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Les saints du jour

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Les saints du jour - Page 16 Empty Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 1 Déc 2013 - 16:56

Rappel du premier message :

1er décembre

Bienheureux Charles de Foucauld

Ermite, prêtre, missionnaire et martyr


Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.


Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».


De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».


Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.


Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».


Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».



Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.


Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.


Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu
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Message par jaimedieu Dim 11 Jan 2015 - 4:38

Dimanche le 11 janvier

FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR
Benoît XVI

Chers frères et sœurs,

Avec la fête du Baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd'hui, s'achève le temps liturgique de Noël. L'Enfant que les Mages étaient venus adorer de l'Orient, à Bethléem, en offrant leurs dons symboliques, nous le retrouvons maintenant adulte, au moment où il se fait baptiser dans le fleuve du Jourdain par le grand prophète Jean (cf. Mt 3, 13).

L'Évangile fait remarquer que lorsque Jésus sortit de l'eau après avoir reçu le baptême, les cieux s'ouvrirent et l'Esprit Saint descendit sur lui comme une colombe (cf. Mt 3, 16). On entendit alors une voix venue du ciel qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j'ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17). Ce fut sa première manifestation publique après environ trente ans de vie cachée à Nazareth. Outre Jean Baptiste, ses disciples furent également des témoins oculaires de cet événement singulier. Certains d'entre eux commencèrent à le suivre à partir de ce moment (cf. Jn 1, 35-40). Ce fut dans le même temps une christophanie et une théophanie : tout d'abord Jésus se manifesta en tant que Christ, terme grec traduisant le mot hébreu Messia, qui signifie "oint" : Il ne fut pas oint avec de l'huile à la manière des rois et des grands prêtres d'Israël, mais avec l'Esprit Saint. Dans le même temps, aux côtés du Fils de Dieu apparurent les signes de l'Esprit Saint et du Père céleste.

Quelle est la signification de cet acte que Jésus a voulu accomplir, en vainquant la résistance du Baptiste, pour obéir à la volonté du Père (cf. Mt 3, 14-15) ? Son sens profond n'apparaîtra qu'à la fin de l'existence terrestre du Christ, c'est-à-dire dans sa mort et sa résurrection. En se faisant baptiser par Jean en même temps que les pécheurs, Jésus a commencé à prendre sur lui le poids de la faute de l'humanité tout entière, comme Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Une œuvre qu'Il a accomplie pleinement sur la croix, lorsqu'il a reçu également son baptême (cf. Lc 12, 50). En effet, en mourant il s'immerge dans l'amour du Père et répand l'Esprit Saint, afin que ceux qui croient en Lui puissent renaître de cette source intarissable de vie nouvelle et éternelle. Toute la mission du Christ se résume ainsi : nous baptiser dans l'Esprit Saint, pour nous libérer de l'esclavage de la mort et nous ouvrir le ciel, c'est-à-dire l'accès à la vie véritable et pleine, qui sera « une immersion toujours nouvelle dans l'immensité de l'être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie » (Spe salvi, n. 12).

[...] prions pour tous les chrétiens afin qu'ils comprennent toujours mieux le don du Baptême et s'engagent à le vivre avec cohérence, en témoignant de l'amour du Père, du Fils et du Saint Esprit.


Saint Théodose
Abbé (423-529)

Théodose naît, l'an 423, dans une petite ville de la Cappadoce. Jeune encore, il se sentit inspiré de visiter les lieux saints. En route, il voulut voir saint Siméon Stylite et le consulter sur le genre de vie qu'il devait choisir. Siméon le distingua dans la foule des pèlerins, et, l'appelant par son nom : « Théodose, homme de Dieu, lui dit-il, soyez le bienvenu. » Il le fit monter sur la haute colonne qui lui servait de demeure, le bénit et lui annonça qu'il serait le père d'un grand peuple de moines.

Théodose, après son pèlerinage, se fixa dans la Terre Sainte et chercha la solitude sur une haute montagne, où il vécut dans les jeûnes et la prière. L'éclat de sa vertu lui attira des disciples ; il en reçut d'abord un tout petit nombre, mais bientôt sa charité lui fit accepter tous les sujets de bonne volonté. Il les exerçait à la vertu par la parole et par l'exemple. Pour leur rendre toujours présente la pensée de la mort, il leur fit creuser une tombe ; puis, se tenant au milieu d'eux, il leur dit en souriant : « Voici tout prêt le lieu du repos, qui de nous en fera la dédicace ? » Un prêtre, nommé Basile, fléchit le genou : “Veuillez me bénir, mon Père, ce sera moi !” On lut pendant quarante jours l'office des funérailles, et au quarantième jour, sans fièvre, sans douleur, sans agonie, Basile s'endormit du dernier sommeil.

Théodose, sur un avis céleste, fit bâtir un monastère si vaste, qu'il avait l'aspect d'une cité. Outre les bâtiments réservés aux moines, il y avait de grands établissements pour tous les métiers, et plusieurs hôpitaux pour les foules d'infirmes et de malades ; l'enceinte de ce monastère ne renfermait pas moins de quatre églises.

Dieu récompensa l'immense charité de son serviteur. Certains jours, il y eut cent tables dressées dans le monastère pour les étrangers ; la Providence pourvoyait à tous les besoins. Une fois, les provisions étant épuisées, les frères se mirent à murmurer, Théodose leur dit : « Confiance, Dieu ne nous oubliera pas. » Bientôt arrivèrent des mulets chargés de vivres. Le saint vit venir avec joie la mort, dans la pensée de laquelle il avait puisé le principe d'une vie si parfaite ; il était arrivé à l'âge de cent six ans.

Bse Ana Maria Janer Anglarill
Vierge et fondatrice de l’Institut :
« Hermanas de la Sagrada Familia d’Urgell »
(Sœurs de la Sainte Famille d’Urgell)

Ana Maria, troisième de quatre enfants de José Janer et de Magina Anglarill, une famille très chrétienne, naît le 18 décembre 1800 à Cervera (Lleida, Espagne). C’est l’époque de l’invasion napoléonienne, et la petite Ana Maria connaît très tôt ce qu’est la guerre, la privation, la faim, l’épidémie, la souffrance.

Elle a dix-huit ans quand elle fait partie de la Fraternité de Charité de l’hôpital de Castelltort de Cervera. La mission de ces religieuses est l’assistance aux malades et aux pauvres, ainsi que l’enseignement et le catéchisme au Collège Royal.
Après sa profession, elle est nommée maître des novices et supérieure.

En 1833, l’hôpital devient hôpital militaire, à cause de la guerre carliste, et les religieuses sont expulsées en 1836. Ensuite, quand Carlos de Bourbon la rencontra, il lui confia la coordination de tous les hôpitaux de la zone carliste.
Les Consœurs acceptèrent et Ana Maria s’occupa des hôpitaux de Solsona, Berga, la Vall d’Ora et Boixadera. Les belligérants des deux côtés la reconnurent comme la « Mère ».
Malgré cela, cette « Mère » fut faite prisonnière avec trois autres Sœurs et elles durent s’exiler à Toulouse.
Elles purent revenir en 1844 à Cervera et Ana Maria y fut la directrice de la Maison de Charité : elle recevait les orphelins, les jeunes désœuvrés et les vieillards. Des cours furent aussi donnés aux petits enfants du bourg.

En 1859, l’évêque d’Urgell lui confie l’hôpital des pauvres de La Seu d’Urgell (Province de Lérida). C’est là qu’elle fonde l’Institut desSœurs de la Sainte Famille d’Urgell , pour l’éducation chrétienne des enfants et des jeunes et pour l’assistance auprès des malades et des vieillards.
En 1860, l’évêque approuve les Règles et les Constitutions. La Maison de Charité de Cervera est réunie à cet Institut.
A partir de 1863, s’ouvrirent jusqu’à vingt-trois maisons : Cervera, Tremp, Oliana, Sant Andreu de Palomar, Llívia, Les Avellanes… Les Religieuses furent reconnues officiellement comme maîtresses d’école.

Il y eut des périodes difficiles : en 1868, les religieuses furent dispersées par la révolution ; entre 1874 et 1880 il y eut des tensions internes, à cause de l’intervention trop personnelle d’un directeur spirituel.
Le Chapitre général de 1880 élut Ana Maria supérieure générale.
En 1883, elle fut élue vicaire et conseillère générale. Elle passa ses dernières années à Talarn, entourée d’élèves, de jeunes novices et professes.
Au moment de mourir, le 11 janvier 1885 à Talarn (Lleida), elle voulut être sur le sol, comme une pécheresse, par amour pour le Christ.

Ana Maria Janer Anglarill a été béatifiée le 08 octobre 2011 à La Seu d’Urgell (Spagna) par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Lun 12 Jan 2015 - 4:03

Lundi le 12 janvier

Sainte Marguerite Bourgeoys
Fondatrice des Sœurs de la
« Congrégation de Notre-Dame »

Marguerite Bourgeoys naît à Troyes en Champagne (France), le Vendredi Saint, 17 avril 1620. Elle est baptisée le jour même, en l'église Saint-Jean, voisine de la demeure familiale. Sixième des douze enfants d'Abraham Bourgeoys et de Guillemette Garnier, elle grandit dans un milieu chrétien et de bonne bourgeoisie.

Elle a dix-neuf ans quand elle perd sa mère. L'année suivante, le dimanche, 7 octobre 1640, au cours d'une procession en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, à la vue d'une statue de la Vierge, elle est saisie d'une grâce qui la transforme et la presse de se retirer du monde pour se consacrer au service de Dieu. Avec cette fidélité sans retour au dessein de Dieu sur elle, qui devait désormais la caractériser, elle se met dès lors à la recherche de sa vocation propre.

Son premier geste est de s'inscrire à la Congrégation externe de Troyes, association de jeunes filles pieuses et charitables vouées à l'enseignement aux enfants des quartiers pauvres de la ville. C'est là qu'elle apprendra, en 1642, la fondation de Ville-Marie (Montréal) en Canada, et qu'elle percevra un premier appel à la vie missionnaire. Cet appel se précisera en 1652, lors d'une rencontre avec le Sieur de Maisonneuve, fondateur et gouverneur de ce poste avancé de la Nouvelle-France, en quête d'une institutrice laïque pour instruire gratuitement les enfants français et indiens.

La Vierge elle-même lui apparaît et confirme sa vocation : « Va, je ne t'abandonnerai pas », lui dit-elle.

Ainsi rassurée, Marguerite quitte Troyes en février 1653, dans le dénuement le plus complet. Elle aborde à Montréal le 16 novembre suivant. Sans tarder, elle se met à l'œuvre et devient l'âme de la colonie qui, peu à peu, reprend vie. On la considère à juste titre comme co-fondatrice de Montréal, avec Jeanne Mance l'infirmière et Maisonneuve le maître d'œuvre.

Pour stimuler la piété des colons, elle fait relever la Croix du Mont-Royal abattue par des Indiens ennemis ; elle entreprend la construction d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Bon Secours. Convaincue de l'importance des familles dans l'édification de ce pays nouveau, elle perçoit le rôle prépondérant des femmes et met tout en œuvre pour les former. En 1658, dans une étable que lui cède le gouverneur, elle ouvre la première école à Montréal. Puis elle fonde une Congrégation externe inspirée de celle de Troyes mais adaptée aux nécessités nouvelles, afin de répondre aux besoins des femmes et des jeunes filles dont l'ignorance religieuse et profane risquerait de compromettre la bonne éducation des enfants et l'avenir de la colonie. A partir de 1659, elle accueille les filles recrutées par les curés de France ou dotées par le Roi pour venir se marier à Montréal, se comportant à leur égard comme une véritable mère. Ainsi nait un système scolaire et se tisse un réseau d'œuvres sociales qui, peu à peu, s'étendront à tout le pays, ce qui lui vaudra le titre de « Mère de la Colonie » et de co-fondatrice de l'Église du Canada.

Trois fois, elle repasse en France pour y chercher de l'aide. Depuis 1658, le groupe des institutrices qui l'a suivie dans sa vie de prière, d'héroïque pauvreté et d'inlassable dévouement au service du prochain revêt l'aspect d'un véritable institut religieux. Il s'inspire de la vie voyagère de Marie et se veut, par conséquent, non cloîtré : une innovation pour l'époque. Les souffrances inhérentes à une telle fondation ne seront pas épargnées à celle qui en a pris l'initiative. Mais l'œuvre progresse : la « Congrégation de Notre-Dame » reçoit sa charte civile de Louis XIV en 1671, puis canonique par mandement de l'évêque de Québec en 1676, et enfin l'approbation de ses Constitutions religieuses en 1698. L'étape de la fondation ainsi franchie, Sœur Bourgeoys peut partir : quarante sœurs sont là pour continuer son œuvre.

Elle meurt à Montréal, le 12 janvier 1700, en grande réputation de sainteté après avoir offert sa vie pour la guérison d'une jeune sœur.

L'action éducative et apostolique de Marguerite Bourgeoys se perpétue grâce à l'engagement de ses filles. Plus de 2.600 sœurs de la Congrégation de Notre-Dame œuvrent dans les champs d'activité les plus divers : de l'école au Collège ou à l'Université, de la promotion sociale à la pastorale familiale, paroissiale ou diocésaine. On les retrouve au Canada, aux États-Unis, au Japon, en Amérique Latine, au Cameroun, et tout récemment en France.

Marguerite Bourgeoys a été béatifiée, le 12 novembre 1950, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisée, le 31 octobre 1982, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui donna ainsi à l'Église du Canada sa première sainte.



Saint Bernard de Corleone
Frère o.f.m. cap.

Bernard (Bernardo) de Corleone, dans le siècle Filippo Latino, naît à Corleone, le 6 février 1605. Sa maison, au dire des gens, était une maison de saints.

C'est que le père, Leonardo, habile cordonnier et artisan du cuir, se dépensait en bonté envers les miséreux jusqu'à les amener chez lui pour les laver, les habiller de neuf et les restaurer avec une exquise charité. Les frères et les sœurs de Filippo aussi étaient gens de grande vertu. Il était donc à bonne école pour apprendre, jeune, à pratiquer la charité et à prier le Christ et la Vierge. Gérant d'une boutique de cordonnier, il savait bien traiter ses employés et il ne lui rebutait pas de solliciter les aumônes « par la ville, durant l'hiver, au profit des pauvres prisonniers».

Il n'avait qu'un seul défaut évident, au dire de deux des témoins de son procès de béatification : « la promptitude à prendre l'épée en main à la moindre provocation » ; cette promptitude ne manquait pas d'effrayer ses parents. Spécialement après un incident au cours duquel Filippo avait blessé à la main un provocateur arrogant. C'était en 1624, alors que Filippo avait 19 ans. La scène avait eu beaucoup de témoins et avait fait grand bruit. Ce tueur à gages y avait laissé le bras mais Filippo, promu « meilleure lame de Sicile » en était resté profondément ébranlé, jusqu'à demander le pardon du blessé qui deviendra ensuite son ami.

Cela contribua certainement à mûrir sa vocation. À 27 ans, le 13 décembre 1631, au noviciat de Caltanissetta, il reçut l'habit des capucins, les frères les plus intimement liés aux classes populaires. Désormais, il s'appellerait frère Bernard.

Il a mené une vie simple, passée dans les divers couvents de la province : Bisacquino, Bivona, Castelvetrano, Burgio, Partinico, Agrigento, Chiusa, Caltabellotta, Polizzi et aussi, peut-être, Salemi et Monreale. Il n'est pourtant pas possible d'en établir la chronologie exacte. On sait qu'il a passé les 15 dernières années de sa vie à Palerme où il accueillit « sœur la mort » le 12 janvier 1667.

Son emploi a toujours été celui de cuisinier ou d'aide-cuisinier. À cela, cependant, il ajoutait le soin des malades et une foule de tâches supplémentaires qui lui donnaient la satisfaction d'être utile à tout le monde, aux confrères surchargés de travail et aux prêtres dont il lavait les habits. Avec le temps, il était devenu le buandier de presque tous ses confrères. Son impressionnante physionomie spirituelle ressort d'un mosaïque de faits et de dits assaisonnés de pénitences et de mortifications héroïques, pour ne pas dire incroyables.

Les témoignages des procès qui ont conduit à sa canonisation forment un splendide recueil de traits de sa personnalité à la fois douce et forte, comme sa patrie sicilienne. « Il nous exhortait toujours à aimer Dieu et à faire pénitence pour nos péchés ». « Il était constamment absorbé dans la prière... Pour lui, aller à l'église, c'était participer à un copieux festin dans l'oraison et l'union à Dieu ».

En ces moments, le temps s'arrêtait, il vivait en extase. Il venait volontiers à l'église durant la nuit et s'en expliquait disant « qu'il n'est pas bon de laisser le Saint Sacrement tout seul et qu'il lui tiendrait compagnie en attendant l'arrivée des autres frères ». Il trouvait le temps d'aider le sacristain puisque cela lui permettait de rester tout près du tabernacle. À l'encontre de la coutume de son époque, il recevait la communion chaque jour. À tel point que durant les dernières années de sa vie, ses supérieurs qui le voyaient accablé par ses pénitences constantes, ne lui confièrent plus d'autre emploi que le service de l'autel.

Sa solidarité avec ses confrères s'ouvrait aussi sur une dimension sociale. À Palerme, en temps de calamité naturelle, tremblements de terres ou ouragans, il se faisait médiateur devant le tabernacle et combattait comme Moïse : « Doucement, Seigneur, doucement ! Use envers nous de ta miséricorde !». Et le fléau cessait, la catastrophe s'atténuait.

Sur son lit de mort, recevant avec joie une dernière bénédiction avant d'expirer, il répétait : « Allons-y, allons-y ! » C'était le mercredi 12 janvier 1667, à 14 heures.

Fr. Antonino da Partanna, un confrère qui lui était très proche, l'a vu en esprit, tout entouré de lumière et proclamant dans une joie ineffable : « Le paradis ! Le paradis ! Le paradis ! Bénies soient les disciplines ! Bénies soient les veilles ! Bénis les pénitences, les renoncements à la volonté propre et les gestes d'obéissance ! Bénis les jeûnes ! Béni le désir de pratiquer une vie religieuse parfaite ! ».

Bernard de Corleone a été béatifié, en 1768, par le Pape Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769) et canonisé le 10 juin 2001, à Rome, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Mar 13 Jan 2015 - 5:55

Mardi le 13 janvier

Saint Hilaire
Évêque de Poitiers et Docteur de l'Église
(v. 310 - 367)

Hilaire naquit à Poitiers, de parents païens, probablement vers l'année 310. Après une éducation toute profane, il secoua, aidé de la grâce, le joug absurde et impur du paganisme, et reçut publiquement le baptême. Ce païen converti allait devenir l'une des plus brillantes lumières de l'Église, le marteau de l'hérésie et l'apôtre infatigable du dogme de la Sainte Trinité. Il composa notamment le De Trinitate, traité sur la divinité du Christ. La vertu d'Hilaire croissant chaque jour, on ne parlait, dans toute la province de Poitiers, que de la pureté de ses mœurs, de sa modestie, de sa charité et de son zèle.

Lorsque l'évêque de Poitiers vint à mourir, tous les fidèles le demandèrent pour pasteur. Dès lors, Hilaire entra dans la mêlée contre l'hérésie d'Arius et ne quitta pas le champ de bataille jusqu'à son dernier soupir. Ni les menaces des princes, ni la calomnie, ni l'exil, ne purent jamais ébranler son courage. Obligé de quitter son peuple, il se rend en Orient, où il devient le porte-étendard de la vérité chrétienne.

Il est enfin rendu à son troupeau, après plusieurs années d'exil ; ce retour prend le caractère d'un vrai triomphe. « La Gaule tout entière, dit saint Jérôme, embrassa un héros qui revenait victorieux du combat, la palme à la main. »

La France lui a voué un culte spécial, et une multitude d'églises s'honorent de l'avoir pour patron. Un historien a tracé le portrait suivant de saint Hilaire : « Il réunissait en sa personne toutes les excellentes qualités qui font les grands évêques. S'il a fait admirer sa prudence dans le gouvernement de l'Église, il y a fait éclater aussi un zèle et une fermeté apostoliques que rien ne pouvait abattre. »

Sa mémoire liturgique est célébrée le 13 janvier. En 1851, le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) le proclama Docteur de l'Église.

Catéchèse du pape Benoît XVI:

Chers frères et sœurs,

Aujourd'hui, je voudrais parler d'un grand Père de l'Eglise d'Occident, saint Hilaire de Poitiers, l'une des grandes figures d'Evêques qui ont marqué le IV siècle. Au cours de la confrontation avec les ariens, qui considéraient le Fils de Dieu Jésus comme une créature, certes éminente, mais toutefois uniquement comme une créature, Hilaire a consacré toute sa vie à la défense de la foi dans la divinité de Jésus Christ, Fils de Dieu et Dieu comme le Père, qui l'a engendré de toute éternité.

Nous ne disposons pas d'informations certaines sur la plus grande partie de la vie d'Hilaire. Les sources antiques disent qu'il naquit à Poitiers, probablement vers l'année 310. Issu d'une famille aisée, il reçut une solide formation littéraire, bien évidente dans ses écrits. Il ne semble pas qu'il ait grandi dans un milieu chrétien. Lui-même nous parle d'un chemin de recherche de la vérité, qui le conduisit peu à peu à la reconnaissance de Dieu créateur et du Dieu incarné, mort pour nous donner la vie éternelle. Baptisé vers 345, il fut élu Evêque de sa ville natale autour de 353-354.

Au cours des années suivantes, Hilaire écrivit sa première œuvre, le Commentaire à l'Evangile de Matthieu. Il s'agit du plus ancien commentaire en langue latine qui nous soit parvenu de cet Evangile. En 356, Hilaire assiste comme Evêque au Synode de Béziers, dans le sud de la France, le "synode des faux Apôtres", comme il l'appelle lui-même, car la réunion fut dominée par des Evêques philo-ariens, qui niaient la divinité de Jésus Christ. Ces "faux apôtres" demandèrent à l'empereur Constance la condamnation à l'exil de l'Evêque de Poitiers. Hilaire fut ainsi obligé de quitter la Gaule au cours de l'été 356.

Exilé en Phrygie, dans l'actuelle Turquie, Hilaire se trouva au contact d'un milieu religieux totalement dominé par l'arianisme. Là aussi, sa sollicitude de pasteur le poussa à travailler sans relâche pour le rétablissement de l'unité de l'Eglise, sur la base de la juste foi, formulée par le Concile de Nicée.

C'est dans ce but qu'il commença la rédaction de son œuvre dogmatique la plus importante et la plus connue: le De Trinitate (Sur la Trinité). Dans celle-ci, Hilaire expose son chemin personnel vers la connaissance de Dieu, et se préoccupe de montrer que l'Ecriture atteste clairement la divinité du Fils et son égalité avec le Père, non seulement dans le Nouveau Testament, mais également dans un grand nombre de pages de l'Ancien Testament, dans lequel apparaît déjà le mystère du Christ.

Face aux ariens, il insiste sur la vérité des noms de Père et de Fils et développe toute sa théologie trinitaire à partir de la formule du Baptême qui nous a été donnée par le Seigneur lui-même: "Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit".

Le Père et le Fils sont de la même nature. Et si certains passages du Nouveau Testament pourraient faire penser que le Fils est inférieur au Père, Hilaire offre des règles précises pour éviter des interprétations erronées: certains textes de l'Ecriture parlent de Jésus comme de Dieu, d'autres mettent, en revanche, en évidence son humanité. Certains se réfèrent à Lui dans sa préexistence auprès du Père; d'autres prennent en considération l'état d'abaissement (kenosi), sa descente jusqu'à la mort; d'autres, enfin, le contemplent dans la gloire de la résurrection.

Au cours des années de son exil, il écrivit également le Livre des Synodes, dans lequel il reproduit et commente pour ses confrères Evêques de Gaule les confessions de foi et d'autres documents des synodes réunis en Orient autour de la moitié du IV siècle. Toujours ferme dans son opposition aux ariens radicaux, saint Hilaire montre un esprit conciliant à l'égard de ceux qui acceptaient de confesser que le Fils était ressemblant au Père dans son essence, naturellement en cherchant à les conduire vers la plénitude de la foi de Nicée, selon laquelle il n'y a pas seulement une ressemblance, mais une véritable égalité du Père et du Fils dans la divinité.

Cela aussi me semble caractéristique: l'esprit de conciliation qui cherche à comprendre ceux qui n'y sont pas encore arrivés et qui les aide, avec une grande intelligence théologique, à parvenir à la plénitude de la foi, dans la divinité véritable du Seigneur Jésus Christ.

En 360 ou en 361, Hilaire put finalement revenir dans sa patrie après son exil, et il reprit immédiatement l'activité pastorale dans son Eglise, mais l'influence de son magistère s'étendit de fait bien au-delà des frontières de celle-ci. Un synode tenu à Paris en 360 ou en 361 reprend le langage du Concile de Nicée.

Certains auteurs antiques pensent que ce tournant anti-arien de l'épiscopat de la Gaule a été en grande partie dû à la fermeté et à la mansuétude de l'Evêque de Poitiers. Tel était précisément son don: conjuguer la fermeté dans la foi et la douceur dans les relations interpersonnelles.

Au cours des dernières années de sa vie, il rédigea encore les Traités sur les Psaumes, un commentaire de cinquante-huit Psaumes, interprétés selon le principe souligné dans l'introduction de l'œuvre: "Il ne fait aucun doute que toutes les choses qui se disent dans les Psaumes doivent être comprises selon l'annonce évangélique, de façon à ce que, quelle que soit la voix avec laquelle l'esprit prophétique a parlé, tout soit cependant rattaché à la connaissance de la venue de Notre Seigneur Jésus Christ, incarnation, passion et royaume, et à la gloire et puissance de notre résurrection". Il voit dans tous les psaumes cette compréhension du mystère du Christ et de son Corps, qui est l'Église.

En diverses occasions, Hilaire rencontra saint Martin: précisément près de Poitiers, le futur Evêque de Tours fonda un monastère, qui existe encore aujourd'hui. Hilaire mourut en 367. Sa mémoire liturgique est célébrée le 13 janvier. En 1851, le bienheureux Pie IX le proclama Docteur de l'Eglise.

Pour résumer l'essentiel de sa doctrine, je voudrais dire qu'Hilaire trouve le point de départ de sa réflexion théologique dans la foi baptismale. Dans le De Trinitate, Hilaire écrit: Jésus "a commandé de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit (cf. Mt 28, 19), c'est-à-dire dans la confession de l'Auteur, du Fils unique et du Don. Il n'y a qu'un seul Auteur de toutes les choses, car Dieu le Père est un seul, dont tout procède. Et Notre Seigneur Jésus Christ est un seul, à travers lequel tout fut fait (1 Co 8, 6), et l'Esprit est un seul (Ep 4, 4), don en tous...

En rien on ne pourra trouver qu'il manque quelque chose à une plénitude aussi grande, dans laquelle convergent dans le Père, dans le Fils et dans le Saint-Esprit l'immensité de l'Eternel, la révélation dans l'Image, la joie dans le Don". Dieu le Père, étant entièrement amour, est capable de communiquer en plénitude sa divinité au Fils.

Je trouve particulièrement belle la formule suivante de saint Hilaire: "Dieu ne sait rien être d'autre qu'amour, il ne sait rien être d'autre que le Père. Et celui qui l'aime n'est pas envieux, et celui qui est le Père l'est dans sa totalité. Ce nom n'admet pas de compromis, comme si Dieu pouvait être le Père sur certains aspects, mais ne l'était pas sur d'autres".

C'est pourquoi, le Fils est pleinement Dieu sans aucun manque ni diminution: "Celui qui vient de la perfection est parfait, car celui qui a tout, lui a tout donné". Ce n'est que dans le Christ, Fils de Dieu et Fils de l'homme, que l'humanité trouve son salut. En assumant la nature humaine, Il a uni chaque homme à lui, "il s'est fait notre chair à tous"; "il a assumé en lui la nature de toute chair, et au moyen de celle-ci il est devenu la vraie vie, il possède en lui les racines de chaque sarment".

C'est précisément pour cette raison que le chemin vers le Christ est ouvert à tous, - car il a attiré chacun dans sa nature d'homme - même si la conversion personnelle est toujours demandée: "A travers la relation avec sa chair, l'accès au Christ est ouvert à tous, à condition qu'ils se dépouillent du vieil homme (cf. Ep 4, 22) et qu'ils le clouent sur sa croix (cf. Col 2, 14); à condition qu'ils abandonnent les oeuvres de jadis et qu'ils se convertissent, pour être ensevelis avec lui dans son baptême, en vue de la vie (cf. Col 1, 12; Rm 6, 4)".

La fidélité à Dieu est un don de sa grâce. C'est pourquoi saint Hilaire demande, à la fin de son Traité sur la Trinité, de pouvoir rester toujours fidèle à la foi du baptême. C'est une caractéristique de ce livre: la réflexion se transforme en prière et la prière redevient réflexion. Tout le livre est un dialogue avec Dieu.

Je voudrais conclure la catéchèse d'aujourd'hui par l'une de ces prières, qui devient ainsi également notre prière: "Fais, ô Seigneur - récite saint Hilaire de manière inspirée - que je reste toujours fidèle à ce que j'ai professé dans le symbole de ma régénération, lorsque j'ai été baptisé dans le Père, dans le Fils et dans l'Esprit Saint. Fais que je t'adore, notre Père, et en même temps que toi, que j'adore ton Fils; fais que je mérite ton Esprit Saint, qui procède de toi à travers ton Fils unique... Amen".


Bse Véronique (Veronica) Negroni
Religieuse chez les Augustines à Milan

Véronique naît à Binasco, près de Milan. Elle appartenait à une pauvre famille de laboureurs, plus riche en vertus qu'en biens de la terre. À cause de leur pauvreté, ses parents durent l'employer de bonne heure aux travaux des champs ; mais au lieu d'écouter les conversations mondaines et les chansons légères, elle vaquait à l'oraison et à la prière et semblait étrangère à tout ce qui se passait autour d'elle. Cette fleur de vertu devait s'épanouir dans la vie religieuse.

Poussée par un ardent désir d'entrer chez les sœurs Augustines de Sainte-Marthe, à Milan, Véronique employa une partie de ses nuits pour apprendre à lire et à écrire, condition nécessaire à son admission dans le couvent. Ses efforts furent vains, et, découragée, elle se plaignit à la Très Sainte Vierge, qui lui apparut et lui dit : « Ma fille, sois sans inquiétude ; il te suffira de connaître les trois lettres que je t'apporte du ciel. La première est la pureté du cœur, qui nous fait aimer Dieu par-dessus toutes choses ; tu ne dois avoir qu'un amour, celui de mon Fils. La seconde est de ne pas murmurer contre les défauts du prochain, mais de les supporter avec patience et de prier pour lui. La troisième est de méditer chaque jour la Passion de Jésus-Christ, lequel t'accepte pour son épouse. » Dès lors, Véronique ne fit plus cas de l'alphabet ni des livres, mais elle avait trouvé le chemin de la vraie science, celle des saints.

Reçue enfin parmi les sœurs converses de Sainte-Marthe, elle se distingua parmi elles non seulement par les vertus les plus éclatantes, mais par les dons les plus extraordinaires. Ses yeux étaient deux sources intarissables de larmes. Souvent le Sauveur lui apparaissait ; une fois Il récita l'office avec elle ; une autre fois, Il Se montra devant elle cloué à la Croix, la tête couronnée d'épines, le visage pâle et défiguré, le corps couvert de plaies ; cette vue la fit tomber en défaillance. Les démons la tourmentèrent en mille manières, cherchant à décourager une vertu aussi héroïque ; mais leurs attaques ne servirent qu'à augmenter ses mérites.

Chaque jour, pendant une année, le Saint honoré chaque jour par l'Église lui apparaissait et l'instruisait. Les anges se faisaient un honneur de la servir ; et, durant les trois années qui précédèrent sa mort, un de ces esprits célestes lui apportait, le lundi, le mercredi, et le vendredi de chaque semaine, un pain qui la rassasiait et la dégoûtait de toute autre nourriture. Sa vie, toute de merveilles, fut couronnée par une mort sainte, dont elle avait prédit le jour et l'heure : le 13 janvier 1497.

Bien que sa cause de canonisation n'aboutit pas, « Véronique doit pourtant à la procédure inhabituelle de Benoît XIV, en 1749, d'avoir été inscrite au Martyrologe Romain sans avoir été formellement canonisée »
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Message par jaimedieu Mer 14 Jan 2015 - 5:38

Mercredi le 14 janvier

Bx Pierre Donders (1809-1887)
Prêtre rédemptoriste

Pierre Donders naquit en 1809 à Tilburg (Pays-Bas) dans une modeste famille de tisserands.

Tout jeune, Pierre désirait déjà devenir prêtre. Sa famille ne pouvant assurer les frais de telles études, c'est le curé du village qui l'instruisit et, à l'âge de 22 ans, Pierre rejoignit le petit séminaire à l'étonnement de tous.

En 1839, il entra au grand séminaire de Haaren où il fera la rencontre de Mgr Grooff, vicaire apostolique du Surinam.

Pierre fut ordonné prêtre en 1841 et, nommé missionnaire apostolique, il partit aussitôt au Surinam en Amérique du Sud. Il s'occupa d'abord des esclaves des plantations. Peu après, Mgr Grooff l'emmena avec lui à la léproserie gouvernementale de Batavia, au milieu de la forêt. Pierre fut bouleversé par la vision de ces malades délaissés de tous :

« Une émotion profonde, m'étreignait le cœur à la vue de cette assemblée. Certains malades avaient perdu les doigts des pieds, d'autres ceux des mains ; d'autres encore avaient les jambes terriblement enflées. Quelques-uns, atteints à la langue, ne pouvaient plus parler ; tous pouvaient à peine marcher ». À partir de 1856, cette léproserie sera le lieu de sa mission principale.



En 1866, les Rédemptoristes arrivèrent au Surinam afin de prendre en charge la mission, et Pierre Donders demanda à être admis dans la congrégation.

Il continua à s'occuper avec un dévouement extrême des lépreux, aussi bien matériellement que religieusement, mais il partit aussi évangéliser les Indiens de la tribu des Caribes, population encore sauvage et cannibale. Il apprit les langues indigènes et instruisit les autochtones dans la foi chrétienne. Il fut l'apôtre intrépide et infatigable des indiens et par-dessus tout des lépreux.

Pierre naquit au ciel le 14 janvier 1887.


Sainte Ninon (IVe siècle)

Jeune chrétienne emmenée en captivité en Géorgie (Caucase) vers 337, elle commença la conversion du pays.

Les Églises d'Orient la fête aujourd'hui. L'Église en Occident en fait mémoire aujourd'hui également et la célèbre le 15 décembre. Nous connaissons sa vie par l'écrivain ecclésiastique Rufin qui donna quelques détails sur la conversion de l'Ibérie, région intérieure de l'actuelle Géorgie.

Une jeune captive chrétienne, dont on ignore le pays d'origine, devenue esclave à la cour royale de Mzekhéta, non loin de Tbilissi, garde toute sa foi auprès du roi Mirian. Plus que sa grande beauté, c'est son inlassable charité qui la fait aimer et respecter. Ayant obtenu par ses prières la guérison d'un enfant, elle est appelée auprès de la reine Nana qui se meurt. Elle lui rend la santé. Quand le roi veut la récompenser, elle lui dit préférer sa conversion. Le roi en laisse d'abord le soin à sa femme. À quelque temps de là, il demandera à l'archevêque de Constantinople de lui envoyer un évêque pour évangéliser le royaume.

Sainte Ninon se retire dans la région de Bobdé où, dès le 4e siècle, fut construite une cathédrale. À Mzekhéta un petit oratoire rappelle aujourd'hui encore ce baptême de la Géorgie.
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Message par jaimedieu Jeu 15 Jan 2015 - 5:12

Jeudi le 15 janvier

Saint Rémi
Archevêque de Reims, apôtre des Francs
(438-533)

L'histoire de sainte Clotilde nous a appris comment Clovis se tourna vers le Dieu des chrétiens, à la bataille de Tolbiac, et remporta la victoire. Ce fut saint Rémi qui acheva d'instruire le prince. La nuit avant le baptême, saint Rémi alla chercher le roi, la reine et leur suite dans le palais, et les conduisit à l'église, où il leur fit un éloquent discours sur la vanité des faux dieux et les grands mystères de la religion chrétienne.

Le saint prédit à Clovis et à Clotilde les grandeurs futures des rois de France, s'ils restaient fidèles à Dieu et à l'Église.

Quand fut venu le moment du baptême, il dit au roi : « Courbe la tête, fier Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. » Au moment de faire l'onction du Saint Chrême, le pontife, s'apercevant que l'huile manquait, leva les yeux au ciel et pria Dieu d'y pourvoir. Tout à coup, on aperçut une blanche colombe descendre d'en haut, portant une fiole pleine d'un baume miraculeux ; le saint prélat la prit, et fit l'onction sur le front du prince.

Cette fiole, appelée dans l'histoire la « sainte Ampoule », exista jusqu'en 1793, époque où elle fut brisée par les révolutionnaires.



Outre l'onction du baptême, saint Rémi avait conféré au roi Clovis l'onction royale. Deux sœurs du roi, trois mille seigneurs, une foule de soldats, de femmes et d'enfants furent baptisés le même jour.

Saint Rémi s'éteignit, âgé de quatre-vingt-seize ans.


Saint Arnold Janssen (1837-1909)

Prêtre et fondateur de la « Société du Verbe Divin »

Arnold Janssen naît le 5 Novembre 1837 à Goch, une petite ville de la Basse Rhénanie en Allemagne. Le deuxième d'une famille de dix enfants, il a appris de son père l'amour du travail et une profonde piété.

Après sa formation, Arnold est ordonné prêtre du diocèse de Münster le 15 août 1861. Il est nommé professeur à l'école secondaire de Bocholt, et c'est là qu'il a passé les douze premières années de sa vie sacerdotale.

Petit à petit, il développe un intérêt particulier pour la mission universelle de l'Église et se décide alors de dédier sa vie à éveiller l'Église allemande à sa conscience missionnaire en publiant une petite revue baptisée : « Le Messager du Sacré Cœur ». Cette revue missionnaire donnait des nouvelles des activités missionnaires et encourageait les catholiques allemands à soutenir les missions étrangères.

L'activité du père Janssen a évolué dans un contexte socio-politique très perturbé. Les autorités politiques d'alors avaient érigé un mécanisme de répression de l'Église catholique allemande dans le but d'éradiquer son influence sur la population et la soumettre au pouvoir de l'autorité centrale. C'est ainsi que Otto von Bismark, alors Chancelier de l'État allemand, commence le « Kulturkampf » (combat pour la civilisation) en promulguant une série de lois anti-catholiques, en expulsant prêtres, religieux (ses) et en emprisonnant plusieurs évêques.

Arnold commence à rêver. D'un côté, il encourage les prêtres expulsés de leurs lieux de travail à aller en mission, et de l'autre, il commence un séminaire pour la préparation de futurs missionnaires.

Conduit par le Saint Esprit, le père Janssen réussit à traduire son rêve en réalité. Il ouvre une maison à Steyl (Pays-Bas) pour former des missionnaires.

Ce fut le 8 septembre 1875, date considérée comme celle de la naissance de la « Société du Verbe Divin », une congrégation de Prêtres et des Frères.

Quatre ans plus tard, soit le 2 mars 1879, les deux premiers missionnaires, Joseph Freinademetz et de Jean-Baptiste Anzer, partent pour la Chine.

Il fonde également deux congrégations féminines, les « Sœurs Servantes du Saint Esprit (Ssps, 1889) » et les « Sœurs Servantes du Saint Esprit de l'Adoration perpétuelle » (Sspsap, 1896).

Il meurt le 15 Janvier 1909. Sa vie fut une recherche permanente de la volonté de Dieu, de confiance dans la Providence divine et d'un travail dur.

Arnold Janssen a été élévé aux honneurs des autels, le 19 octobre 1975, par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé, le 5 octobre 2003, par St. Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Ven 16 Jan 2015 - 5:49

vendredi le 16 janvier

Saint Marcel I
Pape et martyr
(† 310)

Romain d'origine, Marcel fut choisi le 21 mai 308, pour succéder à saint Marcellin, martyrisé quatre ans auparavant. (Il siégea sous le règne de Maxence, cinq ans, six mois et vingt-et-un jours.)

Devenu pape, Marcel I n'oublia point les exemples de vertus et de courage de son prédécesseur. Il obtint d'une pieuse matrone nommée Priscille, un endroit favorable pour y rétablir les catacombes nouvelles, et pour pouvoir y célébrer les divins mystères à l'abri des profanations des païens. Les vingt-cinq titres de la ville de Rome furent érigés en autant de paroisses distinctes, afin que les secours de la religion fussent plus facilement distribués aux fidèles. À la faveur d'une trêve dans la persécution, Marcel s'efforça de rétablir la discipline que les troubles précédents avaient altérée. Sa juste sévérité pour les chrétiens qui avaient apostasié durant la persécution lui attira beaucoup de difficultés.

L'Église subissait alors la plus violente des dix persécutions. Dioclétien venait d'abdiquer en 305, après avoir divisé ses États en quatre parties, dont chacune avait à sa tête un César. Maxence, devenu César de Rome en 306, ne pouvait épargner le chef de l'Église universelle. L'activité du Saint Pontife pour la réorganisation du culte sacré au milieu de la persécution, qui partout faisait rage, était aux yeux du cruel persécuteur, un grief de plus.

Maxence le fit arrêter par ses soldats et comparaître à son tribunal, où il lui ordonna de renoncer à sa charge et de sacrifier aux idoles. Mais ce fut en vain : Marcel répondit hardiment qu'il ne pouvait désister un poste où Dieu Lui-même l'avait placé et que la foi lui était plus chère que la vie. Le tyran, exaspéré par la résistance du Saint à ses promesses comme à ses menaces, le fit flageller cruellement. Il ne le condamna point pourtant à la mort ; pour humilier davantage l'Église et les fidèles, il l'astreignit à servir comme esclave dans les écuries impériales.

Le Pontife passa de longs jours dans cette dure captivité, ne cessant dans la prière et le jeûne, d'implorer la miséricorde du Seigneur. Après neuf mois de détention, les clercs de Rome qui avaient négocié secrètement son rachat avec les officiers subalternes, vinrent pendant la nuit et le délivrèrent. Une pieuse chrétienne nommée Lucine donna asile au Pontife. Sa maison devint dès lors un titre paroissial de Rome, sous le nom de Marcel, où les fidèles se réunissaient en secret.

Maxence en fut informé, fit de nouveau arrêter Marcel, et le condamna une seconde fois à servir comme palefrenier dans un haras établi sur l'emplacement même de l'église. Saint Marcel, Pape, mourut au milieu de ces vils animaux, à peine vêtu. La bienheureuse Lucine l'ensevelit dans la catacombe de Priscille, sur la voie Salaria. Les reliques de ce Souverain Pontife reposent dans l'ancienne église de son nom, illustrée par son martyre. Il fut le dernier des Papes persécutés par le paganisme, en ce temps.


Bse Juana María Condesa Lluch (1862-1916)
Vierge et fondatrice de la Congrégation :
« Servantes de l'Immaculée Conception »

Jeanne-Marie Condesa Lluch, née à Valence (E) le 30 mars 1862 dans une famille chrétienne aisée, reçut une formation humaine et chrétienne soignée en contraste avec la vague de déchristianisation qui régnait alors à Valence. Très tôt, elle découvrit le don de l'amour de Dieu qui se développait abondamment dans son cœur.

Elle avait à peine 18 ans quand elle comprit que la volonté de Dieu dans sa vie était de s'abandonner entièrement à la cause du Royaume, au moyen de l'évangélisation et du service à la femme ouvrière, en s'intéressant aux conditions de vie et de travail de ces jeunes femmes.

En 1884, après plusieurs années de difficultés et d'obstacles, en particulier dus à l'Archevêque de Valence, qui la trouvait trop jeune pour fonder une Congrégation religieuse, elle obtint finalement la permission d'ouvrir une maison afin d'accueillir, former et redonner leur dignité aux ouvrières qui n'étaient considérées que comme des instruments de travail. Convaincue que son œuvre était le fruit de l'Esprit Saint, elle persista dans le projet de fonder une Congrégation religieuse et suivre ainsi le Christ. Elle obtint l'approbation diocésaine de la Congrégation des « Servantes de l'Immaculée Conception » en 1892.

En 1895, elle prononça ses vœux temporaires et, en 1911, sa profession perpétuelle. Toute sa vie, vécue sur l'exemple de la Vierge Immaculée, fut un don inconditionné à la volonté de Dieu.

Mère Condesa Lluch meurt le 16 janvier 1916.

Le 14 avril 1937, l'Institut obtint l'approbation pontificale temporaire de la part de Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) et le 27 janvier 1947 l'approbation définitive du Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).

Son procès en canonisation fut ouvert en 1953 à Valence. Ses vertus héroïques furent reconnues en 1997.

Juana María Condesa Lluch a été béatifiée le 23 mars 2003, sur la Place Saint Pierre de Rome, par Saint Jean-Paul II.
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Message par jaimedieu Sam 17 Jan 2015 - 4:35

Samedi le 17 janvier

Sainte Roseline (1263-1329)
Vierge

Roseline, fille aînée d'Arnaud de Villeneuve et Sybille de Sabran, naît au Château des Arcs le 27 janvier 1263.

Très vite l'enfant fait preuve d'une grande bonté : elle distribue sans compter des réserves du Château aux pauvres du castrum malgré l'interdiction de son père.

Un jour il la surprend le tablier rempli de pain, quand Roseline, confuse, montre ce qu'elle cache, une brassée de roses s'échappe du tablier. C'est le « Miracle des Roses ».

Au contact de sa tante Jeanne, Prieure du monastère de la Celle-Roubaud, Roseline souhaite devenir chartreuse. Son père, qui lui destine un beau mariage, cède aux vœux de sa fille. Elle devint novice en 1278. En 1285, elle retourne à la Chartreuse de La Celle-Roubaud-aux-Arcs, pour la plus grande joie de sa famille et des Arcois.

En 1300, à l'âge de 37 ans, elle succède à sa tante comme Prieure. Plusieurs miracles dont « le repas des anges » se sont produits depuis son noviciat.

Elle expire le 17 janvier 1329 à l'âge de 66 ans.

Exhumé cinq ans après sa mort, son corps est retrouvé intact et ses yeux ouverts avaient conservé tout leur éclat. Afin que les fidèles puissent l'honorer, son corps fut placé dans une châsse et les yeux sertis dans un reliquaire.

En 1660, Louis XIV souhaita vérifier la réalité de ce prodige. Croyant à une supercherie, son médecin Vallot creva l'œil gauche, la prunelle se troubla instantanément, les yeux étaient bien naturels.


Saint Antoine
Abbé, Premier Père des Solitaires d'Égypte
(251-356)

Antoine naquit à Côme, dans la Haute-Égypte. Si la gloire de l'ermite Paul est d'avoir donné le premier exemple connu de la vie cachée au désert, celle d'Antoine est d'avoir réuni des peuples de solitaires sous les règles d'une vie commune. Antoine avait reçu de ses parents une éducation profondément chrétienne.

Peu de temps après leur mort, étant âgé de dix-huit ans, il entendit lire, à l'église, ces paroles de l'Évangile : « Si vous voulez être parfait, allez, vendez tout ce que vous avez et donnez-en le prix aux pauvres. » Il prend aussitôt cette parole pour lui, et voulant l'accomplir à la lettre, il se retire dans le désert, où il partage son temps entre la prière et le travail; il fait son unique repas après le coucher du soleil, d'un peu de pain, de sel et d'eau, et garde parfois l'abstinence jusqu'à quatre jours entiers ; le peu de sommeil qu'il se permet, il le prend sur une simple natte de jonc ou sur la terre nue.

À deux reprises, il s'enfonce plus avant dans le désert et s'abîme de plus en plus dans la pénitence et la prière. La persécution le fait retourner dans le monde : « Allons, dit-il, voir les triomphes de nos frères qui combattent pour la cause de Dieu ; allons combattre avec eux. » On le voyait soulager les confesseurs de Jésus-Christ dans les cachots, les accompagner devant les juges et les exhorter à la constance. Son courage étonnait les juges et les bourreaux ; il alla cent fois au-devant du martyre ; mais Dieu lui réservait une autre couronne.

La persécution ayant cessé, il retourna au désert, fonda des monastères et devint le père d'une multitude de religieux. Le travail des mains, le chant des cantiques, la lecture des Saints Livres, la prière, les jeûnes et les veilles étaient leur vie.

Le désert, habité par des anges, fleurissait de toutes les vertus, et Antoine était l'âme de ce grand mouvement cénobitique.

Il mourut à l'âge de cent cinq ans. Sa joie en quittant cette terre, fut si grande, qu'il semblait voir le ciel ouvert devant ses yeux, et les esprits célestes prêts à lui faire escorte.

St Antoine est particulièrement célèbre par ses combats contre les démons. Des légions infernales le frappaient et le laissaient demi-mort ; les malins esprits prenaient pour l'épouvanter les formes les plus horribles ; mais il se moquait de leurs efforts. Après les avoir chassés par le signe de la croix : «Où étiez-vous donc, Seigneur ? » s'écriait-il ; et Dieu lui répondait : « Antoine, j'étais avec toi et je me réjouissais de ta victoire. »

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Message par jaimedieu Dim 18 Jan 2015 - 5:50

Dimanche le 18 janvier

Bse Marie-Thérèse Fasce (1881-1947)
Abbesse de l'Ordre de Saint-Augustin

Commémoration:
Martyrologium Romanum le 18 janvier (dies natalis).
L’Ordo Fratrum Sancti Augustini le 12 octobre (jour de sa béatification).


Maria Teresa Fasce naît a Torriglia (Gênes, Ligurie, Italie) en 1881.

Sa vie a pour cadre le diocèse de Spoleto-Norcia en Ombrie. À partir du 6 juin 1906, à l’âge de 25 ans, elle fait partie de l'Ordre de Saint-Augustin. Dans la contemplation du mystère du Christ et dans l'approfondissement de la connaissance de Dieu, Marie-Thérèse trouve un élan pour un singulier rayonnement apostolique.

Dans le monastère de Sainte Rita à Cascia (province de Pérouse, dans la région Ombrie, en Italie centrale), dont elle est abbesse de 1920 jusqu'à sa mort, elle mène une vie austère et radicale selon le stylede son Ordre.

De son cloître, cette fidèle servante de Dieu construit une grande variété d'œuvres. Dans sa personne se réalise ainsi une synthèse vivante entre la vie contemplative et la solidarité envers les hommes, en particulier les plus pauvres, les humbles, les personnes abandonnées et celles qui souffrent. « Je le veux bien que cela coûte, dit-elle souvent, je le veux car cela coûte, je le veux à tout prix. » Cette devise résume bien sa vie qui s'écoule dans le travail, la souffrance offerte au Seigneur et l'expérience mystique.

Ses maux physiques s'accumulent sans fin : au diabète s’ajute l'asthme pendant que des problèmes cardiaques l’empêche de marcher ; aussi elle vit depuis 27 ans avec un cancer au sein (c’est pour cela que maintenant est invoquée, avec confiance, par qui est attaqué par ce mal du siècle).

« Dieu est la source originelle de toute sainteté. » C'est en fixant son regard sur lui que Maria Teresa y est parvenue.

Les mains pleines de nombreux gestes d'amour, elle va à la rencontre de son Seigneur et meurt le 18 janvier 1947, à l'âge de 66 ans.

Son corps intact repose dans la crypte de la Basilique de Cascia, à côté de la Sainte qu’elle avait aimée profondément, où elle attend en paix l’heure de la gloire.

Maria Teresa Fasce a été proclamé bienheureuse le 12 octobre 1997 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


Sainte Prisque ou Priscille
Vierge et martyre
(† 268-270)

Elle fut martyre sous le règne de Claude-le-Gothique (268-270).
Elle est vénérée à Rome où une église lui est dédiée dur l'Aventin.

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Message par jaimedieu Lun 19 Jan 2015 - 16:20

Lundi le 19 janvier

Marcelo Spinola y Maestre (1835-1936)
Archevêque et cardinal

Marcelo Spínola y Maestre naît le 14 janvier 1835 à San Fernando, dans la province de Cadix (Espagne).

Il fit de brillantes études et, le 29 juin 1856, il obtient la licence en droit à l'université de Séville et commence une carrière d'avocat, plaidant gratuitement pour les pauvres.

Puis, sur le conseil de son directeur spirituel, il s’oriente vers le sacerdoce et il est ordonné prêtre à Séville en 1864 à l’âge de 29 ans.
Tout son ministère se déroulera en différents lieux d’Andalousie : à Huelva, puis dans une paroisse de Sanlúcar de Barramela comme chapelain, puis curé à San Lorenzo de Séville et enfin chanoine de la cathédrale.
Il prodigue son zèle en plusieurs domaines, spécialement dans le sacrement de la pénitence, car sa réputation lui attire de nombreux pénitents de toutes classes sociales. Il y consacre la majeure partie de son temps. Il est gai et doux de caractère, simple et grand travailleur.

Le 16 décembre 1880, il est nommé, évêque auxiliaire de Séville et consacré le 6 février 1881. Sa devise épiscopale est : « Je peux tout en Lui » (Ph. 4,13). S’appuyant sur cette confiance, il mène une vie austère pour lui-même et charitable pour les autres, attentif aux plus humbles et héroïque dans l'accomplissement de ses devoirs épiscopaux.
En 1884, il est nommé évêque de Coria. Il est le premier évêque à visiter la zone la plus déprimée d’Espagne, Las Hurdes, située dans son diocèse.
Devant la montée des troubles sociaux et de l’anticléricalisme, dus en partie aux conditions de pauvreté, il s’attache à l’éducation populaire et fonde, en 1886, la congrégation féminine des “Esclaves du Divin Cœur” pour l’apostolat de la jeunesse.

De 1886 à 1896, il est évêque de Malaga. C’est là que les gens commencent à l’appeler ‘le saint’. Puis, il est nommé archevêque de Séville en 1896. Toujours préoccupé des pauvres, il cherche des moyens pour les aider et on l’appelle ‘l’archevêque mendiant’. Il est mêlé à tous les mouvements de son temps, mais son indépendance ecclésiale le situe au-dessus des divisions et des partis, ce qui le rend « porteur de paix et de compréhension, en même temps que défenseur de la liberté de l’Église dans l’accomplissement de sa mission sacrée. Tout cela, nourri par un amour enflammé envers Jésus-Christ et marqué d’une profonde humilité personnelle » (Jean-Paul II).

Tombé malade, il reçoit au lit sa nomination de cardinal, promulguée par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) le 11 décembre 1905 et signifiée par une lettre de son secrétaire d’État, le cardinal Merry del Val. La barrette lui est imposée par le roi Alphonse XIII le 31 décembre suivant.
Il meurt peu après, le 19 janvier 1906, à 71 ans.

Marcelo Spinola y Maestre a été béatifié à Rome le 19 mars 1987 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


Marius, Marthe, Audifax, Abacum
Martyrs
(† 270)

Marius était un notable persan qui s'était converti avec son épouse Marthe et ses deux enfants Audifax et Abacum, au christianisme.

Venus avec sa femme et leurs deux fils en pèlerinage à Rome sous le règne de Claude-le-Gothique (268-270), ils se dévouèrent à soulager les victimes de la persécution, à visiter les prisonniers et à ensevelir dignement les chrétiens exécutés.

Quand ils furent reconnus comme chrétiens, ils furent arrêtés et, refusant toute proposition d'idolâtrie, condamnés : les trois hommes furent décapités et Marthe périt noyée

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Message par jaimedieu Mar 20 Jan 2015 - 6:15

Mardi le 20 janvier

Saint Sébastien
Martyr
(† 288)

Sébastien, né à Narbonne, a reçu le glorieux titre de Défenseur de l'Église romaine. On pense que, renonçant à une brillante carrière dans sa patrie, il entra dans l'armée afin de pouvoir plus facilement servir ses frères dans la foi.

Ses grandes qualités le firent bientôt connaître à la cour; il s'y distingua et devint en peu de temps un des favoris de Dioclétien qui le nomma capitaine de la première compagnie de ses gardes. Cette position favorisa ses desseins. Bon nombre de chrétiens lui durent de ne pas faiblir devant les supplices. Il fut pour les païens l'occasion d'une foule de conversions : la grâce de Dieu était en lui, et le Ciel confirmait son zèle par les miracles.

Un apostat le trahit enfin, et il fut traduit comme chrétien devant l'empereur. Sébastien parut sans frayeur en face du tyran, et se proclama disciple de Jésus-Christ : « Quoi! lui dit Dioclétien, je t'ai comblé de mes faveurs, tu habites mon palais, et tu es l'ennemi de l'empereur et des dieux? “J'ai toujours invoqué Jésus-Christ pour votre salut et la conservation de l'empire, reprit Sébastien, et j'ai toujours adoré le Dieu du Ciel. ”»

L'empereur, écumant de rage, le livra à une troupe d'archers pour être percé de flèches. Tout couvert de blessures, on le laissa pour mort, baigné dans son sang. Mais, recueilli par une dame chrétienne, il fut bientôt providentiellement guéri. Il alla lui-même se présenter devant Dioclétien, qui, stupéfait de le voir, lui dit : « Quoi! Tu es Sébastien, que j'avais ordonné de faire mourir à coups de flèches? “Le Seigneur, dit Sébastien, m'a guéri, afin de protester, en présence de tout le peuple, contre l'injuste persécution dont vous accablez les chrétiens, qui sont les meilleurs et les plus fidèles citoyens de l'empire.”

L'empereur le fit traîner dans le cirque, pour y être assommé à coups de bâton. Ce fut le 20 janvier 288 qu'il acheva son sacrifice. On l'invoque avec succès contre la peste et les maladies contagieuses.


Bx Basile-Antoine Marie Moreau (1799-1873)

Prêtre et fondateur des « Congrégation de Sainte-Croix » et des « Marianites de Sainte-Croix »

Basile-Antoine Marie, neuvième d’une famille de quatorze enfants, naît le 11 février 1799, dans le petit village de Laigné en Belin, près du Mans, à la fin de la Révolution française.

Ses parents, Louis Moreau et Louise Pioger, étaient des agriculteurs et marchands de vin. Ils n’avaient pas la possibilité de faire instruire leurs enfants. Basile et sa sœur Cécile furent les seuls à apprendre à lire et à écrire, grâce au curé de la paroisse, l’abbé Provost, qui le leur apprit.

À l’âge de 15 ans, Basile entra au petit séminaire et, deux années plus tard, il commença ses études en théologie et en philosophie.

Ordonné prêtre en 1821, il fut nommé professeur au séminaire. Plusieurs années plus tard, il devint le recteur du séminaire et s’exerça à la pratique de la patience dans les situations de tension. Il fit l’apprentissage de trois sources de paix : l’humilité, l’amour de la croix et la confiance en la divine Providence.

En 1823, il fut nommé directeur spirituel des Frères de Saint-Joseph, une Congrégation fondée par le Père Dujarié. Douze ans plus tard, il accepta la direction de ces frères et forma également une association de prêtres auxiliaires en vue d’un projet apostolique, lequel devint en 1837, la « Congrégation de Sainte-Croix ».

En 1841, il entreprit un nouveau projet avec un petit groupe de femmes, avec la collaboration principale de Léocadie Gascoin. Ce groupe s’appelait les « Marianites de Sainte-Croix ».

Ces trois sociétés, les sœurs, les frères et les prêtres, guidées par Basile Moreau, furent envoyées en mission dans différents pays.

À la suite de ses visites à Rome, pour obtenir l’approbation des sociétés et pour trouver des solutions aux tensions internes dans la Congrégation, Basile résigna comme supérieur général. Il se retira à la maison des Marianites.

Il continua à travailler comme missionnaire itinérant jusqu’à sa dernière retraite, trois semaines avant sa mort.

Nous admirons son zèle pour la mission, qu’il a décrit dans sa lettre du 19 novembre 1871 : « je ne meurs point et j’espère encore pouvoir prêcher le prochain carême dans une paroisse de notre diocèse. » Il est retourné à la maison du Père le 20 janvier 1873.

Basile-Antoine Marie Moreau a été béatifié au Centre Antarés de Le Mans, le 15 septembre 2007, par le card. José Saraiva Martìns, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Mer 21 Jan 2015 - 5:31

Mercredi le 21 janvier

Sainte Agnès
Vierge et martyre
(† 304)

La fête de ce jour nous rappelle un des plus touchants et des plus beaux triomphes de la foi chrétienne ; elle nous montre une faible enfant sacrifiant, pour l'amour de Jésus-Christ, tout ce que le monde a de plus séduisant : noblesse, fortune, jeunesse, beauté, plaisirs, honneurs.

Agnès, enfant de l'une des plus nobles familles de Rome, se consacra au Seigneur dès l'âge de dix ans. Elle avait à peine treize ans quand un jeune homme païen, fils du préfet de Rome, la demanda en mariage ; mais Agnès lui fit cette belle réponse : « Depuis longtemps je suis fiancée à un Époux céleste et invisible ; mon cœur est tout à lui, je lui serai fidèle jusqu'à la mort. En l'aimant, je suis chaste ; en l'approchant, je suis pure ; en le possédant, je suis vierge. Celui à qui je suis fiancée, c'est le Christ que servent les anges, le Christ dont la beauté fait pâlir l'éclat des astres. C'est à lui, à lui seul, que je garde ma foi. »

Peu après, l'enfant est traduite comme chrétienne devant le préfet de Rome, dont elle avait rebuté le fils ; elle persévère dans son refus, disant : « Je n'aurai jamais d'autre époux que Jésus-Christ. » Le tyran veut la contraindre d'offrir de l'encens aux idoles, mais sa main ne se lève que pour faire le signe de la croix.

Supplice affreux pour elle : on l'enferme dans une maison de débauche. « Je ne crains rien, dit-elle ; mon époux, Jésus-Christ, saura garder mon corps et mon âme. » Et voici, ô miracle, que ses cheveux, croissant soudain, servent de vêtement à son corps virginal, une lumière éclatante l'environne, et un ange est à ses côtés. Seul le fils du préfet ose s'approcher d'elle, mais il tombe foudroyé à ses pieds. Agnès lui rend la vie, et nouveau prodige, le jeune homme, changé par la grâce, se déclare chrétien.

Agnès est jetée sur un bûcher ardent, mais les flammes la respectent et forment comme une tente autour d'elle et au-dessus de sa tête. Pour en finir, le juge la condamne à avoir la tête tranchée. Le bourreau tremble ; Agnès l'encourage : « Frappez, dit-elle, frappez sans crainte, pour me rendre plus tôt à Celui que j'aime ; détruisez ce corps qui, malgré moi, a plu à des yeux mortels. »

Le bourreau frappe enfin, et l'âme d'Agnès s'envole au ciel.



BBX Jean-Baptiste Curpin du Cormier et treize compagnons
Prêtres et martyrs à Laval († 21 janvier 1794)

Jean-Baptiste Curpin du Cormier et treize compagnons, le 21 janvier 1794, juste un an après Louis XVI, furent guillotinés à Laval puis jetés dans une fosse commune à "La Croix Bataille".

En Octobre 1792, quatorze prêtres lavallois réfractaires (qui refusaient de prêter serment à la Constitution civile du clergé) sont emprisonnés au couvent de Patience où ils ne bénéficient que de deux heures de visite par mois. Ne sont admis à les voir que les frères et sœurs obligatoirement assistés par le concierge du lieu.

Le 13 décembre 1793, la guillotine est installée à Laval, place du Blé (actuelle place de la Trémoille) près du Tribunal révolutionnaire.

A partir du 9 janvier 1794, tous les cultes sont interdits en France. L’église de la Trinité de Laval est transformée en "étable et magasin de fourrage" pour l’armée, puis, plus tard, en Temple de la Raison.
Le 21 janvier 1794, à 8h30, les quatorze prêtres franchissent le seuil du tribunal où ils vont être jugés par la Commission révolutionnaire. Dix marchent péniblement et quatre sont dans une charrette ; cinq d’entre eux ont plus de 70 ans.

Entre le 5 janvier et le 2 novembre 1794, en 150 audiences, cette Commission prononcera 328 peines de mort.
L’accusateur public, Volcler, un ancien prêtre apostat, leur demande une dernière fois de prêter serment. « Aidé de la grâce de Dieu, je ne salirai pas ma vieillesse », lui répond le Père Philippot, 78 ans.
« Quoi, c'est toi Volcler qui demande ma mort ? Toi que j'ai accueilli dans ma maison, admis à ma table, que j'ai tendrement aimé...», ajoute le père Migoret.
Ils sont exécutés après avoir été empêchés par leurs gardiens de chanter ensemble un dernier "Salve Regina". Ils seront suivis de 5 vendéens qui comparaissaient eux aussi en tant qu’ennemis de la République.
Les 4 juges, dont 2 prêtres renégats, qui assistent à l’exécution de la fenêtre d’un immeuble voisin, boivent un verre de vin rouge à chaque tête qui tombe et encouragent la foule à crier avec eux: «Vive la République, à bas la tête des calotins ! ».

Les corps des 14 prêtres, tout comme les défunts du moment, sont jetés dans une fosse commune, à Avesnières, dans une lande nommée "La Croix Bataille" sur la route d’Entrammes.
Dès le jour de leur exécution, les prêtres sont vénérés comme des martyrs ; on envoie des enfants tremper des mouchoirs dans leur sang.

En 1803, un rapport de gendarmerie signale des pèlerinages, allant de 50 à 600 personnes, à "La Croix Bataille", près de la fosse commune où ils ont été ensevelis.

Le 6 août 1816, suite aux démarches du curé d’Avesnières, les corps des 14 martyrs sont exhumés et déposés dans la chapelle Saint Roch du cimetière paroissial d’Avesnières.

Le 9 août, ils sont transférés dans le transept sud de l'église d'Avesnières, au pied d'un monument. Une chapelle expiatoire est dressée à "La Croix Bataille" à la mémoire du prince de Talmont et des autres victimes de la Révolution. Le bâtiment est détruit en 1869.

En 1945, Max Ingrand dessine un vitrail pour la basilique. Les 14 prêtres y sont symbolisés par 14 palmes.

Le 19 juin 1955, le Vénérable Pie XII(Eugenio Pacelli, 1939-1958) béatifie les 14 prêtres ainsi qu’un curé et quatre religieuses également guillotinés en 1794. Les corps sont transférés dans le chœur de la basilique.
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Message par jaimedieu Jeu 22 Jan 2015 - 5:17

Jeudi le 22 janvier

Saint Vincent
Diacre et Martyr
(† 304)


Vincent, l'un des plus illustres martyrs de Jésus-Christ, naquit à Saragosse, en Espagne. Son éducation fut toute chrétienne, et il fit de rapides progrès dans la connaissance des saintes Lettres.

Il était diacre, quand Dacien, gouverneur d'Espagne, l'un des plus cruels persécuteurs qu'ait jamais eu l'Église, en fit une des premières victimes. Rien n'est plus beau que le récit de son interrogatoire : « Ta naissance, Vincent, dit le juge, et ta brillante jeunesse excitent toute ma sympathie ; renonce à ta religion et choisis entre les honneurs ou les tourments. -- Tu as pris trop de peine, répond le martyr, pour me faire apostasier ; je resterai chrétien et saurai mourir joyeusement pour la vérité. Les souffrances me vaudront la couronne des élus. »

Comme prélude de son supplice, Vincent est étendu sur un chevalet, et, sous l'action des cordes et des roues, ses nerfs se rompent et ses membres se brisent : « Eh bien ! Dis-moi maintenant quelle est ta foi ? Reprend Dacien. -- Tu combles aujourd'hui mes vœux, dit le martyr, laisse libre cours à ta rage, tes fureurs me conduisent à la gloire. »

Le tyran s'irrite contre les bourreaux, et le supplice recommence plus horrible encore. Vincent sourit dans les tortures : « Vos idoles, dit-il, sont de bois et de pierre ; servez, si vous voulez, ces vains fantômes ; pour moi, je ne sacrifie qu'au Dieu vivant qui est béni dans tous les siècles. » Dacien lui-même est touché de l'affreux état où il a mis sa victime : « Aie pitié de toi, Vincent, ne méprise pas ainsi la jeunesse dans sa fleur, épargne-toi de plus terribles châtiments. »

Mais le saint diacre ne cède pas plus aux flatteries qu'aux menaces : « Langue de vipère, dit-il, je crains plus ton poison que tes tourments. J'ai pour me soutenir la parole de mon Sauveur, qui m'a dit : “Ne craignez point ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent rien sur l'âme.” » Alors on prépare un vaste gril de fer ; on le place sur un brasier ardent et on y jette le martyr, qui bénit Dieu dans son affreux supplice.

Vainqueur du tyran, Vincent est retourné dans son cachot et soumis à de nouvelles tortures. Au milieu de la nuit, les anges viennent le consoler. Vincent rendit peu après le dernier soupir ; il avait vingt-deux ans. Saint Augustin a dit de lui : « Enivré du vin qui rend fort et chaste, Vincent triompha des tyrans qui voulaient ruiner le règne de Jésus-Christ. »

Saint Vincent Pallotti (1795-1850)
Prêtre et fondateur de la
« Societas Apostolatus Cattolici »

Vincent (Vincenzo) Pallotti naît a Rome, le 21 avril 1795, troisième de dix enfants de Pietro Paolo et Maria Maddalena De Rossi. Ses premières études eurent lieu à l'école de San Pantaleone, puis il alla au collège à Rome.

C'est à l'âge de 16 ans qu'il souhaita devenir prêtre. Le 16 mai 1820, il était ordonné et célébrait sa première messe dans l’église du Gesù, à Frascati.

Le 25 juillet, il devenait docteur es théologie, et fut nommé professeur de théologie. Il était un excellent théologien, et aurait pu faire une brillante carrière dans l'enseignement de cette discipline, mais sa vocation le porta plutôt vers l'apostolat.

Il parcourait la ville de Rome, apportant aide matérielle et réconfort à la population misérable, prêchant l'évangile, vivant de peu, et partageant le peu qu'il avait, écoutant les confessions, et aidant spirituellement tous les fidèles qui venaient à lui.

Parallèlement, dans le contexte qui était celui où il vivait, avec l'aide de quelques collaborateurs, il œuvrait à la coordination de toutes les initiatives apostoliques qui impliquaient les chrétiens, religieux et laïcs, afin que la mission et l'action de l'Église se propagent partout.

Le père Pallotti était persuadé de l'importance de la charité et de sa mise en œuvre par tous les catholiques afin d'apporter la Bonne Nouvelle à tous.

C'est ainsi qu'en 1835, il fonda la Pieuse Société des Missions qui deviendra la « Societas Apostolatus Cattolici » (Société de l'Apostolat Catholique - congrégation connue sous l'appellation des Pallottins), mise en place pour animer des groupes de prêtres et de laïcs œuvrant à l'action catholique.

Par ailleurs, le Père Pallotti, dès 1836, a commencé à promouvoir l'observance de l'octave de l'Épiphanie, qui est toujours célébrée ; son but étant d'être un signe de rapprochement avec les églises orientales.

Don Vincenzo meurt prématurément d’un refroidissement, le 22 janvier 1850 ; il n'avait que 55 ans. Il fut inhumé dans église de San Salvatore à Onda.

Déclaré Vénérable en 1887 par le Pape Léon XIII (Vincenzo Pecci, 1878-1903), qui le considérait déjà comme un saint, Vincenzo Pallotti fut béatifié le 22 janvier 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), et canonisé le 20 janvier 1963 par le St Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963).

Les Pallottins sont voués aux missions, à l'apostolat de la jeunesse à travers des œuvres d'éducation, à l'apostolat de la presse et à diverses œuvres d'assistance. Ils attachent de l'importance à la participation commune des prêtres, des laïcs et des religieux et à la promotion du laïcat.

Des missions existent notamment en Amérique du Sud, Australie, Inde, Afrique, Océanie. La congrégation compte 2391 membres en 2008, dont 1640 prêtres en 2005, répartis en 407 maisons.

Il existe aussi une congrégation des Sœurs de l'Apostolat catholique, appelées pallottines.

Les Pères Pallotins œuvrent en France à la diffusion des messages reçus par Sainte Faustine Kowalska. Ils éditent une très belle petite revue trimestrielle le « Messager de la Miséricorde Divine ».
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Message par jaimedieu Ven 23 Jan 2015 - 4:03

Vendredi le 23 janvier

Ste Marianne Cope de Molokai (1838-1918)
« religieuse exemplaire, au cœur extraordinaire »

Marianne Cope (Barbara Koob) de Molokai naît le 23 janvier 1838 à Heppenheim, Hessen-Darmstadt (Allemagne) dans une famille d'agriculteurs, ses parents émigrèrent alors qu'elle était enfant aux États-Unis et s'établirent à Utica (État de New York).

Dès l'âge de 15 ans elle souhaita entrer au couvent, mais elle dut s'occuper de ses plus jeunes frères car ses parents étaient gravement malades. Elle dut donc repousser son projet de quelques années.

En 1860, une branche des Soeurs de Saint François de Philadelphie s'établit à Utica et à Syracuse, près de New York et, à l'âge de 24 ans elle entra dans cet ordre et prononça ses vœux.

L'apostolat de cette Congrégation se consacrait avant tout à l'éducation des enfants des immigrés allemands ; elle fut donc chargée d'ouvrir et de diriger de nouvelles écoles. Plus tard sa communauté fonda les premiers des cinquante hôpitaux généraux des États-Unis qui connurent une grande renommée, offrant leur assistance à tous les malades sans aucune distinction. Mère Cope s'occupa en particulier des alcooliques et des filles mères, car elle souhaitait accomplir son service parmi les plus pauvres d'entre les pauvres.

En 1877, elle fut élue provinciale de sa Congrégation, ainsi qu'en 1881.

En 1883, elle fut la seule à accepter de se rendre aux Iles Hawaï pour assister les lépreux, alors que cinquante autres communautés contactées avaient refusé. Son œuvre en faveur des malades et des sans-abri dans les Iles Hawaï fut très importante, si bien qu'en 1884 le gouvernement lui demanda de créer le premier hôpital général sur l'île de Maui.

En 1889, après la mort du Père Damien de Veuster (canonisé le 11 octobre 2009), grand apôtre des lépreux, elle accepta de se charger du foyer pour les garçons en plus de son travail auprès des femmes et des petites filles. Elle vécut pendant trente ans dans un lieu isolé de l'île Molokai, exilée volontaire avec ses patients. Grâce à elle le gouvernement promulgua des lois pour protéger les enfants, et les malades de la lèpre retrouvèrent leur dignité et la joie de vivre.

Les historiens de son temps parlent d'elle comme d'une « religieuse exemplaire, au cœur extraordinaire ». Elle ne cherchait qu'à accomplir la volonté de Dieu, ne souhaitant aucunement obtenir des reconnaissances ; sa devise était : « Seulement pour Dieu ».

Elle meurt le 9 août 1918 après une longue vie au service des malades de la lèpre.

Marianne Cope de Molokai a été béatifiée le 14 mai 2005 à Rome, par le card. José Saraiva Martins.


Bse Marie-Antonie (Teresa Grillo) (1855-1944)
Veuve Michel, fondatrice :
"Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence"

Commemoration :
Congrégation le 23 janvier.
Martyrologium Romanum le 25 janvier (dies natalis).

Teresa Grillo naît le 25 septembre 1855 à Spinetta Marengo (Alessandria dans le Piémont, Italie). Issue d’une famille riche et aristocratique, elle est la cinquième et dernière fille de Giuseppe, médecin chef de l’Hôpital civil d’Alessandria e de Maria Antonietta Parvopassu, descendante d’une vieille et illustre famille ; elle fut baptisée le lendemain dans l’Église paroissiale de Spinetta.

Elle suit d'abord la vocation du mariage en épousant, le 2 août 1877, Giovanni Battista MICHEL, capitaine des 'bersaglieri' (corps militaire italien, type chasseurs à pieds, dans lequel a fait son service votre petit rédacteur hagiographe). Elle suivi son époux dans ses déplacements : à Caserta, à Acireale, à Catania, à Portici et enfin à Naples. C’est ici que son mari mourut, le 13 juin 1891, suite à une insolation au cours d’un défilé militaire.

Veuve à 36 ans et n'ayant pas d'enfants, elle se sent poussée à consacrer totalement sa vie au service des plus démunis. Elle devient ainsi la mère d'une foule de personnes abandonnées: orphelins, personnes âgées, malades. « Le nombre des pauvres augmente toujours davantage et l'on voudrait pouvoir ouvrir les bras pour en accueillir le plus grand nombre sous la protection de la Divine Providence. » Ainsi s'exprime-t-elle au début de son œuvre dans la ville d'Alessandria. Le Seigneur l'appelle à diffuser cet amour envers les plus pauvres à l'aide de l'Institut qu'elle fonde, appelé: "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence".

Au centre de sa vie spirituelle et de celle de ses sœurs se trouve l'Eucharistie, dont elle tient à placer l'image de façon visible sur l'habit religieux. De la prière prolongée devant le Saint Sacrement, Teresa tire l'inspiration et le soutien pour son dévouement quotidien ainsi que pour les courageuses initiatives missionnaires qui la conduisent plusieurs fois jusqu'au Brésil.

Elle meurt à Alessandria le 25 janvier 1944. C'est à travers le service effectif de ses frères dans le besoin qu'elle laisse au monde le message de l'amour divin. Sa congrégation comptait 25 maisons en Italie, 19 au Brésil et 7 en Argentine.

Maria Antonia (Teresa Grillo) a été déclarée Vénérable le 6 juillet 1985 et béatifiée, le 24 mai 1998, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Sam 24 Jan 2015 - 4:05

Samedi le 24 janvier

Saint François de Sales (1567-1622)
Évêque et Docteur de l'Église

François naît le 21 aout 1567 au château de Sales, en Savoie. Nommer ce saint, c'est personnifier la vertu de douceur ; il fut le saint aimable par excellence et le parfait imitateur de Celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.»

Jeune homme, il mena la vie des anges. Ordonné prêtre, le 18 décembre 1593,il se montra digne émule des plus grands apôtres, par ses travaux et par les innombrables conversions qu'il opéra parmi les protestants.

Évêque, il fut le rempart de la foi, le père de son peuple, le docteur de la piété chrétienne, un pontife incomparable. « On disait communément, écrit sainte Jeanne de Chantal, qu'il n'y avait pas de meilleur moyen de gagner sa faveur que de lui faire du mal, et que c'était la seule vengeance qu'il sût exercer. » -- « Il avait un cœur tout à fait innocent, dit la même sainte ; jamais il ne fit aucun acte par malice ou amertume de cœur. Jamais on n'a vu un cœur si doux, si humble, si débonnaire, si gracieux et si affable qu'était le sien. »

Citons quelques paroles de François lui-même : « Soyez, disait-il, le plus doux que vous pourrez, et souvenez-vous que l'on prend plus de mouches avec une cuillerée de miel qu'avec cent barils de vinaigre. S'il faut donner en quelque excès, que ce soit du côté de la douceur. » -- « Je le veux tant aimer, ce cher prochain, je le veux tant aimer ! Il a plu à Dieu de faire ainsi mon cœur ! Oh ! Quand est-ce que nous serons tout détrempés en douceur et en charité ! »

Il meurt à Lyon le 28 décembre 1622, le jour des saints Innocents.

François de Salesa été béatifié en 1661 et canonisé en 1665 par le Pape Alexandre VII (Fabio Chigi, 1655-1667).

Le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le proclama Docteur de l’Église en 1887 ; Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le proclama Patron des journalistes en 1923.

On célèbre sa mémoire au jour anniversaire du transfert de son corps de Lyon à Annecy, le 24 janvier 1623.

Catéchèse de Benoit XVI:

Chers frères et sœurs,

«Dieu est le Dieu du cœur humain» (Traité de l’Amour de Dieu, I, XV): dans ces paroles apparemment simples, nous percevons l’empreinte de la spiritualité d’un grand maître, dont je voudrais vous parler aujourd’hui, saint François de Sale, évêque et docteur de l’Église.

Né en 1567 dans une région frontalière de France, il était le fils du Seigneur de Boisy, antique et noble famille de Savoie. Ayant vécu à cheval entre deux siècles, le XVIe et le XVIIe, il rassemblait en lui le meilleur des enseignements et des conquêtes culturelles du siècle qui s’achevait, réconciliant l’héritage de l’humanisme et la tension vers l’absolu propre aux courants mystiques.

Sa formation fut très complète; à Paris, il suivit ses études supérieures, se consacrant également à la théologie, et à l’Université de Padoue celles de droit, suivant le désir de son père, qu’il conclut brillamment par une maîtrise in utroque iure, droit canonique et droit civil.

Dans sa jeunesse équilibrée, réfléchissant sur la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, il traversa une crise profonde qui le conduisit à s’interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance comme un véritable drame spirituel les questions théologiques de son époque. Il priait intensément, mais le doute le tourmenta si fort que pendant plusieurs semaines, il ne réussit presque plus à manger et à dormir.

Au comble de l’épreuve, il se rendit dans l’église des dominicains à Paris, ouvrit son cœur et pria ainsi: «Quoi qu’il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité; quoi que tu aies établi à mon égard...; toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t’aimerai Seigneur (...) je j’aimerai ici, ô mon Dieu, et j’espérerai toujours en ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges... O Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants».

François, âgé de vingt ans, trouva la paix dans la réalité radicale et libératrice de l’amour de Dieu: l’aimer sans rien attendre en retour et placer sa confiance dans l’amour divin; ne plus demander ce que Dieu fera de moi: moi je l’aime simplement, indépendamment de ce qu’il me donne ou pas. Ainsi, il trouva la paix, et la question de la prédestination — sur laquelle on débattait à cette époque — s’en trouva résolue, car il ne cherchait pas plus que ce qu’il pouvait avoir de Dieu; il l’aimait simplement, il s’abandonnait à sa bonté. Et cela sera le secret de sa vie, qui transparaîtra dans son œuvre principale: le Traité de l’amour de Dieu.

En vainquant les résistances de son père, François suivit l’appel du Seigneur et, le 18 décembre 1593, fut ordonné prêtre. En 1602, il devint évêque de Genève, à une époque où la ville était un bastion du calvinisme, au point que le siège épiscopal se trouvait «en exil» à Annecy. Pasteur d’un diocèse pauvre et tourmenté, dans un paysage de montagne dont il connaissait aussi bien la dureté que la beauté, il écrivit: «[Dieu] je l’ai rencontré dans toute sa douceur et sa délicatesse dans nos plus hautes et rudes montagnes, où de nombreuses âmes simples l’aimaient et l’adoraient en toute vérité et sincérité; et les chevreuils et les chamois sautillaient ici et là entre les glaciers terrifiants pour chanter ses louanges».

Et toutefois, l’influence de sa vie et de son enseignement sur l’Europe de l’époque et des siècles successifs apparaît immense. C’est un apôtre, un prédicateur, un homme d’action et de prière; engagé dans la réalisation des idéaux du Concile de Trente; participant à la controverse et au dialogue avec les protestants, faisant toujours plus l’expérience, au-delà de la confrontation théologique nécessaire, de l’importance de la relation personnelle et de la charité; chargé de missions diplomatiques au niveau européen, et de fonctions sociales de médiation et de réconciliation. Mais saint François de Sales est surtout un guide des âmes: de sa rencontre avec une jeune femme, madame de Charmoisy, il tirera l’inspiration pour écrire l’un des livres les plus lus à l’époque moderne, l’Introduction à la vie dévote; de sa profonde communion spirituelle avec une personnalité d’exception, sainte Jeanne Françoise de Chantal, naîtra une nouvelle famille religieuse, l’Ordre de la Visitation, caractérisé — comme le voulut le saint — par une consécration totale à Dieu vécue dans la simplicité et l’humilité, en accomplissant extraordinairement bien les choses ordinaires: «... Je veux que mes Filles — écrit-il — n’aient pas d’autre idéal que celui de glorifier [Notre Seigneur] par leur humilité».

Il meurt en 1622, à cinquante-cinq ans, après une existence marquée par la dureté des temps et par le labeur apostolique.

La vie de saint François de Sales a été une vie relativement brève, mais vécue avec une grande intensité. De la figure de ce saint émane une impression de rare plénitude, démontrée dans la sérénité de sa recherche intellectuelle, mais également dans la richesse de ses sentiments, dans la «douceur» de ses enseignements qui ont eu une grande influence sur la conscience chrétienne.

De la parole «humanité», il a incarné les diverses acceptions que, aujourd’hui comme hier, ce terme peut prendre: culture et courtoisie, liberté et tendresse, noblesse et solidarité. Il avait dans son aspect quelque chose de la majesté du paysage dans lequel il a vécu, conservant également sa simplicité et son naturel.

Les antiques paroles et les images avec lesquelles il s’exprimait résonnent de manière inattendue, également à l’oreille de l’homme d’aujourd’hui, comme une langue natale et familière.

François de Sales adresse à Philotée, le destinataire imaginaire de son Introduction à la vie dévote (1607) une invitation qui, à l’époque, dut sembler révolutionnaire. Il s’agit de l’invitation à appartenir complètement à Dieu, en vivant en plénitude la présence dans le monde et les devoirs de son propre état. «Mon intention est d'instruire ceux qui vivent en villes, en ménages, en la cour [...]» (Préface de l’Introduction à la vie dévote).

Le document par lequel le Pape Pie IX, plus de deux siècles après, le proclamera docteur de l’Église insistera sur cet élargissement de l’appel à la perfection, à la sainteté. Il y est écrit: «[la véritable piété] a pénétré jusqu’au trône des rois, dans la tente des chefs des armées, dans le prétoire des juges, dans les bureaux, dans les boutiques et même dans les cabanes de pasteurs [...] ».

C’est ainsi que naissait cet appel aux laïcs, ce soin pour la consécration des choses temporelles et pour la sanctification du quotidien sur lesquels insisteront le Concile Vatican II et la spiritualité de notre temps. L’idéal d’une humanité réconciliée se manifestait, dans l’harmonie entre action dans le monde et prière, entre condition séculière et recherche de perfection, avec l’aide de la grâce de Dieu qui imprègne l’homme et, sans le détruire, le purifie, en l’élevant aux hauteurs divines.

Saint François de Sales offre une leçon plus complexe à Théotime, le chrétien adulte, spirituellement mûr, auquel il adresse quelques années plus tard son Traité de l’amour de Dieu. Cette leçon suppose, au début, une vision précise de l’être humain, une anthropologie: la «raison» de l’homme, ou plutôt l’«âme raisonnable», y est vue comme une architecture harmonieuse, un temple, articulé en plusieurs espaces, autour d’un centre, qu’il appelle, avec les grands mystiques, «cime», «pointe» de l’esprit, ou «fond» de l’âme.

C’est le point où la raison, une fois parcourus tous ses degrés, «ferme les yeux» et la connaissance ne fait plus qu’un avec l’amour. Que l’amour, dans sa dimension théologale, divine, soit la raison d’être de toutes les choses, selon une échelle ascendante qui ne semble pas connaître de fractures et d’abîmes. Saint François de Sales l’a résumé dans une phrase célèbre: «L’homme est la perfection de l’univers; l’esprit est la perfection de l’homme; l’amour, celle de l’esprit; et la charité, celle de l’amour».

Dans une saison d'intense floraison mystique, le Traité de l'amour de Dieu est une véritable somme, en même temps qu'une fascinante œuvre littéraire. Sa description de l'itinéraire vers Dieu part de la reconnaissance de l'«inclination naturelle», inscrite dans le cœur de l'homme bien qu'il soit pécheur, à aimer Dieu par dessus toute chose.

Selon le modèle de la Sainte Écriture, saint François de Sales parle de l'union entre Dieu et l'homme en développant toute une série d'images de relation interpersonnelle. Son Dieu est père et seigneur, époux et ami, il a des caractéristiques maternelles et d’une nourrice, il est le soleil dont même la nuit est une mystérieuse révélation. Un tel Dieu attire l'homme à lui avec les liens de l'amour, c'est-à-dire de la vraie liberté: «Car l’amour n’a point de forçats ni d’esclaves, [mais] réduit toutes choses à son obéissance avec une force si délicieuse, que comme rien n’est si fort que l’amour, aussi rien n’est si aimable que sa force».

Nous trouvons dans le traité de notre saint une méditation profonde sur la volonté humaine et la description de son flux, son passage, sa mort, pour vivre dans l’abandon total non seulement à la volonté de Dieu, mais à ce qui Lui plaît, à son «bon plaisir».

Au sommet de l'union avec Dieu, outre les ravissements de l'extase contemplative, se place ce reflux de charité concrète, qui se fait attentive à tous les besoins des autres et qu'il appelle «l’extase de l’œuvre et de la vie».

On perçoit bien, en lisant le livre sur l'amour de Dieu et plus encore les si nombreuses lettres de direction et d'amitié spirituelle, quel connaisseur du cœur humain a été saint François de Sales. A sainte Jeanne de Chantal, à qui il écrit: «[…] car voici la règle générale de notre obéissance écrite en grosses lettres: il faut tout faire par amour, et rien par force; il faut plus aimer l'obéissance que craindre la désobéissance. Je vous laisse l'esprit de liberté, non pas celui qui forclos [exclut] l'obéissance, car c'est la liberté de la chair; mais celui qui forclos la contrainte et le scrupule, ou empressement».

Ce n'est pas par hasard qu'à l'origine de nombreux parcours de la pédagogie et de la spiritualité de notre époque nous retrouvons la trace de ce maître, sans lequel n'auraient pas existé saint Jean Bosco ni l'héroïque «petite voie» de sainte Thérèse de Lisieux.

Chers frères et sœurs, à une époque comme la nôtre qui recherche la liberté, parfois par la violence et l'inquiétude, ne doit pas échapper l'actualité de ce grand maître de spiritualité et de paix, qui remet à ses disciples l'«esprit de liberté», la vraie, au sommet d'un enseignement fascinant et complet sur la réalité de l'amour. Saint François de Sales est un témoin exemplaire de l'humanisme chrétien avec son style familier, avec des paraboles qui volent parfois sur les ailes de la poésie, il rappelle que l'homme porte inscrite en lui la nostalgie de Dieu et que ce n'est qu'en Lui que se trouve la vraie joie et sa réalisation la plus totale.


Bse Marie Poussepin (1653-1744)

Vierge et fondatrice des « Sœurs dominicaines de la Présentation »

Fêtée le 24 janvier (dies natalis), dans le Martyrologe Romain, et le 14 octobre par les Sœurs dominicaines de la Présentation.

Marie Poussepin naît le 14 octobre 1653 à Dourdan (Essonne). Responsable d'une manufacture de bas de laine au métier, a exercé un rôle social en avance sur son temps.

D'abord tertiaire dominicaine, puis consacrée, avec un groupe d'autres tertiaires, elle fonde en 1695, à Sainville-en-Beauce, une congrégation originale « Sœurs dominicaines de la Présentation » où les sœurs agissent gratuitement au service des pauvres et doivent par ailleurs gagner leur vie (travail de tissage à l'époque de la fondation). Elle place l'exercice de la charité au centre de la vie religieuse ; le travail devenant un moyen de vivre la pauvreté religieuse. Marie donnera une grande place au travail comme véritable ascèse et engagement fraternel pour atteindre les objectifs de la congrégation.

La communauté s'agrandit et rapidement d'autres communautés sont créées toujours au service des plus pauvres, des malades, des orphelines... Elle fonde une autre communauté à Auneau, puis à Meung sur Loire, à Joigny, à Massy, à Chilly-Mazarin...

En 1725, à 72 ans, elle est à la tête de vingt établissements répartis dans six diocèses.

Elle s'éteint le 24 janvier 1744 à Sainville où elle est inhumée. La congrégation compte alors 113 sœurs réparties dans vingt communautés.

En 2011, la congrégation des « sœurs de charité » regroupe près de 4000 sœurs à travers le monde, dévouées à l’enseignement et à la médecine

Marie Poussepin a été béatifiée le 20 novembre 1994, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Dim 25 Jan 2015 - 5:08

Dimanche le 25 janvier

La Conversion de saint Paul
Fête


Paul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l'Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin : « Benjamin est un loup ravisseur. » Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l'application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s'est changé en agneau. »

Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l'environna et une voix lui dit : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? - Qui es-tu, Seigneur ? - Je suis Jésus, que tu persécutes. - Seigneur, que veux-tu que je fasse ? - Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. » Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême.

Dès lors, Saul, devenu Paul, n'est pas seulement un converti, un chrétien, c'est un apôtre, c'est l'Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l'admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.

Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce. Nous ne comprendrons bien qu'au Ciel quelle a été l'influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l'intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n'avait pas prié, nous n'aurions pas saint Paul ! »

Catéchèse du pape Benoit XVI:

Chers frères et sœurs,

La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion. C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du i siècle, et après une période où il avait persécuté l'Eglise, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul.


On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue. Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf. Ph 3, 7-8). Que s'était-il passé?

Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23). Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne.

Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement: le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie elle-même. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle: il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ. Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.

Dans l'Eglise antique le baptême était également appelé "illumination", car ce sacrement donne la lumière, fait voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul: guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte.

Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion. Cette rencontre est le centre du récit de saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas. La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.

Le deuxième type de sources sur la conversion est constitué par les Lettres de saint Paul lui-même. Il n'a jamais parlé en détail de cet événement, je pense que c'est parce qu'il pouvait supposer que tous connaissaient l'essentiel de cette histoire, que tous savaient que de persécuteur il avait été transformé en apôtre fervent du Christ. Et cela avait eu lieu non à la suite d'une réflexion personnelle, mais d'un événement fort, d'une rencontre avec le Ressuscité. Bien que ne mentionnant pas de détails, il mentionne plusieurs fois ce fait très important, c'est-à-dire que lui aussi est témoin de la résurrection de Jésus, de laquelle il a reçu directement de Jésus lui-même la révélation, avec la mission d'apôtre.

Le texte le plus clair sur ce point se trouve dans son récit sur ce qui constitue le centre de l'histoire du salut: la mort et la résurrection de Jésus et les apparitions aux témoins (cf. 1 Co 15). Avec les paroles de la très ancienne tradition, que lui aussi a reçues de l'Eglise de Jérusalem, il dit que Jésus mort crucifié, enseveli, ressuscité, apparut, après la résurrection, tous d'abord à Céphas, c'est-à-dire à Pierre, puis aux Douze, puis à cinq cents frères qui vivaient encore en grande partie à cette époque, puis à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et à ce récit reçu de la tradition, il ajoute: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8).

Il fait ainsi comprendre que cela est le fondement de son apostolat et de sa nouvelle vie. Il existe également d'autres textes dans lesquels la même chose apparaît: "Nous avons reçu par lui [Jésus] grâce et mission d'Apôtre" (cf. Rm 1, 5); et encore: "N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur?" (1 Co 9, 1), des paroles avec lesquelles il fait allusion à une chose que tous savent. Et finalement le texte le plus diffusé peut être trouvé dans Ga 1, 15-17: "Mais Dieu m'avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m'avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils, pour que moi, je l'annonce parmi les nations païennes.

Aussitôt, sans prendre l'avis de personne, sans même monter à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient les Apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie; de là, je suis revenu à Damas". Dans cette "auto-apologie" il souligne de manière décidée qu'il est lui aussi un véritable témoin du Ressuscité, qu'il a une mission reçue directement du Ressuscité.

Nous pouvons ainsi voir que les deux sources, les Actes des Apôtres et les Lettres de saint Paul, convergent et s'accordent sur un point fondamental: le Ressuscité a parlé à Paul, il l'a appelé à l'apostolat, il a fait de lui un véritable apôtre, témoin de la résurrection, avec la charge spécifique d'annoncer l'Evangile aux païens, au monde gréco-romain. Et dans le même temps, Paul a appris que, malgré le caractère direct de sa relation avec le Ressuscité, il doit entrer dans la communion de l'Eglise, il doit se faire baptiser, il doit vivre en harmonie avec les autres apôtres.

Ce n'est que dans cette communion avec tous qu'il pourra être un véritable apôtre, ainsi qu'il l'écrit explicitement dans la première Epître aux Corinthiens: "Eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru" (15, 11). Il n'y a qu'une seule annonce du Ressuscité car le Christ est un.

Comme on peut le voir, dans tous ces passages Paul n'interprète jamais ce moment comme un fait de conversion. Pourquoi? Il y a beaucoup d'hypothèses, mais selon moi le motif était tout à fait évident. Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur: ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ.

En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son "moi", mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même: il mourut à sa vie et naquit à une autre vie nouvelle avec le Christ ressuscité. D'aucune autre manière on ne peut expliquer ce renouveau de Paul. Toutes les analyses psychologiques ne peuvent pas éclairer et résoudre le problème. Seul l'événement, la rencontre forte avec le Christ, est la clé pour comprendre ce qui était arrivé; mort et résurrection, renouveau de la part de Celui qui s'était montré et avait parlé avec lui.

En ce sens plus profond, nous pouvons et nous devons parler de conversion. Cette rencontre est un réel renouveau qui a changé tous ses paramètres. Maintenant il peut dire que ce qui auparavant était pour lui essentiel et fondamental, est devenu pour lui "balayures"; ce n'est plus un "gain", mais une perte, parce que désormais seul compte la vie dans le Christ.

Nous ne devons toutefois pas penser que Paul ait été ainsi enfermé dans un événement aveugle. Le contraire est vrai, parce que le Christ ressuscité est la lumière de la vérité, la lumière de Dieu lui-même. Cela a élargi son cœur, l'a ouvert à tous. En cet instant il n'a pas perdu ce qu'il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage, mais il a compris de manière nouvelle la sagesse, la vérité, la profondeur de la loi et des prophètes, il se l'est réapproprié de manière nouvelle.

Dans le même temps, sa raison s'est ouverte à la sagesse des païens; s'étant ouvert au Christ de tout son cœur, il est devenu capable d'un large dialogue avec tous, il est devenu capable de se faire tout pour tous. C'est ainsi qu'il pouvait réellement devenir l'apôtre des païens.

Si l'on en revient à présent à nous-mêmes, nous nous demandons: qu'est-ce que tout cela veut dire pour nous? Cela veut dire que pour nous aussi le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale. Nous ne sommes chrétiens que si nous rencontrons le Christ.

Assurément, il ne se montre pas à nous de manière irrésistible, lumineuse, comme il l'a fait avec Paul pour en faire l'apôtre de toutes les nations. Mais nous aussi nous pouvons rencontrer le Christ, dans la lecture de l'Ecriture Sainte, dans la prière, dans la vie liturgique de l'Eglise. Nous pouvons toucher le cœur du Christ et sentir qu'il touche le nôtre. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Christ, seulement dans cette rencontre avec le Ressuscité que nous devenons réellement chrétiens.

Et ainsi s'ouvre notre raison, s'ouvre toute la sagesse du Christ et toute la richesse de la vérité. Prions donc le Seigneur de nous éclairer, de nous offrir dans notre monde de rencontrer sa présence: et qu'ainsi il nous donne une foi vivace, un cœur ouvert, une grande charité pour tous, capable de renouveler le monde.


Bse Marie-Antonie (Teresa Grillo) Veuve Michel, fondatrice de la "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence"

Commemoration :
Congrégation le 23 janvier.
Martyrologium Romanum le 25 janvier (dies natalis).

Teresa Grillo naît le 25 septembre 1855 à Spinetta Marengo (Alessandria dans le Piémont, Italie). Issue d’une famille riche et aristocratique, elle est la cinquième et dernière fille de Giuseppe, médecin chef de l’Hôpital civil d’Alessandria e de Maria Antonietta Parvopassu, descendante d’une vieille et illustre famille ; elle fut baptisée le lendemain dans l’Église paroissiale de Spinetta.

Elle suit d'abord la vocation du mariage en épousant, le 2 août 1877, Giovanni Battista MICHEL, capitaine des 'bersaglieri' (corps militaire italien, type chasseurs à pieds, dans lequel a fait son service votre petit rédacteur hagiographe). Elle suivi son époux dans ses déplacements : à Caserta, à Acireale, à Catania, à Portici et enfin à Naples. C’est ici que son mari mourut, le 13 juin 1891, suite à une insolation au cours d’un défilé militaire.

Veuve à 36 ans et n'ayant pas d'enfants, elle se sent poussée à consacrer totalement sa vie au service des plus démunis. Elle devient ainsi la mère d'une foule de personnes abandonnées: orphelins, personnes âgées, malades. « Le nombre des pauvres augmente toujours davantage et l'on voudrait pouvoir ouvrir les bras pour en accueillir le plus grand nombre sous la protection de la Divine Providence. » Ainsi s'exprime-t-elle au début de son œuvre dans la ville d'Alessandria. Le Seigneur l'appelle à diffuser cet amour envers les plus pauvres à l'aide de l'Institut qu'elle fonde, appelé: "Congrégation des Petites Sœurs de la Divine Providence".

Au centre de sa vie spirituelle et de celle de ses sœurs se trouve l'Eucharistie, dont elle tient à placer l'image de façon visible sur l'habit religieux. De la prière prolongée devant le Saint Sacrement, Teresa tire l'inspiration et le soutien pour son dévouement quotidien ainsi que pour les courageuses initiatives missionnaires qui la conduisent plusieurs fois jusqu'au Brésil.

Elle meurt à Alessandria le 25 janvier 1944. C'est à travers le service effectif de ses frères dans le besoin qu'elle laisse au monde le message de l'amour divin. Sa congrégation comptait 25 maisons en Italie, 19 au Brésil et 7 en Argentine.

Maria Antonia (Teresa Grillo) a été déclarée Vénérable le 6 juillet 1985 et béatifiée, le 24 mai 1998, par le même Pape : Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Lun 26 Jan 2015 - 6:18

Lundi le 26 janvier

Saints Timothée et Tite, Évêques

Saint Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Église d’Éphèse et l’autre l’Église de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4 janvier.



Timothée, né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres.

Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Éphèse dont il fut le premier évêque. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Éphèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).

Tite né dans le paganisme, aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Écritures des Hébreux.

Son oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël, l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les Apôtres et adjoint à saint Paul.

Plus probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui, quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et d’Éphèse.

Après la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul, Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans (823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle est vénérée à Saint Marc.

Bx Gabriele Maria Allegra
Missionnaire o.f.m. en Chine
Traducteur de la 1ère Bible en chinois

Gabriele Maria, dans le siècle Giovanni Stefano, naît à San Giovanni La Punta (Catane, Sicile), le 26 décembre 1907 : il est le Ier de huit enfants de Rosario Allegra et Giovanna Guglielmino. Baptisé le 05 janvier 1908, fait sa première Communion et reçoit le sacrement de la Confirmation le 24 décembre 1916.

En 1918 il entra au séminaire franciscain de saint Blaise à Acireale (province de Catane). Devenu novice en 1923, il fut envoyé trois ans plus tard à la faculté de théologie franciscaine, « l’Antonianum » de Rome. Il mûrit alors l’idée d’une traduction de la bible en chinois.

Il fut ordonné prêtre le 20 juillet 1930, et envoyé en mission en Chine le mois de septembre.
Il commença à étudier, la difficile langue locale, avec une telle passion, qu’après seulement 4 mois il était capable de confesser, de baptiser et même de prêcher le chinois.
En 1935 Gabriele Maria commença la traduction de l’Ancien Testament de l’araméen et il l’acheva en 1944. Mais pendant la guerre, il perdit plus de la moitié du texte traduit ! Il ne se découragea cependant pas et fit appel à différents confrères chinois pour l’aider dans sa tâche.

En 1945, il fonda à Pékin le « Studium Biblicum Franciscanum », transféré à Hong Kong en 1948.
Après avoir achevé la traduction de l’Ancien Testament en 1952, il se rendit en Terre Sainte avec ses confrères pour un cours de formation permanente.
Revenu à Hong Kong en 1955, il se mit à traduire le Nouveau Testament du grec.

En 1968, le « Studium Biblicum Franciscanum » publia, pour la première fois dans l’histoire, la Bible en langue chinoise (Ancien et Nouveau Testament).

Le Père Gabriel Marie Allegra quitta sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, à Hong Kong, le 26 janvier 1976.
En 1994, une fois achevée de manière positive la phase diocésaine du procès de béatification, au travers de la reconnaissance de ses vertus héroïques, il a été proclamé vénérable.
Le décret, approuvé par le pape Benoît XVI, relatif à un miracle attribué à son intercession, a été promulgué le 23 avril 2002.

Gabriele Maria Allegra a été proclamé bienheureux le 29 septembre 2012, dans la basilique-cathédrale de l’Assomption d’Acireale, par le Card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
Étaient présents le card. archevêque de Palerme, Paolo Romeo, président de la Conférence Épiscopale sicilienne, le card. d’Hong Kong, John Tong Hon, le ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, le père José Rodriguez Carballo, et des milliers de fideles provenant de tous les diocèses siciliens.
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Message par jaimedieu Mar 27 Jan 2015 - 5:02

Mardi le 27 janvier

Sainte Angèle Merici, vierge, fondatrice de la
« Congrégation des Ursulines »

Angèle (Angela) Merici naît le 21 mars 1474 à Desenzano, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété ou dans la Vie des saints terminait la journée.

À ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans ; sa mère mourut deux ans plus tard. Un oncle nommé Barthélémy la prit alors chez lui et s'attacha à favoriser ses pratiques de dévotion. Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique sœur de sang et de sentiments ; le décès de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.

Doublement orpheline, Angèle rentra à la maison paternelle, acheva de se dépouiller de tout ce qu'elle possédait et se livra aux plus grandes austérités. Elle était alors âgée de vingt-deux ans. Afin de se sanctifier plus sûrement, elle s'affilia au Tiers-Ordre de Saint-François d'Assise.

En 1506, un jour qu'elle travaillait aux champs, une lumière éclatante l'environna soudain. Angèle vit une échelle s'élever du sol jusqu'au ciel et une troupe innombrable de vierges qui en parcouraient les échelons, soutenues par des anges. Une des vierges se tourna vers elle et lui dit : « Angèle, sache que Dieu t'a ménagé cette vision pour te révéler qu'avant de mourir tu fonderas, à Brescia, une société de vierges semblable à celles-ci. »

Dieu fournit à sa servante les moyens de réaliser cet oracle, seulement vingt ans après la mémorable vision.

La réputation de sainteté d'Angèle Merici s'était répandue jusque dans la ville de Brescia. Les Patengoli, riche famille et grands bienfaiteurs des œuvres pies, habitaient cette cité. En 1516, ayant perdu coup sur coup leurs deux fils, ils invitèrent Angèle à venir habiter avec eux pour les consoler dans leur peine. À partir de ce moment, Angèle se fixa à Brescia, édifiant la ville par ses vertus. Chaque jour, on la voyait en compagnie de jeunes filles de son âge, rassembler les fillettes et leur enseigner la doctrine chrétienne, visiter les pauvres et les malades, instruire les grandes personnes qui venaient, en foule, écouter leurs conférences. Ces pieuses filles s'ingéniaient à rechercher les pécheurs jusque dans leur lieu de travail.

Suivant une pratique très usitée à cette époque, Angèle entreprit plusieurs pèlerinages. Comme elle se rendait un jour à Jérusalem avec un groupe de pèlerins, une mystérieuse cécité se déclara dans la ville de Candie, l'affligeant tout le reste du parcours, pour ne cesser qu'à son retour exactement au même endroit où elle avait perdu l'usage de la vue. Dans cette pénible circonstance, Angèle vit comme un symbole du renoncement qui devait être à la base de tous ses projets. En 1525, le pape Clément VII (Giulio de' Medici, 1523-1534), instruit des vertus et des miracles d’Angèle, lui réserva un accueil des plus bienveillants.

Le souvenir de la merveilleuse vision demeurait toujours au fond de son cœur. Un jour, Angèle réunit douze jeunes filles qui désiraient tendre à la vie parfaite. Elle leur proposa de mener une vie retirée dans leurs demeures et les rassemblaient fréquemment pour les former à la pratique des vertus chrétiennes. En 1533, ce noviciat achevé, Angèle Merici leur révéla son plan, leur démontrant que l'ignorance religieuse était la cause des ravages exercés par le protestantisme et que la fondation d'une société de religieuses d'une forme nouvelle pour l'époque, unissant la vie contemplative à l'instruction des enfants, constituerait un remède efficace à l'état déplorable qui régnait dans l'Église.

Afin de mieux atteindre toutes les âmes dans le besoin, la fondatrice implanta les bases d'un Ordre sans clôture. Ses sœurs parcouraient les prisons et les hôpitaux, recherchaient les pauvres pour les instruire et rompaient généreusement leur pain avec eux. Remontant le cours du mal jusqu'à sa source, Angèle Merici pensait qu'on ne pouvait réformer les mœurs que par la famille, laquelle dépendait surtout de la mère. Elle réalisait que la mauvaise éducation des jeunes filles provenait de la carence de mères chrétiennes. Dans les desseins de Dieu, la Congrégation des Ursulines devait rayonner à travers le monde par l'éducation des jeunes filles.

Le 25 novembre 1535, à Brescia, les premières religieuses du nouvel institut prononcèrent les trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, ajoutant celui de se consacrer exclusivement à l'enseignement. Mère Angèle Merici plaça sa congrégation sous le patronage de sainte Ursule.

Dieu l'avait gratifiée des dons éminents de science infuse et de prophétie. Elle parlait latin sans l'avoir étudié, expliquait les passages les plus difficiles des Livres Saints et traitait les questions théologiques avec une si admirable fermeté et précision, que les plus doctes personnages recouraient volontiers à ses lumières. Ses dernières années furent marquées par de fréquentes extases.

Elle meurt le 27 janvier 1540. Pendant trois nuits, toute la ville de Brescia contempla une lumière extraordinaire au-dessus de la chapelle où reposait son corps qui s'est conservé intact de toute corruption.

Angela Merici a été béatifiée, le 30 avril 1768, par Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769), et canonisée, le 24 mai 1807, par Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) dans la Basilique de saint Pierre.


Sainte Dévote (début du IVe siècle)
Vierge et martyre

Patronne de la Principauté de Monaco
Patronne principale de la Corse

Au tout début du IVe siècle, en Corse (en ce temps-là province romaine), le gouverneur romain Dioclétien ordonne la grande persécution des chrétiens.

Une jeune chrétienne, Dévote, fut arrêtée, emprisonnée et torturée. Elle mourut sans renier sa foi. Après sa mort, le gouverneur de la province ordonna de brûler son corps mais des chrétiens l’enlevèrent et le placèrent sur une barque en partance pour l’Afrique où, pensaient-ils, on lui donnerait une sépulture chrétienne.

Dès les premières heures de la traversée, une tempête se leva. C’est alors que de la bouche de Dévote sortit une colombe qui guida la barque sans encombre jusqu'à Monaco où elle vint s’échouer dans le vallon des Gaumates (emplacement de l’actuelle église Sainte-Dévote). C’était le sixième jour avant les calendes de février, ce qui correspond approximativement à la date du 27 janvier.

Un oratoire marqua l’emplacement de la tombe. Les fidèles, habitants de Monaco ou navigateurs de passage, vinrent s’y recueillir nombreux et les premiers miracles s’accomplirent. Cependant, une nuit, un homme déroba les reliques de la sainte dans l’intention d’en négocier les bienfaits. Le sacrilège tourna court car un groupe de pêcheurs poursuivit le malfaiteur et le rattrapa en quelques coups de rame. La barque du voleur fut ensuite brûlée sur la plage en sacrifice expiatoire.

On raconte aussi qu’au XVIe siècle, au cours d’une guerre contre les Génois et les Pisans, la sainte protégea Monaco : les ennemis assiégeaient la forteresse. Pendant plus de six mois, leurs attaques furent repoussées par les Monégasques à qui Sainte Dévote était apparue, les assurant de la protection divine et de la victoire. Le 15 mars 1507, les Génois abandonnèrent le siège.

Le culte de Sainte Dévote demeure toujours fervent en Principauté de Monaco. Son culte, lié à Monaco et à ses Princes, se retrouve officiellement dans chaque église de la Principauté et sur des monnaies. C'est l'âme protectrice de l'identité monégasque, dont les reliques ont été implorées dans les joies et les peines. A noter que le premier livre écrit en monégasque par le poète monégasque Louis Notari s'appelle “A legenda de Santa Devota” (La légende de Sainte Dévote)
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Message par jaimedieu Mer 28 Jan 2015 - 6:05

Mercredi le 28 janvier

Saint Thomas d'Aquin
Prêtre dominicain, Docteur de l'Église

Tommaso d’Aquino naît en 1225 dans une noble famille napolitaine.

Élevé à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin, Thomas choisit, cependant, à 19 ans, d'entrer chez les Frères prêcheurs. Ce n'est guère du goût de sa famille, qui le fait enlever et enfermer. L'ordre dominicain est un ordre mendiant, fondé quelques années plus tôt, et il n'avait pas bonne presse dans l'aristocratie.

Au bout d'un an, Thomas peut enfin suivre sa vocation. On l'envoie à Paris pour y suivre les cours de la bouillonnante Université. Il a comme professeur saint Albert le Grand. Pour ce dernier, il faut faire confiance à la raison et à l'intelligence de l'homme pour chercher Dieu. Le philosophe le plus approprié à cette recherche est Aristote. Thomas retient la leçon.

Devenu professeur, il s'attelle à un gigantesque travail pour la mettre en œuvre. Connaissant très bien Aristote et ses commentateurs, mais aussi la Bible et la tradition patristique chrétienne, il élabore une pensée originale, qu'il expose dans de multiples ouvrages, dont le plus connu est la « Summa Theologiae»(Somme Théologique).

Comme professeur, il doit aussi soutenir de véhémentes controverses avec des intellectuels chevronnés. Il voyage aussi à la demande des papes. Mais c'est l'étude qui a toute sa faveur : à la possession de « Paris la grande ville », il dit préférer « le texte correct des homélies de saint Jean Chrysostome sur l'évangile de saint Matthieu ».

Il meurt sur la route qui le conduisait au Concile de Lyon, le 7 mars 1274, dans l'abbaye cistercienne de Fossanova (dans la région du Latium).

On célèbre sa mémoire au jour anniversaire du transfert de son corps au couvent des dominicains de Toulouse, les Jacobins, en 1369.

Il est le saint patron de l'Enseignement catholique.

Catéchèse du pape Benoit XVI:

Saint Thomas d'Aquin (2)

Chers frères et sœurs,

Je voudrais aujourd'hui vous parler de saint Thomas d'Aquin, un théologien d'une telle valeur que l'étude de sa pensée a été explicitement recommandée par le Concile Vatican II dans deux documents, le décret Optatam totius, sur la formation au sacerdoce, et la déclaration Gravissimum educationis, qui traite de l'éducation chrétienne.

Du reste, déjà en 1880, le Pape Léon XIII, son grand amateur et promoteur des études thomistes, voulut déclarer saint Thomas Patron des écoles et des universités catholiques.

La principale raison de cette estime réside non seulement dans le contenu de son enseignement, mais aussi dans la méthode qu'il a adoptée, notamment sa nouvelle synthèse et distinction entre philosophie et théologie. Les Pères de l'Eglise se trouvaient confrontés à diverses philosophies de type platonicien, dans lesquelles était présentée une vision complète du monde et de la vie, y compris la question de Dieu et de la religion.

En se confrontant avec ces philosophies, eux-mêmes avaient élaboré une vision complète de la réalité, en partant de la foi et en utilisant des éléments du platonisme, pour répondre aux questions essentielles des hommes. Cette vision, basée sur la révélation biblique et élaborée avec un platonisme corrigé à la lumière de la foi, ils l’appelaient «notre philosophie».

Le terme de «philosophie» n'était donc pas l'expression d'un système purement rationnel et, en tant que tel, distinct de la foi, mais indiquait une vision d'ensemble de la réalité, construite à la lumière de la foi, mais faite sienne et pensée par la raison; une vision qui, bien sûr, allait au-delà des capacités propres de la raison, mais qui, en tant que telle, était aussi satisfaisante pour celle-ci. Pour saint Thomas, la rencontre avec la philosophie pré-chrétienne d'Aristote (mort vers 322 av. J.-C.) ouvrait une perspective nouvelle. La philosophie aristotélicienne était, évidemment, une philosophie élaborée sans connaissance de l’Ancien et du Nouveau Testament, une explication du monde sans révélation, par la raison seule. Et cette rationalité conséquente était convaincante.

Ainsi, l'ancienne formule de «notre philosophie» des Pères ne fonctionnait plus. La relation entre philosophie et théologie, entre foi et raison, était à repenser. Il existait une «philosophie» complète et convaincante en elle-même, une rationalité précédant la foi, et puis la «théologie», une pensée avec la foi et dans la foi. La question pressante était celle-ci: le monde de la rationalité, la philosophie pensée sans le Christ, et le monde de la foi sont-ils compatibles? Ou bien s'excluent-ils? Il ne manquait pas d'éléments qui affirmaient l'incompatibilité entre les deux mondes, mais saint Thomas était fermement convaincu de leur compatibilité — et même que la philosophie élaborée sans la connaissance du Christ attendait en quelque sorte la lumière de Jésus pour être complète.

Telle a été la grande «surprise» de saint Thomas, qui a déterminé son parcours de penseur. Montrer cette indépendance entre la philosophie et la théologie et, dans le même temps, leur relation réciproque a été la mission historique du grand maître. Et on comprend ainsi que, au XIXe siècle, alors que l'on déclarait avec force l'incompatibilité entre la raison moderne et la foi, le Pape Léon XIII indiqua saint Thomas comme guide dans le dialogue entre l'une et l'autre.

Dans son travail théologique, saint Thomas suppose et concrétise cette relation. La foi consolide, intègre et illumine le patrimoine de vérité que la raison humaine acquiert. La confiance que saint Thomas accorde à ces deux instruments de la connaissance — la foi et la raison — peut être reconduite à la conviction que toutes deux proviennent de l'unique source de toute vérité, le Logos divin, qui est à l'œuvre aussi bien dans le domaine de la création que dans celui de la rédemption.

En plus de l'accord entre la raison et la foi, il faut reconnaître, d'autre part, que celles-ci font appel à des processus de connaissance différents. La raison accueille une vérité en vertu de son évidence intrinsèque, médiate ou immédiate; la foi, en revanche, accepte une vérité sur la base de l'autorité de la Parole de Dieu qui est révélée.

Saint Thomas écrit au début de sa Summa Theologiae: «L'ordre des sciences est double; certaines procèdent de principes connus à travers la lumière naturelle de la raison, comme les mathématiques, la géométrie et équivalents; d'autres procèdent de principes connus à travers une science supérieure, c'est-à-dire la science de Dieu et des saints» (I, q. 1, a. 2).

Cette distinction assure l'autonomie autant des sciences humaines que des sciences théologiques. Celle-ci n'équivaut pas toutefois à une séparation, mais implique plutôt une collaboration réciproque et bénéfique. La foi, en effet, protège la raison de toute tentation de manquer de confiance envers ses propres capacités, elle l'encourage à s'ouvrir à des horizons toujours plus vastes, elle garde vivante en elle la recherche des fondements et, quand la raison elle-même s'applique à la sphère surnaturelle du rapport entre Dieu et l'homme, elle enrichit son travail.

Selon saint Thomas, par exemple, la raison humaine peut sans aucun doute parvenir à l’affirmation de l'existence d'un Dieu unique, mais seule la foi, qui accueille la Révélation divine, est en mesure de puiser au mystère de l'Amour du Dieu Un et Trine.

Par ailleurs, ce n'est pas seulement la foi qui aide la raison. La raison elle aussi, avec ses moyens, peut faire quelque chose d'important pour la foi, en lui rendant un triple service que saint Thomas résume dans le préambule de son commentaire au De Trinitate de Boèce: «Démontrer les fondements de la foi; expliquer à travers des similitudes les vérités de la foi; repousser les objections qui sont soulevées contre la foi».

Toute l'histoire de la théologie est, au fond, l'exercice de cet engagement de l'intelligence, qui montre l'intelligibilité de la foi, son articulation et son harmonie interne, son caractère raisonnable, sa capacité à promouvoir le bien de l'homme. La justesse des raisonnements théologiques et leur signification réelle de connaissance se basent sur la valeur du langage théologique, qui est, selon saint Thomas, principalement un langage analogique.

La distance entre Dieu, le Créateur, et l'être de ses créatures est infinie; la dissimilitude est toujours plus grande que la similitude. Malgré tout, dans toute la différence entre le Créateur et la créature, il existe une analogie entre l'être créé et l'être du Créateur, qui nous permet de parler avec des paroles humaines sur Dieu.

Saint Thomas a fondé la doctrine de l'analogie, outre que sur des thèmes spécifiquement philosophiques, également sur le fait qu'à travers la Révélation, Dieu lui-même nous a parlé et nous a donc autorisés à parler de Lui. Je considère qu'il est important de rappeler cette doctrine.

En effet, celle-ci nous aide à surmonter certaines objections de l'athéisme contemporain, qui nie que le langage religieux soit pourvu d'une signification objective, et soutient au contraire qu'il a uniquement une valeur subjective ou simplement émotive. Cette objection découle du fait que la pensée positiviste est convaincue que l'homme ne connaît pas l'être, mais uniquement les fonctions qui peuvent être expérimentées par la réalité.

Avec saint Thomas et avec la grande tradition philosophique, nous sommes convaincus qu'en réalité, l'homme ne connaît pas seulement les fonctions, objet des sciences naturelles, mais connaît quelque chose de l'être lui-même, par exemple, il connaît la personne, le Toi de l'autre, et non seulement l'aspect physique et biologique de son être.

A la lumière de cet enseignement de saint Thomas, la théologie affirme que, bien que limité, le langage religieux est doté de sens — car nous touchons l'être — comme une flèche qui se dirige vers la réalité qu'elle signifie. Cet accord fondamental entre raison humaine et foi chrétienne est présent dans un autre principe fondamental de la pensée de saint Thomas d'Aquin: la Grâce divine n'efface pas, mais suppose et perfectionne la nature humaine.

En effet, cette dernière, même après le péché, n'est pas complètement corrompue, mais blessée et affaiblie. La grâce, diffusée par Dieu et communiquée à travers le Mystère du Verbe incarné, est un don absolument gratuit avec lequel la nature est guérie, renforcée et aidée à poursuivre le désir inné dans le cœur de chaque homme et de chaque femme: le bonheur. Toutes les facultés de l'être humain sont purifiées, transformées et élevées dans la Grâce divine.

Une application importante de cette relation entre la nature et la Grâce se retrouve dans la théologie morale de saint Thomas d'Aquin, qui apparaît d'une grande actualité. Au centre de son enseignement dans ce domaine, il place la loi nouvelle, qui est la loi de l'Esprit Saint.

Avec un regard profondément évangélique, il insiste sur le fait que cette loi est la Grâce de l'Esprit Saint donnée à tous ceux qui croient dans le Christ. A cette Grâce s'unit l'enseignement écrit et oral des vérités doctrinales et morales, transmises par l'Eglise. Saint Thomas, en soulignant le rôle fondamental, dans la vie morale, de l'action de l'Esprit Saint, de la Grâce, dont jaillissent les vertus théologales et morales, fait comprendre que chaque chrétien peut atteindre les autres perspectives du «Sermon sur la montagne» s’il vit un rapport authentique de foi dans le Christ, s'il s'ouvre à l'action de son Saint Esprit.

Mais — ajoute saint Thomas d'Aquin — «même si la grâce est plus efficace que la nature, la nature est plus essentielle pour l'homme", c'est pourquoi, dans la perspective morale chrétienne, il existe une place pour la raison, qui est capable de discerner la loi morale naturelle. La raison peut la reconnaître en considérant ce qu'il est bon de faire et ce qu'il est bon d'éviter pour atteindre le bonheur qui tient au cœur de chacun, et qui impose également une responsabilité envers les autres, et donc, la recherche du bien commun.

En d'autres termes, les vertus de l'homme, théologales et morales, sont enracinées dans la nature humaine. La Grâce divine accompagne, soutient et pousse l'engagement éthique, mais, en soi, selon saint Thomas, tous les hommes, croyants et non croyants, sont appelés à reconnaître les exigences de la nature humaine exprimées dans la loi naturelle et à s'inspirer d'elle dans la formulation des lois positives, c'est-à-dire de celles émanant des autorités civiles et politiques pour réglementer la coexistence humaine.

Lorsque la loi naturelle et la responsabilité qu'elle implique sont niées, on ouvre de façon dramatique la voie au relativisme éthique sur le plan individuel et au totalitarisme de l'Etat sur le plan politique. La défense des droits universels de l'homme et l'affirmation de la valeur absolue de la dignité de la personne présupposent un fondement. Ce fondement n'est-il pas la loi naturelle, avec les valeurs non négociables qu'elle indique? Le vénérable Jean-Paul II écrivait dans son encyclique Evangelium vitae des paroles qui demeurent d'une grande actualité: «Pour l'avenir de la société et pour le développement d'une saine démocratie, il est donc urgent de redécouvrir l'existence de valeurs humaines et morales essentielles et originelles, qui découlent de la vérité même de l'être humain et qui expriment et protègent la dignité de la personne: ce sont donc des valeurs qu'aucune personne, aucune majorité ni aucun Etat ne pourront jamais créer, modifier ou abolir, mais que l'on est tenu de reconnaître, respecter et promouvoir».

En conclusion, Thomas nous propose un concept de la raison humaine ample et confiant: ample, car il ne se limite pas aux espaces de la soi-disant raison empirique-scientifique, mais il est ouvert à tout l'être et donc également aux questions fondamentales et auxquelles on ne peut renoncer de la vie humaine; et confiant, car la raison humaine, surtout si elle accueille les inspirations de la foi chrétienne, est promotrice d'une civilisation qui reconnaît la dignité de la personne, le caractère intangible de ses droits et le caractère coercitif de ses devoirs. Il n'est pas surprenant que la doctrine sur la dignité de la personne, fondamentale pour la reconnaissance du caractère inviolable de l'homme, se soit développée dans des domaines de pensée qui ont recueilli l'héritage de saint Thomas d'Aquin, qui avait une conception très élevée de la créature humaine. Il la définit, à travers son langage rigoureusement philosophique, comme «ce qui se trouve de plus parfait dans toute la nature, c'est-à-dire un sujet subsistant dans une nature rationnelle".

La profondeur de la pensée de saint Thomas d'Aquin découle — ne l'oublions jamais — de sa foi vivante et de sa piété fervente, qu'il exprimait dans des prières inspirées, comme celle où il demande à Dieu: «Accorde-moi, je t'en prie, une volonté qui te recherche, une sagesse qui te trouve, une vie qui te plaît, une persévérance qui t'attend avec patience et une confiance qui parvienne à la fin à te posséder».
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Message par jaimedieu Mer 28 Jan 2015 - 6:07

Mercredi 28 janvier

Saint Joseph Freinademetz (1852-1908)

Prêtre de la Société du Verbe Divin
Missionnaire en Chine

Joseph Freinademetz est né le 15 avril 1852 à Oies, un hameau de 5 maisons dans les Alpes dolomitiques au Nord de l'Italie. Joseph reçut le baptême le jour même de sa naissance. Il hérita de sa famille une foi simple mais tenace et une grande capacité de travail.

Pendant que Joseph étudiait la théologie au Séminaire diocésain de Bressanone, il commença à penser sérieusement aux missions étrangères comme un chemin de vie possible. Ordonné prêtre le 25 Juillet 1875, il fut nommé pour la communauté S. Martino di Badia, une paroisse près de chez lui, où très vite il gagna les cœurs des gens. Cependant, l'appel au service missionnaire ne le quittait pas. Seulement deux ans après son ordination, il entra en contact avec le Père Arnold Janssen, fondateur d'une maison missionnaire, que deviendra bientôt officiellement la Société du Verbe Divin.

En Août 1878, avec la permission de son Évêque, Joseph entre dans la Maison de Mission à Steyl en Hollande. Le 2 mars 1879, il reçoit sa croix missionnaire et part pour la Chine avec le Père Jean Baptiste Anzer, un autre missionnaire du Verbe Divin. Après un voyage de cinq semaines, ils arrivent à Hongkong où ils restent pour deux ans et se préparant pour l'étape suivante. En 1881, ils partent pour leur nouvelle mission au Sud Shantung, une province de 12 millions d'habitants avec seulement 158 Chrétiens.

Les deux années suivantes furent dures, marquées par des voyages longs et ardus, avec les assauts des bandits, et consacrées spécialement au travail difficile de former les premières communautés chrétiennes. Aussi, à peine qu'une communauté a été formée, une instruction de la part de l'Évêque pouvait lui demander de la quitter pour fonder ailleurs une nouvelle.

Très tôt, Joseph comprendra l'importance des laïcs, en particulier des catéchistes, dans la première évangélisation. Il consacra une grande partie de ses forces à leur formation et prépara un manuel catéchétique en langue chinoise. En même temps, avec Anzer qui devint évêque, il investit un grand effort dans la préparation spirituelle et la formation permanente des prêtres chinois et des missionnaires.

Toute sa vie était tellement caractérisée par l'effort de se faire un chinois parmi les chinois, qu'il pouvait écrire à sa famille : « J'aime la Chine et les Chinois. Je ne veux que mourir parmi eux et être enterré au milieu d'eux ».

En 1898, Joseph Freinademetz souffrait de laryngite et il ressentait les premiers symptômes de tuberculose comme conséquence de la surcharge de travail et de beaucoup de privations. Sur l'insistance de l'Évêque et d'autres prêtres, il partit pour quelque temps au Japon pour se reposer, dans l'espoir de retrouver sa santé. Il retourna en Chine quelque peu rétabli, mais pas complètement guéri.

A la fin de 1907, pendant qu'il était Administrateur diocésain pour la sixième fois, il y eut une épidémie de typhus. Joseph, offrant comme bon pasteur sans cesse son assistance, visitait plusieurs communautés jusqu'à en être lui-même infecté.

Il se rendit à Taikia, le siège du diocèse, où il mourut le 28 janvier 1908. Il a été enterré sous la 12e station du Chemin de la Croix et son tombeau deviendra très vite un lieu de pèlerinage pour les chrétiens.

Joseph Freinademetz a su découvrir la grandeur et la beauté de la culture chinoise et aimer profondément le peuple auquel il a été envoyé. Il a consacré sa vie à proclamer l'évangile de l'amour que Dieu a pour tous les peuples, et à incarner cet amour dans la communion des communautés chrétiennes chinoises. Il a appris à ces communautés à s'ouvrir à la solidarité avec tout le peuple chinois. Et il a encouragé beaucoup de chrétiens chinois à devenir missionnaires auprès de leur peuple, comme catéchistes, religieux, religieuses et prêtres. Toute sa vie a été l'expression de ce qu'il avait écrit une fois : « L'amour est le seul langage que tous les peuples comprennent ».

Joseph Freinademetz fut béatifié le 9 octobre 1975 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et canonisé le 5 octobre 2003 par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

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Message par jaimedieu Jeu 29 Jan 2015 - 3:36

Jeudi 29 janvier

Saint Aphraate (378)
le Sage persan, anachorète

Martyrologe Romain :

Près d’Antioche en Syrie, vers 378, saint Aphraate, anachorète. Persan de naissance et d’éducation, et suivant les traces des mages à Bethléem, il se convertit au Seigneur. Puis, gagnant Éphèse, il se retira dans une petite maison en dehors de la ville ; enfin à Antioche, par sa prédication et ses écrits, il défendit la foi catholique contre les ariens.


Saint Sulpice Sévère
(† 410)

Né à Agen, saint Sulpice Sévère se fit avocat et se maria avant de tout quitter (y compris sa femme) pour se mettre au service de Dieu.

Seule sa belle-mère ne le condamna pas et lui fournit une petite terre près de Carcassonne pour qu'il puisse se retirer, en ermite.
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Message par jaimedieu Ven 30 Jan 2015 - 3:36

Vendredi 30 janvier

Saint Mutien Marie Wiaux (1841-1917
Frère des Écoles chrétiennes


Mutien Marie (dans le siècle Louis Joseph) Wiaux naît le 20 mars 1841 à Mellet, en Belgique, et fut baptisé le jour même.

Ayant reçu de ses parents une éducation profondément chrétienne, appuyée d'exemples, il devint vite lui-même un modèle pour ses compagnons, particulièrement par sa dévotion à la Vierge. Après ses études primaires, il alla travailler à l'atelier de son père, forgeron de Mellet. Peu de mois après, le Seigneur l'appela à une vie toute consacrée à son service.

À quinze ans, le 7 avril 1856, il entre au noviciat des Frères des Écoles Chrétiennes. Le jour de la fête de la Visitation, il revêt l'habit religieux et reçoit le nom de frère Mutien Marie.

Le champ de son premier apostolat catéchétique et pédagogique fut une classe d'enfants à Chimay. Pendant un an, il enseigne à Bruxelles. En 1859, il est transféré au collège de Malonne : il y restera jusqu'à sa mort survenue en 1917.

Ayant trouvé des difficultés d'ordre professionnel, attribuables à son jeune âge et à son inexpérience, il court le risque d'être écarté de la Congrégation comme inapte à l'apostolat de l'école. Après cette dure épreuve, il est affecté à des activités humbles et cachées dans des fonctions plutôt modestes : surveillances, leçons élémentaires de dessin et de musique, sans être particulièrement doué pour ces deux disciplines.

Toujours obéissant et serviable, il s'applique à l'étude du piano, de l'harmonium et des autres instruments, et il puise dans l'amour de Dieu, la force d'une constante assiduité au travail, et cela pendant plus de cinquante ans ! Se rappelant que sa Congrégation a été fondée pour l'éducation chrétienne des pauvres, il demande aux supérieurs la faveur de se rendre à l'école gratuite, annexée au Collège, pour enseigner le catéchisme aux enfants de la classe populaire, dont il se sent très proche : pendant de longues années, il se consacra avec une ardeur extraordinaire à leur faire découvrir les richesses de la foi.

Pour tous ses élèves, riches ou pauvres, grands ou petits, le frère Mutien est un modèle, un signe de la présence de Dieu et de sa bonté. Le bien qu'il réalise est incalculable : les jeunes dont il s'est occupé en témoignent.

Le trait caractéristique du frère Mutien est une obéissance, poussée jusqu'à l'héroïsme, à toutes les prescriptions de la règle. Un des Frères qui vécut de longues années avec lui en communauté donne de lui ce témoignage : « Prenez la Règle, du premier Chapitre jusqu'au dernier, et, sous chaque article, écrivez : le frère Mutien l'a observé à la lettre ! Ce sera sa biographie la plus fidèle ! ». Dans une sereine et confiante adhésion à la volonté des supérieurs, pendant plus de cinquante ans, il exécute fidèlement les tâches qui lui sont confiées. Le frère Mutien s'est fixé un choix précis : faire en tout et avec la plus grande perfection, la volonté de Dieu.

Conformément aux enseignements de son Fondateur, il se laisse guider par la foi, qui lui fait voir Dieu en toutes ses actions ; il vit constamment avec le Seigneur sans jamais perdre le sentiment de sa présence. À quatre heures et demie du matin, il est déjà à genoux devant le Tabernacle. Puis, il se rend à l'autel de Marie. Pendant la journée, il égrène son chapelet : le mouvement de ses lèvres révèle sa prière continuelle. Ses visites au Saint Sacrement sont fréquentes pendant la journée ; il y ajoute les pèlerinages à la grotte de la Vierge de Lourdes et à d'autres lieux de dévotion.

Les élèves, témoins de son admirable piété, l'appellent « le Frère qui prie toujours ». Il leur recommande avec insistance la dévotion à l'Eucharistie et à la Très Sainte Vierge, et tous savent que l'invitation résulte d'une pratique personnelle journalière et persévérante. En toute humilité et avec une extrême gratitude, il dira, à la fin de sa vie : « Qu'on est heureux quand on est, comme moi, sur le bord de la tombe, d'avoir toujours eu une grande dévotion à la Très Sainte Vierge ! ». Ce fut le dernier message de sa vie, alors qu'il entrait en agonie.

Au matin du 30 janvier 1917, il rendit sa belle âme à Dieu. Le jour même de sa mort, on signalait des faveurs, attribuées à son intercession. Et, bientôt, se fut un défilé de pèlerins venant prier sur sa tombe ; les miracles se multiplient.

Six ans plus tard, un tribunal ecclésiastique est établi pour la procédure canonique en vue de la béatification et de la canonisation.

Mutien Marie Wiaux a été élévé à la gloire des autels le 30 octobre 1977 par le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).

Lors de sa canonisation le 10 décembre 1989, St Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) le présenta comme modèle à tous les chrétiens et, tout particulièrement, à ses confrères et aux éducateurs, auxquels est confiée la tâche délicate de former des citoyens honnêtes pour les réalités terrestres et des élus pour le ciel.


Bse Maria Bolognesi (1924-1980
Laïque et mystique italienne

Maria Bolognesi naît le 21 octobre 1924 à Bosaro (province de Rovigo dans la région Vénétie en Italie), fille illégitime de Amedeo Gozzati et de Giuseppa Samiolo ; le père naturel se refusant de la reconnaître, elle fut enregistrée sous le nom de sa mère. Mais, en 1930, sa mère épousa Giuseppe Bolognesi qui donna à la petite son propre nom.

Dès sa plus tendre enfance, la piété rythme sa vie.

Ayant une santé fragile, sa vie fut toujours marquée par la souffrance et la maladie, mais elle unissait ses douleurs à Jésus crucifié et souffrant. Elle fut également favorisée d'expériences mystiques. Cette femme resta toujours un modèle pour tous ceux qui l'eurent rencontrée.

Elle mourut à l'âge de 56 ans à Rovigo, avec une grande réputation de sainteté, le 30 janvier 1980.

Son procès en béatification est ouvert en 1992. Elle est déclarée vénérable le 10 mai 2012 par le pape Benoît XVI ; le 2 mai 2013, le pape François reconnait officiellement un miracle réalisé par son intercession.

Maria Bolognesi a été béatifiée le 07 septembre 2013 à Rovigo - Piazza XX Settembre - par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le pape François. Celui-ci, à l’Angelus du dimanche 08 septembre déclara :
« Je rappelle avec joie qu’hier, à Rovigo, a été proclamée bienheureuse Maria Bolognesi, une fidèle laïque de cette terre, née en 1924 et morte en 1980. Elle a passé toute sa vie au service des autres, spécialement des pauvres et des malades, en supportant de grandes souffrances en union profonde avec la passion du Christ. Rendons grâce à Dieu pour ce témoin de l’Évangile ! »
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Message par jaimedieu Sam 31 Jan 2015 - 4:56

Samedi 31 janvier

Saint François-Xavier-Marie Bianchi (1743-1858)
Prêtre barnabite « Apôtre de Naples »

Né le 2 décembre 1743 à Arpino dans le Latium, François-Xavier-Marie Bianchi fait preuve d'une intelligence précoce et manifeste une grande pureté. Entré chez les Barnabites (Ordre de Clercs réguliers de Saint-Paul), qui avaient été ses maîtres, il est nommé professeur à Naples, mais il préfère cependant le ministère de la confession et de la direction spirituelle.

Aimant le silence et la vie en cellule, il accepte par obéissance des charges pastorales dont il s'acquitte en apôtre du Christ ; il y récolte de nombreux fruits dus à l'exemple de sa sainte vie et au soutien du Seigneur qui le comble de charismes et de grâces extraordinaires.

Les jambes couvertes de plaies, il passait de longues heures au confessionnal et après des années de patiente souffrance, il meurt le 31 janvier 1815.

Francesco Saverio Maria Bianchi fut béatifié le 22 janvier 1893, par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et canonisé le 21 octobre 1951, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).


Saint Jean (Giovanni) Bosco (18-15 - 1818) Fondateur de la « Congrégation salésienne (SDB) »
et de l'Institut des « Filles de Marie-Auxiliatrice (FMA) »

Jean (Giovanni) Bosco naît le 16 août 1815 aux Becchi, groupe de petites fermes du hameau de Castelnuovo d’Asti (maintenant Castelnuovo Don Bosco), au Piemont.

Ses parents étaient de pauvres paysans ; mais sa mère, demeurée veuve avec trois enfants, était une sainte femme. Le caractère jovial de Jean lui donnait une grande influence sur les enfants de son âge. Il les attirait par ses manières aimables et il entremêlait avec eux les divertissements et la prière. Doué d'une mémoire extraordinaire, il se plaisait à leur répéter les sermons qu'il avait entendus à l'église. C'étaient là les premiers signes de sa vocation apostolique. Son cœur, soutenu par celui de sa mère et d'un bon vieux prêtre, aspirait au sacerdoce. La pauvreté, en l'obligeant au travail manuel, semblait lui interdire l'étude. Mais, par la grâce de Dieu, son courage et sa vive intelligence surmontèrent tous les obstacles.

En 1835, il était admis au grand séminaire. « Jean, lui dit sa mère, souviens-toi que ce qui honore un clerc, ce n'est pas l'habit, mais la vertu. Quand tu es venu au monde je t'ai consacré à la Madone ; au début de tes études je t'ai recommandé d'être son enfant ; sois à elle plus que jamais, et fais-la aimer autour de toi. »

Au grand séminaire, comme au village et au collège, Jean Bosco préludait à sa mission d'apôtre de la jeunesse et donnait à ses condisciples l'exemple du travail et de la vertu dans la joie.

Prêtre le 5 juin 1841, il vint à Turin. Ému par le spectacle des misères corporelles et spirituelles de la jeunesse abandonnée, il réunit, le dimanche, quelques vagabonds qu'il instruisait, moralisait, faisait prier, tout en leur procurant d'honnêtes distractions. Mais cette œuvre du dimanche ne suffisait pas à entretenir la vie chrétienne, ni même la vie corporelle, de ces pauvres enfants.

Jean Bosco, bien que dépourvu de toute ressource, entreprit donc d'ouvrir un asile aux plus déshérités. Il acheta pour 30.000 francs une maison payable dans la quinzaine. « Comment ! lui dit sa mère devenue son auxiliaire, mais tu n'as pas un sou vaillant ! » - « Voyons ! reprit le fils, si vous aviez de l'argent, m'en donneriez-vous ? Eh bien, mère, croyez-vous que la Providence, qui est infiniment riche, soit moins bonne que vous ? »

Voilà le trésor divin de foi, d'espérance et de charité dans lequel Jean Bosco, malgré toutes les difficultés humaines, ne cessa de puiser, pour établir ses deux Sociétés Salésiennes de religieux (SDB 1859) et de religieuses (FMA 1872), avec des établissements charitables multipliés aujourd'hui dans le monde entier.

Don Bosco, épuisé par le travail, rejoint la Maison du Père le 31 janvier 1888 ; il laisse, à son successeur don Michele Rua (béatifié le 29 octobre 1972), 773 Salésiens et 393 Filles de Marie-Auxiliatrice.

Giovanni Bosco fut béatifié le 2 juin 1929 et canonisé le 1er avril 1934, dimanche de Pâques, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).

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Message par jaimedieu Dim 1 Fév 2015 - 7:00

Dimanche 2 février

Bx Louis (Luigi) Variara
Prêtre et fondateur de la Congrégation des
« Filles des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie »

Commémoré le 1er février (dies natalis) dans le Martyrologe Romain et le 15 janvier par la Famille Salésienne.

Luigi Variara naît le 15 janvier 1875 à Viarigi (Asti), en Italie. La rencontre avec don Bosco, à l'âge de 11 ans, marqua sa vocation.

Il entra au noviciat salésien le 17 août 1891 et prononça ses vœux perpétuels le 2 octobre 1892. Il suivit des études de philosophie à Valsalice, où il fit la connaissance de don Andrea Beltrami et de don Unia, un célèbre missionnaire qui l'envoya auprès des lépreux.

Il arriva à Agua de Dios le 6 août 1894 pour commencer sa mission.

Le 24 avril 1898, il fut ordonné prêtre et se révéla très vite un excellent directeur spirituel. Parmi ses fidèles figuraient également les membres de l'Association des Filles de Marie, un groupe d'environ 200 jeunes filles, dont de nombreuses lépreuses, qui voulaient se consacrer au Seigneur. Mais aucune Congrégation n'acceptant de lépreuses, il eut l'idée de fonder la Congrégation des « Filles des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie », inaugurée le 7 mai 1905. Cette mission compte aujourd'hui 404 membres et est présente dans 10 nations.

Au cours des dix années de son apostolat à Agua de Dios, il accomplit un apostolat intense et fonda le 7 mai 1905 la Maison « Don Michele Unia ».

Toujours en 1905, cependant, il fut contraint d'abandonner Agua de Dios et fut transféré dans diverses villes avant d'être envoyé, en 1921, à Tàriba, au Venezuela.

Son état de santé s'étant détérioré, il fut transporté à Cùcuta, en Colombie; c'est là qu'il meurt le 1er février 1923.

En 1932, sa dépouille fut transférée dans la chapelle de ses Filles à Agua de Dios.

Luigi Variara fut déclaré vénérable le 2 avril 1993 et béatifié, le 14 avril 2002, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005)

La Congrégation des Sœurs Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, compte aujourd'hui 600 religieuses.


Bse Candelaria de San José
(Susana Paz Castillo Ramírez)

Religieuse et cofondatrice des « Hermanas Carmelitas Venezolanas »


Candelaria de San José naît, le 11 août 1863, à Altagracia de Orituco (Venezuela) de Francisco de Paula Paz Castillo et de María del Rosario Ramírez.

Elle moeur à Cumaná le 31 janvier 1940.

Candelaria de San Joséa été béatifiée le 27 avril 2008, dans le stade de baseball de l’université de Caracas, par le card. José Saraiva Martìns, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).


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Message par jaimedieu Lun 2 Fév 2015 - 3:15

Lundi le 2 février

L'Église fête:

La Présentation du Seigneur au Temple
« Chandeleur »



La fête de ce jour a un double objet, célébrer la purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n'étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d'obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.

La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu'il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l'abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l'Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l'offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l'emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l'esprit de l'Église d'allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d'eux l'ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d'arracher les âmes à Dieu. C'est bien alors surtout, en effet, que l'homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.


Saint Jean-Théophane Vénard
Missionnaire m.e.p. et martyr

Jean-Théophane Vénard, fils d'un maître d'école, naît à Saint-Loup-sur-Thouet (Deux-Sèvres), le 21 novembre 1829.

Il fit ses études classiques au collège de Doué-la-Fontaine, puis sa philosophie au petit séminaire de Montmorillon. Il entra au grand séminaire de Poitiers en 1848, reçut le sous-diaconat en décembre 1850 et demanda aussitôt après à entrer au séminaire des Missions Étrangères de Paris, où il arriva le 3 mars 1851. Sa vocation missionnaire remontait à l'enfance : il la trouva, à l'âge de neuf ans en lisant la notice sur la vie et la mort de Jean-Charles Cornay.

À Paris, Théophane fut dirigé par M. Barran, qui lui enseigna la voie d'enfance spirituelle.

Ordonné prêtre le 5 juin 1852, le jeune missionnaire s'embarqua le 19 septembre suivant, à destination de la Chine, car là Propagande avait demandé à la Société des Missions Étrangères de prendre la charge d'un nouveau territoire. Ce projet ayant été ajourné, Jean-Théophane, après un an et demi d'attente à Hong-Kong, fut envoyé au Tonkin, où il arriva en juillet 1854.

Après avoir étudié la langue dans deux chrétientés, il fut chassé par la persécution et se réfugia à But-Dong, où il tomba dangereusement malade.

En 1857, on lui confia la direction d'un district et, malgré une santé toujours chancelante, il traduisit la Concordance des Évangiles de l'abbé Migne, les Actes des Apôtres, les Épîtres et l'Apocalypse.

Les persécutions le contraignirent à une vie clandestine et incroyablement pénible dans d'obscures cachettes. Son évêque l'avait nommé supérieur du séminaire, mais la persécution ne lui permit pas d'exercer ces fonctions.

Dénoncé, il fut arrêté à Ke-Beo, le 30 novembre 1860, enfermé dans une cage et conduit à Hanoï où il fut décapité le 2 février 1861.

Dès 1864, l'abbé Eusèbe Vénard, frère du martyr, publiait un ouvrage intitulé : Vie et correspondance de J. Théophane Vénard, qui a connu quatorze éditions. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus lut cet ouvrage, en fut très touchée et vécut dès lors dans une véritable intimité spirituelle avec le jeune martyr.

Théophane Vénard écrivait admirablement. Ses lettres si belles, manifestant la paix de son âme, et, d'autre part, la vénération que lui a manifestée sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus en ont fait le martyr le plus populaire de la Société des Missions Étrangères.

Jean-Théophane Vénard a été béatifié en 1909, par Saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914), avec plusieurs chrétiens du Tonkin, de Cochinchine ou de Chine.

Il a été canonisé, le 19 juin 1988, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) avec cent-seize autres martyrs vietnamiens.



Sainte Jeanne De Lestonnac
Veuve et fondatrice
(1556-1640)

Nièce de Montaigne, Jeanne naît à Bordeaux, aînée d'une famille très en vue de la ville : son père, Richard de Lestonnac est Conseiller au Parlement et sa mère Jeanne Eyquem, est la sœur de l'humaniste Michel de Montaigne, auteur des Essais.

Le Calvinisme envahit la France et les guerres de religion désagrègent le pays. Sa mère, séduite par la Réforme, tente d'y attirer sa fille. Jeanne trouve en son père et son oncle Michel qui ont l'intuition de son conflit intérieur, des défenseurs de la foi Catholique.

À dix-sept ans elle est mariée à Gaston de Montferrant Landiras. Sept enfants viennent combler cet amour qui sera partagé pendant vingt-quatre ans. Suivent des mois de douleur et de rupture : son époux et son fils aîné meurent. Ensuite son père et son oncle. Ses enfants n'ayant plus besoin d'elle, a quarante-six ans elle entre chez les Feuillantines, monastère cistercien très strict de Toulouse. Elle prend le nom de Jeanne de Saint Bernard. Elle invoque l'Esprit pour que la lumière brille dans ses ténèbres. Soudain une double vision : une multitude de jeunes en danger et Marie qui est là, présente. Et un double engagement de la part de Jeanne : tendre la main à cette jeunesse en danger et vivre avec les attitudes de Marie.

À son retour des Feuillantines, Jeanne se retire dans ses terres de La Mothe. Elle vit patiemment une longue et confiante attente. Elle projette le nouvel Institut qui, tentera de remplir un manque concret en France au XVIIe siècle : l'éducation féminine dans toutes ses dimensions.

En 1605 une peste envahit Bordeaux. Jeanne brave la contagion et aide dans les quartiers les plus démunis. Là elle découvre le mystère du pauvre, présence vivante de Jésus. Ce service lui facilite aussi la rencontre avec des jeunes qui, attirées par sa personnalité, s'engagent dans son projet apostolique. Elle prend contact avec les jésuites de Bordes et Raymond préoccupés eux aussi par l'éducation des filles.

Le pape Paul V approuve la première communauté de la Compagnie de Marie Notre-Dame le 7 avril 1607. Jeanne a cinquante ans.

Elle meurt le 2 février 1640 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans laissant derrière elle une trentaine de Maisons de Notre-Dame.

Jeanne De Lestonnac a été canonisée, le 15 mai 1949, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).
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Message par jaimedieu Mar 3 Fév 2015 - 4:03

Mardi le 3 février

Saint Blaise
Évêque et martyr
(† v. 320)

Blaise fut l'un des saints autrefois les plus populaires et les plus célèbres par l'efficacité de leur intercession. D'abord très habile médecin, et en même temps très vertueux chrétien, il devint évêque de Sébaste, en Arménie, par le choix du peuple, qui l'entourait d'une grande estime. Mais Blaise, inspiré de Dieu, quitta bientôt son siège épiscopal pour s'enfuir sur une montagne solitaire ; il y avait pour compagnie les bêtes fauves qui venaient chaque jour visiter et caresser l'homme de Dieu, et recevoir, avec sa bénédiction, la guérison de leurs maux.

Il fut rencontré en son désert par des païens qui, surpris de trouver un homme familièrement entouré de lions, de tigres, de loups et d'ours, allèrent raconter cette nouvelle au gouverneur. Blaise saisi peu de temps après comme chrétien, exprima sa joie profonde, à la pensée de souffrir pour Jésus-Christ. Arrivé devant le gouverneur : « Insensé, lui dit-il, penses-tu me séparer de Dieu par tes tourments ? Non, non, le Seigneur est avec moi, c'est Lui qui me fortifie ! »

Les bourreaux le frappèrent à coups de verges et le jetèrent en prison. Quelques jours après, est rappelé au tribunal : “Choisis, Blaise, lui dit le juge, choisis entre deux partis : ou bien adore nos dieux, et alors tu seras notre ami, ou bien, si tu refuses, tu seras livré aux supplices et tu périras d'une mort cruelle” « Ces statues que tu adores, reprend l'évêque, ne sont pas des dieux, mais les organes du démon, je ne puis donc les adorer. »

Le tyran, le voyant inflexible, ordonna de l'attacher à un chevalet, puis il fit apporter des peignes de fer, avec lesquels on lui déchira le dos et tout le corps. La victime, se tournant toute sanglante vers le gouverneur, lui dit : « Déjà voisin du ciel, je méprise toutes les choses de ce monde ; je me ris de vous et de vos supplices. Ces tourments ne dureront qu'un instant, tandis que la récompense sera éternelle. »

Après de nouveaux interrogatoires inutiles, Blaise fut jeté dans le lac voisin pour y être noyé ; mais il fit le signe de la croix et marcha sur les eaux comme sur un terrain solide. Le glorieux martyr eut enfin la tête tranchée.

Tandis qu'il était en prison on lui avait amené un enfant sur le point d'être étouffé par une arête de poisson. Blaise le guérit. C'est sans doute pour ce fait qu'on l'invoque spécialement pour les maux de gorge.


Sainte Claudine Thévenet (1774-1837)
Fondatrice de la Congrégation des
« Religieuses de Jésus-Marie »

Claudine Thévenet, deuxième d'une famille de sept enfants, naît à Lyon le 30 mars 1774.

« Glady », comme on l'appelle affectueusement, exerce très tôt une heureuse influence sur ses frères et sœurs par sa bonté, sa douceur, son oubli de soi pour faire plaisir aux autres.

Elle a quinze ans lorsqu'éclate la Révolution française. En 1793, elle vit les heures tragiques de Lyon assiégée par les forces gouvernementales, et elle assiste, impuissante et horrifiée, à l'exécution de ses deux frères tués en représailles, après la chute de la ville, en janvier 1794. Leurs dernières paroles qu'elle recueille dans son cœur et fait siennes « Glady, pardonne, comme nous pardonnons » la marquent profondément et donnent un autre sens à sa vie. Dorénavant elle se consacrera à soulager les misères innombrables amenées par la Révolution ; pour elle l'ignorance de Dieu est la cause principale de la souffrance du peuple et un grand désir s'éveille en elle de le faire connaître à tous ; les enfants, les jeunes surtout attirent son zèle et elle brûle de leur faire connaître et aimer Jésus et Marie.

La rencontre d'un saint prêtre, l'abbé André Coindre, l'aidera à discerner la volonté de Dieu sur elle et sera décisive pour l'orientation de sa vie. Ayant trouvé deux petites filles abandonnées et grelottant de froid sur le parvis de l'église St-Nizier, le Père Coindre les avait conduites à Claudine qui n'avait pas hésité à s'en occuper.

La compassion et l'amour pour les enfants abandonnées est donc à l'origine de la « Providence » de St-Bruno, à Lyon (1815). Des compagnes se joignent à Claudine ; on se réunit en association, l'Association du Sacré-Cœur, dont Claudine est immédiatement élue présidente. Le 31 juillet 1818, l'appel du Seigneur se fait entendre par la voix du Père Coindre : former sans hésiter une communauté. « Dieu vous a choisie », dit-il à Claudine. Et c'est la fondation de la Congrégation des « Religieuses de Jésus-Marie » le 6 octobre 1818, aux Pierres-Plantées sur la colline de la Croix Rousse. En 1820 la jeune Congrégation s'établira à Fourvière (en face du célèbre sanctuaire) sur un terrain acheté à la famille Jaricot. Elle recevra l'approbation canonique du diocèse du Puy en 1823 et de Lyon en 1825.

Le premier but du jeune Institut avait été de recueillir les enfants pauvres et de les garder jusqu'à leur vingtième année, leur enseignant un métier en plus des connaissances de l'école élémentaire, et leur assurant une solide formation religieuse et morale. Mais on veut faire davantage et Claudine et ses sœurs ouvrent leurs cœurs et leurs bras aux jeunes filles de la classe aisée et fondent pour elles un pensionnat. Le but apostolique de la Congrégation sera donc l'éducation chrétienne de toutes les classes sociales avec une préférence pour les enfants et les jeunes et parmi ceux-ci pour les plus pauvres.

Les deux œuvres se développent simultanément malgré les épreuves qui accompagneront la Fondatrice durant les douze dernières années de son pèlerinage terrestre : la mort douloureusement ressentie du Père Coindre (1826) et des premières sœurs (1828) ; la lutte pour empêcher la fusion de sa Congrégation avec une autre ; les mouvements révolutionnaires de Lyon en 1831 et 1834 avec toutes les conséquences pour les habitants de Fourvière qui se trouvaient à un point stratégique entre les deux partis antagonistes.

Le courage insigne de la Fondatrice ne se laisse jamais intimider par l'adversité ; elle entreprend avec hardiesse de nouvelles constructions dont celle de la chapelle de la Maison-Mère ; en même temps elle s'adonne avec le plus grand soin à la rédaction des Constitutions de sa Congrégation. Elle allait y mettre la dernière main quand la mort la frappa dans la soixante-troisième année de son âge le 3 février 1837.

À près de 200 ans de la fondation de la Congrégation, les « Religieuses de Jésus-Marie » sont aujourd'hui plus de 2000, réparties dans de plus 180 maisons sur les cinq continents.

Leur but est « Faire connaître et aimer Jésus et Marie » et leur devise est « Loués soient à jamais Jésus et Marie ».

Claudine Thévenet a été béatifiée le 4 octobre 1981 et canonisée, dans la Basilique Vaticane, le 21 mars 1993 par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
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Message par jaimedieu Mer 4 Fév 2015 - 3:52

Sainte Jeanne de Valois (1505)
Reine de France

Jeanne de Valois, fille du roi Louis XI, vint au monde, le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, laide et contrefaite, mais, en revanche, le Ciel révéla en elle, dès ses plus tendres années, une âme d'élite. Sa piété envers la Sainte Vierge marquait son âme du sceau des prédestinés. Elle avait cinq ans lorsque la Mère de Dieu daigna lui apprendre qu'elle était appelée à fonder en son honneur un ordre dont le but principal serait l'imitation de ses vertus.

Jeanne fut mariée malgré elle à un prince qui l'avait en aversion et ne la regarda jamais comme son épouse. Après quelques années pleines d'épreuves pour elle, le roi Louis XI étant mort, ce mariage, contracté en des conditions déplorables, fut, à la demande du mari, déclaré nul par le souverain pontife : « Que Dieu soit glorifié, dit alors la sainte, mes chaînes sont brisées ; c'est Lui qui l'a voulu, afin que désormais je puisse mieux Le servir que je ne l'ai fait jusqu'ici. »

Ses adieux au prince furent touchants : « Je vous dois, dit-elle, une grande reconnaissance, puisque vous me retirez de la servitude du siècle. Pardonnez-moi mes torts ; désormais, ma vie se passera à prier pour vous et pour la France. »

Dès lors la prière devint la compagne inséparable de Jeanne. Son ardent amour pour Jésus-Christ lui fit embrasser les mortifications volontaires, et plus d'une fois on la vit, à genoux au pied d'une croix, se frapper la poitrine avec une pierre et répandre un torrent de larmes, à la pensée de ses péchés et des souffrances de Jésus-Christ.

Consoler les pauvres, les servir à table, laver et baiser leurs pieds, voilà quelles étaient les occupations chères à son cœur. Son humilité aurait voulu cacher à tous les yeux les prodiges de sa charité ; elle n'aurait désiré que Dieu seul pour témoin, car elle ne cherchait que Lui dans la pratique de toutes les vertus.

L'eucharistie était sa force mystérieuse ; elle ne la recevait jamais que toute baignée de larmes, et c'est au pied du tabernacle qu'elle trouvait tous les trésors de dévouement qu'elle prodiguait autour d'elle.

Elle put, avant sa mort, fonder, selon la promesse de la Sainte Vierge, l'ordre des Annonciades. Une clarté extraordinaire parut pendant plus d'une heure dans sa chambre, au moment de sa mort, le 4 février 1505 à Bourges. On trouva son corps couvert d'un cilice, avec une chaîne de fer.

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Message par jaimedieu Mer 4 Fév 2015 - 3:59

Mercredi le 4 février

St Raban surnommé Maure, évêque († 856)


Martyrologe Romain : À Mayence en Franconie, l’an 856, saint Raban, surnommé Maure, évêque. Il était moine de Fulda quand il fut élu au siège de Mayence. Vraiment instruit en science, d’une éloquence aisée, pontife agréable à Dieu, jamais il ne négligea rien qu’il pût faire pour la gloire de Dieu.


Catéchèse de Benoit XVI:

Chers frères et sœurs,

Je voudrais aujourd'hui parler d'un personnage de l'occident latin vraiment extraordinaire: le moine Raban Maure. Avec des hommes tels qu'Isidore de Séville, Bède le Vénérable, Ambroise Autpert, dont j'ai déjà parlé dans des catéchèses précédentes, il sut garder, pendant les siècles qui constituent ce qu'on appelle le Haut Moyen-âge, le contact avec la grande culture des antiques sages et des Pères chrétiens.

Souvent rappelé comme "praeceptor Germaniae", Raban Maure fut d'une fécondité extraordinaire. Avec sa capacité de travail absolument exceptionnelle, il contribua peut-être plus que tout autre à garder vivante cette culture théologique, exégétique et spirituelle à laquelle les siècles suivants devaient puiser. C'est à lui que se réfèrent aussi bien des grands personnages appartenant au monde des moines comme Pier Damiani, Pierre le Vénérable et Bernard de Clairvaux, qu'également un nombre toujours plus important de "clercs" du clergé séculier, qui au cours du XII et du XIII siècles donnèrent vie à l'une des floraisons les plus belles et les plus fécondes de la pensée humaine.

Né à Mayence vers 780, Raban entra très jeune dans un monastère: on lui ajouta le nom de Maure précisément en référence au jeune Maure qui, selon le Livre ii des Dialogues de saint Grégoire le Grand, avait été confié encore enfant par ses parents eux-mêmes, nobles romains, à l'abbé Benoît de Nursie. Cette insertion précoce de Raban comme "puer oblatus" dans le monde monastique bénédictin, et les fruits qu'il en tira pour sa propre croissance humaine, culturelle et spirituelle, permettraient à eux seuls une ouverture très intéressante non seulement sur la vie des moines et de l'Église, mais également sur toute la société de son temps, habituellement qualifiée de "carolingienne". De ceux-ci, ou peut-être de lui-même, Raban Maure écrit: "Certains ont eu la chance d'être introduits dans la connaissance des Ecritures dès leur plus tendre enfance ("a cunabulis suis") et ont été tellement bien nourris par la nourriture qui leur a été offerte par la sainte Église qu'ils peuvent être promus, avec l'éducation appropriée, aux ordres sacrés les plus élevés".

La culture extraordinaire qui caractérisait Raban Maure le fit rapidement remarquer par les grands de son temps. Il devint le conseiller de princes. Il s'engagea pour garantir l'unité de l'empire et, à un niveau culturel plus large, il ne refusa jamais à celui qui l'interrogeait une réponse modérée, qu'il tirait préférablement de la Bible et des textes des saints Pères. Tout d'abord élu abbé du célèbre monastère de Fulda, ensuite archevêque de sa ville natale, Mayence, il ne cessa pas pour autant de poursuivre ses études, démontrant par l'exemple de sa vie que l'on peut être simultanément à la disposition des autres, sans se priver pour cela d'un temps approprié pour la réflexion, l'étude et la méditation.

Ainsi, Raban Maure fut exégète, philosophe, poète, pasteur et homme de Dieu. Les diocèses de Fulda, Mayence, Limbourg et Wroclaw le vénèrent comme saint et bienheureux. Ses œuvres remplissent six volumes de la Patrologie latine de Migne. C'est à lui que l'on doit, selon toute probabilité, l'un des hymnes les plus beaux et connus de l'Église latine, le "Veni Creator Spiritus", synthèse extraordinaire de pneumatologie chrétienne. Le premier engagement théologique de Raban s'exprima, en effet, sous forme de poésie et eut comme thème le mystère de la Sainte Croix dans une œuvre intitulée "De laudibus Sanctae Crucis", conçue de manière telle qu'elle propose non seulement des contenus conceptuels, mais également des stimulations plus purement artistiques, utilisant aussi bien la forme poétique que la forme picturale à l'intérieur du même codex manuscrit.

En proposant iconographiquement, entre les lignes de son écrit, l'image du Christ crucifié, il écrit par exemple: "Voilà l'image du Sauveur qui, par la position de ses membres, rend sainte pour nous la très salubre, très douce et très aimée forme de la Croix, afin qu'en croyant en son nom et en obéissant à ses commandements nous puissions obtenir la vie éternelle grâce à sa Passion. Chaque fois que nous élevons le regard vers la Croix, rappelons-nous donc de celui qui souffrit pour nous, afin de nous arracher au pouvoir des ténèbres, en acceptant la mort pour faire de nous les héritiers de la vie éternelle".

Cette méthode d'allier tous les arts, l'esprit, le cœur et les sens, qui provenait de l'orient, devait recevoir un immense développement en occident, en parvenant à des sommets jamais atteints dans les codex enluminés de la Bible, ainsi que dans d'autres œuvres de foi et d'art qui fleurirent en Europe avant l'invention de l'imprimerie et même après. Celle-ci révèle en tous cas chez Raban Maure une conscience extraordinaire de la nécessité de faire participer dans l'expérience de la foi, non seulement l'esprit et le cœur, mais également les sens à travers les autres aspects du goût esthétique et de la sensibilité humaine qui conduisent l'homme à jouir de la vérité de toute leur personne, "esprit, âme et corps". Cela est important: la foi n'est pas seulement pensée, mais elle touche tout notre être. Etant donné que Dieu s'est fait homme en chair et en os, qu'il est entré dans le monde sensible, nous devons, dans toutes les dimensions de notre être, chercher et rencontrer Dieu. Ainsi, la réalité de Dieu, à travers la foi, pénètre dans notre être et le transforme. Pour cela, Raban Maure a concentré son attention en particulier sur la liturgie, comme synthèse de toutes les dimensions de notre perception de la réalité. Cette intuition de Raban Maure le rend extraordinairement actuel. De lui sont restés également célèbres les "Carmina", proposés pour être utilisés en particulier dans les célébrations liturgiques. En effet, étant donné que Raban était avant tout un moine, son intérêt pour la célébration liturgique était évident. Toutefois, il ne se consacrait pas à l'art de la poésie comme une fin en soi, mais il orientait l'art et tout autre type de connaissance vers l'approfondissement de la Parole de Dieu. Il s'efforça donc, avec une assiduité et une rigueur extrêmes, d'introduire ses contemporains, mais surtout les ministres (évêques, prêtres et diacres), à la compréhension de la signification profondément théologique et spirituelle de tous les éléments de la célébration liturgique.

Il tenta ainsi de comprendre et de proposer aux autres les significations théologiques cachées dans les rites, en puisant à la Bible et à la tradition des Pères. Il n'hésitait pas à citer, par souci d'honnêteté mais également pour donner une importance plus grande à ses explications, les sources patristiques auxquelles il devait son savoir. Mais il se servait d'elles avec liberté et un discernement attentif, en approfondissant le développement de la pensée patristique.

Par exemple, au terme de l'"Epistola prima", adressée à un "chorévêque" du diocèse de Mayence, après avoir répondu aux demandes d'éclaircissement sur le comportement à adopter dans l'exercice de la responsabilité pastorale, il poursuit: "Nous t'avons écrit tout ceci de la façon dont nous l'avons déduit des Écritures Saintes et des canons des Pères. Mais toi, très saint homme, prend tes décisions comme bon te semble, au cas par cas, en cherchant à modérer ton jugement de façon à garantir en tout la discrétion, car elle est la mère de toutes les vertus".

On voit ainsi la continuité de la foi chrétienne, qui trouve son origine dans la Parole de Dieu; mais celle-ci est toujours vivante, elle se développe et elle s'exprime de façons nouvelles, toujours en cohérence avec toute la construction, avec tout l'édifice de la foi.

Étant donné qu'une partie intégrante de la célébration liturgique est la Parole de Dieu, Raban Maure se consacra à cette dernière avec le plus grand zèle au cours de toute sa vie. Il publia des explications exégétiques appropriées pour presque tous les livres bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament dans une claire intention pastorale, qu'il justifiait par des paroles comme celles-ci: "J'ai écrit ces choses... en résumant les explications et les propositions de beaucoup d'autres pour offrir un service au lecteur dépourvu qui n'a pas à sa disposition de nombreux livres, mais également pour faciliter ceux qui, dans de nombreuses choses, n'arrivent pas à pénétrer en profondeur la compréhension des significations découvertes par les Pères".

En effet, en commentant les textes bibliques, il puisait à pleines mains aux Pères antiques, avec une prédilection particulière pour Jérôme, Ambroise, Augustin et Grégoire le Grand.

Sa sensibilité pastorale aiguë le conduisit ensuite à s'occuper avant tout de l'un des problèmes vécus de la manière la plus vive par les fidèles et les ministres sacrés de son temps: celui de la pénitence. Il compila en effet les "Pénitenciers" - c'est ainsi qu'on les appelait - dans lesquels, selon la sensibilité de l'époque, étaient énumérés les péchés et les peines correspondantes, en utilisant dans la mesure du possible des motivations puisées dans la Bible, dans les décisions des Conciles et les décrets des Papes. Ces mêmes textes furent utilisés par les "carolingiens" dans leur tentative de réforme de l'Église et de la société. C'est à la même intention pastorale que répondaient des œuvres comme "De disciplina ecclesiastica" et "De institutione clericorum" dans lesquelles, en puisant avant tout à saint Augustin, Raban expliquait aux personnes simples et au clergé de son diocèse les éléments fondamentaux de la foi chrétienne: il s'agissait de sortes de petits catéchismes.

Je voudrais conclure la présentation de ce grand "homme d'Église" en citant certaines de ses paroles dans lesquelles se reflète bien sa conviction fondamentale: "Celui qui est négligent dans la contemplation ("qui vacare Deo negligit") se prive lui-même de la vision de la lumière de Dieu; celui qui se laisse prendre de façon indiscrète par les préoccupations et permet à ses pensées d'être emportées par le tourbillon des choses terrestres se condamne lui-même à l'impossibilité absolue de pénétrer les secrets du Dieu invisible". Je pense que Raban Maure nous adresse ces paroles également à nous aujourd'hui: dans les heures de travail, avec ses rythmes frénétiques, et dans les temps de loisirs, nous devons réserver des moments à Dieu.

Lui ouvrir notre vie en lui adressant une pensée, une réflexion, une brève prière, et surtout, nous ne devons pas oublier le dimanche comme jour du Seigneur, le jour de la liturgie, pour percevoir dans la beauté de nos églises, de la musique sacrée et de la Parole de Dieu la beauté même de Dieu, le laissant entrer dans notre être. Ce n'est qu'ainsi que notre vie peut devenir grande, devenir une vraie vie.
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Message par jaimedieu Jeu 5 Fév 2015 - 4:56

N.B. Désolée pour les erreurs concernant les dates, je vient tout juste de me trouver un emploi et je suis un peu "mélangée"! Embarassed

Jeudi le 5 février

Sainte Agathe
Vierge et martyre
(† 251)

Deux villes de Sicile, Palerme et Catane, se disputent l'honneur d'avoir donné naissance à sainte Agathe ; ce qui est certain, c'est qu'elle fut martyrisée à Catane, sous l'empereur Dèce.

Dénoncée au préteur Quintianus, comme chrétienne, Agathe lui fut amenée. La beauté de la jeune fille le séduisit ; il conçut pour elle une passion criminelle et crut venir à bout de son dessein en la remettant aux mains d'une femme débauchée, nommée Aphrodisia. Celle-ci employa son art et son artifice afin de séduire Agathe, sans pouvoir y réussir ; et après un mois de tentatives, elle s'en fut trouver le préfet pour lui annoncer l'inutilité de ses efforts.

Le juge alors fit comparaître la servante du Seigneur devant son tribunal.

« Qui es-tu ?

- Je suis noble et d'une illustre famille, toute ma parenté le fait assez connaître.

- Pourquoi donc suis-tu la chétive condition des chrétiens ?

- Parce que la véritable noblesse s'acquiert avec Jésus-Christ dont je me dis la servante.

- Quoi donc ! Sommes-nous dégradés de noblesse pour mépriser ton Crucifié ?

- Oui, tu perds la véritable liberté en te faisant esclave du démon jusqu'au point d'adorer des pierres pour lui faire honneur. »

Afin d'apprendre à la jeune fille à mieux parler, Quintianus la fit frapper sur la joue, et commanda qu'on la conduisît en prison, lui disant qu'elle eut à se préparer à renier Jésus-Christ ou à mourir dans les tourments. Le lendemain, le juge essaya de gagner Agathe par des promesses, mais il la trouva inébranlable, et ses réponses excitèrent tellement la rage du persécuteur, que, sur son ordre, on lui arracha un sein. Elle dit à Quintianus : « N'as-tu pas honte, ô cruel tyran, de me faire souffrir de cette façon, toi qui as sucé ta première nourriture du sein d'une femme ? »

Quand elle fut rentrée dans la prison, où le préfet avait défendu de lui rien donner, saint Pierre lui apparut et la guérit au nom du Sauveur ; la Sainte s'écria : « Je vous rends grâces, ô mon Seigneur Jésus-Christ, de ce qu'il vous a plu de m'envoyer votre Apôtre afin de guérir mes plaies et de me rendre ce que le bourreau m'avait arraché » et la prison fut remplie d'une si éclatante lumière que les gardiens s'enfuirent épouvantés, laissant les portes ouvertes.

Les autres prisonniers conseillaient à Agathe de prendre la fuite, mais elle répondit : « Dieu me garde de quitter le champ de bataille et de m'enfuir en voyant une si belle occasion de remporter la victoire sur mes ennemis. »

Quatre jours après, Agathe fut ramenée devant le juge qui, la voyant saine et sauve, fut rempli d'étonnement ; sa rage n'en devint que plus grande. Par son ordre, on roula Agathe sur des têts de pots cassés et sur des charbons, en même temps que l'on perçait son corps de pointes aiguës. Pendant ce supplice, un tremblement de terre survint, et les principaux ministres de la cruauté de Quintianus furent écrasés. La ville, épouvantée, vit là un châtiment du Ciel, et le persécuteur, craignant qu'on ne lui enlevât sa victime, se hâta de la renvoyer en prison. Quand elle y fut rentrée, Agathe dit : « Ouvrez, Seigneur, les bras de votre miséricorde, et recevez mon esprit qui désire vous posséder avec tous les transports d'amour dont il est capable » et en achevant ces mots elle expira.

Aussitôt que la nouvelle de cette mort se fut répandue, toute la ville accourut pour honorer les restes de sainte Agathe, et au moment où on voulut la mettre dans le tombeau, cent Anges, sous la figure de jeunes hommes, apparurent, et au front d'Agathe inscrivirent ces mots : « C'est une âme sainte ; elle a rendu un honneur volontaire à Dieu et elle est la rédemption de sa patrie. » Quintianus, de son côté, était parti pour se mettre en possession des biens de la servante de Dieu, mais au passage d'une rivière, un cheval le mordit au visage et un autre, à coups de pieds, le précipita dans l'eau où il se noya.

La dévotion à sainte Agathe ne tarda pas à se répandre partout, mais nulle part elle ne fut plus honorée qu'à Catane. Plusieurs fois sa protection a sauvé cette ville des éruptions de l'Etna, et pour cela il suffisait aux habitants de donner, comme barrière aux torrents de lave qui descendaient de la montagne, un objet qui avait touché le corps de la Sainte.

Saint Jesús Méndez Montoya (1928)
Prêtre et martyr au Mexique

Jesús Méndez Montoya naît à Tarímbaro (Michoacán, Mexique) le 10 juin 1880, de parents pauvres, Florentino Méndez et María Cornelia Montoya.
Baptisé le 12 juin, il reçut la Confirmation le 12 septembre 1881, selon la coutume de l’époque.

Après l’école communale, il entra au séminaire de Morelia en 1894, où il étudia avec persévérance. Des paysans de son village participèrent aux frais de ses études. Il reçut le diaconat en 1905, et le presbytérat en 1906.

Une fois ordonné prêtre, il fut vicaire successivement à Huetamo, Pedemales, enfin à Valtierrilla (Guanajuato). Dans les deux premiers postes, son zèle lui provoqua un sérieux problème de santé, car il s’était fatigué jusqu’à l’épuisement.

Ce fut un prêtre tout à tous, qui passait de longues heures au confessionnal, où les chrétiens venaient volontiers recevoir ses bons conseils. Il fonda diverses associations ou confraternités, pour l’apostolat de la prière et l’adoration perpétuelle.

Il n’hésitait pas, tout en se cachant quand il le fallait, à baptiser et célébrer de nuit, visitant les malades de jour, remplaçant autant que possible les autres prêtres qui étaient obligés de se cacher et de changer de localité pour échapper aux recherches.
Il vivait pauvrement, avec les familles pauvres du village. Il monta aussi une belle chorale, grâce à ses dons musicaux, pour rehausser la liturgie.

Le 5 février 1928, les troupes fédérales entrèrent dans le village dans l’intention d’éliminer un groupe de ‘cristeros’ qui avaient pris les armes, et se dirigèrent vers la maison du prêtre. Jesús, lui, n’avait jamais touché à une arme. A ce moment précis, il venait de terminer la célébration de la messe. Lui qui portait le nom de notre Seigneur, s’identifia au Maître jusqu’au bout.
Il s’empara d’un ciboire contenant les saintes hosties de l’Eucharistie, et tenta de sortir par une fenêtre du presbytère, qui se trouvait juste à côté du clocher de l’église. Les soldats, qui ne le connaissaient pas, pensèrent que c’était un ‘cristero’, et qu’il cachait une arme, mais Jésús montra qu’il n’avait pas d’armes.
Les soldats lui demandèrent : « C’est vous le Curé ? et il répondit : “Oui, c’est moi” ». Ils l’arrêtèrent. Et lui, gentiment : « Les Hosties consacrées, vous n’en avez pas besoin, laissez-les moi » et il demanda aux soldats juste le temps de les consommer. Ils le lui permirent et il s’agenouilla pour communier. Puis se dirigeant vers les soldats : « Faites de moi ce que vous voulez ; je suis prêt ».

Six ou huit soldats le menèrent un peu plus loin de la place, le mirent assis sur un tronc qui se trouvait là, entre deux soldats. Le capitaine voulut tirer, mais son pistolet ne fonctionna pas ; il ordonna aux soldats de tirer ; ils s’y prirent par trois fois, sans y arriver (peut-être firent-ils exprès…), alors le capitaine, furieux, ordonna à Jesús de se lever, le fouilla, lui arracha un crucifix et une médaille qu’il portait au cou, le mit devant un agave, et lui tira dessus. Le père Jesús tomba, mort. Il pouvait être sept heures du matin, du 5 février 1928.
Il fut dignement enseveli à Cortazar, avant d’être reporté à l’église de Valtierrilla cinq ans plus tard.

Jesús Méndez Montoya, victime de la ‘Guerre Cristera’ a été reconnu comme un authentique martyr de la foi et, comme tel, a été béatifié le 22 novembre 1992 e canonisé, avec 24 autres martyrs mexicains, le 21 mai 2000, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

Canonisés le 21 mai 2000 :

Prêtres : Cristobal Magallanes Jara, Agustin Caloca Cortes, Roman Adame Rosales, Rodrigo Aguilar Aleman, Julio Alvarez Mendoza, Luis Batis Sainz, Mateo Correa Magallanes, Atilano Cruz Alvarado, Miguel De La Mora, Pedro Esqueda Ramirez, Margarito Flores Garcia, Jose Isabel Flores Varela, David Galvan Bermudez, Pedro de Jesus Maldonado Lucero, Jesús Méndez Montoya, Justino Orona Madrigal, Jose Maria Robles Hurtado, Toribio Romo Gonzalez, Jenaro Sanchez Delgadillo, Sabas Reyes Salazar, David Uribe Velasco, Tranquilino Ubiarco Robles.

Laïcs : Salvador Lara Puente, Manuel Morales, David Roldan Lara.







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Message par jaimedieu Ven 6 Fév 2015 - 3:08

Vendredi le 6 février

Sts Paul Miki et ses Compagnons
Martyrs (memoire)
(† 1597)




Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.

La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.

L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).


Bse Maria Theresia Bonzel (1830-1905)
Fondatrice des : « Sœurs Franciscaines de l'Adoration Perpétuelle »

M
aria Theresia, dans le siècle : Regina Christine Wilhelmine Bonzel, naît le 17 septembre 1830 à Olpe, une ville allemande située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle fut pensionnaire chez les Ursulines à Cologne, où mûrit sa vocation religieuse.

En 1850, elle entre dans le Tiers-Ordre Franciscain où elle prit le nom de Maria Theresia. Elle devient également membre de l'Association des Jeunes femmes pour soutenir les pauvres et les malades sans défenses.
En 1857, elle fut élue à la tête de cette organisation.

Avec quelques compagnes, elle créa une petite école à Olpe pour enseigner aux enfants orphelins : c’est ainsi que la Congrégation des « Sœurs Franciscaines de l'Adoration Perpétuelle » est née.

En 1863, l'évêque de Paderborn leur a permis de vivre selon la Règle de Saint François d'Assise. Elle s'appellera donc Mère Maria Theresia. Quelques années plus tard, sa fondation se développe et, en 1876, un couvent fut ouvert aux États-Unis.

Mère Maria Theresia Bonzel passa de la terre au Ciel le 6 février 1905 à Olpe. À sa mort, 73 couvents de sa fondation étaient implantés en Allemagne et 49 aux États-Unis. Sa congrégation comptait alors 1500 religieuses.

Maria Theresia Bonzel a été béatifiée le 10 novembre 2013 dans la cathédrale de Paderborn. La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio). Le Pape, lors de l’Angélus du même jour, a salué la « charité infatigable » envers les plus faibles de Mère Maria Theresia Bonzel : « L’Eucharistie était la source où elle puisait son énergie spirituelle, pour se dévouer avec une charité infatigable aux plus faibles », a déclaré le pape, invitant à « louer le Seigneur pour son témoignage ».
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Message par jaimedieu Sam 7 Fév 2015 - 4:50

Samedi 7 février

Saint Égide Marie de Saint Joseph (1729-1812)
Religieux o.f.m.


Éide Marie de Saint Joseph (au baptême : François Antoine Postillo), né à Tarente (Italie) le 16 novembre 1729, expérimenta la pauvreté depuis son enfance.

Bientôt, il fut amené à apprendre le double et dur métier de ses parents devenant lui aussi un excellent « cordier » et un expert « feutrier ».

À dix-huit ans, orphelin de père, il devient le seul soutien de sa pauvre famille. La foi chrétienne sincère, que son père et sa mère lui avaient transmise, l'aida à dépasser toute difficulté et à toujours avoir confiance en la bonne Providence du Père céleste.

En février 1754, réalisant ce qui fut toujours son inspiration, à savoir : « pouvoir penser et travailler seulement pour le Seigneur », après avoir pourvu comme il fallait aux besoins de la famille, il fut accepté parmi les Frères mineurs « Alcantarins » de la Province de Lecce.
II fut initié à la vie franciscaine dans le couvent de Galatone (Lecce). Là, le 28 février 1755, dans les mains du Ministre provincial Frère Damien de Jésus et Marie, il fit sa profession religieuse.

Depuis le mois de février 1755 et jusqu'à la fin de mai 1759, il demeura dans le couvent de Squinzano (Lecce) s'adonnant à la tâche de cuisinier de la Fraternité.

Après un bref séjour dans le couvent de Capurso (Bari), au mois de mai 1759, le Frère Égide Marie fut destiné à Naples, où les Frères Mineurs Alcantarins de Lecce avaient un petit Hospice, celui de San Pasquale (Pascal) à Chiaia, élevé pendant le chapitre de 1759, au rang de « Gardiennat ».

À Naples il demeurera presque cinquante-trois ans, c'est à dire jusqu'au jour de sa mort, occupant au fur et à mesure les charges de cuisinier, de concierge et de quêteur, édifiant tous, et en particulier les pauvres, qui accouraient nombreux au couvent de Chiaia pour recevoir du Frère Égide Marie une aide ou un mot de consolation.

Avec sollicitude franciscaine et charité active le Bienheureux consacra ses énergies au service des derniers et des souffrants, s'insérant profondément dans le tissu de la ville parthénopéenne qui, dans ces années difficiles, expérimentait de très fortes tensions sociales et de scandaleuses formes de pauvreté, à cause des événements politiques qui impliquèrent ce qui était alors le Royaume de Naples et n'épargnèrent même pas l'Église et ses Pasteurs.
Très nombreux furent les prodiges qui accompagnèrent sa mission de bien de Frère Égide Marie, jusqu'à lui mériter, de son vivant, l'appellation populaire de : « Consolateur de Naples ».

Entouré d'une grande et vaste réputation de sainteté, Frère Égide Marie accueillit avec joie le Roi de gloire, à 12 heures le 7 février 1812.

Le Bx Pie IX (fête aussi aujourd’hui) déclara l'héroïcité de ses vertus le 24 février 1868.

Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) le déclara bienheureux le 4 février 1888.

Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) l'éleva à la gloire des autels, le 3 juin 1996.



Sts Paul Miki et ses Compagnons
Martyrs (mémoire en Belgique)
(† 1597)


Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.

La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.

L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).
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