du plaisir.
Ainsi le Notre Père, qui monte en nous dans les plus beaux moments de notre intimité avec Dieu, fait craquer à chaque fois les limites ou les étroitesses de notre cœur, et nous ouvre au monde que Dieu aime et que Dieu sauve.
Ne nous en étonnons pas, puisque, avec le Notre Père, c’est Jésus lui-même qui nous introduit dans sa prière, dans sa manière de prier. C’est une prière intensément personnelle, puisque c’est la prière du Fils ; mais en même temps une imploration universelle, puisque c’est la prière du Sauveur.
« Pour toucher le Père avec les paroles du Fils » (Tertullien), nous nous remettons chaque jour à l’école de Jésus, le grand priant. Pour nous présenter devant Dieu en solidarité avec nos frères, nous prions comme Jésus. Pour recevoir d’auprès du Père l’Esprit que Jésus glorieux nous envoie, nous prions par lui, avec lui, et en lui.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Certes, toute prière repose sur la médiation du Christ mais elle doit aboutir au Père.
Autre commentaire de ce jour.
Certes, toute prière repose sur la médiation du Christ mais elle doit aboutir au Père.
Dans l’Évangile de Luc, il est très courant de voir Jésus prier. Ici, à l’un de ses disciples qui lui demande de lui apprendre à prier, Jésus va donner bien plus qu’un enseignement théorique sur la prière, il va lui livrer ce qui en est l’essence et ce, sous la forme même d’une prière : Le Notre Père.
Il est remarquable que dans cette prière il ne soit jamais fait mention du Fils. A ce titre, la parole qui l’initie, « Père », est révélatrice.
Le Père se présente ici comme le terme vers lequel toute prière doit être orientée. Certes, toute prière repose sur la médiation du Christ mais elle doit aboutir au Père. Il s’agit d’atteindre le mystère de Dieu, sans lequel l’humanité du Christ perd son enracinement.
Tout Don vient du Père. Et Le Christ, le suprême Don, révélateur de Dieu et médiateur auprès du Père, nous mène à sa rencontre et à sa connaissance dans la prière.
La prière chrétienne passe par Le Christ mais ne s’arrête pas à Lui, même pas à sa nature Divine.
Elle doit, par Lui, rencontrer Le « Père qui l’a envoyé ». Le fait même que l’on voit si souvent Jésus prier dans l’Évangile atteste cela de façon éloquente. Tout l’être du Christ est constamment tendu vers Le Père.
Lui qui se donne en nourriture (Pain), nous transforme progressivement en Lui et il ne nous relève que pour nous conduire à la Source divine, Le Père.
Ce double mouvement à travers Le Fils, vers nous et vers Le Père, s’effectue dans L’Esprit-Saint. Quelques versets plus haut, Saint Luc nous montrait Jésus exulter de Joie sous l’action de L’Esprit et s’écrier : « Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, je proclame ta Louange » (Lc 10, 21) !
La prière qui nous oriente vers Le Père repose ainsi non seulement sur la médiation du Christ mais aussi sur l’action de L’Esprit Saint, qui prie en nous.
La prière nous permet ainsi d’expérimenter en nous la Vie Trinitaire.
Bien plus qu’un concept, Le Dieu Trine est une réalité. Il est un mystère vécu, dans lequel le Chrétien se situe, se meut, pense, agit et prie.
Nous pouvons alors en toute Vérité nous écrier avec Jésus sous l’action de L’Esprit-Saint : « Père ». En cet instant, L’Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes fils de Dieu ; et ses héritiers, cohéritiers du Christ avec qui nous souffrons mais avec qui nous espérons aussi être glorifiés (cf. Rm 8, 16-17).
C’est ainsi que la prière nous filialise. Par elle, nous sommes transformés à l’image de Celui qui est l’Image parfaite du Père, Le Fils unique. Renouvelés spirituellement, nous réfléchissons dès lors sa filiation non par une ressemblance extérieure, mais par une assimilation profonde.
« Ô Mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité !
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre Ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma Foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. » (Bienheureuse Élisabeth de la Trinité).
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
« Seigneur, apprends-nous à prier. »
Autre commentaire de ce jour.
« Seigneur, apprends-nous à prier. »
Il y a un petit garçon qui disait dans une prière : « Mon Dieu, si tu me donnes une lampe Aladin avec le génie, je vais te donner tout ce que tu veux, excepté mon argent et mon ordinateur. » Je pense que ce petit garçon a du chemin à faire pour apprendre à prier.
Quand Jésus termine sa prière, un de ses disciples lui demande : « Seigneur, apprends-nous à prier. »
Pourtant je suis certain que ce disciple-là, comme tout bon Juif, priait, à n’en pas douter, depuis sa petite enfance. Mais il a vu Jésus en prière, remarqué qu’il vivait une intimité profonde avec Dieu, ce qui lui donnait le goût d’apprendre à prier à la manière de Jésus.
Comme lui, même si ça fait des années qu’on prie, on peut toujours dire au Seigneur : « Seigneur, apprends-nous à prier ».
Il faut remarquer qu’il ne fait pas cette demande seulement pour lui mais pour les autres aussi: « Seigneur, apprends-nous… »
Et voilà que Jésus nous lègue la plus belle prière du monde, le Notre Père, une prière entre un Père et son enfant.
Notre Père, pendant des siècles, tu as amené les hommes à connaître peu à peu ton Nom, à te révéler comme un Dieu d’amour. Nous, tes enfants, nous reconnaissons ta grandeur et l’immensité de ton amour. Nous voulons collaborer à la sanctification de ton Nom, te faire connaître le plus possible que tu es un Père passionné d’amour pour ses enfants. « Que ton nom soit sanctifié. »
Depuis toujours, tu veux que ton règne vienne.
Tu nous as envoyé des prophètes et jusqu’à ton propre Fils pour que ton règne arrive. Parce que tu es notre Père, nous voulons collaborer à ton règne en cherchant à libérer le monde et le cœur des hommes. Nous savons bien que ta volonté est celle d’un Père et non pas celle d’un dictateur qui veut imposer sa loi, mais celle d’un Père. Aussi nous désirons que ta volonté soit faite dans notre vie et dans celles des autres.
Tu es Notre Père,
nous te demandons de nous donner notre pain de ce jour, le pain qui nourrit notre corps, bien sûr, mais aussi le Pain de ta Parole et le pain de l’Eucharistie pour nourrir notre foi. Ce pain, nous te le demandons pour nous, mais aussi pour tous les autres. Donne-nous de partager notre pain avec les plus démunis de notre monde.
Ton Fils Jésus nous a appris que tu pardonnes toujours le premier.
Pardonne-nous nos offenses. Et puisqu’il est difficile de pardonner quand nous avons été blessés, ne cesse pas de nous apprendre le pardon.
Ne nous laisse pas entrer en tentations
surtout quand nous vivons la plus grave de toutes les tentations, celle de douter de ton amour.
Père, nous portons vers toi toute la détresse du monde, tous ces maux qui accablent l’humanité, et nous implorons le don précieux de ta paix et la grâce d’attendre avec espérance le retour de ton Fils, Jésus.
Que cette prière du Notre Père
que tu nous as laissé, Seigneur Jésus,
soit pour nous le reflet de nos vies
comme frères et sœur de Jésus-Christ.
que tu nous as laissé, Seigneur Jésus,
soit pour nous le reflet de nos vies
comme frères et sœur de Jésus-Christ.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Tu ne sais pas prier ? – Mets-toi en présence de Dieu, et dès que tu commences à dire : "Seigneur, je ne sais pas prier ! ..., tu es sûr que tu as déjà commencé à le faire » (Saint José María)
« Prends l’Evangile, lis un petit fragment, imagine ce qui s’est passé et commente-le avec Jésus. Tu auras ainsi le regard fixé sur Jésus et paslko sur le feuilleton, par exemple » (François)
« Quand Jésus prie il nous apprend déjà à prier (…) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2.607)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 10 Octobre 2024
Jeudi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
Loth, Ancient Testament : Fils de
Harân et neveu d'Abraham
Saint Daniel et ses compagnons Hugolin,
Samuel, Ange, Domnus, Léon, Nicolas, les
7 premiers Martyrs Franciscains, à Ceuta,
au Maroc (+ 1227).
Saint Daniel Comboni, Évêque, Fondateur de
l'Institut des Missionnaires Comboniens
(1831-1881).
Bienheureuse Angèle-Marie Truszkowska,
Fondatrice des Sœurs de Saint-Félix de
Cantalice (+ 1899).
Bse María des Épousailles (María Catalina)
Irigoyen Echegaray, Religieuse basque
espagnole des Servantes de Marie
auxiliaires des malades (1848-1918).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
Le Seigneur nous propose aujourd’hui deux paraboles en une : celle de l’ami qui se laisse fléchir, et celle du père qui n’a dans le cœur et dans les mains que de bonnes choses pour son fils.
Mais les deux débouchent sur la même leçon : Dieu aime qu’on insiste dans la prière, et on arrive toujours à le toucher.
Si déjà l’ami importuné finit par se lever de guerre lasse, à plus forte raison Dieu ne nous fera-t-il pas trop attendre. D’ailleurs il n’y a pour lui ni nuit ni sommeil, et il ne risque pas de réveiller personne, car chez Dieu personne ne songe à dormir.
Si déjà un père humain n’a pas de raisons de décevoir ou de tromper son enfant, s’il n’ira pas lui donner, au lieu du poisson ou de l’œuf qui peuvent le nourrir, le serpent ou le scorpion qui vont le faire mourir, à plus forte raison Dieu ne va-t-il pas détruire en nous l’enfant qu’il a engendré par l’Esprit Saint.
Ainsi, comme très souvent dans ses paraboles, Jésus veut nous montrer aujourd’hui que nous nous trompons sur le cœur de Dieu, que nous n’avons pas idée de sa tendresse, et que nous ne comprenons pas à quel point notre prière le touche.
Que nous priions pour un ami ou pour nous-mêmes, si nous partons battus, c’est que nous ne croyons pas à l’amour du Père. Souvent nous nous plaignons de ne pas être exaucés ; mais que valait notre prière ? Il y a tant de choses pour lesquelles nous sommes d’avance résignés :
résignés à telle tiédeur dont nous n’attendons plus d’être délivrés, résignés à telle misère que nous admettons déjà comme une fatalité, résignés à une compréhension moyenne des « bonnes choses » de Dieu, alors que Dieu n’attend que notre désir pour nous faire entrer dans son mystère, résignés à telle rupture ou à telle froideur envers nos frères, au point d’imaginer que Dieu, lui aussi, a classé les êtres définitivement.
Trop vite on cesse de demander, on cesse de chercher, on ne frappe plus à la porte de Dieu ; ou bien l’on frappe comme en s’en allant, sans attendre qu’il ouvre. Mais cette résignation camoufle souvent les petitesses de notre amour. Celui qui insiste peu, aime peu. Celui qui n’espère pas pour tout reste à mi-chemin de l’amour.
Évidemment nous ne pouvons pas attendre de Dieu qu’il aille au devant de nos caprices. Il préfère nous traiter en adultes, quitte à nous réserver de loin en loin de ces petites surprises toutes divines que nous sommes seuls à pouvoir reconnaître et qui font jaillir en nous l’action de grâces des pauvres.
Dieu connaît les bonnes choses qui nous conviennent, et nous savons en tout cas qu’il nous accordera sans mesure son Esprit Saint, si nous le demandons pour nous et pour nos frères.
Quant aux amis qui viennent à nous sans prévenir, au hasard des routes de la vie ; quant à tous ceux qui comptent sur nous et dont la confiance pèse si lourd parfois, dans la nuit où nous sommes, nous savons d’avance qu’il y a une place pour eux dans le cœur du Père et que Dieu, pour eux, nous prêtera de son pain.
Cherchons, demandons, frappons à la porte ; c’est toujours Dieu lui-même qui vient ouvrir.
La porte s’ouvre, en tout cas, à chaque Eucharistie : Dieu nous donne son Fils, et c’est déjà toute sa réponse.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Frères et sœurs,
Ce passage de l’évangile de saint Luc est particulièrement intéressant pour notre mission d’éducateurs. Il fait en effet partie de la réponse de Jésus à ses disciples qui lui avaient demandé de leur apprendre à prier. L’Evangile nous parle peu de la manière dont Jésus priait lors des liturgies communes, mais insiste plutôt sur le fait que Jésus priait seul, longuement, à l’écart, en communion avec son Père. Les disciples qui l’ont vu prier ont été impressionnés par sa manière de faire, certainement sensiblement différente des usages courants. C’est pourquoi ils demandent au Christ : « Apprends-nous à prier comme Jean-Baptiste l’a fait pour ses disciples » (Lc 11, 1). C’est en réponse à cette question que Jésus leur donne cette prière que nous appelons le Notre Père : « Quand vous priez dites, Père… » (Lc 11, 2). Dans cette prière que nous disons si souvent, Jésus définit ce que doit être le contenu de la prière : avant tout une louange rendue à Dieu, une décentration de nos propres préoccupations pour nous tourner vers les grands objectifs du dessein divin : « Que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite… » (Lc 11, 2). Cette prière est tout à fait originale par son contenu, comme Jésus le dira dans un autre évangile : « Quand vous priez ne faites pas comme les païens… » (Mt 6, 7).
Dans un deuxième temps, après leur avoir confié le contenu de leur prière, Jésus enseigne aux disciples quelle doit être l’attitude subjective de celui qui prie. C’est l’objet du passage que nous venons d’entendre, qui est centré tout entier sur ce que la petite parabole appelle le « sans gêne » (Lc 5, 8). Par ce terme, le Christ décrit l’attitude de celui qui est dans la nécessité et qui ne prend pas de précaution particulière pour demander de l’aide à celui qu’il considère comme son ami. Quand Jésus conclue la parabole en disant que celui qui est sollicité, s’il ne se lève pas par amitié, le fera parce qu’il est importuné par ce sans gêne, il ne cherche pas à nous expliquer comment Dieu réagit à la prière (nous le saurons quand nous Le verrons, plus tard), mais à nous décrire ce que doit être notre disposition intérieure. C’est avec une simplicité totale du cœur et selon l’attitude de l’homme sans-gêne que nous devons exprimer à Dieu notre désir, nos besoins, notre attente et nos supplications.
Avec une telle pédagogie de la prière, nous pourrions être surpris de trouver tant de chrétiens qui nous disent qu’ils ne savent pas prier. Et nous-mêmes, nous avons souvent du mal à faire passer à ceux dont nous avons la charge les grands éléments constitutifs de la prière. Mais il s’agit d’abord de faire comprendre que la première attitude de la prière n’est pas une construction mécaniquement élaborée, mais une disposition d’abandon et de liberté. La bonne pédagogie de la prière (hors du cadre liturgique bien-sûr) ne consiste pas à dépenser beaucoup d’inventivités ou à dire ce qu’il faut faire, mais à encourager celui qui prie à demander ce dont il a besoin et à libérer dans le cœur de l’homme cette simplicité, cette candeur et cette confiance qui vont l’encourager à demander à Dieu, sans gêne.
Lorsque la prière personnelle est un acte de confiance, de foi et d’abandon, alors certainement nous sommes exaucés. Mais vous avez aussi remarqué que d’une certaine manière l’accomplissement de notre prière nous échappe. Nous ne sommes pas exaucés parce que Dieu nous donne ce que nous avons demandé, mais parce que Dieu nous donne l’Esprit Saint. Car cette disposition d’abandon et de confiance totale du cœur ne nous conduit pas à demander n’importe quoi, mais à ne désirer rien d’autre que ce que Dieu veut donner, c’est-à-dire son Esprit. « Si donc vous qui êtes mauvais vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Lc 11, 13).
Dans une génération où l’expérience de la prière ne s’est pas bien transmise, où elle s’est beaucoup transformée et souvent affaiblie, il faut réapprendre à prier. Si nous voulons être des pédagogues de la prière pour les jeunes qui nous sont confiés, il nous faut nous mettre à l’école du Christ pour apprendre de Lui l’attitude intérieure constitutive de la prière. C’est ce que nous pouvons demander avec insistance. Nous savons que nous recevrons l’Esprit Saint que Dieu donne à ceux qui le lui demandent.
Amen.
+ André cardinal VINGT-TROIS Archevêque de Paris
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« Au milieu de la nuit pour lui demander » … voilà une dimension essentielle de la vie. Hier, à la messe, nous avons entendu que le Notre Père est venu à nous parce qu’un des disciples de Jésus lui à demander de leur montrer comment prier. Quand Jésus eut terminé de prier, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Plus largement, aucune société ne peut vivre s’il n’y a pas, en son sein, la circulation de la demande des membres les uns envers les autres, qui la met en mouvement. Il est donc bien clair que Jésus touche plus que juste lorsqu’il dit « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira ». La demande implique et entraine la réponse quasi automatiquement. Alors peut-être avons-nous seulement à prendre conscience de celui à qui Jésus nous exhorte à demander, et de ce qu’il nous propose demander : le Père et l’Esprit.
« Demander à qui »… La demande n’existe à vrai dire que parce qu’elle est adressée. Là, elle est adressée au Père, à Celui qui donne depuis toujours au Fils, à l’Esprit, à sa création. Le Père donne et, dans ce don, il reste dans l’attente de recevoir en retour. La demande, même balbutiante, hésitante que nous lui adressons est déjà un retour vers lui, le Père. Ainsi le Fils, fait homme, n’arrêtera pas de demander à son Père jusqu’à la toute fin de son existence terrestre : « que la coupe passe loin de lui, s’il est possible », se terminera en « que ta volonté Père soit faite ». La demande est d’abord une demande faite à quelqu’un, c’est la demande certes de quelque chose mais que je reçois de quelqu’un. Celui à qui je demande précède ce que je demande. La demande n’est pas que l’expression de soi, de son besoin, elle est, avant tout, adresse et reconnaissance de l’autre, expression de mon désir. Elle est, par cela, la mise en œuvre, ô combien humble, de cette capacité créatrice qui donne à l’autre d’exister, d’être reconnu. Combien d’êtres humains meurent ainsi d’être sans que personne ne leur demande rien.
« Demander quoi »… la réponse est claire, là aussi : « le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ». L’Esprit est celui par qui tout devient possible, celui par lequel je puis vivre de manière nouvelle, de manière renouvelée. Il est celui qui me donne de pouvoir tout recevoir à mon tour. Il est disponibilité véritable, il est le don parfait. Il est celui qui donne la vie véritable, celle qui relie à Dieu, au Père, aux autres. Il est celui qui me donne ici et maintenant d’être avec la sainte Trinité ouvert à mes frères et sœurs.
Alors, comme Jésus, sachons demander, nous aussi, au Père, le don de l’Esprit pour entrer dans la relation avec eux, pour vivre nous tous en plénitude. Amen.
Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 10 Octobre 2024
Jeudi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
Loth, Ancient Testament : Fils de
Harân et neveu d'Abraham
Saint Daniel et ses compagnons Hugolin,
Samuel, Ange, Domnus, Léon, Nicolas, les
7 premiers Martyrs Franciscains, à Ceuta,
au Maroc (+ 1227).
Saint Daniel Comboni, Évêque, Fondateur de
l'Institut des Missionnaires Comboniens
(1831-1881).
Bienheureuse Angèle-Marie Truszkowska,
Fondatrice des Sœurs de Saint-Félix de
Cantalice (+ 1899).
Bse María des Épousailles (María Catalina)
Irigoyen Echegaray, Religieuse basque
espagnole des Servantes de Marie
auxiliaires des malades (1848-1918).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 3, 1-5... Cantique luc 1, 69-70.71-72.73-75... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 5-13.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« L’Esprit Saint, l’avez-vous reçu pour avoir pratiqué la Loi,
ou pour avoir écouté le message de la foi ? » (Ga 3, 1-5)
Lecture de la Lettre de Saint Paul Apôtre
aux Galates
Galates stupides,
qui donc vous a ensorcelés ?
À vos yeux, pourtant, Jésus Christ a été présenté crucifié.
Je n’ai qu’une question à vous poser :
l’Esprit Saint, l’avez-vous reçu
pour avoir pratiqué la Loi,
ou pour avoir écouté le message de la foi ?
Comment pouvez-vous être aussi fous ?
Après avoir commencé par l’Esprit,
allez-vous, maintenant, finir par la chair ?
Auriez-vous vécu de si grandes choses en vain ?
Si encore ce n’était qu’en vain !
Celui qui vous fait don de l’Esprit
et qui réalise des miracles parmi vous,
le fait-il parce que vous pratiquez la Loi,
ou parce que vous écoutez le message de la foi ?
– Parole du Seigneur.
Cantique
Lc 1, 69-70, 71-72, 73-75
R/ Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
car il a visité son peuple. (cf. Lc 1, 68)
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte,
serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,
afin que, délivrés de la main des ennemis,
nous le servions dans la justice et la sainteté,
en sa présence, tout au long de nos jours.
ÉVANGILE :
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 5-13)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
“Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.”
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
“Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
L'ami qui se laisse fléchir
L'ami qui se laisse fléchir
Le Seigneur nous propose aujourd’hui deux paraboles en une : celle de l’ami qui se laisse fléchir, et celle du père qui n’a dans le cœur et dans les mains que de bonnes choses pour son fils.
Mais les deux débouchent sur la même leçon : Dieu aime qu’on insiste dans la prière, et on arrive toujours à le toucher.
Si déjà l’ami importuné finit par se lever de guerre lasse, à plus forte raison Dieu ne nous fera-t-il pas trop attendre. D’ailleurs il n’y a pour lui ni nuit ni sommeil, et il ne risque pas de réveiller personne, car chez Dieu personne ne songe à dormir.
Si déjà un père humain n’a pas de raisons de décevoir ou de tromper son enfant, s’il n’ira pas lui donner, au lieu du poisson ou de l’œuf qui peuvent le nourrir, le serpent ou le scorpion qui vont le faire mourir, à plus forte raison Dieu ne va-t-il pas détruire en nous l’enfant qu’il a engendré par l’Esprit Saint.
Ainsi, comme très souvent dans ses paraboles, Jésus veut nous montrer aujourd’hui que nous nous trompons sur le cœur de Dieu, que nous n’avons pas idée de sa tendresse, et que nous ne comprenons pas à quel point notre prière le touche.
Que nous priions pour un ami ou pour nous-mêmes, si nous partons battus, c’est que nous ne croyons pas à l’amour du Père. Souvent nous nous plaignons de ne pas être exaucés ; mais que valait notre prière ? Il y a tant de choses pour lesquelles nous sommes d’avance résignés :
résignés à telle tiédeur dont nous n’attendons plus d’être délivrés, résignés à telle misère que nous admettons déjà comme une fatalité, résignés à une compréhension moyenne des « bonnes choses » de Dieu, alors que Dieu n’attend que notre désir pour nous faire entrer dans son mystère, résignés à telle rupture ou à telle froideur envers nos frères, au point d’imaginer que Dieu, lui aussi, a classé les êtres définitivement.
Trop vite on cesse de demander, on cesse de chercher, on ne frappe plus à la porte de Dieu ; ou bien l’on frappe comme en s’en allant, sans attendre qu’il ouvre. Mais cette résignation camoufle souvent les petitesses de notre amour. Celui qui insiste peu, aime peu. Celui qui n’espère pas pour tout reste à mi-chemin de l’amour.
Évidemment nous ne pouvons pas attendre de Dieu qu’il aille au devant de nos caprices. Il préfère nous traiter en adultes, quitte à nous réserver de loin en loin de ces petites surprises toutes divines que nous sommes seuls à pouvoir reconnaître et qui font jaillir en nous l’action de grâces des pauvres.
Dieu connaît les bonnes choses qui nous conviennent, et nous savons en tout cas qu’il nous accordera sans mesure son Esprit Saint, si nous le demandons pour nous et pour nos frères.
Quant aux amis qui viennent à nous sans prévenir, au hasard des routes de la vie ; quant à tous ceux qui comptent sur nous et dont la confiance pèse si lourd parfois, dans la nuit où nous sommes, nous savons d’avance qu’il y a une place pour eux dans le cœur du Père et que Dieu, pour eux, nous prêtera de son pain.
Cherchons, demandons, frappons à la porte ; c’est toujours Dieu lui-même qui vient ouvrir.
La porte s’ouvre, en tout cas, à chaque Eucharistie : Dieu nous donne son Fils, et c’est déjà toute sa réponse.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 5-13)
Autre commentaire de ce jour.
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 5-13)
Frères et sœurs,
Ce passage de l’évangile de saint Luc est particulièrement intéressant pour notre mission d’éducateurs. Il fait en effet partie de la réponse de Jésus à ses disciples qui lui avaient demandé de leur apprendre à prier. L’Evangile nous parle peu de la manière dont Jésus priait lors des liturgies communes, mais insiste plutôt sur le fait que Jésus priait seul, longuement, à l’écart, en communion avec son Père. Les disciples qui l’ont vu prier ont été impressionnés par sa manière de faire, certainement sensiblement différente des usages courants. C’est pourquoi ils demandent au Christ : « Apprends-nous à prier comme Jean-Baptiste l’a fait pour ses disciples » (Lc 11, 1). C’est en réponse à cette question que Jésus leur donne cette prière que nous appelons le Notre Père : « Quand vous priez dites, Père… » (Lc 11, 2). Dans cette prière que nous disons si souvent, Jésus définit ce que doit être le contenu de la prière : avant tout une louange rendue à Dieu, une décentration de nos propres préoccupations pour nous tourner vers les grands objectifs du dessein divin : « Que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite… » (Lc 11, 2). Cette prière est tout à fait originale par son contenu, comme Jésus le dira dans un autre évangile : « Quand vous priez ne faites pas comme les païens… » (Mt 6, 7).
Dans un deuxième temps, après leur avoir confié le contenu de leur prière, Jésus enseigne aux disciples quelle doit être l’attitude subjective de celui qui prie. C’est l’objet du passage que nous venons d’entendre, qui est centré tout entier sur ce que la petite parabole appelle le « sans gêne » (Lc 5, 8). Par ce terme, le Christ décrit l’attitude de celui qui est dans la nécessité et qui ne prend pas de précaution particulière pour demander de l’aide à celui qu’il considère comme son ami. Quand Jésus conclue la parabole en disant que celui qui est sollicité, s’il ne se lève pas par amitié, le fera parce qu’il est importuné par ce sans gêne, il ne cherche pas à nous expliquer comment Dieu réagit à la prière (nous le saurons quand nous Le verrons, plus tard), mais à nous décrire ce que doit être notre disposition intérieure. C’est avec une simplicité totale du cœur et selon l’attitude de l’homme sans-gêne que nous devons exprimer à Dieu notre désir, nos besoins, notre attente et nos supplications.
Avec une telle pédagogie de la prière, nous pourrions être surpris de trouver tant de chrétiens qui nous disent qu’ils ne savent pas prier. Et nous-mêmes, nous avons souvent du mal à faire passer à ceux dont nous avons la charge les grands éléments constitutifs de la prière. Mais il s’agit d’abord de faire comprendre que la première attitude de la prière n’est pas une construction mécaniquement élaborée, mais une disposition d’abandon et de liberté. La bonne pédagogie de la prière (hors du cadre liturgique bien-sûr) ne consiste pas à dépenser beaucoup d’inventivités ou à dire ce qu’il faut faire, mais à encourager celui qui prie à demander ce dont il a besoin et à libérer dans le cœur de l’homme cette simplicité, cette candeur et cette confiance qui vont l’encourager à demander à Dieu, sans gêne.
Lorsque la prière personnelle est un acte de confiance, de foi et d’abandon, alors certainement nous sommes exaucés. Mais vous avez aussi remarqué que d’une certaine manière l’accomplissement de notre prière nous échappe. Nous ne sommes pas exaucés parce que Dieu nous donne ce que nous avons demandé, mais parce que Dieu nous donne l’Esprit Saint. Car cette disposition d’abandon et de confiance totale du cœur ne nous conduit pas à demander n’importe quoi, mais à ne désirer rien d’autre que ce que Dieu veut donner, c’est-à-dire son Esprit. « Si donc vous qui êtes mauvais vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Lc 11, 13).
Dans une génération où l’expérience de la prière ne s’est pas bien transmise, où elle s’est beaucoup transformée et souvent affaiblie, il faut réapprendre à prier. Si nous voulons être des pédagogues de la prière pour les jeunes qui nous sont confiés, il nous faut nous mettre à l’école du Christ pour apprendre de Lui l’attitude intérieure constitutive de la prière. C’est ce que nous pouvons demander avec insistance. Nous savons que nous recevrons l’Esprit Saint que Dieu donne à ceux qui le lui demandent.
Amen.
+ André cardinal VINGT-TROIS Archevêque de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
La Vie véritable s’immisce en nous par la demande.
Autre commentaire de ce jour.
La Vie véritable s’immisce en nous par la demande.
« Au milieu de la nuit pour lui demander » … voilà une dimension essentielle de la vie. Hier, à la messe, nous avons entendu que le Notre Père est venu à nous parce qu’un des disciples de Jésus lui à demander de leur montrer comment prier. Quand Jésus eut terminé de prier, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Plus largement, aucune société ne peut vivre s’il n’y a pas, en son sein, la circulation de la demande des membres les uns envers les autres, qui la met en mouvement. Il est donc bien clair que Jésus touche plus que juste lorsqu’il dit « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira ». La demande implique et entraine la réponse quasi automatiquement. Alors peut-être avons-nous seulement à prendre conscience de celui à qui Jésus nous exhorte à demander, et de ce qu’il nous propose demander : le Père et l’Esprit.
« Demander à qui »… La demande n’existe à vrai dire que parce qu’elle est adressée. Là, elle est adressée au Père, à Celui qui donne depuis toujours au Fils, à l’Esprit, à sa création. Le Père donne et, dans ce don, il reste dans l’attente de recevoir en retour. La demande, même balbutiante, hésitante que nous lui adressons est déjà un retour vers lui, le Père. Ainsi le Fils, fait homme, n’arrêtera pas de demander à son Père jusqu’à la toute fin de son existence terrestre : « que la coupe passe loin de lui, s’il est possible », se terminera en « que ta volonté Père soit faite ». La demande est d’abord une demande faite à quelqu’un, c’est la demande certes de quelque chose mais que je reçois de quelqu’un. Celui à qui je demande précède ce que je demande. La demande n’est pas que l’expression de soi, de son besoin, elle est, avant tout, adresse et reconnaissance de l’autre, expression de mon désir. Elle est, par cela, la mise en œuvre, ô combien humble, de cette capacité créatrice qui donne à l’autre d’exister, d’être reconnu. Combien d’êtres humains meurent ainsi d’être sans que personne ne leur demande rien.
« Demander quoi »… la réponse est claire, là aussi : « le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ». L’Esprit est celui par qui tout devient possible, celui par lequel je puis vivre de manière nouvelle, de manière renouvelée. Il est celui qui me donne de pouvoir tout recevoir à mon tour. Il est disponibilité véritable, il est le don parfait. Il est celui qui donne la vie véritable, celle qui relie à Dieu, au Père, aux autres. Il est celui qui me donne ici et maintenant d’être avec la sainte Trinité ouvert à mes frères et sœurs.
Alors, comme Jésus, sachons demander, nous aussi, au Père, le don de l’Esprit pour entrer dans la relation avec eux, pour vivre nous tous en plénitude. Amen.
Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Ta vérité a dit que si nous appelons on nous répondra, si nous demandons nous recevrons : Oh Père éternel, tes serviteurs implorent. Réponds-leur ! » (Sainte Catherine de Sienne)
« Lorsque nous avons besoin d’aide, Jésus ne nous demande pas de nous résigner et de nous enfermer sur nous-mêmes, mais que nous nous adressions au Père et lui demandions, avec confiance, tous nos besoins, en commençant par les plus évidents et quotidiens » (François)
« L’Esprit Saint qui enseigne l’Église et lui rappelle tout ce que Jésus a dit, l’éduque aussi à la vie de prière, en suscitant des expressions qui se renouvellent au sein de formes permanentes : bénédiction, demande, intercession, action de grâce et louange » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2.644)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 12 Octobre 2024
Samedi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
L'Eglise fête Notre Dame du Pilier à Saragosse,
Le pape Clément XII fixa la date de la fête de la 'Virgen del Pilar'
au 12 octobre. Elle est également fêtée le 2 janvier à Saragosse.
Le Bon Larron (Saint Dismas),les Eglises
d'Orient fêtent aujourd'hui ce compagnon
du Christ sur le calvaire.
Cinq Mille Martyrs dans la région de Tunis
(+ v. 484)
Saint Félix IV, Pape (54e) de 526 à 530
(+ 530)
Sainte Spérie, Patronne de Saint-Céré
(+ 760)
Saint Séraphin de Montegranaro, o.f.m.,
Capucin (1540-1604).
Bienheureux Thomas Bullaker, Prêtre
franciscain et martyr (+ 1642)
Bienheureux Louis Brisson, Prêtre du diocèse
de Troyes, Fondateur des Oblates et des
Oblats de Saint-François de Sales (1817-1908).
Bienheureux Carlo Acutis, Laïc italien, Apôtre
de la Sainte Eucharistie(+ 2006)
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Textes de la Messe du Jour
Pour une fois l’Évangile nous rapporte la réaction d’une femme à la prédication de Jésus. Elle élève la voix du milieu de la foule et s’écrie : « Bienheureuse celle qui t’a porté et allaité ! »
La femme ne réagit pas d’abord à propos du contenu de l’enseignement de Jésus ; elle ne dit pas non plus ce qui l’a frappée dans sa personne, mais elle se compare instinctivement à une autre femme, à cette mère qui a eu la chance d’enfanter puis d’élever un tel fils : « Qu’elle peut être fière, cette femme-là, d’avoir un garçon comme toi ! »
Réaction maladroite ? Réaction naïve ? Peut-être, mais c’est la réaction profondément humaine d’une femme pour qui chaque maternité est le début d’un grand rêve, et qui réalise sa vie à travers le destin de ses enfants.
Jésus, bien loin de repousser cette brave femme, saisit au bond ce qu’elle vient de crier, et il va s’en servir pour préciser une fois de plus le sens de sa mission, en apportant deux correctifs importants.
Tout d’abord le bonheur qu’il apporte n’est pas réservé à une femme, mais ouvert à tous les croyants.
Le secret de sa naissance, l’initiative inouïe prise par Dieu dans la vie de Marie, les merveilleuses années de Nazareth, ce n’est pas cela que Jésus veut souligner, car c’est le versant admirable et indicible de la vie de Marie. Ce que la femme a crié, bien des femmes sans doute le pensaient, mais ce n’est pas ainsi que Jésus se représentait la sainteté et le bonheur de sa propre Mère.
Certes le destin de Marie était exceptionnel. La Mère du Messie ne pouvait être qu’unique ; la Mère du Fils de Dieu ne pouvait être qu’une femme intensément aimée, éternellement choisie, amoureusement préparée. Mais cela, c’était l’affaire de Dieu seul, c’était le sillage laissé sur la terre des hommes par le dessein de Dieu. Ce que Jésus avait à cœur à propos de sa Mère, c’était de mettre en lumière non pas tant l’inouï de son destin que la qualité de sa réponse à Dieu. Marie a porté et nourri Jésus : en cela elle n’est pas imitable, et sa béatitude n’est pas partageable. Mais ce qu’il y a de quotidien et d’imitable dans l’attitude de Marie, voilà ce que Jésus veut retenir pour l’universaliser : « Heureux ceux, heureux tous ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent ! »
C’est encore un portrait de sa Mère, mais c’est celui-là que Jésus préfère, car devant cette attitude de la Servante du Seigneur repassant en son cœur les paroles de Dieu jusqu’à ce qu’elle s’accomplissent, chaque fils, chaque fille de Dieu peut se dire : « Je peux lui ressembler, je vais lui ressembler » ; et cette icône-là, celle que Jésus avait dans les yeux et le cœur, garde avec nous tous un air de famille.
Au fond, la femme, dans la foule, ne se trompait pas en passant du Fils à la Mère, en liant la Mère au destin de son Fils ; mais elle se méprenait sur le niveau du vrai bonheur et sur la vraie source des Béatitudes, et c’est là que Jésus apporte une deuxième nuance, essentielle à ses yeux.
Le vrai bonheur de Marie, son bonheur imitable, ne se situe pas au niveau des affections familiales ; ce n’est donc pas une question de chance ni de fierté. Et la vraie source des Béatitudes, pour elle comme pour nous, c’est l’accueil de la parole de Jésus, et non le sentiment de sa proximité.
Marie, la personne humaine qui fut la plus proche de Jésus par la chair et par le cœur, fut surtout celle qui vécut le plus intensément de sa parole. C’est bien ce qu’Elisabeth a crié, par la force de l’Esprit, au jour de la Visitation : « Bienheureuse celle qui a cru ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »
À quoi la Vierge a répondu, en s’abritant, dans son humilité, derrière la puissance de Dieu : « Tous les âges me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Le roi David était tout à fait au début de son règne, et Israël se constituait peu à peu comme un peuple, comme le royaume de David. La présence de l’Arche au milieu de Jérusalem était le symbole de l’alliance que Dieu avait conclue avec son peuple et le signe de la présence de Dieu à son peuple. C’est pourquoi la joie qui éclate au milieu de Jérusalem ne vient pas simplement du couronnement de David ou de la naissance de son royaume, la joie qui éclate au milieu de son peuple vient de la présence de Dieu. Et c’est pour glorifier cette présence de Dieu que le fils de David construira un temple magnifique à Jérusalem, ce temple qui sera détruit et reconstruit, et dont Jésus dira qu’il est la maison de Dieu, une maison de prière. Ce qui fait la joie du peuple de Dieu, c’est que Dieu est au milieu de lui, mais la manière de voir que Dieu est au milieu de lui va beaucoup changer. Après l’Arche d’Alliance qui avait contenu les Tables de la Loi reçues par Moïse, après la Tente de la présence qui avait été le signe de Dieu au milieu du désert, après le temple de Salomon au milieu de Jérusalem, Dieu va se rendre présent à son peuple et à l’humanité d’une manière extraordinaire. Il ne s’agira plus d’un symbole, d’un signe qui évoquera la présence de Dieu, il s’agira de la présence de Dieu lui-même, Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, vivant au milieu des hommes dont Il se fait proche, comme le samaritain dont nous avons entendu tout à l’heure qu’il se faisait proche de l’homme qui perdait sa vie au bord du chemin, Jésus se fait proche de l’humanité qui perd sa vie. Et pour qu’il puisse se faire vraiment proche de cette humanité, il ne faut pas qu’il y arrive comme un météorite qui vient d’où on ne sait, ni comment ! Il faut qu’il naisse comme un homme, du corps d’une femme. Et c’est pourquoi Dieu envoya son Ange à Marie pour lui demander d’être la mère de son Fils : « qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38), et c’est ainsi qu’elle mit au monde Jésus de Nazareth, Fils de Marie, Fils de Dieu.
La naissance de Jésus de Nazareth, Fils de Marie, Fils de Dieu, c’est la naissance de Dieu au milieu de l’humanité, Dieu est venu chez lui, il a habité parmi les hommes. Et les gens qui voyaient Jésus faire des miracles et qui écoutaient sa parole, découvraient qu’il y avait chez cet homme quelque chose d’extraordinaire que l’on ne rencontrait chez aucun des prédicateurs ou des rabbins que l’on entendait. C’est pourquoi cette femme dans la foule s’écrie : « heureuse celle qui t’a porté et qui t’a nourri » (Lc 11, 27-28). Nous aussi nous disons que Marie est heureuse mais nous savons que la source du bonheur de la Vierge Marie, la source de sa joie ce n’est pas simplement d’avoir donné la vie à Jésus de Nazareth, c’est de l’avoir fait en accueillant la parole de Dieu et en la mettant en pratique. Heureuse plutôt celle qui écoute la parole de Dieu et qui la garde.
En ce jour où nous fêtons la Vierge Marie, nous devons regarder d’abord cet acte de foi par lequel elle croit ce que Dieu lui dit, cet acte de foi en la parole de Dieu qui va bouleverser sa vie, cet acte de foi en la présence de Dieu à travers sa parole. Et l’Église qui est témoin de cette présence de Dieu au long des âges sait qu’elle ne peut exercer sa mission qu’en étant porteuse de la parole de Dieu, en accueillant la parole de Dieu, en la gardant, en la mettant en pratique et en la partageant. Quand nous voulons travailler à la mission de l’Église, quand nous souhaitons que l’Église soit plus vivante, quand nous désirons qu’elle rende mieux témoignage à l’amour de Dieu pour les hommes, nous devons d’abord nous tourner vers la parole que Dieu nous adresse et qu’Il adresse à l’humanité. C’est pourquoi, tout rassemblement d’Église se constitue autour de cette parole de Dieu, toute communauté chrétienne s’engendre, se développe et se fortifie quand elle se nourrie de la parole de Dieu. Nous le faisons, j’allais dire sans y penser, chaque dimanche, quand nous participons à la messe et que nous entendons les lectures de la parole de Dieu. Ces lectures ne nous sont pas données simplement pour nous aider à nous remémorer des histoires, elles nous sont données parce qu’en les recevant et en les intégrant, en les intériorisant, nous devenons le Corps du Christ, nous devenons la présence du Christ en ce monde. Comme toujours au cours de l’eucharistie, quand la parole du Chris transforme le pain en son Corps et le vin en son Sang, nous recevons la présence de Dieu à travers la parole du Christ. Cette parole est garantie par ceux qui la prononcent, qui ont reçu la puissance de l’Esprit-Saint pour la prononcer pour la vie de toute l’Église, les prêtres du Seigneur non pas parce qu’ils sont de la tribu d’Aron, mais parce que l’Esprit-Saint leur a été donné pour être témoins de cette parole active, de cette parole qui transforme le pain et le vin. Comme elle transforme le pain et le vin, elle transforme aussi notre vie, elle fait de nous des signes et des témoins de la présence du Christ en ce monde.
Si nous sommes heureux de nous retrouver, ce n’est pas pour la chaleur que nous nous communiquons les uns aux autres, c’est parce qu’en nous retrouvant, nous sommes rassemblés autour de cette parole de Dieu qui renouvèle notre vie et qui fait de nous des témoins de son amour.
Frères et sœurs, en participant à ce pardon vous avez fait un chemin, certains en voiture, d’autres à pieds, mais vous êtes venus, de toutes parts, non pas simplement pour satisfaire à une ancienne tradition, non pas simplement pour retrouver les émotions de votre jeunesse ou pour découvrir quelque chose d’un peu bizarre et ésotérique… vous êtes venus pour recevoir la parole de Dieu, vous êtes venus appelés par la parole de Dieu au fond de votre cœur. Vous êtes venus pour recevoir la parole de Dieu proclamée au cours de notre liturgie, et vous êtes venus pour emporter cette parole de Dieu et la partager au monde.
Comment gardez-vous la parole de Dieu ? Est-ce que la parole de Dieu pour vous c’est un livre ? Est-ce que c’est une bible cachée dans votre armoire ou au fond du tiroir d’une commode ? Est-ce que ce sont quelques feuilles arrachées ici ou là, où trainent des phrases de l’Écriture ? Ou bien est-ce que c’est vraiment Dieu qui parle à vos cœurs ? Est-ce que c’est vraiment Dieu qui parle de vous aux autres et des autres à vous ? Est-ce que c’est vraiment Dieu qui vient vous dire quelque chose sur votre vie ? La parole de Dieu n’est pas cachée, elle n’est pas sur des hautes montagnes, elle n’est pas dans le lointain, elle est toute proche, elle est dans ton cœur et sur tes lèvres, elle est la prière que tu dis le soir ou le matin, elle est telle phrase de l’Évangile qui remonte à ta mémoire, elle est simplement le murmure secret qui monte dans ton cœur quand tu penses à Dieu. La parole de Dieu nous environne, nous entoure, nous porte, elle nous pousse et elle nous envoie.
Alors puisque ce soir vous avez reçu cette parole comme tant de fois au long de votre vie, qu’une fois de plus cette parole devienne nourriture, qu’une fois de plus cette parole devienne présence du Christ, qu’une fois de plus cette parole fasse de vous des témoins qui partagent avec leurs frères les richesses qu’ils ont reçues. Que la Vierge qui a accueilli totalement la parole de Dieu, qui a répondu totalement à la parole de Dieu, qui s’est laissée conduire toute entière par la parole de Dieu, accompagne notre écoute de la parole de Dieu, notre accueil de la parole de Dieu, et les changements que la parole de Dieu doit provoquer en notre vie.
Amen.
+ André cardinal VINGT-TROIS Archevêque de Paris
Veillée de prière et eucharistie du Grand Pardon de ND du Folgoët
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J’ai retourné mes yeux, pour regarder en moi. J’ai fermé mes oreilles pour écouter profond. L’encombrement bruyant de ma ville intérieure, m’assailli soudain et j’ai cherché la paix. Lorsque je la perds, je repars à nouveau vers le silence ami. Ces mots-appels d’un poète- Gérard Bessière- indiquent le chemin pour entendre le rêve de Jésus pour l’humanité. Son rêve n’est pas utopique.
Jésus, dans sa réponse au sujet de sa mère, dessine à ceux qui l’écoutent un projet de vie. Encore faut-il écouter, L’écouter. Heureux ceux qui écoutent. Ceux qui m’écoutent. L’auteur du livre de la Sagesse écrit que l’oreille n’a jamais fini d’entendre (cf. Sg 1,6). Souvent, notre mode de vie pleins de bruit, en faisant du bruit, empêche de comprendre en profondeur cette déclaration de Jésus. Nous nous plaignons du bruit, mais nous ne pouvons pas nous en passer, comme le drogué ne peut se passer de sa dépendance. Désastre !
Il est normal qu’au milieu du bruit, nous élevions la voix et plus le bruit est strident, plus nous crions plus fort pour se faire entendre. Nous vivons d’un cri à l’autre. Nous sommes esclaves du bruit et cela nous rend sourds. Pour laisser rebondir en nous la réponse de Jésus, il faut aller à contre-courant, taire tous nos bruits extérieurs et intérieurs, prêter attention aux mots, les peser, les distinguer, en différencier le ton utilisé. Seul le sacrement du silence (Wilfred Monod) permet de laisser entrer en nous ce que l’oreille n’a jamais fini d’entendre (cf. Sg 1,6). Ce sacrement se trouve partout, dans un abri bus, sur une piste cyclable, au fond d’une église, à condition de le chercher.
Marie est déclaré heureuse parce que Jésus voit en sa mère une femme de silence qui conserve, rumine à longueur du jour ses paroles. Sa vie fait entendre une mélodie toujours nouvelle, celle du Magnificat, un chant qui sort d’un cœur non bavard. Heureuse aussi parce qu’orientée vers les autres plutôt que de rechercher la première place.
Question. Que disons-nous de plus une fois avoir entendu Jésus proclamer heureux ceux qui écoutent ma parole ? Il ne suffit pas d’entendre cette déclaration belle, étonnante, provocatrice aussi, pour qu’elle porte fruit. Elle demande à être « activée » et « non archivée ». L’écoute n’est pas magique.
Nous le réalisons peu, ceux qui nous côtoient, ne fréquentent probablement pas l’Église. Ils nous fréquentent. Cela suffit. Nous sommes pour eux des paroles de Dieu. Il y aura toujours quelqu’un qui ne fréquente aucun autre chrétien que nous. Nous sommes responsables de faire entendre la mélodie que nous écoutons, de faire résonner cette parole de Jésus : heureux qui écoutent. Jésus peut entrer dans la vie d’une personne à travers nos paroles issues de notre écoute. Cette conviction, la démarche synodale la démontrée me semble-t-il, est encore assez peu ancrée en nous.
Ici, vous avez mission d’être des expertes en silence qui conduit à l’écoute. Des expertes en écoute qui conduit à la Parole. Cela exige d’entendre chaque mot, chaque note haute ou basse, chaque détonation de la voix. Ce travail d’écoute, de faire silence n’est jamais fini. L’oreille n’a jamais fini d’entendre (cf. Sg 1,6). C’est l’essence de votre vie.
L’important dans votre vie, et ce sera toujours un combat, n’est pas de crier plus fort, toujours plus fort, c’est d’être une chorale avec un seul cœur et une seule âme […] Ce n'est pas une utopie[1]. C’est d’être une symphonie plutôt qu’une cacophonie de voix.
Nous n’en finirons jamais d’entendre en profondeur que nous sommes tous coopérateurs avec Dieu. Coopérer, ce n’est pas simplement exécuter. C’est discerner avec et décider avec. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître (cf. Jn 15, 15). AMEN.[/b]
[1] Aux participantes au Chapitre général des Sœurs Tertiaires Capucines de la Sainte Famille (26 septembre 2022) | François (vatican.va)
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 12 Octobre 2024
Samedi de la 27ème semaine du Temps Ordinaire.
L'Eglise fête Notre Dame du Pilier à Saragosse,
Le pape Clément XII fixa la date de la fête de la 'Virgen del Pilar'
au 12 octobre. Elle est également fêtée le 2 janvier à Saragosse.
Le Bon Larron (Saint Dismas),les Eglises
d'Orient fêtent aujourd'hui ce compagnon
du Christ sur le calvaire.
Cinq Mille Martyrs dans la région de Tunis
(+ v. 484)
Saint Félix IV, Pape (54e) de 526 à 530
(+ 530)
Sainte Spérie, Patronne de Saint-Céré
(+ 760)
Saint Séraphin de Montegranaro, o.f.m.,
Capucin (1540-1604).
Bienheureux Thomas Bullaker, Prêtre
franciscain et martyr (+ 1642)
Bienheureux Louis Brisson, Prêtre du diocèse
de Troyes, Fondateur des Oblates et des
Oblats de Saint-François de Sales (1817-1908).
Bienheureux Carlo Acutis, Laïc italien, Apôtre
de la Sainte Eucharistie(+ 2006)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 3, 22-29… Psaume 105(104), 2-3.4.6.5.7… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 27-28.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Tous, vous êtes fils de Dieu par la foi » (Ga 3, 22-29)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
l’Écriture a tout enfermé sous la domination du péché,
afin que ce soit par la foi en Jésus Christ
que la promesse s’accomplisse pour les croyants.
Avant que vienne la foi en Jésus Christ,
nous étions des prisonniers,
enfermés sous la domination de la Loi,
jusqu’au temps où cette foi devait être révélée.
Ainsi, la Loi, comme un guide, nous a menés jusqu’au Christ
pour que nous obtenions de la foi la justification.
Et maintenant que la foi est venue,
nous ne sommes plus soumis à ce guide.
Car tous, dans le Christ Jésus,
vous êtes fils de Dieu par la foi.
En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ,
vous avez revêtu le Christ ;
il n’y a plus ni juif ni grec,
il n’y a plus ni esclave ni homme libre,
il n’y a plus l’homme et la femme,
car tous, vous ne faites plus qu’un
dans le Christ Jésus.
Et si vous appartenez au Christ,
vous êtes de la descendance d’Abraham :
vous êtes héritiers selon la promesse.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 104 (105), 2-3, 4-5, 6-7
R/ Le Seigneur s’est toujours souvenu de son alliance.
ou : Alléluia ! (Ps 104, 8a)
Chantez et jouez pour lui,
redites sans fin ses merveilles ;
glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face ;
souvenez-vous des merveilles qu’il a faites,
de ses prodiges, des jugements qu’il prononça,
Vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis,
le Seigneur, c’est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l’univers.
ÉVANGILE :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle ! – Heureux
plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu ! »
(Lc 11, 27-28)
Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent !
Alléluia. (Lc 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
comme Jésus était en train de parler,
une femme éleva la voix au milieu de la foule
pour lui dire :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle,
et dont les seins t’ont nourri ! »
Alors Jésus lui déclara :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Bienheureuse celle qui t'a porté et allaité!
Bienheureuse celle qui t'a porté et allaité!
Pour une fois l’Évangile nous rapporte la réaction d’une femme à la prédication de Jésus. Elle élève la voix du milieu de la foule et s’écrie : « Bienheureuse celle qui t’a porté et allaité ! »
La femme ne réagit pas d’abord à propos du contenu de l’enseignement de Jésus ; elle ne dit pas non plus ce qui l’a frappée dans sa personne, mais elle se compare instinctivement à une autre femme, à cette mère qui a eu la chance d’enfanter puis d’élever un tel fils : « Qu’elle peut être fière, cette femme-là, d’avoir un garçon comme toi ! »
Réaction maladroite ? Réaction naïve ? Peut-être, mais c’est la réaction profondément humaine d’une femme pour qui chaque maternité est le début d’un grand rêve, et qui réalise sa vie à travers le destin de ses enfants.
Jésus, bien loin de repousser cette brave femme, saisit au bond ce qu’elle vient de crier, et il va s’en servir pour préciser une fois de plus le sens de sa mission, en apportant deux correctifs importants.
Tout d’abord le bonheur qu’il apporte n’est pas réservé à une femme, mais ouvert à tous les croyants.
Le secret de sa naissance, l’initiative inouïe prise par Dieu dans la vie de Marie, les merveilleuses années de Nazareth, ce n’est pas cela que Jésus veut souligner, car c’est le versant admirable et indicible de la vie de Marie. Ce que la femme a crié, bien des femmes sans doute le pensaient, mais ce n’est pas ainsi que Jésus se représentait la sainteté et le bonheur de sa propre Mère.
Certes le destin de Marie était exceptionnel. La Mère du Messie ne pouvait être qu’unique ; la Mère du Fils de Dieu ne pouvait être qu’une femme intensément aimée, éternellement choisie, amoureusement préparée. Mais cela, c’était l’affaire de Dieu seul, c’était le sillage laissé sur la terre des hommes par le dessein de Dieu. Ce que Jésus avait à cœur à propos de sa Mère, c’était de mettre en lumière non pas tant l’inouï de son destin que la qualité de sa réponse à Dieu. Marie a porté et nourri Jésus : en cela elle n’est pas imitable, et sa béatitude n’est pas partageable. Mais ce qu’il y a de quotidien et d’imitable dans l’attitude de Marie, voilà ce que Jésus veut retenir pour l’universaliser : « Heureux ceux, heureux tous ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent ! »
C’est encore un portrait de sa Mère, mais c’est celui-là que Jésus préfère, car devant cette attitude de la Servante du Seigneur repassant en son cœur les paroles de Dieu jusqu’à ce qu’elle s’accomplissent, chaque fils, chaque fille de Dieu peut se dire : « Je peux lui ressembler, je vais lui ressembler » ; et cette icône-là, celle que Jésus avait dans les yeux et le cœur, garde avec nous tous un air de famille.
Au fond, la femme, dans la foule, ne se trompait pas en passant du Fils à la Mère, en liant la Mère au destin de son Fils ; mais elle se méprenait sur le niveau du vrai bonheur et sur la vraie source des Béatitudes, et c’est là que Jésus apporte une deuxième nuance, essentielle à ses yeux.
Le vrai bonheur de Marie, son bonheur imitable, ne se situe pas au niveau des affections familiales ; ce n’est donc pas une question de chance ni de fierté. Et la vraie source des Béatitudes, pour elle comme pour nous, c’est l’accueil de la parole de Jésus, et non le sentiment de sa proximité.
Marie, la personne humaine qui fut la plus proche de Jésus par la chair et par le cœur, fut surtout celle qui vécut le plus intensément de sa parole. C’est bien ce qu’Elisabeth a crié, par la force de l’Esprit, au jour de la Visitation : « Bienheureuse celle qui a cru ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »
À quoi la Vierge a répondu, en s’abritant, dans son humilité, derrière la puissance de Dieu : « Tous les âges me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses ».
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Autre commentaire de ce jour.
A l’exemple de la Vierge Marie, nous sommes invités à écouter la Parole de Dieu et à la laisser transformer notre vie. Elle fera de nous des signes et des témoins de la présence du Christ en ce monde.
Le roi David était tout à fait au début de son règne, et Israël se constituait peu à peu comme un peuple, comme le royaume de David. La présence de l’Arche au milieu de Jérusalem était le symbole de l’alliance que Dieu avait conclue avec son peuple et le signe de la présence de Dieu à son peuple. C’est pourquoi la joie qui éclate au milieu de Jérusalem ne vient pas simplement du couronnement de David ou de la naissance de son royaume, la joie qui éclate au milieu de son peuple vient de la présence de Dieu. Et c’est pour glorifier cette présence de Dieu que le fils de David construira un temple magnifique à Jérusalem, ce temple qui sera détruit et reconstruit, et dont Jésus dira qu’il est la maison de Dieu, une maison de prière. Ce qui fait la joie du peuple de Dieu, c’est que Dieu est au milieu de lui, mais la manière de voir que Dieu est au milieu de lui va beaucoup changer. Après l’Arche d’Alliance qui avait contenu les Tables de la Loi reçues par Moïse, après la Tente de la présence qui avait été le signe de Dieu au milieu du désert, après le temple de Salomon au milieu de Jérusalem, Dieu va se rendre présent à son peuple et à l’humanité d’une manière extraordinaire. Il ne s’agira plus d’un symbole, d’un signe qui évoquera la présence de Dieu, il s’agira de la présence de Dieu lui-même, Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, vivant au milieu des hommes dont Il se fait proche, comme le samaritain dont nous avons entendu tout à l’heure qu’il se faisait proche de l’homme qui perdait sa vie au bord du chemin, Jésus se fait proche de l’humanité qui perd sa vie. Et pour qu’il puisse se faire vraiment proche de cette humanité, il ne faut pas qu’il y arrive comme un météorite qui vient d’où on ne sait, ni comment ! Il faut qu’il naisse comme un homme, du corps d’une femme. Et c’est pourquoi Dieu envoya son Ange à Marie pour lui demander d’être la mère de son Fils : « qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38), et c’est ainsi qu’elle mit au monde Jésus de Nazareth, Fils de Marie, Fils de Dieu.
La naissance de Jésus de Nazareth, Fils de Marie, Fils de Dieu, c’est la naissance de Dieu au milieu de l’humanité, Dieu est venu chez lui, il a habité parmi les hommes. Et les gens qui voyaient Jésus faire des miracles et qui écoutaient sa parole, découvraient qu’il y avait chez cet homme quelque chose d’extraordinaire que l’on ne rencontrait chez aucun des prédicateurs ou des rabbins que l’on entendait. C’est pourquoi cette femme dans la foule s’écrie : « heureuse celle qui t’a porté et qui t’a nourri » (Lc 11, 27-28). Nous aussi nous disons que Marie est heureuse mais nous savons que la source du bonheur de la Vierge Marie, la source de sa joie ce n’est pas simplement d’avoir donné la vie à Jésus de Nazareth, c’est de l’avoir fait en accueillant la parole de Dieu et en la mettant en pratique. Heureuse plutôt celle qui écoute la parole de Dieu et qui la garde.
En ce jour où nous fêtons la Vierge Marie, nous devons regarder d’abord cet acte de foi par lequel elle croit ce que Dieu lui dit, cet acte de foi en la parole de Dieu qui va bouleverser sa vie, cet acte de foi en la présence de Dieu à travers sa parole. Et l’Église qui est témoin de cette présence de Dieu au long des âges sait qu’elle ne peut exercer sa mission qu’en étant porteuse de la parole de Dieu, en accueillant la parole de Dieu, en la gardant, en la mettant en pratique et en la partageant. Quand nous voulons travailler à la mission de l’Église, quand nous souhaitons que l’Église soit plus vivante, quand nous désirons qu’elle rende mieux témoignage à l’amour de Dieu pour les hommes, nous devons d’abord nous tourner vers la parole que Dieu nous adresse et qu’Il adresse à l’humanité. C’est pourquoi, tout rassemblement d’Église se constitue autour de cette parole de Dieu, toute communauté chrétienne s’engendre, se développe et se fortifie quand elle se nourrie de la parole de Dieu. Nous le faisons, j’allais dire sans y penser, chaque dimanche, quand nous participons à la messe et que nous entendons les lectures de la parole de Dieu. Ces lectures ne nous sont pas données simplement pour nous aider à nous remémorer des histoires, elles nous sont données parce qu’en les recevant et en les intégrant, en les intériorisant, nous devenons le Corps du Christ, nous devenons la présence du Christ en ce monde. Comme toujours au cours de l’eucharistie, quand la parole du Chris transforme le pain en son Corps et le vin en son Sang, nous recevons la présence de Dieu à travers la parole du Christ. Cette parole est garantie par ceux qui la prononcent, qui ont reçu la puissance de l’Esprit-Saint pour la prononcer pour la vie de toute l’Église, les prêtres du Seigneur non pas parce qu’ils sont de la tribu d’Aron, mais parce que l’Esprit-Saint leur a été donné pour être témoins de cette parole active, de cette parole qui transforme le pain et le vin. Comme elle transforme le pain et le vin, elle transforme aussi notre vie, elle fait de nous des signes et des témoins de la présence du Christ en ce monde.
Si nous sommes heureux de nous retrouver, ce n’est pas pour la chaleur que nous nous communiquons les uns aux autres, c’est parce qu’en nous retrouvant, nous sommes rassemblés autour de cette parole de Dieu qui renouvèle notre vie et qui fait de nous des témoins de son amour.
Frères et sœurs, en participant à ce pardon vous avez fait un chemin, certains en voiture, d’autres à pieds, mais vous êtes venus, de toutes parts, non pas simplement pour satisfaire à une ancienne tradition, non pas simplement pour retrouver les émotions de votre jeunesse ou pour découvrir quelque chose d’un peu bizarre et ésotérique… vous êtes venus pour recevoir la parole de Dieu, vous êtes venus appelés par la parole de Dieu au fond de votre cœur. Vous êtes venus pour recevoir la parole de Dieu proclamée au cours de notre liturgie, et vous êtes venus pour emporter cette parole de Dieu et la partager au monde.
Comment gardez-vous la parole de Dieu ? Est-ce que la parole de Dieu pour vous c’est un livre ? Est-ce que c’est une bible cachée dans votre armoire ou au fond du tiroir d’une commode ? Est-ce que ce sont quelques feuilles arrachées ici ou là, où trainent des phrases de l’Écriture ? Ou bien est-ce que c’est vraiment Dieu qui parle à vos cœurs ? Est-ce que c’est vraiment Dieu qui parle de vous aux autres et des autres à vous ? Est-ce que c’est vraiment Dieu qui vient vous dire quelque chose sur votre vie ? La parole de Dieu n’est pas cachée, elle n’est pas sur des hautes montagnes, elle n’est pas dans le lointain, elle est toute proche, elle est dans ton cœur et sur tes lèvres, elle est la prière que tu dis le soir ou le matin, elle est telle phrase de l’Évangile qui remonte à ta mémoire, elle est simplement le murmure secret qui monte dans ton cœur quand tu penses à Dieu. La parole de Dieu nous environne, nous entoure, nous porte, elle nous pousse et elle nous envoie.
Alors puisque ce soir vous avez reçu cette parole comme tant de fois au long de votre vie, qu’une fois de plus cette parole devienne nourriture, qu’une fois de plus cette parole devienne présence du Christ, qu’une fois de plus cette parole fasse de vous des témoins qui partagent avec leurs frères les richesses qu’ils ont reçues. Que la Vierge qui a accueilli totalement la parole de Dieu, qui a répondu totalement à la parole de Dieu, qui s’est laissée conduire toute entière par la parole de Dieu, accompagne notre écoute de la parole de Dieu, notre accueil de la parole de Dieu, et les changements que la parole de Dieu doit provoquer en notre vie.
Amen.
+ André cardinal VINGT-TROIS Archevêque de Paris
Veillée de prière et eucharistie du Grand Pardon de ND du Folgoët
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Autre commentaire de ce jour.
le sacrement du silence.
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le sacrement du silence.
J’ai retourné mes yeux, pour regarder en moi. J’ai fermé mes oreilles pour écouter profond. L’encombrement bruyant de ma ville intérieure, m’assailli soudain et j’ai cherché la paix. Lorsque je la perds, je repars à nouveau vers le silence ami. Ces mots-appels d’un poète- Gérard Bessière- indiquent le chemin pour entendre le rêve de Jésus pour l’humanité. Son rêve n’est pas utopique.
Jésus, dans sa réponse au sujet de sa mère, dessine à ceux qui l’écoutent un projet de vie. Encore faut-il écouter, L’écouter. Heureux ceux qui écoutent. Ceux qui m’écoutent. L’auteur du livre de la Sagesse écrit que l’oreille n’a jamais fini d’entendre (cf. Sg 1,6). Souvent, notre mode de vie pleins de bruit, en faisant du bruit, empêche de comprendre en profondeur cette déclaration de Jésus. Nous nous plaignons du bruit, mais nous ne pouvons pas nous en passer, comme le drogué ne peut se passer de sa dépendance. Désastre !
Il est normal qu’au milieu du bruit, nous élevions la voix et plus le bruit est strident, plus nous crions plus fort pour se faire entendre. Nous vivons d’un cri à l’autre. Nous sommes esclaves du bruit et cela nous rend sourds. Pour laisser rebondir en nous la réponse de Jésus, il faut aller à contre-courant, taire tous nos bruits extérieurs et intérieurs, prêter attention aux mots, les peser, les distinguer, en différencier le ton utilisé. Seul le sacrement du silence (Wilfred Monod) permet de laisser entrer en nous ce que l’oreille n’a jamais fini d’entendre (cf. Sg 1,6). Ce sacrement se trouve partout, dans un abri bus, sur une piste cyclable, au fond d’une église, à condition de le chercher.
Marie est déclaré heureuse parce que Jésus voit en sa mère une femme de silence qui conserve, rumine à longueur du jour ses paroles. Sa vie fait entendre une mélodie toujours nouvelle, celle du Magnificat, un chant qui sort d’un cœur non bavard. Heureuse aussi parce qu’orientée vers les autres plutôt que de rechercher la première place.
Question. Que disons-nous de plus une fois avoir entendu Jésus proclamer heureux ceux qui écoutent ma parole ? Il ne suffit pas d’entendre cette déclaration belle, étonnante, provocatrice aussi, pour qu’elle porte fruit. Elle demande à être « activée » et « non archivée ». L’écoute n’est pas magique.
Nous le réalisons peu, ceux qui nous côtoient, ne fréquentent probablement pas l’Église. Ils nous fréquentent. Cela suffit. Nous sommes pour eux des paroles de Dieu. Il y aura toujours quelqu’un qui ne fréquente aucun autre chrétien que nous. Nous sommes responsables de faire entendre la mélodie que nous écoutons, de faire résonner cette parole de Jésus : heureux qui écoutent. Jésus peut entrer dans la vie d’une personne à travers nos paroles issues de notre écoute. Cette conviction, la démarche synodale la démontrée me semble-t-il, est encore assez peu ancrée en nous.
Ici, vous avez mission d’être des expertes en silence qui conduit à l’écoute. Des expertes en écoute qui conduit à la Parole. Cela exige d’entendre chaque mot, chaque note haute ou basse, chaque détonation de la voix. Ce travail d’écoute, de faire silence n’est jamais fini. L’oreille n’a jamais fini d’entendre (cf. Sg 1,6). C’est l’essence de votre vie.
L’important dans votre vie, et ce sera toujours un combat, n’est pas de crier plus fort, toujours plus fort, c’est d’être une chorale avec un seul cœur et une seule âme […] Ce n'est pas une utopie[1]. C’est d’être une symphonie plutôt qu’une cacophonie de voix.
Nous n’en finirons jamais d’entendre en profondeur que nous sommes tous coopérateurs avec Dieu. Coopérer, ce n’est pas simplement exécuter. C’est discerner avec et décider avec. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître (cf. Jn 15, 15). AMEN.[/b]
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Le Créateur de l’homme, étant né de la race humaine, devait choisir pour lui-même, entre toutes, une mère telle qu’il savait lui convenir et lui plaire » (Saint Bernard)
« Qui a le temps d’écouter sa parole et de se laisser fasciner par son amour ? La foi en Dieu demande l’abandon plein de confiance, entre les mains de l’Amour qui soutient le monde » (Benoît XVI)
« Dieu s’est révélé pleinement en envoyant son propre Fils, en qui Il a établi son Alliance pour toujours. Celui-ci est la Parole définitive du Père, de sorte qu’il n’y aura plus d’autre Révélation après Lui » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 73)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 13 Octobre 2024
Vingt-huitième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
Fête de Notre-Dame de Fatima (13 Octobre 1917 :
fin des apparitions, miracle du soleil).
Saint Géraud d'Aurillac Fondateur de l'abbaye
d'Aurillac (+ 909)
Saint Edouard le Confesseur, Roi d'Angleterre
(+ 1066)
Bienheureux Pierre-Adrien Toulorge, Prêtre -
Martyr de la Révolution française (+ 1793)
Bienheureux Gérard, Fondateur de l'Ordre
de Malte (+ 1120)
Bienheureux 522 martyrs de la guerre d'Espagne
Martyrisés entre 1936 et 1939 (XXe siècle)
Bienheureuse Alexandrina-Maria da Costa de Balazar
(1904-1955).
Vénérable Angela Rosa Godecka, Fondatrice de
la Congrégation des Petites Sœurs du Cœur
Immaculé de Marie (1861-1937),
Vénérable Augustin John Ukken, Prêtre de Rite Syro-
malabar et Fondateur (+ 1956)
Vénérable Anne-Marie Madeleine Delbrêl, Poète,
Assistante Sociale et Mystique. (1904-1964)
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Textes de la messe du jour
Cela s’est passé brusquement : Jésus se préparait à partir, et voilà un homme qui arrive en trombe et se met à genoux devant lui. Apparemment il est pressé, comme s’il jouait la dernière chance de sa vie ! Que vient-il demander ? Une guérison pour lui pour un de ses proches ? Non, cet homme arrive, tout essoufflé, pour poser une question bizarre : « Que dois-je faire pour avoir en partage la vie éternelle ? »
Et cette question nous gêne, parce que c’est justement celle que nous n’avons plus le courage de poser. Bien sûr, nous ne sommes pas à court de moyens pour éliminer ce témoin gênant. On dira :« C’est un anxieux ! ; nous qui sommes équilibrés, nous n’avons pas besoin de penser à une vie éternelle ! ». « C’est un nanti ! ayant tout ce qu’il lui faut pour vivre, il peut se payer le luxe de rêver à une autre vie ! ».
Mais nous sentons bien que toutes nos bonnes raisons seraient de l’enfantillage. Il faut entendre la question de cet homme, parce que c’est tout simplement un réaliste : il veut dès aujourd’hui une vie qui puisse traverser la mort ; il veut, avec les choses qui passent, construire dès aujourd’hui du définitif. C’est lui qui a raison, et nous qui sommes des rêveurs : nous imaginons que « ça va durer toujours », et lorsque nous prenons conscience du vide de notre action, de notre dévouement, de notre amour, lorsque nous constatons l’échec de notre visée spirituelle, de notre travail apostolique, nous imaginons toujours que nous pourrons, « plus tard », « un jour », recommencer notre vie, comme on efface le tableau pour recommencer une opération.
« Bon maître, dit l’homme, que dois-je faire pour avoir en partage la vie définitive ? »
Le Christ répond : « Tu as les commandements », c’est-à-dire : ce qui plaît à Dieu, ce qui est bon, ce qui est parfait. Pour chacun de nous ce serait déjà un programme ambitieux ; mais cet homme, à genoux devant le Christ, est d’une autre trempe :« Maître, tout cela, je l’ai gardé depuis ma jeunesse ». Et c’est vrai ! Le Christ qui le regarde sait qu’il dit vrai ; il sait ce qu’il en a coûté à cet homme, et il le prend en affection, non pas tellement pour le bilan positif de sa vie morale, mais parce que cet homme, ce fidèle, ce juste, a compris que le Christ lui demandait autre chose, une sagesse nouvelle, une sagesse chrétienne qu’il faut aimer plus que la santé, plus que la beauté et l’élégance, plus que le pouvoir et la volonté de puissance.
« Une seule chose te manque : va vendre ce que tu as, réalise tout cela au compte des pauvres. Puis viens, suis-moi ! ». Voilà bien, pour cet homme, et pour chacun(e) de nous, une de ces paroles de Jésus porteuse de vie, et qui pénètre au cœur de notre existence, pour trier nos sentiments et juger nos pensées. Une seule chose nous manque, c’est d’avoir brûlé nos vaisseaux et d’être devenus pour le Christ des inconditionnels.
Quelque part peut-être dans notre vie, il y a un oui qui n’a pas encore été dit à Dieu, et c’est cela qui nous rend tristes ; il y a un avoir qui nous empêche d’être, et c’est cela qui nous gêne pour suivre vraiment le Christ.
Je veux bien te suivre, Seigneur, mais laisse-moi me faire une place au soleil ; laisse-moi devenir quelqu’un dans la communauté. Je veux bien te servir, mais laisse-moi garder ce style que je tiens de mon passé. Je veux bien t’écouter, mais laisse-moi prendre ma distance vis-à-vis de ton Église. Je consens à recevoir ta parole, mais surtout, qu’elle ne vienne pas entamer mes évidences ni mon système !
Tant que nous en restons au « oui, mais », nous avons gardé quelque part « de grands biens ». Alors Jésus regarde autour de lui, et il dit à ses disciples, à nous tous : « Comme il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le règne de Dieu ! ».
Nous sommes nous-mêmes souvent trop encombrés pour cheminer selon les Béatitudes, et Dieu n’a que faire de notre fil trop voyant, quand il veut broder au fond de notre cœur.
Les disciples ont si bien compris qu’ils en ont été catastrophés : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Tous nous réagissons comme cet homme qui « avait de grands biens » Tous nous restons crispés sur un trésor, que ce soient l’aisance, le confort, la culture et le pouvoir qu’elle donne, que ce soient l’indépendance intellectuelle, un schéma spirituel, l’influence sur les autres, les projets qui nous valorisent, que ce soient enfin un amour trop possessif ou des visées d’ambition poursuivies à travers les êtres aimés.
Et nous-mêmes, religieux et religieuses, qui avons promis de vivre pauvres, de suivre le Christ Serviteur, et de garder notre cœur ouvert sur le monde entier, sans jamais le refermer sur quiconque, pouvons-nous vraiment dire que nous avons tout quitté ? Sur la route étroite que le Christ a choisie pour nous et que nous avons choisie pour lui, ne sommes-nous pas retardés par des loisirs de riches, par le désir de plaire, et par une volonté d’autonomie souvent farouche et agressive ?
Frères et sœurs, peut-être allons-nous dire : « Dieu ne demande pas l’impossible ! ». C’est vrai en un sens, mais Jésus le disait autrement : « Tout est possible pour Dieu ». Sommes-nous prêts, aujourd’hui, à le laisser faire ? Aujourd’hui encore, le Christ nous offre sa parole, sa sagesse de vie. Aujourd’hui, après avoir communié tous ensemble à la vie qu’il nous apporte, faudra-t-il, malgré lui, que nous repartions tout tristes ?
Croire vraiment en Dieu qui peut tout, voilà pour nous la route de la paix.
Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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1) Suivre le Christ pour répondre à son amour
A mon avis, le thème principal abordé par l’Évangile d’aujourd’hui est : suivre Jésus n’importe où qu’il aille et quoi qu’il demande. Le Christ, qui s’offre comme amour primaire et totalisant, répond à l’homme riche demandant le bonheur pour toujours, en faisant une requête ou bien en proposant la vocation d’appartenance à Dieu, en donnant toutes ses richesses aux pauvres. À la suite de cette réponse de Jésus, l’homme devient triste et s’en va. C’est pourquoi Jésus nous apprend que la richesse détourne l’homme du désire d’entrer en communion avec Dieu. Or, tout est possible avec Dieu car qui suit le Christ a et aura une nouvelle famille, plus grande et plus riche. Cela nous emmène à la vraie récompense, à la vie éternelle dans le futur, celle que l’homme riche avait demandé à Jésus.
Le Christ continue à nous inviter à rester avec Lui toujours, mais sommes-nous disponibles à l’accueillir dans notre existence ?
Jésus, Dieu, qui s’offre comme amour primaire et totalisant, qui doit occuper toute la vie, peut être rejeté et refusé. Est-il possible de refuser l’offre d’être aimés et d’aimer, surtout si cette offre vient de Dieu ?
Comment nous pouvons éviter de dire « non » à cet amour exigent et refuser de suivre l’Amour pauvre qui nous rend riches et libres ? En vivant les commandements comme indications d’amour, en allant au-delà de leur exécution littérale.
Dans le récit de l’Evangile de ce dimanche nous voyons de nouveau le Christ sur le chemin de Jérusalem et, aujourd’hui encore, nous assistons à une rencontre du Messie avec une personne qui ne veut pas ouvrir une polémique avec Lui. Cet homme est riche mais, bien qu’il soit jeune, il savait qu’il aurait dû abandonner ses richesses. « Je crois qu’il vint appelé dans une sorte de jugement par la peur de la mort et rongé au milieu de ses délices, en pensant devoir quitter ses biens. Il les avait amassés, sans même savoir pour qui, et il désirait quelque chose d’éternel » (Saint Augustin). Donc en voyant que tout ce qu’il possédait lui échappait des mains, il demanda au Seigneur : « Bon Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? », comme s’il disait : « Je pourrais être bien, mais tout ce que je possède peut facilement disparaître. Dis-moi comment je peux prendre possession de ce qui sera à jamais ; dis-moi comment je peux prendre possession de ce que je ne perdrai jamais » (Id.).
C’est ainsi que ce jeune homme riche court à la rencontre de Jésus, se met à genoux devant Lui et, à celui qui est le Chemin, demande le sens, la direction de la vie.
Le Christ lui répond en citant certains des Dix Commandements, ceux aillant une signification de par leur dimension sociale, et qui concernent l’amour du prochain, banc de preuve de l’amour de Dieu : « Connais les commandements : ne pas tuer, ne pas commettre d’adultère, ne pas voler, ne pas faire de faux témoignages, ne pas frauder, honore ton père et ta mère … ».
Le jeune homme répond qu’il a respecté ces commandements. Jésus lui propose alors d’aller plus loin, et de rendre l’amour pour Dieu plus radical et profond, en mettant cet amour à la première place parmi les valeurs de la vie, suggérant : « Vas, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi ».
L’exigence clé pour suivre Dieu et de Lui donner la primauté, le reste n’est qu’un plus. On peut avoir ou non des richesses, mais il est nécessaire que le cœur ne soit totalement lié, absorbé par les richesses, par les biens de la terre. Il faut désirer ce « trésor qui est dans le ciel ». Le cœur de l’homme, comme Saint Augustin l’enseigne, est fait pour Dieu, et c’est vers Lui qu’il doit aspirer, tout en se « servant » de réalités temporelles. Alors laissons le Seigneur pénétrer dans nos cœurs avec l’épée de Sa parole, parce qu’à la lumière de Sa sagesse nous pouvons évaluer les choses terrestres et éternelles, et devenir libres et pauvres pour Son royaume. (Prière de la messe d’aujourd’hui).
Jésus invite ce jeune homme et ses disciples, y compris nous, à le suivre pour la totalité du voyage avec une rigueur qui est sans précédent. Dans un récit similaire à celui de Saint-Marc, l’évangéliste Luc écrit : « Alors qu’il était en chemin, sur la route, un homme lui dit : « Je te suivrai partout où tu iras ». Jésus lui dit : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; le Fils de l’homme n’a pas où poser sa tête » … Un autre Lui dit : « Je te suivrai, Seigneur, mais d’abord permets-moi de prendre congé de ma maison ». Jésus lui répondit : « Quiconque regarde en arrière, tout en mettant la main à la charrue, n’est pas apte au royaume de Dieu » (Lc 9, 57-58 … 61-62.).
En effet, suivre le Christ signifie en fait d’être prêt à vivre quelque chose de plus que le « tu ne voleras pas », « Tu ne tueras point », etc. Outre le fait de ne pas commettre le mal, nous devrions nous poser la question de savoir comment bien faire et surtout comme « être » de vraies personnes dans l’amour. Jésus avait déjà annoncé que pour sauver sa vie il fallait être prêt à la perdre pour et par son amour – C’est à dire : pour Le suivre il est nécessaire de se renier et prendre sa propre croix (Mc 8,34 – 35).
Jésus avait déjà annoncé que pour sauver sa vie il fallait être prêt à la perdre pour et par son amour – C’est à dire : pour Le suivre il est nécessaire de se renier et prendre sa propre croix (Mc 8,34 – 35).
2) Suivre avec les yeux, suivre avec les pieds, suivre avec le cœur
Le regard de Jésus se fixe sur l’homme riche qui lui demande le bonheur d’une vie éternelle. Combien de fois on rencontre ce regarde dans l’évangile, un regarde qui cherche (Mc, 5,32), qui touche, qui s’indigne, invoque, reproche, observe. Avec ces mots Marc nous donne le sens profond du regarde de Jésus qui semble ne pas vouloir se détourner de cet homme, un regarde plein d’amour.
Ce regard est au milieu entre le dialogue et la proposition finale. Ce dialogue commence par une requête, celle d’avoir une vie éternelle et de savoir quoi faire alors qu’il exprime les limites d’une religiosité fondée sur le respect. La proposition est de laisser tout pour suivre le Seigneur. Et voilà, Marc nous montre la profondeur du regarde du seigneur qui est un tournant entre la requête et la proposition, introduit une dimension toute nouvelle entre le besoin de faire et le devenir disciples : la communion.
« Un regard qui nous emmène en haut, jamais il ne te laisse, hein ? jamais. Il ne te baisse jamais, il ne t’humilie jamais. Il t’invite à te lever. Un regarde qui te fait grandir, avancer, qui t’encourage, car il t’aime bien. Il te fait ressentir qu’il t’aime bien » (Pape François 21.09.2013).
L’homme riche qui est allé chez le Christ était authentique et c’est un regard plein d’amour qu’il obtint de la part de Jésus. Avec ce regard c’est comme si le Christ lui disait : « Une seule chose te manque, et elle est décisive pour toi. Renonce à posséder, investis dans le trésor du ciel, et ton cœur sera libre et tu pourras me suivre. Mais ni le regard, ni les paroles de Jésus n’eurent d’effets. Cet homme, certes attristé, a cependant préféré retourner à la sécurité que la richesse lui procurait. Il n’a pas pu ou voulu comprendre qu’il lui était offert un bien incomparablement plus précieux et autrement plus durable que toutes ses richesses : l’amour du Christ qui communique la plénitude de Dieu (Eph 3,18 à 19). Au lieu d’accepter la proposition de communion qui était implicite dans la demande du Christ à le suivre, cet homme a choisi la solitude.
Pourtant, le Christ l’avait regardé avec amour. Jésus regarda le riche et le regard de Jésus était comme une caresse, un baiser … baiser que le maître donnait au disciple usuellement, au temps de Jésus, comme dans le cas de Judas (Mc 14,45 et par.). Nous pourrions interpréter ce regard comme saint Bède le Vénérable l’a fait en commentant le regard de Jésus sur le publicain Matthieu (cf. Mt 9,9 : « Jésus vit un publicain, lui fit miséricorde, et l’appela en lui disant : « Suis-moi » (Homélies 21, CCL 122,150). Jésus ne lui a pas dit : « Tout va bien, mais si tu veux faire quelque chose de plus, vas vendre tes biens … », mais : « Il te manque une chose, laisse tout et suis-moi » (Mc 10,21). Voilà où Jésus avait apporté le jeune homme avec son regard empli d’amour miséricordieux. Malheureusement, cet homme ne crut pas à ce regard et à ces paroles. Il devint triste et se retira vers l’arrière (cf. Mc 10, 22). Il ne crut pas à ce regard, il ne crut pas à cet amour et n’a pas été capable de le suivre avec les pas du cœur.
Ce jeune homme riche n’eut pas eu le courage d’embrasser le Christ et sa proposition de vie évangélique, et la raison est clairement indiqué : « Parce qu’il avait de grands biens. ». Le détachement des biens, la pauvreté, est une condition indispensable pour suivre le Christ ; et cela pour trois raisons :
- La foi en Dieu qui est Père providentiel, qui se souciant des oiseaux et des lis des champs, il a encore plus soin de chacun de nous.
- Une exigence de fraternité : comment peut-on continuer à posséder tout ce que l’on a, quand on remarque que tout autour de nous il y a des frères qui manquent du nécessaire ?
- Une exigence de liberté. Nous sommes liés à trop de choses (et il ne s’agit pas seulement de l’argent) qui absorbent tout notre temps et notre attention, comment pouvons-nous alors trouver l’espace et le goût pour les choses de Dieu ?
Ces trois raisons peuvent être résumées en un mot : la virginité, que Jacopone de Todi appela : pauvreté amoureuse (povertà innamorata).
3) La virginité : la pauvreté de soi pour la plénitude de Dieu
La virginité est « la pauvreté amoureuse qui permet d’avoir toute chose dans un esprit de liberté » (Jacopone de Todi, O amor de povertate). La virginité est la modalité d’accueillir le regard et l’amour du Christ sur soi-même, en Le suivant inconditionnellement, sans demander de garanties ou avoir des voies de fuite. Une vierge consacrée laisse tout, même sa propre chair pour suivre Jésus, sans nostalgie et sans hésitation, sur le Chemin qu’il est, Lui. Le détachement nécessaire est un gain, une bonne affaire, non pas une perte. Et cela est profondément vrai, même d’un point de vue tout simplement humain : dans la sobriété de ces biens que l’Evangile appelle richesses on trouve la possibilité d’autres biens beaucoup plus importants et humains, essentiels pour l’homme comme l’air que nous respirons : le temps offert à Dieu, la joie de la fraternité, la libération de l’angoisse de la possession, la liberté, la sérénité.
Celle qui, par la virginité, met Dieu en premier dans sa vie, devient une partie de Sa « famille », où elle trouve des frères et des sœurs, des pères et des mères à vénérer, des maisons et des champs où travailler. Elle trouve l’amour. La virginité n’est pas une négation de l’amour, elle est la plénitude et la totalité de l’amour. C’est pour cela que le Rituel de la consécration des Vierges demande de prier ainsi : « Ferventes dans l’amour, ne préférant absolument rien à ton amour » (Prière de consécration des vierges, dans le Pontifical romain, réformée conformément aux décrets du Concile Vatican II et promulgué par le Pape Paul VI, Consécration des Vierges, Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 1980, n. 38, p. 77).
Monseigneur Francesco Follo
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Dans ce long extrait d’évangile, Marc poursuit l’enseignement de Jésus sur les exigences requises pour devenir son disciple. Cet enseignement a lieu sur la route en direction de Jérusalem où Jésus va subir son procès et être mis à mort.
Il y a trois éléments distincts dans cet évangile : l’appel du jeune homme riche, la difficulté d’entrer dans le royaume des cieux et la récompense accordée à ceux et celles qui suivent le Christ. Ces éléments ont été réunis par la tradition pour offrir une catéchèse sur l’attitude qu’on doit avoir vis-à-vis la richesse.
Le Christ répète continuellement que la richesse peut devenir un obstacle sur le chemin de vie chrétienne. «Le terrible pouvoir» de l’argent – nous le voyons aujourd’hui avec la Commission Charbonneau - est dénoncé par Jésus dans tout au long de sa prédication. Luc nous dit au chapitre 16, 13 : « Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon » (Mammon est le nom araméen pour désigner le dieu argent). Dans la parabole du riche fermier, celui-ci devient « insensé » et s’imagine qu’avec son argent il peut se passer de Dieu (Luc 12, 16-20). Dans la parabole de la semence, le Christ nous dit que souvent la richesse étouffe la parole de Dieu et l’empêche de porter du fruit (Matthieu 13, 22). L’homme riche qui festoie tous les jours alors que Lazare se meurt à sa porte (Luc 16, 19-31) est un exemple qui indique comment la richesse peut nous rendre aveugle aux besoins des autres. Nulle part il est dit que le riche avait acquis ses richesses de façon malhonnête. Il est condamné parce que ses possessions l’ont rendu aveugle aux souffrances du pauvre qui se mourrait à sa porte, pendant que lui se payait le grand luxe et festoyait tous les jours.
L’histoire du jeune homme riche, dans l’évangile d’aujourd’hui, se termine mal! «L’homme devint sombre et tout triste» : il a peur du couteau prêt à trancher dans ses sécurités. Il refuse «de partir vers une terre inconnue», comme l’avait fait Abraham autrefois, dans sa vieillesse.
Pour bien comprendre ce texte, il faut nous reporter à la tradition méditerranéenne. Pour nous, la richesse signifie avoir plein d’argent. Pour les pays entourant la Méditerranée, la richesse comprend d’abord et avant tout la famille, la maison, la terre. La fin de l’évangile d’aujourd’hui indique ce genre de richesse qui dépasse l’argent accumulé dans le compte bancaire : « Personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’évangile, une maison, des frères, des sœurs, mère, enfants et terre, sans qu’il reçoive le centuple ». Le jeune homme riche est invité à partager l’argent qui le retient comme un boulet au pied, mais aussi à s’éloigner des valeurs de sa famille, valeurs qui l’empêchent d’être un disciple du Christ. Pour progresser dans la vie chrétienne, nous sommes invités à combattre les préjugés et certaines valeurs de notre famille. Nous devons aussi mettre de côté la suffisance religieuse qui s’apparente à celle des docteurs de la Loi, des pharisiens et des prêtres. Il est aussi pénible à de brillants théologiens, à de grands directeurs spirituels, riches de leur sagesse et de leur sainteté, qu’à un riche industriel ou un commerçant cossu, de se dépouiller pour marcher derrière Jésus.
Les détachements peuvent être différents, mais tous ils nous invitent à l’allègement pour suivre le Seigneur : Abraham a été appelé à quitter son pays, Pierre ses filets, Matthieu son bureau de douane, Élisée sa ferme, Nathanaël sa retraite. Pour chacun, les coûts sont élevés mais ils apportent une libération nécessaire. Jésus parle de ce genre de dépouillement dans la parabole de la perle et du trésor caché dans un champ. «Un homme ayant trouvé un trésor dans un champ s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et achète ce champ.» (Matthieu 13, 44-45) L’histoire du jeune homme riche nous rappelle qu’on ne peut se mettre à la suite du Seigneur en demeurant encombré de lourds bagages. « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ».
Nous constatons qu’en nous invitant à le suivre, Jésus ne met pas l’accent sur ce qu’on doit abandonner mais sur le bonheur que l’on découvre à le faire : « Un homme ayant trouvé un trésor s’en va ravi de joie ! ». La renonciation aux richesses n’est pas un but en soi mais simplement une exigence préalable pour devenir un disciple du Christ. Chacun et chacune doit renoncer à ce qui l’empêche de répondre à cette invitation : « Viens et suis moi ».
Jésus appelle d’abord et avant tout au dépassement. Pour l’homme riche, se dépasser eût été de se détacher de ses trop grands biens. Pour d’autres, ce sera d’oublier ses titres et ses réussites en affaires ou en politique, de changer sa façon de traiter les autres, de corriger son manque de générosité, son égoïsme, sa paresse, etc. L’important est de se libérer, chacun à sa façon, pour suivre le Christ. « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 13 Octobre 2024
Vingt-huitième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
Fête de Notre-Dame de Fatima (13 Octobre 1917 :
fin des apparitions, miracle du soleil).
Saint Géraud d'Aurillac Fondateur de l'abbaye
d'Aurillac (+ 909)
Saint Edouard le Confesseur, Roi d'Angleterre
(+ 1066)
Bienheureux Pierre-Adrien Toulorge, Prêtre -
Martyr de la Révolution française (+ 1793)
Bienheureux Gérard, Fondateur de l'Ordre
de Malte (+ 1120)
Bienheureux 522 martyrs de la guerre d'Espagne
Martyrisés entre 1936 et 1939 (XXe siècle)
Bienheureuse Alexandrina-Maria da Costa de Balazar
(1904-1955).
Vénérable Angela Rosa Godecka, Fondatrice de
la Congrégation des Petites Sœurs du Cœur
Immaculé de Marie (1861-1937),
Vénérable Augustin John Ukken, Prêtre de Rite Syro-
malabar et Fondateur (+ 1956)
Vénérable Anne-Marie Madeleine Delbrêl, Poète,
Assistante Sociale et Mystique. (1904-1964)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Sagesse 7,7-11… Psaume 90(89),12-13.14-15.16-17… Lettre aux Hébreux 4,12-13… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,17-30:
- PREMIÈRE LECTURE :
« À côté de la sagesse, j’ai tenu pour rien la
richesse » (Sg 7, 7-11)
Lecture du Livre de la Sagesse
J’ai prié,
et le discernement m’a été donné.
J’ai supplié,
et l’esprit de la Sagesse est venu en moi.
Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ;
à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ;
je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ;
tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable,
et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue.
Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ;
je l’ai choisie de préférence à la lumière,
parce que sa clarté ne s’éteint pas.
Tous les biens me sont venus avec elle
et, par ses mains, une richesse incalculable.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
Ps 89 (90), 12-13, 14-15, 16-17
R/ Rassasie-nous de ton amour, Seigneur :
nous serons dans la joie. (cf. Ps 89, 14)
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.
Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs
et ta splendeur à leurs fils.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.
DEUXIÈME LECTURE
« La parole de Dieu juge des intentions et des pensées
du cœur » (He 4, 12-13)
Lecture de la Lettre de Saint Paul
Apôtre aux Hébreux
Frères,
elle est vivante, la parole de Dieu,
énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ;
elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit,
des jointures et des moelles ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Pas une créature n’échappe à ses yeux,
tout est nu devant elle, soumis à son regard ;
nous aurons à lui rendre des comptes.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-30)
Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus se mettait en route
quand un homme accourut
et, tombant à ses genoux, lui demanda :
« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi dire que je suis bon ?
Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d’adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
L’homme répondit :
« Maître, tout cela, je l’ai observé
depuis ma jeunesse. »
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima.
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Jésus reprenant la parole leur dit:
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et dit:
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »
Pierre se mit à dire à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté
pour te suivre. »
Jésus déclara :
« Amen, je vous le dis :
nul n’aura quitté,
à cause de moi et de l’Évangile,
une maison, des frères, des sœurs,
une mère, un père, des enfants ou une terre
sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple :
maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres,
avec des persécutions,
et, dans le monde à venir,
la vie éternelle. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Cela s’est passé brusquement : Jésus se préparait à partir, et voilà un homme qui arrive en trombe et se met à genoux devant lui. Apparemment il est pressé, comme s’il jouait la dernière chance de sa vie ! Que vient-il demander ? Une guérison pour lui pour un de ses proches ? Non, cet homme arrive, tout essoufflé, pour poser une question bizarre : « Que dois-je faire pour avoir en partage la vie éternelle ? »
Et cette question nous gêne, parce que c’est justement celle que nous n’avons plus le courage de poser. Bien sûr, nous ne sommes pas à court de moyens pour éliminer ce témoin gênant. On dira :« C’est un anxieux ! ; nous qui sommes équilibrés, nous n’avons pas besoin de penser à une vie éternelle ! ». « C’est un nanti ! ayant tout ce qu’il lui faut pour vivre, il peut se payer le luxe de rêver à une autre vie ! ».
Mais nous sentons bien que toutes nos bonnes raisons seraient de l’enfantillage. Il faut entendre la question de cet homme, parce que c’est tout simplement un réaliste : il veut dès aujourd’hui une vie qui puisse traverser la mort ; il veut, avec les choses qui passent, construire dès aujourd’hui du définitif. C’est lui qui a raison, et nous qui sommes des rêveurs : nous imaginons que « ça va durer toujours », et lorsque nous prenons conscience du vide de notre action, de notre dévouement, de notre amour, lorsque nous constatons l’échec de notre visée spirituelle, de notre travail apostolique, nous imaginons toujours que nous pourrons, « plus tard », « un jour », recommencer notre vie, comme on efface le tableau pour recommencer une opération.
« Bon maître, dit l’homme, que dois-je faire pour avoir en partage la vie définitive ? »
Le Christ répond : « Tu as les commandements », c’est-à-dire : ce qui plaît à Dieu, ce qui est bon, ce qui est parfait. Pour chacun de nous ce serait déjà un programme ambitieux ; mais cet homme, à genoux devant le Christ, est d’une autre trempe :« Maître, tout cela, je l’ai gardé depuis ma jeunesse ». Et c’est vrai ! Le Christ qui le regarde sait qu’il dit vrai ; il sait ce qu’il en a coûté à cet homme, et il le prend en affection, non pas tellement pour le bilan positif de sa vie morale, mais parce que cet homme, ce fidèle, ce juste, a compris que le Christ lui demandait autre chose, une sagesse nouvelle, une sagesse chrétienne qu’il faut aimer plus que la santé, plus que la beauté et l’élégance, plus que le pouvoir et la volonté de puissance.
« Une seule chose te manque : va vendre ce que tu as, réalise tout cela au compte des pauvres. Puis viens, suis-moi ! ». Voilà bien, pour cet homme, et pour chacun(e) de nous, une de ces paroles de Jésus porteuse de vie, et qui pénètre au cœur de notre existence, pour trier nos sentiments et juger nos pensées. Une seule chose nous manque, c’est d’avoir brûlé nos vaisseaux et d’être devenus pour le Christ des inconditionnels.
Quelque part peut-être dans notre vie, il y a un oui qui n’a pas encore été dit à Dieu, et c’est cela qui nous rend tristes ; il y a un avoir qui nous empêche d’être, et c’est cela qui nous gêne pour suivre vraiment le Christ.
Je veux bien te suivre, Seigneur, mais laisse-moi me faire une place au soleil ; laisse-moi devenir quelqu’un dans la communauté. Je veux bien te servir, mais laisse-moi garder ce style que je tiens de mon passé. Je veux bien t’écouter, mais laisse-moi prendre ma distance vis-à-vis de ton Église. Je consens à recevoir ta parole, mais surtout, qu’elle ne vienne pas entamer mes évidences ni mon système !
Tant que nous en restons au « oui, mais », nous avons gardé quelque part « de grands biens ». Alors Jésus regarde autour de lui, et il dit à ses disciples, à nous tous : « Comme il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le règne de Dieu ! ».
Nous sommes nous-mêmes souvent trop encombrés pour cheminer selon les Béatitudes, et Dieu n’a que faire de notre fil trop voyant, quand il veut broder au fond de notre cœur.
Les disciples ont si bien compris qu’ils en ont été catastrophés : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Tous nous réagissons comme cet homme qui « avait de grands biens » Tous nous restons crispés sur un trésor, que ce soient l’aisance, le confort, la culture et le pouvoir qu’elle donne, que ce soient l’indépendance intellectuelle, un schéma spirituel, l’influence sur les autres, les projets qui nous valorisent, que ce soient enfin un amour trop possessif ou des visées d’ambition poursuivies à travers les êtres aimés.
Et nous-mêmes, religieux et religieuses, qui avons promis de vivre pauvres, de suivre le Christ Serviteur, et de garder notre cœur ouvert sur le monde entier, sans jamais le refermer sur quiconque, pouvons-nous vraiment dire que nous avons tout quitté ? Sur la route étroite que le Christ a choisie pour nous et que nous avons choisie pour lui, ne sommes-nous pas retardés par des loisirs de riches, par le désir de plaire, et par une volonté d’autonomie souvent farouche et agressive ?
Frères et sœurs, peut-être allons-nous dire : « Dieu ne demande pas l’impossible ! ». C’est vrai en un sens, mais Jésus le disait autrement : « Tout est possible pour Dieu ». Sommes-nous prêts, aujourd’hui, à le laisser faire ? Aujourd’hui encore, le Christ nous offre sa parole, sa sagesse de vie. Aujourd’hui, après avoir communié tous ensemble à la vie qu’il nous apporte, faudra-t-il, malgré lui, que nous repartions tout tristes ?
Croire vraiment en Dieu qui peut tout, voilà pour nous la route de la paix.
Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Abandonner nos richesses pour recevoir celles du Christ
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1) Suivre le Christ pour répondre à son amour
A mon avis, le thème principal abordé par l’Évangile d’aujourd’hui est : suivre Jésus n’importe où qu’il aille et quoi qu’il demande. Le Christ, qui s’offre comme amour primaire et totalisant, répond à l’homme riche demandant le bonheur pour toujours, en faisant une requête ou bien en proposant la vocation d’appartenance à Dieu, en donnant toutes ses richesses aux pauvres. À la suite de cette réponse de Jésus, l’homme devient triste et s’en va. C’est pourquoi Jésus nous apprend que la richesse détourne l’homme du désire d’entrer en communion avec Dieu. Or, tout est possible avec Dieu car qui suit le Christ a et aura une nouvelle famille, plus grande et plus riche. Cela nous emmène à la vraie récompense, à la vie éternelle dans le futur, celle que l’homme riche avait demandé à Jésus.
Le Christ continue à nous inviter à rester avec Lui toujours, mais sommes-nous disponibles à l’accueillir dans notre existence ?
Jésus, Dieu, qui s’offre comme amour primaire et totalisant, qui doit occuper toute la vie, peut être rejeté et refusé. Est-il possible de refuser l’offre d’être aimés et d’aimer, surtout si cette offre vient de Dieu ?
Comment nous pouvons éviter de dire « non » à cet amour exigent et refuser de suivre l’Amour pauvre qui nous rend riches et libres ? En vivant les commandements comme indications d’amour, en allant au-delà de leur exécution littérale.
Dans le récit de l’Evangile de ce dimanche nous voyons de nouveau le Christ sur le chemin de Jérusalem et, aujourd’hui encore, nous assistons à une rencontre du Messie avec une personne qui ne veut pas ouvrir une polémique avec Lui. Cet homme est riche mais, bien qu’il soit jeune, il savait qu’il aurait dû abandonner ses richesses. « Je crois qu’il vint appelé dans une sorte de jugement par la peur de la mort et rongé au milieu de ses délices, en pensant devoir quitter ses biens. Il les avait amassés, sans même savoir pour qui, et il désirait quelque chose d’éternel » (Saint Augustin). Donc en voyant que tout ce qu’il possédait lui échappait des mains, il demanda au Seigneur : « Bon Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? », comme s’il disait : « Je pourrais être bien, mais tout ce que je possède peut facilement disparaître. Dis-moi comment je peux prendre possession de ce qui sera à jamais ; dis-moi comment je peux prendre possession de ce que je ne perdrai jamais » (Id.).
C’est ainsi que ce jeune homme riche court à la rencontre de Jésus, se met à genoux devant Lui et, à celui qui est le Chemin, demande le sens, la direction de la vie.
Le Christ lui répond en citant certains des Dix Commandements, ceux aillant une signification de par leur dimension sociale, et qui concernent l’amour du prochain, banc de preuve de l’amour de Dieu : « Connais les commandements : ne pas tuer, ne pas commettre d’adultère, ne pas voler, ne pas faire de faux témoignages, ne pas frauder, honore ton père et ta mère … ».
Le jeune homme répond qu’il a respecté ces commandements. Jésus lui propose alors d’aller plus loin, et de rendre l’amour pour Dieu plus radical et profond, en mettant cet amour à la première place parmi les valeurs de la vie, suggérant : « Vas, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi ».
L’exigence clé pour suivre Dieu et de Lui donner la primauté, le reste n’est qu’un plus. On peut avoir ou non des richesses, mais il est nécessaire que le cœur ne soit totalement lié, absorbé par les richesses, par les biens de la terre. Il faut désirer ce « trésor qui est dans le ciel ». Le cœur de l’homme, comme Saint Augustin l’enseigne, est fait pour Dieu, et c’est vers Lui qu’il doit aspirer, tout en se « servant » de réalités temporelles. Alors laissons le Seigneur pénétrer dans nos cœurs avec l’épée de Sa parole, parce qu’à la lumière de Sa sagesse nous pouvons évaluer les choses terrestres et éternelles, et devenir libres et pauvres pour Son royaume. (Prière de la messe d’aujourd’hui).
Jésus invite ce jeune homme et ses disciples, y compris nous, à le suivre pour la totalité du voyage avec une rigueur qui est sans précédent. Dans un récit similaire à celui de Saint-Marc, l’évangéliste Luc écrit : « Alors qu’il était en chemin, sur la route, un homme lui dit : « Je te suivrai partout où tu iras ». Jésus lui dit : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; le Fils de l’homme n’a pas où poser sa tête » … Un autre Lui dit : « Je te suivrai, Seigneur, mais d’abord permets-moi de prendre congé de ma maison ». Jésus lui répondit : « Quiconque regarde en arrière, tout en mettant la main à la charrue, n’est pas apte au royaume de Dieu » (Lc 9, 57-58 … 61-62.).
En effet, suivre le Christ signifie en fait d’être prêt à vivre quelque chose de plus que le « tu ne voleras pas », « Tu ne tueras point », etc. Outre le fait de ne pas commettre le mal, nous devrions nous poser la question de savoir comment bien faire et surtout comme « être » de vraies personnes dans l’amour. Jésus avait déjà annoncé que pour sauver sa vie il fallait être prêt à la perdre pour et par son amour – C’est à dire : pour Le suivre il est nécessaire de se renier et prendre sa propre croix (Mc 8,34 – 35).
Jésus avait déjà annoncé que pour sauver sa vie il fallait être prêt à la perdre pour et par son amour – C’est à dire : pour Le suivre il est nécessaire de se renier et prendre sa propre croix (Mc 8,34 – 35).
2) Suivre avec les yeux, suivre avec les pieds, suivre avec le cœur
Le regard de Jésus se fixe sur l’homme riche qui lui demande le bonheur d’une vie éternelle. Combien de fois on rencontre ce regarde dans l’évangile, un regarde qui cherche (Mc, 5,32), qui touche, qui s’indigne, invoque, reproche, observe. Avec ces mots Marc nous donne le sens profond du regarde de Jésus qui semble ne pas vouloir se détourner de cet homme, un regarde plein d’amour.
Ce regard est au milieu entre le dialogue et la proposition finale. Ce dialogue commence par une requête, celle d’avoir une vie éternelle et de savoir quoi faire alors qu’il exprime les limites d’une religiosité fondée sur le respect. La proposition est de laisser tout pour suivre le Seigneur. Et voilà, Marc nous montre la profondeur du regarde du seigneur qui est un tournant entre la requête et la proposition, introduit une dimension toute nouvelle entre le besoin de faire et le devenir disciples : la communion.
« Un regard qui nous emmène en haut, jamais il ne te laisse, hein ? jamais. Il ne te baisse jamais, il ne t’humilie jamais. Il t’invite à te lever. Un regarde qui te fait grandir, avancer, qui t’encourage, car il t’aime bien. Il te fait ressentir qu’il t’aime bien » (Pape François 21.09.2013).
L’homme riche qui est allé chez le Christ était authentique et c’est un regard plein d’amour qu’il obtint de la part de Jésus. Avec ce regard c’est comme si le Christ lui disait : « Une seule chose te manque, et elle est décisive pour toi. Renonce à posséder, investis dans le trésor du ciel, et ton cœur sera libre et tu pourras me suivre. Mais ni le regard, ni les paroles de Jésus n’eurent d’effets. Cet homme, certes attristé, a cependant préféré retourner à la sécurité que la richesse lui procurait. Il n’a pas pu ou voulu comprendre qu’il lui était offert un bien incomparablement plus précieux et autrement plus durable que toutes ses richesses : l’amour du Christ qui communique la plénitude de Dieu (Eph 3,18 à 19). Au lieu d’accepter la proposition de communion qui était implicite dans la demande du Christ à le suivre, cet homme a choisi la solitude.
Pourtant, le Christ l’avait regardé avec amour. Jésus regarda le riche et le regard de Jésus était comme une caresse, un baiser … baiser que le maître donnait au disciple usuellement, au temps de Jésus, comme dans le cas de Judas (Mc 14,45 et par.). Nous pourrions interpréter ce regard comme saint Bède le Vénérable l’a fait en commentant le regard de Jésus sur le publicain Matthieu (cf. Mt 9,9 : « Jésus vit un publicain, lui fit miséricorde, et l’appela en lui disant : « Suis-moi » (Homélies 21, CCL 122,150). Jésus ne lui a pas dit : « Tout va bien, mais si tu veux faire quelque chose de plus, vas vendre tes biens … », mais : « Il te manque une chose, laisse tout et suis-moi » (Mc 10,21). Voilà où Jésus avait apporté le jeune homme avec son regard empli d’amour miséricordieux. Malheureusement, cet homme ne crut pas à ce regard et à ces paroles. Il devint triste et se retira vers l’arrière (cf. Mc 10, 22). Il ne crut pas à ce regard, il ne crut pas à cet amour et n’a pas été capable de le suivre avec les pas du cœur.
Ce jeune homme riche n’eut pas eu le courage d’embrasser le Christ et sa proposition de vie évangélique, et la raison est clairement indiqué : « Parce qu’il avait de grands biens. ». Le détachement des biens, la pauvreté, est une condition indispensable pour suivre le Christ ; et cela pour trois raisons :
- La foi en Dieu qui est Père providentiel, qui se souciant des oiseaux et des lis des champs, il a encore plus soin de chacun de nous.
- Une exigence de fraternité : comment peut-on continuer à posséder tout ce que l’on a, quand on remarque que tout autour de nous il y a des frères qui manquent du nécessaire ?
- Une exigence de liberté. Nous sommes liés à trop de choses (et il ne s’agit pas seulement de l’argent) qui absorbent tout notre temps et notre attention, comment pouvons-nous alors trouver l’espace et le goût pour les choses de Dieu ?
Ces trois raisons peuvent être résumées en un mot : la virginité, que Jacopone de Todi appela : pauvreté amoureuse (povertà innamorata).
3) La virginité : la pauvreté de soi pour la plénitude de Dieu
La virginité est « la pauvreté amoureuse qui permet d’avoir toute chose dans un esprit de liberté » (Jacopone de Todi, O amor de povertate). La virginité est la modalité d’accueillir le regard et l’amour du Christ sur soi-même, en Le suivant inconditionnellement, sans demander de garanties ou avoir des voies de fuite. Une vierge consacrée laisse tout, même sa propre chair pour suivre Jésus, sans nostalgie et sans hésitation, sur le Chemin qu’il est, Lui. Le détachement nécessaire est un gain, une bonne affaire, non pas une perte. Et cela est profondément vrai, même d’un point de vue tout simplement humain : dans la sobriété de ces biens que l’Evangile appelle richesses on trouve la possibilité d’autres biens beaucoup plus importants et humains, essentiels pour l’homme comme l’air que nous respirons : le temps offert à Dieu, la joie de la fraternité, la libération de l’angoisse de la possession, la liberté, la sérénité.
Celle qui, par la virginité, met Dieu en premier dans sa vie, devient une partie de Sa « famille », où elle trouve des frères et des sœurs, des pères et des mères à vénérer, des maisons et des champs où travailler. Elle trouve l’amour. La virginité n’est pas une négation de l’amour, elle est la plénitude et la totalité de l’amour. C’est pour cela que le Rituel de la consécration des Vierges demande de prier ainsi : « Ferventes dans l’amour, ne préférant absolument rien à ton amour » (Prière de consécration des vierges, dans le Pontifical romain, réformée conformément aux décrets du Concile Vatican II et promulgué par le Pape Paul VI, Consécration des Vierges, Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 1980, n. 38, p. 77).
Monseigneur Francesco Follo
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Autre commentaire de ce jour.
Jésus fixa sur lui son regard et l’aima
Autre commentaire de ce jour.
Jésus fixa sur lui son regard et l’aima
Dans ce long extrait d’évangile, Marc poursuit l’enseignement de Jésus sur les exigences requises pour devenir son disciple. Cet enseignement a lieu sur la route en direction de Jérusalem où Jésus va subir son procès et être mis à mort.
Il y a trois éléments distincts dans cet évangile : l’appel du jeune homme riche, la difficulté d’entrer dans le royaume des cieux et la récompense accordée à ceux et celles qui suivent le Christ. Ces éléments ont été réunis par la tradition pour offrir une catéchèse sur l’attitude qu’on doit avoir vis-à-vis la richesse.
Le Christ répète continuellement que la richesse peut devenir un obstacle sur le chemin de vie chrétienne. «Le terrible pouvoir» de l’argent – nous le voyons aujourd’hui avec la Commission Charbonneau - est dénoncé par Jésus dans tout au long de sa prédication. Luc nous dit au chapitre 16, 13 : « Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon » (Mammon est le nom araméen pour désigner le dieu argent). Dans la parabole du riche fermier, celui-ci devient « insensé » et s’imagine qu’avec son argent il peut se passer de Dieu (Luc 12, 16-20). Dans la parabole de la semence, le Christ nous dit que souvent la richesse étouffe la parole de Dieu et l’empêche de porter du fruit (Matthieu 13, 22). L’homme riche qui festoie tous les jours alors que Lazare se meurt à sa porte (Luc 16, 19-31) est un exemple qui indique comment la richesse peut nous rendre aveugle aux besoins des autres. Nulle part il est dit que le riche avait acquis ses richesses de façon malhonnête. Il est condamné parce que ses possessions l’ont rendu aveugle aux souffrances du pauvre qui se mourrait à sa porte, pendant que lui se payait le grand luxe et festoyait tous les jours.
L’histoire du jeune homme riche, dans l’évangile d’aujourd’hui, se termine mal! «L’homme devint sombre et tout triste» : il a peur du couteau prêt à trancher dans ses sécurités. Il refuse «de partir vers une terre inconnue», comme l’avait fait Abraham autrefois, dans sa vieillesse.
Pour bien comprendre ce texte, il faut nous reporter à la tradition méditerranéenne. Pour nous, la richesse signifie avoir plein d’argent. Pour les pays entourant la Méditerranée, la richesse comprend d’abord et avant tout la famille, la maison, la terre. La fin de l’évangile d’aujourd’hui indique ce genre de richesse qui dépasse l’argent accumulé dans le compte bancaire : « Personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’évangile, une maison, des frères, des sœurs, mère, enfants et terre, sans qu’il reçoive le centuple ». Le jeune homme riche est invité à partager l’argent qui le retient comme un boulet au pied, mais aussi à s’éloigner des valeurs de sa famille, valeurs qui l’empêchent d’être un disciple du Christ. Pour progresser dans la vie chrétienne, nous sommes invités à combattre les préjugés et certaines valeurs de notre famille. Nous devons aussi mettre de côté la suffisance religieuse qui s’apparente à celle des docteurs de la Loi, des pharisiens et des prêtres. Il est aussi pénible à de brillants théologiens, à de grands directeurs spirituels, riches de leur sagesse et de leur sainteté, qu’à un riche industriel ou un commerçant cossu, de se dépouiller pour marcher derrière Jésus.
Les détachements peuvent être différents, mais tous ils nous invitent à l’allègement pour suivre le Seigneur : Abraham a été appelé à quitter son pays, Pierre ses filets, Matthieu son bureau de douane, Élisée sa ferme, Nathanaël sa retraite. Pour chacun, les coûts sont élevés mais ils apportent une libération nécessaire. Jésus parle de ce genre de dépouillement dans la parabole de la perle et du trésor caché dans un champ. «Un homme ayant trouvé un trésor dans un champ s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et achète ce champ.» (Matthieu 13, 44-45) L’histoire du jeune homme riche nous rappelle qu’on ne peut se mettre à la suite du Seigneur en demeurant encombré de lourds bagages. « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ».
Nous constatons qu’en nous invitant à le suivre, Jésus ne met pas l’accent sur ce qu’on doit abandonner mais sur le bonheur que l’on découvre à le faire : « Un homme ayant trouvé un trésor s’en va ravi de joie ! ». La renonciation aux richesses n’est pas un but en soi mais simplement une exigence préalable pour devenir un disciple du Christ. Chacun et chacune doit renoncer à ce qui l’empêche de répondre à cette invitation : « Viens et suis moi ».
Jésus appelle d’abord et avant tout au dépassement. Pour l’homme riche, se dépasser eût été de se détacher de ses trop grands biens. Pour d’autres, ce sera d’oublier ses titres et ses réussites en affaires ou en politique, de changer sa façon de traiter les autres, de corriger son manque de générosité, son égoïsme, sa paresse, etc. L’important est de se libérer, chacun à sa façon, pour suivre le Christ. « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« La pauvreté a accompagné le Christ sur la Croix : elle a été enterrée avec lui, elle a ressuscité avec lui, elle est montée au ciel avec lui. Les âmes qui tombent amoureuses de la pauvreté reçoivent, même dans cette vie, la légèreté pour s’envoler au ciel » (Saint François d’Assise)
« Le jeune homme ne s’est pas laissé conquérir par le regard d’amour de Jésus, et c’est pour cela qu’il n’a pas pu changer. C’est seulement en accueillant avec une humble gratitude l’amour du Seigneur de nous nous libérons de la séduction des idoles : elles promettent la vie, mais provoquent la mort » (François)
« (…) Dans les trois évangiles synoptiques, l’appel de Jésus adressé au jeune homme riche, de le suivre dans l’obéissance du disciple et dans l’observance des préceptes, est rapproché de l’appel à la pauvreté et à la chasteté (cf. Mt 19, 6-12. 21. 23-29). Les conseils évangéliques sont indissociables des commandements » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.053)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 14 Octobre 2024
Lundi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Calixte, Pape (16ème) de 217 à 222 et Martyr (+ 222).
Saint Nicolas de Tchernigov à la
laure des Grottes de Kiev (+ 1143)
Bienheureuse Marie Poussepin, Vierge et Fondatrice
des « Sœurs Dominicaines de la Présentation »
(1653-1744).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
« Cette génération demande des signes », dit Jésus.
De fait, quelque temps auparavant, alors que Jésus venait de chasser un démon, des gens dans la foule réclamaient « un signe venant du ciel », un prodige qui les contraindraient à croire en Jésus.
C’est d’ailleurs dans ce même contexte qu’une femme, élevant la voix du milieu de la foule, dit à Jésus : « Heureuse la femme qui t’a porté et qui t’a nourri de son lait ! » À quoi Jésus répond, juste avant le texte d’aujourd’hui, par un portrait spirituel de Marie, sa mère : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent ! ».
Ainsi se trouvent confrontés ceux qui, comme Marie, mettent à profit la parole de Dieu, et ceux qui réclament toujours autre chose que ce que Dieu leur offre, et qui veulent voir quand il s’agit d’entendre.
À ceux-là il ne sera donné d’autre signe que celui de Jonas. Mais le destin de Jonas est signe à deux niveaux :
* - d’abord parce que son message de conversion a été entendu par des étrangers, ceux de Ninive ;
* - puis, comme le note saint Matthieu dans le texte parallèle, parce que Jonas, avalé par le monstre marin, est resté invisible au monde durant trois jours et trois nuits... trois jours, comme les jours qui séparent la mort de Jésus du premier message de sa résurrection.
Ici c’est le premier niveau qui est visé, l’appel aux hommes du lointain. Jésus, Fils de l’Homme, durant sa vie terrestre, apporte lui aussi un message de conversion ; mais alors que Jonas a été écouté par tout un peuple d’étrangers, Jésus se voit contesté dans son propre peuple. Et pourtant Jésus est " bien plus que Jonas » ; il arrive de bien plus loin que Jonas, et déjà, dans l’Évangile de Luc, il a été salué plusieurs fois du titre de Fils de David et de Fils de Dieu. Il est la Sagesse même de Dieu venue converser parmi les hommes.
Pour souligner que son message de conversion est bien le message de la Sagesse de Dieu, Jésus rappelle l’exemple de la reine de Saba, venue de son lointain royaume d’Arabie pour entendre la sagesse de Salomon.
Elle venait de loin pour écouter, tout comme Jonas venait de loin pour prêcher ; et si elle, l’étrangère, s’est mise en route pour entendre les proverbes d’un roi, pourquoi les auditeurs de Jésus se détourneraient-ils de lui, qui dévoile en leur langue, au milieu d’eux, les mystères du Royaume ?
Ceux qui sont loin montrent l’exemple à ceux qui sont tout près, et c’est bien ce double exemple que Jésus, aujourd’hui, nous met devant les yeux. Des hommes, des femmes, des jeunes qui découvrent la foi au Christ viennent à lui avec une fraîcheur, une audace, une liberté de cœur qui nous font envie, à nous les habitués de la Rédemption, qui avons grandi dans l’Église.
Si souvent nous avons entendu proclamer la parole de Jésus, si souvent nous avons communié à son Corps ressuscité, que l’amitié du Sauveur pour nous se banalise. Que faudrait-il maintenant pour nous toucher, nous émouvoir, nous convertir ? des signes éclatants qui nous contraindraient à croire, à faire confiance à Dieu ?
À « notre génération » aussi il ne sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas : l’amour mystérieux du Christ qui pour nous est mort, puis entré dans la gloire, la miséricorde de Jésus Sauveur, qui disait : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi ».
Pour nous, le grand signe, c’est le signe de la Croix, le signe de Jésus en Croix.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
« Cette génération est une génération mauvaise » : est mauvais ce qui n’est pas bon, c'est-à-dire ce qui s’est écarté de la voie du bien, et donc : ce qui est dévoyé. C’est le sens du terme hébreu « Hatta », qui désigne le péché. « Cette génération est mauvaise » parce que, non seulement elle refuse de reconnaître le temps où Dieu la visite, mais elle prétend le mettre à l’épreuve en réclamant « un signe ». La génération dont parle Jésus n’est pas seulement celle de ses contemporains juifs : le terme désigne d’une manière bien plus vaste toutes les générations issues de notre pauvre humanité marquée par le péché. Tous nous sommes atteints d’une terrible maladie : la duplicité du cœur, que la Bible désigne par le terme hébreu « Awon » - traduit également par « péché ». Comme « la foule » que le prophète Elie interpelle sur le mont Carmel, nous « plions le genou de deux côtés » (1 R 18, 21), du côté de l’Evangile et du côté de nos Baals ; nous nous trouvons mille « bonnes raisons » pour ne pas suivre le Seigneur dans la radicalité qui devrait s’imposer à nous, si du moins nous avons vraiment compris l’enjeu de sa venue parmi les hommes.
Tous pécheurs qu’ils étaient, les gens de Ninive méritent notre admiration par la promptitude avec laquelle ils se sont convertis à l’appel de Jonas - ce prophète étranger venu leur annoncer un message de malheur. Leur attitude prouve qu’au cœur même de leur perversion, ils avaient néanmoins gardé la lampe de leur conscience allumée : sans chercher à « tricher », ils se sont reconnus pécheurs et n’ont pas contesté le bien-fondé du châtiment qui leur était annoncé. Bien plus : la vigueur de leur repentance prouve qu’ils n’avaient pas enfermé Dieu dans l’image d’un justicier intransigeant, sans quoi ils n’auraient pas nourri l’espoir de le fléchir. Etonnamment, les habitants de Ninive, ville païenne réputée pour sa perversion, semblent avoir une intuition plus juste de Dieu que les fils de la promesse. Reconnaissant la pertinence des avertissements de Jonas, ils l’écoutent comme un envoyé de Dieu, sans demander d’autre « signe » que celui de la parole de ce prophète faisant irruption inopinément dans leur ville pour annoncer sa destruction. Cette humilité, accompagnée d’une prompte conversion, va attirer sur eux la miséricorde divine, alors que nos lenteurs à croire et à nous repentir empêchent le Seigneur de nous faire grâce comme il le désire.
Aux Ninivites s’applique la béatitude que Jésus vient de prononcer dans le verset qui précède immédiatement la péricope de ce jour : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Lc 11, 28). Si la Parole de Dieu transmise par le prophète Jonas est capable de conduire ces païens à la conversion salutaire, combien plus celle du Verbe incarné a-t-elle la puissance de nous sanctifier, quel que soit le triste état dans lequel nous ont conduit nos fautes. Encore faut-il que nous écoutions le Seigneur avec la disponibilité de cœur qui permette à sa Parole de porter son fruit dans nos vies ; ce qui suppose que nous renoncions à nos tergiversations pour nous livrer au mystère de la croix, « folie pour ceux qui vont vers leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, elle est puissance de Dieu » (1 Co 1, 18).
Seigneur Jésus, garde-nous de te mettre à l’épreuve en exigeant que tu te révèles dans notre vie selon nos désirs un peu courts. Apprends-nous à écouter ta Parole qui résonne au fond de nos cœur et donne-nous la force de la mettre en pratique. Que dans l’obéissance de la foi, nous nous laissions convertir à ta présence, toi le tout-proche, l’Emmanuel, Dieu avec nous, germe de vie éternelle enfoui dans la terre de notre quotidien.
Père Philippe Linck
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À écouter les conversations des gens, un mot surgit spontanément : effondrement. Effondrement environnemental devant ces feux de forêt (Californie); effondrement devant ces tonnes de nitrate d’ammonium qui explosent dans le port de Beyrouth; effondrement devant les tueries au nom de Dieu; effondrement devant cette jungle de Calais, cette immense zone de non-droit qui annihile toute dignité humaine; effondrement devant la crise des abus sexuels de ministres du Culte; effondrement devant des églises fermées par la pandémie. On ne voit que des scènes d’effondrement, de désolation.
Jonas a reçu la mission d’aller dans un milieu hostile et rébarbatif où l’effondrement des mœurs était répandu pour y annoncer qu’une autre vie est possible qu’il appelle conversion. Il eut peur d’aller dans ce monde «pas beau» annoncer du beau, clamer une bonne nouvelle. Les conditions du temps de Jonas sont semblables aux nôtres aujourd’hui. Avons-nous peur comme lui? Cherchons-nous des circonstances atténuantes pour justifier une autre route ?
Du temps de Jésus, les gens, si on lit bien entre les lignes l’évangile entendu tantôt, vivaient dans des conditions identiques à celles de Jonas. La société était divisée entre gens purs et impurs. Ils ont demandé à Jésus de leur donner des signes pour les sortir de leur morosité, de leur déprime.
Jésus s’est donné la mission de voir du beau, de faire lever des signes de vie là où tout ne semblait qu’être effondrement. Il n’était pas naïf, ce Jésus, au point d’effacer la réalité de son temps. Sa vie, ses prises de paroles furent pour briser le sceau (cf. Ap 5, 2) de désolation pour y ouvrir des brèches et offrir de l’altitude aux regards. Le signe : il y a ici plus que Salomon. Devant des gens aux yeux obscurcis par tant de situations démobilisantes, Jésus offre de voir des bourgeons de nouveauté que même les habitants de nos Ninive d’aujourd’hui peuvent entrevoir ou intuitionner.
Et voilà le sens de notre entrée en carême : nous donner à considérer autre chose que de l’effondrement que l’évangile appelle conversion ou changement. Convertir nos regards pour donner de la hauteur, de l’altitude à notre quotidien.
Des hommes et des femmes, de nouveaux Jonas qui ne font pas de bruit mais du bien, se lèvent, se mettent en route pour transformer des gens aux regards d’effondrement en regard de jaillissement de petits bourgeons qui, mine de rien, réchauffent bien des vies. Nous ne sommes pas des semeurs de vie. Nous sommes des moissonneurs de petits bourgeons. Nous n’avons pas à changer le monde, à convertir le monde, cela appartient à Dieu. Nous avons à recueillir et faire jaillir la vie cachée dans les cœurs en attente de libération.
Cette page de Luc annonce que l’évangile n’a pas encore dit son dernier mot. Tu es venu dans notre nuit, tourner vers l’aube nos chemins. Beaucoup voudraient voir et saisir, sauront-ils reconnaître ta lumière (Hymne). Et si toi, écrit Luc, tu ne reconnais pas ce jour (ces signes) qui donne la paix […] alors cela restera caché à tes yeux […] parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait (cf. Lc 19, 42,44).
Dans chaque vie, la nôtre aussi, il y a des pépites de beauté, des pépites de chocolat, comme on dit. Nos vies sont remplies de pépites à dénicher au hasard de nos sorties dans les brocantes de nos profondeurs. Le carême nous offre une balade pour découvrir en nous des recoins de beauté inaltérable. Il y a tant de choses à voir en nous. À ressusciter en nous. Cessons de broyer du noir. Déchiffrons ces petites perles que sont ces pépites enfouies en nous que l’évangile appelle des signes qui font jaillir la vie sous la cendre jamais éteinte, encore chaude de la bonne nouvelle qui est quelqu’un à «re-susciter» en nous.
Devant nous, se présentent de longues semaines pour porter attention non pas aux églises qui ferment, en mode effondrement, aux communautés qui disparaissent, aux statistiques de baptêmes en moins, mais pour citer le livre d’Isabelle de Gaulmyn, voir que les cathos n’ont pas dit leur dernier mot (Bayard, 2020).
Luc nous appelle à voir des signes de résurrection. Attention, il ne s’agit pas de l’événement pascal, mais de toutes ces pépites qui transfigurent nos regards d’effondrement en regard d’émerveillement. Des hommes et des femmes, des jeunes de ATD Quart Monde s’engagent au nom de leur foi et avec un sens aigu d’humanisme, à mettre l’humain au centre de leur vie, à promouvoir une vie simple, à s’écarter de toute logique du profit, à écouter le cri des pauvres, à transformer une culture de déchets (Pape François) en culture de la rencontre[1]. N’apercevons-nous pas cela ?
Je conclus par ces mots d’un poète Rilke qui expriment autrement l’évangile entendu tantôt : l’avenir pénètre en nous […] et […] nous transforme, bien longtemps avant qu’il n’apparaisse. Déjà se lèvent des pépites de vie en nous, dans notre Église, autour de nous, capables de nous sortir de la déprime et d’une vie effondrée dans la complainte qui ne change rien. « Eucharistions» nos vies plutôt que de la « râler » AMEN.
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Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 14 Octobre 2024
Lundi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Calixte, Pape (16ème) de 217 à 222 et Martyr (+ 222).
Saint Nicolas de Tchernigov à la
laure des Grottes de Kiev (+ 1143)
Bienheureuse Marie Poussepin, Vierge et Fondatrice
des « Sœurs Dominicaines de la Présentation »
(1653-1744).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 4, 22-24.26-27.31.5,1... Psaume 113(112), 1-2.3-4.5a.6-7... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 29-32.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Nous ne sommes pas les enfants d’une servante,
nous sommes ceux de la femme libre »
(Ga 4, 22-24.26-27.31 – 5, 1)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
il est écrit qu’Abraham a eu deux fils,
l’un né de la servante,
et l’autre de la femme libre.
Le fils de la servante a été engendré selon la chair ;
celui de la femme libre l’a été en raison d’une promesse de Dieu.
Ces événements ont un sens symbolique :
les deux femmes sont les deux Alliances.
La première Alliance, celle du mont Sinaï,
qui met au monde des enfants esclaves,
c’est Agar, la servante.
tandis que la Jérusalem d’en haut est libre,
et c’est elle, notre mère.
L’Écriture dit en effet :
Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes pas ;
éclate en cris de joie,
toi qui ne connais pas les douleurs de l’enfantement,
car les enfants de la femme délaissée sont plus nombreux
que ceux de la femme qui a son mari.
Dès lors, frères,
nous ne sommes pas les enfants d’une servante,
nous sommes ceux de la femme libre.
C’est pour que nous soyons libres
que le Christ nous a libérés.
Alors tenez bon,
ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 112 (113), 1-2, 3-4, 5a.6-7
R/ Béni soit le nom du Seigneur,
maintenant et pour les siècles des siècles !
ou Alléluia ! (Ps 112, 2)
Louez, serviteurs du Seigneur,
louez le nom du Seigneur !
Béni soit le nom du Seigneur,
maintenant et pour les siècles des siècles !
Du levant au couchant du soleil,
loué soit le nom du Seigneur !
Le Seigneur domine tous les peuples,
sa gloire domine les cieux.
Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ?
Il abaisse son regard vers le ciel et vers la terre.
De la poussière il relève le faible,
il retire le pauvre de la cendre.
ÉVANGILE :
« À cette génération, il ne sera donné que
le signe de Jonas » (Lc 11, 29-32)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
comme les foules s’amassaient,
Jésus se mit à dire :
« Cette génération est une génération mauvaise :
elle cherche un signe,
mais en fait de signe
il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même avec le Fils de l’homme
pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera
en même temps que les hommes de cette génération,
et elle les condamnera.
En effet, elle est venue des extrémités de la terre
pour écouter la sagesse de Salomon,
et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront
en même temps que cette génération,
et ils la condamneront ;
en effet, ils se sont convertis
en réponse à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Des signes
Des signes
« Cette génération demande des signes », dit Jésus.
De fait, quelque temps auparavant, alors que Jésus venait de chasser un démon, des gens dans la foule réclamaient « un signe venant du ciel », un prodige qui les contraindraient à croire en Jésus.
C’est d’ailleurs dans ce même contexte qu’une femme, élevant la voix du milieu de la foule, dit à Jésus : « Heureuse la femme qui t’a porté et qui t’a nourri de son lait ! » À quoi Jésus répond, juste avant le texte d’aujourd’hui, par un portrait spirituel de Marie, sa mère : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent ! ».
Ainsi se trouvent confrontés ceux qui, comme Marie, mettent à profit la parole de Dieu, et ceux qui réclament toujours autre chose que ce que Dieu leur offre, et qui veulent voir quand il s’agit d’entendre.
À ceux-là il ne sera donné d’autre signe que celui de Jonas. Mais le destin de Jonas est signe à deux niveaux :
* - d’abord parce que son message de conversion a été entendu par des étrangers, ceux de Ninive ;
* - puis, comme le note saint Matthieu dans le texte parallèle, parce que Jonas, avalé par le monstre marin, est resté invisible au monde durant trois jours et trois nuits... trois jours, comme les jours qui séparent la mort de Jésus du premier message de sa résurrection.
Ici c’est le premier niveau qui est visé, l’appel aux hommes du lointain. Jésus, Fils de l’Homme, durant sa vie terrestre, apporte lui aussi un message de conversion ; mais alors que Jonas a été écouté par tout un peuple d’étrangers, Jésus se voit contesté dans son propre peuple. Et pourtant Jésus est " bien plus que Jonas » ; il arrive de bien plus loin que Jonas, et déjà, dans l’Évangile de Luc, il a été salué plusieurs fois du titre de Fils de David et de Fils de Dieu. Il est la Sagesse même de Dieu venue converser parmi les hommes.
Pour souligner que son message de conversion est bien le message de la Sagesse de Dieu, Jésus rappelle l’exemple de la reine de Saba, venue de son lointain royaume d’Arabie pour entendre la sagesse de Salomon.
Elle venait de loin pour écouter, tout comme Jonas venait de loin pour prêcher ; et si elle, l’étrangère, s’est mise en route pour entendre les proverbes d’un roi, pourquoi les auditeurs de Jésus se détourneraient-ils de lui, qui dévoile en leur langue, au milieu d’eux, les mystères du Royaume ?
Ceux qui sont loin montrent l’exemple à ceux qui sont tout près, et c’est bien ce double exemple que Jésus, aujourd’hui, nous met devant les yeux. Des hommes, des femmes, des jeunes qui découvrent la foi au Christ viennent à lui avec une fraîcheur, une audace, une liberté de cœur qui nous font envie, à nous les habitués de la Rédemption, qui avons grandi dans l’Église.
Si souvent nous avons entendu proclamer la parole de Jésus, si souvent nous avons communié à son Corps ressuscité, que l’amitié du Sauveur pour nous se banalise. Que faudrait-il maintenant pour nous toucher, nous émouvoir, nous convertir ? des signes éclatants qui nous contraindraient à croire, à faire confiance à Dieu ?
À « notre génération » aussi il ne sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas : l’amour mystérieux du Christ qui pour nous est mort, puis entré dans la gloire, la miséricorde de Jésus Sauveur, qui disait : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi ».
Pour nous, le grand signe, c’est le signe de la Croix, le signe de Jésus en Croix.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas »
Autre commentaire de ce jour.
« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas »
« Cette génération est une génération mauvaise » : est mauvais ce qui n’est pas bon, c'est-à-dire ce qui s’est écarté de la voie du bien, et donc : ce qui est dévoyé. C’est le sens du terme hébreu « Hatta », qui désigne le péché. « Cette génération est mauvaise » parce que, non seulement elle refuse de reconnaître le temps où Dieu la visite, mais elle prétend le mettre à l’épreuve en réclamant « un signe ». La génération dont parle Jésus n’est pas seulement celle de ses contemporains juifs : le terme désigne d’une manière bien plus vaste toutes les générations issues de notre pauvre humanité marquée par le péché. Tous nous sommes atteints d’une terrible maladie : la duplicité du cœur, que la Bible désigne par le terme hébreu « Awon » - traduit également par « péché ». Comme « la foule » que le prophète Elie interpelle sur le mont Carmel, nous « plions le genou de deux côtés » (1 R 18, 21), du côté de l’Evangile et du côté de nos Baals ; nous nous trouvons mille « bonnes raisons » pour ne pas suivre le Seigneur dans la radicalité qui devrait s’imposer à nous, si du moins nous avons vraiment compris l’enjeu de sa venue parmi les hommes.
Tous pécheurs qu’ils étaient, les gens de Ninive méritent notre admiration par la promptitude avec laquelle ils se sont convertis à l’appel de Jonas - ce prophète étranger venu leur annoncer un message de malheur. Leur attitude prouve qu’au cœur même de leur perversion, ils avaient néanmoins gardé la lampe de leur conscience allumée : sans chercher à « tricher », ils se sont reconnus pécheurs et n’ont pas contesté le bien-fondé du châtiment qui leur était annoncé. Bien plus : la vigueur de leur repentance prouve qu’ils n’avaient pas enfermé Dieu dans l’image d’un justicier intransigeant, sans quoi ils n’auraient pas nourri l’espoir de le fléchir. Etonnamment, les habitants de Ninive, ville païenne réputée pour sa perversion, semblent avoir une intuition plus juste de Dieu que les fils de la promesse. Reconnaissant la pertinence des avertissements de Jonas, ils l’écoutent comme un envoyé de Dieu, sans demander d’autre « signe » que celui de la parole de ce prophète faisant irruption inopinément dans leur ville pour annoncer sa destruction. Cette humilité, accompagnée d’une prompte conversion, va attirer sur eux la miséricorde divine, alors que nos lenteurs à croire et à nous repentir empêchent le Seigneur de nous faire grâce comme il le désire.
Aux Ninivites s’applique la béatitude que Jésus vient de prononcer dans le verset qui précède immédiatement la péricope de ce jour : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Lc 11, 28). Si la Parole de Dieu transmise par le prophète Jonas est capable de conduire ces païens à la conversion salutaire, combien plus celle du Verbe incarné a-t-elle la puissance de nous sanctifier, quel que soit le triste état dans lequel nous ont conduit nos fautes. Encore faut-il que nous écoutions le Seigneur avec la disponibilité de cœur qui permette à sa Parole de porter son fruit dans nos vies ; ce qui suppose que nous renoncions à nos tergiversations pour nous livrer au mystère de la croix, « folie pour ceux qui vont vers leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, elle est puissance de Dieu » (1 Co 1, 18).
Seigneur Jésus, garde-nous de te mettre à l’épreuve en exigeant que tu te révèles dans notre vie selon nos désirs un peu courts. Apprends-nous à écouter ta Parole qui résonne au fond de nos cœur et donne-nous la force de la mettre en pratique. Que dans l’obéissance de la foi, nous nous laissions convertir à ta présence, toi le tout-proche, l’Emmanuel, Dieu avec nous, germe de vie éternelle enfoui dans la terre de notre quotidien.
Père Philippe Linck
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Autre commentaire de ce jour.
Des pépites de beauté en nous (Jonas)
Autre commentaire de ce jour.
Des pépites de beauté en nous (Jonas)
À écouter les conversations des gens, un mot surgit spontanément : effondrement. Effondrement environnemental devant ces feux de forêt (Californie); effondrement devant ces tonnes de nitrate d’ammonium qui explosent dans le port de Beyrouth; effondrement devant les tueries au nom de Dieu; effondrement devant cette jungle de Calais, cette immense zone de non-droit qui annihile toute dignité humaine; effondrement devant la crise des abus sexuels de ministres du Culte; effondrement devant des églises fermées par la pandémie. On ne voit que des scènes d’effondrement, de désolation.
Jonas a reçu la mission d’aller dans un milieu hostile et rébarbatif où l’effondrement des mœurs était répandu pour y annoncer qu’une autre vie est possible qu’il appelle conversion. Il eut peur d’aller dans ce monde «pas beau» annoncer du beau, clamer une bonne nouvelle. Les conditions du temps de Jonas sont semblables aux nôtres aujourd’hui. Avons-nous peur comme lui? Cherchons-nous des circonstances atténuantes pour justifier une autre route ?
Du temps de Jésus, les gens, si on lit bien entre les lignes l’évangile entendu tantôt, vivaient dans des conditions identiques à celles de Jonas. La société était divisée entre gens purs et impurs. Ils ont demandé à Jésus de leur donner des signes pour les sortir de leur morosité, de leur déprime.
Jésus s’est donné la mission de voir du beau, de faire lever des signes de vie là où tout ne semblait qu’être effondrement. Il n’était pas naïf, ce Jésus, au point d’effacer la réalité de son temps. Sa vie, ses prises de paroles furent pour briser le sceau (cf. Ap 5, 2) de désolation pour y ouvrir des brèches et offrir de l’altitude aux regards. Le signe : il y a ici plus que Salomon. Devant des gens aux yeux obscurcis par tant de situations démobilisantes, Jésus offre de voir des bourgeons de nouveauté que même les habitants de nos Ninive d’aujourd’hui peuvent entrevoir ou intuitionner.
Et voilà le sens de notre entrée en carême : nous donner à considérer autre chose que de l’effondrement que l’évangile appelle conversion ou changement. Convertir nos regards pour donner de la hauteur, de l’altitude à notre quotidien.
Des hommes et des femmes, de nouveaux Jonas qui ne font pas de bruit mais du bien, se lèvent, se mettent en route pour transformer des gens aux regards d’effondrement en regard de jaillissement de petits bourgeons qui, mine de rien, réchauffent bien des vies. Nous ne sommes pas des semeurs de vie. Nous sommes des moissonneurs de petits bourgeons. Nous n’avons pas à changer le monde, à convertir le monde, cela appartient à Dieu. Nous avons à recueillir et faire jaillir la vie cachée dans les cœurs en attente de libération.
Cette page de Luc annonce que l’évangile n’a pas encore dit son dernier mot. Tu es venu dans notre nuit, tourner vers l’aube nos chemins. Beaucoup voudraient voir et saisir, sauront-ils reconnaître ta lumière (Hymne). Et si toi, écrit Luc, tu ne reconnais pas ce jour (ces signes) qui donne la paix […] alors cela restera caché à tes yeux […] parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait (cf. Lc 19, 42,44).
Dans chaque vie, la nôtre aussi, il y a des pépites de beauté, des pépites de chocolat, comme on dit. Nos vies sont remplies de pépites à dénicher au hasard de nos sorties dans les brocantes de nos profondeurs. Le carême nous offre une balade pour découvrir en nous des recoins de beauté inaltérable. Il y a tant de choses à voir en nous. À ressusciter en nous. Cessons de broyer du noir. Déchiffrons ces petites perles que sont ces pépites enfouies en nous que l’évangile appelle des signes qui font jaillir la vie sous la cendre jamais éteinte, encore chaude de la bonne nouvelle qui est quelqu’un à «re-susciter» en nous.
Devant nous, se présentent de longues semaines pour porter attention non pas aux églises qui ferment, en mode effondrement, aux communautés qui disparaissent, aux statistiques de baptêmes en moins, mais pour citer le livre d’Isabelle de Gaulmyn, voir que les cathos n’ont pas dit leur dernier mot (Bayard, 2020).
Luc nous appelle à voir des signes de résurrection. Attention, il ne s’agit pas de l’événement pascal, mais de toutes ces pépites qui transfigurent nos regards d’effondrement en regard d’émerveillement. Des hommes et des femmes, des jeunes de ATD Quart Monde s’engagent au nom de leur foi et avec un sens aigu d’humanisme, à mettre l’humain au centre de leur vie, à promouvoir une vie simple, à s’écarter de toute logique du profit, à écouter le cri des pauvres, à transformer une culture de déchets (Pape François) en culture de la rencontre[1]. N’apercevons-nous pas cela ?
Je conclus par ces mots d’un poète Rilke qui expriment autrement l’évangile entendu tantôt : l’avenir pénètre en nous […] et […] nous transforme, bien longtemps avant qu’il n’apparaisse. Déjà se lèvent des pépites de vie en nous, dans notre Église, autour de nous, capables de nous sortir de la déprime et d’une vie effondrée dans la complainte qui ne change rien. « Eucharistions» nos vies plutôt que de la « râler » AMEN.
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Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« De même que Salomon a édifié ce temple, le véritable Salomon s’est également édifié un Temple : Le Christ est l’authentique Salomon ! » (Saint Augustin)
« Encore aujourd’hui, pour les "Ninives modernes" Dieu recherche des messagers de la pénitence. Aurons-nous le courage, la foi profonde, la croyance nécessaire pour atteindre les cœurs et ouvrir les portes à la conversion ? » (Benoît XVI)
« Seule l’identité divine de la personne de Jésus peut justifier une exigence aussi absolue que celle-ci : "Celui qui n’est pas avec moi est contre moi" (Mt 12,30) ; de même quand Il dit qu’il y a en Lui "plus que Jonas, plus que Salomon, plus que le Temple" (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 590)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 15 Octobre 2024
Mardi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Thérèse d'Avila,
Réformatrice des Carmélites et Docteur de l'Église (1515-1582).
Saint Euthyme le Jeune, Fondateur
du monastère de Peristeraï (+ 898)
Sainte Madeleine de Nagasaki, Tertiaire
Dominicaine (+ 1634).
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Textes de la Messe du Jour
La scène qui débute cet évangile nous semble familière.
De fait, tant de fois Jésus est entré chez une personne
et la rencontre a été une expérience de conversion, une eucharistie,
une communion avec Dieu. Cette fois, la scène est tout autre.
Le pharisien qui invite Jésus chez lui s'étonne
« en voyant qu'il n'avait pas fait les ablutions précédant le repas ».
Jésus en est profondément bouleversé, car, si Dieu vient te visiter,
comment peut-il demeurer si froid, si « extérieur » à la rencontre ?
Ce texte nous pose l'étroite relation entre l'accueil et la pureté.
Jésus reproche justement aux pharisiens (pas uniquement à ce pharisien)
d'ouvrir la porte extérieure de sa maison
mais de laisser la porte de son cœur fermée ou, dit autrement,
de « purifier l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté ».
Le Fils de Dieu est venu habiter parmi nous non pour nos ablutions extérieures mais pour celles du cœur.
Il est venu pour purifier notre cœur « rempli de cupidité et de méchanceté ».
De fait, à chaque jour, dans quelle mesure vivons-nous « à l'intérieur » de nous ? Prenons-nous conscience de Celui qui vient nous visiter ?
Ou sommes-nous continuellement accaparés par l'extérieur ?
Le plus important est-il l'extérieur ou l'intérieur ? Poser la question est y répondre.
Mais si notre maison intérieure n'est pas ouverte, quel sens a l'extérieur ?
Ne vivons-nous pas alors dans la possession et l'emprise des choses,
croyant « insensément » qu'elles peuvent nous apporter le sens, l'amour,
la vérité, la justice, la paix, la joie... ?
Et nous fuyons les douleurs des blessures que nous portons
dans toutes ces « choses extérieures » qui ne peuvent nous sauver...
de ce qui nous habite.
Toutes ces ablutions de faux salut ou de fausse pureté
que nous répétons tous les jours à travers des milliers de gestes sont vaines.
À quoi sert, de fait, la course vers la richesse et le pouvoir,
la multiplication de services ou des dons « sans un véritable don de nous-mêmes », d'engagements pour nous donner bonne conscience...
si notre cœur refuse de changer, est fermé à l'accueil de l'A(a)utre
et ne cherche que son profit avec « cupidité et méchanceté » ?
Jésus nous invite donc, comme ces pharisiens,
à « donner plutôt en aumône ce que nous avons,
et alors tout sera pur pour nous ».
Jésus nous invite donc à nous détacher de toutes les choses de ce monde
pour nous attacher à l'essentiel qui est Dieu, et alors notre cœur sera pur.
Dieu veut venir dans notre maison non pour que nous le laissions à l'extérieur mais pour que nous lui ouvrions notre être jusque dans l'intime.
Son désir demeurera toujours cette rencontre amoureuse où nous deviendrons un. Si nous n'offrons pas à Dieu un cœur détaché de tout
comment pourrait-il trouver en nous le lieu qui lui convient ?
C'est pourquoi maître Eckhart disait :
« Le lieu naturel de Dieu qui lui est propre par excellence est l'unité et la pureté,
or celles-ci reposent sur le détachement.
C'est pourquoi Dieu ne peut pas s'empêcher de se donner lui-même
à un cœur détaché » (Œuvres de Maître Eckhart, Éd. Gallimard p. 20).
Jésus n'a pas trouvé chez ce pharisien « le lieu naturel à Dieu » qui lui convenait. Seule la personne qui pratique l'ablution du cœur offre à Dieu
un temple intérieur qui lui est digne.
Entendons donc pour chacun-e de nous ces paroles de Maître Eckhart :
« Tiens-le-toi pour dit : être vide de tout le créé, cela veut dire être plein de Dieu,
et être rempli du créé, cela veut dire être vide de Dieu » (idem p. 22).
Quand le cœur s'attache uniquement à Dieu,
toutes les choses sont pures pour lui (« alors tout sera pur pour vous »).
Ce cœur ne vit plus enchaîné au monde mais libre en Dieu
et le monde n'est plus enchaîné par lui mais, lui aussi, libre en Dieu.
Quand le cœur a accepté de se laisser laver, purifier par Dieu,
tout lui est redonné pur et libre.
Le rapport aux êtres et aux choses se vit alors par, avec et en Dieu.
Ils ne sont plus soumis à notre cupidité et à notre méchanceté
mais ils sont libres dans l'Amour de Dieu,
car notre cœur a été plongé dans cet Amour.
Nous passons un temps trop long de notre vie consacrés à l'ablution extérieure mais l'Amour et la vraie Liberté en Dieu ne se découvrent
que par l'ablution intérieure.
N'invitons pas Dieu chez nous en lui offrant un cœur si préoccupé de l'extérieur mais offrons-Lui un cœur simple, pauvre, pur, nu et détaché
qui, ne retenant rien, accueille le TOUT !
Faisons vraiment l'aumône de ce que nous avons,
et principalement de nous-mêmes, pour que tout devienne pur pour nous
et que nous contemplions et nous nous attachions à Dieu en tout.
Comment pouvons-nous nous « lever », si nous sommes lourds de tout le créé ?!
Stéfan Thériault, directeur du Centre« Le Pèlerin »
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« Comme Jésus parlait » : c’est au cœur de son ministère que le Seigneur est interrompu abruptement par « un pharisien qui l’invite pour le repas de midi ». Signe de bienveillance, ou façon détournée de faire taire le Maître ? Le caractère inopiné de la proposition du pharisien, fait plutôt pencher pour la seconde solution ; l’atmosphère de la suite de l’entrevue confirmera cette interprétation. Si Jésus qui connaît le fond des cœurs, utilise des mots aussi durs que « cupidité » et « méchanceté » pour décrire l’attitude de son interlocuteur, c’est bien qu’il a perçu l’ambiguïté de l’invitation. Cette commensalité improvisée ne vise pas à instaurer une communion, mais à rompre celle que Notre-Seigneur avait établie avec la foule.
Le débat tourne autour des rituels de purification. Le pharisien feint de s’étonner du comportement de Jésus, alors que la liberté que prend Jésus par rapport à ce genre de prescription est notoire, puisqu’il ne se gêne pas de manger avec les publicains et les pécheurs. En réalité, le cœur du pharisien n’est pas dans la lumière : il n’accueille Jésus que pour lui tendre un piège, pour surprendre dans son comportement ce qui permettrait de l’accuser comme transgresseur de la Loi et de la tradition des Pères.
Pourtant, Jésus n’a jamais prétendu abolir la Loi, mais il est venu tout au contraire pour l’accomplir (cf. Mt 5, 17). Dès lors, la seule interprétation cohérente de son comportement est de le recevoir comme un geste prophétique : s’il ne « fait pas son ablution avant le repas », c’est parce qu’il n’a pas besoin de se purifier. Il est le Saint, venu pour mener à leur accomplissement tous les rites préfiguratifs de purification. Si son hôte l’avait accueilli d’un cœur ouvert et disponible, il aurait pu lui-même faire ce raisonnement, au moins à titre d’hypothèse, et en demander la confirmation au Seigneur. Mais notre pharisien est trop avide du pouvoir spirituel qu’il exerce au sein de la communauté (cupidité) pour chercher à discerner le sens profond des attitudes de Jésus, qu’il interprète comme des transgressions (méchanceté, malveillance) au lieu d’y reconnaître les signes de la venue de l’Envoyé de Dieu. D’où l’interpellation vigoureuse de Notre-Seigneur : « Insensé ! » Ce chef religieux a effectivement perdu le sens de son ministère : il est supposé guider les croyants vers le Messie, alors que ses a priori l’empêchent de le reconnaître.
« Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous » : Jésus conclut par la dénonciation de ce qui nous rend « impurs », c'est-à-dire incapables de reconnaître le Saint, et indigne de nous tenir en sa présence. Il s’agit précisément de la « cupidité », qui fausse notre regard et nous fait voir en tout homme un rival potentiel que nous traitons dès lors avec « méchanceté ». Tout ce que nous gardons égoïstement pour nous-mêmes - biens matériels, mais aussi dons naturels et grâces spirituelles - tout ce que nous soustrayons à la loi du partage dans l’amour : voilà ce qui nous rend impur, nous aveugle, et nous accuse devant Dieu. Car ce qui nous sauve, c’est la foi, certes, mais « une foi agissant par la charité » (1ère lect.).
Père Joseph-Marie, moine de la Famille de Saint Joseph
Jésus n’est pas un contrôleur de rites mais un facilitateur de vie. Ce matin devant les pharisiens qui lui reprochent, ils ne font que cela dans l’évangile, de ne pas s’être lavé les mains, Jésus refuse d’agir pour citer le pape François, comme un douanier. Il refuse de réduire la religion en simple code de devoirs. La pratique de la religion ne consiste pas à épater la galerie. Ce qui est extérieur, nous dit Paul, tombe en ruine (2 Co 4, 16).
Pour beaucoup de gens, la vie chrétienne est synonyme d’efforts, de performances, de records. Luc offre un autre regard. Pour Jésus, la vie se joue non pas au niveau de comportements si édifiants soient-ils, mais à la fine pointe du cœur. La vie promue par Jésus ne sera jamais axée sur l’extérieur, le visible. Bien en dessous de nos gestes extérieurs, de nos aspirations à bien paraître, existe une zone de fraicheur que rien ne peut polluer ni contaminer. Cette zone, c’est un chemin d’exode toujours à creuser pour rejoindre le fond du fonds de notre être tout en sachant que nous ne l’atteindrons jamais. Notre profondeur, c’est celle même de Dieu.
Comme j’aimerais aujourd’hui faire entendre que se donner de l’importance, déployer des comportements empesés, se faire voir en se lavant les mains vient de nous dire Luc, tout cela ne fait que gonfler notre égo et nous éloigner d’une vie à saveur évangélique. Ce n’est pas ce qui se voit qui donne de la beauté, de la substance à une vie, c’est sa vitalité intérieure. On existe par en-dedans. On est rempli d’être par en-dedans. Jean Guiton écrivait : tant d’êtres sont pesants et pourtant sans densité […] parce que vides en dedans.
Regardez Jésus. Il a refusé de s’arrêter à observer l’extérieur. Il a choqué en conversant au puits de Jacob avec une femme à la réputation non enviée (Jn 4, 1-42). Il a étonné en ne condamnant pas la femme adultère (Jn 8, 1-11). Il a bouleversé les cœurs en offrant au larron sur la Croix le paradis (Lc 23, 42). Il a vu de la beauté dans la pécheresse. Il a admiré le repentir de la femme adultère. Il a reconnu la grandeur d’âme du larron sur la Croix.
Refuser de mener une vie de façade est un véritable défi aujourd’hui. À une autre époque on parlait de l’oeil de Dieu qui voyait tout. Aujourd’hui, c’est l’œil de l’autre qui nous préoccupe. Il nous pousse à tout extérioriser pour se sentir exister.
Jésus nous dit ce matin d’exister pour les autres et non pas par les autres. Nous avons du mal à exister sinon par le regard des autres parce que nous manquons de profondeur. Toute vie axée sur un rigoureux protocole de choses à faire révèle un grand vide intérieur. Cette vie-là est pur smog, pur tape l’œil. C’est beau à voir, mais on sent bien que c’est vide à l’intérieur.
Jésus invite ses opposants à un voyage, un pèlerinage intérieur, jamais terminé. Ce voyage est difficile parce qu’il est non tangible. Il conduit vers un autre monde que celui de tout miser sur le paraître. Vers un monde d’un autre ordre qui rejoint l’être, la personne que nous sommes. Jésus est venu annoncer qu’au centre de l’humain, il y a un château intérieur. N’a-t-il pas lui-même déclaré : mon royaume est au-dedans de vous (Jn 17, 36). En réorientant le regard des pharisiens non sur les ablutions avant le repas, Jésus opte pour un regard d’immersion dans les cœurs. Le centre du cœur [de l’âme], disait Jean de la Croix, c’est Dieu.
En visite à Cuba, le pape, citant un écrivain latino-américain, disait aux jeunes : nous, les hommes, nous avons deux yeux, un de chair et un en verre. Avec l’œil de chair, nous voyons ce que nous regardons. Avec l’œil en verre, nous voyons ce que nous rêvons. C’est beau, n’est-ce pas ? Avec l’œil intérieur, nous faisons bouger la vie qui est souvent étouffée par nos regards foudroyants.
Ne nous contentons pas d’un regard prolongé sur les choses visibles. Courrons à la découverte de la nouveauté toujours nouvelle qui est un délice pour les yeux de verre, dit le poète qui nous fait voir ce que nous rêvons. Rêvons à une vie moins protocolaire, façade, mais plus transparente de notre beauté intérieure. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 15 Octobre 2024
Mardi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Thérèse d'Avila,
Réformatrice des Carmélites et Docteur de l'Église (1515-1582).
Saint Euthyme le Jeune, Fondateur
du monastère de Peristeraï (+ 898)
Sainte Madeleine de Nagasaki, Tertiaire
Dominicaine (+ 1634).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 5, 1-6... Psaume 119(118), 41.43.44-45.47-48... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 37-41.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit
circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la
charité » (Ga 5, 1-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
c’est pour que nous soyons libres
que le Christ nous a libérés.
Alors tenez bon,
ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.
Moi, Paul, je vous le déclare :
si vous vous faites circoncire,
le Christ ne vous sera plus d’aucun secours.
Je l’atteste encore une fois :
tout homme qui se fait circoncire
est dans l’obligation de pratiquer la loi de Moïse tout entière.
Vous qui cherchez la justification par la Loi,
vous vous êtes séparés du Christ,
vous êtes déchus de la grâce.
Nous, c’est par l’Esprit, en effet,
que de la foi nous attendons la justice espérée.
Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur,
ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non,
mais c’est la foi, qui agit par la charité.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 118 (119), 41.43, 44-45, 47-48
R/ Que vienne à moi, Seigneur, ton amour. (Ps 118, 41a)
Que vienne à moi, Seigneur, ton amour,
et ton salut, selon ta promesse.
N’ôte pas de ma bouche la parole de vérité,
car j’espère tes décisions.
J’observerai sans relâche ta loi,
toujours et à jamais.
Je marcherai librement,
car je cherche tes préceptes.
Je trouve mon plaisir en tes volontés,
oui, vraiment, je les aime.
Je tends les mains vers tes volontés, je les aime,
je médite sur tes ordres.
ÉVANGILE :
« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et
alors tout sera pur pour vous.» (Lc 11, 37-41)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, énergique, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
pendant que Jésus parlait,
un pharisien l’invita pour le repas de midi.
Jésus entra chez lui et prit place.
Le pharisien fut étonné
en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions
précédant le repas.
Le Seigneur lui dit :
« Bien sûr, vous les pharisiens,
vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat,
mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis
de cupidité et de méchanceté.
Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur
n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?
Donnez plutôt en aumône ce que vous avez,
et alors tout sera pur pour vous. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
L'ablution du cœur
L'ablution du cœur
La scène qui débute cet évangile nous semble familière.
De fait, tant de fois Jésus est entré chez une personne
et la rencontre a été une expérience de conversion, une eucharistie,
une communion avec Dieu. Cette fois, la scène est tout autre.
Le pharisien qui invite Jésus chez lui s'étonne
« en voyant qu'il n'avait pas fait les ablutions précédant le repas ».
Jésus en est profondément bouleversé, car, si Dieu vient te visiter,
comment peut-il demeurer si froid, si « extérieur » à la rencontre ?
Ce texte nous pose l'étroite relation entre l'accueil et la pureté.
Jésus reproche justement aux pharisiens (pas uniquement à ce pharisien)
d'ouvrir la porte extérieure de sa maison
mais de laisser la porte de son cœur fermée ou, dit autrement,
de « purifier l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté ».
Le Fils de Dieu est venu habiter parmi nous non pour nos ablutions extérieures mais pour celles du cœur.
Il est venu pour purifier notre cœur « rempli de cupidité et de méchanceté ».
De fait, à chaque jour, dans quelle mesure vivons-nous « à l'intérieur » de nous ? Prenons-nous conscience de Celui qui vient nous visiter ?
Ou sommes-nous continuellement accaparés par l'extérieur ?
Le plus important est-il l'extérieur ou l'intérieur ? Poser la question est y répondre.
Mais si notre maison intérieure n'est pas ouverte, quel sens a l'extérieur ?
Ne vivons-nous pas alors dans la possession et l'emprise des choses,
croyant « insensément » qu'elles peuvent nous apporter le sens, l'amour,
la vérité, la justice, la paix, la joie... ?
Et nous fuyons les douleurs des blessures que nous portons
dans toutes ces « choses extérieures » qui ne peuvent nous sauver...
de ce qui nous habite.
Toutes ces ablutions de faux salut ou de fausse pureté
que nous répétons tous les jours à travers des milliers de gestes sont vaines.
À quoi sert, de fait, la course vers la richesse et le pouvoir,
la multiplication de services ou des dons « sans un véritable don de nous-mêmes », d'engagements pour nous donner bonne conscience...
si notre cœur refuse de changer, est fermé à l'accueil de l'A(a)utre
et ne cherche que son profit avec « cupidité et méchanceté » ?
Jésus nous invite donc, comme ces pharisiens,
à « donner plutôt en aumône ce que nous avons,
et alors tout sera pur pour nous ».
Jésus nous invite donc à nous détacher de toutes les choses de ce monde
pour nous attacher à l'essentiel qui est Dieu, et alors notre cœur sera pur.
Dieu veut venir dans notre maison non pour que nous le laissions à l'extérieur mais pour que nous lui ouvrions notre être jusque dans l'intime.
Son désir demeurera toujours cette rencontre amoureuse où nous deviendrons un. Si nous n'offrons pas à Dieu un cœur détaché de tout
comment pourrait-il trouver en nous le lieu qui lui convient ?
C'est pourquoi maître Eckhart disait :
« Le lieu naturel de Dieu qui lui est propre par excellence est l'unité et la pureté,
or celles-ci reposent sur le détachement.
C'est pourquoi Dieu ne peut pas s'empêcher de se donner lui-même
à un cœur détaché » (Œuvres de Maître Eckhart, Éd. Gallimard p. 20).
Jésus n'a pas trouvé chez ce pharisien « le lieu naturel à Dieu » qui lui convenait. Seule la personne qui pratique l'ablution du cœur offre à Dieu
un temple intérieur qui lui est digne.
Entendons donc pour chacun-e de nous ces paroles de Maître Eckhart :
« Tiens-le-toi pour dit : être vide de tout le créé, cela veut dire être plein de Dieu,
et être rempli du créé, cela veut dire être vide de Dieu » (idem p. 22).
Quand le cœur s'attache uniquement à Dieu,
toutes les choses sont pures pour lui (« alors tout sera pur pour vous »).
Ce cœur ne vit plus enchaîné au monde mais libre en Dieu
et le monde n'est plus enchaîné par lui mais, lui aussi, libre en Dieu.
Quand le cœur a accepté de se laisser laver, purifier par Dieu,
tout lui est redonné pur et libre.
Le rapport aux êtres et aux choses se vit alors par, avec et en Dieu.
Ils ne sont plus soumis à notre cupidité et à notre méchanceté
mais ils sont libres dans l'Amour de Dieu,
car notre cœur a été plongé dans cet Amour.
Nous passons un temps trop long de notre vie consacrés à l'ablution extérieure mais l'Amour et la vraie Liberté en Dieu ne se découvrent
que par l'ablution intérieure.
N'invitons pas Dieu chez nous en lui offrant un cœur si préoccupé de l'extérieur mais offrons-Lui un cœur simple, pauvre, pur, nu et détaché
qui, ne retenant rien, accueille le TOUT !
Faisons vraiment l'aumône de ce que nous avons,
et principalement de nous-mêmes, pour que tout devienne pur pour nous
et que nous contemplions et nous nous attachions à Dieu en tout.
Comment pouvons-nous nous « lever », si nous sommes lourds de tout le créé ?!
Stéfan Thériault, directeur du Centre« Le Pèlerin »
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Autre commentaire de ce jour.
« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors
tout sera pur pour vous.»
Autre commentaire de ce jour.
« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors
tout sera pur pour vous.»
« Comme Jésus parlait » : c’est au cœur de son ministère que le Seigneur est interrompu abruptement par « un pharisien qui l’invite pour le repas de midi ». Signe de bienveillance, ou façon détournée de faire taire le Maître ? Le caractère inopiné de la proposition du pharisien, fait plutôt pencher pour la seconde solution ; l’atmosphère de la suite de l’entrevue confirmera cette interprétation. Si Jésus qui connaît le fond des cœurs, utilise des mots aussi durs que « cupidité » et « méchanceté » pour décrire l’attitude de son interlocuteur, c’est bien qu’il a perçu l’ambiguïté de l’invitation. Cette commensalité improvisée ne vise pas à instaurer une communion, mais à rompre celle que Notre-Seigneur avait établie avec la foule.
Le débat tourne autour des rituels de purification. Le pharisien feint de s’étonner du comportement de Jésus, alors que la liberté que prend Jésus par rapport à ce genre de prescription est notoire, puisqu’il ne se gêne pas de manger avec les publicains et les pécheurs. En réalité, le cœur du pharisien n’est pas dans la lumière : il n’accueille Jésus que pour lui tendre un piège, pour surprendre dans son comportement ce qui permettrait de l’accuser comme transgresseur de la Loi et de la tradition des Pères.
Pourtant, Jésus n’a jamais prétendu abolir la Loi, mais il est venu tout au contraire pour l’accomplir (cf. Mt 5, 17). Dès lors, la seule interprétation cohérente de son comportement est de le recevoir comme un geste prophétique : s’il ne « fait pas son ablution avant le repas », c’est parce qu’il n’a pas besoin de se purifier. Il est le Saint, venu pour mener à leur accomplissement tous les rites préfiguratifs de purification. Si son hôte l’avait accueilli d’un cœur ouvert et disponible, il aurait pu lui-même faire ce raisonnement, au moins à titre d’hypothèse, et en demander la confirmation au Seigneur. Mais notre pharisien est trop avide du pouvoir spirituel qu’il exerce au sein de la communauté (cupidité) pour chercher à discerner le sens profond des attitudes de Jésus, qu’il interprète comme des transgressions (méchanceté, malveillance) au lieu d’y reconnaître les signes de la venue de l’Envoyé de Dieu. D’où l’interpellation vigoureuse de Notre-Seigneur : « Insensé ! » Ce chef religieux a effectivement perdu le sens de son ministère : il est supposé guider les croyants vers le Messie, alors que ses a priori l’empêchent de le reconnaître.
« Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous » : Jésus conclut par la dénonciation de ce qui nous rend « impurs », c'est-à-dire incapables de reconnaître le Saint, et indigne de nous tenir en sa présence. Il s’agit précisément de la « cupidité », qui fausse notre regard et nous fait voir en tout homme un rival potentiel que nous traitons dès lors avec « méchanceté ». Tout ce que nous gardons égoïstement pour nous-mêmes - biens matériels, mais aussi dons naturels et grâces spirituelles - tout ce que nous soustrayons à la loi du partage dans l’amour : voilà ce qui nous rend impur, nous aveugle, et nous accuse devant Dieu. Car ce qui nous sauve, c’est la foi, certes, mais « une foi agissant par la charité » (1ère lect.).
Père Joseph-Marie, moine de la Famille de Saint Joseph
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Autre commentaire de ce jour.
Nous, les hommes, avons deux yeux.
Autre commentaire de ce jour.
Nous, les hommes, avons deux yeux.
Jésus n’est pas un contrôleur de rites mais un facilitateur de vie. Ce matin devant les pharisiens qui lui reprochent, ils ne font que cela dans l’évangile, de ne pas s’être lavé les mains, Jésus refuse d’agir pour citer le pape François, comme un douanier. Il refuse de réduire la religion en simple code de devoirs. La pratique de la religion ne consiste pas à épater la galerie. Ce qui est extérieur, nous dit Paul, tombe en ruine (2 Co 4, 16).
Pour beaucoup de gens, la vie chrétienne est synonyme d’efforts, de performances, de records. Luc offre un autre regard. Pour Jésus, la vie se joue non pas au niveau de comportements si édifiants soient-ils, mais à la fine pointe du cœur. La vie promue par Jésus ne sera jamais axée sur l’extérieur, le visible. Bien en dessous de nos gestes extérieurs, de nos aspirations à bien paraître, existe une zone de fraicheur que rien ne peut polluer ni contaminer. Cette zone, c’est un chemin d’exode toujours à creuser pour rejoindre le fond du fonds de notre être tout en sachant que nous ne l’atteindrons jamais. Notre profondeur, c’est celle même de Dieu.
Comme j’aimerais aujourd’hui faire entendre que se donner de l’importance, déployer des comportements empesés, se faire voir en se lavant les mains vient de nous dire Luc, tout cela ne fait que gonfler notre égo et nous éloigner d’une vie à saveur évangélique. Ce n’est pas ce qui se voit qui donne de la beauté, de la substance à une vie, c’est sa vitalité intérieure. On existe par en-dedans. On est rempli d’être par en-dedans. Jean Guiton écrivait : tant d’êtres sont pesants et pourtant sans densité […] parce que vides en dedans.
Regardez Jésus. Il a refusé de s’arrêter à observer l’extérieur. Il a choqué en conversant au puits de Jacob avec une femme à la réputation non enviée (Jn 4, 1-42). Il a étonné en ne condamnant pas la femme adultère (Jn 8, 1-11). Il a bouleversé les cœurs en offrant au larron sur la Croix le paradis (Lc 23, 42). Il a vu de la beauté dans la pécheresse. Il a admiré le repentir de la femme adultère. Il a reconnu la grandeur d’âme du larron sur la Croix.
Refuser de mener une vie de façade est un véritable défi aujourd’hui. À une autre époque on parlait de l’oeil de Dieu qui voyait tout. Aujourd’hui, c’est l’œil de l’autre qui nous préoccupe. Il nous pousse à tout extérioriser pour se sentir exister.
Jésus nous dit ce matin d’exister pour les autres et non pas par les autres. Nous avons du mal à exister sinon par le regard des autres parce que nous manquons de profondeur. Toute vie axée sur un rigoureux protocole de choses à faire révèle un grand vide intérieur. Cette vie-là est pur smog, pur tape l’œil. C’est beau à voir, mais on sent bien que c’est vide à l’intérieur.
Jésus invite ses opposants à un voyage, un pèlerinage intérieur, jamais terminé. Ce voyage est difficile parce qu’il est non tangible. Il conduit vers un autre monde que celui de tout miser sur le paraître. Vers un monde d’un autre ordre qui rejoint l’être, la personne que nous sommes. Jésus est venu annoncer qu’au centre de l’humain, il y a un château intérieur. N’a-t-il pas lui-même déclaré : mon royaume est au-dedans de vous (Jn 17, 36). En réorientant le regard des pharisiens non sur les ablutions avant le repas, Jésus opte pour un regard d’immersion dans les cœurs. Le centre du cœur [de l’âme], disait Jean de la Croix, c’est Dieu.
En visite à Cuba, le pape, citant un écrivain latino-américain, disait aux jeunes : nous, les hommes, nous avons deux yeux, un de chair et un en verre. Avec l’œil de chair, nous voyons ce que nous regardons. Avec l’œil en verre, nous voyons ce que nous rêvons. C’est beau, n’est-ce pas ? Avec l’œil intérieur, nous faisons bouger la vie qui est souvent étouffée par nos regards foudroyants.
Ne nous contentons pas d’un regard prolongé sur les choses visibles. Courrons à la découverte de la nouveauté toujours nouvelle qui est un délice pour les yeux de verre, dit le poète qui nous fait voir ce que nous rêvons. Rêvons à une vie moins protocolaire, façade, mais plus transparente de notre beauté intérieure. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Les choses nous paraissent moins difficiles lorsque nous les voyons réalisées par d’autres » (Saint Ambroise)
« La foi va d’abord du mot à l’idée, mais elle doit toujours revenir de l’idée au mot et à l’action » (Benoît XVI)
« Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Ils témoignent de cette responsabilité d’abord par la création d’un foyer, où la tendresse, le pardon, le respect, la fidélité et le service désintéressé sont de règle. Le foyer est un lieu approprié à l’éducation des vertus […] » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.223)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 16 Octobre 2024
Mercredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Edwige,
Religieuse, Duchesse de Silésie (1174-1243).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Marguerite-
Marie Alacoque, Visitandine à Paray-le-Monial, Confidente du
Sacré-Cœur (1647-1690).
L’Église fait mémoire (facultative au Canada) de la Fête de
Sainte Marie-Marguerite d'Youville, veuve et Fondatrice de la
Congrégation des Sœurs de la Charité de Montréal au Canada,
les Sœurs Grises (1701-1771)..
Saint Longin, Centurion romain (Ier siècle)
Dédicace de la basilique du Mont-
Saint-Michel(+ 709)
Saint Gérard Majella, Frère convers
Rédemptoriste (1726-1755).
Bienheureux Augustin Thevarparampil 'Kunjachan'
Prêtre indien de rite Syro-Malabar,
Apôtre des "Intouchables" (+ 1973)
Vénérable Jean Berthier, Fondateur de
la congrégation des Missionnaires de
la Sainte-Famille (+ 1908)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
Même dans la vie des croyants peuvent se glisser des comportements inauthentiques, et si Jésus, dans cet épisode de l’Évangile, les dénonce avec sévérité, c’est parce qu’il s’adresse à des hommes qui se posaient en champions de la fidélité : les pharisiens, fiers de leur observance, et les docteurs de la Loi, qui précisaient pour tous les règles de la morale.
Le premier reproche que Jésus leur adresse est qu’ils font erreur sur ce que Dieu attend des hommes. Ils mettent leur fidélité dans des détails extérieurs et secondaires, ils s’imaginent que Dieu réclame la dîme sur les fines herbes, et ils passent à côté de l’essentiel : s’ajuster au vouloir de Dieu (c’est cela, la « justice », au sens de l’Ancien Testament) et aborder le prochain avec miséricorde.
Deuxième reproche aux pharisiens : ils se servent de la religion à leur profit. Ils tirent bénéfice de leur observance religieuse pour valoriser l’image d’eux-mêmes et pour apparaître aux autres comme des êtres d’exception, aussi bien dans l’assemblée des croyants que sur les places publiques ; et ils oublient que seuls sont grands devant Dieu ceux qui se font petits et reconnaissent leur pauvreté.
Troisième reproche : « Vous, les pharisiens, qui vous donnez en exemple, vous êtes comme des tombes que rien ne signale ». Si l’on savait, on les éviterait, on les contournerait. Si l’on savait ce que vous êtes à l’intérieur, ce que cache votre apparence, on se détournerait de vous !
Le quatrième reproche s’adresse aux légistes, aux intellectuels, aux maîtres de l’opinion religieuse : « Vous ne savez pas quoi inventer pour surcharger les autres », pour les enfermer dans une foule d’interdictions, et vous-mêmes, vous vous dispensez de tout effort. Vous ne connaissez qu’un langage : l’exigence ; mais on ne vit pas la fidélité sur le compte des autres.
Reste à entendre pour nous-mêmes les griefs que Jésus formulait à l’adresse de certains croyants de son époque ; car ce qu’il visait, au-delà des deux groupes des pharisiens et des légistes, c’étaient des distorsions de l’attitude religieuse qui nous guettent encore si nous n’y prenons garde.
Même le chrétien, en effet, peut rapetisser sa foi au niveau de pratiques ou de prestations mesurables dans lesquelles il recherche sa sécurité ou une image gratifiante de lui-même. Même un ami du Christ peut être tenté de se complaire dans sa fidélité ou cesser de cheminer avec modestie. Même des hommes et des femmes de prière peuvent donner le change sur la profondeur réelle de leur vie intérieure.
Frères et sœurs, aujourd’hui encore le Seigneur attend de nous une vraie cohérence entre la prière et la vie, entre les paroles et l’engagement concret, entre notre générosité personnelle et ce que nous réclamons des autres. Aujourd’hui encore son regard nous rejoint personnellement, dénonçant nos petitesses, nos désirs de paraître, nos mensonges intérieurs et nos sévérités.
Mais pour ceux qui acceptent d’être pauvres, ce regard de Jésus est toujours miséricorde.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Observer la Loi est l’écouter. La Bible ordonne dans ce sens. On n’écoute pas la Parole de Dieu pour éventuellement la mettre en pratique, mais c’est en l’incarnant qu’on l’écoute et qu’on la comprend.
Les interlocuteurs de Jésus savaient cela, mais cette science ne paraît pas leur être d’un grand secours ; « malheureux » sont-ils ceux qui perdent la conscience de leur éloignement de Dieu et de ses volontés.
Peu à peu la mise en pratique est devenue pour eux une suite de prescriptions vides, un formalisme réduisant l’homme à n’être que l’exécutant d’une loi impersonnelle et froide. L’homme n’est plus dans la dynamique de l’Amour puisqu’il n’est plus en dialogue. Il ne perçoit plus la vie comme le temps de la découverte de l’Amour de Dieu à l’œuvre dans nos vies mais comme une longue épreuve où l’on s’efforce d’atteindre la perfection par ses propres forces.
On essaie alors de vivre la Loi dans ses moindres détails, quelques fois parce qu’il n’y a que les détails qui sont à portée ; souvent en attendant une récompense liée à la soumission manifestée.
Or la Loi est comme la lettre qui la contient : faite de lignes et de courbes, de pleins et de déliés.
Dans la Loi, tout contribue au Salut mais tout n’a pas la même importance. Il ne faut pas perdre de vue que la Loi est au service de la Vie pour comprendre les relations entre les Commandements.
Ainsi Jésus reconnaît le caractère secondaire de certaines affirmations de la Loi et il dénonce ceux qui cherchent à se faire valoir de l’observation de rites.
La comparaison qu’il choisit est rude. Ils sont semblables à des tombeaux cachés, sur lesquels on marche sans le savoir.
L’image frappe un auditoire juif. Parce qu’ils contiennent un cadavre, les tombeaux sont impurs et rendent impurs.
S’ils ne sont pas signalés, on risque de marcher dessus et donc de se rendre soi-même impur.
Jésus veut dire ainsi que les pharisiens ont une apparence irréprochable qui empêche de se prémunir contre eux, de détourner ses pas, et d’être touché par la contagion de leur légalisme desséchant.
Alors un docteur de la Loi, quelqu'un qui a voué sa vie à l’étude la Parole et dont les interprétations règlent la vie quotidienne, se sent, à juste titre, interpellé par Jésus. Jésus le confirme.
Le légiste fait bien partie de ceux qui enferment l’homme dans un carcan étriqué, un écheveau toujours plus détaillé dans lequel les hommes étouffent leur capacité à aimer.
La question que cet Évangile nous pose est celle de l’ordre que nous mettons dans notre vie. Quelles sont nos priorités ?
Connaître les commandements nous semble-t-il suffisant ?
Aujourd’hui, on est peut-être moins tenté par le zèle légaliste ; la prétention de se construire un « christianisme modéré », à géométrie variable, est plus fréquente.
Mais l’aveuglement n’est-il pas le même ?
N’y a-t-il pas là un petit pharisien intérieur qui attire l’attention sur les mille détails qui donnent bonne conscience et « laissent de côté la Justice et l'Amour de Dieu » ?
« Malheureux êtes-vous », nous dit Le Seigneur.
Gardons en mémoire ces deux exemples, celui donné par ceux qui voulaient pratiquer tous les Commandements et perdaient l’essentiel de la Loi, et celui de ceux qui oubliaient de pratiquer les Commandements bien qu’ils prétendaient les enseigner aux autres, et convertissons-nous.
Seigneur Jésus, permet que nous redécouvrions l’ordre des choses, celui qui nous rapproche de Toi : mettre tes Commandements en pratique est la seule façon de les écouter et de les comprendre. Garde-nous unis dans ton Amour.
Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
À lire l’évangile de ce matin, on comprend tout de suite que Jésus parlait d’expérience.
Il a observé les pharisiens et les docteurs de la loi, remarqué comment ils cherchaient les premiers rangs dans les banquets, les salutations sur les places publiques. Mais il faut bien comprendre que, derrière ces observations, c’est notre propre comportement humain que Jésus observe.
Il sait trop bien comment nous sommes enclins à rechercher les premiers rangs, comment nous avons besoin de reconnaissance. Il sait très bien que ce qu’on vit en apparence ne correspond pas toujours à notre vie intérieure. Il sait très bien que même un ami du Christ peut être tellement fier de sa fidélité qu’il cesse de grandir et de cheminer modestement. Jésus est toujours en mesure de remarquer nos petitesses, nos désirs de bien paraître, nos mensonges intérieurs.
Si cette page d’évangile décrit bien nos comportements humains, elle nous permet, en même temps, de constater que ceux de Jésus sont totalement différents. Alors que nous maintenons en nous le désir de nous remplir de nous-mêmes, Jésus, lui, le Fils éternel du Père, s’est vidé de lui-même. Il a quitté sa divinité, les honneurs qui lui revenaient de droit pour l’enfouir dans la pauvreté de l’humain. C’est un Dieu absolument déraisonnable qu’on voit en Jésus.
Contrairement aux pharisiens qui passaient à côté de la volonté de Dieu et de son amour, Jésus s’ajustait toujours ajusté à la volonté de son Père pour aborder son prochain avec une immense miséricorde.
Contrairement aux pharisiens qui cherchaient les premières places dans les synagogues et les salutations sur les places publiques, Jésus se présentait continuellement comme le serviteur des serviteurs.
Contrairement aux docteurs de la Loi qui imposaient aux gens des fardeaux impossibles à porter, des fardeaux qu’ils ne touchaient même pas du doigt, Jésus libérait, relevait, remettait debout, redonnait une place de choix aux personnes rejetées de son temps.
Oui il y avait, en son temps, des gens complètement ignorés par les chefs religieux et publics, des gens considérés comme des moins que rien, des gens qui paraissaient inexistants. En choisissant une manière de vivre effacée et authentique, Jésus faisait la promotion des laissés-pour-compte de son temps.
Si Jésus a su si bien observer les gens de son temps et nos comportements humains, c’est maintenant, à notre tour, d’observer Jésus, de fixer nos regards sur sa manière de vivre tellement riche, valorisante et authentique. Prenons le temps de contempler Jésus, de voir que celui qui possédait tous les trésors de la sagesse n’a pas dédaigné de se montrer à nous sans titre de gloire, sans s’habiller de vêtements somptueux, sans rechercher d’être reconnu.
Contempler cette manière de vivre de Jésus peut convertir nos propres vies pour qu’elles deviennent comme la sienne.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 16 Octobre 2024
Mercredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Edwige,
Religieuse, Duchesse de Silésie (1174-1243).
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Marguerite-
Marie Alacoque, Visitandine à Paray-le-Monial, Confidente du
Sacré-Cœur (1647-1690).
L’Église fait mémoire (facultative au Canada) de la Fête de
Sainte Marie-Marguerite d'Youville, veuve et Fondatrice de la
Congrégation des Sœurs de la Charité de Montréal au Canada,
les Sœurs Grises (1701-1771)..
Saint Longin, Centurion romain (Ier siècle)
Dédicace de la basilique du Mont-
Saint-Michel(+ 709)
Saint Gérard Majella, Frère convers
Rédemptoriste (1726-1755).
Bienheureux Augustin Thevarparampil 'Kunjachan'
Prêtre indien de rite Syro-Malabar,
Apôtre des "Intouchables" (+ 1973)
Vénérable Jean Berthier, Fondateur de
la congrégation des Missionnaires de
la Sainte-Famille (+ 1908)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 5, 18-25… Psaume 1, 1-2.3-4a.4bc-6… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 42-46.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair,
avec ses passions et ses convoitises » (Ga 5, 18-25)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
si vous vous laissez conduire par l’Esprit,
vous n’êtes pas soumis à la Loi.
On sait bien à quelles actions mène la chair :
inconduite, impureté, débauche,
idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité,
jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme,
envie, beuveries, orgies
et autres choses du même genre.
Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait :
ceux qui commettent de telles actions
ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.
Mais voici le fruit de l’Esprit :
amour, joie, paix, patience,
bonté, bienveillance, fidélité,
douceur et maîtrise de soi.
En ces domaines, la Loi n’intervient pas.
Ceux qui sont au Christ Jésus
ont crucifié en eux la chair,
avec ses passions et ses convoitises.
Puisque l’Esprit nous fait vivre,
marchons sous la conduite de l’Esprit.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 1, 1-2, 3, 4.6
R/ Qui marche à ta suite, Seigneur,
aura la lumière de la vie. (cf. Jn 8, 12)
Heureux est l’homme
qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre
planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille
balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.
ÉVANGILE :
« Quel malheur pour vous, pharisiens ! Vous aussi,
les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous ! »
(Lc 11, 42-46)
Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait :
« Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous payez la dîme
sur toutes les plantes du jardin,
comme la menthe et la rue
et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu.
Ceci, il fallait l’observer,
sans abandonner cela.
Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues,
et les salutations sur les places publiques.
Quel malheur pour vous,
parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas
et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit :
« Maître, en parlant ainsi,
c’est nous aussi que tu insultes. »
Jésus reprit :
« Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous,
parce que vous chargez les gens
de fardeaux impossibles à porter,
et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux
d’un seul doigt. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
La dîme et la menthe
La dîme et la menthe
Même dans la vie des croyants peuvent se glisser des comportements inauthentiques, et si Jésus, dans cet épisode de l’Évangile, les dénonce avec sévérité, c’est parce qu’il s’adresse à des hommes qui se posaient en champions de la fidélité : les pharisiens, fiers de leur observance, et les docteurs de la Loi, qui précisaient pour tous les règles de la morale.
Le premier reproche que Jésus leur adresse est qu’ils font erreur sur ce que Dieu attend des hommes. Ils mettent leur fidélité dans des détails extérieurs et secondaires, ils s’imaginent que Dieu réclame la dîme sur les fines herbes, et ils passent à côté de l’essentiel : s’ajuster au vouloir de Dieu (c’est cela, la « justice », au sens de l’Ancien Testament) et aborder le prochain avec miséricorde.
Deuxième reproche aux pharisiens : ils se servent de la religion à leur profit. Ils tirent bénéfice de leur observance religieuse pour valoriser l’image d’eux-mêmes et pour apparaître aux autres comme des êtres d’exception, aussi bien dans l’assemblée des croyants que sur les places publiques ; et ils oublient que seuls sont grands devant Dieu ceux qui se font petits et reconnaissent leur pauvreté.
Troisième reproche : « Vous, les pharisiens, qui vous donnez en exemple, vous êtes comme des tombes que rien ne signale ». Si l’on savait, on les éviterait, on les contournerait. Si l’on savait ce que vous êtes à l’intérieur, ce que cache votre apparence, on se détournerait de vous !
Le quatrième reproche s’adresse aux légistes, aux intellectuels, aux maîtres de l’opinion religieuse : « Vous ne savez pas quoi inventer pour surcharger les autres », pour les enfermer dans une foule d’interdictions, et vous-mêmes, vous vous dispensez de tout effort. Vous ne connaissez qu’un langage : l’exigence ; mais on ne vit pas la fidélité sur le compte des autres.
Reste à entendre pour nous-mêmes les griefs que Jésus formulait à l’adresse de certains croyants de son époque ; car ce qu’il visait, au-delà des deux groupes des pharisiens et des légistes, c’étaient des distorsions de l’attitude religieuse qui nous guettent encore si nous n’y prenons garde.
Même le chrétien, en effet, peut rapetisser sa foi au niveau de pratiques ou de prestations mesurables dans lesquelles il recherche sa sécurité ou une image gratifiante de lui-même. Même un ami du Christ peut être tenté de se complaire dans sa fidélité ou cesser de cheminer avec modestie. Même des hommes et des femmes de prière peuvent donner le change sur la profondeur réelle de leur vie intérieure.
Frères et sœurs, aujourd’hui encore le Seigneur attend de nous une vraie cohérence entre la prière et la vie, entre les paroles et l’engagement concret, entre notre générosité personnelle et ce que nous réclamons des autres. Aujourd’hui encore son regard nous rejoint personnellement, dénonçant nos petitesses, nos désirs de paraître, nos mensonges intérieurs et nos sévérités.
Mais pour ceux qui acceptent d’être pauvres, ce regard de Jésus est toujours miséricorde.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
*******
Autre commentaire de ce jour.
Vous laissez de côté la Justice et l'Amour de Dieu.
Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste.
Autre commentaire de ce jour.
Vous laissez de côté la Justice et l'Amour de Dieu.
Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste.
Observer la Loi est l’écouter. La Bible ordonne dans ce sens. On n’écoute pas la Parole de Dieu pour éventuellement la mettre en pratique, mais c’est en l’incarnant qu’on l’écoute et qu’on la comprend.
Les interlocuteurs de Jésus savaient cela, mais cette science ne paraît pas leur être d’un grand secours ; « malheureux » sont-ils ceux qui perdent la conscience de leur éloignement de Dieu et de ses volontés.
Peu à peu la mise en pratique est devenue pour eux une suite de prescriptions vides, un formalisme réduisant l’homme à n’être que l’exécutant d’une loi impersonnelle et froide. L’homme n’est plus dans la dynamique de l’Amour puisqu’il n’est plus en dialogue. Il ne perçoit plus la vie comme le temps de la découverte de l’Amour de Dieu à l’œuvre dans nos vies mais comme une longue épreuve où l’on s’efforce d’atteindre la perfection par ses propres forces.
On essaie alors de vivre la Loi dans ses moindres détails, quelques fois parce qu’il n’y a que les détails qui sont à portée ; souvent en attendant une récompense liée à la soumission manifestée.
Or la Loi est comme la lettre qui la contient : faite de lignes et de courbes, de pleins et de déliés.
Dans la Loi, tout contribue au Salut mais tout n’a pas la même importance. Il ne faut pas perdre de vue que la Loi est au service de la Vie pour comprendre les relations entre les Commandements.
Ainsi Jésus reconnaît le caractère secondaire de certaines affirmations de la Loi et il dénonce ceux qui cherchent à se faire valoir de l’observation de rites.
La comparaison qu’il choisit est rude. Ils sont semblables à des tombeaux cachés, sur lesquels on marche sans le savoir.
L’image frappe un auditoire juif. Parce qu’ils contiennent un cadavre, les tombeaux sont impurs et rendent impurs.
S’ils ne sont pas signalés, on risque de marcher dessus et donc de se rendre soi-même impur.
Jésus veut dire ainsi que les pharisiens ont une apparence irréprochable qui empêche de se prémunir contre eux, de détourner ses pas, et d’être touché par la contagion de leur légalisme desséchant.
Alors un docteur de la Loi, quelqu'un qui a voué sa vie à l’étude la Parole et dont les interprétations règlent la vie quotidienne, se sent, à juste titre, interpellé par Jésus. Jésus le confirme.
Le légiste fait bien partie de ceux qui enferment l’homme dans un carcan étriqué, un écheveau toujours plus détaillé dans lequel les hommes étouffent leur capacité à aimer.
La question que cet Évangile nous pose est celle de l’ordre que nous mettons dans notre vie. Quelles sont nos priorités ?
Connaître les commandements nous semble-t-il suffisant ?
Aujourd’hui, on est peut-être moins tenté par le zèle légaliste ; la prétention de se construire un « christianisme modéré », à géométrie variable, est plus fréquente.
Mais l’aveuglement n’est-il pas le même ?
N’y a-t-il pas là un petit pharisien intérieur qui attire l’attention sur les mille détails qui donnent bonne conscience et « laissent de côté la Justice et l'Amour de Dieu » ?
« Malheureux êtes-vous », nous dit Le Seigneur.
Gardons en mémoire ces deux exemples, celui donné par ceux qui voulaient pratiquer tous les Commandements et perdaient l’essentiel de la Loi, et celui de ceux qui oubliaient de pratiquer les Commandements bien qu’ils prétendaient les enseigner aux autres, et convertissons-nous.
Seigneur Jésus, permet que nous redécouvrions l’ordre des choses, celui qui nous rapproche de Toi : mettre tes Commandements en pratique est la seule façon de les écouter et de les comprendre. Garde-nous unis dans ton Amour.
Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
*******
Autre commentaire de ce jour.
« Quel malheur pour vous, pharisiens !
Autre commentaire de ce jour.
« Quel malheur pour vous, pharisiens !
À lire l’évangile de ce matin, on comprend tout de suite que Jésus parlait d’expérience.
Il a observé les pharisiens et les docteurs de la loi, remarqué comment ils cherchaient les premiers rangs dans les banquets, les salutations sur les places publiques. Mais il faut bien comprendre que, derrière ces observations, c’est notre propre comportement humain que Jésus observe.
Il sait trop bien comment nous sommes enclins à rechercher les premiers rangs, comment nous avons besoin de reconnaissance. Il sait très bien que ce qu’on vit en apparence ne correspond pas toujours à notre vie intérieure. Il sait très bien que même un ami du Christ peut être tellement fier de sa fidélité qu’il cesse de grandir et de cheminer modestement. Jésus est toujours en mesure de remarquer nos petitesses, nos désirs de bien paraître, nos mensonges intérieurs.
Si cette page d’évangile décrit bien nos comportements humains, elle nous permet, en même temps, de constater que ceux de Jésus sont totalement différents. Alors que nous maintenons en nous le désir de nous remplir de nous-mêmes, Jésus, lui, le Fils éternel du Père, s’est vidé de lui-même. Il a quitté sa divinité, les honneurs qui lui revenaient de droit pour l’enfouir dans la pauvreté de l’humain. C’est un Dieu absolument déraisonnable qu’on voit en Jésus.
Contrairement aux pharisiens qui passaient à côté de la volonté de Dieu et de son amour, Jésus s’ajustait toujours ajusté à la volonté de son Père pour aborder son prochain avec une immense miséricorde.
Contrairement aux pharisiens qui cherchaient les premières places dans les synagogues et les salutations sur les places publiques, Jésus se présentait continuellement comme le serviteur des serviteurs.
Contrairement aux docteurs de la Loi qui imposaient aux gens des fardeaux impossibles à porter, des fardeaux qu’ils ne touchaient même pas du doigt, Jésus libérait, relevait, remettait debout, redonnait une place de choix aux personnes rejetées de son temps.
Oui il y avait, en son temps, des gens complètement ignorés par les chefs religieux et publics, des gens considérés comme des moins que rien, des gens qui paraissaient inexistants. En choisissant une manière de vivre effacée et authentique, Jésus faisait la promotion des laissés-pour-compte de son temps.
Si Jésus a su si bien observer les gens de son temps et nos comportements humains, c’est maintenant, à notre tour, d’observer Jésus, de fixer nos regards sur sa manière de vivre tellement riche, valorisante et authentique. Prenons le temps de contempler Jésus, de voir que celui qui possédait tous les trésors de la sagesse n’a pas dédaigné de se montrer à nous sans titre de gloire, sans s’habiller de vêtements somptueux, sans rechercher d’être reconnu.
Contempler cette manière de vivre de Jésus peut convertir nos propres vies pour qu’elles deviennent comme la sienne.
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 17 Octobre 2024
Jeudi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Ignace d'Antioche,
Évêque, Patriarche d'Antioche, Martyr, Docteur de l'Église (+ c.115).
Saint Osée, Prophète de l'Ancien
Testament (VIIIe siècle av. J.-C.)
Saint François Isidore Gagelin, Prêtre des
missions étrangères de Paris - martyr à Hué,
au Vietnam (+ 1833)
Bienheureuse Nathalie Vanot et ses Compagnes,
Martyres à Valenciennes (+ 1794)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
Deux attitudes paralysantes pour la vie spirituelle sont stigmatisées aujourd’hui dans l’Évangile : Jésus s’en prend à ceux qui tuent les prophètes et à ceux qui enlèvent la clef de la science.
Tuer les prophètes, c’est la tentation de toutes les époques.
Les prophètes sont toujours gênants :
* - parce qu’ils laissent faire l’Esprit ;
* - parce qu’ils ont reçu de Dieu une mission de diagnostic spirituel et qu’ils voient toujours au-delà de l’événement brut : pour eux le moment présent (le kaïros) n’a de sens qu’en fonction du bonheur définitif que Dieu prépare à ceux qui l’aiment ;
* - parce qu’ils nous réfèrent à Dieu seul, avenir absolu, et réveillent en nous une insécurité salutaire.
De tout temps on a tué les prophètes, on a éliminé les porteurs de charismes. Mais de tout temps aussi se sont levés de faux prophètes qui n’avaient pas été envoyés ; et à toute époque il s’est trouvé des chrétiens pour imposer agressivement des charismes qu’ils avaient ou revendiquer des charismes qu’ils n’avaient pas. C’est pourquoi l’Église, suivant l’exemple de saint Paul, a dû rappeler bien des fois les trois critères qui authentifient les charismes :
* - les vrais charismes construisent toujours la communauté vivante ;
* - les porteurs de vrais charismes acceptent la régulation fraternelle,
* - et ils reconnaissent comme nécessaire et structurante l’autorité apostolique.
Le deuxième reproche du Seigneur s’adresse à ceux qui ont enlevé la clef de la science.
Pour eux, la vraie connaissance de Dieu est avant tout un domaine réservé. Ils savent où trouver cette richesse, et cela leur suffit. Ils n’entrent pas eux-mêmes pour l’explorer, et ils en condamnent la porte, oubliant ou négligeant tous ceux qui ont besoin de croire et d’espérer pour vivre.
Ne croyons pas que ce réflexe soit réservé dans l’Église à ceux qui enseignent, car la même tentation de possessivité guette tous ceux et toutes celles qui considèrent la foi comme un jardin fermé dont ils gardent jalousement l’accès. Même s’ils mesurent bien la grâce immense que représente l’amitié du Christ, il leur suffit de l’avoir reçue, et ils ne se soucient aucunement de partager avec d’autres leur joie et leur certitude.
Il est clair cependant qu’en s’adressant aux scribes Jésus vise particulièrement ceux qui ont un pouvoir sur l’opinion ou une responsabilité dans la formation des consciences. Ils peuvent ôter aux autres la clef de la connaissance par l’usage d’un jargon hermétique, par l’intransigeance de leurs thèses ou par des pressions idéologiques. Parfois même ils ferment la porte en s’en allant parce qu’ils ont perdu eux-mêmes l’envie d’entrer de nouveau, humblement, dans le jardin de la foi. Loin de se laisser mesurer par la parole de Dieu, ils deviennent eux-mêmes peu à peu la mesure de ce qu’ils acceptent de croire. Aucune vérité nouvelle ne pénètre désormais dans le coffre toujours scellé. Ils serrent les mains sur leur premier trésor, mais comme sur une chose inerte et morte ; ils ont mis la lumière sous le boisseau.
Dieu refuse cette stérilité, Dieu ne veut pas de ce gâchis, lui qui a envoyé son Unique dans le monde pour éclairer tout homme, lui qui veut briller dans le cœur de tout homme pour y faire resplendir la connaissance de sa gloire qui est sur la face du Christ. Il veut que tous parviennent à la vérité tout entière, et ce que les sages et les savants parfois ne savent plus estimer ni accueillir, Lui, le Père des lumières sait par quels chemins du cœur le révéler aux petits.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus continue de dénoncer l’hypocrisie des pharisiens. Ils bâtissent des tombeaux aux prophètes pour réparer les fautes de leurs pères qui les avaient fait assassiner.
Mais ils ont les mêmes dispositions qu’eux : « Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués.
Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. »
En effet, pourquoi construire ou décorer les tombeaux des prophètes ? Pour honorer les prophètes ou pour se disculper d’être comme ses pères ?
Jésus va accuser les pharisiens de détourner l’honneur rendu aux prophètes au profit de leur déclaration d’innocence, ce qui revient finalement à condamner leurs pères.
Car chez ces légistes, la disculpation appelle l’inculpation. C’est en ce sens que ces pharisiens sont homicides (Cf. le parallèle en Mt 23, 29ss).
Et c’est cette inflexion de leur part vers la mort et non pas vers le Royaume que Jésus dénonce ici. Voilà comment ils se sont fermé les portes du Royaume des Cieux.
De plus, honorer ainsi les tombeaux des prophètes disparus, n’est-ce pas réduire la Parole de Dieu à ne pouvoir être portée que par des morts ? Par ses reproches, Jésus révèle à ces légistes le choix de mort qu’ils ont déjà fait.
Un prophète ou un apôtre pourrait bien intervenir et les appeler à la conversion, eux aussi le mettraient à mort.
N’est-ce pas d’ailleurs ce qui arrivera à Jésus, lui le prophète ultime, l’envoyé par excellence, l’intermédiaire parfait entre Dieu et les hommes à la fois pleinement homme et pleinement Dieu ?
A ce choix de mort, Jésus va opposer la Sagesse Divine. Les apôtres, ses envoyés, auront beau être tués, la Parole qu’ils proclament, la Sagesse qu’ils annoncent aura le dernier mot.
La Sagesse Divine, elle aussi a déjà pris sa décision : La Bonne Nouvelle sera proclamée et le Salut étendu à tous.
Et de surcroît, justice sera faite, il faudra répondre du sang innocent versé.
La dureté de ces propos vient de l’urgence de la situation. Jésus, la Sagesse incarnée, est là et ceux qui, par leur connaissance des Écritures, avaient les moyens de la discerner et de la faire connaître ont rejeté cet appel.
Ceux qui détenaient la clef qui donne accès à la connaissance de Dieu et au Salut ont refusé d’en user.
C’est ainsi que non seulement ils ne sont pas entrés dans le Royaume des Cieux survenu au milieu d’eux dans la personne même de Jésus Christ, mais qu’ils ont empêché les autres d’y accéder.
« Seigneur, donne-nous ton Esprit de Sagesse. Qu'il nous enseigne à te reconnaître dans ta Parole.
Qu’il nous fortifie dans le témoignage de notre Foi que nous avons à rendre chaque jour. Seigneur, que nous sachions accepter que par Parole tu nous reprennes pour nous sortir de tous nos choix de mort.
Que nous sachions aussi mettre résolument et courageusement nos pas dans tes pas sans craindre le sort réservé à ceux qui t’annoncent »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Jésus parle de malheur. Son langage est très clair, frappant. Nous pouvons dire nous aussi : « Cette parole est dure. Qui peut l’écouter ? » (Jn 6, 60). Déjà Moïse avait parlé avec clarté au peuple d’Israël : « Je mets devant vous la vie et le bonheur, la mort et le malheur » (Dt. 30, 15. Cf. Didaché 1, 1). Que sa parole résonne en nos cœurs. Croire et suivre Jésus n’est pas question de bons sentiments. C’est réussir ou rater sa vie. Au temps où on ne pense plus qu’au succès de l’argent, des études, de la gloire sous toutes ses formes, Jésus nous remet devant le sens même de l’existence : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » (Mc 8, 36). Dans ce contexte, suivre Jésus n’est plus indifférent pour personne. Cette perspective remet aussi ma foi en question : est-ce que je crois que Jésus seul peut me sauver du péché et de la mort, de l’échec total de ma vie, de la vie des autres ?
Jésus déclare malheureux ceux qui bâtissent des tombeaux pour les prophètes que leurs pères ont tué ainsi que ceux qui gardent la clef de la connaissance et empêchent les autres de se sauver (Jésus ne condamne pas le fait d’ensevelir les morts). Bâtir des tombeaux pour les prophètes tués par leurs pères, c’est parachever leur œuvre mauvaise. En cette année de la miséricorde, ne peut-on pas y voir une invitation à réviser nos habitudes de vie, à rompre avec nos habitudes qui ne sont pas en accord avec l’Évangile ? Relisons chacun de nos actes à la lumière de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église.
Le mystère de miséricorde. La parole de Jésus dans l’Apocalypse est comparée à une épée à double tranchant qui divise même les intentions les plus cachées dans nos cœurs. Jésus frappe à notre cœur pour l’inviter à la conversion. De si dures paroles échappées de son Cœur Miséricordieux ! Combien Jésus devait-il souffrir, doit-il souffrir de notre indifférence, des structures de péchés (pour le dire avec saint Jean-Paul II), de nos petites commodités pas forcément en accord avec l’Évangile mais si facilement justifiées ! Pensons à nos frères chrétiens persécutés, au père Jacques Hamel, à toutes les personnes qui souffrent et qui nous tendent la main. Pensons à toutes les fois où les prophètes, ceux qui réveillent les consciences, sont menacés. Oserons-nous devenir prophètes comme nous y invite notre vocation de baptisés pour proclamer l’Évangile ?
Le mystère de miséricorde. Jésus est ce prophète qui sera crucifié pour avoir parlé, pour avoir montré l’hypocrisie, pour avoir invité au pardon et avoir pardonné la femme adultère, Zachée le publicain, pour avoir guéri le jour du sabbat préférant l’amour de Dieu et du prochain à la loi. Que Jésus nous accorde le don de suivre ses pas au service du prochain.
Jésus, évite-moi le malheur de justifier mes actions peu évangéliques. Ouvre mes yeux pour retrouver le vrai chemin à ta suite. Ôte la poutre de mes yeux pour pouvoir aimer mon prochain et me mettre à son service. Apprends-moi à garder ta parole, à la mettre en pratique, à l’offrir à qui en a besoin pour que tous ceux qui m’entourent puissent réussir leur vie.
Père Louis Desclèves, LC
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 17 Octobre 2024
Jeudi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Ignace d'Antioche,
Évêque, Patriarche d'Antioche, Martyr, Docteur de l'Église (+ c.115).
Saint Osée, Prophète de l'Ancien
Testament (VIIIe siècle av. J.-C.)
Saint François Isidore Gagelin, Prêtre des
missions étrangères de Paris - martyr à Hué,
au Vietnam (+ 1833)
Bienheureuse Nathalie Vanot et ses Compagnes,
Martyres à Valenciennes (+ 1794)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1,1-10… Psaume 98(97),1.2-3ab.3cd-4.5-6… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11,47-54.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du
monde » (Ep 1, 1-10)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Paul, apôtre du Christ Jésus
par la volonté de Dieu,
à ceux qui sont sanctifiés et habitent Éphèse,
ceux qui croient au Christ Jésus.
À vous, la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
Béni soit Dieu, le Père
de notre Seigneur Jésus Christ !
Il nous a bénis et comblés
des bénédictions de l’Esprit,
au ciel, dans le Christ.
Il nous a choisis, dans le Christ,
avant la fondation du monde,
pour que nous soyons saints, immaculés
devant lui, dans l’amour.
Il nous a prédestinés
à être, pour lui, des fils adoptifs
par Jésus, le Christ.
Ainsi l’a voulu sa bonté,
à la louange de gloire de sa grâce,
la grâce qu’il nous donne
dans le Fils bien-aimé.
En lui, par son sang,
nous avons la rédemption,
le pardon de nos fautes.
C’est la richesse de la grâce
que Dieu a fait déborder jusqu’à nous
en toute sagesse et intelligence.
Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté,
selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ :
pour mener les temps à leur plénitude,
récapituler toutes choses dans le Christ,
celles du ciel et celles de la terre.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6
R/ Le Seigneur a fait connaître son salut. (cf. Ps 97, 2a)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !
Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !
ÉVANGILE :
« Cette génération devra rendre compte du sang de
tous les prophètes depuis le sang d’Abel jusqu’au sang
de Zacharie » (Lc 11, 47-54)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait :
« Quel malheur pour vous,
parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués.
Ainsi vous témoignez
que vous approuvez les actes de vos pères,
puisque eux-mêmes ont tué les prophètes,
et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit :
Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ;
parmi eux, ils en tueront et en persécuteront.
Ainsi cette génération devra rendre compte
du sang de tous les prophètes
qui a été versé depuis la fondation du monde,
depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie,
qui a péri entre l’autel et le sanctuaire.
Oui, je vous le déclare :
on en demandera compte à cette génération.
Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi,
parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ;
vous-mêmes n’êtes pas entrés,
et ceux qui voulaient entrer,
vous les en avez empêchés. »
Quand Jésus fut sorti de la maison,
les scribes et les pharisiens
commencèrent à s’acharner contre lui
et à le harceler de questions ;
ils lui tendaient des pièges pour traquer
la moindre de ses paroles.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Vous, les scribes
Vous, les scribes
Deux attitudes paralysantes pour la vie spirituelle sont stigmatisées aujourd’hui dans l’Évangile : Jésus s’en prend à ceux qui tuent les prophètes et à ceux qui enlèvent la clef de la science.
Tuer les prophètes, c’est la tentation de toutes les époques.
Les prophètes sont toujours gênants :
* - parce qu’ils laissent faire l’Esprit ;
* - parce qu’ils ont reçu de Dieu une mission de diagnostic spirituel et qu’ils voient toujours au-delà de l’événement brut : pour eux le moment présent (le kaïros) n’a de sens qu’en fonction du bonheur définitif que Dieu prépare à ceux qui l’aiment ;
* - parce qu’ils nous réfèrent à Dieu seul, avenir absolu, et réveillent en nous une insécurité salutaire.
De tout temps on a tué les prophètes, on a éliminé les porteurs de charismes. Mais de tout temps aussi se sont levés de faux prophètes qui n’avaient pas été envoyés ; et à toute époque il s’est trouvé des chrétiens pour imposer agressivement des charismes qu’ils avaient ou revendiquer des charismes qu’ils n’avaient pas. C’est pourquoi l’Église, suivant l’exemple de saint Paul, a dû rappeler bien des fois les trois critères qui authentifient les charismes :
* - les vrais charismes construisent toujours la communauté vivante ;
* - les porteurs de vrais charismes acceptent la régulation fraternelle,
* - et ils reconnaissent comme nécessaire et structurante l’autorité apostolique.
Le deuxième reproche du Seigneur s’adresse à ceux qui ont enlevé la clef de la science.
Pour eux, la vraie connaissance de Dieu est avant tout un domaine réservé. Ils savent où trouver cette richesse, et cela leur suffit. Ils n’entrent pas eux-mêmes pour l’explorer, et ils en condamnent la porte, oubliant ou négligeant tous ceux qui ont besoin de croire et d’espérer pour vivre.
Ne croyons pas que ce réflexe soit réservé dans l’Église à ceux qui enseignent, car la même tentation de possessivité guette tous ceux et toutes celles qui considèrent la foi comme un jardin fermé dont ils gardent jalousement l’accès. Même s’ils mesurent bien la grâce immense que représente l’amitié du Christ, il leur suffit de l’avoir reçue, et ils ne se soucient aucunement de partager avec d’autres leur joie et leur certitude.
Il est clair cependant qu’en s’adressant aux scribes Jésus vise particulièrement ceux qui ont un pouvoir sur l’opinion ou une responsabilité dans la formation des consciences. Ils peuvent ôter aux autres la clef de la connaissance par l’usage d’un jargon hermétique, par l’intransigeance de leurs thèses ou par des pressions idéologiques. Parfois même ils ferment la porte en s’en allant parce qu’ils ont perdu eux-mêmes l’envie d’entrer de nouveau, humblement, dans le jardin de la foi. Loin de se laisser mesurer par la parole de Dieu, ils deviennent eux-mêmes peu à peu la mesure de ce qu’ils acceptent de croire. Aucune vérité nouvelle ne pénètre désormais dans le coffre toujours scellé. Ils serrent les mains sur leur premier trésor, mais comme sur une chose inerte et morte ; ils ont mis la lumière sous le boisseau.
Dieu refuse cette stérilité, Dieu ne veut pas de ce gâchis, lui qui a envoyé son Unique dans le monde pour éclairer tout homme, lui qui veut briller dans le cœur de tout homme pour y faire resplendir la connaissance de sa gloire qui est sur la face du Christ. Il veut que tous parviennent à la vérité tout entière, et ce que les sages et les savants parfois ne savent plus estimer ni accueillir, Lui, le Père des lumières sait par quels chemins du cœur le révéler aux petits.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués.
Autre commentaire de ce jour.
Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus continue de dénoncer l’hypocrisie des pharisiens. Ils bâtissent des tombeaux aux prophètes pour réparer les fautes de leurs pères qui les avaient fait assassiner.
Mais ils ont les mêmes dispositions qu’eux : « Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués.
Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. »
En effet, pourquoi construire ou décorer les tombeaux des prophètes ? Pour honorer les prophètes ou pour se disculper d’être comme ses pères ?
Jésus va accuser les pharisiens de détourner l’honneur rendu aux prophètes au profit de leur déclaration d’innocence, ce qui revient finalement à condamner leurs pères.
Car chez ces légistes, la disculpation appelle l’inculpation. C’est en ce sens que ces pharisiens sont homicides (Cf. le parallèle en Mt 23, 29ss).
Et c’est cette inflexion de leur part vers la mort et non pas vers le Royaume que Jésus dénonce ici. Voilà comment ils se sont fermé les portes du Royaume des Cieux.
De plus, honorer ainsi les tombeaux des prophètes disparus, n’est-ce pas réduire la Parole de Dieu à ne pouvoir être portée que par des morts ? Par ses reproches, Jésus révèle à ces légistes le choix de mort qu’ils ont déjà fait.
Un prophète ou un apôtre pourrait bien intervenir et les appeler à la conversion, eux aussi le mettraient à mort.
N’est-ce pas d’ailleurs ce qui arrivera à Jésus, lui le prophète ultime, l’envoyé par excellence, l’intermédiaire parfait entre Dieu et les hommes à la fois pleinement homme et pleinement Dieu ?
A ce choix de mort, Jésus va opposer la Sagesse Divine. Les apôtres, ses envoyés, auront beau être tués, la Parole qu’ils proclament, la Sagesse qu’ils annoncent aura le dernier mot.
La Sagesse Divine, elle aussi a déjà pris sa décision : La Bonne Nouvelle sera proclamée et le Salut étendu à tous.
Et de surcroît, justice sera faite, il faudra répondre du sang innocent versé.
La dureté de ces propos vient de l’urgence de la situation. Jésus, la Sagesse incarnée, est là et ceux qui, par leur connaissance des Écritures, avaient les moyens de la discerner et de la faire connaître ont rejeté cet appel.
Ceux qui détenaient la clef qui donne accès à la connaissance de Dieu et au Salut ont refusé d’en user.
C’est ainsi que non seulement ils ne sont pas entrés dans le Royaume des Cieux survenu au milieu d’eux dans la personne même de Jésus Christ, mais qu’ils ont empêché les autres d’y accéder.
« Seigneur, donne-nous ton Esprit de Sagesse. Qu'il nous enseigne à te reconnaître dans ta Parole.
Qu’il nous fortifie dans le témoignage de notre Foi que nous avons à rendre chaque jour. Seigneur, que nous sachions accepter que par Parole tu nous reprennes pour nous sortir de tous nos choix de mort.
Que nous sachions aussi mettre résolument et courageusement nos pas dans tes pas sans craindre le sort réservé à ceux qui t’annoncent »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués
Autre commentaire de ce jour.
Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes,
alors que vos pères les ont tués
Jésus parle de malheur. Son langage est très clair, frappant. Nous pouvons dire nous aussi : « Cette parole est dure. Qui peut l’écouter ? » (Jn 6, 60). Déjà Moïse avait parlé avec clarté au peuple d’Israël : « Je mets devant vous la vie et le bonheur, la mort et le malheur » (Dt. 30, 15. Cf. Didaché 1, 1). Que sa parole résonne en nos cœurs. Croire et suivre Jésus n’est pas question de bons sentiments. C’est réussir ou rater sa vie. Au temps où on ne pense plus qu’au succès de l’argent, des études, de la gloire sous toutes ses formes, Jésus nous remet devant le sens même de l’existence : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » (Mc 8, 36). Dans ce contexte, suivre Jésus n’est plus indifférent pour personne. Cette perspective remet aussi ma foi en question : est-ce que je crois que Jésus seul peut me sauver du péché et de la mort, de l’échec total de ma vie, de la vie des autres ?
Jésus déclare malheureux ceux qui bâtissent des tombeaux pour les prophètes que leurs pères ont tué ainsi que ceux qui gardent la clef de la connaissance et empêchent les autres de se sauver (Jésus ne condamne pas le fait d’ensevelir les morts). Bâtir des tombeaux pour les prophètes tués par leurs pères, c’est parachever leur œuvre mauvaise. En cette année de la miséricorde, ne peut-on pas y voir une invitation à réviser nos habitudes de vie, à rompre avec nos habitudes qui ne sont pas en accord avec l’Évangile ? Relisons chacun de nos actes à la lumière de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église.
Le mystère de miséricorde. La parole de Jésus dans l’Apocalypse est comparée à une épée à double tranchant qui divise même les intentions les plus cachées dans nos cœurs. Jésus frappe à notre cœur pour l’inviter à la conversion. De si dures paroles échappées de son Cœur Miséricordieux ! Combien Jésus devait-il souffrir, doit-il souffrir de notre indifférence, des structures de péchés (pour le dire avec saint Jean-Paul II), de nos petites commodités pas forcément en accord avec l’Évangile mais si facilement justifiées ! Pensons à nos frères chrétiens persécutés, au père Jacques Hamel, à toutes les personnes qui souffrent et qui nous tendent la main. Pensons à toutes les fois où les prophètes, ceux qui réveillent les consciences, sont menacés. Oserons-nous devenir prophètes comme nous y invite notre vocation de baptisés pour proclamer l’Évangile ?
Le mystère de miséricorde. Jésus est ce prophète qui sera crucifié pour avoir parlé, pour avoir montré l’hypocrisie, pour avoir invité au pardon et avoir pardonné la femme adultère, Zachée le publicain, pour avoir guéri le jour du sabbat préférant l’amour de Dieu et du prochain à la loi. Que Jésus nous accorde le don de suivre ses pas au service du prochain.
Jésus, évite-moi le malheur de justifier mes actions peu évangéliques. Ouvre mes yeux pour retrouver le vrai chemin à ta suite. Ôte la poutre de mes yeux pour pouvoir aimer mon prochain et me mettre à son service. Apprends-moi à garder ta parole, à la mettre en pratique, à l’offrir à qui en a besoin pour que tous ceux qui m’entourent puissent réussir leur vie.
Père Louis Desclèves, LC
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Que devons-nous penser de ceux qui se donnent un nom et qui ne le sont pas ? Ainsi, beaucoup se disent chrétiens, mais ils ne le sont pas en réalité, parce qu’ils ne sont pas ce qu’ils disent, ni dans la vie, ni dans leurs habitudes, ni dans l’espérance, ni dans la charité » (Saint Augustin)
« Le propre de la tentation est d’adopter une apparence morale : elle ne nous invite pas directement à faire le mal, ce serait très maladroit. Elle fait sembler de nous montrer le meilleur. » (Benoit XVI)
« En toute sa vie, Jésus se montre comme notre modèle : il est "l’homme parfait” qui nous invite à devenir ses disciples et à le suivre : par son abaissement, il nous a donné un exemple à imiter, par sa prière, il attire à la prière, par sa pauvreté, il appelle à accepter librement le dénuement et les persécutions » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 520)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 18 Octobre 2024
Vendredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Fête de Saint Luc, Évangéliste et
compagnon de Saint Paul (Ier s.).
Saint Pierre d'Alcantara, Franciscain
déchaussé espagnol ou "Alcantarin" (1499-1562).
Vénérable Marie de Saint-François, Fondatrice des
Franciscaines de Notre Dame des Victoires (+ 1916).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
"Priez donc le Maître de la moisson"...
Tous les mots portent dans cette consigne toute simple de Jésus.
"Priez"... C'est la seule directive qu'il nous laisse, la seule solution qu'il nous propose, face au manque d'ouvriers et d'ouvrières pour la moisson de Dieu.
Car c'est Dieu qui prépare, qui appelle et qui envoie; mais il ne peut envoyer que ceux et celles qui auront répondu. Prier pour les vocations, c'est prier pour l'appel, et aussi pour les réponses, pour tous ceux et toutes celles qui ont commencé à répondre, qui luttent et souffrent pour répondre, pour tous ceux que déjà le Verbe de Dieu a fascinés et qui cherchent son visage.
Et nous prions non pas d'une prière résignée, mais d'une prière confiante; non pas battus d'avance, mais certains de la victoire de Jésus. Non pas dans l'impatience, mais dans la joie très douce de rejoindre l'idée de Dieu, le rêve de Dieu, le projet séculaire et universel du salut. Nous prions, non pas en gardant les yeux sur nos misères, notre impuissance et notre indignité, mais en contemplant le cœur de Dieu qui met sa joie à dépasser nos espérances.
Et en priant ainsi patiemment, quotidiennement, ne croyons pas que nous lassons Dieu. C'est nous qui risquons de nous lasser, en imaginant que Dieu n'entend pas, n'écoute pas, ou qu'il y met ... de la mauvaise volonté.
La volonté de Dieu est que nous demandions des bras pour la mission, tout comme nous demandons le pain pour chaque jour. Et Dieu, encore aujourd'hui, en chaque aujourd'hui, met sa joie à répondre, mais toujours à l'heure que Lui a choisie.
"Priez donc" ... Les ouvriers sont peu nombreux, donc priez. Priez parce qu'on manque de bras, parce qu'il y a pénurie.
Mais qui parle ici de manque, de pénurie? - C'est Jésus lui-même, qui choisissait et appelait! Qui se soucie des volontaires que Dieu va appeler ? - Jésus lui-même, qui vient d'envoyer devant lui, deux par deux, soixante-douze disciples! Au moment même où il envoie, Jésus constate que les ouvriers sont peu nombreux !
Si donc Jésus Messie, de son vivant sur terre, a perçu le manque, c'est que ce manque de bras durera aussi longtemps que la mission de l'Église. L'Église, son Église, n'a donc pas à s'étonner ni à désespérer devant la pénurie, car la disproportion entre l'immensité du travail et le petit nombre d'hommes disponibles dure depuis le temps de Jésus et durera jusqu'à sa venue en gloire.
Jusqu'à la Parousie l'Église, pour la moisson de Dieu, sera en manque d'ouvriers et d'ouvrières; jusqu'au dernier jour de la mission, l'Église priera en situation de pénurie. Il faut donc nous installer durablement dans la prière, dans l'imploration et dans la confiance; il faut nous préparer à demander à longueur de vie.
Ainsi, la prière pour les vocations ne sera pas seulement un moment ponctuel, un réveil saisonnier, mais une dimension de notre prière en Église, une pente de notre intercession communautaire.
"Priez le Maître de la moisson"
Voilà le formidable optimisme que Jésus lègue à sa communauté! Il ne dit pas : "Priez le Maître des labours", ni même : "le Maître des semailles", mais bien : "le Maître de la moisson". Les ouvriers et ouvrières du Seigneur ont parfois et même souvent l'impression que le monde est à l'abandon, que des secteurs entiers de la mission retournent en friche. En réalité, là où nous voyons des herbes folles, Dieu voit déjà la moisson qui lève. Pour Jésus également, pour Jésus missionnaire en Samarie, "déjà les champs étaient blancs pour la moisson" (Jn 4,35).
Quant à nous, jusqu'au dernier jour de la moisson, de cette moisson déjà sur pied, nous entrons dans la réussite de Dieu, dans son travail d'engrangement, et donc dans sa joie de semeur. Et parce que nous partageons déjà avec lui l'enthousiasme de la récolte, c'est à nous de lui réclamer un supplément de bras, un regain de cœur à l'ouvrage.
"Il les envoya deux par deux, et il leur dit : "Priez"!
Ceux qui sont envoyés sont aussi ceux qui prient pour la relève.
Ceux qui prient sont déjà envoyés; ils sont la preuve vivante que Dieu exauce toujours.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Les ouvriers de la moisson sont peu nombreux ! Souvent ou presque toujours en lisant cette parole de Jésus, on pense aux vocations « il nous faut plus de prêtres, plus de religieux, plus de religieuses ». Oui, bien sûr; mais, ce matin essayons de changer notre regard et notre façon de penser.
C’est à nous tous ici réunis que revient le rôle, mais je dirais plutôt la joie d’annoncer le règne de Dieu. A nous tous de nous prendre en main et d’aller de l’avant. Notre Pape François, dont beaucoup de paroles meublent cette méditation, nous dit « personne n’est inutile dans l’Église ; nous sommes tous nécessaires pour construire ce temple; car personne n’est plus important dans l’Église, nous sommes tous égaux devant Dieu ».
Alors, demandons-nous comment nous vivons notre manière d’être en Église ? Sommes-nous des pierres vivantes ou des pierres lasses, ennuyées, indifférentes ? Avez-vous vu, dit le pape François, comme il est laid de voir un chrétien las, ennuyé indifférent ? Non un chrétien doit être vivant, joyeux d’être chrétien. Tout comme les 72disciples qui reviennent tout joyeux d’avoir rempli leur mission.
Et pourquoi reviennent-ils joyeux d’avoir accompli leur mission ? Car la mission est parfois dure. Peut-être tout simplement parce qu’ils ont été choisis par le Christ; mais beaucoup plus sûrement parce qu’ils ont trouvé, là, l’occasion de mettre en valeur au service des autres les dons que Dieu leur a donnés. Et tous nous avons des dons; mais oui ! Et pourquoi peuvent-ils aller au milieu des loups : tout simplement parce que Jésus est avec eux. Combien se croient seuls ou se sentent parfois seuls (et Ça m’arrive à moi aussi), alors que Jésus est avec chacun de nous. C’est Malraux qui a dit qu’une civilisation de l’homme seul ne dure pas très longtemps. L’homme sans Dieu est toujours l’homme seul. Nous ne réalisons pas assez combien la présence de Dieu et le fait de la partager avec d’autres peut nous apporter une grande joie.
Comment ont-ils rempli leur mission ? Nous ne le savons pas exactement. Mais ils ont mangé chez les gens, ils ont accepté leur hospitalité, ils ont parlé avec les habitants qui ont eu alors tout loisir de les voir vivre. C’est très important parce que l’Évangile doit être annoncé par le témoignage de notre vie. Combien d’hommes et de femmes, de religieux ou religieuses et de prêtres peuvent aussi bien annoncer l’évangile par leur mode de vie, que de lui porter un puissant contre témoignage. Lanza Del Vasto disait que quiconque se hasarde à enseigner l’Évangile, risque de se voir dresser contre lui les grandes et terribles vérités qu’il a lui-même enseignées. Eh bien il faut se risquer; sans peur !
Et cette mission ils la remplissent « gratuitement » : Jésus nous dit de ne rien emporter avec nous. Là est tout le symbole de la grâce qui doit nous animer. Avez-vous déjà vu qu’on achète la grâce : elle est le don par excellence, tant pour celui qui la donne que pour celui qui la reçoit ! Cela est d’autant plus important à souligner à notre époque où la gratuité semble diminuer dans les relations interpersonnelles et où tout se vend ou s’achète. Et qu’avons-nous à proposer au monde ? Un Dieu, qui pour être notre ami ne demande rien, si ce n’est d’être accueilli. Car en quoi consiste le message que nous voulons communiquer au monde ?
Ça c’est une question que nous devons parfois nous poser, car elle nous oblige à préciser ce qui est le plus important pour nous. Ce que nous devons annoncer c’est l’Évangile, l’Évangile qui est destiné à tous, aux pauvres bien sûr en priorité, mais à tous. Car tous ont leur pauvreté qu’ils ne veulent ou ne peuvent pas souvent reconnaître. L’Évangile qui doit nous animer du dedans, qui doit nous faire vivre. Mais aussi, et peut-être surtout, l’Évangile qui doit nous pousser à aller vers les autres. Tout cela nous invite à ne pas rester enfermés en ghettos, en petits cercles où tout ronronne ( Karl Barth disait que si l’Église n’a d’autre but que son propre service, elle porte en elle les stigmates de la mort). Tout nous invite à ne pas avoir peur d’aller à contre courant; même si parfois il faut beaucoup de courage et de patience. Rappelez-vous ce leitmotiv que lançait Jean Paul II « N’ayez pas peur ! ». On va chercher parfois très loin le martyre : on oublie trop souvent qu’il est là, dans la perte de sa vie pour annoncer l’évangile, pour se consacrer aux pauvres, aux oubliés, à sa famille et à tant d’autres pour l’amour de Dieu.
Alors ce matin et toute cette semaine, réjouissons-nous. Pourquoi ? Parce que nos noms sont inscrits dans les cieux ; nos noms à chacun de nous que Dieu connaît personnellement. Et que cela soit pour nous la source d’une paix profonde; celle-là même que Dieu nous donne parce que nous le laissons entrer dans la maison de nos cœurs.
Frère Patrice, Moine de l'Abbaye de Notre Dame de Tamié
Il n’y a qu’un Évangile : c’est l’annonce inouïe, par Jésus, que Dieu est miséricorde. C’est cette bonne nouvelle que Luc, le compagnon de Paul, même s’il n’a jamais rencontré Jésus, a reçu de l’apôtre des nations païennes. Luc, «évangélisé» par Paul, a décidé après s’être soigneusement informé de tout, de devenir évangélisateur en écrivant un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous (Lc 1, 1).Luc nous révèle que le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu, qu’il est venu faire resplendir la vie par son Évangile (2 Tm 1, 10).
Le Jésus de Luc est le même que celui des autres évangélistes. Il est différent aussi. Tout au long de son évangile, Luc dégage un portrait de Jésus qui n’appartient qu’à lui. Il est, dit Dante, l’écrivain de la miséricorde de Dieu. Lui seul nous présente la parabole du bon samaritain, de la pécheresse pardonnée, de la brebis perdue, du père prodigue ou encore la parabole du riche et du pauvre Lazare. Lui seul nous raconte l’état d’âme des disciples d’Emmaüs et la compassion de Jésus cheminant avec eux. Lui seul nous présente l’empressement de Zachée, voleur notable, à le recevoir chez lui et à entendre Jésus lui dire que le bonheur est arrivé chez lui. Lui seul rapporte l’inouïe miséricorde de Jésus à accueillir aujourd’hui même, le bon larron dans son Royaume.
Dans cet épisode où il est question d’aller sur les routes deux par deux, Luc confirme que la mission du disciple, notre mission, est celle de montrer la miséricorde de Dieu. Ce qui caractérise les disciples est leur capacité de vivre entre eux de la miséricorde de Dieu. Deux par deux, pas seulement pour valoriser- ce qui serait très «sympa» - des relations cordiales, chaleureuses entre nous. Vous savez bien ici vivant en communauté, combien difficile est de vivre en permanence dans la douceur et la patience et de nous supporter les uns les autres avec amour pour garder l’unité dans l’esprit par le lien de la paix (Ep 4, 2-3). Deux par deux pour prier ensemble le maître de la moisson, mais aussi pour vivre une communion d’amour et de charité mutuelle. Pour montrer que l’harmonie et la paix entre nous est possible. Pour dire aux gens, pas seulement le penser, pas seulement le désirer, que le Royaume est parmi vous. Croyons-nous vraiment que nous sommes trésors d’évangile ?
Évangéliste de la miséricorde, Luc nous montre que Jésus n’a pas choisi des disciples parfaits. Son arrestation révèle plutôt qu’il a choisi une bande de fuyards qui se querellent entre eux pour savoir qui a la meilleure place. Certes, comme les disciples, nous ne sommes pas que cela, nous ne sommes pas d’abord cela, mais nous sommes aussi cela. Nous sommes une bande de fuyards envoyés porter la paix, en vivant transformés en témoins du Ressuscité.
Évangéliste de la miséricorde, Luc atteste que Jésus n’a pas exigé de son équipe initiale une tolérance zéro parce qu’il savait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme (Jn 2, 25). (J’ouvre une parenthèse pour souligner le courage de Benoît XVI d’en appeler à cette tolérance zéro en regard des comportements sexuels de pasteurs). Jésus n’a pas appelé des saints. Il leur a demandé d’en prendre seulement le chemin.
En ce lendemain de la canonisation d’un «québécois pure laine», cette miséricorde de Dieu, nous pouvons l’observer dans le regard que Jésus portait sur ce portier illettré et qu’il portait à son tour sur chacun de ceux et celles qui venaient vers lui. Nous pouvons lui appliquer ce que Cassien au IVe siècle, écrivait à propos des saints :
Ils ne se prévalaient aucunement du pouvoir qu'ils avaient d'opérer des merveilles. Ils confessaient [….] qu’ils n'y étaient pour rien, mais que la miséricorde du Seigneur avait tout fait. Si on admirait leurs miracles, ils repoussaient la gloire humaine avec ces paroles empruntées aux apôtres : « Frères, pourquoi vous étonner de cela ? Pourquoi tenir les yeux fixés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre ferveur que nous avons fait marcher cet homme ? » (Ac 3, 12) Personne, à leur sens, ne devait être loué pour les dons et les merveilles de Dieu […]
Apprenons de Luc, apprenons de la vie du Frère André que Jésus n’est qu’humilité et miséricorde, mais que c’est par nous que cette miséricorde de manifeste. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 18 Octobre 2024
Vendredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église Célèbre la Fête de Saint Luc, Évangéliste et
compagnon de Saint Paul (Ier s.).
Saint Pierre d'Alcantara, Franciscain
déchaussé espagnol ou "Alcantarin" (1499-1562).
Vénérable Marie de Saint-François, Fondatrice des
Franciscaines de Notre Dame des Victoires (+ 1916).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 4,9-17b… Psaume 145(144),10-11.12-13ab.17-18… Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,1-9.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Luc est seul avec moi » (2 Tm 4, 10-17b)
Lecture de la deuxième Lettre de Saint Paul
Apôtre à Timothée
Bien-aimé,
Démas m’a abandonné par amour de ce monde,
et il est parti pour Thessalonique.
Crescent est parti pour la Galatie,
et Tite pour la Dalmatie.
Luc est seul avec moi.
Amène Marc avec toi,
il m’est très utile pour le ministère.
J’ai envoyé Tychique à Éphèse.
En venant, rapporte-moi le manteau
que j’ai laissé à Troas chez Carpos.
Apporte-moi aussi mes livres, surtout les parchemins.
Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal.
Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
Toi aussi, prends garde à cet individu,
car il s’est violemment opposé à nos paroles.
La première fois que j’ai présenté ma défense,
personne ne m’a soutenu :
tous m’ont abandonné.
Que cela ne soit pas retenu contre eux.
Le Seigneur, lui, m’a assisté.
Il m’a rempli de force
pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile
s’accomplisse jusqu’au bout
et que toutes les nations l’entendent.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 144 (145), 10-11, 12-13ab, 17-18
R/ Que tes fidèles, Seigneur,
disent la gloire de ton règne. (cf. Ps 144, 12)
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits,
Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
ÉVANGILE :
« La moisson est abondante, mais les ouvriers
sont peu nombreux » (Lc 10, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
C’est moi qui vous ai choisis du milieu du monde,
afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.
Alléluia. (cf. Jn 15, 16)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
parmi les disciples,
le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Des ouvriers pour la moisson (Lc 10,1-2)
Des ouvriers pour la moisson (Lc 10,1-2)
"Priez donc le Maître de la moisson"...
Tous les mots portent dans cette consigne toute simple de Jésus.
"Priez"... C'est la seule directive qu'il nous laisse, la seule solution qu'il nous propose, face au manque d'ouvriers et d'ouvrières pour la moisson de Dieu.
Car c'est Dieu qui prépare, qui appelle et qui envoie; mais il ne peut envoyer que ceux et celles qui auront répondu. Prier pour les vocations, c'est prier pour l'appel, et aussi pour les réponses, pour tous ceux et toutes celles qui ont commencé à répondre, qui luttent et souffrent pour répondre, pour tous ceux que déjà le Verbe de Dieu a fascinés et qui cherchent son visage.
Et nous prions non pas d'une prière résignée, mais d'une prière confiante; non pas battus d'avance, mais certains de la victoire de Jésus. Non pas dans l'impatience, mais dans la joie très douce de rejoindre l'idée de Dieu, le rêve de Dieu, le projet séculaire et universel du salut. Nous prions, non pas en gardant les yeux sur nos misères, notre impuissance et notre indignité, mais en contemplant le cœur de Dieu qui met sa joie à dépasser nos espérances.
Et en priant ainsi patiemment, quotidiennement, ne croyons pas que nous lassons Dieu. C'est nous qui risquons de nous lasser, en imaginant que Dieu n'entend pas, n'écoute pas, ou qu'il y met ... de la mauvaise volonté.
La volonté de Dieu est que nous demandions des bras pour la mission, tout comme nous demandons le pain pour chaque jour. Et Dieu, encore aujourd'hui, en chaque aujourd'hui, met sa joie à répondre, mais toujours à l'heure que Lui a choisie.
"Priez donc" ... Les ouvriers sont peu nombreux, donc priez. Priez parce qu'on manque de bras, parce qu'il y a pénurie.
Mais qui parle ici de manque, de pénurie? - C'est Jésus lui-même, qui choisissait et appelait! Qui se soucie des volontaires que Dieu va appeler ? - Jésus lui-même, qui vient d'envoyer devant lui, deux par deux, soixante-douze disciples! Au moment même où il envoie, Jésus constate que les ouvriers sont peu nombreux !
Si donc Jésus Messie, de son vivant sur terre, a perçu le manque, c'est que ce manque de bras durera aussi longtemps que la mission de l'Église. L'Église, son Église, n'a donc pas à s'étonner ni à désespérer devant la pénurie, car la disproportion entre l'immensité du travail et le petit nombre d'hommes disponibles dure depuis le temps de Jésus et durera jusqu'à sa venue en gloire.
Jusqu'à la Parousie l'Église, pour la moisson de Dieu, sera en manque d'ouvriers et d'ouvrières; jusqu'au dernier jour de la mission, l'Église priera en situation de pénurie. Il faut donc nous installer durablement dans la prière, dans l'imploration et dans la confiance; il faut nous préparer à demander à longueur de vie.
Ainsi, la prière pour les vocations ne sera pas seulement un moment ponctuel, un réveil saisonnier, mais une dimension de notre prière en Église, une pente de notre intercession communautaire.
"Priez le Maître de la moisson"
Voilà le formidable optimisme que Jésus lègue à sa communauté! Il ne dit pas : "Priez le Maître des labours", ni même : "le Maître des semailles", mais bien : "le Maître de la moisson". Les ouvriers et ouvrières du Seigneur ont parfois et même souvent l'impression que le monde est à l'abandon, que des secteurs entiers de la mission retournent en friche. En réalité, là où nous voyons des herbes folles, Dieu voit déjà la moisson qui lève. Pour Jésus également, pour Jésus missionnaire en Samarie, "déjà les champs étaient blancs pour la moisson" (Jn 4,35).
Quant à nous, jusqu'au dernier jour de la moisson, de cette moisson déjà sur pied, nous entrons dans la réussite de Dieu, dans son travail d'engrangement, et donc dans sa joie de semeur. Et parce que nous partageons déjà avec lui l'enthousiasme de la récolte, c'est à nous de lui réclamer un supplément de bras, un regain de cœur à l'ouvrage.
"Il les envoya deux par deux, et il leur dit : "Priez"!
Ceux qui sont envoyés sont aussi ceux qui prient pour la relève.
Ceux qui prient sont déjà envoyés; ils sont la preuve vivante que Dieu exauce toujours.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Les soixante-douze en mission annoncent la joie du règne de Dieu
Autre commentaire de ce jour.
Les soixante-douze en mission annoncent la joie du règne de Dieu
Les ouvriers de la moisson sont peu nombreux ! Souvent ou presque toujours en lisant cette parole de Jésus, on pense aux vocations « il nous faut plus de prêtres, plus de religieux, plus de religieuses ». Oui, bien sûr; mais, ce matin essayons de changer notre regard et notre façon de penser.
C’est à nous tous ici réunis que revient le rôle, mais je dirais plutôt la joie d’annoncer le règne de Dieu. A nous tous de nous prendre en main et d’aller de l’avant. Notre Pape François, dont beaucoup de paroles meublent cette méditation, nous dit « personne n’est inutile dans l’Église ; nous sommes tous nécessaires pour construire ce temple; car personne n’est plus important dans l’Église, nous sommes tous égaux devant Dieu ».
Alors, demandons-nous comment nous vivons notre manière d’être en Église ? Sommes-nous des pierres vivantes ou des pierres lasses, ennuyées, indifférentes ? Avez-vous vu, dit le pape François, comme il est laid de voir un chrétien las, ennuyé indifférent ? Non un chrétien doit être vivant, joyeux d’être chrétien. Tout comme les 72disciples qui reviennent tout joyeux d’avoir rempli leur mission.
Et pourquoi reviennent-ils joyeux d’avoir accompli leur mission ? Car la mission est parfois dure. Peut-être tout simplement parce qu’ils ont été choisis par le Christ; mais beaucoup plus sûrement parce qu’ils ont trouvé, là, l’occasion de mettre en valeur au service des autres les dons que Dieu leur a donnés. Et tous nous avons des dons; mais oui ! Et pourquoi peuvent-ils aller au milieu des loups : tout simplement parce que Jésus est avec eux. Combien se croient seuls ou se sentent parfois seuls (et Ça m’arrive à moi aussi), alors que Jésus est avec chacun de nous. C’est Malraux qui a dit qu’une civilisation de l’homme seul ne dure pas très longtemps. L’homme sans Dieu est toujours l’homme seul. Nous ne réalisons pas assez combien la présence de Dieu et le fait de la partager avec d’autres peut nous apporter une grande joie.
Comment ont-ils rempli leur mission ? Nous ne le savons pas exactement. Mais ils ont mangé chez les gens, ils ont accepté leur hospitalité, ils ont parlé avec les habitants qui ont eu alors tout loisir de les voir vivre. C’est très important parce que l’Évangile doit être annoncé par le témoignage de notre vie. Combien d’hommes et de femmes, de religieux ou religieuses et de prêtres peuvent aussi bien annoncer l’évangile par leur mode de vie, que de lui porter un puissant contre témoignage. Lanza Del Vasto disait que quiconque se hasarde à enseigner l’Évangile, risque de se voir dresser contre lui les grandes et terribles vérités qu’il a lui-même enseignées. Eh bien il faut se risquer; sans peur !
Et cette mission ils la remplissent « gratuitement » : Jésus nous dit de ne rien emporter avec nous. Là est tout le symbole de la grâce qui doit nous animer. Avez-vous déjà vu qu’on achète la grâce : elle est le don par excellence, tant pour celui qui la donne que pour celui qui la reçoit ! Cela est d’autant plus important à souligner à notre époque où la gratuité semble diminuer dans les relations interpersonnelles et où tout se vend ou s’achète. Et qu’avons-nous à proposer au monde ? Un Dieu, qui pour être notre ami ne demande rien, si ce n’est d’être accueilli. Car en quoi consiste le message que nous voulons communiquer au monde ?
Ça c’est une question que nous devons parfois nous poser, car elle nous oblige à préciser ce qui est le plus important pour nous. Ce que nous devons annoncer c’est l’Évangile, l’Évangile qui est destiné à tous, aux pauvres bien sûr en priorité, mais à tous. Car tous ont leur pauvreté qu’ils ne veulent ou ne peuvent pas souvent reconnaître. L’Évangile qui doit nous animer du dedans, qui doit nous faire vivre. Mais aussi, et peut-être surtout, l’Évangile qui doit nous pousser à aller vers les autres. Tout cela nous invite à ne pas rester enfermés en ghettos, en petits cercles où tout ronronne ( Karl Barth disait que si l’Église n’a d’autre but que son propre service, elle porte en elle les stigmates de la mort). Tout nous invite à ne pas avoir peur d’aller à contre courant; même si parfois il faut beaucoup de courage et de patience. Rappelez-vous ce leitmotiv que lançait Jean Paul II « N’ayez pas peur ! ». On va chercher parfois très loin le martyre : on oublie trop souvent qu’il est là, dans la perte de sa vie pour annoncer l’évangile, pour se consacrer aux pauvres, aux oubliés, à sa famille et à tant d’autres pour l’amour de Dieu.
Alors ce matin et toute cette semaine, réjouissons-nous. Pourquoi ? Parce que nos noms sont inscrits dans les cieux ; nos noms à chacun de nous que Dieu connaît personnellement. Et que cela soit pour nous la source d’une paix profonde; celle-là même que Dieu nous donne parce que nous le laissons entrer dans la maison de nos cœurs.
Frère Patrice, Moine de l'Abbaye de Notre Dame de Tamié
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Évangéliste Luc
Autre commentaire de ce jour.
Évangéliste Luc
Il n’y a qu’un Évangile : c’est l’annonce inouïe, par Jésus, que Dieu est miséricorde. C’est cette bonne nouvelle que Luc, le compagnon de Paul, même s’il n’a jamais rencontré Jésus, a reçu de l’apôtre des nations païennes. Luc, «évangélisé» par Paul, a décidé après s’être soigneusement informé de tout, de devenir évangélisateur en écrivant un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous (Lc 1, 1).Luc nous révèle que le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu, qu’il est venu faire resplendir la vie par son Évangile (2 Tm 1, 10).
Le Jésus de Luc est le même que celui des autres évangélistes. Il est différent aussi. Tout au long de son évangile, Luc dégage un portrait de Jésus qui n’appartient qu’à lui. Il est, dit Dante, l’écrivain de la miséricorde de Dieu. Lui seul nous présente la parabole du bon samaritain, de la pécheresse pardonnée, de la brebis perdue, du père prodigue ou encore la parabole du riche et du pauvre Lazare. Lui seul nous raconte l’état d’âme des disciples d’Emmaüs et la compassion de Jésus cheminant avec eux. Lui seul nous présente l’empressement de Zachée, voleur notable, à le recevoir chez lui et à entendre Jésus lui dire que le bonheur est arrivé chez lui. Lui seul rapporte l’inouïe miséricorde de Jésus à accueillir aujourd’hui même, le bon larron dans son Royaume.
Dans cet épisode où il est question d’aller sur les routes deux par deux, Luc confirme que la mission du disciple, notre mission, est celle de montrer la miséricorde de Dieu. Ce qui caractérise les disciples est leur capacité de vivre entre eux de la miséricorde de Dieu. Deux par deux, pas seulement pour valoriser- ce qui serait très «sympa» - des relations cordiales, chaleureuses entre nous. Vous savez bien ici vivant en communauté, combien difficile est de vivre en permanence dans la douceur et la patience et de nous supporter les uns les autres avec amour pour garder l’unité dans l’esprit par le lien de la paix (Ep 4, 2-3). Deux par deux pour prier ensemble le maître de la moisson, mais aussi pour vivre une communion d’amour et de charité mutuelle. Pour montrer que l’harmonie et la paix entre nous est possible. Pour dire aux gens, pas seulement le penser, pas seulement le désirer, que le Royaume est parmi vous. Croyons-nous vraiment que nous sommes trésors d’évangile ?
Évangéliste de la miséricorde, Luc nous montre que Jésus n’a pas choisi des disciples parfaits. Son arrestation révèle plutôt qu’il a choisi une bande de fuyards qui se querellent entre eux pour savoir qui a la meilleure place. Certes, comme les disciples, nous ne sommes pas que cela, nous ne sommes pas d’abord cela, mais nous sommes aussi cela. Nous sommes une bande de fuyards envoyés porter la paix, en vivant transformés en témoins du Ressuscité.
Évangéliste de la miséricorde, Luc atteste que Jésus n’a pas exigé de son équipe initiale une tolérance zéro parce qu’il savait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme (Jn 2, 25). (J’ouvre une parenthèse pour souligner le courage de Benoît XVI d’en appeler à cette tolérance zéro en regard des comportements sexuels de pasteurs). Jésus n’a pas appelé des saints. Il leur a demandé d’en prendre seulement le chemin.
En ce lendemain de la canonisation d’un «québécois pure laine», cette miséricorde de Dieu, nous pouvons l’observer dans le regard que Jésus portait sur ce portier illettré et qu’il portait à son tour sur chacun de ceux et celles qui venaient vers lui. Nous pouvons lui appliquer ce que Cassien au IVe siècle, écrivait à propos des saints :
Ils ne se prévalaient aucunement du pouvoir qu'ils avaient d'opérer des merveilles. Ils confessaient [….] qu’ils n'y étaient pour rien, mais que la miséricorde du Seigneur avait tout fait. Si on admirait leurs miracles, ils repoussaient la gloire humaine avec ces paroles empruntées aux apôtres : « Frères, pourquoi vous étonner de cela ? Pourquoi tenir les yeux fixés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre ferveur que nous avons fait marcher cet homme ? » (Ac 3, 12) Personne, à leur sens, ne devait être loué pour les dons et les merveilles de Dieu […]
Apprenons de Luc, apprenons de la vie du Frère André que Jésus n’est qu’humilité et miséricorde, mais que c’est par nous que cette miséricorde de manifeste. AMEN.
Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Quiconque aime Dieu regarde l’Évangile comme écrit à son intention et comme un présent qui lui aurait été fait personnellement, assorti de la mission de conserver ce joyau si précieux » (Saint Bède le Vénérable)
« Saint Luc nous introduit à la connaissance de la lumière discrète, et en même temps pénétrante, qui se dégage de la Parole de Dieu, et qui illumine la réalité et les événements de l’histoire » (Saint Jean-Paul II)
« Trois paraboles principales sur la prière nous sont transmises par S. Luc : La première, "l’ami importun" ; (cf. Lc 11, 5-13), invite à une prière instante : (…). La deuxième, "la veuve importune" (cf. Lc 18, 1-8), est centrée sur l’une des qualités de la prière : il faut toujours prier sans se lasser (…) La troisième parabole, "le pharisien et le publicain" (cf. Lc 18, 9-14), concerne l’humilité du cœur qui prie (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.613)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 19 Octobre 2024
Samedi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saints Jean de
Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, Martyrs (+ 1649)
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Paul de la Croix,
Fondateur des Passionistes (1694-1775).
Saint Néhémie, Gouverneur de Juda,
Ancien Testament
Saint Joël, Prophète de l'Ancien Testament
(IVe siècle av. J.-C.)
Bienheureuse Agnès de Jésus, Dominicaine
(1602-1634).
Bienheureux Jerzy Popieluszko, Prêtre et
Martyr (1947-1984).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
L'Évangile, aujourd'hui, rapproche trois paroles de Jésus, qui évoquent tour à tour le rôle des trois personnes divines: - le Père, Dieu du jugement ultime (v.8-9) et du pardon (v.10);
- Jésus, le Fils de l'Homme, que l'on peut confesser dans la foi, mais aussi renier;
- l'Esprit Saint, qui inspire notre parole de témoins, mais contre qui l'homme, dans sa folie, peut blasphémer.
Il n'est pas facile de préciser, à partir des Évangiles, ce qu'est le blasphème contre l'Esprit.
Dans l'épisode de Béelzéboul (Mc 3,28s), ce blasphème consiste à prétendre que Jésus est habité par l'esprit du mal, alors même qu'il chasse les démons. Résister à l'Esprit, c'est donc contester la puissance efficace de Dieu, c'est nier sa volonté de salut, c'est discréditer les envoyés de Dieu, comme Étienne le reprochera à ses adversaires, quelques instants avant d'être lapidé: "Nuques raides, oreilles et cœurs endurcis, toujours vous résistez, vous, à l'Esprit, l'Esprit Saint. [..] Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté?" (Ac 7,51s).
Jésus comprenait et était prêt à tolérer qu'on se méprenne sur sa personne; mais il s'est montré sévère pour ceux qui refusaient de voir en lui l'Esprit Saint à l'œuvre. Sa parole sur le blasphème a été par la suite lue à plusieurs niveaux, à la lumière des difficultés apparues dans la vie de l'Église.
On a compris "la parole contre le Fils de l'Homme" comme le rejet de Jésus par ses contemporains durant son ministère, et ce rejet était pardonnable; et l'on a pensé que le blasphème contre l'Esprit Saint, faute irrémissible, consistait à récuser Jésus alors que l'Esprit Saint, donné à la Pentecôte, était visiblement à l'œuvre, accompagnant les disciples, authentifiant leur prédication et les fortifiant dans leur martyre.
Un peu plus tard, Origène expliquera, avec d'autres Pères de l'Église: "Parler contre le Fils de l'Homme, c'est pardonnable, parce que c'est le fait de non-croyants, avant le baptême; parler contre le Saint-Esprit, c'est une apostasie impardonnable de la part de ceux qui sont devenus des disciples du Christ", (cf. Hb 6,4-6).
La parole, sévère, sur le blasphème contre l'Esprit Saint, doit, bien sûr, se comprendre à partir de l'enseignement de Jésus sur le désir de pardon qui habite le cœur de Dieu. Jamais Dieu ne ferme son cœur à un fils qui se repent et qui prend le chemin du retour. Le péché impardonnable, ce n'est pas le simple refus du message de Jésus ou du témoignage de ses disciples, car bien des hommes s'en détournent loyalement, mais c'est la persistance dans une attitude volontaire de refus ou de rejet, alors que la lumière de Jésus a déjà pénétré le cœur de l'homme et que l'homme a perçu déjà à quel choix de vie l'invite l'Esprit de Dieu.
La lumière est toujours proposée, mais l'homme peut préférer ses ténèbres.
Le pardon est toujours ouvert, mais l'homme peut toujours librement s'y fermer.
Rien n'est irréversible dans le cœur de Dieu, mais la solitude de l'homme peut durer aussi longtemps que ses refus.
Jésus, dans son enseignement, aimait opposer deux attitudes, pour rappeler à tous le devoir de choisir. Les deux fils (Lc 15,11-32; Mt 21,28-30), le bon arbre et l'arbre mauvais (Lc 6,43s), le trésor de l'homme bon et le mauvais fond du mauvais (6,45), la maison sur le roc et la maison sur le sable (6,47s): autant d'images par lesquelles Jésus replaçait chaque disciple devant des options courageuses.
Nous avons parfois du mal à concilier l'immense miséricorde de Dieu et ces appels de Jésus à une attitude responsable. Jésus, lui, affirme avec force les deux à la fois, et il ne renonce jamais à nous proposer les nécessaires dépassements, car il veut nous donner la force d'accomplir ce qu'il nous commande.
Sa pédagogie est exigeante, mais nous y voyons, dans la foi, un signe de son amour et de sa volonté de nous faire vivre. Son propos est clair, pour nous qui croyons à sa bonté; mais cela ne nous autorise à aucun jugement sur le prochain. Seul Dieu pourrait dire d'un homme: "son refus est coupable, il blasphème contre l'Esprit Saint", parce que seul le regard de Dieu peut sonder "ce qui est en l'homme" (1 Co 2,11). Seul Dieu est capable de juger, parce que son amour va aussi loin que sa connaissance, et même lorsque nous voulons nous juger nous-mêmes, nous sommes renvoyés immédiatement à cet amour qui prend en Dieu sa source. Mais nous avons mieux à faire: ce qui nous revient, et ce qui fait notre bonheur, c'est de rester ouverts à la parole dérangeante de Jésus, vulnérables à ses invitations, et spontanément à l'écoute de son Esprit.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
Jésus s’adresse à ceux qu’il vient d’appeler « ses amis » et dont « les cheveux sont tous comptés ». C’est dans cet amour de prédilection qu’ils devront puiser la force de soutenir les assauts de leurs détracteurs, car le disciple n’est pas au-dessus de son maître, et doit se préparer à subir comme lui la persécution (cf. Jn 15, 20).
« Celui qui se sera prononcé pour moi - c’est-à-dire pour Jésus, le Verbe fait chair - le Fils de l’homme - c’est-à-dire le Christ exalté à la droite du Père - se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu - qui représentent le tribunal divin ». Le témoignage que le disciple doit rendre devant les hommes concerne donc la divinité de son maître, en qui s’accomplit la prophétie de Daniel : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (Dn 7, 13-14).
Seul l’Esprit Saint peut attester que « Jésus-Christ est le Seigneur pour la gloire de Dieu le Père » (Ph 2, 11) ; et c’est précisément parce que le Christ glorifié va envoyer d’auprès du Père (Jn 15, 26) l’Esprit de vérité (Jn 14, 17) que ses disciples pourront témoigner de lui devant les hommes (Ac 1, 8), comme lui-même, Jésus, a témoigné en faveur du Père (Jn 17, 4). Le disciple qui « se prononce pour son maître devant les hommes », manifeste donc qu’il a accueilli l’Esprit, en qui il n’est plus qu’un avec Jésus, comme celui-ci ne fait qu’un avec son Père (Jn 17, 21). C’est pourquoi « le Fils de l’homme se prononcera pour lui devant les anges de Dieu ».
Certes tous n’ont pas reçu l’Esprit Saint ; tous ne sont pas introduits « dans la vérité tout entière » (cf. Jn 16, 13) concernant le Fils de l’homme. Aussi n’est-il pas étonnant que ceux qui n’ont pas (encore) accueilli « l’Esprit de vérité » qui procède du Père et qui rend témoignage en faveur de Jésus (Jn 15, 26), disent « une parole contre le Fils de l’homme ». Cela leur sera pardonné en raison de leur ignorance - comme Saul obtiendra le pardon pour sa participation au meurtre d’Etienne (Ac 7, 58). Bien plus : c’est Jésus lui-même qui intercède pour eux auprès de son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Mais malheureux celui qui ayant reçu le témoignage de l’Esprit attestant la seigneurie de Jésus, vient à le renier devant les hommes. S’étant coupé délibérément de son Sauveur, il se retrouve seul, sans personne pour « se prononcer pour lui devant les anges de Dieu », personne pour lui pardonner ses péchés.
En entendant ces paroles de Notre-Seigneur, on comprend que les premières générations chrétiennes redoutaient avant tout le péché d’apostasie, qui rompt la communion au Christ et coupe de la communauté du salut. Par contre, comment ne pas être interloqué par la légèreté avec laquelle nos contemporains traitent leur baptême, ne considérant le don gratuit de la filiation divine dans l’Esprit ni comme un privilège, ni comme une responsabilité. Renier devant les hommes la foi au Christ Jésus, Seigneur et Sauveur, telle qu’ils l’ont reçue de l’Eglise ne leur pose aucun problème : chacun n’est-il pas libre de se construire son propre corps de croyance en fonction de ses attraits ou de ses besoins du moment, et en s’inspirant des autres traditions religieuses ? Le subjectivisme et le relativisme ont hélas étouffé la flamme de l’Esprit dans le cœur de bien des baptisés, au point que certains d’entre eux ont honte du si beau nom de « chrétien ».
Dans le contexte culturel particulièrement difficile que nous traversons en ce début de millénaire, redisons avec ferveur la prière que Jésus a enseignée à ses disciples. L’invocation finale : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation, mais délivre-nous du mal » doit être entendue sur l’horizon de ce qui est évoqué dans l’évangile de ce jour : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation de l’apostasie, mais délivre-nous du Malin » qui cherche à nous faire blasphémer contre l’Esprit en reniant le Christ en face des hommes. Et si nous avons peur de manquer de courage pour témoigner face au mépris, à l’ironie, au sarcasme, voire aux persécutions que notre monde réserve à ceux qui osent annoncer ouvertement leur appartenance au Christ, souvenons-nous de cette parole de consolation et de réconfort de Notre-Seigneur : « Ne vous tourmentez pas pour savoir comment vous défendre ou comment parler. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure même ce qu’il faudra dire ».
Père Philippe Linck
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C’est un appel à une prise de risque que nous venons d’entendre. Risquer d’affirmer notre foi en Jésus n’est pas de tout repos. C’est autre chose qu’une décision casse-cou, que de faire du sur-place, que de mourir à petit feu, que de s’enfoncer dans une vie routinière. Refuser le risque, c’est vivre sans horizon. La vie se renouvelle dans le risque.
Aujourd’hui, beaucoup disent connaître Jésus, mais ne le reconnaissent pas. Nous sommes comme ces villageois écoutant Jésus dans le temple (Cf. Mc 6, 1-6). Tu n’es que le fils de Joseph. Il y a une différence entre savoir et reconnaître. On peut savoir, connaître diverses choses sur une personne, se faire une idée sur elle. C’est une connaissance superficielle, ordinaire, par ouï-dire, faite souvent de préjuger. Quand on a des idées toutes faites sur quelqu’un, il n’est pas facile de changer d’avis. Augustin disait : j’ai peur de ne pas te reconnaître, Seigneur.
Nous connaissons Jésus par sa mort horrible, offerte pour nous sauver. C’est la reconnaissance de la manière d’agir de Jésus d’avant Pâques, du Jésus historique qui donne au Jésus d’après Pâques sa vraie notoriété. Le Jésus d’avant Pâques est un ministre de libération. Un vrai sauveur. Il s’engage avec la sagesse que lui reconnaissent les gens dans le temple à restaurer la dignité de chaque personne. Il s’oppose ouvertement à une culture religieuse et politique qui exclue beaucoup de monde, aux intégristes de la loi qui « possèdent » la vérité, aux propriétaires fonciers qui réjouissent les responsables du Temple en versant beaucoup d’argent dans les troncs (Cf. Mc 12, 41-44). Il confronte ceux qui oppriment ses contemporains. Ce Jésus-là est « sauveur ».
Le Jésus d’avant Pâques dérange beaucoup de monde par ses prises de position devant la situation chaotique d'une société marquée par des inégalités, génératrice d'exclusion et d'intolérance. Il en a payé le prix. Souvent, ce qui s’affiche dans nos mémoires, c’est le Jésus venu du ciel nous sauver du mal. Les exégètes nous font découvrir que le Jésus d’avant Pâques est le plus humain des humains.
Humain, Jésus passe sa vie à ébranler des structures inhumaines de rejet des « pas corrects » au regard de la loi. Le pape François reconnait dans une homélie que nous avons rangé depuis longtemps notre enthousiasme et nos rêves[1] devant le projet de fraternité, de solidarité qui marque la vie de Jésus. Chaque dimanche, notre Credo nous présente le Jésus d’après Pâques. Il passe sous silence son combat pour la dignité de chaque personne. Le Jésus d’avant Pâques nous montre de quel bois il se chauffe, au nom de quel Père il agit.
Aujourd’hui, ceux qui prennent position contre les entraves à la dignité humaine bafouée continuent le projet de Jésus qu’ils soient croyants ou pas. Ce qui est déplorable, c’est que beaucoup attendent que les choses changent sans rien faire pour changer la situation. C’est une belle imposture, une belle façon de se désister, de connaître Jésus sans le reconnaître. La question fondamentale de tout croyant est de se demander : qu’est-ce que je fais pour changer des choses ? Ce qui est tragique, c’est que le vaste rêve de Jésus qu’il appelle son royaume ne peut sortir de terre sans nous. Que la foi a besoin de notre foi pour sortir de terre.
Les cours de catéchèse éduquent au Credo. Ils n’éveillent que rarement à développer les dons que chacun possède pour allumer le feu sous la cendre. Chrétiens, nous sommes appelés à risquer l’invention d’une parole neuve, jamais entendue pour la majorité de nos proches. Qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas, ils sauront qu’il y a un chrétien au milieu d’eux (Cf. Ez 2,5).
À votre contemplation : Thérèse d’Avila s’interrogeait à savoir pourquoi Dieu l’a choisie. Elle s’entend répondre : sers-moi sans te demander pourquoi (Cf. 7e demeure). Ce qui s’applique à Abraham s’applique aussi à nous. Je fais de toi l’ancêtre d’une foule de croyants. AMEN.
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Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
---
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 19 Octobre 2024
Samedi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saints Jean de
Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, Martyrs (+ 1649)
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Paul de la Croix,
Fondateur des Passionistes (1694-1775).
Saint Néhémie, Gouverneur de Juda,
Ancien Testament
Saint Joël, Prophète de l'Ancien Testament
(IVe siècle av. J.-C.)
Bienheureuse Agnès de Jésus, Dominicaine
(1602-1634).
Bienheureux Jerzy Popieluszko, Prêtre et
Martyr (1947-1984).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1, 15-23... Psaume 8, 2-3a.4-5.6-7... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12, 8-12.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Plaçant le Christ plus haut que tout, Dieu a fait de lui
la tête de l’Église qui est son corps » (Ep 1, 15-23)
Lecture de la Lettre de Saint Paul
Apôtre aux Epphésiens
Frères,
ayant entendu parler de la foi que vous avez dans le Seigneur Jésus,
et de votre amour pour tous les fidèles,
je ne cesse pas de rendre grâce,
quand je fais mémoire de vous dans mes prières :
que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ,
le Père dans sa gloire,
vous donne un esprit de sagesse
qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître.
Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur,
pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel,
la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles,
et quelle puissance incomparable
il déploie pour nous, les croyants :
c’est l’énergie, la force, la vigueur
qu’il a mise en œuvre dans le Christ
quand il l’a ressuscité d’entre les morts
et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux.
Il l’a établi au-dessus de tout être céleste :
Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination,
au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer,
non seulement dans le monde présent
mais aussi dans le monde à venir.
Il a tout mis sous ses pieds
et, le plaçant plus haut que tout,
il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps,
et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ,
lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.
– Parole du Seigneur.
Psaume
Ps 8, 2-3a, 4-5, 6-7
R/ Tu établis ton Fils
sur les œuvres de tes mains. (cf. Ps 8, 7)
Ô Seigneur, notre Dieu,
qu’il est grand ton nom par toute la terre !
Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée
par la bouche des enfants, des tout-petits.
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
ÉVANGILE :
« L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là
ce qu’il faudra dire » (Lc 12, 8-12)
Alléluia. Alléluia.
L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage.
Alléluia. (cf. Jn 15, 26b.27a)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes,
le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui
devant les anges de Dieu.
Mais celui qui m’aura renié en face des hommes
sera renié à son tour en face des anges de Dieu.
Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme,
cela lui sera pardonné ;
mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint,
cela ne lui sera pas pardonné.
Quand on vous traduira devant les gens des synagogues,
les magistrats et les autorités,
ne vous inquiétez pas
de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz.
Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là
ce qu’il faudra dire. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
Le blasphème contre l'Esprit
Le blasphème contre l'Esprit
L'Évangile, aujourd'hui, rapproche trois paroles de Jésus, qui évoquent tour à tour le rôle des trois personnes divines: - le Père, Dieu du jugement ultime (v.8-9) et du pardon (v.10);
- Jésus, le Fils de l'Homme, que l'on peut confesser dans la foi, mais aussi renier;
- l'Esprit Saint, qui inspire notre parole de témoins, mais contre qui l'homme, dans sa folie, peut blasphémer.
Il n'est pas facile de préciser, à partir des Évangiles, ce qu'est le blasphème contre l'Esprit.
Dans l'épisode de Béelzéboul (Mc 3,28s), ce blasphème consiste à prétendre que Jésus est habité par l'esprit du mal, alors même qu'il chasse les démons. Résister à l'Esprit, c'est donc contester la puissance efficace de Dieu, c'est nier sa volonté de salut, c'est discréditer les envoyés de Dieu, comme Étienne le reprochera à ses adversaires, quelques instants avant d'être lapidé: "Nuques raides, oreilles et cœurs endurcis, toujours vous résistez, vous, à l'Esprit, l'Esprit Saint. [..] Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté?" (Ac 7,51s).
Jésus comprenait et était prêt à tolérer qu'on se méprenne sur sa personne; mais il s'est montré sévère pour ceux qui refusaient de voir en lui l'Esprit Saint à l'œuvre. Sa parole sur le blasphème a été par la suite lue à plusieurs niveaux, à la lumière des difficultés apparues dans la vie de l'Église.
On a compris "la parole contre le Fils de l'Homme" comme le rejet de Jésus par ses contemporains durant son ministère, et ce rejet était pardonnable; et l'on a pensé que le blasphème contre l'Esprit Saint, faute irrémissible, consistait à récuser Jésus alors que l'Esprit Saint, donné à la Pentecôte, était visiblement à l'œuvre, accompagnant les disciples, authentifiant leur prédication et les fortifiant dans leur martyre.
Un peu plus tard, Origène expliquera, avec d'autres Pères de l'Église: "Parler contre le Fils de l'Homme, c'est pardonnable, parce que c'est le fait de non-croyants, avant le baptême; parler contre le Saint-Esprit, c'est une apostasie impardonnable de la part de ceux qui sont devenus des disciples du Christ", (cf. Hb 6,4-6).
La parole, sévère, sur le blasphème contre l'Esprit Saint, doit, bien sûr, se comprendre à partir de l'enseignement de Jésus sur le désir de pardon qui habite le cœur de Dieu. Jamais Dieu ne ferme son cœur à un fils qui se repent et qui prend le chemin du retour. Le péché impardonnable, ce n'est pas le simple refus du message de Jésus ou du témoignage de ses disciples, car bien des hommes s'en détournent loyalement, mais c'est la persistance dans une attitude volontaire de refus ou de rejet, alors que la lumière de Jésus a déjà pénétré le cœur de l'homme et que l'homme a perçu déjà à quel choix de vie l'invite l'Esprit de Dieu.
La lumière est toujours proposée, mais l'homme peut préférer ses ténèbres.
Le pardon est toujours ouvert, mais l'homme peut toujours librement s'y fermer.
Rien n'est irréversible dans le cœur de Dieu, mais la solitude de l'homme peut durer aussi longtemps que ses refus.
Jésus, dans son enseignement, aimait opposer deux attitudes, pour rappeler à tous le devoir de choisir. Les deux fils (Lc 15,11-32; Mt 21,28-30), le bon arbre et l'arbre mauvais (Lc 6,43s), le trésor de l'homme bon et le mauvais fond du mauvais (6,45), la maison sur le roc et la maison sur le sable (6,47s): autant d'images par lesquelles Jésus replaçait chaque disciple devant des options courageuses.
Nous avons parfois du mal à concilier l'immense miséricorde de Dieu et ces appels de Jésus à une attitude responsable. Jésus, lui, affirme avec force les deux à la fois, et il ne renonce jamais à nous proposer les nécessaires dépassements, car il veut nous donner la force d'accomplir ce qu'il nous commande.
Sa pédagogie est exigeante, mais nous y voyons, dans la foi, un signe de son amour et de sa volonté de nous faire vivre. Son propos est clair, pour nous qui croyons à sa bonté; mais cela ne nous autorise à aucun jugement sur le prochain. Seul Dieu pourrait dire d'un homme: "son refus est coupable, il blasphème contre l'Esprit Saint", parce que seul le regard de Dieu peut sonder "ce qui est en l'homme" (1 Co 2,11). Seul Dieu est capable de juger, parce que son amour va aussi loin que sa connaissance, et même lorsque nous voulons nous juger nous-mêmes, nous sommes renvoyés immédiatement à cet amour qui prend en Dieu sa source. Mais nous avons mieux à faire: ce qui nous revient, et ce qui fait notre bonheur, c'est de rester ouverts à la parole dérangeante de Jésus, vulnérables à ses invitations, et spontanément à l'écoute de son Esprit.
Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
« L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire »
Autre commentaire de ce jour.
« L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire »
Jésus s’adresse à ceux qu’il vient d’appeler « ses amis » et dont « les cheveux sont tous comptés ». C’est dans cet amour de prédilection qu’ils devront puiser la force de soutenir les assauts de leurs détracteurs, car le disciple n’est pas au-dessus de son maître, et doit se préparer à subir comme lui la persécution (cf. Jn 15, 20).
« Celui qui se sera prononcé pour moi - c’est-à-dire pour Jésus, le Verbe fait chair - le Fils de l’homme - c’est-à-dire le Christ exalté à la droite du Père - se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu - qui représentent le tribunal divin ». Le témoignage que le disciple doit rendre devant les hommes concerne donc la divinité de son maître, en qui s’accomplit la prophétie de Daniel : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (Dn 7, 13-14).
Seul l’Esprit Saint peut attester que « Jésus-Christ est le Seigneur pour la gloire de Dieu le Père » (Ph 2, 11) ; et c’est précisément parce que le Christ glorifié va envoyer d’auprès du Père (Jn 15, 26) l’Esprit de vérité (Jn 14, 17) que ses disciples pourront témoigner de lui devant les hommes (Ac 1, 8), comme lui-même, Jésus, a témoigné en faveur du Père (Jn 17, 4). Le disciple qui « se prononce pour son maître devant les hommes », manifeste donc qu’il a accueilli l’Esprit, en qui il n’est plus qu’un avec Jésus, comme celui-ci ne fait qu’un avec son Père (Jn 17, 21). C’est pourquoi « le Fils de l’homme se prononcera pour lui devant les anges de Dieu ».
Certes tous n’ont pas reçu l’Esprit Saint ; tous ne sont pas introduits « dans la vérité tout entière » (cf. Jn 16, 13) concernant le Fils de l’homme. Aussi n’est-il pas étonnant que ceux qui n’ont pas (encore) accueilli « l’Esprit de vérité » qui procède du Père et qui rend témoignage en faveur de Jésus (Jn 15, 26), disent « une parole contre le Fils de l’homme ». Cela leur sera pardonné en raison de leur ignorance - comme Saul obtiendra le pardon pour sa participation au meurtre d’Etienne (Ac 7, 58). Bien plus : c’est Jésus lui-même qui intercède pour eux auprès de son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Mais malheureux celui qui ayant reçu le témoignage de l’Esprit attestant la seigneurie de Jésus, vient à le renier devant les hommes. S’étant coupé délibérément de son Sauveur, il se retrouve seul, sans personne pour « se prononcer pour lui devant les anges de Dieu », personne pour lui pardonner ses péchés.
En entendant ces paroles de Notre-Seigneur, on comprend que les premières générations chrétiennes redoutaient avant tout le péché d’apostasie, qui rompt la communion au Christ et coupe de la communauté du salut. Par contre, comment ne pas être interloqué par la légèreté avec laquelle nos contemporains traitent leur baptême, ne considérant le don gratuit de la filiation divine dans l’Esprit ni comme un privilège, ni comme une responsabilité. Renier devant les hommes la foi au Christ Jésus, Seigneur et Sauveur, telle qu’ils l’ont reçue de l’Eglise ne leur pose aucun problème : chacun n’est-il pas libre de se construire son propre corps de croyance en fonction de ses attraits ou de ses besoins du moment, et en s’inspirant des autres traditions religieuses ? Le subjectivisme et le relativisme ont hélas étouffé la flamme de l’Esprit dans le cœur de bien des baptisés, au point que certains d’entre eux ont honte du si beau nom de « chrétien ».
Dans le contexte culturel particulièrement difficile que nous traversons en ce début de millénaire, redisons avec ferveur la prière que Jésus a enseignée à ses disciples. L’invocation finale : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation, mais délivre-nous du mal » doit être entendue sur l’horizon de ce qui est évoqué dans l’évangile de ce jour : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation de l’apostasie, mais délivre-nous du Malin » qui cherche à nous faire blasphémer contre l’Esprit en reniant le Christ en face des hommes. Et si nous avons peur de manquer de courage pour témoigner face au mépris, à l’ironie, au sarcasme, voire aux persécutions que notre monde réserve à ceux qui osent annoncer ouvertement leur appartenance au Christ, souvenons-nous de cette parole de consolation et de réconfort de Notre-Seigneur : « Ne vous tourmentez pas pour savoir comment vous défendre ou comment parler. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure même ce qu’il faudra dire ».
Père Philippe Linck
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Autre commentaire de ce jour.
Se risquer d'être chrétien
Autre commentaire de ce jour.
Se risquer d'être chrétien
C’est un appel à une prise de risque que nous venons d’entendre. Risquer d’affirmer notre foi en Jésus n’est pas de tout repos. C’est autre chose qu’une décision casse-cou, que de faire du sur-place, que de mourir à petit feu, que de s’enfoncer dans une vie routinière. Refuser le risque, c’est vivre sans horizon. La vie se renouvelle dans le risque.
Aujourd’hui, beaucoup disent connaître Jésus, mais ne le reconnaissent pas. Nous sommes comme ces villageois écoutant Jésus dans le temple (Cf. Mc 6, 1-6). Tu n’es que le fils de Joseph. Il y a une différence entre savoir et reconnaître. On peut savoir, connaître diverses choses sur une personne, se faire une idée sur elle. C’est une connaissance superficielle, ordinaire, par ouï-dire, faite souvent de préjuger. Quand on a des idées toutes faites sur quelqu’un, il n’est pas facile de changer d’avis. Augustin disait : j’ai peur de ne pas te reconnaître, Seigneur.
Nous connaissons Jésus par sa mort horrible, offerte pour nous sauver. C’est la reconnaissance de la manière d’agir de Jésus d’avant Pâques, du Jésus historique qui donne au Jésus d’après Pâques sa vraie notoriété. Le Jésus d’avant Pâques est un ministre de libération. Un vrai sauveur. Il s’engage avec la sagesse que lui reconnaissent les gens dans le temple à restaurer la dignité de chaque personne. Il s’oppose ouvertement à une culture religieuse et politique qui exclue beaucoup de monde, aux intégristes de la loi qui « possèdent » la vérité, aux propriétaires fonciers qui réjouissent les responsables du Temple en versant beaucoup d’argent dans les troncs (Cf. Mc 12, 41-44). Il confronte ceux qui oppriment ses contemporains. Ce Jésus-là est « sauveur ».
Le Jésus d’avant Pâques dérange beaucoup de monde par ses prises de position devant la situation chaotique d'une société marquée par des inégalités, génératrice d'exclusion et d'intolérance. Il en a payé le prix. Souvent, ce qui s’affiche dans nos mémoires, c’est le Jésus venu du ciel nous sauver du mal. Les exégètes nous font découvrir que le Jésus d’avant Pâques est le plus humain des humains.
Humain, Jésus passe sa vie à ébranler des structures inhumaines de rejet des « pas corrects » au regard de la loi. Le pape François reconnait dans une homélie que nous avons rangé depuis longtemps notre enthousiasme et nos rêves[1] devant le projet de fraternité, de solidarité qui marque la vie de Jésus. Chaque dimanche, notre Credo nous présente le Jésus d’après Pâques. Il passe sous silence son combat pour la dignité de chaque personne. Le Jésus d’avant Pâques nous montre de quel bois il se chauffe, au nom de quel Père il agit.
Aujourd’hui, ceux qui prennent position contre les entraves à la dignité humaine bafouée continuent le projet de Jésus qu’ils soient croyants ou pas. Ce qui est déplorable, c’est que beaucoup attendent que les choses changent sans rien faire pour changer la situation. C’est une belle imposture, une belle façon de se désister, de connaître Jésus sans le reconnaître. La question fondamentale de tout croyant est de se demander : qu’est-ce que je fais pour changer des choses ? Ce qui est tragique, c’est que le vaste rêve de Jésus qu’il appelle son royaume ne peut sortir de terre sans nous. Que la foi a besoin de notre foi pour sortir de terre.
Les cours de catéchèse éduquent au Credo. Ils n’éveillent que rarement à développer les dons que chacun possède pour allumer le feu sous la cendre. Chrétiens, nous sommes appelés à risquer l’invention d’une parole neuve, jamais entendue pour la majorité de nos proches. Qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas, ils sauront qu’il y a un chrétien au milieu d’eux (Cf. Ez 2,5).
À votre contemplation : Thérèse d’Avila s’interrogeait à savoir pourquoi Dieu l’a choisie. Elle s’entend répondre : sers-moi sans te demander pourquoi (Cf. 7e demeure). Ce qui s’applique à Abraham s’applique aussi à nous. Je fais de toi l’ancêtre d’une foule de croyants. AMEN.
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Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« L’impénitence est un blasphème contre l’Esprit, qu’on ne pardonne ni dans ce monde ni dans l’autre, car la pénitence obtient le pardon dans cette vie, pardon qui est valable pour l’autre vie » (Saint Augustin)
« L’Eglise a besoin d’avoir des saints de tous les jours, ceux de la vie ordinaire. Ce sont les témoins qui font avancer l’Eglise, et ils le prouvent avec la cohérence de leur vie et avec la force de l’Esprit Saint qu’ils ont reçu comme un don » (François)
« Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle “ (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1864)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 20 Octobre 2024
Vingt-neuvième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
Fête de Mater admirabilis : Patronne des écoles
des religieuses du Sacré Cœur. le pape Pie IX a donné
à la fresque ce nom de "Mère Admirable"
Saint Corneille le Centurion romain (Ier siècle)
Sainte Adeline, Abbesse à Mortain (+ 1125)
Sainte Marie-Bertille Boscardin, Religieuse de la
Congrégation des « Sœurs maîtresses de Sainte
Dorothée » (1888-1922).
Bienheureux Jacques Kern, Prêtre Prémontré
(1897-1924).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
« Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demandons ». Curieuse demande. Curieux moment …
Curieuse demande, discrète, secrète, enveloppée, comme si les deux frères craignaient de l’exprimer clairement. Mais Jésus les oblige à parler net :« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils veulent être à sa droite et à sa gauche dans sa gloire, dans son Royaume. Rien que cela ! Eux qui furent parmi les premiers appelés, qui furent même parmi les trois confidents de Jésus, n’ont encore rien compris au projet du Maître. Ils s’imaginent que Jésus va organiser un royaume terrestre, et ils croient le moment venu de se pousser aux postes honorifiques !
Curieux moment pour parler de cela … En effet Jésus, pour la troisième fois et solennellement, vient de prédire sa passion : « Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’Homme sera livré aux grands prêtres et aux docteurs de la Loi. Ils le condamneront à mort et ils le livreront aux païens. On se moquera de lui, on crachera sur lui, on le flagellera et on le mettra à mort, et après trois jours il ressuscitera ».
Déjà, lors de la deuxième prédiction de sa passion, les disciples avaient si peu compris qu’ils s’étaient disputés aussitôt après en vue d’une question de préséance. Mais Jésus, cette fois encore, ne se fâche pas : patiemment il tente encore de leur expliquer. Vous voulez partager mon sort ? Alors rappelez-vous que j’ai une coupe à boire et que j’ai un baptême dans lequel je dois être plongé.
La coupe, pour ces hommes qui lisaient les Prophètes, ce n’était pas seulement le symbole des souffrances, « la coupe amère », mais plus précisément la coupe du vertige, méritée par le peuple pécheur, comme l’avait crié le prophète Isaïe : « Lève-toi, Jérusalem, toi qui as bu de la main du Seigneur la coupe de son vertige » (Is 51,17). La coupe méritée par les péchés de son peuple, c’est Jésus qui la boira !
Quant à la mystérieuse plongée dont parle Jésus, c’est la plongée dans la mort, la mort violente, injuste, la mort révoltante de l’innocent sur qui l’on crachera. Mais les deux disciples sont sûrs d’eux-mêmes : ce n’est pas maintenant qu’ils vont reculer. Le combat ne leur fait pas peur, pourvu qu’ils arrivent à leur fin, pourvu qu’ils participent au pouvoir du Messie. Ils croient encore qu’on entre dans le Royaume de Dieu comme dans une citadelle ; ils s’imaginent qu’au service de Jésus il y a de bonnes places à conquérir et un pouvoir comme récompense.
Une fois de plus Jésus, en véritable éducateur de la foi, développe sa pensée : il ne crie pas ; il explique. Et il éclaire d’abord le futur, puis le présent. Pour le futur : oui, les deux frères suivront Jésus sur le chemin de la souffrance, et ils seront plongés, eux aussi, dans la mort, comme nous tous quand l’heure sera venue. C’est le sentier où, tôt ou tard, tous les vivants s’engagent, mais les croyants y marchent à la suite du Ressuscité.
Quant aux places d’honneur, c’est le secret de Dieu ; et il y aura des surprises. On ne peut s’y pousser comme on joue des coudes sur la terre pour arriver en bonne position ou pour occuper un poste. Les places près de Dieu, c’est Dieu qui les propose, et il sait ce qu’il fait. D’ailleurs, même sur terre, pour un chrétien, les premières places, les vraies premières places, ne sont pas celles qu’on imagine.
Et Jésus en vient à parler du présent. Il en appelle à l’expérience des disciples : « Vous savez que ceux qui semblent gouverner les peuples les oppriment, et que leurs grands exercent sur eux leur pouvoir ». « Ceux qui semblent gouverner », dit Jésus, faisant sans doute allusion au semblant de pouvoir que possédaient tous les roitelets de Palestine sous le protectorat romain.
Mais Jésus, plus largement, vise la volonté de puissance qui travaille le cœur de tout homme. Où que nous soyons, en effet, et quelles que soient notre situation, notre position, nos responsabilités, que nous vivions à dix, à cinq ou à deux, nous sommes toujours le tyran de quelqu’un, nous profitons de la moindre miette de pouvoir, que ce soit en famille ou dans un cadre plus large de travail ou d’amitié. Nous voulons régner sur des intelligences, sur des destinées, sur des cœurs. Au grand jour ou plus subtilement, nous organisons sans le vouloir notre monde autour de notre moi, et parfois, même le témoignage rendu au Christ, même les engagements apostoliques, même la fidélité, servent à améliorer notre image de marque, à imposer notre présence, à nous glisser près du Christ, à sa droite ou à sa gauche.
D’un mot le Christ renverse toutes nos fausses valeurs : « Il n’en est pas de même parmi vous ; bien au contraire. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur, et celui qui veut être le premier parmi vous, qu’il soit le serviteur de tous ». Il ne s’agit donc plus, en régime chrétien, de se pousser à la première place, mais de se mettre volontairement à la dernière.
Entendons bien : cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à travailler à son vrai niveau, qu’il faille décliner les responsabilités en s’abritant derrière une humilité de mauvais aloi. Cela signifie qu’il nous faut rester, tout au long de notre vie, en situation de serviteur, « mettant au service de tous les dons reçus de Dieu ». Cela implique aussi que nous abordions chaque être humain comme digne d’être aimé et d’être servi, quelles que soient sa valeur, sa déchéance ou son ingratitude.
C’est ainsi que Jésus, jour après jour, veut nous identifier à lui-même, car lui non plus « n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir, et pour donner sa vie en rançon pour la multitude ». Le meilleur de nous-mêmes, ce n’est pas ce que nous gardons, mais ce que nous donnons, et Jésus nous le redit à chaque Eucharistie où il se donne à nous.
Quand nous aurons tout à l’heure communié à son Corps et à son Sang, n’étouffons pas la voix qui redira en nous : Tu ne peux plus vivre à ton compte.
Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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De ma fenêtre du premier étage, j’ai eu souvent l’occasion de regarder les enfants en train de jouer sur la cour de récréation. Pour jouer, il faut commencer, la plupart du temps, à faire deux camps. Il faut donc deux chefs et souvent le conflit commence, non pas avec le jeu, mais avec ceux qui choisissent leurs équipiers : le tri impitoyable de deux leaders qui devront s’imposer pour commander aux autres. Ils s’imposent, le plus souvent, par la force ou la violence et il est rare qu’en cours d’année, ces deux-là soient remis en question. Mais au début, c’est à qui essaie de commander, d’imposer son pouvoir aux autres.
Il n’y a pas que chez les enfants ! Les élections jouent le même scénario; elles sont bien tombées pour nous faire voir que l’on est prêt à tout, y compris au pire, pour prendre le pouvoir, pour avoir un poste de président, pas seulement piétiner les autres, mais aussi imposer ses propres idées.
Ne nous offusquons pas, c’était déjà comme cela… où ? Parmi les apôtres : « Maître, disent Jacques et Jean, nous voudrions que tu exauces notre demande. » En fait, la vraie traduction est celle-ci :
« Maître, nous voulons que tu nous fasses ce que nous te demanderons ». Que demandent-ils donc?
« Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire. » Or, Jésus vient, à l’instant, de leur annoncer pour, la troisième fois, sa Passion :
« Le Fils de l’homme sera livré, ils se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront, le tueront » C’est le moment choisi par Jacques et Jean : le moment où Jésus choisit la dernière place, pour essayer de se pousser aux bonnes places. Ils en sont encore aux rêves de ce triomphateur glorieux, LE MESSIE, qui va tout régler par sa puissance. Et puis, ils sont, eux, les cousins de Jésus : quand l’un d’entre eux arrive au pouvoir, c’est toute la parenté qui partage. Alors pourquoi ne pas profiter du cousin Jésus pour une promotion, un passe- droit, une recommandation. C’est humain : quand on a des relations, n’est- il pas naturel d’en profiter pour en tirer quelques avantages ?
Allons plus loin : notre vie chrétienne, est-elle une vie où nous servons Dieu? Ou bien une vie où nous essayons de mettre Dieu à notre service ? Notre pratique religieuse est-elle adoration, louange, offrande, obéissance ou bien une espèce d’ « assurance-vie éternelle, assurance sur l’au-delà » ? « Maitre, assure-moi un bon strapontin au ciel ! » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez ». Effectivement : qui sera à sa droite et à sa gauche sur la Croix ? Ni Jacques, ni Jean, mais deux brigands crucifiés avec Jésus sur la colline et Jésus dira à l’un de ces truands : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ».
Nous aussi, souvent, nous ne savons pas ce que nous demandons ! Faisons un peu plus confiance à Dieu. La gloire de Jacques et de Jean sera réalisée un peu plus tard : Jacques sera martyr à Jérusalem et Jean subira l’univers concentrationnaire de Néron, aux travaux forcés, dans l’île de Patmos. « Pouvez-vous boire la coupe que je viens de boire?» La coupe, dans l’écriture, est rarement la coupe de la joie, c’est celle de l’amertume : ce qui est dur à avaler.
« Père, éloigne de moi cette coupe », dit Jésus à l’agonie.
S’ils veulent entrer dans la gloire, il leur faut d’abord boire à cette même coupe. Cette parole prendra encore plus de relief lorsqu’ils boiront plus tard à la coupe eucharistique, « mémorial de la mort du Seigneur ». « Les dix autres apôtres s’indignaient contre Jean et Jacques ». Oh ! Ne croyez pas qu’ils soient scandalisés ! Non ! Ils partagent la même ambition ! Ils sont simplement jaloux de ceux qui ont voulu se pousser : c’est normal, cela leur coupe l’herbe sous les pieds. Jésus, lui, ne s’indigne pas, il ne comprend que trop : ce qui se passe est normal, il a une autre vision des choses ; aussi les appelle-t-il auprès de lui et leur dit :
« Vous le savez : les chefs d’Etat commandent en maîtres. Les grands font sentir leur pouvoir ». Le pouvoir ne peut pas être exercé comme un lieu de domination ou d’oppression, comme un rapport de « force » où le plus fort l’emporte ; et c’est vrai que la notion de pouvoir, à notre époque, est encore basée sur des rapports de force qui entrainent violence et injustice : dans les familles, dans les professions, dans la politique. Nombreux sont ceux qui parlent de « service » dans les partis, syndicats, banques, communes, Eglise même. Tout le monde s’affirme désintéressé, mais que d’illusions ou de mensonges ! Car dans ce rêve on se place : en servant, on se sert.
« Non », dit Jésus, « parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir « grand » sera votre serviteur, celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous ». Cette phrase, forte comme un bloc de granit, est la pierre d’angle de l’Eglise à venir, pas seulement une loi dans l’Eglise : c’est la « constitution » de l’Eglise, de la communauté de chrétiens. Chacun doit devenir le serviteur de tous.
Dans l’Eglise, il faut renoncer totalement au principe de l’avancement, des galons, de la carrière, des titres, des décorations, des places honorifiques. Un seul principe : le service humble. Il n’y a pas de « chefs » au sens du monde, dans l’Eglise. Il n’y a que des responsables, des serviteurs de la communauté, depuis le pape qui signe « le Serviteur des serviteurs » jusqu’à celles qui tous les samedis matin, dès 7h, sont en train de nettoyer les bancs sur lesquels vous êtes assis ce soir (ce matin). « Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude », et en faisant cela, nous ne faisons tout simplement que d’imiter Jésus qui n’a pas joué au « Seigneur », mais au « domestique », pas en « dominateur », mais en « serviteur ».
Rappelez-vous le Jeudi Saint au soir : « Jésus prit un tablier, une cuvette, une serviette et lava les pieds des apôtres ». « Toi, Seigneur, nous laver les pieds ! » Jésus répond à Pierre : « Plus tard, tu comprendras », « Si je vous ai lavé les pieds, moi le « Seigneur et Maître », vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres », et il reprend la même formule qu’après l’Eucharistie, « Faites ceci en mémoire de moi ».
« Ce que j’ai fait pour vous, faites-le, vous aussi, pour les autres ».
C’est ainsi que les parents chrétiens devraient être vis-à-vis de leurs enfants, que les responsables devraient être vis-à-vis de leurs subordonnés.
Prendrons-nous au sérieux l’invitation de Jésus ? Ne faisons pas l’examen de conscience des autres : moi, qui ai-je tendance à dominer ? Qui dois-je aimer ? Qui dois-je suivre ?
Ne nous faisons pas illusion, ce chemin du service, de l’amour qui s’offre, de l’oubli de soi au profit des autres, ne nous mènera pas à une réussite humaine.
Si jamais nous prenons la décision de suivre le Christ, il nous mènera par où il est lui-même passé : par la Croix. Dans toute la Bible comme dans l’Evangile, l’image n’est pas celle, seulement, du serviteur, mais celui du « serviteur souffrant« . Il nous faut nous aussi, comme le Christ, avec le Christ, connaître les souffrances, dit Isaïe, dans la 1ère lecture, pour sauver les multitudes. « Le juste, mon serviteur, à cause de ses souffrances, se chargera de leurs péchés », et St-Paul, dans la seconde lecture, ne dira pas autre chose : « Jésus a connu l’épreuve, c’est pourquoi nous pouvons recevoir son secours ». Nous ne pouvons pas, à notre tour, suivre un autre chemin pour sauver le monde actuel. C’est toujours par la Passion, par la Croix, par les épreuves et par les souffrances offertes que le monde sera sauvé..
Il n’y a pas d’autres chemins que celui de la Croix, celui de la petitesse et de l’humilité. Nous sommes nés du sang versé, répandu en signe de l’amour livré jusqu’au bout. Dieu est mort d’aimer. Marcher derrière Jésus, c’est saisir la Croix avec lui : il s’est dépouillé devenant l’image même du serviteur, il s’est abaissé et, dans son obéissance, est allé jusqu’à la mort…
Nous aussi, nous disons avec Jacques, avec Jean : « Seigneur, donne-nous une place dans ton Royaume ». Mais pour cela, nous avons à naître à l’amour et nous devons, pour ce passage, être plongés dans le sang du serviteur. Dans la communauté des disciples, il n’y a qu’un seul titre : le service de l’amour.
Il n’est plus question d’honneur ou de récompense, mais d’une solidarité avec la souffrance des hommes unie à celle de Jésus. AMEN
Père Louis DATTIN
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Jacques et Jean font penser à certains politiciens qui, à la dernière minute, se rallient au candidat gagnant pour devenir ministres dans son cabinet. Cette démarche des deux disciples provoque la colère et la jalousie des dix autres qui « avaient entendu » et qui, eux aussi, voudraient avoir de bonnes places dans le Royaume de Dieu. Jésus, avec beaucoup de patience, reprend alors son enseignement sur le service et se donne en exemple affirmant que « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Le Seigneur nous présente une image réaliste de l’autorité dans le monde de tous les temps. Ils sont si nombreux ceux qui utilisent les postes de direction pour s’enrichir, grimper dans l’échelle sociale, gonfler leur ego, abuser du pouvoir : « Les chefs des nations dominent sur elles en maîtres ». Si le critère d’action est la recherche de ses propres intérêts, alors les relations en souffrent et l’injustice s’installe. Notre monde devient alors un champ de bataille où chacun tente d’écraser l’autre et de profiter le plus possible de la situation. On abuse alors des faibles, des pauvres, des sans voix qui sont considérés comme des êtres de peu d’importance. Avec la Commission Charbonneau, nous découvrons aujourd’hui les ravages que peuvent produire de tels abus, tous reliés à l’argent malhonnête.
La télévision américaine affirmait que, selon les sondages, 60% des jeunes Américains avouent tricher aux examens et qu’il n’y avait pas de mal à le faire. Ces statistiques s’appliquent probablement aussi à notre pays. Ce qui est important, c’est de se tailler une place dans le monde et, pour y arriver, tous les moyens sont bons. Vous vous imaginez quel genre d’adultes de tels comportements peuvent produire ! La fin justifie les moyens. Une telle attitude ouvre la porte à toutes les collusions et toutes les corruptions.
Dans un monde de pouvoir et de cupidité, si la torture permet d’obtenir certaines informations, il faut l’utiliser, même si c’est contre toutes les conventions internationales; si des femmes et des enfants sont tués en lançant un missile sur un terroriste ou un ennemi de notre pays, il faut accepter ces « dommages collatéraux »; si le contrôle du pétrole demande une guerre préventive, il faut la déclencher; si l’on doit placer des bombes et tuer des dizaines d’innocents pour lutter contre les envahisseurs, c’est un mal nécessaire; si, afin de faire des revenus exceptionnels, les banques doivent prendre des risques qui mettent tout le système économique en danger et que la cupidité de leurs dirigeants conduit à la faillite de millions de petits épargnants, ça fait parti du jeu de notre capitalisme sauvage, etc., etc. La fin justifie les moyens.
Dans notre l’Église, on a parfois utilisé la même logique de la cupidité et du gain. Si, pour avoir de bonnes relations avec les pays chrétiens envahisseurs, il faut « corriger et adapter » la théologie et la pastorale, comme ce fut le cas pour l’esclavage, le traitement des autochtones en Amérique du Sud, la chasse aux premières nations en Amérique du Nord, l’asservissement des colonisés en Afrique et en Asie, c’est le prix qu’il faut payer pour conserver la faveur des conquistadores et des colonisateurs. Pendant l’époque soviétique, en Europe de l’Est, plusieurs évêques ont accepté de collaborer avec le régime athée afin de conserver leur palais et leurs titres. Il y a quelques années, au Zaïre (aujourd’hui la République du Congo), bon nombre de nouveaux évêques recevaient en cadeau, du chef d’État Mobutu, une belle résidence et une voiture Mercedes-Benz. Allez donc reprocher au dictateur ses abus de pouvoir et les injustices commises contre son peuple après avoir accepté de si généreux cadeaux !
Dans l’Église du Christ, il faut renoncer totalement à la carrière, aux titres, aux places honorifiques ! Un seul principe : le service humble et fraternel. Pour qualifier la responsabilité de ceux qui jouent un rôle particulier au sein de la communauté chrétienne, on emploie le terme « ministère », mot qui signifie « service » en latin ! Il n’y a pas de « chefs » au sens du monde, dans l’Église du Christ. Il n’y a que des « ministres », des « serviteurs ». C’est pourquoi le Christ recommandait d’abolir tous les titres mirobolants. Malheureusement, après 2000 ans de christianisme, nous n’avons pas encore réussi à le faire. Pour ce qui est des vêtements somptueux, un théologien italien affirmait que le seul vêtement liturgique mentionné dans les évangiles est « le tablier ». Le soir du Jeudi Saint, « Jésus se lève de table, dépose ses vêtements et prenant un tablier, il s’en ceignit » pour laver les pieds de ses disciples. (Jean 13, 4) Le Christ exclut catégoriquement, dans la communauté chrétienne, le modèle de pouvoir exercé dans le monde : « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous. »
Chez les chrétiens, la loi du service n’est pas seulement une loi parmi d’autres, c’est la « Constitution de l’Église » : chacun doit être le serviteur de tous ! Ce qui compte, ce n’est pas l’avancement, la carrière, les titres, les décorations, les places d’honneur! Un seul principe : le service. Le Christ disait : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir ». C’est sans doute l’une des phrases les plus importantes de l’évangile. Selon Jésus, le christianisme doit devenir une industrie de services où il n’y a jamais de chômage. Il y a du travail pour tous.
Le Royaume de Dieu, dont nous espérons la venue chaque fois que nous prions le Notre Père («Que ton Règne vienne») est un royaume de service, de compassion, de pardon et d’amour. Et le plus grand dans ce royaume est celui ou celle qui est prêt à donner un coup de main, à partager, à venir en aide. « Que celui ou celle qui veut être le plus grand se fasse le serviteur de tous. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 20 Octobre 2024
Vingt-neuvième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.
Fête de Mater admirabilis : Patronne des écoles
des religieuses du Sacré Cœur. le pape Pie IX a donné
à la fresque ce nom de "Mère Admirable"
Saint Corneille le Centurion romain (Ier siècle)
Sainte Adeline, Abbesse à Mortain (+ 1125)
Sainte Marie-Bertille Boscardin, Religieuse de la
Congrégation des « Sœurs maîtresses de Sainte
Dorothée » (1888-1922).
Bienheureux Jacques Kern, Prêtre Prémontré
(1897-1924).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
- Livre d'Isaïe 53, 10-11… Psaume 33(32), 4-5.18-19.20.22… Lettre aux Hébreux 4, 14-16… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 35-45.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une
descendance, il prolongera ses jours » (Is 53, 10-11)
Lecture du Livre du Prophète Isaïe
Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22
R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi ! (Ps 32, 22)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
« Avançons-nous avec assurance vers le Trône
de la grâce » (He 4, 14-16)
Lecture de la Lettre de Saint Paul
Apôtre aux Hébreux
Frères,
en Jésus, le Fils de Dieu,
nous avons le grand prêtre par excellence,
celui qui a traversé les cieux ;
tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.
En effet, nous n’avons pas un grand prêtre
incapable de compatir à nos faiblesses,
mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses,
à notre ressemblance, excepté le péché.
Avançons-nous donc avec assurance
vers le Trône de la grâce,
pour obtenir miséricorde
et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en
rançon pour la multitude » (Mc 10, 35-45)
Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)
Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
En ce temps-là,
Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s’approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent :
« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »
Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »
Jésus leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »
Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
Jésus les appela et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :
car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire de ce jour.
« À ta droite et à ta gauche »
« À ta droite et à ta gauche »
« Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demandons ». Curieuse demande. Curieux moment …
Curieuse demande, discrète, secrète, enveloppée, comme si les deux frères craignaient de l’exprimer clairement. Mais Jésus les oblige à parler net :« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils veulent être à sa droite et à sa gauche dans sa gloire, dans son Royaume. Rien que cela ! Eux qui furent parmi les premiers appelés, qui furent même parmi les trois confidents de Jésus, n’ont encore rien compris au projet du Maître. Ils s’imaginent que Jésus va organiser un royaume terrestre, et ils croient le moment venu de se pousser aux postes honorifiques !
Curieux moment pour parler de cela … En effet Jésus, pour la troisième fois et solennellement, vient de prédire sa passion : « Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’Homme sera livré aux grands prêtres et aux docteurs de la Loi. Ils le condamneront à mort et ils le livreront aux païens. On se moquera de lui, on crachera sur lui, on le flagellera et on le mettra à mort, et après trois jours il ressuscitera ».
Déjà, lors de la deuxième prédiction de sa passion, les disciples avaient si peu compris qu’ils s’étaient disputés aussitôt après en vue d’une question de préséance. Mais Jésus, cette fois encore, ne se fâche pas : patiemment il tente encore de leur expliquer. Vous voulez partager mon sort ? Alors rappelez-vous que j’ai une coupe à boire et que j’ai un baptême dans lequel je dois être plongé.
La coupe, pour ces hommes qui lisaient les Prophètes, ce n’était pas seulement le symbole des souffrances, « la coupe amère », mais plus précisément la coupe du vertige, méritée par le peuple pécheur, comme l’avait crié le prophète Isaïe : « Lève-toi, Jérusalem, toi qui as bu de la main du Seigneur la coupe de son vertige » (Is 51,17). La coupe méritée par les péchés de son peuple, c’est Jésus qui la boira !
Quant à la mystérieuse plongée dont parle Jésus, c’est la plongée dans la mort, la mort violente, injuste, la mort révoltante de l’innocent sur qui l’on crachera. Mais les deux disciples sont sûrs d’eux-mêmes : ce n’est pas maintenant qu’ils vont reculer. Le combat ne leur fait pas peur, pourvu qu’ils arrivent à leur fin, pourvu qu’ils participent au pouvoir du Messie. Ils croient encore qu’on entre dans le Royaume de Dieu comme dans une citadelle ; ils s’imaginent qu’au service de Jésus il y a de bonnes places à conquérir et un pouvoir comme récompense.
Une fois de plus Jésus, en véritable éducateur de la foi, développe sa pensée : il ne crie pas ; il explique. Et il éclaire d’abord le futur, puis le présent. Pour le futur : oui, les deux frères suivront Jésus sur le chemin de la souffrance, et ils seront plongés, eux aussi, dans la mort, comme nous tous quand l’heure sera venue. C’est le sentier où, tôt ou tard, tous les vivants s’engagent, mais les croyants y marchent à la suite du Ressuscité.
Quant aux places d’honneur, c’est le secret de Dieu ; et il y aura des surprises. On ne peut s’y pousser comme on joue des coudes sur la terre pour arriver en bonne position ou pour occuper un poste. Les places près de Dieu, c’est Dieu qui les propose, et il sait ce qu’il fait. D’ailleurs, même sur terre, pour un chrétien, les premières places, les vraies premières places, ne sont pas celles qu’on imagine.
Et Jésus en vient à parler du présent. Il en appelle à l’expérience des disciples : « Vous savez que ceux qui semblent gouverner les peuples les oppriment, et que leurs grands exercent sur eux leur pouvoir ». « Ceux qui semblent gouverner », dit Jésus, faisant sans doute allusion au semblant de pouvoir que possédaient tous les roitelets de Palestine sous le protectorat romain.
Mais Jésus, plus largement, vise la volonté de puissance qui travaille le cœur de tout homme. Où que nous soyons, en effet, et quelles que soient notre situation, notre position, nos responsabilités, que nous vivions à dix, à cinq ou à deux, nous sommes toujours le tyran de quelqu’un, nous profitons de la moindre miette de pouvoir, que ce soit en famille ou dans un cadre plus large de travail ou d’amitié. Nous voulons régner sur des intelligences, sur des destinées, sur des cœurs. Au grand jour ou plus subtilement, nous organisons sans le vouloir notre monde autour de notre moi, et parfois, même le témoignage rendu au Christ, même les engagements apostoliques, même la fidélité, servent à améliorer notre image de marque, à imposer notre présence, à nous glisser près du Christ, à sa droite ou à sa gauche.
D’un mot le Christ renverse toutes nos fausses valeurs : « Il n’en est pas de même parmi vous ; bien au contraire. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur, et celui qui veut être le premier parmi vous, qu’il soit le serviteur de tous ». Il ne s’agit donc plus, en régime chrétien, de se pousser à la première place, mais de se mettre volontairement à la dernière.
Entendons bien : cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à travailler à son vrai niveau, qu’il faille décliner les responsabilités en s’abritant derrière une humilité de mauvais aloi. Cela signifie qu’il nous faut rester, tout au long de notre vie, en situation de serviteur, « mettant au service de tous les dons reçus de Dieu ». Cela implique aussi que nous abordions chaque être humain comme digne d’être aimé et d’être servi, quelles que soient sa valeur, sa déchéance ou son ingratitude.
C’est ainsi que Jésus, jour après jour, veut nous identifier à lui-même, car lui non plus « n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir, et pour donner sa vie en rançon pour la multitude ». Le meilleur de nous-mêmes, ce n’est pas ce que nous gardons, mais ce que nous donnons, et Jésus nous le redit à chaque Eucharistie où il se donne à nous.
Quand nous aurons tout à l’heure communié à son Corps et à son Sang, n’étouffons pas la voix qui redira en nous : Tu ne peux plus vivre à ton compte.
Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Le Christ Serviteur
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Le Christ Serviteur
De ma fenêtre du premier étage, j’ai eu souvent l’occasion de regarder les enfants en train de jouer sur la cour de récréation. Pour jouer, il faut commencer, la plupart du temps, à faire deux camps. Il faut donc deux chefs et souvent le conflit commence, non pas avec le jeu, mais avec ceux qui choisissent leurs équipiers : le tri impitoyable de deux leaders qui devront s’imposer pour commander aux autres. Ils s’imposent, le plus souvent, par la force ou la violence et il est rare qu’en cours d’année, ces deux-là soient remis en question. Mais au début, c’est à qui essaie de commander, d’imposer son pouvoir aux autres.
Il n’y a pas que chez les enfants ! Les élections jouent le même scénario; elles sont bien tombées pour nous faire voir que l’on est prêt à tout, y compris au pire, pour prendre le pouvoir, pour avoir un poste de président, pas seulement piétiner les autres, mais aussi imposer ses propres idées.
Ne nous offusquons pas, c’était déjà comme cela… où ? Parmi les apôtres : « Maître, disent Jacques et Jean, nous voudrions que tu exauces notre demande. » En fait, la vraie traduction est celle-ci :
« Maître, nous voulons que tu nous fasses ce que nous te demanderons ». Que demandent-ils donc?
« Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire. » Or, Jésus vient, à l’instant, de leur annoncer pour, la troisième fois, sa Passion :
« Le Fils de l’homme sera livré, ils se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront, le tueront » C’est le moment choisi par Jacques et Jean : le moment où Jésus choisit la dernière place, pour essayer de se pousser aux bonnes places. Ils en sont encore aux rêves de ce triomphateur glorieux, LE MESSIE, qui va tout régler par sa puissance. Et puis, ils sont, eux, les cousins de Jésus : quand l’un d’entre eux arrive au pouvoir, c’est toute la parenté qui partage. Alors pourquoi ne pas profiter du cousin Jésus pour une promotion, un passe- droit, une recommandation. C’est humain : quand on a des relations, n’est- il pas naturel d’en profiter pour en tirer quelques avantages ?
Allons plus loin : notre vie chrétienne, est-elle une vie où nous servons Dieu? Ou bien une vie où nous essayons de mettre Dieu à notre service ? Notre pratique religieuse est-elle adoration, louange, offrande, obéissance ou bien une espèce d’ « assurance-vie éternelle, assurance sur l’au-delà » ? « Maitre, assure-moi un bon strapontin au ciel ! » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez ». Effectivement : qui sera à sa droite et à sa gauche sur la Croix ? Ni Jacques, ni Jean, mais deux brigands crucifiés avec Jésus sur la colline et Jésus dira à l’un de ces truands : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ».
Nous aussi, souvent, nous ne savons pas ce que nous demandons ! Faisons un peu plus confiance à Dieu. La gloire de Jacques et de Jean sera réalisée un peu plus tard : Jacques sera martyr à Jérusalem et Jean subira l’univers concentrationnaire de Néron, aux travaux forcés, dans l’île de Patmos. « Pouvez-vous boire la coupe que je viens de boire?» La coupe, dans l’écriture, est rarement la coupe de la joie, c’est celle de l’amertume : ce qui est dur à avaler.
« Père, éloigne de moi cette coupe », dit Jésus à l’agonie.
S’ils veulent entrer dans la gloire, il leur faut d’abord boire à cette même coupe. Cette parole prendra encore plus de relief lorsqu’ils boiront plus tard à la coupe eucharistique, « mémorial de la mort du Seigneur ». « Les dix autres apôtres s’indignaient contre Jean et Jacques ». Oh ! Ne croyez pas qu’ils soient scandalisés ! Non ! Ils partagent la même ambition ! Ils sont simplement jaloux de ceux qui ont voulu se pousser : c’est normal, cela leur coupe l’herbe sous les pieds. Jésus, lui, ne s’indigne pas, il ne comprend que trop : ce qui se passe est normal, il a une autre vision des choses ; aussi les appelle-t-il auprès de lui et leur dit :
« Vous le savez : les chefs d’Etat commandent en maîtres. Les grands font sentir leur pouvoir ». Le pouvoir ne peut pas être exercé comme un lieu de domination ou d’oppression, comme un rapport de « force » où le plus fort l’emporte ; et c’est vrai que la notion de pouvoir, à notre époque, est encore basée sur des rapports de force qui entrainent violence et injustice : dans les familles, dans les professions, dans la politique. Nombreux sont ceux qui parlent de « service » dans les partis, syndicats, banques, communes, Eglise même. Tout le monde s’affirme désintéressé, mais que d’illusions ou de mensonges ! Car dans ce rêve on se place : en servant, on se sert.
« Non », dit Jésus, « parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir « grand » sera votre serviteur, celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous ». Cette phrase, forte comme un bloc de granit, est la pierre d’angle de l’Eglise à venir, pas seulement une loi dans l’Eglise : c’est la « constitution » de l’Eglise, de la communauté de chrétiens. Chacun doit devenir le serviteur de tous.
Dans l’Eglise, il faut renoncer totalement au principe de l’avancement, des galons, de la carrière, des titres, des décorations, des places honorifiques. Un seul principe : le service humble. Il n’y a pas de « chefs » au sens du monde, dans l’Eglise. Il n’y a que des responsables, des serviteurs de la communauté, depuis le pape qui signe « le Serviteur des serviteurs » jusqu’à celles qui tous les samedis matin, dès 7h, sont en train de nettoyer les bancs sur lesquels vous êtes assis ce soir (ce matin). « Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude », et en faisant cela, nous ne faisons tout simplement que d’imiter Jésus qui n’a pas joué au « Seigneur », mais au « domestique », pas en « dominateur », mais en « serviteur ».
Rappelez-vous le Jeudi Saint au soir : « Jésus prit un tablier, une cuvette, une serviette et lava les pieds des apôtres ». « Toi, Seigneur, nous laver les pieds ! » Jésus répond à Pierre : « Plus tard, tu comprendras », « Si je vous ai lavé les pieds, moi le « Seigneur et Maître », vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres », et il reprend la même formule qu’après l’Eucharistie, « Faites ceci en mémoire de moi ».
« Ce que j’ai fait pour vous, faites-le, vous aussi, pour les autres ».
C’est ainsi que les parents chrétiens devraient être vis-à-vis de leurs enfants, que les responsables devraient être vis-à-vis de leurs subordonnés.
Prendrons-nous au sérieux l’invitation de Jésus ? Ne faisons pas l’examen de conscience des autres : moi, qui ai-je tendance à dominer ? Qui dois-je aimer ? Qui dois-je suivre ?
Ne nous faisons pas illusion, ce chemin du service, de l’amour qui s’offre, de l’oubli de soi au profit des autres, ne nous mènera pas à une réussite humaine.
Si jamais nous prenons la décision de suivre le Christ, il nous mènera par où il est lui-même passé : par la Croix. Dans toute la Bible comme dans l’Evangile, l’image n’est pas celle, seulement, du serviteur, mais celui du « serviteur souffrant« . Il nous faut nous aussi, comme le Christ, avec le Christ, connaître les souffrances, dit Isaïe, dans la 1ère lecture, pour sauver les multitudes. « Le juste, mon serviteur, à cause de ses souffrances, se chargera de leurs péchés », et St-Paul, dans la seconde lecture, ne dira pas autre chose : « Jésus a connu l’épreuve, c’est pourquoi nous pouvons recevoir son secours ». Nous ne pouvons pas, à notre tour, suivre un autre chemin pour sauver le monde actuel. C’est toujours par la Passion, par la Croix, par les épreuves et par les souffrances offertes que le monde sera sauvé..
Il n’y a pas d’autres chemins que celui de la Croix, celui de la petitesse et de l’humilité. Nous sommes nés du sang versé, répandu en signe de l’amour livré jusqu’au bout. Dieu est mort d’aimer. Marcher derrière Jésus, c’est saisir la Croix avec lui : il s’est dépouillé devenant l’image même du serviteur, il s’est abaissé et, dans son obéissance, est allé jusqu’à la mort…
Nous aussi, nous disons avec Jacques, avec Jean : « Seigneur, donne-nous une place dans ton Royaume ». Mais pour cela, nous avons à naître à l’amour et nous devons, pour ce passage, être plongés dans le sang du serviteur. Dans la communauté des disciples, il n’y a qu’un seul titre : le service de l’amour.
Il n’est plus question d’honneur ou de récompense, mais d’une solidarité avec la souffrance des hommes unie à celle de Jésus. AMEN
Père Louis DATTIN
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« Les grands font sentir leur pouvoir »
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« Les grands font sentir leur pouvoir »
Jacques et Jean font penser à certains politiciens qui, à la dernière minute, se rallient au candidat gagnant pour devenir ministres dans son cabinet. Cette démarche des deux disciples provoque la colère et la jalousie des dix autres qui « avaient entendu » et qui, eux aussi, voudraient avoir de bonnes places dans le Royaume de Dieu. Jésus, avec beaucoup de patience, reprend alors son enseignement sur le service et se donne en exemple affirmant que « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Le Seigneur nous présente une image réaliste de l’autorité dans le monde de tous les temps. Ils sont si nombreux ceux qui utilisent les postes de direction pour s’enrichir, grimper dans l’échelle sociale, gonfler leur ego, abuser du pouvoir : « Les chefs des nations dominent sur elles en maîtres ». Si le critère d’action est la recherche de ses propres intérêts, alors les relations en souffrent et l’injustice s’installe. Notre monde devient alors un champ de bataille où chacun tente d’écraser l’autre et de profiter le plus possible de la situation. On abuse alors des faibles, des pauvres, des sans voix qui sont considérés comme des êtres de peu d’importance. Avec la Commission Charbonneau, nous découvrons aujourd’hui les ravages que peuvent produire de tels abus, tous reliés à l’argent malhonnête.
La télévision américaine affirmait que, selon les sondages, 60% des jeunes Américains avouent tricher aux examens et qu’il n’y avait pas de mal à le faire. Ces statistiques s’appliquent probablement aussi à notre pays. Ce qui est important, c’est de se tailler une place dans le monde et, pour y arriver, tous les moyens sont bons. Vous vous imaginez quel genre d’adultes de tels comportements peuvent produire ! La fin justifie les moyens. Une telle attitude ouvre la porte à toutes les collusions et toutes les corruptions.
Dans un monde de pouvoir et de cupidité, si la torture permet d’obtenir certaines informations, il faut l’utiliser, même si c’est contre toutes les conventions internationales; si des femmes et des enfants sont tués en lançant un missile sur un terroriste ou un ennemi de notre pays, il faut accepter ces « dommages collatéraux »; si le contrôle du pétrole demande une guerre préventive, il faut la déclencher; si l’on doit placer des bombes et tuer des dizaines d’innocents pour lutter contre les envahisseurs, c’est un mal nécessaire; si, afin de faire des revenus exceptionnels, les banques doivent prendre des risques qui mettent tout le système économique en danger et que la cupidité de leurs dirigeants conduit à la faillite de millions de petits épargnants, ça fait parti du jeu de notre capitalisme sauvage, etc., etc. La fin justifie les moyens.
Dans notre l’Église, on a parfois utilisé la même logique de la cupidité et du gain. Si, pour avoir de bonnes relations avec les pays chrétiens envahisseurs, il faut « corriger et adapter » la théologie et la pastorale, comme ce fut le cas pour l’esclavage, le traitement des autochtones en Amérique du Sud, la chasse aux premières nations en Amérique du Nord, l’asservissement des colonisés en Afrique et en Asie, c’est le prix qu’il faut payer pour conserver la faveur des conquistadores et des colonisateurs. Pendant l’époque soviétique, en Europe de l’Est, plusieurs évêques ont accepté de collaborer avec le régime athée afin de conserver leur palais et leurs titres. Il y a quelques années, au Zaïre (aujourd’hui la République du Congo), bon nombre de nouveaux évêques recevaient en cadeau, du chef d’État Mobutu, une belle résidence et une voiture Mercedes-Benz. Allez donc reprocher au dictateur ses abus de pouvoir et les injustices commises contre son peuple après avoir accepté de si généreux cadeaux !
Dans l’Église du Christ, il faut renoncer totalement à la carrière, aux titres, aux places honorifiques ! Un seul principe : le service humble et fraternel. Pour qualifier la responsabilité de ceux qui jouent un rôle particulier au sein de la communauté chrétienne, on emploie le terme « ministère », mot qui signifie « service » en latin ! Il n’y a pas de « chefs » au sens du monde, dans l’Église du Christ. Il n’y a que des « ministres », des « serviteurs ». C’est pourquoi le Christ recommandait d’abolir tous les titres mirobolants. Malheureusement, après 2000 ans de christianisme, nous n’avons pas encore réussi à le faire. Pour ce qui est des vêtements somptueux, un théologien italien affirmait que le seul vêtement liturgique mentionné dans les évangiles est « le tablier ». Le soir du Jeudi Saint, « Jésus se lève de table, dépose ses vêtements et prenant un tablier, il s’en ceignit » pour laver les pieds de ses disciples. (Jean 13, 4) Le Christ exclut catégoriquement, dans la communauté chrétienne, le modèle de pouvoir exercé dans le monde : « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous. »
Chez les chrétiens, la loi du service n’est pas seulement une loi parmi d’autres, c’est la « Constitution de l’Église » : chacun doit être le serviteur de tous ! Ce qui compte, ce n’est pas l’avancement, la carrière, les titres, les décorations, les places d’honneur! Un seul principe : le service. Le Christ disait : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir ». C’est sans doute l’une des phrases les plus importantes de l’évangile. Selon Jésus, le christianisme doit devenir une industrie de services où il n’y a jamais de chômage. Il y a du travail pour tous.
Le Royaume de Dieu, dont nous espérons la venue chaque fois que nous prions le Notre Père («Que ton Règne vienne») est un royaume de service, de compassion, de pardon et d’amour. Et le plus grand dans ce royaume est celui ou celle qui est prêt à donner un coup de main, à partager, à venir en aide. « Que celui ou celle qui veut être le plus grand se fasse le serviteur de tous. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Regardons comme des enfants ceux sur lesquels nous devons exercer une certaine autorité. Mettons-nous à leur service, en imitant Jésus, qui est venu pour obéir et non pour commander » (Saint Jean Bosco)
« Tous ceux qui veulent faire quelque chose pour les autres, doivent servir. Le vrai pouvoir se trouve dans le service, et la plus grande vocation qu’une femme et un homme peuvent avoir est celle du service » (François)
« Ceux qui exercent une autorité doivent l’exercer comme un service (…). L’exercice d’une autorité est moralement mesuré par son origine divine, sa nature raisonnable et son objet spécifique. Nul ne peut commander ou instituer ce qui est contraire à la dignité des personnes et à la loi naturelle » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2235)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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