*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
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*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Rappel du premier message :
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 18 Novembre 2021
Jeudi de la 33ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Dédicace des Basiliques de Saint Pierre du Vatican et de
Saint Paul-hors-les-Murs - Mémoire
Saint Odon, deuxième Abbé de Cluny (vers 879-942).
Sainte Rose-Philippine Duchesne, Religieuse de la Société du Sacré Cœur (1769-1852).
Bienheureux Grimoald de la Purification (Ferdinand Santamaria),
Religieux Passioniste (1883-1902).
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) : Premier livre des Maccabées 2,15-29…
Psaume 50(49),1-2.5-6.14-15…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.
« Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »
Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. C’est au XIe siècle qu’apparaît dans le martyrologe de Saint-Pierre l’annonce de la dédicace de la basilique, au 18 novembre. Au siècle suivant, les calendriers du Latran et du Vatican ajoutent au même jour la dédicace de Saint-Paul. Jésus a vaincu la mort et le mal, il apaisera la tempête qui secoue encore notre barque. Les épreuves, les tempêtes, et finalement la mort physique ne sont pas épargnées aux croyants. Les eaux sont le symbole des forces du mal et de la mort. La réalité quotidienne est d’affronter les vents contraires et la mer agitée. Jésus domine ces forces du mal, cet évènement est une annonce de la résurrection à venir. Jésus ressuscité est le signe de notre victoire, signe posé dans l’histoire des hommes. Les disciples, pour marcher sur les eaux, ne doivent pas attendre la fin de la tempête qui durera jusqu’à la fin des temps. La présence de Dieu est une présence délicate et ténue qui ne s’impose pas par la force, elle se déploie dans une faiblesse apparente. A la suite de Jésus, les Apôtres Pierre et Paul continuent le même combat.
"En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Lorsque Pierre suit Jésus sur les eaux agitées, le vent souffle, mais Pierre ne s’en effraye pas, confiant dans la Parole et l’exemple de Jésus. Mais dès que Pierre prend en considération les forces contraires, il prend peur, et il coule. Jésus doit le saisir par la main pour le sauver de la noyade. La délicatesse de Dieu dans sa présence à nos côtés est remarquable. Il ne s’impose pas face aux puissances de la mort et du mal. Nous suivons Jésus à la suite des apôtres malgré notre pauvreté et notre petitesse. Nous marchons sur les eaux de l’adversité avec la grâce de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint. Depuis deux mille ans, la puissance de Dieu est donnée à tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus.
« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. »
Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » En invitant Pierre à le suivre, Jésus l’invite à participer à sa victoire sur la mort et le mal. Nous faisons confiance à la Parole de Jésus, à son invitation à participer dès ici-bas à sa victoire. Jésus le premier a traversé la mort sans être englouti par les eaux. La puissance de vie de Jésus ne s’impose pas avec fracas sur les puissances de mort. Jésus marche sur les eaux. Il est le maître de la vie, il connaît la puissance de vie qui l’habite. Il laisse la mer et le vent se déchaîner car ils ne peuvent rien contre lui. Ainsi, Jésus nous assure que nous aussi, avec lui, nous traverserons les eaux de la mort. Nous aurons, nous aussi, à marcher sur des eaux agitées et à affronter des vents contraires. C’est quand Jésus sera monter dans notre barque que nous serons vainqueur avec lui. Nous comprenons que Pierre ait douté de sa capacité à résister aux éléments qui se déchaînaient contre lui. En Jésus réside la plénitude de la divinité, et rien ne peut l’engloutir. Marcher sur les eaux, signifie pour nous la rencontre de Jésus dans le quotidien au temps de l’Eglise.
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HYMNE : EN TOUTE VIE LE SILENCE DIT DIEU
En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !
Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.
Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.
Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.
Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.
HYMNE : TU ES VENU, SEIGNEUR
Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.
Pour nous mener au jour,
Tu as pris corps
Dans l’ombre humaine où tu descends.
Beaucoup voudraient voir et saisir :
Sauront-ils reconnaître
Ta lumière ?
Nous leur disons : « Voyez
Le grain qui meurt !
Aucun regard ne l’aperçoit ;
Mais notre cœur peut deviner
Dans le pain du partage
Sa présence. »
Puis nous portons vers toi,
Comme un appel,
L’espoir des hommes d’aujourd’hui.
Mûris le temps, hâte le jour,
Et que lève sur terre
Ton Royaume !
HYMNE : JOIE ET LUMIÈRE DE LA GLOIRE ÉTERNELLE DU PÈRE,
R/Joie et lumière
De la gloire éternelle du Père,
Le Très-Haut, le Très-Saint !
Ô Jésus Christ !
Oui, tu es digne d’être chanté
Dans tous les temps par des voix sanctifiées,
Fils de Dieu qui donnes vie :
Tout l’univers te rend gloire.
Parvenus à la fin du jour,
Contemplant cette clarté dans le soir,
Nous chantons le Père et le Fils
Et le Saint-Esprit de Dieu.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres,
toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit »,
arrache aussi nos cœurs à l'obscurité du péché et
fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 18 Novembre 2021
Jeudi de la 33ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Dédicace des Basiliques de Saint Pierre du Vatican et de
Saint Paul-hors-les-Murs - Mémoire
Saint Odon, deuxième Abbé de Cluny (vers 879-942).
Sainte Rose-Philippine Duchesne, Religieuse de la Société du Sacré Cœur (1769-1852).
Bienheureux Grimoald de la Purification (Ferdinand Santamaria),
Religieux Passioniste (1883-1902).
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) : Premier livre des Maccabées 2,15-29…
Psaume 50(49),1-2.5-6.14-15…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.
« Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »
Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. C’est au XIe siècle qu’apparaît dans le martyrologe de Saint-Pierre l’annonce de la dédicace de la basilique, au 18 novembre. Au siècle suivant, les calendriers du Latran et du Vatican ajoutent au même jour la dédicace de Saint-Paul. Jésus a vaincu la mort et le mal, il apaisera la tempête qui secoue encore notre barque. Les épreuves, les tempêtes, et finalement la mort physique ne sont pas épargnées aux croyants. Les eaux sont le symbole des forces du mal et de la mort. La réalité quotidienne est d’affronter les vents contraires et la mer agitée. Jésus domine ces forces du mal, cet évènement est une annonce de la résurrection à venir. Jésus ressuscité est le signe de notre victoire, signe posé dans l’histoire des hommes. Les disciples, pour marcher sur les eaux, ne doivent pas attendre la fin de la tempête qui durera jusqu’à la fin des temps. La présence de Dieu est une présence délicate et ténue qui ne s’impose pas par la force, elle se déploie dans une faiblesse apparente. A la suite de Jésus, les Apôtres Pierre et Paul continuent le même combat.
"En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Lorsque Pierre suit Jésus sur les eaux agitées, le vent souffle, mais Pierre ne s’en effraye pas, confiant dans la Parole et l’exemple de Jésus. Mais dès que Pierre prend en considération les forces contraires, il prend peur, et il coule. Jésus doit le saisir par la main pour le sauver de la noyade. La délicatesse de Dieu dans sa présence à nos côtés est remarquable. Il ne s’impose pas face aux puissances de la mort et du mal. Nous suivons Jésus à la suite des apôtres malgré notre pauvreté et notre petitesse. Nous marchons sur les eaux de l’adversité avec la grâce de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint. Depuis deux mille ans, la puissance de Dieu est donnée à tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus.
« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. »
Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » En invitant Pierre à le suivre, Jésus l’invite à participer à sa victoire sur la mort et le mal. Nous faisons confiance à la Parole de Jésus, à son invitation à participer dès ici-bas à sa victoire. Jésus le premier a traversé la mort sans être englouti par les eaux. La puissance de vie de Jésus ne s’impose pas avec fracas sur les puissances de mort. Jésus marche sur les eaux. Il est le maître de la vie, il connaît la puissance de vie qui l’habite. Il laisse la mer et le vent se déchaîner car ils ne peuvent rien contre lui. Ainsi, Jésus nous assure que nous aussi, avec lui, nous traverserons les eaux de la mort. Nous aurons, nous aussi, à marcher sur des eaux agitées et à affronter des vents contraires. C’est quand Jésus sera monter dans notre barque que nous serons vainqueur avec lui. Nous comprenons que Pierre ait douté de sa capacité à résister aux éléments qui se déchaînaient contre lui. En Jésus réside la plénitude de la divinité, et rien ne peut l’engloutir. Marcher sur les eaux, signifie pour nous la rencontre de Jésus dans le quotidien au temps de l’Eglise.
Nous demandons à Jésus de nous envelopper de sa tendresse pour que nous n’ayons rien à craindre dans la mission qu’il nous donne.
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HYMNE : EN TOUTE VIE LE SILENCE DIT DIEU
En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !
Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.
Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.
Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.
Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.
HYMNE : TU ES VENU, SEIGNEUR
Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.
Pour nous mener au jour,
Tu as pris corps
Dans l’ombre humaine où tu descends.
Beaucoup voudraient voir et saisir :
Sauront-ils reconnaître
Ta lumière ?
Nous leur disons : « Voyez
Le grain qui meurt !
Aucun regard ne l’aperçoit ;
Mais notre cœur peut deviner
Dans le pain du partage
Sa présence. »
Puis nous portons vers toi,
Comme un appel,
L’espoir des hommes d’aujourd’hui.
Mûris le temps, hâte le jour,
Et que lève sur terre
Ton Royaume !
HYMNE : JOIE ET LUMIÈRE DE LA GLOIRE ÉTERNELLE DU PÈRE,
R/Joie et lumière
De la gloire éternelle du Père,
Le Très-Haut, le Très-Saint !
Ô Jésus Christ !
Oui, tu es digne d’être chanté
Dans tous les temps par des voix sanctifiées,
Fils de Dieu qui donnes vie :
Tout l’univers te rend gloire.
Parvenus à la fin du jour,
Contemplant cette clarté dans le soir,
Nous chantons le Père et le Fils
Et le Saint-Esprit de Dieu.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres,
toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit »,
arrache aussi nos cœurs à l'obscurité du péché et
fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Dernière édition par Lumen le Ven 26 Nov 2021 - 21:37, édité 2 fois (Raison : correction titre)
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Celui qui est rempli de l’Esprit-Saint parle diverses langues. Des diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l’humilité, la pauvreté, la patience et l’obéissance. Nous les parlons, quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres. La parole est vivante, lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent, et que les actions parlent. Nous sommes pleins de paroles et vides d’actions; à cause de cela, le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n’a pas trouvé de fruits, mais seulement des feuilles. La Loi, dit saint Gégoire, a été présentée au prédicateur pour qu’il pratique ce qu’il prêche. Il perd son temps à répandre la connaissance de la Loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions.
Mais les apôtres parlaient selon le don de l’Esprit. Heureux celui qui parle selon le don de l’Esprit, et non selon son propre sentiment. Car il y en a qui parle selon leur propre esprit, dérobent les paroles d’autrui, les proposent comme si elles étaient à eux et se les attribuent. C’est de ces gens-là et de leurs pareils que le Seigneur dit en Jérémie : Je vais m’en prendre aux prophètes, parole du Seigneur, qui se dérobent mutuellement mes paroles. Je vais m’en prendre aux prophètes, parole du Seigneur, qui mettent leur langue en mouvement pour dire : parole du Seigneur. Je vais m’en prendre aux prophètes qui ont des songes fallacieux, parole du Seigneur, qui les racontent et qui égarent mon peuple par leurs mensonges et leurs prodiges. Moi, je ne les ai ni envoyés, ni chargés de mes ordres, et ils ne sont d’aucune utilité à ce peuple, parole du Seigneur.
Parlons donc selon ce que l’Esprit Saint nous donne de dire. Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en nous sa grâce pour que nous atteignons le chiffre de la Pentecôte, cinquante, en multipliant la connaissance naturelle des cinq sens par l’observation des Dix Commandements; pour que nous soyons remplis d’un violent esprit de contrition, que nous soyons embrasés par les langues de feu de la profession de notre foi; enfin pour que, ainsi embrasés et illuminés, nous puissions dans les splendeurs des saints, voir le Dieu unique en trois Personnes.
Saint Antoine de Padoue
Homélie, 1, 226, Sanctoral franciscain, p. 140s
Autre commentaire de ce jour.
Là où l'ancienne loi parlait de meurtre, Jésus parle de colère. Là où les Anciens ne retenaient que l'interdiction de tuer, Jésus atteint d'un coup la racine du mal; il nous dit, en quelque sorte: "tu maîtriseras ton agressivité". Et c'est tout un programme de conversion personnelle et de vie fraternelle que Jésus esquisse devant nous lorsqu'il nous laisse pour consigne :
"Quand tu vas présenter ton offrande à l'autel,
si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse là ton offrande devant l'autel
et va d'abord te réconcilier avec ton frère".
Tuer quelqu'un, cela ne nous arrive pas, sinon dans des cauchemars. Mais à côté du meurtre proprement dit, il y a bien des manières d'empêcher l'autre de vivre, de se mettre en travers de son bonheur ou de sa liberté, bien des manières de l'ignorer ou de le rayer des vivants qui nous intéressent.
Oui, l'agressivité est tapie quelque part à l'intime de nous-mêmes, et à certaines heures montent en nous des mouvements, des réflexes, des pulsions de haine qui ne sont pas des meurtres, certes, mais qui ont partie liée avec l'homicide, parce qu'ils tendent à éliminer l'autre de notre champ d'action, de notre affection ou de notre souvenir.
Et Jésus vise surtout les moments où cette agressivité comprimée en nous explose en colère, en mépris, en paroles d'intolérance et de rejet.
Parfois les personnes qui focalisent le plus nos ressentiments sont celles qui traversent le plus notre vie quotidienne: un compagnon ou une collègue de travail, qui réveille en nous de vieilles rivalités, le conjoint, dont on oublie la valeur pour ne plus voir que les misères, un frère ou une sœur qui a déçu dans la vie communautaire, un enfant qui semble renier ce qu'on a fait pour lui, mais aussi des parents, qui n'ont pu donner que ce qu'ils avaient reçu, ou encore des responsables qui ont mal mesuré leurs décisions.
Quand nous arrivons devant l'autel avec notre offrande, avec notre faim de Dieu, tout ce négatif qui fermente en nous nous pèse encore plus qu'à tout autre moment, parce que, dans la logique de l'Evangile, notre relation au frère authentifie notre relation à Dieu, et notre désir de nous approcher de Dieu implique la volonté de nous rendre proches du frère ou de la sœur.
Mais là plus que jamais un discernement s'impose, car, s'agissant de l'agressivité, des sentiments agressifs, il importe de ne pas tout culpabiliser, et de ne pas non plus innocenter en nous des réactions dont nous sommes responsables devant Dieu.
L'Esprit Saint, si nous l'invoquons, nous aide à dissocier en nous ce qui est misère de ce qui est péché. La misère, c'est tout ce paquet insaisissable de sentiments négatifs qui nous habitent malgré nous, qui se réveillent malgré nos effort : c'est l'agressivité qui nous agresse, et de celle-là nous pouvons faire une offrande, et l'apporter à l'autel, sur l'autel, pour que le Christ l'emporte dans sa victoire. Le péché, lui, se situe à un tout autre niveau: c'est de s'enfermer volontairement dans un sentiment agressif. Le péché, c'est de classer une fois pour toutes un homme ou une femme, de désespérer d'un enfant, de verrouiller son cœur quand l'autre cherche la paix.
Nous péchons aussi par agressivité lorsque nous refusons d'assainir le passé en le reprenant dans la miséricorde du Christ, ou lorsque nous regardons uniquement ce qu'on nous a fait ou pas fait, ce qu'on nous doit et qui n'est pas reconnu. Car nous avons toujours notre part de responsabilité, d'égoïsme, d'agressivité; nous avons toujours notre dette, et il se peut qu'effectivement notre frère ou notre sœur ait "quelque chose contre nous", comme dit Jésus, un reproche mérité qu'il nous fait, ou qu'il pourrait nous faire.
C'est là qu'une démarche de réconciliation devient urgente, et Jésus nous en donne la force, spécialement dans cette Eucharistie qui est le sacrement de l'unité, de l'amour retrouvé.
Frères et sœurs, nous voilà devant l'autel, avec l'offrande de notre vie. Déposons-la, et hâtons-nous, par le cœur, là où Jésus nous envoie pardonner.
Il nous donnera sa joie en échange.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Les mots « loi, précepte, obligation » ne sont guère populaires de nos jours. Ils provoquent une réaction de défense, parce que nous avons l’impression qu’ils expriment des contraintes ou même qu’ils attaquent notre liberté.
Pourquoi donc la Loi occupait-elle une telle importance dans les préoccupations de l’élite et du peuple, au temps de Jésus ? Parce qu’elle manifestait la volonté de Dieu et qu’elle protégeait les Juifs contre l’idolâtrie du monde païen qui les entourait.
Cette Loi était-elle une contrainte ou bien une manifestation de bienveillance du Seigneur ? Tout dépend de l’image qu’on se fait du Dieu en qui nous croyons : soit un Maître dominateur, qui surveille et qui punit; ou bien, un Père qui regarde sans cesse les siens avec amour ? Si nous vivons sous le regard aimant de Dieu, la Loi exprime sa volonté pour éclairer la voie de la vie et du bonheur. Sans jamais nous brimer, il nous laisse libres de l’accepter ou de la refuser.
La ‘justice’, dont parle Jésus, désigne la conduite du croyant en accord avec la volonté de Dieu exprimée dans la Loi. L’ensemble de ces lignes de conduite constitue le nouveau programme de Jésus, comparé à celui de Moïse, tel que les rabbins l’enseignaient. « On vous a dit (aux assemblées de la synagogue), mais, moi, je vous dis. »
La justice des Pharisiens et celle de Jésus
La ‘justice’ des Pharisiens, leur morale, était austère et se conformait à une série de 613 commandements, provenant de la Loi écrite et de la tradition. Cette multiplication des commandements visait à protéger le peuple élu contre les influences païennes autour de lui. Même si cet ensemble de prescriptions était pesant, il était possible de les observer, car elles concernaient la conduite extérieure des fidèles et elles étaient donc mesurables.
La ‘justice’ que proclame Jésus ne consiste pas en une nouvelle série de lois. Jésus réduit toutes les lois à une seule, celle d’aimer. Or l’amour parfait est un idéal qui devient une utopie. Il n’est pas mesurable, car il ne pourra jamais être atteint. En conséquence, le chrétien ne peut accomplir cette loi et a toujours conscience d’être pécheur, n’ayant jamais rempli cette loi de l’amour. Il demeure sans cesse dépendant de la miséricorde de Dieu. Il est donc toujours pécheur, mais pécheur pardonné.
Acte extérieur et motivation intérieure
Chacun des six exemples, que Jésus présente pour illustrer cette ‘justice’ supérieure, montre qu’il vise non seulement l’action extérieure de la personne humaine, mais surtout l’intention de celle qui agit. Toute la valeur, positive ou négative de l’action extérieure, provient de l’intention qui l’a motivée.
Le premier exemple porte sur la colère et le meurtre. Sans enlever la vie corporelle au prochain, on peut le tuer de bien des manières, par exemple en l’humiliant en parole, en l’insultant, en ternissant sa réputation,…
Défendre seulement la manifestation extérieure de la colère, c’est l’équivalent de l’intervention d’un chirurgien qui se limite à enlever une tumeur maligne, mais qui laisse intacte la racine de cette tumeur. Jésus va à la racine du meurtre, c’est-à-dire la haine, qui tend à détruire son prochain et qui produit de telles actions.
Amour et sacrifice
L’amour ne se limite pas à éviter l’agressivité à l’égard du prochain. L’amour n’est pas seulement négatif, il tend à procurer le bonheur de son frère. Aussi l’amour prend l’initiative de la réconciliation. Celui qui a l’amour dans son cœur fait les premiers pas.
Il ne faut pas s’illusionner avec des sacrifices. Qu’ils soient de n’importe quelle sorte, les sacrifices sont extérieurs à la personne qui les offre et n’ont aucune valeur, s’ils ne sont pas animés de l’intérieur par la miséricorde. Cette dénonciation des sacrifices purement extérieurs reprend les diatribes des prophètes contre l’illusion d’offrir des sacrifices pour masquer son injustice.
Conclusion
La ‘justice’ des Pharisiens apparaît comme une morale extrêmement exigeante, mais limitée et fermée. Le fidèle qui a observé tous les commandements, même les plus petits, peut se déclarer satisfait de lui-même. En contraste à cette ‘justice’ fermée, Jésus propose une ‘justice’ ouverte à l’infini, appelant le croyant à toujours progresser dans l’amour, sans qu’un terme mette fin à sa générosité.
Aussi le chrétien ressent continuellement sa pauvreté face au Seigneur qu’il aime. La célébration de l’eucharistie rappelle sans cesse qu’il doit être humble : au début, il confesse ses fautes et, même juste avant de communier, il répète : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir… » Mais la parole de grâce peut le purifier et lui donner gratuitement cette dignité.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 15 Juin 2023
Jeudi de la 10ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Amos, Prophète de l'Ancien
Testament (VIIIe siècle av. J.-C.)
Sainte Crescence, Martyrisée avec les saints
Guy et Modeste sous le règne de l'empereur
Valérien (IVe siècle)
Sainte Germaine Cousin, Vierge (1579-1601).
Saint Louis-Marie Palazzolo, Prêtre, Fondateur
des Congrégations des « Frères de la
Sainte-Famille » et des « Sœurs des pauvres »
(1827-1886).
Bienheureuse Albertina Berkenbrock, Martyre
brésilienne « Maria Goretti du Brésil » (1919 - 1931).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Jeudi de la 10ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Amos, Prophète de l'Ancien
Testament (VIIIe siècle av. J.-C.)
Sainte Crescence, Martyrisée avec les saints
Guy et Modeste sous le règne de l'empereur
Valérien (IVe siècle)
Sainte Germaine Cousin, Vierge (1579-1601).
Saint Louis-Marie Palazzolo, Prêtre, Fondateur
des Congrégations des « Frères de la
Sainte-Famille » et des « Sœurs des pauvres »
(1827-1886).
Bienheureuse Albertina Berkenbrock, Martyre
brésilienne « Maria Goretti du Brésil » (1919 - 1931).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 3, 15-18.4,1.3-6… Psaume 85(84), 9ab.10.11-12.13-14… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 20-26.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Dieu a lui-même brillé dans nos cœurs pour
faire resplendir la connaissance de sa gloire »
(2 Co 3, 15 – 4, 1.3-6)
Lecture de la deuxième Lettre de saint Paul
Apôtre aux Corinthiens
Frères,
aujourd’hui encore,
quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse,
un voile couvre leur cœur.
Quand on se convertit au Seigneur,
le voile est enlevé.
Or, le Seigneur, c’est l’Esprit,
et là où l’Esprit du Seigneur est présent,
là est la liberté.
Et nous tous
qui n’avons pas de voile sur le visage,
nous reflétons la gloire du Seigneur,
et nous sommes transformés en son image
avec une gloire de plus en plus grande,
par l’action du Seigneur qui est Esprit.
C’est pourquoi, ayant reçu ce ministère par la miséricorde de Dieu,
nous ne perdons pas courage.
Et même si l’Évangile que nous annonçons reste voilé,
il n’est voilé que pour ceux qui vont à leur perte,
pour les incrédules dont l’intelligence a été aveuglée
par le dieu mauvais de ce monde ;
celui-ci les empêche de voir clairement, dans la splendeur de l’Évangile,
la gloire du Christ, lui qui est l’image de Dieu.
En effet, ce que nous proclamons,
ce n’est pas nous-mêmes ;
c’est ceci : Jésus Christ est le Seigneur ;
et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus.
Car Dieu qui a dit :
Du milieu des ténèbres brillera la lumière,
a lui-même brillé dans nos cœurs
pour faire resplendir la connaissance de sa gloire
qui rayonne sur le visage du Christ.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)
R/ La gloire du Seigneur habitera
notre terre. (cf. 84, 10b)
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.
ÉVANGILE :
« Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement » (Mt 5, 20-26)
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez- vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
La parole est vivante lorsque les actions parlent
Celui qui est rempli de l’Esprit-Saint parle diverses langues. Des diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l’humilité, la pauvreté, la patience et l’obéissance. Nous les parlons, quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres. La parole est vivante, lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent, et que les actions parlent. Nous sommes pleins de paroles et vides d’actions; à cause de cela, le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n’a pas trouvé de fruits, mais seulement des feuilles. La Loi, dit saint Gégoire, a été présentée au prédicateur pour qu’il pratique ce qu’il prêche. Il perd son temps à répandre la connaissance de la Loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions.
Mais les apôtres parlaient selon le don de l’Esprit. Heureux celui qui parle selon le don de l’Esprit, et non selon son propre sentiment. Car il y en a qui parle selon leur propre esprit, dérobent les paroles d’autrui, les proposent comme si elles étaient à eux et se les attribuent. C’est de ces gens-là et de leurs pareils que le Seigneur dit en Jérémie : Je vais m’en prendre aux prophètes, parole du Seigneur, qui se dérobent mutuellement mes paroles. Je vais m’en prendre aux prophètes, parole du Seigneur, qui mettent leur langue en mouvement pour dire : parole du Seigneur. Je vais m’en prendre aux prophètes qui ont des songes fallacieux, parole du Seigneur, qui les racontent et qui égarent mon peuple par leurs mensonges et leurs prodiges. Moi, je ne les ai ni envoyés, ni chargés de mes ordres, et ils ne sont d’aucune utilité à ce peuple, parole du Seigneur.
Parlons donc selon ce que l’Esprit Saint nous donne de dire. Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en nous sa grâce pour que nous atteignons le chiffre de la Pentecôte, cinquante, en multipliant la connaissance naturelle des cinq sens par l’observation des Dix Commandements; pour que nous soyons remplis d’un violent esprit de contrition, que nous soyons embrasés par les langues de feu de la profession de notre foi; enfin pour que, ainsi embrasés et illuminés, nous puissions dans les splendeurs des saints, voir le Dieu unique en trois Personnes.
Saint Antoine de Padoue
Homélie, 1, 226, Sanctoral franciscain, p. 140s
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Autre commentaire de ce jour.
"Tu ne commettras pas de meurtre"
Là où l'ancienne loi parlait de meurtre, Jésus parle de colère. Là où les Anciens ne retenaient que l'interdiction de tuer, Jésus atteint d'un coup la racine du mal; il nous dit, en quelque sorte: "tu maîtriseras ton agressivité". Et c'est tout un programme de conversion personnelle et de vie fraternelle que Jésus esquisse devant nous lorsqu'il nous laisse pour consigne :
"Quand tu vas présenter ton offrande à l'autel,
si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse là ton offrande devant l'autel
et va d'abord te réconcilier avec ton frère".
Tuer quelqu'un, cela ne nous arrive pas, sinon dans des cauchemars. Mais à côté du meurtre proprement dit, il y a bien des manières d'empêcher l'autre de vivre, de se mettre en travers de son bonheur ou de sa liberté, bien des manières de l'ignorer ou de le rayer des vivants qui nous intéressent.
Oui, l'agressivité est tapie quelque part à l'intime de nous-mêmes, et à certaines heures montent en nous des mouvements, des réflexes, des pulsions de haine qui ne sont pas des meurtres, certes, mais qui ont partie liée avec l'homicide, parce qu'ils tendent à éliminer l'autre de notre champ d'action, de notre affection ou de notre souvenir.
Et Jésus vise surtout les moments où cette agressivité comprimée en nous explose en colère, en mépris, en paroles d'intolérance et de rejet.
Parfois les personnes qui focalisent le plus nos ressentiments sont celles qui traversent le plus notre vie quotidienne: un compagnon ou une collègue de travail, qui réveille en nous de vieilles rivalités, le conjoint, dont on oublie la valeur pour ne plus voir que les misères, un frère ou une sœur qui a déçu dans la vie communautaire, un enfant qui semble renier ce qu'on a fait pour lui, mais aussi des parents, qui n'ont pu donner que ce qu'ils avaient reçu, ou encore des responsables qui ont mal mesuré leurs décisions.
Quand nous arrivons devant l'autel avec notre offrande, avec notre faim de Dieu, tout ce négatif qui fermente en nous nous pèse encore plus qu'à tout autre moment, parce que, dans la logique de l'Evangile, notre relation au frère authentifie notre relation à Dieu, et notre désir de nous approcher de Dieu implique la volonté de nous rendre proches du frère ou de la sœur.
Mais là plus que jamais un discernement s'impose, car, s'agissant de l'agressivité, des sentiments agressifs, il importe de ne pas tout culpabiliser, et de ne pas non plus innocenter en nous des réactions dont nous sommes responsables devant Dieu.
L'Esprit Saint, si nous l'invoquons, nous aide à dissocier en nous ce qui est misère de ce qui est péché. La misère, c'est tout ce paquet insaisissable de sentiments négatifs qui nous habitent malgré nous, qui se réveillent malgré nos effort : c'est l'agressivité qui nous agresse, et de celle-là nous pouvons faire une offrande, et l'apporter à l'autel, sur l'autel, pour que le Christ l'emporte dans sa victoire. Le péché, lui, se situe à un tout autre niveau: c'est de s'enfermer volontairement dans un sentiment agressif. Le péché, c'est de classer une fois pour toutes un homme ou une femme, de désespérer d'un enfant, de verrouiller son cœur quand l'autre cherche la paix.
Nous péchons aussi par agressivité lorsque nous refusons d'assainir le passé en le reprenant dans la miséricorde du Christ, ou lorsque nous regardons uniquement ce qu'on nous a fait ou pas fait, ce qu'on nous doit et qui n'est pas reconnu. Car nous avons toujours notre part de responsabilité, d'égoïsme, d'agressivité; nous avons toujours notre dette, et il se peut qu'effectivement notre frère ou notre sœur ait "quelque chose contre nous", comme dit Jésus, un reproche mérité qu'il nous fait, ou qu'il pourrait nous faire.
C'est là qu'une démarche de réconciliation devient urgente, et Jésus nous en donne la force, spécialement dans cette Eucharistie qui est le sacrement de l'unité, de l'amour retrouvé.
Frères et sœurs, nous voilà devant l'autel, avec l'offrande de notre vie. Déposons-la, et hâtons-nous, par le cœur, là où Jésus nous envoie pardonner.
Il nous donnera sa joie en échange.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement »
Les mots « loi, précepte, obligation » ne sont guère populaires de nos jours. Ils provoquent une réaction de défense, parce que nous avons l’impression qu’ils expriment des contraintes ou même qu’ils attaquent notre liberté.
Pourquoi donc la Loi occupait-elle une telle importance dans les préoccupations de l’élite et du peuple, au temps de Jésus ? Parce qu’elle manifestait la volonté de Dieu et qu’elle protégeait les Juifs contre l’idolâtrie du monde païen qui les entourait.
Cette Loi était-elle une contrainte ou bien une manifestation de bienveillance du Seigneur ? Tout dépend de l’image qu’on se fait du Dieu en qui nous croyons : soit un Maître dominateur, qui surveille et qui punit; ou bien, un Père qui regarde sans cesse les siens avec amour ? Si nous vivons sous le regard aimant de Dieu, la Loi exprime sa volonté pour éclairer la voie de la vie et du bonheur. Sans jamais nous brimer, il nous laisse libres de l’accepter ou de la refuser.
La ‘justice’, dont parle Jésus, désigne la conduite du croyant en accord avec la volonté de Dieu exprimée dans la Loi. L’ensemble de ces lignes de conduite constitue le nouveau programme de Jésus, comparé à celui de Moïse, tel que les rabbins l’enseignaient. « On vous a dit (aux assemblées de la synagogue), mais, moi, je vous dis. »
La justice des Pharisiens et celle de Jésus
La ‘justice’ des Pharisiens, leur morale, était austère et se conformait à une série de 613 commandements, provenant de la Loi écrite et de la tradition. Cette multiplication des commandements visait à protéger le peuple élu contre les influences païennes autour de lui. Même si cet ensemble de prescriptions était pesant, il était possible de les observer, car elles concernaient la conduite extérieure des fidèles et elles étaient donc mesurables.
La ‘justice’ que proclame Jésus ne consiste pas en une nouvelle série de lois. Jésus réduit toutes les lois à une seule, celle d’aimer. Or l’amour parfait est un idéal qui devient une utopie. Il n’est pas mesurable, car il ne pourra jamais être atteint. En conséquence, le chrétien ne peut accomplir cette loi et a toujours conscience d’être pécheur, n’ayant jamais rempli cette loi de l’amour. Il demeure sans cesse dépendant de la miséricorde de Dieu. Il est donc toujours pécheur, mais pécheur pardonné.
Acte extérieur et motivation intérieure
Chacun des six exemples, que Jésus présente pour illustrer cette ‘justice’ supérieure, montre qu’il vise non seulement l’action extérieure de la personne humaine, mais surtout l’intention de celle qui agit. Toute la valeur, positive ou négative de l’action extérieure, provient de l’intention qui l’a motivée.
Le premier exemple porte sur la colère et le meurtre. Sans enlever la vie corporelle au prochain, on peut le tuer de bien des manières, par exemple en l’humiliant en parole, en l’insultant, en ternissant sa réputation,…
Défendre seulement la manifestation extérieure de la colère, c’est l’équivalent de l’intervention d’un chirurgien qui se limite à enlever une tumeur maligne, mais qui laisse intacte la racine de cette tumeur. Jésus va à la racine du meurtre, c’est-à-dire la haine, qui tend à détruire son prochain et qui produit de telles actions.
Amour et sacrifice
L’amour ne se limite pas à éviter l’agressivité à l’égard du prochain. L’amour n’est pas seulement négatif, il tend à procurer le bonheur de son frère. Aussi l’amour prend l’initiative de la réconciliation. Celui qui a l’amour dans son cœur fait les premiers pas.
Il ne faut pas s’illusionner avec des sacrifices. Qu’ils soient de n’importe quelle sorte, les sacrifices sont extérieurs à la personne qui les offre et n’ont aucune valeur, s’ils ne sont pas animés de l’intérieur par la miséricorde. Cette dénonciation des sacrifices purement extérieurs reprend les diatribes des prophètes contre l’illusion d’offrir des sacrifices pour masquer son injustice.
Conclusion
La ‘justice’ des Pharisiens apparaît comme une morale extrêmement exigeante, mais limitée et fermée. Le fidèle qui a observé tous les commandements, même les plus petits, peut se déclarer satisfait de lui-même. En contraste à cette ‘justice’ fermée, Jésus propose une ‘justice’ ouverte à l’infini, appelant le croyant à toujours progresser dans l’amour, sans qu’un terme mette fin à sa générosité.
Aussi le chrétien ressent continuellement sa pauvreté face au Seigneur qu’il aime. La célébration de l’eucharistie rappelle sans cesse qu’il doit être humble : au début, il confesse ses fautes et, même juste avant de communier, il répète : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir… » Mais la parole de grâce peut le purifier et lui donner gratuitement cette dignité.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« En réalité, ce qui est le plus juste et le plus approprié, c’est que la créature imite son Créateur, qui a établi la réparation et sanctification des croyants dans le pardon des péchés, nous convertissant ainsi d’inculpés en innocents et que l’abolition du péché en nous soit l’origine des vertus » (saint Léon le Grand)
« Nous devons apprendre la capacité de faire pénitence, de nous laisser transformer ; d’aller à la rencontre de l’autre et de demander à Dieu de nous donner le courage et la force pour ce renouveau. Dans notre monde actuel, nous devons redécouvrir le sacrement de Pénitence et la Réconciliation » (Benoît XVI)
« Jésus a repris les dix commandements, mais il a manifesté la force de l’Esprit à l’œuvre dans leur lettre. Il a prêché la "justice qui surpasse celle des scribes et des pharisiens" (Mt 5, 20) aussi bien que celle des païens. Il a déployé toutes les exigences des commandements (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.054)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Comme à son habitude, Matthieu a regroupé trois paroles différentes de Jésus, parce qu’elles s’éclairent l’une l’autre, et que les trois nous apportent un message d’espérance.
Nous entendons d’abord un cri de jubilation de Jésus, qui est en même temps une louange à son Père, exprimée dans le langage des psalmistes : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre ! »
Ce qui provoque cette admiration et cet étonnement joyeux de Jésus, c’est tout simplement la pédagogie mise en œuvre par le Père pour le salut des hommes : « Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les as révélées aux tout-petits. »
De plus en plus, durant son ministère public, Jésus avait rencontré le refus d’une partie de son peuple. Les moins ouverts à son message sont les scribes, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s’imaginent posséder une fois pour toutes la vérité et n’avoir plus besoin de la chercher avec les autres. Les petits, au contraire, les pauvres en Esprit, acceptent de bon cœur de s’ouvrir à l’espérance que Jésus leur apporte.
Certes, Jésus ne se réjouissait pas de cette fronde des gens instruits - car il les voulait aussi pour le Royaume – mais il laisse éclater sa joie de voir les humbles se laisser faire si facilement par Dieu et se rallier si vite à son dessein d’amour.
Cette simplicité du cœur n’est pas le fruit d’une culture qui serait l’apanage des riches ; c’est une richesse de l’esprit et une clarté du regard qu’aucune science ne peut transmettre, si ce n’est la « science d’amour », comme disait la petite Thérèse. La vie authentique, la vie selon l’Évangile, est à base de fidélité et de grandeur d’âme, et elle ne se trouve pas immédiatement au bout de la recherche des hommes, mais suppose une victoire de chacun sur ses mensonges.
On constate, entre les chrétiens, divers niveaux de culture, et c’est normal ; mais il n’y a qu’un seul salut, et ce salut, qui vient par la foi au Christ vivant, ne dépend pas de ce qu’un homme a trouvé dans les livres, mais de ce qu’il inscrit, jour après jour, dans le livre de sa vie, ce livre que Dieu seul peut ouvrir ou fermer.
Au fond, quel que soit le degré de notre culture, quels que soient le brillant ou l’obscurité de notre situation, que l’on soit bureaucrate ou cantonnier, ingénieur ou conducteur d’autobus, que l’on soit cantatrice ou mère de famille, la vie, la vie réelle, quotidienne, est faite de petites choses, et une existence chrétienne pèse, en définitive, son poids d’amour, uniquement son poids de charité.
Oui, tel a été, et tel est encore le bon plaisir du Père : que les plus humbles gardent toutes leurs chances face au Règne de Dieu qui vient sur terre. Certes, Jésus ne déprécie pas la science, et il a su discuter sans complexe avec les hommes les plus fins de Jérusalem ; Jésus ne donne pas de prime à la paresse intellectuelle ni à l’étroitesse d’esprit, et après sa résurrection, il a suscité comme treizième Apôtre un saint Paul, bilingue parfait, théologien de haut vol, un homme préparé par une longue recherche à unir la culture juive et la culture grecque. Mais aux yeux du Christ la culture, tout comme la technique et le savoir-faire, doit se mettre au service d’une réponse de foi, doit devenir le service d’un croyant qui aime.
À chaque époque, et tout spécialement à la nôtre, la communauté de Jésus doit se défendre contre la tentation des nouveaux scribes. Jamais la recherche n’a été plus urgente dans l’Église, recherche biblique, recherche théologique, recherche pastorale et missionnaire ; car il nous faut dire aujourd’hui notre foi et rendre raison de l’espérance qui est en nous. Mais nous ne sommes pas propriétaires de la Révélation, nous n’en sommes pas les maîtres, et nous ne pouvons pas repartir à zéro, à partir de nos évidences d’aujourd’hui, en effaçant l’œuvre de Dieu, l’initiative et la Parole de Dieu, le droit de Dieu à être adoré et servi en silence.
Ce Jésus même, dont si facilement, si légèrement, nous nous réclamons, il nous faut apprendre, humblement, à le connaître, car nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et c’est le Père qui révèle son Fils en nous, or il nous le révèle comme le Serviteur qui a souffert, comme un Messie crucifié puis glorifié. Voilà l’Évangile que personne jamais ne pourra récrire.
Personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous ne pouvons regarder le Père qu’avec les yeux du Fils ; nous ne pouvons parler au Père qu’avec les paroles révélées par le Fils.
Et ce regard qui touche Dieu, ces paroles qui rejoignent Dieu, Jésus, lui aussi, ne les enseigne qu’aux humbles, aux hommes de bonne volonté qui ne jouent pas au plus fort avec Dieu, à tous ceux qui acceptent de se mettre à son école.
C’est une école exigeante que celle du Christ ; car il ne libère pas l’homme de toute obligation morale : il exige plus, mais autrement. Il pose, lui aussi, un joug sur nos épaules, mais en nous soumettant à sa loi renouvelée, il nous donne en même temps la joie du Royaume, l’allégresse de ceux qui se savent aimer et pardonnés.
Le joug du Seigneur, ne blesse pas, même quand il y a un seul joug pour deux ; le fardeau du Seigneur, semble léger, parce qu’il nous libère progressivement du poids de notre égoïsme et de notre agressivité.
Nous passons notre vie à courir après le repos, après la stabilité, après des circonstances favorables où nous pourrons enfin servir, enfin aimer. Pourquoi ne pas entrer aujourd’hui dans le repos de Jésus, dans le paradoxe de l’humilité, de la douceur et de la croix ?
Le Maître est là, il nous attend. Retournons à l’école.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Considère attentivement, toi qui as été racheté, quel est celui qui, pour toi, est suspendu à la Croix, quelle est sa grandeur, quelle est sa sainteté, lui dont la mort rend la vie à ceux qui sont morts, lui dont le trépas met en deuil le ciel et la terre, et fait se briser les pierres les plus dures.
Pour que, du côté du Christ endormi sur la Croix, surgisse l'Église, et pour que soit accomplie la parole de l'Écriture : Ils contempleront celui qu'ils ont transpercé, la sagesse divine a bien voulu que la lance d'un soldat ouvre et transperce ce côté. Il en sortit du sang et de l'eau, et c'était le prix de notre salut qui s'écoulait ainsi. Jailli de sa source, c'est-à-dire du plus profond du cœur du Christ, il donne aux sacrements de l'Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et, à ceux qui ont déjà en eux la vie du Christ, il donne à boire de cette eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle.
Debout ! toi qui es aimé du Christ, sois donc comme la colombe qui fait son nid sur le bord de l'abîme. Et là, comme l'oiseau qui a trouvé un nid, ne te relâche pas de ta vigilance ; là, comme la tourterelle, viens cacher les enfants de ton amour chaste, et de cette plaie approche tes lèvres pour puiser de l'eau à la source du Sauveur. C'est là qu'on trouve la source qui jaillissait au milieu du Paradis et qui, se partageant en quatre bras puis répandue dans les cœurs aimants, arrose et féconde la terre tout entière.
À cette source de vie et de lumière, accours donc, animé d'un brûlant désir, qui que tu sois, toi qui es donné à Dieu, et de toute ta force, du plus profond de ton cœur, crie vers lui : Ô beauté ineffable du Dieu très-haut, éclat très pur de l'éternelle lumière, vie qui communique la vie à tous les vivants, lumière qui donne son éclat à toute lumière, toi qui conserves dans leur immuable splendeur et leur diversité les astres qui brillent, depuis la première aurore, devant le trône de ta divinité !
Ô jaillissement éternel et inaccessible, plein de lumière et de douceur, de cette source cachée à tous les regards humains ! profondeur sans fond, hauteur sans limite, grandeur incommensurable et pureté inviolable !
C'est de toi que coule ce fleuve qui réjouit la cité de Dieu et c'est grâce à toi qu'aux accents des acclamations et des actions de grâce, nous pouvons te chanter le cantique de louange, car nous pouvons témoigner, par expérience, qu'en toi est la source de la vie, et que par ta lumière, nous verrons la lumière.
L'ARBRE DE VIE, PAR SAINT BONAVENTURE
Paroisse Saint Michel Garicoïts du Labourd
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Autre commentaire de ce jour.
Dans la première partie (11,25-27), le Christ adresse une prière de louange au Père. L’objet de la louange est le bon vouloir du Père, c’est-à-dire son œuvre et son action. Ce que le Père fait est de révéler aux petits le mystère du Royaume. Le Christ, lui, est le Fils qui seul a la connaissance véritable du Père. C’est par lui seul que se fait la révélation du Père.
La deuxième partie (11,28-30) est une invitation à ceux qui peinent sous le poids du fardeau :
“Venez à moi et je vous procurerai le repos.”
Première partie : Dans cette prière, le Christ révèle son intimité avec le Père.
Le Père.
Le mot Père commence la prière et revient à la fin. C’est probablement le mot Abba, un terme d’intimité qui a frappé les disciples puisque Marc l’emploie dans la prière de l’agonie pour un auditoire qui ne connaît pas l’araméen (Marc 14,36) et, avant lui, Paul l’emploie dans l’épître aux Galates et plus tard dans l’épître aux Romains, comme expression de la relation exceptionnelle que crée l’Esprit dans les disciples. C’est un terme de familiarité et d’intimité que personne, avant Jésus, n’aurait osé employer en s’adressant à Dieu.
Le mystère caché.
Ce qui était caché pour les sages et les savants, les experts comme les scribes et les docteurs de la Loi, a été révélé aux petits, ce qui désigne ordinairement les disciples, à qui Jésus dira :
A vous il a été donné de connaître le mystère du Royaume des cieux. (Matthieu 13,11)
En d’autres mots, les gens simples ont vu en Jésus le révélateur de Dieu. Ils ont été capables de se mettre à l’écoute de sa parole et de reconnaître dans ses gestes la présence de Dieu. C’est cela l’oeuvre du Père, son bon vouloir.
Le révélateur de Dieu.
Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils. Cette connaissance unique du Père révèle deux choses. Elle révèle d’abord la conscience claire que Jésus avait de sa filiation divine. Relié à cette filiation divine, découle le fait qu’il est le révélateur unique du Père. C’est seulement par lui qu’on a accès au Père.
Deuxième partie.
Le joug de la Loi est une expression connue dans l’Ancien Testament pour exprimer l’obligation de la Loi. La figure n’est pas nécessairement péjorative. Il suffit de relire l’Éloge de la Loi que fait le psaume 119 qui parle des commandements comme d’une source de délices (verset 47), ou comme une expression de l’amour de Dieu :
De ton amour, Yahvé, la terre est pleine,
apprends-moi tes volontés. (verset 64)
ou comme encore d’une expression de la sollicitude de Dieu :
Une lampe sur mes pas, ta parole,
une lumière sur ma route. (verset 105)
Mais quand Jésus parle d’un fardeau qui accable, il vise d’abord le fardeau imposé par les interprétations des Pharisiens qui font de la Loi une question d’exactitude méticuleuse et de comptabilité minutieuse à assurer à tout prix. C’est ce qu’illustreront les épisodes qui suivent notre texte.
Le joug que Jésus offre évoque l’engagement dans la Nouvelle Alliance, l’entrée dans le Royaume. Il n’est pas un joug de domination puisqu’il ajoute :
Car je suis doux et humble de coeur,
ce qui est la définition des Pauvres ou des Petits de Yahvé dans l’Ancien Testament.
Mais le fardeau peut avoir un sens plus général : le fardeau de la misère humaine. Un peu plus tôt, Matthieu disait de Jésus qui venait de parcourir villes et villages :
A la vue des foules, il en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n’ont pas de pasteur. (Matthieu 9,36)
Le joug qui est le sien est donc une réponse à cette misère et un appel à venir recevoir la Vie.
Père Jean Gobeil S.J.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
- Hymne au Sacré Coeur de St Bonaventure (13ème siècle):
- par HARPA DEI
Cœur, arche qui contient la loi,
non de l'ancienne servitude,
mais du pardon et de la grâce
de la miséricorde aussi.
Cœur, sanctuaire immaculé
de la nouvelle alliance,
temple plus saint que l'ancien temple,
voile préférable à l'ancien.
Ton amour a voulu que tu fusses blessé
Par un coup visible,
Pour que d’un amour invisible
Nous vénérions les blessures.
A celui qui nous aime qui ne rendrait son amour ?
Quel racheté ne le chérirait pas
Et dans ce Cœur ne se choisirait pas
Une demeure éternelle.
Louange au Père & au Fils,
Ainsi qu’au Saint-Esprit,
Puissance, gloire
Et règne dans tous les siècles.
Amen.
Eucharistie du Vendredi 16 Juin 2023
Solennité de la Fête du Sacré-Cœur de Jésus
Sainte Lutgarde, Moniale Cistercienne
à Aywiers (+ 1246).
Saint Tykhon de Kalouga (Saint Orthodoxe),
Higoumène (+ 1492).
Saint Jean-François Régis, Jésuite - Apôtre
du Vivarais (1597-1640)
Bienheureux Antoine-Constant Auriel
Prêtre et martyr de la Révolution
française (+ 1794)
Saints Dominique Nguyen et ses compagnons
Martyrs au Tonkin (+ 1862)
Bienheureuse Maria Theresia Scherer, Vierge
Cofondatrice des « Sœurs de Charité de la
Sainte-Croix » (1825-1888).
Dédicace de la Basilique de Notre Dame de Paris
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Solennité de la Fête du Sacré-Cœur de Jésus
Sainte Lutgarde, Moniale Cistercienne
à Aywiers (+ 1246).
Saint Tykhon de Kalouga (Saint Orthodoxe),
Higoumène (+ 1492).
Saint Jean-François Régis, Jésuite - Apôtre
du Vivarais (1597-1640)
Bienheureux Antoine-Constant Auriel
Prêtre et martyr de la Révolution
française (+ 1794)
Saints Dominique Nguyen et ses compagnons
Martyrs au Tonkin (+ 1862)
Bienheureuse Maria Theresia Scherer, Vierge
Cofondatrice des « Sœurs de Charité de la
Sainte-Croix » (1825-1888).
Dédicace de la Basilique de Notre Dame de Paris
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre du Deutéronome 7, 6-11… Psaume 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.10… Première lettre de saint Jean 4, 7-16… Lauda Sion (St Thomas d’Aquin)… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 25-30:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Si le Seigneur vous a choisis, c’est par
amour pour vous » (Dt 7, 6-11)
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple :
« Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu :
c’est toi qu’il a choisi pour être son peuple,
son domaine particulier parmi tous les peuples de la terre.
Si le Seigneur s’est attaché à vous, s’il vous a choisis,
ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples,
car vous êtes le plus petit de tous.
C’est par amour pour vous,
et pour tenir le serment fait à vos pères,
que le Seigneur vous a fait sortir par la force de sa main,
et vous a rachetés de la maison d’esclavage
et de la main de Pharaon, roi d’Égypte.
Tu sauras donc que c’est le Seigneur ton Dieu qui est Dieu,
le Dieu vrai qui garde son Alliance et sa fidélité
pour mille générations
à ceux qui l’aiment et gardent ses commandements.
Mais il riposte à ses adversaires en les faisant périr,
et sa riposte est immédiate.
Tu garderas donc le commandement, les décrets et les ordonnances
que je te prescris aujourd’hui de mettre en pratique. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.10)
R/ L’amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujours à toujours. (Ps 102, 17ab)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
Il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu nous a aimés » (1 Jn 4, 7-16)
Lecture de la première lettre de de saint Jean
Bien-aimés,
aimons-nous les uns les autres,
puisque l’amour vient de Dieu.
Celui qui aime est né de Dieu
et connaît Dieu.
Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est amour.
Voici comment l’amour de Dieu
s’est manifesté parmi nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde
pour que nous vivions par lui.
Voici en quoi consiste l’amour :
ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu,
mais c’est lui qui nous a aimés,
et il a envoyé son Fils
en sacrifice de pardon pour nos péchés.
Bien-aimés,
puisque Dieu nous a tellement aimés,
nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
Dieu, personne ne l’a jamais vu.
Mais si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous,
et, en nous, son amour atteint la perfection.
Voici comment nous reconnaissons
que nous demeurons en lui
et lui en nous :
il nous a donné part à son Esprit.
Quant à nous, nous avons vu et nous attestons
que le Père a envoyé son Fils
comme Sauveur du monde.
Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu,
Dieu demeure en lui,
et lui en Dieu.
Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous,
et nous y avons cru.
Dieu est amour :
qui demeure dans l’amour demeure en Dieu,
et Dieu demeure en lui.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Je suis doux et humble de cœur »
(Mt 11, 25-30)
Alléluia. Alléluia.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (Mt 11, 29ab)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Commentaire de ce jour.
Tu l'as révélé aux petits
Comme à son habitude, Matthieu a regroupé trois paroles différentes de Jésus, parce qu’elles s’éclairent l’une l’autre, et que les trois nous apportent un message d’espérance.
Nous entendons d’abord un cri de jubilation de Jésus, qui est en même temps une louange à son Père, exprimée dans le langage des psalmistes : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre ! »
Ce qui provoque cette admiration et cet étonnement joyeux de Jésus, c’est tout simplement la pédagogie mise en œuvre par le Père pour le salut des hommes : « Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les as révélées aux tout-petits. »
De plus en plus, durant son ministère public, Jésus avait rencontré le refus d’une partie de son peuple. Les moins ouverts à son message sont les scribes, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s’imaginent posséder une fois pour toutes la vérité et n’avoir plus besoin de la chercher avec les autres. Les petits, au contraire, les pauvres en Esprit, acceptent de bon cœur de s’ouvrir à l’espérance que Jésus leur apporte.
Certes, Jésus ne se réjouissait pas de cette fronde des gens instruits - car il les voulait aussi pour le Royaume – mais il laisse éclater sa joie de voir les humbles se laisser faire si facilement par Dieu et se rallier si vite à son dessein d’amour.
Cette simplicité du cœur n’est pas le fruit d’une culture qui serait l’apanage des riches ; c’est une richesse de l’esprit et une clarté du regard qu’aucune science ne peut transmettre, si ce n’est la « science d’amour », comme disait la petite Thérèse. La vie authentique, la vie selon l’Évangile, est à base de fidélité et de grandeur d’âme, et elle ne se trouve pas immédiatement au bout de la recherche des hommes, mais suppose une victoire de chacun sur ses mensonges.
On constate, entre les chrétiens, divers niveaux de culture, et c’est normal ; mais il n’y a qu’un seul salut, et ce salut, qui vient par la foi au Christ vivant, ne dépend pas de ce qu’un homme a trouvé dans les livres, mais de ce qu’il inscrit, jour après jour, dans le livre de sa vie, ce livre que Dieu seul peut ouvrir ou fermer.
Au fond, quel que soit le degré de notre culture, quels que soient le brillant ou l’obscurité de notre situation, que l’on soit bureaucrate ou cantonnier, ingénieur ou conducteur d’autobus, que l’on soit cantatrice ou mère de famille, la vie, la vie réelle, quotidienne, est faite de petites choses, et une existence chrétienne pèse, en définitive, son poids d’amour, uniquement son poids de charité.
Oui, tel a été, et tel est encore le bon plaisir du Père : que les plus humbles gardent toutes leurs chances face au Règne de Dieu qui vient sur terre. Certes, Jésus ne déprécie pas la science, et il a su discuter sans complexe avec les hommes les plus fins de Jérusalem ; Jésus ne donne pas de prime à la paresse intellectuelle ni à l’étroitesse d’esprit, et après sa résurrection, il a suscité comme treizième Apôtre un saint Paul, bilingue parfait, théologien de haut vol, un homme préparé par une longue recherche à unir la culture juive et la culture grecque. Mais aux yeux du Christ la culture, tout comme la technique et le savoir-faire, doit se mettre au service d’une réponse de foi, doit devenir le service d’un croyant qui aime.
À chaque époque, et tout spécialement à la nôtre, la communauté de Jésus doit se défendre contre la tentation des nouveaux scribes. Jamais la recherche n’a été plus urgente dans l’Église, recherche biblique, recherche théologique, recherche pastorale et missionnaire ; car il nous faut dire aujourd’hui notre foi et rendre raison de l’espérance qui est en nous. Mais nous ne sommes pas propriétaires de la Révélation, nous n’en sommes pas les maîtres, et nous ne pouvons pas repartir à zéro, à partir de nos évidences d’aujourd’hui, en effaçant l’œuvre de Dieu, l’initiative et la Parole de Dieu, le droit de Dieu à être adoré et servi en silence.
Ce Jésus même, dont si facilement, si légèrement, nous nous réclamons, il nous faut apprendre, humblement, à le connaître, car nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et c’est le Père qui révèle son Fils en nous, or il nous le révèle comme le Serviteur qui a souffert, comme un Messie crucifié puis glorifié. Voilà l’Évangile que personne jamais ne pourra récrire.
Personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous ne pouvons regarder le Père qu’avec les yeux du Fils ; nous ne pouvons parler au Père qu’avec les paroles révélées par le Fils.
Et ce regard qui touche Dieu, ces paroles qui rejoignent Dieu, Jésus, lui aussi, ne les enseigne qu’aux humbles, aux hommes de bonne volonté qui ne jouent pas au plus fort avec Dieu, à tous ceux qui acceptent de se mettre à son école.
C’est une école exigeante que celle du Christ ; car il ne libère pas l’homme de toute obligation morale : il exige plus, mais autrement. Il pose, lui aussi, un joug sur nos épaules, mais en nous soumettant à sa loi renouvelée, il nous donne en même temps la joie du Royaume, l’allégresse de ceux qui se savent aimer et pardonnés.
Le joug du Seigneur, ne blesse pas, même quand il y a un seul joug pour deux ; le fardeau du Seigneur, semble léger, parce qu’il nous libère progressivement du poids de notre égoïsme et de notre agressivité.
Nous passons notre vie à courir après le repos, après la stabilité, après des circonstances favorables où nous pourrons enfin servir, enfin aimer. Pourquoi ne pas entrer aujourd’hui dans le repos de Jésus, dans le paradoxe de l’humilité, de la douceur et de la croix ?
Le Maître est là, il nous attend. Retournons à l’école.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« En toi est la source de vie »
Considère attentivement, toi qui as été racheté, quel est celui qui, pour toi, est suspendu à la Croix, quelle est sa grandeur, quelle est sa sainteté, lui dont la mort rend la vie à ceux qui sont morts, lui dont le trépas met en deuil le ciel et la terre, et fait se briser les pierres les plus dures.
Pour que, du côté du Christ endormi sur la Croix, surgisse l'Église, et pour que soit accomplie la parole de l'Écriture : Ils contempleront celui qu'ils ont transpercé, la sagesse divine a bien voulu que la lance d'un soldat ouvre et transperce ce côté. Il en sortit du sang et de l'eau, et c'était le prix de notre salut qui s'écoulait ainsi. Jailli de sa source, c'est-à-dire du plus profond du cœur du Christ, il donne aux sacrements de l'Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et, à ceux qui ont déjà en eux la vie du Christ, il donne à boire de cette eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle.
Debout ! toi qui es aimé du Christ, sois donc comme la colombe qui fait son nid sur le bord de l'abîme. Et là, comme l'oiseau qui a trouvé un nid, ne te relâche pas de ta vigilance ; là, comme la tourterelle, viens cacher les enfants de ton amour chaste, et de cette plaie approche tes lèvres pour puiser de l'eau à la source du Sauveur. C'est là qu'on trouve la source qui jaillissait au milieu du Paradis et qui, se partageant en quatre bras puis répandue dans les cœurs aimants, arrose et féconde la terre tout entière.
À cette source de vie et de lumière, accours donc, animé d'un brûlant désir, qui que tu sois, toi qui es donné à Dieu, et de toute ta force, du plus profond de ton cœur, crie vers lui : Ô beauté ineffable du Dieu très-haut, éclat très pur de l'éternelle lumière, vie qui communique la vie à tous les vivants, lumière qui donne son éclat à toute lumière, toi qui conserves dans leur immuable splendeur et leur diversité les astres qui brillent, depuis la première aurore, devant le trône de ta divinité !
Ô jaillissement éternel et inaccessible, plein de lumière et de douceur, de cette source cachée à tous les regards humains ! profondeur sans fond, hauteur sans limite, grandeur incommensurable et pureté inviolable !
C'est de toi que coule ce fleuve qui réjouit la cité de Dieu et c'est grâce à toi qu'aux accents des acclamations et des actions de grâce, nous pouvons te chanter le cantique de louange, car nous pouvons témoigner, par expérience, qu'en toi est la source de la vie, et que par ta lumière, nous verrons la lumière.
L'ARBRE DE VIE, PAR SAINT BONAVENTURE
Paroisse Saint Michel Garicoïts du Labourd
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Autre commentaire de ce jour.
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Dans la première partie (11,25-27), le Christ adresse une prière de louange au Père. L’objet de la louange est le bon vouloir du Père, c’est-à-dire son œuvre et son action. Ce que le Père fait est de révéler aux petits le mystère du Royaume. Le Christ, lui, est le Fils qui seul a la connaissance véritable du Père. C’est par lui seul que se fait la révélation du Père.
La deuxième partie (11,28-30) est une invitation à ceux qui peinent sous le poids du fardeau :
“Venez à moi et je vous procurerai le repos.”
Première partie : Dans cette prière, le Christ révèle son intimité avec le Père.
Le Père.
Le mot Père commence la prière et revient à la fin. C’est probablement le mot Abba, un terme d’intimité qui a frappé les disciples puisque Marc l’emploie dans la prière de l’agonie pour un auditoire qui ne connaît pas l’araméen (Marc 14,36) et, avant lui, Paul l’emploie dans l’épître aux Galates et plus tard dans l’épître aux Romains, comme expression de la relation exceptionnelle que crée l’Esprit dans les disciples. C’est un terme de familiarité et d’intimité que personne, avant Jésus, n’aurait osé employer en s’adressant à Dieu.
Le mystère caché.
Ce qui était caché pour les sages et les savants, les experts comme les scribes et les docteurs de la Loi, a été révélé aux petits, ce qui désigne ordinairement les disciples, à qui Jésus dira :
A vous il a été donné de connaître le mystère du Royaume des cieux. (Matthieu 13,11)
En d’autres mots, les gens simples ont vu en Jésus le révélateur de Dieu. Ils ont été capables de se mettre à l’écoute de sa parole et de reconnaître dans ses gestes la présence de Dieu. C’est cela l’oeuvre du Père, son bon vouloir.
Le révélateur de Dieu.
Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils. Cette connaissance unique du Père révèle deux choses. Elle révèle d’abord la conscience claire que Jésus avait de sa filiation divine. Relié à cette filiation divine, découle le fait qu’il est le révélateur unique du Père. C’est seulement par lui qu’on a accès au Père.
Deuxième partie.
Le joug de la Loi est une expression connue dans l’Ancien Testament pour exprimer l’obligation de la Loi. La figure n’est pas nécessairement péjorative. Il suffit de relire l’Éloge de la Loi que fait le psaume 119 qui parle des commandements comme d’une source de délices (verset 47), ou comme une expression de l’amour de Dieu :
De ton amour, Yahvé, la terre est pleine,
apprends-moi tes volontés. (verset 64)
ou comme encore d’une expression de la sollicitude de Dieu :
Une lampe sur mes pas, ta parole,
une lumière sur ma route. (verset 105)
Mais quand Jésus parle d’un fardeau qui accable, il vise d’abord le fardeau imposé par les interprétations des Pharisiens qui font de la Loi une question d’exactitude méticuleuse et de comptabilité minutieuse à assurer à tout prix. C’est ce qu’illustreront les épisodes qui suivent notre texte.
Le joug que Jésus offre évoque l’engagement dans la Nouvelle Alliance, l’entrée dans le Royaume. Il n’est pas un joug de domination puisqu’il ajoute :
Car je suis doux et humble de coeur,
ce qui est la définition des Pauvres ou des Petits de Yahvé dans l’Ancien Testament.
Mais le fardeau peut avoir un sens plus général : le fardeau de la misère humaine. Un peu plus tôt, Matthieu disait de Jésus qui venait de parcourir villes et villages :
A la vue des foules, il en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n’ont pas de pasteur. (Matthieu 9,36)
Le joug qui est le sien est donc une réponse à cette misère et un appel à venir recevoir la Vie.
Père Jean Gobeil S.J.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Le Seigneur crucifié est un témoignage inégalable d’amour patient et d’humble douceur » (Saint Jean-Paul II)
« Ce n’est qu’en contemplant l’humanité souffrante de Jésus que nous pouvons devenir doux, humbles, tendres comme Lui. Il n’y a pas d’autre chemin » (François)
« […] Le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut, "est considéré comme le signe et le symbole éminent de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au père éternel et à tous les hommes sans exception" » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 478)
DE JÉSUS, Ô COEUR DIVIN " frameborder="0">
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 17 Juin 2023
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête du
Cœur Immaculé de Marie.
Saint Hervé, Ermite et Abbé
en Bretagne (+ 568).
Saint Nectan, Ermite et Martyr dans le
Devon (5ème s.).
Saint Rainier, pèlerin pour Le Christ,
Prédicateur laïc (+ 1160).
Saint Pierre Da, Martyr au Vietnam (+ 1862)
Bienheureux Pierre Gambacorta, Fondateur
des Hiéronymites (+ 1435)
Bienheureux Philippe Papon, Prêtre et martyr
de la Révolution française (+ 1794)
Bienheureux Marie-Joseph Cassant, Prêtre et
Moine Cistercien (1878-1903).
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Textes de la messe du jour
« Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements » (Lc 2, 41-51)
Commentaire de ce jour.
De ce récit, si émouvant et si humain, retenons la dernière phrase, qui nous dit tant de choses sur la vie spirituelle de la Vierge Marie.
Déjà dans le récit de Noël, après la visite nocturne des bergers, nous lisions : « Marie, elle, conservait avec soin toutes ces choses [ou : toutes ces paroles], les méditant dans son cœur ». La même phrase revient ici, mais légèrement modifiée : « Sa mère gardait toutes les choses dans son cœur ». Toutes les choses, donc pas seulement les derniers événements de Jérusalem, mais aussi l’attitude constante de Jésus à Nazareth : « Il leur était soumis ». La disparition de Jésus dans la ville sainte a dû, bien sûr, beaucoup frapper Marie ; mais de toute façon, c’était son habitude de tout garder dans son cœur.
Pourquoi ? Si l’on veut répondre à cette question, il faut s’interroger sur le sens de l’expression : « garder dans son cœur ». On croirait volontiers qu’elle est fréquente dans la Bible ; mais pas du tout : on ne la retrouve que deux fois, dont une, particulièrement éclairante, en Gn 37, 11. Le parallèle est d’autant plus intéressant qu’il s’agit, là encore, d’un jeune.
Le jeune, c’est Joseph, le douzième fils, que Jacob aimait plus que les autres parce qu’il était « le fils de sa vieillesse ». Or voilà que le jeune Joseph commence à avoir des songes, qu’il raconte, innocemment, à ses frères. Entre autres celui-ci : « J’ai encore fait un rêve : il me paraissait que le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi ». Il rapporte cela à son père et à ses aînés, mais son père le gronde, et lui dit : « En voilà un rêve que tu as fait ! Allons-nous donc, moi, ta mère et tes frères, venir nous prosterner à terre devant toi ? »
Ses frères furent jaloux, mais son père « gardait les choses dans son cœur ».
Jacob - sans le dire, en bon éducateur - a été impressionné, et il garde le souvenir en réserve dans son cœur, jusqu’au moment où Dieu, dans sa providence, lui donnera le sens de l’incident.
Des années vont passer. Joseph, vendu par ses frères, deviendra le grand vizir du pharaon. Et quand ses frères, lors d’une famine, descendront en Égypte pour acheter du blé, ils se présenteront devant Joseph, sans le reconnaître, et « se prosterneront devant lui, la face contre terre ». De la même manière, si Marie garde des événements dans son cœur, c’est en attendant que Dieu en dévoile le sens. Elle a vécu quatre journées atroces, à la recherche de son fils, avec Joseph tout aussi angoissé ; et quand elle l’a retrouvé, les paroles qu’il a dites ne pouvaient pas lui faire plus mal : « Pourquoi me cherchiez-vous ? », ce qui revient à dire : « Je l’ai fait exprès ; non pas pour vous faire de la peine, mais parce que je viens d’avoir douze ans, que je suis maintenant responsable de moi-même selon la Loi. Il est normal que je sois dans la maison de mon Père, dans ce temple de Jérusalem où il a voulu habiter. Nazareth, c’est la maison de ma mère ; la maison de mon Père, vous le savez bien, c’est ici ! »
Mais, dit saint Luc, ils ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire. Il fallait du temps pour comprendre ; et Marie se donnait le temps en faisant confiance à Dieu pour lui révéler ses desseins.
Jésus est revenu avec Marie et Joseph à Nazareth. Il leur était soumis. Il se plaisait à Nazareth ; il y restera jusqu’à ses trente ans. Un jour Marie l’a vu ranger ses outils. Puis il est parti sur les routes, près de trois ans. Ils se sont retrouvés, de nouveau à Jérusalem, plus tendrement que jamais. Mais il était sur une croix. Cela aussi, Marie l’a gardé dans son cœur, jusqu’à la Pentecôte où elle a presque tout compris.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Dans la foi nous croyons que la Vierge Marie porte chacune de nos vies, comme le fait son Fils. Leurs deux cœurs ont été dénudés, au cours de leurs existences, pour qu’ils puissent entourer, envelopper les nôtres et leur permettre d’avancer sur le chemin de la vraie vie, en nous donnant de leur consistance propre. C’est bien ainsi que nous pouvons comprendre le début de la prière d’ouverture de la fête du Cœur de Marie : « Dieu qui as préparé dans le cœur de la Vierge Marie une demeure digne de l'Esprit Saint ; accorde-nous, par son intercession, de devenir le temple de ta gloire ». La demeure, préparée dans le cœur de Marie, l’a été à travers ce qu’elle a vécu, ce qui lui a été donné de vivre, de traverser, notamment depuis l’apparition de l’Ange jusqu’à la fin de sa vie au milieu des Apôtres de son Fils…
« Ne le trouvant pas » Ces dénuements successifs ont produit en elle, de manière toujours plus approfondie, une acceptation du réel et une confiance en Dieu, ce Dieu qui pourvoie, qui donne, puis qui semble retirer, pour donner encore plus après. Par là, le Seigneur donne aussi de comprendre notre chemin, d’en avoir l’intelligence et de vouloir se donner à Lui « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole ». Une des constances dans l’attitude de Marie est bien qu’« elle gardait tous ces événements dans son cœur » pour les méditer, pour y lire la signification profonde de ce qu’elle vivait, de ce que ces événements pouvaient signifier. Après coup, et après coup seulement, surgit le sens. Dès lors, nous découvrons que nous sommes appelés à avancer, à avoir foi, à avoir toujours plus de foi… C’est bien le chemin que Marie nous invite à prendre. Elle nous porte sur le chemin. Mais nous ne pouvons comprendre qu’après avoir cheminé. L’attitude de vie nous demande de faire confiance, de mettre en œuvre tout ce que nous pouvons et, ensuite, dans le même mouvement, nous abandonner à l’action du Seigneur, à nous laisser façonner. Un mélange d’activité et de passivité…
« Assis au milieu des docteurs de la Loi » Dans l’Evangile de ce jour, il y a une étape de marquer, le passage à l’âge adulte par Jésus. Adulte, il peut, dès lors, avancer par lui-même, se déterminer. C’est pour cela qu’il s’autorisera à rester à Jérusalem, dans la maison de Dieu son Père. Un temps doit s’écouler, se clore en chacune de nos vies, pour que le sens en apparaisse, pour qu’une nouvelle manière puisse surgir, pour que ce qui est en préparation puisse se manifester. Ce changement opère immanquablement une coupure, un changement et, dès lors, une souffrance, une souffrance qui peut être lourde. Vous allez quitter Rodez, un passage pour vous, un passage aussi pour cette ville, pour cette Eglise. Une souffrance pour vous, une souffrance pour le peuple chrétien de Rodez. Le sens ne pourra en apparaître qu’après. Ce qui sera signifiée dans cette histoire, c’est la Seigneurie de Dieu. C’est ainsi que nous « devenons le temple de sa gloire », le lieu rendu humble où il se manifeste aux hommes. Tenez-vous, tenons-nous droits. Redressons-nous. Le Règne vient !
« C'est chez mon Père que je dois être » L’orient de la vie de Jésus, est aussi l’orient de chacun. Aller vers le Père, celui qui nous a créés, nous crée et attend notre retour à Lui. La liberté paternelle agit par sa patience exclusivement. Nous avons à nous établir en Lui, à chaque instant de notre vie, à travers les aléas, nous nous inscrivons dans cette attente patiente. Que le Seigneur bénisse votre nouvelle existence sous d’autres cieux, que le Seigneur bénisse la nouvelle existence de cette ville sans Carmel. Que la gloire de Dieu se manifeste à chacun, aussi bien par le signe de la parole et du chant, que par le signe du silence et de l’abandon. Que la Mère Vierge vous porte, nous porte. Amen, Alléluia !
Prière d’ouverture : Dieu qui as préparé dans le cœur
de la Vierge Marie une demeure digne de l'Esprit Saint;
accorde-nous, par son intercession, de devenir le temple
de ta gloire.
père Jean-Luc Fabre
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Pourquoi célébrer le Cœur Immaculé de la Mère du Christ ? La liturgie vient de nous proposer le Sacré Cœur de Jésus, en qui s’est incarné tout l’amour de Dieu. Le Cœur de Marie symbolise également son amour, mais qu’ajoute-t-elle à celui de son Fils ? De fait, Marie n’ajoute rien par elle-même, elle reçoit tout de son Seigneur par la médiation de son Fils. Quel est alors son rôle ? Elle révèle l’amour de Dieu et rend proche de nous la dimension maternelle de cet amour infini. La fête de son Cœur Immaculé manifeste sa communion intime avec celui de son Fils.
Les représentations du Seigneur dans la Bible s’inspirent d’une civilisation patriarcale, qui délaisse trop souvent la dimension, la présence et la fonction féminines de Dieu. La dévotion chrétienne, inspirée par le Nouveau Testament, corrige et complète la figure trop masculine de Dieu.
Avec notre imagination trop humaine, nous avons représenté Marie comme une reine au sens de dominatrice, à l’opposé de son rôle discret dans les évangiles et dans les Actes des apôtres. Marie se caractérise par sa présence humble et par le don d’elle-même, en plein accord avec la volonté de Dieu.
Préfiguration du mystère pascal
Pour célébrer le coeur de Marie, la liturgie nous invite à contempler le dernier événement de l’enfance de Jésus « perdu et retrouvé au temple. » La conduite étrange du fils, qui se sépare de ses parents, nous semble étrange et déconcerte en particulier sa mère. Elle ne comprend pas, mais elle médite cet événement qu’elle accueille comme un mystère provenant de la volonté de Dieu.
Cet événement conclut la période relative à l’enfance du Christ Jésus. Comme toute conclusion, celle-ci revêt une signification spéciale. L’enfance de Jésus est significative dans la mesure où elle préfigure le ministère du Fils de Dieu dans notre monde et surtout le sommet de sa mission, son sacrifice sur la croix et sa résurrection. Une série de traits caractéristiques nous invitent à découvrir dans cet incident de Jésus au temple une anticipation du mystère pascal.
À l’âge de douze ans, tout jeune juif devait exprimer dans un rite spécial son adhésion libre et consciente à l’Alliance et devenir « fils de la loi ». C’est le « bar miswah » que les Juifs célèbrent solennellement de nos jours. Pour Jésus, cette célébration annonce que, lorsqu’il aura complété sa mission, il retournera chez son Père.
Les « trois jours » pendant lesquels ses parents cherchent Jésus correspondent aux trois jours du Christ au tombeau, depuis le vendredi jusqu’au jour de Pâques. « Pourquoi me cherchiez-vous ? », répond Jésus à sa mère, comme les deux anges qui diront aux femmes venues au sépulcre : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24,5)
« C’est chez mon Père que je dois être » : chaque fois que Jésus désigne sa mission avec le verbe « devoir », il annonce le mystère de sa passion et de sa résurrection, qu’il assume librement comme la volonté de son Père. « Chez mon Père », dans sa maison, désigne le retour de Jésus vers son Père. « La maison de mon Père » est la première parole de Jésus dans l’Évangile de Luc » et la dernière, sur la croix, aura le même sens : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. »
« Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait ». Une telle incompréhension se retrouve partout dans l’Évangile où il est question du mystère pascal que le Christ va vivre. Cette intervention suprême de Dieu dans l’histoire dépasse toutes les possibilités humaines d’intelligence. Nous ne pouvons qu’imiter Marie qui conservait dans son cœur ces événements pour les méditer et les comprendre un jour.
Conclusion
Tous les épisodes que Jésus a vécus parlent du mystère central de sa vie, la mort qu’il a transformée dans sa personne en vie nouvelle de la résurrection.
L’Église propose deux vérités fondamentales au sujet de Marie, la Mère du Christ : l’Immaculée Conception et l’Assomption. La fête du Cœur Immaculée de Marie met en lumière la première intervention de Dieu, qui illumine le début du pèlerinage terrestre de la Mère de Jésus. La seconde affirme la parfaite réalisation du projet de Dieu sur elle. L’Église affirme donc que Dieu a entouré de sa bienveillance toute l’existence de la Mère de son Fils. Il l’a protégée de toute souillure, dès le début, pour qu’elle atteigne finalement la vie parfaite, sans fin, de toute sa personne, son âme et son corps.
Quel fut le cheminement de Marie pour atteindre ce but ? Dans la pauvreté du cœur, selon la première béatitude, et dans une continuelle action de grâce. Après la salutation d’Élisabeth, Marie exprime dans son « Magnificat » ces deux sentiments qui devraient animer le pèlerinage de toute personne chrétienne: la conviction d’être pauvre devant son Seigneur et de tout recevoir de Lui dans une perpétuelle reconnaissance.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 17 Juin 2023
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête du
Cœur Immaculé de Marie.
Saint Hervé, Ermite et Abbé
en Bretagne (+ 568).
Saint Nectan, Ermite et Martyr dans le
Devon (5ème s.).
Saint Rainier, pèlerin pour Le Christ,
Prédicateur laïc (+ 1160).
Saint Pierre Da, Martyr au Vietnam (+ 1862)
Bienheureux Pierre Gambacorta, Fondateur
des Hiéronymites (+ 1435)
Bienheureux Philippe Papon, Prêtre et martyr
de la Révolution française (+ 1794)
Bienheureux Marie-Joseph Cassant, Prêtre et
Moine Cistercien (1878-1903).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
- Deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 5, 14-21… Psaume 102 (103), 1-2, 3-4, 8-9, 11-12… Évangile de Jésus Christ saint Luc 2, 41-51.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu
l’a pour nous identifié au péché »
(2 Co 5, 14-21)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul
Apôtre aux Corinthiens
Frères,
l’amour du Christ nous saisit
quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous,
et qu’ainsi tous ont passé par la mort.
Car le Christ est mort pour tous,
afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes,
mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
Désormais nous ne regardons plus personne
d’une manière simplement humaine :
si nous avons connu le Christ de cette manière,
maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
Si donc quelqu’un est dans le Christ,
il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé,
un monde nouveau est déjà né
Tout cela vient de Dieu :
il nous a réconciliés avec lui par le Christ,
et il nous a donné le ministère de la réconciliation.
Car c’est bien Dieu
qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui :
il n’a pas tenu compte des fautes,
et il a déposé en nous la parole de la réconciliation.
Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes
de la justice même de Dieu.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8-9, 11-12)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches.
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés.
ÉVANGILE :
« Sa mère gardait dans son cœur tous
ces événements » (Lc 2, 41-51)
Alléluia. Alléluia.
Heureuse Vierge Marie !
Attentive à garder la parole de Dieu,
elle la méditait dans son cœur !
Alléluia. (cf. Lc 2, 19)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements » (Lc 2, 41-51)
Commentaire de ce jour.
Sa mère gardait toutes les choses dans son cœur
De ce récit, si émouvant et si humain, retenons la dernière phrase, qui nous dit tant de choses sur la vie spirituelle de la Vierge Marie.
Déjà dans le récit de Noël, après la visite nocturne des bergers, nous lisions : « Marie, elle, conservait avec soin toutes ces choses [ou : toutes ces paroles], les méditant dans son cœur ». La même phrase revient ici, mais légèrement modifiée : « Sa mère gardait toutes les choses dans son cœur ». Toutes les choses, donc pas seulement les derniers événements de Jérusalem, mais aussi l’attitude constante de Jésus à Nazareth : « Il leur était soumis ». La disparition de Jésus dans la ville sainte a dû, bien sûr, beaucoup frapper Marie ; mais de toute façon, c’était son habitude de tout garder dans son cœur.
Pourquoi ? Si l’on veut répondre à cette question, il faut s’interroger sur le sens de l’expression : « garder dans son cœur ». On croirait volontiers qu’elle est fréquente dans la Bible ; mais pas du tout : on ne la retrouve que deux fois, dont une, particulièrement éclairante, en Gn 37, 11. Le parallèle est d’autant plus intéressant qu’il s’agit, là encore, d’un jeune.
Le jeune, c’est Joseph, le douzième fils, que Jacob aimait plus que les autres parce qu’il était « le fils de sa vieillesse ». Or voilà que le jeune Joseph commence à avoir des songes, qu’il raconte, innocemment, à ses frères. Entre autres celui-ci : « J’ai encore fait un rêve : il me paraissait que le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi ». Il rapporte cela à son père et à ses aînés, mais son père le gronde, et lui dit : « En voilà un rêve que tu as fait ! Allons-nous donc, moi, ta mère et tes frères, venir nous prosterner à terre devant toi ? »
Ses frères furent jaloux, mais son père « gardait les choses dans son cœur ».
Jacob - sans le dire, en bon éducateur - a été impressionné, et il garde le souvenir en réserve dans son cœur, jusqu’au moment où Dieu, dans sa providence, lui donnera le sens de l’incident.
Des années vont passer. Joseph, vendu par ses frères, deviendra le grand vizir du pharaon. Et quand ses frères, lors d’une famine, descendront en Égypte pour acheter du blé, ils se présenteront devant Joseph, sans le reconnaître, et « se prosterneront devant lui, la face contre terre ». De la même manière, si Marie garde des événements dans son cœur, c’est en attendant que Dieu en dévoile le sens. Elle a vécu quatre journées atroces, à la recherche de son fils, avec Joseph tout aussi angoissé ; et quand elle l’a retrouvé, les paroles qu’il a dites ne pouvaient pas lui faire plus mal : « Pourquoi me cherchiez-vous ? », ce qui revient à dire : « Je l’ai fait exprès ; non pas pour vous faire de la peine, mais parce que je viens d’avoir douze ans, que je suis maintenant responsable de moi-même selon la Loi. Il est normal que je sois dans la maison de mon Père, dans ce temple de Jérusalem où il a voulu habiter. Nazareth, c’est la maison de ma mère ; la maison de mon Père, vous le savez bien, c’est ici ! »
Mais, dit saint Luc, ils ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire. Il fallait du temps pour comprendre ; et Marie se donnait le temps en faisant confiance à Dieu pour lui révéler ses desseins.
Jésus est revenu avec Marie et Joseph à Nazareth. Il leur était soumis. Il se plaisait à Nazareth ; il y restera jusqu’à ses trente ans. Un jour Marie l’a vu ranger ses outils. Puis il est parti sur les routes, près de trois ans. Ils se sont retrouvés, de nouveau à Jérusalem, plus tendrement que jamais. Mais il était sur une croix. Cela aussi, Marie l’a gardé dans son cœur, jusqu’à la Pentecôte où elle a presque tout compris.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Mémoire du Coeur Immaculé de Marie
Dans la foi nous croyons que la Vierge Marie porte chacune de nos vies, comme le fait son Fils. Leurs deux cœurs ont été dénudés, au cours de leurs existences, pour qu’ils puissent entourer, envelopper les nôtres et leur permettre d’avancer sur le chemin de la vraie vie, en nous donnant de leur consistance propre. C’est bien ainsi que nous pouvons comprendre le début de la prière d’ouverture de la fête du Cœur de Marie : « Dieu qui as préparé dans le cœur de la Vierge Marie une demeure digne de l'Esprit Saint ; accorde-nous, par son intercession, de devenir le temple de ta gloire ». La demeure, préparée dans le cœur de Marie, l’a été à travers ce qu’elle a vécu, ce qui lui a été donné de vivre, de traverser, notamment depuis l’apparition de l’Ange jusqu’à la fin de sa vie au milieu des Apôtres de son Fils…
« Ne le trouvant pas » Ces dénuements successifs ont produit en elle, de manière toujours plus approfondie, une acceptation du réel et une confiance en Dieu, ce Dieu qui pourvoie, qui donne, puis qui semble retirer, pour donner encore plus après. Par là, le Seigneur donne aussi de comprendre notre chemin, d’en avoir l’intelligence et de vouloir se donner à Lui « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole ». Une des constances dans l’attitude de Marie est bien qu’« elle gardait tous ces événements dans son cœur » pour les méditer, pour y lire la signification profonde de ce qu’elle vivait, de ce que ces événements pouvaient signifier. Après coup, et après coup seulement, surgit le sens. Dès lors, nous découvrons que nous sommes appelés à avancer, à avoir foi, à avoir toujours plus de foi… C’est bien le chemin que Marie nous invite à prendre. Elle nous porte sur le chemin. Mais nous ne pouvons comprendre qu’après avoir cheminé. L’attitude de vie nous demande de faire confiance, de mettre en œuvre tout ce que nous pouvons et, ensuite, dans le même mouvement, nous abandonner à l’action du Seigneur, à nous laisser façonner. Un mélange d’activité et de passivité…
« Assis au milieu des docteurs de la Loi » Dans l’Evangile de ce jour, il y a une étape de marquer, le passage à l’âge adulte par Jésus. Adulte, il peut, dès lors, avancer par lui-même, se déterminer. C’est pour cela qu’il s’autorisera à rester à Jérusalem, dans la maison de Dieu son Père. Un temps doit s’écouler, se clore en chacune de nos vies, pour que le sens en apparaisse, pour qu’une nouvelle manière puisse surgir, pour que ce qui est en préparation puisse se manifester. Ce changement opère immanquablement une coupure, un changement et, dès lors, une souffrance, une souffrance qui peut être lourde. Vous allez quitter Rodez, un passage pour vous, un passage aussi pour cette ville, pour cette Eglise. Une souffrance pour vous, une souffrance pour le peuple chrétien de Rodez. Le sens ne pourra en apparaître qu’après. Ce qui sera signifiée dans cette histoire, c’est la Seigneurie de Dieu. C’est ainsi que nous « devenons le temple de sa gloire », le lieu rendu humble où il se manifeste aux hommes. Tenez-vous, tenons-nous droits. Redressons-nous. Le Règne vient !
« C'est chez mon Père que je dois être » L’orient de la vie de Jésus, est aussi l’orient de chacun. Aller vers le Père, celui qui nous a créés, nous crée et attend notre retour à Lui. La liberté paternelle agit par sa patience exclusivement. Nous avons à nous établir en Lui, à chaque instant de notre vie, à travers les aléas, nous nous inscrivons dans cette attente patiente. Que le Seigneur bénisse votre nouvelle existence sous d’autres cieux, que le Seigneur bénisse la nouvelle existence de cette ville sans Carmel. Que la gloire de Dieu se manifeste à chacun, aussi bien par le signe de la parole et du chant, que par le signe du silence et de l’abandon. Que la Mère Vierge vous porte, nous porte. Amen, Alléluia !
Prière d’ouverture : Dieu qui as préparé dans le cœur
de la Vierge Marie une demeure digne de l'Esprit Saint;
accorde-nous, par son intercession, de devenir le temple
de ta gloire.
père Jean-Luc Fabre
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Autre commentaire de ce jour.
« Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements » (Lc 2, 41-51)
« Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements » (Lc 2, 41-51)
Pourquoi célébrer le Cœur Immaculé de la Mère du Christ ? La liturgie vient de nous proposer le Sacré Cœur de Jésus, en qui s’est incarné tout l’amour de Dieu. Le Cœur de Marie symbolise également son amour, mais qu’ajoute-t-elle à celui de son Fils ? De fait, Marie n’ajoute rien par elle-même, elle reçoit tout de son Seigneur par la médiation de son Fils. Quel est alors son rôle ? Elle révèle l’amour de Dieu et rend proche de nous la dimension maternelle de cet amour infini. La fête de son Cœur Immaculé manifeste sa communion intime avec celui de son Fils.
Les représentations du Seigneur dans la Bible s’inspirent d’une civilisation patriarcale, qui délaisse trop souvent la dimension, la présence et la fonction féminines de Dieu. La dévotion chrétienne, inspirée par le Nouveau Testament, corrige et complète la figure trop masculine de Dieu.
Avec notre imagination trop humaine, nous avons représenté Marie comme une reine au sens de dominatrice, à l’opposé de son rôle discret dans les évangiles et dans les Actes des apôtres. Marie se caractérise par sa présence humble et par le don d’elle-même, en plein accord avec la volonté de Dieu.
Préfiguration du mystère pascal
Pour célébrer le coeur de Marie, la liturgie nous invite à contempler le dernier événement de l’enfance de Jésus « perdu et retrouvé au temple. » La conduite étrange du fils, qui se sépare de ses parents, nous semble étrange et déconcerte en particulier sa mère. Elle ne comprend pas, mais elle médite cet événement qu’elle accueille comme un mystère provenant de la volonté de Dieu.
Cet événement conclut la période relative à l’enfance du Christ Jésus. Comme toute conclusion, celle-ci revêt une signification spéciale. L’enfance de Jésus est significative dans la mesure où elle préfigure le ministère du Fils de Dieu dans notre monde et surtout le sommet de sa mission, son sacrifice sur la croix et sa résurrection. Une série de traits caractéristiques nous invitent à découvrir dans cet incident de Jésus au temple une anticipation du mystère pascal.
À l’âge de douze ans, tout jeune juif devait exprimer dans un rite spécial son adhésion libre et consciente à l’Alliance et devenir « fils de la loi ». C’est le « bar miswah » que les Juifs célèbrent solennellement de nos jours. Pour Jésus, cette célébration annonce que, lorsqu’il aura complété sa mission, il retournera chez son Père.
Les « trois jours » pendant lesquels ses parents cherchent Jésus correspondent aux trois jours du Christ au tombeau, depuis le vendredi jusqu’au jour de Pâques. « Pourquoi me cherchiez-vous ? », répond Jésus à sa mère, comme les deux anges qui diront aux femmes venues au sépulcre : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24,5)
« C’est chez mon Père que je dois être » : chaque fois que Jésus désigne sa mission avec le verbe « devoir », il annonce le mystère de sa passion et de sa résurrection, qu’il assume librement comme la volonté de son Père. « Chez mon Père », dans sa maison, désigne le retour de Jésus vers son Père. « La maison de mon Père » est la première parole de Jésus dans l’Évangile de Luc » et la dernière, sur la croix, aura le même sens : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. »
« Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait ». Une telle incompréhension se retrouve partout dans l’Évangile où il est question du mystère pascal que le Christ va vivre. Cette intervention suprême de Dieu dans l’histoire dépasse toutes les possibilités humaines d’intelligence. Nous ne pouvons qu’imiter Marie qui conservait dans son cœur ces événements pour les méditer et les comprendre un jour.
Conclusion
Tous les épisodes que Jésus a vécus parlent du mystère central de sa vie, la mort qu’il a transformée dans sa personne en vie nouvelle de la résurrection.
L’Église propose deux vérités fondamentales au sujet de Marie, la Mère du Christ : l’Immaculée Conception et l’Assomption. La fête du Cœur Immaculée de Marie met en lumière la première intervention de Dieu, qui illumine le début du pèlerinage terrestre de la Mère de Jésus. La seconde affirme la parfaite réalisation du projet de Dieu sur elle. L’Église affirme donc que Dieu a entouré de sa bienveillance toute l’existence de la Mère de son Fils. Il l’a protégée de toute souillure, dès le début, pour qu’elle atteigne finalement la vie parfaite, sans fin, de toute sa personne, son âme et son corps.
Quel fut le cheminement de Marie pour atteindre ce but ? Dans la pauvreté du cœur, selon la première béatitude, et dans une continuelle action de grâce. Après la salutation d’Élisabeth, Marie exprime dans son « Magnificat » ces deux sentiments qui devraient animer le pèlerinage de toute personne chrétienne: la conviction d’être pauvre devant son Seigneur et de tout recevoir de Lui dans une perpétuelle reconnaissance.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Le nœud noué par la désobéissance d’Ève a été dénoué par l’obéissance de Marie » (Saint Irénée de Lyon)
« La dévotion au Cœur immaculé de Marie revêt une importance capitale ; puisque son Fils a déclaré son amour pour toute l’humanité, Marie est à même d’intercéder de façon singulière pour nous conduire à Lui » (Saint Jean-Paul II)
« Le recouvrement de Jésus au Temple est le seul événement qui rompt le silence des Évangiles sur les années cachées de Jésus. Jésus y laisse entrevoir le mystère de sa consécration totale à une mission découlant de sa filiation divine : "Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ?" Marie et Joseph "ne comprirent pas" cette parole, mais ils l’accueillirent dans la foi, et Marie "gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur", tout au long des années où Jésus restait enfoui dans le silence d’une vie ordinaire » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 534)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Jésus n’a pas eu peur de la diversité lorsqu’il a choisi ses douze apôtres. Avec Pierre et André, compagnons de la première heure, il a appelé leurs deux associés pour la pêche, Jacques et Jean, les deux « fils du tonnerre », mais aussi Matthieu, l’homme de bureau, et Simon, un homme connu pour ses liens avec la résistance, et même Judas Iscariote, dont il appréciait sans aucun doute les qualités de gestionnaire.
Ce qui unissait à ce moment tous ces hommes, en dépit de leurs différences de culture, de tempérament et d’options politiques, c’était leur engagement inconditionnel à la suite de Jésus Messie et la certitude d’avoir trouvé en lui celui qui allait donner sens pour toujours à leur vie et à leur cheminement. Mais désormais un lien plus fort encore allait les rapprocher : l’envoi par Jésus pour une même mission.
Pour ce premier envoi, Jésus les ménage encore : ils n’auront pas à dépasser les frontières d’Israël. La mission au grand large, parmi les nations, sera pour plus tard, quand l’Esprit Paraclet les aura ouverts à l’intelligence des Écritures, mais déjà Jésus leur délègue à tous une part de ses pouvoirs messianiques, car ils devront, en son nom, non seulement annoncer que le Règne de Dieu est tout proche, mais faire reculer la souffrance, la mort et le pouvoir du mal.
Depuis les débuts de la vie religieuse dans l’Eglise, les communautés ont trouvé dans la vie des Douze auprès de Jésus la charte de leur vie fraternelle :
Le centenaire de la petite Thérèse a été pour nous tous l’occasion de méditer sur l’impact missionnaire de la vie en communauté. Vivre en commun l’appel de Jésus et partager joyeusement le poids du jour et de la chaleur, c’est en effet déjà proclamer au monde que le règne de Dieu est advenu et qu’il advient. Repartir sans cesse en sœurs de Jésus et retrouver envers chacune le chemin du pardon, c’est entrer dans l’œuvre de guérison de Jésus Messie. N’accepter pour agir et réagir que les seules armes de la lumière, c’est déjà vaincre avec Jésus les forces du mal.
Puisque, aujourd’hui encore, le Christ nous rassemble au tour de sa table et qu’il regarde toutes et chacune comme il suivait des yeux ses douze amis, si différents et si enthousiastes, demandez-lui, mes sœurs, de vous révéler la force du lien qui vous réunit, la présence, dans les cœurs, de son Esprit Saint.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Les missions que donne Jésus à ses apôtres dans ce passage de l’évangile sont éclairantes pour nous aussi. Elles nous donnent des enjeux de vie, des principes de régulation en situation, des attitudes à laisser être en nous. Découvrons-les, plus précisément.
La première attitude consiste à ne pas vouloir tout faire même si tout est potentiellement souhaitable, accepter nos limites : « Ne prenez pas le chemin et n’entrez dans aucune ville… Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël ». La vie véritable se manifeste partout, dans la mesure où je m’y ouvre. Il n’y a pas à dérouler un plan général mais simplement à faire un premier pas.
En quoi consiste donc ce premier pas. Il s’agira d’être dans une attitude de louange, de bénédiction très générale. Nous rejoignons une manière sacerdotale d’être qui vise à présenter au Seigneur l’étendu du vivant, de sa création, en le louant pour le Royaume qui mystérieusement vient. Oui tout ce qui nous arrive nous donnera de pouvoir parvenir mystérieusement à tisser les relations nouvelles pour les créatures d’une part entre elles et d’autre part avec leur créateur commun, Notre Père. Cette offrande est l’enveloppe générale qui nous donne de pouvoir agir de manière ajustée, en tout.
Dès lors, un champ d’actions s’ouvre à nous dans l’étendu des situations que nous rencontrons. Selon le cas, il s’agira de « ressusciter », d’« expulser », de « purifier » et de « guérir ». Essayons de voir ce que ces quatre verbes expriment. « Guérir » est un acte de base, concernant le corps qui, retrouvant la santé, pourra se risquer par lui-même à avancer dans la situation vers sa vocation profonde. Peut-être pouvons-nous nous souvenir des médecines anciennes : la grecque, la chinoise. Il s’agit pour elles de restaurer l’équilibre en nous, de vivre dans une unité différenciée…
Ensuite, le mot « purifier » signe la dimension de la restauration, réinsertion dans une communauté plus grande, de pouvoir y être intégré, de pouvoir tisser des relations longues de devenir en profondeur, de ne plus être dans la situation incertaine du conflit.
Dès lors la troisième action « expulser » reprend le moment où, pris dans une démarche de devenir dans une alliance, nous choisissons tel chemin, en laissant tomber un autre qui ne convient pas, qui ne sera pas une aide véritable.
Alors s’ouvre pour nous le devenir final la « résurrection », c’est-à-dire l’entrée dans le royaume dans la relation renouvelée avec tous.
Ce champ apparaît comme dynamique et séquencé. Ce champ rejoint ce que le Pape François dit par rapport à l’attitude à avoir envers les migrants, à savoir : les accueillir, les protéger, les promouvoir pour enfin les intégrer dans une société commune [1].
Les quatre verbes peuvent nous aider en chacune de nos relations, de nos situations : à savoir ce qu’il convient de faire, travailler à l’unification personnelle, à l’accueil dans une communauté, à une sélection d’une orientation de principe et, enfin, à l’intégration dans la promesse pour tous. Ce champ honore en nous et déploie la dimension prophétique envers nos frères : pouvoir leur adresser justement la parole de vie qui convient en leur situation présente.
Mais demeure une recommandation ultime qui induit en nous une manière ajustée d’être, de faire, elle nous introduit à une royauté de service, de passage comme celle exercée par le Christ tout au long de sa vie. « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement ». Il s’agit de garder mémoire de notre propre chemin de vie perdu puis redonné afin de servir sans se servir… de pouvoir entrer pour nous-même dans la promesse véritable offerte à tous. Elle consiste à participer à la Vie éternelle et également à la servir aussi bien en soi qu’en l’autre. Alors soyons d’abord prêtre, puis roi et enfin prophète.
[1] Message pour la 104ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié 2018 (15 août 2017) | François (vatican.va)
Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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Autre commentaire de ce jour.
La mention de l’Évangile du Royaume encadrait la section précédente qu’inaugurait le discours sur la montagne (Mt 5-8). Nous retrouverons la même expression(qui se répète seulement quatre fois dans l’évangile de Matthieu) à la fin du ministère de Jésus encadrant une thématique plus eschatologique :
- 4,23 Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
- 9,35 Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant - - l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
- 24,14 Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin.
- 26,13 Amen, je vous le dis : partout où cet Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »
Le thème principal de cette première section (Mt 4-9) était l’évocation de la venue du Règne du Père qui est aux cieux, non seulement dans le discours mais dans les actes mêmes de Jésus : guérisons, exorcisme, retour à la vie, conversion, … L’Évangile selon Matthieu va prendre maintenant une autre tournure. A la prédication de l’Évangile aux foules, vient le moment d’un discours missionnaire destiné aux Douze apôtres qui deviennent ici les destinataires de la parole de Jésus.
Moisson sans ouvrier (9,36-38)
Parallèles : Mc 6,34 | Lc 10,2
9, 36 Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. 37 Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. 38 Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Compassion et mission
Le discours missionnaire s’inscrit d’emblée dans la compassion de Jésus envers ces foules sans bergers. Ni les scribes, ni les pharisiens ne peuvent, par leur opposition précédente au Royaume annoncé, endosser ce rôle pastoral pour son avènement. Dans la tradition biblique la moisson évoque le rassemblement attendu d’Israël par le Seigneur (Is 27,12-13), le maître de la moisson, comme également le berger évoque le rassemblement du troupeau dispersé (Ez 34,5). La mission et la moisson, les bergers et les ouvriers deviennent ainsi le signe de l’agir de Dieu pour son peuple, une action qui s’enracine dans sa compassion.
Les Douze (10,1-4)
Parallèles : Mc 3,16-19 | Lc 6,12-16
10, 1 Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. 2 Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; 3 Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; 4 Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
Douze disciples
Par le choix de douze apôtres, Jésus inscrit la mission non dans une expansion conquérante mais dans l’accomplissement des signes du Royaume. Ils sont douze comme autrefois les douze tribus d’Israël. Le pouvoir qui leur est donné reprend celui-là même de Jésus que nous avons contemplé dans ses miracles : exorcismes et guérisons. Il ne s’agit pas de faire des miracles pour faire des disciples, mais de manifester en actes la venue du Règne de Dieu. Le pouvoir des douze s’inscrit donc lui aussi, comme nous l’ont montré les récits, dans l’annonce d’un relèvement. Ils ne sont que douze, très divers, des pêcheurs au publicain, prémices des moissonneurs à venir, douze envoyés (comme le signifie le mot apôtre) vers un premier champ.
Le discours apostolique et missionnaire (10,5-42)
A la suite de cet appel, l’évangéliste Matthieu propose le discours de Jésus à ces Douze nouvellement investis. Ce discours missionnaire et apostolique (Mt 10,5-42), introduit par les versets précédents, se déploie en plusieurs sections dont une centrale sur la figure du maître et du disciple.
- Premières instructions pour la route 10,5-15
- Les dangers de la mission 16-23
- Tel maître, tels disciples 24-25
- L’encouragement 26-33
- Suivre et accueillir 34-42
Les premières instructions (10,5-8)
Parallèles : Mc 6,6-13 | Lc 9,1-6
10, 5 Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. 6 Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. 7 Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. 8 Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Le champ d’Israël
Pour un discours dit « missionnaire » l’indication du champ d’action limitée peut apparaître contradictoire. D’autant plus qu’il s’agit du premier point. Pourquoi seulement Israël et interdire la Samarie voisine et le monde païen ? Comme nous l’avons déjà mentionné, l’évangile de Matthieu a été écrit dans un milieu judéo-chrétien marqué par des débats au sein de la synagogue. Matthieu insiste donc sur le caractère éminemment juif de la mission de Jésus. L’annonce du Règne de Dieu est destinée à relever Israël en vertu du dessein de Dieu. En cela, Jésus accomplit l’Écriture. Le judaïsme, auquel appartient Jésus et les Douze, est le destinataire premier de cet Évangile du Royaume. Il faudra attendre la fin du ministère de Jésus, sa passion et sa résurrection pour que l’Evangile s’ouvre à toutes les nations (Mt 28,19)
Gratuité du Royaume
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Chacune de ces instructions renvoie principalement aux récits précédents : depuis la belle-mère de Simon-Pierre (8,14-17), jusqu’au possédé sourd-muet (9,32-35), en passant par la fille du notable (9,18-21) et le lépreux (8,1-4). Comme évoqué au début de cet article, les actes missionnaires reprennent ceux de Jésus non pour en devenir des réitérations mécaniques et probantes, mais des témoignages. La mission s’inscrit moins dans un « faire » que dans la personne de Jésus. Les apôtres sont envoyés à revêtir la mission du Christ pour manifester son avènement. Les miracles attendus ne sont pas effectués en vue d’une récompense, y compris en termes de conversion. Tout est dans la gratuité et le désintéressement. La suite du discours montrera justement qu’être missionnaire et apôtre ne sera pas payé en retour, du moins à vue humaine.
Père François BESSONNET
Bibliste et prêtre pour le diocèse de Luçon (Vendée).
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
- Prière des 2 Cœurs d'Amour:
- Prière des 2 Cœurs d'Amour.
Cette prière est un présent de l'Amour infini de Dieu pour le monde entier. Elle est destinée à transformer notre coeur en un feu brûlant d'Amour et à instaurer l'unité de l'Eglise. Faites pleuvoir partout cette prière des Cœurs d'Amour de Jésus et Marie.
Cette prière a été donnée au Père Montfort OKAA, prêtre nigérian, par le Christ. Ce prêtre reçoit des Messages et célèbre la messe chaque nuit entre minuit et 3h00 du matin.
Une communauté patronnée par l'évêque Mgr Ayo Maria Atoyebi existe au Nigéria, une Fraternité en Allemagne avec des religieux, religieuses et des séminaristes en attendant un Centre Mondial des deux Coeurs d'Amour, comme le demande le Seigneur.
Soeur Marie-Pierre Sorin (Soeur Marie-Pierre de l'Amour du Saint Sacrement), faisait partie de cette Fraternité, elle est morte au Nigéria le 25 août 2008 d'une maladie tropicale, à 34 ans,en chantant cette prière.
Eucharistie du Dimanche 18 Juin 2023
Fête des deux Cœurs d'Amour de Jésus et Marie
Saint Léonce de Tripoli, Martyr (Ier siècle).
Sainte Marine de Bythinie, entrée au
Monastère déguisée en garçon (+ 750).
Sainte Élisabeth de Schönau, Moniale
et Mystique (+ 1164)
Vénérable Jeanne Mance, Fondatrice de
l'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Montréal et
Co-Fondatrice de la ville de Montréal
au Québec (1606 - 1673).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
O Cœurs unis pour toujours dans l’Amour !
Donnez-moi la grâce de Vous aimer toujours
et aidez-moi à Vous faire aimer.
Recueillez en Vous mon pauvre cœur blessé
et rendez-le moi seulement quand il sera devenu
un feu ardent de Votre Amour.
Je sais que je ne suis pas digne de venir auprès
de Vous, mais accueillez-moi en Vous.
Fête des deux Cœurs d'Amour de Jésus et Marie
Saint Léonce de Tripoli, Martyr (Ier siècle).
Sainte Marine de Bythinie, entrée au
Monastère déguisée en garçon (+ 750).
Sainte Élisabeth de Schönau, Moniale
et Mystique (+ 1164)
Vénérable Jeanne Mance, Fondatrice de
l'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Montréal et
Co-Fondatrice de la ville de Montréal
au Québec (1606 - 1673).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de l'Exode 19, 2-6… Psaume 100(99), 2.3.5… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5, 6-11… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9, 36-38.10,1-8.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Vous serez pour moi un royaume de
prêtres, une nation sainte » (Ex 19, 2-6a)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
les fils d’Israël arrivèrent dans le désert du Sinaï,
et ils y établirent leur camp
juste en face de la montagne.
Moïse monta vers Dieu.
Le Seigneur l’appela du haut de la montagne :
« Tu diras à la maison de Jacob,
et tu annonceras aux fils d’Israël :
Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte,
comment je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle
et vous ai amenés jusqu’à moi.
Maintenant donc, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance,
vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples,
car toute la terre m’appartient ;
mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres,
une nation sainte. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 99 (100), 1-2, 3, 5)
R/ Il nous a faits, et nous sommes à lui,
nous, son peuple, son troupeau. (Ps 99, 3bc)
Acclamez le Seigneur, terre entière,
servez le Seigneur dans l’allégresse,
venez à lui avec des chants de joie !
Reconnaissez que le Seigneur est Dieu :
il nous a faits, et nous sommes à lui,
nous, son peuple, son troupeau.
Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d’âge en âge.
DEUXIÈME LECTURE
« Si nous avons été réconciliés par la
mort du Fils, à plus forte raison serons-nous
sauvés en recevant sa vie » (Rm 5, 6-11)
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Romains
Frères,
alors que nous n’étions encore capables de rien,
le Christ, au temps fixé par Dieu,
est mort pour les impies que nous étions.
Accepter de mourir pour un homme juste,
c’est déjà difficile ;
peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien.
Or, la preuve que Dieu nous aime,
c’est que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs.
À plus forte raison, maintenant que le sang du Christ
nous a fait devenir des justes,
serons-nous sauvés par lui
de la colère de Dieu.
En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu
par la mort de son Fils
alors que nous étions ses ennemis,
à plus forte raison,
maintenant que nous sommes réconciliés,
serons-nous sauvés en ayant part à sa vie.
Bien plus, nous mettons notre fierté en Dieu,
par notre Seigneur Jésus Christ,
par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Jésus appela ses douze disciples et les
envoya en mission » (Mt 9, 36 – 10, 8)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles
parce qu’elles étaient désemparées et abattues
comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alors Jésus appela ses douze disciples
et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs
et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres :
le premier, Simon, nommé Pierre ;
André son frère ;
Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ;
Philippe et Barthélemy ;
Thomas et Matthieu le publicain ;
Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ;
Simon le Zélote
et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
Ces douze, Jésus les envoya en mission
avec les instructions suivantes :
« Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes
et n’entrez dans aucune ville des Samaritains.
Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.
Sur votre route,
proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux, expulsez les démons.
Vous avez reçu gratuitement :
donnez gratuitement. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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O Cœurs unis pour toujours dans l’Amour !
Donnez-moi la grâce de Vous aimer toujours
et aidez-moi à Vous faire aimer.
Recueillez en Vous mon pauvre cœur blessé
et rendez-le moi seulement quand il sera devenu
un feu ardent de Votre Amour.
Je sais que je ne suis pas digne de venir auprès
de Vous, mais accueillez-moi en Vous.
Commentaire de ce jour.
Mission des Douze
Jésus n’a pas eu peur de la diversité lorsqu’il a choisi ses douze apôtres. Avec Pierre et André, compagnons de la première heure, il a appelé leurs deux associés pour la pêche, Jacques et Jean, les deux « fils du tonnerre », mais aussi Matthieu, l’homme de bureau, et Simon, un homme connu pour ses liens avec la résistance, et même Judas Iscariote, dont il appréciait sans aucun doute les qualités de gestionnaire.
Ce qui unissait à ce moment tous ces hommes, en dépit de leurs différences de culture, de tempérament et d’options politiques, c’était leur engagement inconditionnel à la suite de Jésus Messie et la certitude d’avoir trouvé en lui celui qui allait donner sens pour toujours à leur vie et à leur cheminement. Mais désormais un lien plus fort encore allait les rapprocher : l’envoi par Jésus pour une même mission.
Pour ce premier envoi, Jésus les ménage encore : ils n’auront pas à dépasser les frontières d’Israël. La mission au grand large, parmi les nations, sera pour plus tard, quand l’Esprit Paraclet les aura ouverts à l’intelligence des Écritures, mais déjà Jésus leur délègue à tous une part de ses pouvoirs messianiques, car ils devront, en son nom, non seulement annoncer que le Règne de Dieu est tout proche, mais faire reculer la souffrance, la mort et le pouvoir du mal.
Depuis les débuts de la vie religieuse dans l’Eglise, les communautés ont trouvé dans la vie des Douze auprès de Jésus la charte de leur vie fraternelle :
- les frères, ou les sœurs, ne se sont pas choisis, mais se trouvent frères ou sœurs par le choix du Seigneur ; - leurs différences, assumées par Jésus, utilisées par Jésus, loin de les paralyser, doit leur apparaître comme une richesse pour la mission et le témoignage ;
- et enfin, plus encore que les pesanteurs humainement inévitables, les frères ou les sœurs doivent regarder, même quand les années les ont marqués, la grandeur et l’urgence de la mission confiée par Jésus.
Le centenaire de la petite Thérèse a été pour nous tous l’occasion de méditer sur l’impact missionnaire de la vie en communauté. Vivre en commun l’appel de Jésus et partager joyeusement le poids du jour et de la chaleur, c’est en effet déjà proclamer au monde que le règne de Dieu est advenu et qu’il advient. Repartir sans cesse en sœurs de Jésus et retrouver envers chacune le chemin du pardon, c’est entrer dans l’œuvre de guérison de Jésus Messie. N’accepter pour agir et réagir que les seules armes de la lumière, c’est déjà vaincre avec Jésus les forces du mal.
Puisque, aujourd’hui encore, le Christ nous rassemble au tour de sa table et qu’il regarde toutes et chacune comme il suivait des yeux ses douze amis, si différents et si enthousiastes, demandez-lui, mes sœurs, de vous révéler la force du lien qui vous réunit, la présence, dans les cœurs, de son Esprit Saint.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Comment entrer dans la Vie éternelle ?
Les missions que donne Jésus à ses apôtres dans ce passage de l’évangile sont éclairantes pour nous aussi. Elles nous donnent des enjeux de vie, des principes de régulation en situation, des attitudes à laisser être en nous. Découvrons-les, plus précisément.
La première attitude consiste à ne pas vouloir tout faire même si tout est potentiellement souhaitable, accepter nos limites : « Ne prenez pas le chemin et n’entrez dans aucune ville… Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël ». La vie véritable se manifeste partout, dans la mesure où je m’y ouvre. Il n’y a pas à dérouler un plan général mais simplement à faire un premier pas.
En quoi consiste donc ce premier pas. Il s’agira d’être dans une attitude de louange, de bénédiction très générale. Nous rejoignons une manière sacerdotale d’être qui vise à présenter au Seigneur l’étendu du vivant, de sa création, en le louant pour le Royaume qui mystérieusement vient. Oui tout ce qui nous arrive nous donnera de pouvoir parvenir mystérieusement à tisser les relations nouvelles pour les créatures d’une part entre elles et d’autre part avec leur créateur commun, Notre Père. Cette offrande est l’enveloppe générale qui nous donne de pouvoir agir de manière ajustée, en tout.
Dès lors, un champ d’actions s’ouvre à nous dans l’étendu des situations que nous rencontrons. Selon le cas, il s’agira de « ressusciter », d’« expulser », de « purifier » et de « guérir ». Essayons de voir ce que ces quatre verbes expriment. « Guérir » est un acte de base, concernant le corps qui, retrouvant la santé, pourra se risquer par lui-même à avancer dans la situation vers sa vocation profonde. Peut-être pouvons-nous nous souvenir des médecines anciennes : la grecque, la chinoise. Il s’agit pour elles de restaurer l’équilibre en nous, de vivre dans une unité différenciée…
Ensuite, le mot « purifier » signe la dimension de la restauration, réinsertion dans une communauté plus grande, de pouvoir y être intégré, de pouvoir tisser des relations longues de devenir en profondeur, de ne plus être dans la situation incertaine du conflit.
Dès lors la troisième action « expulser » reprend le moment où, pris dans une démarche de devenir dans une alliance, nous choisissons tel chemin, en laissant tomber un autre qui ne convient pas, qui ne sera pas une aide véritable.
Alors s’ouvre pour nous le devenir final la « résurrection », c’est-à-dire l’entrée dans le royaume dans la relation renouvelée avec tous.
Ce champ apparaît comme dynamique et séquencé. Ce champ rejoint ce que le Pape François dit par rapport à l’attitude à avoir envers les migrants, à savoir : les accueillir, les protéger, les promouvoir pour enfin les intégrer dans une société commune [1].
Les quatre verbes peuvent nous aider en chacune de nos relations, de nos situations : à savoir ce qu’il convient de faire, travailler à l’unification personnelle, à l’accueil dans une communauté, à une sélection d’une orientation de principe et, enfin, à l’intégration dans la promesse pour tous. Ce champ honore en nous et déploie la dimension prophétique envers nos frères : pouvoir leur adresser justement la parole de vie qui convient en leur situation présente.
Mais demeure une recommandation ultime qui induit en nous une manière ajustée d’être, de faire, elle nous introduit à une royauté de service, de passage comme celle exercée par le Christ tout au long de sa vie. « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement ». Il s’agit de garder mémoire de notre propre chemin de vie perdu puis redonné afin de servir sans se servir… de pouvoir entrer pour nous-même dans la promesse véritable offerte à tous. Elle consiste à participer à la Vie éternelle et également à la servir aussi bien en soi qu’en l’autre. Alors soyons d’abord prêtre, puis roi et enfin prophète.
[1] Message pour la 104ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié 2018 (15 août 2017) | François (vatican.va)
Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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Autre commentaire de ce jour.
L’appel des Douze et le discours apostolique (Mt 9,36-10,8)
La mention de l’Évangile du Royaume encadrait la section précédente qu’inaugurait le discours sur la montagne (Mt 5-8). Nous retrouverons la même expression(qui se répète seulement quatre fois dans l’évangile de Matthieu) à la fin du ministère de Jésus encadrant une thématique plus eschatologique :
- 4,23 Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
- 9,35 Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant - - l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
- 24,14 Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin.
- 26,13 Amen, je vous le dis : partout où cet Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »
Le thème principal de cette première section (Mt 4-9) était l’évocation de la venue du Règne du Père qui est aux cieux, non seulement dans le discours mais dans les actes mêmes de Jésus : guérisons, exorcisme, retour à la vie, conversion, … L’Évangile selon Matthieu va prendre maintenant une autre tournure. A la prédication de l’Évangile aux foules, vient le moment d’un discours missionnaire destiné aux Douze apôtres qui deviennent ici les destinataires de la parole de Jésus.
Moisson sans ouvrier (9,36-38)
Parallèles : Mc 6,34 | Lc 10,2
9, 36 Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. 37 Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. 38 Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Compassion et mission
Le discours missionnaire s’inscrit d’emblée dans la compassion de Jésus envers ces foules sans bergers. Ni les scribes, ni les pharisiens ne peuvent, par leur opposition précédente au Royaume annoncé, endosser ce rôle pastoral pour son avènement. Dans la tradition biblique la moisson évoque le rassemblement attendu d’Israël par le Seigneur (Is 27,12-13), le maître de la moisson, comme également le berger évoque le rassemblement du troupeau dispersé (Ez 34,5). La mission et la moisson, les bergers et les ouvriers deviennent ainsi le signe de l’agir de Dieu pour son peuple, une action qui s’enracine dans sa compassion.
Les Douze (10,1-4)
Parallèles : Mc 3,16-19 | Lc 6,12-16
10, 1 Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. 2 Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; 3 Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; 4 Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
Douze disciples
Par le choix de douze apôtres, Jésus inscrit la mission non dans une expansion conquérante mais dans l’accomplissement des signes du Royaume. Ils sont douze comme autrefois les douze tribus d’Israël. Le pouvoir qui leur est donné reprend celui-là même de Jésus que nous avons contemplé dans ses miracles : exorcismes et guérisons. Il ne s’agit pas de faire des miracles pour faire des disciples, mais de manifester en actes la venue du Règne de Dieu. Le pouvoir des douze s’inscrit donc lui aussi, comme nous l’ont montré les récits, dans l’annonce d’un relèvement. Ils ne sont que douze, très divers, des pêcheurs au publicain, prémices des moissonneurs à venir, douze envoyés (comme le signifie le mot apôtre) vers un premier champ.
Le discours apostolique et missionnaire (10,5-42)
A la suite de cet appel, l’évangéliste Matthieu propose le discours de Jésus à ces Douze nouvellement investis. Ce discours missionnaire et apostolique (Mt 10,5-42), introduit par les versets précédents, se déploie en plusieurs sections dont une centrale sur la figure du maître et du disciple.
- Premières instructions pour la route 10,5-15
- Les dangers de la mission 16-23
- Tel maître, tels disciples 24-25
- L’encouragement 26-33
- Suivre et accueillir 34-42
Les premières instructions (10,5-8)
Parallèles : Mc 6,6-13 | Lc 9,1-6
10, 5 Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. 6 Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. 7 Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. 8 Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Le champ d’Israël
Pour un discours dit « missionnaire » l’indication du champ d’action limitée peut apparaître contradictoire. D’autant plus qu’il s’agit du premier point. Pourquoi seulement Israël et interdire la Samarie voisine et le monde païen ? Comme nous l’avons déjà mentionné, l’évangile de Matthieu a été écrit dans un milieu judéo-chrétien marqué par des débats au sein de la synagogue. Matthieu insiste donc sur le caractère éminemment juif de la mission de Jésus. L’annonce du Règne de Dieu est destinée à relever Israël en vertu du dessein de Dieu. En cela, Jésus accomplit l’Écriture. Le judaïsme, auquel appartient Jésus et les Douze, est le destinataire premier de cet Évangile du Royaume. Il faudra attendre la fin du ministère de Jésus, sa passion et sa résurrection pour que l’Evangile s’ouvre à toutes les nations (Mt 28,19)
Gratuité du Royaume
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Chacune de ces instructions renvoie principalement aux récits précédents : depuis la belle-mère de Simon-Pierre (8,14-17), jusqu’au possédé sourd-muet (9,32-35), en passant par la fille du notable (9,18-21) et le lépreux (8,1-4). Comme évoqué au début de cet article, les actes missionnaires reprennent ceux de Jésus non pour en devenir des réitérations mécaniques et probantes, mais des témoignages. La mission s’inscrit moins dans un « faire » que dans la personne de Jésus. Les apôtres sont envoyés à revêtir la mission du Christ pour manifester son avènement. Les miracles attendus ne sont pas effectués en vue d’une récompense, y compris en termes de conversion. Tout est dans la gratuité et le désintéressement. La suite du discours montrera justement qu’être missionnaire et apôtre ne sera pas payé en retour, du moins à vue humaine.
Père François BESSONNET
Bibliste et prêtre pour le diocèse de Luçon (Vendée).
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« L’espérance chrétienne nous aide à nous engager pleinement dans la nouvelle évangélisation et dans la mission universelle. Elle nous pousse à prier comme Jésus nous l’a appris : "que ton règne vienne à nous" » (Saint Jean-Paul II)
« L’indifférence : comme l’indifférence humaine fait mal aux nécessiteux ! Et ce qui est pire, l’indifférence des chrétiens ! » (François)
« L’Église est catholique : Elle annonce la totalité de la foi ; elle porte en elle et administre la plénitude des moyens de salut ; elle est envoyée à tous les peuples ; elle s’adresse à tous les hommes ; elle embrasse tous les temps ; "elle est, de par sa nature même, missionnaire" (Concile Vatican II) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 868)
- Saint Jean Eudes (1601-1680), canonisé en 1925:
- Saint Jean Eudes (1601-1680), canonisé en 1925, passa presque toute sa vie à Caen. Fondateur d'un institut pour le relèvement des prostituées, puis d'une congrégation destinée à la formation des prêtres dans les séminaires, Jean Eudes travailla à répandre le culte du cœur de Jésus et de celui de Marie, en vue d'établir la vie et le royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes.
Je vous dirai, mon très cher frère, que ce même Jésus qui a voulu être le Cœur et la vie de sa très sainte Mère, veut aussi être votre Cœur et votre vie: Le Christ votre vie (Col 3, 4), et que vous ayant fait la grâce d'être l'un de ses membres, il doit vivre en vous, de telle sorte que vous puissiez dire avec son Apôtre: Jésus-Christ est vivant en moi (Ga 2, 20). C'est son dessein, c'est son désir très ardent. Je vous prie de considérer que Jésus-Christ Notre-Seigneur est votre véritable Chef, et que
vous êtes un de ses membres, et que de là procèdent cinq grandes choses. Il est à vous comme le Chef est à ses membres; tout ce qui est à lui est à vous, son esprit, son Cœur, son corps, son âme, et toutes ses facultés, et vous devez en faire usage comme de choses qui sont vôtres, pour servir, louer, aimer et glorifier Dieu. Vous êtes à lui, comme les membres sont à leur chef. Aussi désire-t-il ardemment faire
usage de tout ce qui est en vous, pour le service et la gloire de son Père, comme de choses qui
sont à lui. Non seulement il est à vous, mais il veut être en vous y vivant et y régnant, comme le chef
est vivant et régnant dans ses membres. Il veut que tout ce qui est en lui soit vivant et
régnant en vous: son Esprit dans votre esprit son Cœur dans votre cœur, toutes les puissances
de son âme dans les facultés de v o t r e âme, afin que ces divines paroles s'accomplissent à
votre égard: Glorifiez et portez Dieu dans votre corps (I Co 6, 20), et que la vie de Jésus
paraisse visiblement en vous (Cf. 2 Co 4, 1O). Et non seulement vous êtes au Fils de Dieu, mais vous devez être en lui, comme les membres
sont en leur chef. Tout ce qui est en vous doit être incorporé en lui et recevoir vie et
conduite de lui. Il n'y a de véritable vie pour vous qu'en lui seul, qui est la très unique
source de la vraie vie hors de lui, il n'y a que mort e t perdition pour vous. Il doit être le
seul principe de tous les mouvements, usages et fonctions de votre vie; vous ne devez vivre
que de lui et pour lui, suivant ces divines paroles: Nul d'entre nous ne vit pour soi-même,
comme nul ne meurt pour soi-même; si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous
mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort , nous
appartenons au Seigneur. Car Jésus-Christ est mort et ressuscité, afin de régner sur les
morts et les vivants (Rm 14, 7-9). Enfin vous n'êtes qu'un avec ce même Jésus, comme les membres ne sont qu'un avec leur
chef. Et par conséquent vous ne devez avoir qu'un même esprit, une même âme, une même
vie, une même volonté, un même sentiment un même cœur avec lui. Et lui-même doit être
votre esprit, votre cœur, votre amour, votre vie et votre tout.
10
Or ces grandes choses commencent dans un chrétien par le Baptême; elles s'accroissent et se
fortifient par le sacrement de la Confirmation et par le bon usage qu'il fait des autres grâces
que Dieu lui communique. Et elles reçoivent leur souveraine perfection par la sainte Eucharistie.
Paix et bonheur
abbé Da Rocha
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Personne ne s'attendait à cela: une vieille femme avec un bébé magnifique! et dans la maison d'Élisabeth tout le village défilait. On voulait voir l'enfant, féliciter le vieux couple, et les plus clairvoyants, se souvenant des Écritures, se disaient : "Vraiment, rien n'arrête le Seigneur, que ce soit la vieillesse ou la stérilité".
Ni les voisins ni la famille n'auraient voulu manquer la fête du huitième jour. L'atmosphère était à la joie, à la jeunesse, au renouveau. Une seule ombre au tableau : Zacharie était toujours muré dans son silence.
Il avait douté de la puissance de Dieu; et à l'Ange qui lui annonçait une naissance prochaine, il avait répondu : "Qu'est-ce qui m'en assurera ?". Comme si la parole de Dieu ne suffisait pas, il avait demandé un signe ... et le signe était venu, inattendu, décevant, étrange : une impuissance à communiquer.
Dès qu'un croyant décroche du niveau de la foi, dès qu'il quitte le terrain de la Promesse, dès qu'il commence à contester l'initiative de Dieu, il n'a plus de parole à faire entendre à ses frères; dès lors qu'il refuse ce que Dieu lui dit, il n'a plus rien à dire au nom de Dieu.
De là viennent souvent les mutismes dans l'Église: on comptait sur telle homme, sur telle femme, et ils sont tout à coup devenus muets. Pour n'avoir pas accueilli telle parole de Dieu, ils ont perdu leur propre parole; pour avoir trouvé invraisemblable l'espérance que Dieu leur offrait, ils se sont coupés de la joie réservée aux cœurs pauvres.
Mais après le doute vient le moment de la foi, et Zacharie, en griffonnant sur sa tablette, appuie de toute son autorité la résolution d'Élisabeth : l'enfant s'appellera, non pas Zacharie, comme son père, mais Jean.
Ce qui est en cause ici, ce n'est pas tellement la signification des deux noms, car les deux sont aussi beaux et aussi profonds l'un que l'autre. Zakar-yah, "Dieu s'est souvenu", et Yô-hânan, "Dieu a fait grâce", ce sont, au fond, deux noms équivalents, car pour Dieu, se souvenir, c'est faire grâce, c'est prolonger sa grâce, et quand Dieu fait grâce, c'est toujours dans l'axe d'une promesse, et donc dans l'axe du souvenir.
La différence est ailleurs : Zacharie serait le nom donné par un homme, le nom d'un père humain et le rappel d'une lignée humaine; tandis que Yôhânan est le nom que Dieu a donné, une sorte de nom -programme pour la vie du Précurseur.
Ainsi le bébé s'appellera Jean, et Zacharie le vieux prêtre se rallie au programme de Dieu. Le Seigneur lui-même a nommé l'enfant du vieil homme, et c'est là qu'est tout le mystère. Lors de la création, selon la théologie imagée de la Genèse, Dieu avait demandé à l'homme de nommer tous les êtres qui formaient son monde; et voilà qu'à l'inverse Dieu se réserve de nommer certains enfants des hommes, ceux sur qui d'avance il pose sa main.
Ainsi en va-t-il de nos créations, de nos œuvres, de nos projets de vie. À quoi servirait-il de vouloir à tout prix leur donner un nom d'homme, quand Dieu lui-même les garde sous sa main pour leur donner en temps voulu un nom connu de lui seul ?
Si Dieu notre Père a déjà fait tant de merveilles dans notre pauvreté, s'il parvient à susciter malgré tout la vie dans la terre stérile de notre amour, comment ne pas lui faire confiance jusqu'au bout ? C'est peut-être le geste filial que Dieu attend de nous pour nous rendre la parole, pour faire de chacun de nous un vrai témoin de sa miséricorde.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Jean Baptiste est avec Jésus et Marie l’une des rares personnes dont les Evangiles parlent de sa naissance, de sa conception même, jusqu’à sa mort. Il est le « plus grand des enfants des hommes ». Et le jour anniversaire de sa naissance, le 24 juin, l’emporte sur le dimanche, le jour mémorial de la résurrection du Seigneur, signe de l’importance de cet homme, de sa vie, dans l’histoire du salut, signe de l’importance de cette humanité, de notre humanité, qui va à la rencontre de Dieu, du Seigneur, en se portant elle-même, en se portant comme question...
Aujourd’hui, en sa nativité, il nous est donné de considérer comment lui aussi est unique, comment en lui, est portée la question humaine, lui qui vivra à la limite, limite en naissant d’un vieux couple, limite en vivant au désert, limite en perdant tout, y compris son existence. En effet, nous pouvons dire que Jean Baptiste, de part en part, est une question... Question, qui trouvera sa réponse dans la venue du Fils de l’homme, question qui le travaillera au plus intime de la confiance : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »... Une question que la contemplation de sa vie aide chacun à reconnaître agissante pour lui-même aussi...
« Elle mit au monde un fils », cette expression commune est riche d’un sens profond. Ce que fait toute femme qui accouche, Elisabeth le fait aussi. Elle met au monde, elle donne à un être de sortir de lui-même, de se trouver en relation avec les autres, de pouvoir ainsi exister, comme le fera Marie qui elle aussi, peu à peu, présentera son enfant au monde, jusqu’au « ils n’ont plus de vin » à Cana... Cet homme est un fils, son fils. Le monde le reçoit celui que personne n’espérait plus, le monde se réjouit et, aussitôt, il tend à le faire sien, à se l’approprier, à le repérer, à le situer, à le naturaliser. Lui qui est né comme par miracle, il aura un nom issu de la tradition, le monde se poursuit, imperturbable en son ordre... Violence muette de faire rentrer dans le rang tout un chacun... Mais une rupture surgit. « Non, il s'appellera Jean. »
« Que sera donc cet enfant ? », le « non » des parents relance la question pour les proches, Zacharie le père, celui qui officiait dans la liturgie sempiternelle du temple, a lui aussi été travaillé par son surgissement, cet enfant porte en lui, une question qui remet le monde en route, lui interdit de se clore sur lui-même. Il ira, jusqu’au péril de sa vie, dire le droit « tu n’as pas le droit de prendre cette femme pour épouse » auparavant il aura relancé les personnes, quelque soit leur état, sur leur devenir propre... Par tâche d’huile, depuis sa conception, Jean Baptiste relance la question de l’existence, la ramène ainsi à Dieu, fait sortir chacun de l’épaisseur du quotidien, de l’habituel... Lui, l’écorché, il rouvre l’avenir, il est cette « voix qui crie dans le désert », il fait tomber ce qui nous protège de la quête du sens... Dans sa nudité, il donne la possibilité à chaque situation humaine d’être vécue comme relation avec Dieu. « La main du Seigneur était avec lui ».
« L'enfant grandit et son esprit se fortifiait ». Nous connaissons l’âme de la vie de Jean Baptiste, ce qui l’anime au plus profond, mais cette âme se coule aussi dans l’existence normale, dans la croissance, le développement, l’acquisition de savoirs et de savoir-faire... Mais ne nous y trompons pas, cette vie ne se réduit pas à l’acquisition des conditions de l’existence, il ira au désert, il ira à la limite de l’humain, il laissera tomber les certitudes, les enveloppes pour être pure attente de « Celui qui vient », il tiendra la place de l’homme disponible pour la rencontre... Il donnera à son peuple d’être en éveil... Il sera, comme cela, « manifesté à Israël ». Sa parole agira... Nous aussi, en nos vies, laissons surgir ce qui est le lieu de notre attente du Seigneur, il est dans le sauvage, dans le désertique... Aimons en nous l’éveil... laissons surgir la Parole, même en un cri...
Bonne fête de la Saint Jean. - Soyons tous des Jean-Baptiste
Père Jean-Luc Fabre
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Autre commentaire de ce jour.
L'Église ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s. De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive – c'est-à-dire le jour de leur passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la grâce de sanctification dont il fut bénéficiaire dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth (Lc 1, 39-56).
Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.
« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean-Baptiste » (Mt 11, 11), dont la venue et la mission furent annoncées par le prophète Jérémie en ces termes : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré; je fais de toi un prophète pour les peuples » (Jr 1, 5). C’est encore de lui que parle Isaïe lorsqu’il proclame : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé » (1ère lect.).
Se demandant pourquoi Notre-Seigneur était né au solstice d’hiver et Jean à l’équinoxe d’été, saint Augustin remarque que celui qui a dit : « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue » (Jn 3, 29-30) naît au moment où les jours commencent à diminuer, alors que le Christ surgit dans le monde comme « l’astre d’en haut qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 78-79). Il faut cependant ajouter un motif pastoral, à savoir la lutte contre les pratiques idolâtriques. Le culte de Mithra célébrait la victoire du soleil le 25 décembre, et le solstice d’été était l’occasion de réjouissances populaires accompagnées de rituels impliquant des danses autour de grands feux symbolisant la lumière du soleil à son apogée.
A la suite des Pères de l'Église, Charlemagne interdit à plusieurs reprises ces pratiques, mais en vain : la tradition païenne subsistait – et subsiste toujours ! Il ne restait plus qu’à l’intégrer dans la liturgie chrétienne en bénissant le feu, qui devint le symbole de la joie en raison de la naissance du Précurseur (S. Césaire d’Arles, Concile d’Agde, en 506).
Fort heureusement, les six mois qui séparent les deux solstices et donc les deux nativités peuvent également se référer à une Parole évangélique : lors de l’Annonciation, l’Ange révèle en effet à Marie que sa « cousine a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse et qu’elle en est à son sixième mois ». La naissance du Précurseur précèderait donc effectivement de six mois celle du Seigneur auquel il avait mission de « rendre témoignage, afin que tous croient en lui » (Jn 1, 7).
En contemplant les feux de la Saint Jean, souvenons-nous du Feu de l’Esprit que le Christ est venu allumer sur terre : « oui j’ai vu et je rends témoignage, atteste le Précurseur : c’est lui le Fils de Dieu » (Jn 1, 34) ; « celui qui vous baptisera dans l’Esprit et le Feu » (Lc 3, 16).
Bonne fête à nos frères et sœurs québécois et canadiens français. C’est en effet en la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste, le 24 juin 1615, à la Rivière des Prairies, que fut célébrée la première Messe au Canada. Le 25 février 1908, le pape saint Pie X confirmait la dévotion populaire en déclarant saint Jean Baptiste Patron spécial des canadiens français – à côté de Saint Joseph bien sûr !
Père Joseph-Marie de la Famille Saint Joseph
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 24 Juin 2023
Solennité de la Fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Fête nationale de la province Canadienne du Québec
et Patron des Canadiens français.
Saint Antoine de Dymsk, Higoumène à
Constantinople (+ 1224)
Saint Jean le Nouveau, Martyr, saint patron
de la Moldavie (+ 1332)
Saint Joseph Yuan Zaide, Prêtre et Martyr
en Chine (+ 1817)
Sainte Marie-Guadelupe (Anastasie Garcia Zavala)
Fondatrice des Servantes de Sainte-Marguerite-Marie
et des Pauvres (+ 1963)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Son nom est Jean » (Lc 1, 57-66.80)
Solennité de la Fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Fête nationale de la province Canadienne du Québec
et Patron des Canadiens français.
Saint Antoine de Dymsk, Higoumène à
Constantinople (+ 1224)
Saint Jean le Nouveau, Martyr, saint patron
de la Moldavie (+ 1332)
Saint Joseph Yuan Zaide, Prêtre et Martyr
en Chine (+ 1817)
Sainte Marie-Guadelupe (Anastasie Garcia Zavala)
Fondatrice des Servantes de Sainte-Marguerite-Marie
et des Pauvres (+ 1963)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre d'Isaïe 49, 1-6… Psaume 139(138), 1-2.3b.13-14ab.14cd-15ab… Livre des Actes des Apôtres 13, 22-26… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 57-66.80.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Je fais de toi la lumière des nations »
(Is 49, 1-6)
Lecture du livre du Prophète Isaïe
Écoutez-moi,
îles lointaines !
Peuples éloignés, soyez attentifs !
J’étais encore dans le sein maternel
quand le Seigneur m’a appelé ;
j’étais encore dans les entrailles de ma mère
quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante,
il m’a protégé par l’ombre de sa main ;
il a fait de moi une flèche acérée,
il m’a caché dans son carquois.
Il m’a dit :
« Tu es mon serviteur, Israël,
en toi je manifesterai ma splendeur. »
Et moi, je disais :
« Je me suis fatigué pour rien,
c’est pour le néant, c’est en pure perte
que j’ai usé mes forces. »
Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur,
ma récompense, auprès de mon Dieu.
Maintenant le Seigneur parle,
lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,
que je lui ramène Jacob,
que je lui rassemble Israël.
Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur,
c’est mon Dieu qui est ma force.
Et il dit :
« C’est trop peu que tu sois mon serviteur
pour relever les tribus de Jacob,
ramener les rescapés d’Israël :
je fais de toi la lumière des nations,
pour que mon salut parvienne
jusqu’aux extrémités de la terre. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 138 (139), 1-2.3b, 13-14ab, 14c-15ab)
R/ Je te rends grâce, ô mon Dieu,
pour tant de merveilles. (cf. Ps 138, 14)
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées,
tous mes chemins te sont familiers.
C’est toi qui as créé mes reins,
qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis.
Étonnantes sont tes œuvres,
toute mon âme le sait.
Mes os n’étaient pas cachés pour toi
quand j’étais façonné dans le secret.
DEUXIÈME LECTURE
« Jean le Baptiste a préparé l’avènement
de Jésus » (Ac 13, 22-26)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
dans la synagogue d’Antioche de Pisidie,
Paul disait aux Juifs :
« Dieu a, pour nos pères, suscité David comme roi,
et il lui a rendu ce témoignage :
J’ai trouvé David, fils de Jessé ;
c’est un homme selon mon cœur
qui réalisera toutes mes volontés.
De la descendance de David,
Dieu, selon la promesse,
a fait sortir un sauveur pour Israël :
c’est Jésus,
dont Jean le Baptiste a préparé l’avènement
en proclamant avant lui un baptême de conversion
pour tout le peuple d’Israël.
Au moment d’achever sa course,
Jean disait :
“Ce que vous pensez que je suis,
je ne le suis pas.
Mais le voici qui vient après moi,
et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds.”
Vous, frères, les fils de la lignée d’Abraham
et ceux parmi vous qui craignent Dieu,
c’est à nous que la parole du salut a été envoyée. »
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Son nom est Jean » (Lc 1, 57-66.80)
Alléluia. Alléluia.
Toi, petit enfant,
tu seras appelé prophète du Très-Haut :
tu marcheras devant, en présence du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins.
Alléluia. (Lc 1, 76)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent
que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant.
Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara :
« Non, il s’appellera Jean. »
On lui dit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Jean est son nom. »
Et tout le monde en fut étonné.
À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage
et, dans toute la région montagneuse de Judée,
on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient
les conservaient dans leur cœur et disaient :
« Que sera donc cet enfant ? »
En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandissait
et son esprit se fortifiait.
Il alla vivre au désert
jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Son nom est Jean » (Lc 1, 57-66.80)
Commentaire de ce jour.
Naissance de Jean-Baptiste
Personne ne s'attendait à cela: une vieille femme avec un bébé magnifique! et dans la maison d'Élisabeth tout le village défilait. On voulait voir l'enfant, féliciter le vieux couple, et les plus clairvoyants, se souvenant des Écritures, se disaient : "Vraiment, rien n'arrête le Seigneur, que ce soit la vieillesse ou la stérilité".
Ni les voisins ni la famille n'auraient voulu manquer la fête du huitième jour. L'atmosphère était à la joie, à la jeunesse, au renouveau. Une seule ombre au tableau : Zacharie était toujours muré dans son silence.
Il avait douté de la puissance de Dieu; et à l'Ange qui lui annonçait une naissance prochaine, il avait répondu : "Qu'est-ce qui m'en assurera ?". Comme si la parole de Dieu ne suffisait pas, il avait demandé un signe ... et le signe était venu, inattendu, décevant, étrange : une impuissance à communiquer.
Dès qu'un croyant décroche du niveau de la foi, dès qu'il quitte le terrain de la Promesse, dès qu'il commence à contester l'initiative de Dieu, il n'a plus de parole à faire entendre à ses frères; dès lors qu'il refuse ce que Dieu lui dit, il n'a plus rien à dire au nom de Dieu.
De là viennent souvent les mutismes dans l'Église: on comptait sur telle homme, sur telle femme, et ils sont tout à coup devenus muets. Pour n'avoir pas accueilli telle parole de Dieu, ils ont perdu leur propre parole; pour avoir trouvé invraisemblable l'espérance que Dieu leur offrait, ils se sont coupés de la joie réservée aux cœurs pauvres.
Mais après le doute vient le moment de la foi, et Zacharie, en griffonnant sur sa tablette, appuie de toute son autorité la résolution d'Élisabeth : l'enfant s'appellera, non pas Zacharie, comme son père, mais Jean.
Ce qui est en cause ici, ce n'est pas tellement la signification des deux noms, car les deux sont aussi beaux et aussi profonds l'un que l'autre. Zakar-yah, "Dieu s'est souvenu", et Yô-hânan, "Dieu a fait grâce", ce sont, au fond, deux noms équivalents, car pour Dieu, se souvenir, c'est faire grâce, c'est prolonger sa grâce, et quand Dieu fait grâce, c'est toujours dans l'axe d'une promesse, et donc dans l'axe du souvenir.
La différence est ailleurs : Zacharie serait le nom donné par un homme, le nom d'un père humain et le rappel d'une lignée humaine; tandis que Yôhânan est le nom que Dieu a donné, une sorte de nom -programme pour la vie du Précurseur.
Ainsi le bébé s'appellera Jean, et Zacharie le vieux prêtre se rallie au programme de Dieu. Le Seigneur lui-même a nommé l'enfant du vieil homme, et c'est là qu'est tout le mystère. Lors de la création, selon la théologie imagée de la Genèse, Dieu avait demandé à l'homme de nommer tous les êtres qui formaient son monde; et voilà qu'à l'inverse Dieu se réserve de nommer certains enfants des hommes, ceux sur qui d'avance il pose sa main.
Ainsi en va-t-il de nos créations, de nos œuvres, de nos projets de vie. À quoi servirait-il de vouloir à tout prix leur donner un nom d'homme, quand Dieu lui-même les garde sous sa main pour leur donner en temps voulu un nom connu de lui seul ?
Si Dieu notre Père a déjà fait tant de merveilles dans notre pauvreté, s'il parvient à susciter malgré tout la vie dans la terre stérile de notre amour, comment ne pas lui faire confiance jusqu'au bout ? C'est peut-être le geste filial que Dieu attend de nous pour nous rendre la parole, pour faire de chacun de nous un vrai témoin de sa miséricorde.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
La nativité de St Jean-Baptiste
Jean Baptiste est avec Jésus et Marie l’une des rares personnes dont les Evangiles parlent de sa naissance, de sa conception même, jusqu’à sa mort. Il est le « plus grand des enfants des hommes ». Et le jour anniversaire de sa naissance, le 24 juin, l’emporte sur le dimanche, le jour mémorial de la résurrection du Seigneur, signe de l’importance de cet homme, de sa vie, dans l’histoire du salut, signe de l’importance de cette humanité, de notre humanité, qui va à la rencontre de Dieu, du Seigneur, en se portant elle-même, en se portant comme question...
Aujourd’hui, en sa nativité, il nous est donné de considérer comment lui aussi est unique, comment en lui, est portée la question humaine, lui qui vivra à la limite, limite en naissant d’un vieux couple, limite en vivant au désert, limite en perdant tout, y compris son existence. En effet, nous pouvons dire que Jean Baptiste, de part en part, est une question... Question, qui trouvera sa réponse dans la venue du Fils de l’homme, question qui le travaillera au plus intime de la confiance : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »... Une question que la contemplation de sa vie aide chacun à reconnaître agissante pour lui-même aussi...
« Elle mit au monde un fils », cette expression commune est riche d’un sens profond. Ce que fait toute femme qui accouche, Elisabeth le fait aussi. Elle met au monde, elle donne à un être de sortir de lui-même, de se trouver en relation avec les autres, de pouvoir ainsi exister, comme le fera Marie qui elle aussi, peu à peu, présentera son enfant au monde, jusqu’au « ils n’ont plus de vin » à Cana... Cet homme est un fils, son fils. Le monde le reçoit celui que personne n’espérait plus, le monde se réjouit et, aussitôt, il tend à le faire sien, à se l’approprier, à le repérer, à le situer, à le naturaliser. Lui qui est né comme par miracle, il aura un nom issu de la tradition, le monde se poursuit, imperturbable en son ordre... Violence muette de faire rentrer dans le rang tout un chacun... Mais une rupture surgit. « Non, il s'appellera Jean. »
« Que sera donc cet enfant ? », le « non » des parents relance la question pour les proches, Zacharie le père, celui qui officiait dans la liturgie sempiternelle du temple, a lui aussi été travaillé par son surgissement, cet enfant porte en lui, une question qui remet le monde en route, lui interdit de se clore sur lui-même. Il ira, jusqu’au péril de sa vie, dire le droit « tu n’as pas le droit de prendre cette femme pour épouse » auparavant il aura relancé les personnes, quelque soit leur état, sur leur devenir propre... Par tâche d’huile, depuis sa conception, Jean Baptiste relance la question de l’existence, la ramène ainsi à Dieu, fait sortir chacun de l’épaisseur du quotidien, de l’habituel... Lui, l’écorché, il rouvre l’avenir, il est cette « voix qui crie dans le désert », il fait tomber ce qui nous protège de la quête du sens... Dans sa nudité, il donne la possibilité à chaque situation humaine d’être vécue comme relation avec Dieu. « La main du Seigneur était avec lui ».
« L'enfant grandit et son esprit se fortifiait ». Nous connaissons l’âme de la vie de Jean Baptiste, ce qui l’anime au plus profond, mais cette âme se coule aussi dans l’existence normale, dans la croissance, le développement, l’acquisition de savoirs et de savoir-faire... Mais ne nous y trompons pas, cette vie ne se réduit pas à l’acquisition des conditions de l’existence, il ira au désert, il ira à la limite de l’humain, il laissera tomber les certitudes, les enveloppes pour être pure attente de « Celui qui vient », il tiendra la place de l’homme disponible pour la rencontre... Il donnera à son peuple d’être en éveil... Il sera, comme cela, « manifesté à Israël ». Sa parole agira... Nous aussi, en nos vies, laissons surgir ce qui est le lieu de notre attente du Seigneur, il est dans le sauvage, dans le désertique... Aimons en nous l’éveil... laissons surgir la Parole, même en un cri...
Bonne fête de la Saint Jean. - Soyons tous des Jean-Baptiste
Père Jean-Luc Fabre
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Autre commentaire de ce jour.
« Son nom est Jean » (Lc 1, 57-66.80)
L'Église ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s. De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive – c'est-à-dire le jour de leur passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la grâce de sanctification dont il fut bénéficiaire dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth (Lc 1, 39-56).
Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.
« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean-Baptiste » (Mt 11, 11), dont la venue et la mission furent annoncées par le prophète Jérémie en ces termes : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré; je fais de toi un prophète pour les peuples » (Jr 1, 5). C’est encore de lui que parle Isaïe lorsqu’il proclame : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé » (1ère lect.).
Se demandant pourquoi Notre-Seigneur était né au solstice d’hiver et Jean à l’équinoxe d’été, saint Augustin remarque que celui qui a dit : « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue » (Jn 3, 29-30) naît au moment où les jours commencent à diminuer, alors que le Christ surgit dans le monde comme « l’astre d’en haut qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 78-79). Il faut cependant ajouter un motif pastoral, à savoir la lutte contre les pratiques idolâtriques. Le culte de Mithra célébrait la victoire du soleil le 25 décembre, et le solstice d’été était l’occasion de réjouissances populaires accompagnées de rituels impliquant des danses autour de grands feux symbolisant la lumière du soleil à son apogée.
A la suite des Pères de l'Église, Charlemagne interdit à plusieurs reprises ces pratiques, mais en vain : la tradition païenne subsistait – et subsiste toujours ! Il ne restait plus qu’à l’intégrer dans la liturgie chrétienne en bénissant le feu, qui devint le symbole de la joie en raison de la naissance du Précurseur (S. Césaire d’Arles, Concile d’Agde, en 506).
Fort heureusement, les six mois qui séparent les deux solstices et donc les deux nativités peuvent également se référer à une Parole évangélique : lors de l’Annonciation, l’Ange révèle en effet à Marie que sa « cousine a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse et qu’elle en est à son sixième mois ». La naissance du Précurseur précèderait donc effectivement de six mois celle du Seigneur auquel il avait mission de « rendre témoignage, afin que tous croient en lui » (Jn 1, 7).
En contemplant les feux de la Saint Jean, souvenons-nous du Feu de l’Esprit que le Christ est venu allumer sur terre : « oui j’ai vu et je rends témoignage, atteste le Précurseur : c’est lui le Fils de Dieu » (Jn 1, 34) ; « celui qui vous baptisera dans l’Esprit et le Feu » (Lc 3, 16).
Bonne fête à nos frères et sœurs québécois et canadiens français. C’est en effet en la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste, le 24 juin 1615, à la Rivière des Prairies, que fut célébrée la première Messe au Canada. Le 25 février 1908, le pape saint Pie X confirmait la dévotion populaire en déclarant saint Jean Baptiste Patron spécial des canadiens français – à côté de Saint Joseph bien sûr !
Père Joseph-Marie de la Famille Saint Joseph
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« "Je suis la voix qui crie dans le désert". Jean était la voix ; mais le Seigneur était la Parole qui existait depuis le commencement. Jean était une voix passagère, Le Christ la Parole éternelle depuis le commencement (Saint Augustin)
« Combien de personnes paient cher le prix de l’engagement pour la vérité ! Combien d’hommes intègres préfèrent aller à contre-courant, tant qu’ils ne renient pas la voix de la conscience, la voix de la vérité ! » (François)
« Saint Jean le Baptiste est le précurseur immédiat du Seigneur, envoyé pour Lui préparer le chemin. "Prophète du Très-Haut" (Lc 1,76), il dépasse tous les prophètes, il en est le dernier, il inaugure l’Évangile. Il salue la venue du Christ dès le sein de sa mère et il trouve sa joie à être "l’ami de l’époux" (Jn 3,29) qu’il désigne comme "l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde" (Jn 1,29). Précédant Jésus "avec l’esprit et la puissance d’Elie" (Lc 1,17), Il Lui rend témoignage par sa prédication, son baptême de conversion et finalement son martyre » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 523)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
« Ne craignez pas... courage ! » Telle est la consigne de Jésus qui noue en gerbe les quatre paroles retenues aujourd’hui par la liturgie.
Il s’agit, dans sa pensée, non pas de ces craintes fugitives qui gênent ou empoisonnent la vie de tous les jours, mais de la crainte qui saisit le croyant au moment de témoigner de sa foi et de son attachement à Jésus-Christ; la crainte de paraître fou, ou demeuré, ou dépassé ; la crainte de la persécution, dont Jésus vient de parler dans le contexte de saint Matthieu : « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom » (v. 22).
Et si nous demandons à Jésus ce qui peut nous aider à traverser la crainte, sa réponse nous semblera étrange. Il la donne juste avant sa consigne, lorsqu’il dit : « Le disciple n’est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur. Puisqu’ils ont traité de Béelzéboul le maître de maison, à combien plus forte raison le diront-ils de ceux de sa maison ! »
Ainsi notre raison de ne pas craindre, c’est que notre destin reproduit celui du Serviteur de Dieu, et que dès le départ nous sommes compromis par lui et avec lui. Notre assurance, notre audace de témoins, est donc d’emblée paradoxale : ce qui doit nous immuniser contre la peur, c’est que notre Maître est allé jusqu’à la mort !
Mais Jésus ajoute aussitôt une autre raison de ne pas nous laisser entamer par la crainte : « Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé. Rien n’est secret qui ne sera connu. » Ce n’est pas là remarque banale, comme si Jésus disait : « Tout vient à son heure », « tout finit par se savoir », c’est l’affirmation, par le Christ, que la lumière est déjà victorieuse, et que Dieu accompagne le témoignage de ses fils et de ses filles parce qu’il veut, par eux et par elles, dévoiler au monde ses richesses. Il ne faut pas avoir peur, pas plus pour nous que pour notre message. Car si nous sommes porteurs de ce que Dieu révèle, il n’y a rien à craindre ni de l’oppression physique, ni de la solitude intellectuelle, ni des mutations de la culture et de l’histoire, ni de la perte de tout modèle autre que Jésus-Christ.
Celui qu’il faut craindre, nous dit Jésus, c’est Celui qui a le pouvoir de vouer à la géhenne et le corps et l’âme, c’est-à-dire Dieu lui-même, qui seul est maître de l’irréversible, Dieu, maître de la mort et de la vie. Mais ici le mot craindre change de sens, quand on passe de la crainte des hommes à ce que le monde juif appelait « la crainte de Dieu ».
La crainte de Dieu, au sens biblique, c’est un mélange de respect et d’affection, c’est à la fois le sens de la majesté de Dieu et une spontanéité filiale pour lui obéi; c’est, en quelque sorte, la délicatesse de l’homme en réponse à la délicatesse de Dieu. C’est pourquoi, alors que la crainte des hommes, ou de leur jugement, ronge, paralyse et mène au doute, la crainte de Dieu, au sens biblique, réveille sans cesse en nous le meilleur de nous-mêmes et nous rend aptes à percevoir la tendresse de notre Dieu qui s’occupe si bien des moineaux et compte tous les cheveux de notre tête.
Le témoin de Jésus, c’est donc un homme de foi chez qui l’amour pour Dieu a banni la crainte des hommes, et qui est prêt, malgré ses limites et ses faiblesses, à confesser hardiment le Christ sauveur, à se déclarer pour lui devant les hommes, c’est-à-dire à se déclarer solidaire de lui, en tout temps et en tout milieu, partout où il est aimé, partout où il est trahi, partout où des hommes à tâtons, le cherchent.
Et ce témoignage-là, même s’il met en œuvre toutes les ressources humaines de l’apôtre, dépasse le niveau de l’habileté et du prestige; il s’enracine humblement dans l’amitié avec Jésus, mort et ressuscité.
Ce que le disciple crie au monde, ce qu’il a le droit et de devoir de proclamer sur les toits, c’est ce que Dieu lui a murmuré à l’oreille, ce qu’il n’a jamais cessé de murmurer à son peuple. Voilà pourquoi notre témoignage ne peut être ni agressif, ni contraignant, et ne peut céder à aucune tentation d’impatience. Il renvoie à une parole entendue, à un visage toujours cherché. C’est un message tout d’intériorité et de douceur, enveloppé de la même miséricorde qui nous enveloppe nous-mêmes.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
1) Evangélisation et compassion
La foi nous dit que notre vie est protégée par l’amour de Dieu, qui est Père et, donc, « providence ».
L’évangile d’aujourd’hui confirme cette foi et le Christ nous rappelle que si Dieu prend soin aussi des moineaux, des petites choses comme nos propres cheveux, il le fait certainement avec nous chaque jour.
Dieu n’est jamais absent, il est avec nous à chaque instant de notre vie et Il le sera jusqu’à la fin du monde. Nous le savons, nous sommes dans les mains de Dieu, qui a fait sien le drame de l’homme, en devenant chair pour nous sauver. Il est toujours présent, s’émeut et pleure, participe, se penche sur nos blessures, sèche nos larmes, se baisse sur chacun de nous.
Et pourtant nous vivons souvent dans la peur. En effet, la vérité consolante que Dieu, le visage serein et d’une main sûre, guide notre histoire, trouve paradoxalement dans notre cœur un double sentiment contrastant : d’un côté nous sommes portés à accueillir ce Dieu providence, à avoir confiance en Lui, comme affirme le Psalmiste : « Je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère » (Ps 130, 2). Mais de l’autre, nous avons peur et hésitons à nous abandonner à Dieu, Seigneur et sauveur de notre vie, soit parce que, caché par tant de choses, nous oublions ce Dieu providentiel, soit parce que, blessés par les peines et difficultés de la vie, nous doutons de lui comme Père. Dans les deux cas la Providence de Dieu est comme appelée en cause par notre fragile humanité.
Sur cette fine crête entre l’espérance et le désespoir se trouve la parole de Dieu, tellement magnifique qu’elle est en est presqu’incroyable humainement, si vraie qu’elle renforce immensément les raisons d’espérer. Jamais la parole de Dieu n’exerce autant de grandeur et de fascination que lorsqu’elle se confronte à la plus grande question que l’homme, que chacun de nous, se pose : « Quel est mon destin ? ». L’évangile nous dit que Dieu est ici, qu’il est Emmanuel, Dieu-avec-nous (Is 7, 14). Dieu montre avoir « planté sa tente parmi nous » (Jn 1, 14) en Jésus de Nazareth mort et ressuscité, bon Visage du destin, Fils de Dieu et notre frère.
Si nous acceptons cette affirmation que le Christ est le Fils de Dieu qui habite en nous et nous en Lui, nous n’aurons plus peur car la peur est vaincue par notre enracinement dans l’Amour, par notre confiance dans l’Amour.
Si, aujourd’hui, nous accueillons l’invitation du Christ qui, à trois reprises, nous répète de ne pas avoir peur, non seulement nous vivrons en paix parce que notre cœur est consolé, mais nous serons des témoins de son évangile de joie, de compassion, portant sur les places de nos villes et dans l’intimité de nos maisons l’heureuse nouvelle que Dieu est parmi nous et nous dit : « Ne prends pas soin de toi laisse le Seigneur prendre soin de toi ».
La mission naît de la compassion reçue de Dieu et partagée entre nous. Cette compassion n’est pas seulement de dire que quelqu’un nous fait pitié. Le mot « compassion » vient de deux mots (grec et hébreu) qui renvoient aux viscères, à l’utérus de la mère. Eprouver de la compassion est donc quelque chose qui nous prend au plus profond de nous, quelque chose de viscéral et qui est, me paraît-il, l’unique condition pour pouvoir répondre à l’invitation de Jésus à ne pas craindre, à ne pas avoir peur, à avoir confiance en Dieu. La mission, prêcher, comme dit l’évangile du jour, sur les terrasses, n’est possible que dans la mesure où celle-ci ne devient pas un fait d’organisation, mais de compassion.
Donc, il est juste (du moins je l’espère) d’affirmer la première grande invitation que nous fait alors la Liturgie de la Parole de ce dimanche : s’en remettre à Dieu. Dans la première lecture, déjà, Jérémie affirme : « le Seigneur est avec moi… le Seigneur a délivré le malheureux », mais également dans le passage de l’évangile, qui – par des images – nous parle d’une vie, la nôtre, protégée par l’amour de Dieu. D’une histoire, celle de Jérémie, assailli par des amis et ennemis : même ses amis s’en prennent à lui, et pourquoi ? Uniquement parce qu’il a annoncé le visage de Dieu et a exhorté les personnes qui l’écoutaient à s’en remettre uniquement à Dieu. Pour cela, Jérémie a été pris, ligoté, fouetté dans le temple. Pour cela, Jésus a été crucifié.
Mais la vie de Jérémie et celle du Christ montrent qu’avoir confiance en Dieu vaut la peine. Qu’il est raisonnable de vivre cet abandon total et cette amoureuse confidence. Quand nous le faisons, nous faisons l’expérience d’une paix et d’une joie profondes. Et dans les moments de fatigue nous regardons le Christ et la très longue kyrielle de saints et saintes qui l’ont suivi. Cette fois-ci je cite l’exemple de Nicodème qui va trouver Jésus de nuit, par peur. La nuit est le moment idéal pour ceux qui ne veulent pas être vus. Pour ceux qui ne veulent pas qu’on les voit parler avec quelqu’un. Pour ceux qui ont honte de se montrer eux-mêmes, la nuit est le moment idéal. La nuit de Nicodème indique peut-être la peur d’être soi-même. Indique la peur d’être vrai. La nuit de Nicodème indique son incapacité et sa peur à être libre. Il est très beau de voir qu’au moment le plus difficile, Nicodème ira réclamer le corps de Jésus en plein jour : comme s’il le demandait en hurlant d’un toit.
2) Les martyrs : des témoins exemplaires de la Providence, d’une confiance en Dieu jusqu’à en mourir
J’aime bien voir écrit dans l’évangile d’aujourd’hui que rien ne restera caché à Dieu, rien ne lui sera inconnu, ni même la plus petite des souffrances. Pour nous ses « fils » c’est une garantie que même la gêne, ou la souffrance ou, à la limite, le martyre, n’entrent pas dans le dessein de Dieu le Père. L’affirmation : « Pas un seul moineau ne tombe à terre sans que votre Père le veuille » ne veut pas dire qu’il ne nous arrivera jamais de tomber, mais que tout fait partie du dessein providentiel du Père tout-puissant et providentiel. Cela signifie : s’il vous arrive de tomber, Dieu le sait. Dieu est présent dans nos souffrances. Nous ne sommes pas abandonnés, il y a sa présence comme présence de salut, même si en apparence, celle-ci n’est pas perçue, et même si au niveau psychologique cela n’a pas un grand impact, on ne sent pas un grand réconfort ; mais au sein d’une dimension de foi il y a la possibilité de vivre quand même cette présence d’amour de l’Emmanuel, ce Dieu toujours avec nous.
Saint Paul compare les souffrances humaines et cosmiques aux « douleurs d’un enfantement » de toute la création, soulignant les « gémissements » de ceux qui commencent à recevoir l’Esprit et attendent la plénitude de l’adoption, à savoir « la rédemption de notre corps ». Mais il ajoute : « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien . . . » et plus loin : « Alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? », Jusqu’à conclure : « J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie . . . ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 22-39). A côté de la paternité de Dieu, qui se manifeste dans la Providence divine, apparaît aussi la pédagogie de Dieu : « Ce que vous endurez est une leçon (« paideia », c’est-à-dire éducation) ! Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? . . . Dieu le fait vraiment pour notre bien, pour nous faire participer à sa sainteté » (cf. Hé 12, 7. 10) (St. Jean Paul II). Vue donc avec les yeux de la foi, la souffrance aura beau apparaître sous l’aspect le plus sombre du destin de l’homme sur terre, elle laissera transparaitre le mystère de la divine providence, contenu dans la révélation du Christ, et en particulier dans sa croix et dans sa résurrection.
L’important est de découvrir à travers la foi la puissance et la « sagesse » de Dieu le Père qui, avec Jésus Christ, nous conduit sur les sentiers salvifiques de la divine providence. Se confirme alors le sens des paroles du psalmiste : « Le Seigneur est mon berger . . . Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 22, 1. 4).
Quelle que soit l’expérience nous amène à faire ce que « humainement « nous appelons le destin, nous devons chrétiennement l’appeler Providence, et surmonter avec confiance notre ignorance et collaborer avec amour à l’œuvre rédemptrice de Dieu le Fils. Que son saint Esprit puisse témoigner dans notre cœur que nous sommes vraiment les fils de Dieu, et qu’il est raisonnable d’accepter tous les événements de la « main » de Dieu.
Le testament écrit par le prieur de l’Abbaye de Tibhirine quelques mois avant d’être martyrisé en est un sublime exemple : « S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.
Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes, laissées dans l’indifférence de l’anonymat.
Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance. J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.
J’aimerais, le moment venu avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint » (cf. texte complet proposé à la place de la lecture patristique)
A ce stade il ne nous reste plus qu’à prier pour que dans la certitude de l’amour de Dieu nous trouvions la réponse à ces questions auxquelles nulle sagesse humaine ne peut répondre. Prions donc ainsi : « le fait que tu m’aimes est une réponse à toute question — fais en sorte que je le sente quand arrive l’heure de l’épreuve » (Romano Guardini)»
3) Les vierges consacrées : témoins de la Providence
Dans les deux paragraphes précédents j’ai cherché à expliquer que la providence divine se révèle comme Dieu marchant aux côtés de l’homme.
En tenant compte de l’Ancien Testament[1], j’ai essayé de montrer que le sens des paroles du Christ atteint une plénitude encore plus grande. Le Fils les prononce en effet en « scrutant » tout ce qui a été dit sur la question de la Providence, et rend ainsi un témoignage parfait au mystère de son Père : mystère de providence et de soin paternel, qui prend dans ses bras toute créature, même la plus insignifiante, comme l’herbe du champ ou les moineaux. Plus que l’homme, donc.
Mais il faut considérer que chacun de nous doit non seulement être reconnaissant au Créateur pour cet acte providentiel à notre égard, mais que nous avons aussi le devoir de coopérer par le don reçu de la providence. On ne peut donc se contenter des seules valeurs du sens, de la matière et de l’utilité. On doit chercher surtout « le royaume de Dieu et sa justice » car « toutes ces choses (les biens terrestres) vous seront données par surcroît » (cf. Mt 6, 33).
La consécration des Vierges est un exemple de cette coopération au dessein d’amour providentiel de Dieu. En se donnant totalement à Dieu, elles deviennent le reflet de Sa pensée et de Son amour dans les choses et dans l’histoire, se laissent imprégner de la charité et de la sagesse de Dieu, qu’elles partagent avec leurs frères et sœurs en humanité.
D’où cette prière prononcée par l’évêque durant le rituel de consécration des OV : « Seigneur notre Dieu, toi qui veux demeurer en l’homme, tu habites ceux qui te sont consacrés, tu aimes les cœurs libres et purs … regarde Seigneur nos sœurs : en réponse à ton appel, elles ont remis entre tes mains leur décision de garder la chasteté et de se consacrer à Toi pour toujours. Accorde, Seigneur, ton soutien et ta protection à celles qui se tiennent devant toi, et qui attendent de leur consécration un surcroît d’espérance et de force … Par la grâce de ton Esprit Saint, qu’il y ait toujours en elles : prudence et simplicité, douceur et sagesse, gravité et délicatesse, réserve et liberté. Qu’elles brûlent de charité et n’aiment rien en dehors de toi ; qu’elles méritent toute louange sans jamais s’y complaire ; qu’elles cherchent à te rendre gloire, d’un cœur purifié, dans un corps sanctifié ; qu’elles te craignent avec amour, et, par amour, qu’elles te servent. En toi, Seigneur, qu’elles possèdent tout parce qu’elles t’ont choisi Toi seul, au-dessus de tout » (RCV 38).
Monseigneur Francesco Follo
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Autre commentaire de ce jour.
Ça prend du courage pour se déclarer chrétien et vivre le message du Christ dans notre vie de tous les jours. Ceci était vrai au temps des apôtres et c’est vrai pour nous aujourd’hui.
Il y a quelques semaines, une vieille dame me disait: « Pour moi, c’est important de pratiquer ma religion. Je vais à la messe régulièrement, j’aide les autres lorsque je peux le faire, je prie tous les jours. Mes propres enfants ne comprennent pas cela. Ils me disent: < Qu’est-ce que ça te donne d’aller à l’église le dimanche. Reste à la maison et repose-toi. Ces histoires de religion, ce sont des sornettes du Moyen Âge >... Mes enfants ne me respectent pas assez pour me laisser vivre ma foi en paix! Ça me fait tellement de peine. »
Le Christ nous dit aujourd’hui : «N’ayez pas peur de vous déclarer chrétiens.» Ça prend du courage pour répondre à cette invitation du Seigneur.
Il y a quelques années, j’ai rencontré un groupe d’étudiants universitaires européens qui se disaient ouvertement être des « catholiques pratiquants ». À travers nos échanges, je leur posai la question suivante: « Quelle est la qualité ou la vertu que vous admirez le plus chez une personne? » Leur réponse m’a un peu surpris. Ils me dirent que pour eux, la qualité la plus importante était «le courage». Et ils donnèrent l’exemple de Martin Luther King, Nelson Mandela, Desmon Tutu, Mgr. Romero et quelques autres qui avaient eu le courage de leurs convictions.
Comme notre discussion avait comme point de départ « les valeurs chrétiennes », une des jeunes étudiantes ajouta que le Christ nous fournissait le plus bel exemple de courage que nous puissions trouver. Il aurait pu dire ce que ses adversaires religieux et politiques voulaient entendre et il aurait évité la peine capitale et la croix.
Après la rencontre, j’ai relu les évangiles avec cette idée en tête et j’ai découvert le courage exceptionnel du Christ face à l’opposition de sa famille, de ses disciples, des scribes, des pharisiens et des politiciens de son temps. Lorsque la police du Temple est venue pour l’arrêter, tous ses disciples ont pris la fuite, mais le Christ a refusé d’être intimidé. Il n’est pas facile de faire face à la violence et à l’intimidation.
Je me souviens de l’histoire de Philippe II, roi de Macédoine et père d’Alexandre le Grand (4e s. avant Jésus Christ). Il avait l’habitude de prendre par la force ce qu’il ne pouvait obtenir par la diplomatie. Il avait soumis toutes les villes de Grèce, sauf la ville de Sparte. Il envoya un message sans équivoque à cette ville récalcitrante : « Vous devez vous rendre immédia-tement! Si j’envahis votre territoire avec mes armées, je brulerai vos récoltes et détruirai vos maisons. Je tuerai tous ceux qui s’opposent à ma gouvernance. »
La réponse de la ville de Sparte ne contenait qu’un seul mot, pris du message belliqueux de Philippe: « Si! » Le roi de Macédoine comprit que les citoyens de Sparte refusaient d’être intimidés et il les laissa en paix.
Winston Churchill, dans l’une de ses allocutions, déclara que sans le courage, toutes les autres vertus perdent leur valeur.
Pas besoin de diplôme universitaire pour pratiquer cette vertu. Tous peuvent le faire, jeunes et vieux, scolarisés et analphabètes. Certaines personnes la maîtrise plus facilement que d’autres parce qu’ils en font usage plus souvent. Le courage est semblable à un muscle : plus nous l’utilisons, plus il prend de la force.
Mahatma Gandhi a écrit une très belle page sur le courage dans l’action : « Ce n’est pas celui ou celle qui critique qui est important, mais la personne dans l’arène, celle qui se bat et qui transpire. Il est vrai que dans le feu de l’action, on prend parfois des mauvaises décisions. Mais malgré ces erreurs, ce n’est pas la personne qui regarde le spectacle qui compte, ni celle qui passe ses commentaires, souvent désobligeants, mais la personne qui s’efforce d’agir avec courage. » Gandhi a raison... Il est toujours facile de critiquer, surtout lorsque nous ne sommes pas obligés de nous engager, mais c’est la personne dans le feu de l’action qui compte.
Le courage ne veut pas dire absence de peur. Ça veut dire faire ce que nous croyons être juste, malgré les peurs qui nous habitent. Une affiche indiquant «danger en avant», ne nous invite pas à nous arrêter, mais à avancer avec prudence.
Nous avons plein d’exemples, dans l’histoire de l’Église, de gens courageux. L’archevêque Oscar Romero a été mitraillé par les militaires du Salvador pendant qu’il célébrait la messe, parce qu’il défendait le droit des pauvres du pays. Quelques années plus tard, les mêmes militaires ont trainés six Jésuites de leurs lits, pendant la nuit, pour les fusiller devant l’édifice principal de l’Université. Ces Jésuites avaient luttés pour que les paysans du pays obtiennent justice face à la classe dirigeante. Ils avaient attiré l’attention sur les injustices perpétrées par les puissants envers les pauvres et les sans-pouvoir. Pendant cette période, plus de 75,000 personnes ont été massacrées dans ce seul petit pays d’Amérique centrale. Plusieurs dignitaires religieux ont été complices de ces atrocités en s’attaquant aux chrétiens qui défendaient le droit des pauvres.
En tant que disciples du Christ, nous devons refuser d’être intimidés par ceux et celles qui utilisent les structures du pouvoir pour couvrir leurs actions malhonnêtes.
Chacun de nous est appelé à être témoin des valeurs évangéliques par nos paroles et nos actes. En faisant cela nous pouvons devenir « signe de contradiction » dans nos familles, nos écoles, notre lieu de travail, dans nos relations avec les autres. Ceci demande du courage et de la détermination.
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 25 Juin 2023
Douzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
Saint Prosper d'Aquitaine, Théologien
laïc (+ v. 460)
Saint Maxime de Turin, 1er Évêque de
Turin (+ 5ème siècle)
Saint Guillaume de Verceil, Fondateur de
la Congrégation des Ermites du Mont-Vierge,
basée sur la règle Bénédictine (+ 1142).
Sainte Dorothée de Montau, Mystique et
recluse, Patronne de la Prusse (+ 1394).
Vénérable Moses Lira Serafin, Fondateur
des Missionnaires de la Charité de Marie
Immaculée (+ 1950).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33)
Douzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
Saint Prosper d'Aquitaine, Théologien
laïc (+ v. 460)
Saint Maxime de Turin, 1er Évêque de
Turin (+ 5ème siècle)
Saint Guillaume de Verceil, Fondateur de
la Congrégation des Ermites du Mont-Vierge,
basée sur la règle Bénédictine (+ 1142).
Sainte Dorothée de Montau, Mystique et
recluse, Patronne de la Prusse (+ 1394).
Vénérable Moses Lira Serafin, Fondateur
des Missionnaires de la Charité de Marie
Immaculée (+ 1950).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de Jérémie 20, 10-13… Psaume 69(68), 8-10.14.17.33-35… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5, 12-15… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 26-33.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Il a délivré le malheureux de la main des
méchants » (Jr 20, 10-13)
Lecture du livre du Prophète Jérémie
Moi Jérémie,
j’entends les calomnies de la foule :
« Dénoncez-le ! Allons le dénoncer,
celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. »
Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent :
« Peut-être se laissera-t-il séduire...
Nous réussirons,
et nous prendrons sur lui notre revanche ! »
Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable :
mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas.
Leur défaite les couvrira de honte,
d’une confusion éternelle, inoubliable.
Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste,
toi qui vois les reins et les cœurs,
fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras,
car c'est à toi que j’ai remis ma cause.
Chantez le Seigneur, louez le Seigneur :
il a délivré le malheureux de la main des méchants.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 68 (69), 8-10, 14.17, 33-35)
R/ Dans ton grand amour, Dieu,
réponds-moi. (Ps 68, 14c)
C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.
Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !
DEUXIÈME LECTURE
« Le don gratuit de Dieu et la faute n’ont
pas la même mesure » (Rm 5, 12-15)
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Romains
Frères,
nous savons que par un seul homme,
le péché est entré dans le monde,
et que par le péché est venue la mort ;
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes,
étant donné que tous ont péché.
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde,
mais le péché ne peut être imputé à personne
tant qu’il n’y a pas de loi.
Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse,
la mort a établi son règne,
même sur ceux qui n’avaient pas péché
par une transgression semblable à celle d’Adam.
Or, Adam préfigure celui qui devait venir.
Mais il n'en va pas du don gratuit comme de la faute.
En effet, si la mort a frappé la multitude
par la faute d’un seul,
combien plus la grâce de Dieu
s’est-elle répandue en abondance sur la multitude,
cette grâce qui est donnée en un seul homme,
Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps »
(Mt 10, 26-33)
Alléluia. Alléluia.
Toi, petit enfant,
tu seras appelé prophète du Très-Haut :
tu marcheras devant, en présence du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins.
Alléluia. (cf. Jn 15, 26b-27a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Ne craignez pas les hommes ;
rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,
rien n’est caché qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres,
dites-le en pleine lumière ;
ce que vous entendez au creux de l’oreille,
proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps
sans pouvoir tuer l’âme ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne
l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?
Or, pas un seul ne tombe à terre
sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte :
vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes,
moi aussi je me déclarerai pour lui
devant mon Père qui est aux cieux.
Mais celui qui me reniera devant les hommes,
moi aussi je le renierai
devant mon Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33)
Commentaire de ce jour.
Ne craignez pas !
« Ne craignez pas... courage ! » Telle est la consigne de Jésus qui noue en gerbe les quatre paroles retenues aujourd’hui par la liturgie.
Il s’agit, dans sa pensée, non pas de ces craintes fugitives qui gênent ou empoisonnent la vie de tous les jours, mais de la crainte qui saisit le croyant au moment de témoigner de sa foi et de son attachement à Jésus-Christ; la crainte de paraître fou, ou demeuré, ou dépassé ; la crainte de la persécution, dont Jésus vient de parler dans le contexte de saint Matthieu : « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom » (v. 22).
Et si nous demandons à Jésus ce qui peut nous aider à traverser la crainte, sa réponse nous semblera étrange. Il la donne juste avant sa consigne, lorsqu’il dit : « Le disciple n’est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur. Puisqu’ils ont traité de Béelzéboul le maître de maison, à combien plus forte raison le diront-ils de ceux de sa maison ! »
Ainsi notre raison de ne pas craindre, c’est que notre destin reproduit celui du Serviteur de Dieu, et que dès le départ nous sommes compromis par lui et avec lui. Notre assurance, notre audace de témoins, est donc d’emblée paradoxale : ce qui doit nous immuniser contre la peur, c’est que notre Maître est allé jusqu’à la mort !
Mais Jésus ajoute aussitôt une autre raison de ne pas nous laisser entamer par la crainte : « Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé. Rien n’est secret qui ne sera connu. » Ce n’est pas là remarque banale, comme si Jésus disait : « Tout vient à son heure », « tout finit par se savoir », c’est l’affirmation, par le Christ, que la lumière est déjà victorieuse, et que Dieu accompagne le témoignage de ses fils et de ses filles parce qu’il veut, par eux et par elles, dévoiler au monde ses richesses. Il ne faut pas avoir peur, pas plus pour nous que pour notre message. Car si nous sommes porteurs de ce que Dieu révèle, il n’y a rien à craindre ni de l’oppression physique, ni de la solitude intellectuelle, ni des mutations de la culture et de l’histoire, ni de la perte de tout modèle autre que Jésus-Christ.
Celui qu’il faut craindre, nous dit Jésus, c’est Celui qui a le pouvoir de vouer à la géhenne et le corps et l’âme, c’est-à-dire Dieu lui-même, qui seul est maître de l’irréversible, Dieu, maître de la mort et de la vie. Mais ici le mot craindre change de sens, quand on passe de la crainte des hommes à ce que le monde juif appelait « la crainte de Dieu ».
La crainte de Dieu, au sens biblique, c’est un mélange de respect et d’affection, c’est à la fois le sens de la majesté de Dieu et une spontanéité filiale pour lui obéi; c’est, en quelque sorte, la délicatesse de l’homme en réponse à la délicatesse de Dieu. C’est pourquoi, alors que la crainte des hommes, ou de leur jugement, ronge, paralyse et mène au doute, la crainte de Dieu, au sens biblique, réveille sans cesse en nous le meilleur de nous-mêmes et nous rend aptes à percevoir la tendresse de notre Dieu qui s’occupe si bien des moineaux et compte tous les cheveux de notre tête.
Le témoin de Jésus, c’est donc un homme de foi chez qui l’amour pour Dieu a banni la crainte des hommes, et qui est prêt, malgré ses limites et ses faiblesses, à confesser hardiment le Christ sauveur, à se déclarer pour lui devant les hommes, c’est-à-dire à se déclarer solidaire de lui, en tout temps et en tout milieu, partout où il est aimé, partout où il est trahi, partout où des hommes à tâtons, le cherchent.
Et ce témoignage-là, même s’il met en œuvre toutes les ressources humaines de l’apôtre, dépasse le niveau de l’habileté et du prestige; il s’enracine humblement dans l’amitié avec Jésus, mort et ressuscité.
Ce que le disciple crie au monde, ce qu’il a le droit et de devoir de proclamer sur les toits, c’est ce que Dieu lui a murmuré à l’oreille, ce qu’il n’a jamais cessé de murmurer à son peuple. Voilà pourquoi notre témoignage ne peut être ni agressif, ni contraignant, et ne peut céder à aucune tentation d’impatience. Il renvoie à une parole entendue, à un visage toujours cherché. C’est un message tout d’intériorité et de douceur, enveloppé de la même miséricorde qui nous enveloppe nous-mêmes.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Le chrétien n’a pas peur, il a foi et il sait que Dieu veille
constamment sur lui
Avec l’invitation à vivre l’amitié avec le Christ dans l’abandon total,
la confiance aimante et la joie
constamment sur lui
Avec l’invitation à vivre l’amitié avec le Christ dans l’abandon total,
la confiance aimante et la joie
1) Evangélisation et compassion
La foi nous dit que notre vie est protégée par l’amour de Dieu, qui est Père et, donc, « providence ».
L’évangile d’aujourd’hui confirme cette foi et le Christ nous rappelle que si Dieu prend soin aussi des moineaux, des petites choses comme nos propres cheveux, il le fait certainement avec nous chaque jour.
Dieu n’est jamais absent, il est avec nous à chaque instant de notre vie et Il le sera jusqu’à la fin du monde. Nous le savons, nous sommes dans les mains de Dieu, qui a fait sien le drame de l’homme, en devenant chair pour nous sauver. Il est toujours présent, s’émeut et pleure, participe, se penche sur nos blessures, sèche nos larmes, se baisse sur chacun de nous.
Et pourtant nous vivons souvent dans la peur. En effet, la vérité consolante que Dieu, le visage serein et d’une main sûre, guide notre histoire, trouve paradoxalement dans notre cœur un double sentiment contrastant : d’un côté nous sommes portés à accueillir ce Dieu providence, à avoir confiance en Lui, comme affirme le Psalmiste : « Je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère » (Ps 130, 2). Mais de l’autre, nous avons peur et hésitons à nous abandonner à Dieu, Seigneur et sauveur de notre vie, soit parce que, caché par tant de choses, nous oublions ce Dieu providentiel, soit parce que, blessés par les peines et difficultés de la vie, nous doutons de lui comme Père. Dans les deux cas la Providence de Dieu est comme appelée en cause par notre fragile humanité.
Sur cette fine crête entre l’espérance et le désespoir se trouve la parole de Dieu, tellement magnifique qu’elle est en est presqu’incroyable humainement, si vraie qu’elle renforce immensément les raisons d’espérer. Jamais la parole de Dieu n’exerce autant de grandeur et de fascination que lorsqu’elle se confronte à la plus grande question que l’homme, que chacun de nous, se pose : « Quel est mon destin ? ». L’évangile nous dit que Dieu est ici, qu’il est Emmanuel, Dieu-avec-nous (Is 7, 14). Dieu montre avoir « planté sa tente parmi nous » (Jn 1, 14) en Jésus de Nazareth mort et ressuscité, bon Visage du destin, Fils de Dieu et notre frère.
Si nous acceptons cette affirmation que le Christ est le Fils de Dieu qui habite en nous et nous en Lui, nous n’aurons plus peur car la peur est vaincue par notre enracinement dans l’Amour, par notre confiance dans l’Amour.
Si, aujourd’hui, nous accueillons l’invitation du Christ qui, à trois reprises, nous répète de ne pas avoir peur, non seulement nous vivrons en paix parce que notre cœur est consolé, mais nous serons des témoins de son évangile de joie, de compassion, portant sur les places de nos villes et dans l’intimité de nos maisons l’heureuse nouvelle que Dieu est parmi nous et nous dit : « Ne prends pas soin de toi laisse le Seigneur prendre soin de toi ».
La mission naît de la compassion reçue de Dieu et partagée entre nous. Cette compassion n’est pas seulement de dire que quelqu’un nous fait pitié. Le mot « compassion » vient de deux mots (grec et hébreu) qui renvoient aux viscères, à l’utérus de la mère. Eprouver de la compassion est donc quelque chose qui nous prend au plus profond de nous, quelque chose de viscéral et qui est, me paraît-il, l’unique condition pour pouvoir répondre à l’invitation de Jésus à ne pas craindre, à ne pas avoir peur, à avoir confiance en Dieu. La mission, prêcher, comme dit l’évangile du jour, sur les terrasses, n’est possible que dans la mesure où celle-ci ne devient pas un fait d’organisation, mais de compassion.
Donc, il est juste (du moins je l’espère) d’affirmer la première grande invitation que nous fait alors la Liturgie de la Parole de ce dimanche : s’en remettre à Dieu. Dans la première lecture, déjà, Jérémie affirme : « le Seigneur est avec moi… le Seigneur a délivré le malheureux », mais également dans le passage de l’évangile, qui – par des images – nous parle d’une vie, la nôtre, protégée par l’amour de Dieu. D’une histoire, celle de Jérémie, assailli par des amis et ennemis : même ses amis s’en prennent à lui, et pourquoi ? Uniquement parce qu’il a annoncé le visage de Dieu et a exhorté les personnes qui l’écoutaient à s’en remettre uniquement à Dieu. Pour cela, Jérémie a été pris, ligoté, fouetté dans le temple. Pour cela, Jésus a été crucifié.
Mais la vie de Jérémie et celle du Christ montrent qu’avoir confiance en Dieu vaut la peine. Qu’il est raisonnable de vivre cet abandon total et cette amoureuse confidence. Quand nous le faisons, nous faisons l’expérience d’une paix et d’une joie profondes. Et dans les moments de fatigue nous regardons le Christ et la très longue kyrielle de saints et saintes qui l’ont suivi. Cette fois-ci je cite l’exemple de Nicodème qui va trouver Jésus de nuit, par peur. La nuit est le moment idéal pour ceux qui ne veulent pas être vus. Pour ceux qui ne veulent pas qu’on les voit parler avec quelqu’un. Pour ceux qui ont honte de se montrer eux-mêmes, la nuit est le moment idéal. La nuit de Nicodème indique peut-être la peur d’être soi-même. Indique la peur d’être vrai. La nuit de Nicodème indique son incapacité et sa peur à être libre. Il est très beau de voir qu’au moment le plus difficile, Nicodème ira réclamer le corps de Jésus en plein jour : comme s’il le demandait en hurlant d’un toit.
2) Les martyrs : des témoins exemplaires de la Providence, d’une confiance en Dieu jusqu’à en mourir
J’aime bien voir écrit dans l’évangile d’aujourd’hui que rien ne restera caché à Dieu, rien ne lui sera inconnu, ni même la plus petite des souffrances. Pour nous ses « fils » c’est une garantie que même la gêne, ou la souffrance ou, à la limite, le martyre, n’entrent pas dans le dessein de Dieu le Père. L’affirmation : « Pas un seul moineau ne tombe à terre sans que votre Père le veuille » ne veut pas dire qu’il ne nous arrivera jamais de tomber, mais que tout fait partie du dessein providentiel du Père tout-puissant et providentiel. Cela signifie : s’il vous arrive de tomber, Dieu le sait. Dieu est présent dans nos souffrances. Nous ne sommes pas abandonnés, il y a sa présence comme présence de salut, même si en apparence, celle-ci n’est pas perçue, et même si au niveau psychologique cela n’a pas un grand impact, on ne sent pas un grand réconfort ; mais au sein d’une dimension de foi il y a la possibilité de vivre quand même cette présence d’amour de l’Emmanuel, ce Dieu toujours avec nous.
Saint Paul compare les souffrances humaines et cosmiques aux « douleurs d’un enfantement » de toute la création, soulignant les « gémissements » de ceux qui commencent à recevoir l’Esprit et attendent la plénitude de l’adoption, à savoir « la rédemption de notre corps ». Mais il ajoute : « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien . . . » et plus loin : « Alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? », Jusqu’à conclure : « J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie . . . ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 22-39). A côté de la paternité de Dieu, qui se manifeste dans la Providence divine, apparaît aussi la pédagogie de Dieu : « Ce que vous endurez est une leçon (« paideia », c’est-à-dire éducation) ! Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? . . . Dieu le fait vraiment pour notre bien, pour nous faire participer à sa sainteté » (cf. Hé 12, 7. 10) (St. Jean Paul II). Vue donc avec les yeux de la foi, la souffrance aura beau apparaître sous l’aspect le plus sombre du destin de l’homme sur terre, elle laissera transparaitre le mystère de la divine providence, contenu dans la révélation du Christ, et en particulier dans sa croix et dans sa résurrection.
L’important est de découvrir à travers la foi la puissance et la « sagesse » de Dieu le Père qui, avec Jésus Christ, nous conduit sur les sentiers salvifiques de la divine providence. Se confirme alors le sens des paroles du psalmiste : « Le Seigneur est mon berger . . . Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 22, 1. 4).
Quelle que soit l’expérience nous amène à faire ce que « humainement « nous appelons le destin, nous devons chrétiennement l’appeler Providence, et surmonter avec confiance notre ignorance et collaborer avec amour à l’œuvre rédemptrice de Dieu le Fils. Que son saint Esprit puisse témoigner dans notre cœur que nous sommes vraiment les fils de Dieu, et qu’il est raisonnable d’accepter tous les événements de la « main » de Dieu.
Le testament écrit par le prieur de l’Abbaye de Tibhirine quelques mois avant d’être martyrisé en est un sublime exemple : « S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.
Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes, laissées dans l’indifférence de l’anonymat.
Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance. J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.
J’aimerais, le moment venu avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint » (cf. texte complet proposé à la place de la lecture patristique)
A ce stade il ne nous reste plus qu’à prier pour que dans la certitude de l’amour de Dieu nous trouvions la réponse à ces questions auxquelles nulle sagesse humaine ne peut répondre. Prions donc ainsi : « le fait que tu m’aimes est une réponse à toute question — fais en sorte que je le sente quand arrive l’heure de l’épreuve » (Romano Guardini)»
3) Les vierges consacrées : témoins de la Providence
Dans les deux paragraphes précédents j’ai cherché à expliquer que la providence divine se révèle comme Dieu marchant aux côtés de l’homme.
En tenant compte de l’Ancien Testament[1], j’ai essayé de montrer que le sens des paroles du Christ atteint une plénitude encore plus grande. Le Fils les prononce en effet en « scrutant » tout ce qui a été dit sur la question de la Providence, et rend ainsi un témoignage parfait au mystère de son Père : mystère de providence et de soin paternel, qui prend dans ses bras toute créature, même la plus insignifiante, comme l’herbe du champ ou les moineaux. Plus que l’homme, donc.
Mais il faut considérer que chacun de nous doit non seulement être reconnaissant au Créateur pour cet acte providentiel à notre égard, mais que nous avons aussi le devoir de coopérer par le don reçu de la providence. On ne peut donc se contenter des seules valeurs du sens, de la matière et de l’utilité. On doit chercher surtout « le royaume de Dieu et sa justice » car « toutes ces choses (les biens terrestres) vous seront données par surcroît » (cf. Mt 6, 33).
La consécration des Vierges est un exemple de cette coopération au dessein d’amour providentiel de Dieu. En se donnant totalement à Dieu, elles deviennent le reflet de Sa pensée et de Son amour dans les choses et dans l’histoire, se laissent imprégner de la charité et de la sagesse de Dieu, qu’elles partagent avec leurs frères et sœurs en humanité.
D’où cette prière prononcée par l’évêque durant le rituel de consécration des OV : « Seigneur notre Dieu, toi qui veux demeurer en l’homme, tu habites ceux qui te sont consacrés, tu aimes les cœurs libres et purs … regarde Seigneur nos sœurs : en réponse à ton appel, elles ont remis entre tes mains leur décision de garder la chasteté et de se consacrer à Toi pour toujours. Accorde, Seigneur, ton soutien et ta protection à celles qui se tiennent devant toi, et qui attendent de leur consécration un surcroît d’espérance et de force … Par la grâce de ton Esprit Saint, qu’il y ait toujours en elles : prudence et simplicité, douceur et sagesse, gravité et délicatesse, réserve et liberté. Qu’elles brûlent de charité et n’aiment rien en dehors de toi ; qu’elles méritent toute louange sans jamais s’y complaire ; qu’elles cherchent à te rendre gloire, d’un cœur purifié, dans un corps sanctifié ; qu’elles te craignent avec amour, et, par amour, qu’elles te servent. En toi, Seigneur, qu’elles possèdent tout parce qu’elles t’ont choisi Toi seul, au-dessus de tout » (RCV 38).
Monseigneur Francesco Follo
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Autre commentaire de ce jour.
"Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me
prononcerai pour lui devant mon Père"
prononcerai pour lui devant mon Père"
Ça prend du courage pour se déclarer chrétien et vivre le message du Christ dans notre vie de tous les jours. Ceci était vrai au temps des apôtres et c’est vrai pour nous aujourd’hui.
Il y a quelques semaines, une vieille dame me disait: « Pour moi, c’est important de pratiquer ma religion. Je vais à la messe régulièrement, j’aide les autres lorsque je peux le faire, je prie tous les jours. Mes propres enfants ne comprennent pas cela. Ils me disent: < Qu’est-ce que ça te donne d’aller à l’église le dimanche. Reste à la maison et repose-toi. Ces histoires de religion, ce sont des sornettes du Moyen Âge >... Mes enfants ne me respectent pas assez pour me laisser vivre ma foi en paix! Ça me fait tellement de peine. »
Le Christ nous dit aujourd’hui : «N’ayez pas peur de vous déclarer chrétiens.» Ça prend du courage pour répondre à cette invitation du Seigneur.
Il y a quelques années, j’ai rencontré un groupe d’étudiants universitaires européens qui se disaient ouvertement être des « catholiques pratiquants ». À travers nos échanges, je leur posai la question suivante: « Quelle est la qualité ou la vertu que vous admirez le plus chez une personne? » Leur réponse m’a un peu surpris. Ils me dirent que pour eux, la qualité la plus importante était «le courage». Et ils donnèrent l’exemple de Martin Luther King, Nelson Mandela, Desmon Tutu, Mgr. Romero et quelques autres qui avaient eu le courage de leurs convictions.
Comme notre discussion avait comme point de départ « les valeurs chrétiennes », une des jeunes étudiantes ajouta que le Christ nous fournissait le plus bel exemple de courage que nous puissions trouver. Il aurait pu dire ce que ses adversaires religieux et politiques voulaient entendre et il aurait évité la peine capitale et la croix.
Après la rencontre, j’ai relu les évangiles avec cette idée en tête et j’ai découvert le courage exceptionnel du Christ face à l’opposition de sa famille, de ses disciples, des scribes, des pharisiens et des politiciens de son temps. Lorsque la police du Temple est venue pour l’arrêter, tous ses disciples ont pris la fuite, mais le Christ a refusé d’être intimidé. Il n’est pas facile de faire face à la violence et à l’intimidation.
Je me souviens de l’histoire de Philippe II, roi de Macédoine et père d’Alexandre le Grand (4e s. avant Jésus Christ). Il avait l’habitude de prendre par la force ce qu’il ne pouvait obtenir par la diplomatie. Il avait soumis toutes les villes de Grèce, sauf la ville de Sparte. Il envoya un message sans équivoque à cette ville récalcitrante : « Vous devez vous rendre immédia-tement! Si j’envahis votre territoire avec mes armées, je brulerai vos récoltes et détruirai vos maisons. Je tuerai tous ceux qui s’opposent à ma gouvernance. »
La réponse de la ville de Sparte ne contenait qu’un seul mot, pris du message belliqueux de Philippe: « Si! » Le roi de Macédoine comprit que les citoyens de Sparte refusaient d’être intimidés et il les laissa en paix.
Winston Churchill, dans l’une de ses allocutions, déclara que sans le courage, toutes les autres vertus perdent leur valeur.
Pas besoin de diplôme universitaire pour pratiquer cette vertu. Tous peuvent le faire, jeunes et vieux, scolarisés et analphabètes. Certaines personnes la maîtrise plus facilement que d’autres parce qu’ils en font usage plus souvent. Le courage est semblable à un muscle : plus nous l’utilisons, plus il prend de la force.
Mahatma Gandhi a écrit une très belle page sur le courage dans l’action : « Ce n’est pas celui ou celle qui critique qui est important, mais la personne dans l’arène, celle qui se bat et qui transpire. Il est vrai que dans le feu de l’action, on prend parfois des mauvaises décisions. Mais malgré ces erreurs, ce n’est pas la personne qui regarde le spectacle qui compte, ni celle qui passe ses commentaires, souvent désobligeants, mais la personne qui s’efforce d’agir avec courage. » Gandhi a raison... Il est toujours facile de critiquer, surtout lorsque nous ne sommes pas obligés de nous engager, mais c’est la personne dans le feu de l’action qui compte.
Le courage ne veut pas dire absence de peur. Ça veut dire faire ce que nous croyons être juste, malgré les peurs qui nous habitent. Une affiche indiquant «danger en avant», ne nous invite pas à nous arrêter, mais à avancer avec prudence.
Nous avons plein d’exemples, dans l’histoire de l’Église, de gens courageux. L’archevêque Oscar Romero a été mitraillé par les militaires du Salvador pendant qu’il célébrait la messe, parce qu’il défendait le droit des pauvres du pays. Quelques années plus tard, les mêmes militaires ont trainés six Jésuites de leurs lits, pendant la nuit, pour les fusiller devant l’édifice principal de l’Université. Ces Jésuites avaient luttés pour que les paysans du pays obtiennent justice face à la classe dirigeante. Ils avaient attiré l’attention sur les injustices perpétrées par les puissants envers les pauvres et les sans-pouvoir. Pendant cette période, plus de 75,000 personnes ont été massacrées dans ce seul petit pays d’Amérique centrale. Plusieurs dignitaires religieux ont été complices de ces atrocités en s’attaquant aux chrétiens qui défendaient le droit des pauvres.
En tant que disciples du Christ, nous devons refuser d’être intimidés par ceux et celles qui utilisent les structures du pouvoir pour couvrir leurs actions malhonnêtes.
Chacun de nous est appelé à être témoin des valeurs évangéliques par nos paroles et nos actes. En faisant cela nous pouvons devenir « signe de contradiction » dans nos familles, nos écoles, notre lieu de travail, dans nos relations avec les autres. Ceci demande du courage et de la détermination.
« Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes,
moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. »
moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. »
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Il m’a garanti sa protection ; ce n’est pas sur mes forces que je m’appuie. J’ai dans les mains sa parole écrite. Qu’est-ce qu’elle me dit ? Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Saint Jean Chrysostome)
« Il n’y a pas de mission chrétienne enseignant la tranquillité ! Les difficultés et les tribulations font partie de l’œuvre d’évangélisation, et nous sommes appelés à rencontrer en elles les occasions pour vérifier l’authenticité de notre foi » (François)
« Le disciple du Christ ne doit pas seulement garder la foi et en vivre, mais encore la professer, en témoigner avec assurance et la répandre […]. Le service et le témoignage de la foi sont requis pour le Salut […] » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.816)
- Ne craignez pas (Scouarnec/Akepsimas/Studio SM):
- Ne craignez pas
(Scouarnec/Akepsimas/Studio SM)
Refrain
Ne craignez pas pour votre corps,
Ne craignez pas devant la mort.
Levez les yeux vers le Seigneur ;
Criez vers lui sans perdre cœur.
1
Vous qui ployez sous le fardeau,
Vous qui cherchez le vrai repos.
2
Vous qui tombez sur le chemin,
Le cœur blessé par les chagrins.
3
Vous qui pleurez dans vos prisons,
Vous qui fuyez votre maison.
4
Vous que la haine a déchirés,
Vous que les hommes ont crucifiés.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
En lisant cette page de la paille et de la poutre, m’est apparue, avec une clarté nouvelle, une évidence qui nous est quotidienne : comme il nous est difficile de voir de la lumière dans les autres. À écouter l’évangile de ce matin, cela ne date pas d’aujourd’hui. Notre premier regard, notre premier réflexe priorise les ténèbres que l’évangile nomme la paille. Pourtant la lumière ne manque pas dans notre monde, ni à notre regard, mais notre regard filtre la lumière. Dans ce monde aux regards qui tamisent les belles choses, un cri semble se répandre avec de plus en plus de persistance : rabbi, faites que je vois.
C’est devenu une complainte permanente : nous souffrons de bulletins de nouvelles qui filtrent la lumière, et j’ajoute, aveuglante de belles choses qui se vivent ou se passent autour de nous. Ces bulletins affectent notre œil qui privilégie les ténèbres. Nous avons souvent le doigt dans l’œil. Nos regards ne semblent pas, ne semblent plus supporter la lumière. Et cela se produit, nous l’avons clairement entendu dans la première lecture, quand nous adorons d’autres dieux et suivons les coutumes d’autres nations.
Aucunement question, ici, de nous fermer les yeux sur ce qui ne « tourne pas rond », mais bien de voir au-delà du visible. Si nous ne savons pas percer les mystères des événements, qui le fera ? Si ne voyons pas, ne rayonnons pas de lumière ni de LA lumière, qui le fera, qui sera sel de la terre, lumière du monde. (Mt 5 13-16) ?
Jésus, à travers l’image de la poutre et de la paille, affirme de façon très incisive que l’œil est un symbole expressif de notre moi profond. Il est le reflet de ce que nous sommes (Mt 6, 22-23). Il existe une maladie des yeux qui fait voir les choses à l’envers : nous commençons par le non beau… et souvent, autour de nous, nous en restons là. Le Christ est venu libérer nos regards burinés par les soucis dont nous souffrons, imbus de nos lamentations de ce que nous n’avons pas. Tenez bon, nous dit-il, ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage (Ga 5, 1) que sont nos regards qui nous écrasent.
Dans la vie, notre but n’est pas de battre tous les records de perfection, mais de faire nôtre, avec des hauts et des bas, le regard de Jésus sur notre monde, un regard de louange, disent les psaumes. Dieu n’a d’autres soucis que de contempler en nous ce qui est beau. Il vit que cela était bon. Dieu est en « adoration » devant nous. Il est « en amour » avec nous. Il nous admire tellement qu’il nous a élus en lui dès avant la création du monde (Ep 1, 4)pour devenir de vrais cohéritiers (Rm 8, 16)tant il nous voit « fins, beaux, gentils », tout le temps.
Nous avons mission de ne pas avoir les yeux faits comme tout le monde jusqu’à creuser dans les scènes noires ou ténébreuses de notre monde, des oasis de beauté et de paix. Voici que je fais tout chose nouvelle, ne l’apercevez-vous pas ? (Is 43, 18-19). Cette mission de voir toute chose nouvelle commence en nous mettant à l’école de Jésus, l’école de la prière qui nous inonde de lumière et d’un grand regard de bonheur, précisait Paul VI. Dieu seul est capable de combler nos cœurs et nos yeux du bonheur de voir autre chose que de la paille.
Nous nous demandons souvent à quoi reconnaissons-nous un chrétien ? Un chrétien se reconnaît par son regard qui est révélation de ce qu’il vit. Regard qui est renaissance d’en-haut (Jn 3, 1-21) et de nouveau à chaque matin. Regard christologique, écologique, regard vert sur les autres. Devant les fléaux naturels, économiques ou accidentels, nous ne sommes pas esclaves de la désespérance mais des personnes libres, ouvertes à l’espérance.
À votre contemplation : Le Christ a apporté toute nouveauté en s’apportant lui-même (Saint Irénée). Paul précise que le monde ancien est passé et qu’une réalité nouvelle est là (2 Co 5, 12).L’apocalypse se termine sur cette affirmation sans précédent : je fais toute chose nouvelle (Ap 21, 6). Cette page, Parole de Dieu, vaut la peine que nous l’écoutions et la mettions en pratique. Elle nous fait « être d’avantage » comme Dieu, resplendissement et expression de son être (He 1,3). Ce qui est puissance d’évangélisation, c’est que pour transformer le monde, il te suffit de le regarder avec les yeux de l’Esprit de Dieu qui voient et qui entendent (Claudel). Il suffit de partager notre regard « réengendré » par l’Esprit, regard purifié que nous projetons sur ce pain et ce vin de cette eucharistie.
AMEN.
ABBÉ GÉRALD CHAPUT
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Autre commentaire de ce jour.
Dans le sermon sur la montagne, Jésus déclare: Ne jugez pas pour ne pas être jugés. Le jugement que vous portez contre les autres, sera portée aussi contre vous; la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. Avant de vouloir corriger les autres il faut d’abord trouver ce qu’il faut corriger en soi.
Il est peut-être utile de nous situer. Le sermon a commencé par les béatitudes qui déclaraient que les valeurs du Royaume pouvaient sembler paradoxales aux yeux du monde. Ensuite, il y eut l’avertissement que la justice du Royaume ne venait pas abolir la Loi révélée à travers l’histoire d’Israël mais qu’elle venait la compléter. On peut considérer cette partie comme une introduction.
Ensuite, ce qu’on pourrait appeler le corps du sermon présente 8 antithèses: Vous avez entendu…. Et bien moi je vous dis… Dans cette partie, des exemples sont donnés pour montrer que la justice du Royaume, c’est-à-dire la fidélité à la volonté de Dieu, va plus loin que ce que la Loi demandait. Cette partie se termine par la prescription de l’amour des ennemis basé sur le fait que ceux qui appartiennent au Royaume savent qu’ils sont des enfants de Dieu et doivent se comporter comme Lui.
La partie suivante traite de la prière et de la sincérité qu’elle doit avoir pour être authentique. C’est là que Jésus donne l’exemple du Notre Père, nous associant à sa propre prière.
Nous arrivons à la troisième partie qui traite des attitudes de base à avoir pour faire partie de la communauté dans le Royaume. Il faut se rappeler qu’on ne peut servir Dieu et l’argent. Il faut se rappeler aussi que les préoccupations matérielles ne doivent pas bloquer tout notre horizon. Et nous arrivons à cette recommandation de ne pas juger.
Ceci vise surtout une communauté. La tentation est facile pour des gens qui ont un grand idéal de vouloir forcer les autres à se conformer à leur façon de voir. Cela peut prendre la forme de critiques, de dénonciations ou même aller jusqu’à des condamnations. On peut empoisonner une atmosphère au nom de la vertu! Jésus déclare que le jugement, il faut se l’appliquer avant de l’appliquer aux autres et qu’il faut travailler à se corriger avant de vouloir corriger les autres. La sévérité, c’est à soi-même qu’il faut l’appliquer. C’est un problème qui a dû se présenter dans les communautés chrétiennes puisque l’épître de saint Jacques en parle en attaquant vigoureusement la prétention à juger les autres: c’est elle qui entraîne la médisance, dit-il (Jacques, 4,11-12). Il n’y a qu’un juge: c’est Dieu. Et toi, dit-il, qui es-tu pour juger le prochain? En d’autres mots, tu te prends pour un autre!
Dieu seul est juge parce que Dieu seul est le législateur. Lui seul sait parfaitement ce qu’il y a dans ce qu’il demande. Et lui seul connaît le fond de notre coeur.
Père Jean Gobeil S.J.
Autre commentaire de ce jour.
Aujourd'hui, l'Évangile me rappelle les paroles de la Maréchale dans le roman le Chevalier à la Rose, de Hugo von Hofmansthal: «C'est la manière qui fait la grande différence». La façon dont nous agissons changera le résultat dans de nombreux aspects de notre vie, surtout dans le contexte spirituel.
Jésus nous dit: «Ne jugez pas, pour ne pas être jugés» (Mt 7,1). Mais Jésus nous dit aussi de corriger celui qui est dans le péché, et pour cela il faut que nous ayons déjà fait un quelconque “jugement”. Même Saint Paul juge dans ses écrits la communauté de Corinthe et Saint Pierre condamne Ananias et son épouse pour leurs mensonges. C'est pour cela que Saint Jean de Chrysostome justifie cela en disant: «Jésus ne dit pas que nous ne devons pas éviter qu'un pécheur s'arrête de pécher, nous devons certainement le corriger, mais pas comme un ennemi qui cherche la vengeance, plutôt comme le médecin qui donne un remède au malade». Notre jugement doit donc se faire surtout dans un but de correction et non pas de vengeance.
Mais ce que dit Saint Augustin est encore plus intéressant: «Le Seigneur nous avertit de ne pas juger rapidement et injustement (…). Réfléchissons d'abord si nous n'avons pas commis un péché semblable, rappelons-nous aussi que nous sommes fragiles, et jugeons toujours avec l'intention de servir Dieu et non pas nous-mêmes». Si lorsque nous voyons les péchés de nos frères nous voyons les nôtres, il ne nous arrivera pas comme il est dit dans l'Évangile de vouloir “retirer la paille de l'oeil de notre frère alors qu'il y a une poutre dans le nôtre” (cf Mt 7,3).
Si nous avons une bonne formation, nous verrons, presque de manière inconsciente, les bonnes et les mauvaises choses chez les autres: et nous rendrons un jugement. Mais le fait de voir les fautes chez les autres avec un point de vue comme mentionné ci-dessus nous aidera dans notre “manière” de juger: cela nous aidera à ne pas juger juste pour juger ou juste pour faire un commentaire ou pour cacher nos défaillances ou simplement parce que tout le monde le fait. Et pour terminer, ayons surtout à l'esprit les paroles de Jésus: «La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous» (Mt 7,2).
Abbé Jordi POU i Sabater (Sant Jordi Desvalls, Girona, Espagne).
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 26 Juin 2023
Lundi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Anthelme de Chignin, Évêque
de Belley (+ 1178).
Saint Joseph Ma Taishun, Médecin chinois
martyr (+ 1900)
Saint Josemaría Escrivá de Balaguer, Fondateur
de l'Opus Dei et de la Société des prêtres de la
Sainte Croix (+ 1975)
Bienheureuses Marie-Madeleine Fontaine et ses
compagnes, Filles de la Charité, martyres à
Cambrai (+ 1794)
Bienheureux Raymond Petiniaud de Jourgnac
Prêtre et martyr de la Révolution française (+ 1794)
Vénérable Stefano Ferrando, Evêque en Inde,
Fondateur des Missionnaires de Marie Auxiliatrice (+ 1978)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Lundi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Anthelme de Chignin, Évêque
de Belley (+ 1178).
Saint Joseph Ma Taishun, Médecin chinois
martyr (+ 1900)
Saint Josemaría Escrivá de Balaguer, Fondateur
de l'Opus Dei et de la Société des prêtres de la
Sainte Croix (+ 1975)
Bienheureuses Marie-Madeleine Fontaine et ses
compagnes, Filles de la Charité, martyres à
Cambrai (+ 1794)
Bienheureux Raymond Petiniaud de Jourgnac
Prêtre et martyr de la Révolution française (+ 1794)
Vénérable Stefano Ferrando, Evêque en Inde,
Fondateur des Missionnaires de Marie Auxiliatrice (+ 1978)
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 12, 1-9… Psaume 33(32), 12-13.18-19.20.22… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7, 1-5.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Abram s’en alla, comme le Seigneur le
lui avait dit » (Gn 12, 1-9)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
le Seigneur dit à Abram qui vivait alors en Chaldée :
« Quitte ton pays,
ta parenté et la maison de ton père,
et va vers le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation,
je te bénirai,
je rendrai grand ton nom,
et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront ;
celui qui te maudira, je le réprouverai.
En toi seront bénies
toutes les familles de la terre. »
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit,
et Loth s’en alla avec lui.
Abram avait 75 ans lorsqu’il sortit de Harane.
Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth,
tous les biens qu’ils avaient acquis,
et les personnes dont ils s’étaient entourés à Harane ;
ils se mirent en route pour Canaan
et ils arrivèrent dans ce pays.
Abram traversa le pays jusqu’au lieu nommé Sichem,
au Chêne de Moré.
Les Cananéens étaient alors dans le pays.
Le Seigneur apparut à Abram et dit :
« À ta descendance je donnerai ce pays. »
Et là, Abram bâtit un autel
au Seigneur qui lui était apparu.
De là, il se rendit dans la montagne, à l’est de Béthel,
et il planta sa tente, ayant Béthel à l’ouest, et Aï à l’est.
Là, il bâtit un autel au Seigneur
et il invoqua le nom du Seigneur.
Puis, de campement en campement,
Abram s’en alla vers le Néguev.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 32 (33), 12-13, 18-19, 20.22)
R/ Heureux le peuple que le Seigneur
s’est choisi pour domaine (cf. 32, 12)
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
ÉVANGILE :
« Enlève d’abord la poutre de ton œil » (Mt 7, 1-5)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne jugez pas,
pour ne pas être jugés ;
de la manière dont vous jugez,
vous serez jugés ;
de la mesure dont vous mesurez,
on vous mesurera.
Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ;
et la poutre qui est dans ton œil,
tu ne la remarques pas ?
Ou encore : Comment vas- tu dire à ton frère :
“Laisse- moi enlever la paille de ton œil”,
alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Mtt 7, 1-5 - la paille et la poutre
En lisant cette page de la paille et de la poutre, m’est apparue, avec une clarté nouvelle, une évidence qui nous est quotidienne : comme il nous est difficile de voir de la lumière dans les autres. À écouter l’évangile de ce matin, cela ne date pas d’aujourd’hui. Notre premier regard, notre premier réflexe priorise les ténèbres que l’évangile nomme la paille. Pourtant la lumière ne manque pas dans notre monde, ni à notre regard, mais notre regard filtre la lumière. Dans ce monde aux regards qui tamisent les belles choses, un cri semble se répandre avec de plus en plus de persistance : rabbi, faites que je vois.
C’est devenu une complainte permanente : nous souffrons de bulletins de nouvelles qui filtrent la lumière, et j’ajoute, aveuglante de belles choses qui se vivent ou se passent autour de nous. Ces bulletins affectent notre œil qui privilégie les ténèbres. Nous avons souvent le doigt dans l’œil. Nos regards ne semblent pas, ne semblent plus supporter la lumière. Et cela se produit, nous l’avons clairement entendu dans la première lecture, quand nous adorons d’autres dieux et suivons les coutumes d’autres nations.
Aucunement question, ici, de nous fermer les yeux sur ce qui ne « tourne pas rond », mais bien de voir au-delà du visible. Si nous ne savons pas percer les mystères des événements, qui le fera ? Si ne voyons pas, ne rayonnons pas de lumière ni de LA lumière, qui le fera, qui sera sel de la terre, lumière du monde. (Mt 5 13-16) ?
Jésus, à travers l’image de la poutre et de la paille, affirme de façon très incisive que l’œil est un symbole expressif de notre moi profond. Il est le reflet de ce que nous sommes (Mt 6, 22-23). Il existe une maladie des yeux qui fait voir les choses à l’envers : nous commençons par le non beau… et souvent, autour de nous, nous en restons là. Le Christ est venu libérer nos regards burinés par les soucis dont nous souffrons, imbus de nos lamentations de ce que nous n’avons pas. Tenez bon, nous dit-il, ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage (Ga 5, 1) que sont nos regards qui nous écrasent.
Dans la vie, notre but n’est pas de battre tous les records de perfection, mais de faire nôtre, avec des hauts et des bas, le regard de Jésus sur notre monde, un regard de louange, disent les psaumes. Dieu n’a d’autres soucis que de contempler en nous ce qui est beau. Il vit que cela était bon. Dieu est en « adoration » devant nous. Il est « en amour » avec nous. Il nous admire tellement qu’il nous a élus en lui dès avant la création du monde (Ep 1, 4)pour devenir de vrais cohéritiers (Rm 8, 16)tant il nous voit « fins, beaux, gentils », tout le temps.
Nous avons mission de ne pas avoir les yeux faits comme tout le monde jusqu’à creuser dans les scènes noires ou ténébreuses de notre monde, des oasis de beauté et de paix. Voici que je fais tout chose nouvelle, ne l’apercevez-vous pas ? (Is 43, 18-19). Cette mission de voir toute chose nouvelle commence en nous mettant à l’école de Jésus, l’école de la prière qui nous inonde de lumière et d’un grand regard de bonheur, précisait Paul VI. Dieu seul est capable de combler nos cœurs et nos yeux du bonheur de voir autre chose que de la paille.
Nous nous demandons souvent à quoi reconnaissons-nous un chrétien ? Un chrétien se reconnaît par son regard qui est révélation de ce qu’il vit. Regard qui est renaissance d’en-haut (Jn 3, 1-21) et de nouveau à chaque matin. Regard christologique, écologique, regard vert sur les autres. Devant les fléaux naturels, économiques ou accidentels, nous ne sommes pas esclaves de la désespérance mais des personnes libres, ouvertes à l’espérance.
À votre contemplation : Le Christ a apporté toute nouveauté en s’apportant lui-même (Saint Irénée). Paul précise que le monde ancien est passé et qu’une réalité nouvelle est là (2 Co 5, 12).L’apocalypse se termine sur cette affirmation sans précédent : je fais toute chose nouvelle (Ap 21, 6). Cette page, Parole de Dieu, vaut la peine que nous l’écoutions et la mettions en pratique. Elle nous fait « être d’avantage » comme Dieu, resplendissement et expression de son être (He 1,3). Ce qui est puissance d’évangélisation, c’est que pour transformer le monde, il te suffit de le regarder avec les yeux de l’Esprit de Dieu qui voient et qui entendent (Claudel). Il suffit de partager notre regard « réengendré » par l’Esprit, regard purifié que nous projetons sur ce pain et ce vin de cette eucharistie.
AMEN.
ABBÉ GÉRALD CHAPUT
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Autre commentaire de ce jour.
« Enlève d’abord la poutre de ton œil » (Mt 7, 1-5)
Dans le sermon sur la montagne, Jésus déclare: Ne jugez pas pour ne pas être jugés. Le jugement que vous portez contre les autres, sera portée aussi contre vous; la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. Avant de vouloir corriger les autres il faut d’abord trouver ce qu’il faut corriger en soi.
Il est peut-être utile de nous situer. Le sermon a commencé par les béatitudes qui déclaraient que les valeurs du Royaume pouvaient sembler paradoxales aux yeux du monde. Ensuite, il y eut l’avertissement que la justice du Royaume ne venait pas abolir la Loi révélée à travers l’histoire d’Israël mais qu’elle venait la compléter. On peut considérer cette partie comme une introduction.
Ensuite, ce qu’on pourrait appeler le corps du sermon présente 8 antithèses: Vous avez entendu…. Et bien moi je vous dis… Dans cette partie, des exemples sont donnés pour montrer que la justice du Royaume, c’est-à-dire la fidélité à la volonté de Dieu, va plus loin que ce que la Loi demandait. Cette partie se termine par la prescription de l’amour des ennemis basé sur le fait que ceux qui appartiennent au Royaume savent qu’ils sont des enfants de Dieu et doivent se comporter comme Lui.
La partie suivante traite de la prière et de la sincérité qu’elle doit avoir pour être authentique. C’est là que Jésus donne l’exemple du Notre Père, nous associant à sa propre prière.
Nous arrivons à la troisième partie qui traite des attitudes de base à avoir pour faire partie de la communauté dans le Royaume. Il faut se rappeler qu’on ne peut servir Dieu et l’argent. Il faut se rappeler aussi que les préoccupations matérielles ne doivent pas bloquer tout notre horizon. Et nous arrivons à cette recommandation de ne pas juger.
Ceci vise surtout une communauté. La tentation est facile pour des gens qui ont un grand idéal de vouloir forcer les autres à se conformer à leur façon de voir. Cela peut prendre la forme de critiques, de dénonciations ou même aller jusqu’à des condamnations. On peut empoisonner une atmosphère au nom de la vertu! Jésus déclare que le jugement, il faut se l’appliquer avant de l’appliquer aux autres et qu’il faut travailler à se corriger avant de vouloir corriger les autres. La sévérité, c’est à soi-même qu’il faut l’appliquer. C’est un problème qui a dû se présenter dans les communautés chrétiennes puisque l’épître de saint Jacques en parle en attaquant vigoureusement la prétention à juger les autres: c’est elle qui entraîne la médisance, dit-il (Jacques, 4,11-12). Il n’y a qu’un juge: c’est Dieu. Et toi, dit-il, qui es-tu pour juger le prochain? En d’autres mots, tu te prends pour un autre!
Dieu seul est juge parce que Dieu seul est le législateur. Lui seul sait parfaitement ce qu’il y a dans ce qu’il demande. Et lui seul connaît le fond de notre coeur.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Le jugement que vous portez contre les autres sera porté aussi contre vous;
la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous »
la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous »
Aujourd'hui, l'Évangile me rappelle les paroles de la Maréchale dans le roman le Chevalier à la Rose, de Hugo von Hofmansthal: «C'est la manière qui fait la grande différence». La façon dont nous agissons changera le résultat dans de nombreux aspects de notre vie, surtout dans le contexte spirituel.
Jésus nous dit: «Ne jugez pas, pour ne pas être jugés» (Mt 7,1). Mais Jésus nous dit aussi de corriger celui qui est dans le péché, et pour cela il faut que nous ayons déjà fait un quelconque “jugement”. Même Saint Paul juge dans ses écrits la communauté de Corinthe et Saint Pierre condamne Ananias et son épouse pour leurs mensonges. C'est pour cela que Saint Jean de Chrysostome justifie cela en disant: «Jésus ne dit pas que nous ne devons pas éviter qu'un pécheur s'arrête de pécher, nous devons certainement le corriger, mais pas comme un ennemi qui cherche la vengeance, plutôt comme le médecin qui donne un remède au malade». Notre jugement doit donc se faire surtout dans un but de correction et non pas de vengeance.
Mais ce que dit Saint Augustin est encore plus intéressant: «Le Seigneur nous avertit de ne pas juger rapidement et injustement (…). Réfléchissons d'abord si nous n'avons pas commis un péché semblable, rappelons-nous aussi que nous sommes fragiles, et jugeons toujours avec l'intention de servir Dieu et non pas nous-mêmes». Si lorsque nous voyons les péchés de nos frères nous voyons les nôtres, il ne nous arrivera pas comme il est dit dans l'Évangile de vouloir “retirer la paille de l'oeil de notre frère alors qu'il y a une poutre dans le nôtre” (cf Mt 7,3).
Si nous avons une bonne formation, nous verrons, presque de manière inconsciente, les bonnes et les mauvaises choses chez les autres: et nous rendrons un jugement. Mais le fait de voir les fautes chez les autres avec un point de vue comme mentionné ci-dessus nous aidera dans notre “manière” de juger: cela nous aidera à ne pas juger juste pour juger ou juste pour faire un commentaire ou pour cacher nos défaillances ou simplement parce que tout le monde le fait. Et pour terminer, ayons surtout à l'esprit les paroles de Jésus: «La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous» (Mt 7,2).
Abbé Jordi POU i Sabater (Sant Jordi Desvalls, Girona, Espagne).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Les hommes sans solution sont ceux qui cessent de s’occuper de leurs propres péchés pour prêter attention à ceux des autres. Ils ne cherchent pas à s’en corriger, mais dans quoi ils pourraient mordre » (Saint Augustin)
« On ne peut pas corriger quelqu’un sans amour ni charité. La charité est comme une anesthésie qui facilite les soins et accepte la correction » (François)
« La charité a pour fruits la joie, la paix et la miséricorde ; elle exige la bienfaisance et la correction fraternelle ; elle est bienveillance ; elle suscite la réciprocité, demeure désintéressée et libérale ; elle est amitié et communion » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.829)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
"Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré."
"Ne jetez pas vos perles aux pourceaux."
Voilà bien des paroles étranges de la part de Jésus. On pourrait être tenté de les édulcorer par tous les moyens, mais elles résistent, et c'est tant mieux, car elles mettent bien en relief le réalisme évangélique du Seigneur.
Jésus prêche la douceur, et montre l'exemple, mais à ses yeux la naïveté n'est pas une vertu, surtout quand elle compromet son message. On risque parfois de faire plus de mal que de bien en proposant hors de propos les perles du Royaume. Seul Dieu a le pouvoir de bousculer à bon escient les réticences de l'homme. Quant à nous, qui ne sommes que ses messagers, notre témoignage réclame beaucoup de discernement. Il y a des délais que nous ne pouvons pas raccourcir, des crises que nous devons respecter, des impuissances et des allergies dont nous devons tenir compte.
Et Jésus nous donne deux critères pour reconnaître les moments où il faut attendre prudemment :
- il ne faut pas présenter des perles si elles doivent être piétinées, par mépris ou par inconscience ;
- il ne faut pas provoquer inutilement l'agressivité des hommes, même en leur proposant les choses saintes de Dieu ou de l'Évangile.
L'autre consigne du Seigneur est, au contraire, totalement positive et dynamique :
"Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous."
L'une des misères que nous traînons à longueur de vie, est que nous ramenons tout à nos désirs. De là viennent la plupart de nos tristesses : nous attendons tout des autres et nous leur en voulons de ne pas tout nous donner ; nous voudrions être reconnus, être estimés, être valorisés dans nos goûts ou nos choix ; nous voudrions que nos souffrances soient comprises, que nos peines soient perçues et nos préférences devancées ; bref, nous voudrions que notre vie occupe une place dans la vie des autres, nous désirons compter pour les autres et exister dans leur pensée. Et finalement tout est mesuré à partir de nous : les choses, les événements et les personnes deviennent autant de satellites de notre moi, et la joie nous fuit, car nous sommes prisonniers de nos désirs.
Jésus, en une phrase toute simple, inverse tout le mouvement, et d'un seul coup tous les verbes deviennent actifs :
non pas être servi, mais servir, et donner sa vie;
non pas être porté, mais porter le fardeau du frère;
non pas être compris, mais comprendre;
non pas d'abord être rejoint, mais d'abord se mettre en route vers l'autre;
non pas être aimé à tout prix, mais aimer quoi qu'il en coûte.
Tout devient actif, parce que Dieu lui-même est sans cesse à l'actif. Le Père agit sans cesse, et Jésus aussi agit.
Dès lors, dans notre vie, toute tristesse consentie est péché contre l'amour, toute stagnation est trahison de l'amour. Car la charité du Christ nous presse de donner enfin ce que nous avons reçu.
Dans la vie quotidienne des baptisés et des consacrés, tout sentiment de solitude va se muer en mouvement vers la solitude des autres, toute impression d'être mal jugé va devenir résolution de valoriser les autres, tout regret de ne pas vivre à plein va s'effacer dans la passion de faire vivre les autres, car aimer, c'est faire vivre, et c'est bien ainsi que Dieu est amour.
Dans ce retournement du cœur tiennent toute la Loi et les prophètes, et, en un sens, tout l'Évangile; car c'est la conversion la plus radicale qui soit, et celle qui prépare le mieux l'irruption de l'Esprit et ses initiatives.
Mais qui aimera assez son Seigneur, pour s'engager sans crainte dans cette porte étroite où il faut tout lâcher pour passer en Dieu ? Qui renoncera au confort de la voie large où l'on est toujours en compagnie et en facilité ? Qui acceptera, Seigneur, de se hâter vers la vie, en solitude aimante, sur le chemin resserré, si étroit qu'il n'y aura place que pour Toi et pour lui ?
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Le texte contient trois prescriptions : d’abord de ne pas donner aux chiens ou aux cochons ce qui est sacré; la seconde commande de faire pour les hommes tout ce qu’on voudrait qu’ils fassent pour soi et la troisième, de choisir la porte étroite qui conduit à la vie alors que la porte large conduit à la perdition.
La première recommandation est probablement à comprendre dans un contexte de persécution comme celui où Jésus dit qu’on doit être comme des brebis au milieu des loups et se montrer rusés comme des serpents et candides comme des colombes (Mt.10,16). Il ne faut pas proposer une doctrine précieuse comme le contenu du sermon sur la montagne à des gens incapables de la recevoir et qui pourraient en abuser (Cf. Note BJ). Il ne faut pas risquer la profanation des choses saintes.
Avec la seconde recommandation, qui est en fait un commandement et qu’on appelle la Règle d’Or, on entre dans la conclusion du sermon sur la montagne. La règle d’or existait déjà dans une version négative comme on la retrouve dans saint Paul (Rom.13,10) : La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude.
Un rabbin célèbre (Hillel) avait dit un peu avant Jésus : “Ce qui te déplaît, ne le fais pas à autrui : voilà toute la Loi! Tout le reste n’est que commentaire.”
Mais Jésus en disant de faire pour les autres ce qu’on voudrait qu’on fasse pour soi présente quelque chose de beaucoup plus exigeant que simplement de ne pas faire de tort. En outre, il y a de l’insistance : Faites tout ce que vous voudriez qu’on fasse pour vous. Enfin, en disant pour les hommes (au lieu de pour vos frères), le commandement a une portée qui dépasse les limites de la communauté: il n’y a pas de frontière pour l’identité du prochain. Jésus conclut la règle d’or en disant : voilà ce que dit toute l’Écriture: la Loi et les Prophètes.
Au début du sermon sur la montagne Jésus avait déclaré : N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir mais accomplir.
Ainsi il conclut avec la règle d’or comme si c’était un résumé de l’accomplissement qu’il apportait à l’Ancien Testament.
La troisième recommandation au terme du sermon sur la montagne vient rappeler qu’il y a un choix à faire. Si on accepte d’être membre du Royaume et de mettre en pratique l’esprit du sermon sur la montagne, on ne choisit pas la facilité, la porte large mais on prend la porte étroite, on accepte les difficultés et les efforts: c’est la porte étroite qui mène à la vie.
Dans l’Ancien Testament, au lieu de parler de porte on employait l’image du chemin: le chemin des justes et le chemin des méchants comme dans le Psaume 1. Ou bien, comme dans le Deutéronome, on parlait des deux voies : Je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. … Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui; car là est ta vie.
Père Jean Gobeil S.J.
Autre commentaire de ce jour.
« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré… » Comment comprendre cette série de recommandations de la part du Seigneur ? Comment percevoir le collier de perles qui se constitue ainsi ?… Peut-être, se dire que nous avons pour commencer notre cheminement, qui que nous soyons, à d’abord commencer par nous respecter nous-mêmes, respecter, considérer, honorer, écouter, laisser grandir la singularité qui nous constitue. Elle n’est pas à partager comme cela, elle est ce parfum précieux à savoir conserver dans un flacon bien fermé pour ne pas le répandre en vain. Un jour viendra où le parfum pourra être répandu mais pas n’importe comment, pas pour n’importe qui…
« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous… » Si nous cheminons, sur ce chemin, où je travaille à me rassembler, à respecter en moi cette singularité qui se donne, je réalise que mon action quotidienne est plus ou moins aidante, que les choix que je pose orientent plus ou moins bien, pour faciliter mon avancée dans la réception profonde de cette singularité qui m’appelle. Alors je puis réaliser que ce travail précieux de densification de mon être, d’autres m’y aident et qu’ainsi je dois aussi chercher à aider autrui sur ce chemin. Oui, mon chemin d’humanisation passe par l’aide au chemin d’humanisation de l’autre. En plus d’être avec lui, mon prochain, je dois chercher à me trouver à la bonne distance de lui, à le respecter pour l’aider à devenir lui aussi sur son chemin de singularité…
« Entrez par la porte étroite… » Dès lors je sens en moi un devenir global qui me pousse, que je m’efforce de respecter, de laisser croître. Ce n’est plus la réponse personnelle individuelle au Christ, c’est la réponse de l’humanité en moi. Dès lors, le cheminement n’est plus indifférent, je ne vagabonde plus, je marche sur mon chemin, à l’écoute de ce qui en moi ou dans la rencontre de l’autre me parle vraiment, me donne de m’ouvrir à la promesse pour moi, mais aussi pour tous les autres. Rien ne devient indifférent. Tout compte, tout a du sens… Sur ce chemin « étroit », je serai amené à rencontrer la parole du Christ, je réaliserai alors combien elle est vivante, combien aussi elle m’indique que mes frères, dans le quotidien partagé, me disent aussi la beauté de la Vie qui se donne… Je ne suis plus seul sur le chemin, tout bouge avec moi, je marche avec tous sur le chemin du Seigneur qui se fait tout à tous…
Père Jean-Luc Fabre
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 27 Juin 2023
Mardi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fait mémoire facultative (et Solennité propre au Diocèse de Torun (Pologne) et à Haïti (Patronne principale), mémoire obligatoire propre au Diocèse de Pelplin (Pologne) et mémoire facultative propre pour les Philippines) de la Fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Sainte Jeanne La Myrophore, Une des femmes
qui trouvèrent la pierre roulée sur le côté du
tombeau et rapportèrent cela aux apôtres (Ier siècle)
Saint Crescent, Un des disciples de saint Paul
(Ier siècle)
Saint Cyrille d'Alexandrie, Évêque, Père et
Docteur de l’Église, Patriarche d’Alexandrie
(370-444) - Mémoire facultative
Saint Ferdinand d'Aragon, Evêque (XIIIe siècle)
Sainte Marguerite Bays, Sainte laïque, la couturière
Mystique de La Pierraz (1815-1879).
Bienheureuse Louise-Thérèse Montaignac de Chauvance
Fondatrice de la Pieuse Union des Oblates du Sacré-Coeur
de Jésus (+ 1885)
Bienheureuse Maria Pia Mastena, vierge et Fondatrice
des « Religieuses de la Sainte-Face » (1881-1951).
Vénérable Maria Dolores di Cristo Re, Fondatrice
des Servantes missionnaires du Christ-Roi (+ 1967)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)
Mardi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fait mémoire facultative (et Solennité propre au Diocèse de Torun (Pologne) et à Haïti (Patronne principale), mémoire obligatoire propre au Diocèse de Pelplin (Pologne) et mémoire facultative propre pour les Philippines) de la Fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Sainte Jeanne La Myrophore, Une des femmes
qui trouvèrent la pierre roulée sur le côté du
tombeau et rapportèrent cela aux apôtres (Ier siècle)
Saint Crescent, Un des disciples de saint Paul
(Ier siècle)
Saint Cyrille d'Alexandrie, Évêque, Père et
Docteur de l’Église, Patriarche d’Alexandrie
(370-444) - Mémoire facultative
Saint Ferdinand d'Aragon, Evêque (XIIIe siècle)
Sainte Marguerite Bays, Sainte laïque, la couturière
Mystique de La Pierraz (1815-1879).
Bienheureuse Louise-Thérèse Montaignac de Chauvance
Fondatrice de la Pieuse Union des Oblates du Sacré-Coeur
de Jésus (+ 1885)
Bienheureuse Maria Pia Mastena, vierge et Fondatrice
des « Religieuses de la Sainte-Face » (1881-1951).
Vénérable Maria Dolores di Cristo Re, Fondatrice
des Servantes missionnaires du Christ-Roi (+ 1967)
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 13, 2.5-18… Psaume 15(14), 2-3a.3bc-4ab.4d-5… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7, 6.12-14.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi,
car nous sommes frères ! » (Gn 13, 2.5-18)
Lecture du livre de la Genèse
Abram était extrêmement riche
en troupeaux, en argent et en or.
Loth, qui accompagnait Abram,
avait également du petit et du gros bétail,
et son propre campement.
Le pays ne leur permettait pas d’habiter ensemble,
car leurs biens étaient trop considérables
pour qu’ils puissent habiter ensemble.
Il y eut des disputes entre les bergers d’Abram
et ceux de Loth.
Les Cananéens et les Perizzites habitaient aussi le pays.
Abram dit à Loth :
« Surtout, qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi,
entre tes bergers et les miens,
car nous sommes frères !
N’as-tu pas tout le pays devant toi ?
Sépare-toi donc de moi.
Si tu vas à gauche, j’irai à droite,
et si tu vas à droite, j’irai à gauche. »
Loth leva les yeux
et il vit que toute la région du Jourdain était bien irriguée.
Avant que le Seigneur détruisît Sodome et Gomorrhe,
elle était comme le jardin du Seigneur,
comme le pays d’Égypte, quand on arrive au delta du Nil.
Loth choisit pour lui toute la région du Jourdain
et il partit vers l’est.
C’est ainsi qu’ils se séparèrent.
Abram habita dans le pays de Canaan,
et Loth habita dans les villes de la région du Jourdain ;
il poussa ses campements jusqu’à Sodome.
Les gens de Sodome se conduisaient mal,
et ils péchaient gravement contre le Seigneur.
Après le départ de Loth, le Seigneur dit à Abram :
« Lève les yeux et regarde, de l’endroit où tu es,
vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident.
Tout le pays que tu vois, je te le donnerai,
à toi et à ta descendance, pour toujours.
Je rendrai nombreuse ta descendance,
autant que la poussière de la terre :
si l’on pouvait compter les grains de poussière,
on pourrait compter tes descendants !
Lève-toi ! Parcours le pays en long et en large :
c’est à toi que je vais le donner. »
Abram déplaça son campement
et alla s’établir aux chênes de Mambré, près d’Hébron ;
et là, il bâtit un autel au Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 14 (15), 2-3a, 3bc- 4ab, 4d-5)
R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? (14, 1a)
Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.
Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.
Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.
ÉVANGILE :
« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent
pour vous, faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ;
ne jetez pas vos perles aux pourceaux,
de peur qu’ils ne les piétinent,
puis se retournent pour vous déchirer.
Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi :
voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte,
il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le chemin
qui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)
Commentaire de ce jour.
Les perles aux pourceaux. Mt 7,6.12-14
"Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré."
"Ne jetez pas vos perles aux pourceaux."
Voilà bien des paroles étranges de la part de Jésus. On pourrait être tenté de les édulcorer par tous les moyens, mais elles résistent, et c'est tant mieux, car elles mettent bien en relief le réalisme évangélique du Seigneur.
Jésus prêche la douceur, et montre l'exemple, mais à ses yeux la naïveté n'est pas une vertu, surtout quand elle compromet son message. On risque parfois de faire plus de mal que de bien en proposant hors de propos les perles du Royaume. Seul Dieu a le pouvoir de bousculer à bon escient les réticences de l'homme. Quant à nous, qui ne sommes que ses messagers, notre témoignage réclame beaucoup de discernement. Il y a des délais que nous ne pouvons pas raccourcir, des crises que nous devons respecter, des impuissances et des allergies dont nous devons tenir compte.
Et Jésus nous donne deux critères pour reconnaître les moments où il faut attendre prudemment :
- il ne faut pas présenter des perles si elles doivent être piétinées, par mépris ou par inconscience ;
- il ne faut pas provoquer inutilement l'agressivité des hommes, même en leur proposant les choses saintes de Dieu ou de l'Évangile.
L'autre consigne du Seigneur est, au contraire, totalement positive et dynamique :
"Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous."
L'une des misères que nous traînons à longueur de vie, est que nous ramenons tout à nos désirs. De là viennent la plupart de nos tristesses : nous attendons tout des autres et nous leur en voulons de ne pas tout nous donner ; nous voudrions être reconnus, être estimés, être valorisés dans nos goûts ou nos choix ; nous voudrions que nos souffrances soient comprises, que nos peines soient perçues et nos préférences devancées ; bref, nous voudrions que notre vie occupe une place dans la vie des autres, nous désirons compter pour les autres et exister dans leur pensée. Et finalement tout est mesuré à partir de nous : les choses, les événements et les personnes deviennent autant de satellites de notre moi, et la joie nous fuit, car nous sommes prisonniers de nos désirs.
Jésus, en une phrase toute simple, inverse tout le mouvement, et d'un seul coup tous les verbes deviennent actifs :
non pas être servi, mais servir, et donner sa vie;
non pas être porté, mais porter le fardeau du frère;
non pas être compris, mais comprendre;
non pas d'abord être rejoint, mais d'abord se mettre en route vers l'autre;
non pas être aimé à tout prix, mais aimer quoi qu'il en coûte.
Tout devient actif, parce que Dieu lui-même est sans cesse à l'actif. Le Père agit sans cesse, et Jésus aussi agit.
Dès lors, dans notre vie, toute tristesse consentie est péché contre l'amour, toute stagnation est trahison de l'amour. Car la charité du Christ nous presse de donner enfin ce que nous avons reçu.
Dans la vie quotidienne des baptisés et des consacrés, tout sentiment de solitude va se muer en mouvement vers la solitude des autres, toute impression d'être mal jugé va devenir résolution de valoriser les autres, tout regret de ne pas vivre à plein va s'effacer dans la passion de faire vivre les autres, car aimer, c'est faire vivre, et c'est bien ainsi que Dieu est amour.
Dans ce retournement du cœur tiennent toute la Loi et les prophètes, et, en un sens, tout l'Évangile; car c'est la conversion la plus radicale qui soit, et celle qui prépare le mieux l'irruption de l'Esprit et ses initiatives.
Mais qui aimera assez son Seigneur, pour s'engager sans crainte dans cette porte étroite où il faut tout lâcher pour passer en Dieu ? Qui renoncera au confort de la voie large où l'on est toujours en compagnie et en facilité ? Qui acceptera, Seigneur, de se hâter vers la vie, en solitude aimante, sur le chemin resserré, si étroit qu'il n'y aura place que pour Toi et pour lui ?
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)
faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)
Le texte contient trois prescriptions : d’abord de ne pas donner aux chiens ou aux cochons ce qui est sacré; la seconde commande de faire pour les hommes tout ce qu’on voudrait qu’ils fassent pour soi et la troisième, de choisir la porte étroite qui conduit à la vie alors que la porte large conduit à la perdition.
La première recommandation est probablement à comprendre dans un contexte de persécution comme celui où Jésus dit qu’on doit être comme des brebis au milieu des loups et se montrer rusés comme des serpents et candides comme des colombes (Mt.10,16). Il ne faut pas proposer une doctrine précieuse comme le contenu du sermon sur la montagne à des gens incapables de la recevoir et qui pourraient en abuser (Cf. Note BJ). Il ne faut pas risquer la profanation des choses saintes.
Avec la seconde recommandation, qui est en fait un commandement et qu’on appelle la Règle d’Or, on entre dans la conclusion du sermon sur la montagne. La règle d’or existait déjà dans une version négative comme on la retrouve dans saint Paul (Rom.13,10) : La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude.
Un rabbin célèbre (Hillel) avait dit un peu avant Jésus : “Ce qui te déplaît, ne le fais pas à autrui : voilà toute la Loi! Tout le reste n’est que commentaire.”
Mais Jésus en disant de faire pour les autres ce qu’on voudrait qu’on fasse pour soi présente quelque chose de beaucoup plus exigeant que simplement de ne pas faire de tort. En outre, il y a de l’insistance : Faites tout ce que vous voudriez qu’on fasse pour vous. Enfin, en disant pour les hommes (au lieu de pour vos frères), le commandement a une portée qui dépasse les limites de la communauté: il n’y a pas de frontière pour l’identité du prochain. Jésus conclut la règle d’or en disant : voilà ce que dit toute l’Écriture: la Loi et les Prophètes.
Au début du sermon sur la montagne Jésus avait déclaré : N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir mais accomplir.
Ainsi il conclut avec la règle d’or comme si c’était un résumé de l’accomplissement qu’il apportait à l’Ancien Testament.
La troisième recommandation au terme du sermon sur la montagne vient rappeler qu’il y a un choix à faire. Si on accepte d’être membre du Royaume et de mettre en pratique l’esprit du sermon sur la montagne, on ne choisit pas la facilité, la porte large mais on prend la porte étroite, on accepte les difficultés et les efforts: c’est la porte étroite qui mène à la vie.
Dans l’Ancien Testament, au lieu de parler de porte on employait l’image du chemin: le chemin des justes et le chemin des méchants comme dans le Psaume 1. Ou bien, comme dans le Deutéronome, on parlait des deux voies : Je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. … Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui; car là est ta vie.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Aller son chemin d’humanité…
« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré… » Comment comprendre cette série de recommandations de la part du Seigneur ? Comment percevoir le collier de perles qui se constitue ainsi ?… Peut-être, se dire que nous avons pour commencer notre cheminement, qui que nous soyons, à d’abord commencer par nous respecter nous-mêmes, respecter, considérer, honorer, écouter, laisser grandir la singularité qui nous constitue. Elle n’est pas à partager comme cela, elle est ce parfum précieux à savoir conserver dans un flacon bien fermé pour ne pas le répandre en vain. Un jour viendra où le parfum pourra être répandu mais pas n’importe comment, pas pour n’importe qui…
« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous… » Si nous cheminons, sur ce chemin, où je travaille à me rassembler, à respecter en moi cette singularité qui se donne, je réalise que mon action quotidienne est plus ou moins aidante, que les choix que je pose orientent plus ou moins bien, pour faciliter mon avancée dans la réception profonde de cette singularité qui m’appelle. Alors je puis réaliser que ce travail précieux de densification de mon être, d’autres m’y aident et qu’ainsi je dois aussi chercher à aider autrui sur ce chemin. Oui, mon chemin d’humanisation passe par l’aide au chemin d’humanisation de l’autre. En plus d’être avec lui, mon prochain, je dois chercher à me trouver à la bonne distance de lui, à le respecter pour l’aider à devenir lui aussi sur son chemin de singularité…
« Entrez par la porte étroite… » Dès lors je sens en moi un devenir global qui me pousse, que je m’efforce de respecter, de laisser croître. Ce n’est plus la réponse personnelle individuelle au Christ, c’est la réponse de l’humanité en moi. Dès lors, le cheminement n’est plus indifférent, je ne vagabonde plus, je marche sur mon chemin, à l’écoute de ce qui en moi ou dans la rencontre de l’autre me parle vraiment, me donne de m’ouvrir à la promesse pour moi, mais aussi pour tous les autres. Rien ne devient indifférent. Tout compte, tout a du sens… Sur ce chemin « étroit », je serai amené à rencontrer la parole du Christ, je réaliserai alors combien elle est vivante, combien aussi elle m’indique que mes frères, dans le quotidien partagé, me disent aussi la beauté de la Vie qui se donne… Je ne suis plus seul sur le chemin, tout bouge avec moi, je marche avec tous sur le chemin du Seigneur qui se fait tout à tous…
Père Jean-Luc Fabre
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Quand le prêtre consacre Jésus sur l’autel et le montre au public, toutes les personnes devraient fléchir les genoux et rendre au Seigneur, au Dieu vivant et véritable, louange, gloire et dévotion » (saint François d’Assise)
« La liturgie est "œuvre de Dieu". Nous devons nous préparer moyennant une attitude de prière, avec discipline, paix (sans hâte !) et déférence : nous sommes devant le regard de Dieu ! » (Benoît XVI)
« La voie du Christ "mène à la vie", une voie contraire "mène à la perdition" (Mt 7, 13) La parabole évangélique des deux voies reste toujours présente dans la catéchèse de l’Église. Elle signifie l’importance des décisions morales pour notre salut (…) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1.696)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
II y a eu des prophètes aux premiers temps de l'Église (Act 11,28; 21,11). Rarement il prévoyaient l'avenir. Lorsqu'il parlaient, sagement et calmement, au nom de Dieu sous l'impulsion de l'Esprit, ils s'attachaient surtout à lire les événements de l'Église ou de la communauté à la lumière de la parole de Dieu et de son dessein, à interpréter la volonté de Dieu dans des circonstances concrètes, et assez souvent ils encourageaient, exhortaient, édifiaient la communauté. Parfois aussi l'Esprit leur donnait de dévoiler les secrets des cœurs (1 Co 14, 3. 23).
Volontiers saint Paul opposait la sobriété et le bon sens spirituel des prophètes à l'effervescence mal contrôlée de ceux qui parlaient en langues inintelligibles : "Recherchez la charité, écrivait-il aux Corinthiens; aspirez aux dons de l'Esprit, surtout à la prophétie; car celui qui parle en langue, personne ne le comprend ... mais celui qui prophétise parole aux hommes : il édifie, exhorte, encourage... Dans une assemblée, je préfère dire cinq paroles intelligibles (littéralement : "avec mon intelligence") pour instruire aussi les autres, plutôt que de dix mille en langue". (1 Co 14,1).
Assez vite, dans la primitive Église, un discernement s'imposa entre vrais et faux prophètes. "Mes bien-aimés, écrivait saint Jean, n'ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge se sont répandus dans le monde" (1 Jn 4,1) . D'ailleurs Jésus, de son vivant, avait proposé un enseignement nuancé. D'une part il s'en était pris à ceux qui se fermaient d'avance à toute nouveauté venue de Dieu : "Jérusalem, toi qui tues les prophètes ... [toi qui rejettes les charismes et leurs porteurs inattendus]" (Mt 23,37). Mais d"autre part il avait mis sa communauté en garde, et c'est ce que nous rappelait à l'instant l'évangile de saint Mathieu : "Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis". (On est toujours tenté par la facilité !)
Et immédiatement Jésus indiquait le seul critère infaillible pour les identifier : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits !" La vérité et l'authenticité d'un croyant finissent toujours par ressortir, par passer dans ses œuvres, par révéler ce qu'il est, ce qu'il cherche, ce qu'il a vraiment trouvé.
Encore de nos jours un devoir de lucidité, une tâche de diagnostic spirituel, incombe aux communautés, car nous vivons un début de siècle où beaucoup se disent prophètes, porteurs d'un message libérateur, ou lecteurs inspirés des signes du temps présent; et il vient effectivement des moments, pour nous personnellement ou pour notre communauté de vie, où il faut discerner qui est vraiment celui qui vient à nous, celui qui interprète notre histoire.
En ce temps où foisonnent les modes théologiques, pastorales, liturgiques, un discernement spirituel s'impose au niveau de la pensée. Non pas pour retomber automatiquement dans le déjà vu, le déjà su, le déjà entendu, car l'Esprit Paraclet apporte chaque jour à l'Église sa grâce de nouveauté, et les disciples de Jésus n'ont pas à craindre la vie, la jeunesse, la créativité. Mais il y a, aujourd'hui comme au début de l'Église, de vrais et de faux prophètes.
La pierre de touche pour les reconnaître ? c'est de savoir si ce prophète, celui qui se donne pour prophète, opère un véritable dévoilement, une illumination, une mise en lumière du dessein de Dieu, ou si au contraire il propose une réduction du mystère de Jésus ou un affadissement du sel de l'Évangile :
- le faux prophète tourne le dos aux événements fondateurs et aux promesses de Dieu;
- le faux prophète opère un tri dans les paroles de Jésus et choisit son menu dans la Révélation;
- il confond la nouveauté de Dieu avec la nouveauté de ses propres théories ou de son langage;
- bref : il fait taire les questions de Dieu, celles qui construisent l'homme et le mettent en marche, pour faire entendre ses propres questions sans parfois souhaiter vraiment de réponse.
À une époque de refonte des esprits, des cultures, de l'affectivité, le même discernement spirituel doit jouer au niveau de l'action. Face à telle initiative, à tel projet, à telle orientation qui se présente comme prophétique, comme porteuse des promesses de l'avenir, une communauté héritière du prophétisme de Jésus, soucieuse de lire l'aujourd'hui dans la lumière de Dieu, peut se poser des questions toutes simples, celle qui résonnent dans le Nouveau Testament, et regarder les fruits déjà produits et ceux qui se préparent :
- est-ce que cela construit, édifie la communauté ? (c'est le critère des vrais charismes selon Paul);
- est-ce que cela resserre l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ?
- est-ce que cela crée selon Dieu, dans la sainteté et la vérité ?
- est-ce que les moyens préconisés sont ceux de l'évangile et des Béatitudes ?
- est-ce que par là les pauvres sont évangélisés, entendent une bonne nouvelle qui les remettra dès aujourd'hui, "rien que pour aujourd'hui", sur la route de l'espérance ?
Mais il est une question plus urgente encore que chacun de nous ne manque pas de se poser, quand retombe l'ardeur de la prière, quand se relâche l'écoute de la parole, quand fléchissent la vigilance fraternelle et le désir de témoigner :
"Qu'ai-je fait moi-même de la grâce prophétique déposée en moi par le don de l'Esprit ?"
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Ce passage, toujours dans la conclusion du sermon sur la montagne, est un avertissement à la communauté: il faut se défier des pseudo-prophètes. Ils peuvent bien paraître, déguisés en brebis, mais ils sont en réalité des loups voraces. Leur titre et leur apparence ne sont pas une garantie. Le meilleur critère pour reconnaître ce qu’ils sont vraiment est de voir si leurs actes, leurs fruits, et leur conduite sont en accord avec l’enseignement du Christ. Tout arbre bon donne de beaux fruits.
Le prophète Joël avait prédit qu’avec la venue du Messie et l’ère nouvelle l’Esprit Saint serait répandu dans tous les fidèles : Je répandrai mon Esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront de songes, vos jeunes gens des visions.
Dans l’évangile de l’enfance de Luc, on voit qu’avec la présence du Verbe la présence de l’Esprit Saint se manifeste dans Marie, dans Élisabeth, au temple dans le vieillard Siméon et la prophétesse Anne. Dans les Actes des apôtres qui décrivent les débuts de l’Église, cette présence se manifeste lors de la Pentecôte où Pierre déclare que la prophétie de Joël est maintenant réalisée. Cette présence continue de se manifester après la Pentecôte de diverses façons. Ce sont les dons ou grâces données aux individus pour servir la communauté. Parmi ces dons, il y a celui de parler sous l’inspiration de l’Esprit Saint: le don de prophétie. Il peut être occasionnel comme après le baptême où souvent le nouveau baptisé est dit “prophétiser”. Occasionnellement, prophétiser implique une prédiction dont l’annonce demande une démarche de la communauté: à Antioche, un prophète annonce une famine et la communauté doit préparer de l’aide pour l’église de Jérusalem (Actes 11,28).
Mais une prophétie n’est pas nécessairement une prédiction de l’avenir. Paul décrit l’action de prophétiser comme une action d’édifier, exhorter, réconforter (1 Corinthiens 14,3).
Ceux qui avaient ce charisme ou ce don qui évidemment était très important pour la communauté étaient considérés comme des prophètes de façon permanente pour les distinguer des autres services comme celui des docteurs (ceux qui enseignaient) ou des prédicateurs comme Apollos qui était un très bon prédicateur, pourtant n’est pas appelé un prophète.
Paul appréciait le rôle des prophètes dans la communauté; il recommande aux Thessaloniciens de ne pas déprécier les dons de prophétie (1 Thessaloniciens,5,19-21) mais d’utiliser quand même le discernement qui est aussi un don de l’Esprit. Le même discernement est suggéré aux prophètes de Corinthe (1 Corinthiens 14,29-32). Ceci vaut à l’intérieur d’une communauté. Les difficultés commenceront plus tard quand des gens venus de l’extérieur de la communauté se présenteront en se prétendant prophètes. Le prophétisme pouvait exercer de l’attrait sur des gens qui avaient le goût du prestige, du pouvoir ou du profit. Dès les débuts, Simon le magicien avait essayé d’obtenir le don de prophétie en offrant de l’argent à Pierre.
C’est donc une invitation au discernement qui est spécialement faite à la communauté à laquelle s’adresse Matthieu. Mais il reste que le discernement est toujours un don de l’Esprit et il doit encore être exercé sérieusement.
Père Jean Gobeil S.J.
Autre commentaire de ce jour.
Il y a plusieurs regards possibles à porter sur cette page de Matthieu. Mais ici sur la montagne de Dieu, ici chez Dieu parce que nous avons fait un détour pour nous approcher de ce buisson ardent qu'est ce monastère des Petits frères de la Croix, mais ici parce que nous sommes les "hôtes" de moines qui nous ouvrent chaleureusement leur "château" pour citer Thérèse d'Avila, permettez que je porte sur cet évangile un regard mystique. N'ayons pas peur de ce mot dont le nouveau catéchisme définit comme une union à Dieu
Thérèse d'Avila qui ne cesse de dire qu'il est difficile d'écrire sans trahis son expérience de Dieu écrit dans son chemin de perfection que Dieu lui a fait comprendre que le monde entier est plein de fausseté – l'Évangile vient de dire pleins de faux prophètes – et que les plaisirs du monde sont plein de peines, de soucis, de contrariété. Il est impossible dit-elle de porter du fruit en dehors du Château.
Une autre spiritualité –l'Islam- fait dire à un soufi si vous ne préparez pas comme il faut votre champ, vous n'aurez pas de bonnes récoltes. Si vous ne préparez pas votre mental par la méditation, vous ne pourrez pas atteindre le plus beau des fruits: la paix intérieure, la tranquillité.
Dans un autre langage, l'Évangile vient de nous inviter à faire un choix entre deux styles de vie: celui de "tout posséder" ou celui de "tout quitter". Il s'agit de deux styles insensés. Il nous faut choisir entre ces faux prophètes qui clament heureux ceux et celles qui n'en finissent pas de consommer toujours davantage ou heureux ceux et celles qui n'en finissent pas de tout quitter.
Et nous sommes ici sur cette montagne parce que nous voulons "faire le vide" disons-nous. Nous sommes ici pour adopter comme l'exprime Guillaume de Saint Thierry les us et coutumes de Dieu . De ce Dieu qui s'est vidé de lui-même. Cet engouement pour le vide qui oblige dit Maître Eckhart Dieu de le remplir de sa présence sera toujours un éternel recommencement.
Demain nous célébrerons la fête de Saint Jean Baptiste, patron de notre terre québécoise. Patron aussi des Chartreux et des moines. Jean-Baptiste s'est si profondément engagé dans le silence, il s'est avancé tellement dans le désert du dépouillement qu'à sa sortie, il a clamé voici l'Agneau de Dieu. C'est le plus beau fruit qu'il nous est donné de porter. Reconnaître au milieu des faux prophètes de notre monde, Dieu.
Mais cette reconnaissance passe incontournablement par un engouement pour le vide qui permet à Dieu de tomber en nous. Mère Térésa de Calcutta répétait que Dieu n'entre pas quand le vase est plein.
A votre contemplation ces mots de Charles de Foucauld dont l'esprit anime ce monastère : vidons nos cœurs pour opter pour cette kénose dont Jésus le premier a pris le chemin. Vidons nos cœurs et nous deviendrons pain livré pour le salut du monde. AMEN
Père Gérald Chaput
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
-
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 28 Juin 2023
Mercredi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Irénée de Lyon, Evêque et Martyr,
Docteur de l'Eglise (+ v. 201) - Mémoire
Saint Paul Ier, Pape (93e) de 757 à 767
(+ 767)
Sainte Vincente Gerosa, Cofondatrice de
l'Institut de la Charité (+ 1847)
Saintes Lucie W Che, Marie F Kun, Marie
Q Yu et Marie Z Xu, Jeunes martyres
orphelines en Chine (+ 1900)
Sainte Marie Du Zhaozhi, Martyre en
Chine (+ 1900)
Vénérable Elena da Persico, Fondatrice des
Filles de la Reine des apôtres (+ 1948)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Mercredi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Irénée de Lyon, Evêque et Martyr,
Docteur de l'Eglise (+ v. 201) - Mémoire
Saint Paul Ier, Pape (93e) de 757 à 767
(+ 767)
Sainte Vincente Gerosa, Cofondatrice de
l'Institut de la Charité (+ 1847)
Saintes Lucie W Che, Marie F Kun, Marie
Q Yu et Marie Z Xu, Jeunes martyres
orphelines en Chine (+ 1900)
Sainte Marie Du Zhaozhi, Martyre en
Chine (+ 1900)
Vénérable Elena da Persico, Fondatrice des
Filles de la Reine des apôtres (+ 1948)
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 15, 1-12.17-18a… Psaume 105(104), 1-2.3-4.6-7.8-9… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7, 15-20.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur
estima qu’il était juste » et « le Seigneur conclut
une alliance avec lui » (Gn 15, 1-12.17-18a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
la parole du Seigneur fut adressée à Abram dans une vision :
« Ne crains pas, Abram !
Je suis un bouclier pour toi.
Ta récompense sera très grande. »
Abram répondit :
« Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ?
Je m’en vais sans enfant,
et l’héritier de ma maison, c’est Élièzer de Damas. »
Abram dit encore :
« Tu ne m’as pas donné de descendance,
et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. »
Alors cette parole du Seigneur fut adressée à Abram :
« Ce n’est pas lui qui sera ton héritier,
mais quelqu’un de ton sang. »
Puis il le fit sortir et lui dit :
« Regarde le ciel,
et compte les étoiles, si tu le peux… »
Et il déclara :
« Telle sera ta descendance ! »
Abram eut foi dans le Seigneur
et le Seigneur estima qu’il était juste.
Puis il dit :
« Je suis le Seigneur,
qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée
pour te donner ce pays en héritage. »
Abram répondit :
« Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir
que je l’ai en héritage ? »
Le Seigneur lui dit :
« Prends-moi une génisse de trois ans,
une chèvre de trois ans,
un bélier de trois ans,
une tourterelle et une jeune colombe. »
Abram prit tous ces animaux,
les partagea en deux,
et plaça chaque moitié en face de l’autre ;
mais il ne partagea pas les oiseaux.
Comme les rapaces descendaient sur les cadavres,
Abram les chassa.
Au coucher du soleil,
un sommeil mystérieux tomba sur Abram,
une sombre et profonde frayeur tomba sur lui.
Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses.
Alors un brasier fumant et une torche enflammée
passèrent entre les morceaux d’animaux.
Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram
en ces termes :
« À ta descendance
je donne le pays que voici,
depuis le Torrent d'Égypte
jusqu'au Grand Fleuve, l'Euphrate. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 104 (105), 1-2, 3-4, 6-7, 8-9)
R/ Le Seigneur s’est toujours souvenu de son alliance.
ou : Alléluia ! (Ps 104, 8a)
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ;
chantez et jouez pour lui,
redites sans fin ses merveilles.
Glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face.
Vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis,
le Seigneur, c’est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l’univers.
Il s’est toujours souvenu de son alliance,
parole édictée pour mille générations :
promesse faite à Abraham,
garantie par serment à Isaac.
ÉVANGILE :
« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez »
(Mt 7, 15-20)
Alléluia. Alléluia.
Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ;
celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit.
Alléluia. (Jn 8, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Méfiez-vous des faux prophètes
qui viennent à vous déguisés en brebis,
alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces.
C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Va-t-on cueillir du raisin sur des épines,
ou des figues sur des chardons ?
C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits,
et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais.
Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais,
ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits.
Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits
est coupé et jeté au feu.
Donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
"C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez"
II y a eu des prophètes aux premiers temps de l'Église (Act 11,28; 21,11). Rarement il prévoyaient l'avenir. Lorsqu'il parlaient, sagement et calmement, au nom de Dieu sous l'impulsion de l'Esprit, ils s'attachaient surtout à lire les événements de l'Église ou de la communauté à la lumière de la parole de Dieu et de son dessein, à interpréter la volonté de Dieu dans des circonstances concrètes, et assez souvent ils encourageaient, exhortaient, édifiaient la communauté. Parfois aussi l'Esprit leur donnait de dévoiler les secrets des cœurs (1 Co 14, 3. 23).
Volontiers saint Paul opposait la sobriété et le bon sens spirituel des prophètes à l'effervescence mal contrôlée de ceux qui parlaient en langues inintelligibles : "Recherchez la charité, écrivait-il aux Corinthiens; aspirez aux dons de l'Esprit, surtout à la prophétie; car celui qui parle en langue, personne ne le comprend ... mais celui qui prophétise parole aux hommes : il édifie, exhorte, encourage... Dans une assemblée, je préfère dire cinq paroles intelligibles (littéralement : "avec mon intelligence") pour instruire aussi les autres, plutôt que de dix mille en langue". (1 Co 14,1).
Assez vite, dans la primitive Église, un discernement s'imposa entre vrais et faux prophètes. "Mes bien-aimés, écrivait saint Jean, n'ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge se sont répandus dans le monde" (1 Jn 4,1) . D'ailleurs Jésus, de son vivant, avait proposé un enseignement nuancé. D'une part il s'en était pris à ceux qui se fermaient d'avance à toute nouveauté venue de Dieu : "Jérusalem, toi qui tues les prophètes ... [toi qui rejettes les charismes et leurs porteurs inattendus]" (Mt 23,37). Mais d"autre part il avait mis sa communauté en garde, et c'est ce que nous rappelait à l'instant l'évangile de saint Mathieu : "Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis". (On est toujours tenté par la facilité !)
Et immédiatement Jésus indiquait le seul critère infaillible pour les identifier : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits !" La vérité et l'authenticité d'un croyant finissent toujours par ressortir, par passer dans ses œuvres, par révéler ce qu'il est, ce qu'il cherche, ce qu'il a vraiment trouvé.
Encore de nos jours un devoir de lucidité, une tâche de diagnostic spirituel, incombe aux communautés, car nous vivons un début de siècle où beaucoup se disent prophètes, porteurs d'un message libérateur, ou lecteurs inspirés des signes du temps présent; et il vient effectivement des moments, pour nous personnellement ou pour notre communauté de vie, où il faut discerner qui est vraiment celui qui vient à nous, celui qui interprète notre histoire.
En ce temps où foisonnent les modes théologiques, pastorales, liturgiques, un discernement spirituel s'impose au niveau de la pensée. Non pas pour retomber automatiquement dans le déjà vu, le déjà su, le déjà entendu, car l'Esprit Paraclet apporte chaque jour à l'Église sa grâce de nouveauté, et les disciples de Jésus n'ont pas à craindre la vie, la jeunesse, la créativité. Mais il y a, aujourd'hui comme au début de l'Église, de vrais et de faux prophètes.
La pierre de touche pour les reconnaître ? c'est de savoir si ce prophète, celui qui se donne pour prophète, opère un véritable dévoilement, une illumination, une mise en lumière du dessein de Dieu, ou si au contraire il propose une réduction du mystère de Jésus ou un affadissement du sel de l'Évangile :
- le faux prophète tourne le dos aux événements fondateurs et aux promesses de Dieu;
- le faux prophète opère un tri dans les paroles de Jésus et choisit son menu dans la Révélation;
- il confond la nouveauté de Dieu avec la nouveauté de ses propres théories ou de son langage;
- bref : il fait taire les questions de Dieu, celles qui construisent l'homme et le mettent en marche, pour faire entendre ses propres questions sans parfois souhaiter vraiment de réponse.
À une époque de refonte des esprits, des cultures, de l'affectivité, le même discernement spirituel doit jouer au niveau de l'action. Face à telle initiative, à tel projet, à telle orientation qui se présente comme prophétique, comme porteuse des promesses de l'avenir, une communauté héritière du prophétisme de Jésus, soucieuse de lire l'aujourd'hui dans la lumière de Dieu, peut se poser des questions toutes simples, celle qui résonnent dans le Nouveau Testament, et regarder les fruits déjà produits et ceux qui se préparent :
- est-ce que cela construit, édifie la communauté ? (c'est le critère des vrais charismes selon Paul);
- est-ce que cela resserre l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ?
- est-ce que cela crée selon Dieu, dans la sainteté et la vérité ?
- est-ce que les moyens préconisés sont ceux de l'évangile et des Béatitudes ?
- est-ce que par là les pauvres sont évangélisés, entendent une bonne nouvelle qui les remettra dès aujourd'hui, "rien que pour aujourd'hui", sur la route de l'espérance ?
Mais il est une question plus urgente encore que chacun de nous ne manque pas de se poser, quand retombe l'ardeur de la prière, quand se relâche l'écoute de la parole, quand fléchissent la vigilance fraternelle et le désir de témoigner :
"Qu'ai-je fait moi-même de la grâce prophétique déposée en moi par le don de l'Esprit ?"
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 15-20)
Ce passage, toujours dans la conclusion du sermon sur la montagne, est un avertissement à la communauté: il faut se défier des pseudo-prophètes. Ils peuvent bien paraître, déguisés en brebis, mais ils sont en réalité des loups voraces. Leur titre et leur apparence ne sont pas une garantie. Le meilleur critère pour reconnaître ce qu’ils sont vraiment est de voir si leurs actes, leurs fruits, et leur conduite sont en accord avec l’enseignement du Christ. Tout arbre bon donne de beaux fruits.
Le prophète Joël avait prédit qu’avec la venue du Messie et l’ère nouvelle l’Esprit Saint serait répandu dans tous les fidèles : Je répandrai mon Esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront de songes, vos jeunes gens des visions.
Dans l’évangile de l’enfance de Luc, on voit qu’avec la présence du Verbe la présence de l’Esprit Saint se manifeste dans Marie, dans Élisabeth, au temple dans le vieillard Siméon et la prophétesse Anne. Dans les Actes des apôtres qui décrivent les débuts de l’Église, cette présence se manifeste lors de la Pentecôte où Pierre déclare que la prophétie de Joël est maintenant réalisée. Cette présence continue de se manifester après la Pentecôte de diverses façons. Ce sont les dons ou grâces données aux individus pour servir la communauté. Parmi ces dons, il y a celui de parler sous l’inspiration de l’Esprit Saint: le don de prophétie. Il peut être occasionnel comme après le baptême où souvent le nouveau baptisé est dit “prophétiser”. Occasionnellement, prophétiser implique une prédiction dont l’annonce demande une démarche de la communauté: à Antioche, un prophète annonce une famine et la communauté doit préparer de l’aide pour l’église de Jérusalem (Actes 11,28).
Mais une prophétie n’est pas nécessairement une prédiction de l’avenir. Paul décrit l’action de prophétiser comme une action d’édifier, exhorter, réconforter (1 Corinthiens 14,3).
Ceux qui avaient ce charisme ou ce don qui évidemment était très important pour la communauté étaient considérés comme des prophètes de façon permanente pour les distinguer des autres services comme celui des docteurs (ceux qui enseignaient) ou des prédicateurs comme Apollos qui était un très bon prédicateur, pourtant n’est pas appelé un prophète.
Paul appréciait le rôle des prophètes dans la communauté; il recommande aux Thessaloniciens de ne pas déprécier les dons de prophétie (1 Thessaloniciens,5,19-21) mais d’utiliser quand même le discernement qui est aussi un don de l’Esprit. Le même discernement est suggéré aux prophètes de Corinthe (1 Corinthiens 14,29-32). Ceci vaut à l’intérieur d’une communauté. Les difficultés commenceront plus tard quand des gens venus de l’extérieur de la communauté se présenteront en se prétendant prophètes. Le prophétisme pouvait exercer de l’attrait sur des gens qui avaient le goût du prestige, du pouvoir ou du profit. Dès les débuts, Simon le magicien avait essayé d’obtenir le don de prophétie en offrant de l’argent à Pierre.
C’est donc une invitation au discernement qui est spécialement faite à la communauté à laquelle s’adresse Matthieu. Mais il reste que le discernement est toujours un don de l’Esprit et il doit encore être exercé sérieusement.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
POUR PORTER DU FRUIT, SE VIDER DE TOUT
Il y a plusieurs regards possibles à porter sur cette page de Matthieu. Mais ici sur la montagne de Dieu, ici chez Dieu parce que nous avons fait un détour pour nous approcher de ce buisson ardent qu'est ce monastère des Petits frères de la Croix, mais ici parce que nous sommes les "hôtes" de moines qui nous ouvrent chaleureusement leur "château" pour citer Thérèse d'Avila, permettez que je porte sur cet évangile un regard mystique. N'ayons pas peur de ce mot dont le nouveau catéchisme définit comme une union à Dieu
Thérèse d'Avila qui ne cesse de dire qu'il est difficile d'écrire sans trahis son expérience de Dieu écrit dans son chemin de perfection que Dieu lui a fait comprendre que le monde entier est plein de fausseté – l'Évangile vient de dire pleins de faux prophètes – et que les plaisirs du monde sont plein de peines, de soucis, de contrariété. Il est impossible dit-elle de porter du fruit en dehors du Château.
Une autre spiritualité –l'Islam- fait dire à un soufi si vous ne préparez pas comme il faut votre champ, vous n'aurez pas de bonnes récoltes. Si vous ne préparez pas votre mental par la méditation, vous ne pourrez pas atteindre le plus beau des fruits: la paix intérieure, la tranquillité.
Dans un autre langage, l'Évangile vient de nous inviter à faire un choix entre deux styles de vie: celui de "tout posséder" ou celui de "tout quitter". Il s'agit de deux styles insensés. Il nous faut choisir entre ces faux prophètes qui clament heureux ceux et celles qui n'en finissent pas de consommer toujours davantage ou heureux ceux et celles qui n'en finissent pas de tout quitter.
Et nous sommes ici sur cette montagne parce que nous voulons "faire le vide" disons-nous. Nous sommes ici pour adopter comme l'exprime Guillaume de Saint Thierry les us et coutumes de Dieu . De ce Dieu qui s'est vidé de lui-même. Cet engouement pour le vide qui oblige dit Maître Eckhart Dieu de le remplir de sa présence sera toujours un éternel recommencement.
Demain nous célébrerons la fête de Saint Jean Baptiste, patron de notre terre québécoise. Patron aussi des Chartreux et des moines. Jean-Baptiste s'est si profondément engagé dans le silence, il s'est avancé tellement dans le désert du dépouillement qu'à sa sortie, il a clamé voici l'Agneau de Dieu. C'est le plus beau fruit qu'il nous est donné de porter. Reconnaître au milieu des faux prophètes de notre monde, Dieu.
Mais cette reconnaissance passe incontournablement par un engouement pour le vide qui permet à Dieu de tomber en nous. Mère Térésa de Calcutta répétait que Dieu n'entre pas quand le vase est plein.
A votre contemplation ces mots de Charles de Foucauld dont l'esprit anime ce monastère : vidons nos cœurs pour opter pour cette kénose dont Jésus le premier a pris le chemin. Vidons nos cœurs et nous deviendrons pain livré pour le salut du monde. AMEN
Père Gérald Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Voir Jésus dans la personne spirituellement la plus pauvre exige un cœur pur. Plus l’image de Dieu est défigurée dans une personne, plus grandes doivent être la foi et la vénération dans notre recherche du visage de Jésus » (Sainte Thérèse de Calcutta)
« Nous recevons [de l’Esprit] une nouvelle façon d’être ; la Vie du Christ devient aussi la nôtre : nous pouvons penser comme Lui, agir comme Lui, voir le monde et les choses avec les yeux de Jésus » (François)
« En venant à la fin des temps juger les vivants et les morts, le Christ glorieux révèlera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 682)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
La profession de foi de Simon marque un grand tournant dans la vie publique de Jésus. Désormais il va privilégier la formation de ses disciples les plus proches et commencer à leur annoncer sa passion et sa résurrection. Si bien que la question : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’Homme ? » résonne un peu comme le bilan de son ministère galiléen. Après tant d’heures de prédication, tant de journées remplies de guérisons et de miracles, les gens sont encore divisés à son sujet. Au maximum l’idée leur vient de comparer Jésus à des personnages déjà connus, comme Jérémie ou Jean-Baptiste, ou encore à un prophète comme Élie, dont on attendait le retour comme signal des temps du Messie.
La réponse de Simon va beaucoup plus loin, parce qu’il accepte de dépasser le niveau de la chair et du sang, c’est-à-dire un jugement purement humain et les critères habituels dans les sociétés humaines. « La chair et le sang », c’est l’homme laissé à ses limites, à ses lourdeurs, à ses raideurs, à ses fermetures ; c’est l’homme raisonneur, inapte aux nouveautés de Dieu.
Devant Jésus, l’Envoyé de Dieu, c’est tout cela qu’il faut traverser pour pouvoir lui dire : « Tu es le Christ. Non seulement tu nous rappelles les grands croyants du passé, les forces prophétiques du passé, mais tu es toi-même le Messie attendu qui nous ouvre l’avenir. »Tu es le Fils du Dieu vivant« , ajoute Simon, et par là il essaie de dire le mystère qui le fascine déjà dans la personne de Jésus : il agit, il parle, il vit par Celui qu’il ose appeler »mon Père".
Simon s’est laissé enseigner par Dieu ; il a laissé Dieu le « tirer vers Jésus » (Jn 6,44). Aussitôt après cette réponse de foi, qui est un engagement devant tous pour son ami Jésus, Simon va vivre un moment de grâce extraordinaire. D’abord Jésus fait de lui le porteur d’une béatitude : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Yonas ! » C’est la béatitude - c’est-à-dire le bonheur annoncé - de ceux et de celles qui savent faire et refaire le pas de la foi, et qui osent tout miser sur la parole de l’Ami. Puis Jésus lui donne un nom nouveau, qui sera programme de vie : « Tu es kîfa’ , tu es la Pierre, tu es le Rocher ». C’est une parole créatrice, recréatrice. Jésus dit, et il fait. Désormais Simon le pécheur sera rocher de fondation pour l’Église de Jésus.
L’expérience de Simon Pierre, de Simon le Rocher, a beaucoup à nous dire. Certes, c’est son privilège d’être la pierre de fondation, le porte-parole et le responsable des Douze, le deuxième pasteur après Jésus. Nous ne sommes, pour notre part, que des pierres vivantes, insérées dans la construction. Mais en un sens, et à notre niveau, nous avons à devenir pierres de fondation, soit pour la famille que nous avons fondée, soit pour l’œuvre qui nous est confiée, soit, pour nous, sœurs et frères du Carmel, en vue de transmettre la flamme de la vie contemplative, sans déperdition, à celles et à ceux qui viendront sur la Montagne après nous, appelés par le Seigneur, « fascinés » par lui, comme disait sœur Elisabeth.
C’est la consigne laissée explicitement par notre mère sainte Thérèse : « Mes filles, considérez-vous toujours comme des pierres de fondations pour celles qui viendront après vous ». Et pour ce faire, il n’est que de suivre la voie ouverte par Simon Pierre.
Il nous faut dépasser la chair et le sang, cesser de tout ramener aux proportions de notre intelligence et de notre cœur, cesser de faire attendre le Maître en lui marchandant notre foi et notre confiance, et oser dire enfin à notre ami Jésus la parole pour nous décisive : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu : à toi je remets toutes mes forces, pour aujourd’hui et pour demain ».
Il nous faut devenir enseignables ; enseignables par Dieu qui, patiemment, paternellement, nous tire vers Jésus, enseignables par la communauté de Jésus, rassemblée fraternellement autour de Pierre pour le compte du Pasteur, enseignables par les guides que Dieu nous donne, parfois inattendus, mais qui sont pour nous des relais vers la lumière de Jésus.
Il nous faut entrer dans la béatitude de Simon le Rocher, dans le bonheur de ceux qui confessent le Christ, qui ne rougissent pas du Christ, et qui acceptent une fois pour toutes de faire fond sur Jésus sauveur.
Il nous faut enfin - et cet effort-là nous réserve une grande joie et une grande douceur - tendre l’oreille, filialement, pour percevoir le nom nouveau que la bouche du Seigneur prononcera (Is 62,2), le nom d’amitié et de grâce que Jésus a trouvé pour nous, et qui dit à la fois notre mission dans l’Église et notre place dans le cœur de Dieu.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
1) Deux Frères, deux colonnes pour une seule Eglise.
Depuis les premiers siècles chrétiens, la tradition enseigne que saint Pierre et saint Paul sont inséparables : en effet, ensemble, ces deux apôtres représentent tout l’Évangile du Christ. À Rome, en outre, leur lien de frères dans la foi a acquis une signification particulière. En effet, la communauté chrétienne de Rome les considérait comme une sorte de contrepoint des légendaires Romulus et Remus, le couple de frères à qui on attribue la fondation de Rome au cours de laquelle Romulus a tué son frère Remus. Nous pourrions aussi penser à un autre parallélisme oppositionnel, toujours sur le thème de la fraternité : alors que le premier couple biblique de frères nous montre l’effet du péché, par lequel Caïn tue Abel. Pierre et Paul, bien qu’humainement très différents l’un de l’autre et bien que leurs relations ne manquent pas de contraste, créent une nouvelle façon d’être frères, vécue selon l’Évangile, une manière authentique rendue possible précisément par la grâce de l’Évangile du Christ opérant en eux. Seule, la suite de Jésus conduit à une nouvelle fraternité.
Puisque le premier message fondamental que la fête d’aujourd’hui nous donne est celui de la fraternité apostolique, pour célébrer la fête des Saints Pierre et Paul, la Liturgie de la Messe d’aujourd’hui propose deux textes qui font référence un à Pierre et l’autre qui parle de Saint Paul.
Dans la 1ère lecture prise des Actes des Apôtres et dans l’Evangile, qui présente un passage pris de saint Mathieu, on raconte tous les égards qu’avait le Seigneur pour Pierre dans la souffrance et dans l’épreuve, la profession de foi de Pierre (« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »), sa joie de croyant, la mission qui lui est confiée : être un roc.
Dans la 2ème lettre à Timothée, proposée comme 2ème lecture, la physionomie et la stature spirituelle et morale de Pierre sont très bien illustrées.
Ces lectures nous présentent deux colonnes de l’Eglise naissante en général, et de l’Eglise de Rome, en particulier. Pierre est la première colonne, le roc placé par le Christ pour fonder son Eglise, Paul est la seconde, l’apôtre choisi pour porter le message évangélique aux païens. Deux personnes profondément différentes de par leur tempérament et leur culture, mais unis par une même extraordinaire passion pour le Christ. Ils accomplissent une unique mission en parcourant des routes différentes, mais validée par le même sceau du témoignage poussé jusqu’à verser leur sang pour Lui.
Ces deux apôtres nous renvoient l’image de ce que chaque chrétien est appelé à être : une personne saisie par le Christ, avec la mission de Le faire connaître par le témoignage de sa propre vie, donnée à Dieu avec joie et simplicité à chaque instant.
2) Les caractéristiques de saint Pierre.
La manière d’être « Apôtre » de Pierre peut être comprise et imitée, si nous comprenons son charisme spécifique qui était un charisme fait de fermeté, solidité, persévérance, d’être dans la diversité des situations toujours substantiellement égal à lui-même, de vivre et survivre, sûrs d’un Evangile initial, d’une cohérence actuelle, d’une destination finale. Dit plus brièvement : la foi.
Pour avoir la foi et vivre de la foi, pas besoin d’avoir des dons spéciaux. Regardons Pierre : sa grande foi se greffa su une humanité forte, mais simple. C’était un pécheur de Galilée, un disciple de Jean le Précurseur. Puis il fut appelé par Jésus qui le surnomma Képhas, qui veut dire Pierre[1]. Le Christ l’appela à être un pêcheur d’hommes[2] et pasteur[3]. Il lui confia l’Eglise, ainsi qu’aux onze autres disciples mais devant eux. Le Rédempteur fit Apôtre[4] ce disciple, qui était un homme humble[5], docile et modeste[6], faible aussi[7], et inconstant voire peureux[8], mais plein d’enthousiasme et de ferveur[9], de foi[10], et d’amour[11]. Pierre, dès le début, constitua le cœur de la jeune communauté chrétienne[12], régnait en maître, en chef. Un primat d’amour et de vérité, de foi, de fidélité,
C’est cette foi que nous devons demander à Pierre, celle qui nous vient de lui et des Apôtres.
Que serions-nous sans la foi, la vraie foi ? Poussière d’histoire, grains de sables battus par le vent. Mais il nous est demandé quelque chose de plus, si nous voulons être des dévots de Saint Pierre. Il nous est demandé d’être fidèles. La foi appartient à tout le Peuple de Dieu ; mais la fidélité aussi ; et c’est à nous de donner la preuve de notre fidélité. « Ayez la force de la foi » (1 Pt 5,9). Autrement dit, nous ne saurions nous dire des disciples à la suite de saint Pierre, si notre adhésion au message salvateur de Jésus-Christ n’avait pas cette fermeté intérieure, cette cohérence extérieure, qui en fait un vrai et concret principe de vie.
3) Les caractéristiques de Saint Paul.
Pour décrire le charisme, le don spirituel spécifique que Saint Paul a reçu, je me servirai de ce que Saint Thomas d’Aquin écrit dans son commentaire aux lettres de cet Apôtre des Gentils et d’une comparaison faites par Saint Jean Chrysostome.
Le grand théologien dominicain, pour cerner saint Paul et son œuvre, s’appuie sur une expression des Actes des Apôtres (9,15), que le Seigneur utilise en parlant de Paul à Ananie dans une vision : « cet homme est le vase que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations ». Cette image est souvent utilisée dans les Ecritures pour indiquer les hommes et Saint Thomas se sert de cette image pour décrire saint Paul.
Un vase a quatre caractéristiques :
1) c’est un produit de la libre volonté d’un artisan,
2) c’est un grand récipient,
3) il est fait pour être utilisé, donc
4) il est utile.
En effet,
1) comme un vase, il est façonné par l’artisan, ainsi Paul est un homme façonné par Dieu. C’est de l’argile docile dans les « mains » créatrices de Dieu, qui est fait avec de la matière précieuse comme l’or, qui indique la richesse de la sagesse, de la charité et de toutes les vertus reçues de cet Apôtre. En effet Saint Paul enseigna les mystères de la Sagesse divine, fit l’éloge de la charité et recommanda aux hommes les vertus à cultiver.
2) Comme un récipient, Paul fut plein du nom de Jésus, à prêcher et à aimer.
3) Il fut utilisé pour le plus noble des usages : pour porter le nom de Jésus dans le corps, en recevant les stigmates du Christ, et dans la bouche, comme la colombe du déluge porta dans son bec le rameau d’olivier, symbole de la miséricorde de Dieu. En effet, Jésus est cette miséricorde : son nom veut dire Sauveur. Paul fut le destinataire de cette miséricorde, un converti, mais l’apporta aussi par la prédication aux païens élus.
4) Quant à l’utilité, Paul devint en effet le maître des nations. Et le fruit de son enseignement est dans ses lettres, où il expose la doctrine de la grâce du Christ.
Pour comprendre ce quatrième point, la comparaison que saint Jean Chrysostome fit entre Paul et Noé est importante : « Paul n’assembla pas des planches pour fabriquer une arche ; au contraire, au lieu d’unir des planches de bois, il composa des lettres et ainsi arracha aux flots non pas deux, trois ou cinq membres de sa famille, mais tout l’œkoumène qui était sur le point de périr » (Paneg. 1, 5). C’est précisément cela que l’apôtre Paul peut – encore et toujours – faire. Prendre de lui, autant de son exemple apostolique que de sa doctrine, sera donc un stimulant pour consolider l’identité chrétienne de chacun de nous et pour le renouvellement constant de l’Eglise.
Enfin, je voudrais mettre l’accent sur la phrase de saint Paul qui – selon moi – est la plus représentative de ce qu’il est : « pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage » (Phil. 1,21). Nous avons là un nouveau sens de la vie, de l’existence humaine, qui repose sur la communion avec Jésus Christ vivant ; pas seulement avec un personnage historique, un maître de sagesse, un leader religieux, mais avec un homme habité par Dieu.
Selon le langage contemporain, nous pourrions dire que Saint Paul était un homme interculturel. Il résumait en effet en lui trois mondes : le monde juif, le monde grec et le monde romain. Ce n’est pas un hasard si c’est à lui que Dieu confia la mission de porter l’Evangile de l’Asie mineure à la Grèce et puis à Rome, en jetant un pont qui aurait projeté le christianisme jusqu’aux extrémités de la terre.
Nous tous chrétiens, sommes acteurs dans cette mission. Nous sommes tous des hommes et des femmes qui, comme saint Paul, peuvent dire : « Pour moi vivre c’est le Christ ». Des personnes, des familles, des communautés qui acceptent de travailler dans la vigne du Seigneur (cf. Mt 20,1-16). Des ouvriers humbles et généreux, qui ne demandent en guise de récompense que celle de participer à la mission de Jésus et de son Eglise.
Dans cette mission les Vierges consacrées dans le monde ont un devoir particulier, celui de témoigner dans leur travail quotidien que l’on peut vivre en Jésus Christ, avec le Christ et pour le Christ, autrement dit « de Sa Parole, de Son Corps, de Son Esprit », comme écrit saint Augustin qui ajoutait que « la joie des vierges consacrées vient du Christ, est en Christ, avec le Christ, dans les pas du Christ, par le biais du Christ et en vue du Christ » :
Nous sommes tous appelés à suivre le Christ en reposant sur Lui le sens ultime de notre propre vie, jusqu’à pouvoir dire avec l’Apôtre : « pour moi vivre c’est le Christ ». « Mais les personnes appelées à la vie consacrée font certainement une expérience unique de la lumière qui émane du Verbe incarné. En effet, la profession des conseils évangéliques fait d’eux des signes prophétiques pour la communauté de leurs frères et pour le monde ; dès lors, ils doivent nécessairement vibrer de manière particulière aux paroles enthousiastes de Pierre : « Il est heureux que nous soyons ici ! » (Mt 17, 4). Ces paroles disent l’orientation christologique de toute la vie chrétienne. Toutefois, elles expriment avec vigueur le caractère radical qui donne son dynamisme profond à la vocation à la vie consacrée » (Jean Paul II, Exhort. Ap. Post synodale Vie Consacrée, n. 15).
Monseigneur Francesco Follo
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Autre commentaire de ce jour.
Le 29 Juin, l’Église honore à la fois Saint Pierre et Saint Paul, les deux piliers de l'Église. Jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre : ils sont inséparables.
Fils de pêcheur et pêcheur lui-même, simple, sans éducation ni culture qui l’auraient préparé à jouer un rôle de premier plan, Simon-Pierre Pierre était de Capharnaüm en Galilée, ville située au bord du lac de Tibériade.
Paul était un Juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, pharisien disciple de Gamaliel, et qui plus est : citoyen romain.
Tous deux verront leur vie bouleversée par la rencontre avec Jésus de Nazareth, dans des circonstances, certes, bien différentes.
Après une pêche miraculeuse, Le Seigneur interpelle Simon : « Viens derrière moi. Je ferai de toi un pêcheur d’hommes » (Mc 1, 17).
Saul, « animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur » (Ac 9, 1), est enveloppé de lumière sur le chemin de Damas, tandis qu’une voix retentit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes ».
Simon devenu Pierre laisse ses filets et son foyer pour suivre le rabbi ; Saul devenu Paul se met à la disposition des apôtres.
Pierre reçoit de L'Esprit-Saint la révélation de l’identité de son Maître : « Tu es Le Messie, Le Fils du Dieu vivant ». Paul entend « des paroles inexprimables, qu’on n’a pas le droit de redire » (2 Co 12, 4).
Pierre reçoit la charge de paître le troupeau de l'Église : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ».
Paul a reçu l’imposition des mains d’Ananie, qui était avant lui sous l’onction du Saint-Esprit (Ac 9, 17) ; il a soumis son apostolat à l'approbation de l’Église réunie à Jérusalem (Ga 2, 2) ; mais il a toujours considéré, eu égard aux révélations extraordinaires dont il fut bénéficiaire, que sa mission était celle d’un authentique apôtre.
Même s’il n’avait pas connu Jésus « selon la chair » (2 Co 5, 16), sa connaissance du Christ, toute spirituelle et reçue par grâce, n’en fût pas moindre que celle des « témoins oculaires devenus serviteurs de la Parole » (Lc 1, 2).
Aussi ne voulut-il jamais sacrifier ses propres convictions aux vues du plus autorisé des apôtres ; il « s’opposa ouvertement à Pierre à Antioche » (Ga 2, 11) afin de préserver la liberté spirituelle acquise dans Le Christ.
Paul se voit confier par Dieu « l’annonce de l’Évangile aux païens, comme il l’avait confié à Pierre pour les Juifs » (Ga 2, 7).
Tous deux donneront le suprême témoignage du martyr : Pierre sera crucifié et Paul décapité. La Tradition raconte que touché par les larmes des fidèles, Pierre songea d’abord à fuir la persécution que venait de soulever l’empereur Néron ; mais, comme il sortait de Rome, il vit Le Christ Se présenter à lui :
- Où allez-vous, Seigneur ? lui demanda-t-il.
- Je vais à Rome, répondit Jésus, pour y être à nouveau crucifié.
A ces mots, le Sauveur disparut, et Pierre comprit qu’il devait revenir à Rome pour y subir le sort de son Maître.
C’est ensemble qu’ils représentent, dans la complémentarité de leur mission et charisme respectifs, le ministère apostolique de l’Église toute entière.
C’est pourquoi, après son intronisation solennelle en la Basilique Saint Pierre, Benoît XVI s’est immédiatement rendu en la Basilique Saint Paul pour signifier cette double allégeance. C’est également en la Fête des Apôtres Pierre et Paul qu’étaient traditionnellement ordonnés les Prêtres ; si de nos jours, la date précise n’est plus aussi scrupuleusement respectée, vous ne risquez pas de vous tromper en félicitant votre curé s’il est de la génération précédente !
La liturgie byzantine souligne le lien spirituel qui unit la Solennité de ce jour et celle de la Pentecôte ; le témoignage des apôtres est en effet le fruit direct de la descente sur eux du Saint-Esprit.
Un carême spécial - dit « carême des apôtres » - prépare même les fidèles à cette Solennité : c’est en dire l’importance.
La période de jeûne - en pratique assez adouci - commence le lundi qui suit le premier Dimanche après la Pentecôte et prend fin avec la journée du 28 Juin.
Puissions-nous nous ouvrir à la grâce de cette Solennité et nous laisser renouveler dans notre vocation missionnaire, fidèles à l’institution pétrinienne et au charisme paulinien.
« Réjouis-toi, ô Pierre l'Apôtre, toi le grand ami du Maître, Christ Notre Dieu. Réjouis-toi bien aimé Paul, prédicateur de la Foi et Docteur de l'univers.
A cause de cela, intercédez tous deux auprès du Christ Notre Dieu pour le Salut de nos âmes » (Oraison de la liturgie byzantine).
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 29 Juin 2023
L’Église Célèbre la Solennité de la Fête de Saint Pierre et Saint Paul, Apôtres.
Sainte Judith, Ancien Testament
Sainte Marie, Mère de Marc (Ier siècle)
Saintes Marie Du Tianshi et Madeleine Du
Fengju, Martyres en Chine (+ 1900)
Saints Paul Wu Juan, Jean-Baptiste Wu Mantang
et Paul Wu, Martyrs en Chine (+ 1900)
Bienheureux Raymond Lull, Tertiaire
franciscain, martyr (+ 1315)
Bienheureux José Gregorio Hernández Cisneros
Médecin des pauvres du Venezuela (+ 1919)
Bienheureux Francesco Mottola, Fondateur
de l'Institut des Oblats du Sacré-Cœur (+ 1969)
Vénérable Manuel Herranz Establés
Fondateur de la congrégation de
Notre-Dame des douleurs (+ 1968)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
L’Église Célèbre la Solennité de la Fête de Saint Pierre et Saint Paul, Apôtres.
Sainte Judith, Ancien Testament
Sainte Marie, Mère de Marc (Ier siècle)
Saintes Marie Du Tianshi et Madeleine Du
Fengju, Martyres en Chine (+ 1900)
Saints Paul Wu Juan, Jean-Baptiste Wu Mantang
et Paul Wu, Martyrs en Chine (+ 1900)
Bienheureux Raymond Lull, Tertiaire
franciscain, martyr (+ 1315)
Bienheureux José Gregorio Hernández Cisneros
Médecin des pauvres du Venezuela (+ 1919)
Bienheureux Francesco Mottola, Fondateur
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Notre-Dame des douleurs (+ 1968)
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Textes de la messe du jour
- Livre des Actes des Apôtres 12, 1-11… Psaume 34(33), 2-3.4-5.6-7.8-9… Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 4, 6-8.17-18… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-19.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Vraiment, je me rends compte maintenant que le
Seigneur m’a arraché aux mains d’Hérode »
(Ac 12, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
À cette époque,
le roi Hérode Agrippa
se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal.
Il supprima Jacques, frère de Jean,
en le faisant décapiter.
Voyant que cette mesure plaisait aux Juifs,
il décida aussi d’arrêter Pierre.
C’était les jours des Pains sans levain.
Il le fit appréhender, emprisonner,
et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ;
il voulait le faire comparaître devant le peuple
après la Pâque.
Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison,
l’Église priait Dieu pour lui avec insistance.
Hérode allait le faire comparaître.
Or, Pierre dormait, cette nuit-là,
entre deux soldats ;
il était attaché avec deux chaînes
et des gardes étaient en faction
devant la porte de la prison.
Et voici que survint l’ange du Seigneur,
et une lumière brilla dans la cellule.
Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit :
« Lève-toi vite. »
Les chaînes lui tombèrent des mains.
Alors l’ange lui dit :
« Mets ta ceinture et chausse tes sandales. »
Ce que fit Pierre.
L’ange ajouta : « Enveloppe-toi
de ton manteau et suis-moi.»
Pierre sortit derrière lui,
mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange
était bien réel ;
il pensait qu’il avait une vision.
Passant devant un premier poste de garde,
puis devant un second,
ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville.
Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux.
Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue,
et aussitôt l’ange le quitta.
Alors, se reprenant, Pierre dit :
« Vraiment, je me rends compte maintenant
que le Seigneur a envoyé son ange,
et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode
et à tout ce qu’attendait le peuple juif. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ De toutes mes frayeurs,
le Seigneur me délivre. (cf. 33, 5)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.
L’ange du Seigneur campe alentour,
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !
DEUXIÈME LECTURE
« Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne
de la justice » (2 Tm 4, 6-8.17-18)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre
à Timothée
Bien-aimé,
je suis déjà offert en sacrifice,
le moment de mon départ est venu.
J’ai mené le bon combat,
j’ai achevé ma course,
j’ai gardé la foi.
Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice :
le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là,
et non seulement à moi,
mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour
sa Manifestation glorieuse.
Tous m’ont abandonné.
Le Seigneur, lui, m’a assisté.
Il m’a rempli de force
pour que, par moi,
la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout
et que toutes les nations l’entendent.
J’ai été arraché à la gueule du lion ;
le Seigneur m’arrachera encore
à tout ce qu’on fait pour me nuire.
Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste.
À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du
royaume des Cieux » (Mt 16, 13-19)
Alléluia. Alléluia.
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Alléluia. (cf. Jn 15, 26b-27a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe,
demandait à ses disciples :
« Au dire des gens,
qui est le Fils de l’homme ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
Jésus leur demanda :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit :
« Tu es le Christ,
le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Commentaire de ce jour.
« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »
La profession de foi de Simon marque un grand tournant dans la vie publique de Jésus. Désormais il va privilégier la formation de ses disciples les plus proches et commencer à leur annoncer sa passion et sa résurrection. Si bien que la question : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’Homme ? » résonne un peu comme le bilan de son ministère galiléen. Après tant d’heures de prédication, tant de journées remplies de guérisons et de miracles, les gens sont encore divisés à son sujet. Au maximum l’idée leur vient de comparer Jésus à des personnages déjà connus, comme Jérémie ou Jean-Baptiste, ou encore à un prophète comme Élie, dont on attendait le retour comme signal des temps du Messie.
La réponse de Simon va beaucoup plus loin, parce qu’il accepte de dépasser le niveau de la chair et du sang, c’est-à-dire un jugement purement humain et les critères habituels dans les sociétés humaines. « La chair et le sang », c’est l’homme laissé à ses limites, à ses lourdeurs, à ses raideurs, à ses fermetures ; c’est l’homme raisonneur, inapte aux nouveautés de Dieu.
Devant Jésus, l’Envoyé de Dieu, c’est tout cela qu’il faut traverser pour pouvoir lui dire : « Tu es le Christ. Non seulement tu nous rappelles les grands croyants du passé, les forces prophétiques du passé, mais tu es toi-même le Messie attendu qui nous ouvre l’avenir. »Tu es le Fils du Dieu vivant« , ajoute Simon, et par là il essaie de dire le mystère qui le fascine déjà dans la personne de Jésus : il agit, il parle, il vit par Celui qu’il ose appeler »mon Père".
Simon s’est laissé enseigner par Dieu ; il a laissé Dieu le « tirer vers Jésus » (Jn 6,44). Aussitôt après cette réponse de foi, qui est un engagement devant tous pour son ami Jésus, Simon va vivre un moment de grâce extraordinaire. D’abord Jésus fait de lui le porteur d’une béatitude : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Yonas ! » C’est la béatitude - c’est-à-dire le bonheur annoncé - de ceux et de celles qui savent faire et refaire le pas de la foi, et qui osent tout miser sur la parole de l’Ami. Puis Jésus lui donne un nom nouveau, qui sera programme de vie : « Tu es kîfa’ , tu es la Pierre, tu es le Rocher ». C’est une parole créatrice, recréatrice. Jésus dit, et il fait. Désormais Simon le pécheur sera rocher de fondation pour l’Église de Jésus.
L’expérience de Simon Pierre, de Simon le Rocher, a beaucoup à nous dire. Certes, c’est son privilège d’être la pierre de fondation, le porte-parole et le responsable des Douze, le deuxième pasteur après Jésus. Nous ne sommes, pour notre part, que des pierres vivantes, insérées dans la construction. Mais en un sens, et à notre niveau, nous avons à devenir pierres de fondation, soit pour la famille que nous avons fondée, soit pour l’œuvre qui nous est confiée, soit, pour nous, sœurs et frères du Carmel, en vue de transmettre la flamme de la vie contemplative, sans déperdition, à celles et à ceux qui viendront sur la Montagne après nous, appelés par le Seigneur, « fascinés » par lui, comme disait sœur Elisabeth.
C’est la consigne laissée explicitement par notre mère sainte Thérèse : « Mes filles, considérez-vous toujours comme des pierres de fondations pour celles qui viendront après vous ». Et pour ce faire, il n’est que de suivre la voie ouverte par Simon Pierre.
Il nous faut dépasser la chair et le sang, cesser de tout ramener aux proportions de notre intelligence et de notre cœur, cesser de faire attendre le Maître en lui marchandant notre foi et notre confiance, et oser dire enfin à notre ami Jésus la parole pour nous décisive : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu : à toi je remets toutes mes forces, pour aujourd’hui et pour demain ».
Il nous faut devenir enseignables ; enseignables par Dieu qui, patiemment, paternellement, nous tire vers Jésus, enseignables par la communauté de Jésus, rassemblée fraternellement autour de Pierre pour le compte du Pasteur, enseignables par les guides que Dieu nous donne, parfois inattendus, mais qui sont pour nous des relais vers la lumière de Jésus.
Il nous faut entrer dans la béatitude de Simon le Rocher, dans le bonheur de ceux qui confessent le Christ, qui ne rougissent pas du Christ, et qui acceptent une fois pour toutes de faire fond sur Jésus sauveur.
Il nous faut enfin - et cet effort-là nous réserve une grande joie et une grande douceur - tendre l’oreille, filialement, pour percevoir le nom nouveau que la bouche du Seigneur prononcera (Is 62,2), le nom d’amitié et de grâce que Jésus a trouvé pour nous, et qui dit à la fois notre mission dans l’Église et notre place dans le cœur de Dieu.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
*******
Autre commentaire de ce jour.
Pierre et Paul : « Deux frères pour une seule Eglise »
Deux frères pour une seule Eglise, dont Pierre est le fondement et Paul en est l’architecte, le constructeur (S. Ambroise, De Spiritu Sancto, II, 3, 158 ; P.L. 16, 808) ».
Deux frères pour une seule Eglise, dont Pierre est le fondement et Paul en est l’architecte, le constructeur (S. Ambroise, De Spiritu Sancto, II, 3, 158 ; P.L. 16, 808) ».
1) Deux Frères, deux colonnes pour une seule Eglise.
Depuis les premiers siècles chrétiens, la tradition enseigne que saint Pierre et saint Paul sont inséparables : en effet, ensemble, ces deux apôtres représentent tout l’Évangile du Christ. À Rome, en outre, leur lien de frères dans la foi a acquis une signification particulière. En effet, la communauté chrétienne de Rome les considérait comme une sorte de contrepoint des légendaires Romulus et Remus, le couple de frères à qui on attribue la fondation de Rome au cours de laquelle Romulus a tué son frère Remus. Nous pourrions aussi penser à un autre parallélisme oppositionnel, toujours sur le thème de la fraternité : alors que le premier couple biblique de frères nous montre l’effet du péché, par lequel Caïn tue Abel. Pierre et Paul, bien qu’humainement très différents l’un de l’autre et bien que leurs relations ne manquent pas de contraste, créent une nouvelle façon d’être frères, vécue selon l’Évangile, une manière authentique rendue possible précisément par la grâce de l’Évangile du Christ opérant en eux. Seule, la suite de Jésus conduit à une nouvelle fraternité.
Puisque le premier message fondamental que la fête d’aujourd’hui nous donne est celui de la fraternité apostolique, pour célébrer la fête des Saints Pierre et Paul, la Liturgie de la Messe d’aujourd’hui propose deux textes qui font référence un à Pierre et l’autre qui parle de Saint Paul.
Dans la 1ère lecture prise des Actes des Apôtres et dans l’Evangile, qui présente un passage pris de saint Mathieu, on raconte tous les égards qu’avait le Seigneur pour Pierre dans la souffrance et dans l’épreuve, la profession de foi de Pierre (« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »), sa joie de croyant, la mission qui lui est confiée : être un roc.
Dans la 2ème lettre à Timothée, proposée comme 2ème lecture, la physionomie et la stature spirituelle et morale de Pierre sont très bien illustrées.
Ces lectures nous présentent deux colonnes de l’Eglise naissante en général, et de l’Eglise de Rome, en particulier. Pierre est la première colonne, le roc placé par le Christ pour fonder son Eglise, Paul est la seconde, l’apôtre choisi pour porter le message évangélique aux païens. Deux personnes profondément différentes de par leur tempérament et leur culture, mais unis par une même extraordinaire passion pour le Christ. Ils accomplissent une unique mission en parcourant des routes différentes, mais validée par le même sceau du témoignage poussé jusqu’à verser leur sang pour Lui.
Ces deux apôtres nous renvoient l’image de ce que chaque chrétien est appelé à être : une personne saisie par le Christ, avec la mission de Le faire connaître par le témoignage de sa propre vie, donnée à Dieu avec joie et simplicité à chaque instant.
2) Les caractéristiques de saint Pierre.
La manière d’être « Apôtre » de Pierre peut être comprise et imitée, si nous comprenons son charisme spécifique qui était un charisme fait de fermeté, solidité, persévérance, d’être dans la diversité des situations toujours substantiellement égal à lui-même, de vivre et survivre, sûrs d’un Evangile initial, d’une cohérence actuelle, d’une destination finale. Dit plus brièvement : la foi.
Pour avoir la foi et vivre de la foi, pas besoin d’avoir des dons spéciaux. Regardons Pierre : sa grande foi se greffa su une humanité forte, mais simple. C’était un pécheur de Galilée, un disciple de Jean le Précurseur. Puis il fut appelé par Jésus qui le surnomma Képhas, qui veut dire Pierre[1]. Le Christ l’appela à être un pêcheur d’hommes[2] et pasteur[3]. Il lui confia l’Eglise, ainsi qu’aux onze autres disciples mais devant eux. Le Rédempteur fit Apôtre[4] ce disciple, qui était un homme humble[5], docile et modeste[6], faible aussi[7], et inconstant voire peureux[8], mais plein d’enthousiasme et de ferveur[9], de foi[10], et d’amour[11]. Pierre, dès le début, constitua le cœur de la jeune communauté chrétienne[12], régnait en maître, en chef. Un primat d’amour et de vérité, de foi, de fidélité,
C’est cette foi que nous devons demander à Pierre, celle qui nous vient de lui et des Apôtres.
Que serions-nous sans la foi, la vraie foi ? Poussière d’histoire, grains de sables battus par le vent. Mais il nous est demandé quelque chose de plus, si nous voulons être des dévots de Saint Pierre. Il nous est demandé d’être fidèles. La foi appartient à tout le Peuple de Dieu ; mais la fidélité aussi ; et c’est à nous de donner la preuve de notre fidélité. « Ayez la force de la foi » (1 Pt 5,9). Autrement dit, nous ne saurions nous dire des disciples à la suite de saint Pierre, si notre adhésion au message salvateur de Jésus-Christ n’avait pas cette fermeté intérieure, cette cohérence extérieure, qui en fait un vrai et concret principe de vie.
3) Les caractéristiques de Saint Paul.
Pour décrire le charisme, le don spirituel spécifique que Saint Paul a reçu, je me servirai de ce que Saint Thomas d’Aquin écrit dans son commentaire aux lettres de cet Apôtre des Gentils et d’une comparaison faites par Saint Jean Chrysostome.
Le grand théologien dominicain, pour cerner saint Paul et son œuvre, s’appuie sur une expression des Actes des Apôtres (9,15), que le Seigneur utilise en parlant de Paul à Ananie dans une vision : « cet homme est le vase que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations ». Cette image est souvent utilisée dans les Ecritures pour indiquer les hommes et Saint Thomas se sert de cette image pour décrire saint Paul.
Un vase a quatre caractéristiques :
1) c’est un produit de la libre volonté d’un artisan,
2) c’est un grand récipient,
3) il est fait pour être utilisé, donc
4) il est utile.
En effet,
1) comme un vase, il est façonné par l’artisan, ainsi Paul est un homme façonné par Dieu. C’est de l’argile docile dans les « mains » créatrices de Dieu, qui est fait avec de la matière précieuse comme l’or, qui indique la richesse de la sagesse, de la charité et de toutes les vertus reçues de cet Apôtre. En effet Saint Paul enseigna les mystères de la Sagesse divine, fit l’éloge de la charité et recommanda aux hommes les vertus à cultiver.
2) Comme un récipient, Paul fut plein du nom de Jésus, à prêcher et à aimer.
3) Il fut utilisé pour le plus noble des usages : pour porter le nom de Jésus dans le corps, en recevant les stigmates du Christ, et dans la bouche, comme la colombe du déluge porta dans son bec le rameau d’olivier, symbole de la miséricorde de Dieu. En effet, Jésus est cette miséricorde : son nom veut dire Sauveur. Paul fut le destinataire de cette miséricorde, un converti, mais l’apporta aussi par la prédication aux païens élus.
4) Quant à l’utilité, Paul devint en effet le maître des nations. Et le fruit de son enseignement est dans ses lettres, où il expose la doctrine de la grâce du Christ.
Pour comprendre ce quatrième point, la comparaison que saint Jean Chrysostome fit entre Paul et Noé est importante : « Paul n’assembla pas des planches pour fabriquer une arche ; au contraire, au lieu d’unir des planches de bois, il composa des lettres et ainsi arracha aux flots non pas deux, trois ou cinq membres de sa famille, mais tout l’œkoumène qui était sur le point de périr » (Paneg. 1, 5). C’est précisément cela que l’apôtre Paul peut – encore et toujours – faire. Prendre de lui, autant de son exemple apostolique que de sa doctrine, sera donc un stimulant pour consolider l’identité chrétienne de chacun de nous et pour le renouvellement constant de l’Eglise.
Enfin, je voudrais mettre l’accent sur la phrase de saint Paul qui – selon moi – est la plus représentative de ce qu’il est : « pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage » (Phil. 1,21). Nous avons là un nouveau sens de la vie, de l’existence humaine, qui repose sur la communion avec Jésus Christ vivant ; pas seulement avec un personnage historique, un maître de sagesse, un leader religieux, mais avec un homme habité par Dieu.
Selon le langage contemporain, nous pourrions dire que Saint Paul était un homme interculturel. Il résumait en effet en lui trois mondes : le monde juif, le monde grec et le monde romain. Ce n’est pas un hasard si c’est à lui que Dieu confia la mission de porter l’Evangile de l’Asie mineure à la Grèce et puis à Rome, en jetant un pont qui aurait projeté le christianisme jusqu’aux extrémités de la terre.
Nous tous chrétiens, sommes acteurs dans cette mission. Nous sommes tous des hommes et des femmes qui, comme saint Paul, peuvent dire : « Pour moi vivre c’est le Christ ». Des personnes, des familles, des communautés qui acceptent de travailler dans la vigne du Seigneur (cf. Mt 20,1-16). Des ouvriers humbles et généreux, qui ne demandent en guise de récompense que celle de participer à la mission de Jésus et de son Eglise.
Dans cette mission les Vierges consacrées dans le monde ont un devoir particulier, celui de témoigner dans leur travail quotidien que l’on peut vivre en Jésus Christ, avec le Christ et pour le Christ, autrement dit « de Sa Parole, de Son Corps, de Son Esprit », comme écrit saint Augustin qui ajoutait que « la joie des vierges consacrées vient du Christ, est en Christ, avec le Christ, dans les pas du Christ, par le biais du Christ et en vue du Christ » :
Nous sommes tous appelés à suivre le Christ en reposant sur Lui le sens ultime de notre propre vie, jusqu’à pouvoir dire avec l’Apôtre : « pour moi vivre c’est le Christ ». « Mais les personnes appelées à la vie consacrée font certainement une expérience unique de la lumière qui émane du Verbe incarné. En effet, la profession des conseils évangéliques fait d’eux des signes prophétiques pour la communauté de leurs frères et pour le monde ; dès lors, ils doivent nécessairement vibrer de manière particulière aux paroles enthousiastes de Pierre : « Il est heureux que nous soyons ici ! » (Mt 17, 4). Ces paroles disent l’orientation christologique de toute la vie chrétienne. Toutefois, elles expriment avec vigueur le caractère radical qui donne son dynamisme profond à la vocation à la vie consacrée » (Jean Paul II, Exhort. Ap. Post synodale Vie Consacrée, n. 15).
Monseigneur Francesco Follo
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Autre commentaire de ce jour.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.
Le 29 Juin, l’Église honore à la fois Saint Pierre et Saint Paul, les deux piliers de l'Église. Jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre : ils sont inséparables.
Fils de pêcheur et pêcheur lui-même, simple, sans éducation ni culture qui l’auraient préparé à jouer un rôle de premier plan, Simon-Pierre Pierre était de Capharnaüm en Galilée, ville située au bord du lac de Tibériade.
Paul était un Juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, pharisien disciple de Gamaliel, et qui plus est : citoyen romain.
Tous deux verront leur vie bouleversée par la rencontre avec Jésus de Nazareth, dans des circonstances, certes, bien différentes.
Après une pêche miraculeuse, Le Seigneur interpelle Simon : « Viens derrière moi. Je ferai de toi un pêcheur d’hommes » (Mc 1, 17).
Saul, « animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur » (Ac 9, 1), est enveloppé de lumière sur le chemin de Damas, tandis qu’une voix retentit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes ».
Simon devenu Pierre laisse ses filets et son foyer pour suivre le rabbi ; Saul devenu Paul se met à la disposition des apôtres.
Pierre reçoit de L'Esprit-Saint la révélation de l’identité de son Maître : « Tu es Le Messie, Le Fils du Dieu vivant ». Paul entend « des paroles inexprimables, qu’on n’a pas le droit de redire » (2 Co 12, 4).
Pierre reçoit la charge de paître le troupeau de l'Église : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ».
Paul a reçu l’imposition des mains d’Ananie, qui était avant lui sous l’onction du Saint-Esprit (Ac 9, 17) ; il a soumis son apostolat à l'approbation de l’Église réunie à Jérusalem (Ga 2, 2) ; mais il a toujours considéré, eu égard aux révélations extraordinaires dont il fut bénéficiaire, que sa mission était celle d’un authentique apôtre.
Même s’il n’avait pas connu Jésus « selon la chair » (2 Co 5, 16), sa connaissance du Christ, toute spirituelle et reçue par grâce, n’en fût pas moindre que celle des « témoins oculaires devenus serviteurs de la Parole » (Lc 1, 2).
Aussi ne voulut-il jamais sacrifier ses propres convictions aux vues du plus autorisé des apôtres ; il « s’opposa ouvertement à Pierre à Antioche » (Ga 2, 11) afin de préserver la liberté spirituelle acquise dans Le Christ.
Paul se voit confier par Dieu « l’annonce de l’Évangile aux païens, comme il l’avait confié à Pierre pour les Juifs » (Ga 2, 7).
Tous deux donneront le suprême témoignage du martyr : Pierre sera crucifié et Paul décapité. La Tradition raconte que touché par les larmes des fidèles, Pierre songea d’abord à fuir la persécution que venait de soulever l’empereur Néron ; mais, comme il sortait de Rome, il vit Le Christ Se présenter à lui :
- Où allez-vous, Seigneur ? lui demanda-t-il.
- Je vais à Rome, répondit Jésus, pour y être à nouveau crucifié.
A ces mots, le Sauveur disparut, et Pierre comprit qu’il devait revenir à Rome pour y subir le sort de son Maître.
C’est ensemble qu’ils représentent, dans la complémentarité de leur mission et charisme respectifs, le ministère apostolique de l’Église toute entière.
C’est pourquoi, après son intronisation solennelle en la Basilique Saint Pierre, Benoît XVI s’est immédiatement rendu en la Basilique Saint Paul pour signifier cette double allégeance. C’est également en la Fête des Apôtres Pierre et Paul qu’étaient traditionnellement ordonnés les Prêtres ; si de nos jours, la date précise n’est plus aussi scrupuleusement respectée, vous ne risquez pas de vous tromper en félicitant votre curé s’il est de la génération précédente !
La liturgie byzantine souligne le lien spirituel qui unit la Solennité de ce jour et celle de la Pentecôte ; le témoignage des apôtres est en effet le fruit direct de la descente sur eux du Saint-Esprit.
Un carême spécial - dit « carême des apôtres » - prépare même les fidèles à cette Solennité : c’est en dire l’importance.
La période de jeûne - en pratique assez adouci - commence le lundi qui suit le premier Dimanche après la Pentecôte et prend fin avec la journée du 28 Juin.
Puissions-nous nous ouvrir à la grâce de cette Solennité et nous laisser renouveler dans notre vocation missionnaire, fidèles à l’institution pétrinienne et au charisme paulinien.
« Réjouis-toi, ô Pierre l'Apôtre, toi le grand ami du Maître, Christ Notre Dieu. Réjouis-toi bien aimé Paul, prédicateur de la Foi et Docteur de l'univers.
A cause de cela, intercédez tous deux auprès du Christ Notre Dieu pour le Salut de nos âmes » (Oraison de la liturgie byzantine).
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Comme il ne faut pas s’opposer à la volonté du Seigneur qui décide, j’ai répondu en obéissant à ce que la main miséricordieuse du Maître a voulu faire de moi » (Saint Grégoire le Grand)
« Et toi, as-tu jamais ressenti ce regard d’amour infini qui, au-delà de tous tes péchés, tes limites et tes échecs, continue à te faire confiance et à regarder ton existence avec de l’espoir ? » (François)
« "Aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant qu’il est le Fils de Dieu" (Ac 9, 20). Ce sera dès le début (cf. 1 Th 1, 10) le centre de la foi apostolique (cf. Jn 20, 31) professée d’abord par Pierre comme fondement de l’Église (cf. Mt 16, 18)" (Catéchisme de l’Église Catholique, nº 442)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Les lépreux, en Israël comme dans tout le monde antique, étaient bannis de la communauté des hommes. Ils devaient séjourner à l’extérieur des villes et pouvaient tout au plus mendier aux portes. Pire encore que cet isolement social, les lépreux devaient supporter la réprobation des gens, qui les considéraient comme punis par Dieu et les rendaient en quelque sorte responsables de leur propre malheur.
Détresse physique, solitude morale, abandon par la communauté : toute la misère du monde dans la vie d’un même homme.
Le voilà prosterné devant Jésus : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ! » Tu as pouvoir sur le malheur et sur le mal : il te suffit de vouloir, et je retrouverai ma joie de vivre, ma place dans la cité, mon honneur d’homme et de croyant.
Jésus étend la main. Il veut toucher l’intouchable, et faire sauter tous les tabous. Il veut que l’homme sente une main fraternelle posée sur lui.
Et le lépreux entend ces mots, qu’il avait lui-même soufflés à Jésus : « Je le veux, sois purifié ! » Une seule parole du Christ suffit pour effacer la souffrance, pour renouer tous les liens détruits par le malheur.
Mes sœurs, la parole du Christ, qui sauve et qui recrée, n’a rien perdu de sa puissance. Aujourd’hui encore Jésus, s’il le veut, peut nous guérir de nos lèpres,
- * lèpres de l’intelligence : tous les slogans, les ironies, les critiques superficielles, qui entament notre foi et nous ferment au monde de Dieu ;
- * lèpres du cœur : les égoïsmes quotidiens, les rejets, les intolérances, les haines cachées, et aussi toutes ces tristesses qui nous détruisent et qui chassent la vie autour de nous.
« De tout cela, Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir ! ». C’est là notre prière, audacieuse, confiante, les jours où nous consentons à rencontrer le regard du Christ.
Le Seigneur pourrait nous répondre : « Je le veux ; mais toi, le veux-tu ? Es-tu prête à reprendre ta place parmi les vivantes et celles qui donnent la vie ? Es-tu prête à servir à part entière, sans t’appuyer sur la pitié des autres ? Es-tu prête à ne plus t’identifier à ta misère ?
Veux-tu vraiment que je te redresse, que j’illumine tes yeux, que je guérisse ta mémoire ? Es-tu prête au pardon, es-tu prête à construire ? Et si tes forces reviennent, donneras-tu à ton Dieu le meilleur de ton temps, le plus secret de tes joies, le plus riche de ton cœur ? »
Seigneur, toi tu le sais : tu sais bien que je t’aime. Seigneur, lave-moi, et je serai blanche plus que la neige. Seigneur, donne-moi de vouloir guérir !
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Après son long message inaugural, dans lequel il annonçait le bonheur, la joie et la vie (Mt, chap. 5, 6 et 7), Jésus montre maintenant par des guérisons que le royaume de Dieu est proche. Une série de dix signes (chap. 8 et 9) attestent que le Seigneur intervient pour sauver les humains : « Ta foi t’a sauvé » (Luc 7,50). L’attitude requise : avoir confiance et accueillir la miséricorde du Dieu vivant, qui ressuscite et rénove le monde.
« Une foule de gens » (Mt 7,28s) suivent Jésus, impressionnés par son enseignement proclamé d’autorité. Mais leur enthousiasme est superficiel, il n’a pas de profondeur. Aussi leur admiration n’aura qu’un moment.
Un mort vivant
À l’époque de Jésus, la lèpre était la plus terrible des maladies. Elle réduisait le malade à l’état d’une épave hideuse, dont l’apparence devenait répugnante. Peu à peu, des ulcères couvraient entièrement le lépreux, qui perdait toute sensibilité et l’usage de ses membres. Selon le genre de lèpre, le malade pouvait souffrir durant une vingtaine d’années avant de mourir. Durant toutes ces années, il survivait à l’état de mort vivant.
La condition physique du lépreux était terrible, mais la réprobation morale était pire, car la société réprouvait son impureté morale et elle lui imposait l’isolement, à l’écart des villes et des villages. Une fois que le prêtre avait constaté la lèpre, il bannissait le malade, qui vivait dans la solitude. « Il faut que l’homme atteint de la lèpre porte des vêtements déchirés, ne se coiffe pas et se couvre le bas du visage. Il doit crier : ‘Impur ! Impur !’ Il est impur aussi longtemps qu’il est atteint de son mal ; c’est pourquoi il doit avoir sa demeure à l’écart des autres gens, en dehors du camp » (Lév 13,45s).
Le mot « impur » signifie bien la dépravation morale du lépreux; la répugnance de son physique manifestait ses péchés. Comme cette époque ne distinguait pas l’âme du corps et que l’on considérait la personne humaine comme un tout unifié, l’état physique révélait le moral. D’où la réprobation populaire repoussait un lépreux, plus que la crainte de la contagion. C’est pourquoi ce n’était pas le médecin qui prononçait un verdict sur le lépreux, mais le prêtre.
Audace du lépreux et de Jésus
Ce personnage répugnant s’approche de Jésus, contrairement à la défense que la loi lui imposait. Il croit que celui qui peut le guérir est là, tout proche. La guérison est à sa portée. Entre la prescription de la loi, d’un côté, et le salut en Jésus, de l’autre, sa confiance au Seigneur lui indique le choix de la vie. Sa condition de marginal et de reclus le rend humble, « Il se met à genoux devant Jésus ». Il n’ose pas demander directement « guéris-moi », mais il implore discrètement, « Maître, si tu le veux. » Il est le modèle de nos demandes au Seigneur, qui devraient toujours être au conditionnel « Si c’est votre sainte volonté. » Notre prière a toujours pour but ultime de conformer notre volonté à celle de Dieu, dans la foi qu’il veut notre bonheur mieux que nous.
De son côté, Jésus n’hésite pas à enfreindre la loi, qui défendait d’approcher et surtout de toucher un lépreux. La condition de péché se transmettait à celui qui touchait un lépreux ou même un mort. Celui qui commettait cette faute devait se purifier pendant une semaine. Par compassion, Jésus partage la condition d’impureté légale du lépreux en le touchant. La bonté l’emporte sur le légalisme.
En accord avec la demande d’être purifié, Jésus déclara avec une autorité souveraine : « Je le veux, sois pur. » Cette volonté de salut se réalise à l’instant, « L’homme fut purifié de sa lèpre. » Jésus se conforme cependant à la loi, qui exige la déclaration du prêtre pour que le lépreux guéri puisse reprendre une vie normale au milieu des siens. De plus, il doit offrir un sacrifice pour remercier Dieu de sa guérison. Le Livre du Lévitique (14, 1-32) décrit en détail cette cérémonie de la réintégration du lépreux purifié.
La lèpre n’est pas un phénomène isolé, mais elle atteint toute la personne qui souffre de cette infection. Le physique ne peut être séparé de l’intérieur, du coeur, car on ne distingue une partie de l’autre dans l’être humain, qui forme un tout uni. La dimension morale éclipse alors l’aspect physique, qui n’est qu’une manifestation extérieure de l’intérieur de l’homme. Aussi les guérisons de Jésus ne concernent pas seulement un membre de l’infirme, mais elles signifient le salut complet de la personne, sa restauration et sa résurrection.
On pourrait penser qu’un tel récit se limite à une époque lointaine, puisque la lèpre n’existe plus de nos jours, sauf dans quelques contrées en voie de développement. Mais c’est oublier que la lèpre est une forme particulière du mal qui dégrade la personne humaine. Le mal peut prendre, malheureusement, de multiples autres formes : l’alcoolisme, la drogue … Il serait injuste d’assimiler ces esclavages, comme autrefois, au péché et à la séparation de Dieu, la source de la vie. Mais tout le monde constate que ces malheurs avilissent l’être humain, le détruisent et le mènent à la mort. Comme pour le lépreux, la guérison est possible pour tous, à toutes les époques. Le Seigneur a transmis à ses disciples son pouvoir de libération : « Guérissez les malades de cette ville » Luc 10,9). À travers les soixante-douze disciples, le Ressuscité ordonne à tous les siens et à son Église d’être ses instruments de guérison : « Ils poseront leurs mains sur les malades et ceux-ci seront guéris » (Marc 16, 18).
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Aujourd'hui, l'Évangile nous montre un lépreux, rempli de douleur et conscient de son infirmité, qui accourt à Jésus en lui demandant : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8,2). Nous aussi, qui voyons Le Seigneur si proche et nos têtes, nos cœurs et nos mains si loin de son projet salvifique, nous devrions nous sentir avides et capables de formuler la même expression que le lépreux : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ».
Maintenant une question se pose: une société qui n'a pas conscience du péché, peut-elle demander pardon au Seigneur ? Peut-elle lui demander sa purification ? Nous connaissons tous des gens qui souffrent et dont le cœur est blessé, mais leur drame est qu'ils ne sont pas toujours conscients de leur situation personnelle. Malgré tout, Jésus continue de passer près de nous, jour après jour (cf. Mt 28,20), et Il attend de nous toujours la même demande : « Seigneur, si tu le veux… ». Mais nous aussi nous devons collaborer. Saint Augustin nous le rappelle dans sa formule classique : « Celui qui t'a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi ». Nous devons donc être capables de demander au Seigneur son aide, de vouloir changer avec son aide.
Quelqu'un se demandera : pourquoi est-il si important de se rendre compte, de se convertir et de désirer changer ? Tout simplement parce que, sinon, nous ne pourrions toujours pas donner une réponse affirmative à la question précédente, où nous disions qu'une société sans conscience du péché ne ressentira que difficilement le désir ou le besoin de chercher Le Seigneur pour lui demander son aide.
Aussi, quand vient le moment du repentir, le moment de la Confession Sacramentelle, il faut se défaire du passé, des plaies qui infectent notre corps et notre âme.
N'en doutons pas : demander pardon est un grand moment d'initiation chrétienne, c'est le moment où le bandeau nous tombe des yeux. Et si quelqu'un se rend compte de sa situation et ne veut pas se convertir? Nous connaissons le dicton : « Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ».
Abbé Xavier ROMERO i Galdeano (Cervera, Lleida, Espagne).
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 30 Juin 2023
Vendredi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Premiers Martyrs de l'Église de Rome (+ 64).
Sainte Lucine, Ensevelisseuse de martyrs
à Rome (IVe siècle)
Saint Martial, Évêque à Limoges, Évangélisateur
du Limousin (+ vers 250).
Saint Ladislas, Roi de Hongrie (1031-1095).
Saint Vincent Do Yên, Prêtre dominicain
et martyr au Vietnam (+ 1838)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8, 1-4)
Vendredi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Premiers Martyrs de l'Église de Rome (+ 64).
Sainte Lucine, Ensevelisseuse de martyrs
à Rome (IVe siècle)
Saint Martial, Évêque à Limoges, Évangélisateur
du Limousin (+ vers 250).
Saint Ladislas, Roi de Hongrie (1031-1095).
Saint Vincent Do Yên, Prêtre dominicain
et martyr au Vietnam (+ 1838)
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 17, 1.9-10.15-22… Psaume 128(127), 1-2.3.4-5… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8, 1-4.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Tous vos enfants mâles seront circoncis
en signe de l’alliance. Sara va t’enfanter
un fils » (Gn 17, 1.9-10.15-22)
Lecture du livre de la Genèse
Lorsque Abraham eut atteint 99 ans,
le Seigneur lui apparut et lui dit :
« Je suis le Dieu-Puissant ;
marche en ma présence et sois parfait.
Dieu dit à Abraham :
« Toi, tu observeras mon alliance,
toi et ta descendance après toi,
de génération en génération.
Et voici l’alliance qui sera observée entre moi et vous,
c’est-à-dire toi et ta descendance après toi :
tous vos enfants mâles seront circoncis. »
Dieu dit encore à Abraham :
« Saraï, ta femme, tu ne l’appelleras plus du nom de Saraï ;
désormais son nom est Sara (c’est-à-dire : Princesse).
Je la bénirai : d’elle aussi je te donnerai un fils ;
oui, je la bénirai, elle sera à l’origine de nations,
d’elle proviendront les rois de plusieurs peuples. »
Abraham tomba face contre terre.
Il se mit à rire car il se disait :
« Un homme de cent ans va-t-il avoir un fils,
et Sara va-t-elle enfanter à 90 ans ? »
Et il dit à Dieu :
« Accorde- moi seulement qu’Ismaël vive sous ton regard ! »
Mais Dieu reprit :
« Oui, vraiment, ta femme Sara va t’enfanter un fils,
tu lui donneras le nom d’Isaac.
J’établirai mon alliance avec lui,
comme une alliance éternelle avec sa descendance après lui.
Au sujet d’Ismaël, je t’ai bien entendu :
je le bénis, je le ferai fructifier
et se multiplier à l’infini ;
il engendrera douze princes,
et je ferai de lui une grande nation.
Quant à mon alliance, c’est avec Isaac que je l’établirai,
avec l’enfant que Sara va te donner
l’an prochain à pareille époque. »
Lorsque Dieu eut fini de parler avec Abraham,
il s’éleva loin de lui.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5)
R/ Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur. (127, 4) (127, 4)
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.
ÉVANGILE :
« Si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8, 1-4)
Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Lorsque Jésus descendit de la montagne,
des foules nombreuses le suivirent.
Et voici qu’un lépreux s’approcha,
se prosterna devant lui et dit :
« Seigneur, si tu le veux,
tu peux me purifier. »
Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Jésus lui dit :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne l’offrande que Moïse a prescrite :
ce sera pour les gens un témoignage. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8, 1-4)
Commentaire de ce jour.
"Si tu le veux, tu peux me guérir"
Les lépreux, en Israël comme dans tout le monde antique, étaient bannis de la communauté des hommes. Ils devaient séjourner à l’extérieur des villes et pouvaient tout au plus mendier aux portes. Pire encore que cet isolement social, les lépreux devaient supporter la réprobation des gens, qui les considéraient comme punis par Dieu et les rendaient en quelque sorte responsables de leur propre malheur.
Détresse physique, solitude morale, abandon par la communauté : toute la misère du monde dans la vie d’un même homme.
Le voilà prosterné devant Jésus : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ! » Tu as pouvoir sur le malheur et sur le mal : il te suffit de vouloir, et je retrouverai ma joie de vivre, ma place dans la cité, mon honneur d’homme et de croyant.
Jésus étend la main. Il veut toucher l’intouchable, et faire sauter tous les tabous. Il veut que l’homme sente une main fraternelle posée sur lui.
Et le lépreux entend ces mots, qu’il avait lui-même soufflés à Jésus : « Je le veux, sois purifié ! » Une seule parole du Christ suffit pour effacer la souffrance, pour renouer tous les liens détruits par le malheur.
Mes sœurs, la parole du Christ, qui sauve et qui recrée, n’a rien perdu de sa puissance. Aujourd’hui encore Jésus, s’il le veut, peut nous guérir de nos lèpres,
- * lèpres de l’intelligence : tous les slogans, les ironies, les critiques superficielles, qui entament notre foi et nous ferment au monde de Dieu ;
- * lèpres du cœur : les égoïsmes quotidiens, les rejets, les intolérances, les haines cachées, et aussi toutes ces tristesses qui nous détruisent et qui chassent la vie autour de nous.
« De tout cela, Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir ! ». C’est là notre prière, audacieuse, confiante, les jours où nous consentons à rencontrer le regard du Christ.
Le Seigneur pourrait nous répondre : « Je le veux ; mais toi, le veux-tu ? Es-tu prête à reprendre ta place parmi les vivantes et celles qui donnent la vie ? Es-tu prête à servir à part entière, sans t’appuyer sur la pitié des autres ? Es-tu prête à ne plus t’identifier à ta misère ?
Veux-tu vraiment que je te redresse, que j’illumine tes yeux, que je guérisse ta mémoire ? Es-tu prête au pardon, es-tu prête à construire ? Et si tes forces reviennent, donneras-tu à ton Dieu le meilleur de ton temps, le plus secret de tes joies, le plus riche de ton cœur ? »
Seigneur, toi tu le sais : tu sais bien que je t’aime. Seigneur, lave-moi, et je serai blanche plus que la neige. Seigneur, donne-moi de vouloir guérir !
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8, 1-4)
Après son long message inaugural, dans lequel il annonçait le bonheur, la joie et la vie (Mt, chap. 5, 6 et 7), Jésus montre maintenant par des guérisons que le royaume de Dieu est proche. Une série de dix signes (chap. 8 et 9) attestent que le Seigneur intervient pour sauver les humains : « Ta foi t’a sauvé » (Luc 7,50). L’attitude requise : avoir confiance et accueillir la miséricorde du Dieu vivant, qui ressuscite et rénove le monde.
« Une foule de gens » (Mt 7,28s) suivent Jésus, impressionnés par son enseignement proclamé d’autorité. Mais leur enthousiasme est superficiel, il n’a pas de profondeur. Aussi leur admiration n’aura qu’un moment.
Un mort vivant
À l’époque de Jésus, la lèpre était la plus terrible des maladies. Elle réduisait le malade à l’état d’une épave hideuse, dont l’apparence devenait répugnante. Peu à peu, des ulcères couvraient entièrement le lépreux, qui perdait toute sensibilité et l’usage de ses membres. Selon le genre de lèpre, le malade pouvait souffrir durant une vingtaine d’années avant de mourir. Durant toutes ces années, il survivait à l’état de mort vivant.
La condition physique du lépreux était terrible, mais la réprobation morale était pire, car la société réprouvait son impureté morale et elle lui imposait l’isolement, à l’écart des villes et des villages. Une fois que le prêtre avait constaté la lèpre, il bannissait le malade, qui vivait dans la solitude. « Il faut que l’homme atteint de la lèpre porte des vêtements déchirés, ne se coiffe pas et se couvre le bas du visage. Il doit crier : ‘Impur ! Impur !’ Il est impur aussi longtemps qu’il est atteint de son mal ; c’est pourquoi il doit avoir sa demeure à l’écart des autres gens, en dehors du camp » (Lév 13,45s).
Le mot « impur » signifie bien la dépravation morale du lépreux; la répugnance de son physique manifestait ses péchés. Comme cette époque ne distinguait pas l’âme du corps et que l’on considérait la personne humaine comme un tout unifié, l’état physique révélait le moral. D’où la réprobation populaire repoussait un lépreux, plus que la crainte de la contagion. C’est pourquoi ce n’était pas le médecin qui prononçait un verdict sur le lépreux, mais le prêtre.
Audace du lépreux et de Jésus
Ce personnage répugnant s’approche de Jésus, contrairement à la défense que la loi lui imposait. Il croit que celui qui peut le guérir est là, tout proche. La guérison est à sa portée. Entre la prescription de la loi, d’un côté, et le salut en Jésus, de l’autre, sa confiance au Seigneur lui indique le choix de la vie. Sa condition de marginal et de reclus le rend humble, « Il se met à genoux devant Jésus ». Il n’ose pas demander directement « guéris-moi », mais il implore discrètement, « Maître, si tu le veux. » Il est le modèle de nos demandes au Seigneur, qui devraient toujours être au conditionnel « Si c’est votre sainte volonté. » Notre prière a toujours pour but ultime de conformer notre volonté à celle de Dieu, dans la foi qu’il veut notre bonheur mieux que nous.
De son côté, Jésus n’hésite pas à enfreindre la loi, qui défendait d’approcher et surtout de toucher un lépreux. La condition de péché se transmettait à celui qui touchait un lépreux ou même un mort. Celui qui commettait cette faute devait se purifier pendant une semaine. Par compassion, Jésus partage la condition d’impureté légale du lépreux en le touchant. La bonté l’emporte sur le légalisme.
En accord avec la demande d’être purifié, Jésus déclara avec une autorité souveraine : « Je le veux, sois pur. » Cette volonté de salut se réalise à l’instant, « L’homme fut purifié de sa lèpre. » Jésus se conforme cependant à la loi, qui exige la déclaration du prêtre pour que le lépreux guéri puisse reprendre une vie normale au milieu des siens. De plus, il doit offrir un sacrifice pour remercier Dieu de sa guérison. Le Livre du Lévitique (14, 1-32) décrit en détail cette cérémonie de la réintégration du lépreux purifié.
La lèpre n’est pas un phénomène isolé, mais elle atteint toute la personne qui souffre de cette infection. Le physique ne peut être séparé de l’intérieur, du coeur, car on ne distingue une partie de l’autre dans l’être humain, qui forme un tout uni. La dimension morale éclipse alors l’aspect physique, qui n’est qu’une manifestation extérieure de l’intérieur de l’homme. Aussi les guérisons de Jésus ne concernent pas seulement un membre de l’infirme, mais elles signifient le salut complet de la personne, sa restauration et sa résurrection.
On pourrait penser qu’un tel récit se limite à une époque lointaine, puisque la lèpre n’existe plus de nos jours, sauf dans quelques contrées en voie de développement. Mais c’est oublier que la lèpre est une forme particulière du mal qui dégrade la personne humaine. Le mal peut prendre, malheureusement, de multiples autres formes : l’alcoolisme, la drogue … Il serait injuste d’assimiler ces esclavages, comme autrefois, au péché et à la séparation de Dieu, la source de la vie. Mais tout le monde constate que ces malheurs avilissent l’être humain, le détruisent et le mènent à la mort. Comme pour le lépreux, la guérison est possible pour tous, à toutes les époques. Le Seigneur a transmis à ses disciples son pouvoir de libération : « Guérissez les malades de cette ville » Luc 10,9). À travers les soixante-douze disciples, le Ressuscité ordonne à tous les siens et à son Église d’être ses instruments de guérison : « Ils poseront leurs mains sur les malades et ceux-ci seront guéris » (Marc 16, 18).
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Si tu le veux, tu peux me purifier »
Aujourd'hui, l'Évangile nous montre un lépreux, rempli de douleur et conscient de son infirmité, qui accourt à Jésus en lui demandant : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier » (Mt 8,2). Nous aussi, qui voyons Le Seigneur si proche et nos têtes, nos cœurs et nos mains si loin de son projet salvifique, nous devrions nous sentir avides et capables de formuler la même expression que le lépreux : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ».
Maintenant une question se pose: une société qui n'a pas conscience du péché, peut-elle demander pardon au Seigneur ? Peut-elle lui demander sa purification ? Nous connaissons tous des gens qui souffrent et dont le cœur est blessé, mais leur drame est qu'ils ne sont pas toujours conscients de leur situation personnelle. Malgré tout, Jésus continue de passer près de nous, jour après jour (cf. Mt 28,20), et Il attend de nous toujours la même demande : « Seigneur, si tu le veux… ». Mais nous aussi nous devons collaborer. Saint Augustin nous le rappelle dans sa formule classique : « Celui qui t'a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi ». Nous devons donc être capables de demander au Seigneur son aide, de vouloir changer avec son aide.
Quelqu'un se demandera : pourquoi est-il si important de se rendre compte, de se convertir et de désirer changer ? Tout simplement parce que, sinon, nous ne pourrions toujours pas donner une réponse affirmative à la question précédente, où nous disions qu'une société sans conscience du péché ne ressentira que difficilement le désir ou le besoin de chercher Le Seigneur pour lui demander son aide.
Aussi, quand vient le moment du repentir, le moment de la Confession Sacramentelle, il faut se défaire du passé, des plaies qui infectent notre corps et notre âme.
N'en doutons pas : demander pardon est un grand moment d'initiation chrétienne, c'est le moment où le bandeau nous tombe des yeux. Et si quelqu'un se rend compte de sa situation et ne veut pas se convertir? Nous connaissons le dicton : « Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ».
Abbé Xavier ROMERO i Galdeano (Cervera, Lleida, Espagne).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Dans la personne du lépreux, Le Seigneur nous exhorte à être humbles, et à fuir la vanité ; il nous engage à être reconnaissants » (Saint Jean Chrysostome)
« Jésus prend de nous l’humanité malade, et nous prenons de lui son humanité saine et qui guérit. Et cela se produit chaque fois que nous recevons un sacrement avec foi, spécialement le sacrement de Réconciliation, qui nous guérit de la lèpre et du péché » (François)
« Le nom de "Seigneur" signifie la souveraineté divine. Confesser ou invoquer Jésus comme Seigneur, c’est croire en sa divinité. "Nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’ s’il n’est avec l’Esprit Saint" (1 Co 12, 3) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 455)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Jésus avait bien des raisons d'exaucer cet officier romain.
La première est que ce capitaine venait le supplier, non pas pour lui-même, mais pour un autre, un de ces petits, de ces sans grade, de ces hommes simples que Jésus aimait. Un officier de l'armée d'occupation qui faisait preuve d'humanité et de sens social, ce n'était pas courant ! Il avait sûrement réfléchi au cas "Jésus" et s'était fait une idée sur ce prophète galiléen; pourtant ce n'est pas de ses propres problèmes qu'il vient parler. Il vient simplement dire : "J'ai un serviteur; il souffre; il va mourir!" ... un peu comme Marie à Cana : "Ils n'ont plus de vin !"
On est toujours accueilli par Jésus quand on lui apporte une détresse.
Et puis cet homme est un humble; et cela aussi, cela surtout, a du prix aux yeux de Jésus : "Je ne suis pas digne, dit le centurion, de cet honneur que tu me ferais en descendant chez moi". Il ne se sent pas digne, malgré le poids de son autorité humaine et de sa compétence d'officier, malgré toute l'estime dont on l'entoure à Capharnaüm, malgré toutes les relations qu'il a, lui, l'homme en vue.
Mais ce qui va forcer l'admiration du Christ, c'est, plus encore que son humilité, sa foi, tranquille et audacieuse : "Dis seulement une parole, de loin, de là où tu es, et mon serviteur, là où il est, sera guéri, car les choses doivent t'obéir. Dis seulement une parole, et je m'en irai, sûr de ton action, sûr du pouvoir de ta bonté. Une parole, et la paralysie cessera, la souffrance s'éloignera !"
Ce Romain, cet étranger, a pressenti quelque chose du secret de Jésus. Avec ses mots à lui, il exprime le mystère de la parole créatrice et recréatrice : "Dieu parle, et cela est; il commande, et cela existe" ( Ps 33,9). Cette théologie des Psaumes, le centurion, inconsciemment, la transpose dans son langage de militaire : "Moi qui ne suis qu'un subalterne, j'ai un pouvoir que personne ne conteste, parce qu'il vient de plus haut. Je dis au planton : 'fais cette course', et il la fait. Je dis à un lieutenant : 'voici ta mission', et il l'exécute ! Dès lors, toi, le prophète de Galilée, qui œuvres avec la force de Dieu lui-même, toi à qui aucun homme ne peut rien imposer, je sais que tu peux commander à la souffrance et à la mort".
Cette foi, Jésus ne l'a pas trouvée chez les siens, chez les familiers du Temple et de la prière, chez les habitués du Dieu fidèle. Il l'a trouvée chez un étranger, venu de l'occident, avec, pour toute richesse spirituelle, sa droiture d'homme. Mais cet homme a su aller d'emblée jusqu'au bout dans la logique de sa foi naissante. C'était tellement beau, tellement grand, tellement vrai, ce qu'il savait déjà de Jésus ! Il n'a pas demandé de délai pour s'habituer aux merveilles de Dieu. Il est allé au-devant des merveilles, avec le cœur d'un pauvre qui pensait n'y avoir pas droit.
Dans quelques instants, avant de communier au Corps et au Sang du Christ, l'Église nous fera redire pour nous-mêmes la prière du centurion : "Dis seulement une parole, et je serai guéri(e)".
Je ne suis pas digne que tu viennes; je ne suis même pas digne de venir vers toi. Si je regarde à la dignité, Seigneur, il n'y aura jamais de rencontre. Que ta parole abolisse toute distance. Un mot, un mot seulement, un mot de toi, de là où tu es ! un mot pour moi, un mot pour ma communauté, un mot pour l'Église en ce lieu, et la vie, de nouveau, fera son œuvre.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Les centurions constituaient le coeur d’une légion romaine. Au temps de Jésus, les Romains, ces étrangers païens, occupaient le pays et suscitaient la haine des Juifs. Les évangiles au contraire présentent les centurions sous un jour favorable. Rappelons-nous celui, qui, devant Jésus mourant en croix, donne la réponse à la question que les gens se posaient tout au long de l’Évangile de Marc, « Qui est donc cet homme ? » Le centurion de garde s’écrie à la mort du Christ : « En vérité, cet homme était Fils de Dieu. » (Mc 15, 39) Cet officier et celui dont il est question aujourd’hui préfiguraient les païens qui, en grand nombre, entrèrent par la suite dans l’Église.
Selon la loi ancienne, un maître avait tous les droits sur son esclave et aucun devoir envers lui. Celui-ci était sa chose, comme un animal, qui lui appartenait. Aussi la générosité du centurion qui aborde Jésus et la peine qu’il ressent à cause de la paralysie dont souffre son esclave – il est au lit et souffre terriblement – contrastent avec la dureté des maîtres de cette époque, et surtout avec la rudesse des officiers romains.
Non seulement ce capitaine de l’armée se montre sensible et solidaire d’un pauvre, son esclave, mais il a une foi admirable en Jésus. Dans un premier moment, il expose seulement le mal dont souffre son esclave ; il demande discrètement à Jésus de le soulager et, peut-être, de le guérir. En réponse au centurion, Jésus, comprenant le but de sa démarche, lui déclare qu’il ira le guérir. Exaucé par cette déclaration, cet homme n’a plus rien à ajouter.
Et pourtant…il sait que Jésus ne peut entrer dans une maison païenne sans encourir une impureté légale, dont il devra se purifier pendant une semaine. Il a conscience que le peuple le considère comme un pestiféré, dont le contact est contagieux. En dépit de sa force militaire et de la peur qu’il inspire, il éprouve un sentiment d’indignité, Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Pour lui, Jésus possède un pouvoir qui dépasse celui qu’il exerce sur ses soldats et ses esclaves, mais dont l’efficacité est du même genre. Le Christ peut commander à la paralysie comme lui, l’officier et le maître, à ses soldats ou à ses esclaves. Selon la crédulité de cette époque, il fallait toucher un malade pour le guérir. Mais la foi de ce païen va plus loin que cette crédulité magique, car il croit que la seule parole de Jésus produit l’effet désiré, même s’il ne voit pas ou ne touche pas l’esclave paralysé.
À l’opposé, le refus du peuple élu
Une telle foi chez un païen suscite l’admiration de Jésus. Les seuls moments où les évangélistes signalent l’admiration de Jésus, c’est lorsqu’il découvre la foi de son interlocuteur. « Comme ta foi est grande ! » (Mt 15, 28), répondra-t-il à la femme cananéenne, une autre païenne. Ici, il s’adresse à la foule et il introduit son admiration par la formule solennelle : « Amen, je vous le déclare ».
Jésus compare cette foi à l’incompréhension et au refus que son peuple lui a opposés, ce peuple héritier des ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. Dieu avait promis à ce peuple, qu’il avait choisi, la participation au banquet céleste. Mais, pour entrer dans le Royaume de la vie et du bonheur, il fallait s’ouvrir par la foi à l’invitation de Dieu proclamée par son Fils. Aussi Jésus, tout attristé, constate avec douleur : « Les héritiers du Royaume seront jetés dehors. »
En refusant l’invitation, ce sont les héritiers qui ont choisi les ténèbres de l’extérieur. Mais ce n’est pas Dieu ou Jésus qui condamne, car il dira clairement : « Moi (et le Père en lui), je ne juge personne » (Jn 8,15). En quoi donc consistent le jugement et la condamnation ? « La lumière (le Christ) est venu dans le monde et les humains ont préféré les ténèbres à la lumière » (Jean 3,19). Celui qui refuse de croire et d’accueillir la lumière et la vie se condamne lui-même. La peine du condamné vient de la frustration d’un bien nécessaire à son bonheur, dont il s’est privé librement.
Maintenant la fièvre et d’autres maladies
Après avoir guéri de la lèpre, de la paralysie, Jésus réconforte la belle-mère de Pierre, qui souffre d’un autre mal, la fièvre. La communication avec la malade s’établit, cette fois, par le toucher ; la guérison est instantanée : « Il lui prit la main, et la fièvre la quitta. » La suite peut surprendre : « Elle se leva et elle les servait. » Pour l’évangéliste, ce service montre que la guérison est parfaite et qu’un don reçu gratuitement ne peut être conservé égoïstement pour soi-même, mais il doit se traduire en service pour le bien du prochain.
La réputation de Jésus se répand dans le peuple, qui lui amène de nombreux possédés, qui ne sont plus libres, parce qu’ils sont habités et dominés comme des esclaves. Cette domination, qui détruit la liberté et qui empêche de se posséder soi-même, est une tragédie qui sévit à toutes les époques. C’est « par sa parole », semblable à la parole créatrice de Dieu (Gen 1,3.6…), que Jésus les guérit. L’évangéliste voit dans ces guérisons la figure du Serviteur souffrant Isaïe 53,4), qui a pris sur lui nos faiblesses et nos maladies. Matthieu annonce ainsi que Jésus en croix prendra sur lui toute la misère du monde.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Pour vous tous, frères éprouvés, visités par la souffrance aux mille visages, le Concile a un message tout spécial.
Il sent fixés sur lui vos yeux implorants, brillants de fièvre ou abattus par la fatigue, regards interrogateurs qui cherchent en vain le pourquoi de la souffrance humaine, et qui demandent anxieusement quand et d'où viendra le réconfort.
Frères très chers, nous sentons profondément retentir dans nos cœurs de pères et de pasteurs vos gémissements et vos plaintes.
Et notre peine s'accroît à la pensée qu'il n'est pas en notre pouvoir de vous apporter la santé corporelle ni la diminution de vos douleurs physiques, que médecins, infirmières, et tous ceux qui se consacrent aux malades s'efforcent de soulager de leur mieux.
Mais nous avons quelque chose de plus profond et de plus précieux à vous donner : la seule Vérité capable de répondre au mystère de la souffrance et de vous apporter un soulagement sans illusion : la Foi et l'union à l'Homme des Douleurs (Is 53,3), au Christ, Fils de Dieu, mis en Croix pour nos péchés et pour notre Salut.
Le Christ n'a pas supprimé la souffrance ; il n'a même pas voulu nous en dévoiler entièrement le mystère : il l'a prise sur Lui, et c'est assez pour que nous en comprenions tout le prix.
Vous tous, qui sentez plus lourdement le poids de la Croix, vous qui êtes pauvres et délaissés, vous qui pleurez, vous qui êtes persécutés pour la Justice (Mt 5,5.10), vous sur lesquels on se tait, vous les inconnus de la douleur, reprenez courage : vous êtes les préférés du Royaume de Dieu, le royaume de l'Espérance, du Bonheur et de la Vie.
Vous êtes les frères du Christ souffrant ; et avec Lui, si vous le voulez, vous sauvez le monde ! Voilà la compréhension Chrétienne de la souffrance, la seule qui donne la Paix.
Sachez que vous n'êtes pas seuls, ni séparés, ni abandonnés, ni inutiles ; vous êtes les appelés du Christ, sa vivante et transparente image.
Concile Vatican II.
Message aux pauvres, aux malades, à tous qui ceux qui souffrent
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 1er Juillet 2023
Samedi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fait mémoire de la Fête du Très PRÉCIEUX-SANG
de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Saint Aaron, Ancien Testament :
Prophète, frère de Moïse (1471 av. J.-C.)
Sainte Esther, Reine dans l'Ancien Testament
Saint Thierry, Abbé près de Reims (+ 533)
Saint Olivier Plunket, Archevêque et
Martyr (1629 - 1681).
Bienheureux Antonio Rosmini, Prêtre, théologien,
philosophe, Fondateur de l'Institut de la Charité
et des Sœurs de la Providence (+ 1855).
Bienheureuse Assunta Marchetti, Co-Fondatrice
de la Congrégation des Sœurs Missionnaires de
Saint Charles (+ 1948).
Vénérable Maria Pia della Croce Notari, Fondatrice
des religieuses adoratrices de l'Eucharistie (+ 1919)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Samedi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fait mémoire de la Fête du Très PRÉCIEUX-SANG
de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Saint Aaron, Ancien Testament :
Prophète, frère de Moïse (1471 av. J.-C.)
Sainte Esther, Reine dans l'Ancien Testament
Saint Thierry, Abbé près de Reims (+ 533)
Saint Olivier Plunket, Archevêque et
Martyr (1629 - 1681).
Bienheureux Antonio Rosmini, Prêtre, théologien,
philosophe, Fondateur de l'Institut de la Charité
et des Sœurs de la Providence (+ 1855).
Bienheureuse Assunta Marchetti, Co-Fondatrice
de la Congrégation des Sœurs Missionnaires de
Saint Charles (+ 1948).
Vénérable Maria Pia della Croce Notari, Fondatrice
des religieuses adoratrices de l'Eucharistie (+ 1919)
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 18, 1-15… Cantique Saint Luc 1, 46b-47.48-49.50.53.54-55… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 8, 5-17.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Y a- t-il une merveille que le Seigneur ne puisse
accomplir ? Au moment où je reviendrai chez toi,
Sara aura un fils » (Gn 18, 1-15))
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham,
qui était assis à l’entrée de la tente.
C’était l’heure la plus chaude du jour.
Abraham leva les yeux,
et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui.
Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente
et se prosterna jusqu’à terre.
Il dit :
« Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux,
ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.
Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau,
vous vous laverez les pieds,
et vous vous étendrez sous cet arbre.
Je vais chercher de quoi manger,
et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin,
puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! »
Ils répondirent :
« Fais comme tu l’as dit. »
Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente,
et il dit :
« Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine,
pétris la pâte et fais des galettes. »
Puis Abraham courut au troupeau,
il prit un veau gras et tendre,
et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.
Il prit du fromage blanc, du lait,
le veau que l’on avait apprêté,
et les déposa devant eux ;
il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre,
pendant qu’ils mangeaient.
Ils lui demandèrent :
« Où est Sara, ta femme ? »
Il répondit :
« Elle est à l’intérieur de la tente. »
Le voyageur reprit :
« Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance,
et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. »
Or, Sara écoutait par-derrière, à l’entrée de la tente.
– Abraham et Sara étaient très avancés en âge,
et Sara avait cessé d’avoir ce qui arrive aux femmes.
Elle se mit à rire en elle-même ; elle se disait :
« J’ai pourtant passé l’âge du plaisir,
et mon seigneur est un vieillard ! »
Le Seigneur Dieu dit à Abraham :
« Pourquoi Sara a-t-elle ri, en disant :
“Est-ce que vraiment j’aurais un enfant,
vieille comme je suis ?”
Y a- t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ?
Au moment où je reviendrai chez toi,
au temps fixé pour la naissance,
Sara aura un fils. »
Sara mentit en disant :
« Je n’ai pas ri »,
car elle avait peur.
Mais le Seigneur répliqua :
« Si, tu as ri. »
– Parole du Seigneur.
Cantique
(Lc 1, 46b- 47, 48-49, 50.53, 54-55)
R/ Le Seigneur se souvient de son
amour. (cf. Lc 1, 54b) (127, 4)
Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais.
ÉVANGILE :
« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront
place avec Abraham, Isaac et Jacob » (Mt 8, 5-17)
Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
comme Jésus était entré à Capharnaüm,
un centurion s’approcha de lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé,
et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit :
« Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole
et mon serviteur sera guéri.
Moi-même qui suis soumis à une autorité,
j’ai des soldats sous mes ordres ;
à l’un, je dis : “Va”, et il va ;
à un autre : “Viens”, et il vient,
et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l’admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare,
chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident
et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob
au festin du royaume des Cieux,
mais les fils du Royaume seront jetés
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Et Jésus dit au centurion :
« Rentre chez toi,
que tout se passe pour toi selon ta foi. »
Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.
Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison,
il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.
Il lui toucha la main,
et la fièvre la quitta.
Elle se leva,
et elle le servait.
Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés.
D’une parole, il expulsa les esprits
et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit,
pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Il a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Le centurion
Jésus avait bien des raisons d'exaucer cet officier romain.
La première est que ce capitaine venait le supplier, non pas pour lui-même, mais pour un autre, un de ces petits, de ces sans grade, de ces hommes simples que Jésus aimait. Un officier de l'armée d'occupation qui faisait preuve d'humanité et de sens social, ce n'était pas courant ! Il avait sûrement réfléchi au cas "Jésus" et s'était fait une idée sur ce prophète galiléen; pourtant ce n'est pas de ses propres problèmes qu'il vient parler. Il vient simplement dire : "J'ai un serviteur; il souffre; il va mourir!" ... un peu comme Marie à Cana : "Ils n'ont plus de vin !"
On est toujours accueilli par Jésus quand on lui apporte une détresse.
Et puis cet homme est un humble; et cela aussi, cela surtout, a du prix aux yeux de Jésus : "Je ne suis pas digne, dit le centurion, de cet honneur que tu me ferais en descendant chez moi". Il ne se sent pas digne, malgré le poids de son autorité humaine et de sa compétence d'officier, malgré toute l'estime dont on l'entoure à Capharnaüm, malgré toutes les relations qu'il a, lui, l'homme en vue.
Mais ce qui va forcer l'admiration du Christ, c'est, plus encore que son humilité, sa foi, tranquille et audacieuse : "Dis seulement une parole, de loin, de là où tu es, et mon serviteur, là où il est, sera guéri, car les choses doivent t'obéir. Dis seulement une parole, et je m'en irai, sûr de ton action, sûr du pouvoir de ta bonté. Une parole, et la paralysie cessera, la souffrance s'éloignera !"
Ce Romain, cet étranger, a pressenti quelque chose du secret de Jésus. Avec ses mots à lui, il exprime le mystère de la parole créatrice et recréatrice : "Dieu parle, et cela est; il commande, et cela existe" ( Ps 33,9). Cette théologie des Psaumes, le centurion, inconsciemment, la transpose dans son langage de militaire : "Moi qui ne suis qu'un subalterne, j'ai un pouvoir que personne ne conteste, parce qu'il vient de plus haut. Je dis au planton : 'fais cette course', et il la fait. Je dis à un lieutenant : 'voici ta mission', et il l'exécute ! Dès lors, toi, le prophète de Galilée, qui œuvres avec la force de Dieu lui-même, toi à qui aucun homme ne peut rien imposer, je sais que tu peux commander à la souffrance et à la mort".
Cette foi, Jésus ne l'a pas trouvée chez les siens, chez les familiers du Temple et de la prière, chez les habitués du Dieu fidèle. Il l'a trouvée chez un étranger, venu de l'occident, avec, pour toute richesse spirituelle, sa droiture d'homme. Mais cet homme a su aller d'emblée jusqu'au bout dans la logique de sa foi naissante. C'était tellement beau, tellement grand, tellement vrai, ce qu'il savait déjà de Jésus ! Il n'a pas demandé de délai pour s'habituer aux merveilles de Dieu. Il est allé au-devant des merveilles, avec le cœur d'un pauvre qui pensait n'y avoir pas droit.
Dans quelques instants, avant de communier au Corps et au Sang du Christ, l'Église nous fera redire pour nous-mêmes la prière du centurion : "Dis seulement une parole, et je serai guéri(e)".
Je ne suis pas digne que tu viennes; je ne suis même pas digne de venir vers toi. Si je regarde à la dignité, Seigneur, il n'y aura jamais de rencontre. Que ta parole abolisse toute distance. Un mot, un mot seulement, un mot de toi, de là où tu es ! un mot pour moi, un mot pour ma communauté, un mot pour l'Église en ce lieu, et la vie, de nouveau, fera son œuvre.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Les centurions constituaient le coeur d’une légion romaine. Au temps de Jésus, les Romains, ces étrangers païens, occupaient le pays et suscitaient la haine des Juifs. Les évangiles au contraire présentent les centurions sous un jour favorable. Rappelons-nous celui, qui, devant Jésus mourant en croix, donne la réponse à la question que les gens se posaient tout au long de l’Évangile de Marc, « Qui est donc cet homme ? » Le centurion de garde s’écrie à la mort du Christ : « En vérité, cet homme était Fils de Dieu. » (Mc 15, 39) Cet officier et celui dont il est question aujourd’hui préfiguraient les païens qui, en grand nombre, entrèrent par la suite dans l’Église.
Selon la loi ancienne, un maître avait tous les droits sur son esclave et aucun devoir envers lui. Celui-ci était sa chose, comme un animal, qui lui appartenait. Aussi la générosité du centurion qui aborde Jésus et la peine qu’il ressent à cause de la paralysie dont souffre son esclave – il est au lit et souffre terriblement – contrastent avec la dureté des maîtres de cette époque, et surtout avec la rudesse des officiers romains.
Non seulement ce capitaine de l’armée se montre sensible et solidaire d’un pauvre, son esclave, mais il a une foi admirable en Jésus. Dans un premier moment, il expose seulement le mal dont souffre son esclave ; il demande discrètement à Jésus de le soulager et, peut-être, de le guérir. En réponse au centurion, Jésus, comprenant le but de sa démarche, lui déclare qu’il ira le guérir. Exaucé par cette déclaration, cet homme n’a plus rien à ajouter.
Et pourtant…il sait que Jésus ne peut entrer dans une maison païenne sans encourir une impureté légale, dont il devra se purifier pendant une semaine. Il a conscience que le peuple le considère comme un pestiféré, dont le contact est contagieux. En dépit de sa force militaire et de la peur qu’il inspire, il éprouve un sentiment d’indignité, Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Pour lui, Jésus possède un pouvoir qui dépasse celui qu’il exerce sur ses soldats et ses esclaves, mais dont l’efficacité est du même genre. Le Christ peut commander à la paralysie comme lui, l’officier et le maître, à ses soldats ou à ses esclaves. Selon la crédulité de cette époque, il fallait toucher un malade pour le guérir. Mais la foi de ce païen va plus loin que cette crédulité magique, car il croit que la seule parole de Jésus produit l’effet désiré, même s’il ne voit pas ou ne touche pas l’esclave paralysé.
À l’opposé, le refus du peuple élu
Une telle foi chez un païen suscite l’admiration de Jésus. Les seuls moments où les évangélistes signalent l’admiration de Jésus, c’est lorsqu’il découvre la foi de son interlocuteur. « Comme ta foi est grande ! » (Mt 15, 28), répondra-t-il à la femme cananéenne, une autre païenne. Ici, il s’adresse à la foule et il introduit son admiration par la formule solennelle : « Amen, je vous le déclare ».
Jésus compare cette foi à l’incompréhension et au refus que son peuple lui a opposés, ce peuple héritier des ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. Dieu avait promis à ce peuple, qu’il avait choisi, la participation au banquet céleste. Mais, pour entrer dans le Royaume de la vie et du bonheur, il fallait s’ouvrir par la foi à l’invitation de Dieu proclamée par son Fils. Aussi Jésus, tout attristé, constate avec douleur : « Les héritiers du Royaume seront jetés dehors. »
En refusant l’invitation, ce sont les héritiers qui ont choisi les ténèbres de l’extérieur. Mais ce n’est pas Dieu ou Jésus qui condamne, car il dira clairement : « Moi (et le Père en lui), je ne juge personne » (Jn 8,15). En quoi donc consistent le jugement et la condamnation ? « La lumière (le Christ) est venu dans le monde et les humains ont préféré les ténèbres à la lumière » (Jean 3,19). Celui qui refuse de croire et d’accueillir la lumière et la vie se condamne lui-même. La peine du condamné vient de la frustration d’un bien nécessaire à son bonheur, dont il s’est privé librement.
Maintenant la fièvre et d’autres maladies
Après avoir guéri de la lèpre, de la paralysie, Jésus réconforte la belle-mère de Pierre, qui souffre d’un autre mal, la fièvre. La communication avec la malade s’établit, cette fois, par le toucher ; la guérison est instantanée : « Il lui prit la main, et la fièvre la quitta. » La suite peut surprendre : « Elle se leva et elle les servait. » Pour l’évangéliste, ce service montre que la guérison est parfaite et qu’un don reçu gratuitement ne peut être conservé égoïstement pour soi-même, mais il doit se traduire en service pour le bien du prochain.
La réputation de Jésus se répand dans le peuple, qui lui amène de nombreux possédés, qui ne sont plus libres, parce qu’ils sont habités et dominés comme des esclaves. Cette domination, qui détruit la liberté et qui empêche de se posséder soi-même, est une tragédie qui sévit à toutes les époques. C’est « par sa parole », semblable à la parole créatrice de Dieu (Gen 1,3.6…), que Jésus les guérit. L’évangéliste voit dans ces guérisons la figure du Serviteur souffrant Isaïe 53,4), qui a pris sur lui nos faiblesses et nos maladies. Matthieu annonce ainsi que Jésus en croix prendra sur lui toute la misère du monde.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies »
Pour vous tous, frères éprouvés, visités par la souffrance aux mille visages, le Concile a un message tout spécial.
Il sent fixés sur lui vos yeux implorants, brillants de fièvre ou abattus par la fatigue, regards interrogateurs qui cherchent en vain le pourquoi de la souffrance humaine, et qui demandent anxieusement quand et d'où viendra le réconfort.
Frères très chers, nous sentons profondément retentir dans nos cœurs de pères et de pasteurs vos gémissements et vos plaintes.
Et notre peine s'accroît à la pensée qu'il n'est pas en notre pouvoir de vous apporter la santé corporelle ni la diminution de vos douleurs physiques, que médecins, infirmières, et tous ceux qui se consacrent aux malades s'efforcent de soulager de leur mieux.
Mais nous avons quelque chose de plus profond et de plus précieux à vous donner : la seule Vérité capable de répondre au mystère de la souffrance et de vous apporter un soulagement sans illusion : la Foi et l'union à l'Homme des Douleurs (Is 53,3), au Christ, Fils de Dieu, mis en Croix pour nos péchés et pour notre Salut.
Le Christ n'a pas supprimé la souffrance ; il n'a même pas voulu nous en dévoiler entièrement le mystère : il l'a prise sur Lui, et c'est assez pour que nous en comprenions tout le prix.
Vous tous, qui sentez plus lourdement le poids de la Croix, vous qui êtes pauvres et délaissés, vous qui pleurez, vous qui êtes persécutés pour la Justice (Mt 5,5.10), vous sur lesquels on se tait, vous les inconnus de la douleur, reprenez courage : vous êtes les préférés du Royaume de Dieu, le royaume de l'Espérance, du Bonheur et de la Vie.
Vous êtes les frères du Christ souffrant ; et avec Lui, si vous le voulez, vous sauvez le monde ! Voilà la compréhension Chrétienne de la souffrance, la seule qui donne la Paix.
Sachez que vous n'êtes pas seuls, ni séparés, ni abandonnés, ni inutiles ; vous êtes les appelés du Christ, sa vivante et transparente image.
Concile Vatican II.
Message aux pauvres, aux malades, à tous qui ceux qui souffrent
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« La foi de ce centurion annonce la foi des païens ; ce fut comme le grain de moutarde, petit mais éclatant » (Saint Augustin)
« Jésus s’est émerveillé de la foi qu’avait ce centurion. Il avait entrepris un chemin pour rencontrer le Seigneur, mais il l’avait fait avec foi. C’est pour cela que non seulement il a trouvé le Seigneur, mais aussi qu’il a senti la joie d’être trouvé par le Seigneur » (François)
« Tous les hommes sont appelés à entrer dans le Royaume. Annoncé d’abord aux enfants d’Israël, ce Royaume messianique est destiné à accueillir les hommes de toutes les nations (cf. Mt 8, 11). Pour y accéder, il faut accueillir la parole de Jésus » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 543)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Saint Matthieu a regroupé en un même discours un bon nombre de consignes de Jésus concernant la mission chrétienne et le style de vie des missionnaires chrétiens ; c'est la conclusion de ce discours que l'Église nous fait lire aujourd'hui.
Comme vous l'avez remarqué, ces quelques versets sont centrés sur l'idée d'accueil ; mais l'accueil peut être vu à plusieurs niveaux.
Il y a d'abord l'accueil des envoyés de Dieu.
Disons tout de suite que ces envoyés ne portent pas forcément tous la petite croix des clercs ou des religieuses. Hommes ou femmes, prêtres ou non, il s'agit des prophètes de la nouvelle Alliance, donc de tous ceux et de toutes celles qui ont quelque chose à dire dans l'Église de Jésus, non parce qu'ils l'ont lu dans une revue ou dans leur journal, mais parce qu'ils l'ont expérimenté, dans la force de l'Esprit Saint, parce qu'ils interprètent authentiquement les événements que traverse le peuple de Dieu.
"Qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète." Cette parole de Jésus, nous pouvons la comprendre d'abord à la lumière de la première lecture : la femme qui a accueilli dans sa maison le prophète Élisée s'entend dire par l'homme de Dieu :"L'an prochain à cette époque, tu tiendras un fils dans tes bras." Autrement dit : celui qui accueille les messagers de Dieu, le message de Dieu, les suggestions de Dieu, voit venir dans sa vie une fécondité inespérée : c'est la récompense accordée par le prophète
Mais on peut comprendre aussi : celui qui accueille un prophète reçoit la même récompense que le prophète. Si c'est vraiment un prophète que nous recevons, et si nous l'accueillons à cause du message qu'il porte, à cause du Christ qu'il représente, à cause de l'appel qu'il nous transmet, lui "l'homme juste", il faut nous associer, librement et courageusement, à l'œuvre du prophète, il faut laisser entrer en nous l'espérance nouvelle et l'exigence inattendue dont il est le témoin, et c'est pourquoi Jésus nous promet, à nous aussi, une récompense de prophète et d'homme juste.
Évidemment, on ne peut accueillir tout le monde à la fois, on ne peut investir ses forces chrétiennes dans toutes les directions à la fois, ni non plus participer à la fois à toutes les entreprises missionnaires. Il y a d'authentiques disciples du Christ qui ne feront que traverser notre vie. L'important, nous dit Jésus, est de ne pas manquer le moment du verre d'eau.
Autour de nous, des hommes, des femmes peinent pour le Royaume, ou simplement cherchent le Seigneur, qu'il s'agisse de jeunes, d'adultes ou de personnes âgées. Nous les rencontrons fortuitement, au hasard de notre métier ou sur la route des vacances. Ils ne demandent rien, mais ils ont soif, soif d'un moment d'amitié ou de compréhension, soif d'un accueil aussi simple, aussi limpide, aussi opportun qu'un verre d'eau fraîche en pleine chaleur.
Mais l'accueil le plus fondamental se situe à un autre niveau : celui de notre relation directe au Christ Sauveur.
"Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille, plus que moi, n'est pas digne de moi", c'est-à-dire n'est pas de niveau avec ce que je lui offre, dit Jésus. Bien sûr, le Christ ne cherche absolument pas à déprécier ni même à relativiser les affections familiales. Lui-même, au moment de mourir, se souciait encore de sa mère, et il a tenu à ce que Marie soit intégrée à sa vraie place dans la communauté chrétienne. Le Christ ne veut pas non plus opposer les attachements humains et l'attachement à sa personne, comme s'ils étaient inconciliables, mais il proclame cependant avec force que, si nous voulons marcher à sa suite, notre marche ne doit pas être arrêtée ni même gênée par des liens affectifs.
En d'autres termes, le Christ ne peut se contenter des restes de nos forces, de notre temps, de notre amour. Il veut tout et tout de suite, et l'amour pour lui est premier et total. Toute autre affection, tout autre lien d'amitié ou d'amour doit être vécu, pour ainsi dire, à l'intérieur de ce don total que nous faisons au Christ. Mais - et c'est là une richesse inouïe du message de Jésus - nos affections humaines, ainsi ressaisies dans notre don au Christ, loin d'être niées, loin d'être dévaluées, loin d'être taries ou stérilisées, trouvent une vérité plus grande et se libèrent des contraintes de l'égoïsme.
On n'aime jamais autant que lorsqu'on aime en Dieu. Tant que Dieu, dans un cœur humain, reste le concurrent, quelque part se glisse la tristesse. Quand Dieu est accueilli comme source de tout amour, la tristesse même se change en joie, et l'on apprend à aimer avec tout son cœur.
Père Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
Autre commentaire de ce jour.
Les lecteurs de ce 13e dimanche nous offrent l’occasion de réfléchir sur l’accueil, sur la « vertu d’accueil ».
La 1ère lecture nous a fait admirer la délicatesse de l’accueil de la Sunamite à l’égard du prophète Elysée. Dans la 3e lecture, celle de l’Evangile, nous entendons le Christ nous dire :
« Qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille ».
En ce début de vacances, époque de migrations et de déplacements, nous aurons sans doute l’occasion, soit d’accueillir quelqu’un, soit d’être accueilli à notre tour.
Dans notre quartier, dans notre église, dans nos contacts, nous allons voir des têtes nouvelles, revoir des personnes, parents ou amis que nous avions perdus de vue, et toute cette nouveauté peut provoquer 2 attitudes extrêmes :
– celle de l’égoïste dérangé dans ses habitudes, avec une attitude de rejet « ils n’ont qu’à rester chez eux », « ce n’est pas moi qui ai été les chercher » : attitude de méfiance et de repli sur soi, voire d’agressivité.
– à l’opposé, il y a celui qui est incapable de fermer sa maison, son esprit, son cœur à une demande, une question, un accueil, et sa vie, loin d’en être dérangée, en sera épanouie, dilatée.
Par le partage avec l’autre, sa vie sera illuminée et prendra une autre dimension.
1 – Il y a tout d’abord l’accueil de la porte. C’est l’hospitalité, un art qui est bien caractéristique de cette disposition du cœur de celui qui accueille vraiment : la porte est ouverte et le cœur aussi. Les Orientaux excellent dans cet art, comme cette Sunamite dont on vient de nous raconter l’histoire. Cet accueil de la porte concerne non seulement l’hébergement des hôtes, mais aussi les multiples services que l’on peut rendre à ceux qui s’adressent à nous : un outil à prêter, un coup de main à donner, un conseil à suggérer, une plainte à entendre, une démarche à faire, un renseignement à fournir. Cela suppose déjà que l’on ne pense plus tellement qu’à soi, mais que l’on soit capable de se mettre à la place de l’autre pour désirer avec lui ce qu’il nous demande. On sort de soi, on se dévoue pour essayer de contenter l’autre, ce qui rejoint l’exigence du Christ dans ce même évangile :
« Celui qui veut garder sa vie, la perdra… celui qui accepte de la perdre à cause de moi, la gardera » et « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en sa qualité de disciple, vraiment, je vous le dis, il lui en sera tenu compte ».
2 – Il y a aussi, et ici, nous allons plus loin : l’accueil de l’esprit. Cet accueil-là, on l’appelle souvent « la sympathie » : on essaye d’entrer dans la mentalité de l’autre, de comprendre ses réactions, différentes des nôtres, sa mentalité qui n’est pas la nôtre, sa manière de juger ou d’agir qui ne correspond pas forcément à la mienne. Nous sommes tous différents et pourtant nous avons tous nos qualités : les gens du nord ne sentent pas les choses comme les méridionaux, un musulman ne vit pas et n’a pas les mêmes réactions qu’un chrétien, un noir sera plus sensible à une autre valeur qu’un blanc.
Un jeune n’a pas la même vision du monde que son grand-père, un chrétien ne réagira pas de le même façon qu’un athée, en telle ou telle occasion et c’est normal et il ne faut pas s’en offusquer.
En face de cette diversité, ce que l’on nomme maintenant « le pluralisme », certains veulent avant tout affirmer leur identité et se poser en s’opposant. Nous avons alors tendance à rejeter tout ce qui n’est pas conforme à notre manière de penser, à nos manières de faire. Nous sommes normaux et tous ceux qui ne font pas comme nous, qui ne pensent pas comme nous, sont des anormaux. Nous les rejetons, les excluons de notre vie. Nous rejoignons ce refrain de Brassens qui chante « Les gens bien-pensants n’aiment pas que l’on fasse autre chose qu’eux ». Ils sont la règle universelle et tout le monde devrait s’aligner sur eux : cette attitude s’appelle « le sectarisme ». Nous voudrions mettre tout le monde au même pas : sectarisme qui mène au totalitarisme qui ne veut pas admettre la différence, totalitarisme de droite ou de gauche, comme en Corée de Nord ou en URSS, où il y a un parti unique, une école unique, une presse unique et où l’on n’a, en fin de compte qu’un seul droit : celui de se taire !
Cette étroitesse d’esprit est le contraire de cette ouverture de Dieu qui nous a créés si différents, si dissemblables les uns des autres : diversité de races, de caractères, même les enfants, élevés par les mêmes parents sont si différents ! Et ces différences sont une chance ! Quel ennui, quel drame même si nous étions tous pareils ! Un monde en uniforme !
Opposé au sectarisme, Dieu désire de nous la tolérance. C’est peut-être la qualité dont nous avons le plus besoin à notre époque : savoir accueillir les autres, différents de moi, essayer de les comprendre, les écouter, même si je ne partage pas leur opinion ou leur genre de vie. C’est cela l’accueil de l’esprit. Nous cherchons à découvrir les raisons qui expliquent leur attitude et nous passons de l’uniformité à l’unité. L’uniformité appauvrit, l’unité enrichit car elle me fait découvrir chez les autres des richesses que je ne soupçonnais pas et me donne une sympathie à priori pour tout ce qui est nouveau, différent, insolite, étonnant.
3 – Accueil de la porte, accueil de l’esprit : il nous faut passer au 3e degré de l’accueil, celui du cœur. L’accueil de la porte et celui de l’esprit ne se comprennent et ne s’exercent pleinement que s’il y a accueil du cœur car, en définitive, accueillir :
c’est donner, se donner,
c’est, dans son cœur, faire une place à l’autre,
c’est se gêner, se déranger pour partager avec l’autre,
c’est donc : savoir renoncer à ses aises, à sa tranquillité, à son confort pour que, celui que l’on accueille puisse aussi bénéficier de ses aises, d’une tranquillité, d’un confort que souvent il n’a pas. Un égoïste n’est jamais accueillant. Vous êtes-vous demandé parfois si vous êtes égoïste ? Le meilleur test est de vous demander à vous-même : « Serais-je capable d’accueillir, dans ma maison, dans mes idées, dans mon cœur quelqu’un d’autre qui ne me plait pas particulièrement mais qui en a grand besoin ? » Si vous pensez répondre : « oui », c’est bon signe. Tout cet accueil des autres, nous fait rejoindre l’accueil du Christ lui-même dans nos vies.
« Qui vous accueille, m’accueille. Celui ou celle qui accueille un autre, c’est moi, le Christ, qu’il accueille ».
4 -. Que dire de celui qui, à l’église, dit au Seigneur : « Seigneur, entrez, venez dans ma vie » et qui, quelques minutes plus tard, va fermer sa porte à celui qui a besoin de lui ?
. Que dire de celui qui, à la communion, tout à l’heure va dire : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison » et qui, dans la même journée, va mettre à la porte de sa maison une personne qui lui demande un service. « Celui qui dit « J’aime Dieu », nous rappelle St-Jean, et qui n’aime pas son frère qui est à côté de lui, n’est qu’un menteur ».
Accueillir l’autre, l’idée de l’autre, la race de l’autre, l’âge de l’autre, la foi de l’autre, c’est accueillir Dieu dans sa totalité, dans sa diversité et aussi dans son unité : celle de l’amour.
. Non seulement Dieu a accueilli l’homme en détresse mais il a été au-devant de lui, s’est fait homme lui-même, s’est identifié à lui pour pouvoir mieux l’accueillir. Nous chantons aux sépultures « Sur le seuil de sa maison, notre Père t’attend et les bras de Dieu s’ouvriront pout toi ».
Sur le seuil de notre maison à nous, attendons-nous les autres ? Nos bras vont-ils s’ouvrir pour eux ? AMEN
Père Louis DATTIN
Autre commentaire de ce jour.
Le récit de la Transfiguration de Jésus nous est présenté chaque année au deuxième dimanche du Carême.
«Il fut transfiguré devant eux» : c’est pour le bénéfice des trois disciples Pierre, Jacques et Jean que le Christ a été transfiguré, les trois mêmes qui assisteront à sa grande détresse au jardin de Gethsémani.
Sur la route du Carême et, plus largement, sur le chemin de la vie, nous aussi avons besoin d’expériences de transfiguration pour faire face aux difficultés et aux épreuves, pour suivre le Christ dans les moments de joie et de peines, et être en mesure à notre tour de transfigurer le monde autour de nous.
Cet événement de la vie de Jésus correspond à «la fête des Tentes ou des Tabernacles», que les Juifs célébraient une fois les récoltes rentrées et qui commémorait la libération de l’esclavage d’Égypte. Durant cette fête de pèlerinage, on construisait des cabanes avec des branches et on vivait sous ces huttes pendant sept jours. Cette semaine de célébration constituait une pause festive importante dans le quotidien souvent triste et monotone.
Pierre, qui veut ériger trois tentes, confond la «pause» avec le travail qu’il reste à faire. Il voudrait prolonger l’expérience à l’infini au lieu de se remettre en marche derrière le Christ. Sa réaction spontanée de vouloir profiter plus longtemps de la tranquillité de la montagne est en fait une tentation d’éviter la responsabilité de sa foi, de s’installer dans la médiocrité. C’est le contraire de la décision d’Abraham qui, à 75 ans, à l’appel de Dieu, «quitte son pays, la parenté et la maison de son père, pour le pays que le Seigneur lui indiquera» (1re lecture).
Chacune de nos eucharisties dominicales peut être une halte rafraîchissante avec Jésus sur la montagne. Mais une fois l’eucharistie terminée, il faut retourner à nos tâches quotidiennes. Le Christ nous donne le courage nécessaire en disant: «Relevez-vous et n’ayez pas peur». Ayez confiance en moi. «Je serai avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde». Le Seigneur nous invite à descendre de la montagne pour faire ce qu’il nous indiquera.
Nous vivons aujourd’hui dans une période où les gens recherchent l’excellence et la perfection dans tout ce qui est matériel. Avoir un corps parfait, construire la plus belle maison, faire le voyage le plus exotique, etc. Dans la publicité qui nous entoure, on nous promet le bonheur grâce à un physique jeune et sans défaut, à une voiture puissante, à un gadget électronique performant, à une croisière de luxe…
Le Christ nous propose l’excellence dans la poursuite de notre vie chrétienne. Pour atteindre cette perfection, comme pour tout ce qui est important dans la vie, nous avons besoin de travail assidu, de discipline, de volonté. Les étudiants, les artistes, les champions sportifs savent cela. Il en est ainsi pour nous qui voulons être transformés, qui désirons devenir meilleurs. Nous devons descendre de la montagne, retourner à nos obligations quotidiennes et travailler sans relâche pour répondre aux besoins des gens autour de nous.
Abraham avait 75 ans ! À cet âge, les gens pensent qu’ils ont déjà tout vu, qu’ils ont vécu toutes les expériences possibles, et ils ne s’attendent plus à rien de nouveau. Abraham reste encore aujourd’hui un modèle pour chacun et chacune d’entre nous, jeunes et vieux. Il partit vers une terre nouvelle qu’il ne connaissait pas, vers une façon différente de vivre sa vie, vers une direction inconnue… Il partit plein d’espérance et de confiance en ce Dieu qui lui indiquerait le chemin.
Il n’y a pas d’âge pour nous améliorer, pour faire mieux, pour découvrir «le pays que Dieu nous indiquera». Trop de gens se contentent de leur médiocrité, en répétant à chaque occasion : «Je suis comme ça et je suis trop vieux pour changer». Dans l’Apocalypse, l’ange de l’Église de Laodicée écrivait : «Je connais ta conduite : tu es ni chaud ni froid… puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche» (Apo 3, 14-16). Avec Dieu, il n’est jamais trop tard pour accepter son invitation à nous convertir, pour changer nos habitudes, pour devenir meilleur. C’est l’histoire des ouvriers de la dernière heure, de Zachée, du bon larron, de Marie-Madeleine, du vieux Nicodème.
La brève vision que Pierre, Jacques et Jean ont eut sur la montagne a laissé un souvenir permanent dans leur vie. Et ils la raconteront en de nombreuses occasions après la résurrection : « Nous avons vu de nos yeux la splendeur de sa gloire. Nous étions là quand il reçut honneur et gloire de la part du Père, quand vint cette voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour. Cette voix, nous l’avons entendue qui venait du Ciel, quand nous étions avec lui sur la montagne ». (2 Pierre 1, 16-18)
L’élément fondamental de ce texte d’aujourd’hui est la voix du Père qui dit: « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour. Écoutez-le ». La vie chrétienne consiste à écouter la Parole de Dieu, à la laisser résonner dans notre coeur pour qu’elle nous transforme. Nous les chrétiens sommes des personnes d’écoute. Nous sommes attentifs à la voix du Christ, nous prenons au sérieux son message, nous nous laissons interpeler par ses paroles.
Chaque dimanche, à l’eucharistie, nous rejoignons la communauté chrétienne pour entendre cette voix du Père qui nous dit de nouveau :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le »[/b][/center]
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 02 Juillet 2023
Treizième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
Saint Martinien, Martyrisé au Ier siècle (Ier siècle)
Saint Libérat, Abbé martyr avec six moines
de son monastère (+ 484)
Sainte Monégonde, Ermite recluse (+ 570).
Saint Colomban, Abbé de Luxeuil en
Bourgogne et de Bobbio en Emilie (v. 543-615).
Bienheureux Pierre de Luxembourg,
Cardinal, Évêque de Metz (1369-1387).
Bienheureuse Eugénie Joubert, Religieuse de
la Sainte-Famille du Sacré-Cœur (1876-1904).
Vénérable Ángel Riesco Carbajo, Evêque
espagnol, Fondateur (+ 1972)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi.
Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42)
Treizième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
Saint Martinien, Martyrisé au Ier siècle (Ier siècle)
Saint Libérat, Abbé martyr avec six moines
de son monastère (+ 484)
Sainte Monégonde, Ermite recluse (+ 570).
Saint Colomban, Abbé de Luxeuil en
Bourgogne et de Bobbio en Emilie (v. 543-615).
Bienheureux Pierre de Luxembourg,
Cardinal, Évêque de Metz (1369-1387).
Bienheureuse Eugénie Joubert, Religieuse de
la Sainte-Famille du Sacré-Cœur (1876-1904).
Vénérable Ángel Riesco Carbajo, Evêque
espagnol, Fondateur (+ 1972)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Deuxième livre des Rois 4, 8-11.14-16a… Psaume 89(88), 2-3.16-17.18-19… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6, 3-4.8-11… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 37-42.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Celui qui s’arrête chez nous est un saint
homme de Dieu » (2 R 4, 8-11.14-16a)
Lecture du deuxième Livre des Rois
Un jour, le prophète Élisée passait à Sunam ;
une femme riche de ce pays
insista pour qu’il vienne manger chez elle.
Depuis, chaque fois qu’il passait par là,
il allait manger chez elle.
Elle dit à son mari :
« Écoute, je sais que celui qui s’arrête toujours chez nous
est un saint homme de Dieu.
Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse ;
nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe,
et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer. »
Le jour où il revint,
il se retira dans cette chambre pour y coucher.
Puis il dit à son serviteur :
« Que peut-on faire pour cette femme ? »
Le serviteur répondit :
« Hélas, elle n’a pas de fils,
et son mari est âgé. »
Élisée lui dit :
« Appelle-la. »
Le serviteur l’appela et elle se présenta à la porte.
Élisée lui dit :
« À cette même époque,
au temps fixé pour la naissance,
tu tiendras un fils dans tes bras. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 88 (89), 2-3, 16-17, 18-19)
R/ Ton amour, Seigneur,
sans fin je le chante ! (Ps 88, 2a)
L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.
Heureux le peuple qui connaît l’ovation !
Seigneur, il marche à la lumière de ta face ;
tout le jour, à ton nom il danse de joie,
fier de ton juste pouvoir.
Tu es sa force éclatante ;
ta grâce accroît notre vigueur.
Oui, notre roi est au Seigneur ;
notre bouclier, au Dieu saint d’Israël.
DEUXIÈME LECTURE
Unis, par le baptême, à la mort et à la
résurrection du Christ (Rm 6, 3-4.8-11)
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Romains
Frères,
ne le savez-vous pas ?
Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus,
c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.
Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort,
nous avons été mis au tombeau avec lui,
c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi,
comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père,
est ressuscité d’entre les morts.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ,
nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
Nous le savons en effet :
ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ;
la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
Car lui qui est mort,
c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ;
lui qui est vivant,
c'est pour Dieu qu'il est vivant.
De même, vous aussi,
pensez que vous êtes morts au péché,
mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi.
Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42)
Alléluia. Alléluia.
Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte,
annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière.
Alléluia. (cf. 1 P 2, 9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi.
Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42)
Commentaire de ce jour.
Une récompense de prophète.
Saint Matthieu a regroupé en un même discours un bon nombre de consignes de Jésus concernant la mission chrétienne et le style de vie des missionnaires chrétiens ; c'est la conclusion de ce discours que l'Église nous fait lire aujourd'hui.
Comme vous l'avez remarqué, ces quelques versets sont centrés sur l'idée d'accueil ; mais l'accueil peut être vu à plusieurs niveaux.
Il y a d'abord l'accueil des envoyés de Dieu.
Disons tout de suite que ces envoyés ne portent pas forcément tous la petite croix des clercs ou des religieuses. Hommes ou femmes, prêtres ou non, il s'agit des prophètes de la nouvelle Alliance, donc de tous ceux et de toutes celles qui ont quelque chose à dire dans l'Église de Jésus, non parce qu'ils l'ont lu dans une revue ou dans leur journal, mais parce qu'ils l'ont expérimenté, dans la force de l'Esprit Saint, parce qu'ils interprètent authentiquement les événements que traverse le peuple de Dieu.
"Qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète." Cette parole de Jésus, nous pouvons la comprendre d'abord à la lumière de la première lecture : la femme qui a accueilli dans sa maison le prophète Élisée s'entend dire par l'homme de Dieu :"L'an prochain à cette époque, tu tiendras un fils dans tes bras." Autrement dit : celui qui accueille les messagers de Dieu, le message de Dieu, les suggestions de Dieu, voit venir dans sa vie une fécondité inespérée : c'est la récompense accordée par le prophète
Mais on peut comprendre aussi : celui qui accueille un prophète reçoit la même récompense que le prophète. Si c'est vraiment un prophète que nous recevons, et si nous l'accueillons à cause du message qu'il porte, à cause du Christ qu'il représente, à cause de l'appel qu'il nous transmet, lui "l'homme juste", il faut nous associer, librement et courageusement, à l'œuvre du prophète, il faut laisser entrer en nous l'espérance nouvelle et l'exigence inattendue dont il est le témoin, et c'est pourquoi Jésus nous promet, à nous aussi, une récompense de prophète et d'homme juste.
Évidemment, on ne peut accueillir tout le monde à la fois, on ne peut investir ses forces chrétiennes dans toutes les directions à la fois, ni non plus participer à la fois à toutes les entreprises missionnaires. Il y a d'authentiques disciples du Christ qui ne feront que traverser notre vie. L'important, nous dit Jésus, est de ne pas manquer le moment du verre d'eau.
Autour de nous, des hommes, des femmes peinent pour le Royaume, ou simplement cherchent le Seigneur, qu'il s'agisse de jeunes, d'adultes ou de personnes âgées. Nous les rencontrons fortuitement, au hasard de notre métier ou sur la route des vacances. Ils ne demandent rien, mais ils ont soif, soif d'un moment d'amitié ou de compréhension, soif d'un accueil aussi simple, aussi limpide, aussi opportun qu'un verre d'eau fraîche en pleine chaleur.
Mais l'accueil le plus fondamental se situe à un autre niveau : celui de notre relation directe au Christ Sauveur.
"Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille, plus que moi, n'est pas digne de moi", c'est-à-dire n'est pas de niveau avec ce que je lui offre, dit Jésus. Bien sûr, le Christ ne cherche absolument pas à déprécier ni même à relativiser les affections familiales. Lui-même, au moment de mourir, se souciait encore de sa mère, et il a tenu à ce que Marie soit intégrée à sa vraie place dans la communauté chrétienne. Le Christ ne veut pas non plus opposer les attachements humains et l'attachement à sa personne, comme s'ils étaient inconciliables, mais il proclame cependant avec force que, si nous voulons marcher à sa suite, notre marche ne doit pas être arrêtée ni même gênée par des liens affectifs.
En d'autres termes, le Christ ne peut se contenter des restes de nos forces, de notre temps, de notre amour. Il veut tout et tout de suite, et l'amour pour lui est premier et total. Toute autre affection, tout autre lien d'amitié ou d'amour doit être vécu, pour ainsi dire, à l'intérieur de ce don total que nous faisons au Christ. Mais - et c'est là une richesse inouïe du message de Jésus - nos affections humaines, ainsi ressaisies dans notre don au Christ, loin d'être niées, loin d'être dévaluées, loin d'être taries ou stérilisées, trouvent une vérité plus grande et se libèrent des contraintes de l'égoïsme.
On n'aime jamais autant que lorsqu'on aime en Dieu. Tant que Dieu, dans un cœur humain, reste le concurrent, quelque part se glisse la tristesse. Quand Dieu est accueilli comme source de tout amour, la tristesse même se change en joie, et l'on apprend à aimer avec tout son cœur.
Père Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Accueil. Mt 10,37-42
Les lecteurs de ce 13e dimanche nous offrent l’occasion de réfléchir sur l’accueil, sur la « vertu d’accueil ».
La 1ère lecture nous a fait admirer la délicatesse de l’accueil de la Sunamite à l’égard du prophète Elysée. Dans la 3e lecture, celle de l’Evangile, nous entendons le Christ nous dire :
« Qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille ».
En ce début de vacances, époque de migrations et de déplacements, nous aurons sans doute l’occasion, soit d’accueillir quelqu’un, soit d’être accueilli à notre tour.
Dans notre quartier, dans notre église, dans nos contacts, nous allons voir des têtes nouvelles, revoir des personnes, parents ou amis que nous avions perdus de vue, et toute cette nouveauté peut provoquer 2 attitudes extrêmes :
– celle de l’égoïste dérangé dans ses habitudes, avec une attitude de rejet « ils n’ont qu’à rester chez eux », « ce n’est pas moi qui ai été les chercher » : attitude de méfiance et de repli sur soi, voire d’agressivité.
– à l’opposé, il y a celui qui est incapable de fermer sa maison, son esprit, son cœur à une demande, une question, un accueil, et sa vie, loin d’en être dérangée, en sera épanouie, dilatée.
Par le partage avec l’autre, sa vie sera illuminée et prendra une autre dimension.
1 – Il y a tout d’abord l’accueil de la porte. C’est l’hospitalité, un art qui est bien caractéristique de cette disposition du cœur de celui qui accueille vraiment : la porte est ouverte et le cœur aussi. Les Orientaux excellent dans cet art, comme cette Sunamite dont on vient de nous raconter l’histoire. Cet accueil de la porte concerne non seulement l’hébergement des hôtes, mais aussi les multiples services que l’on peut rendre à ceux qui s’adressent à nous : un outil à prêter, un coup de main à donner, un conseil à suggérer, une plainte à entendre, une démarche à faire, un renseignement à fournir. Cela suppose déjà que l’on ne pense plus tellement qu’à soi, mais que l’on soit capable de se mettre à la place de l’autre pour désirer avec lui ce qu’il nous demande. On sort de soi, on se dévoue pour essayer de contenter l’autre, ce qui rejoint l’exigence du Christ dans ce même évangile :
« Celui qui veut garder sa vie, la perdra… celui qui accepte de la perdre à cause de moi, la gardera » et « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en sa qualité de disciple, vraiment, je vous le dis, il lui en sera tenu compte ».
2 – Il y a aussi, et ici, nous allons plus loin : l’accueil de l’esprit. Cet accueil-là, on l’appelle souvent « la sympathie » : on essaye d’entrer dans la mentalité de l’autre, de comprendre ses réactions, différentes des nôtres, sa mentalité qui n’est pas la nôtre, sa manière de juger ou d’agir qui ne correspond pas forcément à la mienne. Nous sommes tous différents et pourtant nous avons tous nos qualités : les gens du nord ne sentent pas les choses comme les méridionaux, un musulman ne vit pas et n’a pas les mêmes réactions qu’un chrétien, un noir sera plus sensible à une autre valeur qu’un blanc.
Un jeune n’a pas la même vision du monde que son grand-père, un chrétien ne réagira pas de le même façon qu’un athée, en telle ou telle occasion et c’est normal et il ne faut pas s’en offusquer.
En face de cette diversité, ce que l’on nomme maintenant « le pluralisme », certains veulent avant tout affirmer leur identité et se poser en s’opposant. Nous avons alors tendance à rejeter tout ce qui n’est pas conforme à notre manière de penser, à nos manières de faire. Nous sommes normaux et tous ceux qui ne font pas comme nous, qui ne pensent pas comme nous, sont des anormaux. Nous les rejetons, les excluons de notre vie. Nous rejoignons ce refrain de Brassens qui chante « Les gens bien-pensants n’aiment pas que l’on fasse autre chose qu’eux ». Ils sont la règle universelle et tout le monde devrait s’aligner sur eux : cette attitude s’appelle « le sectarisme ». Nous voudrions mettre tout le monde au même pas : sectarisme qui mène au totalitarisme qui ne veut pas admettre la différence, totalitarisme de droite ou de gauche, comme en Corée de Nord ou en URSS, où il y a un parti unique, une école unique, une presse unique et où l’on n’a, en fin de compte qu’un seul droit : celui de se taire !
Cette étroitesse d’esprit est le contraire de cette ouverture de Dieu qui nous a créés si différents, si dissemblables les uns des autres : diversité de races, de caractères, même les enfants, élevés par les mêmes parents sont si différents ! Et ces différences sont une chance ! Quel ennui, quel drame même si nous étions tous pareils ! Un monde en uniforme !
Opposé au sectarisme, Dieu désire de nous la tolérance. C’est peut-être la qualité dont nous avons le plus besoin à notre époque : savoir accueillir les autres, différents de moi, essayer de les comprendre, les écouter, même si je ne partage pas leur opinion ou leur genre de vie. C’est cela l’accueil de l’esprit. Nous cherchons à découvrir les raisons qui expliquent leur attitude et nous passons de l’uniformité à l’unité. L’uniformité appauvrit, l’unité enrichit car elle me fait découvrir chez les autres des richesses que je ne soupçonnais pas et me donne une sympathie à priori pour tout ce qui est nouveau, différent, insolite, étonnant.
3 – Accueil de la porte, accueil de l’esprit : il nous faut passer au 3e degré de l’accueil, celui du cœur. L’accueil de la porte et celui de l’esprit ne se comprennent et ne s’exercent pleinement que s’il y a accueil du cœur car, en définitive, accueillir :
c’est donner, se donner,
c’est, dans son cœur, faire une place à l’autre,
c’est se gêner, se déranger pour partager avec l’autre,
c’est donc : savoir renoncer à ses aises, à sa tranquillité, à son confort pour que, celui que l’on accueille puisse aussi bénéficier de ses aises, d’une tranquillité, d’un confort que souvent il n’a pas. Un égoïste n’est jamais accueillant. Vous êtes-vous demandé parfois si vous êtes égoïste ? Le meilleur test est de vous demander à vous-même : « Serais-je capable d’accueillir, dans ma maison, dans mes idées, dans mon cœur quelqu’un d’autre qui ne me plait pas particulièrement mais qui en a grand besoin ? » Si vous pensez répondre : « oui », c’est bon signe. Tout cet accueil des autres, nous fait rejoindre l’accueil du Christ lui-même dans nos vies.
« Qui vous accueille, m’accueille. Celui ou celle qui accueille un autre, c’est moi, le Christ, qu’il accueille ».
4 -. Que dire de celui qui, à l’église, dit au Seigneur : « Seigneur, entrez, venez dans ma vie » et qui, quelques minutes plus tard, va fermer sa porte à celui qui a besoin de lui ?
. Que dire de celui qui, à la communion, tout à l’heure va dire : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison » et qui, dans la même journée, va mettre à la porte de sa maison une personne qui lui demande un service. « Celui qui dit « J’aime Dieu », nous rappelle St-Jean, et qui n’aime pas son frère qui est à côté de lui, n’est qu’un menteur ».
Accueillir l’autre, l’idée de l’autre, la race de l’autre, l’âge de l’autre, la foi de l’autre, c’est accueillir Dieu dans sa totalité, dans sa diversité et aussi dans son unité : celle de l’amour.
. Non seulement Dieu a accueilli l’homme en détresse mais il a été au-devant de lui, s’est fait homme lui-même, s’est identifié à lui pour pouvoir mieux l’accueillir. Nous chantons aux sépultures « Sur le seuil de sa maison, notre Père t’attend et les bras de Dieu s’ouvriront pout toi ».
Sur le seuil de notre maison à nous, attendons-nous les autres ? Nos bras vont-ils s’ouvrir pour eux ? AMEN
Père Louis DATTIN
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Autre commentaire de ce jour.
"Qui vous accueille m’accueille"
Le récit de la Transfiguration de Jésus nous est présenté chaque année au deuxième dimanche du Carême.
«Il fut transfiguré devant eux» : c’est pour le bénéfice des trois disciples Pierre, Jacques et Jean que le Christ a été transfiguré, les trois mêmes qui assisteront à sa grande détresse au jardin de Gethsémani.
Sur la route du Carême et, plus largement, sur le chemin de la vie, nous aussi avons besoin d’expériences de transfiguration pour faire face aux difficultés et aux épreuves, pour suivre le Christ dans les moments de joie et de peines, et être en mesure à notre tour de transfigurer le monde autour de nous.
Cet événement de la vie de Jésus correspond à «la fête des Tentes ou des Tabernacles», que les Juifs célébraient une fois les récoltes rentrées et qui commémorait la libération de l’esclavage d’Égypte. Durant cette fête de pèlerinage, on construisait des cabanes avec des branches et on vivait sous ces huttes pendant sept jours. Cette semaine de célébration constituait une pause festive importante dans le quotidien souvent triste et monotone.
Pierre, qui veut ériger trois tentes, confond la «pause» avec le travail qu’il reste à faire. Il voudrait prolonger l’expérience à l’infini au lieu de se remettre en marche derrière le Christ. Sa réaction spontanée de vouloir profiter plus longtemps de la tranquillité de la montagne est en fait une tentation d’éviter la responsabilité de sa foi, de s’installer dans la médiocrité. C’est le contraire de la décision d’Abraham qui, à 75 ans, à l’appel de Dieu, «quitte son pays, la parenté et la maison de son père, pour le pays que le Seigneur lui indiquera» (1re lecture).
Chacune de nos eucharisties dominicales peut être une halte rafraîchissante avec Jésus sur la montagne. Mais une fois l’eucharistie terminée, il faut retourner à nos tâches quotidiennes. Le Christ nous donne le courage nécessaire en disant: «Relevez-vous et n’ayez pas peur». Ayez confiance en moi. «Je serai avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde». Le Seigneur nous invite à descendre de la montagne pour faire ce qu’il nous indiquera.
Nous vivons aujourd’hui dans une période où les gens recherchent l’excellence et la perfection dans tout ce qui est matériel. Avoir un corps parfait, construire la plus belle maison, faire le voyage le plus exotique, etc. Dans la publicité qui nous entoure, on nous promet le bonheur grâce à un physique jeune et sans défaut, à une voiture puissante, à un gadget électronique performant, à une croisière de luxe…
Le Christ nous propose l’excellence dans la poursuite de notre vie chrétienne. Pour atteindre cette perfection, comme pour tout ce qui est important dans la vie, nous avons besoin de travail assidu, de discipline, de volonté. Les étudiants, les artistes, les champions sportifs savent cela. Il en est ainsi pour nous qui voulons être transformés, qui désirons devenir meilleurs. Nous devons descendre de la montagne, retourner à nos obligations quotidiennes et travailler sans relâche pour répondre aux besoins des gens autour de nous.
Abraham avait 75 ans ! À cet âge, les gens pensent qu’ils ont déjà tout vu, qu’ils ont vécu toutes les expériences possibles, et ils ne s’attendent plus à rien de nouveau. Abraham reste encore aujourd’hui un modèle pour chacun et chacune d’entre nous, jeunes et vieux. Il partit vers une terre nouvelle qu’il ne connaissait pas, vers une façon différente de vivre sa vie, vers une direction inconnue… Il partit plein d’espérance et de confiance en ce Dieu qui lui indiquerait le chemin.
Il n’y a pas d’âge pour nous améliorer, pour faire mieux, pour découvrir «le pays que Dieu nous indiquera». Trop de gens se contentent de leur médiocrité, en répétant à chaque occasion : «Je suis comme ça et je suis trop vieux pour changer». Dans l’Apocalypse, l’ange de l’Église de Laodicée écrivait : «Je connais ta conduite : tu es ni chaud ni froid… puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche» (Apo 3, 14-16). Avec Dieu, il n’est jamais trop tard pour accepter son invitation à nous convertir, pour changer nos habitudes, pour devenir meilleur. C’est l’histoire des ouvriers de la dernière heure, de Zachée, du bon larron, de Marie-Madeleine, du vieux Nicodème.
La brève vision que Pierre, Jacques et Jean ont eut sur la montagne a laissé un souvenir permanent dans leur vie. Et ils la raconteront en de nombreuses occasions après la résurrection : « Nous avons vu de nos yeux la splendeur de sa gloire. Nous étions là quand il reçut honneur et gloire de la part du Père, quand vint cette voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour. Cette voix, nous l’avons entendue qui venait du Ciel, quand nous étions avec lui sur la montagne ». (2 Pierre 1, 16-18)
L’élément fondamental de ce texte d’aujourd’hui est la voix du Père qui dit: « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour. Écoutez-le ». La vie chrétienne consiste à écouter la Parole de Dieu, à la laisser résonner dans notre coeur pour qu’elle nous transforme. Nous les chrétiens sommes des personnes d’écoute. Nous sommes attentifs à la voix du Christ, nous prenons au sérieux son message, nous nous laissons interpeler par ses paroles.
Chaque dimanche, à l’eucharistie, nous rejoignons la communauté chrétienne pour entendre cette voix du Père qui nous dit de nouveau :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le »[/b][/center]
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Dieu forme ses fils pour la vie éternelle à travers les douleurs, les blessures et les faveurs » (Saint Grégoire le Grand)
« De nos jours, on nous demande de mille façons d’accepter des arrangements avec la foi, de diluer les exigences radicales de l’Evangile et de nous adapter à l’esprit de notre temps. Cependant, les martyrs nous invitent à mettre le Christ au-dessus de tout » (François)
« (…) Il faut se convaincre que la vocation première du chrétien est de suivre Jésus (cf. Mt16, 25) (…) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2.232)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
La foi est difficile ; elle l’a toujours été.
Elle l’était lors des apparitions du Ressuscité ; elle l’était même du vivant de Jésus sur terre, et même pour ceux qui étaient témoins de ses miracles et de ses guérisons. Tous ces hommes et ces femmes qui ont vu un paralysé emporter son brancard, des estropiés marcher droit et des aveugles de naissance ouvrir les yeux sur un monde qu’ils ne connaissaient qu’avec les mains, tous sont rentrés chez eux en disant : "nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires !" ; puis ils ont repris leur travail aux champs, à l’atelier, à la maison. Il leur fallait passer sans transition des merveilles de Dieu à l’ordinaire de leur vie ; et même si le souvenir de Jésus les poursuivait, le quotidien était là nécessaire, accaparant.
Nous côtoyons, nous aussi, les merveilles de Dieu, spécialement lorsque nous recevons le Corps du Christ Ressuscité ou son pardon, ou la lumière de sa parole. Puis les choses à faire, les choses à dire, les choses à prévoir reprennent leur urgence ; des choses bien réelles, joyeuses, banales ou tristes, mais sur lesquelles, si peu que ce soit, nous avons prise.
C’est alors que Dieu, parfois, nous paraît lointain, insaisissable, même si pour rien au monde nous ne voudrions le perdre. C’est alors aussi que la voix de Jésus en nous s’estompe, même si un moment elle nous a touchés.
Les fêtes liturgiques se succèdent, les années passent, et une certaine pesanteur nous guette au niveau qui est pour nous le plus intime et le plus précieux, celui de notre relation à Dieu et à son Christ, une relation que nous voudrions confiante, intense, filiale, et que nous vivons, à certaines heures de notre vie, sous le signe de l’échec.
Il est bien vrai que nous portons une part de responsabilité lorsque Dieu, chez nous, devient l’étranger. Mais il se peut aussi que nous soyons victimes d’une sorte d’illusion tenace concernant Dieu, le monde de Dieu, et l’espace de notre foi.
Nous sommes toujours tentés de chercher Dieu ailleurs, très loin, dans l’impossible, alors que Dieu nous attend déjà, dans un monde bien à nous, juste à l’endroit où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Certes, quand le moment de la gloire sera venu, Dieu nous prendra dans son monde à Lui ; mais pour l’heure, Il aime réaliser ses merveilles dans l’ordinaire de nos vies, et à ses yeux il n’y a pas de divorce entre le quotidien et l’éternel, pas de cloison entre l’amour qu’on lui dit et l’amour qu’on lui prouve, pas de retombée entre le moment de l’Eucharistie et la journée de service accomplie pour le Christ et avec lui.
N’épuisons pas nos forces à vouloir toucher les choses de Dieu, comme Thomas les plaies de Jésus, qui étaient déjà des plaies de gloire. N’attendons pas, pour dire oui à Dieu, d’être de plain‑pied avec les choses de la foi, car Dieu seul, s’il le veut, peut nous les rendre visibles. Nous n’avons pas de mains pour saisir Dieu, pas de cœur pour l’enfermer, pas d’intelligence pour épuiser son mystère, et les yeux que nous avons ne sont pas capables de supporter sa gloire. Mais cela, Dieu le sait, et Jésus a transformé notre impuissance en béatitude : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu »
Si nous n’avons pas vu le visage du Christ sur terre, si nous n’avons même pas vu les linges dans le tombeau vide, nous pouvons entendre la voix du Seigneur, que sa communauté vivante nous transmet depuis la Pentecôte. Notre foi tout entière, depuis notre baptême, repose sur cette écoute. Depuis que notre Berger est entré dans la gloire, une sorte d’instinct venu de l’Esprit Paraclet nous fait reconnaître sa voix, là où nous sommes, là où il nous veut.
Ce qu’il attend de nous, là où nous servons, là où nous peinons, là où nous cheminons sans voir, c’est la réponse si vraie, si simple, si heureuse, de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Thomas n’était pas avec les autres disciples quand Jésus était venu. Eux lui disaient : Nous avons vu le Seigneur ! Mais Thomas déclare qu’à moins de le toucher il ne croira pas. Huit jours plus tard, alors que les portes sont verrouillées, tout à coup Jésus est au milieu d’eux et leur dit : La paix soit avec vous. Puis il dit à Thomas de regarder et de toucher et enfin de croire. Thomas dit alors : Mon Seigneur et mon Dieu. Jésus lui dit : Tu crois parce que tu as vu. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
Le récit commence par une apparition de Jésus. Les portes verrouillées indiquent qu’après sa résurrection Jésus possède une forme de vie complètement nouvelle. Sa présence n’est plus limitée par des portes ou des murs. Il est déjà là et il n’a qu’à vouloir que cette présence devienne visible pour apparaître aux disciples. Les cicatrices de la crucifixion montrent que c’est bien celui qui a vécu avec eux qui a maintenant cette nouvelle vie.
Lorsque Jésus avait décidé de monter dans le territoire de Jérusalem parce que Lazare était mort les disciples avaient été effrayés par le risque qu’il prenait. C’est Thomas qui avait alors exprimé la décision du groupe de disciples en disant:
Allons, nous aussi, pour mourir avec lui. (Jean, 11,16)
Dans le premier discours d’adieux, en parlant d’aller au Père Jésus avait dit :
Du lieu où je vais vous connaissez le chemin. (Jean 14,5)
Thomas s’était montré réticent. Il ne voyait pas :
Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin ?
Et Jésus lui avait répondu : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. (Jean 14,6)
Finalement, lui qui invitait les disciples à suivre Jésus pour mourir avec lui il n’est pas capable de croire ces mêmes disciples qui disent l’avoir vu, ressuscité. Il faudra qu’il voie lui-même et il met des conditions. Sa foi aura du chemin à faire et elle le fera pour aboutir à une nouvelle relation avec Jésus, comme Seigneur et comme Dieu. Il n’y aura pas de titres plus élevés à donner à Jésus que ceux de la profession de foi de ce Thomas.
On a l’impression quand on arrive à la dernière phrase de Jésus que tout le récit était une préparation pour cette phrase. Brusquement Jésus parle aux lecteurs de l’évangile ! Si Thomas a eu de la difficulté alors que lui pouvait voire faut-il se surprendre qu’il y ait des moments difficiles pour la foi de ceux qui n’ont pas vu. Si Thomas ne connaissait pas le chemin faut-il se surprendre que parfois le chemin ne soit pas évident ? C’est en quelqu’un qu’il faut croire, quelqu’un avec son mystère; quelqu’un qui a dit : Mes voies ne sont pas vos voies, et qui pourtant nous a dit de prier en disant : Que ta volonté soit faite.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Nous fêtons aujourd’hui l’apôtre Saint Thomas. Un des passages les plus éloquents à son sujet dans les Évangiles est bien celui que la liturgie nous donne à méditer en ce jour.
La figure de Thomas est communément présentée comme celle de quelqu’un qui doute. Il est important de relever ici que la réaction de Thomas vient à la suite du témoignage suivant des autres apôtres : « Nous avons vu Le Seigneur. »
Or, nous connaissons bien la valeur du verbe « voir » chez Saint Jean. Il ne désigne pas une vision sensible, mais la perception nouvelle qui s'ouvre au regard du croyant grâce à l’action de L'Esprit.
Ce que suggérait d’ailleurs le récit johannique par le geste du Seigneur qui soufflait sur les apôtres au moment où il leur apparaissait en disant : « Recevez L'Esprit Saint ».
C’est donc le témoignage d’une adhésion de Foi au Ressuscité que les apôtres donnent à Thomas. Et c’est son désir de la partager que ce dernier exprime par ces mots : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n'y croirai pas ».
On entend dans ces paroles de Thomas comme un cri, celui de communier à son Seigneur, de participer au mystère de Celui qui a été crucifié et qui est mort pour lui.
Du milieu de sa culpabilité d’avoir contribué par son péché à clouer Jésus sur la Croix, Thomas appelle son Seigneur à l’aide.
Jésus va consentir à répondre à la demande de son serviteur : « Avance ton doigt dans mon côté, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté. »
Jésus invite Thomas à passer du croire qu’il est ressuscité au croire en sa personne de Ressuscité.
Il l’appelle à sortir de ce cette culpabilité mortifère qui lui interdit de croire que sa Miséricorde a triomphé de son péché.
C’est l’incrédulité qui porte sur ce fait là que Jésus enjoint à Thomas de dépasser : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ».
Croire en Jésus Ressuscité, c’est bien cela : croire que sa Miséricorde a triomphé de tout péché et de toute mort et adhérer, communier, à son être divin qui n’est que Miséricorde. Ce n’est plus la condamnation ou l’accusation mais la Miséricorde, qui est le mode sous lequel l’Amour divin se dit à l’homme, que Thomas lit désormais dans les plaies de Jésus.
Le cri de l’action de grâce peut alors jaillir du fond de son cœur : « Mon Seigneur et Mon Dieu », véritable confession de Foi en la toute puissance de la Miséricorde Divine.
Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi, devant notre péché, de nous enfermer dans la culpabilité d’avoir contribué à crucifier le Seigneur ?
Les plaies ouvertes de Jésus sont alors pour nous plus synonymes de condamnation que de Miséricorde.
La figure de Thomas et l’attitude de Jésus à son égard peuvent ici nous être d’un grand secours. Nous aussi avons besoin de « voir » que les plaies de Jésus, que l’eau et le sang jaillis de son côté, nous parlent de vie et non pas de mort.
« Seigneur, comme ton apôtre Thomas, nous voulons contempler ton Côté ouvert pour nous et t’écouter nous dire : ‘Regarde ce Côté, les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes.
Si tu t’avances pour boire à cette source divine, je te réconcilierai avec Moi et tu communieras à mon Amour.
N’aie pas peur de t’approcher de Moi et ce, même si tes péchés sont comme l'écarlate. Ton péché serait-il assez puissant pour mettre en échec ma Miséricorde ? ’. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 03 Juillet 2023
L’Église Célèbre la Fête de Saint Thomas,
un des 12 Apôtres du Christ (1er s.).
Saints Rois mages (Ier siècle)
Saint Léon II, Pape (80e) de 681 à
683 (+ 683)
Bienheureuse Marie-Anne Mogas Fontcuberta
Fondatrice des franciscaines missionnaires de
la Mère du divin Pasteur (+ 1886)
Vénérable Antoinette Meo (Nennolina), Enfant
romaine (+ 1937)
Vénérable Maria Isabel Picão Caldeira, Veuve et
religieuse portugaise - fondatrice des
Conceptionistes (+ 1962)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
L’Église Célèbre la Fête de Saint Thomas,
un des 12 Apôtres du Christ (1er s.).
Saints Rois mages (Ier siècle)
Saint Léon II, Pape (80e) de 681 à
683 (+ 683)
Bienheureuse Marie-Anne Mogas Fontcuberta
Fondatrice des franciscaines missionnaires de
la Mère du divin Pasteur (+ 1886)
Vénérable Antoinette Meo (Nennolina), Enfant
romaine (+ 1937)
Vénérable Maria Isabel Picão Caldeira, Veuve et
religieuse portugaise - fondatrice des
Conceptionistes (+ 1962)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 2,19-22… Psaume 117(116),1.2… Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20,24-29.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Intégrés dans la construction qui a pour
fondations les Apôtres » (Ep 2, 19-22)
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous n'êtes plus des étrangers ni des gens de passage,
vous êtes concitoyens des saints,
vous êtes membres de la famille de Dieu,
car vous avez été intégrés dans la construction
qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ;
et la pierre angulaire, c'est le Christ Jésus lui-même.
En lui, toute la construction s'élève harmonieusement
pour devenir un temple saint dans le Seigneur.
En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments d'une même construction
pour devenir une demeure de Dieu par l'Esprit Saint .
- Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 116, 1, 2)
R/ Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile.
ou : Alléluia. (cf. Mc 16, 15)
Louez le Seigneur, tous les peuples ;
fêtez-le, tous les pays !
Son amour envers nous s'est montré le plus fort ;
éternelle est la fidélité du Seigneur !
ÉVANGILE :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 24-29)
Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois, dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Mt 8, 17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
L'un des Douze, Thomas
(dont le nom signifie : Jumeau),
n'était pas avec eux
quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d'eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d'être incrédule,
sois croyant. »
Thomas lui dit alors :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m'as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
THOMAS
La foi est difficile ; elle l’a toujours été.
Elle l’était lors des apparitions du Ressuscité ; elle l’était même du vivant de Jésus sur terre, et même pour ceux qui étaient témoins de ses miracles et de ses guérisons. Tous ces hommes et ces femmes qui ont vu un paralysé emporter son brancard, des estropiés marcher droit et des aveugles de naissance ouvrir les yeux sur un monde qu’ils ne connaissaient qu’avec les mains, tous sont rentrés chez eux en disant : "nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires !" ; puis ils ont repris leur travail aux champs, à l’atelier, à la maison. Il leur fallait passer sans transition des merveilles de Dieu à l’ordinaire de leur vie ; et même si le souvenir de Jésus les poursuivait, le quotidien était là nécessaire, accaparant.
Nous côtoyons, nous aussi, les merveilles de Dieu, spécialement lorsque nous recevons le Corps du Christ Ressuscité ou son pardon, ou la lumière de sa parole. Puis les choses à faire, les choses à dire, les choses à prévoir reprennent leur urgence ; des choses bien réelles, joyeuses, banales ou tristes, mais sur lesquelles, si peu que ce soit, nous avons prise.
C’est alors que Dieu, parfois, nous paraît lointain, insaisissable, même si pour rien au monde nous ne voudrions le perdre. C’est alors aussi que la voix de Jésus en nous s’estompe, même si un moment elle nous a touchés.
Les fêtes liturgiques se succèdent, les années passent, et une certaine pesanteur nous guette au niveau qui est pour nous le plus intime et le plus précieux, celui de notre relation à Dieu et à son Christ, une relation que nous voudrions confiante, intense, filiale, et que nous vivons, à certaines heures de notre vie, sous le signe de l’échec.
Il est bien vrai que nous portons une part de responsabilité lorsque Dieu, chez nous, devient l’étranger. Mais il se peut aussi que nous soyons victimes d’une sorte d’illusion tenace concernant Dieu, le monde de Dieu, et l’espace de notre foi.
Nous sommes toujours tentés de chercher Dieu ailleurs, très loin, dans l’impossible, alors que Dieu nous attend déjà, dans un monde bien à nous, juste à l’endroit où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Certes, quand le moment de la gloire sera venu, Dieu nous prendra dans son monde à Lui ; mais pour l’heure, Il aime réaliser ses merveilles dans l’ordinaire de nos vies, et à ses yeux il n’y a pas de divorce entre le quotidien et l’éternel, pas de cloison entre l’amour qu’on lui dit et l’amour qu’on lui prouve, pas de retombée entre le moment de l’Eucharistie et la journée de service accomplie pour le Christ et avec lui.
N’épuisons pas nos forces à vouloir toucher les choses de Dieu, comme Thomas les plaies de Jésus, qui étaient déjà des plaies de gloire. N’attendons pas, pour dire oui à Dieu, d’être de plain‑pied avec les choses de la foi, car Dieu seul, s’il le veut, peut nous les rendre visibles. Nous n’avons pas de mains pour saisir Dieu, pas de cœur pour l’enfermer, pas d’intelligence pour épuiser son mystère, et les yeux que nous avons ne sont pas capables de supporter sa gloire. Mais cela, Dieu le sait, et Jésus a transformé notre impuissance en béatitude : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu »
Si nous n’avons pas vu le visage du Christ sur terre, si nous n’avons même pas vu les linges dans le tombeau vide, nous pouvons entendre la voix du Seigneur, que sa communauté vivante nous transmet depuis la Pentecôte. Notre foi tout entière, depuis notre baptême, repose sur cette écoute. Depuis que notre Berger est entré dans la gloire, une sorte d’instinct venu de l’Esprit Paraclet nous fait reconnaître sa voix, là où nous sommes, là où il nous veut.
Ce qu’il attend de nous, là où nous servons, là où nous peinons, là où nous cheminons sans voir, c’est la réponse si vraie, si simple, si heureuse, de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
*******
Autre commentaire de ce jour.
« Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 24-29)
Thomas n’était pas avec les autres disciples quand Jésus était venu. Eux lui disaient : Nous avons vu le Seigneur ! Mais Thomas déclare qu’à moins de le toucher il ne croira pas. Huit jours plus tard, alors que les portes sont verrouillées, tout à coup Jésus est au milieu d’eux et leur dit : La paix soit avec vous. Puis il dit à Thomas de regarder et de toucher et enfin de croire. Thomas dit alors : Mon Seigneur et mon Dieu. Jésus lui dit : Tu crois parce que tu as vu. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
Le récit commence par une apparition de Jésus. Les portes verrouillées indiquent qu’après sa résurrection Jésus possède une forme de vie complètement nouvelle. Sa présence n’est plus limitée par des portes ou des murs. Il est déjà là et il n’a qu’à vouloir que cette présence devienne visible pour apparaître aux disciples. Les cicatrices de la crucifixion montrent que c’est bien celui qui a vécu avec eux qui a maintenant cette nouvelle vie.
Lorsque Jésus avait décidé de monter dans le territoire de Jérusalem parce que Lazare était mort les disciples avaient été effrayés par le risque qu’il prenait. C’est Thomas qui avait alors exprimé la décision du groupe de disciples en disant:
Allons, nous aussi, pour mourir avec lui. (Jean, 11,16)
Dans le premier discours d’adieux, en parlant d’aller au Père Jésus avait dit :
Du lieu où je vais vous connaissez le chemin. (Jean 14,5)
Thomas s’était montré réticent. Il ne voyait pas :
Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin ?
Et Jésus lui avait répondu : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. (Jean 14,6)
Finalement, lui qui invitait les disciples à suivre Jésus pour mourir avec lui il n’est pas capable de croire ces mêmes disciples qui disent l’avoir vu, ressuscité. Il faudra qu’il voie lui-même et il met des conditions. Sa foi aura du chemin à faire et elle le fera pour aboutir à une nouvelle relation avec Jésus, comme Seigneur et comme Dieu. Il n’y aura pas de titres plus élevés à donner à Jésus que ceux de la profession de foi de ce Thomas.
On a l’impression quand on arrive à la dernière phrase de Jésus que tout le récit était une préparation pour cette phrase. Brusquement Jésus parle aux lecteurs de l’évangile ! Si Thomas a eu de la difficulté alors que lui pouvait voire faut-il se surprendre qu’il y ait des moments difficiles pour la foi de ceux qui n’ont pas vu. Si Thomas ne connaissait pas le chemin faut-il se surprendre que parfois le chemin ne soit pas évident ? C’est en quelqu’un qu’il faut croire, quelqu’un avec son mystère; quelqu’un qui a dit : Mes voies ne sont pas vos voies, et qui pourtant nous a dit de prier en disant : Que ta volonté soit faite.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la
dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Nous fêtons aujourd’hui l’apôtre Saint Thomas. Un des passages les plus éloquents à son sujet dans les Évangiles est bien celui que la liturgie nous donne à méditer en ce jour.
La figure de Thomas est communément présentée comme celle de quelqu’un qui doute. Il est important de relever ici que la réaction de Thomas vient à la suite du témoignage suivant des autres apôtres : « Nous avons vu Le Seigneur. »
Or, nous connaissons bien la valeur du verbe « voir » chez Saint Jean. Il ne désigne pas une vision sensible, mais la perception nouvelle qui s'ouvre au regard du croyant grâce à l’action de L'Esprit.
Ce que suggérait d’ailleurs le récit johannique par le geste du Seigneur qui soufflait sur les apôtres au moment où il leur apparaissait en disant : « Recevez L'Esprit Saint ».
C’est donc le témoignage d’une adhésion de Foi au Ressuscité que les apôtres donnent à Thomas. Et c’est son désir de la partager que ce dernier exprime par ces mots : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n'y croirai pas ».
On entend dans ces paroles de Thomas comme un cri, celui de communier à son Seigneur, de participer au mystère de Celui qui a été crucifié et qui est mort pour lui.
Du milieu de sa culpabilité d’avoir contribué par son péché à clouer Jésus sur la Croix, Thomas appelle son Seigneur à l’aide.
Jésus va consentir à répondre à la demande de son serviteur : « Avance ton doigt dans mon côté, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté. »
Jésus invite Thomas à passer du croire qu’il est ressuscité au croire en sa personne de Ressuscité.
Il l’appelle à sortir de ce cette culpabilité mortifère qui lui interdit de croire que sa Miséricorde a triomphé de son péché.
C’est l’incrédulité qui porte sur ce fait là que Jésus enjoint à Thomas de dépasser : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ».
Croire en Jésus Ressuscité, c’est bien cela : croire que sa Miséricorde a triomphé de tout péché et de toute mort et adhérer, communier, à son être divin qui n’est que Miséricorde. Ce n’est plus la condamnation ou l’accusation mais la Miséricorde, qui est le mode sous lequel l’Amour divin se dit à l’homme, que Thomas lit désormais dans les plaies de Jésus.
Le cri de l’action de grâce peut alors jaillir du fond de son cœur : « Mon Seigneur et Mon Dieu », véritable confession de Foi en la toute puissance de la Miséricorde Divine.
Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi, devant notre péché, de nous enfermer dans la culpabilité d’avoir contribué à crucifier le Seigneur ?
Les plaies ouvertes de Jésus sont alors pour nous plus synonymes de condamnation que de Miséricorde.
La figure de Thomas et l’attitude de Jésus à son égard peuvent ici nous être d’un grand secours. Nous aussi avons besoin de « voir » que les plaies de Jésus, que l’eau et le sang jaillis de son côté, nous parlent de vie et non pas de mort.
« Seigneur, comme ton apôtre Thomas, nous voulons contempler ton Côté ouvert pour nous et t’écouter nous dire : ‘Regarde ce Côté, les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes.
Si tu t’avances pour boire à cette source divine, je te réconcilierai avec Moi et tu communieras à mon Amour.
N’aie pas peur de t’approcher de Moi et ce, même si tes péchés sont comme l'écarlate. Ton péché serait-il assez puissant pour mettre en échec ma Miséricorde ? ’. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Thomas voyait et touchait l'homme, mais il confessait sa foi en Dieu, qu'il ne voyait ni ne touchait. Mais ce qu'il voyait et touchait le poussait à croire en ce que, jusqu'alors, il avait douté » (Saint Augustin)
« Le cas de l'Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons : la première, parce qu'il nous réconforte dans nos incertitudes ; la deuxième, parce qu'il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude ; et, enfin, parce que les paroles qu'il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d'adhésion à sa personne » (Benoît XVI)
« L’hypothèse selon laquelle la résurrection aurait été un " produit " de la foi (ou de la crédulité) des apôtres est sans consistance. Bien au contraire, leur foi dans la Résurrection est née – sous l’action de la grâce divine – de l’expérience directe de la réalité de Jésus ressuscité » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 644)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
C’est dans la tempête qu’on reconnaît les marins ; c’est dans l’épreuve que se fortifie la foi des baptisés.
Où que se lève l’ouragan, dans l’Église, dans notre famille ou notre communauté ou dans notre propre vie, une même question nous est posée par le Christ : « Crois-tu que je suis capable de commander aux vents et à la mer ? »
Des tempêtes, certes l’Église en essuie de rudes, depuis quelques années : depuis quelques siècles, depuis toujours, et pourtant elle nous défend de céder à la peur.
L’Église de Jésus n’a pas le temps d’avoir peur, car la charité du Christ la presse, et le seul danger pour elle serait de n’être plus le sel de la terre, la lumière du monde, la ville de la montagne qui reçoit la première la lumière du soleil levant et vers qui tous les voyageurs « hâtent leur marche ».
L’Église ne connaît pas la peur, parce que la peur ne construit rien, et qu’à force de dénoncer les périls on en viendrait à ne plus rien oser pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Or l’Église, qui doit construire ici-bas, avec des millions de pierres vivantes, le seul temple spirituel digne de Dieu, ne se laissera jamais dépouiller de son assurance et de sa hardiesse (la παρρησία de St Paul), parce que la puissance du Père est à l’œuvre en elle : « Non, il ne dort ni ne sommeille, le Gardien d’Israël », parce que le Fils de Dieu son Époux lui a promis qu’Il serait avec elle tous les jours jusqu’à la fin des temps et que jamais les forces du mal ne la feraient chavirer dans sa foi et son espérance, parce que l’Esprit Saint l’habite, qui renouvelle chaque jour sa jeunesse : et la mène avec force et douceur, jusqu’à la vérité tout entière, selon la promesse de Jésus.
Des tempêtes s’élèvent aussi parfois dans cette Église en petit qu’est notre foyer, notre paroisse ou notre communauté.
Tempêtes silencieuses, contrecoup des conflits d’idées qui agitent le monde, malaise collectif, lorsqu’on sent trembler le sol de la saine tradition, désaccords sur les options à prendre, ou rupture du contrat fraternel ; réactions passionnelles des personnes et des groupes qui sentent leur sécurité menacée, leurs habitudes contestées, leurs certitudes mises en question.
Comment nous étonner de cela, alors qu’un monde neuf naît tous les jours sous nos yeux, alors que la tension entre le passé et l’avenir travaille douloureusement l’Église de Jésus, la forçant à créer pour rester fidèle au Créateur ?
Notre premier réflexe nous fait crier : « Seigneur, au secours, nous périssons ! », comme si nous risquions quelque chose quand le Christ est là, comme si sa vérité n’était pas assez éclatante pour tout illuminer !
Mais Jésus ne veut pas de peur dans sa barque : il nous demande au contraire de continuer à manœuvrer bien ensemble, et d’affronter les vagues bien en face, l’une après l’autre ; car l’amour parfait bannit la peur, et le monde que l’Esprit Saint est en train de renouveler exige, des apôtres et de tous les témoins de l’Évangile, qu’ils soient forts dans la foi, adultes dans l’espérance, et que, pour cela, ils se réconcilient avec l’insécurité.
Tempêtes, enfin, dans notre vie personnelle, au cours de cette longue traversée qui mène du péché à Dieu, et où nous revivons le mystère pascal de Jésus.
Tempêtes habituelles, auxquelles nous sommes aguerris ; tempêtes inattendues, qui dévoilent brutalement nos limites et notre fragilité, qui viennent détruire sans ménagements nos illusions spirituelles et l’image complaisante que nous nous faisons de notre fidélité.
Nous les connaissons, ces orages, ces coups de chien de la vie quotidienne, qui nous jettent, désemparés, au fond de la barque, ayant perdu tout espoir humain de rejoindre le port.
C’est alors que monte de notre cœur une vraie prière de pauvre : " Des profondeurs de ma misère je crie vers toi, Seigneur... Mon sacrifice à moi, c’est un esprit brisé : d’un cœur broyé, Seigneur, tu n’as pas de mépris ! »
Et la voix du Christ nous parvient, là, dans notre détresse : « Pourquoi as-tu peur, homme de peu de foi ? Je te laisse ma paix, je te donne ma paix ».
Mais n’allons pas confondre cette paix de Jésus avec notre tranquillité car Jésus ne donne pas sa paix comme le monde la donne. La paix selon le monde est souvent une paix de compromis, une paix toute faite, une paix paresseuse. Celle de Jésus est une paix exigeante, une paix à faire et à bâtir, en nous autour de nous. Elle est un engagement dans l’histoire du salut, avec la force de Dieu.
Si nous disons oui à cette paix active, si nous devenons, là où nous sommes, des artisans de paix, alors, avec le Christ nous commanderons aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Après les paroles d’un prophète, le sermon sur la montagne, Matthieu a voulu montrer les actions prophétiques: il a groupé ensemble dix miracles, ce qui réduit l’importance du contexte. Chaque miracle est simplement un parmi dix. On peut quand même remarquer quelques points de Matthieu. Au verset 16, il a mentionné que le soir était venu. Au verset 18, que Jésus, à cause de la foule, avait donné l’ordre (à ses disciples) de s’en aller sur l’autre rive (du lac de Génésareth). Et notre texte dit que pendant la traversée Jésus dort dans la barque. Une tempête se lève, la barque prend l’eau, les disciples sont terrifiés et réveillent Jésus en disant: Seigneur, sauve-nous. Nous sommes perdus! Jésus leur reproche leur peu de foi puis interpelle vivement les vents et la mer: la tempête est finie. Les disciples sont saisis et se demandent: Qui est-il pour que même les vents et la mer lui obéissent?
Matthieu a utilisé comme source le texte de Marc sur la tempête apaisée. Les modifications qu’il a faites sont révélatrices de ce qu’il voit dans cette scène.
Il a d’abord réduit les détails. Il enlève la mention que Jésus est à l’arrière de la barque et dort sur un coussin. Ensuite, sans diminuer la tempête, il ne la décrit pas. Simplement, il y a une tempête, la barque prend l’eau et les disciples sont terrifiés. Pour Marc, la tempête est une force qui attaque: les vagues frappent la barque et débordent à l’intérieur (tout cela dans un verbe construit par Marc!). Les paroles du Christ au vent et à la mer seront violentes: Silence! Tais-toi! (Aussi raide que ferme-toi!). Il s’agit d’une confrontation entre Jésus et une image des forces du mal, comme les autres confrontations dans Marc avec les esprits qui sont causes de possession, avec les maladies et les infirmités qui empêchent les gens d’être libres. Matthieu n’a pas cette violence. Jésus interpelle vivement le vent et la mer et il se fait un grand calme. Les éléments obéissent tout simplement à leur maître comme les étoiles qui brillent joyeusement pour leur créateur, dans le livre de Baruch (3,35).
L’intérêt se porte sur les disciples.
Pour Matthieu, une autre différence de Marc, la remarque de Jésus est faite avant le miracle et non après. Pour Jésus, la tempête n’est pas très importante. Ce qui l’est davantage c’est la faiblesse de la foi des disciples. Dans le texte de Marc, Jésus, après avoir fait taire le vent, dit aux disciples: Pourquoi avez-vous peur ainsi? N’avez-vous pas encore de foi? Ils en ont quand même un peu puisqu’ils sont allés le réveiller dans le danger. Mais c’est un reproche plutôt qu’une prière qu’ils lui ont fait : Maître, tu ne te soucie pas de ce que nous périssons!
Dans Matthieu, c’est une prière que les disciples font :
Seigneur, sauve-nous. Nous sommes perdus.
C’est la prière fondamentale :
Seigneur, c’est-à-dire toi qui est le Maître de toutes choses.
Nous avons besoin de salut. Sans toi, nous sommes perdus.
Ce n’est pas à cause de cette prière que Jésus leur dit qu’ils ont peu de foi, mais à cause de la peur.
Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ?
Pourquoi avoir peur puisqu’il est présent avec ses disciples ? Il est là !
C’est le fondement de la foi : la présence du Seigneur. Comme écrit saint Paul :
Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Ni les puissances, ni la mort, ni rien.
Maintenant que Jésus est prêt à aider leur foi, Jésus se met debout dans la barque et
il interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Nous affirmons sans trop de peine que Jésus est toujours avec nous. Affirmation théorique parce que quand vient la tempête, il semble ne plus être avec nous. C'est ce qu'éprouvent les disciples. Jésus dort (8, 23) au moment où justement ce n’est pas le temps de dormir.
Dans le calme revenu, la panique dissipée, une question, une question qui a dû faire souffrir Jésus à poser : mais où est votre foi ? Une question suivie par une autre, celle des disciples, plutôt déprimante à entendre pour Jésus : mais qui donc es [tu] Jésus [toi qui] commande même aux vents et aux flots, et ceux-ci lui obéissent?
La tempête dont il est question est la marque première de toute vie. Elle court tout le long de l'ancien comme du nouveau testament. Humains, nous sommes marqués du sceau de la tempête. Nos vies se débattent souvent autour de questions comme : serai-je capable de prendre telle décision ? De poursuivre mes études jusqu’au bout ? De vivre un amour jusqu’à la fin de mes jours ? De me relever d’une difficulté ?
Ce serait naïf de songer un instant que la bonne nouvelle de Jésus serait de nous éviter les risques de la vie. Il leur dit simplement en marchant vers eux sur la mer agitée : confiance, c'est moi. N'ayez pas peur (cf. Mt 14, 22-23). Le Seigneur est mon berger... si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi (Ps 22). Me viennent à l’esprit les mots d’une prière du P. Talec : Seigneur, tu n’es pas un Dieu qui sauve facilement. Que ton cri parvienne jusqu’à nous : rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur.
Quand tout parait possible, aux heures d’insouciance et de réussite, nous nous imaginons que le toit du monde est à notre portée. Rien ne peut nous arrêter. Mais arrivent des temps douloureux, tumultueux où les possibles se restreignent. L’horizon est voilé, le ciel est noir et bas. Nous nous sentons bien seul dans la nuit. Tout semble s'écrouler. Nous commençons à douter de nos décisions. De nos choix. Plus grand-chose alors ne paraît possible, tant il est difficile de simplement tenir dans la tempête.
Dans les tempêtes intérieures, nous sommes paralysés de peur. Mais autour de nous, les maîtres du mirage sont légions. Nombreux sont ceux qui nous vendent un impossible à portée de main. Les uns nous disent « ça ira mieux demain », d'autres, donne-toi du temps, prends courage. Ces paroles ne nous sont souvent d'aucune aide.
Mais l'Évangile, l'Écriture dans son ensemble, nous apprend un autre possible : Regardez Jésus avec foi. Comprendre que Jésus fait l'impossible quand nous faisons notre possible pour bien vivre dans nos barques agitées.
Regardez Jésus non pas pour qu'il fasse pour nous un miracle, mais parce qu'il est le maître des choses impossibles. Il interpella les vents et la mer et il se fit un grand calme (Mt 8, 26). Faire des choses impossibles, Jésus l'a fait en prenant chair humaine. Il l'a fait en acceptant d'être bafoué sur la Croix. Il l'a fait quand il est remonté lumineux au matin de Pâques. Oui, tout ce qu'il fait est admirable (cf. Mc 7, 31-37).
Le secret que Jésus nous dévoile et qui peut illuminer notre existence, secouer nos peurs quand surviennent des tempêtes dans nos vies, c’est que faisant notre possible, nous sommes assurés que Dieu, lui, peut accomplir l’impossible en nous. Non par une mutation magique, mais en habitant le plus sombre de nos vies. Jésus peut alors, avec nous, briser la fatalité de nos vies, rouvrir l’espérance, redonner la force et le goût de vivre.
Heureux les croyants qui, depuis Abraham (première lecture) ne regardent pas en arrière. Heureux les chrétiens qui depuis plus de vingt siècles, n’ont pas vu Jésus et qui, pourtant, fondent leur vie sur cette Parole. Mon espérance, c'est le Seigneur. Je m'appuie sur sa parole. AMEN.
Père Gérald Chaput
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 04 Juillet 2023
Mardi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Aggée et Osée, Prophètes
(VIe siècle av. J.-C.)
Sainte Berthe, Veuve, Abbesse de Blangy
Fondatrice de Monastère (644-725).
Sainte Élisabeth (Isabelle d’Aragon), Reine
du Portugal (1271-1336).
Saint Andreï Roublev, Moine et iconographe
(env.1360-1427).
Saint Antoine Daniel, Prêtre s.j. et Martyr
au Canada (1601-† 1648).
Bienheureux Pier Giorgio Frassati, militant
dans l’A.C. (1901-1925).
Bienheureuse Maria Crocifissa Curcio,
Fondatrice de la Congrégation : « Carmélites
Missionnaires de Sainte Thérèse de
l'Enfant-Jésus » (1877-1957).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
Mardi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Aggée et Osée, Prophètes
(VIe siècle av. J.-C.)
Sainte Berthe, Veuve, Abbesse de Blangy
Fondatrice de Monastère (644-725).
Sainte Élisabeth (Isabelle d’Aragon), Reine
du Portugal (1271-1336).
Saint Andreï Roublev, Moine et iconographe
(env.1360-1427).
Saint Antoine Daniel, Prêtre s.j. et Martyr
au Canada (1601-† 1648).
Bienheureux Pier Giorgio Frassati, militant
dans l’A.C. (1901-1925).
Bienheureuse Maria Crocifissa Curcio,
Fondatrice de la Congrégation : « Carmélites
Missionnaires de Sainte Thérèse de
l'Enfant-Jésus » (1877-1957).
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 19, 15-29… Psaume 26(25), 2-3.9-10.11-12… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8, 23-27.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Le Seigneur fit tomber sur Sodome et Gomorrhe
une pluie de soufre et de feu » (Gn 19, 15-29)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
les gens de Sodome avaient voulu s’en prendre
aux deux voyageurs passant la nuit chez Loth.
À l’aurore, les deux anges pressèrent Loth, en disant :
« Debout !
Prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, et va-t’en,
de peur que tu ne périsses
à cause des crimes de cette ville. »
Comme il s’attardait, ces hommes le saisirent par la main,
ainsi que sa femme et ses deux filles,
parce que le Seigneur voulait l’épargner.
Ils le firent sortir et le conduisirent hors de la ville.
Une fois sortis, ils dirent :
« Sauve-toi si tu tiens à la vie !
Ne regarde pas en arrière,
ne t’arrête nulle part dans cette région,
sauve-toi dans la montagne,
si tu ne veux pas périr ! »
Loth leur dit :
« Non, je vous en prie, mes seigneurs !
Votre serviteur a trouvé grâce à vos yeux,
et vous m’avez fait une grande faveur en me laissant la vie.
Mais je n’ai pas le temps de me sauver dans la montagne :
le malheur va me rattraper et je mourrai.
Voici une ville assez proche pour y fuir
– elle est si petite ! –
Permettez que je me sauve là-bas
– elle est si petite ! –
afin de rester en vie ! »
Ils lui répondirent :
« Pour te faire plaisir cette fois encore,
je ne détruirai pas la ville dont tu parles.
Vite, sauve-toi là- bas,
car je ne puis rien faire avant que tu y sois arrivé. »
C’est pour cela qu’on a donné à cette ville le nom de Soar
(ce qui veut dire : Petite).
Le soleil se levait sur le pays
et Loth entrait à Soar,
quand le Seigneur fit tomber du ciel sur Sodome et Gomorrhe
une pluie de soufre et de feu venant du Seigneur.
Dieu détruisit ces villes et toute la région,
avec tous leurs habitants et la végétation.
Or, la femme de Loth avait regardé en arrière,
et elle était devenue une colonne de sel.
Abraham se leva de bon matin
pour se rendre à l’endroit
où il s’était tenu en présence du Seigneur,
et il regarda du côté de Sodome,
de Gomorrhe et de toute la région :
il vit monter de la terre une fumée
semblable à celle d’une fournaise !
Lorsque Dieu a détruit les villes de cette région,
il s’est souvenu d’Abraham ;
et il a fait échapper Loth
au cataclysme qui a détruit les villes où il habitait.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 25 (26), 2-3, 9-10, 11-12)
R/ J’ai devant les yeux ton amour,
Seigneur. (25, 3a)
Éprouve-moi, Seigneur, scrute-moi,
passe au feu mes reins et mon cœur.
J’ai devant les yeux ton amour,
je marche selon ta vérité.
Ne m’inflige pas le sort des pécheurs,
le destin de ceux qui versent le sang :
ils ont dans les mains la corruption ;
leur droite est pleine de profits.
Oui, j’ai marché sans faillir :
libère-moi ! prends pitié de moi !
Sous mes pieds le terrain est sûr ;
dans l’assemblée je bénirai le Seigneur.
ÉVANGILE :
« Jésus, debout, menaça les vents et la mer,
et il se fit un grand calme » (Mt 8, 23-27)
Alléluia. Alléluia.
J’espère le Seigneur,
et j’attends sa parole.
Alléluia. (cf. Ps 129, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
comme Jésus montait dans la barque,
ses disciples le suivirent.
Et voici que la mer devint tellement agitée
que la barque était recouverte par les vagues.
Mais lui dormait.
Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant :
« Seigneur, sauve-nous !
Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit :
« Pourquoi êtes- vous si craintifs,
hommes de peu de foi ? »
Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer,
et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d’étonnement et disaient :
« Quel est donc celui-ci,
pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
La tempête apaisée
C’est dans la tempête qu’on reconnaît les marins ; c’est dans l’épreuve que se fortifie la foi des baptisés.
Où que se lève l’ouragan, dans l’Église, dans notre famille ou notre communauté ou dans notre propre vie, une même question nous est posée par le Christ : « Crois-tu que je suis capable de commander aux vents et à la mer ? »
Des tempêtes, certes l’Église en essuie de rudes, depuis quelques années : depuis quelques siècles, depuis toujours, et pourtant elle nous défend de céder à la peur.
L’Église de Jésus n’a pas le temps d’avoir peur, car la charité du Christ la presse, et le seul danger pour elle serait de n’être plus le sel de la terre, la lumière du monde, la ville de la montagne qui reçoit la première la lumière du soleil levant et vers qui tous les voyageurs « hâtent leur marche ».
L’Église ne connaît pas la peur, parce que la peur ne construit rien, et qu’à force de dénoncer les périls on en viendrait à ne plus rien oser pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Or l’Église, qui doit construire ici-bas, avec des millions de pierres vivantes, le seul temple spirituel digne de Dieu, ne se laissera jamais dépouiller de son assurance et de sa hardiesse (la παρρησία de St Paul), parce que la puissance du Père est à l’œuvre en elle : « Non, il ne dort ni ne sommeille, le Gardien d’Israël », parce que le Fils de Dieu son Époux lui a promis qu’Il serait avec elle tous les jours jusqu’à la fin des temps et que jamais les forces du mal ne la feraient chavirer dans sa foi et son espérance, parce que l’Esprit Saint l’habite, qui renouvelle chaque jour sa jeunesse : et la mène avec force et douceur, jusqu’à la vérité tout entière, selon la promesse de Jésus.
Des tempêtes s’élèvent aussi parfois dans cette Église en petit qu’est notre foyer, notre paroisse ou notre communauté.
Tempêtes silencieuses, contrecoup des conflits d’idées qui agitent le monde, malaise collectif, lorsqu’on sent trembler le sol de la saine tradition, désaccords sur les options à prendre, ou rupture du contrat fraternel ; réactions passionnelles des personnes et des groupes qui sentent leur sécurité menacée, leurs habitudes contestées, leurs certitudes mises en question.
Comment nous étonner de cela, alors qu’un monde neuf naît tous les jours sous nos yeux, alors que la tension entre le passé et l’avenir travaille douloureusement l’Église de Jésus, la forçant à créer pour rester fidèle au Créateur ?
Notre premier réflexe nous fait crier : « Seigneur, au secours, nous périssons ! », comme si nous risquions quelque chose quand le Christ est là, comme si sa vérité n’était pas assez éclatante pour tout illuminer !
Mais Jésus ne veut pas de peur dans sa barque : il nous demande au contraire de continuer à manœuvrer bien ensemble, et d’affronter les vagues bien en face, l’une après l’autre ; car l’amour parfait bannit la peur, et le monde que l’Esprit Saint est en train de renouveler exige, des apôtres et de tous les témoins de l’Évangile, qu’ils soient forts dans la foi, adultes dans l’espérance, et que, pour cela, ils se réconcilient avec l’insécurité.
Tempêtes, enfin, dans notre vie personnelle, au cours de cette longue traversée qui mène du péché à Dieu, et où nous revivons le mystère pascal de Jésus.
Tempêtes habituelles, auxquelles nous sommes aguerris ; tempêtes inattendues, qui dévoilent brutalement nos limites et notre fragilité, qui viennent détruire sans ménagements nos illusions spirituelles et l’image complaisante que nous nous faisons de notre fidélité.
Nous les connaissons, ces orages, ces coups de chien de la vie quotidienne, qui nous jettent, désemparés, au fond de la barque, ayant perdu tout espoir humain de rejoindre le port.
C’est alors que monte de notre cœur une vraie prière de pauvre : " Des profondeurs de ma misère je crie vers toi, Seigneur... Mon sacrifice à moi, c’est un esprit brisé : d’un cœur broyé, Seigneur, tu n’as pas de mépris ! »
Et la voix du Christ nous parvient, là, dans notre détresse : « Pourquoi as-tu peur, homme de peu de foi ? Je te laisse ma paix, je te donne ma paix ».
Mais n’allons pas confondre cette paix de Jésus avec notre tranquillité car Jésus ne donne pas sa paix comme le monde la donne. La paix selon le monde est souvent une paix de compromis, une paix toute faite, une paix paresseuse. Celle de Jésus est une paix exigeante, une paix à faire et à bâtir, en nous autour de nous. Elle est un engagement dans l’histoire du salut, avec la force de Dieu.
Si nous disons oui à cette paix active, si nous devenons, là où nous sommes, des artisans de paix, alors, avec le Christ nous commanderons aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Jésus, debout, menaça les vents et la mer,
et il se fit un grand calme » (Mt 8, 23-27)
et il se fit un grand calme » (Mt 8, 23-27)
Après les paroles d’un prophète, le sermon sur la montagne, Matthieu a voulu montrer les actions prophétiques: il a groupé ensemble dix miracles, ce qui réduit l’importance du contexte. Chaque miracle est simplement un parmi dix. On peut quand même remarquer quelques points de Matthieu. Au verset 16, il a mentionné que le soir était venu. Au verset 18, que Jésus, à cause de la foule, avait donné l’ordre (à ses disciples) de s’en aller sur l’autre rive (du lac de Génésareth). Et notre texte dit que pendant la traversée Jésus dort dans la barque. Une tempête se lève, la barque prend l’eau, les disciples sont terrifiés et réveillent Jésus en disant: Seigneur, sauve-nous. Nous sommes perdus! Jésus leur reproche leur peu de foi puis interpelle vivement les vents et la mer: la tempête est finie. Les disciples sont saisis et se demandent: Qui est-il pour que même les vents et la mer lui obéissent?
Matthieu a utilisé comme source le texte de Marc sur la tempête apaisée. Les modifications qu’il a faites sont révélatrices de ce qu’il voit dans cette scène.
Il a d’abord réduit les détails. Il enlève la mention que Jésus est à l’arrière de la barque et dort sur un coussin. Ensuite, sans diminuer la tempête, il ne la décrit pas. Simplement, il y a une tempête, la barque prend l’eau et les disciples sont terrifiés. Pour Marc, la tempête est une force qui attaque: les vagues frappent la barque et débordent à l’intérieur (tout cela dans un verbe construit par Marc!). Les paroles du Christ au vent et à la mer seront violentes: Silence! Tais-toi! (Aussi raide que ferme-toi!). Il s’agit d’une confrontation entre Jésus et une image des forces du mal, comme les autres confrontations dans Marc avec les esprits qui sont causes de possession, avec les maladies et les infirmités qui empêchent les gens d’être libres. Matthieu n’a pas cette violence. Jésus interpelle vivement le vent et la mer et il se fait un grand calme. Les éléments obéissent tout simplement à leur maître comme les étoiles qui brillent joyeusement pour leur créateur, dans le livre de Baruch (3,35).
L’intérêt se porte sur les disciples.
Pour Matthieu, une autre différence de Marc, la remarque de Jésus est faite avant le miracle et non après. Pour Jésus, la tempête n’est pas très importante. Ce qui l’est davantage c’est la faiblesse de la foi des disciples. Dans le texte de Marc, Jésus, après avoir fait taire le vent, dit aux disciples: Pourquoi avez-vous peur ainsi? N’avez-vous pas encore de foi? Ils en ont quand même un peu puisqu’ils sont allés le réveiller dans le danger. Mais c’est un reproche plutôt qu’une prière qu’ils lui ont fait : Maître, tu ne te soucie pas de ce que nous périssons!
Dans Matthieu, c’est une prière que les disciples font :
Seigneur, sauve-nous. Nous sommes perdus.
C’est la prière fondamentale :
Seigneur, c’est-à-dire toi qui est le Maître de toutes choses.
Nous avons besoin de salut. Sans toi, nous sommes perdus.
Ce n’est pas à cause de cette prière que Jésus leur dit qu’ils ont peu de foi, mais à cause de la peur.
Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ?
Pourquoi avoir peur puisqu’il est présent avec ses disciples ? Il est là !
C’est le fondement de la foi : la présence du Seigneur. Comme écrit saint Paul :
Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Ni les puissances, ni la mort, ni rien.
Maintenant que Jésus est prêt à aider leur foi, Jésus se met debout dans la barque et
il interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
tempête apaisée ou l'inimaginable humain
Nous affirmons sans trop de peine que Jésus est toujours avec nous. Affirmation théorique parce que quand vient la tempête, il semble ne plus être avec nous. C'est ce qu'éprouvent les disciples. Jésus dort (8, 23) au moment où justement ce n’est pas le temps de dormir.
Dans le calme revenu, la panique dissipée, une question, une question qui a dû faire souffrir Jésus à poser : mais où est votre foi ? Une question suivie par une autre, celle des disciples, plutôt déprimante à entendre pour Jésus : mais qui donc es [tu] Jésus [toi qui] commande même aux vents et aux flots, et ceux-ci lui obéissent?
La tempête dont il est question est la marque première de toute vie. Elle court tout le long de l'ancien comme du nouveau testament. Humains, nous sommes marqués du sceau de la tempête. Nos vies se débattent souvent autour de questions comme : serai-je capable de prendre telle décision ? De poursuivre mes études jusqu’au bout ? De vivre un amour jusqu’à la fin de mes jours ? De me relever d’une difficulté ?
Ce serait naïf de songer un instant que la bonne nouvelle de Jésus serait de nous éviter les risques de la vie. Il leur dit simplement en marchant vers eux sur la mer agitée : confiance, c'est moi. N'ayez pas peur (cf. Mt 14, 22-23). Le Seigneur est mon berger... si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi (Ps 22). Me viennent à l’esprit les mots d’une prière du P. Talec : Seigneur, tu n’es pas un Dieu qui sauve facilement. Que ton cri parvienne jusqu’à nous : rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur.
Quand tout parait possible, aux heures d’insouciance et de réussite, nous nous imaginons que le toit du monde est à notre portée. Rien ne peut nous arrêter. Mais arrivent des temps douloureux, tumultueux où les possibles se restreignent. L’horizon est voilé, le ciel est noir et bas. Nous nous sentons bien seul dans la nuit. Tout semble s'écrouler. Nous commençons à douter de nos décisions. De nos choix. Plus grand-chose alors ne paraît possible, tant il est difficile de simplement tenir dans la tempête.
Dans les tempêtes intérieures, nous sommes paralysés de peur. Mais autour de nous, les maîtres du mirage sont légions. Nombreux sont ceux qui nous vendent un impossible à portée de main. Les uns nous disent « ça ira mieux demain », d'autres, donne-toi du temps, prends courage. Ces paroles ne nous sont souvent d'aucune aide.
Mais l'Évangile, l'Écriture dans son ensemble, nous apprend un autre possible : Regardez Jésus avec foi. Comprendre que Jésus fait l'impossible quand nous faisons notre possible pour bien vivre dans nos barques agitées.
Regardez Jésus non pas pour qu'il fasse pour nous un miracle, mais parce qu'il est le maître des choses impossibles. Il interpella les vents et la mer et il se fit un grand calme (Mt 8, 26). Faire des choses impossibles, Jésus l'a fait en prenant chair humaine. Il l'a fait en acceptant d'être bafoué sur la Croix. Il l'a fait quand il est remonté lumineux au matin de Pâques. Oui, tout ce qu'il fait est admirable (cf. Mc 7, 31-37).
Le secret que Jésus nous dévoile et qui peut illuminer notre existence, secouer nos peurs quand surviennent des tempêtes dans nos vies, c’est que faisant notre possible, nous sommes assurés que Dieu, lui, peut accomplir l’impossible en nous. Non par une mutation magique, mais en habitant le plus sombre de nos vies. Jésus peut alors, avec nous, briser la fatalité de nos vies, rouvrir l’espérance, redonner la force et le goût de vivre.
Heureux les croyants qui, depuis Abraham (première lecture) ne regardent pas en arrière. Heureux les chrétiens qui depuis plus de vingt siècles, n’ont pas vu Jésus et qui, pourtant, fondent leur vie sur cette Parole. Mon espérance, c'est le Seigneur. Je m'appuie sur sa parole. AMEN.
Père Gérald Chaput
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Il prit avec Lui ses disciples dans la barque, pour leur montrer ces deux choses-là : ne pas s’effrayer devant les dangers et ne pas tomber dans la vanité des éloges » (Saint Jean Chrysostome)
« Jésus ne veut pas que nous soyons des personnes passives ; Il veut que nous soyons des instruments actifs, responsables, mais à la fois pleins d’espoir. Voici le code pour affronter les tempêtes de la vie » (Benoît XVI)
« La confiance filiale est mise à l’épreuve quand nous avons le sentiment de n’être pas toujours exaucés. L’Evangile nous invite à nous interroger sur la conformité de notre prière au désir de l’Esprit.» (Catéchisme de l’Église Catholique, nº 2756)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Un troupeau de démons dans un troupeau de porcs : tout finit dans le lac. C’est l’histoire de bien des illusions spirituelles.
Le territoire qui borde la rive est du lac de Tibériade, et que l’on appelait « la Décapole » (les dix villes), était, à l’époque de Jésus, une région à la population fortement mélangée. On y trouvait en majorité des païens, donc des mangeurs de porc, qui passaient pour des hommes méfiants et peu fréquentables. L’une des villes s’appelait Gadara.
En montant vers Gadara depuis le lac, on traverse une région montagneuse très escarpée. La pierre est trouée de grottes, refuge traditionnel des voyageurs et des nomades, voire des brigands et des possédés. Ces grottes étaient souvent des sépulcres, désaffectés ou non. Les vagabonds pouvaient occuper la pièce étroite attenante au tombeau proprement dit. C’est là qu’habitaient deux êtres sauvages, inapprochables, qui s’en prennent directement à Jésus.
La question que posent les deux possédés est centrale dans le récit de saint Matthieu : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici, avant le temps, pour nous tourmenter ? » Ici : en plein pays païen ! Avant le kairos : chez saint Matthieu, le kairos est le temps de la moisson définitive et du jugement final.
Comme souvent dans les Evangiles, les possédés sont doués d’une mystérieuse clairvoyance, qui leur fait à la fois craindre et reconnaître l’autorité de Jésus, Fils de Dieu. Ces démoniaques, même si leur miroir est déformant, ont saisi l’essentiel de la mission de Jésus : la victoire de l’Envoyé de Dieu a déjà commencé ; le salut est déjà présent sur la terre des hommes.
Les démons tentent alors de faire la part du feu, de se réserver un domaine, une zone de pouvoir ; et ils marchandent avec Jésus : « D’accord, nous quittons les hommes, mais laisse-nous les animaux, ces animaux impurs ! »
Mais on ne marchande pas avec Dieu qui sauve, et le message pour nous est limpide : au service de Dieu, le partage du cœur est impossible. La suite du récit le montre clairement : le transfert des porcs ne sert de rien, et tout le troupeau se précipite dans le lac. Toute la puissance du mal est d’avance vaincue par le Christ.
Ainsi en va-t-il de tous nos marchandages. Nous ne pouvons pas dire au Christ : « Laisse-moi au moins telle facilité, telle demi-mesure, telle zone d’influence ; laisse-moi le droit à telle ou telle faiblesse ; laisse-moi ma rudesse en communauté, la dureté de mes jugements, mon envie de colporter du négatif, laisse-moi mon ironie envers ton Église ; laisse-moi choisir dans le message qu’elle annonce. Ne me demande pas de lâcher toutes mes attaches ; permets-moi de garder mon confort intellectuel, mon quant-à-moi en communauté, et ma tentation de faire route toute seule ».
Non : il n’y a pas de position de repli ; il n’y a pas, à notre portée, de troupeau disponible ; il n’existe pas de compromis où nous pourrions trouver le bonheur, car l’amour veut tout prendre. Le Sauveur est là, déjà vainqueur ; c’est lui qu’il faut suivre ; c’est lui qui a la vie. Laissons sauter dans le lac une bonne fois tout le troupeau de nos misères.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Inutile de chercher sur la carte où se situe ce « pays des Gadaréniens » : vous ne le trouverez pas. Il fonctionne dans le récit comme le symbole de notre monde soumis au Prince des ténèbres que Jésus est venu affronter pour nous délivrer de sa tyrannie.
Le comité d’accueil en dit long : deux possédés, deux personnes aliénées, sortant du cimetière, c’est-à-dire du séjour des morts.
En clair : des morts-vivants qui errent, en quête de leur identité perdue depuis qu’ils se sont coupés de Dieu par le péché.
Deux individus qui n’en font qu’un puisqu’ils n’ont qu’un seul discours, qui n’est d’ailleurs pas le leur.
Image de notre pauvre humanité divisée en elle-même : nous n’avons plus accès à notre être profond, d’où nous pourrions prononcer une parole vraie, qui nous exprimerait en tant que sujet personnel ; aussi nous n’avons d’autre ressource que d’habiter notre moi superficiel, d’endosser une identité d’emprunt et de produire des discours dont nous sommes absents. Nous nous découvrons ainsi douloureusement divisés entre l’être inaccessible et le paraître inauthentique que nous nous sommes construit et auquel nous sommes attachés, faute de mieux.
La confrontation avec le « Fils de Dieu » qui, lui, possède une identité personnelle clairement définie, puisque en tant que Fils, il est tout entier référé à son Père, cette confrontation suscite l’inquiétude.
Car la lumière de la Vérité menace, par sa seule présence, les ténèbres du mensonge. Le dia-bolos, le diviseur, celui qui nous détourne de nous-mêmes et de la connaissance du Dieu intérieur en nous tenant captifs de la fascination du monde extérieur, se sent menacé et réagit vivement.
Il sait qu’un « moment a été fixé » où son règne prendra fin ; il est conscient qu’il ne pourra pas toujours tromper le genre humain ; mais il veut prolonger autant que possible sa domination en redoublant de ruses, allant jusqu’à proposer des pseudo voies spirituelles pour éviter que l’homme découvre le vrai chemin vers Dieu.
Jésus n’a encore rien dit : c’est sa seule présence qui ébranle l’adversaire et suscite ses cris. De plus en plus inquiets devant le silence de Notre-Seigneur, les possédés - ou plutôt les démons en eux - passent de la menace à la supplication et mendient le droit de changer de « véhicule ».
L’animal n’est pas choisi au hasard : il représente l’impur, c’est-à-dire ce qui n’est en aucune manière compatible avec Dieu, et que tout homme qui veut se tenir en présence du Saint, doit à tout prix éviter.
Le porc symbolise ici la partie animale de notre humanité dans la mesure où elle n’est pas maîtrisée, orientée, dirigée par la dimension spirituelle.
Le fils prodigue, aliéné de son identité filiale profonde, se trouve lui aussi réduit à « garder les porcs » (Lc 15, 15).
Avec l’autorisation du Seigneur, les démons vont quitter les deux hommes et passer dans les animaux, démontrant par le fait même le rapport purement objectivant qu’ils entretiennent avec leur victime : le démon est incapable de vraies relations.
Il est l’être non pas impersonnel, mais « a-personnel » par excellence, celui qui refuse toute ouverture à l’autre, et est entièrement replié sur une auto-idolâtrie narcissique.
A l’aide de leur nouveau véhicule, les démons ne vont d’ailleurs pas s’attarder en présence de Jésus ; ils retournent à leur lieu propre : la mort, symbolisée non plus par le cimetière mais par la mer où ils s’abîment.
Les témoins de la scène, impressionnés par l’autorité de Jésus, « prennent la fuite » et vont colporter la nouvelle dans le village voisin.
Nous découvrons ainsi que cette terre inhospitalière est bel et bien habitée ; mais ses habitants vivaient cachés, enfouis « dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 79).
L’intervention de Jésus qui a assaini la région en la débarrassant de ceux qui la tyrannisaient, leur permet de sortir au grand jour, de venir à la lumière.
Ils peuvent enfin réfléchir, parler, discerner, décider, agir par eux-mêmes. Mais ils ne reconnaissent pas immédiatement l’identité de celui qui leur donne de naître à leur vie humaine en les libérant de l’aliénation diabolique.
Ne sachant comment gérer cette relation, et craignant sans doute de retomber dans une autre aliénation, « ils supplient Jésus de partir de leur région ».
Il est frappant de constater que l’Église accepte de prononcer un exorcisme sur une personne non-croyante qui en fait la demande.
Peut-être par fidélité à ce que Jésus vient de faire dans notre péricope. Le Seigneur offre gratuitement la délivrance à tous les enfants du Père qui reconnaissent leur aliénation, et font appel à lui par la médiation de son Église, pour recouvrer leur liberté.
Il ne cherche pas pour autant à s’imposer, car il sait que dans la mesure où nous accéderons à notre identité profonde, nous le retrouverons comme l’Hôte intérieur – à condition bien sûr de persévérer dans notre quête, sans nous égarer sur des chemins sans issue.
« Seigneur, c’est “pour que nous soyons vraiment libres que tu nous as libérés”(Ga 5, 1). Accorde-nous de “tenir bon, et de ne pas reprendre les chaînes de notre ancien esclavage. Que la liberté dans laquelle tu nous as rétablis ne soit pas un prétexte pour satisfaire notre égoïsme ; mais qu’au contraire, nous nous mettions, par amour, au service les uns des autres” (Ga 5,13), comme il convient à des enfants d’un même Père. »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de ce jour.
Jésus est traversé du côté est du lac de Genésareth dans un territoire païen. Deux possédés sortent d’un lieu impur, un cimetière, et viennent interpeller Jésus. Les esprits se sentent menacés par celui qu’ils appellent Fils de Dieu et lui demandent, s’il veut les expulser, de les laisser aller rester dans un troupeau de porcs, détail qui indique bien qu’on n’est pas en territoire juif. Jésus leur donne l’ordre: Allez-y. Aussitôt que le troupeau sent la présence de ces esprits mauvais, il se précipite dans la mer et périt. Les gardiens du troupeau vont annoncer à la ville ce qui est arrivé aux possédés et au troupeau. Une foule vient vers Jésus pour lui demander de s’éloigner de la région.
Cet épisode se situe après le miracle de la tempête apaisée alors que Jésus a montré à ses disciples qu’il était bien le maître des vents et de la mer. Il débarque en territoire païen, un endroit où les démons et les esprits mauvais ont beaucoup plus de latitude. La façon de parler des esprits le montre. Ils disent à Jésus:
De quoi te mêles-tu, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? (TOB)
Le ici montre qu’ils se pensent sur leur territoire. Le temps mentionné se réfère à une croyance de l’époque: les démons seront définitivement vaincus au jugement dernier. Pour le présent, ils sont particulièrement actifs dans les territoires païens et ce qu’ils font faire aux possédés montre comment le mal contamine tout. Non seulement ces possédés sont violents et dangereux pour les passants mais encore, pour venir à Jésus, ils sortent des tombeaux. Ces tombeaux sont des tombes creusées dans le roc ou des cavernes naturelles servant de sépulture. Ils s’abritent donc dans des endroits où il y a des cadavres, ce qui les rend impurs de façon permanente et particulièrement répugnants.
Les démons connaissent la puissance de Jésus; pour ne pas être expulsés définitivement du territoire, ils demandent, s’ils sont chassés des possédés, d’aller dans le troupeau de porcs. Il y a peut-être un trait d’ironie dans cette partie du texte. Pour des oreilles juives, que des animaux impurs comme sont les porcs soient possédés par des démons, montre que c’est pour eux le genre de demeure qui leur convient et qu’ils méritent bien. Un sens possible est que la mer qui a obéi à Jésus dans l’épisode de la tempête apaisée est encore au service du Maître même en territoire païen. Mais la population locale qui pourtant reconnaît la puissance de Jésus qui a libéré les possédés n’est pas prête à le suivre.
L’événement sert donc de leçon seulement pour les disciples. Ils ont vu la puissance de Jésus dans la tempête apaisée alors que même les vents et la mer lui avaient obéi. Ils voient maintenant que sa puissance n’est pas limitée à Israël.
Père Jean Gobeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 05 Juillet 2023
Mercredi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Athanase l'Athonite, Fondateur de
la Lavra au mont Athos (+ v. 1004)
Saint Antoine-Marie Zaccaria, Prêtre,
Fondateur de la Congrégation des Clercs
réguliers de Saint-Paul, dits Barnabites
(1502-1539).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Mercredi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Athanase l'Athonite, Fondateur de
la Lavra au mont Athos (+ v. 1004)
Saint Antoine-Marie Zaccaria, Prêtre,
Fondateur de la Congrégation des Clercs
réguliers de Saint-Paul, dits Barnabites
(1502-1539).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 21, 5.8-20… Psaume 34(33), 7-8.10-11.12-13… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 8, 28-34.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Le fils de cette servante ne doit pas partager
l’héritage de mon fils Isaac » (Gn 21, 5.8-20)
Lecture du livre de la Genèse
Abraham avait cent ans quand naquit son fils Isaac.
L’enfant grandit, et il fut sevré.
Abraham donna un grand festin le jour où Isaac fut sevré.
Or, Sara regardait s’amuser Ismaël,
ce fils qu’Abraham avait eu d’Agar l’Égyptienne.
Elle dit à Abraham :
« Chasse cette servante et son fils ;
car le fils de cette servante
ne doit pas partager l’héritage de mon fils Isaac. »
Cette parole attrista beaucoup Abraham,
à cause de son fils Ismaël,
mais Dieu lui dit :
« Ne sois pas triste à cause du garçon et de ta servante ;
écoute tout ce que Sara te dira,
car c’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom ;
mais je ferai aussi une nation du fils de la servante,
car lui aussi est de ta descendance. »
Abraham se leva de bon matin, il prit du pain et une outre d’eau,
il les posa sur l’épaule d’Agar,
il lui remit l’enfant,
puis il la renvoya.
Elle partit et alla errer dans le désert de Bershéba.
Quand l’eau de l’outre fut épuisée,
elle laissa l’enfant sous un buisson,
et alla s’asseoir non loin de là,
à la distance d’une portée de flèche.
Elle se disait :
« Je ne veux pas voir mourir l’enfant ! »
Elle s’assit non loin de là.
Elle éleva la voix et pleura.
Dieu entendit la voix du petit garçon ;
et du ciel, l’ange de Dieu appela Agar :
« Qu’as-tu, Agar ?
Sois sans crainte, car Dieu a entendu la voix du petit garçon,
sous le buisson où il était.
Debout ! Prends le garçon et tiens-le par la main,
car je ferai de lui une grande nation. »
Alors, Dieu ouvrit les yeux d’Agar,
et elle aperçut un puits.
Elle alla remplir l’outre et fit boire le garçon.
Dieu fut avec lui,
il grandit et habita au désert, et il devint un tireur à l’arc.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 33 (34), 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Un pauvre crie ;
le Seigneur entend. (33, 7a)
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.
L’ange du Seigneur campe alentour
pour libérer ceux qui le craignent.
Saints du Seigneur, adorez-le :
rien ne manque à ceux qui le craignent.
Des riches ont tout perdu, ils ont faim ;
qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien.
Venez, mes fils, écoutez-moi,
que je vous enseigne la crainte du Seigneur.
Qui donc aime la vie
et désire les jours où il verra le bonheur ?
ÉVANGILE :
« Es-tu venu pour nous tourmenter avant
le moment fixé ? » (Mt 8, 28-34)
Alléluia. Alléluia.
Le Père a voulu nous engendrer,
par sa parole de vérité,
pour faire de nous comme les
prémices de ses créatures.
Alléluia. (Jc 1, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
comme Jésus arrivait sur l’autre rive,
dans le pays des Gadaréniens,
deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ;
ils étaient si agressifs
que personne ne pouvait passer par ce chemin.
Et voilà qu’ils se mirent à crier :
« Que nous veux-tu, Fils de Dieu ?
Es- tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? »
Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
Les démons suppliaient Jésus :
« Si tu nous expulses,
envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
Il leur répondit :
« Allez. »
Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ;
et voilà que, du haut de la falaise,
tout le troupeau se précipita dans la mer,
et les porcs moururent dans les flots.
Les gardiens prirent la fuite
et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela,
et en particulier ce qui était arrivé aux possédés.
Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ;
et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent
de partir de leur territoire.
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Les porcs de Gadara
Un troupeau de démons dans un troupeau de porcs : tout finit dans le lac. C’est l’histoire de bien des illusions spirituelles.
Le territoire qui borde la rive est du lac de Tibériade, et que l’on appelait « la Décapole » (les dix villes), était, à l’époque de Jésus, une région à la population fortement mélangée. On y trouvait en majorité des païens, donc des mangeurs de porc, qui passaient pour des hommes méfiants et peu fréquentables. L’une des villes s’appelait Gadara.
En montant vers Gadara depuis le lac, on traverse une région montagneuse très escarpée. La pierre est trouée de grottes, refuge traditionnel des voyageurs et des nomades, voire des brigands et des possédés. Ces grottes étaient souvent des sépulcres, désaffectés ou non. Les vagabonds pouvaient occuper la pièce étroite attenante au tombeau proprement dit. C’est là qu’habitaient deux êtres sauvages, inapprochables, qui s’en prennent directement à Jésus.
La question que posent les deux possédés est centrale dans le récit de saint Matthieu : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici, avant le temps, pour nous tourmenter ? » Ici : en plein pays païen ! Avant le kairos : chez saint Matthieu, le kairos est le temps de la moisson définitive et du jugement final.
Comme souvent dans les Evangiles, les possédés sont doués d’une mystérieuse clairvoyance, qui leur fait à la fois craindre et reconnaître l’autorité de Jésus, Fils de Dieu. Ces démoniaques, même si leur miroir est déformant, ont saisi l’essentiel de la mission de Jésus : la victoire de l’Envoyé de Dieu a déjà commencé ; le salut est déjà présent sur la terre des hommes.
Les démons tentent alors de faire la part du feu, de se réserver un domaine, une zone de pouvoir ; et ils marchandent avec Jésus : « D’accord, nous quittons les hommes, mais laisse-nous les animaux, ces animaux impurs ! »
Mais on ne marchande pas avec Dieu qui sauve, et le message pour nous est limpide : au service de Dieu, le partage du cœur est impossible. La suite du récit le montre clairement : le transfert des porcs ne sert de rien, et tout le troupeau se précipite dans le lac. Toute la puissance du mal est d’avance vaincue par le Christ.
Ainsi en va-t-il de tous nos marchandages. Nous ne pouvons pas dire au Christ : « Laisse-moi au moins telle facilité, telle demi-mesure, telle zone d’influence ; laisse-moi le droit à telle ou telle faiblesse ; laisse-moi ma rudesse en communauté, la dureté de mes jugements, mon envie de colporter du négatif, laisse-moi mon ironie envers ton Église ; laisse-moi choisir dans le message qu’elle annonce. Ne me demande pas de lâcher toutes mes attaches ; permets-moi de garder mon confort intellectuel, mon quant-à-moi en communauté, et ma tentation de faire route toute seule ».
Non : il n’y a pas de position de repli ; il n’y a pas, à notre portée, de troupeau disponible ; il n’existe pas de compromis où nous pourrions trouver le bonheur, car l’amour veut tout prendre. Le Sauveur est là, déjà vainqueur ; c’est lui qu’il faut suivre ; c’est lui qui a la vie. Laissons sauter dans le lac une bonne fois tout le troupeau de nos misères.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
*******
Autre commentaire de ce jour.
Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses,
envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
Inutile de chercher sur la carte où se situe ce « pays des Gadaréniens » : vous ne le trouverez pas. Il fonctionne dans le récit comme le symbole de notre monde soumis au Prince des ténèbres que Jésus est venu affronter pour nous délivrer de sa tyrannie.
Le comité d’accueil en dit long : deux possédés, deux personnes aliénées, sortant du cimetière, c’est-à-dire du séjour des morts.
En clair : des morts-vivants qui errent, en quête de leur identité perdue depuis qu’ils se sont coupés de Dieu par le péché.
Deux individus qui n’en font qu’un puisqu’ils n’ont qu’un seul discours, qui n’est d’ailleurs pas le leur.
Image de notre pauvre humanité divisée en elle-même : nous n’avons plus accès à notre être profond, d’où nous pourrions prononcer une parole vraie, qui nous exprimerait en tant que sujet personnel ; aussi nous n’avons d’autre ressource que d’habiter notre moi superficiel, d’endosser une identité d’emprunt et de produire des discours dont nous sommes absents. Nous nous découvrons ainsi douloureusement divisés entre l’être inaccessible et le paraître inauthentique que nous nous sommes construit et auquel nous sommes attachés, faute de mieux.
La confrontation avec le « Fils de Dieu » qui, lui, possède une identité personnelle clairement définie, puisque en tant que Fils, il est tout entier référé à son Père, cette confrontation suscite l’inquiétude.
Car la lumière de la Vérité menace, par sa seule présence, les ténèbres du mensonge. Le dia-bolos, le diviseur, celui qui nous détourne de nous-mêmes et de la connaissance du Dieu intérieur en nous tenant captifs de la fascination du monde extérieur, se sent menacé et réagit vivement.
Il sait qu’un « moment a été fixé » où son règne prendra fin ; il est conscient qu’il ne pourra pas toujours tromper le genre humain ; mais il veut prolonger autant que possible sa domination en redoublant de ruses, allant jusqu’à proposer des pseudo voies spirituelles pour éviter que l’homme découvre le vrai chemin vers Dieu.
Jésus n’a encore rien dit : c’est sa seule présence qui ébranle l’adversaire et suscite ses cris. De plus en plus inquiets devant le silence de Notre-Seigneur, les possédés - ou plutôt les démons en eux - passent de la menace à la supplication et mendient le droit de changer de « véhicule ».
L’animal n’est pas choisi au hasard : il représente l’impur, c’est-à-dire ce qui n’est en aucune manière compatible avec Dieu, et que tout homme qui veut se tenir en présence du Saint, doit à tout prix éviter.
Le porc symbolise ici la partie animale de notre humanité dans la mesure où elle n’est pas maîtrisée, orientée, dirigée par la dimension spirituelle.
Le fils prodigue, aliéné de son identité filiale profonde, se trouve lui aussi réduit à « garder les porcs » (Lc 15, 15).
Avec l’autorisation du Seigneur, les démons vont quitter les deux hommes et passer dans les animaux, démontrant par le fait même le rapport purement objectivant qu’ils entretiennent avec leur victime : le démon est incapable de vraies relations.
Il est l’être non pas impersonnel, mais « a-personnel » par excellence, celui qui refuse toute ouverture à l’autre, et est entièrement replié sur une auto-idolâtrie narcissique.
A l’aide de leur nouveau véhicule, les démons ne vont d’ailleurs pas s’attarder en présence de Jésus ; ils retournent à leur lieu propre : la mort, symbolisée non plus par le cimetière mais par la mer où ils s’abîment.
Les témoins de la scène, impressionnés par l’autorité de Jésus, « prennent la fuite » et vont colporter la nouvelle dans le village voisin.
Nous découvrons ainsi que cette terre inhospitalière est bel et bien habitée ; mais ses habitants vivaient cachés, enfouis « dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 79).
L’intervention de Jésus qui a assaini la région en la débarrassant de ceux qui la tyrannisaient, leur permet de sortir au grand jour, de venir à la lumière.
Ils peuvent enfin réfléchir, parler, discerner, décider, agir par eux-mêmes. Mais ils ne reconnaissent pas immédiatement l’identité de celui qui leur donne de naître à leur vie humaine en les libérant de l’aliénation diabolique.
Ne sachant comment gérer cette relation, et craignant sans doute de retomber dans une autre aliénation, « ils supplient Jésus de partir de leur région ».
Il est frappant de constater que l’Église accepte de prononcer un exorcisme sur une personne non-croyante qui en fait la demande.
Peut-être par fidélité à ce que Jésus vient de faire dans notre péricope. Le Seigneur offre gratuitement la délivrance à tous les enfants du Père qui reconnaissent leur aliénation, et font appel à lui par la médiation de son Église, pour recouvrer leur liberté.
Il ne cherche pas pour autant à s’imposer, car il sait que dans la mesure où nous accéderons à notre identité profonde, nous le retrouverons comme l’Hôte intérieur – à condition bien sûr de persévérer dans notre quête, sans nous égarer sur des chemins sans issue.
« Seigneur, c’est “pour que nous soyons vraiment libres que tu nous as libérés”(Ga 5, 1). Accorde-nous de “tenir bon, et de ne pas reprendre les chaînes de notre ancien esclavage. Que la liberté dans laquelle tu nous as rétablis ne soit pas un prétexte pour satisfaire notre égoïsme ; mais qu’au contraire, nous nous mettions, par amour, au service les uns des autres” (Ga 5,13), comme il convient à des enfants d’un même Père. »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
*******
Autre commentaire de ce jour.
« Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? »
Jésus est traversé du côté est du lac de Genésareth dans un territoire païen. Deux possédés sortent d’un lieu impur, un cimetière, et viennent interpeller Jésus. Les esprits se sentent menacés par celui qu’ils appellent Fils de Dieu et lui demandent, s’il veut les expulser, de les laisser aller rester dans un troupeau de porcs, détail qui indique bien qu’on n’est pas en territoire juif. Jésus leur donne l’ordre: Allez-y. Aussitôt que le troupeau sent la présence de ces esprits mauvais, il se précipite dans la mer et périt. Les gardiens du troupeau vont annoncer à la ville ce qui est arrivé aux possédés et au troupeau. Une foule vient vers Jésus pour lui demander de s’éloigner de la région.
Cet épisode se situe après le miracle de la tempête apaisée alors que Jésus a montré à ses disciples qu’il était bien le maître des vents et de la mer. Il débarque en territoire païen, un endroit où les démons et les esprits mauvais ont beaucoup plus de latitude. La façon de parler des esprits le montre. Ils disent à Jésus:
De quoi te mêles-tu, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? (TOB)
Le ici montre qu’ils se pensent sur leur territoire. Le temps mentionné se réfère à une croyance de l’époque: les démons seront définitivement vaincus au jugement dernier. Pour le présent, ils sont particulièrement actifs dans les territoires païens et ce qu’ils font faire aux possédés montre comment le mal contamine tout. Non seulement ces possédés sont violents et dangereux pour les passants mais encore, pour venir à Jésus, ils sortent des tombeaux. Ces tombeaux sont des tombes creusées dans le roc ou des cavernes naturelles servant de sépulture. Ils s’abritent donc dans des endroits où il y a des cadavres, ce qui les rend impurs de façon permanente et particulièrement répugnants.
Les démons connaissent la puissance de Jésus; pour ne pas être expulsés définitivement du territoire, ils demandent, s’ils sont chassés des possédés, d’aller dans le troupeau de porcs. Il y a peut-être un trait d’ironie dans cette partie du texte. Pour des oreilles juives, que des animaux impurs comme sont les porcs soient possédés par des démons, montre que c’est pour eux le genre de demeure qui leur convient et qu’ils méritent bien. Un sens possible est que la mer qui a obéi à Jésus dans l’épisode de la tempête apaisée est encore au service du Maître même en territoire païen. Mais la population locale qui pourtant reconnaît la puissance de Jésus qui a libéré les possédés n’est pas prête à le suivre.
L’événement sert donc de leçon seulement pour les disciples. Ils ont vu la puissance de Jésus dans la tempête apaisée alors que même les vents et la mer lui avaient obéi. Ils voient maintenant que sa puissance n’est pas limitée à Israël.
Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Il est sorti du sein de la Vierge comme le soleil levant, afin de briller pour tous avec sa lumière sur la terre entière. Ils le reçoivent, ceux qui désirent la clarté d’une lumière perpétuelle (Saint Ambroise)
« Jésus est venu nous libérer de l’esclavage du diable. Et l’on ne peut pas dire que c’est là une exagération. Il nous faut en effet toujours veiller contre la ruse, contre la séduction du malin » (François)
« La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan : "Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous" (Mt 12, 28). Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons. Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur "le prince de ce monde" (Jn 12, 31) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 550)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Jamais cet homme n'avait ressenti aussi douloureusement sa paralysie. Non seulement, comme tous les jours, il était incapable de marcher, mais il était, ce jour-là, incapable de s'approcher de Jésus. Qu'a-t-il fait ? S'est-il découragé, a-t-il abandonné tout espoir, en se disant : "La guérison, c'est pour les autres, ceux qui ont de la chance !" ? Non; il a osé demander ce service à quatre camarades : portez-moi jusqu'à Jésus ! Il a accepté d'avoir besoin des autres, et les quatre porteurs sont entrés de bon cœur dans son projet et son acte de foi. L'Évangile le souligne; il ne dit pas : Jésus vit sa foi, mais leur foi, et c'est à leur foi commune qu'il a voulu répondre.
Tous les jours ce mystère de la bonté de Jésus et de la charité des hommes se reproduit sous nos yeux ; tous les jours, si nous le voulons, nous pouvons y entrer. Partout, autour de nous, des paralysés sont là, immobiles, sur leur brancard, avec, dans leurs yeux, toute leur détresse, et toute leur espérance. Ce sont les pauvres de Jésus, pauvres de moyens de vivre, pauvres de santé, d'amitié, d'espérance. Et leurs yeux nous disent : Me conduiras-tu jusqu'à Jésus ? Me porteras-tu à Jésus ? Saisiras-tu mon brancard avec trois autres volontaires ?
Seul Jésus peut rejoindre nos frères jusqu'au fond de leur misère, et aimer tous les pauvres du monde. Notre lot à nous, c'est l'impuissance, même lorsque nous servons les pauvres à longueur de journée; car, pour un brancard que nous portons, il en est cent qui restent à terre. Et vous, sœurs du Carmel, vous n'avez même pas la consolation d'avoir soulagé au moins quelques misères, car Jésus vous veut au poste avancé de la prière, et c'est dans le cœur du Maître qu'il vous faut rejoindre ceux qui souffrent, les tout proches comme les plus lointains.
Voilà donc le paralysé aux pieds de Jésus, guettant un geste, une parole. Or la première parole de Jésus est tout à fait surprenante, inattendue. Elle va faire appel encore plus à la foi de cet homme : "Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés". Le paralysé aurait pu dire : "Mais, Seigneur, ce n'est pas cela que je te demande ! Je veux marcher, ce sont mes jambes que je veux ! Je viens à toi avec la misère de mes jambes, et tu me parles de péché !"
Jésus aurait pu commencer par guérir le corps, et s'occuper ensuite du cœur de cet homme et de son péché. Pour lui c'était aussi facile de dire : "Lève-toi et marche", que : "Tes péchés te sont remis !", car Jésus avait pouvoir aussi bien sur le malheur que sur le mal.
Il commence par le mal, pour l'ôter du cœur de l'homme, comme pour dire : "Le grand malheur pour toi, c'est le péché".
Mais pour bien nous montrer que la souffrance du monde est un tourment pour lui, Jésus ajoute aussitôt : "Lève-toi; prends ta civière et va dans ta maison".
Et l'homme se lève, guéri de son péché et guéri dans son corps. Il emporte sa civière, pour oublier tout son passé de souffrance, car Jésus vient de faire de lui un homme nouveau, tourné vers l'avenir, avec une nouvelle espérance.
Aujourd'hui encore, mes sœurs, nous allons rencontrer Jésus, nous allons communier à son Corps et à son Sang. C'est le moment de quitter notre civière, de laisser là toutes les tristesses du passé, toutes les craintes pour l'avenir. Jésus est là, de quoi aurions-nous peur ? Jésus est là, qui nous guérit, soyons heureux de le servir, "rien que pour aujourd'hui", comme disait la petite Thérèse.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Jésus revient à Capharnaüm après avoir été en territoire païen de l’autre côté du lac. Des gens lui amènent un paralytique couché sur une civière, Jésus dit au paralytique : Confiance tes péchés sont pardonnées. Des scribes sont scandalisés et pensent que c’est un blasphème (seulement Dieu peut déclarer que des péchés sont pardonnés). Alors Jésus annonce ce qu’il va faire pour montrer que Dieu lui accorde ce pouvoir. Il va guérir le paralytique. Il lui dit : Lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi. Le paralytique se leva et rentra chez lui. La foule réagit en rendant gloire à Dieu.
Matthieu a une façon bien caractéristique de traiter les miracles. Il simplifie les récits pour concentrer l’attention du lecteur sur une rencontre dans la foi entre une personne et Jésus. Il fait donc disparaître les détails concrets qui se trouvaient dans la source qu’il utilise (ici, c’est le texte de Marc). Le résultat est que ce récit interpelle le lecteur. C’est le même Jésus qui nous parle aujourd’hui. C’est de cette façon qu’il parle. C’est de cette façon qu’on s’adresse à lui.
Voyant leur foi. Il s’agit de la foi du paralytique et des porteurs. Marc avait beaucoup de détails pour illustrer cette foi. Les porteurs arrivent devant la maison où se trouve Jésus. Il y a trop de foule pour qu’ils puissent entrer et déposer la civière aux pieds de Jésus (c’est là qu’elle est la foule qui apparaît à la fin du texte de Matthieu). Donc, toujours dans Marc, les porteurs montent sur le toit, le défoncent et descendent le paralytique aux pieds de Jésus. Alors Jésus voyant leur foi…c’est-à-dire la foi des porteurs.
Matthieu fait disparaître la scène du toit mais il ne corrige pas pour dire Voyant sa foi (la foi du paralytique) il conserve la forme de Marc : Voyant leur foi… La foi des porteurs fait partie de la réponse de Jésus au paralytique. La leçon pour les lecteurs reste évidente : l’intercession pour les autres, la prière pour les autres, ce qu’on fait pour les autres, tout cela a beaucoup de poids aux yeux du Seigneur.
La signification des miracles ressort très clairement des paroles de Jésus. La guérison physique est un signe de la guérison intérieure. Jésus a dit qu’il était venu pour donner la vie en surabondance. C’est ce que le miracle illustre. Nous avons tous besoin de cette vie. Nous avons tous besoin de plus de vie, de guérison. C’est le même Christ qui veut aujourd’hui répondre à notre besoin et nous rencontrer.
Dans une église byzantine (Chora à Istanbul), une mosaïque décrit la fin de la scène : le paralytique ne fait pas simplement rentrer chez lui; il court, une jambe en l’air, avec le grabat sur le dos ! Il a vraiment rencontré le Seigneur !
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Aujourd'hui, nous trouvons un des nombreux témoignages évangéliques de la Bonté miséricordieuse du Seigneur.
Ils nous montrent tous des aspects riches en détails. La Compassion de Jésus exercée avec la plus grande Miséricorde s'étend de la résurrection d'un mort ou de la guérison d'un lépreux, au Pardon accordé à une pécheresse connue publiquement en passant par toutes sortes de guérisons de malades et à l'accueil des pécheurs repentis.
Ce dernier point Il l'exprime par des paraboles comme celle de la brebis égarée, et celle du fils prodigue.
L'Évangile d'aujourd'hui nous démontre la Miséricorde du Sauveur sous deux aspects en même temps: face à l'infirmité du corps et à celle de l'âme.
Et étant donné que celle de l'âme est la plus importante, Jésus commence par celle-ci. Il sait que le malade s'est repenti de ses péchés, Il voit sa Foi et celle de ceux qui l'amènent et Il lui dit : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés » (Mt 9,2).
Pourquoi commence-t-Il toujours par dire cela quand personne ne le lui demande ? C'est clair qu'Il lit dans les pensées et Il sait que c'est pour cela que le paralysé lui sera plus reconnaissant, car en présence de la sainteté de Jésus, il aurait probablement expérimenté confusion et honte pour ses péchés et une certaine crainte qu'ils soient un obstacle à sa guérison.
Le Seigneur veut le mettre à l'aise. Peu importe que les docteurs de la loi murmurent dans leurs cœurs.
Au contraire, montrer qu'Il est venu pour exercer la Miséricorde envers les pécheurs fait partie de sa Mission et Il veut le proclamer ainsi.
Ceux qui sont aveuglés par leur orgueil pensent qu'ils sont des justes, et n'acceptent pas l'appel de Jésus, par contre ceux qui se considèrent sincèrement comme des pécheurs l'accueillent.
Devant eux c'est Le Seigneur qui s'abaisse pour les pardonner. Comme le dit Saint Augustin : « L'homme orgueilleux est une grande misère, mais beaucoup plus grande est la Miséricorde humble de Dieu ».
Et dans le cas présent, la Miséricorde Divine va encore plus loin : non seulement Il lui pardonne tout mais Il lui rend la santé : « Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi » (Mt 9,6). Jésus veut que la joie du pécheur converti soit totale.
Notre confiance dans Le Seigneur doit se renforcer. Mais, considérons-nous toujours comme pécheurs afin de ne pas fermer notre cœur à la grâce.
Abbé Francesc NICOLAU i Pous (Barcelona, Espagne).
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 06 Juillet 2023
Jeudi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Isaïe,Prophète de l'Ancien
Testament (VIIIe siècle av. J.-C.)
Sainte Godelieve de Ghistelles, Martyre
à Ghistelles (Gistel en flamand) (+ 1070).
Sainte Maria Goretti, Vierge et Martyre de
la Pureté (1890-1902) - Mémoire (facultative)
Sainte Nazaire de Sainte-Thérèse March Mesa,
Fondatrice de la Congrégation des “Sœurs
Missionnaires de la Croisade Pontificale” (1889-1943).
Bienheureuse Marie-Thérèse Ledóchowska
Fondatrice des missionnaires de St Pierre
Claver (+ 1922).
Vénérable Mère Catherine-Aurélie du Précieux
Sang (Aurélie Caouette), canadienne, Fondatrice
des Sœurs adoratrices du Précieux Sang au
Canada (1833-1905).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Jeudi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Isaïe,Prophète de l'Ancien
Testament (VIIIe siècle av. J.-C.)
Sainte Godelieve de Ghistelles, Martyre
à Ghistelles (Gistel en flamand) (+ 1070).
Sainte Maria Goretti, Vierge et Martyre de
la Pureté (1890-1902) - Mémoire (facultative)
Sainte Nazaire de Sainte-Thérèse March Mesa,
Fondatrice de la Congrégation des “Sœurs
Missionnaires de la Croisade Pontificale” (1889-1943).
Bienheureuse Marie-Thérèse Ledóchowska
Fondatrice des missionnaires de St Pierre
Claver (+ 1922).
Vénérable Mère Catherine-Aurélie du Précieux
Sang (Aurélie Caouette), canadienne, Fondatrice
des Sœurs adoratrices du Précieux Sang au
Canada (1833-1905).
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 22, 1-19… Psaume 116(114), 1-2.3-4.5-6.8-9… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9, 1-8.:
- PREMIÈRE LECTURE :
Le sacrifice de notre patriarche Abraham.
(Gn 22, 1-19)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
Dieu mit Abraham à l’épreuve.
Il lui dit :
« Abraham ! »
Celui- ci répondit :
« Me voici ! »
Dieu dit :
« Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac,
va au pays de Moriah,
et là tu l’offriras en holocauste
sur la montagne que je t’indiquerai. »
Abraham se leva de bon matin,
sella son âne,
et prit avec lui deux de ses serviteurs et son fils Isaac.
Il fendit le bois pour l’holocauste,
et se mit en route vers l’endroit que Dieu lui avait indiqué.
Le troisième jour, Abraham, levant les yeux,
vit l’endroit de loin.
Abraham dit à ses serviteurs :
« Restez ici avec l’âne.
Moi et le garçon, nous irons jusque là- bas pour adorer,
puis nous reviendrons vers vous. »
Abraham prit le bois pour l’holocauste
et le chargea sur son fils Isaac ;
il prit le feu et le couteau,
et tous deux s’en allèrent ensemble.
Isaac dit à son père Abraham :
« Mon père !
– Eh bien, mon fils ? »
Isaac reprit :
« Voilà le feu et le bois,
mais où est l’agneau pour l’holocauste ? »
Abraham répondit :
« Dieu saura bien trouver
l’agneau pour l’holocauste, mon fils. »
Et ils s’en allaient tous les deux ensemble.
Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué.
Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois ;
puis il lia son fils Isaac
et le mit sur l’autel, par-dessus le bois.
Abraham étendit la main
et saisit le couteau pour immoler son fils.
Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit :
« Abraham ! Abraham ! »
Il répondit :
« Me voici ! »
L’ange lui dit :
« Ne porte pas la main sur le garçon !
Ne lui fais aucun mal !
Je sais maintenant que tu crains Dieu :
tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »
Abraham leva les yeux et vit un bélier
retenu par les cornes dans un buisson.
Il alla prendre le bélier
et l’offrit en holocauste à la place de son fils.
Abraham donna à ce lieu le nom de « Le-Seigneur-voit ».
On l’appelle aujourd’hui : « Sur-le-mont-le-Seigneur-est-vu. »
Du ciel, l’ange du Seigneur appela une seconde fois Abraham.
Il déclara :
« Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur :
parce que tu as fait cela,
parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique,
je te comblerai de bénédictions,
je rendrai ta descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer,
et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis.
Puisque tu as écouté ma voix,
toutes les nations de la terre
s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction
par le nom de ta descendance. »
Alors Abraham retourna auprès de ses serviteurs
et ensemble ils se mirent en route pour Bershéba ;
et Abraham y habita.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 114 (116a), 1-2, 3-4, 5-6, 8-9)
R/ Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants.
ou : Alléluia ! (cf. 114, 9)
J’aime le Seigneur :
il entend le cri de ma prière ;
il incline vers moi son oreille :
toute ma vie, je l’invoquerai.
J’étais pris dans les filets de la mort,
retenu dans les liens de l’abîme,
j’éprouvais la tristesse et l’angoisse ;
j’ai invoqué le nom du Seigneur :
« Seigneur, je t’en prie, délivre-moi ! »
Le Seigneur est justice et pitié,
notre Dieu est tendresse.
Le Seigneur défend les petits :
j’étais faible, il m’a sauvé.
Il a sauvé mon âme de la mort,
gardé mes yeux des larmes
et mes pieds du faux pas.
Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants.
ÉVANGILE :
« Les foules rendirent gloire à Dieu qui a
donné un tel pouvoir aux hommes »
(Mt 9, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus monta en barque, refit la traversée,
et alla dans sa ville de Capharnaüm.
Et voici qu’on lui présenta un paralysé,
couché sur une civière.
Voyant leur foi,
Jésus dit au paralysé :
« Confiance, mon enfant,
tes péchés sont pardonnés. »
Et voici que certains parmi les scribes se disaient :
« Celui-là blasphème. »
Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda :
« Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ?
En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ?
Dire : “Tes péchés sont pardonnés”,
ou bien dire : “Lève-toi et marche” ?
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme
a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés…
– Jésus s’adressa alors au paralysé –
lève-toi, prends ta civière,
et rentre dans ta maison. »
Il se leva et rentra dans sa maison.
Voyant cela, les foules furent saisies de crainte,
et rendirent gloire à Dieu
qui a donné un tel pouvoir aux hommes.
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
"Prends ta civière"
Jamais cet homme n'avait ressenti aussi douloureusement sa paralysie. Non seulement, comme tous les jours, il était incapable de marcher, mais il était, ce jour-là, incapable de s'approcher de Jésus. Qu'a-t-il fait ? S'est-il découragé, a-t-il abandonné tout espoir, en se disant : "La guérison, c'est pour les autres, ceux qui ont de la chance !" ? Non; il a osé demander ce service à quatre camarades : portez-moi jusqu'à Jésus ! Il a accepté d'avoir besoin des autres, et les quatre porteurs sont entrés de bon cœur dans son projet et son acte de foi. L'Évangile le souligne; il ne dit pas : Jésus vit sa foi, mais leur foi, et c'est à leur foi commune qu'il a voulu répondre.
Tous les jours ce mystère de la bonté de Jésus et de la charité des hommes se reproduit sous nos yeux ; tous les jours, si nous le voulons, nous pouvons y entrer. Partout, autour de nous, des paralysés sont là, immobiles, sur leur brancard, avec, dans leurs yeux, toute leur détresse, et toute leur espérance. Ce sont les pauvres de Jésus, pauvres de moyens de vivre, pauvres de santé, d'amitié, d'espérance. Et leurs yeux nous disent : Me conduiras-tu jusqu'à Jésus ? Me porteras-tu à Jésus ? Saisiras-tu mon brancard avec trois autres volontaires ?
Seul Jésus peut rejoindre nos frères jusqu'au fond de leur misère, et aimer tous les pauvres du monde. Notre lot à nous, c'est l'impuissance, même lorsque nous servons les pauvres à longueur de journée; car, pour un brancard que nous portons, il en est cent qui restent à terre. Et vous, sœurs du Carmel, vous n'avez même pas la consolation d'avoir soulagé au moins quelques misères, car Jésus vous veut au poste avancé de la prière, et c'est dans le cœur du Maître qu'il vous faut rejoindre ceux qui souffrent, les tout proches comme les plus lointains.
Voilà donc le paralysé aux pieds de Jésus, guettant un geste, une parole. Or la première parole de Jésus est tout à fait surprenante, inattendue. Elle va faire appel encore plus à la foi de cet homme : "Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés". Le paralysé aurait pu dire : "Mais, Seigneur, ce n'est pas cela que je te demande ! Je veux marcher, ce sont mes jambes que je veux ! Je viens à toi avec la misère de mes jambes, et tu me parles de péché !"
Jésus aurait pu commencer par guérir le corps, et s'occuper ensuite du cœur de cet homme et de son péché. Pour lui c'était aussi facile de dire : "Lève-toi et marche", que : "Tes péchés te sont remis !", car Jésus avait pouvoir aussi bien sur le malheur que sur le mal.
Il commence par le mal, pour l'ôter du cœur de l'homme, comme pour dire : "Le grand malheur pour toi, c'est le péché".
Mais pour bien nous montrer que la souffrance du monde est un tourment pour lui, Jésus ajoute aussitôt : "Lève-toi; prends ta civière et va dans ta maison".
Et l'homme se lève, guéri de son péché et guéri dans son corps. Il emporte sa civière, pour oublier tout son passé de souffrance, car Jésus vient de faire de lui un homme nouveau, tourné vers l'avenir, avec une nouvelle espérance.
Aujourd'hui encore, mes sœurs, nous allons rencontrer Jésus, nous allons communier à son Corps et à son Sang. C'est le moment de quitter notre civière, de laisser là toutes les tristesses du passé, toutes les craintes pour l'avenir. Jésus est là, de quoi aurions-nous peur ? Jésus est là, qui nous guérit, soyons heureux de le servir, "rien que pour aujourd'hui", comme disait la petite Thérèse.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
*******
Autre commentaire de ce jour.
Confiance tes péchés sont pardonnées
Jésus revient à Capharnaüm après avoir été en territoire païen de l’autre côté du lac. Des gens lui amènent un paralytique couché sur une civière, Jésus dit au paralytique : Confiance tes péchés sont pardonnées. Des scribes sont scandalisés et pensent que c’est un blasphème (seulement Dieu peut déclarer que des péchés sont pardonnés). Alors Jésus annonce ce qu’il va faire pour montrer que Dieu lui accorde ce pouvoir. Il va guérir le paralytique. Il lui dit : Lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi. Le paralytique se leva et rentra chez lui. La foule réagit en rendant gloire à Dieu.
Matthieu a une façon bien caractéristique de traiter les miracles. Il simplifie les récits pour concentrer l’attention du lecteur sur une rencontre dans la foi entre une personne et Jésus. Il fait donc disparaître les détails concrets qui se trouvaient dans la source qu’il utilise (ici, c’est le texte de Marc). Le résultat est que ce récit interpelle le lecteur. C’est le même Jésus qui nous parle aujourd’hui. C’est de cette façon qu’il parle. C’est de cette façon qu’on s’adresse à lui.
Voyant leur foi. Il s’agit de la foi du paralytique et des porteurs. Marc avait beaucoup de détails pour illustrer cette foi. Les porteurs arrivent devant la maison où se trouve Jésus. Il y a trop de foule pour qu’ils puissent entrer et déposer la civière aux pieds de Jésus (c’est là qu’elle est la foule qui apparaît à la fin du texte de Matthieu). Donc, toujours dans Marc, les porteurs montent sur le toit, le défoncent et descendent le paralytique aux pieds de Jésus. Alors Jésus voyant leur foi…c’est-à-dire la foi des porteurs.
Matthieu fait disparaître la scène du toit mais il ne corrige pas pour dire Voyant sa foi (la foi du paralytique) il conserve la forme de Marc : Voyant leur foi… La foi des porteurs fait partie de la réponse de Jésus au paralytique. La leçon pour les lecteurs reste évidente : l’intercession pour les autres, la prière pour les autres, ce qu’on fait pour les autres, tout cela a beaucoup de poids aux yeux du Seigneur.
La signification des miracles ressort très clairement des paroles de Jésus. La guérison physique est un signe de la guérison intérieure. Jésus a dit qu’il était venu pour donner la vie en surabondance. C’est ce que le miracle illustre. Nous avons tous besoin de cette vie. Nous avons tous besoin de plus de vie, de guérison. C’est le même Christ qui veut aujourd’hui répondre à notre besoin et nous rencontrer.
Dans une église byzantine (Chora à Istanbul), une mosaïque décrit la fin de la scène : le paralytique ne fait pas simplement rentrer chez lui; il court, une jambe en l’air, avec le grabat sur le dos ! Il a vraiment rencontré le Seigneur !
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi »
Aujourd'hui, nous trouvons un des nombreux témoignages évangéliques de la Bonté miséricordieuse du Seigneur.
Ils nous montrent tous des aspects riches en détails. La Compassion de Jésus exercée avec la plus grande Miséricorde s'étend de la résurrection d'un mort ou de la guérison d'un lépreux, au Pardon accordé à une pécheresse connue publiquement en passant par toutes sortes de guérisons de malades et à l'accueil des pécheurs repentis.
Ce dernier point Il l'exprime par des paraboles comme celle de la brebis égarée, et celle du fils prodigue.
L'Évangile d'aujourd'hui nous démontre la Miséricorde du Sauveur sous deux aspects en même temps: face à l'infirmité du corps et à celle de l'âme.
Et étant donné que celle de l'âme est la plus importante, Jésus commence par celle-ci. Il sait que le malade s'est repenti de ses péchés, Il voit sa Foi et celle de ceux qui l'amènent et Il lui dit : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés » (Mt 9,2).
Pourquoi commence-t-Il toujours par dire cela quand personne ne le lui demande ? C'est clair qu'Il lit dans les pensées et Il sait que c'est pour cela que le paralysé lui sera plus reconnaissant, car en présence de la sainteté de Jésus, il aurait probablement expérimenté confusion et honte pour ses péchés et une certaine crainte qu'ils soient un obstacle à sa guérison.
Le Seigneur veut le mettre à l'aise. Peu importe que les docteurs de la loi murmurent dans leurs cœurs.
Au contraire, montrer qu'Il est venu pour exercer la Miséricorde envers les pécheurs fait partie de sa Mission et Il veut le proclamer ainsi.
Ceux qui sont aveuglés par leur orgueil pensent qu'ils sont des justes, et n'acceptent pas l'appel de Jésus, par contre ceux qui se considèrent sincèrement comme des pécheurs l'accueillent.
Devant eux c'est Le Seigneur qui s'abaisse pour les pardonner. Comme le dit Saint Augustin : « L'homme orgueilleux est une grande misère, mais beaucoup plus grande est la Miséricorde humble de Dieu ».
Et dans le cas présent, la Miséricorde Divine va encore plus loin : non seulement Il lui pardonne tout mais Il lui rend la santé : « Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi » (Mt 9,6). Jésus veut que la joie du pécheur converti soit totale.
Notre confiance dans Le Seigneur doit se renforcer. Mais, considérons-nous toujours comme pécheurs afin de ne pas fermer notre cœur à la grâce.
Abbé Francesc NICOLAU i Pous (Barcelona, Espagne).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« L’homme orgueilleux est une grande misère, mais plus grande est la miséricorde de Dieu humble » (Saint Augustin)
« Le paralytique n’aurait pas pu le rencontrer s’il n’y avait pas eu d’autres personnes pour le porter sur la civière. C’est toujours beau de pouvoir compter sur des personnes qui nous rapprochent de Jésus par l’exemple de leurs bonnes œuvres. La sainteté personnelle aide les autres à être saints » (Benoît XVI)
« "Dieu nous a créés sans nous, il n’a pas voulu nous sauver sans nous" (Saint Augustin). L’accueil de sa miséricorde, réclame de nous l’aveu de nos fautes […] » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.847)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
De saint Matthieu, nous ne savons pas grand chose, sinon qu'il travaillait au compte des Romains occupants, qu'il était assis à son bureau de douane, que Jésus lui a dit : "Suis-moi", et qu'il s'est levé aussitôt pour le suivre sans terminer son addition.
Ce que l'on sait ou que l'on devine, d'après le récit parallèle de saint Luc, c'est que Matthieu a offert un grand dîner pour fêter l'événement, et c'est pourquoi nous retrouvons à table, autour de Jésus, tant de publicains, réputés pécheurs tout comme lui, rien qu'à cause de leur métier. Tous ces hommes s'étaient sentis honorés par l'appel de l'un des leurs, et pour rien au monde ils n'auraient manqué cette invitation de Matthieu.
Mais les Pharisiens, une fois de plus, sont à l'affût. Ils n'osent pas attaquer Jésus de front, mais s'adressent aux disciples : "Pourquoi votre rabbi à vous mange-t-il avec des publicains et des pécheurs ?" Ce qui revient à dire : "Pourquoi Jésus ne fait-il pas de différence entre les hommes ?"
Or Jésus a entendu, et il ne laisse à personne le soin de répondre.
Tout d'abord, dit-il en substance, je mange avec ceux qui m'invitent. Ces hommes se réjouissent de m'avoir parmi eux, comme des malades se sentent rassurés à l'arrivée du médecin et commencent à reprendre espoir.
Puis Jésus, qui s'est expliqué, passe aux reproches : "Allez réfléchir sur le sens de cette parole du prophète Osée : "C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices d'animaux, la connaissance de Dieu, et non les holocaustes."
Le peuple de Dieu, à l'époque, voulait se concilier à bon compte les faveurs de Yahweh, par un culte tout extérieur, et des conversions éphémères. Et Dieu s'en plaignait par la voix des prophètes : "Que puis-je faire pour toi, Éphraïm ? Que puis-je faire pour toi, Juda ? Ah ! votre amour est comme la nuée du matin, comme la nuée qui tôt se dissipe !"
"Que puis-je faire pour vous, pense Jésus, si vous ne voulez pas de moi ? Comment pourrais-je vous guérir, si vous ne reconnaissez votre mal ?"
Enfin, délaissant l'image pour parler clair, Jésus énonce l'un des principes qui guident toute son action : "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." Notons bien que Jésus ne dit pas : "J'appelle les pécheurs et pas les justes", mais bien :"J'appelle tous les hommes, et tous sont pécheurs; vous aussi, Pharisiens, qui vous croyez bien portants, et justes, vous êtes des malades et vous avez besoin de moi."
Et les paroles de Jésus, si sévères pour ceux qui se font illusion, nous apportent l'espoir, à nous qui sommes assis à la table des pécheurs, avec Matthieu et sa corporation.
"D'un cœur brisé, broyé, Seigneur, tu n'as pas de mépris" (Ps 51). Ces paroles du psalmiste retrouvent avec Jésus toute leur actualité. Nos fautes offensent le Christ, mais nos misères ne le rebutent pas et notre impuissance le touche.
Jésus appelle des pécheurs; il nous appelle malgré notre péché.
Jésus ne vient pas à nous parce que nous avons réussi, mais pour nous donner de réussir là où, seuls, nous avons échoué.
Jésus ne vient pas à nous pour récompenser notre innocence, mais pour nous rendre la paix en pardonnant nos trahisons.
Jésus ne vient pas nous féliciter de nous être sauvés tout seuls; il s'invite simplement à notre table, pour nous montrer qu'il est là sans mépris, sans impatience, et pour nous empêcher de perdre cœur.
Tout juste suffisant est un pécheur qui s'ignore. Telle est la réponse de Jésus à ceux qui lui reprochent d'accueillir largement.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Jésus en sortant de Capharnaüm appelle Matthieu, un collecteur d’impôt, à le suivre. Il se lève immédiatement et se met à sa suite. Suit la scène d’un repas (peut-être dans la maison de Matthieu), dans lequel Jésus et ses disciples mangent avec des publicains et des pécheurs. Des pharisiens demandent aux disciples pourquoi Jésus mange-t-il avec ces gens. Jésus a entendu et répond en déclarant qu’il est venu pour ceux qui avaient besoin de lui, comme un médecin pour les malades. Jésus conclut par une citation du prophète Osée: C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice.
C’est un moment important de la vie du Christ. Ce qu’il choisit de faire est révélateur de sa mission et de sa personne. Il avait dû faire des choix importants auparavant. Le premier est sans doute sa position par rapport à Jean Baptiste.
Jean avait prêché et baptisé au Jourdain, près d’une source. Sa renommée l’avait rendu célèbre et les gens se déplaçaient pour aller l’entendre et recevoir son baptême. Jésus commencera son ministère près de Jean Baptiste. C’est là qu’il connaîtra certains disciples de Jean qui deviendront ses disciples à lui. Mais très vite Jésus adoptera une méthode différente de celle du Baptiste. Au lieu d’attendre que les gens viennent à lui il ira vers les gens. Il sillonnera la Galilée; il ira occasionnellement en territoire païen, de l’autre côte du lac ou au nord de Capharnaüm dans le territoire d’Hérode Philippe. Il a donc choisi de ne pas être limité géographiquement. Son message aussi sera différent de celui de Jean.
Jean avait annoncé un puissant envoyé de Dieu qui viendrait faire un jugement et condamner les mauvais: ils seraient jetées au feu comme la paille inutile ou coupés à la hache comme le bois mort. La hache, disait-il, est déjà à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. (Matthieu 3,10) Jésus, lui, annonçait qu’avec sa présence le Royaume de Dieu était arrivé et qu’il n’était pas venu juger ou condamner mais bien chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19,10) Il ne veut donc pas être limité par une perspective de jugement, de rétribution, de condamnation.
Or, dans notre texte, Jésus montre qu’il a choisi de ne pas être limité par des frontières ou des délimitations sociales ou religieuses. La société de Jésus ne manque pas de compartiments où sont groupés des gens qui sont soigneusement isolés du reste de la société. Ce sont des marginaux qui sont considérés ou bien comme pécheurs à cause de leur conduite morale ou bien impurs, et contagieusement impurs, à cause de leur maladie comme la lèpre et les affections de la peau, comme les bouchers à cause de leurs contacts avec le sang, comme les métiers de transport, chameliers et matelots, à cause de leurs contacts avec les païens et bien d’autres. Ces gens sont exclus de la société et doivent être évités. Qu’on se rappelle au procès de Jésus, les prêtres qui refusent d’entrer au palais de Pilate pour ne pas contracter d’impureté qui les empêcherait de célébrer la Pâque le soir de ce vendredi-là. Et l’endroit où il faut absolument éviter des impurs c’est la table. Qu’on se rappelle encore la réaction de l’église de Jérusalem qui demande des explications à Pierre. On n’est pas surpris qu’il ait baptisé. Corneille, un centurion romain, mais on lui demande comment il a pu oser aller manger chez lui!
Or Jésus choisit comme disciple un collecteur d’impôt, un métier impur. En faisant cela, il vient de détruire une frontière de la société. On devine le choc par la réaction des autres collecteurs d’impôt: ils se sentent acceptés puisqu’il a accepté Matthieu. Et les voilà tous rendus chez Matthieu où se trouve Jésus. D’autres s’objectent, les pharisiens. Mais Jésus leur déclare que c’est la miséricorde qui a la priorité et non les prescriptions de la société statuant ce qui est religieusement correct.
C’est le choix de Jésus: les pauvres, les petits dont parlait l’Ancien Testament, pour Jésus ce seront ces marginaux laissés de côté par la société.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Le Seigneur te dit, comme à Matthieu : « Suis-moi » (Mt 9,9). Quand donc tu recherches de tout ton cœur ton Maître bien-aimé, si, sur le chemin de la vie, ton pied heurte la pierre des passions (cf. Ps 90(91),12 LXX), ou si, bien souvent, là où se trouvent des lieux de boue, tu glisses sans le vouloir et fais une chute, chaque fois que tu tombes et te meurtris le corps, relève-toi de tout ton cœur et recherche Le Seigneur, jusqu’à ce que tu parviennes à Lui.
Ainsi « dans ton sanctuaire, dans ton souvenir, je parais devant toi pour voir la puissance et la gloire » qui me sauvent, et : « En ton Nom, Seigneur, j’élèverai mes mains et je répondrai. Comme de moelle et de graisse, je serai rassasié, et se réjouiront mes lèvres qui Te chantent » (62(63),3.5.6 LXX).
Car ce m’est une grande chose d’être nommé Chrétien, comme me dit Le Seigneur par Isaïe : « C’est pour toi une grande chose d’être appelé mon enfant » (cf. Is 49,6 LXX). (…)
De toutes tes forces garde-toi pour ne pas tomber. Car tomber n’est pas digne de celui qui est fort et qui lutte.
Mais s’il t’arrive de tomber, relève-toi aussitôt et reprend le bon combat. Quand bien même il t’arriverait dix mille fois de tomber, dix mille fois refais ce geste : relève-toi.
Jusqu’à ta mort. Car il est écrit : « Si le juste tombe sept fois, c'est-à-dire toute sa vie durant, il se relèvera sept fois » (cf. Pr 24,16).
Jean Carpathios (VIIe s.), Moine et Évêque.
Chapitres d’exhortation n° 44, 84 (Philocalie des Pères neptiques ; trad. J. Touraille, Ed. DDB-Lattès)
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 07 Juillet 2023
Vendredi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Ralph Milner, Martyr (+ 1591)
Saint Roger Dickenson Et ses compagnons,
martyrs en Angleterre (+ 1591)
Bienheureux Benoît XI, Pape (194e) de 1303
à 1304 (+ 1304)
Bienheureuse Iphigénie de Saint-Matthieu
Martyre de la révolution française à Orange (+ 1794)
Bienheureux Jean-Joseph Juge de Saint-Martin
Prêtre et martyr de la Révolution française (+ 1794)
Bienheureux Charles Liviero, Evêque de
Città di Castello-Fondateur de congrégation (+ 1932)
Bienheureux Pierre To Rot, Martyr en
Mélanésie (+ 1945) - Mémoire (facultative
propre à l’Australie)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
Vendredi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Ralph Milner, Martyr (+ 1591)
Saint Roger Dickenson Et ses compagnons,
martyrs en Angleterre (+ 1591)
Bienheureux Benoît XI, Pape (194e) de 1303
à 1304 (+ 1304)
Bienheureuse Iphigénie de Saint-Matthieu
Martyre de la révolution française à Orange (+ 1794)
Bienheureux Jean-Joseph Juge de Saint-Martin
Prêtre et martyr de la Révolution française (+ 1794)
Bienheureux Charles Liviero, Evêque de
Città di Castello-Fondateur de congrégation (+ 1932)
Bienheureux Pierre To Rot, Martyr en
Mélanésie (+ 1945) - Mémoire (facultative
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 23, 1-4.19.24,1-8.62-67… Psaume 106(105), 1-2.3-4ab.4c-5… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9, 9-13.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Isaac aima Rébecca et se consola de la mort
de sa mère » (Gn 23, 1-4.19 ; 24, 1-8.62-67)
Lecture du livre de la Genèse
Sara vécut cent vingt-sept ans.
Elle mourut à Kiriath-Arba, c’est-à-dire à Hébron,
dans le pays de Canaan.
Abraham s’y rendit pour le deuil et les lamentations.
Puis il laissa le corps
pour aller parler aux Hittites qui habitaient le pays :
« Je ne suis qu’un immigré, un hôte, parmi vous ;
accordez-moi d’acquérir chez vous une propriété funéraire
où je pourrai enterrer cette morte. »
Abraham ensevelit sa femme Sara
dans la caverne du champ de Macpéla,
qui est en face de Mambré,
c’est-à-dire à Hébron, dans le pays de Canaan.
Abraham était vieux, avancé en âge,
et le Seigneur l’avait béni en toute chose.
Abraham dit au plus ancien serviteur de sa maison,
l’intendant de tous ses biens :
« Je te fais prêter serment par le Seigneur,
Dieu du ciel et Dieu de la terre :
tu ne prendras pas pour mon fils
une épouse parmi les filles des Cananéens
au milieu desquels j’habite.
Mais tu iras dans mon pays, dans ma parenté,
chercher une épouse pour mon fils Isaac. »
Le serviteur lui demanda :
« Et si cette femme ne consent pas à me suivre
pour venir ici ?
Devrai-je alors ramener ton fils
dans le pays d’où tu es sorti ? »
Abraham lui répondit :
« Garde- toi d’y ramener mon fils !
Le Seigneur, le Dieu du ciel,
lui qui m’a pris de la maison de mon père
et du pays de ma parenté,
m’a déclaré avec serment :
“À ta descendance je donnerai le pays que voici.”
C’est lui qui enverra son ange devant toi,
et tu prendras là-bas une épouse pour mon fils.
Si cette femme ne consent pas à te suivre,
tu seras dégagé du serment que je t’impose.
Mais, en tout cas, tu n’y ramèneras pas mon fils. »
Un jour, Isaac s’en revenait du puits de Lahaï-Roï.
Il habitait alors le Néguev.
Il était sorti à la tombée du jour,
pour se promener dans la campagne,
lorsque, levant les yeux, il vit arriver des chameaux.
Rébecca, levant les yeux elle aussi, vit Isaac.
Elle sauta à bas de son chameau
et dit au serviteur :
« Quel est cet homme
qui vient dans la campagne à notre rencontre ? »
Le serviteur répondit :
« C’est mon maître. »
Alors elle prit son voile et s’en couvrit.
Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu’il avait fait.
Isaac introduisit Rébecca dans la tente de sa mère Sara ;
il l’épousa, elle devint sa femme, et il l’aima.
Et Isaac se consola de la mort de sa mère.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 105 (106), 1-2, 3-4ab, 4c- 5)
R/ Rendez grâce au Seigneur :
Il est bon !
ou : Alléluia ! (Ps 105, 1a)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qui dira les hauts faits du Seigneur,
qui célébrera ses louanges ?
Heureux qui pratique la justice,
qui observe le droit en tout temps !
Souviens- toi de moi, Seigneur,
dans ta bienveillance pour ton peuple.
Toi qui le sauves, visite-moi :
que je voie le bonheur de tes élus ;
que j’aie part à la joie de ton peuple,
à la fierté de ton héritage.
ÉVANGILE :
« Ce ne sont pas les gens bien portants qui
ont besoin du médecin. Je veux la miséricorde,
non le sacrifice ». (Mt 9, 9-13)
Alléluia. Alléluia.
Venez à moi, vous tous qui peinez
sous le poids du fardeau, dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu,
assis à son bureau de collecteur d’impôt.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison,
voici que beaucoup de publicains
(c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :
« Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
"Non pas des justes, mais des pécheurs"
De saint Matthieu, nous ne savons pas grand chose, sinon qu'il travaillait au compte des Romains occupants, qu'il était assis à son bureau de douane, que Jésus lui a dit : "Suis-moi", et qu'il s'est levé aussitôt pour le suivre sans terminer son addition.
Ce que l'on sait ou que l'on devine, d'après le récit parallèle de saint Luc, c'est que Matthieu a offert un grand dîner pour fêter l'événement, et c'est pourquoi nous retrouvons à table, autour de Jésus, tant de publicains, réputés pécheurs tout comme lui, rien qu'à cause de leur métier. Tous ces hommes s'étaient sentis honorés par l'appel de l'un des leurs, et pour rien au monde ils n'auraient manqué cette invitation de Matthieu.
Mais les Pharisiens, une fois de plus, sont à l'affût. Ils n'osent pas attaquer Jésus de front, mais s'adressent aux disciples : "Pourquoi votre rabbi à vous mange-t-il avec des publicains et des pécheurs ?" Ce qui revient à dire : "Pourquoi Jésus ne fait-il pas de différence entre les hommes ?"
Or Jésus a entendu, et il ne laisse à personne le soin de répondre.
Tout d'abord, dit-il en substance, je mange avec ceux qui m'invitent. Ces hommes se réjouissent de m'avoir parmi eux, comme des malades se sentent rassurés à l'arrivée du médecin et commencent à reprendre espoir.
Puis Jésus, qui s'est expliqué, passe aux reproches : "Allez réfléchir sur le sens de cette parole du prophète Osée : "C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices d'animaux, la connaissance de Dieu, et non les holocaustes."
Le peuple de Dieu, à l'époque, voulait se concilier à bon compte les faveurs de Yahweh, par un culte tout extérieur, et des conversions éphémères. Et Dieu s'en plaignait par la voix des prophètes : "Que puis-je faire pour toi, Éphraïm ? Que puis-je faire pour toi, Juda ? Ah ! votre amour est comme la nuée du matin, comme la nuée qui tôt se dissipe !"
"Que puis-je faire pour vous, pense Jésus, si vous ne voulez pas de moi ? Comment pourrais-je vous guérir, si vous ne reconnaissez votre mal ?"
Enfin, délaissant l'image pour parler clair, Jésus énonce l'un des principes qui guident toute son action : "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." Notons bien que Jésus ne dit pas : "J'appelle les pécheurs et pas les justes", mais bien :"J'appelle tous les hommes, et tous sont pécheurs; vous aussi, Pharisiens, qui vous croyez bien portants, et justes, vous êtes des malades et vous avez besoin de moi."
Et les paroles de Jésus, si sévères pour ceux qui se font illusion, nous apportent l'espoir, à nous qui sommes assis à la table des pécheurs, avec Matthieu et sa corporation.
"D'un cœur brisé, broyé, Seigneur, tu n'as pas de mépris" (Ps 51). Ces paroles du psalmiste retrouvent avec Jésus toute leur actualité. Nos fautes offensent le Christ, mais nos misères ne le rebutent pas et notre impuissance le touche.
Jésus appelle des pécheurs; il nous appelle malgré notre péché.
Jésus ne vient pas à nous parce que nous avons réussi, mais pour nous donner de réussir là où, seuls, nous avons échoué.
Jésus ne vient pas à nous pour récompenser notre innocence, mais pour nous rendre la paix en pardonnant nos trahisons.
Jésus ne vient pas nous féliciter de nous être sauvés tout seuls; il s'invite simplement à notre table, pour nous montrer qu'il est là sans mépris, sans impatience, et pour nous empêcher de perdre cœur.
Tout juste suffisant est un pécheur qui s'ignore. Telle est la réponse de Jésus à ceux qui lui reprochent d'accueillir largement.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
*******
Autre commentaire de ce jour.
Je veux la miséricorde, non le sacrifice ». (Mt 9, 9-13)
Jésus en sortant de Capharnaüm appelle Matthieu, un collecteur d’impôt, à le suivre. Il se lève immédiatement et se met à sa suite. Suit la scène d’un repas (peut-être dans la maison de Matthieu), dans lequel Jésus et ses disciples mangent avec des publicains et des pécheurs. Des pharisiens demandent aux disciples pourquoi Jésus mange-t-il avec ces gens. Jésus a entendu et répond en déclarant qu’il est venu pour ceux qui avaient besoin de lui, comme un médecin pour les malades. Jésus conclut par une citation du prophète Osée: C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice.
C’est un moment important de la vie du Christ. Ce qu’il choisit de faire est révélateur de sa mission et de sa personne. Il avait dû faire des choix importants auparavant. Le premier est sans doute sa position par rapport à Jean Baptiste.
Jean avait prêché et baptisé au Jourdain, près d’une source. Sa renommée l’avait rendu célèbre et les gens se déplaçaient pour aller l’entendre et recevoir son baptême. Jésus commencera son ministère près de Jean Baptiste. C’est là qu’il connaîtra certains disciples de Jean qui deviendront ses disciples à lui. Mais très vite Jésus adoptera une méthode différente de celle du Baptiste. Au lieu d’attendre que les gens viennent à lui il ira vers les gens. Il sillonnera la Galilée; il ira occasionnellement en territoire païen, de l’autre côte du lac ou au nord de Capharnaüm dans le territoire d’Hérode Philippe. Il a donc choisi de ne pas être limité géographiquement. Son message aussi sera différent de celui de Jean.
Jean avait annoncé un puissant envoyé de Dieu qui viendrait faire un jugement et condamner les mauvais: ils seraient jetées au feu comme la paille inutile ou coupés à la hache comme le bois mort. La hache, disait-il, est déjà à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. (Matthieu 3,10) Jésus, lui, annonçait qu’avec sa présence le Royaume de Dieu était arrivé et qu’il n’était pas venu juger ou condamner mais bien chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19,10) Il ne veut donc pas être limité par une perspective de jugement, de rétribution, de condamnation.
Or, dans notre texte, Jésus montre qu’il a choisi de ne pas être limité par des frontières ou des délimitations sociales ou religieuses. La société de Jésus ne manque pas de compartiments où sont groupés des gens qui sont soigneusement isolés du reste de la société. Ce sont des marginaux qui sont considérés ou bien comme pécheurs à cause de leur conduite morale ou bien impurs, et contagieusement impurs, à cause de leur maladie comme la lèpre et les affections de la peau, comme les bouchers à cause de leurs contacts avec le sang, comme les métiers de transport, chameliers et matelots, à cause de leurs contacts avec les païens et bien d’autres. Ces gens sont exclus de la société et doivent être évités. Qu’on se rappelle au procès de Jésus, les prêtres qui refusent d’entrer au palais de Pilate pour ne pas contracter d’impureté qui les empêcherait de célébrer la Pâque le soir de ce vendredi-là. Et l’endroit où il faut absolument éviter des impurs c’est la table. Qu’on se rappelle encore la réaction de l’église de Jérusalem qui demande des explications à Pierre. On n’est pas surpris qu’il ait baptisé. Corneille, un centurion romain, mais on lui demande comment il a pu oser aller manger chez lui!
Or Jésus choisit comme disciple un collecteur d’impôt, un métier impur. En faisant cela, il vient de détruire une frontière de la société. On devine le choc par la réaction des autres collecteurs d’impôt: ils se sentent acceptés puisqu’il a accepté Matthieu. Et les voilà tous rendus chez Matthieu où se trouve Jésus. D’autres s’objectent, les pharisiens. Mais Jésus leur déclare que c’est la miséricorde qui a la priorité et non les prescriptions de la société statuant ce qui est religieusement correct.
C’est le choix de Jésus: les pauvres, les petits dont parlait l’Ancien Testament, pour Jésus ce seront ces marginaux laissés de côté par la société.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs » (Mt 9,13)
mais des pécheurs » (Mt 9,13)
Le Seigneur te dit, comme à Matthieu : « Suis-moi » (Mt 9,9). Quand donc tu recherches de tout ton cœur ton Maître bien-aimé, si, sur le chemin de la vie, ton pied heurte la pierre des passions (cf. Ps 90(91),12 LXX), ou si, bien souvent, là où se trouvent des lieux de boue, tu glisses sans le vouloir et fais une chute, chaque fois que tu tombes et te meurtris le corps, relève-toi de tout ton cœur et recherche Le Seigneur, jusqu’à ce que tu parviennes à Lui.
Ainsi « dans ton sanctuaire, dans ton souvenir, je parais devant toi pour voir la puissance et la gloire » qui me sauvent, et : « En ton Nom, Seigneur, j’élèverai mes mains et je répondrai. Comme de moelle et de graisse, je serai rassasié, et se réjouiront mes lèvres qui Te chantent » (62(63),3.5.6 LXX).
Car ce m’est une grande chose d’être nommé Chrétien, comme me dit Le Seigneur par Isaïe : « C’est pour toi une grande chose d’être appelé mon enfant » (cf. Is 49,6 LXX). (…)
De toutes tes forces garde-toi pour ne pas tomber. Car tomber n’est pas digne de celui qui est fort et qui lutte.
Mais s’il t’arrive de tomber, relève-toi aussitôt et reprend le bon combat. Quand bien même il t’arriverait dix mille fois de tomber, dix mille fois refais ce geste : relève-toi.
Jusqu’à ta mort. Car il est écrit : « Si le juste tombe sept fois, c'est-à-dire toute sa vie durant, il se relèvera sept fois » (cf. Pr 24,16).
Jean Carpathios (VIIe s.), Moine et Évêque.
Chapitres d’exhortation n° 44, 84 (Philocalie des Pères neptiques ; trad. J. Touraille, Ed. DDB-Lattès)
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Mon doux Seigneur, tourne généreusement tes yeux miséricordieux vers ton peuple ; car ta gloire sera bien plus grande si tu prends pitié de l’immense multitude de tes créatures » (Sainte Catherine de Sienne)
« Jésus-Christ est le visage visible de la miséricorde du Père. Miséricorde : c’est le mot qui révèle le mystère de la très Sainte Trinité. Miséricorde : c’est l’acte dernier et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre » (François)
« Jésus a posé des actes, tel le pardon des péchés qui L’ont manifesté comme étant Dieu le Sauveur lui-même. Certains juifs, qui, ne reconnaissant pas le Dieu fait homme, voyaient en Lui un homme qui se fait Dieu (Jn 10,33), L’ont jugé comme un blasphémateur » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 594)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Pourquoi les disciples ne jeûnent-ils pas ?
La question posée ce jour-là à Jésus est importante, dans le contexte de l'époque. En effet elle n'est pas adressée à Jésus par les Pharisiens, avec qui les relations sont plus ou moins tendues, mais par les disciples de Jean le Baptiste, donc par des spirituels authentiques.
Et Jésus va répondre dans le langage typique du Baptiste.
Quand on demandait à Jean comment il se situait par rapport à Jésus et à sa popularité, Jean répondait : "Moi, je ne suis pas le Messie, mais je suis envoyé devant lui. Celui qui a l'épouse est l'époux" (Jn 3,25).
Aucun doute possible. Pour lui, c'est le Messie Jésus qui est l'époux de la communauté sainte. Déjà l'Ancien Testament présentait comme des épousailles l'amour sauveur de Dieu pour la communauté des croyants : un amour porteur de fraîcheur et d'espérance :
"Comme un jeune homme épouse une vierge,
ton bâtisseur t'épousera" (Is 62,5)
"Ton Créateur, c'est ton Époux …
D'un amour éternel j'ai eu pitié de toi" (Is 54,5.8)
Jésus, le Fils de l'Homme, a réalisé ce projet de Dieu : il a épousé l'humanité qu'il voulait sauver. Et ce que le Baptiste ne pouvait que pressentir, Paul l'enseignera avec enthousiasme :
"Le Christ a aimé l'Église et s'est livré pour elle,
afin de la sanctifier …
afin de se la présenter à lui-même, cette Église,
[comme une épouse] sans tâche ni ride … toute sainte et sans reproche" (E 5,26).
La présence de Jésus sur terre parmi ses disciples était donc un temps béni. Le Messie de Dieu, le propre Fils de Dieu, était chez les siens, le Christ inaugurait ses noces avec l'humanité : c'était, pour la communauté des croyants, pour les Apôtres et les disciples, le moment de fêter l'Époux, tout proche et bien visible.
" Viendront des jours, dit Jésus, où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront".
De fait Jésus a été arraché aux siens lors de sa passion et de sa mise au tombeau, et encore maintenant sa gloire de Ressuscité est cachée à nos yeux de chair. Il est présent à sa communauté malgré les signes de l'absence, et il nous fait vivre la dernière des Béatitudes qu'il a proclamées : "Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu".
Ce temps, ce long temps de la présence cachée, c'est le temps de l'Église, c'est le temps où nous avons à inscrire notre fidélité. C'est le temps où il nous faut vivre de la foi dans un monde difficile, confrontés souvent à notre monde intérieur et à nos propres habitudes.
"C'est alors qu'ils jeûneront", dit Jésus.
Si nous jeûnons, si nous entrons dans une ascèse joyeuse, c'est donc, non pas par un quelconque masochisme, mais pour garder le contact avec l'Époux enlevé, pour rester unis par la foi et l'espérance avec le Ressuscité, pour capter chaque jour la longueur d'ondes de son amour qui sauve.
Ce jeûne-là, le jeûne avec Jésus et pour Jésus, va donc plus loin et plus profond que les renoncements extérieurs et mesurables : le chocolat, le dessert et les cigarettes. Il consiste à rester en deçà de nos désirs pour retrouver le désir de Dieu et laisser grandir.
Notre jeûne, c'est de tempérer toutes nos faims, pour que notre vraie nourriture soit d'accomplir, comme Jésus, la volonté du Père. La faim du corps, la faim des yeux, la faim des sens ; la soif de l'imagination, l'égoïsme, ou la volonté de puissance, tout cela, avec la force de Jésus, va s'apaiser en nous, pour que nous puissions, avec une nouvelle liberté, écouter Dieu et regarder vivre nos frères et nos sœurs.
C'est ce jeûne-là, le jeûne libérateur, le jeûne qui rajeunit le cœur, que Jésus visait sans doute quand il conseillait :
"Pour toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête".
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Des disciples de Jean Baptiste viennent demander à Jésus pourquoi ses disciples ne jeûnent pas comme eux et comme les pharisiens. Jésus répond que sa présence a priorité sur des pratiques de pénitence. Il compare sa présence à un vin nouveau qu’il ne faut pas mettre dans des outres usagées c’est-à-dire restreindre dans des pratiques anciennes.
Il y avait des jeûnes obligatoires pour les Juifs à certains moments de l’année. Mais les Juifs pieux pouvaient aussi pratiquer des jeûnes occasionnels. En fait, le jeûne, la prière et l’aumône constituaient trois pratiques religieuses importantes : elles sont mentionnées dans le sermon sur la montagne. Les Pharisiens et les disciples de Jean avaient leurs jours de jeûne propres à leur groupe.
Les disciples de Jean Baptiste sont probablement agacés par le contraste entre la façon de vivre de Jésus et celle de leur maître. Jean Baptiste qui se présente comme un ascète sorti du désert proclame avec sévérité l’approche d’un jugement alors que Jésus et ses disciples ne refusent pas les repas qu’on leur offre. La seule chose que Jean Baptiste et Jésus ont en commun ce sont les ennemis. Jésus en fait la remarque :
Jean vient en effet, ne mangeant ni ne buvant, et l’on dit : Il est possédé. Vient le Fils de l’homme, mangeant et buvant, et l’on dit : C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains. et des pécheurs. (Matthieu,11,18-19)
On n’a pas digéré le repas chez Matthieu avec les publicains qui étaient fiers et avaient des sourires d’une oreille à l’autre. Ce Jésus n’est pas sérieux.
La présence de Jésus et les deux petites paraboles, celle de la pièce avec du tissu neuf et celle du vin nouveau dans des vieilles outres, soulignent le thème de la nouveauté. Si la nouveauté était conforme avec ce qui précédait, ce ne serait plus de la nouveauté. Les Juifs auraient dû se souvenir des façons d’agir de Dieu dans le passé. Il faisait des choix inattendus et surprenants. Au lieu de prendre l’aîné ou ceux qui sont grands et forts, il choisissait le petit dernier qui gardait les moutons et qui s’appelait David. Dieu avait libéré les Israélites au début de leur histoire et ils s’étaient retrouvés au désert ! Ils n’en demandaient pas tant : de meilleures heures de travail auraient suffi pour les contenter ! Après que Dieu ait dit à Abraham : Rien n’est impossible à Dieu, on peut s’attendre à des surprises.
Si cette nouveauté s’appelle une Bonne Nouvelle, il n’y a pas de place pour la nostalgie du passé.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
Aujourd'hui, nous remarquons comment avec Jésus commence un temps nouveau et une nouvelle doctrine, enseignée avec autorité et, comme toute chose nouvelle, elle choque les politiques et les autorités.
Ainsi, dans les pages qui précèdent cet Évangile nous voyons Jésus en train de pardonner et guérir l'homme paralysé pendant que les pharisiens se scandalisent; Jésus appelant Mathieu un percepteur d'impôts et mangeant chez lui avec d'autres publicains et pécheurs pendant que les pharisiens "grimpent aux murs"; et dans l'Évangile d'aujourd'hui ce sont les disciples de Jean qui viennent vers Jésus car ils ne comprennent pas pourquoi Lui et ses disciples ne jeûnent pas.
Jésus, qui ne laisse jamais personne sans réponse, leur dira : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront » (Mt 9,15).
Le jeûne était et est, le "praxis" pénitentielle qui contribue à « acquérir la maîtrise de nos instincts et la liberté du cœur » (Catéchisme de l'Église Catholique, n. 2043) ainsi qu'à interpréter la Miséricorde Divine.
Mais à ce moment précis la Miséricorde et l'Amour infini de Dieu étaient parmi eux dans la présence de Jésus, le Verbe Incarné.
Comment pouvaient-ils jeûner ? La seule attitude possible était la joie, le bonheur d'avoir la présence de Dieu fait homme.
Comment pouvaient-ils jeûner si Jésus venait de leur révéler une nouvelle manière de se mettre en rapport avec Dieu, un esprit nouveau qui rompait avec toutes les anciennes façons de procéder ?
Aujourd'hui Jésus est là : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20), et Il n'est pas là car Il a retourné au Père et nous clamons : « Viens Seigneur Jésus ».
Nous sommes dans l'attente. C'est pour cela qu'il faut que nous nous renouvelions chaque jour avec l'esprit nouveau de Jésus, afin de nous détacher de la routine, jeûner de tout ce qui peut nous empêcher d'avancer vers une identification totale avec le Christ, vers la sanctification.
« Justes sont nos pleurs - notre jeûne - si nous brûlons d'envie de le voir » (Saint Augustin).
Nous supplions notre Sainte Mère Marie de nous concéder les grâces nécessaires pour vivre la joie de savoir que nous sommes des enfants aimés.
Abbé Joaquim FORTUNY i Vizcarro (Cunit, Tarragona, Espagne
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 08 Juillet 2023
Samedi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Aquila et Priscille, Convertis par Saint
Paul à Corinthe (Ier siècle)
Saint Disen, Fondateur d'un monastère en
Rhénanie (VIIe siècle)
Saint Adrien III, Pape (109e) de 884
à 885 (+ 885)
Bienheureux Eugène III, Pape (165 ème) de
1145 à 1153 (+ 1153).
Bienheureux Pierre Vigne, Prêtre en ardèche
et Fondateur de la Congrégation du
Saint-Sacrement (1670-1740).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
Samedi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Aquila et Priscille, Convertis par Saint
Paul à Corinthe (Ier siècle)
Saint Disen, Fondateur d'un monastère en
Rhénanie (VIIe siècle)
Saint Adrien III, Pape (109e) de 884
à 885 (+ 885)
Bienheureux Eugène III, Pape (165 ème) de
1145 à 1153 (+ 1153).
Bienheureux Pierre Vigne, Prêtre en ardèche
et Fondateur de la Congrégation du
Saint-Sacrement (1670-1740).
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 27, 1-5.15-29… Psaume 135(134), 1-2.3-4.5-6… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9, 14-17.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Jacob a volé mon droit d’aînesse
et ma bénédiction », déclare Ésaü
(Gn 27, 1-5.15-29)
Lecture du livre de la Genèse
Isaac était devenu vieux,
ses yeux avaient faibli et il n’y voyait plus.
Il appela Ésaü, son fils aîné :
« Mon fils ! »
Celui-ci répondit :
« Me voici. »
Isaac reprit :
« Tu vois : je suis devenu vieux,
mais je ne sais pas le jour de ma mort.
Prends donc maintenant tes armes, ton carquois et ton arc,
sors dans la campagne et tue-moi du gibier.
Prépare-moi un bon plat comme je les aime
et apporte-le-moi pour que je mange,
et que je te bénisse avant de mourir. »
Pendant qu’Isaac parlait ainsi à son fils Ésaü,
Rébecca écoutait.
Ésaü alla donc dans la campagne chasser du gibier pour son père.
Rébecca prit les meilleurs habits d’Ésaü, son fils aîné,
ceux qu’elle gardait à la maison ;
elle en revêtit Jacob, son fils cadet.
Puis, avec des peaux de chevreau,
elle lui couvrit les mains et la partie lisse du cou.
Elle remit ensuite entre ses mains
le plat et le pain qu’elle avait préparés.
Jacob entra chez son père et dit :
« Mon père ! »
Celui-ci répondit :
« Me voici. Qui es-tu, mon fils ? »
Jacob dit à son père :
« Je suis Ésaü, ton premier-né ;
j’ai fait ce que tu m’as dit.
Viens donc t’asseoir,
mange de mon gibier ;
alors, tu pourras me bénir. »
Isaac lui dit :
« Comme tu as trouvé vite, mon fils ! »
Jacob répondit :
« C’est que le Seigneur, ton Dieu,
a favorisé ma chasse. »
Isaac lui dit :
« Approche donc, mon fils, que je te palpe,
pour savoir si tu es bien mon fils Ésaü ! »
Jacob s’approcha de son père Isaac.
Celui-ci le palpa et dit :
« La voix est la voix de Jacob,
mais les mains sont les mains d’Ésaü. »
Il ne reconnut pas Jacob
car ses mains étaient velues comme celles de son frère Ésaü,
et il le bénit.
Il dit encore :
« C’est bien toi mon fils Ésaü ? »
Jacob répondit :
« C’est bien moi. »
Isaac reprit :
« Apporte-moi le gibier, mon fils,
j’en mangerai,
et alors je pourrai te bénir. »
Jacob le servit, et il mangea.
Jacob lui présenta du vin, et il but.
Son père Isaac dit alors :
« Approche-toi et embrasse-moi, mon fils. »
Comme Jacob s’approchait et l’embrassait,
Isaac respira l’odeur de ses vêtements,
et il le bénit en disant :
« Voici que l’odeur de mon fils
est comme l’odeur d’un champ que le Seigneur a béni.
Que Dieu te donne la rosée du ciel et une terre fertile,
froment et vin nouveau en abondance !
Que des peuples te servent,
que des nations se prosternent devant toi.
Sois un chef pour tes frères,
que les fils de ta mère se prosternent devant toi.
Maudit soit celui qui te maudira,
béni soit celui qui te bénira ! »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 134 (135), 1-2, 3-4, 5-6)
R/ Louez la bonté du Seigneur,
célébrez la douceur de son nom.
ou : Alléluia ! (cf. 134, 3)
Louez le nom du Seigneur,
louez-le, serviteurs du Seigneur
qui veillez dans la maison du Seigneur,
dans les parvis de la maison de notre Dieu.
Louez la bonté du Seigneur,
célébrez la douceur de son nom.
C’est Jacob que le Seigneur a choisi,
Israël dont il a fait son bien.
Je le sais, le Seigneur est grand :
notre Maître est plus grand que tous les dieux.
Tout ce que veut le Seigneur, il le fait
au ciel et sur la terre, dans les mers
et jusqu’au fond des abîmes.
ÉVANGILE :
« Les invités de la noce pourraient-ils
donc être en deuil pendant le temps où
l’Époux est avec eux ? » (Mt 9, 14-17)
Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus
en disant :
« Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront.
Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve
sur un vieux vêtement,
car le morceau ajouté tire sur le vêtement,
et la déchirure s’agrandit.
Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ;
autrement, les outres éclatent,
le vin se répand,
et les outres sont perdues.
Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves,
et le tout se conserve. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Pourquoi ne jeûnent-ils pas ?
Pourquoi les disciples ne jeûnent-ils pas ?
La question posée ce jour-là à Jésus est importante, dans le contexte de l'époque. En effet elle n'est pas adressée à Jésus par les Pharisiens, avec qui les relations sont plus ou moins tendues, mais par les disciples de Jean le Baptiste, donc par des spirituels authentiques.
Et Jésus va répondre dans le langage typique du Baptiste.
Quand on demandait à Jean comment il se situait par rapport à Jésus et à sa popularité, Jean répondait : "Moi, je ne suis pas le Messie, mais je suis envoyé devant lui. Celui qui a l'épouse est l'époux" (Jn 3,25).
Aucun doute possible. Pour lui, c'est le Messie Jésus qui est l'époux de la communauté sainte. Déjà l'Ancien Testament présentait comme des épousailles l'amour sauveur de Dieu pour la communauté des croyants : un amour porteur de fraîcheur et d'espérance :
"Comme un jeune homme épouse une vierge,
ton bâtisseur t'épousera" (Is 62,5)
"Ton Créateur, c'est ton Époux …
D'un amour éternel j'ai eu pitié de toi" (Is 54,5.8)
Jésus, le Fils de l'Homme, a réalisé ce projet de Dieu : il a épousé l'humanité qu'il voulait sauver. Et ce que le Baptiste ne pouvait que pressentir, Paul l'enseignera avec enthousiasme :
"Le Christ a aimé l'Église et s'est livré pour elle,
afin de la sanctifier …
afin de se la présenter à lui-même, cette Église,
[comme une épouse] sans tâche ni ride … toute sainte et sans reproche" (E 5,26).
La présence de Jésus sur terre parmi ses disciples était donc un temps béni. Le Messie de Dieu, le propre Fils de Dieu, était chez les siens, le Christ inaugurait ses noces avec l'humanité : c'était, pour la communauté des croyants, pour les Apôtres et les disciples, le moment de fêter l'Époux, tout proche et bien visible.
" Viendront des jours, dit Jésus, où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront".
De fait Jésus a été arraché aux siens lors de sa passion et de sa mise au tombeau, et encore maintenant sa gloire de Ressuscité est cachée à nos yeux de chair. Il est présent à sa communauté malgré les signes de l'absence, et il nous fait vivre la dernière des Béatitudes qu'il a proclamées : "Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu".
Ce temps, ce long temps de la présence cachée, c'est le temps de l'Église, c'est le temps où nous avons à inscrire notre fidélité. C'est le temps où il nous faut vivre de la foi dans un monde difficile, confrontés souvent à notre monde intérieur et à nos propres habitudes.
"C'est alors qu'ils jeûneront", dit Jésus.
Si nous jeûnons, si nous entrons dans une ascèse joyeuse, c'est donc, non pas par un quelconque masochisme, mais pour garder le contact avec l'Époux enlevé, pour rester unis par la foi et l'espérance avec le Ressuscité, pour capter chaque jour la longueur d'ondes de son amour qui sauve.
Ce jeûne-là, le jeûne avec Jésus et pour Jésus, va donc plus loin et plus profond que les renoncements extérieurs et mesurables : le chocolat, le dessert et les cigarettes. Il consiste à rester en deçà de nos désirs pour retrouver le désir de Dieu et laisser grandir.
Notre jeûne, c'est de tempérer toutes nos faims, pour que notre vraie nourriture soit d'accomplir, comme Jésus, la volonté du Père. La faim du corps, la faim des yeux, la faim des sens ; la soif de l'imagination, l'égoïsme, ou la volonté de puissance, tout cela, avec la force de Jésus, va s'apaiser en nous, pour que nous puissions, avec une nouvelle liberté, écouter Dieu et regarder vivre nos frères et nos sœurs.
C'est ce jeûne-là, le jeûne libérateur, le jeûne qui rajeunit le cœur, que Jésus visait sans doute quand il conseillait :
"Pour toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête".
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ? »
pendant le temps où l’Époux est avec eux ? »
Des disciples de Jean Baptiste viennent demander à Jésus pourquoi ses disciples ne jeûnent pas comme eux et comme les pharisiens. Jésus répond que sa présence a priorité sur des pratiques de pénitence. Il compare sa présence à un vin nouveau qu’il ne faut pas mettre dans des outres usagées c’est-à-dire restreindre dans des pratiques anciennes.
Il y avait des jeûnes obligatoires pour les Juifs à certains moments de l’année. Mais les Juifs pieux pouvaient aussi pratiquer des jeûnes occasionnels. En fait, le jeûne, la prière et l’aumône constituaient trois pratiques religieuses importantes : elles sont mentionnées dans le sermon sur la montagne. Les Pharisiens et les disciples de Jean avaient leurs jours de jeûne propres à leur groupe.
Les disciples de Jean Baptiste sont probablement agacés par le contraste entre la façon de vivre de Jésus et celle de leur maître. Jean Baptiste qui se présente comme un ascète sorti du désert proclame avec sévérité l’approche d’un jugement alors que Jésus et ses disciples ne refusent pas les repas qu’on leur offre. La seule chose que Jean Baptiste et Jésus ont en commun ce sont les ennemis. Jésus en fait la remarque :
Jean vient en effet, ne mangeant ni ne buvant, et l’on dit : Il est possédé. Vient le Fils de l’homme, mangeant et buvant, et l’on dit : C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains. et des pécheurs. (Matthieu,11,18-19)
On n’a pas digéré le repas chez Matthieu avec les publicains qui étaient fiers et avaient des sourires d’une oreille à l’autre. Ce Jésus n’est pas sérieux.
La présence de Jésus et les deux petites paraboles, celle de la pièce avec du tissu neuf et celle du vin nouveau dans des vieilles outres, soulignent le thème de la nouveauté. Si la nouveauté était conforme avec ce qui précédait, ce ne serait plus de la nouveauté. Les Juifs auraient dû se souvenir des façons d’agir de Dieu dans le passé. Il faisait des choix inattendus et surprenants. Au lieu de prendre l’aîné ou ceux qui sont grands et forts, il choisissait le petit dernier qui gardait les moutons et qui s’appelait David. Dieu avait libéré les Israélites au début de leur histoire et ils s’étaient retrouvés au désert ! Ils n’en demandaient pas tant : de meilleures heures de travail auraient suffi pour les contenter ! Après que Dieu ait dit à Abraham : Rien n’est impossible à Dieu, on peut s’attendre à des surprises.
Si cette nouveauté s’appelle une Bonne Nouvelle, il n’y a pas de place pour la nostalgie du passé.
Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.
« Un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé »
Aujourd'hui, nous remarquons comment avec Jésus commence un temps nouveau et une nouvelle doctrine, enseignée avec autorité et, comme toute chose nouvelle, elle choque les politiques et les autorités.
Ainsi, dans les pages qui précèdent cet Évangile nous voyons Jésus en train de pardonner et guérir l'homme paralysé pendant que les pharisiens se scandalisent; Jésus appelant Mathieu un percepteur d'impôts et mangeant chez lui avec d'autres publicains et pécheurs pendant que les pharisiens "grimpent aux murs"; et dans l'Évangile d'aujourd'hui ce sont les disciples de Jean qui viennent vers Jésus car ils ne comprennent pas pourquoi Lui et ses disciples ne jeûnent pas.
Jésus, qui ne laisse jamais personne sans réponse, leur dira : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront » (Mt 9,15).
Le jeûne était et est, le "praxis" pénitentielle qui contribue à « acquérir la maîtrise de nos instincts et la liberté du cœur » (Catéchisme de l'Église Catholique, n. 2043) ainsi qu'à interpréter la Miséricorde Divine.
Mais à ce moment précis la Miséricorde et l'Amour infini de Dieu étaient parmi eux dans la présence de Jésus, le Verbe Incarné.
Comment pouvaient-ils jeûner ? La seule attitude possible était la joie, le bonheur d'avoir la présence de Dieu fait homme.
Comment pouvaient-ils jeûner si Jésus venait de leur révéler une nouvelle manière de se mettre en rapport avec Dieu, un esprit nouveau qui rompait avec toutes les anciennes façons de procéder ?
Aujourd'hui Jésus est là : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20), et Il n'est pas là car Il a retourné au Père et nous clamons : « Viens Seigneur Jésus ».
Nous sommes dans l'attente. C'est pour cela qu'il faut que nous nous renouvelions chaque jour avec l'esprit nouveau de Jésus, afin de nous détacher de la routine, jeûner de tout ce qui peut nous empêcher d'avancer vers une identification totale avec le Christ, vers la sanctification.
« Justes sont nos pleurs - notre jeûne - si nous brûlons d'envie de le voir » (Saint Augustin).
Nous supplions notre Sainte Mère Marie de nous concéder les grâces nécessaires pour vivre la joie de savoir que nous sommes des enfants aimés.
Abbé Joaquim FORTUNY i Vizcarro (Cunit, Tarragona, Espagne
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Le jeûne est le gouvernail de la vie humaine et dirige tout le vaisseau de notre corps » (saint Pierre Chrysologue)
« A vin nouveau, outres neuves. Et pour cette raison l’Eglise nous demande, à nous tous, quelques changements, elle nous demande de laisser de côté les structures périssables : elles ne servent à rien ! Et d’en prendre de nouvelles, celles de l’Évangile » (François)
« Leur mission prophétique, les laïcs l’accomplissent aussi par l’évangélisation, "c’est-à-dire l’annonce du Christ faite par le témoignage de la vie et par la parole". Chez les laïcs, "cette action évangélisatrice prend un caractère spécifique et une particulière efficacité du fait qu’elle s’accomplit dans les conditions communes du siècle" (Concile Vatican II) » (Catéchisme de l’Église Catholique, n° 905)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Comme à son habitude, Matthieu a regroupé trois paroles différentes de Jésus, parce qu'elles s'éclairent l'une l'autre, et que les trois nous apportent un message d'espérance.
Nous entendons d'abord un cri de jubilation de Jésus, qui est en même temps une louange à son Père, exprimée dans le langage des psalmistes : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre !"
Ce qui provoque cette admiration et cet étonnement joyeux de Jésus, c'est tout simplement la pédagogie mise en œuvre par le Père pour le salut des hommes : "Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les as révélées aux tout-petits."
De plus en plus, durant son ministère public, Jésus avait rencontré le refus d'une partie de son peuple. Les moins ouverts à son message sont les scribes, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s'imaginent posséder une fois pour toutes la vérité et n'avoir plus besoin de la chercher avec les autres. Les petits, au contraire, les pauvres en Esprit, acceptent de bon cœur de s'ouvrir à l'espérance que Jésus leur apporte.
Certes, Jésus ne se réjouissait pas de cette fronde des gens instruits - car il les voulait aussi pour le Royaume – mais il laisse éclater sa joie de voir les humbles se laisser faire si facilement par Dieu et se rallier si vite à son dessein d'amour.
Cette simplicité du cœur n'est pas le fruit d'une culture qui serait l'apanage des riches; c'est une richesse de l'esprit et une clarté du regard qu'aucune science ne peut transmettre, si ce n'est la "science d'amour", comme disait la petite Thérèse. La vie authentique, la vie selon l'Évangile, est à base de fidélité et de grandeur d'âme, et elle ne se trouve pas immédiatement au bout de la recherche des hommes, mais suppose une victoire de chacun sur ses mensonges.
On constate, entre les chrétiens, divers niveaux de culture, et c'est normal; mais il n'y a qu'un seul salut, et ce salut, qui vient par la foi au Christ vivant, ne dépend pas de ce qu'un homme a trouvé dans les livres, mais de ce qu'il inscrit, jour après jour, dans le livre de sa vie, ce livre que Dieu seul peut ouvrir ou fermer.
Au fond, quel que soit le degré de notre culture, quels que soient le brillant ou l'obscurité de notre situation, que l'on soit bureaucrate ou cantonnier, ingénieur ou conducteur d'autobus, que l'on soit cantatrice ou mère de famille, la vie, la vie réelle, quotidienne, est faite de petites choses, et une existence chrétienne pèse, en définitive, son poids d'amour, uniquement son poids de charité.
Oui, tel a été, et tel est encore le bon plaisir du Père : que les plus humbles gardent toutes leurs chances face au Règne de Dieu qui vient sur terre. Certes, Jésus ne déprécie pas la science, et il a su discuter sans complexe avec les hommes les plus fins de Jérusalem; Jésus ne donne pas de prime à la paresse intellectuelle ni à l'étroitesse d'esprit, et après sa résurrection, il a suscité comme treizième Apôtre un saint Paul, bilingue parfait, théologien de haut vol, un homme préparé par une longue recherche à unir la culture juive et la culture grecque. Mais aux yeux du Christ la culture, tout comme la technique et le savoir-faire, doit se mettre au service d'une réponse de foi, doit devenir le service d'un croyant qui aime.
À chaque époque, et tout spécialement à la nôtre, la communauté de Jésus doit se défendre contre la tentation des nouveaux scribes. Jamais la recherche n'a été plus urgente dans l'Église, recherche biblique, recherche théologique, recherche pastorale et missionnaire; car il nous faut dire aujourd'hui notre foi et rendre raison de l'espérance qui est en nous. Mais nous ne sommes pas propriétaires de la Révélation, nous n'en sommes pas les maîtres, et nous ne pouvons pas repartir à zéro, à partir de nos évidences d'aujourd'hui, en effaçant l'œuvre de Dieu, l'initiative et la Parole de Dieu, le droit de Dieu à être adoré et servi en silence.
Ce Jésus même, dont si facilement, si légèrement, nous nous réclamons, il nous faut apprendre, humblement, à le connaître, car nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et c'est le Père qui révèle son Fils en nous, or il nous le révèle comme le Serviteur qui a souffert, comme un Messie crucifié puis glorifié. Voilà l'Évangile que personne jamais ne pourra récrire.
Personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous ne pouvons regarder le Père qu'avec les yeux du Fils; nous ne pouvons parler au Père qu'avec les paroles révélées par le Fils.
Et ce regard qui touche Dieu, ces paroles qui rejoignent Dieu, Jésus, lui aussi, ne les enseigne qu'aux humbles, aux hommes de bonne volonté qui ne jouent pas au plus fort avec Dieu, à tous ceux qui acceptent de se mettre à son école.
C'est une école exigeante que celle du Christ; car il ne libère pas l'homme de toute obligation morale : il exige plus, mais autrement. Il pose, lui aussi, un joug sur nos épaules, mais en nous soumettant à sa loi renouvelée, il nous donne en même temps la joie du Royaume, l'allégresse de ceux qui se savent aimer et pardonnés.
Le joug du Seigneur, ne blesse pas, même quand il y a un seul joug pour deux; le fardeau du Seigneur, semble léger, parce qu'il nous libère progressivement du poids de notre égoïsme et de notre agressivité.
Nous passons notre vie à courir après le repos, après la stabilité, après des circonstances favorables où nous pourrons enfin servir, enfin aimer. Pourquoi ne pas entrer aujourd'hui dans le repos de Jésus, dans le paradoxe de l'humilité, de la douceur et de la croix ?
Le Maître est là, il nous attend.
Retournons à l'école.
Père Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
Autre commentaire de ce jour.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous soulagerai. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ».
Beaucoup de personnes s’imaginent que les chrétiens sont entravés par toutes sortes d’obligations pesantes :
. qu’ils sont les esclaves d’une loi
. qu’il y a toutes sortes de commandements, des choses permises et des tas de défendues
. qu’ils ont un code minutieux de ce qui est à faire et surtout de ce qu’il ne faut pas faire
. et que la liberté, ce n’est pas pour eux.
Rien n’est plus faux : le chrétien est avant tout un homme libéré, un homme allégé et qui n’a plus de contraintes, ni de commandements sinon ceux que lui suggère l’amour.
C’est aussi ce que nous rappelle St-Paul dans la seconde lecture : vous, les chrétiens, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, du matériel, de la lettre, d’un code extérieur. Maintenant vous êtes dirigés par l’Esprit seul, Esprit d’amour et vous n’avez plus à faire que ce que vous inspire cet Esprit d’amour qui vient du Père et que vous donne le Christ.
Comment la vie de ceux qui regardent Jésus, alors qu’elle devrait être si légère, a-t-elle pu s’alourdir ainsi ? Et devenir pour certains, un poids, un pesant fardeau ?
Eh bien ! La réponse est simple. Le christianisme est une religion d’amour basée sur l’amour de Dieu et des autres : s’il me manque cet amour-là, si je deviens chrétien sans être aimant, s’il me manque cette affection profonde de Dieu et des autres, alors elle devient ce que nous venons de décrire, « un cahier des charges », un devis, un règlement sans âme, et nous sommes alors empêtrés et asservis par des prescriptions et des ordonnances.
Sur le marché, une jeune femme toute menue portait son bébé dans ses bras ; l’enfant était beau et pesant et la maman toute fluette semblait bien fragile pour transporter ce gros bébé. Mais elle passait, toute guillerette, toute allègre, le visage fervent, comme si c’était le petit qui la soulevait.
En réalité, qui portait l’autre ? Il n’y avait qu’une seule explication : c’était l’amour qu’elle portait et qui la portait et si on l’avait abordée en le plaignant, elle aurait eu un grand sourire : « Lourd, mon bébé ? Oui, lourd de toute l’affection que je lui porte et qu’il me porte ; mais le poids physique, matériel… je le sens à peine. C’est l’amour qui me le fait porter ».
Un chrétien qui aime vraiment, pour qui Dieu est vraiment un père, pour qui Jésus-Christ est vraiment un frère, pour qui l’Esprit Saint est l’âme de son âme, qui est, comme dit St-Paul « sous l’emprise de l’Esprit », celui-là, il ne porte pas sa religion, c’est sa religion qui le porte, il ne plie pas sous un joug : c’est son idéal chrétien qui le redresse.
Le chrétien est un homme debout, un homme libre, parce que tout ce qu’il fait, il le fait avec amour et ce que nous faisons avec amour ne nous paraît pas pénible.
Nous en avons tous fait l’expérience : quand on aime vraiment quelque chose, on le fait bien volontiers et nous ne nous faisons pas prier pour le faire. Ce n’est que lorsque nous répugnons à faire tel ou tel effort que nous n’aimons pas que cela nous devient pénible, ennuyeux et que nous le faisons en trainant les pieds et que nous avançons avec des semelles de plomb : cela devient alors une obligation sans amour, bref, une corvée.
Or, notre christianisme est avant tout basé, fondé sur l’amour :
– pour celui qui aime, il sera un merveilleux moteur de toute mon activité humaine
– pour celui qui n’aime pas, il ne sera qu’une entrave, un fil à la patte et Dieu sera perçu comme un “empêcheur de tourner en rond” :
« Celui qui aime a les pieds légers », dit-on. Voilà ce que veut nous dire St-Paul en opposant « la chair et l’Esprit » : l’esclavage du matériel, la liberté du spirituel ; “l’amour donne des ailes’’.
Allez dire à une fiancée que sa prochaine rencontre avec son bien-aimé est une corvée et qu’elle ferait mieux de ne pas y aller ! Elle vous dira que vous ne devez pas aller très bien !
Allez dire à un coureur du tour de France, en pleine montée dans un col : « Ne te donne donc pas tant de mal ; tu peux ralentir ». Non, il est pris par la compétition, il l’aime et il mobilise toutes ses forces. Il est porté et entrainé par le désir de gagner.
Et regardez une famille où l’on s’aime : l’enfant transfigure la vie de ses parents et la vie de cet enfant est portée par l’amour de ses parents. Avez-vous vu la détresse du regard d’un enfant de 3 ou 4 ans qui a perdu ses parents dans une grande surface ? L’amour donne aux parents et aux enfants : force et vie… et si, par malheur, cet enfant est malade ou handicapé, alors se multiplie d’autant plus : amour, dévouement, oubli de soi.
Oui, c’est l’amour qui soulève notre existence. C’est l’amour qui fait surgir le meilleur de nous-mêmes et puisque le christianisme est avant tout, un amour, et non pas un code, il devrait être et il l’est pour beaucoup, le moteur de nos vies, celui qui nous fait aller au-delà de nous-mêmes.
Parce que nous aimons, « notre joug est facile à porter et notre fardeau léger ». Comme il est facile de faire plaisir à quelqu’un qui nous aime et que nous aimons. Les termes de « devoir », de « commandements », « d’obligations » sont oubliés pour faire place à ceux de ‘’don de soi’’, de’’ faire plaisir’’, de rencontre, de cadeaux, d’offrande : les actions sont les mêmes, mais transformées par un dynamisme intérieur qui les transfigure et les sublime.
Si, au lieu de dire : « Ah ! La barbe ! C’est dimanche ; il faut que j’aille à la messe », je disais : « C’est aujourd’hui, mon jour de rendez-vous avec le Seigneur, je vais à sa rencontre. Ce sera un moment privilégié de contact et de communion avec lui… », « Je l’aime et je vais le voir » et il me redonnera sa force et son esprit pour que je vive mieux et plus, pendant la semaine qui vient.
Dès lors que « l’amour » est présent, nos actions quotidiennes sont transformées : le fardeau devient léger, facile à porter. Tout cela parce qu’on le fait « de bon cœur »…
Pour suivre le Christ, il ne s’agit pas de s’astreindre à respecter une multitude de règlements tatillons, comme ceux que prescrivaient les scribes et les pharisiens : « Il suffit d’aimer » et le secret, le voici : « Nul fardeau n’est lourd pour celui qui aime ».
Pèsent-elles le même poids les pierres transportées :
- par le prisonnier dans un camp de concentration
- celles transportées par l’ouvrier qui gagne sa vie en construisant des maisons pour les autres et
- celles transportées par le père de famille qui prépare un toit pour sa femme et ses enfants ?
Ce sont les mêmes pierres : elles n’ont pas le même poids !
Frères et sœurs, suivre Jésus-Christ pour bâtir le Royaume avec lui, ce n’est pas « être condamné aux travaux forcés », ce n’est même pas être « astreint à remplir un devoir », c’est donner une réponse d’amour à un autre amour qui s’offre, celui de Dieu. Alors, oui, si nous avons bien compris cela et que nous avons un peu de cœur, « le fardeau devient léger « , même s’il est exigeant ! Et il le sera toujours, car lorsqu’on aime quelqu’un, on ne veut pas le laisser croupir dans la médiocrité. C’est ce que demande l’Esprit en nous : loin de vouloir nous asservir, il veut nous libérer, pour nous faire aller au-delà de nous-mêmes, faire naître en nous « l’Homme nouveau », « celui qui vit selon l’Esprit et selon le cœur ». C’est ce nouveau type d’homme dont Jésus-Christ ressuscité est le modèle.
St-Augustin avait l’audace de dire :
« Aime et tu peux faire ce que tu voudras ». AMEN
Père Louis DATTIN
Autre commentaire de ce jour.
Le cycle de Pâques est maintenant terminé et nous reprenons celui des dimanches ordinaires ou des dimanches du temps de l’Église.
L’évangéliste Matthieu nous dit à plusieurs reprises que Jésus est un homme de paix et de compassion, qui se sent à l’aise avec les petits, les démunis, ceux qui souffrent. Il est l’image de Dieu, son Père, qui n’est pas un Dieu sévère, lointain et froid mais un Dieu plein d’amour et de tendresse. C’est le thème central des textes d’aujourd’hui : «Le Seigneur vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune. Il fera disparaître les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations.» (Zacharie 9, 9-10)
Déjà, le prophète Isaïe avait écrit au sujet du Messie : «Voici mon serviteur, mon élu en qui je me complais. J’ai mis en lui mon esprit, il présentera aux nations le droit, il ne crie pas, il n’élève pas le ton, il ne fait pas entendre sa voix dans la rue; il ne brise pas le roseau froissé, il n’éteint pas la mèche qui faiblit…» (Is 42, 1-3).
Le Seigneur est un Dieu de bonté qui donne toujours une autre chance. Nous n’avons qu’à relire les textes qui mentionnent Marie Madeleine, Zachée, la Samaritaine, le bon larron, Pierre, l’enfant prodigue, les ouvriers de la dernière heure, Paul de Tarse et tant d’autres à travers les siècles.
Toute la vie moderne exalte la force, la richesse et le pouvoir. La publicité fait la promotion des victoires politiques, sportives et économiques. Être numéro un, être le premier, le plus fort, quel qu’en soit le prix à payer ou les moyens pour y parvenir !
Notre culture présente les grandes vedettes comme des modèles à imiter. Dans ce monde qui proclame les vainqueurs, la douceur et l’humilité sont des valeurs en baisse à la Bourse des valeurs humaines. Observez les enfants, qui essaient d’imiter les adultes. Leurs héros sont ceux qui gagnent les batailles de rues, qui ont la gâchette facile, à l’image de Rambo, des Marines, des Seals, des Justiciers de l’espace qui sont toujours vainqueurs et qui font la loi!
Dieu se révèle à nous, non pas puissant et fort mais «doux et humble de cœur». Et les fruits de l’Esprit qu’il nous propose sont à son image : «la charité, la joie, la paix, la patience, la serviabilité, la bonté, la confiance dans les autres, la douceur, la maîtrise de soi» (Galates 5, 22).
Le Seigneur se présente, non pas comme un Dieu que l’on doit craindre, mais un Dieu qui accompagne, qui est présent, qui apporte la joie et la paix! «Voici que je suis à la porte et frappe… Si quelqu’un ouvre, j’entrerai chez lui et prendrai mon repas avec lui» (Apocalypse 3, 20)
Il est «un Dieu doux et humble de cœur»… C’est la première révélation de l’évangile d’aujourd’hui. Une deuxième, tout aussi importante, est l’invitation que le Christ nous fait de partager notre fardeau : «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous soulagerai.»
Nous savons que les lois juives étaient un joug lourd à porter. Elles comprenaient quelque 613 commandements et régulations. Pour les gens simples et surtout pour ceux qui pratiquaient certains métiers, c’était impossible d’observer toutes ces lois. En conséquence, plusieurs étaient rejetés parce que considérés comme «impurs» et parce qu’incapables d’observer toutes les régulations tatillonnes : les bergers, les conducteurs d’ânes, les vendeurs itinérants, les tanneurs de peaux, les collecteurs d’impôts, sans parler des centaines de personnes expulsées de leur village parce qu’elles souffraient d’une maladie de peau.
Tous ces gens étaient privés de leurs droits civiques les plus élémentaires. Ils ne pouvaient être témoins dans un procès, ne pouvaient entrer dans une synagogue et participer à la vie communautaire du village.
Jésus veut bien observer la loi, mais il refuse d’en faire un lourd fardeau et une cause de discrimination et d’injustice. Pour lui, la loi doit être un élément de libération et de justice : «Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger».
Dans les actes des apôtres, saint Pierre et saint Paul refusent eux aussi d’imposer aux non-Juifs des règles trop rigides : «Ce serait leur imposer un joug insupportable que de les obliger à suivre toutes les lois de Moïse. Pourquoi voulez-vous leur imposer un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter?» (Actes 15, 10) Comme Jésus, Pierre et Paul ne veulent pas assujettir les gens à des lois qu’ils ne pourraient supporter. Souvent, à travers les siècles, l’Église a oublié cette sagesse évangélique.
Jésus accusait les prêtres, les pharisiens et les scribes, c’est à dire l’Église de son temps, d’imposer aux gens des fardeaux qu’eux-mêmes refusaient de porter : «Les scribes et les Pharisiens siègent dans la chaire de Moïse : faites donc et observez ce qu’ils vous disent, mais ne vous réglez pas sur leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des autres alors qu’eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt» (Mt 23, 2-4).
Jésus offre aujourd’hui de partager nos fardeaux : maladies, infirmités, vieillesse, pauvreté, échecs, solitude... Ils sont moins lourds à porter lorsque le Christ les porte avec nous.
Notre Dieu est un Dieu «doux et humble de coeur», un Dieu «qui veut partager le poids de notre fardeau quotidien». Jésus est venu pour redonner à la religion son rôle de soutien et de libération. C’est la bonne nouvelle de ce dimanche.
Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous procurerai le repos
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 09 Juillet 2023
Quatorzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
Saints Augustin Zhao Rong († 1815) et
119 Compagnons, Martyrs en Chine (+ 1648 - 1930).
(Mémoire facultative)
Saints Martyrs de Gorcum, En Hollande (+ 1572)
Saintes Martyres d'Orange, Marie-Madeleine de
Justamont et ses compagnes, martyres à
Orange (+ 1794)
Saints Franciscains, Martyrs de Chine (+ 1900)
Sainte Pauline, Fondatrice des petites sœurs
de l'Immaculée Conception (+ 1942)
Bienheureuse Jeanne Scopelli, Fondatrice et
première prieure du carmel de Reggio en Italie
(+ 1491)
Bienheureux Luigi Caburlotto, Fondateur de
l'institut des Filles de Joseph (+ 1897)
Bienheureuse Marija de Jésus Crucifié Petković,
Fondatrice de la Congrégation des Filles de la
Miséricorde (1892-1966) (Mémoire facultative)
Vénérable Angelico Lipani, Prêtre capucin
italien, Fondateur (+ 1920)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux
et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. »
Quatorzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
Saints Augustin Zhao Rong († 1815) et
119 Compagnons, Martyrs en Chine (+ 1648 - 1930).
(Mémoire facultative)
Saints Martyrs de Gorcum, En Hollande (+ 1572)
Saintes Martyres d'Orange, Marie-Madeleine de
Justamont et ses compagnes, martyres à
Orange (+ 1794)
Saints Franciscains, Martyrs de Chine (+ 1900)
Sainte Pauline, Fondatrice des petites sœurs
de l'Immaculée Conception (+ 1942)
Bienheureuse Jeanne Scopelli, Fondatrice et
première prieure du carmel de Reggio en Italie
(+ 1491)
Bienheureux Luigi Caburlotto, Fondateur de
l'institut des Filles de Joseph (+ 1897)
Bienheureuse Marija de Jésus Crucifié Petković,
Fondatrice de la Congrégation des Filles de la
Miséricorde (1892-1966) (Mémoire facultative)
Vénérable Angelico Lipani, Prêtre capucin
italien, Fondateur (+ 1920)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de Zacharie 9, 9-10… Psaume 145(144), 1-2.8-9.10-11.13cd-14… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8, 9.11-13… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 25-30.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Voici ton roi qui vient à toi :
il est pauvre » (Za 9, 9-10)
Lecture du Prophète Zacharie
Ainsi parle le Seigneur :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion !
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem !
Voici ton roi qui vient à toi :
il est juste et victorieux,
pauvre et monté sur un âne,
un ânon, le petit d’une ânesse.
Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre,
et de Jérusalem les chevaux de combat ;
il brisera l’arc de guerre,
et il proclamera la paix aux nations.
Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre,
et de l’Euphrate à l’autre bout du pays. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14)
R/ Mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom
toujours et à jamais !
ou : Alléluia ! (Ps 144, 1)
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ;
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.
DEUXIÈME LECTURE
« Si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de
l’homme pécheur, vous vivrez » (Rm 8, 9.11-13)
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Romains
Frères,
vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette,
mais elle n’est pas envers la chair
pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair,
vous allez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les agissements de l’homme pécheur,
vous vivrez.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Je suis doux et humble de cœur »
(Mt 11, 25-30)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux
et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. »
Commentaire de ce jour.
« Tu l’as révélé aux petits ! »
Comme à son habitude, Matthieu a regroupé trois paroles différentes de Jésus, parce qu'elles s'éclairent l'une l'autre, et que les trois nous apportent un message d'espérance.
Nous entendons d'abord un cri de jubilation de Jésus, qui est en même temps une louange à son Père, exprimée dans le langage des psalmistes : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre !"
Ce qui provoque cette admiration et cet étonnement joyeux de Jésus, c'est tout simplement la pédagogie mise en œuvre par le Père pour le salut des hommes : "Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les as révélées aux tout-petits."
De plus en plus, durant son ministère public, Jésus avait rencontré le refus d'une partie de son peuple. Les moins ouverts à son message sont les scribes, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s'imaginent posséder une fois pour toutes la vérité et n'avoir plus besoin de la chercher avec les autres. Les petits, au contraire, les pauvres en Esprit, acceptent de bon cœur de s'ouvrir à l'espérance que Jésus leur apporte.
Certes, Jésus ne se réjouissait pas de cette fronde des gens instruits - car il les voulait aussi pour le Royaume – mais il laisse éclater sa joie de voir les humbles se laisser faire si facilement par Dieu et se rallier si vite à son dessein d'amour.
Cette simplicité du cœur n'est pas le fruit d'une culture qui serait l'apanage des riches; c'est une richesse de l'esprit et une clarté du regard qu'aucune science ne peut transmettre, si ce n'est la "science d'amour", comme disait la petite Thérèse. La vie authentique, la vie selon l'Évangile, est à base de fidélité et de grandeur d'âme, et elle ne se trouve pas immédiatement au bout de la recherche des hommes, mais suppose une victoire de chacun sur ses mensonges.
On constate, entre les chrétiens, divers niveaux de culture, et c'est normal; mais il n'y a qu'un seul salut, et ce salut, qui vient par la foi au Christ vivant, ne dépend pas de ce qu'un homme a trouvé dans les livres, mais de ce qu'il inscrit, jour après jour, dans le livre de sa vie, ce livre que Dieu seul peut ouvrir ou fermer.
Au fond, quel que soit le degré de notre culture, quels que soient le brillant ou l'obscurité de notre situation, que l'on soit bureaucrate ou cantonnier, ingénieur ou conducteur d'autobus, que l'on soit cantatrice ou mère de famille, la vie, la vie réelle, quotidienne, est faite de petites choses, et une existence chrétienne pèse, en définitive, son poids d'amour, uniquement son poids de charité.
Oui, tel a été, et tel est encore le bon plaisir du Père : que les plus humbles gardent toutes leurs chances face au Règne de Dieu qui vient sur terre. Certes, Jésus ne déprécie pas la science, et il a su discuter sans complexe avec les hommes les plus fins de Jérusalem; Jésus ne donne pas de prime à la paresse intellectuelle ni à l'étroitesse d'esprit, et après sa résurrection, il a suscité comme treizième Apôtre un saint Paul, bilingue parfait, théologien de haut vol, un homme préparé par une longue recherche à unir la culture juive et la culture grecque. Mais aux yeux du Christ la culture, tout comme la technique et le savoir-faire, doit se mettre au service d'une réponse de foi, doit devenir le service d'un croyant qui aime.
À chaque époque, et tout spécialement à la nôtre, la communauté de Jésus doit se défendre contre la tentation des nouveaux scribes. Jamais la recherche n'a été plus urgente dans l'Église, recherche biblique, recherche théologique, recherche pastorale et missionnaire; car il nous faut dire aujourd'hui notre foi et rendre raison de l'espérance qui est en nous. Mais nous ne sommes pas propriétaires de la Révélation, nous n'en sommes pas les maîtres, et nous ne pouvons pas repartir à zéro, à partir de nos évidences d'aujourd'hui, en effaçant l'œuvre de Dieu, l'initiative et la Parole de Dieu, le droit de Dieu à être adoré et servi en silence.
Ce Jésus même, dont si facilement, si légèrement, nous nous réclamons, il nous faut apprendre, humblement, à le connaître, car nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et c'est le Père qui révèle son Fils en nous, or il nous le révèle comme le Serviteur qui a souffert, comme un Messie crucifié puis glorifié. Voilà l'Évangile que personne jamais ne pourra récrire.
Personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous ne pouvons regarder le Père qu'avec les yeux du Fils; nous ne pouvons parler au Père qu'avec les paroles révélées par le Fils.
Et ce regard qui touche Dieu, ces paroles qui rejoignent Dieu, Jésus, lui aussi, ne les enseigne qu'aux humbles, aux hommes de bonne volonté qui ne jouent pas au plus fort avec Dieu, à tous ceux qui acceptent de se mettre à son école.
C'est une école exigeante que celle du Christ; car il ne libère pas l'homme de toute obligation morale : il exige plus, mais autrement. Il pose, lui aussi, un joug sur nos épaules, mais en nous soumettant à sa loi renouvelée, il nous donne en même temps la joie du Royaume, l'allégresse de ceux qui se savent aimer et pardonnés.
Le joug du Seigneur, ne blesse pas, même quand il y a un seul joug pour deux; le fardeau du Seigneur, semble léger, parce qu'il nous libère progressivement du poids de notre égoïsme et de notre agressivité.
Nous passons notre vie à courir après le repos, après la stabilité, après des circonstances favorables où nous pourrons enfin servir, enfin aimer. Pourquoi ne pas entrer aujourd'hui dans le repos de Jésus, dans le paradoxe de l'humilité, de la douceur et de la croix ?
Le Maître est là, il nous attend.
Retournons à l'école.
Père Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
*******
Autre commentaire de ce jour.
Triomphe de l’amour. Mt 11, 25-30
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous soulagerai. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ».
Beaucoup de personnes s’imaginent que les chrétiens sont entravés par toutes sortes d’obligations pesantes :
. qu’ils sont les esclaves d’une loi
. qu’il y a toutes sortes de commandements, des choses permises et des tas de défendues
. qu’ils ont un code minutieux de ce qui est à faire et surtout de ce qu’il ne faut pas faire
. et que la liberté, ce n’est pas pour eux.
Rien n’est plus faux : le chrétien est avant tout un homme libéré, un homme allégé et qui n’a plus de contraintes, ni de commandements sinon ceux que lui suggère l’amour.
C’est aussi ce que nous rappelle St-Paul dans la seconde lecture : vous, les chrétiens, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, du matériel, de la lettre, d’un code extérieur. Maintenant vous êtes dirigés par l’Esprit seul, Esprit d’amour et vous n’avez plus à faire que ce que vous inspire cet Esprit d’amour qui vient du Père et que vous donne le Christ.
Comment la vie de ceux qui regardent Jésus, alors qu’elle devrait être si légère, a-t-elle pu s’alourdir ainsi ? Et devenir pour certains, un poids, un pesant fardeau ?
Eh bien ! La réponse est simple. Le christianisme est une religion d’amour basée sur l’amour de Dieu et des autres : s’il me manque cet amour-là, si je deviens chrétien sans être aimant, s’il me manque cette affection profonde de Dieu et des autres, alors elle devient ce que nous venons de décrire, « un cahier des charges », un devis, un règlement sans âme, et nous sommes alors empêtrés et asservis par des prescriptions et des ordonnances.
Sur le marché, une jeune femme toute menue portait son bébé dans ses bras ; l’enfant était beau et pesant et la maman toute fluette semblait bien fragile pour transporter ce gros bébé. Mais elle passait, toute guillerette, toute allègre, le visage fervent, comme si c’était le petit qui la soulevait.
En réalité, qui portait l’autre ? Il n’y avait qu’une seule explication : c’était l’amour qu’elle portait et qui la portait et si on l’avait abordée en le plaignant, elle aurait eu un grand sourire : « Lourd, mon bébé ? Oui, lourd de toute l’affection que je lui porte et qu’il me porte ; mais le poids physique, matériel… je le sens à peine. C’est l’amour qui me le fait porter ».
Un chrétien qui aime vraiment, pour qui Dieu est vraiment un père, pour qui Jésus-Christ est vraiment un frère, pour qui l’Esprit Saint est l’âme de son âme, qui est, comme dit St-Paul « sous l’emprise de l’Esprit », celui-là, il ne porte pas sa religion, c’est sa religion qui le porte, il ne plie pas sous un joug : c’est son idéal chrétien qui le redresse.
Le chrétien est un homme debout, un homme libre, parce que tout ce qu’il fait, il le fait avec amour et ce que nous faisons avec amour ne nous paraît pas pénible.
Nous en avons tous fait l’expérience : quand on aime vraiment quelque chose, on le fait bien volontiers et nous ne nous faisons pas prier pour le faire. Ce n’est que lorsque nous répugnons à faire tel ou tel effort que nous n’aimons pas que cela nous devient pénible, ennuyeux et que nous le faisons en trainant les pieds et que nous avançons avec des semelles de plomb : cela devient alors une obligation sans amour, bref, une corvée.
Or, notre christianisme est avant tout basé, fondé sur l’amour :
– pour celui qui aime, il sera un merveilleux moteur de toute mon activité humaine
– pour celui qui n’aime pas, il ne sera qu’une entrave, un fil à la patte et Dieu sera perçu comme un “empêcheur de tourner en rond” :
« Celui qui aime a les pieds légers », dit-on. Voilà ce que veut nous dire St-Paul en opposant « la chair et l’Esprit » : l’esclavage du matériel, la liberté du spirituel ; “l’amour donne des ailes’’.
Allez dire à une fiancée que sa prochaine rencontre avec son bien-aimé est une corvée et qu’elle ferait mieux de ne pas y aller ! Elle vous dira que vous ne devez pas aller très bien !
Allez dire à un coureur du tour de France, en pleine montée dans un col : « Ne te donne donc pas tant de mal ; tu peux ralentir ». Non, il est pris par la compétition, il l’aime et il mobilise toutes ses forces. Il est porté et entrainé par le désir de gagner.
Et regardez une famille où l’on s’aime : l’enfant transfigure la vie de ses parents et la vie de cet enfant est portée par l’amour de ses parents. Avez-vous vu la détresse du regard d’un enfant de 3 ou 4 ans qui a perdu ses parents dans une grande surface ? L’amour donne aux parents et aux enfants : force et vie… et si, par malheur, cet enfant est malade ou handicapé, alors se multiplie d’autant plus : amour, dévouement, oubli de soi.
Oui, c’est l’amour qui soulève notre existence. C’est l’amour qui fait surgir le meilleur de nous-mêmes et puisque le christianisme est avant tout, un amour, et non pas un code, il devrait être et il l’est pour beaucoup, le moteur de nos vies, celui qui nous fait aller au-delà de nous-mêmes.
Parce que nous aimons, « notre joug est facile à porter et notre fardeau léger ». Comme il est facile de faire plaisir à quelqu’un qui nous aime et que nous aimons. Les termes de « devoir », de « commandements », « d’obligations » sont oubliés pour faire place à ceux de ‘’don de soi’’, de’’ faire plaisir’’, de rencontre, de cadeaux, d’offrande : les actions sont les mêmes, mais transformées par un dynamisme intérieur qui les transfigure et les sublime.
Si, au lieu de dire : « Ah ! La barbe ! C’est dimanche ; il faut que j’aille à la messe », je disais : « C’est aujourd’hui, mon jour de rendez-vous avec le Seigneur, je vais à sa rencontre. Ce sera un moment privilégié de contact et de communion avec lui… », « Je l’aime et je vais le voir » et il me redonnera sa force et son esprit pour que je vive mieux et plus, pendant la semaine qui vient.
Dès lors que « l’amour » est présent, nos actions quotidiennes sont transformées : le fardeau devient léger, facile à porter. Tout cela parce qu’on le fait « de bon cœur »…
Pour suivre le Christ, il ne s’agit pas de s’astreindre à respecter une multitude de règlements tatillons, comme ceux que prescrivaient les scribes et les pharisiens : « Il suffit d’aimer » et le secret, le voici : « Nul fardeau n’est lourd pour celui qui aime ».
Pèsent-elles le même poids les pierres transportées :
- par le prisonnier dans un camp de concentration
- celles transportées par l’ouvrier qui gagne sa vie en construisant des maisons pour les autres et
- celles transportées par le père de famille qui prépare un toit pour sa femme et ses enfants ?
Ce sont les mêmes pierres : elles n’ont pas le même poids !
Frères et sœurs, suivre Jésus-Christ pour bâtir le Royaume avec lui, ce n’est pas « être condamné aux travaux forcés », ce n’est même pas être « astreint à remplir un devoir », c’est donner une réponse d’amour à un autre amour qui s’offre, celui de Dieu. Alors, oui, si nous avons bien compris cela et que nous avons un peu de cœur, « le fardeau devient léger « , même s’il est exigeant ! Et il le sera toujours, car lorsqu’on aime quelqu’un, on ne veut pas le laisser croupir dans la médiocrité. C’est ce que demande l’Esprit en nous : loin de vouloir nous asservir, il veut nous libérer, pour nous faire aller au-delà de nous-mêmes, faire naître en nous « l’Homme nouveau », « celui qui vit selon l’Esprit et selon le cœur ». C’est ce nouveau type d’homme dont Jésus-Christ ressuscité est le modèle.
St-Augustin avait l’audace de dire :
« Aime et tu peux faire ce que tu voudras ». AMEN
Père Louis DATTIN
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Autre commentaire de ce jour.
"Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau,
et je vous procurerai le repos "
et je vous procurerai le repos "
Le cycle de Pâques est maintenant terminé et nous reprenons celui des dimanches ordinaires ou des dimanches du temps de l’Église.
L’évangéliste Matthieu nous dit à plusieurs reprises que Jésus est un homme de paix et de compassion, qui se sent à l’aise avec les petits, les démunis, ceux qui souffrent. Il est l’image de Dieu, son Père, qui n’est pas un Dieu sévère, lointain et froid mais un Dieu plein d’amour et de tendresse. C’est le thème central des textes d’aujourd’hui : «Le Seigneur vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune. Il fera disparaître les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations.» (Zacharie 9, 9-10)
Déjà, le prophète Isaïe avait écrit au sujet du Messie : «Voici mon serviteur, mon élu en qui je me complais. J’ai mis en lui mon esprit, il présentera aux nations le droit, il ne crie pas, il n’élève pas le ton, il ne fait pas entendre sa voix dans la rue; il ne brise pas le roseau froissé, il n’éteint pas la mèche qui faiblit…» (Is 42, 1-3).
Le Seigneur est un Dieu de bonté qui donne toujours une autre chance. Nous n’avons qu’à relire les textes qui mentionnent Marie Madeleine, Zachée, la Samaritaine, le bon larron, Pierre, l’enfant prodigue, les ouvriers de la dernière heure, Paul de Tarse et tant d’autres à travers les siècles.
Toute la vie moderne exalte la force, la richesse et le pouvoir. La publicité fait la promotion des victoires politiques, sportives et économiques. Être numéro un, être le premier, le plus fort, quel qu’en soit le prix à payer ou les moyens pour y parvenir !
Notre culture présente les grandes vedettes comme des modèles à imiter. Dans ce monde qui proclame les vainqueurs, la douceur et l’humilité sont des valeurs en baisse à la Bourse des valeurs humaines. Observez les enfants, qui essaient d’imiter les adultes. Leurs héros sont ceux qui gagnent les batailles de rues, qui ont la gâchette facile, à l’image de Rambo, des Marines, des Seals, des Justiciers de l’espace qui sont toujours vainqueurs et qui font la loi!
Dieu se révèle à nous, non pas puissant et fort mais «doux et humble de cœur». Et les fruits de l’Esprit qu’il nous propose sont à son image : «la charité, la joie, la paix, la patience, la serviabilité, la bonté, la confiance dans les autres, la douceur, la maîtrise de soi» (Galates 5, 22).
Le Seigneur se présente, non pas comme un Dieu que l’on doit craindre, mais un Dieu qui accompagne, qui est présent, qui apporte la joie et la paix! «Voici que je suis à la porte et frappe… Si quelqu’un ouvre, j’entrerai chez lui et prendrai mon repas avec lui» (Apocalypse 3, 20)
Il est «un Dieu doux et humble de cœur»… C’est la première révélation de l’évangile d’aujourd’hui. Une deuxième, tout aussi importante, est l’invitation que le Christ nous fait de partager notre fardeau : «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous soulagerai.»
Nous savons que les lois juives étaient un joug lourd à porter. Elles comprenaient quelque 613 commandements et régulations. Pour les gens simples et surtout pour ceux qui pratiquaient certains métiers, c’était impossible d’observer toutes ces lois. En conséquence, plusieurs étaient rejetés parce que considérés comme «impurs» et parce qu’incapables d’observer toutes les régulations tatillonnes : les bergers, les conducteurs d’ânes, les vendeurs itinérants, les tanneurs de peaux, les collecteurs d’impôts, sans parler des centaines de personnes expulsées de leur village parce qu’elles souffraient d’une maladie de peau.
Tous ces gens étaient privés de leurs droits civiques les plus élémentaires. Ils ne pouvaient être témoins dans un procès, ne pouvaient entrer dans une synagogue et participer à la vie communautaire du village.
Jésus veut bien observer la loi, mais il refuse d’en faire un lourd fardeau et une cause de discrimination et d’injustice. Pour lui, la loi doit être un élément de libération et de justice : «Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger».
Dans les actes des apôtres, saint Pierre et saint Paul refusent eux aussi d’imposer aux non-Juifs des règles trop rigides : «Ce serait leur imposer un joug insupportable que de les obliger à suivre toutes les lois de Moïse. Pourquoi voulez-vous leur imposer un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter?» (Actes 15, 10) Comme Jésus, Pierre et Paul ne veulent pas assujettir les gens à des lois qu’ils ne pourraient supporter. Souvent, à travers les siècles, l’Église a oublié cette sagesse évangélique.
Jésus accusait les prêtres, les pharisiens et les scribes, c’est à dire l’Église de son temps, d’imposer aux gens des fardeaux qu’eux-mêmes refusaient de porter : «Les scribes et les Pharisiens siègent dans la chaire de Moïse : faites donc et observez ce qu’ils vous disent, mais ne vous réglez pas sur leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des autres alors qu’eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt» (Mt 23, 2-4).
Jésus offre aujourd’hui de partager nos fardeaux : maladies, infirmités, vieillesse, pauvreté, échecs, solitude... Ils sont moins lourds à porter lorsque le Christ les porte avec nous.
Notre Dieu est un Dieu «doux et humble de coeur», un Dieu «qui veut partager le poids de notre fardeau quotidien». Jésus est venu pour redonner à la religion son rôle de soutien et de libération. C’est la bonne nouvelle de ce dimanche.
Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous procurerai le repos
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Fixons-nous vraiment la tâche d’apprendre la leçon de la sainteté de Jésus, dont le cœur était doux et humble. La première leçon de ce cœur est un examen de conscience ; le reste - l’amour et le service - le suivent immédiatement » (Sainte Thérèse de Calcutta)
« Jésus nous fait connaître le Père. Et à qui révèle-t-il cela ? Seuls ceux qui ont un cœur comme les petits sont capables de recevoir cette révélation » (François)
« Le Royaume appartient aux pauvres et aux petits, c’est-à-dire à ceux qui l’ont accueilli avec un cœur humble […]. [Jésus] s’identifie aux pauvres de toutes sortes et fait de l’amour actif envers eux la condition de l’entrée dans son Royaume » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 544)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui nous sont présentés deux récits de guérison, imbriqués l’un dans l’autre : Celui de la fille du chef de la synagogue interrompu par celui d’une femme hémorroïsse qui subrepticement vient toucher la frange du manteau de Jésus. Le caractère inattendu de ce dernier épisode mérite notre attention.
D’entrée, il est remarquable que la guérison de la femme hémorroïsse est tout entière placée sous le signe du Salut.
Le terme revient trois fois : dans le propos de la femme, dans la bouche de Jésus et dans le récit du narrateur.
C’est comme si le recouvrement de la santé par cette femme était pris tout entier dans le mouvement du Salut qui s’étend du début à la fin du récit.
Mais qui dit « Salut » dit aussi mouvement de « Foi ». C’est ainsi que dans cet épisode, nous nous retrouvons aussi les témoins de toute une démarche de Foi qui ouvre au Salut.
Cette femme ne demande rien à Jésus. Elle arrive par derrière, pensant agir à son insu. Elle veut simplement le toucher et elle met dans ce toucher toute son espérance : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée ».
Cette parole qu’elle se dit à elle-même est aussi un aveu de son impuissance et l’expression d’une attente d’un retour en gratuité de la part de Jésus.
Mais ceci n’est pour cette femme que le premier moment du Salut que Jésus va porter Lui-même à son achèvement.
Jésus réagit à ce toucher par une triple initiative : il se retourne vers la femme, il la regarde et il lui adresse la parole.
Jésus rétablit ainsi la relation avec cette femme qui n’osait pas le regarder en face et encore moins lui parler.
Jésus se retourne. C’est le tournant du récit. Jusqu’alors, Jésus était resté silencieux. Il avait suivi le père de la jeune fille sans rien dire.
Mais dès maintenant, c’est lui qui reprend l’initiative de la parole et à travers elle, la maîtrise de l’action.
Il s’adresse ainsi à la femme : « confiance, ma fille, ta Foi t’a sauvé ». Au monologue intérieur de la femme, Jésus substitue un dialogue où la parole de l’un suscite l’écoute de l’autre.
La Parole de Jésus n’est pas ici une parole performative de guérison. Jésus constate simplement le geste de cette femme et il l’interprète. Dans le toucher de cette femme, le « croire » se manifeste comme l’appropriation du don de Dieu dans une audace et une confiance aimante. Croire, c’est donc bien oser toucher Jésus.
Mais de quel toucher s’agit-il ? C’est ici qu’apparaît le déplacement que Jésus fait opérer à la femme hémorroïsse dans sa conception du Salut.
Jésus dit à la femme : « Ta Foi t’a sauvée ». Elle, se disait : « Je serai sauvée ». Elle s’imaginait le Salut comme la conséquence d’un toucher qui la plaçait dans une position totalement passive.
Jésus, au contraire, fait du Salut l’œuvre de sa Foi, même si cette Foi est don de Dieu et ne peut se manifester que dans l’aveu de son impuissance à se sauver par ses propres forces. Jésus invite cette femme à s’approprier sa guérison et à travers elle sa Foi.
Jésus nous montre ici que croire c’est avant tout décider de s’approprier, une fois pour toutes, le don de Dieu. Voilà ce qu’est le véritable toucher de la Foi.
Le mouvement du Salut est arrivé à son terme. La Foi a conduit à la guérison et l’appropriation de la guérison a nourri et fortifié la Foi. La Foi et la guérison sont dès lors intégrées dans l’unique avènement du « Salut ».
Le narrateur peut conclure : « Et la femme fut sauvée à l’heure même ».
Si l’humanité atteinte par le péché est à la fois une femme-mère qui se meurt et une jeune fille endormie dans la mort spirituelle, la Foi en la puissance de la Résurrection du Christ peut la sauver et la réveiller.
« Seigneur, voilà l’admirable échange que tu nous donne à contempler dans l’Évangile de ce jour et qui se prolonge pour nous à chaque Eucharistie.
Ô Christ, nous voulons t’apporter nos vies fragiles et blessées, marquée par le péché, que tu accueilles dans ta grande Bonté. Merci de nous donner en retour ta Vie de Ressuscité. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de ce jour.
En un seul récit, trois exemples de la miséricorde du Sauveur. Le chef de la synagogue s’approche de Jésus en se prosternant devant lui, et c’est lui qui prend la parole : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer les mains, et elle vivra ! »
Le femme au flux de sang s’approche du Maître par derrière, sans rien dire ; elle touche la frange de son manteau, et c’est Jésus qui s’adresse à elle, en se retournant : « Confiance, ma fille, ta foi t’a sauvée ! »
Quant à l’adolescente, elle ne bouge pas, elle ne dit rien, mais elle se relève, la main dans la main du Seigneur. Jésus l’a rappelée à la vie pour répondre à la foi de son père chaviré de chagrin.
Les modalités changent, mais c’est toujours la même miséricorde que Jésus met en œuvre. Et cela se vérifie également dans notre vie. Tantôt notre foi se fait hardie, et nous osons parler, nous avons l’audace de demander an Nom de Jésus.
Tantôt notre foi reste plus timide : nous ne trouvons pas les mots pour dire à Jésus notre confiance, mais, comme la femme de l’Évangile, nous la disons « en nous-mêmes », et finalement ce sont nos gestes qui parlent pour nous.
Tantôt enfin le Seigneur agit seul, comme s’il faisait à lui seul les demandes et les réponses. Nous sentons qu’une force nous relève, et, sans mérite de notre part, nous expérimentons l’amour du Sauveur et la puissance de sa main.
Nous avons sans doute raison de dire, à ces moments de pure grâce : « Quelqu’un a prié pour moi ; quelqu’un a imploré ma guérison ! » ; mais l’intercession qui nous a valu ce surcroît de vie restera pour nous un mystère jusqu’à la Parousie où tout sera révélé.
Ainsi la mesure du Seigneur est toujours débordante, et nous n’avons jamais une exacte conscience de tout ce que nous recevons de sa bonté. C’est ce que l’Église ne cesse de redire dans les oraisons de la liturgie :
« C’est ta grâce, Seigneur, qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir » (xxxii). « Fais-nous toujours vouloir ce que tu veux » (xxv). « Tu combles ceux qui t’implorent bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs » (xxvii).
Oui, notre Dieu nous donne, dans sa liberté souveraine, même ce que nous ne savons pas demander. Ce qui revient à dire qu’il travaille en nous, pour notre bonheur, au-delà des prises de notre conscience. Déjà saint Paul s’émerveillait de cette générosité de Dieu, et « nous n’avons pas idée » de ce que nous pouvons attendre de lui.
Aujourd’hui encore nous sommes conviés à l’espérance. Approchons-nous du Seigneur de la vie, avec l’audace que l’Esprit met en nous. Osons l’implorer pour ceux que nous aimons. Osons, pour nous-mêmes, toucher la frange de son vêtement de gloire. Osons garder dans notre main la Main qui nous a relevés.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Un chef de synagogue vient se prosterner devant Jésus. Sa fille vient de mourir. Il demande à Jésus de venir lui imposer les mains. En route, une femme souffrant d’hémorragie, vient toucher la frange de son vêtement pour être guérie. Ce qui arrive aussitôt à cause de sa foi. Arrivé chez le chef, Jésus met la foule dehors. Il entre, saisit la main de la jeune fille qui se lève.
Matthieu a simplifié le texte de Marc pour se concentrer sur la rencontre dans la foi de deux personnes avec Jésus.
Un notable, que Marc nommait Jaïre et qu’il présentait comme chef de la synagogue, vient à Jésus. Sa fille est morte, ce qui veut dire qu’il faut qu’il ait assez de foi pour croire que Jésus peut rendre la vie. Il a cette foi et Jésus le suit pour aller faire une imposition des mains.
En cours de route, survient cette femme qui souffre d’une perte de sang depuis des années. Le sang représente la vie et la vie appartient à Dieu, ce qui fait qu’un contact avec le sang constitue une impureté très grave. Quelqu’un qui est dans cet état doit se tenir à l’écart et ne peut toucher à personne sinon elle communiquerait cette impureté. Cette femme, en plus d’avoir cette maladie, a donc dû se tenir en marge de la société pendant des années. C’est en tenant compte de tout cela que, par trois fois, au lieu de parler de guérison on parle d’être sauvé. La femme pense qu’elle sera sauvée si elle peut toucher à la frange de son manteau. Jésus dit que sa foi l’a sauvée et finalement l’évangéliste déclare: et elle fut sauvée. On voit l’importance de sa foi non seulement à cause de la gravité de son état mais surtout à cause de la confiance qu’elle devait avoir pour être prête à briser l’interdit pour aller toucher au Christ.
Jésus continue sa route et arrive à la maison du notable où on a déjà commencé les rites bruyants de deuil. Jésus interrompt le concert en disant qu’elle n’est pas morte mais qu’elle dort. Les gens se moquent mais Jésus les met dehors. Il saisit la main de la jeune fille et elle se lève.
Jésus parle de la mort comme d’un sommeil (il dira la même chose pour la mort de Lazare). Ce sera la même chose pour les chrétiens et les premiers auteurs parleront de mourir en disant s’éveiller dans le Christ. Pour cette raison, on laissera de côté les bruyantes manifestations de chagrin qui faisaient partie des rites funèbres.
Jésus n’a pas peur d’être touché ni de toucher. Jésus ne blâme pas la femme de l’avoir touché. Il prend la petite fille par la main. Il touchera les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Il prendra même la main d’un lépreux. Il se fâchera quand les disciples voudront écarter les enfants qui le touchaient et lui, les embrassera. A Thomas qui doutait il dira : Touche ! Et il ajoutera : Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu.
Pourquoi bienheureux ? Parce qu’ils peuvent, par la foi, toucher le Seigneur !
Père Jean Gobeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 10 Juillet 2023
Lundi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Sainte Félicité et ses Sept Fils,
Martyrs (+ 150).
Saint Félix et ses frères, martyrs à Rome
(+ v. 162)
Saintes Anatolie et Victoire, Martyres
en Italie (+ v. 250)
Sainte Rufine et Sainte Seconde, Vierges
et Martyres (IIIème s.).
Saint Etton, Evangélisateur de la Thiérache
(+ 670)
Saint Ulric, Bénédictin à Zell, près de
Fribourg-en-Brisgau (+ 1093)
Saint Knud IV dit le Saint, Roi du Danemark,
Martyr (1040-1086).
Saints Antoine Nguyen Hun Quynh et Pierre
Nguyen Khac Tu, Catéchistes martyrs au
Vietnam (+ 1840))
Vénérable Maria Oliva Bonaldo, Fondatrice de
la Congrégation des Filles de l'Église (+ 1976)
Vénérable Giovanni Ciresola, Prêtre diocésain
Fondateur des Cénacles de la Charité (+ 1987)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Lundi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Sainte Félicité et ses Sept Fils,
Martyrs (+ 150).
Saint Félix et ses frères, martyrs à Rome
(+ v. 162)
Saintes Anatolie et Victoire, Martyres
en Italie (+ v. 250)
Sainte Rufine et Sainte Seconde, Vierges
et Martyres (IIIème s.).
Saint Etton, Evangélisateur de la Thiérache
(+ 670)
Saint Ulric, Bénédictin à Zell, près de
Fribourg-en-Brisgau (+ 1093)
Saint Knud IV dit le Saint, Roi du Danemark,
Martyr (1040-1086).
Saints Antoine Nguyen Hun Quynh et Pierre
Nguyen Khac Tu, Catéchistes martyrs au
Vietnam (+ 1840))
Vénérable Maria Oliva Bonaldo, Fondatrice de
la Congrégation des Filles de l'Église (+ 1976)
Vénérable Giovanni Ciresola, Prêtre diocésain
Fondateur des Cénacles de la Charité (+ 1987)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 28, 10-22a… Psaume 91(90), 1-2.3a.4.14.15ab… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9, 18-26.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Il eut un songe : une échelle était dressée,
et des anges de Dieu montaient et descendaient.
Le Seigneur dit… » (Gn 28, 10-22a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
Jacob partit de Bershéba et se dirigea vers Harane.
Il atteignit le lieu où il allait passer la nuit
car le soleil s’était couché.
Il y prit une pierre pour la mettre sous sa tête,
et dormit en ce lieu.
Il eut un songe :
voici qu’une échelle était dressée sur la terre,
son sommet touchait le ciel,
et des anges de Dieu montaient et descendaient.
Le Seigneur se tenait près de lui. Il dit :
« Je suis le Seigneur,
le Dieu d’Abraham ton père,
le Dieu d’Isaac.
La terre sur laquelle tu es couché,
je te la donne, à toi et à tes descendants.
Tes descendants seront nombreux
comme la poussière du sol,
vous vous répandrez à l’orient et à l’occident,
au nord et au midi ;
en toi et en ta descendance
seront bénies toutes les familles de la terre.
Voici que je suis avec toi ;
je te garderai partout où tu iras,
et je te ramènerai sur cette terre ;
car je ne t’abandonnerai pas
avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit. »
Jacob sortit de son sommeil et déclara :
« En vérité, le Seigneur est en ce lieu !
Et moi, je ne le savais pas. »
Il fut saisi de crainte et il dit :
« Que ce lieu est redoutable !
C’est vraiment la maison de Dieu,
la porte du ciel ! »
Jacob se leva de bon matin,
il prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête,
il la dressa pour en faire une stèle,
et sur le sommet il versa de l’huile.
Jacob donna le nom de Béthel (c’est-à-dire : Maison de Dieu)
à ce lieu qui auparavant s’appelait Louz.
Alors Jacob prononça ce vœu :
« Si Dieu est avec moi,
s’il me garde sur le chemin où je marche,
s’il me donne du pain pour manger
et des vêtements pour me couvrir,
et si je reviens sain et sauf à la maison de mon père,
le Seigneur sera mon Dieu.
Cette pierre dont j’ai fait une stèle
sera la maison de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 90 (91), 1-2, 3a.4, 14-15ab)
R/ Mon Dieu, dont je suis sûr ! (Ps 90, 2b) (Ps 90, 2b)
Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut
et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
C’est lui qui te sauve des filets du chasseur
il te couvre et te protège.
Tu trouves sous son aile un refuge :
sa fidélité est une armure, un bouclier.
« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve. »
ÉVANGILE :
« Ma fille est morte à l’instant ; mais viens,
et elle vivra » (Mt 9, 18-26)
Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ;
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste,
voilà qu’un notable s’approcha.
Il se prosternait devant lui en disant :
« Ma fille est morte à l’instant ;
mais viens lui imposer la main,
et elle vivra. »
Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples.
Et voici qu’une femme
souffrant d’hémorragies depuis douze ans
s’approcha par derrière
et toucha la frange de son vêtement.
Car elle se disait en elle-même :
« Si je parviens seulement à toucher son vêtement,
je serai sauvée. »
Jésus se retourna et, la voyant, lui dit :
« Confiance, ma fille !
Ta foi t’a sauvée. »
Et, à l’heure même, la femme fut sauvée.
Jésus, arrivé à la maison du notable,
vit les joueurs de flûte
et la foule qui s’agitait bruyamment.
Il dit alors :
« Retirez-vous.
La jeune fille n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Quand la foule fut mise dehors,
il entra, lui saisit la main,
et la jeune fille se leva.
Et la nouvelle se répandit dans toute la région.
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta Foi t’a sauvée. »
Dans l’Évangile d’aujourd’hui nous sont présentés deux récits de guérison, imbriqués l’un dans l’autre : Celui de la fille du chef de la synagogue interrompu par celui d’une femme hémorroïsse qui subrepticement vient toucher la frange du manteau de Jésus. Le caractère inattendu de ce dernier épisode mérite notre attention.
D’entrée, il est remarquable que la guérison de la femme hémorroïsse est tout entière placée sous le signe du Salut.
Le terme revient trois fois : dans le propos de la femme, dans la bouche de Jésus et dans le récit du narrateur.
C’est comme si le recouvrement de la santé par cette femme était pris tout entier dans le mouvement du Salut qui s’étend du début à la fin du récit.
Mais qui dit « Salut » dit aussi mouvement de « Foi ». C’est ainsi que dans cet épisode, nous nous retrouvons aussi les témoins de toute une démarche de Foi qui ouvre au Salut.
Cette femme ne demande rien à Jésus. Elle arrive par derrière, pensant agir à son insu. Elle veut simplement le toucher et elle met dans ce toucher toute son espérance : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée ».
Cette parole qu’elle se dit à elle-même est aussi un aveu de son impuissance et l’expression d’une attente d’un retour en gratuité de la part de Jésus.
Mais ceci n’est pour cette femme que le premier moment du Salut que Jésus va porter Lui-même à son achèvement.
Jésus réagit à ce toucher par une triple initiative : il se retourne vers la femme, il la regarde et il lui adresse la parole.
Jésus rétablit ainsi la relation avec cette femme qui n’osait pas le regarder en face et encore moins lui parler.
Jésus se retourne. C’est le tournant du récit. Jusqu’alors, Jésus était resté silencieux. Il avait suivi le père de la jeune fille sans rien dire.
Mais dès maintenant, c’est lui qui reprend l’initiative de la parole et à travers elle, la maîtrise de l’action.
Il s’adresse ainsi à la femme : « confiance, ma fille, ta Foi t’a sauvé ». Au monologue intérieur de la femme, Jésus substitue un dialogue où la parole de l’un suscite l’écoute de l’autre.
La Parole de Jésus n’est pas ici une parole performative de guérison. Jésus constate simplement le geste de cette femme et il l’interprète. Dans le toucher de cette femme, le « croire » se manifeste comme l’appropriation du don de Dieu dans une audace et une confiance aimante. Croire, c’est donc bien oser toucher Jésus.
Mais de quel toucher s’agit-il ? C’est ici qu’apparaît le déplacement que Jésus fait opérer à la femme hémorroïsse dans sa conception du Salut.
Jésus dit à la femme : « Ta Foi t’a sauvée ». Elle, se disait : « Je serai sauvée ». Elle s’imaginait le Salut comme la conséquence d’un toucher qui la plaçait dans une position totalement passive.
Jésus, au contraire, fait du Salut l’œuvre de sa Foi, même si cette Foi est don de Dieu et ne peut se manifester que dans l’aveu de son impuissance à se sauver par ses propres forces. Jésus invite cette femme à s’approprier sa guérison et à travers elle sa Foi.
Jésus nous montre ici que croire c’est avant tout décider de s’approprier, une fois pour toutes, le don de Dieu. Voilà ce qu’est le véritable toucher de la Foi.
Le mouvement du Salut est arrivé à son terme. La Foi a conduit à la guérison et l’appropriation de la guérison a nourri et fortifié la Foi. La Foi et la guérison sont dès lors intégrées dans l’unique avènement du « Salut ».
Le narrateur peut conclure : « Et la femme fut sauvée à l’heure même ».
Si l’humanité atteinte par le péché est à la fois une femme-mère qui se meurt et une jeune fille endormie dans la mort spirituelle, la Foi en la puissance de la Résurrection du Christ peut la sauver et la réveiller.
« Seigneur, voilà l’admirable échange que tu nous donne à contempler dans l’Évangile de ce jour et qui se prolonge pour nous à chaque Eucharistie.
Ô Christ, nous voulons t’apporter nos vies fragiles et blessées, marquée par le péché, que tu accueilles dans ta grande Bonté. Merci de nous donner en retour ta Vie de Ressuscité. »
Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
Ta foi t'a sauvée !
En un seul récit, trois exemples de la miséricorde du Sauveur. Le chef de la synagogue s’approche de Jésus en se prosternant devant lui, et c’est lui qui prend la parole : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer les mains, et elle vivra ! »
Le femme au flux de sang s’approche du Maître par derrière, sans rien dire ; elle touche la frange de son manteau, et c’est Jésus qui s’adresse à elle, en se retournant : « Confiance, ma fille, ta foi t’a sauvée ! »
Quant à l’adolescente, elle ne bouge pas, elle ne dit rien, mais elle se relève, la main dans la main du Seigneur. Jésus l’a rappelée à la vie pour répondre à la foi de son père chaviré de chagrin.
Les modalités changent, mais c’est toujours la même miséricorde que Jésus met en œuvre. Et cela se vérifie également dans notre vie. Tantôt notre foi se fait hardie, et nous osons parler, nous avons l’audace de demander an Nom de Jésus.
Tantôt notre foi reste plus timide : nous ne trouvons pas les mots pour dire à Jésus notre confiance, mais, comme la femme de l’Évangile, nous la disons « en nous-mêmes », et finalement ce sont nos gestes qui parlent pour nous.
Tantôt enfin le Seigneur agit seul, comme s’il faisait à lui seul les demandes et les réponses. Nous sentons qu’une force nous relève, et, sans mérite de notre part, nous expérimentons l’amour du Sauveur et la puissance de sa main.
Nous avons sans doute raison de dire, à ces moments de pure grâce : « Quelqu’un a prié pour moi ; quelqu’un a imploré ma guérison ! » ; mais l’intercession qui nous a valu ce surcroît de vie restera pour nous un mystère jusqu’à la Parousie où tout sera révélé.
Ainsi la mesure du Seigneur est toujours débordante, et nous n’avons jamais une exacte conscience de tout ce que nous recevons de sa bonté. C’est ce que l’Église ne cesse de redire dans les oraisons de la liturgie :
« C’est ta grâce, Seigneur, qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir » (xxxii). « Fais-nous toujours vouloir ce que tu veux » (xxv). « Tu combles ceux qui t’implorent bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs » (xxvii).
Oui, notre Dieu nous donne, dans sa liberté souveraine, même ce que nous ne savons pas demander. Ce qui revient à dire qu’il travaille en nous, pour notre bonheur, au-delà des prises de notre conscience. Déjà saint Paul s’émerveillait de cette générosité de Dieu, et « nous n’avons pas idée » de ce que nous pouvons attendre de lui.
Aujourd’hui encore nous sommes conviés à l’espérance. Approchons-nous du Seigneur de la vie, avec l’audace que l’Esprit met en nous. Osons l’implorer pour ceux que nous aimons. Osons, pour nous-mêmes, toucher la frange de son vêtement de gloire. Osons garder dans notre main la Main qui nous a relevés.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Ma fille est morte à l’instant; mais viens, et elle vivra »
Un chef de synagogue vient se prosterner devant Jésus. Sa fille vient de mourir. Il demande à Jésus de venir lui imposer les mains. En route, une femme souffrant d’hémorragie, vient toucher la frange de son vêtement pour être guérie. Ce qui arrive aussitôt à cause de sa foi. Arrivé chez le chef, Jésus met la foule dehors. Il entre, saisit la main de la jeune fille qui se lève.
Matthieu a simplifié le texte de Marc pour se concentrer sur la rencontre dans la foi de deux personnes avec Jésus.
Un notable, que Marc nommait Jaïre et qu’il présentait comme chef de la synagogue, vient à Jésus. Sa fille est morte, ce qui veut dire qu’il faut qu’il ait assez de foi pour croire que Jésus peut rendre la vie. Il a cette foi et Jésus le suit pour aller faire une imposition des mains.
En cours de route, survient cette femme qui souffre d’une perte de sang depuis des années. Le sang représente la vie et la vie appartient à Dieu, ce qui fait qu’un contact avec le sang constitue une impureté très grave. Quelqu’un qui est dans cet état doit se tenir à l’écart et ne peut toucher à personne sinon elle communiquerait cette impureté. Cette femme, en plus d’avoir cette maladie, a donc dû se tenir en marge de la société pendant des années. C’est en tenant compte de tout cela que, par trois fois, au lieu de parler de guérison on parle d’être sauvé. La femme pense qu’elle sera sauvée si elle peut toucher à la frange de son manteau. Jésus dit que sa foi l’a sauvée et finalement l’évangéliste déclare: et elle fut sauvée. On voit l’importance de sa foi non seulement à cause de la gravité de son état mais surtout à cause de la confiance qu’elle devait avoir pour être prête à briser l’interdit pour aller toucher au Christ.
Jésus continue sa route et arrive à la maison du notable où on a déjà commencé les rites bruyants de deuil. Jésus interrompt le concert en disant qu’elle n’est pas morte mais qu’elle dort. Les gens se moquent mais Jésus les met dehors. Il saisit la main de la jeune fille et elle se lève.
Jésus parle de la mort comme d’un sommeil (il dira la même chose pour la mort de Lazare). Ce sera la même chose pour les chrétiens et les premiers auteurs parleront de mourir en disant s’éveiller dans le Christ. Pour cette raison, on laissera de côté les bruyantes manifestations de chagrin qui faisaient partie des rites funèbres.
Jésus n’a pas peur d’être touché ni de toucher. Jésus ne blâme pas la femme de l’avoir touché. Il prend la petite fille par la main. Il touchera les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Il prendra même la main d’un lépreux. Il se fâchera quand les disciples voudront écarter les enfants qui le touchaient et lui, les embrassera. A Thomas qui doutait il dira : Touche ! Et il ajoutera : Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu.
Pourquoi bienheureux ? Parce qu’ils peuvent, par la foi, toucher le Seigneur !
Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Même si nous sommes couchés dans le lit de nos péchés et de notre corps, si Jésus nous touche, nous serons instantanément guéris » (Saint Jérôme)
« Jésus est venu pour vaincre le mal à la racine, et les guérisons sont un avant-goût de sa victoire, obtenue avec sa mort et sa résurrection » (Benoît XVI)
« Guérissez les malades ! (Mt 10, 8). Cette charge, l’Église l’a reçue du Seigneur et tâche de la réaliser autant par les soins qu’elle apporte aux malades que par la prière d’intercession avec laquelle elle les accompagne. Elle croit en la présence vivifiante du Christ, médecin des âmes et des corps (...) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1509)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Lassitude, découragement, isolement grandissant : voilà bien ce que vivent beaucoup de chrétiens à notre époque. Les repères familiers ont disparu, les activités communes qui rassemblaient le peuple de Dieu ont cessé pour la plupart, les possibilités de ressourcement spirituel se font de plus en plus rares, une certaine aisance des rapports fraternels s'éloigne, chassée par les soucis du coude à coude quotidien; et chacun va devant soi, gardant au cœur sa foi au Christ et son espérance, mais prenant son bien où il peut, réagissant selon ses possibilités aux tentations de l'égoïsme et de la jouissance, s'orientant de son mieux sans pouvoir trouver de guide.
Le troupeau du Seigneur est inquiet ; chaque chrétien souffre de faire face à son destin dans une relative solitude, et de ne plus retrouver les fortes solidarités d'autrefois. Et c'est au milieu de ces inquiétudes ou de ce désarroi que le Christ nous rejoint aujourd'hui , nous qui sommes sa communauté, selon les promesses qu'il nous a faites par la voix d'Isaïe : "Le Seigneur se penchera vers toi ... dès qu'il t'aura entendu, il te répondra... Celui qui t'instruit ne se dérobera plus, et tes yeux le verront !"
Que vient-il nous dire ? Tout d'abord qu'il nous comprend et qu'il a pitié de nous, de cette pitié forte qui recrée et qui sauve : "Voyant les foules, Jésus eut pitié d'elles".. Mais le Christ ne se contente pas de nous assurer de sa présence, il nous force à relever la tête, à regarder au-delà de nos misères, personnelles, familiales ou communautaires, il nous demande d'ouvrir les yeux : la moisson est immense. De la Sibérie à la Terre de Feu des centaines de millions d'hommes et de femmes attendent un message d'espérance pour le présent et pour l'au-delà de la mort, et ce message, c'est nous qui l'avons reçu, c'est nous qui en sommes porteurs et responsables.
La moisson est disproportionnée à nos forces, c'est clair; et évidemment le Seigneur ne nous demande pas d'être présents partout à la fois. Mais il nous demande d'être vraiment présents là où nous sommes, là où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Là où nous sommes, il s'agit de vivre la solidarité du peuple de Dieu et la mission. Là où nous sommes, il s'agit de moissonner, sans attendre que les orages fassent pourrir la moisson sur pied.
Notez bien que Dieu demande seulement des moissonneurs. C'est lui-même qui a fait les semailles dans le cœur des hommes; c'est lui qui peut faire grandir chez un homme l'espérance du salut et de la vraie liberté ; c'est lui seul qui sauve le monde. Ce qui nous est demandé, c'est de rentrer de bonne grâce dans le travail de Dieu, et de le prendre tellement à cœur que nous soyons toujours à réclamer de l'aide, de nouveaux bras, de nouveaux cœurs de missionnaires.
Dans cette immense entreprise, qui couvre tous les pays et tous les siècles, Dieu est à la fois le maître d'œuvre et le chef du personnel, et c'est par lui qu'il faut passer nécessairement : "Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson !"
Quand nous prions ainsi le Maître de la moisson, nous lui demandons surtout des ouvriers/ères à plein temps, des hommes et des femmes dont la tâche principale sera de rassembler le peuple de Dieu, mais aussi de réveiller en nous tous les vrais réflexes de la foi et le souci de la moisson, de nous rendre ce cœur ouvert et généreux qui a été le nôtre aux plus belles années, de susciter en nous la joie et l'espérance des moissonneurs.
Car Dieu veut faire de nous non pas un troupeau anonyme, mais un peuple vivant, à la fois libre et organisé pour l'action, à la fois spontané, structuré et efficace. Jésus, de son vivant sur terre, y a pourvu pour l'essentiel en appelant auprès de lui douze responsables, dont la tâche est poursuivie maintenant par l'ensemble des évêques des cinq parties du monde, et par des dizaines de milliers de prêtres, confrontés à une tâche de plus en plus difficile et de plus en plus passionnante.
Les premiers apôtres étaient des hommes bien différents les uns des autres, mais Jésus n'avait pas peur de la diversité. Il y avait Simon, chef d'une petite pêcherie sur le lac ; Matthieu, collecteur d'impôts, compromis malgré lui avec le pouvoir des occupants; Judas, bon économe, mais près de ses sous; Simon le Zélote, c'est-à-dire le résistant, l'homme des commandos anti-romains. Une seule chose les réunissait, une chose essentielle, ils avaient tout quitté pour suivre Jésus. Et c'est à ces hommes-là, ni pires ni meilleurs que nous, que Jésus a confié sa mission; Dans un premier temps, il leur a demandé de ne pas dépasser les frontières d'Israël, pour faire leurs premières expériences dans un monde qu'ils connaissaient bien. Mais quand ils eurent reçu l'Esprit Saint à la Pentecôte, leur mission ne connaîtra plus de frontières, et leur mission, c'est la nôtre :
comme eux, nous sommes entrés dans le secret du plan de Dieu,
comme eux nous savons que le Règne de Dieu est là, force de salut pour le monde,
comme eux nous avons reçu gratuitement.
Sans compter ce que nous donnons, sans mesurer ce qui nous en revient, heureux, tout simplement, de répondre à l'appel et joyeux de servir un tel Maître, sommes-nous prêts à donner maintenant, aussi gratuitement que nous avons reçu ?
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Dans l’Évangile comme dans la vie, les signes sont toujours l’objet d’une interprétation. Celle-ci peut être positive ou négative. Jésus chasse les démons, il annonce la Bonne Nouvelle, il guérit les malades et les infirmes. Les Pharisiens disent : « C’est au nom de Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons » (Mt 9, 34), tandis que la foule est dans l’admiration : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël » (Mt 9, 33). Il nous est permis de transposer cette situation à celle que nous connaissons aujourd’hui dans nos différents pays. En effet, nous voyons bien que, d’une façon ou d’une autre, l’enseignement du Christ, l’annonce de sa parole, les signes de salut et les gestes posés en son nom sont perceptibles et suscitent aussi bien l’irritation, l’adversité, la résistance et le refus que l’admiration et l’adhésion à la personne de Jésus de Nazareth. Le même évènement ou la même parole peuvent même susciter la colère, engendrer l’indifférence ou retourner complètement le cœur de ceux qui en sont témoins !
Nous savons que la réalité de la conversion reste pour une très large part assez difficile à expliquer rationnellement. Mais toute conversion ne passe-t-elle pas précisément par l’interprétation positive des signes de Dieu dans l’histoire des hommes et dans l’histoire personnelle de chacun ? Les hommes et les femmes qui se tournent vers l’Église ne savent pas toujours très précisément ce qu’ils viennent lui demander. Mais ils ont perçu dans le signe que l’Église donne de l’œuvre du Christ un message qui les concerne et les intéresse.
Au départ, nous ne les connaissons pas. De plus, tous ceux qui sont touchés ne viennent pas jusqu’à nous. Et nous ne rencontrons pas davantage celles et ceux qui n’ont pas encore été atteints par la parole du Christ et par les signes du salut. C’est pourquoi le regard de « pitié » (Mt 9, 36) que Jésus pose sur cette foule n’est pas simplement l’expression de sa compassion et de sa miséricorde envers des inconnus, mais également un acte d’espérance. Ce regard manifeste la conviction du Christ que, de cette foule d’hommes et de femmes qui admirent ce qu’il fait et ce qu’il dit, pourraient surgir des disciples prêts à le suivre, des hommes et des femmes capables d’accueillir la parole de Dieu comme une règle pour leur vie.
« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux » (Mt 9, 37). Ce verset ne signifie pas que toute la moisson est prête devant nos yeux, mais qu’elle sera infiniment plus abondante et plus fructueuse si les témoins de l’Évangile et ceux qui posent les signes du salut sont plus nombreux. C’est pourquoi Jésus invite ses disciples à prier le Maître qu’il envoie des ouvriers pour la moisson (Mt 9, 38). Le chapitre suivant de cet évangile (Mt 10) donnera la règle de fonctionnement de la mission apostolique que Jésus commence à mettre en œuvre en appelant ici les ouvriers.
Mais il ne suffit pas de prier. Il nous faut aussi nous interroger sur l’ouverture de notre cœur devant les renversements que produisent la parole et l’action du Christ. Sommes-nous comme les Pharisiens, possesseurs des chemins du salut et jaloux de ne pas les voir galvauder par des gens qui ne les méritent pas ? Sommes-nous comme la foule qui assiste aux guérisons, entend l’annonce de la Bonne Nouvelle et se laisse gagner par l’admiration ? Sommes-nous toujours capables d’émerveillement devant l’œuvre de l’Esprit au cœur des hommes ? Les chemins par lesquels des jeunes et des moins jeunes accèdent à la connaissance du Christ et les itinéraires par lesquels l’Église les prépare à partager la vie sacramentelle ne sont pas simplement affaire d’organisation ecclésiale. Le catéchuménat est d’abord un lieu d’émerveillement et d’action de grâce.
Ainsi, quand nous réfléchissons aux moyens à mettre en œuvre pour favoriser la progression dans la foi et aux propositions variées que nous pouvons faire à des jeunes ou à des moins jeunes, nous ne devons jamais oublier que nous sommes témoins d’une œuvre dont nous ne sommes ni l’origine ni le terme. Les hommes et les femmes qui s’adressent à nous ont vécu avant de nous connaître et vivront après nous avoir connus. Dieu seul est le compagnon de toute leur vie. Nous ne sommes que compagnons d’un moment important de cette histoire de grâce et de liberté, pour notre joie et pour notre édification.
Chers amis, en travaillant à perfectionner nos manières d’intervenir et d’accompagner les chemins de la foi, nous nous laissons porter avec gratitude par la multitude invisible de ces hommes et de ces femmes pour qui l’admiration du Christ a changé la vie. Nous apprenons d’eux à Le regarder et à L’entendre d’une manière nouvelle. Amen.
Homélie du Cardinal André Vingt-Trois - Assisses Internationales du catéchuménat - Messe d’ouverture
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Autre commentaire de ce jour.
Aujourd'hui, l'Évangile nous parle de la guérison d'un possédé qui provoque des réactions différentes chez les Pharisiens et dans la foule.
Alors que les Pharisiens, devant l'évidence indéniable de ce prodige, l'attribuent à des pouvoirs maléfiques —«C'est par le chef des démons qu'il expulse les démons» (Mt 9,34)—, la foule fut dans l'admiration: «Jamais rien de pareil ne s'est vu en Israël!» (Mt 9,33).
En commentant ce passage de l'Évangile, Saint Jean Chrysostome, nous dit: «Ce qui vraiment gênait les Pharisiens c'était de considérer Jésus supérieur à tous, et non pas seulement a ceux qui existaient à l'époque, mais à tous ceux qui avaient existé auparavant».
Or, Jésus ne se préoccupe guère de l'animadversion des Pharisiens, car Il continue fidèle à sa mission.
Mieux encore, devant l'évidence que les guides d'Israël, au lieu de soigner et faire pâturer leur troupeau ne font que contribuer à l'égarer, à la vue des foules Jésus en eu pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n'ont pas de berger.
Que les foules souhaitent et remercient un bon guide a été vérifié par les visites pastorales du Pape Jean Paul II à tant de pays du monde.
Que de foules s'entassaient autour de lui! Et comment elles écoutaient ses paroles, surtout les jeunes! Et cela, malgré que le Pape n'affaiblissait pas l'Évangile, mais il le prêchait avec toutes ses exigences.
Nous tous, «si nous étions conséquents avec notre Foi, —nous dit Saint Josemarie Escrivá— en regardant autour de nous, en contemplant le spectacle de l'histoire et du monde, nous ressentirions en notre cœur ces sentiments de Jésus», ce qui nous mènerait à une généreuse tâche apostolique.
Mais il est évident la disproportion existante entre les foules qui espèrent la prédication de la Bonne Nouvelle du Royaume et la manque d'ouvriers.
La solution nous est donnée par Jésus à la fin de l'Évangile: «Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,38).
Abbé Joan SOLÀ i Triadú (Girona, Espagne).
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 11 Juillet 2023
Mardi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église Célèbre la Fête (en Europe…mémoire obligatoire ailleurs)
de Saint Benoît de Nursie, Fondateur de l’Ordre de Bénédictins,
Patriarche (Père) des Moines d'Occident, Co-Patron de
l’Europe (480-547).
Saint Pie Ier, Pape (10ème) et
Martyr (142-157).
Dédicace de la Cathédrale du Puy, Diocèse
du Puy-en-Velay (Ve siècle)
Sainte Olga, Princesse de Kiev, mère de
Sviatoslav (+ 969)
Saint Olivier Plunkett, Evêque d'Armagh,
martyr (+ 1681)
Bienheureux évêques martyrs roumains
Martyrs roumains entre 1950 et 1970
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Mardi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église Célèbre la Fête (en Europe…mémoire obligatoire ailleurs)
de Saint Benoît de Nursie, Fondateur de l’Ordre de Bénédictins,
Patriarche (Père) des Moines d'Occident, Co-Patron de
l’Europe (480-547).
Saint Pie Ier, Pape (10ème) et
Martyr (142-157).
Dédicace de la Cathédrale du Puy, Diocèse
du Puy-en-Velay (Ve siècle)
Sainte Olga, Princesse de Kiev, mère de
Sviatoslav (+ 969)
Saint Olivier Plunkett, Evêque d'Armagh,
martyr (+ 1681)
Bienheureux évêques martyrs roumains
Martyrs roumains entre 1950 et 1970
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 32, 23-32… Psaume 17(16), 1a.2-3.4b.5.7.8b.15… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9, 32-38.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Ton nom sera Israël parce que tu as lutté avec
Dieu, et tu l’as emporté » (Gn 32, 23-32)
Lecture du livre de la Genèse
Cette nuit-là, Jacob se leva,
il prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants,
et passa le gué du Yabboq.
Il leur fit passer le torrent
et fit aussi passer ce qui lui appartenait.
Jacob resta seul.
Or, quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore.
L’homme, voyant qu’il ne pouvait rien contre lui,
le frappa au creux de la hanche,
et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat.
L’homme dit :
« Lâche-moi, car l’aurore s’est levée. »
Jacob répondit :
« Je ne te lâcherai que si tu me bénis. »
L’homme demanda :
« Quel est ton nom ? »
Il répondit :
« Jacob. »
Il reprit :
« Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël
(c’est-à-dire : Dieu lutte),
parce que tu as lutté avec Dieu
et avec des hommes,
et tu l’as emporté. »
Jacob demanda :
« Fais-moi connaître ton nom, je t’en prie. »
Mais il répondit :
« Pourquoi me demandes-tu mon nom ? »
Et là il le bénit.
Jacob appela ce lieu Penouël
(c’est-à-dire : Face de Dieu),
car, disait-il,
« j’ai vu Dieu face à face,
et j’ai eu la vie sauve. »
Au lever du soleil, il passa le torrent à Penouël.
Il resta boiteux de la hanche.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 16 (17), 1, 2-3ab, 6-7, 8.15)
R/ Seigneur, par ta justice,
je verrai ta face. (Ps 16, 15a)
Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte,
accueille ma prière,
mes lèvres ne mentent pas.
De ta face, me viendra la sentence :
tes yeux verront où est le droit.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit,
tu m’éprouves, sans rien trouver.
Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond :
écoute-moi, entends ce que je dis.
Montre les merveilles de ta grâce,
toi qui libères de l’agresseur
ceux qui se réfugient sous ta droite.
Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;
à l’ombre de tes ailes, cache-moi.
Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
au réveil, je me rassasierai de ton visage.
ÉVANGILE :
« La moisson est abondante, mais les ouvriers
sont peu nombreux » (Mt 9, 32-38)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
voici qu’on présenta à Jésus
un possédé qui était sourd-muet.
Lorsque le démon eut été expulsé,
le sourd-muet se mit à parler.
Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient :
« Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! »
Mais les pharisiens disaient :
« C’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant dans leurs synagogues,
proclamant l’Évangile du Royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles
parce qu’elles étaient désemparées et abattues
comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
"Priez le Maître de la moisson"
Lassitude, découragement, isolement grandissant : voilà bien ce que vivent beaucoup de chrétiens à notre époque. Les repères familiers ont disparu, les activités communes qui rassemblaient le peuple de Dieu ont cessé pour la plupart, les possibilités de ressourcement spirituel se font de plus en plus rares, une certaine aisance des rapports fraternels s'éloigne, chassée par les soucis du coude à coude quotidien; et chacun va devant soi, gardant au cœur sa foi au Christ et son espérance, mais prenant son bien où il peut, réagissant selon ses possibilités aux tentations de l'égoïsme et de la jouissance, s'orientant de son mieux sans pouvoir trouver de guide.
Le troupeau du Seigneur est inquiet ; chaque chrétien souffre de faire face à son destin dans une relative solitude, et de ne plus retrouver les fortes solidarités d'autrefois. Et c'est au milieu de ces inquiétudes ou de ce désarroi que le Christ nous rejoint aujourd'hui , nous qui sommes sa communauté, selon les promesses qu'il nous a faites par la voix d'Isaïe : "Le Seigneur se penchera vers toi ... dès qu'il t'aura entendu, il te répondra... Celui qui t'instruit ne se dérobera plus, et tes yeux le verront !"
Que vient-il nous dire ? Tout d'abord qu'il nous comprend et qu'il a pitié de nous, de cette pitié forte qui recrée et qui sauve : "Voyant les foules, Jésus eut pitié d'elles".. Mais le Christ ne se contente pas de nous assurer de sa présence, il nous force à relever la tête, à regarder au-delà de nos misères, personnelles, familiales ou communautaires, il nous demande d'ouvrir les yeux : la moisson est immense. De la Sibérie à la Terre de Feu des centaines de millions d'hommes et de femmes attendent un message d'espérance pour le présent et pour l'au-delà de la mort, et ce message, c'est nous qui l'avons reçu, c'est nous qui en sommes porteurs et responsables.
La moisson est disproportionnée à nos forces, c'est clair; et évidemment le Seigneur ne nous demande pas d'être présents partout à la fois. Mais il nous demande d'être vraiment présents là où nous sommes, là où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Là où nous sommes, il s'agit de vivre la solidarité du peuple de Dieu et la mission. Là où nous sommes, il s'agit de moissonner, sans attendre que les orages fassent pourrir la moisson sur pied.
Notez bien que Dieu demande seulement des moissonneurs. C'est lui-même qui a fait les semailles dans le cœur des hommes; c'est lui qui peut faire grandir chez un homme l'espérance du salut et de la vraie liberté ; c'est lui seul qui sauve le monde. Ce qui nous est demandé, c'est de rentrer de bonne grâce dans le travail de Dieu, et de le prendre tellement à cœur que nous soyons toujours à réclamer de l'aide, de nouveaux bras, de nouveaux cœurs de missionnaires.
Dans cette immense entreprise, qui couvre tous les pays et tous les siècles, Dieu est à la fois le maître d'œuvre et le chef du personnel, et c'est par lui qu'il faut passer nécessairement : "Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson !"
Quand nous prions ainsi le Maître de la moisson, nous lui demandons surtout des ouvriers/ères à plein temps, des hommes et des femmes dont la tâche principale sera de rassembler le peuple de Dieu, mais aussi de réveiller en nous tous les vrais réflexes de la foi et le souci de la moisson, de nous rendre ce cœur ouvert et généreux qui a été le nôtre aux plus belles années, de susciter en nous la joie et l'espérance des moissonneurs.
Car Dieu veut faire de nous non pas un troupeau anonyme, mais un peuple vivant, à la fois libre et organisé pour l'action, à la fois spontané, structuré et efficace. Jésus, de son vivant sur terre, y a pourvu pour l'essentiel en appelant auprès de lui douze responsables, dont la tâche est poursuivie maintenant par l'ensemble des évêques des cinq parties du monde, et par des dizaines de milliers de prêtres, confrontés à une tâche de plus en plus difficile et de plus en plus passionnante.
Les premiers apôtres étaient des hommes bien différents les uns des autres, mais Jésus n'avait pas peur de la diversité. Il y avait Simon, chef d'une petite pêcherie sur le lac ; Matthieu, collecteur d'impôts, compromis malgré lui avec le pouvoir des occupants; Judas, bon économe, mais près de ses sous; Simon le Zélote, c'est-à-dire le résistant, l'homme des commandos anti-romains. Une seule chose les réunissait, une chose essentielle, ils avaient tout quitté pour suivre Jésus. Et c'est à ces hommes-là, ni pires ni meilleurs que nous, que Jésus a confié sa mission; Dans un premier temps, il leur a demandé de ne pas dépasser les frontières d'Israël, pour faire leurs premières expériences dans un monde qu'ils connaissaient bien. Mais quand ils eurent reçu l'Esprit Saint à la Pentecôte, leur mission ne connaîtra plus de frontières, et leur mission, c'est la nôtre :
comme eux, nous sommes entrés dans le secret du plan de Dieu,
comme eux nous savons que le Règne de Dieu est là, force de salut pour le monde,
comme eux nous avons reçu gratuitement.
Sans compter ce que nous donnons, sans mesurer ce qui nous en revient, heureux, tout simplement, de répondre à l'appel et joyeux de servir un tel Maître, sommes-nous prêts à donner maintenant, aussi gratuitement que nous avons reçu ?
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël » (Mt 9, 33)
Dans l’Évangile comme dans la vie, les signes sont toujours l’objet d’une interprétation. Celle-ci peut être positive ou négative. Jésus chasse les démons, il annonce la Bonne Nouvelle, il guérit les malades et les infirmes. Les Pharisiens disent : « C’est au nom de Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons » (Mt 9, 34), tandis que la foule est dans l’admiration : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël » (Mt 9, 33). Il nous est permis de transposer cette situation à celle que nous connaissons aujourd’hui dans nos différents pays. En effet, nous voyons bien que, d’une façon ou d’une autre, l’enseignement du Christ, l’annonce de sa parole, les signes de salut et les gestes posés en son nom sont perceptibles et suscitent aussi bien l’irritation, l’adversité, la résistance et le refus que l’admiration et l’adhésion à la personne de Jésus de Nazareth. Le même évènement ou la même parole peuvent même susciter la colère, engendrer l’indifférence ou retourner complètement le cœur de ceux qui en sont témoins !
Nous savons que la réalité de la conversion reste pour une très large part assez difficile à expliquer rationnellement. Mais toute conversion ne passe-t-elle pas précisément par l’interprétation positive des signes de Dieu dans l’histoire des hommes et dans l’histoire personnelle de chacun ? Les hommes et les femmes qui se tournent vers l’Église ne savent pas toujours très précisément ce qu’ils viennent lui demander. Mais ils ont perçu dans le signe que l’Église donne de l’œuvre du Christ un message qui les concerne et les intéresse.
Au départ, nous ne les connaissons pas. De plus, tous ceux qui sont touchés ne viennent pas jusqu’à nous. Et nous ne rencontrons pas davantage celles et ceux qui n’ont pas encore été atteints par la parole du Christ et par les signes du salut. C’est pourquoi le regard de « pitié » (Mt 9, 36) que Jésus pose sur cette foule n’est pas simplement l’expression de sa compassion et de sa miséricorde envers des inconnus, mais également un acte d’espérance. Ce regard manifeste la conviction du Christ que, de cette foule d’hommes et de femmes qui admirent ce qu’il fait et ce qu’il dit, pourraient surgir des disciples prêts à le suivre, des hommes et des femmes capables d’accueillir la parole de Dieu comme une règle pour leur vie.
« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux » (Mt 9, 37). Ce verset ne signifie pas que toute la moisson est prête devant nos yeux, mais qu’elle sera infiniment plus abondante et plus fructueuse si les témoins de l’Évangile et ceux qui posent les signes du salut sont plus nombreux. C’est pourquoi Jésus invite ses disciples à prier le Maître qu’il envoie des ouvriers pour la moisson (Mt 9, 38). Le chapitre suivant de cet évangile (Mt 10) donnera la règle de fonctionnement de la mission apostolique que Jésus commence à mettre en œuvre en appelant ici les ouvriers.
Mais il ne suffit pas de prier. Il nous faut aussi nous interroger sur l’ouverture de notre cœur devant les renversements que produisent la parole et l’action du Christ. Sommes-nous comme les Pharisiens, possesseurs des chemins du salut et jaloux de ne pas les voir galvauder par des gens qui ne les méritent pas ? Sommes-nous comme la foule qui assiste aux guérisons, entend l’annonce de la Bonne Nouvelle et se laisse gagner par l’admiration ? Sommes-nous toujours capables d’émerveillement devant l’œuvre de l’Esprit au cœur des hommes ? Les chemins par lesquels des jeunes et des moins jeunes accèdent à la connaissance du Christ et les itinéraires par lesquels l’Église les prépare à partager la vie sacramentelle ne sont pas simplement affaire d’organisation ecclésiale. Le catéchuménat est d’abord un lieu d’émerveillement et d’action de grâce.
Ainsi, quand nous réfléchissons aux moyens à mettre en œuvre pour favoriser la progression dans la foi et aux propositions variées que nous pouvons faire à des jeunes ou à des moins jeunes, nous ne devons jamais oublier que nous sommes témoins d’une œuvre dont nous ne sommes ni l’origine ni le terme. Les hommes et les femmes qui s’adressent à nous ont vécu avant de nous connaître et vivront après nous avoir connus. Dieu seul est le compagnon de toute leur vie. Nous ne sommes que compagnons d’un moment important de cette histoire de grâce et de liberté, pour notre joie et pour notre édification.
Chers amis, en travaillant à perfectionner nos manières d’intervenir et d’accompagner les chemins de la foi, nous nous laissons porter avec gratitude par la multitude invisible de ces hommes et de ces femmes pour qui l’admiration du Christ a changé la vie. Nous apprenons d’eux à Le regarder et à L’entendre d’une manière nouvelle. Amen.
Homélie du Cardinal André Vingt-Trois - Assisses Internationales du catéchuménat - Messe d’ouverture
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Autre commentaire de ce jour.
« Priez donc le maître de la moisson d'envoyer
des ouvriers pour sa moisson »
des ouvriers pour sa moisson »
Aujourd'hui, l'Évangile nous parle de la guérison d'un possédé qui provoque des réactions différentes chez les Pharisiens et dans la foule.
Alors que les Pharisiens, devant l'évidence indéniable de ce prodige, l'attribuent à des pouvoirs maléfiques —«C'est par le chef des démons qu'il expulse les démons» (Mt 9,34)—, la foule fut dans l'admiration: «Jamais rien de pareil ne s'est vu en Israël!» (Mt 9,33).
En commentant ce passage de l'Évangile, Saint Jean Chrysostome, nous dit: «Ce qui vraiment gênait les Pharisiens c'était de considérer Jésus supérieur à tous, et non pas seulement a ceux qui existaient à l'époque, mais à tous ceux qui avaient existé auparavant».
Or, Jésus ne se préoccupe guère de l'animadversion des Pharisiens, car Il continue fidèle à sa mission.
Mieux encore, devant l'évidence que les guides d'Israël, au lieu de soigner et faire pâturer leur troupeau ne font que contribuer à l'égarer, à la vue des foules Jésus en eu pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n'ont pas de berger.
Que les foules souhaitent et remercient un bon guide a été vérifié par les visites pastorales du Pape Jean Paul II à tant de pays du monde.
Que de foules s'entassaient autour de lui! Et comment elles écoutaient ses paroles, surtout les jeunes! Et cela, malgré que le Pape n'affaiblissait pas l'Évangile, mais il le prêchait avec toutes ses exigences.
Nous tous, «si nous étions conséquents avec notre Foi, —nous dit Saint Josemarie Escrivá— en regardant autour de nous, en contemplant le spectacle de l'histoire et du monde, nous ressentirions en notre cœur ces sentiments de Jésus», ce qui nous mènerait à une généreuse tâche apostolique.
Mais il est évident la disproportion existante entre les foules qui espèrent la prédication de la Bonne Nouvelle du Royaume et la manque d'ouvriers.
La solution nous est donnée par Jésus à la fin de l'Évangile: «Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,38).
Abbé Joan SOLÀ i Triadú (Girona, Espagne).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Ce Cœur divin est un abîme de joie où nous immergeons tous nos regrets ; c’est un abîme d’humilité, un remède à notre vanité » (Sainte Marguerite-Marie Alacoque)
« Jésus, grâce à son amour miséricordieux a guéri les malades qui lui étaient présentés et avec quelques pains et quelques poissons Il a calmé la faim de grandes foules » (François)
« Emu par tant de souffrances, le Christ non seulement se laisse toucher par les malades, mais il fait siennes leurs misères : "Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies" (Mt 8,17 ; cf. Is 53,4) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1505)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Jésus n'a pas eu peur de la diversité lorsqu'il a choisi ses douze apôtres. Avec Pierre et André, compagnons de la première heure, il a appelé leurs deux associés pour la pêche, Jacques et Jean, les deux « fils du tonnerre », mais aussi Matthieu, l'homme de bureau, et Simon, un homme connu pour ses liens avec la résistance, et même Judas Iscariote, dont il appréciait sans aucun doute les qualités de gestionnaire.
Ce qui unissait à ce moment tous ces hommes, en dépit de leurs différences de culture, de tempérament et d'options politiques, c'était leur engagement inconditionnel à la suite de Jésus Messie et la certitude d'avoir trouvé en lui celui qui allait donner sens pour toujours à leur vie et à leur cheminement. Mais désormais un lien plus fort encore allait les rapprocher : l'envoi par Jésus pour une même mission.
Pour ce premier envoi, Jésus les ménage encore: ils n'auront pas à dépasser les frontières d'Israël. La mission au grand large, parmi les nations, sera pour plus tard, quand l'Esprit Paraclet les aura ouverts à l'intelligence des Écritures, mais déjà Jésus leur délègue à tous une part de ses pouvoirs messianiques, car ils devront, en son nom, non seulement annoncer que le Règne de Dieu est tout proche, mais faire reculer la souffrance, la mort et le pouvoir du mal.
Depuis les débuts de la vie religieuse dans l’Église, les communautés ont trouvé dans la vie des Douze auprès de Jésus la charte de leur vie fraternelle :
- les frères, ou les sœurs, ne se sont pas choisis, mais se trouvent frères ou sœurs par le choix du Seigneur; - leurs différences, assumées par Jésus, utilisées par Jésus, loin de les paralyser, doit leur apparaître comme une richesse pour la mission et le témoignage;
- et enfin, plus encore que les pesanteurs humainement inévitables, les frères ou les sœurs doivent regarder, même quand les années les ont marqués, la grandeur et l'urgence de la mission confiée par Jésus.
Le centenaire de la petite Thérèse a été pour nous tous l'occasion de méditer sur l'impact missionnaire de la vie en communauté. Vivre en commun l'appel de Jésus et partager joyeusement le poids du jour et de la chaleur, c'est en effet déjà proclamer au monde que le règne de Dieu est advenu et qu'il advient. Repartir sans cesse en sœurs de Jésus et retrouver envers chacune le chemin du pardon, c'est entrer dans l'œuvre de guérison de Jésus Messie. N'accepter pour agir et réagir que les seules armes de la lumière, c'est déjà vaincre avec Jésus les forces du mal.
Puisque, aujourd'hui encore, le Christ nous rassemble au tour de sa table et qu'il regarde toutes et chacune comme il suivait des yeux ses douze amis, si différents et si enthousiastes, demandez-lui, mes sœurs, de vous révéler la force du lien qui vous réunit, la présence, dans les cœurs, de son Esprit Saint.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Le Seigneur a déjoué le plan des nations (Ps 32(33). À chaque fois que je lis ce psaume, que je prie cet évangile, une évidence me vient : Jésus est déroutant. Il déjoue le plan de bien du monde; il n’envoie pas ses disciples faire du tourisme. S'il les envoie sans avoir, sans argent, sans rien, c'est justement pour ne pas les tenter de se procurer tous ces gadgets si alléchants que tout touriste rencontre sur la route et se procure aussi.
La mission que Jésus donne à ses disciples n'est pas de partir les mains pleines, encombrées de bagages. Il les prévient même que le voyage ne sera pas sans danger, voire sans persécution (cf. Mt 10, 26-33). Ce ne sera pas un voyage de rêve, sous le signe de la tranquillité. Il ne garantit même pas le succès, mais les assure que la victoire est certaine, qu'ils sont précieux à ses yeux (Is 43, 4). Il leur dit seulement de ne pas craindre de ne pas avoir peur et de prendre le chemin vers les brebis perdues de la maison d'Israël (Mt 10, 7).
Jésus envoie ses disciples comme Jacob a envoyé ses fils en Égypte (première lecture). Ils n'avaient rien pour la route sinon cette instruction de leur père, faites ce qu'il vous dira (Gn 41, 55). Marie a dit la même chose aux serviteurs à Cana (Jn 2, 5). Nous connaissons la suite. Jésus envoie des disciples avec cette assurance qu'ils reviendront, comme les fils de Jacob, les mains pleines. Pleines de blé de joie. Quelle richesse à posséder !
Vous vous souvenez du jour où Jésus a été touché de voir les apôtres qui lui racontent tous les signes qu’ils ont faits : ils ont libéré les possédés, ils ont guéri les malades. Jésus dans un éclat de joie, dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair (Lc 10, 18). Quel pouvoir il nous donne en faisant alliance avec nous jusqu'à nous envoyer annoncer l'arrivée du ciel sur la terre qu'est le royaume de Dieu!
Oui, Jésus est vraiment ce Dieu avec nous qui nous choisit pour poursuivre le contrat, le texte biblique parle d'alliance, qu'il a signé depuis Noé, Abraham, Moïse, les prophètes, pour que tous les peuples de la terre te reconnaissent Dieu.
Notre première mission, aujourd'hui, est de reconnaître d'avoir été choisis parce que nous avons du prix aux yeux de Dieu même si souvent nous ne portons pas le même regard sur nous. Apprécions notre dignité. Reconnaissons la dignité que cet appel confirme. Soyons fiers de n'avoir pas peur de relever le défi de montrer la beauté de Dieu alors que trop souvent nous montrons Dieu qu'à travers des lois, presque des mises en demeure.
Notre milieu a besoin de rencontrer des envoyés, des appelés, des croyants heureux de crier leur joie, de rendre grâce, de jouer pour le Seigneur, de chanter Dieu par leur vie. Il y a de quoi être heureux, immensément et profondément heureux, quand on mesure même obscurément à quel point Dieu nous exprime son amour quand il nous choisit. À quel point il voit grand pour nous quand il nous envoie «être lui» plutôt que de «parler de lui». Quand il nous «engage» non pas pour quelque chose, mais pour le service du lavement des pieds qui ne sentent pas toujours bon.
Allons plus loin dans notre réflexion. Plus nous sommes empêtrés dans nos blessures, plus nous délaissons nos temps de prière parce que nous ne ressentons rien, plus l'indifférence de nos proches nous écrase, plus nos refus de voir Jésus nous laver les pieds nous paralysent (cf. Jn 13,8), plus Jésus nous dit que c'est le chemin pour avoir part avec lui à sa joie.
Ne commettons pas le crime de repousser l'appel de Dieu à rénover son Église qui tombe en ruine. Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi (Acclamation). AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits mauvais et de guérir les maladies et infirmités. L’évangile donne les douze noms. Puis Jésus les envoie en mission auprès des brebis perdues d’Israël pour proclamer que le Royaume des cieux est proche.
Jésus appela ses douze disciples…. Cela suppose qu’ils existent déjà comme groupe. Quand ont-ils été formés dans ce groupe? C’est Marc qui nous donne ces détails importants. Jésus est sur une montagne et, parmi ses disciples, il en appelle douze. Et il répète qu’il institua les douze. Ce chiffre évoque les douze tribus qui constituaient Israël. Ces disciples représentent donc le nouveau peuple de Dieu qui commence.
Marc dit quel va être le rôle de ces douze. Il les institua pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher avec des pouvoirs semblables aux siens (Marc 3,14). S’ils sont ses compagnons, ils pourront donc être des témoins de ses actes et de ses paroles. Quand avant la Pentecôte, les disciples voudront trouver un remplaçant de Judas, ce seront les conditions qui devront être remplies: quelqu’un qui nous ait accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous, en commençant au baptême de Jean (Actes 1,21-22). C’est cette condition qui fait que l’église primitive ne pensera pas à continuer cette institution des douze: quand Jacques, le frère de Jean sera exécuté entre les années 41 et 44, il ne sera pas remplacé (Actes 12,2). Les témoins de ce genre sont devenus trop rares. Une marque que les évangélistes considèrent cette institution de Jésus comme très importante est le fait qu’en citant le nom de Judas, on ajoute ou bien celui qui le livra ou bien l’un des douze, comme si Judas était doublement coupable.
La seconde partie du rôle des douze est d’être envoyés prêcher. C’est à partir de cet envoi par Jésus qu’ils sont des apôtres (apostoloi = envoyés) et c’est seulement dans ce texte-ci que Matthieu emploie le terme.
Juste avant le texte d’aujourd’hui, Jésus a eu pitié des foules qui étaient comme des brebis sans pasteur. Il va donc associer les douze à sa mission en les envoyant avec des pouvoirs semblables aux siens pour annoncer que le Royaume des cieux est proche. Ils sont envoyés exclusivement à Israël. Jésus s’adresse exclusivement à Israël dans l’attente d’une acceptation éventuelle par les autorités. Mais il montre quand même que cette exclusion est relative et que c’est plutôt une question de priorité puisqu’il a déjà libéré le possédé de Gadara, un païen, guéri la fille d’une syro-phénicienne et guéri le serviteur d’un centurion qui n’était certainement pas un juif. De sorte qu’après le rejet par les autorités religieuses d’Israël et après qu’il n’y aura plus que des conversions individuelles parmi les Juifs, les premiers chrétiens ne pourront pas invoquer l’exemple de Jésus pour refuser de se tourner vers les païens.
Père Jean Corbeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 12 Juillet 2023
Mercredi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Nabor et Félix, Martyrs à
Lodi, en Lombardie (+ v. 304)
Saint Jean Gualbert, Abbé de Vallombreuse
(999-1073).
Saints Louis Martin et Zélie Martin, née
Guérin, parents de Sainte Thérèse de
Lisieux (19ème s.).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Mercredi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saints Nabor et Félix, Martyrs à
Lodi, en Lombardie (+ v. 304)
Saint Jean Gualbert, Abbé de Vallombreuse
(999-1073).
Saints Louis Martin et Zélie Martin, née
Guérin, parents de Sainte Thérèse de
Lisieux (19ème s.).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 41, 55-57.42,5-7a.17-24a… Psaume 33(32), 2-3.10-11.18-19… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 1-7.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Nous sommes coupables envers Joseph notre frère.
C’est pourquoi nous sommes dans une telle détresse »
(Gn 41, 55-57 ; 42, 5-7a.17-24a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
tout le pays d’Égypte souffrit de la faim,
et le peuple, à grands cris, réclama du pain à Pharaon.
Mais Pharaon dit à tous les Égyptiens :
« Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira. »
La famine s’étendait à tout le pays.
Alors Joseph ouvrit toutes les réserves
et vendit du blé aux Égyptiens,
tandis que la famine s’aggravait encore dans le pays.
De partout on vint en Égypte
pour acheter du blé à Joseph,
car la famine s’aggravait partout.
Les fils d’Israël, c’est-à-dire de Jacob,
parmi beaucoup d’autres gens,
vinrent donc pour acheter du blé,
car la famine sévissait au pays de Canaan.
C’était Joseph qui organisait la vente du blé
pour tout le peuple du pays,
car il avait pleins pouvoirs dans le pays.
En arrivant, les frères de Joseph
se prosternèrent devant lui, face contre terre.
Dès qu’il les vit, il les reconnut,
mais il se comporta comme un étranger à leur égard
et il leur parla avec dureté.
Il les retint au poste de garde pendant trois jours.
Le troisième jour, il leur dit :
« Faites ce que je vais vous dire,
et vous resterez en vie,
car je crains Dieu.
Si vous êtes de bonne foi,
que l’un d’entre vous reste prisonnier au poste de garde.
Vous autres, partez en emportant ce qu’il faut de blé
pour éviter la famine à votre clan.
Puis vous m’amènerez votre plus jeune frère :
ainsi vos paroles seront vérifiées,
et vous ne serez pas mis à mort. »
Ils acceptèrent,
et ils se disaient l’un à l’autre :
« Hélas ! nous sommes coupables envers Joseph notre frère :
nous avons vu dans quelle détresse il se trouvait
quand il nous suppliait,
et nous ne l’avons pas écouté.
C’est pourquoi nous sommes maintenant
dans une telle détresse. »
Roubène, alors, prit la parole :
« Je vous l’avais bien dit :
“Ne commettez pas ce crime contre notre jeune frère !”
Mais vous ne m’avez pas écouté,
et maintenant il faut répondre de son sang. »
Comme il y avait un interprète,
ils ne se rendaient pas compte que Joseph les comprenait.
Alors Joseph se retira pour pleurer.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 32 (33), 2-3, 10-11, 18-19)
R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi ! (Ps 32, 22)
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l’ovation.
Le Seigneur a déjoué les plans des nations,
anéanti les projets des peuples.
Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d’âge en âge.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
ÉVANGILE :
« Allez plutôt vers les brebis perdues
de la maison d’Israël » (Mt 10, 1-7)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus appela ses douze disciples
et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs
et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres :
le premier, Simon, nommé Pierre ;
André son frère ;
Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ;
Philippe et Barthélemy ;
Thomas et Matthieu le publicain ;
Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ;
Simon le Zélote
et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
Ces douze, Jésus les envoya en mission
avec les instructions suivantes :
« Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes
et n’entrez dans aucune ville des Samaritains.
Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.
Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Mission des Douze
Jésus n'a pas eu peur de la diversité lorsqu'il a choisi ses douze apôtres. Avec Pierre et André, compagnons de la première heure, il a appelé leurs deux associés pour la pêche, Jacques et Jean, les deux « fils du tonnerre », mais aussi Matthieu, l'homme de bureau, et Simon, un homme connu pour ses liens avec la résistance, et même Judas Iscariote, dont il appréciait sans aucun doute les qualités de gestionnaire.
Ce qui unissait à ce moment tous ces hommes, en dépit de leurs différences de culture, de tempérament et d'options politiques, c'était leur engagement inconditionnel à la suite de Jésus Messie et la certitude d'avoir trouvé en lui celui qui allait donner sens pour toujours à leur vie et à leur cheminement. Mais désormais un lien plus fort encore allait les rapprocher : l'envoi par Jésus pour une même mission.
Pour ce premier envoi, Jésus les ménage encore: ils n'auront pas à dépasser les frontières d'Israël. La mission au grand large, parmi les nations, sera pour plus tard, quand l'Esprit Paraclet les aura ouverts à l'intelligence des Écritures, mais déjà Jésus leur délègue à tous une part de ses pouvoirs messianiques, car ils devront, en son nom, non seulement annoncer que le Règne de Dieu est tout proche, mais faire reculer la souffrance, la mort et le pouvoir du mal.
Depuis les débuts de la vie religieuse dans l’Église, les communautés ont trouvé dans la vie des Douze auprès de Jésus la charte de leur vie fraternelle :
- les frères, ou les sœurs, ne se sont pas choisis, mais se trouvent frères ou sœurs par le choix du Seigneur; - leurs différences, assumées par Jésus, utilisées par Jésus, loin de les paralyser, doit leur apparaître comme une richesse pour la mission et le témoignage;
- et enfin, plus encore que les pesanteurs humainement inévitables, les frères ou les sœurs doivent regarder, même quand les années les ont marqués, la grandeur et l'urgence de la mission confiée par Jésus.
Le centenaire de la petite Thérèse a été pour nous tous l'occasion de méditer sur l'impact missionnaire de la vie en communauté. Vivre en commun l'appel de Jésus et partager joyeusement le poids du jour et de la chaleur, c'est en effet déjà proclamer au monde que le règne de Dieu est advenu et qu'il advient. Repartir sans cesse en sœurs de Jésus et retrouver envers chacune le chemin du pardon, c'est entrer dans l'œuvre de guérison de Jésus Messie. N'accepter pour agir et réagir que les seules armes de la lumière, c'est déjà vaincre avec Jésus les forces du mal.
Puisque, aujourd'hui encore, le Christ nous rassemble au tour de sa table et qu'il regarde toutes et chacune comme il suivait des yeux ses douze amis, si différents et si enthousiastes, demandez-lui, mes sœurs, de vous révéler la force du lien qui vous réunit, la présence, dans les cœurs, de son Esprit Saint.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
une dignité qui enrichit
Le Seigneur a déjoué le plan des nations (Ps 32(33). À chaque fois que je lis ce psaume, que je prie cet évangile, une évidence me vient : Jésus est déroutant. Il déjoue le plan de bien du monde; il n’envoie pas ses disciples faire du tourisme. S'il les envoie sans avoir, sans argent, sans rien, c'est justement pour ne pas les tenter de se procurer tous ces gadgets si alléchants que tout touriste rencontre sur la route et se procure aussi.
La mission que Jésus donne à ses disciples n'est pas de partir les mains pleines, encombrées de bagages. Il les prévient même que le voyage ne sera pas sans danger, voire sans persécution (cf. Mt 10, 26-33). Ce ne sera pas un voyage de rêve, sous le signe de la tranquillité. Il ne garantit même pas le succès, mais les assure que la victoire est certaine, qu'ils sont précieux à ses yeux (Is 43, 4). Il leur dit seulement de ne pas craindre de ne pas avoir peur et de prendre le chemin vers les brebis perdues de la maison d'Israël (Mt 10, 7).
Jésus envoie ses disciples comme Jacob a envoyé ses fils en Égypte (première lecture). Ils n'avaient rien pour la route sinon cette instruction de leur père, faites ce qu'il vous dira (Gn 41, 55). Marie a dit la même chose aux serviteurs à Cana (Jn 2, 5). Nous connaissons la suite. Jésus envoie des disciples avec cette assurance qu'ils reviendront, comme les fils de Jacob, les mains pleines. Pleines de blé de joie. Quelle richesse à posséder !
Vous vous souvenez du jour où Jésus a été touché de voir les apôtres qui lui racontent tous les signes qu’ils ont faits : ils ont libéré les possédés, ils ont guéri les malades. Jésus dans un éclat de joie, dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair (Lc 10, 18). Quel pouvoir il nous donne en faisant alliance avec nous jusqu'à nous envoyer annoncer l'arrivée du ciel sur la terre qu'est le royaume de Dieu!
Oui, Jésus est vraiment ce Dieu avec nous qui nous choisit pour poursuivre le contrat, le texte biblique parle d'alliance, qu'il a signé depuis Noé, Abraham, Moïse, les prophètes, pour que tous les peuples de la terre te reconnaissent Dieu.
Notre première mission, aujourd'hui, est de reconnaître d'avoir été choisis parce que nous avons du prix aux yeux de Dieu même si souvent nous ne portons pas le même regard sur nous. Apprécions notre dignité. Reconnaissons la dignité que cet appel confirme. Soyons fiers de n'avoir pas peur de relever le défi de montrer la beauté de Dieu alors que trop souvent nous montrons Dieu qu'à travers des lois, presque des mises en demeure.
Notre milieu a besoin de rencontrer des envoyés, des appelés, des croyants heureux de crier leur joie, de rendre grâce, de jouer pour le Seigneur, de chanter Dieu par leur vie. Il y a de quoi être heureux, immensément et profondément heureux, quand on mesure même obscurément à quel point Dieu nous exprime son amour quand il nous choisit. À quel point il voit grand pour nous quand il nous envoie «être lui» plutôt que de «parler de lui». Quand il nous «engage» non pas pour quelque chose, mais pour le service du lavement des pieds qui ne sentent pas toujours bon.
Allons plus loin dans notre réflexion. Plus nous sommes empêtrés dans nos blessures, plus nous délaissons nos temps de prière parce que nous ne ressentons rien, plus l'indifférence de nos proches nous écrase, plus nos refus de voir Jésus nous laver les pieds nous paralysent (cf. Jn 13,8), plus Jésus nous dit que c'est le chemin pour avoir part avec lui à sa joie.
Ne commettons pas le crime de repousser l'appel de Dieu à rénover son Église qui tombe en ruine. Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi (Acclamation). AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 1-7)
Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits mauvais et de guérir les maladies et infirmités. L’évangile donne les douze noms. Puis Jésus les envoie en mission auprès des brebis perdues d’Israël pour proclamer que le Royaume des cieux est proche.
Jésus appela ses douze disciples…. Cela suppose qu’ils existent déjà comme groupe. Quand ont-ils été formés dans ce groupe? C’est Marc qui nous donne ces détails importants. Jésus est sur une montagne et, parmi ses disciples, il en appelle douze. Et il répète qu’il institua les douze. Ce chiffre évoque les douze tribus qui constituaient Israël. Ces disciples représentent donc le nouveau peuple de Dieu qui commence.
Marc dit quel va être le rôle de ces douze. Il les institua pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher avec des pouvoirs semblables aux siens (Marc 3,14). S’ils sont ses compagnons, ils pourront donc être des témoins de ses actes et de ses paroles. Quand avant la Pentecôte, les disciples voudront trouver un remplaçant de Judas, ce seront les conditions qui devront être remplies: quelqu’un qui nous ait accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous, en commençant au baptême de Jean (Actes 1,21-22). C’est cette condition qui fait que l’église primitive ne pensera pas à continuer cette institution des douze: quand Jacques, le frère de Jean sera exécuté entre les années 41 et 44, il ne sera pas remplacé (Actes 12,2). Les témoins de ce genre sont devenus trop rares. Une marque que les évangélistes considèrent cette institution de Jésus comme très importante est le fait qu’en citant le nom de Judas, on ajoute ou bien celui qui le livra ou bien l’un des douze, comme si Judas était doublement coupable.
La seconde partie du rôle des douze est d’être envoyés prêcher. C’est à partir de cet envoi par Jésus qu’ils sont des apôtres (apostoloi = envoyés) et c’est seulement dans ce texte-ci que Matthieu emploie le terme.
Juste avant le texte d’aujourd’hui, Jésus a eu pitié des foules qui étaient comme des brebis sans pasteur. Il va donc associer les douze à sa mission en les envoyant avec des pouvoirs semblables aux siens pour annoncer que le Royaume des cieux est proche. Ils sont envoyés exclusivement à Israël. Jésus s’adresse exclusivement à Israël dans l’attente d’une acceptation éventuelle par les autorités. Mais il montre quand même que cette exclusion est relative et que c’est plutôt une question de priorité puisqu’il a déjà libéré le possédé de Gadara, un païen, guéri la fille d’une syro-phénicienne et guéri le serviteur d’un centurion qui n’était certainement pas un juif. De sorte qu’après le rejet par les autorités religieuses d’Israël et après qu’il n’y aura plus que des conversions individuelles parmi les Juifs, les premiers chrétiens ne pourront pas invoquer l’exemple de Jésus pour refuser de se tourner vers les païens.
Père Jean Corbeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Que votre baptême demeure comme votre bouclier, la foi comme votre casque, la charité comme votre lance, la patience comme votre armure » (Saint Ignace d’Antioche)
« Nous avons nous aussi été envoyés comme messagers et témoins de la paix. Combien le monde a besoin de nous comme messagers de paix, comme témoins de la paix ! » (François)
« Les disciples du Christ doivent se conformer à Lui jusqu’à ce qu’il soit formé en eux. "C’est pourquoi nous sommes assumés dans les mystères de sa vie, configurés à lui, associés à sa mort et à sa Résurrection" (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 562)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
"Chemin faisant, dit Jésus, proclamez que le Règne de Dieu est proche".
Ce qui donne à notre pèlerinage sur terre un sens total et ultime, c'est que, par la grâce du Christ, chacune de nos journées, chacune de nos démarches peuvent proclamer à ceux qui sont proches et à ceux qui sont loin : "Le Règne de Dieu est là" : Dieu est à l'œuvre pour réussir l'homme et le monde.
Quelles que soient la pesanteur de nos vies ou l'obscurité de notre service, l'essentiel est pour nous, pèlerins, de rejoindre le projet de Dieu sur nous et sur le monde. Le reste : les malades qui guérissent, les morts rendus à leurs proches, les lépreux purifiés, donc le recul de la maladie, les démons chassés, donc le recul des forces du mal qui travaillent le monde, tout cela est bien lié par Jésus à la mission des disciples, mais c'est sa puissance à lui qui l'accomplira. Ce sera le signe tangible de la présence du Règne de Dieu , de l'emprise de Dieu sur l'histoire des hommes.
Aucun témoin de Jésus ne peut dire d'avance que ces signes accompagneront visiblement sa parole et son message; mais Jésus, dans son discours d'envoi en mission, nous laisse trois consignes qui seront valables pour tous les missionnaires, en tout temps et en tout lieu, donc pour nous tous,
- donnez gratuitement,
- soyez des êtres libres,
- et des êtres porteurs de paix.
Nous avons reçu gratuitement l'Évangile, la foi, l'accès aux sacrements dans l'Église de Jésus. C'est gratuitement aussi, sans mérite de notre part, que nous avons été appelés, au cœur de l'Église pour le service de la louange et de l'intercession. Et la gratuité que le Seigneur attend de nous, c'est que restions à plein temps et à plein cœur au service de la mission, au service du Règne de Dieu dans les cœurs, ramenant sans nous lasser tous les événements sur le grand horizon du salut du monde, reconduisant à Dieu toute chose et toute personne, et nous identifiant à tout moment au Christ dans son mystère de service et de gloire.
Reverser sans sur le monde l'amour reçu de Jésus, et dire sans cesse à Dieu le détresse du monde : voilà notre gratuité.
Au service de la mission, Jésus veut des êtres libres, libres de toute aliénation dans les choses, dans les tâches, dans les petits pouvoirs que l'on s'arroge, de toute idolâtrie devant l'œuvre des mains ou de l'esprit, de toute adhésion captative aux personnes. Là s'enracine la véritable pauvreté du missionnaire de Jésus : elle n'est pas avant tout une prouesses ascétique, mais prend le visage de la disponibilité, de la légèreté, de la liberté dans le don de soi, nécessaires pour une proclamation rapide et efficace du Règne de Dieu.
Ni or ni argent : le but n'est pas de remplir sa ceinture ni d'alimenter un compte en banque.
Deux tuniques, l'une sur l'autre : ce serait un signe de luxe inutile et d'oisiveté !
Ni sandales ni bâton : au temps de Jésus ceux qui jeûnaient allaient pieds nus et sans canne au Temple et à la synagogue; le missionnaire chrétien se présentera aussi comme un homme à jeun de Dieu ; il apparaîtra devant les hommes dans la même dépouillement que devant Dieu.
Enfin Jésus nous veut porteurs de paix, parce que notre message est la bonne nouvelle de la victoire sur la mort. En entrant dans chaque maison, en abordant chaque frère, chaque sœur, Jésus nous ordonne d'offrir à tous la, la paix qui vient de Dieu, et qui vient de la Croix de Jésus, sans savoir d'avance ce que chacun fera de notre offre, car ceux à qui nous sommes envoyés gardent la responsabilité de leur foi ou de leur raidissement. Il se peut qu'en réponse à cette paix l'envoyé de Jésus essuie un refus, refus de sa présence ou refus de sa parole. C'est alors surtout qu'il sera messager de paix.
Porteur de paix, comme Joseph, vendu par ses frères, et qui devient leur sauveur, comme Jésus, trahi par un disciple, abandonné par les onze autres, et qui, lors des apparitions du Ressuscité, leur dit avec insistance : "La paix soit avec vous".
Il se laissera chasser de la maison ou de la ville, sans une plainte, et sans rien emporter d'elle, ni amertume ni agressivité, pas même la poussière attachée à ses pieds.
Il s'en ira, généreux, libre, dans la paix de Dieu, comme Jésus est allé vers la Croix.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Jésus vient d’appeler les Douze. Avant de les envoyer en mission proclamer que « le Royaume des Cieux est tout proche », il leur expose ses recommandations.
Guérir les malades, ressusciter les morts, purifier les lépreux, chasser les démons… Les apôtres reçoivent de lui un Ministère qui est tout entier caractérisé par le don de la vie. Jésus les appelle à être les relais de la Miséricorde et de la puissance de Vie Divine auprès de leurs frères en humanité.
Le principe de leur action apostolique ? Il est simple : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».
La loi du don est à la base de tout apostolat. L’apôtre s’est d’abord vu guéri, rendu à la vie, purifié de son péché et libéré de ses ennemis intérieurs.
Et ce dont il a bénéficié gratuitement, il va maintenant le partager gratuitement. Le don est par essence gratuit.
La seule « récompense » de l’apôtre c’est la Vie retrouvée par celui qui a accueilli le Règne de Dieu qu’il lui a annoncé.
C’est parce qu’il s’est d’abord laissé saisir et transformer par la grâce que l’apôtre peut en être un canal authentique.
L’enjeu sera donc pour lui de se dessaisir au maximum de lui-même pour permettre à l’action de Dieu de déployer en lui toute sa puissance.
S’il faut être pauvre pour accueillir le Règne de Dieu, il faut l’être aussi pour l’annoncer de façon crédible et efficace.
La pauvreté manifeste l’accueil plénier de la Bonne Nouvelle de la paternité providentielle de Dieu : « Votre Père Céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord son Royaume et sa Justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. » (Mt 6, 32-33)
Mais la pauvreté ne se limite pas au détachement des préoccupations matérielles. Elle revêt aussi la forme intérieure de l’humilité.
L’apôtre annonce un message qui le dépasse et donne une vie qu’il ne tire pas de lui-même. De cela, il doit rester conscient sous peine de réduire le Règne de Dieu qu’il annonce à ses propres perspectives et de limiter par ce fait sa puissance de Salut.
La mission commence par le souhait de la Paix. Les premières paroles de Jésus à ses apôtres après sa Résurrection sont « la Paix soit avec vous ».
Puis, il les envoie en mission.
L’apôtre annonce la Bonne Nouvelle de la Paix qui, dans le Nouveau Testament, représente le Salut : « C'est Lui, Le Christ, qui est notre Paix : des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse.
Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la Paix, et créer en Lui un seul Homme nouveau.
Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, il voulait les réconcilier avec Dieu par la Croix : en sa personne, il a tué la haine.
Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la Paix, la Paix pour vous qui étiez loin, la Paix pour ceux qui étaient proches. » (Ep 2, 14-17)
Ainsi, annoncer la Paix c’est annoncer Le Christ Sauveur. Être Apôtre implique donc de s’engager résolument en faveur de la Paix.
« Que Notre Seigneur nous aide à être de véritables témoins de la Paix pour notre temps. Cela demande de la patience et aussi beaucoup de courage.
Cela demande parfois d’aller à l’encontre de certaines vues de notre monde en secouant la poussière de nos sandales.
En tout cas, la Paix de l’Évangile ne saurait aller à l’encontre de la Vérité. Comme nous le rappelait Jean-Paul II : ‘Font œuvre de Paix ceux qui, dans le respect d'autrui et dans la Charité, recherchent et proclament la Vérité.’ »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de ce jour.
Après avoir décidé d’envoyer les douze en mission, Jésus leur donne ses instructions. C’est le début du 2e grand discours de Matthieu, le discours apostolique, c’est-à-dire le discours pour les envoyés, ou discours missionnaire. Ils doivent proclamer que le Royaume des cieux est tout proche. Ils ont le pouvoir de faire des guérisons comme signes du Royaume. Ils ne doivent pas se faire payer pour leur ministère mais ils peuvent accepter leur nourriture. Dans chaque village, ils doivent rester dans la maison qui les accueille jusqu’à leur départ: en d’autres mots, ils ne doivent pas passer de maison en maison, comme le dira explicitement le texte de Luc (10,7). Ils doivent souhaiter la paix sur la maison qui les accueille; si elle en est digne, cette paix restera sur elle.
Dans le but de rejoindre ces foules qui lui faisaient pitié, Jésus envoie les 12 en mission comme pour multiplier sa présence. Cette mission est comme une copie de ce que fait le Christ.
Le premier contact de Jésus avec la foule est de proclamer l’approche du Royaume de Dieu. C’est ce que doivent faire les envoyés.
Comme Jésus qui est le Messie d’Israël, les envoyés ne doivent pas se disperser ailleurs, du moins pour cette mission.
Comme Jésus, avec la proclamation du Royaume, ils doivent avoir ces gestes de bonté pour guérir les possédés et les malades et cela, sans rétribution. Ils ont reçu gratuitement; ils doivent donner gratuitement.
Leur style de vie dans cette mission est très dépouillé: ils ne doivent pas avoir de réserve de vêtement, ni protection (le bâton). Leur seule sécurité est leur confiance en la Providence. Ceci semble bien refléter la façon dont vivait Jésus dans son ministère public alors que les distances étaient toujours assez courtes. Mais avec le temps, quand la mission nécessitera des voyages maritimes, il faudra bien avoir ce qu’il faut pour payer le passage et en outre apporter ses provisions. Mais la leçon de désintéressement n’est peut-être pas superflue pour les ministres chrétiens du temps de Matthieu.
Finalement, il y a la perspective du succès et de l’échec de la mission à un endroit donné. L’envoyé ne fait que transmettre l’offre de Dieu. Les gestes de bonté sont l’œuvre de Dieu. Le refus de l’offre est le refus de Dieu. Le jugement appartient donc à Dieu seul.
En cas de refus, l’envoyé n’a qu’à continuer ailleurs sa mission.
Père Jean Corbeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Jeudi 13 Juillet 2023
Jeudi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Esdras, Prophète de l'Ancien
Testament (6ème s. av JC.). Prêtre
et scribe.
Saint Silvain (ou Silas), disciple de Saint
Paul (1er s.).
Saint Henri II, Empereur d'Allemagne,
marié avec Sainte Cunégonde (972-1024)
Mémoire (facultative)
Sainte Thérèse des Andes, en religion
Thérèse de Jésus, Carmélite (1900 - 1920)..
Bienheureux Jacques de Voragine, Frère
Prêcheur, Archevêque de Gênes (+ 1298).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. »
Jeudi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Esdras, Prophète de l'Ancien
Testament (6ème s. av JC.). Prêtre
et scribe.
Saint Silvain (ou Silas), disciple de Saint
Paul (1er s.).
Saint Henri II, Empereur d'Allemagne,
marié avec Sainte Cunégonde (972-1024)
Mémoire (facultative)
Sainte Thérèse des Andes, en religion
Thérèse de Jésus, Carmélite (1900 - 1920)..
Bienheureux Jacques de Voragine, Frère
Prêcheur, Archevêque de Gênes (+ 1298).
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 44, 18-21.23b-29.45,1-5… Psaume 105(104), 16-17.18-19.20-21… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 7-15.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« C’est pour vous conserver la vie
que Dieu m’a envoyé en Égypte »
(Gn 44, 18-21.23b-29 ; 45, 1-5)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
Juda et ses frères, les fils de Jacob,
avaient été ramenés devant Joseph.
Juda s’approcha de lui et dit :
« De grâce, mon seigneur,
permets que ton serviteur t’adresse une parole
sans que la colère de mon seigneur
s’enflamme contre ton serviteur,
car tu es aussi grand que Pharaon !
Mon seigneur avait demandé à ses serviteurs :
“Avez-vous encore votre père ou un autre frère ?”
Et nous avons répondu à mon seigneur :
“Nous avons encore notre vieux père et un petit frère,
l’enfant qu’il a eu dans sa vieillesse ;
celui-ci avait un frère qui est mort,
il reste donc le seul enfant de sa mère,
et notre père l’aime !”
Alors tu as dit à tes serviteurs :
“Amenez-le-moi : je veux m’occuper de lui.
Si votre plus jeune frère ne revient pas avec vous,
vous ne serez plus admis en ma présence.”
Donc, lorsque nous sommes retournés
auprès de notre père, ton serviteur,
nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur.
Et, lorsque notre père a dit :
“Repartez pour nous acheter un peu de nourriture”,
nous lui avons répondu :
“Nous ne pourrons pas repartir
si notre plus jeune frère n’est pas avec nous,
car nous ne pourrons pas être admis
en présence de cet homme
si notre plus jeune frère n’est pas avec nous.”
Alors notre père, ton serviteur, nous a dit :
“Vous savez bien que ma femme Rachel
ne m’a donné que deux fils.
Le premier a disparu.
Sûrement, une bête féroce l’aura mis en pièces,
et je ne l’ai jamais revu.
Si vous emmenez encore celui-ci loin de moi
et qu’il lui arrive malheur,
vous ferez descendre misérablement
mes cheveux blancs au séjour des morts.”
Joseph ne put se contenir
devant tous les gens de sa suite,
et il s’écria :
« Faites sortir tout le monde. »
Quand il n’y eut plus personne auprès de lui,
il se fit reconnaître de ses frères.
Il pleura si fort que les Égyptiens l’entendirent,
et même la maison de Pharaon.
Il dit à ses frères :
« Je suis Joseph ! Est-ce que mon père vit encore ? »
Mais ses frères étaient incapables de lui répondre,
tant ils étaient bouleversés de se trouver en face de lui.
Alors Joseph dit à ses frères :
« Approchez-vous de moi ».
Ils s’approchèrent, et il leur dit :
« Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu
pour qu’il soit emmené en Égypte.
Mais maintenant ne vous affligez pas,
et ne soyez pas tourmentés de m’avoir vendu,
car c’est pour vous conserver la vie
que Dieu m’a envoyé ici avant vous. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 104 (105), 16-17, 18-19, 20-21)
R/ Souvenez-vous des merveilles
que le Seigneur a faites.
ou : Alléluia ! (Ps 104, 5a)
Dieu appela sur le pays la famine,
le privant de toute ressource.
Mais devant eux il envoya un homme,
Joseph, qui fut vendu comme esclave.
On lui met aux pieds des entraves,
on lui passe des fers au cou ;
il souffrait pour la parole du Seigneur,
jusqu’au jour où s’accomplit sa prédiction.
Le roi ordonne qu’il soit relâché,
le maître des peuples, qu’il soit libéré.
Il fait de lui le chef de sa maison,
le maître de tous ses biens.
ÉVANGILE :
« Vous avez reçu gratuitement : donnez
gratuitement » (Mt 10, 7-15)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux, expulsez les démons.
Vous avez reçu gratuitement :
donnez gratuitement.
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre
à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route,
ni tunique de rechange,
ni sandales, ni bâton.
L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez,
informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir,
et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison,
saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne,
que votre paix vienne sur elle.
Si elle n’en est pas digne,
que votre paix retourne vers vous.
Si l’on ne vous accueille pas
et si l’on n’écoute pas vos paroles,
sortez de cette maison ou de cette ville,
et secouez la poussière de vos pieds.
Amen, je vous le dis :
au jour du Jugement,
le pays de Sodome et de Gomorrhe
sera traité moins sévèrement que cette ville. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. »
Commentaire de ce jour.
Ni or ni argent
"Chemin faisant, dit Jésus, proclamez que le Règne de Dieu est proche".
Ce qui donne à notre pèlerinage sur terre un sens total et ultime, c'est que, par la grâce du Christ, chacune de nos journées, chacune de nos démarches peuvent proclamer à ceux qui sont proches et à ceux qui sont loin : "Le Règne de Dieu est là" : Dieu est à l'œuvre pour réussir l'homme et le monde.
Quelles que soient la pesanteur de nos vies ou l'obscurité de notre service, l'essentiel est pour nous, pèlerins, de rejoindre le projet de Dieu sur nous et sur le monde. Le reste : les malades qui guérissent, les morts rendus à leurs proches, les lépreux purifiés, donc le recul de la maladie, les démons chassés, donc le recul des forces du mal qui travaillent le monde, tout cela est bien lié par Jésus à la mission des disciples, mais c'est sa puissance à lui qui l'accomplira. Ce sera le signe tangible de la présence du Règne de Dieu , de l'emprise de Dieu sur l'histoire des hommes.
Aucun témoin de Jésus ne peut dire d'avance que ces signes accompagneront visiblement sa parole et son message; mais Jésus, dans son discours d'envoi en mission, nous laisse trois consignes qui seront valables pour tous les missionnaires, en tout temps et en tout lieu, donc pour nous tous,
- donnez gratuitement,
- soyez des êtres libres,
- et des êtres porteurs de paix.
Nous avons reçu gratuitement l'Évangile, la foi, l'accès aux sacrements dans l'Église de Jésus. C'est gratuitement aussi, sans mérite de notre part, que nous avons été appelés, au cœur de l'Église pour le service de la louange et de l'intercession. Et la gratuité que le Seigneur attend de nous, c'est que restions à plein temps et à plein cœur au service de la mission, au service du Règne de Dieu dans les cœurs, ramenant sans nous lasser tous les événements sur le grand horizon du salut du monde, reconduisant à Dieu toute chose et toute personne, et nous identifiant à tout moment au Christ dans son mystère de service et de gloire.
Reverser sans sur le monde l'amour reçu de Jésus, et dire sans cesse à Dieu le détresse du monde : voilà notre gratuité.
Au service de la mission, Jésus veut des êtres libres, libres de toute aliénation dans les choses, dans les tâches, dans les petits pouvoirs que l'on s'arroge, de toute idolâtrie devant l'œuvre des mains ou de l'esprit, de toute adhésion captative aux personnes. Là s'enracine la véritable pauvreté du missionnaire de Jésus : elle n'est pas avant tout une prouesses ascétique, mais prend le visage de la disponibilité, de la légèreté, de la liberté dans le don de soi, nécessaires pour une proclamation rapide et efficace du Règne de Dieu.
Ni or ni argent : le but n'est pas de remplir sa ceinture ni d'alimenter un compte en banque.
Deux tuniques, l'une sur l'autre : ce serait un signe de luxe inutile et d'oisiveté !
Ni sandales ni bâton : au temps de Jésus ceux qui jeûnaient allaient pieds nus et sans canne au Temple et à la synagogue; le missionnaire chrétien se présentera aussi comme un homme à jeun de Dieu ; il apparaîtra devant les hommes dans la même dépouillement que devant Dieu.
Enfin Jésus nous veut porteurs de paix, parce que notre message est la bonne nouvelle de la victoire sur la mort. En entrant dans chaque maison, en abordant chaque frère, chaque sœur, Jésus nous ordonne d'offrir à tous la, la paix qui vient de Dieu, et qui vient de la Croix de Jésus, sans savoir d'avance ce que chacun fera de notre offre, car ceux à qui nous sommes envoyés gardent la responsabilité de leur foi ou de leur raidissement. Il se peut qu'en réponse à cette paix l'envoyé de Jésus essuie un refus, refus de sa présence ou refus de sa parole. C'est alors surtout qu'il sera messager de paix.
Porteur de paix, comme Joseph, vendu par ses frères, et qui devient leur sauveur, comme Jésus, trahi par un disciple, abandonné par les onze autres, et qui, lors des apparitions du Ressuscité, leur dit avec insistance : "La paix soit avec vous".
Il se laissera chasser de la maison ou de la ville, sans une plainte, et sans rien emporter d'elle, ni amertume ni agressivité, pas même la poussière attachée à ses pieds.
Il s'en ira, généreux, libre, dans la paix de Dieu, comme Jésus est allé vers la Croix.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Jésus vient d’appeler les Douze. Avant de les envoyer en mission proclamer que « le Royaume des Cieux est tout proche », il leur expose ses recommandations.
Guérir les malades, ressusciter les morts, purifier les lépreux, chasser les démons… Les apôtres reçoivent de lui un Ministère qui est tout entier caractérisé par le don de la vie. Jésus les appelle à être les relais de la Miséricorde et de la puissance de Vie Divine auprès de leurs frères en humanité.
Le principe de leur action apostolique ? Il est simple : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».
La loi du don est à la base de tout apostolat. L’apôtre s’est d’abord vu guéri, rendu à la vie, purifié de son péché et libéré de ses ennemis intérieurs.
Et ce dont il a bénéficié gratuitement, il va maintenant le partager gratuitement. Le don est par essence gratuit.
La seule « récompense » de l’apôtre c’est la Vie retrouvée par celui qui a accueilli le Règne de Dieu qu’il lui a annoncé.
C’est parce qu’il s’est d’abord laissé saisir et transformer par la grâce que l’apôtre peut en être un canal authentique.
L’enjeu sera donc pour lui de se dessaisir au maximum de lui-même pour permettre à l’action de Dieu de déployer en lui toute sa puissance.
S’il faut être pauvre pour accueillir le Règne de Dieu, il faut l’être aussi pour l’annoncer de façon crédible et efficace.
La pauvreté manifeste l’accueil plénier de la Bonne Nouvelle de la paternité providentielle de Dieu : « Votre Père Céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord son Royaume et sa Justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. » (Mt 6, 32-33)
Mais la pauvreté ne se limite pas au détachement des préoccupations matérielles. Elle revêt aussi la forme intérieure de l’humilité.
L’apôtre annonce un message qui le dépasse et donne une vie qu’il ne tire pas de lui-même. De cela, il doit rester conscient sous peine de réduire le Règne de Dieu qu’il annonce à ses propres perspectives et de limiter par ce fait sa puissance de Salut.
La mission commence par le souhait de la Paix. Les premières paroles de Jésus à ses apôtres après sa Résurrection sont « la Paix soit avec vous ».
Puis, il les envoie en mission.
L’apôtre annonce la Bonne Nouvelle de la Paix qui, dans le Nouveau Testament, représente le Salut : « C'est Lui, Le Christ, qui est notre Paix : des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse.
Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la Paix, et créer en Lui un seul Homme nouveau.
Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, il voulait les réconcilier avec Dieu par la Croix : en sa personne, il a tué la haine.
Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la Paix, la Paix pour vous qui étiez loin, la Paix pour ceux qui étaient proches. » (Ep 2, 14-17)
Ainsi, annoncer la Paix c’est annoncer Le Christ Sauveur. Être Apôtre implique donc de s’engager résolument en faveur de la Paix.
« Que Notre Seigneur nous aide à être de véritables témoins de la Paix pour notre temps. Cela demande de la patience et aussi beaucoup de courage.
Cela demande parfois d’aller à l’encontre de certaines vues de notre monde en secouant la poussière de nos sandales.
En tout cas, la Paix de l’Évangile ne saurait aller à l’encontre de la Vérité. Comme nous le rappelait Jean-Paul II : ‘Font œuvre de Paix ceux qui, dans le respect d'autrui et dans la Charité, recherchent et proclament la Vérité.’ »
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
« Vous avez reçu gratuitement : donnez
gratuitement » (Mt 10, 7-15)
gratuitement » (Mt 10, 7-15)
Après avoir décidé d’envoyer les douze en mission, Jésus leur donne ses instructions. C’est le début du 2e grand discours de Matthieu, le discours apostolique, c’est-à-dire le discours pour les envoyés, ou discours missionnaire. Ils doivent proclamer que le Royaume des cieux est tout proche. Ils ont le pouvoir de faire des guérisons comme signes du Royaume. Ils ne doivent pas se faire payer pour leur ministère mais ils peuvent accepter leur nourriture. Dans chaque village, ils doivent rester dans la maison qui les accueille jusqu’à leur départ: en d’autres mots, ils ne doivent pas passer de maison en maison, comme le dira explicitement le texte de Luc (10,7). Ils doivent souhaiter la paix sur la maison qui les accueille; si elle en est digne, cette paix restera sur elle.
Dans le but de rejoindre ces foules qui lui faisaient pitié, Jésus envoie les 12 en mission comme pour multiplier sa présence. Cette mission est comme une copie de ce que fait le Christ.
Le premier contact de Jésus avec la foule est de proclamer l’approche du Royaume de Dieu. C’est ce que doivent faire les envoyés.
Comme Jésus qui est le Messie d’Israël, les envoyés ne doivent pas se disperser ailleurs, du moins pour cette mission.
Comme Jésus, avec la proclamation du Royaume, ils doivent avoir ces gestes de bonté pour guérir les possédés et les malades et cela, sans rétribution. Ils ont reçu gratuitement; ils doivent donner gratuitement.
Leur style de vie dans cette mission est très dépouillé: ils ne doivent pas avoir de réserve de vêtement, ni protection (le bâton). Leur seule sécurité est leur confiance en la Providence. Ceci semble bien refléter la façon dont vivait Jésus dans son ministère public alors que les distances étaient toujours assez courtes. Mais avec le temps, quand la mission nécessitera des voyages maritimes, il faudra bien avoir ce qu’il faut pour payer le passage et en outre apporter ses provisions. Mais la leçon de désintéressement n’est peut-être pas superflue pour les ministres chrétiens du temps de Matthieu.
Finalement, il y a la perspective du succès et de l’échec de la mission à un endroit donné. L’envoyé ne fait que transmettre l’offre de Dieu. Les gestes de bonté sont l’œuvre de Dieu. Le refus de l’offre est le refus de Dieu. Le jugement appartient donc à Dieu seul.
En cas de refus, l’envoyé n’a qu’à continuer ailleurs sa mission.
Père Jean Corbeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Les miracles visibles resplendissent pour attirer les cœurs de ceux qui les admirent depuis la foi dans des choses invisibles, plus admirables encore » (Saint Grégoire le Grand)
« Les saints sont ceux qui peuvent nous aider le mieux à comprendre la signification des Béatitudes » (François)
« (…) Il est impossible de s’approprier les biens spirituels et de se comporter à leur égard comme un possesseur ou un maître, puisqu’ils ont leur source en Dieu. On ne peut que les recevoir gratuitement de Lui » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.121)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
² Devant les épreuves que connaissent actuellement nos communautés, paroissiales, diocésaines ou monastiques, nous nous surprenons à dire à Dieu, dans notre prière : "Seigneur, où es-tu ?", un peu comme les psalmistes, qui s'écriaient : "Pourquoi dors-tu, Seigneur ?"
L'Évangile d'aujourd'hui nous répond en nous replaçant devant deux certitudes, apparemment opposées :
- le Seigneur Jésus continue de nous envoyer : "Voici que moi, je vous envoie " ...
- le Seigneur sait que la mission dépasse nos forces; il sait que nous sommes démunis : " ... Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups".
Mission risquée, mission dangereuse, mission impossible aux hommes seuls, et qui ne devient pensable qu'avec la force de Dieu .
Si nous regardions le rapport des forces uniquement du point de vue humain, il y aurait de quoi désespérer : brebis au milieu des loups, nous sommes battus d'avance, mangés d'avance. Et de fait, au cours des siècles, des milliers de disciples de Jésus ont payé de leur vie leur fidélité à l'Évangile. De nos jours encore des chrétiens sont enfermés, torturés, liquidés par les loups.
Pourtant, chaque jour, comme au premier jour, nous entendons le Christ nous redire : "Je vous envoie".
Quelle consigne nous donne-t-il pour cette confrontation avec le monde du refus ?
C'est une sorte d'énigme, une sorte de proverbe insaisissable, qui offre deux faces, mais dont on ne peut jamais savoir quel est l'endroit et quel est l'envers :
"Soyez avisés comme les serpents, et candides comme les colombes".
Non pas : tantôt avisés et tantôt candides, selon les personnes et les situations ; mais à la fois avisés et candides. C'est donc un équilibre sans cesse à trouver et qui n'est jamais donné une fois pour toutes; c'est une non-violence volontaire, c'est-à-dire le refus de répondre à la haine par la haine, à l'agressivité par l'agressivité.
Nous aimerions écarter les résistances par les méthodes dont les hommes usent pour saisir le pouvoir et le garder, pour prendre la parole et l'imposer, pour se pousser en avant et occuper l'espace. Et Jésus nous suggère la douceur, qui est la grande force de ceux qui ne passent pas en force.
Il est vrai que cette non-violence du cœur nous mettra parfois en position de faiblesse. C'est alors qu'agira la puissance de l'Esprit , au point que le disciple de Jésus ne devra même plus se soucier de sa propre défense; il devra rester brebis jusqu'au bout : "Lorsqu'on vous livrera, ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment, car ce n'est vous qui parlerez, mais l'Esprit de votre Père qui parlera en vous".
Quelle force pour nous dans ces paroles du Seigneur ; quelle lumière pour la vie communautaire !
Nous pouvons aller jusqu'au bout de la douceur, nous pouvons chasser de notre cœur jusqu'à la moindre miette de violence, d'amertume ou de sévérité : si nous sommes dénigrés ou attaqués pour notre foi, l'Esprit de Dieu parlera en nous.
De même, lorsque nous nous sentons traînés devant le tribunal du jugement des autres, tout notre soin doit être, non pas de préparer notre justification ou de remâcher notre défense, mais de nous en remettre à l'Esprit de notre Père, qui veut parler en nous. C'est lui qui se charge de notre honneur, de notre droit, de la justice qui nous est due; et quand nous avons pris le chemin du pardon, c'est lui qui assume la tâche de liquider tous les conflits, d'effacer tout le passé d'ignorance et d'incompréhension entre deux frères ou deux sœurs ; c'est lui, l'Esprit de Jésus, qui tisse des liens nouveaux et recrée à neuf tous les liens distendus.
C'est lui qui peut nous garder dans la paix,
sans illusions, comme le serpent, qui sait se taire, attendre et regarder,
sans inhibition, comme la colombe, qui ose rester libre, malgré les pièges et les filets.
Très souvent, lorsque nous voudrions parler en laissant voir les crocs, pour nous protéger ou pour défendre des idées chères, les options que nous avons prises ou le style de vie qui nous passionne, mieux vaut redevenir brebis et nous ouvrir à la paix de l'Esprit, afin de mieux entendre, en nous et parmi nous, la voix du Berger.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
« Qui est assez sage pour comprendre, assez pénétrant pour saisir » qu’être chrétiens, qu’être évangile, c’est tisser des liens inviolables d’harmonie « même au milieu des loups ». Ce signe – vivre en harmonie, en paix avec tout le monde, sans haine dans nos cœurs – est le trésor inviolable de tout disciple. Devenir évangile et François d’Assise a très bien compris cela, nous fait un devoir de la concorde, de l’union des cœurs même avec nos persécuteurs. Ce devoir de la concorde, cette mission de vivre « sans nous tourmenter sur notre défense, sur ce nous dirons, sur le comment », saint Cyprien au 2e siècle appelle cela le « martyr de la charité ».
Cette manière de vivre nos faces à faces avec nos opposants, avec nos compagnes avec qui nous avons moins d‘affinité, en plus de donner de la hauteur, de la dignité, de la sainteté à nos vies, nous assure d’habiter le Royaume de Dieu. Elle nous fait dégager un parfum d’évangile. Réalisé même maladroitement, cet appel à être doux comme des agneaux exige beaucoup de patience. Thérèse d’Avila avait coutume de dire que « la patience obtient tout ». Notre état de bonheur ne vient pas de ce que nous faisons subir aux autres, mais s’enracine en nous quand nous agissons « comme » Jésus. Nous deviendrons complètement heureux lorsque notre ressemblance à Jésus deviendra parfaite, Lui qui a vécu en état de sérénité, de grande paix intérieure même avec ses opposants. Si nous agissons ainsi, nous entendrons Jésus nous dire ces mots presque inimaginables : « je vous appelle mes amis ».
Saintes femmes, le seul chemin, le plus court chemin pour entrer dans cet appel à vivre en harmonie, en communion avec les autres qui nous nos proches, est de passer par le Christ, de demeurer en Lui. C’est ce que Benoît a compris, lui qui vivant dans une époque de grande perturbation – c’était celle de l’effondrement de l’empire romain, écrivit dans le prologue de sa règle- « Voici que dans sa bonté, le Seigneur nous indique le chemin de la vie ».
Et ce chemin pour affronter les tsunamis de tous les temps, pour désarmer les conflits entre nations, entre membres d’une même famille, humaine ou religieuse, Benoît l’enracine sur l’écoute (ausculta Dei) et la certitude que l’autre n’est pas l’enfer, que l’hôte n’est pas un ennemi à abattre, mais qu’Il est le Christ lui-même. « Les hôtes seront reçus comme le Christ. On leur témoignera beaucoup d’humanité ». « Nul ne cherchera ce qu’il estime utile à lui-même, mais ce qu’il l’est à autrui ».
Seule une grande intimité avec Jésus peut nous apprendre à saisir par le dedans que « la charité du Christ nous presse », peut nous guérir de nos infidélités à vivre en humain déshumanisé. Jésus nous envoie «comme des brebis au milieu des loups » pour confirmer et attester que l’autre comme l’a écrit un célèbre auteur, n’est pas l’enfer, mais qu’entrer en relation d’harmonie avec l’autre, l’hôte, c’est vivre le ciel sur la terre. Cette finalité-là, vivre en harmonie, réussir à dynamiser la beauté d’une vie en communauté, nous « obéir entre nous » pour citer la règle de saint Benoît, le Père Timothée Radcliffe op, dans une conférence qu’il donnait lors de son passage au Québec à la veille du congrès eucharistique, en a fait le pilier de l’avenir de toute Communauté. Cette beauté-là fascine encore et répond à un profond désir de chaque être humain.
À votre contemplation : notre vie est chrétienne, notre vie brille de beauté dans la mesure où nous sommes en perpétuel commencement « aujourd’hui, je commence » (saint Antoine de Padoue) de nous hâter lentement vers la sainteté. C’est ensemble que nous devenons des « saintetés ». Nous ne pouvons être des « saintetés » en vivant seul. « Malheur à celui qui est seul; s’il vient à tomber, il n’aura personne pour le relever ». (Qo 4, 7). Il faut nous hâter lentement, au quotidien, à vivre jusqu’à la perfection cette page de Matthieu, nous hâter lentement à mener jusqu’à la perfection notre vie d’envoyés, de femmes consacrées. « Puissions-nous être fidèles à te servir dans la prière, et avoir pour nos frères (sœurs) une grande charité ». (Oraison finale) AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Les envoyés peuvent s’attendre à des persécutions. Ils sont envoyés comme des brebis au milieu des loups. Ils seront livrés aux tribunaux (sanhédrins), flagellés dans les synagogues, traînés devant les gouverneurs et les rois. Ils ne doivent pas s’inquiéter sur leur façon de répondre: c’est l’Esprit du Père qui parlera en eux. Leur appartenance au Christ entraînera des divisions même dans leurs familles. Ils doivent s’attendre à la persécution et être prêts à fuir dans une autre ville. La venue du Fils de l’homme est annoncée comme prochaine.
Notre texte est la continuation des instructions que Jésus donnait aux 12 au moment de les envoyer en mission. Mais il est clair qu’il déborde ce moment. On peut voir dans le récit de Marc (6,12) et dans celui de Luc (9,6) que les 12 ont proclamé et fait des guérisons mais qu’il n’a pas été question de persécution, d’arrestation et de comparution devant des gouverneurs et des rois. Matthieu a profité de l’occasion pour grouper des paroles pour faire une sorte de traité du missionnaire.
Il fait ainsi allusion à des situations qui sont arrivées après la vie de Jésus. Par exemple, Paul, alors qu’il est prisonnier avant d’être envoyé à Rome, a comparu devant Félix, le gouverneur, et devant Hérode Agrippa 1 qui était roi à ce moment (vers l’an 60), d’où la mention de gouverneurs et de rois.
La mention des sanhédrins rappelle qu’à part le grand sanhédrin de Jérusalem (71 membres) il y avait des sanhédrins régionaux, composés de vingt-trois notables, qui devinrent très importants après la disparition du grand Sanhédrin lors de la chute de Jérusalem en 70.
La fuite de ville en ville est une description des voyages missionnaires de Paul qui prêchait jusqu’à ce qu’il soit expulsé ou bien jusqu’à ce que la situation devienne trop dangereuse.
Mais il semble bien que Matthieu, dans ses instructions, ne pense pas seulement aux 12 ou aux missionnaires “professionnels”, comme Paul et Barnabé. Jésus parle de persécutions à cause de moi et à cause de mon nom. N’importe quel disciple porte le nom du Christ: c’est l’origine du mot chrétien très tôt (Actes 11,26).
Ainsi tout disciple de Jésus, doit être prêt à témoigner par sa vie de son appartenance au Christ. Cela ne se fait pas sans difficultés. Mais l’aide de l’Esprit est promise et la fidélité, persévérer jusqu’à la fin, fait partie du devoir de celui qui veut être sauvé:
Le juste vivra par sa fidélité. (Habaquq 2,4)
Père Jean Corbeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Vendredi 14 Juillet 2023
Vendredi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Vincent (Madelgaire ou Mauger)
Mari de sainte Waudru de Mons (+ 687)
Saint Camille de Lellis, Fondateur
des Clercs réguliers pour le service des
malades (+ 1614) - Mémoire (facultative)
Saint Nicodème, L'Hagiorite de la sainte
Montagne (+ 1809).
Bienheureuse Angelina de Corbara, Tiers-Ordre
régulier de Saint François (+ 1435).
Vénérable Giuseppe Gualandi, Fondateur de la
'petite mission pour sourds-muets' (+ 1907)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père »
Vendredi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Vincent (Madelgaire ou Mauger)
Mari de sainte Waudru de Mons (+ 687)
Saint Camille de Lellis, Fondateur
des Clercs réguliers pour le service des
malades (+ 1614) - Mémoire (facultative)
Saint Nicodème, L'Hagiorite de la sainte
Montagne (+ 1809).
Bienheureuse Angelina de Corbara, Tiers-Ordre
régulier de Saint François (+ 1435).
Vénérable Giuseppe Gualandi, Fondateur de la
'petite mission pour sourds-muets' (+ 1907)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 46, 1-7.28-30… Psaume 37(36), 3-4.18-19.27-28ab.39-40ac… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10, 16-23.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Maintenant que j’ai revu ton visage,
je peux mourir » (Gn 46, 1-7.28-30)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
Israël, c’est-à-dire Jacob, se mit en route pour l’Égypte
avec tout ce qui lui appartenait.
Arrivé à Bershéba,
il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac,
et Dieu parla à Israël dans une vision nocturne.
Il dit :
« Jacob ! Jacob ! »
Il répondit :
« Me voici. »
Dieu reprit :
« Je suis Dieu, le Dieu de ton père.
Ne crains pas de descendre en Égypte,
car là-bas je ferai de toi une grande nation.
Moi, je descendrai avec toi en Égypte.
Moi-même, je t’en ferai aussi remonter,
et Joseph te fermera les yeux de sa propre main. »
Jacob partit de Bershéba.
Ses fils l’installèrent,
avec leurs jeunes enfants et leurs femmes,
sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le transporter.
Ils prirent aussi leurs troupeaux
et les biens qu’ils avaient acquis au pays de Canaan.
Jacob arriva en Égypte avec toute sa descendance.
Ainsi donc, ses fils et ses petits-fils, ses filles et ses petites-filles,
bref toute sa descendance,
il les emmena avec lui en Égypte.
Jacob avait envoyé Juda en avant vers Joseph,
pour préparer son arrivée dans le pays de Goshèn.
Quand ils furent arrivés dans le pays de Goshèn,
Joseph fit atteler son char
et monta à la rencontre de son père Israël.
Dès qu’il le vit, il se jeta à son cou
et pleura longuement dans ses bras.
Israël dit à Joseph :
« Maintenant que j’ai revu ton visage,
je peux mourir,
puisque tu es encore vivant ! »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 36 (37), 3-4, 18-19, 27-28ab, 39-40)
R/ Le salut des justes vient du
Seigneur. (cf. Ps 36, 39a)
Fais confiance au Seigneur, agis bien,
habite la terre et reste fidèle ;
mets ta joie dans le Seigneur :
il comblera les désirs de ton cœur.
Il connaît les jours de l’homme intègre
qui recevra un héritage impérissable.
Pas de honte pour lui aux mauvais jours ;
aux temps de famine, il sera rassasié.
Évite le mal, fais ce qui est bien,
et tu auras une habitation pour toujours,
car le Seigneur aime le bon droit,
il n’abandonne pas ses amis.
Le Seigneur est le salut pour les justes,
leur abri au temps de la détresse.
Le Seigneur les aide et les délivre,
il les délivre de l’impie, il les sauve,
car ils cherchent en lui leur refuge.
ÉVANGILE :
« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est
l’Esprit de votre Père » (Mt 10, 16-23)
Alléluia. Alléluia.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Voici que moi, je vous envoie
comme des brebis au milieu des loups.
Soyez donc prudents comme les serpents,
et candides comme les colombes.
Méfiez-vous des hommes :
ils vous livreront aux tribunaux
et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois
à cause de moi :
il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera,
ne vous inquiétez pas de savoir
ce que vous direz ni comment vous le direz :
ce que vous aurez à dire
vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort,
et le père, son enfant ;
les enfants se dresseront contre leurs parents
et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ;
mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin,
celui-là sera sauvé.
Quand on vous persécutera dans une ville,
fuyez dans une autre.
Amen, je vous le dis :
vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël
quand le Fils de l’homme viendra. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père »
Commentaire de ce jour.
"Prenez garde aux hommes"
² Devant les épreuves que connaissent actuellement nos communautés, paroissiales, diocésaines ou monastiques, nous nous surprenons à dire à Dieu, dans notre prière : "Seigneur, où es-tu ?", un peu comme les psalmistes, qui s'écriaient : "Pourquoi dors-tu, Seigneur ?"
L'Évangile d'aujourd'hui nous répond en nous replaçant devant deux certitudes, apparemment opposées :
- le Seigneur Jésus continue de nous envoyer : "Voici que moi, je vous envoie " ...
- le Seigneur sait que la mission dépasse nos forces; il sait que nous sommes démunis : " ... Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups".
Mission risquée, mission dangereuse, mission impossible aux hommes seuls, et qui ne devient pensable qu'avec la force de Dieu .
Si nous regardions le rapport des forces uniquement du point de vue humain, il y aurait de quoi désespérer : brebis au milieu des loups, nous sommes battus d'avance, mangés d'avance. Et de fait, au cours des siècles, des milliers de disciples de Jésus ont payé de leur vie leur fidélité à l'Évangile. De nos jours encore des chrétiens sont enfermés, torturés, liquidés par les loups.
Pourtant, chaque jour, comme au premier jour, nous entendons le Christ nous redire : "Je vous envoie".
Quelle consigne nous donne-t-il pour cette confrontation avec le monde du refus ?
C'est une sorte d'énigme, une sorte de proverbe insaisissable, qui offre deux faces, mais dont on ne peut jamais savoir quel est l'endroit et quel est l'envers :
"Soyez avisés comme les serpents, et candides comme les colombes".
Non pas : tantôt avisés et tantôt candides, selon les personnes et les situations ; mais à la fois avisés et candides. C'est donc un équilibre sans cesse à trouver et qui n'est jamais donné une fois pour toutes; c'est une non-violence volontaire, c'est-à-dire le refus de répondre à la haine par la haine, à l'agressivité par l'agressivité.
Nous aimerions écarter les résistances par les méthodes dont les hommes usent pour saisir le pouvoir et le garder, pour prendre la parole et l'imposer, pour se pousser en avant et occuper l'espace. Et Jésus nous suggère la douceur, qui est la grande force de ceux qui ne passent pas en force.
Il est vrai que cette non-violence du cœur nous mettra parfois en position de faiblesse. C'est alors qu'agira la puissance de l'Esprit , au point que le disciple de Jésus ne devra même plus se soucier de sa propre défense; il devra rester brebis jusqu'au bout : "Lorsqu'on vous livrera, ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment, car ce n'est vous qui parlerez, mais l'Esprit de votre Père qui parlera en vous".
Quelle force pour nous dans ces paroles du Seigneur ; quelle lumière pour la vie communautaire !
Nous pouvons aller jusqu'au bout de la douceur, nous pouvons chasser de notre cœur jusqu'à la moindre miette de violence, d'amertume ou de sévérité : si nous sommes dénigrés ou attaqués pour notre foi, l'Esprit de Dieu parlera en nous.
De même, lorsque nous nous sentons traînés devant le tribunal du jugement des autres, tout notre soin doit être, non pas de préparer notre justification ou de remâcher notre défense, mais de nous en remettre à l'Esprit de notre Père, qui veut parler en nous. C'est lui qui se charge de notre honneur, de notre droit, de la justice qui nous est due; et quand nous avons pris le chemin du pardon, c'est lui qui assume la tâche de liquider tous les conflits, d'effacer tout le passé d'ignorance et d'incompréhension entre deux frères ou deux sœurs ; c'est lui, l'Esprit de Jésus, qui tisse des liens nouveaux et recrée à neuf tous les liens distendus.
C'est lui qui peut nous garder dans la paix,
sans illusions, comme le serpent, qui sait se taire, attendre et regarder,
sans inhibition, comme la colombe, qui ose rester libre, malgré les pièges et les filets.
Très souvent, lorsque nous voudrions parler en laissant voir les crocs, pour nous protéger ou pour défendre des idées chères, les options que nous avons prises ou le style de vie qui nous passionne, mieux vaut redevenir brebis et nous ouvrir à la paix de l'Esprit, afin de mieux entendre, en nous et parmi nous, la voix du Berger.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
« Comme des brebis au milieu des loups »
« Qui est assez sage pour comprendre, assez pénétrant pour saisir » qu’être chrétiens, qu’être évangile, c’est tisser des liens inviolables d’harmonie « même au milieu des loups ». Ce signe – vivre en harmonie, en paix avec tout le monde, sans haine dans nos cœurs – est le trésor inviolable de tout disciple. Devenir évangile et François d’Assise a très bien compris cela, nous fait un devoir de la concorde, de l’union des cœurs même avec nos persécuteurs. Ce devoir de la concorde, cette mission de vivre « sans nous tourmenter sur notre défense, sur ce nous dirons, sur le comment », saint Cyprien au 2e siècle appelle cela le « martyr de la charité ».
Cette manière de vivre nos faces à faces avec nos opposants, avec nos compagnes avec qui nous avons moins d‘affinité, en plus de donner de la hauteur, de la dignité, de la sainteté à nos vies, nous assure d’habiter le Royaume de Dieu. Elle nous fait dégager un parfum d’évangile. Réalisé même maladroitement, cet appel à être doux comme des agneaux exige beaucoup de patience. Thérèse d’Avila avait coutume de dire que « la patience obtient tout ». Notre état de bonheur ne vient pas de ce que nous faisons subir aux autres, mais s’enracine en nous quand nous agissons « comme » Jésus. Nous deviendrons complètement heureux lorsque notre ressemblance à Jésus deviendra parfaite, Lui qui a vécu en état de sérénité, de grande paix intérieure même avec ses opposants. Si nous agissons ainsi, nous entendrons Jésus nous dire ces mots presque inimaginables : « je vous appelle mes amis ».
Saintes femmes, le seul chemin, le plus court chemin pour entrer dans cet appel à vivre en harmonie, en communion avec les autres qui nous nos proches, est de passer par le Christ, de demeurer en Lui. C’est ce que Benoît a compris, lui qui vivant dans une époque de grande perturbation – c’était celle de l’effondrement de l’empire romain, écrivit dans le prologue de sa règle- « Voici que dans sa bonté, le Seigneur nous indique le chemin de la vie ».
Et ce chemin pour affronter les tsunamis de tous les temps, pour désarmer les conflits entre nations, entre membres d’une même famille, humaine ou religieuse, Benoît l’enracine sur l’écoute (ausculta Dei) et la certitude que l’autre n’est pas l’enfer, que l’hôte n’est pas un ennemi à abattre, mais qu’Il est le Christ lui-même. « Les hôtes seront reçus comme le Christ. On leur témoignera beaucoup d’humanité ». « Nul ne cherchera ce qu’il estime utile à lui-même, mais ce qu’il l’est à autrui ».
Seule une grande intimité avec Jésus peut nous apprendre à saisir par le dedans que « la charité du Christ nous presse », peut nous guérir de nos infidélités à vivre en humain déshumanisé. Jésus nous envoie «comme des brebis au milieu des loups » pour confirmer et attester que l’autre comme l’a écrit un célèbre auteur, n’est pas l’enfer, mais qu’entrer en relation d’harmonie avec l’autre, l’hôte, c’est vivre le ciel sur la terre. Cette finalité-là, vivre en harmonie, réussir à dynamiser la beauté d’une vie en communauté, nous « obéir entre nous » pour citer la règle de saint Benoît, le Père Timothée Radcliffe op, dans une conférence qu’il donnait lors de son passage au Québec à la veille du congrès eucharistique, en a fait le pilier de l’avenir de toute Communauté. Cette beauté-là fascine encore et répond à un profond désir de chaque être humain.
À votre contemplation : notre vie est chrétienne, notre vie brille de beauté dans la mesure où nous sommes en perpétuel commencement « aujourd’hui, je commence » (saint Antoine de Padoue) de nous hâter lentement vers la sainteté. C’est ensemble que nous devenons des « saintetés ». Nous ne pouvons être des « saintetés » en vivant seul. « Malheur à celui qui est seul; s’il vient à tomber, il n’aura personne pour le relever ». (Qo 4, 7). Il faut nous hâter lentement, au quotidien, à vivre jusqu’à la perfection cette page de Matthieu, nous hâter lentement à mener jusqu’à la perfection notre vie d’envoyés, de femmes consacrées. « Puissions-nous être fidèles à te servir dans la prière, et avoir pour nos frères (sœurs) une grande charité ». (Oraison finale) AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père » (Mt 10, 16-23)
Les envoyés peuvent s’attendre à des persécutions. Ils sont envoyés comme des brebis au milieu des loups. Ils seront livrés aux tribunaux (sanhédrins), flagellés dans les synagogues, traînés devant les gouverneurs et les rois. Ils ne doivent pas s’inquiéter sur leur façon de répondre: c’est l’Esprit du Père qui parlera en eux. Leur appartenance au Christ entraînera des divisions même dans leurs familles. Ils doivent s’attendre à la persécution et être prêts à fuir dans une autre ville. La venue du Fils de l’homme est annoncée comme prochaine.
Notre texte est la continuation des instructions que Jésus donnait aux 12 au moment de les envoyer en mission. Mais il est clair qu’il déborde ce moment. On peut voir dans le récit de Marc (6,12) et dans celui de Luc (9,6) que les 12 ont proclamé et fait des guérisons mais qu’il n’a pas été question de persécution, d’arrestation et de comparution devant des gouverneurs et des rois. Matthieu a profité de l’occasion pour grouper des paroles pour faire une sorte de traité du missionnaire.
Il fait ainsi allusion à des situations qui sont arrivées après la vie de Jésus. Par exemple, Paul, alors qu’il est prisonnier avant d’être envoyé à Rome, a comparu devant Félix, le gouverneur, et devant Hérode Agrippa 1 qui était roi à ce moment (vers l’an 60), d’où la mention de gouverneurs et de rois.
La mention des sanhédrins rappelle qu’à part le grand sanhédrin de Jérusalem (71 membres) il y avait des sanhédrins régionaux, composés de vingt-trois notables, qui devinrent très importants après la disparition du grand Sanhédrin lors de la chute de Jérusalem en 70.
La fuite de ville en ville est une description des voyages missionnaires de Paul qui prêchait jusqu’à ce qu’il soit expulsé ou bien jusqu’à ce que la situation devienne trop dangereuse.
Mais il semble bien que Matthieu, dans ses instructions, ne pense pas seulement aux 12 ou aux missionnaires “professionnels”, comme Paul et Barnabé. Jésus parle de persécutions à cause de moi et à cause de mon nom. N’importe quel disciple porte le nom du Christ: c’est l’origine du mot chrétien très tôt (Actes 11,26).
Ainsi tout disciple de Jésus, doit être prêt à témoigner par sa vie de son appartenance au Christ. Cela ne se fait pas sans difficultés. Mais l’aide de l’Esprit est promise et la fidélité, persévérer jusqu’à la fin, fait partie du devoir de celui qui veut être sauvé:
Le juste vivra par sa fidélité. (Habaquq 2,4)
Père Jean Corbeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« L’athlète ne gagne pas lorsqu’il retire son habit, car il laisse ses vêtements pour commencer à lutter. Il ne reçoit la couronne de vainqueur que lorsqu’il a combattu comme il se doit » (Saint Paulin de Nole)
« Jésus nous dit : "Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups". Le chrétien devra être plutôt prudent, parfois même audacieux : voilà les vertus que la logique évangélique accepte. Mais la violence jamais » (François)
« Nous pouvons donc espérer la gloire du ciel promise par Dieu à ceux qui l’aiment et font sa volonté. En toute circonstance, chacun doit espérer, avec la grâce de Dieu, "persévérer jusqu’à la fin" (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.821)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
"Ne craignez pas... courage!" Telle est la consigne de Jésus qui noue en gerbe les quatre paroles retenues aujourd'hui par la liturgie.
Il s'agit, dans sa pensée, non pas de ces craintes fugitives qui gênent ou empoisonnent la vie de tous les jours, mais de la crainte qui saisit le croyant au moment de témoigner de sa foi et de son attachement à Jésus-Christ ; la crainte de paraître fou, ou demeuré, ou dépassé; la crainte de la persécution, dont Jésus vient de parler dans le contexte de saint Matthieu : "Vous serez haïs de tous à cause de mon nom" (v. 22).
Et si nous demandons à Jésus ce qui peut nous aider à traverser la crainte, sa réponse nous semblera étrange. Il la donne juste avant sa consigne, lorsqu'il dit : "Le disciple n'est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur. Puisqu'ils ont traité de Béelzéboul le maître de maison, à combien plus forte raison le diront-ils de ceux de sa maison !"
Ainsi notre raison de ne pas craindre, c'est que notre destin reproduit celui du Serviteur de Dieu, et que dès le départ nous sommes compromis par lui et avec lui. Notre assurance, notre audace de témoins, est donc d'emblée paradoxale : ce qui doit nous immuniser contre la peur, c'est que notre Maître est allé jusqu'à la mort !
Mais Jésus ajoute aussitôt une autre raison de ne pas nous laisser entamer par la crainte : "Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé. Rien n'est secret qui ne sera connu." Ce n'est pas là remarque banale, comme si Jésus disait : "Tout vient à son heure" ,"tout finit par se savoir", c'est l'affirmation, par le Christ, que la lumière est déjà victorieuse, et que Dieu accompagne le témoignage de ses fils et de ses filles parce qu'il veut, par eux et par elles, dévoiler au monde ses richesses. Il ne faut pas avoir peur, pas plus pour nous que pour notre message. Car si nous sommes porteurs de ce que Dieu révèle, il n'y a rien à craindre ni de l'oppression physique, ni de la solitude intellectuelle, ni des mutations de la culture et de l'histoire, ni de la perte de tout modèle autre que Jésus-Christ.
Celui qu'il faut craindre, nous dit Jésus, c'est Celui qui a le pouvoir de vouer à la géhenne et le corps et l'âme, c'est-à-dire Dieu lui-même, qui seul est maître de l'irréversible, Dieu, maître de la mort et de la vie. Mais ici le mot craindre change de sens, quand on passe de la crainte des hommes à ce que le monde juif appelait "la crainte de Dieu".
La crainte de Dieu, au sens biblique, c'est un mélange de respect et d'affection, c'est à la fois le sens de la majesté de Dieu et une spontanéité filiale pour lui obéi; c'est, en quelque sorte, la délicatesse de l'homme en réponse à la délicatesse de Dieu. C'est pourquoi, alors que la crainte des hommes, ou de leur jugement, ronge, paralyse et mène au doute, la crainte de Dieu, au sens biblique, réveille sans cesse en nous le meilleur de nous-mêmes et nous rend aptes à percevoir la tendresse de notre Dieu qui s'occupe si bien des moineaux et compte tous les cheveux de notre tête.
Le témoin de Jésus, c'est donc un homme de foi chez qui l'amour pour Dieu a banni la crainte des hommes, et qui est prêt, malgré ses limites et ses faiblesses, à confesser hardiment le Christ sauveur, à se déclarer pour lui devant les hommes, c'est-à-dire à se déclarer solidaire de lui, en tout temps et en tout milieu, partout où il est aimé, partout où il est trahi, partout où des hommes à tâtons, le cherchent.
Et ce témoignage-là, même s'il met en œuvre toutes les ressources humaines de l'apôtre, dépasse le niveau de l'habileté et du prestige; il s'enracine humblement dans l'amitié avec Jésus, mort et ressuscité.
Ce que le disciple crie au monde, ce qu'il a le droit et de devoir de proclamer sur les toits, c'est ce que Dieu lui a murmuré à l'oreille, ce qu'il n'a jamais cessé de murmurer à son peuple. Voilà pourquoi notre témoignage ne peut être ni agressif, ni contraignant, et ne peut céder à aucune tentation d'impatience. Il renvoie à une parole entendue, à un visage toujours cherché. C'est un message tout d'intériorité et de douceur, enveloppé de la même miséricorde qui nous enveloppe nous-mêmes.
Frères et sœurs,
ce dont nous allons témoigner au grand jour durant toute cette semaine, Jésus vient nous le dire ce matin dans le creux de l'oreille. C'est une parole de vie, une parole d'espoir, une parole faite pour nous, qui nous rejoint au plus secret de notre loyauté, qui nous fait debout et nous remet en marche; mais le Seigneur nous la confie pour tous ceux qu'il aime, tous ceux qu'il nous donne à aimer.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Un mal gangrène notre société, il s’appelle la méfiance qui est le terreau des complotistes, des fake news. On parle même de la fabrique de la défiance devenue un dénominateur commun. Chacun se méfie des autres. Le règne de la compétition prévaut sur le règne de la coopération. Moins la confiance existe, plus on devient autoritaire. Cela se voit dans les gouvernements autoritaires. Ce mal rejoint notre Église. À qui faire confiance ? Quelle autorité croire ? La confiance est-elle morte en nous ?
Aujourd’hui, le mot de passe à promouvoir n’est pas courage, mais confiance. L’heure n’est pas à la confiance. Le soupçon est partout. Comment faire encore confiance en l’avenir ? Aux autres ? Les lendemains ne chantent plus. La confiance, c’est beaucoup plus qu’être optimiste. C’est quelque chose d’essentiel, quelque chose comme le soubassement de la vie. C’est se sentir en lien avec les autres.
Sans confiance, rien ne se bâtit. C’est la base de réussite d’un couple. C’est ce qui fait relever de nouveaux défis. La confiance ne s’apprend pas sur le banc de l’école comme on apprend à lire, à écrire. C’est une question de relation à un autre. Celui qui démarre sans confiance a déjà perdu la bataille.
C’est bien l’attitude que Jésus dégage dans le passage que nous venons d’entendre. Celui qui reniera ma confiance, je le renierai. On a toujours quelque chose à se reprocher. Jésus ne nous demande pas de devenir des surhommes, des plus que parfait, de ne jamais tomber. Avant d’envoyer ses disciples devant lui, Jésus ne leur garantit pas le succès. Il ne leur garantit pas une vie facile ni une vie sans tempête, sans détresse. Je vous envoie au milieu des loups, sans arme, sans argent. Il donne à ses disciples une assurance indispensable en cas d’échec sur la route. Soyez sans crainte. Le mot revient quatre fois. Vous valez bien plus. Vous rencontrerez des difficultés, mais je suis avec vous tous les jours quoi qu’il arrive. Nous sommes précieux pour Dieu.
N’ayez pas peur. La peur est un clignotant d’un manque de confiance. Elle nous avertit d’un danger. Une seule chose est à craindre : perdre confiance.
Le seul reproche que Jésus a fait à ses disciples est leur manque de foi lors du récit de la tempête apaisée (Lc8, 22-25) : Où est votre foi ? La confiance, nous la retrouvons chez cette femme cananéenne qui cri à Jésus pour la guérison de sa fille possédée, qui lui a répondu du tic au tac… les petits chiens mangent (Mt 15, 21-28) et qui a fait craquer Jésus qui au départ ne voulait rien savoir d’elle.
Vous valez plus. La lecture disait tantôt : le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront. Ils ne réussiront pas. C’est l’arrivée des temps nouveaux, d’un Dieu nouveau genre, d’un Dieu avec nous, à nos côtés, partageant nos souffrances. D’un Dieu dansant avec nous sur nos routes.
Catherine de Sienne entend Dieu lui dire : je ne veux pas violer les droits de votre liberté, mais dès que vous le désirez, moi-même, je vous transforme en moi et je vous fais Moi. Et ce Moi n’a peur de rien. Ne craignez pas.
Regardez les oiseaux du ciel. François de Sales offre une belle image. Les navires ont une boussole qui les dirige. Vous allez prendre la haute mer, dit-il à des chrétiens, vous avez comme boussole la confiance de Jésus. Saint Augustin disait : J’ai peur que le Seigneur ne passe et que je ne m’en aperçoive pas. Savoir que quelqu’un nous fait confiance, voilà le cœur de toute démarche de foi.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Aujourd'hui, l'Évangile nous invite à méditer sur la relation maître et disciple : « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur » (Mt 10,24). Dans la dimension humaine, il n'est pas impossible que l'élève arrive à surpasser celui qui lui a enseigné l'abc d'une discipline donnée. Il existe des exemples dans l'histoire, tels que Giotto, qui s'est avancé à son maître Cimabue, ou comme Manzini, à Pieri. Mais la clef de la sagesse ultime est uniquement dans les mains de l'Homme-Dieu, et les autres peuvent participer d'elle, en la saisissant à divers degrés : depuis le grand théologien Saint-Thomas d'Aquin jusqu'à l'enfant qui se préparera pour la Première Communion. Nous pouvons ajouter des ornements divers, mais ils ne seront jamais rien d'essentiel qui enrichira la valeur intrinsèque de la doctrine. Sinon, il est possible que nous tombions dans l'hérésie.
Nous devons faire attention avant d'essayer de faire des mélanges qui pourraient, au lieu d'enrichir, dénaturer la substance de la Bonne Nouvelle. “Nous devons nous abstenir de la bonne nourriture, mais nous devons surtout jeûner des erreurs”, dit Saint Augustin. À un moment donné, on m'a laissé un livre sur les Anges Gardiens, dans lequel apparaissaient des éléments de doctrines ésotériques, tel que la métempsycose, et une nécessité incompréhensible de rédemption qui affecterait à ces bons esprits.
L'Évangile d'aujourd’hui nous ouvre les yeux au fait inévitable que le disciple est quelques fois incompris, rencontre des obstacles, ou peut même être maltraité pour s'être déclaré disciple du Christ. La vie de Jésus fut un service ininterrompu à la défense de la vérité. Si on L'a surnommé « Belzébul », il n'est pas étrange qu'en moment de disputes, de confrontations culturelles, ou dans les confrontations que nous voyons à la télévision, on nous taxe de rétrogrades. La fidélité au Maître Christ est la reconnaissance ultime dont nous pouvons nous glorifier : « Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10,32).
Abbé Raimondo M. SORGIA Mannai OP (San Domenico di Fiesole, Florencia, Italie).
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Samedi 15 Juillet 2023
Samedi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Gombert, Evêque fondateur du
monastère d'Ansbach (VIIIe siècle)
Saint Bonaventure, Cardinal-Évêque et Docteur
de l'Église (1221-1274) - Mémoire (obligatoire)
Bienheureuse Anne-Marie Javouhey, Fondatrice
de la Congrégation des « Sœurs de Saint-Joseph
de Cluny » (1779-1851).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez
plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Samedi de la 14ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Gombert, Evêque fondateur du
monastère d'Ansbach (VIIIe siècle)
Saint Bonaventure, Cardinal-Évêque et Docteur
de l'Église (1221-1274) - Mémoire (obligatoire)
Bienheureuse Anne-Marie Javouhey, Fondatrice
de la Congrégation des « Sœurs de Saint-Joseph
de Cluny » (1779-1851).
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de la Genèse 49, 29-33.50,15-26a… Psaume 105(104), 1-2.3-4.6-7… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 24-33.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Dieu vous visitera et vous fera remonter de
ce pays » (Gn 49, 29-33 ; 50, 15-26a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
Jacob donna cet ordre à ses fils :
« Je vais être réuni aux miens.
Enterrez-moi auprès de mes pères,
dans la caverne qui est dans le champ d’Éphrone le Hittite,
dans la caverne du champ de Macpéla, en face de Mambré,
au pays de Canaan,
le champ qu’Abraham a acheté à Éphrone le Hittite
comme propriété funéraire.
C’est là que furent enterrés Abraham et son épouse Sara ;
c’est là que furent enterrés Isaac et son épouse Rébecca ;
c’est là que j’ai enterré Léa.
C’est le champ qui fut acheté aux Hittites,
avec la caverne qui s’y trouve. »
Lorsque Jacob eut achevé de donner ses instructions à ses fils,
il s’allongea sur son lit,
il expira et fut réuni aux siens.
Voyant que leur père était mort, les frères de Joseph se dirent :
« Si jamais Joseph nous prenait en haine,
s’il allait nous rendre tout le mal que nous lui avons fait… »
Ils firent dire à Joseph :
« Avant de mourir, ton père a exprimé cette volonté :
“Vous demanderez ceci à Joseph :
De grâce, pardonne à tes frères leur crime et leur péché.
Oui, ils t’ont fait du mal,
mais toi, maintenant, pardonne donc le crime
des serviteurs du Dieu de ton père !” »
En entendant ce message, Joseph pleura.
Puis ses frères vinrent eux-mêmes
se jeter à ses pieds et lui dire :
« Voici que nous sommes tes esclaves. »
Mais Joseph leur répondit :
« Soyez sans crainte ! Vais-je prendre la place de Dieu ?
Vous aviez voulu me faire du mal,
Dieu a voulu le changer en bien,
afin d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui :
préserver la vie d’un peuple nombreux.
Soyez donc sans crainte :
moi, je prendrai soin de vous
et de vos jeunes enfants. »
Il les réconforta par des paroles qui leur allaient au cœur.
Joseph demeura en Égypte avec la famille de son père,
et il vécut cent dix ans.
Il vit les petits-enfants de son fils Éphraïm ;
quant aux enfants de Makir, fils de Manassé son autre fils,
il les reçut sur ses genoux à leur naissance.
Joseph dit à ses frères :
« Je vais mourir.
Dieu vous visitera
et vous fera remonter de ce pays
dans le pays qu’il a fait serment de donner
à Abraham, Isaac et Jacob. »
Joseph fit prêter serment aux fils d’Israël, en disant :
« Quand Dieu vous visitera,
vous ferez monter d’ici mes ossements. »
Et Joseph mourut à cent dix ans.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 104 (105), 1-2, 3-4, 6-7)
R/ Cherchez Dieu, vous les humbles,
et votre cœur vivra. (Ps 68, 33b)
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ;
chantez et jouez pour lui,
redites sans fin ses merveilles.
Glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face.
Vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis,
le Seigneur, c’est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l’univers.
ÉVANGILE :
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps »
(Mt 10, 24-33)
Alléluia. Alléluia.
Si l’on vous insulte pour le nom du Christ,
heureux êtes-vous :
l’Esprit de Dieu repose sur vous.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Le disciple n’est pas au-dessus de son maître,
ni le serviteur au-dessus de son seigneur.
Il suffit que le disciple soit comme son maître,
et le serviteur, comme son seigneur.
Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison,
ce sera bien pire pour ceux de sa maison.
Ne craignez donc pas ces gens-là ;
rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,
rien n’est caché qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres,
dites-le en pleine lumière ;
ce que vous entendez au creux de l’oreille,
proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps
sans pouvoir tuer l’âme ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne
l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?
Or, pas un seul ne tombe à terre
sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte :
vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes,
moi aussi je me déclarerai pour lui
devant mon Père qui est aux cieux.
Mais celui qui me reniera devant les hommes,
moi aussi je le renierai
devant mon Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez
plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Commentaire de ce jour.
"Ne craignez pas". Mt 10, 26- 33
"Ne craignez pas... courage!" Telle est la consigne de Jésus qui noue en gerbe les quatre paroles retenues aujourd'hui par la liturgie.
Il s'agit, dans sa pensée, non pas de ces craintes fugitives qui gênent ou empoisonnent la vie de tous les jours, mais de la crainte qui saisit le croyant au moment de témoigner de sa foi et de son attachement à Jésus-Christ ; la crainte de paraître fou, ou demeuré, ou dépassé; la crainte de la persécution, dont Jésus vient de parler dans le contexte de saint Matthieu : "Vous serez haïs de tous à cause de mon nom" (v. 22).
Et si nous demandons à Jésus ce qui peut nous aider à traverser la crainte, sa réponse nous semblera étrange. Il la donne juste avant sa consigne, lorsqu'il dit : "Le disciple n'est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur. Puisqu'ils ont traité de Béelzéboul le maître de maison, à combien plus forte raison le diront-ils de ceux de sa maison !"
Ainsi notre raison de ne pas craindre, c'est que notre destin reproduit celui du Serviteur de Dieu, et que dès le départ nous sommes compromis par lui et avec lui. Notre assurance, notre audace de témoins, est donc d'emblée paradoxale : ce qui doit nous immuniser contre la peur, c'est que notre Maître est allé jusqu'à la mort !
Mais Jésus ajoute aussitôt une autre raison de ne pas nous laisser entamer par la crainte : "Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé. Rien n'est secret qui ne sera connu." Ce n'est pas là remarque banale, comme si Jésus disait : "Tout vient à son heure" ,"tout finit par se savoir", c'est l'affirmation, par le Christ, que la lumière est déjà victorieuse, et que Dieu accompagne le témoignage de ses fils et de ses filles parce qu'il veut, par eux et par elles, dévoiler au monde ses richesses. Il ne faut pas avoir peur, pas plus pour nous que pour notre message. Car si nous sommes porteurs de ce que Dieu révèle, il n'y a rien à craindre ni de l'oppression physique, ni de la solitude intellectuelle, ni des mutations de la culture et de l'histoire, ni de la perte de tout modèle autre que Jésus-Christ.
Celui qu'il faut craindre, nous dit Jésus, c'est Celui qui a le pouvoir de vouer à la géhenne et le corps et l'âme, c'est-à-dire Dieu lui-même, qui seul est maître de l'irréversible, Dieu, maître de la mort et de la vie. Mais ici le mot craindre change de sens, quand on passe de la crainte des hommes à ce que le monde juif appelait "la crainte de Dieu".
La crainte de Dieu, au sens biblique, c'est un mélange de respect et d'affection, c'est à la fois le sens de la majesté de Dieu et une spontanéité filiale pour lui obéi; c'est, en quelque sorte, la délicatesse de l'homme en réponse à la délicatesse de Dieu. C'est pourquoi, alors que la crainte des hommes, ou de leur jugement, ronge, paralyse et mène au doute, la crainte de Dieu, au sens biblique, réveille sans cesse en nous le meilleur de nous-mêmes et nous rend aptes à percevoir la tendresse de notre Dieu qui s'occupe si bien des moineaux et compte tous les cheveux de notre tête.
Le témoin de Jésus, c'est donc un homme de foi chez qui l'amour pour Dieu a banni la crainte des hommes, et qui est prêt, malgré ses limites et ses faiblesses, à confesser hardiment le Christ sauveur, à se déclarer pour lui devant les hommes, c'est-à-dire à se déclarer solidaire de lui, en tout temps et en tout milieu, partout où il est aimé, partout où il est trahi, partout où des hommes à tâtons, le cherchent.
Et ce témoignage-là, même s'il met en œuvre toutes les ressources humaines de l'apôtre, dépasse le niveau de l'habileté et du prestige; il s'enracine humblement dans l'amitié avec Jésus, mort et ressuscité.
Ce que le disciple crie au monde, ce qu'il a le droit et de devoir de proclamer sur les toits, c'est ce que Dieu lui a murmuré à l'oreille, ce qu'il n'a jamais cessé de murmurer à son peuple. Voilà pourquoi notre témoignage ne peut être ni agressif, ni contraignant, et ne peut céder à aucune tentation d'impatience. Il renvoie à une parole entendue, à un visage toujours cherché. C'est un message tout d'intériorité et de douceur, enveloppé de la même miséricorde qui nous enveloppe nous-mêmes.
Frères et sœurs,
ce dont nous allons témoigner au grand jour durant toute cette semaine, Jésus vient nous le dire ce matin dans le creux de l'oreille. C'est une parole de vie, une parole d'espoir, une parole faite pour nous, qui nous rejoint au plus secret de notre loyauté, qui nous fait debout et nous remet en marche; mais le Seigneur nous la confie pour tous ceux qu'il aime, tous ceux qu'il nous donne à aimer.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Non pas courage, mais confiance
Un mal gangrène notre société, il s’appelle la méfiance qui est le terreau des complotistes, des fake news. On parle même de la fabrique de la défiance devenue un dénominateur commun. Chacun se méfie des autres. Le règne de la compétition prévaut sur le règne de la coopération. Moins la confiance existe, plus on devient autoritaire. Cela se voit dans les gouvernements autoritaires. Ce mal rejoint notre Église. À qui faire confiance ? Quelle autorité croire ? La confiance est-elle morte en nous ?
Aujourd’hui, le mot de passe à promouvoir n’est pas courage, mais confiance. L’heure n’est pas à la confiance. Le soupçon est partout. Comment faire encore confiance en l’avenir ? Aux autres ? Les lendemains ne chantent plus. La confiance, c’est beaucoup plus qu’être optimiste. C’est quelque chose d’essentiel, quelque chose comme le soubassement de la vie. C’est se sentir en lien avec les autres.
Sans confiance, rien ne se bâtit. C’est la base de réussite d’un couple. C’est ce qui fait relever de nouveaux défis. La confiance ne s’apprend pas sur le banc de l’école comme on apprend à lire, à écrire. C’est une question de relation à un autre. Celui qui démarre sans confiance a déjà perdu la bataille.
C’est bien l’attitude que Jésus dégage dans le passage que nous venons d’entendre. Celui qui reniera ma confiance, je le renierai. On a toujours quelque chose à se reprocher. Jésus ne nous demande pas de devenir des surhommes, des plus que parfait, de ne jamais tomber. Avant d’envoyer ses disciples devant lui, Jésus ne leur garantit pas le succès. Il ne leur garantit pas une vie facile ni une vie sans tempête, sans détresse. Je vous envoie au milieu des loups, sans arme, sans argent. Il donne à ses disciples une assurance indispensable en cas d’échec sur la route. Soyez sans crainte. Le mot revient quatre fois. Vous valez bien plus. Vous rencontrerez des difficultés, mais je suis avec vous tous les jours quoi qu’il arrive. Nous sommes précieux pour Dieu.
N’ayez pas peur. La peur est un clignotant d’un manque de confiance. Elle nous avertit d’un danger. Une seule chose est à craindre : perdre confiance.
Le seul reproche que Jésus a fait à ses disciples est leur manque de foi lors du récit de la tempête apaisée (Lc8, 22-25) : Où est votre foi ? La confiance, nous la retrouvons chez cette femme cananéenne qui cri à Jésus pour la guérison de sa fille possédée, qui lui a répondu du tic au tac… les petits chiens mangent (Mt 15, 21-28) et qui a fait craquer Jésus qui au départ ne voulait rien savoir d’elle.
Vous valez plus. La lecture disait tantôt : le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront. Ils ne réussiront pas. C’est l’arrivée des temps nouveaux, d’un Dieu nouveau genre, d’un Dieu avec nous, à nos côtés, partageant nos souffrances. D’un Dieu dansant avec nous sur nos routes.
Catherine de Sienne entend Dieu lui dire : je ne veux pas violer les droits de votre liberté, mais dès que vous le désirez, moi-même, je vous transforme en moi et je vous fais Moi. Et ce Moi n’a peur de rien. Ne craignez pas.
Regardez les oiseaux du ciel. François de Sales offre une belle image. Les navires ont une boussole qui les dirige. Vous allez prendre la haute mer, dit-il à des chrétiens, vous avez comme boussole la confiance de Jésus. Saint Augustin disait : J’ai peur que le Seigneur ne passe et que je ne m’en aperçoive pas. Savoir que quelqu’un nous fait confiance, voilà le cœur de toute démarche de foi.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
« Le disciple n'est pas au-dessus de son maître »
Aujourd'hui, l'Évangile nous invite à méditer sur la relation maître et disciple : « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur » (Mt 10,24). Dans la dimension humaine, il n'est pas impossible que l'élève arrive à surpasser celui qui lui a enseigné l'abc d'une discipline donnée. Il existe des exemples dans l'histoire, tels que Giotto, qui s'est avancé à son maître Cimabue, ou comme Manzini, à Pieri. Mais la clef de la sagesse ultime est uniquement dans les mains de l'Homme-Dieu, et les autres peuvent participer d'elle, en la saisissant à divers degrés : depuis le grand théologien Saint-Thomas d'Aquin jusqu'à l'enfant qui se préparera pour la Première Communion. Nous pouvons ajouter des ornements divers, mais ils ne seront jamais rien d'essentiel qui enrichira la valeur intrinsèque de la doctrine. Sinon, il est possible que nous tombions dans l'hérésie.
Nous devons faire attention avant d'essayer de faire des mélanges qui pourraient, au lieu d'enrichir, dénaturer la substance de la Bonne Nouvelle. “Nous devons nous abstenir de la bonne nourriture, mais nous devons surtout jeûner des erreurs”, dit Saint Augustin. À un moment donné, on m'a laissé un livre sur les Anges Gardiens, dans lequel apparaissaient des éléments de doctrines ésotériques, tel que la métempsycose, et une nécessité incompréhensible de rédemption qui affecterait à ces bons esprits.
L'Évangile d'aujourd’hui nous ouvre les yeux au fait inévitable que le disciple est quelques fois incompris, rencontre des obstacles, ou peut même être maltraité pour s'être déclaré disciple du Christ. La vie de Jésus fut un service ininterrompu à la défense de la vérité. Si on L'a surnommé « Belzébul », il n'est pas étrange qu'en moment de disputes, de confrontations culturelles, ou dans les confrontations que nous voyons à la télévision, on nous taxe de rétrogrades. La fidélité au Maître Christ est la reconnaissance ultime dont nous pouvons nous glorifier : « Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10,32).
Abbé Raimondo M. SORGIA Mannai OP (San Domenico di Fiesole, Florencia, Italie).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Oh Seigneur, fais resplendir sur nous ta face pour le bien de la paix ; protège-nous de ta main puissante… Nous te rendons grâce, par l’intermédiaire de notre Souverain et protecteur de nos âmes, Jésus-Christ, à travers qui sont la gloire et la louange de toi, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen » (Saint Clément de Rome)
« Qui ne connait pas Dieu, même s’il a de multiples espoirs, au fond il est sans espoir » (Benoit XVI)
« Le terme âme désigne […] ce qu’il y a de plus intime en l’homme et de plus grande valeur en lui, ce par quoi il est plus particulièrement image de Dieu : "âme" signifie le principe spirituel en l’homme » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 363)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Le semeur est sorti pour jeter à pleine main la semence, le semeur, c’est Jésus, la semence, c’est sa parole, son Évangile, et la terre qui reçoit cette semence, c’est le cœur de l’homme, le cœur de chacun de nous. Aujourd’hui Jésus nous rappelle qu’il n’est pas suffisant de jeter la semence pour qu’elle porte du fruit. Il est tout aussi nécessaire que cette semence tombe dans une bonne terre. Et le seigneur relève dans cette parabole trois obstacles à la croissance de la parole : l’absence d’accueil de cette parole qui permet à l’ennemi de voler la parole, le manque de profondeur qui fait que l’épi se dessèche, et enfin les soucis du monde et les séductions de la richesse qui étouffe l’épi.
Lorsque la foi est annoncée à des hommes au cœur fermé, la parole glisse sur leur vie. Le trésor de la foi demeure extérieur à la vie des personnes qui n’ont pas su ou pu s’ouvrir à la dimension spirituelle de leur humanité. Ils demeurent étrangers aux réalités spirituelles. Les oiseaux du ciel n’ont encore aucune difficulté à venir en manger de cette semence dont ils n’ont pas su se nourrir eux-mêmes. L’homme n’est pas avant tout un mammifère, ni seulement un mammifère raisonnable. C’est un être spirituel créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et dont la vocation fondamentale et de s’ouvrir à cette relation spirituelle. Nous savons avoir une juste compassion pour les personnes qui souffrent d’un handicap physique ou intellectuel, mais savons nous mesurer la manière dont notre société fabrique de nombreux handicapés spirituels par le renversement des valeurs humaines, le matérialisme.
Lorsque le cœur de la personne qui écoute la Parole n’est pas fermé, elle peut alors accueillir avec joie cette parole. Mais cela n’est pas suffisant, il faut faire prendre racine à cette parole par un travail de labour profond du sol, et enlever les mauvaises pierres qui empêchent le développement des racines. Avoir la foi, recevoir la parole, cela nous demande de lui offrir les meilleures conditions de croissance. Et la première étape de ce travail, c’est de reconnaître que notre cœur demande à être retourné, converti, et dépierré pour permettre à la parole de prendre racine en nos cœurs. Le pire est d’ailleurs pour un chrétien de ne pas avoir conscience de ce travail de conversion à effectuer dans sa vie, de ne pas percevoir ce qui en lui ressort de la mauvaise terre et des pierres à enlever. Je dois vous avouer que dans mon expérience de confesseur ce qui me peine le plus ce sont ces personnes qui viennent de se confesser seulement une fois par an, et qui commencent leur confession en disant qu’elles ne savent pas ce qu’elles ont à dire, qu’elles ont toujours essayé de faire au mieux et n’ont rien à se reprocher. Finalement, leur foi est-elle encore vivante ? Aucun de nous ne sais aimer avec la profondeur de l’Amour même de Dieu, c’est pourquoi nous avons toujours à progresser.
À côté de ce travail et d’enracinement par l’amélioration de la terre d’accueil, l’Évangile de ce jour nous invite aussi à faire attention à ce qui peut de l’extérieur étouffer la croissance de l’épi. Après avoir accueilli la parole, lui faire prendre racine dans la bonne terre, il nous faut veiller à ne pas étouffer le bon grain par les mauvaises herbes qui sans cesse croissent et risquent de prédominer sur la bonne plante. Ce travail de nettoyage est un travail de vigilance et de fidélité, les jardiniers le savent bien. Ce travail sera sans cesse à reprendre chaque semaine pour ne pas se laisser envahir. On devient chaque jour chrétien par les choix, les actes que l’on pose en fidélité à notre foi.
La parabole de ce jour souligne donc qu’être disciple de Jésus, c’est entrer dans une relation de vie avec le seigneur qui a ses exigences. Exigence qui demande un travail d’ouverture de soi pour accueillir la parole, d’amélioration de notre vie pour permettre à la parole de prendre racine, de vigilance et de fidélité pour ne pas se laisser déborder par les mauvaises herbes. Ses exigences de la vie spirituelle nous font mieux comprendre l’image prise par Saint-Paul dans la seconde lecture. « Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons de notre adoption et la délivrance de notre corps. » Les exigences de ce travail, c’est ce travail de libération intérieure et d’enfantement dont parle Saint-Paul. Nous devons nous libérer de ce qu’il y a de mauvais en nous, des convoitises, de l’orgueil, et finalement nous libérer de nous-mêmes, pour enfanter en nous l’homme nouveau créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et ce travail a une dimension douloureuse car c’est un travail de purification du péché qui est aussi enraciné en nous.
La parole recréatrice du seigneur agit dans nos vies et la transforme, dans la mesure de notre disponibilité à l’action de l’esprit saint. Autrement dit, ce n’est pas Dieu qui tarde à établir son règne dans le monde et en nous. C’est plutôt nous qui ne sommes pas au rendez-vous de l’œuvre de grâces de l’esprit saint en nos cœurs. Mais Dieu notre père est avant tout un Dieu patient et généreux qui ne cesse pas de nous combler des grâces dont nous avons besoin et il nous accompagne à notre rythme dans ce travail spirituel. Le seigneur sait combien le cœur de l’homme est compliqué et malade, mais il est aussi le meilleur médecin pour chacun de nous.
La lenteur avec laquelle la parole de Dieu s’enracine et se développe dans notre cœur ne doit pas nous étonner, mais être aussi un temps d’action de grâces pour la patience de Dieu pour chacun de nous. Depuis le jour de notre baptême, la Parole est semée en nos cœurs, considérons notre vie spirituelle comme notre jardin intérieur et mettons-nous au travail pour qu’un jour nous puissions offrir à Dieu de beaux fruits.
Père Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
La première lecture de la liturgie de ce Dimanche souligne fortement l'efficacité de la Parole de Dieu en nous et dans l'histoire des hommes :
" La pluie et la neige qui descendent des Cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission."
Cependant, pour que la Parole de grâce divine porte un fruit qui dure, la terre qui l'accueille doit être bien préparée.
C'est ici le message que nous laisse la parabole du Semeur que Jésus nous présente dans l'évangile de ce jour.
Certes, la Parole de Dieu est toute puissante mais elle ne s'impose pas, elle demande à être accueilli librement et pour que sa semence grandisse en nous, elle doit trouver un cœur bien disposé.
Revenons successivement sur chacun de ces deux points. « Le semeur est sorti pour semer », nous dit la parabole.
Jésus est « sorti de la maison » pour enseigner les foules et ses disciples. Nous pouvons lire dans ce mouvement de sortie toute la dynamique de l’Incarnation.
Tout comme la semence a jailli des mains du semeur pour être jetée en terre, le Verbe, Parole vivante, a lui aussi, de la même manière, été envoyé par Le Père pour se faire chair et venir féconder la terre de notre humanité.
En lui, le Royaume de Dieu s'est fait proche de tout homme. Car de même que la semence a été envoyée par le semeur sur tout type de terre, qu’elle soit rocailleuse, chargée d’épines ou bien labourée, de même le Père a envoyé Son Fils frapper à la porte du cœur de tout homme que ce cœur soit épineux, dur comme la pierre ou prêt à s’ouvrir, ou peut-être un peu des trois.
En effet, le semeur de la parabole, que l’on ne peut soupçonner de maladresse, fait manifestement preuve d’une extrême largesse.
C’est comme s’il ne voulait oublier aucun coin de terre, si petit soit-il, où sa semence pourrait germer.
La semence a son origine dans l'espérance du semeur parce que personne n'ensemencerait s'il n'entretenait pas la confiance de récolter un jour du fruit. Mais, en même temps, la semence alimente l'espérance.
Quand le semeur commence à ensemencer, il est rempli de joie et d'espérance en voyant réalisée dans le futur la promesse de son travail.
Il fixe son regard pas tant sur le travail présent avec son lot de fatigue et de sueur mais sur la promesse d'une belle récolte. Il ne veut oublier aucun coin de terre, si petit soit-il, où sa semence pourrait germer.
De même, notre Seigneur porte un regard d'espérance sur chacun et sur l'œuvre en lui de sa Grâce. Nonobstant un terrain irrégulier, qui n'offre aucune garantie, il continue à semer jusqu’à ce qu’une de ses semences trouve un endroit bien disposé pour la recevoir et se laisser féconder.
Et quelques mois plus tard la semence commence à produire son fruit, là trente, là soixante, là cent pour un. C'est la confirmation qu'il avait raison de semer avec générosité et grand sacrifice.
Un semeur qui prévoyant qu'une partie de son grain ne germerait pas parce qu'il serait tombé hors d'un terrain bien préparé renoncerait à semer ne ferait que se comporter de façon insensée.
Cependant, la générosité du semeur dans ses semailles n'enlève rien au fait qu'il s'agisse d'avoir un terrain bien disposé pour accueillir la semence et lui permettre de porter un fruit qui demeure.
A partir du moment où la semence est jetée, à partir du moment où le Royaume s’est approché et que Jésus est sorti pour annoncer l’avènement des temps messianique, chacun se trouve engagé et jugé par cette Parole.
Autrement dit, il ne peut que se situer par rapport à elle. Il ne peut rester neutre.
Les deux types de résultat de la semence posent bien ce problème en révélant la dualité de l’auditoire de Jésus, c’est-à-dire la possibilité qu’il lui est laissée de refuser ou d’accueillir la parole du Maître. « Celui qui a des oreilles qu’il entende ! ». La liberté de l’auditeur est interpellée !
La parabole du Semeur nous invite à examiner notre vie. Quel type de terrain suis-je ? Quel type de terrain est-ce que j'offre à la Semence de sa Parole ? Suis-je prêt à me décider à être une bonne terre en lâchant tout type de compromission, tout type de mensonge, tout type de passions désordonnées ?
Est-ce que je pense à préparer le terrain de mon âme et à fortifier ma liberté dans sa capacité à choisir le Bien et à collaborer à l'œuvre de la Grâce Divine en moi par l'usage des vertus théologales reçues au Baptême (Foi, Espérance et Charité) ainsi que par l'exercice des vertus cardinales que sont la prudence, la justice, la force et la tempérance ?
La question soulevée par les textes de la liturgie de ce Dimanche est celle de notre libre collaboration à l'œuvre de la Grâce Divine en nous.
Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous dit que celle-ci ne se fait pas sans douleur. La croissance des prémisses de notre résurrection, déposée en nous au Baptême, passe nécessairement par un consentement douloureux dans la mesure où notre liberté reste marquée par les conséquences du péché des origines.
L'image de l'enfantement utilisée par Saint Paul qui provoque dans le même temps joie et douleur exprime particulièrement bien notre situation ici-bas.
Plutôt que de reprocher à Dieu de ne pas intervenir dans nos vies ou d'agir trop lentement, peut-être serait-il plus juste et plus fructueux de nous émerveiller devant sa Patience et la générosité de sa Grâce envers nous.
" Seigneur, puissions-nous trouver dans l'Eucharistie et dans la méditations des textes de ce Dimanche le désir et la force de mener une Vie Chrétienne plus authentique et plus engagée, fondée sur l'efficacité de ta Parole et sur la responsabilité qui est la nôtre face aux dons reçus de toi et la nécessité de porter du fruit."
Frère Elie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de ce jour.
La parabole, en tant que genre littéraire, était très présente dans la littérature hébraïque. Nous en connaissons environ trois mille et Jésus les utilisait souvent. Il excelle à les raconter et le rabbin Klausner, de l’Université hébraïque de Jérusalem, disait que le chef-d’œuvre de la littérature juive était les paraboles de Jésus.
Le mot «parabole», en hébreu « mâchâl », signifie « récit symbolique destiné à faire découvrir un sens caché ». La parabole ne s’impose pas, elle propose, elle éveille. Elle manifeste un grand respect pour les auditeurs et s’adresse à la capacité d’imagination de celui et de celle qui l’écoutent.
Pendant trois dimanches consécutifs, nous allons entendre les sept paraboles que Matthieu a regroupées dans le troisième grand discours de son évangile. Jésus est alors à un tournant difficile de son ministère : il se heurte à l’hostilité ouverte des chefs religieux qui ont décidé de le supprimer et à l’indifférence des foules qui sont déçues par ce messie qui refuse de passer à l’action politique.
Dans la parabole du semeur, l’intérêt de Jésus est dirigé vers la semence du Royaume de Dieu. En réponse à cette semence, les premiers chrétiens avaient la préoccupation de devenir graduellement de la bonne terre pour la bien recevoir.
Malgré tous les obstacles, la récolte sera bonne, dit Jésus : du 30, du 60, du 100 pour 1. Les résultats annoncés dépassent de beaucoup toutes les espérances des fermiers de son temps. Ils pouvaient attendre, pour une très bonne récolte, entre du 5 et du 8 pour 1. La parabole du semeur est donc d’abord et avant tout une invitation à l’espérance.
Pendant les mois d’été, nous avons plein d’expériences dans nos jardins et nos carrés de fleurs. Les légumes et les fleurs poussent en abondance et, dans les champs, nous voyons apparaître le blé, le mil, le trèfle, l’avoine le maïs et l’orge. La semence est tombée dans la bonne terre et elle produit en abondance. Cependant, nous savons aussi qu’il n’est pas toujours facile de réussir ses semences. Il y a trop de pluie ou pas assez, trop peu de soleil, trop de moustiques, trop de petits animaux, etc.
Jésus connaissait les obstacles que la Parole de Dieu rencontrait. Mais il savait aussi que cette Parole avait le pouvoir de transformer un terrain rocailleux en terre d’abondance. Isaïe nous dit dans la première lecture : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission. » (Isaïe 55, 10-11). La Parole de Dieu donne du fruit en abondance et elle peut transformer « nos cœurs de pierre en cœur de chair ».
Dans la Bible, les hommes et les femmes ne sont pas divisés en deux catégories : ceux et celles de la bonne terre et ceux et celles des terrains improductifs. Chacun et chacune d’entre nous représente, à certains moments de notre vie, les différents terrains mentionnés dans la parabole.
Il y a d’abord la semence qui tombe sur le bord du chemin. Ceci représente les périodes où trop de choses prennent toute la place et risquent d’étouffer notre foi. « Vous comprenez, j’aimerais bien être à l’écoute de la Parole de Dieu le dimanche ! Mais, j’ai mes fêtes de famille, les sports à la télé, les voyages organisés, le cinéma, le théâtre et le tennis, le ski l’hiver et le golf l’été... et puis, il y a la fatigue de la semaine, alors je profite du week-end pour me reposer... ». Et la rencontre avec Dieu passe après tout le reste.
Il y a les terrains rocailleux qui rendent notre foi superficielle et éphémère. La jeune pousse fait des racines mais elle n’a pas de profondeur et est vite brûlée par le soleil, avant d’avoir grandi. La superficialité peut arrêter toute croissance de la vie chrétienne, même après l’enthousiasme des débuts.
Il y a aussi les terrains avec des épines. La foi est alors étouffée par « les soucis du monde et la tromperie de la richesse ». Jésus n’a cessé de mettre en garde contre l’ambiance matérialiste de notre civilisation. Bien sûr, nous avons besoin d’argent, de confort, de détente, de biens matériels, mais on ne peut se restreindre aux biens de consommation. La foi risque alors de disparaître : « L’homme ne vit pas seulement de pain ».
Le Seigneur a raconté cette parabole du semeur afin de souligner la générosité de Dieu qui sème à tous les vents. Il a confiance en nous et invite tout le monde à devenir de la bonne terre. Malgré tous les échecs, nous dit le Christ, la récolte sera bonne.
C’est une belle parabole dans un temps difficile. Nos paroisses sont en mode de «décroissance» et plusieurs églises doivent fermer leurs portes. Il est décourageant de voir que très souvent les jeunes ne participent plus aux offices religieux et ne transmettent plus la foi à la génération montante.
«Ne vous découragez pas», nous dit le Seigneur : « annoncez la bonne nouvelle de l’évangile dans votre vie, semez généreusement et un jour cela portera du fruit ».
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Dimanche 16 Juillet 2023
Quinzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
L’Église fête la Solennité de Notre Dame du Mont Carmel
Sainte Marie-Madeleine Postel, Fondatrice
des Sœurs des Écoles chrétiennes (+ 1846)
Saints Lang Yangzhi et Paul Lang Fu
Mère et son fils martyrs en Chine (+ 1900)
Sainte Thérèse Zhang Hezhi, Martyre en
Chine (+ 1900)
Bienheureux Barthélemy des Martyrs,
Dominicain, Archevêque de Braga au
Portugal (1514-1590).
Bienheureux Nicolas Savouret et Claude
Béguignot, Prêtres et martyrs à Rochefort
(+ 1794)
Bienheureuses Marie-Rose de Gordon
et ses compagnes Religieuses martyres
à Orange (+ 1794)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
Quinzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année A.
L’Église fête la Solennité de Notre Dame du Mont Carmel
Sainte Marie-Madeleine Postel, Fondatrice
des Sœurs des Écoles chrétiennes (+ 1846)
Saints Lang Yangzhi et Paul Lang Fu
Mère et son fils martyrs en Chine (+ 1900)
Sainte Thérèse Zhang Hezhi, Martyre en
Chine (+ 1900)
Bienheureux Barthélemy des Martyrs,
Dominicain, Archevêque de Braga au
Portugal (1514-1590).
Bienheureux Nicolas Savouret et Claude
Béguignot, Prêtres et martyrs à Rochefort
(+ 1794)
Bienheureuses Marie-Rose de Gordon
et ses compagnes Religieuses martyres
à Orange (+ 1794)
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Textes de la messe du jour
- Livre du prophète Isaïe 55, 10-11… Psaume 64 (65), 10abcd, 10e-11, 12-13, 14… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8, 18-23… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 1-23.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« La pluie fait germer la terre » (Is 55, 10-11)
Lecture du Prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 64 (65), 10abcd, 10e-11, 12-13, 14)
R/ Tu visites la terre et tu l’abreuves, Seigneur,
tu bénis les semailles. (cf. Ps 64, 10a.11c)
Tu visites la terre et tu l’abreuves,
tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d’eau,
tu prépares les moissons.
Ainsi, tu prépares la terre,
tu arroses les sillons ;
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies,
tu bénis les semailles.
Tu couronnes une année de bienfaits,
sur ton passage, ruisselle l’abondance.
Au désert, les pâturages ruissellent,
les collines débordent d’allégresse.
Les herbages se parent de troupeaux
et les plaines se couvrent de blé.
Tout exulte et chante !
DEUXIÈME LECTURE
« La création attend avec impatience la
révélation des fils de Dieu » (Rm 8, 18-23)
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Romains
Frères,
j’estime qu’il n’y a pas de commune mesure
entre les souffrances du temps présent
et la gloire qui va être révélée pour nous.
En effet la création attend avec impatience
la révélation des fils de Dieu.
Car la création a été soumise au pouvoir du néant,
non pas de son plein gré,
mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir.
Pourtant, elle a gardé l’espérance
d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation,
pour connaître la liberté
de la gloire donnée aux enfants de Dieu.
Nous le savons bien,
la création tout entière gémit,
elle passe par les douleurs d’un enfantement
qui dure encore.
Et elle n’est pas seule.
Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ;
nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint,
mais nous attendons notre adoption
et la rédemption de notre corps.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE :
« Le semeur sortit pour semer » (Mt 13, 1-23)
Alléluia. Alléluia.
La semence est la parole de Dieu ;
le semeur est le Christ ;
celui qui le trouve demeure pour toujours.
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison,
et il était assis au bord de la mer.
Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes
qu’il monta dans une barque où il s’assit ;
toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur sortit pour semer.
Comme il semait,
des grains sont tombés au bord du chemin,
et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur le sol pierreux,
où ils n’avaient pas beaucoup de terre ;
ils ont levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé
et, faute de racines, ils ont séché.
D’autres sont tombés dans les ronces ;
les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D’autres sont tombés dans la bonne terre,
et ils ont donné du fruit
à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit :
« À vous il est donné de connaître
les mystères du royaume des Cieux,
mais ce n’est pas donné à ceux-là.
À celui qui a, on donnera,
et il sera dans l’abondance ;
à celui qui n’a pas,
on enlèvera même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles,
c’est parce qu’ils regardent sans regarder,
et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe :
Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas.
Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi :
ils sont devenus durs d’oreille,
ils se sont bouché les yeux,
de peur que leurs yeux ne voient,
que leurs oreilles n’entendent,
que leur cœur ne comprenne,
qu’ils ne se convertissent,
– et moi, je les guérirai.
Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient,
et vos oreilles puisqu’elles entendent !
Amen, je vous le dis :
beaucoup de prophètes et de justes
ont désiré voir ce que vous voyez,
et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l’ont pas entendu.
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre,
le Mauvais survient
et s’empare de ce qui est semé dans son cœur :
celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux,
c’est celui qui entend la Parole
et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n’a pas de racines en lui,
il est l’homme d’un moment :
quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
il trébuche aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces,
c’est celui qui entend la Parole ;
mais le souci du monde et la séduction de la richesse
étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre,
c’est celui qui entend la Parole et la comprend :
il porte du fruit
à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
« Le semeur sortit pour semer » (Mt 13, 1-9)
Le semeur est sorti pour jeter à pleine main la semence, le semeur, c’est Jésus, la semence, c’est sa parole, son Évangile, et la terre qui reçoit cette semence, c’est le cœur de l’homme, le cœur de chacun de nous. Aujourd’hui Jésus nous rappelle qu’il n’est pas suffisant de jeter la semence pour qu’elle porte du fruit. Il est tout aussi nécessaire que cette semence tombe dans une bonne terre. Et le seigneur relève dans cette parabole trois obstacles à la croissance de la parole : l’absence d’accueil de cette parole qui permet à l’ennemi de voler la parole, le manque de profondeur qui fait que l’épi se dessèche, et enfin les soucis du monde et les séductions de la richesse qui étouffe l’épi.
Lorsque la foi est annoncée à des hommes au cœur fermé, la parole glisse sur leur vie. Le trésor de la foi demeure extérieur à la vie des personnes qui n’ont pas su ou pu s’ouvrir à la dimension spirituelle de leur humanité. Ils demeurent étrangers aux réalités spirituelles. Les oiseaux du ciel n’ont encore aucune difficulté à venir en manger de cette semence dont ils n’ont pas su se nourrir eux-mêmes. L’homme n’est pas avant tout un mammifère, ni seulement un mammifère raisonnable. C’est un être spirituel créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et dont la vocation fondamentale et de s’ouvrir à cette relation spirituelle. Nous savons avoir une juste compassion pour les personnes qui souffrent d’un handicap physique ou intellectuel, mais savons nous mesurer la manière dont notre société fabrique de nombreux handicapés spirituels par le renversement des valeurs humaines, le matérialisme.
Lorsque le cœur de la personne qui écoute la Parole n’est pas fermé, elle peut alors accueillir avec joie cette parole. Mais cela n’est pas suffisant, il faut faire prendre racine à cette parole par un travail de labour profond du sol, et enlever les mauvaises pierres qui empêchent le développement des racines. Avoir la foi, recevoir la parole, cela nous demande de lui offrir les meilleures conditions de croissance. Et la première étape de ce travail, c’est de reconnaître que notre cœur demande à être retourné, converti, et dépierré pour permettre à la parole de prendre racine en nos cœurs. Le pire est d’ailleurs pour un chrétien de ne pas avoir conscience de ce travail de conversion à effectuer dans sa vie, de ne pas percevoir ce qui en lui ressort de la mauvaise terre et des pierres à enlever. Je dois vous avouer que dans mon expérience de confesseur ce qui me peine le plus ce sont ces personnes qui viennent de se confesser seulement une fois par an, et qui commencent leur confession en disant qu’elles ne savent pas ce qu’elles ont à dire, qu’elles ont toujours essayé de faire au mieux et n’ont rien à se reprocher. Finalement, leur foi est-elle encore vivante ? Aucun de nous ne sais aimer avec la profondeur de l’Amour même de Dieu, c’est pourquoi nous avons toujours à progresser.
À côté de ce travail et d’enracinement par l’amélioration de la terre d’accueil, l’Évangile de ce jour nous invite aussi à faire attention à ce qui peut de l’extérieur étouffer la croissance de l’épi. Après avoir accueilli la parole, lui faire prendre racine dans la bonne terre, il nous faut veiller à ne pas étouffer le bon grain par les mauvaises herbes qui sans cesse croissent et risquent de prédominer sur la bonne plante. Ce travail de nettoyage est un travail de vigilance et de fidélité, les jardiniers le savent bien. Ce travail sera sans cesse à reprendre chaque semaine pour ne pas se laisser envahir. On devient chaque jour chrétien par les choix, les actes que l’on pose en fidélité à notre foi.
La parabole de ce jour souligne donc qu’être disciple de Jésus, c’est entrer dans une relation de vie avec le seigneur qui a ses exigences. Exigence qui demande un travail d’ouverture de soi pour accueillir la parole, d’amélioration de notre vie pour permettre à la parole de prendre racine, de vigilance et de fidélité pour ne pas se laisser déborder par les mauvaises herbes. Ses exigences de la vie spirituelle nous font mieux comprendre l’image prise par Saint-Paul dans la seconde lecture. « Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons de notre adoption et la délivrance de notre corps. » Les exigences de ce travail, c’est ce travail de libération intérieure et d’enfantement dont parle Saint-Paul. Nous devons nous libérer de ce qu’il y a de mauvais en nous, des convoitises, de l’orgueil, et finalement nous libérer de nous-mêmes, pour enfanter en nous l’homme nouveau créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et ce travail a une dimension douloureuse car c’est un travail de purification du péché qui est aussi enraciné en nous.
La parole recréatrice du seigneur agit dans nos vies et la transforme, dans la mesure de notre disponibilité à l’action de l’esprit saint. Autrement dit, ce n’est pas Dieu qui tarde à établir son règne dans le monde et en nous. C’est plutôt nous qui ne sommes pas au rendez-vous de l’œuvre de grâces de l’esprit saint en nos cœurs. Mais Dieu notre père est avant tout un Dieu patient et généreux qui ne cesse pas de nous combler des grâces dont nous avons besoin et il nous accompagne à notre rythme dans ce travail spirituel. Le seigneur sait combien le cœur de l’homme est compliqué et malade, mais il est aussi le meilleur médecin pour chacun de nous.
La lenteur avec laquelle la parole de Dieu s’enracine et se développe dans notre cœur ne doit pas nous étonner, mais être aussi un temps d’action de grâces pour la patience de Dieu pour chacun de nous. Depuis le jour de notre baptême, la Parole est semée en nos cœurs, considérons notre vie spirituelle comme notre jardin intérieur et mettons-nous au travail pour qu’un jour nous puissions offrir à Dieu de beaux fruits.
Père Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.
Les paraboles du Royaume. Le semeur
La première lecture de la liturgie de ce Dimanche souligne fortement l'efficacité de la Parole de Dieu en nous et dans l'histoire des hommes :
" La pluie et la neige qui descendent des Cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission."
Cependant, pour que la Parole de grâce divine porte un fruit qui dure, la terre qui l'accueille doit être bien préparée.
C'est ici le message que nous laisse la parabole du Semeur que Jésus nous présente dans l'évangile de ce jour.
Certes, la Parole de Dieu est toute puissante mais elle ne s'impose pas, elle demande à être accueilli librement et pour que sa semence grandisse en nous, elle doit trouver un cœur bien disposé.
Revenons successivement sur chacun de ces deux points. « Le semeur est sorti pour semer », nous dit la parabole.
Jésus est « sorti de la maison » pour enseigner les foules et ses disciples. Nous pouvons lire dans ce mouvement de sortie toute la dynamique de l’Incarnation.
Tout comme la semence a jailli des mains du semeur pour être jetée en terre, le Verbe, Parole vivante, a lui aussi, de la même manière, été envoyé par Le Père pour se faire chair et venir féconder la terre de notre humanité.
En lui, le Royaume de Dieu s'est fait proche de tout homme. Car de même que la semence a été envoyée par le semeur sur tout type de terre, qu’elle soit rocailleuse, chargée d’épines ou bien labourée, de même le Père a envoyé Son Fils frapper à la porte du cœur de tout homme que ce cœur soit épineux, dur comme la pierre ou prêt à s’ouvrir, ou peut-être un peu des trois.
En effet, le semeur de la parabole, que l’on ne peut soupçonner de maladresse, fait manifestement preuve d’une extrême largesse.
C’est comme s’il ne voulait oublier aucun coin de terre, si petit soit-il, où sa semence pourrait germer.
La semence a son origine dans l'espérance du semeur parce que personne n'ensemencerait s'il n'entretenait pas la confiance de récolter un jour du fruit. Mais, en même temps, la semence alimente l'espérance.
Quand le semeur commence à ensemencer, il est rempli de joie et d'espérance en voyant réalisée dans le futur la promesse de son travail.
Il fixe son regard pas tant sur le travail présent avec son lot de fatigue et de sueur mais sur la promesse d'une belle récolte. Il ne veut oublier aucun coin de terre, si petit soit-il, où sa semence pourrait germer.
De même, notre Seigneur porte un regard d'espérance sur chacun et sur l'œuvre en lui de sa Grâce. Nonobstant un terrain irrégulier, qui n'offre aucune garantie, il continue à semer jusqu’à ce qu’une de ses semences trouve un endroit bien disposé pour la recevoir et se laisser féconder.
Et quelques mois plus tard la semence commence à produire son fruit, là trente, là soixante, là cent pour un. C'est la confirmation qu'il avait raison de semer avec générosité et grand sacrifice.
Un semeur qui prévoyant qu'une partie de son grain ne germerait pas parce qu'il serait tombé hors d'un terrain bien préparé renoncerait à semer ne ferait que se comporter de façon insensée.
Cependant, la générosité du semeur dans ses semailles n'enlève rien au fait qu'il s'agisse d'avoir un terrain bien disposé pour accueillir la semence et lui permettre de porter un fruit qui demeure.
A partir du moment où la semence est jetée, à partir du moment où le Royaume s’est approché et que Jésus est sorti pour annoncer l’avènement des temps messianique, chacun se trouve engagé et jugé par cette Parole.
Autrement dit, il ne peut que se situer par rapport à elle. Il ne peut rester neutre.
Les deux types de résultat de la semence posent bien ce problème en révélant la dualité de l’auditoire de Jésus, c’est-à-dire la possibilité qu’il lui est laissée de refuser ou d’accueillir la parole du Maître. « Celui qui a des oreilles qu’il entende ! ». La liberté de l’auditeur est interpellée !
La parabole du Semeur nous invite à examiner notre vie. Quel type de terrain suis-je ? Quel type de terrain est-ce que j'offre à la Semence de sa Parole ? Suis-je prêt à me décider à être une bonne terre en lâchant tout type de compromission, tout type de mensonge, tout type de passions désordonnées ?
Est-ce que je pense à préparer le terrain de mon âme et à fortifier ma liberté dans sa capacité à choisir le Bien et à collaborer à l'œuvre de la Grâce Divine en moi par l'usage des vertus théologales reçues au Baptême (Foi, Espérance et Charité) ainsi que par l'exercice des vertus cardinales que sont la prudence, la justice, la force et la tempérance ?
La question soulevée par les textes de la liturgie de ce Dimanche est celle de notre libre collaboration à l'œuvre de la Grâce Divine en nous.
Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous dit que celle-ci ne se fait pas sans douleur. La croissance des prémisses de notre résurrection, déposée en nous au Baptême, passe nécessairement par un consentement douloureux dans la mesure où notre liberté reste marquée par les conséquences du péché des origines.
L'image de l'enfantement utilisée par Saint Paul qui provoque dans le même temps joie et douleur exprime particulièrement bien notre situation ici-bas.
Plutôt que de reprocher à Dieu de ne pas intervenir dans nos vies ou d'agir trop lentement, peut-être serait-il plus juste et plus fructueux de nous émerveiller devant sa Patience et la générosité de sa Grâce envers nous.
" Seigneur, puissions-nous trouver dans l'Eucharistie et dans la méditations des textes de ce Dimanche le désir et la force de mener une Vie Chrétienne plus authentique et plus engagée, fondée sur l'efficacité de ta Parole et sur la responsabilité qui est la nôtre face aux dons reçus de toi et la nécessité de porter du fruit."
Frère Elie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.
"Voici que le semeur est sorti pour semer"
La parabole, en tant que genre littéraire, était très présente dans la littérature hébraïque. Nous en connaissons environ trois mille et Jésus les utilisait souvent. Il excelle à les raconter et le rabbin Klausner, de l’Université hébraïque de Jérusalem, disait que le chef-d’œuvre de la littérature juive était les paraboles de Jésus.
Le mot «parabole», en hébreu « mâchâl », signifie « récit symbolique destiné à faire découvrir un sens caché ». La parabole ne s’impose pas, elle propose, elle éveille. Elle manifeste un grand respect pour les auditeurs et s’adresse à la capacité d’imagination de celui et de celle qui l’écoutent.
Pendant trois dimanches consécutifs, nous allons entendre les sept paraboles que Matthieu a regroupées dans le troisième grand discours de son évangile. Jésus est alors à un tournant difficile de son ministère : il se heurte à l’hostilité ouverte des chefs religieux qui ont décidé de le supprimer et à l’indifférence des foules qui sont déçues par ce messie qui refuse de passer à l’action politique.
Dans la parabole du semeur, l’intérêt de Jésus est dirigé vers la semence du Royaume de Dieu. En réponse à cette semence, les premiers chrétiens avaient la préoccupation de devenir graduellement de la bonne terre pour la bien recevoir.
Malgré tous les obstacles, la récolte sera bonne, dit Jésus : du 30, du 60, du 100 pour 1. Les résultats annoncés dépassent de beaucoup toutes les espérances des fermiers de son temps. Ils pouvaient attendre, pour une très bonne récolte, entre du 5 et du 8 pour 1. La parabole du semeur est donc d’abord et avant tout une invitation à l’espérance.
Pendant les mois d’été, nous avons plein d’expériences dans nos jardins et nos carrés de fleurs. Les légumes et les fleurs poussent en abondance et, dans les champs, nous voyons apparaître le blé, le mil, le trèfle, l’avoine le maïs et l’orge. La semence est tombée dans la bonne terre et elle produit en abondance. Cependant, nous savons aussi qu’il n’est pas toujours facile de réussir ses semences. Il y a trop de pluie ou pas assez, trop peu de soleil, trop de moustiques, trop de petits animaux, etc.
Jésus connaissait les obstacles que la Parole de Dieu rencontrait. Mais il savait aussi que cette Parole avait le pouvoir de transformer un terrain rocailleux en terre d’abondance. Isaïe nous dit dans la première lecture : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission. » (Isaïe 55, 10-11). La Parole de Dieu donne du fruit en abondance et elle peut transformer « nos cœurs de pierre en cœur de chair ».
Dans la Bible, les hommes et les femmes ne sont pas divisés en deux catégories : ceux et celles de la bonne terre et ceux et celles des terrains improductifs. Chacun et chacune d’entre nous représente, à certains moments de notre vie, les différents terrains mentionnés dans la parabole.
Il y a d’abord la semence qui tombe sur le bord du chemin. Ceci représente les périodes où trop de choses prennent toute la place et risquent d’étouffer notre foi. « Vous comprenez, j’aimerais bien être à l’écoute de la Parole de Dieu le dimanche ! Mais, j’ai mes fêtes de famille, les sports à la télé, les voyages organisés, le cinéma, le théâtre et le tennis, le ski l’hiver et le golf l’été... et puis, il y a la fatigue de la semaine, alors je profite du week-end pour me reposer... ». Et la rencontre avec Dieu passe après tout le reste.
Il y a les terrains rocailleux qui rendent notre foi superficielle et éphémère. La jeune pousse fait des racines mais elle n’a pas de profondeur et est vite brûlée par le soleil, avant d’avoir grandi. La superficialité peut arrêter toute croissance de la vie chrétienne, même après l’enthousiasme des débuts.
Il y a aussi les terrains avec des épines. La foi est alors étouffée par « les soucis du monde et la tromperie de la richesse ». Jésus n’a cessé de mettre en garde contre l’ambiance matérialiste de notre civilisation. Bien sûr, nous avons besoin d’argent, de confort, de détente, de biens matériels, mais on ne peut se restreindre aux biens de consommation. La foi risque alors de disparaître : « L’homme ne vit pas seulement de pain ».
Le Seigneur a raconté cette parabole du semeur afin de souligner la générosité de Dieu qui sème à tous les vents. Il a confiance en nous et invite tout le monde à devenir de la bonne terre. Malgré tous les échecs, nous dit le Christ, la récolte sera bonne.
C’est une belle parabole dans un temps difficile. Nos paroisses sont en mode de «décroissance» et plusieurs églises doivent fermer leurs portes. Il est décourageant de voir que très souvent les jeunes ne participent plus aux offices religieux et ne transmettent plus la foi à la génération montante.
«Ne vous découragez pas», nous dit le Seigneur : « annoncez la bonne nouvelle de l’évangile dans votre vie, semez généreusement et un jour cela portera du fruit ».
Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Est nécessaire de se rappeler de Dieu plus souvent que l'on respire » (Saint Grégoire de Nazianze)
« La semence, toutefois, se heurte souvent à la sécheresse de notre cœur et, même lorsqu’elle est accueillie, elle risque de rester stérile. Avec le don de la force, en revanche, le Saint-Esprit libère le terrain de notre cœur » (François)
« Le Décalogue, le Sermon sur la Montagne et la catéchèse apostolique nous décrivent les chemins qui conduisent au Royaume des cieux. Nous nous y engageons pas à pas, par des actes quotidiens, soutenus par la grâce de l’Esprit Saint. Fécondés par la Parole du Christ, lentement nous portons des fruits dans l’Église pour la gloire de Dieu » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1724)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Saint Matthieu a regroupé en un même discours un bon nombre de consignes de Jésus concernant la mission chrétienne et le style de vie des missionnaires chrétiens ; c’est la conclusion de ce discours que l’Église nous fait lire aujourd’hui.
Comme vous l’avez remarqué, ces quelques versets sont centrés sur l’idée d’accueil ; mais l’accueil peut être vu à plusieurs niveaux.
Il y a d’abord l’accueil des envoyés de Dieu.
Disons tout de suite que ces envoyés ne portent pas forcément tous la petite croix des clercs ou des religieuses. Hommes ou femmes, prêtres ou non, il s’agit des prophètes de la nouvelle Alliance, donc de tous ceux et de toutes celles qui ont quelque chose à dire dans l’Église de Jésus, non parce qu’ils l’ont lu dans une revue ou dans leur journal, mais parce qu’ils l’ont expérimenté, dans la force de l’Esprit Saint, parce qu’ils interprètent authentiquement les événements que traverse le peuple de Dieu.
« Qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète. » Cette parole de Jésus, nous pouvons la comprendre d’abord à la lumière de la première lecture : la femme qui a accueilli dans sa maison le prophète Élisée s’entend dire par l’homme de Dieu : « L’an prochain à cette époque, tu tiendras un fils dans tes bras. » Autrement dit : celui qui accueille les messagers de Dieu, le message de Dieu, les suggestions de Dieu, voit venir dans sa vie une fécondité inespérée : c’est la récompense accordéepar le prophète
Mais on peut comprendre aussi : celui qui accueille un prophète reçoit la même récompense que le prophète. Si c’est vraiment un prophète que nous recevons, et si nous l’accueillons à cause du message qu’il porte, à cause du Christ qu’il représente, à cause de l’appel qu’il nous transmet, lui « l’homme juste », il faut nous associer, librement et courageusement, à l’œuvre du prophète, il faut laisser entrer en nous l’espérance nouvelle et l’exigence inattendue dont il est le témoin, et c’est pourquoi Jésus nous promet, à nous aussi, une récompense de prophète et d’homme juste.
Évidemment, on ne peut accueillir tout le monde à la fois, on ne peut investir ses forces chrétiennes dans toutes les directions à la fois, ni non plus participer à la fois à toutes les entreprises missionnaires. Il y a d’authentiques disciples du Christ qui ne feront que traverser notre vie. L’important, nous dit Jésus, est de ne pas manquer le moment du verre d’eau.
Autour de nous, des hommes, des femmes peinent pour le Royaume, ou simplement cherchent le Seigneur, qu’il s’agisse de jeunes, d’adultes ou de personnes âgées. Nous les rencontrons fortuitement, au hasard de notre métier ou sur la route des vacances. Ils ne demandent rien, mais ils ont soif, soif d’un moment d’amitié ou de compréhension, soif d’un accueil aussi simple, aussi limpide, aussi opportun qu’un verre d’eau fraîche en pleine chaleur.
Mais l’accueil le plus fondamental se situe à un autre niveau : celui de notre relation directe au Christ Sauveur.
« Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille, plus que moi, n’est pas digne de moi », c’est-à-dire n’est pas de niveau avec ce que je lui offre, dit Jésus. Bien sûr, le Christ ne cherche absolument pas à déprécier ni même à relativiser les affections familiales. Lui-même, au moment de mourir, se souciait encore de sa mère, et il a tenu à ce que Marie soit intégrée à sa vraie place dans la communauté chrétienne. Le Christ ne veut pas non plus opposer les attachements humains et l’attachement à sa personne, comme s’ils étaient inconciliables, mais il proclame cependant avec force que, si nous voulons marcher à sa suite, notre marche ne doit pas être arrêtée ni même gênée par des liens affectifs.
En d’autres termes, le Christ ne peut se contenter des restes de nos forces, de notre temps, de notre amour. Il veut tout et tout de suite, et l’amour pour lui est premier et total. Toute autre affection, tout autre lien d’amitié ou d’amour doit être vécu, pour ainsi dire, à l’intérieur de ce don total que nous faisons au Christ. Mais - et c’est là une richesse inouïe du message de Jésus - nos affections humaines, ainsi ressaisies dans notre don au Christ, loin d’être niées, loin d’être dévaluées, loin d’être taries ou stérilisées, trouvent une vérité plus grande et se libèrent des contraintes de l’égoïsme.
On n’aime jamais autant que lorsqu’on aime en Dieu. Tant que Dieu, dans un cœur humain, reste le concurrent, quelque part se glisse la tristesse. Quand Dieu est accueilli comme source de tout amour, la tristesse même se change en joie, et l’on apprend à aimer avec tout son cœur.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Vraiment, qu'a donc ce Jésus de si différent des autres pour enlever notre moi et l’intégrer dans un moi plus grand (Benoit XVI) ? Pour ne plus coller à soi-même (André Louf), se décoller de soi-même ? Songeons à cette question du Cantique des cantiques : qu'a donc ton bien-aimé de plus que les autres? (Ct 5, 9). Ce qu’il a de meilleur à nous offrir ce messie est de passer d’une vie égocentrique à une vie théocentrique. Le grand priant saint Benoît a perçu cela quand dans sa règle il invite à ne rien préférer d’autre que le Christ.
C’est pure illusion de soupçonner un instant que suivre Jésus, c’est se perdre. Cette page appelle à entendre une invitation inouïe : toi, sois moi. Traduit dans des mots d’ici, je veux être bien compris, cela signifie, toi, sois un petit Christ. Nous insistons sur le «tout quitter», mais très peu sur une vie d’émerveillement d’avoir été élu, prédestiné à être lui. Saint Paul ouvre son épitre aux Éphésiens en affirmant que Dieu nous a élus […] par son sang (cf. Ep 1, 7) par excès de magnanimité pour nous délivrer de nous-mêmes afin que nous puissions mener une vie de louange et gloire. Nous avons reçu notre part pour être louange et gloire (Ep 1, 12).
Comment ? En permettant que Dieu soit glorifié. Nous suivons Jésus pour que Dieu soit glorifié, magnifié. Glorifier quelqu’un exige une diminution de notre visibilité pour accroître la sienne. Jésus ne fait que nous proposer le chemin qui fut le sien. Il a consenti à n’être rien. Il a existé en étant enfoui dans le Père. Il ne fut qu’à la disposition du Père. Il a mené une vie de glorification de son Père. Jésus fut un parfait «suiveux» de son Père. Il n’a jamais collé à lui-même, n’a pas tenu compte de sa personne. Il a mené une vie sans vaine complaisance, sans vaine gloire, disent les Pères du désert, sans amour de soi (préfère saint Augustin) ou encore sans amour propre, pour utiliser le langage d’aujourd’hui.
Bref, Jésus n’avait aucun moi parce qu'il était dans le Père. Il a mené une vie dévissée, amputée de lui-même, une vie les yeux tournés vers le Père comme le tournesol vers le soleil. Être tourné vers le Père, c’est vivre tourné vers les autres. C’est ne plus nous appartenir. Pour citer l’abbé Pierre, fondateur des chiffonniers d’Emmaüs, Jésus n’a pas vécu une vie d’enfer parce que l’enfer, c’est une vie coupée des autres.
Un chartreux disait que s’attacher à son propre moi-même, c’est porter un collier plus lourd, plus étouffant que de faire la volonté d’un autre. Que de personnes, disait le message du carême dernier, vivent en pensant se suffire à elles-mêmes et tombent en proie à la solitude. Suivre Jésus nous fait sortir de notre petit monde, tout recroquevillé sur soi. Toujours s’admirer, toujours se contempler, ne voir que soi, cela s’appelle tourner en rond, faire du surplace; c'est crucifiant et cauchemardesque. C’est le commencement d’une pauvreté relationnelle qui rend une vie futile. Jésus nous invite à nous dépasser. Nous appartenons à Dieu (Rm 14, 7).
Quand il parle que nous sommes participants de la nature divine, Pierre définit ce «plus grand que soi» (2 Pi 1, 4). C’est notre seule béatitude. Suivre Jésus, c’est parachever le divin en nous. Une préface de Noël (no3) l’exprime clairement : lorsque Jésus prend la condition de l’homme, la nature en reçoit une incomparable noblesse. Il devient l’un de nous pour que nous devenions éternels. Quand nous entrons dans ces mots s’estompe alors la rudesse du chemin que l’évangile identifie par des mots repoussants : tout quitter.
À votre contemplation : Je vous offre ces mots de Jésus à Catherine de Sienne : je ne veux pas violer les droits de votre liberté, mais dès que vous le désirez, moi-même, je vous transforme en moi et je vous fais Moi. En nous sortant de nous-mêmes, en ne nous préoccupant plus de nous-mêmes, mais des autres (Phi 2, 1), nous goûterons la joie (et quelle joie imprenable !) d’entendre Jésus nous dire : je vous fais Moi. Jésus nous offre de nous enrichir en nous dépossédant. Il n’y a rien de plus paradoxal que cela, de plus valorisant que cela. AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Jésus déclare qu’il n’est pas venu apporter la paix sur la terre mais que sa venue est comme un glaive qui fait des divisions parfois douloureuses. Ces divisions pourront arriver même à l’intérieur de sa propre maison, c’est-à-dire à l’intérieur de sa famille. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille moi et Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète; qui accueille un homme juste en sa qualité d’homme juste recevra une récompense d’homme juste. Et celui qui donnera à boire à un de ces petits, en sa qualité de disciple ne perdra pas sa récompense. Et Jésus partit de là pour enseigner et prêcher dans les villes du pays.
C’est la fin du discours missionnaire et l’évangéliste vise tout disciple. Jésus commence par dire qu’il n’est pas venu apporter la paix et pourtant il dit ailleurs :
Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. (Jean 14,27)
Il y a donc deux sortes de paix. La paix dans le sens ordinaire du mot, la paix que le monde donne, consiste dans la tranquillité, l’absence d’ennemis, l’absence d’opposition. Ce que Jésus apporte est une offre, qui peut être rejetée. La conséquence est une opposition, une division. Mais le but de Jésus est d’offrir sa paix, la félicité, le vrai bonheur d’être dans une relation d’alliance avec Dieu, une alliance qui nous fait membres de sa maison. La phrase reflète la phrase de Jésus en araméen qui, comme l’hébreu, ne fait pas la différence entre le but, la fin d’une action et les effets ou la conséquence de cette action qui ne coïncide pas nécessairement avec le but qu’on poursuit.
Celui qui aime son père plus que moi… n’est pas digne de moi, dit Jésus. Le mot pour amour, ici, n’est pas le même que celui qui traduit l’amour de Dieu ou l’amour du prochain. On peut donner un équivalent en disant : Celui qui est attaché à son père plus qu’à moi… On comprend que dans une famille païenne, alors qu’un membre devient disciple du Christ et que le reste de la famille continue à vénérer des dieux protecteurs et à offrir des sacrifices, il peut y avoir des tiraillements douloureux. Dans cette situation, rester fidèle équivaut à prendre sa croix, à perdre sa vie mais c’est la seule façon de conserver sa vie authentique.
Finalement il y a le développement sur l’accueil de ceux qui sont envoyés par Dieu. Il y a d’abord la parole importante: Qui vous accueille m’accueille… Il y a une étroite proximité entre le Christ et ses envoyés. Suit une série d’accueils qui marque une progression dans la présence du Christ. Accueillir un envoyé en tant que prophète, accueillir un envoyé en tant qu’homme juste, et finalement accueillir un envoyé en sa qualité de disciple. C’est pour ce dernier accueil que la phrase, Qui vous accueille m’accueille, prend toute sa force. Ceux qui sont ainsi accueillis sont appelés des petits, qui n’ont pas le prestige d’être prophètes ou hommes sages: ils sont simplement disciples du Christ. En bref, tout chrétien porte la présence du Christ pour ceux qui l’accueillent comme disciple du Christ.
Père Jean Gobeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Lundi 17 Juillet 2023
Lundi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Léon IV, Pape (103e) de 847
à 855 (+ 855)
Sainte Hedwige 1ère, Reine de Pologne (1374-1399).
Saint Pierre Liu Ziyu, Martyr en Chine (+ 1900)
Bienheureuse Charlotte et ses Compagnes,
Carmélites de Compiègne, martyres (+ 1794)
Bienheureuse Euphrasie (Marie-Claude Brard)
Carmélite martyre (+ 1794).
Vénérable María Séiquer Gayá, Fondatrice
des sœurs apostoliques du Christ crucifié (+ 1975)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Lundi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
Saint Léon IV, Pape (103e) de 847
à 855 (+ 855)
Sainte Hedwige 1ère, Reine de Pologne (1374-1399).
Saint Pierre Liu Ziyu, Martyr en Chine (+ 1900)
Bienheureuse Charlotte et ses Compagnes,
Carmélites de Compiègne, martyres (+ 1794)
Bienheureuse Euphrasie (Marie-Claude Brard)
Carmélite martyre (+ 1794).
Vénérable María Séiquer Gayá, Fondatrice
des sœurs apostoliques du Christ crucifié (+ 1975)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de l'Exode 1, 8-14.22… Psaume 124(123), 1-3.4-6.7-8… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10, 34-42.11,1.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Prenons les dispositions voulues pour empêcher
Israël de se multiplier » (Ex 1, 8-14.22)
Lecture du Livre de l’Exode
En ces jours-là,
un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte.
Il n’avait pas connu Joseph.
Il dit à son peuple :
« Voici que le peuple des fils d’Israël est maintenant
plus nombreux et plus puissant que nous.
Prenons donc les dispositions voulues
pour l’empêcher de se multiplier.
Car, s’il y avait une guerre,
il se joindrait à nos ennemis,
combattrait contre nous,
et ensuite il sortirait du pays. »
On imposa donc aux fils d’Israël des chefs de corvée
pour les accabler de travaux pénibles.
Ils durent bâtir pour Pharaon
les villes d’entrepôts de Pithome et de Ramsès.
Mais, plus on les accablait,
plus ils se multipliaient et proliféraient,
ce qui les fit détester.
Les Égyptiens soumirent les fils d’Israël à un dur esclavage
et leur rendirent la vie intenable à force de corvées :
préparation de l’argile et des briques
et toutes sortes de travaux à la campagne ;
tous ces travaux étaient pour eux un dur esclavage.
Pharaon donna cet ordre à tout son peuple :
« Tous les fils qui naîtront aux Hébreux,
jetez-les dans le Nil.
Ne laissez vivre que les filles. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 123 (124), 1-3, 4-6, 7-8)
R/ Notre secours est dans le nom
du Seigneur. (Ps 123, 8a)
Sans le Seigneur qui était pour nous
– qu’Israël le redise –
sans le Seigneur qui était pour nous
quand des hommes nous assaillirent,
alors ils nous avalaient tout vivants,
dans le feu de leur colère.
Alors le flot passait sur nous,
le torrent nous submergeait ;
alors nous étions submergés
par les flots en furie.
Béni soit le Seigneur
qui n’a pas fait de nous la proie de leurs dents !
Comme un oiseau, nous avons échappé
au filet du chasseur ;
le filet s’est rompu :
nous avons échappé.
Notre secours est dans le nom du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
ÉVANGILE :
« Je ne suis pas venu apporter la paix,
mais le glaive » (Mt 10, 34 – 11, 1)
Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Ne pensez pas que je sois venu
apporter la paix sur la terre :
je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer
l’homme de son père,
la fille de sa mère,
la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la trouvera.
Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions
qu’il donnait à ses douze disciples,
il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole
dans les villes du pays.
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
Une récompense de prophète
Saint Matthieu a regroupé en un même discours un bon nombre de consignes de Jésus concernant la mission chrétienne et le style de vie des missionnaires chrétiens ; c’est la conclusion de ce discours que l’Église nous fait lire aujourd’hui.
Comme vous l’avez remarqué, ces quelques versets sont centrés sur l’idée d’accueil ; mais l’accueil peut être vu à plusieurs niveaux.
Il y a d’abord l’accueil des envoyés de Dieu.
Disons tout de suite que ces envoyés ne portent pas forcément tous la petite croix des clercs ou des religieuses. Hommes ou femmes, prêtres ou non, il s’agit des prophètes de la nouvelle Alliance, donc de tous ceux et de toutes celles qui ont quelque chose à dire dans l’Église de Jésus, non parce qu’ils l’ont lu dans une revue ou dans leur journal, mais parce qu’ils l’ont expérimenté, dans la force de l’Esprit Saint, parce qu’ils interprètent authentiquement les événements que traverse le peuple de Dieu.
« Qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète. » Cette parole de Jésus, nous pouvons la comprendre d’abord à la lumière de la première lecture : la femme qui a accueilli dans sa maison le prophète Élisée s’entend dire par l’homme de Dieu : « L’an prochain à cette époque, tu tiendras un fils dans tes bras. » Autrement dit : celui qui accueille les messagers de Dieu, le message de Dieu, les suggestions de Dieu, voit venir dans sa vie une fécondité inespérée : c’est la récompense accordéepar le prophète
Mais on peut comprendre aussi : celui qui accueille un prophète reçoit la même récompense que le prophète. Si c’est vraiment un prophète que nous recevons, et si nous l’accueillons à cause du message qu’il porte, à cause du Christ qu’il représente, à cause de l’appel qu’il nous transmet, lui « l’homme juste », il faut nous associer, librement et courageusement, à l’œuvre du prophète, il faut laisser entrer en nous l’espérance nouvelle et l’exigence inattendue dont il est le témoin, et c’est pourquoi Jésus nous promet, à nous aussi, une récompense de prophète et d’homme juste.
Évidemment, on ne peut accueillir tout le monde à la fois, on ne peut investir ses forces chrétiennes dans toutes les directions à la fois, ni non plus participer à la fois à toutes les entreprises missionnaires. Il y a d’authentiques disciples du Christ qui ne feront que traverser notre vie. L’important, nous dit Jésus, est de ne pas manquer le moment du verre d’eau.
Autour de nous, des hommes, des femmes peinent pour le Royaume, ou simplement cherchent le Seigneur, qu’il s’agisse de jeunes, d’adultes ou de personnes âgées. Nous les rencontrons fortuitement, au hasard de notre métier ou sur la route des vacances. Ils ne demandent rien, mais ils ont soif, soif d’un moment d’amitié ou de compréhension, soif d’un accueil aussi simple, aussi limpide, aussi opportun qu’un verre d’eau fraîche en pleine chaleur.
Mais l’accueil le plus fondamental se situe à un autre niveau : celui de notre relation directe au Christ Sauveur.
« Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille, plus que moi, n’est pas digne de moi », c’est-à-dire n’est pas de niveau avec ce que je lui offre, dit Jésus. Bien sûr, le Christ ne cherche absolument pas à déprécier ni même à relativiser les affections familiales. Lui-même, au moment de mourir, se souciait encore de sa mère, et il a tenu à ce que Marie soit intégrée à sa vraie place dans la communauté chrétienne. Le Christ ne veut pas non plus opposer les attachements humains et l’attachement à sa personne, comme s’ils étaient inconciliables, mais il proclame cependant avec force que, si nous voulons marcher à sa suite, notre marche ne doit pas être arrêtée ni même gênée par des liens affectifs.
En d’autres termes, le Christ ne peut se contenter des restes de nos forces, de notre temps, de notre amour. Il veut tout et tout de suite, et l’amour pour lui est premier et total. Toute autre affection, tout autre lien d’amitié ou d’amour doit être vécu, pour ainsi dire, à l’intérieur de ce don total que nous faisons au Christ. Mais - et c’est là une richesse inouïe du message de Jésus - nos affections humaines, ainsi ressaisies dans notre don au Christ, loin d’être niées, loin d’être dévaluées, loin d’être taries ou stérilisées, trouvent une vérité plus grande et se libèrent des contraintes de l’égoïsme.
On n’aime jamais autant que lorsqu’on aime en Dieu. Tant que Dieu, dans un cœur humain, reste le concurrent, quelque part se glisse la tristesse. Quand Dieu est accueilli comme source de tout amour, la tristesse même se change en joie, et l’on apprend à aimer avec tout son cœur.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
je vous fais moi
Vraiment, qu'a donc ce Jésus de si différent des autres pour enlever notre moi et l’intégrer dans un moi plus grand (Benoit XVI) ? Pour ne plus coller à soi-même (André Louf), se décoller de soi-même ? Songeons à cette question du Cantique des cantiques : qu'a donc ton bien-aimé de plus que les autres? (Ct 5, 9). Ce qu’il a de meilleur à nous offrir ce messie est de passer d’une vie égocentrique à une vie théocentrique. Le grand priant saint Benoît a perçu cela quand dans sa règle il invite à ne rien préférer d’autre que le Christ.
C’est pure illusion de soupçonner un instant que suivre Jésus, c’est se perdre. Cette page appelle à entendre une invitation inouïe : toi, sois moi. Traduit dans des mots d’ici, je veux être bien compris, cela signifie, toi, sois un petit Christ. Nous insistons sur le «tout quitter», mais très peu sur une vie d’émerveillement d’avoir été élu, prédestiné à être lui. Saint Paul ouvre son épitre aux Éphésiens en affirmant que Dieu nous a élus […] par son sang (cf. Ep 1, 7) par excès de magnanimité pour nous délivrer de nous-mêmes afin que nous puissions mener une vie de louange et gloire. Nous avons reçu notre part pour être louange et gloire (Ep 1, 12).
Comment ? En permettant que Dieu soit glorifié. Nous suivons Jésus pour que Dieu soit glorifié, magnifié. Glorifier quelqu’un exige une diminution de notre visibilité pour accroître la sienne. Jésus ne fait que nous proposer le chemin qui fut le sien. Il a consenti à n’être rien. Il a existé en étant enfoui dans le Père. Il ne fut qu’à la disposition du Père. Il a mené une vie de glorification de son Père. Jésus fut un parfait «suiveux» de son Père. Il n’a jamais collé à lui-même, n’a pas tenu compte de sa personne. Il a mené une vie sans vaine complaisance, sans vaine gloire, disent les Pères du désert, sans amour de soi (préfère saint Augustin) ou encore sans amour propre, pour utiliser le langage d’aujourd’hui.
Bref, Jésus n’avait aucun moi parce qu'il était dans le Père. Il a mené une vie dévissée, amputée de lui-même, une vie les yeux tournés vers le Père comme le tournesol vers le soleil. Être tourné vers le Père, c’est vivre tourné vers les autres. C’est ne plus nous appartenir. Pour citer l’abbé Pierre, fondateur des chiffonniers d’Emmaüs, Jésus n’a pas vécu une vie d’enfer parce que l’enfer, c’est une vie coupée des autres.
Un chartreux disait que s’attacher à son propre moi-même, c’est porter un collier plus lourd, plus étouffant que de faire la volonté d’un autre. Que de personnes, disait le message du carême dernier, vivent en pensant se suffire à elles-mêmes et tombent en proie à la solitude. Suivre Jésus nous fait sortir de notre petit monde, tout recroquevillé sur soi. Toujours s’admirer, toujours se contempler, ne voir que soi, cela s’appelle tourner en rond, faire du surplace; c'est crucifiant et cauchemardesque. C’est le commencement d’une pauvreté relationnelle qui rend une vie futile. Jésus nous invite à nous dépasser. Nous appartenons à Dieu (Rm 14, 7).
Quand il parle que nous sommes participants de la nature divine, Pierre définit ce «plus grand que soi» (2 Pi 1, 4). C’est notre seule béatitude. Suivre Jésus, c’est parachever le divin en nous. Une préface de Noël (no3) l’exprime clairement : lorsque Jésus prend la condition de l’homme, la nature en reçoit une incomparable noblesse. Il devient l’un de nous pour que nous devenions éternels. Quand nous entrons dans ces mots s’estompe alors la rudesse du chemin que l’évangile identifie par des mots repoussants : tout quitter.
À votre contemplation : Je vous offre ces mots de Jésus à Catherine de Sienne : je ne veux pas violer les droits de votre liberté, mais dès que vous le désirez, moi-même, je vous transforme en moi et je vous fais Moi. En nous sortant de nous-mêmes, en ne nous préoccupant plus de nous-mêmes, mais des autres (Phi 2, 1), nous goûterons la joie (et quelle joie imprenable !) d’entendre Jésus nous dire : je vous fais Moi. Jésus nous offre de nous enrichir en nous dépossédant. Il n’y a rien de plus paradoxal que cela, de plus valorisant que cela. AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (Mt 10, 34 – 11, 1)
Jésus déclare qu’il n’est pas venu apporter la paix sur la terre mais que sa venue est comme un glaive qui fait des divisions parfois douloureuses. Ces divisions pourront arriver même à l’intérieur de sa propre maison, c’est-à-dire à l’intérieur de sa famille. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille moi et Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète; qui accueille un homme juste en sa qualité d’homme juste recevra une récompense d’homme juste. Et celui qui donnera à boire à un de ces petits, en sa qualité de disciple ne perdra pas sa récompense. Et Jésus partit de là pour enseigner et prêcher dans les villes du pays.
C’est la fin du discours missionnaire et l’évangéliste vise tout disciple. Jésus commence par dire qu’il n’est pas venu apporter la paix et pourtant il dit ailleurs :
Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. (Jean 14,27)
Il y a donc deux sortes de paix. La paix dans le sens ordinaire du mot, la paix que le monde donne, consiste dans la tranquillité, l’absence d’ennemis, l’absence d’opposition. Ce que Jésus apporte est une offre, qui peut être rejetée. La conséquence est une opposition, une division. Mais le but de Jésus est d’offrir sa paix, la félicité, le vrai bonheur d’être dans une relation d’alliance avec Dieu, une alliance qui nous fait membres de sa maison. La phrase reflète la phrase de Jésus en araméen qui, comme l’hébreu, ne fait pas la différence entre le but, la fin d’une action et les effets ou la conséquence de cette action qui ne coïncide pas nécessairement avec le but qu’on poursuit.
Celui qui aime son père plus que moi… n’est pas digne de moi, dit Jésus. Le mot pour amour, ici, n’est pas le même que celui qui traduit l’amour de Dieu ou l’amour du prochain. On peut donner un équivalent en disant : Celui qui est attaché à son père plus qu’à moi… On comprend que dans une famille païenne, alors qu’un membre devient disciple du Christ et que le reste de la famille continue à vénérer des dieux protecteurs et à offrir des sacrifices, il peut y avoir des tiraillements douloureux. Dans cette situation, rester fidèle équivaut à prendre sa croix, à perdre sa vie mais c’est la seule façon de conserver sa vie authentique.
Finalement il y a le développement sur l’accueil de ceux qui sont envoyés par Dieu. Il y a d’abord la parole importante: Qui vous accueille m’accueille… Il y a une étroite proximité entre le Christ et ses envoyés. Suit une série d’accueils qui marque une progression dans la présence du Christ. Accueillir un envoyé en tant que prophète, accueillir un envoyé en tant qu’homme juste, et finalement accueillir un envoyé en sa qualité de disciple. C’est pour ce dernier accueil que la phrase, Qui vous accueille m’accueille, prend toute sa force. Ceux qui sont ainsi accueillis sont appelés des petits, qui n’ont pas le prestige d’être prophètes ou hommes sages: ils sont simplement disciples du Christ. En bref, tout chrétien porte la présence du Christ pour ceux qui l’accueillent comme disciple du Christ.
Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Tandis que la paix vient, alors que nous n’aurons plus aucun ennemi, nous devons nous battre longuement, fidèlement et courageusement, afin de mériter d’être couronnés par le Seigneur Dieu » (Saint Augustin)
« La Vierge Marie, la Reine de la paix, a partagé jusqu’au martyre de l’âme le combat de son Fils Jésus contre Satan. Invoquons son intercession maternelle pour qu’elle nous aide à être toujours témoins de la paix du Christ, sans jamais arriver à des compromis avec le mal » (Benoît XVI)
« Tout ce que le Christ a vécu, il fait que nous puissions le vivre en Lui et qu’il le vive en nous. "Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme" (GS 22, § 2). Nous sommes appelés à ne faire plus qu’un avec lui » (Catéchisme de l’Église Catholique, nº 521)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Ces trois mises en garde de Jésus rendent un son inhabituel. C'est que l'enjeu est grave et que Jésus, dans ces controverses de Matthieu 23, est confronté à des hommes qui se posent en guides de leurs frères sur la route du salut.
Le premier avertissement vise l'hypocrisie des scribes et des Pharisiens, c'est-à-dire des intellectuels et de ceux qui agissent sur l'opinion de la classe moyenne. Une hypocrisie qui se double d'un abus de pouvoir; en effet, tout en tournant le dos, pour eux-mêmes, à l'aventure de la foi, il la rendent impossible pour les autres qui, loyalement, cherchent Dieu. Ils s'interposent de toute leur masse entre Dieu et les hommes ; il barrent la porte du Royaume ou la route de la conversion communautaire. Ils n'en finissent de se donner à Dieu, mais ne cessent de donner des leçons aux hommes, et si on les laissait faire, leur échec deviendrait l'échec de tous, le naufrage de leur foi engloutirait la foi des autres.
Après le drame et parfois le mensonge de ceux qui ont stérilisé toute leur espérance, voici maintenant une autre hypocrisie, une autre comédie que dénonce Jésus : le zèle mal orienté, l'apostolat au seul bénéfice de l'apôtre : "Vous parcourez mers et continents pour gagner un seul prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez digne de la géhenne, deux fois plus que vous !"
Un homme se convertit, il est gagné !... Mais gagné pour qui ? Pour le Christ sauveur, libérateur, pacificateur ? ou pour le propagandiste qui l'a pris en main, et qui va exercer sur lui sa volonté de puissance ? L'homme s'est converti au Christ, mais que lui propose-t-on comme modèle ? Le Christ, vraiment le Christ, l'Homme-Dieu, Sauveur de tous les hommes, ou bien le Christ déjà récupéré par une idéologie, déjà minimisé par le doute ou l'ironie ? L'homme s'est mis en route vers le Christ, mais qui sera son héros, le Christ, Jésus de Nazareth, où le témoin du Christ qui se taille lui-même son salaire, et qui prend dans la vie ou dans le cœur du converti ou de son compagnon une place qui n'appartient qu'à Jésus ?
Pour sa troisième mise en garde, Jésus se fait nettement plus sévère : "Guides aveugles … insensés et aveugles"... Et sa pensée est pour nous un peu plus difficile à saisir, parce que Jésus dénonce des serments qui ne sont plus guère en usage dans notre monde. De son temps on jurait volontiers par le sanctuaire, par l'autel, par le ciel, etc.... Toutes choses qui, de près ou de loin, avaient trait à Dieu et à son culte. On jurait ainsi pour donner du poids à une affirmation, mais aussi et surtout pour donner force juridique à un témoignage et donc pour emporter la décision du juge en matière importante.
Regardons bien ce que critique Jésus : dans d'autres contextes, il dénonce l'abus des serments; ici il reproche aux Pharisiens de fausser la hiérarchie des valeurs, d'inverser les véritables priorités, de faire plus de cas des dorures que du sanctuaire, des offrandes que de l'autel, mais surtout de prendre pour critères des choses matérielles, des détails secondaires, alors que la référence ultime devrait être Dieu qui habite les choses, qui les valorise, ou qui les agrée.
Voilà bien des dangers qui nous guettent, personnellement et communautairement : tourner le dos aux véritables priorités spirituelles, s'enliser dans les choses en négligeant Celui qui leur donne du prix, "ne jurer" que par son propre senti sans plus se référer à l'œuvre commune, à la gloire de Dieu et au salut du monde.
Que Jésus nous garde de toutes ces dérives de l'intelligence et du cœur, par la force et la douceur de son Esprit; et qu'il nous retrouve chaque matin les mains ouvertes, à l'écoute de ses Béatitudes.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
C'est avec des eaux usées que Dieu fait des eaux pures. C'est avec des eaux troubles qu'il fait des âmes transparentes (Péguy). Quand vous verrez beaucoup de misères et de déchets dans la vie de quelqu'un, dites-lui qu'il y a des chances que ça donne de belles fleurs (Pierre Monier). Le pape François affirme dans son exhortation sur la sainteté (no 42) que même quand l’existence d’une personne a été un désastre, même quand nous la voyons détruite par les vices et les dépendances, Dieu est dans sa vie. L’évangile vient de nous présenter des villes qui cachent de belles fleurs.
Ce passage de Mathieu est une véritable provocation à chercher la braise sous la cendre afin que le feu puisse reprendre. Nous sommes des experts à broyer du noir devant nos villes d’apparence sans foi. Devant nos églises vides et l’ignorance religieuse des enfants. On ne voit que de la cendre. Dans sa lettre, La porte de la foi (no 7), ouvrant l’année de la foi, le pape Benoit XVI disait l’urgence pour les chrétiens de redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi. Huit ans plus tard, cette urgence est toujours présente.
Décrier l’épaisseur de la cendre peut nous aider à défouler. Ça ne change pas grand-chose. La question que soulève l’épisode de ces deux villes : avons-nous encore le feu de l’héritage reçu ? Le feu de l’évangile en nous ? Avons-nous encore la bougeotte d’agir, de faire briller l’évangile, d’attiser la braise. Jésus lui-même confirme cette mission de rallumer le feu : je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé (Lc 12, 49).
Avons-nous le feu de l’Évangile ? Ce n’est pas parce que nous sommes ici qu’il faut conclure que la braise de notre foi nous brûle encore. Peut-être sommes-nous ici seulement par habitude ? Ce n’est pas parce qu’il arrive que des églises soient remplies que cela signifie que la braise ait repris. Peut-être, participons-nous à une célébration pour simplement rendre hommage à quelqu’un, mais le feu, le cœur n’y est plus. Si nous faisions la liste de nos habitudes, nous serions étonnés. C’est une forme subtile d’absence de foi que de s’habituer à ce que l’on croit (Martin Scheske). Une vie de foi par habitude est une foi non communicative. L’habitude risque de nous illusionner sur notre foi.
L’urgence est de nous remettre en mouvement, en marche, de ne pas attendre que d’autres mieux que nous soient plus habiletés à allumer l’incendie de la foi. Exemple. Un père de famille à qui je demandais s’il éveillait son enfant à découvrir Dieu dans sa vie, me donne cette réponse : c’est ta job.
Nous avons besoin d’allumeurs d’incendie. En octobre 1958, un vieillard, devenu Jean XXIII, s’est retrouvé devant un tas de cendre; il y a perçu que la braise de la foi brûlait encore sous un tas de rituels, de lois qui l’étouffaient. En mars 2013, les cardinaux ont aussi nommé un inconnu, Jorge Bergoglio, pour qu’il dépoussière l’institution Église. Son style simple, son langage imagé, accompagnés de documents: la joie de l’évangile, la joie de l’amour, celui de la joie de la sainteté, de ses homélies du matin et de ses tweets, allument un immense incendie qu’on essaie, malheureusement, d’éteindre.
Le temps n’est plus à pleurnicher sur les tas de cendre qui attirent tellement nos regards. Si l’Église doit redevenir ce qu’elle est […] elle doit se remettre en mouvement, écrivait dans les années soixante un jeune théologien, alors progressiste, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. Ne soyons pas des chrétiens qui transforment l’Église en pièce de musée ou la propriété d’un petit nombre (Exhortation sur la sainteté, no 58).
Le temps n’est plus à nous demander si l’Église peut encore bouger, s’il n’est pas trop tard, mais de nous demander : qu’est-ce que je peux faire pour l’Église. Pour que l’évangile soit annoncé. Cette question s’adresse à chacun et chacune d’entre nous. Nous sommes tous l’Église. Tous des envoyés. Mettons-nous en marche. Remettons-nous en marche. Descendons dans nos Bethsaïde et Corasine et cherchons ensemble à attiser la braise sous la cendre et le feu de la foi pourra se réanimer. AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Jésus déclare malheureuses des villes où il a fait des miracles qui auraient dû servir de signes pour inviter à la conversion. Les trois villes mentionnées sont près du lac de Gennésareth et Capharnaüm, sa ville, est mentionnée parmi elles. Elles sont mises en comparaison avec trois villes païennes qui auraient fait beaucoup mieux si elles avaient eu la chance de voir ces miracles.
Jésus vient de parler de cette génération, c’est-à-dire ceux qui le rejettent après avoir rejeté Jean Baptiste. Jean Baptiste était un ascète vivant dans le désert et il avait un message sévère: on l’a rejeté en prétextant qu’il était possédé du démon. Jésus a un message qui est une Bonne Nouvelle : la venue du Royaume de Dieu signifie que le salut des pécheurs est arrivé. Jésus va aux pécheurs et même mange avec eux. On le rejette en prétextant qu’il est un glouton.
Jésus maintenant donne des exemples concrets de cette génération.
Les prophètes avaient coutume de proférer des malédictions contre les villes ennemies d’Israël. Jésus emploie le même style mais c’est pour trois villes près du lac de Gennésareth : Corazin, Bethsaïde et Capharnaüm qui était pourtant le centre du ministère de Jésus. Elles sont blâmées de n’avoir pas commencé leur conversion à la suite de tous les miracles que Jésus avait faits chez elles.
On voit le sens que Jésus donnait aux miracles. Ils sont des signes d’une présence et d’une intention de Dieu. Ils demandent une réponse.
Jésus met en contraste avec les trois villes d’Israël trois villes païennes : deux villes du Liban, Tyr et Sidon, et Sodome qui, dans l’Ancien Testament, représente une ville complètement dégénérée. Jésus déclare que si ces villes avaient eu la chance de voir les mêmes miracles que ces villes d’Israël, elles auraient donné des signes de conversion depuis longtemps.
Cette appréciation de villes païennes fait penser à l’épisode du centurion, un non-juif, qui avait dit à Jésus qu’il pouvait guérir son serviteur simplement en l’ordonnant. Jésus avait loué sa foi:
En vérité, je vous le dis, chez personne je n’ai trouvé une telle foi en Israël. (Matthieu 8,10)
C’est une suggestion qu’en tant que Messie d’Israël pour le présent, Jésus n’exclut pas un intérêt et des perspectives au-delà d’Israël. L’épisode du centurion (Mt. 8, 10-11) suggérait explicitement que ceux qui n’avaient pas répondu au message de Jésus alors qu’ils avaient sous les yeux les signes qu’il donnait seraient remplacés par d’autres.
Mais il y a aussi un avertissement pour ceux qui ont reçu la Bonne Nouvelle, les auditeurs de l’évangile de Matthieu. Ils ont reçu davantage. Ils ont donc une plus grande responsabilité de répondre à ce qu’ils ont reçu.
Père Jean Gobeil S.J.
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mardi 18 Juillet 2023
Mardi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fête Notre-Dame de Bonne Délivrance
Saint Arnoul de Metz, 29ème évêque
de Metz (+ 641)
Saint Frédéric, Évêque et martyr à Utrecht
(+ 838)
Saint Bruno de Segni, Évêque-abbé au
Mont-Cassin (+ 1125)
Saint Simon de Lipnica, Prêtre o.f.m., de l’Ordre
des Frères Mineurs (+ 1482).
Saint Dominique-Nicolas Dinh Dat, Martyr
au Vietnam (+ 1839)
Bienheureux Gabriel Longueville, Prêtre français
assassiné en Argentine (+ 1976)
Vénérable Juan Sánchez Hernández, Prêtre
Fondateur espagnol (+ 1975)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Mardi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fête Notre-Dame de Bonne Délivrance
Saint Arnoul de Metz, 29ème évêque
de Metz (+ 641)
Saint Frédéric, Évêque et martyr à Utrecht
(+ 838)
Saint Bruno de Segni, Évêque-abbé au
Mont-Cassin (+ 1125)
Saint Simon de Lipnica, Prêtre o.f.m., de l’Ordre
des Frères Mineurs (+ 1482).
Saint Dominique-Nicolas Dinh Dat, Martyr
au Vietnam (+ 1839)
Bienheureux Gabriel Longueville, Prêtre français
assassiné en Argentine (+ 1976)
Vénérable Juan Sánchez Hernández, Prêtre
Fondateur espagnol (+ 1975)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour
- Livre de l'Exode 2, 1-15a… Psaume 68(69), 3, 14, 30-31, 33-34… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11, 20-24.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« Elle lui donna le nom de Moïse, en disant :
“Je l’ai tiré des eaux.” Or vint le jour où
Moïse, qui avait grandi, se rendit auprès de
ses frères » (Ex 2,1-15a)
Lecture du Livre de l’Exode
En ces jours-là,
un homme de la tribu de Lévi
avait épousé une femme de la même tribu.
Elle devint enceinte, et elle enfanta un fils.
Voyant qu’il était beau,
elle le cacha durant trois mois.
Lorsqu’il lui fut impossible
de le tenir caché plus longtemps,
elle prit une corbeille de jonc,
qu’elle enduisit de bitume et de goudron.
Elle y plaça l’enfant,
et déposa la corbeille au bord du Nil,
au milieu des roseaux.
La sœur de l’enfant se tenait à distance
pour voir ce qui allait arriver.
La fille de Pharaon descendit au fleuve pour s’y baigner,
tandis que ses suivantes se promenaient sur la rive.
Elle aperçut la corbeille parmi les roseaux
et envoya sa servante pour la prendre.
Elle l’ouvrit et elle vit l’enfant.
C’était un petit garçon, il pleurait.
Elle en eut pitié et dit :
« C’est un enfant des Hébreux. »
La sœur de l’enfant dit alors à la fille de Pharaon :
« Veux-tu que j’aille te chercher,
parmi les femmes des Hébreux,
une nourrice qui, pour toi, nourrira l’enfant ? »
La fille de Pharaon lui répondit :
« Va. »
La jeune fille alla donc chercher la mère de l’enfant.
La fille de Pharaon dit à celle-ci :
« Emmène cet enfant et nourris-le pour moi.
C’est moi qui te donnerai ton salaire. »
Alors la femme emporta l’enfant et le nourrit.
Lorsque l’enfant eut grandi,
elle le ramena à la fille de Pharaon
qui le traita comme son propre fils ;
elle lui donna le nom de Moïse, en disant :
« Je l’ai tiré des eaux. »
Or vint le jour où Moïse, qui avait grandi,
se rendit auprès de ses frères
et les vit accablés de corvées.
Il vit un Égyptien qui frappait un Hébreu, l’un de ses frères.
Regardant autour de lui et ne voyant personne,
il frappa à mort l’Égyptien et l’enfouit dans le sable.
Le lendemain, il sortit de nouveau :
voici que deux Hébreux se battaient.
Il dit à l’agresseur :
« Pourquoi frappes-tu ton compagnon ? »
L’homme lui répliqua :
« Qui t’a institué chef et juge sur nous ?
Veux-tu me tuer comme tu as tué l’Égyptien ? »
Moïse eut peur et se dit :
« Pas de doute, la chose est connue. »
Pharaon en fut informé
et chercha à faire tuer Moïse.
Celui-ci s’enfuit loin de Pharaon
et habita au pays de Madiane.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 68 (69), 3, 14, 30-31, 33-34)
R/ Cherchez Dieu, vous les humbles,
et votre cœur vivra. (Ps 68, 33b)
J’enfonce dans la vase du gouffre,
rien qui me retienne ;
je descends dans l’abîme des eaux,
le flot m’engloutit.
Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
ÉVANGILE :
« Au jour du Jugement, Tyr et Sidon et le
pays de Sodome seront traités moins
sévèrement que vous » (Mt 11, 20-24)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus se mit à faire des reproches
aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles,
parce qu’elles ne s’étaient pas converties :
« Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
ces villes, autrefois, se seraient converties,
sous le sac et la cendre.
Aussi, je vous le déclare :
au jour du Jugement,
Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.
Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ?
Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi
avaient eu lieu à Sodome,
cette ville serait encore là aujourd’hui.
Aussi, je vous le déclare :
au jour du Jugement,
le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
"Malheur à vous !"
Ces trois mises en garde de Jésus rendent un son inhabituel. C'est que l'enjeu est grave et que Jésus, dans ces controverses de Matthieu 23, est confronté à des hommes qui se posent en guides de leurs frères sur la route du salut.
Le premier avertissement vise l'hypocrisie des scribes et des Pharisiens, c'est-à-dire des intellectuels et de ceux qui agissent sur l'opinion de la classe moyenne. Une hypocrisie qui se double d'un abus de pouvoir; en effet, tout en tournant le dos, pour eux-mêmes, à l'aventure de la foi, il la rendent impossible pour les autres qui, loyalement, cherchent Dieu. Ils s'interposent de toute leur masse entre Dieu et les hommes ; il barrent la porte du Royaume ou la route de la conversion communautaire. Ils n'en finissent de se donner à Dieu, mais ne cessent de donner des leçons aux hommes, et si on les laissait faire, leur échec deviendrait l'échec de tous, le naufrage de leur foi engloutirait la foi des autres.
Après le drame et parfois le mensonge de ceux qui ont stérilisé toute leur espérance, voici maintenant une autre hypocrisie, une autre comédie que dénonce Jésus : le zèle mal orienté, l'apostolat au seul bénéfice de l'apôtre : "Vous parcourez mers et continents pour gagner un seul prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez digne de la géhenne, deux fois plus que vous !"
Un homme se convertit, il est gagné !... Mais gagné pour qui ? Pour le Christ sauveur, libérateur, pacificateur ? ou pour le propagandiste qui l'a pris en main, et qui va exercer sur lui sa volonté de puissance ? L'homme s'est converti au Christ, mais que lui propose-t-on comme modèle ? Le Christ, vraiment le Christ, l'Homme-Dieu, Sauveur de tous les hommes, ou bien le Christ déjà récupéré par une idéologie, déjà minimisé par le doute ou l'ironie ? L'homme s'est mis en route vers le Christ, mais qui sera son héros, le Christ, Jésus de Nazareth, où le témoin du Christ qui se taille lui-même son salaire, et qui prend dans la vie ou dans le cœur du converti ou de son compagnon une place qui n'appartient qu'à Jésus ?
Pour sa troisième mise en garde, Jésus se fait nettement plus sévère : "Guides aveugles … insensés et aveugles"... Et sa pensée est pour nous un peu plus difficile à saisir, parce que Jésus dénonce des serments qui ne sont plus guère en usage dans notre monde. De son temps on jurait volontiers par le sanctuaire, par l'autel, par le ciel, etc.... Toutes choses qui, de près ou de loin, avaient trait à Dieu et à son culte. On jurait ainsi pour donner du poids à une affirmation, mais aussi et surtout pour donner force juridique à un témoignage et donc pour emporter la décision du juge en matière importante.
Regardons bien ce que critique Jésus : dans d'autres contextes, il dénonce l'abus des serments; ici il reproche aux Pharisiens de fausser la hiérarchie des valeurs, d'inverser les véritables priorités, de faire plus de cas des dorures que du sanctuaire, des offrandes que de l'autel, mais surtout de prendre pour critères des choses matérielles, des détails secondaires, alors que la référence ultime devrait être Dieu qui habite les choses, qui les valorise, ou qui les agrée.
Voilà bien des dangers qui nous guettent, personnellement et communautairement : tourner le dos aux véritables priorités spirituelles, s'enliser dans les choses en négligeant Celui qui leur donne du prix, "ne jurer" que par son propre senti sans plus se référer à l'œuvre commune, à la gloire de Dieu et au salut du monde.
Que Jésus nous garde de toutes ces dérives de l'intelligence et du cœur, par la force et la douceur de son Esprit; et qu'il nous retrouve chaque matin les mains ouvertes, à l'écoute de ses Béatitudes.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Faire repartir le feu.
C'est avec des eaux usées que Dieu fait des eaux pures. C'est avec des eaux troubles qu'il fait des âmes transparentes (Péguy). Quand vous verrez beaucoup de misères et de déchets dans la vie de quelqu'un, dites-lui qu'il y a des chances que ça donne de belles fleurs (Pierre Monier). Le pape François affirme dans son exhortation sur la sainteté (no 42) que même quand l’existence d’une personne a été un désastre, même quand nous la voyons détruite par les vices et les dépendances, Dieu est dans sa vie. L’évangile vient de nous présenter des villes qui cachent de belles fleurs.
Ce passage de Mathieu est une véritable provocation à chercher la braise sous la cendre afin que le feu puisse reprendre. Nous sommes des experts à broyer du noir devant nos villes d’apparence sans foi. Devant nos églises vides et l’ignorance religieuse des enfants. On ne voit que de la cendre. Dans sa lettre, La porte de la foi (no 7), ouvrant l’année de la foi, le pape Benoit XVI disait l’urgence pour les chrétiens de redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi. Huit ans plus tard, cette urgence est toujours présente.
Décrier l’épaisseur de la cendre peut nous aider à défouler. Ça ne change pas grand-chose. La question que soulève l’épisode de ces deux villes : avons-nous encore le feu de l’héritage reçu ? Le feu de l’évangile en nous ? Avons-nous encore la bougeotte d’agir, de faire briller l’évangile, d’attiser la braise. Jésus lui-même confirme cette mission de rallumer le feu : je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé (Lc 12, 49).
Avons-nous le feu de l’Évangile ? Ce n’est pas parce que nous sommes ici qu’il faut conclure que la braise de notre foi nous brûle encore. Peut-être sommes-nous ici seulement par habitude ? Ce n’est pas parce qu’il arrive que des églises soient remplies que cela signifie que la braise ait repris. Peut-être, participons-nous à une célébration pour simplement rendre hommage à quelqu’un, mais le feu, le cœur n’y est plus. Si nous faisions la liste de nos habitudes, nous serions étonnés. C’est une forme subtile d’absence de foi que de s’habituer à ce que l’on croit (Martin Scheske). Une vie de foi par habitude est une foi non communicative. L’habitude risque de nous illusionner sur notre foi.
L’urgence est de nous remettre en mouvement, en marche, de ne pas attendre que d’autres mieux que nous soient plus habiletés à allumer l’incendie de la foi. Exemple. Un père de famille à qui je demandais s’il éveillait son enfant à découvrir Dieu dans sa vie, me donne cette réponse : c’est ta job.
Nous avons besoin d’allumeurs d’incendie. En octobre 1958, un vieillard, devenu Jean XXIII, s’est retrouvé devant un tas de cendre; il y a perçu que la braise de la foi brûlait encore sous un tas de rituels, de lois qui l’étouffaient. En mars 2013, les cardinaux ont aussi nommé un inconnu, Jorge Bergoglio, pour qu’il dépoussière l’institution Église. Son style simple, son langage imagé, accompagnés de documents: la joie de l’évangile, la joie de l’amour, celui de la joie de la sainteté, de ses homélies du matin et de ses tweets, allument un immense incendie qu’on essaie, malheureusement, d’éteindre.
Le temps n’est plus à pleurnicher sur les tas de cendre qui attirent tellement nos regards. Si l’Église doit redevenir ce qu’elle est […] elle doit se remettre en mouvement, écrivait dans les années soixante un jeune théologien, alors progressiste, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. Ne soyons pas des chrétiens qui transforment l’Église en pièce de musée ou la propriété d’un petit nombre (Exhortation sur la sainteté, no 58).
Le temps n’est plus à nous demander si l’Église peut encore bouger, s’il n’est pas trop tard, mais de nous demander : qu’est-ce que je peux faire pour l’Église. Pour que l’évangile soit annoncé. Cette question s’adresse à chacun et chacune d’entre nous. Nous sommes tous l’Église. Tous des envoyés. Mettons-nous en marche. Remettons-nous en marche. Descendons dans nos Bethsaïde et Corasine et cherchons ensemble à attiser la braise sous la cendre et le feu de la foi pourra se réanimer. AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! »
Jésus déclare malheureuses des villes où il a fait des miracles qui auraient dû servir de signes pour inviter à la conversion. Les trois villes mentionnées sont près du lac de Gennésareth et Capharnaüm, sa ville, est mentionnée parmi elles. Elles sont mises en comparaison avec trois villes païennes qui auraient fait beaucoup mieux si elles avaient eu la chance de voir ces miracles.
Jésus vient de parler de cette génération, c’est-à-dire ceux qui le rejettent après avoir rejeté Jean Baptiste. Jean Baptiste était un ascète vivant dans le désert et il avait un message sévère: on l’a rejeté en prétextant qu’il était possédé du démon. Jésus a un message qui est une Bonne Nouvelle : la venue du Royaume de Dieu signifie que le salut des pécheurs est arrivé. Jésus va aux pécheurs et même mange avec eux. On le rejette en prétextant qu’il est un glouton.
Jésus maintenant donne des exemples concrets de cette génération.
Les prophètes avaient coutume de proférer des malédictions contre les villes ennemies d’Israël. Jésus emploie le même style mais c’est pour trois villes près du lac de Gennésareth : Corazin, Bethsaïde et Capharnaüm qui était pourtant le centre du ministère de Jésus. Elles sont blâmées de n’avoir pas commencé leur conversion à la suite de tous les miracles que Jésus avait faits chez elles.
On voit le sens que Jésus donnait aux miracles. Ils sont des signes d’une présence et d’une intention de Dieu. Ils demandent une réponse.
Jésus met en contraste avec les trois villes d’Israël trois villes païennes : deux villes du Liban, Tyr et Sidon, et Sodome qui, dans l’Ancien Testament, représente une ville complètement dégénérée. Jésus déclare que si ces villes avaient eu la chance de voir les mêmes miracles que ces villes d’Israël, elles auraient donné des signes de conversion depuis longtemps.
Cette appréciation de villes païennes fait penser à l’épisode du centurion, un non-juif, qui avait dit à Jésus qu’il pouvait guérir son serviteur simplement en l’ordonnant. Jésus avait loué sa foi:
En vérité, je vous le dis, chez personne je n’ai trouvé une telle foi en Israël. (Matthieu 8,10)
C’est une suggestion qu’en tant que Messie d’Israël pour le présent, Jésus n’exclut pas un intérêt et des perspectives au-delà d’Israël. L’épisode du centurion (Mt. 8, 10-11) suggérait explicitement que ceux qui n’avaient pas répondu au message de Jésus alors qu’ils avaient sous les yeux les signes qu’il donnait seraient remplacés par d’autres.
Mais il y a aussi un avertissement pour ceux qui ont reçu la Bonne Nouvelle, les auditeurs de l’évangile de Matthieu. Ils ont reçu davantage. Ils ont donc une plus grande responsabilité de répondre à ce qu’ils ont reçu.
Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Il n’y a rien d’aussi agréable et aimé de Dieu que le fait que les hommes se tournent vers Lui avec un repentir sincère » (Saint Maxime le Confesseur)
« Jésus exprime son chagrin quand Il est attaqué par son propre peuple : "Car si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon".... Dans cette comparaison sévère mais aussi amère, se trouve toute l’histoire du salut » (François)
« Le cœur de l’homme est lourd et endurci. Il faut que Dieu donne à l’homme un cœur nouveau (cf. Ez 36, 26-27) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1432)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Dernière édition par Lumen le Jeu 20 Juil 2023 - 12:01, édité 1 fois (Raison : Correction)
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
Commentaire de ce jour.
Ce jour-là Jésus a prié tout haut, et cela nous permet encore aujourd'hui d'entrer dans sa prière.
C'est une prière d'admiration, une sorte de cri du cœur :
"Je te loue, Seigneur, du ciel et de la terre".
Qu'est-ce qui fait monter ainsi la louange dans l'âme de Jésus ?
Tout simplement il s'émerveille de la manière dont Dieu s'y prend avec les hommes.
Avec Dieu, même les plus petits ont leur chance :
"Tu as caché toutes ces choses aux sages et aux savants, et tu les as révélées aux tout-petits".
Les tout-petits, dans ce texte de saint Matthieu, ce sont d'abord les enfants qui ne se font pas comprendre, qui ne parlent pas encore distinctement.
Mais pour Jésus, bien sûr, ce n'est là qu'une image : les tout-petits, dans la communauté de Jésus, sont tous ceux à qui l'on ne fait pas attention, tous ceux qui n'ont pas droit à la parole, ceux dont on n'attend rien, ceux qui n'ont aucun pouvoir, aucun moyen de se faire valoir et de se faire entendre
Constamment, dans son ministère, Jésus se heurte aux "élites" de son peuple, et les plus sourds à son message sont les intellectuels, les lettrés, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s'imaginent que la vérité est une chose que l'on peut posséder une fois pour toutes; tandis que les petits, les petites gens, les "pauvres en l'Esprit" des Béatitudes, le petit peuple des bourgades et des villages de Galilée, ceux-là acceptent de s'ouvrir à l'espérance que Jésus leur apporte.
Bien sûr, Jésus ne se réjouit pas de son échec auprès des gens instruits – car eux aussi sont appelés, eux aussi sont aimés – mais il laisse éclater son enthousiasme en voyant les humbles rejoindre si facilement le plan de Dieu sur eux et sur le monde.
Il y a en effet des choses qui ne s'apprennent pas dans les livres,
il y a une qualité du cœur et du regard que la science, à elle seule, ne peut donner si elle n'ouvre pas sur un plus grand amour ;
il y a une fidélité toute simple qui fait les vies authentiques, alors que des années de culture et de recherches peuvent déboucher tristement sur le vide spirituel et le mensonge humain.
Au fond, le grand secret de la réussite spirituelle, c'est de ne jamais faire les malins devant Dieu et de se présenter toujours devant lui comme des mendiants d'amour. Car alors la "bienveillance" de Dieu peut se déployer jusqu'aux racines de notre misère, et nous pouvons entrer, par le chemin des humbles, dans la plénitude de Dieu.
D'ailleurs, pour aller à Dieu, il n'y a pas d'autre chemin que Dieu lui-même. Jésus nous le rappelle : "Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père"; donc il faut que le Père lui-même, invisiblement, insensiblement, nous "attire", nous "tire", dit Jean, à Jésus, pour que nous apprenions à le connaître, puis à le reconnaître, même aux jours d'épreuve; et : "Nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils".
"Moi, je le connais", disait Jésus. Je sais que "je viens de lui et que je vais à lui. "Dieu, personne n'a pu le voir, mais, dit Jésus en saint Jean, le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui nous l'a "raconté" (Jn 1,18).
Seul Jésus peut nous parler du Père comme un voyageur qui raconte, et justement, l'une des possibilités inouïes qu'offre la prière, c'est d'écouter Jésus nous "raconter" Dieu. Sa parole nous guide chaque jour vers les secrets du Père ; tous les jours son Évangile nous parle du pays de Dieu, du pays de l'amour.
Et quand les mots se taisent dans la prière, quand toute parole humaine vient mourir comme une vague sur le sable de notre cœur, l'Esprit de Jésus continue de nous guider vers la vérité tout entière, au-delà des mots, au-delà des chants, au-delà de toute impression.
"Oui, Père, Seigneur du ciel, Seigneur de notre terre,
sois loué de nous avoir révélé,
à nous, les petits, les indignes, à nous les pauvres,
que les pensées de ton cœur sont des pensées de paix.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
Autre commentaire de ce jour.
Il y a le magnificat de Marie. Nous le chantons tous les soirs aux vêpres. Il y a le magnificat de Jésus que vient de nous présenter Matthieu ce matin. Jésus est dans un état de joie, d’exultation, de louange. Mieux encore, Jésus est en état d’extase, de ravissement devant son Père. Père, je te rends grâce.
Il est aussi en état d’émerveillement pour les minorés, les petits. Dans une joie immense, il comprend que son Père leur « réserve » en priorité la révélation de son projet d’une terre neuve. Tel est mon bon plaisir. Cela va à contre-courant de l’acceptabilité sociale du temps. Paul confirme cela aux Éphésiens quand il dit que les païens sont admis au même héritage, associés à la même promesse, à la même révélation. Il ajoute : à nous a été confié de leur annoncer l’insondable richesse du Christ (Ep 3, 8). La soif spirituelle confirme que tous, de manière confuse peut-être, cherchent cette révélation que Dieu réserve aux moins que rien.
Le mot qui définit le mieux ce projet de Jésus est celui de déchirure (Gui Lauraire). Jésus, voilà la véritable déchirure, est dans un état de magnificence non devant les puissants, les leaders religieux, mais devant des moins que rien. Le prolifique théologien méthodiste américain Stanley Hauerwas écrit que Dieu a du temps pour l’insignifiant.
Ne prenons pas ce mot dans son sens injurieux. Entendons-le dans le sens de l’évangile de ce matin : les petits. Jésus est en état d’admiration devant les moins que rien. Il y a dans l'évangile de Luc trente-trois passages où Jésus fait explicitement état des minorés. Des insignifiants. Des petits. Il les fréquente, les côtoie, les « renippe ». Ils deviennent tellement sa priorité qu’il leur révèle le Père et qu’il est dans le Père.
Vous n’aimez pas ce mot insignifiant. Je vous propose alors cette vision que Dieu a donnée à Julienne de Norwich, recluse anglaise du XIVe siècle, et connue sous le nom de vision de la noisette. Dieu lui a montré quelque chose de pas plus grand qu'une noisette qu’il tenait dans la paume de sa main.
Cette vision de la noisette représente l'infinie petitesse de tous les êtres créés. Je m’étonnai, dit Julienne de Norwich, que cette chose-là pût subsister, car, me sembla-t-il, un si petit rien pouvait être anéanti en un instant. Il me fut répondu dans mon entendement : II subsiste et subsistera à jamais, parce que Dieu l’aime. À comprendre : ce qui est petit ne tombe pas dans le néant parce que petit. La déchirure, ce qui est petit, est regardable par Dieu.
En 2015 a été publié un livre Le prix à payer où l’auteur, un musulman, Joseph Fadette, un nom fictif, fasciné par Jésus, décrit le récit de tout ce qu’il a souffert de sa famille pour recevoir le baptême. Il dit que pour son peuple, le chrétien est quelqu’un de minable qui dégage une odeur repoussante. Une odeur qui attire Jésus.
Jésus s’incline dans sa charte du bonheur sur la montagne, devant cette civilisation des déchets que sont les personnes oubliées, opprimées même pour des raisons religieuses. Jésus n’a pas traité tout le monde de la même façon. C’est aux insignifiants qu’il a révélé son identité. À vous, il a été donné de connaître. Au centre de l’évangile, il y a les insignifiants, les marginalisés. Question : qu’est-ce qui est au centre de nos vies de foi? Le rituel bien fait, le respect d’une tradition qui ne parle plus aux gens de notre époque ? Le sauvetage d’une institution qui a bien mauvaise presse ?
Ces petits appartiennent à l’Église par droit évangélique, déclarait Paul VI, en ouverture de la deuxième session du Concile en septembre 1963. Chiara Lubich a compris la profondeur de ce droit quand elle dit que le royaume consiste à être un, avec eux. Savons-nous être un avec eux, non pas seulement une fois par semaine pour nous donner bonne conscience ? Poursuivons cette grande déchirure qui annonce l’arrivée d’une terre neuve, sans division, sans mur protectionniste. Ce n’est pas facile. C’est notre proximité avec eux qui dit le mieux la qualité de notre foi. Ne résistons pas à la nouveauté qu’apporte Jésus. AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Quelques traits du mystère de Dieu nous sont donnés par les propos du Christ. Tentons de les recevoir.
« Seigneur du ciel et de la terre » Dieu est un être mystérieux, il ne peut être connu que parce qu’il se révèle et dans sa manière de se révéler il continue à demeurer cacher. Il apparait ainsi toujours autre que ce que nous pensions, que ce que nous découvrons… Oui il est le Seigneur du ciel et de la terre, il manifeste sa richesse, sa prodigalité, sa générosité, la richesse de son cœur… Mais cela n’épuise pas l’expression de son être, il est aussi au-delà de cette richesse, au-delà de cette beauté qui se répand… Aussi, nous-mêmes pour le connaître, nous devons accepter de changer nos angles d’approche, ne pas nous buter. Il n’est pas que celui qui nous pouvons connaître à travers sa création. Il est aussi celui qui se laisse rencontrer. Mais la rencontre demande un cœur de pauvre, un cœur de tout petit…
« Dans ta bonté » La bonté de Dieu se manifeste ainsi. Ce n’est pas une gentillesse bannasse. Non c’est une force douce, comme toute vraie force, qui conduit chacune de ses créatures libres à se développer, à croître pour aller vers Lui. La Bonté de Dieu donne croissance. Et celui qui est appelé à croître le plus, c’est le petit de par sa petitesse même. A chacun de nous de trouver le chemin pour renouer avec la petitesse, l’humilité, pour savoir recevoir par don et non par acquisition personnelle. Savoir être comblé par l’autre… Ce mouvement même en nous est permis par la bonté de Dieu, qui guide chacun sur le chemin de sa croissance véritable, la croissance avec. Jésus le Fils le réalise parfaitement et il en rend pleinement grâce à Dieu son Père. Il en proclame la louange…
« Tout m'a été confié par mon Père » Une nouvelle dimension du Père, il ne fait pas par lui-même, il s’en remet à un autre, il laisse ainsi l’autre exister jusqu’à ce point. Que le Père fasse ainsi avec son Fils qui nous dit que Tout lui a été confié par le Père ouvre un nouvel univers de relations pour et avec les autres frères et sœurs du Christ. Ils peuvent être vraiment eux-mêmes dans ce contexte là. A travers cela, paradoxalement, ils sont amenés à reconnaitre la Seigneurie du Père, non celle qui s’imposerait par la force, mais une qui trouve son assise dans le fait de donner, de s’abandonner et d’autoriser l’autre à être et lui donner d’être pleinement reconnaissant de tous les bienfaits reçus… Dieu qui sait se retirer pour que nous advenions, se révèle ainsi comme celui que nous pouvons aimer parfaitement, tant il nous aime délicatement, respectueusement…
Père Jean-Luc Fabre
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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
comme est bon le seigneur !
Eucharistie du Mercredi 19 Juillet 2023
Mercredi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fête Notre-Dame de la Divine Grâce
Saint Epaphras, Disciple de saint
Paul (Ier siècle)
Saint Macedonius et ses Compagnons Tatien
et Théodule, martyrs à Meros de Phrygie
sous Julien l'Apostat (+ 362)
Sainte Macrine la Jeune, Ainée d'une famille
de saints ! (+ 379)
Saint Symmaque, Pape (51e) de 498
à 514 (+ 514)
Bienheureux Achille Puchala et Hermann Stepien
Prêtres franciscains martyrs en Pologne (+ 1943)
Vénérable Jacques Sevin, Fondateur des Scouts
de France et des Sœurs de la Sainte Croix de
Jérusalem (+ 1951)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
Mercredi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).
L’Église fête Notre-Dame de la Divine Grâce
Saint Epaphras, Disciple de saint
Paul (Ier siècle)
Saint Macedonius et ses Compagnons Tatien
et Théodule, martyrs à Meros de Phrygie
sous Julien l'Apostat (+ 362)
Sainte Macrine la Jeune, Ainée d'une famille
de saints ! (+ 379)
Saint Symmaque, Pape (51e) de 498
à 514 (+ 514)
Bienheureux Achille Puchala et Hermann Stepien
Prêtres franciscains martyrs en Pologne (+ 1943)
Vénérable Jacques Sevin, Fondateur des Scouts
de France et des Sœurs de la Sainte Croix de
Jérusalem (+ 1951)
NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)
Textes de la messe du jour
- Livre de l'Exode 3, 1-6.9-12)… Psaume 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11, 25-27.:
- PREMIÈRE LECTURE :
« L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme
d’un buisson en feu » (Ex 3, 1-6.9-12)
Lecture du Livre de l’Exode
En ces jours-là,
Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro,
prêtre de Madiane.
Il mena le troupeau au-delà du désert
et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.
L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme
d’un buisson en feu.
Moïse regarda : le buisson brûlait
sans se consumer.
Moïse se dit alors :
« Je vais faire un détour
pour voir cette chose extraordinaire :
pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »
Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir,
et Dieu l’appela du milieu du buisson :
« Moïse ! Moïse ! »
Il dit :
« Me voici ! »
Dieu dit alors :
« N’approche pas d’ici !
Retire les sandales de tes pieds,
car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »
Et il déclara :
« Je suis le Dieu de ton père,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »
Moïse se voila le visage
car il craignait de porter son regard sur Dieu.
Le Seigneur dit :
« Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi,
et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens.
Maintenant donc, va !
Je t’envoie chez Pharaon :
tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »
Moïse dit à Dieu :
« Qui suis-je pour aller trouver Pharaon,
et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? »
Dieu lui répondit :
« Je suis avec toi.
Et tel est le signe que c’est moi qui t’ai envoyé :
quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple,
vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse ;
Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.
ÉVANGILE :
« Ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25-27)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler. »
– Acclamons la Parole de Dieu
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Commentaire de ce jour.
"Je te bénis, Père"
Ce jour-là Jésus a prié tout haut, et cela nous permet encore aujourd'hui d'entrer dans sa prière.
C'est une prière d'admiration, une sorte de cri du cœur :
"Je te loue, Seigneur, du ciel et de la terre".
Qu'est-ce qui fait monter ainsi la louange dans l'âme de Jésus ?
Tout simplement il s'émerveille de la manière dont Dieu s'y prend avec les hommes.
Avec Dieu, même les plus petits ont leur chance :
"Tu as caché toutes ces choses aux sages et aux savants, et tu les as révélées aux tout-petits".
Les tout-petits, dans ce texte de saint Matthieu, ce sont d'abord les enfants qui ne se font pas comprendre, qui ne parlent pas encore distinctement.
Mais pour Jésus, bien sûr, ce n'est là qu'une image : les tout-petits, dans la communauté de Jésus, sont tous ceux à qui l'on ne fait pas attention, tous ceux qui n'ont pas droit à la parole, ceux dont on n'attend rien, ceux qui n'ont aucun pouvoir, aucun moyen de se faire valoir et de se faire entendre
Constamment, dans son ministère, Jésus se heurte aux "élites" de son peuple, et les plus sourds à son message sont les intellectuels, les lettrés, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s'imaginent que la vérité est une chose que l'on peut posséder une fois pour toutes; tandis que les petits, les petites gens, les "pauvres en l'Esprit" des Béatitudes, le petit peuple des bourgades et des villages de Galilée, ceux-là acceptent de s'ouvrir à l'espérance que Jésus leur apporte.
Bien sûr, Jésus ne se réjouit pas de son échec auprès des gens instruits – car eux aussi sont appelés, eux aussi sont aimés – mais il laisse éclater son enthousiasme en voyant les humbles rejoindre si facilement le plan de Dieu sur eux et sur le monde.
Il y a en effet des choses qui ne s'apprennent pas dans les livres,
il y a une qualité du cœur et du regard que la science, à elle seule, ne peut donner si elle n'ouvre pas sur un plus grand amour ;
il y a une fidélité toute simple qui fait les vies authentiques, alors que des années de culture et de recherches peuvent déboucher tristement sur le vide spirituel et le mensonge humain.
Au fond, le grand secret de la réussite spirituelle, c'est de ne jamais faire les malins devant Dieu et de se présenter toujours devant lui comme des mendiants d'amour. Car alors la "bienveillance" de Dieu peut se déployer jusqu'aux racines de notre misère, et nous pouvons entrer, par le chemin des humbles, dans la plénitude de Dieu.
D'ailleurs, pour aller à Dieu, il n'y a pas d'autre chemin que Dieu lui-même. Jésus nous le rappelle : "Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père"; donc il faut que le Père lui-même, invisiblement, insensiblement, nous "attire", nous "tire", dit Jean, à Jésus, pour que nous apprenions à le connaître, puis à le reconnaître, même aux jours d'épreuve; et : "Nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils".
"Moi, je le connais", disait Jésus. Je sais que "je viens de lui et que je vais à lui. "Dieu, personne n'a pu le voir, mais, dit Jésus en saint Jean, le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui nous l'a "raconté" (Jn 1,18).
Seul Jésus peut nous parler du Père comme un voyageur qui raconte, et justement, l'une des possibilités inouïes qu'offre la prière, c'est d'écouter Jésus nous "raconter" Dieu. Sa parole nous guide chaque jour vers les secrets du Père ; tous les jours son Évangile nous parle du pays de Dieu, du pays de l'amour.
Et quand les mots se taisent dans la prière, quand toute parole humaine vient mourir comme une vague sur le sable de notre cœur, l'Esprit de Jésus continue de nous guider vers la vérité tout entière, au-delà des mots, au-delà des chants, au-delà de toute impression.
"Oui, Père, Seigneur du ciel, Seigneur de notre terre,
sois loué de nous avoir révélé,
à nous, les petits, les indignes, à nous les pauvres,
que les pensées de ton cœur sont des pensées de paix.
Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.
Révélation aux enfants
Il y a le magnificat de Marie. Nous le chantons tous les soirs aux vêpres. Il y a le magnificat de Jésus que vient de nous présenter Matthieu ce matin. Jésus est dans un état de joie, d’exultation, de louange. Mieux encore, Jésus est en état d’extase, de ravissement devant son Père. Père, je te rends grâce.
Il est aussi en état d’émerveillement pour les minorés, les petits. Dans une joie immense, il comprend que son Père leur « réserve » en priorité la révélation de son projet d’une terre neuve. Tel est mon bon plaisir. Cela va à contre-courant de l’acceptabilité sociale du temps. Paul confirme cela aux Éphésiens quand il dit que les païens sont admis au même héritage, associés à la même promesse, à la même révélation. Il ajoute : à nous a été confié de leur annoncer l’insondable richesse du Christ (Ep 3, 8). La soif spirituelle confirme que tous, de manière confuse peut-être, cherchent cette révélation que Dieu réserve aux moins que rien.
Le mot qui définit le mieux ce projet de Jésus est celui de déchirure (Gui Lauraire). Jésus, voilà la véritable déchirure, est dans un état de magnificence non devant les puissants, les leaders religieux, mais devant des moins que rien. Le prolifique théologien méthodiste américain Stanley Hauerwas écrit que Dieu a du temps pour l’insignifiant.
Ne prenons pas ce mot dans son sens injurieux. Entendons-le dans le sens de l’évangile de ce matin : les petits. Jésus est en état d’admiration devant les moins que rien. Il y a dans l'évangile de Luc trente-trois passages où Jésus fait explicitement état des minorés. Des insignifiants. Des petits. Il les fréquente, les côtoie, les « renippe ». Ils deviennent tellement sa priorité qu’il leur révèle le Père et qu’il est dans le Père.
Vous n’aimez pas ce mot insignifiant. Je vous propose alors cette vision que Dieu a donnée à Julienne de Norwich, recluse anglaise du XIVe siècle, et connue sous le nom de vision de la noisette. Dieu lui a montré quelque chose de pas plus grand qu'une noisette qu’il tenait dans la paume de sa main.
Cette vision de la noisette représente l'infinie petitesse de tous les êtres créés. Je m’étonnai, dit Julienne de Norwich, que cette chose-là pût subsister, car, me sembla-t-il, un si petit rien pouvait être anéanti en un instant. Il me fut répondu dans mon entendement : II subsiste et subsistera à jamais, parce que Dieu l’aime. À comprendre : ce qui est petit ne tombe pas dans le néant parce que petit. La déchirure, ce qui est petit, est regardable par Dieu.
En 2015 a été publié un livre Le prix à payer où l’auteur, un musulman, Joseph Fadette, un nom fictif, fasciné par Jésus, décrit le récit de tout ce qu’il a souffert de sa famille pour recevoir le baptême. Il dit que pour son peuple, le chrétien est quelqu’un de minable qui dégage une odeur repoussante. Une odeur qui attire Jésus.
Jésus s’incline dans sa charte du bonheur sur la montagne, devant cette civilisation des déchets que sont les personnes oubliées, opprimées même pour des raisons religieuses. Jésus n’a pas traité tout le monde de la même façon. C’est aux insignifiants qu’il a révélé son identité. À vous, il a été donné de connaître. Au centre de l’évangile, il y a les insignifiants, les marginalisés. Question : qu’est-ce qui est au centre de nos vies de foi? Le rituel bien fait, le respect d’une tradition qui ne parle plus aux gens de notre époque ? Le sauvetage d’une institution qui a bien mauvaise presse ?
Ces petits appartiennent à l’Église par droit évangélique, déclarait Paul VI, en ouverture de la deuxième session du Concile en septembre 1963. Chiara Lubich a compris la profondeur de ce droit quand elle dit que le royaume consiste à être un, avec eux. Savons-nous être un avec eux, non pas seulement une fois par semaine pour nous donner bonne conscience ? Poursuivons cette grande déchirure qui annonce l’arrivée d’une terre neuve, sans division, sans mur protectionniste. Ce n’est pas facile. C’est notre proximité avec eux qui dit le mieux la qualité de notre foi. Ne résistons pas à la nouveauté qu’apporte Jésus. AMEN.
Homélie du père Gérald Chaput
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Autre commentaire de ce jour.
Pas une acquisition de savoir, mais un don, une relation…
Quelques traits du mystère de Dieu nous sont donnés par les propos du Christ. Tentons de les recevoir.
« Seigneur du ciel et de la terre » Dieu est un être mystérieux, il ne peut être connu que parce qu’il se révèle et dans sa manière de se révéler il continue à demeurer cacher. Il apparait ainsi toujours autre que ce que nous pensions, que ce que nous découvrons… Oui il est le Seigneur du ciel et de la terre, il manifeste sa richesse, sa prodigalité, sa générosité, la richesse de son cœur… Mais cela n’épuise pas l’expression de son être, il est aussi au-delà de cette richesse, au-delà de cette beauté qui se répand… Aussi, nous-mêmes pour le connaître, nous devons accepter de changer nos angles d’approche, ne pas nous buter. Il n’est pas que celui qui nous pouvons connaître à travers sa création. Il est aussi celui qui se laisse rencontrer. Mais la rencontre demande un cœur de pauvre, un cœur de tout petit…
« Dans ta bonté » La bonté de Dieu se manifeste ainsi. Ce n’est pas une gentillesse bannasse. Non c’est une force douce, comme toute vraie force, qui conduit chacune de ses créatures libres à se développer, à croître pour aller vers Lui. La Bonté de Dieu donne croissance. Et celui qui est appelé à croître le plus, c’est le petit de par sa petitesse même. A chacun de nous de trouver le chemin pour renouer avec la petitesse, l’humilité, pour savoir recevoir par don et non par acquisition personnelle. Savoir être comblé par l’autre… Ce mouvement même en nous est permis par la bonté de Dieu, qui guide chacun sur le chemin de sa croissance véritable, la croissance avec. Jésus le Fils le réalise parfaitement et il en rend pleinement grâce à Dieu son Père. Il en proclame la louange…
« Tout m'a été confié par mon Père » Une nouvelle dimension du Père, il ne fait pas par lui-même, il s’en remet à un autre, il laisse ainsi l’autre exister jusqu’à ce point. Que le Père fasse ainsi avec son Fils qui nous dit que Tout lui a été confié par le Père ouvre un nouvel univers de relations pour et avec les autres frères et sœurs du Christ. Ils peuvent être vraiment eux-mêmes dans ce contexte là. A travers cela, paradoxalement, ils sont amenés à reconnaitre la Seigneurie du Père, non celle qui s’imposerait par la force, mais une qui trouve son assise dans le fait de donner, de s’abandonner et d’autoriser l’autre à être et lui donner d’être pleinement reconnaissant de tous les bienfaits reçus… Dieu qui sait se retirer pour que nous advenions, se révèle ainsi comme celui que nous pouvons aimer parfaitement, tant il nous aime délicatement, respectueusement…
Père Jean-Luc Fabre
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Je suis une très petite âme qui ne peut offrir au bon Dieu que de très petites choses » (Sainte Thérèse de Lisieux)
« C’est bien le propre du mystère de Dieu d’agir de manière humble. Dieu ne s’impose pas par sa toute-puissance, mais offre au contraire la liberté de choisir » (Benoît XVI)
« Un cœur humble et confiant qui nous fait "retourner à l’état des enfants" : car c’est aux "tout petits" que le Père se révèle (Mt 11, 25) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.785)
Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !
Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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