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*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe

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*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 Empty *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe

Message par Lumen Jeu 18 Nov 2021 - 11:59

Rappel du premier message :

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le seigneur ! *Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 Am17412


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Eucharistie du Jeudi 18 Novembre 2021
Jeudi de la 33ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).

Dédicace des Basiliques de Saint Pierre du Vatican et de
Saint Paul-hors-les-Murs - Mémoire
Saint Odon, deuxième Abbé de Cluny (vers 879-942).
Sainte Rose-Philippine Duchesne, Religieuse de la Société du Sacré Cœur (1769-1852).
Bienheureux Grimoald de la Purification (Ferdinand Santamaria),
Religieux Passioniste (1883-1902).

« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »





Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) : Premier livre des Maccabées 2,15-29…
Psaume 50(49),1-2.5-6.14-15…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.



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« Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. »

Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. C’est au XIe siècle qu’apparaît dans le martyrologe de Saint-Pierre l’annonce de la dédicace de la basilique, au 18 novembre. Au siècle suivant, les calendriers du Latran et du Vatican ajoutent au même jour la dédicace de Saint-Paul. Jésus a vaincu la mort et le mal, il apaisera la tempête qui secoue encore notre barque. Les épreuves, les tempêtes, et finalement la mort physique ne sont pas épargnées aux croyants. Les eaux sont le symbole des forces du mal et de la mort. La réalité quotidienne est d’affronter les vents contraires et la mer agitée. Jésus domine ces forces du mal, cet évènement est une annonce de la résurrection à venir. Jésus ressuscité est le signe de notre victoire, signe posé dans l’histoire des hommes. Les disciples, pour marcher sur les eaux, ne doivent pas attendre la fin de la tempête qui durera jusqu’à la fin des temps. La présence de Dieu est une présence délicate et ténue qui ne s’impose pas par la force, elle se déploie dans une faiblesse apparente. A la suite de Jésus, les Apôtres Pierre et Paul continuent le même combat.

"En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.

Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Lorsque Pierre suit Jésus sur les eaux agitées, le vent souffle, mais Pierre ne s’en effraye pas, confiant dans la Parole et l’exemple de Jésus. Mais dès que Pierre prend en considération les forces contraires, il prend peur, et il coule. Jésus doit le saisir par la main pour le sauver de la noyade. La délicatesse de Dieu dans sa présence à nos côtés est remarquable. Il ne s’impose pas face aux puissances de la mort et du mal. Nous suivons Jésus à la suite des apôtres malgré notre pauvreté et notre petitesse. Nous marchons sur les eaux de l’adversité avec la grâce de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint. Depuis deux mille ans, la puissance de Dieu est donnée à tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus.

« Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. »

Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » En invitant Pierre à le suivre, Jésus l’invite à participer à sa victoire sur la mort et le mal. Nous faisons confiance à la Parole de Jésus, à son invitation à participer dès ici-bas à sa victoire. Jésus le premier a traversé la mort sans être englouti par les eaux. La puissance de vie de Jésus ne s’impose pas avec fracas sur les puissances de mort. Jésus marche sur les eaux. Il est le maître de la vie, il connaît la puissance de vie qui l’habite. Il laisse la mer et le vent se déchaîner car ils ne peuvent rien contre lui. Ainsi, Jésus nous assure que nous aussi, avec lui, nous traverserons les eaux de la mort. Nous aurons, nous aussi, à marcher sur des eaux agitées et à affronter des vents contraires. C’est quand Jésus sera monter dans notre barque que nous serons vainqueur avec lui. Nous comprenons que Pierre ait douté de sa capacité à résister aux éléments qui se déchaînaient contre lui. En Jésus réside la plénitude de la divinité, et rien ne peut l’engloutir. Marcher sur les eaux, signifie pour nous la rencontre de Jésus dans le quotidien au temps de l’Eglise.



Nous demandons à Jésus de nous envelopper de sa tendresse pour que nous n’ayons rien à craindre dans la mission qu’il nous donne.



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HYMNE : EN TOUTE VIE LE SILENCE DIT DIEU

En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !

Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.

Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.

Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.

Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.



HYMNE : TU ES VENU, SEIGNEUR

Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.

Pour nous mener au jour,
Tu as pris corps
Dans l’ombre humaine où tu descends.
Beaucoup voudraient voir et saisir :
Sauront-ils reconnaître
Ta lumière ?

Nous leur disons : « Voyez
Le grain qui meurt !
Aucun regard ne l’aperçoit ;
Mais notre cœur peut deviner
Dans le pain du partage
Sa présence. »

Puis nous portons vers toi,
Comme un appel,
L’espoir des hommes d’aujourd’hui.
Mûris le temps, hâte le jour,
Et que lève sur terre
Ton Royaume !



HYMNE : JOIE ET LUMIÈRE DE LA GLOIRE ÉTERNELLE DU PÈRE,

R/Joie et lumière
De la gloire éternelle du Père,
Le Très-Haut, le Très-Saint !
Ô Jésus Christ !

Oui, tu es digne d’être chanté
Dans tous les temps par des voix sanctifiées,
Fils de Dieu qui donnes vie :
Tout l’univers te rend gloire.

Parvenus à la fin du jour,
Contemplant cette clarté dans le soir,
Nous chantons le Père et le Fils
Et le Saint-Esprit de Dieu.



Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui as séparé la lumière et les ténèbres,
toi qui as appelé la lumière « jour » et les ténèbres « nuit »,
arrache aussi nos cœurs à l'obscurité du péché et
fais-nous parvenir à la vraie Lumière qui est Le Christ.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen.



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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !


Dernière édition par Lumen le Ven 26 Nov 2021 - 21:37, édité 2 fois (Raison : correction titre)
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Message par Lumen Mar 9 Jan 2024 - 13:21

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 9 Janvier 2024
Mardi de la 1ère semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

Saint Philippe de Moscou, Métropolite
de Moscou et de toute la Russie (+ 1569)
Saintes Agathe Yi et Thérèse Kim, Martyres
en Corée (+ 1840)
Bienheureuse Alix Le Clerc, Fondatrice de
la congrégation des Chanoinesses de
Notre-Dame (+ 1622)
Bienheureuse Pauline Jaricot, Laïque (+ 1862)
Bienheureux Joseph Pawlowski et Casimir Grelewski
Prêtres diocésains martyrs à Dachau (+ 1942)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

Premier livre de Samuel 1,9-20… Premier livre de Samuel 2,1.4-5ab.6-7.8abcd… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,21-28.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 Jesus-christ-talking-people-oil-painting_863013-153838
« Il enseignait en homme qui a autorité » (Mc 1, 21-28)


Commentaire de ce jour.


Que nous veux-tu ?


Cette question du possédé, le monde plus que jamais la pose à Celui qui nous a aimés et s’est livré pour nous, car la prophétie du vieillard Syméon continue de s’accomplir sous nos yeux : l’Enfant né de Marie continue d’être « un signe en butte à la contradiction, afin que soient révélées les pensées des cœurs ».

Avec Jésus Messie la lumière est entrée dans le monde, une lumière qui est vie, et, dans l’histoire de l’humanité comme dans le cœur de chaque homme, cette lumière trace une frontière mouvante entre ce qui appartient déjà au monde futur et ce qui reste emprisonné dans les ténèbres du refus, de la tristesse et de la haine.

Non, le Messie de Dieu n’est pas venu « pour notre perte » ; il est venu au contraire « pour le relèvement d’un grand nombre dans l’Israël de Dieu », mais rien ni personne ne l’empêchera d’être à jamais ce qu’il est : le Saint de Dieu, le Dieu trois fois saint venu sanctifier les hommes. Nous savons que la sainteté de notre Dieu est à la fois :

  -  une distance infinie par rapport à tout ce que nous connaissons de limité, de fini, de souillé et de périssable ;
  - une majesté fascinante, ou si l’on veut une emprise souveraine sur le cosmos et sur le cœur humain ;
  - une extraordinaire densité d’être et d’amour qui s’ouvre, par grâce, à la communion des hommes.

Ce Jésus, Saint de Dieu, Dieu saint venu dans notre chair, rien ni personne ne l’empêchera de parler avec l’autorité qu’il tient de son Père, et de révéler ce Père aux petits et aux humbles.

Ce Christ, tel que vous l’avez reçu dans la bonne nouvelle de l’Évangile, tel que vous avez appris à le connaître dans le cœur à cœur de l’oraison et dans la louange communautaire, c’est en lui qu’il vous faut marcher, parce qu’il est votre vie, et tout ce que vous avez à dire ou à faire doit être puisé dans l’amour du Christ par les racines de la prière ; c’est en lui qu’il vous faut bâtir, parce qu’il est la pierre d’angle choisie par le Père, et que toute pierre vivante qui vient s’ajouter à la construction s’aligne nécessairement sur cette première pierre pour trouver la dimension verticale et horizontale de la charité.

Ainsi, en vous appelant à entrer toutes ensemble dans la construction du Temple saint, Jésus le Christ vous a étroitement rapprochées dans l’amour, dans la joie fraternelle et par le signe certain de la présence de l’Esprit. Vous avez expérimenté combien ce rapprochement des cœurs a facilité l’épanouissement de votre intelligence spirituelle, et vous a aidées à pénétrer le mystère de Dieu, « le Christ parmi vous, espérance de la gloire ».

Une fois de plus ce sacrifice de louange et cette Eucharistie vous rassemblent toutes dans le Christ, Sagesse de Dieu venue converser avec les hommes, et par la communion au Corps de Jésus vous allez avoir accès aux mêmes trésors de sagesse spirituelle et de connaissance. « Pour le bel ordre qui règne chez vous », pour la solidité de votre foi au Christ, débordez d’action de grâces et prenez la coupe du Seigneur, coupe de passion et coupe de joie.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 Siteon0-5a7f7


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Autre commentaire de ce jour.


Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté
par un esprit impur


Toute la première partie de l’Évangile de Saint Marc est dominée par l’affrontement entre Jésus et le démon.
En fait, le conflit était annoncé dès les tout premiers versets de l’Évangile : à peine Jésus est-il Baptisé et confirmé par Le Père comme Son Fils bien-aimé, que « L’Esprit le pousse au désert durant quarante jours pour y être tenté par Satan » (Mc 1, 11-13).
Voilà donc le motif de la venue du Verbe dans la chair : affronter et vaincre l’antique Ennemi qui tient l’humanité en son pouvoir.
Jésus vient de rassembler autour de lui ses premiers disciples, « aussitôt » il se rend avec eux à un rendez-vous : quelqu’un l’attend à la synagogue de Capharnaüm ; ou plutôt Notre-Seigneur s’y rend pour provoquer une confrontation, pour ne pas dire un affrontement.

L’autorité de la Parole du Maître ne laisse pas indifférent : « on était frappé » en plein cœur. La Parole de Jésus, comme un glaive à deux tranchants, fait la Vérité et révèle la présence de l’esprit du mal qui est obligé de se manifester.
Entre la lumière et les ténèbres, la conciliation est impossible : « Es-tu venu pour nous perdre ? ».
L’« esprit mauvais » ne s’y est pas trompé : il lui a suffi d’entendre quelques mots de l’enseignement de ce Rabbi pour comprendre que ce « Jésus de Nazareth » menace son pouvoir.
De plus il a bien perçu que c’est pour le débusquer que Jésus est venu ce matin à la synagogue.
Aussi, se sachant visé, il contre-attaque violemment en déclinant l’identité présumée de son adversaire :
« Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! »
Ce cri trahit le désarroi de l’Ennemi du genre humain en présence du Fils de l’homme, tout rayonnant de la Gloire du Verbe.
Le père du mensonge en est tellement bouleversé, que dans son trouble il proclame publiquement la vérité !
Celui qui depuis un triste matin de genèse tient les hommes en son pouvoir, pressent bien qu’avec Jésus, il a à faire à un adversaire autrement plus redoutable que le premier Adam ! Derrière le pluriel : « Que nous veux-tu ? », c’est tout le monde des ténèbres qui s’exprime et qui affirme son droit sur l’humanité qui a consenti à ses avances.

Évitant le piège dans lequel était tombée la femme au Jardin d’Eden, Jésus refuse tout dialogue avec le Menteur.
Il se contente de « l’interpeller vivement » et d’ordonner avec autorité à l’esprit de quitter les lieux : « Silence ! Le temps où tu trompais les hommes par tes mensonges et tes sophismes est révolu. L’Heure de la revanche de Dieu est venue : je suis la Lumière du monde devant qui les ténèbres devront reculer ; je suis la Vérité devant laquelle toute langue se taira ; je suis le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs devant qui tout genou fléchira.
Sors de cet homme que j’ai créé à mon image et à ma ressemblance et dont je veux faire le Temple de ma Gloire ! »

A l’instant même, et sans qu’il puisse opposer la moindre résistance, l’esprit mauvais est littéralement expulsé du malheureux possédé.
Les assises du royaume des ténèbres sont ébranlées car « lorsqu’un homme fort et bien armé garde son palais, ses biens sont en sûreté ; mais qu’un plus fort que lui survienne, il lui enlève l’armure en laquelle il se confiait et il distribue ses dépouilles » (Lc 11, 21-22).

Nous ne sommes sans doute pas « possédés », Dieu merci ! Mais qui oserait prétendre n’avoir aucune complicité avec « l’Ennemi » ? La Parole toute-puissante du Seigneur nous rejoint aujourd’hui pour prendre autorité sur tout « esprit mauvais » qui nous « tourmente », nous empêchant de vivre dans la cohérence de nos engagements baptismaux.

« “Seigneur de l’univers. Devant toi j’épanche mon cœur. Si tu veux bien te pencher sur ton serviteur humilié, te souvenir de moi, ne pas m’oublier et me libérer”, afin que toute ma vie te soit consacrée.
Que “ta servante (ton serviteur) trouve grâce devant Toi et puisse te servir dans la Paix” (cf. 1ère lect.) “en te rendant gloire pour ta victoire” (cf. Ct évangélique) ».



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Il enseignait en homme qui a autorité » (Mc 1, 21-28)


Après s’être choisi des disciples, Jésus vient à Capharnaüm avec eux et commence son ministère à la synagogue le jour du sabbat. L’auditoire est frappé par son enseignement qui est donné avec une autorité que les scribes n’ont pas. Un esprit mauvais qui est dans un possédé se manifeste: il est très agressif contre Jésus. Jésus l’interpelle avec force: Tais-toi. Sors de cet homme. Et l’esprit est forcé de se retirer avec fracas. La foule est frappée de son enseignement et de sa puissance sur les esprits mauvais: on se demande qui il est.

L’évangéliste présente le commencement du ministère public de Jésus. Auparavant l’Esprit est descendu sur Jésus après son baptême par Jean-Baptiste et il demeure avec lui. Le même Esprit l’a poussé au désert où il a été “testé” par Satan. Jésus s’est choisi des disciples et il est revenu à Capharnaüm où il commence sa prédication le jour du sabbat dans la synagogue.

La scène est un résumé de ce qui avait frappé les disciples dans la personne de Jésus. Quand deux disciples s’en iront après la mort de Jésus et sans connaître encore la résurrection, ils décriront le ministère de Jésus de la façon suivante : … Jésus, qui s’est montré un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple. (Luc 24,19)

Il est un prophète, c’est-à-dire qu’il est envoyé par Dieu et participe à sa sainteté. Sa puissance lui vient de l’Esprit qu’il a reçu. Il est puissant en paroles, c’est-à-dire dans son enseignement. Dans notre texte, il est quatre fois question de l’enseignement de Jésus. Marc ne nous donne pas le contenu de cet enseignement mais il souligne sa manière d’enseigner, son autorité ou sa puissance et que cette façon d’enseigner est bien différente de celle des scribes.

Les scribes parmi les Pharisiens étaient les autorités pour interpréter la Loi ou les Ecritures. Mais un scribe ne pouvait se permettre des nouveautés. Son interprétation était toujours basée sur ce que des autorités reconnues avaient dit avant lui. C’est ce qui faisait la valeur de son interprétation. Jésus, lui, n’a pas besoin des autorités humaines. Il enseigne avec l’assurance que lui donne la présence de l’Esprit. Son autorité, sa force, lui vient de Dieu. Et ses auditeurs sont frappés par la nouveauté et l’autorité.

Cette force ne se manifeste pas seulement dans son enseignement mais aussi dans ses oeuvres dont l’exorcisme est un exemple. Les possédés sont toujours considérés comme prisonniers d’une force qui est opposée à la sainteté de Dieu. Cette force essaie de maîtriser Jésus en le nommant. C’est la confrontation entre l’esprit du mal et Jésus qui est accompagné de l’Esprit: elle est très courte. Avec deux paroles très rudes Jésus y met fin: Tais-toi! Sors de cet homme. Et c’est fini. Plusieurs fois, Marc présentera Jésus comme celui qui vient avec force confronter les forces qui empêchent l’être humain d’être libre. Avec l’Esprit, Jésus est puissant en paroles et en oeuvres. “Un doux prêcheur de Galilée”, comme un auteur a voulu caractériser Jésus, n’aurait frappé personne, ni attiré des foules ni inquiéter de plus en plus les autorités. Il ne serait pas mort sur une croix.



Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « L’amour de Dieu n’est pas quelque chose qui s’apprend avec quelques règles et préceptes, ce n’est pas quelque chose qui peut s’enseigner, mais depuis que commence à exister cet être vivant que nous appelons homme, se dépose en lui une force spirituelle, comme une graine, qui contient en elle-même la tendance à aimer » (Saint Basile le Grand)

   « La nouveauté de Jésus est qu’il porte en lui la Parole de Dieu, l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous. Jésus cherche le cœur des personnes. Et il cherche à rapprocher de Dieu les personnes et les personnes de Dieu » (Pape François)

   « Ses œuvres et ses paroles le feront connaitre comme ‘le saint de Dieu’ (Mc 1,24) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 438)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 28 Jan 2024 - 12:02

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 28 Janvier 2024
Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.



L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Thomas d'Aquin,
Prêtre Dominicain, Docteur de l'Église (1225-1274).

(Mais la Célébration du Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance
sur la Célébration de la mémoire de la Fête de Saint Thomas d'Aquin
).


Saint Thyrse et ses Compagnons Martyrs
en Asie Mineure (+ 250)
Saint Émilien de Trevi, Evêque et martyr (+ v. 304)
Saint Ephrem de Novotorjk, Fondateur d'un petit
monastère sur les bords de la Tversta (+ 1053)
Saint Théodose de Totma, Higoumène au
monastère de Priloutk (+ 1568)
Sainte Agathe Lin et ses Compagnons, Jérôme
Lou et Laurent Ouang, martyrs (+ 1858)
Bienheureux Charlemagne, Empereur
d'Occident (+ 814)
Bienheureuse Olympia (Olga Bida), Martyre du
régime communiste (+ 1952)
Vénérable Sosio Del Prete, Prêtre franciscain,
fondateur des Petites Servantes du Christ-Roi.
(+ 1952)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre du Deutéronome 18, 15-20… Psaume 95(94), 1-2.6-7abc.7d-9… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 7, 32-35… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 21-28.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 II.3-07-33


Commentaire de ce jour.


« Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! »


L’Évangile de ce jour, qui nous montre Jésus enseignant avec autorité et guérissant avec bonté, semble être une réponse à la demande du peuple de Dieu dans la première lecture. En effet, un jour, au Sinaï, les israélites avaient trouvé Dieu épouvantable, insupportable. Sa présence se manifestait par des éclairs, et sa voix grondait comme le roulement du tonnerre. Ils avaient crié vers Dieu qu’ils ne voulaient plus entendre cette voix, ni contempler un tel embrasement du ciel, de peur d’en mourir. Et Dieu avait promis de se faire moins redoutable, plus proche, en se dissimulant parmi les prophètes. Et il s’était engagé devant Moïse, qui intercédait pour le peuple, de leur susciter un prophète comme lui, dans la bouche duquel il mettrait sa parole.

Pendant des siècles, des prophètes se succédèrent en Israël, tenant et garant de la parole de Dieu, jusqu’au jour où Dieu envoya son propre fils, le dernier et le plus parfait des prophètes, son verbe incarné, sa parole qui prit chair et se fit homme parmi les hommes. Jésus est bien le même Dieu qui s’est manifesté au Sinaï, mais il est devenu abordable et, se promenant parmi les hommes, mêlés à la foule, longtemps inaperçue, il ne se distinguait en rien jusqu’au jour où, au beau milieu d’un culte à la synagogue, il saisit le rouleau des écritures pour prendre à son tour la parole.

Une prise de parole de Dieu parmi les hommes, en la personne de sa propre parole devenue chair : Jésus de Nazareth, le Christ. Et ce fut comme une explosion, avec un retentissement qui bouleversa tous ceux qui de près ou de loin en furent touchés. Dans son Évangile, Saint Marc nous donne un écho de l’étonnement des contemporains de Jésus. Ceux qui l’écoutaient été bouleversé, non par les éclairs et les tonnerres, mais par l’autorité de sa parole. Jésus était tellement identifié à la parole de Dieu, que sa parole personnelle ne pouvait pas ressembler à celle des autres scribes. Sa parole était la parole, et son visage était la face visible de Dieu, son regard était chargé d’une tendresse qu’aucun homme n’avait encore pu exprimer. Tout le monde, dit l’Évangile, été bouleversé par son enseignement, car il n’enseignait pas comme les scribes, mais comme quelqu’un qui avait de l’autorité.

Les scribes avaient une certaine autorité, une autorité fondée sur les études qu’ils avaient faites, sur leur savoir et leur compétence, particulièrement en matière d’écriture sainte. Mais, dans le cas de Jésus, il ne s’agissait pas d’un savoir plus ou moins étendue. Sa compétence à lui était d’un autre ordre. Elle représentait un poids nouveau d’être, une qualité insoupçonnée d’amour, qui touchait chacun personnellement et mystérieusement. Son autorité provenait du mystère même de sa personne. Ceux qui étaient quelque peu disposés à écouter Jésus déjà s’en apercevaient. Mais plus encore, ceux qui ne l’étaient aucunement, ceux qui vivaient sous l’emprise des forces du mal que l’Évangile appelle esprit mauvais. À peine Jésus a-t-il ouvert la bouche, que sa parole touche et frappe à mort cette mystérieuse présence du mal. Et l’esprit mauvais de se rebiffer et de crier, à travers l’homme qu’il tient lié pour tenter de contester la parole de Dieu manifestée en Jésus : « que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : tu es le saint de Dieu. »

Le face-à-face de Jésus avec l’esprit du mal est abrupt, mais sur le champ efficace. Jésus lui enjoint de se taire et de quitter l’homme qu’il détient. L’affrontement est extrêmement bref et l’issue est immédiate ! Jésus a débusqué le mal, non pour condamner, mais pour soulager et rendre à l’homme sa liberté. Le Dieu du Sinaï n’a rien perdu de sa vigueur et de sa force, mais désormais il ne se montre terrifiant que pour le mal et que pour libérer l’homme.

Cette force de la parole de Dieu, telle qu’elle fut en Jésus, est désormais toujours avec nous dans son Eglise. La même force qui mit le Sinaï à feu et à flamme, qui fut tempérée et dissimulée dans un visage d’homme en Jésus, trouve toujours à s’exprimer dans la parole et les gestes des prophètes d’aujourd’hui, de mère Teresa à Mgr Romero, du père Jacques de Jésus dans les camps de concentration à ceux qui pardonnent après le génocide du Rwanda, et nous pourrions encore citer bien d’autres exemples de cette force de Dieu qui anime les croyants. Car comme nous le rappelle notre pape Benoît XVI dans sa première encyclique, c’est la force de l’amour de Dieu qui vivifie l’Eglise. Nous sommes tous appelés à recevoir cette force de l’amour qui peut transformer nos cœurs et nos vies pour bouleverser les hommes d’aujourd’hui. « L’Esprit, nous dit Benoît XVI, est aussi la force qui transforme le cœur de la Communauté ecclésiale afin qu’elle soit, dans le monde, témoin de l’amour du Père, qui veut faire de l’humanité, dans son Fils, une unique famille. Toute l’activité de l’Église est l’expression d’un amour qui cherche le bien intégral de l’homme : elle cherche à évangéliser par la Parole et par les Sacrements, entreprise bien souvent héroïque dans ses réalisations historiques ; et elle cherche l’amélioration dans les différents domaines de la vie et de l’activité humaine. L’amour est donc le service que l’Église réalise pour aller constamment au-devant des souffrances et des besoins, même matériels, des hommes. »



Carmel de France
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Autre commentaire de ce jour.


On était frappé par son enseignement, car il enseignait
en homme qui a autorité


L’homme est l’être de la parole : c’est là sa spécificité au milieu du monde animal auquel il appartient par sa dimension somatique.
Mais il n’est pas la source du verbe : l’enfant n’accède à la parole que dans la mesure où un adulte - son père - l’invite à prendre sa place dans le dialogue qu’il instaure avec lui. Autrement dit, la prise de parole est toujours réponse, qui fait suite à l’écoute d’une parole venant d’un autre.
Ultimement, au bout de la chaîne - qu’elle soit horizontale ou verticale - c’est la Parole du Tout-Autre qui fonde notre discours humain.

Hélas depuis que la ruse du Serpent a perverti notre intelligence, la parole du « Père du mensonge » (Jn 8, 44) interfère avec celle de Dieu.
Désormais notre cœur est double : nous avons le souci non seulement « des affaires du Seigneur », mais aussi - et souvent en priorité - « des affaires de cette vie » (2nd Lect.).
Pour retrouver l’unité et la paix intérieures et extérieures, il n’est pas d’autre chemin que de nous recentrer sur la Parole de Dieu, afin « de lui être attachés sans partage » (Ibid.).
C’est pourquoi Le Seigneur nous a envoyé ses serviteurs, porteurs de sa Parole ; il a promis à Moïse de faire lever au milieu de ses frères un prophète comme lui, qui transmettrait tout ce que le Très-Haut lui prescrirait (cf. 1ère lect.).

Nous le croyons : c’est en Jésus, le Verbe incarné, que Dieu accomplit cette promesse. L’Évangile de ce jour décrit l’action toute-puissante et irrésistible de sa Parole : « Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent ».
Non seulement Jésus est la Parole de Dieu qui nous offre la possibilité d’entrer à nouveau en dialogue avec Le Père, mais par sa simple présence, il dévoile le Menteur et lui impose le silence.

Aujourd’hui comme hier, l’ennemi est toujours à l’œuvre ; il a en effet acquis des droits sur nous en raison de nos complicités avec le péché, et il ne se reconnaît pas vaincu sans opposer auparavant une résistance farouche.
Il était hors de question d’admettre un démoniaque dans une synagogue ; il clair que cet homme ignorait le triste état de son âme, et l’esprit malin ne s’est trahi que parce que Jésus l’y a contraint par sa présence.
La contestation rencontrée par Jésus de son temps, perdurera de générations en générations ; car si par sa Passion victorieuse Notre-Seigneur a effectivement déjà triomphé du Mauvais et nous a rendu participants de sa victoire, il n’a pas pour autant interdit au Satan de nous tenter.

Notre participation à la Rédemption consiste précisément à « choisir la Vie » (Dt 30, 19) en adhérant à la Parole de Dieu et en repoussant le discours du Diable, dont nous pouvons reconnaître les sophismes et les mensonges à la lumière de L’Esprit.
Car de même que nous avons librement failli, c’est par un nouvel acte de liberté, soutenu par la Grâce Divine, que nous sommes appelés à exprimer notre adhésion au Christ Sauveur.
Plus précisément : c’est en obéissant à sa Parole de Vérité que nous avons à nouveau accès à la Vie, cette Vie Divine que nous avions perdue par notre adhésion au discours de celui qui est « homicide dès les origines » (Jn 8, 44).

Qui d’entre nous n’a pas éprouvé de résistance devant les exigences de l’Évangile ? Ce ne sont pas que les possédés qui réagissent violemment en présence de Jésus : lorsque paraît le Verbe-lumière, nous sommes tous débusqués dans nos complicités secrètes avec les ténèbres.

C’est même alors qu’elles révèlent précisément leur visage hideux et que nous découvrons - souvent à notre plus grande confusion - nos oppositions parfois acharnées à la seigneurie du Christ dans nos vies.
Le mal hérité du péché originel est en effet très profondément enfoncé et diffusé en nous, et ne s’éveille qu’au moment où nous nous engageons sur le chemin de la conversion : « Aussi longtemps qu’un homme est retenu dans les choses visibles de ce monde, explique Saint Macaire, il ne sait même pas qu’il y a un autre combat, une autre lutte, une autre guerre au-dedans de lui-même.
C’est en effet quand un homme se lève pour combattre et se libérer des liens visibles de ce monde, et qu’il commence à se tenir avec persévérance devant Le Seigneur, qu’il fait l’expérience du combat intérieur contre les passions et contre les pensées mauvaises.

Aussi longtemps que quelqu’un ne renonce pas au monde, ne se détache pas de tout son cœur des convoitises terrestres, ne veut pas s’unir entièrement et sans réserve au Seigneur, il ne connaît ni les ruses secrètes des esprits de malice, ni les passions mauvaises cachées en lui. Mais il est étranger à lui-même, ne sachant pas qu’il porte en lui les plaies des passions secrètes ».

Saint Maxime le Confesseur souligne lui-aussi que nos passions sont en général voilées sous nos préoccupations quotidiennes et demeurent dans un état de sommeil apparent, de sorte que notre âme s’établit dans un état de paix qui en vérité est illusoire.
Dès que nous nous engageons sérieusement sur le chemin de la Vie spirituelle, des passions dont nous ignorions jusqu’à l’existence, ou qui nous paraissaient peu développées en nous, se réveillent et se manifestent dans toute leur intensité.
« Les bêtes féroces étaient déjà là, cachées, écrit Saint Jean Climaque, mais elles ne se montraient pas. »

Que cela ne nous trouble pas, mais nous incite tout au contraire à nous exposer avec plus d’ardeur encore à la Parole qui nous délivre et nous sauve : « Aujourd’hui si nous entendons sa voix, ne fermons pas notre cœur » (Ps 94), mais accueillons la Parole du Seigneur.
C’est elle qui tout à la fois nous restaure dans notre orientation originelle vers Le Père, qui nous délivre des tromperies de l’Ennemi, et nous donne de pouvoir lui répondre dans la liberté filiale retrouvée.

« “Sauve-nous, Seigneur Notre Dieu ; par ta Parole toute-puissante, rassemble tes enfants dispersés” (Ant. d’ouv.) ; qu’elle nous libère de nos compromissions avec le mal, nous fasse découvrir ton visage, et nous révèle notre identité profonde.
Nous pourrons alors “t’Adorer sans partage, et avoir pour tout homme une vraie Charité” (Or. d’ouv.) ».



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


La renommée de Jésus se répandit dans toute la Galilée


L’évangéliste S. Marc n’a pas connu Jésus mais il a été l’un des premiers membres de la jeune Église chrétienne. Les Actes des Apôtres racontent qu’il a rencontré Pierre dans la maison de sa mère, à Jérusalem. Il a côtoyé les apôtres et accompagné Paul dans son premier voyage missionnaire. Plus tard, il sera le compagnon fidèle de Pierre et les experts affirment que son évangile est en fait l’évangile de Pierre, car Marc a pris ses informations directement du chef des apôtres.

Le but principal de l’évangile de Marc est de nous présenter Jésus-Christ. Dès le début de son récit il écrit : « Commencement de l’évangile de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu. » Et ensuite, tout au long de son évangile, il dévoile aux chrétiens l’identité de cet homme de Nazareth. Aujourd’hui, il nous parle de l’enseignement de Jésus et de son activité auprès des gens.

Marc souligne d’abord l’enseignement de Jésus : « Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes... Tous s’interrogeaient : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! » Ensuite, pour mieux nous faire connaître le Seigneur, il raconte ce que Jésus fait dans «une journée-type ». À travers ce procédé littéraire, il nous présente son activité tout en soulignant les traits essentiels de son ministère. Ce matin, nous lisons la première partie de cette journée à Capharnaüm.

Jésus rejoint les gens de l’intérieur. Il ne juge pas, ne condamne pas, mais redonne espérance et joie de vivre. Les auditeurs sont littéralement séduits par sa façon de faire et de s’exprimer : « Il parle avec autorité ». En latin, le mot autorité veut dire : « faire grandir », « faire croître », « aider à se développer ». Lorsque l’on parle d’autorité parentale, on souligne la capacité des parents à faire grandir leurs enfants libres et pleins d’espoir pour l’avenir. C’est le genre d’autorité que Jésus exerce, une autorité qui permet de grandir, une autorité de service. Il est venu pour rendre les gens plus autonomes, plus libres, plus en mesure de porter du fruit.

Jésus a laissé une impression profonde sur les gens autour de lui, non seulement parce qu’il proclamait un message nouveau mais aussi parce qu’il vivait ce qu’il prêchait et invitait les autres à faire de même.

La communauté chrétienne a toujours admiré le Christ non seulement pour son enseignement mais aussi pour sa compassion envers ceux qui souffrent, qui sont dans le besoin et qui sont rejetés par les autres.

Pendant cette «journée type» décrite par Marc, Jésus va à la synagogue pour écouter la parole de Dieu et pour prier avec la communauté. Ensuite, il guérit un malade en chassant un esprit mauvais. Les esprits mauvais sont tout ce qui nous empêche d’être bien dans sa peau : le manque de confiance en soi, les peurs incontrôlées, l’addiction à la drogue, à l’alcoolisme, aux jeux de hasard, au travail excessif, la poursuite effrénée de l’argent, de la carrière, du pouvoir, etc.

Après sa visite à la synagogue, Jésus retourne à la maison et là, il remet sur pied la belle-mère de Pierre qui était malade. Le soir venu, il guérit plein de gens qui se présentent à lui. Et le matin suivant, très tôt, il va seul dans la montagne pour prier. Voilà une journée typique de Jésus, selon saint Marc. À travers son action et son enseignement, il surprend ceux et celles qui écoutent sa parole et « sa renommée se répand dans toute la Galilée ! »

À travers les mots et les actions de Jésus, l’évangéliste nous révèle qui est cet homme extraordinaire. Petit à petit, nous apprenons à le connaître comme un frère, comme une personne de grande compassion, comme le Fils du Père.

Pendant cette année liturgique, dimanche après dimanche, nous lirons un texte de l’évangile de Marc. Il nous révélera le Dieu merveilleux qui est le nôtre.



Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Quelle force a réellement l’humilité de Dieu contre l’orgueil des démons (…) ; "Et il a crié [le démon] : qu’y a-t-il entre nous et toi Jésus de Nazareth ?" etc. Dans ces mots, on voit clairement que la science existait entre eux, mais pas la charité » (saint Augustin)

   « Je vous demande d’avoir quotidiennement un contact avec l’Evangile. Lisez un passage de l’Evangile chaque jour. C’est la force qui nous change, qui nous transforme. Elle change la vie, elle change le cœur » (François)

   « "La Parole de Dieu, qui est une force divine pour le salut de tout croyant, se présente dans les écrits du Nouveau Testament" et sa puissance s’y manifeste de façon singulière. Ces écrits nous livrent la vérité définitive de la Révélation divine. Leur objet central est Jésus-Christ… ainsi que les débuts de son Église sous l’action de l’Esprit Saint » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 124)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Sam 3 Fév 2024 - 14:14

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 3 février 2024
Samedi de la 4ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

Azarias, le Prophète (Xe siècle av. J.-C.)
Sainte Anne de Jérusalem, Prophétesse (Ier siècle)
Saint Syméon le Théodoque, Religieux (Ier siècle)
Saint Blaise de Sébaste, Evêque et martyr en
Arménie (+ 316)
Sainte Jeanne de Lestonnac, Fondatrice de la
Compagnie de Marie Notre-Dame (+ 1640)
Saint Nicolas de Chios et ses Frères Martyrs,
les saints Jean et Stamatios (+ 1822)
Sainte Claudine Thévenet, Fondatrice de la
congrégation des Sacré-Cœurs de Jésus
et de Marie (+ 1837)
Sainte Marie Rivier, Fondatrice des Sœurs
de la Présentation de Marie (+ 1838)
Bienheureux Justo Takayama Ukon, Martyr
japonais surnommé le 'samourai du Christ' (+ 1615)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

premier livre des Rois 3, 4-13… Psaume 118 (119), 9-10, 11-12, 13-14… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 30-34.:


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En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux,
parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.


Commentaire de ce jour.


Comme des brebis sans berger


Tout joyeux, les Douze reviennent de leur première mission. Selon les consignes de Jésus ils étaient partis deux par deux pour proclamer partout qu’il fallait se convertir, pour chasser les démons et guérir des malades. Et les voilà de retour, heureux de la confiance que Jésus leur a faite, mais harassés de fatigue après cette longue tournée.

Se reposer sur place est impossible : les gens vont et viennent sans arrêt pour voir Jésus et causer avec lui. Mais Jésus, en vrai chef, a vu le problème, et il prend les devants : " Venez dans un lieu désert pour vous reposer un peu ». Et tous ensemble partent, en barque, vers un lieu tranquille à l’écart de la foule.

Une journée de repos en communauté avec Jésus, voilà bien une grâce à ne pas manquer ! Jésus le premier se réservait des moments de gratuité pour la prière, et il semble bien qu’il ait voulu en inculquer l’habitude aux disciples.

À y bien réfléchir, ces initiatives de Jésus se reposant ou faisant reposer ses disciples cachent une sorte de mystère, qui rejoint celui de l’Incarnation. Jésus est entouré, serré, harcelé du matin au soir ; les disciples n’ont même pas le temps de manger, pour faire face à toutes les visites ; les gens, les pauvres, les malades sont là, qui se pressent et qui attendent, et Jésus s’en va, emmenant sa petite troupe avec lui ! Donc Jésus accepte les contraintes de la prudence élémentaire. Il sait par expérience qu’il faut tenir longtemps et que les forces hu­maines ont des limites ; et sagement, pour mieux assurer la mission, il fait repos ses missionnaires.

Mais ce ne sera pas un repos banal, une simple détente où l’on oublie tout souci et toute peine. Ce sera le repos avec Lui, pour l’écouter et pour lui confier tout, le repos qu’il promet à tous les hommes qui se tournent vers lui avec confiance.

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 28s).

Et nous retrouvons les douze disciples dans la barque, à l’école de Jésus, se reposant en l’écoutant et en lui racontant tout ce qu’il ont fait, tout ce qu’ils ont enseigné.

Mais sur les collines avoisinant le lac, les pauvres n’ont pas quitté des yeux la barque de Jésus qui s’éloignait. En voyant quelle direction elle prenait, beaucoup ont compris en quel endroit Jésus menait son équipe. Et quand il débarque avec les siens, au lieu de trouver la tranquillité, la paix, le silence reposant, il découvre sur la côte une foule de gens venus à pied de toute la région, des malades et des pauvres accourus pour être guéris ou soulagés, et aussi des hommes et des femmes arrivés rien que pour entendre Jésus parler du Royaume de Dieu.

En voyant ces milliers d’assoiffés, Jésus éprouve pour eux une immense pitié. Et ce qui le bouleverse surtout, c’est que tous ces gens n’ont personne pour les prendre en charge, personne pour les guider, personne pour prévoir leur bonheur et pour organiser leurs efforts, personne pour penser l’avenir avec eux. Il les voit tous, là sur la berge, comme des brebis sans berger, avec, dans les yeux et dans le cœur, une immense espérance.

Et Jésus se rappelle les textes des Prophètes où Dieu promettait à son peuple des pasteurs dignes de ce nom :

« Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis, je les ramènerai dans leurs prairies. Je susciterai sur elles des pasteurs qui les feront paître. Elles n’auront plus ni crainte ni terreur, et aucune n’ira se perdre ! » (Jér 23, 3s)

Puis Jésus, Berger modèle, commence sur place à leur donner la nourriture essentielle : sa parole. Longuement il leur parle du Père, de son amour et de sa volonté. Et à la fin de la journée, parce qu’il a pitié de leur fatigue et de leur faim, il les nourrit tous en multipliant cinq petits pains et deux poissons séchés. Quant aux disciples, ils reprennent du service. Cinq mille hommes à nourrir, sans compter les femmes et les enfants : cela fait plus de quatre cents personnes par Apôtre ! Quelle journée, Seigneur ! Ils se croyaient en vacances avec Jésus, et Jésus lui-même les remet au travail, comme s’il voulait leur faire comprendre ses propres soucis de Berger : « le bon Berger donne sa vie pour ses brebis ».

Ainsi la retraite n’aura duré que quelques heures, juste le temps d’une traversée, juste le temps de se reprendre et de se refaire avec Jésus, auprès de Jésus, entre une mission harassante et une autre encore plus urgente.

Il en va de même de notre vie contemplative. Les haltes de paix, Jésus nous les donne de loin en loin, comme il veut, quand il veut, mais sans interrompre vraiment notre vie d’humilité, de dévouement, de service fraternel. Et quand il nous accorde ainsi des moments de reprise et de joie, c’est pour nous fortifier en vue du témoignage qu’il nous demande.

Cette Eucharistie que nous célébrons, c’est la traversée que le Seigneur nous offre, entre deux journées de service intensif ; c’est un moment fraternel d’accueil de la parole, d’ouverture à la vie de Dieu ; c’est l’heure privilégiée où Jésus vient refaire nos forces.

Cette assemblée, c’est la barque de Jésus où, pour un moment, nous oublions tout autre souci que sa présence et son amour. Mais dans quelques instants, nourris du pain de Dieu, nous accosterons dans notre quotidien, et Jésus aura besoin de nos bras et de notre cœur.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »


« Les Apôtres se réunissent auprès de Jésus ». Il n’est pas difficile d’imaginer leur enthousiasme : ils reviennent de leur première mission, ils ont tant de choses à partager, tant de questions à poser.
Jésus les accueille et les invite à se mettre à l’écart, pour prendre un peu de repos : « venez à l’écart, reposez-vous un peu », leur dit-il.
La délicatesse fraternelle qui se vivait entre Jésus et ses disciples ne manque pas de nous consoler.
Comment imaginer que Le Seigneur soit aujourd’hui moins prévenant avec nous qu’il l’était alors avec les apôtres ?

« Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l'écart ». Il est ainsi particulièrement doux à nos oreilles d’entendre que Le Seigneur ne souhaite pas nous laisser sans cesse exposés et nous accorde la grâce d’un temps d’intimité avec Lui.

Être seuls dans la barque avec Lui, faire cap vers un endroit désert où personne ne nous volera Le Seigneur, est une perspective des plus réjouissante.
Il est également fort probable que nous vivions l’invitation de Jésus non seulement comme une grâce mais encore comme une récompense ; et, probablement, comme une récompense légitime (notre vie n’est-elle pas si difficile et n’avons-nous pas fait tant d’effort pour rester fidèles à l’Évangile ?).

En somme, Jésus nous invite au repos : c’est heureux et ce n’est pas de refus !

Mais la concurrence est rude. Comme le montre le mouvement de foule, nous sommes nombreux à vouloir jouir de l’exclusivité du Seigneur.
Nous n’avons pas tous les mêmes raisons au même moment : certains cherchent le repos, mais d’autres ont faim de sa Parole, d’autres cherchent en Lui leur refuge et leur soutien, d’autres courent vers le médecin des corps et des âmes, chacun à son rythme et selon son histoire.

Dans de telles circonstances, il semble subitement impossible de vivre ces moments paisibles que nous espérons.
D’autant plus impossible que, Jésus est vraiment incorrigible, voici Le Seigneur se laissant attendrir par la détresse de tous ceux qui se précipitent au-devant lui. Alors, nous dit Saint Marc, « il se mit à les instruire longuement ».

Le tournant de notre méditation est probablement là. Qui Jésus se mit-il à enseigner ? La foule seulement ? Ou bien tous ceux qui étaient là, les disciples y compris ?
En effet, pouvons-nous soupçonner Jésus de ne pas tenir ses promesses ? S’il dit à ses apôtres qu’il va leur donner du repos, oublie-t-il sa parole quelques instants après ?

Il nous faut alors sans doute considérer que l’enseignement de Jésus à la foule, s’il n’était pas directement destiné aux apôtres, avait également vertu pour ses disciples.
Une façon de leur enseigner que le repos que nous devons chercher, le seul dont nous avons vraiment besoin, est celui qu’on éprouve au terme du chemin de guérison, celui qui gratifie l’aboutissement du long chemin de retour vers Le Père.
Notre repos est de faire la Volonté de Dieu.
Or pour éprouver le bouleversement intérieur de sa Miséricorde émue par la foule, il faut être suffisamment débarrassé de sa volonté propre.

Ainsi Jésus n’a-t-il pas pu tenir sa promesse de partager un moment d’intimité avec les siens à l’écart des foules, mais il a donné aux apôtres de pouvoir non seulement être près de leur Dieu mais en Lui, en leur donnant d’abandonner leur volonté propre et d’épouser la sienne, qui est de ramener les brebis perdues.

Donne-nous Seigneur de savoir entendre tes enseignements, de quitter nos logiques tout humaines et d’accueillir la réconciliation et la mission que tu nous offres ; donne-nous de savoir rester ouverts à ta présence pour entendre chaque matin l’invitation que tu nous fais d’entrer dans ton repos.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de
Compassion envers eux.


La scène que présente l'Évangile d'aujourd'hui nous montre en particulier l'humanité de Jésus. Il a vraiment pris notre condition humaine, avec ses limites, mais aussi avec ses émotions et son empathie pour ses disciples et pour la foule qui le suit.

Les disciples qui rassemblent autour de Jésus ressemblent à des enfants qui reviennent à la maison, le soir, et qui racontent à leurs parents ce qu'ils ont vécu durant la journée.
Leur Maître les avait envoyés en mission, deux par deux, démunis de ressources matérielles pour prolonger le Ministère de Jésus et montrer par anticipation comment les Chrétiens doivent continuer la Mission du Christ.
Leur seule force consistait dans leurs convictions personnelles et leur zèle de communiquer l'Évangile de la Vérité et de la Vie.
Pour cette Mission, Jésus leur avait "donné pouvoir de soumettre les esprits mauvais" (Mc 6, 7), de faire reculer le mal.

Les disciples reviennent auprès de Jésus, heureux d'avoir rempli la tâche qu'il leur avait confiée, mais épuisés par le travail.
Ignorant leur fatigue, les gens s'attroupent autour de Jésus et de ses disciples. Le Maître constate que ses disciples sont fatigués et qu'ils ont besoin de repos. Il veut les amener à l'écart dans "un endroit tranquille."

Jésus nous montre par cette décision que toute personne humaine doit établir un équilibre dans son existence, entre son travail et ses moments de détente.
Concentrer toutes ses énergies dans une seule dimension de son être aboutit à la faillite de sa vie, parfois même à la folie.
Sans aller jusqu'à l'extrême, combien de gens consacrent tout leur temps et toutes leurs énergies à leur réussite professionnelle, mais délaissent leur devoir envers leur famille.

Il arrive pourtant des circonstances exceptionnelles qui nous obligent à déroger à ces règles de notre programme de vie.
Ces exceptions font appel à notre Charité, la vertu suprême que Jésus nous a enseignée. Lui-même oublie son projet d'amener ses disciples à l'écart pour qu'ils se reposent.

La foule, fascinée par son enseignement et par les guérisons qu'il opère, accourt et prévient même sa venue.
À l'opposé des philosophes stoïciens de son temps qui réprouvaient la pitié comme une faiblesse, Jésus s'émeut face à ces gens désespérés, sans berger pour les guider et leur procurer la sécurité.
Il leur consacre donc tout son temps, "ils les instruit longuement."

L'Amour nous entraîne à tout laisser pour répondre à un besoin urgent. Le pauvre qui tend la main, c'est Jésus Lui-même : "J'étais nu et tu m'as habillé." (Mt 25, 36)



Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Si ce n’est que en Dieu ou à cause de Dieu, il n’y a pas de repos qui ne fatigue pas » (Sainte Thérèse d’Avila)

   « Le repos divin du septième jour ne fait pas référence à un Dieu inactif, mais souligne la plénitude de la réalisation portée à terme, tout en dirigeant un regard contemplatif vers elle, un regard qui ne convoite pas des œuvres nouvelles, mais plus tôt veut jouir de la beauté de l’œuvre achevée. » (Saint Jean Paul II)

   « L'agir de Dieu est le modèle de l'agir humain. Si Dieu a «repris haleine» le septième jour, l'homme doit aussi «chômer» et laisser les autres, surtout les pauvres, «reprendre souffle». Le Sabbat fait cesser les travaux quotidiens et accorde un répit. C'est un jour de protestation contre les servitudes du travail et le culte de l'argent. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 2.172)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 4 Fév 2024 - 13:41

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 4 Février 2024
Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


Sainte Véronique, Femme ayant essuyé le
visage du Christ montant au Golgotha (Ier siècle)
Quarante-neuf Anciens de Scété, Moines et
martyrs (+ 444)
Saint Gilbert de Sempringham, Fondateur de
l'ordre des Gilbertins (+ 1189)
Sainte Jeanne de Valois, Princesse de France -
Fondatrice de l'Ordre des Annonciades (+ 1505)
Bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus
Fondateur de l'Institut séculier carmélitain
Notre-Dame de Vie (+ 1967)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre du Deutéronome 18, 15-20… Psaume 95(94), 1-2.6-7abc.7d-9… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 7, 32-35… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 21-28.:


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« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)


Commentaire de ce jour.


Tout le monde te cherche !


Dès le premier jour où Jésus, après son baptême, est revenu chez lui, en Galilée, il a été happé par sa mission.

De toute la région on venait à lui, soit pour l’entendre quand il prêchait dans les synagogues avec une autorité toute nouvelle, soit pour se faire guérir ou lui amener des malades.

Ce que saint Marc nous décrit aujourd’hui est un peu une journée type de Jésus, et encore ce jour-là a-t-il été plutôt calme, car après la prédication à la synagogue, la petite troupe des disciples a respecté le repos sacré pour le jour du Seigneur.

Souvent les guérisons commençaient tard : on amenait les malades après la journée de travail, et l’on attendait que le soleil fût couché pour ne pas les transporter en pleine chaleur. Quand les derniers repartaient, guéris, la nuit était parfois fort avancée.

Comment Jésus équilibrait-il cette vie surmenée ? – par la prière. Souvent les disciples l’entendaient se lever, bien avant le jour, et ils se disaient : « Jésus s’en va prier ». Il s’éloignait dans un lieu solitaire, et là, dans le silence, il parlait à son Père avec ses mots d’homme ; il le louait avec les Psaumes d’Israël, il accueillait dans sa volonté d’homme le vouloir de Dieu.

Mais ce matin-là, tout au début de la mission de Jésus, les disciples n’avaient pas encore pris l’habitude de voir le Maître gagner la solitude, et, une fois réveillés, Simon-Pierre en tête, ils partent à sa poursuite. L’ayant enfin trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche ! »

La réponse de Jésus va les surprendre : « Allons ailleurs ! »

Les Apôtres arrivaient pour lui dire, en somme : « Tu as réussi ! C’est fait ! Les gens t’ont compris ! Ils veulent t’entendre de nouveau ! » Et Jésus leur déclare : « Allons dans les bourgs voisins, afin que j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti ».

C’est pour cela qu’il avait quitté Nazareth. C’est pour cela qu’il était venu d’auprès de Dieu. C’est comme si Jésus leur disait : « Savez-vous ce qu’est ma mission ? Savez-vous ce que c’est que la mission ? »

Comme les disciples, nous serions tentés parfois de dire à Jésus : « C’est fait, Seigneur ; notre groupe t’a trouvé ; ensemble nous t’avons écouté ; nous sommes bien ensemble, et bien avec toi. Chez nous, tout le monde te cherche ! Viens parmi nous. Reste chez nous ! »

Dans la vie personnelle de prière, - et pour nous dans la vie d’oraison continuelle – un désir semblable pourrait nous monter au cœur, qui nous ferait dire à Jésus : " Enfin, Seigneur, je t’ai trouvé, retrouvé ! Enfin j’expérimente ta présence ! Reste avec moi, puisque je te cherche ! " Et le Seigneur nous dit : « Allons ailleurs ! Allons vers ceux qui ne me connaissent pas ! Allons, moi avec vous et vous avec moi, pour que l’amour dont mon Père m’a aimé soit connu jusqu’aux confins de la terre. »

Pour un ami, rappelé à Dieu après de grandes souffrances :

Jésus, qui apportait la vie de Dieu, n’a jamais cessé de lutter contre la maladie et la mort. Et non seulement il a associé ses disciples à cette lutte de tous les jours, mais il nous a laissé à tous son regard et son souci des malades, comme un exemple et comme une consigne.

Le recul de la maladie et de la mort était à ses yeux des signes que le Règne de Dieu avait fait, avec lui, irruption dans le monde ; et jamais il n’a séparé, dans son action de Messie, l’annonce de la parole de Dieu et la pitié, une pitié forte pour tous ceux et toutes celles qu’il voyait souffrir.

S’approcher de Jésus, être sauvé par Jésus, c’est devenir un frère universel, c’est ouvrir les yeux aux dimensions de la mission du Christ, c’est se laisser blesser par le tourment du salut de tous les hommes. Il n’est pas nécessaire pour cela de s’expatrier, ni d’entreprendre des projets retentissants. Il suffit souvent de s’enfouir en terre profonde, là où Il nous a semés, la terre profonde qu’a choisie notre ami, la terre où lèvent les moissons de Dieu, moissons de louange et moissons de charité.

Sans quitter le cadre journalier d’une vie d’époux et de frère, les sujétions d’un métier exigeant et les devoirs d’une amitié ouverte et souriante, notre ami a trouvé le Dieu de l’Alliance et de sa jeunesse, parce qu’il l’a recherché de tout son cœur, de tout son être. Et même quand la détresse est venue sur lui, son réflexe a été de s’interdire toute révolte et de revenir plus fidèlement que jamais à son Seigneur pour écouter sa voix ; sa réponse a été d’ouvrir son cœur plus grand que jamais aux souffrances proches ou lointaines.

D’où lui venaient ce cœur missionnaire, cette indulgence inlassable et cette force pour porter l’angoisse, sinon de son contact vrai, adulte, filial, avec le Dieu de miséricorde, avec le Christ, son Pain de vie et la lumière de ses pas ?

« Allons ailleurs, nous dit Jésus, allons au-delà, allons plus loin, allons jusqu’aux extrémités du monde, car c’est pour cela que je suis sorti du Père. Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».

Notre ami est allé jusqu’au bout de sa route ; il est allé plus loin encore, là où le Christ accueille ses bons serviteurs, pour qu’ils continuent, près de lui, à aimer, à servir, à sourire.



Père Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).
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Autre commentaire de ce jour.


« Allons ailleurs »


Pour décrire le déroulement de nos journées, en s'amusant on utilise parfois une formule un peu caricaturale, mais assez juste par ailleurs, et on dit avec une pointe d’humour : ma vie quotidienne c'est « métro, boulot, dodo ».

Dans l’évangile de ce jour on a le portrait d’une journée typique de Jésus que je résumerais, de façon plus sérieuse, avec une autre formule : « les trois P pour Présence, Prière et Parole ». Pendant tout le ministère public de Jésus ses journées seront vécues la plupart du temps sur ce modèle avec des variantes bien sûr, mais en retenant toujours ces trois priorités : présence, prière et parole.

I – Présence

Commençons par la présence. Il s’agit ici d’une présence de Jésus à la vie ordinaire des gens. Il vit avec ses disciples au fil des jours. Ici, on le voit s’arrêter avec eux dans la famille de deux d’entre eux, Simon - qui est un autre nom de saint Pierre - et André, son frère, les premiers qui l’ont suivi. Ils arrivent à l’Improviste et la maîtresse de maison – la belle-mère de Simon-Pierre – fait de la fièvre. Elle se désole de ne pouvoir s‘occuper d’eux. Jésus est touché et il s'approche simplement, lui prend la main et la fait se lever. La fièvre la quitte. Aussitôt elle est sur ses pieds.

Ce beau geste de Jésus n’est nullement une geste isolé. Devant des gens démunis et/ou mal pris, il apporte son aide. Ici, il libère cette femme de sa fièvre. Il le fait dans le cadre d’une proximité et d’une chaleur familiales. Il veut ainsi être présent à la vie et aux préoccupations de ceux et celles qu’il fréquente. Les gens le comprennent bien et saint Marc nous dit qu’ils courent après lui. « La ville entière se pressait à sa porte ».


À partir de cet épisode de la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre, retenons que Jésus n’est pas sur un nuage, il est à côté de moi, présent dans ma vie de chaque jour et toujours prêt à me sortir de mes maux. Il apporte paix et joie dans la vie de ceux et celles qui veulent bien l’accueillir comme la belle-mère de Simon-Pierre.

II – Prière

La présence aux autres ne peut se vivre en vase clos. Elle suppose une ouverture. Cette ouverture où la puiser ? La réponse que nous donne Jésus, par son exemple ici, est celle de la prière. Avant l’aube, il se rend dans un endroit désert pour prier. « Le lendemain, écrit saint Marc, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait ».

Quelle est sa prière ? L’évangile d’aujourd’hui ne donne pas de précision, mais nous savons par d’autres passages des évangiles que dans sa prière Jésus ne cessait de s’écrier « Abba, Père ». Il nous a laissé l’essentiel de sa prière dans le fameux et traditionnel Notre Père que nous récitons à chaque messe. Il l'a transmis de vive voix à ses apôtres comme nous le raconte l'évangile de saint Mathieu : « Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. ». (Mathieu 6, 9).

On peut penser aussi que sa prière était remplie d’abandon à la volonté de son Père. On le voit bien dans cette phrase qui nous est restée de sa prière au jardin des Oliviers avant qu'il soit livré par Judas : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22, 42). C’est aussi la même prière d’abandon qu’il fait sur la croix lorsque crie : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46).

Vous voyez que les journées de Jésus ne se passaient pas sans ces moments de pause et de répit consacrés à la prière dans le brouhaha des activités.

Ne pourrions-nous pas, nous aussi dans notre « métro, boulot, dodo » prendre le temps de faire des pauses, d’utiliser une partie du temps de nos déplacements dans des moyens de transport public pour prier le chapelet ou lire sur notre téléphone intelligent un passage de l’Écriture et le méditer ? Au volant de notre voiture, sans perdre l’attention nécessaire à une conduite prudente, pourquoi ne pas écouter une musique qui élève notre esprit et notre cœur ou répéter une invocation comme celle du pèlerin russe « Seigneur Jésus, Fils de Dieu Sauveur, aie pitié de moi pécheur » ou une autre selon nos inspirations personnelles ?

III – Parole

Présence, prière, et comme troisième priorité des journées de Jésus nous décelons celle de la parole.

C’est bien normal me direz-vous. Jésus a consacré sa vie publique à la prédication. Vous avez raison. Dans son évangile saint Marc raconte la prédication de Jésus à partir de son baptême par Jean-Baptiste jusqu’à sa mort et sa résurrection. Il ne veut pas faire une biographie de Jésus. Avec les apôtres qui ont connu Jésus et les membres des premières communautés chrétiennes il veut nous aider à conserver le message de Jésus pour mieux le transmettre. Ces communautés dont il fait partie ne se considèrent pas comme des bénéficiaires favorisés et refermés sur eux-mêmes. Elles ont retenu qu’elles sont envoyées pour témoigner du message de Jésus, de sa parole : « Allons ailleurs dans les villages voisins, disait Jésus, afin que là aussi je proclame l’Évangile; car c’est pour cela que je suis sorti ».

Concernant le ministère de la prédication de Jésus, revenons à la première partie de l’évangile que nous venons de lire. Jésus, après la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre, multiplie les signes de l’origine divine de sa prédication, de son message qui marque la venue des temps nouveaux : guérisons des malades et expulsions de beaucoup de démons qu’il empêche de parler de lui, car ce qui est important pour lui ce ne sont pas ces guérisons et ces expulsions en elles-mêmes, c’est la main de Dieu qui est à l’œuvre dans ces gestes.

Il est difficile pour nous, dans une civilisation de l’immédiateté à travers les médias sociaux, de comprendre l’impact de ce ministère de guérison de Jésus dont saint Marc a conservé plusieurs exemples et sur lequel il revient souvent pour marquer le rayonnement du message de Jésus. Si saint Marc le fait c'est pour montrer que la parole, la prédication de Jésus, est une œuvre de l’Esprit et que la Bonne nouvelle c’est Jésus lui-même.

Conclusion

« Présence, prière, parole » tel fut le « métro, boulot, dodo » de Jésus. Ces trois temps : présence, prière, parole peuvent aussi se vivre par chacun et chacune dans sa condition de vie. Ils reflèteront notre identité chrétienne. Ils feront de nous des évangélisateurs et des évangélisatrices, des disciples-missionnaires. C'est saint Paul qui disait dans la deuxième lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ». Nous ne sommes pas des saint Paul, mais nous pouvons témoigner de la Bonne Nouvelle qui nous fait vivre, de la présence du Christ ressuscité. Saint Paul y a consacré toute sa vie à la suite d’un appel particulier. Nous, nous pouvons le faire à notre façon en écoutant les appels que l’Esprit Saint met en nous et en essayant d'y répondre le mieux possible.

Que cette célébration eucharistique dominicale fasse de nous des disciples de plus en plus fascinés par Jésus et qu’elle nous soutienne par sa présence particulière dans le Pain et le Vin qui sont la nourriture qu’il nous a laissée pour accomplir cette mission d’annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle, jusqu’aux extrémités de la terre.

Amen !



Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec

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Autre commentaire de ce jour.


La ville entière se pressait à la porte. Jésus guérit
toutes sortes de malades


Dans l’Évangile de dimanche dernier, Marc soulignait deux des aspects importants de l’activité de Jésus : son enseignement et ses guérisons. Aujourd’hui il mentionne de nouveau ces deux éléments et il en ajoute un troisième : la prière. Jésus est l’homme pour les autres, mais il est aussi l’homme de la prière. En contact avec son Père, il cultive son jardin secret pour ne pas être emporté par la tentation du succès, du pouvoir et de la manipulation. La prière est présente chez lui et accompagne toutes ses activités.

Jésus est venu « évangéliser », ou comme le souligne le texte : « proclamer la Bonne Nouvelle ». Pour lui, évangéliser, ce n’est pas faire de la propagande ou du recrutement. L’évangélisation ne cherche pas à « ramener les gens à l’église » ou à « convertir les païens ». Ce n’est ni une croisade ni une tentative de récupération. Évangéliser, c’est communiquer, au cœur de la vie des gens, l’espérance fondée sur l’amour que Dieu a pour nous. Évangéliser, c’est annoncer cette Bonne Nouvelle : Dieu nous aime, la vie a du sens, la mort n’est qu’un moment de transition.

Chez Marc, comme chez les autres évangélistes, l’évangélisation de Jésus est toujours accompagnée de promotion humaine. L’attention du Seigneur pour les malades, les laissés pour compte,  les rejetés de la société est constante dans tous les récits évangéliques. Il remet sur pied le paralytique, réintègre les lépreux à leur communauté respective, guérit la femme qui souffre de perte de sang, l’homme à la main desséchée, la fille de la Syro-Phénicienne, l’épileptique, l’aveugle de Jéricho, le serviteur du Centurion romain. Il ressuscite la fille de Jaïre et son ami Lazare. Il redonne un sens à la vie de Marie-Madeleine la prostituée, de Zachée le publicain, de la femme adultère condamnée à la lapidation, des lépreux rejetés hors des villages, de la Samaritaine aux six maris, du voleur condamné à mourir crucifié avec lui, etc.

Évangéliser, c’est faire renaître l’espérance chez ceux et celles qui souffrent, qui sont étiquetés et condamnés par les autres. C’est ce que Jésus a fait dans sa vie et son action ne se limite pas à l’espace religieux ! Jésus circule dans le vrai monde, avec ses souffrances, ses solitudes, ses injustices, ses violences. C’est le terrain qu’il choisit pour proclamer la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu et l’espérance d’un monde meilleur. Pour Jésus, il n’y a pas d’évangélisation sans promotion humaine.

Par ses paroles et par ses gestes, Jésus rappelle que Dieu est celui qui « essuiera toute larme de nos yeux. De mort il n’y en aura plus. De pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé. Celui qui siège sur le trône déclare «Voici, que je fais l’univers nouveau ». (Apocalypse 21, 4-5)

S. Marc nous présente la journée typique de Jésus comme un exemple à suivre. Nous n’avons pas le pouvoir de guérir, mais nous pouvons tous avoir de la compassion, être présents auprès de ceux et celles qui souffrent, écouter ceux et celles qui vivent dans la solitude, accueillir, tendre la main. Dans un monde blessé par tant de violences, de misères, de souffrances, il devient urgent d’allumer une petite chandelle au cœur de la nuit. Comme le dit un vieux dicton français : « Il vaut mieux allumer une petite chandelle dans le noir, que de maudire la noirceur ».

Nous sommes invités aujourd’hui, à l’instar du Seigneur, à faire renaître l’espoir, à rallumer la lampe qui vacille, à redonner le goût de vivre et la force de continuer le chemin. Il faut savoir mettre la main sur l’épaule de celui et de celle qui souffre, de les regarder dans les yeux et leur redonner confiance, de les encourager, de les motiver. Il suffit parfois d’un simple regard, d’un simple geste d’amitié.

Savoir accompagner sans juger, aider sans poser de questions, être là pour la personne malade, blessée, accusée, condamnée, jetée par terre... « Jésus fit lever la belle-mère de Pierre en la prenant par la main ». Et sur la croix, juste avant de mourir, il dira au voleur crucifié avec lui : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis ».



Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Notre cœur est agité et ne trouve pas le repos tant qu’il ne se repose pas en Lui » (Saint Augustin)

« Le christianisme commence avec l’incarnation du Verbe. Ici, ce n’est pas seulement l’homme qui cherche Dieu, mais c’est Dieu qui vient en Personne parler de lui-même à l’homme. Dieu cherche l’homme ému par son cœur de Père » (Saint Jean-Paul II)

« De multiples manières, dans leur histoire, et jusqu’à aujourd’hui, les hommes ont donné expression à leur quête de Dieu par leurs croyances et leurs comportements religieux (prières, sacrifices, cultes, méditations, etc.). Malgré les ambiguïtés qu’elles peuvent comporter, ces formes d’expression sont si universelles que l’on peut appeler l’homme un être religieux » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°28)









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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
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Message par Lumen Lun 5 Fév 2024 - 11:10

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Eucharistie du Lundi 5 février 2024
Lundi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Agathe
de Catane, vierge et Martyre en Sicile (? 251).


Saint Louis Ibaraki, Martyr à Nagasaki (+ 1597)
Saint Philippe de Jésus, Martyr à Nagasaki (+ 1597)
Saint Jésus Mendez Montoya, Prêtre et martyr
au Mexique (+ 1928)
Saint Antoine d'Athènes, Martyr à
Constantinople (+ 1777)
Bienheureuse Françoise Mézière, Martyre de
Laval sous la Révolution française (+ 1794)
Vénérable Carlo Angelo Sonzini, Prêtre diocésain
italien, fondateur (+ 1957)


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Textes de la messe du jour

Premier Livre des Rois 8, 1-7.9-13… Psaume 131 (132), 1a.2b.4a.5a, 6-7, 9-10… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 53-56.:


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« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés » (Mc 6, 53-56)


Commentaire de ce jour.


On déposait des malades


Saint Marc nous décrit un peu une journée-type de la vie publique de Jésus, en cette première période galiléenne qui fut un succès foudroyant pour le Fils de Marie, le prophète de Nazareth.

Et ce qui frappe de prime abord, c'est l'extrême simplicité des rapports entre le Messie et son peuple.
  Simplicité de la part de Jésus lui-même :
il ne se dérobe pas, il ne fuit pas l'enthousiasme de la foule ;
il ne met pas de limites à son pouvoir de guérison ;
il laisse émaner de sa personne ce pouvoir de salut des corps et des âmes, qui est en lui, vrai homme, un pouvoir vraiment divin ;
il n'exige pas de tous ces pauvres de Galilée une démarche religieuse très élaborée, mais au contraire il accepte de bonne grâce même les témoignages un peu naïfs de la confiance des hommes. Les gens le reconnaissent maintenant, après la multiplication des pains, et partout où il arrive, on rassemble en hâte tous les malades, quels qu'ils soient.

Et Jésus laisse faire tous ces pauvres qui espèrent. Ils veulent le toucher, saisir son vêtement, et Jésus s'y prête avec bonne grâce, car, sous cette forme très simple, la foi des Galiléens rejoint une réalité très profonde : c'est bien la sainte humanité du Fils de Dieu qui est porteuse de la vie, en même temps que porteuse du pardon.

  Simplicité de la part de ces hommes qui accueillent le Christ :
ils ne posent pas de préalable à la rencontre et ne marchandent pas leur confiance ;
ils saisissent humblement l'espérance que Jésus leur offre ;
ils n'attendent pas de mieux savoir qui il est : ils savent déjà ce qu'il a fait, et ils croient en lui "à cause de ses œuvres" ;
ils ne laissent pas passer l'occasion de leur vie, et ils acceptent de ramasser toutes leurs forces dans un seul acte d'espérance ;
ils viennent au Christ tels qu'ils sont, avec les misères de leur corps et de leur cœur ;
ils ne sont pas exigeants : ils ne réclament pas un contact spécial pour eux de la main du Christ : il leur suffit de la frange de son manteau ;
"et tous ceux qui le touchaient étaient guéris".

  Si nous ne sommes pas encore guéris, ne serait-ce pas que nous tardons à nous allonger sur le grabat, que nous refusons d'admettre la profondeur de notre détresse et le besoin que nous avons du pardon de Dieu ?

Pourtant nous savons bien que c'est ce pardon qui nous ouvrirait la route de la paix de Dieu. C'est d'ailleurs vers cette paix que saint Paul nous conduit dans la lecture d'aujourd'hui. Il nous laisse deux sortes de consignes, qui pourraient fournir les grands axes de notre examen de conscience :
-        consignes de vie personnelle : soyez joyeux, travaillez à votre perfection ;
-        consignes de vie fraternelle : soyez d'accord, encouragez-vous mutuellement, vivez en paix.

 C'est cette collaboration humaine que Dieu Trinité réclame de nous en faisant de nous sa demeure; "laissez-vous réconcilier avec Dieu".

Comme les malades de Galilée étendus sur la place des villages,
-        il faut laisser Dieu venir à nous, comme Dieu d'amour et de paix, comme le Dieu qui aime et qui pacifie,
-        il faut laisser agir en nous la grâce du Seigneur Jésus Christ, qui nous redonne à nous-mêmes en nous redonnant à Dieu ;
-        il faut nous ouvrir à la koinônia (communion) du Christ, qui est à la fois une grâce d'intimité avec Dieu et une grâce de partage des richesses qu'il nous apporte.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre.


La première lecture nous donne de revenir aux fondements, elle nous invite à nous placer devant le Dieu Créateur.
Cette démarche n’est pas si simple, notre Foi en un Dieu Créateur étant sans doute un des acquis que l’on explore le moins dans le quotidien de notre Vie spirituelle.

Essayons…
Commencement du commencement, la Bible commence par la lettre B de l’alphabet hébreu : « bereshit » est le premier mot, il veut dire « au commencement ».

C’est une façon pour la Bible de nous dire que ce commencement-là n’est pas le début de tout. Il y a avant nous celui qui nous précède, celui qui nous appelle à la Vie : Dieu qui crée, Dieu source de la Vie, Dieu Le Père.
Avant toutes choses, IL EST. Rien n’est plus simple, rien n’est plus complet que cette affirmation : Dieu est.
L’explorer est se brûler au feu de sa présence. Le redécouvrir est voir que Lui seul est, nous n’existons que par Lui et en Lui.
Cette Contemplation n’est pas vertigineuse car Dieu est simple : il prépare soigneusement notre venue, comme une mère son landau.
Pour nous, les rideaux brilleront de l’éclat des étoiles.

Avant cela, la Terre était « informe et vide », c'est-à-dire « sans limite et sans vie », un espace plongé dans le vague et les ténèbres.
Mais le vide appelle la vie, la ténèbre réclame la lumière. Aussi, le « souffle de Dieu planait au-dessus des eaux ».
Rachi, célèbre commentateur Juif du Moyen-Âge, traduit : l’Esprit de Dieu « couvait ». L’Esprit de Dieu est à l’origine du jaillissement de la Vie, il la protège, il la parfait.

« Et Dieu dit ». Voici comment en quelques mots, la Trinité est évoquée. De manière voilée, allusive, mais évidente.
Le Père, L’Esprit, Le Verbe, Notre Dieu.

« Et Dieu dit ». Le premier attribut de Dieu est la Parole. L’expérience de la parole apparaît dès lors comme le lieu de la transcendance, de l’altérité de Dieu.
Cette expérience fondamentale est celle de Dieu comme personne. Un autre que moi qui entend ces versets, peut dire « Je ».
En prenant la parole, Dieu entre dans la sphère de ma conscience, dans le monde de mes expériences.
Il m’oblige à ne plus être spectateur de la Création et à me positionner par rapport à Lui. Dès ses premiers mots, la Bible nous explique ainsi que Dieu est autre, le tout autre, celui qui se manifeste à nous, celui qui vient.
Cette expérience de la parole nous révèle également la dignité, la gravité, la beauté de notre propre parole.

« Que la lumière soit ». Notre Dieu est celui qui fait la lumière. La simplicité de cette remarque dépasse le cadre de ce poème de la Création et envahit toute vie spirituelle.
Dieu apporte la lumière dans nos vies, dans nos âmes, dans nos épreuves. Dans ce « Jour Un », dans ce jour qui annonce ce que seront tous les autres, Dieu nous fait passer des ténèbres à la lumière, de la nuit au matin.
Lui seul fait cela. Notre Dieu est celui qui fait passer de la mort à la Résurrection.

Et ainsi va la Création : elle se déploie peu à peu selon l’ordre prévu par Notre Père des Cieux.
La Terre est asséchée pour y accueillir l’homme. Elle est semée et plantée, pour que les arbres poussent et portent leur fruit. En vue du bonheur de l’homme. En vue du Christ, son rocher, son appui. En préparant au centre du jardin, la place pour l’arbre de la Croix où nous cueillerons le fruit du Salut.

Merci Seigneur pour tant de merveilles que tu fis pour nous, avant même l’aurore du premier jour.
Tu es la source de toute Vie, tu es notre Joie : merci de te manifester à nous par ta Création. Donne-nous d’habiter notre Terre d’une façon qui la respecte, qui te plaise et qui nous permette d’y vivre ensemble, en enfants d’un même Père.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Des foules courent voir Jésus


Quand il s’agit de voir Dieu, de reconnaître Dieu en Jésus, nous cherchons des témoins exceptionnels. Ces témoins ne sont pas les chefs religieux, les érudits, les notables, mais des gens ordinaires, la foule. Elle semble avec les démons, les possédés chez Marc, avoir percé le secret messianique de Jésus.

La foule est omniprésente chez Marc. C’est l’humanité qui de tout temps cherche, veut voir au-delà du thaumaturge, au-delà des ouï-dire qui est cet homme qui guérit.  Cette foule, l’humanité silencieuse, recherche Jésus parce que fascinée par l’homme. Elle cherche aussi à s’en approcher pour Le connaître davantage. Pour percer son mystère.  Simple! La foule s’approche de Jésus pour voir et croire.

La foule perce les entrailles de miséricorde qui se dégage de cet homme, également « remué jusqu’aux entrailles » par la foule. Elle perce sa grande compassion et Jésus est attiré par son ouverture à son mystère. Elle perçoit bien dans les mots du poète Rimbaud que Jésus est un Autre, que son « Je est un autre ». Elle réalise avec étonnement que Jésus offre le même accueil pour tous, qu’Il ne fait aucune différence entre les humains. Qu’Il les accepte tels qu’ils sont. Elle perçoit que Jésus ne s’annonce pas, n’a rien à prouver, ne recherche pas les honneurs. Allons ailleurs (Mc 1, 29-29).  Elle voit qu’avec Lui, il y a de l’avenir. Qu’Il est l’Avenir. Qu’Il ouvre l’Avenir.

Il y a entre la foule qui cherche, qui veut toucher et Jésus une attirance mystique. Un mystère de réciprocité.  Pour la foule, Jésus ne se fait pas prier pour nourrir l’affamé en se donnant à manger, pour habiller celui qui est nu en se contentant de peu, pour soulager les opprimés même un jour de sabbat et quelle que soit leur détresse. La foule a perçu que Jésus est l’œil des aveugles, le pied des boiteux, le bouclier des veuves et des orphelins, qu’Il aime ses ennemis de telle façon qu’elle ne perçoit aucune différence entre eux et ses amis.  Oui, la foule a percé le mystère Jésus. Paradoxe, plus elle perce ce mystère moins elle sera en mesure de le supporter. Elle exigera sa mort.

Aujourd’hui, avons-nous la même perception que cette foule sur Jésus? Percevons-nous qu’en Jésus émane une force qui fascine, qui nous fait accourir vers lui non seulement en temps de crise, mais quand la joie et le bonheur nous pulvérisent?  Notre société occidentale semble peu attirée par Jésus parce que contrairement à la foule d’hier, nous prétendons Le connaître. Erreur qui fausse tout. Prétendre connaître quelqu’un, c’est le tuer en le réduisant à nos perceptions extérieures, nos ouï-dire. Nous connaissons bien l’expression, véritable assassinat : « je te connais comme si je t’avais tricoté ».  Avec une telle affirmation, nous tuons toute véritable connaissance, nous évacuons la part du mystère, la source inaccessible, invisible de toute vie.

À votre contemplation ces mots de Silouane : il m’a été donné de connaître par le Saint-Esprit combien il aime les hommes.  Mon âme ne veut penser à aucune réalité terrestre, mais elle est attirée là où est le Seigneur. Avec la grâce de l’Esprit saint, saisissons son immense bonté pour nous jusqu’à goûter sa Présence dans ce Pain qu’Il nous offre. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Christ lui-même est tout pour nous. Si tu es opprimé par l’injustice, Il est la justice; si tu as besoin d’aide, Il est la force; si tu as peur de la mort, Il est la vie, si tu désires le ciel, Il est le chemin; si tu es dans les ténèbres, Il est la lumière » (Saint Ambroise de Milan)

   « Dieu, après avoir terminé la création, ne s’est pas “retiré”: Il peut encore agir. Il reste toujours le Créateur et, par conséquent, il a toujours la possibilité d’“intervenir”. Dieu reste toujours Dieu! » (Benoit XVI)

   « Le Christ invite ses disciples à le suivre en prenant à leur tour leur croix. En le suivant ils acquièrent un nouveau regard sur la maladie et sur les malades. Jésus les associe à sa vie pauvre et servante. Il les fait participer à son ministère de compassion et de guérison (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.506)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 6 Fév 2024 - 11:36

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 6 février 2024
Mardi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Paul Miki
et ses Compagnons Martyrs au Japon (+ 1597)


Sainte Dorothée (vierge) et Saint Théophile
(avocat), Martyrs (+ 304).
Saint Gaston Waast ou Vaast, Evêque d'Arras
(+ 540)
Saint Bonaventure de Meaco, Martyr à
Nagasaki (+ 1597)
Saint Alphonse-Marie Fusco, Fondateur de la
Congrégation de Saint-Jean-Baptiste. (+ 1910)
Saint François Spinelli, Fondateur des adoratrices
du Saint-Sacrement (+ 1913)
Bienheureuse Maria Theresia Bonzel, Religieuse et
Fondatrice des : « Sœurs Franciscaines de
l'Adoration Perpétuelle » (1830-1905).
Vénérable Maria Teresa Gabrieli, Cofondatrice de la
congrégation des sœurs des pauvres (+ 1908)
Vénérable Marthe Robin, Fondatrice de l'Association
des Foyers de Charité (+ 1981)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

Premier Livre des Rois 8, 22-23.27-30… Psaume 83 (84), 3, 4, 5.10, 11abcd… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 7, 1-13".:


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Commentaire de ce jour.


"Ce peuple m'honore des lèvres"


Il fut un temps –et il n'est pas si lointain – où les critiques véhémentes de Jésus contre le formalisme pouvaient s'appliquer sans exagération à certaines habitudes désuètes et à tout un monde d'usages sclérosés qui paralysaient la vie religieuse et rapetissaient inexorablement l'horizon spirituel des consacrés.

Le Concile est venu sur ce point apporter la libération nécessaire. Il nous a délivrés dans une très large mesure "des prescriptions tâtillonnes … qui crispaient les nerfs, épuisaient les santés et aigrissaient les caractères" ; et il a rappelé opportunément que "la paix de Dieu ne rayonne d'ordinaire que dans une nature humaine pacifiée".

  Mais voici déjà qu'un second formalisme spirituel nous menace, inverse du premier, et que Jésus démasquerait avec tout autant de vigueur.
Il consiste à s'attacher uniquement à l'extérieur de l'œuvre de renouveau, et à retenir seulement ce qui se présente comme un allègement, sans entrer courageusement dans l'approfondissement théologal et fraternel qui nous est proposé.

On renouvelle les structures : excellent ! C'est ce que l'Esprit Saint nous demande, car le contexte humain de nos maisons religieuses doit créer un climat de paix et de joie dans le don à Dieu.

Encore faut-il, pour être fidèles à l'Esprit Saint, que nos adaptations ne mettent pas en péril l'option fondamentale de la vie consacrée. Il ne s'agit pas de ramener la vie religieuse à une vie banale, entièrement sécularisée, ou à une vie bâtarde, qui aurait perdu sa spécificité. Car alors, à quoi servirait-elle, sinon à faire passer dans les institutions une démission de la vie religieuse ?

Il ne suffit pas de laver l'extérieur de la coupe et du plat si l'intérieur est encore plein des restes d'hier.
On renouvelle la liturgie, les chants, les célébrations : parfait ! Cela va dans le sens de la gloire de Dieu et d'une plus intense participation communautaire au mystère pascal.
Mais notre cœur profond est-il aussi neuf que notre liturgie ? et est-ce qu'à certains jours nous ne mériterions pas, personnellement et communautairement, le reproche d'Isaïe repris avec tristesse par Jésus :
"Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi,
le culte qu'il me rend ne sert à rien".


On adapte les usages de la communauté au rythme du monde contemporain : réjouissons-nous, car ainsi notre témoignage sera plus vrai et plus lisible;
mais à condition que l'on ne se batte pas, en communauté, autour de quelques chiffons ou de quelques options, et que les assouplissements d'horaire ne fassent pas oublier Dieu, premier servi;
à condition que la fuite vers les nouveautés ne nous fasse pas régresser vers une sorte d'adolescence spirituelle, et ne constitue pas un alibi qui nous permette de passer à côté de l'essentiel : l'entrée avec tout nous-mêmes dans le mystère de Jésus ;
à condition que notre vie de consacrés, émancipée de tout contrôle, ne s'efface pas dans l'anonymat d'une vie sans relief, saupoudrée ici ou là de quelques exercices de communauté, comme les Pharisiens s'aspergeaient d'eau en rentrant de la place publique.

  Oui, un nouveau formalisme nous guette : après le formalisme des traditions anciennes, se sera le formalisme des slogans du jour. Mais la racine demeure la même et conduit au même leurre spirituel, c'est que l'on s'attache à des préceptes humains en mettant de côté le commandement de Dieu, c'est-à-dire la volonté et le bon plaisir de celui qui nous aime et s'est livré pour nous.

  Face à ce nouveau devoir de loyauté, à cette exigence toute nouvelle de diagnostic spirituel au sein même du renouveau qui se cherche, nous comprenons mieux et nous pouvons faire nôtre la prière du jeune Salomon :
"Seigneur mon Dieu, donne à tes serviteurs un cœur plein de jugement pour discerner entre le bien et le mal".

  N'ayons pas peur de ces moments de vérité, qui nous crucifient, mais nous libèrent du plus mauvais de nous-mêmes. Car si nous bâtissons notre existence sur les vraies valeurs du Royaume, si nous cherchons de toutes nos forces la seigneurie de Dieu et la justice chrétienne, si nous demandons instamment au Seigneur "un cœur sage et intelligent", qui puisse lire à l'intérieur des signes des temps. Le reste nous sera donné par surcroît :

"Même ce que tu n'as pas demandé, je te le donne aussi".



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Vous annulez ainsi la Parole de Dieu par la tradition
que vous transmettez


Le contraste avec le passage que nous avons contemplé hier est frappant. A la scène paisible et silencieuse de la piété populaire qui touche Notre-Seigneur par la Foi et obtient le Salut, s’oppose aujourd’hui l’attitude critique des pharisiens, qui argumentent de mille pseudo-raisons pour ne pas s’engager à la suite du Christ.
Elles sont loin les foules accourant vers Le Seigneur comme des brebis se rassemblant autour de leur berger !

Jésus consent néanmoins à descendre dans l’arène pour y subir l’interrogation des pharisiens, car eux aussi sont des enfants du Père, qu’il a mission de sauver.
Notre péricope ne nous donne que quelques brefs échos des controverses que Notre-Seigneur a du endurer, des flots de paroles bruyantes et agressives qu’il a du supporter de la part de ces fils d’Israël, jaloux de son ascendant sur le peuple ; de la haine aussi à laquelle il a consenti à s’exposer.

Contrairement aux foules qui humblement « suppliaient Jésus de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau » (Mc 6, 56), les pharisiens et autres scribes « venus de Jérusalem, se réunissent autour de Jésus » ; ils l’encerclent comme des juges se tenant autour d’un accusé.
L’interpellation est déjà une accusation implicite : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? »

Nous imaginons spontanément que les disciples se sont rendus coupable d’un écart doctrinal ou moral significatif ; or il n’en est rien : l’objet de la controverse se résume à une règle d’hygiène élémentaire : se laver les mains avant de prendre son repas.

En quoi cela concerne-t-il la « tradition des anciens », c’est-à-dire la religion des Pères ?
Posée ainsi, la question peut en effet sembler oiseuse, voire mesquine, pour nous qui avons à ce point séparé la Foi de la vie que les signes d’appartenance à la Tradition Chrétienne se limitent bien souvent à la participation à la Liturgie Dominicale.

Pour Israël, toute activité possède une dimension religieuse essentielle ; aussi la tradition des anciens avait-elle établi un certain nombre de prescriptions – prières, bénédictions et autres rites – qui devaient aider le croyant à garder sans cesse en mémoire l’orientation surnaturelle de sa vie quotidienne.

Ce n’est certes pas cela que Jésus conteste ; loin de lui de se présenter comme un défenseur d’un laïcisme qui prétendrait renvoyer à la sphère privée l’expression de la Foi et de l’appartenance à la communauté croyante.
Mais Notre-Seigneur réagit contre une pratique religieuse vidée de son âme, de son intériorité, de son intentionnalité spirituelle.
Un tel ritualisme n’accomplit plus ce à quoi il était destiné : « S’il me manque l’Amour je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (1 Co 13, 1).

Sans la Charité, la « tradition des anciens » est stérile ; elle n’est plus l’expression d’une attitude intérieure de Foi, c’est-à-dire de vie en communion avec Le Père et Le Fils dans L’Esprit.
C’est ce clivage entre le paraître extérieur et l’être intérieur que Jésus dénonce comme hypocrisie :
« Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Il est inutile le culte qu’ils me rendent ».

L’exemple que donne Notre-Seigneur pour illustrer son propos est particulièrement significatif de la perversité de cette dérive.
Le Commandement de Dieu explicitement mentionné dans les Écritures : « Honore ton père et ta mère », est annulé par un décret d’une tradition toute humaine, dont les motivations sont loin d’être spirituelles, puisqu’elles visent au profit du temple et surtout de ceux qui le desservent.
Sous couvert de religiosité, la fameuse « tradition des anciens » fait passer l’intérêt de la caste sacerdotale avant la charité la plus élémentaire, et ceci malgré le précepte divin.

« Vous annulez la Parole de Dieu par la tradition que vous transmettez » : tel est le douloureux constat auquel aboutit Notre-Seigneur en observant le comportement des pharisiens de son époque et de tous les temps, y compris le nôtre.

A l’heure où tant de voix s’approprient les Évangiles pour réinterpréter la personne du Christ à leur convenance, c'est-à-dire au service de leurs idéologies, il est bon de faire un examen de conscience sur la manière dont j’accueille la Parole : dans la pauvreté d’un cœur humble tout disposé à lui obéir, ou avec la suffisance de celui qui la met au service de son propre discours, afin de justifier sa volonté propre ?

« Marie, aide-nous à demeurer à chaque instant en présence de ton Fils dans une attitude d’humble soumission à sa Parole ; que L’Esprit-Saint repose sur nous, afin que “ tout ce que nous dirons et tout ce que nous ferons, soit toujours accompli au Nom du Seigneur Jésus-Christ, en offrant par Lui notre action de grâce à Dieu Le Père » (Col 3, 17).



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Le paradis à la porte


Dans son dernier livre publié en mars 2011, l'auteur Fabrice Hadjadj, philosophe et dramaturge, affirme que nous avons pu voir l'enfer, que nous vivons une vie infernale, parce que nous avons mis -et c'est le titre de son livre- le paradis à la porte de nos vies.Le théologien jésuite Joseph Moingt dans son dernier livre Croire quand même, et qui se veut, à l'âge de 95 ans, un résumé de toute de son œuvre,  dit autrement la même réalité. Pour lui, parce que nous sommes incapables de nous laisser déranger par la foi, par la joie de croire (François Varillon), par sa beauté, alors nous optons pour une religion toute extérieure, toute centrée sur la parure extérieure.  

Jésus, ce matin, dans notre évangile, reprend le même chemin. En insistant sur le lavement des mains, le culte des lèvres, les propos des responsables religieux ferment les yeux sur cette prodigieuse réalité : nous avons été créés pour éprouver la joie d'une rencontre transformante et vraie avec Jésus. Alors que le maître est là pourquoi faut-il jeûner (cf. Mc 2, 18), se priver d'entrer dans la joie de ton maître (Mt 25, 23)pour contempler la beauté d'une vie imitatrice de Jésus ?   D'une vie tournée comme le tournesol, vers le Soleil ?

Tout au long de l'Évangile, Jésus semble ne faire ressortir qu'une seule idée: nos yeux préfèrent mettre le paradis à la porte plutôt que de contempler la porte de l'Éden. Le mal que je ne veux pas faire je le fais et le bien qui est à ma portée, je ne le fais pas (cf. Rm 7, 19).Nous sommes des «pachas» tant nous avons en nous le paradis. La Béatitude de Dieu nous habite. Nous sommes riches d'une terre paradisiaque. Mais nos tendances de croyants doloristes nous font oublier cela.

Dans la lointaine antiquité, Épicure affirmait qu'une fois né, dépêche toi de franchir au plus tôt les portes de l'Éden. Un autre, Diogène, de la même époque, ajoute: Vivre est un mal quand nous vivons mal la vie.

Saintetés, nous avons à choisir entre une vie toute extérieure, sans fondation ni racine et une vie intérieure avec une fondation sur laquelle le voleur n'approche ni mite ne détruit (Lc 12, 33). Nous avons à choisir de vivre la foi comme expérience de transformation ou une manière de pratiquer la religion sur le bout des lèvres mais sans cœur, sans vie (cf. Mc 7, 7; Is 29, 13).Nous avons à choisir entre ressembler à Dieu ou ressembler à l'homme ; entre la vie pour le Seigneur, et la vie pour nous-mêmes.

Nous préférons mettre la clé dans la porte du paradis ou le paradis à la porte quand nous optons pour être vu, adulé plutôt qu'être ébloui par la porte de l'Éden qui nous est accessible. Vous mettez de coté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes (Mc 7, 8).Heureusement que, contrairement aux anges déchus, notre comportement n'est qu'un détournement temporaire parce que nous pouvons détourner nos yeux obnubilés par un paradis accessible vers celui qui nous fait courir au puits de Jacob: l'Éden d'entendre Jésus nous dire : je le suis moi qui te parle (Jn 4, 26).

Nos vies n'ont de sens, non dans l'ascension des échelons d'une promotion, mais en dégageant entre nous un arôme divin. Nous devons aspirer à n'être que cela. La véritable promotion dont Jésus s'est fait le porte -voix et toutes les lignes de notre évangile aujourd'hui ne fait que reprendre cela-  c'est celle de mettre la clé sur le paradis de nos enfers qui meublent tant nos bégaiements quotidien, d'un mysticisme sans Dieu, plutôt que de mettre le paradis à la porte en offrant à nos regards une vie de foi qui nous transfigure à l'image et ressemblance du premier né d'entre les morts. Jésus appelle son entourage à n'être que benedictus et magnificat.

À votre contemplation: faisons nôtre la prière de Salomon tantôt quand, dans le temple, il suppliait que les yeux de Dieu soient ouverts nuit et jour sur ce temple que nous sommes. Supplions Dieu de nous donner des yeux admiratifs de ce paradis en nous ; de nous donner une foi qui exulte en sa présence (Ps 67, 5). Isaïe disait d'une voix pressente : peuples assis dans les ténèbres, regardez cette lumière; pour vous qui habitez au pays de l'ombre de la mort, une lumière resplendira (cf. 9, 1). Seigneur, fais-nous, comme l'acclamation l'exprimait, la grâce de ta manière de vivre. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « On étale souvent une apparence de vertu sans aucun souci de la droiture de l’esprit. Si l’on aime Dieu, on se contente de plaire à celui qu’on aime, car on ne doit pas attendre une récompense meilleure que l’amour lui-même » (Saint Léon le Grand)

   « Demandons au Seigneur, par l’intercession de la Sainte Vierge, de nous donner un cœur pur, libre de toute hypocrisie, afin que nous puissions vivre selon l’esprit de la loi et atteindre son but, qui est l’amour » (François)

   « Le quatrième commandement rappelle aux enfants devenus grands, leurs responsabilités envers les parents. Autant qu’ils le peuvent, ils doivent leur donner l’aide matérielle et morale, dans les années de vieillesse, et durant le temps de maladie, de solitude ou de détresse. Jésus rappelle ce devoir de reconnaissance » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.218)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mer 7 Fév 2024 - 17:20

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 7 février 2024
Mercredi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

Saint Égide Marie de St Joseph, Religieux o.f.m.
(1729-1812)..
Saint Jean de Triora, Prêtre et martyr en Chine
(+ 1816)
Bienheureuse Rosalie Rendu, Sœur de Saint-Vincent
-de-Paul (+ 1856).
Bienheureux Pie IX, Pape (255ème) de 1846 à 1878
(+ 1878).
Bienheureuse Eugénie Smet (Marie de la Providence),
Fondatrice des Auxiliatrices des Âmes du Purgatoire (+ 1871).
Bienheureuse Clara Ludmilla Szczesna, Religieuse
polonaise, Co-Fondatrice de la Congrégation des
Servantes du Sacré Cœur de Jésus. (1863 - 1916).
Bienheureux Anselme Polanco et Philippe Ripoll? Martyrs
espagnols (+ 1936)
Bienheureux Adalbert Nierychlewski, Prêtre et martyr
polonais (+ 1942)
Bienheureux Alfredo Cremonesi, Martyr au Myanmar
(+ 1953)


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Textes de la messe du jour

Premier livre des Rois 10, 1-10… Psaume 37(36), 5-6.30-31.39-40ac… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7, 14-23.".:


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« Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » (Mc 7, 14-23)


Commentaire de ce jour.


Ce qui sort de l'homme


« Tous les aliments sont purs ».

Cet enseignement du Christ, qui nous semble si évident, représentait, à l’époque, une révolution spirituelle.

Jésus venait réaffirmer en quelque sorte l’optimisme de la Genèse : à la fin de chaque journée de création, Dieu avait vu « que cela était bon ». De même Jésus proclame que rien du monde matériel n’est mauvais en soi, qu’il n’y a pas de frontière dans le monde entre des choses qui mènent à Dieu et des choses qui éloignent de lui.

La création n’est pas compartimentée, ni en partie interdite : l’homme est vraiment roi et libre dans la création de Dieu ; l’œuvre de Dieu est assortie aux besoins de l’homme : la nourriture est faite pour son corps, et il n’y a pas à introduire des dissonances là où Dieu a créé l’harmonie.

Ainsi la source du mal ne se trouve pas dans les choses, mais dans le cœur de l’homme. Pour les croyants de la Bible, donc pour Jésus, le cœur servait autant à aimer qu’à comprendre, autant à vouloir qu’à ressentir. C’est donc le cœur humain, et lui seul, qui prend l’initiative du mal, et c’est l’intention du cœur de l’homme qui fausse sa relation aux choses, au corps, aux personnes.

Et le Seigneur d’énumérer une longue série de misères, qui se ramènent toutes à deux tendances pécheresses :

   * - l’égoïsme jouisseur,

   * - l’agressivité incontrôlée ou entretenue.

Si l’ascèse est nécessaire dans nos vies, ce n’est pas que la création de Dieu soit dangereuse, c’est que notre cœur n’est plus libre envers les choses. Saint Jean de la Croix nous le répète souvent : il faut mortifier non pas les choses en elles-mêmes, mais le désir immodéré que nous en avons ou le réflexe captatif qui nous empêche de lâcher prise.

Et la même vigilance nous est demandée par Jésus dans notre attitude vis à vis des autres, car le cœur humain qui est fait pour aimer et accueillir peut aussi ignorer et refuser ; l’homme qui est fait pour la joie et pour construire le bonheur peut aussi s’enfermer dans le négatif, perdre ses forces et son temps à détruire l’autre, ou ce que l’autre a rêvé de bâtir.

C’est du dedans, du cœur, profond ou superficiel, que sort ce qui fait le malheur de l’homme. Et c’est pourquoi il est si important, tout au long de notre marche évangélique, que nous acceptions de connaître notre cœur, c’est-à-dire de sonder notre liberté, pour savoir si, oui ou non, nous l’avons livrée à Dieu.

Or, pour savoir ce qu’est notre cœur, le moyen est bien simple : il suffit de regarder ce qui en sort.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Mener le vrai combat intérieur


« Incapables de comprendre » L’homme quel est-il ? Une grande question, une trop grande question pour beaucoup, qui, du coup, renvoient à un prudent et inconsistant : « je ne sais pas, je ne peux rien dire »... et rien ne se passe... et je croupis dans ma zone de confort, je me confie à l’extérieur, je me plie à ses injonctions, une partie en moi que je perçois, reste inconnue, non défrichée... Telle n’est pas l’attitude de Jésus.

« Ce qui sort de l'homme » Jésus croit à la liberté intérieure de l’homme, une liberté aussi en situation. Il met en avant cette capacité en nous de nous déterminer par nous-mêmes. Certes, beaucoup de choses nous tombent dessus, choses auxquelles souvent nous ne pouvons rien, si ce n’est en notre for intérieur de ne pas les laisser nous imprégner, nous gouverner... Dès lors, importe grandement, essentiellement, la manière que nous avons de nous comporter nous-mêmes, ce que nous laissons sortir de nous... Jésus nous conduit donc à un autre combat, non pas celui, primitif, du pur et de l’impur [qui est extérieur et nous piège dans une attitude de maîtrise], mais celui, actuel, du profané et du sanctifié [qui est intérieur à nous, à notre manière de sentir, de penser et nous ouvre à la relation personnelle]. C’est ce dernier combat qui nous appelle, en effet, à nous ouvrir à lui, à faire alliance avec lui... pour vivre.

« Ce qui est extérieur à l'homme » Le pur et l’impur sont des propriétés extérieures et donc manipulables. Je reste pur en conservant le contact avec le pur, je deviens impur en entrant en contact avec une chose impure... je puis me (re)purifier à travers un rite... Si je perçois le monde de cette manière, et à l’aube de notre conscience nous le percevons tous ainsi, je crois que par des actes, je puis contrôler ma vie ou ce qui m’apparaît tel. Mais je ne rentre pas en moi-même. En fait, je me retrouve pur dans un monde séparé et tronqué que je n’habite pas pleinement. J’appartiens intégralement au système qui détermine le pur et l’impur, auquel je me plie dans un comportement automatique. Jadis cette appartenance était celle à son peuple, à sa race, à sa grande famille. Mais, en nos jours, cela peut se rejouer avec toute structure d’appartenance : mes parents, mais aussi mon entreprise, et plus subtilement mon système de valeurs, ma manière de fonctionner. Jésus nous ouvre à une autre dimension.

« Ecoutez moi tous » Partir de ce qui sort de l’homme, c’est considérer cette capacité en nous de nous déterminer, de croire que le regard que je pose sur les choses est mien, que je détermine à partir de là mon action, pour le meilleur et pour le pire. Dès lors les catégories changent. La chose n’est pas extérieurement pure ou impure, conforme ou à rejeter. Mais selon la manière que j’aurais de la considérer, elle sera profanée, non respectée, ou au contraire, sanctifiée, rendue sainte et porteuse de relation sanctifiante.

« Du cœur de l'homme » Le combat que nous propose Jésus se mène, non plus à l’extérieur, dans les contacts, mais dans notre cœur. Le cœur est cette fine part de nous-mêmes où nous recevons le flux de la vie, d’où partent et l’intelligence, et la volonté. Cette part de nous-mêmes, où nous surgissons à notre conscience, cette part de nous-mêmes, où nous nous adressons aux autres vraiment, sans calcul... en vérité, librement. Cette part que ne cesse de jaillir telle une source, source qu’il s’agit de reconnaître et qu’il s’agit, une fois reconnue, d’aider dans la purification, ou plus exactement la sanctification, du reste de mon être... Pour cela, nous n’avons pas à bien faire, à faire effort [nous serions encore dans l’antique démarche], nous avons à nous ouvrir, à nous abandonner à Celui qui nous donne et dont nous recevons. C’est ce mouvement qui nous rend à nous-mêmes en nous donnant d’agir non pas à partir de notre idée, notre système mais à partir de la relation avec Celui qui habite et murmure en notre cœur...

« Tout ce mal » Car ce combat, il est vrai, nous ne pouvons le mener seul, il consiste justement à ne pas être seul acteur contraint dans la maîtrise d’un système. La Parole que Dieu nous adresse, qu’il nous donne, nous y aide, celle que le Psaume 1 nous invite à « murmurer jour et nuit » dans le silence. Cette Parole, enfin, elle est venue à nous sous la forme d’un homme que nous pouvons rencontrer, comprendre, aimer, suivre et dont nous pouvons recevoir la capacité d’aimer comme lui-même aime... l’homme Jésus le Christ, le Fils de Dieu...

Que l’eau de son baptême nous purifie, que sa parole de miséricorde nous lave, que son pain partagé nous réconforte et nous donne de cheminer... qu’il libère notre cœur ! Que nous fassions alliance avec Lui !



Père Jean-Luc Fabre
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Autre commentaire de ce jour.


Pour vivre heureux, reste caché


Les plongeurs font l’expérience de voir que sous l’eau se cache un monde magnifique, coloré, lumineux comme un paradis. Qui n’est pas émerveillé de voir la beauté des rocailles  sous l’eau ? La vie est plus que ce que l’on voit.  Elle est recherche de ce quelque chose de plus cachée sous la surface.

Aujourd’hui, alors que l’écran digital envahit tous les aspects de notre vie et qu’il a pour fonction soit de nous distraire de la réalité soit de nous en protéger, l’appel à vivre ou revivre par l’intérieur nous engage sur une toute autre voie, celle d’éduquer notre regard sur un autre écran, plus essentiel que l’instantanée.

Nous nous sommes perdus, écrit Patrick Fischmann dans son livre L’homme naturé (éd. Chez Nous, 2019) pas dans une forêt, mais dans un en-dehors […] de notre nature. Il appelle à retrouver l’intériorité, à développer notre appartenance avec la terre et avec notre être profond. Augustin insiste : entre dans ton cœur, toi qui est devenu étranger à toi-même. Le tapage de la grandeur humaine obscurcit l’immensité de notre horizon intérieur. Nous sommes de la race de Dieu. La vie fait sienne ce dicton : pour vivre heureux, reste caché.

L’évangile avec son invitation à l’écart rejoint tous les grands maîtres spirituels qui placent le pèlerinage vers son cœur profond comme incontournable. L’attitude de Jésus renouvelle la religiosité de son temps qui a des allures légalistes. Il remet au centre des cœurs la rencontre avec Dieu. Aujourd’hui nous sommes sortis d’une recherche d’une vie par en dedans. Une tentation nous est commune à tous. Notre ennemi commun se nomme l’endormissement de notre vie intérieur. Nous ne voyons plus la beauté du rocaille qui vit en nous. Pour atteindre cette beauté, nous avons besoin de maîtres, non de catéchistes, non de moralistes, non d’humains qui pensent tout savoir. L’urgence est de rencontrer des maîtres toujours en recherche d’un chemin jamais totalement parcouru.

On peut se donner bonne conscience parce qu’on continue d’aller à la messe, parce qu’on paie la dîme, qu’on répond généreusement aux sollicitations quand surgit une tragédie. On ne peut se contenter d’aller à la messe. Il faut aller à la rencontre de Quelqu’un. On ne peut se contenter de préserver les signes extérieurs de chrétienté. C’est [le] dedans du cœur qu’il faut travailler pour éviter d’être une coquille vide qui se brise quand surgit la tempête.

Le mystique rhénan de notre fond profond, Tauler, écrit que l’œil intérieur de notre cœur doit demeurer fixé amoureusement […] du côté de Dieu, de sorte que dans notre fond il n'y ait d'autre intention, d'autre aspiration que pour Lui. L’évangile traduit que c’est ce qui sort du cœur qui fait des ravages. C’est dans le cœur reconnaissent les environnementalistes que se trouvent la cause et les remèdes aux catastrophes actuelles[1]. Nous sommes faits pour vivre en intimité avec notre cœur profond en prenant une pause santé de nos écrans. Michel Hubaut écrit qu’il s’agit de devenir véritablement un « Homme » dont l’espace intérieur est devenu assez grand pour accueillir la vie même de Dieu.

Demandons-nous à quoi ça peut bien servir de maintenir un crucifix à l’Assemblée nationale, en haut des portes de nos maisons, s’il nous manque une pulsion intérieure ?  Si l’on s’arc-boute, se contente des traditions figées, ce raidissement peut même être un obstacle à la foi. Des chrétiens de façade, ça fait mal à la diffusion de l’évangile.

Jésus indique que la mission, celle de tout disciple, ne consiste pas seulement à faire des choses pour la foi. Elle est silence et contemplation. Il faut « réchauffer » la foi avant de la transmettre. Le Père Cantalamessa dans une réflexion de l’Avent à la Maison Pontificale précise qu’il s’agit de la foi -appropriation[2]. Il faut nous approprier la mission qui appartient à Dieu. Elle n’est pas la nôtre. Nous sommes de simples serviteurs; nous avons fait ce que nous devions faire  (Cf. Lc 17, 10). Laissons Dieu insuffler son souffle dans nos cœurs pour qu’il réanime en nous notre vie intérieure. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Qu’aucune prospérité flatteuse nous séduise, car c’est un voyageur insensé celui qui s’arrête à contempler les paysages agréables et oublie le point auquel il se dirige » (Saint Grégoire le Grand)

   « C’est dans le cœur humain que se développe la plus intime et, en quelque sorte, la plus indispensable intrigue de l’histoire » (Jean Paul II).

   « Le cœur est la demeure où je suis, où j’habite (...). Il est le lieu de la vérité, là où nous choisissons la vie ou la mort. Il est le lieu de la rencontre, puisque à l’image de Dieu, nous vivons en relation : il est le lieu de l’Alliance » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.563)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Jeu 8 Fév 2024 - 13:24

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 8 février 2024
Jeudi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Sainte Joséphine Bakhita,
esclave soudanaise puis Religieuse Canossienne (1869-1947).

L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Jérôme Émilien,
Prêtre et Fondateur des « Clercs réguliers de Somasque » (1481-1537).


Zacharie, le prophète, Prophète (VIe siècle av. J.-C.)
Saints Martyrs du monastère de Die à Constantinople
Moines (+ v. 485)
Saint Etienne de Grandmont, Fondateur de l'ordre
de Grandmont (+ 1124)
Bienheureuse Speranza di Gesù, Fondatrice des
Servantes de l'Amour miséricordieux et des Fils
de l'Amour miséricordieux (+ 1983)
Bienheureuse Joséphine-Gabrielle Bonino, Fondatrice
de la Sainte Famille de Nazareth de Savigliano (+ 1906)
Bienheureuse Elisabetta Martinez, Fondatrice de la
Congrégation des Filles de Sainte Marie de Leuca (+ 1991)


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Textes de la messe du jour

Premier livre des Rois 11, 4-13… Psaume 105 (106), 3-4ab, 6.35, 36-37, 39-40… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7, 24-30.:


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Commentaire de ce jour.


Les petits chiens


Un récit comme cet évangile des petits chiens en dit long sur le cœur humain de Jésus, sur son amour de la création, et surtout sur son tact psychologique dès qu’il pénètre dans la vie des hommes pour y faire naître la foi.

Cette étrangère désespérait de sauver sa petite fille.

L’enfant était-elle vraiment possédée ? Ce n’est pas sûr, car à cette époque, en Israël et partout ailleurs, on attribuait volontiers à un démon les troubles nerveux de tous ordres. De toute façon, possédée on non, la petite fille était condamnée à plus ou moins brève échéance.

Jésus semble d’abord repousser la demande :

« Attends encore. Pour l’instant, les enfants de la famille sont en train de manger, et l’on ne peut pas leur ôter leur pain ! » La femme comprend aussitôt : les Juifs, qui sont depuis toujours partenaires de l’Alliance, sont en train de profiter des miracles du Messie ; le tour des autres peuples viendra ensuite !

Mais la syrophénicienne qui joue le tout pour le tout a l’audace de prendre Jésus au mot et de renchérir sur sa parabole : c’est vrai que les enfants doivent passer avant les petits chiens, et pourtant les petits chiens n’attendent pas que les enfants aient fini de manger ; dès le début du repas ils circulent sous la table, entre les pieds de chaise et les jambes des enfants, mangeant ce qu’ils peuvent attraper et attendant que leur tour arrive.

D’ailleurs les enfants sont de connivence avec les petits chiens, et leur jettent bien de temps en temps une bouchée. Après tout, puisque les petits chiens partagent leurs jeux, ils sont bien, eux aussi, un peu de la famille. « Je ne suis qu’un petit chien, admettons, dit l’étrangère, mais cela me donne droit aux miettes, dès aujourd’hui.

Jésus a aimé ce réalisme et cette hardiesse ; il y a vu la marque d’une foi adulte, capable en même temps

d’assumer les frustrations avec humilité et humour,

et de trouver en toute situation un chemin pour l’espérance.

Jésus a vraiment admiré, dans la réponse de la femme, la confiance toute simple qui s’y exprime, triomphant en une fois de tant de jours, de tant d’années d’impuissance.

Jésus s’est réjoui qu’une étrangère, née et éduquée en dehors du climat religieux d’Israël, rejoigne, dans un sursaut de son espérance, ce que lui, Jésus, venait dire au monde, à savoir :

qu’aux yeux de Dieu il n’y a plus ni Juif ni grec, ni Juive ni étrangère,

que la venue du Christ devait abattre toute barrière,

qu’il n’y aurait plus bientôt ni enfants ni petits chiens, parce que tous les hommes déjà font partie de l’unique famille du Ressuscité.

Vous qui avez grandi dans la foi du peuple de la Nouvelle Alliance, si vous vous retrouvez parfois devant Dieu timides et gênées comme une étrangère, écrasées par le sentiment d’être indignes de son regard, sans cesse arrêtées sur le seuil d’un grand amour par le souvenir de vos faiblesses, avancez hardiment pour vous faire guérir, en cet aujourd’hui de grâce où le Christ fait un détour du côté de chez vous.

Si vous n’osez pas vous asseoir tout de suite à la table des filles de Dieu, venez au moins pour les miettes, car il suffit d’une miette d’espérance pour convertir toute une vie.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


« Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien
les miettes des petits enfants ! »


«Après avoir parcouru la Galilée et fait une incursion très rapide dans la région de la Décapole (Mc 5, 1-10), pour la première fois chez Saint Marc, Jésus va séjourner de façon prolongée en territoire païen, dans la région de Tyr, en Syro-Phénicie.

Cette décision de Jésus n’allait pas sans poser de problème car on sait combien une haine féroce opposait les Juifs aux païens à cette époque.
Selon la Loi de Moïse, aucun contact n’est toléré avec eux. Et voilà, Jésus qui rentre pourtant dans une maison païenne, faisant en sorte, vu ce contexte d’animosité entre Juifs et païens, que personne ne le sache.

Cependant, nous dit l’Évangile, « il ne réussit pas à se cacher. »
Une femme « païenne », précise Saint Marc, vient se jeter à ses pieds pour l’implorer de libérer sa fille de l’esprit mauvais qui l’assaille.
Quelle confiance et quelle audace chez cette femme qui ose venir ainsi aborder ce rabbi Juif (cf. v. 25) !

C’est alors que Jésus va saisir l’occasion de cette rencontre pour faire rayonner tout l’éclat de sa judéité. Car, en exauçant cette païenne, cette étrangère, cette non-juive, Jésus va conduire le judaïsme jusqu’au bout.

Le vrai Juif sait, en effet, que le pain qu’il détient est pour tous. Mais pour le toucher, il faut avoir la Foi.
C’est dans cette perspective qu’il nous faut interpréter la réponse de Jésus à la demande de la syro-phénicienne.
Elle n’est pas une fin de non recevoir. Non, elle est une invitation pour cette femme à passer d’une demande païenne à une prière de Foi qui ne cherche plus la guérison en tant que telle mais l’accueille comme une surabondance de la Bonté du Seigneur, comme une œuvre de Salut au cœur même de la contingence de son histoire.

Le parallèle à cet épisode chez Saint Matthieu, qui mentionne la réaction des disciples, fait ressortir avec encore plus d’éclat cette intention de Notre Seigneur.
Ne voulant pas être dérangés, les disciples suggèrent à Jésus une guérison expéditive qui les libérerait des cris de cette femme.
Mais, répondre ainsi à sa détresse ce serait la cloîtrer dans sa condition païenne et l’empêcher d’accéder à la Foi et, par elle, au Salut qui vient d’Israël.

Répondre ainsi à cette femme ce serait l’enfermer dans un particularisme et, par voie de conséquence, se condamner à rester replié dans sa propre particularité.
En conduisant cette femme jusqu’à confesser sa Foi, nous voyons que Jésus vient révéler à ses disciples le véritable sens de leur judéité, de leur élection qui a vocation universelle.

C’est donc en tant que Juif que Jésus ouvre à l’universel. Et ici, cela est d’autant plus manifeste qu’il ne renie pas la particularité d’Israël pour exaucer cette femme.
Bien au contraire, il la met en avant : « Il n’est pas bon de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens ».

Par ces paroles, Jésus ne rabroue en rien cette femme. Au cas où nous en douterions, l’épithète « petit », utilisé par Marc pour atténuer le terme de « chien », nous convaincra du contraire.
Par ces mots, Jésus invite cette syro-phénicienne à reconnaître la particularité d’Israël en tant que peuple élu et à reconnaître que c’est parce qu’Israël est Israël qu’elle peut, elle, avoir accès au Salut.
Rappelons-nous ces paroles mêmes de Jésus dans l’Évangile de Saint Jean : « Le Salut vient des Juifs » (Jn 4, 22).

Et c’est bien ce que cette femme reconnaît : « C’est vrai Seigneur ; mais justement, les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des petits enfants ».
Elle qui se sait païenne, confesse que les seules miettes tombées de la table des merveilles de Dieu pour son peuple suffiront à la rassasier et à répondre à sa demande pour sa fille.

Une telle profession de Foi ne peut qu’appeler la guérison et le Salut : « A cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille ».

« Seigneur, donne-nous la même audace que celle de cette femme, la même Foi qui tiendra greffées les branches de l’olivier sauvage que nous sommes sur le tronc de l’olivier franc (Cf. Rom 11, 20).
Pour ceux qui se reconnaissent en toi fils d’un même Père, il n’y a plus désormais ni Juif, ni païen, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme, car tous nous ne faisons plus qu’un en Toi (Cf. Ga 3, 27-28).
Que cette union à Toi dans la Foi et dans l’Amour appelle sur nous Ton Salut ! »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien
les miettes des petits enfants ! »


La mission de Jésus est d’abord auprès d’Israël. L’adverbe indique une priorité de temps, non une priorité d’importance ni une exclusion des non-juifs.
C’est la première phase de la proclamation de la venue du Règne de Dieu comme nous le voyons aussi dans l’envoi des Douze en mission: ils ne doivent aller ni vers les Samaritains ni vers les païens mais bien vers les brebis perdues de la maison d’Israël. (Mt.10,6)

On peut alors se demander qu’est-ce que Jésus va faire en Syro-Phénicie et ensuite dans le territoire de la Décapole: ce sont des territoires païens.
La seule chose que Marc nous dit c’est que Jésus ne voulait pas qu’on sache qu’il était là mais qu’il ne réussit pas à passer inaperçu.
On peut donc facilement supposer que Jésus voulait laisser l’enthousiasme dangereux des foules se calmer en Galilée.

Mais il y avait peut-être aussi un danger du côté d’Hérode Antipas, tétarque de Galilée. Hérode avait fait arrêter Jean-Baptiste.
C’est après cette arrestation que Jésus s’était éloigné du Jourdain. Hérode, après un certain temps, a fait exécuter Jean-Baptiste.
Marc a déjà mentionné (7,14) que la renommée de Jésus était parvenu aux oreilles d’Hérode (6,14) et l’inquiétait.
C’est peut-être à ce moment que, selon Luc, quelques Pharisiens avaient averti Jésus: Pars d’ici, car Hérode veut te tuer. (Luc13,31)
Jésus voulait peut-être éviter une arrestation prématurée.

Il y a donc pour Jésus deux raisons possibles d’éviter de faire un miracle pour cette Cananéenne, comme Matthieu l’appelle: une païenne et en outre une ennemie traditionnelle d’Israël.
La réponse de Jésus, en dépit du d’abord, a une rudesse certaine. Mais elle est peut-être une sorte de provocation, d’ouverture pour voir sa Foi. Or elle se sert de la même figure pour faire un acte de Foi splendide.
Jésus a parlé du pain pour les enfants d’Israël. Elle, elle parle de la guérison de sa fille comme n’étant qu’une miette de pain pour Jésus.
Devant cette sorte de Foi, Jésus répond tout de suite: A cause de cette parole, va; le démon est sorti de ta fille.



Père Jean Gobeil, s.j., La Villa Loyola, dirigée par les Jésuites de Sudbury.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Quand notre prière n’est pas écoutée c’est parce que nous demandons mal, avec peu de foi ou sans persévérance, ou avec peu d’humilité » (Saint Augustin)

   « Jésus loue la femme syro-phénicienne qui lui demande avec insistance la guérison de sa fille. Cette insistance est sans doute très épuisante, mais ceci est une attitude de la prière. Sainte Thérèse parle de la prière comme une négociation avec le Seigneur » (François)

   « De même que Jésus prie le Père et rend grâces avant de recevoir ses dons, Il nous apprend cette audace filiale : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu´ (Mc 11,24). Telle est la force de la prière,tout est possible à celui qui croit´ (Mc 9,23), d’une foi `qui n’hésite pas´ (Mt 21,22) (...) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.610)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Ven 9 Fév 2024 - 19:30

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 9 février 2024
Vendredi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

Sainte Apolline, vierge et Martyre
à Alexandrie († 249).
Saints Prime et Donat, Martyrs (+ 362)
Saint Maron, Moine au Liban, père de l'Église
maronite (+ 410)
Bienheureuse Anna Katharina Emmerick
Mystique (+ 1824)
Vénérable Umile da Genova, Capucin fondateur (+ 1969)


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Textes de la messe du jour

Premier livre des Rois 11,29-32.12,19… Psaume 81(80),10-11ab.12-13.14-15… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,31-37.:


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Commentaire de ce jour.


Effata !


Un style de reporter : des phrases courtes, des détails vivants, des paroles percutantes : tout cela est bien dans la manière de l’évangéliste saint Marc, qui travaille à partir des souvenirs de Pierre.

Vingt siècles après, nous risquerions d’achopper sur les détails, justement : Jésus qui met deux doigts dans les oreilles du sourd et qui lui touche la langue avec un doigt humecté de salive. Mais ces gestes un peu étranges étaient assez courants dans la médecine populaire au temps de Jésus, non seulement en Israël, mais dans tout le monde gréco-romain.

D’ailleurs l’essentiel n’est pas là, mais dans ce qui suit :

Jésus regarde longuement le ciel, pour bien signifier à ce pauvre homme d’où va venir la guérison : c’est la puissance de Dieu qui va se manifester.

Jésus soupire ; non pas qu’il soit déjà fatigué d’opérer des miracles en réponse à la foi des petites gens, mais pour reprendre à son compte le gémissement de l’humanité souffrante, la longue plainte des malades chroniques et des handicapés, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe sur le Serviteur de Dieu : « C’était nos maladies qu’il portait ».

Puis vient la parole, une seule parole, qui accomplit la guérison, une parole si mystérieuse que Marc l’a conservée telle quelle dans l’araméen populaire que parlait Jésus :

« Effata ! » Ouvre-toi : c’est un ordre et un programme de vie. Car cette unique parole de Jésus agit à un double niveau :

* - elle guérit le corps, ouvre les oreilles et délie la langue ;

* - mais surtout elle interpelle l’homme ; c’est lui qui doit lire sur les lèvres de Jésus cette consigne qui va bouleverser sa vie (et la nôtre)  : « ouvre-toi ! »

Ouvre-toi, toi qui t’enfermes dans ta solitude et qui portes toute souffrance comme une rancœur.

Ouvre-toi, toi qui es clos sur ton passé et qui traînes à longueur de vie le fardeau de tes souvenirs.

Ouvre-toi, toi qui attends toujours d’être aimé pour te mettre en route vers l’autre.

Ouvre-toi à cet homme, à cette femme, à cet ami (e), qui est encore plus seul (e) que toi, plus muet (te), et qui ne veut plus rien entendre parce que tu l’as trop souvent déçu (e).

Ouvre-toi à la nouveauté que Jésus te propose.

Ouvre-toi surtout à la parole de ton Dieu, qui vient te donner la force et la liberté, et qui agrandit chaque jour, si tu le veux, l’espace de ton espérance.

« Effata », dit Jésus à l’homme handicapé. « Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parlait correctement ».

Jésus guérit donc à la fois la surdité de l’homme et sa langue embarrassée. Les deux maux sont liés, en effet : souvent les muets sont muets parce qu’ils sont sourds ; ils ne peuvent rien dire parce qu’ils n’ont jamais rien entendu, parce qu’ils ont grandi et vieilli dans un monde sans paroles ni sons.

Ainsi en va-t-il de nous-mêmes devant Dieu dans la prière ; souvent c’est notre surdité qui nous rend muets et timides. Faute d’entendre la parole de Dieu, nous ne trouvons plus de mots pour lui parler ou pour parler de lui.

Que l’Évangile aujourd’hui soit notre guérison. Qu’un seul ordre de Jésus nous rende perméables à sa parole et ardents pour la louange et le témoignage.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Effata, ouvre-toi ..un sourd qui entend


Aujourd'hui chez nous se réalise cette page Evangélique. Paraphrasant l'Evangile je dis: Dieu vous a emmené A l'écart, a posé sur vous sa main, a mis ses doigts dans vos oreilles et toucher votre langue pour vous faire entendre sa Voix en même temps que délier la vôtre. De tel geste de Dieu en vos vies reproduise, comme hier, le même étonnement la même admiration et notre monde très vivement frappés disent : Tout ce qu'il fait est admirable.

Comme le sourd et muet de l'Evangile, femmes choisies par Dieu, vous devenez des signes de son passage chez nous. des signes que la Bonne Nouvelle est arrivée jusqu'à nous. Mais comme pour le sourd et muet, vous aussi passez votre vie à vous demander pourquoi Dieu vous a choisies pour manifester sa Puissance. Qui sommesnous, êtes-vous pour être signe de Dieu ?

Effata: c'est à vous que ces paroles s'adressent d'abord. écoutons la voix du Seigneur notre Dieu clamait le psaume. Vous venez ici pour entendre Jésus soupirer sur vous ses mots : ouvre-toi ... ouvre-toi aux merveilles de Dieu, aux signes de lAmour de Dieu. Jésus fait de vous des femmes d'Evangile, dont la vie dit la Parole de Dieu, des femmes d'action, qui agissent selon la Parole de Dieu et qui accomplissez en tout la loi du Seigneur. Vous êtes signe qui incontestablement proclame " que le vrai Dieu soit annoncé au monde".

Jésus l'a souvent répété : Le Fils ne peut faire de lui-même rien qu'il ne voie faire du Père et ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement. Ouvre-toi: vous ne faîtes rien de vous-mêmes que vous n'ayez reçu du Fils. Vous êtes comme le Fils à l'écoute du Père. Vous vivez comme Lui dans cette recherche de l'intimité du Père.

Au milieu de notre monde de bruits et d'idoles, votre monastère n'est-il pas appelé à devenir plus que jamais effata, un lieu ouvert aux merveilles de Dieu, un lieu prophétique, témoin de sa présence au milieu de tant de nuages qui assombrissent notre monde.

EFFATA ! oui, comme au temps d'Élie, des prophètes, notre monde souffre de sécheresse. Notre monde, pour parler comme Jérémie, s'est creusé des citernes percées qui ne retiennent pas l'eau. A l'aube de troisième millénaire, en plein territoire de la Décapole qu'est notre monde - territoire païen s'il en est un - votre vie propose, fait entendre ànotre peuple en mal d'intériorité et de sens, le mystère de Dieu.

Comme le sourd et muet, Dieu vous emmène à l'écart (Ev) pour mieux écouter battre le coeur de notre monde, pour l'ouvrir à son Amour, pour nous rappeler une Présence, la sienne, à qui veut l'entendre. Comme vient de l'écrire le Cardinal Lustiger en parlant de la vie monastique: vous êtes un don de Dieu.

Ah si mon peuple mécoutait clamait le psaume. Et l'acclamation répond: ouvre mes lèvres Seigneur et ma bouche annoncera ta louange. Plus que quiconque, vous connaissez bien ces paroles du Psaume 64 même le silence est louange. Votre silence, c'est comme de l'engrais que l'on enfouit dans notre terre d'ici pour l'ouvrir demain aux merveilles de son Amour.

A votre contemplation : ouvre mes yeux Seigneur aux merveilles de ton amour. Fais que j'entende, Seigneur, tous mes frères qui crient vers toi. Prends pitié de moi qui t'appelle tout le jour. AMEN

ACCUEIL: le sourd-muet si c'était vous, choisie par le Seigneur pour manifester aujourd'hui sa gloire et dire à notre monde les merveilles de Dieu. Oui tout ce qu'il fait est admirable.



Abbé Gérard Chaput
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Autre commentaire de ce jour.


«Tout ce qu'il fait est admirable»


Aujourd'hui, l'Évangile nous présente un miracle de Jésus: il redonna l'ouïe et délia la langue d'un sourd-muet. Les gens étaient en admiration et se disaient: «Tout ce qu'il fait est admirable» (Mc 7,37).

Voici la biographie de Jésus faite par ses contemporains. Une biographie succincte et complète. Qui est Jésus? C'est celui qui a tout fait admirablement.
Dans le double sens du mot: qui et comment, dans la substance et dans la manière.
C'est celui qui n'a fait que des bonnes choses et celui qui a bien fait ce qu'il a fait, d'une manière parfaite, finie.
Jésus est une personne qui fait tout de manière admirable, parce qu'il n'a fait que des bonnes actions et parce qu'il finit ce qu'il fait. Il ne délivre rien à moitié fait, et il ne laisse rien de côté pour le finir après.

Essaie, toi aussi de laisser tout entièrement prêt: la prière, le contact avec les autres y compris les parents, le travail, l'apostolat, la diligence à se former spirituellement et professionnellement; etc.
Sois exigent envers toi-même, et, d'une manière plus douce, de ceux qui dépendent de toi. Ne tolère pas les choses faites à moitié. Cela ne plait pas à Dieu et ça dérange les autres.
N'opte pas pour cette attitude uniquement pour faire bonne impression, ou parce que cette attitude est la plus rentable, y compris humainement, mais parce que Dieu n'aime pas les mauvaises actions ni les “bonnes” œuvres mal faites.
Les Saintes Écritures affirment: «son œuvre est parfaite» (Dt 32,4). Et Le Seigneur, par l'intermédiaire de Moïse, déclare au peuple d'Israël: «Vous n'en offrirez aucune (offrande) qui ait un défaut, car elle ne serait pas agréée» (Lev 22,20).
Demande donc l'aide maternelle de la Sainte Vierge Marie. Comme Jésus, Elle a tout fait admirablement.

Saint Josemaría nous donne le secret pour réussir: «fais ce que tu dois et applique-toi dans ce que tu fais».
Est-ce ta façon d'agir?



Abbé Joan MARQUÉS i Suriñach (Vilamarí, Girona, Espagne).
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Tard je t’ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée! Et tu étais à l’intérieur de moi et j’étais à l’extérieur. Tu m’as appelé et tu as crié, et tu as brisé ma surdité; brillante et resplendissante, et guérissant ma cécité; exhalant ton parfum et je l’ai respiré, et maintenant je te désire » (Saint Augustin)

   « Il existe une fermeture intérieure, qui concerne le noyau profond de la personne, celle que la Bible nomme le “cœur”. C’est ce que Jésus est venu “ouvrir”, libérer, pour nous rendre capables de vivre en plénitude la relation avec Dieu et avec les autres » (Pape Benoît XVI)

   « (…) Dans sa prédication, le Seigneur Jésus se sert souvent des signes de la création pour faire connaitre les mystères du Royaume de Dieu. Il accomplit ses guérisons ou souligne sa prédication avec des signes matériels ou des gestes symboliques. Il donne un sens nouveau aux faits et aux signes de l’Ancienne Alliance, surtout à l’Exode et à la Pâque, car Il est lui-même le sens de tous ces signes » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.151)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

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Message par Lumen Sam 10 Fév 2024 - 13:15

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 9 février 2024
Samedi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Scholastique,
Moniale, sœur de Saint Benoît (480-543).


Saints Zotique, Irénée, Hyacinthe et
Amance, Martyrs à Rome (+ 304)
Saint Paul et ses compagnons martyrs à
Gaza (IVe siècle)
Saint Aimond, Fondateur du monastère
Saint-Victor de Meda (+ 790)
Saint Guillaume de Malavalle, Ermite en
Toscane, fondateur de l'ordre des
Guillemites (+ 1157)
Saint José Luis Sánchez del Río, Martyr
mexicain (+ 1928)
Bienheureux Aloïsius Stepinac, Cardinal
archevêque martyr Zagreb (+ 1960)


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Textes de la messe du jour

Premier livre des Rois 12,26-32.13,33-34… Psaume 106(105),6-7ab.19-20.21-22… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,1-10.:


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Commentaire de ce jour.


La seconde multiplication des pains


Les circonstances de la première multiplication des pains sont dans toutes les mémoires.

Jésus arrivait en barque pour conduire les Apôtres dans un lieu désert ; et en débarquant il vit une grande foule et il en eut pitié. Il développa longuement son enseignement, et c’est à la nuit tombante qu’il nourrit cinq mille hommes.

Au point de départ du récit de cette deuxième multiplication des pains, nous retrouvons la pitié de Jésus, mais il ne parle plus de brebis sans berger, car cette fois elles ont trouvé leur berger en s’attachant à lui :

« J’ai pitié de cette foule, car voilà déjà trois jours qu’ils restent auprès de moi, et ils n’ont pas de quoi manger ! »

Cette foule de disciples a tenu quatre jours, dormant sur place, mangeant sur place les provisions apportées, puis jeûnant pour ne pas s’éloigner et ne rien perdre de la parole de Jésus.

La première fois, les gens s’étaient laissé surprendre par la tombée du jour. Cette fois ils ont choisi de rester plusieurs jours avec Jésus, et ils sont trop loin de chez eux pour pouvoir rentrer sans défaillir.

À travers ce deuxième miracle des pains Jésus nous assure de deux choses :

   * - il viendra au-devant de nos besoins si nous faisons passer l’écoute de la parole avant toutes nos faims terrestres : faim du corps ou faim de se réaliser ; car l’homme ne vit pas seulement de pain, et la parole du Christ est vraiment Pain de vie ;

   * - il prendra soin de nous, si pour lui, pour son amour et pour son service, nous nous aventurons loin de nos bases familières ; rien que par sa parole, il nous rendra au centuple les sécurités immédiates que nous aurons lâchées.

Mieux encore : si nous savons lui faire confiance, il nous fera participer à son immense pitié, et il nous donnera, pour les distribuer à la foule, les pains et les poissons qu’il aura lui-même bénits.

Nous irons, en son nom, au-devant de tous les affamés, au-devant de ceux et de celles qui se sont mis en route vers Lui en oubliant tout le reste.

Pour entrer dans cette œuvre de vie et de partage, trois conditions nous sont posées :

   * - que nous soyons vulnérables à la pitié forte qui nous portera à nourrir les foules ;

   * - que nous soyons des passionnés du Christ, notre ami ;

   * - que nous restions attachés à Lui et à sa parole, comme des disciples venus de très loin et qui ne songent plus à repartir.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Eclats d’humanité.


Jésus s’adresse à une foule de chercheurs de sens. Il s’adresse non pas seulement à des croyants. Il adresse la même parole à tous les chercheurs de sens. À l’humanité. Jésus déteste les frontières. Jésus ne se définit pas comme un protecteur de la religion de son temps. Il est détesté par les chefs religieux. Il n’a pas une mentalité protectionnisme, de division. Il se présente comme un accompagnateur de sens. Il accompagne les gens à voir clair dans leur vie. À trouver un sens à leur vie.  

En nourrissant tout le monde, Jésus atteste qu’il est normal pour un croyant ou un non-croyant de s’entraider. Il ouvre un nouveau chapitre d’un vivre ensemble. En nourrissant tant  de monde, en leur offrant un «grand diner» festif au milieu d’une terre aride, Jésus se montre très humain. Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors  (cf. Jn 6, 37). Sa seule préoccupation, très humaine, est de ne pas renvoyer les gens le ventre vide. Lui attribuer toute autre intention comme celle de les «convertir» à son royaume est grossièrement erronée.  

En étant  humain jusque dans ses entrailles, il opère un déplacement presque inimaginable pour l’époque en nourrissant hors des temples autant les Juifs que les païens. Ce geste est rapporté par les évangélistes parce qu’il a marqué les mémoires comme un geste d’ouverture à tout le monde. Le message est clair : Jésus se fait solidaire, se montre ami de toute sorte de gens. Il ne considère pas les êtres humains comme des déchets (cf. Fratelli tutti, no 19).

Ce geste n’est pas une parenthèse dans la vie de Jésus. Il n’est pas un quelque chose de plus à ajouter aux initiatives spectaculaires de ce poète de la compassion. Il n’est pas celui d’un Jésus «sympa» qui cherche à se faire aimer. Jésus ne donne pas du bonbon à la foule pour la récompenser d’être venue vers lui. Ce geste est au cœur de son existence et il précise quelle est la personne de Jésus, quel genre de vie il mène,  comment il regarde et considère les autres. Jésus est nourriture.

Il faut dépasser «l’institution» qu’annonce ce geste si sensationnel dans le désert pour atteindre le fond du cœur de Jésus. À travers ce geste très humain de ne pas laisser une foule affamée retourner chez elle à jeun nous découvrons le divin Jésus. L’humain authentique qu’est Jésus montre le divin Jésus. Ce geste procède de sa rencontre avec le Père et nous conduit au Père. Jésus montre toute la compassion d’un Dieu qui voit la misère de son peuple et qui lui offre la manne dans le désert et le pain multiplié sur la montagne.

En posant ce geste à une foule en recherche de sens, Jésus indique subtilement un chemin qui fait du sens : reproduire le même geste de compassion en offrant le peu que nous avons. Jésus dit à la foule chercheuse de sens : voici le chemin, prends-le (cf. Is 30, 21). Voilà bien le sens profond de ce pain multiplié. Allez en Galilée, allez dehors reproduire le même geste. Allez, comme l’écrit un poète, débuter le voyage vers le pays de l’autre.

Ce geste remet en question notre rapport comme chrétiens avec les gens du dehors. Où est notre Galilée ? Qui nourrissons-nous ? Cette question taraude autant les pasteurs, les intervenants pastoraux que tous les croyants. Ce n’est plus dans nos églises vides, entre nous, c’est dans nos Galilée que se reproduit le partage de ce pain.

Pour savoir si nous reproduisons dans nos Galilée ce geste de ne pas garder pour soi le peu que nous avons, si nous partageons la même compassion de Jésus, demandons-nous si tout se réduit à nous [et] que seuls comptent nos intérêts individuels (Fratelli tutti, no 19)? L’intimité la plus délicieuse avec ce pain que nous recevrons tantôt  postule la solidarité la plus industrieuse avec les affamés que nous côtoyons. Ce pain n’est pas un bonbon de jouissance individuelle. Il n’est pas un a parte de notre vie mystique. Il nous invite à quelque chose de plus, à continuer le message de Jésus en distribuant le peu que nous avons.

Ce pain partagé dans le désert trace un chemin pour constituer un «nous», qui habite la maison commune (Fratelli tutti, no 14).  Ce geste est un si puissant signe pour construire une humanité neuve et fraternelle que les premiers chrétiens s’empressent de mettre tout en commun (cf. Ac 2, 44).  

À votre contemplation : n’oublions pas ce geste de l’enfant dont parle saint Jean (6, 9) qui offrit généreusement le petit peu de pain qui a nourri tant de monde. C’est le manque de petits gestes de solidarité comme celui de cet enfant qui détruit ce grand rêve d’une terre fraternelle et qui s’inscrit au cœur du cœur de la famille humaine (Fratelli tutti, no 26). AMEN.



Abbé Gérard Chaput
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Autre commentaire de ce jour.


« Les gens mangèrent et furent rassasiés » (Mc 8, 1-10)


Ce récit peut sembler une répétition du miracle de la multiplication des pains décrite en 6, 35-44. Une série de différences entre ces deux passages montrent toutefois que ce nouveau récit de la multiplication des pains n’est pas un simple doublet, mais que l’évangéliste a voulu donner à ce miracle une nouvelle interprétation et une dimension particulière.

Relevons ces différences apparemment minimes. La foule que Jésus nourrit compte 4,000 personnes, au lieu de 5,000 dans le récit précédent. Cette foule se trouve avec Jésus depuis trois jours. Les disciples savent le nombre de pains dont ils disposent. Jésus rend grâce à Dieu pour les pains et une seconde fois pour les poissons. Les disciples ramassent les restes dans sept corbeilles, au lieu de douze. Il est évident que ces différences ont une valeur symbolique dont il faut chercher le sens.

Le contexte nous permet de découvrir la signification que Marc a voulu donner à ce nouveau récit de la multiplication des pains. Il décrit deux miracles que Jésus accomplit dans des territoires païens, juste avant notre récit. Il guérit à distance la fille d’une syro-phénicienne, qui était possédée d’esprit mauvais (7, 24-30). Toujours en terrain païen, mais à l’est du lac de Galilée, dans la Décapole, il guérit un homme sourd et muet (7, 31-37). À la suite de ces deux signes en faveur de païens, Jésus nourrit une foule avec le pain qu’on donne aux enfants, selon la supplication de la femme cananéenne (7, 28).

Dans les deux récits, la foule que Jésus nourrit se trouve dans le désert de notre monde et le langage du Christ rappelle celui du repas eucharistique. À la place des cinq pains et des deux poissons, les disciples ont sept pains et ils recueillent à la fin sept corbeilles de restes. Cette répétition du chiffre sept suggère la totalité – tel est le sens général du chiffre sept – des dons eucharistiques offerts aux païens, à égalité avec ceux offerts aux Juifs en 6, 35-44. Dans le Royaume qu’instaure le Christ, aucun privilège n’existe, aucune ségrégation, tous sont invités et sont égaux. Jésus offre le salut et la vie à tous, sans distinction de race ou de rang social, car l’amour de Dieu s’étend à toute personne qu’il a créée.

Jésus manifeste cet amour divin par sa compassion pour cette foule païenne qui n’a rien mangé depuis trois jours. Il ne veut pas les renvoyer à jeun dans leur foyer, car ces gens pourraient défaillir en chemin. Il ne se contente pas de leur enseigner la vérité, mais il révèle l’amour de Dieu en offrant à cette humanité perdue dans le désert la nourriture qui procure la vie. Cette compassion de Jésus se prolonge comme tout naturellement dans les siens qui ont le devoir de venir au secours des pauvres et des déshérités avec qui le Seigneur s’identifie, « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).

La situation de cette foule de 4,000 païens qui n’ont rien mangé depuis trois jours pose un immense défi à Jésus. Il peut bien avouer qu’il « a pitié de ces gens », mais comment montrer sa compassion ? Ce défi, il le partage avec ses disciples, qui en mesure toute l’ampleur : « Dans cet endroit désert, où pourrait-on trouver de quoi les faire manger à leur faim? » Sans être interpellés par des défis de cette ampleur, nous faisons face parfois à des demandes ou à des besoins qui semblent nous dépasser ou peut-être nous déranger. Nous sommes facilement tentés de démissionner ou de nous défiler, de nous dire que la situation nous dépasse et que nous n’y pouvons rien. Si Mère Térésa avait abdiqué devant la misère immense de Calcutta, sa communauté pour les miséreux de l’Inde et du monde n’aurait pas vu le jour.



Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « “Rompre le pain” pour le Seigneur, signifie la manifestation du mystère de l’Eucharistie. Son action de grâce signifie la joie que lui apporte le salut du genre humain. Le partage du pain à ses disciples pour qu’ils se le répartissent signifie qu’il a transmis aux Apôtres la tâche de distribuer la nourriture de la vie à son Eglise » (Saint Bede le Vénérable)

   « Ce miracle n’est pas destiné seulement à satisfaire la faim d’un jour, mais c’est le signe de ce que le Christ est prêt à faire pour le salut de toute l’humanité en offrant sa chair et son sang » (Pape François)

   « Fraction du pain parce que ce rite, propre au repas juif, a été utilisé par Jésus quand il bénissait et distribuait le pain en maitre de table (…). C’est à ce geste que les disciples le reconnaitront à la résurrection, et c’est de cette expression que les premiers chrétiens désigneront leurs assemblées eucharistiques (...) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.329)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 11 Fév 2024 - 11:33

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 11 Février 2024
Sixième Dimanche du Temps Ordinaire, Année B.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Notre-Dame de Lourdes,
Première apparition (1858). Journée Mondiale du Malade.


Saints martyrs en Numidie (+ 304)
Saint Grégoire II, Pape (89e) de 715
à 731 (+ 731)
Saint Pascal Ier, Pape (98e) de 817
à 824 (+ 824)
Saint Pierre de Jésus Maldonado Lucero, Prêtre
et martyr (+ 1937)
Bienheureuse Héloïse, Ermite bénédictine
(+ v. 1066)
Vénérable Maria Felicita Fortunata Baseggio
Religieuse mystique italienne (+ 1829


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Textes de la messe du jour

Livre du Lévitique 13,1-2.44-46… Psaume 32(31),1-2.5.11… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 10,31-33.11,1… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,40-45.:


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« « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus
étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » »


Commentaire de ce jour.


« Si tu le veux, tu peux me purifier. »


Le lépreux vient à Jésus comme à la chance unique de sa vie : il supplie à genoux, il veut recouvrer la santé, il veut redonner un sens à sa vie, et reprendre sa place dans la communauté.
En effet, impur, intouchable, on le considère comme frappé d’un châtiment de Dieu, et il est mis, avec tous les lépreux, au ban de la société.
Il ne peut entrer dans une ville ou un village, tout au plus peut-il mendier à la porte, et tout le monde doit s’éloigner de lui.

Jésus, qui a pitié de lui, le guérit, mais veut garder la discrétion, parce qu’il veut faire l’œuvre de Dieu sans éclats, sans propagande, comme le Serviteur de Yahweh qui ne crie pas sur les places.
Cependant l’homme, une fois guéri, s’empresse de proclamer la nouvelle, de sorte que Jésus ne peut plus entrer ouvertement dans une ville ; « il se tient dehors, dans les lieux déserts, et l’on vient à lui de toutes parts ».

Étrange récit, qui oppose ainsi deux sortes de contagion :

   * - la contagion de la lèpre, qui éloigne tout le monde du lépreux,
   l* - a contagion de la sainteté, qui attire à Jésus tous les hommes.

Le lépreux ne peut entrer en ville à cause de la crainte des habitants ; Jésus non plus ne peut entrer désormais, mais à cause de l’enthousiasme des foules.

Revenons un instant sur la démarche du lépreux. « Si tu le veux, tu peux me guérir ! », dit-il à Jésus. Moi, je ne peux rien contre ce mal. Personne n’y peut rien. Mais toi, il te suffit de le vouloir, et la maladie obéira !

Quelle Foi, quelle confiance, dans cet appel du lépreux ! Et Jésus a aimé sa spontanéité, la véhémence de son désir, puisqu’il lui a répondu tout de suite :
« Je le veux : sois purifié ! »

Jésus le veut, Jésus le veut toujours, à toute heure de notre vie. Parfois, c’est nous qui ne le voulons pas vraiment.
Nous connaissons les misères qui nous collent au cœur, mais nous disons :"Après tant d’années, c’est incurable ! Je suis incurable !

C’est alors que nous n’osons plus espérer.
Nous nous en tenons à ce que nous voyons en nous, sans regarder suffisamment ce que Jésus nous donne à voir en Lui : sa Miséricorde, son désir de nous faire vivre, la force de son amitié de Sauveur.
Souvent c’est l’image de nous-mêmes qui nous désole. Mais la première pauvreté de cœur que Dieu nous demande, c’est de lâcher justement l’image de nous-mêmes pour ne garder dans les yeux que son visage à Lui.

Sainte Thérèse de Lisieux écrivait à sa sœur Céline : « Si tu veux supporter en paix l’épreuve de ne pas te plaire à toi-même, il est vrai que tu souffriras, parce que tu seras à la porte de chez toi, mais ne crains pas : plus tu seras pauvre, plus Jésus t’aimera. »



Père Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).
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Autre commentaire de ce jour.


Saisi de Compassion, Jésus étendit la main, le toucha
et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »


La lèpre revêt une valeur symbolique très forte dans l’Ancien Testament qui ne connaissait aucun remède à ce terrible fléau.
Afin d’arrêter sa diffusion parmi ceux qui étaient sains, il condamnait le lépreux à une existence de solitude qui l’excluait totalement de la société.
Un véritable enfer ! Le portrait du lépreux que dresse la Loi de Moïse accuse nettement son exclusion : « Le lépreux atteint de cette plaie portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre, il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres, et il criera : ‘Impur ! Impur !’
Tant qu’il gardera cette plaie, il sera impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, sa demeure sera hors du camp » (Cf. 1ère lecture).

Mais, bien plus qu’un mal horrifiant qui défigure l’homme, la lèpre était considérée comme un mal religieux qui le ronge à un niveau plus existentiel.
Elle était le symbole du péché et certains allaient même jusqu’à lui donner le caractère de châtiment divin.
C’est aussi pour cette raison que le lépreux était banni, rejeté comme un mort ambulant, source d’impureté c’est-à-dire de non-communion avec Dieu comme avec les hommes.

Il est clair que sa guérison ne pouvait être attribuée qu’à Dieu seul. Le geste de Jésus qui vient toucher le lépreux dans l’Évangile et lui adresse une parole de vie est donc hautement significatif sur sa messianité et son identité divine.
Par cette guérison, Jésus manifeste qu’il est Le Fils de Dieu venu prendre sur Lui le mal physique et moral de tout homme, son isolement, sa mise à l’écart de la société, mais aussi le mal de son péché.

L’Évangile nous dit que Jésus est « pris de pitié devant cet homme », littéralement « ému jusqu’aux entrailles » comme le père qui accueille le retour du fils prodigue dans l’Évangile de Saint Luc (Cf. Lc 15).
En Jésus, c’est le Cœur du Père qui se penche vers tout homme pour franchir la distance que par son péché il avait établie entre lui et Dieu.
« Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : ‘Je le veux sois purifié’ » :
En Jésus, la main du Père s’est avancée jusqu’à toucher l’impureté de notre humanité marquée par le péché pour la purifier et la recréer.

Et comment Jésus recrée ? En prenant sur lui le mal qui affecte l’homme. En effet, l’Évangile nous dit que Jésus, après que le lépreux ait transgressé son avertissement de ne rien révéler, se voit dans l’obligation d’éviter les lieux habités.
Autrement dit, Jésus retrouve les lépreux qui étaient exclus des villes et autres lieux d’habitation.

Jésus devient lépreux à notre place, il devient Lui-même l’exclu qui sera crucifié hors de la ville, le serviteur souffrant qui prend sur lui la lèpre de son peuple (Is 53, 4 ; traduction de la Vulgate).
Jésus nous sauve en prenant sur Lui le mal qui nous séparait de Notre Père du Ciel pour nous communiquer en échange sa Vie, nous réconcilier avec Lui et nous réintroduire ainsi dans le monde des vivants :
« Je le veux, sois purifié » (Cf. Évangile).

Que faisons-nous de la lèpre de notre péché qui nous isole de Dieu et de nos frères ? Osons-nous l’exposer à Jésus en lui criant notre désir d’être guéri : « Seigneur si tu le veux, tu peux me purifier » ?
Alors que par nous-mêmes nous ne voyons pas comment être libérés de notre lèpre, croyons-nous que Jésus peut nous guérir ?
Croyons-nous qu’en Jésus-Christ, Dieu n’est pas venu pour juger ou condamner mais pour pardonner, libérer et sauver ?
Avons-nous cette audace de crier vers Lui comme nous y invite le psaume, dans la Foi que Dieu ne reste pas indifférent à nos appels, que « des hauteurs de son Sanctuaire, il se penche et regarde la Terre, pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui étaient condamnés à la mort » (Cf. Psaume) ?

Jésus continue aujourd’hui à étendre la main et à guérir ses enfants, tout d’abord et en premier lieu à travers les Sacrements.
Une Foi illuminée devrait nous conduire à expérimenter chaque Sacrement comme un contact vital avec Le Seigneur, transformant et sanctifiant, à l’image de celui qu’il eut avec le lépreux de l’Évangile.
Avoir cela présent à la conscience lorsque nous nous approchons de la Communion Eucharistique ou du Sacrement de la Réconciliation, nous permettrait sans doute d’en cueillir beaucoup plus de fruit spirituel.

Mais Jésus veut aussi prolonger son geste de Miséricorde et de récréation à travers chacun de nous.
A nous qui avons bénéficié de sa Miséricorde, Dieu nous invite à être ses mains et sa voix auprès de tous les exclus de notre temps, de tous ceux qui souffrent la maladie physique, morale ou spirituelle.
C’est ce qu’avait compris l’Apôtre Paul et qu’il nous invite à vivre dans la deuxième lecture de ce Dimanche lorsqu’il nous dit : « Faîtes comme moi : en toutes circonstances je tâche de m’adapter à tout le monde ; je ne cherche pas mon propre intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés.
Prenez-moi pour modèle ; mon modèle à moi c’est Le Christ.
»

« ‘Je le veux, sois purifié’ : puisse ta Parole résonner aujourd’hui à nos oreilles. Oui, c’est librement que tu viens nous guérir, c’est là ton désir le plus profond : nous libérer de nos morts en allant jusqu’à les toucher, les traverser, les prendre sur toi pour nous communiquer ta Vie et nous réintroduire dans le monde des vivants.
Avec reconnaissance, nous voulons accueillir ta condescendance et nous en faire les canaux auprès de nos frères qui souffrent physiquement, moralement et spirituellement. »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Seigneur si tu le veux, tu peux me purifier


Aujourd’hui, Jésus s’attaque aux préjugés et à l’exclusion : « Pris de pitié... il étendit la main, le toucha. »

L’intention de l’évangéliste n’est pas simplement de rappeler un miracle de guérison, mais bien de nous dire qui est Jésus. Il brisait les barrières des lois humaines et sociales, qui défendaient d’avoir un contact avec les lépreux, il avait pitié des intouchables chassés hors de la ville et rejetés de tous. En agissant ainsi, Jésus devient lui-même un «intouchable» : «Il n’était plus possible à Jésus d’entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d’éviter les lieux habités».

Cet évangile nous invite à répondre à la question : Qui sont les lépreux du XXIe siècle.

- Ceux qui vivent dans les bidons-villes à travers le monde et chez-nous
- Les sans travail et les sans-abri
- Les ex-prisonniers qui ne peuvent reprendre leur place dans la société
- Les gens sous l’emprise de la drogue
- Les gens qu’on enferme dans des prisons secrètes et des prisons d’État, où la torture est à l’ordre du jour
- Les personnes âgées qui attendent la mort dans l’isolement et l’abandon
- Les vagues d’immigrants qui arrivent par milliers.

Il y a tellement de lépreux et d’exclus dans notre société moderne !

L’an dernier, Radio Canada a présenté un reportage montrant la « plaie sociale » que constituent les itinérants qui se réfugient dans la ville de Montréal, surtout pendant la période froide de l’hiver : malades du sida, de l’hépatite, du diabète, du coeur, de la peau; victimes de l’alcool et de la drogue; mal habillés, mal lavés, mal nourris.

Le reportage soulignait la tolérance des Montréalais qui accueillent, bon gré mal gré, ces malheureux alors que d’autres villes, avec leurs lois plus sévères, les rejettent.

Il existe aussi des organismes d’entraide où l’on retrouve des centaines de bénévoles qui viennent en aide aux exclus : The Old Brewery Mission, la Maison du Père, l’Accueil Bonneau, Centre Aide, etc.

Être en contact avec ceux et celles qui souffrent est essentiel à notre engagement chrétien. François d’Assise doit sa conversion en grande partie à une rencontre avec un lépreux. C’est le texte de l’évangile d’aujourd’hui qui l’a fait sortir de sa médiocrité et a provoqué un changement radical dans sa vie. Il écrit dans son Testament : « La vue des lépreux m’était insupportable, mais quand je me sentis intérieurement porté à embrasser l’un d’eux, tout a basculé, tout a changé». François est converti par un baiser. Il est littéralement retourné, transformé, il voit les gens, il voit la vie d’une autre façon.

Il en a été de même pour le Père Damien sur l’île de Molaquai et de Raoul Follereau, un journaliste qui, avec sa femme, a consacré sa vie à la cause des lépreux. C’est lui qui a introduit la journée mondiale des lépreux, une page d’évangile célébrée dans 127 pays.

Le contact de Jésus avec le lépreux est en fait l’équivalent de la parabole du bon Samaritain dans la vie réelle. C’est aussi le symbole de l’intervention de Dieu dans chacune de nos vies.

Derrière l’image de la lèpre, nous retrouvons toutes nos fragilités, nos handicaps, nos toxicomanies, ce qui nous défigure et nous ronge de l’intérieur, tout ce qui nous empêche d’être un membre à part entière de la communauté humaine et d’offrir ce que nous avons d’unique. Tous nous avons besoin de la tendresse de Dieu. Et tous nous sommes invités à suivre l’exemple du Christ, à apporter un peu de réconfort et d’espérance à ceux et celles qui sont malades, rejetés et isolés.

À la fin de l’évangile de S. Marc, Jésus indique les signes qui accompagneront les membres de son peuple : «ils imposeront les mains aux malades et ceux-ci se sentiront mieux». (Mc 16, 18).

Être disciple du Christ, c’est être guéri par lui et marcher à sa suite en agissant comme lui.


« Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir »



Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « L’amour du Christ nous stimule et nous pousse à courir et à voler avec les ailes du saint zèle. Et, si quelqu’un n’a pas de zèle, c’est un signe certain qu’il a éteint dans son cœur le feu de l’amour, la charité » (Saint Antoine-Marie Claret)

   « Jésus dans sa passion est devenu comme un "lépreux", rendu impur pour nos péchés, afin d’obtenir pour nous le pardon et le salut » (Benoît XVI)

   « Jésus se retire souvent à l’écart, dans la solitude, sur la montagne, de préférence de nuit, pour prier. Il porte les hommes dans sa prière, puisque aussi bien il assume l’humanité en son Incarnation, et il les offre au Père en s’offrant lui-même (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2602)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

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Message par Lumen Mar 13 Fév 2024 - 15:29

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 13 Février 2024
Mardi de la 6ème semaine du Temps Ordinaire (Année paire).

Saint Gilbert, Evêque de Meaux (+ v. 1009)
Saint Paul Liu Hanzuo, Prêtre chinois du
Sichuan, martyr (+ 1818)
Saint Paul Le Van Loc, Martyr en
Cochinchine (+ 1859)
Bienheureux Ange Tancrède, Frère Mineur (+ 1257).
Bienheureuse Béatrix d'Ornacieux, Fondatrice
du monastère d'Eymeux (Drôme) (+ 1303)
Bienheureuse Eustochium de Padoue
Religieuse bénédictine (+ 1468)
Vénérable Lúcia dos Santos, Un des enfants auxquels
la Sainte Vierge apparut à Fatima (+ 2005)


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Textes de la messe du jour

Lettre de saint Jacques 1, 12-18… Psaume 94(93), 12-13a.14-15.18-19… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 8, 14-21.:


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Commentaire de ce jour.


Ils avaient oublié de prendre des pains


L’économe avait eu une distraction, si bien que les disciples se retrouvaient dans la barque avec un seul pain pour treize hommes.

Jésus, tout remué encore de sa discussion avec les Pharisiens et de leur manque de confiance qui l’a contraint à rembarquer, veut tirer pour les disciples les leçons de l’événement : « Attention, prenez garde au levain des Pharisiens et à celui d’Hérode ! »

Le ferment avec lequel les Pharisiens travaillent les foules, c’est le pouvoir qu’il s’arrogent sur les consciences. S’appuyant sur une tradition orale qu’ils disent remonter à Moïse, ils multiplient les préceptes et les défenses, revendiquant pour leur mouvement une sorte d’infaillibilité collective; et ils étendent progressivement leur champ d’influence en culpabilisant les croyants de bonne volonté. Pour eux, le message libérant et personnalisant de Jésus constitue une nouveauté dangereuse, et Jésus, à plusieurs reprises, vient de se heurter à leur refus systématique.

Quant au ferment d’Hérode et des Hérodiens, c’est une autre sorte de pouvoir et de séduction. Avec Hérode, l’essentiel est de garder en mains les leviers de la politique et de l’économie, sans scrupule sur les moyens employés, et sans égards pour les autres dimensions de l’homme.

« Méfiez-vous », dit Jésus. Il y avait donc là matière à réflexion, à dialogue, à discernement, et le moment est bien choisi : une grande heure de traversée avec Jésus dans la barque. En fait la parole de Jésus, qui se voulait stimulante, retombe tout de suite ; elle glisse sur la carapace de l’ordinaire, et une seule chose semble préoccuper les disciples : « Tout à l’heure, nous n’aurons pas de pain. »

Jésus laisse faire un moment, puis il décide de ramener les disciples devant les véritables enjeux : « Pourquoi discutez- vous parce que vous n’avez pas de pain ? Vous ne saisissez pas encore ? Vous ne comprenez pas ? ».

Et les questions de Jésus, reprises aux prophètes d’Israël, nous atteignent tous aujourd’hui.  : « Vous avez des yeux, ne voyez-vous pas ? ne discernez-vous pas ? Vous avez des oreilles, ne percevez-vous pas ? »

Entendre Jésus aujourd’hui, c’est d’abord accueillir son avertissement : « Méfiez-vous des fermentations ! » Ne vous servez pas de l’Évangile comme d’un pouvoir sur les autres.

Ne laissez pas les personnes et les groupes se culpabiliser réciproquement au risque d’éteindre toute espérance et de saper tout élan spirituel.

Ne ramenez pas tout, comme les Hérodiens, à des questions de prestige tangible ou à des rapports de force.

Entendre Jésus aujourd’hui, c’est aussi accepter ses reproches.

Il nous reproche d’avoir d’autre soucis que lui, d’autres désirs aussi, et de nous disputer à propos de pain matériel, de chercher toujours un coupable pour expliquer une situation, alors que lui est contesté dans sa mission et dans son message.

Il nous reproche d’avoir le cœur calleux, épaissi par l’habitude, qui ne réagit plus aux stimulations de l’Évangile et qui devient rétif à l’effort et paresseux pour irriguer tout l’être.

Il nous reproche surtout de ne pas voir Dieu à l’œuvre et de ne pas croire vraiment à sa propre puissance messianique : « Ne vous rappelez-vous pas ? Quand j’ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes (c’était beaucoup moins qu’un pain pour treize !), combien de paniers pleins de morceaux vous avez emportés ? »

Quand nous commençons à craindre pour l’avenir, en disant qu’il reste peu de pains, ou peu de forces, Jésus nous rappelle que notre Dieu est le Dieu de la vie et de la surabondance, et il nous remet devant les yeux les paniers de surplus.

Quand nous sommes tentés de perdre cœur, ou de perdre le temps de la rédemption, Jésus refait pour nous les gestes d’Emmaüs, il nous fait entendre l’invitation de la Sagesse de Dieu :

« Venez manger de mon pain et boire le vin que j’ai préparés pour vous ».



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Pains multipliés, une thérapie de choc


Que Jésus explique-t-il ? Qu’il ne faut pas réduire sa parole et ses gestes à ce que nous en comprenons. Vous ne comprenez pas. Jésus fait comprendre à ses disciples que son geste du pain multiplié est plus grand que ce qu’ils en voient. Vous avez des yeux et vous ne voyez pas. Il ne suffit pas d’avoir des yeux pour voir. Il y a tant d’yeux qui ne voient pas, parce qu’éblouis par ce qui brille. Ces yeux n’atteignent pas l’immensité de l’insondable. Il ne suffit pas d’avoir des oreilles pour entendre. Nos oreilles ne sont pas toujours ouvertes à l’Esprit de Dieu. Et puis qu’écoutons-nous ?

Pour ouvrir les yeux de ses disciples, instruments choisis (cf. Ac 9, 15), pour leur faire comprendre le mystère de sa personne, Jésus leur offre dans le pain multiplié une thérapie de choc. Son geste nous projette dans l’infini de Dieu. Il fait sauter les limites étroites du langage humain. Nous sommes tous exposés en permanence au risque de réduire Dieu et sa parole à ce que nous en comprenons, à ce que nous croyons en comprendre et surtout à ce que nous voulons en comprendre. À ce que nous voyons ou croyons voir aussi.

C’est une tentation que de croire comprendre ce geste du pain et elle doit être combattue. Les gestes de Dieu sont plus grands que tout ce que nous pouvons en comprendre. C’est une trahison que de nous arrêter sur l’éblouissement de ce geste. En expliquant son geste aux disciples, Jésus les guérit de leur aveuglement.

Notre compréhension des gestes et paroles de Jésus est toujours partielle et n’est jamais acquise. Comprendre la parole par le cœur, et non la retenir par cœur, voir le geste de Jésus dans sa nudité sans s’arrêter à son éblouissement, demeurent un travail à plein temps et de chaque instant. La réalité du pain multiplié dépasse la réalité de ce que nous en comprenons, exprimons et voyons.

Nos yeux peuvent très bien voir une montagne sans être capables de l’embrasser dans nos bras. Chaque jour, ici sur cette montagne de l’Horeb, nous prenons ce pain dans nos mains, mais nous comprenons qu’il ne se comprend pas. Ce que nous exprimons dans nos conversations entre nous est peut-être juste, mais nous pouvons exprimer des choses sans en comprendre le sens. Sans en percer le mystère. Nous ne pouvons pas emprisonner ce pain multiplié dans nos mots. Il est grand ce mystère de foi.

Notre compréhension est soumise en permanence à notre identité de nature créée.  C’est la marque de l’empreinte du Créateur en nous dont parle le livre de la genèse (première lecture) et elle est indélébile. Si, comme le démontrait, il y a quelques années, un « Best seller» de John Gray  Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus,  qu’hommes et femmes ne comprennent pas exactement la même réalité, faut-il se surprendre que nos regards sur ce pain de vie soient obstrués par cette empreinte de créature créée ?

Nous avons une compréhension de ce qu’est l’amour, mais nous ne comprenons pas l’amour de Dieu. Nous avons une compréhension de ce qu’est la toute-puissance de Dieu, mais nous ne comprenons pas comment elle peut s’exercer dans la faiblesse. Nous ne comprenons pas qu’un Dieu bon et tout-puissant puisse permettre au mal d’exister. Nous saisissons seulement qu’une force d’attraction terrestre, celle du Prince de ce monde qu’Origène appelle le nouveau roi d’Égypte en nous, travaille en permanence pour nous maintenir dans son orbite jusqu’à la dernière seconde de notre dernière heure.

Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles! Qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? [...]   C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles! (Rm 11, 33-36). Ces mots sont à contempler longuement.

Que la prière de l’oraison d’ouverture se réalise en nous : ouvre nos cœurs à l’intelligence de ta parole: fais de nous un peuple de croyants.  Amen.



Abbé Gérard Chaput
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Autre commentaire de ce jour.


« Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! »


Les disciples n’ont avec eux qu’un seul pain dans la barque. Jésus leur dit de prendre garde au levain des pharisiens. Mais les disciples discutent sur leur manque de pain. Jésus leur reproche de ne pas comprendre, de ne pas voir, de ne pas entendre. Il leur rappelle les restes de la première multiplication des pains puis de la seconde. Puis il leur demande s’ils comprennent.

La première multiplication des pains avait été suivie d’un renvoi de la foule puis d’une discussion avec les Pharisiens et des scribes venus de Jérusalem sur les pratiques de purification avant les repas. La seconde multiplication des pains est suivie d’une confrontation avec les Pharisiens qui réclament un signe venant du ciel. Pour eux, il ne s’agit pas de croire au Messie mais bien d’avoir un genre de preuve qui les dispenserait de la foi. Le Messie doit être imposé de force par Dieu. Ce n’est peut-être pas par hasard que Marc montre cette absence de foi: les chrétiens persécutés peuvent être tentés de réclamer de Dieu un triomphateur sur les forces du mal.

Les Pharisiens réclament donc un signe dans le ciel. Jésus les laisse là et va continuer sa mission ailleurs. C’est alors qu’il prévient les disciples de se méfier du levain des Pharisiens. Matthieu ajoutera, à la fin, l’explication du levain: il ne s’agit pas du levain avec lequel on fait le pain mais de l’enseignement des Pharisiens. La figure du levain est celle de quelque chose qui peut être bon pour faire lever la pâte mais qui peut aussi être nocif comme une source de corruption.

Marc n’explique pas. Les disciples devraient voir dans les multiplications des pains le signe d’autre chose que le pain matériel et cesser de se préoccuper avec le seul pain matériel qu’ils ont. Il se concentre donc sur les apostrophes de Jésus à ses disciples pour leur reprocher de ne pas voir, de ne pas comprendre, de n’avoir pas d’oreilles pour entendre. Cela rappelle les paroles de Dieu devant le cœur endurci de son peuple.

Marc traite durement les disciples dans son évangile. Jésus leur répète qu’ils n’ont pas de foi, qu’ils sont lents à croire. Cela tient peut-être à la source que Marc avait: si Pierre est la source on peut comprendre qu’il ne devait pas être tenté de se valoriser ou de valoriser les disciples. Mais cela peut faire partie de l’intention de Marc: il veut réveiller la foi de ses auditeurs. Il veut leur rappeler que la foi n’est pas une chose facile. Croire, c’est accepter et accueillir quelqu’un. Accepter quelqu’un, c’est accepter qu’il soit différent, qu’il ait des idées qui ne sont pas les nôtres. C’est accepter une personne avec sa zone du mystère qui lui est propre. Accueillir, c’est respecter ces différences; c’est ne pas essayer de limiter l’autre à la dimension de ses désirs propres ou de ses besoins. Croire, c’est une dimension qui n’est jamais terminée.



Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Chassez, donc, de vous la mauvaise levure, qui est déjà vieille et aigre, et transformez vous en la nouvelle levure, celle qui est Jésus-Christ. Imprégnez vous du sel du Christ, afin que personne ne soit corrompu entre vous, puisque vous serez qualifiés par votre odeur » (Saint Ignace d’Antioche)

   « Jésus-Christ, en dénonçant la ``levure´´ d’Hérode, démasque l’une des facettes de la tentation pécheresse : l’apparence de réalisme. En prenant des décisions c’est alors que l’on se pose la question : qu’est-ce qui compte vraiment dans ma vie ? » (Benoît XVI)

   « Comme le levain dans la pâte, la nouveauté du Royaume doit soulever la terre par l’Esprit du Christ. Elle doit se manifester par l’instauration de la justice dans les relations personnelles et sociales, économiques et internationales, sans jamais oublier qu’il n’y a pas de structure juste sans des humains qui veulent être justes » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.832)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mer 14 Fév 2024 - 14:34

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 14 Février 2024

L’Église Célèbre la Solennité du Mercredi des Cendres (entrée en Carême, Célébration pénitentielle).

L’Église Célèbre la Fête (en Europe et fait mémoire obligatoire ailleurs) des
Saints Cyrille (Moine) et Méthode (Évêque), Apôtres des Slaves,
Co-Patrons de l'Europe (IXe siècle).

(Mais la Célébration de la Solennité du Mercredi des Cendres a la préséance sur
la Célébration de la Fête des Saints Cyrille (Moine) et Méthode (Évêque), Apôtres
des Slaves
).


Saint Valentin, Évêque et Martyr (+ v. 273).
Saint Maron, Moine au Liban, père de l'Église
maronite (+ 410)
Saint Jean-Baptiste de la Conception
Réformateur des Trinitaires (+ 1613)
Bienheureux Vincent Vilar David, Martyr en
Espagne (+ 1937)
Vénérable Luis Zambrano, Prêtre espagnol
Fondateur de l'institut séculier Hogar de
Nazareth  (+ 1983)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre de Joël 2, 12-18… Psaume 51(50), 3-4.5-6a.12-13.14.17… Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5, 20-21.6,1-2… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6, 1-6.16-18..:


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Commentaire de ce jour.


Prie Ton Père qui est présent dans le secret; Ton Père
qui voit dans le secret te le rendra.


L'imposition des cendres que nous vivons au début de chaque Carême manifeste le sens de ce temps liturgique.
Ce rite signifie le désir de cette mise en route, humble et pénitente, vers la réconciliation promise par Le Seigneur dont nous faisons mémoire lors de la Veillée Pascale.

Voyons comment les textes de la liturgie de ce jour nous invitent à prendre ce chemin.
La première lecture, tirée du prophète Joël, est un appel à « revenir vers Le Seigneur de tout notre cœur ».
La précision - « déchirez vos cœurs et non vos vêtements » - nous rappelle qu’il s’agit d’une démarche intérieure.
Certes, cette dernière doit s’incarner pour ne pas demeurer velléitaire. Cependant, l’essentiel réside dans la conversion que le prophète exprime en terme de retour vers Le Seigneur duquel nous nous étions éloignés.
Et comme pour bannir toute peur, Joël insiste : « Revenez au Seigneur Votre Dieu, car il est tendre et Miséricordieux, lent à la colère et plein d’Amour, renonçant au châtiment ».
Comme le fils prodigue, nous sommes donc invités à nous mettre en marche vers Le Père, dans l’espérance de sa Miséricorde.

N’est-ce pas aussi l’essentiel du message que Saint Paul adresse aux Corinthiens ? Dans un style particulièrement solennel, il supplie ses frères « au Nom de Jésus-Christ » de « se laisser réconcilier avec Dieu ».
Le passif montre bien que l’initiative de cette réconciliation vient entièrement de Dieu qui seul peut accorder le Pardon ; mais en même temps, la supplication souligne que nous avons à accueillir ce Pardon, lequel nous est offert et non pas imposé.
A nouveau, il y a une démarche à faire : Dieu appelle par son ambassadeur Paul ; et nous sommes supposés répondre à cet appel en nous mettant en route vers Lui.

Ainsi dans les deux lectures, un chemin est à parcourir ; d’où les traditionnelles processions d’entrée en Carême.
Comme les Hébreux, il nous faut quitter nos terres d'Égypte pour nous mettre en route vers la Terre promise, tout en sachant que pour atteindre ce terme, il nous faudra oser nous enfoncer quarante jours au désert.
Le désert. Lieu de silence, de dénuement, de solitude voire de mort, le désert peut inquiéter ou même rebuter.
Mais il peut se révéler aussi comme le lieu privilégié de la rencontre, avec soi, avec Dieu. C'est bien là tout le sens du Carême.
Se dépouiller de soi, creuser en soi le désir de rencontrer Dieu en esprit et vérité. Dégager l'espace où il pourra venir se donner et ce, particulièrement, le jour de Pâques où il nous comblera de sa Vie de Ressuscité.
N'est-ce pas cela se convertir ? Ouvrage à remettre sans cesse sur le métier. Car il s’agit là d’une véritable lutte à mener contre nos idoles, notre autosuffisance, nos égoïsmes…

Oui, le Carême est un temps de combat spirituel. L’oraison de la liturgie d’aujourd’hui nous le rappelle.
Mais un guerrier, fut-il du Seigneur, ne part pas au combat sans armes.

Dans l’Évangile de ce soir, Jésus nous en propose trois : l’aumône, la Prière et le jeûne. Il attire notre attention sur les modalités de leur pratique pour qu'elles puissent se montrer réellement efficaces.
Pour ce faire, par trois fois, Jésus va opposer à l’emphase spectaculaire des pharisiens la discrétion de celui qui agit en réponse à l’appel intérieur à la conversion et dont la seule motivation est de se rapprocher de Dieu pour se laisser réconcilier avec Lui :
« Ton Père qui est présent dans le secret connaît ton action ; Ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra ». Cette incise nous révèle le cœur de l’enseignement que Jésus veut nous donner.

La vraie récompense de l’aumône, de la Prière et du jeûne, c’est l'intimité retrouvée avec Le Père au terme d'une démarche sincère de conversion.
Chemin de décentrement de soi, d’apparente perte du bénéfice de son action, bref de désintéressement, de gratuité.

Jeûner c'est faire de la place en nous pour permettre à Dieu de nous rejoindre. Jeûner c'est aussi reconnaître que Le Seigneur est notre unique nécessaire et que tout nous vient de Lui. Jeûner c'est enfin reprendre conscience que la seule chose qui ne vient que de nous et que nous pouvons présenter à Dieu pour qu’il nous en libère : c'est la pauvreté de notre péché.

Libérés du trop plein de nous-mêmes nous pourrons alors par la Prière rejoindre dans l'intimité celui qui toujours nous précède pour se donner à nous.
Dans la reconnaissance du don gratuit de cet Amour résonnera alors l'appel à nous donner à notre tour gratuitement aux autres.
" Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement " (Mt 10,8).
Voilà le sens de l'aumône : donner, se donner c'est-à-dire reconnaître que rien ne nous appartient, que tout nous est donné gratuitement par Dieu, à commencer par le don merveilleux de la vie.

« Ton Père te le rendra » : le regard du Père, qui scrute le secret des cœurs, est un regard gratifiant. Jésus ne précise pas ce que rend Le Père, peut-être parce qu’il n’a qu’une chose à donner en partage : sa propre Vie.
Autrement dit, en Jésus, Dieu me gratifiera du don de Lui-même, dans la mesure de la perte à laquelle j’aurai consenti gratuitement.

Le Carême est donc chemin vers la Vie, chemin de Vie. Le Christ nous y précède. N'ayons pas peur de le suivre. Il est déjà vainqueur. Notre combat c'est celui de la disponibilité pour accueillir les fruits de sa victoire. Mais là aussi la grâce nous précède dans la personne même de L'Esprit-Saint.
Concluons en faisant nôtre l'exhortation de l'apôtre Paul en cette année qui lui est consacrée. Oui, frères : « Ne laissons pas sans effet la grâce reçue de Dieu. Car c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du Salut où Le Seigneur nous exauce et vient à notre secours ».



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Mercredi des Cendres - L'esprit du Carême


Que le Seigneur nous donne une claire vision de ce qu’il doit être fait et la force de l’accomplir (oraison). Voilà qui dit bien comment entrer en carême. Nous sommes souvent plus fidèles à accomplir la religion que l’évangile. Nous pouvons nous poser cette question : avec quel je pense  ce carême ? Avec l’esprit du monde, mon propre esprit, l’esprit du Seigneur, l’esprit de la communauté ou du petit groupe auquel j’appartiens ? Est-ce que je pense, est-ce que je vis vraiment avec l’Esprit de Dieu ? Avec l’esprit de l’évangile ? Ces questions sont vitales à qui veut entendre l’appel du matin de Pâques : venez déjeuner.  .

Paul invite les Galates à s’éloigner de l’esprit du monde, celui d’une vie repliée sur elle-même. Il énumère quinze critères que nous connaissons bien et qui nous collent à la peau : haine, discorde, jalousie, dispute, colère, envie, etc. Puis il décrit l’esprit de Dieu qui est bonté, sérénité, joie, service, oubli de soi. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (cf. Ac 20,35). Cette vérité est très actuelle.

Aux Éphésiens qu’il va quitter, il leur précise de ne pas rechercher à tout prix les attraits de ce monde. Il leur demande d’éviter une vie stérile en se laissant guider par ce qui est attrayant, plaisant, ne recherchant que ses propres intérêts. Il les invite à vivre leur quotidien orienté vers une rencontre, celle des noces éternelles (cf. Mt 25, 1-13).

Le carême doit avoir comme axe, comme centre, comme clé ce qui est à l’origine et le principe du christianisme, l’esprit de Jésus, l’esprit de l’homme qui vient de Dieu (Moingt). L’esprit de Dieu est de vivre une sobriété heureuse, ce mode de vie libéré des abus de la consommation. Faire pénitence, nous convertir, nous détourner de l’obsession de posséder, de tout consommer, et cela avec le sourire. L’esprit du monde, dans les mots de Péguy, c’est que rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui. Aussitôt annoncée, la primeur est dépassée. Question : avec quel esprit entrons-nous en carême ? Cette question devrait nous tarauder tous les jours.

Le carême n’est pas un temps spectacle. Il est celui de passer de l’esprit du monde à l’esprit de Dieu. Le Dieu auquel souvent nous «pensons», demande des sacrifices, des mortifications. Ce Dieu-là est souvent perçu pervers (Maurice Blondel). Il n’est pas inhabituel que nous pensions de cette façon. Notre façon d’entrer en carême doit être convertie.

L’esprit de Dieu est celui de petites joies, de petites victoires, celles d’agir par la charité  (Ga 5, 6). Petites victoires. Je songe ici à Léonie Martin, sœur de Thérèse, Pauline, Céline, qui écrit que Dieu ne demande pas de perdre sa vie, mais de trouver la vraie vie[1]. L’esprit de Dieu fait vivre les petites choses du quotidien sans perdre de vue qu’elles préparent à une grande rencontre transformante et libératrice qui nous  transfigure : venez déjeuner.

L’esprit du monde : tout centré sur nous-mêmes. L’esprit de Dieu : nous libérer de nous-mêmes. Tous, nous commettons des écarts, et souvent (Jc 3, 2). Catherine de Sienne précise ce que sont les chemins de l’esprit chrétien et de l’esprit de Dieu quand elle écrit: devenez de ce que vous êtes et vous mettrez le feu au monde. Jésus n’est pas venu inaugurer un nouveau type d’humain, mais l’être humain tout court  (D. Bonhoeffer). Voilà l’esprit qui nous anime durant ces jours : devenir un être humain tout court. Et l’humain tout court cache le divin qui se voit dans l’humain Jésus.

Nuance importante : Joseph Moingt dans son livre-testament L’esprit du christianisme dit que le divin se rencontre en Jésus et non pas par Jésus. Il reprend autrement l’œuvre de Marcel Légaut; selon ce dernier, Jésus nous approche de Dieu sans nommer Dieu parce que Dieu est impensable.

La visée de ce carême est claire : accroître jusqu’à la perfection l’esprit de Dieu, l’esprit chrétien, grandir en  humanisme, alors nous agirons en croyants qui montrent Dieu. Rien de pénible ne nous est demandé qui soit difficile et qui excède nos forces. Ce temps en est un de retrouvailles avec l’image et la ressemblance de Dieu enfoui au fond de nos personnes.

L’esprit du carême ne doit pas être envisagé comme un poids lourd à porter, une charge, une obligation onéreuse. Il nous libère de toutes ces contraintes d’une société où règne «le jamais assez»; aussi, le carême nous libère de tous ces vêtements dont nous nous habillons et qui sont autant d’obstacles à devenir des ambassadeurs de l’esprit de Jésus. Le pape termine sa lettre sur la fraternité en citant Charles de Foucauld : devenir des frères universels. Là réside le message de l’esprit du carême qui nous prépare à entendre l’invitation pascale : venez déjeuner. AMEN.



Abbé Gérard Chaput
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Autre commentaire de ce jour.


Quand tu fais l’aumône, quand tu pries, quand tu jeûnes...


Le carême en tant que période intense de préparation à la grande fête de Pâques remonte au 4e siècle. Il visait alors un double objectif :

   * - préparer les nouveaux chrétiens à recevoir le baptême pendant la nuit pascale;
   * - et permettre aux chrétiens de renouveler les promesses de leur engagement chrétien.


À partir du 8e siècle, les cendres ont été introduites comme signe de pénitence publique. C’est un symbole qui nous vient de l’Ancien Testament. Au tout début du carême, en recevant les cendres, les chrétiens se reconnaissaient pécheurs et «ils étaient symboliquement expulsés de l’église». Ce geste reprenait, dans un certain sens, celui de Dieu qui chassait Adam et Ève du paradis, après leur refus d’une alliance avec lui. (Genèse 3). Ces mêmes chrétiens seront «r éintégrés à la communauté chrétienne » après une période de prière, de jeûne, de partage et de conversion.

Ce n’est que plus tard, au Moyen Âge, que l’imposition des cendres a pris un sens différent : celui de la fragilité humaine et de la brièveté de la vie : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ». Ce symbole était alors lié à la mort et à la tombe.

Le sens initial développé au 8e siècle, reste valide encore aujourd’hui. « L’homme et la femme poussière » sont l’image de l’être humain qui s’éloigne de Dieu, qui refuse le dialogue et qui marche sur la route de la mort. L’être humain s’oppose à Dieu et lui tourne le dos, comme Adam et Ève, comme l’enfant prodigue. Cependant, dans cet itinéraire dramatique d’éloignement, il existe toujours la possibilité du retour à nos origines. Nous sommes donc invités à revenir vers Dieu qui nous ouvre les bras.


En ce début de carême, nous sommes invités à renouveler notre engagement chrétien grâce aux trois piliers de la spiritualité juive : la prière, le jeûne et l’aumône.

La prière. Les Juifs du temps de Jésus priaient trois fois par jour : à 9h, à midi et à 15h. Plusieurs le font encore aujourd’hui. La prière faisait parti de l’activité quotidienne. Elle permettait d’être en contact régulier avec Dieu. Le carême nous invite à redécouvrir cette habitude à travers les heures de la journée. Chez-nous, il y a une cinquantaine d’années on priait plusieurs fois par jour : le matin, le soir, avant les repas, à l’angélus, au chapelet en famille...

Le jeûne. Comme la prière, le jeûne tient une place de choix dans toute spiritualité, non pas pour nous faire perdre quelques kilos, mais pour nous libérer de l’instinct de posséder et d’accumuler inutilement, pour nous rappeler que nus nous sommes venus au monde et nus nous le quitterons. Nous ne pourrons prendre avec nous dans la tombe aucune de nos richesses accumulées avec tant d’effort.

L'aumône ou le partage. Troisième pilier de la spiritualité juive, l’aumône est une façon d’imiter la générosité de Dieu, particulièrement envers les plus démunis. Comme le dit S. Matthieu, nous serons jugés sur le partage de nos biens, de notre temps, de nos talents : « J’avais faim, vous m’avez donné à manger..., j’étais nu, vous m’avez vêtu…, j’étais malade et en prison, vous êtes venus me visiter…» Nous sommes invités à partager non seulement notre argent mais aussi ce que nous avons de plus précieux : l’amour, la compassion, la compréhension et le pardon. Dans la Bible, l’aumône est toujours étroitement liée au jeûne : «le jeûne que le Seigneur préfère, c’est partager son pain avec l’affamé, aider ceux qui sont dans la misère, vêtir ceux qui n’ont pas de vêtements. » (Isaïe 58, 7)

La période du carême est un temps idéal pour alimenter notre foi à la source de ces trois piliers de la spiritualité : la prière, le jeûne et l’aumône.

Dans l’histoire de l’Église, le carême a toujours été présenté comme un nouveau printemps, comme un temps de renouvellement. Ce n’est pas une période de tristesse mais de joie profonde de nous savoir accueilli, pardonné et aimé de Dieu. Le carême nous redonne l’espérance qui parfois semble étouffée par les maladies, les malchances et les malheurs de toutes sortes. Nous sommes invités à redécouvrir Dieu dans nos vies. Le carême, c’est le printemps de Dieu. .



Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « En ces jours, nous devons prendre un soin et une piété particuliers à accomplir ce que les chrétiens doivent effectuer en tout temps: c’est ainsi que nous vivrons, dans des jeûnes saints, ce Carême d’institution apostolique » (Saint Léon le Grand)

   « Nous savons que ce monde de plus en plus artificiel nous fait vivre dans une culture du “faire”, de l’“utile”, d’où sans nous en rendre compte nous excluons Dieu de notre horizon. Le Carême nous appelle à “nous réveiller”, à nous rappeler simplement que nous ne sommes pas Dieu » (Pape François)

   « La Loi nouvelle pratique les actes de la religion: l’aumône, la prière et le jeûne, en les ordonnant au ‘Père qui voit dans le secret’ à l’encontre du désir ‘d’être vu des hommes’ » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.969)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

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Message par Lumen Jeu 15 Fév 2024 - 15:41

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Eucharistie du Jeudi 15 Février 2024
Jeudi après les Cendres.

Saint Onésime, Porteur d'une lettre de
saint Paul (+ 95)
Saint Claude La Colombière, Jésuite, Confesseur
de Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1641 -1682).
Bienheureux Michał Sopoćko, Fondateur de la
Congrégation des Sœurs de Jésus Miséricordieux
(1888 - 1975).
Vénérable Anne-Madeleine Rémuzat, Religieuse
à Marseille (+ 1730)


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Textes de la messe du jour

Livre du Deutéronome 30,15-20… Psaume 1,1-2.3.4.6… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,22-25.:


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Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.


Commentaire de ce jour.


Choisis la vie


« Choisis la vie, dit Moïse, en s’adressant à la fois au peuple d’Israël et à chaque membre du peuple de Dieu. C’est une consigne pressante, c’est une exigence de Dieu, mais sur la toile de fond d’une promesse. Car Moïse, dans le Deutéronome, se trouve au pays de Moab au moment où il harangue son peuple. De ces monts de Moab on devine, au loin vers l’ouest, les collines de Judée et la plaine de Jéricho, la Terre promise, où Moïse n’entrera pas, mais dont le peuple va prendre possession : c’est une certitude, c’est promis.

« Choisis la vie » ; fais le choix que Dieu a fait pour toi : c’est le testament de celui qui parlait à Dieu. Et Moïse de préciser ce qu’il entend par vivre :

« Choisis la vie, afin que tu vives, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui, car ta vie est là ! »

Aimer, écouter le Christ, s’attacher à lui, tout est là, en effet, pour nous. Au cœur de nos tâches journalières, au cœur même du bonheur que nous construisons, il nous faut viser cette vie-là, la vie avec le Christ, comme l’aiguille revient obstinément sur le nord.

Vivre, c’est le Christ, le Christ dans le cœur à cœur de la prière, car il faut que le cœur vive, le Christ dans l’intelligence, car nous ne serons jamais rassasiés de la gloire qui rayonne sur sa Face, le Christ servi en toute gratuité dans ses sœurs ou ses frères, car nous ne pouvons rêver de mission universelle si notre amour ne s’authentifie pas dans le quotidien.

La vie est là dans l’amour que Dieu nous offre et dans l’amour qu’il attend de nous ; et finalement l’échec serait non pas de vivre sans créer, mais de vivre sans aimer. Notre vie peut être pauvre de choses mesurables, mais nous ne pouvons pas nous résigner à être pauvres d’amour. C’est pourquoi si souvent nous arrivons devant Dieu les mains ouvertes, pour qu’il nous donne de savoir donner.

« Choisis la vie », dit Moïse. « Accepte la croix », ajoute Jésus. Il ne dit pas : « choisis ta croix ; fais-toi une croix à ta mesure » ; mais bien plutôt : « laisse-toi mesurer par la croix que tu rencontres quand tu décides vraiment de me suivre ».

La croix, pour le Christ, a été tourment, rejet, ignominie ; et souvent notre croix de disciples est faite de choses qui ne devraient pas être, de situations illogiques ou injustifiables, de pesanteurs que nous sommes incapables d’éliminer tout seuls, de ces mille contretemps qui se mettent en travers de notre projet de vie, et qui risquent parfois de dévaluer à nos yeux le quotidien, de masquer les véritables urgences ou de parasiter plus ou moins profondément notre existence de baptisés par des sentiments de déception, de lassitude, d’échec ou de tristesse.

« Celui qui veut marcher à ma suite, dit Jésus, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive ! » Choisir la vie, c’est choisir de perdre sa vie pour le Christ.

Pour le Christ, par amour pour le Christ, pour suivre le Christ, sinon cela n’aurait pas de sens. Et perdre sa vie pour le Christ, cela ne signifie pas faire les choses à moitié, à l’envers, ou sans goût ; ce n’est pas renoncer au dynamisme, ni tuer la beauté ou la sagesse des choses ; c’est accepter, dans la fidélité, de vivre une existence traversée, imprévisible, insécure, errante sur place, de porter, s’il le faut, pour Jésus et avec Jésus, le poids de la solitude, du service obscur ou de l’incompréhension.

Assumer la croix pour le Christ, c’est vouloir aller jusqu’au bout avec lui, jusqu’au bout de son appel, jusqu’au bout de notre réponse, jusqu’au bout des solidarités que lui-même nous demande. Assumer la croix, ce n’est pas choisir de manquer sa vie, mais c’est vouloir la réussir en Jésus et pour Jésus, en le suivant sur sa route de liberté.

La croix, telle que Jésus l’envisage pour nous, ce n’est pas la croix prévue une fois pour toutes, comme on fait la part du feu, mais c’est la croix chaque jour ; ce qui revient, parce que l’on aime, à décider d’y mettre chaque jour le prix.

« Choisis la vie », dit Moïse. « Choisis l’audace », ajoute Jésus.



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui
perdra sa vie à cause de Moi la sauvera.


La liturgie de ce jour nous dévoile sans plus attendre l’horizon de ce temps de Carême : suivre Le Christ sur le chemin de sa Passion, afin d’avoir part à sa Résurrection.
Jésus ne nous cache pas les exigences de la route : « celui qui veut marcher à ma suite » devra « renoncer à lui-même et prendre sa croix chaque jour ».
Non seulement, Le Seigneur ne nous décharge pas de notre croix, mais il nous invite à la saisir résolument, malgré notre aversion spontanée.
Comme il ne pouvait pas supprimer la souffrance sans anéantir notre liberté, Dieu est venu la porter avec nous, afin que par ce mystère de solidarité elle devienne le lieu d’une plus grande intimité avec Lui.

Remarquons bien que Jésus ne fait pas directement allusion aux croix qui s’imposent à nous : maladie, handicap, revers de fortune, trahison de l’amour, perte d’un être cher, etc.
Il nous invite plutôt à avoir le courage de saisir une autre croix : celle qui consiste à « renoncer à nous-mêmes », c'est-à-dire à notre individualisme, avec son cortège d’égoïsme, d’indifférence, de replis sur soi, au détriment de la Charité.

L’enjeu est de taille : il s’agit ni plus ni moins de « sauver » sa vie ou de la « perdre ». Mais contrairement à ce que suggère l’esprit du monde, c’est en perdant notre vie, c'est-à-dire en la donnant sans compter à ceux qui la réclament, que nous la préservons ; et c’est en faisant tout pour « en profiter », que paradoxalement nous la perdons.
Car « seule la Charité subsistera » (1 Co 13, 8) ; ou pour le dire autrement : seuls les actes que nous aurons accomplis en synergie avec L’Esprit-Saint, subsisteront dans le Royaume. « Amor meus, pondus meus » disait Saint Augustin : mon « poids » - ma valeur - devant Dieu sera à la mesure de l’Amour que j’aurai mis dans ma vie.

La première lecture nous mettait déjà solennellement devant l’option décisive : la vie et la mort sont à notre portée ; nous sommes les artisans de notre propre bonheur comme de notre malheur : à nous de choisir.
Dieu nous invite, nous exhorte, nous supplie de choisir la Vie, mais ne nous impose rien : nous sommes maîtres de notre destinée ; nous avons reçu en quelque sorte pouvoir sur nous-mêmes, et cette dignité a été traditionnellement interprété comme une participation à la seigneurie et à la royauté divines.

N’allons pas croire que Le Seigneur nous demande des choses extraordinaires : nous risquerions d’en tirer orgueil - ou alors nous prendrions prétexte de notre impuissance pour ne pas nous engager à sa suite.
Son attente est bien plus simple : « Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage de meurt » (Ps 1).
Ce que Dieu désire, c’est que nous demeurions fidèles dans les petites choses de la vie, les accomplissant de tout notre cœur pour l’Amour de son Nom et le service de nos frères, dans le détachement des fruits de nos actions, renonçant à toute ambition démesurée et à la vaine gloire.

Il est bon en ce début de Carême, de redire le « oui » de la Confiance, de l’Espérance et de l’Amour.
Notre Vie c’est Le Christ ; notre Bénédiction c’est Le Christ ; notre fécondité c’est Le Christ : « attachons-nous à Lui » sans partage ; et signifions l’authenticité de notre résolution en consentant joyeusement à l’effort quotidien de renoncement qui est demandé à tous ceux qui ont accepté de prendre leur croix à sa suite.

« Père Saint, tu ne nous demande rien d’autre que de “t’aimer, de marcher dans tes chemins, de garder tes Commandements” (1ère lect.) ; mais cela déjà est trop pour nous.
Tu sais combien nos cœurs sont instables, prompt à se détourner de Toi, se laissant entraîner à se prosterner devant les idoles de ce monde.
Pourtant je veux en ce jour choisir la Vie en t’aimant, en écoutant ta voix, en m’attachant à Toi.
Viens au secours de ma faiblesse, sois toi-même le garant de ma fidélité, je te le demande par “Jésus-Christ, le Témoin fidèle, le Premier-né d'entre les morts, le Prince des rois de la Terre. Lui qui nous aime et nous a lavés de nos péchés par son Sang, il a fait de nous une Royauté de Prêtres, pour Toi, Dieu Son Père ; à Lui donc la Gloire et la Puissance pour les siècles des siècles. Amen” (Ap 1, 5-6). »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Choisis donc la vie pour que vous viviez, toi et ta descendance... »


La première lecture aujourd’hui reproduit l’exhortation divine qui conclut les cinq livres de la Loi, le Pentateuque (Deut 30, 15-20). Après avoir décrit en détail les préceptes qui expriment sa volonté, le Seigneur dit qu’il offre deux chemins à son peuple et à tout être humain : celui du bonheur et de la vie ou celui du malheur et de la mort. Les préceptes de la Loi n’ont pas pour but de condamner ou d’humilier l’homme, mais de l’éclairer sur la voie du bonheur et de la vie, en l’associant à la volonté de Dieu. Ce projet divin vise uniquement l’épanouissement et la joie de son peuple. Après avoir indiqué les deux voies possibles, le Seigneur lance cet appel d’amour : « Choisis donc la vie pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu et en écoutant sa voix. »

Mais ce chemin du Seigneur paraît rebutant, alors que la désobéissance pour défendre son autonomie séduit l’humanité. C’est la tentation que le monde fait sans cesse miroiter : l’argent et les plaisirs. Telle est la voie large et facile, mais Jésus nous affirme qu’elle ne mène pas au Royaume de Dieu, elle conduit, au contraire, à sa perte celui qui la prend. Le chemin du Christ, suivant la volonté de son Père, c’est celui qui va vers la croix. Quelle stupidité apparente !

Première annonce de la Passion

Jésus prévoit et annonce ici pour la première fois la fin tragique de sa mission. Cette prédiction se situe après la proclamation de Pierre que Jésus est le Messie. Mais quel Messie ?  Un chef militaire, victorieux des Romains, celui qui libérera son peuple de l’humiliation et de la servitude ? Le Christ répondrait ainsi à l’espoir de Pierre et du peuple d’Israël. Ce serait la voie large et facile, celle que le diable proposait à Jésus dans l’ultime tentation, lorsqu’il lui offrait tous les royaumes du monde et leur gloire (Mt 4, 8-10).

Jésus est lucide et prévoit l’issue tragique de son ministère. L’exécution de Jean Baptiste lui montre le sort qui l’attend. Les autorités de Jérusalem se préoccupent et s’inquiètent à son sujet. Ils ont envoyé des docteurs de la Loi pour scruter son enseignement et pour juger ses actions. Jésus s’est montré libre à l’égard des traditions que les Pharisiens ont multipliées pour protéger le peuple des influences païennes, mais le fardeau de ces traditions étouffe les gens. Le Christ veut libérer son peuple et il critique ces traditions au point d’irriter ses adversaires, qui ne voudront pas le tolérer longtemps.

« Le Fils de l’homme » est ce personnage glorieux envoyé par Dieu pour sauver son peuple soumis à la persécution du roi Antiochus Épiphane, l’an 167 av. J.C. (Daniel, 7, 13s). Jésus s’attribue ce titre et affirme par là qu’il est le Sauveur d’Israël, l’espérance de son peuple. Mais Dieu veut sauver son peuple et toute l’humanité d’une manière déconcertante, par « la folie de la croix », dira saint Paul (1 Cor 1,18). « Les anciens, les chefs des prêtres et les docteurs de la loi », c’est-à-dire le Sanhédrin, l’autorité suprême, l’élite entière d’Israël le condamnera. Mais la mort ne sera pas l’issue finale, dans laquelle sombrerait le Christ. L’humanité pécheresse et homicide n’aura pas la victoire finale. De la mort, Dieu ramènera « le Fils de l’homme » et tous les siens dans la gloire d’une vie nouvelle.

Disciples du Fils de l’homme

Après cette annonce de sa passion, Jésus s’adresse « à tous », donc à nous aujourd’hui, et non pas seulement à ses disciples. Pour nous sauver, le Christ nous incorpore comme ses membres dans sa personne. Dans la prophétie de Daniel, c’est « le peuple saint », celui qui participe à la sainteté de Dieu, que « le Fils de l’homme » vient sauver de la persécution et de la mort.

Cette union de chacun de nous avec « le Fils de l’homme » a pour conséquence notre participation à sa destinée, à la route étroite et difficile qu’il a parcourue. La croix du Christ, au terme, signifie le dénuement complet, le renoncement à tout pour être libre d’accueillir l’amour de Dieu. Cette conversion, qui consiste à renoncer à tout ce qui nous détourne du chemin qui nous conduit vers Dieu et nous élève à Lui, se réalise peu à peu, « chaque jour ». C’est la croix qu’il faut porter sans cesse jusqu’au don total et final de soi-même, pour répondre à l’amour divin.

Jésus remet sous nos yeux les deux voies qui s’offre à chacun(e) de nous. « Sauver sa vie », c’est se cramponner à ce qu’on pense posséder présentement, aux biens qu’on accumule pour s’enfermer dans une apparente sécurité. C’est se contenter des plaisirs superficiels, de tout ce qui passe si vite, que la mort montrera comme vanité et fumée. Se replier sur soi-même, penser « sauver sa vie », c’est la perdre. Cultiver l’égoïsme. C’est s’enfermer dans sa solitude, dans une sclérose qui aboutit à la mort définitive. À François Xavier qui cultivait l’ambition de devenir un éminent universitaire, Ignace de Loyola répétait souvent l’avertissement du Christ : « Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il se perd lui-même? » Ce rappel salutaire qui provoqua la conversion de François !

Nous sommes des pèlerins sur cette terre, des voyageurs, qui ne peuvent ni s’arrêter, ni s’installer, ni surtout se noyer dans la vie présente. Que nous le voulions ou non, le temps nous entraîne, nous avançons sans souvent nous en rendre compte. Serait-il sage de marcher sans connaître la fin du voyage et, surtout, sans prévoir le but de notre pèlerinage ?



Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Fixons notre regard avec attention sur le sang du Christ, et reconnaissons combien il a été précieux aux yeux de Dieu, son Père, car, répandu pour notre salut, il a obtenu la grâce de pénitence pour le monde entier » (Saint Clément de Rome)

   « Nous ne pouvons pas penser la vie chrétienne en dehors de ce chemin qu’Il a parcouru en premier. C’est le chemin de l’humilité. Le style chrétien sans croix n’est en aucun cas chrétien, et si la croix est une croix sans Jésus, ce n’est pas chrétien » (Pape François)

   « La conversion se réalise dans la vie quotidienne par des gestes de réconciliation, par le souci des pauvres, par l’exercice et la défense de la justice et du droit, (…) l’acceptation des souffrances, l’endurance de la persécution à cause de la justice. Prendre sa croix, chaque jour, et suivre Jésus est le chemin le plus sûr de la pénitence » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.435)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Ven 16 Fév 2024 - 16:00

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 16 Février 2024
Vendredi après les Cendres.

Saint Pamphile de Césarée, Martyr à Césarée
de Palestine (+ 309)
Saints Elie et ses compagnons, Martyrs
égyptiens (+ v. 312)
Sainte Julienne de Nicomédie, Martyre en
Bithynie (IVe siècle)
Bienheureux Joseph Allamano, Prêtre et Fondateur
de deux Congrégations : « Missionnaires de la
Consolata » et « Sœurs Missionnaires de la
Consolata » (1851-1926).
Bienheureuse Isabel Sánchez Romero, Martyre
de la guerre en Espagne (+ 1937)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

Livre d'Isaïe 58, 1-9a… Psaume 51(50), 3-4.5-6ab.18-19… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9, 14-15.:


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« Des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils
jeûneront » (Mt 9, 14-15)


Commentaire de ce jour.


Pourquoi ne jeûnent-ils pas ?


Pourquoi les disciples ne jeûnent-ils pas ?

La question posée ce jour-là à Jésus est importante, dans le contexte de l’époque. En effet elle n’est pas adressée à Jésus par les Pharisiens, avec qui les relations sont plus ou moins tendues, mais par les disciples de Jean le Baptiste, donc par des spirituels authentiques.

Et Jésus va répondre dans le langage typique du Baptiste.

Quand on demandait à Jean comment il se situait par rapport à Jésus et à sa popularité, Jean répondait : « Moi, je ne suis pas le Messie, mais je suis envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse est l’époux » (Jn 3, 25).

Aucun doute possible. Pour lui, c’est le Messie Jésus qui est l’époux de la communauté sainte. Déjà l’Ancien Testament présentait comme des épousailles l’amour sauveur de Dieu pour la communauté des croyants : un amour porteur de fraîcheur et d’espérance :

« Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t’épousera » (Is 62, 5)

« Ton Créateur, c’est ton Époux … D’un amour éternel j’ai eu pitié de toi » (Is 54, 5. 8)

Jésus, le Fils de l’Homme, a réalisé ce projet de Dieu : il a épousé l’humanité qu’il voulait sauver. Et ce que le Baptiste ne pouvait que pressentir, Paul l’enseignera avec enthousiasme :

« Le Christ a aimé l’Église et s’est livré pour elle, afin de la sanctifier … afin de se la présenter à lui-même, cette Église, [comme une épouse] sans tâche ni ride … toute sainte et sans reproche » (E 5, 26).

La présence de Jésus sur terre parmi ses disciples était donc un temps béni. Le Messie de Dieu, le propre Fils de Dieu, était chez les siens, le Christ inaugurait ses noces avec l’humanité : c’était, pour la communauté des croyants, pour les Apôtres et les disciples, le moment de fêter l’Époux, tout proche et bien visible.

« Viendront des jours, dit Jésus, où l’Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront ».

De fait Jésus a été arraché aux siens lors de sa passion et de sa mise au tombeau, et encore maintenant sa gloire de Ressuscité est cachée à nos yeux de chair. Il est présent à sa communauté malgré les signes de l’absence, et il nous fait vivre la dernière des Béatitudes qu’il a proclamées : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Ce temps, ce long temps de la présence cachée, c’est le temps de l’Église, c’est le temps où nous avons à inscrire notre fidélité. C’est le temps où il nous faut vivre de la foi dans un monde difficile, confrontés souvent à notre monde intérieur et à nos propres habitudes.

« C’est alors qu’ils jeûneront », dit Jésus.

Si nous jeûnons, si nous entrons dans une ascèse joyeuse, c’est donc, non pas par un quelconque masochisme, mais pour garder le contact avec l’Époux enlevé, pour rester unis par la foi et l’espérance avec le Ressuscité, pour capter chaque jour la longueur d’ondes de son amour qui sauve.

Ce jeûne-là, le jeûne avec Jésus et pour Jésus, va donc plus loin et plus profond que les renoncements extérieurs et mesurables : le chocolat, le dessert et les cigarettes. Il consiste à rester en deçà de nos désirs pour retrouver le désir de Dieu et laisser grandir.

Notre jeûne, c’est de tempérer toutes nos faims, pour que notre vraie nourriture soit d’accomplir, comme Jésus, la volonté du Père. La faim du corps, la faim des yeux, la faim des sens ; la soif de l’imagination, l’égoïsme, ou la volonté de puissance, tout cela, avec la force de Jésus, va s’apaiser en nous, pour que nous puissions, avec une nouvelle liberté, écouter Dieu et regarder vivre nos frères et nos sœurs.

C’est ce jeûne-là, le jeûne libérateur, le jeûne qui rajeunit le cœur, que Jésus visait sans doute quand il conseillait : « Pour toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête ».



Frère Jean-Christian Lévêque, O.C.D., de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront.


Faut-il jeûner ou manger ? La question ne manque pas de saveur en ce premier Vendredi de Carême… Mais elle ne se pose pas exactement en ces termes.

Dans l’Évangile de ce jour, les disciples de Jean-Baptiste viennent trouver Jésus pour savoir comment il est possible que ses disciples ne jeûnent pas.
Jésus explique bien simplement : ce n’est pas une question de relâchement, mais une question de cohérence.
Tout est dans le sens que l’on donne au jeûne. Pour Jésus, il ne s’agit pas d’un problème d’école théologique ni rituel : le temps de séparation est le temps du jeûne.

Ainsi Jésus ne conteste-t-il pas le jeûne des pharisiens, mais il laisse entrevoir pour ses disciples un jeûne plus dur encore.
Il dit en effet : « un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront ». Et non « ils jeûneront comme les pharisiens jeûnent aujourd’hui ».
Un jeûne viendra plus tard, mais il ne sera pas la répétition de celui auquel les disciples de Jean-Baptiste font allusion.

Ces derniers en effet ne parlent pas dans les mêmes catégories que Jésus. Ils parlent de « disciples », quand Jésus répond par les « amis de l’époux ».
De plus, ils ne sont attachés qu’au fait de jeûner ou pas, sans chercher à expliquer pourquoi ils jeûnent eux-mêmes.
Jésus, lui, aborde directement la question du sens et associe la raison du jeûne à un deuil. L’enlèvement de l’époux est en effet synonyme de mort.
Le jeûne consiste alors à rendre présent celui qui a été enlevé. Le jeûne dont parle Jésus s’impose à ceux qui le pratiquent.
Un événement extérieur, l’enlèvement de l’époux, événement qui n’est pas désiré mais qui survient sans qu’il puisse être évité, commande de jeûner.
Les amis de l’époux sont séparés de l’époux sans qu’ils cherchent cette séparation et ils doivent la vivre.

Nous pouvons à présent nous reposer pour nous-mêmes la question du début : faut-il manger ou jeûner ?
Il faut jeûner, et jeûner sans cesse, car l’époux nous a été enlevé. Cet Évangile nous invite à prendre conscience que le jeûne que nous pratiquons aujourd’hui, les privations que nous avons choisies, ne sont pas d’abord un jeûne volontaire, un jeûne que nous choisissons nous-mêmes et qui nous plaît.
C’est un jeûne qui nous est commandé par le fait que nous, amis de l’époux, nous sommes séparés de l’époux.
Nos pratiques sont dictées par un impératif intérieur de revenir en présence de l’époux dont nous avons été séparés par notre péché.
Le jeûne est donc finalement le fruit du désir sincère de conversion, de purification intérieure, une mise en marche vers la maison du Père.

C’est pourquoi il existe un lien si intime entre le jeûne et la prière. Jeûner facilite la prière, car il nous fait parcourir un itinéraire intérieur à la recherche de Jésus, dont nous goûtons la présence retrouvée dans la prière.
Mais à l’inverse, prier est indispensable au jeûne.
Sans la prière qui nous montre le but de notre quête, nous le savons bien, le jeûne devient un simple exercice d’hygiène ou d’ascèse.

Seigneur, que cette Eucharistie que nous célébrons favorise notre écoute du cœur, pour que nous soyons disponibles à ta Volonté Divine, que nous sachions accueillir le jeûne qui s’impose à nous dans la douceur de L’Esprit, pour nous mettre résolument et joyeusement en marche à ta rencontre, toi l’époux de nos âmes dont nous ne voulons jamais être séparés.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront »


Les disciples de Jean Baptiste viennent demander à Jésus pourquoi ses disciples ne jeûnent pas comme eux et comme les pharisiens. Jésus répond que sa présence a priorité sur des pratiques de pénitence. Il compare sa présence à un vin nouveau qu’il ne faut pas mettre dans des outres usagées c’est-à-dire restreindre dans des pratiques anciennes.

Il y avait des jeûnes obligatoires pour les Juifs à certains moments de l’année. Mais les Juifs pieux pouvaient aussi pratiquer des jeûnes occasionnels. En fait, le jeûne, la prière et l’aumône constituaient trois pratiques religieuses importantes: elles sont mentionnées dans le sermon sur la montagne. Les Pharisiens et les disciples de Jean avaient leurs jours de jeûne propres à leur groupe.

Les disciples de Jean Baptiste sont probablement agacés par le contraste entre la façon de vivre de Jésus et celle de leur maître. Jean Baptiste qui se présente comme un ascète sorti du désert proclame avec sévérité l’approche d’un jugement alors que Jésus et ses disciples ne refusent pas les repas qu’on leur offre. La seule chose que Jean Baptiste et Jésus ont en commun ce sont les ennemis. Jésus en fait la remarque:

Jean vient en effet, ne mangeant ni ne buvant, et l’on dit: Il est possédé. Vient le Fils de l’homme, mangeant et buvant, et l’on dit: C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains. et des pécheurs.  (Matthieu,11,18-19)

On n’a pas digéré le repas chez Matthieu avec les publicains qui étaient fiers et avaient des sourires d’une oreille à l’autre. Ce Jésus n’est pas sérieux.

La présence de Jésus et les deux petites paraboles, celle de la pièce avec du tissu neuf et celle du vin nouveau dans des vieilles outres, soulignent le thème de la nouveauté. Si la nouveauté était conforme avec ce qui précédait, ce ne serait plus de la nouveauté. Les Juifs auraient dû se souvenir des façons d’agir de Dieu dans le passé. Il faisait des choix inattendus et surprenants. Au lieu de prendre l’aîné ou ceux qui sont grands et forts, il choisissait le petit dernier qui gardait les moutons et qui s’appelait David.  Dieu avait libéré les Israélites au début de leur histoire et ils s’étaient retrouvés au désert! Ils n’en demandaient pas tant: de meilleures heures de travail auraient suffi pour les contenter! Après que Dieu ait dit à Abraham: Rien n’est impossible à Dieu, on peut s’attendre à des surprises.

Si cette nouveauté s’appelle une Bonne Nouvelle, il n’y a pas de place pour la nostalgie du passé.



Père Jean Gobeil S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Trois pivots maintiennent la foi constante : la prière, le jeûne et la miséricorde. Celui qui n’en possède qu’un n’en possède aucun » (saint Pierre Chrysologue)

   « Les Saintes Ecritures et toute la tradition chrétienne enseignent que le jeûne est une grande aide pour éviter le péché et tout ce qui l’y conduit. Le jeûne véritable, nous répète le divin Maître, consiste plutôt à accomplir la volonté du Père céleste » (Benoît XVI)

   « Comme déjà chez les prophètes, l’appel de Jésus à la conversion et à la pénitence ne vise pas d’abord des œuvres extérieures, " le sac et la cendre ", les jeûnes et les mortifications, mais la conversion du cœur, la pénitence intérieure. Sans elle, les œuvres de pénitence restent stériles et mensongères (…) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1430)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


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Message par Lumen Sam 17 Fév 2024 - 12:31

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 17 Février 2024
Samedi après les Cendres

L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête
de Saint Alexis Falconieri et les Fondateurs des Servites (+ 1310)


Saint Flavien de Constantinople, Patriarche,
malmené lors du brigandage d'Ephèse (+ 449)
Saint Fintan, Patriarche des moines irlandais
(+ 603)
Bienheureuse Edvige Carboni, Mystique Stigmatisée,
âme victime, et laïque italienne (1880 - 1952).
Bienheureux Federico da Berga et ses compagnons
Capucin espagnol martyr de la guerre civile et 25
compagnons (+ 1936)
Vénérable Pablo Maria Guzman Figueroa, Fondateur
des Missionnaires eucharistiques de la Très Sainte
Trinité (+ 1967)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre d'Isaïe 58, 9b-14... Psaume 86(85), 1-2.3-4.5-6... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 5, 27-32.:


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« Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent »


Commentaire de ce jour.


Croyons-nous en croyant ?


C’est rassurant d’ouvrir ce temps du carême par le récit d’un homme en état de crise et du regard compatissant d’un autre qui passe par là. Lévi n’a jamais assez d’argent; ce comportement impulsif cache un profond déchirement intérieur et Jésus le devine. Il l’invite à la suivre; c’est une main tendue afin que le soleil ne se couche pas sur son mal-être intérieur (cf. Eph 4,26). N’a-t-il pas dit sur la montagne : heureux les affligés, car ils seront consolés (cf. Mt 5, 5)?

Jésus constate que Lévi est malheureux; il lui offre son aide. Suis-moi n’est pas à comprendre comme un appel à devenir le disciple qu’il deviendra.   Il propose de l’accompagner dans son cheminement pour l’aider à réparer les trois tissus déchirés de sa vie : sa relation avec lui-même, avec autrui et avec Dieu. Toute crise est un moment pivot où l’intolérable se métamorphose, bascule dans une vie plus heureuse. Heureuse crise,  celle de Lévi !

En ouvrant ce carême, Jésus adresse la même demande à chacun d’entre nous. Suis-moi. N’espérons pas tenir debout sans l’appeler puisqu’il est avec nous dans nos jours de faiblesse, celui qui brûle nos cœurs (Hymne liturgique). Jésus discerne que nous avons aussi besoin d’être accompagnés  avec discernement.

Commence un temps non réservé aux chrétiens ;  un temps de discernement, accompagné d’un maître et d’un expert en humanité ; un temps pour nous sortir comme individu, comme société, comme Église d’une crise ; un temps métamorphose qui consiste à tout repenser, tout recommencer sans oublier que tout est déjà commencé en nous sans qu’on le sache. Commence un temps thérapeutique, accompagné par Dieu lui-même en la personne de l’humain Jésus.

L’humanité tout entière, chacun de nous ont  besoin d’un nouveau regard pour comprendre ce cri pascal : venez déjeuner. Suis-moi est un chemin de déconfinement que la liturgie appelle conversion, mot qui résonne encore comme moralisant dans plusieurs oreilles. Tous sont d’accord sur un point : une démarche thérapeutique imposée a toutes les garanties d’un échec. Question : avec quel esprit entrons-nous dans cette démarche que les chrétiens appellent conversion ? Croyons-nous en croyant, se demande un humaniste du XIVe siècle (Lorenzo Valla, 1405-1457) ?

Cette démarche n’est pas un chemin spectacle pour se faire admirer, observer, remarquer. C’est un chemin de passage pour revêtir, individuellement et collectivement, ce vêtement nuptial, ce vêtement de la miséricorde que Jésus offre à tous ceux qui se disent chercheurs de sens. Suis-moi ne conduit pas d’abord à un changement moral ni à changer nos perceptions de Dieu. Il implique de se laisser toucher par Jésus, l’accompagnateur avec son regard empathique et compréhensif.

Dieu ne veut pas nous convertir à lui. Il n’a aucunement l’intention de nous écraser, de nous rabrouer. Il refuse de nous surveiller, de nous imposer quoi que ce soit. Il sait quand se retrouvant comme personne, qu’en entrant en nous-mêmes, nous le trouverons caché au profond de nous-mêmes, plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes, dit saint Augustin, alors nous aimerons comme ils nous aiment.

Il y a toujours place pour quelque chose de nouveau dans nos vies, pour répandre un brin de fraicheur sur notre vie en Église. En communauté. Suis-moi, un appel communautaire. Quel coup de barre avons-nous besoin comme individu, comme communauté, comme Église pour vivre le saint évangile? Est-ce que nous entrons dans ce temps liturgique avec l’esprit du monde ou l’esprit que cache cet appel : suis-moi que la liturgie nomme metanoia.    

Il ne s’agit pas d’un changement extérieur ou partiel, mais d’une réorientation de l’être humain tout entier. Il s’agit d’un passage réel et vrai de l’égoïsme à l’amour, de la défense de soi au don de soi. Ce passage nous appelle à goûter ce vin nouveau qui ne peut être contenu dans de vieux tonneaux. Il est incompatible avec regard tourné vers le passé, un regard plaintif qui dit que ce n’est plus comme avant. Les aiguilles du temps ne font qu’avancer. Notre façon de croire doit en permanence se maintenir en état de conversion. De mise à jour. On peut s’imposer tous les sacrifices inimaginables, mais si on ne le fait pas avec l’esprit chrétien, avec l’esprit du christianisme (Joseph Moingt), cela ne sert à rien.

À notre tour de répéter cet appel de Jésus. Allons là où la vie est précaire, là où se terminent les grandes routes de la vie, là où commencent les campagnes et dans toutes les villes;  allons à toutes de sortes de monde, bon et mauvais, aux exclus comme aux inclus, à ceux qui n’ont jamais participé à un repas nuptial comme à ceux dont la table est festive; allons aux carrefours où vivent des lambeaux d’humanité sans espérance comme à ceux qui se contentent de voies confortables, habituelles; allons dire qu’à toute heure du jour, qu’à toutes les saisons de la vie, un appel retentit : se laisser guider par quelqu’un dont l’expertise en accueil, en accompagnement et en discernement nous rend plus humains, donc capables de nous ouvrir au divin qui veut à grandir en nous. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Autre commentaire de ce jour.


« Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs,
pour qu’ils se convertissent »


Jésus voit un collecteur d’impôts du nom de Lévi assis à son bureau de publicain.  Il lui dit : Suis-moi.  Et il se mit à le suivre.  Il offrit un grand repas pour Jésus.  Il y avait de nombreux publicains comme invités et d’autres gens aussi.  Les pharisiens et les scribes protestaient auprès des disciples parce qu’ils mangeaient avec des publicains et des pécheurs.  Jésus leur répondit que ce n’était pas les gens en bonne santé qui avaient besoin du médecin, mais les malades et qu’il était venu appeler à la conversion non pas les justes mais les pécheurs.

La première partie du récit décrit l’appel d’un disciple à suivre Jésus et sa réponse est immédiat. Il se mit à le suivre.  Le temps du verbe utilisé par Luc (imparfait) indique que la réponse n’a pas été seulement l’affaire d’un moment précis, seulement à cette occasion, mais bien qu’il est devenu quelqu’un qui suivait Jésus, qui était un disciple.  Mais le point qui attire l’attention est la profession de ce Lévi : il est un collecteur de taxe.  Il est à Capharnaüm, assis à son bureau à l’extérieur, et collecte vraisemblablement des frais de douane pour les denrées qui viennent de la Syrie et pour le poisson qu’on exporte.

Les publicains, à cause de leurs contacts avec toutes sortes de gens et avec des étrangers, sont considérés comme impurs par les Pharisiens.  Ils sont mis dans le même sac que les pécheurs publics et sont en marge de la société.  Il faut éviter de les fréquenter et il n’est pas question de s’associer à eux dans une occasion aussi intime qu’un repas.  Jésus fait donc quelque chose d’exceptionnel en introduisant parmi ses disciples un publicain.

Or, pour Luc, dont les auditeurs sont des grecs, c’est-à-dire des païens convertis, ces différentes sortes de marginaux, plus ou moins exclus de la société juive, ont eu une place importante dans la vie de Jésus.  Comme les autres évangélistes, il mentionnera tous ces malades impurs que Jésus laisse approcher et même ce lépreux que Jésus touchera.  Mais il aura ces exemples qu’il est seul à mentionner.  Il y aura Zachée, de Jéricho, ce publicain très riche, qu’il fera descendre de son arbre pour aller chez lui.  Il y aura ce Samaritain que Jésus choisit comme exemple de charité dans une parabole.  Pour les Juifs, il n’y a pas de bon Samaritain : ils sont tous des hérétiques.  Il y aura ce centurion de Capharnaüm, un païen, dont le serviteur est malade.  Luc souligne qu’il doit être vraiment bon pour avoir payé pour la construction de la synagogue.  Il y a enfin une catégorie de personnes qui ne sont pas exclues de la société mais qui ne sont pas très importantes et qui ne seraient pas admises à suivre un rabbin : des femmes.  Non seulement Luc mentionne ces femmes qui suivaient Jésus mais encore il donne leurs noms et ajoutent qu’elles les assistaient de leurs biens.  Il les mentionne au Calvaire en ajoutant qu’elles avaient suivi Jésus depuis la Galiléé…comme les autres disciples.  On les retrouve à surveiller la sépulture de Jésus.  Elles seront les premières à annoncer la résurrection aux autres disciples.  Au calvaire, il y avait le bon larron à qui Jésus avait déclaré : En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis.

La seconde partie de notre texte parle de Lévi.  Il veut célébrer son appel à être disciple.  Il offre un grand festin à Jésus.  Ses invités sont évidemment des gens qu’il pouvait fréquenter : d’autres marginaux et des publicains.  C’est ce qui amène la troisième partie du texte, la controverse.

Des Pharisiens et des scribes se rendent compte que Jésus mange et boit avec des gens qu’il ne convient pas de fréquenter.  Ils protestent auprès des disciples.  Jésus lui-même leur répond d’abord en se comparant à un médecin qui va auprès des malades.  Puis il ajoute une déclaration qui révèle le cœur de sa mission : Je suis venu appeler non ps les justes mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent.

Il répètera cela à la fin de l’épisode de Zachée, cet autre publicain chez qui il s’était invité à manger : Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc 19, 10)



Père Jean Gobeil S.J.
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Autre commentaire de ce jour.


«Je suis venu appeler non pas les justes
mais les pécheurs»


Aujourd'hui nous voyons s'avancer la Carême ainsi que l'intense conversion à laquelle le Seigneur nous appelle. La figure de l'apôtre et évangéliste Matthieu est très représentative de tous ceux qui en sont venus à croire qu'à cause de leurs parcours, ou de leurs péchés personnels ou des situations compliquées, il est difficile que le Seigneur puisse les choisir comme collaborateurs.

Mais Jésus Christ, pour écarter tous nos doutes, nous présente comme premier évangéliste, Lévi, le collecteur d'impôts, à qui Il dit tout simplement: «Suis-moi» (Lc 5,27). Il fait avec lui juste le contraire de ce qu'une mentalité “bien-pensante” et “sensée” peu concevoir. Si, aujourd'hui, nous voulons paraître “politiquement corrects”, Lévi —par contre— venait d'un monde où il était rejeté par tous ses compatriotes, car, du fait d'être un publicain, il était considéré comme un collaborateur des Romains et peut-être aussi comme un escroc. En raison des “commissions” qu'il devait percevoir; comme quelqu'un qui pressurisait les pauvres pour lever les impôts; comme un pécheur publique, enfin.

Ceux qui étaient censés être parfaits ne pouvaient se rendre à l'évidence que Jésus ne songeât pas a leur demander de le suivre ou même à s’assoire a sa table.

Mais, en choisissant Lévi, Notre Seigneur Jésus Christ nous dit qu'il aime plutôt s'entourer de ce genre de personnes pour répandre son Royaume; Il a choisi les malades, les pécheurs, ceux qui ne se croient pas justes: «Ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort» (1Co 1,27). Ce qui ont besoin des médecins, et surtout, ceux qui pourront bien comprendre que les autres peuvent en avoir aussi besoin.

Nous devons, donc, repousser la pensée que Dieu nous veut avec des états de service impeccables pour le servir. Cet état de service, Il ne l'a préparé que pour Notre Mère. Mais pour nous tous, soumis au salut de Dieu et protagonistes du Carême, Dieu veut un cœur contrit et humilié. D'ailleurs, «Dieu t'a crée faible pour pouvoir te donner son propre pouvoir» (Saint Augustin). Voila le type de personnes que, selon le psalmiste, Dieu ne méprise pas.



Abbé Joan Carles MONTSERRAT i Pulido (Cerdanyola del Vallès, Barcelona, Espagne)
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Si tu le veux, tu peux guérir. Mets-toi entre les mains du médecin, et lui piquera les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est ce médecin ? Dieu, qui guérit et vivifie au moyen de sa Parole. Car il créa tout grâce à la Parole et à la sagesse » (saint Théophile d’Antioche)

   « Un détail saute aux yeux : Jésus n’exclut personne de son amitié : ‘Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs’ (Mc 2, 17). La bonne nouvelle de l’Evangile, c’est précisément cela : la grâce que Dieu offre au pécheur ! » (Benoît XVI)

   « Jésus invite les pécheurs à la table du Royaume : " Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs ". Il les invite à la conversion sans laquelle on ne peut entrer dans le Royaume, mais il leur montre en parole et en acte la miséricorde sans bornes de son Père pour eux et l’immense " joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent " (Lc 15, 7). La preuve suprême de cet amour sera le sacrifice de sa propre vie ‘en rémission des péchés’ (Mt 26,28) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 545)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 18 Fév 2024 - 10:52

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 18 Février 2024
Premier Dimanche de Carême, Année B.


L’Église fait mémoire (facultative) en France de la Fête de
Sainte Bernadette Soubirous (Sœur Marie-Bernard), voyante de Lourdes,
vierge, Religieuse des Sœurs de la Charité de Nevers (1844-1879).

(Mais la Célébration du Premier Dimanche de Carême a la préséance sur
la Célébration de la mémoire (facultative) en France de la Fête de Sainte
Bernadette Soubirous
).


Saints Sadoth et ses compagnons, Martyrs
à Beth Lapat en Syrie (+ 342)
Saint Théodone, Fondateur de la Congrégation
des Chanoines réguliers de la Sainte Croix (+ 1166)
Saint François-Régis Clet, Lazariste, martyr
en Chine (+ 1820)
Sainte Gertrude, Fondatrice des Sacramentines
de Bergame (+ 1903)
Bienheureux Guillaume Harrington, Prêtre et
martyr en Angleterre (+ 1594)
Bienheureux Jean Pibush, Prêtre et martyr
en Angleterre (+ 1601)
Bienheureux Fra Angelico, Frère Prêcheur italien
et peintre (+ 1455).


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Textes de la messe du jour

Livre de la Genèse 9,8-15… Psaume 25(24),4bc-5ab.6-7bc.8-9… Première lettre de saint Pierre Apôtre 3,18-22… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,12-15.:


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« Jésus fut tenté par Satan, et les anges le servaient » (Mc 1, 12-15)


Commentaire de ce jour.


Jésus tenté


Comme à son habitude, Marc va droit à l’essentiel : en quelques lignes il nous résume le baptême de Jésus, sa tentation au désert et sa première prédication, trois petits éléments qui composent une sorte de Prologue au ministère de Jésus en Galilée.

C’est évidemment l’épisode de la tentation de Jésus qui provoque le plus notre réflexion. Essayons donc ensemble, ce matin, de le comprendre en profondeur.

Le récit nous est tellement familier que les mots nous semblent presque banals. En réalité, ils sont riches d’allusions, que les premiers chrétiens repéraient facilement, nourris qu’ils étaient des anciennes écritures.

Jésus, sous l’impulsion intérieure de l’Esprit Saint, part au désert. Le désert, pour les hommes de la Bible, est par excellence un lieu ambivalent : c’est l’habitat des forces du mal, mais aussi le lieu où l’on se retire pour prier ; c’est le lieu des grandes rencontres et des grandes solitudes, et, pour Israël, c’était le lieu de la fidélité, et le lieu de la trahison, donc le cadre rêvé pour des tentations !

Jésus y demeure quarante jours. Là encore, le chiffre a une portée symbolique. Il renvoie aux quarante années de la marche au désert, quarante ans d’épreuves pour le peuple de Dieu avant l’arrivée face à la Terre promise.

Quant à la mention des bêtes sauvages, ou peut la comprendre à plusieurs niveaux : leur présence évoque d’abord la désolation du désert, et l’ Ancien Testament les associe volontiers aux puissances du mal (Ps 22,11-21 ; Ez 34,5.8.25). Mais la Bible parle parfois de la bonne entente de l’homme avec les bêtes sauvages pour annoncer le retour d’une paix paradisiaque, une totale harmonie de l’homme avec la création, liée à la venue du Messie. Si Jésus dans le désert vit en paix avec les bêtes sauvages, c’est le signe qu’avec lui nous entrons dans la réconciliation universelle annoncée pour les derniers temps.

Ainsi la paix arrive dans le désert en même temps que Jésus , mais c’est parce que Jésus lui-même vit intensément dans la paix de son Père, d’où les Anges qui viennent le servir. On croirait presque que saint Marc reprend le Ps 91, un psaume qui chante la confiance du Juste : « Tu as Dieu pour abri, le mal ne t’atteindra pas, car à ses Anges il commandera de te garder dans toutes tes démarches. Tu fouleras aux pieds le léopard … tu écraseras le lionceau ».

Saint Marc nous donne donc de la tentation de Jésus une image très sereine : rien n’a troublé le calme du Christ, il a affronté le Satan avec l’assurance du Fils de Dieu, avec la maîtrise du Messie que le mal n’effleure pas ; il est sorti victorieux de l’épreuve, et déjà, autour de lui, le monde réconcilié s’apaise.

Mais en quoi a consisté la tentation pour Jésus ?

La réponse à cette question, nous ne la trouvons pas chez Marc, qui probablement ne connaissait qu’un récit fort court. Il faut aller la chercher dans l’Évangile de saint Matthieu ou dans celui de saint Luc.

Pour saint Matthieu, trois tentations se succèdent, et à chaque fois le Satan attaque sur le même point précis : la manière dont Jésus veut conduire sa mission. La volonté du Père, clairement manifestée lors du baptême de Jésus, c’est que Jésus reprenne à son compte le destin et la mission du mystérieux Serviteur, annoncé par Isaïe, et qui sauve son peuple par ses souffrances et sa mort. Le Satan va essayer par trois fois de l’en détourner, en lui suggérant trois chemins vers le pouvoir, vers un messianisme temporel.

« Si tu es Fils de Dieu , ordonne que ces pierres deviennent des pains ! » C’est le messianisme de l’abondance, le succès assuré par des distributions. Jésus comblerait des désirs immédiats, mais le pain cesserait d’être le fruit du travail des hommes, et les hommes, par là, perdraient leur dignité.

« Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas de la Tour du Temple ! » Ce serait le messianisme du prestige ; chacun toucherait du doigt que Dieu est avec Jésus ; le doute ne serait plus permis. Chacun serait forcé de se rendre à l’évidence : Jésus aurait forcé la main du Père !

« Tous les royaumes, je te les donne, si tu te prosternes et m’adores ! » Ce serait le messianisme politique, celui du pouvoir et de la domination ; Le Règne de Dieu s’instaurerait à coup de conquêtes et de planifications.

Mais Jésus, Serviteur du Père, a une tout autre idée de l’efficacité :

   * - même s’il nourrit parfois la foule, il sait que le pain ne suffit pas au bonheur de l’homme s’il ne garde pas faim de la parole de Dieu ;
   * - même s’il opère des miracles, il ne veut pas mettre la puissance du Père à son profit ;
   * - même s’il est le Maître, il est venu avant tout pour servir.

Nous voilà donc fixés, par saint Matthieu, sur le contenu des tentations. Mais immédiatement une autre interrogation, plus fondamentale encore, se présente à notre esprit : pour Jésus, s’agissait-il de vraies tentations ?

Vrai homme, il avait une sensibilité, tout comme nous ; mais, Fils de Dieu, pouvait-il être visité par le mal ? Ici notre foi nous invite à n’avancer qu’avec prudence, sous peine de réduire indûment et naïvement le mystère de Jésus . Comprendre à fond la psychologie de Jésus, la vie intérieure de Jésus, ce serait avoir l’intelligence de Dieu lui-même. Il faut donc nous résoudre à balbutier, sans pour autant cesser de nous émerveiller.

Une chose est claire, c’est qu’il n’y a jamais eu en Jésus, ni dans son intelligence ni dans son affectivité, la moindre connivence avec le mal. Rien, en Jésus, de cet égoïsme subtil, de cette soif de jouissance ou de cette agressivité que nous repérons en nous-mêmes dès que nous laissons entrer la lumière de l’Évangile. « Qui de vous me convaincra de péché ? », disait Jésus, et personne, là-dessus, ne l’a contesté.

Mais hormis le péché et le trouble du péché, Jésus a tout pris de notre humanité, et sur un point, en particulier, il réagissait comme tout homme normal : Jésus ne pouvait aimer la souffrance, ni pour les autres ni pour lui-même ; Jésus ne pouvait aimer l’échec. Il a souffert d’être contesté, d’être calomnié, lui, le Messie, lui, l’Envoyé de Dieu ; il a souffert de trouver si peu de foi et de confiance chez les hommes et les femmes qui l’approchaient. Quand il vu que sa mission débouchait finalement sur le rejet et sur la mort, il est passé par un long moment d’angoisse humaine, et la prière qui lui est venue aux lèvres, c’est le cri du psalmiste :"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" Bien sûr, la réponse filiale fut immédiate – car Jésus restait, jusque dans l’angoisse, le Fils de Dieu ; mais la question s’est posée, et c’est en ce sens qu’on peut parler, pour Jésus, de l’épreuve et de la tentation.

C’est en ce sens, aussi, que les trois réponses de Jésus au Satan sont pour nous exemplaires, car la grande tentation qui traverse aujourd’hui l’Église, c’est de fausser le messianisme de Jésus. Parfois nous voudrions être plus lucides que Dieu sur ce qui convient pour le salut du monde. C’est alors que nous tentons de récupérer le Christ ou l’Évangile, pour les annexer à notre projet humain d’abondance, de prestige ou de puissance. Volontiers nous gommerions de l’Évangile tout ce qui est service et rédemption par la Croix. Volontiers nous ferions nous-mêmes l’économie d’une destinée de serviteur. Volontiers nous ouvririons une grande parenthèse pour y mettre le plan de Dieu. Mais Jésus, qui nous aime tous, est réaliste ; il sait que notre histoire, collective et personnelle, est faite de misères et d’espérances, de chutes et de conversions ; il sait que le chemin de la vie passe par l’effort. Et c’est pourquoi, aujourd’hui, il nous ramène au désert.

Nous ne sommes pas le Messie, mais nous sommes le peuple du Messie, sa communauté vivante, et c’est pourquoi les épreuves de Jésus Messie et sa victoire ont pour nous valeur exemplaire. Jésus a connu l’épreuve dans le désert aussitôt après son baptême, et aussitôt l’Esprit l’a entraîné au désert. De même ceux qui ont été baptisés au nom de Jésus Christ (Messie) doivent être prêts à affronter l’épreuve, pour faire la preuve de leur foi et de leur espérance.

Chaque année le Carême nous fait revivre notre baptême , nous fait ratifier en adultes notre baptême ; chaque année aussi le Carême nous rappelle l’exigence du combat chrétien, et nous ramène au désert avec le Christ.

Tout cela ne fait qu’un, et l’impact de notre témoignage dans le monde dépend de cette authenticité de notre réponse à Dieu, car seuls des hommes libres peuvent libérer les autres. Si le Fils nous libère, nous serons vraiment libres. Nous qui voulons accomplir l’œuvre du Seigneur, le Carême nous est donné pour rencontrer le Seigneur de toute œuvre.



Père Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus venait d’être Baptisé. Aussitôt L’Esprit pousse Jésus au désert


Carême. Le temps du désert pour Jésus et pour nous. Le temps de mettre les choses au clair. Le temps de se retirer dans le désert où seul brille le soleil de Dieu.

Il y a bien des mises au point dont nous avons besoin. Les lectures que nous avons entendues en soulignent quelques-unes. L’histoire de Noé rescapant avec sa famille du déluge meurtrier fait partie de celles qui laissent un arrière-goût d’amertume. Dieu a en effet envoyé une catastrophe considérable. Dieu a punit durement. Dieu n’est pas commode, s’il n’était pas Dieu on pourrait même dire qu’il se montre dur, à ses heures.

Voilà un des lieux où nous avons à effectuer un retournement radical. Où nous avons à nous convertir. Se convertir ne veut pas dire « se convaincre du contraire de l’évidence pour être en accord avec sa Foi ».
Se convertir veut dire « regarder le monde avec les yeux de Dieu et se mettre en accord avec ce qui nous a été révélé ». Cela demande du travail, cela demande des efforts, mais c’est pour nous un chemin de liberté.

Dieu en effet n’a pas frappé aveuglément l’humanité au temps de Noé. Il a constaté que l’homme s’était détourné de Lui et de sa destinée et qu’il s’était complu dans le mal. L’homme courrait à sa perte et en était pleinement responsable.
Mais Dieu a aussi remarqué qu’il y avait des hommes qui persévéraient dans le bien. Noé et les siens. Le Seigneur les a préservé du malheur et les a introduits dans une nouvelle alliance. Quant à ceux qui ont été emporté par la mort, Saint Pierre nous rappelle dans la deuxième lecture qu’ils n’ont pas été oubliés de Dieu puisque Le Christ les a rejoints pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Personne n’est donc exclu a priori de l’alliance.

C’est le sens du mystère auquel nous nous préparons pendant ce temps de Carême. Dieu scelle une nouvelle alliance avec l’humanité, il fait une nouvelle Création.
Que ferons-nous concrètement pour y avoir part ? Le mot concrètement a son poids. Nous ne choisissons pas de faire des efforts pour échapper à la punition ni pour calmer le courroux de la Divinité.
Nous sommes venus ce matin parce que nous avons entendu l’appel à une Vie nouvelle, à une alliance nouvelle, et nous nous disons prêts à mettre en œuvre tout ce qu’il convient pour y adhérer.

La tâche nous est facilitée par Le Seigneur qui nous donne des moyens concrets de nous rappeler notre engagement mutuel. Pour Noé ce fut un arc dans le ciel. Pour nous, ce fut un signe dans le Ciel au jour du Baptême de Jésus, qui a eu lieu juste à la veille de son retrait au désert.

Voilà qui doit nous remettre en question. Le Baptême de Jésus marquait son entrée dans la vie publique. Or, sitôt son ministère inauguré, Jésus s’efface, il se dérobe à notre attente, il part au désert.
Jésus nous enseigne ainsi que la solitude est la clé et le tournant de la Vie spirituelle. On ne peut en faire l’économie si l’on veut fonder sur de saines bases.
Ainsi, au désert, Jésus est seul face à Dieu, seul face à lui-même. Le Verbe de Dieu y fait l’expérience de l’homme, et elle va marquer tout son ministère public.

Certes, il ne faut pas en dire trop, car nous avons peu idée de ce qu’a pu être le désert de Jésus, l’Évangile nous le raconte à peine.
Mais il est certain qu’il y rencontra le Tentateur, il est certain que Jésus est allé aux confins de lui-même, là où seul L’Esprit pouvait le conduire. Il a ainsi exploré de l’intérieur le fin-fond de notre fragile humanité, il a traversé de part en part tous nos enfermements, et il en a été vainqueur.
Jésus a éprouvé la faim du fils prodigue, il a souffert de la terrible angoisse d’être loin de la maison du Père, pour nous y ramener.

S’il reste mystérieux, le désert de Jésus est donc lié au nôtre. Jésus s’est enfoncé dans nos isolements, ceux qui nous séparent de Dieu et de nos frères, pour nous remettre en relation. A nous donc de nous enfoncer en Lui car c’est à présent en Lui que nous trouvons la porte de sortie de nos impasses.
Jésus est notre désert, celui qui nous fait passer de l’isolement à la solitude, celui qui nous fait goûter la Joie d’être seul à seul avec Dieu.
Notre péché rend nécessaire ce passage au désert, sous peine que ce soit Jésus qui nous déserte. Nous resterions dans nos déserts de désolation alors que nous sommes invités à un désert de plénitude.

Notre péché en effet a dispersé notre âme. La Contemplation de Jésus au désert nous aide à l’unifier, à retrouver le sens de l’utile. Nous perdons trop de temps en futilités. Le Tentateur le sait et provoque toujours à des actes gratuits, sans but réel.
Jésus, lui, se met en route sans perdre de temps. Pour lui tout est utile, tout sert à sa mission, il ne se laisse pas distraire de son but.

En somme, le passage au désert nous rend enfin capables d’être autrement que pour nous-mêmes. C’est la fin de la promotion de soi et le premier pas vers la filiation, l’apprentissage qu’on ne devient pleinement homme que par humiliation de soi.
En somme, exactement ce que l’esprit du monde veut nous faire oublier en nous convainquant que nous sommes des héros ou des demi-dieux. Non, nous ne le sommes pas. Nous sommes des fils dans Le Fils.

Ainsi, par la pratique de la prière, du jeûne et de l’aumône, qui sont les ressorts de notre marche vers Pâques, nous nous construisons l’arche de Noé qui fait passer au travers des eaux de la mort. Il s’agit d’une authentique expérience Baptismale.

Que L’Esprit qui poussa Jésus au désert s’empare radicalement de nous et nous fasse prendre résolument la direction que Jésus a prise avant nous et pour nous.
Que chaque jour de notre Carême soit un jour où le Tentateur recule, jusqu’à ce qu’aucune pensée « des hommes » ne nous séduise plus, jusqu’à ce que nous soyons capables de toujours préférer les pensées de Dieu.
Parce qu’il est Notre Père, parce qu’il a décidé, par Amour pour nous, de faire toutes choses nouvelles.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle


Le carême, en tant que période de préparation à la fête de Pâques, remonte au 4e siècle et fut institué pour répondre à deux objectifs : préparer les aspirants au christianisme à la réception du sacrement du baptême, permettre aux chrétiens de renouveler la ferveur de leur propre engagement chrétien.

Aujourd’hui, comme ce ne sont plus les adultes mais les enfants qui reçoivent le baptême, le premier objectif a perdu de son importance, mais le second reste toujours valable. Le carême est pour chacun et chacune d’entre nous l’occasion de renouveler notre engagement chrétien en alimentant notre foi à la parole de Dieu et en nous rappelant que «nous ne vivons pas seulement de pain». (Mt 4, 4) Pendant ces quarante jours, le Christ nous invite à nous joindre à sa «révolution», une révolution intérieure qui commence d’abord en chacun et chacune de nous.

L’essentiel de ce processus de conversion est de nous attacher à la personne du Christ. Une fois ce lien établi, nous pouvons plus facilement lutter contre le mal. On connaît bien la «conversion» de saint Paul. Il n’était pas un grand pécheur, bien au contraire car, selon la loi juive, il était un homme irréprochable, mais il a adhéré à Jésus Christ, et cela a bouleversé sa vie.

Pendant ce temps de préparation à la fête de Pâques, l’Église nous propose trois moyens pour raviver la flamme de notre engagement chrétien : le jeûne, la prière et le partage.

En ce premier dimanche de carême, j’aimerais mettre l’accent sur le jeûne, un élément qui n’est pas très populaire dans notre civilisation de consommation mais qui demeure un des piliers de toute spiritualité authentique. Les musulmans, par exemple, continuent de le pratiquer particulièrement pendant le Ramadam.

Lorsque Jésus parle de jeûne, il ne s’agit pas de perte de poids, de pantalons trop petits et de taille trop ronde. Il ne s’agit pas non plus d’aliments santé qui nous permette de manger davantage. Il y a des raisons plus sérieuses pour jeûner.

Nous devons jeûner lorsque ça ne tourne pas rond dans notre propre vie :

- quand Dieu n’est plus présent et qu’il est remplacé par nos veaux d’or, nos dogmes économiques, nos idoles de toutes sortes...
- lorsque les conflits familiaux conduisent à la violence et à la haine;
- lorsque nous refusons le pardon à ceux et celles qui nous ont offensés.
- lorsque nous sommes sous l’influence de nos addictions de toutes sortes.

Nous jeûnons aussi pour retrouver la solidarité avec :

- la grande majorité des habitants de notre planète qui souffrent de sous alimentation;
- les 3.000.000 de personnes meurent de faim chaque jour à travers le monde;
- les innombrables personnes qui ne peuvent se procurer les médicaments dont ils ont besoin;
- les millions d’habitants qui ont le virus du Sida;
- les milliers de personnes qui, tous les jours, meurent le long des routes de l’Inde;
- le nombre incalculable d’enfants, de femmes, de personnes âgées tués ou blessés par les guerres
- les millions de personnes âgées qui souffrent de solitude et de manque d’affection, etc.
- les enfants que l’on oblige à travailler comme des esclaves, dix-douze heures par jour
- les enfants soldats qui se font massacrer pour maintenir au pouvoir des dictateurs sanguinaires, etc.

Nous voulons être solidaires avec tous ceux et celles qui portent le fardeau de la souffrance, de la maladie, de l’injustice et de la discrimination.

Le jeûne peut prendre plusieurs visages et plusieurs formes:

- jeûne de nourriture... un peu tous les jours, ou deux ou trois fois par semaine;
- jeûne de télévision, de magasinage inutile, de dépenses extravagantes;
- jeûne de partage avec ceux et celles qui vivent dans la misère;
- jeûne de temps de nos loisirs, ce qui nous permet de faire du bénévolat; etc.

C’est surtout pendant les périodes plus difficiles que le jeûne peut nous aider à redimensionner nos priorités et nos objectifs de vie.

Le jeûne est un moyen efficace pour nous aider à trouver une alternative aux valeurs de notre monde de consommation, de cupidité et d’injustice. L’argent que nous épargnons sur les loisirs, la nourriture, le magasinage, le luxe peut être partagé avec d’autres. Notre temps et nos talents peuvent venir en aide à ceux et celles dans le besoin : «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 31-46)



Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Notre vie ne peut pas être sans tentations au milieu de ce pèlerinage, puisque notre progrès a lieu précisément à travers la tentation, et personne ne se connaît s’il n’est pas tenté, il ne peut pas être couronné s’il n’est pas vaincu, ni vaincre s’il n’a pas combattu, ni combattre s’il manque d’ennemi et de tentations » (Saint Augustin)

   « La tentation, d’où vient-elle ? Comment agit-elle en nous ? L’Apôtre nous dit qu’elle ne vient pas de Dieu, mais de nos passions, de nos faiblesses intérieures, des blessures laissées en nous par le péché originel. Et c’est curieux ! La tentation a trois caractéristiques : elle grandit, elle s’étend et elle se justifie » (François)

   « Les Évangiles parlent d’un temps de solitude de Jésus au désert immédiatement après son baptême par Jean : "Poussé par l’Esprit" au désert, Jésus y demeure quarante jours sans manger ; il vit avec les bêtes sauvages et les anges le servent (cf. Mc 1, 12-13). A la fin de ce temps, Satan le tente par trois fois cherchant à mettre en cause son attitude filiale envers Dieu. Jésus repousse ces attaques qui récapitulent les tentations d’Adam au Paradis et d’Israël au désert » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 538)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 20 Fév 2024 - 14:49

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 20 Février 2024
Mardi de la 1ère semaine de Carême.

Juda Maccabée, Fils de Mattathias, chef
des Juifs. (160 av. J.-C.)
Saint Tyranion, Evêque de Tyr et martyr à
Antioche de Syrie (+ 311)
Sainte Aimée, Nièce de sainte Claire d'Assise (+ 1252)
Sainte Jacinthe (Hyacinthe) Marto, Un des enfants
auxquels la Sainte Vierge apparut à Fatima. (+ 1920)
Bienheureuse Julie Rodzinska, Religieuse Dominicaine
de l’Immaculée-Conception, polonaise, Martyre du
nazisme (1899 - 1945).


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

Livre d'Isaïe 55, 10-11… Psaume 34(33), 4-5.6-7.16-17.18-19… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6, 7-15.:


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« Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15)


Commentaire de ce jour.


"Demandez et vous recevrez"


Il faudrait être sans cœur pour tromper un enfant, pour le frustrer sans raison dans son désir, pour lui mettre en main un caillou et un serpent : des choses immangeables ou dangereuses.
Il nous faut parfois un effort pour nous montrer généreux envers un adulte, mais c'est tout naturellement que nous donnons aux enfants de bonnes choses, le meilleur des choses, celles qu'il nous demande, et même celles qu'ils ne savent pas demander parce qu'il ne les connaissent pas encore.
Même quand notre cœur est dur, impatient ou soupçonneux dans la vie ordinaire, nous avons des trésors de tendresse tout prêts pour les enfants; et par là, tout racornis que nous sommes, nous offrons pourtant une para­bole de la tendresse de Dieu, "combien plus" grande et spontanée que la nôtre !

            Et c'est une invitation à la confiance dans la prière : "Demandez, et vous recevrez".
Dans la vie courante, ce n'est pas habituel. Au contraire, on va de bureau en bureau, d'une maison à une autre, d'un ami à un autre, et souvent on n'obtient pas, on ne trouve pas, et personne n'ouvre, parce que les gens n'ont pas le temps d'accueillir ni d'écouter, parce qu'ils ne peuvent ouvrir ni leur porte ni leur cœur, parce qu'ils n'ont pas assez de liberté pour nous aider à devenir libres.
Dieu, lui, inverse le cours des choses :
* - Quand on lui demande, on reçoit, parce qu'il met sa joie à donner;
* - quand on le cherche, on le trouve toujours, parce que lui-même, le premier, se donne à voir et à entendre; * * - quand on frappe à sa porte, il ouvre tout de suite, parce que déjà il attendait.

  Cependant, cette certitude d'être entendus, exaucés, comblés, Dieu nous la fait vivre au niveau de la foi, et non pas de manière émotionnelle; c'est pourquoi la prière demeure difficile.
* - Nous demandons, et Dieu répond dans la durée, selon son rythme à lui, qui pour nous est lenteur
* - Nous cherchons, et parfois Dieu nous laisse avec notre question, parce qu'elle agrandit l'espace de notre cœur et qu'elle nous fait marcher vers lui;
* - Nous frappons : Dieu entend, Dieu répond, car il est déjà là, toujours là; mais il nous laisse, librement, pousser la porte.

              C'est bien ce que nous avons à faire avant tout, en carême, et pour le carême :
pousser la porte que Dieu laisse toujours entrouverte, venir à lui comme le fils prodigue, lui redire, avec nos mots à nous, ce que Esther, dans sa détresse, lui disait si bien: "Viens me secourir, car je suis seule et je n'ai que toi, Seigneur, toi qui connais tout !"

Même la reine Esther n'avait que lui, le roi des dieux, le Dieu des rois; et c'est le même Dieu qui nous exauce, nous, les tâcherons du Royaume, pas fiers de nous, mais fiers de lui: "Souviens-toi, Seigneur; fais-toi connaître au moment de notre détresse !"

* - Souviens-toi, Seigneur, que tu as voulu l'Alliance avec nos pères ;
* - souviens-toi, Jésus, de ces vingt siècles de la nouvelle alliance;
* - Souviens-toi, Père, des humains que tu as choisis dans tous les temps, pour faire d'eux, en chaque temps, un peuple qui t'appartienne.

Nous-mêmes, Seigneur, nous nous souvenons que "tu as fait pour eux tout ce que tu avais promis", et nous faisons mémoire, en cette Eucharistie, de ta longue fidélité.
Il est bien vrai que nous n'avons que toi, comme tous tes pauvres sur la terre, mais avec toi, nous avons tout:
il nous suffit de ton amour.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Ainsi ma Parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra
pas sans résultat


L’Évangile de ce jour n’est pas facile. Jésus nous sort-il vraiment de l’impasse ? Il nous dit de ne pas rabâcher quand nous prions, mais pour ce faire… il nous apprend à réciter une prière ! Une prière que nous récitons à présent trois ou quatre fois par jour. Le risque de rabâcher est grand !
Et ce n’est pas la seule difficulté : Jésus nous dit de ne pas rabâcher, car « Votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l'ayez demandé ».
Alors, à quoi sert-il d’adresser ses demandes au Ciel ?

Il y a plusieurs manières de répondre. La première lecture nous donne une piste : « ma Parole, dit Le Seigneur, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission ».
La prière que nous donne Jésus n’est donc pas une prière comme les autres. Elle est Parole de Dieu ; quand nous la prions, elle accomplit ce qu’elle annonce.

Mais ne négligeons pas la pédagogie de l’Église qui nous prépare jour après jour aux Fêtes de Pâque.
Toute notre semaine, y compris cet Évangile, est placé dans la dynamique de l’Évangile de Dimanche dernier, l’Évangile des tentations de Jésus.

Or ces tentations avaient pour objet l’identité filiale de Jésus. « Si tu es Le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains ».
Le « si » n’est pas un conditionnel; Jésus comme Satan savent bien qu’il est Le Fils de Dieu. Le sens de la phrase est : « puisque tu es Le fils de Dieu ».
Autrement dit, l’enjeu des tentations est de savoir comment se comporte Le fils de Dieu. Pour nous, cela revient à savoir ce que cela change d’avoir Dieu pour Père.

Nous nous souvenons quelle réponse Jésus a faite. Bien qu’il ait faim, il n’exige pas du Père que les pierres se transforment en pain – Dieu sait bien de quoi nous avons besoin.
L’homme doit d’abord vivre « de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu », c'est-à-dire qu’être fils consiste d’abord à écouter la Parole du Père.
De même, la deuxième tentation : se jeter du haut du temple est un chantage au suicide pour exiger du père qu’il fasse vivre Le fils malgré lui et malgré tout.
Mais un père n’est pas là pour ça, aucun fils n’est dispensé d’assumer sa vie. Il n’y a pas à mettre son père à l’épreuve mais à vivre dans l’obéissance.

Le sens de la recommandation de Jésus est ainsi mieux éclairé : la prière que devons faire à Dieu ne doit pas nous représenter devant Lui – il nous connaît mieux que quiconque, il nous a créés –, elle doit nous ajuster à Lui !
Quand nous prions Dieu, nous avons à nous ajuster en tant que fils et filles de Dieu. Dans les tentations qu’il a bien voulu subir, Jésus nous enseigne que, même si nous avons faim au point de désirer que les pierres se changent en pain, nous n’avons pas à encombrer nos prières de demande d’objets et de besoins, parce que la seule demande qui compte est d’être des fils rassemblés autour de leur père.

Dire : « Notre Père » oriente donc toute la suite de notre prière. En appelant Dieu « Notre Père », non seulement nous reconnaissons Dieu comme Père, ce qui n’est pas rien, mais nous lui disons encore notre désir qu’il soit Notre Père.
La première demande et la plus importante des demandes est contenue dans cette introduction : Dieu, soit Notre Père, manifeste que tu es un Père pour nous.

Pour finir, remarquons que la prière de Jésus s’ouvre à l’adresse du Père et se termine avec la mention de Satan.
Là encore, nous avons à cueillir un des fruits de l’Évangile de Dimanche. Lors de la troisième tentation, l’Ennemi proposait à Jésus de l’adorer.
Cette fois, Satan ne propose pas à l’humanité de sortir de ses devoirs ou de contrarier sa raison d’être, puisqu’il fait référence à l’acte d’adoration, qui est la plus noble et la plus intense activité humaine.
Mais en prétendant qu’elle lui soit destinée, l’Ennemi dévoile qu’il veut prendre la place du Père. Tel est le sens de la construction de la prière de Jésus. Il y a un danger pour l’homme de se tromper de père.

Cette prière que nous enseigne Jésus n’est donc pas une prière de plus à ajouter à notre collection.
Il n’y a aucun risque de la rabâcher : elle dit l’enjeu le plus fondamental de notre vie et elle nous donne de le réaliser.
Seigneur Notre Dieu, soit Notre Père, nous te choisissons, Toi, la Source de la Vie, Notre Créateur.
Que ta volonté de Salut se réalise en nous pour que nous goûtions dans sa plénitude la Joie d’être tes fils.



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes,
comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes
à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.


Découvrir Dieu comme Père

Nous sommes tellement habitués de dire notre Père que nous ne sommes pas toujours présents à ce que nous affirmons. Tellement habitués que nous ne saisissons plus notre audace ou notre chance inouïe. Il suffit pourtant de nous arrêter quel­que peu, de saisir notre situation et celle de Dieu, pour nous étonner de ce que nous affirmons si facilement. Comment pouvons-nous en effet pré­tendre que le Créateur des Cieux, de l’immense cosmos insaisissable, soit notre père ? Et même Abba, c’est-à-­dire notre papa ? Sans l’avoir vu nous pensons qu’il doit être infiniment différent de nous, lui, le Très Haut et l’Éternel. Qu’est-ce qui permet ces sentiments de proximité, d’amour et de confiance ?

Lorsque nous réfléchissons au-delà de notre manière coutumière de nous adresser à Dieu comme à notre Père, nous voilà plongés dans le plus grand des étonnements. Nous découvrons que notre audace repose sur l’histoire de Dieu qui se dit à nous en raison de Jésus. Aucun humain n’oserait s’adres­ser à Dieu ainsi si Jésus n’était pas venu parmi nous. Aucun humain ne pourrait vivre avec Dieu une relation toute filiale si Jésus lui-même ne nous avait ouvert cette voie bien inatten­due, mais qui comble nos cœurs et fonde notre espérance la plus inespé­rée. Le Dieu de notre foi est révélé en Jésus Christ ?

Le Fils qui révèle le Père

L’émerveillement est que par pure bonté, Dieu crée des êtres capables de penser et d’aimer, des êtres porteurs de liberté et d’aspira­tions. Il va jusqu’à établir avec eux une Alliance et dans sa tendresse et sa compassion il se soucie d’eux. À la plénitude des temps, c’est son Fils lui­-même qu’il leur envoie. Quel don ! N’est-ce pas Dieu qui se donne lui­-même à ceux qu’il a créés ? Ce don nous manifeste déjà un Dieu d’Amour, qui se fait présence directe et immédiate aux humains, en prenant leur propre condition.

L’Emmanuel, Dieu parmi nous, tel est ce Fils, rien de moins. Il nous révèle Dieu en étant le Fils qui est toute relation à son Père et toute image de lui. Il nous parle de lui et de son royaume pour l’humanité.

Nul ne connaît qui est le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Père donne de le connaître (Luc 10.22).

Nul n’a jamais vu Dieu; le Fils uni­que qui est tourné vers le sein du Père, lui, l’a fait connaître (Jean 1.18).

Jésus reçoit tout (Jean 17.7-8) de celui qu’il appelle son Père (Luc 2.49; Jean 8.19; 14.23; 15.9,10,15,23,24; 20.17), et il lui remet tout, en faisant de sa vie une offrande totale, une obéissance parfaite (Jean 4.34;6.57). Il tient de lui son être (Jean 5.26) et sa mission (Jn 3.16; 5.24; 8.42; 16.5,28; 17.18,21,23), son enseignement (Jean 8.28;12.49-50;14.11; 17.6 et 9-10), son pouvoir (Jean 17.2) et son oeuvre (Jean 5.19), comme il le déclare. Le Père le confirme comme Fils bien-aimé à son baptême et à la Transfiguration et surtout par sa résurrection. Il vit une relation unique à ce Père lorsqu’il se retire à l’écart pour le prier. Entre le Père et lui il y a une telle unité que Jésus déclare qu’ils sont un (Jean 10.30; 17.22-23). Il est dans le Père et le Père est en lui (Jean 14.10-11; 17.21). Le Père, nul ne l’a vu, si ce n’est le Fils; celui qui a vu ce Fils a vu le Père (Jean 14.9). Tel Fils, tel Père, pourrions-nous dire, tant l’un est l’image parfaite de l’autre. Et ce Fils est libre et il libère. Le Fils qui aime, qui voit le fond des cœurs, ne condamne pas, mais il redonne dignité et goût de vivre. Il se lie d’ami­tié et il va jusqu’au plus grand amour, qui est de donner sa vie pour ceux qu’il aime (Jean 15.13). Regarder Jésus, le découvrir, c’est voir Dieu.

Jésus nous révèle ce Père tout au long de son enseignement. Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a en­voyé son Fils unique (Jean 3.16). C’est le Père prodigue d’amour (Luc 15.11-32), se réjouissant du pécheur qui se con­vertit (Luc 15.7-10), ayant compas­sion pour le pauvre et le petit comme aussi pour le miséreux. En Jésus nous sommes devenus, nous qui avons cru en lui, des enfants de Dieu (Jean 1.12; 1 Jean 3.1-2). Jésus déclare : Vous donc, priez ainsi: Notre Père… (Matt 6.9). À Marie de Magdala il enjoint : va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, mon Dieu qui est votre Dieu (Jean 20.17).

Jésus nous révèle que Dieu est « le Père » et qu’il est Amour (1 Jean 4.8). Il ne veut qu’aucun des siens ne se perde, mais que tous soient de son Royaume de justice et d’amour; c’est pour ce dessein de son cœur qu’il envoie son Fils et qu’il fera le don de son Esprit. De telles richesses sont à accueillir et à comprendre: elles ne sont pas de simples idées ou connaissances, mais le visage de Dieu qu’on ne peut saisir véritablement que dans des relations de confiance et d’amour.

L’Ancien Testament montre Dieu comme Père (2 Sam 7.12­14; És 63.15-16; 64.7; Ps 89.27; 103.13), il est tendresse et pardon (Ex 34.6; Nomb 14.18; És 1.18; Ps 51.3-4; 103.1,3,8-14), il a un cœur et des entrailles de mère (És 42.14; 49.15,­16; 66.13). Au buisson ardent. Il se révèle à Moïse, loin de toute image trop concrète, comme Je suis celui qui est (Ex 3,14), nom que les juifs évitent par respect de prononcer. Parmi les très nombreux noms de Dieu dits en second, celui de l’époux tient, dans le contexte de l’Alliance, une place privilégiée pour évoquer de manière imagée les rapports de Dieu avec son peuple (l’épouse). Le nom de Père est aussi une transposition pour dire que Dieu s’est choisi un peuple (Israël), qu’il en est l’éducateur comme aussi son roi (David). Ce n’est qu’en Jésus que la paternité de Dieu prend son sens le plus strict, le plus riche et le plus total, puisqu’il est ce Fils unique issu du Père. Il est le Fils bien­-aimé en qui il a mis toute sa complai­sance; c’est en ce même Jésus, en nous assimilant à lui par la foi et le baptême et en participant à sa na­ture, que nous devenons des enfants de Dieu qui peuvent dire Notre Père.

La voie indiquée par Jean

… l’amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. Qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour (1 Jean 4.7-8).

On ne peut indiquer plus clairement la voie pour parvenir à la connais­sance de Dieu: son amour en nos cœurs. Pour nous dire toutes les richesses de l’amour, nous nous reportons parti­culièrement aux béatitudes chez Matthieu (5.1-12), à la parabole de l’enfant prodigue chez Luc (15.11­32), au discours d’adieu de Jésus chez Jean (chap. 14-16) et à sa prière (chap. 17), à l’hymne à la charité chez Paul (1 Cor 13.1-13). Nous pensons aux attitudes et gestes de Jésus. Nous y trouvons le visage et l’expression de Dieu.

Une expérience privilégiée

Il y a dans l’amour humain une expé­rience privilégiée pour rejoindre le cœur de Dieu : c’est l’expérience de la maternité et de la paternité. Lorsque nous aimons, l’autre existe vraiment pour nous; il nous est cher et précieux, il compte à nos yeux, nous sommes attachés à lui, et dans le souci que nous avons de lui nous donnons beaucoup de nous-mêmes. Toute distance disparaît et une grande proximité s’établit dans notre cœur. Mais est-on plus près d’un être que de son enfant; est-on jamais plus attaché à quelqu’un qu’à l’être qui est né de soi, dont on a désiré la venue et à qui on a tout donné depuis la naissance ? Y a-t-il tragédie plus grande, et plus longue à porter, que de perdre un enfant ?

Qui n’a pas vu, près d’une pouponnière ou à la maison, des mères et des pères tout transformés de joie à la venue de leur enfant ? Peu après la naissance de Raphaël, je demandais à son père ce qu’il éprouvait. Richard me dit : quand j’ai le petit sur moi, il vient chercher très profond dans mon cœur. Pierre Soutot, un philosophe français, témoignait un jour de sa conversion; c’est lorsqu’il est devenu père qu’il a vu jaillir en lui des sources jusque-là inconnues d’amour qu’il a cru en Dieu. Et nous devons penser que ce qui est dit de la mater­nité et de la paternité selon la chair vaut aussi, toutes proportions gar­dées, pour d’autres formes de ces expériences si riches et si totales.

N’oublions pas l’autre versant de la relation, ce qu’un enfant peut vivre et ressentir vis-à-vis sa mère et son père. L’expérience n’est certes pas identique chez les uns et chez les autres mais elle a chez tous des effets prolongés, positifs ou négatifs. La place que des parents tiennent dans le cœur de leurs enfants et, à l’opposé, les recherches et comportements que leur absence peut causer témoignent de tout ce qu’on a à rece­voir d’une mère et d’un père, et de tout ce qu’on peut attendre avec cer­titude de notre Père des Cieux, en infiniment plus grand. S’il y a des temps d’incompréhension, si un enfant a de la difficulté à saisir ce qui se passe chez ses parents et parfois à croire en leur amour, rien n’est définitivement joué : pendant un temps on voit ses parents de l’exté­rieur mais un jour tout change lors­qu’on devient soi-même parent. Tout alors s’éclaire à nouveau parce qu’on saisit de l’intérieur ce qu’il y a dans le cœur d’une mère et dans celui d’un père. Et par une grâce inattendue, certaines personnes se donnent alors à elles-mêmes les parents qu’elles n’ont pas eus, en l’étant pour d’autres.

L’Esprit nous fait dire « Père »

C’est une chose belle et louable de comprendre des paroles et des textes inspirés, c’en est une tout autre de se les approprier, de les comprendre de l’intérieur et de les vivre comme Jésus lui-même. Et ainsi d’entrer dans la vie relationnelle qu’est la Trinité.

Pourrions-nous en vérité, et non en mots seulement, dire Père, mon Père, notre Père, si l’Esprit de Jésus ne nous habitait pas ? Si en nous inspi­rant des sentiments filiaux il ne nous donnait pas aussi la très grande audace de considérer le Créateur des Cieux, le Très Haut, le Trois fois Saint comme notre Père ?

Nous trouvons ici l’action de l’Esprit : il ne nous apporte pas un évan­gile nouveau mais il nous fait comprendre et vivre ce que Jésus nous a enseigné (Jean 14.26), et il nous conduit à la vérité totale (Jean 16.13,­14), c’est-à-dire à la plénitude de sens et de vie. Parce qu’il est le même Esprit qui animait Jésus dans sa vie et sa mission, il est le seul qui peut nous conformer, nous identifier à notre Sauveur, au Fils Unique de Dieu, à notre Frère.

Je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle (Apoc 21,1)

Les trois premières demandes

La fin des deux guerres mondiales, puis celle de la Guerre froide suivie de la chute du mur de Berlin, ont à chaque fois suscité d’im­menses espoirs… jamais réalisés car l’être humain a trouvé d’autres moyens de prolonger les conflits ou d’inventer de nouveaux prétextes à se battre. Mais ce n’est pas seulement au siè­cle dernier que l’humanité a rêvé et espéré que la paix et l’harmonie régneraient dans notre monde. Huit siècles avant Jésus, le prophète Ésaïe (2.4s) voyait les nations réunies dans la ville du Seigneur, Jérusalem, détruisant tou­tes les armes et marchant ensemble dans la lumière du Seigneur. Tous ces rêves et toutes ces visions de bonheur, Jésus les reprend dans la prière qu’il nous enseigne. Le pre­mier groupe de trois demandes oriente notre regard vers la réalisation défini­tive du plan que Dieu a conçu pour que l’amour et la vie règnent dans notre monde.

Ces trois demandes sont parallèles et leur contenu est semblable. Les deux premières s’apparentent étroitement à une prière qui terminait chaque cérémonie à la sy­nagogue. Une vision semblable domine les de­mandes de cette prière juive et du Notre Père, celle de la fin de l’histoire que le Seigneur couronnera. De part et d’autre, on implore la venue de l’heure où le nom profané de Dieu sera sanc­tifié et son royaume établi pour tou­jours : Le royaume du monde est maintenant à notre Seigneur et à son Christ; il règnera pour les siè­cles des siècles (Apoc 11.15). C’est l’équivalent de la très ancienne suppli­que de l’Église exprimée en araméen, Maranatha (1 Cor 16.22), et en grec, Viens, Seigneur Jésus (Apoc 22.20).

Que ton nom soit sanctifié !

La sainteté désigne d’abord le fait d’être séparé. Dieu est saint, parce qu’une distance infinie le sé­pare de tout ce qui existe. La sancti­fication du nom, qui représente la personne de Dieu, est un thème fami­lier à l’Ancien Testament. Quand il promet la restauration à son peuple exilé, le Seigneur affirme qu’il sanctifie son nom: Je sanctifierai mon grand nom qui a été profané parmi les nations au milieu desquelles vous l’avez profané (Éz 36.23). Dieu sanctifie son nom par la mani­festation de sa puissance et de sa gloire, qui le révèle comme le seul vrai Dieu, à l’encontre des idoles des na­tions. Les membres du peuple élu sancti­fient, de leur côté, le nom de Dieu en le reconnaissant comme leur seul Dieu et en se conduisant comme le peuple qui lui est consacré. En pratique, ils reconnaissent, par un culte exclusif et par l’observance de sa loi, le lien vital qui les rattache à leur Seigneur.

Cette première demande est donc une supplication à Dieu de se mani­fester dans le monde comme le seul Seigneur, afin que les humains lui consacrent leur personne. Cette de­mande concerne le moment présent, qui est imparfait, mais en progrès. Elle vise surtout la réalisation défini­tive et parfaite, vers laquelle tend l’histoire du salut.

Que ton règne vienne !

Cette deuxième demande reprend avec le thème du règne le même objet que la précédente et selon la même perspective. La représentation d’un dieu, vénéré comme leur roi, se retrouve chez tous les peuples orientaux. Israël a tou­jours exalté la royauté de Yahvé, dont le roi terrestre est seulement le re­présentant. Lorsque cette image visi­ble de Dieu disparaît après l’exil à Babylone, Israël développe sa conviction que son seul roi est son Seigneur. Le peuple reporte toute son espérance sur Dieu, le sup­pliant d’établir rapidement son règne.

Rien d’étonnant dans ce contexte que la venue du Royaume soit devenue le thème central de la prédication de Jésus. En effet, les deux premiers évangélistes résument son ministère de la manière suivante: Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche (Marc 1.15; Matt 4.17). Mais Jésus, tout en recourant au thème du Royaume, en corrige et complète la doctrine, la débarrassant de toute limite étroitement nationaliste.

Deux aspects du Royaume éclairent la portée du Notre Père : le Royaume est déjà présent aujourd’hui et il est un don de Dieu. Le Christ affirme que, avec sa venue, le Royaume est main­tenant en voie de réalisation. Il est à la fois présent et futur. Cette tension de l’espérance chrétienne vers le futur est partout sous-jacente dans la prière du Seigneur. Le Royaume est un don gratuit du Père : N’aie pas peur, petit troupeau ! car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume (Luc 12.32). C’est Dieu lui-même qui l’instaurera, comme il le veut et quand il le veut. L’Église et les chrétiens ne peuvent que le désirer et s’y préparer par la prière, la conver­sion et la foi vigilante.

Que ta volonté soit faite !

Nous sommes nombreux à trouver que cette demande du Notre Père est la plus difficile à prononcer et à accep­ter. La crainte nous envahit, nous avons peur que Dieu exige le sacrifice de ce qui nous est le plus cher. Souvent nous savons déjà ce qu’il demandera. Pourquoi avoir peur de la volonté de Dieu ? Parce que nous n’avons pas confiance qu’il veut notre bonheur mieux que nous-mêmes.

La volonté de Dieu ne désigne pas ici l’ensemble de ses commandements, mais le décret éternel concernant le salut de son peuple. Ce décret préexiste déjà au ciel. Les chrétiens demandent à Dieu de l’accomplir sur terre exacte­ment comme le modèle céleste.

En général, Que ta volonté soit faite exprime d’ailleurs non un sou­hait, mais un décret de Dieu se réa­lisant même contre la volonté humaine, qui accepte de s’effacer devant la décision de Dieu.

Au jardin de l’agonie, lorsque Jésus revient prier une seconde fois, il s’écrie : Mon Père, si cette coupe ne peut pas être enlevée sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! (Matt 26.42) Au moment de la crise suprême, qui marque l’accomplisse­ment du plan divin de salut, le Christ s’exprime exactement comme dans le Notre Père: il soumet sa volonté d’homme et se conforme au décret de son Père.

Quand nous avons l’illusion de bâtir notre avenir uniquement par nos pro­pres talents, nous finissons par trou­ver le vide. Chacun de nous ressent en son cœur un désir de joie et un appétit de vie sans fin, qui dépasse complètement notre faiblesse. Nous sommes tous radicalement pauvres face à nos rêves. Pour apaiser notre désespérance et pour combler nos rêves, Jésus nous a enseigné qu’il faut lever les yeux vers le ciel et prier Dieu, en croyant à son amour de Père. La foi nous assure qu’il établira son règne de vie et de bonheur, car il sera tout en tous (1 Cor 15.28).

Donne-nous aujourd’hui…et notre pain éternel

La supplique en titre té­moigne de l’importance du pain quotidien. Importance non seulement de cet aliment propre à assouvir la faim de nos estomacs, importance non seule­ment du symbole des biens temporels indispensables ou utiles à notre bien­-être ici-bas, mais surtout importance du symbole de la Nourriture divine.

Plus que du pain

Oui, le pain demandé dans le Pater c’est bien davantage que du pain, c’est le…

symbole de l’aliment de base indispensable et préalable à ce qui le garnira, l’accompagnera, c’est aussi tout ce qui permettra au corps de se fortifier et de se développer harmo­nieusement et en santé: Mettre du beurre sur son pain.

symbole des biens communs, universellement répandus sous une multitude de formes, des biens abondants qui devraient être peu coûteux et accessibles à tous et partout dans le monde, sans égard à la fortune: Pour une bouchée de pain.

symbole des travaux plus éreintants que gratifiants, des tâches pénibles requises pour gagner dé­cemment sa vie et celle des siens: Gagner son pain à la sueur de son front.

symbole de la patience et de l’humilité nécessaire pour accom­plir les tâches les plus modestes et les moins rémunératrices, la patience en attendant d’accéder aux échelons de la réussite et à une certaine prospé­rité: Manger d’abord son pain noir.

symbole des activités parfois accaparantes de la vie, des services bénévoles qui nous sont demandés et qu’un cœur généreux nous invite à accomplir sans compter au profit de nos semblables: Avoir du pain sur la planche.

symbole des précieuses riches­ses, des innombrables biens mis par la Providence à notre portée et que nous sommes invités à utiliser avec reconnaissance et modération, et à partager en toute justice: Bon comme du bon pain.

symbole du détachement, de la frugalité, de l’aptitude à se contenter du nécessaire pour mieux partager avec les moins bien nantis, pour se consacrer avec une plus grande ap­plication à l’essentiel: Manger son pain sec.

Pourquoi se gêner ?

En fait, quand nous demandons à Notre Père de nous donner notre pain quotidien, c’est beaucoup de choses. C’est tout le nécessaire, l’utile et même l’agréable pour une vie dé­cente.

Quand, après avoir reconnu, salué, vénéré, souhaité l’extension de Son règne et l’accomplissement de Sa volonté, nous adressons à Dieu cette requête, nous faisons confiance à notre Père des cieux. Et, tant qu’à faire, à un Père en qui nous avons pleine confiance, pourquoi ne pas tout demander justement?

N’est-ce pas Jésus lui-même qui nous invite à parler ainsi, à prier ainsi son Père, Notre Père ?

Et si j’ai assez de foi pour croire que mon Père sait mieux que moi ce dont j’ai besoin… pourquoi serais-je mal­heureux, déçu ? Pourquoi perdrais-je confiance s’il ne m’accorde pas tout, tout de suite ? Un Père éternel peut parfois décevoir des attentes tempo­relles. Mais les autres? Ma foi, mon espérance et Son Amour m’assurent et me disent: jamais!

Un Père aimant d’un amour infini, absolu, un Père juste et bon, un Père créateur du céleste banquet où toutes faims et soifs seront rassasiées ne peut refuser le nécessaire à un de ses en­fants qui le lui demande avec ferveur, confiance et amour.

Le pain, ça se partage

Le Pain éternel est fait pour être partagé. Et plus il y aura de convives à en demander, plus il y en aura de ce Pain. Jamais de pénurie à craindre, jamais de rationnement, ja­mais de récoltes compromettant les stocks.

Mais l’autre pain, celui de croûte et de mie, celui que symbolisent les innom­brables biens matériels si utiles, si agréables, si abondants…

Oui, il y a surabondance de produc­tion. Mais hélas, il y a problème de distribu­tion, il y a injustice dans le partage, il y a abus et gaspillage pour une mino­rité de privilégiés, il y a privation et di­sette pour une majorité d’affamés.

Ce n’est pas le Notre Père qui fait défaut, ce n’est pas le Pater qui est incomplet. Y ajouterions-nous une strophe pour demander de donner du pain à ceux qui n’en ont pas, si nous n’acceptons pas de diminuer notre propre ration pour mieux la partager, rien n’y fera.

Un père sensé, toujours prêt à répondre à nos demandes légitimes et à nos besoins profonds, fut-il Notre Père, est justifié d’hésiter et même de rejeter des requêtes purement égoïstes. Il sait bien, Lui, que des enfants trop gavés oublient parfois de bien se nour­rir aux véritables sources d’aliments vivifiants pour l’âme et le corps, et en oublient le goût et les bienfaits.

Notre Père nous aime infiniment. Il ne nous refusera rien du nécessaire. Pour le superflu, nous aurions avan­tage à mieux partager avant de de­mander encore. Notre Père pourrait bien dans ce cas faire la sourde oreille à notre égo­ïsme. Pas un père sensé n’agirait autre­ment. À plus forte raison Notre Père.

Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons

Chaque jour, des milliers de fidèles font la de­mande de pardon de la prière du Notre Père : Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Mais savent-ils bien ce qu’elle signifie ? Une petite enquête m’a révélé que plusieurs priants du Notre Père font une mauvaise interpréta­tion de la sollicitation de pardon. Ce court article désire d’abord élucider la confusion qui se glisse dans la requête de pardon, puis d’en présenter toute l’ampleur et la beauté.

L’interprétation erronée du pardon

Je fus étonné lors de mon enquête­ de découvrir que plus de qua­tre croyants sur cinq mettaient un lien de causalité entre le pardon et nos pardons. Pour eux, la formule de la demande de pardon se lirait ainsi : Pardonne-nous nos offenses parce que nous aussi nous pardonnons à ceux… ou encore …dans la me­sure où nous aussi pardonnons à ceux…

Une telle interprétation crée des pro­blèmes de nature théologique et spi­rituelle. D’abord, elle semble subor­donner le pardon de Dieu à nos pau­vres pardons humains. Ceux-ci deviendraient ainsi la mesure du sien. Quelle erreur sur Dieu de croire qu’il doit limiter sa miséricorde à nos balbutiements de pardon ! Ce serait contredire saint Jean qui affirme clairement: Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils (1 Jean 4.10-11). En effet, c’est Dieu qui nous a aimés le premier, et non l’inverse. Aussi, son amour totalement gratuit n’a pas de limites en lui-même. Le seul obstacle possi­ble à l’action de l’amour divin se situe dans notre tragique capacité de fermer notre cœur à son amour infini.

Jésus Christ nous a lancé une invitation radicale à pardonner au prochain. Mais le pardon est beau­coup plus qu’un simple devoir moral ou un commandement. L’apôtre Pierre en bon moraliste, avait un jour demandé à Jésus si on devait pardon­ner jusqu’à sept fois à un offenseur. Vous connaissez la réponse de Jésus : Non pas sept fois, mais soixante-­dix fois sept fois (Matt 18.21). Pour le Seigneur, le pardon, loin d’être une affaire de comptabilité, est une atti­tude fondamentale et constante pro­pre au chrétien. Il s’agit de rester constamment fi­dèle à l’amour du prochain, quelle que soit sa faute, comme Dieu nous demeure fidèle malgré nos fautes.

Nous arroger le pouvoir de pardon­ner, même en puisant dans toute la générosité de notre cœur, serait condamner nos tentatives de pardon à un échec permanent. En plus du poids de la blessure occasionnée par l’of­fense, nous serions écrasés par une tâche impossible à réaliser. Nous se­rions accablés d’un perpétuel sentiment de culpabilité et, par suite, de peur. Nous serions dans la crainte que Dieu ne puisse pas nous pardonner en retour. Mal comprendre la demande de par­don du Notre Père engendre, chez nombre de croyants, des difficultés énormes: ils se sentent incapables de pardonner et, par conséquent, se sentent dans une situation de non­pardon vis-à-vis d’un Dieu qui exige­rait un pardon immédiat et parfait en tout temps.

L’affirmation de sa pauvreté à pardonner

La vraie signification de la requête de pardon du Notre Père consiste à de­mander le pardon de Dieu afin que nous, à notre tour, puissions faire comme lui. Selon des exégètes, on pourrait ainsi lire cette sollicitation : Pardonne-nous nos offenses comme nous aussi, nous sommes en train de pardonner à ceux… C’est en fait dire à la fois notre volonté de pardonner et notre incapacité de le faire. Nous rejoignons ainsi la pensée de saint Paul lorsqu’il affirme que notre capacité de pardonner vient du fait que Dieu a fait les premiers pas: Le Seigneur vous a pardonné, faites de même à votre tour (Col 13.3), ou encore : Suppor­tez-vous les uns les autres… vous pardonnant mutuellement comme Dieu vous a pardonné dans le Christ (Éph 4.32). Sans la force du pardon de Dieu à notre égard, nous sommes impuissants à pardonner à notre tour. Nos pardons humains ne sont en fait que l’écho de la voix de Dieu qui nous pardonne en premier lieu.

Ainsi comprise, la demande de par­don prend une tout autre allure: elle devient d’abord un acte de soumis­sion à l’exigence chrétienne du pardon que nous pourrions expri­mer ainsi: Je me mets en situation de pardonner; je désire agir en fils et pardonner comme Toi, mon Père. Je suis ouvert à la démarche de pardonner soixante-dix fois sept fois comme me le demande ton Fils Jésus Christ. L’important n’est donc pas d’avoir réussi à tout prix à pardonner comme d’être en cheminement de pardon. Notre de­mande de pardon se transforme alors en une déclaration de notre volonté de pardonner et de notre pauvreté à réussir. Nous savons trop bien notre incapacité de pardonner comme le dit le proverbe: Se venger est humain, pardonner est divin. Malgré notre envie de nous venger, malgré nos res­sentiments, malgré la souffrance due à l’offense, nous croyons à l’amour et au pardon de Dieu; ce qui nous rend capables de pardonner à notre tour.

La gratuité du pardon de Dieu

Peut-être que la grande difficulté à pardonner vient de notre manque de foi dans la gratuité de l’amour divin. Nos expériences humaines d’amour nous ont appris que, souvent, nous devons payer pour l’amour reçu de nos parents, de nos éducateurs ou de nos amis. Aussi, nous avons déve­loppé l’attitude de vouloir gagner nos pardons par des prières, des sacrifices, des renoncements, des humiliations, etc. Pourtant la moti­vation fondamentale de pardonner vient du fait que nous puissions nous laisser aimer malgré la conscience de toutes nos fautes, nos laideurs, nos limites humaines. Croire à l’amour inconditionnel de Dieu qui nous a pardonné sur la croix: Pardonnez-­leur car ils ne savent pas ce qu’ils font, c’est se rendre capable d’une pareille générosité envers ceux qui nous ont offensés.

Ne nous soumets pas à la tentation

Prise à contresens, cette demande peut choquer. Certains pourraient en effet y voir l’image d’un Dieu qui nous teste 19 en plaçant des tentations sur notre chemin. Des tentations qui seraient des sortes d’épreuves pour mesurer notre obéissance et vérifier si nous sommes assez fidèles pour résister. Une telle interprétation reflète une méconnaissance du sens biblique de la tentation.

L’étude des textes sacrés permet de faire ressortir certains aspects fondamentaux de la tentation:

   * - elle est permise par Dieu comme une lutte contre le mal, mais elle (la tentation) ne vient jamais de Dieu;
   * - elle est l’occasion de faire un choix libre;

* le salut de l’homme dépend de sa libre réponse devant la tentation.

La tentation, lieu d’exercice de la liberté

Dans la Bible, la tentation est présentée, non comme un piège tendu par Dieu, mais comme le lieu d’apprentissage de la liberté de l’être humain. Dieu permet la tentation afin d’offrir l’occasion à l’homme d’exercer sa liberté. Sans la tentation, l’homme n’aurait pas à choisir et son amour pour Dieu serait un amour imposé, ce qui constitue une contradiction fondamentale. Dans son amour infini, Dieu respecte notre liberté, et cette liberté implique la possibilité de choisir à l’encontre de son amour. C’est d’ailleurs une des exigences les plus difficiles de l’amour, celle d’accepter que celui ou celle qu’on aime choisisse de s’éloigner de l’amour qui lui est offert.

Au début de la Genèse, Adam et Ève sont soumis, dès leur création, à la tentation (Gen 3.1-8). Dieu accepte que ses créatures aient la liberté de faire le bon comme le mauvais choix. Mais le texte nous montre clairement que ce n’est pas lui qui provoque cette tentation: Il(le serpent) dit à la femme… (3.1).

Pour nous, chrétiens et chrétiennes d’aujourd’hui

Si la tentation est souvent perçue comme une difficulté, nous pouvons aussi la voir comme un moment privilégié de choix. C’est l’occasion de vérifier et de démontrer notre préférence pour Dieu. Choisir d’aimer demande toujours des renoncements, la tentation est, en fait, l’occasion de prouver notre amour.

Dans l’évangile, la tentation est présente dès le début de la vie publique de Jésus: Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable (Matt 4.1). L’Esprit envoie Jésus lutter contre le mal. Le rejet des tentations constitue une victoire sur les forces qui détruisent l’homme et elle permet à Jésus de confirmer son choix fondamental: ne pas s’imposer par la puissance ou le merveilleux, mais obéir humblement à Dieu et tout attendre de lui.

On constate ici encore que, même si cette lutte contre la tentation est permise par le Père, la tentation elle-même ne vient pas de Dieu. Dans sa première épître, Jacques est on ne peut plus clair sur ce point : Que nul, quand il est tenté, ne dise : Ma tentation vient de Dieu. Car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et il ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise, qui l’entraîne et le séduit (Jac 1.13-14).

Imiter la réponse de Jésus représente un très grand défi dans une société où la recherche de la puissance et la réalisation de prodiges constituent la motivation des grands décideurs (politiciens, scientistes, administrateurs…).

Plus loin, lors de la première annonce de la Passion, on retrouve la lutte de Jésus contre la tentation. À Pierre, qui s’objecte au type de messianisme que le Père assigne à Jésus (être mis à mort et ressuscité), ce dernier répond: Passe derrière moi, Satan ! Tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes (Matt 16.23). Ici encore, l’idée de combat est très claire, de même que celle du choix. Jésus repousse violemment la tentation qu’il identifie au mal, personnifié par Satan, et annonce clairement l’acceptation de la mission confiée par son Père.

On pourrait toutefois se demander si Jésus fait vraiment un choix ou s’il n’annonce pas plutôt un événement inéluctable. Dans trois circonstances, on découvre la confirmation que Jésus choisit vraiment sa mission: l’agonie au jardin de Gethsémani, l’arrestation et la comparution devant Pilate.

Dans sa prière à Gethsémani, Jésus affirme à deux reprises sa décision d’agir selon la volonté de son Père : …Non pas comme je le veux, mais comme toi tu le veux (Matt 26.39) et …que ta volonté soit faite (Matt 26.42). Il faut bien comprendre que ce que le Père veut, ce n’est pas la souffrance et l’exécution de Jésus, mais la poursuite de sa mission, même si celle-ci entraîne Jésus vers la fin que l’on connaît.

Lors de son arrestation, Jésus atteste encore plus clairement qu’il fait un choix, lorsqu’il dit à Pierre : Penses-tu que je ne pourrais pas faire appel à mon Père, qui me fournirait aussitôt plus de douze légions d’anges ? (Matt 26.53)

Lorsqu’il paraît devant Pilate, Jésus proclame à nouveau sa ferme intention de ne pas s’imposer par la puissance : Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, mes partisans auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs (Jean 18.36).

Choisir de vivre selon l’évangile implique des renoncements parfois très difficiles. 11 s’agit souvent de renoncer à la satisfaction d’un désir immédiat dont la recherche nous détourne du vrai bonheur qu’on ne peut atteindre que dans l’abandon à Dieu. Abandon et renoncement ne sont pas des termes très valorisés dans notre société où l’on prône plutôt le contrôle de son environnement, la sécurité matérielle et la recherche à tout prix du plaisir personnel immédiat.

Ne nous soumets pas

Si la tentation est le lieu privilégié pour exercer notre choix de Dieu, que veut alors dire cette demande de ne pas y être soumis ? N’y a-t-il pas là contradiction ? Il faut bien comprendre le sens de la demande. Il s’agit, non pas de demander de ne pas être mis en situation de choisir, mais bien de nous éviter une tentation au-dessus de nos forces, qui nous amènerait à nous détourner de Dieu. Matthieu confirme cette interprétation en complétant la demande par l’ajout Mais délivre-nous du mal, ajout qui n’apparaît pas dans le texte de Luc. Soumettre n’est d’ailleurs pas la traduction la plus exacte du terme inscrit dans l’évangile. Le verbe utilisé signifie plutôt faire entrer. On comprend alors mieux le sens de la demande : plutôt que de nous faire entrer dans la tentation, comme on entrerait dans une prison, on demande à Dieu de nous libérer du mal.

Quelle tentation ?

Il ne faudrait pas croire que la demande du Notre Père porte surtout sur les petites tentations quotidiennes. Ce n’est pas pour rien que l’on dit à la tentation et non aux tentations. La tentation dont il est question ici ne réfère pas à un ensemble de préceptes ou de règles imposées auxquelles on serait tenté de se soustraire, mais à un choix fondamental qui détermine l’orientation de tout le vécu; vivre en s’abandonnant à la volonté de Dieu (qui est le bonheur de l’homme) ou s’éloigner de lui pour ne s’en remettre qu’aux forces matérielles.

La faute de nos premiers parents n’en fut pas une de gourmandise ou même de désobéissance; elle consistait plutôt à refuser de s’en remettre à Dieu pour savoir ce qui est bon ou mauvais pour l’homme. De même le refus de Jésus ne porte pas d’abord sur la satisfaction de besoins physiques fondamentaux (la faim), pas plus que sur le plaisir de détenir des biens matériels ou une certaine puissance; ce que Jésus refuse, c’est de soumettre son destin et sa mission à ces éléments. La demande du Notre Père porte sur la tentation fondamentale à laquelle furent soumis Adam et Ève, le peuple Juif et Jésus, et à laquelle nous sommes, à notre tour, soumis constamment: s’éloigner de Dieu pour asservir notre vie aux faux dieux de la consommation effrénée, de la soif du pouvoir et de la richesse.

Une réponse qui détermine le salut

Dans chacun des épisodes cités, la réponse à la tentation est présentée comme déterminante pour le salut de l’humanité. Le choix fait par Adam et Ève entraîne un bris dans leur relation d’amour avec Dieu, l’homme et la femme se cachèrent, et la Genèse indique les conséquences pour toute l’humanité: douleur, convoitise, relation dominants-dominés, brisure de l’harmonie avec la nature, adversité, peine et fatigue. Les choix de Jésus, au contraire, procurent le salut de l’humanité.

Cette dynamique se vérifie dans toute l’Histoire Sainte: chaque fois que les Juifs s’éloignent de Yahvé et choisissent d’autres dieux, il s’ensuit une série de malheurs. Un retour vers Yahvé amène la fin de leurs déboires et l’accomplissement des promesses de celui-ci.

De plus en plus, on se rend compte que les valeurs prônées dans notre monde aboutissent à un sentiment de vide et de déception. Nos sociétés contemporaines ont surtout misé sur la science, la technologie et la capacité de l’homme à se donner seul le bonheur.

Malgré ses progrès prodigieux, la science n’a que peu contribué à la diminution de l’ensemble des souffrances humaines. Si elle a permis d’expliquer le comment des choses, elle n’a pu apporter de réponses aux questions sur le sens de la vie. Pour ce qui est du progrès technologique, on a longtemps cru qu’il améliorerait le sort de l’humanité; on constate, de plus en plus, qu’il ne profite, en fait, qu’à une partie privilégiée de la population et qu’il contribue dans bien des cas à accentuer l’écart entre les démunis et les nantis.

De plus, même ceux qui profitent des progrès de la science et de la technologie se rendent compte que ceux-ci n’augmentent que leur confort quotidien, mais n’apportent pas la joie de vivre. Quant à la capacité pour l’humanité de créer elle-même son bonheur, il suffit d’observer autour de soi pour constater que le véritable bonheur de vivre est souvent absent et qu’il ne découle jamais essentiellement de réalisations matérielles.

Ces échecs, ces déceptions, et le vide qui en découle, illustrent ce que devient la destinée de l’homme lorsqu’il succombe à la tentation de s’en remettre à ses seules forces. Dans ce contexte, les chrétiens et chrétiennes sont appelés à démontrer, par leur témoignage dans leur milieu, que l’avenir heureux de tout être humain, de toute société et de l’humanité dans son ensemble dépend de la capacité de se détourner de cette tentation pour s’en remettre au plan de Dieu.

Les armes de Jésus contre la tentation

Le récit de la tentation au désert nous indique un premier moyen utilisé par Jésus pour lutter contre la tentation. Il s’agit de la parole de Dieu. En effet à chaque tentation, Jésus répond par une citation biblique : Il est écrit…

Une seconde arme est mentionnée dans le récit de l’agonie au jardin de Gethsémani. Il s’agit de la prière: Priez pour ne pas tomber au pouvoir de la tentation (Luc 22, 40ss).

Ces récits nous font voir que la seule façon de lutter efficacement contre la tentation est de se tourner vers Dieu, soit en écoutant sa parole, soit en s’adressant à lui pour le prier.

La lecture de la Bible et la prière ne devraient pas être perçues comme des obligations imposées pour mériter le salut, mais comme un moyen de nous prémunir contre la tentation qui risque de nous faire quitter le chemin du vrai bonheur. Nous devons nous rappeler qu’avec la tentation, Dieu donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter (1 Cor 10.13); à nous de décider d’utiliser ou non ce moyen.



Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Quelle prière peut-il y avoir de plus spirituelle que celle que le Christ nous a donné, par qui l’Esprit Saint nous fût aussi envoyé ? Et quelle prière plus véritable devant le Père que celle qui jaillit des lèvres du Fils ? » (Saint Cyprien)

   « Le ‘Notre Père » commence avec un grand réconfort : nous pouvons dire ‘Père’, car le Fils est notre frère et Il nous a révélé le Père ; car grâce au Christ nous sommes de nouveau fils de Dieu » (Benoît XVI)

   « Nous pouvons invoquer Dieu comme «Père» parce qu’Il nous est révélé par son Fils devenu homme et que son Esprit nous Le fait connaître. Ce que l’homme ne peut concevoir ni les puissances angéliques entrevoir, la relation personnelle du Fils vers le Père, voici que l’Esprit du Fils nous y fait participer, nous qui croyons que Jésus est le Christ et que nous sommes nés de Dieu » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 2.780)













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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mer 21 Fév 2024 - 14:01

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 21 Février 2024
Mercredi de la 1ère semaine de Carême.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de
Saint Pierre Damien, Cardinal-Évêque d'Ostie, Légat du Pape,
Docteur de l'Église (+ 1072).


Saint Eustache d'Antioche, Patriarche d'Antioche,
Evêque et confesseur (+ v. 338)
Saints Vérule, Secondin, Sirice, Felix, Servule,
Saturnin, Martyrs en Afrique (Ve siècle))
Saint Jean de Constantinople, Confesseur et
patriarche de Contantinople (+ 577)
Saint Zacharie, Confesseur et patriarche de
Jérusalem (+ 614)
Saint Robert Southwell, Prêtre de la Compagnie de
Jésus et martyr en Angleterre (+ 1595)
Bienheureux Noël Pinot, Prêtre et martyr à Angers
(+ 1794)
Vénérable Florenzia Giovanna Profilio, Fondatrice
des franciscaines de l'Immaculée Conception de
Lipari (+ 1956)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre de Jonas 3, 1-10… Psaume 51(50), 3-4.12-13.18-19… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11, 29-32.:


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« À cette génération il ne sera donné que le signe de Jonas le prophète » (Lc 11, 29-32)


Commentaire de ce jour.


Des signes


« Cette génération demande des signes », dit Jésus.

De fait, quelque temps auparavant, alors que Jésus venait de chasser un démon, des gens dans la foule réclamaient « un signe venant du ciel », un prodige qui les contraindraient à croire en Jésus.

C’est d’ailleurs dans ce même contexte qu’une femme, élevant la voix du milieu de la foule, dit à Jésus : « Heureuse la femme qui t’a porté et qui t’a nourri de son lait ! » À quoi Jésus répond, juste avant le texte d’aujourd’hui, par un portrait spirituel de Marie, sa mère : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’ob­servent ! ».

Ainsi se trouvent confrontés ceux qui, comme Marie, mettent à profit la parole de Dieu, et ceux qui réclament toujours autre chose que ce que Dieu leur offre, et qui veulent voir quand il s’agit d’entendre.

À ceux-là il ne sera donné d’autre signe que celui de Jonas. Mais le destin de Jonas est signe à deux niveaux :
   * - d’abord parce que son message de conversion a été entendu par des étrangers, ceux de Ninive ;
   * - puis, comme le note saint Matthieu dans le texte parallèle, parce que Jonas, avalé par le monstre marin, est resté invisible au monde durant trois jours et trois nuits... trois jours, comme les jours qui séparent la mort de Jésus du premier message de sa résurrection.

Ici c’est le premier niveau qui est visé, l’appel aux hommes du lointain. Jésus, Fils de l’Homme, durant sa vie terrestre, apporte lui aussi un message de conversion ; mais alors que Jonas a été écouté par tout un peuple d’étrangers, Jésus se voit contesté dans son propre peuple. Et pourtant Jésus est " bien plus que Jonas » ; il arrive de bien plus loin que Jonas, et déjà, dans l’Évangile de Luc, il a été salué plusieurs fois du titre de Fils de David et de Fils de Dieu. Il est la Sagesse même de Dieu venue converser parmi les hommes.

Pour souligner que son message de conversion est bien le message de la Sagesse de Dieu, Jésus rappelle l’exemple de la reine de Saba, venue de son lointain royaume d’Arabie pour entendre la sagesse de Salomon.

Elle venait de loin pour écouter, tout comme Jonas venait de loin pour prêcher ; et si elle, l’étrangère, s’est mise en route pour entendre les proverbes d’un roi, pourquoi les auditeurs de Jésus se détourneraient-ils de lui, qui dévoile en leur langue, au milieu d’eux, les mystères du Royaume ?

Ceux qui sont loin montrent l’exemple à ceux qui sont tout près, et c’est bien ce double exemple que Jésus, aujourd’hui, nous met devant les yeux. Des hommes, des femmes, des jeunes qui découvrent la foi au Christ viennent à lui avec une fraîcheur, une audace, une liberté de cœur qui nous font envie, à nous les habitués de la Rédemption, qui avons grandi dans l’Église.

Si souvent nous avons entendu proclamer la parole de Jésus, si souvent nous avons communié à son Corps ressuscité, que l’amitié du Sauveur pour nous se banalise. Que faudrait-il maintenant pour nous toucher, nous émouvoir, nous convertir ? des signes éclatants qui nous contraindraient à croire, à faire confiance à Dieu ?

À « notre génération » aussi il ne sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas : l’amour mystérieux du Christ qui pour nous est mort, puis entré dans la gloire, la miséricorde de Jésus Sauveur, qui disait : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi ».

Pour nous, le grand signe, c’est le signe de la Croix, le signe de Jésus en Croix.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas.


La péricope évangélique qui précède celle d’aujourd’hui se termine par ces mots du Seigneur : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Lc 11, 28). Cette béatitude proclamée par Jésus, nous allons le voir, pourrait bien être une clef de lecture de l’Évangile de ce jour.

Le signe de Jonas qui seul sera donné à la foule qui presse le Seigneur renvoie en effet au mystère de la personne de celui-ci : Parole de Dieu faîte chair pour notre Salut.
Certes, les trois jours et trois nuits passés par Jonas dans le ventre du monstre marin, avant que ce dernier ne le rejette sur le rivage, annoncent bien la mort et la Résurrection le troisième jour de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Mais l’épisode de Jonas avec son « gros poisson » ne doit pas nous faire perdre de vue le sens de toute son histoire.

La vie de Jonas commence en fait par une longue descente jusque dans l’abîme de la nuit. Il descend à Joppé, il descend dans le bateau en partance pour Tarsis, il descend même à fond de cale avant de s’enfoncer dans les entrailles du monstre marin.
De même le Verbe de Dieu Lui-même descendra sur notre Terre, Lui Le Fils de Dieu, il descendra jusqu’à prendre chair de notre chair, jusqu’à assumer chacun des moments de notre existence, jusqu’à prendre sur Lui notre péché.

Mais du fond de la ténèbre de son oratoire sous-marin, Jonas se rappelle que pour Le Seigneur « la ténèbre n’est pas ténèbre et la nuit comme le jour est Lumière » (Cf. Ps 139(138), 12).
Il fait alors monter sa prière vers son Dieu et les ténèbres ne peuvent l’arrêter comme elles ne pourront arrêter la Lumière du Verbe venue dans le monde éclairer tout homme (Cf. Jn 1, 9). C’est alors que commence la remontée de Jonas ou plutôt de la Parole divine dont il est porteur.

Cette Parole, il la porte aux Ninivites, mais pas comme Le Seigneur le lui avait demandé. Il condamne alors que Dieu ne lui avait pas ordonné cela (Cf. Jn 1, 2).
Pourtant, les habitants de Ninive se convertissent. Serait-ce alors pour nous dire que c’est Le Seigneur et non pas Jonas qui est à l’œuvre ici ?
C’est même les Ninivites, ces païens, qui vont révéler à Jonas la véritable profondeur de la Parole Divine dont Le Seigneur l’avait établi dépositaire en en faisant son prophète.

Nous comprenons alors que le signe de Jonas c’est le mystère tout entier de la Parole Divine, du Verbe de Dieu, venu dans le monde pour illuminer tout homme qu’il soit Juif ou païen. C’est le mystère de la Parole Divine descendue jusque dans les ténèbres les plus obscures de notre humanité pour nous en relever.
C’est le mystère de la Parole Divine que nous avons à notre tour à écouter et à laisser œuvrer en nous pour qu’elle porte un fruit de conversion et de Résurrection dans le cœur de ceux vers qui Le Seigneur nous enverra.
Le signe de la toute-puissance Divine, nous le percevrons dans la mesure où nous aurons écouté cette Parole et où nous l’aurons laissée agir à travers nous.
Oui, « Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent. » En elle, il y a bien plus que Jonas, en elle, il y a bien plus que la sagesse de Salomon !

« Père, durant ce temps de Carême, donne-nous cette grâce d’être renouvelés dans l’écoute et l’accueil du Mystère de ton Fils qui continue à se donner à nous dans l’Écriture et l’Eucharistie.
Puissions-nous être pénétrés de sa présence pour qu’il vive en nous et porte autour de nous un fruit de Vie.
Seigneur. Père, merci pour cette Manne de Vie éternelle que tu nous donnes. Seigneur Jésus, tu nous enseignes que ‘l’homme doit vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu’ (Mt 4, 4). Que ton Esprit nous aide à ne laisser perdre aucune miette de cette nourriture d’immortalité ! »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Jonas ou avoir le goût des autres


Jonas se met en route pour fuir à Tarsis (Jonas 1, 2). Ainsi débute le livre de Jonas. Fuir. De toute évidence, Jonas a peur de cette grande ville. S’y aventurer signifie un échec certain: cette ville est peu hospitalière et elle reconnue comme une cité interdite aux intrus venus d’ailleurs. Elle n’a pas bonne réputation. Ninive est une terre si rebelle que les politiciens de l’époque n’ont pas réussi à mettre la main dessus.

Fuir. Jonas a aussi peur de Dieu qui lui reprochera son échec appréhendé. Sa rencontre personnelle avec Dieu, décrite sous l’image de la baleine, a changé sa fuite en audace. Jonas passe de la peur à l’audace. Il expérimente un Dieu qui le sort de sa peur et de son enfermement. Durant son séjour inconfortable dans la baleine, Jonas descend jusqu’au plus profond de ses peurs. Il touche les ténèbres qui le paralysent. Il en sort plein de vie, capable d’accoster avec confiance sur une terre hostile. Sa descente dans ses enfers, dans son tombeau infernal, est le chemin pour le sortir du mutisme, de sa peur incontrôlable des Ninivites.

Jonas n’a pas de temps à perdre. Une très grande ville qu'il faut traverser en si peu de temps. Quarante jours, dit le texte. Il n’a pas le temps de faire de long discours, d’élaborer son message. Il court et crie. Mais que crie-t-il pour extirper les habitants de cette ville de leur marasme moral ? Réponse : Jonas appelle les gens à avoir le goût des autres.

Son discours à travers les rues, ne consiste pas à faire du racolage, de rapiéçage. Pour l’exprimer dans des mots d’aujourd’hui, Jonas invite à passer du règne de l’intérêt personnel à la reconnaissance de l’intérêt général (Satish Kumar). C’est le sens du mot convertir.

À des gens qui ne cherchent que leur bien-être matériel et leur confort, Jonas propose un autre chemin, celui de  «reciviliser» l’humain qui n’a pas bonne presse à Ninive. Son message n’est pas compliqué : s’ouvrir aux autres, bâtir une ville fondée sur la non-rivalité. Bref, il clame qu’être, c’est co-être (Satish Kumar).  Ce message a plu au roi qui descend de son piédestal et qui crie à son tour à son peuple de changer son style de vie.

Le signe dont parle Jésus dans l’évangile est justement celui de vivre ensemble dans une maison commune. Un vivre-ensemble qui appelle à un faire-ensemble. Ne pas voir ce signe, c’est devenir cette génération mauvaise dont parle Luc. Mauvaise, parce qu'elle n'est pas non ouverte aux autres.  Mauvaise, parce que la boussole du soi s’affole dans toutes les directions. Mauvaise, parce que cette génération refuse de faire advenir une complète humanité (Abraham Maslow).

À bien entendre le message que proclame Jonas, la surprise serait de ne pas y voir que dans sa personne, Jésus est ce message. Il est signe fait chair qui ne dit qu’une chose toute simple : une vie pleine, épanouie s’ouvre sur une posture d’écoute, de compassion, toute tournée vers l’autre qu’il appelle son royaume.

Durant ce carême, avons-nous cette audace de nous convertir à l’existence de l’autre ?  D’être pour et non contre les autres ? Après les attentats de Paris en 2015, l’auteur musulman Abdennour Bidar[1] dans son Plaidoyer pour la fraternité, appelle à réapprendre à lutter pour, et pas seulement à lutter contre. Aujourd’hui, toutes nos réactions sont contre. Contre les discriminations, le racisme, les migrants, les inégalités. Rarement, nous songeons à lutter pour l’harmonie, la concorde, etc.

Quel carême serait le nôtre si nous étions, selon la célèbre et connue citation de Gandhi, le changement que l’on veut voir dans les autres ?  C'est exactement cela la conversion. C’est exactement cela l’évangélisation. Donne-nous, Seigneur, un esprit nouveau, un cœur nouveau. AMEN.



[1] Bidar,  Abdennour,  Plaidoyer pour la fraternité,  Éd.  Albin Michel, 2015, p. 21


Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Jonas était un serviteur mais je suis le Maître; et lui fut jeté par la baleine, mais moi j’ai ressuscité d’entre les morts; et lui proclamait la destruction, mais moi je suis venu pour annoncer la Bonne Nouvelle et le Royaume » (Saint Jean Chrysostome)

   « Une chose est claire: le signe de Dieu pour les hommes est le Fils de l’homme, Jésus lui-même. Et c’est de manière profonde dans son mystère pascal, dans le mystère de mort et résurrection. Il est lui-même le “signe de Jonas” » (Benoît XVI)

   « Jésus lie la foi en la résurrection à sa propre personne: ‘Je suis la Résurrection et la vie’ (Jn 11,25) (…). De cet événement unique, Il parle comme du ‘signe de Jonas’ (Mt 12,39), du signe du Temple: Il annonce sa Résurrection le troisième jour après sa mise à mort » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 994)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


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Message par Lumen Jeu 22 Fév 2024 - 12:53

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 22 Février 2024
Jeudi de la 1ère semaine de Carême.


L’Église Célèbre la Fête de la Chaire de Saint Pierre, Apôtre.

Saint Télesphore, Pape (8e) de 125 à 136
et martyr (+ 136)
Saints neuf enfants martyrs de Kola, enfants lapidés
par les païens dans le village de Kola en Géorgie (VIe siècle)
Sainte Marguerite de Cortone, Pénitente laïque
italienne (+ 1297)
Bienheureuse Isabelle de France, vierge et Fondatrice
des « Clarisses Urbanistes », sœur de Saint Louis
(1225-1270).
Bienheureuse Marie de Jésus (Émilie d’Oultremont),
Religieuse et Fondatrice de la société de Marie
Réparatrice (1818 -1878).


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Textes de la messe du jour

Première lettre de saint Pierre Apôtre 5, 1-4… Psaume 23(22), 1-2ab.2c-3.4.5.6… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-19.:


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« Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du royaume des Cieux » (Mt 16, 13-19)


Commentaire de ce jour.


« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »


La profession de foi de Simon marque un grand tournant dans la vie publique de Jésus. Désormais il va privilégier la formation de ses disciples les plus proches et commencer à leur annoncer sa passion et sa résurrection. Si bien que la question : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’Homme ? » résonne un peu comme le bilan de son ministère galiléen. Après tant d’heures de prédication, tant de journées remplies de guérisons et de miracles, les gens sont encore divisés à son sujet. Au maximum l’idée leur vient de comparer Jésus à des personnages déjà connus, comme Jérémie ou Jean-Baptiste, ou encore à un prophète comme Élie, dont on attendait le retour comme signal des temps du Messie.

La réponse de Simon va beaucoup plus loin, parce qu’il accepte de dépasser le niveau de la chair et du sang, c’est-à-dire un jugement purement humain et les critères habituels dans les sociétés humaines. « La chair et le sang », c’est l’homme laissé à ses limites, à ses lourdeurs, à ses raideurs, à ses fermetures; c’est l’homme raisonneur, inapte aux nouveautés de Dieu.

Devant Jésus, l’Envoyé de Dieu, c’est tout cela qu’il faut traverser pour pouvoir lui dire : « Tu es le Christ. Non seulement tu nous rappelles les grands croyants du passé, les forces prophétiques du passé, mais tu es toi-même le Messie attendu qui nous ouvre l’avenir. »Tu es le Fils du Dieu vivant« , ajoute Simon, et par là il essaie de dire le mystère qui le fascine déjà dans la personne de Jésus : il agit, il parle, il vit par Celui qu’il ose appeler »mon Père".

Simon s’est laissé enseigner par Dieu; il a laissé Dieu le « tirer vers Jésus » (Jn 6,44). Aussitôt après cette réponse de foi, qui est un engagement devant tous pour son ami Jésus, Simon va vivre un moment de grâce extraordinaire. D’abord Jésus fait de lui le porteur d’une béatitude : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Yonas ! » C’est la béatitude - c’est-à-dire le bonheur annoncé - de ceux et de celles qui savent faire et refaire le pas de la foi, et qui osent tout miser sur la parole de l’Ami. Puis Jésus lui donne un nom nouveau, qui sera programme de vie : « Tu es kîfa’ , tu es la Pierre, tu es le Rocher ». C’est une parole créatrice, recréatrice. Jésus dit, et il fait. Désormais Simon le pécheur sera rocher de fondation pour l’Église de Jésus.

L’expérience de Simon Pierre, de Simon le Rocher, a beaucoup à nous dire. Certes, c’est son privilège d’être la pierre de fondation, le porte-parole et le responsable des Douze, le deuxième pasteur après Jésus. Nous ne sommes, pour notre part, que des pierres vivantes, insérées dans la construction. Mais en un sens, et à notre niveau, nous avons à devenir pierres de fondation, soit pour la famille que nous avons fondée, soit pour l’œuvre qui nous est confiée, soit, pour nous, sœurs et frères du Carmel, en vue de transmettre la flamme de la vie contemplative, sans déperdition, à celles et à ceux qui viendront sur la Montagne après nous, appelés par le Seigneur, « fascinés » par lui, comme disait sœur Elisabeth.

C’est la consigne laissée explicitement par notre mère sainte Thérèse : « Mes filles, considérez-vous toujours comme des pierres de fondations pour celles qui viendront après vous ». Et pour ce faire, il n’est que de suivre la voie ouverte par Simon Pierre.

Il nous faut dépasser la chair et le sang, cesser de tout ramener aux proportions de notre intelligence et de notre cœur, cesser de faire attendre le Maître en lui marchandant notre foi et notre confiance, et oser dire enfin à notre ami Jésus la parole pour nous décisive : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu : à toi je remets toutes mes forces, pour aujourd’hui et pour demain ».

Il nous faut devenir enseignables; enseignables par Dieu qui, patiemment, paternellement, nous tire vers Jésus, enseignables par la communauté de Jésus, rassemblée fraternellement autour de Pierre pour le compte du Pasteur, enseignables par les guides que Dieu nous donne, parfois inattendus, mais qui sont pour nous des relais vers la lumière de Jésus.

Il nous faut entrer dans la béatitude de Simon le Rocher, dans le bonheur de ceux qui confessent le Christ, qui ne rougissent pas du Christ, et qui acceptent une fois pour toutes de faire fond sur Jésus sauveur.

Il nous faut enfin - et cet effort-là nous réserve une grande joie et une grande douceur - tendre l’oreille, filialement, pour percevoir le nom nouveau que la bouche du Seigneur prononcera (Is 62,2), le nom d’amitié et de grâce que Jésus a trouvé pour nous, et qui dit à la fois notre mission dans l’Église et notre place dans le cœur de Dieu.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, o.c.d.
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Autre commentaire de ce jour.


« La Chaire de Pierre, don du Christ à son Église »


Chers frères et sœurs !

La liturgie latine célèbre aujourd'hui la Fête de la Chaire de Saint-Pierre. Il s'agit d'une tradition très ancienne, attestée à Rome dès le IVe siècle, par laquelle on rend grâce à Dieu pour la mission confiée à l'Apôtre Pierre et à ses successeurs.

La « chaire », en latin « cathedra », est littéralement le siège fixe de l'Évêque, placé dans l'église mère d'un diocèse, qui pour cette raison est appelée « cathédrale », et elle est le symbole de l'autorité de l'Évêque et, en particulier, de son « magistère », c'est-à-dire de l'enseignement évangélique que, en tant que Successeur des Apôtres, il est appelé à garder et à transmettre à la communauté Chrétienne.
Lorsque l'Évêque prend possession de l'Église particulière qui lui a été confiée, il s'assoit sur la chaire en portant la mitre et en tenant la crosse.

De ce siège, il guidera, en tant que maître et pasteur, le chemin des fidèles dans la Foi, dans l'Espérance et dans la Charité.

Quelle fut donc la « chaire » de Saint Pierre ? Choisi par Le Christ comme « roc » sur lequel édifier l'Église (cf. Mt 16, 18), il commença son ministère à Jérusalem, après l'Ascension du Seigneur et la Pentecôte.

Le premier « siège » de l'Église fut le Cénacle, et il est probable que dans cette salle, où Marie, la Mère de Jésus, pria elle aussi avec les disciples, une place spéciale ait été réservée à Simon Pierre.

Par la suite, le Siège de Pierre devint Antioche, ville située sur le fleuve Oronte, en Syrie, aujourd'hui en Turquie, et à cette époque troisième grande ville de l'empire romain après Rome et Alexandrie d'Égypte.

Pierre fut le premier Évêque de cette ville, évangélisée par Barnabé et Paul, où « pour la première fois les disciples reçurent le nom de Chrétiens » (Ac 11, 26), où est donc né le nom de Chrétiens pour nous, si bien que le Martyrologe romain, avant la réforme du calendrier, prévoyait également une célébration spécifique de la Chaire de Pierre à Antioche.

De là, la Providence conduisit Pierre à Rome. Nous avons donc le chemin de Jérusalem, Église naissante, à Antioche, premier centre de l'Église rassemblée par les païens et encore unie également avec l'Église provenant des Juifs.

Ensuite, Pierre se rendit à Rome, centre de l'Empire symbole de l'« Orbis » - l'« Urbs » qui exprime l'« Orbis », la terre -, où il conclut par le martyre sa course au service de l'Évangile. C'est pourquoi au siège de Rome, qui avait reçu le plus grand honneur, échut également la tâche confiée par Le Christ à Pierre d'être au service de toutes les Églises particulières pour l'édification et l'unité du Peuple de Dieu tout entier.

Après ces migrations de Saint Pierre, le siège de Rome fut ainsi reconnu comme celui du Successeur de Pierre, et la « chaire » de son Évêque représenta celle de l'Apôtre chargé par le Christ de paître tout son troupeau.

C'est ce qu'attestent les plus anciens Pères de l'Église, comme par exemple Saint Irénée, Évêque de Lyon, mais qui était originaire d'Asie mineure, qui dans son traité Contre les hérésies, décrit l'Eglise de Rome comme la « plus grande et la plus ancienne, connue de tous;... fondée et constituée à Rome par les deux très glorieux Apôtres Pierre et Paul »; et il ajoute: « Avec cette Église, en raison de son éminente supériorité, doit s'accorder l'Église universelle, c'est-à-dire les fidèles qui sont partout » (III, 3 2-3).

Tertullien, quant à Lui, affirme un peu plus tard : « Que cette Église de Rome est bienheureuse! Ce furent les Apôtres eux-mêmes qui lui donnèrent, en versant leur sang, la doctrine dans sa totalité » (De la prescription des hérétiques, n. 36). La chaire de l'Évêque de Rome représente donc non seulement son service à la communauté romaine, mais aussi sa mission de guide du Peuple de Dieu tout entier.

Célébrer la « Chaire » de Pierre, comme nous le faisons aujourd'hui, signifie donc attribuer à celle-ci une profonde signification spirituelle et y reconnaître un signe privilégié de l'amour de Dieu, Pasteur bon et éternel, qui veut rassembler toute son Église et la guider sur la voie du salut.

Parmi les nombreux témoignages des Pères, j'ai plaisir à rapporter celui de Saint Jérôme, tiré de l'une de ses lettres, adressée à l'Évêque de Rome, qui est particulièrement intéressante, car elle fait une référence explicite à la « chaire » de Pierre, en la présentant comme havre sûr de vérité et de Paix.
Jérôme écrit ce qui suit : « J'ai décidé de consulter la Chaire de Pierre, où l'on trouve la Foi que la parole d'un Apôtre a exaltée; je viens à présent demander une nourriture pour mon âme, là où je reçus autrefois le vêtement du Christ.

Je ne crois en aucun autre primat que celui du Christ; c'est pourquoi je me mets en communion avec ta béatitude, c'est-à-dire avec la chaire de Pierre. Je sais que l'Église est édifiée sur cette pierre » (Les lettres I, 15, 1-2).

Chers frères et sœurs, dans l'abside de la Basilique Saint-Pierre, comme vous le savez, se trouve le monument de la Chaire de l'Apôtre, œuvre de maturité du Bernin, réalisée sous la forme d'un grand trône de bronze, soutenu par les statues de quatre docteurs de l'Église, deux d'Occident, saint Augustin et saint Ambroise, et deux d'Orient, saint Jean Chrysostome et saint Athanase.

Je vous invite à vous arrêter devant cette œuvre suggestive, qu'il est aujourd'hui possible d'admirer décorée par de nombreux cierges, et à prier en particulier pour le ministère que Dieu m'a confié.

En levant le regard vers le vitrail d'albâtre qui s'ouvre précisément au-dessus de la Chaire, invoquez L'Esprit Saint, afin qu'il soutienne toujours par sa lumière et par sa force mon service quotidien à toute l'Église. Je vous remercie de tout cœur de cela, ainsi que de votre pieuse attention.



Pape Benoît XVI. Audience Générale du 22 février 2006
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Autre commentaire de ce jour.


Chaire de saint Pierre Apôtre


Tu es le fils de Dieu. Tu es Pierre . Ainsi naît dans l'histoire un admirable échange. De cet entretien à coeur ouvert, de ce dialogue unique, mémorable entre Jésus et Pierre naît l'Eglise. Pierre s'en remet à Jésus, Fils de Dieu. A qui irons-nous tu as les paroles de la vie éternelle ? Jésus s'empresse de lui retourner la " monnaie d 'échange " et lui confie son Eglise. Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. Désormais aucune puissance du mal ne peut détruire ce lien scellé par le Père qui est dans les cieux (Mt16,17)

Tu es le Fils de Dieu. Le ton est donnée. La route est tracée. Pierre confirme tout le chemin qu ' il a parcouru depuis qu ' il fut présenté à Jésus par son frère André (Jn2,40) jusqu 'à sa dernière rencontre, au bord du lac, lorsqu'il reconnut le ressuscité qui lui confia son peuple (Jn21 ). Pierre démontre qu'il a rencontré Jésus au plus profond de lui-même. Qu'il est entré en Jésus et que Jésus est entré en lui. Il dévoile à toutes les générations que son souffle est le Sien, que sa vie est la Sienne. Que Jésus est devenu plus intime à lui-même que lui-même. Pierre déclare ouvertement qu'il est inutile d 'accompagner Jésus, de le côtoyer de l'extérieur s'il n'a pas d' abord habité en nous. Qu'il a compris qu'il ne devait pas faire quelque chose pour Jésus mais qu' il devait se laisser façonner, de laisser Jésus faire ce qu'il voudra de Lui. Un jour je te conduirai là où tu ne voudras pas aller.

Cette déclaration laisse voir que Pierre est, dans sa personne même, traversé par le mystère de la Présence de Jésus en lui, qu'il est vraiment devenu ambassadeur du Christ. Jésus agissant comme son Père qui voit dans le secret des coeurs (Mtt 6,6) s' empresse de faire de cet homme, une pierre de fondation. Jésus fait Pierre, Eglise, Lieu de sa demeure. Il le fait Temple. La question de Jésus n ' a rien changé sur son identité à Lui de Fils de Dieu. Elle a changé Pierre. Elle lui a permis de voir Jésus non comme quelqu'un en dehors de lui mais en dedans de lui. Entre ai-je dit en ouvrant ce Carême.. Merveilleux échange. Quelle exemple d'une communication réussie entre deux personnes ! Exemple à faire nôtre pour nous-mêmes. En échange de notre foi, Dieu nous donne sa foi en nous pour porter son Eglise. La chaire de Pierre, c'est nous. Exemple à faire nôtre comme Eglise en communication avec le monde. Impossible de reconnaître Jésus, sans se voir confier la mission de paître son peuple.

Tu es fils de Dieu. Avec Pierre, entrons au plus profond du mystère Jésus. C'est le seul chemin pour devenir des évangélisateurs, pour éveiller à la foi. Comme lui, avançons en eau profonde de la foi, ouvrons nos coeurs, délions nos langues, clamons ce que nos yeux ont vu du Verbe de Vie. Reconnaître Jésus, c'est appuyer notre vie de chrétiens, de moniales, de disciples sur du roc qu'aucune tempête ne viendra ébranler. Nous parlons de ce que nous connaissons (Jn3,11) a dit Jésus à Nicodème.

Dans sa lettre ouvrant ce millénaire, Jean-Paul II parle de cette déclaration Tu es fils de Dieu, hier aujourd' hui et demain, comme le grand don que l'Eglise peut offrir au monde. Comme l'exprime la prière d'ouverture que rien ne parvienne à nous ébranler puisque la pierre sur laquelle tu nous as fondés, c'est la foi de Pierre.

A votre contemplation : Entendons Jésus nous dire comme à Pierre, au soir de sa passion Moi j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas (Lc22,33) Rassurés par ce Christ qui prie pour nous, à l'heure où notre Eglise passe par des chemins de profondes transformations, faisons nôtre ces mots de Jean-Paul II dans sa lettre du nouveau millénaire (n° 58) allons de l'avant avec notre espérance en ce Fils de Dieu, hier, aujourd 'hui et demain. Allons au large dire notre foi. AMEN



Entrer à la manière de Pierre dans l'intimité de Jésus pour le reconnaître Fils de Dieu. Entendons aussi Jésus dire que nous sommes les vrais Temples de Dieu


Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Nous soutenons la cause du Pape, car ce faisant, nous prenons le parti de Dieu » (Saint Thomas More)

   « Pierre, en tout temps, doit être le gardien de la communion avec le Christ. La responsabilité de Pierre est de garantir ainsi la communion avec le Christ à travers la charité du Christ, en conduisant à la réalisation de cette charité dans la vie de chaque jour » (Benoît XVI)

   « Lorsque Saint Pierre confesse que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, Jésus lui déclare que cette révélation ne lui est pas venue ‘de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux’ (Mt 16, 17). La foi est un don de Dieu, une vertu surnaturelle infuse par Lui (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 153)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Ven 23 Fév 2024 - 17:09

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 23 Février 2024
Vendredi de la 1ère semaine de Carême.


L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Polycarpe,
Évêque de Smyrne et Martyr (+ 167).

Pendant le carême et les jours précédant immédiatement Noël (17–24 décembre) il n'y a pas de
mémoires obligatoires. Les obligatoires qui éventuellement, dans une certaine année, tombent en
carême sont considérées cette année-là comme facultatives.


Saint Alexandre l'Acémète, Confesseur (IVe siècle)
Saint Lazare l'Iconographe, Moine en Arménie
(+ v. 867)
Sainte Joséphine Vannini, Fondatrice de la
Congrégation des Filles de Saint-Camille (+ 1911)
Bienheureux Nicolas Tabouillot, Prêtre de Verdun
et martyr (+ 1795)
Bienheureuse Giovannina Franchi, Fondatrice des
religieuses infirmières de l'Addolorata (+ 1872)
Bienheureux Louis Mzyk, Prêtre et martyr en
Pologne (+ 1942)
Bienheureux Etienne Vincent Frelichowski, Prêtre
polonais et martyr (+ 1945)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre d'Ézéchiel 18, 21-28… Psaume 130(129), 1-2.3-4.5-6ab.7bc-8… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 20-26.:


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« Va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Mt 5, 20-26)


Commentaire de ce jour.


"Tu ne commettras pas de meurtre"


Là où l'ancienne loi parlait de meurtre, Jésus parle de colère. Là où les Anciens ne rete­naient que l'interdiction de tuer, Jésus atteint d'un coup la racine du mal; il nous dit, en quelque sorte : "tu maîtriseras ton agressivité". Et c'est tout un programme de conversion personnelle et de vie fraternelle que Jésus esquisse devant nous lorsqu'il nous laisse pour consigne :
"Quand tu vas présenter ton offrande à l'autel,
si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse là ton offrande devant l'autel
et va d'abord te réconcilier avec ton frère".

 Tuer quelqu'un, cela ne nous arrive pas, sinon dans des cauchemars. Mais à côté du meurtre proprement dit, il y a bien des manières d'empêcher l'autre de vivre, de se mettre en travers de son bonheur ou de sa liberté, bien des manières de l'ignorer ou de le rayer des vivants qui nous intéressent.
Oui, l'agressivité est tapie quelque part à l'intime de nous-mêmes, et à certaines heures montent en nous des mouvements, des réflexes, des pulsions de haine qui ne sont pas des meurtres, certes, mais qui ont partie liée avec l'homicide, parce qu'ils tendent à éliminer l'autre de notre champ d'action, de notre affection ou de notre souvenir.
Et Jésus vise surtout les moments où cette agressivité comprimée en nous explose en colère, en mépris, en paroles d'intolérance et de rejet.

Parfois les personnes qui focalisent le plus nos ressentiments sont celles qui traversent le plus notre vie quotidienne: un compagnon ou une collègue de travail, qui réveille en nous de vieilles rivalités, le conjoint, dont on oublie la valeur pour ne plus voir que les misères, un frère ou une sœur qui a déçu dans la vie communautaire, un enfant qui semble renier ce qu'on a fait pour lui, mais aussi des parents, qui n'ont pu donner que ce qu'ils avaient reçu, ou encore des responsables qui ont mal mesuré leurs décisions.

        Quand nous arrivons devant l'autel avec notre offrande, avec notre faim de Dieu, tout ce négatif qui fermente en nous nous pèse encore plus qu'à tout autre moment, parce que, dans la logique de l'Evangile, notre relation au frère authentifie notre relation à Dieu, et notre désir de nous approcher de Dieu implique la volonté de nous rendre proches du frère ou de la sœur.
Mais là plus que jamais un discernement s'impose, car, s'agissant de l'agressivité, des sentiments agressifs, il importe de ne pas tout culpabiliser, et de ne pas non plus innocenter en nous des réactions dont nous sommes responsables devant Dieu.

L'Esprit Saint, si nous l'invoquons, nous aide à dissocier en nous ce qui est misère de ce qui est péché. La misère, c'est tout ce paquet insaisissable de sentiments négatifs qui nous habitent malgré nous, qui se réveillent malgré nos effort : c'est l'agressivité qui nous agresse, et de celle-là nous pouvons faire une offrande, et l'apporter à l'autel, sur l'autel, pour que le Christ l'emporte dans sa victoire. Le péché, lui, se situe à un tout autre niveau : c'est de s'enfermer volontairement dans un sentiment agressif. Le péché, c'est de classer une fois pour toutes un homme ou une femme, de désespérer d'un enfant, de verrouiller son cœur quand l'autre cherche la paix.
Nous péchons aussi par agressivité lorsque nous refusons d'assainir le passé en le reprenant dans la miséricorde du Christ, ou lorsque nous regardons uniquement ce qu'on nous a fait ou pas fait, ce qu'on nous doit et qui n'est pas reconnu. Car nous avons toujours notre part de responsabilité, d'égoïsme, d'agressivité; nous avons toujours notre dette, et il se peut qu'effectivement notre frère ou notre sœur ait "quelque chose contre nous", comme dit Jésus, un reproche mérité qu'il nous fait, ou qu'il pourrait nous faire.
C'est là qu'une démarche de réconciliation devient urgente, et Jésus nous en donne la force, spécialement dans cette Eucharistie qui est le sacrement de l'unité, de l'amour retrouvé.

Frères et sœurs, nous voilà devant l'autel, avec l'offrande de notre vie. Déposons-la, et hâtons-nous, par le cœur, là où Jésus nous envoie pardonner. Il nous donnera sa joie en échange.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Dieu Lui, ne désire pas la mort du méchant mais « plutôt qu’il se
détourne de sa conduite et qu’il vive » (1ère lecture).


L’enseignement de Jésus porte sur le mauvais usage que nous faisons de la colère. Celle-ci est un dynamisme dont Dieu a pourvu notre nature, afin de lui permettre de réagir avec fermeté contre tout ce qui tenterait de nous détourner du bien, et en particulier de Dieu, notre finalité surnaturelle et notre Bien suprême.
Pour le dire plus simplement, nous étions armés de la colère pour lutter efficacement contre le péché et faire triompher la Charité.
Or l’essence même du péché - celui des origines comme chacun de nos péchés personnels - consiste à résister à l’élan de Charité qui nous porte vers Dieu ou vers notre prochain, pour nous replier égoïstement sur nous-mêmes.
Le dynamisme de l’irascible se met alors au service de cette nouvelle orientation, s’opposant avec violence à tous ceux qui menacent notre avoir, notre pouvoir ou notre gloire.

La colère est ainsi devenue une passion qui s’éveille spontanément en nous dès que nous croyons subir une injustice.
Elle trahit une forme d’auto-idolâtrie, dont l’expérience a hélas montré qu’elle peut nous entraîner à des expressions incontrôlées de violence.
Un des buts de la loi - qu’elle soit civile ou religieuse - est précisément d’endiguer cette violence, si possible de la maîtriser. Voilà pourquoi « si quelqu’un commet un meurtre il en répondra au tribunal ».

Jésus cependant ne se contente pas de gérer les passions de manière à éviter leurs débordements dans le domaine social : il est venu pour éradiquer le péché et nous rétablir dans notre orientation originelle vers Dieu.
Voilà pourquoi il ne dénonce pas seulement la violence physique due à la colère, mais toute forme d’expression de cette passion.
Celle-ci est en effet toujours homicide, car elle est le fruit pervers de l’action du père du mensonge qui dès le commencement a voulu la mort de l’homme (cf. Jn 8, 48).

Les sanctions annoncées par Jésus et accompagnant les différents degrés de la colère, sont cependant proportionnelles aux degrés de responsabilité de celui qui s’en rend coupable.

Notre-Seigneur sait bien qu’un mouvement spontané de colère peut nous aveugler au point de réduire la responsabilité de nos actes.
Par contre l’insulte relève d’une volonté déterminée de nuire à la réputation de l’autre. Quant à la malédiction elle représente le comble de la malice puisqu’elle constitue la singerie inversée de la bienveillance Divine :
Elle veut en effet consciemment détruire, en recourant à des puissances spirituelles démoniaques supposées accomplir les malheurs invoqués sur la victime.

Voilà pourquoi celui qui « maudit son frère sera passible de la géhenne de feu » : il sera livré aux puissances auxquelles il a recours pour nuire à son prochain.

Ces paroles de Notre Seigneur ne doivent pas être entendues comme des menaces proférées par un Dieu courroucé mais l’énoncé des conséquences de nos actes pervertis par le péché.

Dieu Lui, ne désire pas la mort du méchant mais « plutôt qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive » (1ère lect.).
Aussi, après avoir dénoncé le mal et ses conséquences, Jésus poursuit-il son enseignement en exposant la fonction positive de la colère.
Il s’agit de mobiliser cette puissance pour la mettre au service du dessein de Dieu, en particulier de l’unité de la famille humaine et non pas de sa division, de sa dispersion en factions ennemies.

Ainsi donc « “si ton frère a quelque chose contre toi”, même si tu ne te souviens pas de lui avoir causé du tort, loin de t’enflammer de colère pour cette injustice et de contre-attaquer avec violence, laisse plutôt L’Esprit transformer cette passion en vertu constructrice : “va te réconcilier avec ton frère” ».
En clair : puise dans ta colère la force de rétablir l’unité avec ton prochain.

Telle est l’offrande qui plaît à Dieu et qu’il désire que nous présentions sur son autel. N’en doutons pas : « si nous nous détournons de notre méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, nous sauverons notre vie ; si nous ouvrons les yeux et nous détournons de nos fautes, nous ne mourrons pas mais nous vivrons » (1ère lect.).

« Seigneur nous le croyons "près de toi est l’Amour, l’abondance du rachat, c’est Toi qui nous libères de toutes nos fautes et nous arraches aux profondeurs où elles nous avaient entraînés " (Ps 129).
Donne-nous en ce temps de Carême de nous laisser convertir par ta grâce afin que nous nous détournions de tous les péchés que nous avons commis, que "nous observions tous tes Commandements et pratiquions le droit et la justice" (1ère lect.).

Renouvelés dans L’Esprit-Saint nous pourrons alors devenir des artisans de la réconciliation de la famille humaine et des bâtisseurs de la cité de la Paix, la Jérusalem nouvelle où tu règneras pour les siècles ».



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


« Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.


Les mots « loi, précepte, obligation » ne sont guère populaires de nos jours. Ils provoquent une réaction de défense, parce que nous avons l’impression qu’ils expriment des contraintes ou même qu’ils attaquent notre liberté.

Pourquoi donc la Loi occupait-elle une telle importance dans les préoccupations de l’élite et du peuple, au temps de Jésus ? Parce qu’elle manifestait la volonté de Dieu et qu’elle protégeait les Juifs contre l’idolâtrie du monde païen qui les entourait.

Cette Loi était-elle une contrainte ou bien une manifestation de bienveillance du Seigneur ? Tout dépend de l’image qu’on se fait du Dieu en qui nous croyons : soit un Maître dominateur, qui surveille et qui punit; ou bien, un Père qui regarde sans cesse les siens avec amour ? Si nous vivons sous le regard aimant de Dieu, la Loi exprime sa volonté pour éclairer la voie de la vie et du bonheur. Sans jamais nous brimer, il nous laisse libres de l’accepter ou de la refuser.

La ‘justice’, dont parle Jésus, désigne la conduite du croyant en accord avec la volonté de Dieu exprimée dans la Loi. L’ensemble de ces lignes de conduite constitue le nouveau programme de Jésus, comparé à celui de Moïse, tel que les rabbins l’enseignaient. « On vous a dit (aux assemblées de  la synagogue), mais, moi, je vous dis. »

La justice des Pharisiens et celle de Jésus

La ‘justice’ des Pharisiens, leur morale, était austère et se conformait à une série de 613  commandements, provenant de la Loi écrite et de la tradition. Cette multiplication des commandements visait à protéger le peuple élu contre les influences païennes autour de lui. Même si cet ensemble de prescriptions était pesant, il était possible de les observer, car elles concernaient la conduite extérieure des fidèles et elles étaient donc mesurables.

La ‘justice’ que proclame Jésus ne consiste pas en une nouvelle série de lois. Jésus réduit toutes les lois à une seule, celle d’aimer. Or l’amour parfait est un idéal qui devient une utopie. Il n’est pas mesurable, car il ne pourra jamais être atteint. En conséquence, le chrétien ne peut accomplir cette loi et a toujours conscience d’être pécheur, n’ayant jamais rempli cette loi de l’amour. Il demeure sans cesse dépendant de la miséricorde de Dieu. Il est donc toujours pécheur, mais pécheur pardonné.

Acte extérieur et motivation intérieure

Chacun des six exemples, que Jésus présente pour illustrer cette ‘justice’ supérieure, montre qu’il vise non seulement l’action extérieure de la personne humaine, mais surtout l’intention de celle qui agit. Toute la valeur, positive ou négative de l’action extérieure, provient de l’intention qui l’a motivée.

Le premier exemple porte sur la colère et le meurtre. Sans enlever la vie corporelle au prochain, on peut le tuer de bien des manières, par exemple en l’humiliant en parole, en l’insultant, en ternissant sa réputation,…

Défendre seulement la manifestation extérieure de la colère, c’est l’équivalent de l’intervention d’un chirurgien qui se limite à enlever une tumeur maligne, mais qui laisse intacte la racine de cette tumeur. Jésus va à la racine du meurtre, c’est-à-dire la haine, qui tend à détruire son prochain et qui produit de telles actions.

Amour et sacrifice

L’amour ne se limite pas à éviter l’agressivité à l’égard du prochain. L’amour n’est pas seulement négatif, il tend à procurer le bonheur de son frère. Aussi l’amour prend l’initiative de la réconciliation. Celui qui a l’amour dans son cœur fait les premiers pas.

Il ne faut pas s’illusionner avec des sacrifices. Qu’ils soient de n’importe quelle sorte, les sacrifices sont extérieurs à la personne qui les offre et n’ont aucune valeur, s’ils ne sont pas animés de l’intérieur par la miséricorde. Cette dénonciation des sacrifices purement extérieurs reprend les diatribes des prophètes contre l’illusion d’offrir des sacrifices pour masquer son injustice.

Conclusion

La ‘justice’ des Pharisiens apparaît comme une morale extrêmement exigeante, mais limitée et fermée. Le fidèle qui a observé tous les commandements, même les plus petits, peut se déclarer satisfait de lui-même. En contraste à cette ‘justice’ fermée, Jésus propose une ‘justice’ ouverte à l’infini, appelant le croyant à toujours progresser dans l’amour, sans qu’un terme mette fin à sa générosité.

Aussi le chrétien ressent continuellement sa pauvreté face au Seigneur qu’il aime. La célébration de l’eucharistie rappelle sans cesse qu’il doit être humble : au début, il confesse ses fautes et, même juste avant de communier, il répète : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir… » Mais la parole de grâce peut le purifier et lui donner gratuitement cette dignité.



Père Jean-Louis D’Aragon S.J.
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Rien ne nous rapproche plus de Dieu que d’être toujours prêts à pardonner » (Saint Jean Chrysostome)

   « Que le Seigneur, en ce Carême, nous donne la grâce d’apprendre à nous accuser nous-mêmes, chacun dans sa solitude, en priant ainsi : -Aie pitié de moi Seigneur, aidez-moi à avoir honte et donne-moi la miséricorde, ainsi pourrai-je être miséricordieux avec les autres » (François)

   « Dès le Sermon sur la Montagne, Jésus insiste sur la conversion du cœur : la réconciliation avec le frère avant de présenter une offrande sur l’autel (cf. Mt 5, 23-24), l’amour des ennemis et la prière pour les persécuteurs (…), pardonner du fond du cœur dans la prière (cf. Mt 6, 14-15), la pureté du cœur et la recherche du Royaume (cf. Mt 6, 21. 25. 33). Cette conversion est toute polarisée vers le Père, elle est filiale » (Catéchisme de l’Eglise Catholique nº 2.608)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Sam 24 Fév 2024 - 16:24

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comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 24 Février 2024
Samedi de la 1ère semaine de Carême.


Saint Serge, Martyr à Césarée de
Cappadoce (+ 304)
Saint Modeste, Evêque de Trèves et confesseur
(+ v. 480)
Sainte Adèle de Normandie, Fille de Guillaume le
Conquérant (+ v. 1137)
Bienheureux Thomas-Marie Fusco, Fondateur de
l'Institut des Filles de la Charité du Très Précieux
Sang (+ 1891)
Bienheureuse Ascensión del Corazón de Jesús,
Co-Fondatrice des « Missionnaires Dominicaines
du Très Saint Rosaire » (1868-1940)


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Textes de la messe du jour

Livre du Deutéronome 26, 16-19… Psaume 119(118), 1-2.4-5.7-8… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 43-48.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 Jesus-christ-talking-people-oil-painting_863013-153806
Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 43-48)


Commentaire de ce jour.


Comme votre Père


Les animaux sauvages ont presque tous un territoire, qu’ils parcourent, qu’ils marquent, qu’ils défendent. Malheur à l’intrus, malheur au concurrent !

Il en va de même parfois pour nous, les humains : plus nous sommes sauvages, plus sévèrement nous défendons notre territoire. Notre cœur a des frontières, et il en crée toujours de nouvelles : frontières entre les personnes et entre les groupes, entre les amis et les ennemis, entre les gens intéressants et les laissés pour compte, entre ceux pour qui nous existons et ceux qui n’existent pas pour nous.

Au-delà de la frontière, parfois très près des yeux, mais déjà loin du cœur, nous apercevons des frères et des sœurs dont nous craignons le caractère, les réactions, dont nous n’attendons plus rien, ni compréhension, ni dévouement, ni lumière, et pour qui nous avons cessé d’espérer.

À ces limites de notre regard, à ces scléroses de notre cœur, Jésus oppose la manière de Dieu, les habitudes du Père céleste, qui est parfait : « Soyez parfait, comme votre Père céleste est parfait ».

Elle est insaisissable, cette perfection du Père céleste... Elle est faite, bien sûr, de miséricorde ; mais Jésus la décrit aussi comme une joie de donner et de faire vivre, comme un désir sans limites de faire confiance, comme un océan de tendresse qui n’aurait pas de rivages.

Dieu aime toujours le premier, et continue d’aimer même quand aucun amour ne lui répond Dieu ignore les frontières entre les hommes et entre les groupes ;

Dieu n’enferme jamais un homme dans son passé, et à toute heure il nous rejoint pour œuvrer en nous, sans reprise, sans lassitude, dans le sens de la vie, de l’élan, de l’espérance. Même le païen, même le publicain, même le méchant et l’injuste peuvent compter sur son soleil et sa pluie, et donc aussi attendre les récoltes et espérer pour l’avenir. C’est déjà ce que le psalmiste chantait à son Dieu : « Toi, tu ouvres la main, tu rassasies tout vivant, et c’est là ton plaisir...  ». La perfection du Père céleste, c’est comme une main toujours en train de s’ouvrir.

C’est ce Père qu’il nous faut regarder et imiter pour lui devenir semblables, pour entrer dans l’expérience de notre filiation. Jésus y insiste : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, pour que vous deveniez les fils de votre Père qui est aux cieux ».

Nous sommes fils, et il nous faut devenir ce que nous sommes, aller jusqu’au bout, jusqu’au profond, jusqu’à la source de notre être filial, en nous laissant revêtir par le Père de sa manière d’aimer.

C’est bien ce mimétisme par rapport au Père qui faisait pour Jésus la joie de tous les instants. Son style d’accueil et de pardon, il le prenait au Père, il le lisait en Dieu. Sauver comme le Père, aimer comme le Père, cela aussi était sa manière d’être Fils.

De même pour nous : aimer, et pardonner, ou rejoindre le désir de Dieu qui est de faire vivre, c’est notre manière de devenir fils, d’épanouir notre être de fils.

Jésus nous a prévenus : le fraternel et le théologal sont indissociables dans notre quête de Dieu.

C’est bien pourquoi, au Carmel, surtout au Carmel, il est si important de garder tous les jours, dans un coin de notre cœur de pauvres et pour chacun de ceux que le Seigneur nous donne à aimer, un brin de soleil et un brin de pluie, un rayon de soleil pour la joie du frère, une ondée pour l’aider à porter du fruit.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Eh bien ! Moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour
ceux qui vous persécutent


La logique est imparable : « Si vous prétendez avoir Dieu pour père, adoptez son comportement.
Or “il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et les injustes”.
Faites donc de même : comblez de Bénédictions vos ennemis - c’est-à-dire “ceux qui ne vous aiment pas” - autant et même davantage que vos amis, afin qu’ils vous reconnaissent comme leurs frères
».
L’invitation de Jésus constitue une véritable révolution religieuse : Le Dieu qu’il révèle n’est pas seulement le Père d’Israël, mais de tous les hommes, qu’ils soient juifs ou païens, bons ou mauvais, justes ou injustes.
Il est décidément loin le temps où les prophètes prononçaient l’anathème sur les ennemis du peuple saint !
C’était bien sûr avant tout contre les idoles que fulminaient les prophètes - et contre ceux qui, en les adorant, offensaient Dieu et constituaient une tentation pour Israël.
Il n’en reste pas moins que c’est au Nom du Seigneur que les prophètes prononçaient l’anathème sur les ennemis d’Israël.
On comprend dès lors que le caractère universel du message de Salut annoncé par Jésus, a dû choquer ses auditeurs - du moins ceux qui demeuraient fermement attachés à la Tradition de leurs pères.

Inutile d’insister sur l’actualité de ce message dans le contexte de la recrudescence de la violence pour des motifs religieux.
A la suite de Jean-Paul II, Benoît XVI n’a cessé de dénoncer la contradiction qui consiste à tuer au Nom de Dieu (Puis le Pape François actuellement).
Et pourtant, l’histoire de l’Église n’est pas exempte de contre-témoignages sur ce point particulièrement délicat.
Certes il ne faudrait pas majorer ces comportements antiévangéliques pour lesquels le Pape Saint Jean-Paul II a courageusement fait acte public de repentance à l’occasion du Jubilé de l’An 2000.
Mais ces exactions nous invitent à la vigilance : nous ne sommes guères « meilleurs » que ces Chrétiens des siècles passés, et chaque époque a sa manière propre de prononcer l’anathème.

En cette période de Carême, nous pourrions prendre la résolution de jeûner de toute pensée d’exclusion, de rejet, c’est-à-dire de haine.
Si nous nous y rendons attentifs, nous serons sans doute surpris de découvrir à quel point nous sommes habités par ce genre de pensées et de sentiments hostiles - le plus souvent à notre insu.
Reconnaissons-le : la différence fait peur, qu’elle soit religieuse, raciale, politique ou culturelle ; et devant la peur, le réflexe spontané est la fuite ou la défense agressive. Or c’est précisément contre ces réflexes « naturels » du vieil homme que Jésus nous invite à réagir vigoureusement.
« Afin d’être vraiment les fils de Votre Père qui est dans les Cieux » : cette parole semble s’adresser tout particulièrement à nous, qui avons reçu par le Baptême, la grâce de la filiation divine.
On peut être « ontologiquement » fils du Père, sans l’être « vraiment », c’est-à-dire sans adopter le comportement qui s’impose à nous au nom de cette filiation universelle de tous les hommes.
Or pour être « en vérité » fils de Dieu, il faut nécessairement l’être « en Esprit », c’est-à-dire nous laisser conduire par L’Esprit.
C’est bien ce que Le Seigneur nous rappelait dans la première lecture : il s’engage à être notre Dieu si nous « écoutons sa voix et gardons et observons de tout notre cœur et de toute notre âme ses Commandements, ses ordres et ses décrets ».
La communion avec Le Christ suppose une appartenance radicale au Seigneur, appartenance que nous manifestons précisément par l’obéissance à sa Parole.
Certes cette réponse est un don de Dieu ; elle est participation à l’obéissance du Christ dans L’Esprit; mais celui-ci ne nous aide que dans la mesure de notre engagement ou plutôt de notre consentement à son action.
Le « cœur droit » dont parle le psalmiste est celui qui se laisse instruire par les justes décisions du Seigneur et qui les observe dans la force que lui communique L’Esprit.
C’est ainsi et ainsi seulement que nous deviendrons « un peuple consacré au Seigneur Notre Dieu », c’est-à-dire un peuple qui lui appartient et qui témoigne par son obéissance au précepte de l’Amour fraternel, de la Bonne Nouvelle de la filiation Divine offerte à tous les hommes en Jésus-Christ Notre Seigneur.

« Dieu éternel Notre Père, daigne tourner vers Toi notre cœur, afin que nous soyons tout entiers à ton service, dans la recherche de l’unique nécessaire, et une vie remplie de Charité » (Or. d’ouv.).



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Faites-en l’essai.


L’abbé Pierre écrit dans son testament que nous venons sur terre pour apprendre à aimer. Il ajoute que Sartre écrivait : L'enfer, c'est les autres. Je suis intimement convaincu du contraire. L'enfer c'est soi-même coupé des autres. Malgré les vives oppositions qu’il rencontre, Jésus exprime à ses opposants qu’il ne veut pas se couper des ceux qui étouffent sa vie.

Ces paroles de Jésus, aimez vos ennemis, furent prononcées dans une société en attente de voir les puissants chassés de leurs trônes, les affamés nourris de bonnes choses. Elles se retrouvent au centre de sa prière. Jésus met au grand jour une réalité essentielle du christianisme que structure chaque verset des Béatitudes. Ce moi je vous dis confirme aux yeux des leaders religieux et politiques de l’époque que Jésus a perdu la tête tant il fait entendre le cri de cette foule immense que nul ne peut dénombrer (Ap 7,6), écrasée par la violence et la haine.

Cette demande est la pierre angulaire pour une vie fraternelle entre nous. Au moment de graves conflits, le défi est justement de ne pas bâtir des murs, mais de maintenir ouverte une bonne communication en s’écoutant mutuellement plutôt qu’en s’ignorant l’un l’autre. Jésus aurait pu dire : ne cesser pas d’aller quoiqu’il arrive à la rencontre des autres.
Ce moi je vous dis à ne jamais entendre une fois pour toutes est la pierre angulaire pour libérer la violence enfouie dans nos cœurs. Dans les cœurs. Entre les états. Beau projet que de ne pas voir que les failles dans l’autre. En reconnaissant que nos opposants ne sont pas des parfaits humains, en les regardant comme des humains incomplets, en portant sur eux un regard de « résurrection », Jésus ouvre un chemin pour devenir un peu meilleur. Nous sommes tous des humains incomplets. Il indique une direction pour vivre comme lui. Ce que vous aimeriez qu’on vous fasse, faites-les aux autres (Mt 7,12). Vivez, dit Jésus comme des agneaux au milieu des loups.

Où que nous soyons, qui que nous soyons, quoi que nous vivions, nous pouvons et devons tous être des humains compatissants, des agents de « résurrection », capables de semer par nos regards sur ceux envers qui nous avons moins d’attirance, des graines de communion. Malheur aux regards froids, distants, sans âme, sans miséricorde !

Il faut chaque jour nous éduquer à devenir des visages de la miséricorde, à regarder avec des yeux de miséricorde et non des yeux accusateurs. Qu’il n’y ait aucun frère de par le monde, écrit François d’Assise à un ministre (supérieur), si pécheur soit-il, qui ne trouve de la miséricorde en regardant tes yeux.

Ce moi je vous dis est un défi. Défi de la foi dans un monde oublieux de Dieu, défi de l’amour qui nous purifie de la haine.  Il questionne notre volonté à devenir humain, à accompagner avec bonté nos opposants. Leurs yeux trouvent-ils de la miséricorde dans nos yeux ? De la compréhension dans nos regards ? Notre première impulsion de vengeance apparaît plus facilement dans nos regards que celui de la miséricorde. Ce regard est pourtant celui qui nous fait chrétiens.

Il est le meilleur des remèdes pour une terre où la fraternité est la priorité. Il nous rend bons, compréhensifs, humains même s’il y a place pour devenir meilleur en bonté, en compréhension, en humanisme. Nous sommes tous capables de progresser en humanité. La petite Thérèse s’empressait de sourire à une sœur envers qui elle avait peu d’attirance. Jésus fait de ce chemin la priorité de sa loi nouvelle. Il nous veut constructeurs de ponts même si nous ne les utilisons pas pour nous rapprocher mutuellement.

Que nous soyons, croyants ou pas, nous pouvons avec nos fragilités agir, permettez-moi de l’exprimer ainsi, en théologien, c’est-à-dire en quelqu’un qui montre Dieu en préférant la question que t’ai-je fait, pardonne-moi plutôt que d’envenimer la situation. Tous et toutes malgré nos ombres, malgré nos blessures, malgré nos limites, malgré nos impuissances, nous pouvons être des « guérisseurs ». Je vous en supplie dit saint Silouane, faites-en l’essai.

Durant ce carême, prions Dieu de nous aider à vivre ce que nous lui demandons dans sa prière. Paul traduit cette demande par un appel : supportez-vous les uns les autres faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l'unité de l'esprit dans le lien de la paix (Ep 4,2).



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Oh Seigneur, comme vous êtes bon ! » (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)

   « Aimer nos ennemis, ceux qui nous persécutent et nous Font souffrir est difficile ; ce n’est même pas une “bonne affaire” car cela nous appauvrit. Cependant, c’est le chemin indiqué et parcouru par Jésus pour notre salut » (François)

   « Le Christ est mort par amour pour nous alors que nous étions encore ennemis. Le Seigneur nous demande d’aimer comme Lui jusqu’à nos ennemis, de nous faire le prochain du plus lointain, d’aimer les enfants et les pauvres comme Lui-même » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.825)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Lumen
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Message par Lumen Dim 25 Fév 2024 - 14:28

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 25 Février 2024
Deuxième Dimanche de Carême, Année B.


Saint Nestor de Pamphylie, Évêque de
Magydos, en Pamphylie, martyr (+ 251)
Saint Réginos, Martyr dans l'île de Skopelos en
Grèce (+ 362)
Saint Laurent Bai Xiaoman, Martyr en Chine
(+ 1856)
Saint Turibio Romo González, Prêtre mexicain et
Martyr (1900-1928)
Saints Louis Versiglia et Calliste Caravario, s.d.b.
et Martyrs (+ 1930).
Bienheureux Ciriaco Maria Sancha y Hervás
Cardinal archevêque de Tolède, fondateur (+ 1909)
Bienheureux Robert d'Arbrissel, Moine, fondateur
de Fontevraud (+ 1116)
Bienheureuse Regina Mariam Vattalil, Soeur
clarisse franciscaine, martyre en Inde (+ 1995)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

Livre de la Genèse 22, 1-2.9a.10-13.15-18… Psaume 116(115), 10.15.16ac-17.18-19… Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8, 31b-34… Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9, 2-10.:


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« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » (Mc 9, 2-10)


Commentaire de ce jour.


“ TRANSFIGURÉ(S) ”


« Jésus prend avec lui Pierre, Jean et Jacques » (Lc 9, 28). Jésus n’emmène pas avec lui tous les disciples, mais uniquement Pierre, Jean et Jacques. Il en choisit trois, comme lors de la résurrection de la fille de Jaïre (Lc 8, 51), ou lors de la prière au jardin de Gethsémani (Mc 14, 33). Par ce choix de quelques disciples, Jésus attire notre attention et nous prévient que quelque chose d’important va se passer.

Après les avoir choisis, Jésus monte avec eux sur la montagne pour prier. Il les rend témoins de son extraordinaire relation à son Père. Il leur donne de contempler sa relation filiale à son Père. Et voilà que sous leurs yeux : « son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Lc 9, 29). Par sa relation au Père, Jésus révèle et manifeste aux disciples son être profond. C’est bien Jésus qu’il contemple, mais en cet instant unique transparaît dans son humanité tout l’éclat de sa divinité. La théophanie qui s’accomplit sur le mont Thabor manifeste aux yeux des disciples, ce que le Concile de Chalcédoine affirmera solennellement : “Jésus est vrai Dieu et vrai Homme” ! Il est l’unique médiateur.

« Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie » (Lc 9, 30). Moïse et Élie, deux hommes célèbres dans la Première Alliance. Moïse est celui qui a fait sortir le Peuple Élu de l’esclavage d’Égypte. C’est à lui que Dieu a donné les tables de la Loi. Il est vénéré comme l’auteur de la Torah, de la Loi que Dieu donne à son Peuple pour qu’il vive. Élie est le prophète qui « se tient devant le Dieu vivant » (cf. I R 17, 1). Sur le mont Carmel, il fait sortir le Peuple Élu de l’esclavage des idoles et des faux dieux. Il est le symbole de ceux qui sont saisis par l’Esprit de Dieu et qui parlent en son nom.

Tout deux, comme Jésus, ont vécu un jeûne de quarante jours (cf. Ex 24, 18 ; I R 19, 8 ; Lc 4, 2). Moïse et Élie sont les deux seuls personnages de la Première Alliance qui ont vu Dieu. Moïse l’a vu de dos (cf. Ex 33, 18-23), Élie le rencontre dans une brise légère et se couvre le visage sur le mont Horeb (cf. 1 R 19, 12-13). À la Transfiguration, Moïse et Élie parlent avec Jésus, ils contemplent le Fils de Dieu qui unit en son humanité leurs deux figures.

Matthieu nous présente Jésus comme le nouveau Moïse; d’autres textes du Nouveau Testament le présente comme le nouvel Élie. Il unit en son être la Loi et les Prophètes, lui qui est la Parole faite chair. Il unit la dimension institutionnelle représentée par Moïse et la dimension charismatique symbolisée par le prophète Élie. Tous deux s’entretiennent avec Jésus de sa mission salvatrice qui allait s’accomplir à Jérusalem.

Le témoignage de deux personnes suffit dans la Première Alliance pour qu’une chose soit attestée. Mais ici, à la Transfiguration, au témoignage de Moïse et d’Élie va s’ajouter le témoignage du Père. « De la nuée, une voix se fit entendre : “Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le” » (Lc 9, 35).

Au baptême, la voix du Père s’était déjà fait entendre, mais ici, la voix ajoute une parole : « écoutez-le ». Notre Père saint Jean de la Croix a médité sur ce passage d’évangile et il nous donne cet avis spirituel : « Le Père dit une parole, qui est son Fils, et il la dit toujours dans un éternel silence, et c’est dans le silence que l’âme l’entend » (Parole de Lumière et d’Amour, 98) Il écrit dans un autre traité : « Puisque j’ai dit toutes choses dans ma Parole qui est mon Fils, il ne reste plus rien à te répondre ni à te révéler » (II MC 22, 4).

Alors ce matin, frères et sœurs, interrogeons-nous : sommes-nous de ceux et de celles qui écoutent la voix de Jésus ? Avant de prendre des décisions, prenons-nous le temps de l’écouter vraiment ? Quelle place concrète tient l’écoute de la Parole de Dieu dans notre quotidien ?

« Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul » (Lc 9, 36). Face au chemin qu’il doit prendre vers Jérusalem, face à sa mission, face à sa Passion, Jésus est seul. La solitude qui fait si peur à nos contemporains est pourtant une condition nécessaire de notre accomplissement humain. Quelqu’un qui ne sait pas être seul, ne saura pas non plus être en société. Car les autres seront là pour combler ses manques, pour répondre à ses besoins et à ses désirs. La solitude – qu’il ne faut pas confondre avec l’isolement – est nécessaire à l’être humain pour qu’il puisse vivre ensuite dans une véritable communion avec les autres qui évite le double écueil de la fusion et de l’indifférence.

Cet épisode évangélique de la Transfiguration est porteur d’une révélation sur l’être de Jésus, vrai Dieu et vrai homme qui vient accomplir toutes les Écritures.

Mais ce texte est aussi porteur de révélation pour nous. C’est dans la prière que Jésus est transfiguré. Ce qui s’accomplit pour lui, s’accomplit aussi pour nous. Lorsque nous prions, nous sommes – d’une certaine manière – transfigurés, car nous advenons alors à notre véritable identité; celle que nous a conféré le baptême : fils et fille de Dieu.

Trop souvent, nous nous définissons par ce que nous faisons, par nos actions diverses et variées. Lorsque nous prions, nous débrayons du faire pour “être”; plus exactement nous nous mettons sous le regard de notre Dieu pour qu’il œuvre en nous, pour qu’il nous modèle à son image et à sa ressemblance. La prière est le lieu où advient notre véritable identité et le lieu où nous recevons nous aussi notre mission pour collaborer à la mission unique du Fils.

Nous sommes invités à savoir nous tenir en solitude pour vivre une véritable communion avec les autres dans le respect de ce qu’ils sont. Un jésuite, Michel Rondet, définit ainsi l’attitude de chasteté : « La chasteté, c’est ce sentiment qui accueille l’autre dans sa différence comme un don, comme une grâce, et que l’on reçoit sans prétendre ni le posséder, ni l’asservir ».

Que le Seigneur nous fasse la grâce de le contempler durant ce temps de carême. Qu’il nous donne de savoir nous tenir en solitude et en silence pour pouvoir l’écouter vraiment. Alors il pourra nous envoyer près de nos frères en humanité et « par son nom dans notre regard, il se fera connaître ».

Amen.



Frère Didier-Marie Golay o.c.d. (Carmel).
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Autre commentaire de ce jour.


« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le! »


Il y a quelques années j’ai eu la chance de monter sur le mont de la Transfiguration, le mont Thabor, en Palestine. Il a été choisi bien après la mort de Jésus. Toutefois, c'est un lieu tout à fait approprié pour une telle scène. Une fois arrivé au sommet, on est encore ébloui aujourd’hui. C’est, en premier lieu, le paysage qui nous impressionne car on domine la plaine à perte de vue, mais, c’est, surtout, le souvenir du passage de l’évangile que nous venons de lire qui nous accroche. On entre dans l’église qui a été construite sur le site et on se plonge avec foi dans ce mystère des paroles qui nous sont rapportées ce matin : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! ».

« Écoutez-le » c’est pour nous, aujourd’hui, entrer dans le mystère de la Mort-Résurrection de Jésus. Sans la Transfiguration la vie de Jésus qui se termine sur la Croix dans la Passion n’a pas de sens pour nous et pour les chrétiens auxquels saint Marc s’adressent

Essayons d’y voir un peu plus clair.

I – La scène de la Transfiguration de Jésus

Commençons par la scène elle-même de la Transfiguration de Jésus. Le mot grec pour la désigner est « métamorphose ». Jésus se métamorphose devant ses disciples. Son aspect change totalement. Il projette une nouvelle image. Il resplendit de lumière. Moïse et Élie se tiennent près de lui pour marquer le lien qu’il y a avec les promesses de Dieu faites au peuple d’Israël dans l’Ancien Testament. La voix qui se fait entendre confirme que ces promesses sont maintenant réalisées dans Jésus qui est celui que le Père appelle son Fils bien-aimé

Cette scène est une anticipation d’un autre moment de la vie du Christ : celui de sa « Résurrection ». Jésus le confie aux trois disciples privilégiés qui ont été témoins de la Transfiguration en leur disant de garder pour eux ces instants vécus hors de l’ordinaire jusqu’à ce qu’ « il soit ressuscité d’entre les morts ».

On touche ici le cœur du mystère de la vie de Jésus, celui de sa Mort-Résurrection, celui de la Croix et de la Gloire, celui du Vendredi-Saint et de Pâques.

II – Le sens du mystère de la Mort-Résurrection du Christ

Ce mystère de la Mort-Résurrection du Christ qu’on appelle mystère pascal parcourt la vie de Jésus d’un bout à l’autre. Il ne s'agit pas seulement de deux évènements, de deux volets distincts et subséquents de sa vie terrestre, mais bien d’une seule source qui anime Jésus et le nourrit.

On ne comprendrait rien à la vie de Jésus si on imaginait – ce qui hélas! a été fait trop souvent – la Résurrection de Jésus comme un cadeau, une récompense pour sa persévérance dans les souffrances de la Passion et pour sa mort sur la croix. Cette vision binaire est étrangère à la vie de Jésus. S’il entre dans la Passion qui le mène à une mort effroyable c’est que celle-ci est nécessaire dans le plan de Dieu.

Un auteur célèbre en France, Fabrice Hadjadj (voir note à la fin) observe, avec à-propos et avec un certain humour, que pour ressusciter, il faut d’abord mourir : « Pour être un bon ressuscité, il faut d'abord être un bon mort » disait-il dans une entrevue au magazine français La Vie en 2016. Les deux : « mort » et « résurrection » vont ensemble. Ainsi le lien entre la Mort et la Résurrection de Jésus n’est pas un lien de causalité, mais bien un lien vital. Sa vie qui semble perdue sur la Croix est transfigurée, se métamorphose en vie pour toujours avec Dieu (Romains 6, 10). Saint Paul le dit à ses baptisés en leur rappelant que, comme le Christ Ressuscité qui vit maintenant pour Dieu, ils sont entrés avec lui par le baptême dans la même vie qu'Il leur fait partager (cf. Colossiens 2, 12).

Retenons bien que la scène de la Transfiguration qui trouve sa place dans les évangiles ne peut être escamotée sans conséquences car, sans elle, on ne comprend rien de la suite de la vie de Jésus.

III- Application

Le Mystère de la Mort-Résurrection de Jésus, le mystère dit mystère pascal, renferme le plus beau témoignage d’amour qu'un être humain puisse donner. Au « Celui-ci est mon Fils bien-aimé », Jésus, sur la croix, répond « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46).

Sur la croix, Jésus, nouvel Isaac, s’en remet totalement à son Père. Isaac, nous raconte la première lecture, avait suivi sans retenue aucune son père Abraham vers le bucher où celui-ci voulait le sacrifier comme offrande à Dieu. Ce geste, absurde pour nous, est saisissant. Il reflète des usages qui nous sont étrangers, mais son sens rejoint celui de notre foi où Dieu le Père offre son Fils pour le salut du monde, pour notre salut.

La Mort du Christ est un don à l’humanité pour qu’elle puisse entrer en communion par lui avec Dieu notre Père à toutes et à tous. Jésus devient ainsi le seul chemin pour aller à Dieu. La Lettre aux Hébreux dira du Christ qu’il est le seul et l’unique médiateur pour faire le pont entre Dieu et l'humanité (Hébreux 9, 15).

Je me suis laissé inspirer dans cette homélie par les paroles mêmes de Jésus en descendant de la montagne de la Transfiguration. Comme les disciples, je suis resté attaché à cette parole : « avant que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts ». Vue dans cet éclairage, la scène de la Transfiguration porte bien son nom. Elle nous invite à regarder au-delà de simples faits matériels de la vie de Jésus comme les racontent les évangélistes et à en découvrir le sens spirituel dans la lumière de la Résurrection.

Conclusion

Merveilleux mystère que ce mystère de la Mort-Résurrection de Jésus, mystère pascal, qui est sans cesse présent dans toutes nos célébrations, dans toutes nos méditations et dans toutes nos actions. En effet, le parcours de notre vie dans le temps au fil des jours, des mois et des années est illuminé par la présence du Christ, Mort et Ressuscité, qui nous rejoint déjà alors que nous attendons son Retour dans la Gloire.

Rappelons-nous que toutes les morts si écrasantes qu'elles nous paraissent comme la perte d’un être cher, les difficultés au travail, les harcèlements de toutes sortes, les privations et les souffrances non désirées etc., que toutes ces formes de mort de même que notre vraie mort à la fin de notre parcours terrestre sont éclairées et imprégnées de la vie du Seigneur Mort-Ressuscité qui est toujours vivant, hier, aujourd’hui et demain.

Que le partage de son Corps et de son Sang dans cette Eucharistie nous garde près de lui, car, comme le dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe « chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (I Corinthiens 11, 26).

Amen !



Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec

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Autre commentaire de ce jour.


Celui-ci est mon fils bien-aimé


La transfiguration sur la montagne se situe à un moment crucial de la vie de Jésus. Durant un certain temps les foules avaient reçu son message avec enthousiasme, mais le Seigneur était devenu une menace pour les autorités en place qui se mirent à lui faire une lutte acharnée, et les foules le désertèrent graduellement. Jésus se rendit compte alors que ses ennemis auraient le dessus et qu’ils chercheraient à le faire mourir. Il partagea ses craintes avec ses disciples et consacra la plus grande partie de son temps à les préparer à prendre la relève.

Le texte nous dit que Jésus, comme il avait l’habitude de le faire à chaque tournant important de sa vie, se retira dans la montagne pour prier. Mais cette fois-ci, il amena avec lui Pierre, Jacques et Jean. Ce sont les trois mêmes qui l’accompagneront au jardin de Gethsémani, la veille de passion.

Peu de temps auparavant, Pierre avait été scandalisé par les paroles de Jésus qui affirmaient qu’à Jérusalem, il serait arrêté, torturé et condamné à mort. Il ne comprenait plus rien et cela s’opposait à toutes les idées qu’il avait sur le «Messie».

La Transfiguration sur la montagne a donc eu lieu dans une période de confusion et de découragement. Ça devient pour les trois apôtres un moment de consolation. La transfiguration projette un éclairage nouveau sur le parcours du Christ. Le message de cet événement important est le suivant : « Même si un jour vous me voyez défiguré, frappé, humilié, tué, sachez que je suis toujours le fils bien-aimé qui donne sa vie par amour. »

Cet évangile éclaire la vie de Jésus, mais elle éclaire aussi chacune de nos vies. Face aux difficultés que nous rencontrons tous les jours, les moments de contact avec Dieu peuvent nous redonner le courage nécessaire pour descendre de la montagne et faire face aux problèmes de la vie quotidienne.

Martin Luther King, au  milieu des menaces de mort, s’est souvenu de ce passage biblique de la transfiguration et il écrivait dans son journal : « Je suis monté sur la montagne pour prier et j’ai entrevu la terre promise... Cette rencontre avec Dieu m’a permis de continuer à lutter pour la justice. »

Il est facile « d’avoir la foi » lorsque tout va bien dans notre famille, au travail, dans notre pays... que l’économie fonctionne à plein et que nous sommes en bonne santé. C’est plus difficile lorsque nous traversons une période de crise, d’incertitude, de maladie grave. Il est parfois difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Nous recherchons le plus de sécurité possible, nous multiplions les polices d’assurance mais la vie est toujours un risque et aucune assurance ne peut nous protéger contre toutes les éventualités négatives. La maladie et la mort sont des réalités quotidiennes, de même que les divisions dans nos familles, les séparations et les divorces, la violence au foyer, la vieillesse, la solitude...

Pierre aurait bien voulu rester sur la montagne, où il se sentait en paix et loin de tous les problèmes de la vie quotidienne : « Il est heureux que nous soyons ici; dressons donc trois tentes... ». Mais il a dû descendre dans la plaine et  reprendre douloureusement le chemin derrière Jésus. Mais ce moment de prière et de transfiguration lui avait redonné le courage de continuer à marcher.

Il est important pour nous, les chrétiens, d’entrer en contact avec Dieu de façon régulière, pour ensuite suivre Jésus jusqu’à Jérusalem.

Le dimanche de la Transfiguration est un peu comme une oasis au milieu du désert, un puits dans une région sans eau, une source d’eau claire sur la route de notre pèlerinage vers la vie pleine et entière. Dans ces moments de rencontre avec Dieu, le Seigneur nous rassure et nous rappelle que nous sommes toujours les filles et les fils bien-aimés de notre Père céleste.



Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Dans ce miracle il y avait aussi une autre leçon. Car ils sont apparus, en conversation avec le Seigneur, Moïse et Elie, c’est-à-dire la loi et les prophètes. Les pages des deux Testaments se soutenaient entre elles. Comme le dit Saint Jean, la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Saint Léon le Grand)

   « Nous avons besoin de nous séparer dans un espace de silence - pour gravir la montagne - pour nous redécouvrir et mieux percevoir la voix du Seigneur. Mais nous ne pouvons pas en rester là ! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse une fois de plus à descendre de la montagne et à retourner dans la plaine, où nous rencontrons de nombreux frères accablés par la fatigue, les injustices, la pauvreté matérielle et spirituelle » (François)

   « A partir du jour où Pierre a confessé que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, le Maître "commença de montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, y souffrir, être mis à mort et, le troisième jour, ressusciter" (Mt 16,21). C’est dans ce contexte que se situe l’épisode mystérieux de la Transfiguration de Jésus, sur une haute montagne, devant trois témoins choisis par lui : Pierre, Jacques et Jean. Le visage et les vêtements de Jésus deviennent fulgurants de lumière, Moïse et Elie apparaissent lui "parlant de son départ, qu’il allait accomplir à Jérusalem" (Lc 9,31). Une nuée les couvre et une voix du ciel dit : "Celui-ci est mon Fils, mon élu ; écoutez-le" (Lc 9,35) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 554)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Lun 26 Fév 2024 - 13:38

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Lundi 26 Février 2024
Lundi de la 2ème semaine de Carême.


Sainte Photine, Samaritaine qui
rencontra Jésus au puits de Jacob (Ier siècle)
Saint Alexandre, Évêque d'Alexandrie (+ 326)
Saint Porphyre de Gaza, Evêque de Gaza,
en Palestine (+ 420)
Sainte Milgite, Bénédictine, fille du roi Merewald
d'Anglie (+ v. 676)
Sainte Paule Montal Fornés de Saint-Joseph de
Calasanz, Fondatrice de l'Institut des Filles de
Marie des Écoles religieuses (+ 1889)
Bienheureuse Piedad de la Cruz Ortíz Real
Fondatrice des Salésiennes du Sacré-Coeur
à Alcantarilla (+ 1916)
Bienheureux Robert Drury, Prêtre et Martyr
en Angleterre (+ v. 1606)
Bienheureux Giuseppe Rossi, Prêtre diocésain
italien Martyr (+ 1945)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre de Daniel 9, 4b-10… Psaume 79(78), 5a.8.9.11.13ab… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 36-38.:


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« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »


Commentaire de ce jour.


Il vous sera donné


« Donnez et l’on vous donnera »...

C’est peut-être dangereux de traduire ainsi, dangereux parce que trop vite contredit par l’expérience commune, si du moins on lit le texte à l’horizontale, et sur la toile de fond de l’existence quotidienne. Combien d’hommes et de femmes, en effet, qui n’ont fait que donner tout au long de leur existence, meurent dans le dénuement et la solitude ; combien de frères ou de sœurs, dans nos communautés, se dévouent dans l’ombre et se donnent en silence sans pouvoir se dire avec joie : « Quelqu’un pense à mon bonheur ! »

Attendre un juste retour des choses, attendre de recevoir après avoir donné, n’est-ce pas la source de bien des illusions et de bien des tristesses ? Jésus disait lui-même : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir », autrement dit : « c’est de donner qui rend heureux ». Et le Sauveur ne se contredit pas dans le discours que nous lisons aujourd’hui. En effet il ne dit pas : « Donnez et d’autres vous donneront », mais bien : « Donnez et il vous sera donné« . Par qui ? - par Dieu ; de même que vous serez pardonnés par Dieu et que vous ne serez ni jugés ni condamnés par lui.

Et ces promesses de Jésus sont pour nous tonifiantes et apaisantes : quelles que soient notre place, notre fonction, notre vocation dans l’Église, quel que soit le contenu de nos journées et de notre service, nous n’avons pas à guetter les moments de réciprocité ni les gestes qu’on aura pour nous en retour. Libérés du souci de recevoir, notre bonheur sera de donner davantage. Nous nous occupons de Dieu dans nos frères ; Dieu prend soin et prendra soin de nous.

À nous la gratuité ; à lui la joie de nous faire des surprises. C’est lui qui se charge de toute réciprocité et qui paie toute dette, même celles des autres. C’est lui qui voit, dans le secret, le don de nous-mêmes que personne sur terre n’aura remarqué. C’est lui qui nous revaudra ce que personne sur terre n’aura songé à nous rendre. Lui seul sait la mesure avec laquelle nous donnons ou laissons prendre. Il prendra la même pour nous combler, mais seulement pour que nous la reconnaissions dans ses mains, car il mettra sa joie à la faire déborder.

Même quand Dieu récompense, il garde l’initiative de la bonté, car il est amour et ne peut être qu’à la source de l’amour. Sa mesure à lui est toujours débordante. Quand Dieu pardonne, son pardon déborde : il recrée un être neuf parce qu’il ne veut pas qu’on se souvienne de l’ancien.

Toutes ses pensées sont des pensées de paix, toutes ses œuvres sont des œuvres de vie ; et c’est parce qu’il aime passionnément la vie qu’il est sans cesse en acte de miséricorde.

Être miséricordieux comme Dieu est miséricordieux, c’est beaucoup plus que faire taire ses impatiences et retenir des réflexes de condamnation : c’est avant tout communier à son amour-source, à sa passion de faire vivre, à sa tendresse toujours neuve parce que toujours en jaillissement. Et c’est en regardant notre Dieu source, en le contemplant, lui l’origine de tout don, que nous apprenons les initiatives de l’amour.

Être à tout moment en initiative fraternelle, en invention de don et de pardon, c’est cela, sans doute, la miséricorde.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus disait à ses disciples : Soyez Miséricordieux comme
Votre Père est Miséricordieux.


« Il est urgent que le monde découvre que le Christianisme est la Religion de l’Amour ! » lançait fort à propos le Pape Saint Jean-Paul II, à l’heure où la Religion Chrétienne est rabaissée caricaturalement à un moralisme étouffant et à un ritualisme étriqué.

Au cœur de la charte de la Nouvelle Alliance, Jésus nous dit tout simplement : « Ayez du cœur comme Votre Père a du cœur ».
N’est-ce pas cela avant tout « être Miséricordieux » ? Littéralement il s’agit d’une qualité d’âme qui consiste à se rendre proche, à communier à la misère de son prochain, à compatir intimement avec lui au point de prendre sur soi le joug qui l’écrase.
Bien sûr au sens usuel du terme, la Miséricorde est assimilée au Pardon Divin, mais précisément : y a-t-il une misère plus grande que le péché, qui m’aliène de Dieu, me coupe des autres, m’isole dans la solitude de ma culpabilité et de mon remord ?
N’est-ce pas en se rendant proche de moi jusque dans la faute qui m’éloigne de Lui, que Dieu en Jésus-Christ m’offre la réconciliation ?

« Ayez du cœur » : cette injonction de Notre-Seigneur fait suite à un autre défi, qu’il tend probablement à expliciter : « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait » (Mt 5, 48). Le rapprochement de ces deux versets nous suggère que Dieu est avant tout un cœur brûlant d’Amour, ou pour le dire au moyen d’une image plus biblique, Dieu est « entrailles de Tendresse ».

Paraphrasant le disciple que Jésus aimait parce qu’il avait compris que « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8), Saint Augustin écrit : « Aime et fais ce que tu veux ».
Si nous nous laissons envahir par L’Esprit de Charité qui éveille en nous notre capacité filiale d’aimer, la flamme de l’Amour éclairera les événements, de manière à nous permettre de discerner ce qu’il convient de faire.
En quelques mots très simples, Notre-Seigneur explicite ce qu’il entend par cet appel à l’Amour.

Spontanément nous pensons aux grandes œuvres réalisées par les Mère Térésa et autres géants de la Charité - témoins indispensables de ce que L’Esprit peut réaliser dans la vie d’un homme ou d’une femme qui se livrent à Lui.
Mais le danger de regarder « si haut » est soit de nous décourager, soit de nous disculper à peu de frais, prétextant que cette voie serait réservé à une élite, prédestinée par Dieu.

Or si Jésus ne demande effectivement pas à tout le monde de vendre tous ses biens et de les donner aux pauvres, il nous demande néanmoins à tous d’« avoir du cœur » au quotidien.

Pour bien se faire comprendre, il précise son propos par quelques préceptes qui sont à la portée de tout homme de bonne volonté, ne refusant pas l’assistance de L’Esprit : « ne jugez pas, ne condamnez pas, Pardonnez, partagez ».
S’il s’agit d’avoir du cœur « comme Notre Père », c’est donc que Lui non plus ne juge pas, ne condamne pas, mais Pardonne, et donne, « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans notre tablier ».

Il pourrait sembler que la motivation suggérée par Notre-Seigneur ne soit pas pure, puisqu’il nous invite à un subtil calcul : ne jugez pas afin de ne pas être jugés vous-mêmes.
Il s’agirait davantage d’une stratégie intéressée que d’un appel à l’Amour, qui est nécessairement gratuit.
En fait Jésus ne fait qu’opposer deux logiques entre lesquelles il nous invite à choisir : soit nous appartenons à ce monde, et nous n’échapperons pas à sa spirale de violence, que l’engrenage de jugements et de condamnations tente en vain de juguler ; soit nous entrons dans la famille de Dieu Notre Père dont nous adoptons le comportement, qui consiste à laisser parler en toutes circonstances son cœur compatissant et miséricordieux.

De même que le mal se nourrit du mal, le bien aussi provoque un effet « boule de neige » : celui qui donne et persévère dans cette attitude, en ne jugeant pas ceux qui « en profitent », en ne condamnant pas ceux qui refusent la réciprocité, celui-là verra la fécondité de son attitude, car « la mesure dont nous nous servons pour les autres, servira aussi pour nous ».

Peut-être ne serons-nous témoins de ce triomphe de l’Amour que dans le Royaume des Cieux, mais nous sommes sûrs que Le Seigneur accomplit sa Parole et comble ceux qui donnent sans compter.
« Ayez du cœur » : devant cette parole si simple et si vraie, comment ne sentirions-nous pas « la honte nous monter au visage » (1ère lect.).
La « sclerocardia », la dureté de cœur, voilà « l’iniquité », c’est-à-dire l’injustice fondamentale, la rupture d’Alliance qui vient briser l’harmonie au sein de la famille de Dieu, et plus largement au sein de tout l’ordre créé.

Oui « nous avons fait le mal » : non seulement nous avons laissé le mal s’installer en nous et au milieu de nous, mais nous l’avons fait proliférer, en refusant la logique de l’Amour, en nous fermant à la joyeuse dépendance de la Charité, en revendiquant une autonomie mensongère, stérile, mortifère.

C’est pourquoi, unissant notre supplication à celle du prophète Daniel et du psalmiste nous prions :
« “Ah Seigneur, Dieu grand et redoutable, qui gardes ton Alliance et ton Amour à ceux qui t’aiment, nous avons commis l’iniquité, nous avons été rebelles” (1ère lect.).
Mais “ne retiens pas contre nous nos péchés ; délivre-nous, efface nos fautes pour la cause de ton Nom !” (Ps 78).
“A toi Seigneur Notre Dieu, la Miséricorde et le Pardon : que nous vienne bientôt ta Tendresse !
Aide-nous Dieu notre Sauveur pour la Gloire de ton Nom !” Donne-nous un cœur nouveau, mets en nous un esprit nouveau : que nous puissions aimer dans la simplicité d’une Foi vivante par la Charité ».



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Ne pas juger


À n'en pas douter, cette page a la signature de la manière de vivre de Jésus. Elle est signée Jésus lui-même. À l’écouter, nous ne pouvons qu’être émerveillé d’observer chez Jésus une telle capacité à passer de la tendance tout humaine – de juger, de condamner — à une autre — celle du don, donnez —, du pardon – pardonnez —, de la miséricorde — soyez miséricordieux.

En ouvrant cette 2e semaine de notre carême, nous sommes confrontés à un déplacement de perspective, déplacement qui nous invite à vivre dans la démesure du don, de la générosité dans nos regards sur l’autre. Cette démesure que nous offrons, — et c’est là l’extraordinaire renversement de l’Évangile – nous sera remise dans la double démesure.

L’acte de la démesure dont la beauté nous est décrite dans la première lecture où nous voyons Dieu répondre à la prière de Daniel, par sa justice démesurée à nos comportements honteux, cet acte-là nous permet de sortir de la logique de la première alliance, de cette logique où tout tourne autour de nous-mêmes à celle d’une révélation, d’une transfiguration évangélique – et c’est là que réside la nouvelle alliance – où l’autre existe.  

Et Luc nous dit que c’est à une foule que Jésus offrait de prendre ce chemin. Une foule qui percevait, intuitionnait qu’en Jésus il n’y avait rien d’hystérique, de déséquilibré. La foule percevait que Jésus n’allait pas la traiter comme tout le monde. Ne nous traite pas selon nos péchés disions nous à l’acclamation, que vienne sur nous ta tendresse, car nous sommes à bout de force.

Cette page est une manière de vivre et non une stratégie socialement efficace pour nous faire « adorer ». Il y a en nous un désir de transgresser nos limites.  Certains le font dans la démesure de l’expérience extrême (drogue, sport extrême, héroïne, extasie). Pour nous ce dépassement de nos limites se fait dans cette expérience mystique de nous transfigurer en Évangile vivant.  

Ce qui nous fait chrétiens de profession, c’est la foi. Ce qui nous fait chrétiens de pratique, c’est la démesure. Plus elle dépasse le raisonnable plus elle nous fait de parfaits chrétiens.  Saintetés, ne craignons pas les démesures. Elles ouvrent sur une transfiguration de notre quotidien. Elles nous permettent d’être là nous aussi sur la montagne, pour entendre des paroles inouïes : pour le simple verre d’eau, ce petit geste de délicatesse, pour ce sourire de compassion, vous recevrez une mesure bien pleine, débordante versée dans votre tablier. La démesure est la marque d’une profonde expérience mystique de Dieu.
 
Nous venons d’entendre Luc nous décrire la perfection d’une vie de beauté,  nous inviter à rechercher cette vie de beauté, celle de retrouver nos origines, en nous engageant dans des comportements extrêmes. Non ceux recherchés dans l’extasie, mais ceux qui ouvrent sur une autre expérience, celle de dégager un parfum de grande valeur. Le problème que nous sommes, le problème que nous avons cette nouveauté d’une telle démesure – ne pas juger — heureux les regards purs — , ne pas condamner même le condamnable — heureux les regards pleins de miséricorde – vient de nos hésitations à ne voir dans l’autre que Dieu seul.

À votre contemplation : Il est heureux que nous soyons ici pour ouvrir cette 2e semaine de notre carême en nous enfouissant plus profondément dans cette folie suprême – qui pour d’autres est une grande souffrance — folie que nous avons contemplée hier dans le geste d’Abraham immolant son fils, cette folie de n’exister que pour nous déposséder de nos tendances honteuses — pour citer la 1re lecture. Cette folie de n’exister que pour nous élever toujours plus haut dans cette sagesse,dans cette splendeur que d’être offrande de nous-mêmes au Père. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Dieu m’a donné sa miséricorde infinie, et à travers elle je contemple et j’adore toutes les autres perfections divines… ! Alors elles me paraissent toutes rayonnantes d’amour ; même la justice (et celle-ci peut-être plus encore que toutes les autres) me parait revêtue d’amour » (saint Thérèse de Lisieux)

   « Dieu ne peut simplement pas ignorer toute la désobéissance des hommes, tout le mal de l’Histoire : il ne peut pas le traiter comme quelque chose hors de propos et d’insignifiant. Cette espèce de “miséricorde” et “pardon inconditionnel” serait “une grâce à bas prix”. ‘Si nous sommes infidèles, Lui reste fidèle, car il ne peut pas se renier lui-même (2Tm 2, 13) » (Benoit XVI)

   « Ce flot de miséricorde ne peut pénétrer notre cœur tant que nous n’avons pas pardonné à ceux qui nous ont offensés. L’Amour, comme le Corps du Christ, est indivisible : nous ne pouvons pas aimer le Dieu que nous ne voyons pas si nous n’aimons pas le frère, la sœur, que nous voyons (1Jn 4, 20). Dans le refus de pardonner à nos frères et sœurs, notre cœur se referme, sa dureté le rend imperméable à l’amour miséricordieux du Père ; dans la confession de notre péché, notre cœur est ouvert à sa grâce » (catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2.840)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Mar 27 Fév 2024 - 13:20

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mardi 27 Février 2024
Mardi de la 2ème semaine de Carême.


Sainte Honorine, Vénérée dans les évêchés
de Bayeux et de Rouen (IVe siècle)
Saint Grégoire de Narek, Moine au monastère
de Narek, docteur de l'Église (+ v. 1005)
Saint Gabriel de l'Addolorata, Passioniste italien
(1838-1862).
Bienheureux Guillaume Richardson, Prêtre et
martyr en Angleterre (+ 1603)
Bienheureux José Tous y Soler, Fondateur des
capucines de la Mère du Divin Pasteur (+ 1871)
Bienheureuse Marie de Jésus (Marie Deluil-Martiny),
Fondatrice de la Congrégation des Filles du Coeur
de Jésus, Martyre (+ 1884)
Bienheureuse Marie de la Charité du Saint-Esprit
Fondatrice de la Congrégation des Franciscaines
de Marie Immaculée (+ 1943)
Vénérable Maria Margherita Lussana, Cofondatrice
de la Congrégation des Ursulines du Sacré-Cœur
d'Asola (+ 1935)


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Textes de la messe du jour

Livre d'Isaïe 1, 10.16-20… Psaume 50(49), 7ab.8.13-14.16bc-17.21abc.23ab… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23, 1-12.:


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« Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le.
Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. »


Commentaire de ce jour.


La chaire de Moïse


Aujourd'hui l'enseignement de Jésus se présente sous deux formes différentes :

- d'une part une critique des scribes et des Pharisiens ;
- d'autre part des directives pour la vie quotidienne de la communauté.

 Regardons d'abord les reproches que Jésus adresse aux Pharisiens, maîtres à penser de la classe moyenne et du petit peuple, et aux scribes, les intellectuels de Palestine, les spécialistes de la Loi et des Écritures. Jésus ne cherche pas à ruiner leur enseignement, car ils ont vraiment la responsabilité d'interpréter les Écritures et ils doivent être écoutés quand ils transmettent la parole authentique de Dieu et non leur tradition personnelle . Mais Jésus a contre plusieurs griefs:

- Tout d'abord la Loi, la théologie, pour eux, est objet de discussions savantes, sans pour autant qu'elle changent leur vie. Il y a divorce entre ce qu'ils disent et ce qu'ils vivent : les théories remplacent l'engagement ; la vérité, ils la portent et la transmettent, sans qu'elle ait mordu sur leur existence. Ils disent, et ne vivent que pour dire ; ils parlent, et ne font pas.

- Et non seulement ils ne font pas, mais ils font faire par les autres ce qu'ils refusent pour eux-mêmes; ils écrasent sous une sorte de fardeau obsessionnel les hommes de bonne volonté qui leur ont fait confiance, et cela uniquement pour le plaisir d'une certaine surenchère intellectuelle sur les commandements, pour le plaisir de lancer des idées, sans se demander sur qui elle retomberont.

- Enfin, quand par hasard ils font quelque chose, c'est toujours quelque chose de voyant. L'important pour eux est de se faire valoir, et pour cela ils utilisent les objets du culte ou les attitudes de la prière, les signes extérieurs de richesse spirituelle. Les phylactères dont parle Jésus étaient de petits sachets de cuir renfermant quelques textes bibliques écrits sur parchemin. Tout homme d'Israël en portait un sur le front et un au bras gauche, pour la prière du matin, les jours de travail. Beaucoup de Pharisiens, par ostentation, les portaient très larges, de même qu'ils allongeaient démesurément les franges et les houppes de leur châle de prière.

 Jésus, sans ménagement, décape leurs mensonges et leur égoïsme. Quant à nous, pouvons-nous vraiment leur jeter la pierre ?

Notre appartenance à la communauté du Christ, ne devient-elle pas, à certaines heures, un simple vernis ? et les choses de Dieu ne deviennent-elles pas pour nous le lieu d'une secrète volonté de puissance ? Bien souvent la parole de Dieu glisse sur nos habitudes sans rien pouvoir changer de notre cœur et de nos réactions ; trop souvent, pleins d'indulgence pour nous-mêmes et notre vision des choses, nous chargeons les épaules de frères ou de sœurs qui n'en peuvent déjà plus ; trop souvent aussi nous vivons au niveau du paraître, alors que l'être profond ne suit pas, n'évolue pas, ne s'assouplit pas, ne se convertit pas, et cela peut durer des années. Vivre au niveau de son personnage et avoir besoin sans cesse du miroir des autres, n'est-ce pas cela, finalement, être pharisien ?
             Jésus arrête son réquisitoire et donne maintenant ses consignes à ceux qui l'écoutent. Il exclut d'abord pour ses disciples le titre de Rabbi, "maître". D'abord utilisé pour tous les personnages de premier plan, ce titre était de plus en plus réservé aux scribes enseignants. Personne dans la communauté ne devra se faire appeler ainsi, non pas que Jésus récuse toute fonction officielle dans sa communauté, mais parce qu'il ne veut pas que l'on attache à un service l'autoritarisme ou la vanité. Personne ne sera appelé docteur. Personne ne sera appelé père (c'est-à-dire, dans le contexte du temps, le responsable d'une troupe de disciples). Il n'y a pas de personnages parmi les chrétiens, pas de rôle à jouer, pas de position à défendre, pas de renommée à préserver coûte que coûte, et la science, la compétence, si elles existent, ne sont pas un honneur mais un service et un devoir.  

Ainsi est écarté un engouement pour des maîtres humains, ou des modes humaines, car tous les croyants sont à l'écoute du Christ, le seul qui puisse "raconter" Dieu comme un voyageur qui a vu ; tous vénèrent l'unique Père ; tous se veulent frères, parce qu'ils ont tous accès au cœur de Dieu. Ce qui unit les chrétiens en profondeur, ce n'est pas tel style de pensée ou d'action, mais l'écoute du même et unique Seigneur.

Le plus grand parmi vous se fera votre serviteur, ajoute Jésus, quiconque s'abaissera sera élevé". La notion de service éclaire ici celle d'abaissement. L'humilité que Jésus attend de nous n'est pas l'humilité paralysante, la démission, une attitude active et dépressive devant la vie et les autres, mais l'humilité joyeuse et active de celui qui sert.

Que cette Cène du Seigneur soit un moment d'authenticité de notre foi et de notre espérance, un moment où nous nous voulons fils parmi des fils, frères parmi des frères. Demandons au Seigneur d'enlever lui-même nos masques pour un moment d'écoute et de partage.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Ce que Jésus critique c’est l’incohérence chez ces hommes
entre le dire et le faire.


Au temps de Jésus, les scribes et les pharisiens occupaient la « chaire de Moïse » en tant que dépositaires de l’enseignement de la Torah qu’ils avaient la charge de transmettre.
Dans les recommandations qu’il adresse à la foule et à ses disciples, Jésus ne conteste en rien cela.
Il précise bien d’ailleurs qu’il faut faire ce qu’ils disent : « Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. »
Mais il rajoute aussitôt : « N'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. » Ce que Jésus critique c’est l’incohérence chez ces hommes entre le dire et le faire.

Il existe chez eux une opposition entre ce qu’ils enseignent et ce qu’ils vivent. Et Jésus de préciser en ce qui concerne les préceptes que la Loi demande d’observer : « Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. »
Pourtant la Parole de Dieu qu’ils sont censés porter à leurs frères n’a-t-elle pas pour caractéristique principale de faire ce qu’elle dit… et de dire ce qu’elle fait ?

C’est sans doute aussi ce que dénonce Jésus chez ces scribes et pharisiens. Leur enseignement n’est pas porteur de sens. Leur parole n’est pas habitée, n’est pas vivante de la Parole même de Dieu qui elle, dit ce qu’elle fait.
Leur parole multiplie les préceptes à observer jusqu’à leur faire perdre tout leur sens. Elle n’ouvre pas à la vie mais conduit à la mort.

La raison de cela ? Jésus donne Lui-même la réponse dans la suite de l’Évangile : les scribes et les pharisiens agissent pour se faire remarquer des hommes.
Leur enseignement pourrait être tout ce qu’il y a de plus orthodoxe, leur agir tout ce qu’il y a de plus ajusté aux préceptes de la Parole de Dieu, il n’en demeure pas moins qu’à la base, leur intention est fausse, tordue : Ils agissent non pour leurs frères, encore moins pour Dieu mais pour eux-mêmes.
En fait, dans tout ce qu’ils disent ou font ils ne s’adressent qu’à eux-mêmes.

Voilà ce que Jésus remet réellement en question ici et dont il veut préserver ses disciples, la foule, nous tous qui l’écoutons.
Car ne nous mettons pas trop vite hors de portée des critiques que Jésus formule à l’égard des scribes et des pharisiens.
Écoutons plutôt les recommandations qu’il adresse dans la suite de cet Évangile. Elles nous permettrons sans aucun doute comme aux scribes et aux pharisiens de corriger les intentions dévoyées qui animent si souvent notre dire ou notre faire.

« Ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur Terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux Cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, Le Christ. »

« Rabbi », « Père », « Maître » : Trois manières de désigner l’Auteur de la Parole que les scribes et les pharisiens ont la charge de transmettre ; trois manières de le remettre à sa juste place, c’est-à-dire la première, dans le domaine de la Loi, de l’autorité et de la vérité.

Jésus veut nous faire toucher du doigt ici que celui qui a la charge de porter la Parole de Dieu à ses frères doit avoir sans cesse à l’esprit l’objectif d’y renvoyer en s’effaçant toujours plus devant elle.
De la Parole de Dieu, nul ne peut s’instaurer propriétaire. Ce serait se mettre au-dessus d’elle et donc au même niveau, voire au-dessus, de Celui qui en est l’Auteur…

Cette remise au centre de la Parole de Dieu et à travers elle, de Dieu Lui-même, nous conduit alors à rétablir entre nous de justes relations de fraternité : « vous êtes tous frères ».
C’est comme si toute relation privée de la présence de Dieu était inévitablement destinée à engloutir l’autre ou à se laisser absorber par lui.
Lorsque l’enjeu de cette relation se trouverait être la transmission de cette même Parole nous atteindrions alors la perversion suprême : enfermer l’autre par la Parole qui doit le libérer.

« Seigneur, préserve-nous de ce péril. Durant ce temps de Carême, accorde-nous d’accueillir ta Parole dans un cœur humble et ajusté à Toi.
C’est là la condition pour conduire nos relations fraternelles à leur plénitude de vérité afin qu’elles puissent porter un fruit de Vie : ‘Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » ; « qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé’. »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus frappe fort


Si vous avez entendu ou avez lu ce que vient de dire Jésus, une conclusion s'impose, Jésus frappe fort. Il hausse le ton sans se faire illusion si on l'écoutera ou pas. Avec audace, il s'indigne de voir les chefs religieux imposer au peuple un fardeau qu'ils refusent de porter eux-mêmes. Il conteste leur recherche des places d'honneur et leur tendance à s'ériger en docteurs de la loi, en maîtres sur les autres. Il observe comment ces chefs religieux souffrent d'anémie dans leur foi et qu'un rééquilibrage s'impose.

Jésus invite ses auditeurs à jeûner d'eux-mêmes. À jeûner par les yeux qui ne voient que les «désobéissances» à une loi. À jeûner des oreilles en les privant de tout entendre comme contraire à la loi. À jeûner par la langue en ne prononçant que des paroles de condamnation (saint François de Sales, in Carême en famille, 2015, p. 6).

Il est évident que pour Jésus la religion de son temps est une fabrication de choses à faire et qui révèle une méconnaissance de Dieu. Quelle franchise il y a dans cette page racontée par Matthieu !

Dans un langage non diplomatique, Jésus fustige  l'une de ces maladies dont parlait le pape François s'adressant à la curie en décembre dernier, l'insatiable maladie de la gloire qui se traduit par l’indifférence envers les autres, la perte de chaleur humaine indispensable à la croissance de la foi.  Cette maladie est un phénomène récurant, une tendance fâcheuse observée dans toute société et à toutes les époques. Elle ouvre sur un faux mysticisme, empêche la foi du peuple à grandir. Elle fait plus de mal que de bien. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé (Mt 23, 12), dit la finale de notre évangile.

Plutôt que de réprimander sans cesse, Jésus propose un autre chemin, celui de donner l'exemple. Ce langage de Jésus contribue à éduquer à la foi. Jésus privilégie la proximité avec le peuple plutôt qu'une revendication d'une loi «pour les autres».  Jésus est animé par l'urgence d'un changement de culture dont la clé est ailleurs que dans la promotion des ambitions personnelles. À la logique des docteurs de la loi qui visent à éloigner, à exclure, Jésus oppose la logique de la compassion qui est celle de la réintégration.  Pour Jésus, il n'est jamais personne qui ne doive devenir meilleure. Cela fait sursauter les chefs religieux. Il en est encore ainsi aujourd'hui.

Ce que Matthieu veut faire entendre à ses auditeurs est révolutionnaire : Dieu nous prend comme on est sans attendre qu'on soit parfait, sans exiger le moindre décorum. Il refuse qu'on se cache derrière des carapaces, des phylactères, des titres, des agissements pour être remarqués des hommes. Jésus choisit d'aimer les gens avec leur couleur écarlate pour qu'ils deviennent comme la neige (première lecture).

La priorité de Jésus, de notre carême, n'est pas dans l'apparence, mais dans la proximité avec ceux qui sont au loin pour soigner leurs blessures et les regrouper dans la grande famille de son royaume. Son incarnation indique le chemin qu'il veut prendre, celui d'un entretien d'amitié avec ceux qui sont hors de la bergerie. N'est-il pas venu s'incarner pour transfigurer nos vies en sa divinité ?

Le message de Jésus est limpide. C'est par le chemin de notre humanité, la vraie, pas celle idéalisée, qu'on grandit dans la foi. Aux yeux de Jésus, l'homme parfait, celui que souhaitent les chefs religieux, n'existe pas. En centrant tout sur l'extérieur comme le font les leaders de la religion, on oublie que c'est en touchant, rejoignant nos imperfections que se manifeste le mieux l'amour de Dieu pour nous. Jésus a foi en la capacité de chacun à tenir ferme et à revenir au Seigneur.

Contemplons, en conclusion, ces mots du Pape Benoît à la veille de son départ pour la rencontre avec les chefs religieux du monde et qui redisent autrement notre évangile. Les chrétiens doivent résister à la tentation de devenir des loups parmi les loups. Ce n’est pas avec le pouvoir, la force et la violence que le Royaume de paix du Christ s’étend, mas par le don de soi, avec l’amour porté jusqu’à l’extrême, même à l’égard des ennemis. Jésus ne vainc pas le monde avec la force des armes mais avec la force de la croix. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Il vaut mieux se taire et agir que parler et ne pas agir. C’est une bonne chose d’enseigner, si celui qui enseigne agit aussi » (Saint Ignace d’Antioche)

   « Aujourd’hui plus que jamais, l’Eglise est consciente que son message social sera rendu crédible par le témoignage des œuvres, avant sa cohérence et sa logique interne » (Saint Jean-Paul II)

   « Le scandale revêt une gravité particulière en vertu de l’autorité de ceux qui le causent ou de la faiblesse de ceux qui le subissent […]. Le scandale est grave lorsqu’il est porté par ceux qui, par nature ou par fonction, sont tenus d’enseigner et d’éduquer les autres. Jésus en fait le reproche aux scribes et aux pharisiens : Il les compare à des loups déguisés en agneaux (cf. Mt 7,15) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.285)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Lumen
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Message par Lumen Mer 28 Fév 2024 - 13:30

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Mercredi 28 Février 2024
Mercredi de la 2ème semaine de Carême.


Saint Protère, Archevêque d'Alexandrie
et martyr (+ 457)
Saint Romain, Abbé de Condat, Fondateur
de Monastères, frère de Saint Lupicin (+ 460).
Saint Hilaire, Pape (46e) de 461 à 468 (+ 468)
Bienheureux Roger le Fort, Fondateur d'un
monastère et d'un hôpital (+ 1367)
Bienheureux Daniel Brottier, Prêtre, Missionnaire
Spiritain « Père des Apprentis d'Auteuil »
(1876 -1936).
Bienheureux Timothée Trojanowski, Franciscain et
martyr (+ 1942)
Vénérable William Gagnon, Religieux Missionnaire
canadien de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de
Dieu, mort à Saïgon (1905 -1972).


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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(h tt p s : // nominis . cef . fr)




Textes de la messe du jour

Livre de Jérémie 18,18-20… Psaume 31(30),5-6.14.15-16… Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20,17-28.:


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Commentaire de ce jour.


Ma coupe,vous y boirez


Vraiment le moment était mal choisi : Jésus venait, pour la troisième fois, d’annoncer ses souffrances et sa mort, et voilà que la vieille maman arrive, demandant pour ses fils un destin exceptionnel, glorieux, à droite et à gauche de Jésus. Pauvre madame Zébédée ! C’est elle qui fait la démarche, c’est elle qui se prosterne, mais tout le projet venait de Jacques et de Jean, car c’est à eux que Jésus va faire ses reproches, et c’est contre eux que les dix autres vont s’indigner.

Que demandaient les deux frères ? Un privilège, et une préséance dans le Royaume ; bref. une maîtrise et un pouvoir. Or c’est justement cela qui est exclu dans la future communauté de Jésus : « Parmi vous, et il n’en sera pas ainsi » : pas de pouvoir à prendre, pas de supériorité à faire sentir, pas de rêves de grandeur, pas de manœuvres pour être le premier. À la suite de Jésus, l’ambition sera tout autre : se faire serviteur, accepter des tâches subalternes, donner sa vie pour la multitude.

Dans la communauté de Jésus, la seule grandeur, c’est le service. Plus on sert, plus on est grand, plus on s’efface au nom du Seigneur, plus le Seigneur nous reconnaît pour ses disciples. Que nous ayons encore toutes nos forces ou que nos pas soient déjà comptés, que nous soyons en vue ou dans l’ombre, que nous soyons en charge ou non, notre seule grandeur, c’est de servir et de donner notre vie pour le monde à sauver.

Et Jésus prend bien soin de le souligner : le monde ne juge pas de cette manière. Même dans nos communautés, nous aurions tendance à mesurer les choses autrement, à valoriser les personnes selon les critères du monde : efficacité, confiance en soi, aisance dans les échanges, facilité à se faire aimer. Mais Jésus, lui, ne regarde pas le rang des personnes, ni le brillant de leur situation, ni la considération dont on les entoure, ni la confiance qui spontanément leur est faite ; il regarde seulement comment chacun, là où il est, se met au service de ses frères ; et il pèse chaque vie au poids de la charité. Le meilleur de nous-mêmes, c’est cette volonté de servir. Elle demeure souvent à demi cachée, mais elle n’échappe pas à Dieu, qui lit en nous à livre ouvert.

Concrètement, ce nouveau style de vie, c’est à saint Paul que nous pouvons le demander. Le trésor de la mission de Jésus, qui valait bien à ses yeux tous les honneurs du monde, il avait conscience de le porter dans un vase de terre cuite : tout son tonus d’apôtre lui venait de Dieu lui-même. Il se sentait souvent à la limite de la ré­sistance : maltraité, désorienté, pourchassé, abattu ; et seule l’extraordinaire puissance de Dieu empêchait, dans chaque épreuve, qu’il réagisse comme un homme oppressé, désemparé, abandonné, anéanti.

Jésus disait : « Donner sa vie pour la multitude. » Paul traduisait : imiter Jésus dans ce don total, « porter sans cesse dans notre être la mise à mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle ».

Cela passait, pour Paul, par des voyages, des angoisses de prédicateur, des soucis de fondateur d’Églises. Cela passe pour nous par une vie de témoignage et de prière, au cœur de l’Église, en pure perte de nous-mêmes, en pauvreté et nudité d’esprit. Cela se dit par une parole venue de la foi vive : « j’ai cru, et c’est pourquoi j’ai parlé », j’ai cru, c’est pourquoi je suis entré dans le silence, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Jusqu’où devront aller l’oubli de nous-mêmes et notre générosité de serviteurs et de servantes ? Nul d’entre nous ne le sait d’avance, car les choix de Dieu ne se révèlent qu’à ceux qui cheminent. Mais notre amour de Jésus nous dicte quand même une réponse, un projet audacieux et humble à la fois : nous voulons boire la coupe que Jésus a bue tout entière. Autrement dit, nous voulons tout partager de son destin, et c’est bien aussi le don qu’il veut nous faire.

Cette coupe, c’est lui qui nous la tendra, et nous saurons alors de quoi elle sera remplie : coupe d’un Exode à vivre sans murmures ; coupe des oublis fraternels et des manques d’égards, qu’il faut assumer sans surprise ni révolte, coupe de l’effacement et de la disponibilité, des responsabilités portées en total oubli de soi.

N’ayons pas peur de dire oui d’avance, ne craignons pas que notre amour soit plus grand que nos forces, car Dieu aime ceux qui donnent avec joie, et c’est son Esprit qui nous fait accomplir ce dont nous rêvons pour sa gloire. Avec sa coupe qu’il nous tend Jésus nous offre son amitié : rejoignons son destin, « rien que pour aujour­d’hui ».



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur


Dans cette page d’Évangile, Jésus annonce le Martyre de Jacques, le disciple qui, avec son frère, prétend à une belle place dans le Royaume du Christ.
Cette annonce faite aux deux frères ne vise pas à les effrayer mais à les orienter vers une attitude juste.
Ils voulaient regarder l’avenir à travers le filtre de leurs désirs. Au point qu’ils ne pouvaient plus imaginer que l’annonce de la mort du Fils de l’Homme puisse contredire l’idée qu’ils se faisaient de leur gloire future.
En ne regardant que l’avenir, n’ayant donc pour seul secours que leur imagination, ils se voyaient déjà auréolés d’une gloire qu’ils pourraient tirer de la royauté de Jésus.
Mais Jésus, lui qui marche vers sa glorification, médite les versets écrits jadis par le prophète Isaïe.

Jésus y a découvert la coupe, sa coupe, symbole de la souffrance du Serviteur, chemin vers Jérusalem, passage vers la Vie qu’il doit ouvrir aux hommes. A tous les hommes.
Jésus invite ses disciples à se démarquer des grands de ce monde, qui ne connaissent que le jeu du pouvoir et de la domination, et révèle qu’il vient payer la rançon pour la multitude. Pour les rois et les grands de ce monde également.
Car ils ne sont rois qu’en apparence et s’effacent devant Le Christ qui seul est le vrai Roi, le Roi des rois, Le Seigneur des seigneurs.

Ainsi, le Royaume dans lequel Jacques et tous les disciples désiraient tant figurer en bonne place, s’érige sans laisser de place pour le royaume des ténèbres, mais il n’exclut aucun homme.
Jésus ne décourage pas Jacques et Jean, il les corrige. Par la question qu’il leur pose, il les invite à un désir plus grand et plus pur, il les motive à vouloir davantage et à s’orienter vers le bien qu’il leur réserve.
Puis, en élargissant la conversation à l’ensemble du cercle des disciples, Jésus s’adresse à tous les hommes, les grands de ce monde compris, pour leur enseigner le vrai sens de la hiérarchie, celui qui naît de l’Amour du prochain.

Ainsi avons-nous à recevoir la recommandation de Jésus. Non pas une exclusion de certains qui exercent de façon écrasante et erronée un pouvoir (au sens large, nous avons tous beaucoup de pouvoir sur les autres), mais un refus de complicité avec l’esprit qui les anime, pour leur donner le témoignage du Royaume qu’ils recherchent.
Non pas un regard vers l’avenir des perfections imaginaires que nous allons exercer, mais une relecture des refus de boire à la coupe que Jésus nous propose.
Ensuite, sans délai, nous remettre sur les chemins qui mènent à la seule gloire qui vaille : celle qui nous vient du Père.

Tout cela reste vagues considérations sans un lieu pratique de vérification. L’Eucharistie est le meilleur. Le Sang est versé, la Vie est donnée, en rançon, c'est-à-dire pour la rémission des péchés.
Par le Sang de Jésus, nous sommes rachetés à nos anciens esclavages, nous sommes rendus définitivement libres. Or, voici un pouvoir que nous exerçons bien mal : celui de ne plus pécher. Notre liberté nous sert à opprimer nos frères au lieu d’aider à les réunir autour du Père.

Seigneur, que ce Carême nous fasse redécouvrir la beauté et la radicalité du don de l’Eucharistie.
Que nous sachions, par ta grâce, nous approprier pleinement les grâces de conversion qu’elle prodigue, les grâces de guérison dont elle nous console.
Ainsi nous saurons dignement rendre grâce à celui qui a « donné sa Vie en rançon pour la multitude ».



Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Si tu es en chemin, ne perds pas la route.


Il est permis de se demander si cette mère ne répondait pas à une «commande» de la part de ses deux fils. Il n’est pas rare d’observer qu’on se sert souvent d’intermédiaire pour intercéder en notre faveur. Cela est fréquent pour obtenir un poste convoité. Les deux disciples ne manquaient pas d’ambition. Leur mère non plus, elle, qui rêvait d’une bonne position pour ses deux fils. Ne passons-nous pas par Marie nous aussi ?

Même s’ils ont entendu Jésus raconter la parabole des derniers qui sont premiers (cf. Mt 20, 1-16), même s’ils voient que Jésus ne revendique aucune place d’honneur, qu’il n’a pas de demeure fixe, ils souhaitent quand même pour eux «être plus égaux que les égaux». Ils ne leur suffisent pas d’être avec Jésus. Ils veulent régner avec lui. Ils désirent une promotion à une haute fonction, siéger à la droite et gauche de Jésus dans la gloire (v.37). Ils ont vite oublié la réponse de Jésus à ses disciples leur demandant qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux (Mt 18 : 1) et la 3e «révélation» de Jésus: nous montons à Jérusalem et le fils de l’homme sera livré aux mains des prêtres.

Portons bien attention à la réponse de Jésus. Il ne leur dit pas qu’ils font fausse route. Il leur ouvre la voie d’une vie pleine en leur peignant une vie où la grandeur n’est pas dans les titres, les postes convoités.  C’est en ne laissant personne rester en marge de la vie (Cf. Fratelli # 68), en se faisant bon samaritain qu’ils peuvent espérer s’asseoir à droite ou à gauche dans le royaume. Toute vie qui ne s’appuie pas sur ce prendre soin des autres ne respecte pas l’esprit de Jésus. C’est comme bâtir sur le sable (Cf. Mt 7, 24).

Jésus leur propose de ne pas perdre la route, eux qui sont avec lui sur le chemin. Sans s’en rendre compte, ils se sont endormis dans le sommeil de la médiocrité en ne songeant qu’à vivre dans la tranquillité ; dans le sommeil de l’indifférence aux autres. Ils ont perdu la route d’être de vrais humains qui n’écrasent pas les autres, qui ne se croient pas plus important que les autres, ne les dominent pas. Tout tournait autour de leur petite personne.   La grandeur, la notoriété n’est pas dans la place occupée, elle est dans la qualité de relation aux autres, dans une attitude d’abaissement, de service des autres. La seule place d’honneur est de se tenir dans la marginalité comme Jésus. Quiconque court après la grandeur voit la grandeur le fuir. Quiconque fuit la grandeur voir la grandeur courir après lui.

Jésus leur demande d’être des bâtisseurs d’une terre, d’un royaume, d’une société où règne l’égalité ; de lutter   contre la haine religieuse qu’alimentent les chefs religieux ; de faire preuve de tolérance, d’humanisme, envers les déviants des lois ; de combattre les frontières entre les réputés purs et impurs, juifs et non-juifs ; de contester les préjugés que les malades, les enfants, les handicapés sont des «possédés» du démon. Voilà la place d’honneur près de lui.

Jésus ne se fâche pas, ne les accuse pas d’avoir l’oreille dure. Vous ne savez pas ce que vous demandez. Il redirige leur demande sur une nouvelle route, la sienne, et non la leur qui les place hors route, celle qui “utilise” leur position d’apôtres pour se promouvoir eux-mêmes,  chercher leurs intérêts (cf. Ph 2, 21).

Et la route de Jésus a un visage : être dans leur personne frère universel (cf. Fratelli # 287), des créateurs de fraternité, de justice,  de solidarité, de services des autres (cf. Fratelli # 115) ; d’instaurer son projet d’un royaume de justice, de paix tout en précisant que ce projet est pour maintenant et non à rêver dans un monde idyllique.

Pour prendre la route de Jésus, il faut demeurer vigilant pour progressivement, à petit feu, sans s’en rendre compte, vivre étendu sur un «lazy boy».  Nous pouvons être en chemin avec Jésus, mais le route de notre cœur peut nous entraîner hors de la celle de Jésus. Aujourd’hui que de fausses routes sont prises par tant de pasteurs, de chrétiens ! Jésus exige de laisser de côté aspirations, envies, désirs de toute puissance, souci de réussir sa vie à tout prix, tentation de se servir plutôt que de prioriser les autres. Bref, Jésus trace une route «attrayante» au parfum d’évangile qui maintient vive sa présence et assure sa proximité à nos côtés.

À ce projet, ils répondent oui. Jésus ajoute : ça ne sera pas facile, vous aurez à boire au même calice que moi, aux mêmes oppositions, aux mêmes condamnations. Jésus a payé de sa vie son combat pour l’établissement de son royaume pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (Jn 10, 10). Quelqu’un a écrit que la croix est le portrait humain de l’amour de Dieu[1].

Dans une homélie prononcée durant la première pandémie en mai dernier, le pape se demande quel est l’obstacle premier pour se voir assis à sa droite ou à sa gauche ? Réponse : l’envie des honneurs, du pouvoir et de l’argent. Il rejoint ce qu’écrit François d’Assise dans l’une de ses admonitions (VI, 3) : c’est une grande honte pour nous serviteurs de Dieu […] de désirer avoir gloire et honneur.

Que ce temps du carême nous redirige sur la route du Seigneur, nous qui sommes sur le chemin avec lui. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Oh Amour exubérant pour les hommes ! Christ a été celui qui a reçu les clous dans ses mains et ses pieds immaculés, souffrant de grandes douleurs, et à moi, sans éprouver aucune douleur ni aucune angoisse, il m’a donné le salut par la communion de ses douleurs » (Saint Cyril de Jérusalem)

   « Quiconque risque, le Seigneur ne le déçoit pas » (François)

   « Jésus a accueilli la profession de foi de Pierre qui le reconnaissait comme le Messie en annonçant la passion prochaine du Fils de l’Homme. Il a dévoilé le contenu authentique de sa royauté messianique à la fois dans l’identité transcendante du Fils de l’Homme "qui est descendu du ciel" (Jn 3,13) et dans sa mission rédemptrice comme Serviteur souffrant : "Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mt 20,28). C’est pourquoi le vrai sens de sa royauté n’est manifesté que du haut de la Croix » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 440)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Jeu 29 Fév 2024 - 10:31

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Jeudi 29 Février 2024
Jeudi de la 2ème semaine de Carême.


Saint Auguste Chapdelaine, Missionnaire,
Martyr en Chine (+ 1856)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre de Jérémie 17, 5-10… Psaume 1, 1-2.3.4.6… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 16, 19-31.:


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Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche...


Commentaire de ce jour.


Le destin de Lazare


Seul saint Luc nous a gardé des paraboles en deux scènes, comme celle que nous lisons aujourd’hui. Double récit, double leçon ; mais aussi, avouons-le, double malaise pour nous, chrétiens du XXIe siècle. Commençons par analyser notre malaise, afin de mieux entrer dans la pensée de Jésus .

Tout d’abord la manière dont est décrit l’au-delà nous désarçonne un peu. Rassurons-nous : Jésus n’entend pas décrire la géographie du séjour des morts. Il reprend simplement l’imagerie traditionnelle dans son pays, pour mieux se faire comprendre et aller plus vite à l’essentiel.

Un autre point nous gêne : le récit semble dire que le riche est puni parce qu’il est riche, et le pauvre récompensé parce qu’il est pauvre. En réalité Jésus fait allusion à une histoire populaire bien connue de son temps en Judée, celle du pauvre scribe et du riche publicain Bar Mayan, qui avait vécu comme un impie notoire. Tous les auditeurs de Jésus savaient donc à quoi s’en tenir dès les premiers mots de la parabole : il s’agit d’un riche qui ne s’occupe ni des hommes ni de Dieu. C’est l’irréligion et l’égoïsme qui sont punis, et inversement Dieu récompense la piété et la confiance du pauvre. C’est d’ailleurs pourquoi Jésus lui donne un nom qui est tout un programme : Lazare, « Dieu est venu en aide ».

Une fois écartées ces difficultés, les leçons de la parabole apparaissent plus clairement. La première concerne la mort comme limite absolue.

Que l’on ait vécu dans le lin et la pourpre, ou couvert d’ulcères, mendiant à la porte des autres, un moment vient toujours où les choses prennent leur vraie valeur. Et dans la pensée de Jésus, ce moment-là doit éclairer toute la vie d’un croyant. La mort, qui totalise toutes les fidélités d’une existence, fixe aussi l’homme définitivement dans ses choix. C’est donc avant qu’il faut se convertir ; c’est avant qu’il soit faut choisir et ouvrir les yeux.

Or le riche de la parabole s’est aveuglé à longueur de vie. Il n’a pas vu le besoin qu’il avait de Dieu et de son pardon ; il n’a pas vu Lazare, qui ne réclamait rien, et qui guettait, non pas tellement les miettes qui tombaient de la nappe, mais ces morceaux de mie dont on se servait, dans les maisons très riches, pour s’essuyer les doigts, et qu’on jetait sous la table.

Jusqu’au dernier moment le scénario des choses d’ici-bas peut faire illusion : Lazare meurt, dans l’oubli général ; le riche meurt à son tour, et toute la ville est là pour le porter en terre. Mais au-delà, tout change. L’au-delà, c’est le domaine de Dieu, et rien ni personne n’empêchera jamais Dieu d’être à la fois, et mystérieusement, le créateur et le juge, l’infiniment bon et l’infiniment lucide.

La mort égalitaire n’opère pas la justice, et c’est Dieu lui-même qui se réserve d’apprécier pour chacun, au-delà de la qualité de la vie, la qualité du cœur. Nous voudrions pouvoir échapper à cette logique de nos propres choix ; mais Jésus insiste, et il met sur les lèvres d’Abraham des paroles étranges : « Entre vous et nous un grand abîme a été disposé. » Ce n’est qu’une image, bien sûr, mais c’est l’image de l’irréversible. Il fut un temps, le temps même de la vie, où le riche impie pouvait quelque chose pour Lazare : les bouchées de pain qu’il gaspillait en un repas auraient nourri le pauvre toute une semaine. Mais maintenant, dans l’au-delà, même Lazare, même l’ami d’Abraham ne peut plus rien pour lui.

L’autre leçon de la parabole a trait aux six frères, et rappelle sous une autre forme l’exigence de la conversion. S’il est trop tard pour le frère mort, il est encore temps pour les cinq survivants ; mais Jésus ne veut pas qu’on s’illusionne sur les moyens à prendre. Ce qui convertit, ce ne sont pas les expériences extraordinaires. Même si l’un de nos défunts revenait parmi nous, passé le premier saisissement, nous retomberions dans notre médiocrité. Car personne ne peut répondre à notre place, et si la parole de Dieu ne suffit pas pour nous retourner le cœur, que pourrait faire une parole d’homme ? Nous avons Moïse, nous lisons les Prophètes ; bien plus, « en ces jours qui sont les derniers, Dieu nous a parlé par son Fils » (Hb 1,2). Si nous ne sommes pas convaincus par une telle preuve d’amour, qui pourra jamais nous parler d’espérance ?

Ce qui change une vie et la retourne vers Dieu, c’est la décision d’accueillir la parole de son Envoyé. C’est bien le sens de notre démarche ce matin. Si nous sommes réunis, malgré toutes nos différences, malgré le poids de nos richesses ou de nos pauvretés, c’est parce que nous croyons que le Christ, aujourd’hui encore, nous ouvre la route de la conversion, et que son Évangile peut encore donner sens à notre vie.

Si nous sommes là, unis dans la prière, c’est parce que nous mettons ensemble notre espérance dans le même Seigneur, et c’est pour nous ouvrir ensemble à la vie qu’il nous apporte. Il vient de nous rappeler avec force son message de solidarité ; il nous invite maintenant à sa table pour un avant-goût du banquet de l’au-delà.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


L’un porte des vêtements de luxe, l’autre est couvert de plaies.


La parabole du Seigneur qui nous est relatée dans l’Évangile de ce jour met devant nos yeux deux personnages.
L’un porte des vêtements de luxe, l’autre est couvert de plaies. L’un est seul dans son anonymat, l’autre s’appelle Lazare, l’attribution d’un nom laissant ouverte la possibilité d’une relation.
Le contraste est frappant, et il est éloquent. Jésus ne met rien d’autre en avant. Par exemple, aucune mention d’un quelconque courage ou d’une quelconque piété de Lazare dont il aurait pu être récompensé.
Le récit ne permet de retenir qu’une seule chose : la seule richesse de cet homme c’est sa pauvreté. On pourrait dire qu’elle est son billet d’entrée pour le paradis.

Car c’est bien là que se trouve le nœud de l’intrigue : le moment de la mort et celui du jugement particulier.
Alors qu’à sa mort le riche est enterré, le pauvre lui, au moment de son trépas, personne ne semble se soucier de lui.
Mais les anges de Dieu, nous rapporte le récit, le conduisent jusqu’au lieu de sa récompense. Spatialement il est emporté dans les hauteurs puisque nous lirons un peu plus loin que le riche, du lieu où il se trouve, « lève les yeux » vers Lazare.
Rien de tel en effet pour ce riche qui descend au séjour des morts où « il est en proie à la torture ».
Aucun détail ne nous est donné sur les circonstances du décès de chacun de ces deux hommes. Le moment de leur mort passe comme inaperçu, comme s’ils franchissaient une simple porte entre deux mondes.

Nous sentons bien que la visée de cette parabole n’est pas descriptive. Inutile donc de chercher dans ce passage d’Évangile une description du Ciel, de l’Enfer ou du Purgatoire. Le récit veut mettre ici en lumière que ce sont bien les mêmes personnages - le même riche et le même pauvre - dont nous suivons les aventures, sauf qu’ils ne sont plus réunis dans le même lieu, comme ils l’étaient dans la première séquence de l’histoire durant leur séjour terrestre.

Lazare poursuit sa vie relationnelle, mais avec les anges et les patriarches ; alors que le riche demeure enfermé dans sa solitude - sauf que privé de son corps, il n’a plus la distraction des jouissances charnelles.
Bien plus, il est en proie à la torture. Ne cherchons pas la nature de ces souffrances : elles ne sont mentionnées que pour souligner l’inversion opérée par le passage à travers la mort : celui qui jouissait de la vie sans se soucier des autres, se retrouve « au séjour des morts », souffrant horriblement, alors que celui pour qui la vie terrestre n’avait été qu’une longue agonie, se trouve paradoxalement introduit dans le Royaume de la Vie.

Dans le second volet du récit, le riche défunt réclame un signe – la résurrection de Lazare – pour convertir ses frères riches qui sont encore en vie.
On peut se demander au passage la raison du changement opéré en cet homme que l’on découvre maintenant charitable et qui est même appelé « mon enfant » par Abraham.
La parabole n’envisage pas non plus ce problème. La supplique du riche n’a pour but que d’introduire la double affirmation d’Abraham : les vivants doivent écouter Moïse et les Prophètes et mettre en pratique ce qu’ils ont dit.

Exprimant une opinion souvent entendu dans le monde, le riche s’imagine qu’un miracle obtiendrait ce que l’Écriture ne peut obtenir.
Quelle erreur ! « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus ».
La « chute » est abrupte. Nous touchons ici la fine pointe du récit, le lieu où Jésus voulait nous conduire qui pourrait se résumer à la question suivante : la Résurrection nous a-t-elle vraiment « convaincue » de l’urgence de la conversion ?
N’avons-nous pas réduit le mystère à un événement passé que nous gardons en mémoire pour y puiser un vague espoir aux heures difficiles ?
La Pâque de Notre-Seigneur constitue-t-elle pour nous l’événement central de l’histoire, de notre histoire, l’irruption au cœur de ce monde qui passe, du Règne qui ne passera pas ?

La parabole que Jésus nous livre dans l’Évangile de ce jour, nous exhorte à ne pas attendre de le voir ressuscité pour croire en Lui, pour nous convertir, pour nous tourner vers Lui.
Au moment de notre mort, il n’y aura d’évidence de Jésus ressuscité que si tout au long de notre vie terrestre, au jour le jour, nous avons marché dans la Foi en la puissance de sa Résurrection : « Béni soit l'homme qui met sa confiance dans Le Seigneur, dont Le Seigneur est l'espoir.
Il sera comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant : il ne craint pas la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de sécheresse, car elle ne l'empêche pas de porter du fruit » (Cf. 1ère lecture).

« Seigneur, fais-nous la grâce de ne pas remettre à demain notre conversion. Que chaque jour de notre vie, notre cœur demeure tourné vers Toi dans une confiance et un abandon total pour qu’au jour de notre mort nous puissions avoir la joie de partager en plénitude ta Vie de ressuscité. »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Laissons vivre notre ego divin.


Aujourd’hui, c’est la journée mondiale des migrants. Il y en a beaucoup sous la figure de Lazare. Ce sont les migrants du chemin Roxam. Ce sont les gens sans logis. Ce sont les gens affamés de drogues. Jamais nous ne parlons de ces gens comme notre planche de salut. L’évangile vient de nous dire que les Lazare sont notre planche de salut. J’avais faim et vous ne m’as pas donné à manger, j’avais soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais […] nu et vous ne m’avez pas habillé (Mt 25,42-43). Ignorer les pauvres, c’est mépriser Dieu. L’important est de ne pas ignorer Dieu qui, par tous les Lazare, frappe à notre porte. Notre monde est rempli de signes qui nous font voir Dieu.

En mettant sur notre route les Lazare, nous ne le réalisons pas, Dieu nous aide à devenir chrétien. Il nous aide à exercer ce qui est enfoui dans toute personne, un ego divin qui nous oriente vers les autres. Que valent nos déclarations d’amour, si cet ego divin ne se réalise pas en nous ? Ce n’est pas crier Seigneur, Seigneur qui est important.  L’immense majorité des gens agissent en répondant à l’appel de cet ego divin.  L’immense majorité des gens agissent avec miséricorde.

Par cette parabole, Jésus montre que vivre en ressuscité, cœur de la foi, c’est de nous occuper des autres, c’est mener le bon combat, celui de mettre en application notre ego divin. C’est travailler à bâtir un nouveau ciel et une terre nouvelle (cf. 2P 3,13). Quand on agit en humain, quand on porte attention à la misère autour de nous, on s’occupe de Dieu. Quand on garde les commandements du Seigneur en demeurant sans tache, irréprochable, on s’occupe de bâtir une terre où règnent justice et harmonie.

Comment s’occuper de Dieu ? Robert Lebel en trace le chemin. Comme lui, savoir dresser la table, comme lui, nouer le tablier, se lever chaque jour et servir par amour, comme lui.  Comme lui, refuser de passer outre sans s'arrêter. Comme lui, refuser de dire que cela ne me regarde pas, que cela ne m’importe pas. Comme lui, aimer en acte et en vérité (cf. 1 Jn 3, 18). Comme lui, être providence de Dieu plutôt que de tout centrer sur soi-même. Dans l’exhortation la joie de l'évangile, le pape dit cela autrement : sortir de soi pour offrir à tous la vie de Jésus (EG, # 49).

Cette parabole parle de résurrection. C’est le centre de la foi. Ce n’est pas une récompense post-mortem. C’est la joie de donner vie à des sans vies. Nous ressuscitons quand nous aidons.  Vivre en ressuscité, c’est prendre le temps de s’occuper des autres, nombreux à notre porte. Abraham a accueilli Dieu sans le savoir.

Ce dimanche 25 septembre 2022 est célébrée la 108ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Le pape a choisi pour thème dans son traditionnel message Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés. Construire avec signifie reconnaître et promouvoir la contribution des migrants et des réfugiés chez nous pour construire un monde qui assure les conditions pour un développement humain intégral de tous et de toutes. Ce thème soulève de vivre réactions dans la campagne électorale.

Je vous offre en conclusion la prière du pape pour cette journée des migrants


Seigneur, fais de nous des porteurs d’espoir afin que, là où sont les ténèbres, règne ta lumière, et que, là où il y a résignation, renaisse la confiance dans l’avenir.

Seigneur, fais de nous des instruments de ta justice, afin que, là où il y a exclusion, fleurisse la fraternité, et   que, là où il y a de la cupidité, prospère le partage.

Seigneur, fais de nous des bâtisseurs de ton Royaume. Ensemble avec les migrants et les réfugiés et avec tous les habitants des périphéries.

Seigneur, fais-nous apprendre combien il est beau de vivre tous comme des frères et sœurs. Amen.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Jésus prévient du danger des biens de la terre. Cependant, Jésus ne condamne pas de façon absolue la possession des biens de la terre : Il nous presse plutôt à nous rappeler du double commandement de l’amour pour Dieu et de l’amour pour le prochain » (Saint Jean Paul II)

   « Il reste toujours le danger, qu’à cause de se fermer de plus en plus hermétiquement au Christ, les orgueilleux, les riches et les puissants finissent par se condamner eux-mêmes à tomber dans l’abîme éternel de solitude qu’est l’enfer » (François)

   « Dans la multitude d’êtres humains sans pain, sans toit, sans lieu, comment ne pas reconnaître Lazare, mendiant affamé de la parabole ? Comment ne pas entendre Jésus : « A Moi non plus vous ne l’avez pas fait » (Mt 25,45) ? » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.463)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Ven 1 Mar 2024 - 15:03

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Vendredi 1er Mars 2024
Vendredi de la 2ème semaine de Carême.


Saint Jonathan, Ancien Testament : fils de Saül
et ami de David
Saint Félix III, Pape (48e) de 483 à 492
(+ 492)
Saint Aubin d'Angers, Abbé de Tincillac
puis évêque (+ 550)
Bienheureuse Jeanne-Marie Bonomo,
Abbesse en Vénétie, Mystique
Bénédictine († 1670).
Sainte Agnès Tsao-kouy, Jeune martyre
chinoise (+ 1856)
Vénérable Maria Dolores Segarra Gestoso
Fondatrice des religieuses Missionnaires
du Christ Prêtre (+ 1959)


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Textes de la messe du jour

Livre de la Genèse 37,3-4.12-13a.17b-28... Psaume 105(104),4a.5a.6.16-17.18-19.20-21... Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21,33-43.45-46.:


*Donne-nous aujourd'hui notre Pain de ce jour : Parole de DIEU* : Homélie et vidéo de la Sainte Messe - Page 25 Pelita-Hati-8-Oktober-2023
« Voici l’héritier : venez ! tuons-le ! »


Commentaire de ce jour.


La parabole des vignerons homicides


Visiblement, Jésus a voulu faire de sa parabole un résumé de l’histoire de l’Alliance. À sa vigne de choix, le pays d’Israël, Dieu a envoyé à maintes reprises des prophètes, qui ont été mal reçus et maltraités. Puis, dans les derniers jours, par une sorte de folie de confiance, il a envoyé son propre Fils, le véritable héri­tier des promesses faites à Abraham ; et Jésus annonce d’avance le destin qui sera le sien : lui aussi sera jeté hors de la vigne, hors de la ville, et ses adversaires le tueront.

Les chefs des prêtres et les Pharisiens ont décodé immédiatement la parabole, et ont fort bien compris que Jé­sus les visait. De fait ils portent une lourde responsabilité dans le supplice et la mort de Jésus. Mais une des phrases de Jésus nous concerne tous, en cette période d’épreuves pour son Église. C’est une ci­tation du psaume 118 : « La pierre rejetée des bâtisseurs est devenue la tête de l’angle ».

Beaucoup des bâtisseurs de notre monde écartent, délibérément ou par ignorance, la pierre qu’est Jésus­ Christ. On ne veut pas des valeurs qu’il apporte, on refuse les perspectives qu’il ouvre, on se révolte contre les exigences qu’il rappelle concernant les droits de Dieu et des devoirs de l’homme.

Même si on ne peut plus, scientifiquement, nier la réalité de Jésus de Nazareth, ni les traces de son œuvre sur toute la terre, on laisse de côté son message comme une pierre inutile et malcommode. Tous les moyens sont bons pour affaiblir son influence : ou bien on aligne Jésus, sans plus, sur tous les fondateurs de religions ; ou bien on fait taire ses témoins en les privant de ressources ou de liberté ; ou bien encore on disqualifie son Église par des campagnes de calomnie.

II arrive même, de nos jours, que des tentatives de dénigrement émanent de fils ou de filles de l’Église. Par rnaladresse, par inconscience, mais parfois aussi par un étrange ressentiment, ils participent à la marginalisation, puis au rejet, de Jésus Sauveur du monde. Mais le dernier mot appartient toujours à Dieu, qui obstinément veut réussir l’homme.

Aujourd’hui encore, en dépit des entreprises de déstabilisation de la foi, Jésus-Christ, rejeté des bâtisseurs, demeure la pierre angulaire et l’avenir du monde. Et cela, « c’est l’œuvre du Seigneur Dieu », surprenante, imprévisible, indiscutable, « une merveille sous nos yeux ». Mais les yeux qui voient cette merveille sont « les yeux illuminés du cœur » (E 1,18) c’est-à-dire des yeux qui veil­lent dans la foi, des yeux agrandis par l’espérance.

Le Seigneur n’exempte pas les croyants du labeur de bâtir le monde, mais il vient au devant de leur détresse lorsqu’ils se sentent à leur tour écartés, négligés, rejetés, iI manifeste sa présence, il révèle de loin en loin des signes de sa puissance. Par son Esprit toujours à l’œuvre, il donne et redonne le royaume à son peuple qui veut en porter les fruits.

De cela nous sommes les témoins, au cœur de l’Église et au cœur du monde. Là où le monde ne veut voir que ruines ou chantier déjà à l’abandon, nous apercevons, dans la lumière de la pa­role de Dieu, toujours humblement et en espérance, le Christ, pierre d’angle, plus belle et solide que jamais. Et le courage nous revient pour entrer nous-mêmes, comme pierres vivantes, dans la construction de la mai­son de Dieu.



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


Voici l’héritier tuons-le.


Ce soir en lisant cette page quelque chose prend feu en nous. Elle attise en nous le feu de l’indignation devant ce désir d’appropriation des biens d’un autre. Nous sommes choqués de voir des humains (des vignerons) tellement aveuglés par le profit qu’ils voient dans l’héritier une menace à leur projet de s’approprier les fruits de la vigne. Nous sommes choqués de voir dans la 1e lecture le comportement jaloux des frères de Joseph.

Ce détournement de pouvoir des vignerons, nous le saisissons, est d’une brûlante actualité non seulement sur la scène mondiale, mais dans nos familles, nos communautés, notre Église et par-dessus tout dans notre propre cœur. Qui se trouve content de son petit pain ? Nous aussi nous vivons plus ou moins cette soif de l’avoir et du pouvoir qui nous conduit à une logique de violence et de comportements étranges.

Mais un regard contemplatif nous fait pénétrer que nous sommes en présence d’un Dieu qui accepte d’être refusé; en présence de l’échec de Dieu à nous montrer, à attiser en nous la beauté d’une vie de désappropriation. D’une vie qui ne s’appartient plus. Dieu ne comprend pas notre désir de tout nous approprier parce que Lui, Dieu, n’en n’a pas l’expérience. Pour utiliser une expression populaire, nous sommes en présence d’un Dieu « innocent » parce qu’il ne comprend pas que depuis des siècles, son message de bonté, de miséricorde ne passe pas. Il ne cesse de se heurter à notre incompréhension de sa bonté, à notre refus de lui laisser de l’espace dans nos cœurs encombrés des choses d’en-bas.

Ce regard là d’un Dieu qui ne possède rien, qui n’a aucun pouvoir sur nous, regard mystique, c’est celui que notre foi nous fera voir dans ces jours qui nous conduiront à Pâques.  Nous sommes en présence d’un Dieu dont la révolte contre lui ne l’arrête pas à tenir parole. Dieu tient parole. Dieu comprend que nous ne puissions pas comprendre une conduite si étrange (Ez18, 25) qu’est la sienne. Devant nos comportements, ce serait dit Saint Isaac le Syrien (7e siècle) blasphématoire de prétendre que Dieu nourrit haine et ressentiment contre nous.  Dieu ne comprend pas que nous puissions nous donner sa conduite étrange jusqu’à refuser de choisir la vie et le bonheur (Dt 30, 15).

Questions : sommes-nous en présence de l’échec de Dieu dans cette parabole ou de nos échecs à le reconnaître ?
Pourquoi avons-nous tant de mal à concilier en nous ce qui semble si naturel pour Jésus Lui-même ? Pourquoi sommes-nous incapables d’une vie donnée, livrée comme Lui, à son Père et aux humains ? Ce que nous montre cette parabole, ce sont nos incapacités à sortir du cercle vicieux de nos « moi », de nos incapacités à nous oublier. En ramenant tout à nous-mêmes, nous nous détruisons nous-mêmes. Nous fermons la porte à Dieu et aux autres. Cette manière de vivre de Jésus qui vient vers nous, est la porte royale qui nous ouvre nos coeurs sur un trésor : celui d’une vie transfigurée en Lui.

Mais cet héritier rejeté, cette pierre que les bâtisseurs ont rejetée, devenue pierre d’angle (Ps117(118) v.22) nous assure – et c’est bienfaisant d’entendre cela - que sa mise à mort par nos comportements étranges ne contribuera en rien à le tuer, à détruire son amour pour nous. La vigne ne sera pas détruite parce que le fils, l’héritier a été rejeté.  Elle sera remise à d’autres vignerons, qui lui en livreront les fruits en leur temps (Mt21, 41). Ce qui semble être une défaite de Dieu marque le début d’une victoire inouïe.

À votre contemplation : Entrons dans ces mots que je prononcerai tantôt dans la préface et qui ramassent tout le mystère de ce fils héritier rejeté : bien loin de te résigner à nos ruptures d’Alliance, Tu as noué entre l’humanité et Toi, par ton Fils Jésus… Et la 4e prière eucharistique dit : un lien nouveau, si fort que rien ne pourra le défaire. Tu as multiplié les alliances avec les hommes et tu les as formés, par les prophètes, dans l’espérance du salut.  Oui Dieu nous a aimés et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés. (Antienne de Communion) Amen.



Père Gérard Chaput
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Autre commentaire de ce jour.


Ce que construire veut dire…


Quel enseignement retiré de cette parabole, quelle nouvelle manière de voir, de se situer essaie-t-elle de nous faire percevoir ? Comment en retirer pour nos vies une profonde orientation… L’homme se dit être un « homo faber ». Il prend conscience de lui-même, du monde en faisant. Le langage se prend de notre action, nos phrases comportent un sujet, un verbe, un complément d’objet... Le risque est grand de penser que tout le réel coule à partir de là. Il y a pourtant, plus profond que cette logique de l’action ou du faire, une logique du devenir de l’être. Les deux se croisent, s’interpénètrent. La phrase en son développement entier est tendue vers sa réception globale, sa contemplation. Il n’y a pas de phrase sans un silence, une écoute de l’autre qui l’a suscitée[1]... Il y a une différence essentielle entre le vigneron et le fils, entre « celui qui fait » et « celui qui devient ». Prendre le chemin de celui qui devient nous sauve de l’enfermement en celui qui fait. Cette échappée nous est toujours offerte jusqu’à notre dernier jour. Heureux sommes-nous !

« Il planta une vigne » Voilà un espace qui est planté, finalisé de par la volonté agissante d’une liberté. Cet espace est en attente. Il est de lui-même orienté. Plus qu’une liberté froide, calculatrice, une intention chaude s’y cache. Ce qui est planté, c’est la Vigne. La vigne, c’est le raisin, dont on fait le vin, le vin qui réjouit le cœur de l’homme, le vin dans les verres avec lesquels on trinque entre amis et son timbre de cristal, les verres qu’on lève pour célébrer les moments, heureux et malheureux, de la vie qui se traversent et nous tournent vers notre devenir… Dès lors, tout le reste qui suit dans la parabole reçoit de là une coloration. Cet espace est celui de l’attente de la joie… et pour cela, chacun est, à sa mesure, appelé à contribuer, à préparer…

« 'Voici l'héritier : allons-y ! Tuons-le, nous aurons l'héritage !' » Cette phrase terrible explose le lien entre aujourd’hui et demain, entre la chose et la personne, entre la production et la promesse. La finalité est brisée, la promesse détruite, l’espace abandonné, déserté, déshumanisé. L’héritier est celui qui offrira le vin, le vin des noces, le vin de la fête, le vin du rassemblement de tous. Et il s’agit de le tuer, de tuer la possibilité du rassemblement de tous dans la joie. Tuer pour se fixer dans le moment présent, dans le moment de la production, du gain… Fable de notre société marchande… Le récit évangélique dit que la parabole se termine, que les auditeurs prennent la parole, outrés. Le Seigneur donne alors la bonne nouvelle, bonne nouvelle éternelle. Cette violence se révèle impuissante… Les vignerons ne sont que vignerons, leur pouvoir est limité. D’autres pourront prendre la place, pas n’importe quels autres, un « nouveau peuple[2] ». Pourquoi cela ?

« La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire » Voilà la forme qui nous sauve, nous sort de notre enfermement dans le faire. Un accepte d’être, que de n’être. Et par là, rejeté, il se révèle donner passage.  En chacun, il réveille sa vraie dimension, de devenir… Le contempler détruit, en plus des pleurs, réveille en moi le goût véritable, celui de devenir « un parmi les autres ». Des énergies nouvelles surgissent, elles se prennent d’abord de ces questions…« Ce que j'ai fait pour le Christ, ce que je fais pour le Christ, ce que je dois faire pour le Christ » Exercices Spirituels n° 53. Et là pas de question, son être est plus que le faire, il sauve celui-là même qui le tue. Il réveille en lui le Fils qu’il est. Le chemin pour nous est simple, revenir à notre enfance véritable. Là où ne cesse de germer notre être…




Père Jean-Luc Fabre
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Dieu n’a pas besoin de nos travaux, mais de notre obéissance » (Saint Jean Chrysostome)

   « Les mauvais traitements aux serviteurs reflètent l’histoire des prophètes, leur douleur... Même si le "fils" aura le même sort, le "Patron" n’abandonnera pas la vigne : Il la louera à d’autres... N’est-ce pas cela une description de notre présent ? » (Benoît XVI)

   « L’Eglise est le terrain de culture, le champ de Dieu (1 Co 3,9). Dans ce champ croît l’antique olivier dont les patriarches furent la racine sainte et en lequel s’opère et s’opérera la réconciliation entre Juifs et Gentils (cf. Rm11, 13-26). Elle fut plantée par le Vigneron céleste comme une vigne choisie. La Vigne véritable, c’est le Christ : c’est Lui qui donne vie et fécondité aux rameaux que nous sommes : par l’Eglise nous demeurons en Lui, sans qui nous ne pouvons rien faire. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 755)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Lumen
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Message par Lumen Sam 2 Mar 2024 - 15:43

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Samedi 02 Mars 2024
Samedi de la 2ème semaine de Carême.


Sainte Angèle de la Croix, Fondatrice de l
'Institut de la Compagnie de la Croix (+ 1932)
Bienheureux Charles le Bon, Comte de
Flandre, martyr (+ 1127)
Bienheureux Engelmar Unzeitig, Martyr
surnommé 'l'ange de Dachau' (+ 1945)
Vénérable Margherita Maria Guaini, Religieuse
italienne Fondatrice de la Congrégation des
Sœurs Missionnaires de Jésus le Prêtre
Éternel. (+ 1994)
Vénérable Giovanna Meneghini, Fondatrice
des Ursulines du Coeur Sacré de Marie (+ 1918)


NOMINIS : Saints, Saintes et Fêtes du Jour
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Textes de la messe du jour

Livre de Michée 7, 14-15.18-20… Psaume 103(102), 1-2.3-4.9-10.11-12… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15, 1-3.11-32.:


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“Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui
une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.”


Commentaire de ce jour.


Deux fils


Parlant de ce passage de l’Évangile, on dit souvent : « C’est la parabole de l’enfant prodigue ». Mieux vaudrait dire : la parabole du père qui avait deux fils, car c’est l’attitude du père que Jésus a voulu mettre en relief.

Tout commence par une histoire lamentable : la déchéance d’un jeune.

Le fils cadet revendique des droits, d’une manière qui a dû sembler odieuse à son père, puisqu’il lui déclare en quelque sorte : « Tu m’as mis au monde, et maintenant, paye-moi ! » Pris entre la fidélité à son père et la pression de la bande des copains, il choisit la bande, et fait la fête.

Très vite la vie se charge de le dégriser, et en expérimentant la misère des pauvres et des exclus, il commence à mesurer la chance qu’il avait et le gâchis qu’il en a fait. Confronté au réel avec ses seules forces, il lâche toute arrogance et décide de reprendre la route de la maison.

Son histoire est celle de tous les naufrages spirituels : on commence par gaspiller l’héritage du Père ; puis on a faim ; alors on devient esclave. Mais ce destin du prodigue est surtout un magnifique exemple de ce que doit être le retour vers Dieu. Quand vient le moment de vérité, du fond de la misère on se tourne vers Dieu, et l’on revient au Père, source de l’amour et de la paix.

Et c’est là toute la différence entre le dépit et la contrition. Tant que le croyant, aux prises avec son péché, en reste au stade du dépit, il demeure courbé sur lui-même, et il stagne sur place, prostré dans son impuissance, désespéré d’avoir gâché l’image qu’il se faisait de lui-même. Quand vient au contraire la vraie contrition, non seulement on rentre en soi-même, mais on se lève, on se met en marche vers le Père, sûr d’avance qu’on sera écouté, compris, pardonné, parce qu’on est certain d’être aimé. On ne se désole plus tellement d’avoir écorné l’image de soi-même que d’avoir terni en soi l’image de Dieu et d’avoir blessé l’amour d’un Père qui nous a voulus libres. Et c’est cela qui bouleverse le cœur de Dieu : de voir ses enfants malheureux croire plus à son amour qu’à leur propre misère.

Mais le fils aîné, le sage, est-il moins aimé parce qu’il est moins misérable ?

On l’imagine parfois, mais c’est mal comprendre les paroles du père. Certes l’aîné a un grand tort, malgré sa fidélité : c’est de n’avoir pas compris comment réagit le cœur d’un père, et d’être resté bloqué sur les fautes de son frère alors que le père, depuis longtemps, avait ouvert les bras. Mais le père, à lui non plus, ne fait aucun reproche, car en un sens il a raison. Au plan où il situe, celui de la justice stricte, l’aîné raisonne juste, et son réflexe est compréhensible. Il parle de droit, de faiblesse paternelle, de manque d’autorité. Le père, lui, ne répond pas à ce niveau, qui ne débouche pas sur la vie. Il reprend, paisiblement, les mots tout simples et sublimes de l’amour et de la réciprocité : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ! Tu as mon amour, tu as tout ! Tu es dans mon amour : tu as plus que toutes les fortunes, toutes les fêtes et toutes les aventures ! Je suis là avec toi, que chercherais-tu ailleurs ? »

Le tort du fils aîné, c’est de se sentir frustré parce que son père fait miséricorde, de mésestimer le prix de son intimité et de sa confiance, et de brouiller par sa jalousie l’œuvre du père, qui n’est que générosité et pardon.

Dans la pensée de Jésus, c’est bien le père qui est au centre de la parabole.

Il laisse faire le plus jeune et fait droit à ses revendications, sans savoir jusqu’où il ira dans sa soif de plaisir. Le cadet est poussé par un besoin d’autonomie, et son père lui en laisse le risque : il ne veut pas être libre à la place de son fils. Mais il ne cesse pas d’attendre, parce qu’il ne cesse pas d’aimer. Ne plus l’avoir près de lui, c’est comme s’il était mort.

Quand son fils, revenu, lui saute au cou, le père ne veut même pas écouter toute sa confession : l’attitude de son enfant lui parle plus que des paroles. Et le père organise une fête, disproportionnée selon nos vues égalitaires, mais tout à fait proportionnée à son amour de père, qui n’est mesuré par rien  : « Il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé  ! »

Pourquoi le pardon serait-il moins puissant dans le cœur d’un frère que dans celui d’un père ? Pourquoi parlerions-nous obstinément de justice et de sévérité, quand Dieu veut nous inculquer son parti pris de miséricorde ? Pourquoi fermerions-nous notre cœur au frère qui revient, alors que son retour fait toute la joie de Dieu ?

Entrons sans plus calculer dans l’amour paradoxal du Père  : tant de fois déjà c’est nous qu’il a embrassés !



Père Jean-Christian Lévêque, carme, de la Province de Paris
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Autre commentaire de ce jour.


La parabole nous révèle avant tout la Paternité de Dieu, sa Miséricorde inconditionnelle, sa Joie
d’offrir son Pardon et son désir de rassembler dans une même Fête tous ses enfants dispersés.


Cette parabole est peut-être la plus connue de l’Évangile ; sans doute parce qu’elle en révèle le mieux le message et l’esprit.
A travers elle, Jésus annonce ouvertement l’infinie patience et la Miséricorde inconditionnelle de Dieu à notre égard.
Mais cette révélation n’est pas une gnose : il ne suffit pas de le « savoir » pour être sauvé. La Paternité Divine s’éprouve pour chacun de nous dans une expérience existentielle ; l’expérience d’être arraché à un danger mortel et rendu à la Vie par l’intervention victorieuse d’un Amour qui nous libère.
Autrement dit, pour pouvoir entrer dans la Joie du Salut, il faut d’abord que nous prenions conscience d’être en péril ; puis que nous renoncions à vouloir nous dégager tout seul de ce qui nous menace ; enfin que nous consentions à nous laisser approcher par ce Dieu que nous connaissons si mal.
Pour certains d’entre nous, tout comme pour le fils prodigue, il a même fallu que nous nous éloignions d’abord de Lui, que nous fassions l’expérience de la solitude, du manque, avant d’entreprendre le long chemin du retour, au terme duquel seulement nous avons découvert le vrai visage de Celui que Jésus nous apprend à nommer « Père ».

La parabole nous révèle avant tout la Paternité de Dieu, sa Miséricorde inconditionnelle, sa Joie d’offrir son Pardon et son désir de rassembler dans une même Fête tous ses enfants dispersés.
Mais le récit souligne également comment la démarche de conversion du cadet s’inscrit dans son histoire personnelle : ce n’est qu’au terme d’un long combat – contre les fausses images de la paternité, contre sa conception erronée de la liberté, contre la violence de ses passions – que le fils entrevoit la vanité de sa prétention à l’autonomie et envisage un retour vers Celui dont il voulait s’affranchir en prenant le large.
A vrai dire, c’est dans l’étreinte que son père lui réserve à son retour, blotti tout contre ses entrailles, qu’il découvrira sa Paternité véritable et qu’il entreverra quelle souffrance a pu représenter pour lui son départ.

En méditant cette parabole, Dom Louf concluait que « seul le pécheur est habilité à parler de Dieu » ; à condition bien sûr, d’avoir vécu l’expérience bouleversante de la Miséricorde, qui lui donne de « connaître » Le Très-Haut dans son attribut essentiel : « Y a-t-il un Dieu comme toi ? Tu enlèves le péché, tu pardonnes sa révolte au reste de ton peuple, tu ne t’obstines pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce.
De nouveau tu nous montres ta Tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! » (1ère lect.).

Tous les hauts-faits de Dieu dans l’histoire convergent dans l’événement de la Pâque où le Père prend autorité sur tout mal en arrachant à la mort Son Fils et tous ceux qui lui sont unis par la Foi.
C’est cet événement que nous nous préparons à revivre. Au début de ce chemin de Carême, comme le fils prodigue, nous nous sommes mis en route avec une contrition bien mitigée. Puissions-nous, en nous approchant de la maison paternelle, découvrir Le Père, qui, « saisi de pitié », court à nos devants, pour « se jeter à notre cou et nous couvrir de baisers ».
Que cette image bouleversante d’un Dieu qui laisse éclater sa Joie et sa Tendresse pour les fils égarés que nous sommes, bannisse toute peur qui pourrait encore nous paralyser, et nous fasse hâter le pas sur le chemin du retour.

« Seigneur, Père très Saint, dans cette parabole inépuisable, tu nous révèles que l’essence de tout péché, c’est le refus de vivre dans la dépendance de ton Amour.
Tout ce qui est à Toi, appartient à chacun de tes fils ; mais ta Joie est de nous donner instant après instant tout ce dont nous avons besoin.
Le péché du cadet consiste à vouloir s’approprier “ce qui lui revient” pour s’affranchir de la dépendance du don de son père, et vivre en parfaite autonomie.
Poussée jusqu’au bout, cette logique conduit à vouloir être la source de sa propre existence, c'est-à-dire : être sa propre origine, son propre père.
Or c’est bien ce que dès le commencement, nous suggérait le Tentateur : “Vous serez comme des dieux” (Gn 3, 5).
Ouvre nos yeux sur nos compromissions avec ce discours mensonger, et donne-nous de revenir à Toi, pour recevoir de Toi “la Vie, le mouvement et l’être” (Ac 17, 28), et surtout Ton Esprit-Saint, en qui nous pouvons te reconnaître comme Notre Père, et t’aimer dans l’Amour même de Ton Fils, Jésus-Christ Notre Seigneur. »



Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


La logique du père


Nous venons d'entendre l'un des best-sellers de la littérature évangélique. Nous la connaissance très bien cette parabole parce qu'elle préfigure notre histoire et aussi celle de Dieu.  Tout est dit : nos désirs et son amour, nos peurs et sa présence, nos révoltes et sa patience, notre liberté et son attente, notre folie et son incroyable miséricorde, notre dépression possible et sa distance de tout abus de pouvoir.

Mais, dans ce chapitre 15 de Luc, il y a aussi la drachme perdue. Il y a la brebis perdue. Chacune de ces paraboles se termine par la joie retrouvée. Jésus offre aux pécheurs et aux publicains qui venaient l'écouter, aux pharisiens et aux scribes qui récriminaient contre lui de contempler la victoire de la joie. Il photographie le chemin à parcourir pour déborder de joie (2 Co 7,4), pour devenir ivre de joie (Is 12).

C'est difficile à comprendre, mais l'exclusion mutuelle, la relation plutôt glaciale entre les deux frères, leur manque de proximité, la pauvre qualité relationnelle, leur distance émotive, immature avec leur père, contiennent tous les éléments de la victoire de la joie. Accablés qu'ils sont par cette maladie d'un ego jamais satisfait, mal dans leur peau, le cadet cherche dans la mondanité le chemin de la joie. L'ainé ne transgresse rien, semble aux affaires de son père, mais refoule constamment son fort sentiment de n'être qu'un simple serviteur. Aucun signe de gratitude non plus.

Mine de rien, Jésus décrit ici le cheminement de la joie qui nait de l'échec et qui est au centre de la joie de l'évangile. La joie naît quand la souffrance est déchirante. Quand la Croix nous transperce de douleurs.  Quelle souffrance Jésus a dû éprouver d'être constamment rabroué! Quelle crucifiante vie que celle confrontée en permanence à l'échec d'établir une relation de proximité, sereine, saine avec son entourage ! Et pourtant Jésus baignait dans la joie. De cette joie de retrouver la brebis égarée. De la joie d'avoir retrouvé la drachme perdue.

Malgré cette souffrance, le père, image de Jésus, nourrit ni animosité, ni irritation parce qu'il ne souffre pas d'autosuffisance. Blessé oui, mais non amer. Accablé oui, mais non indifférent. À la vue de son fils revenant, il déborde tellement de joie qu'il lui offre une table grandiose. Comme l'exprime le message du carême, chacun l'intéresse. Son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui leur arrive.

Ce qu'il faut contempler en profondeur, c'est qu'il y a dans ce père la route de l'Église. La route de toute vie, même contemplative. À travers cette parabole, une double mission se précise : être des iles de miséricorde, des iles de joie, d'intégration et non d'exclusion, mais offrir aussi un regard étreint de miséricorde.

La logique du Père, de toute vie chrétienne, n'est pas celle de la division, de la rancune, mais celle de la réintégration et de la miséricorde. Non celle de vivre recroquevillés sur nous-mêmes, mais celle de ne condamner personne éternellement (François aux nouveaux cardinaux). La logique du toujours prêt à porter un regard bienveillant. Il sort vers son fils qui revient. Il sort vers son fils qui refuse de partager sa joie.

Chaque petite victoire de proximité avec l’ivraie diviseur de la bêtise humaine témoigne humblement de la réalisation de cette parabole dans nos vies. C’est Pâques chaque fois que la joie l'emporte sur nos blessures de se sentir trahi.

Quelle aventure il y a pour nous dans cette belle page ! Arrêtons ce cinéma, ce sont les mots du père carme Secondin, prédicateur de la retraite du Vatican, d'une vie chrétienne, contemplative toujours vécue en état de justification de nos actes. En état de peur de perdre la face.

Élargissons nos horizons en ouvrant nos bras comme le père prodigue à ceux et celles que nous ne pouvons pas supporter. Ne nous contentons pas d'écouter cet appel à sortir avec joie vers ceux qui nous sont moins sympathiques. Allons, sortons à découvert, sans masque ou attitude protectionniste pour rétablir ce qui est brisé sans égard à la gravité de la faute, mais aussi pour éprouver la joie de nous asseoir à une table, celle que nous offre le Père. AMEN.



Père Gérard Chaput
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « La parabole du fils prodigue exprime de façon simple, mais profonde, la réalité de la conversion. La miséricorde se manifeste de façon authentique et naturelle, quand elle ratifie, promeut et tire du bien de toutes sortes de maux existant dans le monde et dans l’homme » (saint Jean-Paul II)

   « Notre Dieu est un Dieu qui attend. Il est fidèle, Lui est fidèle à sa promesse, parce qu’Il ne peut pas se renier Lui-même. Il est fidèle. C’est ainsi qu’Il nous attend tous, tout au long de l’histoire. C’est le Dieu qui attend, toujours » (pape François)

   « Le mouvement de la conversion et de la pénitence a été merveilleusement décrit par Jésus dans la parabole dite "du fils prodigue" dont le centre est "le père miséricordieux" (Lc 15, 11-24) : la fascination d’une liberté illusoire, l’abandon de la maison paternelle (…) ; le repentir et la décision de se déclarer coupable devant son père ; le chemin du retour ; l’accueil généreux par le père ; la joie du père : ce sont là des traits propres au processus de conversion (...) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1439)












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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Message par Lumen Dim 3 Mar 2024 - 11:41

Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez
comme est bon le seigneur !
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Eucharistie du Dimanche 03 Mars 2024
Troisième Dimanche de Carême, Année B.


Saint Guénolé, Fondateur de l'abbaye de
Landévennec (+ 504)
Saint Sacer, Abbé fondateur de l'abbaye de
Saggard (VIIe siècle)
Saint Anselme, Abbé et fondateur du monastère
de Nonantola (+ 807)
Sainte Cunégonde, impératrice, veuve, Religieuse,
Co-Patronne du Luxembourg (+ 1040)
Sainte Thérèse Eustochium, Fondatrice de l'Institut
des Filles du Sacré-Cœur (+ 1852).
Sainte Catherine Marie Drexel, Fondatrice de la
Congrégation des Sœurs du Saint-Sacrement (+ 1955).
Bienheureux Frédéric, Fondateur de l'abbaye de
Mariengarten aux Pays-Bas (+ 1175)
Bienheureux Libérat Weiss, Samuel Marzorati,
Michel-Pie Fasoli Franciscains martyrs en Ethiopie (+ 1716)
Bienheureux Pierre René Rogue, Prêtre et martyr
pendant la Révolution française (+ 1796)
Vénérable Baltasar Pardal Vidal, Fondateur de
l'Institut séculier des Filles de la Nativité de Marie (+ 1963)


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Textes de la messe du jour

Livre de l'Exode 20, 1-17… Psaume 19(18), 8.9.10.11… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 1, 22-25… Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 2, 13-25.:


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« Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »


Commentaire de ce jour.


Le nouveau Temple de Dieu, le Corps du Christ !


Qu’est-ce qu’un temple ? Un lieu de beauté où l’on rencontre Dieu ; un lieu où Dieu se fait proche, et où l’homme accepte de s’approcher de Dieu. C’est bien cela que devait être le Temple de Jérusalem dans la pensée de Salomon, son premier bâtisseur, et dans le désir de la communauté de pauvres, courageuse et enthousiaste, qui l’avait rebâti au retour d’un exil de quarante ans.
D’où vient, alors cette sévérité de Jésus ? Elle semble motivée par plusieurs raisons à la fois. Tout d’abord le Temple, dont Dieu désirait faire une maison de prière pour tous les peuples (Is 56,7), un signe de ralliement et d’accueil universel, ne répondait encore que partiellement à sa vocation (Jn 4,21). De plus sa beauté et sa richesse, à l’époque de Jésus, flattaient un peu l’orgueil des hommes au lieu de servir uniquement la gloire de Dieu (Mt 24,1).
Enfin et surtout, la désinvolture des hommes gênait, dans le Temple, la rencontre avec Le Seigneur.
Pour rejoindre Dieu, il fallait passer, trop souvent, à travers tout un réseau de marchands, de marchandises et de marchandages. Les sacrifices, quand ils étaient mal compris, pouvaient devenir un signe extérieur de richesse, et le culte, que certains matérialisaient, installait pour ainsi dire dans le Temple même la vieille idole du cœur humain : le profit.
Au Temple, trop d’intermédiaires voulaient servir à la fois Dieu et Mamôn : « Enlevez cela d’ici, s’écrie Jésus ; ne faites pas de la maison de Mon Père une maison de trafic ! »

« La maison de Mon Père ! » Quelle extraordinaire prétention de la part de ce Galiléen qui vient de chasser brebis et bœufs ! Et les responsables l’interpellent. Ils ne lui reprochent pas son coup d’audace, car tous les Juifs pieux devaient s’en réjouir, mais ils lui demandent : « Comment peux-tu justifier ce que tu fais là ? Par quelle autorité le fais-tu ? »
Jésus, dans un langage assez inattendu, les renvoie à l’œuvre suprême de Dieu, la Résurrection, et pour toute justification, Jésus répond cette phrase qui pèsera si lourd dans son procès : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ». Et l’Évangéliste de commenter : « Mais Lui parlait du Temple de son Corps ».

Tel est bien, en effet, le mystère central de cet épisode. Le Corps de Jésus, c’est-à-dire non pas seulement sa chair, mais sa Personne vivante et bien concrète, est désormais le seul lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes, entre Dieu et ceux qui l’adorent en Vérité (Jn 4,24) ; ce Corps est le lieu où Dieu se fait proche et où l’homme s’approche de Dieu, parce que justement il est le Corps de l’Homme-Dieu.
C’est bien lui, Jésus-Christ, en effet, qui est pour nous le Temple de la nouvelle alliance ; c’est par Lui et en Lui que nous avons accès auprès du Père (E 2,18) et que Le Père vient au-devant de nous ; c’est Lui qui, conjointement avec Le Père, nous envoie chaque jour L’Esprit qui fait vivre.
Il est l’unique médiateur (1 Tm 2,5) ; lui seul fait remonter vers Dieu notre prière unanime et notre sacrifice quotidien ; lui seul reverse sur le monde et en chacun de nous « la plénitude dont il est rempli » (E 1,23), c’est-à-dire la force de sanctification concentrée pour toujours dans sa Personne.
Ce Temple-là, ce lieu où Dieu rencontre l’homme, personne ne pouvait et personne ne pourra jamais le détruire, et Dieu Le Père l’a signifié solennellement au monde en ressuscitant son Fils le troisième jour. « Aussi, ajoute l’Évangéliste, lorsque Jésus se releva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Écriture ainsi qu’à la Parole qu’il avait dite. »
La Résurrection, en effet, authentifiera les actions du Christ et son message ; elle proclamera que Jésus était vraiment l’Envoyé du Père, et que « Dieu était dans Le Christ, se réconciliant le monde » (2 Co 5,19).
Frères et sœurs, nous le croyons, Jésus-Christ est pour nous, vraiment et à jamais, le lieu de la rencontre du Père ; mais le Père nous trouve-t-il chaque jour ouverts à cette rencontre, en attente de ce dialogue où il va nous promouvoir dans notre liberté filiale ?
Même quand nous nous approchons de Dieu pour la prière, notre cœur de croyants demeure parfois encombré de marchandises et de calculs, comme un temple profané. Même quand nous désirons sincèrement les rendez-vous d’alliance avec Le Père qui nous appelle, des trésors factices, une lassitude de la joie, une fixation sur l’immédiat ou une propension trop humaine à la facilité peuvent toujours retarder ou dévaluer la rencontre.
Il est des jours où Jésus pourrait surgir dans notre vie, pour nous dire, à nous aussi, avec l’insistance d’un véritable ami : « Enlève cela d’ici ; ne fais pas de la maison de Mon Père une maison de trafic. »
« Car le Temple de Dieu est saint, et ce Temple, c’est nous. » Ici l’enseignement de Saint Paul vient s’articuler sur celui de Jésus : puisque le Corps ressuscité de Jésus, « en qui habite corporellement la Divinité » (Col 2,9), est le Temple de Dieu par excellence, nous, Chrétiens, membres de ce Corps, sommes avec Le Christ le Temple où habite L’Esprit de Dieu.
Cela se vérifie pour chaque disciple personnellement et pour tous les frères et sœurs en cohésion de Foi et de Charité. Tous nous entrons, comme autant de pierres vivantes, dans la construction d’une vivante maison de Dieu, l’Église sainte, d’où est bannie toute distinction de race, de classe et de culture ( 1 P 2,5).
Ce Temple, qui n’est pas fait de main d’homme, le Voyant de l’Apocalypse le contemple sous son aspect achevé et définitif : la Jérusalem d’en haut. Il nous transporte en pensée à la fin des temps, quand Dieu aura fini de faire toutes choses nouvelles.
Alors la communauté des rachetés rejoindra Le Christ, comblée de joie, comme une jeune épousée, et avec le pressentiment d’un immense bonheur à vivre. Dieu Lui-même essuiera toute larme de nos yeux, et il n’y aura plus de mort, plus de pleurs, de cris ni de détresse, car la première création aura disparu (Ap 21,1-4).
Mais Paul, lui, préfère regarder le Temple de Dieu en train de se faire sous nos yeux, dans notre histoire. C’est Dieu qui construit, certes : nous sommes « l’édifice bâti par Dieu » ( 1 Co 3,9) ; c’est Lui qui a choisi et posé la pierre d’angle, celle que les hommes bâtisseurs sont toujours tentés de rejeter : Le Christ, sur qui repose toute la construction ; mais sur cette fondation Divine, les hommes doivent continuer à bâtir le Temple. S’il n’est pas fait de main d’homme, les hommes doivent y mettre la main.
Toutefois, selon Paul, les disciples ne bâtiront pas n’importe comment. Tout d’abord on ne peut édifier que sur Le Christ, sur le projet et les paroles du Christ. Non pas un Christ réduit aux dimensions d’un sage ou d’un réformateur, mais l’Homme-Dieu parlant de Dieu et donnant Dieu : « Nul ne peut poser d’autre fondement que celui qui s’y trouve, et qui est Jésus Messie » (1 Co 3,11).
D’autre part chacun des bâtisseurs doit regarder avec quoi il construit. Dans l’Église, seule la Charité bâtit en dur, seul l’Amour assure l’éternité de la construction.
Et c’est bien ce que Le Seigneur veut nous rappeler en nous rassemblant tous autour de sa table, bâtisseurs et bâtisseuses en habits de Dimanche, mais porteurs de nos outils de tous les jours. « Si Le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les maçons » (Ps 127,1). Réunis dans la maison de prière, laissons Dieu cimenter entre nous son Église par l’Amour que L’Esprit verse en nos cœurs et par la communion qu’il nous offre au Corps et au Sang de Son Fils.



Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (Carmel).
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Autre commentaire de ce jour.


Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours
je le relèverai. »


L’Évangile nous présente Jésus qui chasse les marchands du Temple de Jérusalem. Jésus ne joue aucun rôle dans la hiérarchie religieuse du Temple et la demande des juifs est naturelle : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
N’ayant aucune charge dans le Temple, il devait être accrédité directement par Dieu comme son envoyé à travers un signe.

La réponse de Jésus va donner alors la clef de lecture de l’épisode tout entier : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Et Jean d’expliquer qu’il était en train de parler de son Corps. Le Temple c’est Jésus Lui-même, Jésus qui sera crucifié et qui ressuscitera le troisième jour.
Voilà la grande nouveauté : le Temple, le lieu où Dieu se rend présent et où l’homme peut rencontrer Dieu c’est Jésus le crucifié, ressuscité d’entre les morts, vivant à jamais.

Jésus est un Temple totalement pur où il n’y a de place pour aucun marchandage mais où tout est gratuit, pure grâce.
Jésus, en fait, que ce soit avec Son Père ou avec ses frères, vit la logique du don, de la gratuité et de la liberté de l’Amour authentique. Et Jésus aime jusqu’au point le plus extrême, jusqu’à donner sa vie pour ses amis.
Après la Résurrection, les disciples, illuminés par L’Esprit-Saint, ont compris que la passion de Jésus pour la maison de Dieu s’est exprimée dans sa Passion à Lui : en souffrant, en mourant et en ressuscitant, il a construit la nouvelle maison de Dieu, le Temple nouveau et indestructible.
Dès lors, tout homme aura accès au Père « en Christ », en étant en Lui comme dans un temple.
Nous avons ici ce qui constitue l’ossature de toute Vie Chrétienne que nous trouvons exprimée dans la liturgie Eucharistique à travers ces paroles prononcées par le Prêtre au moment de l’élévation :
« Par Lui (Le Christ), avec Lui et en Lui, à Toi Dieu Le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit… »

Celui qui veut entrer dans le Temple doit entrer en Jésus. Il doit entrer non pas animé par un esprit mercantile, mais par L’Esprit de Jésus, L’Esprit de l’Amour gratuit pour Le Père et pour ses frères en humanité.
Nous aussi nous avons sans doute à chasser les vendeurs du temple : refuser toutes les formes de religiosité qui sont, plus ou moins ouvertement, des relations de donnant-donnant avec Dieu.
Cela est typique des religiosités naturelles où l’on doit sacrifier quelque chose à Dieu pour obtenir en retour ses faveurs.
Ce n’est pas alors Notre Père Céleste que nous Adorons mais une idole, adoration qui peut cacher une idolâtrie que nous nous portons à nous-mêmes.
Car Dieu est alors instrumentalisé, réduit à un moyen pour atteindre nos fins. C’est ici qu’il nous faut réentendre ces paroles de la première lecture : « Tu ne te feras aucune idole, car Moi, Le Seigneur Ton Dieu, je suis un Dieu jaloux”.

Mais comment tromper Le Seigneur qui connaît mieux que nous-mêmes ce qui habite le fond de notre cœur !
La liturgie de ce jour nous invite à lui demander de débarrasser nos cœurs de toute intention de marchandage dans notre relation à Son Père et Notre Père.
En effet, nous devons bien reconnaître combien il nous est difficile de faire le bien gratuitement sans penser avoir des droits sur Dieu et exiger en retour quelques faveurs.

« Seigneur Jésus, viens chasser les marchands qui habitent nos cœurs. Tu nous fais la grâce de nous savoir aimés en Toi gratuitement et de pouvoir alors renoncer à nos vains calculs humains – qui ne cessent de renaître en nous sous des formes toujours nouvelles et inattendues – pour entrer dans la liberté de l’Amour. Béni sois-tu ! »



Frère Élie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
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Autre commentaire de ce jour.


Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte


La première lecture d’aujourd’hui sur les dix commandements donne le ton à ce troisième dimanche du carême. Il est intéressant de constater que la liste des commandements mentionnés ne commencent pas par une obligation, mais par le souvenir de ce que Dieu a fait pour son peuple: «Je suis le Seigneur ton Dieu, celui qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison de l’esclavage». Le comportement du peuple hébreu sera donc la réponse à cette libération qui lui a permis de retrouver sa dignité humaine : « Tu n’opprimeras pas l’étranger. Vous savez ce qu’éprouve l’étranger, car vous-mêmes avez été étrangers au pays d’Égypte. » (Exode 23, 9) L’action de Dieu en faveur de son peuple est la base de la Loi donnée à Moïse et, suite à cette libération, les commandements invitent au respect que l’on doit avoir pour Dieu et pour les autres.

Le respect c’est plus qu’une question de bonnes manières, c’est un témoignage d’estime, d’intérêt et même d’amour. C’est aussi une condition essentielle pour que règne la paix dans la communauté. Le manque de respect conduit à l’injure, l’insulte, le mépris, l’intimidation, le ridicule, le rejet et l’exclusion.

Est-ce que j’ai vraiment du respect pour Dieu, pour mes parents, pour la famille, pour les faibles, pour les étrangers, pour ce qui appartient aux autres. Voilà les commandements que Dieu a donnés à Moïse.

Prenons l’exemple du sabbat : « Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. » La loi du sabbat ou du dimanche caractérise l’identité du peuple juif, et l’identité du peuple chrétien. Le sabbat est d’abord et avant tout une institution sociale qui accorde un répit aux êtres humains. C’est une loi qui profite non seulement aux Juifs et aux Chrétiens mais à tous les êtres humains : « Tu ne feras aucun ouvrage le jour du Seigneur, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’étranger qui est dans ton village » (Exode 20). Même dans un monde d’esclavage et de tyrannie, tous ont droit au repos au moins un jour par semaine! C’est bien sûr un projet religieux mais c’est avant tout un projet laïque et social :

« Le septième jour, tu chômeras, afin que ton boeuf et ton âne se reposent et que le fils de ta servante et l’émigré reprennent leur souffle » (Ex 23, 12). Et le livre du Deutéronome poursuit : « Tu te souviendras qu’au pays d’Égypte tu étais esclave, et que le Seigneur ton Dieu t’a fait sortir de là d’une main forte et le bras étendu ; c’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a ordonné de pratiquer le jour de sabbat. » C’est donc au nom de la liberté, du respect des personnes, que nous observons le repos hebdomadaire. Aucun être humain ne devrait être obligé de travailler sans arrêt!

Le respect dont parlent les textes d’aujourd’hui s’applique à la famille, à la mère, au père, aux femmes, au serviteur et à la servante et à tout ce qui appartient aux autres. Il s’applique aussi à la maison du Seigneur : c’est l’évangile d’aujourd’hui où Jésus chasse les vendeurs du Temple.

Il est intéressant de constater qu’Israël ne parle pas de la Loi comme d’une imposition, d’une contrainte, mais comme un cadeau, un don généreux de la part de Dieu, un don qui permet de vivre pleinement et, comme le dit le Psaume 119, qui «est lumière pour nos pas» : « Je te recommande d’observer ces commandements afin que tu puisses vivre pleinement » dit le Deutéronome (30, 15s). La Loi du Seigneur est en notre faveur et non contre nous. Elle ne veut pas limiter notre liberté mais lui permettre de s’épanouir.

Cette Loi du Seigneur touche au quotidien, au profane de la vie : la famille, les rapports sociaux, le monde du travail, la vie de tous les jours. Si la Loi nous empêche de profiter de la vie, c’elle est mal interprétée!

Les commandements qui nous sont proposés aujourd’hui deviennent un chemin de liberté, de respect, de partage et de fraternité. Et le temple, la maison du Seigneur, est l’endroit où nous célébrons ce cadeau, ce don de Dieu. Il a donc droit à tout notre respect : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. »



Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du
Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin,
Granby, QC, Canada.

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

   « Le Christ a répandu son sang à la face du monde : celui-ci est bien un temple que seule la main de Dieu a pu bâtir. Et ce temple a deux parties : l’une est la terre que nous habitons maintenant ; l’autre est encore inconnue des mortels que nous sommes » (Saint Jean Fisher)

   « Jésus, me fais-Tu confiance ? Je voudrais tant que Tu aies confiance en moi. Alors moi je T’ouvre la porte et Toi nettoie mon âme. Et demander au Seigneur que, de même qu’il est allé nettoyer le Temple, il vienne nettoyer l’âme » (François)

   « Jésus est monté au Temple comme au lieu privilégié de la rencontre de Dieu. Le Temple est pour lui la demeure de son Père, une maison de prière, et il s’indigne de ce que son parvis extérieur soit devenu un lieu de trafic (cf. Mt 21, 13). S’il chasse les marchands du Temple, c’est par amour jaloux pour son Père : "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘Le zèle pour ta maison me dévorera’ (Ps 69, 10)" (Jn 2, 16-17). Après sa Résurrection, les apôtres ont gardé un respect religieux pour le Temple » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 584)










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Quand je dis Dieu c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !


Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !

Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !





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Lumen
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