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*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe

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*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 30 Empty *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe

Message par Lumen Jeu 18 Nov 2021 - 11:59

Rappel du premier message :

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le seigneur ! *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 30 Am17412


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Eucharistie du Jeudi 18 Novembre 2021
Jeudi de la 33ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).

Dédicace des Basiliques de Saint Pierre du Vatican et de
Saint Paul-hors-les-Murs - Mémoire
Saint Odon, deuxième Abbé de Cluny (vers 879-942).
Sainte Rose-Philippine Duchesne, Religieuse de la Société du Sacré Cœur (1769-1852).
Bienheureux Grimoald de la Purification (Ferdinand Santamaria),
Religieux Passioniste (1883-1902).

« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »





Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) : Premier livre des Maccabées 2,15-29…
Psaume 50(49),1-2.5-6.14-15…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.



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« Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »

Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. C’est au XIe siècle qu’apparaît dans le martyrologe de Saint-Pierre l’annonce de la dédicace de la basilique, au 18 novembre. Au siècle suivant, les calendriers du Latran et du Vatican ajoutent au même jour la dédicace de Saint-Paul. Jésus a vaincu la mort et le mal, il apaisera la tempête qui secoue encore notre barque. Les épreuves, les tempêtes, et finalement la mort physique ne sont pas épargnées aux croyants. Les eaux sont le symbole des forces du mal et de la mort. La réalité quotidienne est d’affronter les vents contraires et la mer agitée. Jésus domine ces forces du mal, cet évènement est une annonce de la résurrection à venir. Jésus ressuscité est le signe de notre victoire, signe posé dans l’histoire des hommes. Les disciples, pour marcher sur les eaux, ne doivent pas attendre la fin de la tempête qui durera jusqu’à la fin des temps. La présence de Dieu est une présence délicate et ténue qui ne s’impose pas par la force, elle se déploie dans une faiblesse apparente. A la suite de Jésus, les Apôtres Pierre et Paul continuent le même combat.

"En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.

Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Lorsque Pierre suit Jésus sur les eaux agitées, le vent souffle, mais Pierre ne s’en effraye pas, confiant dans la Parole et l’exemple de Jésus. Mais dès que Pierre prend en considération les forces contraires, il prend peur, et il coule. Jésus doit le saisir par la main pour le sauver de la noyade. La délicatesse de Dieu dans sa présence à nos côtés est remarquable. Il ne s’impose pas face aux puissances de la mort et du mal. Nous suivons Jésus à la suite des apôtres malgré notre pauvreté et notre petitesse. Nous marchons sur les eaux de l’adversité avec la grâce de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint. Depuis deux mille ans, la puissance de Dieu est donnée à tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus.

« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. »

Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » En invitant Pierre à le suivre, Jésus l’invite à participer à sa victoire sur la mort et le mal. Nous faisons confiance à la Parole de Jésus, à son invitation à participer dès ici-bas à sa victoire. Jésus le premier a traversé la mort sans être englouti par les eaux. La puissance de vie de Jésus ne s’impose pas avec fracas sur les puissances de mort. Jésus marche sur les eaux. Il est le maître de la vie, il connaît la puissance de vie qui l’habite. Il laisse la mer et le vent se déchaîner car ils ne peuvent rien contre lui. Ainsi, Jésus nous assure que nous aussi, avec lui, nous traverserons les eaux de la mort. Nous aurons, nous aussi, à marcher sur des eaux agitées et à affronter des vents contraires. C’est quand Jésus sera monter dans notre barque que nous serons vainqueur avec lui. Nous comprenons que Pierre ait douté de sa capacité à résister aux éléments qui se déchaînaient contre lui. En Jésus réside la plénitude de la divinité, et rien ne peut l’engloutir. Marcher sur les eaux, signifie pour nous la rencontre de Jésus dans le quotidien au temps de l’Eglise.



Nous demandons à Jésus de nous envelopper de sa tendresse pour que nous n’ayons rien à craindre dans la mission qu’il nous donne.



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HYMNE : EN TOUTE VIE LE SILENCE DIT DIEU

En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !

Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.

Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.

Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.

Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.



HYMNE : TU ES VENU, SEIGNEUR

Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.

Pour nous mener au jour,
Tu as pris corps
Dans l’ombre humaine où tu descends.
Beaucoup voudraient voir et saisir :
Sauront-ils reconnaître
Ta lumière ?

Nous leur disons : « Voyez
Le grain qui meurt !
Aucun regard ne l’aperçoit ;
Mais notre cœur peut deviner
Dans le pain du partage
Sa présence. »

Puis nous portons vers toi,
Comme un appel,
L’espoir des hommes d’aujourd’hui.
Mûris le temps, hâte le jour,
Et que lève sur terre
Ton Royaume !



HYMNE : JOIE ET LUMIÈRE DE LA GLOIRE ÉTERNELLE DU PÈRE,

R/Joie et lumière
De la gloire éternelle du Père,
Le Très-Haut, le Très-Saint !
Ô Jésus Christ !

Oui, tu es digne d’être chanté
Dans tous les temps par des voix sanctifiées,
Fils de Dieu qui donnes vie :
Tout l’univers te rend gloire.

Parvenus à la fin du jour,
Contemplant cette clarté dans le soir,
Nous chantons le Père et le Fils
Et le Saint-Esprit de Dieu.



Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres,
toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit »,
arrache aussi nos cœurs à l'obscurité du péché et
fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen.



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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !


Dernière édition par Lumen le Ven 26 Nov 2021 - 21:37, édité 2 fois (Raison : correction titre)
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Message par Lumen Dim 14 Juil 2024 - 12:04

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 14 Juillet 2024
Quinzzième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Camille de Lellis,
Fondateur des Clercs réguliers pour le service des malades (+ 1614).


Saint Nicodème L'Hagiorite de la Sainte
Montagne, Moine Orthodoxe (+ 1809).
Saint Jean Wang Guixin, Martyr de Chine
(+ 1900)
Bienheureux Hroznata, Martyr de la Bohême
(+ 1200)
Bienheureux Richard Langhorne, Martyr en
Angleterre (+ 1679)
Bienheureux Mikaël Ghebra, Prêtre, martyr en
Éthiopie (+ 1855)
Vénérable Humbert de Romans,Maître général
de l'ordre des Dominicains (+ 1277)
Vénérable Giuseppe Gualandi, Fondateur de la
'petite mission pour sourds-muets' (+ 1907)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)



Textes de la Messe du Jour

Livre d'Amos 7, 12-15… Psaume 85(84), 9ab-10.11-12.13-14… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1, 3-14… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 7-13.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 30 III.2-04-21


Commentaire de ce jour.


Non seulement Dieu nous a choisis, mais il nous
a fait don de sa Grâce.


Tout être humain a besoin de sécurité pour mener sa vie. Cela reste vrai de l’adulte autant que de l’enfant, des individus comme des communautés. Et pourtant, dans le domaine de la vie chrétienne, on se méfie parfois de la sécurité et même on la pourchasse. La confiance en Dieu devient vite suspecte ; on dénonce facilement dans la fidélité quotidienne un risque d’aliénation ; on démasque sans indulgence, en soi-même, et de préférence chez les autres, toutes les manifestations d’une foi sécurisante. Y a-t-il une sécurité juste et vraie ? Et si oui, où est la fausse ? De prime abord la réponse du Seigneur dans la liturgie de ce dimanche a de quoi nous étonner. Elle tient en deux affirmations apparemment inconciliables : la sécurité, c’est Dieu qui nous la donne et c’est lui qui nous la reprend. Il nous donne la vraie, il nous ôte la fausse. Dieu nous offre la sécurité, ou plus exactement la certitude ; c’est l’enseignement de Paul dans le Prologue de sa lettre aux Ephésiens que nous entendions à l’instant.

Pourquoi sommes-nous certains d’être aimés, de pouvoir aimer ? Parce que nous sommes pris, depuis toujours, dans la bénédiction de Dieu. Depuis le premier jour du monde, depuis le premier jour de notre vie, Dieu prononce sur nous une parole qui est pour nous une promesse de bonheur et un appel à la vraie joie. Et saint Paul décrit avec enthousiasme ce qu’il appelle le « dessein bienveillant » du Père à notre égard. Tout commence par un choix de Dieu, et la merveille, c’est qu’il a choisi tout le monde, tous ceux qui se laissent aimer. Avant même la création de l’univers, d’avance il nous a destinés à devenir pour lui des fils par le Christ. Des fils et des filles, pas moins que cela ! Il n’y a donc pas aux yeux de Dieu des hommes intéressants et des laissés pour compte, des chanceux et des ratés ; il n’a jamais vu, en chacun de nous, qu’un fils aimé comme l’unique, à qui, passionnément, il veut donner toute sa chance.

Non seulement Dieu nous a choisis, mais il nous a fait don de sa grâce, c’est-à-dire : nous a fait entrer dans son amitié, alors que nous étions pécheurs ; et encore aujourd’hui, quel que soit notre fardeau de misères, quels que soient l’échec ou la fragilité de notre vie spirituelle, quelles que soient les ombres de notre vie familiale et communautaire, le Père, notre Père, nous offre, en son Fils Bien Aimé, le pardon de nos fautes. Mieux encore, Dieu nous a fait connaître « le mystère de sa volonté », c’est-à-dire le plan d’amour longtemps caché et maintenant dévoilé dans le Christ, ce projet de réussite que Dieu a formé pour le monde et pour chacun de ses enfants. Nous sommes donc entrés dans le secret de Dieu ; nous savons d’idée qui poursuit, au cœur de cette histoire humaine qui si souvent nous déroute : il veut tout ramener à lui par le Christ, pour être à jamais tout en tous, tout pour chacun de ses fils, pour chacune de ses filles.

C’est pour cela qu’au baptême l’Esprit du Seigneur nous a marqués d’un sceau invisible à nos yeux de chair, mais où l’Esprit Saint reconnaîtra toujours son empreinte. L’Esprit de Dieu atteste à l’intime de nous-mêmes : tu es fils, tu es fille, tu vas hériter de Dieu ; et par la vie qu’il nous donne et l’élan qu’il imprime à notre existence, l’Esprit Saint est en nous, dès aujourd’hui, un acompte de vie éternelle. Tout cela, c’est certain, c’est la base même de notre foi. Nous savons d’où nous venons, et nous savons où Dieu nous mène. A partir de là, toute assurance est permise : « rien ne nous séparera de l’amour que le Père nous a prouvé en nous donnant son Fils ».

Mais Dieu, qui nous a établis dans la sécurité, est aussi celui qui vient nous en déloge. Car il ne permet pas que nous confondions certitude de foi et paresse spirituelle, assurance dans la foi et infantilisme, confiance filiale et abandon de nos tâches d’hommes. Déjà au creux même de notre acte de foi, l’aventure nous attend, car nous n’avons pas de mains pour saisir Dieu, et tout repose sur sa parole, que personne ne peut faire taire ni réinventer. La foi reste difficile, même lorsqu’elle est pleinement filiale. L’espérance, elle aussi, crucifie l’homme dans sa volonté d’autonomie et de puissance : nous savons où Dieu nous mène à long terme, mais à court terme, c’est parfois le brouillard ou la nuit. Il faut discerner, il faut oser, il faut vouloir pour aujourd’hui et demain.

Dieu nous déloge aussi de toute fausse sécurité par la mission prophétique qu’il nous confie. Rappelons-nous l’expérience douloureuse d’Amos le prophète : parce qu’il était du Sud on ne voulait pas l’entendre dans le Nord ; parce qu’il rappelait les exigences de l’Alliance (exigences personnelles et sociales), il s’attirait la haine des gens en place et des fonctionnaires de la religion étatisée ; parce qu’il refusait les slogans à la mode, on l’a chassé définitivement : « Va-t-en d’ici avec tes visions ».

Rien de sécurisant non plus dans le style que Jésus inculque à ses missionnaires : « il les envoie deux par deux », donc il leur faudra dès le départ accepter le compagnonnage et le travail d’équipe ; « ils ne doivent rien emporter pour la route », pas de provision, même de sac pour les mettre, pas de caisse spéciale ni d’argent caché, et le strict minimum pour l’habillement. Qu’ils aient simplement un bâton pour la marche et des sandales pratiques. Le missionnaire du Christ, c’est un homme léger, qui refuse le confort parce qu’il n’a pas le temps de s’installer ; c’est un homme pressé, parce qu’il est porteur pour le monde d’un message de conversion. C’est donc un homme, un croyant, qui a accepté pour toujours la loi de l’exode.

Ainsi, une fois de plus, au moment d’offrir à Dieu, par son Christ, l’hostie vivante que nous sommes, la parole de Dieu nous ramène face au paradoxe chrétien : la foi est une sécurité, mais uniquement pour ceux qui acceptent l’aventure avec Dieu ; le projet de Dieu nous assure la paix, mais le repos ne nous sera donné qu’au-delà de la mort ; le Christ est un Rocher, mais l’eau n’en jaillit que pour un peuple en marche.



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Autre commentaire de ce jour.


L’évangélisation est une délivrance. Annoncer l’Évangile
est délivrer nos frères ! Leur permettre d’accéder à la Vérité
qui les rendra libres.


Comment ne pas être frappé par le contraste entre notre monde qui aime tant le bruit et l’étonnante façon dont Notre Seigneur appelle et envoie ses messagers ?

Reprenons les faits. L’histoire commence il y a bien longtemps, au temps des premiers successeurs du roi Salomon. Le royaume d’Israël est divisé en deux, le Nord et le Sud. Au Nord, deux temples ont été désignés au peuple comme remplaçant Jérusalem : Dan, tout au Nord, près des sources du Jourdain, et Béthel, tout au Sud du royaume du Nord.

Le Seigneur a vu les veaux d’or érigés sur les autels de ces deux temples, il a entendu le cri de son peuple opprimé par de mauvais rois. Il a donc envoyé un prophète pour dénoncer le détournement religieux et les injustices sociales. Il a choisi Amos, un riche propriétaire terrien vivant à Téqoa, prospère bourgade toute proche de Jérusalem.

On imagine alors très bien la position de faiblesse d’Amos quand il se présente à Béthel : il est un étranger sur cette terre, et, lui qui vit dans l’aisance, il vient reprocher aux notables leur train de vie. Mais ces considérations sont celles du monde. En réalité, Amos, par la précarité de sa situation, est totalement libre de parler au Nom de Dieu. On ne peut le soupçonner de défendre ses intérêts ; s’il parle, c’est parce que Le Seigneur l’a envoyé. Le court dialogue entre Amazias et Amos nous confirme qu’il s’agit bien d’une opposition entre le royaume du Nord et le royaume de Dieu. Le prêtre dit en effet de Béthel que « c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume », alors que le prophète vient rappeler que Béthel est un nom qui signifie « maison de Dieu ».

Voilà donc la situation : Amos est honnêtement occupé à ses affaires, « Mais, dit-il, Le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est Lui qui m’a dit : Va, tu seras prophète ». Amos se retrouve alors sur une terre étrangère, dans une position de faiblesse, pour défendre des intérêts qui le dépassent, lancé dans une aventure qui va tourner court. En effet, il sera bientôt contraint au silence et renvoyé dans sa campagne. La première lecture insiste sur le fait que Le Seigneur appelle, il a l’initiative de cette mission, mais sa conclusion nous laisse perplexe : que fait Le Seigneur ? Pourquoi tarde-t-il à intervenir en faveur des siens ? Pourquoi se laisse-t-il mettre en échec quand il a les moyens de faire entendre sa voix ?

Et voici, dans l’Évangile, un nouvel appel. Jésus appelle ses disciples et les envoie deux par deux. Il les oblige à un état de pauvreté réel. Pas de besace qui contienne un morceau de pain pour le lendemain, ni une pièce d’argent pour la route. Pas de tunique de rechange. Jésus tient manifestement à cette pauvreté, à cet abandon dans la main de Dieu. Il est vrai que les disciples sont pauvres, mais ils ne sont cependant pas démunis : Jésus leur confie le pouvoir de chasser les démons. Il s’agit donc là d’une question de priorité : les aides matérielles ne sont pas aussi précieuses que les armes spirituelles.

Le premier bagage emporté est donc l’autorité reçue sur les esprits mauvais. Elle arrive en tête de liste, bien avant tout autre. Cela nous montre que l’évangélisation n’est pas une dogmatisation.
On fait bien des procès d’intention aux Chrétiens dès qu’ils annoncent le Nom de Jésus, on dénonce leur manque de respect et leur prétention à détenir la Vérité.
L’Évangile nous montre que la question de l’évangélisation n’est vraiment pas celle d’un endoctrinement, elle n’est pas celle de démontrer qu’une théorie est valide ou supérieure à une autre.
L’évangélisation est une Délivrance. Annoncer l’Évangile est délivrer nos frères ! Leur permettre d’accéder à la Vérité qui les rendra libres.

Mais le plus surprenant est encore à venir. Jésus envoie en effet ses disciples par les chemins, mais il ne leur donne pas explicitement de message à transmettre. Il n’y a pas de programme préétabli. La situation précaire dans laquelle Jésus place ses apôtres ouvre donc à une obéissance radicale. La même que celle qui permet la multiplication des pains. « Donnez-leur vous-mêmes à manger » leur dira-t-il.
Avant d’être envoyés pour annoncer, les disciples sont envoyés pour écouter, pour discerner quelle est la faim des hommes qu’ils rejoindront. Il leur faudra alors entendre sur quels chemins L’Esprit veut faire suivre à ceux qui leur sont confiés. Évangéliser, c’est écouter pour faire jaillir la Vérité.

De plus, cette absence de programme explicite, ce silence de Jésus, va clairement de pair avec le fait d’envoyer les disciples deux par deux. La loi mosaïque spécifie, il est vrai, qu’un témoignage n’est valide qu’attesté par deux témoins.
Ceux que Jésus envoie sont donc des témoins. Mais des témoins de quoi ? Peut-on être témoin d’un message ? Oui, si ce message n’est pas un slogan mais l’Amour. En les envoyant deux par deux, Jésus enseigne à ses disciples que leur façon de vivre doit être la première à parler de l’Évangile. Ils doivent être reconnus pour ce qu’ils sont, les disciples de Jésus-Christ, à la façon dont ils s’aiment, des frères en Christ.

Mais, fondamentalement, ces considérations marquent-elles une évolution sensible entre la situation d’Amos et celle des Douze ? Sans doute, non. Les disciples ne vont pas connaître que des succès et il est bien des situations où nous voudrions que Dieu parle. Qu’il dise haut et fort sa façon de voir. La façon dont nous devrions voir. Il est bien des situations où nous voudrions que Le Seigneur nous dise quelle vérité asséner à notre monde qui va si mal pour rétablir la Vérité et la Paix. Nous voulons un Dieu qui répond et qui parle clairement !

Le Seigneur le fait pourtant bien, mais pas en ajoutant du bruit à notre vacarme. Le Seigneur nous introduit dans son silence.
Le Dieu d’Israël reste silencieux devant le rejet d’Amos. Jésus reste silencieux à propos des thèmes de la prédication des disciples qu’il envoie.
Ainsi tout converge vers le silence des autels. Là, Dieu donne sa réponse, dans la plus grande discrétion. Jésus se livre, loin des bruits du monde, et attire tout à Lui. Les combats d’Amos, la pauvreté des disciples, la Charité qui unit les apôtres, l’écoute attentive de l’Église des désirs de l’humanité, tout converge vers cet autel où Dieu se donne et devant lequel tout genou fléchit.

Tout converge, car, nous dit Saint Paul, Dieu « projetait de saisir l'univers entier », de « saisir » de la même manière qu’il a « saisi » Amos derrière son troupeau, c'est-à-dire d’appeler. Dieu appelle « ce qui est au Ciel et ce qui est sur la Terre, en réunissant tout sous un seul chef, Le Christ ».
Voilà le cœur de notre appel et la raison de notre mission : « Il nous a d'avance destinés à devenir pour Lui des fils par Jésus-Christ, voilà ce qu'il a voulu dans sa bienveillance à la louange de sa Gloire ».

Nous voulions un Dieu qui prenne position dans nos débats, voici Notre Seigneur qui, par grâce, nous révèle le mystère de sa Volonté.
Accueillons-la comme elle se donne. Faisons silence en nos âmes pour la laisser s’y établir. Laissons-là transfigurer nos vies. Ainsi nous entrainerons nos frères vers « le jour de la délivrance finale » ; devenus de parfaits missionnaires, toute notre vie sera une hymne « à la louange de sa Gloire ».



Frère Dominique. Famille Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus se mit à les envoyer en mission deux par deux…


Dès le début de sa vie publique, le Seigneur choisit des collaborateurs. Dieu a confiance en nous. Il nous invite à travailler avec lui. Dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, les gens que Dieu appelle sont des gens ordinaires comme vous et moi : Amos était fermier, Pierre, un pêcheur de métier, Matthieu, un comptable à la solde des Romains, Paul, un tisseur de tentes.

Le Christ les invite d’abord à rester avec lui pendant quelque temps, afin de recevoir une formation de base. Au début des évangiles, nous voyons les apôtres accompagner Jésus dans ses pérégrinations. Ils le regardent agir et reçoivent de lui un enseignement important, une nouvelle façon de vivre. Jésus les prépare à la mission.

C’est le modèle que nous, les chrétiens, avons retenu à travers les siècles. Le jour du Seigneur, nous nous rassemblons autour de Jésus, pour écouter sa parole et partager sa vie. Ensuite, nous nous dispersons dans notre milieu de vie. À la fin de la célébration, nous sommes envoyés dans notre famille, dans notre milieu de travail : « Allez dans la paix du Christ… Gratuitement vous avez reçu, donnez gratuitement ! »

En lisant l’évangile, nous constatons que Jésus ne fait pas de recommandations sur le contenu doctrinal de la « mission ». Il ne dit pas à ses apôtres « ce qu’ils doivent prêcher ». Mais il entre dans les détails pour leur dire « ce qu’ils doivent être » : des voyageurs qui se déplacent avec peu de choses, qui profitent de l’hospitalité des gens, qui sont des promoteurs de paix et de réconciliation, qui accompagnent les malades, etc. Pour Jésus, le témoignage de vie est plus important que celui de la parole. Il fait confiance à ses disciples, il croit en l’être humain, il a foi en nous, alors que nous doutons si souvent de lui. Il a tellement confiance en nous qu’il nous laisse libres d’agir comme bon nous semble dans l’œuvre d’évangélisation.

Le Christ nous dit qu’à cause de chacun de nous, le monde peut devenir meilleur : « ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient ». Quels sont les démons de notre temps? Comment pouvons-nous améliorer le monde autour de nous ?

Le vocabulaire utilisé par le Christ dans l’évangile est celui de son temps. Mais nous comprenons facilement que les disciples sont envoyés pour faire ce que Jésus lui-même a fait. Le contenu de leur mission se résume dans les trois phrases suivantes :

a) Annoncer le Royaume, ce qui demande une conversion, une façon différente de vivre sa vie.
b) Combattre le mal et chasser les démons qui nous empêchent de vivre librement.
c) Agir en faveur de ceux et de celles qui souffrent et sont démunis, afin d’améliorer leur qualité de vie.

a) Nous Convertir veut dire changer notre mentalité trop égoïste. Il faut savoir accepter nos responsabilités et essayer d’améliorer notre monde, en évitant d’ajouter au mal et en aidant ceux et celles dans le besoin.

Je lisais dernièrement un texte qui disait : « Aujourd’hui, dans tous les pays, nous nous plaignons de ne pas avoir assez d’argent pour les hôpitaux, la santé, les personnes âgées, l’éducation des jeunes, etc. ... Imaginez si les différentes nations pouvaient se convertir : au lieu d’engloutir des sommes colossales dans la course aux armements, les guerres interminables, les jeux de hasard, les sports, l’alcool, la drogue… Si une bonne partie de cet argent était consacrée à l’éducation, à la recherche médicale, à l’édification de digues, de bâtiments antisismiques, à l’irrigation des déserts et l’assèchement des marécages! Imaginez, si l’on utilisait une partie de cet argent pour aider ceux et celles qui sont dans le besoin! Cela changerait la face de la terre !... »

b) Chasser les démons aujourd’hui signifie aider les personnes seules et sans défense à se libérer de la solitude, de la peur, de l’injustice, de la crainte, de la maladie.  Ça veut dire aussi nous libérer de la nicotine, de l’abus d’alcool, du matérialisme qui tue la vie de famille, de l’addiction aux jeux de hasard... ça veut dire lutter contre tous nos esclavages!

c) Guérir les malades. Il y a bien des façons de le faire : savoir aimer, accompagner, encourager, aider, pardonner. Je pense aux bénévoles dans les hôpitaux, aux gens qui visitent les malades, à ceux et celles qui apportent la communion dans les résidences de personnes âgées, qui distribuent les repas de la popotes roulantes, etc.

Jésus envoie ses disciples deux par deux car la mission est une aventure communautaire. Notre foi est enrichie par la foi des autres, par la foi de nos parents, de nos grands parents, de nos amis, et notre foi contribue à la foi des autres. La première règle de l’apostolat, c’est de «faire équipe» : la vie fraternelle est déjà un symbole de l’amour : « Voyez comme ils s’aiment », disaient les gens au sujet des premiers chrétiens.

Jésus nous envoie aujourd’hui comme il envoie ses apôtres. Il nous invite à évangéliser, à annoncer la Bonne Nouvelle, à combattre le mal et à venir en aide à ceux et celles qui souffrent. L’évangélisation proclame qu’ensembles nous pouvons vaincre la violence, l’injustice, la solitude et le découragement. Le Christ nous envoie. Il a besoin de nous. Il nous fait confiance. Nous devons être ses mains et son cœur dans un monde qui a besoin d’amour et de tendresse. « Le Christ se mit à les envoyer en mission ».



Père Yvon-Michel Allard, s.v.d.,
directeur du Centre biblique des Missionnaires
du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Apprendre à quelqu’un pour l’amener à la foi c’est la tâche de tout prêcheur et même de tout croyant » (Saint Thomas d’Aquin)

   « [Jésus leur] parle des guérisons des maladies, de chasser les démons aussi, c’est-à-dire, de nettoyer les yeux de l’âme qui sont assombris par les idéologies, et donc qui ne peuvent pas voir Dieu » (Benoît XVI)

   « "Le Christ (...) accomplit sa fonction prophétique non seulement par la hiérarchie (...) mais aussi par les laïcs dont il fait pour cela des témoins en les pourvoyant du sens de la foi et de la grâce de la parole » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 904)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Lun 15 Juil 2024 - 13:58

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Lundi 15 Juillet 2024
Lundi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Bonaventure,
Cardinal-Évêque et Docteur de l'Église (1221-1274).


Saints Philippe et dix enfants, Martyrs
à Alexandrie (IVe siècle)
Saint Gombert, Évêque fondateur du
monastère d'Ansbach (VIIIe siècle)
Saints Ansuère et ses compagnons, Abbé
et Martyrs à Ratzebourg (+ 1066)
Saint Ignace Azevedo, Et ses compagnons
Martyrs près de Las Palmas, Canaries (+ 1570)
Saint Pierre Nguyên Ba Tuan, Prêtre Martyr
du Vietnam (+ 1838)
Saint André Nguyên Kim Thong Nam
Catéchiste vietnamien martyr (+ 1855)
Bienheureux Michel-Bernard Marchand
Prêtre et martyr à Rochefort (+ 1794)
Bienheureuse Anne-Marie Javouhey, Fondatrice
de la congrégation Saint-Joseph de Cluny (+ 1851)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)





Textes de la Messe du Jour

Livre d'Isaïe 1, 10-17… Psaume 50(49), 7ac-8.16bc-17.21.23… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 10, 34-42.11,1.:


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Commentaire de ce jour.


Une récompense de prophète


Saint Matthieu a regroupé en un même discours un bon nombre de consignes de Jésus concernant la mission chrétienne et le style de vie des missionnaires chrétiens ; c’est la conclusion de ce discours que l’Église nous fait lire aujourd’hui.

Comme vous l’avez remarqué, ces quelques versets sont centrés sur l’idée d’accueil ; mais l’accueil peut être vu à plusieurs niveaux.

Il y a d’abord l’accueil des envoyés de Dieu.

Disons tout de suite que ces envoyés ne portent pas forcément tous la petite croix des clercs ou des religieuses. Hommes ou femmes, prêtres ou non, il s’agit des prophètes de la nouvelle Alliance, donc de tous ceux et de toutes celles qui ont quelque chose à dire dans l’Église de Jésus, non parce qu’ils l’ont lu dans une revue ou dans leur journal, mais parce qu’ils l’ont expérimenté, dans la force de l’Esprit Saint, parce qu’ils interprètent authentiquement les événements que traverse le peuple de Dieu.

« Qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète. » Cette parole de Jésus, nous pouvons la comprendre d’abord à la lumière de la première lecture : la femme qui a accueilli dans sa maison le prophète Élisée s’entend dire par l’homme de Dieu : « L’an prochain à cette époque, tu tiendras un fils dans tes bras. » Autrement dit : celui qui accueille les messagers de Dieu, le message de Dieu, les suggestions de Dieu, voit venir dans sa vie une fécondité inespérée : c’est la récompense accordéepar le prophète

Mais on peut comprendre aussi : celui qui accueille un prophète reçoit la même récompense que le prophète. Si c’est vraiment un prophète que nous recevons, et si nous l’accueillons à cause du message qu’il porte, à cause du Christ qu’il représente, à cause de l’appel qu’il nous transmet, lui « l’homme juste », il faut nous associer, librement et courageusement, à l’œuvre du prophète, il faut laisser entrer en nous l’espérance nouvelle et l’exigence inattendue dont il est le témoin, et c’est pourquoi Jésus nous promet, à nous aussi, une récompense de prophète et d’homme juste.

Évidemment, on ne peut accueillir tout le monde à la fois, on ne peut investir ses forces chrétiennes dans toutes les directions à la fois, ni non plus participer à la fois à toutes les entreprises missionnaires. Il y a d’authentiques disciples du Christ qui ne feront que traverser notre vie. L’important, nous dit Jésus, est de ne pas manquer le moment du verre d’eau.

Autour de nous, des hommes, des femmes peinent pour le Royaume, ou simplement cherchent le Seigneur, qu’il s’agisse de jeunes, d’adultes ou de personnes âgées. Nous les rencontrons fortuitement, au hasard de notre métier ou sur la route des vacances. Ils ne demandent rien, mais ils ont soif, soif d’un moment d’amitié ou de compréhension, soif d’un accueil aussi simple, aussi limpide, aussi opportun qu’un verre d’eau fraîche en pleine chaleur.

Mais l’accueil le plus fondamental se situe à un autre niveau : celui de notre relation directe au Christ Sauveur.

« Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille, plus que moi, n’est pas digne de moi », c’est-à-dire n’est pas de niveau avec ce que je lui offre, dit Jésus. Bien sûr, le Christ ne cherche absolument pas à déprécier ni même à relativiser les affections familiales. Lui-même, au moment de mourir, se souciait encore de sa mère, et il a tenu à ce que Marie soit intégrée à sa vraie place dans la communauté chrétienne. Le Christ ne veut pas non plus opposer les attachements humains et l’attachement à sa personne, comme s’ils étaient inconciliables, mais il proclame cependant avec force que, si nous voulons marcher à sa suite, notre marche ne doit pas être arrêtée ni même gênée par des liens affectifs.

En d’autres termes, le Christ ne peut se contenter des restes de nos forces, de notre temps, de notre amour. Il veut tout et tout de suite, et l’amour pour lui est premier et total. Toute autre affection, tout autre lien d’amitié ou d’amour doit être vécu, pour ainsi dire, à l’intérieur de ce don total que nous faisons au Christ. Mais - et c’est là une richesse inouïe du message de Jésus - nos affections humaines, ainsi ressaisies dans notre don au Christ, loin d’être niées, loin d’être dévaluées, loin d’être taries ou stérilisées, trouvent une vérité plus grande et se libèrent des contraintes de l’égoïsme.

On n’aime jamais autant que lorsqu’on aime en Dieu. Tant que Dieu, dans un cœur humain, reste le concurrent, quelque part se glisse la tristesse. Quand Dieu est accueilli comme source de tout amour, la tristesse même se change en joie, et l’on apprend à aimer avec tout son cœur.



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Discours d'envoi en mission : les effets du message apostolique


« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la Terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive ».
L’Évangile contient des versets qui dérangent et qui choquent. Nous en rencontrons aujourd’hui.
Ne faisons-nous pas mémoire à chaque Eucharistie de Jésus disant « je vous donne la Paix, je vous laisse ma Paix » ? En quoi nous tromperions-nous en croyant qu’il est venu apporter la Paix ?

Pour mieux le comprendre, rapprochons ce verset d’un autre, très similaire, qui se trouve au début de l’Évangile de Matthieu : « Ne croyez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes », disait Jésus.
Il insistait alors pour dire qu’il n’était pas un révolutionnaire, mais qu’il accomplirait la Loi à l’iota près.
Cette affirmation nous est spontanément plus accessible, car la révolution est toujours pénible à gérer.
Pourtant, l’Évangile va bien engendrer une vraie révolution, qui va changer le monde à jamais ! Une telle tournure est donc le signe d’un verset paradoxal.

Ainsi, quand Jésus dit qu’il n’est pas venu apporter la paix sur la terre, c’est avant tout pour affirmer que sa venue va changer beaucoup de choses, qu’elle aura des conséquences visibles et engendrera de profonds changements.
Lui est effectivement venu pour apporter la Paix, il est réellement l’Agneau de Dieu, le roi d’Humilité qui se présente à nous vulnérable.

Mais cette Paix remet tellement en cause l’ordre du monde que l’homme a établi (nous devrions d’ailleurs l’appeler désordre du monde…), que cette Paix suscite une très vive opposition.
De cette opposition naissent les divisions que Jésus désigne comme « le glaive » qu’il est venu apporter.
Le Messie n’est donc pas venu amener la division, mais comme le don qu’il nous fait oblige à prendre position par rapport à Lui, de profondes divisions se créent, des camps se distinguent, dont l’un lui est hostile et complote sa mort.

Si nous étions tentés de limiter ces divisions au domaine social ou religieux, les versets qui suivent nous ramèneraient brutalement à la réalité : « on aura pour ennemis les gens de sa propre maison ».
Mais cela paraît à présent plus clair : puisqu’accueillir le don du Messie c’est entrer dans une vie filiale renouvelée, être fils dans Le Fils unique, tous les aspects de notre vie, y compris la façon de vivre les relations familiales, sont soumis à une transformation radicale.

Il y a un dépassement des liens familiaux dans l’Amour pour le Messie. Dès lors, tout ce qui est égoïste dans nos relations familiales résiste et crée des divisions.
Cela vaut autant pour le père envers le fils que pour le fils envers le père. Tout lien d’Amour qui n’est pas purement vécu dans le désintérêt et le don total de soi, est mis à rude épreuve.

Mais traverser cette épreuve de purification, accueillir la Grâce du Christ jusque dans nos relations les plus fondamentales, transforme nos vies et donne de goûter à une Paix d’une qualité insoupçonnée.

Ainsi Le Christ est-il venu apporter la Paix qui est le fruit de la réconciliation. Cette réconciliation est offerte à ceux qui sont divisés comme à ceux qui croient être unis alors qu’ils sont, à un certain degré, enchaînés :
tel aime pour le plaisir égoïste d’être nécessaire à l’autre, tel pour l’orgueil de prouver que l’autre ne peut grandir et progresser sans lui, tel aime « par correspondance », je veux dire dans une communion d’idéal romantique qui ne s’engage jamais et ne se confronte pas aux exigences du réel.

Plus généralement, tel voyant l’homme nouveau grandir dans l’âme d’un proche tentera de le ramener à soi pour ne pas le perdre, voyant Jésus, souvent dans le savoir, comme un concurrent.
Aucune de ces formes d’amour ne procèdent de la Vie éternelle.
L’Amour qui est vie est l’Amour qui naît de la rencontre avec Dieu et qui s’épanouit dans la Paix que Jésus donne.

Seigneur, vient accomplir en nous ce que tu dis, que nous soyons en toutes circonstances des aides dévoués et efficaces de la sanctification de nos proches et que jamais nous ne laissions perdre le don de la Paix que tu nous donnes.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Je vous fais moi


Vraiment, qu'a donc ce Jésus de si différent des autres pour enlever notre moi et l’intégrer dans un moi plus grand (Benoit XVI) ? Pour ne plus coller à soi-même (André Louf), se décoller de soi-même ?  Songeons à cette question du Cantique des cantiques : qu'a donc ton bien-aimé de plus que les autres? (Ct 5, 9).  Ce qu’il a de meilleur à nous offrir ce messie est de passer d’une vie égocentrique à une vie théocentrique.  Le grand priant saint Benoît a perçu cela quand dans sa règle il invite à ne rien préférer d’autre que le Christ.

C’est pure illusion de soupçonner un instant que suivre Jésus, c’est se perdre. Cette page appelle à entendre une invitation inouïe : toi, sois moi. Traduit dans des mots d’ici, je veux être bien compris, cela signifie, toi, sois un petit Christ. Nous insistons sur le «tout quitter», mais très peu sur une vie d’émerveillement d’avoir été élu, prédestiné à être lui. Saint Paul ouvre son épitre aux Éphésiens en affirmant que Dieu nous a élus […] par son  sang (cf. Ep 1, 7) par excès de magnanimité pour nous délivrer de nous-mêmes afin que nous puissions mener une vie de louange et gloire. Nous avons reçu notre part pour être louange et gloire (Ep 1, 12).

Comment ? En permettant que Dieu soit glorifié. Nous suivons Jésus pour que Dieu soit glorifié, magnifié.  Glorifier quelqu’un exige une diminution de notre visibilité pour accroître la sienne. Jésus ne fait que nous proposer le chemin qui fut le sien. Il a consenti à n’être rien. Il a existé en étant enfoui dans le Père. Il ne fut qu’à la disposition du Père. Il a mené une vie de glorification de son Père. Jésus fut un parfait «suiveux» de son Père. Il n’a jamais collé à lui-même, n’a pas tenu compte de sa personne. Il a mené une vie sans vaine complaisance, sans vaine gloire, disent les Pères du désert, sans amour de soi (préfère saint Augustin) ou encore sans amour propre, pour utiliser le langage d’aujourd’hui.

Bref, Jésus n’avait aucun moi parce qu'il était dans le Père. Il a mené une vie dévissée, amputée de lui-même, une vie les yeux tournés vers le Père comme le tournesol vers le soleil. Être tourné vers le Père, c’est vivre tourné vers les autres. C’est ne plus nous appartenir. Pour citer l’abbé Pierre, fondateur des chiffonniers d’Emmaüs, Jésus n’a pas vécu une vie d’enfer parce que l’enfer, c’est une vie coupée des autres.

Un chartreux disait que s’attacher à son propre moi-même, c’est porter un collier plus lourd, plus étouffant que de faire la volonté d’un autre. Que de personnes, disait le message du carême dernier, vivent en pensant se suffire à elles-mêmes et tombent en proie à la solitude. Suivre Jésus nous fait sortir de notre petit monde, tout recroquevillé sur soi. Toujours s’admirer, toujours se contempler, ne voir que soi, cela s’appelle tourner en rond, faire du surplace;  c'est  crucifiant et cauchemardesque. C’est le commencement d’une pauvreté relationnelle qui rend une vie futile. Jésus nous invite à nous dépasser. Nous appartenons à Dieu (Rm 14, 7).

Quand il parle que nous sommes participants de la nature divine, Pierre définit ce «plus grand que soi» (2 Pi 1, 4). C’est notre seule béatitude. Suivre Jésus, c’est parachever le divin en nous. Une préface de Noël (no3) l’exprime clairement : lorsque Jésus prend la condition de l’homme, la nature en reçoit une incomparable noblesse. Il devient l’un de nous  pour que nous devenions éternels. Quand nous entrons dans ces mots s’estompe alors la rudesse du chemin que l’évangile identifie par des mots repoussants : tout quitter.

À votre contemplation : Je vous offre ces mots de Jésus à Catherine de Sienne : je ne veux pas violer les droits de votre liberté, mais dès que vous le désirez, moi-même, je vous transforme en moi et je vous fais Moi. En nous sortant de nous-mêmes, en ne nous préoccupant plus de nous-mêmes, mais des autres (Phi 2, 1),   nous goûterons la joie (et quelle joie imprenable !) d’entendre Jésus nous dire : je vous fais Moi. Jésus nous offre de nous enrichir en nous dépossédant. Il n’y a rien de plus paradoxal que cela, de plus valorisant que cela. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Tandis que la paix vient, alors que nous n’aurons plus aucun ennemi, nous devons nous battre longuement, fidèlement et courageusement, afin de mériter d’être couronnés par le Seigneur Dieu » (Saint Augustin)

   « La Vierge Marie, la Reine de la paix, a partagé jusqu’au martyre de l’âme le combat de son Fils Jésus contre Satan. Invoquons son intercession maternelle pour qu’elle nous aide à être toujours témoins de la paix du Christ, sans jamais arriver à des compromis avec le mal » (Benoît XVI)

   « Tout ce que le Christ a vécu, il fait que nous puissions le vivre en Lui et qu’il le vive en nous. "Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme" (GS 22, § 2). Nous sommes appelés à ne faire plus qu’un avec lui » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 521)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 16 Juil 2024 - 13:41

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 16 Juillet 2024
Mardi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Notre-Dame du Mont-Carmel.


Saint Landri, Evêque de Sées martyr (+ 480)
Sainte Renelde et ses compagnons,
Martyrs (+ v. 680)
Saint Barthélemy des Martyrs, Dominicain
Évêque de Braga au Portugal (+ 1590)
Sainte Thérèse Zhang Hezhi, Martyre en
Chine (+ 1900)
Saints Lang Yangzhi et Paul Lang Fu,
Mère et son fils martyrs en Chine (+ 1900)
Sainte Marie-Madeleine Postel, Fondatrice
des Sœurs des Écoles chrétiennes (+ 1846)
Bienheureuses Marie-Rose de Gordon et ses
compagnes Religieuses martyres à Orange (+ 1794)
Bienheureux Nicolas Savouret et Claude Béguignot
Prêtres et martyrs à Rochefort (+ 1794)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre d'Isaïe 7, 1-9... Psaume 48(47), 2-3ab.3cd-4.5-6.7-8... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 20-24.:


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Commentaire de ce jour.


Malheur à vous !


Ces trois mises en garde de Jésus rendent un son inhabituel. C’est que l’enjeu est grave et que Jésus, dans ces controverses de Matthieu 23, est confronté à des hommes qui se posent en guides de leurs frères sur la route du salut.

Le premier avertissement vise l’hypocrisie des scribes et des Pharisiens, c’est-à-dire des intellectuels et de ceux qui agissent sur l’opinion de la classe moyenne. Une hypocrisie qui se double d’un abus de pouvoir ; en effet, tout en tournant le dos, pour eux-mêmes, à l’aventure de la foi, il la rendent impossible pour les autres qui, loyalement, cherchent Dieu. Ils s’interposent de toute leur masse entre Dieu et les hommes ; il barrent la porte du Royaume ou la route de la conversion communautaire. Ils n’en finissent de se donner à Dieu, mais ne cessent de donner des leçons aux hommes, et si on les laissait faire, leur échec deviendrait l’échec de tous, le naufrage de leur foi engloutirait la foi des autres.

Après le drame et parfois le mensonge de ceux qui ont stérilisé toute leur espérance, voici maintenant une autre hypocrisie, une autre comédie que dénonce Jésus : le zèle mal orienté, l’apostolat au seul bénéfice de l’apôtre : « Vous parcourez mers et continents pour gagner un seul prosélyte, et quand il l’est devenu, vous le rendez digne de la géhenne, deux fois plus que vous ! »

Un homme se convertit, il est gagné !... Mais gagné pour qui ? Pour le Christ sauveur, libérateur, pacificateur ? ou pour le propagandiste qui l’a pris en main, et qui va exercer sur lui sa volonté de puissance ? L’homme s’est converti au Christ, mais que lui propose-t-on comme modèle ? Le Christ, vraiment le Christ, l’Homme-Dieu, Sauveur de tous les hommes, ou bien le Christ déjà récupéré par une idéologie, déjà minimisé par le doute ou l’ironie ? L’homme s’est mis en route vers le Christ, mais qui sera son héros, le Christ, Jésus de Nazareth, où le témoin du Christ qui se taille lui-même son salaire, et qui prend dans la vie ou dans le cœur du converti ou de son compagnon une place qui n’appartient qu’à Jésus ?

Pour sa troisième mise en garde, Jésus se fait nettement plus sévère : « Guides aveugles … insensés et aveugles »... Et sa pensée est pour nous un peu plus difficile à saisir, parce que Jésus dénonce des serments qui ne sont plus guère en usage dans notre monde. De son temps on jurait volontiers par le sanctuaire, par l’autel, par le ciel, etc... Toutes choses qui, de près ou de loin, avaient trait à Dieu et à son culte. On jurait ainsi pour donner du poids à une affirmation, mais aussi et surtout pour donner force juridique à un témoignage et donc pour emporter la décision du juge en matière importante.

Regardons bien ce que critique Jésus : dans d’autres contextes, il dénonce l’abus des serments ; ici il reproche aux Pharisiens de fausser la hiérarchie des valeurs, d’inverser les véritables priorités, de faire plus de cas des dorures que du sanctuaire, des offrandes que de l’autel, mais surtout de prendre pour critères des choses matérielles, des détails secondaires, alors que la référence ultime devrait être Dieu qui habite les choses, qui les valorise, ou qui les agrée.

Voilà bien des dangers qui nous guettent, personnellement et communautairement : tourner le dos aux véritables priorités spirituelles, s’enliser dans les choses en négligeant Celui qui leur donne du prix, « ne jurer » que par son propre senti sans plus se référer à l’œuvre commune, à la gloire de Dieu et au salut du monde.

Que Jésus nous garde de toutes ces dérives de l’intelligence et du cœur, par la force et la douceur de son Esprit ; et qu’il nous retrouve chaque matin les mains ouvertes, à l’écoute de ses Béatitudes.



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart
de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties


Les villes juives auxquelles s’adresse Jésus dans l’Évangile de ce jour sont celles où il a opéré de « nombreux miracles ».
Effectivement, Corazine, Bethsaïde, Capharnaüm ont vu s’accomplir la plus grande partie des miracles de Jésus… Mais leurs habitants ne se sont pas convertis et sont passés à côté de la béatitude évangélique.

Le reproche de Jésus est d’autant plus fort qu’il affirme que Tyr et Sidon, villes païennes par excellence à son époque, se seraient converties et auraient fait pénitence si elles avaient été témoins des mêmes œuvres de puissance : « Si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que les gens y auraient pris le vêtement de deuil et la cendre en signe de pénitence. »

Jésus en arrive même à comparer Capharnaüm, sa propre ville, à Sodome, ville païenne maudite entre toutes dans l’Ancien Testament pour sa perversité.
Pourquoi un tel jugement sur Capharnaüm ?
Jésus semble donner lui-même la réponse dans la question qu’il lui adresse : « Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu'au Ciel ? »
Ne peut-on pas lire ici une prétention de Capharnaüm à s’élever par ses propres forces jusqu’au Ciel c’est-à-dire à se faire l’égale de Dieu, à se sauver par elle-même sans Dieu ?
De son côté, Sodome, même si elle fut le théâtre de tous les vices, ne prétendait à rien et si les miracles de Jésus s’étaient opérés chez elle, elle se serait convertie. Jésus ne semble avoir aucun doute à ce sujet.

Face à ce constat qui bien qu’hypothétique n’en demeure pas moins certain, le Jugement de Jésus tombe :
« Le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi, au jour du Jugement. » Les villes qui n’ont pas été témoins des miracles de Jésus auront un sort moins dur que celles qui en auront bénéficié.
L’essentiel étant d’éviter le courroux de Dieu, la condition de Sodome n’en deviendrait-elle pas préférable ?

Mais le fait est que nous sommes dans la situation de Capharnaüm.
Nous sommes de ceux qui ont eu la grâce de voir Jésus passer dans leur vie. Nous avons été témoins de miracles de sa part, à commencer peut-être par celui de notre conversion.
Mais nous sommes-nous tournés davantage vers lui ? Avons-nous grandi dans l’humilité d’avoir tout reçu de Lui, ou bien, sommes-nous restés indifférents, ingrats à ses dons ?

Jésus n’est pas en train de nous dire que la voie choisie par Sodome est meilleure que celle adoptée par Capharnaüm.
Il n’est pas non plus en train de dire qu’il vaudrait mieux ne pas l’avoir rencontré. Non ! Jésus nous dit aujourd’hui encore que c’est vraiment une grâce de l’avoir vu venir chez nous. Mais comment y avons-nous répondu ?

A travers un style prophétique dans ce qu’il a de plus percutant, Jésus veut en fait nous exhorter à entrer dans un regard de Foi sur notre vie pour y reconnaître son action et proclamer sa Seigneurie.
Car nous nous sommes peut-être tellement bien habitués à sa présence que nous ne le reconnaissons même plus à l’œuvre chez nous, que nous n’en faisons même plus cas.
Et ne plus faire attention à notre Sauveur ne conduit-il pas peu à peu à une attitude d’autosuffisance similaire à celle de Capharnaüm qui prétendait s’élever jusqu’au Ciel ?

« Seigneur, renouvelle en ce jour notre regard de Foi sur ta présence agissante au cœur de nos existences. Que nous puissions proclamer que tu es Notre Seigneur et Notre Sauveur et nous approprier ainsi le Salut que tu es venu nous apporter. »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


faire repartir le feu.


C'est avec des eaux usées que Dieu fait des eaux pures. C'est avec des eaux troubles qu'il fait des âmes transparentes (Péguy). Quand vous verrez beaucoup de misères et de déchets dans la vie de quelqu'un, dites-lui qu'il y a des chances que ça donne de belles fleurs (Pierre Monier). Le pape François affirme dans son exhortation sur la sainteté (no 42) que même quand l’existence d’une personne a été un désastre, même quand nous la voyons détruite par les vices et les dépendances, Dieu est dans sa vie. L’évangile vient de nous présenter des villes qui cachent de belles fleurs.

Ce passage de Mathieu est une véritable provocation à chercher la braise sous la cendre afin que le feu puisse reprendre. Nous sommes des experts à broyer du noir devant nos villes d’apparence sans foi. Devant nos églises vides et l’ignorance religieuse des enfants. On ne voit que de la cendre. Dans sa lettre, ­La porte de la foi (no 7), ouvrant l’année de la foi, le pape Benoit XVI disait l’urgence pour les chrétiens de redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi. Huit ans plus tard, cette urgence est toujours présente.

Décrier l’épaisseur de la cendre peut nous aider à défouler. Ça ne change pas grand-chose. La question que soulève l’épisode de ces deux villes : avons-nous encore le feu de l’héritage reçu ? Le feu de l’évangile en nous ? Avons-nous encore la bougeotte d’agir, de faire briller l’évangile, d’attiser la braise. Jésus lui-même confirme cette mission de rallumer le feu : je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé (Lc 12, 49).

Avons-nous le feu de l’Évangile ? Ce n’est pas parce que nous sommes ici qu’il faut conclure que la braise de notre foi nous brûle encore. Peut-être sommes-nous ici seulement par habitude ? Ce n’est pas parce qu’il arrive que des églises soient remplies que cela signifie que la braise ait repris. Peut-être, participons-nous à une  célébration pour simplement rendre hommage à quelqu’un, mais le feu, le cœur n’y est plus. Si nous faisions la liste de nos habitudes, nous serions étonnés. C’est une forme subtile d’absence de foi que de s’habituer à ce que l’on croit (Martin Scheske). Une vie de foi par habitude est une foi non communicative. L’habitude risque de nous illusionner sur notre foi.

L’urgence est de nous remettre en mouvement, en marche, de ne pas attendre que d’autres mieux que nous soient plus habiletés à allumer l’incendie de la foi. Exemple. Un père de famille à qui je demandais s’il éveillait son enfant à découvrir Dieu dans sa vie, me donne cette réponse : c’est ta job.  

Nous avons besoin d’allumeurs d’incendie. En octobre 1958, un vieillard, devenu Jean XXIII, s’est retrouvé devant un tas de cendre; il y a perçu que la braise de la foi brûlait encore sous un tas de rituels, de lois qui l’étouffaient. En mars 2013, les cardinaux ont aussi nommé un inconnu, Jorge Bergoglio, pour qu’il dépoussière l’institution Église. Son style simple, son langage imagé, accompagnés de documents: la joie de l’évangile, la joie de l’amour, celui de la joie de la sainteté, de ses homélies du matin et de ses tweets, allument un immense incendie qu’on essaie, malheureusement, d’éteindre.

Le temps n’est plus à pleurnicher sur les tas de cendre qui attirent tellement nos regards. Si l’Église doit redevenir ce qu’elle est […] elle doit se remettre en mouvement, écrivait dans les années soixante un jeune théologien, alors progressiste, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. Ne soyons pas des chrétiens qui transforment l’Église en pièce de musée ou la propriété d’un petit nombre (Exhortation sur la sainteté, no 58).

Le temps n’est plus à nous demander si l’Église peut encore bouger, s’il n’est pas trop tard, mais de nous demander: qu’est-ce que je peux faire pour l’Église. Pour que l’évangile soit annoncé. Cette question s’adresse à chacun et chacune d’entre nous. Nous sommes tous l’Église. Tous des envoyés. Mettons-nous en marche. Remettons-nous en marche. Descendons dans nos Bethsaïde et Corasine  et cherchons ensemble à attiser la braise sous la cendre et le feu de la foi pourra se réanimer. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Il n’y a rien d’aussi agréable et aimé de Dieu que le fait que les hommes se tournent vers Lui avec un repentir sincère » (Saint Maxime le Confesseur)

   « Jésus exprime son chagrin quand Il est attaqué par son propre peuple : "Car si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon".... Dans cette comparaison sévère mais aussi amère, se trouve toute l’histoire du salut » (François)

   « Le cœur de l’homme est lourd et endurci. Il faut que Dieu donne à l’homme un cœur nouveau (cf. Ez 36, 26-27) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1432)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Lumen
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Message par Lumen Mer 17 Juil 2024 - 13:50

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 17 Juillet 2024
Mercredi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire


Saint Léon IV, Pape (103e) de 847
à 855 (+ 855)
Sainte Hedwige 1ère, Reine de Pologne
(1374-1399).
Bienheureux Simon Stock, Carme anglais (+ v. 1265)
Bienheureuse Charlotte et ses compagnes,
Carmélites de Compiègne, martyres (+ 1794)
Bienheureux Simon Stock, Carme anglais (+ v. 1265)
Vénérable María Séiquer Gayá, Fondatrice des
sœurs apostoliques du Christ crucifié (+ 1975)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la Messe du Jour

Livre d'Isaïe 10, 5-7.13-16... Psaume 94(93), 5-6.7-8.9-10.14-15... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 25-27.:


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Commentaire de ce jour.


Tu l'as révélé aux petits


Comme à son habitude, Matthieu a regroupé trois paroles différentes de Jésus, parce qu’elles s’éclairent l’une l’autre, et que les trois nous apportent un message d’espérance.

Nous entendons d’abord un cri de jubilation de Jésus, qui est en même temps une louange à son Père, exprimée dans le langage des psalmistes : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre ! »

Ce qui provoque cette admiration et cet étonnement joyeux de Jésus, c’est tout simplement la pédagogie mise en œuvre par le Père pour le salut des hommes : « Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les as révélées aux tout-petits. »

De plus en plus, durant son ministère public, Jésus avait rencontré le refus d’une partie de son peuple. Les moins ouverts à son message sont les scribes, les spécialistes, les maîtres à penser, tous ceux qui s’imaginent posséder une fois pour toutes la vérité et n’avoir plus besoin de la chercher avec les autres. Les petits, au contraire, les pauvres en Esprit, acceptent de bon cœur de s’ouvrir à l’espérance que Jésus leur apporte.

Certes, Jésus ne se réjouissait pas de cette fronde des gens instruits - car il les voulait aussi pour le Royaume – mais il laisse éclater sa joie de voir les humbles se laisser faire si facilement par Dieu et se rallier si vite à son dessein d’amour.

Cette simplicité du cœur n’est pas le fruit d’une culture qui serait l’apanage des riches ; c’est une richesse de l’esprit et une clarté du regard qu’aucune science ne peut transmettre, si ce n’est la « science d’amour », comme disait la petite Thérèse. La vie authentique, la vie selon l’Évangile, est à base de fidélité et de grandeur d’âme, et elle ne se trouve pas immédiatement au bout de la recherche des hommes, mais suppose une victoire de chacun sur ses mensonges.

On constate, entre les chrétiens, divers niveaux de culture, et c’est normal ; mais il n’y a qu’un seul salut, et ce salut, qui vient par la foi au Christ vivant, ne dépend pas de ce qu’un homme a trouvé dans les livres, mais de ce qu’il inscrit, jour après jour, dans le livre de sa vie, ce livre que Dieu seul peut ouvrir ou fermer.

Au fond, quel que soit le degré de notre culture, quels que soient le brillant ou l’obscurité de notre situation, que l’on soit bureaucrate ou cantonnier, ingénieur ou conducteur d’autobus, que l’on soit cantatrice ou mère de famille, la vie, la vie réelle, quotidienne, est faite de petites choses, et une existence chrétienne pèse, en définitive, son poids d’amour, uniquement son poids de charité.

Oui, tel a été, et tel est encore le bon plaisir du Père : que les plus humbles gardent toutes leurs chances face au Règne de Dieu qui vient sur terre. Certes, Jésus ne déprécie pas la science, et il a su discuter sans complexe avec les hommes les plus fins de Jérusalem ; Jésus ne donne pas de prime à la paresse intellectuelle ni à l’étroitesse d’esprit, et après sa résurrection, il a suscité comme treizième Apôtre un saint Paul, bilingue parfait, théologien de haut vol, un homme préparé par une longue recherche à unir la culture juive et la culture grecque. Mais aux yeux du Christ la culture, tout comme la technique et le savoir-faire, doit se mettre au service d’une réponse de foi, doit devenir le service d’un croyant qui aime.

À chaque époque, et tout spécialement à la nôtre, la communauté de Jésus doit se défendre contre la tentation des nouveaux scribes. Jamais la recherche n’a été plus urgente dans l’Église, recherche biblique, recherche théologique, recherche pastorale et missionnaire ; car il nous faut dire aujourd’hui notre foi et rendre raison de l’espérance qui est en nous. Mais nous ne sommes pas propriétaires de la Révélation, nous n’en sommes pas les maîtres, et nous ne pouvons pas repartir à zéro, à partir de nos évidences d’aujourd’hui, en effaçant l’œuvre de Dieu, l’initiative et la Parole de Dieu, le droit de Dieu à être adoré et servi en silence.

Ce Jésus même, dont si facilement, si légèrement, nous nous réclamons, il nous faut apprendre, humblement, à le connaître, car nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et c’est le Père qui révèle son Fils en nous, or il nous le révèle comme le Serviteur qui a souffert, comme un Messie crucifié puis glorifié. Voilà l’Évangile que personne jamais ne pourra récrire.

Personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Nous ne pouvons regarder le Père qu’avec les yeux du Fils ; nous ne pouvons parler au Père qu’avec les paroles révélées par le Fils.

Et ce regard qui touche Dieu, ces paroles qui rejoignent Dieu, Jésus, lui aussi, ne les enseigne qu’aux humbles, aux hommes de bonne volonté qui ne jouent pas au plus fort avec Dieu, à tous ceux qui acceptent de se mettre à son école.

C’est une école exigeante que celle du Christ ; car il ne libère pas l’homme de toute obligation morale : il exige plus, mais autrement. Il pose, lui aussi, un joug sur nos épaules, mais en nous soumettant à sa loi renouvelée, il nous donne en même temps la joie du Royaume, l’allégresse de ceux qui se savent aimer et pardonnés.

Le joug du Seigneur, ne blesse pas, même quand il y a un seul joug pour deux ; le fardeau du Seigneur, semble léger, parce qu’il nous libère progressivement du poids de notre égoïsme et de notre agressivité.

Nous passons notre vie à courir après le repos, après la stabilité, après des circonstances favorables où nous pourrons enfin servir, enfin aimer. Pourquoi ne pas entrer aujourd’hui dans le repos de Jésus, dans le paradoxe de l’humilité, de la douceur et de la croix ?

Le Maître est là, il nous attend. Retournons à l’école.



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


« Le regard de bénédiction et d'accueil de Jésus »


L’Évangile que nous venons d’entendre est précédé par le récit d’un moment difficile de la mission de Jésus, que nous pourrions qualifier de « désolation pastorale ». Jean Baptiste doute que Jésus soit vraiment le Messie ; tant de villes qu’il a traversées, malgré les prodiges qu’il a accomplis, ne se sont pas converties ; on l’accuse d’être un glouton et un ivrogne, alors qu’on venait de se plaindre du Baptiste parce qu’il était trop austère (cf. Mt 11, 2-24). Cependant, nous voyons que Jésus ne se laisse pas abattre par la tristesse, mais qu’il lève les yeux vers le ciel et bénit le Père pour avoir révélé aux simples les mystères du Royaume de Dieu : « Je te rends grâce, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de les avoir révélées aux tout-petits » (Mt 11, 25). Au moment de la désolation, Jésus a donc un regard capable de voir au-delà : il loue la sagesse du Père et il est capable de discerner le bien qui croît sans être vu, la semence de la Parole accueillie par les simples, la lumière du Royaume de Dieu qui montre le chemin même dans la nuit.

Chers frères cardinaux, frères évêques, sœurs et frères, nous sommes à l’ouverture de l’Assemblée générale du Synode. Ici, nous n’avons pas besoin d’une vision purement naturelle, faite de stratégies humaines, de calculs politiques ou de batailles idéologiques. Si le Synode le permet, « l’autre » lui ouvrira la porte. Nous n’avons pas besoin de cela. Nous ne sommes pas ici pour réaliser une réunion parlementaire ou un plan de réforme. Le Synode, chers frères et sœurs, n’est pas un parlement. L’Esprit Saint en est le protagoniste. Nous ne sommes pas ici pour former un parlement, mais pour marcher ensemble avec le regard de Jésus, qui bénit le Père et accueille ceux qui sont fatigués et opprimés. Partons donc du regard de Jésus, qui est un regard de bénédiction et d’accueil.

1. Voyons le premier aspect : un regard qui bénit. Bien qu’ayant fait l’expérience du rejet et ayant vu autour de lui tant de dureté de cœur, le Christ ne se laisse pas emprisonner par la déception, il ne devient pas amer, il ne cesse pas de louer ; son cœur, fondé sur la primauté du Père, reste serein même dans la tempête.

Ce regard du Seigneur qui bénit nous invite aussi à être une Église qui, le cœur joyeux, contemple l’action de Dieu et discerne le présent. Et qui, au milieu des vagues parfois agitées de notre temps, ne se décourage pas, ne cherche pas d’échappatoires idéologiques, ne se barricade pas derrière des idées préconçues, ne cède pas aux solutions de facilité, ne se laisse pas dicter son agenda par le monde. Telle est la sagesse spirituelle de l’Église, résumée avec sérénité par saint Jean XXIII : « Il faut avant tout que l’Église ne s’éloigne jamais du patrimoine sacré de la vérité reçue des Pères. Mais en même temps, elle doit toujours se tourner vers le présent, vers les nouvelles conditions et les nouvelles formes de vie introduites dans le monde moderne, qui ont ouvert de nouvelles voies à l’apostolat catholique » (Discours pour l’ouverture solennelle du Concile œcuménique Vatican II, 11 octobre 1962).

Le regard de Jésus qui bénit nous invite à être une Église qui n’affronte pas les défis et les problèmes d’aujourd’hui avec un esprit de division et de dispute, mais qui, au contraire, tourne ses yeux vers Dieu qui est communion et, avec crainte et humilité, le bénit et l’adore, le reconnaissant comme son unique Seigneur. Nous lui appartenons et – ne l’oublions pas – nous n’existons que pour le porter au monde. Comme nous l’a dit l’apôtre Paul, nous n’avons d’autre « gloire que la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ga 6,14). Cela nous suffit ; il nous suffit. Nous ne voulons pas de gloire terrestre, nous ne voulons pas nous rendre attrayants aux yeux du monde, mais le rejoindre avec la consolation de l’Évangile, pour témoigner de l’amour infini de Dieu, d’une manière meilleure et à tous. En effet, comme l’a dit Benoît XVI, précisément en s’adressant à une assemblée synodale, « la question qui se pose à nous est la suivante : Dieu a parlé, il a vraiment rompu le grand silence, il s’est montré, mais comment communiquer cette réalité aux hommes d’aujourd’hui, pour qu’elle devienne salut ? » (Méditation, Première Congrégation générale de la XIIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, 8 octobre 2012). Telle est la question fondamentale. Et c’est la tâche première du Synode : recentrer notre regard sur Dieu, être une Église qui regarde l’humanité avec miséricorde. Une Église unie et fraternelle – ou du moins qui cherche à l’être -, qui écoute et qui dialogue ; une Église qui bénit et qui encourage, qui aide ceux qui cherchent le Seigneur, qui réveille avec amour les indifférents, qui ouvre des chemins pour attirer les gens dans la beauté de la foi. Une Église qui a Dieu en son centre et qui, par conséquent, n’est pas divisée à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur. Une Église qui prend le risque de suivre Jésus. C’est ainsi que Jésus veut que l’Église, son Épouse, soit.


2. Après avoir réfléchi sur le regard qui bénit, regardons maintenant le regard accueillant du Christ. Alors que ceux qui se croient sages ne reconnaissent pas l’œuvre de Dieu, Jésus se réjouit dans le Père parce qu’il se révèle aux petits, aux simples, aux pauvres en esprit. Une fois, il y avait un problème dans une paroisse et les gens en parlaient. Voici ce qu’ils me disaient. Une dame très âgée, une dame du peuple pratiquement analphabète, est intervenue, comme si elle était théologienne, et avec beaucoup de douceur et de sagesse spirituelle, elle a donné son point de vue. Je me souviens avec joie de ce moment comme d’une révélation du Seigneur. Il m’est venu à l’esprit de lui demander : « Dites-moi, madame, où avez-vous étudié la théologie, avec Royo Marín, qui était un grand théologien ? » Les sages parmi nous ont ce type de foi. Tout au long de sa vie, Jésus adopte ce regard accueillant à l’égard des plus faibles, des souffrants et des laissés-pour-compte. C’est à eux en particulier qu’il adresse les paroles que nous avons entendues : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je vous donnerai du repos » (Mt 11,28).

Ce regard accueillant de Jésus nous invite également à être une Église accueillante, et non une Église aux portes fermées. À une époque aussi complexe que la nôtre, de nouveaux défis culturels et pastoraux apparaissent, qui requièrent une attitude intérieure chaleureuse et bienveillante afin que nous puissions nous rencontrer sans crainte. Dans le dialogue synodal, dans ce beau « voyage dans l’Esprit Saint » que nous faisons ensemble en tant que Peuple de Dieu, nous pouvons grandir dans l’unité et l’amitié avec le Seigneur pour regarder les défis d’aujourd’hui avec son regard ; pour devenir, en utilisant une belle expression de saint Paul VI, une Église qui « se fait conversation » (Lettre encyclique Ecclesiam suam, 65). Une Église « au joug doux » (cf. Mt 11, 30), qui n’impose pas de fardeaux et qui répète à tous : « Venez, vous qui êtes fatigués et opprimés, venez, vous qui vous êtes égarés ou qui vous sentez loin, venez, vous qui avez fermé les portes de l’espérance : l’Église est là pour vous !» Les portes de l’Église sont ouvertes à tous, à tous, à tous !


3. Frères et sœurs, peuple saint de Dieu, face aux difficultés et aux défis qui nous attendent, la bénédiction et le regard accueillant de Jésus nous empêchent de tomber dans certaines tentations dangereuses : celle d’être une Église rigide – un poste de douane -, qui s’arme contre le monde et regarde en arrière ; celle d’être une Église tiède, qui se soumet aux modes du monde ; celle d’être une Église fatiguée, repliée sur elle-même. Dans l’Apocalypse, le Seigneur dit : « Je me tiens à la porte et je frappe pour qu’on m’ouvre » ; mais souvent, frères et sœurs, il se tient à la porte et frappe, mais de l’intérieur de l’Église, afin que nous lui permettions de sortir avec l’Église pour proclamer son Évangile.

Marchons ensemble, humbles, fervents et joyeux. Marchons sur les pas de saint François d’Assise, le saint de la pauvreté et de la paix, le « fou de Dieu » qui a porté dans son corps les stigmates de Jésus et qui, pour s’en revêtir, s’est dépouillé de tout. Comme il est difficile pour nous tous d’accomplir ce dépouillement intérieur et extérieur. Il en va de même pour les institutions. Saint Bonaventure raconte que, pendant qu’il priait, le Crucifié lui dit : « Va et répare mon église » (Legenda maior, II, 1). Le Synode nous le rappelle : notre Mère l’Église a toujours besoin d’être purifiée, « réparée », car nous sommes un peuple composé de pécheurs pardonnés – les deux éléments : pécheurs pardonnés -, qui a toujours besoin de revenir à la source qu’est Jésus et de se remettre sur les chemins de l’Esprit pour atteindre tous les hommes avec son Évangile. François d’Assise, à une époque de grandes luttes et de divisions, entre les pouvoirs temporels et religieux, entre l’Église institutionnelle et les courants hérétiques, entre les chrétiens et les autres croyants, n’a pas critiqué et ne s’est pas acharné sur qui que ce soit. Il n’a pris que les armes de l’Évangile : l’humilité et l’unité, la prière et la charité. Faisons de même : humilité, unité, prière et charité !

Et si le peuple saint de Dieu et ses pasteurs venus du monde entier ont des attentes, des espoirs et même quelques craintes concernant le Synode qui commence, continuons à nous rappeler qu’il ne s’agit pas d’un rassemblement politique, mais d’une convocation dans l’Esprit ; pas d’un parlement polarisé, mais d’un lieu de grâce et de communion. L’Esprit Saint brise souvent nos attentes pour créer quelque chose de nouveau qui dépasse nos prédictions et notre négativité. Peut-être puis-je dire que les moments les plus fructueux du Synode sont ceux qui sont liés à la prière, à une atmosphère de prière, à travers laquelle le Seigneur travaille en nous. Ouvrons-nous à lui et invoquons-le, le protagoniste, l’Esprit Saint. Permettons-lui d’être le protagoniste du Synode ! Et marchons avec lui, dans la confiance et dans la joie.



HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS. Place Saint-Pierre.
mercredi 4 octobre, jour de l’ouverture de l’Assemblée générale du Synode

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Autre commentaire de ce jour.


S'enraciner dans la gratitude


Nous venons d’entendre l’une des merveilles d’une vie de foi : la louange. Père, je te rends grâce. Jésus unifie le ciel et la terre. Pour entendre cela, il faut monter sur la montagne (Cf. Mc 9, 2). Il faut des yeux capables de voir. Vous avez des yeux et vous ne voyez pas (Cf. Mc 8, 18). Pas facile que cette vie de louange, parce qu’elle suppose de descendre de notre piédestal. Nous avons été éduqués à faire tous les soirs notre examen de conscience pour y découvrir les points noirs de notre journée. Rarement, avons-nous été invités à chercher à qui je dois des « dettes » de reconnaissance au terme de la journée.

Qui sont mes bienfaiteurs de tous les instants ? Qui aujourd’hui a apporté du soleil à ma vie ? Qui fut pour moi une présence qui m’a fait du bien ? Qui a vite oublié mes maladresses ? Envers qui ai-je un devoir de reconnaissance ? Toutes nos inquiétudes ou angoisses sur ce qui nous manque viennent de notre incapacité d’apprécier ce que nous avons. Rien ne s’oublie aussi vite que le bien qu’on nous fait. Il est beau de voir le monde, nos vies, avec gratitude et louange. Tout se met à vivre. La vie devient belle tant l’ego n’est plus le centre de notre vie. C’est dire bonjour à la tristesse[1].

L’apôtre Paul écrit aux Romains que la seule dette que nous avons envers les autres est la louange (Rm 13, 8), la reconnaissance. Aimer assez les autres pour savoir apprécier non seulement ceux qui pensent comme nous, qui partagent notre credo. Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, les païens en font autant (Cf. Mt 5, 46). C’est au prix de sa vie que Jésus nous a dit que nous sommes beaux. Père, je te rends grâce. Nous avons besoin d’un anticorps pourtant bien connu pour combattre ce virus de « chialeux », de « contestataires » permanents qui nous colle à la peau, c’est la reconnaissance, la louange.

Il y a beaucoup à dire sur l’impact d’une vie de louange, d’appréciation. C’est passer, pour citer une image de Thérèse d’Avila, d’une vie de ver de soie, d’une vie difforme, sans beauté, à une vie papillon qui sait voler avec élégance d’une fleur à l’autre (5e demeure, chap.2). Nous sommes des « possédés » par le noir, rarement des « possédés » par tous ces petits gestes de rien qui nous ressuscitent quand nous les apprécions. La louange comme la gratitude dégage une chaleur comme celle d’un rayon de soleil au sortir de longs mois d’hiver, ouvre sur une grande paix intérieure et a des effets paradisiaques, presque aphrodisiaques.  

Pour un chrétien, c’est un commandement. Il n’est pas convenable que vous prononciez des paroles grossières. Adressez à Dieu des prières de reconnaissance (Cf. Ep 5, 4). Vous êtes un peuple choisi […] pour proclamer les louanges de celui qui vous a appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pi 2, 9-10). La louange sied aux hommes droits (Ps 33, 1). Jésus s’est appliqué ce commandement : Père, je te rends grâce. Ce fut la manière de vivre de Marie. Mon âme exalte le Seigneur.

Je suis toujours étonné d’entendre qu’il faut la mort de quelqu’un pour l’apprécier. La mort d’un proche fait découvrir un autre versant de sa vie. N’attendons pas la fin du jour (hymne) pour apprécier.

L’inouï de cette attitude de louange, Père, je te rends grâce, l’évangile en parle comme d’un fardeau léger. Ce joug est facile à porter. Le fardeau que je vous propose est léger. Dans un monde de violence, on est « sans merci ». Dans celui de l’évangile, cette attitude nous fait passer de la guerre à la paix, de la haine à la réconciliation, de l’inimitié à la relation. Quand nous savons apprécier les petites choses de la vie, la température de nos discordes s’évanouit et annule la violence potentielle entre nous.

Il est beau de voir le monde avec gratitude. De vivre avec gratitude. Une recherche américaine démontre qu’apprécier, que rendre grâce dit l’évangile, ajoute de la longévité à la vie. Tout devient miracle d’un vivre ensemble en harmonie. Ce passage de l’évangile trace un chemin pour réaliser le projet de Jésus d’un monde fraternel.

La poétesse Marie Noël affirme qu’on a plus à gagner à faire un examen conscience sur les dettes de l’amour plutôt que de vouloir récurer (nettoyer) son âme. Vivre de gratitude est source de guérison. Elle écrit dans ses notes intimes : je crois bien que cet exercice de reconnaissance si confiant, si affectueux, doit faire plaisir à Dieu autant qu’à moi-même – bien plus que, jadis, mes fouilles de conscience – et si j’étais mère Abbesse, ou simplement mère de famille, je l’enseignerais à mes enfants. Amen.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Je suis une très petite âme qui ne peut offrir au bon Dieu que de très petites choses » (Sainte Thérèse de Lisieux)

   « C’est bien le propre du mystère de Dieu d’agir de manière humble. Dieu ne s’impose pas par sa toute-puissance, mais offre au contraire la liberté de choisir » (Benoît XVI)

   « Un cœur humble et confiant qui nous fait "retourner à l’état des enfants" : car c’est aux "tout petits" que le Père se révèle (Mt 11, 25) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.785)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Jeu 18 Juil 2024 - 13:04

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 18 Juillet 2024
Jeudi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).


L’Église fête Notre Dame de Bonne Délivrance aujourd'hui

Saint Frédéric, Évêque et martyr
à Utrecht (+ 838)
Saint Clair, Prêtre bénédictin et martyr (+ v. 884)
Saint Simon de Lipnica, Prêtre de l'Ordre des
Mineurs (+ 1482)
Saint Dominique-Nicolas Dinh Dat, Martyr au
Vietnam (+ 1839)
Bienheureux Jean-Baptiste de Bruxelles,
Prêtre de Limoges et martyr (+ 1794)
Bienheureux Tiburcio Arnáiz Muñoz, Prêtre
jésuite espagnol, Apôtre des Missions
populaires (+ 1926)
Bienheureux Gabriel Longueville, Prêtre
français assassiné en Argentine (+ 1976)
Bienheureux Carlos de Dios Murias, Prêtre
argentin Martyr (+ 1976)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre d'Isaïe 26, 7-9.12.16-19... Psaume 102(101), 13-14.15.16-18.19-21... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 28-30.:


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« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.»


Commentaire de ce jour.


"Venez à moi !"


Souvent la prière de Jésus, au cours de ses journées harassantes de ministère se traduisait par un cri d'admiration devant l'œuvre accomplie par le Père dans le cœur des hommes de bonne volonté.
Ce qui faisait sa joie, c'était de voir comment les pauvres s'y prenaient avec Dieu, comment ils s'ouvraient à son propre message de foi et de conversion, comment les progrès du règne de Dieu déroutaient toutes les prévisions trop humaines.
Les villes du lac, riches, orgueilleuses, voyaient de nombreux miracles, sans pour autant se convertir:" Malheur à toi, Chorazin ; malheur à toi, Bethsaïda" ; mais les villes des païens, Tyr et Sidon, accueillaient le Messie.
Les cités, sièges des écoles rabbiniques et de la culture religieuse, se retranchaient derrière une montagne de traditions, tandis que les "simples", les petites gens, les "pauvres en esprit" des Béatitudes, et tant d'autres laissés pour compte, reconnaissaient avec enthousiasme en Jésus l'envoyé de Dieu, à qui tout pouvoir était donné.
"Je te loue", s'écrie Jésus;
je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la-terre".

Louer, dans les Psaumes, c'était célébrer Dieu, et l'acclamer pour son œuvre de salut. Quelle est cette œuvre, aux yeux de Jésus ?
"Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents,
et tu les as révélées aux petits enfants (nèpioi : ceux qui n'ont pas la parole)"

Ces choses dont parle Jésus, c'est le projet de Dieu sur les hommes, un projet de pardon et d'amour qu'Il réalise par Jésus ; c'est donc le sens de ce que fait Jésus au nom du Père, au nom du Seigneur du ciel et de la terre.
Rejoindre cette idée de Dieu sur le monde et son rêve pour chaque homme, coïncider du fond du cœur avec ce dessein de Dieu, ce n'est pas une affaire de prestige intellectuel ou de culture humaine, mais avant tout une affaire de transparence intérieure, d'accueil humble de la parole de Dieu; c'est une réponse du cœur profond aux initiatives de la miséricorde. Et pour ce don total les plus pauvres de cœur sont les plus doués.

Tel est le sens de cette louange spontanée qui jaillit du cœur du Christ en Galilée ; il a perçu avec émerveillement le dialogue de deux tendresses, la tendresse de Dieu pour les pauvres, et la tendresse des pauvres pour Dieu.

La liturgie d'aujourd'hui nous invite à entrer dans l'allégresse du Seigneur Jésus et à reprendre à notre compte sa prière
"Nous te louons, Seigneur du ciel et de la terre d'avoir révélé un reflet de ta miséricorde
par la vie et la parole de Thérèse la petite, la pauvre."
Par bien des aspects, en effet, Thérèse se présente à notre monde moderne comme une pauvre, comme une sainte vraiment démunie
- son langage déconcerte, et parfois éloigne d'elle des chrétiens qui voudraient l'admirer ;
- le milieu familial où elle a vécu, tellement choyée, tellement protégée, ne rappelle que de très loin la situation actuelle de beaucoup de foyers, même chrétiens ;
- le contenu de ses journées au Carmel semble bien maigre et bien terne en regard de nos vies trépidantes ;
- enfin et surtout, alors que notre monde est saturé d'idées, chez Thérèse c'est la vie qui parle, et c'est elle qu'il faut deviner bien souvent entre les lignes des confidences qu'elle nous a laissées.

Tout cela est vrai, et même gênant parfois ; et pourtant beaucoup de chrétiens se tournent aujourd'hui vers Thérèse de Lisieux comme vers une maîtresse de vie évangélique.

Pourquoi ce paradoxe, pourquoi cette attirance?

  Ce qui fascine d'abord chez Thérèse, c'est qu'elle a pris au sérieux l'amour de Dieu : elle a tout bâti sur la certitude d'être aimée. Et ce qu'on appelle sa "petite voie", la voie de l'enfance spirituelle, c'est avant tout l'audace de ceux qui se savent aimés.
Pourquoi l'enfant est-il heureux? Pourquoi vit-il dans une paix que jamais aucun adulte ne peut revivre? Parce qu'il se sent aimé, parce qu'il se sait aimé et qu'il trouve cela normal.
Thérèse a trouvé normal que Dieu l'aime, que Dieu continue à l'aimer malgré ses misères, tout simplement parce que Dieu est amour, et qu'il ne peut aimer à moitié ou pour une moitié de vie.

  Cet amour de Dieu, elle l'a trouvé à la fois merveilleux et doucement exigeant. L'urgence de l'amour voilà sans doute un deuxième trait qui rend si lumineuse pour le chrétien d'aujourd'hui l'expérience spirituelle de Thérèse.
"L'amour, disait-elle, ne se paie que par l'amour"; "ma vocation, c'est l'amour!"; "dans le cœur de l'Eglise, ma Mère, je serai l'amour!".
Entendons bien : non pas un amour reposant, sécurisant, trop facile, purement affectif ou velléitaire, mais un amour qui se veut sans cesse en état d'accueil et de réponse, qui résume, en intensité, toutes les vocations , un amour prouvé dans le quotidien, qui réalise, dans le cadre réel et étroit d'une existence humaine, le projet universel de Dieu.
Par amour, Thérèse s'est accrochée, des mois durant, à une prière aride, sachant bien qu'au Carmel l'œuvre d'aimer prime sur toutes les œuvres de l'amour.
Par amour elle a voulu que rien ne soit perdu de ses joies et de ses souffrances, et que tout en elle brûle comme un seul holocauste joyeux.
Par amour, aussi, elle s'est chaque jour convertie à la vie fraternelle, devinant bien que ses sœurs et sa communauté tout entière étaient le lieu privilégié où Dieu voulait être aimé et servi.

Dieu sait pourtant quelles difficultés Thérèse a dû affronter. Rien de ce qui fait le poids de nos vies et la croix de la vie commune ne lui a été épargné. Elle a vu lentement ses forces disparaître et tout son être extérieur se défaire. Non seulement il lui a fallu assumer des souffrances physiques qui auraient suffi à l'abattre, mais jusqu'au bout elle a connu dans sa propre communauté des raideurs, des blocages et des incompréhensions qui auraient pu la murer dans une solitude douloureuse. Elle a senti autour d'elle les réactions mêlées des sœurs, dont certaines ne la comprenaient pas totalement
Mais Thérèse, parce qu'elle s'était donnée à l'amour, parce qu'elle avait tout misé sur l'amour de Dieu, a pu demeurer jusqu'au bout dans l'espérance. On obtient de Dieu autant qu'on espère de Lui. Dieu nous fait désirer ce qu'il veut nous donner, et les grands désirs n'ont jamais fléchi dans le cœur de Thérèse.
Elle écrivait, un an avant sa mort : " Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses, et ma folie à moi, c'est d'espérer". Espérer quoi ? "que ton amour m'accepte". C'est bien là tout le message de Jésus dans l’Évangile d'aujourd'hui : un appel à une confiance courageuse en celui qui peut tout et qui aime dépasser notre attente.
"Venez à moi, vous qui êtes fatigués", qui travaillez dur ou peinez sous le joug de la vie,"moi, je vous soulagerai".
"Venez à moi, vous qui êtes accablés" par le poids d'une mission crucifiante, d'une vie de famille bou­leversée, par les blessures ou les cicatrices que la vie a laissées en vous.
"Prenez mon joug" : si c'est moi qui le pose sur vos épaules, il paraîtra léger.
"Laissez moi vous instruire, car je suis doux et humble, et vous trouverez repos pour vos âmes", car c'est toujours par la douceur et l'humilité du cœur que l'on revient à la paix quand on en a perdu le chemin.

Oui, notre folie à nous, c'est d'espérer, d'espérer parce qu'aucune misère ni aucune souillure ne peuvent rebuter Jésus qui sauve, d'espérer, parce que Dieu fait du neuf avec du vieux, du renouveau avec du suranné, de la jeunesse avec nos vieilleries.
Dieu l'a promis : vous l'avez entendu : " Comme un homme que sa mère console, moi-même je vous consolerai.. Vous verrez, et votre cœur se réjouira ! Vous serez comme l'herbe qui reverdit (vous, votre famille, votre communauté), et la main du Seigneur se fera connaître à ses serviteurs ". (Is 66)


*


Y a-t-il plus grand chagrin, pour ceux et celles qui aiment le Seigneur,
que de devoir avouer, au jour où Dieu les exauce
"Seigneur, déjà je ne comptais plus sur ton amour !"



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


« Je suis doux et humble de cœur »


Viens à moi !
Nous allons maintenant aborder quelques versets de l’Évangile ; nous ne sommes pas pressés de comprendre le texte mot à mot, ce n’est pas un exercice d’exégèse. La méthode importe peu, ce qui compte, c’est la relation. Ce qui nous intéresse avant tout, c’est de comprendre et de mieux connaître celui qui est la Parole. Portons notre attention sur un détail que nous ne pouvons pas négliger, à savoir le fait que toi, Seigneur, vrai homme, né d’une femme, éprouvé en toutes choses comme nous, à l’exception du péché, tu connais la fatigue et l’épuisement.

S’il est vrai que nous jugeons les actes, l’affirmation suivante est encore plus vraie : toi seul scrutes les intentions de notre esprit. C’est pourquoi, tu ne nous traites pas comme nos fautes le méritent, et tu tiens encore moins compte de nos crimes, car tu sais de quoi nous sommes faits. Tes mains nous ont modelés, elles ont tissé notre corps alors que nous étions formés dans le secret du sein de notre mère. La terre est à toi, tes mains nous ont façonnés, nous sommes à toi, à toi, pour toujours.

Nous sommes des créatures bannies de notre véritable patrie. Dans cette vallée de larmes, nous cherchons inconsolablement à anesthésier le poids d’un vide existentiel qui nous consume de l’intérieur, provoquant en nous « le besoin » de nous rassasier à tout prix. Nous te cherchons là où tu n’es pas et nous sacrifions le bonheur éternel à la satisfaction éphémère. Lorsque tu n’es pas là, mon Seigneur et mon Dieu, la vie n’a pas la même saveur, même si elle est belle et bonne. Si elle n’est pas vécue selon la vérité, elle ne peut pas être appelée vie, car à quoi servent les beautés et les bontés du siècle présent si elles ne sont pas vraies. C’est alors que vous faites résonner votre voix, venez à moi, vous qui êtes las et fatigués, et je vous soulagerai. Tu veux que l’on te donne ce qui nous pèse, tu veux que l’on te donne ce qui nous fatigue, eh bien, nous sommes là.


Prends mon joug sur toi !
Lorsqu’il est question de ton joug, Seigneur, il s’agit d’un symbole qui signifie ta loi, tes commandements. Imaginons que tu nous dises maintenant : prenez mes commandements dans votre vie, car le poids de mes lois est peu pesant et leurs implications légères. La loi du Seigneur est parfaite, elle est reposante pour l’âme. Tes commandements ne sont ni lourds ni compliqués, car tu ne nous demanderais jamais de réaliser quelque chose qui dépasse nos capacités. Nous désirons, Seigneur, vivre une vie nouvelle selon un commandement nouveau, avec un cœur nouveau. Nous voulons être des créatures nouvelles, revêtus de l’homme nouveau que tu as créé dans la justice et la vérité originelles.

Il n’est pas facile d’assimiler tes lois, car nous devons d’abord renoncer à la loi du monde, à cette façon de penser qui nous fait croire que nous pouvons décider de tout par nous-mêmes, sans tenir compte des conséquences. Il n’est pas facile pour nous de renoncer à nos « droits », à notre « pouvoir », car nous préférons accomplir les choses à notre manière et à notre rythme. Nous n’aimons pas dépendre des autres, et parmi la grande multitude des « autres », il y a toi, Seigneur.


Tu trouveras le soulagement.
Le renoncement et l’abandon, selon la logique de la grâce, produisent dans notre âme un sentiment de paix et de détente, précisément de soulagement. Le soulagement nous vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. Ce sentiment de soulagement vient de la connaissance que tu es avec nous. Nous ne cherchons pas à trouver un moyen de nous débarrasser du stress et des soucis de la vie quotidienne. Le vrai repos, le vrai confort et la paix durable sont les fruits de notre relation avec le Seigneur. C’est notre relation avec toi qui nous libère des angoisses.


Fatigués et accablés, nous venons devant toi, Seigneur. Tu es notre repos, apprends-nous à venir à toi pour remettre entre tes mains tout ce qui nous empêche de nous reposer en toi.



Frère Edgar Maldonado de La Torre, LC
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Autre commentaire de ce jour.


Poids lourd ou léger.


J’ai vu la misère de mon peuple… j'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs… je connais ses douleurs (Ex 3,7). Vous qui avez soif, voici de l’eau (Is 55,1). Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau (Mt 11,28). Ces paroles cachent une autre image de Dieu de l’en haut et qui « adore » l’adoration des anges à son endroit.

Venez à moi nous présente un autre Dieu qu’un Dieu punitif et qui ne cherche qu’à nous prendre en défaut.  Un autre Dieu que celui qui nous impose d’aller à l’église, comme on le disait jadis, pour « gagner » le ciel. Un autre Dieu que celui qui nous fait endurer toutes sortes de jougs parce que c’est sa sainte volonté. Un tel Dieu n’intéresse plus personne. Ne séduis plus les foules. Ce langage est lié à une époque révolue, une religion désincarnée.

La naissance de Jésus, de celui qui dans le temple s’est fait demander par les chefs politico-religieux qui es-tu pour nous cela, nous fait passer d’un Dieu d’en haut, hétéronome[1]qui ne s’intéresse qu’à lui-même, a un Dieu d’en bas, un Dieu caché en nous, habitant en nous, qui fait en nous sa demeure.

Venez à moi. Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. C’est l’affirmation de l’amabilité de Dieu, de sa proximité, de sa force d’attraction. C’est le chemin, la voie nouvelle que prend l’envoyé du Père pour nous dire que Dieu n’habite pas dans un au-delà inaccessible.

Venez à moi. Jésus annonce une nouvelle société (Ft # 229), un projet innovant (Ft # 231). Il se fait poète social (Pape François), suscitant de l’espoir là où le fardeau à porter est lourd ; là où l’intensité des sentiments désagréables est vivement ressentie. Mine de rien ce venez à moi apporte la petite contribution Jésus pour soulager le poids de la vie.

Quel renversement d’image que d’entendre cette invitation de Jésus ! Les sages, les savants, les puissants ignorent cela (Lc 10,21). Si tant de monde se presse autour de Jésus, c’est qu’il voit que cet homme apporte un message d’espérance, qu’il fait entendre qu’il y a de l’avenir pour les petits, les souffrants, les sans dignité. Ces mots venez à moi définissent l’essentiel de la naissance de Jésus. Du projet Jésus. Il est venu nous libérer d’un poids écrasant de vivre un avenir sans avenir.

Nous l’observons et Jésus est un bon observateur de l’humain, ceux qui portent un lourd fardeau ont tendance à s’isoler. Son appel venez à moi qui vient immédiatement après sa louange au Père d’avoir révélé cela aux petits ne supprime pas le fardeau. Il sort de l’isolement.

Ce matin, entendons l’appel de Jésus, venez à moi. Et c’est à des gens écrasés par le poids de la vie qu’il adresse son invitation. À des petits, dit l’Évangile. Souvenons-nous l’appel de Jésus à Thomas qui portait un lourd fardeau. Il lui dit : viens vers moi. Touche-moi. Et alors retentissent ses paroles que nous réutilisons : mon Seigneur et mon Dieu. Déclaration qui fait surgir une grande tranquillité en nous (Mc 4, 39) tant nous expérimentons alors que nous vivons d’un seul cœur et d’une seule âme (Ac 4 ,32) avec Jésus.

Réveillons Jésus qui dort en nous. Le poids de notre quotidien est le terrain pour toucher Jésus, pour reconnaître sa présence en nous et qu’il est doux et humble de cœur, […] repos pour nos âmes (Mt 11,29). À bien y réfléchir notre fardeau, qu’il soit extérieur ou intérieur, nos doutes sur Jésus sont un chemin pour toucher Jésus. Ce fut l’expérience de Thomas à qui Jésus n’a pas reproché son incrédulité, mais lui a plutôt montré son souci de l’aider à porter le poids de sa tempête intérieure.

Contemplons longuement ces mots du prophète Isaïe : dire ton nom, faire mémoire de toi […] c’est guetter l’aurore […] c’est crier de joie. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Le fardeau du Christ est si léger qu’il te soulève ; il ne t’écrasera pas. Pense que ce fardeau est pour toi comme le poids des ailes pour les oiseaux ; si les oiseaux ont le poids de leurs ailes, ils s’élèvent ; s’ils le perdent, ils restent à terre » (Saint Augustin)

   « La mansuétude et l’humilité de Jésus deviennent attirantes pour qui est appelé à entrer dans son école ; "Apprenez de moi". Jésus est le "témoin fidèle" de l’amour avec lequel Dieu alimente l’homme » (Saint Jean-Paul II)

   « Cette insistance sans équivoque sur l’indissolubilité du lien matrimonial a pu laisser perplexe et apparaître comme une exigence irréalisable. Pourtant Jésus n’a pas chargé les époux d’un fardeau impossible à porter et trop lourd (Mt 11,29-30) plus pesant que la Loi de Moïse. En venant rétablir l’ordre initial de la création perturbé par le péché, il donne lui-même la force et la grâce pour vivre le mariage dans la dimension nouvelle du Règne de Dieu » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.615)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Ven 19 Juil 2024 - 15:56

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 19 Juillet 2024
Vendredi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire .


Saint Macedonius et ses Compagnons Tatien
et Théodule, martyrs à Meros de Phrygie
sous Julien l'Apostat (+ 362)
Sainte Macrine la Jeune, Sœur Ainée des
Saints Evêques Basile le Grand, Grégoire
de Nysse et Pierre de Sébaste.(+ 379)
Saint Symmaque, Pape (51e) de 498 à 514
(+ 514)
Saint Jean Plessington, Prêtre et martyr en
Angleterre (+ 1679)
Saints Élisabeth Qin Bianzhi et Simon Qin Chunfu
Une mère et son fils martyrs en Chine (+ 1900)
Saint Jean-Baptiste Zhou Wurui, Jeune martyr
en Chine (+ 1900)
Bienheureux Achille Puchala et Hermann Stepien
Prêtres franciscains martyrs en Pologne (+ 1943)
Vénérable Jacques Sevin, Fondateur des Scouts
de France et des Soeurs de la Sainte Croix de
Jérusalem (+ 1951)


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Textes de la Messe du Jour

Livre d'Isaïe 38, 1-6.21-22.7-8... Livre d'Isaïe 38, 10.11.12abcd.16-17a... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12, 1-8.:


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Commentaire de ce jour.


Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.


« En ce temps-là » : le caractère très vague de cette référence temporelle veut signifier que la leçon à tirer de cette péricope est « de tous les temps ».
L’événement a probablement été rapporté par les apôtres dans le contexte de leur catéchèse pour illustrer la liberté nouvelle à laquelle nous introduit Jésus, en particulier en matière de prescriptions religieuses.
Les pharisiens accusent les disciples de moissonner un jour de sabbat. Pour quelques épis arrachés, l’interprétation est pour le moins excessive ; elle trahit soit de la malveillance, soit une conception légaliste de la Torah.

Par deux exemples, Jésus tente de faire comprendre à ses interlocuteurs, que toute transgression de la lettre ne conduit pas automatiquement au péché.
Si David a pu manger les pains de l’offrande réservés aux prêtres sans commettre de faute, c’est donc que la sauvegarde de la vie est une valeur supérieure à la stricte observance formelle des prescriptions légales.
Peut-être même dans ce cas précis, David a-t-il été plus fidèle à la Loi en la transgressant qu’il ne l’eût été en l’observant scrupuleusement ?
Les préceptes du Seigneur de la Vie ne sauraient aller à l’encontre du maintien, de la promotion, de l’épanouissement de ce don primordial.

Profitant de la perplexité de ses interlocuteurs qui ne peuvent contredire le bien-fondé de son argumentation, Jésus leur montre comment leur lecture fondamentaliste les met également en opposition avec une pratique courante dans le temple de Jérusalem.
Si personne ne s’offusque de voir les prêtres transgresser le repos du sabbat, n’est-ce pas parce que leur activité ce jour-là rejoint davantage la finalité du sabbat que le repos prescrit ?

Dans les deux cas cités, la Charité - envers le prochain comme envers Dieu - prime sur l’observance.
Il y a donc des situations où une interprétation trop littérale des préceptes trahirait l’intention de Dieu formulée dans sa Parole ; auquel cas, l’obéissance à l’esprit de la Loi exige de transgresser la lettre.

Notre-Seigneur conclut par un argument « a fortiori ». Les deux exemples cités se déroulent l’un dans « la maison de Dieu », l’autre dans « le Temple », c’est-à-dire en présence du Très-Haut, dans sa proximité immédiate, sous son regard.
En précisant « il y a ici plus grand que le Temple », Jésus fait allusion au mystère de l’incarnation : sa très sainte humanité est désormais le véritable Temple, le sanctuaire non fait de mains d’hommes qui abrite le Verbe de Dieu.

Citant l’auteur juif Jacob Neusner (A Rabbi talks with Jesus), Benoît XVI écrit dans son récent ouvrage Jésus de Nazareth : « Jésus et ses disciples peuvent faire ce qu’ils font le jour du sabbat parce qu’ils ont pris la place des prêtres dans le Temple : le sanctuaire est déplacé. Il est désormais constitué par le cercle du Maître et de ses disciples » (p. 130).

« Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : “c’est la Miséricorde que je désire et non les sacrifices”, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont commis aucune faute ».
Qui est le Juste condamné sans avoir commis la moindre faute sinon Jésus Lui-même ?

S’il a été offert en sacrifice, c’est parce que la connaissance du vrai Dieu, ami de la Vie, « tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité » (Ex 34, 6), s’était perdue suite au péché.
Coupés de la source divine de la Charité, les hommes se sont servis des préceptes de la Loi pour condamner le Juste.
Ils ont oublié que dans les Écritures, l’« Accusateur » est toujours et exclusivement le démon. Hélas, combien de fois ne faisons-nous pas de même, invoquant les prescriptions divines pour accuser, voire condamner notre prochain, alors que Jésus Lui-même déclarait : « Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver » (Jn 12, 47) ?

« Viens Esprit-Saint, ouvre les yeux de notre cœur, purifie-nous du levain de l’hypocrisie religieuse ; ne permets pas que nous soyons les ennemis de Jésus-Christ en accusant ses frères au nom de sa Parole ; mais que celle-ci soit pour eux comme pour nous “une lampe sur nos pas, une lumière sur notre route”. »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Les épis froissés


En réponse à la critique des Pharisiens, dans un premier temps Jésus semble s’abriter derrière l’exemple de David : si, poussé par la faim, le roi à distribué à ses compagnons des pains sacrés, interdits, pourquoi Jésus interdirait-t-il aux siens de froisser quelques épis ?

La deuxième réponse de Jésus va plus loin, car il revendique les pouvoirs de Dieu même. Les prêtres, dans le Temple, ne sont pas liés par la loi sur le sabbat, parce qu’ils sont au service de Dieu, le maître du sabbat. De même, explique Jésus, mes disciples sont libres des minuties de la Loi, parce que moi, Fils de l’Homme, je suis plus grand que le Temple et maître du sabbat.

Le sabbat, c’est le repos que Dieu donne aux hommes, à la fois comme une grâce et comme une obligation. Jésus est bien maître du sabbat, du nouveau sabbat, parce qu’il nous donne le repos de Dieu comme une faveur et de comme un devoir. II nous l’offre comme une chance, et nous invite à le chercher en lui-même. Car, en un sens, Jésus est à lui seul tout le repos de Dieu : c’est dans le Fils que Dieu crée, c’est dans le Fils qu’ils se repose à jamais. C’est pourquoi Jésus dit : « Venez à moi, vous qui pliez le fardeau, et vous trouverez le repos. »

De plus, ce repos trouvé dès ici-bas dans l’amitié de Jésus débouchera, auprès de lui, dans le repos éternel, le sabbat du ciel, où Dieu sera tout en tous.

Mais en même temps qu’il prend position au sujet du sabbat et du repos en Dieu, Jésus rappelle le lien qui unit, à ses yeux, le culte rendu à Dieu et la vie fraternelle. Et Jésus de citer le prophète : « C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices (extérieurs) ». Ce que Dieu attend de nous, c’est donc un vrai regard sur le frère, plutôt que l’observance tout extérieure des rites du sacrifice.

En voyant ! es disciples froisser des épis. les Pharisiens ont dit : « Ils méprisent la loi ! ». lis auraient dû dire : « Ces hommes ont faim ! » Avant de jauger la fidélité d’un frère ou d’une sœur sur des critères de comportement extérieurs, il faut nous dire, pour rejoindre la pensée de Jésus : « Pourquoi mon frère est-il est contraint de froisser des épis ? Et ma sœur. quelle faim la tenaille ?



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Une religion de façade


Nous assimilons souvent la religion comme tout ce qui s’y rapporte, à un effort, à un ensemble d’obligations.  Si je comprends bien l’évangile de ce matin, Jésus nous invite à prendre des vacances de la religion entendue comme des choses à faire.  À n’en pas douter, en ne ramenant pas ses disciples à l’ordre, Jésus fâche et irrite au plus haut point les leaders religieux qui insistaient sur mille et une prescriptions plus tatillonnes les unes que les autres. Eux qui passaient des heures à scruter les Écritures négligeaient les simples petites joies de la vie, comme manger de bonnes choses, même le sabbat.

Pour nous photographier notre évangile, alors qu’il occupait la charge de provincial des jésuites argentins, le pape François utilisait l’image de la cité. Nous sommes encouragés à édifier la cité, mais peut-être nous faudra-t-il briser la maquette que nous nous étions construite dans notre tête. Nous devons être courageux et laisser le ciseau de Dieu remodeler notre visage, même si ses coups effacent certains tics que nous prenions pour des gestes. (Spadaro Antonio, des chemins de réformes, Ed. Parole et Silence, 2018, p 8). Il faut distinguer entre des tics religieux et des gestes religieux. Jésus a combattu l’existence de tics qui n’étaient pas religieux parce que posés sans amour. Quelqu’un a appelé ces comportements des hérésies intra-ecclésiales.

Ce matin, plutôt que de nous étonner de voir autour de Jésus, autour de nos églises, des gens qui se contentent de tics, de bien faire ce qui est prescrit, demandons-nous si sommes émerveillés par le refus de Jésus de privilégier une pratique religieuse de façade ? Sommes-nous émerveillés d’entendre que la forme extérieure de toute pratique de religion ne suffit pas? Elle peut même être hypocrite. Sommes-nous capables de faire briller au maximum les façades, surtout quand elle cache des failles importantes. Notre Église connaît aussi cette tentation.  

Jésus réagit mal à cette mode d’accorder beaucoup d’importance aux apparences. Les façades peuvent impressionner. Nous sommes des spécialistes de l’entretien des façades et portons moins d’attention à la détérioration de la qualité de la vie qu’elles cachent. Les mirages d’une belle façade atténuent et nous détournent d’une vie de foi authentique, vraie. Nous pouvons vivre notre foi en mode illusion en nous faisant des accroires. Tous, nous avons des façades, posons des gestes rituels de façades qui engendrent beaucoup d’illusion et qui faussent la réalité sur nous-mêmes.  

Jésus questionne cette pratique religieuse avec tellement d’habileté que personne n’osait plus l’interroger, dit Marc (cf. 12, 34). Ne lisons pas cet évangile pour les autres. L’attitude de Jésus nous interpelle au plus haut point. Nous avons-nous aussi nos tics. Sur quoi attachons-nous de l’importance ? Avons-nous les yeux fixés sur ce qui a toujours été fait comme ça ou sommes-nous assis dans un confortable fauteuil, pour citer le pape François (discours du 2/5/17) ? Jean XXIII posait le même diagnostic que Jésus en ouverture du concile :   nous ne sommes pas sur terre pour protéger un musée, mais pour entretenir un jardin florissant.

Dans son exhortation à la sainteté (no 104), le pape François dans un style très clair, écrit : nous pourrions penser que nous rendons gloire à Dieu […] uniquement en respectant certaines normes éthiques […] et nous oublions que le critère pour évaluer notre vie est, avant tout, ce que nous avons fait pour les autres.[…].  Notre culte plaît à Dieu quand nous y mettons la volonté de vivre avec générosité […] dans le don de nous-mêmes aux frères.

Question : ce qui est important pour nous pourrait-il recevoir l’imprimatur de Jésus ? Le message de Matthieu n’est pas compliqué : acceptons de vivre maladroitement ce que nous célébrons plutôt que de nous placer en situation d’infidélité en focalisant sur l’extérieur.

Il ne nous est pas demandé d’êtres immaculés, mais plutôt que nous soyons toujours en croissance, que nous vivions le désir profond de progresser sur «la voie de l’évangile et que nous ne baissions pas les bras (La joie de l’évangile, no 151). Ne faisons pas «comme si». Notre sainteté ne se mesure pas à la hauteur dont nous élevons les yeux à la consécration ou à la manière dont nous les baissons.

Que d’illusions nous avons ! L’illusion de la perfection, l’illusion de la maîtrise de soi, l’illusion de savoir mieux que les autres. L'épuisement professionnel est souvent la conséquence de beaucoup d’illusions qui faussent la réalité. Il désillusionne et ramène les deux pieds sur terre.

Ne nous contentons pas  de bien respecter le rituel. Nous risquerions de nous illusionner sur l'authenticité de notre foi.  Je reprends, en terminant, ces mots que Jésus adressait à Judas et qui s’adressent aussi à chacun d’entre nous. Mon ami, pour quelle raison es-tu venu ici ? AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Le nom de la miséricorde est douceur ; et si le nom est tellement doux, comment la chose elle-même ne le sera-t-elle pas ? Qui veut obtenir la miséricorde dans le ciel doit la pratiquer dans ce monde » (Saint Césaire d’Arles)

   « Cette parole de Dieu [Jésus] nous est parvenue à travers les Évangiles, comme l’une des synthèses de tout le message chrétien : la vraie religion consiste en l’amour de Dieu et du prochain » (Benoît XVI)

   « En délivrant avec autorité divine l’interprétation définitive de la Loi, Jésus s’est trouvé affronté à certains docteurs de la Loi (…) Ceci vaut particulièrement pour la question du sabbat : Jésus rappelle, souvent avec des arguments rabbiniques, que le repos du sabbat n’est pas troublé par le service de Dieu ou du prochain (…) » (Catéchisme de l’Église Catholique, n° 582)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Sam 20 Juil 2024 - 12:08

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 20 Juillet 2024
Samedi de la 15ème semaine du Temps Ordinaire .


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Apollinaire de
Ravenne, Évêque et Martyr, premier Évêque de Ravenne (+ c. 87).


Saint Élie, Prophète, Père des Contemplatifs,
guide et inspirateur de l’Ordre du Carmel
(9e s. av JC).
Saint Aurèle, Évêque de Carthage, chef véritable
de l'Église d'Afrique,aidé et conseillé par son grand
ami saint Augustin.  (+ 430)
Sainte Marguerite d'Antioche, Martyre sous
Dioclétien, l'une des voix de Sainte Jeanne (+ v. 275)
Saint Joseph-Marie Diaz Sanjurjo, Évêque
et Martyr au Vietnam (+ 1857)
Saints Léon-Ignace Mangin et Paul Denn
Jésuites français missionnaires, Martyrs en
Chine et leurs compagnons (+ 1900)
Bienheureux Giuseppe Beotti, Prêtre diocésain
Martyr (+ 1944)
Bienheureux Luigi Novarese « Apôtre des malades »,
Prêtre et Fondateur des : « Ouvriers silencieux
de la Croix » (SODC) et du « Centre des volontaires
de la souffrance » (CVS) (1914-1984).


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la Messe du Jour

Livre de Michée 2, 1-5... Psaume 9(9B), 1-2.3-4.7-8ab.14... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12, 14-21.:


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Commentaire de ce jour.


Voici mon serviteur


Jésus, après un jour de sabbat, vient de guérir un homme à la main paralysée. Une fois sortis de la synagogue, les Pharisiens tiennent conseil contre lui, sur les moyens de le faire périr : une haine aveugle, une haine démesurée voudrait barrer la route de Jésus.

Et lui ne cherche pas à faire front,  : il se retire de ce lieu, et continue d’enseigner et de guérir ceux qui osent le suivre, en leur recommandant la plus grande discrétion, pour ne pas attiser la haine.

C’est le moment que choisit saint Matthieu pour évoquer le style messianique de Jésus, dans la ligne des prophéties du livre d’Isaïe sur le mystérieux Serviteur de Yahweh.

Jésus, trait pour trait, rappelle la figure de ce Serviteur : il est l’Élu du Père, le Bien Aimé en qui le Père s’est complu, et sur lui repose l’Esprit de Dieu qui le pousse à l’action et au témoignage.

De plus, Matthieu voit annoncé par Isaïe l’extension universelle de la mission de Jésus : « il annoncera le droit aux nations », c’est-à-dire qu’il fera connaître à tous les peuples de la terre la volonté de Dieu et le chemin pour y répondre, si bien qu’ »en son nom », en sa personne de Sauveur, « les nations, toutes les nations, mettront leur espérance ».

Enfin l’Évangéliste repère dans la prophétie d’Isaïe deux attitudes typiques, deux choix volontaires de Jésus Messie. D’une part il a opté résolument pour la non-violence : il ne discute pas pied à pied, il ne vocifère pas, il ne joue pas les tribuns sur la place publique ; d’autre part, il a décidé, dans sa miséricorde, d’espérer pour chacun/e jusqu’au-delà du possible.

Jamais il ne brisera le roseau déjà froissé et affaibli. Et pourtant ce roseau n’aura plus jamais sa solidité d’autrefois, et il ne peut plus avoir les grandes ambitions d’un roseau bien rigide ; il ne sera plus jamais solide, et en un sens on ne pourra rien en faire de durable, on n’osera même plus s’en servir ! Tout ce qu’il peut espérer, c’est tenir encore contre le vent, étayé par des roseaux intacts ; c’est déjà un bel exploit pour un roseau froissé, mais Jésus lui donnera une autre chance, jusqu’au bout : le roseau pourra servir, bien droit.

Jésus n’éteindra pas non plus la mèche qui fume encore.

Et pourtant chacun sait que si la mèche fume, c’est que la flamme est partie, bien partie, définitivement impossible à ranimer. Mais avec Jésus, non seulement la mèche fumera jusqu’au bout, non seulement elle luttera jusqu’au bout avant de s’éteindre, mais une flamme très pure et très douce repartira, à l’heure de l’Esprit.

C’est nous qui désespérons de nos frères et de nos sœurs ; c’est nous qui décrétons que ce qu’ils vivent n’est plus valable et qu’aucun sursaut spirituel n’est plus possible, que leur faiblesse est désormais sans remède et leurs efforts, sans intérêt.

Pour Jésus Messie, tant qu’il il y a de la vie, il y a de l’espoir. Il y a même de l’espoir au-delà de cette vie, car la vraie vie commence quand celle-ci s’est éteinte. Et jusqu’à ce moment, invisible aux hommes, où notre flamme se ranimera à la vie de Dieu, tout compte, tout vaut encore, tout est grand aux yeux de Jésus : les dernières forces, les derniers cri d’espérance, les plus pauvres sourires, les plus humbles conversions, le fond d’huile dans la jarre et l’ultime poignée de farine, tout sert ici-bas, jusqu’au bout,

« pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Le juste est comme un arbre planté près d'un ruisseau,
il donne du fruit en son temps,


« Une fois sortis de la synagogue, les pharisiens se réunirent en conseil » Les pharisiens et Jésus viennent de vivre un affrontement. Les uns se réunissent aussitôt pour tramer un complot et anéantir leur opposant. Ils sont sous l’emprise de la situation qui les commande. L’autre, Jésus, quant à lui, va son chemin propre à la sortie de la synagogue. Il est suivi librement par des gens, il fait du bien, il les guérit : « beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous ». Mais Jésus ne cherche en aucune manière à ce que ces guérisons lui soient un rebond. Pourquoi ces différences entre eux ? Parce que certains ne sont qu’à l’écoute d’eux-mêmes, de leur image et ne perçoivent la réalité qu’à partir d’eux, de leur action. Jésus, lui, vit, agit dans la relation étroite avec un autre qui aime, qui est bienveillant, dont la relation excède la situation : son Père. Il va selon le rythme de la relation avec lui, de l’œuvre avec Lui, son action est pur témoignage du Père. Et par cela, mystérieusement, il tisse un possible radicalement nouveau pour toute l’humanité par sa simple action…

« Ainsi devait s’accomplir la parole prononcée » Son action, ainsi menée dans sa vie publique puis dans sa Passion, dans le pas à pas des situations, dans la main à la main avec le Père, son action va porter le fruit escompté, tel qu’annoncé, prophétisé, jadis, par Isaïe. Réalisons bien que l’action que mène Jésus est différente de toutes les autres actions humaines. C’est une action purement en lien avec son Père. Il est celui que Dieu aime et qui aime Dieu pleinement en retour. Sur lui, repose l’Esprit du Père qui pourra toucher les autres hommes, parce que lui, un homme, Jésus, lui a dit et lui dit complétement « oui » à lui, le Père. Sa temporalité n’est pas notre temporalité qui demeure engluée dans la situation et la quête du succès. Elle est celle de la relation intime avec le Père. Cette relation renouvelle radicalement l’aventure humaine. A cette relation avec le Père, à son terme, il invitera chacun et le fruit murira… c’est bien par-là, en effet, que se termine le passage d’Isaïe.

« Les nations mettront en son nom leur espérance ». Toute situation, à laquelle nous sommes et seront confrontés, est désormais marquée par son chemin d’humanité à lui, Jésus, le serviteur, le Bien Aimé, signée de son Nom. Jésus a fait triompher le jugement de la miséricorde. En chacune de nos situations, il nous donne de pouvoir la vivre, unis comme Lui au Père. Il nous rend capables de dépasser notre enfermement dans une manière étroite de voir, tournée sur nous-même, faisant abstraction de l’amour plus large, pour tous les êtres et pour notre Créateur. Avec Lui, maintenant, nous pouvons marcher, nous offrir car Il ne cesse de nous donner d’espérer une issue pour nous et pour tous… Il donne ainsi à l’humanité entière de pouvoir se rassembler, comme le dit la fin du Psaume 1 : en parlant du « rassemblement des justes ». Oui, car le Seigneur « connaît le chemin des justes », celui ouvert par son Fils Bien Aimé. Bonne marche à chacun en sa situation propre. Il est avec nous tous, toujours !


Jésus, les gens veulent t’éliminer.
Toi, tu ne cherches pas à entrer en conflit avec eux,
tu te retires,
tu continues à faire ton travail :
t’occuper de ceux
qui osent marcher avec toi,
en leur recommandant une grande discrétion
pour éviter le feu de la jalousie et de la haine
chez les gens qui te détestent.
Toi, le Serviteur prophétisé depuis des siècles,
toi qui es aimé, toi qui es choisi par le Père,
toi qui es rempli de l’Esprit,
viens en notre monde pour toutes les nations.
Tu es le juste qui aime la non-violence.
Tu es doux et humble de cœur.
Tu laisses vivre les autres
(roseau froissé, la mèche faiblit).
Tu attends ...Tu espères.
Père, grâce à Jésus,
nous sommes tes enfants adoptifs.
Aide-nous à marcher sur les pas de ton Fils.
Augmente notre foi en toi.
Apprends-nous l’humilité.
Donne-nous la patience.
Allume en nous le feu de ton Amour
pour que l’Espérance soit toujours avec nous.
Jardinier de Dieu


Jean-Luc Fabre compagnon jésuite
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Autre commentaire de ce jour.


Garde-toi d’oublier.


Souviens-toi de Jésus-Christ. Mais nous souvenir de quoi ? Nous souvenir que Jésus est une bonne nouvelle dans la mesure où il encourage notre ego à être défait, vaincu. Dans la mesure où nous mettons en jeu notre moi (pape François). Perdre son moi pour gagner le sien. C’est la pierre angulaire de notre souvenir. Venus du fonds des âges, trois mots résonnent en moi : garde-toi d’oublier (Dt 2,7 ; 6,12).  

Jésus n’a pas pour priorité d’accroître sa visibilité, mais de libérer la puissance de vie chez tous ceux qu’il rencontre, d’accueillir ceux que la société réprouve, collecteurs d’impôts, prostituées, malades mentaux. À chacun, il rend leur dignité. Jésus accepte chaque personne, quelle que soit sa condition sociale.

Bâtir des ponts est son premier souci. Un poète serbe, Ivo Andric, prix Nobel de littérature, écrit que rien n'est meilleur et n’a plus de valeur que les ponts ! Cette attitude choque les dirigeants religieux, les grands prêtres, les érudits de la loi qui perçoivent que Jésus refuse d’être de leur bord. Il apporte un souffle de fraîcheur dans une société rigide.

Jésus est poursuivi parce qu’il fait du bien aux autres, parce qu’il sème de la bonté (Cf. Mt 13, 24-30), parce qu’il parle la langue du peuple et cela dérange. Pour lui, tout être humain est digne de considération. Toute personne est un quelqu’un a aimé. Jésus ne cherche pas querelle, ne crie pas, n’écrase personne. Il laisse résonner en lui le cri des pauvres, se laisse bouleverser par la souffrance d’autrui, touche leurs plaies, favorise l’édification d’un monde plus beau, plus fraternel, plus évangélique (Cf. EG # 180). Jésus conserve intact l’émerveillement, la fascination, l’enthousiasme de vivre l’Évangile de la fraternité (Cf. Ft # 179).

Ce désir universel de fraternité (Cf. Ft # 8) est celui de quelqu’un d’autre. Jésus représente quelqu’un d’autre (cf. Jn 14, 7-14). Ce quelqu’un d’autre n’a jamais désiré que son envoyé soit tué, méprisé, pourchassé. Il n’a aucunement désiré sa mort. Aujourd’hui, la fascination pour Jésus ne vient pas de sa mort, elle vient de sa manière de vivre. Tous les exégètes reconnaissent que sa mort est une conséquence de sa manière de vivre, de son humanisme. Jésus rapetisse son ego pour donner vie aux autres.

Le catéchisme de l’Église porte un autre regard quand il écrit que la passion du Christ est bien la volonté du Père (# 555), que la mort violente de Jésus appartient au mystère du dessein de Dieu (# 599). Ce langage-là ne fait plus sens aujourd’hui. Quel père irait jusqu’à désirer la mort de son fils ? Ce quelqu’un d’autre envoie Jésus montrer un chemin d’humanité. Ce chemin fut tellement insupportable aux yeux des érudits de la loi qu’ils se coalisèrent avec l’occupant romain pour l’abattre.

Jésus ne désirait pas la mort. Père que ce calice s’éloigne de moi. Il n’est pas du genre suicidaire. Son comportement est contesté comme tous les comportements de promoteurs de projets innovateurs. Jésus ne souhaite pas faire des vagues. Il n’agit pas pour se faire remarquer, pour se donner du pouvoir. Il désire seulement faire du bien aux gens, même si cela exige qu’il se distancie d’une rigoureuse pratique de la loi. Voici me serviteur que j’ai choisi. Il fera du bien aux gens.

L’œuvre de Jésus ne fait que commencer. Pour savoir si nous continuons Jésus, demandons-nous comment nous réagissons devant des situations qui ne font pas notre affaire ? Jésus, lui, ne se met pas en colère, ne déprime pas, ne s’attriste pas, ne se décourage pas. Il reste créatif, debout non foudroyé. Il

Face à l’évangile et son avenir, sommes-nous optimistes ou pessimistes ? Si nous sommes du genre optimiste, nous pensons que tout va s’arranger et on ne fait rien. Si nous sommes genre pessimiste, nous pensons que rien ne va s’arranger et on ne fait rien. Il faut se battre, refuser de se replier sur soi-même, se maintenir en chemin qui conduit dit Jean de la Croix, un je-ne-sais-quoi qui se trouve par aventure.

Sans faire de bruit, n’écrasons personne, ne faisons pas querelle, conservons l’émerveillement et la fascination de Jésus pour tout ce qui est humain. Amen



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Les hommes sans remède sont ceux qui cessent de prêter attention à leurs propres péchés pour se concentrer sur ceux des autres. Et, incapables de s’excuser, ils sont toujours disposés à accuser les autres » (Saint Augustin)

   « Jésus, vrai Dieu et vrai homme "s’est dépouillé", il s’est anéanti, il s’est fait semblable aux hommes, sauf dans le péché, de sorte qu’il se comporte comme un serviteur dédié au service des autres » (Benoit XVI)

   « Les traits du Messie sont révélés surtout dans les chants du Serviteur (cf. Is 42,1-9). Ces chants annoncent le sens de la Passion de Jésus, et indiquent ainsi la manière dont il répandra l’Esprit Saint pour vivifier la multitude : non pas de l’extérieur, mais en épousant notre "condition d’esclaves" (Ph 2,7). Prenant sur lui notre mort, il peut nous communiquer son propre Esprit de vie » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 713)




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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

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Message par Lumen Dim 21 Juil 2024 - 13:05

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 21 Juillet 2024
Seizième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Laurent de Brindisi,
Prêtre Capucin et Docteur de l'Église, nommé « Docteur apostolique » (1559-1619).


Saint Daniel, Prophète (VIIe siècle av. J.-C.)
Saints Ananias, Azarias et Misaël, jeunes Juifs,
ayant refusé l'idolâtrie, chantent le vrai Dieu
au milieu de la fournaise, VIIe siècle av. J.-C.)
Saint Victor de Marseille, Martyr à Marseille (+ v. 303).
Saint Albéric Crescitelli, Prêtre, Missionnaire
en Chine, Martyr († 1900).
Bienheureux Gabriel Pergaud, Prêtre martyr
sur les pontons de Rochefort (+ 1794)
Vénérable Giuseppe Gualandi, Fondateur de la
'petite mission pour sourds-muets' (+ 1907)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 23, 1-6… Psaume 23(22), 1-2ab.2c-3.4.5.6… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 2, 13-18… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6, 30-34.:


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Commentaire de ce jour.


Comme des brebis sans berger


Tout joyeux, les Douze reviennent de leur première mission. Selon les consignes de Jésus ils étaient partis deux par deux pour proclamer partout qu’il fallait se convertir, pour chasser les démons et guérir des malades.
Et les voilà de retour, heureux de la confiance que Jésus leur a faite, mais harassés de fatigue après cette longue tournée.

Se reposer sur place est impossible : les gens vont et viennent sans arrêt pour voir Jésus et causer avec lui.
Mais Jésus, en vrai chef, a vu le problème, et il prend les devants : « Venez dans un lieu désert pour vous reposer un peu ». Et tous ensembles partent, en barque, vers un lieu tranquille à l’écart de la foule.

Une journée de repos en communauté avec Jésus, voilà bien une grâce à ne pas manquer !
Jésus le premier se réservait des moments de gratuité pour la prière, et il semble bien qu’il ait voulu en inculquer l’habitude aux disciples.

À y bien réfléchir, ces initiatives de Jésus se reposant ou faisant reposer ses disciples cachent une sorte de mystère, qui rejoint celui de l’Incarnation.
Jésus est entouré, serré, harcelé du matin au soir ; les disciples n’ont même pas le temps de manger, pour faire face à toutes les visites ; les gens, les pauvres, les malades sont là, qui se pressent et qui attendent, et Jésus s’en va, emmenant sa petite troupe avec lui !

Donc Jésus accepte les contraintes de la prudence élémentaire. Il sait par expérience qu’il faut tenir longtemps et que les forces hu­maines ont des limites ; et sagement, pour mieux assurer la mission, il fait repos avec ses missionnaires.
Mais ce ne sera pas un repos banal, une simple détente où l’on oublie tout souci et toute peine.

Ce sera le repos avec Lui, pour l’écouter et pour lui confier tout, le repos qu’il promet à tous les hommes qui se tournent vers Lui avec confiance.
« Venez à Moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et Moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. » (Mt 11,28s).

Et nous retrouvons les douze disciples dans la barque, à l’école de Jésus, se reposant en l’écoutant et en lui racontant tout ce qu’ils ont fait, tout ce qu’ils ont enseigné.

Mais sur les collines avoisinant le lac, les pauvres n’ont pas quitté des yeux la barque de Jésus qui s’éloignait.
En voyant quelle direction elle prenait, beaucoup ont compris en quel endroit Jésus menait son équipe.
Et quand il débarque avec les siens, au lieu de trouver la tranquillité, la paix, le silence reposant, il découvre sur la côte une foule de gens venus à pied de toute la région, des malades et des pauvres accourus pour être guéris ou soulagés, et aussi des hommes et des femmes arrivés rien que pour entendre Jésus parler du Royaume de Dieu.

En voyant ces milliers d’assoiffés, Jésus éprouve pour eux une immense pitié. Et ce qui le bouleverse surtout, c’est que tous ces gens n’ont personne pour les prendre en charge, personne pour les guider, personne pour prévoir leur bonheur et pour organiser leurs efforts, personne pour penser l’avenir avec eux.
Il les voit tous, là sur la berge, comme des brebis sans berger, avec, dans les yeux et dans le cœur, une immense espérance.

Et Jésus se rappelle les textes des Prophètes où Dieu promettait à son peuple des pasteurs dignes de ce nom : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis, je les ramènerai dans leurs prairies. Je susciterai sur elles des pasteurs qui les feront paître. Elles n’auront plus ni crainte ni terreur, et aucune n’ira se perdre ! » (Jér 23,3s)

Puis Jésus, Berger modèle, commence sur place à leur donner la nourriture essentielle : sa Parole. Longuement il leur parle du Père, de son Amour et de sa Volonté.
Et à la fin de la journée, parce qu’il a pitié de leur fatigue et de leur faim, il les nourrit tous en multipliant cinq petits pains et deux poissons séchés.
Quant aux disciples, ils reprennent du service. Cinq mille hommes à nourrir, sans compter les femmes et les enfants : cela fait plus de quatre cents personnes par Apôtre !
Quelle journée, Seigneur ! Ils se croyaient en vacances avec Jésus, et Jésus Lui-même les remet au travail, comme s’il voulait leur faire comprendre ses propres soucis de Berger : « le bon Berger donne sa vie pour ses brebis ».

Ainsi la retraite n’aura duré que quelques heures, juste le temps d’une traversée, juste le temps de se reprendre et de se refaire avec Jésus, auprès de Jésus, entre une mission harassante et une autre encore plus urgente.

Il en va de même, mes Sœurs, de notre Vie Contemplative. Les haltes de Paix, Jésus nous les donne de loin en loin, comme il veut, quand il veut, mais sans interrompre vraiment notre vie d’humilité, de dévouement, de service fraternel.
Et quand il nous accorde ainsi des moments de reprise et de joie, c’est pour nous fortifier en vue du témoignage qu’il nous demande.

Cette Eucharistie que nous allons maintenant Célébrer, c’est la traversée que Le Seigneur nous offre, entre deux journées de service intensif ; c’est un moment fraternel d’accueil de la Parole, d’ouverture à la Vie de Dieu ; c’est l’heure privilégiée où Jésus vient refaire nos forces.

Cette assemblée, c’est la barque de Jésus où, pour un moment, nous oublions tout autre souci que sa présence et son Amour.
Mais dans quelques instants, nourris du Pain de Dieu, nous accosterons dans notre quotidien, et Jésus aura besoin de nos bras et de notre cœur.




Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


L’écart, lieu réconfortant et redoutable


Cette page est réconfortante. Jésus veut éviter l’épuisement  professionnel, le découragement à ses disciples qui reviennent après des journées passées à le faire connaître sans trop de succès. Venez à l’écart. Jésus invite ses disciples à l’écart, non pas pour entendre le récit de leurs performances ou de leurs déceptions, non pour entendre la manière dont ils se sont pris pour le faire connaître, ni à qui ils se sont adressés. Jésus ne pose jamais des questions comme : qu’est-ce que tu as fait pour moi ? Comment t’es-tu pris ? Quel salaire as-tu reçu ? Es-tu satisfait de toi ?

Jésus n’est pas intéressé de savoir comment ses disciples s’y sont pris pour le faire connaître. Il ne veut pas savoir comment ils  ont fait pour faire entrer sa parole dans les cœurs des enfants. Nous préciserions aujourd’hui dans le cœur d’enfants rivés sur leur console de jeux vidéo à longueur de journée. Il ne les amène pas à l’écart pour évaluer leur travail sur la route ou pour savoir s’ils ont souvent pensé à lui. Non, Jésus veut seulement qu’ils prennent le temps de goûter la joie d’être en sa présence, celle d’être un envoyé. Le grand théologien, pilier du concile Vatican II, Karl Rahner, disait que chaque baptisé est un pasteur ordonné. Ce qui est crucial pour Jésus, ce n’est pas d’entendre ses disciples évaluer leur travail. Il veut les voir savourer sa présence.

Il y a une énorme différence entre penser à quelqu’un et être avec lui. Des personnes âgées me disent qu’elles passent leurs journées à penser à leurs enfants, à s’en inquiéter, à s’ennuyer d’eux, à attendre un appel. Mais quand elles sont avec eux, elles ne pensent plus à eux, ne s’inquiètent plus de ce qu’ils font et elles sont bien avec eux. Énorme différence.  Demandez-le aux petits frères. Mais peut-être vous répondront-ils qu’ils pensent, eux aussi, plus souvent à Dieu plutôt que d’être avec lui. Pourtant, la clé de la fécondité de tout évangélisateur, des petits frères de Jésus, se trouve dans la manière dont nous nous reposons[1] en lui.

Cette page est aussi redoutable. À l’écart, nous découvrons que nous pensons plus à Jésus qu'à désirer être avec lui, et qu'à vivre comme lui. Dans un environnement sans bruit, le risque est bien réel d’en sortir dérangés alors que nous réalisons que souvent nous travaillons pour notre propre gloriole plutôt que pour que son nom soit glorifié. Dans l’un de ses messages aux membres de la Curie en 2014, et ce fut un moment redoutable, le pape présenta une série de maladies des envoyés en mission : celle de se sentir irremplaçable, de l’Alzheimer spirituel ou de ne chercher à se nourrir d’une authentique relation à Dieu, celle de la schizophrénie existentielle ou d’appartenir au Christ et vivre de la mondanité, celle d’exhibitionnisme ou de se faire voir avec une couleur plutôt qu’un autre, avec un titre plutôt que sans titre.  Ces maladies sont celles de tout envoyé.

Il est redoutable  de réaliser que nous ne sommes pas transparents de Jésus. Il est redoutable de réaliser que nous n’avons pas reçu une procuration pour agir au nom de Jésus. Regardez Marie, tellement habitée par Dieu que dès son arrivée chez Élisabeth, elle s’entendit dire : qui suis-je pour que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi (Lc 1, 43)? Chaque parole de Marie était une parole de Dieu. Comme elle, notre oui à Jésus nous fait créatures nouvelles, tellement nouvelles que nous sommes participants de la nature divine (2 Pi 4, 2).

La cause première des problèmes aigus de la foi n’est pas à trouver dans la longue liste d’absence dans nos célébrations. La pauvreté de la foi ne repose pas sur notre manque d’habileté à faire autrement ce qui a toujours été fait de telle ou telle manière.  N’accusons pas Internet et les médias virtuels. Le problème d’annoncer Jésus repose sur notre capacité de vivre en présence de Jésus au milieu de nos activités. De le transfigurer  en menant une vie sans haine, sans verbiage, sans mur entre nous. Jésus disait à sœur Marie de la Trinité au milieu du siècle  dernier : toi, sois moi et je serai toi.

Au début de son texte-programme, La joie de l’évangile (no 3), le pape François écrit : J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur.

À votre contemplation : laissons Jésus nous amener à l’écart, laissons-le placer ses doigts dans nos oreilles, laissons-le toucher notre langue avec sa salive comme il l’a fait au sourd et muet (cf. Mc 7, 33-34), et entendons-le nous dire : ouvre-toi à ma présence et tu seras qualifié, mandaté par Dieu, pour exexcer une pastorale divine (Michael Zulehner). AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Autre commentaire de ce jour.


Retour d’une mission de paix


Dans l’évangile, les apôtres reviennent de leur première mission, et S. Paul ajoute que grâce au Christ tous les murs de séparation s’écroulent. En sa personne, «le Christ a tué la haine sur la croix pour que nous vivions en paix». «Nous sommes appelés à une seule espérance, car il y a un seul Corps et un seul Esprit... un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous...» (Éphésiens 4, 4).

Pour décrire la séparation, la discrimination et la haine omniprésentes dans notre monde, Paul utilise l’image du mur, faisant référence aux nombreux murs qui séparaient les différents groupes dans le temple de Jérusalem : «Le Christ a fait tomber le mur qui les séparait, le mur de la haine». Dans le Temple, il y avait : le mur qui interdisait, sous peine de mort, l’entrée à tous les non-Juifs; le mur qui limitait les allées et venues des femmes, le mur qui empêchait les laïcs de se rendre dans la section réservée aux prêtres, le mur qui défendait aux prêtres d’aller là où seul le grand prêtre pouvait aller! Par tous ces murs, les gens étaient séparés les uns des autres comme le sont aujourd’hui encore les états d’Israël et de Palestine, délimités par de hauts murs, des tours de gardes et une haine implacable.

Le Christ est celui qui nous propose une œuvre universelle de réconciliation avec Dieu et avec les autres, «il fait crouler tous les murs de séparation».

Nous vivons dans un monde plein de division. Il y a d’un côté les pays riches et de l’autre les pays pauvres, les secteurs de grandes richesses et les secteurs de taudis, les régions de grande abondance et les régions de famine et de misère, les pays en guerre et les pays en paix. On érige partout le mur de la discrimination raciale, le mur de la religion, le mur de l’idéologie, de la culture, de la vertu. On élève des murs pour se protéger des immigrés, des sans-logis, etc., etc.

Tous ces murs créent un univers d’incompréhension, de méfiance et de haine. Ils provoquent des luttes mortelles, causant des milliers de morts et des millions de déplacés. Les exemples ne manquent pas : en Israël, un véritable mur sépare les Juifs des Palestiniens, en Bosnie, les musulmans des chrétiens, au Ruanda, les Tutsis des Utus, en Irak, les Sunis des Shiites et des Kurdes. Dans nos pays démocratiques, les murs existent entre les différents partis politiques, entre les religions, entre les personnes de différentes couleurs, entre les citoyens de vieille souche et les immigrés. La liste de ces murs semble s’allonger tous les jours. Lorsqu’il y a un mur de séparation, l’intolérance s’installe, les déclarations agressives se multiplient, le fanatisme, la violence et la haine prennent toute la place.

L’être humain semble avoir été créé pour ériger des murs plutôt que de construire des ponts. Devant ces situations désastreuses, Paul, pour qui le Christ est le modèle parfait, nous dit : «Vous avez revêtu l’homme nouveau... Là il n’y a ni de Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni hommes ni femmes, ni Barbares, Scythes, esclaves ou homme libre; il n’y a que le Christ, qui est tout et en tous.»

Dans notre monde d’inégalité et d’injustice, le Christ nous invite à la paix et à la réconciliation : «Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils ou fille de Dieu!» (Mt 5, 9).

Le Christ nous réconcilie avec Dieu notre Père, avec nous-mêmes, et avec les autres, en nous pardonnant et en nous intégrant à sa grande famille. C’est là le sens de notre belle prière : le Notre Père. Nous sommes tous frères et sœurs. Cela devrait faire crouler tous les murs de séparation qui existent entre nous.

Le jour du Seigneur nous permet de laisser tomber notre agressivité, de détruire les murs qui nous séparent. Nous rencontrons le Seigneur, recevons son pardon, et pardonnons ceux et celles qui nous ont offensés.

La caractéristique principale de tout chrétien, c’est d’être un artisan de paix, un rassembleur, un agent d’union. C’est pourquoi Jésus envoie ses disciples en mission. Rassembler plutôt que disperser et séparer, tout faire pour éviter que les factions se forment, que les commérages se diffusent, que la jalousie ou l’ambition viennent miner les fondements mêmes de la communauté!

Le compliment le plus beau que l’on puisse faire à quelqu’un c’est qu’il est un rassembleur, une personne de paix … Jésus les envoya deux par deux pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu, un Royaume de paix, de compréhension et d’amour. «Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils et filles de Dieu.»



Père Yvon-Michel Allard, s.v.d.,
directeur du Centre biblique des Missionnaires
du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Lui, en tant que Dieu, est au-dessus de la souffrance ; Il souffre à cause de son amour pour les hommes. L’émotion le saisit dans ses entrailles. Non seulement il est ému, mais en plus Il les soigne de toutes leurs maladies et les préserve de tout mal » (Origines)

   « Jésus incarne le Dieu Pasteur avec sa façon de prêcher et avec ses œuvres, en prenant soin des malades et des pécheurs, de ceux qui sont « égarés », pour les ramener en sécurité, dans la miséricorde du Père » (Benoît XVI)

   « (…) le Christ devient "la Tête" de ce peuple qui est dès lors son Corps. Autour de ce centre se sont groupés des images "tirées soit de la vie pastorale ou de la vie des champs, soit du travail de construction ou de la famille et des épousailles" » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 753)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Lun 22 Juil 2024 - 9:15

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Lundi 22 Juillet 2024
Lundi de la seizième semaine du Temps Ordinaire.


L’Église Célèbre la Fête de Sainte Marie-Madeleine,
Pénitente, disciple du Christ, appelée l’Apôtre des apôtres (1er s.).

La Célébration Liturgique de cette femme aura désormais le même caractère
festif réservé à la Célébration des Apôtres dans le calendrier romain afin qu’elle
soit un modèle pour toute femme dans l’Église.


Saint Baudry, Fondateur de l'abbaye de
Montfaucon (VIIe siècle)
Saint Gautier, Fondateur de la Maison hospitalière
de la Miséricorde de Lodi (+ 1224)
Saints Philippe Evans et Jean Lloyd, Prêtres et
Martyrs au Pays-de-Galles (+ 1679)
Bienheureuse María Inés Teresa Arias Espinosa
Religieuse mexicaine Fondatrice (+ 1981)
Vénérable Mary Aikenhead, Fondatrice de la
Congrégation de la Charité en Irlande (+ 1858)


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Textes de la Messe du Jour

Cantique des cantiques 3, 1-4a… (Ou bien : 2 Co 5,  14-17)… Psaume 63(62), 2.3-4.5-6.8-9… Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 1.11-18.:


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Commentaire de ce jour.


Marie de Magdala


Dans tous les récits évangéliques qui rapportent une apparition de Jésus ressuscité, on retrouve trois éléments :

   - le Christ ressuscité prend l’initiative : il se fait voir ;

   - puis il se fait reconnaître,

   - et enfin il confie une mission.

Ici Marie de Magdala semble avoir pris les devants : elle se hasarde hors des murs de Jérusalem alors qu’il fait encore sombre. Mais elle s’attend à trouver un homme mort ; c’est un mort qu’elle cherche, parce qu’elle ne veut pas oublier, et elle accuse déjà ceux qui l’ont devancée  : « Ils ont enlevé mon Seigneur, et nous ne savons pas où ils l’ont mis  ! »

Elle est en quête de son Seigneur mort, du corps de son Seigneur, mais la véritable initiative va venir du Vivant, de Jésus de nouveau vivant, qui se tient là où elle est, et qui lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » C’est un peu comme si Jésus demandait  : « Pourquoi pleures-tu si c’est moi que tu cherches ? Pourquoi pleures-tu comme sur un mort introuvable, alors que, vivant, moi je viens te trouver  ? »

Ainsi l’initiative de Jésus vient au-devant du courage de Marie Madeleine : si elle trouve, c’est parce qu’elle cherche, mais surtout parce que Jésus la cherche.

Mais il faut que Jésus se fasse reconnaître. Or la reconnaissance du Ressuscité est souvent difficile.

Marie Madeleine, dans un premier temps, croit avoir affaire au jardinier  : elle n’a reconnu ni les traits ni la voix de Jésus. Le Ressuscité est bien le même que le crucifié du vendredi, mais il est toujours en partie méconnaissable. D’ailleurs la Marie ne s’attend pas à rencontrer un homme debout, un homme qui parle. Elle cherche un corps iner­te, et son chagrin lui fait dire des choses impossibles  : « Si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le prendre ». Comme si elle aurait eu la force d’emporter dans ses bras le corps de son Seigneur !

Mais ce qui rend surtout la reconnaissance difficile, c’est que la Marie est fixée sur le passé, sur le visage d’autrefois, sur l’amitié d’autrefois, sur le déjà vécu. Elle est comme murée dans ses regrets et dans ses souvenirs ; et il va falloir que Jésus l’arrache à cet enfermement, à cette clôture sur elle-même et sur son passé, car elle se cherche elle-même à travers Jésus aimé.

Jésus lui dit simplement : « Marie ». Immédiatement elle retrouve les réflexes d’autrefois : « Rabbouni  : mon maître ! » Mais Jésus ajoute  : « Ne me retiens pas (ne cherche pas à me retenir comme le passé revenu), car je ne suis pas encore monté vers le Père ». Désormais, c’est auprès du Père qu’il faut chercher Jésus. Marie doit découvrir le nouveau chemin de la foi, une nouvelle manière d’entrer en contact avec le Christ vivant. Désormais elle devra trouver la présence de Jésus à travers son absence sensible, elle devra rejoindre l’amour du Seigneur dans sa propre solitude ; elle devra vivre d’espérance.

Jésus s’est fait reconnaître, et sans attendre il donne à Madeleine une mission  : « Va trouver mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».

Voilà la réponse de Jésus à la solitude de Madeleine : un envoi, une mission personnelle. C’est en allant vers les frères de Jésus, vers ses frères, que Marie Madeleine quittera son passé trop centré sur elle-même ; c’est en obéissant à sa mission qu’elle trouvera, d’une autre manière, la présence de son Seigneur.

Rendre témoignage au Ressuscité, c’est aussi la mission qui nous est confiée depuis notre baptême et notre confirmation dans l’Esprit, c’est la mission que Jésus nous redonne chaque jour dans le cœur à cœur de l’Eucharistie ; mais cela implique que nous aussi nous sachions reconnaître Jésus sous les traits du jardinier.

Le visage du jardinier, c’est pour nous, par exemple, l’aspect décevant de notre service, de notre environnement familial ou fraternel, de la dynamique communautaire ; ce sont les nouvelles exigences de la vie en Église, les nouveaux chemins de la fidélité, qui ne ressemblent en rien à ce que nous avions prévu. Tout cela, pensons-nous, est trop ordinaire pour révéler les traits de Jésus. Or justement le salut se reçoit et se vit dans l’ordinaire, dans le quotidien assumé avec amour, avec la certitude de la présence de Jésus.

C’était déjà la leçon de Nazareth. C’est encore l’un des messages du matin de Pâques, et Marie Madeleine nous le donne à comprendre lorsqu’elle vient nous confier  : “J’ai vu le Seigneur. Voilà ce qu’il m’a dit”.



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Les larmes de Marie-Madeleine.


L’évangile que nous venons d’entendre nous présente le chagrin de Marie-Madeleine. Sur qui pleure Marie-Madeleine ? Quelles sont les causes de sa tristesse ? Jadis, elle avait pleuré sur elle-même et sur ses péchés. Aujourd’hui, elle pleure parce que celui que « son âme désire » a disparu. Elle ne connaît pas encore la résurrection du Christ ; elle croit simplement qu’on a enlevé son corps et qu’elle ne sait pas où il a été déposé. Nous devons prendre le temps d’écouter son chagrin et de regarder ses larmes, car son chagrin et ses larmes disent quelque chose du désarroi de notre société.

Beaucoup de nos contemporains ont perdu la capacité de reconnaître le Christ dans leur vie. Aujourd’hui nous, nous tous de quelque façon, nous faisons l’expérience de cette absence du Christ ou du moins de notre difficulté à le retrouver : on « ne sait pas où on l’a déposé. » Peut-être l’avons-nous rencontré à plusieurs reprises au cours de notre vie. Peut-être, comme Marie-Madeleine, avons-nous eu des expériences fortes de sa présence. Mais après des années écoulées dans la banalité des jours, environnés par l’indifférence ou la négation qui se sont répandues, sommes-nous encore capables de dire où on a déposé notre Seigneur ?

Tous, nous sommes confrontés à des épreuves réelles : épreuves de santé, épreuves de la vie professionnelle, épreuves des trahisons affectives, épreuves collectives de notre pays. Est-ce que devant tout ce qui arrive dans une vie humaine, notre lien avec le Christ demeure une référence et une force ? Ou bien, est-ce que, comme Marie-Madeleine, nous vivons seulement sur le souvenir d’une présence disparue ? Marie-Madeleine ne se résout pas à cette perte, elle est brisée de chagrin « tout en pleurs ». Bienheureuses larmes qui expriment le manque de sa vie !

Frères et Sœurs, ne prenons pas notre parti de ne plus savoir où est notre Seigneur. Il est si tentant et si facile de sombrer dans le fatalisme, de ne voir que l’incohérence et l’injustice, de chercher dans les erreurs des autres les causes de notre désarroi. On est prêt à accueillir toutes les explications pourvu qu’elles nous dispensent de faire un retour sur nous-mêmes et de nous remettre à la recherche de celui que nous avons perdu. On fait facilement la chasse aux coupables possibles, mais on se garde trop de regarder en quoi notre propre manière de vivre participe aussi des malheurs de l’humanité.

1. Dieu interdit de séjour.

Quand une société comme la nôtre dépense tant d’énergie à éradiquer, ou au moins à masquer, toute référence à Dieu et à la foi personnelle, nous ne pouvons pas nous étonner que cette forme d’interdiction de séjour se retourne contre nous. Combattre les errements du fanatisme par la seule contrainte de la force et de l’interdiction est voué à l’échec, si nous ne croyons plus réellement aux fondements de notre culture et de notre civilisation. De notre héritage chrétien, nous avons gardé, à juste titre, le goût et l’amour de la liberté. Nous en avons hérité notre liberté de penser, notre liberté de croire et notre liberté de choisir nos modes de vie. Et nous pouvons être fiers de cet héritage et souhaiter le défendre.

Mais nous avons cru et laissé croire que cette liberté pouvait se développer sans entraîner avec elle une exigence morale dans la manière de conduire notre vie. Cette exigence morale suppose que nos désirs personnels spontanés soient soumis à l’examen de notre raison. Il ne peut pas y avoir de société solidaire et unie s’il n’y a pas la conviction que les intérêts de chacun doivent être régulés par les impératifs du bien de tous. Nous le savons bien dans notre expérience de la vie familiale. Elle ne peut pas être harmonieuse et heureuse pour les membres d’une famille si chacun n’accepte pas de réduire ses attentes particulières pour la satisfaction de tous les membres de la famille. Combien de familles voyons-nous se désagréger parce que chacun des époux vit ses désirs et ses attentes sans s’inquiéter des désirs et des attentes de l’autre ?

Jésus de Nazareth, en aimant « les siens jusqu’à l’extrême » et en donnant sa vie pour eux, leur indiquait le véritable chemin de la réussite humaine : se faire les serviteurs les uns des autres. L’effacement de la référence divine dans notre culture et notre société, c’est immédiatement l’effacement du devoir de solidarité et le renoncement au devoir du service mutuel. Si nous oublions le Dieu de Jésus-Christ, si nous le rejetons hors de notre vie et de nos préoccupations, si nous en faisons un « interdit de séjour », ne nous étonnons pas que notre société perde confiance en ses valeurs fondamentales et qu’elle se transforme sous nos yeux en un champ de compétition pour que chacun puisse tirer le meilleur parti pour lui, fût-ce au détriment des autres.

Nous n’échapperons pas aux questions radicales que nous impose notre temps. Contre le fanatisme, la violence et le terrorisme, quelles sont les valeurs que nous voulons défendre et pour lesquelles nous sommes prêts à faire des sacrifices ? Est-ce que ce sont les valeurs de solidarité et de service des autres ou est-ce que ce sont les valeurs du libertinage et de l’égoïsme individuel ? Si rien ne compte que ce que je désire pour moi, alors que m’importent les familles brisées, les jeunes sans avenir, les rejetés de notre société, les « déchets » comme nous dit le Pape François, les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants qui fuient la violence et la mort au prix de leur vie ? Qu’importe à notre Europe prospère, les millions d’êtres humains qui meurent de faim ou victimes de la misère à travers le monde.

Oui, si nous ne savons plus où on a mis le Seigneur, alors nous avons des raisons de pleurer avec Marie-Madeleine, car notre cœur est devenu indifférent aux hommes.

2. La lumière du ressuscité.

Laissons-nous encore conduire par Marie-Madeleine vers la lumière du Ressuscité. À travers ses larmes, quelques signes continuent de lui parvenir. Des signes qui restent mystérieux mais qui sont quand même réels : d’abord ces deux hommes installés dans le tombeau et un troisième qui vient derrière elle. Ce troisième homme, l’évangile nous dit que c’était Jésus, mais elle ne le savait pas et le prenait pour le jardinier.

Même si nous nous sommes éloignés de Jésus, même si nous n’avons plus de lui que des souvenirs brouillés, même si nous ne savons pas ce qu’il est devenu, l’expérience de Marie-Madeleine nous permet de comprendre que lui est toujours présent à notre vie. Il demeure présent si, comme Marie-Madeleine, nous gardons le souvenir de sa présence et si nous éprouvons le regret de son absence. Il demeure présent par des messagers qui nous posent des questions comme ces hommes en ont posé à Marie-Madeleine : « Pourquoi pleures-tu ? Que cherches-tu ? ». Heureux sommes-nous si, dans le fond de notre cœur et de notre mémoire, nous n’avons pas encore perdu le désir de retrouver le Christ ! Heureux sommes-nous si, comme Marie-Madeleine, nous sommes encore habités par une soif de le retrouver et « d’aller le prendre. » Ne refoulons pas nos regrets, notre nostalgie ou notre attente ! Osons dire que nous avons besoin de lui comme vous l’avez fait en venant ici ce matin ! Osons nous le dire à nous-mêmes, osons le dire aux autres comme Marie-Madeleine l’a dit à ces inconnus !

Heureux sommes-nous si, comme Marie-Madeleine, nous entendons Jésus nous appeler par notre nom et se faire reconnaître de nous ! Heureux sommes-nous si nous ne restons pas sourds à cette parole que Jésus adresse aujourd’hui au secret de nos cœurs ! Qui que vous soyez, il vous appelle à le reconnaître comme votre maître et à vous laisser conduire par lui. Mais, comme pour Marie-Madeleine, s’il se fait reconnaître de vous aujourd’hui, ce ne sera pas seulement pour vous donner la joie de le posséder. Ce sera pour vous donner la mission de l’annoncer à ses frères. Elle voulait le trouver et le prendre. Il s’est laissé trouver, mais il ne s’est pas laissé prendre : « Ne me retiens pas ». Il ne se fait pas connaître à nous pour nous rassurer et nous consoler dans nos épreuves. Il se fait connaître pour fortifier la foi de ses frères. Il fait de nous ses témoins pour nous aider les uns les autres à reconnaître sa présence. Vous aussi, puissiez-vous demain dire avec Marie-Madeleine : « J’ai vu le Seigneur. » et raconter ce qu’il aura dit à votre cœur.

Amen !



Cardinal André Vingt-Trois
Vendredi 22 juillet 2016 - Basilique Sainte Marie-Madeleine
de Vézelay (Diocèse de Sens-Auxerre)

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Autre commentaire de ce jour.


Marie, au jardin de la joie


Parmi celles qui n'abandonnèrent pas Jésus à l'heure de la Passion, l'un d'elle, Marie de Magdala ou Marie Madeleine, la femme peu banale dont parle Luc (8, 1) guérie  de sept démons, fut élue parmi toutes les autres pour annoncer le Ressuscité.

On la reconnaît, selon la belle expression de saint Thomas d'Aquin, comme l'apôtre des apôtres qui observe qu'au tout début de l'histoire humaine, une femme avait annoncé au premier homme des paroles de mort. Ainsi une femme annonça en premier aux apôtres des paroles de vie (Observatore Romano, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], 20 fév. 2007).

Elle est au tombeau (Jn 20, 11) et pleure comme elle pleurait son bien-aimé au pied de la Croix (Mt 27, 56 ; Mc 15, 40 ; Lc 23, 45 ; Jn 19, 25). Elle pleure parce qu'elle est à l'extérieur du mystère.  L'apparition près du tombeau ne la bouleverse pas tant sa douleur l'aveugle. Tant elle est tellement crispée sur ce qui lui manque qu'elle ne porte pas attention à celui qui se tient derrière elle. Elle cherche son bien-aimé. D'où sa question : dis-moi où on l'a mis ?

À l'entendement de son nom Marie et de sa question qui cherches-tu ?  Question que Jésus avait déjà posée au début de son ministère aux deux disciples de Jean-Baptiste (cf. Jn 1, 38), elle bascule dans le mystère.  Elle devient bondissante de joie. Parfois dans notre vie, fait observer le pape François, les larmes peuvent devenir comme des lunettes qui nous permettent de voir Jésus. Les larmes nous préparent à voir Jésus. Parfois dans la vie, Dieu vient à nous quand notre vie n'est que ruine.

Soudainement, Marie-Madeleine voit au delà de la mort et de la souffrance de son bien-aimé, la victoire de la vie. La voix de Jésus communique à Marie une telle intensité d'être qu'elle se décentre d'elle-même et qu'elle part annoncer la Nouvelle. Une voix l'appelle à exister pour les autres. Une voix la presse à une nouvelle relation avec son bien-aimé Jésus et l'éveille à une nouvelle mission. Une nouvelle vocation: d'exister pour les autres. Elle est ainsi devenue la première missionnaire du Ressuscité.  

Que comprendre ? La reconnaissance du Ressuscité engendre plus qu'une attitude d'émerveillement, d'adoration, mais un empressement à l'annoncer. Jésus opère en Marie-Madeleine un beau retournement. Elle, toute recroquevillée sur sa douleur, reçoit l'appel de se tourner vers les autres. Elle qui cherche son Jésus comme objet à saisir, cesse de me tenir,  comme objet perdu à trouver, s'entend dire de ne pas garder pour elle sa découverte, sa joie, mais d'aller vers mes frères. La rencontre avec Jésus, répète sans cesse le pape François, nous pousse vers les autres.

L'aventure de Marie-Madeleine de reconnaître la voix de Jésus et de l'annoncer, est notre vocation. Mais comment aujourd'hui dire le Ressuscité ? Comment dire, à partir de ce que nous vivons et expérimentons tous les jours, ce qui fait le cœur de notre foi ? Comment exprimer ce Jésus Vivant en ne cédant pas à la langue de bois qui, trop souvent, meuble nos échanges sur le Ressuscité ?

Apprenons de Marie-Madeleine de ne pas vivre repliés sur nous-mêmes et à reconnaître que notre foi en Pâques grandit quand on la donne. Il n'y a pas de Pâques en nous sans cette vocation de l'annoncer.   Sans sortir vers l'autre.  Sans aller dans nos Galilée, en périphérie.   Reconnaître Jésus nous met en mouvement vers les autres.

À nous maintenant d'aller dire celui qui nous ressuscite au quotidien. Celui que notre rencontre avec Lui nous  transfigure.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Ce qu’il faut remarquer dans ces faits, c’est l’intensité de l’amour qui brûlait dans le cœur de cette femme, qui ne s’éloignait pas du tombeau, même si les disciples en étaient déjà partis » (Saint Grégoire le Grand)

   « Qu’il est bon de penser que la première apparition du Ressuscité – selon les Evangiles – survint de façon si personnelle ! Qu’il existe quelqu’un qui nous connaît, qui voit notre souffrance et notre désillusion, qui s’émeut pour nous, et nous appelle par notre nom » (François)

   « Le caractère voilé de la gloire du Ressuscité pendant ce temps transparaît dans sa parole mystérieuse à Marie-Madeleine : "Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu " (Jn 20,17). Ceci indique une différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père. L’événement à la fois historique et transcendant de l’Ascension marque la transition de l’une à l’autre » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 660)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 23 Juil 2024 - 14:44

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 23 Juillet 2024
Mardi de la 16ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église Célèbre la Fête (en Europe, mémoire facultative ailleurs) de Sainte Brigitte de Suède,
veuve, Fondatrice de l'Ordre du Saint-Sauveur, Co-Patronne de l'Europe (1303-1373).

Solennité chez les Brigittines (Ordre du St-Sauveur) ; Fête en Europe (Co-Patronne de l'Europe),
Mémoire obligatoire le 7 Octobre en Finlande ; Mémoire facultative ce 23/07 dans l'Église universelle.



La Vierge Marie En Son Icône de Potchaiev
Saint Jean Cassien, Moine, Prêtre, Docteur
de l’Église et Fondateur de 2 Communautés
Monastiques à Marseille (+ 435).
Bienheureuse Margarita María López de
Maturana, Fondatrice de la congrégation des
Mercédaires missionnaires (+ 1934)
Bienheureuses María de Montserrat et ses
compagnes, 9 religieuses et une laïque Martyres
de la guerre en Espagne (+ 1936)
Bienheureux Martyrs de Daimiel, Martyrs
Passionistes de la Guerre civile espagnole (+ 1936).
Bienheureux Kristin Gondek, Prêtre franciscain
Martyr à Dachau (+ 1942)
Bienheureux Basile Hopko, Évêque auxiliaire
de Presov et martyr en Slovaquie (+ 1976)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre de Michée 7, 14-15.18-20... Psaume 85(84), 2-4.5-6.7-8... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12, 46-50.:


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Commentaire de ce jour.


Frère, sœur et mère


Voilà bien une parole de Jésus qui a dû surprendre ses auditeurs, comme elle nous surprend nous-mêmes aujourd'hui.
Les gens qui se pressaient autour de Jésus pour écouter sa parole auraient sans doute fort bien admis qu'Il s'interrompe un instant pour accueillir sa mère. Les mères ont tant donné à leurs enfants qu'elles ont bien droit à des égards spéciaux et à quelques privilèges !
Or c'est justement cette idée de privilège familial que Jésus  tient à écarter.
Encore faut-il bien entendre et bien situer sa réponse.

 Tout d'abord elle ne contient aucun reproche.
Jésus ne dit aucunement à ses proches :"`Vous avez eu tort de venir. Vous avez tort de me chercher et de vous intéresser encore à moi."
De plus, il ne cherche pas à exclure sa mère ni ses cousins, comme s'il leur disait :
"Je ne veux plus vous aimer,
Je n'ai plus de raison de vous aimer,
Je raye de mon cœur toute affectivité d'ordre familial,
notre passé commun n'a plus de valeur à mes yeux."

  Jésus n'exclut pas, ne renie pas, ne retranche pas brutalement ; bien au contraire, il élargit à tous les vrais disciples cette confiance affectueuse qu'il a connue dans sa propre famille humaine.
À tous ceux qui font la volonté du Père,
à tous ceux qui "écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique     " (Lc 8,21) Jésus offre
la même amitié chaleureuse,
la même simplicité de relations,
le même bonheur du partage,
qu'Il a connus à Nazareth durant trente années.

Désormais l'immense groupe des croyants ne sera plus qu'une seule et même famille,
la famille de Jésus, Messie et Seigneur,
1a famille de Dieu "de qui tout lignage tient son nom" (Ep 3, 14)
la famille unie et dynamisée par l'Esprit Saint.
La famille humaine de Jésus n'aura pas de privilège,

mais tous les humains auront le privilège d'entrer dans la famille de Jésus par une foi généreuse et active.

  Au moment où Jésus parlait, Marie était encore dehors, hors du cercle des auditeurs. En réalité, Jésus venait de tracer le portrait spirituel de sa mère,
celle qui, mieux que tout autre, écoutait la parole,
celle qui, plus que tout autre, entrait dans les vues de Dieu.
Elle qui était au cœur des affections humaines de Jésus avait déjà sa place au cœur de la famille des croyants ;
mais Jésus attendait son Heure, l'heure de la Passion glorifiante, pour la proclamer, du haut de la Croix
"Femme, voici ton fils."
"Femme, voici tes enfants, et l’Église commise à ta tendresse."



Père Jean-Christian Lévêque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »


Le texte d’aujourd’hui parle de la mère et des frères de Jésus. Matthieu dit qu’ils cherchaient à le voir. Il omet poliment de dire pourquoi.
Marc, lui, dit que les siens sont venus à Capharnaüm pour se saisir de lui car ils disaient: Il a perdu le sens. (Marc 3,21)
En somme, le clan de Jésus a des difficultés avec la popularité de Jésus ou bien parce qu’ils ont peur des répercussions ou bien parce qu’ils partagent l’opinion des gens de Nazareth qui n’acceptent pas que Jésus ait une mission véritable.

Comme la foule les empêche de s’approcher, quelqu’un l’informe que sa mère et ses frères cherchent à lui parler. Jésus, lui, répond avec la question: Qui est ma mère et qui sont mes frères?
C’est bien une façon de demander quel est le lien le plus important pour lui.
Est-ce que c’est le lien du sang ou bien y a-t-il un lien avec lui qui est plus important que le lien du sang?

La réponse nous intéresse parce qu’elle nous révèle, d’une part, ce qui fait la véritable grandeur de Marie aux yeux de Jésus et d’autre part, qu’est-ce qui nous relie, nous, à la personne de Jésus.
Celui qui fait la volonté de Mon Père qui est aux Cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.

Ainsi, pour Jésus, le lien le plus fort est avec ceux qui font la Volonté de Dieu. Le rôle de Marie est assurément très important pour les Chrétiens.
Le Concile d’Éphèse, en 451, proclamera Marie, la theotokos, c’est-à-dire la Mère-de-Dieu: elle est la mère de la personne de Jésus, pas seulement de sa nature humaine.

Pourtant, plus importante que sa maternité est sa réponse à Dieu: Je suis la servante du Seigneur. (Luc 1,38)
Cette réponse représente sa complète fidélité à la Volonté de Dieu. C’est ce qui fait son lien avec Dieu et c’est ce qui fait sa grandeur.
Mais la parole de Jésus est aussi une révélation pour nous. Par notre fidélité à être des disciples du Christ, notre lien avec Dieu est comme un lien de famille.
Nous sommes de la maison de Dieu, comme dit Paul, c’est-à-dire membres de sa famille. C’est ce lien qui nous unit au Christ, qui fait que nous sommes enfants de Dieu et que nous sommes assez proches de Dieu pour lui dire: Père.



Jean Gobeil, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.
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Autre commentaire de ce jour.


«Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux,
celui-là est pour moi (…) une mère»


ujourd'hui, l'Évangile se présente, d'emblée, surprenant: «Qui est ma mère?» (Mt 12,48), Jésus demande. Il semble que le Seigneur emploie une attitude méprisante envers Marie. Certainement pas. Ce que Jésus veut laisser ici tout à fait clair c'est que devant ses yeux —les yeux de Dieu!— la valeur décisive d'une personne ne demeure pas dans le fait de la chair et du sang, mais dans la disposition spirituelle d'accueil de la volonté de Dieu: «Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit: ‘Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère’» (Mt 12,49-50).

Or, à ce moment-la, la volonté de Dieu était qu'Il plût évangéliser ceux qui l'écoutaient et que ceux-là pussent l'écouter. Ceci était plus primordial que n'importe qu'elle autre valeur, sans égard pour son importance. Pour faire la volonté du Père, Jésus-Christ avait laissé Marie et maintenant il devait prêcher loin de sa maison.

Mais, qui a été plus disposée à faire la volonté de Dieu que Marie? «Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole» (Lc 1,38). C'est pour cela que saint Augustin dit que Marie, a d'abord reçu la parole de Dieu dans l'esprit par obéissance, et, seulement après, elle a conçu dans son sein pour l'Incarnation du Verbe.

En d'autres mots: Dieu nous aime dans la mesure de notre sainteté. Marie est très sainte et, conséquemment, elle est très aimée. Cependant, être des saints, n'est pas la raison pour laquelle Dieu nous aime. Au contraire, parce qu'Il nous aime nous pouvons devenir saints. Le Seigneur est toujours le premier à nous aimer (cf. 1Jn 4,10). Marie nous l'apprend lorsqu'elle dit: «Il s'est penché sur son humble servante» (Lc 1,48). Aux yeux de Dieu nous sommes très peu; mais Il veut nous agrandir, nous sanctifier.



Père SUÑER i Puig SJ (Barcelona, Espagne)
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Toute chose que me donne la main de mon Seigneur, je l‘accepterai avec joie, soumission et amour. Ta sainte volonté est ma tranquillité. Elle contient toute ma sainteté et tout mon salut éternel, car accomplir la volonté de Dieu est la plus grande gloire » (sainte Faustine Kowalska)

   « Nous devons apprendre à avoir davantage confiance en la Providence divine, et demander à Dieu la force de sortir de nous-mêmes et d’adapter notre volonté à la sienne » (Benoît XVI)

   « Devenir disciple de Jésus, c’est accepter l’invitation d’appartenir à la famille de Dieu, de vivre en conformité avec sa manière de vivre : "Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère et ma sœur, et ma mère" (Mt 12,49) (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.233)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mer 24 Juil 2024 - 14:14

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 24 Juillet 2024
Mercredi  de la 16ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église Célèbre la Fête (au Liban, mémoire facultative ailleurs) de Saint
Charbel Makhlouf, Prêtre et Moine Maronite, Patron du Liban (1828-1898).



Saints Wolfrad et Ruffin, Martyrs en
Angleterre (+ v. 675)
Sainte Christine l'Admirable, Mystique
à Saint-Trond (+ 1224)
Saint Jean Boste, Prêtre martyr d'Angleterre
(+ 1594)
Saint José Fernández de Ventosa, Prêtre
dominicain espagnol martyr au Vietnam
(+ 1838)
Bienheureux Nicolas Garlick, Robert Ludlam et
Richard Simpson, Prêtres martyrs à Derby en
Angleterre (+ 1588)
Bienheureux Joseph Lambton, Prêtre et martyr
en Angleterre (+ 1592)
Bienheureux Cristobal de Santa Catalina Fondateur
de la congrégation hospitalière de Jésus de
Nazareth (+ 1690)
Bienheureux martyrs espagnols, pendant la guerre
civile (+ 1936)


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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 1, 1.4-10... Psaume 70 (71), 1-2, 3-4a, 5-6ab, 15ab.17... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 1-9.:


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Commentaire de ce jour.


"Voici que le semeur est sorti pour semer"


La parabole, en tant que genre littéraire, était très présente dans la littérature hébraïque. Nous en connaissons environ trois mille et Jésus les utilisait souvent. Il excelle à les raconter et le rabbin Klausner, de l’Université hébraïque de Jérusalem, disait que le chef-d’œuvre de la littérature juive était les paraboles de Jésus.

Le mot « parabole », en hébreu « mâchâl », signifie «récit symbolique destiné à faire découvrir un sens caché». La parabole ne s’impose pas, elle propose, elle éveille. Elle manifeste un grand respect pour les auditeurs et s’adresse à la capacité d’imagination de celui et de celle qui l’écoutent.

Pendant trois dimanches consécutifs, nous allons entendre les sept paraboles que Matthieu a regroupées dans le troisième grand discours de son évangile. Jésus est alors à un tournant difficile de son ministère : il se heurte à l’hostilité ouverte des chefs religieux qui ont décidé de le supprimer et à l’indifférence des foules qui sont déçues par ce messie qui refuse de passer à l’action politique.

Dans la parabole du semeur, l’intérêt de Jésus est dirigé vers la semence du Royaume de Dieu. En réponse à cette semence, les premiers chrétiens avaient la préoccupation de devenir graduellement de la bonne terre pour la bien recevoir.

  Malgré tous les obstacles, la récolte sera bonne, dit Jésus : du 30, du 60, du 100 pour 1. Les résultats annoncés dépassent de beaucoup toutes les espérances des fermiers de son temps. Ils pouvaient attendre, pour une très bonne récolte, entre du 5 et du 8 pour 1. La parabole du semeur est donc d’abord et avant tout une invitation à l’espérance.

Pendant les mois d’été, nous avons plein d’expériences dans nos jardins et nos carrés de fleurs. Les légumes et les fleurs poussent en abondance et, dans les champs, nous voyons apparaître le blé, le mil, le trèfle, l’avoine le maïs et l’orge. La semence est tombée dans la bonne terre et elle produit en abondance. Cependant, nous savons aussi qu’il n’est pas toujours facile de réussir ses semences. Il y a trop de pluie ou pas assez, trop peu de soleil, trop de moustiques, trop de petits animaux, etc.

Jésus connaissait les obstacles que la Parole de Dieu rencontrait. Mais il savait aussi que cette Parole avait le pouvoir de transformer un terrain rocailleux en terre d’abondance. Isaïe nous dit dans la première lecture : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission.» (Isaïe 55, 10-11). La Parole de Dieu donne du fruit en abondance et elle peut transformer «nos cœurs de pierre en cœur de chair ».

Dans la Bible, les hommes et les femmes ne sont pas divisés en deux catégories : ceux et celles de la bonne terre et ceux et celles des terrains improductifs. Chacun et chacune d’entre nous représente, à certains moments de notre vie, les différents terrains mentionnés dans la parabole.

Il y a d’abord la semence qui tombe sur le bord du chemin. Ceci représente les périodes où trop de choses prennent toute la place et risquent d’étouffer notre foi. «Vous comprenez, j’aimerais bien être à l’écoute de la Parole de Dieu le dimanche ! Mais, j’ai mes fêtes de famille, les sports à la télé, les voyages organisés, le cinéma, le théâtre et le tennis, le ski l’hiver et le golf l’été... et puis, il y a la fatigue de la semaine, alors je profite du week-end pour me reposer...». Et la rencontre avec Dieu passe après tout le reste.

Il y a les terrains rocailleux qui rendent notre foi superficielle et éphémère. La jeune pousse fait des racines mais elle n’a pas de profondeur et est vite brûlée par le soleil, avant d’avoir grandi. La superficialité peut arrêter toute croissance de la vie chré­tienne, même après l’enthousiasme des débuts.

Il y a aussi les terrains avec des épines. La foi est alors étouffée par «les soucis du monde et la tromperie de la richesse». Jésus n’a cessé de mettre en garde contre l’ambiance matérialiste de notre civilisation. Bien sûr, nous avons besoin d’argent, de confort, de détente, de biens matériels, mais on ne peut se restreindre aux biens de consommation. La foi risque alors de disparaître : «L’homme ne vit pas seulement de pain».

Le Seigneur a raconté cette parabole du semeur afin de souligner la générosité de Dieu qui sème à tous les vents. Il a confiance en nous et invite tout le monde à devenir de la bonne terre. Malgré tous les échecs, nous dit le Christ, la récolte sera bonne.

C’est une belle parabole dans un temps difficile. Nos paroisses sont en mode de «décroissance» et plusieurs églises doivent fermer leurs portes. Il est décourageant de voir que très souvent les jeunes ne participent plus aux offices religieux et ne transmettent plus la foi à la génération montante.

«Ne vous découragez pas», nous dit le Seigneur : «annoncez la bonne nouvelle de l’évangile dans votre vie, semez généreusement et un jour cela portera du fruit».



Père Yvon-Michel Allard
[ s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires
du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Autre commentaire de ce jour.


La bonne terre c’est l’homme qui reste ouvert
à la Parole de Dieu!


Les textes de ce dimanche  nous apportent un message d’espérance. Dans ce monde qui est le nôtre, nous en avons besoin. Dans la première lecture (Is 55, 10-11), le prophète Isaïe s’adresse à des croyants qui doutent parce qu’ils ne voient guère se réaliser les promesses des prophètes. Pour eux, tout va mal et ils commencent à désespérer. Ils ont été déportés en exil sur une terre étrangère. Alors le prophète leur apporte un message de consolation.

Pour cela, il utilise une comparaison que tout le monde peut comprendre : quand la pluie et la neige abreuvent la terre, la semence ne peut que pousser et donner du pain à celui qui mange. De même la parole de Dieu ne lui revient pas sans produire du résultat. Elle accomplit toujours sa mission. Elle fait ce que Dieu veut.

C’est aussi cette bonne nouvelle que nous lisons dans la lettre aux Romains (2ème lecture Rm 8, 18-23). La Parole de Dieu vient changer le cœur de l’homme. Elle tend à reconstituer la création qui s’était désintégrée sous l’effet du péché. Cette lettre nous dit que : «  l’Évangile est puissance de Dieu pour le salut de tout croyant » (Rm 1, 16). Il est très important que nous soyons convaincus de cette force vitale présente dans la Parole de Dieu. Jésus se compare à une semence. Elle-même n’a rien de très impressionnant. Et pourtant, elle renferme une capacité de vie remarquable. Elle est capable de donner naissance à une grande plante malgré les obstacles qu’elle rencontre. De même, la parole de Dieu est une force vitale capable de changer le monde.

Dans l’Évangile, Jésus nous raconte la parabole du semeur. Ce récit, nous le connaissons bien parce que nous l’avons entendu souvent. Mais il ne faut surtout pas le lire comme une leçon d’agriculture. Cet Évangile nous parle d’abord de Dieu et de nous. Il s’agit d’un Dieu qui « sort » parce qu’il a choisi d’ensemencer la terre. Cette semence c’est la Parole de Dieu. Il nous dit tout l’amour de Dieu pour le monde. Dieu la répand avec une générosité extraordinaire. Il cherche à rejoindre tous les hommes sur tous les terrains, y compris ceux qui se trouvent dans les situations les plus désespérées.

L’Évangile nous parle de quatre terrains différents, le bord du chemin, le sol pierreux, le sol envahi par les mauvaises herbes et enfin la bonne terre. Ces terrains bons ou mauvais, c’est chacun de nous. Le premier terrain c’est l’homme au cœur dur. Il refuse la Parole de Dieu car elle ne l’intéresse pas. Le deuxième terrain c’est celui qui manque de profondeur. Il a accueilli la Parole avec joie, mais un jour tout s’arrête. Le troisième terrain c’est celui qui est envahi par les mauvaises herbes. C’est quand nous nous laissons envahir par les soucis de la vie et la séduction des richesses. Nous avons là des pièges qui nous détournent de Dieu.

Puis, nous avons la bonne terre. Le grain peut y prendre racine et se développer. Cette terre c’est l’homme qui reste ouvert à la Parole de Dieu. Il s’en nourrit chaque jour et il la met en pratique dans toute sa vie sur un terrain favorable, elle ne peut que produire du fruit. Ces fruits c’est la conversion, c’est la transformation de toute une vie. Ils sont nombreux ceux et celles qui peuvent dire : « il a changé ma vie ». Quand l’Esprit Saint est là le résultat est extraordinaire.

A la suite du Christ, nous sommes envoyés pour être des semeurs de la bonne nouvelle et pour proposer l’Évangile aux hommes d’aujourd’hui. Être missionnaire c’est aller sur tous les terrains, vers les croyants mais aussi les non croyants. Le Christ veut les sauver tous. A sa suite et avec lui, nous sommes envoyés pour semer à profusion. Il ne s’agit pas de faire croire mais de dire et de témoigner de la foi qui est en nous. En nous rassemblant à l’église, nous accueillons la nourriture qui nous donne force et courage pour cette mission.

Nous te supplions Seigneur, aide-nous à ne jamais oublier que la semence la plus importante c’est celle de l’espérance.



Abbé François Olen TCHOUKOUATANG, Curé de la Paroisse
Sainte Anne de Balembo-Fonkouankem

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Autre commentaire de ce jour.


Court versus long terme


En écoutant cette parabole du semeur, le danger est de croire qu’il s’agit du déjà entendu. Entendre ce qui a déjà été entendu nous rend peu réceptifs à l’inouï de la bonne nouvelle qui s’y cache.

La bonne nouvelle est que cette parabole a une visée universelle. Elle n’est pas une parabole du passé ni dépassée.  Jésus n'a pas laissé un code moral ou juridique. Il a laissé un cri d'alarme, une inquiétude fertile.   […]  Il ne s'est pas attardé à organiser, légiférer, définir. Il a ouvert une voie, il a allumé un feu, il a jeté le levain, le sel, la semence (Gérard Bessière). Jésus n'a pas laissé des écrits, seulement un projet d’ensemencement.  Il décrit notre avenir à court terme et à long terme.

Le court terme consiste à se regarder dans le miroir, à mener une vie idyllique intimiste, à se laisser dorloter dans un pays des merveilles où coulent en abondance toutes les facilités d’une vie attirée par la surconsommation, le chacun pour soi, l’oubli des démunis. C’est « picosser » à droite, à gauche dans un tumulte étourdissant. La parabole parle de peu de racines. C’est s’étendre sur des plages, se tourner vers le soleil comme le tournesol. La parabole parle de se laisser brûler au soleil. C’est se laisser séduire par les nouveautés qui ne comblent jamais. La parabole parle d’épines qui étouffent la vie.

Bref, le court terme est une vie sans racine, vite asséchée par un soleil radieux, une vie en dehors de chez soi parce qu’on n’est pas bien chez soi.

Le long terme consiste à s’enraciner quelque part, à entrer dans sa terre profonde, son château intérieur (Thérèse d’Avila) pour laisser la semence Parole prendre racine en nous et surtout pour prendre racine dans la Parole-semence. Le semeur sait que la récolte passe par le temps de la germination, par un environnement dépollué d’un esprit « picosseux » que Thérèse d’Avila appelle les bestialités (2e demeure) qui attirent tellement. Il sait que toute semence exige le passage par différentes saisons et qu’il devra délicatement enlever les mauvaises herbes qui risquent d’en fragiliser le résultat.

Le semeur jette sa semence non dans une terre chrétienne qui n’existe pas, mais dans le sol du monde, dans une terre profane, étrangère à sa semence, à sa Parole. Il sait que sa Parole affrontera les intempéries des saisons, qu’il devra fréquemment en dépolluer le sol de toutes contaminations cultuelles, politiques, religieuses. Il sait en fin connaisseur de sa semence qu’elle porte en germe quelque chose de nouveau, un beau fruit comme une naissance d’humanité nouvelle qui advient quand elle pénètre dans les profondeurs profondes (Thérèse d’Avila) de la terre et qui a visage de l’homme nouveau.

La parabole nous questionne à savoir si nous préférons mieux le court terme en sachant que le long terme exige patience dans une société moderne pressée. Vivons-nous mieux dans le court terme à l’extérieur de chez soi plutôt que chez soi en sachant qu’entrer chez soi exige d’expulser les bestioles et les bestialités qui sont des obstacles à bien vivre chez soi ? C’est en vivant non dehors, dans le court terme, mais au-dedans, dans le long terme, que nous porterons un fruit juteux. Voilà l’inouï à entendre. À toujours réentendre.

Ce déplacement du court terme vers le long terme n’est pas réservé aux chrétiens. Tous les êtres humains sont à la recherche d’une demeure où ils puissent être bien à la condition d’en extirper les bestioles. L’inouï est qu’enfoui dans les profondeurs de chaque humain se trouve l’évangile, cette véritable semence qui humanise nos vies. Cette parabole appelle à un passage radical du court terme au long terme. Notre société ne nous dispose pas à un tel changement de paradigme. Nous aimons bien le court terme.

Le drame de notre société n’est pas d’oublier Jésus. C’est son errance dans le court terme qui empêche d’admirer, disons le mot, de contempler l’évangile qui germe en chacun de nous, baptisé ou pas. Le semeur dit haut et fort que la Parole n’est pas morte. Il suffit de demeurer chez soi, en chassant ce moi accaparant (les bestioles) de son chez-soi, pour Le rencontrer. La mort de Dieu est finalement, nous dit le semeur, la préférence d’une vie tout axée sur le court terme alors qu’il se tient dans nos profondeurs profondes.

À votre contemplation, observons que Jésus ne porte pas de jugement sur les différents sols. Au contraire du nôtre, son regard est compréhensif. Il sait qu’une vie axée sur le court terme est chambranlante, aléatoire. C’est une vie qui se cherche une direction comme celle du peuple dont parle la lecture de l’Exode et qui préfère l’esclavage de l’Égypte à l’aridité du désert qui leur ouvre pourtant le chemin vers une terre neuve, une terre promise, dit l’Écriture.

Le semeur sème un bon grain dans toutes les terres sans s’interroger si elle porte un bon fruit. Il sème sans garantie de succès. Voilà l’inouïe de l’Évangile. C’est dans des vases fragiles que nous portons ce trésor de réveiller la parole enfouie dans la profondeur humaine. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Le semeur divin jette aussi sa semence maintenant : il nous invite à propager le message divin, par la doctrine et par l’exemple » (Saint Josémaria)

   « Le Seigneur jette avec abondance et gratuité la semence de la Parole de Dieu. Le semeur ne se décourage pas, parce qu’il sait qu’une partie de ces graines est destinée à tomber dans "la bonne terre" c’est-à-dire dans nos cœurs ardents et capables d’accueillir la Parole avec disponibilité pour le bien d’un grand nombre » (Benoît XVI)

   « Les paraboles sont comme des miroirs pour l’homme : accueille-t-il la parole comme un sol dur ou comme une bonne terre ? Que fait-il des talents reçus ? Jésus et la présence du Royaume en ce monde sont secrètement au cœur des paraboles (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 546)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Jeu 25 Juil 2024 - 17:27

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 25 Juillet 2024
Jeudi de la seizième semaine du Temps Ordinaire.


L’Église Célèbre la Fête de Saint Jacques le Majeur, Un des 12 Apôtres
du Christ, Martyr, frère de Saint Jean l'Évangéliste, à l’origine
du Pèlerinage à Compostelle (+ 44).


Saint Christophe, Martyr en Lycie (3ème s.).
Sainte Valentine, Martyre à Césarée de
Palestine (+ 308)
Saint Evrou, Fondateur du monastère de
Saint-Fuscien-aux-bois (+ v. 600)
Sainte Marie-Carmen Salles y Barengueras
Fondatrice de la Congrégation des religieuses
de l'Immaculée Conception (+ 1911)
Bienheureux Alphonse, Rodolphe, Pierre,
Antoine et François, Martyrs jésuites en
Inde (+ 1583)
Bienheureux Michel-Louis Brulard, Prêtre
carme à Charenton, martyr aux Pontons
de Rochefort (+ 1794)
Bienheureux Ángel Darío Acosta Zurita
Prêtre mexicain martyr (+ 1931)
Bienheureuse María Berenice Duque
Hencker, Fondatrice des 'Hermanitas de
la Anunciación' (+ 1993)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la Messe du Jour

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 4,7-15… Psaume 126(125),1-2ab.2cd-3.4-5.6… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,20-28.:


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Commentaire de ce jour.


À la droite et à la gauche


C’est la maman qui a fait la démarche, mais on peut soupçonner les deux frères d’avoir eu, les premiers, des rêves de grandeur. Pensez donc ! la droite et la gauche du Seigneur dans le Royaume à venir, quel honneur pour la famille et quelle assurance pour le lendemain !

Réponse de Jésus : cela dépend du Père, et de toute façon le partage de la gloire de Jésus suppose le partage de tout son destin, y compris le baptême des souffrances, qui a commencé pour Jésus

Le projet de préséance des deux frères a, bien sûr, fait gronder les dix autres, comme toute volonté de puissance dans une communauté humaine, mais Jésus en a pris prétexte pour une catéchèse sur la vraie grandeur. Le premier réflexe du disciple de Jésus doit être, non pas d’être servi et de faire sentir aux autres la moindre miette de pouvoir, mais de servir et de livrer sa vie. D’un seul coup sont balayées toutes les prétentions des deux frères ; mais surtout nous sommes ramenés au quotidien de nos vies et à notre échelle des valeurs. Notre existence vaudra, non par les charges que nous aurons occupées ou par les travaux que nous aurons menés à bien, mais par la bonté que nous aurons semée et l’amour que nous aurons « mis en œuvres », dans des conditions parfois paradoxales ou apparemment révoltantes.

Et cela va très loin dans notre vie et très profond dans notre cœur. Jésus nous demande de dire adieu à tout réflexe de supériorité, à tout désir d’autoréalisation comme à toute stratégie de puissance, et chacune de nos journées doit se mesurer non pas au nombre de points gagnés dans la communauté, mais au poids des occasions saisies de nous oublier pour le bonheur des autres.

Aux disciples qui voulaient des places spéciales parmi leur confrères, Jésus a rappelé avec douceur qu’il y a des places à prendre tout près de lui pour le baptême des souffrances et pour les services les plus humbles. À ceux qui voulaient jouer auprès de lui les premiers rôles il a redit que la seule grandeur chrétienne est de se vouloir esclave, par amour et pour aimer. Il a lui-même donné l’exemple, et s’est laissé clouer sur une croix.

Notons quand même la réponse extraordinaire des deux frères : Jésus leur a demandé : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Et sans hésiter un instant ils ont répondu : « Nous le pouvons ! », sachant bien qu’il s’agirait de souffrir avec le Christ. Jésus n’a pas contesté ni récusé leur audace, qui était une belle preuve de leur amour. Et de fait Jacques sera le premier à donner sa vie, puisque le roi Agrippa I le fera martyriser dès l’année 44.

C’est à un retournement complet, à une véritable métanoia qu’il nous appelle, et jusqu’à la grande rencontre, la chose importante pour nous sera, non pas de remplir un programme, mais de trouver du temps pour le bonheur des autres. À toutes nos revendications, bien compréhensibles, mais encore trop humaines, Jésus répond ce qui s’est gravé dans le cœur des disciples : « Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi ».

Voilà le sens eucharistique de toute existence consacrée : tout devient « offrande agréable », parce que tout est ramené à cet amour du Seigneur et à la volonté du Père ; le « nous » communautaire et le souci du rayonnement universel de l’Évangile ont remplacé peu à peu dans notre cœur les désirs de grandeur et les rêves de préséance. À tout moment un réflexe nous fait nous incliner devant Dieu et redire :

« Voici la servante du Seigneur ! »



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et
l'autre à ta gauche, dans ton Royaume.


Jésus ne semble pas choqué par la demande de la mère des fils de Zébédée. Il connaît le cœur de l’homme et combien celui-ci ignore son vrai désir, qui ne lui apparaît que sous le travestissement de ses convoitises :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez ».

Aussi, selon son habitude, Le Seigneur va-t-il tenter d’éclairer la demande qui lui est faite afin de conduire son interlocuteur à corriger sa requête : la pédagogie du Maître consiste à distinguer la fin désirée - siéger à sa droite et à sa gauche dans le Royaume - du moyen qui y conduit : « Pouvez-vous boire la Coupe que je vais boire ? »
Allusion à la Passion, à laquelle les deux frères s’estiment capables de participer. Jésus confirme leur compétence, même s’ils ne sont pas conscients pour le moment de ce que cela implique.
Mais il dissocie cette participation indispensable à ses souffrances, de la réalisation de la demande.

En clair : nul n’a accès au Royaume sans passer par la Croix, mais la répartition des places est le privilège du Père et de Lui seul.
Autrement dit, le désir de la mère des fils de Zébédée doit se soumettre au désir du Père du Fils unique.
Plus largement : nos aspirations même les plus nobles, voire religieuses, ont à passer par l’épreuve de la purification au creuset de la soumission à la Volonté d’un Autre, qui en corrigeant notre désir, nous invite à sortir de notre narcissisme pour entrer dans la joyeuse dépendance de l’Amour.

L’indignation des « dix autres » trahit leur envie et dévoile leurs propres pensées secrètes.
Aussi Jésus profite-t-il de cet incident pour mettre ses disciples en garde contre l’ambition désordonnée, celle qui vise au pouvoir sur les autres.
Il est tout à fait légitime de vouloir « devenir grand » ou de vouloir « être le premier ». Mais ces termes ne recouvrent pas la même chose dans le Royaume de Dieu et dans celui des hommes.
Ceux-ci, précise Jésus, « commandent en maîtres » : le pouvoir les dispense du service ; alors que dans la logique du Royaume, on attend tout au contraire de celui qui détient la première place, qu’il donne l’exemple du service désintéressé.
Autrement dit, l’objet de l’ambition droite n’est pas le pouvoir, mais de pouvoir servir les autres dans la Charité.

Pour bien faire comprendre la radicalité de l’engagement auquel sont appelés les « grands » dans le Royaume, Jésus cite en exemple « Le Fils de l’homme, qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».
Notre-Seigneur interprète sa Passion comme l’affrontement entre deux logiques : pour maintenir leur pouvoir, les juifs le condamnent ; mais cet abus de pouvoir permet paradoxalement à Jésus d’exercer pleinement le sien.
C’est parce qu’il a accepté d’être livré aux mains des hommes qui lui imposent la mort, que le Fils de l’homme a acquis tout pouvoir au Ciel et sur la Terre de donner la Vie.

Le pouvoir de l’homme en ce monde est toujours menacé par un plus fort qui cherche à le supplanter et à lui imposer son joug ; le pouvoir du Christ ne saurait lui être arraché, car en Jésus, Dieu Lui-même se livre une fois pour toutes et sans mesure, à tous ceux qui veulent s’en emparer.
Avançons-nous donc avec confiance vers l’autel où Dieu fait grâce, en exerçant en notre faveur son pouvoir de Miséricorde.

« Père Saint, nous le croyons : de la même manière que tu as ressuscité Jésus d’entre les morts, “tu nous ressusciteras nous aussi avec Lui et tu nous placeras près de Lui” dans ton Royaume.
Mais la logique ne change pas en passant du Maître au disciple ; pour que “la Vie de Jésus soit manifestée dans notre existence mortelle”, nous devons accepter d’être “continuellement livrés à la mort à cause de Jésus” (1ère lect.).
Donne-nous le courage de nous engager résolument à sa suite sur le chemin paradoxal de l’Amour de Charité, qui consiste à “tout donner et à se livrer soi-même” (Sainte Thérèse de Lisieux) au service de nos frères. »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


La maladie de la rivalité


Il y a la coupe de la gloire, celle que demandait pour ses fils une mère qui a cet égard ressemble à toutes les mères. On peut trouver étonnante cette demande de la mère. On ne sait rien de la réaction des deux fils. Peut-être se réjouissent-ils dans leur for intérieur de l’initiative de leur mère ? Peut-être se sont-ils servis de leur mère pour faire une telle demande ? À lire attentivement ce texte, on comprend que les deux fils ont quitté leur père et sa barque et qu’ils sont demeurés sous l’influence de leur mère.

Qu’ils n'aient pas souhaité ou demandé l’aide de leur mère, les deux disciples ne sont pas encore entrés dans la logique de l’évangile. Ils ont encore à passer d’un projet de vie humaine axé sur un désir d’accomplissement à un projet de vie axé sur une coupe qui a des allures d’un chemin pascal. La mère, heureuse d’entrevoir un bel avenir pour ses fils, doit encore passer d’une maternité possessive à une maternité évangélique. Il n’est pas facile d’entrer dans la logique de l’Évangile et de délaisser celle du pouvoir et de la gloire.

Une évidence. Jacques et Jean,  même s’ils ont été témoins sur la montagne de la transfiguration de Jésus, ont encore à vivre ce qu’ils voient et pratiquer  ce qu’ils entendent. Leur demande, via celle de leur mère, atteste une chose : ils ne sont pas encore complètement investis dans la bonne nouvelle qu’ils annoncent sous la houlette pastorale de leur maître. Ils ne sont pas encore complètement donnés à Jésus, «désincarnés» d’eux-mêmes.

Imaginons un instant la scène et la réaction des autres disciples. Matthieu dit seulement qu’ils s’indignèrent  sans nous rapporter leurs paroles, et c’est sans doute mieux ainsi.

Saint Jean-Chrysostome, commentant ce passage de Matthieu, affirme que tous les apôtres sont  encore imparfaits, aussi bien les deux qui veulent s’élever au-dessus des dix, que les autres qui sont jaloux d’eux (voir Zénith, 18 février 2012). En relatant cette discussion entre les disciples, Matthieu ne fait qu’exposer au grand jour ce qui se vit dans l’équipe de Jésus. Les choisis pour être avec lui ne sont pas complètement déshabillés de leur mode humaine de vivre. À les regarder se chamailler, ils ne sont pas  des saints.

Cela nous arrive à nous aussi, disait le pape François, à l’occasion de ses souhaits à la Curie en 2014, en parlant de la maladie de la rivalité et de la vanité. Quand l’apparence, les couleurs des vêtements et les insignes de distinctions honorifiques deviennent l’objectif premier de la vie […], c’est la maladie qui nous porte à être des hommes et des femmes faux et à vivre un faux ‘‘mysticisme’’ et un faux ‘‘quiétisme’’ [1].

Jésus leur propose une autre coupe qu’ils s’empressent d’accepter parce qu’ils ne savent pas en quoi elle consiste. Vous ne savez pas ce que vous demandez ! La coupe de l’offrande de leur vie. Celui qui voudra être le premier parmi vous sera l’esclave de tous. Jésus, par sa demande, ouvre les yeux des deux disciples sur le mystère de sa personne et leur fait entrevoir l’appel à être témoin de lui jusqu’à l’épreuve suprême du sang. Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir (v.28).

Cette page ouvre notre médiation sur ce qui donne de la gloire à une vie que Marc décrit au terme de son  évangile, par cet écriteau sur la croix de Jésus : le roi des Juifs.

À votre contemplation : En effet, chacun tire gloire de ce qui le fait grand à ses yeux. Notre gloire est-elle d’avoir pour ami des personnes de grandes renommées ou celle de bien vivre la santé que nous avons, la communauté chrétienne que nous avons, etc. Vivons-nous de cette maladie de la rivalité ? Quel chemin de gloire recherchons-nous ? Celui qui veut acquérir la gloire, qu’il la recherche dans le Seigneur (1 Co 1, 31). Pour moi, dit Saint Paul, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ (Ga 6,14). Amen.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « C’est comme si Jésus leur disait : vous me parlez d’honneurs et de couronnes, mais moi je vous parle de combats et de fatigues. Ce n’est pas l’heure des récompenses » (Saint Jean Chrysostome)

   « La tentation du christianisme sans la croix, une Eglise à mi-chemin, qui ne veut pas arriver là où le Père veut, c’est la tentation du triomphalisme. Nous voulons la victoire d’aujourd’hui, sans aller à la croix, une victoire mondaine, une victoire raisonnable » (François)

   « En ceci consiste la rédemption du Christ : il "est venu donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mt 20, 28), c’est-à-dire "aimer les siens jusqu’à la fin" (Jn 13, 1) pour qu’ils soient "affranchis de la vaine conduite héritée de leurs pères" » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 622)











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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


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Message par Lumen Ven 26 Juil 2024 - 14:34

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
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Eucharistie du Vendredi 26 Juillet 2024
Vendredi de la 16ème semaine du Temps Ordinaire .


L’Église Célèbre la Fête (au Canada, mémoire obligatoire ailleurs)
de Sainte Anne et Saint Joachim, mère et père de la Vierge Marie.
Sainte Anne est la patronne de la province de Québec
et de la Bretagne…


Sainte Bartholomée Capitanio, Cofondatrice
des Sœurs de la Charité (+ 1833)
Saint Titus Brandsma, Prêtre, Carme,
Martyr (1881-1942).
Saint Georges Preca, Fondateur de la
Société de la Doctrine chrétienne (+ 1962)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 3,14-17… Livre de Jérémie 31,10.11-12ab.13… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,18-23.:


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Commentaire de ce jour.


Le semeur, c'est le Fils de Dieu


Une chose est certaine : la semence jetée est excellente, fiable à cent pour cent : c’est la parole de Dieu capable de germer et de croître dans tous les cœurs d’hommes.

Le semeur n’est autre que Jésus-Messie lui-même, qui désire la récolte la plus belle possible, l’avènement universel du Règne de Dieu. Et la parabole nous fait réfléchir sur cet avènement,

   - tout comme le semeur, dans les champs de Judée, mène à bien son travail dans des conditions difficiles, le Règne de Dieu, avant la victoire, rencontrera beaucoup de difficultés ;

   - tout comme le semeur prend ses champs comme ils sont, le Christ sème très largement dans notre cœur, et s’attend à des résistances.

Les obstacles, en effet, sont nombreux, qui pourraient nous empêcher d’entendre, d’écouter et de comprendre la parole. Jésus énumère :

   - le Malin,

   l- es tribulations et les persécutions, justement à cause de cette parole,

   - les préoccupations, si présentes en ce monde, et la séduction des richesses.

Nous, les disciples, avons donc affaire à forte partie, mais nous le savons par expérience, et Jésus nous le rappelle : il faut que nous gardions conscience des zones fragiles de notre cœur.

Il y a en nous des bords de chemin trop souvent piétinés, où la parole court le danger d’être enlevée avant toute germination.

Nous trouvons aussi en nous des zones caillouteuses, où certains enthousiasmes sont encore possibles, mais vite desséchés part la tentation du facile, de l’immédiat et du superficiel. Nous ne parvenons pas à durer, parce que nous manquons de profondeur. Nous nous sentons démunis devant l’épreuve, parce que nous n’avons pas de racines.

D’autres endroits de notre cœur seraient, de soi, prometteurs et fertiles, mais des ronces épuisent le sol et étouffent la parole : ce sont les réflexes du monde ambiant et nos crispations sur l’avoir, le pouvoir et le faire-valoir.

Reste notre bonne terre, où depuis longtemps Jésus sème avec espoir parce que déjà il y a fait de belles moissons. Chaque jour il l’aère et la rend plus meuble ; la parole qui y grandit l’améliore sans cesse, et la moindre ondée de l’Esprit, le moindre geste de charité, lui redonnent sa souplesse.

Tous les sacrements de l’Église sont ordonnés à la fertilité de notre cœur. La réconciliation nous rend notre jeunesse d’âme et chaque Eucharistie, où nous recevons le Corps et le Sang du Ressuscité, réveille en nous les énergies de notre baptême et de notre confirmation dans l’Esprit.

Aujourd’hui, pour s’unir davantage au mystère de la Pâque de Jésus et recevoir en terre profonde la volonté du Père, quelques-unes de nos sœurs ont désiré recevoir ensemble le sacrement qui fortifie les malades et restaure le courage des disciples fatigués.

C’est un acte de foi en la présence aimante de Jésus Seigneur, au-delà de tout sentiment, de toute impression, de toute joie éprouvée, au moment où la prière devient malaisée et la nourriture spirituelle plus intermittente.

C’est un acte d’espérance en la fidélité de l’Époux, alors même qu’il faut oublier devant Dieu les moments où notre terre a été caillouteuse, compacte, imperméable, les heures d’inconstance, d’insouciance ou d’inconsistance, alors même qu’il faut renoncer à prévoir les rythmes de la guérison, les périodes de soulagement ou les petites rémissions sur la route de la vieillesse.

C’est surtout une offrande confiante et courageuse au dessein rédempteur du Père, par laquelle nos sœurs, et nous tous avec elles, rejoignent le but même de leur consécration, si souvent renouvelée : « reproduire l’image du Fils bien-aimé » en son mystère de souffrance et de gloire. Pour cette offrande, nous voilà tout entiers terre profonde, et nous ne voulons voir que cela, parce que c’est cela seul que Dieu regarde : le meilleur de nous-mêmes où il veut faire son œuvre.

En silence, accueillons son amour, si personnel pour chacune, si unifiant pour la communauté ; communions à sa joie près du Père ; rencontrons son regard.



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Parabole du semeur


Avez-vous remarqué que —du point de vue de la rentabilité— il n’y a pas pire investisseur que le semeur de cet évangile ! Il ne fait aucune distinction entre les terrains ! Il sème à tous vents, sans prêter attention au résultat possible, sans penser à choisir le meilleur terrain, le plus rentable, le plus fertile ! Il jette du grain partout, sans peur de le gaspiller. N’est-ce pas l’attitude de Dieu envers nous ? Il donne, inconditionnellement, envers et contre tout, sans tenir compte de nos mérites, sans mettre les humains dans des catégories… Oui, Jésus, envoyé du Père, est venu dans le monde pour semer sa parole. Et il la sème partout car il veut que cette parole atteigne tous les cœurs.

Avouons que cette manière de faire du semeur est bien loin de la nôtre : quoi de plus humain, en effet, que de penser à la récolte avant les semailles. Sans pour autant être dans le calcul, n’est-ce pas compréhensible de faire davantage confiance à ceux qui nous soutiennent, d’aimer ceux qui nous aiment en retour, de prendre soin de ceux qui sont dans la gratitude envers nous ? Car nous voulons tous avoir part à la récolte : un peu d’affection, de reconnaissance ! Mais Dieu, lui, est semeur ! Il n’est que don ! Et c’est ce que nous avons à devenir à notre mesure, sans nier ce que nous sommes. Il s’agit de vivre à la démesure de ce semeur de la parabole !

Car être semeur, ce n’est pas être moissonneur ! Semer —tout comme s’aimer— c’est fondamentalement inscrire en l’autre, des graines d’amour et de confiance. Et espérer qu’elles fassent seules leur chemin. C’est être dans le don, sans attendre le contre-don. Il s’agit en définitive de faire descendre le Royaume en nous, d’évangéliser notre cœur.

Voilà pourquoi Jésus, en expliquant la parabole, décrit différents terrains : ce n’est pas pour nous mettre dans des catégories, fertiles ou non, les vertueux ou les mauvais ! Les différentes terres ne sont pas là pour nous diviser. Elles sont là pour faire écho à notre cœur divisé.

Regardons, alors, nos cœurs divisés ! Ce sont des terrains, avec leurs terres fertiles, avec leurs zones d’ombres. Même si nous aspirons à plus d’unité intérieure, nous avons toutes et tous ces différentes parcelles en nous, ces lopins fertiles et ces terres arides. Pour certains, ces dernières seront des deuils non-encore faits, des histoires blessées sur lesquelles il semble impossible de voir refleurir un projet.

Ces terres désolées sont peut-être aussi des histoires qui refont sans cesse surface : le passé que l’on ressasse. Pour d’autres, le jardin de leur cœur est rempli de sillons mal retournés, de nœuds et d’angoisses, de névroses et de pierres d’achoppement, des « j’aurais dû » sur lesquels les espoirs trébuchent. Certains ont peut-être en eux des terres en jachère, autrement dit des projets envolés, avant d’avoir pu grandir. Leur courage est miné par le souvenir de vies éteintes avant d’avoir pu éclore. Nous pouvons aussi trouver au fond de notre cœur des lopins qui ne résistent pas à la durée. Des terres trop exposées au soleil… L’enthousiasme d’un instant est incapable de traverser l’épreuve ! Avec les aléas de la vie, pour certains, leur terre personnelle a peut-être un peu perdu de sa richesse première, et de son enthousiasme. Les expériences de la vie font qu’ils sont devenus davantage prudents, méfiants. Dans certains endroits de leur cœur, les ronces ont poussé, comme pour les protéger. Chez d’autres enfin, le terrain est devenu plus sec, plus rocailleux,… où plus rien de bon ne peut pousser.

Toutefois —et c’est l’extraordinaire message de cette parabole— il y aura toujours, absolument toujours au fond de l’humain une « bonne terre » à ensemencer, quoiqu’en dise notre expérience. L’Évangile vient nous dire qu’il y a toujours, au fond chaque être humain —même celui qui traverse l’en-bas— un lieu où la terre a gardé sa fraîcheur originelle.
Il s’agit du champ de Dieu, inscrit au fond de nous. Si dans nos vies, la moisson peut donc sembler loin, nous pouvons réellement découvrir une fécondité nouvelle. Car Dieu se réserve toujours une petite servitude de passage… dans le champ de notre cœur, pour venir y semer de la confiance !

Celui qui découvre cette terre fertile en lui devient davantage humain,  il devient humus, bonne terre. Alors, il porte du fruit à la démesure de ce Dieu créateur, qui accompagne sa création inachevée, dans ce que la seconde lecture appelle « les douleurs de l’enfantement ».  Alors, à chacun de nous de partir à la recherche de cette terre, en nous-mêmes, —de passer en quelques sorte des vacances en soi— afin de  découvrir en nous cette zone qui aspire à la moisson !  Si nous nous mettons à la suite du semeur un peu fou de l’évangile,  alors vraiment :

S’aimer deviendra semer : il n’y pas d’obligation de résultat !
S’aimer sera comme semer : donner est plus important que recevoir !
Semer à tous vents nous donnera d’aimer davantage : car l’amour est un sentiment qui se multiplie en se donnant. Amen.



le frère Didier Croonenberghs, dominicain.
Homélie de la messe du 12 juillet 2020 à Charleroi

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Autre commentaire de ce jour.


« Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur »


Aujourd'hui, nous contemplons Dieu comme le cultivateur altruiste et magnanime qui est en train d'ensemencer à pleines mains. Il ne fût point avaricieux dans la rédemption de l'homme, car Il a tout dépensé dans son propre Fils Jésus-Christ, qui à l'image de la semence enterrée (mort et sépulture) est devenu vie et résurrection grâce à sa sainte Résurrection.

Dieu est un cultivateur patient. Le temps appartient au Père car Lui seulement connaît le jour et l'heure (cf. Mc 13,32) de la moisson et du battage. Dieu attend. Et nous aussi nous devons attendre en synchronisant l'horloge de notre espérance avec le dessein salvifique de Dieu. Saint Jacques nous dit: «Voyez le cultivateur: il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récoltes» (Jas 5,7).

Dieu attend la moisson et la fait pousser avec sa Grâce. Et nous ne pouvons nous permettre de dormir non plus, car nous devons collaborer avec la grâce de Dieu en assurant notre coopération, sans placer des obstacles à cette action transformatrice de Dieu.

La culture de Dieu qui naît et pousse ici sur la terre est un fait bien visible par ses effets; nous pouvons le voir dans les miracles authentiques et dans les perçants exemples de sainteté de vie. Beaucoup sont ceux qui, après avoir entendu tout les mots et les bruits de ce monde, ont faim et soif d'entendre la Parole de Dieu, authentique, là où elle se trouve, vive et incarnée. Il y a des milliers de personnes qui vivent leur appartenance à Jésus-Christ et à l'Église avec le même enthousiasme qu'au commencement de l'Évangile, car la parole de Dieu «a trouvé une terre où elle peut germer et porter du fruit» (Saint Augustin); nous devons, donc, remonter notre morale et faire face au futur avec un regard de foi.

Le succès de notre moisson ne réside donc pas dans des stratégies humaines ni dans le marketing, mais dans l'initiative salvatrice de Dieu “riche en miséricorde” et dans l'efficacité du Saint-Esprit, qui peut transformer nos vies pour nous permettre de porter des fruits savoureux de charité et de joie contagieuse.



Abbé Josep LAPLANA OSB Moine de Montserrat (Montserrat, Barcelona, Espagne)
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Nous ne faisons rien de bon sans savoir supporter aussi avec sérénité tout ce qui est mauvais. Plus on s’élève vers les choses célestes, plus rudes sont les réalités que nous devons affronter dans ce monde » (Saint Grégoire le Grand)

   « La Parole de Dieu accomplit un chemin en nous. Nous l’écoutons avec nos oreilles et elle passe dans notre cœur ; elle ne reste pas dans les oreilles, elle doit aller au cœur ; et du cœur elle passe aux mains, aux bonnes œuvres » (François)

   « Mais ce " rapport intime et vital qui unit l’homme à Dieu " peut être oublié, méconnu et même rejeté explicitement par l’homme. De telles attitudes peuvent avoir des origines très diverses : la révolte contre le mal dans le monde, l’ignorance ou l’indifférence religieuses, les soucis du monde et des richesses, le mauvais exemple des croyants, les courants de pensée hostiles à la religion, et finalement cette attitude de l’homme pécheur qui, de peur, se cache devant Dieu et fuit devant son appel » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 29)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Sam 27 Juil 2024 - 12:14

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 27 Juillet 2024
Samedi de la 16ème semaine du Temps Ordinaire .


Sept Saints Dormants d'Éphèse,
frères, Martyrs (+ vers 250).
Saint Pantaléon, Médecin, Martyr (+ v. 303).
Sainte Nathalie et ses compagnons,
Martyrs à Cordoue (+ 852)
Saint Siméon Stylite l'Ancien, Ascète
en Syrie (+ 459)
Bienheureuse Maria della Passione Tarallo
Religieuse italienne de l'institut des Sœurs
Crucifiées Adoratrices de l'Eucharistie (+ 1912)
Bienheureux Teodoro Illera Del Olmo et 15
compagnons, Martyrs de la guerre civile
espagnole en 1936 et 1937 (XXe siècle)
Bienheureuse Marie-Clémence de Jésus
Crucifié, Martyre ursuline polonaise morte
dans le camp d'Auschwitz (+ 1943)


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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 7, 1-11… Psaume 84(83), 2-3.4.5-6.11abc… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 24-30.:


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Commentaire de ce jour.


L'ivraie dans le champ


Ainsi il y a de l’ivraie dans le champ du Seigneur.

Ce n’est pas lui qui l’y a semée, car Jésus n’est venu semer que la Parole du Règne de Dieu. « C’est un ennemi qui a fait cela », explique Jésus. Mais comment a-t-il pu réussir ? - parce que « les gens dormaient ». Peut-être avaient-ils des raisons de se reposer ; mais ils auraient dû s’arranger ensemble pour qu’une surveillance, une vigilance, soit possible.

II fallait rester vigilant, car le mal est vite fait quand il s’agit de semer. Jésus le souligne également : l’ennemi a semé de l’ivraie en plein milieu du blé, et il s’en est allé, sachant bien que désormais sa mauvaise graine allait pousser sans lui, en profitant de la bonne terre, préparée pour la bonne graine.

L’inconvénient, avec la mauvaise herbe, c’est qu’au début, et longtemps, elle ressemble au bon blé. Tant que l’herbe est verte, tant que les graines ne sont pas formées, impossible de reconnaître l’ivraie avec certitude. De même dans la terre de notre cœur, lorsque nous laissons l’ennemi semer ses graines de malheur : la désunion, l’égoïsme, ou la tristesse. C’est au bout d’un certain temps que l’on constate le désastre : « mon champ est plein d’ivraie ; mon cœur de croyante est partagé, et il porte à la fois des fruits pour la vie et des germes de mort ».

Alors, quel est le remède ?

Les serviteurs, dans la parabole, viennent trouver le maître du champ, avec toute leur bonne volonté, et avec beaucoup d’illusions : « Veux-tu que nous allions ramasser cette ivraie ? » L’ivraie a déjà produit ses épis, et déjà on peut la reconnaître. Mais le maître est formel : « Non ! de peur qu’en arrachant l’ivraie vous ne déraciniez le blé avec elle ».

Il est bien dommage qu’il se trouve de l’ivraie dans notre cœur, dans nos groupes chrétiens, dans nos communautés ; mais ce qu’il faut sauvegarder avant tout, c’est la moisson qui lève et qui va nourrir les hommes, c’est la croissance de l’Évangile dans notre vie, c’est l’expansion missionnaire de l’Église où tous les peuples trouveront le salut.

Si pour éliminer l’ivraie il faut arracher le bon grain, mieux vaut patienter jusqu’à la moisson ; si pour extirper le mal il faut compromettre les fruits du bien, mieux vaut laisser Dieu faire le tri à Son heure.

« Laissez l’une et l’autre croître jusqu’à la moisson », dit Jésus ; et l’on pourrait trouver sa réponse décevante, tellement le désir est puissant au fond des cœurs de vivre dans un monde pur, dans une Église unie, dans une communauté ardente et unanime. Et pourtant, c’est Jésus qui a raison.

D’abord parce que Dieu, en patientant jusqu’au jugement, patiente avec chacun de nous, sans détruire en nous les forces de vie pour arracher tout de suite le mal de notre cœur. Dieu nous donne le temps de la conversion.

Et puis Dieu se réserve le jugement, que Jésus décrit souvent dans l’Évangile comme un moment de vérité où seront révélés le fond des coeurs et le poids réel de chaque existence. Laissons à Dieu le dernier mot sur toute chose, et gardons la paix. Le mal ne gagnera pas, ni dans notre cœur ni dans le monde, si nous laissons faire la patience de Dieu : « Ayez confiance ; disait Jésus, j’ai vaincu le monde », le monde du refus.

Certes, l’ivraie pousse, grandit, et c’est souvent un scandale ; mais nous n’avons pour la combattre, ennous et autour de nous, que les seules armes de l’Évangile, les outils du grand Moissonneur. Jésus s’est livré pour nos péchés. Pour stopper la montée de l’ivraie dans le champ du monde, il a offert à Dieu sa vie donnée aux hommes et son obéissance ; il a vécu pleinement Fils et totalement frère. Et depuis vingt siècles il moissonne, pour son grenier éternel.



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Le Royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain.


Cette parabole fait directement suite à celle du semeur. Jésus expliquait qu’il y a quatre façons d’accueillir la Parole du Royaume : soit on ne comprend pas, alors on ne porte aucun fruit, soit on accueille la parole jusqu’au don total de sa vie, soit on donne du fruit jusqu’à la perte de ses richesses, soit on porte du fruit dans tous les sens possibles.

Ces explications suscitent des questions. Jésus y répond par des paraboles, que nous entendrons jour après jour.
La première d’entre elles est la plus immédiate : d’où viennent ces plantes qui ne portent pas de fruit et pourquoi ne sont-elles pas arrachées ?

Certes, l’action de l’Ennemi est d’emblée évoquée par Le Seigneur. Alors que l’homme sème du bon grain, son ennemi survient et sème de l’ivraie dans son champ.
Mais cette situation survient de nuit, pendant que tout le monde dort.
L’idée de la parabole n’est donc pas de pointer une responsabilité particulière dans la maison du maître du domaine.
Lui n’a semé que du blé. L’ivraie vient donc d’ailleurs, de l’action d’un ennemi anonyme agissant de nuit. L’attention est plutôt portée sur la réaction à avoir lors de la manifestation du forfait.

Peu à peu en effet les plantes poussent et l’ivraie qui a été semée pousse comme le blé. Au départ presque indiscernable des jeunes pousses de blé, elle grandit à la même hauteur et ressemble fortement au vrai blé, à la différence que ses grains sont noirs, comme s’il s’agissait de blé dégénéré.
La question jaillit spontanément de la part des serviteurs qui distinguent peu à peu l’ampleur des dégâts : « veux-tu que nous allions l’enlever ? ».

Mais le maître s’y oppose : il ne faut pas l’arracher, de peur d’arracher en même temps le blé. « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ».
Il enseigne la Patience et la Miséricorde.
Certes, l’ivraie étant suffisamment grande pour être reconnue, on ne la pourrait plus confondre avec le blé.
Mais un temps de maturation, avant la moisson, est donné à tous pour pouvoir faire pénitence. Notre Dieu donne le soleil et la pluie à toutes les plantes.
C’est une manière qu’il a de dire à chacune qu’il espère d’elle un bon fruit. Qui sait, les mauvaises graines que nous portons pourraient nous inviter à redoubler d’efforts pour plaire à notre Dieu ?

Outre cette patience qui invite au changement, le temps de maturation que permet le Seigneur est une leçon de réalité.
Il y a ceux qui travaillent au service du maître de la maison, mais viendront bientôt ceux qui travailleront à la moisson.
Autrement dit, entreprendre de séparer le blé et l’ivraie serait anticiper le temps du jugement. Il serait donc présomptueux de la part des serviteurs de s’attribuer un rôle qui n’est pas le leur.

De plus, ils adopteraient une attitude dangereuse : en ramassant l’ivraie, on peut déraciner le bon grain aussi.
A vouloir faire justice à la place de Dieu, on peut tuer la plante qu’il a lui-même semée et dont il a permis la croissance.

Ainsi, dans l’Église ou dans nos cœurs, il y a de l’ivraie et du bon grain. Il ne nous appartient pas de les départager.
Dieu est seul juge, nous pouvons lui confiance quand il estime préférable de ne pas éradiquer le mal par une intervention radicale et immédiate.

Mais il nous revient d’entretenir le champ ! Car, nous l’avons entendu dans la parabole hier, certaines terres hospitalières portent du blé à raison de trente pour un, mais d’autres à raison de soixante ou même de cent pour un.
A n’en pas douter ces dernière terres portent plus de fruit que les autres parce qu’elles ont compris l’enseignement du Seigneur dans toute sa force : le meilleur moyen d’endiguer le péché et son œuvre de mort est d’aimer les pécheurs jusqu’à donner sa vie pour eux.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Mauvaise herbe semée dans le champ.


A la lecture de ce passage de Matthieu, une évidence m’apparaît incontournable, il n’y a pas de sol pur-sang, parfaitement intact de toute pollution. Les sols peuvent apparaître asymptomatiques. Il faut se méfier d’un sol en apparence en parfaite santé, d’un sol dont la beauté extérieure fascine. Il cache toute une vulnérabilité dont il faut se méfier. Tous les cœurs sont habités par Dieu.

La tentation est grande de se laisser séduire par le mirage des animaleries (Thérèse d’Avila) qui rôdent autour des coeurs. Tous les sols possèdent quelque chose de la beauté de Dieu. Ils ont reçu la même qualité d’ensemencement et ont tous besoin d’être travaillés, entretenus, même s’ils sont tous vaccinés contre le virus de l’infertilité.

Lisons bien. Écoutons bien. Jésus affirme clairement qu’aucun champ ne doit être regardé comme une poubelle. La parabole révèle quelque chose de Dieu. L’ivraie ne rend pas le champ irrécupérable. En invitant à ne pas arracher trop vite l’ivraie, Jésus pose un regard de collapsologie, cette science qui promeut que tout est récupérable. Il est plus important de préserver ce qu’il y a de bon que de détruire l’ivraie. La qualité de sa semence prévaudra sur l’ivraie. Plutôt que de se lamenter, Jésus a côtoyé l’ivraie avec compassion.  

Jésus invite ses disciples, chacun de nous, à éviter des attitudes, des jugements trop hâtifs qui pourraient détruire à jamais ce qui peut devenir un beau terrain fertile. La vulnérabilité des champs saute aux yeux. La vulnérabilité actuelle de l’Église saute aux yeux. Jésus porte sur ses disciples un regard salutaire, un regard, je dirais, sanitaire d’un bon responsable d’hôpital de campagne. N’arrachez pas. Le semeur n’est pas de mauvaise humeur devant l’ivraie. Il le voit comme un défi pour le collapsologue qu’il est.

Un chant alpin que le pape cite dans sa rencontre avec des étudiants en Lituanie en 2018, rejoint l’attitude du semeur-collapsologue : dans l’art de monter, le secret n’est pas de ne pas tomber, mais de ne pas rester à terre[1]. Recommencer toujours de nouveau et ainsi monter parce qu’un printemps se prépare.

En n’éliminant pas l’ivraie, Jésus entrevoit une renaissance, une résurgence de fertilité alors que ses disciples s’émeuvent de l’ivraie. Tous les champs possèdent l’engrais nécessaire pour combattre l’ivraie. L’explication de Jésus ouvre une réflexion sereine sur ce qui se déroule sous nos yeux. Et si l’ivraie était une chance, une grâce, un kairos, dit le théologien tchèque Tomas Halik, pour déconfiner nos regards !

Notre regard recevrait-il l’imprimatur de Jésus ? Nos yeux de disciples-missionnaires sont-ils des yeux marqués par la collapsologie ? Sommes-nous persuadés que tout est « sauvable », récupérable ? Nous oublions vite le regard de Dieu observant les déviances de son peuple :  je les guérirai de leur infidélité (Os 14, 5), de leur infertilité.  La lecture rapporte l’histoire d’une Alliance que rien ne brisera, pas même le pacte de son peuple avec un veau d’or.

Dans les bas-fonds de nos terres, de nos cœurs fascinés par autre chose que Dieu, le semeur a déposé une graine de vie non tuable. L’écologie du Royaume implique l’idée de refuser de jeter ce qui extérieurement ne vaut rien, c’est-à-dire, si l’on en croit Saint Paul, ce qui est sans charité (Cf. 1 Co 13, 2). L’entraide, l’autre nom de la charité, dont nous fûmes témoins durant la pandémie, surgit de tous les sols. La pandémie a déconfinée de nos regards étroits, souffrant de fixation sur les beaux fruits et ne percevant pas que tout est récupérable. Il y a de beaux fruits qui surgissent de tous les sols, même les plus asséchés par la mondanité.

Le semeur n’évitera jamais les terres en apparences non fertiles. Bien au contraire, il leur accordera plus de soin. Maître, dit le vigneron, laisse-le cette année encore ; je vais creuser la terre tout autour ; peut-être [y aurait-il] des figues l’année prochaine (Cf. Lc 13, 8).

Je termine par ces mots de l'écrivain russe Vladimir Soloviev :  Le Christ a été le redresseur de l’humanité, moi, je dois être le bienfaiteur de cette humanité. Je donnerai aux hommes tout ce dont ils ont besoin. AMEN.




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Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Quand le mal a gangréné la foule, le seul remède qui reste est de se plaindre et de geindre. Corriger avec amour quand c’est possible. Et quand on ne peut pas corriger, souffrir avec patience jusqu’à ce que la correction vienne d’en haut » (Saint Augustin)

   « Jésus nous enseigne à voir les choses avec un réalisme chrétien et à affronter chaque problème avec une clarté de principes, mais aussi avec prudence et patience. Cela suppose une vision transcendantale de l’histoire, dans laquelle on sait que tout appartient à Dieu » (Saint Jean-Paul II)

   « Au Jour du Jugement, lors de la fin du monde, le Christ viendra dans la gloire pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le grain et l’ivraie, auront grandi ensemble au cours de l’histoire » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 681)











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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 28 Juil 2024 - 13:47

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 28 Juillet 2024
Dix-septième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


Saint Victor Ier, Pape (14e) de 189 à
199 (+ 199)
Saint Samson, Évêque de Dol en Bretagne
(+ v. 565).
Saint Melchior Garcia Sanpedro, Évêque dominicain
Martyr au Vietnam (+ 1858)
Saint Pierre Poveda Castroverde, Prêtre et Martyr
Fondateur de l'Institut thérésien en Espagne (+ 1936)
Sainte Alphonsine de l'Immaculée Conception,
(Anne Muttathupadathu),Religieuse Clarisse offrit à
Dieu une vie presque toujours souffrante. (+ 1946) .


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Textes de la Messe du Jour

Deuxième livre des Rois 4, 42-44… Psaume 145(144), 10-11.15-16.17-18… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 1-6… Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 1-15.:


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Commentaire de ce jour.


« Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua. »


Pendant cinq dimanches de suite, nous allons entendre le discours sur le Pain de vie, le chapitre VI de l’évangile selon St Jean. Il commence par un miracle. Et quel miracle ! À partir de 5 pains et de 2 poissons, il nous est dit que Jésus nourrit une foule nombreuse. Des interprétations plus ou moins inventives ont été avancées pour essayer de donner des explications raisonnables cette étonnante multiplication des pains, notamment l’interprétation humaniste sur la force du partage. On essaie de comprendre comment Jésus a fait cela. Or ce qui importe, en fait, ce n’est pas le comment mais le pourquoi du signe posé par Jésus. Les miracles sont des signes de la puissance de Dieu, afin de nous amener à nous tourner vers Dieu en toute confiance.

En effet, qu’est-ce qu’un miracle ? C’est un signe destiné à attirer notre attention, un signe, c’est-à-dire un symbole qui unit une réalité matérielle à une signification spirituelle. En tant qu’il déroge aux lois naturelles, il est le signe que celui qui l’accomplit a un pouvoir sur ces dernières. Dans son acte créateur, le Seigneur dispose les lois naturelles pour organiser le monde, les miracles qui dérogent à ses lois ne peuvent être qu’exceptionnel.

Mais les miracles de Jésus ne sont-ils que des signes de sa puissance, des preuves de sa divinité ? Non. Si Jésus est Dieu, il peut certes faire toutes sortes de miracles. Il le dit lui-même à ses adversaires : « Ne puis-je pas faire des pierres que voici des fils d’Abraham ? » Et c’est bien ce que le démon lui suggère lorsqu’il vient le tenter au désert. Mais Jésus ne fait précisément pas n’importe quoi, et ne multiplie pas les miracles comme des petits pains ! Les miracles de Jésus ont en effet toujours comme finalité de manifester le dessein de Dieu pour l’homme. Il opère des guérisons, il ramène des morts à la vie, il nourrit les foules, mais Jésus ne fait pas de miracles absurdes. Il fait des miracles qui ont un sens. Ses miracles viennent en aide aux hommes : ils restaurent leur santé, leur dignité, leur vie. Les miracles de Jésus sont un témoignage de sa bienveillance pour les hommes. Le miracle est ainsi un signe de la puissance de Jésus et la manifestation de son amour pour les hommes.

Mais si tel est le cas, pourquoi avoir borné son action dans des limites si étroites : quelques années, en un lieu déterminé, et finalement, au bénéfice de si peu de monde ? Beaucoup sont morts en Israël à l’époque de Jésus, et pourtant il n’a rendu la vie qu’à Lazare, qu’au fils de la veuve de Naïm et qu’à la fille de Jaïre. Beaucoup de gens avaient faim à l’époque de Jésus, et pourtant il n’a multiplié les pains que deux fois. Beaucoup de gens étaient malades, infirmes, aveugles. Et pourtant il n’en a guéri que quelques-uns. Et que dire de la suite des temps ? Épidémies, famines, guerres se succèdent depuis des siècles. Des milliers de personnes meurent chaque jour tandis que d’autres ne cessent de souffrir. Alors pourquoi Jésus ne s’occupe-t-il pas d’elles ? Cela ne semble injuste que si nous ne voyons en Jésus qu’un simple philanthrope, le SAMU pour toutes nos détresses et besoins matériels.

Par ses miracles, Jésus vient indubitablement répondre à nos attentes, mais il vient surtout redresser nos attentes, et en exauçant les espoirs de quelques-uns, il vient exhausser l’espérance de tous. Quand Jésus promet à la Samaritaine l’eau vive, elle est heureuse de n’avoir plus à puiser, quand Jésus multiplie les pains, la foule veut le faire roi pour être nourrie sans effort. Dans ces conditions, fallait-il que Jésus exauçât toutes les demandes ? Non : nous en serions restés à nos espérances purement terrestres, du pain et des jeux. Les miracles de Jésus sont des signes de sa puissance, ils manifestent sa volonté de faire notre bonheur, mais ils nous invitent surtout à la conversion, à un sursaut, à remonter à la source de tout bonheur. En effet, que désirons-nous en définitive ? Le bonheur absolu, qu’aucune de ses réalisations limitées ne peut vraiment donner. Jésus veut que nous désirions le Souverain Bien, Dieu lui-même, qui seul peut rassasier notre désir d’aimer et d’être aimé. Jésus a de l’ambition pour l’homme, ses miracles en sont le signe. Le pain multiplié aujourd’hui, et qui n’empêchera pas d’avoir faim demain, est le signe de ce Pain de vie que Jésus, sagesse de Dieu, est lui-même.

Et pour avoir faim de ce pain-là, il ne faut pas être complètement gavé par l’autre, le pain matériel. Jésus nous a montré la voie : ma nourriture est de faire la volonté de mon Père. Il faut orienter nos désirs vers leur véritable accomplissement. Nos désirs et besoins matériels ne sont que des points de départs pour notre vocation spirituelle. Ils sont à orienter vers le ciel pour qu’ils renaissent plus grands, plus beaux qu’au départ.

Jésus, en accomplissant ses miracles, vient nous révéler que nous sommes faits pour Dieu. La vie qu’il nous donne, c’est la vie éternelle, la guérison qu’il nous procure, c’est le salut éternel, et le Pain dont il nous nourrit, c’est lui-même. Désirons-nous vraiment cela ? Avons-nous faim de Dieu ? De l’Eucharistie qui est le pain de la route en ce pèlerinage terrestre ? Oui, un peu certainement, sinon nous ne serions pas ici. Mais ce pain ne nous nourrira vraiment, spirituellement, miraculeusement, que si nous nous offrons tout entier. Il a eu besoin de l’offrande spontanée des cinq pains et des deux poissons, pour les multiplier, aujourd’hui, il veut nous accueillir, accueillir notre désir, pour renouveler la grâce de notre baptême, le don de la vie éternelle.




Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour
que chacun reçoive un peu de pain. »


Le parallèle entre la première lecture et l’Évangile de ce jour est patent. Au-delà du fait de la multiplication des pains, que ce soit le serviteur d’Élisée ou l’apôtre André, les deux posent au bout du compte une même question à leur maître :
« Que représente cette quantité infime de pain qui est en notre possession devant la nécessité de nourrir tous ces hommes qui n’ont rien à manger ? »
Derrière cette interrogation, s’en trouve une autre d’une portée plus large : « Que peut représenter la misérable contribution humaine face aux innombrables nécessités spirituelles et matérielles des hommes ? »
C’est peut-être la question devant laquelle nous mettent les lectures de ce 17ème Dimanche du temps ordinaire.

Vingt pains d’orge et quelques grains frais d’un côté, cinq pains et deux poissons de l’autre, les deux contributions paraissent bien petites, voire même insuffisantes.
Dieu ne regarde pourtant pas la quantité que nous pouvons apporter. Pour Lui, l’essentiel est que nous fournissions quelque chose.
Il est ici primordial que Dieu ne veuille pas faire sans la contribution humaine a fortiori lorsqu’il est question du Salut.
Et c’est bien de cela dont il s’agit dans la multiplication des pains telle que nous la présente Saint Jean annonçant le Sacrement de notre Salut.
En effet, sans donner d’emblée une interprétation Eucharistique à ce geste, il n’en demeure pas moins que l’on peut établir un rapprochement du verset de Saint Jean avec celui du récit de l’institution de l’Eucharistie en Saint Luc :
« Ayant pris le pain, ayant rendu grâces, il le rompit et le donna ».
Nous pouvons même ajouter que la mission conférée par Jésus aux disciples de « ramasser les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu » semble être bien davantage qu’un souci de ne pas gaspiller la nourriture et paraît donner une perspective sacramentelle de l’événement qui ne sera cependant pleinement explicitée que dans la troisième partie de ce chapitre six, appelée communément le « discours du Pain de vie ».

Pour en revenir à notre fil rouge, nous voyons combien Dieu veut que nous participions activement à la rédemption de l’humanité qui commence par le partage bien concret de nos biens avec ceux qui en ont besoin.
En effet, la route de la rédemption est celle du don et de l’abandon confiant entre les mains du Père.
C’est précisément ce que nous lisons dans la Passion du Christ. Comme Jésus, le Chrétien est appelé à se lancer sans peur sur le chemin du don parce que le soutien divin ne lui fera jamais défaut.
A celui qui cherche avec générosité et sincérité à actualiser le Royaume de Dieu et qui garde les yeux fixés sur Le Seigneur, l’aide de Dieu arrivera toujours à temps : « Les yeux sur toi, tous, ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit » (cf. Psaume).

Pour avancer sur le chemin de la rédemption, il faut être pauvre c’est-à-dire faire l’épreuve que ce ne sont pas nos talents ou richesses humaines qui seront pour nous les meilleurs alliés mais bien plutôt une confiance indéfectible en Celui qui est notre unique richesse.
Tout ce que nous possédons humainement sera toujours insuffisant mais en même temps c’est bien de cela dont il nous faut partir pour ne pas tomber dans le quiétisme ou le providentialisme.
S’en remettre à la Providence ne consiste pas à s’abandonner aveuglément aux courants de la vie en espérant que Dieu interviendra en se manifestant spectaculairement au moment opportun.
Se fier à la Providence c’est chercher de toutes ses forces à actualiser le règne de Dieu et sa justice en croyant que rien de nous manquera si nous demeurons dans la docilité à la volonté du Seigneur.

Quel chemin de conversion ! Partir de ce que nous avons mais en même temps reconnaître que sans Dieu nous ne pourront rien faire.
Avouons qu’il est bien plus facile soit de tout prendre en main et le danger est grand de faire notre volonté et non pas celle de Dieu, soit de tout renvoyer à Dieu dans une pseudo-docilité qui risque fort de n’être qu’une déresponsabilisation.

« Seigneur, tu nous appelles à participer à la rédemption de notre monde. Pour ce faire, nous qui avons bénéficié de ta Miséricorde, tu nous invites à être tes mains et ta voix auprès de tous les exclus de notre temps, de tous ceux qui souffrent la maladie physique, morale ou spirituelle.
Pour être ainsi les canaux de ton Amour rédempteur auprès des hommes de notre temps, puissions-nous être attachés à toi par une Foi vivante comme le sarment est lié au cep de la vigne. »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Cinq pains d’orge et deux poissons


Pendant cinq des dimanches d’été, nous interrompons la lecture de l’évangile de saint Marc, pour lire le fameux chapitre six de saint Jean. Il s’agit d’un long récit qui commence par la « multiplication des pains », et qui se poursuit avec le «discours sur le Pain de Vie». Reprenant les paroles de Jésus, S. Jean nous offre, dans ce chapitre, une méditation sur le partage et sur l’Eucharistie.

Le pain, nécessaire pour vivre, a toujours été au centre du message du Christ. C’est pourquoi il l’a inclus dans la prière du Notre Père : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Le Christ savait que l’être humain a d’abord besoin de manger et de boire avant tout autre chose. Bien sûr, nous ne vivons pas seulement de pain mais aussi d’amour, d’amitié, de paix et d’harmonie, mais, sans le pain de chaque jour, il est impossible d’apprécier les autres bonnes choses de la vie. Dans le texte de ce matin, le Christ nourrit une foule de gens affamés et nous invite à réfléchir sur la faim dans le monde : « Où nous procurerons-nous le pain nécessaire pour nourrir tous ces gens ? »

En tant que Juif de Palestine, Jésus a été élevé dans une culture et une religion qui apprécient toutes nourritures. Ils y voient un don de Dieu. Les Juifs considèrent la nourriture comme une chose sacrée et ils font toujours une prière de remerciement avant de manger. En Palestine au temps de Jésus, la nourriture n’était pas très abondante et la famine menaçait continuellement. Rien n’a beaucoup changé dans notre monde d’aujourd’hui. On a l’impression que le problème de malnutrition et de famine s’est accentué. En 1900, la population mondiale était de 1.6 milliard. Nous atteignons maintenant 7 milliards! La faim tue chaque année des millions de personnes, plus que le SIDA, la malaria et toutes les autres maladies infectieuses réunies.

Les famines se multiplient dans des douzaines de pays, même si nous cultivons assez de nourriture dans le monde pour permettre à chaque homme, femme et enfant de recevoir les 3000 calories nécessaires à la survie. Les gens meurent de faim, non pas parce qu’il n’y a pas assez de nourriture, mais à cause d’une distribution injuste. Il y a peu de temps, le canal de télévision CNN affirmait que 2% de la population possèdent actuellement 50% des revenus et un quart de l’humanité accapare les trois quarts des ressources de notre planète.

Les pays riches sont plus intéressés à vendre des armes aux pays pauvres, que de les aider à sortir de leur sous-développement et de leur misère. Avec ce que coûte un porte-avions, on pourrait acheter 3 mille tonnes de grain. Et pour le prix d’un bombardier, on pourrait construire trente écoles! Les États-Unis dépensent mensuellement 4 milliards pour maintenir leurs troupes en Irak! Sans compter les millions que d’autres pays impliqués dans le conflit ajoutent à ces dépenses exorbitantes.

Le président Eisenhower a observé de façon très juste que « chaque fusil qui est fabriqué, chaque navire de guerre qui est construit, chaque missile lancé est en définitive une fraude et un vol perpétré à l’endroit de ceux et celles qui ont faim et ne sont pas nourris, à l’endroit de ceux et celles qui ont froid et n’ont pas de vêtements pour se vêtir. » Le Général Eisenhower, homme de guerre, savait de quoi il parlait.

Imaginez ce que pourrait être notre monde si les montagnes d’argent dépensées en armements, en fraude, en jeux de hasard, en alcool, en drogue, étaient mises au profit de ceux et celles qui sont dans le besoin, si l’on utilisait cet argent pour l’irrigation des déserts, l’éducation, la recherche médicale, l’édification de digues, la lutte contre la faim dans le monde.

Devant les énormes problèmes de manque de nourriture, nous nous sentons totalement impuissants. Le Christ demande à Philippe: «Où pouvons-nous acheter du pain pour que tous ces gens puissent manger?» Et Philippe de répondre : «Le salaire de huit mois de travail ne suffirait pas pour que chacun ait un peu à manger.» Ce qui veut dire : «nous ne pouvons rien faire. Le problème est trop grand pour nos moyens très restreints». C’est alors que l’un des disciples ajoute : « Il y a ici un jeune garçon qui a cinq petits pains d’orge et deux poissons. Mais cela n’est rien pour combler les besoins d’une telle foule ».

Cinq pains d’orge (le pain des pauvres) et deux poissons ! La multiplication des pains par le Christ a été possible grâce à la générosité de ce jeune garçon. Certains exégètes ajoutent : c’est sans doute grâce à cette générosité que d’autres personnes présentes décidèrent eux aussi de partager le peu qu’ils avaient… Et il y en eut pour tout le monde, il y eut même des restes. Souvent nous faisons cette même expérience lors d’un pique-nique. Chacun partage ce qu’il a apporté et à la fin il y a des restes.

Combien de personnes disent : « J’aimerais bien aider mais je n’ai pas d’expérience, pas d’habilité dans ce domaine. Tant d’autres personnes peuvent le faire mieux que moi. Je cède la place à des gens plus experts ! » Plusieurs, sous prétexte qu’ils n’ont pas assez d’éducation, d’expérience, de connaissance, de moyens financiers, ne font rien. Jésus nous dit aujourd’hui : « Apportez vos cinq petit pains d’orge et vos deux poissons, et voyez ce qu’on peut en faire ».

Lorsqu’il y a des besoins, nous ne pouvons résoudre le problème seuls. Mais avec Dieu et avec les autres, nous pouvons améliorer la situation. Le Seigneur a besoin de notre contribution, si petite soit-elle. Dieu ne fait pas de miracle à partir de rien, il les fait à partir des cinq petits pains d’orge et des deux poissons.

Dieu a besoin de S. Vincent de Paul, de Mère Térésa, des Alcooliques Anonymes, de la Croix Rouge, de la Popote roulante, de Centre-Aide, de l’Armée du Salut, de ceux et celles qui visitent les malades, de ceux et celles qui donnent un peu d’argent  pour aider les victimes de catastrophes naturelles et de guerres de toutes sortes.

Essayons, comme nous le demande Paul dans la 2e lecture, de «mener une vie digne de l’appel que nous avons reçu.» Soyons généreux, partageons notre temps, nos talents, notre argent. C’est ainsi que nous pourrons ensemble améliorer un peu les problèmes de notre monde.



Père Yvon-Michel Allard, s.v.d.,
directeur du Centre biblique des Missionnaires
du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Seigneur, rassasiés par ton Eucharistie, développe en nous le désir et la volonté de te suivre afin d’être dignes de recevoir de Toi la sagesse et l’expérience de ta nourriture spirituelle » (Saint Albert le Grand)

   « Nous avons sûrement des talents, des capacités… Qui d’entre nous n’a pas ses "cinq pains et deux poissons" ? Dieu est capable de multiplier nos petits gestes de solidarité et de nous faire participer de son don » (François)

   « De nombreux juifs et même certains païens qui partageaient leur espérance ont reconnu en Jésus les traits fondamentaux du "fils de David" messianique promis par Dieu à Israël. Jésus a accepté le titre de Messie auquel il avait droit, mais non sans réserve parce que celui-ci était compris par une partie de ses contemporains selon une conception trop humaine, essentiellement politique. (Catéchisme de l’Église Catholique, nº 439)










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Message par Lumen Sam 3 Aoû 2024 - 12:49

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Eucharistie du Samedi 03 Août 2024
Samedi de la 17ème semaine du Temps Ordinaire


Saint Nicodème le Synhédriste, Disciple,
Notable Juif, Pharisien du Nouveau Testament (1er s.).
Sainte Salomé la Myrophore épouse
de Zébédée et mère des apôtres Jacques et
Jean (Ier siècle)
Sainte Lydie, Commerçante en pourpre
convertie par Saint Paul (Ier siècle)
Bienheureux Augustin Kažotić, Évêque,
Dominicain et Martyr (v. 1260-1323).
Bienheureux Sauveur, François, Alphonse,
Michel, Martyrs de la guerre civile en
Espagne (+ 1936)


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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 26, 11-16.24... Psaume 69(68), 15.16.30-31.33-34... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 14, 1-12.:


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Commentaire de ce jour.


La mort de Jean-Baptiste


Quel mélange de beauté, de richesse, de pouvoir, et de sentiments sordides !

La jeune danseuse ne vit que pour plaire. Elle n’existe que dans le miroir et le désir des autres. Mais elle n’a rien dans la tête, s’en tient aux idées de sa mère et ne sait même pas quoi répondre quand Hérode lui offre un cadeau royal. Hérodiade, au contraire, est une femme de tête, ambitieuse, tyrannique, et elle met son intelligence au service de sa haine ; Elle ne supporte pas les critiques du Baptiste et veut sa mort, tout de suite, au risque de voir la foule se soulever pour défendre le prophète.

Quant à Hérode Antipas, en dépit de son habileté politique, c’est un faible, et finalement un personnage sans envergure. Il réagit d’abord sans aucune retenue au charme de la danseuse ; puis il se laisse aller à un serment inutile ; enfin, par fierté, il va jusqu’au bout du crime. En lui les puissances du mal se liguent pour abattre le prophète, sans défense au fond de son cachot : la passion, le pouvoir, la vie luxueuse, ces trois forces que dénonce saint Jean dans sa première épître parce qu’elles détournent l’homme de Dieu : « Car tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux (le pouvoir sans frein) et l’orgueil de la richesse – vient non pas du Père, mais du monde ». Et saint Jean ajoute : « Or le monde passe, avec ses convoitises, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement ».

Apparemment le mal a triomphé, mais le souvenir du Baptiste va hanter le roi, comme le montre le début de notre Évangile d’aujourd’hui : « Hérode apprit la renommée de Jésus et dit à ses serviteurs : Cet homme, c’est Jean-Baptiste. Il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles ».

Ce qu’Hérode ne sait pas, c’est que le rayonnement de Jésus va dépasser encore celui du Baptiste. Prévenu aussitôt, Jésus de Nazareth va continuer de plus belle l’annonce du Royaume, sans se laisser intimider par celui qu’il appelle le « renard ». Jésus aura, lui aussi, désormais dans la mémoire la mort héroïque et cachée du Précurseur quand il annoncera sa propre passion. Toutefois il sait, et il dit, qu’il ne mourra pas de la main d’Hérode Antipas, ni même sur ses terres de Galilée et de Pérée, mais bien dans la ville sainte, à Jérusalem.

On ne choisit pas sa mort.

Le Baptiste, vénéré par tout un peuple, a été assassiné en quelques minutes au fond d’un cachot pour le caprice d’un roi, pour la haine d’une femme. Mais il avait choisi sa vie. Il voulait être seulement l’ami de l’Époux, efficace et discret ; il voulait n’être qu’une voix, au service d’un message de vie. Il avait été la lumière, le flambeau que l’on suit dans la nuit avec joie. Maintenant il s’efface tout à fait, jusqu’à la mort ; et cela aussi était son projet spirituel : « Il faut que lui grandisse, et que moi je décroisse ». Mais il avait connu la plus grande joie que l’on puisse vivre sur terre : il avait reçu le témoignage de Jésus :

« Jean est un prophète, et plus qu’un prophète. Parmi les enfants des hommes, nul n’est plus grand que Jean le Baptiste ! »



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Hérode cherchait à le faire mourir, mais il eut peur de la foule
qui le tenait pour un prophète.


L’Évangile de ce jour nous met en présence du personnage étrange et mystérieux d’Hérode. Comme beaucoup en Galilée, il a entendu parler des miracles et des prodiges accomplis par Jésus.
La renommée de ce dernier le renvoie à sa conscience hantée par le fait d’avoir fait exécuter injustement Jean le Baptiste. En Jésus, ne serait-ce pas lui qui revient ?

C’est l’occasion pour Matthieu de revenir sur l’épisode sordide de la mort de Jean-Baptiste ou plutôt de son exécution par un monarque esclave de ses passions, que l’orgueil et la peur de perdre la face ont conduit jusqu’au meurtre.

Jean-Baptiste avait précédé Jésus pour préparer ses chemins. Ici encore, il le devance. De même que Jean devait d’abord se présenter pour que Jésus puisse le faire à son tour et être Baptisé par lui, de même Jean va mourir avant que Jésus s’avance délibérément sur le chemin qui le conduira à Jérusalem pour y être crucifié.

C’est comme si Jean, par ses souffrances et par sa mort, annonçait la Passion du Seigneur. Les parallèles entre les deux événements sont saisissants.
Celui qui suit nous semble très signifiant.
Matthieu nous précise qu’Hérode « avait voulu tuer Jean, mais avait craint la foule parce qu’on le tenait pour un prophète » (Mt 14, 5).
Un peu plus loin, Matthieu reprendra cette même expression au sujet de Jésus que les grands prêtres et les pharisiens auront peur d’arrêter à cause des foules qui le tiennent pour un prophète : « Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète. » (Mt 21,46)

De cet événement de l’exécution de Jean Baptiste, il ressort que Jésus, tout comme Jean, est bien un prophète.
La foule a donc raison au sujet de Jésus et sa patrie se trompe. Juste avant l’Évangile de ce jour, Jésus déclarait lui-même : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et sa maison » (Mt 13, 57).
La mort de Jésus, annoncée par celle de Jean Baptiste, sera d’ailleurs la preuve la plus éclatante que Jésus est bien un prophète.
Comme le Baptiste, il connaîtra la mort des prophètes.
Face aux scribes et aux pharisiens, il s’exprimera ainsi : « C’est pourquoi, voici que j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes : vous en tuerez, vous en mettrez en croix… » (Mt 23, 34).

Jusque dans sa mort, Jean-Baptiste sera resté fidèle à sa Mission de précurseur. Toute sa vie n’aura été qu’une annonce de Celui qui viendra accomplir le témoignage prophétique par excellence, lequel peut se résumer en ces mots de l’Apôtre Saint Jean : « Dieu est Amour. En ceci s’est manifesté l’Amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui » (1 Jn 4, 8-9 ).



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Avoir à cœur le bien des autres.


Le récit d’Hérodiade montre que les évangélistes n’ont pas eu peur de la transparence. Les Caïn et les Abel sont de toutes les époques. Les récits bibliques ne cachent pas les scènes d’horreur qui jalonnent l’histoire du peuple élu, la vie de Jésus, incluant sa mort en Croix.

Cet épisode sanglant est de toutes les époques. Des scènes comme celle-là font partie de notre condition humaine. Jalousie, violence, convoitise, vengeance sont des composantes de cœurs. Elles naissent aussi de l'injustice, de l'humiliation, de la frustration, de la misère et du désespoir.

S'il est une chose dont nous avons absolument à nous sauver, c'est bien de ce que Maurice Bellet appelle l’en-bas dont cette scène de l’évangile confirme qu’elle nous colle bien à la peau. La rancœur est de toujours. Elle est comme une bête, tapie derrière la porte, prête à bondir, et qu'il s'agit de maîtriser (Cf. Gn 4-7).

Antithèse de l'amour, l’en-bas qui est en nous à différents degrés est un obstacle au projet évangélique que Paul résume aux Galates : Il n’y a plus ni juifs, ni grecs, ni esclave, ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ (Cf. Ga 3, 28). Il appelle les Galates à la « résurrection » de l’humain dont l’ADN est de vivre ensemble.

Cette page fait frémir d’horreur devant la rancune d’une personne blessée par les remarques de Jean-Baptiste. Aujourd’hui, les occasions ne manquent pas de frémir d’horreur : les moines de Tibhirine, les vingt et un chrétiens coptes d’Algérie, la mort atroce du père Jacques Hamel. Au Mexique, c’est presque quotidiennement que des têtes sont coupées par les barons de la drogue.

Nous sommes entourés par les ombres d’un monde fermé sur lui-même (Andrea Tornielli). Le magazine Forbes d’avril 2021 montre une autre forme très subtile d’horreur quand l’homme est un loup pour l’homme. Il rapporte que la crise sanitaire mondiale a permis à des ultra-riches d’accroître leur fortune de 40 % simplement parce qu’ils rivalisent d’ingéniosité pour bénéficier d’une aide gouvernementale qu’ils n’ont pas besoin.

Si nous voulons éviter de descendre davantage dans l’en-bas et nous retrouver ensemble dans la clairière d’une terre fraternelle, habitable, il faut travailler notre humanisation. L’évangile présente à chaque page un Jésus soucieux de nous voir « travailler » notre vivre ensemble. Nous sommes tous frères à condition de changer de paradigme social de couper les têtes pour celui du bon samaritain, comme l’indique la lettre sur la fraternité.

Cette scène de l’évangile est un exemple qu’une personne envieuse est incapable de bonne entente, de fraternité. Elle se tourne plutôt des comportements de l’en-bas jusqu’à tuer. C’est un mal chronique, dit le pape François. Il précise qu’une personne envieuse a du vinaigre au lieu du sang dans ses veines[1].

Attention, ne voyons pas seulement les en-bas de notre société. Observons que les Jean-Baptiste sont nombreux aujourd’hui. Ils ont le visage de ceux qui désirent, cherchent et ont à cœur le bien des autres (Cf. EG n.178), qui travaillent à l’instauration d’un monde que Jésus appelle le royaume de Dieu (Cf.EG n. 180). Cela exige une déprise de soi afin de conserver l’émerveillement, la fascination, l’enthousiasme de décroître pour qu’Il croisse.

Cette déprise se retrouve aussi dans tous ces petits gestes anodins que le monde entier ne pourrait contenir dans un livre (cf. Jn 21, 25). Elle ouvre sur un temps de jubilation dont parle la lecture. Si nous posions tous les jours des petits gestes de libération de nos tendances d’en-bas, nous ferions un petit pas d’oie vers une vie jubilaire. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Saint Jean-Baptiste donna sa vie pour le Christ, quoiqu’on ne lui eût pas ordonné de renier le Christ ; on ne lui ordonna que de taire la vérité » (Saint Bède le Vénérable)

   « Saint Jean-Baptiste nous rappelle aussi à nous, chrétiens de notre temps, que l’amour pour le Christ, pour sa parole, la Vérité, n’admet pas de compromis. La Vérité est Vérité, il n’y a pas de compromis » (Benoît XVI)

   « Le devoir des chrétiens de prendre part à la vie de l’Église les pousse à agir comme témoins de l’Evangile et des obligations qui en découlent. Ce témoignage est transmission de la foi en paroles et en actes. Le témoignage est un acte de justice qui établit ou fait connaître la vérité » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.472)











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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 4 Aoû 2024 - 10:57

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 04 Août 2024
Dix-huitième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


L’Église fait mémoire (obligatoire et Fête dans le diocèse de Lyon)
de la Fête de Saint Jean-Marie Baptiste Vianney, Prêtre, Curé d’Ars,
Patron de tous les Curés (1786-1859).


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)



Textes de la Messe du Jour

Livre de l'Exode 16, 2-4.12-15… Psaume 78(77), 3.4ac.23-24.25.52a.54a… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 17.20-24… Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 24-35.:


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Commentaire de ce jour.


La nourriture qui demeure


Comme à son habitude, Saint Jean fait passer sous des mots tout simples un enseignement très profond sur la personne de Jésus et sur son œuvre.
Jésus vient de nourrir cinq mille personnes dans le désert avec cinq pains d’orge, le casse-croûte d’un gamin prévoyant. Le lendemain, les foules se mettent à sa recherche, et Jésus, une fois rejoint, entame un dialogue dont Saint Jean a retenu trois thèmes principaux :

   - les signes opérés par Jésus,
   - l’œuvre de Dieu,
   - le Pain venu du ciel.

C’est à dessein que Saint Jean emploie le mot « signe » à propos des miracles de Jésus.
Pour les autres Évangélistes, les miracles de Jésus sont surtout des actes de puissance qui marquent l’irruption du règne de Dieu dans l’histoire des hommes. Par ses miracles, Jésus inaugure sur la Terre la réalisation décisive de la Volonté de Dieu : ce sont autant de victoires sur le faux prince de ce monde.
Pour Saint Jean, le but des miracles de Jésus est de révéler qui il est : l’Envoyé de Dieu, Le Fils de Dieu prononçant sur Terre les Paroles de Dieu même et accomplissant son œuvre parmi les hommes.
Ainsi les miracles pointent toujours directement sur la personne de Jésus ; ils provoquent les hommes à croire, à espérer, en Jésus Fils de Dieu ; ils appellent les hommes à se tourner vers Lui pour être sauvés, et c’est pourquoi Jean les appelle des signes, des actes qui « font signe ».

Face aux signes accomplis par Jésus, ses contemporains réagissent très différemment. Certains, sans contester les guérisons opérées par lui, refusent absolument tout acte de Foi en sa personne. C’est le cas du grand prêtre Caïphe.
D’autres en restent trop au stade de l’étonnement. Ils voient dans les signes du Nazaréen uniquement des prodiges, et ils restent à mi-chemin de la vraie Foi. Ils admettent bien que Dieu a donné à ce Jésus des pouvoirs extraordinaires ; mais ils voient en lui un prophète, rien de plus.
C’est le cas de la plupart des gens qui voulaient rattraper Jésus le lendemain de la multiplication des pains, et Jésus le leur dit clairement : « Vous me cherchez, non parce que vous avez [vraiment] vu [et compris] mes signes, non parce que je vous pose une question vitale, mais parce que vous avez mangé du pain à satiété ».
Il y a enfin la réaction de ceux et de celles qui perçoivent la portée des signes du Maître. Ils parviennent à croire en Jésus, à reconnaître qui il est : non seulement un Rabbi dont la Parole bouleverse les cœurs, non seulement un homme qui réalise des prodiges étonnants, mais Celui qui vit une relation unique avec Dieu qui l’a envoyé, Celui qui peut dire : « Le Père et Moi, nous sommes un », celui qui manifeste sur Terre la Gloire même de Dieu, parce qu’il rend visibles sa sainteté, sa puissance et son Amour.

Le deuxième thème du dialogue, les œuvres de Dieu, est en prise directe sur cette théologie des signes de Jésus.
« Que nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? », demandent les gens. Que faut-il entreprendre ? Que faut-il organiser ? Quelles œuvres faut-il aligner ? Et Jésus répond : « L’œuvre de Dieu, c’est de croire en Celui qu’il a envoyé. »
Croire est une œuvre ; c’est même la seule œuvre importante, car si la Foi en Jésus est enracinée dans le cœur d’un homme, les œuvres suivront.
Croire, c’est « l’œuvre de Dieu », d’abord parce que c’est l’œuvre de base que Dieu attend de nous, et ensuite parce que c’est se soumettre à l’œuvre de Dieu, c’est entrer dans le travail qu’il accomplit par Son Christ.
Nous voilà donc ramenés à la personne de Jésus et à son mystère. Jésus, pour nous, n’est pas seulement un splendide idéal d’homme donné à ses frères, pas seulement le Galiléen dont les paraboles continuent de nous émouvoir : il est Celui que Le Père a « marqué de son sceau », le seul qui puisse nous donner « la nourriture qui demeure en Vie éternelle », le seul qui puisse nous faire traverser la mort, parce qu’il est Fils, un avec Le Père, et avec Lui maître de la Vie.

Mais nous sommes lents à faire confiance, et nous gardons toujours au cœur un reste de soupçon à l’égard de ce qui vient de Dieu, comme les auditeurs de Jésus qui lui demandent des assurances supplémentaires : « Quel signe fais-tu, pour que nous le voyions et puissions te croire ? »
Dans le désert, Moïse donnait la manne tous les jours pour le peuple tout entier. Voilà des gestes bien tangibles, qui accréditaient sa mission ! « Mais toi, quelle est ton œuvre ? Si tu te proclames l’envoyé de Dieu, fais d’abord aussi bien que Moïse ! »
Jésus, calmement, explique la portée exacte du texte de l’Exode. « Vous vous référez à Moïse ; vous dites : Moïse, lui, nous a donné le pain venu du Ciel ! » - « Erreur : ce n’était pas Moïse ; c’est Dieu, c’est Mon Père qui vous le donnait.
Et non seulement Mon Père vous a donné, mais il vous donne aujourd’hui le Pain du Ciel. Encore faut-il que vous le reconnaissiez : le Pain de Dieu, Celui qui seul peut donner la Vie au monde, c’est Moi ! »

Et Jésus s’explique longuement, dans un discours sur le Pain de Vie, dont nous ne lisons aujourd’hui que la première phrase : « C’est Moi qui suis le Pain de la Vie. Celui qui vient à Moi n’aura plus faim ; celui qui croit en Moi jamais n’aura soif. »
Jésus est Pain de Vie, à un premier niveau, parce que sa Parole nourrit notre Foi et notre Espérance, et parce qu’il est à Lui seul la Révélation du Père, qui comble en l’homme toute soif d’aimer et d’être aimé.
Il est Pain de Vie, à un autre niveau, parce qu’il se donne en nourriture dans l’Eucharistie sous les signes inattendus du pain et du vin.

Nous sommes bien loin du pain à satiété, bien loin de la manne périssable. Les gens de Galilée réclamaient de Jésus des prodiges plus grands et plus durables que ceux de Moïse. Jésus ne répond pas au niveau du prodige : il laisse à ses disciples les signes nouveaux de la nouvelle Alliance, où déjà tout est donné pour ceux qui acceptent de croire.

À notre tour nous attendons parfois du Christ des assurances immédiates. Nous voudrions qu’il soit facile à rejoindre par l’intelligence et par le cœur, qu’il nous apporte des évidences et des joies, qu’il épouse notre style et prouve avec éclat son efficacité au plan des nourritures ou des réussites terrestres.
Mais Jésus n’accepte pas les surenchères que nous lui proposons ; il ne veut pas emporter notre adhésion par une escalade dans le prodigieux.
Les signes nouveaux qu’il nous propose sont tirés de notre vie de tous les jours. Il prend du pain sur nos tables, et il dit : « Ceci est mon Corps livré pour vous. Je suis le Pain de la Vie. L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Moi »




Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


« Vous reconnaîtrez alors que Moi, Le Seigneur, je suis Votre Dieu »


« Vous reconnaîtrez alors que Moi, Le Seigneur, je suis Votre Dieu ». Ce verset tiré de la première lecture pourrait servir de fil rouge à la liturgie de la Parole de ce Dimanche.
« Les gens » se mettant « à la recherche de Jésus » : la démarche est louable, mais ils ne connaissent pas Celui qu’ils cherchent. Peut-être l’Évangéliste suggère-t-il qu’à travers leur démarche et leur questionnement maladroit, c’est précisément l’identité de cet étrange Rabbi qu’ils cherchent à découvrir.
« Quand es-tu arrivé ici ? » La question surprend : quel intérêt ce renseignement peut-il avoir ? A moins qu’elle ne trahisse l’état d’esprit de la foule.
Tout à la joie de se rassasier du pain que Jésus venait de multiplier, elle ne s’est pas rendu compte de son départ discret. Ce qui montre bien - comme le confirme Jésus - qu’elle en est restée à la matérialité du pain sans reconnaître le signe qui lui était donné à travers cet aliment.
Les bénéficiaires du miracle se sont rendu compte de l’absence du Rabbi lorsqu’après le repas ils ont pris conscience de l’intérêt qu’il pouvait représenter : un pourvoyeur de nourriture à peu de frais.
Se mettant en quête de le retrouver afin de « s’emparer de lui et d’en faire leur roi » (Jn 6, 15), ils éprouvent un réel soulagement de le découvrir à Capharnaüm.
Avec délicatesse, Notre-Seigneur tente de leur faire accéder au sens du miracle de la multiplication des pains : le but n’était pas d’abord d’offrir à profusion une « nourriture qui se perd », mais de signifier que Celui qui peut miraculeusement rassasier de pain terrestre, est Celui que Le Père a envoyé pour offrir « la nourriture qui se garde jusque dans la Vie éternelle ».
La multiplication des pains est un des sept « signes » de la pédagogie divine visant à faire découvrir l’identité du « Fils de l’homme, Lui que Dieu a marqué de son empreinte ».

« Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Les interlocuteurs semblent prêts à reconnaître que la multiplication des pains résulte d’une intervention divine ; mais ils n’accèdent pas encore à la gratuité du don.
Le pain est le salaire de l’ouvrier travaillant au service d’un maître ; comment faut-il se faire embaucher par Dieu pour être assuré d’un salaire aussi abondant ?
La réponse de Jésus renverse paradoxalement les rôles : ce n’est pas l’homme qui travaille dans la vigne de Dieu, mais Le Seigneur qui est à l’œuvre dans nos vies pour nous orienter vers Lui : « Nul ne vient à Moi si Le Père ne l’attire » (Jn 6, 44). « Vous ne me chercheriez pas si L’Esprit-Saint ne vous orientait pas vers Moi. Et c’est encore L’Esprit qui vous presse de croire en Moi, l’Envoyé du Père ».

La tradition rabbinique rapportait que dans les temps messianiques, le miracle de la manne se reproduirait chaque jour.
Aussi les Juifs sollicitent-ils de Jésus le « signe » du renouvellement quotidien du prodige qu’il vient d’accomplir, pour accréditer qu’il est plus grand que Moïse.
La revendication de la foule reste au niveau d’un pain terrestre. Or le pain que les pères ont mangé au désert, tout comme le pain que Jésus vient de multiplier de l’autre côté du lac, sont préfiguratifs d’un autre pain, « le vrai Pain venu du Ciel », auquel Notre-Seigneur s’identifie explicitement : « Le Pain de Dieu, c’est Celui qui descend du Ciel et qui donne la Vie au monde ».
Ce Pain Divin c’est d’abord la Parole de Notre-Seigneur, - « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4) ; il est le Verbe de Dieu qui nous nourrit de la vraie Sagesse.
Mais Jésus se donnera bien plus radicalement encore en nourriture dans l’Eucharistie, le pain sur lequel il prononce sa Parole : « Prenez et mangez, ceci est mon Corps, livré pour vous ». C’est donc de toute sa Personne que Le Seigneur nous nourrit : « Moi je suis le Pain de Vie », c’est-à-dire le Pain qui donne part à la Vie Divine et fait de nous des fils.
C’est précisément en mangeant ce Pain dans la Foi en sa réalité profonde, que nous connaissons Le Père, source de tout bien ; « nul en effet ne connaît Le Père sinon Le Fils, et celui à qui Le Fils veut le révéler » (Lc 10, 22) par le don qu’il lui fait de tout Lui-même.

« Celui qui vient à Moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en Moi n’aura plus jamais soif » : croire c’est venir à Jésus et se rassasier des eaux vives de L’Esprit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi, et qu’il boive, celui qui croit en Moi !
Comme dit l’Écriture : “Des fleuves d’eau vive jailliront de son Cœur”. En disant cela, il parlait de L’Esprit-Saint, L’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus » (Jn 7, 37-38).
Notre-Seigneur définit clairement la vie du disciple comme une Vie dans L’Esprit ; il convient dès lors que ce soit une Vie « selon la Vérité de Jésus Lui-même » (2nd lect.), puisque la mission de « L’Esprit de Vérité » est de nous « guider vers la Vérité toute entière » (Jn 16, 13), en reprenant ce qui vient de Jésus pour nous le faire connaître (cf. Jn 16, 13).

Voilà pourquoi le Chrétien doit s’efforcer jour après jour, dans la force de L’Esprit qui repose sur lui, de « se défaire de sa conduite d’autrefois, de l’homme ancien qui est en lui, et de se laisser guider intérieurement par un esprit renouvelé, afin d’adopter le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la Vérité, à l’image de Dieu » (2nd lect.).
Telle est notre manière de « travailler » pour faire fructifier en nous « l’œuvre de Dieu ».

« Seigneur, Père Saint, chaque jour tu renouvelles pour nous le plus grand des miracles : “pour nous nourrir, tu fais pleuvoir la manne, tu nous donnes un froment du Ciel, tu nous nourris du pain des forts” (Ps 77).
Donne-nous de reconnaître ta paternité dans le don de ce Pain Divin par lequel nous nous unissons à Ton Fils pour ne faire avec Lui qu’un seul Corps.
Puissions-nous, dans la force de L’Esprit que ce Pain communique, “adopter résolument le comportement de l’homme nouveau” (2nd lect.) afin d’être dignes d’être appelés tes fils. »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Je suis le pain de vie


Nous continuons aujourd’hui l’étude du 6e chapitre de S. Jean. La semaine dernière, nous avons assisté à la rencontre de Jésus avec la foule dans le désert et le miracle de la multiplication des pains. Ce miracle occupe la place centrale parmi les sept miracles retenus par S. Jean.

Le jour après la multiplication des pains. Jésus et ses disciples traversent le lac de Génésareth et le Seigneur commence son long discours sur le pain de vie.

« Le Pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ». Quelle belle expression! Le Christ est le Pain dont nous avons besoin pour vivre. « Il est venu pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance. » (Jean 10, 10)

Il y a deux espèces de vie, comme il y a deux espèces de pain. Vous travaillez pour votre nourriture corporelle, dit Jésus, à ces paysans. Or c’est une nourriture périssable, pour une vie périssable. Il existe une autre nourriture, un «pain venu du ciel, pour une vie éternelle. »

Quelle est cette nourriture, lui demandent-ils ? « Je suis le pain de vie, venu du ciel ». « Ceux qui viennent à moi, n’auront plus jamais faim ». Le Seigneur met ici l’accent sur la plénitude et sur le rassasiement.

Tout en mentionnant la manne du désert, Jésus fait allusion au statut de l’homme pécheur dans la Genèse (ch. 3). «Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ». Nourriture obtenue par un travail éreintant, nourriture qui ne parvient pas à conjurer la décrépitude et la mort, nourriture-sursis, qui monte de la terre, moyennant le travail harassant et la sueur du front.

Dans le texte de Jean, tous ces termes sont inversés. Jésus annonce un pain nouveau qui ne monte pas de la terre mais qui descend du ciel. Un pain qui n’est pas le fruit du travail car le seul effort requis pour le recevoir est de l’accepter dans la foi. Ce que Dieu espère de nous c’est que nous croyions que le Christ est notre pain de vie.

L’eucharistie n’est pas simplement un repas, une liturgie où tout doit se dérouler selon les normes et les rubriques, où chacun joue le rôle qui lui est assigné. Il ne s’agit pas de somptueux vêtements liturgiques, de riches décorations, de musique inspirante, d’homélies bien préparées… Il s’agit d’une rencontre communautaire qui fait grandir notre foi en Jésus, le pain venu du ciel. Lorsque je travaillais au Mexique, je me souviens d’avoir célébré l’eucharistie dans des baraques de fortune. Mais, la communauté chrétienne était présente et participait activement, avec joie et conviction. Le Christ était présent, comme il l’est dans nos grandes églises et dans nos cathédrales.

Dans l’un de ses livres, le P. Joseph Pellegrino pose la question : « Qu’est-ce qui fait qu’une personne est chrétienne? » Est-ce le baptême ? Des centaines de gens sont baptisés et ensuite, n’ont plus aucun contact avec le christianisme. Est-ce le fait d’appartenir à une paroisse ? De remplir des formulaires pour obtenir la confirmation des enfants, où pour se marier dans l’église ? Qu’est-ce qui fait qu’une personne est chrétienne ? La réponse est simple : Jésus Christ. Tout ce qui est important dans le christianisme tourne autour du Christ. Ceux et celles qui lui rendent hommage et le laisse entrer dans leur vie de tous les jours, sont des chrétiens. « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ».



Père Yvon-Michel Allard, s.v.d.,
directeur du Centre biblique des Missionnaires
du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Ce pain de Dieu est descendu pour moi du ciel, lui qui donne la vie à ce monde. Voici le pain de la vie : et celui qui mange la vie ne peut pas mourir. Car comment pourra mourir celui qui se nourrit de la vie ? » (Saint Ambroise de Milan)

   « Quelle grande dignité nous a été donnée ! Le Fils de Dieu se donne à nous dans le Saint Sacrement de son Corps et de son Sang. Comme la libéralité de Dieu est infiniment grande ! » (Saint Jean-Paul II)

   « Le Christ lui-même se déclare marqué du sceau de son Père (cf. Jn 6, 27). Le chrétien, lui aussi, est marqué d’un sceau (…) Ce sceau de l’Esprit Saint, marque l’appartenance totale au Christ, la mise à son service pour toujours (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1296)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

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Message par Lumen Lun 5 Aoû 2024 - 14:29

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Eucharistie du Lundi 05 Août 2024
Lundi de la 18ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de la
Dédicace de la Basilique Sainte Marie-Majeure.


Saint Abel de Lobbes, Bénédictin,
Archevêque de Reims (+ 770)
Dédicace de l'église-cathédrale de
Valence (+ 1095)
Bienheureux Roger le Fort, Fondateur
d'un monastère et d'un hôpital (+ 1367)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 28, 1-17... Psaume 119(118), 29.43.79-80.95.102... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 14, 13-21.:


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Commentaire de ce jour.


Donnez-leur vous-même à manger


Les premières communautés chrétiennes ont beaucoup médité sur le miracle des pains, à tel point que les Évangélistes ont recueilli dans la tradition orale six récits de l’épisode, dont deux chez Marc et deux chez Matthieu ; Manifestement, ils ont voulu ne rien laisser se perdre des souvenirs de leur communauté.

Et ils ne se sont pas trompés en accordant à ce miracle des pains une place privilégiée dans leur Évangile, car cette multiplication de la nourriture pour une foule dans un lieu désert avait, dans l’intention de Jésus, une portée symbolique extraordinaire. C’était un geste qui regardait à la fois vers le passé, vers le présent et vers l’avenir.

Vers le passé, car il rappelait le don de la manne au désert, et donc la providence inlassable de Dieu pour son peuple tout au long de son histoire ; de plus, pour ceux des premiers chrétiens qui connaissaient l’Ancien Testament, la mention des corbeilles pleines de restes évoquait immédiatement le miracle du prophète Élisée, raconté en 2 Rg 4, 43-44.

Ainsi, par ce miracle des pains, Jésus se présentait comme supérieur à la fois : à Moïse, qui n’avait été que témoin du don de la manne, - à Élisée, qui n’avait nourri que cent personnes.

Pour le présent, le miracle était destiné à susciter la foi en Jésus chez les Galiléens. Depuis des mois, Jésus parlait, dans leurs synagogues et en plein air ; mais ses guérisons avaient finalement plus de succès que son message. Quelques jours auparavant, Jésus venait d’être pratiquement rejeté par ses compatriotes de Nazareth : après quelques prédications dans la synagogue de sa jeunesse, il avait dû se rendre à l’évidence : on ne le suivait pas, on s’obstinait à attendre de lui les prises de position et les entreprises d’un Messie politique.

C’est malheureusement encore dans ce sens que les Galiléens vont réagir au miracle des pains : ils voudront, dit saint Jean, enlever Jésus pour le faire roi, alors que Jésus voulait être perçu comme l’Envoyé de Dieu, le vrai berger d’Israël, capable, au nom et avec la puissance de Dieu, de rassembler et de nourrir son peuple.

Mais en même temps qu’un appel à la foi de tous les Galiléens, le miracle des pains voulait être un enseignement destiné aux Douze. Le souci des foules, la pitié pour les brebis sans berger, l’attention à tous les besoins de l’humanité, tous ces sentiments qui dictaient la conduite journalière de Jésus devaient passer désormais dans le cœur des disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ».

Au-delà de la faim matérielle des hommes, que les Apôtres ne pourront jamais oublier, Jésus vise une faim plus radicale, qu’il est seul à pouvoir combler : la faim de la parole de Dieu, de cette parole qui ouvre l’avenir et qui met debout ceux qui l’entendent. Nourris par Jésus avec la foule dans le désert, les Apôtres, à leur tour, devront nourrir le peuple de Dieu, avec le pain même de Jésus, le pain de sa révélation et le pain vivant de son Corps ressuscité.

Et c’est là que le miracle des pains pointe vers l’avenir. Le pain à satiété dans le désert préfigure l’Eucharistie que Jésus donnera à son peuple la veille de sa mort. Vous avez remarqué que les gestes de Jésus lors de la multiplication des pains sont les gestes du chef de famille bénissant le pain à chaque repas, ceux-là mêmes que Jésus refera le soir du Jeudi-Saint : « Jésus prit du pain, le rompit, le bénit et le donna à ses disciples. »

Et plus lointainement encore, le miracle du peuple rassasié préfigure, dans la pensée de Jésus, le rassemblement définitif de tous les hommes de bonne volonté dans le Royaume du Père ; c’est un avant-goût du Royaume messianique dont Jésus parle si souvent dans ses paraboles.

D’où l’importance d’un petit détail, que les Évangélistes ont relevé : il restait douze corbeilles ; entendons : les douze tribus d’Israël avaient été rassasiées, le peuple de Dieu tout entier avait trouvé la joie auprès du Messie.

En cette fête du Corps et du Sang du Christ ressuscité, en ce jour où la foule des chrétiens, par millions, jusqu’au bout de la terre, est rassasiée et fortifiée par le don de Jésus, rassemblée et unifiée par son Corps et son Sang, nous percevons sans doute plus nettement comment notre Eucharistie quotidienne résume, condense, pour nous et pour l’Église, toute l’histoire du salut, passée, à venir et présente.

Chaque jour l’Eucharistie de la communauté tourne nos yeux vers le passé, vers le moment de la mort glorifiante de Jésus, cette Heure où, une fois pour toutes, il est passé de ce monde au Père. En même temps, chaque communion des frères ou des sœurs à l’Eucharistie, à l’action de grâces du Seigneur, pointe vers l’avenir définitif, et anticipe le moment où Jésus viendra de nouveau, pour nous prendre tous, corps et âme, dans sa gloire.

L’Eucharistie est ainsi à la fois mémorial et promesse, souvenir et espérance, et c’est pour cela qu’elle est, chaque jour, pour le temps présent, le pain du voyage ; mais c’est une nourriture que seule la foi peut recevoir et assimiler. Il y a assez de signes extérieurs pour guider nos yeux et notre cœur, mais la réalité, la vie que Dieu donne, demeure au-delà des signes et donc hors de nos prises habituelles. Il y a toujours une distance, un reste de distance, et cette distance, seule la foi peut la franchir.

N’attendons pas que l’Eucharistie devienne pour nous évidente. Jésus ne l’a pas instituée pour cela, mais pour nous introduire plus sûrement dans son mystère. Lorsque nous tenons l’Eucharistie dans nos mains, ce que nous voyons, ce que nous touchons, ce que nous goûtons, n’est que l’entrée dans le mystère. Tout repose en définitive sur la parole de Jésus, que nous redisons sans pouvoir en épuiser la richesse : « Ceci est mon Corps ; ceci est mon Sang ».

Frères et sœurs, l’Eucharistie qui nous réunit aujourd’hui nous fait regarder à la fois vers le passé, vers le présent et vers l’avenir. Elle est à la fois, pour nous, un mémorial, une présence, et une promesse ; à la fois une souvenance de l’Heure de Jésus, une présence et une alliance dans l’aujourd’hui de l’Église, une promesse, une assurance, une garantie et une espérance de la gloire. Et c’est ce que nous chanterons ensemble dans un instant, après la consécration du pain et du vin, quand le Seigneur se sera rendu présent d’une nouvelle manière parmi nous :

« Gloire à Toi, qui étais mort. Gloire à Toi, qui es vivant : tu es aujourd’hui notre Sauveur et notre Dieu. Viens, Seigneur Jésus : hâte-toi de venir achever le monde. »




Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »


L’Amour de Dieu est gratuit. Nous le savons, mais cela est sans doute une des choses les plus difficiles à concevoir pour nos esprits qui ne connaissent que les lois de nos commerces.
La gratuité attire spontanément la méfiance. « Venez acheter et consommer » est un langage qui nous parle ; « sans argent et sans rien payer », là c’est une autre histoire.
Cela paraît louche. Ou bien la qualité de la marchandise est mauvaise, ou bien il y a une contrepartie cachée. Nous restons sur nos gardes !

Cette gratuité est pourtant des plus douces, parce qu’elle exprime la solidarité de Dieu avec nous et parce qu’elle illustre la profusion de son Amour pour nous.
Notre Dieu scelle une Alliance éternelle, par laquelle il se rend présent et solidaire de nous. Si bien que Saint Paul peut déclarer avec assurance : « qui nous séparera de l’Amour du Christ ? La détresse ? La persécution ? La faim ? (…) rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu ». Désormais Le Christ habite chacune de nos expériences humaines.
Il est, pour toujours, l’Emmanuel, Dieu avec nous. Le Christ habite notre faim et, dans sa Compassion, la partage.

La multiplication a lieu « dans un lieu désert », c’est-à-dire dans un lieu inhabitable. Jésus est au désert, mais cette fois, il n’y est plus seul, il est avec la foule et sa faim.
La multiplication a lieu alors qu’« il se fait tard », c’est-à-dire à l’heure où la vie décline. C’est l’heure de la prière des disciples d’Emmaüs, le moment de la fraction du pain.

Dans cette multiplication des pains, la plénitude du symbole Eucharistique est ainsi convoquée.
Elle rappelle la Pâque, le pain de Vie et le sacrifice de l’Agneau pascal. Dieu crée en abondance, il donne la Vie en abondance, et nous montre ainsi qu’il ne connaît qu’une arithmétique : celle de la multiplication qui naît de la fraction : « rompant les pains, il les donna à ses disciples ».
La générosité créatrice s’opère dans la fraction pascale, la générosité de Dieu nait de sa pauvreté.

Le signe des pains partagés ne peut donc pas être lu comme une manifestation de la puissance de Dieu, sollicitée pour produire une quantité de nourriture démesurée.
Il montre au contraire la manière humble et pauvre d’utiliser des ressources infimes et très insuffisantes.
Tel est l’enseignement pour les disciples, invités à renoncer au réflexe commercial pour offrir ce que Dieu seul peut donner.
Notre Dieu est ainsi : il donne, tout simplement. Il n’y a rien à acheter chez lui, surtout pas son Amour et sa Grâce.
Il n’y a rien à gagner non plus. On ne gagne pas son Ciel comme un ouvrier gagne son salaire. On ne gagne pas non plus son Salut comme on gagne le lot d’une tombola.
Dieu donne, gratuitement, sans mérite de notre part, sans arbitraire de sa part, en partageant pauvrement le peu que nous avons à Lui offrir.

Une épreuve reste encore à franchir. Quand on a entendu cette nouvelle extraordinaire de la gratuité de l’Amour de Dieu, il est encore possible de le mépriser.
Aussi Isaïe nous éloigne-t-il de ces débats en mettant en lumière le manque qui nous habite, la soif que nous éprouvons, et que Dieu vient combler : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! ».
Nous avons soif de l’Amour de Dieu, nous avons faim de sa Miséricorde.
Voilà pourquoi nous sommes irrésistiblement attirés par Lui. Aussi devons-nous être attentifs à sa Parole : « Prêtez l’oreille ! Venez à Moi ! Écoutez, et vous vivrez ».
Voilà où est notre erreur ! L’organe qui assure notre survie n’est pas l’estomac, mais l’oreille. Nous ouvrons tout grands nos yeux pour ne pas perdre une miette du pain circulant parmi 5 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants, mais l’Évangéliste préfère que nous ouvrions nos oreilles.
Elles ouvrent la voie de l’Obéissance et de la filiation, elles nous rapprochent de Dieu et nous donnent d’accueillir le Verbe.

Du coup, voici notre oreille débarrassée des considérations tout humaines, de nos dividendes et des calculs à court terme, qui nous faisaient lire l’Évangile comme celui de la « multiplication des pains ».
Il nous apparaît alors que ce mot de « multiplication » n’est jamais prononcé. Nous assistons seulement à une Bénédiction et un partage.

La lenteur de l’action montre l’importance de la préparation. Il faut prendre le temps de s’asseoir. De prendre les cinq pains et les deux poissons.
Ce n’est pas grand-chose, certes, au vu de la quantité qui serait nécessaire. Mais c’est tout ce que nous avons.
L’essentiel est là. Ne rien retenir. Donner sans compter et sans faire de réserve. Au risque de tout perdre. Au risque de se perdre.
Lever les yeux au Ciel, rendre grâce car ce que nous donnons vient de Dieu. Bénir le Ciel qui fait de nous des pauvres et nous donne toujours assez.
Cinq pains et deux poissons, c’est bien assez pour qui utilise le Don de Dieu au service du Royaume.
Dans le rythme lent de l’été, pensons à chacun des petits actes de nos quotidiens, accompagnés d’une parole.
La parole de notre prière. La Parole de Dieu sur nos lèvres. C’est elle qui nourrit. C’est elle qui opère le miracle.

Elle, et nous. Le Seigneur désigne en effet le chaînon manquant : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Nous avons à rompre le pain et à partager.
Le repas extraordinaire, en lui-même, occupe peu l’attention de Saint Matthieu. « Tous mangèrent à leur faim ».
L’Évangile oriente plutôt nos regards sur Jésus, faisant avec nous chacun des préparatifs méticuleux de notre piété. Il les féconde de sa Parole.
Mais s’ils portent du fruit, s’il se passe quelque chose, c’est parce que, dans la Foi, nous agissons conformément à cette Parole.
C’est le pas que Jésus demande aujourd’hui à ses disciples : quand on a tout donné, ne pas attendre la multiplication des pains, mais oser partager encore, comme si le panier n’allait jamais se vider.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Nourrir des affamés de Dieu


Nous avons cette redoutable mission, cette mission inatteignable de « vivre comme des paroles de Dieu ». Cette seule affirmation devrait nous donner du vertige. Notre joie, notre bonheur, notre vocation, n’est pas de savoir quelque chose au sujet de Dieu- les agnostiques aussi connaissent quelque chose de Dieu en le niant- mais de Le posséder en nous-même. Il ne s’agit pas de démontrer l’existence de Dieu mais de Le montrer. Il s’agit - et la manière d’agir de Jésus refusant de renvoyer la foule à jeun le confirme- de nous soucier des autres. « Si le parfum de ceux qui approchent le Christ n’embaume pas », s’interroge saint Jean Chrysostome « comment appellerons-nous alors ce parfum ? » Il précise : « Si tu es chrétien, tu dois dégager l’odeur du Christ ». Comment ? – et cette page de Matthieu nous l’indique -  en appréciant la nourriture que Dieu nous offre – du pain et du poisson - et en nourrissant comme Dieu.  « Donnez-leur vous-mêmes à manger »

Nous nourrir de Dieu. Nous ne finirons jamais de réaliser que pour nous nourrir de Dieu – cela semble tellement inconcevable dans notre société où tout coûte cher, tout se paie - nous n’avons « rien à dépenser, rien à acheter, nous n’avons qu’à manger de bonnes choses » (1ière lecture). « Vous qui avez soif, venez, voici de l’eau ». Avec beaucoup de réalisme, le texte ajoute  nous « dépensons de l’argent pour ce qui ne nourrit pas, pour ce qui ne nous rassasie pas ».

Depuis le début de la Création,  Dieu nous a  de mille manières, nourris de sa Présence. Loin de refroidir son désir de se rapprocher de nous, de créer des liens avec nous,  le comportement d’Adam l’a pressé de sortir à notre recherche. « Après avoir parlé par les prophètes », l’incroyable, l’inimaginable se produit : pour nous dire sa Présence, pour nous exprimer comment il a faim de nous, « il nous a parlé par son Fils ». « Il nous a tout dit par son Fils » (Jean de la Croix).  Ce Fils et c’est l’originalité de notre foi chrétienne qui laisse dans l’étonnement les autres cultures religieuses,  a vécu une vie pleinement humaine, de la naissance à la mort. Il s’est fait humain. Un Dieu « touchable» « palpable » qui  marche, mange, boit, se déplace, parle comme nous.

Jésus ne s’est pas contenté de naître. Il ne s’est pas contenté de se rapetisser, « lui qui était au commencement et par qui tout a été fait » (saint Jean), pour nous prouver à travers les âges qu’il était une Présence réelle sur nos routes, Jésus a inventé ce quelque chose encore plus inimaginable, la trouvaille des trouvailles, il a nourri avec quelques pains une foule sans nombre.  Il est devenu un Dieu qui s’est fait nourriture.  Dans le désert, Jésus anticipait ainsi ce qui allait devenir le sacrement de sa Présence réelle dans l’histoire.  Jésus n’a pas seulement souhaité vivre avec nous, n’a pas seulement souhaité de vivre en nous, Il a choisi, par ce geste du pain multiplié, de nous exprimer qu’il voulait devenir nous, devenir chacun de nous, qu’il voulait être pour chacun de nous une « Présence réelle ».

Si en célébrant Noël, si en célébrant Pâques nous n’avons pas compris que nous étions devant une Présence réelle de Dieu, Jésus nous le fait comprendre en nous disant : « Prenez et mangez ». Jésus a inventé cette immense merveille, ce « joyau incomparable » dit Maurice Zundel pour nous dire qu’il est vivant, qu’il continue à nous nourrir aujourd’hui comme il l’a fait hier dans le désert.

Mais pour que cette merveille, ce joyau de notre foi, cette perle précieuse garde tout son sens, il faut y croire. Le père Buttet, dans son témoignage au Congrès eucharistique de Juin 2008 à Québec, donnait l’exemple suivant : « une petite fille de quatre ans à qui l’on demandait si elle voulait aller à la messe avec ses parents qui fréquentait régulièrement l’eucharistie ou avec sa tante « Toto » répondit sans hésiter : « avec Toto ». Mais pourquoi demande la mère ? Avec toute la spontanéité d’un enfant, elle répondit «  parce qu’elle, elle croît ».  Et nous ?  

Maurice Zundel répétait souvent en parlant de l’eucharistie : «  Vivez-en pour qu’on le sente ». Vivons-en de ce pain pour montrer par notre vie «  vous tous qui avez soif, venez voici de l’eau ». Vous tous qui avez faim, venez « mangez de bonnes choses, régalez vous d’un repas savoureux ». (1re lecture)  Savons-nous nous régaler de ce pain que nous offre cette table?

Agir comme Jésus.  En nous disant « donnez-leur vous-mêmes à manger », Jésus nous dit que nous ne pouvons pas partager ce pain dans la liturgie sans donner à manger aux affamés nombreux. Nous ne pouvons pas nous prosterner devant Lui et lui dire durant l’élévation «  Mon Seigneur et mon Dieu » sans nous prosterner devant sa Présence réelle cachée en chaque personne rencontrée. Dieu a faim de nous voir devenir comme Lui, EUCHARISTIE. Il a faim de nous voir capable de montrer que la seule chose qui compte, c’est de reconnaître sa PRÉSENCE réelle de jour en jour, de toujours à toujours. Que cette eucharistie nous transforme en Présence réelle de Jésus.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Peut-être que nous ne sommes pas en mesure de donner beaucoup, mais nous pouvons toujours donner la joie qui jaillit d’un cœur qui aime Dieu » (Sainte Thérèse de Calcutta)

   « Ces quelques pains et poissons, partagés et bénis par Dieu, furent suffisants pour tous. Et attention ! Ce n’est pas de la magie, c’est un "signe" : un signe qui invite à avoir la foi en Dieu, le Père prévoyant » (François)

   « La sainte Communion au Corps et au Sang du Christ accroît l’union du communiant avec le Seigneur, lui remet les péchés véniels et le préserve des péchés graves. Puisque les liens de charité entre le communiant et le Christ sont renforcés, la réception de ce sacrement renforce l’unité de l’Église, Corps mystique du Christ » (Catéchisme de l’Église Catholique, nº 1416)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 6 Aoû 2024 - 11:03

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 06 Août 2024
L’Église Célèbre la Fête de la Transfiguration de
Notre Seigneur Jésus-Christ, Année B.


Saints Juste et Pasteur, Enfants martyrs
très populaires en Espagne." (+ 304)
Saint Hormisdas, Pape (52e) de 514
à 523 (+ 523)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la Messe du Jour

Livre de Daniel 7, 9-10.13-14… Psaume 97(96), 1-2.4-5.6.9… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 2-10.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 30 Jesus-Transfiguration


Commentaire de ce jour.


« Celui-ci est mon Fils bien-aimé »


Pour ceux qui ont pu parcourir la Terre sainte et gravir le mont Thabor, la première phrase de l’évangile peut les faire sourire : Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il les amena sur une haute montagne. En effet, le Thabor est loin d’être une haute montagne, c’est plutôt une belle colline d’un peu moins de 600 mètres d’altitude. Si l’évangéliste emploie ce terme de montagne, ce n’est ni pour exagérer ni pour nous induire en erreur. Il s’agit plutôt de placer l’événement de la transfiguration dans l’univers symbolique des manifestations du Seigneur à son peuple. Ce qui se déroule sur le mont Thabor, devant Pierre, Jacques et Jean, est du même ordre que ce qui s’est déroulé au mont Sinaï où Dieu donna la loi à Moïse, ou bien dans la fente du rocher où Élie rencontra le Seigneur. Au Thabor comme au Sinaï, nous avons la montagne, la nuée et Dieu qui nous adresse une parole.

Cette manifestation de Dieu, qui s’inscrit dans la symbolique de l’Ancien Testament, à ce moment précis de la montée vers Jérusalem, manifeste aussi la nouveauté de la Nouvelle Alliance. Jésus s’entretient avec les deux personnages qui représentent le mieux les deux sources de la révélation juive : la loi et les prophètes, Moïse et Élie. Ces deux figures emblématiques de la première alliance entourent Jésus et s’entretiennent avec lui, Jésus apparaît alors comme une nouvelle étape de la révélation. Puis la voix du père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ». Alors, Moïse et Élie s’effacent devant la nouvelle révélation et Jésus reste le seul. Il n’est plus ainsi une simple étape nouvelle dans l’histoire de la révélation, il en est l’achèvement qui, d’une certaine manière, relativise l’ancienne révélation.

L’événement de la transfiguration réoriente fondamentalement la révélation issue de la première alliance. Car désormais, la parole que le seigneur nous adresse n’est plus un message, mais une personne, « celui-ci est mon fils ». Moïse et Élie, la loi et les prophètes, proposaient aux croyants un message : faites ceci, ne fait pas cela, et Dieu sera avec vous. Dorénavant, avec la personne de Jésus, la Nouvelle alliance ne consiste pas d’abord à accueillir une nouvelle loi ou une nouvelle prophétie, mais à croire en l’œuvre de grâce manifestée en Jésus.

Certes, nous avons des textes, un Nouveau Testament, certes, nous sommes appelés à nous comporter selon la foi et la morale évangélique. Mais ce qui fait que je suis chrétien, ce n’est pas la pratique, ma morale, mais ma Foi en la personne de Jésus. Au sens strict, l’Évangile, la Bonne Nouvelle, ce n’est pas le texte qui raconte la vie et le message de Jésus, mais l’évènement de la victoire de Jésus sur la mort. La vie de Jésus manifeste la véritable voie pour être sauvé, c’est-à-dire pour vivre en communion avec Dieu. Sa crucifixion démontrait qu’il était un réprouvé, "maudit soit celui qui est pendu au bois de la croix" (Dt 21, 23). Et Paul nous dira que Dieu l’avait, pour nous, identifié au péché (2Co 5, 21). Mais, après la passion du Christ, Dieu, le père de Jésus, l’a ressuscité d’entre les morts alors qu’aux yeux de ses contemporains, sa passion et sa mort sur la croix démontraient que Jésus était rejeté de Dieu.

Ce rejet, c’était l’extérieur, le visible, le sensible. Car l’intérieur était demeuré intact. Ce que la transfiguration avait manifesté aux yeux des trois disciples privilégiés demeurait vivant dans la personne de Jésus. La résurrection fera éclater aux yeux des disciples la réalité de la communion profonde de Jésus à la vie divine qui n’est pas vaincue par le mal. Ce qu’ils ont vu de leurs yeux au mont Thabor avant la passion sera à nouveau manifesté à la résurrection. Voilà la bonne nouvelle pour tous les hommes : quand Dieu fait alliance avec l’homme, il peut mener jusqu’à son achèvement l’œuvre de vie qu’il a initiée. Malgré le mal qui nous ronge et qui défigure le monde, si je demeure tourner vers le père dans la confiance et l’amour, la vie divine aura le dernier mot. L’Évangile, la Bonne Nouvelle des chrétiens, ce n’est pas d’abord un récit, un écrit qui nous est transmis sous quatre formes, mais l’événement de la mort et de la résurrection de Jésus. La religion chrétienne n’est pas à proprement parler une religion du livre, de la loi et des prophètes, c’est une religion de la relation vivante et actuelle avec Jésus, seul, présent aujourd’hui à nos côtés.

Par le récit de la Transfiguration, le Seigneur veut nous redonner courage : « N’ayez pas peur, je suis vainqueur du monde. Avec moi, vous traverserez les épreuves et les difficultés de cette vie, qui ne signifient pas que Dieu vous a abandonné, et au terme de votre vie, je manifesterai, dans toute votre personne, l’Alliance que j’ai conclue avec vous par mon Fils unique » AMEN.



Frère Antoine-Marie, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.


La Transfiguration se présente comme un mystère de lumière ; mais plus largement, c’est l’incarnation toute entière qui, dès le premier moment de la conception du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie, est un mystère de lumière.
Saint Jean ouvre son Prologue par la révélation solennelle du Verbe : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1, 4-5).
Saint Luc proclame la même Bonne Nouvelle par la voix de Zacharie qui nous annonce la visite « de l’Astre d’en haut, venu illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 79).

La lumière révèle, elle fait entrer dans la visibilité les objets et les personnes qu’elle illumine, en les faisant apparaître à notre regard.
Dans le mystère de l’Incarnation, Jésus vrai lumière vient éclairer le monde, les hommes, les événements, pour les faire apparaître à nos yeux dans leur perspective d’éternité.
« Tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son Nom, il leur a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12), c'est-à-dire de devenir à leur tour des fils de lumière.

La naissance de l’Enfant est annoncée par une lumière Divine qui luit au cœur de la nuit de Palestine - « les bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux, sont enveloppés de la lumière de la Gloire du Seigneur » (Lc 2, 8-9) - et cette même Gloire lumineuse resplendit sur les Messagers de la Bonne Nouvelle de la Résurrection au matin de Pâques -
« L’Ange du Seigneur descendit du Ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige » (Mt 28, 2-3).

Aujourd’hui, sur le Thabor, ce ne sont pas des Anges qui reflètent la Gloire du Très-Haut, mais c’est la très Sainte Humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui laisse transparaître quelques instants la Gloire Divine dont elle est saturée.

Or « au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, Dieu dit : “Que tous les Anges se prosternent devant Lui”.
Ainsi donc la Gloire qui resplendit sur le visage des Anges n’est que le reflet de celle qui illumine le Verbe éternel.
Resplendissement de la Gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils est élevé bien au-dessus des Anges, car il possède par héritage un Nom bien plus grand que le leurs, lui qui, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté Divine au plus haut des Cieux » (cf. He 1, 1-3).
Il règne désormais « bien au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom, aussi bien dans le monde présent que dans le monde à venir » (Eph 1, 21).
Scrutant l’invisible, le voyant de Patmos précise : « Sa voix est comme la voix des océans ; dans sa main droite, il tient sept étoiles, et de sa bouche sort un glaive acéré, à deux tranchants. Son visage resplendit, tel le soleil dans tout son éclat » (Ap 1, 15-16).

Alors que le soleil estival réjouit notre cœur, la Fête de la Transfiguration nous rappelle qu’il est un autre Soleil qui devrait bien davantage encore être pour nous source d’allégresse, d’émerveillement, de reconnaissance.
Un soleil qui ne nous est plus extérieur, réchauffant seulement notre corps, mais un soleil intérieur : la présence lumineuse de Jésus qui par son Esprit, habite au fond de nos cœurs.

Dieu en effet « lui a tout soumis et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église qui est son Corps, Lui que Dieu comble totalement de sa plénitude » (Eph 1, 22-23).

C’est en Jésus, « pierre vivante éliminée par les hommes, mais choisie par Dieu parce qu’il en connaît la valeur » (1 P 2, 4), que nous sommes devenus « le Sacerdoce royal, chargé d’annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9) ; car « autrefois nous n’étions que ténèbres, mais maintenant, dans Le Seigneur, nous sommes devenus lumière » (Ep 5, 8).

Certes, ce n’est qu’au-delà de la mort que nous nous rassasierons de la vision de cette présence Divine ; sur cette terre la Gloire de Dieu nous demeure voilée, nous invitant à une vie de Foi.
Mais la Foi est déjà participation bien réelle à cette Gloire ; aussi, dès à présent, « vivons donc comme des fils de la lumière » (Ibid.) puisque nous le sommes.
La Foi est le seul chemin pour entrer dans la Gloire ; or « nous n'avons que cette Vie pour vivre de Foi » (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus) : sachons discerner le véritable enjeu de notre pèlerinage sur Terre, et pénétrons nous aussi dans la « nuée lumineuse » de la Foi !

« Vierge Marie, aide nous à entrer dans la nuée lumineuse de la Foi théologale et à y demeurer tous les jours de notre vie, “fixant notre attention sur la Parole de ton Fils comme sur une lampe brillant dans l’obscurité jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans nos cœurs”.
Que dans la contemplation des saints mystères, nous puissions nous laisser approcher par Jésus, nous laisser toucher par lui et l’entendre nous dire comme aux trois apôtres sur le Thabor :
“Relevez-vous et n’ayez pas peur !”.
Fortifiés dans L’Esprit, nous pourrons alors “proclamer sa Justice et révéler à tous les peuples sa Gloire” (Ps. 96). »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


TRANSFIGURATION


Ce matin, imaginons-nous sur la montagne de l’Olympe, élevée au-dessus des nuées, là où les orages ne pénètrent pas ; là où le sommet jouit d’une si continuelle sérénité que les écrits sur le sable ne s’effacent jamais.  Tel est l’environnement des témoins de la transfiguration, environnement contemplatif par excellence. Sublime par excellence.

Là, sur le faîte de cette montagne où l’air est d’une fraicheur cristalline, où la lumière n’est tamisée par aucun nuage, où la tranquillité ouvre sur une paix  radieuse, contemplons la beauté de Jésus. Le désir de tout disciple est de voir cette beauté. C’est ta face que je cherche (Ps 26, 8). Ce désir doit nous accompagner tous les jours. Nous sommes destinés à voir sa face, écrit Paul, en nous rendant semblables à son corps glorieux (Ph 3, 21).

Jésus ne s’est pas habillé d’une lumière qu’il ne possédait pas. Il a montré à ses disciples [aveugles], en l’espace d’un instant, qui il était (Grégoire Palamas, Ve siècle). Et cela a profondément transformé les disciples aveugles en créatures nouvelles. Jésus leur défendit de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu. Demandons-nous pourquoi Jésus a mis un tel embargo  avant que le fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

Quand nous voyons et vivons une chose extraordinaire, belle ou redoutable, c’est presque spontané de vouloir la raconter à tout le monde. Pierre, Jacques et Jean, en descendant de la montagne, brûlaient de ce désir de raconter aux autres ce qui leur arrivait.

Le silence demandé par Jésus aurait pu stopper leur enthousiasme. Il n’en fut rien. Se taire leur a fait comprendre qu’ils étaient témoins, qu’ils avaient été choisis pour vivre quelque chose d’extraordinaire. Raconter cela aurait réduit l’intensité de cet instant inoubliable. Il n'est pas facile de raconter rapidement un instant qui nous marque au fer. Il n'est pas facile d’en taire aussi la beauté.

Les disciples restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : ressusciter d’entre les morts. Ce silence a contribué à donner de l’importance à ce qu’ils venaient de vivre. Il les a aidés à méditer, garder dans leur cœur, contempler en profondeur ce qu’ils avaient vu et entendu. Leur silence ressemblait à celui de Marie qui conservait, méditait dans son cœur les événements.

Toute la liturgie de ce matin nous dit que pour voir ce visage de lumière, il faut d’abord se taire pour mieux écouter. C’est à force d’écouter qu’on finit par voir. Jésus éduque l’ouïe avant de réjouir le regard, dit saint Bernard. Nous l’expérimentons aujourd’hui, c’est notre empressement à divulguer la dernière nouvelle qui empêche d’en comprendre le sens. Se taire, nous sommes avec cette recommandation bien loin de cet engouement d’aujourd’hui à  tout dire,  tout voir de nos médias de masse.

En respectant cette consigne du silence, les témoins de la montagne comprirent que Jésus les renvoyait à regarder en profondeur sa véritable mission. Ne dites à personne. Demande inaugurale d’un autre événement, plus perturbant encore, plus dramatique, celui où sa gloire, celle de la Croix, sera manifestée à tous. Demande préparatoire des cœurs à reconnaître Jésus comme fils bien-aimé du Père. La Transfiguration est à la Résurrection ce que la lune est au soleil : une lumière réfléchie dans la nuit qui renvoie à une source bien plus puissante et rayonnante.

À votre contemplation : à chacun de nous, à chacune de nos communautés chrétiennes, une question surgit : que faisons-nous de notre transfiguration ? Que faisons-nous de cette lumière du Fils bien-aimé du Père qui nous est destinée en abondance et gratuitement par la mort et la résurrection du Seigneur ? Que faisons-nous de la puissance qui transfigure  notre baptême,  nos eucharisties,  notre appartenance à l’Église ?

Que nos yeux s’ouvrent maintenant pour reconnaître dans  ce pain le fils bien-aimé du Père. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Jésus seul est la lumière vraie et éternelle » (Saint Ambroise de Milan).

   « Le rayon de lumière divine qu’Il avait à l’intérieur de lui brille sur le visage transfiguré de Jésus. Cette même lumière resplendira sur le visage du Christ le jour de la Résurrection. A cet égard, la Transfiguration est une sorte d’anticipation du mystère Pascal » (Benoit XVI).

   « Et le Père, sur la montagne de la Transfiguration, ordonne : “Écoutez-le” (Mc 9, 7). Il est en effet le modèle des Béatitudes et la norme de la Loi nouvelle : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” (Jn 15, 12). Cet amour implique l’offrande effective de soi-même à sa suite (cf. Mc 8, 34)» (Catéchisme de l’Église Catholique nº 459)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mer 7 Aoû 2024 - 11:48

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 07 Août 2024
Mercredi de la 18ème semaine du Temps Ordinaire




Nous fêtons aujourd'hui Dieu Notre Père Éternel

L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Gaétan de Thiene, Prêtre et Fondateur de
l'« Ordre des Théatins » (1480-1547).

L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Sixte II, Pape (24e) de 257 à 258, et ses
Diacres, Martyrs (+ 258).

L’Église fait mémoire (en Belgique, mémoire liturgique
ailleurs au 05 Avril) de Sainte Julienne de Cornillon,
Religieuse Augustine, Prieure du Monastère du
Mont-Cornillon (1192-1258).


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 31, 1-7… Livre de Jérémie 31, 10.11-12ab.13… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 15, 21-28.:


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Commentaire de ce jour.


La Cananéenne


Jésus n’avait pas souvent la chance d’admirer, mais par deux fois au moins l’occasion lui a été fournie par des étrangers, le centurion de Capharnaüm et cette femme du Liban.

« Femme, grande est ta foi, » lui dit Jésus. Comment donc s’y est prise cette libanaise pour frapper à ce point Jésus ?

Tout d’abord elle est décidée à ne pas manquer son heure, à ne pas manquer le passage du Messie dans son pays et dans sa vie. Avant même d’avoir pu s’approcher, elle crie ; « elle nous poursuit de ses cris », disent même les disciples. « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ». Elle ne connaît pas Jésus, mais elle sait. au moins ce qu’on dit de lui dans son pays, et, arrivée aux pieds de Jésus, elle continue à prier sans se lasser : « Seigneur, viens à mon secours ! »

Or, dans un premier temps, Jésus semble écarter sa demande, comme pour Marie à Cana. Il s’en explique à ses disciples  : « Je n’ai été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d’Israël » ; et pour la femme il trouve une autre explication très imagée, tirée de la vie de tous les jours : « Il ne sied pas de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens ». Notons bien que Jésus ne dit pas : « pour le donner aux chiens », mais « aux petits chiens, et la nuance est grande.

La femme saisit l’image au bond, et grâce aux petits chiens, elle va révéler toute l’audace de sa foi. Elle va insister, discuter, faire pression respectueusement sur le cœur du Messie d’Israël  : « Certes, moi, l’étrangère, je ne fais pas partie de la famille ; mais pour les petits chiens il y a au moins les miettes ! »

Et d’ailleurs, le propre des petits chiens, c’est de ne pas se laisser oublier lorsque les maîtres sont à table. Ils circulent, ils s’arrêtent, ils quémandent en remuant les oreilles, et il y a toujours l’un des convives à se laisser attendrir.

Jésus semble opposer les enfants et les petits chiens. Pas du tout, rétorque la femme, les enfants sont de connivence avec leurs compagnons de jeu, et si les enfants sont à table, les petits chiens sont à table aussi... enfin sous la table, mais ils n’y perdent rien. Oui, le Messie est venu d’abord pour Israël, mais Israël doit partager son Messie avec les nations.

« Femme, grande est ta foi, dit Jésus, qu’il t’advienne selon ton désir ». Tout est donc dans la force du désir, de notre désir. Ce n’est pas l’amour du Seigneur qui a des limites, c’est notre désir qui se limite et qui se lasse, c’est notre prière qui s’arrête trop tôt, comme si nous n’avions pas droit à la miséricorde.

Et effectivement nous n’y avons pas droit, effectivement nos misères auraient de quoi nous rendre étrangers à la famille de Dieu. Ce que Jésus attend de nous, c’est l’audace de cette étrangère, qui nous fera dire  : « Seigneur, je sais que je n’ai droit à rien, mais tu me feras bien l’aumône de quelques miettes, et cela suffira à mon bonheur !

Repartir heureux avec les miettes du Seigneur, ces miettes qui guérissent et qui nourrissent, ces miettes qui suffisent pour transformer toute une vie, voilà ce qui est en notre pouvoir.

D’ailleurs jamais Jésus n’a donné de miettes ; il a même rassasié des foules, et il restait des corbeilles lorsqu’il donnait le pain ; il est venu pour que nous ayons la vie en abondance. À partir du moment où le Messie est mort et ressuscité pour le monde entier, il n’a plus ni juif ni grec, il n’y a plus de petits chiens sous la table. À partir du moment où le Fils de Dieu est venu s’asseoir à notre table, il n’y a plus qu’un seul peuple, il n’y a plus d’étrangers.

Autour de sa table, il n’y a plus que des enfants de Dieu, rassasiés à part entière, à la mesure de leur désir.



Père Jean-Christian Lévèque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


« Femme, grande est ta foi ! »


Une mère éplorée, qui a entendu parler du Rabbi de Nazareth et des miracles qu’il accomplissait, poursuit Jésus de ses supplications en faveur de sa fille. L’interpellation de cette femme cananéenne témoigne d’une étonnante connaissance de la tradition juive ; peut-être même le titre « Seigneur, fils de David » attribué à Jésus est-il une ébauche de foi, comme semble le confirmer la demande, puisqu’elle attend du « Seigneur » qu’il prenne autorité sur le démon qui tourmente sa fille.

Le silence de Jésus veut obliger les disciples à résoudre eux-mêmes ce dilemme : cette femme païenne, habitant en terre étrangère, mais témoignant par sa foi naissante qu’elle est visitée par Dieu, est-elle impure en raison de son appartenance raciale, ou au contraire, faut-il juger de sa pureté, c’est-à-dire de la qualité de sa relation à Dieu à partir de « ce qui est sorti de sa bouche et qui provient de son cœur » (15, 8) ?

Les disciples ne semblent pas avoir perçu le problème : ils demandent à Jésus de « donner satisfaction » à la femme non pas comme confirmation de sa confession de foi, mais pour couper court à une situation embarrassante. Pensez donc : un Rabbi juif poursuivi par les cris d’une païenne, cela pourrait causer scandale ! Ainsi donc les disciples demeurent tout aussi enfermés dans leurs a priori et leur formalisme religieux que les pharisiens.

Dans un premier temps, la réponse de Jésus explicite ce que les disciples n’avaient pas osé formuler : un Rabbi d’Israël ne s’occupe pas des étrangers ; c’est à son peuple que Dieu envoie ses messagers. Cette parole dure de Jésus ne décourage cependant pas la femme, mais ranime tout au contraire son zèle : « elle vint se prosterner devant lui » dans un geste d’humble adoration. Lui ayant ainsi barré la route elle le supplie : « Seigneur, viens à mon secours ! » Cette fois le dialogue est ouvert ; les yeux dans les yeux Jésus l’invite avec douceur, à expliciter devant les disciples la compréhension du mystère de grâce que l’Esprit a révélé à son cœur.

La femme sait bien que le pain est destiné aux enfants ; mais elle a deviné que les enfants d’Israël font preuve de bien peu d’appétit pour le pain de la Parole que Jésus leur offre : le Rabbi ne viendrait pas en terre païenne s’il ne fuyait pas ses coreligionnaires. Aussi ajoute-t-elle pleine d’espérance : « les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » – le terme « petits chiens » ne désigne pas les chiens errants, objet de mépris, mais les animaux domestiques qui jouissaient de la faveur de leur maître.

Nous retrouverons ce thème tout au long des premières campagnes d’évangélisation : le rejet de la Bonne Nouvelle par les juifs, fera la joie des païens vers lesquels se tourneront les missionnaires, et qui accueilleront le message du salut. Ainsi à Antioche de Pisidie, devant l’hostilité des juifs, « Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : “ C’est à vous d’abord qu’il fallait adresser la Parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens” » (Ac 13, 46-47).

La réponse de Jésus confirme l’action de l’Esprit dans le cœur de cette femme païenne : « Ta foi est grande ». Aussi Notre-Seigneur ne doit-il même pas intervenir : « Que tout se fasse pour toi comme tu le veux ». Par sa foi, cette mère dispose, pour le service de la délivrance de sa fille, de la toute-puissance de Dieu qui repose sur le Verbe incarné.

Ainsi donc ce n’est pas l’appartenance à la nation sainte qui garantit l’état de « pureté », mais la foi en Jésus venu rassembler les enfants de Dieu dispersés (Jn 11, 52). Car « les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile » (Ep 3, 6). Par sa foi, la femme cananéenne est devenue fille d’Abraham et « héritière de Dieu, héritière avec le Christ » (Rm 8, 17), disposant en son nom propre de sa victoire sur le démon.

« Ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur ». Nous qui avons été purifiés « par le bain du baptême et la Parole de vie » (Ep 5, 26), ne risquons pas de retomber dans l’impureté par des jugements hâtifs sur nos frères en raison de leur origine ou de leur appartenance culturelle. Pour eux aussi le Christ a versé son sang, et il les appelle comme nous à partager son héritage en devenant les enfants adoptifs du Père en qui nous sommes tous frères.

Seigneur sauve-nous de nos étroitesses d’esprit ; ouvre nos yeux sur nos enfermements ; dénonce nos complicités avec les attitudes d’exclusion mises en place autour de nous ; donne-nous de nous souvenir que nous aussi nous étions des “païens” ; et accorde-nous la force de témoigner ouvertement de l’universalité de ton message, car c’est à tous les hommes que tu es venu « annoncer une année de bienfaits » (Lc 4, 19) de la part de Dieu ton Père et notre Père (cf. Jn 20, 17).



Abbé Philippe Link
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Autre commentaire de ce jour.


Chrétiens asymptomatiques


Ces derniers mois, on parlait de malades asymptomatiques. Ils portent en eux le virus sans aucun symptôme.  Ces personnes sont à éviter. Il y a aussi des chrétiens asymptomatiques. Ils portent en eux le virus de l’évangile sans en laisser paraître la moindre trace.  

La Cananéenne est l’une de ces personnes qui portent en elle le virus d’une foi tellement puissante qu’elle a converti Jésus. Elle l’a poussé à sortir des sentiers battus pour aller vers toute sorte de monde, incluant les païens. Jésus est transformé en « sauveur » de l’humanité par la foi de cette femme. Femme, toi foi est grande.

Cette femme n’était pas polluée par une multitude de croyances pour répondre à son « besoin religieux ». Elle est la plus belle expression de l’inouï de la foi qui ne peut s’enfermer dans des croyances ou dans une pratique de la religion. Elle est le modèle type des croyants d’aujourd’hui.

Avec elle apparaît la déconstruction d’une foi-croyance, le passage d’une foi-vérité à croire à une foi-proximité avec la vie de tous les jours, avec ses souffrances et ses joies. Trop souvent, nous enfermons la foi dans des dogmes dont le langage vient d’une autre époque ou exprimés dans des croyances « incroyables » (Dominique Collin)..

Ce matin, interrogeons-nous sur la foi que nous avons. Jésus serait-il autant fasciné par notre foi qu’il le fut en présence de cette païenne ? Notre foi est souvent réduite à des énoncés dogmatiques ou à des « recettes » pour s’assurer de son salut. Sommes-nous des croyants incroyants ? Les croyants à deux registres, celui du religieux et celui du monde profane, n’existent pas. La foi ne se limite pas à de bonnes paroles ou à une liste de valeurs. Elle est relation à Dieu et proximité aux autres dans un même mouvement. Elle implique des actes qui engagent.

Ce n’est pas le taux de pratique dominicale, le nombre d’entrées dans les séminaires, la quantité de personnes présentes aux JMJ, le nombre de mariages, de baptêmes célébrés, le nombre d’enfants inscrit en catéchèse qui détermine l’expansion de la foi. L’essentiel de la foi se trouve dans le geste de cette femme qui ne craint pas de répondre sèchement à Jésus.

Dans son livre confession d’un cardinal, l’auteur, Olivier Le Gendre, présente bien ce qu’est la foi en décrivant le geste d’une dame nommée Donatienne, sur une des collines de Kigali. Elle recueille six enfants abandonnés et orphelins. Elle les a trouvés affamés au bord du chemin qui longe le marais où ils se sont cachés. Deux d’entre eux sont blessés sérieusement. B

L’essentiel de l’Évangile est là chez cette femme en perte de sang ou dans cette dame Donatienne. Leur foi apporte un peu de baume d’humanité dans ce monde où la concurrence est effrénée, les conflits perpétuels, les inégalités sociales scandaleuses. Nous ne serons pas jugés sur le nombre de fois dont nous avons participé à la messe, mais si nous avons mis un peu plus d’humanité dans un monde qui semble saisir toutes les occasions pour se déshumaniser.

Question : où est l’essentiel de l’Évangile dans nos vies ? La foi, fait dire Olivier Le Gendre au Cardinal retraité, n’est pas le Vatican. L’essentiel de la foi se trouve chez ces parents qui transmettent leur foi à leurs enfants, dans ce père Pedro Opeka[1], lazariste, fondateur de la Cité de l’amitié à Madagascar, dans ces gens croyants, qui ont transformé l’abbaye sainte Marie du désert en Village de François[2], dans ces hommes et femmes qui vivent bien la banalité de leur quotidien et qui s’inventent sans arrêt des manières d’être croyants dans le monde. La foi se cache dans une myriade d’initiatives discrètes, vécues dans la prière ; dans un fourmillement d’initiatives et de réalisations, connues ou inconnues ; dans un fourmillement de petits gestes, de miettes données aux chiens, qui manifestent la tendresse de Dieu, sans bruit, sans apparat, à la manière d’une brise légère, comme lorsque Dieu se présente à Élie (1 Roi 19,9-13a).

Nous ne sommes pas des envoyés pour exploiter la terre (lecture). Nous sommes des témoins d’une terre renouvelée par tant de petits gestes qui cachent l’essentiel de l’Évangile que Jésus a reconnu dans cette femme païenne, image de notre monde. Nous ne pouvons jamais et je paraphrase la lecture, détruire ces petits gestes, car ils sont plus forts que nous (v.31). AMEN.



[1] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[2] Au Village de François, le pape inspire l’action sociale – Portail catholique suisse



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Il est vrai que la vérité fuit toujours les esprits qui ne sont pas humbles » (Saint Augustin)

   « L’Etre de Dieu est le plus vrai : il est l’éternel, l’origine et le fondement de tout. Et le Christ est l’image incarnée de cette Vérité » (Benoît XVI)

   « Très souvent, dans les Evangiles, les personnes s’intéressent à Jésus en l’appelant "Seigneur". Ce titre exprime le respect et la confiance de ceux qui s’approchent de Jésus […] : "C’est le Seigneur !" (Jn 21,7) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 448)








DIEU NOTRE PÈRE AMOUR ET CHARITÉ:



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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Jeu 8 Aoû 2024 - 13:37

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 08 Août 2024
Jeudi de la 18ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).


L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Dominique
de Guzman, Prêtre et Fondateur de l'Ordre des Frères Prêcheurs,
les Dominicains (1170-1221).


Saints Cyriaque et ses compagnons
Martyrs à Rome (+ v. 304)
Saint Liébaut, Fondateur et premier abbé
de Fleury-sur-Loire (+ 650)
Sainte Sigrade, Mére de saint Léger d'Autun
et de saint Gérin (+ 680)
Sainte Bonifacia Rodríguez Castro,
Fondatrice de la Congrégation des
Servantes de Saint-Joseph en Espagne
(+ 1905)
Sainte Mary MacKillop, Cofondatrice des sœurs
de Saint Joseph du Sacré Cœur (+ 1909)
Bienheureuse Jeanne d'Aza, Mère de Saint
Dominique (+ v. 1203)
Bienheureux Vladimir Laskowski, Prêtre de
Poznan et martyr en Allemagne (+ 1940)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre de Jérémie 31, 31-34... Psaume 51(50), 12-13.14-15.18-19... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-23.:


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Commentaire de ce jour.


"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant"


La profession de foi de Simon marque un grand tournant dans la vie publique de Jésus. Désormais il va privilégier la formation de ses disciples les plus proches et commencer à leur annoncer sa passion et sa résurrection. Si bien que la question: "Au dire des gens, qui est le Fils de l'Homme?" résonne un peu comme le bilan de son ministère galiléen. Après tant d'heures de prédication, tant de journées remplies de guérisons et de miracles, les gens sont encore divisés à son sujet. Au maximum l'idée leur vient de comparer Jésus à des personnages déjà connus, comme Jérémie ou Jean-Baptiste, ou encore à un prophète comme Élie, dont on attendait le retour comme signal des temps du Messie.

La réponse de Simon va beaucoup plus loin, parce qu'il accepte de dépasser le niveau de la chair et du sang, c'est-à-dire un jugement purement humain et les critères habituels dans les sociétés humaines. "La chair et le sang", c'est l'homme laissé à ses limites, à ses lourdeurs, à ses raideurs, à ses fermetures; c'est l'homme raisonneur, inapte aux nouveautés de Dieu.

Devant Jésus, l'Envoyé de Dieu, c'est tout cela qu'il faut traverser pour pouvoir lui dire: "Tu es le Christ. Non seulement tu nous rappelles les grands croyants du passé, les forces prophétiques du passé, mais tu es toi-même le Messie attendu qui nous ouvre l'avenir. "Tu es le Fils du Dieu vivant", ajoute Simon, et par là il essaie de dire le mystère qui le fascine déjà dans la personne de Jésus: il agit, il parle, il vit par Celui qu'il ose appeler "mon Père".

Simon s'est laissé enseigner par Dieu; il a laissé Dieu le "tirer vers Jésus" (Jn 6,44). Aussitôt après cette réponse de foi, qui est un engagement devant tous pour son ami Jésus, Simon va vivre un moment de grâce extraordinaire. D'abord Jésus fait de lui le porteur d'une béatitude: "Bienheureux es-tu, Simon fils de Yonas!" C'est la béatitude - c'est-à-dire le bonheur annoncé - de ceux et de celles qui savent faire et refaire le pas de la foi, et qui osent tout miser sur la parole de l'Ami. Puis Jésus lui donne un nom nouveau, qui sera programme de vie: "Tu es kîfa", tu es laPierre, tu es le Rocher". C'est une parole créatrice, recréatrice. Jésus dit, et il fait. Désormais Simon le pécheur sera rocher de fondation pour l'Église de Jésus.

L'expérience de Simon Pierre, de Simon le Rocher, a beaucoup à nous dire. Certes, c'est son privilège d'être la pierre de fondation, le porte-parole et le responsable des Douze, le deuxième pasteur après Jésus. Nous ne sommes, pour notre part, que des pierres vivantes, insérées dans la construction. Mais en un sens, et à notre niveau, nous avons à devenir pierres de fondation, soit pour la famille que nous avons fondée, soit pour l'œuvre qui nous est confiée, soit, pour nous, sœurs et frères du Carmel, en vue de transmettre la flamme de la vie contemplative, sans déperdition, à celles et à ceux qui viendront sur la Montagne après nous, appelés par le Seigneur, "fascinés" par lui, comme disait sœur Elisabeth.

C'est la consigne laissée explicitement par notre mère sainte Thérèse: "Mes filles, considérez-vous toujours comme des pierres de fondations pour celles qui viendront après vous". Et pour ce faire, il n'est que de suivre la voie ouverte par Simon Pierre.

Il nous faut dépasser la chair et le sang, cesser de tout ramener aux proportions de notre intelligence et de notre cœur, cesser de faire attendre le Maître en lui marchandant notre foi et notre confiance, et oser dire enfin à notre ami Jésus la parole pour nous décisive: "Tu es le Christ, le Fils de Dieu: à toi je remets toutes mes forces, pour aujourd'hui et pour demain".

Il nous faut devenir enseignables; enseignables par Dieu qui, patiemment, paternellement, nous tire vers Jésus, enseignables par la communauté de Jésus, rassemblée fraternellement autour de Pierre pour le compte du Pasteur, enseignables par les guides que Dieu nous donne, parfois inattendus, mais qui sont pour nous des relais vers la lumière de Jésus.

Il nous faut entrer dans la béatitude de Simon le Rocher, dans le bonheur de ceux qui confessent le Christ, qui ne rougissent pas du Christ, et qui acceptent une fois pour toutes de faire fond sur Jésus sauveur.

Il nous faut enfin - et cet effort là nous réserve une grande joie et une grande douceur - tendre l'oreille, filialement, pour percevoir le nom nouveau que la bouche du Seigneur prononcera (Is 62,2), le nom d'amitié et de grâce que Jésus a trouvé pour nous, et qui dit à la fois notre mission dans l'Église et notre place dans le cœur de Dieu..



Père Jean-Christian Lévèque, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


Tu es Pierre


Jésus invite ses disciples à faire le passage du « on dit » anonyme, au « je dis » qui les engage à sa suite dans une communion de vie et de destinée. La galerie des candidats est honorable : Jean-Baptiste, Elie, Jérémie, rien que du beau monde, des « grands » de la Tradition. Pourtant la question de Jésus, « et vous, que dites vous ? » suggère que la réponse est incomplète. Précisant sa demande, Notre Seigneur donne un indice de la direction dans laquelle il convient de chercher : « Pour vous, qui suis-je ? »

Les disciples fouillaient dans leur mémoire religieuse pour y trouver une réponse académique, alors que Jésus les invite à relire leur cheminement avec lui : « Durant tout ce temps que nous avons vécu ensemble, quelle place ai-je progressivement prise dans votre vie ? C’est pour vous que je suis sorti d’auprès du Père, et c’est “pour vous et pour la multitude ” que bientôt je vais verser mon sang. Sachant cela, “pour vous, qui suis-je ?” »

Jésus n’attend pas d’abord une prise de position qui soit « religieusement correcte » ; mais une prise de position et un engagement en réponse au don qu’il nous fait de sa Personne dans l’amour.

Le face à face entre Jésus et Pierre est solennel : chacun « prend la parole » à son tour. Simon pour se risquer à une interprétation radicale de la personne de son Maître : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant » ; Jésus pour lui révéler le caractère inspiré de sa réponse et la mission qui en découle. Notre Seigneur jubile, car par cette parole que Simon n’a pu recevoir que d’en haut, l’apôtre manifeste qu’il s’est laissé instruire par le Père, et que dès lors il est né à la vie nouvelle. Il participe désormais au statut filial du Fils unique ; il a retrouvé l’accès à son origine, il est relié à sa Source. C’est pourquoi Jésus le déclare bienheureux.

Notre Seigneur laisse éclater sa joie, car désormais il n’est plus seul : Simon est venu le rejoindre « du côté de Dieu ». Ce faisant il nous montre le parcours de tout disciple : se tenir près du Maître, l’écouter, le contempler, s’identifier à lui jusqu’à entrer dans la filiation divine de celui qui a voulu assumer notre condition charnelle pour nous révéler le dessein du Père.

« Heureux es-tu » : l’annonce de la béatitude de l’entrée dans la vie filiale ne signifie hélas pas que l’homme ancien ait renoncé à son hégémonie : ce n’est pas parce que Pierre s’affirme que Simon se retire. Bien au contraire : c’est lorsque nous décidons de nous engager à la suite du Christ que l’homme charnel et psychique en nous réagissent, mettant tout en œuvre pour résister à cette nouvelle naissance. Car « les tendances de la chair s’opposent à l’esprit, et les tendances de l’esprit s’opposent à la chair » (Ga 5, 17). Aucune conciliation n’est possible ; aussi la vie du disciple est-elle traversée par un affrontement douloureux. L’être ancien en nous résiste de toutes ses forces à l’appel du Christ, car il sait fort bien que le chemin de la vie nouvelle passe par la mort à tout ce qu’il y a de « terrestre » en nous. Alors que Pierre vient de confesser la seigneurie du Christ, Simon en nous refuse de s’engager à la suite de Jésus sur le chemin pascal.

Que le Seigneur nous accorde un Esprit de discernement, afin de pouvoir trier dans nos pensées celles qui viennent de Dieu et celles qui viennent des hommes. Car Satan cherche à se servir de nos complicités avec l’esprit du monde, pour les ériger en obstacle à l’action du Christ et à l’expansion de son Royaume.

Vierge Marie, enseigne-nous le chemin du vrai disciple, qui ne prétend pas montrer au Maître la route qu’il convient de prendre, mais qui met tout son effort à passer et à demeurer derrière lui, dans l’obéissance d’une foi animée d’un amour sincère.



Abbé Philippe Link
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Autre commentaire de ce jour.


Pour vous, qui suis-je ?


Aucunement question d'un vaste sondage. Jésus n'a aucun souci de savoir quelle est sa renommée, ni de vérifier sa côte de popularité. Non, une question piège, mais une question qui ouvre sur la grandeur de Jésus. Saint Paul vient de nous dire : Ô abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses décrets sont insondables et ses voies incompréhensibles ! (Rm 11, 33). Paul est saisi jusque dans ses entrailles, il est comme pris de vertige devant l'immensité de ce qui le dépasse. Il affirme son émerveillement de savoir que tout vient de Lui, tout est par Lui, tout va vers Lui (Rm 11, 36). Et nous, sommes-nous pris de vertige devant Jésus qui nous interroge sur l’expérience que nous avons de Lui ?

Il ne s'agit aucunement de vérifier notre connaissance intellectuelle ou simplement humaine. Cela risque de demeurer des paroles en l'air. Jésus est bien conscient qu'il est impossible à l'esprit humain de connaître l'Inconnaissable. De définir l'Inconnaissable. Toutes nos réponses sont comme une goutte d’eau au bord d’un seau, on en tient compte comme d’une miette sur une balance (Is 40,15). Devant cette question, des générations de croyants se sont émerveillés. Ils confessent comme Grégoire de Nazianze : Ô Toi l’au-delà de tout comment t’appeler d’un autre nom ?

Jésus demande à ses plus proches collaborateurs et nous demande : quelle expérience avez-vous de Moi ? Il veut seulement nous entendre balbutier comment nous vivons notre expérience de Dieu. Il veut nous voir verbaliser notre proximité avec Lui.  Nous pouvons bien dire: tu es le Chemin. Tu es la Vérité. Tu es la Vie. Ce sont là des mots. Il faut que ces mots nous transforment en Jésus. Il faut que ces mots naissent d'une jouissance de Jésus comme Chemin, comme Vérité, comme Vie.

Notre réponse doit changer nos vies en la sienne, nos chemins en les siens. Elle devient une réponse signifiante, pleine de sens seulement quand nous adoptons la manière de sentir, de penser, d'agir de Jésus. Elle nous fait expérimenter que nous sommes ce qu'il est. Des participants à sa nature divine (2 Pi 1, 4). Réduire notre réponse à une adhésion tranquille à Jésus, c'est oublier que, toute sa vie, Jésus a dérangé en s'opposant à toutes situations d'injustice.

Sa question nous donne, ce matin, l'occasion de nous demander quelle est notre expérience de Dieu ? Qui suis-je doit se traduire par comment expérimentons-nous, aujourd'hui, Dieu dans nos vies ? Que dirais-je donc de vous, se demande Marie de l'Incarnation? Il n'y a langue humaine qui ne puisse l'exprimer. Je n'en puis parler sur la Terre. Vous n'êtes rien de ce que nous disons. Vous êtes ce que vous êtes. Vous êtes!  C'est là votre essence et votre nom. Vous êtes vie, vie divine, vie vivante, vie unissante. Vous êtes toute béatitude (Écrits 1).

Récemment, le pape François affirmait : On peut connaître Jésus de l'extérieur, dans les bibliothèques, dans le catéchisme mais cela ne suffit pas. Tu sais des choses sur Jésus, mais ce n’est pas la connaissance que te donne le cœur dans la prière. Si tu ne pries par avec le cœur, tu ne le connaîtras pas.

Pour notre pape, comme pour cette co-fondatrice de notre Église, agir et vivre comme Jésus est le seul langage qui puisse le mieux parler de Dieu. C'est quand nous laissons la parole de Dieu entrer comme une ligueur dans le vase de son cœur, comme un onguent répandu (Marie de l'Incarnation) que nous pouvons le mieux expérimenter qui est Jésus. Il ne s'agit pas de dire qui est Jésus. Il faut «être» lui. Toi deviens-moi, demandait Jésus à Marie de la Trinité.

À votre contemplation: ne perdons pas le vertige que donne Pierre quand il répond: tu es le fils du Dieu vivant. Ne perdons pas le vertige non plus quand ce Dieu vivant s'appuie sur chacun de nous pour se faire connaître. Sur toi, je bâtirai mon Évangile. Quel vertige que d'expérimenter dans nos «trippes» que Jésus fait de nos fragilités le roc sur lequel il bâtit son Église. Quel vertige que de déclarer : Oui Jésus, tu es le Fils du Dieu vivant, Tu te livres à nous dans cette eucharistie. AMEN.



Abbé Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Personne ne peut avoir Dieu pour Père s’il n’a l’Eglise pour Mère » (Saint Cyprien)

   « La foi et suivre le Christ sont étroitement liés. Et, puisqu’il s’agit de suivre le Maître, la foi doit se consolider et grandir. Pierre et les autres apôtres ont dû avancer sur cette voie, jusqu’à ce que la rencontre avec le Seigneur ressuscité leur ouvre les yeux à une foi pleine » (Benoît XVI)

   « Mûs par la grâce de l’Esprit Saint et attirés par le Père nous croyons et nous confessons au sujet de Jésus : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” (Mt 16,16). C’est sur le roc de cette foi, confessée par St Pierre, que le Christ a bâti son Eglise […] » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 424)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Ven 9 Aoû 2024 - 19:19

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 09 Août 2024
Vendredi de la 18ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église Célèbre la Fête (en Europe, mémoire facultative ailleurs)
de Sainte Thérèse-Bénédicte de La Croix (Edith Stein), Carmélite
déchaussée, Martyre à Oswiecin (Auschwitz) en Pologne,
Co-Patronne de l'Europe (1891-1942).


Saints Julien et ses compagnons
Martyrs à Constantinople (+ v. 729)
Saint Amour, Martyr en Franche-Comté.(VIIIe siècle)
Sainte Candide-Marie de Jésus, Fondatrice de
la Congrégation des Filles de Jésus en Espagne
(+ 1912)
Sainte Marianne Cope, Américaine, Évangélisatrice
des lépreux à Molokai (+ 1918)
Bienheureux Claude Richard, Prêtre Martyr à
Rochefort (+ 1794)
Bienheureux Franz Jägerstätter, Martyr du
nazisme (+ 1943)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)





Textes de la Messe du Jour

Livre de Nahoum 2, 1.3.3,1-3.6-7... Livre du Deutéronome 32, 35cd-36ab.39abcd.41... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 24-28.:


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Commentaire de ce jour.


"Tes pensées ne sont pas celles de Dieu"


Notre monde a la fièvre, comme un adolescent qui grandit trop vite ; et cette fièvre est tellement contagieuse que nous-mêmes, nous nous sentons tendus, tiraillés, écartelés, en proie à mille questions, et parfois travaillés par le doute.
La réponse du Christ à notre inquiétude et à notre instabilité, cette réponse que l'Église nous transmet dans la liturgie d'aujourd'hui, n'est pas un message de facilité ni un aval donné à nos essais de compromis, c'est le rappel, parfois véhément, de la grande loi de la rédemption :
-        il fallait que le Christ passât par la souffrance,
-        il faut que le chrétien se charge de sa propre croix.

La passion pour le Messie de Dieu, c'était un scandale pour les Juifs, comme ce sera plus tard une folie pour les Grecs qui entendront le message chrétien ; et Pierre, qui vient de faire une si belle profession de foi :"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !", méconnaît aussitôt la portée de son allégeance au Christ. Souffrir, mourir condamné par les du peuple ? Dieu t'en garde, Seigneur, cela ne t'arrivera pas !

           En travers du dessein de Dieu, déroutant, décevant, et face aux yeux des hommes, Pierre place un projet humain, une visée de réussite et de puissance. Mais cela, c'est une réédition de la Tentation du désert, et Jésus le repousse avec la même vigueur que les tentations :"Arrière, Satan (arrière, ennemi, toi qui contrecarres le projet de Dieu), tes pensées ne sont pas celles de Dieu, et tu mesures tout à ton désir d'homme.
                                  Un Messie qui souffre,
                                  un Maître qui fait le service,
                                  un Seigneur qui lave les pieds,
                                  un Sauveur qui meurt pour faire revivre,cela n'a pas de sens et c'est gênant.

C'est gênant parce que cela nous compromet à notre tour, et Jésus l'explique aussitôt à ses disciples, c'est-à-dire les Apôtres et tous ceux qui l'écoutaient à ce moment-là.
           "Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il se renonce !". Si quelqu'un s'engage sérieusement, positivement, à cheminer derrière moi, qu'il sache bien en quoi consiste cette vie de disciple.Il faudra d'abord qu'il se renie lui-même, car celui qui veut suivre Jésus a trouvé un nouveau centre à sa vie, il n'est plus à lui-même sa propre raison d'être, il ne vit plus à son compte, il obéit à une autre volonté et doit modeler son destin sur celui du Messie, et reproduire l'image souffrante et glorieuse du Fils bien-aimé.
           Tout en restant lui-même, il ne s'appartient plus, et réalise ce que nous demanderons dans un instant, dans la prière eucharistique :"[afin] que notre vie ne soit plus à nous-mêmes, mais à lui, qui est mort et ressuscité pour nous " Si quelqu'un veut marcher à la suite du Messie, qu'il prenne sa croix, non pas la croix de bois de Jésus au Golgotha, mais sa croix personnelle : déficiences du corps, désarrois de l'intelligence, raz-de-marée de la vie du cœur, c'est-à-dire tout ce qui fait de lui un "crucifié pour le monde", tout ce qui humainement le paralyse, tout ce qui le compromet dans le monde avec le Nazaréen.

Car la croix qui nous attend, c'est la croix des prophètes, nous tous que le Père a appelés, consacrés par l'Esprit et envoyés dans le monde pour porter aux pauvres un Évangile de pauvres.  Nous avons été trop séduits par Dieu pour pouvoir maintenant l'abandonner ; d'ailleurs, à qui irions-nous pour trouver des paroles de vie éternelle ?
Dieu a été le plus fort dans notre vie (cf. Jérémie), et nous voilà désormais conquis, malgré nos réticences, heureux d'être vaincus, puisque c'est Dieu qui triomphe, "enchaînés en esprit", et pourtant filialement libres, liés à celui qui nous appelle, pour une vie à deux qui éclora un jour en vie éternelle. Mais, participants de la vie de Dieu, nous sommes devenus, par l'Esprit Saint, porteurs de sa parole, et là surtout la croix nous attend.
           Si nous pouvions nous modeler sur le monde présent, suivre sans contrainte sa nonchalance morale, épouser sans critique ses modes intellectuelles, le monde nous accueillerait volontiers, car, ayant tué en nous le ferment de l'Évangile, nous ne serions plus dangereux pour personne ; mais voilà que la parole plantée en nous depuis notre vocation, et enfermée en nous comme un feu dévorant, nous oblige, pour construire l'édifice spirituel , à dénoncer les violences qui sévissent et certaines ruines qui se préparent, à discerner jour après jour, pour nous et pour le monde, quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait.

C'est alors que, à l'imitation du Christ, nous devenons gênants pour le monde, et que nous sentons parfois son ironie terrible sur le message que nous portons, sur le mode de vie que nous préférons, sur la croix de Jésus dont nous portons le signe, sur les Béatitudes qui restent l'axe de notre cheminement.
           N'allons pas dire, par lâcheté ou par lassitude :
                                              "Je ne penserai plus à Lui,
                                               je vais cesser de parler en son nom",
n'allons pas choisir de nous taire, car le Christ lui-même nous a mis en garde contre tout étonnement ; "Ne vous étonnez pas si le monde vous hait, car il m'a haï avant vous.
           Telle est la vie qui nous attend à la suite du Christ :
- une existence de fils et de filles de Dieu, tout entière traversée par le mystère pascal de mort et de vie,
- une existence de prophètes vouée au mystère pentecostal de l'Église

Cette vie de baptisés confirmés par l'Esprit, cette vie si riche des dons du Christ, Dieu nous la fait vivre en habits de tous les jours, dans le réalisme très humble de l'Évangile, et c'est elle qu'il nous faut offrir une fois de plus ce matin, en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ; c'est là le culte spirituel que tous ensemble nous allons lui rendre.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à
lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».


« Si quelqu’un veut marcher derrière moi » : Jésus se présente comme un guide, en partance pour une terre étrangère.
Personne n’est exclut du voyage : à chacun de se décider librement. Notre-Seigneur précise seulement les conditions de l’expédition.

Pour commencer il s’agira de « marcher derrière » lui, car nous ne connaissons ni le chemin ni la région dans laquelle il va nous introduire.
Il nous faut donc renoncer à prendre des initiatives : tout notre savoir et notre expérience se révèleront vains en ces contrées étrangères dont nous ne connaissons pas les mœurs et coutumes.

« Qu’il prenne sa croix » : le périple s’annonce difficile ; de quelle croix s’agit-il ? Jésus ne le précise pas, mais le pronom possessif semble indiquer qu’elle est personnelle, différente pour chacun.
De plus cette fameuse croix semble être le seul bagage qui soit autorisé : serait-ce donc qu’elle suffise pour accéder à cet autre monde ?

« Et qu’il me suive » : il ne suffit pas de « marcher derrière » Jésus, il faut encore le « suivre ». Ce verbe suggère dans les Évangiles la proximité, l’intimité réservée au disciple.
Le verset suivant est introduit par « car » : il s’agit donc d’une proposition explicative de la précédente.
« Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera ». Le ton dramatique du discours se confirme ; notre vie semble sérieusement menacée en ce monde, au point que tous nos efforts pour la sauver vont s’avérer stériles : nous finiront pas la perdre.
Seuls celui qui mise tout sur Le Christ et se met à sa suite vers cette terre inconnue, sera sauvé et gardera sa vie. Ce départ est cependant un véritable saut dans le vide : « qui perd sa vie à cause de Moi ».

La suite n’est pas davantage pour nous rassurer : Jésus nous invite à lever le nez du guidon, et à réfléchir à l’échéance inévitable.
Même si nous parvenions à « gagner le monde entier », ou à nous enrichir comme Crésus, tout notre pouvoir et notre avoir ne nous servirait de rien pour échapper à l’étape finale vers laquelle converge et dans laquelle s’épuise toute vie.

Non seulement la mort est inévitable, mais elle n’est pas un simple anéantissement : au-delà du voile, bien des surprises nous attendent !
« Le Fils de l’Homme va venir avec ses anges dans la Gloire de Son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite ».
Il y aura donc un Jugement qui se fera sur la base de nos actions en ce monde : sommes-nous sûrs de faire le poids ?

Il est donc grand temps de nous préoccuper de cet « au-delà » de notre vie quotidienne ; mais comment faire puisque par définition, personne n’est revenu de la mort, et que nous ne savons pas ce qui nous attend ?
A moins que le mystérieux voyage auquel Jésus nous invite, consiste précisément en une anticipation de la Vie de l’autre côté du voile.
Notre-Seigneur nous propose de vivre dès à présent dans les conditions du Royaume auquel la mort nous donnera accès, afin de ne pas être surpris au moment du grand passage.

Nul n’est descendu du Ciel sinon Le Fils de Dieu fait homme ; et il y est remonté après avoir traversé notre mort, afin de nous préparer une place dans la Demeure de Dieu Son Père.
Si « par le Baptême nous avons été mis au tombeau avec Le Christ, avec Lui nous avons été ressuscité, et notre Vie reste cachée avec Lui en Dieu » (Col 2,12 ; 3,3).

C’est à cette Vie nouvelle que Jésus nous invite dès à présent. Nous comprenons mieux dès lors qu’il ne sert à rien de nous encombrer de bagages : le seul qui nous soit utile, c’est cette fameuse croix, la seule clé d’accès au Royaume des Cieux.
Autrement dit, Jésus nous propose de vivre dès à présent au cœur de ce monde qui passe, comme des citoyens du monde à venir qui ne passera pas.
Le pèlerinage auquel nous sommes conviés consiste à devenir ce que nous sommes en vertu de notre Baptême : des fils de Dieu dans Le Fils unique ; celui-là même qui chaque jour, dans chaque Eucharistie, vient au-devant de nous, pour nous nourrir du pain de la route et nous entraîner à sa suite.

« “Père, la sainteté est ton chemin ! Tu rachetas ton peuple avec puissance, tu le conduis comme un troupeau par la main” (Ps 76) de Ton Fils bien-aimé.
Donne-nous assez de confiance pour oser nous détacher de ce monde éphémère, et pour nous attacher de tout notre cœur, de toute notre âme, et de toute notre force à Jésus.
Puissions-nous, dans la force de L’Esprit d’Amour, le suivre jour après jour sur le chemin qui conduit jusqu’à Toi, Père, dans le Royaume où tu nous attends pour nous donner part à ta propre Vie. »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Que pourra donner l’homme en échange de sa vie ? »


« Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera ». Notre vie semble sérieusement menacée en ce monde, au point que tous nos efforts pour la sauver vont s’avérer stériles : nous finirons par la perdre. Seuls celui qui mise tout sur le Christ et se met à sa suite vers cette terre inconnue, sera sauvé et gardera sa vie. Ce départ est cependant un véritable saut dans le vide : « qui perd sa vie à cause de moi ».

La suite n’est pas davantage pour nous rassurer : Jésus nous invite à lever le nez du guidon, et à réfléchir à l’échéance inévitable. Même si nous parvenions à « gagner le monde entier », ou à nous enrichir comme Crésus, tout notre pouvoir et notre avoir ne nous servirait de rien pour échapper à l’étape finale vers laquelle converge et dans laquelle s’épuise toute vie.

Non seulement la mort est inévitable, mais elle n’est pas un simple anéantissement : au-delà du voile, bien des surprises nous attendent ! « Le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite ». Il y aura donc un jugement qui se fera sur base de nos actions en ce monde : sommes-nous sûrs de faire le poids ?

Il est donc grand temps de nous préoccuper de cet « au-delà » de notre vie quotidienne ; mais comment faire puisque par définition, personne n’est revenu de la mort, et que nous ne savons pas ce qui nous attend ?

A moins que le mystérieux voyage auquel Jésus nous invite, consiste précisément en une anticipation de la vie de l’autre côté du voile. Notre-Seigneur nous propose de vivre dès à présent dans les conditions du Royaume auquel la mort nous donnera accès, afin de ne pas être surpris au moment du grand passage.

Nul n’est descendu du ciel sinon le Fils de Dieu fait homme ; et il y est remonté après avoir traversé notre mort, afin de nous préparer une place dans la demeure de Dieu son Père. Si « par le baptême nous avons été mis au tombeau avec le Christ, avec lui nous avons été ressuscité, et notre vie reste cachée avec lui en Dieu » (Col 2, 12 ; 3, 3). C’est à cette vie nouvelle que Jésus nous invite dès à présent. Nous comprenons mieux dès lors qu’il ne sert à rien de nous encombrer de bagages : le seul qui nous soit utile, c’est cette fameuse croix, la seule clé d’accès au Royaume des cieux.

Autrement dit, Jésus nous propose de vivre dès à présent au cœur de ce monde qui passe, comme des citoyens du monde à venir qui ne passera pas. Le pèlerinage auquel nous sommes conviés consiste à devenir ce que nous sommes en vertu de notre baptême : des fils de Dieu dans le Fils unique ; celui-là même qui chaque jour, dans chaque Eucharistie, vient au-devant de nous, pour nous nourrir du pain de la route et nous entraîner à sa suite.

“Père, la sainteté est ton chemin ! Tu rachetas ton peuple avec puissance, tu le conduis comme un troupeau par la main” (Ps 76) de ton Fils bien-aimé. Donne-nous assez de confiance pour oser nous détacher de ce monde éphémère, et pour nous attacher de tout notre cœur, de toute notre âme, et de toutes notre force à Jésus. Puissions-nous, dans la force de l’Esprit d’amour, le suivre jour après jour sur le chemin qui conduit jusqu’à toi, Père, dans le Royaume où tu nous attends pour nous donner part à ta propre vie.



Abbé Philippe Link
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « L’âme fera partie de Dieu Lui-même, par l’action de la Sainte Trinité. Oh âmes élevées pour ces grandeurs et pour ces appels ! Que faites-vous ? A quoi vous occupez-vous ? (…) Vous êtes aveugles ! Tant que vous cherchez grandeurs et gloires, vous êtes petits et ignorants ! » (Saint Jean de la Croix)

   « Ce qui est important pour n’importe qui, ce qui donne d’abord de l’importance à sa vie, est de se savoir aimé. Dieu est là le premier et Il m’aime. C’est la raison sûre sur laquelle se bâtit ma vie » (Benoît XVI)

   « (…) " L’Esprit est notre Vie " : plus nous renonçons à nous-mêmes (cf. Mt 16, 24-26), plus " l’Esprit nous fait aussi agir " (Ga 5,25) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 736)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Sam 10 Aoû 2024 - 12:05

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 10 Août 2024
Samedi de la 18ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église Célèbre la Fête de Saint Laurent de Rome,
Diacre et Martyr + en 258).


Saints martyrs d'Alexandrie, Martyrs
en Égypte (+ 258)
Saint Thiente, Abbé Martyr en Bavière
avec six de ses moines. (+ 955)
Sainte Philomène, vierge et Martyre.
IIIe siècle.
Bienheureux Claude-Joseph, François
et Lazare, Prêtres martyrs à Rochefort
(+ 1794)
Bienheureux François Drzewiezcki et
Édouard Grzymala, Prêtres polonais gazés
au camp de Dachau (+ 1942)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 9, 6-10… Psaume 112(111), 1-2.5-6.7-8.4b.9… Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 12, 24-26.:


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Commentaire de ce jour.


Si le grain ne meurt


Jésus vient d’entrer triomphant dans Jérusalem. Les Pharisiens, découragés par ce succès de Jésus, se disent entre eux  : « Nous n’arriverons à rien : voilà que tout le monde se met à sa suite ! »

Ils ne croient pas si bien dire, et c’est ce que Jean veut souligner en racontant, aussitôt après, l’arrivée de quelques Grecs, des étrangers qui veulent voir Jésus. Non pas des étrangers quelconques, mais des hommes qui sont venus adorer à Jérusalem, donc des hommes déjà en quête du vrai Dieu. C’est d’ailleurs la première condition pour pouvoir rencontrer Jésus et voir en lui l’Envoyé de Dieu.

Les étrangers abordent Philippe, probablement parce qu’il a un nom grec ; puis Philippe et André signalent à Jésus l’arrivée des Grecs.

La réponse de Jésus est étrange au premier abord  : « Elle est venue, l’heure où le Fils de l’Homme doit être glorifié ». Tout le mystère et toute la lumière de cette réponse tiennent dans un seul mot : L’Heure. L’heure de Jésus, pour saint Jean, ce n’est pas seulement un moment clé, c’est la phase décisive du salut de l’humanité, le passage que fait Jésus de ce monde au Père, en notre nom à tous ; c’est le moment où le Fils de l’Homme doit être glorifié, mais glorifié en passant par la mort. Si bien qu’aux yeux de l’évangéliste l’heure de Jésus englobe à la fois l’entrée dans les souffrances, toute la passion, la résurrection, la glorification auprès du Père, et même le don de l’Esprit Saint aux disciples.

Nous comprenons dès lors comment la phrase de Jésus est une réponse aux Grecs  :’Vous me cherchez ? Bien. Mais sachez que pour vous les Grecs, comme pour les Juifs, je serai un Messie crucifié ». « Scandale pour les Juifs, folie pour les païens », dira saint Paul.

Et Jésus, selon son habitude, enchaîne avec une parabole.

Si le grain de blé ne meurt pas en terre, il reste seul ; c’est‑à‑dire qu’il reste ce qu’il est  : un simple grain, bien sec, intact, mais stérile. Si au contraire il se vide de sa substance, il devient germe, puis moisson.

Et cette parabole a deux faces. L’une a trait au Christ lui‑même, car sa mort sera féconde et lui permettra d’accueillir les Grecs avec les Juifs dans un seul bercail, une seule communauté, une seule Église. Mais l’autre face nous concerne, nous les croyants ; et Jésus lui‑même commente  : celui qui aime sa vie, qui s’accroche à sa vie, en réalité est en train de se détruire ; celui qui cesse de s’y attacher (c’est le sens de l’expression juive quand haïr est opposé à aimer) permettra à son existence de déboucher sur la vie éternelle.

Il n’est donc pas question de haïr sa vie ni de haïr la vie. Il ne s’agit ni de masochisme ni de tristesse, mais simplement d’aimer la vie de Dieu et de vivre ici‑bas selon Dieu pour vivre éternellement avec lui. Le chrétien, témoin de Jésus, ne cesse pas de vivre et de construire, avec tous ses frères en humanité ; mais il ne vit plus à son compte  : un Autre vit en lui, qui est désormais propriétaire de toutes ses joies, de toutes ses forces, et même de tous ses désirs, et cet Autre est Celui qui est mort en terre le premier, comme le grain de blé, celui qui nous a aimés et s’est livré pour nous.

« Haïr sa vie », cesser de s’attacher à sa vie, ce n’est pas se détruire, ce n’est pas tuer en soi les richesses de l’intelligence ou du cœur, c’est commencer à vivre au compte de Jésus et au compte de Dieu, c’est livrer dès maintenant sa vie à Jésus pour qu’elle devienne germe et moisson, c’est, enfin, s’ouvrir à une existence de service  : « Si quelqu’un veut me suivre, poursuit Jésus, qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ». Tout débouche donc sur une communauté de destin avec Jésus, qui amplifie, unifie et vivifie toutes les communions humaines  : avec Jésus nous entrons dans le dessein de Dieu, avec Jésus nous devenons serviteurs et servantes du Père, avec Jésus nous connaîtrons l’heure de passer du monde au Père. Mais nous savons que si notre vie sur terre a été service, même notre mort en terre ne sera pas stérile.

Si dès aujourd’hui nous nous mettons à suivre Jésus, comme des passionnés qui s’accrochent à la chance de leur vie, comme des assoiffés qui ont trouvé la source, si nous servons, dans la paix, de toutes nos forces et de toute notre joie, Jésus et son message là où il nous a placés, quand « l’heure » sera venue, il nous placera là où il est, et nous saurons ce qu’est le sourire de Dieu  : « Si quelqu’un m’aime, dit Jésus, mon Père l’honorera ».



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.


Une hymne Ambrosienne du Vème siècle célèbre ainsi la mémoire de saint Laurent : « La Foi des chrétiens de Rome a mis l'archidiacre Laurent au même rang de sainteté que les Apôtres pour une même couronne de martyr ».
Il est vrai que dans les premiers siècles de l’Église, saint Laurent était en grand honneur. En témoigne à Rome le fait que plus de trente églises portent son nom. La basilique construite par l’empereur Constantin à l’emplacement de sa sépulture a toujours été l’une des plus visitées par les pèlerins après les tombeaux de saint Pierre et de saint Paul.

Saint Laurent est mort martyr au temps de la persécution de Dèce en 285. Les textes de sa fête nous ramènent aux vertus qui le caractérisaient d’une façon toute particulière.
La première lecture nous dit : « L'homme qui donne aux pauvres à pleines mains demeure juste pour toujours. » Nul doute que saint Paul se réfère ici au verset suivant du psaume que la liturgie a retenu pour ce jour : « A pleines mains, il donne au pauvre ; à jamais se maintiendra sa justice, sa puissance grandira, et sa gloire ! » Saint Laurent avait, en effet, en tant que diacre la charge d’administrer les biens de l’Église et particulièrement celle de veiller aux plus nécessiteux de la communauté. Il l’assuma avec sainteté gardant toujours au cœur le souci des plus pauvres et des plus démunis. Sa passion s’en fait l’écho lorsqu’elle rapporte qu’il subit son martyre après avoir distribué aux pauvres les biens de la communauté chrétienne de Rome.

Saint Laurent vivait ainsi dans la dynamique du don qu’il allait manifester de la façon la plus haute. Il n’est pas fortuit que les textes de la liturgie de ce jour insistent sur le don. C’est là le secret de la sainteté, le témoignage de la vie divine accueillie en plénitude dans une existence. Car c’est bien la vie divine que vise à partager le chrétien. Et pour atteindre cet objectif, il n’y a qu’un chemin : celui que Jésus a ouvert devant nous en donnant sa vie par amour des pécheurs : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. » (Cf. Évangile)
Il s’agit de mourir à soi pour porter un fruit de vie et un jour avoir part soi-même en plénitude à la vie même de Dieu. Jésus nous le rappelle : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit. » (Cf. Évangile)
Saint Laurent a compris cela et il en a témoigné jusque dans sa mort. Diacre, ministre du sang du Christ, il le fut en répandant son propre sang pour le nom du Christ.

« Seigneur, à ta suite et à l’image de saint Laurent ton martyr, donne-nous la grâce d’entrer dans la même dynamique de don de nous-mêmes. Donner par Amour est la seule chose qui puisse donner sens à toute une vie dans un monde où il ne semble y avoir d’autres valeurs que la logique du profit et de l’intérêt personnel ou de groupe. Seigneur, que ton Esprit d’Amour vienne dilater nos cœurs et ouvrir nos mains ! »



Père Elie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Saint-Laurent : garder la tête haute.


l a fallu que le message de Jésus de Nazareth soit puissant et captivant pour entraîner à sa suite malgré bien des risques, les gens qui l’ont côtoyé. Était-il idiot de penser qu’une petite poignée de personnes qui n'avaient reçu qu'une infime partie de son message avaient entrevu qu’une faible lueur de ce qu'il promettait puisse le suivre et accomplir de plus grandes choses que lui ? Il a fallu que la Parole de Jésus perce des cœurs pour qu’elle survive au-delà de sa mort, et ce, depuis plus de XX siècle. La parole des gourous de notre monde meurt souvent avec leur disparition.

Jésus a livré une Parole qui ne meurt pas. Elle touche en profondeur les cœurs. Elle répond aux aspirations profondes de tous les humains même si elles ne furent pas prononcées dans des « sermons » officiels, dans les chaires des Temples. C’est un marchant sur les routes de la Galilée, en observant la situation souvent dramatique des gens que Jésus les a prononcées. Les chefs religieux n’appréciaient tellement pas les réflexions de Jésus qu’ils l’ont tué.

Des gens, croyants ou pas, furent tellement des accrocs à son message, tellement rejoints dans leurs profondeurs, qu’ils ont pris le chemin du grain de blé. Si le message de Jésus ne s’est pas évaporé avec sa mort, contrairement à celui des gourous, c’est parce qu’il faisait sens. Jésus offrait un message libérateur en flagrante opposition avec celui des « preachers » religieux ou politique plus soucieux de préserver leur pouvoir que de venir en aide aux gens de bas niveau.

Le paradoxe est désarmant : Jésus impose parce qu’il n’impose rien. Et c’est pour cette raison que son message a fait surgir des adeptes de la Voie, pour citer les Actes. Aucune sécularisation, si avancée soit-elle, ne peut étouffer la force de ce petit grain de blé pourtant sans puissance. Des auteurs observent que ce n’est pas la sécularisation qui détruit le christianisme, c’est plutôt l’incapacité de l’Église d’accepter de perdre de son pouvoir millénaire[1].

Au cours des siècles, l’Église fut une église de chrétienté à la voix puissante. Il y avait fusion entre sa voix et celle de la société. Elle est maintenant une petite voix, défusionnée, toute fragile dans un monde post-chrétienté aux voix pluralistes. Elle doit apprendre à trouver sa place en exprimant que la foi demeure une option.

Le grain de blé plaide pour une autre « sorte » d’Église, capable d’apprendre à tomber par terre pour porter un fruit d’évangile plutôt que d’en subir laborieusement les conséquences. En paraphrasant Tertullien, nous pouvons affirmer que le monde (l’Église) ne naît pas grain de blé, il le devient.

La force d’un Saint-Laurent ne s’appuyait pas sur le pouvoir de l’argent. Elle s’enracinait dans la voie royale de la faiblesse. Sa vie faisait vibrer des valeurs d’entraide, de solidarité, d’équité, de justice profondément enfouies dans les cœurs. Il n’avait aucun souci de préserver sa réputation, sa personne. Il est resté la tête haute. Cela l'a conduit à la défaite totale et à la lapidation. Était-il fou pour autant ? Jésus a gardé, lui aussi, la voix haute devant les corrompus et les drogués de pouvoir les traitant même de sépulcres blanchis et couvée de vipères (Mt 23 :27, 33).  Était-il fou pour autant ?

Le message de cette fête est limpide : il y a l’option de partir ou de rester. Il y a aussi l’autre option ni partir ni se taire (devise des CCBF) comme le fut Saint-Laurent.  

Rappelons-nous ce proverbe : à semer trop peu, on récolte trop peu ; à semer largement, on récolte largement. Dieu aime celui qui donne joyeusement sa vie pour la cause de l’Évangile. Amen.



[1]Quel avenir pour le christianisme ? - Témoins (temoins.com)


Abbé Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Saint Laurent a aimé le Christ pendant sa vie, il l’a pris comme modèle à sa mort. La meilleure preuve que nous pouvons donner de notre amour c’est d’imiter son exemple, car le Christ a souffert pour nous, en nous laissant un exemple afin de suivre ses traces » (Saint Augustin)

   « On accorda un certain temps au diacre Laurent, en tant que responsable de l’aide aux personnes pauvres de Rome, pour collecter les trésors de l’Eglise et pour les remettre aux autorités. Laurent distribua l’argent disponible aux pauvres et ensuite il les présenta aux autorités en tant que véritable trésor de l’Eglise » (Benoît XVI)

   « Une autre difficulté, spécialement pour ceux qui veulent sincèrement prier, est la sécheresse. Si la sécheresse est due au manque de racine, parce que la Parole est tombée sur du roc, le combat relève de la conversion » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2731)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

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Message par Lumen Dim 11 Aoû 2024 - 10:52

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 11 Août 2024
Dix-neuvième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de
Sainte Claire d'Assise, Vierge et Fondatrice
de l’Ordre des Clarisses (1194-1253).


Bienheureux Jean, Etienne et Guillaume
Martyrs en Angleterre (+ 1586)
Bienheureux Jean-Georges Rehm, Dominicain
au couvent de Sélestat et martyr sous la
révolution française (+ 1794)
Bienheureux Luigi Biraghi, Prêtre diocésain
italien - fondateur de l'Institut des Soeurs
Marcellines (+ 1879)
Bienheureux Maurice Tornay, Prêtre
- Chanoine régulier - Martyr (+ 1949)


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Textes de la Messe du Jour

Premier livre des Rois 19, 4-8… Psaume 34(33), 2-3.4-5.6-7.8-9… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4, 30-32.5,1-2… Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 41-51.:


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Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange
de ce pain, il vivra éternellement.


Commentaire de ce jour.


Tous seront instruits par Dieu


Il n’est pas facile de croire. Or notre foi chrétienne réclame de notre intelligence trois soumissions :

   - admettre que Dieu existe et qu’il a parlé aux hommes ;

   - admettre que Jésus de Nazareth est le propre Fils de Dieu, venu dans notre monde nous « raconter » Dieu (1, 18)  ;

   - admettre que la parole de Jésus retentit encore dans son Église, et que cette Église, malgré ses misères qui sont nos misères, est porteuse, encore aujourd’hui, du message de la victoire de Jésus.

Non, il n’est pas facile de croire, de faire à Dieu une confiance absolue, à la vie et à la mort. Déjà le peuple choisi en a fait l’expérience lors de l’Exode. Les fils d’Israël avaient quitté l’Égypte dans la joie de la libération ; mais, comme la marche dans le désert n’en finissait pas, comme ils commençaient à manquer de tout et à trouver insipide la manne de Dieu, ils ont commencé à murmurer.

De même Élie le prophète, dans le désert lui aussi, lassé de la route, lassé de l’hostilité que suscitait sa mission, lassé de sa solitude, a fini par s’en prendre à Dieu : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères ! » C’est bien cela, le murmure : laisser grandir en soi le sentiment que Dieu nous en demande trop.

Cette difficulté de croire, même les contemporains de Jésus l’ont éprouvée, même ceux qui voyaient chaque jour ses miracles. Qu’est-ce qui les gênait ? - Ils le connaissaient trop ; du moins ils croyaient le connaître. À Nazareth, on connaissait sa mère, une femme toute simple, discrète, toujours souriante. On croyait connaître son père, car tout le monde prenait Jésus pour le fils de Joseph, le charpentier. Comment un homme qui a grandi dans une famille de la terre peut-il prétendre qu’il descend du ciel ?

C’est le premier murmure des gens de Galilée, qui correspond à la première partie du discours sur le Pain de vie, où le Pain de vie désigne la révélation apportée par Jésus. L’Évangile de Jean nous rapportera, plus loin, un second murmure, dans la partie proprement eucharistique du discours, où l’expression « Pain de vie » renverra à la chair de Jésus Christ, offerte pour la vie du monde : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Pour l’heure, Jésus fait face à la première vague de murmures, celle qui conteste son origine céleste ; et, d’un mot, il remet les choses au point : « Cessez de murmurer entre vous ». Les discussions humaines n’ont jamais conduit à la foi. La foi en Dieu et en Jésus son Fils n’est pas au bout de recherches interminables ni de longues démonstrations ; c’est avant tout la réponse à une attirance de Dieu : « Nul ne peut venir à moi [c’est-à-dire croire] si le Père qui m’a envoyé ne le tire [vers moi] »

C’est donc Dieu le Père qui, invisiblement, par son Esprit, nous rapproche de Jésus, nous conduit à Jésus, fait grandir notre désir d’amitié avec Jésus. Nous sommes l’objet d’un échange entre le Père et son Fils :

« C’est la volonté de mon Père que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné », dit Jésus (6, 39). Nous tous qui croyons, nous sommes donc donnés à Jésus par Dieu son Père ; nous sommes le cadeau de Dieu le Père à son Fils. Et à son tour Jésus ne désire qu’une chose : nous donner à son Père. C’est pourquoi il ajoute, au sujet de tout homme qui vient à lui : « Je le ressusciterai au dernier jour ». Il nous ressuscitera pour que nous vivions avec lui, près du Père, dans le Père, pour toujours.

Mais bien avant la résurrection, dès cette vie, au cœur de cette vie de tous les jours, Jésus nous établit déjà dans l’amitié du Père, déjà dans la vie éternelle. Comment cela ? - En nous mettant en contact avec l’enseignement du Père, selon la parole du prophète Isaïe : « Tous seront enseignés par Dieu. »

Cet enseignement du Père, les paroles qui recréent et qui transforment, les paroles qui font vivre, le pain de la parole, c’est Jésus lui-même qui nous le transmet ; mieux : il est l’enseignement du Père, car seul il a vu le Père, seul il vient du pays de Dieu, puisqu’il est sorti de Dieu pour venir dans le monde, seul il peut parler de Dieu comme un voyageur qui raconte (Jn 1, 18).

Toutes les nourritures terrestres ne sont rien en regard de cette nourriture de la foi, qui nous ouvre aux choses de Dieu, aux projets de Dieu, à la vie de Dieu. Certes, il nous faut travailler pour les nourritures de la terre, donner du pain à nos enfants et aux enfants du monde entier. Mais cette nourriture nécessaire, urgente, Jésus l’appelle encore « la nourriture qui périt » ; et il nous fait désirer, pour nous et pour tous les hommes, la nourriture qui ne se gâte jamais, le pain de sa parole, nourriture de la foi, qui fait grandir en nous la vie qui ne finira pas :

« En vérité, en vérité je vous le dis : Celui qui croit a la vie éternelle. » « Moi, je suis le pain de la vie [la parole que Dieu vous donne pour vivre]  ; ce pain est celui qui descend du ciel pour qu’on le mange et ne meure pas. »

C’est à cet instant précis de son discours que Jésus, passant à un autre plan, annonce la merveille de son Eucharistie : « Le pain que moi, je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. »

C’est ce moment inouï de révélation que nous revivons dans la foi à chaque messe, passant de la table de la parole à la table du Corps du Christ, de la liturgie de la parole à la liturgie eucharistique. Dans un court instant, tenant dans nos mains le Corps du Christ ressuscité, éveillés à la foi par la parole de Jésus, nous redirons le testament qu’il nous a laissé : « Voici le pain venu du ciel. Qui mangera ce pain vivra pour toujours. »



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Moi, je suis le pain de vie


La première lecture de ce dimanche est une excellente introduction au discours de Jésus sur le «pain de vie». Le prophète Elie, fuyant l’hostilité de la reine Jézabel, marche toute une journée dans le désert. Au passage, il a laissé son serviteur à Béer-Shéva et s’est enfoncé dans la solitude de cette terre aride. Il est exténué, découragé et doutant de lui-même. Il craint pour sa vie, car la reine Jézabel a donné ordre à la police royale de l’abattre.

Élie traverse une crise profonde. Il désire maintenant entrer dans les rangs et n’être plus celui qui affronte les adversaires de Dieu. Il veut redevenir comme tout le monde : «maintenant ça suffit, Seigneur, parce que je ne suis pas meilleur que mes pères». C’est la tentation d’échapper à sa mission de prophète. Élie a un moment de faiblesse. Il s’agit de fatigue personnelle, mais plus encore du désir d’abandonner la lutte face à la persécution religieuse de son peuple. Lui qui avait été le grand vainqueur des prophètes de Jézabel, le voilà incapable de mettre un pied devant l’autre. Assis sous un genêt, il souhaite mourir.

Dieu redonne alors au prophète le soutient spirituel et corporel dont il a besoin. Ici le texte rejoint celui du «pain de vie» : «Lève-toi et mange, car autrement le chemin serait trop long pour toi». Après avoir mangé le pain offert par Dieu, la fuite d’Élie se transforme en  pèlerinage à la source de la foi d’Israël. Au pied du Mont Sinaï, il découvrira Dieu comme il ne l’a jamais connu auparavant, «dans le souffle d’une brise légère», un Dieu de tendresse et de bonté.

Élie est bien semblable à chacun de nous lorsque la défaite, l’adversité, la maladie nous atteignent. Sur un lit d’hôpital, le sportif le plus compétitif, l’homme d’affaire le plus aguerri, le travailleur le plus consciencieux est complètement démuni et à la merci des membres du personnel médical. Il attend avec crainte les résultats d’un rayon X ou d’un scan, il apprécie les remarques de l’infirmière qui le complimente pour avoir terminé sa soupe. Lui qui était habitué à donner des ordres, à juger les autres souvent avec dureté, découvre maintenant sa propre faiblesse et sa misère humaine.

Tôt ou tard dans notre vie, il y a «la crise du jour après»… le jour après la victoire, le succès, la conquête, le triomphe, la réussite, l’exploit. C’est alors la crise du découragement, de la monotonie, de l’ennuie, du manque d’appréciation pour tout ce que nous avons fait. Nous sentons souvent que nous ne sommes pas aimés comme nous devrions l’être, que nous ne sommes pas appréciés, que notre vie n’a pas de sens.

C’est alors que Dieu s’approche et nous offre le pain nécessaire à la longue marche dans le désert. Notre fuite peut alors devenir un pèlerinage, une route qui nous conduit à la source de la vie.

Élie était un grand prophète. Il avait été adulé, célébré, craint, et maintenant, c’est la crise et la déprime. Or, voilà qu’au sein même de la fuite et de la détresse, il va découvrir un Dieu de compassion. L’ange du Seigneur lui apporte la nourriture nécessaire pour survivre dans sa longue marche en lui disant : «Lève-toi et mange, car autrement le chemin serait trop long pour toi.» Il y puisera la force de marcher quarante jours et quarante nuits jusqu’au mont Sinaï. Dans l’évangile, Jésus ajoute : «Moi, je suis le pain de vie... si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.»

Élie découvrira le vrai visage de son Dieu, dont la toute-puissance est celle de l’amour et «de la douceur d’une brise légère».

À nous comme au prophète, Dieu offre le pain du ciel, le pain de vie, qui nous aide à marcher jusqu’au bout, à nous rendre jusqu’à la montagne du Seigneur. Chaque fois que nous nous approchons de la table eucharistique, le Seigneur nous rappelle qu’il est le pain vivant qui donne force et courage pour la longue route à faire. «Lève-toi et mange, car autrement ta route sera longue»



Père Yvon-Michel Allard, s.v.d.,
directeur du Centre biblique des Missionnaires
du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

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Autre commentaire de ce jour.


Je suis le pain de vie


Vous connaissez l'expression « il est bouché des deux oreilles »? On a beau expliquer, multiplier les exemples, rien à faire. Il ne comprend rien. Il ne veut rien comprendre. Devant cette page, avons-nous les oreilles bouchées? Le cœur bloqué ? Pour comprendre, il faut écouter. Pour écouter, il faut avoir des oreilles pour entendre. Qu’elle résonne à mes oreilles ta voix (Ct 2, 14). Vous avez des oreilles et vous n'entendez rien (Is 42, 20 ; Mc 8, 18).

Pour écouter, il faut aussi que notre être intérieur se taise. Il faut être, c'est paradoxal, sourd à tous ces bruis-sements intérieurs. Élisabeth de la Trinité dans sa dernière retraite, écrivait qu'une âme qui discute avec son moi...n'est pas ordonnée à Dieu, sa lyre n'est pas accordée à la Parole de Dieu.   Des oreilles pour écouter quoi ?

Ce matin, Jésus a besoin de nos oreilles débouchées pour nous faire entendre et comprendre qu'il est ce Dieu-Emmanuel qui vient vers nous, qu'il est Dieu-avec-nous, descendu du ciel. Pour nous faire comprendre qu'il est pain de vie, il a posé des gestes déroutants, décapants, hors de l'ordinaire.

Ce n'est pas parce que nous sommes ici que nous comprenons nécessairement mieux que les autres. Pour bien comprendre ce pain de vie, il faut devenir ce que nous entendons.  Une question surgit en moi et qui a été posée dans les années 50 par Baptista Montini (Pie XII) à son ami l’écrivain Jean Guitton : À quoi sert-il de dire ce qui est vrai, si les gens de notre temps ne comprennent pas ? (allusion dimanche dernier)

Si ce pain n'est pas une vraie nourriture, il ne nous transformera pas en créature nouvelle. En pain de vie.  S'il n'est pas une vraie nourriture spirituelle, nous pouvons le manger, mais nous chercherons en même temps à nous rassasier de toutes les fringales qui n'apaisent pas nos faims. La Samaritaine, elle, a tellement écouté Jésus lui réchauffant le cœur, qu'elle a bu une eau qui l'a vraiment désaltérée.  Elle est devenue créature nouvelle, courant annoncer aux gens de son village qu'elle a rencontré celui qu'on appelle le Messie.

Je pèse mes mots et je dis, et c'est ce qu'il faut entendre et comprendre, qu'il n'est pas suffisant de manger ce pain. Pour comprendre ce qu'est ce pain de vie, il faut devenir ce pain. Il faut devenir eucharistie. Il faut devenir ce que nous recevons. Vous êtes le corps du Christ qu'avez-vous fait de lui, chantait John Littleton. Pour comprendre ce qu'est ce pain de vie, il faut entrer dans un grand silence intérieur. Un silence d'oraison.

Beaucoup parler pour donner l'impression que nous comprenons, voilà le paradoxe de notre culture. Or ce n'est pas en multipliant les paroles que nous comprenons, mais en entrant dans un silence d'intériorité. Quand nous t'aurons atteint, dit saint Augustin, nous cesserons ces paroles qui nous multiplions sans t'atteindre. (Je réalise que je multiplie mes paroles alors qu'il me faudrait me taire pour ensemble entrer dans un grand silence qui nous fait creuser par l'intérieur.)

Ce pain doit se faire voir sur nos visages, dans nos regards, dans nos paroles, dans nos comportements. Ce pain de vie n'est pas pain de vie si nous ne devenons pas ce que nous recevons. Simple à comprendre. Défi à vivre.  Si l'eucharistie que nous célébrons ne se poursuit pas dans notre quotidien, nous devenons des chrétiens de façades.

Comme au temps du prophète Élie, l'hostilité est grande envers les chrétiens. Comme lui, nous avons la tentation de nous retirer. Mais Élie entendit une parole : lève-toi et mange, autrement le chemin serait trop long pour toi.   Fortifiés par ce pain, ne contristez pas Dieu, cherchez plutôt à l'imiter; sortons de nos vies sécurisées pour être pain de vie.
Sans que nous nous en apercevions, un nouvel humain est né, écrit Michel Serres dans le journal Le Monde. Celui d'une pliure, d'une culture toute tournée sur elle-même et qui a faim de s'ouvrir aux autres, qui a faim d'une   nourriture qui ouvre sur les autres. AMEN.



Père Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Pour mener la vie spirituelle, qui nous est commune avec les anges et les esprits célestes et divins, créés comme nous à l’image et ressemblance de Dieu, il faut nécessairement le pain de la grâce du Saint-Esprit et de l’amour de Dieu » (Saint Laurent de Brindes)

   « Vivons l’Eucharistie avec un esprit de foi, de prière, de pardon, de pénitence, de joie communautaire, de préoccupation pour les nécessiteux, dans la certitude que le Seigneur accomplira ce qu’il a promis : la vie éternelle » (François)

   « (…) Toute la vie chrétienne est communion avec chacune des personnes divines, sans aucunement les séparer (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 259)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Lun 12 Aoû 2024 - 14:10

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Lundi 12 Août 2024
Lundi de la 19ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, Co-Fondatrice
de la Visitation avec Saint François de Sales
(1572-1641).


Saints Jacques, Antoine et Michel,
Martyrs au Vietnam (+ 1838)
Bienheureux Innocent XI, Pape (240e) de
1676 à 1689 (+ 1689)
Bienheureux Pierre Jarrige de la Morélie de
Puyredon, Prêtre martyr à Rochefort (+ 1794)
Bienheureux Claude-Joseph, François
et Lazare, Prêtres martyrs à Rochefort
(+ 1794)
Bienheureux Maurice Tornay, Prêtre -
Chanoine régulier - Martyr (+ 1949)
Vénérable Léon Dehon, Fondateur de la
Congrégation des prêtres du Sacré-Cœur
(+ 1925)
Vénérable Maria Paola Muzzeddu, Fondatrice
de la Société des 'Figlie di Mater Purissima'
(+ 1971)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre d'Ézéchiel 1, 2-5.24-28c... Psaume 148(147), 1-2.11-12.13.14b... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17, 22-27.:


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Commentaire de ce jour.


Le statère dans la bouche du poisson


  Une fois par an, chaque homme du peuple d'Israël devait acquitter un impôt de deux drachmes pour le culte du Temple de Jérusalem. Même ceux qui venaient de l'étranger étaient tenus de payer cet impôt en monnaie juive, et c'est pourquoi les tables des changeurs avaient été installées dans les parvis du Temple. Au fond, ce paiement de l'impôt était l'un des signes auxquels on reconnaissait un juif pratiquant fidèle aux traditions de son peuple. Et Jésus y avait toujours correspondu, comme Pierre l'a répondu sans hésitation aux préposés des impôts.

Jésus a profité de l'incident pour instruire Pierre,(encore Pierre !) car en tant que chef de l'Église il aurait à faire face à des situations semblables.
  Le principe, bien clair, énoncé par Jésus, c'est qu'il est exempt de cet impôt pour le Temple, ainsi que ceux qui travaillent avec lui. De même, en effet, que les rois de la terre ne prélèvent pas d'impôts sur leur famille directe, de même Dieu ne va pas demander à son propre Fils de payer une redevance pour le Temple; Aussi bien, désormais, le Temple est-il la personne de Jésus lui-même, puisque c'est en lui que Dieu se manifeste, que c'est en lui qu'on peut le rencontrer et qu'on peut le prier.
           En droit, donc, Jésus n'est obligé à rien. Mais comme il ne veut pas que son attitude soit mal comprise, qu'elle étonne les gens et les empêche d'entendre son message, Jésus comme tout bon juif, acquitte l'impôt.

Et ce geste de Jésus est riche d'enseignement pour notre vie fraternelle. Ne pas choquer les autres peut être parfois une authentique charité. Et autant il n'est pas évangélique de se trouver toujours des excuses, autant il peut être bon parfois d'expliquer son attitude afin de prévenir un étonnement qui ferait du mal, non à nous, mais aux autres. La charité et l'humilité commandent parfois de ne pas se défendre, mais à d'autres moments, la charité consistera à ne pas encourir de critiques, et à épargner à nos frères ou à nos sœurs des questions, des soupçons, qui les troubleraient.
  C'est en ce sens que saint Paul recommandait : "Recherchez ce qui est bien non seulement devant Dieu mais devant les hommes", non pas, bien sûr, pour se faire valoir aux yeux des hommes, mais pour ne rien laisser sur la route qui puisse blesser ou faire tomber un frère.
           Il y a donc des cas où la charité doit passer avant l'humilité, ou plutôt des cas où la vraie humilité consiste à être vraie jusqu'au bout, et à mettre d'avance nos frères ou nos sœurs dans ce climat apaisant de la vérité, de la clarté fraternelle.
Et Jésus, selon son habitude, enchaîne avec une parabole.

Cette humilité équilibrée par la charité est un signe de liberté intérieure. C'est une manière de vivre la parole de Jésus :"Dites oui, si c'est oui ; non, si c'est non. Tout le reste vient du Mauvais".
           Et Jésus lui même aujourd'hui nous montre l'exemple :"Pour ne pas causer la chute de ces gens-là, va à la mer, jette l'hameçon." Autrement dit :Pierre, fais les gestes qui sont normaux en pareil cas : c'est normal d'avoir quelques sous pour payer ce que les autres paient ; redeviens pêcheur pendant quelques minutes, gagne ta vie un moment comme tout le monde la gagne, pour que les autres te sentent vraiment l'un des leurs.

Et par une délicatesse supplémentaire, Jésus se solidarise avec Pierre : c'est avec la même pièce que Pierre paiera pour lui-même et pour Jésus : "Prends le statère, et donne-le leur, pour moi et pour toi !" C'est comme si Jésus disait à Pierre, avec beaucoup d'humour et d'amitié : "Toi et moi sommes affrontés aux mêmes difficultés. Il faut savoir de temps à autre renoncer à un morceau de liberté, il faut savoir faire les gestes qui apaisent ; n'hésite pas à les faire, je t'y aiderai toujours."

Et la pêche miraculeuse du poisson symbolise justement cette aide de Jésus qui ne fera pas défaut. Jésus travaillera toujours avec nous quand nous travaillerons pour la paix, et il nous fera toujours réussir au-delà de nos forces. Quand nous nous remettons à la pêche par amour du Seigneur, tous les poissons de nos journées ont une belle pièce à la bouche, et chacune de ces pièces nous achète la paix et l'harmonie fraternelle.

Le grand honneur qui nous est fait, c'est de payer pour la paix le même prix que Jésus.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


« Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? »


Tout Juif de sexe masculin payait au Temple de Jérusalem la somme annuelle de deux drachmes. Même celui vivant en diaspora se faisait un honneur de s’en acquitter, en signe de son appartenance au peuple élu.
Le Temple disposait de sa propre monnaie, ce qui explique la présence de changeur en son sein comme cela est mentionné en Mt 21, 12.
Ajoutons qu’après la destruction du Temple, les romains maintiendront l’obligation de payer cette taxe mais de façon cynique, ils en affecteront le produit au Temple de Jupiter à Rome.

La question soulevée dans l’Évangile est celle de savoir si Jésus payait cet impôt. A ceux qui l’interrogent à ce sujet, spontanément, sans trop réfléchir, Pierre répond affirmativement.
Le maître ne peut qu’être en règle.
Mais Jésus a entendu et il va en profiter pour conduire Pierre un peu plus loin dans la découverte du mystère de sa personne : « Simon, quel est ton avis ? Les rois de la Terre, sur qui perçoivent-ils les taxes ou l'impôt ? Sur leurs fils, ou sur les autres personnes ? »

Les souverains ne réclament de taxes que de leurs esclaves et non de leurs fils. « Donc, les fils sont libres », libres parce qu’ils ne sont soumis à rien en échange de quoi leur père les considérerait comme ses fils. En effet, la relation paternelle est pure gratuité en dehors de toute dialectique maître/esclave.

Si cela est vrai pour les rois de ce monde, a fortiori cela est-il vrai pour Dieu, le Roi des rois, le Souverain maitre du Ciel et de la Terre.
Le Temple désignait pour les Juifs la réalité de la présence de Dieu au milieu de son peuple. On comprend dès lors que celui qui est Le Fils n’ait rien à payer à Son Père.

Toutefois, étant donné que Pierre l’a engagé, Jésus va consentir à payer l'impôt et ce, bien qu'il soit Le Fils de Celui qui est adoré dans le Temple.
Il va même aller plus loin en se faisant solidaire de ce que Pierre devait lui-même payer. Non seulement il va satisfaire à la redevance dont il est exonéré en tant que Fils, mais il va également payer celle de son disciple.
En un seul don, représenté par l’unique « statère » (qui vaut quatre drachmes), il s’acquitte de cette double dette.

Le fait que cette pièce se trouve dans un poisson n’est pas fortuit. Nous pouvons très bien lire dans ce poisson péché dans la mer Le Christ victorieux des eaux de la mort, qui s’est uni à notre humanité pour nous acquitter de la dette de notre péché et nous redonner accès à notre dignité de fils de Dieu.
Nous comprenons dès lors mieux pourquoi ce passage succède à l’annonce par Jésus de sa Passion et de sa Résurrection : « Le Fils de l'Homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera ».
Face à ces disciples attristés, Jésus donne à travers cet épisode le sens et la finalité de ces paroles.

« Merci Père pour la gratuité de ton Amour manifesté en Ton Fils qui s’est rendu solidaire de nous jusque dans notre mort pour nous arracher à notre péché et nous permettre de nous tenir à nouveau debout devant Toi, comme des fils devant leur Père, un Père qui ne saurait monnayer son Amour et sa fidélité envers eux. »



Père Elie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? »


Le Temple de Jérusalem était la demeure de Dieu parmi les hommes. Mais c’était également un immense ensemble de bâtiments, de portails, d’escaliers et d’esplanades qui avaient besoin d’être construits, rénovés et entretenus par des hommes salariés, avec des matériaux qui pouvaient être onéreux. De plus, le service du Temple nécessitait un bon nombre de prêtres qui officiaient pour les sacrifices et actes liturgiques, des maîtres de la Loi qui enseignaient la Parole de Dieu et des ouvriers qui accomplissaient des services secondaires.

En conséquence, afin que les pèlerins qui venaient à la rencontre de Dieu puissent être accueillis convenablement, il fallait de l’argent. C’était donc juste que l’on demande aux pèlerins une contribution financière. Voilà pourquoi Pierre a payé cette taxe, pour lui-même et pour Jésus… en suivant les instructions de son Maître.
Suis-je conscient, moi aussi, des besoins matériels de l’Église et de la société ? Est-ce que j’y contribue d’une manière juste, et de bon cœur ?


Mais Jésus, reconnu comme Messie et rabbi par tant de personnes, avait-il une obligation morale de payer la taxe du Temple ? Ce n’était pas clair. On demanda donc à Pierre : « Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » Celui-ci répondit instinctivement : « Oui », mais Jésus profite ensuite de cette occasion pour aider Pierre et les disciples à mieux comprendre qui il était… et quelle était sa relation avec le Temple. Puisque le Temple de Jérusalem était la maison de Dieu, que Jésus est le Fils de Dieu, Jésus était donc chez lui lorsqu’il était dans le Temple. Et, de la même manière que l’on ne demande pas au prince héritier du roi de payer des impôts à son père, on ne devrait pas demander à Jésus de payer un impôt pour le Temple. De plus, Jésus lui-même est le nouveau Temple : il est la présence de Dieu parmi les hommes.


Et pourtant, Jésus a tout de même demandé à Pierre de payer la taxe pour lui.  Pourquoi ? « Pour ne pas scandaliser les gens. » La logique est la suivante : il est bien de payer la taxe du Temple. De nombreuses personnes ne savaient pas que Jésus était le Fils unique de Dieu le Père. S’ils le voyaient ne pas payer la taxe, certains auraient dit : « Eh bien, si Jésus, qui est un homme juste, ne paye pas la taxe, pourquoi devrais-je la payer ? » D’autres l’auraient payée tout de même mais en pensant que Jésus était injuste et induisait certains dans l’erreur. Adopter un comportement ou prononcer des paroles qui peuvent conduire les autres dans l’erreur est ce qu’on appelle un scandale.  Donc, pour éviter le scandale et, au contraire, montrer le bon exemple à suivre, Jésus n’a pas profité de son privilège et il a payé de bon cœur la taxe.

Seigneur Jésus, y a-t-il des aspects de ma vie qui scandalisent les autres ? Ma manière d’agir est-elle juste ? Sinon, aide-moi à l’ajuster avec honnêteté et amour. Et lorsque j’ai le droit d’agir d’une manière qui pourrait choquer certains, aide-moi à être attentif aux besoins de mon prochain et à m’ajuster, dans la mesure du possible, à ce qui leur fera du bien.



Père Raymond Jubinville, LC
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « La Passion est notre résurrection » (Saint Ignace d’Antioche)

   « Arrive un nouveau culte dans un temple non bâti par les hommes : son Corps - sacrifié et ressuscité - qui rassemble tous les peuples et les unit dans le sacrement de l’Eucharistie » (Benoît XVI)

   « Jésus a vénéré le Temple en y montant aux fêtes juives de pèlerinage et Il a aimé d’un amour jaloux cette demeure de Dieu parmi les hommes. Le Temple préfigure son mystère. S’il annonce sa destruction, c’est comme manifestation de sa propre mise à mort et de l’entrée dans un nouvel âge de l’histoire du salut, où son corps sera le Temple définitif » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 593)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 13 Aoû 2024 - 13:19

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comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 13 Août 2024
Mardi de la 19ème semaine du Temps Ordinaire


Saint Pontien, Pape (18e) de 230 à 235
et martyr (+ 235)
Saint Hippolyte de Rome, Théologien de
renom,et Martyr (+ v. 235)
Sainte Radegonde, Reine des Francs, Moniale
au Monastère Sainte-Croix de Poitiers (519-587)
Saint Jean Berchmans, Jésuite belge, Religieux
s.j. (1599-1621).
Bienheureux Guillaume Freeman, Prêtre et
Martyr en Angleterre (+ 1595)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre d'Ézéchiel 2, 8-10.3,1-4… Psaume 119(118), 14.24.72.103.111.131… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 1-5.10.12-14.:


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Commentaire de ce jour.


Les enfants, les petits


Les enfants, les petits : Jésus vise là deux groupes bien distincts.

Les enfants sont pour lui le modèle de tous ceux qui veulent entrer dans le règne de Dieu. Pourquoi  ? Parce que les enfants sont innocents ? Non sans doute, parce qu’en réalité les enfants ont de la malice à revendre, et s’ils ne font que de petites bêtises, c’est souvent parce qu’ils n’en connaissent pas de plus grandes. Mais l’enfant à ceci d’extraordinaire, c’est qu’il trouve tout naturel d’être aimé. Et c’est en cela qu’il nous montre la voie  : si nous ne retournons pas à l’état des enfants, si nous n’acceptons pas d’être aimés gratuitement par le Dieu de la vie, nous n’entrerons pas dans son règne, son règne n’entrera pas en nous. Aux yeux de Dieu, le plus grand est celui qui se fait petit et qui ne trouve pas étrange d’être aimé sans mérite préalable, simplement parce que Dieu est amour et qu’il aime nous aimer.

Les petits dont Jésus parle plus loin ne sont plus les enfants, mais les petites gens de la communauté, « ces petits qui croient en moi », dit Jésus. Ils ne sont plus petits par l’âge ou la taille, mais par le peu de cas que l’on fait d’eux dans la société. Petits moyens, petite envergure, petit crédit aux yeux des hommes  : voilà le portrait des petits dont Jésus prend la défense. Même dans le groupe des croyants ils sont méprisés, et l’on va jusqu’à placer des embûches pour les faire tomber. Jésus, lui, ne veut pas qu’un seul de ces petits se perde ; il a la même tendresse que son Père et met toute sa joie à les ramener quand il s’égarent.

Tels sont les choix de Dieu, tel est le parti pris de Jésus  : ce qui ne compte pas pour le monde a du prix à ses yeux. Il aime les enfants qui se laissent aimer ; il aime les petits, les humbles, qui se laissent sauver. Mais il nous aime et nous sauve, nous aussi, qui avons renié notre enfance et pris des réflexes de grandeur.

Que cette eucharistie soit pour chacun de nous l’occasion de se laisser rejoindre par le Pasteur. Qu’elle restaure en nous un cœur d’enfant, tout en accueil de la joie du royaume. Qu’elle fasse grandir les petits que nous sommes, petits dans la foi, petits en espérance, « jusqu’à la taille du Christ en sa plénitude ».



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


« Qui donc est le plus grand dans le Royaume des Cieux ? »


« Qui donc est le plus grand dans le Royaume des Cieux ? », demandent les disciples à Jésus. Cette question est belle, sans doute n’en posons-nous pas assez de cet ordre !
Les disciples s’enquièrent de l’idéal de perfection dans le Royaume des Cieux, c'est-à-dire dans la Vie spirituelle.
Ils nous montrent ainsi qu’il faut avoir de l’ambition dans notre marche vers la sainteté. Il faut la désirer et ne pas hésiter à placer haut la barre.

« Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d'eux, et il déclara : ‘Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants…’ ».
Par ce geste et ces quelques mots, le Seigneur renverse tous les codes.

D’abord, il choisit un enfant, c'est-à-dire, à l’époque, quelqu'un qui n’a pas grande importance, quelqu'un que l’on n’accueille pas.
En faisant ainsi, Jésus dit que celui qui est le plus grand dans le Royaume est tenu pour rien en ce monde.
Il dit aussi que c’est en accueillant ceux qui ne comptent pas qu’on peut devenir comme les plus grands dans le Royaume.

Mais Jésus demande aussi de changer pour devenir comme un petit enfant. Notre situation est donc doublement éloignée de la perfection évangélique : nous ne sommes pas comme des petits enfants et nous ne savons pas changer comme il convient (pour autant que nous changions).
Là est peut-être le secret de l’enfance : accepter le changement continuel, savoir s’ajuster sans cesse.
Les âges se suivent et ne se ressemblent pas, les adultes conseillent et orientent, les événements créent des ouvertures ou barrent un chemin.
L’enfant accueille avec souplesse et s’adapte.
Ainsi dans le Royaume on ne peut jamais s’installer. Le changement est toujours nécessaire parce qu’on peut toujours aimer plus, aimer mieux.

Enfin, l’enfant est placé au milieu du groupe des disciples, c'est-à-dire au cœur de la communauté Chrétienne, c'est-à-dire à la place du Christ.
Le Seigneur Jésus vient à nous comme un enfant.
Il s’humilie et demande qu’on l’accueille ainsi. Il se fait pauvre et demande que nous suivions son exemple.

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits », nous prévient-il. Dans le Royaume que Jésus est venu inaugurer, la grandeur se mesure par la petitesse.
Mépriser quelqu'un, c’est dire qu’on se prétend important, ou plus important que d’autres. Ces sentiments ne sont pas ceux qui ont cours dans le Royaume.
Le Père des Cieux aime chacun de ses enfants.
Jésus dit « un seul de ces petits » car aux yeux de Dieu tous sont uniques. Dieu ne connaît pas les comparatifs, il ne sait compter que jusqu’à un.

Pour le montrer Jésus raconte une parabole. Un homme possède cent brebis, ce qui est énorme. Si une brebis se perd, l’homme ne se demande pas si elle l’a cherché, si elle l’a mérité.
Il se soucie d’elle et part. Il parque les 99 brebis et il part à la recherche de celle qui lui manque.
La montagne est dangereuse, il sait que le risque est grand qu’elle soit perdue. Mais, « s’il parvient à la retrouver », il se réjouit du grand danger auquel elle a échappé et la reprend dans le troupeau.
Sans doute la place-t-il au milieu du troupeau, le plus en sécurité. Car « Votre Père qui est aux Cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu ».

Gardons-nous bien d’exclure qui que ce soit, Notre Père des Cieux n’agit pas ainsi. Laissons-nous au contraire entraîner par le mouvement perpétuel de l’Amour du Christ, qui permet de se décentrer de soi et de découvrir, au milieu, le petit enfant dans lequel Notre Seigneur demande à être accueilli.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Petit et grand à la fois


Il est question d’un plaidoyer contre l’exclusion et pour la dignité. Tu peux être en bonne santé, tu peux être le meilleur sportif, tu peux avoir une santé de fer, mais si tu n’as pas de dignité, tu ne vaux rien[1]. Ce sont les mots du pape rencontrant des membres de l’association Lazare que accueillent chez eux comme colocs, de gens sans papiers, sans résidence.

L’appel de Jésus contre l’exclusion des enfants est une attitude nouvelle, sa loi nouvelle, celle qui redonne de la dignité à une époque où ils étaient peu considérés. On imagine mal, à vingt siècles de distance, le courage qu’il a fallu à Jésus pour laisser les enfants venir à lui. Son geste affirme que le royaume est déjà là. Jésus opère un retournement de regard, pose un geste de révolution radicale. Il déclare que la dignité n’est pas attachée à un statut social, qu’elle ne se trouve pas dans ce que nous faisons, dans les vêtements que nous portons, dans les responsabilités que nous exerçons. Elle est intrinsèque et indélébile à notre être et ne dépend d’aucun facteur extérieur.

Parmi les lois les plus anciennes de l’humanité, on y lit dans les lois du Manu (tradition hindoue) que les enfants, les vieillards, les pauvres et les malades doivent être considérés comme les seigneurs de l’atmosphère. Toute personne possède une dignité indélébile, écrit la Charte universelle des droits de l’homme, inspirée par l’Évangile. Si l'humain envers les humains venait à manquer, nous tomberions dans l'abîme de l'inhumain ou du déshumain (Maurice Bellet). Toute personne existe comme une fin en elle-même, et non pas simplement comme un moyen dont on pourrait user à son gré (Emmanuel Kant).    

C’est au nom de la dignité qu’est né le mouvement Black Lives Matter, suite au décès de Georges Flord. C’est au nom de la dignité qu’une femme, Rosa Parks, refuse de laisser sa place dans un autocar. C’est au nom de la dignité qu’une femme, Marie Labrecque, récemment décédée centenaire, initiatrice de l’école Rosalie-Jetté qui accueille des adolescentes enceintes ou des mères célibataires, a consacré sa vie à redonner leur dignité aux prostituées d’ici. C’est au nom de la dignité que Jésus déclare : laissez venir à moi les enfants (Cf. Lc 18,16 ; Mc 10,14). Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux (Mt 18, 3).

Jésus renverse les règles qui gèrent les rapports entre humains. La dignité est le nouvel habit social qu’inaugure Jésus. Jésus passe sa vie à sortir de l’inhumanité les victimes de toutes sortes de déshumanisation, les enfants, les malades, handicapés, les sans-logis, les exclus, les étrangers, les prostituées, etc. Il pose sur chacun le regard que son intimité avec le Père lui fait découvrir. Un regard divin.

Pour Jésus, la loi régulatrice de nos relations entre nous se trouve dans ce mot tellement usé qu’il ne fait plus sens, l’amour mutuel. Cette loi nous sauve d’un abîme inhumain. L’inhumain est tout ce qui brise nos relations aux autres. Tout ce qui déshumanise l’autre. La dignité est un bien commun universel.

En appelant les enfants vers lui, Jésus vit avec une intensité d’exception (Musset Jacques) ce qu’est être au service de son Père (Cf. Lc 4, 49). Son geste est un indice de son intimité avec Lui. Il atteste que l’essentiel de sa vie est de montrer le Père. Le royaume selon Jésus, est tout autre chose que l’exclusion. Nous n’en finirons jamais d’apprendre à nous donner ce regard humain, autre manière d’affirmer qu’il est divin.

 Il ne s’agit pas seulement des enfants. Il s’agit de n’exclure personne. Il s’agit de mettre les derniers à la première place. Il s’agit de notre humanité. Il s’agit d’édifier un monde plus fraternel pour réduire à néant la mondialisation de l’indifférence. Que nos anges gardiens nous accompagnent sur cette route de regarder l'autre avec dignité. AMEN.



Abbé Gérard Chaput.Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Je suis une très petite âme qui ne peut offrir au bon Dieu que de très petites choses » (Sainte Thérèse de Lisieux)

   « Que signifie exactement cette invocation à être comme des enfants ? Dans le sens de Jésus Christ, cela signifie apprendre à dire « Père ». Ce n’est que s’il intègre la relation filiale vécue par Jésus que l’homme peut entrer avec le Fils dans la divinité » (Benoît XVI)

   « Cet amour est sans exclusion, Jésus l’a rappelé en conclusion de la parabole de la brebis perdue : "Ainsi on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu’un seul de ses petits ne se perde" (Mt 18, 14) (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 605)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mer 14 Aoû 2024 - 14:35

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 14 Août 2024
Mercredi de la 19ème semaine du Temps Ordinaire


L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de
Saint Maximilien-Marie Kolbe, Prêtre, Frère Mineur,
Apôtre de l'Immaculée Conception, il fonde la Milice
de l'Immaculée, Martyr (1894-1941).


Saint Marcel, Évêque et martyr à Apamée,
en Syrie (+ 390)
Saints Antonio Primaldo et ses compagnons
800 Saints Martyrs d'Otrante (+ 14 Août 1480).
Saints Dominique Ibañez de Erquicia & François
Shoyemon, Martyrs dominicains à Nagasaki (+ 1633)
Bienheureuse Élisabeth Renzi, Fondatrice des
Maîtresses religieuses de la Vierge des douleurs (+ 1859)
Bienheureux Michael McGivney, Fondateur de
l'ordre des Chevaliers de Colomb (+ 1890)
Bienheureux Vincent Rubiols Castello & Félix
Yuste Cava, Bienheureux Angel Marina Álvarez
et ses compagnons, Prêtres et martyrs de la guerre
civile espagnole (+ 1936)
Vénérable Bianca Piccolomini Clementini, Fondatrice
de la Compagnie de Sainte Angèle Merici (+ 1959)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la Messe du Jour

Livre d'Ézéchiel 9, 1-7.10,18-22… Psaume 113(112), 1-2.3-4.5-6… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 15-20.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 30 01
Rencontre et réconciliation entre frères : Jacob et Esau


Commentaire de ce jour.


Correction fraternelle


« Si ton frère vient à pécher », dit Jésus. Il ne dit pas seulement  : « S’il vient à pécher contre toi », mais, d’une manière très générale  : « Si ton frère vient à pécher ». Dans ce cas il faut tenter une correction fraternelle et Jésus se montre ici très précis, puisqu’il envisage une démarche en trois étapes : démarche de frère à frère, démarche communautaire, démarche d’Église.

Souvent, dans les communautés monastiques ou religieuses, on avait pris depuis des siècles l’ordre inverse de celui proposé par Jésus : tout se passait d’abord en public devant toute la communauté réunie, et l’on en venait seulement en dernier lieu, et parfois pas du tout, à l’explication fraternelle seul à seul.

Il faut avoir le courage de suivre, ici comme ailleurs, les consignes de Jésus qui tendent nettement à personnaliser la correction fraternelle, et déjà beaucoup de communautés ont reconnu loyalement que leurs usages accusaient une dérive importante par rapport à l’Évangile.

Jésus envisage comme toute première démarche un dialogue de frère à frère, de sœur à sœur, d’époux à épouse, pour que le mal demeure caché et que l’honneur du frère reste sauf. « Va trouver ton frère et reprends-le seul à seul ». Dialogue exigeant, qu’il faut toujours préparer longuement dans la prière, afin de se présenter à l’autre avec un cœur évangélique, sans la moindre trace d’aigreur ou d’agressivité. Dialogue qui, au Carmel, doit rester marqué par une certaine sobriété et qui ne peut se chercher hors du cadre d’une obéissance ouverte, et encore moins dans les zones sacrées du silence, mais dialogue vrai, non contraint, sans calculs, sous le regard de Jésus. Car l’essentiel alors n’est pas de chercher à avoir raison, mais de s’ouvrir à deux à la vérité de l’Esprit Saint.

Il est vrai que, dans un cadre communautaire, cette correction fraternelle personnalisée réclame de chacune une grande loyauté, car en abordant les situations on met parfois en cause les personnes, et l’un des critères d’un dialogue vraiment évangélique entre deux frères ou deux sœurs, c’est qu’il reste constructif pour la communauté et resserre dans la communauté les liens de la confiance.

La mise au point entre deux sœurs ne peut pas non plus être un dérivatif ou une compensation à la solitude vraie, la solitude avec Jésus seul. Mais la crainte des déviations toujours possibles ne doit pas amener les communautés à vider de son sens la parole de Jésus.

« Si ton frère ne t’écoute pas, dit Jésus, prends encore avec toi un ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins »

Tout de suite les choses deviennent plus sérieuses. La démarche perd de sa spontanéité, car il s’agit de faire pression sur le frère pour l’amener à changer, et l’on se trouve déjà dans le cadre juridique d’une sorte de procès. Jésus parle de l’affaire, d’une décision, d’une parole solennelle, et de témoins. Tout cela suppose qu’il y a du danger dans l’air, soit pour le frère, soit pour la communauté.

« S’il refuse de les écouter, dis le à l’Église ».

Si en effet une décision grave doit être prise, il faut qu’elle émane de la communauté et de ses responsables, afin qu’elle ne soit marquée d’aucune vengeance personnelle, d’aucune pression injuste ni d’aucun abus de pouvoir.

« Et s’il refuse d’écouter l’Église qu’il soit pour toi comme le païen et le publicain ».

Ce qui ne veut pas dire  : tu pourras le haïr et le repousser, mais : tu auras fait ton possible, désormais remets-t’en à Dieu pour le salut du frère comme tu t’en remets à Dieu du salut d’un païen qui ne veut pas de dialogue. Mais ce sont là des cas limites, des cas douloureux qui pèsent lourd dans le cœur, et Jésus revient aussitôt, avec insistance, à l’aspect positif de la vie fraternelle, à la nécessité de s’accorder sous son regard, même à deux, même à trois, afin de pouvoir prier ensemble, d’être exaucé ensemble, et de recevoir ensemble la miséricorde du Père.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


La correction fraternelle


Le discours que Jésus tient dans cet Évangile n’est pas très populaire dans la société d’aujourd’hui. En effet, l’une des fautes les plus impardonnables du vingt-et-unième siècle est ce qu’on appelle l’intolérance. Il semble que tout doive être toléré et que personne n’ait le droit de s’ériger en juge de ce que font les autres. Ce message semble cohérent avec les indications du Seigneur qui déclare au chapitre 6 de l’Évangile de saint Luc : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. » (Lc 6, 37)

Mais il y a une grande différence entre ce que dit le Seigneur et le message qui est souvent relayé par notre société contemporaine. Dans les deux cas il apparaît comme une évidence que nous ne devons jamais juger les personnes. Cependant, dans l’Évangile d’aujourd’hui, le Seigneur nous montre bien qu’il faut être capable de juger et de condamner certains actes.  

Savoir reconnaître le mal lorsqu’on le voit, c’est aussi l’un des meilleurs moyens de protéger le bien. De nos jours, le relativisme très fort de la morale nous entraîne petit à petit à effacer la limite entre le bien et le mal et il devient de plus en plus difficile d’avoir les idées claires sur ce qui est tolérable et ce qui justement ne l’est pas. La peur de passer pour un puritain inflexible nous pousse souvent à nous taire et à ne pas confronter nos frères lorsque nous les voyons commettre quelque chose d’objectivement mauvais. Il est facile d’appeler du nom de tolérance ce qui en réalité est un acte de manque de courage de notre part. En effet, il faut bien souvent s’armer de courage pour pouvoir montrer notre vraie charité envers les autres en leur faisant remarquer une erreur. Personne n’aime avoir le mauvais rôle du trouble-fête.    

Le Seigneur nous montre bien que toute correction doit être fondée dans l’amour. Celui qui aime vraiment son frère ne peut pas supporter de le voir commettre le mal car il sait que cela va le rendre malheureux. Ne pas exiger le meilleur de la personne aimée est une forme d’indifférence. La meilleure correction que nous puissions donner est toujours le bon exemple à montrer au quotidien. Corrigez son frère est un vrai acte de charité chrétienne et il nous faut apprendre à aimer non dans l’indifférence mais dans la vérité. Le chrétien doit toujours aimer le pécheur, en commençant par soi-même, mais il doit aussi haïr le péché, le sien comme celui des autres.      

Seigneur, tu es venu comme le chemin, la vérité et la vie. Parfois il est difficile de vivre selon la vérité et il est plus facile de s’effacer devant le mal pour ne pas blesser les autres, mais tu me demandes aussi de vraiment vouloir le bien de mes frères, même quand cela me demande un effort sur moi-même.



Frère Jérôme Dejoie, LC
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Autre commentaire de ce jour.


Dépasser l’impasse.


La pensée moderne est de vivre comme si l’autre n’existe pas. La civilisation de l’amour n’atteindra jamais sa plénitude en prônant le principe de l’œil pour œil, dent pour dent (Ex 21,24 ; Mt 5,38). Un monde où l’on éliminerait le pardon serait seulement un monde de justice […] où chacun revendiquerait ses propres droits[1]. On ne fait pas, dit une publicité contre la violence faite aux femmes, copie conforme à l’évangile, ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse. Jésus n’a qu’un rêve : rendre le monde plus humain (GS # 40), de nous appeler à une vie plus belle[2].  Jésus a « modélisé » ce qu’est l’être humain : un être débordant d’amour envers les autres.

Matthieu décrit dans ce passage quelque chose comme le chien de garde de l’humain. La plus grande injustice est de refuser à quelqu’un de se relever. C’est l’expérience de celui qui exige le remboursement d’une dette insignifiante alors qu’il vient de gagner le gros lot de voir son énorme dette effacée. La caresse du pardon (pape François) est plus difficile à offrir aux petites blessures qu’aux grandes. Nous prenons souvent plaisir à voir l’autre payer pour ses erreurs plutôt que d’admirer de le voir se reprendre en main. Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre ? (Cf. Ez. 18, 22,33).

Cette parabole ne se réduit pas à offrir à l’occasion un geste de remise de dette. Elle invite à dépasser l’impasse d’une vie de rancune, de vengeance. Elle parle d’une manière de vivre et non d’une option occasionnelle. Elle est plus qu’un mot clé pour bien vivre ensemble. Remettre est le plus beau mot de la langue française, de toutes les langues. Si nous prenions le temps de demander pardon pour nos gestes frôlant l’humainerie. La petite Thérèse s’empressait d’offrir son sourire à une compagne qu’elle ne digérait pas du tout.

Trop de gens vivent enfermés dans le ressentiment et la haine, incapables de pardonner, empoisonnant leur vie et celle des autres au lieu de chercher la joie de la sérénité et de la paix, il est difficile de pardonner aux autres, cela coûte beaucoup… mais c’est vraiment le chemin à prendre si on veut lui donner la possibilité de changer… Alors, allons-y ! [3]Ces mots du pape François décrivent une éthique pour nous maintenir en état de proximité. Nous sommes rongés par un mal d’une profondeur abyssale, l’indifférence aux autres.

Il y a différentes façons de cadrer quelqu’un. Le langage des médias parle d’un plan large qui montre l’environnement où la personne se tient ; d’un gros plan qui s’arrête sur la personne et d’un très gros plan qui fixe tantôt le regard, tantôt les yeux, tantôt une main de la personne. Appliquée à l’Évangile, la parabole cadre un très gros plan sur Jésus. Elle nous montre sa bonté infinie, nous suggère un chemin pour bâtir des ponts plutôt que de les détruire. Son maître-mot est je te remets tes dettes, va en paix.

Ce très gros plan est comme du pur cristal qui laisse voir à l’intérieur. Que voit-on ? Un Jésus parfaitement humain qui trace un chemin d’humanité pour dépasser l’impasse. Il serait faux d’appliquer ce très gros plan aux autres. Il nous interroge plutôt sur la place qu’il occupe dans ma vie., nous questionne sur le type d’humain auquel nous voulons ressembler. Sans ce questionnement, nous n’irons pas très loin dans l’inouï d’une vie « christique ». Jésus nous veut vivre en parfait humain. Pouvons-nous dire : ma vie, c’est [d’être] le Christ.

Il est habituel d’entendre dire que Jésus s’est fait humain. Il est plutôt rarissime de nous demander si dans nos vies de tous les jours, nous ressemblons à l’humain Jésus, incluant ses comportements étranges. Le désir de Jésus est de nous voir lui ressembler jusqu’à devenir homme nouveau (Cf. Ep 4, 17-31).

Je termine par cette réflexion humoristique du pape François. Si tu n’as pas le courage de lui dire que tu lui pardonnes, mords-toi la langue et ça ira bien quand même. AMEN.



Abbé Gérard Chaput.Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Dans le silence Il nous écoute ; dans le silence Il parle à l’âme et dans le silence nous écoutons sa voix » (Sainte Thérèse de Calcutta)

   « La foi n’est pas seulement un choix individuel. De par sa nature même, elle est ouverte à “nous”, elle se produit toujours dans la communion de l’Église » (François)

   « “Le Christ Jésus qui est mort, qui est ressuscité, qui est à la droite de Dieu, qui intercède pour nous” (Rm 8,34), est présent de multiples manières à son Église : dans sa Parole, dans la prière de son Église, “Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom” (Mt 18,20), dans les pauvres, les malades, les prisonniers, dans ses sacrements dont Il est l’auteur […] » (Catéchisme de l’Église Catholique, n° 1.373)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Jeu 15 Aoû 2024 - 14:55

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 15 Août 2024
Solennité de la Fête de L’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie,
Mère de Jésus-Christ, Patronne principale de la France (1er s.).


Saint Tarcisius, acolyte (servant d’autel)
et Martyr de l’Eucharistie (+ 257).
Saints Straton, Philippe et Eutychien
Martyrs à Nicomédie (+ v. 301)
Saint Stanislas Kostka, novice Jésuite
(1550-1568).
Saints Louis, Emmanuel, Sauveur et David
Martyrs mexicains (+ 1926)
Bienheureux Isidore Bakanja, Martyr au
Congo (+ 1909)
Bienheureux Pio Alberto Del Corona,
Fondateur des dominicaines du
Saint-Esprit (+ 1912)


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Textes de la Messe du Jour

Livre de l'Apocalypse 11, 19a.12,1-6a.10ab… Psaume 45(44), 11-12a.12b-13.14-15a.15b-16… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15, 20-27a… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-56.:


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«...Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent
dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !


Commentaire de ce jour.


Assomption de la Vierge Marie 2010


À travers la rédaction de l’Évangéliste Saint Luc, et à travers son enthousiasme pour la Mère de Jésus, nous rejoignons dans le Magnificat la Vierge Marie au cœur de son propre mystère et au cœur du mystère du peuple de Dieu.
Marie, parce qu’elle se sait porteuse du Messie de Dieu, se situe d’elle-même au centre de toute l’histoire du Salut, entre la promesse faite aux patriarches et le Salut « à jamais » offert à tous les croyants ; donc entre la première aube de la Foi et l’aube définitive de la Gloire, qui déjà l’enveloppe personnellement : « tous les âges me diront Bienheureuse ».
Entre cet hier des promesses et ce demain assuré de l’accomplissement Marie, modèle de Foi, accueille et chante l’aujourd’hui de Dieu, et c’est un aujourd’hui de Tendresse.

Dieu vient de se pencher vers sa servante, qu’il voyait si humble ; il s’est penché vers cette femme humble, qu’il voyait prête à le servir. Dieu vient de faire pour elle des merveilles, des merveilles en elle et par elle.
Et c’est pourquoi Marie exalte et exulte. Elle exalte Son Seigneur plus haut que tout, plus haut que tous : Lui seul est grand, Lui seul aussi est assez grand pour l’Amour qu’elle veut lui donner.
Et elle exulte parce que Dieu l’a sauvée, elle la première, pour la rendre digne du Fils de Dieu Sauveur.
Puisque Dieu est à la fois le Dieu de Majesté et le Dieu qui se penche, la prière de Marie se fait à la fois adoration et allégresse : adoration devant le Tout autre, allégresse filiale auprès du Tout proche.

Ainsi l’humble Marie de Nazareth, sans phrases ni discours, nous ramène devant l’essentiel de notre existence contemplative, devant ce double et unique mystère de Majesté et de Tendresse qu’il nous faut rejoindre chaque jour sans jamais le saisir, et sans jamais le posséder autrement que dans l’Espérance, et recouvert par l’opacité de la Foi.

Puis le regard de Marie embrasse, au-delà et à la lumière de son mystère personnel, le mystère du peuple de Dieu.
Dans le style des hymnes d’Israël, elle chante les habitudes de Dieu, qui sont autant de visages de sa fidélité.
Face au groupe du refus, où se retrouvent les superbes, les puissants et les riches de cœur, Marie rassemble autour d’elle le groupe du oui : les humbles, les affamés, l’Israël serviteur, puis Abraham et toute sa lignée d’hommes de Foi.

D’un côté Dieu agit en force : il disperse, il renverse, il renvoie, il vide les mains, car Le Dieu de Marie reste libre, Juste et Souverain ; mais avec le peuple du oui, ce même Dieu déploie tout son Amour : il élève, il relève, il comble de biens.
Car Le Dieu de Marie est celui qui « se souvient » ; il est Yahweh à la longue mémoire ; il sait qu’il a promis et ce qu’il a promis à ceux qui l’aimeront : d’âge en âge il suit son idée et maintient son Amour.

Pour tout le peuple des pauvres de cœur qui attendent et accueillent le Salut comme Dieu l’a prévu et là où Dieu l’envoie, la force même de Dieu devient un autre nom de son Amour : « le Puissant fait de grandes choses »
Et de fait, il n’y a que les grandes choses qui soient dignes de Dieu Mais ces choses grandes qu’il aime parce qu’elles lui ressemblent, où Dieu les a-t-il faites ? où l’ombre de L’Esprit s’est-elle faite plus dense et plus féconde ?
- Au village perdu de Nazareth, que personne ne remarquait, dont personne ne parlait sinon pour se moquer des attardés qui y vivaient encore (Jn 1,46).

C’est à Nazareth, sous l’ombre de L’Esprit, que se poursuit la gestation humaine du Fils de Dieu.
C’est de Nazareth que Marie partira lorsque le temps sera venu pour son enfant de naître dans la cité de David.
C’est aussi à Nazareth que Dieu nous veut et nous rejoint, le Nazareth de notre vie, de notre service, de notre amour quotidien.
Que notre position ou notre tâche soient brillantes ou obscures, que notre compétence et notre dévouement soient reconnus ou ignorés, notre réponse à Dieu garde tout son prix si nous la monnayons loyalement, filialement, dans l’aujourd’hui de notre Nazareth.

Dieu, pour faire en nous de grandes choses, n’a que faire de nos grandeurs, et plus nous mettons à son service notre crédit humain et notre efficacité, plus il nous demande de « marcher modestement sous son regard » (Mi 6,8).
Là, dans ce cheminement généreux et tout humble, nous retrouvons chaque jour le meilleur de nous-mêmes, notre être de fils et de filles de Dieu.
Là, serviteurs et servantes du Seigneur, à l’image de Marie nous apprenons à redire, comme des pauvres de cœur, notre Magnificat : Dieu m’a sauvé, Dieu m’a regardé, Dieu a fait pour moi de grandes choses.



Jean-Christian Lévêque, o. c. d.
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Autre commentaire de ce jour.


Marie, femme d’action selon le projet de Dieu -
Assomption de la Vierge Marie


Aujourd’hui nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, ce moment unique où Marie rejoint au ciel son Fils, le Mystère de Dieu le Père, dans le souffle de l’Esprit. C’est elle qui vit ce passage, promesse pour nos propres passages. Et, en ce passage, des traits de son existence nous sont donnés pour éclairer notre propre chemin de vie.

Je vous propose de contempler la manière dont Marie a été femme d’action. Oui Marie est aussi une femme active, par ailleurs, elle est également contemplative, mais aussi elle est intercédante, et encore elle est libre, compatissante et bien d’autres dimensions… dimensions qui se tiennent à vrai dire toutes ensemble, unifiées par sa foi en son Créateur et Seigneur.

« Marie se mit en route » Marie vient de vivre une rencontre avec l’ange Gabriel, une rencontre qui a décidé de son orientation de vie. Elle a répondu « je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ». Elle se retrouve alors seule, l’ange la quitte. Et de là, elle se décide, en premier lieu,  d’aller rendre visite à Élisabeth et de se mettre à son service pour les derniers mois de sa grossesse. Elle reçoit ce qui lui est dit et y répond simplement, en faisant ce qui lui semble bon et faisable à partir de la situation. Plus tard, cela sera Cana, où elle manifestera seulement à son fils le manque de vin.

Recevons de Marie, en notre situation aussi bien de résidents, de soignants, de parents et amis, de savoir faire le petit pas concret qui se présente à chacun de nous. Nul besoin de faire de grandes choses, il suffit de poser le petit acte qui se présente à nous. Nous ouvrons ainsi à Dieu le moyen pour lui d’être un peu plus présent aux hommes.

« Marie dit alors » Marie en rencontrant Élisabeth dit ce qu’elle ressent, elle va chanter le Magnificat, un grand chant de louange concernant le projet de Dieu pour tous les hommes, à partir de ce qu’elle reçoit elle : « Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse ». De la même manière, à Jésus adolescent qui les a abandonnés, elle et son père, à Jérusalem, elle dira son désarroi.

Recevons de Marie la capacité de dire ce qui nous arrive, de dire les faits, d’exprimer ce que nous ressentons, de formuler ce qui compte pour nous, de proposer le petit pas qui nous semble souhaitable à faire ensemble avec l’autre. Nous ouvrons ainsi à Dieu le moyen pour lui d’être un peu plus présent aux hommes.

« Puis Marie s’en retourna chez elle ». Marie ne s’appesantit pas dans sa mission. Une fois, la naissance de Jean Baptiste survenue, elle retourne chez elle, à Nazareth, elle se remet dans l’axe de son appel. Elle laisse Dieu agir, elle ne veut pas retenir l’instant, elle le reçoit pleinement, puis le laisse partir tel qu’il a été vécu, sans regret mais avec confiance. C’est Dieu qui, à travers toutes ses créatures, donne au fruit de pousser. Marie ne cesse d’être au service du Seigneur, en ce qu’elle initie, en ce qu’elle dit, en ce qu’elle laisse… Lorsque les disciples seront sans leur Maître après la mort et la résurrection, elle sera là au milieu d’eux pour prier, les porter dans la prière, puis elle s’effacera.

Recevons de Marie la capacité de lâcher prise, que nous soyons malade, soignant ou membre de la famille. Nous faisons ce qui nous semble possible, et puis nous laissons le Seigneur agir, nous lui confions les autres, nous les lui remettons. Nous retournons dans le silence de notre relation profonde au Seigneur, nous existons dans cette relation, pas dans l’activisme. Nous nous effaçons, nous ne faisons pas écran. Nous ouvrons ainsi à Dieu le moyen pour lui d’être un peu plus présent aux hommes.

La Vierge Marie, dans son existence, nous manifeste et nous enseigne une bonne manière d’agir selon le cœur et le projet de Dieu. Nous lui en rendons grâce et nous lui demandons pour chacun de nous son aide !



Père Jean-Luc Fabre
Homélie dans la maison de retraite du Bon Accueil à Rodez

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Autre commentaire de ce jour.


Donner de la « hauteur » à notre vie.


« La profondeur d'un homme est dans sa puissance d'accueil  » Ces mots de François d'Assise sont les nôtres au moment où nous saluons Marie dans cette fête qui nous ouvre un avenir de gloire.

Marie nous est donnée à contempler (1 ière lect.) comme une femme enveloppée de soleil (Ap 12,1. Telle est la vision grandiose, le signe dont vient de parler l'Apocalypse. Femme signe et qui fait signe à notre monde tout centré sur des intérêts et des préoccupations matérielles à regarder vers les réalités d'en Haut, le règne de Dieu qui est en nous.

Femme signe qui nous rappelle vient de nous dire la 2 e lecture, que Jésus, son Fils, a vaincu la mort, qu'elle n'a plus le dernier mot sur la vie et qu'elle est Marie, la 1 ère a connaître dans son corps, ce passage vers une vie de Gloire. Cette vie est désormais accessible à ceux et celles qui ont dit FIAT quand Dieu nous choisit, FIAT quand s'il nous martyrise, FIAT au sommet du Thabor, FIAT dans les bras de la Croix, FIAT et merci . (Marthe Robin)

Femme signe, et pourquoi pas comme vient de le laisser entendre l'Évangile, femme chemin vers toutes les Élisabeth du monde pour nous annoncer que « le but de notre vie doit consister à devenir en quelque sorte une autre Mère de Dieu, afin que Dieu soit conçu en nous et naisse de nous. » (Bienheureux Brandsma)

Contemplatives, cette fête aujourd'hui donne de la « hauteur » « profondeur » à nos vies si nous savons écouter, conserver, méditer en nos cœurs, s'imprégner jour et nuit de la Loi du Seigneur. Ces attitudes là ont conduit cette fille d'Israël à une Béatitude nouvelle. À la gloire. Elle a tellement regardé, écouté, admiré son Fils qu'elle est devenue toute resplendissante de lumière. Pleine de Lumière, Plénitude de grâce. «  Heureux qui écoutent la Parole et la garde  » Nous mériter la grâce d'entendre cet appel de l'antienne d'ouverture de la fête de Mme Claire Viens épouse du Christ, reçois pour toujours la couronne que le Seigneur t'a préparée.

Elle a tellement vécu dans un face à face, un cœur à cœur avec Jésus qu'elle offrit au monde, comme fruit de sa grande intimité de mère de Dieu et de fille d'Israël, la première et la plus signifiante homélie de l'histoire : «  mon âme exalte le Seigneur, il élève les humbles et se souvient de sa Promesse. Subtilement, elle nous redit que prêcher est un acte de contemplation.

Il ne sert à rien de célébrer ce «  moule de l'Esprit saint  » pour citer St Augustin si nous n'imitons pas sa vie cachée en Dieu. Ici dans ce cloître, vivre comme elle notre vie comme une vie d'oraison, une vie d'entretien avec Dieu. Marie n'a pas cherché autre chose que de vivre sa vie en retrait, en retraite, au service de son Fils. Elle ne vivait que pour lui, ne pensait qu'à Lui. Elle a terminé sa vie terrestre en oraison de gloire. Cela décrit tout le sens de votre présence ici.

A votre contemplation : se donner une vie « Marieforme », une vie « héliotrope » comme le dit St Irénée, nom scientifique de cette plante tournesol, tournée vers le Soleil. Toute tendue vers la Lumière comme le fut son Fils vers le Père, Marie est le visage humain de la Gloire du Père, du Fils et de l'Esprit. Puisse-t-elle lorsque prendra fin notre pèlerinage sur terre nous accueillir dans la demeure où nous vivrons et pourrons avec la création toute entière, enfin libéré du péché de et de la mort, de glorifier par le Christ notre Seigneur (1V prière eucharistique). AMEN

Accueil : Contempler aujourd'hui cette femme habillée de soleil parce qu'elle a cru en l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Cette béatitude retentit de génération en génération et particulièrement ce jour où nous célébrons l'itinéraire de Marie allant de l'Annonciation jusqu'à l'élévation au Ciel. Rendons gloire à Dieu pour cette étoile de l'Espérance qu'est Marie pour nous, notre Église et pour le monde.



Père Gérard Chaput. Valleyfield
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Proposition de prière pour la France, à l’occasion de l’Assomption 2024

Chaque année, la fête de l’Assomption de la Vierge Marie est, depuis le vœu du roi Louis XIII, l’occasion d’une prière pour la France. Voici la prière de 2024.

Seigneur notre Dieu, en ce jour béni de l’Assomption, nous te rendons grâce pour la Vierge Marie, la Mère de ton Fils, le Sauveur du monde. Nous te bénissons pour la part que tu lui as réservée auprès de Toi au terme de sa vie terrestre. Son Assomption nous indique la grandeur de notre propre dignité puisque nous croyons que tous, corps et âme, nous sommes appelés aussi à partager Ta Gloire.

Par l’intercession de Notre-Dame, nous te prions d’aider les disciples du Christ à être des témoins de la dignité humaine. Donne-leur de demeurer attentifs et disponibles aux personnes plus fragiles ou vulnérables et spécialement, en ce temps estival, les personnes âgées ou malades, qui souffrent souvent de solitude.

Alors que la question d’une loi sur la fin de vie reviens dans l’actualité, nous te prions pour nos gouvernants : donne-leur une vive conscience de la grandeur inaliénable de toute vie, de son commencement à son terme naturel, pour que jamais nous ne soyons contraints de nous demander qui est digne de vivre et qui ne l’est pas.

Amen.










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Lumen
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Message par Lumen Ven 16 Aoû 2024 - 14:43

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 16 Août 2024
Vendredi de la 19ème semaine du Temps Ordinaire.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Étienne de Hongrie, 1er roi apostolique de Hongrie,
Fondateur et Patron du royaume de Hongrie (+ 1038).


Saint Armel, Fondateur de l'abbaye de Plouarzel
en Bretagne (+ 570)
Saint Roch, Pèlerin et Guérisseur des pestiférés
à travers l'Italie + v. 1380)
Saint Constantin Brancovan, Prince roumain
et Martyr (+ v. 1714)
Sainte Rose Fan Hui, Matyre en Chine
(+ 1900)
Bienheureux Raoul de la Futaie, Fondateur
de Saint-Sulpice-la-Forêt (+ 1129)
Bienheureuse Pierrette de Saint-Joseph
Fondatrice des Sœurs Mères des
Abandonnés (+ 1906)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)





Textes de la Messe du Jour

Livre d'Ézéchiel 16, 1-15.60.63... Livre d'Isaïe 12, 2.4bcde-5a.5bc-6... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 19, 3-12.:


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«.Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas !! »


Commentaire de ce jour.


Mariage, continence, célibat


Voilà, en quelques versets, tout l’enseignement de Jésus à la fois sur le mariage et la continence. Un enseignement qui résonne, dans notre culture occidentale, comme un message d’une audace incroyable.

Jésus connaissait, en son temps, toutes les difficultés que traversent bien des couples, et on lui objecte l’usage, introduit par Moïse, de la lettre de divorce. Mais Jésus ose enjamber la loi de Moïse et faire appel au dessein de Dieu. La vraie norme, pour lui, et la première loi, c’est ce que Dieu a voulu au commencement.

Et c’est là, pour nous tous, un premier appel de Jésus, une exigence libérante : quoi qu’il en soit des lois de notre pays, de la pression sociale, de l’impact des médias ou des statistiques, notre référence de chrétiens, c’est le commencement tel que Dieu l’a pensé, le couple humain tel qu’il l’a créé.

« Au commencement, le Créateur les fit homme et femme ».

Il a posé cette différence irréductible, et en rappelant cela, l’Écriture balaye les vieux mythes d’une humanité androgyne, mi-homme, mi-femme. De plus, et immédiatement, Dieu a rapporté l’homme et la femme l’un à l’autre. Il n’y a couple que dans la différence. « L’homme s’attachera à sa femme ».

Mais dans la pensée de Dieu, l’union des corps scelle une unité irréversible : « À cause de cela, ils ne seront plus deux, mais un seul ». Les époux se choisissent, ils se donnent, et par là ils ratifient le plan de Dieu. Ils sont désormais « ce que Dieu a uni ». Renforcer cette union, c’est entrer à plein dans l’œuvre de Dieu, dans son plan d’amour et son plan sur l’amour. Défaire cette union, c’est relâcher un lien que lui, Dieu, ne défait pas.

Celui qui rappelle ainsi la grandeur du couple chrétien sorti des mains de Dieu, et qui l’affirme déjà à contre courant des idées de son temps, c’est Jésus qui s’est montré si proche des blessures du cœur humain, Jésus qui a dit avec douceur à la femme adultère : « Va, et ne pèche plus », Jésus qui a confié une mission à la Samaritaine alors qu’elle en était à son sixième mari. Et il nous montre l’attitude à garder dans un monde où l’amour a perdu ses repères. Nous devons à la fois comprendre le désarroi de tant de couples fragilisés, distendus, éclatés, et garder, comme phare pour notre route, la parole courageuse du Fils de Dieu. Nous pouvons compatir à la souffrance de tant d’époux qui vivent leur amour comme un échec, et travailler, dans l’espérance, à consolider l’œuvre de Dieu, avec la lumière que Dieu donne.

Les douze disciples de Jésus ont réagi en fonction des habitudes de leur société, et sous l’angle masculin : « Si telle est la situation de l’homme par rapport à la femme, il n’y a pas intérêt à se marier ! ». Se lier à vie, cela leur semble un pari trop hasardeux. La réponse de Jésus va déplacer l’angle d’approche et souligner l’importance de l’engagement dans la vie d’un croyant. Ne pas se marier par crainte de l’engagement, ce serait une fausse raison, et une résolution finalement assez peu noble et assez peu généreuse ; mais, dit Jésus, il est des gens qui choisissent de ne pas se marier, pour s’engager à plein temps au service du Règne de Dieu.

C’est vraiment un choix. Ils ne sont pas contraints au célibat par une incapacité congénitale, par défaillance du corps ou du psychisme, ni à cause d’un traumatisme survenu dans leur histoire affective. Le célibat à cause du Règne de Dieu, c’est toujours la réponse à un appel, à un attrait qui se « révèle », et c’est une autre manière, authentiquement humaine, d’entrer dans l’œuvre de Dieu comme femme ou comme homme. La polarité de l’homme et de la femme reste bien présente dans le service du Royaume, et c’est ce que rappelait un document récent de l’Église (V. C. § 57)  : « Il est légitime que la femme consacrée aspire à voir reconnaître plus clairement son identité, sa compétence, sa mission et sa responsabilité, aussi bien dans la conscience ecclésiale que dans la vie quotidienne ».

Qu’est-ce que les femmes et les hommes proposent au monde s’ils ne sont pas mariés ? Deux manières différentes de vivre à l’image de Dieu, deux manières d’apporter cette nouvelle inouïe, même et surtout aux plus délaissés : nous sommes tous aimés de Dieu : il nous veut dans sa vie.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu
a uni, que l’homme ne le sépare pas !


Les pharisiens « s’approchent de Jésus » - ce qui correspond à la démarche du disciple - mais leur intention n’est pas bienveillante : ils interpellent le Seigneur « pour le mettre à l’épreuve ». Ils se posent en quelque sorte comme des examinateurs qui font passer un examen à ce fils de charpentier qui prétend jouer au Rabbi, et qui par le fait même, usurpe leur droit à instruire les foules.
La question posée est piégée : elle faisait l’objet d’un débat d’école qui demeurait irrésolu. Les pharisiens veulent contraindre Jésus à se situer soit dans le camp des rigoristes, soit dans celui des libéraux, afin de lui faire perdre audience auprès de ceux qu’il aura désavoués en se prononçant pour l’opinion du camp adverse.

Mais Notre-Seigneur ne se laisse pas enfermer dans le contexte étroit des discussions humaines et des interprétations d’écoles : il remonte à la source et renvoie ses interlocuteurs vers la Parole de Dieu ; plus précisément : vers le projet initial de Dieu sur l’homme et la femme, tel que le décrit le livre de la Genèse.

Ce faisant, Jésus remonte en amont de la rupture instaurée par le péché des origines : rupture de la relation de l’homme avec Dieu, rupture de la relation de l’homme avec la femme.
Le serpent n’a pas seulement trompé l’homme sur les intentions de Dieu à son égard ; il l’a aussi induit en erreur en ce qui concerne la finalité des relations humaines, en particulier avec l’autre sexe.

Notre-Seigneur s’insurge contre le mensonge qui consiste à objectiver l’autre et à le réduire à un moyen dans une quête insatiable de jouissance.
La finalité de la différence sexuelle est d’offrir aux époux un chemin vers la communion dans l’Amour par le don mutuel : « L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un ».
Comme le don est par nature irrévocable, « ils ne sont plus deux, mais un seul », à l’image du Père et du Fils qui ne sont qu’Un dans L’Esprit-Saint.
Tel est dès l’origine, le dessein de Dieu sur l’homme et la femme ; or « les dons de Dieu et son appel sont sans repentance » (Rm 11, 29) ; donc : « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »

Les contradicteurs de Jésus ne s’avouent pas pour autant vaincus. Ils suivent Notre-Seigneur sur le terrain des Écritures et opposent la législation de Moïse au récit fondateur de la Genèse. Ce qui donne à Jésus l’occasion de leur expliquer l’articulation des différentes étapes de la Révélation : la Loi est « comme un surveillant qui nous mène jusqu’au Christ » (Ga 3, 24).

Avant d’être justifiés par la Foi, « nous étions en effet des prisonniers, enfermés sous la domination du péché et de la Loi de Moïse, en attendant l’heure où la Foi serait révélée » (Ga 3, 23).
La « sklerokardia » dont parle Jésus - la sclérose du cœur - est une image particulièrement parlante du péché : si le « cœur de chair » est le cœur vivant de la Vie de Dieu Lui-même, le « cœur de pierre », lui, représente le cœur fermé à la grâce, enténébré par le péché, spirituellement mort.
Cette déchéance n’est cependant pas définitive ; par son prophète, Le Seigneur avait promis qu’il nous donnerait un « cœur nouveau, et mettrait en nous un « esprit nouveau » : « J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes Commandements et vous y serez fidèles » (Ez 36, 27).

Lorsque Jésus revient aux exigences du récit de la Genèse, il signifie à ses interlocuteurs que le temps de la grâce est advenu.
Car si « d’après les Écritures, tout a été enfermé sous la domination du péché, c’est afin que la promesse de Dieu se réalise pour les croyants par la Foi en Jésus-Christ » (Ga 3, 22).
Cette promesse s’est accomplie pour nous lorsque nous avons reçu « grâce à la Foi, L’Esprit promis par Dieu » (Ga 3, 14), « L’Esprit de Son Fils qui est dans nos cœurs, et qui crie vers Le Père en l’appelant "Abba" » (Ga 4, 6), attestant ainsi que nous sommes des fils.
« Ainsi nous ne sommes plus esclaves du péché, mais fils, et comme fils, nous sommes héritiers par la Grâce de Dieu » (Ga 4, 7).

« Père très Saint, donne-nous de nous souvenir que "le Baptême nous a unis au Christ » ; bien plus : « nous avons revêtu Le Christ" (Ga 3, 27).
Ne permets pas que nous oubliions qu’ "en Jésus-Christ, nous sommes tous tes fils par la Foi". Nous ne vivons plus sous le joug d’une Loi qui nous accuse ; nous n’avons plus à chercher des compromissions en raison de la dureté de nos cœurs de pierre : nous avons été purifiés par l’eau jaillie du côté du Christ, et vivifiés par son Sang précieux ; L’Esprit de sainteté repose sur nous, nous donnant la force de vivre à nouveau dans l’Amour, comme tu nous le commandes depuis les origines.
Oui, tu nous as "pardonné tout ce que nous avons fait", et rétablis dans "ton Alliance éternelle" (1ère lect.).
Aussi nous voulons te rendre grâce et avec le prophète Isaïe, nous te chantons : "Voici Le Dieu qui nous sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est Le Seigneur ; il est pour moi le Salut" (Ct) ».



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Homme et femme il les créa


Autour de nous un engouement se manifeste pour la recherche d’une satisfaction immédiate. On veut toute de suite des résultats. Satisfaction immédiate, résultat immédiat, Cela conduit inévitablement à une mentalité de l’éphémère, du passager. Nous vivons à la surface des choses. Nous sommes des chercheurs de plaisirs instantanés. Tout de suite soyons heureux. Le plaisir d’attendre est en perte de vitesse. Il est remplacé par le happening ou le remboursement après 30 jours si non satisfait. Le vieux Sénèque disait jadis que la satisfaction la plus rapide à surgir est celle qui disparaît le plus vite.

Dans un tel contexte, la foi en cette page de l’Évangile devient acceptable si elle procure la satisfaction immédiate. L’engagement prend la forme de jusqu’à ce que dure la satisfaction. Pourtant nous le savons pour produire du fruit, il faut le temps de la germination en terre, de la récolte. L’amour humain ne sera jamais un produit jetable, une recherche de satisfaction immédiate. La réalisation de soi, de l’amour humain, de notre union avec Dieu passe par un autre chemin, incontournable que les mites ne pourront jamais détruire. Le chemin de la patience, des efforts permanents à apprendre à s’aimer.

Ma question - et quelle question - comment dire cette Parole du non jetable, cette Parole qui comme le grain de sénevé exige de mourir pour porter fruit aux couples de notre monde ? Se libérer de la satisfaction immédiate fait partie d’un long travail de salut du couple. Nous avons mission -et c’est aussi la nôtre- d’être des prophètes de la durabilité, de la culture du permanent. Grandir, croître passe par un investissement durable. En réponse au paradis maintenant, il nous faut comme Église, individus faire la promotion d’un projet favorisant la réussite de la vie. Et ce projet s’appelle, disait la récipiendaire du Prix Nobel de littérature 1999, la fidélité.

Une page qui nous dit que ce qui est premier dans la condition humaine n’est pas l’instantanée mais la durabilité comme moyen de réalisation de soi. Une page qui n’est pas une parole humaine, mais vraiment parole de Dieu (Acclamation). Un page qui nous fait comprendre, dans les mots d’Élisabeth de la Trinité, que Dieu qui nous fait la grâce de nos imperfections y répond par l’abondance de son éternelle patience à nous conduire au bonheur tant recherché. Dieu répond à nos imperfections en nous rétablissant dans son alliance pour que nous sachions qu’il est Seigneur (1ère lecture)

A votre contemplation : Oui, ce mystère est grand. C’est le mystère déjà révélé au premier jour de la création du monde quand, au milieu du jardin en Eden (gn28), Dieu- Époux, nous plaça, homme et femme, pour nous introduire dans un bonheur qui ne passera jamais. (Cor). Une eucharistie pour porter à Dieu tous ceux et celles pour qui aimer demeure la seule richesse qu’il porte au tréfonds de leur cœur. AMEN

Accueil:
Pour inaugurer ce recommencement chez vous, -un quart de siècle je crois de recommencement- des paroles tellement idéales, des paroles qui font tellement rêver qu’elles sont inaudibles sans la foi au Christ. Pour entendre ces paroles de Matthieu sur l’amour humain, il nous faut le silence du dehors et du dedans pour ne pas empêcher l’Esprit (hymne de la fête de Claire d’Assise ) de répondre à l’appel de fidélité qui résonne dans le fond du tréfonds du cœur humain. Pour nos amours humains en quête d’un lendemain meilleur, demandons pardon.



Abbé Gérard Chaput.Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Même si la taille, l’aspect et les habitudes d’un seul et même homme peuvent se modifier tout au long de sa vie, subsiste néanmoins en lui une seule et même nature, une seule et même personne » (Saint Vincent de Lérins)

   « Dans le récit biblique apparait l’idée que l’homme serait en quelque sorte incomplet de par sa constitution, à la recherche, dans l’autre, de la partie qui manque à son intégrité, à savoir l’idée que c’est seulement dans la communion avec l’autre sexe qu’il peut devenir "complet" (Benoît XVI)

   « L’estime de la virginité pour le Royaume et le sens chrétien du Mariage sont inséparables et se favorisent mutuellement » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.620)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 18 Aoû 2024 - 13:26

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 18 Août 2024
Vingtième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


L’Église fête Notre Dame de Liesse (1134)






Saints martyrs de 'Masse Blanche'
Martyrs en Afrique (+ v. 260)
Sainte Hélène, Impératrice byzantine et
mère de l’empereur Constantin (+ 329).
Saint Alberto Hurtado Cruchaga, Prêtre s.j.
et Fondateur du Hogar de Christo
(1901-1952).
Bienheureuse Paule de Montaldo, Abbesse
clarisse en Italie (+ 1514)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)



Textes de la Messe du Jour

Livre des Proverbes 9, 1-6… Psaume 34(33), 2-3.10-11.12-13.14-15… Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5, 15-20… Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 51-58.:


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«...celui qui mange ce pain vivra éternellement. »


Commentaire de ce jour.


« Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang »


Déjà les Sages d’Israël voyaient dans le pain et le vin des images de la nourriture spirituelle. Ainsi, dans la première lecture, tirée du livre des Proverbes, la Sagesse de Dieu, personnifiée comme une femme prophétesse, proclame à tout venant sur les hauteurs de la Cité sainte :
« Si vous manquez de sagesse, venez à moi ! Venez manger mon pain et boire le vin que j’ai préparé ! Quittez votre folie, et vous vivrez. Suivez le chemin de l’intelligence ! » (Pr 9,5s)

Cet appel de la Sagesse, les Chrétiens l’ont transposé d’instinct depuis les premiers siècles : Dame Sagesse n’est qu’une image du Fils de Dieu, venu parmi nous sur Terre pour nous donner le pain de l’intelligence, le pain de la Foi, sa Parole qui nous entrouvre le mystère de Dieu et de son plan d’Amour.
Les Chrétiens se sont appuyés, pour cette transposition, sur les paroles prononcées par Jésus Lui-même dans la synagogue de Capharnaüm : « Le Pain de Dieu, c’est celui qui descend du Ciel et donne la Vie au monde.
Moi, je suis le Pain de la Vie. Qui vient à Moi n’aura jamais faim. » Déjà cette audace de Jésus revendiquant le rôle même de la Sagesse de Dieu avait suscité des murmures dans l’auditoire :
« Cet homme-là n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors, comment peut-il dire : Je suis descendu du Ciel ? »
L’étonnement des gens, dans la synagogue, va friser le scandale quand Jésus abordera le second thème, clairement Eucharistique, de son homélie :
« Le Pain que je donnerai, c’est ma Chair pour la Vie du monde. »
Dans la synagogue, le murmure a repris, amplifié : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
La vraie réponse, Jésus la donnera le soir du Jeudi Saint, quand, prenant le pain, puis la coupe, il dira : « Prenez et mangez ; ceci est mon Corps livré pour vous. Buvez-en tous, ceci est mon Sang« (Mt 26,26s). »
Mais dès ce jour-là, à Capharnaüm, au lendemain de la multiplication des pains, Jésus développe sa catéchèse Eucharistique : « Ma Chair est vraiment nourriture, insiste Jésus ; mon Sang est vraiment boisson" ».

Son Eucharistie est donc nécessaire pour nous, comme est indispensable la nourriture du corps humain, mais pour entretenir et développer une autre Vie, que l’on commence à vivre ici-bas, et que Jésus appelle la Vie éternelle.
Mais en quoi consiste cette Vie éternelle inaugurée dès maintenant dans le quotidien de notre existence ?
C’est avant tout une relation intense, profonde, invisible, avec Jésus Fils de Dieu : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang demeure en Moi, et Moi en lui. »
Demeurer, c’est un verbe qui dit tant de choses à la fois qu’il faudrait, pour en épuiser la richesse, toute une litanie, la litanie de la réciprocité :

   - Jésus vit en moi, et je vis en lui.

   - Jésus attend mon amitié, et je m’appuie sur la sienne.

   - Jésus compte sur moi, et je compte sur lui.

   - Jésus parle en moi, et je lui parle.

   - Jésus trouve sa joie en moi, et ma joie est en lui.

   - Jésus prie en moi, et je prie en lui.

   - Jésus m’aime, et j’essaie de l’aimer.

Demeurer dans Le Christ, c’est aussi trouver chaque jour en Lui la lumière, la paix et le pardon ; c’est puiser à sa Vie la force de vivre, même quand l’épreuve est là, dont on ne voit pas la fin ; c’est essayer de voir les choses, les événements et chaque personne comme Lui les voit, et repartir chaque matin sur un chemin d’espérance.
Demeurer dans le Christ, c’est lui apporter, dans la prière, tout ce qui enthousiasme ou appesantit notre cœur ; c’est laisser résonner sa Parole au plus profond de notre liberté, et nous imprégner de ses réflexes de Miséricorde.

C’est ce partage intégral et cette intimité que Jésus résume en disant : « Celui qui me mange vivra par Moi ». Toute Communion à son Corps et à son Sang sera donc une Communion à sa Vie de Fils de Dieu, et même une Communion à sa mission d’Envoyé du Père.
L’Eucharistie est bien, pour nous, le pain du voyage, le pain des témoins, le pain des missionnaires, car en mangeant le Corps du Christ, nous venons nous ressourcer à sa vie, comme lui-même, voyageur parmi nous, se ressourçait constamment à l’Amour de Son Père : « De même que Le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que Moi, je vis par Le Père, de même aussi celui qui me mange vivra par Moi. »

Nous vivrons par Lui, car l’Eucharistie est en nous un gage de victoire sur les forces du refus, de l’agressivité et de l’isolement, et même sur celles de la maladie et de la mort.
Nous vivrons, car Jésus veut éterniser son amitié avec nous, son partage de Vie avec tous ceux qui croient en Lui, au-delà de la mort qui nous emportera, et dont l’ombre inquiète parfois les êtres fragiles que nous sommes :
« Si quelqu’un mange de ce Pain, il vivra éternellement. Moi, je le ressusciterai au dernier jour. »



Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (Carmel).
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Autre commentaire de ce jour.


En effet, ma Chair est la vraie nourriture, et mon Sang est la vraie boisson.


« Nous traversons des jours mauvais » : depuis que le péché est entré dans le monde, cette parole de Saint Paul est d’actualité à toutes les époques ; car l’homme au cœur dévoyé ne peut enfanter que la haine et la guerre.
Alors que spontanément nous devrions nous élancer vers Dieu dans un élan filial de reconnaissance, nous nous détournons du Seigneur pour nous jeter sur les créatures et nous y asservir passionnément.
« Ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages » nous exhorte Saint Paul : le fou ou l’insensé est celui qui a perdu le sens, c’est-à-dire qui ne sait ni d’où il vient, ni où il va ; et qui ne s’en soucie guère, tant il est fasciné par le miroir aux alouettes de ce monde.
Le sage est celui qui se tourne vers Dieu et cherche humblement sa volonté.
Impossible cependant de se mettre en route sur le chemin de sainteté, sans avoir auparavant pris conscience que ce qui nous procure de la joie en ce monde n’est le plus souvent qu’un piège décevant qui nous détourne de notre vrai bonheur. Eclair de lucidité douloureux, certes, mais : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ».

Saint Paul poursuit : « Tirez parti du temps présent ». Les malheurs des temps devraient au moins nous conduire à la réflexion, de la réflexion à la conversion, de la conversion à la repentance.
Mais comment peut-on d’irréfléchi devenir sage ? Comment peut-on « quitter sa folie et suivre le chemin de l’intelligence » (1ère lect.) ? Où trouver la sagesse qui conduit à la vie ? Le livre des Proverbes nous apprend qu’elle demeure dans un palais à sept colonnes - symbole de la perfection et de la plénitude, sanctuaire de l’ère messianique où le peuple à nouveau rassemblé pourra offrir à Dieu une offrande qui lui soit agréable.
C’est là que comme une maîtresse de maison - ou plutôt comme une Souveraine - la Sagesse Divine invite l’homme sans intelligence mais disposé à quitter sa folie, à s’attabler avec elle pour partager le pain et le vin qu’elle a apprêtés.
Non pas « le vin ancien qui enivre et porte à la débauche » (2nd lect.), mais le vin nouveau de L’Esprit, qui réjouit les cœurs d’une sainte Joie, et pousse le fou devenu sage à « chanter le Seigneur et à le célébrer de tout son cœur » (cf. Ibid.).

Quant au Pain que nous offre la Sagesse, « il n’est pas comme celui que nos pères ont mangé. Eux ils sont morts » ; celui qui mange le Pain apprêté par la Sagesse « vivra éternellement ». Car ce pain possède en lui la Vie même de Dieu.
C’est le Pain des Anges descendu du Ciel pour que les hommes aient la Vie et qu’ils l’aient en abondance.
Nous objecterons sans doute : comment du pain peut-il être vivant et vivifiant ?

Pour le sage de ce monde, tout cela n’est que déraison, folie ; mais celui qui entend l’appel de la Sagesse proclamant la Bonne Nouvelle « sur les hauteurs de la Cité » Céleste, celui-là comprend que « la folie de Dieu est plus sage que l’homme » (1 Co 1, 25).
« L’Écriture dit en effet : la Sagesse des sages, je la mènerai à sa perte, et je rejetterai l’intelligence des intelligents.
Que reste-t-il donc des raisonneurs d’ici-bas ? La sagesse du monde, Dieu ne l’a-t-il pas rendu folle ? Puisque le monde avec toute sa Sagesse n’a pas su reconnaître Dieu à travers les œuvres de la Sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation de l’Évangile » (1 Co 1, 21).

L’Eucharistie est la source et la fin de la proclamation évangélique, car elle est l’actualisation au milieu de nous, jour après jour, de la folie de la Croix qui est plus sage que l’homme ; de la faiblesse de Dieu qui est plus forte que l’homme.
L’Eucharistie est la proclamation en acte de la « Sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, prévue par Lui dès avant les siècles, pour nous donner la Gloire » (1 Co 2, 7), et qui nous a été révélée dans la Pâque de Notre Seigneur Jésus-Christ, livré pour nos péchés, ressuscité pour notre Salut.
« Manger la Chair du Fils de l’Homme et boire son Sang », c’est nous approprier le don de Dieu conformément à son désir ; c’est consentir à nous asseoir à la table où la Sagesse éternelle nous nourrit de sa propre Vie afin que « nous vivions et suivions le chemin de l’intelligence » (1ère lect.).
Car de même que c’est en prenant chair de notre chair dans le sein de la Vierge Marie que le Verbe s’est uni à notre humanité, c’est en mangeant son Corps et buvant son Sang que nous sommes unis à sa Divinité et que comme Lui, avec Lui et en Lui, nous vivons par Le Père.

Nous savons combien le « discours du Pain de vie » a suscité de résistances dès les origines et jusqu’à nos jours.
Pourtant le christianisme s’est construit sur la pierre angulaire du Mystère Eucharistique, présence continuée de la Pâque de Notre-Seigneur au cœur de l’Église, Sacrifice offert pour le Salut du monde, jusqu’à ce qu’il revienne dans sa Gloire.
Jean-Paul II soulignait que l’institution ecclésiale n’avait pas d’autre but que de préserver et transmettre l’institution Eucharistique.
Il est donc juste et bon de vérifier si nos vies sont suffisamment fondées sur ce Mystère ; car nous ne porterons du fruit pour le Royaume que dans la mesure où nous demeurons en Jésus et où il demeure en nous, comme il demeure dans Le Père et que Le Père demeure en Lui.

« "Ouvre mes yeux, Père, aux merveilles de ton Amour ; qu’à tout moment et pour toutes choses je puisse te rendre grâce, au Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ" (2nd lect.).
Que "ta louange soit sans cesse à mes lèvres ; que je te Bénisse en tout temps" (Ps 33) pour tout ce que tu accomplis à chaque instant pour moi par Ton Fils, présent et agissant au cœur de ton Église dans le Mystère Eucharistique. "Remplis-moi de Ton Esprit" (2nd lect.), afin qu’oubliant les vanités de ce monde, je puisse "éviter le mal, faire ce qui est bien et poursuivre la paix" (Ps) sans relâche, "chantant et célébrant ton Nom de tout mon cœur", comme il convient aux fils du Seigneur ».



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


vivre en vrai pain de vie... comme des sages


Quelle est la différence entre un repas et un banquet ? Pour prendre part à un banquet, il faut être invité. Un repas n'exige pas d'invitation spéciale. Depuis trois semaines, chaque dimanche, Jésus nous invite à un banquet, préparé spécialement pour nous.  La première lecture affirme que c'est la Sagesse elle-même qui nous invite à ce banquet. Cette audace de Jésus, revendiquant d'être lui-même Sagesse de Dieu, a suscité de vives réactions. Cet homme-là n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons son père, sa mère. Comment peut-il dire : Je suis descendu du ciel ? L’étonnement des gens, dans la synagogue, va friser le scandale quand Jésus affirmera dans son homélie : Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.

Toute invitation à un banquet nous fait sentir important, habituellement. Nous donne de la dignité. On n'invite pas n'importe qui. Y participer engendre une grande joie. Cela nous fait sortir de la routine et revitalise notre intérieur. Ça fait du bien de se sentir des invités. Et ce matin, nous sentons-nous privilégiés de nous voir offrir une telle table? Quand je vous dirai le corps du Christ, vous répondrez c'est bien cela.  Oui, nous nous savons assis à une table qui revitalise, énergise notre monde intérieur.

Le grand défi de ce petit morceau de pain, c'est de le laisser transformer nos vies. L'eucharistie n'est pas une parenthèse qui ne change rien à notre semaine. À nos vies. On peut connaître parfaitement le déroulement d'une célébration, on peut encore se souvenir de notre catéchisme et citer par cœur des passages, on peut avoir une grande connaissance de Jésus, savoir d'où il vient, connaître ses parents comme les gens de Nazareth (Mc 6, 1-6), mais si Jésus n'influence pas nos vies, ce geste de tendre la main ne sera qu'un geste pieux, sans plus.

Dire oui à cette formule millénaire voici le corps du Christ, c'est affirmer que Jésus est plus intérieur à nous-mêmes que nous-mêmes. Dire oui, c'est s'engager à ne pas gaspiller la Parole, ne pas gaspiller ce pain en le gardant pour soi tout seul. Une loi est présentement devant le parlement de France et de l'Union européenne pour obliger les supermarchés à donner leur surplus invendus aux pauvres.  Plus du tiers de la nourriture est gaspillé. L'ONU demande que d'ici 2030, on se fixe l'objectif de donner aux pauvres la moitié de la nourriture présentement jetée. Notre oui à ce pain nous pousse à devenir nourriture dans tous les sens du terme, spirituelle et matérielle.

L'évêque saint Vincent de Paul disait qu'il ne manque pas d'envoyés. Tous les baptisés sont des envoyés. Mais, observe-t-il, les envoyés sont paresseux. Ils se contentent de manger le Christ sans aucun engagement à le faire connaître. Quand nous participons à un banquet succulent, nous nous exprimons abondamment sur ce que nous avons mangé et sur les personnes rencontrées.

D'où l'invitation de la première lecture. Quittez votre folie  de tout garder pour vous et vous vivrez (Pr 9, 5).  Si vous manquez de Sagesse, de vie intérieure, si vous manquez d'enthousiasme à partager  votre foi, votre table, venez à moi. Venez manger mon pain et boire le vin que j'ai préparé.

Le pape François ne cesse de redire que, sans cette relation d'intimité avec ce  pain, nous sommes des chrétiens païens, des chrétiens qui souffrons de myopie en regard de ce pain.  Pouvons-nous nous avouer, sans nous mentir, que ce pain change vraiment nos vies ? Pouvons-nous identifier comment ce pain nous fait grandir, nous fait vivre comme des sages et non comme des fous ? Pas facile de répondre. Pourtant ces sont nos réponses personnelles à ces questions qui nous font comprendre que Jésus est l'être le plus extraordinaire que j'ai rencontré.

Nous mangeons ce pain parce que nous sommes des humains en mode croissance. Non-achevés. Il  faut qu'il grandisse en moi, dit Jean-Baptiste. Dire oui a ce pain, c'est reconnaître que nous sommes toujours à naître à Jésus. On entend beaucoup de discours sur l'importance de la croissance économique mais peu sur la croissance que ce pain nous offre. Nous, ici, ce jour, sommes ensemble autour de la table-banquet de Jésus. Nous sommes ce pain qui indique un bel horizon, qui offre à notre monde un banquet désirable (Evangelii gaudium, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). AMEN.



Père Gérard Chaput. Valleyfield
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Je dois toujours le recevoir, pour qu'il me pardonne toujours mes péchés. Moi qui pêche toujours, je dois toujours avoir une solution » (Sain Ambroise)

   « L'Eglise et le monde ont un grand besoin du culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement de l'amour. Que notre adoration ne cesse jamais » (Saint Jean Paul II)

   « (…) en célébrant le mémorial de son sacrifice. Ce faisant, nous offrons au Père ce qu'il nous a Lui-même donné : les dons de sa création, le pain et le vin, devenus (…) le Corps et le Sang du Christ (…) » (Catéchisme de l'Eglise Catholique, nº 1.357)








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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
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