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Psaumes des dimanches

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Psaumes des dimanches Empty Psaumes des dimanches

Message par jaimedieu Dim 1 Sep 2013 - 17:29

Psaume 68(67)
Hymne au Dieu triomphant

Le psaume :

Les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
Chantez pour Dieu, jouez pour son nom.
Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.

Père des orphelins, défenseurs de veuves,
tel est Dieu dans sa saint demeure.
A l'isolé, Dieu accorde une maison ;
aux captifs, il rend la liberté.

Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,
et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.
Sur les lieux où campait ton troupeau,
tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.

© AELF - Tous droits réservés.

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Le commentaire :
Ce psaume est monumental (36 versets), il ressemble à une cathédrale, grandiose comme elle, simple dans son idée générale, riche en détails. Il peut nous déconcerter mais c’est un des plus beaux poèmes du psautier. Les versets retenus pour ce dimanche ne peuvent donner qu’une petite idée de cette grande œuvre.

C’est un regard aimant sur les merveilles accomplies par Dieu en faveur de son peuple, une relecture (comme très souvent dans la Bible ). En raccourci, c’est une succession d’étapes du salut comme la contemplation que nous faisons lors de la Veillée Pascale. Le priant rend grâce pour l’épopée du désert, celle des juges, l’installation à Jérusalem, « la montagne sainte » par excellence, le temps des échecs avec des chefs non conformes au cœur de Dieu et enfin le triomphe définitif.

Les versets de ce dimanche sont plutôt situés dans l’introduction. Nous sommes mêlés à un peuple « en fête » dans « l’exultation » et la « danse » devant « la face de Dieu ».

Qui est ce Dieu ? Il se définit par sa miséricorde et son soutien aux plus pauvres et aux sans défense : les orphelins, les veuves, les isolés, les captifs… On peut lui dire : « Dieu qui es bon pour le pauvre ». Il est déjà celui qui dira, par la bouche de Jésus : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25).

Dans ce festin du royaume du Christ, il ne s’agit pas de prendre la première place, mais à cette fête sont conviés « les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles » (Évangile de Saint Luc 14). Ce qui rejoint la 1ère lecture de Ben Sirac : « Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser ».

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Message par jaimedieu Sam 7 Sep 2013 - 19:18

Psaume du dimanche 8 septembre et son commentaire

L'Eternel, refuge pour l'homme dans la brieveté de sa vie

Le psaume :

Tu fais retourner l'homme à la poussière ;
tu as dit : "Retournez, fils d'adam !"
A tes yeux, mille ans sont comme hier,
c'est un jour qui s'en va, une heure dans la nuit.

Tu les as balayés : ce n'est qu'un songe ;
dès le matin, c'est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.

Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos coeurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.

Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.

© AELF - Tous droits réservés.

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Le commentaire :
Nous avions déjà prié ce psaume cette année avec le même choix de versets (18e dimanche du temps de l’Église de l’année C). Le psaume d’aujourd’hui ouvre le quatrième livre du psautier. Il considère la brièveté de la vie humaine. Le verset dix dit : « Le temps de nos années, soixante-dix, quatre-vingt pour le plus vigoureux » Le poète sait que la grâce du Seigneur illumine les jours, féconde la vigueur de l’œuvre humaine et ouvre les chemins de l’éternité.

Ce psaume est attribué à Moïse, c’est le seul cas dans tout le psautier. Moïse est « Homme de Dieu » comme le voyant Samuel, les premiers prophètes et le roi David, à qui beaucoup de psaumes sont attribués. Ces hommes de Dieu étaient des sages.
La partie du psaume retenue ce dimanche comporte deux mouvements : d’abord une admiration de l’œuvre divine. Le Seigneur est maître du temps et de l’histoire. Il a le recul que l’homme n’a pas. « A tes yeux, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va une heure dans la nuit » La vie semble « Un songe » ou « Une herbe qui fane vite ».

Puis la prière devient supplication : Nous demandons à Dieu d’entrer dans la sagesse qui accueille les heures et les minutes de la vie comme des dons de Dieu. « Le temps est court, nos jours s’en vont » chante un hymne de l’office de la louange des heures. La vraie sagesse est de ne pas gaspiller ce temps. « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours » .

Nous prierons ce psaume avec Jésus qui marche vers la croix et qui enseigne à ses disciples de « Porter la croix et de marcher derrière lui » C’est la sagesse de la croix qui est folie aux yeux des hommes (Saint Paul aux Corinthiens) Le disciple ne doit rien préférer au Christ. Telle est la conduite qu’il tiendra le jour comme la nuit, le matin comme le soir. Le temps qu’il vivra aura une charge d’éternité.

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Message par jaimedieu Dim 15 Sep 2013 - 12:40

Dimanche le 15 septembre

Psaume 51(50)
Confession d'un pécheur et prière confiante

Le psaume :

Pitié pour moi , mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon Esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprend pas ton esprit saint.

Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé.


Le commentaire :
« Pitié pour moi, mon Dieu ! » Ce psaume nous est familier. C’est le psaume « Miserere ». Dans la louange des Heures, il est chanté chaque vendredi matin (et souvent le dimanche matin dans les monastères). Il fait partie du groupe des psaumes de pénitence.

Le psaume est en harmonie totale avec les lectures du jour. « Le Christ m’a pardonné » nous dit Saint Paul. (2e Lecture)

Saint Luc nous narre les trois paraboles de miséricorde, dont celle de l’enfant prodigue. On pourrait dire celle du père riche en miséricorde et des deux fils. Jésus se mêle aux pécheurs de toute espèce. Il est venu pour eux.

Le fils s’est éloigné de son père. De la même façon, le peuple chéri par Dieu dans l’expérience fondatrice du désert s’était éloigné de Dieu. Il avait choisi de faire une idole, un veau de métal fondu et se prosternait devant lui (1ère lecture de l’Exode) Dieu se mit en colère, mais « Renonça au mal qu’il avait voulu faire ».

Le Seigneur est venu pour les malades, pour tous ceux qui sont partis au loin. C’est aussi l’histoire d’un roi, David. Roi, mais pécheur, doublement pécheur, coupable d’adultère fiévreux et de meurtre prémédité. Le prophète Nathan a démasqué la faute. Et David hurle son repentir.

C’est un des psaumes les plus beaux ! Pas de luxe de détails, mais un aveu franc. Un regard tourné vers un Dieu de fidélité et de miséricorde. « Mon Dieu … Mon Père ! Lave-moi complètement de ma faute, lessive-moi sans ménagement ! » C’est vrai, ce péché colle à la peau de l’homme, il est toujours devant lui. Que le Seigneur créateur fasse une nouvelle création, un « cœur pur » et un « souffle raffermi ! » Surtout que le Seigneur donne la joie, celle du salut. La bouche du pécheur est ouverte pour chanter la louange de Dieu.

« Seigneur, ouvre mes lèvres ! »

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Message par jaimedieu Dim 6 Oct 2013 - 1:35

Psaume 95(94)
Dieu créateur et guide de son peuple

Le psaume :

Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple conduit.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
"Ne fermez pas votre coeur comme au désert,
où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit."

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Le commentaire :
Un psaume très connu. C’est un psaume invitatoire à la louange. Il peut se chanter au début de la louange matinale. Nous voyons bien ces fidèles se hâter dans la joie vers le temple de Dieu. En arrivant, tous se prosternent devant le Seigneur créateur de tout ce qui existe. C’est le sentiment d’adoration, mot à mot être « bouche bée » devant la grandeur de Dieu et la merveille de son amour. (Le mot adorer vient du mot bouche, en latin os, oris)

Ce psaume, comme tant d'autres, est très "corporel". Les attitudes de la prière mettent en action les parties du corps. Le priant "vient", il "crie de joie" et chante des "hymnes de fête". Il "s'incline" et "se prosterne". Et il ne le fait pas seul, il est de tout cœur et de voix avec toute une foule !

Cette démarche rappelle la fondation d’Israël réalisée au désert, au temps des "pères". Tout part de l’Exode et du désert. Les fils d’Israël ont été tentés, comme Jésus et comme chacun de nous. Ils ont défié leur Seigneur. Ils n’ont pas écouté sa parole. Quelle ingratitude ! Bénéficiaires des hauts-faits de Dieu, ils ne l’ont pas toujours suivi. Mais Dieu écrit droit avec des lignes courbes et tire le bien des sinuosités de l’existence. Ce psaume est un temps d’arrêt, de retour sur soi, de retour à Dieu.

Ce psaume est une liturgie à lui tout seul ; il résume l'Eucharistie du dimanche. Après le temps du rassemblement dans l'allégresse vient le temps de l'écoute de la Parole, avec la question : "Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?" C'est aussi le temps du pardon, car le priant sait qu'il a "fermé son cœur". En cohérence avec l'évangile, le psaume nous redit que nous manquons d'écoute et de foi. "Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde" vous feriez des merveilles !

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Message par jaimedieu Dim 13 Oct 2013 - 13:30

Psaume 98(97)
Un chant nouveau à notre Roi

Le psaume :

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s'est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s'est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d'Israël.

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière.
Acclamez votre roi, le Seigneur !

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Le commentaire :
Ces quelques versets du psaume de ce dimanche peuvent paraître très guerriers ! C’est vrai, c’est d’abord un grand cri de victoire à la fin d’une bataille gagnée. Le mot « victoire » est utilisé trois fois. Mais la Bible est une continuelle relecture de l’histoire d’un peuple, de l’histoire humaine entière. Les Israélites continuaient à chanter ces cantiques de victoire célébrant un roi tel David ou Salomon alors même que le peuple n’avait plus de roi comme après l’exil. Les fêtes liturgiques résonnaient toujours de ces chants royaux. Mais Israël attendait toujours un roi à venir. Et le seul vrai roi, c’est Dieu lui-même.

Quelles sont les victoires de Dieu en ce dimanche ? C'est d'abord la victoire sur une maladie physique, la lèpre, encore répandue de nos jours. C'est aussi une deuxième victoire sur l'exclusion que cette maladie entraînait pour celui qui était atteint. Il était en marge de la société. Jésus réintègre les lépreux dans la chaleur de la société. C'est d'autant plus éclatant qu'il s'agit d'étrangers : Naaman de Syrie dans la 1ère lecture, un Samaritain dans l'évangile.

Une troisième victoire réside dans le fait que des bénéficiaires de la guérison font un acte de foi. Le général étranger reconnaît le Dieu d’Israël. Le lépreux guéri par Jésus rend grâce. "Sa foi l'a sauvé".

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Message par jaimedieu Dim 20 Oct 2013 - 23:38

Psaume du dimanche 20 octobre et son commentaire

Psaume 121(120)
Dieu garde les croyants

Le psaume :

Je lève les yeux vers les montagnes :
d'où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.

Qu'il empêche ton pied de glisser,
qu'il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d'Israël.

Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.

Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.

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Le commentaire :
Nous écoutons et célébrons aujourd'hui un psaume des montées (Voir le Petit Lexique). C'est une série de poèmes bien repérables dans le psautier. Ils accompagnaient la liturgie juive du Temple et scandaient la marche des pèlerins vers la ville sainte. Ce dimanche nous avons la chance de prendre le psaume tout entier. Il est bref (8 versets).

Le style se caractérise par la répétition de mots comme pour faciliter le rythme du marcheur : "Secours" "gardien" "dormir" "gardera". Le mot "Seigneur" revient cinq fois. On remarquera aussi des oppositions entre "nuit et jour", "soleil et lune".

Cette prière est un dialogue : dialogue entre un pèlerin qui a quitté ses montagnes pour le chemin et un prêtre affecté au Temple. La prière en dialogue est plus naturelle au priant. Mais la prière contemple le Seigneur ; c'est toujours lui le centre de la prière. Le Seigneur est "celui qui ne dort pas". Il "se tient près du pèlerin" et "le garde de tout mal", il le garde sans cesse, partout, "à l'aller comme au retour".

Ce psaume est bien situé ce dimanche de la prière. Une prière "des pieds" très corporelle, comme celle d'Aaron et d'Hour qui soutiennent les bras de Moïse. Une prière très persévérante comme l'évangile nous le demande dans la parabole de la veuve insistante rapportée par Jésus.

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Message par jaimedieu Sam 26 Oct 2013 - 15:55

Psaume de dimanche le 27 octobre

Psaume 34(33)
La crainte de Dieu et son fruit

Le psaume :

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur entend ceux qui l'appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.

Il est proche du coeur brisé,
il sauve l'esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

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Le commentaire :
Ce psaume part de la situation difficile et extrême de l'opprimé. En cela il rejoint la parole de Dieu de dimanche dernier (la prière de Moïse, la pauvre veuve suppliante de l'évangile, la psaume 120 des montées). C'est le psaume des pauvres. Mais il est célébré par un "sage" qui utilise pour cela le style alphabétique. (Les strophes commencent par une des vingt deux lettres de l'alphabet hébreu). Ce poème, pense-t-on, a été écrit après l'Exil.

La liturgie utilise le début du psaume qui est une invitation à la louange. Cette louange et cette bénédiction sont incessantes sur les lèvres du priant.

Le reste des versets utilisés prend en compte la miséricorde du Seigneur envers les justes. Cette attitude s'exprime par les yeux et les oreilles. Dieu dit à Moïse : " J'ai vu, j'ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte, j'ai entendu son cri devant ses oppresseurs, oui, je connais ses angoisses, je suis descendu pour le délivrer " (Exode 3,7-8).

Nous pouvons mettre en parallèle les parole de Dieu au buisson ardent et ce psaume. "De toutes ses angoisses, il délivre le pauvre".

Le Seigneur Jésus, clef des psaumes et de toutes les Ecritures, est "proche du cœur brisé". Il est de fait le tout proche car "Il s'est abaissé" et "Son Nom sera exalté".

Ce psaume fait bien écho à la 1ère lecture (Le Siracide, qui est un sage) et annonce la parabole évangélique : la prière du publicain, qui a un cœur de pauvre, sera exaucée, au contraire de celle du pharisien.

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Message par jaimedieu Sam 9 Nov 2013 - 16:52

Psaume du dimanche 11 octobre

Psaume 17(16)
Dieu, espérance de l'innocent persécuté.

Le psaume :

Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière.
Tu sondes mon coeur, tu me visites la nuit,
tu m'éprouves sans rien trouver.

J'ai tenu mes pas sur tes traces,
jamais mon pied n'a trébuché.
Je t'appelle, toi, le Dieu qui répond :
écoute-moi, entends ce que je dis.

Garde-moi comme la prunelle de l'oeil ;
à l'ombre de tes ailes, cache-moi.
Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
au réveil, je me rassasierai de ton visage.

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Le commentaire :
Ce psaume est un appel au secours, en cela très proche du psaume précédent dans le recueil des psaumes, le Ps 15(16). Il rassemble tous les hurlements des hommes et des femmes de notre temps, toutes les misères physiques et morales. N'oublions pas que dans la prière des psaumes nous sommes comme députés par l'humanité et par l’Église pour intercéder avec et dans le Christ pour nos frères. C'est très vrai pour les communautés des monastères qui vont se réunir sept fois par jour. C'est vrai pour tous les baptisés qui prient pour l'humanité.

Ce psaume accompagne le récit des jeunes martyrs d'Israël (1ère lecture) qui ont subi la mort pour ne point renier leur foi. La liturgie de ce dimanche proche de la fin de l'année liturgique insiste sur la résurrection et la vie éternelle. "Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants" (Evangile de Luc).

Le choix des versets est assez dispersé dans le psaume. C'est la prière de confiance par excellence ! Le dialogue est très franc avec Dieu (qui est désigné par le même mot dans les psaumes 15 et 16). "Entends ma plainte, accueille ma prière". Ce Dieu sonde le cœur de l'homme (comme dans le psaume 138).

Le priant proteste de son innocence. "Ses pas n'ont pas trébuché". Et il supplie le Seigneur en usant de deux images fréquentes dans la Bible : Dieu garde le fidèle comme la prunelle de son œil, signe de ce qui est précieux et fragile ; et il le protège comme un oiseau couvre de ses ailes ses oisillons.

Ces images évoquent le psaume 90, psaume chanté souvent comme la prière de confiance avant la nuit (office des Complies chanté avant le coucher). Cette image est utilisée dans le livre fondateur de l'histoire du peuple de Dieu, à savoir le livre de l'Exode. Le Seigneur a porté son peuple comme un oiseau sous ses ailes. Saint Jérôme prolonge en disant : « Ce voile est celui de Jésus en croix. Il sera élevé sur la croix, il étendra les mains et nous protégera ».

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Message par jaimedieu Sam 16 Nov 2013 - 20:05

Psaume du dimanche 17 novembre

Psaume 98(97)
Un chant nouveau à notre Roi

Le psaume :

Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !

Que résonnent la mer et sa richesse,
le monde et tous ses habitants ;
que les fleuves battent des mains,
que les montagnes chantent leur joie.

Acclamez le Seigneur, car il vient
pour gouverner la terre,
pour gouverner le monde avec justice
et les peuples avec droiture !

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Le commentaire :
Ce psaume qui nous arrive à la fin de l’année liturgique, en ce 33e dimanche, est une attente de Celui qui vient. Tout tend vers cette venue du Seigneur. Mais ce poème est un concert où éclatent toutes les musiques.

On peut parler d’un double concert : celui des divers instruments de musique : « Cithare, trompette, cor, et même tous les instruments » et concert de la création toute entière : « Mer, monde, fleuves, montagnes ». Ces éléments du cosmos « résonnent » comme le font les instruments de l’orchestre. Cela annonce déjà le psaume de conclusion de toute la symphonie psalmique, le psaume 150 qui fait jouer tous les instruments.

Il s’agit « d’acclamer » et de « chanter » car Il vient, le Seigneur. Sa venue historique, célébrée à Noël, sera très humble, celle d’un enfant couché dans une mangeoire. Sa venue de la fin des temps sera grandiose, mais elle nous reste inimaginable. Sa venue durant nos vies au quotidien est discrète. Elle se vit dans l’amour. Cela nous demande de « veiller ».

Cette venue est très exigeante car la présence du Seigneur est souvent incomprise et rejetée. En Saint Luc, Jésus nous avertit : « Vous serez livrés » et cela peut aller jusqu’au martyre. Dans la ligne de l’abaissement du Christ, le Maître.
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Message par jaimedieu Sam 23 Nov 2013 - 16:45

Solennité du Christ, Roi de l'Univers
Psaume 122(121)
Salut à la ville Sainte

Le psaume :

Quelle joie quand on m'a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !

Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu'un!
C'est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur.
C'est là qu'Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.

C'est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Que la paix règne dans tes murs ! »

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Le commentaire :
Le psaume de ce dimanche est un psaume des montées (voir définition en fin de texte)

Arrêtons-nous au psaume pour lui-même. C’est l'allégresse des pèlerins qui nous entraîne. Ils partent puis arrivent en vue de Jérusalem, la ville sainte. Naît alors la contemplation admirative et amoureuse de cette ville. "Tout ensemble ne fait qu'un". C'est le point de rassemblement des tribus qui forment le "Tout Israël". C'est la présence unique de Dieu parmi les hommes. Enfin le peuple se met à prier à l'intention de la ville de Jérusalem, demandant la "paix" et le "bonheur".

Nous pouvons prier le psaume à travers tous ceux qui l'ont prié depuis son origine en autant de relectures successives. Jésus aussi l'a prié dans les pèlerinages qui l'ont conduit au Temple. Son dernier pèlerinage sera celui de sa mort sur la croix en dehors de la ville. Saint Luc, dans l'évangile de cette année, désigne le premier qui entrera dans le Royaume à la suite de Jésus : le bandit, le bon larron. "Aujourd'hui même tu seras avec moi !"

Le psaume célèbre tout un peuple qui entre dans la ville du Seigneur, cette ville que le roi David a choisie (1ère lecture). Dans la nouvelle Alliance, cette ville est le Royaume du Christ, ce Christ qui est "la tête du corps, de l'Eglise" (Saint Paul, 2e Lecture). Dans ce royaume les plus humbles ont leur place à la suite du bon larron de la croix.

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Définition: Psaumes des Montées :
Plusieurs psaumes sont appelés « psaumes des montées » ou parfois « psaumes graduels » Ils forment une collection de 15 psaumes qui se suivent ( psaumes 120 à 134 )
Plusieurs caractéristiques leur sont propres :
- Ils sont assez courts ; certains ont trois versets ( 131,133,134 )
- Ils semblent avoir la même origine : ils étaient chantés par les pèlerins qui se rendaient aux fêtes à Jérusalem, à savoir la Pâque, la Pentecôte, les Tentes ; la ville sainte est située à 800 mètres au-dessus de la mer. On devait « monter » à Jérusalem.
- Dans leur composition, ils comportent des éléments qui reviennent plusieurs fois comme pour rythmer la marche. ainsi, dans le ps 121 (120) la répétition des mots « garder » « gardien »
- Le retour de l’exil de Babylone à la fin du 6e siècle avant JC est vécu comme une remontée des profondeurs de l’abîme.
- La traduction grecque de l’ancien testament hébreu ( la Septante ) a traduit « montée » par « gradins » d’où « psaumes graduels » On sait que le Temple comportait un escalier de quinze marches séparant des parvis. Cet escalier était une tribune pour la chorale des lévites chantres.
Ce groupe de quinze psaumes est souvent utilisé dans l’office divin chanté par les communautés monastiques et religieuses à certaines Heures.
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Message par jaimedieu Dim 1 Déc 2013 - 17:06

Désolée, le site des psaumes du dimanche et de leurs commentaires n'est pas disponible aujourd'hui, 1er décembre.
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Message par Invité Dim 1 Déc 2013 - 18:25

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Message par jaimedieu Dim 8 Déc 2013 - 16:52

Psaume du 8 décembre

Psaume 72(71)
Le roi de paix et son royaume

Le psaume :

Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu'il gouverne ton peuple avec justice,
qu'il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des lunes !
Qu'il domine de la mer à la mer,
et du fleuve jusqu'au bout de la terre.

Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura soucis du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.

Que son nom dure toujours ;
sous le soleil que subsiste son nom !
En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ;
que tous les pays le disent bienheureux !

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Le commentaire :
"Convertissez-vous car le royaume des cieux est tout proche !" déclare Jean Baptiste qui est le personnage principal de l'évangile des deuxième et troisième dimanches de l'Avent. Le psaume 71 est bien accordé aux lectures. C'est un psaume royal, une prière pour le Roi.

Le psaume a été écrit après l'exil à Babylone. Le Roi d'Israël n'existe plus. Alors le priant se tourne avec nostalgie vers le temps des rois, et même vers la splendeur et la gloire du Roi Salomon, comme le titre hébreu du psaume l'indique.

Mais en même temps cet idée de roi se déplace vers celle du Messie, celui qui est tant attendu (l'Avent est par excellence le temps de l'attente et du désir).

Jésus est le Messie attendu. Il a chanté ce psaume avec ses compatriotes à la synagogue de Nazareth, ou avec les foules montant en pèlerinage à Jérusalem, ou avec ses disciples "s'arrêtant avec lui à l'écart pour se reposer" après des journées harassantes de guérisons et d'enseignement.

Il est comme eux tous "le pauvre et le faible" au milieu de cette population galiléenne pressurée par les Romains et aussi par certains pharisiens qui font peser les lourds fardeaux de la Loi. Mais il est aussi celui "qui prend souci du pauvre" : il regarde ces foules "qui sont comme des troupeaux sans berger". "Il sauve la vie du pauvre" et aussi de tous les pauvres de tous les temps car il est le Ressuscité, vainqueur de la mort. C'est pourquoi « son Nom subsiste toujours » et « En lui seront bénies toutes les races de la terre ».

Ce psaume élargit notre regard qui devient universel. L'atmosphère de l'Avent devient une atmosphère de Pentecôte ! La prière est aussi une supplication pour la Justice et la Paix dans notre monde, pour que se réalise par ce Roi Messie la vision du prophète Isaïe (1ère Lecture).

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Message par jaimedieu Sam 14 Déc 2013 - 19:50

Dimanche 15 décembre


PSAUME 145 (146), 7-8. 9-10
7 Le SEIGNEUR fait justice aux opprimés,
aux affamés, il donne le pain,
le SEIGNEUR délie les enchaînés.

8 Le SEIGNEUR ouvre les yeux des aveugles,
le SEIGNEUR redresse les accablés,
le SEIGNEUR aime les justes.

9 Le SEIGNEUR protège l'étranger.
il soutient la veuve et l'orphelin.
10 Le SEIGNEUR est ton Dieu pour toujours.

Nous n'avons lu ici que quatre versets de ce psaume qui en comporte dix et nous n'avons donc pas entendu les Alleluia du premier et du dernier versets. Pour être ainsi encadré par le mot « Alleluia » qui signifie littéralement « Louez Dieu », ce psaume est tout entier un chant de louange et de reconnaissance. Il a été écrit après le retour de l'Exil à Babylone, peut-être pour la dédicace du Temple restauré.

Le Temple avait été détruit en 587 av.J.C. par les troupes du roi de Babylone, Nabuchodonosor. Cinquante ans plus tard (en 538 av. J.C.), quand Cyrus, roi de Perse, a vaincu Babylone à son tour, il a autorisé les Juifs, qui étaient esclaves à Babylone, à rentrer en Israël et à reconstruire leur Temple. Vous savez que cela n'a pas été sans mal, de graves dissensions étant apparues entre ceux qui rentraient au pays, pleins d'ardeur et ceux qui s'y étaient installés entre temps. Il a fallu l'énergie et l'obstination des prophètes Aggée et Zacharie pour que les travaux soient quand même menés à bien : ils ont duré de 520 à 515 sous le règne de Darius. La dédicace de ce Temple rebâti a été célébrée dans la joie et dans la ferveur. Le livre d'Esdras raconte : « Les fils d'Israël, les prêtres, les lévites et le reste des déportés firent dans la joie la Dédicace de cette Maison de Dieu ». (Esd 6, 16).

Ce psaume est donc tout imprégné de la joie du retour au pays. Une fois de plus, Dieu vient de prouver sa fidélité à son Alliance : déjà au moment de l'Exode et de la sortie d'Egypte, et maintenant, avec la sortie de Babylone, il a relevé son peuple, il l'a « vengé » au sens où l'entend Isaïe (voir la première lecture). Quand Israël relit son histoire, il peut témoigner que Dieu l'a accompagné tout au long de sa lutte pour la liberté : « Le SEIGNEUR fait justice aux opprimés, le SEIGNEUR délie les enchaînés ». Au cours de sa marche au désert, pendant l'Exode, Dieu lui avait envoyé la manne et les cailles pour sa nourriture : « Aux affamés, il donne le pain ». Et c'est ainsi que, peu à peu, on a découvert ce Dieu qui, systématiquement, prend parti pour la libération des enchaînés et pour la guérison des aveugles, pour le relèvement des petits de toute sorte.

Ce n'était pas l'idée que l'on se faisait spontanément du Créateur de l'univers et il a bien fallu toute la révélation biblique pour accepter cette représentation surprenante de Dieu : c'est l'honneur et la fierté du peuple d'Israël d'avoir révélé à l'humanité le Dieu d'amour et de miséricorde ; « miséricorde », cela veut dire « des entrailles qui vibrent à la souffrance ». Vous vous souvenez peut-être de cette phrase superbe que nous avions lue il y a quelques semaines dans le livre du Siracide « Les larmes de la veuve coulent sur les joues de Dieu » (Si 35,18 lu dans le commentaire de la première lecture du trentième dimanche ordinaire de l'année C). Notre psaume ne dit pas autre chose : « Le SEIGNEUR soutient la veuve et l'orphelin ».

A son tour, le peuple était invité à imiter Dieu, à se conduire avec la même miséricorde vis-à-vis de tous les opprimés de toute sorte. Et vous savez bien que, pour éduquer le peuple à se conformer peu à peu à la miséricorde de Dieu, la Loi d'Israël comportait beaucoup de règles de protection des veuves, des orphelins, des étrangers. Quant aux prophètes, c'est sur ces critères-là entre autres qu'ils jugeaient de la fidélité d'Israël à l'Alliance.

A un autre niveau de lecture, au fur et à mesure qu'il vit dans l'Alliance avec Dieu, le peuple croyant découvre peu à peu que Dieu le transforme en profondeur : « Aux affamés, il donne le pain », le pain matériel, oui... mais il y a au coeur de chacun d'entre nous une faim plus profonde ; à ces affamés-là, Dieu donne le pain de sa parole... « Le SEIGNEUR ouvre les yeux des aveugles » ; il y a des aveuglements d'un autre ordre et beaucoup plus graves en définitive ; à ceux-là aussi, Dieu ouvre les yeux. « Le SEIGNEUR délie les enchaînés », il y a d'autres chaînes que celles des prisons, les chaînes de la haine, de l'orgueil, de la jalousie... et le croyant peut témoigner que Dieu peu à peu, le délivre de son coeur de pierre.

Alors on comprend que ce psaume soit encadré par des Alleluia ; je vous rappelle le sens que la tradition juive attache à ce simple mot « Alleluia » : « Dieu nous a amenés de la servitude à la liberté, de la tristesse à la joie, du deuil au jour de fête, des ténèbres à la brillante lumière, de la servitude à la rédemption. C'est pourquoi, chantons devant lui l'Alleluia » 1.

Bien sûr, les Chrétiens relisent ce psaume en l'appliquant à Jésus-Christ : non seulement il a nourri ses contemporains en multipliant pour eux les pains ; mais désormais il offre à chaque génération de baptisés le pain de son eucharistie ; c'est lui aussi qui a affirmé « Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui conduit à la vie. » (Jn 8, 12). C'est en lui, enfin, que l'humanité peut accéder pleinement à la liberté et à la vie ; sa résurrection est la preuve que la mort biologique n'enchaîne pas les baptisés : « le SEIGNEUR délie les enchaînés. »

Dernière remarque sur ce psaume : la Bible affirme que nous avons été créés à l'image et à la ressemblance de Dieu ; il nous arrive de nous demander en quoi. Nous avons ici au moins une réponse et un encouragement : la réponse, c'est chaque fois que nous intervenons en faveur d'un malheureux, quel qu'il soit, aveugle, sourd ou muet, prisonnier, étranger, nous sommes l'image de Dieu.

L'encouragement c'est : chaque fois que vous avez fait quelque chose pour le plus petit d'entre les miens, vous avez hâté le jour du Règne de Dieu... Vous connaissez l'histoire de cette catéchumène découvrant le récit de la multiplication des pains par Jésus et demandant « pourquoi ne le fait-il pas aujourd'hui pour tous les affamés du monde ? » Après un petit silence, elle avait murmuré : « Il compte peut-être sur nous pour le faire ?... »
(commentaire de Marie Noëlle Thabut)
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Message par Invité Dim 15 Déc 2013 - 15:30

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Message par Nicolas Dim 15 Déc 2013 - 15:39

Merci beaucoup jaimedieu  Very Happy 

Merci beaucoup Jess  Very Happy ,






Amitiés,
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Message par jaimedieu Sam 21 Déc 2013 - 15:39

Dimanche 22 décembre

PSAUME 23 (24), 1-2. 3-4. 5-6
1 Au SEIGNEUR, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
2 C'est lui qui l'a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

3 Qui peut gravir la montagne du SEIGNEUR
et se tenir dans le lieu saint ?
4 L'homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.

5 Il obtient, du SEIGNEUR, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
6 Voici le peuple de ceux qui le cherchent
qui recherchent la face de Dieu !

Comme dans presque tous les psaumes, nous sommes au Temple de Jérusalem : une gigantesque procession s'avance : à l'arrivée aux portes du Temple, deux chorales alternées entament un chant dialogué : « Qui gravira la montagne du SEIGNEUR ? » (On sait que le temple est bâti sur la hauteur) ; « Qui pourra tenir sur le lieu de sa sainteté ? » Déjà Isaïe comparait le Dieu trois fois saint à un feu dévorant : au chapitre 33, il posait la même question : « Qui de nous tiendra devant ce feu dévorant ? Qui tiendra devant ces flammes éternelles ? » sous-entendu « par nous-mêmes, nous ne pourrions pas soutenir sa vue, le flamboiement de son rayonnement ». Cette question est en réalité le cri de triomphe du peuple élu : admis sans mérite de sa part dans la compagnie du Dieu saint ; telle est la grande découverte du peuple d'Israël : Dieu est le Saint, le tout-Autre ; « Saint, Saint Saint le SEIGNEUR Dieu de l'univers » chantaient les séraphins pendant l'extase d'Isaïe au jour de sa vocation (Is 6, 3)... et en même temps ce Dieu tout-Autre se fait le tout-proche de l'homme et lui permet de « tenir », comme dit Isaïe, en sa compagnie.

Le chant continue : « l'homme au coeur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles » : voilà la réponse, voilà l'homme qui peut « tenir » devant Dieu. Il ne s'agit pas ici, d'abord, d'un comportement moral : puisque le peuple se sait admis devant Dieu, sans mérite de sa part ; il s'agit d'abord ici de l'adhésion de la foi au Dieu unique, c'est-à-dire du refus des idoles. La seule condition exigée du peuple élu pour pouvoir « tenir » devant Dieu c'est de rester fidèle au Dieu unique. C'est de « ne pas livrer son âme aux idoles », pour reprendre les termes de notre psaume. D'ailleurs, si on y regarde de plus près, la traduction littérale serait : « l'homme qui n'a pas élevé son âme vers des dieux vides » : or l'expression « lever son âme » signifie « invoquer » ; « lever les yeux vers quelqu'un » en langage biblique, cela veut dire le prier, le supplier, le reconnaître comme Dieu. L'homme qui peut tenir devant le Dieu d'Israël, c'est celui qui ne lève pas les yeux vers les idoles, comme le font les autres peuples.

« L'homme au coeur pur » cela veut dire la même chose : le mot « pur » dans la Bible a le même sens qu'en chimie : on dit qu'un corps chimique est pur quand il est sans mélange ; le coeur pur, c'est celui qui se détourne résolument des idoles pour se tourner vers Dieu seul.

« L'homme aux mains innocentes », c'est encore dans le même sens ; les mains innocentes, ce sont celles qui n'ont pas offert de sacrifices aux idoles, ce sont celles aussi qui ne se sont pas levées pour la prière aux faux dieux.

Il faut entendre le parallélisme entre les deux lignes (on dit les deux « stiques ») de ce verset : « L'homme au coeur pur, aux mains innocentes... qui ne livre pas son âme aux idoles. » Le deuxième membre de phrase est synonyme du premier. « L'homme au coeur pur, aux mains innocentes, c'est celui qui ne livre pas son âme aux idoles. »

Nous touchons là à la lutte incessante que les prophètes ont dû mener pour que le peuple élu abandonne définitivement toute pratique idolâtrique ; dans la première lecture, nous avions vu Isaïe aux prises avec le roi Achaz au huitième siècle ; mais ce ne sera pas fini ; pendant l'Exil à Babylone le peuple sera en contact avec une civilisation polythéiste ; ce psaume chanté au retour de l'Exil réaffirme encore avec force cette condition première de l'Alliance. Israël est le peuple qui, de toutes ses forces, « recherche la face de Dieu », comme dit le dernier verset. L'expression « rechercher la face » était employée pour les courtisans qui voulaient être admis en présence du roi : manière de nous rappeler que, pour Israël, le seul véritable roi, c'est Dieu lui-même.

Tandis que les idoles ne sont que des « dieux vides » comme on dit ; à commencer par le veau d'or sculpté dans le Sinaï pendant l'Exode, au moment où Moïse avait le dos tourné, si j'ose dire ; parce que Moïse tardait à redescendre de la montagne, où il avait rencontré Dieu, le peuple a fait le siège d'Aaron jusqu'à ce qu'il accepte de leur prendre tout leur or pour en faire le fameux veau. Les prophètes n'ont pas de mots trop sévères pour fustiger ceux qui fabriquent de toutes pièces une statue, pour ensuite s'agenouiller devant elle.

Le psaume 115 (113 en liturgie) est très clair à ce sujet : « Leurs idoles sont d'or et d'argent, faites de main d'homme. Elles ont une bouche et ne parlent pas ; elles ont des yeux et ne voient pas ; elles ont des oreilles et n'entendent pas ; elles ont un nez et ne sentent pas ; des mains et elles ne palpent pas ; des pieds et ne marchent pas ; elles ne tirent aucun son de leur gosier... Notre Dieu, lui, est dans les cieux ; tout ce qu'il a voulu, il l'a fait. »

Cette fidélité au Dieu unique est la seule condition pour être en mesure d'accueillir la bénédiction promise aux patriarches, pour entrer dans le salut promis ; combat jamais tout-à-fait gagné puisque Jésus, à son tour, jugera utile de rappeler « Nul ne peut avoir deux maîtres... » (Mt 6, 24).

A un deuxième niveau, cette fidélité au Dieu unique entraînera des conséquences concrètes dans la vie sociale : l'homme au coeur pur deviendra peu à peu un homme au coeur de chair qui ne connaît plus la haine ; l'homme aux mains innocentes ne fera plus le mal ; le verset suivant « il obtient de Dieu son Sauveur la justice » dit bien ces deux niveaux : la justice, dans un premier sens, c'est la conformité au projet de Dieu ; l'homme juste c'est celui qui remplit fidèlement sa vocation ; ensuite, la justice nous engage concrètement à conformer toute notre vie sociale au projet de Dieu qui est le bonheur de ses enfants.

En redisant ce psaume, on entend se profiler les Béatitudes : « Heureux les affamés et assoiffés de justice, ils seront rassasiés... Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu ».


Complément

« Lever les yeux » : on retrouve cette expression dans la fameuse phrase du prophète Zacharie reprise par saint Jean « Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37).
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Message par jaimedieu Dim 29 Déc 2013 - 15:11

dimanche 29 décembre


PSAUME 127 (128)
1 Heureux qui craint le SEIGNEUR
et marche selon ses voies !
2 Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !

3 Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d'olivier.

4 Voilà comment sera béni
l'homme qui craint le SEIGNEUR.
5 Tu verras le bonheur de Jérusalem
tous les jours de ta vie.

Si vous avez la curiosité d'aller lire ce psaume dans votre Bible, vous verrez qu'on l'appelle « Cantique des montées » : ce qui veut dire qu'il a été composé pour être chanté pendant le pèlerinage, dans la montée vers Jérusalem. Vu son contenu, on peut penser qu'il était chanté à la fin du pèlerinage, sur les dernières marches du Temple. Dans la première partie, les prêtres, à l'entrée du Temple, accueillent les pèlerins et leur font une dernière catéchèse : « Heureux l'homme qui craint le SEIGNEUR et marche selon ses voies ! Tu te nourriras du travail de tes mains : Heureux es-tu ! A toi le bonheur ! Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils autour de la table comme des plants d'olivier ». Une chorale ou bien l'ensemble des pélerins répond : « Oui, voilà comment sera béni l'homme qui craint le SEIGNEUR ».

Alors les prêtres prononcent la formule liturgique de bénédiction : « De Sion, que le SEIGNEUR te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie, et tu verras les fils de tes fils » (versets 5 et 6 qui ne sont que partiellement retenus pour notre chant au cours de cette fête).

Au passage, nous lisons une formule qui pourrait en révolter plus d'un : « Tu te nourriras du travail de tes mains : Heureux es-tu ! A toi le bonheur ! » Il faut croire que les problèmes de chômage n'existaient pas ! L'objet de la bénédiction peut nous sembler bien terre à terre ; mais pourtant l'insistance de toute la Bible sur le bonheur et la réussite devraient nous rassurer. Notre soif de bonheur bien humain, notre souhait de réussite familiale rejoignent le projet de Dieu sur nous... sinon, l'Eglise n'aurait pas fait du mariage un sacrement !!! Dieu nous a créés pour le bonheur et pour rien d'autre. REJOUISSONS-NOUS !

Et le mot « HEUREUX » revient très souvent dans la Bible ; il revient si souvent, même, qu'on pourrait lui reprocher d'être bien loin de nos réalités concrètes ; ne risque-t-il pas de paraître ironique face à tant d'échecs humains et de malheurs dont nous voyons le spectacle tous les jours ? Vous avez remarqué sûrement combien ce psaume, lui aussi, multiplie les mots « heureux », « bonheur », bénédiction » : « Heureux qui craint le SEIGNEUR et marche selon ses voies !... Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !... Voilà comment sera béni l'homme qui craint le SEIGNEUR. Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. »

En réalité, le mot « heureux » ne prétend pas être un constat un peu facile, comme si, automatiquement, les hommes droits et justes étaient assurés d'être heureux... Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir des hommes faire du bien et ne récolter que du malheur. Il s'agit en réalité du seul bonheur qui compte, c'est-à-dire la proximité de Dieu. En fait, le mot « Heureux » a deux facettes ; il est à la fois un compliment et un encouragement ; André CHOURAQUI, dont la traduction était toujours très proche du texte hébreu, traduisait le mot « Heureux » par « En marche »... Sous-entendu « vous êtes sur la bonne voie, bravo, et courage, continuez ! » La particularité du peuple d'Israël est d'avoir su très tôt que son Dieu l'accompagne dans son désir de bonheur et lui ouvre le chemin. Ecoutez le prophète Jérémie : « Moi, je sais les projets que j'ai formés à votre sujet, dit le SEIGNEUR, projets de prospérité et non de malheur : je vais vous donner un avenir et une espérance. » (Jr 29, 11).

Et toute la Bible en est tellement convaincue qu'elle affirme qu'il faut avoir une langue de vipère pour mettre en doute les intentions de Dieu envers l'homme et la femme qu'il a créés pour leur bonheur. (C'est le sens du récit du Paradis terrestre). Saint Paul, qui était un expert de l'Ancien Testament, a résumé en quelques mots les intentions de Dieu : il les appelle « le dessein bienveillant de Dieu ».

Il y a toujours donc deux aspects dans le mot biblique « Heureux » : c'est d'abord le projet, le dessein de Dieu, qui est le bonheur de l'homme, mais c'est aussi le choix de l'homme, en ce sens que le bonheur (le vrai bonheur qui est la proximité avec Dieu) est à construire : le chemin est tracé, il est tout droit : il suffit d'être fidèle à la loi qui se résume dans le commandement d'aimer Dieu et l'humanité ; Jésus a simplement suivi ce chemin-là. « Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'au bout » (Jn 13, 1). Et il invite ses disciples à le suivre, pour leur bonheur : « Heureux serez-vous si vous mettez mes paroles en pratique ».

Mais là où notre texte se complique un peu, c'est avec la formule « Heureux l'homme qui craint le Seigneur » ; elle peut même sembler paradoxale : peut-on en même temps craindre et être heureux ? André CHOURAQUI, encore, traduisait ce verset de la manière suivante : « En marche, toi qui es tout frémissant de Dieu ». C'est le frémissement de l'émotion et non pas de la peur. Nous connaissons cela déjà, parfois, lorsque devant un grand bonheur, nous nous sentons tout petits.

L'homme biblique a mis longtemps à découvrir que Dieu est amour ; mais dès lors qu'il a découvert un Dieu d'amour, il n'a plus peur. Le peuple d'Israël a eu ce privilège de découvrir à la fois la grandeur du Dieu qui nous dépasse infiniment ET la proximité, la tendresse de ce même Dieu. Du coup, la « crainte de Dieu », au sens biblique, n'est plus la peur de l'homme primitif (parce qu'on ne peut pas avoir peur de Celui qui est la Bonté en personne, si j'ose dire) ; la « crainte de Dieu » est alors l'attitude du petit enfant qui voit en son père à la fois la force et la tendresse. Le livre du Lévitique utilise d'ailleurs exactement le même mot hébreu pour dire « Chacun de vous doit craindre sa mère et son père » (Lv 19, 3), ce qui veut bien dire qu'à la fin de l'histoire biblique la « crainte » de Dieu est synonyme d'attitude filiale. Le petit enfant de Bethléem est venu nous en donner l'exemple.

La foi, c'est d'abord la certitude fondamentale que Dieu veut le bonheur de l'homme et qu'il nous suffit donc de l'écouter, de le suivre avec confiance et simplicité. Le suivre signifiant être fidèle à la loi, tout simplement. La phrase « Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! » est en fait une répétition : pour l'homme biblique « craindre le Seigneur » et « marcher selon ses voies » sont synonymes.

Quand tous les habitants de Jérusalem seront fidèles à ce programme, alors elle accomplira sa vocation d'être, comme son nom l'indique, la « ville de la paix ». C'est pourquoi notre psaume anticipe un peu et affirme : « Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.
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Message par jaimedieu Dim 5 Jan 2014 - 15:17

Dimanche le 5 janvier

Solennité de L'Épiphanie du Seigneur
Psaume 72(71)
Le roi de paix et son royaume

Le psaume :


Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu'il gouverne ton peuple avec justice,
Qu'il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des lunes !
Qu'il domine de la mer à la mer,
et du fleuve jusqu'au bout de la terre.

Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents,
les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.

Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura soucis du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.

Le commentaire :
Ce psaume est une prière d’Israël pour son roi. C’est un psaume royal. (Voir dans le petit lexique : classement en genre des psaumes ; chants à Dieu comme Roi) Il compte dix neuf versets dont neuf sont sélectionnés pour célébrer la fête de l’Épiphanie, et ils sont repris chaque année, puisque les lectures de cette fête sont les mêmes chacune des trois années.

Il fait écho à la prophétie d’Isaïe (1ère lecture) qui voit la ville sainte de Jérusalem resplendissante de lumière. Vers elle accourent toutes les nations du monde ! Dans le psaume, les peuples de l’univers, symbolisés par des rois de « Tarsis, des îles, de Saba et de Séba » se mettent en route vers un Roi qui aura mission de rassembler tout le monde. Cette géographie méditerranéenne et orientale, est proche des tables des nations dans le livre de la Genèse (Genèse 10) ou de la description des peuples accourus à Jérusalem à la fête de la Pentecôte (Actes des apôtres 2) Elle signifie bien plus que les mots ; Elle renvoie à toutes les cultures que la bonne Nouvelle du Christ doit atteindre.

Le psaume précède l’Évangile de saint Matthieu. L’auteur, dans ces récits de l’enfance de Jésus, différents de ceux de Saint Luc, met en scène l’enfant de Bethléem, et le présente à des juifs devenus chrétiens. Dans un tableau merveilleux qui remet en mémoire les prophéties de l’ancien testament, il fait venir auprès de Jésus enfant des mages venus d’Orient. Ces chercheurs de Dieu adorent Jésus, le roi des juifs. Ces chercheurs n’étaient pourtant pas très bien vus dans la mentalité juive car mages, c’est à dire magiciens. Ils sont là, convoqués et se prosternant en adoration devant l’Enfant, Fils de Dieu. La Bonne Nouvelle est pour tous.

Ce Roi fera régner la justice et le droit. « Il apportera la bonne nouvelle aux pauvres, annoncera aux captifs qu’ils sont libres, aux aveugles qu’ils verront la lumière » (Luc 4).

Mais le Christ, roi de l’univers, n’aura pas d’autres mains que les nôtres pour faire régner justice et amour !
Pas d’autre cœur que le nôtre pour aimer les pauvres !
Pas d’autres jambes que les nôtres pour rendre visite à la manière des mages pèlerins !
Pas d’autre maison que la nôtre pour accueillir, réchauffer et nourrir !

Père BABEL sm
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Message par jaimedieu Sam 11 Jan 2014 - 15:42

Dimanche 12 Janvier 2014
Fête du Baptême du Seigneur
Psaume 29(28)
Manifestation de Dieu dans la tempête
Le psaume :

Rendez au Seigneur, vous, les dieux,
rendez au Seigneur gloire et puissance.
Rendez au Seigneur la gloire de son nom,
adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.

La voix du Seigneur domine les eaux,
le Seigneur domine la masse des eaux.
Voix du Seigneur dans sa force,
voix du Seigneur qui éblouit.

Le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre.
Et tous dans le temple s'écrient " Gloire ! "
Au déluge le Seigneur a siégé;
il siège, le Seigneur, il est roi pour tous !

© AELF - Tous droits réservés.

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Le commentaire :
Avec cette fête du Baptême de Jésus par Jean le Baptiste dans le fleuve du Jourdain, nous quittons le temps de Noël. Après la célébration du Fils de Dieu né dans notre chair, nous accompagnons le Seigneur durant sa manifestation de deux années et demie auprès des hommes de son temps en Galilée et en Judée. Tout commence alors par l’action de Jean Baptiste au désert et le Baptême du Seigneur pour culminer dans sa mort et son exaltation lors de la Pâque. Chaque année nous revivons ainsi les mystères du Seigneur dans le déroulement du temps.

Ce psaume 29 est d’abord une contemplation des forces puissantes de la nature, qui pouvaient effrayer nos lointains ancêtres : les inondations et le fracas du tonnerre. Dans notre monde moderne nous ne les maîtrisons pas encore ! Le priant du psaume les voit autrement que ses contemporains. Eux divinisaient ces puissances cosmiques. Pour l'homme de la Bible, ce sont des créatures. A travers elles, il adore le Seigneur, leur auteur.

Le psaume prend une coloration nouvelle en la célébration du Baptême. Ces eaux puissantes deviennent des eaux sanctifiantes. Les eaux de la mer rouge, puis du Jourdain ont été traversées par le peuple d’Israël. Jésus, figuré déjà par le Serviteur de Dieu que décrit le prophète Isaïe, traverse à son tour ces eaux, avant de traverser la mort et le tombeau. Ces eaux deviennent donneuses de vie.

Dans les Actes des apôtres, le récit du baptême d’un païen, l’officier romain Corneille, et de toute sa maisonnée, trace la voie de notre baptême. Le Baptême de Jésus est lieu de la manifestation du Dieu Trinité. Une « Voix » retentit, ce n’est plus une voix cosmique, c’est la voix du Père. Le Père, le Fils et l’Esprit se montrent et se donnent. C’est la « Gloire » de Dieu, et cette gloire, chantée par les anges à Noël, nous accompagne sans cesse. Chantons-la et laissons-nous transformer par le Christ. Revenons aux sources de notre Baptême !

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Message par jaimedieu Dim 19 Jan 2014 - 15:39

Dimanche 19 Janvier 2014
Psaume 40(39)
Action de grâce et prière

Le psaume :

D'un grand espoir, j'espérais le Seigneur :
il s'est penché vers moi.
Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j'ai dit : "Voici, je viens".

Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j'aime :
ta loi me tient aux entrailles.

Vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
J'ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

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Le commentaire :
Ce psaume est un psaume de grande confiance dans le Seigneur. C’est le psaume de l’Espérance. L’espérance est la vertu de celui qui marche, qui va vers un but. Et de façon extrêmement concrète, le Seigneur « est penché vers le fidèle » et « Il a mis dans sa bouche un chant nouveau », tout comme Dieu a mis ses paroles dans la bouche du prophète Isaïe (Isaïe 6). Ce n’est pas nous qui louons le Seigneur, c’est « l’Esprit qui prie en nous en poussant des gémissements ineffables » (Saint Paul aux Romains).

C’est aussi un psaume de disponibilité à l’égard de Dieu : « Voici, je viens ». C’est le psaume de l’écoute de cette parole qui est dans un « livre » et en même temps « me tient aux entrailles ». Elle est chair. Cette parole s’est faite chair, c’est le Christ.

Ce psaume est encore un engagement dans l’annonce de la bonne nouvelle aux hommes de notre temps. En effet, le priant « ne retient pas ses lèvres ». Il dit « à la grande assemblée » les qualités de son Dieu : Amour et Vérité.

Ce psaume peut se prier avec JESUS. L'Ecriture met plusieurs fois ce psaume sur les lèvres du Christ. Au bord du fleuve le Jourdain, Jean le Baptiste désigne Jésus en disant : "Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde". Et Jésus, reprenant le psaume peut dire à son tour : "Voici, je viens !" Ce Christ ne pratiquera plus "les holocaustes et sacrifices d'animaux" mais il s'offrira lui-même. "Non pas ma volonté, mais la tienne".

Il peut se prier avec les COMMUNAUTES chrétiennes fondées par Paul. Les membres sont "sanctifiés dans le Christ Jésus". Cette Eglise est "la grande assemblée" et "le peuple saint" hier comme aujourd'hui.

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Message par jaimedieu Dim 26 Jan 2014 - 15:21

Dimanche 26 Janvier 2014
Psaume 27(26)
Confiance intrépide en Dieu

Le psaume :

Le Seigneur est ma lumière et mon salut,
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerais-je ?

J'ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.

J'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
" Espère le Seigneur, sois fort et prend courage ;
espère le Seigneur. "

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Le commentaire :
« Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur ! Alléluia ! » Un grand chant de confiance dans le Seigneur. Ce dimanche, nous ne prions pas tout le psaume, mais plusieurs versets choisis dans trois moments différents de ce psaume 26.

Le fidèle proclame tout d'abord sa foi dans son Seigneur. Et ce Dieu est décrit de manière bien concrète. Le Dieu d’Israël est Lumière, comme ce qui a surgi au premier jour de la création. La lumière est la gloire de Dieu présente sur l’arche d’alliance.

Ce Dieu est Salut, il est aux côtés de son peuple, il intervient « à main forte et à bras étendu » dans les événements de l’histoire. Le Dieu des juifs et des chrétiens est un Dieu historique. Le Dieu des chrétiens s’est fait homme. C’est Jésus de Nazareth, qui s’est livré aux mains des hommes.

Notre dieu est Rempart, il est le Rocher, sur lequel nous nous appuyons. Et dire « AMEN » c’est bien s’appuyer fortement sur ce Seigneur ! (Voir le mot Amen dans le petit lexique).

Comment prier ces versets dans une lumière chrétienne ? Dans la ligne du prophète Isaïe qui voyait une lumière se lever sur les pays de l'ombre, Jésus apparaît à un moment de l'histoire dans cette Galilée des nations, ce pays frontière et cette population mélangée. C'est lui la lumière qui resplendit. Il proclame la bonne nouvelle : "Convertissez-vous !"

Il appelle quelques hommes à le suivre. Ceux-ci seront amenés à dire : "La seule chose que je cherche, c'est d'habiter la maison du Seigneur tous les jours de la vie". Ils entreront, comme nous, peu à peu dans l'intimité de Jésus. A la fin de leur vie apostolique et de leur existence, ils "verront la bonté du Seigneur".

Avec eux, dans le temps de l'épreuve, "Attendons, soyons forts, gardons courage !"

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Message par jaimedieu Dim 2 Fév 2014 - 14:37

Dimanche 2 Février 2014
Fête de la Présentation du Seigneur au Temple
Psaume 24(23)
Entrée solennelle de Dieu dans son temple


Le psaume :

Portes, levez vos frontons,
élevez-vous, portes éternelles :
qu'il entre, le roi de gloire !

Qui est ce roi de gloire ?
C'est le Seigneur, le fort, le vaillant,
le Seigneur, le vaillant des combats.

Portes, levez vos frontons,
levez-les, portes éternelles :
qu'il entre, le roi de gloire !

Qui donc est ce roi de gloire ?
C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ;
c'est lui, le roi de gloire.



Le commentaire :

« Portes, levez vos frontons ! Elevez-vous portes éternelles ! »

Nous sommes en pleine exagération poétique. Mais nul portail n’est assez grand pour laisser passer le Roi de gloire, c’est-à-dire le Seigneur Dieu. Celui qui chante ce psaume baigne encore dans la splendeur des liturgies du Temple de Jérusalem avec des milliers de pèlerins, une « multitude en fête » et la gloire de Dieu matérialisée et bien présente dans l’arche d’alliance.

L’histoire humaine déroulera ses méandres et le peuple de Dieu passera par des dépouillements importants.

Un jour, le Seigneur de gloire sera un petit enfant dans les bras d’un vieillard exultant de joie. Quatre personnages sont mentionnés par Luc l’évangéliste : des jeunes, Marie et Joseph, et des vieillards, Syméon et Hanne la prophétesse. Ils ont pu dire : « Qui est ce Roi de gloire ? » Un petit enfant, plus tard un ouvrier de village « grandissant en sagesse et en grâce » et enfin un messie crucifié. La gloire par la croix.

Et aujourd’hui, qui est ce Roi de gloire ?

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Message par jaimedieu Dim 9 Fév 2014 - 14:59

Dimanche 9 Février 2014
Psaume 112(111)
Eloge de la crainte de Dieu. Son fruit

Le psaume :

Heureux qui craint le Seigneur !
Lumière des coeurs droits, il s'est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.

L'homme de bien a pitié, il partage ;
cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.

Il ne craint pas l'annonce d'un malheur :
le coeur ferme, il s'appuie sur le Seigneur.
Son coeur est confiant, il ne craint pas.

A pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !

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Le commentaire :
Ce psaume a dû sans doute naître dans un contexte particulier de la vie d'Israël. Chaque année, en automne, les fils d'Israël célébraient et célèbrent encore la fête de Tentes, ou des Huttes ou Tabernacles. Durant une semaine ils vivent sous une maison de branchages avec dans la toiture une ouverture vers Dieu le Très Haut, le Tout Autre. Cette solennité fait mémoire de l'errance au désert. La période du désert est terrible, mais c'est aussi un moment de vérité avec une grande joie; ce sont les "fiançailles" de Dieu avec son peuple.

Ce psaume 112 était chanté à cette occasion. Il commence par ALLELUIA comme beaucoup de psaumes de cette partie finale du psautier : "Chantez YAH ! Chantez le Seigneur !" Il permet à Israël de renouveler l'alliance avec Dieu et de le louer pour ce don de l'alliance.

C'est aussi un psaume alphabétique, c'est-à-dire que chaque ligne commence par une des 22 lettres de l'alphabet hébreu. Cela veut dire que les priants louent Dieu avec la totalité de leur existence, comme l'alphabet exprime la totalité de la vie. Le croyant ne cesse de bénir Dieu du matin au soir ou du soir au matin. " Priez sans cesse" dit Jésus.

Le premier mot est HEUREUX. Rien d'étonnant à cela. Le psaume 1 commence aussi par "Heureux". Cela rejoint l'évangile des Béatitudes (dimanche dernier) et tout le discours sur la montagne de Jésus en saint Matthieu. Dans ce terme "Heureux" il y a plutôt le sens de prendre le bon chemin, la bonne route. On devrait dire "En marche" comme l'écrit le traducteur André Chouraqui. Le psaume 1 distingue ceux qui suivent la bonne piste (le juste) et ceux qui suivent la mauvaise (le méchant) ou qui font du dangereux "hors piste" !

Dans le psaume 1, le juste est celui qui murmure la loi du Seigneur jour et nuit. Ici, dans le psaume 112, le juste est celui qui "a pitié, partage, donne aux pauvres à pleines mains". Ce sont deux facettes complémentaires de la manière d'être en alliance avec Dieu. C'est cela être "sel de la terre et la lumière du monde" comme le dira Jésus.

Le psaume 1 montre aussi dans un deuxième tableau ceux qui font le mal. De même le psaume 112 montre au dernier verset (omis ce dimanche) "l'impie" qui est irrité par le juste. Il sera détruit et se perdra. Les béatitudes sont suivies de malédictions.

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Message par jaimedieu Dim 16 Fév 2014 - 15:15

Dimanche 16 Février 2014

Psaume 119(118)
Litanie de la Loi de Dieu



Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
Heureux ceux qui gardent ses exigences,
ils le cherchent de tout coeur !

Toi, tu promulgues des préceptes
à observer entièrement.
Puissent mes voies s'affermir
à observer tes commandements !

Sois bon pour ton serviteur, et je vivrai,
j'observerai ta parole.
Ouvre mes yeux,
que je contemple les merveilles de ta loi.

Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres ;
à les garder, j'aurai ma récompense.
Montre-moi comment garder ta loi,
que je l'observe de tout coeur.


Le commentaire :
Quelques versets choisis ce dimanche ne doivent pas nous faire illusion car ce psaume 119 est le « mastodonte du psautier » : 176 versets seulement ! Il est une longue méditation de la loi de Dieu, de sa parole en qui le fidèle trouve son bonheur. Méditation en 22 strophes commençant toutes par la même lettre de l’alphabet hébreu.

Comment trouver le bonheur ? En marchant sur les chemins du Seigneur, en gardant ses exigences, en le cherchant sans cesse.

La deuxième strophe choisie ce dimanche passe à un dialogue avec le Seigneur. Le priant souhaite s’affermir dans les voies de Dieu. Enfin c’est une supplication pour que le Seigneur ouvre nos yeux, nous enseigne le chemin de ses ordres et à les observer de tout notre cœur.

Jésus dans le discours sur la montagne selon Saint Matthieu n’abolit pas les préceptes anciens mais pousse les exigences encore plus loin vers ce qui est plus intérieur et plus vrai. Saint Paul nous invite à entrer dans la vraie sagesse de Dieu, celle qui est ignorée du monde. Celle nous fait entrer dans « Les profondeurs de Dieu ».

Prions.
Amour créateur de tout ce qui existe, Seigneur sauve-nous,
Puisque tes mains nous ont faits et modelés
Pour que nous te servions d’un cœur sans tache et que nous vivions en toi qui est la Vie.

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Message par jaimedieu Dim 23 Fév 2014 - 12:17

Dimanche 23 février

PSAUME 102 (103 ) - 1-2, 3-4, 8-10, 12-13

1 Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
2 Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !

3 Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
4 il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse ;

8 Le SEIGNEUR est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d'amour ;
10 il n'agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

12 aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés ;
13 comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du SEIGNEUR pour qui le craint !

La liturgie de ce dimanche ne nous propose que huit versets d'un psaume qui en comporte vingt-deux ! Or l'alphabet hébreu comporte vingt-deux lettres donc on dit de ce psaume qu'il est « alphabétisant » ; et quand un psaume est alphabétisant, on sait d'avance qu'il s'agit d'un psaume d'action de grâce pour l'Alliance. Et effectivement, André Chouraqui disait que ce psaume est le « Te Deum » de la Bible, un chant de reconnaissance pour toutes les bénédictions dont le compositeur (entendez le peuple d'Israël) a été comblé par Dieu.

Deuxième caractéristique de ce psaume, le « parallélisme » : chaque verset se compose de deux lignes qui se répondent comme en écho ; l'idéal pour le chanter serait d'alterner ligne par ligne ; il a peut-être, d'ailleurs, été composé pour être chanté par deux choeurs alternés. Ce parallélisme, ce « balancement » est très fréquent dans la Bible, dans les textes poétiques, mais aussi dans de nombreux passages en prose ; procédé de répétition utile à la mémoire, bien sûr, dans une civilisation orale, mais surtout très suggestif ; si on soigne la lecture en faisant ressortir le face à face des deux lignes à l'intérieur de chaque verset, la poésie prend un relief extraordinaire.

D'autre part, cette répétition d'une même idée, successivement sous deux formes différentes, permet évidemment de préciser la pensée, et donc pour nous de mieux comprendre certains termes bibliques. Par exemple, le premier verset nous propose deux parallèles intéressants : « Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme, Bénis son Nom très saint, tout mon être » :

Premier parallèle : « Bénis le SEIGNEUR »... « Bénis son Nom très saint » : la deuxième fois, au lieu de dire « le SEIGNEUR », on dit « le NOM » : une fois de plus, nous voyons que le NOM, dans la Bible, c'est la personne. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les juifs ne s'autorisent jamais à prononcer le NOM de Dieu.1

Deuxième parallèle dans ce premier verset : « Ô mon âme... tout mon être » : on voit bien que le mot âme n'a pas ici le sens que nous lui donnons spontanément. A la suite des penseurs grecs, nous avons tendance à nous représenter l'homme comme l'addition de deux composants différents, étrangers l'un à l'autre, l'âme et le corps. Mais les progrès des sciences humaines, au cours des siècles, ont confirmé que ce dualisme ne rendait pas compte de la réalité. Or, déjà, la mentalité biblique, avait une conception beaucoup plus unifiée et, dans l'Ancien Testament, quand on dit « l'âme », il s'agit de l'être tout entier. « Bénis le Seigneur, ô mon âme, Bénis son Nom très saint, tout mon être ».

Un autre exemple de parallélisme, un peu plus loin dans ce psaume nous permet de mieux comprendre une expression un peu difficile pour nous, la « crainte de Dieu » : nous rencontrons assez souvent ce mot de « crainte » dans la Bible et il ne nous est pas forcément très sympathique a priori. Or nous le trouvons ici dans un parallèle très intéressant : « Comme la tendresse du père pour ses fils, ainsi est la tendresse du SEIGNEUR pour qui le craint » : ce qui veut bien dire que la crainte de Dieu est tout sauf de la peur, elle est une attitude filiale.

Je parle souvent de la pédagogie de Dieu à l'égard de son peuple : eh bien, là aussi, la pédagogie de Dieu s'est déployée lentement, patiemment, pour convertir la peur spontanée de l'homme envers Dieu en esprit filial ; je veux dire par là que, mis en présence de Dieu, du sacré, l'homme éprouve spontanément de la peur ; et il faut toute une conversion des croyants pour que, sans rien perdre de notre respect pour Celui qui est le Tout-Autre, nous apprenions à son égard une attitude filiale. La crainte de Dieu, au sens biblique, c'est vraiment la peur convertie en esprit filial : cette pédagogie n'est pas encore terminée, bien sûr ; notre attitude devant Dieu, notre relation à lui a sans cesse encore besoin d'être convertie. C'est peut-être cela « redevenir comme des petits enfants »... des petits enfants qui savent que leur père n'est que tendresse. Cette « crainte » comporte donc à la fois tendresse en retour, reconnaissance et souci d'obéir au père parce que le fils sait bien que les commandements du père ne sont guidés que par l'amour : comme un petit s'éloigne du feu parce que son père le prévient qu'il risque de se brûler.

Ce n'est donc pas un hasard si ce psaume qui parle de crainte de Dieu cite justement la fameuse phrase du livre de l'Exode (Ex 34, 6) : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour » ; cette phrase est très célèbre dans la Bible, car c'est la définition que Dieu a donnée de lui-même à Moïse au Sinaï. Elle est très souvent citée, en particulier dans les psaumes ; elle est à la fois la définition de Dieu et, inséparablement, un rappel de l'Alliance. Tous les psaumes, et plus particulièrement les psaumes d'action de grâce sont, avant tout, émerveillement devant l'Alliance.

Les versets retenus aujourd'hui insistent sur une des manifestations de cette tendresse de Dieu, le pardon. Un Dieu lent à la colère, Israël l'a expérimenté tout au long de son histoire : depuis la traversée du Sinaï, dont Moïse a pu dire au peuple « Depuis que je vous connais, vous n'avez jamais cessé de vous révolter contre Dieu » (Dt 9, 7), la longue histoire de l'Alliance a été le théâtre du pardon de Dieu accordé à chaque régression de son peuple. « Dieu pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. Aussi loin qu'est l'Orient de l'Occident, il met loin de nous nos péchés... »

La vraie tendresse, celle dont nous avons besoin pour repartir, c'est celle justement qui oublie nos péchés, nos abandons ; Jésus ne fera que la mettre en images dans la parabole du père et de l'enfant prodigue.
--------------------
Note


1 - Le NOM : les fameuses quatre lettres, YHVH, (le « tétragramme »). Le prononcer, ce serait prétendre connaître Dieu. Seul, le grand-prêtre, une fois par an, au jour du Kippour, prononçait le NOM très saint, dans le Temple de Jérusalem. Encore aujourd'hui, les Bibles écrites en hébreu ne transcrivent pas les voyelles qui permettraient de prononcer le NOM. Il est donc transcrit uniquement avec les quatre consonnes YHVH. Et quand le lecteur voit ce mot, aussitôt il le remplace par un autre (Adonaï) qui signifie « le Seigneur » mais qui ne prétend pas définir Dieu.

Depuis le Synode des Evêques sur la Parole de Dieu, en octobre 2008, il est demandé à tous les catholiques de ne plus prononcer le NOM de Dieu (que nous disions Yahvé), et de le remplacer systématiquement par « SEIGNEUR » et ce pour plusieurs raisons :

- Tout d'abord, personne ne sait dire quelles voyelles portaient les consonnes du NOM de Dieu, YHVH. La forme « Yahvé » est certainement erronée.

- Ensuite, c'est une marque de respect pour nos frères juifs qui s'interdisent, eux, de prononcer le Nom divin.

- Enfin, et surtout, il nous est bon d'apprendre à respecter la transcendance de Dieu.

- Une quatrième raison nous vient de notre propre tradition chrétienne : les premiers traducteurs de l'Ancien Testament en latin, et, en particulier Saint Jérôme, ont traduit le Tétragramme par « Dominus », c'est-à-dire « SEIGNEUR »

Complément

« Aussi loin qu'est l'Orient de l'Occident, il met loin de nous nos péchés » : dans la liturgie du Baptême des premiers siècles, les baptisés se tournaient vers l'Occident pour renoncer au mal, puis faisaient demi-tour sur place et se tournaient vers l'Orient pour prononcer leur profession de foi avant d'entrer dans le baptistère.
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Message par jaimedieu Sam 1 Mar 2014 - 21:22

Le 2 mars


PSAUME 61 (62) 2-3, 8, 9
2 Je n'ai de repos qu'en Dieu seul,
mon salut vient de lui.
3 Lui seul est mon rocher, mon salut,
ma citadelle : je suis inébranlable.

8 Mon salut et ma gloire
se trouvent près de Dieu.
Chez Dieu, mon refuge,
mon rocher imprenable.

9 Comptez sur lui en tout temps,
vous, le peuple.
Devant lui, épanchez votre coeur :
Dieu est pour nous un refuge.


Commentaire de Marie Noëlle Thabut, bibliste

Clairement, ce psaume est une invitation à la confiance : « Je n'ai de repos qu'en Dieu seul, mon salut vient de lui. Lui seul est mon rocher, mon salut, ma citadelle : je suis inébranlable... Comptez sur lui en tout temps, vous, le peuple. » Cette recommandation tombe à point nommé pour le peuple malheureux en Exil à Babylone que nous évoquions à propos de la première lecture.

Comme très souvent dans les psaumes, c'est l'expérience de l'Exode qui est le meilleur argument de l'espérance. Car, pendant les quarante années de pérégrinations dans le désert du Sinaï, on a eu maintes occasions d'expérimenter la sollicitude de Dieu. Ici, par exemple, nous entendons à deux reprises le mot « rocher » qui fait référence à un événement très précis de l'Exode. Un événement qui a marqué la mémoire du peuple tout entier à tel point qu'il est évoqué à plusieurs reprises dans les textes bibliques.

D'après le livre de l'Exode, cela se passait à Rephidim dans le sud de la péninsule du Sinaï. De loin, on voyait les palmiers de l'oasis et chacun espérait trouver de quoi étancher sa soif. Mais, ô surprise, l'oued était à sec. La bonne réaction aurait été de faire confiance : Dieu ne nous avait pas amenés aussi loin pour nous laisser mourir de soif. Certainement, il dicterait à Moïse une solution.

Au lieu de cela, le peuple tout entier, pris de peur, s'est mis à récriminer. Non seulement, Moïse avait été bien imprudent de faire courir de tels risques à son peuple, mais on en vint à le soupçonner d'avoir ainsi manigancé la mort de tous ceux qui l'accompagnaient. Alors, ce fut au tour de Moïse d'être en danger. Si cela continue, ils vont me lapider, pensa-t-il.

Or, quelle fut la réponse de Dieu à la révolte de son peuple ? Ce fut le don au-delà de la révolte, le pardon : Il a dit à Moïse de se munir de son bâton, celui avec lequel il avait frappé le fleuve, la nuit de la sortie d'Egypte, et de frapper le rocher, ce que Moïse a fait bien sûr. Et alors de l'eau a coulé du rocher. « Dieu a fait jaillir l'eau du rocher de granit » raconte le livre du Deutéronome (Dt 8, 15). Pour retenir la leçon de ce moment de soupçon de son peuple, Moïse appela ce lieu non plus Rephidim mais Massa et Meriba, ce qui signifie « Epreuve et Querelle » parce qu'on avait querellé Dieu (à travers son envoyé Moïse) et parce qu'on avait exigé de lui un signe.

Ces mots de Massa et Meriba se retrouvent à plusieurs reprises chez les auteurs bibliques comme une méditation sur la tentation sans cesse renaissante de l'humanité de soupçonner Dieu de ne pas lui vouloir du bien. Voici, par exemple, le rappel du psaume 95/94 : « Puissiez-vous aujourd'hui écouter la voix du SEIGNEUR ! Ne durcissez pas votre coeur comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m'ont défié et mis à l'épreuve, alors qu'ils m'avaient vu à l'oeuvre. » L'oeuvre de Dieu, c'est le miracle de la sortie d'Egypte. Et le livre du Deutéronome dit la même chose à sa manière : « Vous ne mettrez pas à l'épreuve le SEIGNEUR votre Dieu comme vous l'avez fait à Massa.

Désormais, le simple mot « rocher » évoque cette fidélité de Dieu malgré toutes les infidélités et les révoltes de son peuple. On ne s'étonne donc pas de le rencontrer souvent dans les psaumes, comme une sorte de garde-fou contre le soupçon.

Le récit de la scène du jardin d'Eden relate de manière imagée ce problème éternel de l'humanité : créé par pur amour, et nanti de tous les pouvoirs sur la création, l'homme ne connaît qu'une limite à sa liberté, l'interdiction de prendre le fruit d'un certain arbre. La désobéissance mettrait l'homme en grand danger, a prévenu Dieu : « Tu pourras manger de tout arbre du jardin, mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui rend heureux ou malheureux, car du jour où tu en mangeras, tu devras mourir. » (Gn 2, 16-17). Là encore, c'est une question de confiance qui est posée à l'homme. Le texte suggère que l'homme devrait raisonner de la façon suivante : Dieu a fait preuve de sa bienveillance, pourquoi voudrait-il du mal à sa créature ? De toute évidence la consigne lui est donnée pour son bien ; sans doute le fruit est-il vénéneux. Il vaut donc mieux s'en abstenir comme Dieu l'a ordonné.

Mais, malheureusement, l'homme se laisse gagner par le soupçon : une petite voix inspire à la femme l'idée que Dieu n'agit que par jalousie. Le mieux serait donc de lui désobéir... et l'on connaît la suite. L'homme et la femme ne meurent pourtant pas tout de suite de mort biologique, mais la relation de confiance est morte et le soupçon se répand comme un poison mortel, un venin qui inocule la mort spirituelle à l'humanité.

Les psaumes, et tout particulièrement celui de ce dimanche, sont un lieu privilégié de lutte contre ce soupçon qui nous empoisonne. A tel point que le verset « Lui seul est mon rocher, mon salut, ma citadelle : je suis inébranlable » est dit deux fois, comme une sorte de refrain. Et le prophète Isaïe, en son temps, mettait en garde le jeune roi Achaz contre la tentation du manque de foi : « Si vous ne croyez pas, vous ne tiendrez pas » (Is 7, 9).

Saint Paul, à son tour, qui est imprégné des Ecritures, poursuit la méditation de l'Ancien Testament sur le soupçon qui habite trop souvent les hommes. Et, à l'attitude d'Adam, le soupçonneux, il aime opposer l'attitude de confiance du Christ, qu'il appelle « le nouvel Adam ».
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Message par jaimedieu Dim 9 Mar 2014 - 4:55

Psaume du dimanche 9 mars et son commentaire par Marie Noëlle Thabut, bibliste


PSAUME 50 (51), 3-4. 5-6. 12.13. 14.17
3 Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
4 Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

5 Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
6 Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

12 Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
13 Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

14 Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
17 Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

Commentaire:

« Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. » Le peuple d'Israël est en pleine célébration pénitentielle au Temple de Jérusalem. Il se reconnaît pécheur, mais il sait aussi l'inépuisable miséricorde de Dieu. Et d'ailleurs, s'il est réuni pour demander pardon, c'est parce qu'il sait d'avance que le pardon est déjà accordé.

Cela avait été, rappelez-vous, la grande découverte du roi David : David avait fait venir au palais sa jolie voisine, Bethsabée ; (au passage, il ne faut pas oublier de préciser qu'elle était mariée avec un officier, Urie, qui était à ce moment-là en campagne). C'est d'ailleurs bien grâce à son absence que David avait pu convoquer la jeune femme au palais ! Quelques jours plus tard, Bethsabée avait fait dire à David qu'elle attendait un enfant de lui. Et, à ce moment-là, David avait organisé la mort au champ d'honneur du mari trompé pour pouvoir s'approprier définitivement sa femme et l'enfant qu'elle portait.

Or, et c'est là l'inattendu de Dieu, quand le prophète Natan était allé trouver David, il n'avait pas d'abord cherché à obtenir de lui une parole de repentir, il avait commencé par lui rappeler tous les dons de Dieu et lui annoncer le pardon, avant même que David ait eu le temps de faire le moindre aveu. (2 S 12). Il lui avait dit en substance : « Regarde tout ce que Dieu t'a donné... eh bien, sais-tu, il est prêt à te donner encore tout ce que tu voudras ! »

Et, mille fois au cours de son histoire, Israël a pu vérifier que Dieu est vraiment « le SEIGNEUR miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté » selon la révélation qu'il a accordée à Moïse dans le désert (Ex 34, 6).

Les prophètes, eux aussi, ont répercuté cette annonce et les quelques versets du psaume que nous venons d'entendre sont pleins de ces découvertes d'Isaïe et d'Ezéchiel. Isaïe, par exemple : « Moi, Dieu, je suis tel que j'efface, par égard pour moi, tes révoltes, que je ne garde pas tes fautes en mémoire » (Is 43, 25) ; ou encore « J'ai effacé comme un nuage tes révoltes, comme une nuée tes fautes ; reviens à moi, car je t'ai racheté » (Is 44, 22).

Cette annonce de la gratuité du pardon de Dieu nous surprend parfois : cela paraît trop beau, peut-être ; pour certains, même, cela semble injuste : si tout est pardonnable, à quoi bon faire des efforts ? C'est oublier un peu vite, peut-être, que nous avons tous sans exception besoin de la miséricorde de Dieu ; ne nous en plaignons donc pas ! Et ne nous étonnons pas que Dieu nous surprenne, puisque, comme dit Isaïe, « les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. » Et justement, Isaïe précise que c'est en matière de pardon que Dieu nous surprend le plus.

Cela nous renvoie à la phrase de Jésus dans la parabole des ouvriers de la onzième heure : « Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de mon bien ? Ou alors ton oeil est-il mauvais parce que je suis bon ? » (Mt 20, 15). On peut penser également à la parabole de l'enfant prodigue (Luc 15) : lorsqu'il revient chez son père, pour des motifs pourtant pas très nobles, Jésus met sur ses lèvres une phrase du psaume 50 : « Contre toi et toi seul j'ai péché », et cette simple phrase renoue le lien que le jeune homme ingrat avait cassé.

Face à cette annonce toujours renouvelée de la miséricorde de Dieu, le peuple d'Israël, parce que c'est lui qui parle ici comme dans tous les psaumes, se reconnaît pécheur : l'aveu n'est pas détaillé, il ne l'est jamais dans les psaumes de pénitence ; mais le plus important est dit dans cette supplication « pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché ... » Et Dieu qui est toute miséricorde, c'est-à-dire comme aimanté par la misère, n'attend rien d'autre que cette simple reconnaissance de notre pauvreté. Vous savez d'ailleurs, que le mot pitié est de la même racine que le mot « aumône » : littéralement, nous sommes des mendiants devant Dieu.

Alors il nous reste deux choses à faire : tout d'abord, remercier tout simplement pour ce pardon accordé en permanence ; la louange que le peuple d'Israël adresse à son Dieu, c'est sa reconnaissance pour les bontés de Dieu dont il a été comblé depuis le début de son histoire. Ce qui montre bien que la prière la plus importante dans une célébration pénitentielle, c'est la parole de reconnaissance des dons et pardons de Dieu : il faut commencer par le contempler, lui, et ensuite seulement, cette contemplation nous ayant révélé le décalage entre lui et nous, nous pouvons nous reconnaître pécheurs. Notre rituel de la réconciliation le dit bien dans son introduction : « Nous confessons l'amour de Dieu en même temps que notre péché ».

Et le chant de reconnaissance jaillira tout seul de nos lèvres, il suffit de laisser Dieu nous ouvrir le coeur : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange » ; certains ont reconnu ici la première phrase de la Liturgie des Heures, chaque matin ; effectivement, elle est tirée du psaume 50/51. A elle seule, elle est toute une leçon : la louange, la reconnaissance ne peuvent naître en nous que si Dieu ouvre nos coeurs et nos lèvres. Saint Paul le dit autrement : « C'est l'Esprit qui parle à notre esprit et dit en nous Abba, Père... » (Rm 8, 15 ; Ga 4, 6).

Cela fait irrésistiblement penser à un geste de Jésus, dans l'évangile de Marc : la guérison d'un sourd-muet ; touchant ses oreilles et sa langue, Jésus avait dit « Effétah », ce qui veut dire « Ouvre-toi ». Et alors, spontanément, ceux qui étaient là avaient appliqué à Jésus une phrase que la Bible réservait à Dieu : « Il fait entendre les sourds et parler les muets ». (cf Is 35, 5-6). Encore aujourd'hui, dans certaines célébrations de baptême, le célébrant refait ce geste de Jésus sur les baptisés en disant « Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler les muets ; qu'il vous donne d'écouter sa parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père ».

Deuxième chose à faire et que Dieu attend de nous : pardonner à notre tour, sans délai, ni conditions... et c'est tout un programme !
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Message par jaimedieu Dim 16 Mar 2014 - 4:09

Psaume du dimanche 16 mars et commentaire de Marie Noëlle Thabut, bibliste


PSAUME 32 (33), 4-5. 18-19. 20.22
4 Oui, elle est droite, la parole du SEIGNEUR ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
5 Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

18 Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
19 pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

20 Nous attendons notre vie du SEIGNEUR :
il est pour nous un appui, un bouclier.
22 Que ton amour, SEIGNEUR, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi.


Commentaire:
Nous avons entendu trois fois le mot « amour » dans ces quelques versets ; et cette insistance répond fort bien à notre première lecture de ce dimanche : Abraham est le premier de toute l'histoire humaine à avoir découvert que Dieu est amour et qu'il forme pour l'humanité des projets de bonheur. Encore fallait-il croire à cette révélation extraordinaire. Et Abraham a cru, il a accepté de faire confiance, simplement, aux paroles d'avenir que Dieu lui annonçait. Un vieillard stérile, pourtant, aurait eu toutes les bonnes raisons de douter de cette promesse invraisemblable de Dieu. Rappelons-nous le texte de notre première lecture : Dieu lui dit « Quitte ton pays... je ferai de toi une grande nation. » Et le texte de la Genèse continue : « Abraham partit comme le SEIGNEUR le lui avait dit. »

Bel exemple pour nous en début de Carême : il faudrait croire en toutes circonstances que Dieu fait des projets de bonheur sur nous. C'était bien le sens de la phrase qui a été prononcée sur nous le mercredi des Cendres : « Convertissez-vous et croyez à l'évangile (ou à la Bonne Nouvelle) » : ce qui signifie : « Se convertir, c'est croire une fois pour toutes que la Nouvelle est Bonne ; que Dieu est Amour ». Jérémie disait de la part de Dieu : « Moi, je sais les projets que j'ai formés à votre sujet - oracle du SEIGNEUR -, projets de prospérité et non de malheur : je vais vous donner un avenir et une espérance. » (Jr 29, 11).

Et ainsi, nos deux premiers dimanches de Carême nous invitent à un choix : Pour le premier dimanche de Carême, nous avons relu dans le livre de la Genèse l'histoire d'Adam, c'est-à-dire l'homme qui soupçonne Dieu ; devant une interdiction (celle de manger du fruit d'un arbre) interdiction qui est seulement une mise en garde, l'homme qui ne croit pas résolument à l'amour de Dieu imagine que Dieu pourrait avoir des mauvaises intentions sur l'homme, et peut-être même qu'il pourrait être jaloux ! Ce sont les insinuations du serpent, ce qui veut bien dire que c'est du poison.

Pour ce deuxième dimanche de Carême, au contraire, nous lisons l'histoire d'Abraham, le croyant. Un peu plus loin, le livre de la Genèse dit de lui : « Abraham eut foi dans le SEIGNEUR et pour cela le SEIGNEUR le considéra comme juste. » Et, pour nous aider à prendre le même chemin qu'Abraham, ce psaume vient nous suggérer les mots de la confiance : « Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort... La terre est remplie de son amour »... et vous avez remarqué au passage : l'expression « ceux qui le craignent » est expliquée à la ligne suivante : ce sont ceux qui « mettent leur espoir en son amour »... on est loin de la peur, c'est même tout le contraire !

Tout au long de son histoire, le peuple élu a oscillé d'une attitude à l'autre : tantôt confiant, sûr de son Dieu, conscient que son bonheur était au bout de l'observance fidèle des commandements, parce que si Dieu a donné la Loi, c'est pour le bonheur de l'homme... « Oui, elle est droite la Parole du SEIGNEUR » ; tantôt au contraire, le peuple était en révolte, attiré par des idoles : à quoi bon être fidèle à ce Dieu et à ses commandements ? C'est bien exigeant et au nom de quoi faudrait-il obéir ? Qui nous dit que c'est le bonheur assuré ? On veut être libres et faire tout ce qu'on veut... n'obéir qu'à soi-même.

Celui qui a composé ce psaume connaît les oscillations de son peuple, il l'invite à se retremper dans la certitude de la foi, seule susceptible de construire du bonheur durable ; cette certitude de la foi, elle est assise sur une expérience de plusieurs siècles. On peut dire, parce qu'on en a eu de nombreuses preuves, que « Dieu est fidèle en tout ce qu'il fait » ; et, ici, l'expression « ce qu'il fait » est beaucoup plus forte qu'en français ; le « faire » de Dieu, c'est son oeuvre, son entreprise de libération de son peuple.

Réellement, c'est d'expérience que le peuple élu peut dire : « Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour » car Dieu a veillé sur eux comme un père sur ses fils, comme le dit le Livre du Deutéronome, en parlant de la traversée du désert, après la libération d'Egyte. Le psalmiste continue : « Pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine » ; là encore, c'est l'expérience qui parle ; jamais on n'aurait survécu à la traversée de la Mer si le Seigneur ne s'en était mêlé, on n'aurait pas non plus survécu à l'épreuve du désert... Quand on affirme « il les délivre de la mort » on ne parle évidemment pas de la mort biologique ; mais il faut savoir qu'à l'époque où ce psaume est composé, la mort individuelle n'est pas considérée comme un drame ; car ce qui compte, c'est la survie du peuple ; or on en est sûrs, Dieu fera survivre son peuple quoi qu'il arrive ; à tout moment, et particulièrement dans l'épreuve, Dieu accompagne son peuple et « le délivre de la mort » ; quant à l'expression « jours de famine », elle est certainement une allusion à la manne que Dieu a fait tomber à point nommé pendant l'Exode, quand la faim devenait menaçante...

Cette expérience de la sollicitude de Dieu, tout le peuple croyant peut en témoigner à toutes les époques ; et quand on chante « Dieu est fidèle en tout ce qu'il fait », on redit tout simplement le nom du « Dieu de tendresse et de fidélité » qui s'est révélé à Moïse (Ex 34, 6).

La fin est une prière de confiance : « que ton amour soit sur nous... comme notre espoir est en toi » et on connaît bien le sens du subjonctif : ce n'est pas une incertitude « Son amour est toujours sur nous ! » Mais c'est une invitation pour le croyant à s'offrir à cet amour. La dimension d'attente est très forte dans les derniers versets : « Nous attendons notre vie du SEIGNEUR : il est pour nous un appui, un bouclier. » Sous-entendu « et lui seul » : c'est-à-dire, résolument, nous ne mettrons notre confiance qu'en lui. C'est dans cette confiance que le croyant puise sa force : non, pas SA force mais celle que Dieu lui donne.
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Message par jaimedieu Dim 23 Mar 2014 - 2:28

Psaume du dimanche 23 mars et commentaire de Noëlle Thabut, bibliste

PSAUME 94 (95), 1-2. 6-7. 8-9
1 Venez, crions de joie pour le SEIGNEUR,
acclamons notre Rocher, notre salut !
2 Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

6 Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le SEIGNEUR qui nous a faits.
7 Oui, il est notre Dieu :
nous sommes le peuple qu'il conduit.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
8 « Ne fermez pas votre coeur comme au désert
9 où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »


Commentaire:

Dans la Bible le texte de la dernière strophe que nous venons d'entendre est légèrement différent ; le voici : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre coeur comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit ». C'est dire que ce psaume est tout imprégné de l'expérience de Massa et Meriba ; on comprend bien pourquoi nous le chantons pour ce troisième dimanche de Carême, en écho au récit de Massa et Meriba, qui est la première lecture.

Dans cette simple strophe, est résumée toute l'aventure de notre vie de foi, personnelle et communautaire. C'est ce que l'on peut appeler, au vrai sens du terme, la « question de confiance ». Pour le peuple d'Israël, la question de confiance s'est posée à chaque difficulté de la vie au désert : « Le SEIGNEUR est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n'y est-il pas ? » ce qui revient à dire « Peut-on lui faire confiance ? S'appuyer sur lui ? Etre sûr qu'il nous donnera à chaque instant les moyens de nous en sortir... ? »

La Bible dit que la foi, justement, c'est tout simplement la confiance. Cette question de confiance, telle qu'elle s'est posée à Massa et Meriba, est l'un des piliers de la réflexion d'Israël ; la preuve, c'est qu'elle affleure sous des quantités de textes bibliques ; et, par exemple, le mot qui dit la foi en Israël signifie « s'appuyer sur Dieu » ; c'est de lui que vient le mot « Amen » qui dit l'adhésion de la foi : il signifie « solide », « stable » ; on pourrait le traduire « j'y crois dur comme pierre » (en français on dit plutôt « dur comme fer »).

Toute une autre série de textes brodent sur le mot « écouter », parce que quand on fait confiance à quelqu'un, on l'écoute. D'où la fameuse prière juive, le « Shema Israël » : « Ecoute Israël, le SEIGNEUR ton Dieu est le SEIGNEUR UN. Tu aimeras le SEIGNEUR ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton esprit, de toutes tes forces »... Tu aimeras, c'est-à-dire tu lui feras confiance.

Pour écouter, encore faut-il avoir l'oreille ouverte : encore une expression qu'on rencontre à plusieurs reprises dans la Bible, dans le sens de mettre sa confiance en Dieu ; vous connaissez le psaume 39/40 « tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu m'as ouvert l'oreille » ; ou encore ce chant du serviteur d'Isaïe : « Le SEIGNEUR Dieu m'a ouvert l'oreille... » (Is 50, 4-5). Et les mots « obéir, obéissance » sont de la même veine : en hébreu comme en grec, quand il s'agit de l'obéissance à Dieu, ils sont de la même racine que le verbe écouter, au sens de faire confiance. En français aussi, d'ailleurs, puisque notre verbe « obéir » vient du verbe latin « audire » qui veut dire « entendre ».

Cette confiance de la foi est appuyée sur l'expérience... Pour le peuple d'Israël, tout a commencé avec la libération d'Egypte ; c'est ce que notre psaume appelle « l'exploit de Dieu » : « Et pourtant ils avaient vu mon exploit. » (verset 9). Cette expérience, et de siècle en siècle, pour les générations suivantes, la mémoire de cette expérience vient soutenir la foi : si Dieu a pris la peine de libérer son peuple de l'esclavage, ce n'est pas pour le laisser mourir de faim ou de soif dans le désert.

Et donc, on peut s'appuyer sur lui comme sur un rocher... « Acclamons notre rocher, notre salut », ce n'est pas de la poésie : c'est une profession de foi. Une foi qui s'appuie sur l'expérience du désert : à Massa et Meriba, le peuple a douté que Dieu lui donne les moyens de survivre... Mais Dieu a quand même fait couler l'eau du Rocher ; et, désormais, on rappellera souvent cet épisode en disant de Dieu qu'il est le Rocher d'Israël.

Le récit du paradis terrestre, lui-même, peut se lire à la lumière de cette réflexion d'Israël sur la foi, à partir de l'épisode de Massa et Meriba : pour Adam, c'est-à-dire chacun d'entre nous, la question de confiance peut se poser sous la forme d'un obstacle, une limitation de nos désirs (par exemple la maladie, le handicap, la perspective de la mort)... Ce peut être aussi un commandement à respecter, qui limite apparemment notre liberté, parce qu'il limite nos désirs d'avoir, de pouvoir... La foi, alors, c'est la confiance que, même si les apparences sont contraires, Dieu nous veut libres, vivants, heureux et que de nos situations d'échec, de frustration, de mort, il fera jaillir la liberté, la plénitude, la résurrection.

Pour certains d'entre nous la question de confiance se pose chaque fois que nous ne trouvons pas de réponse à nos interrogations : accepter de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre, accepter que les voies de Dieu nous soient impénétrables exige parfois de nous une confiance qui ressemble à un chèque en blanc... Il ne nous reste plus qu'à dire comme Pierre à Capharnaüm, « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».

Quand Saint Paul dit dans la lettre aux Corinthiens « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » on peut traduire « Cessez de lui faire des procès d'intention, comme à Massa et Meriba » ou quand Marc dit dans son Evangile « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle », on peut traduire « croyez que la Nouvelle est bonne », c'est-à-dire croyez que Dieu vous aime, qu'il n'est que bienveillant à votre égard.

Ce choix résolu de la confiance, il est à refaire chaque jour : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? » Je lis cette phrase comme très libérante : chaque jour est un jour neuf, aujourd'hui, tout est de nouveau possible. Chaque jour nous pouvons réapprendre à « écouter », à « faire confiance » : c'est pour cela que ce psaume 94 est le premier chaque matin dans la liturgie des heures ; et que chaque jour les juifs récitent deux fois leur profession de foi (le SHEMA Israël) qui commence par ce mot « Ecoute ». Et le texte d'Isaïe que je citais tout-à-l'heure à propos du Serviteur le dit bien : « Le SEIGNEUR Dieu m'a donné une langue de disciple... Matin après matin, il me fait dresser l'oreille, pour que j'écoute, comme les disciples. »

Dernière remarque, le psaume parle au pluriel : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? »... Cette conscience de faire partie d'un peuple était très forte en Israël ; quand le psaume 94 dit « Nous sommes le peuple que Dieu conduit », là non plus, ce n'est pas de la poésie, c'est l'expérience d'Israël qui parle ; dans toute son histoire, on pourrait dire qu'Israël parle au pluriel. « Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous » sous-entendu sans vous demander où vous en êtes chacun dans votre sensibilité croyante ; nous touchons peut-être là un des problèmes de l'Eglise actuelle : dans la Bible, c'est un peuple qui vient à la rencontre de son Dieu... « Venez, crions de joie pour le SEIGNEUR, acclamons notre rocher, notre salut ! »
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